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Maman Solo par Choix

Ep 53 : Lauriane, 42 ans, enceinte après un double don au Portugal

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42min |08/09/2025
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Description

Dans cet épisode je reçois Lauriane, une professeur d'anglais de 42 ans, enceinte de 5 mois 1/2 au moment de l'enregistrement.


Son parcours est un peu spécial car elle a été ménopausée très tôt, à l'âge de 33ans.


Fille unique, sa maman est décédée à quand Lauriane avait 20ans. De là elle se construit de par les voyages et la présence de son père avec lequel elle vit actuellement, sans oublier ses 3 chiens et 4 chats !


Elle réfléchit aux conséquences de la maternité solo et opte pour un double don en Espagne.


Elle nous parle des différentes initiatives existantes comme l'association Maia, les cigognes de l'espoir, le groupe maman solo sur fb, ainsi que maman cadeau.


C'est un échange très riche que je vous invite à écouter attentivement.


Merci de liker et de partager :)


Emilie


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour Lauriane !

  • Speaker #1

    Bonjour, comment vas-tu ?

  • Speaker #0

    Ça va très bien, je suis ravie de t'avoir avec moi aujourd'hui. Tu vas commencer par te présenter, nous dire qui tu es, quel âge tu as, tu fais quoi dans la vie, tu es où ? Ouais, je te laisse la parole.

  • Speaker #1

    Eh bien, donc je m'appelle Lauriane, j'ai 42 ans. Il a fallu que je réfléchisse un instant. J'ai 42 ans, j'habite dans la région Pas loin d'une petite ville qui s'appelle Briard, avec un pont canal super joli. Je suis enseignante, je suis prof d'anglais en collège. Voilà. J'habite dans une petite maison que j'ai achetée l'année dernière, qui est en rénovation. Voilà. Avec... D'accord. Je vais te dire avec qui je vis. Je vis avec trois chiens, quatre Ausha qui n'étaient pas prévus, et mon papa en ce moment. Wow.

  • Speaker #0

    D'accord. Eh bien, ça fait beaucoup de monde. Dans la maison. D'accord. Déjà, famille nombreuse. Et prête à recevoir un enfant, puisque j'entends qu'il n'en a pas encore. C'est un projet. C'est un peu plus grand projet. Peux-tu nous dire déjà ton histoire familiale, comment elle a démarré ?

  • Speaker #1

    Répète, je n'ai pas entendu, pardonne-moi.

  • Speaker #0

    Ton histoire familiale avec tes parents, au tout départ. comment ça a démarré ?

  • Speaker #1

    Je suis fille unique. Ma maman, mes parents m'ont eu après 10 ans d'essai. C'était très compliqué. Voilà. Ma maman a voulu être maman à partir de 20 ans. Elle m'a eu à 30 ans avec beaucoup d'essais. Ils ont fait beaucoup de tests tous les deux. C'était une infertilité inexpliquée. Déjà à l'époque, ça s'appelait comme ça. Et puis... Et puis un jour, je suis arrivée. Un jour, ils ont adopté un chien. Je suis arrivée un an après. Donc peut-être que voilà. L'histoire dit que... Souvent, on me dit que c'est parce qu'on s'était détendu. C'est dans la tête. Maintenant, on sait que ce n'est pas vrai. Mais à l'époque, en tout cas, c'est ce qui avait été dit à mes parents. Donc, je suis arrivée. Ils n'ont pas tenté de faire un petit frère ou une petite sœur, bien que j'aurais adoré. Et puis, ma maman a eu trois cancers. Elle est devenue ménopausée très tôt. À 40 ans. Elle est décédée il y a 20 ans, donc je ne connais pas plus. Mais voilà, ménopause jeune également. Donc, comme moi, j'ai été ménopausée aussi très tôt. Donc, est-ce qu'il y a un lien ?

  • Speaker #0

    À quel âge ?

  • Speaker #1

    33 ans.

  • Speaker #0

    À 33 ans ? Wow !

  • Speaker #1

    Alors, j'ai eu les symptômes de la pré-ménopause, périménopause, pré-ménopause à partir de 33. J'ai été diagnostiquée officiellement après beaucoup de... De difficulté, j'avais 36 ans, 36-37. En fait, je vivais en Angleterre et il a fallu que, quand je suis revenue en France, je me suis plus posée sur la question, penchée sur la question. Je crois que pendant un temps, j'ai un peu ignoré les symptômes, la réalité, etc. Il y avait une petite peur quand même qu'on pousse et qu'on met de côté, en tout cas pour moi. Et puis, il y a eu un moment où je me suis dit, non mais quand même là, les symptômes sont quand même flagrants, difficiles à ignorer. Et puis, j'ai téléphoné à mes gynécologues qui a éclaté de rire au téléphone en me disant, oh là là, mais là, mais c'est absolument pas possible à votre âge. Bon, donc je me suis dit, bon, voilà. Et puis, je ne me souviens plus trop si je suis partie sur, je crois que j'ai pris rendez-vous assez rapidement avec une autre gynécologue. à l'hôpital et qui m'a prise au sérieux. Voilà. Ça a commencé comme ça, si tu veux.

  • Speaker #0

    OK, d'accord. Et donc, ta maman est décédée aussi, donc tu étais toute jeune ?

  • Speaker #1

    J'avais 20 ans.

  • Speaker #0

    OK, d'accord. Donc, finalement, là, ta famille, elle est composée avec ton papa, avec qui tu vis actuellement. Oui. D'accord. C'est un choix de vie à tous les deux, de vivre ensemble ?

  • Speaker #1

    C'est un choix de vie... Oui, oui, oui, oui, oui. Il n'avait plus de voiture, il a eu des petits... Il a eu, voilà, c'était beaucoup plus simple parce qu'il habitait très loin, si tu veux. Et puis, je ne voulais pas qu'il reste tout seul à la maison, bloqué. Et puis, voilà, je me suis dit, bon, viens un petit peu. Et puis, bon, malgré quelques moments, il faut bien s'habituer à revivre ensemble. Un lieu très grand, se trouver des... Des pièces, d'espace personnel, si tu veux.

  • Speaker #0

    Voilà, ça commence à se faire.

  • Speaker #1

    Là, l'idée, c'est qu'il va rester... à peu près un an, un an et demi, on avisera dans un an à peu près.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Et tes relations amoureuses, comment ça se déroulait ?

  • Speaker #1

    Alors, les relations amoureuses, j'ai été dans deux relations plutôt longues, enfin j'habitais encore en Angleterre, qui sont mal terminées. Mon dernier chéri en Angleterre, sa famille ne m'acceptait pas parce que je n'étais pas entièrement végane et que j'étais française et que c'était problématique pour eux. Donc, terminé. Moi, je suis partie vivre en Inde et au Sri Lanka. Là, j'ai rencontré celui avec qui je me suis fiancée. Et puis, il y a eu la vie qui est arrivée. Ça ne s'est pas fait. Voilà. Lui, il avait déjà des enfants. Et la mère de ses enfants lui a dit que si je m'installais là-bas, il ne pourrait plus voir son petit garçon. Et pour moi, la famille, les enfants, c'est sacré. Donc, je me suis retirée. Voilà. On s'est installés tous les deux. Donc, ça a été une grosse douleur pour l'un comme pour l'autre. On est toujours très proches, mais voilà, l'histoire est terminée. Donc, je suis rentrée en France. Je me suis dit, bon, qu'est-ce que je vais faire de ma vie ? C'est là que j'ai repris mes études, que je suis devenue prof. Et puis, j'ai eu des histoires avec un homme en particulier qui voulait devenir papa. Et puis, c'est au même moment, si tu veux, que moi, on m'a diagnostiqué ma ménopause officiellement. L'agriculat, je l'ai trouvé... très pro parce qu'elle a dit on ne va pas faire tester que madame, on va faire tester monsieur aussi lui souffrait d'asuspermie et en fait ce qui s'est passé c'est qu'à partir de ce moment là avant son diagnostic à lui déjà il s'est beaucoup éloigné de moi parce que je ne sais pas pourquoi il s'est enfermé dans un mutisme total L'asus permis, c'est pas, voilà, vraiment compliqué les choses. Et puis, voilà, sa maman a été très soutenante à l'époque. Elle nous avait proposé, donc à lui, c'était quelqu'un qui avait été adopté sous X. Enfin, abandonné sous X et puis adopté. Donc, c'est pas sa maman, c'est sa maman d'adoption. Et donc, je pense qu'il y a beaucoup de trauma, pas forcément travailler là-dessus aussi. Voilà. Et donc, sa maman avait dit, bon, quoi que vous fassiez, je vous suis, je vous soutiens à fond. Donc moi, j'étais partante pour soit l'adoption, soit une PMA. Et puis, à partir de ce moment-là, ce conjoint s'est enfermé dans un mutisme total. Alors, il a refusé de me parler. Il y a eu un éloignement qui s'est fait et donc qui a mené, au bout de trois ans, à une séparation. Deux ans. Au bout de deux ans, une séparation. D'accord.

  • Speaker #0

    Tu peux juste expliquer l'azospermie, pour ceux qui ne connaissent pas ?

  • Speaker #1

    Alors, l'azospermie, c'est une qualité de sperme... très pauvre. Voilà. Donc, une impossibilité.

  • Speaker #0

    Une désir inexistante, en fait. C'est ça. Impossibilité à procréer. Lui qui avait très envie d'être papa, peut-être que le mutisme était juste par rapport à lui et pas par rapport à toi.

  • Speaker #1

    Oui, c'est possible. Mais il y a eu une impossibilité, en tout cas, même de me prendre dans ses bras quand moi, ça n'allait pas par rapport à mon diagnostic d'infertilité et de ménopause.

  • Speaker #0

    Il était en incapacité à ce moment-là. C'est ça.

  • Speaker #1

    Mais ça a duré deux ans. Deux ans, je lui ai dit, écoute, peut-être que l'histoire s'arrête là et on s'est séparés. Donc après, l'histoire amoureuse de différents hommes, mais j'avais décidé de... Moi, j'avais commencé à m'intéresser vraiment à l'adoption et à la PMA. Et puis l'adoption, vu mon âge, à l'époque, on m'a clairement fait comprendre qu'en tant que femme, salibataire, approchant la quarantaine, c'était compliqué. Donc, je me suis dit, je m'ouvre à la PMA. Pour moi, ça allait être forcément du double don. Et les histoires amoureuses, à ce moment-là, ça devient très compliqué puisque autour de la quarantaine, les hommes que j'ai rencontrés m'ont clairement signifié qu'ils avaient déjà fait tout ça, la famille, etc. et que ça ne les intéressait pas. Alors, il y en a peut-être quelques paroles rares, mais en tout cas, moi, ceux que j'ai rencontrés. ne souhaitaient pas m'accompagner.

  • Speaker #0

    Ne se projetaient pas. Non. OK. Dac. OK. Donc là, ça chemine encore dans ta petite tête.

  • Speaker #1

    Oui. Ce fut long. Ce fut un premier deuil parce que déjà, la ménopause, aussi jeune que ma mère, ça rappelait beaucoup de souvenirs assez douloureux. Son décès, sa maladie, son décès, etc. Sa maman ne voulait absolument pas parler de ces choses-là, mais a priori, elle aussi avait été ménopausée. Je suis jeune, mais ma grand-mère était encore là à l'époque et elle refusait de m'en parler. Et puis, le nouveau deuil de ma maman, le deuil de mon corps qui change. Avec tous les symptômes, la peau, les cheveux, l'énergie, les bouffées de chaleur, mon Dieu, les suéolies la nuit, les problèmes de soie, etc. Et puis après, j'ai fait les examens, je n'avais plus de réserve d'ovocytes. Donc là, on se dit, bon, ça ne sera pas que des dents de sperme, ce sera aussi un dent d'ovocytes. Donc, ce ne sera pas vraiment ma question. C'est tout un process par lequel...

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    Et finalement, je me suis dit, là maintenant, j'en suis au point où je me dis, de toute façon, j'ai envie d'être maman et je vais accueillir une âme sur terre. Mais à l'époque, il a fallu vraiment que je fasse par le côté, voilà, c'est pas un enfant qui me ressemblera. Enfin bon, tous les questionnements qui peuvent éventuellement se poser. Et puis maintenant...

  • Speaker #0

    Les deuils, les deuils qu'il y a à faire. Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    Maintenant, je suis passée de l'autre côté, je me dis, mais j'ai été bête, pourquoi j'ai attendu autant de temps ? Mais je crois que c'est nécessaire, si on commence le process quand on n'est pas prête, ça ne marche pas.

  • Speaker #0

    c'est plus compliqué c'est ça exactement donc là tu as opté pour un double don ?

  • Speaker #1

    j'ai opté pour un double don je ne sais pas si tu l'avais dit mais je suis enceinte félicitations tu es enceinte de combien ?

  • Speaker #0

    5 mois et demi d'accord le terme est prévu pour quand ?

  • Speaker #1

    Le 7 août,

  • Speaker #0

    en août. Le 7 août, ok. Et tu sais si c'est un petit garçon ou une petite fille ?

  • Speaker #1

    Une petite fille. Oui.

  • Speaker #0

    Une petite fille, d'accord.

  • Speaker #1

    C'est intéressant par rapport à la lignée féminine, n'est-ce pas ? Le travail sur la lignée. Mais de toute façon, il y a un cycle qui s'est achevé, puisque c'est un double don également. Donc il y a clairement cette idée-là.

  • Speaker #0

    Oui, c'est, oui. Comment ça s'est passé ? Tu as trouvé un gynécologue en France et tu as dû aller à l'étranger ?

  • Speaker #1

    Ça a été très compliqué. Je peux imaginer que j'allais pas. Vas-y, brièvement. Bon alors, brièvement. Au départ, je connaissais rien. J'y connaissais rien du tout. Donc, ma gynécologue, je lui ai dit est-ce qu'il y a moyen de rencontrer des femmes dans le même cas de figure que moi ? Oh là là, non, absolument pas. Ça ne se fait pas. Donc, j'ai fait mes petites recherches sur Internet. Des groupes anglophones, beaucoup, qui parlent beaucoup plus de ces choses-là, beaucoup plus librement. Puis, je suis tombée sur deux associations formidables. Je suis tombée sur... J'ai le droit de dire leur nom ?

  • Speaker #0

    Oui, oui, tu peux. Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Alors, je suis tombée sur l'association Maya et l'association Les Cigognes de l'Espoir.

  • Speaker #0

    Voilà, oui.

  • Speaker #1

    Qui m'ont changé ma vie, littéralement, puisque... hum... ben y'avait des gens dans le même cas de fille d'autre moi. Depuis, j'ai découvert aussi le groupe Maman Solo, mais à l'époque, je ne le connaissais pas. Donc, il y avait Maya et les Cigognes de l'Espoir. Donc, j'ai adhéré aux deux associations qui proposent conférences. Il y en a même une troisième, dont je ne me souviens plus du nom, qui proposait beaucoup de conférences sur l'infertilité, qui sont très présentes sur Instagram, mais j'ai oublié le nom. Et à l'époque, ils m'ont beaucoup, beaucoup aidée. Et du coup, d'avoir des réponses, des personnes avec qui échanger, des personnes qui avaient fait des recherches, ça a beaucoup aidé. Et l'association Les Cigognes de l'Espoir propose régulièrement des rencontres et des conférences. Donc, je suis allée à Paris, c'était le plus proche pour moi, à une journée proposée par Les Cigognes de l'Espoir. Et donc, il y avait un des médecins qui parlait de l'épigénétique. Il y avait... des personnes qui étaient devenues parents comme ça, il y avait les personnes qui ont créé l'association, et des médecins de différentes cliniques de l'étranger. Donc moi, à l'époque, je me disais comment ça se fait, on ne peut pas le faire en France. J'ai découvert qu'à l'époque, ce n'était pas possible encore en France pour les mamans solo. C'est devenu légal tellement récemment que finalement, moi, j'ai annoncé mon parcours avant. Et je ne le regrette pas, pour plein de raisons. Je ne sais pas si tu voudras en parler après, mais je suis ravie du choix que j'ai fait. En particulier parce que j'ai deux copines en France et qui galèrent encore beaucoup terriblement. Bon bref.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Les délais ne sont pas du tout les mêmes.

  • Speaker #1

    Les délais. Et puis en France, j'ai appris récemment qu'on ne vérifie pas forcément la viabilité des embryons, des blastocystes qu'on transfère.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas du tout aussi avancé que dans d'autres pays, malheureusement.

  • Speaker #1

    Donc moi, j'avais opté pour… Il y a des pays pour lesquels je n'étais pas prête à aller. Et puis tout simplement, parce qu'il y en avait un, il fallait être marié je crois pour pouvoir y aller. Il y en a d'autres, j'avais vécu en Angleterre, je n'avais pas forcément envie de reprendre cette histoire avec l'Angleterre. pour moi l'Angleterre c'était autre chose J'ai vécu 12 ans mais c'était le passé.

  • Speaker #0

    C'était ton passé. Voilà.

  • Speaker #1

    Et puis j'ai fait que l'Espagne en particulier était très en avance, c'était l'un des premiers et voilà, très en avance. Donc au début j'ai commencé avec une... Je me suis renseignée beaucoup avec une clinique espagnole. Et puis finalement j'ai découvert qu'au Portugal, il y avait la clause de l'anonymat qui était élevée et donc à ses 18 ans, l'enfant pouvait connaître l'origine du donneur et de la donneuse. Et moi, là... il y a eu une évidence je me suis dit en fait je me suis souvenu de mon ex-conjoint abandonné sous X adopté qui souffrait terriblement de ne pas comprendre de ne pas connaître etc certes c'est un abandon plutôt que justement un don l'histoire est différente mais dans ma tête je me suis dit cet enfant même s'il va grandir avec beaucoup d'amour entouré etc il aura peut-être un jour des questions il aura des questions sur comment ça se fait, le donneur, la donneuse, pourquoi, etc. Et je me suis dit, je veux qu'il ou elle ait le choix de comprendre, de parler, d'échanger. Donc, je me suis dit, Portugal.

  • Speaker #0

    Et puis, à ce moment-là, ça a été une évidence pour toi quand tu as su qu'au Portugal, il y avait la levée de l'anonymat. Ça a été une évidence pour toi. Ça a fait tilt tout de suite. Quand tu as ça à l'intérieur de toi, tu sais que c'est là où il faut aller. Voilà. OK. Donc, finalement, le Portugal. Et tu as eu combien de transferts, ton brillon ? Un seul !

  • Speaker #1

    J'ai eu énormément de chance. Alors, moi, je ne l'ai pas dit, mais là, j'ai un papillomavirus. Donc, ça a été... Je me suis dit, bon, est-ce que ça va empêcher, etc., la possibilité ? Ma gynécologue m'a dit, on fonce. Elle dit, parfois, ça disparaît avec ça. Parfois, non. On verra après. j'ai fait beaucoup beaucoup toute une batterie d'examens avec la clinique qui m'ont dit c'est bon ils m'ont donné le feu vert donc on a foncé et puis donc la donneuse avait donné 10 ovocytes le bon le donneur c'est ça marche différemment finalement il ya eu trois oeufs qui ont été inséminés deux qui ont fonctionné et un qui était déclaré viable donc il y en avait un Et j'ai touché du bois, clairement, parce que ça a fonctionné, dès la première fois. Donc, j'ai eu une chance inouïe, ce n'est pas le cas pour tout le monde. Je touche du bois en même temps. Et puis, voilà. Donc, un coup de chance inouïe. Après, bien sûr, j'ai suivi tout ce qu'on m'a dit, mais à la lettre, si tu savais.

  • Speaker #0

    Voilà. Oui, oui, oui. Tu suis tout. Et en même temps, tout est fait aussi en sorte pour que... Tout puisse prendre aussi, absolument vu de A à Z. Oui,

  • Speaker #1

    oui, oui. C'était, bon, ils sont habitués, ils sont clairement habitués à ce genre de procédure. Voilà, tu choisis, c'est aussi, je vais peut-être choquer, je ne sais pas, mais c'est aussi un business, donc on te demande de choisir combien de blastocys, pour lesquels, combien tu t'engages, donc c'est un prix. Voilà.

  • Speaker #0

    C'est des forfaits. Un, ça peut être trois, ça peut être cinq, ça peut être plus. Après, ça peut être vu aussi d'un point de vue commercial. Ce n'est pas la même culture là-bas que chez nous. On ne peut pas vraiment comparer.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas une même culture,

  • Speaker #0

    ce ne sont pas les mêmes avancées.

  • Speaker #1

    Je n'ai pas été choquée parce que mine de rien, tu as aussi un service malgré tout. Et puis... De la recherche derrière, malgré tout aussi. Et je me suis sentie clairement écoutée, entendue, prise au sérieux. Beaucoup plus que je ne l'ai été en France, au final.

  • Speaker #0

    Et vraiment accompagnée, ça n'a rien à voir. La prise en charge n'a rien à voir, vraiment. Donc, il y a une qualité aussi de la prise en charge derrière par les professionnels et par toute l'équipe.

  • Speaker #1

    Et puis...

  • Speaker #0

    C'est extraordinaire et c'est même déstabilisant quand on arrive, puisqu'on se demande « mais qu'est-ce qui se passe ici ? »

  • Speaker #1

    En arrivant là-bas, c'était qu'après, mais même les contacts téléphoniques, les échanges vidéo, la disponibilité des médecins. Moi, j'ai eu le médecin directeur de la clinique sur WhatsApp. Et il y a eu un moment où j'ai eu une inquiétude, j'ai envoyé un message WhatsApp, il m'a rappelé qu'il était en congé parental. Il m'a répondu dans la journée à contacter la clinique pour qu'il puisse me recontacter dans la journée. Je veux dire, c'est absolument incroyable. c'est quelque chose totalement inhabituel la gynécologue qui a suivi là-bas quand je l'ai rencontrée c'était quelqu'un d'une douceur et d'une gentillesse et d'une bienveillance comme jamais Voilà, et tout a été vraiment formidable. J'ai eu un petit coup en arrivant à la clinique parce qu'il y avait deux couples qui étaient là et une jeune femme avec ses parents, à mon avis, et moi seule. Donc, c'est vrai que sur le coup, tu te dis, ah, petit pincement au cœur qui ne dure pas parce qu'on te laisse patienter ton tour. Et finalement, après, tu n'es pas seule là-bas. Moi, j'avais la chance d'avoir mon petit groupe de soutien sur WhatsApp aussi très présent. que je m'étais constituée. Et on n'en a pas encore parlé, mais je pense que c'est quelque chose d'hyper important. Moi, je crois vraiment qu'il faut un village pour faire un... Comment dire ?

  • Speaker #0

    Pour élever un enfant.

  • Speaker #1

    Voilà, élever un enfant. Et je pense vraiment que c'est important.

  • Speaker #0

    Oui. Ah oui, oui, oui, oui. D'être soutenue, d'avoir des proches autour de soi qui peuvent aussi relayer, soulager, qu'on puisse discuter, qu'on puisse partager.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est vraiment quelque chose à faire. En amont, quand on est solo, j'ai eu la chance d'avoir ici un médecin. Ce n'est pas un médecin, c'est quelqu'un qui fait médecine chinoise et beaucoup de thérapie alternative. Quelqu'un qui est très connu dans le coin, mais qui me suit depuis mon diagnostic. Il m'a dit, si tu y vas seul, débrouille-toi pour avoir du monde. J'avais constitué mon petit groupe WhatsApp. Même si on a peu de gens, c'est quand même bien d'avoir même que 2-3 personnes. Et finalement... J'ai toujours été transparente là-dessus. Il y a beaucoup de tabous, je trouve, sur ces problématiques de maman solo. Encore, en 2025, moi, la gynécologue me l'a fait comprendre. Mais j'ai été élevée déjà...

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qu'elle t'a dit ?

  • Speaker #1

    Elle m'a dit, quand j'ai voulu parler avec d'autres femmes, échanger avec d'autres femmes qui vivaient ce genre de choses, elle m'a dit, ça ne se fait pas. Je lui ai dit, comment ça ne se fait pas ? C'est plus de honte, en fait. On a la grippe, on n'a pas honte. Un homme qui va avoir des problèmes par rapport à sa santé, on attend Et moi, au début de mon diagnostic de ménopause, j'étais en études, j'étais en retour d'études, j'avais tenté l'agrégation, et donc j'avais mes bouffées de chaleur. Et les gens n'y croyaient pas, se moquaient, c'était à l'époque où il y avait encore le masque, c'était plus le Covid, c'était encore le masque, et donc je demandais qu'on ouvre la fenêtre parce que moi j'avais systématiquement des pertes de connaissances avec la chaleur. Et on ne me croyait pas, on me disait que ça ne se faisait pas, on me demandait de quitter la salle pour pas que ça se voit. Et je me suis dit, mais attendez, il faut vraiment qu'on parle de ce genre de choses. Ce n'est carrément pas possible. Et je me suis dit, à un moment, c'est aussi peut-être mon rôle, peut-être mon chemin de vie, peut-être. Si je dois passer par ça, peut-être, j'étais seule face à ce diagnostic, j'étais seule par rapport aux recherches. Peut-être que moi, mon rôle, ça va être d'en parler autour de moi. Et si je peux aider quelqu'un ou une personne qui a peut-être des inquiétudes ou quoi, ou qui a des doutes sur peut-être une mélopause précoce ou qui a des craintes, il faut en parler. Pour qu'on en parle, il ne faut plus que ce soit quelque chose de tabou, en fait. Pourquoi c'est tabou encore en France ?

  • Speaker #0

    Et ce qui est quand même assez merveilleux, c'est que même ménopausée, tu peux être enceinte.

  • Speaker #1

    Alors, moi, ils m'ont même dit qu'il fallait les arranger, les médecins. Parce que tu n'as pas à faire coïncider par rapport à ton cycle.

  • Speaker #0

    Au cycle, oui, complètement. Donc là, je pense que c'est aussi un grand message d'espoir.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Moi, c'est quelque chose que j'ai découvert. on te met quand même ce traitement hormonal bien sûr pour préparer ton corps moi mon transfert ça fait le mois de novembre j'ai été en ils ont commencé au mois d'octobre donc j'ai eu un mois et demi quasiment un mois et demi de d'hormones que je n'ai pas eu à m'injecter ça c'était incroyable parce que je même après ouais c'était tout tout oral ok d'accord bah écoute tant mieux mais clairement c'est l'une des premières réactions du médecin ça a été vous êtes ménopausé c'est encore mieux comme ça on n'a pas à faire coïncider la donneuse et vous c'est la donneuse et quand le blastocyste est prêt on vous appelle et voilà et

  • Speaker #0

    nous on s'y imprête à partir ouais complètement et là ton entourage est au courant ?

  • Speaker #1

    oui alors j'en ai parlé je suis J'en ai parlé les trois. J'avais mon groupe WhatsApp de soutien qui était au courant, donc mon entourage proche. C'est exceptionnel. Mon papa, je lui ai dit dès le début, c'est quelqu'un qui a été exceptionnel avec moi. J'ai rencontré en cours de parcours un chéri qui, lui, a déjà des enfants, qui ne comptait absolument pas rencontrer quelqu'un qui aurait des enfants. Et je lui ai dit, écoute, on voit où ça mène. On verra bien. J'avais été... Par les hommes, je t'avoue que je ne m'attendais pas forcément à quoi que ce soit de sa part. J'avais envie aussi de profiter de ma vie de femme. Je me suis dit, tant que faire un parcours un peu atypique... J'aurais ma vie de maman et en parallèle, je suis toujours prête à avoir une vie de femme. Je reste quand même femme. Et finalement, pour le moment, elle est toujours là. Voilà.

  • Speaker #0

    Oh, ok.

  • Speaker #1

    Voilà, voilà. Et on parle même qu'il sera là à la naissance. Voilà. Donc, c'est chanceux. Je n'en ai pas parlé à la famille de mon papa parce qu'on est un peu moins proches. Comme ça reste une grossesse un peu atypique, peut-être, moi, on m'a dit que j'étais à risque parce que lignée familiale, ménopause précoce, etc. Et puis, mon âge, je suis à risque de créer une clampesie. Et j'ai un petit côté de moi qui reste, malgré tout, un petit peu inquiète. Voilà, j'ai mis quatre mois à vraiment croire que c'était pour de bon, que c'était bon. À vraiment me dire non. Là encore, cette semaine, je suis tombée bêtement. Je me suis vraiment stressée. J'ai eu des grosses douleurs. Je me suis dit, ça y est, on stresse vite, en fait. Et puis, moi, j'ai une gynécologue qui me suit. Alors, je n'ai pas le droit à faire plein de trucs. De base, moi, je suis quelqu'un de très sportif. Elle m'a dit, bon, on va se calmer sur le sport. Donc, ça a été dur. Moi, j'ai toujours envisagé d'être une femme qui resterait active sportivement.

  • Speaker #0

    Même durant une grossesse.

  • Speaker #1

    Pour la santé. Voilà. Donc, ça, ça a été un... Il a fallu que je m'adapte. Après, je t'avoue que je suis quelqu'un de base qui bouge, donc je ne me suis pas interdite de bouger. Elle m'a dit, on ne bouge plus, on ne fait plus rien, pas de piscine, pas de nature. Il y a des choses que je ne fais pas. J'y vais à l'instinct. La piscine, effectivement, il peut y avoir des infections. La piscine, je n'y vais pas. Pourtant, j'aimerais bien faire ces classes, préparation, prénatural,

  • Speaker #0

    avec le dos de maman.

  • Speaker #1

    Je me suis dit, c'est que pour neuf mois, qui retournera nager après, ce n'est pas grave. je m'étais remise un peu au cheval j'ai fait une chute une semaine avant le transfert je me suis dit on va se calmer un peu c'est risqué quand même ce genre de choses je me suis calmée tu mesures les risques après moi j'aime bien, j'ai des chiens je vais quand même les promener tous les jours elle m'avait dit à pas plus d'une demi-heure je vais une heure facile, une heure, une heure et demie j'ai mon chéri qui a une association avec les chevaux donc moi je vais quand même aider à nourrir même si je ne monte pas dessus je vais aider à nourrir je suis active malgré tout je m'attends du temps Oui,

  • Speaker #0

    Et puis, tu n'as pas de restrictions non plus. Ce sont des recommandations qu'elle t'a données. Là, tu n'es pas en grossesse à haut risque. Là, tu peux quand même vivre ta vie. Tu es suivie. S'il y avait vraiment une alarme à mettre, elle te mettrait l'alarme. Mais là, ce n'est pas le cas.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Bien sûr, tu peux vivre. On n'est pas malade. Non,

  • Speaker #1

    mais c'est ça. Mais c'est très souvent…

  • Speaker #0

    C'est faire attention.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et c'est souvent vu comme une maladie ou comme un arc-en-oc. C'est quelque chose de… pas entièrement naturel dans mon cas, mais qui reste quand même maintenant un bébé là, quoi.

  • Speaker #0

    C'est ça, exactement. OK. Donc là, il y a les travaux dans la maison.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Et dans quelques mois, tu puisses accueillir...

  • Speaker #1

    J'essaye de le faire avant bébé pour tout ce qui est peinture, en particulier, pour éviter...

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Voilà, les conséquences sur sa santé. Oui. Et puis même pour moi, je crois que je prépare le nid, peut-être aussi. J'avais acheté la maison. C'est ça. Je crois que j'ai besoin qu'elle soit plus à mon image. Voilà.

  • Speaker #0

    Exactement. Et ton papa, comment il vit tout ça ?

  • Speaker #1

    Je crois que mon papa, il était là. Il n'en parle pas beaucoup. Ce n'est pas quelqu'un qui parle beaucoup d'une génération qui parle beaucoup forcément. Ce que j'ai fait le mois dernier, pour lui rendre la chose un peu plus claire, je l'ai emmené avec moi à l'échographie. Et là... Là, je crois que c'est devenu concret pour lui. Tu vois, il va venir de me reposer, il va me... Là, il commence à me faire des petits plats par moments. Et puis oui, ça commence tout juste à se voir, ça ne se voyait pas encore. Je ne suis pas quelqu'un avec qui ça se voyait, ça commence à se voir. Donc je crois que peut-être ça devient plus concret. C'est un homme, je crois, pour les hommes, sans tomber dans le genre, dans le genre, mais... comme c'est quelque chose qui se passe dans le corps des femmes, il y a un côté peut-être un petit peu mystique, j'ai encore l'impression.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Et mon papa s'était fait à l'idée que j'étais mille opposées, comme ma mère, que ce n'était pas possible. Voilà, donc je crois qu'il avait accepté la chose aussi. Et puis, je l'inclus dans tout, donc il est au courant de tout. Il a toutes mes photos de mes échos, je lui montre toutes mes échos. Il était dans le groupe WhatsApp. Il avait toutes les photos au Portugal, au moment du trans.

  • Speaker #0

    Oui, il t'accompagne aussi, oui, c'est tout.

  • Speaker #1

    Et il n'y a pas de tabou. c'est quelqu'un qui est très ouvert d'esprit Donc j'ai une chance, et ce n'est pas le cas de toutes les familles. Je réalise la chance inouïe que j'ai. j'ai peut-être plus ma maman mais j'ai un papa très ouvert d'esprit

  • Speaker #0

    j'ai un voilà qui fait attention voilà c'est une chance aussi c'est pas le cas pour tout le monde oui c'est important d'en être conscient dans cette gratitude aussi mais je crois que ça s'est débloqué avec la maison c'est assez bizarre j'ai eu la maison c'est pas rien ouais les choses se sont débloquées petit à petit en fait à partir de ce moment là mais oui tu construis ton nid

  • Speaker #1

    C'est exactement ça. Ok. Ben oui, c'est normal qu'ils viennent nous faire un coucou. Pourquoi est-ce que tu as accepté cette demande de témoignage ?

  • Speaker #0

    Comme je disais tout à l'heure, je trouve qu'on a un parcours qui est difficile. On passe par des étapes qui sont peut-être faciles pour certaines, mais qui restent quand même atypiques. et je pense que dans notre société c'est un acte pour moi il y a clairement le côté acte féministe et puis il faut en parler il faut en parler, moi j'ai vraiment souffert d'avoir personne à qui parler ça risque de sonner parce que je vois qu'il y a un transporteur avec une livraison donc je suis désolée parce que si ça sonne ça veut dire qu'on est envoyé je préviens ça marche pour moi c'est un acte un peu déjà féministe voilà et Sherlock, viens viens me voir désolé,

  • Speaker #1

    c'est un des enfants je reviens je comprends cette partie-là,

  • Speaker #0

    t'inquiète pas pardonne-moi c'est vraiment le côté c'est un acte C'est un acte féminin parce que c'est un acte où il faut être forte. Il faut pouvoir faire face aux commentaires parfois qu'on peut avoir au travail ou des gens autour, etc. Je pense qu'en tant que père un bébé toute seule, Goldman en parlait déjà il y a des années, mais pour certains, ça n'a pas encore beaucoup évolué. C'est quelque chose de pas correct. Moi, je cherche le mot « neighborhood » dans mon amour. je suis mal vue par certains voisins clairement maman solo mauvaise fille a plus elle a un chéri mais c'est pas le bébé du chéri de sec et ils sont violentes et faut être costaud donc je pense que c'est quelque chose dont si on n'en parle pas ça n'évoluera pas et puis moi clairement j'ai été très salle en couple avec quelqu'un que je croyais de solide avec moi et je me suis retrouvée à pleurer sur le sol de ma cuisine seul par quelqu'un qui m'a regardé qui est parti qui est parti de la pièce qui m'a vu pleurer Le jour où j'ai eu mes résultats et mon diagnostic, qui est parti, mon papa a eu du mal à l'entendre parce que ma mère, sa femme, était décédée de maladie. Donc, ça faisait peur aussi peut-être. J'ai eu une tente d'adoption, une tente de cœur qui a été très présente. Mais je me suis sentie quand même très seule avec pas vraiment de groupe d'échange, etc. Je me suis dit, mais quand même, 2025, on parle de plein de choses et pas de la possibilité d'avoir une envie de devenir mère. Moi qui suis arrivée sur le tard en plus, parce que j'ai privilégié mes voyages et ma carrière avant. Mais une fois là, on n'aurait plus le droit parce que, voilà, toutes les injonctions de la société. C'est ça, exactement. Il faut travailler comme si on n'avait pas d'enfants et avoir des enfants comme si on ne travaillait pas. Il faut avoir des enfants à tel âge, pas trop tôt, sinon ce n'est pas sérieux, pas trop tard, parce que sinon tu seras un parent ou une maman trop vieille. Attention à la santé. et puis tu te rends compte Quand ton enfant aura 20 ans, t'en auras tant. Et je me suis dit, plus. Il faut que les choses évoluent bien sur le véganisme. Il faut bien qu'elles évoluent sur les mamans solo. Donc, je me suis dit, c'est super. J'ai trouvé quelqu'un qui fait quelque chose là-dessus. Génial, il faut en parler. Et puis, si quelqu'un a peur, parce que c'est dur le début du parcours, donc peut-être que d'entendre des différents témoignages, on peut peut-être avoir un témoignage qui s'approche un peu plus de notre parcours.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Et ça rassure, je pense.

  • Speaker #1

    Voilà. Et ça vient conforter aussi cette décision. Ah, ok, je ne suis pas toute seule. Et j'ai le droit d'avoir ce désir-là. Et même si je ne correspond pas aux attentes de la société, du couple hétéronormé, etc., mon désir est légitime, mes doutes et mes questionnements sont légitimes. Et je peux oser et je peux y aller.

  • Speaker #0

    Oui, et de se dire, ce n'est pas parce que moi, clairement, ce qui m'a été reproché par... C'était un homme que je voyais à l'époque et de qui j'étais amoureuse, qui m'a dit, mais tu te rends compte, à ton âge, Merci. Mais qui va vouloir de toi en fait ? Clairement il m'a dit mais tu te rends compte ? T'es quelqu'un d'actif, tu fais plein de trucs, t'as plein de projets, tu comptes acheter une maison, t'as toutes tes passions, tu veux devenir maman et puis non mais il n'y aura jamais aucun homme qui... Et je me suis dit, il y a bien des familles recomposées.

  • Speaker #1

    Ok, merci.

  • Speaker #0

    C'était très violent. Je le dis là maintenant tranquille. Ah oui,

  • Speaker #1

    oui. À ce moment, oui.

  • Speaker #0

    Et en fait, je me suis dit, il y a des familles recomposées. On peut bien retrouver quelqu'un après. Pourquoi pas pendant ? Et je me suis dit, de toute façon, je vais faire le bébé. Parce que mine de rien, le temps compte pour nous les femmes. Malgré tout. Donc je me suis dit, je vais faire ce bébé. Toute seule. Tant pis. Et puis, la vie, elle viendra. La vie se fera. Mais je me suis dit, je rencontrerai peut-être quelqu'un. Alors, il y a des moments de doute, je te dis ça, parce qu'aujourd'hui, tout va bien. Et puis, il y a des jours où je me suis dit, mais il n'y aura jamais quelqu'un dans la campagne ici. Bon, bref, je suis passée par ça aussi. Et on ne peut pas connaître l'avenir. Mais si on ne se lance pas,

  • Speaker #1

    ça ne durera pas. Et heureusement.

  • Speaker #0

    Donc, je me suis dit, bon. Et puis, j'ai rencontré quelqu'un. Ça ne durera pas. Ça se passe bien pour l'instant. Peut-être que d'ici deux,

  • Speaker #1

    trois ans. Voilà

  • Speaker #0

    Voilà, et je voulais donner ça aussi, parce que je me dis, c'est ce que je lui ai dit quand je l'ai rencontré, j'ai dit voilà, j'ai un désir d'être maman, mais j'ai aussi un désir de couple, c'est pas incompatible, et pour moi, on m'avait, surtout cet ex qui m'avait fait comprendre que c'était incompatible, je me suis dit mais non, c'est pas incompatible, toi, pour toi c'est pas envisageable, ça veut pas dire que c'est incompatible. Voilà. C'est ça. Donc voilà, et puis qui ne tente rien à rien, donc.

  • Speaker #1

    Exactement, ouais. Je te remercie beaucoup pour ton témoignage. Je pense que tu vas parler à plein d'autres femmes aussi. Et ça permet aussi de dire, bon, osons. Et il y a un acte de féminisme derrière tout ça.

  • Speaker #0

    Il faut malgré tout faire face à tous les gens qui disent, toute seule, t'es sûre ? Moi, je n'aurais jamais pu sans mon conjoint. Ah oui, ça, il faut le dire. Le nombre de fois qu'on m'a dit, sans mon mari, sans mon conjoint, sans mon amoureux, je n'aurais jamais pu. En fait, on fait... parce que je crois que les jeunes ne le feront pas en tant que femme et puis il ne faut pas regarder le truc en entier il faut vraiment regarder étape par étape et moi c'est vraiment ce que j'ai fait c'est comme la maison, il y a des travaux, je ne pourrais pas tout faire toute seule il y a des trucs que je fais faire quand j'ai de l'argent quand je n'ai pas d'argent, j'attends et puis voilà, les choses vont se faire petit à petit et puis c'est peut-être ma vision, mais je trouve que les réponses apparaissent au fur et à mesure, au bon moment voilà il y a tous les podcasts mais il y en a d'autres il y a des choses qui apparaissent un petit peu plus et puis quand on commence nos recherches je crois qu'on trouve un peu plus et puis des fois il y a des petites choses qui apparaissent et puis tu te dis ça et puis les bonnes personnes apparaissent dans nos vies au bon moment je crois moi j'ai celui que je croyais être mon meilleur ami qui m'a clairement dit oh bah y'en a que Là, c'est insupportable. Tu oublies tes mots. Mommy brain, insupportable. Bon, on se reparle pas avant deux ans après ton accouchement. C'est insupportable. Très bien. Et moi, je me suis dit, bon, ça a été... Il y a un moment, je me suis dit, c'est fou, c'est fou, c'est fou. Et au fait, ben non. Ça laisse de la place pour quelqu'un d'ouvert, de tolérant. C'est ça. Oui,

  • Speaker #1

    oui, oui.

  • Speaker #0

    Et c'est ce qu'il faut se dire parce que finalement, je crois que... Voilà, les mamans, les mamans solo, il y en a... Mais mine de rien, des mamans solo, des mamans warrior, il y en a partout en fait. Et puis parfois, ça veut dire qu'on peut faire nos choix à nous, sans avoir à se battre. Voilà, moi je me dis au final, c'est mes choix. Voilà, il n'y a personne qui m'a imposé quoi que ce soit. Bon, c'est peut-être mon côté un peu autonome.

  • Speaker #1

    Oui, mais finalement, ça enlève quand même une épine du pied quelque part. Et après, le conflit de couple, etc. Enfin, c'est toi qui vas décider. de l'éducation, des valeurs que tu vas transmettre. C'est toi qui as l'unique autorité parentale. C'est toi et personne d'autre.

  • Speaker #0

    Et en tant qu'enseignante, je savais le nombre de parents qui se déchirent, d'enfants qui souffrent, des parents qui ne sont pas d'accord au collège. Et moi, je me suis dit, en fait, même avec mon chéri, finalement, on en parle beaucoup. Même, on ne parle pas que de ça, parce que justement, j'ai mon côté femme qui vit ma vie amoureuse. Mais quand on en parle... Il parle de son expérience, mais il ne m'impose rien puisque c'est mon projet. Et il me dit,

  • Speaker #1

    ton projet.

  • Speaker #0

    Et je trouve ça, finalement,

  • Speaker #1

    très respectueux.

  • Speaker #0

    Je me dis, tous les livres qu'il y a, tous les témoignages, le couple qui souffre d'arriver d'un bébé, je ne sais pas ce que ça nous fera, etc. Mais je me dis, finalement, c'est mon projet. Donc, c'est moi qui vais assumer mes choix. Lui, il la sent chez lui, donc les jours où il aura besoin d'espace, on se dit j'ai ma vie de maman, comme ça, et je pourrais rester droite, centrée.

  • Speaker #1

    Exactement. Et tu ne vois rien à personne. Et ceux qui parlent et qui luchent, on ne les empêchera jamais de parler et d'huiler. Ce n'est pas parce qu'ils pensent qu'ils ont forcément raison. Ne leur donnons pas raison. Non, parce que sinon, on ne ferait rien.

  • Speaker #0

    Là, moi, dans mon... Je te dis, dans le hameau dans lequel je vis. Moi, j'avais cette vision bucolique, tu sais. La campagne, le petit ou la petite. Tout le monde va... Parce que moi, j'ai grandi comme ça. Les voisins s'occupaient... En fait, tout le monde est là. Oui,

  • Speaker #1

    oui,

  • Speaker #0

    oui. Mais là, clairement, quand ça s'est su, parce que tout se sait bizarrement, étrangement, très vite. Et surtout qu'il y a une dame qui travaille dans le laboratoire d'analyse où je fais mes analyses, qui n'habite pas loin. Donc, tout se sait très vite. Et puis, sur le coup, j'étais choquée, j'étais en colère. Tu passes par tous ces moments. Et puis,

  • Speaker #1

    au final,

  • Speaker #0

    j'ai pris vite, en fait, mes choix. Je les avais, voilà. Donc, ouais. ça fait du travail sur soi ça fait vraiment avancer moi en tout cas je trouve que j'ai ah oui oui oui oui passe toi ce que t'en penses mais moi qui avais plein d'idées façon de penser bon voilà je pense que j'ai toujours été quelqu'un aussi d'un peu différente pas vraiment dans le moule mais j'avais quand même certaines idées et là je

  • Speaker #1

    travaille sur moi c'est un truc de folie ah et ça vient remuer mais grandement oui oui ça vient remuer mais en tout cas dans le bon sens parce que tu sens on est en train de s'ancrer de plus en plus dans notre état de femme, dans notre corps, mais sur la terre aussi. Ça confirme nos convictions. On a juste envie de les porter encore plus loin et dire allez, qui m'aime me suive et soyons toutes ensemble et nous serons plus fortes. Et celles qui n'osent pas, viens aussi. Oui,

  • Speaker #0

    c'est complètement ça. Oui, vraiment.

  • Speaker #1

    Écoute, vraiment, je te remercie à nouveau parce que c'était très chouette de t'avoir.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Et si tu es OK.

  • Speaker #0

    C'est génial. Donc bravo.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    C'est hyper inspirant et je pense que tu vas aider plein de nanas comme moi, comme plein d'autres. Voilà, c'est le but. Début, milieu, fin. Et puis même, pas forcément nous, mais l'associé de fin. C'est ça.

  • Speaker #1

    Et c'est exactement ça. C'est faire bouger les lignes. Oui. Et si tu es OK, dans quelques mois, on se recontacte, savoir où tu en es avec ton bébé et comment ça se passe aussi.

  • Speaker #0

    Il y aura peut-être le côté les traits tirés, les cheveux bourrés, un peu de vomito sur le côté.

  • Speaker #1

    Oui, et encore, on dit ça, mais j'avais encore envie de prendre soin de moi. Il n'était pas question de mettre mon côté femme de côté. Moi,

  • Speaker #0

    je suis un peu comme ça, donc je me dis, il y a quelque chose, je vais y arriver, mais bon.

  • Speaker #1

    Et le côté vomiteux, quand j'ai eu mon premier vomi sur mon épaule, j'étais super fière et je sentais le vomi de mon bébé et j'étais super fière.

  • Speaker #0

    Écoute, je te redirais ça.

  • Speaker #1

    Pour l'anecdote.

  • Speaker #0

    Après, moi, sur ma liste de naissance, j'ai marqué peu d'objets et j'ai marqué des repas. J'ai marqué un massage. J'ai marqué un peu de désadaptation. J'ai marqué ça plutôt parce que je sais que j'aurais envie qu'on se peint. je pense que ce qui est épuisant c'est qu'on est solo malgré tout mon papa il a 78 ans donc j'aurais besoin d'aide je me suis dit j'aurais besoin d'aide je suis végétalienne, j'aurais besoin de repas qui me conviennent aussi donc j'ai déjà les affaires, les trucs vintage j'aime bien chercher, j'aime bien choisir mes trucs par contre j'ai marqué si vous pouvez venir m'aider prenez soin de moi c'est ça

  • Speaker #1

    Très bonne idée.

  • Speaker #0

    Voilà. Très bonne idée. Je copie parce que c'est un truc qui ne m'était pas forcément venu à l'esprit tout de suite, qui est venu il y a un mois ou deux. Et d'ailleurs, parenthèse, pour toutes les autres mamans ou les autres femmes autour de nous, il y a une asso géniale qui s'appelle Maman Cadeau. Je crois que c'est le nom de l'asso. Et en fait, on peut proposer…

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    J'en parle parce que je m'y suis inscrite très récemment. Et c'est une super idée. Il faut qu'on soit plein à le faire. Oui. Parce que moi, je me suis proposée en tant que maman mon cadeau pour proposer de faire des plats pour des mamans solo, justement.

  • Speaker #1

    Qui sont solo et qui ont besoin aussi. C'est un relais entre femmes et maman.

  • Speaker #0

    Et puis, je sais qu'il y aurait droit, une fois que bébé sera là. Et franchement, encore une super initiative dont on ne parle pas beaucoup. Non,

  • Speaker #1

    non, non. Du coup, je me note aussi pour pouvoir faire un petit post sur eux et mettre en lien également à la suite de l'épisode.

  • Speaker #0

    Merci à toi et à bientôt. à bientôt ciao ciao

Description

Dans cet épisode je reçois Lauriane, une professeur d'anglais de 42 ans, enceinte de 5 mois 1/2 au moment de l'enregistrement.


Son parcours est un peu spécial car elle a été ménopausée très tôt, à l'âge de 33ans.


Fille unique, sa maman est décédée à quand Lauriane avait 20ans. De là elle se construit de par les voyages et la présence de son père avec lequel elle vit actuellement, sans oublier ses 3 chiens et 4 chats !


Elle réfléchit aux conséquences de la maternité solo et opte pour un double don en Espagne.


Elle nous parle des différentes initiatives existantes comme l'association Maia, les cigognes de l'espoir, le groupe maman solo sur fb, ainsi que maman cadeau.


C'est un échange très riche que je vous invite à écouter attentivement.


Merci de liker et de partager :)


Emilie


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour Lauriane !

  • Speaker #1

    Bonjour, comment vas-tu ?

  • Speaker #0

    Ça va très bien, je suis ravie de t'avoir avec moi aujourd'hui. Tu vas commencer par te présenter, nous dire qui tu es, quel âge tu as, tu fais quoi dans la vie, tu es où ? Ouais, je te laisse la parole.

  • Speaker #1

    Eh bien, donc je m'appelle Lauriane, j'ai 42 ans. Il a fallu que je réfléchisse un instant. J'ai 42 ans, j'habite dans la région Pas loin d'une petite ville qui s'appelle Briard, avec un pont canal super joli. Je suis enseignante, je suis prof d'anglais en collège. Voilà. J'habite dans une petite maison que j'ai achetée l'année dernière, qui est en rénovation. Voilà. Avec... D'accord. Je vais te dire avec qui je vis. Je vis avec trois chiens, quatre Ausha qui n'étaient pas prévus, et mon papa en ce moment. Wow.

  • Speaker #0

    D'accord. Eh bien, ça fait beaucoup de monde. Dans la maison. D'accord. Déjà, famille nombreuse. Et prête à recevoir un enfant, puisque j'entends qu'il n'en a pas encore. C'est un projet. C'est un peu plus grand projet. Peux-tu nous dire déjà ton histoire familiale, comment elle a démarré ?

  • Speaker #1

    Répète, je n'ai pas entendu, pardonne-moi.

  • Speaker #0

    Ton histoire familiale avec tes parents, au tout départ. comment ça a démarré ?

  • Speaker #1

    Je suis fille unique. Ma maman, mes parents m'ont eu après 10 ans d'essai. C'était très compliqué. Voilà. Ma maman a voulu être maman à partir de 20 ans. Elle m'a eu à 30 ans avec beaucoup d'essais. Ils ont fait beaucoup de tests tous les deux. C'était une infertilité inexpliquée. Déjà à l'époque, ça s'appelait comme ça. Et puis... Et puis un jour, je suis arrivée. Un jour, ils ont adopté un chien. Je suis arrivée un an après. Donc peut-être que voilà. L'histoire dit que... Souvent, on me dit que c'est parce qu'on s'était détendu. C'est dans la tête. Maintenant, on sait que ce n'est pas vrai. Mais à l'époque, en tout cas, c'est ce qui avait été dit à mes parents. Donc, je suis arrivée. Ils n'ont pas tenté de faire un petit frère ou une petite sœur, bien que j'aurais adoré. Et puis, ma maman a eu trois cancers. Elle est devenue ménopausée très tôt. À 40 ans. Elle est décédée il y a 20 ans, donc je ne connais pas plus. Mais voilà, ménopause jeune également. Donc, comme moi, j'ai été ménopausée aussi très tôt. Donc, est-ce qu'il y a un lien ?

  • Speaker #0

    À quel âge ?

  • Speaker #1

    33 ans.

  • Speaker #0

    À 33 ans ? Wow !

  • Speaker #1

    Alors, j'ai eu les symptômes de la pré-ménopause, périménopause, pré-ménopause à partir de 33. J'ai été diagnostiquée officiellement après beaucoup de... De difficulté, j'avais 36 ans, 36-37. En fait, je vivais en Angleterre et il a fallu que, quand je suis revenue en France, je me suis plus posée sur la question, penchée sur la question. Je crois que pendant un temps, j'ai un peu ignoré les symptômes, la réalité, etc. Il y avait une petite peur quand même qu'on pousse et qu'on met de côté, en tout cas pour moi. Et puis, il y a eu un moment où je me suis dit, non mais quand même là, les symptômes sont quand même flagrants, difficiles à ignorer. Et puis, j'ai téléphoné à mes gynécologues qui a éclaté de rire au téléphone en me disant, oh là là, mais là, mais c'est absolument pas possible à votre âge. Bon, donc je me suis dit, bon, voilà. Et puis, je ne me souviens plus trop si je suis partie sur, je crois que j'ai pris rendez-vous assez rapidement avec une autre gynécologue. à l'hôpital et qui m'a prise au sérieux. Voilà. Ça a commencé comme ça, si tu veux.

  • Speaker #0

    OK, d'accord. Et donc, ta maman est décédée aussi, donc tu étais toute jeune ?

  • Speaker #1

    J'avais 20 ans.

  • Speaker #0

    OK, d'accord. Donc, finalement, là, ta famille, elle est composée avec ton papa, avec qui tu vis actuellement. Oui. D'accord. C'est un choix de vie à tous les deux, de vivre ensemble ?

  • Speaker #1

    C'est un choix de vie... Oui, oui, oui, oui, oui. Il n'avait plus de voiture, il a eu des petits... Il a eu, voilà, c'était beaucoup plus simple parce qu'il habitait très loin, si tu veux. Et puis, je ne voulais pas qu'il reste tout seul à la maison, bloqué. Et puis, voilà, je me suis dit, bon, viens un petit peu. Et puis, bon, malgré quelques moments, il faut bien s'habituer à revivre ensemble. Un lieu très grand, se trouver des... Des pièces, d'espace personnel, si tu veux.

  • Speaker #0

    Voilà, ça commence à se faire.

  • Speaker #1

    Là, l'idée, c'est qu'il va rester... à peu près un an, un an et demi, on avisera dans un an à peu près.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Et tes relations amoureuses, comment ça se déroulait ?

  • Speaker #1

    Alors, les relations amoureuses, j'ai été dans deux relations plutôt longues, enfin j'habitais encore en Angleterre, qui sont mal terminées. Mon dernier chéri en Angleterre, sa famille ne m'acceptait pas parce que je n'étais pas entièrement végane et que j'étais française et que c'était problématique pour eux. Donc, terminé. Moi, je suis partie vivre en Inde et au Sri Lanka. Là, j'ai rencontré celui avec qui je me suis fiancée. Et puis, il y a eu la vie qui est arrivée. Ça ne s'est pas fait. Voilà. Lui, il avait déjà des enfants. Et la mère de ses enfants lui a dit que si je m'installais là-bas, il ne pourrait plus voir son petit garçon. Et pour moi, la famille, les enfants, c'est sacré. Donc, je me suis retirée. Voilà. On s'est installés tous les deux. Donc, ça a été une grosse douleur pour l'un comme pour l'autre. On est toujours très proches, mais voilà, l'histoire est terminée. Donc, je suis rentrée en France. Je me suis dit, bon, qu'est-ce que je vais faire de ma vie ? C'est là que j'ai repris mes études, que je suis devenue prof. Et puis, j'ai eu des histoires avec un homme en particulier qui voulait devenir papa. Et puis, c'est au même moment, si tu veux, que moi, on m'a diagnostiqué ma ménopause officiellement. L'agriculat, je l'ai trouvé... très pro parce qu'elle a dit on ne va pas faire tester que madame, on va faire tester monsieur aussi lui souffrait d'asuspermie et en fait ce qui s'est passé c'est qu'à partir de ce moment là avant son diagnostic à lui déjà il s'est beaucoup éloigné de moi parce que je ne sais pas pourquoi il s'est enfermé dans un mutisme total L'asus permis, c'est pas, voilà, vraiment compliqué les choses. Et puis, voilà, sa maman a été très soutenante à l'époque. Elle nous avait proposé, donc à lui, c'était quelqu'un qui avait été adopté sous X. Enfin, abandonné sous X et puis adopté. Donc, c'est pas sa maman, c'est sa maman d'adoption. Et donc, je pense qu'il y a beaucoup de trauma, pas forcément travailler là-dessus aussi. Voilà. Et donc, sa maman avait dit, bon, quoi que vous fassiez, je vous suis, je vous soutiens à fond. Donc moi, j'étais partante pour soit l'adoption, soit une PMA. Et puis, à partir de ce moment-là, ce conjoint s'est enfermé dans un mutisme total. Alors, il a refusé de me parler. Il y a eu un éloignement qui s'est fait et donc qui a mené, au bout de trois ans, à une séparation. Deux ans. Au bout de deux ans, une séparation. D'accord.

  • Speaker #0

    Tu peux juste expliquer l'azospermie, pour ceux qui ne connaissent pas ?

  • Speaker #1

    Alors, l'azospermie, c'est une qualité de sperme... très pauvre. Voilà. Donc, une impossibilité.

  • Speaker #0

    Une désir inexistante, en fait. C'est ça. Impossibilité à procréer. Lui qui avait très envie d'être papa, peut-être que le mutisme était juste par rapport à lui et pas par rapport à toi.

  • Speaker #1

    Oui, c'est possible. Mais il y a eu une impossibilité, en tout cas, même de me prendre dans ses bras quand moi, ça n'allait pas par rapport à mon diagnostic d'infertilité et de ménopause.

  • Speaker #0

    Il était en incapacité à ce moment-là. C'est ça.

  • Speaker #1

    Mais ça a duré deux ans. Deux ans, je lui ai dit, écoute, peut-être que l'histoire s'arrête là et on s'est séparés. Donc après, l'histoire amoureuse de différents hommes, mais j'avais décidé de... Moi, j'avais commencé à m'intéresser vraiment à l'adoption et à la PMA. Et puis l'adoption, vu mon âge, à l'époque, on m'a clairement fait comprendre qu'en tant que femme, salibataire, approchant la quarantaine, c'était compliqué. Donc, je me suis dit, je m'ouvre à la PMA. Pour moi, ça allait être forcément du double don. Et les histoires amoureuses, à ce moment-là, ça devient très compliqué puisque autour de la quarantaine, les hommes que j'ai rencontrés m'ont clairement signifié qu'ils avaient déjà fait tout ça, la famille, etc. et que ça ne les intéressait pas. Alors, il y en a peut-être quelques paroles rares, mais en tout cas, moi, ceux que j'ai rencontrés. ne souhaitaient pas m'accompagner.

  • Speaker #0

    Ne se projetaient pas. Non. OK. Dac. OK. Donc là, ça chemine encore dans ta petite tête.

  • Speaker #1

    Oui. Ce fut long. Ce fut un premier deuil parce que déjà, la ménopause, aussi jeune que ma mère, ça rappelait beaucoup de souvenirs assez douloureux. Son décès, sa maladie, son décès, etc. Sa maman ne voulait absolument pas parler de ces choses-là, mais a priori, elle aussi avait été ménopausée. Je suis jeune, mais ma grand-mère était encore là à l'époque et elle refusait de m'en parler. Et puis, le nouveau deuil de ma maman, le deuil de mon corps qui change. Avec tous les symptômes, la peau, les cheveux, l'énergie, les bouffées de chaleur, mon Dieu, les suéolies la nuit, les problèmes de soie, etc. Et puis après, j'ai fait les examens, je n'avais plus de réserve d'ovocytes. Donc là, on se dit, bon, ça ne sera pas que des dents de sperme, ce sera aussi un dent d'ovocytes. Donc, ce ne sera pas vraiment ma question. C'est tout un process par lequel...

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    Et finalement, je me suis dit, là maintenant, j'en suis au point où je me dis, de toute façon, j'ai envie d'être maman et je vais accueillir une âme sur terre. Mais à l'époque, il a fallu vraiment que je fasse par le côté, voilà, c'est pas un enfant qui me ressemblera. Enfin bon, tous les questionnements qui peuvent éventuellement se poser. Et puis maintenant...

  • Speaker #0

    Les deuils, les deuils qu'il y a à faire. Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    Maintenant, je suis passée de l'autre côté, je me dis, mais j'ai été bête, pourquoi j'ai attendu autant de temps ? Mais je crois que c'est nécessaire, si on commence le process quand on n'est pas prête, ça ne marche pas.

  • Speaker #0

    c'est plus compliqué c'est ça exactement donc là tu as opté pour un double don ?

  • Speaker #1

    j'ai opté pour un double don je ne sais pas si tu l'avais dit mais je suis enceinte félicitations tu es enceinte de combien ?

  • Speaker #0

    5 mois et demi d'accord le terme est prévu pour quand ?

  • Speaker #1

    Le 7 août,

  • Speaker #0

    en août. Le 7 août, ok. Et tu sais si c'est un petit garçon ou une petite fille ?

  • Speaker #1

    Une petite fille. Oui.

  • Speaker #0

    Une petite fille, d'accord.

  • Speaker #1

    C'est intéressant par rapport à la lignée féminine, n'est-ce pas ? Le travail sur la lignée. Mais de toute façon, il y a un cycle qui s'est achevé, puisque c'est un double don également. Donc il y a clairement cette idée-là.

  • Speaker #0

    Oui, c'est, oui. Comment ça s'est passé ? Tu as trouvé un gynécologue en France et tu as dû aller à l'étranger ?

  • Speaker #1

    Ça a été très compliqué. Je peux imaginer que j'allais pas. Vas-y, brièvement. Bon alors, brièvement. Au départ, je connaissais rien. J'y connaissais rien du tout. Donc, ma gynécologue, je lui ai dit est-ce qu'il y a moyen de rencontrer des femmes dans le même cas de figure que moi ? Oh là là, non, absolument pas. Ça ne se fait pas. Donc, j'ai fait mes petites recherches sur Internet. Des groupes anglophones, beaucoup, qui parlent beaucoup plus de ces choses-là, beaucoup plus librement. Puis, je suis tombée sur deux associations formidables. Je suis tombée sur... J'ai le droit de dire leur nom ?

  • Speaker #0

    Oui, oui, tu peux. Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Alors, je suis tombée sur l'association Maya et l'association Les Cigognes de l'Espoir.

  • Speaker #0

    Voilà, oui.

  • Speaker #1

    Qui m'ont changé ma vie, littéralement, puisque... hum... ben y'avait des gens dans le même cas de fille d'autre moi. Depuis, j'ai découvert aussi le groupe Maman Solo, mais à l'époque, je ne le connaissais pas. Donc, il y avait Maya et les Cigognes de l'Espoir. Donc, j'ai adhéré aux deux associations qui proposent conférences. Il y en a même une troisième, dont je ne me souviens plus du nom, qui proposait beaucoup de conférences sur l'infertilité, qui sont très présentes sur Instagram, mais j'ai oublié le nom. Et à l'époque, ils m'ont beaucoup, beaucoup aidée. Et du coup, d'avoir des réponses, des personnes avec qui échanger, des personnes qui avaient fait des recherches, ça a beaucoup aidé. Et l'association Les Cigognes de l'Espoir propose régulièrement des rencontres et des conférences. Donc, je suis allée à Paris, c'était le plus proche pour moi, à une journée proposée par Les Cigognes de l'Espoir. Et donc, il y avait un des médecins qui parlait de l'épigénétique. Il y avait... des personnes qui étaient devenues parents comme ça, il y avait les personnes qui ont créé l'association, et des médecins de différentes cliniques de l'étranger. Donc moi, à l'époque, je me disais comment ça se fait, on ne peut pas le faire en France. J'ai découvert qu'à l'époque, ce n'était pas possible encore en France pour les mamans solo. C'est devenu légal tellement récemment que finalement, moi, j'ai annoncé mon parcours avant. Et je ne le regrette pas, pour plein de raisons. Je ne sais pas si tu voudras en parler après, mais je suis ravie du choix que j'ai fait. En particulier parce que j'ai deux copines en France et qui galèrent encore beaucoup terriblement. Bon bref.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Les délais ne sont pas du tout les mêmes.

  • Speaker #1

    Les délais. Et puis en France, j'ai appris récemment qu'on ne vérifie pas forcément la viabilité des embryons, des blastocystes qu'on transfère.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas du tout aussi avancé que dans d'autres pays, malheureusement.

  • Speaker #1

    Donc moi, j'avais opté pour… Il y a des pays pour lesquels je n'étais pas prête à aller. Et puis tout simplement, parce qu'il y en avait un, il fallait être marié je crois pour pouvoir y aller. Il y en a d'autres, j'avais vécu en Angleterre, je n'avais pas forcément envie de reprendre cette histoire avec l'Angleterre. pour moi l'Angleterre c'était autre chose J'ai vécu 12 ans mais c'était le passé.

  • Speaker #0

    C'était ton passé. Voilà.

  • Speaker #1

    Et puis j'ai fait que l'Espagne en particulier était très en avance, c'était l'un des premiers et voilà, très en avance. Donc au début j'ai commencé avec une... Je me suis renseignée beaucoup avec une clinique espagnole. Et puis finalement j'ai découvert qu'au Portugal, il y avait la clause de l'anonymat qui était élevée et donc à ses 18 ans, l'enfant pouvait connaître l'origine du donneur et de la donneuse. Et moi, là... il y a eu une évidence je me suis dit en fait je me suis souvenu de mon ex-conjoint abandonné sous X adopté qui souffrait terriblement de ne pas comprendre de ne pas connaître etc certes c'est un abandon plutôt que justement un don l'histoire est différente mais dans ma tête je me suis dit cet enfant même s'il va grandir avec beaucoup d'amour entouré etc il aura peut-être un jour des questions il aura des questions sur comment ça se fait, le donneur, la donneuse, pourquoi, etc. Et je me suis dit, je veux qu'il ou elle ait le choix de comprendre, de parler, d'échanger. Donc, je me suis dit, Portugal.

  • Speaker #0

    Et puis, à ce moment-là, ça a été une évidence pour toi quand tu as su qu'au Portugal, il y avait la levée de l'anonymat. Ça a été une évidence pour toi. Ça a fait tilt tout de suite. Quand tu as ça à l'intérieur de toi, tu sais que c'est là où il faut aller. Voilà. OK. Donc, finalement, le Portugal. Et tu as eu combien de transferts, ton brillon ? Un seul !

  • Speaker #1

    J'ai eu énormément de chance. Alors, moi, je ne l'ai pas dit, mais là, j'ai un papillomavirus. Donc, ça a été... Je me suis dit, bon, est-ce que ça va empêcher, etc., la possibilité ? Ma gynécologue m'a dit, on fonce. Elle dit, parfois, ça disparaît avec ça. Parfois, non. On verra après. j'ai fait beaucoup beaucoup toute une batterie d'examens avec la clinique qui m'ont dit c'est bon ils m'ont donné le feu vert donc on a foncé et puis donc la donneuse avait donné 10 ovocytes le bon le donneur c'est ça marche différemment finalement il ya eu trois oeufs qui ont été inséminés deux qui ont fonctionné et un qui était déclaré viable donc il y en avait un Et j'ai touché du bois, clairement, parce que ça a fonctionné, dès la première fois. Donc, j'ai eu une chance inouïe, ce n'est pas le cas pour tout le monde. Je touche du bois en même temps. Et puis, voilà. Donc, un coup de chance inouïe. Après, bien sûr, j'ai suivi tout ce qu'on m'a dit, mais à la lettre, si tu savais.

  • Speaker #0

    Voilà. Oui, oui, oui. Tu suis tout. Et en même temps, tout est fait aussi en sorte pour que... Tout puisse prendre aussi, absolument vu de A à Z. Oui,

  • Speaker #1

    oui, oui. C'était, bon, ils sont habitués, ils sont clairement habitués à ce genre de procédure. Voilà, tu choisis, c'est aussi, je vais peut-être choquer, je ne sais pas, mais c'est aussi un business, donc on te demande de choisir combien de blastocys, pour lesquels, combien tu t'engages, donc c'est un prix. Voilà.

  • Speaker #0

    C'est des forfaits. Un, ça peut être trois, ça peut être cinq, ça peut être plus. Après, ça peut être vu aussi d'un point de vue commercial. Ce n'est pas la même culture là-bas que chez nous. On ne peut pas vraiment comparer.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas une même culture,

  • Speaker #0

    ce ne sont pas les mêmes avancées.

  • Speaker #1

    Je n'ai pas été choquée parce que mine de rien, tu as aussi un service malgré tout. Et puis... De la recherche derrière, malgré tout aussi. Et je me suis sentie clairement écoutée, entendue, prise au sérieux. Beaucoup plus que je ne l'ai été en France, au final.

  • Speaker #0

    Et vraiment accompagnée, ça n'a rien à voir. La prise en charge n'a rien à voir, vraiment. Donc, il y a une qualité aussi de la prise en charge derrière par les professionnels et par toute l'équipe.

  • Speaker #1

    Et puis...

  • Speaker #0

    C'est extraordinaire et c'est même déstabilisant quand on arrive, puisqu'on se demande « mais qu'est-ce qui se passe ici ? »

  • Speaker #1

    En arrivant là-bas, c'était qu'après, mais même les contacts téléphoniques, les échanges vidéo, la disponibilité des médecins. Moi, j'ai eu le médecin directeur de la clinique sur WhatsApp. Et il y a eu un moment où j'ai eu une inquiétude, j'ai envoyé un message WhatsApp, il m'a rappelé qu'il était en congé parental. Il m'a répondu dans la journée à contacter la clinique pour qu'il puisse me recontacter dans la journée. Je veux dire, c'est absolument incroyable. c'est quelque chose totalement inhabituel la gynécologue qui a suivi là-bas quand je l'ai rencontrée c'était quelqu'un d'une douceur et d'une gentillesse et d'une bienveillance comme jamais Voilà, et tout a été vraiment formidable. J'ai eu un petit coup en arrivant à la clinique parce qu'il y avait deux couples qui étaient là et une jeune femme avec ses parents, à mon avis, et moi seule. Donc, c'est vrai que sur le coup, tu te dis, ah, petit pincement au cœur qui ne dure pas parce qu'on te laisse patienter ton tour. Et finalement, après, tu n'es pas seule là-bas. Moi, j'avais la chance d'avoir mon petit groupe de soutien sur WhatsApp aussi très présent. que je m'étais constituée. Et on n'en a pas encore parlé, mais je pense que c'est quelque chose d'hyper important. Moi, je crois vraiment qu'il faut un village pour faire un... Comment dire ?

  • Speaker #0

    Pour élever un enfant.

  • Speaker #1

    Voilà, élever un enfant. Et je pense vraiment que c'est important.

  • Speaker #0

    Oui. Ah oui, oui, oui, oui. D'être soutenue, d'avoir des proches autour de soi qui peuvent aussi relayer, soulager, qu'on puisse discuter, qu'on puisse partager.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est vraiment quelque chose à faire. En amont, quand on est solo, j'ai eu la chance d'avoir ici un médecin. Ce n'est pas un médecin, c'est quelqu'un qui fait médecine chinoise et beaucoup de thérapie alternative. Quelqu'un qui est très connu dans le coin, mais qui me suit depuis mon diagnostic. Il m'a dit, si tu y vas seul, débrouille-toi pour avoir du monde. J'avais constitué mon petit groupe WhatsApp. Même si on a peu de gens, c'est quand même bien d'avoir même que 2-3 personnes. Et finalement... J'ai toujours été transparente là-dessus. Il y a beaucoup de tabous, je trouve, sur ces problématiques de maman solo. Encore, en 2025, moi, la gynécologue me l'a fait comprendre. Mais j'ai été élevée déjà...

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qu'elle t'a dit ?

  • Speaker #1

    Elle m'a dit, quand j'ai voulu parler avec d'autres femmes, échanger avec d'autres femmes qui vivaient ce genre de choses, elle m'a dit, ça ne se fait pas. Je lui ai dit, comment ça ne se fait pas ? C'est plus de honte, en fait. On a la grippe, on n'a pas honte. Un homme qui va avoir des problèmes par rapport à sa santé, on attend Et moi, au début de mon diagnostic de ménopause, j'étais en études, j'étais en retour d'études, j'avais tenté l'agrégation, et donc j'avais mes bouffées de chaleur. Et les gens n'y croyaient pas, se moquaient, c'était à l'époque où il y avait encore le masque, c'était plus le Covid, c'était encore le masque, et donc je demandais qu'on ouvre la fenêtre parce que moi j'avais systématiquement des pertes de connaissances avec la chaleur. Et on ne me croyait pas, on me disait que ça ne se faisait pas, on me demandait de quitter la salle pour pas que ça se voit. Et je me suis dit, mais attendez, il faut vraiment qu'on parle de ce genre de choses. Ce n'est carrément pas possible. Et je me suis dit, à un moment, c'est aussi peut-être mon rôle, peut-être mon chemin de vie, peut-être. Si je dois passer par ça, peut-être, j'étais seule face à ce diagnostic, j'étais seule par rapport aux recherches. Peut-être que moi, mon rôle, ça va être d'en parler autour de moi. Et si je peux aider quelqu'un ou une personne qui a peut-être des inquiétudes ou quoi, ou qui a des doutes sur peut-être une mélopause précoce ou qui a des craintes, il faut en parler. Pour qu'on en parle, il ne faut plus que ce soit quelque chose de tabou, en fait. Pourquoi c'est tabou encore en France ?

  • Speaker #0

    Et ce qui est quand même assez merveilleux, c'est que même ménopausée, tu peux être enceinte.

  • Speaker #1

    Alors, moi, ils m'ont même dit qu'il fallait les arranger, les médecins. Parce que tu n'as pas à faire coïncider par rapport à ton cycle.

  • Speaker #0

    Au cycle, oui, complètement. Donc là, je pense que c'est aussi un grand message d'espoir.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Moi, c'est quelque chose que j'ai découvert. on te met quand même ce traitement hormonal bien sûr pour préparer ton corps moi mon transfert ça fait le mois de novembre j'ai été en ils ont commencé au mois d'octobre donc j'ai eu un mois et demi quasiment un mois et demi de d'hormones que je n'ai pas eu à m'injecter ça c'était incroyable parce que je même après ouais c'était tout tout oral ok d'accord bah écoute tant mieux mais clairement c'est l'une des premières réactions du médecin ça a été vous êtes ménopausé c'est encore mieux comme ça on n'a pas à faire coïncider la donneuse et vous c'est la donneuse et quand le blastocyste est prêt on vous appelle et voilà et

  • Speaker #0

    nous on s'y imprête à partir ouais complètement et là ton entourage est au courant ?

  • Speaker #1

    oui alors j'en ai parlé je suis J'en ai parlé les trois. J'avais mon groupe WhatsApp de soutien qui était au courant, donc mon entourage proche. C'est exceptionnel. Mon papa, je lui ai dit dès le début, c'est quelqu'un qui a été exceptionnel avec moi. J'ai rencontré en cours de parcours un chéri qui, lui, a déjà des enfants, qui ne comptait absolument pas rencontrer quelqu'un qui aurait des enfants. Et je lui ai dit, écoute, on voit où ça mène. On verra bien. J'avais été... Par les hommes, je t'avoue que je ne m'attendais pas forcément à quoi que ce soit de sa part. J'avais envie aussi de profiter de ma vie de femme. Je me suis dit, tant que faire un parcours un peu atypique... J'aurais ma vie de maman et en parallèle, je suis toujours prête à avoir une vie de femme. Je reste quand même femme. Et finalement, pour le moment, elle est toujours là. Voilà.

  • Speaker #0

    Oh, ok.

  • Speaker #1

    Voilà, voilà. Et on parle même qu'il sera là à la naissance. Voilà. Donc, c'est chanceux. Je n'en ai pas parlé à la famille de mon papa parce qu'on est un peu moins proches. Comme ça reste une grossesse un peu atypique, peut-être, moi, on m'a dit que j'étais à risque parce que lignée familiale, ménopause précoce, etc. Et puis, mon âge, je suis à risque de créer une clampesie. Et j'ai un petit côté de moi qui reste, malgré tout, un petit peu inquiète. Voilà, j'ai mis quatre mois à vraiment croire que c'était pour de bon, que c'était bon. À vraiment me dire non. Là encore, cette semaine, je suis tombée bêtement. Je me suis vraiment stressée. J'ai eu des grosses douleurs. Je me suis dit, ça y est, on stresse vite, en fait. Et puis, moi, j'ai une gynécologue qui me suit. Alors, je n'ai pas le droit à faire plein de trucs. De base, moi, je suis quelqu'un de très sportif. Elle m'a dit, bon, on va se calmer sur le sport. Donc, ça a été dur. Moi, j'ai toujours envisagé d'être une femme qui resterait active sportivement.

  • Speaker #0

    Même durant une grossesse.

  • Speaker #1

    Pour la santé. Voilà. Donc, ça, ça a été un... Il a fallu que je m'adapte. Après, je t'avoue que je suis quelqu'un de base qui bouge, donc je ne me suis pas interdite de bouger. Elle m'a dit, on ne bouge plus, on ne fait plus rien, pas de piscine, pas de nature. Il y a des choses que je ne fais pas. J'y vais à l'instinct. La piscine, effectivement, il peut y avoir des infections. La piscine, je n'y vais pas. Pourtant, j'aimerais bien faire ces classes, préparation, prénatural,

  • Speaker #0

    avec le dos de maman.

  • Speaker #1

    Je me suis dit, c'est que pour neuf mois, qui retournera nager après, ce n'est pas grave. je m'étais remise un peu au cheval j'ai fait une chute une semaine avant le transfert je me suis dit on va se calmer un peu c'est risqué quand même ce genre de choses je me suis calmée tu mesures les risques après moi j'aime bien, j'ai des chiens je vais quand même les promener tous les jours elle m'avait dit à pas plus d'une demi-heure je vais une heure facile, une heure, une heure et demie j'ai mon chéri qui a une association avec les chevaux donc moi je vais quand même aider à nourrir même si je ne monte pas dessus je vais aider à nourrir je suis active malgré tout je m'attends du temps Oui,

  • Speaker #0

    Et puis, tu n'as pas de restrictions non plus. Ce sont des recommandations qu'elle t'a données. Là, tu n'es pas en grossesse à haut risque. Là, tu peux quand même vivre ta vie. Tu es suivie. S'il y avait vraiment une alarme à mettre, elle te mettrait l'alarme. Mais là, ce n'est pas le cas.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Bien sûr, tu peux vivre. On n'est pas malade. Non,

  • Speaker #1

    mais c'est ça. Mais c'est très souvent…

  • Speaker #0

    C'est faire attention.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et c'est souvent vu comme une maladie ou comme un arc-en-oc. C'est quelque chose de… pas entièrement naturel dans mon cas, mais qui reste quand même maintenant un bébé là, quoi.

  • Speaker #0

    C'est ça, exactement. OK. Donc là, il y a les travaux dans la maison.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Et dans quelques mois, tu puisses accueillir...

  • Speaker #1

    J'essaye de le faire avant bébé pour tout ce qui est peinture, en particulier, pour éviter...

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Voilà, les conséquences sur sa santé. Oui. Et puis même pour moi, je crois que je prépare le nid, peut-être aussi. J'avais acheté la maison. C'est ça. Je crois que j'ai besoin qu'elle soit plus à mon image. Voilà.

  • Speaker #0

    Exactement. Et ton papa, comment il vit tout ça ?

  • Speaker #1

    Je crois que mon papa, il était là. Il n'en parle pas beaucoup. Ce n'est pas quelqu'un qui parle beaucoup d'une génération qui parle beaucoup forcément. Ce que j'ai fait le mois dernier, pour lui rendre la chose un peu plus claire, je l'ai emmené avec moi à l'échographie. Et là... Là, je crois que c'est devenu concret pour lui. Tu vois, il va venir de me reposer, il va me... Là, il commence à me faire des petits plats par moments. Et puis oui, ça commence tout juste à se voir, ça ne se voyait pas encore. Je ne suis pas quelqu'un avec qui ça se voyait, ça commence à se voir. Donc je crois que peut-être ça devient plus concret. C'est un homme, je crois, pour les hommes, sans tomber dans le genre, dans le genre, mais... comme c'est quelque chose qui se passe dans le corps des femmes, il y a un côté peut-être un petit peu mystique, j'ai encore l'impression.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Et mon papa s'était fait à l'idée que j'étais mille opposées, comme ma mère, que ce n'était pas possible. Voilà, donc je crois qu'il avait accepté la chose aussi. Et puis, je l'inclus dans tout, donc il est au courant de tout. Il a toutes mes photos de mes échos, je lui montre toutes mes échos. Il était dans le groupe WhatsApp. Il avait toutes les photos au Portugal, au moment du trans.

  • Speaker #0

    Oui, il t'accompagne aussi, oui, c'est tout.

  • Speaker #1

    Et il n'y a pas de tabou. c'est quelqu'un qui est très ouvert d'esprit Donc j'ai une chance, et ce n'est pas le cas de toutes les familles. Je réalise la chance inouïe que j'ai. j'ai peut-être plus ma maman mais j'ai un papa très ouvert d'esprit

  • Speaker #0

    j'ai un voilà qui fait attention voilà c'est une chance aussi c'est pas le cas pour tout le monde oui c'est important d'en être conscient dans cette gratitude aussi mais je crois que ça s'est débloqué avec la maison c'est assez bizarre j'ai eu la maison c'est pas rien ouais les choses se sont débloquées petit à petit en fait à partir de ce moment là mais oui tu construis ton nid

  • Speaker #1

    C'est exactement ça. Ok. Ben oui, c'est normal qu'ils viennent nous faire un coucou. Pourquoi est-ce que tu as accepté cette demande de témoignage ?

  • Speaker #0

    Comme je disais tout à l'heure, je trouve qu'on a un parcours qui est difficile. On passe par des étapes qui sont peut-être faciles pour certaines, mais qui restent quand même atypiques. et je pense que dans notre société c'est un acte pour moi il y a clairement le côté acte féministe et puis il faut en parler il faut en parler, moi j'ai vraiment souffert d'avoir personne à qui parler ça risque de sonner parce que je vois qu'il y a un transporteur avec une livraison donc je suis désolée parce que si ça sonne ça veut dire qu'on est envoyé je préviens ça marche pour moi c'est un acte un peu déjà féministe voilà et Sherlock, viens viens me voir désolé,

  • Speaker #1

    c'est un des enfants je reviens je comprends cette partie-là,

  • Speaker #0

    t'inquiète pas pardonne-moi c'est vraiment le côté c'est un acte C'est un acte féminin parce que c'est un acte où il faut être forte. Il faut pouvoir faire face aux commentaires parfois qu'on peut avoir au travail ou des gens autour, etc. Je pense qu'en tant que père un bébé toute seule, Goldman en parlait déjà il y a des années, mais pour certains, ça n'a pas encore beaucoup évolué. C'est quelque chose de pas correct. Moi, je cherche le mot « neighborhood » dans mon amour. je suis mal vue par certains voisins clairement maman solo mauvaise fille a plus elle a un chéri mais c'est pas le bébé du chéri de sec et ils sont violentes et faut être costaud donc je pense que c'est quelque chose dont si on n'en parle pas ça n'évoluera pas et puis moi clairement j'ai été très salle en couple avec quelqu'un que je croyais de solide avec moi et je me suis retrouvée à pleurer sur le sol de ma cuisine seul par quelqu'un qui m'a regardé qui est parti qui est parti de la pièce qui m'a vu pleurer Le jour où j'ai eu mes résultats et mon diagnostic, qui est parti, mon papa a eu du mal à l'entendre parce que ma mère, sa femme, était décédée de maladie. Donc, ça faisait peur aussi peut-être. J'ai eu une tente d'adoption, une tente de cœur qui a été très présente. Mais je me suis sentie quand même très seule avec pas vraiment de groupe d'échange, etc. Je me suis dit, mais quand même, 2025, on parle de plein de choses et pas de la possibilité d'avoir une envie de devenir mère. Moi qui suis arrivée sur le tard en plus, parce que j'ai privilégié mes voyages et ma carrière avant. Mais une fois là, on n'aurait plus le droit parce que, voilà, toutes les injonctions de la société. C'est ça, exactement. Il faut travailler comme si on n'avait pas d'enfants et avoir des enfants comme si on ne travaillait pas. Il faut avoir des enfants à tel âge, pas trop tôt, sinon ce n'est pas sérieux, pas trop tard, parce que sinon tu seras un parent ou une maman trop vieille. Attention à la santé. et puis tu te rends compte Quand ton enfant aura 20 ans, t'en auras tant. Et je me suis dit, plus. Il faut que les choses évoluent bien sur le véganisme. Il faut bien qu'elles évoluent sur les mamans solo. Donc, je me suis dit, c'est super. J'ai trouvé quelqu'un qui fait quelque chose là-dessus. Génial, il faut en parler. Et puis, si quelqu'un a peur, parce que c'est dur le début du parcours, donc peut-être que d'entendre des différents témoignages, on peut peut-être avoir un témoignage qui s'approche un peu plus de notre parcours.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Et ça rassure, je pense.

  • Speaker #1

    Voilà. Et ça vient conforter aussi cette décision. Ah, ok, je ne suis pas toute seule. Et j'ai le droit d'avoir ce désir-là. Et même si je ne correspond pas aux attentes de la société, du couple hétéronormé, etc., mon désir est légitime, mes doutes et mes questionnements sont légitimes. Et je peux oser et je peux y aller.

  • Speaker #0

    Oui, et de se dire, ce n'est pas parce que moi, clairement, ce qui m'a été reproché par... C'était un homme que je voyais à l'époque et de qui j'étais amoureuse, qui m'a dit, mais tu te rends compte, à ton âge, Merci. Mais qui va vouloir de toi en fait ? Clairement il m'a dit mais tu te rends compte ? T'es quelqu'un d'actif, tu fais plein de trucs, t'as plein de projets, tu comptes acheter une maison, t'as toutes tes passions, tu veux devenir maman et puis non mais il n'y aura jamais aucun homme qui... Et je me suis dit, il y a bien des familles recomposées.

  • Speaker #1

    Ok, merci.

  • Speaker #0

    C'était très violent. Je le dis là maintenant tranquille. Ah oui,

  • Speaker #1

    oui. À ce moment, oui.

  • Speaker #0

    Et en fait, je me suis dit, il y a des familles recomposées. On peut bien retrouver quelqu'un après. Pourquoi pas pendant ? Et je me suis dit, de toute façon, je vais faire le bébé. Parce que mine de rien, le temps compte pour nous les femmes. Malgré tout. Donc je me suis dit, je vais faire ce bébé. Toute seule. Tant pis. Et puis, la vie, elle viendra. La vie se fera. Mais je me suis dit, je rencontrerai peut-être quelqu'un. Alors, il y a des moments de doute, je te dis ça, parce qu'aujourd'hui, tout va bien. Et puis, il y a des jours où je me suis dit, mais il n'y aura jamais quelqu'un dans la campagne ici. Bon, bref, je suis passée par ça aussi. Et on ne peut pas connaître l'avenir. Mais si on ne se lance pas,

  • Speaker #1

    ça ne durera pas. Et heureusement.

  • Speaker #0

    Donc, je me suis dit, bon. Et puis, j'ai rencontré quelqu'un. Ça ne durera pas. Ça se passe bien pour l'instant. Peut-être que d'ici deux,

  • Speaker #1

    trois ans. Voilà

  • Speaker #0

    Voilà, et je voulais donner ça aussi, parce que je me dis, c'est ce que je lui ai dit quand je l'ai rencontré, j'ai dit voilà, j'ai un désir d'être maman, mais j'ai aussi un désir de couple, c'est pas incompatible, et pour moi, on m'avait, surtout cet ex qui m'avait fait comprendre que c'était incompatible, je me suis dit mais non, c'est pas incompatible, toi, pour toi c'est pas envisageable, ça veut pas dire que c'est incompatible. Voilà. C'est ça. Donc voilà, et puis qui ne tente rien à rien, donc.

  • Speaker #1

    Exactement, ouais. Je te remercie beaucoup pour ton témoignage. Je pense que tu vas parler à plein d'autres femmes aussi. Et ça permet aussi de dire, bon, osons. Et il y a un acte de féminisme derrière tout ça.

  • Speaker #0

    Il faut malgré tout faire face à tous les gens qui disent, toute seule, t'es sûre ? Moi, je n'aurais jamais pu sans mon conjoint. Ah oui, ça, il faut le dire. Le nombre de fois qu'on m'a dit, sans mon mari, sans mon conjoint, sans mon amoureux, je n'aurais jamais pu. En fait, on fait... parce que je crois que les jeunes ne le feront pas en tant que femme et puis il ne faut pas regarder le truc en entier il faut vraiment regarder étape par étape et moi c'est vraiment ce que j'ai fait c'est comme la maison, il y a des travaux, je ne pourrais pas tout faire toute seule il y a des trucs que je fais faire quand j'ai de l'argent quand je n'ai pas d'argent, j'attends et puis voilà, les choses vont se faire petit à petit et puis c'est peut-être ma vision, mais je trouve que les réponses apparaissent au fur et à mesure, au bon moment voilà il y a tous les podcasts mais il y en a d'autres il y a des choses qui apparaissent un petit peu plus et puis quand on commence nos recherches je crois qu'on trouve un peu plus et puis des fois il y a des petites choses qui apparaissent et puis tu te dis ça et puis les bonnes personnes apparaissent dans nos vies au bon moment je crois moi j'ai celui que je croyais être mon meilleur ami qui m'a clairement dit oh bah y'en a que Là, c'est insupportable. Tu oublies tes mots. Mommy brain, insupportable. Bon, on se reparle pas avant deux ans après ton accouchement. C'est insupportable. Très bien. Et moi, je me suis dit, bon, ça a été... Il y a un moment, je me suis dit, c'est fou, c'est fou, c'est fou. Et au fait, ben non. Ça laisse de la place pour quelqu'un d'ouvert, de tolérant. C'est ça. Oui,

  • Speaker #1

    oui, oui.

  • Speaker #0

    Et c'est ce qu'il faut se dire parce que finalement, je crois que... Voilà, les mamans, les mamans solo, il y en a... Mais mine de rien, des mamans solo, des mamans warrior, il y en a partout en fait. Et puis parfois, ça veut dire qu'on peut faire nos choix à nous, sans avoir à se battre. Voilà, moi je me dis au final, c'est mes choix. Voilà, il n'y a personne qui m'a imposé quoi que ce soit. Bon, c'est peut-être mon côté un peu autonome.

  • Speaker #1

    Oui, mais finalement, ça enlève quand même une épine du pied quelque part. Et après, le conflit de couple, etc. Enfin, c'est toi qui vas décider. de l'éducation, des valeurs que tu vas transmettre. C'est toi qui as l'unique autorité parentale. C'est toi et personne d'autre.

  • Speaker #0

    Et en tant qu'enseignante, je savais le nombre de parents qui se déchirent, d'enfants qui souffrent, des parents qui ne sont pas d'accord au collège. Et moi, je me suis dit, en fait, même avec mon chéri, finalement, on en parle beaucoup. Même, on ne parle pas que de ça, parce que justement, j'ai mon côté femme qui vit ma vie amoureuse. Mais quand on en parle... Il parle de son expérience, mais il ne m'impose rien puisque c'est mon projet. Et il me dit,

  • Speaker #1

    ton projet.

  • Speaker #0

    Et je trouve ça, finalement,

  • Speaker #1

    très respectueux.

  • Speaker #0

    Je me dis, tous les livres qu'il y a, tous les témoignages, le couple qui souffre d'arriver d'un bébé, je ne sais pas ce que ça nous fera, etc. Mais je me dis, finalement, c'est mon projet. Donc, c'est moi qui vais assumer mes choix. Lui, il la sent chez lui, donc les jours où il aura besoin d'espace, on se dit j'ai ma vie de maman, comme ça, et je pourrais rester droite, centrée.

  • Speaker #1

    Exactement. Et tu ne vois rien à personne. Et ceux qui parlent et qui luchent, on ne les empêchera jamais de parler et d'huiler. Ce n'est pas parce qu'ils pensent qu'ils ont forcément raison. Ne leur donnons pas raison. Non, parce que sinon, on ne ferait rien.

  • Speaker #0

    Là, moi, dans mon... Je te dis, dans le hameau dans lequel je vis. Moi, j'avais cette vision bucolique, tu sais. La campagne, le petit ou la petite. Tout le monde va... Parce que moi, j'ai grandi comme ça. Les voisins s'occupaient... En fait, tout le monde est là. Oui,

  • Speaker #1

    oui,

  • Speaker #0

    oui. Mais là, clairement, quand ça s'est su, parce que tout se sait bizarrement, étrangement, très vite. Et surtout qu'il y a une dame qui travaille dans le laboratoire d'analyse où je fais mes analyses, qui n'habite pas loin. Donc, tout se sait très vite. Et puis, sur le coup, j'étais choquée, j'étais en colère. Tu passes par tous ces moments. Et puis,

  • Speaker #1

    au final,

  • Speaker #0

    j'ai pris vite, en fait, mes choix. Je les avais, voilà. Donc, ouais. ça fait du travail sur soi ça fait vraiment avancer moi en tout cas je trouve que j'ai ah oui oui oui oui passe toi ce que t'en penses mais moi qui avais plein d'idées façon de penser bon voilà je pense que j'ai toujours été quelqu'un aussi d'un peu différente pas vraiment dans le moule mais j'avais quand même certaines idées et là je

  • Speaker #1

    travaille sur moi c'est un truc de folie ah et ça vient remuer mais grandement oui oui ça vient remuer mais en tout cas dans le bon sens parce que tu sens on est en train de s'ancrer de plus en plus dans notre état de femme, dans notre corps, mais sur la terre aussi. Ça confirme nos convictions. On a juste envie de les porter encore plus loin et dire allez, qui m'aime me suive et soyons toutes ensemble et nous serons plus fortes. Et celles qui n'osent pas, viens aussi. Oui,

  • Speaker #0

    c'est complètement ça. Oui, vraiment.

  • Speaker #1

    Écoute, vraiment, je te remercie à nouveau parce que c'était très chouette de t'avoir.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Et si tu es OK.

  • Speaker #0

    C'est génial. Donc bravo.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    C'est hyper inspirant et je pense que tu vas aider plein de nanas comme moi, comme plein d'autres. Voilà, c'est le but. Début, milieu, fin. Et puis même, pas forcément nous, mais l'associé de fin. C'est ça.

  • Speaker #1

    Et c'est exactement ça. C'est faire bouger les lignes. Oui. Et si tu es OK, dans quelques mois, on se recontacte, savoir où tu en es avec ton bébé et comment ça se passe aussi.

  • Speaker #0

    Il y aura peut-être le côté les traits tirés, les cheveux bourrés, un peu de vomito sur le côté.

  • Speaker #1

    Oui, et encore, on dit ça, mais j'avais encore envie de prendre soin de moi. Il n'était pas question de mettre mon côté femme de côté. Moi,

  • Speaker #0

    je suis un peu comme ça, donc je me dis, il y a quelque chose, je vais y arriver, mais bon.

  • Speaker #1

    Et le côté vomiteux, quand j'ai eu mon premier vomi sur mon épaule, j'étais super fière et je sentais le vomi de mon bébé et j'étais super fière.

  • Speaker #0

    Écoute, je te redirais ça.

  • Speaker #1

    Pour l'anecdote.

  • Speaker #0

    Après, moi, sur ma liste de naissance, j'ai marqué peu d'objets et j'ai marqué des repas. J'ai marqué un massage. J'ai marqué un peu de désadaptation. J'ai marqué ça plutôt parce que je sais que j'aurais envie qu'on se peint. je pense que ce qui est épuisant c'est qu'on est solo malgré tout mon papa il a 78 ans donc j'aurais besoin d'aide je me suis dit j'aurais besoin d'aide je suis végétalienne, j'aurais besoin de repas qui me conviennent aussi donc j'ai déjà les affaires, les trucs vintage j'aime bien chercher, j'aime bien choisir mes trucs par contre j'ai marqué si vous pouvez venir m'aider prenez soin de moi c'est ça

  • Speaker #1

    Très bonne idée.

  • Speaker #0

    Voilà. Très bonne idée. Je copie parce que c'est un truc qui ne m'était pas forcément venu à l'esprit tout de suite, qui est venu il y a un mois ou deux. Et d'ailleurs, parenthèse, pour toutes les autres mamans ou les autres femmes autour de nous, il y a une asso géniale qui s'appelle Maman Cadeau. Je crois que c'est le nom de l'asso. Et en fait, on peut proposer…

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    J'en parle parce que je m'y suis inscrite très récemment. Et c'est une super idée. Il faut qu'on soit plein à le faire. Oui. Parce que moi, je me suis proposée en tant que maman mon cadeau pour proposer de faire des plats pour des mamans solo, justement.

  • Speaker #1

    Qui sont solo et qui ont besoin aussi. C'est un relais entre femmes et maman.

  • Speaker #0

    Et puis, je sais qu'il y aurait droit, une fois que bébé sera là. Et franchement, encore une super initiative dont on ne parle pas beaucoup. Non,

  • Speaker #1

    non, non. Du coup, je me note aussi pour pouvoir faire un petit post sur eux et mettre en lien également à la suite de l'épisode.

  • Speaker #0

    Merci à toi et à bientôt. à bientôt ciao ciao

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Description

Dans cet épisode je reçois Lauriane, une professeur d'anglais de 42 ans, enceinte de 5 mois 1/2 au moment de l'enregistrement.


Son parcours est un peu spécial car elle a été ménopausée très tôt, à l'âge de 33ans.


Fille unique, sa maman est décédée à quand Lauriane avait 20ans. De là elle se construit de par les voyages et la présence de son père avec lequel elle vit actuellement, sans oublier ses 3 chiens et 4 chats !


Elle réfléchit aux conséquences de la maternité solo et opte pour un double don en Espagne.


Elle nous parle des différentes initiatives existantes comme l'association Maia, les cigognes de l'espoir, le groupe maman solo sur fb, ainsi que maman cadeau.


C'est un échange très riche que je vous invite à écouter attentivement.


Merci de liker et de partager :)


Emilie


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour Lauriane !

  • Speaker #1

    Bonjour, comment vas-tu ?

  • Speaker #0

    Ça va très bien, je suis ravie de t'avoir avec moi aujourd'hui. Tu vas commencer par te présenter, nous dire qui tu es, quel âge tu as, tu fais quoi dans la vie, tu es où ? Ouais, je te laisse la parole.

  • Speaker #1

    Eh bien, donc je m'appelle Lauriane, j'ai 42 ans. Il a fallu que je réfléchisse un instant. J'ai 42 ans, j'habite dans la région Pas loin d'une petite ville qui s'appelle Briard, avec un pont canal super joli. Je suis enseignante, je suis prof d'anglais en collège. Voilà. J'habite dans une petite maison que j'ai achetée l'année dernière, qui est en rénovation. Voilà. Avec... D'accord. Je vais te dire avec qui je vis. Je vis avec trois chiens, quatre Ausha qui n'étaient pas prévus, et mon papa en ce moment. Wow.

  • Speaker #0

    D'accord. Eh bien, ça fait beaucoup de monde. Dans la maison. D'accord. Déjà, famille nombreuse. Et prête à recevoir un enfant, puisque j'entends qu'il n'en a pas encore. C'est un projet. C'est un peu plus grand projet. Peux-tu nous dire déjà ton histoire familiale, comment elle a démarré ?

  • Speaker #1

    Répète, je n'ai pas entendu, pardonne-moi.

  • Speaker #0

    Ton histoire familiale avec tes parents, au tout départ. comment ça a démarré ?

  • Speaker #1

    Je suis fille unique. Ma maman, mes parents m'ont eu après 10 ans d'essai. C'était très compliqué. Voilà. Ma maman a voulu être maman à partir de 20 ans. Elle m'a eu à 30 ans avec beaucoup d'essais. Ils ont fait beaucoup de tests tous les deux. C'était une infertilité inexpliquée. Déjà à l'époque, ça s'appelait comme ça. Et puis... Et puis un jour, je suis arrivée. Un jour, ils ont adopté un chien. Je suis arrivée un an après. Donc peut-être que voilà. L'histoire dit que... Souvent, on me dit que c'est parce qu'on s'était détendu. C'est dans la tête. Maintenant, on sait que ce n'est pas vrai. Mais à l'époque, en tout cas, c'est ce qui avait été dit à mes parents. Donc, je suis arrivée. Ils n'ont pas tenté de faire un petit frère ou une petite sœur, bien que j'aurais adoré. Et puis, ma maman a eu trois cancers. Elle est devenue ménopausée très tôt. À 40 ans. Elle est décédée il y a 20 ans, donc je ne connais pas plus. Mais voilà, ménopause jeune également. Donc, comme moi, j'ai été ménopausée aussi très tôt. Donc, est-ce qu'il y a un lien ?

  • Speaker #0

    À quel âge ?

  • Speaker #1

    33 ans.

  • Speaker #0

    À 33 ans ? Wow !

  • Speaker #1

    Alors, j'ai eu les symptômes de la pré-ménopause, périménopause, pré-ménopause à partir de 33. J'ai été diagnostiquée officiellement après beaucoup de... De difficulté, j'avais 36 ans, 36-37. En fait, je vivais en Angleterre et il a fallu que, quand je suis revenue en France, je me suis plus posée sur la question, penchée sur la question. Je crois que pendant un temps, j'ai un peu ignoré les symptômes, la réalité, etc. Il y avait une petite peur quand même qu'on pousse et qu'on met de côté, en tout cas pour moi. Et puis, il y a eu un moment où je me suis dit, non mais quand même là, les symptômes sont quand même flagrants, difficiles à ignorer. Et puis, j'ai téléphoné à mes gynécologues qui a éclaté de rire au téléphone en me disant, oh là là, mais là, mais c'est absolument pas possible à votre âge. Bon, donc je me suis dit, bon, voilà. Et puis, je ne me souviens plus trop si je suis partie sur, je crois que j'ai pris rendez-vous assez rapidement avec une autre gynécologue. à l'hôpital et qui m'a prise au sérieux. Voilà. Ça a commencé comme ça, si tu veux.

  • Speaker #0

    OK, d'accord. Et donc, ta maman est décédée aussi, donc tu étais toute jeune ?

  • Speaker #1

    J'avais 20 ans.

  • Speaker #0

    OK, d'accord. Donc, finalement, là, ta famille, elle est composée avec ton papa, avec qui tu vis actuellement. Oui. D'accord. C'est un choix de vie à tous les deux, de vivre ensemble ?

  • Speaker #1

    C'est un choix de vie... Oui, oui, oui, oui, oui. Il n'avait plus de voiture, il a eu des petits... Il a eu, voilà, c'était beaucoup plus simple parce qu'il habitait très loin, si tu veux. Et puis, je ne voulais pas qu'il reste tout seul à la maison, bloqué. Et puis, voilà, je me suis dit, bon, viens un petit peu. Et puis, bon, malgré quelques moments, il faut bien s'habituer à revivre ensemble. Un lieu très grand, se trouver des... Des pièces, d'espace personnel, si tu veux.

  • Speaker #0

    Voilà, ça commence à se faire.

  • Speaker #1

    Là, l'idée, c'est qu'il va rester... à peu près un an, un an et demi, on avisera dans un an à peu près.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Et tes relations amoureuses, comment ça se déroulait ?

  • Speaker #1

    Alors, les relations amoureuses, j'ai été dans deux relations plutôt longues, enfin j'habitais encore en Angleterre, qui sont mal terminées. Mon dernier chéri en Angleterre, sa famille ne m'acceptait pas parce que je n'étais pas entièrement végane et que j'étais française et que c'était problématique pour eux. Donc, terminé. Moi, je suis partie vivre en Inde et au Sri Lanka. Là, j'ai rencontré celui avec qui je me suis fiancée. Et puis, il y a eu la vie qui est arrivée. Ça ne s'est pas fait. Voilà. Lui, il avait déjà des enfants. Et la mère de ses enfants lui a dit que si je m'installais là-bas, il ne pourrait plus voir son petit garçon. Et pour moi, la famille, les enfants, c'est sacré. Donc, je me suis retirée. Voilà. On s'est installés tous les deux. Donc, ça a été une grosse douleur pour l'un comme pour l'autre. On est toujours très proches, mais voilà, l'histoire est terminée. Donc, je suis rentrée en France. Je me suis dit, bon, qu'est-ce que je vais faire de ma vie ? C'est là que j'ai repris mes études, que je suis devenue prof. Et puis, j'ai eu des histoires avec un homme en particulier qui voulait devenir papa. Et puis, c'est au même moment, si tu veux, que moi, on m'a diagnostiqué ma ménopause officiellement. L'agriculat, je l'ai trouvé... très pro parce qu'elle a dit on ne va pas faire tester que madame, on va faire tester monsieur aussi lui souffrait d'asuspermie et en fait ce qui s'est passé c'est qu'à partir de ce moment là avant son diagnostic à lui déjà il s'est beaucoup éloigné de moi parce que je ne sais pas pourquoi il s'est enfermé dans un mutisme total L'asus permis, c'est pas, voilà, vraiment compliqué les choses. Et puis, voilà, sa maman a été très soutenante à l'époque. Elle nous avait proposé, donc à lui, c'était quelqu'un qui avait été adopté sous X. Enfin, abandonné sous X et puis adopté. Donc, c'est pas sa maman, c'est sa maman d'adoption. Et donc, je pense qu'il y a beaucoup de trauma, pas forcément travailler là-dessus aussi. Voilà. Et donc, sa maman avait dit, bon, quoi que vous fassiez, je vous suis, je vous soutiens à fond. Donc moi, j'étais partante pour soit l'adoption, soit une PMA. Et puis, à partir de ce moment-là, ce conjoint s'est enfermé dans un mutisme total. Alors, il a refusé de me parler. Il y a eu un éloignement qui s'est fait et donc qui a mené, au bout de trois ans, à une séparation. Deux ans. Au bout de deux ans, une séparation. D'accord.

  • Speaker #0

    Tu peux juste expliquer l'azospermie, pour ceux qui ne connaissent pas ?

  • Speaker #1

    Alors, l'azospermie, c'est une qualité de sperme... très pauvre. Voilà. Donc, une impossibilité.

  • Speaker #0

    Une désir inexistante, en fait. C'est ça. Impossibilité à procréer. Lui qui avait très envie d'être papa, peut-être que le mutisme était juste par rapport à lui et pas par rapport à toi.

  • Speaker #1

    Oui, c'est possible. Mais il y a eu une impossibilité, en tout cas, même de me prendre dans ses bras quand moi, ça n'allait pas par rapport à mon diagnostic d'infertilité et de ménopause.

  • Speaker #0

    Il était en incapacité à ce moment-là. C'est ça.

  • Speaker #1

    Mais ça a duré deux ans. Deux ans, je lui ai dit, écoute, peut-être que l'histoire s'arrête là et on s'est séparés. Donc après, l'histoire amoureuse de différents hommes, mais j'avais décidé de... Moi, j'avais commencé à m'intéresser vraiment à l'adoption et à la PMA. Et puis l'adoption, vu mon âge, à l'époque, on m'a clairement fait comprendre qu'en tant que femme, salibataire, approchant la quarantaine, c'était compliqué. Donc, je me suis dit, je m'ouvre à la PMA. Pour moi, ça allait être forcément du double don. Et les histoires amoureuses, à ce moment-là, ça devient très compliqué puisque autour de la quarantaine, les hommes que j'ai rencontrés m'ont clairement signifié qu'ils avaient déjà fait tout ça, la famille, etc. et que ça ne les intéressait pas. Alors, il y en a peut-être quelques paroles rares, mais en tout cas, moi, ceux que j'ai rencontrés. ne souhaitaient pas m'accompagner.

  • Speaker #0

    Ne se projetaient pas. Non. OK. Dac. OK. Donc là, ça chemine encore dans ta petite tête.

  • Speaker #1

    Oui. Ce fut long. Ce fut un premier deuil parce que déjà, la ménopause, aussi jeune que ma mère, ça rappelait beaucoup de souvenirs assez douloureux. Son décès, sa maladie, son décès, etc. Sa maman ne voulait absolument pas parler de ces choses-là, mais a priori, elle aussi avait été ménopausée. Je suis jeune, mais ma grand-mère était encore là à l'époque et elle refusait de m'en parler. Et puis, le nouveau deuil de ma maman, le deuil de mon corps qui change. Avec tous les symptômes, la peau, les cheveux, l'énergie, les bouffées de chaleur, mon Dieu, les suéolies la nuit, les problèmes de soie, etc. Et puis après, j'ai fait les examens, je n'avais plus de réserve d'ovocytes. Donc là, on se dit, bon, ça ne sera pas que des dents de sperme, ce sera aussi un dent d'ovocytes. Donc, ce ne sera pas vraiment ma question. C'est tout un process par lequel...

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    Et finalement, je me suis dit, là maintenant, j'en suis au point où je me dis, de toute façon, j'ai envie d'être maman et je vais accueillir une âme sur terre. Mais à l'époque, il a fallu vraiment que je fasse par le côté, voilà, c'est pas un enfant qui me ressemblera. Enfin bon, tous les questionnements qui peuvent éventuellement se poser. Et puis maintenant...

  • Speaker #0

    Les deuils, les deuils qu'il y a à faire. Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    Maintenant, je suis passée de l'autre côté, je me dis, mais j'ai été bête, pourquoi j'ai attendu autant de temps ? Mais je crois que c'est nécessaire, si on commence le process quand on n'est pas prête, ça ne marche pas.

  • Speaker #0

    c'est plus compliqué c'est ça exactement donc là tu as opté pour un double don ?

  • Speaker #1

    j'ai opté pour un double don je ne sais pas si tu l'avais dit mais je suis enceinte félicitations tu es enceinte de combien ?

  • Speaker #0

    5 mois et demi d'accord le terme est prévu pour quand ?

  • Speaker #1

    Le 7 août,

  • Speaker #0

    en août. Le 7 août, ok. Et tu sais si c'est un petit garçon ou une petite fille ?

  • Speaker #1

    Une petite fille. Oui.

  • Speaker #0

    Une petite fille, d'accord.

  • Speaker #1

    C'est intéressant par rapport à la lignée féminine, n'est-ce pas ? Le travail sur la lignée. Mais de toute façon, il y a un cycle qui s'est achevé, puisque c'est un double don également. Donc il y a clairement cette idée-là.

  • Speaker #0

    Oui, c'est, oui. Comment ça s'est passé ? Tu as trouvé un gynécologue en France et tu as dû aller à l'étranger ?

  • Speaker #1

    Ça a été très compliqué. Je peux imaginer que j'allais pas. Vas-y, brièvement. Bon alors, brièvement. Au départ, je connaissais rien. J'y connaissais rien du tout. Donc, ma gynécologue, je lui ai dit est-ce qu'il y a moyen de rencontrer des femmes dans le même cas de figure que moi ? Oh là là, non, absolument pas. Ça ne se fait pas. Donc, j'ai fait mes petites recherches sur Internet. Des groupes anglophones, beaucoup, qui parlent beaucoup plus de ces choses-là, beaucoup plus librement. Puis, je suis tombée sur deux associations formidables. Je suis tombée sur... J'ai le droit de dire leur nom ?

  • Speaker #0

    Oui, oui, tu peux. Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Alors, je suis tombée sur l'association Maya et l'association Les Cigognes de l'Espoir.

  • Speaker #0

    Voilà, oui.

  • Speaker #1

    Qui m'ont changé ma vie, littéralement, puisque... hum... ben y'avait des gens dans le même cas de fille d'autre moi. Depuis, j'ai découvert aussi le groupe Maman Solo, mais à l'époque, je ne le connaissais pas. Donc, il y avait Maya et les Cigognes de l'Espoir. Donc, j'ai adhéré aux deux associations qui proposent conférences. Il y en a même une troisième, dont je ne me souviens plus du nom, qui proposait beaucoup de conférences sur l'infertilité, qui sont très présentes sur Instagram, mais j'ai oublié le nom. Et à l'époque, ils m'ont beaucoup, beaucoup aidée. Et du coup, d'avoir des réponses, des personnes avec qui échanger, des personnes qui avaient fait des recherches, ça a beaucoup aidé. Et l'association Les Cigognes de l'Espoir propose régulièrement des rencontres et des conférences. Donc, je suis allée à Paris, c'était le plus proche pour moi, à une journée proposée par Les Cigognes de l'Espoir. Et donc, il y avait un des médecins qui parlait de l'épigénétique. Il y avait... des personnes qui étaient devenues parents comme ça, il y avait les personnes qui ont créé l'association, et des médecins de différentes cliniques de l'étranger. Donc moi, à l'époque, je me disais comment ça se fait, on ne peut pas le faire en France. J'ai découvert qu'à l'époque, ce n'était pas possible encore en France pour les mamans solo. C'est devenu légal tellement récemment que finalement, moi, j'ai annoncé mon parcours avant. Et je ne le regrette pas, pour plein de raisons. Je ne sais pas si tu voudras en parler après, mais je suis ravie du choix que j'ai fait. En particulier parce que j'ai deux copines en France et qui galèrent encore beaucoup terriblement. Bon bref.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Les délais ne sont pas du tout les mêmes.

  • Speaker #1

    Les délais. Et puis en France, j'ai appris récemment qu'on ne vérifie pas forcément la viabilité des embryons, des blastocystes qu'on transfère.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas du tout aussi avancé que dans d'autres pays, malheureusement.

  • Speaker #1

    Donc moi, j'avais opté pour… Il y a des pays pour lesquels je n'étais pas prête à aller. Et puis tout simplement, parce qu'il y en avait un, il fallait être marié je crois pour pouvoir y aller. Il y en a d'autres, j'avais vécu en Angleterre, je n'avais pas forcément envie de reprendre cette histoire avec l'Angleterre. pour moi l'Angleterre c'était autre chose J'ai vécu 12 ans mais c'était le passé.

  • Speaker #0

    C'était ton passé. Voilà.

  • Speaker #1

    Et puis j'ai fait que l'Espagne en particulier était très en avance, c'était l'un des premiers et voilà, très en avance. Donc au début j'ai commencé avec une... Je me suis renseignée beaucoup avec une clinique espagnole. Et puis finalement j'ai découvert qu'au Portugal, il y avait la clause de l'anonymat qui était élevée et donc à ses 18 ans, l'enfant pouvait connaître l'origine du donneur et de la donneuse. Et moi, là... il y a eu une évidence je me suis dit en fait je me suis souvenu de mon ex-conjoint abandonné sous X adopté qui souffrait terriblement de ne pas comprendre de ne pas connaître etc certes c'est un abandon plutôt que justement un don l'histoire est différente mais dans ma tête je me suis dit cet enfant même s'il va grandir avec beaucoup d'amour entouré etc il aura peut-être un jour des questions il aura des questions sur comment ça se fait, le donneur, la donneuse, pourquoi, etc. Et je me suis dit, je veux qu'il ou elle ait le choix de comprendre, de parler, d'échanger. Donc, je me suis dit, Portugal.

  • Speaker #0

    Et puis, à ce moment-là, ça a été une évidence pour toi quand tu as su qu'au Portugal, il y avait la levée de l'anonymat. Ça a été une évidence pour toi. Ça a fait tilt tout de suite. Quand tu as ça à l'intérieur de toi, tu sais que c'est là où il faut aller. Voilà. OK. Donc, finalement, le Portugal. Et tu as eu combien de transferts, ton brillon ? Un seul !

  • Speaker #1

    J'ai eu énormément de chance. Alors, moi, je ne l'ai pas dit, mais là, j'ai un papillomavirus. Donc, ça a été... Je me suis dit, bon, est-ce que ça va empêcher, etc., la possibilité ? Ma gynécologue m'a dit, on fonce. Elle dit, parfois, ça disparaît avec ça. Parfois, non. On verra après. j'ai fait beaucoup beaucoup toute une batterie d'examens avec la clinique qui m'ont dit c'est bon ils m'ont donné le feu vert donc on a foncé et puis donc la donneuse avait donné 10 ovocytes le bon le donneur c'est ça marche différemment finalement il ya eu trois oeufs qui ont été inséminés deux qui ont fonctionné et un qui était déclaré viable donc il y en avait un Et j'ai touché du bois, clairement, parce que ça a fonctionné, dès la première fois. Donc, j'ai eu une chance inouïe, ce n'est pas le cas pour tout le monde. Je touche du bois en même temps. Et puis, voilà. Donc, un coup de chance inouïe. Après, bien sûr, j'ai suivi tout ce qu'on m'a dit, mais à la lettre, si tu savais.

  • Speaker #0

    Voilà. Oui, oui, oui. Tu suis tout. Et en même temps, tout est fait aussi en sorte pour que... Tout puisse prendre aussi, absolument vu de A à Z. Oui,

  • Speaker #1

    oui, oui. C'était, bon, ils sont habitués, ils sont clairement habitués à ce genre de procédure. Voilà, tu choisis, c'est aussi, je vais peut-être choquer, je ne sais pas, mais c'est aussi un business, donc on te demande de choisir combien de blastocys, pour lesquels, combien tu t'engages, donc c'est un prix. Voilà.

  • Speaker #0

    C'est des forfaits. Un, ça peut être trois, ça peut être cinq, ça peut être plus. Après, ça peut être vu aussi d'un point de vue commercial. Ce n'est pas la même culture là-bas que chez nous. On ne peut pas vraiment comparer.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas une même culture,

  • Speaker #0

    ce ne sont pas les mêmes avancées.

  • Speaker #1

    Je n'ai pas été choquée parce que mine de rien, tu as aussi un service malgré tout. Et puis... De la recherche derrière, malgré tout aussi. Et je me suis sentie clairement écoutée, entendue, prise au sérieux. Beaucoup plus que je ne l'ai été en France, au final.

  • Speaker #0

    Et vraiment accompagnée, ça n'a rien à voir. La prise en charge n'a rien à voir, vraiment. Donc, il y a une qualité aussi de la prise en charge derrière par les professionnels et par toute l'équipe.

  • Speaker #1

    Et puis...

  • Speaker #0

    C'est extraordinaire et c'est même déstabilisant quand on arrive, puisqu'on se demande « mais qu'est-ce qui se passe ici ? »

  • Speaker #1

    En arrivant là-bas, c'était qu'après, mais même les contacts téléphoniques, les échanges vidéo, la disponibilité des médecins. Moi, j'ai eu le médecin directeur de la clinique sur WhatsApp. Et il y a eu un moment où j'ai eu une inquiétude, j'ai envoyé un message WhatsApp, il m'a rappelé qu'il était en congé parental. Il m'a répondu dans la journée à contacter la clinique pour qu'il puisse me recontacter dans la journée. Je veux dire, c'est absolument incroyable. c'est quelque chose totalement inhabituel la gynécologue qui a suivi là-bas quand je l'ai rencontrée c'était quelqu'un d'une douceur et d'une gentillesse et d'une bienveillance comme jamais Voilà, et tout a été vraiment formidable. J'ai eu un petit coup en arrivant à la clinique parce qu'il y avait deux couples qui étaient là et une jeune femme avec ses parents, à mon avis, et moi seule. Donc, c'est vrai que sur le coup, tu te dis, ah, petit pincement au cœur qui ne dure pas parce qu'on te laisse patienter ton tour. Et finalement, après, tu n'es pas seule là-bas. Moi, j'avais la chance d'avoir mon petit groupe de soutien sur WhatsApp aussi très présent. que je m'étais constituée. Et on n'en a pas encore parlé, mais je pense que c'est quelque chose d'hyper important. Moi, je crois vraiment qu'il faut un village pour faire un... Comment dire ?

  • Speaker #0

    Pour élever un enfant.

  • Speaker #1

    Voilà, élever un enfant. Et je pense vraiment que c'est important.

  • Speaker #0

    Oui. Ah oui, oui, oui, oui. D'être soutenue, d'avoir des proches autour de soi qui peuvent aussi relayer, soulager, qu'on puisse discuter, qu'on puisse partager.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est vraiment quelque chose à faire. En amont, quand on est solo, j'ai eu la chance d'avoir ici un médecin. Ce n'est pas un médecin, c'est quelqu'un qui fait médecine chinoise et beaucoup de thérapie alternative. Quelqu'un qui est très connu dans le coin, mais qui me suit depuis mon diagnostic. Il m'a dit, si tu y vas seul, débrouille-toi pour avoir du monde. J'avais constitué mon petit groupe WhatsApp. Même si on a peu de gens, c'est quand même bien d'avoir même que 2-3 personnes. Et finalement... J'ai toujours été transparente là-dessus. Il y a beaucoup de tabous, je trouve, sur ces problématiques de maman solo. Encore, en 2025, moi, la gynécologue me l'a fait comprendre. Mais j'ai été élevée déjà...

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qu'elle t'a dit ?

  • Speaker #1

    Elle m'a dit, quand j'ai voulu parler avec d'autres femmes, échanger avec d'autres femmes qui vivaient ce genre de choses, elle m'a dit, ça ne se fait pas. Je lui ai dit, comment ça ne se fait pas ? C'est plus de honte, en fait. On a la grippe, on n'a pas honte. Un homme qui va avoir des problèmes par rapport à sa santé, on attend Et moi, au début de mon diagnostic de ménopause, j'étais en études, j'étais en retour d'études, j'avais tenté l'agrégation, et donc j'avais mes bouffées de chaleur. Et les gens n'y croyaient pas, se moquaient, c'était à l'époque où il y avait encore le masque, c'était plus le Covid, c'était encore le masque, et donc je demandais qu'on ouvre la fenêtre parce que moi j'avais systématiquement des pertes de connaissances avec la chaleur. Et on ne me croyait pas, on me disait que ça ne se faisait pas, on me demandait de quitter la salle pour pas que ça se voit. Et je me suis dit, mais attendez, il faut vraiment qu'on parle de ce genre de choses. Ce n'est carrément pas possible. Et je me suis dit, à un moment, c'est aussi peut-être mon rôle, peut-être mon chemin de vie, peut-être. Si je dois passer par ça, peut-être, j'étais seule face à ce diagnostic, j'étais seule par rapport aux recherches. Peut-être que moi, mon rôle, ça va être d'en parler autour de moi. Et si je peux aider quelqu'un ou une personne qui a peut-être des inquiétudes ou quoi, ou qui a des doutes sur peut-être une mélopause précoce ou qui a des craintes, il faut en parler. Pour qu'on en parle, il ne faut plus que ce soit quelque chose de tabou, en fait. Pourquoi c'est tabou encore en France ?

  • Speaker #0

    Et ce qui est quand même assez merveilleux, c'est que même ménopausée, tu peux être enceinte.

  • Speaker #1

    Alors, moi, ils m'ont même dit qu'il fallait les arranger, les médecins. Parce que tu n'as pas à faire coïncider par rapport à ton cycle.

  • Speaker #0

    Au cycle, oui, complètement. Donc là, je pense que c'est aussi un grand message d'espoir.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Moi, c'est quelque chose que j'ai découvert. on te met quand même ce traitement hormonal bien sûr pour préparer ton corps moi mon transfert ça fait le mois de novembre j'ai été en ils ont commencé au mois d'octobre donc j'ai eu un mois et demi quasiment un mois et demi de d'hormones que je n'ai pas eu à m'injecter ça c'était incroyable parce que je même après ouais c'était tout tout oral ok d'accord bah écoute tant mieux mais clairement c'est l'une des premières réactions du médecin ça a été vous êtes ménopausé c'est encore mieux comme ça on n'a pas à faire coïncider la donneuse et vous c'est la donneuse et quand le blastocyste est prêt on vous appelle et voilà et

  • Speaker #0

    nous on s'y imprête à partir ouais complètement et là ton entourage est au courant ?

  • Speaker #1

    oui alors j'en ai parlé je suis J'en ai parlé les trois. J'avais mon groupe WhatsApp de soutien qui était au courant, donc mon entourage proche. C'est exceptionnel. Mon papa, je lui ai dit dès le début, c'est quelqu'un qui a été exceptionnel avec moi. J'ai rencontré en cours de parcours un chéri qui, lui, a déjà des enfants, qui ne comptait absolument pas rencontrer quelqu'un qui aurait des enfants. Et je lui ai dit, écoute, on voit où ça mène. On verra bien. J'avais été... Par les hommes, je t'avoue que je ne m'attendais pas forcément à quoi que ce soit de sa part. J'avais envie aussi de profiter de ma vie de femme. Je me suis dit, tant que faire un parcours un peu atypique... J'aurais ma vie de maman et en parallèle, je suis toujours prête à avoir une vie de femme. Je reste quand même femme. Et finalement, pour le moment, elle est toujours là. Voilà.

  • Speaker #0

    Oh, ok.

  • Speaker #1

    Voilà, voilà. Et on parle même qu'il sera là à la naissance. Voilà. Donc, c'est chanceux. Je n'en ai pas parlé à la famille de mon papa parce qu'on est un peu moins proches. Comme ça reste une grossesse un peu atypique, peut-être, moi, on m'a dit que j'étais à risque parce que lignée familiale, ménopause précoce, etc. Et puis, mon âge, je suis à risque de créer une clampesie. Et j'ai un petit côté de moi qui reste, malgré tout, un petit peu inquiète. Voilà, j'ai mis quatre mois à vraiment croire que c'était pour de bon, que c'était bon. À vraiment me dire non. Là encore, cette semaine, je suis tombée bêtement. Je me suis vraiment stressée. J'ai eu des grosses douleurs. Je me suis dit, ça y est, on stresse vite, en fait. Et puis, moi, j'ai une gynécologue qui me suit. Alors, je n'ai pas le droit à faire plein de trucs. De base, moi, je suis quelqu'un de très sportif. Elle m'a dit, bon, on va se calmer sur le sport. Donc, ça a été dur. Moi, j'ai toujours envisagé d'être une femme qui resterait active sportivement.

  • Speaker #0

    Même durant une grossesse.

  • Speaker #1

    Pour la santé. Voilà. Donc, ça, ça a été un... Il a fallu que je m'adapte. Après, je t'avoue que je suis quelqu'un de base qui bouge, donc je ne me suis pas interdite de bouger. Elle m'a dit, on ne bouge plus, on ne fait plus rien, pas de piscine, pas de nature. Il y a des choses que je ne fais pas. J'y vais à l'instinct. La piscine, effectivement, il peut y avoir des infections. La piscine, je n'y vais pas. Pourtant, j'aimerais bien faire ces classes, préparation, prénatural,

  • Speaker #0

    avec le dos de maman.

  • Speaker #1

    Je me suis dit, c'est que pour neuf mois, qui retournera nager après, ce n'est pas grave. je m'étais remise un peu au cheval j'ai fait une chute une semaine avant le transfert je me suis dit on va se calmer un peu c'est risqué quand même ce genre de choses je me suis calmée tu mesures les risques après moi j'aime bien, j'ai des chiens je vais quand même les promener tous les jours elle m'avait dit à pas plus d'une demi-heure je vais une heure facile, une heure, une heure et demie j'ai mon chéri qui a une association avec les chevaux donc moi je vais quand même aider à nourrir même si je ne monte pas dessus je vais aider à nourrir je suis active malgré tout je m'attends du temps Oui,

  • Speaker #0

    Et puis, tu n'as pas de restrictions non plus. Ce sont des recommandations qu'elle t'a données. Là, tu n'es pas en grossesse à haut risque. Là, tu peux quand même vivre ta vie. Tu es suivie. S'il y avait vraiment une alarme à mettre, elle te mettrait l'alarme. Mais là, ce n'est pas le cas.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Bien sûr, tu peux vivre. On n'est pas malade. Non,

  • Speaker #1

    mais c'est ça. Mais c'est très souvent…

  • Speaker #0

    C'est faire attention.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et c'est souvent vu comme une maladie ou comme un arc-en-oc. C'est quelque chose de… pas entièrement naturel dans mon cas, mais qui reste quand même maintenant un bébé là, quoi.

  • Speaker #0

    C'est ça, exactement. OK. Donc là, il y a les travaux dans la maison.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Et dans quelques mois, tu puisses accueillir...

  • Speaker #1

    J'essaye de le faire avant bébé pour tout ce qui est peinture, en particulier, pour éviter...

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Voilà, les conséquences sur sa santé. Oui. Et puis même pour moi, je crois que je prépare le nid, peut-être aussi. J'avais acheté la maison. C'est ça. Je crois que j'ai besoin qu'elle soit plus à mon image. Voilà.

  • Speaker #0

    Exactement. Et ton papa, comment il vit tout ça ?

  • Speaker #1

    Je crois que mon papa, il était là. Il n'en parle pas beaucoup. Ce n'est pas quelqu'un qui parle beaucoup d'une génération qui parle beaucoup forcément. Ce que j'ai fait le mois dernier, pour lui rendre la chose un peu plus claire, je l'ai emmené avec moi à l'échographie. Et là... Là, je crois que c'est devenu concret pour lui. Tu vois, il va venir de me reposer, il va me... Là, il commence à me faire des petits plats par moments. Et puis oui, ça commence tout juste à se voir, ça ne se voyait pas encore. Je ne suis pas quelqu'un avec qui ça se voyait, ça commence à se voir. Donc je crois que peut-être ça devient plus concret. C'est un homme, je crois, pour les hommes, sans tomber dans le genre, dans le genre, mais... comme c'est quelque chose qui se passe dans le corps des femmes, il y a un côté peut-être un petit peu mystique, j'ai encore l'impression.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Et mon papa s'était fait à l'idée que j'étais mille opposées, comme ma mère, que ce n'était pas possible. Voilà, donc je crois qu'il avait accepté la chose aussi. Et puis, je l'inclus dans tout, donc il est au courant de tout. Il a toutes mes photos de mes échos, je lui montre toutes mes échos. Il était dans le groupe WhatsApp. Il avait toutes les photos au Portugal, au moment du trans.

  • Speaker #0

    Oui, il t'accompagne aussi, oui, c'est tout.

  • Speaker #1

    Et il n'y a pas de tabou. c'est quelqu'un qui est très ouvert d'esprit Donc j'ai une chance, et ce n'est pas le cas de toutes les familles. Je réalise la chance inouïe que j'ai. j'ai peut-être plus ma maman mais j'ai un papa très ouvert d'esprit

  • Speaker #0

    j'ai un voilà qui fait attention voilà c'est une chance aussi c'est pas le cas pour tout le monde oui c'est important d'en être conscient dans cette gratitude aussi mais je crois que ça s'est débloqué avec la maison c'est assez bizarre j'ai eu la maison c'est pas rien ouais les choses se sont débloquées petit à petit en fait à partir de ce moment là mais oui tu construis ton nid

  • Speaker #1

    C'est exactement ça. Ok. Ben oui, c'est normal qu'ils viennent nous faire un coucou. Pourquoi est-ce que tu as accepté cette demande de témoignage ?

  • Speaker #0

    Comme je disais tout à l'heure, je trouve qu'on a un parcours qui est difficile. On passe par des étapes qui sont peut-être faciles pour certaines, mais qui restent quand même atypiques. et je pense que dans notre société c'est un acte pour moi il y a clairement le côté acte féministe et puis il faut en parler il faut en parler, moi j'ai vraiment souffert d'avoir personne à qui parler ça risque de sonner parce que je vois qu'il y a un transporteur avec une livraison donc je suis désolée parce que si ça sonne ça veut dire qu'on est envoyé je préviens ça marche pour moi c'est un acte un peu déjà féministe voilà et Sherlock, viens viens me voir désolé,

  • Speaker #1

    c'est un des enfants je reviens je comprends cette partie-là,

  • Speaker #0

    t'inquiète pas pardonne-moi c'est vraiment le côté c'est un acte C'est un acte féminin parce que c'est un acte où il faut être forte. Il faut pouvoir faire face aux commentaires parfois qu'on peut avoir au travail ou des gens autour, etc. Je pense qu'en tant que père un bébé toute seule, Goldman en parlait déjà il y a des années, mais pour certains, ça n'a pas encore beaucoup évolué. C'est quelque chose de pas correct. Moi, je cherche le mot « neighborhood » dans mon amour. je suis mal vue par certains voisins clairement maman solo mauvaise fille a plus elle a un chéri mais c'est pas le bébé du chéri de sec et ils sont violentes et faut être costaud donc je pense que c'est quelque chose dont si on n'en parle pas ça n'évoluera pas et puis moi clairement j'ai été très salle en couple avec quelqu'un que je croyais de solide avec moi et je me suis retrouvée à pleurer sur le sol de ma cuisine seul par quelqu'un qui m'a regardé qui est parti qui est parti de la pièce qui m'a vu pleurer Le jour où j'ai eu mes résultats et mon diagnostic, qui est parti, mon papa a eu du mal à l'entendre parce que ma mère, sa femme, était décédée de maladie. Donc, ça faisait peur aussi peut-être. J'ai eu une tente d'adoption, une tente de cœur qui a été très présente. Mais je me suis sentie quand même très seule avec pas vraiment de groupe d'échange, etc. Je me suis dit, mais quand même, 2025, on parle de plein de choses et pas de la possibilité d'avoir une envie de devenir mère. Moi qui suis arrivée sur le tard en plus, parce que j'ai privilégié mes voyages et ma carrière avant. Mais une fois là, on n'aurait plus le droit parce que, voilà, toutes les injonctions de la société. C'est ça, exactement. Il faut travailler comme si on n'avait pas d'enfants et avoir des enfants comme si on ne travaillait pas. Il faut avoir des enfants à tel âge, pas trop tôt, sinon ce n'est pas sérieux, pas trop tard, parce que sinon tu seras un parent ou une maman trop vieille. Attention à la santé. et puis tu te rends compte Quand ton enfant aura 20 ans, t'en auras tant. Et je me suis dit, plus. Il faut que les choses évoluent bien sur le véganisme. Il faut bien qu'elles évoluent sur les mamans solo. Donc, je me suis dit, c'est super. J'ai trouvé quelqu'un qui fait quelque chose là-dessus. Génial, il faut en parler. Et puis, si quelqu'un a peur, parce que c'est dur le début du parcours, donc peut-être que d'entendre des différents témoignages, on peut peut-être avoir un témoignage qui s'approche un peu plus de notre parcours.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Et ça rassure, je pense.

  • Speaker #1

    Voilà. Et ça vient conforter aussi cette décision. Ah, ok, je ne suis pas toute seule. Et j'ai le droit d'avoir ce désir-là. Et même si je ne correspond pas aux attentes de la société, du couple hétéronormé, etc., mon désir est légitime, mes doutes et mes questionnements sont légitimes. Et je peux oser et je peux y aller.

  • Speaker #0

    Oui, et de se dire, ce n'est pas parce que moi, clairement, ce qui m'a été reproché par... C'était un homme que je voyais à l'époque et de qui j'étais amoureuse, qui m'a dit, mais tu te rends compte, à ton âge, Merci. Mais qui va vouloir de toi en fait ? Clairement il m'a dit mais tu te rends compte ? T'es quelqu'un d'actif, tu fais plein de trucs, t'as plein de projets, tu comptes acheter une maison, t'as toutes tes passions, tu veux devenir maman et puis non mais il n'y aura jamais aucun homme qui... Et je me suis dit, il y a bien des familles recomposées.

  • Speaker #1

    Ok, merci.

  • Speaker #0

    C'était très violent. Je le dis là maintenant tranquille. Ah oui,

  • Speaker #1

    oui. À ce moment, oui.

  • Speaker #0

    Et en fait, je me suis dit, il y a des familles recomposées. On peut bien retrouver quelqu'un après. Pourquoi pas pendant ? Et je me suis dit, de toute façon, je vais faire le bébé. Parce que mine de rien, le temps compte pour nous les femmes. Malgré tout. Donc je me suis dit, je vais faire ce bébé. Toute seule. Tant pis. Et puis, la vie, elle viendra. La vie se fera. Mais je me suis dit, je rencontrerai peut-être quelqu'un. Alors, il y a des moments de doute, je te dis ça, parce qu'aujourd'hui, tout va bien. Et puis, il y a des jours où je me suis dit, mais il n'y aura jamais quelqu'un dans la campagne ici. Bon, bref, je suis passée par ça aussi. Et on ne peut pas connaître l'avenir. Mais si on ne se lance pas,

  • Speaker #1

    ça ne durera pas. Et heureusement.

  • Speaker #0

    Donc, je me suis dit, bon. Et puis, j'ai rencontré quelqu'un. Ça ne durera pas. Ça se passe bien pour l'instant. Peut-être que d'ici deux,

  • Speaker #1

    trois ans. Voilà

  • Speaker #0

    Voilà, et je voulais donner ça aussi, parce que je me dis, c'est ce que je lui ai dit quand je l'ai rencontré, j'ai dit voilà, j'ai un désir d'être maman, mais j'ai aussi un désir de couple, c'est pas incompatible, et pour moi, on m'avait, surtout cet ex qui m'avait fait comprendre que c'était incompatible, je me suis dit mais non, c'est pas incompatible, toi, pour toi c'est pas envisageable, ça veut pas dire que c'est incompatible. Voilà. C'est ça. Donc voilà, et puis qui ne tente rien à rien, donc.

  • Speaker #1

    Exactement, ouais. Je te remercie beaucoup pour ton témoignage. Je pense que tu vas parler à plein d'autres femmes aussi. Et ça permet aussi de dire, bon, osons. Et il y a un acte de féminisme derrière tout ça.

  • Speaker #0

    Il faut malgré tout faire face à tous les gens qui disent, toute seule, t'es sûre ? Moi, je n'aurais jamais pu sans mon conjoint. Ah oui, ça, il faut le dire. Le nombre de fois qu'on m'a dit, sans mon mari, sans mon conjoint, sans mon amoureux, je n'aurais jamais pu. En fait, on fait... parce que je crois que les jeunes ne le feront pas en tant que femme et puis il ne faut pas regarder le truc en entier il faut vraiment regarder étape par étape et moi c'est vraiment ce que j'ai fait c'est comme la maison, il y a des travaux, je ne pourrais pas tout faire toute seule il y a des trucs que je fais faire quand j'ai de l'argent quand je n'ai pas d'argent, j'attends et puis voilà, les choses vont se faire petit à petit et puis c'est peut-être ma vision, mais je trouve que les réponses apparaissent au fur et à mesure, au bon moment voilà il y a tous les podcasts mais il y en a d'autres il y a des choses qui apparaissent un petit peu plus et puis quand on commence nos recherches je crois qu'on trouve un peu plus et puis des fois il y a des petites choses qui apparaissent et puis tu te dis ça et puis les bonnes personnes apparaissent dans nos vies au bon moment je crois moi j'ai celui que je croyais être mon meilleur ami qui m'a clairement dit oh bah y'en a que Là, c'est insupportable. Tu oublies tes mots. Mommy brain, insupportable. Bon, on se reparle pas avant deux ans après ton accouchement. C'est insupportable. Très bien. Et moi, je me suis dit, bon, ça a été... Il y a un moment, je me suis dit, c'est fou, c'est fou, c'est fou. Et au fait, ben non. Ça laisse de la place pour quelqu'un d'ouvert, de tolérant. C'est ça. Oui,

  • Speaker #1

    oui, oui.

  • Speaker #0

    Et c'est ce qu'il faut se dire parce que finalement, je crois que... Voilà, les mamans, les mamans solo, il y en a... Mais mine de rien, des mamans solo, des mamans warrior, il y en a partout en fait. Et puis parfois, ça veut dire qu'on peut faire nos choix à nous, sans avoir à se battre. Voilà, moi je me dis au final, c'est mes choix. Voilà, il n'y a personne qui m'a imposé quoi que ce soit. Bon, c'est peut-être mon côté un peu autonome.

  • Speaker #1

    Oui, mais finalement, ça enlève quand même une épine du pied quelque part. Et après, le conflit de couple, etc. Enfin, c'est toi qui vas décider. de l'éducation, des valeurs que tu vas transmettre. C'est toi qui as l'unique autorité parentale. C'est toi et personne d'autre.

  • Speaker #0

    Et en tant qu'enseignante, je savais le nombre de parents qui se déchirent, d'enfants qui souffrent, des parents qui ne sont pas d'accord au collège. Et moi, je me suis dit, en fait, même avec mon chéri, finalement, on en parle beaucoup. Même, on ne parle pas que de ça, parce que justement, j'ai mon côté femme qui vit ma vie amoureuse. Mais quand on en parle... Il parle de son expérience, mais il ne m'impose rien puisque c'est mon projet. Et il me dit,

  • Speaker #1

    ton projet.

  • Speaker #0

    Et je trouve ça, finalement,

  • Speaker #1

    très respectueux.

  • Speaker #0

    Je me dis, tous les livres qu'il y a, tous les témoignages, le couple qui souffre d'arriver d'un bébé, je ne sais pas ce que ça nous fera, etc. Mais je me dis, finalement, c'est mon projet. Donc, c'est moi qui vais assumer mes choix. Lui, il la sent chez lui, donc les jours où il aura besoin d'espace, on se dit j'ai ma vie de maman, comme ça, et je pourrais rester droite, centrée.

  • Speaker #1

    Exactement. Et tu ne vois rien à personne. Et ceux qui parlent et qui luchent, on ne les empêchera jamais de parler et d'huiler. Ce n'est pas parce qu'ils pensent qu'ils ont forcément raison. Ne leur donnons pas raison. Non, parce que sinon, on ne ferait rien.

  • Speaker #0

    Là, moi, dans mon... Je te dis, dans le hameau dans lequel je vis. Moi, j'avais cette vision bucolique, tu sais. La campagne, le petit ou la petite. Tout le monde va... Parce que moi, j'ai grandi comme ça. Les voisins s'occupaient... En fait, tout le monde est là. Oui,

  • Speaker #1

    oui,

  • Speaker #0

    oui. Mais là, clairement, quand ça s'est su, parce que tout se sait bizarrement, étrangement, très vite. Et surtout qu'il y a une dame qui travaille dans le laboratoire d'analyse où je fais mes analyses, qui n'habite pas loin. Donc, tout se sait très vite. Et puis, sur le coup, j'étais choquée, j'étais en colère. Tu passes par tous ces moments. Et puis,

  • Speaker #1

    au final,

  • Speaker #0

    j'ai pris vite, en fait, mes choix. Je les avais, voilà. Donc, ouais. ça fait du travail sur soi ça fait vraiment avancer moi en tout cas je trouve que j'ai ah oui oui oui oui passe toi ce que t'en penses mais moi qui avais plein d'idées façon de penser bon voilà je pense que j'ai toujours été quelqu'un aussi d'un peu différente pas vraiment dans le moule mais j'avais quand même certaines idées et là je

  • Speaker #1

    travaille sur moi c'est un truc de folie ah et ça vient remuer mais grandement oui oui ça vient remuer mais en tout cas dans le bon sens parce que tu sens on est en train de s'ancrer de plus en plus dans notre état de femme, dans notre corps, mais sur la terre aussi. Ça confirme nos convictions. On a juste envie de les porter encore plus loin et dire allez, qui m'aime me suive et soyons toutes ensemble et nous serons plus fortes. Et celles qui n'osent pas, viens aussi. Oui,

  • Speaker #0

    c'est complètement ça. Oui, vraiment.

  • Speaker #1

    Écoute, vraiment, je te remercie à nouveau parce que c'était très chouette de t'avoir.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Et si tu es OK.

  • Speaker #0

    C'est génial. Donc bravo.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    C'est hyper inspirant et je pense que tu vas aider plein de nanas comme moi, comme plein d'autres. Voilà, c'est le but. Début, milieu, fin. Et puis même, pas forcément nous, mais l'associé de fin. C'est ça.

  • Speaker #1

    Et c'est exactement ça. C'est faire bouger les lignes. Oui. Et si tu es OK, dans quelques mois, on se recontacte, savoir où tu en es avec ton bébé et comment ça se passe aussi.

  • Speaker #0

    Il y aura peut-être le côté les traits tirés, les cheveux bourrés, un peu de vomito sur le côté.

  • Speaker #1

    Oui, et encore, on dit ça, mais j'avais encore envie de prendre soin de moi. Il n'était pas question de mettre mon côté femme de côté. Moi,

  • Speaker #0

    je suis un peu comme ça, donc je me dis, il y a quelque chose, je vais y arriver, mais bon.

  • Speaker #1

    Et le côté vomiteux, quand j'ai eu mon premier vomi sur mon épaule, j'étais super fière et je sentais le vomi de mon bébé et j'étais super fière.

  • Speaker #0

    Écoute, je te redirais ça.

  • Speaker #1

    Pour l'anecdote.

  • Speaker #0

    Après, moi, sur ma liste de naissance, j'ai marqué peu d'objets et j'ai marqué des repas. J'ai marqué un massage. J'ai marqué un peu de désadaptation. J'ai marqué ça plutôt parce que je sais que j'aurais envie qu'on se peint. je pense que ce qui est épuisant c'est qu'on est solo malgré tout mon papa il a 78 ans donc j'aurais besoin d'aide je me suis dit j'aurais besoin d'aide je suis végétalienne, j'aurais besoin de repas qui me conviennent aussi donc j'ai déjà les affaires, les trucs vintage j'aime bien chercher, j'aime bien choisir mes trucs par contre j'ai marqué si vous pouvez venir m'aider prenez soin de moi c'est ça

  • Speaker #1

    Très bonne idée.

  • Speaker #0

    Voilà. Très bonne idée. Je copie parce que c'est un truc qui ne m'était pas forcément venu à l'esprit tout de suite, qui est venu il y a un mois ou deux. Et d'ailleurs, parenthèse, pour toutes les autres mamans ou les autres femmes autour de nous, il y a une asso géniale qui s'appelle Maman Cadeau. Je crois que c'est le nom de l'asso. Et en fait, on peut proposer…

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    J'en parle parce que je m'y suis inscrite très récemment. Et c'est une super idée. Il faut qu'on soit plein à le faire. Oui. Parce que moi, je me suis proposée en tant que maman mon cadeau pour proposer de faire des plats pour des mamans solo, justement.

  • Speaker #1

    Qui sont solo et qui ont besoin aussi. C'est un relais entre femmes et maman.

  • Speaker #0

    Et puis, je sais qu'il y aurait droit, une fois que bébé sera là. Et franchement, encore une super initiative dont on ne parle pas beaucoup. Non,

  • Speaker #1

    non, non. Du coup, je me note aussi pour pouvoir faire un petit post sur eux et mettre en lien également à la suite de l'épisode.

  • Speaker #0

    Merci à toi et à bientôt. à bientôt ciao ciao

Description

Dans cet épisode je reçois Lauriane, une professeur d'anglais de 42 ans, enceinte de 5 mois 1/2 au moment de l'enregistrement.


Son parcours est un peu spécial car elle a été ménopausée très tôt, à l'âge de 33ans.


Fille unique, sa maman est décédée à quand Lauriane avait 20ans. De là elle se construit de par les voyages et la présence de son père avec lequel elle vit actuellement, sans oublier ses 3 chiens et 4 chats !


Elle réfléchit aux conséquences de la maternité solo et opte pour un double don en Espagne.


Elle nous parle des différentes initiatives existantes comme l'association Maia, les cigognes de l'espoir, le groupe maman solo sur fb, ainsi que maman cadeau.


C'est un échange très riche que je vous invite à écouter attentivement.


Merci de liker et de partager :)


Emilie


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour Lauriane !

  • Speaker #1

    Bonjour, comment vas-tu ?

  • Speaker #0

    Ça va très bien, je suis ravie de t'avoir avec moi aujourd'hui. Tu vas commencer par te présenter, nous dire qui tu es, quel âge tu as, tu fais quoi dans la vie, tu es où ? Ouais, je te laisse la parole.

  • Speaker #1

    Eh bien, donc je m'appelle Lauriane, j'ai 42 ans. Il a fallu que je réfléchisse un instant. J'ai 42 ans, j'habite dans la région Pas loin d'une petite ville qui s'appelle Briard, avec un pont canal super joli. Je suis enseignante, je suis prof d'anglais en collège. Voilà. J'habite dans une petite maison que j'ai achetée l'année dernière, qui est en rénovation. Voilà. Avec... D'accord. Je vais te dire avec qui je vis. Je vis avec trois chiens, quatre Ausha qui n'étaient pas prévus, et mon papa en ce moment. Wow.

  • Speaker #0

    D'accord. Eh bien, ça fait beaucoup de monde. Dans la maison. D'accord. Déjà, famille nombreuse. Et prête à recevoir un enfant, puisque j'entends qu'il n'en a pas encore. C'est un projet. C'est un peu plus grand projet. Peux-tu nous dire déjà ton histoire familiale, comment elle a démarré ?

  • Speaker #1

    Répète, je n'ai pas entendu, pardonne-moi.

  • Speaker #0

    Ton histoire familiale avec tes parents, au tout départ. comment ça a démarré ?

  • Speaker #1

    Je suis fille unique. Ma maman, mes parents m'ont eu après 10 ans d'essai. C'était très compliqué. Voilà. Ma maman a voulu être maman à partir de 20 ans. Elle m'a eu à 30 ans avec beaucoup d'essais. Ils ont fait beaucoup de tests tous les deux. C'était une infertilité inexpliquée. Déjà à l'époque, ça s'appelait comme ça. Et puis... Et puis un jour, je suis arrivée. Un jour, ils ont adopté un chien. Je suis arrivée un an après. Donc peut-être que voilà. L'histoire dit que... Souvent, on me dit que c'est parce qu'on s'était détendu. C'est dans la tête. Maintenant, on sait que ce n'est pas vrai. Mais à l'époque, en tout cas, c'est ce qui avait été dit à mes parents. Donc, je suis arrivée. Ils n'ont pas tenté de faire un petit frère ou une petite sœur, bien que j'aurais adoré. Et puis, ma maman a eu trois cancers. Elle est devenue ménopausée très tôt. À 40 ans. Elle est décédée il y a 20 ans, donc je ne connais pas plus. Mais voilà, ménopause jeune également. Donc, comme moi, j'ai été ménopausée aussi très tôt. Donc, est-ce qu'il y a un lien ?

  • Speaker #0

    À quel âge ?

  • Speaker #1

    33 ans.

  • Speaker #0

    À 33 ans ? Wow !

  • Speaker #1

    Alors, j'ai eu les symptômes de la pré-ménopause, périménopause, pré-ménopause à partir de 33. J'ai été diagnostiquée officiellement après beaucoup de... De difficulté, j'avais 36 ans, 36-37. En fait, je vivais en Angleterre et il a fallu que, quand je suis revenue en France, je me suis plus posée sur la question, penchée sur la question. Je crois que pendant un temps, j'ai un peu ignoré les symptômes, la réalité, etc. Il y avait une petite peur quand même qu'on pousse et qu'on met de côté, en tout cas pour moi. Et puis, il y a eu un moment où je me suis dit, non mais quand même là, les symptômes sont quand même flagrants, difficiles à ignorer. Et puis, j'ai téléphoné à mes gynécologues qui a éclaté de rire au téléphone en me disant, oh là là, mais là, mais c'est absolument pas possible à votre âge. Bon, donc je me suis dit, bon, voilà. Et puis, je ne me souviens plus trop si je suis partie sur, je crois que j'ai pris rendez-vous assez rapidement avec une autre gynécologue. à l'hôpital et qui m'a prise au sérieux. Voilà. Ça a commencé comme ça, si tu veux.

  • Speaker #0

    OK, d'accord. Et donc, ta maman est décédée aussi, donc tu étais toute jeune ?

  • Speaker #1

    J'avais 20 ans.

  • Speaker #0

    OK, d'accord. Donc, finalement, là, ta famille, elle est composée avec ton papa, avec qui tu vis actuellement. Oui. D'accord. C'est un choix de vie à tous les deux, de vivre ensemble ?

  • Speaker #1

    C'est un choix de vie... Oui, oui, oui, oui, oui. Il n'avait plus de voiture, il a eu des petits... Il a eu, voilà, c'était beaucoup plus simple parce qu'il habitait très loin, si tu veux. Et puis, je ne voulais pas qu'il reste tout seul à la maison, bloqué. Et puis, voilà, je me suis dit, bon, viens un petit peu. Et puis, bon, malgré quelques moments, il faut bien s'habituer à revivre ensemble. Un lieu très grand, se trouver des... Des pièces, d'espace personnel, si tu veux.

  • Speaker #0

    Voilà, ça commence à se faire.

  • Speaker #1

    Là, l'idée, c'est qu'il va rester... à peu près un an, un an et demi, on avisera dans un an à peu près.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Et tes relations amoureuses, comment ça se déroulait ?

  • Speaker #1

    Alors, les relations amoureuses, j'ai été dans deux relations plutôt longues, enfin j'habitais encore en Angleterre, qui sont mal terminées. Mon dernier chéri en Angleterre, sa famille ne m'acceptait pas parce que je n'étais pas entièrement végane et que j'étais française et que c'était problématique pour eux. Donc, terminé. Moi, je suis partie vivre en Inde et au Sri Lanka. Là, j'ai rencontré celui avec qui je me suis fiancée. Et puis, il y a eu la vie qui est arrivée. Ça ne s'est pas fait. Voilà. Lui, il avait déjà des enfants. Et la mère de ses enfants lui a dit que si je m'installais là-bas, il ne pourrait plus voir son petit garçon. Et pour moi, la famille, les enfants, c'est sacré. Donc, je me suis retirée. Voilà. On s'est installés tous les deux. Donc, ça a été une grosse douleur pour l'un comme pour l'autre. On est toujours très proches, mais voilà, l'histoire est terminée. Donc, je suis rentrée en France. Je me suis dit, bon, qu'est-ce que je vais faire de ma vie ? C'est là que j'ai repris mes études, que je suis devenue prof. Et puis, j'ai eu des histoires avec un homme en particulier qui voulait devenir papa. Et puis, c'est au même moment, si tu veux, que moi, on m'a diagnostiqué ma ménopause officiellement. L'agriculat, je l'ai trouvé... très pro parce qu'elle a dit on ne va pas faire tester que madame, on va faire tester monsieur aussi lui souffrait d'asuspermie et en fait ce qui s'est passé c'est qu'à partir de ce moment là avant son diagnostic à lui déjà il s'est beaucoup éloigné de moi parce que je ne sais pas pourquoi il s'est enfermé dans un mutisme total L'asus permis, c'est pas, voilà, vraiment compliqué les choses. Et puis, voilà, sa maman a été très soutenante à l'époque. Elle nous avait proposé, donc à lui, c'était quelqu'un qui avait été adopté sous X. Enfin, abandonné sous X et puis adopté. Donc, c'est pas sa maman, c'est sa maman d'adoption. Et donc, je pense qu'il y a beaucoup de trauma, pas forcément travailler là-dessus aussi. Voilà. Et donc, sa maman avait dit, bon, quoi que vous fassiez, je vous suis, je vous soutiens à fond. Donc moi, j'étais partante pour soit l'adoption, soit une PMA. Et puis, à partir de ce moment-là, ce conjoint s'est enfermé dans un mutisme total. Alors, il a refusé de me parler. Il y a eu un éloignement qui s'est fait et donc qui a mené, au bout de trois ans, à une séparation. Deux ans. Au bout de deux ans, une séparation. D'accord.

  • Speaker #0

    Tu peux juste expliquer l'azospermie, pour ceux qui ne connaissent pas ?

  • Speaker #1

    Alors, l'azospermie, c'est une qualité de sperme... très pauvre. Voilà. Donc, une impossibilité.

  • Speaker #0

    Une désir inexistante, en fait. C'est ça. Impossibilité à procréer. Lui qui avait très envie d'être papa, peut-être que le mutisme était juste par rapport à lui et pas par rapport à toi.

  • Speaker #1

    Oui, c'est possible. Mais il y a eu une impossibilité, en tout cas, même de me prendre dans ses bras quand moi, ça n'allait pas par rapport à mon diagnostic d'infertilité et de ménopause.

  • Speaker #0

    Il était en incapacité à ce moment-là. C'est ça.

  • Speaker #1

    Mais ça a duré deux ans. Deux ans, je lui ai dit, écoute, peut-être que l'histoire s'arrête là et on s'est séparés. Donc après, l'histoire amoureuse de différents hommes, mais j'avais décidé de... Moi, j'avais commencé à m'intéresser vraiment à l'adoption et à la PMA. Et puis l'adoption, vu mon âge, à l'époque, on m'a clairement fait comprendre qu'en tant que femme, salibataire, approchant la quarantaine, c'était compliqué. Donc, je me suis dit, je m'ouvre à la PMA. Pour moi, ça allait être forcément du double don. Et les histoires amoureuses, à ce moment-là, ça devient très compliqué puisque autour de la quarantaine, les hommes que j'ai rencontrés m'ont clairement signifié qu'ils avaient déjà fait tout ça, la famille, etc. et que ça ne les intéressait pas. Alors, il y en a peut-être quelques paroles rares, mais en tout cas, moi, ceux que j'ai rencontrés. ne souhaitaient pas m'accompagner.

  • Speaker #0

    Ne se projetaient pas. Non. OK. Dac. OK. Donc là, ça chemine encore dans ta petite tête.

  • Speaker #1

    Oui. Ce fut long. Ce fut un premier deuil parce que déjà, la ménopause, aussi jeune que ma mère, ça rappelait beaucoup de souvenirs assez douloureux. Son décès, sa maladie, son décès, etc. Sa maman ne voulait absolument pas parler de ces choses-là, mais a priori, elle aussi avait été ménopausée. Je suis jeune, mais ma grand-mère était encore là à l'époque et elle refusait de m'en parler. Et puis, le nouveau deuil de ma maman, le deuil de mon corps qui change. Avec tous les symptômes, la peau, les cheveux, l'énergie, les bouffées de chaleur, mon Dieu, les suéolies la nuit, les problèmes de soie, etc. Et puis après, j'ai fait les examens, je n'avais plus de réserve d'ovocytes. Donc là, on se dit, bon, ça ne sera pas que des dents de sperme, ce sera aussi un dent d'ovocytes. Donc, ce ne sera pas vraiment ma question. C'est tout un process par lequel...

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    Et finalement, je me suis dit, là maintenant, j'en suis au point où je me dis, de toute façon, j'ai envie d'être maman et je vais accueillir une âme sur terre. Mais à l'époque, il a fallu vraiment que je fasse par le côté, voilà, c'est pas un enfant qui me ressemblera. Enfin bon, tous les questionnements qui peuvent éventuellement se poser. Et puis maintenant...

  • Speaker #0

    Les deuils, les deuils qu'il y a à faire. Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    Maintenant, je suis passée de l'autre côté, je me dis, mais j'ai été bête, pourquoi j'ai attendu autant de temps ? Mais je crois que c'est nécessaire, si on commence le process quand on n'est pas prête, ça ne marche pas.

  • Speaker #0

    c'est plus compliqué c'est ça exactement donc là tu as opté pour un double don ?

  • Speaker #1

    j'ai opté pour un double don je ne sais pas si tu l'avais dit mais je suis enceinte félicitations tu es enceinte de combien ?

  • Speaker #0

    5 mois et demi d'accord le terme est prévu pour quand ?

  • Speaker #1

    Le 7 août,

  • Speaker #0

    en août. Le 7 août, ok. Et tu sais si c'est un petit garçon ou une petite fille ?

  • Speaker #1

    Une petite fille. Oui.

  • Speaker #0

    Une petite fille, d'accord.

  • Speaker #1

    C'est intéressant par rapport à la lignée féminine, n'est-ce pas ? Le travail sur la lignée. Mais de toute façon, il y a un cycle qui s'est achevé, puisque c'est un double don également. Donc il y a clairement cette idée-là.

  • Speaker #0

    Oui, c'est, oui. Comment ça s'est passé ? Tu as trouvé un gynécologue en France et tu as dû aller à l'étranger ?

  • Speaker #1

    Ça a été très compliqué. Je peux imaginer que j'allais pas. Vas-y, brièvement. Bon alors, brièvement. Au départ, je connaissais rien. J'y connaissais rien du tout. Donc, ma gynécologue, je lui ai dit est-ce qu'il y a moyen de rencontrer des femmes dans le même cas de figure que moi ? Oh là là, non, absolument pas. Ça ne se fait pas. Donc, j'ai fait mes petites recherches sur Internet. Des groupes anglophones, beaucoup, qui parlent beaucoup plus de ces choses-là, beaucoup plus librement. Puis, je suis tombée sur deux associations formidables. Je suis tombée sur... J'ai le droit de dire leur nom ?

  • Speaker #0

    Oui, oui, tu peux. Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Alors, je suis tombée sur l'association Maya et l'association Les Cigognes de l'Espoir.

  • Speaker #0

    Voilà, oui.

  • Speaker #1

    Qui m'ont changé ma vie, littéralement, puisque... hum... ben y'avait des gens dans le même cas de fille d'autre moi. Depuis, j'ai découvert aussi le groupe Maman Solo, mais à l'époque, je ne le connaissais pas. Donc, il y avait Maya et les Cigognes de l'Espoir. Donc, j'ai adhéré aux deux associations qui proposent conférences. Il y en a même une troisième, dont je ne me souviens plus du nom, qui proposait beaucoup de conférences sur l'infertilité, qui sont très présentes sur Instagram, mais j'ai oublié le nom. Et à l'époque, ils m'ont beaucoup, beaucoup aidée. Et du coup, d'avoir des réponses, des personnes avec qui échanger, des personnes qui avaient fait des recherches, ça a beaucoup aidé. Et l'association Les Cigognes de l'Espoir propose régulièrement des rencontres et des conférences. Donc, je suis allée à Paris, c'était le plus proche pour moi, à une journée proposée par Les Cigognes de l'Espoir. Et donc, il y avait un des médecins qui parlait de l'épigénétique. Il y avait... des personnes qui étaient devenues parents comme ça, il y avait les personnes qui ont créé l'association, et des médecins de différentes cliniques de l'étranger. Donc moi, à l'époque, je me disais comment ça se fait, on ne peut pas le faire en France. J'ai découvert qu'à l'époque, ce n'était pas possible encore en France pour les mamans solo. C'est devenu légal tellement récemment que finalement, moi, j'ai annoncé mon parcours avant. Et je ne le regrette pas, pour plein de raisons. Je ne sais pas si tu voudras en parler après, mais je suis ravie du choix que j'ai fait. En particulier parce que j'ai deux copines en France et qui galèrent encore beaucoup terriblement. Bon bref.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Les délais ne sont pas du tout les mêmes.

  • Speaker #1

    Les délais. Et puis en France, j'ai appris récemment qu'on ne vérifie pas forcément la viabilité des embryons, des blastocystes qu'on transfère.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas du tout aussi avancé que dans d'autres pays, malheureusement.

  • Speaker #1

    Donc moi, j'avais opté pour… Il y a des pays pour lesquels je n'étais pas prête à aller. Et puis tout simplement, parce qu'il y en avait un, il fallait être marié je crois pour pouvoir y aller. Il y en a d'autres, j'avais vécu en Angleterre, je n'avais pas forcément envie de reprendre cette histoire avec l'Angleterre. pour moi l'Angleterre c'était autre chose J'ai vécu 12 ans mais c'était le passé.

  • Speaker #0

    C'était ton passé. Voilà.

  • Speaker #1

    Et puis j'ai fait que l'Espagne en particulier était très en avance, c'était l'un des premiers et voilà, très en avance. Donc au début j'ai commencé avec une... Je me suis renseignée beaucoup avec une clinique espagnole. Et puis finalement j'ai découvert qu'au Portugal, il y avait la clause de l'anonymat qui était élevée et donc à ses 18 ans, l'enfant pouvait connaître l'origine du donneur et de la donneuse. Et moi, là... il y a eu une évidence je me suis dit en fait je me suis souvenu de mon ex-conjoint abandonné sous X adopté qui souffrait terriblement de ne pas comprendre de ne pas connaître etc certes c'est un abandon plutôt que justement un don l'histoire est différente mais dans ma tête je me suis dit cet enfant même s'il va grandir avec beaucoup d'amour entouré etc il aura peut-être un jour des questions il aura des questions sur comment ça se fait, le donneur, la donneuse, pourquoi, etc. Et je me suis dit, je veux qu'il ou elle ait le choix de comprendre, de parler, d'échanger. Donc, je me suis dit, Portugal.

  • Speaker #0

    Et puis, à ce moment-là, ça a été une évidence pour toi quand tu as su qu'au Portugal, il y avait la levée de l'anonymat. Ça a été une évidence pour toi. Ça a fait tilt tout de suite. Quand tu as ça à l'intérieur de toi, tu sais que c'est là où il faut aller. Voilà. OK. Donc, finalement, le Portugal. Et tu as eu combien de transferts, ton brillon ? Un seul !

  • Speaker #1

    J'ai eu énormément de chance. Alors, moi, je ne l'ai pas dit, mais là, j'ai un papillomavirus. Donc, ça a été... Je me suis dit, bon, est-ce que ça va empêcher, etc., la possibilité ? Ma gynécologue m'a dit, on fonce. Elle dit, parfois, ça disparaît avec ça. Parfois, non. On verra après. j'ai fait beaucoup beaucoup toute une batterie d'examens avec la clinique qui m'ont dit c'est bon ils m'ont donné le feu vert donc on a foncé et puis donc la donneuse avait donné 10 ovocytes le bon le donneur c'est ça marche différemment finalement il ya eu trois oeufs qui ont été inséminés deux qui ont fonctionné et un qui était déclaré viable donc il y en avait un Et j'ai touché du bois, clairement, parce que ça a fonctionné, dès la première fois. Donc, j'ai eu une chance inouïe, ce n'est pas le cas pour tout le monde. Je touche du bois en même temps. Et puis, voilà. Donc, un coup de chance inouïe. Après, bien sûr, j'ai suivi tout ce qu'on m'a dit, mais à la lettre, si tu savais.

  • Speaker #0

    Voilà. Oui, oui, oui. Tu suis tout. Et en même temps, tout est fait aussi en sorte pour que... Tout puisse prendre aussi, absolument vu de A à Z. Oui,

  • Speaker #1

    oui, oui. C'était, bon, ils sont habitués, ils sont clairement habitués à ce genre de procédure. Voilà, tu choisis, c'est aussi, je vais peut-être choquer, je ne sais pas, mais c'est aussi un business, donc on te demande de choisir combien de blastocys, pour lesquels, combien tu t'engages, donc c'est un prix. Voilà.

  • Speaker #0

    C'est des forfaits. Un, ça peut être trois, ça peut être cinq, ça peut être plus. Après, ça peut être vu aussi d'un point de vue commercial. Ce n'est pas la même culture là-bas que chez nous. On ne peut pas vraiment comparer.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas une même culture,

  • Speaker #0

    ce ne sont pas les mêmes avancées.

  • Speaker #1

    Je n'ai pas été choquée parce que mine de rien, tu as aussi un service malgré tout. Et puis... De la recherche derrière, malgré tout aussi. Et je me suis sentie clairement écoutée, entendue, prise au sérieux. Beaucoup plus que je ne l'ai été en France, au final.

  • Speaker #0

    Et vraiment accompagnée, ça n'a rien à voir. La prise en charge n'a rien à voir, vraiment. Donc, il y a une qualité aussi de la prise en charge derrière par les professionnels et par toute l'équipe.

  • Speaker #1

    Et puis...

  • Speaker #0

    C'est extraordinaire et c'est même déstabilisant quand on arrive, puisqu'on se demande « mais qu'est-ce qui se passe ici ? »

  • Speaker #1

    En arrivant là-bas, c'était qu'après, mais même les contacts téléphoniques, les échanges vidéo, la disponibilité des médecins. Moi, j'ai eu le médecin directeur de la clinique sur WhatsApp. Et il y a eu un moment où j'ai eu une inquiétude, j'ai envoyé un message WhatsApp, il m'a rappelé qu'il était en congé parental. Il m'a répondu dans la journée à contacter la clinique pour qu'il puisse me recontacter dans la journée. Je veux dire, c'est absolument incroyable. c'est quelque chose totalement inhabituel la gynécologue qui a suivi là-bas quand je l'ai rencontrée c'était quelqu'un d'une douceur et d'une gentillesse et d'une bienveillance comme jamais Voilà, et tout a été vraiment formidable. J'ai eu un petit coup en arrivant à la clinique parce qu'il y avait deux couples qui étaient là et une jeune femme avec ses parents, à mon avis, et moi seule. Donc, c'est vrai que sur le coup, tu te dis, ah, petit pincement au cœur qui ne dure pas parce qu'on te laisse patienter ton tour. Et finalement, après, tu n'es pas seule là-bas. Moi, j'avais la chance d'avoir mon petit groupe de soutien sur WhatsApp aussi très présent. que je m'étais constituée. Et on n'en a pas encore parlé, mais je pense que c'est quelque chose d'hyper important. Moi, je crois vraiment qu'il faut un village pour faire un... Comment dire ?

  • Speaker #0

    Pour élever un enfant.

  • Speaker #1

    Voilà, élever un enfant. Et je pense vraiment que c'est important.

  • Speaker #0

    Oui. Ah oui, oui, oui, oui. D'être soutenue, d'avoir des proches autour de soi qui peuvent aussi relayer, soulager, qu'on puisse discuter, qu'on puisse partager.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est vraiment quelque chose à faire. En amont, quand on est solo, j'ai eu la chance d'avoir ici un médecin. Ce n'est pas un médecin, c'est quelqu'un qui fait médecine chinoise et beaucoup de thérapie alternative. Quelqu'un qui est très connu dans le coin, mais qui me suit depuis mon diagnostic. Il m'a dit, si tu y vas seul, débrouille-toi pour avoir du monde. J'avais constitué mon petit groupe WhatsApp. Même si on a peu de gens, c'est quand même bien d'avoir même que 2-3 personnes. Et finalement... J'ai toujours été transparente là-dessus. Il y a beaucoup de tabous, je trouve, sur ces problématiques de maman solo. Encore, en 2025, moi, la gynécologue me l'a fait comprendre. Mais j'ai été élevée déjà...

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qu'elle t'a dit ?

  • Speaker #1

    Elle m'a dit, quand j'ai voulu parler avec d'autres femmes, échanger avec d'autres femmes qui vivaient ce genre de choses, elle m'a dit, ça ne se fait pas. Je lui ai dit, comment ça ne se fait pas ? C'est plus de honte, en fait. On a la grippe, on n'a pas honte. Un homme qui va avoir des problèmes par rapport à sa santé, on attend Et moi, au début de mon diagnostic de ménopause, j'étais en études, j'étais en retour d'études, j'avais tenté l'agrégation, et donc j'avais mes bouffées de chaleur. Et les gens n'y croyaient pas, se moquaient, c'était à l'époque où il y avait encore le masque, c'était plus le Covid, c'était encore le masque, et donc je demandais qu'on ouvre la fenêtre parce que moi j'avais systématiquement des pertes de connaissances avec la chaleur. Et on ne me croyait pas, on me disait que ça ne se faisait pas, on me demandait de quitter la salle pour pas que ça se voit. Et je me suis dit, mais attendez, il faut vraiment qu'on parle de ce genre de choses. Ce n'est carrément pas possible. Et je me suis dit, à un moment, c'est aussi peut-être mon rôle, peut-être mon chemin de vie, peut-être. Si je dois passer par ça, peut-être, j'étais seule face à ce diagnostic, j'étais seule par rapport aux recherches. Peut-être que moi, mon rôle, ça va être d'en parler autour de moi. Et si je peux aider quelqu'un ou une personne qui a peut-être des inquiétudes ou quoi, ou qui a des doutes sur peut-être une mélopause précoce ou qui a des craintes, il faut en parler. Pour qu'on en parle, il ne faut plus que ce soit quelque chose de tabou, en fait. Pourquoi c'est tabou encore en France ?

  • Speaker #0

    Et ce qui est quand même assez merveilleux, c'est que même ménopausée, tu peux être enceinte.

  • Speaker #1

    Alors, moi, ils m'ont même dit qu'il fallait les arranger, les médecins. Parce que tu n'as pas à faire coïncider par rapport à ton cycle.

  • Speaker #0

    Au cycle, oui, complètement. Donc là, je pense que c'est aussi un grand message d'espoir.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Moi, c'est quelque chose que j'ai découvert. on te met quand même ce traitement hormonal bien sûr pour préparer ton corps moi mon transfert ça fait le mois de novembre j'ai été en ils ont commencé au mois d'octobre donc j'ai eu un mois et demi quasiment un mois et demi de d'hormones que je n'ai pas eu à m'injecter ça c'était incroyable parce que je même après ouais c'était tout tout oral ok d'accord bah écoute tant mieux mais clairement c'est l'une des premières réactions du médecin ça a été vous êtes ménopausé c'est encore mieux comme ça on n'a pas à faire coïncider la donneuse et vous c'est la donneuse et quand le blastocyste est prêt on vous appelle et voilà et

  • Speaker #0

    nous on s'y imprête à partir ouais complètement et là ton entourage est au courant ?

  • Speaker #1

    oui alors j'en ai parlé je suis J'en ai parlé les trois. J'avais mon groupe WhatsApp de soutien qui était au courant, donc mon entourage proche. C'est exceptionnel. Mon papa, je lui ai dit dès le début, c'est quelqu'un qui a été exceptionnel avec moi. J'ai rencontré en cours de parcours un chéri qui, lui, a déjà des enfants, qui ne comptait absolument pas rencontrer quelqu'un qui aurait des enfants. Et je lui ai dit, écoute, on voit où ça mène. On verra bien. J'avais été... Par les hommes, je t'avoue que je ne m'attendais pas forcément à quoi que ce soit de sa part. J'avais envie aussi de profiter de ma vie de femme. Je me suis dit, tant que faire un parcours un peu atypique... J'aurais ma vie de maman et en parallèle, je suis toujours prête à avoir une vie de femme. Je reste quand même femme. Et finalement, pour le moment, elle est toujours là. Voilà.

  • Speaker #0

    Oh, ok.

  • Speaker #1

    Voilà, voilà. Et on parle même qu'il sera là à la naissance. Voilà. Donc, c'est chanceux. Je n'en ai pas parlé à la famille de mon papa parce qu'on est un peu moins proches. Comme ça reste une grossesse un peu atypique, peut-être, moi, on m'a dit que j'étais à risque parce que lignée familiale, ménopause précoce, etc. Et puis, mon âge, je suis à risque de créer une clampesie. Et j'ai un petit côté de moi qui reste, malgré tout, un petit peu inquiète. Voilà, j'ai mis quatre mois à vraiment croire que c'était pour de bon, que c'était bon. À vraiment me dire non. Là encore, cette semaine, je suis tombée bêtement. Je me suis vraiment stressée. J'ai eu des grosses douleurs. Je me suis dit, ça y est, on stresse vite, en fait. Et puis, moi, j'ai une gynécologue qui me suit. Alors, je n'ai pas le droit à faire plein de trucs. De base, moi, je suis quelqu'un de très sportif. Elle m'a dit, bon, on va se calmer sur le sport. Donc, ça a été dur. Moi, j'ai toujours envisagé d'être une femme qui resterait active sportivement.

  • Speaker #0

    Même durant une grossesse.

  • Speaker #1

    Pour la santé. Voilà. Donc, ça, ça a été un... Il a fallu que je m'adapte. Après, je t'avoue que je suis quelqu'un de base qui bouge, donc je ne me suis pas interdite de bouger. Elle m'a dit, on ne bouge plus, on ne fait plus rien, pas de piscine, pas de nature. Il y a des choses que je ne fais pas. J'y vais à l'instinct. La piscine, effectivement, il peut y avoir des infections. La piscine, je n'y vais pas. Pourtant, j'aimerais bien faire ces classes, préparation, prénatural,

  • Speaker #0

    avec le dos de maman.

  • Speaker #1

    Je me suis dit, c'est que pour neuf mois, qui retournera nager après, ce n'est pas grave. je m'étais remise un peu au cheval j'ai fait une chute une semaine avant le transfert je me suis dit on va se calmer un peu c'est risqué quand même ce genre de choses je me suis calmée tu mesures les risques après moi j'aime bien, j'ai des chiens je vais quand même les promener tous les jours elle m'avait dit à pas plus d'une demi-heure je vais une heure facile, une heure, une heure et demie j'ai mon chéri qui a une association avec les chevaux donc moi je vais quand même aider à nourrir même si je ne monte pas dessus je vais aider à nourrir je suis active malgré tout je m'attends du temps Oui,

  • Speaker #0

    Et puis, tu n'as pas de restrictions non plus. Ce sont des recommandations qu'elle t'a données. Là, tu n'es pas en grossesse à haut risque. Là, tu peux quand même vivre ta vie. Tu es suivie. S'il y avait vraiment une alarme à mettre, elle te mettrait l'alarme. Mais là, ce n'est pas le cas.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Bien sûr, tu peux vivre. On n'est pas malade. Non,

  • Speaker #1

    mais c'est ça. Mais c'est très souvent…

  • Speaker #0

    C'est faire attention.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et c'est souvent vu comme une maladie ou comme un arc-en-oc. C'est quelque chose de… pas entièrement naturel dans mon cas, mais qui reste quand même maintenant un bébé là, quoi.

  • Speaker #0

    C'est ça, exactement. OK. Donc là, il y a les travaux dans la maison.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Et dans quelques mois, tu puisses accueillir...

  • Speaker #1

    J'essaye de le faire avant bébé pour tout ce qui est peinture, en particulier, pour éviter...

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Voilà, les conséquences sur sa santé. Oui. Et puis même pour moi, je crois que je prépare le nid, peut-être aussi. J'avais acheté la maison. C'est ça. Je crois que j'ai besoin qu'elle soit plus à mon image. Voilà.

  • Speaker #0

    Exactement. Et ton papa, comment il vit tout ça ?

  • Speaker #1

    Je crois que mon papa, il était là. Il n'en parle pas beaucoup. Ce n'est pas quelqu'un qui parle beaucoup d'une génération qui parle beaucoup forcément. Ce que j'ai fait le mois dernier, pour lui rendre la chose un peu plus claire, je l'ai emmené avec moi à l'échographie. Et là... Là, je crois que c'est devenu concret pour lui. Tu vois, il va venir de me reposer, il va me... Là, il commence à me faire des petits plats par moments. Et puis oui, ça commence tout juste à se voir, ça ne se voyait pas encore. Je ne suis pas quelqu'un avec qui ça se voyait, ça commence à se voir. Donc je crois que peut-être ça devient plus concret. C'est un homme, je crois, pour les hommes, sans tomber dans le genre, dans le genre, mais... comme c'est quelque chose qui se passe dans le corps des femmes, il y a un côté peut-être un petit peu mystique, j'ai encore l'impression.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Et mon papa s'était fait à l'idée que j'étais mille opposées, comme ma mère, que ce n'était pas possible. Voilà, donc je crois qu'il avait accepté la chose aussi. Et puis, je l'inclus dans tout, donc il est au courant de tout. Il a toutes mes photos de mes échos, je lui montre toutes mes échos. Il était dans le groupe WhatsApp. Il avait toutes les photos au Portugal, au moment du trans.

  • Speaker #0

    Oui, il t'accompagne aussi, oui, c'est tout.

  • Speaker #1

    Et il n'y a pas de tabou. c'est quelqu'un qui est très ouvert d'esprit Donc j'ai une chance, et ce n'est pas le cas de toutes les familles. Je réalise la chance inouïe que j'ai. j'ai peut-être plus ma maman mais j'ai un papa très ouvert d'esprit

  • Speaker #0

    j'ai un voilà qui fait attention voilà c'est une chance aussi c'est pas le cas pour tout le monde oui c'est important d'en être conscient dans cette gratitude aussi mais je crois que ça s'est débloqué avec la maison c'est assez bizarre j'ai eu la maison c'est pas rien ouais les choses se sont débloquées petit à petit en fait à partir de ce moment là mais oui tu construis ton nid

  • Speaker #1

    C'est exactement ça. Ok. Ben oui, c'est normal qu'ils viennent nous faire un coucou. Pourquoi est-ce que tu as accepté cette demande de témoignage ?

  • Speaker #0

    Comme je disais tout à l'heure, je trouve qu'on a un parcours qui est difficile. On passe par des étapes qui sont peut-être faciles pour certaines, mais qui restent quand même atypiques. et je pense que dans notre société c'est un acte pour moi il y a clairement le côté acte féministe et puis il faut en parler il faut en parler, moi j'ai vraiment souffert d'avoir personne à qui parler ça risque de sonner parce que je vois qu'il y a un transporteur avec une livraison donc je suis désolée parce que si ça sonne ça veut dire qu'on est envoyé je préviens ça marche pour moi c'est un acte un peu déjà féministe voilà et Sherlock, viens viens me voir désolé,

  • Speaker #1

    c'est un des enfants je reviens je comprends cette partie-là,

  • Speaker #0

    t'inquiète pas pardonne-moi c'est vraiment le côté c'est un acte C'est un acte féminin parce que c'est un acte où il faut être forte. Il faut pouvoir faire face aux commentaires parfois qu'on peut avoir au travail ou des gens autour, etc. Je pense qu'en tant que père un bébé toute seule, Goldman en parlait déjà il y a des années, mais pour certains, ça n'a pas encore beaucoup évolué. C'est quelque chose de pas correct. Moi, je cherche le mot « neighborhood » dans mon amour. je suis mal vue par certains voisins clairement maman solo mauvaise fille a plus elle a un chéri mais c'est pas le bébé du chéri de sec et ils sont violentes et faut être costaud donc je pense que c'est quelque chose dont si on n'en parle pas ça n'évoluera pas et puis moi clairement j'ai été très salle en couple avec quelqu'un que je croyais de solide avec moi et je me suis retrouvée à pleurer sur le sol de ma cuisine seul par quelqu'un qui m'a regardé qui est parti qui est parti de la pièce qui m'a vu pleurer Le jour où j'ai eu mes résultats et mon diagnostic, qui est parti, mon papa a eu du mal à l'entendre parce que ma mère, sa femme, était décédée de maladie. Donc, ça faisait peur aussi peut-être. J'ai eu une tente d'adoption, une tente de cœur qui a été très présente. Mais je me suis sentie quand même très seule avec pas vraiment de groupe d'échange, etc. Je me suis dit, mais quand même, 2025, on parle de plein de choses et pas de la possibilité d'avoir une envie de devenir mère. Moi qui suis arrivée sur le tard en plus, parce que j'ai privilégié mes voyages et ma carrière avant. Mais une fois là, on n'aurait plus le droit parce que, voilà, toutes les injonctions de la société. C'est ça, exactement. Il faut travailler comme si on n'avait pas d'enfants et avoir des enfants comme si on ne travaillait pas. Il faut avoir des enfants à tel âge, pas trop tôt, sinon ce n'est pas sérieux, pas trop tard, parce que sinon tu seras un parent ou une maman trop vieille. Attention à la santé. et puis tu te rends compte Quand ton enfant aura 20 ans, t'en auras tant. Et je me suis dit, plus. Il faut que les choses évoluent bien sur le véganisme. Il faut bien qu'elles évoluent sur les mamans solo. Donc, je me suis dit, c'est super. J'ai trouvé quelqu'un qui fait quelque chose là-dessus. Génial, il faut en parler. Et puis, si quelqu'un a peur, parce que c'est dur le début du parcours, donc peut-être que d'entendre des différents témoignages, on peut peut-être avoir un témoignage qui s'approche un peu plus de notre parcours.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Et ça rassure, je pense.

  • Speaker #1

    Voilà. Et ça vient conforter aussi cette décision. Ah, ok, je ne suis pas toute seule. Et j'ai le droit d'avoir ce désir-là. Et même si je ne correspond pas aux attentes de la société, du couple hétéronormé, etc., mon désir est légitime, mes doutes et mes questionnements sont légitimes. Et je peux oser et je peux y aller.

  • Speaker #0

    Oui, et de se dire, ce n'est pas parce que moi, clairement, ce qui m'a été reproché par... C'était un homme que je voyais à l'époque et de qui j'étais amoureuse, qui m'a dit, mais tu te rends compte, à ton âge, Merci. Mais qui va vouloir de toi en fait ? Clairement il m'a dit mais tu te rends compte ? T'es quelqu'un d'actif, tu fais plein de trucs, t'as plein de projets, tu comptes acheter une maison, t'as toutes tes passions, tu veux devenir maman et puis non mais il n'y aura jamais aucun homme qui... Et je me suis dit, il y a bien des familles recomposées.

  • Speaker #1

    Ok, merci.

  • Speaker #0

    C'était très violent. Je le dis là maintenant tranquille. Ah oui,

  • Speaker #1

    oui. À ce moment, oui.

  • Speaker #0

    Et en fait, je me suis dit, il y a des familles recomposées. On peut bien retrouver quelqu'un après. Pourquoi pas pendant ? Et je me suis dit, de toute façon, je vais faire le bébé. Parce que mine de rien, le temps compte pour nous les femmes. Malgré tout. Donc je me suis dit, je vais faire ce bébé. Toute seule. Tant pis. Et puis, la vie, elle viendra. La vie se fera. Mais je me suis dit, je rencontrerai peut-être quelqu'un. Alors, il y a des moments de doute, je te dis ça, parce qu'aujourd'hui, tout va bien. Et puis, il y a des jours où je me suis dit, mais il n'y aura jamais quelqu'un dans la campagne ici. Bon, bref, je suis passée par ça aussi. Et on ne peut pas connaître l'avenir. Mais si on ne se lance pas,

  • Speaker #1

    ça ne durera pas. Et heureusement.

  • Speaker #0

    Donc, je me suis dit, bon. Et puis, j'ai rencontré quelqu'un. Ça ne durera pas. Ça se passe bien pour l'instant. Peut-être que d'ici deux,

  • Speaker #1

    trois ans. Voilà

  • Speaker #0

    Voilà, et je voulais donner ça aussi, parce que je me dis, c'est ce que je lui ai dit quand je l'ai rencontré, j'ai dit voilà, j'ai un désir d'être maman, mais j'ai aussi un désir de couple, c'est pas incompatible, et pour moi, on m'avait, surtout cet ex qui m'avait fait comprendre que c'était incompatible, je me suis dit mais non, c'est pas incompatible, toi, pour toi c'est pas envisageable, ça veut pas dire que c'est incompatible. Voilà. C'est ça. Donc voilà, et puis qui ne tente rien à rien, donc.

  • Speaker #1

    Exactement, ouais. Je te remercie beaucoup pour ton témoignage. Je pense que tu vas parler à plein d'autres femmes aussi. Et ça permet aussi de dire, bon, osons. Et il y a un acte de féminisme derrière tout ça.

  • Speaker #0

    Il faut malgré tout faire face à tous les gens qui disent, toute seule, t'es sûre ? Moi, je n'aurais jamais pu sans mon conjoint. Ah oui, ça, il faut le dire. Le nombre de fois qu'on m'a dit, sans mon mari, sans mon conjoint, sans mon amoureux, je n'aurais jamais pu. En fait, on fait... parce que je crois que les jeunes ne le feront pas en tant que femme et puis il ne faut pas regarder le truc en entier il faut vraiment regarder étape par étape et moi c'est vraiment ce que j'ai fait c'est comme la maison, il y a des travaux, je ne pourrais pas tout faire toute seule il y a des trucs que je fais faire quand j'ai de l'argent quand je n'ai pas d'argent, j'attends et puis voilà, les choses vont se faire petit à petit et puis c'est peut-être ma vision, mais je trouve que les réponses apparaissent au fur et à mesure, au bon moment voilà il y a tous les podcasts mais il y en a d'autres il y a des choses qui apparaissent un petit peu plus et puis quand on commence nos recherches je crois qu'on trouve un peu plus et puis des fois il y a des petites choses qui apparaissent et puis tu te dis ça et puis les bonnes personnes apparaissent dans nos vies au bon moment je crois moi j'ai celui que je croyais être mon meilleur ami qui m'a clairement dit oh bah y'en a que Là, c'est insupportable. Tu oublies tes mots. Mommy brain, insupportable. Bon, on se reparle pas avant deux ans après ton accouchement. C'est insupportable. Très bien. Et moi, je me suis dit, bon, ça a été... Il y a un moment, je me suis dit, c'est fou, c'est fou, c'est fou. Et au fait, ben non. Ça laisse de la place pour quelqu'un d'ouvert, de tolérant. C'est ça. Oui,

  • Speaker #1

    oui, oui.

  • Speaker #0

    Et c'est ce qu'il faut se dire parce que finalement, je crois que... Voilà, les mamans, les mamans solo, il y en a... Mais mine de rien, des mamans solo, des mamans warrior, il y en a partout en fait. Et puis parfois, ça veut dire qu'on peut faire nos choix à nous, sans avoir à se battre. Voilà, moi je me dis au final, c'est mes choix. Voilà, il n'y a personne qui m'a imposé quoi que ce soit. Bon, c'est peut-être mon côté un peu autonome.

  • Speaker #1

    Oui, mais finalement, ça enlève quand même une épine du pied quelque part. Et après, le conflit de couple, etc. Enfin, c'est toi qui vas décider. de l'éducation, des valeurs que tu vas transmettre. C'est toi qui as l'unique autorité parentale. C'est toi et personne d'autre.

  • Speaker #0

    Et en tant qu'enseignante, je savais le nombre de parents qui se déchirent, d'enfants qui souffrent, des parents qui ne sont pas d'accord au collège. Et moi, je me suis dit, en fait, même avec mon chéri, finalement, on en parle beaucoup. Même, on ne parle pas que de ça, parce que justement, j'ai mon côté femme qui vit ma vie amoureuse. Mais quand on en parle... Il parle de son expérience, mais il ne m'impose rien puisque c'est mon projet. Et il me dit,

  • Speaker #1

    ton projet.

  • Speaker #0

    Et je trouve ça, finalement,

  • Speaker #1

    très respectueux.

  • Speaker #0

    Je me dis, tous les livres qu'il y a, tous les témoignages, le couple qui souffre d'arriver d'un bébé, je ne sais pas ce que ça nous fera, etc. Mais je me dis, finalement, c'est mon projet. Donc, c'est moi qui vais assumer mes choix. Lui, il la sent chez lui, donc les jours où il aura besoin d'espace, on se dit j'ai ma vie de maman, comme ça, et je pourrais rester droite, centrée.

  • Speaker #1

    Exactement. Et tu ne vois rien à personne. Et ceux qui parlent et qui luchent, on ne les empêchera jamais de parler et d'huiler. Ce n'est pas parce qu'ils pensent qu'ils ont forcément raison. Ne leur donnons pas raison. Non, parce que sinon, on ne ferait rien.

  • Speaker #0

    Là, moi, dans mon... Je te dis, dans le hameau dans lequel je vis. Moi, j'avais cette vision bucolique, tu sais. La campagne, le petit ou la petite. Tout le monde va... Parce que moi, j'ai grandi comme ça. Les voisins s'occupaient... En fait, tout le monde est là. Oui,

  • Speaker #1

    oui,

  • Speaker #0

    oui. Mais là, clairement, quand ça s'est su, parce que tout se sait bizarrement, étrangement, très vite. Et surtout qu'il y a une dame qui travaille dans le laboratoire d'analyse où je fais mes analyses, qui n'habite pas loin. Donc, tout se sait très vite. Et puis, sur le coup, j'étais choquée, j'étais en colère. Tu passes par tous ces moments. Et puis,

  • Speaker #1

    au final,

  • Speaker #0

    j'ai pris vite, en fait, mes choix. Je les avais, voilà. Donc, ouais. ça fait du travail sur soi ça fait vraiment avancer moi en tout cas je trouve que j'ai ah oui oui oui oui passe toi ce que t'en penses mais moi qui avais plein d'idées façon de penser bon voilà je pense que j'ai toujours été quelqu'un aussi d'un peu différente pas vraiment dans le moule mais j'avais quand même certaines idées et là je

  • Speaker #1

    travaille sur moi c'est un truc de folie ah et ça vient remuer mais grandement oui oui ça vient remuer mais en tout cas dans le bon sens parce que tu sens on est en train de s'ancrer de plus en plus dans notre état de femme, dans notre corps, mais sur la terre aussi. Ça confirme nos convictions. On a juste envie de les porter encore plus loin et dire allez, qui m'aime me suive et soyons toutes ensemble et nous serons plus fortes. Et celles qui n'osent pas, viens aussi. Oui,

  • Speaker #0

    c'est complètement ça. Oui, vraiment.

  • Speaker #1

    Écoute, vraiment, je te remercie à nouveau parce que c'était très chouette de t'avoir.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Et si tu es OK.

  • Speaker #0

    C'est génial. Donc bravo.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    C'est hyper inspirant et je pense que tu vas aider plein de nanas comme moi, comme plein d'autres. Voilà, c'est le but. Début, milieu, fin. Et puis même, pas forcément nous, mais l'associé de fin. C'est ça.

  • Speaker #1

    Et c'est exactement ça. C'est faire bouger les lignes. Oui. Et si tu es OK, dans quelques mois, on se recontacte, savoir où tu en es avec ton bébé et comment ça se passe aussi.

  • Speaker #0

    Il y aura peut-être le côté les traits tirés, les cheveux bourrés, un peu de vomito sur le côté.

  • Speaker #1

    Oui, et encore, on dit ça, mais j'avais encore envie de prendre soin de moi. Il n'était pas question de mettre mon côté femme de côté. Moi,

  • Speaker #0

    je suis un peu comme ça, donc je me dis, il y a quelque chose, je vais y arriver, mais bon.

  • Speaker #1

    Et le côté vomiteux, quand j'ai eu mon premier vomi sur mon épaule, j'étais super fière et je sentais le vomi de mon bébé et j'étais super fière.

  • Speaker #0

    Écoute, je te redirais ça.

  • Speaker #1

    Pour l'anecdote.

  • Speaker #0

    Après, moi, sur ma liste de naissance, j'ai marqué peu d'objets et j'ai marqué des repas. J'ai marqué un massage. J'ai marqué un peu de désadaptation. J'ai marqué ça plutôt parce que je sais que j'aurais envie qu'on se peint. je pense que ce qui est épuisant c'est qu'on est solo malgré tout mon papa il a 78 ans donc j'aurais besoin d'aide je me suis dit j'aurais besoin d'aide je suis végétalienne, j'aurais besoin de repas qui me conviennent aussi donc j'ai déjà les affaires, les trucs vintage j'aime bien chercher, j'aime bien choisir mes trucs par contre j'ai marqué si vous pouvez venir m'aider prenez soin de moi c'est ça

  • Speaker #1

    Très bonne idée.

  • Speaker #0

    Voilà. Très bonne idée. Je copie parce que c'est un truc qui ne m'était pas forcément venu à l'esprit tout de suite, qui est venu il y a un mois ou deux. Et d'ailleurs, parenthèse, pour toutes les autres mamans ou les autres femmes autour de nous, il y a une asso géniale qui s'appelle Maman Cadeau. Je crois que c'est le nom de l'asso. Et en fait, on peut proposer…

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    J'en parle parce que je m'y suis inscrite très récemment. Et c'est une super idée. Il faut qu'on soit plein à le faire. Oui. Parce que moi, je me suis proposée en tant que maman mon cadeau pour proposer de faire des plats pour des mamans solo, justement.

  • Speaker #1

    Qui sont solo et qui ont besoin aussi. C'est un relais entre femmes et maman.

  • Speaker #0

    Et puis, je sais qu'il y aurait droit, une fois que bébé sera là. Et franchement, encore une super initiative dont on ne parle pas beaucoup. Non,

  • Speaker #1

    non, non. Du coup, je me note aussi pour pouvoir faire un petit post sur eux et mettre en lien également à la suite de l'épisode.

  • Speaker #0

    Merci à toi et à bientôt. à bientôt ciao ciao

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