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MA JUSTE VALEUR®: LE Podcast sur la négociation de rémunération

#65. Gérez votre argent comme une pro avec Maeva de Mon Budget Bento !

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52min |06/05/2024
Play
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MA JUSTE VALEUR®: LE Podcast sur la négociation de rémunération

#65. Gérez votre argent comme une pro avec Maeva de Mon Budget Bento !

#65. Gérez votre argent comme une pro avec Maeva de Mon Budget Bento !

52min |06/05/2024
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Description

Aujourd’hui, je suis ravie de vous présenter Maeva, la fondatrice de “Mon Budget Bento”, le compte Instagram qui veut du bien à vos finances personnelles. 🤗


Dans cet épisode, vous découvrirez comment elle arrive à mener de front sa carrière de commerciale dans la tech tout en développant son side business passionnant pour aider chacun.e à optimiser son budget.


Au programme :

  1. Qui est Maeva et quel parcours l’a menée à créer Mon Budget Bento ?

  2. Comment la maternité précoce et les défis personnels ont-ils façonné sa vision de l’argent ?

  3. Quelles sont les stratégies qu'elle propose pour dédramatiser la gestion financière ?

  4. Comment Maeva utilise-t-elle son expérience pour briser les tabous autour de l'argent ?

  5. Quels outils propose-t-elle pour rendre la gestion du budget accessible et sans prise de tête ?


Dans cet épisode, Maeva vous offre une perspective rafraîchissante sur la gestion financière, loin de l'idée de privation longue durée prônée par le mouvement FIRE.


Elle encourage à un équilibre sain entre épargne et plaisir, une philosophie qui transparaît dans ses deux ouvrages sur la gestion des finances. 😌


En résumé, ce que vous apprendrez :

  • Comment équilibrer gestion rigoureuse et plaisir de la vie grâce à des outils et stratégies simples de gestion financière.

  • Comment se lancer dans des projets personnels, même en étant salarié.

  • Des techniques pour négocier votre valeur sur le marché, inspirées par les expériences personnelles de Maeva.

  • Comment adopter un mindset financier sain qui transcende les difficultés économiques actuelles.


Rejoignez-nous pour un épisode enrichissant qui vous donnera les clés pour aborder vos finances avec confiance et audace. 💪



🎧 Épisodes recommandés :



🔗 Liens cités dans l’épisode :



💸 Dans cet épisode on va parler de :

Maeva Mon Budget Bento, gestion financière, éducation financière, finances personnelles, faire son budget, gestion budgétaire, entrepreneure, side business, indépendance financière, épargne, investissement, conseils financiers, liberté financière, peur de manquer, gestion des dépenses, livre sur les finances, gestion de l'argent, mindset financier, Salaire, Rémunération, Augmentation de salaire, Négociation salariale, Reconnaissance salariale, Égalité homme-femme, égalité salariale, Négocier une augmentation, Culture d'entreprise, Stratégie de négociation, Demander une augmentation, Ma Juste Valeur, Indépendance économique, Indépendance financière, gagner sa vie, gagner plus, évolution professionnelle, pouvoir financier, écart de salaire, apprendre à négocier, parler d'argent en entreprise, coaching en négociation, money mindset



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Si vous aimez les podcasts sur l'éducation financière, le bien-être au travail et le leadership féminin comme La Martingale, Happy Work, Emotions (au travail), Droit Devant ou encore Femme ambitieuse, vous aimerez Ma Juste Valeur !



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MA JUSTE VALEUR® est LE podcast sur la négociation de rémunération, l'argent des femmes au travail et l'égalité salariale.


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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans Ma Juste Valeur, le podcast référent sur la négociation de rémunération qui vous apprend à négocier vos salaires, négocier vos tarifs, obtenir une augmentation et globalement la rémunération que vous méritez. Je suis Insa Ferasini, experte et coach en négociation de rémunération, mais également juriste, autrice, conférencière, youtubeuse, féministe militante pour l'égalité salariale et créatrice de ce podcast. Tous les premiers lundis du mois, je vous livre des conseils pratiques, concrets et précis pour négocier et obtenir un salaire ou des tarifs à votre juste valeur. Je reçois également une fois par mois des invités de tout horizon avec lesquels j'explore la relation que les femmes entretiennent avec l'argent et dessinent des solutions pour vous décomplexer sur le sujet et vous donner des ailes pour oser en gagner plus. Je suis convaincue que la liberté économique des femmes annonce et précède leur liberté politique. Et si vous écoutez ce podcast, c'est tout sauf un hasard. Alors, en avant toutes mesdames et bienvenue dans Ma Juste Valeur. Aujourd'hui, j'ai le plaisir de recevoir Maëva, fondatrice de Mon Budget Bento. Maëva, c'est l'amie qui veut du bien à vos finances. Elle a créé et anime depuis trois ans maintenant l'univers Mon Budget Bento, un compte Instagram qui propose du contenu et des outils pour prendre soin de votre argent et qui compte aujourd'hui plus de 60 000 abonnés. Maëva est également une autrice à succès puisqu'elle a écrit deux ouvrages, toujours sur la question de la gestion des finances, Mon Budget sur pilote automatique, qui s'est écoulée à plus de 7 700 exemplaires et un carnet. pour gérer son argent sans prise de tête. Contenu digital, livres, lives et ateliers, tout ça pour le plus grand bien de nos finances. Pourtant, deux questions subsistent. Qui est Maëva ? Et surtout, qu'est-ce qui fait marcher Maëva ? Eh bien, buckle up, parce que vous allez le découvrir incessamment sous peu dans cet épisode. Bonjour Maëva ! Bonjour,

  • Speaker #1

    comment ça va ?

  • Speaker #0

    Ben écoute, ça va très bien et toi ?

  • Speaker #1

    ça va bien je suis très contente d'être enfin avec toi alors pas forcément sur le podcast parce qu'on avait essayé de se voir dans la vraie vie malheureusement les agendas c'est compliqué ouais ouais c'est vrai moi aussi je suis d'autant plus ravie Maëva parce que comme on se le disait en off tout à l'heure ça fait un moment qu'on se court un peu après et qu'on essaie de se voir et

  • Speaker #0

    c'était compliqué de concrétiser tout ça du coup je suis ravie qu'on le fasse déjà virtuellement avec cet épisode de podcast et qu'on ira un peu plus long après top Alors, Maëva, tu es à la fois très publique et très secrète. Sans rentrer dans ton intimité, est-ce que tu peux nous en dire un peu plus sur toi et sur ce qui t'a amenée à créer Mon Budget Bento pour commencer ?

  • Speaker #1

    Alors, déjà la première chose qui est très importante à savoir qui n'était pas dans ma bio, c'est que j'ai un travail. Je suis salariée, je suis commerciale grand compte dans la tech avec un client dans l'automobile. Et donc, ça, c'est ce qui occupe la plus grande partie de mon temps. Et donc, tout ce que je fais autour de mon budget bento, c'est vraiment à côté. Parce que souvent, on me demande, mais est-ce que tu fais quelque chose à côté d'Instagram ? Et je dis toujours, non, mais en fait, c'est Instagram mon à côté. Donc ça, c'est le truc le plus important. Et après, qu'est-ce qui m'a amenée à faire mon budget bento ? En vrai, c'est parti de deux choses. La première, c'est la plus anecdotique. Avec mon frère, on discutait budget, etc. Et il me disait, mais Maëva, pour toi, c'est facile de gérer ton argent, etc. Mais ce n'est pas logique comme ça pour tout le monde. Et il me dit en rigolant, tu n'as qu'à écrire un livre. Comme ça, tu vas expliquer aux gens comment faire. Et moi, qu'est-ce que j'ai fait ? Je l'ai pris au mot. et j'ai écrit le livre. Et du coup, une fois que j'avais écrit le livre, parce que moi, j'ai quand même fait une école de commerce, j'ai un background marketing, je me suis dit, oui, mais en fait, Maëva, si t'as écrit un livre, c'est bien, mais il n'y a personne qui va taper dans Amazon Livre de Maëva je sais pas ce que je veux dire. Donc du coup, je me suis dit, ça serait bien que je fasse un compte Instagram, parce que c'était le seul réseau social que j'utilisais. Et aussi, l'avantage avec Instagram, c'est que t'es limité dans le nombre de caractères. Donc contrairement avec tout ce qui est blog, ou même Facebook, où tu peux écrire des tartines et des tartines, là, t'es obligé d'être très concise. et du coup ça permet aux gens aussi d'avoir petit bout par petit bout de plus en plus d'informations quand j'ai vu qu'il y avait beaucoup de traction beaucoup de gens qui étaient intéressés c'est là que j'ai vraiment commencé je me suis dit à fin de compte si ça intéresse les gens et me voici trois ans plus tard à ton micro

  • Speaker #0

    Et oui, oui, ça intéresse clairement les gens. Et merci d'avoir précisé que tu étais salariée, Maëva, parce que les gens qui te suivent sur Instagram savent que tu es salariée, parce qu'évidemment, tu t'en parles, tu es très vocale là-dessus. Mais c'est aussi important, tu sais, mon objectif avec Ma Juste Valeur et ce podcast, c'est montrer des... Voilà, des parcours de femmes qui ne s'arrêtent pas, qui se dépassent et qui dépassent leurs limites. Et en fait, ce qui est bien avec toi, c'est sans que ce soit une limite que tu aies forcément dépassée, mais en fait, tu ne t'es pas arrêtée au fait que tu étais déjà salariée pour créer ton compte Instagram et pour proposer tes connaissances sur le sujet. Tu as vraiment décidé d'y aller et tu ne t'es pas arrêtée à ça. Mais c'est vrai qu'il y a beaucoup de personnes qui s'arrêtent au fait de leur activité et qui ne vont jamais au bout de leur rêve, sans que ce soit un rêve, mais d'un projet.

  • Speaker #1

    Oui, même un projet, comme tu dis, des fois, c'est pas... pas besoin d'être genre une grande passion il y a des personnes qui me demandent est-ce que ça te passionne les finances et tout et à chaque fois je dis non et les gens ils disent mais ça te passionne pas et t'en parles bah oui parce que c'est intéressant mais c'est pas pour autant le soir quand je vais me coucher je suis pas en train de réfléchir oh quel est le prochain ETF que je vais acheter tu vois

  • Speaker #0

    c'est d'autant plus intéressant tu vois parce que la plupart du temps les personnes hésitent à lancer un side business ils attendent soit d'être à la retraite soit d'avoir complètement du temps enfin tu vois ils attendent toujours les meilleures dispositions possibles et ils se disent le jour où je serai à ce stade là je pourrais lancer un side business et en fait non toi ça n'arrive jamais mais c'est bien tu vois et du coup c'est important aussi de le dire et de le montrer etc et d'en parler parce que en fait les gens tu peux pas devenir ou être ce que tu vois pas Plus tu vois des gens faire et plus tu t'autorises toi-même à le faire.

  • Speaker #1

    Non, mais c'est clair. Le jour où... Moi, j'étais comme ça avant, mais quand je dis avant, c'était quand j'étais vraiment très jeune. Parce que moi, mon fils, je l'ai eu à 22 ans, mais ce n'était pas au programme à la base. Moi, j'étais vraiment en mode, oui, il faut que j'ai mon permis, il faut que j'ai une voiture, il faut que j'ai une maison. Le schéma classique, habituel, etc. Puis moi, comme j'ai des idées très tranchées, c'était vraiment ça. Il fallait que tout soit carré et tout. Et puis bon... Je tombe enceinte au milieu de mes études, donc du coup j'avais mon permis, je venais de l'avoir.

  • Speaker #0

    Ça va, tu pouvais ramener ça de ta liste.

  • Speaker #1

    Mais j'avais pas de voiture, j'avais pas d'appart, j'avais rien tu vois. Et à ce moment-là en fait je me suis dit mais en vrai, est-ce qu'il y a un moment idéal ? pour avoir un enfant, sachant que j'avais déjà un bac plus 3, j'avais déjà mon diplôme, etc. Et puis, je me suis dit qu'en fin de compte, non. J'ai continué. Je me suis dit, voilà, il est là, il est là. Et puis, il est toujours là, d'ailleurs. Un grand garçon, très intelligent. Donc, voilà, des fois, ça ne sert à rien de chercher le bon moment. Des fois, il faut juste s'écouter. Et quand on se dit, c'est bon, on y va. En fait, il n'y a pas besoin de cocher toutes les cases.

  • Speaker #0

    Ouais, se lancer et puis aller, comme tu dis si bien il n'y a pas de moment idéal pour faire les choses il faut juste se lancer, même si ce n'est pas parfait, ce n'est pas grave de toute façon, rien n'est toujours parfait et ne sera jamais parfait ni jour 1, ni jour 3800

  • Speaker #1

    Voilà, exactement

  • Speaker #0

    Donc on en sait un peu plus sur toi, je vais continuer à creuser. Comme je te disais tout à l'heure, mon objectif avec ce podcast, c'est vraiment de proposer à mes auditrices et mes auditeurs des modèles de femmes qui ont su faire sauter les verrous du tabou de l'argent. Ce que tu sembles avoir réussi à faire. Ce qui m'intéresserait de découvrir dans cet épisode avec toi, c'est comment est-ce que tu es arrivé à faire ça ? Est-ce que c'est ton éducation familiale qui fait que on t'a transmis une certaine éducation financière et du coup, c'était plutôt instinctif pour toi ? Ou est-ce que c'est ton éducation personnelle que tu t'es forgée toi-même ? Comment tu as réussi finalement à... à te construire cette éducation qui a fait qu'aujourd'hui, tu as des connaissances qui sont certaines et qui te permettent de les partager aux autres.

  • Speaker #1

    Alors non, je n'ai pas eu d'éducation financière. Si mon père écoute, papa, si tu écoutes cette émission, je suis désolée, mais tu es un panier percé.

  • Speaker #0

    Voilà, ça c'est fait, joyeux Noël.

  • Speaker #1

    Voilà. Déjà, moi, j'étais dans une famille un peu spéciale, dans le sens où ma mère est décédée quand j'étais petite, donc j'ai été élevée par mon père. Donc déjà, je n'avais pas ce truc, tu sais, la dualité père-mère, et peut-être il y a le père qui gère comme ça, la mère qui gère comme ça, et tu as deux exemples. Moi, je n'avais que mon père, tu vois. Et lui, sa philosophie, même si j'ai quand même gardé une partie de sa philosophie, parce que lui, sa philosophie, en fait, il a perdu sa femme tellement jeune que pour lui, ça a été un peu un genre de traumatisme. Il s'est dit, en fait, la vie est trop courte. Mais pour une vraie raison, pas juste parce que j'ai envie de kiffer sur les réseaux. Tu vois, c'est parce qu'il s'est dit, en fait, ma femme, elle est morte à 30 ans. Ça veut dire, en gros, rien n'est garanti dans la vie. Donc lui, son truc, c'est plutôt de profiter, de voyager, etc. Et moi, j'ai ce truc-là, tu vois. J'adore voyager, j'adore profiter. Je ne suis même pas du tout partie. Par exemple, on me demande des fois, oui, qu'est-ce que tu penses du mouvement FIRE et tout. Je dis, ah ben, c'est bien pour eux, mais moi, ça ne m'intéresse pas, en fait, de me priver. dans 20 ans pour profiter. Non, en fait, moi, dans ma balance, il faut toujours qu'il y ait une partie kiff, en fait. Et donc, du coup, mon éducation financière, je l'ai faite parce que je suis très curieuse. Je suis très, très, très curieuse sur plein, plein, plein de sujets. Sur le jardinage, sur la peinture, sur des trucs qui n'ont rien à voir. Tu sais, les personnes qui ont 50 onglets ouverts dans leur browser, ça, c'est moi, tu vois. Parce que je vois un mot, je ne connais pas, je vais chercher. Et puis, voilà. Et puis, après, j'ai fait une école de commerce. Donc forcément, en école de commerce, l'avantage, bon moi je viens de banlieue, je viens du 95, je n'ai pas d'un milieu aisé ou quoi que ce soit. Donc c'est vrai que quand je suis arrivée en école de commerce, j'ai découvert aussi un nouvel univers avec ses avantages et ses inconvénients. Et donc c'est vrai que ça permet d'ouvrir, de savoir. Et puis après, quand je suis rentrée dans le monde du travail avec mon bagage d'école de commerce, je suis rentrée encore dans un autre univers. ou je vais juste te donner une anecdote ma responsable le premier mois où j'ai commencé à travailler juste pour le contexte, moi j'étais apprentie avec un enfant en bas âge donc je ne roulais pas sur l'or je n'étais pas pauvre je vivais normalement mais je ne faisais pas des grands trucs puisque le père de mon fils il gagnait un SMIC plus et moi j'étais en dessous du SMIC parce que j'étais apprentie et donc là je commence à travailler j'ai mon premier vrai salaire mais je ne l'ai pas encore touché et je demande à mon responsable c'est quel jour qu'on touche le salaire ? tu vois, et elle me répond quelque chose qui était incroyable pour moi elle m'a dit je ne sais pas, et en fait là je me suis dit attends, il y a des gens qui ne se pose pas la question de savoir c'est quel jour que la paie elle est virée quand je suis rentrée dans ma boîte il y a plein de trucs qui ont sauté par exemple ça c'est une anecdote dont les gens qui me suivent je l'ai déjà expliqué 15 000 fois quand j'étais plus jeune j'avais une connaissance qui était acheteuse et elle gagnait 35 000 euros par an, 35A c'était ça son brut et quand elle m'avait dit ça bon moi j'étais petite apprentie et tout je gagnais mes petits 1000 euros difficilement 1000 on va dire 900 quelque chose d'euros par mois. Et elle me dit, ouais, je gagne 35K. Et moi, je m'étais dit, ah ouais, 35K et tout. truc de ouf et tout, le jour où je touchais de paix, je serais au top, tu vois. Et quand je suis rentrée dans ma boîte, j'ai été embauchée à 35A. Et donc là, c'est là que j'ai compris, je me suis dit, ah mais mince. En fait, tu vois, en moins d'un mois, j'ai compris que 35A, c'est un salaire de stagiaire. Entre guillemets, quand je dis salaire de stagiaire, c'est de junior qui vient de sortir de son école de commerce. Il y a des gens qui ne savent pas quel jour tombe la paye. Tellement ils ont d'argent. Au bout d'un moment, j'ai même fini par comprendre, ça c'était pas dans le premier mois, le premier mois c'est les deux premiers trucs que j'ai compris, qu'il y a des gens qui sont salariés et qui ont des salaires à six chiffres. Et moi, je croyais que c'était... Moi, pour moi, dans ma tête, c'était que les pilotes d'avion qui gagnaient ça, comme salaire.

  • Speaker #0

    Pourquoi les pilotes d'avion ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas. Je ne sais pas. Peut-être comme j'aimais bien voyager. Je ne sais pas. J'avais dû voir un truc qui te montrait les différents métiers avec les salaires. Et puis, tu voyais un truc où on voyait qu'un pilote pouvait gagner 100 000 euros par an, un truc comme ça. Je ne sais pas pourquoi ça m'avait marquée. Et moi, je m'étais dit, je ne serais jamais pilote d'avion. Donc, tu vois, pour moi, c'était des salaires que pour des méga boss, des trucs comme ça. En étant exposée, c'est l'exposition qui m'a permis de faire sauter certains verrous. Moi, par exemple, j'adore le nom de ton podcast, Ma Juste Valeur. Quand j'étais étudiante et que j'ai postulé à mon premier job, le prix, c'était entre 30, enfin le prix, pas le prix, le salaire, c'était entre 30 et 40. Et donc moi, bien sûr, en bonne petite élève qui sort d'école, qui a tellement peur de faire des vagues, j'ai dit, bon ben, je vais demander la moitié. Et pour moi, j'étais déjà genre audacieuse.

  • Speaker #0

    T'étais déjà badass.

  • Speaker #1

    Ouais, j'étais grave badass. Attention,

  • Speaker #0

    poussez-vous.

  • Speaker #1

    Parce que je demandais la moitié, tu vois, alors que franchement, qu'est-ce qui m'empêchait de demander 40 ? Au pire, même s'ils pensaient que je ne valais pas 40 parce que je sortais d'école, ils auraient su me le dire. Mais bon, à l'époque, moi, comme je te dis, je ne viens pas d'un milieu où il y a des gens qui sont cadres dans les grandes entreprises, etc. Donc, tout ce qui est négociation de salaire, etc., c'est des choses que je ne connaissais pas du tout. pour le coup, j'étais vierge.

  • Speaker #0

    C'est intéressant ce que tu dis, Maëva, parce qu'en fait, ça me parle beaucoup. Parce que moi, comme toi, on est vraiment des femmes qui sont à l'intersection de beaucoup de choses. Déjà, on est des femmes, donc il y a une certaine éducation de femmes qu'on a reçue.

  • Speaker #1

    Alors moi, non, pour le coup, je pourrais faire un petit...

  • Speaker #0

    Intéressant. Moi aussi, un peu moins, mais en fait, même si dans la sphère privée, mon éducation avec mes parents faisait qu'ils m'ont vachement empouvoirée, surtout mon père, sur la question d'argent, autant, si tu veux, il y avait un peu une dissonance cognitive. Ce que j'entendais à la maison, ce n'était pas complètement la même chose que j'entendais dans l'espace public, notamment à l'école, etc. Donc il y avait ça. Et puis, le fait qu'on est des femmes, et donc malgré tout... Il y a plusieurs degrés d'intensité, mais il y a quand même une condition sociale qui vient, qui est là et qui est certaine. Mais surtout, on est issu de l'immigration. Donc quand tu es issu de l'immigration, que tu sois noir, que tu sois arabe, que tu sois asiatique, que peu importe l'immigration de laquelle tu viens, on est dans une société qui te fait croire que... Si tu es femme plus immigrée, déjà si on veut te payer, c'est déjà une bonne chose. Et déjà si on veut te payer pour faire autre chose que nettoyer les toilettes, c'est déjà pas mal et tu dis merci. Donc déjà sortir de là, c'est un vrai blocage, c'est un vrai verrou. Donc déjà quand tu as un job où tu es cadre, où tu es arrivé à faire des études, ou en plus où tu es payé plutôt pas mal, vraiment tu as le sentiment d'être la reine du pétrole. Et tu te dis finalement, je suis arrivé, c'est la ligne d'arrivée, je suis arrivé au bout, je ne peux pas plus parce que le plus en fait on ne me le donnera pas, donc je ne sais même pas la peine que je le demande. Donc c'est vrai que ton expérience, elle me parle beaucoup. Elle va me parler d'autant plus parce que ma deuxième question, elle est en rapport avec ton mindset. On sait que l'argent, voilà, ça a vraiment beaucoup à voir avec ton état d'esprit. Comment tu perçois ta valeur en tant que personne, quand tu es salarié, évidemment, mais comment tu perçois aussi la valeur argent ? Et évidemment, on s'aperçoit que quand tu es une femme à plusieurs intersections, ou quand tu es un homme aussi à plusieurs intersections, en tout cas si tu n'es pas... Et même des fois, quand tu es un homme blanc de plus de 50 ans, ou peu importe, tu coches toutes les cases qui font que tu devrais, normalement, sur le papier, avoir une relation qui est hyper saine et hyper affûtée sur l'argent, tu ne l'as pas forcément. En tout cas, tout ça pour te poser comme question, qu'est-ce qui a fait que tu es arrivé à développer un état d'esprit sur l'argent qui t'a permis, un, de pouvoir t'emparer du sujet ? dans ta sphère privée et ensuite de pouvoir partager tout ça dans la sphère publique. Et en termes de mindset, ça c'est la troisième mini-question dans la grande question, qu'est-ce qui fait la différence chez toi en termes de mindset sur les questions d'argent ?

  • Speaker #1

    Alors là, on pourrait faire une heure sur cette seule question.

  • Speaker #0

    Alors vous avez 40 minutes.

  • Speaker #1

    Alors le premier point, j'ai envie de dire, alors moi, mon père a travaillé au Méridien. Je ne sais pas si tu connais le Méridien. C'est une chaîne, ça fait partie des grands hôtels. Enfin, grands hôtels. Hôtel, style business. Je ne sais pas si tu vois Sheraton, par exemple.

  • Speaker #0

    C'est à peu près le même style.

  • Speaker #1

    Et en fait, moi, quand j'étais petite, je partais en vacances dans des hôtels comme ça. Je partais au Sheraton, etc. Parce que mon père travaillait là-bas. Donc, nous, quand on partait au Sheraton, on ne payait pas le tarif que payaient les clients russes de New York, je ne sais pas quoi, américains, etc. Nous, on payait le prix d'un Formule 1. Parce qu'on avait les tarifs salariés. Voilà, tu vois. Et donc, du coup, moi, j'ai toujours eu ce truc. Tu sais, je me suis toujours sentie genre un peu princesse, si tu vois ce que je veux dire.

  • Speaker #0

    Tu as été confrontée au luxe dès ton plus jeune âge. Voilà,

  • Speaker #1

    tu vois, pour moi, c'est des trucs normaux de voyager dans des beaux pays, aller à Tahiti. Mon père, c'est vraiment un fanatique de voyage, tu vois. Donc, moi, pour moi, déjà, je n'ai jamais eu ce truc-là de Ah, je ne mérite pas des belles choses Tu vois, mon père, il nous a beaucoup gâtés. On n'avait pas beaucoup d'argent, mais tu sais, par exemple, comment tu appelles ça ? Les appareils numériques, au début, quand ça venait de sortir, parce qu'il y avait aussi beaucoup tout ce qui est électronique, etc. Donc, on a toujours eu ça. Donc, moi, je n'ai jamais eu ce truc-là de me dire, oui, les belles choses, ce n'est pas pour moi. Moi, c'est pour moi. Au contraire, c'était... Non, mais attends.

  • Speaker #0

    Les belles choses, c'est la norme, en fait.

  • Speaker #1

    C'est la norme, tu vois. Papa, tu ne m'achètes pas de la marque ? Comment ça se fait ? Donc déjà, ça, ça a joué. En fait, le fait, quelque part, que mon père est un peu dépensier, ça a joué sur ce côté-là, où j'ai toujours senti comme si... D'ailleurs, c'est quelque chose que le père de mon fils m'avait reproché. Parce que moi, j'achetais que... Tu sais, c'est des trucs, c'est très trivial, mais acheter du sucre Daddy, par exemple, ou acheter la lessive Ariel. Et lui, il venait d'un milieu plus modeste que moi. Et du coup, elle me disait, ouais, mais toi, tu as des goûts de princesse et tout ça, etc. Mais pour moi, non, ce n'est pas des goûts de princesse. C'est juste, c'est comme ça que j'étais habituée. Donc, il y a ce côté-là. Après, l'autre chose qui m'a... Après, il y a aussi le caractère. Il ne faut pas chercher trop loin non plus. Moi, mon père travaillait dans l'hôtellerie. Ma grand-mère travaillait dans l'hôtellerie. Elle était gouvernante. Et j'avais eu une conversation une fois avec ma cousine. On était petites, on était au collège. Mais je m'en souviendrai toujours. Elle m'avait dit, oui, moi, plus tard, je travaillerai dans les grands hôtels. parce qu'elle c'était ça son objectif et d'ailleurs elle a atteint son objectif à travailler dans les grands hôtels et moi je lui avais dit moi mon objectif c'est pas de travailler dans les hôtels c'est d'être cliente dans les grands hôtels ouais bah déjà on voit la force de caractère donc tu vois déjà une petite de 11-12 ans qui te sort des bêtises comme ça tu sais que elle est un peu déjà relou sur les bords et après...

  • Speaker #0

    je pense pas que ce soit des bêtises Maïva non mais tu sais tu dis c'est son standard en fait

  • Speaker #1

    Ouais, en fait, quand je dis bêtise, c'est dans le sens où je ne savais pas ce que je disais. Je n'avais aucune idée de ce que ça coûte vraiment d'aller dans des grands hôtels. Mais juste, moi, je ne me voyais pas faire le service dans les hôtels. Je me voyais plus que c'est moi qu'on va me rendre le service.

  • Speaker #0

    Tu ne te voyais pas servir les autres, tu te voyais te faire servir, en fait.

  • Speaker #1

    Ouais, voilà.

  • Speaker #0

    Et c'est tout à fait louable, franchement.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si c'est louable, mais ce n'est pas bizarre, en tout cas. Non,

  • Speaker #0

    ce n'est pas bizarre.

  • Speaker #1

    et après le dernier truc l'avantage que j'ai eu aussi de rentrer dans mon travail c'est que comme je t'ai dit quand je suis arrivée à mon taf je sortais de l'école j'étais toute jeune et j'ai vu en fait toutes ces personnes autour de moi tous mes collègues super cool d'ailleurs qui gagnaient tellement plus d'argent que moi et en fait j'avais aucun problème de dire à chaque fois mais moi j'ai pas d'argent ah il faut que tu me donnes une promotion ah quand est-ce que je vais avoir ci donne moi tel job nan nan nan parce qu'en fait j'avais tellement rien comparé à eux que je ne me sentais pas gênée. Je n'avais pas l'impression de voler quelqu'un. Je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire.

  • Speaker #0

    Oui, carrément.

  • Speaker #1

    Parfois, dans des équipes, tu vas avoir des personnes qui vont avoir peur de demander la promotion parce qu'elles n'ont pas envie de laisser derrière leurs collègues. C'était moi qui étais derrière. J'étais la dernière de la classe. Du coup, je n'étais pas dernière de la classe juste par la différence d'âge. Mes collègues ont 10, 15, 20 ans de plus que moi. Donc du coup pour moi j'avais aucune gêne Mais vraiment zéro gêne A leur dire non mais maintenant il faut que vous me payiez Donnez moi tel job, j'ai envie de faire ci ça ça Donc il y a ça Après pour la partie tu m'as parlé en privé Et ce qu'il y a en public En fait en privé je parle pas beaucoup d'argent Parce que les gens n'aiment pas parler d'argent En fait tout simplement et ce que j'aime bien sur Instagram en fait, et je le dis souvent, c'est en gros sur Instagram, je dis ce que j'ai à dire, et si ça t'intéresse, tu prends, si ça t'intéresse pas, tu passes. Et ça pour moi, c'est la meilleure des configurations, parce que les personnes... souvent, quand tu essaies de les aider avec leurs finances, en fait, elles n'ont pas envie d'être aidées. Elles ont juste envie soit de se plaindre, soit de se plaindre. En règle générale, c'est plutôt ça. Donc, du coup, je me dis, je préfère être dans un truc un peu one way, tu vois, où je donne du contenu, je donne des infos. Je fais, ah, regardez, faites attention à ça. Ou est-ce que vous savez que ça, ça existe ? Tu vois, plus pour... mettre un peu la graine de la réflexion. Et puis après, les personnes, elles peuvent toujours me poser des questions, en échange, en DM, etc. Donc, je ne sais pas si j'ai répondu à ta question vraiment.

  • Speaker #0

    Oui et non. Oui et non, mais c'est normal. Il y avait 3000 questions dans une question. C'est ma spécialité, on est d'accord. Mais ce n'est pas grave, tu as quand même répondu à ma question et ça va permettre de dig deeper, comme on dit. Mais en termes de mindset, tu vois, aujourd'hui, toi, Maëva, qui... Voilà, tu n'as plus rien à prouver en termes de gestion des finances, ni pour toi, ni pour les autres. Tu me diras si tu as encore des trucs à te prouver, mais je pense que non, en vrai. Qu'est-ce qui fait qu'aujourd'hui, tu as un mindset qui semble, encore une fois, qui semble aussi sain sur l'argent ? Parce que ce que j'aime bien dans ce que tu partages, c'est que... Il n'y a pas de jugement de valeur à aucun moment. Tu vois, c'est ce que tu dis. Moi, je dis ce que j'ai à dire, je le pose là. Les gens, ils aiment, ils aiment, ils n'aiment pas, ils n'aiment pas. Ça les intéresse, ils prennent. Ça ne les intéresse pas, ils passent leur chemin. Et tu es fine avec ça. Et ça, j'aime bien, tu vois. Tu n'es pas en train d'essayer de convaincre les autres. Il n'y a pas tout ce truc où tu essayes de forcer le truc. Tu vois ce que je veux dire ? Et en fait, ça, pour moi, ça dénote un rapport qui est plutôt très sain avec l'argent. Et ce qui serait intéressant, et ce que j'aimerais bien savoir, si on peut le savoir dans cet épisode, c'est comment tu es arrivé à développer cette relation qui est saine à l'argent, en tout cas qui semble si saine. Parce que la plupart des gens, l'argent, c'est tellement compliqué, en vrai. On pense que l'argent, c'est que des numéros, mais ce n'est pas que des numéros. Ça... au croisement de tellement de choses de l'éducation, de ta perception de toi-même, de ta valeur, de la valeur des choses, de ce que tu es prêt, parce qu'il y a des gens ils sont prêts à acheter des sacs à 8000 balles et pas payer la cantine à leurs enfants, tu vois tu vois la différence, donc c'est tellement au croisement de beaucoup de choses qui fait que moi j'ai, et pourtant ça fait longtemps que je m'intéresse à la question de l'argent, j'ai rarement rencontré des gens qui avaient un rapport ultra sain avec l'argent Et tu fais partie, en tout cas, tu me donnes cette impression-là. Et du coup, je serais intéressée de savoir comment t'en es arrivée là.

  • Speaker #1

    Alors, je ne vais pas dire que j'ai zéro problème avec l'argent. Enfin, je n'ai pas de problème d'argent, ça c'est sûr, en tout cas. Mais ce qui est sûr, c'est que j'apporte très, très peu d'importance au matériel. Et moi, je n'ai jamais, par exemple, acheté des vêtements pour me sentir bien. Je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire. C'est-à-dire, j'aime bien jeter des vêtements, j'aime bien les beaux vêtements, j'aime bien les belles choses, etc. Mais je ne me suis jamais sentie moindre, amoindrie. parce que j'avais pas quelque chose de matériel. Et ça, alors, ça peut s'expliquer de différentes façons. Le fait aussi que moi, quand j'étais petite, en fait, j'ai jamais manqué de rien. Parce que j'ai remarqué que les personnes qui ont eu des manques, en fait, quand ils étaient dans leur jeunesse, des fois, c'est des petits trucs anodins, mais tu vois, c'est genre, tu vas pas avoir un cadeau pour ton anniversaire ou tu vas vouloir une paire de baskets pour quelque chose. voilà, que tout le monde a, et puis toi, tu ne vas pas l'avoir. Et moi, c'était plutôt moi qui avais des choses, parce que comme mon père, il voyageait beaucoup, il ramenait des trucs des États-Unis, tu vois, les petites paires que personne n'avait, des trucs comme ça. Même si c'est juste une paire qu'il a payée que dalle aux États-Unis, tu vois. Et du coup, c'est vrai que moi, tout ce qui est le physique, etc., ce n'est pas quelque chose... Enfin, quand je dis physique et matériel, ce ne sont pas des choses qui m'intéressent. Et franchement, là, vous pouvez voir comment je suis habillée. C'est un vieux pull. Il y a un jogging en bas. Tu vas avec quand même, mais c'est vraiment, moi, si tu me vois dans la rue, tu ne vas jamais deviner combien je gagne et dans quel pourcent des Français je suis par rapport à mon salaire, en fait. Parce que je suis vraiment, j'aime bien dire clocharde, je ne suis pas une clocharde, bien entendu, mais vraiment basique de chez basique. Et ce n'est pas quelque chose où je mets ma valeur. Moi, c'est vrai que depuis que je suis petite, on m'a beaucoup valorisé plus sur mon intelligence, etc. Donc du coup, c'est vrai que moi, pour moi, ma valeur, c'est plus dans ma tête que dans les attraits que je peux avoir. à l'extérieur, un sac à main. Moi, franchement, je vois quelqu'un avec un sac à main Louis Vuitton. Ça peut être une belle pièce. Du coup, je vais dire c'est super joli, mais est-ce que je vais avoir envie de l'acheter ? Non. Est-ce que j'ai les moyens de l'acheter ? Peut-être. Certains modèles, certainement que j'ai les moyens de les acheter, mais ça ne va pas m'intéresser. Et donc, du coup...

  • Speaker #0

    Ce que tu es en train de nous dire, Maëva, c'est qu'en fait, toi, tu ne relis pas ta valeur personnelle en tant qu'humain au montant que tu as sur ton compte en banque, quoi.

  • Speaker #1

    Ah bah absolument pas. Absolument pas.

  • Speaker #0

    Et du coup, j'aime bien, j'ai l'impression que je suis en train de te psychanalyser là. Non, mais j'ai fait ça vraiment pour que mes auditrices comprennent et mes auditeurs aussi. Du coup, en fait, comme toi, tu n'as jamais lié ta valeur personnelle avec le niveau d'argent que tu avais ou que tu n'avais pas. Pour toi, tu es arrivée vraiment à avoir un rapport qui était très distant par rapport à l'argent.

  • Speaker #1

    Oui, voilà, c'est ça, c'est exactement le terme. C'est distant, il y a l'argent. Tant que je l'ai sous la main, je l'utilise et je fais ce que je peux faire avec. Mais... Si demain, je n'ai plus d'argent, je serais triste parce que je pourrais me payer moins de trucs. Alors attention, je ne dis pas que l'argent ne fait pas le bonheur. Ce n'est pas du tout ce que je suis en train de dire. Mais ce que je veux dire, c'est que ma valeur, elle ne réside pas là-dedans. J'ai envie de contrebalancer peut-être, je pense, le pendant négatif de ça. C'est que par exemple, par rapport au salaire que j'ai, chaque fois, je me dis, sur ça par contre, j'ai un peu le syndrome de l'imposteur parce que je suis quand même une femme, je suis noire, je fais jeune. même si je ne suis pas si jeune que ça, mais je fais jeune, et à chaque fois, je me dis, mais ce n'est pas possible. Un jour, on va me dire, non, mais en fait, on s'est trompé de personne. Ce n'est pas toi qui es censé faire ce job. Tu vois, ça, je l'ai, par contre. Tu vois ? Mais ce n'est pas quelque chose qui me stresse parce que Maéva, ce n'est pas son salaire, en fait. Tu vois ce que je veux dire ? Et puis, si demain, je gagne moins, je gagnerai moins. Ce ne sera pas la fin du monde, tu vois.

  • Speaker #0

    En fait, ce que je trouve intéressant dans ce que tu dis, Maëva, et ce que j'entends aussi entre les lignes, c'est que, comme je l'ai dit, toi, tu as de l'argent, ce n'est pas une notion que tu as vraiment reliée à ta valeur. Donc, que tu en aies ou que tu n'en aies pas, c'est juste un état de fait. Ce n'est pas quelque chose qui va te définir. Ce que je trouve intéressant dans ce que tu dis, peut-être que tu ne l'entends pas comme ça, mais moi, c'est comme ça que je l'entends, c'est qu'en fait... C'est un peu un jeu, quoi. Donc, si un jour, tu arrives là aujourd'hui, tu as de l'argent, en tout cas, tu as un certain niveau d'argent qui peut être beaucoup pour certains et pas beaucoup pour d'autres, ça dépend où tu te positionnes, mais j'ai le sentiment que tu es en train de nous dire que si demain, il t'arriverait de ne plus en avoir autant que tu en as maintenant, bien sûr, par rapport au niveau, comme j'ai dit, eh bien, tu n'auras aucun problème pour en créer parce qu'en vérité, tu as confiance en toi pour savoir comment en faire.

  • Speaker #1

    Non, mais c'est ça, en fait. Du tout pas. Oui, non, c'est correct. En fait, je me dis toujours, déjà, quelque chose que tu as fait une fois, tu peux le faire deux fois. C'est vraiment le côté, comme tu dis, comme un jeu. Tu sais, moi, je dis à chaque fois, je ne suis pas une révolutionnaire. Oui, il y a des gens qui veulent lutter contre le capitalisme et tout ça. Moi, je l'ai déjà dit, je suis une mercenaire. Ça veut dire, il y a un jeu. Ils ont expliqué les règles du jeu. Ils ont dit, faites des études, allez choper un job corporate pour faire de la thune. Vous aurez un CDI avec un gros salaire. Vous allez acheter de l'immobilier et c'est comme ça que vous allez être riche. En gros. En gros, les règles, il y a d'autres règles, bien sûr.

  • Speaker #0

    Les règles affichées,

  • Speaker #1

    en tout cas. Voilà. Après, il y a le niveau expert. Là, tu deviens entrepreneur, tu vas chercher des gros billets, mais moi, j'ai choisi la version plus feignante. Franchement, je le dis tout le temps que je suis feignante, c'est vrai. Je me suis dit, si je dois faire deux ans ou trois ans d'études de plus pour ne pas me prendre la tête après, plus tard, à essayer d'escalader une montagne pendant dix ans pour aller me choper une promotion. Je me suis dit, en plus, et t'es une femme noire, si jamais tu commences déjà dans un rôle subalterne, je dis le terme subalterne dans le sens où t'es pas supérieur, c'est pas que c'est un job naze, mais l'énergie que ça va te prendre... de monter pour passer d'agent de maîtrise à cadre, mais fais tes trois ans d'études. Moi, c'est ce que je me suis dit. Après, je ne dis pas que tout le monde doit faire de longues études, etc. Il y a des gens qui n'aiment pas l'école, il y a des gens qui ne sont pas faits pour l'école, il y a des gens que ça n'intéresse pas tout simplement, même s'ils pourraient être forts à l'école. Mais moi, j'ai choisi le chemin, j'avoue, de la facilité. Et je me suis dit, autant commencer, tu vois, tout de suite niveau X. Je ne vais pas commencer au niveau 1. Ça ne sert à rien parce que moi, pour moi, si je commence au niveau 1, ça veut dire que je n'arriverai jamais au top. parce que le parcours qu'il faut faire pour passer les obstacles, c'est trop difficile. Donc moi, j'ai juste pris le carnet de route qu'ils ont donné. Pour moi, ça a fonctionné. Il y a des personnes pour qui ça ne fonctionne pas. Et si jamais demain, les règles du jeu changent, je m'adapterai sans courcier.

  • Speaker #0

    J'aime bien que tu parles des règles du jeu, parce qu'en réalité, comme tu l'as dit, quand on est jeune, c'est-à-dire quand on n'est pas encore dans la vie active, on nous dit que les gens de ta génération et de la mienne, puisqu'on a la même génération, on nous a toujours dit travaille bien à l'école, tu auras un bon salaire Et comme tu auras un bon salaire, tu pourras acheter de l'immobilier, tu pourras te construire un patrimoine, et en gros, tu auras une vie plutôt correcte. Et en fait, on s'aperçoit aujourd'hui que... Ils nous ont menti.

  • Speaker #1

    On est passé entre les mailles du filet peut-être.

  • Speaker #0

    Oui, mais en fait, moi plus. Je suis dans la même configuration que toi. J'ai un job salarié et à côté, j'ai ma boîte. En tout cas, j'ai mon side business qui est ma juste valeur. En fait, je m'aperçois qu'aujourd'hui, la réalité de la richesse, c'est-à-dire les gens qui sont… Pas les gens qui sont riches qui gagnent beaucoup d'argent. C'est les gens qui ont beaucoup de patrimoine. C'est ça la richesse. La richesse monétaire. Il y a d'autres richesses, on est d'accord. C'est des gens qui ont hérité du patrimoine. Et aujourd'hui, on le voit. en réalité, le travail, il ne paye plus. Aujourd'hui, ce qu'il paye, c'est ton patrimoine. Et c'est pour ça que je pense qu'il y a autant cet engouement sur le fait de savoir gérer ses finances, de se construire un patrimoine, etc. Parce que, qu'on s'en rende compte ou pas, on s'est tous plus ou moins rendu compte qu'en fait, le salaire, c'était bien, mais que ça n'allait pas être suffisant, si tu voulais.

  • Speaker #1

    Non, mais le salaire, c'est un tremplin, en fait. Si ton salaire, tu décides de le balancer pour avoir le lifestyle de je ne sais pas quelle influenceuse, tant pis, tu vois ce que je veux dire. Mais je vois clairement, tu vas à la banque, plus en ce moment. Et d'ailleurs, en ce moment, ce qu'ils ont dit, c'est mon interprétation des différentes lois et règles qui sont en train de passer. Ils ont dit, les pauvres, vous allez rester pauvres. C'est tout.

  • Speaker #0

    C'est le but depuis le départ,

  • Speaker #1

    Maïva. Non, mais pendant les dix dernières années, tu pouvais emprunter ultra facilement. Tu avais des modes de calcul, du taux d'endettement, le différentiel, etc., qui te permettaient de t'endetter plus ou moins à l'infini. Et là, en gros, ils ont dit, allez, maintenant, c'est fini, les pauvres. au travail, jusqu'à épuisement en fait. Après, je ne dis pas que les gens qui n'ont pas pu prendre le wagon des dix dernières années de l'immobilier ne vont pas s'en sortir. Ce n'est pas ce que je dis. Mais là, franchement, on rentre dans une époque où si jamais tu ne prends pas la main sur tes finances, tu ne vas plus être vierge. pour rester il faut être à l'endroit qui est conventionnel c'est super important surtout pour les femmes parce que quand les temps sont durs les mauvaises habitudes reviennent vite ça revient très très vite moi je vois dans ma boîte, pendant un moment on avait des nanas dans le top management et tout et puis quand ça commence à tanguer je peux dire que toutes les meufs sont passées par dessus bord

  • Speaker #0

    Ouais ouais c'est vrai c'est vrai c'est vrai mais tu sais Simone de Beauvoir elle l'a dit il suffit d'une crise politique pour voir les droits économiques la liberté des femmes etc j'ai plus la citation en tête mais en gros c'est ce qu'elle disait la condition des femmes remise en question il y a un truc que t'as dit Maëva sur lequel j'aimerais revenir que j'aime beaucoup en tout cas sur lequel j'aimerais qu'on approfondisse c'est tu m'as dit Insaf moi je suis une mercenaire et en fait je kiffe ce que tu viens de dire parce que pour moi c'est la quindescence de la badass Après, c'est mon opinion à moi, évidemment. Tout le monde a le droit d'être d'accord ou pas être d'accord. Mais en fait, j'observe autour de moi tellement de femmes qui travaillent dans des entreprises comme si c'était la leur, qui donnent tout, qui brûlent, mais vraiment qui brûlent leur énergie, leur jus de cerveau, tout ça, jusqu'à en être brûlées, tu vois. Et qui, quand elles demandent ne serait-ce que d'être rémunérées, alors juste contribution, tu vois, pas plus. Juste, mec, je t'apporte tant sur la table, donne-moi une part du gâteau qui est juste normale. et bien elles se font rabrouer que aujourd'hui moi j'ai développé une mentalité de mercenaire c'est à dire aujourd'hui quand c'est une entreprise dans laquelle tu travailles tu travailles parce qu'à un moment donné Tu t'es rendu compte que cette source de revenus était plus facile à obtenir qu'une autre. Et donc, ton employeur, c'est ton premier client. Moi, c'est ça mon mindset. Mon employeur actuel, c'est mon premier client. Parce que c'est celui qui me permet d'avoir une source de revenus qui est certaine et qui est aussi régulière. Bon, ça, c'est le business. C'est mon business. Là-dessus, si j'ai envie de suer sang et eau et de me foutre en fire dedans, je le ferai parce que c'est le mien. Mais mon employeur, ce n'est pas le cas. Et du coup, en fait, cette mentalité de mercenaire, et pourtant, tu vois le mot mercenaire, Ça a une connotation qui est négative. Mais je trouve que les femmes, on est obligé de faire ce stretch-là, parce qu'en réalité, si tu ne te dis pas que tu es mercenaire, tu te fais tellement happer par le système que tu te retrouves à être la gentille bonne maman, tu vois, à ce qu'on appelle le mothering. Tu finis par mothering ton équipe, tu finis par être la maman de ton équipe, maman de ton entreprise, etc. C'est-à-dire la nana qui est censée donner tout ce qu'elle a, se sacrifier à l'hôtel de la boîte et en retour avoir trois clopinettes.

  • Speaker #1

    Ouais après peut-être que c'est ce qu'on met derrière le mothering justement parce que moi justement je suis plutôt une maman très... Je sais pas s'il y a un terme pour ça mais tu sais les mamans qui laissent les petits faire leur vie tu vois. Moi j'en ai qu'un seul et puis après je pense que le match parent-enfant il est toujours bien fait. Et donc mon fils il est ultra autonome. Moi j'ai pas besoin de le surveiller de machin etc. Et du coup tu vois ce côté-là maternel et puis après aussi j'ai... J'ai pas grandi comme ça parce que j'avais pas de mère en fait. Donc moi on m'a jamais maternée. Souvent je dis oui avec mon frère, on nous appelait enfants sauvages. Parce que notre père, bon bien sûr, il nous donnait à manger, on se lavait, machin, etc. Mais y'avait pas de côté... le truc que tu vois des mamans qui pouponnent, qui machin, tu vois, on n'a pas vécu là-dedans, en fait. Donc, ce n'est pas forcément quelque chose que j'ai reproduit ni avec mon fils et ni, en fait, dans ma vie de tous les jours, que ce soit avec mes amis, que ce soit avec mes collègues, que ce soit avec mon entourage. C'est, bon, on est tous des adultes, donc voilà, quoi.

  • Speaker #0

    Oui, mais tu vois, la plupart des femmes, en fait, toi, tu as une configuration qui est particulière et qui t'a servi au final, tu vois. même si c'est un événement qui est, j'imagine, douloureux, malheureux, tout ça, tu vois. Mais au final, dans ta vie, ça t'a servi à être vraiment dans le faire, de ne pas attendre que les autres fassent, etc. Et même dans l'éducation de ton fils. Mais la majorité des femmes, en fait, on est dans ce truc où, et moi, je le vois aussi avec mes clientes, tu vois, c'est limite leur entreprise, c'est comme leur bébé. Donc, elles font tout, elles n'attendent rien, etc. Et le fait de dire qu'on est des mercenaires, le fait de faire ce stretch-là, de l'autre complètement dans l'autre côté, ça te remet un peu les idées en place et ça te permet de donner que ce que tu dois donner, t'assurer que tes intérêts à aucun moment ne sont pas respectés.

  • Speaker #1

    Et en plus, tu sais, dans Mercenaire, il y a mer.

  • Speaker #0

    C'est vrai.

  • Speaker #1

    C'est les mercenaires.

  • Speaker #0

    Non, non, bien vu.

  • Speaker #1

    Mais tu vois, en fait, le truc, c'est que... Faut pas le voir négativement, un mercenaire. Le mercenaire, à la fin, il fait ce qu'il fait parce qu'on le paye pour qu'il fasse ce qu'il fait. Tu vois ce que je veux dire ? Si on lui dit de faire un truc bien, si on lui dit d'aller récupérer un enfant kidnappé, j'imagine que le mercenaire, il le fait quand même. C'est pas forcément... Bon, c'est sûr qu'aujourd'hui, c'est pas utilisé comme ça. Mais ce que je veux dire, c'est la personne qui vraiment... Elle a un objectif et on lui a dit qu'il faut que tu atteignes cet objectif-là. Et c'est tout en fait. Tout ce que tu dois faire pour atteindre cet objectif-là, fais-le, ça ne nous intéresse pas. Et en fait, en gros, c'est ça. C'est moi, je me dis tant que, bon bien sûr, je ne fais de mal à personne, je ne cause de tort à personne. Moi, je ne fais pas de politique. Tu ne me verras jamais dans des cancans au travail pour dire, ah, un tel a fait ci, un tel a fait ça. Non, non, moi, je fais mon travail, je fais ce que j'ai à faire. Et bon, non, finalement, ça se passe plutôt bien et ça roule. J'ai la chance aussi d'avoir un... Un très bon environnement de travail, parce que des fois quand j'entends des anecdotes des personnes au travail, je me dis mais le monde est complètement fou, moi dans ma boîte c'est pas comme ça, en tout cas pas avec les gens avec qui je travaille. Et c'est vrai que oui, il faut être mercenaire en vrai. Il faut savoir, tu peux dire je suis mercenaire pour ma famille, moi aussi je suis, j'ai mon copain mais on vit pas ensemble, donc pour moi c'est comme si je suis moi avec mon fils, son père est là, c'est pas père absent ou quoi que ce soit, j'ai pas ce problème là, mais je me dis en fait tout ce que je vais avoir aujourd'hui ce sera que par mon travail. Donc si j'attends qu'il y ait un mec, alors pas mon manager parce que mon manager il est super cool, même celui d'au-dessus ça va, mais tu vois si tu commences à penser que le PDG de ton entreprise il y aura quelque chose à faire de toi,

  • Speaker #0

    ben là t'es foutu en fait parce qu'il en a absolument rien à faire de toi et en fait tu vois et c'est pas grave et tu vois par exemple dans les règles du jeu du monde de l'entreprise enfin je sais pas toi quelles sont les seules que t'as compris mais moi en tout cas quand je suis rentrée donc quand j'ai commencé dans le monde de l'entreprise j'ai cru qu'on est une famille on est une team le team spirit tu vois c'est ce sentiment de faire partie de quelque chose plus grand que toi de faire partie d'une équipe etc et en fait tout ce narratif là avec lequel on nous abreuve Finalement, on participe au fait que certaines femmes, certains humains qui se trouvent être des femmes, qui se trouvent parfois être des femmes qui sont à l'intersection de plein de trucs, se retrouvent à se mettre en retrait ou à se sacrifier pour l'équipe. Tu vois ? La même manière qu'une femme se sacrifie pour la famille. Il y a beaucoup de femmes qui font ça. Et du coup, le fait de dire je suis mercenaire ça ne veut pas dire que tu es une bite sans cœur qui est prête à écraser tout le monde. Ça ne veut pas dire non plus que tu es la serpillère. Ça veut dire que tu es une meuf au milieu qui est prête à défendre tes intérêts.

  • Speaker #1

    Non mais c'est bien ce que tu dis en fait ça me fait réfléchir un peu à ma configuration Parce que moi déjà ma boîte c'est une boîte américaine à la base Donc en fait eux ils étaient tellement dans le too much Que tout de suite en tant que française tu sais tu dis bon calmez-vous les gars ça c'est du marketing, marketing interne y'a pas de problème, on a l'habitude des américains pas de soucis, c'est les gros shows les machins et tout, donc ça on avait l'habitude donc je me dis ouais bon ok et en fait moi la chance quelque part que j'avais c'est que j'étais tellement un ovni dans ma boîte je suis la seule femme cadre je peux aller dans des une fois on avait fait une réunion en Europe, équipe Europe toutes les sales, tous les commerciaux et les fonctions autour des commerciaux déjà je suis une femme dans la tech déjà je suis une femme dans la tech Je suis une femme noire dans la tech. Donc en fait, j'ai tellement aucun reflet de moi à l'intérieur de mon entreprise que je ne peux pas me considérer comme faisant partie de la famille. Tu vois, moi je me sens toujours comme l'enfant adopté. Je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire. Je suis désolée pour les personnes adoptées, je ne sais pas ce que ça veut dire, mais c'est comme si tu étais sur la photo de famille, tu t'entends bien avec tout le monde, mais tu sais que... Tu vois, I don't belong here. Je ne suis pas d'ici, en fait. Il se trouve que j'ai atterri là, par hasard. Je ne sais pas si c'est par hasard. Mais en tout cas, ce que je veux dire, c'est que je n'ai pas ce sentiment parce que je sais que mes collègues, ils n'ont pas la même vie que moi, en fait. Ils ne connaissent pas ma vie. Ils ne savent pas c'est quoi être mère célibataire. Ils ne savent pas c'est quoi grandir en banlieue. Ils ne savent pas ce que c'est d'être une femme. Ils ne savent pas ce que c'est d'être une femme noire. Ils ne savent pas ce que c'est d'être noire. En fait, on a tellement de différences. Ça ne nous empêche pas de bien nous entendre. parce que c'est des personnes qui sont hyper intelligentes hyper cultivées et tout, mais il y a des moments tu vois, qui savent pas dans quel monde ils vivent une fois j'ai un collègue qui avait dit il y a un collègue une fois il a dit oui moi je suis classe moyenne, on le regardait comme ça et comme ça, il a dit non mais si tu veux, en fait on a même pas pris c'est la vraie classe moyenne eux ils ont aucune idée en fait d'où ils sont dans la société et c'est pas grave tu vois, mais en tout cas moi je sais que j'ai pas les mêmes challenges j'ai pas les mêmes assurances j'ai pas tout ce qu'ils ont en fait

  • Speaker #0

    Du coup, Maëva, on en a parlé un petit peu, même beaucoup depuis tout à l'heure. Tu es à la fois et salariée et entrepreneur. Comment tu arrives à maintenir cette muraille de Chine entre tes deux activités ? Parce qu'avec toi, on le perçoit vraiment. Il y a une vraie muraille de Chine. Tu ne communiques pas sur le nom de ta boîte, tu ne communiques même pas sur ton nom de famille. Enfin, voilà. Il n'y a aucun moyen de te retrouver, évidemment, si tu es un stalker, tu pourras essayer, mais en fait, si tu es quelqu'un de normalement constitué, tu sais qu'il y a une certaine Maéva qui évolue sur les réseaux sociaux et qui partage des conseils financiers, mais on ne peut pas remonter le fil vers toi. Et ça, ça implique que tu as mis une vraie rita muraille de Chine entre ton job de salarié et Maéva, mon budget bento. Comment déjà tu as réussi à faire ça ? Parce que des fois, plus tu avances dans le temps et plus tout s'entremêle. Et pourquoi tu as dressé cette muraille de Chine en réalité ?

  • Speaker #1

    Alors la première raison pour laquelle je l'ai fait, c'est parce que je suis commerciale. Donc je ne veux pas que mes clients sachent. quel est mon patrimoine, même si je ne parle pas beaucoup de mon patrimoine. Je donne des petits indices par-ci, par-là, mais je ne pense pas qu'il y ait quelqu'un qui ait vraiment une idée de mon patrimoine, parce que, voilà, juste par la neutralité, en fait, voilà. Aussi, je peux me permettre de faire ça, parce que, comme j'ai dit, tous mes collègues, c'est des mecs qui ont tous plus de 40 ans, 45. Instagram, ils ne connaissent pas, ça ne les intéresse pas. C'est des ingénieurs, tu vois. Eux, ils préfèrent te parler de mécanique, de maths, des trucs comme ça, tu vois. En fait, ils ne sont tellement pas dans le monde des réseaux, que j'ai des collègues qui m'ont trouvé, tu vois, j'ai des collègues qui m'ont trouvé, mais il y en a plein qui ne savent pas. Mon boss, je lui ai dit, mais je lui ai dit parce que j'avais fait un webinaire avec une banque, une banque en ligne, et je me suis dit, ouais, j'aimerais pas que, parce que j'aime beaucoup mon manager, tu vois, j'aimerais pas qu'il le découvre comme ça un jour en recevant une newsletter de cette banque-là, tu vois, je me suis dit, non, quand même, ça se fait pas. Donc voilà, je lui ai dit, puis il a super bien accueilli la nouvelle, d'ailleurs, mais oui, je préfère euh... En fait, raconter ce que je fais dans la vie, ça n'apporte rien à mon message. Et au contraire, ça peut même desservir mon message, parce que le problème, c'est que ça, c'est un peu la mentalité en France, très défaitiste. Tu vois, ah oui, mais elle, elle gagne bien sa vie, c'est pour ça qu'elle arrive à faire ci, c'est pour ça qu'elle arrive à faire ça. Et donc, c'est pour ça que pour moi, c'est important de, même si je le dis souvent pour dire, attention, j'ai un salaire plus important que la moyenne des Français, etc. Donc, c'est pour ça que je ne vous explique pas tout ce que je fais, parce que de toute façon, vous ne pourriez pas... forcément suivre ce que je fais. Et de toute façon, il n'y a pas d'intérêt aussi à suivre ce que je fais parce qu'on n'a pas forcément les mêmes objectifs, on n'a pas le même patrimoine, on n'a pas les mêmes moyens, on n'a pas les mêmes structures familiales. Mais donc, l'idée, c'est vraiment d'être le plus neutre possible pour que les personnes n'aient pas de biais en se disant Ouais, mais elle, elle arrive à faire ça parce que si, ça, ça. En fait, juste ne sachez rien sur moi et faites juste comme si j'étais une feuille vierge et juste vous écrivez-vous votre propre stratégie, vos propres objectifs parce que votre vie n'a rien à voir avec ma vie.

  • Speaker #0

    C'est hyper intéressant ce que tu dis Maëva parce qu'en principe, la plupart des coachs qu'on trouve en ligne, c'est des gens qui te disent Oh, regarde ce que moi j'ai réussi à faire, donc toi aussi tu peux réussir à faire. Viens, je te montre comment le faire. Et en fait, quand tu grattes un peu, tu vois que les personnes, c'est des grosses mythos. Si elles sont arrivées à faire des trucs, c'est parce qu'elles ont des mecs qui ont des CDI ou en fait… Ils ont du patrimoine, etc. Et en fait, ils se construisent un storytelling qui est complètement mensonger. Tout ça pour vendre leur formation. Et c'est là où moi, je trouve qu'ils vont évidemment trop loin. Ce qui est intéressant, c'est que toi, tu prends le contre-pied de tout ça, en fait. Toi, tu racontes rien, justement, pour pouvoir... Et c'est ça qui est intéressant. Moi, j'aimerais juste revenir sur ce que tu disais par rapport à tes collègues. Parce que juste, je vais te partager une anecdote qui va peut-être te parler. Moi, mes chefs, je suis dans ma boîte il y a plus de cinq ans maintenant. Et en tout cas, je n'ai jamais caché ce que je faisais. Parce que pour moi, ça fait partie de moi. C'est ce que je fais. Maintenant, je ne le brandis pas comme... Je ne le brandis pas, mais en même temps, je ne vais pas me cacher, parce que ça fait partie de moi, tu vois, j'ai honte de rien. et du coup j'ai toujours été très transparente avec notamment ma boss qui m'a toujours beaucoup soutenue même arrangée des fois et en fait quand j'ai sorti le bouquin il y a eu beaucoup de promos notamment sur les radios et en télé et il y a beaucoup de personnes qui sont arrivées et qui m'ont dit mais Insa t'as écrit un bouquin mais mon dieu on est parti regarder mais on ne savait pas tout ça mais t'as complètement une deuxième vie et en fait moi ça me semblait tellement c'est hyper drôle c'est comme si t'avais été découverte et pour te partager aussi notre anecdote en vrai Quand j'ai commencé le podcast, au départ, je ne voulais pas donner mon identité. Genre, c'était... Là, personne ne sait un peu comme dans Gossip Girl, quoi.

  • Speaker #1

    Exo, manifeste tes valeurs.

  • Speaker #0

    Nicosie ton salaire comme ça. Exo, exo, manifeste tes valeurs. Et puis après, je me suis dit, incarne le truc. Mais du coup, c'est vrai que c'est hyper intéressant de confronter des situations avec toi. Maëva, on a abordé beaucoup de choses, mais j'aimerais qu'on aborde... deux choses avant de terminer cet épisode qui est déjà très long et parce que pour ne rien vous cacher à toutes et à tous je dois aller chercher mes enfants je suis déjà en retard il y a un truc que j'aimerais parler notamment ce point là sur lequel j'aimerais échanger avec toi parce que j'aimerais bien avoir ton avis pour moi la vie c'est pas le travail c'est pas accumuler de l'argent façon Picsou et s'asseoir en haut de sa pile de thunes et dire regardez je suis plus important que vous parce que je suis arrivée à accumuler plus d'argent que vous Pour moi, l'argent, c'est le kiff. Et en fait, on a parlé tout à l'heure de ce mouvement FIRE, etc. Les gens qui sont frugales, financièrement frugales, etc. Et même d'autres comptes qui parlent des sujets d'argent, qui sont sur Instagram ou autres, en tout cas d'autres initiatives, où il y a un truc qui m'agace, moi, où tu as le sentiment qu'aujourd'hui, il faut toujours essayer de dépenser moins. Et en fait, moi, je trouve que l'argent, il faut lui donner son utilité première, c'est-à-dire... il est là pour pouvoir te faire kiffer. Et moi, en fait, si tu veux, si je gagne aujourd'hui de l'argent, c'est parce que quand j'ai envie de faire un truc, je n'ai pas envie de demander l'autorisation à l'argent, tu vois. Je n'ai pas envie d'appeler et dire Eh, argent, tu me donnes l'autorisation d'aller en voyage, tu me donnes l'autorisation d'avoir une femme de ménage, tu me donnes l'autorisation de faire x, y. Non, j'ai envie d'en avoir suffisamment pour demander l'autorisation à personne. Et j'aurais aimé avoir ton opinion là-dessus parce que, tu vois, je sens arriver tout ce mouvement-là qui demande aux gens de ne pas dépenser, d'économiser, etc. Et en fait, je trouve que quelque part, on en oublie son utilité première et le sens de la vie.

  • Speaker #1

    qui est de kiffer là tu pourras pas trouver une meilleure alliée que moi moi déjà j'aime bien appeler les gens je leur donne des noms et tout donc j'ai la team centime donc déjà la team centime c'est ceux qui font leur budget au centime près Pourquoi en fait ? Ça sert à rien. Ça sert à rien, ça entretient l'esprit de manque, de Ah attention purée, là j'ai pas compté 50 centimes, là j'ai… Arrêtez de compter comme ça, ça sert à rien. En fait, ça va pas changer votre vie, les 50 centimes de la facture d'électricité en fait. Donc arrondissez déjà, ça va vous changer la vie. Et ensuite, l'autre point, c'est aussi ce que j'appelle les fétichistes de l'épargne. Ils ont de l'épargne et tu sais, genre, ils ne veulent pas le toucher. Et donc, eux, pour les aider un peu à dépenser, je leur dis, compartimentez votre épargne. Vous avez votre épargne de précaution, ouais, ça, il ne faut pas y toucher. C'est le petit trésor de guerre et tout, au cas où. Mais après, il faut avoir son petit budget pour les vacances, son budget pour les cadeaux, son budget pour son petit M&M du mois, tu vois, des trucs comme ça. Et du coup, moi, franchement, je me dis, si j'ai beaucoup d'argent... mais c'est juste pour regarder des zéros sur mon compte à la fin. Ça, c'est comme je te disais au début, comme ça, on aura fait le tour, mais je te disais, moi, mon père, il voyageait beaucoup. Moi, j'adore voyager. Je suis d'origine antillaise, donc j'aime retourner aux Antilles pour retourner dans ma culture, voir ma famille, etc. Et du coup, l'argent, c'est ça que ça me permet de faire. Ça me permet, tout à l'heure, tu as parlé de la femme de ménage, mais oh my God, le nombre de couples. À chaque fois que je vois des trucs, charge mentale, charge mentale, charge mentale. Il y a la moitié de ces couples-là qui ont leur charge mentale au sommet du mont de l'Himalaya. Prenez une femme de ménage, arrêtez de vous battre pour le repassage et étendre le linge. Et puis je sais qu'il y a des gens qui vont, en m'entendant dire cette phrase, qui vont dire Ah mais c'est facile pour elle, elle a des sous et tout. C'est accessible à beaucoup plus de monde que ce qu'on ne croit. Et ça vous coûtera certainement moins cher que le petit.

  • Speaker #0

    Ou qu'un bimance.

  • Speaker #1

    aucun divorce ! Beaucoup, beaucoup, beaucoup moins cher qu'un divorce. Donc, franchement, l'argent, ça permet tellement de choses. Et c'est pour ça, tout à l'heure, j'ai dit, attention, je ne suis pas en train de dire que l'argent ne fait pas le bonheur, parce que l'argent, ça vous permet de faire tellement de choses, de prendre soin de vous, de vous délester de certaines charges, même si c'est juste ponctuellement. Je ne sais pas, prendre un temps pour soi, faire garder ses gosses par une baby-sitter, pour profiter avec son mec ou son mari. Tu sais, des fois, c'est des petits trucs. Ce n'est pas des trucs, oui, partir à Dubaï et dépenser 10 000 euros en 10 jours. Tu vois, ce n'est pas ça. Ça peut être des choses aussi très, très simples.

  • Speaker #0

    Absolument, oui. Je suis complètement d'accord.

  • Speaker #1

    l'argent, c'est la vie. Ce n'est pas moi qui ai fait les règles du jeu, comme j'ai dit. Je ne fais que me plier au truc. Le jour où on pourra payer en bisous. Et encore, je suis sauvage. Je préfère payer avec de l'argent.

  • Speaker #0

    Vous n'aurez pas mes lèvres.

  • Speaker #1

    Non, non, non. Juste comme ça. De loin.

  • Speaker #0

    Écoute, Malva, j'ai tellement de questions encore à te poser. Mais bon, il va falloir mettre un terme. C'est épisode, mais on enregistrera peut-être un deuxième. Écoute,

  • Speaker #1

    ton invitation sera bienvenue.

  • Speaker #0

    Merci, merci infiniment. Écoute, Maëva, avant de te quitter, j'aimerais quand même partager ton actualité, parce que ton actualité est toute chaude en ce moment, notamment avec la sortie de ton carnet sur la gestion des finances. Est-ce que tu veux nous en dire un peu plus ? Et si tu as d'autres actualités, n'hésite pas à la partager.

  • Speaker #1

    Déjà, merci d'en parler. Le carnet chez Alivio, d'ailleurs, dans le carnet, j'ai mentionné... ton livre et ton podcast.

  • Speaker #0

    Ah non, merci. Il aurait fallu me le dire, ah là là. Non, je vais demander à Alizio parce que tu es Alizio, toi et moi.

  • Speaker #1

    Oui, voilà, exactement. Donc je me suis dit, comme c'est la même maison d'édition, autant en profiter pour faire un petit instant pub.

  • Speaker #0

    J'ai partagé le lien aussi, dans les recos du mien.

  • Speaker #1

    Finalement, je pense que tu n'étais pas encore parlé, mais la connexion était déjà là. C'est ça. Le carnet qui vient de sortir, c'est un mix entre la méthode Bento, comment gérer son budget, et un planeur. Parce que moi, justement, l'idée, je suis vraiment contre le truc budget. En fait, je le dis tout le temps, ça c'est important, même si c'est à la fin de le dire. Le budget, c'est naze. Passez-y le moins de temps possible et passez plus de temps sur la partie projection, mes projets. que j'ai envie de faire, quels sont mes objectifs. Ça, pour moi, c'est ça la partie la plus importante. Et ensuite, ton budget, tu le cales en fonction de ces objectifs-là. Donc, le carnet, il sert un peu à ça aussi. Et puis, non, sinon, après, j'aurais d'autres choses, mais pour l'instant, je ne peux pas en parler encore. Mais bientôt.

  • Speaker #0

    Bon, écoute, tu reviendras comme ça pour en parler.

  • Speaker #1

    Yes.

  • Speaker #0

    Je pourrais continuer à te poser toutes mes questions.

  • Speaker #1

    Voilà. Avec plaisir pour une deuxième partie.

  • Speaker #0

    avec grand plaisir écoute Maëva un grand merci pour tout pour ton authenticité aussi et ce moment fun qu'on a passé toutes les deux j'ai vraiment apprécié enregistrer cet épisode avec toi j'ai mal au jouet à force de moi aussi moi aussi ça se voit pas à l'écran mais c'est ma vie sourire et node avec la tête tout le long Merci pour tout Maëva, ça a été un plaisir de te recevoir et alors pour tout le monde n'hésitez pas à vous abonner au compte de Maëva arrobase monbudgetbento vos finances vont changer, voilà à bientôt

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Insa

  • Speaker #0

    Si vous aimez le podcast Majusque Valeur, vous allez adorer notre programme et nos offres de coaching à la négociation de rémunération. Grâce à la méthodologie unique et pratiquant pratique de Majusque Valeur, vous allez apprendre enfin à vraiment gagner votre vie. Vous allez notamment apprendre comment découvrir votre juste salaire ou vos justes tarifs sur le marché du travail, à construire une stratégie de négociation, à l'iné avec vos priorités de but et vos objectifs de carrière. Et enfin, à formuler de bons arguments face à votre hiérarchie ou vos clients pour obtenir la rémunération que vous méritez. Si vous écoutez Majuste Valeur, c'est parce que vous êtes convaincu que votre travail mérite d'être reconnu financièrement. Alors laissez-moi vous aider à réaliser vos objectifs et rejoignez-moi dès aujourd'hui sur www.majustevaleur.com Enfin, si cet épisode vous a plu, vous pouvez le... partager à vos proches, vous abonner, le noter 5 étoiles et mettre un commentaire sympa sur la plateforme de streaming que vous préférez. N'oubliez pas, sharing is caring. Alors si vous pensez que ce podcast ou mon travail peut aider quelqu'un, s'il vous plaît, n'hésitez surtout pas à le partager.

  • Speaker #2

    Sous-titrage ST'501

Description

Aujourd’hui, je suis ravie de vous présenter Maeva, la fondatrice de “Mon Budget Bento”, le compte Instagram qui veut du bien à vos finances personnelles. 🤗


Dans cet épisode, vous découvrirez comment elle arrive à mener de front sa carrière de commerciale dans la tech tout en développant son side business passionnant pour aider chacun.e à optimiser son budget.


Au programme :

  1. Qui est Maeva et quel parcours l’a menée à créer Mon Budget Bento ?

  2. Comment la maternité précoce et les défis personnels ont-ils façonné sa vision de l’argent ?

  3. Quelles sont les stratégies qu'elle propose pour dédramatiser la gestion financière ?

  4. Comment Maeva utilise-t-elle son expérience pour briser les tabous autour de l'argent ?

  5. Quels outils propose-t-elle pour rendre la gestion du budget accessible et sans prise de tête ?


Dans cet épisode, Maeva vous offre une perspective rafraîchissante sur la gestion financière, loin de l'idée de privation longue durée prônée par le mouvement FIRE.


Elle encourage à un équilibre sain entre épargne et plaisir, une philosophie qui transparaît dans ses deux ouvrages sur la gestion des finances. 😌


En résumé, ce que vous apprendrez :

  • Comment équilibrer gestion rigoureuse et plaisir de la vie grâce à des outils et stratégies simples de gestion financière.

  • Comment se lancer dans des projets personnels, même en étant salarié.

  • Des techniques pour négocier votre valeur sur le marché, inspirées par les expériences personnelles de Maeva.

  • Comment adopter un mindset financier sain qui transcende les difficultés économiques actuelles.


Rejoignez-nous pour un épisode enrichissant qui vous donnera les clés pour aborder vos finances avec confiance et audace. 💪



🎧 Épisodes recommandés :



🔗 Liens cités dans l’épisode :



💸 Dans cet épisode on va parler de :

Maeva Mon Budget Bento, gestion financière, éducation financière, finances personnelles, faire son budget, gestion budgétaire, entrepreneure, side business, indépendance financière, épargne, investissement, conseils financiers, liberté financière, peur de manquer, gestion des dépenses, livre sur les finances, gestion de l'argent, mindset financier, Salaire, Rémunération, Augmentation de salaire, Négociation salariale, Reconnaissance salariale, Égalité homme-femme, égalité salariale, Négocier une augmentation, Culture d'entreprise, Stratégie de négociation, Demander une augmentation, Ma Juste Valeur, Indépendance économique, Indépendance financière, gagner sa vie, gagner plus, évolution professionnelle, pouvoir financier, écart de salaire, apprendre à négocier, parler d'argent en entreprise, coaching en négociation, money mindset



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MA JUSTE VALEUR® est LE podcast sur la négociation de rémunération, l'argent des femmes au travail et l'égalité salariale.


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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans Ma Juste Valeur, le podcast référent sur la négociation de rémunération qui vous apprend à négocier vos salaires, négocier vos tarifs, obtenir une augmentation et globalement la rémunération que vous méritez. Je suis Insa Ferasini, experte et coach en négociation de rémunération, mais également juriste, autrice, conférencière, youtubeuse, féministe militante pour l'égalité salariale et créatrice de ce podcast. Tous les premiers lundis du mois, je vous livre des conseils pratiques, concrets et précis pour négocier et obtenir un salaire ou des tarifs à votre juste valeur. Je reçois également une fois par mois des invités de tout horizon avec lesquels j'explore la relation que les femmes entretiennent avec l'argent et dessinent des solutions pour vous décomplexer sur le sujet et vous donner des ailes pour oser en gagner plus. Je suis convaincue que la liberté économique des femmes annonce et précède leur liberté politique. Et si vous écoutez ce podcast, c'est tout sauf un hasard. Alors, en avant toutes mesdames et bienvenue dans Ma Juste Valeur. Aujourd'hui, j'ai le plaisir de recevoir Maëva, fondatrice de Mon Budget Bento. Maëva, c'est l'amie qui veut du bien à vos finances. Elle a créé et anime depuis trois ans maintenant l'univers Mon Budget Bento, un compte Instagram qui propose du contenu et des outils pour prendre soin de votre argent et qui compte aujourd'hui plus de 60 000 abonnés. Maëva est également une autrice à succès puisqu'elle a écrit deux ouvrages, toujours sur la question de la gestion des finances, Mon Budget sur pilote automatique, qui s'est écoulée à plus de 7 700 exemplaires et un carnet. pour gérer son argent sans prise de tête. Contenu digital, livres, lives et ateliers, tout ça pour le plus grand bien de nos finances. Pourtant, deux questions subsistent. Qui est Maëva ? Et surtout, qu'est-ce qui fait marcher Maëva ? Eh bien, buckle up, parce que vous allez le découvrir incessamment sous peu dans cet épisode. Bonjour Maëva ! Bonjour,

  • Speaker #1

    comment ça va ?

  • Speaker #0

    Ben écoute, ça va très bien et toi ?

  • Speaker #1

    ça va bien je suis très contente d'être enfin avec toi alors pas forcément sur le podcast parce qu'on avait essayé de se voir dans la vraie vie malheureusement les agendas c'est compliqué ouais ouais c'est vrai moi aussi je suis d'autant plus ravie Maëva parce que comme on se le disait en off tout à l'heure ça fait un moment qu'on se court un peu après et qu'on essaie de se voir et

  • Speaker #0

    c'était compliqué de concrétiser tout ça du coup je suis ravie qu'on le fasse déjà virtuellement avec cet épisode de podcast et qu'on ira un peu plus long après top Alors, Maëva, tu es à la fois très publique et très secrète. Sans rentrer dans ton intimité, est-ce que tu peux nous en dire un peu plus sur toi et sur ce qui t'a amenée à créer Mon Budget Bento pour commencer ?

  • Speaker #1

    Alors, déjà la première chose qui est très importante à savoir qui n'était pas dans ma bio, c'est que j'ai un travail. Je suis salariée, je suis commerciale grand compte dans la tech avec un client dans l'automobile. Et donc, ça, c'est ce qui occupe la plus grande partie de mon temps. Et donc, tout ce que je fais autour de mon budget bento, c'est vraiment à côté. Parce que souvent, on me demande, mais est-ce que tu fais quelque chose à côté d'Instagram ? Et je dis toujours, non, mais en fait, c'est Instagram mon à côté. Donc ça, c'est le truc le plus important. Et après, qu'est-ce qui m'a amenée à faire mon budget bento ? En vrai, c'est parti de deux choses. La première, c'est la plus anecdotique. Avec mon frère, on discutait budget, etc. Et il me disait, mais Maëva, pour toi, c'est facile de gérer ton argent, etc. Mais ce n'est pas logique comme ça pour tout le monde. Et il me dit en rigolant, tu n'as qu'à écrire un livre. Comme ça, tu vas expliquer aux gens comment faire. Et moi, qu'est-ce que j'ai fait ? Je l'ai pris au mot. et j'ai écrit le livre. Et du coup, une fois que j'avais écrit le livre, parce que moi, j'ai quand même fait une école de commerce, j'ai un background marketing, je me suis dit, oui, mais en fait, Maëva, si t'as écrit un livre, c'est bien, mais il n'y a personne qui va taper dans Amazon Livre de Maëva je sais pas ce que je veux dire. Donc du coup, je me suis dit, ça serait bien que je fasse un compte Instagram, parce que c'était le seul réseau social que j'utilisais. Et aussi, l'avantage avec Instagram, c'est que t'es limité dans le nombre de caractères. Donc contrairement avec tout ce qui est blog, ou même Facebook, où tu peux écrire des tartines et des tartines, là, t'es obligé d'être très concise. et du coup ça permet aux gens aussi d'avoir petit bout par petit bout de plus en plus d'informations quand j'ai vu qu'il y avait beaucoup de traction beaucoup de gens qui étaient intéressés c'est là que j'ai vraiment commencé je me suis dit à fin de compte si ça intéresse les gens et me voici trois ans plus tard à ton micro

  • Speaker #0

    Et oui, oui, ça intéresse clairement les gens. Et merci d'avoir précisé que tu étais salariée, Maëva, parce que les gens qui te suivent sur Instagram savent que tu es salariée, parce qu'évidemment, tu t'en parles, tu es très vocale là-dessus. Mais c'est aussi important, tu sais, mon objectif avec Ma Juste Valeur et ce podcast, c'est montrer des... Voilà, des parcours de femmes qui ne s'arrêtent pas, qui se dépassent et qui dépassent leurs limites. Et en fait, ce qui est bien avec toi, c'est sans que ce soit une limite que tu aies forcément dépassée, mais en fait, tu ne t'es pas arrêtée au fait que tu étais déjà salariée pour créer ton compte Instagram et pour proposer tes connaissances sur le sujet. Tu as vraiment décidé d'y aller et tu ne t'es pas arrêtée à ça. Mais c'est vrai qu'il y a beaucoup de personnes qui s'arrêtent au fait de leur activité et qui ne vont jamais au bout de leur rêve, sans que ce soit un rêve, mais d'un projet.

  • Speaker #1

    Oui, même un projet, comme tu dis, des fois, c'est pas... pas besoin d'être genre une grande passion il y a des personnes qui me demandent est-ce que ça te passionne les finances et tout et à chaque fois je dis non et les gens ils disent mais ça te passionne pas et t'en parles bah oui parce que c'est intéressant mais c'est pas pour autant le soir quand je vais me coucher je suis pas en train de réfléchir oh quel est le prochain ETF que je vais acheter tu vois

  • Speaker #0

    c'est d'autant plus intéressant tu vois parce que la plupart du temps les personnes hésitent à lancer un side business ils attendent soit d'être à la retraite soit d'avoir complètement du temps enfin tu vois ils attendent toujours les meilleures dispositions possibles et ils se disent le jour où je serai à ce stade là je pourrais lancer un side business et en fait non toi ça n'arrive jamais mais c'est bien tu vois et du coup c'est important aussi de le dire et de le montrer etc et d'en parler parce que en fait les gens tu peux pas devenir ou être ce que tu vois pas Plus tu vois des gens faire et plus tu t'autorises toi-même à le faire.

  • Speaker #1

    Non, mais c'est clair. Le jour où... Moi, j'étais comme ça avant, mais quand je dis avant, c'était quand j'étais vraiment très jeune. Parce que moi, mon fils, je l'ai eu à 22 ans, mais ce n'était pas au programme à la base. Moi, j'étais vraiment en mode, oui, il faut que j'ai mon permis, il faut que j'ai une voiture, il faut que j'ai une maison. Le schéma classique, habituel, etc. Puis moi, comme j'ai des idées très tranchées, c'était vraiment ça. Il fallait que tout soit carré et tout. Et puis bon... Je tombe enceinte au milieu de mes études, donc du coup j'avais mon permis, je venais de l'avoir.

  • Speaker #0

    Ça va, tu pouvais ramener ça de ta liste.

  • Speaker #1

    Mais j'avais pas de voiture, j'avais pas d'appart, j'avais rien tu vois. Et à ce moment-là en fait je me suis dit mais en vrai, est-ce qu'il y a un moment idéal ? pour avoir un enfant, sachant que j'avais déjà un bac plus 3, j'avais déjà mon diplôme, etc. Et puis, je me suis dit qu'en fin de compte, non. J'ai continué. Je me suis dit, voilà, il est là, il est là. Et puis, il est toujours là, d'ailleurs. Un grand garçon, très intelligent. Donc, voilà, des fois, ça ne sert à rien de chercher le bon moment. Des fois, il faut juste s'écouter. Et quand on se dit, c'est bon, on y va. En fait, il n'y a pas besoin de cocher toutes les cases.

  • Speaker #0

    Ouais, se lancer et puis aller, comme tu dis si bien il n'y a pas de moment idéal pour faire les choses il faut juste se lancer, même si ce n'est pas parfait, ce n'est pas grave de toute façon, rien n'est toujours parfait et ne sera jamais parfait ni jour 1, ni jour 3800

  • Speaker #1

    Voilà, exactement

  • Speaker #0

    Donc on en sait un peu plus sur toi, je vais continuer à creuser. Comme je te disais tout à l'heure, mon objectif avec ce podcast, c'est vraiment de proposer à mes auditrices et mes auditeurs des modèles de femmes qui ont su faire sauter les verrous du tabou de l'argent. Ce que tu sembles avoir réussi à faire. Ce qui m'intéresserait de découvrir dans cet épisode avec toi, c'est comment est-ce que tu es arrivé à faire ça ? Est-ce que c'est ton éducation familiale qui fait que on t'a transmis une certaine éducation financière et du coup, c'était plutôt instinctif pour toi ? Ou est-ce que c'est ton éducation personnelle que tu t'es forgée toi-même ? Comment tu as réussi finalement à... à te construire cette éducation qui a fait qu'aujourd'hui, tu as des connaissances qui sont certaines et qui te permettent de les partager aux autres.

  • Speaker #1

    Alors non, je n'ai pas eu d'éducation financière. Si mon père écoute, papa, si tu écoutes cette émission, je suis désolée, mais tu es un panier percé.

  • Speaker #0

    Voilà, ça c'est fait, joyeux Noël.

  • Speaker #1

    Voilà. Déjà, moi, j'étais dans une famille un peu spéciale, dans le sens où ma mère est décédée quand j'étais petite, donc j'ai été élevée par mon père. Donc déjà, je n'avais pas ce truc, tu sais, la dualité père-mère, et peut-être il y a le père qui gère comme ça, la mère qui gère comme ça, et tu as deux exemples. Moi, je n'avais que mon père, tu vois. Et lui, sa philosophie, même si j'ai quand même gardé une partie de sa philosophie, parce que lui, sa philosophie, en fait, il a perdu sa femme tellement jeune que pour lui, ça a été un peu un genre de traumatisme. Il s'est dit, en fait, la vie est trop courte. Mais pour une vraie raison, pas juste parce que j'ai envie de kiffer sur les réseaux. Tu vois, c'est parce qu'il s'est dit, en fait, ma femme, elle est morte à 30 ans. Ça veut dire, en gros, rien n'est garanti dans la vie. Donc lui, son truc, c'est plutôt de profiter, de voyager, etc. Et moi, j'ai ce truc-là, tu vois. J'adore voyager, j'adore profiter. Je ne suis même pas du tout partie. Par exemple, on me demande des fois, oui, qu'est-ce que tu penses du mouvement FIRE et tout. Je dis, ah ben, c'est bien pour eux, mais moi, ça ne m'intéresse pas, en fait, de me priver. dans 20 ans pour profiter. Non, en fait, moi, dans ma balance, il faut toujours qu'il y ait une partie kiff, en fait. Et donc, du coup, mon éducation financière, je l'ai faite parce que je suis très curieuse. Je suis très, très, très curieuse sur plein, plein, plein de sujets. Sur le jardinage, sur la peinture, sur des trucs qui n'ont rien à voir. Tu sais, les personnes qui ont 50 onglets ouverts dans leur browser, ça, c'est moi, tu vois. Parce que je vois un mot, je ne connais pas, je vais chercher. Et puis, voilà. Et puis, après, j'ai fait une école de commerce. Donc forcément, en école de commerce, l'avantage, bon moi je viens de banlieue, je viens du 95, je n'ai pas d'un milieu aisé ou quoi que ce soit. Donc c'est vrai que quand je suis arrivée en école de commerce, j'ai découvert aussi un nouvel univers avec ses avantages et ses inconvénients. Et donc c'est vrai que ça permet d'ouvrir, de savoir. Et puis après, quand je suis rentrée dans le monde du travail avec mon bagage d'école de commerce, je suis rentrée encore dans un autre univers. ou je vais juste te donner une anecdote ma responsable le premier mois où j'ai commencé à travailler juste pour le contexte, moi j'étais apprentie avec un enfant en bas âge donc je ne roulais pas sur l'or je n'étais pas pauvre je vivais normalement mais je ne faisais pas des grands trucs puisque le père de mon fils il gagnait un SMIC plus et moi j'étais en dessous du SMIC parce que j'étais apprentie et donc là je commence à travailler j'ai mon premier vrai salaire mais je ne l'ai pas encore touché et je demande à mon responsable c'est quel jour qu'on touche le salaire ? tu vois, et elle me répond quelque chose qui était incroyable pour moi elle m'a dit je ne sais pas, et en fait là je me suis dit attends, il y a des gens qui ne se pose pas la question de savoir c'est quel jour que la paie elle est virée quand je suis rentrée dans ma boîte il y a plein de trucs qui ont sauté par exemple ça c'est une anecdote dont les gens qui me suivent je l'ai déjà expliqué 15 000 fois quand j'étais plus jeune j'avais une connaissance qui était acheteuse et elle gagnait 35 000 euros par an, 35A c'était ça son brut et quand elle m'avait dit ça bon moi j'étais petite apprentie et tout je gagnais mes petits 1000 euros difficilement 1000 on va dire 900 quelque chose d'euros par mois. Et elle me dit, ouais, je gagne 35K. Et moi, je m'étais dit, ah ouais, 35K et tout. truc de ouf et tout, le jour où je touchais de paix, je serais au top, tu vois. Et quand je suis rentrée dans ma boîte, j'ai été embauchée à 35A. Et donc là, c'est là que j'ai compris, je me suis dit, ah mais mince. En fait, tu vois, en moins d'un mois, j'ai compris que 35A, c'est un salaire de stagiaire. Entre guillemets, quand je dis salaire de stagiaire, c'est de junior qui vient de sortir de son école de commerce. Il y a des gens qui ne savent pas quel jour tombe la paye. Tellement ils ont d'argent. Au bout d'un moment, j'ai même fini par comprendre, ça c'était pas dans le premier mois, le premier mois c'est les deux premiers trucs que j'ai compris, qu'il y a des gens qui sont salariés et qui ont des salaires à six chiffres. Et moi, je croyais que c'était... Moi, pour moi, dans ma tête, c'était que les pilotes d'avion qui gagnaient ça, comme salaire.

  • Speaker #0

    Pourquoi les pilotes d'avion ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas. Je ne sais pas. Peut-être comme j'aimais bien voyager. Je ne sais pas. J'avais dû voir un truc qui te montrait les différents métiers avec les salaires. Et puis, tu voyais un truc où on voyait qu'un pilote pouvait gagner 100 000 euros par an, un truc comme ça. Je ne sais pas pourquoi ça m'avait marquée. Et moi, je m'étais dit, je ne serais jamais pilote d'avion. Donc, tu vois, pour moi, c'était des salaires que pour des méga boss, des trucs comme ça. En étant exposée, c'est l'exposition qui m'a permis de faire sauter certains verrous. Moi, par exemple, j'adore le nom de ton podcast, Ma Juste Valeur. Quand j'étais étudiante et que j'ai postulé à mon premier job, le prix, c'était entre 30, enfin le prix, pas le prix, le salaire, c'était entre 30 et 40. Et donc moi, bien sûr, en bonne petite élève qui sort d'école, qui a tellement peur de faire des vagues, j'ai dit, bon ben, je vais demander la moitié. Et pour moi, j'étais déjà genre audacieuse.

  • Speaker #0

    T'étais déjà badass.

  • Speaker #1

    Ouais, j'étais grave badass. Attention,

  • Speaker #0

    poussez-vous.

  • Speaker #1

    Parce que je demandais la moitié, tu vois, alors que franchement, qu'est-ce qui m'empêchait de demander 40 ? Au pire, même s'ils pensaient que je ne valais pas 40 parce que je sortais d'école, ils auraient su me le dire. Mais bon, à l'époque, moi, comme je te dis, je ne viens pas d'un milieu où il y a des gens qui sont cadres dans les grandes entreprises, etc. Donc, tout ce qui est négociation de salaire, etc., c'est des choses que je ne connaissais pas du tout. pour le coup, j'étais vierge.

  • Speaker #0

    C'est intéressant ce que tu dis, Maëva, parce qu'en fait, ça me parle beaucoup. Parce que moi, comme toi, on est vraiment des femmes qui sont à l'intersection de beaucoup de choses. Déjà, on est des femmes, donc il y a une certaine éducation de femmes qu'on a reçue.

  • Speaker #1

    Alors moi, non, pour le coup, je pourrais faire un petit...

  • Speaker #0

    Intéressant. Moi aussi, un peu moins, mais en fait, même si dans la sphère privée, mon éducation avec mes parents faisait qu'ils m'ont vachement empouvoirée, surtout mon père, sur la question d'argent, autant, si tu veux, il y avait un peu une dissonance cognitive. Ce que j'entendais à la maison, ce n'était pas complètement la même chose que j'entendais dans l'espace public, notamment à l'école, etc. Donc il y avait ça. Et puis, le fait qu'on est des femmes, et donc malgré tout... Il y a plusieurs degrés d'intensité, mais il y a quand même une condition sociale qui vient, qui est là et qui est certaine. Mais surtout, on est issu de l'immigration. Donc quand tu es issu de l'immigration, que tu sois noir, que tu sois arabe, que tu sois asiatique, que peu importe l'immigration de laquelle tu viens, on est dans une société qui te fait croire que... Si tu es femme plus immigrée, déjà si on veut te payer, c'est déjà une bonne chose. Et déjà si on veut te payer pour faire autre chose que nettoyer les toilettes, c'est déjà pas mal et tu dis merci. Donc déjà sortir de là, c'est un vrai blocage, c'est un vrai verrou. Donc déjà quand tu as un job où tu es cadre, où tu es arrivé à faire des études, ou en plus où tu es payé plutôt pas mal, vraiment tu as le sentiment d'être la reine du pétrole. Et tu te dis finalement, je suis arrivé, c'est la ligne d'arrivée, je suis arrivé au bout, je ne peux pas plus parce que le plus en fait on ne me le donnera pas, donc je ne sais même pas la peine que je le demande. Donc c'est vrai que ton expérience, elle me parle beaucoup. Elle va me parler d'autant plus parce que ma deuxième question, elle est en rapport avec ton mindset. On sait que l'argent, voilà, ça a vraiment beaucoup à voir avec ton état d'esprit. Comment tu perçois ta valeur en tant que personne, quand tu es salarié, évidemment, mais comment tu perçois aussi la valeur argent ? Et évidemment, on s'aperçoit que quand tu es une femme à plusieurs intersections, ou quand tu es un homme aussi à plusieurs intersections, en tout cas si tu n'es pas... Et même des fois, quand tu es un homme blanc de plus de 50 ans, ou peu importe, tu coches toutes les cases qui font que tu devrais, normalement, sur le papier, avoir une relation qui est hyper saine et hyper affûtée sur l'argent, tu ne l'as pas forcément. En tout cas, tout ça pour te poser comme question, qu'est-ce qui a fait que tu es arrivé à développer un état d'esprit sur l'argent qui t'a permis, un, de pouvoir t'emparer du sujet ? dans ta sphère privée et ensuite de pouvoir partager tout ça dans la sphère publique. Et en termes de mindset, ça c'est la troisième mini-question dans la grande question, qu'est-ce qui fait la différence chez toi en termes de mindset sur les questions d'argent ?

  • Speaker #1

    Alors là, on pourrait faire une heure sur cette seule question.

  • Speaker #0

    Alors vous avez 40 minutes.

  • Speaker #1

    Alors le premier point, j'ai envie de dire, alors moi, mon père a travaillé au Méridien. Je ne sais pas si tu connais le Méridien. C'est une chaîne, ça fait partie des grands hôtels. Enfin, grands hôtels. Hôtel, style business. Je ne sais pas si tu vois Sheraton, par exemple.

  • Speaker #0

    C'est à peu près le même style.

  • Speaker #1

    Et en fait, moi, quand j'étais petite, je partais en vacances dans des hôtels comme ça. Je partais au Sheraton, etc. Parce que mon père travaillait là-bas. Donc, nous, quand on partait au Sheraton, on ne payait pas le tarif que payaient les clients russes de New York, je ne sais pas quoi, américains, etc. Nous, on payait le prix d'un Formule 1. Parce qu'on avait les tarifs salariés. Voilà, tu vois. Et donc, du coup, moi, j'ai toujours eu ce truc. Tu sais, je me suis toujours sentie genre un peu princesse, si tu vois ce que je veux dire.

  • Speaker #0

    Tu as été confrontée au luxe dès ton plus jeune âge. Voilà,

  • Speaker #1

    tu vois, pour moi, c'est des trucs normaux de voyager dans des beaux pays, aller à Tahiti. Mon père, c'est vraiment un fanatique de voyage, tu vois. Donc, moi, pour moi, déjà, je n'ai jamais eu ce truc-là de Ah, je ne mérite pas des belles choses Tu vois, mon père, il nous a beaucoup gâtés. On n'avait pas beaucoup d'argent, mais tu sais, par exemple, comment tu appelles ça ? Les appareils numériques, au début, quand ça venait de sortir, parce qu'il y avait aussi beaucoup tout ce qui est électronique, etc. Donc, on a toujours eu ça. Donc, moi, je n'ai jamais eu ce truc-là de me dire, oui, les belles choses, ce n'est pas pour moi. Moi, c'est pour moi. Au contraire, c'était... Non, mais attends.

  • Speaker #0

    Les belles choses, c'est la norme, en fait.

  • Speaker #1

    C'est la norme, tu vois. Papa, tu ne m'achètes pas de la marque ? Comment ça se fait ? Donc déjà, ça, ça a joué. En fait, le fait, quelque part, que mon père est un peu dépensier, ça a joué sur ce côté-là, où j'ai toujours senti comme si... D'ailleurs, c'est quelque chose que le père de mon fils m'avait reproché. Parce que moi, j'achetais que... Tu sais, c'est des trucs, c'est très trivial, mais acheter du sucre Daddy, par exemple, ou acheter la lessive Ariel. Et lui, il venait d'un milieu plus modeste que moi. Et du coup, elle me disait, ouais, mais toi, tu as des goûts de princesse et tout ça, etc. Mais pour moi, non, ce n'est pas des goûts de princesse. C'est juste, c'est comme ça que j'étais habituée. Donc, il y a ce côté-là. Après, l'autre chose qui m'a... Après, il y a aussi le caractère. Il ne faut pas chercher trop loin non plus. Moi, mon père travaillait dans l'hôtellerie. Ma grand-mère travaillait dans l'hôtellerie. Elle était gouvernante. Et j'avais eu une conversation une fois avec ma cousine. On était petites, on était au collège. Mais je m'en souviendrai toujours. Elle m'avait dit, oui, moi, plus tard, je travaillerai dans les grands hôtels. parce qu'elle c'était ça son objectif et d'ailleurs elle a atteint son objectif à travailler dans les grands hôtels et moi je lui avais dit moi mon objectif c'est pas de travailler dans les hôtels c'est d'être cliente dans les grands hôtels ouais bah déjà on voit la force de caractère donc tu vois déjà une petite de 11-12 ans qui te sort des bêtises comme ça tu sais que elle est un peu déjà relou sur les bords et après...

  • Speaker #0

    je pense pas que ce soit des bêtises Maïva non mais tu sais tu dis c'est son standard en fait

  • Speaker #1

    Ouais, en fait, quand je dis bêtise, c'est dans le sens où je ne savais pas ce que je disais. Je n'avais aucune idée de ce que ça coûte vraiment d'aller dans des grands hôtels. Mais juste, moi, je ne me voyais pas faire le service dans les hôtels. Je me voyais plus que c'est moi qu'on va me rendre le service.

  • Speaker #0

    Tu ne te voyais pas servir les autres, tu te voyais te faire servir, en fait.

  • Speaker #1

    Ouais, voilà.

  • Speaker #0

    Et c'est tout à fait louable, franchement.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si c'est louable, mais ce n'est pas bizarre, en tout cas. Non,

  • Speaker #0

    ce n'est pas bizarre.

  • Speaker #1

    et après le dernier truc l'avantage que j'ai eu aussi de rentrer dans mon travail c'est que comme je t'ai dit quand je suis arrivée à mon taf je sortais de l'école j'étais toute jeune et j'ai vu en fait toutes ces personnes autour de moi tous mes collègues super cool d'ailleurs qui gagnaient tellement plus d'argent que moi et en fait j'avais aucun problème de dire à chaque fois mais moi j'ai pas d'argent ah il faut que tu me donnes une promotion ah quand est-ce que je vais avoir ci donne moi tel job nan nan nan parce qu'en fait j'avais tellement rien comparé à eux que je ne me sentais pas gênée. Je n'avais pas l'impression de voler quelqu'un. Je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire.

  • Speaker #0

    Oui, carrément.

  • Speaker #1

    Parfois, dans des équipes, tu vas avoir des personnes qui vont avoir peur de demander la promotion parce qu'elles n'ont pas envie de laisser derrière leurs collègues. C'était moi qui étais derrière. J'étais la dernière de la classe. Du coup, je n'étais pas dernière de la classe juste par la différence d'âge. Mes collègues ont 10, 15, 20 ans de plus que moi. Donc du coup pour moi j'avais aucune gêne Mais vraiment zéro gêne A leur dire non mais maintenant il faut que vous me payiez Donnez moi tel job, j'ai envie de faire ci ça ça Donc il y a ça Après pour la partie tu m'as parlé en privé Et ce qu'il y a en public En fait en privé je parle pas beaucoup d'argent Parce que les gens n'aiment pas parler d'argent En fait tout simplement et ce que j'aime bien sur Instagram en fait, et je le dis souvent, c'est en gros sur Instagram, je dis ce que j'ai à dire, et si ça t'intéresse, tu prends, si ça t'intéresse pas, tu passes. Et ça pour moi, c'est la meilleure des configurations, parce que les personnes... souvent, quand tu essaies de les aider avec leurs finances, en fait, elles n'ont pas envie d'être aidées. Elles ont juste envie soit de se plaindre, soit de se plaindre. En règle générale, c'est plutôt ça. Donc, du coup, je me dis, je préfère être dans un truc un peu one way, tu vois, où je donne du contenu, je donne des infos. Je fais, ah, regardez, faites attention à ça. Ou est-ce que vous savez que ça, ça existe ? Tu vois, plus pour... mettre un peu la graine de la réflexion. Et puis après, les personnes, elles peuvent toujours me poser des questions, en échange, en DM, etc. Donc, je ne sais pas si j'ai répondu à ta question vraiment.

  • Speaker #0

    Oui et non. Oui et non, mais c'est normal. Il y avait 3000 questions dans une question. C'est ma spécialité, on est d'accord. Mais ce n'est pas grave, tu as quand même répondu à ma question et ça va permettre de dig deeper, comme on dit. Mais en termes de mindset, tu vois, aujourd'hui, toi, Maëva, qui... Voilà, tu n'as plus rien à prouver en termes de gestion des finances, ni pour toi, ni pour les autres. Tu me diras si tu as encore des trucs à te prouver, mais je pense que non, en vrai. Qu'est-ce qui fait qu'aujourd'hui, tu as un mindset qui semble, encore une fois, qui semble aussi sain sur l'argent ? Parce que ce que j'aime bien dans ce que tu partages, c'est que... Il n'y a pas de jugement de valeur à aucun moment. Tu vois, c'est ce que tu dis. Moi, je dis ce que j'ai à dire, je le pose là. Les gens, ils aiment, ils aiment, ils n'aiment pas, ils n'aiment pas. Ça les intéresse, ils prennent. Ça ne les intéresse pas, ils passent leur chemin. Et tu es fine avec ça. Et ça, j'aime bien, tu vois. Tu n'es pas en train d'essayer de convaincre les autres. Il n'y a pas tout ce truc où tu essayes de forcer le truc. Tu vois ce que je veux dire ? Et en fait, ça, pour moi, ça dénote un rapport qui est plutôt très sain avec l'argent. Et ce qui serait intéressant, et ce que j'aimerais bien savoir, si on peut le savoir dans cet épisode, c'est comment tu es arrivé à développer cette relation qui est saine à l'argent, en tout cas qui semble si saine. Parce que la plupart des gens, l'argent, c'est tellement compliqué, en vrai. On pense que l'argent, c'est que des numéros, mais ce n'est pas que des numéros. Ça... au croisement de tellement de choses de l'éducation, de ta perception de toi-même, de ta valeur, de la valeur des choses, de ce que tu es prêt, parce qu'il y a des gens ils sont prêts à acheter des sacs à 8000 balles et pas payer la cantine à leurs enfants, tu vois tu vois la différence, donc c'est tellement au croisement de beaucoup de choses qui fait que moi j'ai, et pourtant ça fait longtemps que je m'intéresse à la question de l'argent, j'ai rarement rencontré des gens qui avaient un rapport ultra sain avec l'argent Et tu fais partie, en tout cas, tu me donnes cette impression-là. Et du coup, je serais intéressée de savoir comment t'en es arrivée là.

  • Speaker #1

    Alors, je ne vais pas dire que j'ai zéro problème avec l'argent. Enfin, je n'ai pas de problème d'argent, ça c'est sûr, en tout cas. Mais ce qui est sûr, c'est que j'apporte très, très peu d'importance au matériel. Et moi, je n'ai jamais, par exemple, acheté des vêtements pour me sentir bien. Je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire. C'est-à-dire, j'aime bien jeter des vêtements, j'aime bien les beaux vêtements, j'aime bien les belles choses, etc. Mais je ne me suis jamais sentie moindre, amoindrie. parce que j'avais pas quelque chose de matériel. Et ça, alors, ça peut s'expliquer de différentes façons. Le fait aussi que moi, quand j'étais petite, en fait, j'ai jamais manqué de rien. Parce que j'ai remarqué que les personnes qui ont eu des manques, en fait, quand ils étaient dans leur jeunesse, des fois, c'est des petits trucs anodins, mais tu vois, c'est genre, tu vas pas avoir un cadeau pour ton anniversaire ou tu vas vouloir une paire de baskets pour quelque chose. voilà, que tout le monde a, et puis toi, tu ne vas pas l'avoir. Et moi, c'était plutôt moi qui avais des choses, parce que comme mon père, il voyageait beaucoup, il ramenait des trucs des États-Unis, tu vois, les petites paires que personne n'avait, des trucs comme ça. Même si c'est juste une paire qu'il a payée que dalle aux États-Unis, tu vois. Et du coup, c'est vrai que moi, tout ce qui est le physique, etc., ce n'est pas quelque chose... Enfin, quand je dis physique et matériel, ce ne sont pas des choses qui m'intéressent. Et franchement, là, vous pouvez voir comment je suis habillée. C'est un vieux pull. Il y a un jogging en bas. Tu vas avec quand même, mais c'est vraiment, moi, si tu me vois dans la rue, tu ne vas jamais deviner combien je gagne et dans quel pourcent des Français je suis par rapport à mon salaire, en fait. Parce que je suis vraiment, j'aime bien dire clocharde, je ne suis pas une clocharde, bien entendu, mais vraiment basique de chez basique. Et ce n'est pas quelque chose où je mets ma valeur. Moi, c'est vrai que depuis que je suis petite, on m'a beaucoup valorisé plus sur mon intelligence, etc. Donc du coup, c'est vrai que moi, pour moi, ma valeur, c'est plus dans ma tête que dans les attraits que je peux avoir. à l'extérieur, un sac à main. Moi, franchement, je vois quelqu'un avec un sac à main Louis Vuitton. Ça peut être une belle pièce. Du coup, je vais dire c'est super joli, mais est-ce que je vais avoir envie de l'acheter ? Non. Est-ce que j'ai les moyens de l'acheter ? Peut-être. Certains modèles, certainement que j'ai les moyens de les acheter, mais ça ne va pas m'intéresser. Et donc, du coup...

  • Speaker #0

    Ce que tu es en train de nous dire, Maëva, c'est qu'en fait, toi, tu ne relis pas ta valeur personnelle en tant qu'humain au montant que tu as sur ton compte en banque, quoi.

  • Speaker #1

    Ah bah absolument pas. Absolument pas.

  • Speaker #0

    Et du coup, j'aime bien, j'ai l'impression que je suis en train de te psychanalyser là. Non, mais j'ai fait ça vraiment pour que mes auditrices comprennent et mes auditeurs aussi. Du coup, en fait, comme toi, tu n'as jamais lié ta valeur personnelle avec le niveau d'argent que tu avais ou que tu n'avais pas. Pour toi, tu es arrivée vraiment à avoir un rapport qui était très distant par rapport à l'argent.

  • Speaker #1

    Oui, voilà, c'est ça, c'est exactement le terme. C'est distant, il y a l'argent. Tant que je l'ai sous la main, je l'utilise et je fais ce que je peux faire avec. Mais... Si demain, je n'ai plus d'argent, je serais triste parce que je pourrais me payer moins de trucs. Alors attention, je ne dis pas que l'argent ne fait pas le bonheur. Ce n'est pas du tout ce que je suis en train de dire. Mais ce que je veux dire, c'est que ma valeur, elle ne réside pas là-dedans. J'ai envie de contrebalancer peut-être, je pense, le pendant négatif de ça. C'est que par exemple, par rapport au salaire que j'ai, chaque fois, je me dis, sur ça par contre, j'ai un peu le syndrome de l'imposteur parce que je suis quand même une femme, je suis noire, je fais jeune. même si je ne suis pas si jeune que ça, mais je fais jeune, et à chaque fois, je me dis, mais ce n'est pas possible. Un jour, on va me dire, non, mais en fait, on s'est trompé de personne. Ce n'est pas toi qui es censé faire ce job. Tu vois, ça, je l'ai, par contre. Tu vois ? Mais ce n'est pas quelque chose qui me stresse parce que Maéva, ce n'est pas son salaire, en fait. Tu vois ce que je veux dire ? Et puis, si demain, je gagne moins, je gagnerai moins. Ce ne sera pas la fin du monde, tu vois.

  • Speaker #0

    En fait, ce que je trouve intéressant dans ce que tu dis, Maëva, et ce que j'entends aussi entre les lignes, c'est que, comme je l'ai dit, toi, tu as de l'argent, ce n'est pas une notion que tu as vraiment reliée à ta valeur. Donc, que tu en aies ou que tu n'en aies pas, c'est juste un état de fait. Ce n'est pas quelque chose qui va te définir. Ce que je trouve intéressant dans ce que tu dis, peut-être que tu ne l'entends pas comme ça, mais moi, c'est comme ça que je l'entends, c'est qu'en fait... C'est un peu un jeu, quoi. Donc, si un jour, tu arrives là aujourd'hui, tu as de l'argent, en tout cas, tu as un certain niveau d'argent qui peut être beaucoup pour certains et pas beaucoup pour d'autres, ça dépend où tu te positionnes, mais j'ai le sentiment que tu es en train de nous dire que si demain, il t'arriverait de ne plus en avoir autant que tu en as maintenant, bien sûr, par rapport au niveau, comme j'ai dit, eh bien, tu n'auras aucun problème pour en créer parce qu'en vérité, tu as confiance en toi pour savoir comment en faire.

  • Speaker #1

    Non, mais c'est ça, en fait. Du tout pas. Oui, non, c'est correct. En fait, je me dis toujours, déjà, quelque chose que tu as fait une fois, tu peux le faire deux fois. C'est vraiment le côté, comme tu dis, comme un jeu. Tu sais, moi, je dis à chaque fois, je ne suis pas une révolutionnaire. Oui, il y a des gens qui veulent lutter contre le capitalisme et tout ça. Moi, je l'ai déjà dit, je suis une mercenaire. Ça veut dire, il y a un jeu. Ils ont expliqué les règles du jeu. Ils ont dit, faites des études, allez choper un job corporate pour faire de la thune. Vous aurez un CDI avec un gros salaire. Vous allez acheter de l'immobilier et c'est comme ça que vous allez être riche. En gros. En gros, les règles, il y a d'autres règles, bien sûr.

  • Speaker #0

    Les règles affichées,

  • Speaker #1

    en tout cas. Voilà. Après, il y a le niveau expert. Là, tu deviens entrepreneur, tu vas chercher des gros billets, mais moi, j'ai choisi la version plus feignante. Franchement, je le dis tout le temps que je suis feignante, c'est vrai. Je me suis dit, si je dois faire deux ans ou trois ans d'études de plus pour ne pas me prendre la tête après, plus tard, à essayer d'escalader une montagne pendant dix ans pour aller me choper une promotion. Je me suis dit, en plus, et t'es une femme noire, si jamais tu commences déjà dans un rôle subalterne, je dis le terme subalterne dans le sens où t'es pas supérieur, c'est pas que c'est un job naze, mais l'énergie que ça va te prendre... de monter pour passer d'agent de maîtrise à cadre, mais fais tes trois ans d'études. Moi, c'est ce que je me suis dit. Après, je ne dis pas que tout le monde doit faire de longues études, etc. Il y a des gens qui n'aiment pas l'école, il y a des gens qui ne sont pas faits pour l'école, il y a des gens que ça n'intéresse pas tout simplement, même s'ils pourraient être forts à l'école. Mais moi, j'ai choisi le chemin, j'avoue, de la facilité. Et je me suis dit, autant commencer, tu vois, tout de suite niveau X. Je ne vais pas commencer au niveau 1. Ça ne sert à rien parce que moi, pour moi, si je commence au niveau 1, ça veut dire que je n'arriverai jamais au top. parce que le parcours qu'il faut faire pour passer les obstacles, c'est trop difficile. Donc moi, j'ai juste pris le carnet de route qu'ils ont donné. Pour moi, ça a fonctionné. Il y a des personnes pour qui ça ne fonctionne pas. Et si jamais demain, les règles du jeu changent, je m'adapterai sans courcier.

  • Speaker #0

    J'aime bien que tu parles des règles du jeu, parce qu'en réalité, comme tu l'as dit, quand on est jeune, c'est-à-dire quand on n'est pas encore dans la vie active, on nous dit que les gens de ta génération et de la mienne, puisqu'on a la même génération, on nous a toujours dit travaille bien à l'école, tu auras un bon salaire Et comme tu auras un bon salaire, tu pourras acheter de l'immobilier, tu pourras te construire un patrimoine, et en gros, tu auras une vie plutôt correcte. Et en fait, on s'aperçoit aujourd'hui que... Ils nous ont menti.

  • Speaker #1

    On est passé entre les mailles du filet peut-être.

  • Speaker #0

    Oui, mais en fait, moi plus. Je suis dans la même configuration que toi. J'ai un job salarié et à côté, j'ai ma boîte. En tout cas, j'ai mon side business qui est ma juste valeur. En fait, je m'aperçois qu'aujourd'hui, la réalité de la richesse, c'est-à-dire les gens qui sont… Pas les gens qui sont riches qui gagnent beaucoup d'argent. C'est les gens qui ont beaucoup de patrimoine. C'est ça la richesse. La richesse monétaire. Il y a d'autres richesses, on est d'accord. C'est des gens qui ont hérité du patrimoine. Et aujourd'hui, on le voit. en réalité, le travail, il ne paye plus. Aujourd'hui, ce qu'il paye, c'est ton patrimoine. Et c'est pour ça que je pense qu'il y a autant cet engouement sur le fait de savoir gérer ses finances, de se construire un patrimoine, etc. Parce que, qu'on s'en rende compte ou pas, on s'est tous plus ou moins rendu compte qu'en fait, le salaire, c'était bien, mais que ça n'allait pas être suffisant, si tu voulais.

  • Speaker #1

    Non, mais le salaire, c'est un tremplin, en fait. Si ton salaire, tu décides de le balancer pour avoir le lifestyle de je ne sais pas quelle influenceuse, tant pis, tu vois ce que je veux dire. Mais je vois clairement, tu vas à la banque, plus en ce moment. Et d'ailleurs, en ce moment, ce qu'ils ont dit, c'est mon interprétation des différentes lois et règles qui sont en train de passer. Ils ont dit, les pauvres, vous allez rester pauvres. C'est tout.

  • Speaker #0

    C'est le but depuis le départ,

  • Speaker #1

    Maïva. Non, mais pendant les dix dernières années, tu pouvais emprunter ultra facilement. Tu avais des modes de calcul, du taux d'endettement, le différentiel, etc., qui te permettaient de t'endetter plus ou moins à l'infini. Et là, en gros, ils ont dit, allez, maintenant, c'est fini, les pauvres. au travail, jusqu'à épuisement en fait. Après, je ne dis pas que les gens qui n'ont pas pu prendre le wagon des dix dernières années de l'immobilier ne vont pas s'en sortir. Ce n'est pas ce que je dis. Mais là, franchement, on rentre dans une époque où si jamais tu ne prends pas la main sur tes finances, tu ne vas plus être vierge. pour rester il faut être à l'endroit qui est conventionnel c'est super important surtout pour les femmes parce que quand les temps sont durs les mauvaises habitudes reviennent vite ça revient très très vite moi je vois dans ma boîte, pendant un moment on avait des nanas dans le top management et tout et puis quand ça commence à tanguer je peux dire que toutes les meufs sont passées par dessus bord

  • Speaker #0

    Ouais ouais c'est vrai c'est vrai c'est vrai mais tu sais Simone de Beauvoir elle l'a dit il suffit d'une crise politique pour voir les droits économiques la liberté des femmes etc j'ai plus la citation en tête mais en gros c'est ce qu'elle disait la condition des femmes remise en question il y a un truc que t'as dit Maëva sur lequel j'aimerais revenir que j'aime beaucoup en tout cas sur lequel j'aimerais qu'on approfondisse c'est tu m'as dit Insaf moi je suis une mercenaire et en fait je kiffe ce que tu viens de dire parce que pour moi c'est la quindescence de la badass Après, c'est mon opinion à moi, évidemment. Tout le monde a le droit d'être d'accord ou pas être d'accord. Mais en fait, j'observe autour de moi tellement de femmes qui travaillent dans des entreprises comme si c'était la leur, qui donnent tout, qui brûlent, mais vraiment qui brûlent leur énergie, leur jus de cerveau, tout ça, jusqu'à en être brûlées, tu vois. Et qui, quand elles demandent ne serait-ce que d'être rémunérées, alors juste contribution, tu vois, pas plus. Juste, mec, je t'apporte tant sur la table, donne-moi une part du gâteau qui est juste normale. et bien elles se font rabrouer que aujourd'hui moi j'ai développé une mentalité de mercenaire c'est à dire aujourd'hui quand c'est une entreprise dans laquelle tu travailles tu travailles parce qu'à un moment donné Tu t'es rendu compte que cette source de revenus était plus facile à obtenir qu'une autre. Et donc, ton employeur, c'est ton premier client. Moi, c'est ça mon mindset. Mon employeur actuel, c'est mon premier client. Parce que c'est celui qui me permet d'avoir une source de revenus qui est certaine et qui est aussi régulière. Bon, ça, c'est le business. C'est mon business. Là-dessus, si j'ai envie de suer sang et eau et de me foutre en fire dedans, je le ferai parce que c'est le mien. Mais mon employeur, ce n'est pas le cas. Et du coup, en fait, cette mentalité de mercenaire, et pourtant, tu vois le mot mercenaire, Ça a une connotation qui est négative. Mais je trouve que les femmes, on est obligé de faire ce stretch-là, parce qu'en réalité, si tu ne te dis pas que tu es mercenaire, tu te fais tellement happer par le système que tu te retrouves à être la gentille bonne maman, tu vois, à ce qu'on appelle le mothering. Tu finis par mothering ton équipe, tu finis par être la maman de ton équipe, maman de ton entreprise, etc. C'est-à-dire la nana qui est censée donner tout ce qu'elle a, se sacrifier à l'hôtel de la boîte et en retour avoir trois clopinettes.

  • Speaker #1

    Ouais après peut-être que c'est ce qu'on met derrière le mothering justement parce que moi justement je suis plutôt une maman très... Je sais pas s'il y a un terme pour ça mais tu sais les mamans qui laissent les petits faire leur vie tu vois. Moi j'en ai qu'un seul et puis après je pense que le match parent-enfant il est toujours bien fait. Et donc mon fils il est ultra autonome. Moi j'ai pas besoin de le surveiller de machin etc. Et du coup tu vois ce côté-là maternel et puis après aussi j'ai... J'ai pas grandi comme ça parce que j'avais pas de mère en fait. Donc moi on m'a jamais maternée. Souvent je dis oui avec mon frère, on nous appelait enfants sauvages. Parce que notre père, bon bien sûr, il nous donnait à manger, on se lavait, machin, etc. Mais y'avait pas de côté... le truc que tu vois des mamans qui pouponnent, qui machin, tu vois, on n'a pas vécu là-dedans, en fait. Donc, ce n'est pas forcément quelque chose que j'ai reproduit ni avec mon fils et ni, en fait, dans ma vie de tous les jours, que ce soit avec mes amis, que ce soit avec mes collègues, que ce soit avec mon entourage. C'est, bon, on est tous des adultes, donc voilà, quoi.

  • Speaker #0

    Oui, mais tu vois, la plupart des femmes, en fait, toi, tu as une configuration qui est particulière et qui t'a servi au final, tu vois. même si c'est un événement qui est, j'imagine, douloureux, malheureux, tout ça, tu vois. Mais au final, dans ta vie, ça t'a servi à être vraiment dans le faire, de ne pas attendre que les autres fassent, etc. Et même dans l'éducation de ton fils. Mais la majorité des femmes, en fait, on est dans ce truc où, et moi, je le vois aussi avec mes clientes, tu vois, c'est limite leur entreprise, c'est comme leur bébé. Donc, elles font tout, elles n'attendent rien, etc. Et le fait de dire qu'on est des mercenaires, le fait de faire ce stretch-là, de l'autre complètement dans l'autre côté, ça te remet un peu les idées en place et ça te permet de donner que ce que tu dois donner, t'assurer que tes intérêts à aucun moment ne sont pas respectés.

  • Speaker #1

    Et en plus, tu sais, dans Mercenaire, il y a mer.

  • Speaker #0

    C'est vrai.

  • Speaker #1

    C'est les mercenaires.

  • Speaker #0

    Non, non, bien vu.

  • Speaker #1

    Mais tu vois, en fait, le truc, c'est que... Faut pas le voir négativement, un mercenaire. Le mercenaire, à la fin, il fait ce qu'il fait parce qu'on le paye pour qu'il fasse ce qu'il fait. Tu vois ce que je veux dire ? Si on lui dit de faire un truc bien, si on lui dit d'aller récupérer un enfant kidnappé, j'imagine que le mercenaire, il le fait quand même. C'est pas forcément... Bon, c'est sûr qu'aujourd'hui, c'est pas utilisé comme ça. Mais ce que je veux dire, c'est la personne qui vraiment... Elle a un objectif et on lui a dit qu'il faut que tu atteignes cet objectif-là. Et c'est tout en fait. Tout ce que tu dois faire pour atteindre cet objectif-là, fais-le, ça ne nous intéresse pas. Et en fait, en gros, c'est ça. C'est moi, je me dis tant que, bon bien sûr, je ne fais de mal à personne, je ne cause de tort à personne. Moi, je ne fais pas de politique. Tu ne me verras jamais dans des cancans au travail pour dire, ah, un tel a fait ci, un tel a fait ça. Non, non, moi, je fais mon travail, je fais ce que j'ai à faire. Et bon, non, finalement, ça se passe plutôt bien et ça roule. J'ai la chance aussi d'avoir un... Un très bon environnement de travail, parce que des fois quand j'entends des anecdotes des personnes au travail, je me dis mais le monde est complètement fou, moi dans ma boîte c'est pas comme ça, en tout cas pas avec les gens avec qui je travaille. Et c'est vrai que oui, il faut être mercenaire en vrai. Il faut savoir, tu peux dire je suis mercenaire pour ma famille, moi aussi je suis, j'ai mon copain mais on vit pas ensemble, donc pour moi c'est comme si je suis moi avec mon fils, son père est là, c'est pas père absent ou quoi que ce soit, j'ai pas ce problème là, mais je me dis en fait tout ce que je vais avoir aujourd'hui ce sera que par mon travail. Donc si j'attends qu'il y ait un mec, alors pas mon manager parce que mon manager il est super cool, même celui d'au-dessus ça va, mais tu vois si tu commences à penser que le PDG de ton entreprise il y aura quelque chose à faire de toi,

  • Speaker #0

    ben là t'es foutu en fait parce qu'il en a absolument rien à faire de toi et en fait tu vois et c'est pas grave et tu vois par exemple dans les règles du jeu du monde de l'entreprise enfin je sais pas toi quelles sont les seules que t'as compris mais moi en tout cas quand je suis rentrée donc quand j'ai commencé dans le monde de l'entreprise j'ai cru qu'on est une famille on est une team le team spirit tu vois c'est ce sentiment de faire partie de quelque chose plus grand que toi de faire partie d'une équipe etc et en fait tout ce narratif là avec lequel on nous abreuve Finalement, on participe au fait que certaines femmes, certains humains qui se trouvent être des femmes, qui se trouvent parfois être des femmes qui sont à l'intersection de plein de trucs, se retrouvent à se mettre en retrait ou à se sacrifier pour l'équipe. Tu vois ? La même manière qu'une femme se sacrifie pour la famille. Il y a beaucoup de femmes qui font ça. Et du coup, le fait de dire je suis mercenaire ça ne veut pas dire que tu es une bite sans cœur qui est prête à écraser tout le monde. Ça ne veut pas dire non plus que tu es la serpillère. Ça veut dire que tu es une meuf au milieu qui est prête à défendre tes intérêts.

  • Speaker #1

    Non mais c'est bien ce que tu dis en fait ça me fait réfléchir un peu à ma configuration Parce que moi déjà ma boîte c'est une boîte américaine à la base Donc en fait eux ils étaient tellement dans le too much Que tout de suite en tant que française tu sais tu dis bon calmez-vous les gars ça c'est du marketing, marketing interne y'a pas de problème, on a l'habitude des américains pas de soucis, c'est les gros shows les machins et tout, donc ça on avait l'habitude donc je me dis ouais bon ok et en fait moi la chance quelque part que j'avais c'est que j'étais tellement un ovni dans ma boîte je suis la seule femme cadre je peux aller dans des une fois on avait fait une réunion en Europe, équipe Europe toutes les sales, tous les commerciaux et les fonctions autour des commerciaux déjà je suis une femme dans la tech déjà je suis une femme dans la tech Je suis une femme noire dans la tech. Donc en fait, j'ai tellement aucun reflet de moi à l'intérieur de mon entreprise que je ne peux pas me considérer comme faisant partie de la famille. Tu vois, moi je me sens toujours comme l'enfant adopté. Je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire. Je suis désolée pour les personnes adoptées, je ne sais pas ce que ça veut dire, mais c'est comme si tu étais sur la photo de famille, tu t'entends bien avec tout le monde, mais tu sais que... Tu vois, I don't belong here. Je ne suis pas d'ici, en fait. Il se trouve que j'ai atterri là, par hasard. Je ne sais pas si c'est par hasard. Mais en tout cas, ce que je veux dire, c'est que je n'ai pas ce sentiment parce que je sais que mes collègues, ils n'ont pas la même vie que moi, en fait. Ils ne connaissent pas ma vie. Ils ne savent pas c'est quoi être mère célibataire. Ils ne savent pas c'est quoi grandir en banlieue. Ils ne savent pas ce que c'est d'être une femme. Ils ne savent pas ce que c'est d'être une femme noire. Ils ne savent pas ce que c'est d'être noire. En fait, on a tellement de différences. Ça ne nous empêche pas de bien nous entendre. parce que c'est des personnes qui sont hyper intelligentes hyper cultivées et tout, mais il y a des moments tu vois, qui savent pas dans quel monde ils vivent une fois j'ai un collègue qui avait dit il y a un collègue une fois il a dit oui moi je suis classe moyenne, on le regardait comme ça et comme ça, il a dit non mais si tu veux, en fait on a même pas pris c'est la vraie classe moyenne eux ils ont aucune idée en fait d'où ils sont dans la société et c'est pas grave tu vois, mais en tout cas moi je sais que j'ai pas les mêmes challenges j'ai pas les mêmes assurances j'ai pas tout ce qu'ils ont en fait

  • Speaker #0

    Du coup, Maëva, on en a parlé un petit peu, même beaucoup depuis tout à l'heure. Tu es à la fois et salariée et entrepreneur. Comment tu arrives à maintenir cette muraille de Chine entre tes deux activités ? Parce qu'avec toi, on le perçoit vraiment. Il y a une vraie muraille de Chine. Tu ne communiques pas sur le nom de ta boîte, tu ne communiques même pas sur ton nom de famille. Enfin, voilà. Il n'y a aucun moyen de te retrouver, évidemment, si tu es un stalker, tu pourras essayer, mais en fait, si tu es quelqu'un de normalement constitué, tu sais qu'il y a une certaine Maéva qui évolue sur les réseaux sociaux et qui partage des conseils financiers, mais on ne peut pas remonter le fil vers toi. Et ça, ça implique que tu as mis une vraie rita muraille de Chine entre ton job de salarié et Maéva, mon budget bento. Comment déjà tu as réussi à faire ça ? Parce que des fois, plus tu avances dans le temps et plus tout s'entremêle. Et pourquoi tu as dressé cette muraille de Chine en réalité ?

  • Speaker #1

    Alors la première raison pour laquelle je l'ai fait, c'est parce que je suis commerciale. Donc je ne veux pas que mes clients sachent. quel est mon patrimoine, même si je ne parle pas beaucoup de mon patrimoine. Je donne des petits indices par-ci, par-là, mais je ne pense pas qu'il y ait quelqu'un qui ait vraiment une idée de mon patrimoine, parce que, voilà, juste par la neutralité, en fait, voilà. Aussi, je peux me permettre de faire ça, parce que, comme j'ai dit, tous mes collègues, c'est des mecs qui ont tous plus de 40 ans, 45. Instagram, ils ne connaissent pas, ça ne les intéresse pas. C'est des ingénieurs, tu vois. Eux, ils préfèrent te parler de mécanique, de maths, des trucs comme ça, tu vois. En fait, ils ne sont tellement pas dans le monde des réseaux, que j'ai des collègues qui m'ont trouvé, tu vois, j'ai des collègues qui m'ont trouvé, mais il y en a plein qui ne savent pas. Mon boss, je lui ai dit, mais je lui ai dit parce que j'avais fait un webinaire avec une banque, une banque en ligne, et je me suis dit, ouais, j'aimerais pas que, parce que j'aime beaucoup mon manager, tu vois, j'aimerais pas qu'il le découvre comme ça un jour en recevant une newsletter de cette banque-là, tu vois, je me suis dit, non, quand même, ça se fait pas. Donc voilà, je lui ai dit, puis il a super bien accueilli la nouvelle, d'ailleurs, mais oui, je préfère euh... En fait, raconter ce que je fais dans la vie, ça n'apporte rien à mon message. Et au contraire, ça peut même desservir mon message, parce que le problème, c'est que ça, c'est un peu la mentalité en France, très défaitiste. Tu vois, ah oui, mais elle, elle gagne bien sa vie, c'est pour ça qu'elle arrive à faire ci, c'est pour ça qu'elle arrive à faire ça. Et donc, c'est pour ça que pour moi, c'est important de, même si je le dis souvent pour dire, attention, j'ai un salaire plus important que la moyenne des Français, etc. Donc, c'est pour ça que je ne vous explique pas tout ce que je fais, parce que de toute façon, vous ne pourriez pas... forcément suivre ce que je fais. Et de toute façon, il n'y a pas d'intérêt aussi à suivre ce que je fais parce qu'on n'a pas forcément les mêmes objectifs, on n'a pas le même patrimoine, on n'a pas les mêmes moyens, on n'a pas les mêmes structures familiales. Mais donc, l'idée, c'est vraiment d'être le plus neutre possible pour que les personnes n'aient pas de biais en se disant Ouais, mais elle, elle arrive à faire ça parce que si, ça, ça. En fait, juste ne sachez rien sur moi et faites juste comme si j'étais une feuille vierge et juste vous écrivez-vous votre propre stratégie, vos propres objectifs parce que votre vie n'a rien à voir avec ma vie.

  • Speaker #0

    C'est hyper intéressant ce que tu dis Maëva parce qu'en principe, la plupart des coachs qu'on trouve en ligne, c'est des gens qui te disent Oh, regarde ce que moi j'ai réussi à faire, donc toi aussi tu peux réussir à faire. Viens, je te montre comment le faire. Et en fait, quand tu grattes un peu, tu vois que les personnes, c'est des grosses mythos. Si elles sont arrivées à faire des trucs, c'est parce qu'elles ont des mecs qui ont des CDI ou en fait… Ils ont du patrimoine, etc. Et en fait, ils se construisent un storytelling qui est complètement mensonger. Tout ça pour vendre leur formation. Et c'est là où moi, je trouve qu'ils vont évidemment trop loin. Ce qui est intéressant, c'est que toi, tu prends le contre-pied de tout ça, en fait. Toi, tu racontes rien, justement, pour pouvoir... Et c'est ça qui est intéressant. Moi, j'aimerais juste revenir sur ce que tu disais par rapport à tes collègues. Parce que juste, je vais te partager une anecdote qui va peut-être te parler. Moi, mes chefs, je suis dans ma boîte il y a plus de cinq ans maintenant. Et en tout cas, je n'ai jamais caché ce que je faisais. Parce que pour moi, ça fait partie de moi. C'est ce que je fais. Maintenant, je ne le brandis pas comme... Je ne le brandis pas, mais en même temps, je ne vais pas me cacher, parce que ça fait partie de moi, tu vois, j'ai honte de rien. et du coup j'ai toujours été très transparente avec notamment ma boss qui m'a toujours beaucoup soutenue même arrangée des fois et en fait quand j'ai sorti le bouquin il y a eu beaucoup de promos notamment sur les radios et en télé et il y a beaucoup de personnes qui sont arrivées et qui m'ont dit mais Insa t'as écrit un bouquin mais mon dieu on est parti regarder mais on ne savait pas tout ça mais t'as complètement une deuxième vie et en fait moi ça me semblait tellement c'est hyper drôle c'est comme si t'avais été découverte et pour te partager aussi notre anecdote en vrai Quand j'ai commencé le podcast, au départ, je ne voulais pas donner mon identité. Genre, c'était... Là, personne ne sait un peu comme dans Gossip Girl, quoi.

  • Speaker #1

    Exo, manifeste tes valeurs.

  • Speaker #0

    Nicosie ton salaire comme ça. Exo, exo, manifeste tes valeurs. Et puis après, je me suis dit, incarne le truc. Mais du coup, c'est vrai que c'est hyper intéressant de confronter des situations avec toi. Maëva, on a abordé beaucoup de choses, mais j'aimerais qu'on aborde... deux choses avant de terminer cet épisode qui est déjà très long et parce que pour ne rien vous cacher à toutes et à tous je dois aller chercher mes enfants je suis déjà en retard il y a un truc que j'aimerais parler notamment ce point là sur lequel j'aimerais échanger avec toi parce que j'aimerais bien avoir ton avis pour moi la vie c'est pas le travail c'est pas accumuler de l'argent façon Picsou et s'asseoir en haut de sa pile de thunes et dire regardez je suis plus important que vous parce que je suis arrivée à accumuler plus d'argent que vous Pour moi, l'argent, c'est le kiff. Et en fait, on a parlé tout à l'heure de ce mouvement FIRE, etc. Les gens qui sont frugales, financièrement frugales, etc. Et même d'autres comptes qui parlent des sujets d'argent, qui sont sur Instagram ou autres, en tout cas d'autres initiatives, où il y a un truc qui m'agace, moi, où tu as le sentiment qu'aujourd'hui, il faut toujours essayer de dépenser moins. Et en fait, moi, je trouve que l'argent, il faut lui donner son utilité première, c'est-à-dire... il est là pour pouvoir te faire kiffer. Et moi, en fait, si tu veux, si je gagne aujourd'hui de l'argent, c'est parce que quand j'ai envie de faire un truc, je n'ai pas envie de demander l'autorisation à l'argent, tu vois. Je n'ai pas envie d'appeler et dire Eh, argent, tu me donnes l'autorisation d'aller en voyage, tu me donnes l'autorisation d'avoir une femme de ménage, tu me donnes l'autorisation de faire x, y. Non, j'ai envie d'en avoir suffisamment pour demander l'autorisation à personne. Et j'aurais aimé avoir ton opinion là-dessus parce que, tu vois, je sens arriver tout ce mouvement-là qui demande aux gens de ne pas dépenser, d'économiser, etc. Et en fait, je trouve que quelque part, on en oublie son utilité première et le sens de la vie.

  • Speaker #1

    qui est de kiffer là tu pourras pas trouver une meilleure alliée que moi moi déjà j'aime bien appeler les gens je leur donne des noms et tout donc j'ai la team centime donc déjà la team centime c'est ceux qui font leur budget au centime près Pourquoi en fait ? Ça sert à rien. Ça sert à rien, ça entretient l'esprit de manque, de Ah attention purée, là j'ai pas compté 50 centimes, là j'ai… Arrêtez de compter comme ça, ça sert à rien. En fait, ça va pas changer votre vie, les 50 centimes de la facture d'électricité en fait. Donc arrondissez déjà, ça va vous changer la vie. Et ensuite, l'autre point, c'est aussi ce que j'appelle les fétichistes de l'épargne. Ils ont de l'épargne et tu sais, genre, ils ne veulent pas le toucher. Et donc, eux, pour les aider un peu à dépenser, je leur dis, compartimentez votre épargne. Vous avez votre épargne de précaution, ouais, ça, il ne faut pas y toucher. C'est le petit trésor de guerre et tout, au cas où. Mais après, il faut avoir son petit budget pour les vacances, son budget pour les cadeaux, son budget pour son petit M&M du mois, tu vois, des trucs comme ça. Et du coup, moi, franchement, je me dis, si j'ai beaucoup d'argent... mais c'est juste pour regarder des zéros sur mon compte à la fin. Ça, c'est comme je te disais au début, comme ça, on aura fait le tour, mais je te disais, moi, mon père, il voyageait beaucoup. Moi, j'adore voyager. Je suis d'origine antillaise, donc j'aime retourner aux Antilles pour retourner dans ma culture, voir ma famille, etc. Et du coup, l'argent, c'est ça que ça me permet de faire. Ça me permet, tout à l'heure, tu as parlé de la femme de ménage, mais oh my God, le nombre de couples. À chaque fois que je vois des trucs, charge mentale, charge mentale, charge mentale. Il y a la moitié de ces couples-là qui ont leur charge mentale au sommet du mont de l'Himalaya. Prenez une femme de ménage, arrêtez de vous battre pour le repassage et étendre le linge. Et puis je sais qu'il y a des gens qui vont, en m'entendant dire cette phrase, qui vont dire Ah mais c'est facile pour elle, elle a des sous et tout. C'est accessible à beaucoup plus de monde que ce qu'on ne croit. Et ça vous coûtera certainement moins cher que le petit.

  • Speaker #0

    Ou qu'un bimance.

  • Speaker #1

    aucun divorce ! Beaucoup, beaucoup, beaucoup moins cher qu'un divorce. Donc, franchement, l'argent, ça permet tellement de choses. Et c'est pour ça, tout à l'heure, j'ai dit, attention, je ne suis pas en train de dire que l'argent ne fait pas le bonheur, parce que l'argent, ça vous permet de faire tellement de choses, de prendre soin de vous, de vous délester de certaines charges, même si c'est juste ponctuellement. Je ne sais pas, prendre un temps pour soi, faire garder ses gosses par une baby-sitter, pour profiter avec son mec ou son mari. Tu sais, des fois, c'est des petits trucs. Ce n'est pas des trucs, oui, partir à Dubaï et dépenser 10 000 euros en 10 jours. Tu vois, ce n'est pas ça. Ça peut être des choses aussi très, très simples.

  • Speaker #0

    Absolument, oui. Je suis complètement d'accord.

  • Speaker #1

    l'argent, c'est la vie. Ce n'est pas moi qui ai fait les règles du jeu, comme j'ai dit. Je ne fais que me plier au truc. Le jour où on pourra payer en bisous. Et encore, je suis sauvage. Je préfère payer avec de l'argent.

  • Speaker #0

    Vous n'aurez pas mes lèvres.

  • Speaker #1

    Non, non, non. Juste comme ça. De loin.

  • Speaker #0

    Écoute, Malva, j'ai tellement de questions encore à te poser. Mais bon, il va falloir mettre un terme. C'est épisode, mais on enregistrera peut-être un deuxième. Écoute,

  • Speaker #1

    ton invitation sera bienvenue.

  • Speaker #0

    Merci, merci infiniment. Écoute, Maëva, avant de te quitter, j'aimerais quand même partager ton actualité, parce que ton actualité est toute chaude en ce moment, notamment avec la sortie de ton carnet sur la gestion des finances. Est-ce que tu veux nous en dire un peu plus ? Et si tu as d'autres actualités, n'hésite pas à la partager.

  • Speaker #1

    Déjà, merci d'en parler. Le carnet chez Alivio, d'ailleurs, dans le carnet, j'ai mentionné... ton livre et ton podcast.

  • Speaker #0

    Ah non, merci. Il aurait fallu me le dire, ah là là. Non, je vais demander à Alizio parce que tu es Alizio, toi et moi.

  • Speaker #1

    Oui, voilà, exactement. Donc je me suis dit, comme c'est la même maison d'édition, autant en profiter pour faire un petit instant pub.

  • Speaker #0

    J'ai partagé le lien aussi, dans les recos du mien.

  • Speaker #1

    Finalement, je pense que tu n'étais pas encore parlé, mais la connexion était déjà là. C'est ça. Le carnet qui vient de sortir, c'est un mix entre la méthode Bento, comment gérer son budget, et un planeur. Parce que moi, justement, l'idée, je suis vraiment contre le truc budget. En fait, je le dis tout le temps, ça c'est important, même si c'est à la fin de le dire. Le budget, c'est naze. Passez-y le moins de temps possible et passez plus de temps sur la partie projection, mes projets. que j'ai envie de faire, quels sont mes objectifs. Ça, pour moi, c'est ça la partie la plus importante. Et ensuite, ton budget, tu le cales en fonction de ces objectifs-là. Donc, le carnet, il sert un peu à ça aussi. Et puis, non, sinon, après, j'aurais d'autres choses, mais pour l'instant, je ne peux pas en parler encore. Mais bientôt.

  • Speaker #0

    Bon, écoute, tu reviendras comme ça pour en parler.

  • Speaker #1

    Yes.

  • Speaker #0

    Je pourrais continuer à te poser toutes mes questions.

  • Speaker #1

    Voilà. Avec plaisir pour une deuxième partie.

  • Speaker #0

    avec grand plaisir écoute Maëva un grand merci pour tout pour ton authenticité aussi et ce moment fun qu'on a passé toutes les deux j'ai vraiment apprécié enregistrer cet épisode avec toi j'ai mal au jouet à force de moi aussi moi aussi ça se voit pas à l'écran mais c'est ma vie sourire et node avec la tête tout le long Merci pour tout Maëva, ça a été un plaisir de te recevoir et alors pour tout le monde n'hésitez pas à vous abonner au compte de Maëva arrobase monbudgetbento vos finances vont changer, voilà à bientôt

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Insa

  • Speaker #0

    Si vous aimez le podcast Majusque Valeur, vous allez adorer notre programme et nos offres de coaching à la négociation de rémunération. Grâce à la méthodologie unique et pratiquant pratique de Majusque Valeur, vous allez apprendre enfin à vraiment gagner votre vie. Vous allez notamment apprendre comment découvrir votre juste salaire ou vos justes tarifs sur le marché du travail, à construire une stratégie de négociation, à l'iné avec vos priorités de but et vos objectifs de carrière. Et enfin, à formuler de bons arguments face à votre hiérarchie ou vos clients pour obtenir la rémunération que vous méritez. Si vous écoutez Majuste Valeur, c'est parce que vous êtes convaincu que votre travail mérite d'être reconnu financièrement. Alors laissez-moi vous aider à réaliser vos objectifs et rejoignez-moi dès aujourd'hui sur www.majustevaleur.com Enfin, si cet épisode vous a plu, vous pouvez le... partager à vos proches, vous abonner, le noter 5 étoiles et mettre un commentaire sympa sur la plateforme de streaming que vous préférez. N'oubliez pas, sharing is caring. Alors si vous pensez que ce podcast ou mon travail peut aider quelqu'un, s'il vous plaît, n'hésitez surtout pas à le partager.

  • Speaker #2

    Sous-titrage ST'501

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Description

Aujourd’hui, je suis ravie de vous présenter Maeva, la fondatrice de “Mon Budget Bento”, le compte Instagram qui veut du bien à vos finances personnelles. 🤗


Dans cet épisode, vous découvrirez comment elle arrive à mener de front sa carrière de commerciale dans la tech tout en développant son side business passionnant pour aider chacun.e à optimiser son budget.


Au programme :

  1. Qui est Maeva et quel parcours l’a menée à créer Mon Budget Bento ?

  2. Comment la maternité précoce et les défis personnels ont-ils façonné sa vision de l’argent ?

  3. Quelles sont les stratégies qu'elle propose pour dédramatiser la gestion financière ?

  4. Comment Maeva utilise-t-elle son expérience pour briser les tabous autour de l'argent ?

  5. Quels outils propose-t-elle pour rendre la gestion du budget accessible et sans prise de tête ?


Dans cet épisode, Maeva vous offre une perspective rafraîchissante sur la gestion financière, loin de l'idée de privation longue durée prônée par le mouvement FIRE.


Elle encourage à un équilibre sain entre épargne et plaisir, une philosophie qui transparaît dans ses deux ouvrages sur la gestion des finances. 😌


En résumé, ce que vous apprendrez :

  • Comment équilibrer gestion rigoureuse et plaisir de la vie grâce à des outils et stratégies simples de gestion financière.

  • Comment se lancer dans des projets personnels, même en étant salarié.

  • Des techniques pour négocier votre valeur sur le marché, inspirées par les expériences personnelles de Maeva.

  • Comment adopter un mindset financier sain qui transcende les difficultés économiques actuelles.


Rejoignez-nous pour un épisode enrichissant qui vous donnera les clés pour aborder vos finances avec confiance et audace. 💪



🎧 Épisodes recommandés :



🔗 Liens cités dans l’épisode :



💸 Dans cet épisode on va parler de :

Maeva Mon Budget Bento, gestion financière, éducation financière, finances personnelles, faire son budget, gestion budgétaire, entrepreneure, side business, indépendance financière, épargne, investissement, conseils financiers, liberté financière, peur de manquer, gestion des dépenses, livre sur les finances, gestion de l'argent, mindset financier, Salaire, Rémunération, Augmentation de salaire, Négociation salariale, Reconnaissance salariale, Égalité homme-femme, égalité salariale, Négocier une augmentation, Culture d'entreprise, Stratégie de négociation, Demander une augmentation, Ma Juste Valeur, Indépendance économique, Indépendance financière, gagner sa vie, gagner plus, évolution professionnelle, pouvoir financier, écart de salaire, apprendre à négocier, parler d'argent en entreprise, coaching en négociation, money mindset



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MA JUSTE VALEUR® est LE podcast sur la négociation de rémunération, l'argent des femmes au travail et l'égalité salariale.


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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans Ma Juste Valeur, le podcast référent sur la négociation de rémunération qui vous apprend à négocier vos salaires, négocier vos tarifs, obtenir une augmentation et globalement la rémunération que vous méritez. Je suis Insa Ferasini, experte et coach en négociation de rémunération, mais également juriste, autrice, conférencière, youtubeuse, féministe militante pour l'égalité salariale et créatrice de ce podcast. Tous les premiers lundis du mois, je vous livre des conseils pratiques, concrets et précis pour négocier et obtenir un salaire ou des tarifs à votre juste valeur. Je reçois également une fois par mois des invités de tout horizon avec lesquels j'explore la relation que les femmes entretiennent avec l'argent et dessinent des solutions pour vous décomplexer sur le sujet et vous donner des ailes pour oser en gagner plus. Je suis convaincue que la liberté économique des femmes annonce et précède leur liberté politique. Et si vous écoutez ce podcast, c'est tout sauf un hasard. Alors, en avant toutes mesdames et bienvenue dans Ma Juste Valeur. Aujourd'hui, j'ai le plaisir de recevoir Maëva, fondatrice de Mon Budget Bento. Maëva, c'est l'amie qui veut du bien à vos finances. Elle a créé et anime depuis trois ans maintenant l'univers Mon Budget Bento, un compte Instagram qui propose du contenu et des outils pour prendre soin de votre argent et qui compte aujourd'hui plus de 60 000 abonnés. Maëva est également une autrice à succès puisqu'elle a écrit deux ouvrages, toujours sur la question de la gestion des finances, Mon Budget sur pilote automatique, qui s'est écoulée à plus de 7 700 exemplaires et un carnet. pour gérer son argent sans prise de tête. Contenu digital, livres, lives et ateliers, tout ça pour le plus grand bien de nos finances. Pourtant, deux questions subsistent. Qui est Maëva ? Et surtout, qu'est-ce qui fait marcher Maëva ? Eh bien, buckle up, parce que vous allez le découvrir incessamment sous peu dans cet épisode. Bonjour Maëva ! Bonjour,

  • Speaker #1

    comment ça va ?

  • Speaker #0

    Ben écoute, ça va très bien et toi ?

  • Speaker #1

    ça va bien je suis très contente d'être enfin avec toi alors pas forcément sur le podcast parce qu'on avait essayé de se voir dans la vraie vie malheureusement les agendas c'est compliqué ouais ouais c'est vrai moi aussi je suis d'autant plus ravie Maëva parce que comme on se le disait en off tout à l'heure ça fait un moment qu'on se court un peu après et qu'on essaie de se voir et

  • Speaker #0

    c'était compliqué de concrétiser tout ça du coup je suis ravie qu'on le fasse déjà virtuellement avec cet épisode de podcast et qu'on ira un peu plus long après top Alors, Maëva, tu es à la fois très publique et très secrète. Sans rentrer dans ton intimité, est-ce que tu peux nous en dire un peu plus sur toi et sur ce qui t'a amenée à créer Mon Budget Bento pour commencer ?

  • Speaker #1

    Alors, déjà la première chose qui est très importante à savoir qui n'était pas dans ma bio, c'est que j'ai un travail. Je suis salariée, je suis commerciale grand compte dans la tech avec un client dans l'automobile. Et donc, ça, c'est ce qui occupe la plus grande partie de mon temps. Et donc, tout ce que je fais autour de mon budget bento, c'est vraiment à côté. Parce que souvent, on me demande, mais est-ce que tu fais quelque chose à côté d'Instagram ? Et je dis toujours, non, mais en fait, c'est Instagram mon à côté. Donc ça, c'est le truc le plus important. Et après, qu'est-ce qui m'a amenée à faire mon budget bento ? En vrai, c'est parti de deux choses. La première, c'est la plus anecdotique. Avec mon frère, on discutait budget, etc. Et il me disait, mais Maëva, pour toi, c'est facile de gérer ton argent, etc. Mais ce n'est pas logique comme ça pour tout le monde. Et il me dit en rigolant, tu n'as qu'à écrire un livre. Comme ça, tu vas expliquer aux gens comment faire. Et moi, qu'est-ce que j'ai fait ? Je l'ai pris au mot. et j'ai écrit le livre. Et du coup, une fois que j'avais écrit le livre, parce que moi, j'ai quand même fait une école de commerce, j'ai un background marketing, je me suis dit, oui, mais en fait, Maëva, si t'as écrit un livre, c'est bien, mais il n'y a personne qui va taper dans Amazon Livre de Maëva je sais pas ce que je veux dire. Donc du coup, je me suis dit, ça serait bien que je fasse un compte Instagram, parce que c'était le seul réseau social que j'utilisais. Et aussi, l'avantage avec Instagram, c'est que t'es limité dans le nombre de caractères. Donc contrairement avec tout ce qui est blog, ou même Facebook, où tu peux écrire des tartines et des tartines, là, t'es obligé d'être très concise. et du coup ça permet aux gens aussi d'avoir petit bout par petit bout de plus en plus d'informations quand j'ai vu qu'il y avait beaucoup de traction beaucoup de gens qui étaient intéressés c'est là que j'ai vraiment commencé je me suis dit à fin de compte si ça intéresse les gens et me voici trois ans plus tard à ton micro

  • Speaker #0

    Et oui, oui, ça intéresse clairement les gens. Et merci d'avoir précisé que tu étais salariée, Maëva, parce que les gens qui te suivent sur Instagram savent que tu es salariée, parce qu'évidemment, tu t'en parles, tu es très vocale là-dessus. Mais c'est aussi important, tu sais, mon objectif avec Ma Juste Valeur et ce podcast, c'est montrer des... Voilà, des parcours de femmes qui ne s'arrêtent pas, qui se dépassent et qui dépassent leurs limites. Et en fait, ce qui est bien avec toi, c'est sans que ce soit une limite que tu aies forcément dépassée, mais en fait, tu ne t'es pas arrêtée au fait que tu étais déjà salariée pour créer ton compte Instagram et pour proposer tes connaissances sur le sujet. Tu as vraiment décidé d'y aller et tu ne t'es pas arrêtée à ça. Mais c'est vrai qu'il y a beaucoup de personnes qui s'arrêtent au fait de leur activité et qui ne vont jamais au bout de leur rêve, sans que ce soit un rêve, mais d'un projet.

  • Speaker #1

    Oui, même un projet, comme tu dis, des fois, c'est pas... pas besoin d'être genre une grande passion il y a des personnes qui me demandent est-ce que ça te passionne les finances et tout et à chaque fois je dis non et les gens ils disent mais ça te passionne pas et t'en parles bah oui parce que c'est intéressant mais c'est pas pour autant le soir quand je vais me coucher je suis pas en train de réfléchir oh quel est le prochain ETF que je vais acheter tu vois

  • Speaker #0

    c'est d'autant plus intéressant tu vois parce que la plupart du temps les personnes hésitent à lancer un side business ils attendent soit d'être à la retraite soit d'avoir complètement du temps enfin tu vois ils attendent toujours les meilleures dispositions possibles et ils se disent le jour où je serai à ce stade là je pourrais lancer un side business et en fait non toi ça n'arrive jamais mais c'est bien tu vois et du coup c'est important aussi de le dire et de le montrer etc et d'en parler parce que en fait les gens tu peux pas devenir ou être ce que tu vois pas Plus tu vois des gens faire et plus tu t'autorises toi-même à le faire.

  • Speaker #1

    Non, mais c'est clair. Le jour où... Moi, j'étais comme ça avant, mais quand je dis avant, c'était quand j'étais vraiment très jeune. Parce que moi, mon fils, je l'ai eu à 22 ans, mais ce n'était pas au programme à la base. Moi, j'étais vraiment en mode, oui, il faut que j'ai mon permis, il faut que j'ai une voiture, il faut que j'ai une maison. Le schéma classique, habituel, etc. Puis moi, comme j'ai des idées très tranchées, c'était vraiment ça. Il fallait que tout soit carré et tout. Et puis bon... Je tombe enceinte au milieu de mes études, donc du coup j'avais mon permis, je venais de l'avoir.

  • Speaker #0

    Ça va, tu pouvais ramener ça de ta liste.

  • Speaker #1

    Mais j'avais pas de voiture, j'avais pas d'appart, j'avais rien tu vois. Et à ce moment-là en fait je me suis dit mais en vrai, est-ce qu'il y a un moment idéal ? pour avoir un enfant, sachant que j'avais déjà un bac plus 3, j'avais déjà mon diplôme, etc. Et puis, je me suis dit qu'en fin de compte, non. J'ai continué. Je me suis dit, voilà, il est là, il est là. Et puis, il est toujours là, d'ailleurs. Un grand garçon, très intelligent. Donc, voilà, des fois, ça ne sert à rien de chercher le bon moment. Des fois, il faut juste s'écouter. Et quand on se dit, c'est bon, on y va. En fait, il n'y a pas besoin de cocher toutes les cases.

  • Speaker #0

    Ouais, se lancer et puis aller, comme tu dis si bien il n'y a pas de moment idéal pour faire les choses il faut juste se lancer, même si ce n'est pas parfait, ce n'est pas grave de toute façon, rien n'est toujours parfait et ne sera jamais parfait ni jour 1, ni jour 3800

  • Speaker #1

    Voilà, exactement

  • Speaker #0

    Donc on en sait un peu plus sur toi, je vais continuer à creuser. Comme je te disais tout à l'heure, mon objectif avec ce podcast, c'est vraiment de proposer à mes auditrices et mes auditeurs des modèles de femmes qui ont su faire sauter les verrous du tabou de l'argent. Ce que tu sembles avoir réussi à faire. Ce qui m'intéresserait de découvrir dans cet épisode avec toi, c'est comment est-ce que tu es arrivé à faire ça ? Est-ce que c'est ton éducation familiale qui fait que on t'a transmis une certaine éducation financière et du coup, c'était plutôt instinctif pour toi ? Ou est-ce que c'est ton éducation personnelle que tu t'es forgée toi-même ? Comment tu as réussi finalement à... à te construire cette éducation qui a fait qu'aujourd'hui, tu as des connaissances qui sont certaines et qui te permettent de les partager aux autres.

  • Speaker #1

    Alors non, je n'ai pas eu d'éducation financière. Si mon père écoute, papa, si tu écoutes cette émission, je suis désolée, mais tu es un panier percé.

  • Speaker #0

    Voilà, ça c'est fait, joyeux Noël.

  • Speaker #1

    Voilà. Déjà, moi, j'étais dans une famille un peu spéciale, dans le sens où ma mère est décédée quand j'étais petite, donc j'ai été élevée par mon père. Donc déjà, je n'avais pas ce truc, tu sais, la dualité père-mère, et peut-être il y a le père qui gère comme ça, la mère qui gère comme ça, et tu as deux exemples. Moi, je n'avais que mon père, tu vois. Et lui, sa philosophie, même si j'ai quand même gardé une partie de sa philosophie, parce que lui, sa philosophie, en fait, il a perdu sa femme tellement jeune que pour lui, ça a été un peu un genre de traumatisme. Il s'est dit, en fait, la vie est trop courte. Mais pour une vraie raison, pas juste parce que j'ai envie de kiffer sur les réseaux. Tu vois, c'est parce qu'il s'est dit, en fait, ma femme, elle est morte à 30 ans. Ça veut dire, en gros, rien n'est garanti dans la vie. Donc lui, son truc, c'est plutôt de profiter, de voyager, etc. Et moi, j'ai ce truc-là, tu vois. J'adore voyager, j'adore profiter. Je ne suis même pas du tout partie. Par exemple, on me demande des fois, oui, qu'est-ce que tu penses du mouvement FIRE et tout. Je dis, ah ben, c'est bien pour eux, mais moi, ça ne m'intéresse pas, en fait, de me priver. dans 20 ans pour profiter. Non, en fait, moi, dans ma balance, il faut toujours qu'il y ait une partie kiff, en fait. Et donc, du coup, mon éducation financière, je l'ai faite parce que je suis très curieuse. Je suis très, très, très curieuse sur plein, plein, plein de sujets. Sur le jardinage, sur la peinture, sur des trucs qui n'ont rien à voir. Tu sais, les personnes qui ont 50 onglets ouverts dans leur browser, ça, c'est moi, tu vois. Parce que je vois un mot, je ne connais pas, je vais chercher. Et puis, voilà. Et puis, après, j'ai fait une école de commerce. Donc forcément, en école de commerce, l'avantage, bon moi je viens de banlieue, je viens du 95, je n'ai pas d'un milieu aisé ou quoi que ce soit. Donc c'est vrai que quand je suis arrivée en école de commerce, j'ai découvert aussi un nouvel univers avec ses avantages et ses inconvénients. Et donc c'est vrai que ça permet d'ouvrir, de savoir. Et puis après, quand je suis rentrée dans le monde du travail avec mon bagage d'école de commerce, je suis rentrée encore dans un autre univers. ou je vais juste te donner une anecdote ma responsable le premier mois où j'ai commencé à travailler juste pour le contexte, moi j'étais apprentie avec un enfant en bas âge donc je ne roulais pas sur l'or je n'étais pas pauvre je vivais normalement mais je ne faisais pas des grands trucs puisque le père de mon fils il gagnait un SMIC plus et moi j'étais en dessous du SMIC parce que j'étais apprentie et donc là je commence à travailler j'ai mon premier vrai salaire mais je ne l'ai pas encore touché et je demande à mon responsable c'est quel jour qu'on touche le salaire ? tu vois, et elle me répond quelque chose qui était incroyable pour moi elle m'a dit je ne sais pas, et en fait là je me suis dit attends, il y a des gens qui ne se pose pas la question de savoir c'est quel jour que la paie elle est virée quand je suis rentrée dans ma boîte il y a plein de trucs qui ont sauté par exemple ça c'est une anecdote dont les gens qui me suivent je l'ai déjà expliqué 15 000 fois quand j'étais plus jeune j'avais une connaissance qui était acheteuse et elle gagnait 35 000 euros par an, 35A c'était ça son brut et quand elle m'avait dit ça bon moi j'étais petite apprentie et tout je gagnais mes petits 1000 euros difficilement 1000 on va dire 900 quelque chose d'euros par mois. Et elle me dit, ouais, je gagne 35K. Et moi, je m'étais dit, ah ouais, 35K et tout. truc de ouf et tout, le jour où je touchais de paix, je serais au top, tu vois. Et quand je suis rentrée dans ma boîte, j'ai été embauchée à 35A. Et donc là, c'est là que j'ai compris, je me suis dit, ah mais mince. En fait, tu vois, en moins d'un mois, j'ai compris que 35A, c'est un salaire de stagiaire. Entre guillemets, quand je dis salaire de stagiaire, c'est de junior qui vient de sortir de son école de commerce. Il y a des gens qui ne savent pas quel jour tombe la paye. Tellement ils ont d'argent. Au bout d'un moment, j'ai même fini par comprendre, ça c'était pas dans le premier mois, le premier mois c'est les deux premiers trucs que j'ai compris, qu'il y a des gens qui sont salariés et qui ont des salaires à six chiffres. Et moi, je croyais que c'était... Moi, pour moi, dans ma tête, c'était que les pilotes d'avion qui gagnaient ça, comme salaire.

  • Speaker #0

    Pourquoi les pilotes d'avion ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas. Je ne sais pas. Peut-être comme j'aimais bien voyager. Je ne sais pas. J'avais dû voir un truc qui te montrait les différents métiers avec les salaires. Et puis, tu voyais un truc où on voyait qu'un pilote pouvait gagner 100 000 euros par an, un truc comme ça. Je ne sais pas pourquoi ça m'avait marquée. Et moi, je m'étais dit, je ne serais jamais pilote d'avion. Donc, tu vois, pour moi, c'était des salaires que pour des méga boss, des trucs comme ça. En étant exposée, c'est l'exposition qui m'a permis de faire sauter certains verrous. Moi, par exemple, j'adore le nom de ton podcast, Ma Juste Valeur. Quand j'étais étudiante et que j'ai postulé à mon premier job, le prix, c'était entre 30, enfin le prix, pas le prix, le salaire, c'était entre 30 et 40. Et donc moi, bien sûr, en bonne petite élève qui sort d'école, qui a tellement peur de faire des vagues, j'ai dit, bon ben, je vais demander la moitié. Et pour moi, j'étais déjà genre audacieuse.

  • Speaker #0

    T'étais déjà badass.

  • Speaker #1

    Ouais, j'étais grave badass. Attention,

  • Speaker #0

    poussez-vous.

  • Speaker #1

    Parce que je demandais la moitié, tu vois, alors que franchement, qu'est-ce qui m'empêchait de demander 40 ? Au pire, même s'ils pensaient que je ne valais pas 40 parce que je sortais d'école, ils auraient su me le dire. Mais bon, à l'époque, moi, comme je te dis, je ne viens pas d'un milieu où il y a des gens qui sont cadres dans les grandes entreprises, etc. Donc, tout ce qui est négociation de salaire, etc., c'est des choses que je ne connaissais pas du tout. pour le coup, j'étais vierge.

  • Speaker #0

    C'est intéressant ce que tu dis, Maëva, parce qu'en fait, ça me parle beaucoup. Parce que moi, comme toi, on est vraiment des femmes qui sont à l'intersection de beaucoup de choses. Déjà, on est des femmes, donc il y a une certaine éducation de femmes qu'on a reçue.

  • Speaker #1

    Alors moi, non, pour le coup, je pourrais faire un petit...

  • Speaker #0

    Intéressant. Moi aussi, un peu moins, mais en fait, même si dans la sphère privée, mon éducation avec mes parents faisait qu'ils m'ont vachement empouvoirée, surtout mon père, sur la question d'argent, autant, si tu veux, il y avait un peu une dissonance cognitive. Ce que j'entendais à la maison, ce n'était pas complètement la même chose que j'entendais dans l'espace public, notamment à l'école, etc. Donc il y avait ça. Et puis, le fait qu'on est des femmes, et donc malgré tout... Il y a plusieurs degrés d'intensité, mais il y a quand même une condition sociale qui vient, qui est là et qui est certaine. Mais surtout, on est issu de l'immigration. Donc quand tu es issu de l'immigration, que tu sois noir, que tu sois arabe, que tu sois asiatique, que peu importe l'immigration de laquelle tu viens, on est dans une société qui te fait croire que... Si tu es femme plus immigrée, déjà si on veut te payer, c'est déjà une bonne chose. Et déjà si on veut te payer pour faire autre chose que nettoyer les toilettes, c'est déjà pas mal et tu dis merci. Donc déjà sortir de là, c'est un vrai blocage, c'est un vrai verrou. Donc déjà quand tu as un job où tu es cadre, où tu es arrivé à faire des études, ou en plus où tu es payé plutôt pas mal, vraiment tu as le sentiment d'être la reine du pétrole. Et tu te dis finalement, je suis arrivé, c'est la ligne d'arrivée, je suis arrivé au bout, je ne peux pas plus parce que le plus en fait on ne me le donnera pas, donc je ne sais même pas la peine que je le demande. Donc c'est vrai que ton expérience, elle me parle beaucoup. Elle va me parler d'autant plus parce que ma deuxième question, elle est en rapport avec ton mindset. On sait que l'argent, voilà, ça a vraiment beaucoup à voir avec ton état d'esprit. Comment tu perçois ta valeur en tant que personne, quand tu es salarié, évidemment, mais comment tu perçois aussi la valeur argent ? Et évidemment, on s'aperçoit que quand tu es une femme à plusieurs intersections, ou quand tu es un homme aussi à plusieurs intersections, en tout cas si tu n'es pas... Et même des fois, quand tu es un homme blanc de plus de 50 ans, ou peu importe, tu coches toutes les cases qui font que tu devrais, normalement, sur le papier, avoir une relation qui est hyper saine et hyper affûtée sur l'argent, tu ne l'as pas forcément. En tout cas, tout ça pour te poser comme question, qu'est-ce qui a fait que tu es arrivé à développer un état d'esprit sur l'argent qui t'a permis, un, de pouvoir t'emparer du sujet ? dans ta sphère privée et ensuite de pouvoir partager tout ça dans la sphère publique. Et en termes de mindset, ça c'est la troisième mini-question dans la grande question, qu'est-ce qui fait la différence chez toi en termes de mindset sur les questions d'argent ?

  • Speaker #1

    Alors là, on pourrait faire une heure sur cette seule question.

  • Speaker #0

    Alors vous avez 40 minutes.

  • Speaker #1

    Alors le premier point, j'ai envie de dire, alors moi, mon père a travaillé au Méridien. Je ne sais pas si tu connais le Méridien. C'est une chaîne, ça fait partie des grands hôtels. Enfin, grands hôtels. Hôtel, style business. Je ne sais pas si tu vois Sheraton, par exemple.

  • Speaker #0

    C'est à peu près le même style.

  • Speaker #1

    Et en fait, moi, quand j'étais petite, je partais en vacances dans des hôtels comme ça. Je partais au Sheraton, etc. Parce que mon père travaillait là-bas. Donc, nous, quand on partait au Sheraton, on ne payait pas le tarif que payaient les clients russes de New York, je ne sais pas quoi, américains, etc. Nous, on payait le prix d'un Formule 1. Parce qu'on avait les tarifs salariés. Voilà, tu vois. Et donc, du coup, moi, j'ai toujours eu ce truc. Tu sais, je me suis toujours sentie genre un peu princesse, si tu vois ce que je veux dire.

  • Speaker #0

    Tu as été confrontée au luxe dès ton plus jeune âge. Voilà,

  • Speaker #1

    tu vois, pour moi, c'est des trucs normaux de voyager dans des beaux pays, aller à Tahiti. Mon père, c'est vraiment un fanatique de voyage, tu vois. Donc, moi, pour moi, déjà, je n'ai jamais eu ce truc-là de Ah, je ne mérite pas des belles choses Tu vois, mon père, il nous a beaucoup gâtés. On n'avait pas beaucoup d'argent, mais tu sais, par exemple, comment tu appelles ça ? Les appareils numériques, au début, quand ça venait de sortir, parce qu'il y avait aussi beaucoup tout ce qui est électronique, etc. Donc, on a toujours eu ça. Donc, moi, je n'ai jamais eu ce truc-là de me dire, oui, les belles choses, ce n'est pas pour moi. Moi, c'est pour moi. Au contraire, c'était... Non, mais attends.

  • Speaker #0

    Les belles choses, c'est la norme, en fait.

  • Speaker #1

    C'est la norme, tu vois. Papa, tu ne m'achètes pas de la marque ? Comment ça se fait ? Donc déjà, ça, ça a joué. En fait, le fait, quelque part, que mon père est un peu dépensier, ça a joué sur ce côté-là, où j'ai toujours senti comme si... D'ailleurs, c'est quelque chose que le père de mon fils m'avait reproché. Parce que moi, j'achetais que... Tu sais, c'est des trucs, c'est très trivial, mais acheter du sucre Daddy, par exemple, ou acheter la lessive Ariel. Et lui, il venait d'un milieu plus modeste que moi. Et du coup, elle me disait, ouais, mais toi, tu as des goûts de princesse et tout ça, etc. Mais pour moi, non, ce n'est pas des goûts de princesse. C'est juste, c'est comme ça que j'étais habituée. Donc, il y a ce côté-là. Après, l'autre chose qui m'a... Après, il y a aussi le caractère. Il ne faut pas chercher trop loin non plus. Moi, mon père travaillait dans l'hôtellerie. Ma grand-mère travaillait dans l'hôtellerie. Elle était gouvernante. Et j'avais eu une conversation une fois avec ma cousine. On était petites, on était au collège. Mais je m'en souviendrai toujours. Elle m'avait dit, oui, moi, plus tard, je travaillerai dans les grands hôtels. parce qu'elle c'était ça son objectif et d'ailleurs elle a atteint son objectif à travailler dans les grands hôtels et moi je lui avais dit moi mon objectif c'est pas de travailler dans les hôtels c'est d'être cliente dans les grands hôtels ouais bah déjà on voit la force de caractère donc tu vois déjà une petite de 11-12 ans qui te sort des bêtises comme ça tu sais que elle est un peu déjà relou sur les bords et après...

  • Speaker #0

    je pense pas que ce soit des bêtises Maïva non mais tu sais tu dis c'est son standard en fait

  • Speaker #1

    Ouais, en fait, quand je dis bêtise, c'est dans le sens où je ne savais pas ce que je disais. Je n'avais aucune idée de ce que ça coûte vraiment d'aller dans des grands hôtels. Mais juste, moi, je ne me voyais pas faire le service dans les hôtels. Je me voyais plus que c'est moi qu'on va me rendre le service.

  • Speaker #0

    Tu ne te voyais pas servir les autres, tu te voyais te faire servir, en fait.

  • Speaker #1

    Ouais, voilà.

  • Speaker #0

    Et c'est tout à fait louable, franchement.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si c'est louable, mais ce n'est pas bizarre, en tout cas. Non,

  • Speaker #0

    ce n'est pas bizarre.

  • Speaker #1

    et après le dernier truc l'avantage que j'ai eu aussi de rentrer dans mon travail c'est que comme je t'ai dit quand je suis arrivée à mon taf je sortais de l'école j'étais toute jeune et j'ai vu en fait toutes ces personnes autour de moi tous mes collègues super cool d'ailleurs qui gagnaient tellement plus d'argent que moi et en fait j'avais aucun problème de dire à chaque fois mais moi j'ai pas d'argent ah il faut que tu me donnes une promotion ah quand est-ce que je vais avoir ci donne moi tel job nan nan nan parce qu'en fait j'avais tellement rien comparé à eux que je ne me sentais pas gênée. Je n'avais pas l'impression de voler quelqu'un. Je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire.

  • Speaker #0

    Oui, carrément.

  • Speaker #1

    Parfois, dans des équipes, tu vas avoir des personnes qui vont avoir peur de demander la promotion parce qu'elles n'ont pas envie de laisser derrière leurs collègues. C'était moi qui étais derrière. J'étais la dernière de la classe. Du coup, je n'étais pas dernière de la classe juste par la différence d'âge. Mes collègues ont 10, 15, 20 ans de plus que moi. Donc du coup pour moi j'avais aucune gêne Mais vraiment zéro gêne A leur dire non mais maintenant il faut que vous me payiez Donnez moi tel job, j'ai envie de faire ci ça ça Donc il y a ça Après pour la partie tu m'as parlé en privé Et ce qu'il y a en public En fait en privé je parle pas beaucoup d'argent Parce que les gens n'aiment pas parler d'argent En fait tout simplement et ce que j'aime bien sur Instagram en fait, et je le dis souvent, c'est en gros sur Instagram, je dis ce que j'ai à dire, et si ça t'intéresse, tu prends, si ça t'intéresse pas, tu passes. Et ça pour moi, c'est la meilleure des configurations, parce que les personnes... souvent, quand tu essaies de les aider avec leurs finances, en fait, elles n'ont pas envie d'être aidées. Elles ont juste envie soit de se plaindre, soit de se plaindre. En règle générale, c'est plutôt ça. Donc, du coup, je me dis, je préfère être dans un truc un peu one way, tu vois, où je donne du contenu, je donne des infos. Je fais, ah, regardez, faites attention à ça. Ou est-ce que vous savez que ça, ça existe ? Tu vois, plus pour... mettre un peu la graine de la réflexion. Et puis après, les personnes, elles peuvent toujours me poser des questions, en échange, en DM, etc. Donc, je ne sais pas si j'ai répondu à ta question vraiment.

  • Speaker #0

    Oui et non. Oui et non, mais c'est normal. Il y avait 3000 questions dans une question. C'est ma spécialité, on est d'accord. Mais ce n'est pas grave, tu as quand même répondu à ma question et ça va permettre de dig deeper, comme on dit. Mais en termes de mindset, tu vois, aujourd'hui, toi, Maëva, qui... Voilà, tu n'as plus rien à prouver en termes de gestion des finances, ni pour toi, ni pour les autres. Tu me diras si tu as encore des trucs à te prouver, mais je pense que non, en vrai. Qu'est-ce qui fait qu'aujourd'hui, tu as un mindset qui semble, encore une fois, qui semble aussi sain sur l'argent ? Parce que ce que j'aime bien dans ce que tu partages, c'est que... Il n'y a pas de jugement de valeur à aucun moment. Tu vois, c'est ce que tu dis. Moi, je dis ce que j'ai à dire, je le pose là. Les gens, ils aiment, ils aiment, ils n'aiment pas, ils n'aiment pas. Ça les intéresse, ils prennent. Ça ne les intéresse pas, ils passent leur chemin. Et tu es fine avec ça. Et ça, j'aime bien, tu vois. Tu n'es pas en train d'essayer de convaincre les autres. Il n'y a pas tout ce truc où tu essayes de forcer le truc. Tu vois ce que je veux dire ? Et en fait, ça, pour moi, ça dénote un rapport qui est plutôt très sain avec l'argent. Et ce qui serait intéressant, et ce que j'aimerais bien savoir, si on peut le savoir dans cet épisode, c'est comment tu es arrivé à développer cette relation qui est saine à l'argent, en tout cas qui semble si saine. Parce que la plupart des gens, l'argent, c'est tellement compliqué, en vrai. On pense que l'argent, c'est que des numéros, mais ce n'est pas que des numéros. Ça... au croisement de tellement de choses de l'éducation, de ta perception de toi-même, de ta valeur, de la valeur des choses, de ce que tu es prêt, parce qu'il y a des gens ils sont prêts à acheter des sacs à 8000 balles et pas payer la cantine à leurs enfants, tu vois tu vois la différence, donc c'est tellement au croisement de beaucoup de choses qui fait que moi j'ai, et pourtant ça fait longtemps que je m'intéresse à la question de l'argent, j'ai rarement rencontré des gens qui avaient un rapport ultra sain avec l'argent Et tu fais partie, en tout cas, tu me donnes cette impression-là. Et du coup, je serais intéressée de savoir comment t'en es arrivée là.

  • Speaker #1

    Alors, je ne vais pas dire que j'ai zéro problème avec l'argent. Enfin, je n'ai pas de problème d'argent, ça c'est sûr, en tout cas. Mais ce qui est sûr, c'est que j'apporte très, très peu d'importance au matériel. Et moi, je n'ai jamais, par exemple, acheté des vêtements pour me sentir bien. Je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire. C'est-à-dire, j'aime bien jeter des vêtements, j'aime bien les beaux vêtements, j'aime bien les belles choses, etc. Mais je ne me suis jamais sentie moindre, amoindrie. parce que j'avais pas quelque chose de matériel. Et ça, alors, ça peut s'expliquer de différentes façons. Le fait aussi que moi, quand j'étais petite, en fait, j'ai jamais manqué de rien. Parce que j'ai remarqué que les personnes qui ont eu des manques, en fait, quand ils étaient dans leur jeunesse, des fois, c'est des petits trucs anodins, mais tu vois, c'est genre, tu vas pas avoir un cadeau pour ton anniversaire ou tu vas vouloir une paire de baskets pour quelque chose. voilà, que tout le monde a, et puis toi, tu ne vas pas l'avoir. Et moi, c'était plutôt moi qui avais des choses, parce que comme mon père, il voyageait beaucoup, il ramenait des trucs des États-Unis, tu vois, les petites paires que personne n'avait, des trucs comme ça. Même si c'est juste une paire qu'il a payée que dalle aux États-Unis, tu vois. Et du coup, c'est vrai que moi, tout ce qui est le physique, etc., ce n'est pas quelque chose... Enfin, quand je dis physique et matériel, ce ne sont pas des choses qui m'intéressent. Et franchement, là, vous pouvez voir comment je suis habillée. C'est un vieux pull. Il y a un jogging en bas. Tu vas avec quand même, mais c'est vraiment, moi, si tu me vois dans la rue, tu ne vas jamais deviner combien je gagne et dans quel pourcent des Français je suis par rapport à mon salaire, en fait. Parce que je suis vraiment, j'aime bien dire clocharde, je ne suis pas une clocharde, bien entendu, mais vraiment basique de chez basique. Et ce n'est pas quelque chose où je mets ma valeur. Moi, c'est vrai que depuis que je suis petite, on m'a beaucoup valorisé plus sur mon intelligence, etc. Donc du coup, c'est vrai que moi, pour moi, ma valeur, c'est plus dans ma tête que dans les attraits que je peux avoir. à l'extérieur, un sac à main. Moi, franchement, je vois quelqu'un avec un sac à main Louis Vuitton. Ça peut être une belle pièce. Du coup, je vais dire c'est super joli, mais est-ce que je vais avoir envie de l'acheter ? Non. Est-ce que j'ai les moyens de l'acheter ? Peut-être. Certains modèles, certainement que j'ai les moyens de les acheter, mais ça ne va pas m'intéresser. Et donc, du coup...

  • Speaker #0

    Ce que tu es en train de nous dire, Maëva, c'est qu'en fait, toi, tu ne relis pas ta valeur personnelle en tant qu'humain au montant que tu as sur ton compte en banque, quoi.

  • Speaker #1

    Ah bah absolument pas. Absolument pas.

  • Speaker #0

    Et du coup, j'aime bien, j'ai l'impression que je suis en train de te psychanalyser là. Non, mais j'ai fait ça vraiment pour que mes auditrices comprennent et mes auditeurs aussi. Du coup, en fait, comme toi, tu n'as jamais lié ta valeur personnelle avec le niveau d'argent que tu avais ou que tu n'avais pas. Pour toi, tu es arrivée vraiment à avoir un rapport qui était très distant par rapport à l'argent.

  • Speaker #1

    Oui, voilà, c'est ça, c'est exactement le terme. C'est distant, il y a l'argent. Tant que je l'ai sous la main, je l'utilise et je fais ce que je peux faire avec. Mais... Si demain, je n'ai plus d'argent, je serais triste parce que je pourrais me payer moins de trucs. Alors attention, je ne dis pas que l'argent ne fait pas le bonheur. Ce n'est pas du tout ce que je suis en train de dire. Mais ce que je veux dire, c'est que ma valeur, elle ne réside pas là-dedans. J'ai envie de contrebalancer peut-être, je pense, le pendant négatif de ça. C'est que par exemple, par rapport au salaire que j'ai, chaque fois, je me dis, sur ça par contre, j'ai un peu le syndrome de l'imposteur parce que je suis quand même une femme, je suis noire, je fais jeune. même si je ne suis pas si jeune que ça, mais je fais jeune, et à chaque fois, je me dis, mais ce n'est pas possible. Un jour, on va me dire, non, mais en fait, on s'est trompé de personne. Ce n'est pas toi qui es censé faire ce job. Tu vois, ça, je l'ai, par contre. Tu vois ? Mais ce n'est pas quelque chose qui me stresse parce que Maéva, ce n'est pas son salaire, en fait. Tu vois ce que je veux dire ? Et puis, si demain, je gagne moins, je gagnerai moins. Ce ne sera pas la fin du monde, tu vois.

  • Speaker #0

    En fait, ce que je trouve intéressant dans ce que tu dis, Maëva, et ce que j'entends aussi entre les lignes, c'est que, comme je l'ai dit, toi, tu as de l'argent, ce n'est pas une notion que tu as vraiment reliée à ta valeur. Donc, que tu en aies ou que tu n'en aies pas, c'est juste un état de fait. Ce n'est pas quelque chose qui va te définir. Ce que je trouve intéressant dans ce que tu dis, peut-être que tu ne l'entends pas comme ça, mais moi, c'est comme ça que je l'entends, c'est qu'en fait... C'est un peu un jeu, quoi. Donc, si un jour, tu arrives là aujourd'hui, tu as de l'argent, en tout cas, tu as un certain niveau d'argent qui peut être beaucoup pour certains et pas beaucoup pour d'autres, ça dépend où tu te positionnes, mais j'ai le sentiment que tu es en train de nous dire que si demain, il t'arriverait de ne plus en avoir autant que tu en as maintenant, bien sûr, par rapport au niveau, comme j'ai dit, eh bien, tu n'auras aucun problème pour en créer parce qu'en vérité, tu as confiance en toi pour savoir comment en faire.

  • Speaker #1

    Non, mais c'est ça, en fait. Du tout pas. Oui, non, c'est correct. En fait, je me dis toujours, déjà, quelque chose que tu as fait une fois, tu peux le faire deux fois. C'est vraiment le côté, comme tu dis, comme un jeu. Tu sais, moi, je dis à chaque fois, je ne suis pas une révolutionnaire. Oui, il y a des gens qui veulent lutter contre le capitalisme et tout ça. Moi, je l'ai déjà dit, je suis une mercenaire. Ça veut dire, il y a un jeu. Ils ont expliqué les règles du jeu. Ils ont dit, faites des études, allez choper un job corporate pour faire de la thune. Vous aurez un CDI avec un gros salaire. Vous allez acheter de l'immobilier et c'est comme ça que vous allez être riche. En gros. En gros, les règles, il y a d'autres règles, bien sûr.

  • Speaker #0

    Les règles affichées,

  • Speaker #1

    en tout cas. Voilà. Après, il y a le niveau expert. Là, tu deviens entrepreneur, tu vas chercher des gros billets, mais moi, j'ai choisi la version plus feignante. Franchement, je le dis tout le temps que je suis feignante, c'est vrai. Je me suis dit, si je dois faire deux ans ou trois ans d'études de plus pour ne pas me prendre la tête après, plus tard, à essayer d'escalader une montagne pendant dix ans pour aller me choper une promotion. Je me suis dit, en plus, et t'es une femme noire, si jamais tu commences déjà dans un rôle subalterne, je dis le terme subalterne dans le sens où t'es pas supérieur, c'est pas que c'est un job naze, mais l'énergie que ça va te prendre... de monter pour passer d'agent de maîtrise à cadre, mais fais tes trois ans d'études. Moi, c'est ce que je me suis dit. Après, je ne dis pas que tout le monde doit faire de longues études, etc. Il y a des gens qui n'aiment pas l'école, il y a des gens qui ne sont pas faits pour l'école, il y a des gens que ça n'intéresse pas tout simplement, même s'ils pourraient être forts à l'école. Mais moi, j'ai choisi le chemin, j'avoue, de la facilité. Et je me suis dit, autant commencer, tu vois, tout de suite niveau X. Je ne vais pas commencer au niveau 1. Ça ne sert à rien parce que moi, pour moi, si je commence au niveau 1, ça veut dire que je n'arriverai jamais au top. parce que le parcours qu'il faut faire pour passer les obstacles, c'est trop difficile. Donc moi, j'ai juste pris le carnet de route qu'ils ont donné. Pour moi, ça a fonctionné. Il y a des personnes pour qui ça ne fonctionne pas. Et si jamais demain, les règles du jeu changent, je m'adapterai sans courcier.

  • Speaker #0

    J'aime bien que tu parles des règles du jeu, parce qu'en réalité, comme tu l'as dit, quand on est jeune, c'est-à-dire quand on n'est pas encore dans la vie active, on nous dit que les gens de ta génération et de la mienne, puisqu'on a la même génération, on nous a toujours dit travaille bien à l'école, tu auras un bon salaire Et comme tu auras un bon salaire, tu pourras acheter de l'immobilier, tu pourras te construire un patrimoine, et en gros, tu auras une vie plutôt correcte. Et en fait, on s'aperçoit aujourd'hui que... Ils nous ont menti.

  • Speaker #1

    On est passé entre les mailles du filet peut-être.

  • Speaker #0

    Oui, mais en fait, moi plus. Je suis dans la même configuration que toi. J'ai un job salarié et à côté, j'ai ma boîte. En tout cas, j'ai mon side business qui est ma juste valeur. En fait, je m'aperçois qu'aujourd'hui, la réalité de la richesse, c'est-à-dire les gens qui sont… Pas les gens qui sont riches qui gagnent beaucoup d'argent. C'est les gens qui ont beaucoup de patrimoine. C'est ça la richesse. La richesse monétaire. Il y a d'autres richesses, on est d'accord. C'est des gens qui ont hérité du patrimoine. Et aujourd'hui, on le voit. en réalité, le travail, il ne paye plus. Aujourd'hui, ce qu'il paye, c'est ton patrimoine. Et c'est pour ça que je pense qu'il y a autant cet engouement sur le fait de savoir gérer ses finances, de se construire un patrimoine, etc. Parce que, qu'on s'en rende compte ou pas, on s'est tous plus ou moins rendu compte qu'en fait, le salaire, c'était bien, mais que ça n'allait pas être suffisant, si tu voulais.

  • Speaker #1

    Non, mais le salaire, c'est un tremplin, en fait. Si ton salaire, tu décides de le balancer pour avoir le lifestyle de je ne sais pas quelle influenceuse, tant pis, tu vois ce que je veux dire. Mais je vois clairement, tu vas à la banque, plus en ce moment. Et d'ailleurs, en ce moment, ce qu'ils ont dit, c'est mon interprétation des différentes lois et règles qui sont en train de passer. Ils ont dit, les pauvres, vous allez rester pauvres. C'est tout.

  • Speaker #0

    C'est le but depuis le départ,

  • Speaker #1

    Maïva. Non, mais pendant les dix dernières années, tu pouvais emprunter ultra facilement. Tu avais des modes de calcul, du taux d'endettement, le différentiel, etc., qui te permettaient de t'endetter plus ou moins à l'infini. Et là, en gros, ils ont dit, allez, maintenant, c'est fini, les pauvres. au travail, jusqu'à épuisement en fait. Après, je ne dis pas que les gens qui n'ont pas pu prendre le wagon des dix dernières années de l'immobilier ne vont pas s'en sortir. Ce n'est pas ce que je dis. Mais là, franchement, on rentre dans une époque où si jamais tu ne prends pas la main sur tes finances, tu ne vas plus être vierge. pour rester il faut être à l'endroit qui est conventionnel c'est super important surtout pour les femmes parce que quand les temps sont durs les mauvaises habitudes reviennent vite ça revient très très vite moi je vois dans ma boîte, pendant un moment on avait des nanas dans le top management et tout et puis quand ça commence à tanguer je peux dire que toutes les meufs sont passées par dessus bord

  • Speaker #0

    Ouais ouais c'est vrai c'est vrai c'est vrai mais tu sais Simone de Beauvoir elle l'a dit il suffit d'une crise politique pour voir les droits économiques la liberté des femmes etc j'ai plus la citation en tête mais en gros c'est ce qu'elle disait la condition des femmes remise en question il y a un truc que t'as dit Maëva sur lequel j'aimerais revenir que j'aime beaucoup en tout cas sur lequel j'aimerais qu'on approfondisse c'est tu m'as dit Insaf moi je suis une mercenaire et en fait je kiffe ce que tu viens de dire parce que pour moi c'est la quindescence de la badass Après, c'est mon opinion à moi, évidemment. Tout le monde a le droit d'être d'accord ou pas être d'accord. Mais en fait, j'observe autour de moi tellement de femmes qui travaillent dans des entreprises comme si c'était la leur, qui donnent tout, qui brûlent, mais vraiment qui brûlent leur énergie, leur jus de cerveau, tout ça, jusqu'à en être brûlées, tu vois. Et qui, quand elles demandent ne serait-ce que d'être rémunérées, alors juste contribution, tu vois, pas plus. Juste, mec, je t'apporte tant sur la table, donne-moi une part du gâteau qui est juste normale. et bien elles se font rabrouer que aujourd'hui moi j'ai développé une mentalité de mercenaire c'est à dire aujourd'hui quand c'est une entreprise dans laquelle tu travailles tu travailles parce qu'à un moment donné Tu t'es rendu compte que cette source de revenus était plus facile à obtenir qu'une autre. Et donc, ton employeur, c'est ton premier client. Moi, c'est ça mon mindset. Mon employeur actuel, c'est mon premier client. Parce que c'est celui qui me permet d'avoir une source de revenus qui est certaine et qui est aussi régulière. Bon, ça, c'est le business. C'est mon business. Là-dessus, si j'ai envie de suer sang et eau et de me foutre en fire dedans, je le ferai parce que c'est le mien. Mais mon employeur, ce n'est pas le cas. Et du coup, en fait, cette mentalité de mercenaire, et pourtant, tu vois le mot mercenaire, Ça a une connotation qui est négative. Mais je trouve que les femmes, on est obligé de faire ce stretch-là, parce qu'en réalité, si tu ne te dis pas que tu es mercenaire, tu te fais tellement happer par le système que tu te retrouves à être la gentille bonne maman, tu vois, à ce qu'on appelle le mothering. Tu finis par mothering ton équipe, tu finis par être la maman de ton équipe, maman de ton entreprise, etc. C'est-à-dire la nana qui est censée donner tout ce qu'elle a, se sacrifier à l'hôtel de la boîte et en retour avoir trois clopinettes.

  • Speaker #1

    Ouais après peut-être que c'est ce qu'on met derrière le mothering justement parce que moi justement je suis plutôt une maman très... Je sais pas s'il y a un terme pour ça mais tu sais les mamans qui laissent les petits faire leur vie tu vois. Moi j'en ai qu'un seul et puis après je pense que le match parent-enfant il est toujours bien fait. Et donc mon fils il est ultra autonome. Moi j'ai pas besoin de le surveiller de machin etc. Et du coup tu vois ce côté-là maternel et puis après aussi j'ai... J'ai pas grandi comme ça parce que j'avais pas de mère en fait. Donc moi on m'a jamais maternée. Souvent je dis oui avec mon frère, on nous appelait enfants sauvages. Parce que notre père, bon bien sûr, il nous donnait à manger, on se lavait, machin, etc. Mais y'avait pas de côté... le truc que tu vois des mamans qui pouponnent, qui machin, tu vois, on n'a pas vécu là-dedans, en fait. Donc, ce n'est pas forcément quelque chose que j'ai reproduit ni avec mon fils et ni, en fait, dans ma vie de tous les jours, que ce soit avec mes amis, que ce soit avec mes collègues, que ce soit avec mon entourage. C'est, bon, on est tous des adultes, donc voilà, quoi.

  • Speaker #0

    Oui, mais tu vois, la plupart des femmes, en fait, toi, tu as une configuration qui est particulière et qui t'a servi au final, tu vois. même si c'est un événement qui est, j'imagine, douloureux, malheureux, tout ça, tu vois. Mais au final, dans ta vie, ça t'a servi à être vraiment dans le faire, de ne pas attendre que les autres fassent, etc. Et même dans l'éducation de ton fils. Mais la majorité des femmes, en fait, on est dans ce truc où, et moi, je le vois aussi avec mes clientes, tu vois, c'est limite leur entreprise, c'est comme leur bébé. Donc, elles font tout, elles n'attendent rien, etc. Et le fait de dire qu'on est des mercenaires, le fait de faire ce stretch-là, de l'autre complètement dans l'autre côté, ça te remet un peu les idées en place et ça te permet de donner que ce que tu dois donner, t'assurer que tes intérêts à aucun moment ne sont pas respectés.

  • Speaker #1

    Et en plus, tu sais, dans Mercenaire, il y a mer.

  • Speaker #0

    C'est vrai.

  • Speaker #1

    C'est les mercenaires.

  • Speaker #0

    Non, non, bien vu.

  • Speaker #1

    Mais tu vois, en fait, le truc, c'est que... Faut pas le voir négativement, un mercenaire. Le mercenaire, à la fin, il fait ce qu'il fait parce qu'on le paye pour qu'il fasse ce qu'il fait. Tu vois ce que je veux dire ? Si on lui dit de faire un truc bien, si on lui dit d'aller récupérer un enfant kidnappé, j'imagine que le mercenaire, il le fait quand même. C'est pas forcément... Bon, c'est sûr qu'aujourd'hui, c'est pas utilisé comme ça. Mais ce que je veux dire, c'est la personne qui vraiment... Elle a un objectif et on lui a dit qu'il faut que tu atteignes cet objectif-là. Et c'est tout en fait. Tout ce que tu dois faire pour atteindre cet objectif-là, fais-le, ça ne nous intéresse pas. Et en fait, en gros, c'est ça. C'est moi, je me dis tant que, bon bien sûr, je ne fais de mal à personne, je ne cause de tort à personne. Moi, je ne fais pas de politique. Tu ne me verras jamais dans des cancans au travail pour dire, ah, un tel a fait ci, un tel a fait ça. Non, non, moi, je fais mon travail, je fais ce que j'ai à faire. Et bon, non, finalement, ça se passe plutôt bien et ça roule. J'ai la chance aussi d'avoir un... Un très bon environnement de travail, parce que des fois quand j'entends des anecdotes des personnes au travail, je me dis mais le monde est complètement fou, moi dans ma boîte c'est pas comme ça, en tout cas pas avec les gens avec qui je travaille. Et c'est vrai que oui, il faut être mercenaire en vrai. Il faut savoir, tu peux dire je suis mercenaire pour ma famille, moi aussi je suis, j'ai mon copain mais on vit pas ensemble, donc pour moi c'est comme si je suis moi avec mon fils, son père est là, c'est pas père absent ou quoi que ce soit, j'ai pas ce problème là, mais je me dis en fait tout ce que je vais avoir aujourd'hui ce sera que par mon travail. Donc si j'attends qu'il y ait un mec, alors pas mon manager parce que mon manager il est super cool, même celui d'au-dessus ça va, mais tu vois si tu commences à penser que le PDG de ton entreprise il y aura quelque chose à faire de toi,

  • Speaker #0

    ben là t'es foutu en fait parce qu'il en a absolument rien à faire de toi et en fait tu vois et c'est pas grave et tu vois par exemple dans les règles du jeu du monde de l'entreprise enfin je sais pas toi quelles sont les seules que t'as compris mais moi en tout cas quand je suis rentrée donc quand j'ai commencé dans le monde de l'entreprise j'ai cru qu'on est une famille on est une team le team spirit tu vois c'est ce sentiment de faire partie de quelque chose plus grand que toi de faire partie d'une équipe etc et en fait tout ce narratif là avec lequel on nous abreuve Finalement, on participe au fait que certaines femmes, certains humains qui se trouvent être des femmes, qui se trouvent parfois être des femmes qui sont à l'intersection de plein de trucs, se retrouvent à se mettre en retrait ou à se sacrifier pour l'équipe. Tu vois ? La même manière qu'une femme se sacrifie pour la famille. Il y a beaucoup de femmes qui font ça. Et du coup, le fait de dire je suis mercenaire ça ne veut pas dire que tu es une bite sans cœur qui est prête à écraser tout le monde. Ça ne veut pas dire non plus que tu es la serpillère. Ça veut dire que tu es une meuf au milieu qui est prête à défendre tes intérêts.

  • Speaker #1

    Non mais c'est bien ce que tu dis en fait ça me fait réfléchir un peu à ma configuration Parce que moi déjà ma boîte c'est une boîte américaine à la base Donc en fait eux ils étaient tellement dans le too much Que tout de suite en tant que française tu sais tu dis bon calmez-vous les gars ça c'est du marketing, marketing interne y'a pas de problème, on a l'habitude des américains pas de soucis, c'est les gros shows les machins et tout, donc ça on avait l'habitude donc je me dis ouais bon ok et en fait moi la chance quelque part que j'avais c'est que j'étais tellement un ovni dans ma boîte je suis la seule femme cadre je peux aller dans des une fois on avait fait une réunion en Europe, équipe Europe toutes les sales, tous les commerciaux et les fonctions autour des commerciaux déjà je suis une femme dans la tech déjà je suis une femme dans la tech Je suis une femme noire dans la tech. Donc en fait, j'ai tellement aucun reflet de moi à l'intérieur de mon entreprise que je ne peux pas me considérer comme faisant partie de la famille. Tu vois, moi je me sens toujours comme l'enfant adopté. Je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire. Je suis désolée pour les personnes adoptées, je ne sais pas ce que ça veut dire, mais c'est comme si tu étais sur la photo de famille, tu t'entends bien avec tout le monde, mais tu sais que... Tu vois, I don't belong here. Je ne suis pas d'ici, en fait. Il se trouve que j'ai atterri là, par hasard. Je ne sais pas si c'est par hasard. Mais en tout cas, ce que je veux dire, c'est que je n'ai pas ce sentiment parce que je sais que mes collègues, ils n'ont pas la même vie que moi, en fait. Ils ne connaissent pas ma vie. Ils ne savent pas c'est quoi être mère célibataire. Ils ne savent pas c'est quoi grandir en banlieue. Ils ne savent pas ce que c'est d'être une femme. Ils ne savent pas ce que c'est d'être une femme noire. Ils ne savent pas ce que c'est d'être noire. En fait, on a tellement de différences. Ça ne nous empêche pas de bien nous entendre. parce que c'est des personnes qui sont hyper intelligentes hyper cultivées et tout, mais il y a des moments tu vois, qui savent pas dans quel monde ils vivent une fois j'ai un collègue qui avait dit il y a un collègue une fois il a dit oui moi je suis classe moyenne, on le regardait comme ça et comme ça, il a dit non mais si tu veux, en fait on a même pas pris c'est la vraie classe moyenne eux ils ont aucune idée en fait d'où ils sont dans la société et c'est pas grave tu vois, mais en tout cas moi je sais que j'ai pas les mêmes challenges j'ai pas les mêmes assurances j'ai pas tout ce qu'ils ont en fait

  • Speaker #0

    Du coup, Maëva, on en a parlé un petit peu, même beaucoup depuis tout à l'heure. Tu es à la fois et salariée et entrepreneur. Comment tu arrives à maintenir cette muraille de Chine entre tes deux activités ? Parce qu'avec toi, on le perçoit vraiment. Il y a une vraie muraille de Chine. Tu ne communiques pas sur le nom de ta boîte, tu ne communiques même pas sur ton nom de famille. Enfin, voilà. Il n'y a aucun moyen de te retrouver, évidemment, si tu es un stalker, tu pourras essayer, mais en fait, si tu es quelqu'un de normalement constitué, tu sais qu'il y a une certaine Maéva qui évolue sur les réseaux sociaux et qui partage des conseils financiers, mais on ne peut pas remonter le fil vers toi. Et ça, ça implique que tu as mis une vraie rita muraille de Chine entre ton job de salarié et Maéva, mon budget bento. Comment déjà tu as réussi à faire ça ? Parce que des fois, plus tu avances dans le temps et plus tout s'entremêle. Et pourquoi tu as dressé cette muraille de Chine en réalité ?

  • Speaker #1

    Alors la première raison pour laquelle je l'ai fait, c'est parce que je suis commerciale. Donc je ne veux pas que mes clients sachent. quel est mon patrimoine, même si je ne parle pas beaucoup de mon patrimoine. Je donne des petits indices par-ci, par-là, mais je ne pense pas qu'il y ait quelqu'un qui ait vraiment une idée de mon patrimoine, parce que, voilà, juste par la neutralité, en fait, voilà. Aussi, je peux me permettre de faire ça, parce que, comme j'ai dit, tous mes collègues, c'est des mecs qui ont tous plus de 40 ans, 45. Instagram, ils ne connaissent pas, ça ne les intéresse pas. C'est des ingénieurs, tu vois. Eux, ils préfèrent te parler de mécanique, de maths, des trucs comme ça, tu vois. En fait, ils ne sont tellement pas dans le monde des réseaux, que j'ai des collègues qui m'ont trouvé, tu vois, j'ai des collègues qui m'ont trouvé, mais il y en a plein qui ne savent pas. Mon boss, je lui ai dit, mais je lui ai dit parce que j'avais fait un webinaire avec une banque, une banque en ligne, et je me suis dit, ouais, j'aimerais pas que, parce que j'aime beaucoup mon manager, tu vois, j'aimerais pas qu'il le découvre comme ça un jour en recevant une newsletter de cette banque-là, tu vois, je me suis dit, non, quand même, ça se fait pas. Donc voilà, je lui ai dit, puis il a super bien accueilli la nouvelle, d'ailleurs, mais oui, je préfère euh... En fait, raconter ce que je fais dans la vie, ça n'apporte rien à mon message. Et au contraire, ça peut même desservir mon message, parce que le problème, c'est que ça, c'est un peu la mentalité en France, très défaitiste. Tu vois, ah oui, mais elle, elle gagne bien sa vie, c'est pour ça qu'elle arrive à faire ci, c'est pour ça qu'elle arrive à faire ça. Et donc, c'est pour ça que pour moi, c'est important de, même si je le dis souvent pour dire, attention, j'ai un salaire plus important que la moyenne des Français, etc. Donc, c'est pour ça que je ne vous explique pas tout ce que je fais, parce que de toute façon, vous ne pourriez pas... forcément suivre ce que je fais. Et de toute façon, il n'y a pas d'intérêt aussi à suivre ce que je fais parce qu'on n'a pas forcément les mêmes objectifs, on n'a pas le même patrimoine, on n'a pas les mêmes moyens, on n'a pas les mêmes structures familiales. Mais donc, l'idée, c'est vraiment d'être le plus neutre possible pour que les personnes n'aient pas de biais en se disant Ouais, mais elle, elle arrive à faire ça parce que si, ça, ça. En fait, juste ne sachez rien sur moi et faites juste comme si j'étais une feuille vierge et juste vous écrivez-vous votre propre stratégie, vos propres objectifs parce que votre vie n'a rien à voir avec ma vie.

  • Speaker #0

    C'est hyper intéressant ce que tu dis Maëva parce qu'en principe, la plupart des coachs qu'on trouve en ligne, c'est des gens qui te disent Oh, regarde ce que moi j'ai réussi à faire, donc toi aussi tu peux réussir à faire. Viens, je te montre comment le faire. Et en fait, quand tu grattes un peu, tu vois que les personnes, c'est des grosses mythos. Si elles sont arrivées à faire des trucs, c'est parce qu'elles ont des mecs qui ont des CDI ou en fait… Ils ont du patrimoine, etc. Et en fait, ils se construisent un storytelling qui est complètement mensonger. Tout ça pour vendre leur formation. Et c'est là où moi, je trouve qu'ils vont évidemment trop loin. Ce qui est intéressant, c'est que toi, tu prends le contre-pied de tout ça, en fait. Toi, tu racontes rien, justement, pour pouvoir... Et c'est ça qui est intéressant. Moi, j'aimerais juste revenir sur ce que tu disais par rapport à tes collègues. Parce que juste, je vais te partager une anecdote qui va peut-être te parler. Moi, mes chefs, je suis dans ma boîte il y a plus de cinq ans maintenant. Et en tout cas, je n'ai jamais caché ce que je faisais. Parce que pour moi, ça fait partie de moi. C'est ce que je fais. Maintenant, je ne le brandis pas comme... Je ne le brandis pas, mais en même temps, je ne vais pas me cacher, parce que ça fait partie de moi, tu vois, j'ai honte de rien. et du coup j'ai toujours été très transparente avec notamment ma boss qui m'a toujours beaucoup soutenue même arrangée des fois et en fait quand j'ai sorti le bouquin il y a eu beaucoup de promos notamment sur les radios et en télé et il y a beaucoup de personnes qui sont arrivées et qui m'ont dit mais Insa t'as écrit un bouquin mais mon dieu on est parti regarder mais on ne savait pas tout ça mais t'as complètement une deuxième vie et en fait moi ça me semblait tellement c'est hyper drôle c'est comme si t'avais été découverte et pour te partager aussi notre anecdote en vrai Quand j'ai commencé le podcast, au départ, je ne voulais pas donner mon identité. Genre, c'était... Là, personne ne sait un peu comme dans Gossip Girl, quoi.

  • Speaker #1

    Exo, manifeste tes valeurs.

  • Speaker #0

    Nicosie ton salaire comme ça. Exo, exo, manifeste tes valeurs. Et puis après, je me suis dit, incarne le truc. Mais du coup, c'est vrai que c'est hyper intéressant de confronter des situations avec toi. Maëva, on a abordé beaucoup de choses, mais j'aimerais qu'on aborde... deux choses avant de terminer cet épisode qui est déjà très long et parce que pour ne rien vous cacher à toutes et à tous je dois aller chercher mes enfants je suis déjà en retard il y a un truc que j'aimerais parler notamment ce point là sur lequel j'aimerais échanger avec toi parce que j'aimerais bien avoir ton avis pour moi la vie c'est pas le travail c'est pas accumuler de l'argent façon Picsou et s'asseoir en haut de sa pile de thunes et dire regardez je suis plus important que vous parce que je suis arrivée à accumuler plus d'argent que vous Pour moi, l'argent, c'est le kiff. Et en fait, on a parlé tout à l'heure de ce mouvement FIRE, etc. Les gens qui sont frugales, financièrement frugales, etc. Et même d'autres comptes qui parlent des sujets d'argent, qui sont sur Instagram ou autres, en tout cas d'autres initiatives, où il y a un truc qui m'agace, moi, où tu as le sentiment qu'aujourd'hui, il faut toujours essayer de dépenser moins. Et en fait, moi, je trouve que l'argent, il faut lui donner son utilité première, c'est-à-dire... il est là pour pouvoir te faire kiffer. Et moi, en fait, si tu veux, si je gagne aujourd'hui de l'argent, c'est parce que quand j'ai envie de faire un truc, je n'ai pas envie de demander l'autorisation à l'argent, tu vois. Je n'ai pas envie d'appeler et dire Eh, argent, tu me donnes l'autorisation d'aller en voyage, tu me donnes l'autorisation d'avoir une femme de ménage, tu me donnes l'autorisation de faire x, y. Non, j'ai envie d'en avoir suffisamment pour demander l'autorisation à personne. Et j'aurais aimé avoir ton opinion là-dessus parce que, tu vois, je sens arriver tout ce mouvement-là qui demande aux gens de ne pas dépenser, d'économiser, etc. Et en fait, je trouve que quelque part, on en oublie son utilité première et le sens de la vie.

  • Speaker #1

    qui est de kiffer là tu pourras pas trouver une meilleure alliée que moi moi déjà j'aime bien appeler les gens je leur donne des noms et tout donc j'ai la team centime donc déjà la team centime c'est ceux qui font leur budget au centime près Pourquoi en fait ? Ça sert à rien. Ça sert à rien, ça entretient l'esprit de manque, de Ah attention purée, là j'ai pas compté 50 centimes, là j'ai… Arrêtez de compter comme ça, ça sert à rien. En fait, ça va pas changer votre vie, les 50 centimes de la facture d'électricité en fait. Donc arrondissez déjà, ça va vous changer la vie. Et ensuite, l'autre point, c'est aussi ce que j'appelle les fétichistes de l'épargne. Ils ont de l'épargne et tu sais, genre, ils ne veulent pas le toucher. Et donc, eux, pour les aider un peu à dépenser, je leur dis, compartimentez votre épargne. Vous avez votre épargne de précaution, ouais, ça, il ne faut pas y toucher. C'est le petit trésor de guerre et tout, au cas où. Mais après, il faut avoir son petit budget pour les vacances, son budget pour les cadeaux, son budget pour son petit M&M du mois, tu vois, des trucs comme ça. Et du coup, moi, franchement, je me dis, si j'ai beaucoup d'argent... mais c'est juste pour regarder des zéros sur mon compte à la fin. Ça, c'est comme je te disais au début, comme ça, on aura fait le tour, mais je te disais, moi, mon père, il voyageait beaucoup. Moi, j'adore voyager. Je suis d'origine antillaise, donc j'aime retourner aux Antilles pour retourner dans ma culture, voir ma famille, etc. Et du coup, l'argent, c'est ça que ça me permet de faire. Ça me permet, tout à l'heure, tu as parlé de la femme de ménage, mais oh my God, le nombre de couples. À chaque fois que je vois des trucs, charge mentale, charge mentale, charge mentale. Il y a la moitié de ces couples-là qui ont leur charge mentale au sommet du mont de l'Himalaya. Prenez une femme de ménage, arrêtez de vous battre pour le repassage et étendre le linge. Et puis je sais qu'il y a des gens qui vont, en m'entendant dire cette phrase, qui vont dire Ah mais c'est facile pour elle, elle a des sous et tout. C'est accessible à beaucoup plus de monde que ce qu'on ne croit. Et ça vous coûtera certainement moins cher que le petit.

  • Speaker #0

    Ou qu'un bimance.

  • Speaker #1

    aucun divorce ! Beaucoup, beaucoup, beaucoup moins cher qu'un divorce. Donc, franchement, l'argent, ça permet tellement de choses. Et c'est pour ça, tout à l'heure, j'ai dit, attention, je ne suis pas en train de dire que l'argent ne fait pas le bonheur, parce que l'argent, ça vous permet de faire tellement de choses, de prendre soin de vous, de vous délester de certaines charges, même si c'est juste ponctuellement. Je ne sais pas, prendre un temps pour soi, faire garder ses gosses par une baby-sitter, pour profiter avec son mec ou son mari. Tu sais, des fois, c'est des petits trucs. Ce n'est pas des trucs, oui, partir à Dubaï et dépenser 10 000 euros en 10 jours. Tu vois, ce n'est pas ça. Ça peut être des choses aussi très, très simples.

  • Speaker #0

    Absolument, oui. Je suis complètement d'accord.

  • Speaker #1

    l'argent, c'est la vie. Ce n'est pas moi qui ai fait les règles du jeu, comme j'ai dit. Je ne fais que me plier au truc. Le jour où on pourra payer en bisous. Et encore, je suis sauvage. Je préfère payer avec de l'argent.

  • Speaker #0

    Vous n'aurez pas mes lèvres.

  • Speaker #1

    Non, non, non. Juste comme ça. De loin.

  • Speaker #0

    Écoute, Malva, j'ai tellement de questions encore à te poser. Mais bon, il va falloir mettre un terme. C'est épisode, mais on enregistrera peut-être un deuxième. Écoute,

  • Speaker #1

    ton invitation sera bienvenue.

  • Speaker #0

    Merci, merci infiniment. Écoute, Maëva, avant de te quitter, j'aimerais quand même partager ton actualité, parce que ton actualité est toute chaude en ce moment, notamment avec la sortie de ton carnet sur la gestion des finances. Est-ce que tu veux nous en dire un peu plus ? Et si tu as d'autres actualités, n'hésite pas à la partager.

  • Speaker #1

    Déjà, merci d'en parler. Le carnet chez Alivio, d'ailleurs, dans le carnet, j'ai mentionné... ton livre et ton podcast.

  • Speaker #0

    Ah non, merci. Il aurait fallu me le dire, ah là là. Non, je vais demander à Alizio parce que tu es Alizio, toi et moi.

  • Speaker #1

    Oui, voilà, exactement. Donc je me suis dit, comme c'est la même maison d'édition, autant en profiter pour faire un petit instant pub.

  • Speaker #0

    J'ai partagé le lien aussi, dans les recos du mien.

  • Speaker #1

    Finalement, je pense que tu n'étais pas encore parlé, mais la connexion était déjà là. C'est ça. Le carnet qui vient de sortir, c'est un mix entre la méthode Bento, comment gérer son budget, et un planeur. Parce que moi, justement, l'idée, je suis vraiment contre le truc budget. En fait, je le dis tout le temps, ça c'est important, même si c'est à la fin de le dire. Le budget, c'est naze. Passez-y le moins de temps possible et passez plus de temps sur la partie projection, mes projets. que j'ai envie de faire, quels sont mes objectifs. Ça, pour moi, c'est ça la partie la plus importante. Et ensuite, ton budget, tu le cales en fonction de ces objectifs-là. Donc, le carnet, il sert un peu à ça aussi. Et puis, non, sinon, après, j'aurais d'autres choses, mais pour l'instant, je ne peux pas en parler encore. Mais bientôt.

  • Speaker #0

    Bon, écoute, tu reviendras comme ça pour en parler.

  • Speaker #1

    Yes.

  • Speaker #0

    Je pourrais continuer à te poser toutes mes questions.

  • Speaker #1

    Voilà. Avec plaisir pour une deuxième partie.

  • Speaker #0

    avec grand plaisir écoute Maëva un grand merci pour tout pour ton authenticité aussi et ce moment fun qu'on a passé toutes les deux j'ai vraiment apprécié enregistrer cet épisode avec toi j'ai mal au jouet à force de moi aussi moi aussi ça se voit pas à l'écran mais c'est ma vie sourire et node avec la tête tout le long Merci pour tout Maëva, ça a été un plaisir de te recevoir et alors pour tout le monde n'hésitez pas à vous abonner au compte de Maëva arrobase monbudgetbento vos finances vont changer, voilà à bientôt

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Insa

  • Speaker #0

    Si vous aimez le podcast Majusque Valeur, vous allez adorer notre programme et nos offres de coaching à la négociation de rémunération. Grâce à la méthodologie unique et pratiquant pratique de Majusque Valeur, vous allez apprendre enfin à vraiment gagner votre vie. Vous allez notamment apprendre comment découvrir votre juste salaire ou vos justes tarifs sur le marché du travail, à construire une stratégie de négociation, à l'iné avec vos priorités de but et vos objectifs de carrière. Et enfin, à formuler de bons arguments face à votre hiérarchie ou vos clients pour obtenir la rémunération que vous méritez. Si vous écoutez Majuste Valeur, c'est parce que vous êtes convaincu que votre travail mérite d'être reconnu financièrement. Alors laissez-moi vous aider à réaliser vos objectifs et rejoignez-moi dès aujourd'hui sur www.majustevaleur.com Enfin, si cet épisode vous a plu, vous pouvez le... partager à vos proches, vous abonner, le noter 5 étoiles et mettre un commentaire sympa sur la plateforme de streaming que vous préférez. N'oubliez pas, sharing is caring. Alors si vous pensez que ce podcast ou mon travail peut aider quelqu'un, s'il vous plaît, n'hésitez surtout pas à le partager.

  • Speaker #2

    Sous-titrage ST'501

Description

Aujourd’hui, je suis ravie de vous présenter Maeva, la fondatrice de “Mon Budget Bento”, le compte Instagram qui veut du bien à vos finances personnelles. 🤗


Dans cet épisode, vous découvrirez comment elle arrive à mener de front sa carrière de commerciale dans la tech tout en développant son side business passionnant pour aider chacun.e à optimiser son budget.


Au programme :

  1. Qui est Maeva et quel parcours l’a menée à créer Mon Budget Bento ?

  2. Comment la maternité précoce et les défis personnels ont-ils façonné sa vision de l’argent ?

  3. Quelles sont les stratégies qu'elle propose pour dédramatiser la gestion financière ?

  4. Comment Maeva utilise-t-elle son expérience pour briser les tabous autour de l'argent ?

  5. Quels outils propose-t-elle pour rendre la gestion du budget accessible et sans prise de tête ?


Dans cet épisode, Maeva vous offre une perspective rafraîchissante sur la gestion financière, loin de l'idée de privation longue durée prônée par le mouvement FIRE.


Elle encourage à un équilibre sain entre épargne et plaisir, une philosophie qui transparaît dans ses deux ouvrages sur la gestion des finances. 😌


En résumé, ce que vous apprendrez :

  • Comment équilibrer gestion rigoureuse et plaisir de la vie grâce à des outils et stratégies simples de gestion financière.

  • Comment se lancer dans des projets personnels, même en étant salarié.

  • Des techniques pour négocier votre valeur sur le marché, inspirées par les expériences personnelles de Maeva.

  • Comment adopter un mindset financier sain qui transcende les difficultés économiques actuelles.


Rejoignez-nous pour un épisode enrichissant qui vous donnera les clés pour aborder vos finances avec confiance et audace. 💪



🎧 Épisodes recommandés :



🔗 Liens cités dans l’épisode :



💸 Dans cet épisode on va parler de :

Maeva Mon Budget Bento, gestion financière, éducation financière, finances personnelles, faire son budget, gestion budgétaire, entrepreneure, side business, indépendance financière, épargne, investissement, conseils financiers, liberté financière, peur de manquer, gestion des dépenses, livre sur les finances, gestion de l'argent, mindset financier, Salaire, Rémunération, Augmentation de salaire, Négociation salariale, Reconnaissance salariale, Égalité homme-femme, égalité salariale, Négocier une augmentation, Culture d'entreprise, Stratégie de négociation, Demander une augmentation, Ma Juste Valeur, Indépendance économique, Indépendance financière, gagner sa vie, gagner plus, évolution professionnelle, pouvoir financier, écart de salaire, apprendre à négocier, parler d'argent en entreprise, coaching en négociation, money mindset



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MA JUSTE VALEUR® est LE podcast sur la négociation de rémunération, l'argent des femmes au travail et l'égalité salariale.


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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans Ma Juste Valeur, le podcast référent sur la négociation de rémunération qui vous apprend à négocier vos salaires, négocier vos tarifs, obtenir une augmentation et globalement la rémunération que vous méritez. Je suis Insa Ferasini, experte et coach en négociation de rémunération, mais également juriste, autrice, conférencière, youtubeuse, féministe militante pour l'égalité salariale et créatrice de ce podcast. Tous les premiers lundis du mois, je vous livre des conseils pratiques, concrets et précis pour négocier et obtenir un salaire ou des tarifs à votre juste valeur. Je reçois également une fois par mois des invités de tout horizon avec lesquels j'explore la relation que les femmes entretiennent avec l'argent et dessinent des solutions pour vous décomplexer sur le sujet et vous donner des ailes pour oser en gagner plus. Je suis convaincue que la liberté économique des femmes annonce et précède leur liberté politique. Et si vous écoutez ce podcast, c'est tout sauf un hasard. Alors, en avant toutes mesdames et bienvenue dans Ma Juste Valeur. Aujourd'hui, j'ai le plaisir de recevoir Maëva, fondatrice de Mon Budget Bento. Maëva, c'est l'amie qui veut du bien à vos finances. Elle a créé et anime depuis trois ans maintenant l'univers Mon Budget Bento, un compte Instagram qui propose du contenu et des outils pour prendre soin de votre argent et qui compte aujourd'hui plus de 60 000 abonnés. Maëva est également une autrice à succès puisqu'elle a écrit deux ouvrages, toujours sur la question de la gestion des finances, Mon Budget sur pilote automatique, qui s'est écoulée à plus de 7 700 exemplaires et un carnet. pour gérer son argent sans prise de tête. Contenu digital, livres, lives et ateliers, tout ça pour le plus grand bien de nos finances. Pourtant, deux questions subsistent. Qui est Maëva ? Et surtout, qu'est-ce qui fait marcher Maëva ? Eh bien, buckle up, parce que vous allez le découvrir incessamment sous peu dans cet épisode. Bonjour Maëva ! Bonjour,

  • Speaker #1

    comment ça va ?

  • Speaker #0

    Ben écoute, ça va très bien et toi ?

  • Speaker #1

    ça va bien je suis très contente d'être enfin avec toi alors pas forcément sur le podcast parce qu'on avait essayé de se voir dans la vraie vie malheureusement les agendas c'est compliqué ouais ouais c'est vrai moi aussi je suis d'autant plus ravie Maëva parce que comme on se le disait en off tout à l'heure ça fait un moment qu'on se court un peu après et qu'on essaie de se voir et

  • Speaker #0

    c'était compliqué de concrétiser tout ça du coup je suis ravie qu'on le fasse déjà virtuellement avec cet épisode de podcast et qu'on ira un peu plus long après top Alors, Maëva, tu es à la fois très publique et très secrète. Sans rentrer dans ton intimité, est-ce que tu peux nous en dire un peu plus sur toi et sur ce qui t'a amenée à créer Mon Budget Bento pour commencer ?

  • Speaker #1

    Alors, déjà la première chose qui est très importante à savoir qui n'était pas dans ma bio, c'est que j'ai un travail. Je suis salariée, je suis commerciale grand compte dans la tech avec un client dans l'automobile. Et donc, ça, c'est ce qui occupe la plus grande partie de mon temps. Et donc, tout ce que je fais autour de mon budget bento, c'est vraiment à côté. Parce que souvent, on me demande, mais est-ce que tu fais quelque chose à côté d'Instagram ? Et je dis toujours, non, mais en fait, c'est Instagram mon à côté. Donc ça, c'est le truc le plus important. Et après, qu'est-ce qui m'a amenée à faire mon budget bento ? En vrai, c'est parti de deux choses. La première, c'est la plus anecdotique. Avec mon frère, on discutait budget, etc. Et il me disait, mais Maëva, pour toi, c'est facile de gérer ton argent, etc. Mais ce n'est pas logique comme ça pour tout le monde. Et il me dit en rigolant, tu n'as qu'à écrire un livre. Comme ça, tu vas expliquer aux gens comment faire. Et moi, qu'est-ce que j'ai fait ? Je l'ai pris au mot. et j'ai écrit le livre. Et du coup, une fois que j'avais écrit le livre, parce que moi, j'ai quand même fait une école de commerce, j'ai un background marketing, je me suis dit, oui, mais en fait, Maëva, si t'as écrit un livre, c'est bien, mais il n'y a personne qui va taper dans Amazon Livre de Maëva je sais pas ce que je veux dire. Donc du coup, je me suis dit, ça serait bien que je fasse un compte Instagram, parce que c'était le seul réseau social que j'utilisais. Et aussi, l'avantage avec Instagram, c'est que t'es limité dans le nombre de caractères. Donc contrairement avec tout ce qui est blog, ou même Facebook, où tu peux écrire des tartines et des tartines, là, t'es obligé d'être très concise. et du coup ça permet aux gens aussi d'avoir petit bout par petit bout de plus en plus d'informations quand j'ai vu qu'il y avait beaucoup de traction beaucoup de gens qui étaient intéressés c'est là que j'ai vraiment commencé je me suis dit à fin de compte si ça intéresse les gens et me voici trois ans plus tard à ton micro

  • Speaker #0

    Et oui, oui, ça intéresse clairement les gens. Et merci d'avoir précisé que tu étais salariée, Maëva, parce que les gens qui te suivent sur Instagram savent que tu es salariée, parce qu'évidemment, tu t'en parles, tu es très vocale là-dessus. Mais c'est aussi important, tu sais, mon objectif avec Ma Juste Valeur et ce podcast, c'est montrer des... Voilà, des parcours de femmes qui ne s'arrêtent pas, qui se dépassent et qui dépassent leurs limites. Et en fait, ce qui est bien avec toi, c'est sans que ce soit une limite que tu aies forcément dépassée, mais en fait, tu ne t'es pas arrêtée au fait que tu étais déjà salariée pour créer ton compte Instagram et pour proposer tes connaissances sur le sujet. Tu as vraiment décidé d'y aller et tu ne t'es pas arrêtée à ça. Mais c'est vrai qu'il y a beaucoup de personnes qui s'arrêtent au fait de leur activité et qui ne vont jamais au bout de leur rêve, sans que ce soit un rêve, mais d'un projet.

  • Speaker #1

    Oui, même un projet, comme tu dis, des fois, c'est pas... pas besoin d'être genre une grande passion il y a des personnes qui me demandent est-ce que ça te passionne les finances et tout et à chaque fois je dis non et les gens ils disent mais ça te passionne pas et t'en parles bah oui parce que c'est intéressant mais c'est pas pour autant le soir quand je vais me coucher je suis pas en train de réfléchir oh quel est le prochain ETF que je vais acheter tu vois

  • Speaker #0

    c'est d'autant plus intéressant tu vois parce que la plupart du temps les personnes hésitent à lancer un side business ils attendent soit d'être à la retraite soit d'avoir complètement du temps enfin tu vois ils attendent toujours les meilleures dispositions possibles et ils se disent le jour où je serai à ce stade là je pourrais lancer un side business et en fait non toi ça n'arrive jamais mais c'est bien tu vois et du coup c'est important aussi de le dire et de le montrer etc et d'en parler parce que en fait les gens tu peux pas devenir ou être ce que tu vois pas Plus tu vois des gens faire et plus tu t'autorises toi-même à le faire.

  • Speaker #1

    Non, mais c'est clair. Le jour où... Moi, j'étais comme ça avant, mais quand je dis avant, c'était quand j'étais vraiment très jeune. Parce que moi, mon fils, je l'ai eu à 22 ans, mais ce n'était pas au programme à la base. Moi, j'étais vraiment en mode, oui, il faut que j'ai mon permis, il faut que j'ai une voiture, il faut que j'ai une maison. Le schéma classique, habituel, etc. Puis moi, comme j'ai des idées très tranchées, c'était vraiment ça. Il fallait que tout soit carré et tout. Et puis bon... Je tombe enceinte au milieu de mes études, donc du coup j'avais mon permis, je venais de l'avoir.

  • Speaker #0

    Ça va, tu pouvais ramener ça de ta liste.

  • Speaker #1

    Mais j'avais pas de voiture, j'avais pas d'appart, j'avais rien tu vois. Et à ce moment-là en fait je me suis dit mais en vrai, est-ce qu'il y a un moment idéal ? pour avoir un enfant, sachant que j'avais déjà un bac plus 3, j'avais déjà mon diplôme, etc. Et puis, je me suis dit qu'en fin de compte, non. J'ai continué. Je me suis dit, voilà, il est là, il est là. Et puis, il est toujours là, d'ailleurs. Un grand garçon, très intelligent. Donc, voilà, des fois, ça ne sert à rien de chercher le bon moment. Des fois, il faut juste s'écouter. Et quand on se dit, c'est bon, on y va. En fait, il n'y a pas besoin de cocher toutes les cases.

  • Speaker #0

    Ouais, se lancer et puis aller, comme tu dis si bien il n'y a pas de moment idéal pour faire les choses il faut juste se lancer, même si ce n'est pas parfait, ce n'est pas grave de toute façon, rien n'est toujours parfait et ne sera jamais parfait ni jour 1, ni jour 3800

  • Speaker #1

    Voilà, exactement

  • Speaker #0

    Donc on en sait un peu plus sur toi, je vais continuer à creuser. Comme je te disais tout à l'heure, mon objectif avec ce podcast, c'est vraiment de proposer à mes auditrices et mes auditeurs des modèles de femmes qui ont su faire sauter les verrous du tabou de l'argent. Ce que tu sembles avoir réussi à faire. Ce qui m'intéresserait de découvrir dans cet épisode avec toi, c'est comment est-ce que tu es arrivé à faire ça ? Est-ce que c'est ton éducation familiale qui fait que on t'a transmis une certaine éducation financière et du coup, c'était plutôt instinctif pour toi ? Ou est-ce que c'est ton éducation personnelle que tu t'es forgée toi-même ? Comment tu as réussi finalement à... à te construire cette éducation qui a fait qu'aujourd'hui, tu as des connaissances qui sont certaines et qui te permettent de les partager aux autres.

  • Speaker #1

    Alors non, je n'ai pas eu d'éducation financière. Si mon père écoute, papa, si tu écoutes cette émission, je suis désolée, mais tu es un panier percé.

  • Speaker #0

    Voilà, ça c'est fait, joyeux Noël.

  • Speaker #1

    Voilà. Déjà, moi, j'étais dans une famille un peu spéciale, dans le sens où ma mère est décédée quand j'étais petite, donc j'ai été élevée par mon père. Donc déjà, je n'avais pas ce truc, tu sais, la dualité père-mère, et peut-être il y a le père qui gère comme ça, la mère qui gère comme ça, et tu as deux exemples. Moi, je n'avais que mon père, tu vois. Et lui, sa philosophie, même si j'ai quand même gardé une partie de sa philosophie, parce que lui, sa philosophie, en fait, il a perdu sa femme tellement jeune que pour lui, ça a été un peu un genre de traumatisme. Il s'est dit, en fait, la vie est trop courte. Mais pour une vraie raison, pas juste parce que j'ai envie de kiffer sur les réseaux. Tu vois, c'est parce qu'il s'est dit, en fait, ma femme, elle est morte à 30 ans. Ça veut dire, en gros, rien n'est garanti dans la vie. Donc lui, son truc, c'est plutôt de profiter, de voyager, etc. Et moi, j'ai ce truc-là, tu vois. J'adore voyager, j'adore profiter. Je ne suis même pas du tout partie. Par exemple, on me demande des fois, oui, qu'est-ce que tu penses du mouvement FIRE et tout. Je dis, ah ben, c'est bien pour eux, mais moi, ça ne m'intéresse pas, en fait, de me priver. dans 20 ans pour profiter. Non, en fait, moi, dans ma balance, il faut toujours qu'il y ait une partie kiff, en fait. Et donc, du coup, mon éducation financière, je l'ai faite parce que je suis très curieuse. Je suis très, très, très curieuse sur plein, plein, plein de sujets. Sur le jardinage, sur la peinture, sur des trucs qui n'ont rien à voir. Tu sais, les personnes qui ont 50 onglets ouverts dans leur browser, ça, c'est moi, tu vois. Parce que je vois un mot, je ne connais pas, je vais chercher. Et puis, voilà. Et puis, après, j'ai fait une école de commerce. Donc forcément, en école de commerce, l'avantage, bon moi je viens de banlieue, je viens du 95, je n'ai pas d'un milieu aisé ou quoi que ce soit. Donc c'est vrai que quand je suis arrivée en école de commerce, j'ai découvert aussi un nouvel univers avec ses avantages et ses inconvénients. Et donc c'est vrai que ça permet d'ouvrir, de savoir. Et puis après, quand je suis rentrée dans le monde du travail avec mon bagage d'école de commerce, je suis rentrée encore dans un autre univers. ou je vais juste te donner une anecdote ma responsable le premier mois où j'ai commencé à travailler juste pour le contexte, moi j'étais apprentie avec un enfant en bas âge donc je ne roulais pas sur l'or je n'étais pas pauvre je vivais normalement mais je ne faisais pas des grands trucs puisque le père de mon fils il gagnait un SMIC plus et moi j'étais en dessous du SMIC parce que j'étais apprentie et donc là je commence à travailler j'ai mon premier vrai salaire mais je ne l'ai pas encore touché et je demande à mon responsable c'est quel jour qu'on touche le salaire ? tu vois, et elle me répond quelque chose qui était incroyable pour moi elle m'a dit je ne sais pas, et en fait là je me suis dit attends, il y a des gens qui ne se pose pas la question de savoir c'est quel jour que la paie elle est virée quand je suis rentrée dans ma boîte il y a plein de trucs qui ont sauté par exemple ça c'est une anecdote dont les gens qui me suivent je l'ai déjà expliqué 15 000 fois quand j'étais plus jeune j'avais une connaissance qui était acheteuse et elle gagnait 35 000 euros par an, 35A c'était ça son brut et quand elle m'avait dit ça bon moi j'étais petite apprentie et tout je gagnais mes petits 1000 euros difficilement 1000 on va dire 900 quelque chose d'euros par mois. Et elle me dit, ouais, je gagne 35K. Et moi, je m'étais dit, ah ouais, 35K et tout. truc de ouf et tout, le jour où je touchais de paix, je serais au top, tu vois. Et quand je suis rentrée dans ma boîte, j'ai été embauchée à 35A. Et donc là, c'est là que j'ai compris, je me suis dit, ah mais mince. En fait, tu vois, en moins d'un mois, j'ai compris que 35A, c'est un salaire de stagiaire. Entre guillemets, quand je dis salaire de stagiaire, c'est de junior qui vient de sortir de son école de commerce. Il y a des gens qui ne savent pas quel jour tombe la paye. Tellement ils ont d'argent. Au bout d'un moment, j'ai même fini par comprendre, ça c'était pas dans le premier mois, le premier mois c'est les deux premiers trucs que j'ai compris, qu'il y a des gens qui sont salariés et qui ont des salaires à six chiffres. Et moi, je croyais que c'était... Moi, pour moi, dans ma tête, c'était que les pilotes d'avion qui gagnaient ça, comme salaire.

  • Speaker #0

    Pourquoi les pilotes d'avion ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas. Je ne sais pas. Peut-être comme j'aimais bien voyager. Je ne sais pas. J'avais dû voir un truc qui te montrait les différents métiers avec les salaires. Et puis, tu voyais un truc où on voyait qu'un pilote pouvait gagner 100 000 euros par an, un truc comme ça. Je ne sais pas pourquoi ça m'avait marquée. Et moi, je m'étais dit, je ne serais jamais pilote d'avion. Donc, tu vois, pour moi, c'était des salaires que pour des méga boss, des trucs comme ça. En étant exposée, c'est l'exposition qui m'a permis de faire sauter certains verrous. Moi, par exemple, j'adore le nom de ton podcast, Ma Juste Valeur. Quand j'étais étudiante et que j'ai postulé à mon premier job, le prix, c'était entre 30, enfin le prix, pas le prix, le salaire, c'était entre 30 et 40. Et donc moi, bien sûr, en bonne petite élève qui sort d'école, qui a tellement peur de faire des vagues, j'ai dit, bon ben, je vais demander la moitié. Et pour moi, j'étais déjà genre audacieuse.

  • Speaker #0

    T'étais déjà badass.

  • Speaker #1

    Ouais, j'étais grave badass. Attention,

  • Speaker #0

    poussez-vous.

  • Speaker #1

    Parce que je demandais la moitié, tu vois, alors que franchement, qu'est-ce qui m'empêchait de demander 40 ? Au pire, même s'ils pensaient que je ne valais pas 40 parce que je sortais d'école, ils auraient su me le dire. Mais bon, à l'époque, moi, comme je te dis, je ne viens pas d'un milieu où il y a des gens qui sont cadres dans les grandes entreprises, etc. Donc, tout ce qui est négociation de salaire, etc., c'est des choses que je ne connaissais pas du tout. pour le coup, j'étais vierge.

  • Speaker #0

    C'est intéressant ce que tu dis, Maëva, parce qu'en fait, ça me parle beaucoup. Parce que moi, comme toi, on est vraiment des femmes qui sont à l'intersection de beaucoup de choses. Déjà, on est des femmes, donc il y a une certaine éducation de femmes qu'on a reçue.

  • Speaker #1

    Alors moi, non, pour le coup, je pourrais faire un petit...

  • Speaker #0

    Intéressant. Moi aussi, un peu moins, mais en fait, même si dans la sphère privée, mon éducation avec mes parents faisait qu'ils m'ont vachement empouvoirée, surtout mon père, sur la question d'argent, autant, si tu veux, il y avait un peu une dissonance cognitive. Ce que j'entendais à la maison, ce n'était pas complètement la même chose que j'entendais dans l'espace public, notamment à l'école, etc. Donc il y avait ça. Et puis, le fait qu'on est des femmes, et donc malgré tout... Il y a plusieurs degrés d'intensité, mais il y a quand même une condition sociale qui vient, qui est là et qui est certaine. Mais surtout, on est issu de l'immigration. Donc quand tu es issu de l'immigration, que tu sois noir, que tu sois arabe, que tu sois asiatique, que peu importe l'immigration de laquelle tu viens, on est dans une société qui te fait croire que... Si tu es femme plus immigrée, déjà si on veut te payer, c'est déjà une bonne chose. Et déjà si on veut te payer pour faire autre chose que nettoyer les toilettes, c'est déjà pas mal et tu dis merci. Donc déjà sortir de là, c'est un vrai blocage, c'est un vrai verrou. Donc déjà quand tu as un job où tu es cadre, où tu es arrivé à faire des études, ou en plus où tu es payé plutôt pas mal, vraiment tu as le sentiment d'être la reine du pétrole. Et tu te dis finalement, je suis arrivé, c'est la ligne d'arrivée, je suis arrivé au bout, je ne peux pas plus parce que le plus en fait on ne me le donnera pas, donc je ne sais même pas la peine que je le demande. Donc c'est vrai que ton expérience, elle me parle beaucoup. Elle va me parler d'autant plus parce que ma deuxième question, elle est en rapport avec ton mindset. On sait que l'argent, voilà, ça a vraiment beaucoup à voir avec ton état d'esprit. Comment tu perçois ta valeur en tant que personne, quand tu es salarié, évidemment, mais comment tu perçois aussi la valeur argent ? Et évidemment, on s'aperçoit que quand tu es une femme à plusieurs intersections, ou quand tu es un homme aussi à plusieurs intersections, en tout cas si tu n'es pas... Et même des fois, quand tu es un homme blanc de plus de 50 ans, ou peu importe, tu coches toutes les cases qui font que tu devrais, normalement, sur le papier, avoir une relation qui est hyper saine et hyper affûtée sur l'argent, tu ne l'as pas forcément. En tout cas, tout ça pour te poser comme question, qu'est-ce qui a fait que tu es arrivé à développer un état d'esprit sur l'argent qui t'a permis, un, de pouvoir t'emparer du sujet ? dans ta sphère privée et ensuite de pouvoir partager tout ça dans la sphère publique. Et en termes de mindset, ça c'est la troisième mini-question dans la grande question, qu'est-ce qui fait la différence chez toi en termes de mindset sur les questions d'argent ?

  • Speaker #1

    Alors là, on pourrait faire une heure sur cette seule question.

  • Speaker #0

    Alors vous avez 40 minutes.

  • Speaker #1

    Alors le premier point, j'ai envie de dire, alors moi, mon père a travaillé au Méridien. Je ne sais pas si tu connais le Méridien. C'est une chaîne, ça fait partie des grands hôtels. Enfin, grands hôtels. Hôtel, style business. Je ne sais pas si tu vois Sheraton, par exemple.

  • Speaker #0

    C'est à peu près le même style.

  • Speaker #1

    Et en fait, moi, quand j'étais petite, je partais en vacances dans des hôtels comme ça. Je partais au Sheraton, etc. Parce que mon père travaillait là-bas. Donc, nous, quand on partait au Sheraton, on ne payait pas le tarif que payaient les clients russes de New York, je ne sais pas quoi, américains, etc. Nous, on payait le prix d'un Formule 1. Parce qu'on avait les tarifs salariés. Voilà, tu vois. Et donc, du coup, moi, j'ai toujours eu ce truc. Tu sais, je me suis toujours sentie genre un peu princesse, si tu vois ce que je veux dire.

  • Speaker #0

    Tu as été confrontée au luxe dès ton plus jeune âge. Voilà,

  • Speaker #1

    tu vois, pour moi, c'est des trucs normaux de voyager dans des beaux pays, aller à Tahiti. Mon père, c'est vraiment un fanatique de voyage, tu vois. Donc, moi, pour moi, déjà, je n'ai jamais eu ce truc-là de Ah, je ne mérite pas des belles choses Tu vois, mon père, il nous a beaucoup gâtés. On n'avait pas beaucoup d'argent, mais tu sais, par exemple, comment tu appelles ça ? Les appareils numériques, au début, quand ça venait de sortir, parce qu'il y avait aussi beaucoup tout ce qui est électronique, etc. Donc, on a toujours eu ça. Donc, moi, je n'ai jamais eu ce truc-là de me dire, oui, les belles choses, ce n'est pas pour moi. Moi, c'est pour moi. Au contraire, c'était... Non, mais attends.

  • Speaker #0

    Les belles choses, c'est la norme, en fait.

  • Speaker #1

    C'est la norme, tu vois. Papa, tu ne m'achètes pas de la marque ? Comment ça se fait ? Donc déjà, ça, ça a joué. En fait, le fait, quelque part, que mon père est un peu dépensier, ça a joué sur ce côté-là, où j'ai toujours senti comme si... D'ailleurs, c'est quelque chose que le père de mon fils m'avait reproché. Parce que moi, j'achetais que... Tu sais, c'est des trucs, c'est très trivial, mais acheter du sucre Daddy, par exemple, ou acheter la lessive Ariel. Et lui, il venait d'un milieu plus modeste que moi. Et du coup, elle me disait, ouais, mais toi, tu as des goûts de princesse et tout ça, etc. Mais pour moi, non, ce n'est pas des goûts de princesse. C'est juste, c'est comme ça que j'étais habituée. Donc, il y a ce côté-là. Après, l'autre chose qui m'a... Après, il y a aussi le caractère. Il ne faut pas chercher trop loin non plus. Moi, mon père travaillait dans l'hôtellerie. Ma grand-mère travaillait dans l'hôtellerie. Elle était gouvernante. Et j'avais eu une conversation une fois avec ma cousine. On était petites, on était au collège. Mais je m'en souviendrai toujours. Elle m'avait dit, oui, moi, plus tard, je travaillerai dans les grands hôtels. parce qu'elle c'était ça son objectif et d'ailleurs elle a atteint son objectif à travailler dans les grands hôtels et moi je lui avais dit moi mon objectif c'est pas de travailler dans les hôtels c'est d'être cliente dans les grands hôtels ouais bah déjà on voit la force de caractère donc tu vois déjà une petite de 11-12 ans qui te sort des bêtises comme ça tu sais que elle est un peu déjà relou sur les bords et après...

  • Speaker #0

    je pense pas que ce soit des bêtises Maïva non mais tu sais tu dis c'est son standard en fait

  • Speaker #1

    Ouais, en fait, quand je dis bêtise, c'est dans le sens où je ne savais pas ce que je disais. Je n'avais aucune idée de ce que ça coûte vraiment d'aller dans des grands hôtels. Mais juste, moi, je ne me voyais pas faire le service dans les hôtels. Je me voyais plus que c'est moi qu'on va me rendre le service.

  • Speaker #0

    Tu ne te voyais pas servir les autres, tu te voyais te faire servir, en fait.

  • Speaker #1

    Ouais, voilà.

  • Speaker #0

    Et c'est tout à fait louable, franchement.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si c'est louable, mais ce n'est pas bizarre, en tout cas. Non,

  • Speaker #0

    ce n'est pas bizarre.

  • Speaker #1

    et après le dernier truc l'avantage que j'ai eu aussi de rentrer dans mon travail c'est que comme je t'ai dit quand je suis arrivée à mon taf je sortais de l'école j'étais toute jeune et j'ai vu en fait toutes ces personnes autour de moi tous mes collègues super cool d'ailleurs qui gagnaient tellement plus d'argent que moi et en fait j'avais aucun problème de dire à chaque fois mais moi j'ai pas d'argent ah il faut que tu me donnes une promotion ah quand est-ce que je vais avoir ci donne moi tel job nan nan nan parce qu'en fait j'avais tellement rien comparé à eux que je ne me sentais pas gênée. Je n'avais pas l'impression de voler quelqu'un. Je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire.

  • Speaker #0

    Oui, carrément.

  • Speaker #1

    Parfois, dans des équipes, tu vas avoir des personnes qui vont avoir peur de demander la promotion parce qu'elles n'ont pas envie de laisser derrière leurs collègues. C'était moi qui étais derrière. J'étais la dernière de la classe. Du coup, je n'étais pas dernière de la classe juste par la différence d'âge. Mes collègues ont 10, 15, 20 ans de plus que moi. Donc du coup pour moi j'avais aucune gêne Mais vraiment zéro gêne A leur dire non mais maintenant il faut que vous me payiez Donnez moi tel job, j'ai envie de faire ci ça ça Donc il y a ça Après pour la partie tu m'as parlé en privé Et ce qu'il y a en public En fait en privé je parle pas beaucoup d'argent Parce que les gens n'aiment pas parler d'argent En fait tout simplement et ce que j'aime bien sur Instagram en fait, et je le dis souvent, c'est en gros sur Instagram, je dis ce que j'ai à dire, et si ça t'intéresse, tu prends, si ça t'intéresse pas, tu passes. Et ça pour moi, c'est la meilleure des configurations, parce que les personnes... souvent, quand tu essaies de les aider avec leurs finances, en fait, elles n'ont pas envie d'être aidées. Elles ont juste envie soit de se plaindre, soit de se plaindre. En règle générale, c'est plutôt ça. Donc, du coup, je me dis, je préfère être dans un truc un peu one way, tu vois, où je donne du contenu, je donne des infos. Je fais, ah, regardez, faites attention à ça. Ou est-ce que vous savez que ça, ça existe ? Tu vois, plus pour... mettre un peu la graine de la réflexion. Et puis après, les personnes, elles peuvent toujours me poser des questions, en échange, en DM, etc. Donc, je ne sais pas si j'ai répondu à ta question vraiment.

  • Speaker #0

    Oui et non. Oui et non, mais c'est normal. Il y avait 3000 questions dans une question. C'est ma spécialité, on est d'accord. Mais ce n'est pas grave, tu as quand même répondu à ma question et ça va permettre de dig deeper, comme on dit. Mais en termes de mindset, tu vois, aujourd'hui, toi, Maëva, qui... Voilà, tu n'as plus rien à prouver en termes de gestion des finances, ni pour toi, ni pour les autres. Tu me diras si tu as encore des trucs à te prouver, mais je pense que non, en vrai. Qu'est-ce qui fait qu'aujourd'hui, tu as un mindset qui semble, encore une fois, qui semble aussi sain sur l'argent ? Parce que ce que j'aime bien dans ce que tu partages, c'est que... Il n'y a pas de jugement de valeur à aucun moment. Tu vois, c'est ce que tu dis. Moi, je dis ce que j'ai à dire, je le pose là. Les gens, ils aiment, ils aiment, ils n'aiment pas, ils n'aiment pas. Ça les intéresse, ils prennent. Ça ne les intéresse pas, ils passent leur chemin. Et tu es fine avec ça. Et ça, j'aime bien, tu vois. Tu n'es pas en train d'essayer de convaincre les autres. Il n'y a pas tout ce truc où tu essayes de forcer le truc. Tu vois ce que je veux dire ? Et en fait, ça, pour moi, ça dénote un rapport qui est plutôt très sain avec l'argent. Et ce qui serait intéressant, et ce que j'aimerais bien savoir, si on peut le savoir dans cet épisode, c'est comment tu es arrivé à développer cette relation qui est saine à l'argent, en tout cas qui semble si saine. Parce que la plupart des gens, l'argent, c'est tellement compliqué, en vrai. On pense que l'argent, c'est que des numéros, mais ce n'est pas que des numéros. Ça... au croisement de tellement de choses de l'éducation, de ta perception de toi-même, de ta valeur, de la valeur des choses, de ce que tu es prêt, parce qu'il y a des gens ils sont prêts à acheter des sacs à 8000 balles et pas payer la cantine à leurs enfants, tu vois tu vois la différence, donc c'est tellement au croisement de beaucoup de choses qui fait que moi j'ai, et pourtant ça fait longtemps que je m'intéresse à la question de l'argent, j'ai rarement rencontré des gens qui avaient un rapport ultra sain avec l'argent Et tu fais partie, en tout cas, tu me donnes cette impression-là. Et du coup, je serais intéressée de savoir comment t'en es arrivée là.

  • Speaker #1

    Alors, je ne vais pas dire que j'ai zéro problème avec l'argent. Enfin, je n'ai pas de problème d'argent, ça c'est sûr, en tout cas. Mais ce qui est sûr, c'est que j'apporte très, très peu d'importance au matériel. Et moi, je n'ai jamais, par exemple, acheté des vêtements pour me sentir bien. Je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire. C'est-à-dire, j'aime bien jeter des vêtements, j'aime bien les beaux vêtements, j'aime bien les belles choses, etc. Mais je ne me suis jamais sentie moindre, amoindrie. parce que j'avais pas quelque chose de matériel. Et ça, alors, ça peut s'expliquer de différentes façons. Le fait aussi que moi, quand j'étais petite, en fait, j'ai jamais manqué de rien. Parce que j'ai remarqué que les personnes qui ont eu des manques, en fait, quand ils étaient dans leur jeunesse, des fois, c'est des petits trucs anodins, mais tu vois, c'est genre, tu vas pas avoir un cadeau pour ton anniversaire ou tu vas vouloir une paire de baskets pour quelque chose. voilà, que tout le monde a, et puis toi, tu ne vas pas l'avoir. Et moi, c'était plutôt moi qui avais des choses, parce que comme mon père, il voyageait beaucoup, il ramenait des trucs des États-Unis, tu vois, les petites paires que personne n'avait, des trucs comme ça. Même si c'est juste une paire qu'il a payée que dalle aux États-Unis, tu vois. Et du coup, c'est vrai que moi, tout ce qui est le physique, etc., ce n'est pas quelque chose... Enfin, quand je dis physique et matériel, ce ne sont pas des choses qui m'intéressent. Et franchement, là, vous pouvez voir comment je suis habillée. C'est un vieux pull. Il y a un jogging en bas. Tu vas avec quand même, mais c'est vraiment, moi, si tu me vois dans la rue, tu ne vas jamais deviner combien je gagne et dans quel pourcent des Français je suis par rapport à mon salaire, en fait. Parce que je suis vraiment, j'aime bien dire clocharde, je ne suis pas une clocharde, bien entendu, mais vraiment basique de chez basique. Et ce n'est pas quelque chose où je mets ma valeur. Moi, c'est vrai que depuis que je suis petite, on m'a beaucoup valorisé plus sur mon intelligence, etc. Donc du coup, c'est vrai que moi, pour moi, ma valeur, c'est plus dans ma tête que dans les attraits que je peux avoir. à l'extérieur, un sac à main. Moi, franchement, je vois quelqu'un avec un sac à main Louis Vuitton. Ça peut être une belle pièce. Du coup, je vais dire c'est super joli, mais est-ce que je vais avoir envie de l'acheter ? Non. Est-ce que j'ai les moyens de l'acheter ? Peut-être. Certains modèles, certainement que j'ai les moyens de les acheter, mais ça ne va pas m'intéresser. Et donc, du coup...

  • Speaker #0

    Ce que tu es en train de nous dire, Maëva, c'est qu'en fait, toi, tu ne relis pas ta valeur personnelle en tant qu'humain au montant que tu as sur ton compte en banque, quoi.

  • Speaker #1

    Ah bah absolument pas. Absolument pas.

  • Speaker #0

    Et du coup, j'aime bien, j'ai l'impression que je suis en train de te psychanalyser là. Non, mais j'ai fait ça vraiment pour que mes auditrices comprennent et mes auditeurs aussi. Du coup, en fait, comme toi, tu n'as jamais lié ta valeur personnelle avec le niveau d'argent que tu avais ou que tu n'avais pas. Pour toi, tu es arrivée vraiment à avoir un rapport qui était très distant par rapport à l'argent.

  • Speaker #1

    Oui, voilà, c'est ça, c'est exactement le terme. C'est distant, il y a l'argent. Tant que je l'ai sous la main, je l'utilise et je fais ce que je peux faire avec. Mais... Si demain, je n'ai plus d'argent, je serais triste parce que je pourrais me payer moins de trucs. Alors attention, je ne dis pas que l'argent ne fait pas le bonheur. Ce n'est pas du tout ce que je suis en train de dire. Mais ce que je veux dire, c'est que ma valeur, elle ne réside pas là-dedans. J'ai envie de contrebalancer peut-être, je pense, le pendant négatif de ça. C'est que par exemple, par rapport au salaire que j'ai, chaque fois, je me dis, sur ça par contre, j'ai un peu le syndrome de l'imposteur parce que je suis quand même une femme, je suis noire, je fais jeune. même si je ne suis pas si jeune que ça, mais je fais jeune, et à chaque fois, je me dis, mais ce n'est pas possible. Un jour, on va me dire, non, mais en fait, on s'est trompé de personne. Ce n'est pas toi qui es censé faire ce job. Tu vois, ça, je l'ai, par contre. Tu vois ? Mais ce n'est pas quelque chose qui me stresse parce que Maéva, ce n'est pas son salaire, en fait. Tu vois ce que je veux dire ? Et puis, si demain, je gagne moins, je gagnerai moins. Ce ne sera pas la fin du monde, tu vois.

  • Speaker #0

    En fait, ce que je trouve intéressant dans ce que tu dis, Maëva, et ce que j'entends aussi entre les lignes, c'est que, comme je l'ai dit, toi, tu as de l'argent, ce n'est pas une notion que tu as vraiment reliée à ta valeur. Donc, que tu en aies ou que tu n'en aies pas, c'est juste un état de fait. Ce n'est pas quelque chose qui va te définir. Ce que je trouve intéressant dans ce que tu dis, peut-être que tu ne l'entends pas comme ça, mais moi, c'est comme ça que je l'entends, c'est qu'en fait... C'est un peu un jeu, quoi. Donc, si un jour, tu arrives là aujourd'hui, tu as de l'argent, en tout cas, tu as un certain niveau d'argent qui peut être beaucoup pour certains et pas beaucoup pour d'autres, ça dépend où tu te positionnes, mais j'ai le sentiment que tu es en train de nous dire que si demain, il t'arriverait de ne plus en avoir autant que tu en as maintenant, bien sûr, par rapport au niveau, comme j'ai dit, eh bien, tu n'auras aucun problème pour en créer parce qu'en vérité, tu as confiance en toi pour savoir comment en faire.

  • Speaker #1

    Non, mais c'est ça, en fait. Du tout pas. Oui, non, c'est correct. En fait, je me dis toujours, déjà, quelque chose que tu as fait une fois, tu peux le faire deux fois. C'est vraiment le côté, comme tu dis, comme un jeu. Tu sais, moi, je dis à chaque fois, je ne suis pas une révolutionnaire. Oui, il y a des gens qui veulent lutter contre le capitalisme et tout ça. Moi, je l'ai déjà dit, je suis une mercenaire. Ça veut dire, il y a un jeu. Ils ont expliqué les règles du jeu. Ils ont dit, faites des études, allez choper un job corporate pour faire de la thune. Vous aurez un CDI avec un gros salaire. Vous allez acheter de l'immobilier et c'est comme ça que vous allez être riche. En gros. En gros, les règles, il y a d'autres règles, bien sûr.

  • Speaker #0

    Les règles affichées,

  • Speaker #1

    en tout cas. Voilà. Après, il y a le niveau expert. Là, tu deviens entrepreneur, tu vas chercher des gros billets, mais moi, j'ai choisi la version plus feignante. Franchement, je le dis tout le temps que je suis feignante, c'est vrai. Je me suis dit, si je dois faire deux ans ou trois ans d'études de plus pour ne pas me prendre la tête après, plus tard, à essayer d'escalader une montagne pendant dix ans pour aller me choper une promotion. Je me suis dit, en plus, et t'es une femme noire, si jamais tu commences déjà dans un rôle subalterne, je dis le terme subalterne dans le sens où t'es pas supérieur, c'est pas que c'est un job naze, mais l'énergie que ça va te prendre... de monter pour passer d'agent de maîtrise à cadre, mais fais tes trois ans d'études. Moi, c'est ce que je me suis dit. Après, je ne dis pas que tout le monde doit faire de longues études, etc. Il y a des gens qui n'aiment pas l'école, il y a des gens qui ne sont pas faits pour l'école, il y a des gens que ça n'intéresse pas tout simplement, même s'ils pourraient être forts à l'école. Mais moi, j'ai choisi le chemin, j'avoue, de la facilité. Et je me suis dit, autant commencer, tu vois, tout de suite niveau X. Je ne vais pas commencer au niveau 1. Ça ne sert à rien parce que moi, pour moi, si je commence au niveau 1, ça veut dire que je n'arriverai jamais au top. parce que le parcours qu'il faut faire pour passer les obstacles, c'est trop difficile. Donc moi, j'ai juste pris le carnet de route qu'ils ont donné. Pour moi, ça a fonctionné. Il y a des personnes pour qui ça ne fonctionne pas. Et si jamais demain, les règles du jeu changent, je m'adapterai sans courcier.

  • Speaker #0

    J'aime bien que tu parles des règles du jeu, parce qu'en réalité, comme tu l'as dit, quand on est jeune, c'est-à-dire quand on n'est pas encore dans la vie active, on nous dit que les gens de ta génération et de la mienne, puisqu'on a la même génération, on nous a toujours dit travaille bien à l'école, tu auras un bon salaire Et comme tu auras un bon salaire, tu pourras acheter de l'immobilier, tu pourras te construire un patrimoine, et en gros, tu auras une vie plutôt correcte. Et en fait, on s'aperçoit aujourd'hui que... Ils nous ont menti.

  • Speaker #1

    On est passé entre les mailles du filet peut-être.

  • Speaker #0

    Oui, mais en fait, moi plus. Je suis dans la même configuration que toi. J'ai un job salarié et à côté, j'ai ma boîte. En tout cas, j'ai mon side business qui est ma juste valeur. En fait, je m'aperçois qu'aujourd'hui, la réalité de la richesse, c'est-à-dire les gens qui sont… Pas les gens qui sont riches qui gagnent beaucoup d'argent. C'est les gens qui ont beaucoup de patrimoine. C'est ça la richesse. La richesse monétaire. Il y a d'autres richesses, on est d'accord. C'est des gens qui ont hérité du patrimoine. Et aujourd'hui, on le voit. en réalité, le travail, il ne paye plus. Aujourd'hui, ce qu'il paye, c'est ton patrimoine. Et c'est pour ça que je pense qu'il y a autant cet engouement sur le fait de savoir gérer ses finances, de se construire un patrimoine, etc. Parce que, qu'on s'en rende compte ou pas, on s'est tous plus ou moins rendu compte qu'en fait, le salaire, c'était bien, mais que ça n'allait pas être suffisant, si tu voulais.

  • Speaker #1

    Non, mais le salaire, c'est un tremplin, en fait. Si ton salaire, tu décides de le balancer pour avoir le lifestyle de je ne sais pas quelle influenceuse, tant pis, tu vois ce que je veux dire. Mais je vois clairement, tu vas à la banque, plus en ce moment. Et d'ailleurs, en ce moment, ce qu'ils ont dit, c'est mon interprétation des différentes lois et règles qui sont en train de passer. Ils ont dit, les pauvres, vous allez rester pauvres. C'est tout.

  • Speaker #0

    C'est le but depuis le départ,

  • Speaker #1

    Maïva. Non, mais pendant les dix dernières années, tu pouvais emprunter ultra facilement. Tu avais des modes de calcul, du taux d'endettement, le différentiel, etc., qui te permettaient de t'endetter plus ou moins à l'infini. Et là, en gros, ils ont dit, allez, maintenant, c'est fini, les pauvres. au travail, jusqu'à épuisement en fait. Après, je ne dis pas que les gens qui n'ont pas pu prendre le wagon des dix dernières années de l'immobilier ne vont pas s'en sortir. Ce n'est pas ce que je dis. Mais là, franchement, on rentre dans une époque où si jamais tu ne prends pas la main sur tes finances, tu ne vas plus être vierge. pour rester il faut être à l'endroit qui est conventionnel c'est super important surtout pour les femmes parce que quand les temps sont durs les mauvaises habitudes reviennent vite ça revient très très vite moi je vois dans ma boîte, pendant un moment on avait des nanas dans le top management et tout et puis quand ça commence à tanguer je peux dire que toutes les meufs sont passées par dessus bord

  • Speaker #0

    Ouais ouais c'est vrai c'est vrai c'est vrai mais tu sais Simone de Beauvoir elle l'a dit il suffit d'une crise politique pour voir les droits économiques la liberté des femmes etc j'ai plus la citation en tête mais en gros c'est ce qu'elle disait la condition des femmes remise en question il y a un truc que t'as dit Maëva sur lequel j'aimerais revenir que j'aime beaucoup en tout cas sur lequel j'aimerais qu'on approfondisse c'est tu m'as dit Insaf moi je suis une mercenaire et en fait je kiffe ce que tu viens de dire parce que pour moi c'est la quindescence de la badass Après, c'est mon opinion à moi, évidemment. Tout le monde a le droit d'être d'accord ou pas être d'accord. Mais en fait, j'observe autour de moi tellement de femmes qui travaillent dans des entreprises comme si c'était la leur, qui donnent tout, qui brûlent, mais vraiment qui brûlent leur énergie, leur jus de cerveau, tout ça, jusqu'à en être brûlées, tu vois. Et qui, quand elles demandent ne serait-ce que d'être rémunérées, alors juste contribution, tu vois, pas plus. Juste, mec, je t'apporte tant sur la table, donne-moi une part du gâteau qui est juste normale. et bien elles se font rabrouer que aujourd'hui moi j'ai développé une mentalité de mercenaire c'est à dire aujourd'hui quand c'est une entreprise dans laquelle tu travailles tu travailles parce qu'à un moment donné Tu t'es rendu compte que cette source de revenus était plus facile à obtenir qu'une autre. Et donc, ton employeur, c'est ton premier client. Moi, c'est ça mon mindset. Mon employeur actuel, c'est mon premier client. Parce que c'est celui qui me permet d'avoir une source de revenus qui est certaine et qui est aussi régulière. Bon, ça, c'est le business. C'est mon business. Là-dessus, si j'ai envie de suer sang et eau et de me foutre en fire dedans, je le ferai parce que c'est le mien. Mais mon employeur, ce n'est pas le cas. Et du coup, en fait, cette mentalité de mercenaire, et pourtant, tu vois le mot mercenaire, Ça a une connotation qui est négative. Mais je trouve que les femmes, on est obligé de faire ce stretch-là, parce qu'en réalité, si tu ne te dis pas que tu es mercenaire, tu te fais tellement happer par le système que tu te retrouves à être la gentille bonne maman, tu vois, à ce qu'on appelle le mothering. Tu finis par mothering ton équipe, tu finis par être la maman de ton équipe, maman de ton entreprise, etc. C'est-à-dire la nana qui est censée donner tout ce qu'elle a, se sacrifier à l'hôtel de la boîte et en retour avoir trois clopinettes.

  • Speaker #1

    Ouais après peut-être que c'est ce qu'on met derrière le mothering justement parce que moi justement je suis plutôt une maman très... Je sais pas s'il y a un terme pour ça mais tu sais les mamans qui laissent les petits faire leur vie tu vois. Moi j'en ai qu'un seul et puis après je pense que le match parent-enfant il est toujours bien fait. Et donc mon fils il est ultra autonome. Moi j'ai pas besoin de le surveiller de machin etc. Et du coup tu vois ce côté-là maternel et puis après aussi j'ai... J'ai pas grandi comme ça parce que j'avais pas de mère en fait. Donc moi on m'a jamais maternée. Souvent je dis oui avec mon frère, on nous appelait enfants sauvages. Parce que notre père, bon bien sûr, il nous donnait à manger, on se lavait, machin, etc. Mais y'avait pas de côté... le truc que tu vois des mamans qui pouponnent, qui machin, tu vois, on n'a pas vécu là-dedans, en fait. Donc, ce n'est pas forcément quelque chose que j'ai reproduit ni avec mon fils et ni, en fait, dans ma vie de tous les jours, que ce soit avec mes amis, que ce soit avec mes collègues, que ce soit avec mon entourage. C'est, bon, on est tous des adultes, donc voilà, quoi.

  • Speaker #0

    Oui, mais tu vois, la plupart des femmes, en fait, toi, tu as une configuration qui est particulière et qui t'a servi au final, tu vois. même si c'est un événement qui est, j'imagine, douloureux, malheureux, tout ça, tu vois. Mais au final, dans ta vie, ça t'a servi à être vraiment dans le faire, de ne pas attendre que les autres fassent, etc. Et même dans l'éducation de ton fils. Mais la majorité des femmes, en fait, on est dans ce truc où, et moi, je le vois aussi avec mes clientes, tu vois, c'est limite leur entreprise, c'est comme leur bébé. Donc, elles font tout, elles n'attendent rien, etc. Et le fait de dire qu'on est des mercenaires, le fait de faire ce stretch-là, de l'autre complètement dans l'autre côté, ça te remet un peu les idées en place et ça te permet de donner que ce que tu dois donner, t'assurer que tes intérêts à aucun moment ne sont pas respectés.

  • Speaker #1

    Et en plus, tu sais, dans Mercenaire, il y a mer.

  • Speaker #0

    C'est vrai.

  • Speaker #1

    C'est les mercenaires.

  • Speaker #0

    Non, non, bien vu.

  • Speaker #1

    Mais tu vois, en fait, le truc, c'est que... Faut pas le voir négativement, un mercenaire. Le mercenaire, à la fin, il fait ce qu'il fait parce qu'on le paye pour qu'il fasse ce qu'il fait. Tu vois ce que je veux dire ? Si on lui dit de faire un truc bien, si on lui dit d'aller récupérer un enfant kidnappé, j'imagine que le mercenaire, il le fait quand même. C'est pas forcément... Bon, c'est sûr qu'aujourd'hui, c'est pas utilisé comme ça. Mais ce que je veux dire, c'est la personne qui vraiment... Elle a un objectif et on lui a dit qu'il faut que tu atteignes cet objectif-là. Et c'est tout en fait. Tout ce que tu dois faire pour atteindre cet objectif-là, fais-le, ça ne nous intéresse pas. Et en fait, en gros, c'est ça. C'est moi, je me dis tant que, bon bien sûr, je ne fais de mal à personne, je ne cause de tort à personne. Moi, je ne fais pas de politique. Tu ne me verras jamais dans des cancans au travail pour dire, ah, un tel a fait ci, un tel a fait ça. Non, non, moi, je fais mon travail, je fais ce que j'ai à faire. Et bon, non, finalement, ça se passe plutôt bien et ça roule. J'ai la chance aussi d'avoir un... Un très bon environnement de travail, parce que des fois quand j'entends des anecdotes des personnes au travail, je me dis mais le monde est complètement fou, moi dans ma boîte c'est pas comme ça, en tout cas pas avec les gens avec qui je travaille. Et c'est vrai que oui, il faut être mercenaire en vrai. Il faut savoir, tu peux dire je suis mercenaire pour ma famille, moi aussi je suis, j'ai mon copain mais on vit pas ensemble, donc pour moi c'est comme si je suis moi avec mon fils, son père est là, c'est pas père absent ou quoi que ce soit, j'ai pas ce problème là, mais je me dis en fait tout ce que je vais avoir aujourd'hui ce sera que par mon travail. Donc si j'attends qu'il y ait un mec, alors pas mon manager parce que mon manager il est super cool, même celui d'au-dessus ça va, mais tu vois si tu commences à penser que le PDG de ton entreprise il y aura quelque chose à faire de toi,

  • Speaker #0

    ben là t'es foutu en fait parce qu'il en a absolument rien à faire de toi et en fait tu vois et c'est pas grave et tu vois par exemple dans les règles du jeu du monde de l'entreprise enfin je sais pas toi quelles sont les seules que t'as compris mais moi en tout cas quand je suis rentrée donc quand j'ai commencé dans le monde de l'entreprise j'ai cru qu'on est une famille on est une team le team spirit tu vois c'est ce sentiment de faire partie de quelque chose plus grand que toi de faire partie d'une équipe etc et en fait tout ce narratif là avec lequel on nous abreuve Finalement, on participe au fait que certaines femmes, certains humains qui se trouvent être des femmes, qui se trouvent parfois être des femmes qui sont à l'intersection de plein de trucs, se retrouvent à se mettre en retrait ou à se sacrifier pour l'équipe. Tu vois ? La même manière qu'une femme se sacrifie pour la famille. Il y a beaucoup de femmes qui font ça. Et du coup, le fait de dire je suis mercenaire ça ne veut pas dire que tu es une bite sans cœur qui est prête à écraser tout le monde. Ça ne veut pas dire non plus que tu es la serpillère. Ça veut dire que tu es une meuf au milieu qui est prête à défendre tes intérêts.

  • Speaker #1

    Non mais c'est bien ce que tu dis en fait ça me fait réfléchir un peu à ma configuration Parce que moi déjà ma boîte c'est une boîte américaine à la base Donc en fait eux ils étaient tellement dans le too much Que tout de suite en tant que française tu sais tu dis bon calmez-vous les gars ça c'est du marketing, marketing interne y'a pas de problème, on a l'habitude des américains pas de soucis, c'est les gros shows les machins et tout, donc ça on avait l'habitude donc je me dis ouais bon ok et en fait moi la chance quelque part que j'avais c'est que j'étais tellement un ovni dans ma boîte je suis la seule femme cadre je peux aller dans des une fois on avait fait une réunion en Europe, équipe Europe toutes les sales, tous les commerciaux et les fonctions autour des commerciaux déjà je suis une femme dans la tech déjà je suis une femme dans la tech Je suis une femme noire dans la tech. Donc en fait, j'ai tellement aucun reflet de moi à l'intérieur de mon entreprise que je ne peux pas me considérer comme faisant partie de la famille. Tu vois, moi je me sens toujours comme l'enfant adopté. Je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire. Je suis désolée pour les personnes adoptées, je ne sais pas ce que ça veut dire, mais c'est comme si tu étais sur la photo de famille, tu t'entends bien avec tout le monde, mais tu sais que... Tu vois, I don't belong here. Je ne suis pas d'ici, en fait. Il se trouve que j'ai atterri là, par hasard. Je ne sais pas si c'est par hasard. Mais en tout cas, ce que je veux dire, c'est que je n'ai pas ce sentiment parce que je sais que mes collègues, ils n'ont pas la même vie que moi, en fait. Ils ne connaissent pas ma vie. Ils ne savent pas c'est quoi être mère célibataire. Ils ne savent pas c'est quoi grandir en banlieue. Ils ne savent pas ce que c'est d'être une femme. Ils ne savent pas ce que c'est d'être une femme noire. Ils ne savent pas ce que c'est d'être noire. En fait, on a tellement de différences. Ça ne nous empêche pas de bien nous entendre. parce que c'est des personnes qui sont hyper intelligentes hyper cultivées et tout, mais il y a des moments tu vois, qui savent pas dans quel monde ils vivent une fois j'ai un collègue qui avait dit il y a un collègue une fois il a dit oui moi je suis classe moyenne, on le regardait comme ça et comme ça, il a dit non mais si tu veux, en fait on a même pas pris c'est la vraie classe moyenne eux ils ont aucune idée en fait d'où ils sont dans la société et c'est pas grave tu vois, mais en tout cas moi je sais que j'ai pas les mêmes challenges j'ai pas les mêmes assurances j'ai pas tout ce qu'ils ont en fait

  • Speaker #0

    Du coup, Maëva, on en a parlé un petit peu, même beaucoup depuis tout à l'heure. Tu es à la fois et salariée et entrepreneur. Comment tu arrives à maintenir cette muraille de Chine entre tes deux activités ? Parce qu'avec toi, on le perçoit vraiment. Il y a une vraie muraille de Chine. Tu ne communiques pas sur le nom de ta boîte, tu ne communiques même pas sur ton nom de famille. Enfin, voilà. Il n'y a aucun moyen de te retrouver, évidemment, si tu es un stalker, tu pourras essayer, mais en fait, si tu es quelqu'un de normalement constitué, tu sais qu'il y a une certaine Maéva qui évolue sur les réseaux sociaux et qui partage des conseils financiers, mais on ne peut pas remonter le fil vers toi. Et ça, ça implique que tu as mis une vraie rita muraille de Chine entre ton job de salarié et Maéva, mon budget bento. Comment déjà tu as réussi à faire ça ? Parce que des fois, plus tu avances dans le temps et plus tout s'entremêle. Et pourquoi tu as dressé cette muraille de Chine en réalité ?

  • Speaker #1

    Alors la première raison pour laquelle je l'ai fait, c'est parce que je suis commerciale. Donc je ne veux pas que mes clients sachent. quel est mon patrimoine, même si je ne parle pas beaucoup de mon patrimoine. Je donne des petits indices par-ci, par-là, mais je ne pense pas qu'il y ait quelqu'un qui ait vraiment une idée de mon patrimoine, parce que, voilà, juste par la neutralité, en fait, voilà. Aussi, je peux me permettre de faire ça, parce que, comme j'ai dit, tous mes collègues, c'est des mecs qui ont tous plus de 40 ans, 45. Instagram, ils ne connaissent pas, ça ne les intéresse pas. C'est des ingénieurs, tu vois. Eux, ils préfèrent te parler de mécanique, de maths, des trucs comme ça, tu vois. En fait, ils ne sont tellement pas dans le monde des réseaux, que j'ai des collègues qui m'ont trouvé, tu vois, j'ai des collègues qui m'ont trouvé, mais il y en a plein qui ne savent pas. Mon boss, je lui ai dit, mais je lui ai dit parce que j'avais fait un webinaire avec une banque, une banque en ligne, et je me suis dit, ouais, j'aimerais pas que, parce que j'aime beaucoup mon manager, tu vois, j'aimerais pas qu'il le découvre comme ça un jour en recevant une newsletter de cette banque-là, tu vois, je me suis dit, non, quand même, ça se fait pas. Donc voilà, je lui ai dit, puis il a super bien accueilli la nouvelle, d'ailleurs, mais oui, je préfère euh... En fait, raconter ce que je fais dans la vie, ça n'apporte rien à mon message. Et au contraire, ça peut même desservir mon message, parce que le problème, c'est que ça, c'est un peu la mentalité en France, très défaitiste. Tu vois, ah oui, mais elle, elle gagne bien sa vie, c'est pour ça qu'elle arrive à faire ci, c'est pour ça qu'elle arrive à faire ça. Et donc, c'est pour ça que pour moi, c'est important de, même si je le dis souvent pour dire, attention, j'ai un salaire plus important que la moyenne des Français, etc. Donc, c'est pour ça que je ne vous explique pas tout ce que je fais, parce que de toute façon, vous ne pourriez pas... forcément suivre ce que je fais. Et de toute façon, il n'y a pas d'intérêt aussi à suivre ce que je fais parce qu'on n'a pas forcément les mêmes objectifs, on n'a pas le même patrimoine, on n'a pas les mêmes moyens, on n'a pas les mêmes structures familiales. Mais donc, l'idée, c'est vraiment d'être le plus neutre possible pour que les personnes n'aient pas de biais en se disant Ouais, mais elle, elle arrive à faire ça parce que si, ça, ça. En fait, juste ne sachez rien sur moi et faites juste comme si j'étais une feuille vierge et juste vous écrivez-vous votre propre stratégie, vos propres objectifs parce que votre vie n'a rien à voir avec ma vie.

  • Speaker #0

    C'est hyper intéressant ce que tu dis Maëva parce qu'en principe, la plupart des coachs qu'on trouve en ligne, c'est des gens qui te disent Oh, regarde ce que moi j'ai réussi à faire, donc toi aussi tu peux réussir à faire. Viens, je te montre comment le faire. Et en fait, quand tu grattes un peu, tu vois que les personnes, c'est des grosses mythos. Si elles sont arrivées à faire des trucs, c'est parce qu'elles ont des mecs qui ont des CDI ou en fait… Ils ont du patrimoine, etc. Et en fait, ils se construisent un storytelling qui est complètement mensonger. Tout ça pour vendre leur formation. Et c'est là où moi, je trouve qu'ils vont évidemment trop loin. Ce qui est intéressant, c'est que toi, tu prends le contre-pied de tout ça, en fait. Toi, tu racontes rien, justement, pour pouvoir... Et c'est ça qui est intéressant. Moi, j'aimerais juste revenir sur ce que tu disais par rapport à tes collègues. Parce que juste, je vais te partager une anecdote qui va peut-être te parler. Moi, mes chefs, je suis dans ma boîte il y a plus de cinq ans maintenant. Et en tout cas, je n'ai jamais caché ce que je faisais. Parce que pour moi, ça fait partie de moi. C'est ce que je fais. Maintenant, je ne le brandis pas comme... Je ne le brandis pas, mais en même temps, je ne vais pas me cacher, parce que ça fait partie de moi, tu vois, j'ai honte de rien. et du coup j'ai toujours été très transparente avec notamment ma boss qui m'a toujours beaucoup soutenue même arrangée des fois et en fait quand j'ai sorti le bouquin il y a eu beaucoup de promos notamment sur les radios et en télé et il y a beaucoup de personnes qui sont arrivées et qui m'ont dit mais Insa t'as écrit un bouquin mais mon dieu on est parti regarder mais on ne savait pas tout ça mais t'as complètement une deuxième vie et en fait moi ça me semblait tellement c'est hyper drôle c'est comme si t'avais été découverte et pour te partager aussi notre anecdote en vrai Quand j'ai commencé le podcast, au départ, je ne voulais pas donner mon identité. Genre, c'était... Là, personne ne sait un peu comme dans Gossip Girl, quoi.

  • Speaker #1

    Exo, manifeste tes valeurs.

  • Speaker #0

    Nicosie ton salaire comme ça. Exo, exo, manifeste tes valeurs. Et puis après, je me suis dit, incarne le truc. Mais du coup, c'est vrai que c'est hyper intéressant de confronter des situations avec toi. Maëva, on a abordé beaucoup de choses, mais j'aimerais qu'on aborde... deux choses avant de terminer cet épisode qui est déjà très long et parce que pour ne rien vous cacher à toutes et à tous je dois aller chercher mes enfants je suis déjà en retard il y a un truc que j'aimerais parler notamment ce point là sur lequel j'aimerais échanger avec toi parce que j'aimerais bien avoir ton avis pour moi la vie c'est pas le travail c'est pas accumuler de l'argent façon Picsou et s'asseoir en haut de sa pile de thunes et dire regardez je suis plus important que vous parce que je suis arrivée à accumuler plus d'argent que vous Pour moi, l'argent, c'est le kiff. Et en fait, on a parlé tout à l'heure de ce mouvement FIRE, etc. Les gens qui sont frugales, financièrement frugales, etc. Et même d'autres comptes qui parlent des sujets d'argent, qui sont sur Instagram ou autres, en tout cas d'autres initiatives, où il y a un truc qui m'agace, moi, où tu as le sentiment qu'aujourd'hui, il faut toujours essayer de dépenser moins. Et en fait, moi, je trouve que l'argent, il faut lui donner son utilité première, c'est-à-dire... il est là pour pouvoir te faire kiffer. Et moi, en fait, si tu veux, si je gagne aujourd'hui de l'argent, c'est parce que quand j'ai envie de faire un truc, je n'ai pas envie de demander l'autorisation à l'argent, tu vois. Je n'ai pas envie d'appeler et dire Eh, argent, tu me donnes l'autorisation d'aller en voyage, tu me donnes l'autorisation d'avoir une femme de ménage, tu me donnes l'autorisation de faire x, y. Non, j'ai envie d'en avoir suffisamment pour demander l'autorisation à personne. Et j'aurais aimé avoir ton opinion là-dessus parce que, tu vois, je sens arriver tout ce mouvement-là qui demande aux gens de ne pas dépenser, d'économiser, etc. Et en fait, je trouve que quelque part, on en oublie son utilité première et le sens de la vie.

  • Speaker #1

    qui est de kiffer là tu pourras pas trouver une meilleure alliée que moi moi déjà j'aime bien appeler les gens je leur donne des noms et tout donc j'ai la team centime donc déjà la team centime c'est ceux qui font leur budget au centime près Pourquoi en fait ? Ça sert à rien. Ça sert à rien, ça entretient l'esprit de manque, de Ah attention purée, là j'ai pas compté 50 centimes, là j'ai… Arrêtez de compter comme ça, ça sert à rien. En fait, ça va pas changer votre vie, les 50 centimes de la facture d'électricité en fait. Donc arrondissez déjà, ça va vous changer la vie. Et ensuite, l'autre point, c'est aussi ce que j'appelle les fétichistes de l'épargne. Ils ont de l'épargne et tu sais, genre, ils ne veulent pas le toucher. Et donc, eux, pour les aider un peu à dépenser, je leur dis, compartimentez votre épargne. Vous avez votre épargne de précaution, ouais, ça, il ne faut pas y toucher. C'est le petit trésor de guerre et tout, au cas où. Mais après, il faut avoir son petit budget pour les vacances, son budget pour les cadeaux, son budget pour son petit M&M du mois, tu vois, des trucs comme ça. Et du coup, moi, franchement, je me dis, si j'ai beaucoup d'argent... mais c'est juste pour regarder des zéros sur mon compte à la fin. Ça, c'est comme je te disais au début, comme ça, on aura fait le tour, mais je te disais, moi, mon père, il voyageait beaucoup. Moi, j'adore voyager. Je suis d'origine antillaise, donc j'aime retourner aux Antilles pour retourner dans ma culture, voir ma famille, etc. Et du coup, l'argent, c'est ça que ça me permet de faire. Ça me permet, tout à l'heure, tu as parlé de la femme de ménage, mais oh my God, le nombre de couples. À chaque fois que je vois des trucs, charge mentale, charge mentale, charge mentale. Il y a la moitié de ces couples-là qui ont leur charge mentale au sommet du mont de l'Himalaya. Prenez une femme de ménage, arrêtez de vous battre pour le repassage et étendre le linge. Et puis je sais qu'il y a des gens qui vont, en m'entendant dire cette phrase, qui vont dire Ah mais c'est facile pour elle, elle a des sous et tout. C'est accessible à beaucoup plus de monde que ce qu'on ne croit. Et ça vous coûtera certainement moins cher que le petit.

  • Speaker #0

    Ou qu'un bimance.

  • Speaker #1

    aucun divorce ! Beaucoup, beaucoup, beaucoup moins cher qu'un divorce. Donc, franchement, l'argent, ça permet tellement de choses. Et c'est pour ça, tout à l'heure, j'ai dit, attention, je ne suis pas en train de dire que l'argent ne fait pas le bonheur, parce que l'argent, ça vous permet de faire tellement de choses, de prendre soin de vous, de vous délester de certaines charges, même si c'est juste ponctuellement. Je ne sais pas, prendre un temps pour soi, faire garder ses gosses par une baby-sitter, pour profiter avec son mec ou son mari. Tu sais, des fois, c'est des petits trucs. Ce n'est pas des trucs, oui, partir à Dubaï et dépenser 10 000 euros en 10 jours. Tu vois, ce n'est pas ça. Ça peut être des choses aussi très, très simples.

  • Speaker #0

    Absolument, oui. Je suis complètement d'accord.

  • Speaker #1

    l'argent, c'est la vie. Ce n'est pas moi qui ai fait les règles du jeu, comme j'ai dit. Je ne fais que me plier au truc. Le jour où on pourra payer en bisous. Et encore, je suis sauvage. Je préfère payer avec de l'argent.

  • Speaker #0

    Vous n'aurez pas mes lèvres.

  • Speaker #1

    Non, non, non. Juste comme ça. De loin.

  • Speaker #0

    Écoute, Malva, j'ai tellement de questions encore à te poser. Mais bon, il va falloir mettre un terme. C'est épisode, mais on enregistrera peut-être un deuxième. Écoute,

  • Speaker #1

    ton invitation sera bienvenue.

  • Speaker #0

    Merci, merci infiniment. Écoute, Maëva, avant de te quitter, j'aimerais quand même partager ton actualité, parce que ton actualité est toute chaude en ce moment, notamment avec la sortie de ton carnet sur la gestion des finances. Est-ce que tu veux nous en dire un peu plus ? Et si tu as d'autres actualités, n'hésite pas à la partager.

  • Speaker #1

    Déjà, merci d'en parler. Le carnet chez Alivio, d'ailleurs, dans le carnet, j'ai mentionné... ton livre et ton podcast.

  • Speaker #0

    Ah non, merci. Il aurait fallu me le dire, ah là là. Non, je vais demander à Alizio parce que tu es Alizio, toi et moi.

  • Speaker #1

    Oui, voilà, exactement. Donc je me suis dit, comme c'est la même maison d'édition, autant en profiter pour faire un petit instant pub.

  • Speaker #0

    J'ai partagé le lien aussi, dans les recos du mien.

  • Speaker #1

    Finalement, je pense que tu n'étais pas encore parlé, mais la connexion était déjà là. C'est ça. Le carnet qui vient de sortir, c'est un mix entre la méthode Bento, comment gérer son budget, et un planeur. Parce que moi, justement, l'idée, je suis vraiment contre le truc budget. En fait, je le dis tout le temps, ça c'est important, même si c'est à la fin de le dire. Le budget, c'est naze. Passez-y le moins de temps possible et passez plus de temps sur la partie projection, mes projets. que j'ai envie de faire, quels sont mes objectifs. Ça, pour moi, c'est ça la partie la plus importante. Et ensuite, ton budget, tu le cales en fonction de ces objectifs-là. Donc, le carnet, il sert un peu à ça aussi. Et puis, non, sinon, après, j'aurais d'autres choses, mais pour l'instant, je ne peux pas en parler encore. Mais bientôt.

  • Speaker #0

    Bon, écoute, tu reviendras comme ça pour en parler.

  • Speaker #1

    Yes.

  • Speaker #0

    Je pourrais continuer à te poser toutes mes questions.

  • Speaker #1

    Voilà. Avec plaisir pour une deuxième partie.

  • Speaker #0

    avec grand plaisir écoute Maëva un grand merci pour tout pour ton authenticité aussi et ce moment fun qu'on a passé toutes les deux j'ai vraiment apprécié enregistrer cet épisode avec toi j'ai mal au jouet à force de moi aussi moi aussi ça se voit pas à l'écran mais c'est ma vie sourire et node avec la tête tout le long Merci pour tout Maëva, ça a été un plaisir de te recevoir et alors pour tout le monde n'hésitez pas à vous abonner au compte de Maëva arrobase monbudgetbento vos finances vont changer, voilà à bientôt

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Insa

  • Speaker #0

    Si vous aimez le podcast Majusque Valeur, vous allez adorer notre programme et nos offres de coaching à la négociation de rémunération. Grâce à la méthodologie unique et pratiquant pratique de Majusque Valeur, vous allez apprendre enfin à vraiment gagner votre vie. Vous allez notamment apprendre comment découvrir votre juste salaire ou vos justes tarifs sur le marché du travail, à construire une stratégie de négociation, à l'iné avec vos priorités de but et vos objectifs de carrière. Et enfin, à formuler de bons arguments face à votre hiérarchie ou vos clients pour obtenir la rémunération que vous méritez. Si vous écoutez Majuste Valeur, c'est parce que vous êtes convaincu que votre travail mérite d'être reconnu financièrement. Alors laissez-moi vous aider à réaliser vos objectifs et rejoignez-moi dès aujourd'hui sur www.majustevaleur.com Enfin, si cet épisode vous a plu, vous pouvez le... partager à vos proches, vous abonner, le noter 5 étoiles et mettre un commentaire sympa sur la plateforme de streaming que vous préférez. N'oubliez pas, sharing is caring. Alors si vous pensez que ce podcast ou mon travail peut aider quelqu'un, s'il vous plaît, n'hésitez surtout pas à le partager.

  • Speaker #2

    Sous-titrage ST'501

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