undefined cover
undefined cover
Ep 54 : Audrey, 37ans, parcours solo après un parcours à deux cover
Ep 54 : Audrey, 37ans, parcours solo après un parcours à deux cover
Maman Solo par Choix

Ep 54 : Audrey, 37ans, parcours solo après un parcours à deux

Ep 54 : Audrey, 37ans, parcours solo après un parcours à deux

40min |12/09/2025
Play
undefined cover
undefined cover
Ep 54 : Audrey, 37ans, parcours solo après un parcours à deux cover
Ep 54 : Audrey, 37ans, parcours solo après un parcours à deux cover
Maman Solo par Choix

Ep 54 : Audrey, 37ans, parcours solo après un parcours à deux

Ep 54 : Audrey, 37ans, parcours solo après un parcours à deux

40min |12/09/2025
Play

Description

Dans cet épisode, je reçois Audrey, une éducatrice de 37 ans, qui vit en Belgique. Elle travaille dans une maison de retraite depuis dix ans, et se consacre au bien-être des résidents.


Après un parcours difficile avec son ancien partenaire, marqué par de multiples inséminations et transferts d'embryons, Audrey prend la décision de poursuivre le parcours seule.


Audrey souligne l'efficacité du processus médical en Belgique par rapport à d'autres pays. Après plusieurs tentatives, elle a eu l'agréable surprise d'apprendre qu'elle était enceinte grâce à ses propres ovules et au sperme d'un donneur, un moment à la fois incrédule et joyeux après des années de lutte.


Audrey a également évoqué sa rencontre avec un nouveau partenaire, la complexité de son intégration dans sa vie et l'évolution de leur relation après sa grossesse.


Alors qu'elle se prépare à l'arrivée de son fils, Léo, prévue pour août.


Elle nous partage son histoire pour aider d'autres personnes confrontées à des difficultés similaires, afin de leur apporter espoir et encouragement.


Merci de liker et de partager :)


Emilie


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour Audrey, merci d'être avec moi aujourd'hui. On va parler de ton histoire. Alors déjà, peux-tu te présenter, nous dire qui tu es, quel âge tu as, d'où tu viens et qu'est-ce que tu fais dans la vie ?

  • Speaker #1

    Bonjour, moi c'est Audrey, j'ai bientôt 37 ans dans un mois et j'habite en Belgique à Verviers. Et alors je suis éducatrice dans une maison de repos, je m'occupe des activités, des sorties, de tout ce qui concerne le bien-être des résidents.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Ça fait longtemps que tu fais ça ?

  • Speaker #1

    Ça fait dix ans.

  • Speaker #0

    Ah oui ? Oui. Ok, ok, ok. Et donc Belgique, ok, donc là, tu es ma première Belge. On n'a pas encore eu de Belge à venir sur ce groupe. Parce que, donc, c'est connu, tu as accepté cette demande d'interview sur le groupe de Maman Solo. Donc, c'est un groupe sur Facebook. Donc ce groupe-là, il regroupe plusieurs pays. Est-ce qu'en Belgique, il existe des systèmes, des groupes aussi qui permettent de vous trouver, d'échanger ?

  • Speaker #1

    J'avais fait des recherches et j'étais justement tombée sur le Facebook qui était plus du coup international. Il y avait beaucoup de Françaises dessus parce que j'avais trouvé des petits groupes en Belgique, mais il n'y avait vraiment pas beaucoup de membres. J'ai l'impression, bizarrement, j'ai l'impression que même si ça a été accepté plutôt en Belgique, le parcours solo, il y a beaucoup plus de personnes en France qui en parlent qu'en Belgique, j'ai l'impression. Et donc, c'est ça que je suis restée sur le groupe français. Enfin, c'est plus français, en fait, le groupe sur lequel tu avais mis l'annonce. Donc, voilà, j'ai choisi par rapport au nombre de membres en me disant qu'il y aurait plus de témoignages, plus de réponses à mes questions. Ça m'a plus attirée ce groupe-là qu'un autre, en fait.

  • Speaker #0

    Ok, d'accord. Et en Belgique, c'est autorisé depuis quand, tu sais ?

  • Speaker #1

    Non, je ne sais plus. J'ai eu l'info à un moment donné, mais je ne sais plus. Je sais que ça fait bien plus longtemps qu'en France, mais on ne peut plus dire.

  • Speaker #0

    D'accord. Alors, après cette petite parenthèse, est-ce que tu peux nous dire comment était composée ta famille au taux départ ? Ta structure familiale avec tes parents ?

  • Speaker #1

    Donc moi, j'ai quatre sœurs, dont une sœur jumelle. Donc j'ai cinq enfants. Donc mes parents sont restés ensemble jusqu'à mes 19 ans, puis se sont séparés. Et voilà, la famille, ça a toujours été, même si on n'a jamais été une famille très, très proche, mais il n'y a jamais eu de gros conflits, rien du tout. On a toujours vécu simplement. Je suis un modèle traditionnel, on va dire. Si ce n'est que c'est vrai que, je ne sais pas si ça a pu influencer ma décision, mais que mes parents n'étaient pas très amoureux l'un de l'autre, on va dire. Donc, je n'ai pas eu un modèle, je veux dire, de couple devant moi quand j'étais enfant, qui était très soudé, on va dire. Donc, ça a fait partie de mes réflexions quand j'ai décidé d'avoir un enfant seul. Donc, voilà. Mais tout allait quand même bien. C'est juste qu'ils n'étaient pas très proches. Ok,

  • Speaker #0

    d'accord. Donc ils se sont séparés et aujourd'hui ils sont proches d'autres fois au niveau des liens, des relations ou pas ?

  • Speaker #1

    Alors mon papa il est décédé il y a un an et demi, mais je n'ai jamais été très proche de lui. Aucune fois nous avons été vraiment très proches de lui, il ne s'est pas beaucoup beaucoup occupé de nous en fait. Pas par manque d'envie, mais plutôt parce que c'était dans son caractère d'être assez passif et assez distant. Et ma maman, il n'y a pas de soucis, je la vois quand même très souvent, on a une bonne relation. C'est quelqu'un avec qui je peux vraiment discuter beaucoup. Et ça s'est toujours très bien passé. Elle a toujours été d'accord avec mon projet. Elle ne m'a jamais jugée. Je sais qu'elle sera présente sans être étouffante pour autant. Pour moi, elle a un peu la position idéale dans mon projet. Elle sera là, mais sans être envahissante.

  • Speaker #0

    Ok, super. Et elle n'habite pas trop loin de chez toi ?

  • Speaker #1

    On habite à 25 minutes, l'une de l'autre.

  • Speaker #0

    Ok. Et tes soeurs ?

  • Speaker #1

    Oui, ça va. Et mes soeurs, plus ou moins la même chose. Il y en a juste une qui habite à Bruxelles, mais sinon, les trois autres, je les vois quand même régulièrement.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Et tes soeurs sont au courant aussi du projet ? Tu les avais informées dès le départ ou pas ?

  • Speaker #1

    Oui, dès le départ, j'ai tout de suite parlé de ça à ma famille et tout le monde m'a toujours soutenue. Mais à mon avis, c'est aussi vis-à-vis de mon parcours. enfin quand j'expliquerai tout à l'heure mais moi c'est un peu spécial parce qu'en fait Le point de départ, c'est que j'ai toujours été dans des longues relations. Je n'ai jamais eu de difficultés à trouver un partenaire, avoir des projets, etc. Mais les dix dernières années, ça a été assez compliqué. J'avais cette envie de devenir maman. J'ai d'abord eu un premier compagnon avec qui j'habitais, qui ne voulait pas se positionner, qui n'avait pas envie de réfléchir à s'il voulait des enfants plus tard ou non. Alors que j'approchais déjà de la trentaine tout doucement. et moi ça m'a tellement blessée que pour finir on a fini par se séparer principalement à cause de... En tout cas, moi, de mon côté, c'était principalement pour ça, parce que je ne me voyais pas, ne pas savoir vers où j'allais. J'avais tellement cette envie d'être maman... Oui, oui.

  • Speaker #0

    Vous n'avez pas les mêmes désirs sur l'avenir, en tout cas. Vous ne vous rapprochiez pas à ce niveau-là. Oui, oui.

  • Speaker #1

    Et ensuite, j'ai eu un autre compagnon pendant presque six ans. Et avec lui, le projet était mis en route, en fait. Donc quand ça s'est terminé entre nous, c'était il y a un an et demi maintenant, en fait on était en parcours PMA pour avoir un enfant, donc on essayait depuis deux ans d'avoir un enfant. Donc on était dans les deux marts, on avait fait des assimilations, j'avais déjà fait une ponction avec deux transferts d'embryons, mais alors ce qu'il y a c'est que c'est vrai que notre relation était assez conflictuelle et Il y a eu toute une réflexion de ma part pendant des mois et des mois où je me suis rendue compte que je restais avec lui parce qu'il m'offrait ce projet d'être maman. Je me rendais compte qu'une fois que j'aurais eu mes enfants avec lui, j'allais de toute façon le quitter. J'étais un peu dans un déni, je ne me rendais pas compte. Il m'a fallu vraiment quelques mois pour m'en rendre compte.

  • Speaker #0

    Toute seule ? Tu t'en es rendue compte toute seule ?

  • Speaker #1

    Je racontais beaucoup de choses à ma soeur jumelle ou à des amis très proches. Il y avait quand même beaucoup qui me disaient, tu te rends compte qu'après l'enfant, si vous vous séparez, est-ce que tu l'aimes vraiment ? C'était quelqu'un qui avait un caractère assez fort et qui ne me faisait pas du tout confiance. Ça a été une relation assez difficile pour moi. J'ai eu à un moment donné des clics parce que j'ai justement, en allant justement à la PMA, un rendez-vous. J'ai croisé une fille que je connaissais depuis toute petite, mais que je n'avais plus vue depuis une quinzaine d'années. Souvent, les femmes vont seules à la PMA, les hommes ne viennent pas à chaque rendez-vous. Du coup, je la vois, je dis « Tiens, tu fais aussi le parcours avec ton compagnon ? » Elle me dit « Non, moi je suis toute seule. » Je ne sais pas pourquoi le froid est tombé. J'ai vraiment eu… Oui, ça m'a un peu fait un déclic, je me suis rendu compte. c'est pas parce que tu le quittes que tu n'auras pas d'enfant. Et je me suis dit, voilà, j'avais pas encore 36 ans, j'avais 35 ans et demi. Je me suis dit, en fait, c'est vrai que ce n'est pas possible d'avoir encore un enfant, même si je ne suis plus avec lui. Et je me suis rappelée qu'étant plus jeune, je m'étais toujours dite, si vers 37, 38 ans, j'ai toujours pas d'enfant et que ça n'assure pas assez bien fonctionner avec quelqu'un, je ferais un enfant toute seule. Et donc, en fait, il y a eu d'autres réflexions, mais ça a vraiment été le déclic vraiment qui m'a fait penser, Merci. parce que je savais que la vie de mon enfant allait être compliquée si j'avais un enfant avec lui et qu'on se séparait. Ça allait être compliqué parce qu'il était quand même très contrôlant. Mon compagnon à l'époque ne me faisait pas confiance, donc je me dis que ce sera encore pire en étant séparée. Je me dis quelle vie on va avoir, quelle vie lui va avoir. J'ai eu toute une réflexion, mais ça a été assez rapide. Une fois que je suis sortie du déni... Le froid est tombé et ni une ni deux, j'ai vraiment tout plaqué. On avait acheté une maison, on avait tout rénové. Ça a été la meilleure décision de toute ma vie. Je me suis sentie vraiment super bien, vraiment libérée. Tout le monde pensait que j'allais avoir un contre-coup. Je n'ai jamais eu le contre-coup. Ni une ni deux, j'ai envoyé simplement par e-mail. J'ai contacté mon docteur en PMA. Quand je relis les mails aujourd'hui, je rigole parce que je me dis que c'était vraiment... Juste deux phrases pour dire voilà je ne sais plus que mon compagnon mais je souhaite continuer le projet seul. Et en fait voilà j'ai repris rendez vous et ça a suivi quoi et un an après

  • Speaker #0

    Ok

  • Speaker #1

    Et de tout mon entourage vu que la plupart savaient que cet effleurement conflictuel dans ma relation et que moi j'avais vraiment du mal à supporter le quotidien, en fait ils m'ont tous dit t'as bien raison Fais le droit d'enfant toute seule, il vaut mieux. Tout le monde m'a soutenue, en fait. Parce qu'à mon avis, c'est un peu compliqué. Donc, c'est vrai que c'est parti comme ça.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc, merci à cette jeune femme que tu as revue et recroisée sur ton chemin. Ce n'était pas pour rien.

  • Speaker #1

    Non, c'est ça.

  • Speaker #0

    C'est fou. C'est fou.

  • Speaker #1

    Oui, oui.

  • Speaker #0

    Et ça a tout déclenché derrière. OK. Et l'équipe, donc tu as fait tout ton parcours en Belgique ?

  • Speaker #1

    Oui, j'ai fait mon parcours au Mont-Légien, à Liège. Et tout s'est toujours très bien passé. Je trouve qu'ils sont très professionnels. Il y en a beaucoup qui disent qu'ils sont froids, mais en fait, moi, je vois ça comme une façon de ne pas tergiverser. En fait, ils préfèrent vraiment s'en tenir à l'aspect médical, vraiment pour que tout le monde puisse avoir sa chance. Et c'est vrai que... Ça, quand je vois en France les témoignages, je me dis qu'on a vraiment de la chance en Belgique, ça va très vite. Nous, on s'inscrit, on a le premier rendez-vous, et puis six mois après, on commence déjà les assimilations. Ça va vraiment très vite. C'est vrai qu'ils me paraissent parfois un peu froids et pas très à l'écoute, mais ils sont tellement concentrés sur les techniques médicales que ça va plus vite. On ne nous dit jamais qu'il faut attendre trois mois, qu'il n'y a plus de place. C'est tout, ça suit. Ils sont très bien organisés, je n'ai vraiment rien à dire. Pour moi, ils ont vraiment été très, très bien.

  • Speaker #0

    Et donc, tu poursuis ce parcours, mais en étant solo. Donc, l'équipe médicale te suit sur ce projet-là. Donc, tu avais déjà fait deux inséminations, c'est ça, avec ton ancien partenaire ?

  • Speaker #1

    Donc, avec mon ancien partenaire, on avait fait quatre inséminations.

  • Speaker #0

    Quatre ?

  • Speaker #1

    Et puis on était passé à une ponction d'ovocytes et on avait fait alors deux transferts d'embryons. Et tout avait été négatif. J'ai même eu des résultats positifs.

  • Speaker #0

    Et ensuite, comment ça s'est passé ? Qu'est-ce qu'ils t'ont proposé quand tu es passé en parcours solo ?

  • Speaker #1

    Ensuite, en parcours solo, comme ici c'était le sperme de donneur et que c'était censé être vraiment de très bonne qualité, ils m'ont reproposé des assimilations. Donc j'en ai fait cinq. Normalement, j'avais demandé une 5e parce que j'avais l'impression qu'on avait fait un peu à côté de mon ovulation. Donc, j'en ai eu 5 qui n'ont pas fonctionné non plus. Et alors ensuite, on a refait une ponction. Et là, petite anecdote, en fait, moi, à force d'avoir toujours des résultats négatifs depuis, parce que finalement, ça faisait quand même trois ans au total que ce soit naturellement ou par technique médicale, tous les mois, j'espérais toujours quelque chose. Les assimilations, c'est tous les mois. Et pour finir, quand j'ai fait la ponction toute seule, j'avais quatre embryons. Et là, on en a mis un après trois jours. On a transféré un qu'habituellement, on attendait le cycle suivant. C'était des embryons congelés. Et ici, on m'avait transféré un embryon frais de trois jours. Et je devais attendre les résultats pour le... trois autres embryons savoir s'ils allaient être congelés ou non en fait ça a été la douche froide parce qu'on m'a dit il n'y en a plus aucun qui n'a pas vécu et en fait moi j'étais vraiment désespérée quand je me disais mais oh là là ça fait encore une fécondation une vitro épuisée parce qu'on a droit à six remboursements en Belgique ah oui on avait déjà épuisé deux du coup donc je me dis si à chaque fécondation c'est comme ça et en fait moi j'étais dans mon idée que ça n'avait pas voilà que c'était foutu donc j'essayais vraiment de me replonger je voulais prendre des vitamines J'imaginais déjà 36 rendez-vous pour essayer que mon corps produise de meilleurs ovules. Et puis finalement, c'était positif. Le seul embryon qui avait été positif, mais je ne m'y attendais pas du tout. C'était vraiment inespéré. Ce n'est pas que j'étais négative, c'est que par habitude, que ça ne fonctionne pas, je ne pensais pas que ça allait. Ok. Donc ça a été vraiment la grosse surprise.

  • Speaker #0

    Waouh, donc avec tes propres ovocytes.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et avec un donneur. OK. Et donc, par FIV ou par insémination ? Par insémination, la cinquième, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Non, donc là, c'était par fécondation in vitro.

  • Speaker #0

    Ah, par fécondation in vitro.

  • Speaker #1

    Oui, les cinq inséminations n'ont pas fonctionné et c'était la première FIV alors, ou seuls trois cas. C'était la première FIV, oui.

  • Speaker #0

    Waouh ! Et donc là, toi, tellement habituée aux échecs et tout ça, tu ne t'y attendais pas. Donc là, grosse surprise, tu as fait des tests de grossesse où tu attendais la prise de sang. comment que tu gérais là ?

  • Speaker #1

    En fait, moi, j'avais l'habitude de faire quand même un test de grossesse, même quand je savais que c'était négatif, parce que j'avais besoin de voir le test tout blanc pour me dire que c'est plus facile que d'attendre, qu'on me téléphone et qu'on me dise « c'est quand même dur au téléphone quand on vous annonce, malheureusement ça n'a pas marché, à chaque fois c'est la même chose » . Donc moi, pour être sûre d'enlever tout espoir, je faisais quand même un test un ou deux jours avant. Et ici, en fait, je me suis dit que j'allais faire le test, même si je pensais que c'était négatif. Puis j'ai tardé, j'ai tardé à le faire. Finalement, je l'ai fait le jour avant la prise de sang. Et là, il y avait une deuxième barre, mais qui était vraiment fort marquée. En plus, on pourrait croire que j'ai sauté le joint. Mais en fait, j'étais tellement choquée parce que je n'y croyais pas. En fait, on n'y croit plus quand c'est comme ça. on est tellement habitués. que ce soit tout blanc, que je cherchais des excuses. Ailleurs je me dis à mon avis c'est le seul médicament, la piqûre, pour déclencher l'ovulation qui donne un faux positif. Ou je me dis non, c'est le test qui ne va pas bien. Donc j'avais refait un test quelques heures après, malgré que c'était dans l'après-midi, le test est encore plus fort dans l'après-midi.

  • Speaker #0

    Ça paraîtrait vraiment,

  • Speaker #1

    il y avait deux barres. Mais ici, quand je leur parle, je suis encore émue. Je me dis toujours maintenant, quand on est tellement habituée.

  • Speaker #0

    C'est ça,

  • Speaker #1

    oui. Chaque parcours est différent, mais le mien, c'est vrai que ça a toujours été rien de chez rien. Tous mes tests ont toujours été négatifs. Donc, toujours maintenant, des fois, j'ai du mal à réaliser. Je me dis, mais dire que ça y est, que je suis enceinte depuis, c'est quand même en tout une dizaine d'années que j'attends ce moment. Et je me dis... C'est comme si c'était magique, là. J'ai encore du mal à y croire, franchement, oui.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui, oui. Quelque chose qui devient irréel, qui apparaît, mais qui est réel, mais qui est irréel. Parce que t'es tellement habituée à ce que ce soit tout le temps négatif que finalement, tu continues le parcours en espérant, mais sans y croire. En fait, c'est ça, un peu, quelque part. C'est assez curieux.

  • Speaker #1

    Oui, oui. Mais en fait, moi, j'en ai beaucoup souffert au début de ne pas réussir à tomber enceinte. Je me disais mais qu'est-ce qui ne va pas chez moi ? Pourtant on me disait que tout allait bien de mon côté, mais ça enlève la confiance qu'on a en notre corps et en notre rôle de femme. J'ai vraiment eu du mal à un moment donné, au bout d'un an, et quand j'ai repris le parcours solo, je me suis dit je lâche prise, je vais vraiment faire comme si c'était mon quotidien normal, comme si j'allais chez le coiffeur ou chez le dentiste, mes rendez-vous, et j'ai vraiment réussi à me détacher, à me dire je continue ça sur le côté, mais ma vie continue et je profite de la vie à côté. J'avais même rencontré quelqu'un pendant tout mon parcours, mais qui était au courant, etc. Donc ça me permettait vraiment de me changer les idées. Et je pense que ça, je ne sais pas si ça a joué, mais en tout cas, ça m'a permis, oui, c'est pas que je n'y croyais plus, mais c'est que je banalisais vraiment la chose.

  • Speaker #0

    Ok, ok, oui, oui,

  • Speaker #1

    oui. C'est devenu mon quotidien, mais je n'y fais plus attention. Et puis voilà quoi.

  • Speaker #0

    Tu mettais moins d'enjeux et moins d'importance en fait dans le parcours.

  • Speaker #1

    Voilà. Mais j'espérais toujours, mais je me disais pour mieux vivre le quotidien, je vais faire un travail sur moi pour que ce soit plus facile à vivre.

  • Speaker #0

    Wow, bravo. Et tu as été accompagnée ? Tu avais un suivi psychologique avec le centre ou c'était toute seule ? Comment tu as fait ?

  • Speaker #1

    Non, j'ai fait toute seule. La première année, là où j'essayais avec mon ex-compagnon, là j'avais été chez un psychologue quand même parce que je me sentais vraiment... Je ne me sentais pas écoutée par mon ex-compagnon qui ne s'intéressait pas à moi. C'était un peu compliqué. J'avais été une fois. Ce que j'ai fait, c'est que j'avais été voir une magnétiseur. J'ai aussi été voir une dame qu'on appelle médium. Pour moi, c'était aussi une magnétiseur. J'avais besoin de me rassurer que je pouvais bien tomber enceinte et que ça allait m'arriver. Après, on n'y croit pas. Moi, à la base, je n'y croyais pas forcément. Le fait est que toutes les deux m'ont tellement rassurée que ça m'a vraiment permis de lâcher prise aussi. Je n'ai pas eu besoin de suivi psychologique par après. Je n'ai pas ressenti le besoin. Je me suis plutôt entourée de personnes qui étaient dans mon cas ou d'amis qui avaient eu des difficultés. Je me nourrissais de témoignages de personnes qui étaient dans mon cas, qu'elles soient en couple ou seules. Ça me faisait du bien de voir que d'autres personnes avaient des difficultés qu'il n'y avait pas que moi, que finalement, ça avait fonctionné. Donc, je me nourrissais de tout ça en me disant, voilà, il y a de l'espoir, ça va être rappelé.

  • Speaker #0

    D'accord. Puis comme tu dis, d'ailleurs, c'était trois années où tu étais dedans. Donc, le jour où ça arrive, bingo, mais qu'est-ce qui se passe ? Je n'y crois pas. Est-ce que c'est vrai ? Et est-ce que maintenant, tu réalises ?

  • Speaker #1

    Oui, maintenant, parce que le bébé, il bouge déjà depuis un mois et demi de moi.

  • Speaker #0

    La grossesse a tenu ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai que du coup, c'est un peu, je ne dirais pas un stress, mais tous les jours, on se dit que... Moi, tous les jours, je me dis que c'est un jour de plus où ça tient. Parce qu'en fait, quand on vit ce parcours, on ressent que rien n'est jamais acquis. Que c'est pas parce que le test est positif que ça va aller jusqu'au bout. Et sans être négative pour autant, juste en me disant, je sais que rien n'est jamais acquis un jour après l'autre. En fait, plus on se renseigne autour de soi, plus on voit évidemment des histoires aussi qui sont tristes, et des échecs, et des choses compliquées. Donc on a beaucoup plus d'informations que quand on réussit à tomber enceinte naturellement du premier coup. des conflits en enfant donc je sais beaucoup plus de choses que certaines personnes on va dire et qui peuvent me qui pourraient faire peur mais moi je me dis ça reste dans un coin de ma tête, je sais que c'est jamais acquis mais je profite un jour après l'autre j'ai confiance, je sens depuis le début que là j'ai une confiance en mon corps par rapport au début je ne sais pas pourquoi depuis le début je sens que comme si c'était mon tour, que la roue avait tourné que c'était la bonne, je ne sais pas Donc pour le moment, on part de là. D'accord.

  • Speaker #0

    Et la grossesse s'est bien déroulée ? Oui. Comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    Ici, je suis à 5 mois et demi. Et pour le moment, tout est vraiment comme je l'avais imaginé. En fait, je ne pourrais pas rêver mieux. C'est vraiment une belle grossesse. J'ai eu quelques symptômes, mais franchement, rien de bien grave. Je n'ai jamais été malade. Je continue le travail, je continue même le sport. Ma vie est tout à fait comme d'habitude. Si ce n'est que je fais un peu plus attention. Là, plus les mois passent, plus ça devient imposant. Et donc, je dois faire un peu plus attention. Mais j'ai vraiment de la chance à ce niveau-là. Toutes les échographies sont chaque fois parfaites. Donc, à ce niveau-là, rien à dire, franchement.

  • Speaker #0

    Tout se passe très bien. Et c'est un petit garçon, une petite fille ?

  • Speaker #1

    C'est un petit garçon qui va s'appeler Léo.

  • Speaker #0

    D'accord. Bienvenue Léo dans ce monde même s'il est encore caché, il est là ! D'accord, ok, donc là la date du terme est prévue pour quand ?

  • Speaker #1

    Le 16 août.

  • Speaker #0

    Le 16 août, ok. Et là tu as commencé à préparer des choses pour son arrivée ou pas encore là-dedans Léo ?

  • Speaker #1

    Oui, tout doucement en fait. Comme j'ai dit, on attend chaque fois les rendez-vous suivants pour être sûr que tout va bien. Mais moi, j'attendais vraiment l'écho. On a une échographie morphologique, nous, à Salé-Pouin. Je ne sais pas si c'est partout pareil.

  • Speaker #0

    Oui, chez nous aussi.

  • Speaker #1

    C'est vraiment l'échographie où on voit si tout est bien en ordre, même à l'intérieur du corps du bébé. Donc, j'attendais vraiment ça pour acheter les grosses pièces, on va dire. Donc, tout ce qui est poussettes, lits, etc. Donc là, maintenant que tout est bien, je commence un peu à acheter tout ça, à préparer. J'ai fait un peu d'épainature chez moi en me disant comme ça, ça sera fait. Mais sinon, dès que j'ai su que j'étais enceinte, j'ai eu le plaisir d'acheter des petits vêtements, etc. Évidemment, ça, c'est quand même un plaisir de se dire qu'on peut enfin aller dans le rayon sans se sentir mal et se dire je peux acheter des choses.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    au début, c'était... parce que j'avais toujours mes réflexes d'avant quand je voyais une femme enceinte, j'avais un petit désespoir. Et puis, ah mais non, c'est vrai, moi aussi, maintenant je suis enceinte. Je suis vraiment conditionnée, en fait. Et il a fallu quand même bien un mois ou deux pour que je me plaise ce genre de pensée. Vraiment, oui. Donc voilà, mais oui, je prépare tout doucement. Du coup, ça a venu. Ça permet vraiment aussi de se préparer à vivre la maternité seule.

  • Speaker #0

    Oui. Et oui, c'est pas celle qu'on avait imaginée avec un pion à côté. Oui,

  • Speaker #1

    mais franchement, sur les neuf mois, je trouve que ça permet vraiment d'avancer petit à petit. Parce qu'au début, forcément, même si on fait le choix, moi, personnellement, c'était clairement un peu par dépit, plus que vraiment par conviction. Voilà, c'est malheur du coup au début. c'est vrai que c'est on est contente mais on a peur, on se dit est-ce que j'ai bien fait, je vais me retrouver toute seule. J'avais du mal à voir les gens qui étaient en couple et la dame qui était enceinte parce que je me disais moi je ne vivrai jamais ça, je serai tout le temps toute seule. Mais avec les mois, je suis de plus en plus convaincue et je prends confiance. Déjà maintenant, je me suis fait vraiment l'idée, pour moi c'est tellement normal d'être seule maintenant que j'en parle même librement, qu'au début j'étais toujours un peu gênée d'expliquer aux gens que j'étais toute seule. On me dit félicitations et le papa il est... content et puis bah non il n'y a pas de papa donc voilà mais mais ça prépare vraiment les neuf mois je veux faire tu l'as vécu du coup de ton côté ah oui oui et heureusement qu'il y a neuf mois c'est aussi pour nous préparer psychiquement ah

  • Speaker #0

    oui oui complètement oui et tu disais que tu avais trouvé un compagnon durant le parcours oui et comment ça s'est déroulé pour... l'intégrer toi dans ta vie qui t'accompagne dans ce projet là quelle position il a pris et qu'est ce qui fait que il est parti en fait moi c'est vrai que je veux

  • Speaker #1

    dans mes assimilations dont j'avais déjà commencé les assimilations je me sentais quand même seul que j'avais quand même envie d'avoir une compagnie, même si je savais que j'avais le projet derrière et que ça pouvait freiner. Donc moi, dès que j'ai quand même rencontré quelques personnes, et j'ai toujours été claire sur mon projet, donc il y en a qui étaient justement, moi, ça ne m'intéresse pas, je comprenais. Et puis, cet homme-là avait déjà un enfant, et au bout d'une semaine qu'on se connaissait, je lui ai expliqué mon projet. Et en fait, il m'a directement dit qu'il trouvait ça normal, que lui avait son enfant, que j'avais le droit d'avoir le mien, qu'il n'y avait pas de soucis. C'est vrai qu'il s'est positionné un peu comme s'il allait être présent, qu'il serait là pour m'aider, que je pouvais lui faire confiance, etc. Et en fait, les mois qui ont suivi, c'est vrai qu'on n'en parlait pas beaucoup, en fait, nous deux. On vivait notre histoire comme un couple classique. Mais c'était un peu spécial vu qu'à côté, j'avais des assimilations. d'autres personnes, donc des fois j'avais un peu l'impression comme si je le trompais quand j'étais sur la table et qu'on m'asséminait avec quelqu'un d'autre, des fois j'avais un peu cette impression j'avais quand même l'impression de t'aller voir ailleurs, c'était un peu spécial et puis voilà je lui demandais régulièrement s'il était sûr que ça ne le dérangeait pas s'il n'avait pas des questions ou s'il n'était pas mal à l'aise, mais il me disait non, non il n'y a pas de soucis, c'est normal ne te tracasse pas et tout et Et en fait, au fur et à mesure des mois qui ont découlé, j'étais un petit peu de plus en plus déçue de ces réactions parce que finalement, il m'avait dit qu'il serait là, etc. Et puis, il ne s'intéressait pas plus que ça à mon problème. Mais bon, après, c'est sans jugement parce que quand je me mets à sa place, je comprends en fait.

  • Speaker #0

    C'est délicat, hein ? Ben oui,

  • Speaker #1

    c'est délicat. Et en fait, ce qui s'est passé, c'est quand je suis tombée enceinte, ça faisait quatre mois et demi qu'on était ensemble. Et c'est vrai qu'il n'a pas eu la réaction que j'attendais, il n'a pas eu une réaction négative, mais pas forcément positive non plus. Et en fait, ça a remis vraiment en doute ce qu'on prévoyait entre nous, parce qu'on parlait quand même, alors que j'étais déjà enceinte sans le savoir, on prévoyait quand même plus tard d'habiter ensemble, etc. Et du jour au lendemain, il m'a dit qu'on n'habiterait pas ensemble. Ça a été assez dur parce qu'il ne se voyait pas vivre avec un enfant qui n'était pas le sien, alors que sa propre fille ne la voyait que la moitié du temps. ça ne se faisait pas pour sa fille. Il m'a sorti beaucoup de choses qui m'ont blessée en fait et que j'ai remarqué qu'il n'était peut-être pas clair depuis le début.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui, puisque en fait tout ça, c'était là. Oui, c'est ça. Il n'avait pas ouvertement dit. Là, il avait réfléchi. Oui. Il était violent. Vous parliez de tempénage.

  • Speaker #1

    J'avoue que c'était violent, mais c'est quelqu'un qui n'est pas fou. qui n'est pas fort dans la communication, etc. Enfin, je trouve qu'il n'est pas très communicatif, parce que, voilà, son éducation était comme ça, comparé à la mienne, où moi, j'ai eu des parents, enfin, maman, en tout cas, qui communiquaient beaucoup. Et ce qu'il y a, c'est que ça a été assez violent pour moi, parce que, ben, je me suis un peu rendue compte qu'en fait, à force de discuter, ben, il m'avouait quand même que, voilà, moi, je t'avais dit que, le premier jour qu'on s'est rencontrés, que moi, je voulais encore un enfant plus tard, et t'as préféré continuer ton projet. donc ça sonnait un peu comme des reproches. Oui, mais je t'en ai parlé plusieurs fois, savoir si ça allait. Tu m'as toujours dit oui. Malheureusement, il me disait, ben oui, mais je ne pensais pas que ça arriverait si tôt, que tu tomberais enceinte aussi rapidement. Et moi, je m'étais dit que si ça ne marchait pas, dans un an, on aurait pu faire l'enfant ensemble. En fait, il y avait beaucoup de non-dits, je pense, dans notre rencontre. Et du coup, c'est vrai que ça a un petit peu gâché notre histoire, on va dire.

  • Speaker #0

    Oui, c'était à 12 fois d'être fin.

  • Speaker #1

    Oui, on m'a oublié. Ah oui, ça a été... Ça a été très dur pour moi parce qu'en fait, j'ai appris que j'étais enceinte un dimanche et toute la semaine qui a suivi, ça a été en fait des discussions comme ça et des disputes. Et en fait, ça m'a vraiment rendu malheureuse. Et en fait, je m'en suis presque voulue de me dire, voilà, ça fait trois ans que j'attends ce moment de tomber enceinte, je le suis enfin. Et au lieu d'être heureuse, je pleure. J'ai passé vraiment une semaine très négative. En me posant des questions, je ne savais pas quoi faire. Et je me suis dit finalement, est-ce que j'ai bien fait de vouloir chercher quelqu'un ? Parce que ça m'a peut-être un peu gâché le fameux moment de la découverte de ma grossesse. Mais bon, après, je me suis dit, voilà, ce n'est pas grave. Ça s'est passé comme ça. On ne sait pas revenir en arrière. Et en fait, on a fini par se séparer. On ne sait pas revenir en arrière.

  • Speaker #0

    Et puis, toi aussi, ça a pu te permettre de faire le tri. dans ce que tu souhaitais aussi, et puis dans cette relation-là, et qu'est-ce qui était important pour toi, et puis de voir que ses attentes à lui ne correspondaient pas complètement avec les chaînes. Donc, ça m'a permis de mettre, de faire la mise à jour du couple quelque part. Oui, c'est ça. Et puis je pense que c'est quelqu'un avec qui j'ai vraiment vécu des très beaux moments en début de relation. Comme ça, c'est toujours la passion. Et je pense que ça m'a vraiment permis d'encore plus lâcher prise. Je profite vraiment avec lui. Je ne sais pas, ça m'a vraiment changé les idées. Ça m'a vraiment fait beaucoup de bien. Donc je me dis que ça a participé au fait qu'après, ça a pu se faire. Ça ne sera jamais, mais voilà. Oui, oui. Ça m'a fait plus de positif.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est que cette relation, tu l'as rencontrée, mais ce n'était pas pour rien. Tu as appris des choses et puis, oui, c'est vraiment que ça t'a permis de lâcher prise et puis d'avoir des moments chouettes et joyeux et permettre à ce que bébé puisse s'installer tranquillement. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça.

  • Speaker #1

    C'est plutôt chouette de voir les choses comme ça. Oui,

  • Speaker #0

    c'est plutôt chouette de voir les choses positivement. Donc, c'est sans regret en tout cas, franchement. Voilà,

  • Speaker #1

    c'est ça, c'est ça, c'est ça le plus important, c'est de ne pas avoir de regrets. de peut-être laisser cette possibilité-là. Et maintenant, comment tu envisages, c'est encore un peu tôt, mais la question est peut-être un peu prématurée, mais comment tu envisages le couple après ?

  • Speaker #0

    C'est vrai que c'est une question qui m'a quand même pas mal tracassée ces derniers mois, parce que moi, comme j'ai dit au début, j'ai toujours été en couple, et c'est vrai que j'ai ce besoin de partager avec quelqu'un. Pour moi, la vie, c'est à deux, c'est pas tout seul. Et voilà, je sais que j'ai certains besoins d'affection, etc. Quand même assez important de partage.

  • Speaker #1

    Ne t'inquiète pas, vous allez être deux dans pas longtemps.

  • Speaker #0

    Et tu feras des câlins,

  • Speaker #1

    tu auras de l'affection. Je blague, mais je comprends, de partager avec un adulte.

  • Speaker #0

    Oui, voilà. Mais c'est vrai que du coup, des fois, ça me traque assez un peu de me dire, est-ce que quelqu'un voudra au cours de moi, une fois que j'aurai mon enfant ? Parce que souvent, les couples avec des enfants, ils les ont en garde alternée. Donc, il y a quand même l'espace, on va dire, pour créer une relation après la semaine où la maman n'a pas l'enfant. Elle peut rencontrer quelqu'un et créer une relation avec quelqu'un. Mais moi, je me dis, est-ce que... A chaque fois, je me disais, est-ce que le fait que je l'aurai à temps plein ne va pas freiner une rencontre ? Est-ce qu'il y aura encore de l'espace pour créer une relation ? Et en fait, du coup, je me suis aidée du groupe où tu as mis l'annonce, en posant simplement la question d'avoir des témoignages de personnes dans ma situation qui après ont retrouvé quelqu'un ou pas. Voilà, simplement avoir des témoignages. Et en fait, j'ai eu pas mal de réponses qui m'ont vraiment rassurée, qui m'ont fait du bien. Et oui, je me suis rendu compte qu'en fait, ce n'était pas forcément un frère, que des fois, ça arrangeait même apparemment les hommes parce qu'ils se disaient, il n'y a pas de père, donc il n'y aura jamais d'histoire. L'enfant est là, mais... Oui, c'est vrai. Oui, on est en fait tout à côté. On sait qu'un ex peut souvent faire des histoires, on va dire, dans le couple, dans le nouveau couple, on va dire, demander des comptes, etc. Enfin, vous voyez, tu vois ce que je veux dire.

  • Speaker #1

    Donc ça soulage aussi du côté de l'homme de se dire, bon, il n'y a pas d'autres hommes dans l'histoire, il n'y a pas de papa, donc il n'y a pas ces sortes de conflits qui pourraient venir influencer dans le couple. Et puis même pour la femme, pour nous, il n'y a plus cette pression qu'on met à l'homme, cette horloge biologique d'avoir un enfant à tout prix. Ça soulage en fait, ça lève plein de trucs.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait, oui. Et c'est vrai que... Beaucoup aussi m'ont dit que justement ça faisait très naturel parce que les hommes qui ne sont pas paternels ou qui ne sont pas prêts à assumer ou qui ne sont pas assez engagés, en fait ils ne s'intéressent tout simplement pas à une maman qui est seule. Donc j'aurais d'office des personnes qui correspondent mieux, qui vont s'intéresser à moi. Et c'est vrai que ça, je l'ai toujours pensé aussi. Donc voilà, ça m'a un peu rassurée. Je vois toujours la vie avec quelqu'un évidemment plus tard, mais là dans l'immédiat, je vais d'abord profiter de la fin de ma grossesse. Et puis on verra tout ça plus tard. Moi, c'était vraiment le début. Je me dis, les rencontres, ce sera plus tard et je vais me concentrer sur mon enfant.

  • Speaker #1

    Waouh, super. Ok, d'accord. Est-ce qu'il y a quelque chose que je ne t'ai pas demandé sur lequel on n'a pas échangé ? Tu souhaitais absolument parler ou pas ?

  • Speaker #0

    Juste le fait que moi ici, si je décide de participer au podcast, c'est vraiment parce que j'ai moi-même ressenti ce besoin d'avoir des témoignages, d'écouter des podcasts. J'en mettais le matin dans ma salle de bain en me préparant, j'écoutais et j'essayais de m'identifier. Et c'est vrai que ça fait toujours du bien d'entendre d'autres personnes qui sont passées par là. Et quand je vois autour de moi le nombre de personnes qui hésitent en fait, ou qui me disent « ben oui, moi je suis restée avec mon compagnon, et on a quand même fait des enfants, ça n'allait pas, et si j'avais su… » Donc je me dis si je peux aider certaines femmes à se sentir moins seules, à prendre leurs décisions, comme moi en fait, finalement c'est ce qui m'est arrivé, c'était en voyant mon ami, enfin mon ancien ami, en sorte de pédale, en écoutant des podcasts, que je me suis identifiée, que je me suis dit « ben oui, moi aussi je peux en fait » . Donc c'est vrai que j'ai cette envie de pouvoir aider aussi, de me dire si ce que je raconte peut aider certaines personnes, je le fais. Et voilà, c'est ma part du travail, on va dire. Je me suis dit que je voulais aider. En fait, quand on est dans tout ça, on est tellement dur qu'après, ça donne envie de... Une fois que ça a marché, c'est pas moi je suis troqué, maintenant ça a marché. J'ai envie de pouvoir aider les autres aussi, comme moi j'ai été aidé en fait.

  • Speaker #1

    C'est ça. Merci beaucoup pour ton témoignage. Après ces trois années longues, est-ce que tu imagines avoir un deuxième ?

  • Speaker #0

    Ben oui, moi j'ai toujours voulu avoir deux, trois enfants. Et au tout début, quand je me suis lancée dans le projet Seul, je m'étais dit je vais faire un enfant toute seule. Et puis qui sait, peut-être que je rencontrerai quelqu'un et que j'aurai un deuxième avec quelqu'un. J'avais quand même cette envie de vivre encore la maternité en étant avec quelqu'un avec qui ça fonctionnerait bien, de vivre vraiment la vie de famille. Et maintenant que je suis à 5 mois et demi de grossesse et que j'entends de plus en plus de gens autour de moi qui disent « si j'avais su, j'aurais fait comme toi, il ne faut pas faire ça, il faut faire ça » , on entend de plus en plus, et c'est quand même un peu… Je pense que c'est en train de faire un peu un boom, moi, ce parcours solo-là. Et depuis que j'entends ça, en fait, de plus en plus, et que je suis à 5 mois de grossesse, je me dis carrément « est-ce que je ne ferais pas mieux de faire mes deux enfants toutes seules ? » Et après, c'est absolument de rencontrer quelqu'un. aussi pour une question de... de ne pas avoir trop de différences entre les deux enfants parce que je me dis, il y en a un qui sera tout le temps avec moi, l'autre qui sera... Ce ne sera pas la même éducation, on va dire, ce ne sera pas la même chose, pour ne pas qu'il se sente trop différent de l'autre, je ne sais pas. Sans réflexion, je me suis dit, voilà, je vais toujours laisser venir le premier et puis on verra, mais il se peut que je fasse mon deuxième tout de même. Donc voilà.

  • Speaker #1

    On va y aller. Suite au prochain épisode. Oui. Je te remercie beaucoup. A nouveau pour ton témoignage qui va, je pense, aider beaucoup de femmes qui sont dans cette réflexion et qui peuvent avoir beaucoup de déceptions aussi, d'échecs, et puis dire ça peut arriver.

  • Speaker #0

    C'est ça. De rien, avec plaisir. Ça m'a fait plaisir d'en parler aussi. Merci.

  • Speaker #1

    Merci aussi.

Description

Dans cet épisode, je reçois Audrey, une éducatrice de 37 ans, qui vit en Belgique. Elle travaille dans une maison de retraite depuis dix ans, et se consacre au bien-être des résidents.


Après un parcours difficile avec son ancien partenaire, marqué par de multiples inséminations et transferts d'embryons, Audrey prend la décision de poursuivre le parcours seule.


Audrey souligne l'efficacité du processus médical en Belgique par rapport à d'autres pays. Après plusieurs tentatives, elle a eu l'agréable surprise d'apprendre qu'elle était enceinte grâce à ses propres ovules et au sperme d'un donneur, un moment à la fois incrédule et joyeux après des années de lutte.


Audrey a également évoqué sa rencontre avec un nouveau partenaire, la complexité de son intégration dans sa vie et l'évolution de leur relation après sa grossesse.


Alors qu'elle se prépare à l'arrivée de son fils, Léo, prévue pour août.


Elle nous partage son histoire pour aider d'autres personnes confrontées à des difficultés similaires, afin de leur apporter espoir et encouragement.


Merci de liker et de partager :)


Emilie


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour Audrey, merci d'être avec moi aujourd'hui. On va parler de ton histoire. Alors déjà, peux-tu te présenter, nous dire qui tu es, quel âge tu as, d'où tu viens et qu'est-ce que tu fais dans la vie ?

  • Speaker #1

    Bonjour, moi c'est Audrey, j'ai bientôt 37 ans dans un mois et j'habite en Belgique à Verviers. Et alors je suis éducatrice dans une maison de repos, je m'occupe des activités, des sorties, de tout ce qui concerne le bien-être des résidents.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Ça fait longtemps que tu fais ça ?

  • Speaker #1

    Ça fait dix ans.

  • Speaker #0

    Ah oui ? Oui. Ok, ok, ok. Et donc Belgique, ok, donc là, tu es ma première Belge. On n'a pas encore eu de Belge à venir sur ce groupe. Parce que, donc, c'est connu, tu as accepté cette demande d'interview sur le groupe de Maman Solo. Donc, c'est un groupe sur Facebook. Donc ce groupe-là, il regroupe plusieurs pays. Est-ce qu'en Belgique, il existe des systèmes, des groupes aussi qui permettent de vous trouver, d'échanger ?

  • Speaker #1

    J'avais fait des recherches et j'étais justement tombée sur le Facebook qui était plus du coup international. Il y avait beaucoup de Françaises dessus parce que j'avais trouvé des petits groupes en Belgique, mais il n'y avait vraiment pas beaucoup de membres. J'ai l'impression, bizarrement, j'ai l'impression que même si ça a été accepté plutôt en Belgique, le parcours solo, il y a beaucoup plus de personnes en France qui en parlent qu'en Belgique, j'ai l'impression. Et donc, c'est ça que je suis restée sur le groupe français. Enfin, c'est plus français, en fait, le groupe sur lequel tu avais mis l'annonce. Donc, voilà, j'ai choisi par rapport au nombre de membres en me disant qu'il y aurait plus de témoignages, plus de réponses à mes questions. Ça m'a plus attirée ce groupe-là qu'un autre, en fait.

  • Speaker #0

    Ok, d'accord. Et en Belgique, c'est autorisé depuis quand, tu sais ?

  • Speaker #1

    Non, je ne sais plus. J'ai eu l'info à un moment donné, mais je ne sais plus. Je sais que ça fait bien plus longtemps qu'en France, mais on ne peut plus dire.

  • Speaker #0

    D'accord. Alors, après cette petite parenthèse, est-ce que tu peux nous dire comment était composée ta famille au taux départ ? Ta structure familiale avec tes parents ?

  • Speaker #1

    Donc moi, j'ai quatre sœurs, dont une sœur jumelle. Donc j'ai cinq enfants. Donc mes parents sont restés ensemble jusqu'à mes 19 ans, puis se sont séparés. Et voilà, la famille, ça a toujours été, même si on n'a jamais été une famille très, très proche, mais il n'y a jamais eu de gros conflits, rien du tout. On a toujours vécu simplement. Je suis un modèle traditionnel, on va dire. Si ce n'est que c'est vrai que, je ne sais pas si ça a pu influencer ma décision, mais que mes parents n'étaient pas très amoureux l'un de l'autre, on va dire. Donc, je n'ai pas eu un modèle, je veux dire, de couple devant moi quand j'étais enfant, qui était très soudé, on va dire. Donc, ça a fait partie de mes réflexions quand j'ai décidé d'avoir un enfant seul. Donc, voilà. Mais tout allait quand même bien. C'est juste qu'ils n'étaient pas très proches. Ok,

  • Speaker #0

    d'accord. Donc ils se sont séparés et aujourd'hui ils sont proches d'autres fois au niveau des liens, des relations ou pas ?

  • Speaker #1

    Alors mon papa il est décédé il y a un an et demi, mais je n'ai jamais été très proche de lui. Aucune fois nous avons été vraiment très proches de lui, il ne s'est pas beaucoup beaucoup occupé de nous en fait. Pas par manque d'envie, mais plutôt parce que c'était dans son caractère d'être assez passif et assez distant. Et ma maman, il n'y a pas de soucis, je la vois quand même très souvent, on a une bonne relation. C'est quelqu'un avec qui je peux vraiment discuter beaucoup. Et ça s'est toujours très bien passé. Elle a toujours été d'accord avec mon projet. Elle ne m'a jamais jugée. Je sais qu'elle sera présente sans être étouffante pour autant. Pour moi, elle a un peu la position idéale dans mon projet. Elle sera là, mais sans être envahissante.

  • Speaker #0

    Ok, super. Et elle n'habite pas trop loin de chez toi ?

  • Speaker #1

    On habite à 25 minutes, l'une de l'autre.

  • Speaker #0

    Ok. Et tes soeurs ?

  • Speaker #1

    Oui, ça va. Et mes soeurs, plus ou moins la même chose. Il y en a juste une qui habite à Bruxelles, mais sinon, les trois autres, je les vois quand même régulièrement.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Et tes soeurs sont au courant aussi du projet ? Tu les avais informées dès le départ ou pas ?

  • Speaker #1

    Oui, dès le départ, j'ai tout de suite parlé de ça à ma famille et tout le monde m'a toujours soutenue. Mais à mon avis, c'est aussi vis-à-vis de mon parcours. enfin quand j'expliquerai tout à l'heure mais moi c'est un peu spécial parce qu'en fait Le point de départ, c'est que j'ai toujours été dans des longues relations. Je n'ai jamais eu de difficultés à trouver un partenaire, avoir des projets, etc. Mais les dix dernières années, ça a été assez compliqué. J'avais cette envie de devenir maman. J'ai d'abord eu un premier compagnon avec qui j'habitais, qui ne voulait pas se positionner, qui n'avait pas envie de réfléchir à s'il voulait des enfants plus tard ou non. Alors que j'approchais déjà de la trentaine tout doucement. et moi ça m'a tellement blessée que pour finir on a fini par se séparer principalement à cause de... En tout cas, moi, de mon côté, c'était principalement pour ça, parce que je ne me voyais pas, ne pas savoir vers où j'allais. J'avais tellement cette envie d'être maman... Oui, oui.

  • Speaker #0

    Vous n'avez pas les mêmes désirs sur l'avenir, en tout cas. Vous ne vous rapprochiez pas à ce niveau-là. Oui, oui.

  • Speaker #1

    Et ensuite, j'ai eu un autre compagnon pendant presque six ans. Et avec lui, le projet était mis en route, en fait. Donc quand ça s'est terminé entre nous, c'était il y a un an et demi maintenant, en fait on était en parcours PMA pour avoir un enfant, donc on essayait depuis deux ans d'avoir un enfant. Donc on était dans les deux marts, on avait fait des assimilations, j'avais déjà fait une ponction avec deux transferts d'embryons, mais alors ce qu'il y a c'est que c'est vrai que notre relation était assez conflictuelle et Il y a eu toute une réflexion de ma part pendant des mois et des mois où je me suis rendue compte que je restais avec lui parce qu'il m'offrait ce projet d'être maman. Je me rendais compte qu'une fois que j'aurais eu mes enfants avec lui, j'allais de toute façon le quitter. J'étais un peu dans un déni, je ne me rendais pas compte. Il m'a fallu vraiment quelques mois pour m'en rendre compte.

  • Speaker #0

    Toute seule ? Tu t'en es rendue compte toute seule ?

  • Speaker #1

    Je racontais beaucoup de choses à ma soeur jumelle ou à des amis très proches. Il y avait quand même beaucoup qui me disaient, tu te rends compte qu'après l'enfant, si vous vous séparez, est-ce que tu l'aimes vraiment ? C'était quelqu'un qui avait un caractère assez fort et qui ne me faisait pas du tout confiance. Ça a été une relation assez difficile pour moi. J'ai eu à un moment donné des clics parce que j'ai justement, en allant justement à la PMA, un rendez-vous. J'ai croisé une fille que je connaissais depuis toute petite, mais que je n'avais plus vue depuis une quinzaine d'années. Souvent, les femmes vont seules à la PMA, les hommes ne viennent pas à chaque rendez-vous. Du coup, je la vois, je dis « Tiens, tu fais aussi le parcours avec ton compagnon ? » Elle me dit « Non, moi je suis toute seule. » Je ne sais pas pourquoi le froid est tombé. J'ai vraiment eu… Oui, ça m'a un peu fait un déclic, je me suis rendu compte. c'est pas parce que tu le quittes que tu n'auras pas d'enfant. Et je me suis dit, voilà, j'avais pas encore 36 ans, j'avais 35 ans et demi. Je me suis dit, en fait, c'est vrai que ce n'est pas possible d'avoir encore un enfant, même si je ne suis plus avec lui. Et je me suis rappelée qu'étant plus jeune, je m'étais toujours dite, si vers 37, 38 ans, j'ai toujours pas d'enfant et que ça n'assure pas assez bien fonctionner avec quelqu'un, je ferais un enfant toute seule. Et donc, en fait, il y a eu d'autres réflexions, mais ça a vraiment été le déclic vraiment qui m'a fait penser, Merci. parce que je savais que la vie de mon enfant allait être compliquée si j'avais un enfant avec lui et qu'on se séparait. Ça allait être compliqué parce qu'il était quand même très contrôlant. Mon compagnon à l'époque ne me faisait pas confiance, donc je me dis que ce sera encore pire en étant séparée. Je me dis quelle vie on va avoir, quelle vie lui va avoir. J'ai eu toute une réflexion, mais ça a été assez rapide. Une fois que je suis sortie du déni... Le froid est tombé et ni une ni deux, j'ai vraiment tout plaqué. On avait acheté une maison, on avait tout rénové. Ça a été la meilleure décision de toute ma vie. Je me suis sentie vraiment super bien, vraiment libérée. Tout le monde pensait que j'allais avoir un contre-coup. Je n'ai jamais eu le contre-coup. Ni une ni deux, j'ai envoyé simplement par e-mail. J'ai contacté mon docteur en PMA. Quand je relis les mails aujourd'hui, je rigole parce que je me dis que c'était vraiment... Juste deux phrases pour dire voilà je ne sais plus que mon compagnon mais je souhaite continuer le projet seul. Et en fait voilà j'ai repris rendez vous et ça a suivi quoi et un an après

  • Speaker #0

    Ok

  • Speaker #1

    Et de tout mon entourage vu que la plupart savaient que cet effleurement conflictuel dans ma relation et que moi j'avais vraiment du mal à supporter le quotidien, en fait ils m'ont tous dit t'as bien raison Fais le droit d'enfant toute seule, il vaut mieux. Tout le monde m'a soutenue, en fait. Parce qu'à mon avis, c'est un peu compliqué. Donc, c'est vrai que c'est parti comme ça.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc, merci à cette jeune femme que tu as revue et recroisée sur ton chemin. Ce n'était pas pour rien.

  • Speaker #1

    Non, c'est ça.

  • Speaker #0

    C'est fou. C'est fou.

  • Speaker #1

    Oui, oui.

  • Speaker #0

    Et ça a tout déclenché derrière. OK. Et l'équipe, donc tu as fait tout ton parcours en Belgique ?

  • Speaker #1

    Oui, j'ai fait mon parcours au Mont-Légien, à Liège. Et tout s'est toujours très bien passé. Je trouve qu'ils sont très professionnels. Il y en a beaucoup qui disent qu'ils sont froids, mais en fait, moi, je vois ça comme une façon de ne pas tergiverser. En fait, ils préfèrent vraiment s'en tenir à l'aspect médical, vraiment pour que tout le monde puisse avoir sa chance. Et c'est vrai que... Ça, quand je vois en France les témoignages, je me dis qu'on a vraiment de la chance en Belgique, ça va très vite. Nous, on s'inscrit, on a le premier rendez-vous, et puis six mois après, on commence déjà les assimilations. Ça va vraiment très vite. C'est vrai qu'ils me paraissent parfois un peu froids et pas très à l'écoute, mais ils sont tellement concentrés sur les techniques médicales que ça va plus vite. On ne nous dit jamais qu'il faut attendre trois mois, qu'il n'y a plus de place. C'est tout, ça suit. Ils sont très bien organisés, je n'ai vraiment rien à dire. Pour moi, ils ont vraiment été très, très bien.

  • Speaker #0

    Et donc, tu poursuis ce parcours, mais en étant solo. Donc, l'équipe médicale te suit sur ce projet-là. Donc, tu avais déjà fait deux inséminations, c'est ça, avec ton ancien partenaire ?

  • Speaker #1

    Donc, avec mon ancien partenaire, on avait fait quatre inséminations.

  • Speaker #0

    Quatre ?

  • Speaker #1

    Et puis on était passé à une ponction d'ovocytes et on avait fait alors deux transferts d'embryons. Et tout avait été négatif. J'ai même eu des résultats positifs.

  • Speaker #0

    Et ensuite, comment ça s'est passé ? Qu'est-ce qu'ils t'ont proposé quand tu es passé en parcours solo ?

  • Speaker #1

    Ensuite, en parcours solo, comme ici c'était le sperme de donneur et que c'était censé être vraiment de très bonne qualité, ils m'ont reproposé des assimilations. Donc j'en ai fait cinq. Normalement, j'avais demandé une 5e parce que j'avais l'impression qu'on avait fait un peu à côté de mon ovulation. Donc, j'en ai eu 5 qui n'ont pas fonctionné non plus. Et alors ensuite, on a refait une ponction. Et là, petite anecdote, en fait, moi, à force d'avoir toujours des résultats négatifs depuis, parce que finalement, ça faisait quand même trois ans au total que ce soit naturellement ou par technique médicale, tous les mois, j'espérais toujours quelque chose. Les assimilations, c'est tous les mois. Et pour finir, quand j'ai fait la ponction toute seule, j'avais quatre embryons. Et là, on en a mis un après trois jours. On a transféré un qu'habituellement, on attendait le cycle suivant. C'était des embryons congelés. Et ici, on m'avait transféré un embryon frais de trois jours. Et je devais attendre les résultats pour le... trois autres embryons savoir s'ils allaient être congelés ou non en fait ça a été la douche froide parce qu'on m'a dit il n'y en a plus aucun qui n'a pas vécu et en fait moi j'étais vraiment désespérée quand je me disais mais oh là là ça fait encore une fécondation une vitro épuisée parce qu'on a droit à six remboursements en Belgique ah oui on avait déjà épuisé deux du coup donc je me dis si à chaque fécondation c'est comme ça et en fait moi j'étais dans mon idée que ça n'avait pas voilà que c'était foutu donc j'essayais vraiment de me replonger je voulais prendre des vitamines J'imaginais déjà 36 rendez-vous pour essayer que mon corps produise de meilleurs ovules. Et puis finalement, c'était positif. Le seul embryon qui avait été positif, mais je ne m'y attendais pas du tout. C'était vraiment inespéré. Ce n'est pas que j'étais négative, c'est que par habitude, que ça ne fonctionne pas, je ne pensais pas que ça allait. Ok. Donc ça a été vraiment la grosse surprise.

  • Speaker #0

    Waouh, donc avec tes propres ovocytes.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et avec un donneur. OK. Et donc, par FIV ou par insémination ? Par insémination, la cinquième, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Non, donc là, c'était par fécondation in vitro.

  • Speaker #0

    Ah, par fécondation in vitro.

  • Speaker #1

    Oui, les cinq inséminations n'ont pas fonctionné et c'était la première FIV alors, ou seuls trois cas. C'était la première FIV, oui.

  • Speaker #0

    Waouh ! Et donc là, toi, tellement habituée aux échecs et tout ça, tu ne t'y attendais pas. Donc là, grosse surprise, tu as fait des tests de grossesse où tu attendais la prise de sang. comment que tu gérais là ?

  • Speaker #1

    En fait, moi, j'avais l'habitude de faire quand même un test de grossesse, même quand je savais que c'était négatif, parce que j'avais besoin de voir le test tout blanc pour me dire que c'est plus facile que d'attendre, qu'on me téléphone et qu'on me dise « c'est quand même dur au téléphone quand on vous annonce, malheureusement ça n'a pas marché, à chaque fois c'est la même chose » . Donc moi, pour être sûre d'enlever tout espoir, je faisais quand même un test un ou deux jours avant. Et ici, en fait, je me suis dit que j'allais faire le test, même si je pensais que c'était négatif. Puis j'ai tardé, j'ai tardé à le faire. Finalement, je l'ai fait le jour avant la prise de sang. Et là, il y avait une deuxième barre, mais qui était vraiment fort marquée. En plus, on pourrait croire que j'ai sauté le joint. Mais en fait, j'étais tellement choquée parce que je n'y croyais pas. En fait, on n'y croit plus quand c'est comme ça. on est tellement habitués. que ce soit tout blanc, que je cherchais des excuses. Ailleurs je me dis à mon avis c'est le seul médicament, la piqûre, pour déclencher l'ovulation qui donne un faux positif. Ou je me dis non, c'est le test qui ne va pas bien. Donc j'avais refait un test quelques heures après, malgré que c'était dans l'après-midi, le test est encore plus fort dans l'après-midi.

  • Speaker #0

    Ça paraîtrait vraiment,

  • Speaker #1

    il y avait deux barres. Mais ici, quand je leur parle, je suis encore émue. Je me dis toujours maintenant, quand on est tellement habituée.

  • Speaker #0

    C'est ça,

  • Speaker #1

    oui. Chaque parcours est différent, mais le mien, c'est vrai que ça a toujours été rien de chez rien. Tous mes tests ont toujours été négatifs. Donc, toujours maintenant, des fois, j'ai du mal à réaliser. Je me dis, mais dire que ça y est, que je suis enceinte depuis, c'est quand même en tout une dizaine d'années que j'attends ce moment. Et je me dis... C'est comme si c'était magique, là. J'ai encore du mal à y croire, franchement, oui.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui, oui. Quelque chose qui devient irréel, qui apparaît, mais qui est réel, mais qui est irréel. Parce que t'es tellement habituée à ce que ce soit tout le temps négatif que finalement, tu continues le parcours en espérant, mais sans y croire. En fait, c'est ça, un peu, quelque part. C'est assez curieux.

  • Speaker #1

    Oui, oui. Mais en fait, moi, j'en ai beaucoup souffert au début de ne pas réussir à tomber enceinte. Je me disais mais qu'est-ce qui ne va pas chez moi ? Pourtant on me disait que tout allait bien de mon côté, mais ça enlève la confiance qu'on a en notre corps et en notre rôle de femme. J'ai vraiment eu du mal à un moment donné, au bout d'un an, et quand j'ai repris le parcours solo, je me suis dit je lâche prise, je vais vraiment faire comme si c'était mon quotidien normal, comme si j'allais chez le coiffeur ou chez le dentiste, mes rendez-vous, et j'ai vraiment réussi à me détacher, à me dire je continue ça sur le côté, mais ma vie continue et je profite de la vie à côté. J'avais même rencontré quelqu'un pendant tout mon parcours, mais qui était au courant, etc. Donc ça me permettait vraiment de me changer les idées. Et je pense que ça, je ne sais pas si ça a joué, mais en tout cas, ça m'a permis, oui, c'est pas que je n'y croyais plus, mais c'est que je banalisais vraiment la chose.

  • Speaker #0

    Ok, ok, oui, oui,

  • Speaker #1

    oui. C'est devenu mon quotidien, mais je n'y fais plus attention. Et puis voilà quoi.

  • Speaker #0

    Tu mettais moins d'enjeux et moins d'importance en fait dans le parcours.

  • Speaker #1

    Voilà. Mais j'espérais toujours, mais je me disais pour mieux vivre le quotidien, je vais faire un travail sur moi pour que ce soit plus facile à vivre.

  • Speaker #0

    Wow, bravo. Et tu as été accompagnée ? Tu avais un suivi psychologique avec le centre ou c'était toute seule ? Comment tu as fait ?

  • Speaker #1

    Non, j'ai fait toute seule. La première année, là où j'essayais avec mon ex-compagnon, là j'avais été chez un psychologue quand même parce que je me sentais vraiment... Je ne me sentais pas écoutée par mon ex-compagnon qui ne s'intéressait pas à moi. C'était un peu compliqué. J'avais été une fois. Ce que j'ai fait, c'est que j'avais été voir une magnétiseur. J'ai aussi été voir une dame qu'on appelle médium. Pour moi, c'était aussi une magnétiseur. J'avais besoin de me rassurer que je pouvais bien tomber enceinte et que ça allait m'arriver. Après, on n'y croit pas. Moi, à la base, je n'y croyais pas forcément. Le fait est que toutes les deux m'ont tellement rassurée que ça m'a vraiment permis de lâcher prise aussi. Je n'ai pas eu besoin de suivi psychologique par après. Je n'ai pas ressenti le besoin. Je me suis plutôt entourée de personnes qui étaient dans mon cas ou d'amis qui avaient eu des difficultés. Je me nourrissais de témoignages de personnes qui étaient dans mon cas, qu'elles soient en couple ou seules. Ça me faisait du bien de voir que d'autres personnes avaient des difficultés qu'il n'y avait pas que moi, que finalement, ça avait fonctionné. Donc, je me nourrissais de tout ça en me disant, voilà, il y a de l'espoir, ça va être rappelé.

  • Speaker #0

    D'accord. Puis comme tu dis, d'ailleurs, c'était trois années où tu étais dedans. Donc, le jour où ça arrive, bingo, mais qu'est-ce qui se passe ? Je n'y crois pas. Est-ce que c'est vrai ? Et est-ce que maintenant, tu réalises ?

  • Speaker #1

    Oui, maintenant, parce que le bébé, il bouge déjà depuis un mois et demi de moi.

  • Speaker #0

    La grossesse a tenu ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai que du coup, c'est un peu, je ne dirais pas un stress, mais tous les jours, on se dit que... Moi, tous les jours, je me dis que c'est un jour de plus où ça tient. Parce qu'en fait, quand on vit ce parcours, on ressent que rien n'est jamais acquis. Que c'est pas parce que le test est positif que ça va aller jusqu'au bout. Et sans être négative pour autant, juste en me disant, je sais que rien n'est jamais acquis un jour après l'autre. En fait, plus on se renseigne autour de soi, plus on voit évidemment des histoires aussi qui sont tristes, et des échecs, et des choses compliquées. Donc on a beaucoup plus d'informations que quand on réussit à tomber enceinte naturellement du premier coup. des conflits en enfant donc je sais beaucoup plus de choses que certaines personnes on va dire et qui peuvent me qui pourraient faire peur mais moi je me dis ça reste dans un coin de ma tête, je sais que c'est jamais acquis mais je profite un jour après l'autre j'ai confiance, je sens depuis le début que là j'ai une confiance en mon corps par rapport au début je ne sais pas pourquoi depuis le début je sens que comme si c'était mon tour, que la roue avait tourné que c'était la bonne, je ne sais pas Donc pour le moment, on part de là. D'accord.

  • Speaker #0

    Et la grossesse s'est bien déroulée ? Oui. Comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    Ici, je suis à 5 mois et demi. Et pour le moment, tout est vraiment comme je l'avais imaginé. En fait, je ne pourrais pas rêver mieux. C'est vraiment une belle grossesse. J'ai eu quelques symptômes, mais franchement, rien de bien grave. Je n'ai jamais été malade. Je continue le travail, je continue même le sport. Ma vie est tout à fait comme d'habitude. Si ce n'est que je fais un peu plus attention. Là, plus les mois passent, plus ça devient imposant. Et donc, je dois faire un peu plus attention. Mais j'ai vraiment de la chance à ce niveau-là. Toutes les échographies sont chaque fois parfaites. Donc, à ce niveau-là, rien à dire, franchement.

  • Speaker #0

    Tout se passe très bien. Et c'est un petit garçon, une petite fille ?

  • Speaker #1

    C'est un petit garçon qui va s'appeler Léo.

  • Speaker #0

    D'accord. Bienvenue Léo dans ce monde même s'il est encore caché, il est là ! D'accord, ok, donc là la date du terme est prévue pour quand ?

  • Speaker #1

    Le 16 août.

  • Speaker #0

    Le 16 août, ok. Et là tu as commencé à préparer des choses pour son arrivée ou pas encore là-dedans Léo ?

  • Speaker #1

    Oui, tout doucement en fait. Comme j'ai dit, on attend chaque fois les rendez-vous suivants pour être sûr que tout va bien. Mais moi, j'attendais vraiment l'écho. On a une échographie morphologique, nous, à Salé-Pouin. Je ne sais pas si c'est partout pareil.

  • Speaker #0

    Oui, chez nous aussi.

  • Speaker #1

    C'est vraiment l'échographie où on voit si tout est bien en ordre, même à l'intérieur du corps du bébé. Donc, j'attendais vraiment ça pour acheter les grosses pièces, on va dire. Donc, tout ce qui est poussettes, lits, etc. Donc là, maintenant que tout est bien, je commence un peu à acheter tout ça, à préparer. J'ai fait un peu d'épainature chez moi en me disant comme ça, ça sera fait. Mais sinon, dès que j'ai su que j'étais enceinte, j'ai eu le plaisir d'acheter des petits vêtements, etc. Évidemment, ça, c'est quand même un plaisir de se dire qu'on peut enfin aller dans le rayon sans se sentir mal et se dire je peux acheter des choses.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    au début, c'était... parce que j'avais toujours mes réflexes d'avant quand je voyais une femme enceinte, j'avais un petit désespoir. Et puis, ah mais non, c'est vrai, moi aussi, maintenant je suis enceinte. Je suis vraiment conditionnée, en fait. Et il a fallu quand même bien un mois ou deux pour que je me plaise ce genre de pensée. Vraiment, oui. Donc voilà, mais oui, je prépare tout doucement. Du coup, ça a venu. Ça permet vraiment aussi de se préparer à vivre la maternité seule.

  • Speaker #0

    Oui. Et oui, c'est pas celle qu'on avait imaginée avec un pion à côté. Oui,

  • Speaker #1

    mais franchement, sur les neuf mois, je trouve que ça permet vraiment d'avancer petit à petit. Parce qu'au début, forcément, même si on fait le choix, moi, personnellement, c'était clairement un peu par dépit, plus que vraiment par conviction. Voilà, c'est malheur du coup au début. c'est vrai que c'est on est contente mais on a peur, on se dit est-ce que j'ai bien fait, je vais me retrouver toute seule. J'avais du mal à voir les gens qui étaient en couple et la dame qui était enceinte parce que je me disais moi je ne vivrai jamais ça, je serai tout le temps toute seule. Mais avec les mois, je suis de plus en plus convaincue et je prends confiance. Déjà maintenant, je me suis fait vraiment l'idée, pour moi c'est tellement normal d'être seule maintenant que j'en parle même librement, qu'au début j'étais toujours un peu gênée d'expliquer aux gens que j'étais toute seule. On me dit félicitations et le papa il est... content et puis bah non il n'y a pas de papa donc voilà mais mais ça prépare vraiment les neuf mois je veux faire tu l'as vécu du coup de ton côté ah oui oui et heureusement qu'il y a neuf mois c'est aussi pour nous préparer psychiquement ah

  • Speaker #0

    oui oui complètement oui et tu disais que tu avais trouvé un compagnon durant le parcours oui et comment ça s'est déroulé pour... l'intégrer toi dans ta vie qui t'accompagne dans ce projet là quelle position il a pris et qu'est ce qui fait que il est parti en fait moi c'est vrai que je veux

  • Speaker #1

    dans mes assimilations dont j'avais déjà commencé les assimilations je me sentais quand même seul que j'avais quand même envie d'avoir une compagnie, même si je savais que j'avais le projet derrière et que ça pouvait freiner. Donc moi, dès que j'ai quand même rencontré quelques personnes, et j'ai toujours été claire sur mon projet, donc il y en a qui étaient justement, moi, ça ne m'intéresse pas, je comprenais. Et puis, cet homme-là avait déjà un enfant, et au bout d'une semaine qu'on se connaissait, je lui ai expliqué mon projet. Et en fait, il m'a directement dit qu'il trouvait ça normal, que lui avait son enfant, que j'avais le droit d'avoir le mien, qu'il n'y avait pas de soucis. C'est vrai qu'il s'est positionné un peu comme s'il allait être présent, qu'il serait là pour m'aider, que je pouvais lui faire confiance, etc. Et en fait, les mois qui ont suivi, c'est vrai qu'on n'en parlait pas beaucoup, en fait, nous deux. On vivait notre histoire comme un couple classique. Mais c'était un peu spécial vu qu'à côté, j'avais des assimilations. d'autres personnes, donc des fois j'avais un peu l'impression comme si je le trompais quand j'étais sur la table et qu'on m'asséminait avec quelqu'un d'autre, des fois j'avais un peu cette impression j'avais quand même l'impression de t'aller voir ailleurs, c'était un peu spécial et puis voilà je lui demandais régulièrement s'il était sûr que ça ne le dérangeait pas s'il n'avait pas des questions ou s'il n'était pas mal à l'aise, mais il me disait non, non il n'y a pas de soucis, c'est normal ne te tracasse pas et tout et Et en fait, au fur et à mesure des mois qui ont découlé, j'étais un petit peu de plus en plus déçue de ces réactions parce que finalement, il m'avait dit qu'il serait là, etc. Et puis, il ne s'intéressait pas plus que ça à mon problème. Mais bon, après, c'est sans jugement parce que quand je me mets à sa place, je comprends en fait.

  • Speaker #0

    C'est délicat, hein ? Ben oui,

  • Speaker #1

    c'est délicat. Et en fait, ce qui s'est passé, c'est quand je suis tombée enceinte, ça faisait quatre mois et demi qu'on était ensemble. Et c'est vrai qu'il n'a pas eu la réaction que j'attendais, il n'a pas eu une réaction négative, mais pas forcément positive non plus. Et en fait, ça a remis vraiment en doute ce qu'on prévoyait entre nous, parce qu'on parlait quand même, alors que j'étais déjà enceinte sans le savoir, on prévoyait quand même plus tard d'habiter ensemble, etc. Et du jour au lendemain, il m'a dit qu'on n'habiterait pas ensemble. Ça a été assez dur parce qu'il ne se voyait pas vivre avec un enfant qui n'était pas le sien, alors que sa propre fille ne la voyait que la moitié du temps. ça ne se faisait pas pour sa fille. Il m'a sorti beaucoup de choses qui m'ont blessée en fait et que j'ai remarqué qu'il n'était peut-être pas clair depuis le début.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui, puisque en fait tout ça, c'était là. Oui, c'est ça. Il n'avait pas ouvertement dit. Là, il avait réfléchi. Oui. Il était violent. Vous parliez de tempénage.

  • Speaker #1

    J'avoue que c'était violent, mais c'est quelqu'un qui n'est pas fou. qui n'est pas fort dans la communication, etc. Enfin, je trouve qu'il n'est pas très communicatif, parce que, voilà, son éducation était comme ça, comparé à la mienne, où moi, j'ai eu des parents, enfin, maman, en tout cas, qui communiquaient beaucoup. Et ce qu'il y a, c'est que ça a été assez violent pour moi, parce que, ben, je me suis un peu rendue compte qu'en fait, à force de discuter, ben, il m'avouait quand même que, voilà, moi, je t'avais dit que, le premier jour qu'on s'est rencontrés, que moi, je voulais encore un enfant plus tard, et t'as préféré continuer ton projet. donc ça sonnait un peu comme des reproches. Oui, mais je t'en ai parlé plusieurs fois, savoir si ça allait. Tu m'as toujours dit oui. Malheureusement, il me disait, ben oui, mais je ne pensais pas que ça arriverait si tôt, que tu tomberais enceinte aussi rapidement. Et moi, je m'étais dit que si ça ne marchait pas, dans un an, on aurait pu faire l'enfant ensemble. En fait, il y avait beaucoup de non-dits, je pense, dans notre rencontre. Et du coup, c'est vrai que ça a un petit peu gâché notre histoire, on va dire.

  • Speaker #0

    Oui, c'était à 12 fois d'être fin.

  • Speaker #1

    Oui, on m'a oublié. Ah oui, ça a été... Ça a été très dur pour moi parce qu'en fait, j'ai appris que j'étais enceinte un dimanche et toute la semaine qui a suivi, ça a été en fait des discussions comme ça et des disputes. Et en fait, ça m'a vraiment rendu malheureuse. Et en fait, je m'en suis presque voulue de me dire, voilà, ça fait trois ans que j'attends ce moment de tomber enceinte, je le suis enfin. Et au lieu d'être heureuse, je pleure. J'ai passé vraiment une semaine très négative. En me posant des questions, je ne savais pas quoi faire. Et je me suis dit finalement, est-ce que j'ai bien fait de vouloir chercher quelqu'un ? Parce que ça m'a peut-être un peu gâché le fameux moment de la découverte de ma grossesse. Mais bon, après, je me suis dit, voilà, ce n'est pas grave. Ça s'est passé comme ça. On ne sait pas revenir en arrière. Et en fait, on a fini par se séparer. On ne sait pas revenir en arrière.

  • Speaker #0

    Et puis, toi aussi, ça a pu te permettre de faire le tri. dans ce que tu souhaitais aussi, et puis dans cette relation-là, et qu'est-ce qui était important pour toi, et puis de voir que ses attentes à lui ne correspondaient pas complètement avec les chaînes. Donc, ça m'a permis de mettre, de faire la mise à jour du couple quelque part. Oui, c'est ça. Et puis je pense que c'est quelqu'un avec qui j'ai vraiment vécu des très beaux moments en début de relation. Comme ça, c'est toujours la passion. Et je pense que ça m'a vraiment permis d'encore plus lâcher prise. Je profite vraiment avec lui. Je ne sais pas, ça m'a vraiment changé les idées. Ça m'a vraiment fait beaucoup de bien. Donc je me dis que ça a participé au fait qu'après, ça a pu se faire. Ça ne sera jamais, mais voilà. Oui, oui. Ça m'a fait plus de positif.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est que cette relation, tu l'as rencontrée, mais ce n'était pas pour rien. Tu as appris des choses et puis, oui, c'est vraiment que ça t'a permis de lâcher prise et puis d'avoir des moments chouettes et joyeux et permettre à ce que bébé puisse s'installer tranquillement. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça.

  • Speaker #1

    C'est plutôt chouette de voir les choses comme ça. Oui,

  • Speaker #0

    c'est plutôt chouette de voir les choses positivement. Donc, c'est sans regret en tout cas, franchement. Voilà,

  • Speaker #1

    c'est ça, c'est ça, c'est ça le plus important, c'est de ne pas avoir de regrets. de peut-être laisser cette possibilité-là. Et maintenant, comment tu envisages, c'est encore un peu tôt, mais la question est peut-être un peu prématurée, mais comment tu envisages le couple après ?

  • Speaker #0

    C'est vrai que c'est une question qui m'a quand même pas mal tracassée ces derniers mois, parce que moi, comme j'ai dit au début, j'ai toujours été en couple, et c'est vrai que j'ai ce besoin de partager avec quelqu'un. Pour moi, la vie, c'est à deux, c'est pas tout seul. Et voilà, je sais que j'ai certains besoins d'affection, etc. Quand même assez important de partage.

  • Speaker #1

    Ne t'inquiète pas, vous allez être deux dans pas longtemps.

  • Speaker #0

    Et tu feras des câlins,

  • Speaker #1

    tu auras de l'affection. Je blague, mais je comprends, de partager avec un adulte.

  • Speaker #0

    Oui, voilà. Mais c'est vrai que du coup, des fois, ça me traque assez un peu de me dire, est-ce que quelqu'un voudra au cours de moi, une fois que j'aurai mon enfant ? Parce que souvent, les couples avec des enfants, ils les ont en garde alternée. Donc, il y a quand même l'espace, on va dire, pour créer une relation après la semaine où la maman n'a pas l'enfant. Elle peut rencontrer quelqu'un et créer une relation avec quelqu'un. Mais moi, je me dis, est-ce que... A chaque fois, je me disais, est-ce que le fait que je l'aurai à temps plein ne va pas freiner une rencontre ? Est-ce qu'il y aura encore de l'espace pour créer une relation ? Et en fait, du coup, je me suis aidée du groupe où tu as mis l'annonce, en posant simplement la question d'avoir des témoignages de personnes dans ma situation qui après ont retrouvé quelqu'un ou pas. Voilà, simplement avoir des témoignages. Et en fait, j'ai eu pas mal de réponses qui m'ont vraiment rassurée, qui m'ont fait du bien. Et oui, je me suis rendu compte qu'en fait, ce n'était pas forcément un frère, que des fois, ça arrangeait même apparemment les hommes parce qu'ils se disaient, il n'y a pas de père, donc il n'y aura jamais d'histoire. L'enfant est là, mais... Oui, c'est vrai. Oui, on est en fait tout à côté. On sait qu'un ex peut souvent faire des histoires, on va dire, dans le couple, dans le nouveau couple, on va dire, demander des comptes, etc. Enfin, vous voyez, tu vois ce que je veux dire.

  • Speaker #1

    Donc ça soulage aussi du côté de l'homme de se dire, bon, il n'y a pas d'autres hommes dans l'histoire, il n'y a pas de papa, donc il n'y a pas ces sortes de conflits qui pourraient venir influencer dans le couple. Et puis même pour la femme, pour nous, il n'y a plus cette pression qu'on met à l'homme, cette horloge biologique d'avoir un enfant à tout prix. Ça soulage en fait, ça lève plein de trucs.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait, oui. Et c'est vrai que... Beaucoup aussi m'ont dit que justement ça faisait très naturel parce que les hommes qui ne sont pas paternels ou qui ne sont pas prêts à assumer ou qui ne sont pas assez engagés, en fait ils ne s'intéressent tout simplement pas à une maman qui est seule. Donc j'aurais d'office des personnes qui correspondent mieux, qui vont s'intéresser à moi. Et c'est vrai que ça, je l'ai toujours pensé aussi. Donc voilà, ça m'a un peu rassurée. Je vois toujours la vie avec quelqu'un évidemment plus tard, mais là dans l'immédiat, je vais d'abord profiter de la fin de ma grossesse. Et puis on verra tout ça plus tard. Moi, c'était vraiment le début. Je me dis, les rencontres, ce sera plus tard et je vais me concentrer sur mon enfant.

  • Speaker #1

    Waouh, super. Ok, d'accord. Est-ce qu'il y a quelque chose que je ne t'ai pas demandé sur lequel on n'a pas échangé ? Tu souhaitais absolument parler ou pas ?

  • Speaker #0

    Juste le fait que moi ici, si je décide de participer au podcast, c'est vraiment parce que j'ai moi-même ressenti ce besoin d'avoir des témoignages, d'écouter des podcasts. J'en mettais le matin dans ma salle de bain en me préparant, j'écoutais et j'essayais de m'identifier. Et c'est vrai que ça fait toujours du bien d'entendre d'autres personnes qui sont passées par là. Et quand je vois autour de moi le nombre de personnes qui hésitent en fait, ou qui me disent « ben oui, moi je suis restée avec mon compagnon, et on a quand même fait des enfants, ça n'allait pas, et si j'avais su… » Donc je me dis si je peux aider certaines femmes à se sentir moins seules, à prendre leurs décisions, comme moi en fait, finalement c'est ce qui m'est arrivé, c'était en voyant mon ami, enfin mon ancien ami, en sorte de pédale, en écoutant des podcasts, que je me suis identifiée, que je me suis dit « ben oui, moi aussi je peux en fait » . Donc c'est vrai que j'ai cette envie de pouvoir aider aussi, de me dire si ce que je raconte peut aider certaines personnes, je le fais. Et voilà, c'est ma part du travail, on va dire. Je me suis dit que je voulais aider. En fait, quand on est dans tout ça, on est tellement dur qu'après, ça donne envie de... Une fois que ça a marché, c'est pas moi je suis troqué, maintenant ça a marché. J'ai envie de pouvoir aider les autres aussi, comme moi j'ai été aidé en fait.

  • Speaker #1

    C'est ça. Merci beaucoup pour ton témoignage. Après ces trois années longues, est-ce que tu imagines avoir un deuxième ?

  • Speaker #0

    Ben oui, moi j'ai toujours voulu avoir deux, trois enfants. Et au tout début, quand je me suis lancée dans le projet Seul, je m'étais dit je vais faire un enfant toute seule. Et puis qui sait, peut-être que je rencontrerai quelqu'un et que j'aurai un deuxième avec quelqu'un. J'avais quand même cette envie de vivre encore la maternité en étant avec quelqu'un avec qui ça fonctionnerait bien, de vivre vraiment la vie de famille. Et maintenant que je suis à 5 mois et demi de grossesse et que j'entends de plus en plus de gens autour de moi qui disent « si j'avais su, j'aurais fait comme toi, il ne faut pas faire ça, il faut faire ça » , on entend de plus en plus, et c'est quand même un peu… Je pense que c'est en train de faire un peu un boom, moi, ce parcours solo-là. Et depuis que j'entends ça, en fait, de plus en plus, et que je suis à 5 mois de grossesse, je me dis carrément « est-ce que je ne ferais pas mieux de faire mes deux enfants toutes seules ? » Et après, c'est absolument de rencontrer quelqu'un. aussi pour une question de... de ne pas avoir trop de différences entre les deux enfants parce que je me dis, il y en a un qui sera tout le temps avec moi, l'autre qui sera... Ce ne sera pas la même éducation, on va dire, ce ne sera pas la même chose, pour ne pas qu'il se sente trop différent de l'autre, je ne sais pas. Sans réflexion, je me suis dit, voilà, je vais toujours laisser venir le premier et puis on verra, mais il se peut que je fasse mon deuxième tout de même. Donc voilà.

  • Speaker #1

    On va y aller. Suite au prochain épisode. Oui. Je te remercie beaucoup. A nouveau pour ton témoignage qui va, je pense, aider beaucoup de femmes qui sont dans cette réflexion et qui peuvent avoir beaucoup de déceptions aussi, d'échecs, et puis dire ça peut arriver.

  • Speaker #0

    C'est ça. De rien, avec plaisir. Ça m'a fait plaisir d'en parler aussi. Merci.

  • Speaker #1

    Merci aussi.

Share

Embed

You may also like

Description

Dans cet épisode, je reçois Audrey, une éducatrice de 37 ans, qui vit en Belgique. Elle travaille dans une maison de retraite depuis dix ans, et se consacre au bien-être des résidents.


Après un parcours difficile avec son ancien partenaire, marqué par de multiples inséminations et transferts d'embryons, Audrey prend la décision de poursuivre le parcours seule.


Audrey souligne l'efficacité du processus médical en Belgique par rapport à d'autres pays. Après plusieurs tentatives, elle a eu l'agréable surprise d'apprendre qu'elle était enceinte grâce à ses propres ovules et au sperme d'un donneur, un moment à la fois incrédule et joyeux après des années de lutte.


Audrey a également évoqué sa rencontre avec un nouveau partenaire, la complexité de son intégration dans sa vie et l'évolution de leur relation après sa grossesse.


Alors qu'elle se prépare à l'arrivée de son fils, Léo, prévue pour août.


Elle nous partage son histoire pour aider d'autres personnes confrontées à des difficultés similaires, afin de leur apporter espoir et encouragement.


Merci de liker et de partager :)


Emilie


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour Audrey, merci d'être avec moi aujourd'hui. On va parler de ton histoire. Alors déjà, peux-tu te présenter, nous dire qui tu es, quel âge tu as, d'où tu viens et qu'est-ce que tu fais dans la vie ?

  • Speaker #1

    Bonjour, moi c'est Audrey, j'ai bientôt 37 ans dans un mois et j'habite en Belgique à Verviers. Et alors je suis éducatrice dans une maison de repos, je m'occupe des activités, des sorties, de tout ce qui concerne le bien-être des résidents.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Ça fait longtemps que tu fais ça ?

  • Speaker #1

    Ça fait dix ans.

  • Speaker #0

    Ah oui ? Oui. Ok, ok, ok. Et donc Belgique, ok, donc là, tu es ma première Belge. On n'a pas encore eu de Belge à venir sur ce groupe. Parce que, donc, c'est connu, tu as accepté cette demande d'interview sur le groupe de Maman Solo. Donc, c'est un groupe sur Facebook. Donc ce groupe-là, il regroupe plusieurs pays. Est-ce qu'en Belgique, il existe des systèmes, des groupes aussi qui permettent de vous trouver, d'échanger ?

  • Speaker #1

    J'avais fait des recherches et j'étais justement tombée sur le Facebook qui était plus du coup international. Il y avait beaucoup de Françaises dessus parce que j'avais trouvé des petits groupes en Belgique, mais il n'y avait vraiment pas beaucoup de membres. J'ai l'impression, bizarrement, j'ai l'impression que même si ça a été accepté plutôt en Belgique, le parcours solo, il y a beaucoup plus de personnes en France qui en parlent qu'en Belgique, j'ai l'impression. Et donc, c'est ça que je suis restée sur le groupe français. Enfin, c'est plus français, en fait, le groupe sur lequel tu avais mis l'annonce. Donc, voilà, j'ai choisi par rapport au nombre de membres en me disant qu'il y aurait plus de témoignages, plus de réponses à mes questions. Ça m'a plus attirée ce groupe-là qu'un autre, en fait.

  • Speaker #0

    Ok, d'accord. Et en Belgique, c'est autorisé depuis quand, tu sais ?

  • Speaker #1

    Non, je ne sais plus. J'ai eu l'info à un moment donné, mais je ne sais plus. Je sais que ça fait bien plus longtemps qu'en France, mais on ne peut plus dire.

  • Speaker #0

    D'accord. Alors, après cette petite parenthèse, est-ce que tu peux nous dire comment était composée ta famille au taux départ ? Ta structure familiale avec tes parents ?

  • Speaker #1

    Donc moi, j'ai quatre sœurs, dont une sœur jumelle. Donc j'ai cinq enfants. Donc mes parents sont restés ensemble jusqu'à mes 19 ans, puis se sont séparés. Et voilà, la famille, ça a toujours été, même si on n'a jamais été une famille très, très proche, mais il n'y a jamais eu de gros conflits, rien du tout. On a toujours vécu simplement. Je suis un modèle traditionnel, on va dire. Si ce n'est que c'est vrai que, je ne sais pas si ça a pu influencer ma décision, mais que mes parents n'étaient pas très amoureux l'un de l'autre, on va dire. Donc, je n'ai pas eu un modèle, je veux dire, de couple devant moi quand j'étais enfant, qui était très soudé, on va dire. Donc, ça a fait partie de mes réflexions quand j'ai décidé d'avoir un enfant seul. Donc, voilà. Mais tout allait quand même bien. C'est juste qu'ils n'étaient pas très proches. Ok,

  • Speaker #0

    d'accord. Donc ils se sont séparés et aujourd'hui ils sont proches d'autres fois au niveau des liens, des relations ou pas ?

  • Speaker #1

    Alors mon papa il est décédé il y a un an et demi, mais je n'ai jamais été très proche de lui. Aucune fois nous avons été vraiment très proches de lui, il ne s'est pas beaucoup beaucoup occupé de nous en fait. Pas par manque d'envie, mais plutôt parce que c'était dans son caractère d'être assez passif et assez distant. Et ma maman, il n'y a pas de soucis, je la vois quand même très souvent, on a une bonne relation. C'est quelqu'un avec qui je peux vraiment discuter beaucoup. Et ça s'est toujours très bien passé. Elle a toujours été d'accord avec mon projet. Elle ne m'a jamais jugée. Je sais qu'elle sera présente sans être étouffante pour autant. Pour moi, elle a un peu la position idéale dans mon projet. Elle sera là, mais sans être envahissante.

  • Speaker #0

    Ok, super. Et elle n'habite pas trop loin de chez toi ?

  • Speaker #1

    On habite à 25 minutes, l'une de l'autre.

  • Speaker #0

    Ok. Et tes soeurs ?

  • Speaker #1

    Oui, ça va. Et mes soeurs, plus ou moins la même chose. Il y en a juste une qui habite à Bruxelles, mais sinon, les trois autres, je les vois quand même régulièrement.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Et tes soeurs sont au courant aussi du projet ? Tu les avais informées dès le départ ou pas ?

  • Speaker #1

    Oui, dès le départ, j'ai tout de suite parlé de ça à ma famille et tout le monde m'a toujours soutenue. Mais à mon avis, c'est aussi vis-à-vis de mon parcours. enfin quand j'expliquerai tout à l'heure mais moi c'est un peu spécial parce qu'en fait Le point de départ, c'est que j'ai toujours été dans des longues relations. Je n'ai jamais eu de difficultés à trouver un partenaire, avoir des projets, etc. Mais les dix dernières années, ça a été assez compliqué. J'avais cette envie de devenir maman. J'ai d'abord eu un premier compagnon avec qui j'habitais, qui ne voulait pas se positionner, qui n'avait pas envie de réfléchir à s'il voulait des enfants plus tard ou non. Alors que j'approchais déjà de la trentaine tout doucement. et moi ça m'a tellement blessée que pour finir on a fini par se séparer principalement à cause de... En tout cas, moi, de mon côté, c'était principalement pour ça, parce que je ne me voyais pas, ne pas savoir vers où j'allais. J'avais tellement cette envie d'être maman... Oui, oui.

  • Speaker #0

    Vous n'avez pas les mêmes désirs sur l'avenir, en tout cas. Vous ne vous rapprochiez pas à ce niveau-là. Oui, oui.

  • Speaker #1

    Et ensuite, j'ai eu un autre compagnon pendant presque six ans. Et avec lui, le projet était mis en route, en fait. Donc quand ça s'est terminé entre nous, c'était il y a un an et demi maintenant, en fait on était en parcours PMA pour avoir un enfant, donc on essayait depuis deux ans d'avoir un enfant. Donc on était dans les deux marts, on avait fait des assimilations, j'avais déjà fait une ponction avec deux transferts d'embryons, mais alors ce qu'il y a c'est que c'est vrai que notre relation était assez conflictuelle et Il y a eu toute une réflexion de ma part pendant des mois et des mois où je me suis rendue compte que je restais avec lui parce qu'il m'offrait ce projet d'être maman. Je me rendais compte qu'une fois que j'aurais eu mes enfants avec lui, j'allais de toute façon le quitter. J'étais un peu dans un déni, je ne me rendais pas compte. Il m'a fallu vraiment quelques mois pour m'en rendre compte.

  • Speaker #0

    Toute seule ? Tu t'en es rendue compte toute seule ?

  • Speaker #1

    Je racontais beaucoup de choses à ma soeur jumelle ou à des amis très proches. Il y avait quand même beaucoup qui me disaient, tu te rends compte qu'après l'enfant, si vous vous séparez, est-ce que tu l'aimes vraiment ? C'était quelqu'un qui avait un caractère assez fort et qui ne me faisait pas du tout confiance. Ça a été une relation assez difficile pour moi. J'ai eu à un moment donné des clics parce que j'ai justement, en allant justement à la PMA, un rendez-vous. J'ai croisé une fille que je connaissais depuis toute petite, mais que je n'avais plus vue depuis une quinzaine d'années. Souvent, les femmes vont seules à la PMA, les hommes ne viennent pas à chaque rendez-vous. Du coup, je la vois, je dis « Tiens, tu fais aussi le parcours avec ton compagnon ? » Elle me dit « Non, moi je suis toute seule. » Je ne sais pas pourquoi le froid est tombé. J'ai vraiment eu… Oui, ça m'a un peu fait un déclic, je me suis rendu compte. c'est pas parce que tu le quittes que tu n'auras pas d'enfant. Et je me suis dit, voilà, j'avais pas encore 36 ans, j'avais 35 ans et demi. Je me suis dit, en fait, c'est vrai que ce n'est pas possible d'avoir encore un enfant, même si je ne suis plus avec lui. Et je me suis rappelée qu'étant plus jeune, je m'étais toujours dite, si vers 37, 38 ans, j'ai toujours pas d'enfant et que ça n'assure pas assez bien fonctionner avec quelqu'un, je ferais un enfant toute seule. Et donc, en fait, il y a eu d'autres réflexions, mais ça a vraiment été le déclic vraiment qui m'a fait penser, Merci. parce que je savais que la vie de mon enfant allait être compliquée si j'avais un enfant avec lui et qu'on se séparait. Ça allait être compliqué parce qu'il était quand même très contrôlant. Mon compagnon à l'époque ne me faisait pas confiance, donc je me dis que ce sera encore pire en étant séparée. Je me dis quelle vie on va avoir, quelle vie lui va avoir. J'ai eu toute une réflexion, mais ça a été assez rapide. Une fois que je suis sortie du déni... Le froid est tombé et ni une ni deux, j'ai vraiment tout plaqué. On avait acheté une maison, on avait tout rénové. Ça a été la meilleure décision de toute ma vie. Je me suis sentie vraiment super bien, vraiment libérée. Tout le monde pensait que j'allais avoir un contre-coup. Je n'ai jamais eu le contre-coup. Ni une ni deux, j'ai envoyé simplement par e-mail. J'ai contacté mon docteur en PMA. Quand je relis les mails aujourd'hui, je rigole parce que je me dis que c'était vraiment... Juste deux phrases pour dire voilà je ne sais plus que mon compagnon mais je souhaite continuer le projet seul. Et en fait voilà j'ai repris rendez vous et ça a suivi quoi et un an après

  • Speaker #0

    Ok

  • Speaker #1

    Et de tout mon entourage vu que la plupart savaient que cet effleurement conflictuel dans ma relation et que moi j'avais vraiment du mal à supporter le quotidien, en fait ils m'ont tous dit t'as bien raison Fais le droit d'enfant toute seule, il vaut mieux. Tout le monde m'a soutenue, en fait. Parce qu'à mon avis, c'est un peu compliqué. Donc, c'est vrai que c'est parti comme ça.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc, merci à cette jeune femme que tu as revue et recroisée sur ton chemin. Ce n'était pas pour rien.

  • Speaker #1

    Non, c'est ça.

  • Speaker #0

    C'est fou. C'est fou.

  • Speaker #1

    Oui, oui.

  • Speaker #0

    Et ça a tout déclenché derrière. OK. Et l'équipe, donc tu as fait tout ton parcours en Belgique ?

  • Speaker #1

    Oui, j'ai fait mon parcours au Mont-Légien, à Liège. Et tout s'est toujours très bien passé. Je trouve qu'ils sont très professionnels. Il y en a beaucoup qui disent qu'ils sont froids, mais en fait, moi, je vois ça comme une façon de ne pas tergiverser. En fait, ils préfèrent vraiment s'en tenir à l'aspect médical, vraiment pour que tout le monde puisse avoir sa chance. Et c'est vrai que... Ça, quand je vois en France les témoignages, je me dis qu'on a vraiment de la chance en Belgique, ça va très vite. Nous, on s'inscrit, on a le premier rendez-vous, et puis six mois après, on commence déjà les assimilations. Ça va vraiment très vite. C'est vrai qu'ils me paraissent parfois un peu froids et pas très à l'écoute, mais ils sont tellement concentrés sur les techniques médicales que ça va plus vite. On ne nous dit jamais qu'il faut attendre trois mois, qu'il n'y a plus de place. C'est tout, ça suit. Ils sont très bien organisés, je n'ai vraiment rien à dire. Pour moi, ils ont vraiment été très, très bien.

  • Speaker #0

    Et donc, tu poursuis ce parcours, mais en étant solo. Donc, l'équipe médicale te suit sur ce projet-là. Donc, tu avais déjà fait deux inséminations, c'est ça, avec ton ancien partenaire ?

  • Speaker #1

    Donc, avec mon ancien partenaire, on avait fait quatre inséminations.

  • Speaker #0

    Quatre ?

  • Speaker #1

    Et puis on était passé à une ponction d'ovocytes et on avait fait alors deux transferts d'embryons. Et tout avait été négatif. J'ai même eu des résultats positifs.

  • Speaker #0

    Et ensuite, comment ça s'est passé ? Qu'est-ce qu'ils t'ont proposé quand tu es passé en parcours solo ?

  • Speaker #1

    Ensuite, en parcours solo, comme ici c'était le sperme de donneur et que c'était censé être vraiment de très bonne qualité, ils m'ont reproposé des assimilations. Donc j'en ai fait cinq. Normalement, j'avais demandé une 5e parce que j'avais l'impression qu'on avait fait un peu à côté de mon ovulation. Donc, j'en ai eu 5 qui n'ont pas fonctionné non plus. Et alors ensuite, on a refait une ponction. Et là, petite anecdote, en fait, moi, à force d'avoir toujours des résultats négatifs depuis, parce que finalement, ça faisait quand même trois ans au total que ce soit naturellement ou par technique médicale, tous les mois, j'espérais toujours quelque chose. Les assimilations, c'est tous les mois. Et pour finir, quand j'ai fait la ponction toute seule, j'avais quatre embryons. Et là, on en a mis un après trois jours. On a transféré un qu'habituellement, on attendait le cycle suivant. C'était des embryons congelés. Et ici, on m'avait transféré un embryon frais de trois jours. Et je devais attendre les résultats pour le... trois autres embryons savoir s'ils allaient être congelés ou non en fait ça a été la douche froide parce qu'on m'a dit il n'y en a plus aucun qui n'a pas vécu et en fait moi j'étais vraiment désespérée quand je me disais mais oh là là ça fait encore une fécondation une vitro épuisée parce qu'on a droit à six remboursements en Belgique ah oui on avait déjà épuisé deux du coup donc je me dis si à chaque fécondation c'est comme ça et en fait moi j'étais dans mon idée que ça n'avait pas voilà que c'était foutu donc j'essayais vraiment de me replonger je voulais prendre des vitamines J'imaginais déjà 36 rendez-vous pour essayer que mon corps produise de meilleurs ovules. Et puis finalement, c'était positif. Le seul embryon qui avait été positif, mais je ne m'y attendais pas du tout. C'était vraiment inespéré. Ce n'est pas que j'étais négative, c'est que par habitude, que ça ne fonctionne pas, je ne pensais pas que ça allait. Ok. Donc ça a été vraiment la grosse surprise.

  • Speaker #0

    Waouh, donc avec tes propres ovocytes.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et avec un donneur. OK. Et donc, par FIV ou par insémination ? Par insémination, la cinquième, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Non, donc là, c'était par fécondation in vitro.

  • Speaker #0

    Ah, par fécondation in vitro.

  • Speaker #1

    Oui, les cinq inséminations n'ont pas fonctionné et c'était la première FIV alors, ou seuls trois cas. C'était la première FIV, oui.

  • Speaker #0

    Waouh ! Et donc là, toi, tellement habituée aux échecs et tout ça, tu ne t'y attendais pas. Donc là, grosse surprise, tu as fait des tests de grossesse où tu attendais la prise de sang. comment que tu gérais là ?

  • Speaker #1

    En fait, moi, j'avais l'habitude de faire quand même un test de grossesse, même quand je savais que c'était négatif, parce que j'avais besoin de voir le test tout blanc pour me dire que c'est plus facile que d'attendre, qu'on me téléphone et qu'on me dise « c'est quand même dur au téléphone quand on vous annonce, malheureusement ça n'a pas marché, à chaque fois c'est la même chose » . Donc moi, pour être sûre d'enlever tout espoir, je faisais quand même un test un ou deux jours avant. Et ici, en fait, je me suis dit que j'allais faire le test, même si je pensais que c'était négatif. Puis j'ai tardé, j'ai tardé à le faire. Finalement, je l'ai fait le jour avant la prise de sang. Et là, il y avait une deuxième barre, mais qui était vraiment fort marquée. En plus, on pourrait croire que j'ai sauté le joint. Mais en fait, j'étais tellement choquée parce que je n'y croyais pas. En fait, on n'y croit plus quand c'est comme ça. on est tellement habitués. que ce soit tout blanc, que je cherchais des excuses. Ailleurs je me dis à mon avis c'est le seul médicament, la piqûre, pour déclencher l'ovulation qui donne un faux positif. Ou je me dis non, c'est le test qui ne va pas bien. Donc j'avais refait un test quelques heures après, malgré que c'était dans l'après-midi, le test est encore plus fort dans l'après-midi.

  • Speaker #0

    Ça paraîtrait vraiment,

  • Speaker #1

    il y avait deux barres. Mais ici, quand je leur parle, je suis encore émue. Je me dis toujours maintenant, quand on est tellement habituée.

  • Speaker #0

    C'est ça,

  • Speaker #1

    oui. Chaque parcours est différent, mais le mien, c'est vrai que ça a toujours été rien de chez rien. Tous mes tests ont toujours été négatifs. Donc, toujours maintenant, des fois, j'ai du mal à réaliser. Je me dis, mais dire que ça y est, que je suis enceinte depuis, c'est quand même en tout une dizaine d'années que j'attends ce moment. Et je me dis... C'est comme si c'était magique, là. J'ai encore du mal à y croire, franchement, oui.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui, oui. Quelque chose qui devient irréel, qui apparaît, mais qui est réel, mais qui est irréel. Parce que t'es tellement habituée à ce que ce soit tout le temps négatif que finalement, tu continues le parcours en espérant, mais sans y croire. En fait, c'est ça, un peu, quelque part. C'est assez curieux.

  • Speaker #1

    Oui, oui. Mais en fait, moi, j'en ai beaucoup souffert au début de ne pas réussir à tomber enceinte. Je me disais mais qu'est-ce qui ne va pas chez moi ? Pourtant on me disait que tout allait bien de mon côté, mais ça enlève la confiance qu'on a en notre corps et en notre rôle de femme. J'ai vraiment eu du mal à un moment donné, au bout d'un an, et quand j'ai repris le parcours solo, je me suis dit je lâche prise, je vais vraiment faire comme si c'était mon quotidien normal, comme si j'allais chez le coiffeur ou chez le dentiste, mes rendez-vous, et j'ai vraiment réussi à me détacher, à me dire je continue ça sur le côté, mais ma vie continue et je profite de la vie à côté. J'avais même rencontré quelqu'un pendant tout mon parcours, mais qui était au courant, etc. Donc ça me permettait vraiment de me changer les idées. Et je pense que ça, je ne sais pas si ça a joué, mais en tout cas, ça m'a permis, oui, c'est pas que je n'y croyais plus, mais c'est que je banalisais vraiment la chose.

  • Speaker #0

    Ok, ok, oui, oui,

  • Speaker #1

    oui. C'est devenu mon quotidien, mais je n'y fais plus attention. Et puis voilà quoi.

  • Speaker #0

    Tu mettais moins d'enjeux et moins d'importance en fait dans le parcours.

  • Speaker #1

    Voilà. Mais j'espérais toujours, mais je me disais pour mieux vivre le quotidien, je vais faire un travail sur moi pour que ce soit plus facile à vivre.

  • Speaker #0

    Wow, bravo. Et tu as été accompagnée ? Tu avais un suivi psychologique avec le centre ou c'était toute seule ? Comment tu as fait ?

  • Speaker #1

    Non, j'ai fait toute seule. La première année, là où j'essayais avec mon ex-compagnon, là j'avais été chez un psychologue quand même parce que je me sentais vraiment... Je ne me sentais pas écoutée par mon ex-compagnon qui ne s'intéressait pas à moi. C'était un peu compliqué. J'avais été une fois. Ce que j'ai fait, c'est que j'avais été voir une magnétiseur. J'ai aussi été voir une dame qu'on appelle médium. Pour moi, c'était aussi une magnétiseur. J'avais besoin de me rassurer que je pouvais bien tomber enceinte et que ça allait m'arriver. Après, on n'y croit pas. Moi, à la base, je n'y croyais pas forcément. Le fait est que toutes les deux m'ont tellement rassurée que ça m'a vraiment permis de lâcher prise aussi. Je n'ai pas eu besoin de suivi psychologique par après. Je n'ai pas ressenti le besoin. Je me suis plutôt entourée de personnes qui étaient dans mon cas ou d'amis qui avaient eu des difficultés. Je me nourrissais de témoignages de personnes qui étaient dans mon cas, qu'elles soient en couple ou seules. Ça me faisait du bien de voir que d'autres personnes avaient des difficultés qu'il n'y avait pas que moi, que finalement, ça avait fonctionné. Donc, je me nourrissais de tout ça en me disant, voilà, il y a de l'espoir, ça va être rappelé.

  • Speaker #0

    D'accord. Puis comme tu dis, d'ailleurs, c'était trois années où tu étais dedans. Donc, le jour où ça arrive, bingo, mais qu'est-ce qui se passe ? Je n'y crois pas. Est-ce que c'est vrai ? Et est-ce que maintenant, tu réalises ?

  • Speaker #1

    Oui, maintenant, parce que le bébé, il bouge déjà depuis un mois et demi de moi.

  • Speaker #0

    La grossesse a tenu ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai que du coup, c'est un peu, je ne dirais pas un stress, mais tous les jours, on se dit que... Moi, tous les jours, je me dis que c'est un jour de plus où ça tient. Parce qu'en fait, quand on vit ce parcours, on ressent que rien n'est jamais acquis. Que c'est pas parce que le test est positif que ça va aller jusqu'au bout. Et sans être négative pour autant, juste en me disant, je sais que rien n'est jamais acquis un jour après l'autre. En fait, plus on se renseigne autour de soi, plus on voit évidemment des histoires aussi qui sont tristes, et des échecs, et des choses compliquées. Donc on a beaucoup plus d'informations que quand on réussit à tomber enceinte naturellement du premier coup. des conflits en enfant donc je sais beaucoup plus de choses que certaines personnes on va dire et qui peuvent me qui pourraient faire peur mais moi je me dis ça reste dans un coin de ma tête, je sais que c'est jamais acquis mais je profite un jour après l'autre j'ai confiance, je sens depuis le début que là j'ai une confiance en mon corps par rapport au début je ne sais pas pourquoi depuis le début je sens que comme si c'était mon tour, que la roue avait tourné que c'était la bonne, je ne sais pas Donc pour le moment, on part de là. D'accord.

  • Speaker #0

    Et la grossesse s'est bien déroulée ? Oui. Comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    Ici, je suis à 5 mois et demi. Et pour le moment, tout est vraiment comme je l'avais imaginé. En fait, je ne pourrais pas rêver mieux. C'est vraiment une belle grossesse. J'ai eu quelques symptômes, mais franchement, rien de bien grave. Je n'ai jamais été malade. Je continue le travail, je continue même le sport. Ma vie est tout à fait comme d'habitude. Si ce n'est que je fais un peu plus attention. Là, plus les mois passent, plus ça devient imposant. Et donc, je dois faire un peu plus attention. Mais j'ai vraiment de la chance à ce niveau-là. Toutes les échographies sont chaque fois parfaites. Donc, à ce niveau-là, rien à dire, franchement.

  • Speaker #0

    Tout se passe très bien. Et c'est un petit garçon, une petite fille ?

  • Speaker #1

    C'est un petit garçon qui va s'appeler Léo.

  • Speaker #0

    D'accord. Bienvenue Léo dans ce monde même s'il est encore caché, il est là ! D'accord, ok, donc là la date du terme est prévue pour quand ?

  • Speaker #1

    Le 16 août.

  • Speaker #0

    Le 16 août, ok. Et là tu as commencé à préparer des choses pour son arrivée ou pas encore là-dedans Léo ?

  • Speaker #1

    Oui, tout doucement en fait. Comme j'ai dit, on attend chaque fois les rendez-vous suivants pour être sûr que tout va bien. Mais moi, j'attendais vraiment l'écho. On a une échographie morphologique, nous, à Salé-Pouin. Je ne sais pas si c'est partout pareil.

  • Speaker #0

    Oui, chez nous aussi.

  • Speaker #1

    C'est vraiment l'échographie où on voit si tout est bien en ordre, même à l'intérieur du corps du bébé. Donc, j'attendais vraiment ça pour acheter les grosses pièces, on va dire. Donc, tout ce qui est poussettes, lits, etc. Donc là, maintenant que tout est bien, je commence un peu à acheter tout ça, à préparer. J'ai fait un peu d'épainature chez moi en me disant comme ça, ça sera fait. Mais sinon, dès que j'ai su que j'étais enceinte, j'ai eu le plaisir d'acheter des petits vêtements, etc. Évidemment, ça, c'est quand même un plaisir de se dire qu'on peut enfin aller dans le rayon sans se sentir mal et se dire je peux acheter des choses.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    au début, c'était... parce que j'avais toujours mes réflexes d'avant quand je voyais une femme enceinte, j'avais un petit désespoir. Et puis, ah mais non, c'est vrai, moi aussi, maintenant je suis enceinte. Je suis vraiment conditionnée, en fait. Et il a fallu quand même bien un mois ou deux pour que je me plaise ce genre de pensée. Vraiment, oui. Donc voilà, mais oui, je prépare tout doucement. Du coup, ça a venu. Ça permet vraiment aussi de se préparer à vivre la maternité seule.

  • Speaker #0

    Oui. Et oui, c'est pas celle qu'on avait imaginée avec un pion à côté. Oui,

  • Speaker #1

    mais franchement, sur les neuf mois, je trouve que ça permet vraiment d'avancer petit à petit. Parce qu'au début, forcément, même si on fait le choix, moi, personnellement, c'était clairement un peu par dépit, plus que vraiment par conviction. Voilà, c'est malheur du coup au début. c'est vrai que c'est on est contente mais on a peur, on se dit est-ce que j'ai bien fait, je vais me retrouver toute seule. J'avais du mal à voir les gens qui étaient en couple et la dame qui était enceinte parce que je me disais moi je ne vivrai jamais ça, je serai tout le temps toute seule. Mais avec les mois, je suis de plus en plus convaincue et je prends confiance. Déjà maintenant, je me suis fait vraiment l'idée, pour moi c'est tellement normal d'être seule maintenant que j'en parle même librement, qu'au début j'étais toujours un peu gênée d'expliquer aux gens que j'étais toute seule. On me dit félicitations et le papa il est... content et puis bah non il n'y a pas de papa donc voilà mais mais ça prépare vraiment les neuf mois je veux faire tu l'as vécu du coup de ton côté ah oui oui et heureusement qu'il y a neuf mois c'est aussi pour nous préparer psychiquement ah

  • Speaker #0

    oui oui complètement oui et tu disais que tu avais trouvé un compagnon durant le parcours oui et comment ça s'est déroulé pour... l'intégrer toi dans ta vie qui t'accompagne dans ce projet là quelle position il a pris et qu'est ce qui fait que il est parti en fait moi c'est vrai que je veux

  • Speaker #1

    dans mes assimilations dont j'avais déjà commencé les assimilations je me sentais quand même seul que j'avais quand même envie d'avoir une compagnie, même si je savais que j'avais le projet derrière et que ça pouvait freiner. Donc moi, dès que j'ai quand même rencontré quelques personnes, et j'ai toujours été claire sur mon projet, donc il y en a qui étaient justement, moi, ça ne m'intéresse pas, je comprenais. Et puis, cet homme-là avait déjà un enfant, et au bout d'une semaine qu'on se connaissait, je lui ai expliqué mon projet. Et en fait, il m'a directement dit qu'il trouvait ça normal, que lui avait son enfant, que j'avais le droit d'avoir le mien, qu'il n'y avait pas de soucis. C'est vrai qu'il s'est positionné un peu comme s'il allait être présent, qu'il serait là pour m'aider, que je pouvais lui faire confiance, etc. Et en fait, les mois qui ont suivi, c'est vrai qu'on n'en parlait pas beaucoup, en fait, nous deux. On vivait notre histoire comme un couple classique. Mais c'était un peu spécial vu qu'à côté, j'avais des assimilations. d'autres personnes, donc des fois j'avais un peu l'impression comme si je le trompais quand j'étais sur la table et qu'on m'asséminait avec quelqu'un d'autre, des fois j'avais un peu cette impression j'avais quand même l'impression de t'aller voir ailleurs, c'était un peu spécial et puis voilà je lui demandais régulièrement s'il était sûr que ça ne le dérangeait pas s'il n'avait pas des questions ou s'il n'était pas mal à l'aise, mais il me disait non, non il n'y a pas de soucis, c'est normal ne te tracasse pas et tout et Et en fait, au fur et à mesure des mois qui ont découlé, j'étais un petit peu de plus en plus déçue de ces réactions parce que finalement, il m'avait dit qu'il serait là, etc. Et puis, il ne s'intéressait pas plus que ça à mon problème. Mais bon, après, c'est sans jugement parce que quand je me mets à sa place, je comprends en fait.

  • Speaker #0

    C'est délicat, hein ? Ben oui,

  • Speaker #1

    c'est délicat. Et en fait, ce qui s'est passé, c'est quand je suis tombée enceinte, ça faisait quatre mois et demi qu'on était ensemble. Et c'est vrai qu'il n'a pas eu la réaction que j'attendais, il n'a pas eu une réaction négative, mais pas forcément positive non plus. Et en fait, ça a remis vraiment en doute ce qu'on prévoyait entre nous, parce qu'on parlait quand même, alors que j'étais déjà enceinte sans le savoir, on prévoyait quand même plus tard d'habiter ensemble, etc. Et du jour au lendemain, il m'a dit qu'on n'habiterait pas ensemble. Ça a été assez dur parce qu'il ne se voyait pas vivre avec un enfant qui n'était pas le sien, alors que sa propre fille ne la voyait que la moitié du temps. ça ne se faisait pas pour sa fille. Il m'a sorti beaucoup de choses qui m'ont blessée en fait et que j'ai remarqué qu'il n'était peut-être pas clair depuis le début.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui, puisque en fait tout ça, c'était là. Oui, c'est ça. Il n'avait pas ouvertement dit. Là, il avait réfléchi. Oui. Il était violent. Vous parliez de tempénage.

  • Speaker #1

    J'avoue que c'était violent, mais c'est quelqu'un qui n'est pas fou. qui n'est pas fort dans la communication, etc. Enfin, je trouve qu'il n'est pas très communicatif, parce que, voilà, son éducation était comme ça, comparé à la mienne, où moi, j'ai eu des parents, enfin, maman, en tout cas, qui communiquaient beaucoup. Et ce qu'il y a, c'est que ça a été assez violent pour moi, parce que, ben, je me suis un peu rendue compte qu'en fait, à force de discuter, ben, il m'avouait quand même que, voilà, moi, je t'avais dit que, le premier jour qu'on s'est rencontrés, que moi, je voulais encore un enfant plus tard, et t'as préféré continuer ton projet. donc ça sonnait un peu comme des reproches. Oui, mais je t'en ai parlé plusieurs fois, savoir si ça allait. Tu m'as toujours dit oui. Malheureusement, il me disait, ben oui, mais je ne pensais pas que ça arriverait si tôt, que tu tomberais enceinte aussi rapidement. Et moi, je m'étais dit que si ça ne marchait pas, dans un an, on aurait pu faire l'enfant ensemble. En fait, il y avait beaucoup de non-dits, je pense, dans notre rencontre. Et du coup, c'est vrai que ça a un petit peu gâché notre histoire, on va dire.

  • Speaker #0

    Oui, c'était à 12 fois d'être fin.

  • Speaker #1

    Oui, on m'a oublié. Ah oui, ça a été... Ça a été très dur pour moi parce qu'en fait, j'ai appris que j'étais enceinte un dimanche et toute la semaine qui a suivi, ça a été en fait des discussions comme ça et des disputes. Et en fait, ça m'a vraiment rendu malheureuse. Et en fait, je m'en suis presque voulue de me dire, voilà, ça fait trois ans que j'attends ce moment de tomber enceinte, je le suis enfin. Et au lieu d'être heureuse, je pleure. J'ai passé vraiment une semaine très négative. En me posant des questions, je ne savais pas quoi faire. Et je me suis dit finalement, est-ce que j'ai bien fait de vouloir chercher quelqu'un ? Parce que ça m'a peut-être un peu gâché le fameux moment de la découverte de ma grossesse. Mais bon, après, je me suis dit, voilà, ce n'est pas grave. Ça s'est passé comme ça. On ne sait pas revenir en arrière. Et en fait, on a fini par se séparer. On ne sait pas revenir en arrière.

  • Speaker #0

    Et puis, toi aussi, ça a pu te permettre de faire le tri. dans ce que tu souhaitais aussi, et puis dans cette relation-là, et qu'est-ce qui était important pour toi, et puis de voir que ses attentes à lui ne correspondaient pas complètement avec les chaînes. Donc, ça m'a permis de mettre, de faire la mise à jour du couple quelque part. Oui, c'est ça. Et puis je pense que c'est quelqu'un avec qui j'ai vraiment vécu des très beaux moments en début de relation. Comme ça, c'est toujours la passion. Et je pense que ça m'a vraiment permis d'encore plus lâcher prise. Je profite vraiment avec lui. Je ne sais pas, ça m'a vraiment changé les idées. Ça m'a vraiment fait beaucoup de bien. Donc je me dis que ça a participé au fait qu'après, ça a pu se faire. Ça ne sera jamais, mais voilà. Oui, oui. Ça m'a fait plus de positif.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est que cette relation, tu l'as rencontrée, mais ce n'était pas pour rien. Tu as appris des choses et puis, oui, c'est vraiment que ça t'a permis de lâcher prise et puis d'avoir des moments chouettes et joyeux et permettre à ce que bébé puisse s'installer tranquillement. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça.

  • Speaker #1

    C'est plutôt chouette de voir les choses comme ça. Oui,

  • Speaker #0

    c'est plutôt chouette de voir les choses positivement. Donc, c'est sans regret en tout cas, franchement. Voilà,

  • Speaker #1

    c'est ça, c'est ça, c'est ça le plus important, c'est de ne pas avoir de regrets. de peut-être laisser cette possibilité-là. Et maintenant, comment tu envisages, c'est encore un peu tôt, mais la question est peut-être un peu prématurée, mais comment tu envisages le couple après ?

  • Speaker #0

    C'est vrai que c'est une question qui m'a quand même pas mal tracassée ces derniers mois, parce que moi, comme j'ai dit au début, j'ai toujours été en couple, et c'est vrai que j'ai ce besoin de partager avec quelqu'un. Pour moi, la vie, c'est à deux, c'est pas tout seul. Et voilà, je sais que j'ai certains besoins d'affection, etc. Quand même assez important de partage.

  • Speaker #1

    Ne t'inquiète pas, vous allez être deux dans pas longtemps.

  • Speaker #0

    Et tu feras des câlins,

  • Speaker #1

    tu auras de l'affection. Je blague, mais je comprends, de partager avec un adulte.

  • Speaker #0

    Oui, voilà. Mais c'est vrai que du coup, des fois, ça me traque assez un peu de me dire, est-ce que quelqu'un voudra au cours de moi, une fois que j'aurai mon enfant ? Parce que souvent, les couples avec des enfants, ils les ont en garde alternée. Donc, il y a quand même l'espace, on va dire, pour créer une relation après la semaine où la maman n'a pas l'enfant. Elle peut rencontrer quelqu'un et créer une relation avec quelqu'un. Mais moi, je me dis, est-ce que... A chaque fois, je me disais, est-ce que le fait que je l'aurai à temps plein ne va pas freiner une rencontre ? Est-ce qu'il y aura encore de l'espace pour créer une relation ? Et en fait, du coup, je me suis aidée du groupe où tu as mis l'annonce, en posant simplement la question d'avoir des témoignages de personnes dans ma situation qui après ont retrouvé quelqu'un ou pas. Voilà, simplement avoir des témoignages. Et en fait, j'ai eu pas mal de réponses qui m'ont vraiment rassurée, qui m'ont fait du bien. Et oui, je me suis rendu compte qu'en fait, ce n'était pas forcément un frère, que des fois, ça arrangeait même apparemment les hommes parce qu'ils se disaient, il n'y a pas de père, donc il n'y aura jamais d'histoire. L'enfant est là, mais... Oui, c'est vrai. Oui, on est en fait tout à côté. On sait qu'un ex peut souvent faire des histoires, on va dire, dans le couple, dans le nouveau couple, on va dire, demander des comptes, etc. Enfin, vous voyez, tu vois ce que je veux dire.

  • Speaker #1

    Donc ça soulage aussi du côté de l'homme de se dire, bon, il n'y a pas d'autres hommes dans l'histoire, il n'y a pas de papa, donc il n'y a pas ces sortes de conflits qui pourraient venir influencer dans le couple. Et puis même pour la femme, pour nous, il n'y a plus cette pression qu'on met à l'homme, cette horloge biologique d'avoir un enfant à tout prix. Ça soulage en fait, ça lève plein de trucs.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait, oui. Et c'est vrai que... Beaucoup aussi m'ont dit que justement ça faisait très naturel parce que les hommes qui ne sont pas paternels ou qui ne sont pas prêts à assumer ou qui ne sont pas assez engagés, en fait ils ne s'intéressent tout simplement pas à une maman qui est seule. Donc j'aurais d'office des personnes qui correspondent mieux, qui vont s'intéresser à moi. Et c'est vrai que ça, je l'ai toujours pensé aussi. Donc voilà, ça m'a un peu rassurée. Je vois toujours la vie avec quelqu'un évidemment plus tard, mais là dans l'immédiat, je vais d'abord profiter de la fin de ma grossesse. Et puis on verra tout ça plus tard. Moi, c'était vraiment le début. Je me dis, les rencontres, ce sera plus tard et je vais me concentrer sur mon enfant.

  • Speaker #1

    Waouh, super. Ok, d'accord. Est-ce qu'il y a quelque chose que je ne t'ai pas demandé sur lequel on n'a pas échangé ? Tu souhaitais absolument parler ou pas ?

  • Speaker #0

    Juste le fait que moi ici, si je décide de participer au podcast, c'est vraiment parce que j'ai moi-même ressenti ce besoin d'avoir des témoignages, d'écouter des podcasts. J'en mettais le matin dans ma salle de bain en me préparant, j'écoutais et j'essayais de m'identifier. Et c'est vrai que ça fait toujours du bien d'entendre d'autres personnes qui sont passées par là. Et quand je vois autour de moi le nombre de personnes qui hésitent en fait, ou qui me disent « ben oui, moi je suis restée avec mon compagnon, et on a quand même fait des enfants, ça n'allait pas, et si j'avais su… » Donc je me dis si je peux aider certaines femmes à se sentir moins seules, à prendre leurs décisions, comme moi en fait, finalement c'est ce qui m'est arrivé, c'était en voyant mon ami, enfin mon ancien ami, en sorte de pédale, en écoutant des podcasts, que je me suis identifiée, que je me suis dit « ben oui, moi aussi je peux en fait » . Donc c'est vrai que j'ai cette envie de pouvoir aider aussi, de me dire si ce que je raconte peut aider certaines personnes, je le fais. Et voilà, c'est ma part du travail, on va dire. Je me suis dit que je voulais aider. En fait, quand on est dans tout ça, on est tellement dur qu'après, ça donne envie de... Une fois que ça a marché, c'est pas moi je suis troqué, maintenant ça a marché. J'ai envie de pouvoir aider les autres aussi, comme moi j'ai été aidé en fait.

  • Speaker #1

    C'est ça. Merci beaucoup pour ton témoignage. Après ces trois années longues, est-ce que tu imagines avoir un deuxième ?

  • Speaker #0

    Ben oui, moi j'ai toujours voulu avoir deux, trois enfants. Et au tout début, quand je me suis lancée dans le projet Seul, je m'étais dit je vais faire un enfant toute seule. Et puis qui sait, peut-être que je rencontrerai quelqu'un et que j'aurai un deuxième avec quelqu'un. J'avais quand même cette envie de vivre encore la maternité en étant avec quelqu'un avec qui ça fonctionnerait bien, de vivre vraiment la vie de famille. Et maintenant que je suis à 5 mois et demi de grossesse et que j'entends de plus en plus de gens autour de moi qui disent « si j'avais su, j'aurais fait comme toi, il ne faut pas faire ça, il faut faire ça » , on entend de plus en plus, et c'est quand même un peu… Je pense que c'est en train de faire un peu un boom, moi, ce parcours solo-là. Et depuis que j'entends ça, en fait, de plus en plus, et que je suis à 5 mois de grossesse, je me dis carrément « est-ce que je ne ferais pas mieux de faire mes deux enfants toutes seules ? » Et après, c'est absolument de rencontrer quelqu'un. aussi pour une question de... de ne pas avoir trop de différences entre les deux enfants parce que je me dis, il y en a un qui sera tout le temps avec moi, l'autre qui sera... Ce ne sera pas la même éducation, on va dire, ce ne sera pas la même chose, pour ne pas qu'il se sente trop différent de l'autre, je ne sais pas. Sans réflexion, je me suis dit, voilà, je vais toujours laisser venir le premier et puis on verra, mais il se peut que je fasse mon deuxième tout de même. Donc voilà.

  • Speaker #1

    On va y aller. Suite au prochain épisode. Oui. Je te remercie beaucoup. A nouveau pour ton témoignage qui va, je pense, aider beaucoup de femmes qui sont dans cette réflexion et qui peuvent avoir beaucoup de déceptions aussi, d'échecs, et puis dire ça peut arriver.

  • Speaker #0

    C'est ça. De rien, avec plaisir. Ça m'a fait plaisir d'en parler aussi. Merci.

  • Speaker #1

    Merci aussi.

Description

Dans cet épisode, je reçois Audrey, une éducatrice de 37 ans, qui vit en Belgique. Elle travaille dans une maison de retraite depuis dix ans, et se consacre au bien-être des résidents.


Après un parcours difficile avec son ancien partenaire, marqué par de multiples inséminations et transferts d'embryons, Audrey prend la décision de poursuivre le parcours seule.


Audrey souligne l'efficacité du processus médical en Belgique par rapport à d'autres pays. Après plusieurs tentatives, elle a eu l'agréable surprise d'apprendre qu'elle était enceinte grâce à ses propres ovules et au sperme d'un donneur, un moment à la fois incrédule et joyeux après des années de lutte.


Audrey a également évoqué sa rencontre avec un nouveau partenaire, la complexité de son intégration dans sa vie et l'évolution de leur relation après sa grossesse.


Alors qu'elle se prépare à l'arrivée de son fils, Léo, prévue pour août.


Elle nous partage son histoire pour aider d'autres personnes confrontées à des difficultés similaires, afin de leur apporter espoir et encouragement.


Merci de liker et de partager :)


Emilie


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour Audrey, merci d'être avec moi aujourd'hui. On va parler de ton histoire. Alors déjà, peux-tu te présenter, nous dire qui tu es, quel âge tu as, d'où tu viens et qu'est-ce que tu fais dans la vie ?

  • Speaker #1

    Bonjour, moi c'est Audrey, j'ai bientôt 37 ans dans un mois et j'habite en Belgique à Verviers. Et alors je suis éducatrice dans une maison de repos, je m'occupe des activités, des sorties, de tout ce qui concerne le bien-être des résidents.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Ça fait longtemps que tu fais ça ?

  • Speaker #1

    Ça fait dix ans.

  • Speaker #0

    Ah oui ? Oui. Ok, ok, ok. Et donc Belgique, ok, donc là, tu es ma première Belge. On n'a pas encore eu de Belge à venir sur ce groupe. Parce que, donc, c'est connu, tu as accepté cette demande d'interview sur le groupe de Maman Solo. Donc, c'est un groupe sur Facebook. Donc ce groupe-là, il regroupe plusieurs pays. Est-ce qu'en Belgique, il existe des systèmes, des groupes aussi qui permettent de vous trouver, d'échanger ?

  • Speaker #1

    J'avais fait des recherches et j'étais justement tombée sur le Facebook qui était plus du coup international. Il y avait beaucoup de Françaises dessus parce que j'avais trouvé des petits groupes en Belgique, mais il n'y avait vraiment pas beaucoup de membres. J'ai l'impression, bizarrement, j'ai l'impression que même si ça a été accepté plutôt en Belgique, le parcours solo, il y a beaucoup plus de personnes en France qui en parlent qu'en Belgique, j'ai l'impression. Et donc, c'est ça que je suis restée sur le groupe français. Enfin, c'est plus français, en fait, le groupe sur lequel tu avais mis l'annonce. Donc, voilà, j'ai choisi par rapport au nombre de membres en me disant qu'il y aurait plus de témoignages, plus de réponses à mes questions. Ça m'a plus attirée ce groupe-là qu'un autre, en fait.

  • Speaker #0

    Ok, d'accord. Et en Belgique, c'est autorisé depuis quand, tu sais ?

  • Speaker #1

    Non, je ne sais plus. J'ai eu l'info à un moment donné, mais je ne sais plus. Je sais que ça fait bien plus longtemps qu'en France, mais on ne peut plus dire.

  • Speaker #0

    D'accord. Alors, après cette petite parenthèse, est-ce que tu peux nous dire comment était composée ta famille au taux départ ? Ta structure familiale avec tes parents ?

  • Speaker #1

    Donc moi, j'ai quatre sœurs, dont une sœur jumelle. Donc j'ai cinq enfants. Donc mes parents sont restés ensemble jusqu'à mes 19 ans, puis se sont séparés. Et voilà, la famille, ça a toujours été, même si on n'a jamais été une famille très, très proche, mais il n'y a jamais eu de gros conflits, rien du tout. On a toujours vécu simplement. Je suis un modèle traditionnel, on va dire. Si ce n'est que c'est vrai que, je ne sais pas si ça a pu influencer ma décision, mais que mes parents n'étaient pas très amoureux l'un de l'autre, on va dire. Donc, je n'ai pas eu un modèle, je veux dire, de couple devant moi quand j'étais enfant, qui était très soudé, on va dire. Donc, ça a fait partie de mes réflexions quand j'ai décidé d'avoir un enfant seul. Donc, voilà. Mais tout allait quand même bien. C'est juste qu'ils n'étaient pas très proches. Ok,

  • Speaker #0

    d'accord. Donc ils se sont séparés et aujourd'hui ils sont proches d'autres fois au niveau des liens, des relations ou pas ?

  • Speaker #1

    Alors mon papa il est décédé il y a un an et demi, mais je n'ai jamais été très proche de lui. Aucune fois nous avons été vraiment très proches de lui, il ne s'est pas beaucoup beaucoup occupé de nous en fait. Pas par manque d'envie, mais plutôt parce que c'était dans son caractère d'être assez passif et assez distant. Et ma maman, il n'y a pas de soucis, je la vois quand même très souvent, on a une bonne relation. C'est quelqu'un avec qui je peux vraiment discuter beaucoup. Et ça s'est toujours très bien passé. Elle a toujours été d'accord avec mon projet. Elle ne m'a jamais jugée. Je sais qu'elle sera présente sans être étouffante pour autant. Pour moi, elle a un peu la position idéale dans mon projet. Elle sera là, mais sans être envahissante.

  • Speaker #0

    Ok, super. Et elle n'habite pas trop loin de chez toi ?

  • Speaker #1

    On habite à 25 minutes, l'une de l'autre.

  • Speaker #0

    Ok. Et tes soeurs ?

  • Speaker #1

    Oui, ça va. Et mes soeurs, plus ou moins la même chose. Il y en a juste une qui habite à Bruxelles, mais sinon, les trois autres, je les vois quand même régulièrement.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Et tes soeurs sont au courant aussi du projet ? Tu les avais informées dès le départ ou pas ?

  • Speaker #1

    Oui, dès le départ, j'ai tout de suite parlé de ça à ma famille et tout le monde m'a toujours soutenue. Mais à mon avis, c'est aussi vis-à-vis de mon parcours. enfin quand j'expliquerai tout à l'heure mais moi c'est un peu spécial parce qu'en fait Le point de départ, c'est que j'ai toujours été dans des longues relations. Je n'ai jamais eu de difficultés à trouver un partenaire, avoir des projets, etc. Mais les dix dernières années, ça a été assez compliqué. J'avais cette envie de devenir maman. J'ai d'abord eu un premier compagnon avec qui j'habitais, qui ne voulait pas se positionner, qui n'avait pas envie de réfléchir à s'il voulait des enfants plus tard ou non. Alors que j'approchais déjà de la trentaine tout doucement. et moi ça m'a tellement blessée que pour finir on a fini par se séparer principalement à cause de... En tout cas, moi, de mon côté, c'était principalement pour ça, parce que je ne me voyais pas, ne pas savoir vers où j'allais. J'avais tellement cette envie d'être maman... Oui, oui.

  • Speaker #0

    Vous n'avez pas les mêmes désirs sur l'avenir, en tout cas. Vous ne vous rapprochiez pas à ce niveau-là. Oui, oui.

  • Speaker #1

    Et ensuite, j'ai eu un autre compagnon pendant presque six ans. Et avec lui, le projet était mis en route, en fait. Donc quand ça s'est terminé entre nous, c'était il y a un an et demi maintenant, en fait on était en parcours PMA pour avoir un enfant, donc on essayait depuis deux ans d'avoir un enfant. Donc on était dans les deux marts, on avait fait des assimilations, j'avais déjà fait une ponction avec deux transferts d'embryons, mais alors ce qu'il y a c'est que c'est vrai que notre relation était assez conflictuelle et Il y a eu toute une réflexion de ma part pendant des mois et des mois où je me suis rendue compte que je restais avec lui parce qu'il m'offrait ce projet d'être maman. Je me rendais compte qu'une fois que j'aurais eu mes enfants avec lui, j'allais de toute façon le quitter. J'étais un peu dans un déni, je ne me rendais pas compte. Il m'a fallu vraiment quelques mois pour m'en rendre compte.

  • Speaker #0

    Toute seule ? Tu t'en es rendue compte toute seule ?

  • Speaker #1

    Je racontais beaucoup de choses à ma soeur jumelle ou à des amis très proches. Il y avait quand même beaucoup qui me disaient, tu te rends compte qu'après l'enfant, si vous vous séparez, est-ce que tu l'aimes vraiment ? C'était quelqu'un qui avait un caractère assez fort et qui ne me faisait pas du tout confiance. Ça a été une relation assez difficile pour moi. J'ai eu à un moment donné des clics parce que j'ai justement, en allant justement à la PMA, un rendez-vous. J'ai croisé une fille que je connaissais depuis toute petite, mais que je n'avais plus vue depuis une quinzaine d'années. Souvent, les femmes vont seules à la PMA, les hommes ne viennent pas à chaque rendez-vous. Du coup, je la vois, je dis « Tiens, tu fais aussi le parcours avec ton compagnon ? » Elle me dit « Non, moi je suis toute seule. » Je ne sais pas pourquoi le froid est tombé. J'ai vraiment eu… Oui, ça m'a un peu fait un déclic, je me suis rendu compte. c'est pas parce que tu le quittes que tu n'auras pas d'enfant. Et je me suis dit, voilà, j'avais pas encore 36 ans, j'avais 35 ans et demi. Je me suis dit, en fait, c'est vrai que ce n'est pas possible d'avoir encore un enfant, même si je ne suis plus avec lui. Et je me suis rappelée qu'étant plus jeune, je m'étais toujours dite, si vers 37, 38 ans, j'ai toujours pas d'enfant et que ça n'assure pas assez bien fonctionner avec quelqu'un, je ferais un enfant toute seule. Et donc, en fait, il y a eu d'autres réflexions, mais ça a vraiment été le déclic vraiment qui m'a fait penser, Merci. parce que je savais que la vie de mon enfant allait être compliquée si j'avais un enfant avec lui et qu'on se séparait. Ça allait être compliqué parce qu'il était quand même très contrôlant. Mon compagnon à l'époque ne me faisait pas confiance, donc je me dis que ce sera encore pire en étant séparée. Je me dis quelle vie on va avoir, quelle vie lui va avoir. J'ai eu toute une réflexion, mais ça a été assez rapide. Une fois que je suis sortie du déni... Le froid est tombé et ni une ni deux, j'ai vraiment tout plaqué. On avait acheté une maison, on avait tout rénové. Ça a été la meilleure décision de toute ma vie. Je me suis sentie vraiment super bien, vraiment libérée. Tout le monde pensait que j'allais avoir un contre-coup. Je n'ai jamais eu le contre-coup. Ni une ni deux, j'ai envoyé simplement par e-mail. J'ai contacté mon docteur en PMA. Quand je relis les mails aujourd'hui, je rigole parce que je me dis que c'était vraiment... Juste deux phrases pour dire voilà je ne sais plus que mon compagnon mais je souhaite continuer le projet seul. Et en fait voilà j'ai repris rendez vous et ça a suivi quoi et un an après

  • Speaker #0

    Ok

  • Speaker #1

    Et de tout mon entourage vu que la plupart savaient que cet effleurement conflictuel dans ma relation et que moi j'avais vraiment du mal à supporter le quotidien, en fait ils m'ont tous dit t'as bien raison Fais le droit d'enfant toute seule, il vaut mieux. Tout le monde m'a soutenue, en fait. Parce qu'à mon avis, c'est un peu compliqué. Donc, c'est vrai que c'est parti comme ça.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc, merci à cette jeune femme que tu as revue et recroisée sur ton chemin. Ce n'était pas pour rien.

  • Speaker #1

    Non, c'est ça.

  • Speaker #0

    C'est fou. C'est fou.

  • Speaker #1

    Oui, oui.

  • Speaker #0

    Et ça a tout déclenché derrière. OK. Et l'équipe, donc tu as fait tout ton parcours en Belgique ?

  • Speaker #1

    Oui, j'ai fait mon parcours au Mont-Légien, à Liège. Et tout s'est toujours très bien passé. Je trouve qu'ils sont très professionnels. Il y en a beaucoup qui disent qu'ils sont froids, mais en fait, moi, je vois ça comme une façon de ne pas tergiverser. En fait, ils préfèrent vraiment s'en tenir à l'aspect médical, vraiment pour que tout le monde puisse avoir sa chance. Et c'est vrai que... Ça, quand je vois en France les témoignages, je me dis qu'on a vraiment de la chance en Belgique, ça va très vite. Nous, on s'inscrit, on a le premier rendez-vous, et puis six mois après, on commence déjà les assimilations. Ça va vraiment très vite. C'est vrai qu'ils me paraissent parfois un peu froids et pas très à l'écoute, mais ils sont tellement concentrés sur les techniques médicales que ça va plus vite. On ne nous dit jamais qu'il faut attendre trois mois, qu'il n'y a plus de place. C'est tout, ça suit. Ils sont très bien organisés, je n'ai vraiment rien à dire. Pour moi, ils ont vraiment été très, très bien.

  • Speaker #0

    Et donc, tu poursuis ce parcours, mais en étant solo. Donc, l'équipe médicale te suit sur ce projet-là. Donc, tu avais déjà fait deux inséminations, c'est ça, avec ton ancien partenaire ?

  • Speaker #1

    Donc, avec mon ancien partenaire, on avait fait quatre inséminations.

  • Speaker #0

    Quatre ?

  • Speaker #1

    Et puis on était passé à une ponction d'ovocytes et on avait fait alors deux transferts d'embryons. Et tout avait été négatif. J'ai même eu des résultats positifs.

  • Speaker #0

    Et ensuite, comment ça s'est passé ? Qu'est-ce qu'ils t'ont proposé quand tu es passé en parcours solo ?

  • Speaker #1

    Ensuite, en parcours solo, comme ici c'était le sperme de donneur et que c'était censé être vraiment de très bonne qualité, ils m'ont reproposé des assimilations. Donc j'en ai fait cinq. Normalement, j'avais demandé une 5e parce que j'avais l'impression qu'on avait fait un peu à côté de mon ovulation. Donc, j'en ai eu 5 qui n'ont pas fonctionné non plus. Et alors ensuite, on a refait une ponction. Et là, petite anecdote, en fait, moi, à force d'avoir toujours des résultats négatifs depuis, parce que finalement, ça faisait quand même trois ans au total que ce soit naturellement ou par technique médicale, tous les mois, j'espérais toujours quelque chose. Les assimilations, c'est tous les mois. Et pour finir, quand j'ai fait la ponction toute seule, j'avais quatre embryons. Et là, on en a mis un après trois jours. On a transféré un qu'habituellement, on attendait le cycle suivant. C'était des embryons congelés. Et ici, on m'avait transféré un embryon frais de trois jours. Et je devais attendre les résultats pour le... trois autres embryons savoir s'ils allaient être congelés ou non en fait ça a été la douche froide parce qu'on m'a dit il n'y en a plus aucun qui n'a pas vécu et en fait moi j'étais vraiment désespérée quand je me disais mais oh là là ça fait encore une fécondation une vitro épuisée parce qu'on a droit à six remboursements en Belgique ah oui on avait déjà épuisé deux du coup donc je me dis si à chaque fécondation c'est comme ça et en fait moi j'étais dans mon idée que ça n'avait pas voilà que c'était foutu donc j'essayais vraiment de me replonger je voulais prendre des vitamines J'imaginais déjà 36 rendez-vous pour essayer que mon corps produise de meilleurs ovules. Et puis finalement, c'était positif. Le seul embryon qui avait été positif, mais je ne m'y attendais pas du tout. C'était vraiment inespéré. Ce n'est pas que j'étais négative, c'est que par habitude, que ça ne fonctionne pas, je ne pensais pas que ça allait. Ok. Donc ça a été vraiment la grosse surprise.

  • Speaker #0

    Waouh, donc avec tes propres ovocytes.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et avec un donneur. OK. Et donc, par FIV ou par insémination ? Par insémination, la cinquième, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Non, donc là, c'était par fécondation in vitro.

  • Speaker #0

    Ah, par fécondation in vitro.

  • Speaker #1

    Oui, les cinq inséminations n'ont pas fonctionné et c'était la première FIV alors, ou seuls trois cas. C'était la première FIV, oui.

  • Speaker #0

    Waouh ! Et donc là, toi, tellement habituée aux échecs et tout ça, tu ne t'y attendais pas. Donc là, grosse surprise, tu as fait des tests de grossesse où tu attendais la prise de sang. comment que tu gérais là ?

  • Speaker #1

    En fait, moi, j'avais l'habitude de faire quand même un test de grossesse, même quand je savais que c'était négatif, parce que j'avais besoin de voir le test tout blanc pour me dire que c'est plus facile que d'attendre, qu'on me téléphone et qu'on me dise « c'est quand même dur au téléphone quand on vous annonce, malheureusement ça n'a pas marché, à chaque fois c'est la même chose » . Donc moi, pour être sûre d'enlever tout espoir, je faisais quand même un test un ou deux jours avant. Et ici, en fait, je me suis dit que j'allais faire le test, même si je pensais que c'était négatif. Puis j'ai tardé, j'ai tardé à le faire. Finalement, je l'ai fait le jour avant la prise de sang. Et là, il y avait une deuxième barre, mais qui était vraiment fort marquée. En plus, on pourrait croire que j'ai sauté le joint. Mais en fait, j'étais tellement choquée parce que je n'y croyais pas. En fait, on n'y croit plus quand c'est comme ça. on est tellement habitués. que ce soit tout blanc, que je cherchais des excuses. Ailleurs je me dis à mon avis c'est le seul médicament, la piqûre, pour déclencher l'ovulation qui donne un faux positif. Ou je me dis non, c'est le test qui ne va pas bien. Donc j'avais refait un test quelques heures après, malgré que c'était dans l'après-midi, le test est encore plus fort dans l'après-midi.

  • Speaker #0

    Ça paraîtrait vraiment,

  • Speaker #1

    il y avait deux barres. Mais ici, quand je leur parle, je suis encore émue. Je me dis toujours maintenant, quand on est tellement habituée.

  • Speaker #0

    C'est ça,

  • Speaker #1

    oui. Chaque parcours est différent, mais le mien, c'est vrai que ça a toujours été rien de chez rien. Tous mes tests ont toujours été négatifs. Donc, toujours maintenant, des fois, j'ai du mal à réaliser. Je me dis, mais dire que ça y est, que je suis enceinte depuis, c'est quand même en tout une dizaine d'années que j'attends ce moment. Et je me dis... C'est comme si c'était magique, là. J'ai encore du mal à y croire, franchement, oui.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui, oui. Quelque chose qui devient irréel, qui apparaît, mais qui est réel, mais qui est irréel. Parce que t'es tellement habituée à ce que ce soit tout le temps négatif que finalement, tu continues le parcours en espérant, mais sans y croire. En fait, c'est ça, un peu, quelque part. C'est assez curieux.

  • Speaker #1

    Oui, oui. Mais en fait, moi, j'en ai beaucoup souffert au début de ne pas réussir à tomber enceinte. Je me disais mais qu'est-ce qui ne va pas chez moi ? Pourtant on me disait que tout allait bien de mon côté, mais ça enlève la confiance qu'on a en notre corps et en notre rôle de femme. J'ai vraiment eu du mal à un moment donné, au bout d'un an, et quand j'ai repris le parcours solo, je me suis dit je lâche prise, je vais vraiment faire comme si c'était mon quotidien normal, comme si j'allais chez le coiffeur ou chez le dentiste, mes rendez-vous, et j'ai vraiment réussi à me détacher, à me dire je continue ça sur le côté, mais ma vie continue et je profite de la vie à côté. J'avais même rencontré quelqu'un pendant tout mon parcours, mais qui était au courant, etc. Donc ça me permettait vraiment de me changer les idées. Et je pense que ça, je ne sais pas si ça a joué, mais en tout cas, ça m'a permis, oui, c'est pas que je n'y croyais plus, mais c'est que je banalisais vraiment la chose.

  • Speaker #0

    Ok, ok, oui, oui,

  • Speaker #1

    oui. C'est devenu mon quotidien, mais je n'y fais plus attention. Et puis voilà quoi.

  • Speaker #0

    Tu mettais moins d'enjeux et moins d'importance en fait dans le parcours.

  • Speaker #1

    Voilà. Mais j'espérais toujours, mais je me disais pour mieux vivre le quotidien, je vais faire un travail sur moi pour que ce soit plus facile à vivre.

  • Speaker #0

    Wow, bravo. Et tu as été accompagnée ? Tu avais un suivi psychologique avec le centre ou c'était toute seule ? Comment tu as fait ?

  • Speaker #1

    Non, j'ai fait toute seule. La première année, là où j'essayais avec mon ex-compagnon, là j'avais été chez un psychologue quand même parce que je me sentais vraiment... Je ne me sentais pas écoutée par mon ex-compagnon qui ne s'intéressait pas à moi. C'était un peu compliqué. J'avais été une fois. Ce que j'ai fait, c'est que j'avais été voir une magnétiseur. J'ai aussi été voir une dame qu'on appelle médium. Pour moi, c'était aussi une magnétiseur. J'avais besoin de me rassurer que je pouvais bien tomber enceinte et que ça allait m'arriver. Après, on n'y croit pas. Moi, à la base, je n'y croyais pas forcément. Le fait est que toutes les deux m'ont tellement rassurée que ça m'a vraiment permis de lâcher prise aussi. Je n'ai pas eu besoin de suivi psychologique par après. Je n'ai pas ressenti le besoin. Je me suis plutôt entourée de personnes qui étaient dans mon cas ou d'amis qui avaient eu des difficultés. Je me nourrissais de témoignages de personnes qui étaient dans mon cas, qu'elles soient en couple ou seules. Ça me faisait du bien de voir que d'autres personnes avaient des difficultés qu'il n'y avait pas que moi, que finalement, ça avait fonctionné. Donc, je me nourrissais de tout ça en me disant, voilà, il y a de l'espoir, ça va être rappelé.

  • Speaker #0

    D'accord. Puis comme tu dis, d'ailleurs, c'était trois années où tu étais dedans. Donc, le jour où ça arrive, bingo, mais qu'est-ce qui se passe ? Je n'y crois pas. Est-ce que c'est vrai ? Et est-ce que maintenant, tu réalises ?

  • Speaker #1

    Oui, maintenant, parce que le bébé, il bouge déjà depuis un mois et demi de moi.

  • Speaker #0

    La grossesse a tenu ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai que du coup, c'est un peu, je ne dirais pas un stress, mais tous les jours, on se dit que... Moi, tous les jours, je me dis que c'est un jour de plus où ça tient. Parce qu'en fait, quand on vit ce parcours, on ressent que rien n'est jamais acquis. Que c'est pas parce que le test est positif que ça va aller jusqu'au bout. Et sans être négative pour autant, juste en me disant, je sais que rien n'est jamais acquis un jour après l'autre. En fait, plus on se renseigne autour de soi, plus on voit évidemment des histoires aussi qui sont tristes, et des échecs, et des choses compliquées. Donc on a beaucoup plus d'informations que quand on réussit à tomber enceinte naturellement du premier coup. des conflits en enfant donc je sais beaucoup plus de choses que certaines personnes on va dire et qui peuvent me qui pourraient faire peur mais moi je me dis ça reste dans un coin de ma tête, je sais que c'est jamais acquis mais je profite un jour après l'autre j'ai confiance, je sens depuis le début que là j'ai une confiance en mon corps par rapport au début je ne sais pas pourquoi depuis le début je sens que comme si c'était mon tour, que la roue avait tourné que c'était la bonne, je ne sais pas Donc pour le moment, on part de là. D'accord.

  • Speaker #0

    Et la grossesse s'est bien déroulée ? Oui. Comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    Ici, je suis à 5 mois et demi. Et pour le moment, tout est vraiment comme je l'avais imaginé. En fait, je ne pourrais pas rêver mieux. C'est vraiment une belle grossesse. J'ai eu quelques symptômes, mais franchement, rien de bien grave. Je n'ai jamais été malade. Je continue le travail, je continue même le sport. Ma vie est tout à fait comme d'habitude. Si ce n'est que je fais un peu plus attention. Là, plus les mois passent, plus ça devient imposant. Et donc, je dois faire un peu plus attention. Mais j'ai vraiment de la chance à ce niveau-là. Toutes les échographies sont chaque fois parfaites. Donc, à ce niveau-là, rien à dire, franchement.

  • Speaker #0

    Tout se passe très bien. Et c'est un petit garçon, une petite fille ?

  • Speaker #1

    C'est un petit garçon qui va s'appeler Léo.

  • Speaker #0

    D'accord. Bienvenue Léo dans ce monde même s'il est encore caché, il est là ! D'accord, ok, donc là la date du terme est prévue pour quand ?

  • Speaker #1

    Le 16 août.

  • Speaker #0

    Le 16 août, ok. Et là tu as commencé à préparer des choses pour son arrivée ou pas encore là-dedans Léo ?

  • Speaker #1

    Oui, tout doucement en fait. Comme j'ai dit, on attend chaque fois les rendez-vous suivants pour être sûr que tout va bien. Mais moi, j'attendais vraiment l'écho. On a une échographie morphologique, nous, à Salé-Pouin. Je ne sais pas si c'est partout pareil.

  • Speaker #0

    Oui, chez nous aussi.

  • Speaker #1

    C'est vraiment l'échographie où on voit si tout est bien en ordre, même à l'intérieur du corps du bébé. Donc, j'attendais vraiment ça pour acheter les grosses pièces, on va dire. Donc, tout ce qui est poussettes, lits, etc. Donc là, maintenant que tout est bien, je commence un peu à acheter tout ça, à préparer. J'ai fait un peu d'épainature chez moi en me disant comme ça, ça sera fait. Mais sinon, dès que j'ai su que j'étais enceinte, j'ai eu le plaisir d'acheter des petits vêtements, etc. Évidemment, ça, c'est quand même un plaisir de se dire qu'on peut enfin aller dans le rayon sans se sentir mal et se dire je peux acheter des choses.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    au début, c'était... parce que j'avais toujours mes réflexes d'avant quand je voyais une femme enceinte, j'avais un petit désespoir. Et puis, ah mais non, c'est vrai, moi aussi, maintenant je suis enceinte. Je suis vraiment conditionnée, en fait. Et il a fallu quand même bien un mois ou deux pour que je me plaise ce genre de pensée. Vraiment, oui. Donc voilà, mais oui, je prépare tout doucement. Du coup, ça a venu. Ça permet vraiment aussi de se préparer à vivre la maternité seule.

  • Speaker #0

    Oui. Et oui, c'est pas celle qu'on avait imaginée avec un pion à côté. Oui,

  • Speaker #1

    mais franchement, sur les neuf mois, je trouve que ça permet vraiment d'avancer petit à petit. Parce qu'au début, forcément, même si on fait le choix, moi, personnellement, c'était clairement un peu par dépit, plus que vraiment par conviction. Voilà, c'est malheur du coup au début. c'est vrai que c'est on est contente mais on a peur, on se dit est-ce que j'ai bien fait, je vais me retrouver toute seule. J'avais du mal à voir les gens qui étaient en couple et la dame qui était enceinte parce que je me disais moi je ne vivrai jamais ça, je serai tout le temps toute seule. Mais avec les mois, je suis de plus en plus convaincue et je prends confiance. Déjà maintenant, je me suis fait vraiment l'idée, pour moi c'est tellement normal d'être seule maintenant que j'en parle même librement, qu'au début j'étais toujours un peu gênée d'expliquer aux gens que j'étais toute seule. On me dit félicitations et le papa il est... content et puis bah non il n'y a pas de papa donc voilà mais mais ça prépare vraiment les neuf mois je veux faire tu l'as vécu du coup de ton côté ah oui oui et heureusement qu'il y a neuf mois c'est aussi pour nous préparer psychiquement ah

  • Speaker #0

    oui oui complètement oui et tu disais que tu avais trouvé un compagnon durant le parcours oui et comment ça s'est déroulé pour... l'intégrer toi dans ta vie qui t'accompagne dans ce projet là quelle position il a pris et qu'est ce qui fait que il est parti en fait moi c'est vrai que je veux

  • Speaker #1

    dans mes assimilations dont j'avais déjà commencé les assimilations je me sentais quand même seul que j'avais quand même envie d'avoir une compagnie, même si je savais que j'avais le projet derrière et que ça pouvait freiner. Donc moi, dès que j'ai quand même rencontré quelques personnes, et j'ai toujours été claire sur mon projet, donc il y en a qui étaient justement, moi, ça ne m'intéresse pas, je comprenais. Et puis, cet homme-là avait déjà un enfant, et au bout d'une semaine qu'on se connaissait, je lui ai expliqué mon projet. Et en fait, il m'a directement dit qu'il trouvait ça normal, que lui avait son enfant, que j'avais le droit d'avoir le mien, qu'il n'y avait pas de soucis. C'est vrai qu'il s'est positionné un peu comme s'il allait être présent, qu'il serait là pour m'aider, que je pouvais lui faire confiance, etc. Et en fait, les mois qui ont suivi, c'est vrai qu'on n'en parlait pas beaucoup, en fait, nous deux. On vivait notre histoire comme un couple classique. Mais c'était un peu spécial vu qu'à côté, j'avais des assimilations. d'autres personnes, donc des fois j'avais un peu l'impression comme si je le trompais quand j'étais sur la table et qu'on m'asséminait avec quelqu'un d'autre, des fois j'avais un peu cette impression j'avais quand même l'impression de t'aller voir ailleurs, c'était un peu spécial et puis voilà je lui demandais régulièrement s'il était sûr que ça ne le dérangeait pas s'il n'avait pas des questions ou s'il n'était pas mal à l'aise, mais il me disait non, non il n'y a pas de soucis, c'est normal ne te tracasse pas et tout et Et en fait, au fur et à mesure des mois qui ont découlé, j'étais un petit peu de plus en plus déçue de ces réactions parce que finalement, il m'avait dit qu'il serait là, etc. Et puis, il ne s'intéressait pas plus que ça à mon problème. Mais bon, après, c'est sans jugement parce que quand je me mets à sa place, je comprends en fait.

  • Speaker #0

    C'est délicat, hein ? Ben oui,

  • Speaker #1

    c'est délicat. Et en fait, ce qui s'est passé, c'est quand je suis tombée enceinte, ça faisait quatre mois et demi qu'on était ensemble. Et c'est vrai qu'il n'a pas eu la réaction que j'attendais, il n'a pas eu une réaction négative, mais pas forcément positive non plus. Et en fait, ça a remis vraiment en doute ce qu'on prévoyait entre nous, parce qu'on parlait quand même, alors que j'étais déjà enceinte sans le savoir, on prévoyait quand même plus tard d'habiter ensemble, etc. Et du jour au lendemain, il m'a dit qu'on n'habiterait pas ensemble. Ça a été assez dur parce qu'il ne se voyait pas vivre avec un enfant qui n'était pas le sien, alors que sa propre fille ne la voyait que la moitié du temps. ça ne se faisait pas pour sa fille. Il m'a sorti beaucoup de choses qui m'ont blessée en fait et que j'ai remarqué qu'il n'était peut-être pas clair depuis le début.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui, puisque en fait tout ça, c'était là. Oui, c'est ça. Il n'avait pas ouvertement dit. Là, il avait réfléchi. Oui. Il était violent. Vous parliez de tempénage.

  • Speaker #1

    J'avoue que c'était violent, mais c'est quelqu'un qui n'est pas fou. qui n'est pas fort dans la communication, etc. Enfin, je trouve qu'il n'est pas très communicatif, parce que, voilà, son éducation était comme ça, comparé à la mienne, où moi, j'ai eu des parents, enfin, maman, en tout cas, qui communiquaient beaucoup. Et ce qu'il y a, c'est que ça a été assez violent pour moi, parce que, ben, je me suis un peu rendue compte qu'en fait, à force de discuter, ben, il m'avouait quand même que, voilà, moi, je t'avais dit que, le premier jour qu'on s'est rencontrés, que moi, je voulais encore un enfant plus tard, et t'as préféré continuer ton projet. donc ça sonnait un peu comme des reproches. Oui, mais je t'en ai parlé plusieurs fois, savoir si ça allait. Tu m'as toujours dit oui. Malheureusement, il me disait, ben oui, mais je ne pensais pas que ça arriverait si tôt, que tu tomberais enceinte aussi rapidement. Et moi, je m'étais dit que si ça ne marchait pas, dans un an, on aurait pu faire l'enfant ensemble. En fait, il y avait beaucoup de non-dits, je pense, dans notre rencontre. Et du coup, c'est vrai que ça a un petit peu gâché notre histoire, on va dire.

  • Speaker #0

    Oui, c'était à 12 fois d'être fin.

  • Speaker #1

    Oui, on m'a oublié. Ah oui, ça a été... Ça a été très dur pour moi parce qu'en fait, j'ai appris que j'étais enceinte un dimanche et toute la semaine qui a suivi, ça a été en fait des discussions comme ça et des disputes. Et en fait, ça m'a vraiment rendu malheureuse. Et en fait, je m'en suis presque voulue de me dire, voilà, ça fait trois ans que j'attends ce moment de tomber enceinte, je le suis enfin. Et au lieu d'être heureuse, je pleure. J'ai passé vraiment une semaine très négative. En me posant des questions, je ne savais pas quoi faire. Et je me suis dit finalement, est-ce que j'ai bien fait de vouloir chercher quelqu'un ? Parce que ça m'a peut-être un peu gâché le fameux moment de la découverte de ma grossesse. Mais bon, après, je me suis dit, voilà, ce n'est pas grave. Ça s'est passé comme ça. On ne sait pas revenir en arrière. Et en fait, on a fini par se séparer. On ne sait pas revenir en arrière.

  • Speaker #0

    Et puis, toi aussi, ça a pu te permettre de faire le tri. dans ce que tu souhaitais aussi, et puis dans cette relation-là, et qu'est-ce qui était important pour toi, et puis de voir que ses attentes à lui ne correspondaient pas complètement avec les chaînes. Donc, ça m'a permis de mettre, de faire la mise à jour du couple quelque part. Oui, c'est ça. Et puis je pense que c'est quelqu'un avec qui j'ai vraiment vécu des très beaux moments en début de relation. Comme ça, c'est toujours la passion. Et je pense que ça m'a vraiment permis d'encore plus lâcher prise. Je profite vraiment avec lui. Je ne sais pas, ça m'a vraiment changé les idées. Ça m'a vraiment fait beaucoup de bien. Donc je me dis que ça a participé au fait qu'après, ça a pu se faire. Ça ne sera jamais, mais voilà. Oui, oui. Ça m'a fait plus de positif.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est que cette relation, tu l'as rencontrée, mais ce n'était pas pour rien. Tu as appris des choses et puis, oui, c'est vraiment que ça t'a permis de lâcher prise et puis d'avoir des moments chouettes et joyeux et permettre à ce que bébé puisse s'installer tranquillement. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça.

  • Speaker #1

    C'est plutôt chouette de voir les choses comme ça. Oui,

  • Speaker #0

    c'est plutôt chouette de voir les choses positivement. Donc, c'est sans regret en tout cas, franchement. Voilà,

  • Speaker #1

    c'est ça, c'est ça, c'est ça le plus important, c'est de ne pas avoir de regrets. de peut-être laisser cette possibilité-là. Et maintenant, comment tu envisages, c'est encore un peu tôt, mais la question est peut-être un peu prématurée, mais comment tu envisages le couple après ?

  • Speaker #0

    C'est vrai que c'est une question qui m'a quand même pas mal tracassée ces derniers mois, parce que moi, comme j'ai dit au début, j'ai toujours été en couple, et c'est vrai que j'ai ce besoin de partager avec quelqu'un. Pour moi, la vie, c'est à deux, c'est pas tout seul. Et voilà, je sais que j'ai certains besoins d'affection, etc. Quand même assez important de partage.

  • Speaker #1

    Ne t'inquiète pas, vous allez être deux dans pas longtemps.

  • Speaker #0

    Et tu feras des câlins,

  • Speaker #1

    tu auras de l'affection. Je blague, mais je comprends, de partager avec un adulte.

  • Speaker #0

    Oui, voilà. Mais c'est vrai que du coup, des fois, ça me traque assez un peu de me dire, est-ce que quelqu'un voudra au cours de moi, une fois que j'aurai mon enfant ? Parce que souvent, les couples avec des enfants, ils les ont en garde alternée. Donc, il y a quand même l'espace, on va dire, pour créer une relation après la semaine où la maman n'a pas l'enfant. Elle peut rencontrer quelqu'un et créer une relation avec quelqu'un. Mais moi, je me dis, est-ce que... A chaque fois, je me disais, est-ce que le fait que je l'aurai à temps plein ne va pas freiner une rencontre ? Est-ce qu'il y aura encore de l'espace pour créer une relation ? Et en fait, du coup, je me suis aidée du groupe où tu as mis l'annonce, en posant simplement la question d'avoir des témoignages de personnes dans ma situation qui après ont retrouvé quelqu'un ou pas. Voilà, simplement avoir des témoignages. Et en fait, j'ai eu pas mal de réponses qui m'ont vraiment rassurée, qui m'ont fait du bien. Et oui, je me suis rendu compte qu'en fait, ce n'était pas forcément un frère, que des fois, ça arrangeait même apparemment les hommes parce qu'ils se disaient, il n'y a pas de père, donc il n'y aura jamais d'histoire. L'enfant est là, mais... Oui, c'est vrai. Oui, on est en fait tout à côté. On sait qu'un ex peut souvent faire des histoires, on va dire, dans le couple, dans le nouveau couple, on va dire, demander des comptes, etc. Enfin, vous voyez, tu vois ce que je veux dire.

  • Speaker #1

    Donc ça soulage aussi du côté de l'homme de se dire, bon, il n'y a pas d'autres hommes dans l'histoire, il n'y a pas de papa, donc il n'y a pas ces sortes de conflits qui pourraient venir influencer dans le couple. Et puis même pour la femme, pour nous, il n'y a plus cette pression qu'on met à l'homme, cette horloge biologique d'avoir un enfant à tout prix. Ça soulage en fait, ça lève plein de trucs.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait, oui. Et c'est vrai que... Beaucoup aussi m'ont dit que justement ça faisait très naturel parce que les hommes qui ne sont pas paternels ou qui ne sont pas prêts à assumer ou qui ne sont pas assez engagés, en fait ils ne s'intéressent tout simplement pas à une maman qui est seule. Donc j'aurais d'office des personnes qui correspondent mieux, qui vont s'intéresser à moi. Et c'est vrai que ça, je l'ai toujours pensé aussi. Donc voilà, ça m'a un peu rassurée. Je vois toujours la vie avec quelqu'un évidemment plus tard, mais là dans l'immédiat, je vais d'abord profiter de la fin de ma grossesse. Et puis on verra tout ça plus tard. Moi, c'était vraiment le début. Je me dis, les rencontres, ce sera plus tard et je vais me concentrer sur mon enfant.

  • Speaker #1

    Waouh, super. Ok, d'accord. Est-ce qu'il y a quelque chose que je ne t'ai pas demandé sur lequel on n'a pas échangé ? Tu souhaitais absolument parler ou pas ?

  • Speaker #0

    Juste le fait que moi ici, si je décide de participer au podcast, c'est vraiment parce que j'ai moi-même ressenti ce besoin d'avoir des témoignages, d'écouter des podcasts. J'en mettais le matin dans ma salle de bain en me préparant, j'écoutais et j'essayais de m'identifier. Et c'est vrai que ça fait toujours du bien d'entendre d'autres personnes qui sont passées par là. Et quand je vois autour de moi le nombre de personnes qui hésitent en fait, ou qui me disent « ben oui, moi je suis restée avec mon compagnon, et on a quand même fait des enfants, ça n'allait pas, et si j'avais su… » Donc je me dis si je peux aider certaines femmes à se sentir moins seules, à prendre leurs décisions, comme moi en fait, finalement c'est ce qui m'est arrivé, c'était en voyant mon ami, enfin mon ancien ami, en sorte de pédale, en écoutant des podcasts, que je me suis identifiée, que je me suis dit « ben oui, moi aussi je peux en fait » . Donc c'est vrai que j'ai cette envie de pouvoir aider aussi, de me dire si ce que je raconte peut aider certaines personnes, je le fais. Et voilà, c'est ma part du travail, on va dire. Je me suis dit que je voulais aider. En fait, quand on est dans tout ça, on est tellement dur qu'après, ça donne envie de... Une fois que ça a marché, c'est pas moi je suis troqué, maintenant ça a marché. J'ai envie de pouvoir aider les autres aussi, comme moi j'ai été aidé en fait.

  • Speaker #1

    C'est ça. Merci beaucoup pour ton témoignage. Après ces trois années longues, est-ce que tu imagines avoir un deuxième ?

  • Speaker #0

    Ben oui, moi j'ai toujours voulu avoir deux, trois enfants. Et au tout début, quand je me suis lancée dans le projet Seul, je m'étais dit je vais faire un enfant toute seule. Et puis qui sait, peut-être que je rencontrerai quelqu'un et que j'aurai un deuxième avec quelqu'un. J'avais quand même cette envie de vivre encore la maternité en étant avec quelqu'un avec qui ça fonctionnerait bien, de vivre vraiment la vie de famille. Et maintenant que je suis à 5 mois et demi de grossesse et que j'entends de plus en plus de gens autour de moi qui disent « si j'avais su, j'aurais fait comme toi, il ne faut pas faire ça, il faut faire ça » , on entend de plus en plus, et c'est quand même un peu… Je pense que c'est en train de faire un peu un boom, moi, ce parcours solo-là. Et depuis que j'entends ça, en fait, de plus en plus, et que je suis à 5 mois de grossesse, je me dis carrément « est-ce que je ne ferais pas mieux de faire mes deux enfants toutes seules ? » Et après, c'est absolument de rencontrer quelqu'un. aussi pour une question de... de ne pas avoir trop de différences entre les deux enfants parce que je me dis, il y en a un qui sera tout le temps avec moi, l'autre qui sera... Ce ne sera pas la même éducation, on va dire, ce ne sera pas la même chose, pour ne pas qu'il se sente trop différent de l'autre, je ne sais pas. Sans réflexion, je me suis dit, voilà, je vais toujours laisser venir le premier et puis on verra, mais il se peut que je fasse mon deuxième tout de même. Donc voilà.

  • Speaker #1

    On va y aller. Suite au prochain épisode. Oui. Je te remercie beaucoup. A nouveau pour ton témoignage qui va, je pense, aider beaucoup de femmes qui sont dans cette réflexion et qui peuvent avoir beaucoup de déceptions aussi, d'échecs, et puis dire ça peut arriver.

  • Speaker #0

    C'est ça. De rien, avec plaisir. Ça m'a fait plaisir d'en parler aussi. Merci.

  • Speaker #1

    Merci aussi.

Share

Embed

You may also like