Speaker #0Tim tim? Bois sec. Yé crik Yé crak. Est-ce que la cour dort ? Non, la cour ne dort pas. Yé misti crik. Yé misti crac. Bonjour à tous et bienvenue sur le podcast Mes Sorties Culture. Savez-vous ce qui est devenu en 2005 l'un des clichés originaux de cette photo ? Écoutez jusqu'à la fin pour le découvrir. Aujourd'hui, je vais vous parler du baiser de l'hôtel de ville, de l'ombre à la lumière. Vous pouvez retrouver le visuel sur internet, entre autres sur nos tartines de culture. Le lien vers l'article est dans la description. Le baiser de l'hôtel de ville est une célèbre photographie en noir et blanc du photographe français Robert Doisneau. Prise à proximité de l'hôtel de ville de Paris, elle représente un homme et une femme qui s'embrassent tout en marchant sur un trottoir encombré de passants devant une terrasse de café. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, on a viré les nazis, vidé les camps et on décide de reconstruire l'Europe. Cela va être la mise en place du plan Marshall. Or, pour mettre un peu de baume au cœur des populations, le magazine américain Life commande au photographe français Robert Doisneau un reportage photo sur les amoureux de Paris. Dans les années 50, Robert se promène dans les rues de Paris, appareil photo sur l'épaule, lorsqu'il tombe sur un couple d'amoureux dans un café. Ils s'embrassent passionnément. Le photographe les trouve émouvants car ils illustrent à merveille le Paris romantique, mais il est impossible de saisir le moment. Alors, Robert va voir le couple et demande aux jeunes gens s'ils acceptent moyennant finance de s'embrasser devant son objectif. Ils acceptent, la photo la plus connue du photographe est née. Tim Tim, Bois sec ! Yé cric ! Yé crac ! Il s'agit donc d'une scène posée, réalisée dans le cadre d'un travail de l'auteur pour le magazine Life, avec la complicité des deux protagonistes étudiants en théâtre, Françoise Delbart (née Bornet) et son petit ami Jacques Carteaud, tous deux alors élèves au cours Simon. Robert Doisneau les avait rétribués 500 FF. L'identité des deux protagonistes fut longtemps inconnue, y compris de l'auteur lui-même. Cette photographie est devenue particulièrement célèbre avec la commercialisation, en 1986, de 410 000 exemplaires d'un tirage en format affiche, un record mondial. Ce cliché a été au cœur de nombreux contentieux, dont un procès retentissant du vivant de Robert Doisneau. En 1992, le couple Lavergne revendique être les amants de l'hôtel de ville et réclame 500 000 FF au photographe pour violation de sa vie privée. Ce procès fait ressurgir Françoise Bornet qui se fait connaître de Robert Doisneau et fournit, pour prouver qu'elle est bien l'un des protagonistes, un cliché original numéroté et estampillé que le photographe avait donné aux amants après la séance photo. Françoise Bornet fait, elle aussi, un procès et réclame 100 000 FF de rémunération complémentaire, ainsi qu'un pourcentage sur les bénéfices commerciaux. Depuis la prise du cliché, les amants se sont séparés. Jacques Carteaud refuse quant à lui de se joindre à la démarche, refusant de "transformer cette histoire photographique en histoire de fric". Le 2 juin 1993, le tribunal de grande instance de Paris déboute en appel les trois demandeurs. Les époux Lavergne n'ont pas réussi à prouver qu'il s'agissait bien d'eux sur le cliché. Quant à Françoise Bornet, Robert Doisneau lui-même la reconnaît comme étant la protagoniste. Mais le tribunal considère qu'elle ne peut se prévaloir d'un droit à l'image n'étant, du fait de sa position, pas reconnaissable sur le cliché. Françoise Bornet a mis en vente son cliché original le 25 avril 2005. Mise à prix à 10 000 euros chez Arcuriel à Paris, il sera adjugé 185 000 euros en présence de sa propriétaire. Je vous remercie pour votre écoute. J'espère que cette découverte culturelle vous a plu. Je vous invite à aller sur la plateforme d'écoute de votre choix pour nous laisser 5 étoiles ou un avis. Nous nous retrouverons dans deux semaines pour un nouvel épisode. Abonnez-vous à notre podcast MesSortiesCulture pour ne rater aucun épisode. D'ici là, vous pouvez aller sur le site web messortiesculture.com pour trouver des visites livées pour découvrir notre patrimoine culturel et aussi répondre à nos mardidevinette et à nos enigmeduvendredi toutes les semaines sur Instagram et Facebook. Tous les liens sont dans la description. A bientôt !