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Mon Avocat, ma Famille & Moi

S3- Ep 2 : Un avocat amiable saura-t-il me défendre ?

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15min |23/04/2024
Play
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S3- Ep 2 : Un avocat amiable saura-t-il me défendre ?

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15min |23/04/2024
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Description

Cet épisode du podcast "Mon avocat, Ma Famille & Moi" explore le rôle d'un avocat amiable dans le contexte d'un divorce ou d'une séparation. Il souligne que les avocats amiables restent avocats et qu'ils ont suivi une formation spécifique pour gérer les conflits de manière constructive. L'épisode met en avant les avantages de l'approche amiable, qui permet un règlement du conflit respectueux des émotions et des relations familiales, tout en évitant une procédure judiciaire souvent douloureuse et conflictuelle. Il précise également qu'un avocat amiable peut tout de même représenter son client devant un juge si la résolution amiable échoue.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de Mon avocat, ma famille et moi, le podcast qui parle famille, enfants, séparation et surtout émotion. Dans cet épisode, nous allons tenter de répondre à un a priori récurrent lorsque l'on parle d'amiable. Un avocat amiable saura-t-il me défendre ? La question sous-jacente est de savoir si un avocat qui pratique l'amiable est un avocat comme les autres. Mais alors c'est quoi un avocat amiable ? C'est la première question à laquelle il convient de répondre. Ma réponse serait que l'on n'est pas avocat de l'amiable, on le devient. Dans mon cas, qui est similaire à celui de beaucoup de mes confrères avec lesquels j'ai pu échanger, je suis d'abord avocat. Un avocat classique. J'ai fait la fac de droit, obtenu l'examen d'entrée à l'école d'avocat et obtenu mon diplôme me permettant d'exercer comme avocat. J'ai commencé ma pratique de façon classique, comme on nous l'apprend à l'école d'avocat. Mais je pratique essentiellement le droit de la famille. J'ai donc très vite réalisé que c'est une matière où les émotions sont exacerbées et prennent le contrôle, et que les jugements sont rarement satisfaisants pour chacun des parents. Les écritures des avocats, les propos tenus à l'audience, peuvent abîmer durablement la relation des parents, qui vont pourtant devoir maintenir des liens et une communication mutuelle dans l'intérêt de leurs enfants. Je n'étais pas non plus très à l'aise avec cette image de l'avocat incendiaire, et cette croyance, pas toujours infondée, qui veut que si l'on fait appel à un avocat, cela va aggraver le conflit. Après quelques années de pratique, j'ai commencé à me former à l'amiable. Je me suis d'abord formée au processus collaboratif. Le processus collaboratif est une approche de résolution des conflits qui implique une négociation structurée, où les deux parties et leurs avocats s'engagent à trouver une solution mutuellement acceptable, sans recourir à la justice. Dans ce processus, chaque partie est représentée par un avocat formé à la pratique collaborative, et tout le monde travaille ensemble de manière coopérative pour résoudre le conflit. Si le processus échoue, les avocats sont tenus de se retirer du dossier et les partis doivent chercher de nouveaux représentants pour une éventuelle procédure judiciaire. Cet engagement offre une forte incitation à trouver des solutions et à résoudre les conflits de manière collaborative. Cette formation a bouleversé ma pratique et j'ai donc eu envie d'aller plus loin. J'ai donc passé le diplôme universitaire de médiateur. J'ai continué en me formant à la négociation raisonnée. Plusieurs formations sur plusieurs années. Car oui, l'amiable s'apprend et ne s'improvise pas, contrairement à ce que l'on peut entendre régulièrement. Notre métier d'avocat ne nous forme pas à l'amiable. Il est nécessaire d'apprendre les techniques et les outils de l'amiable. Mais alors c'est quoi l'amiable ? Si vous êtes des auditeurs réguliers de ce podcast, vous avez l'habitude de m'entendre parler d'amiable. Mais concrètement, de quoi parle-t-on quand on parle d'amiable ? L'amiable est un objet de la vie. L'amiable, c'est une méthode de résolution des conflits, qui se base sur la volonté des parties impliquées à trouver un accord qui soit mutuellement acceptable, sans avoir recours à une procédure judiciaire, donc sans recours au juge. Cela implique généralement la communication, la négociation, voire la médiation entre les parties, avec l'air d'être un tiers neutre. L'objectif de l'amiable est de trouver des solutions satisfaisantes pour toutes les parties concernées, tout en... en évitant les litiges et les tensions supplémentaires. Cette approche est souvent privilégiée dans le droit de la famille, car elle favorise la coopération et la préservation des relations familiales, en particulier lors des situations de séparation ou de divorce. L'amiable, c'est une manière de trouver une solution à votre conflit qui sera satisfaisante pour chacun. L'objectif est de trouver une solution constructive ensemble, sans que cette solution soit imposée par un tiers, dans notre cas le juge, qui risque de rendre une décision qui ne sera pas la même. pas complètement satisfaisante pour aucune des parties. Mais alors pourquoi l'amiable est particulièrement adapté aux droits de la famille ? Dans le cadre d'une séparation ou d'un divorce, en présence d'enfants, vous allez devoir maintenir des relations avec l'autre parent pendant de nombreuses années. En effet, même une fois que vos enfants sont devenus majeurs, vous serez amené à rencontrer l'autre parent lors des réunions de famille ou des événements heureux type mariage, naissance ou moins heureux. Il est donc important de vous Donc essentiel que vous puissiez conserver des rapports au moins cordiaux avec votre ex-conjoint. Pour cela, il est important de faire en sorte que la gestion de votre séparation ou de votre divorce se fasse de la manière la moins violente possible. Il ne faut surtout pas négliger la violence émotionnelle que représente une procédure judiciaire. Les écrits tels qu'une assignation ou des conclusions contiennent régulièrement des éléments qui peuvent vous blesser, voire vous choper. choquer et donner une vision biaisée de votre situation. Et comme on le dit souvent, les paroles s'envolent, mais les écrits restent. Il n'est pas rare d'entendre des parents séparés ressasser des années plus tard ce qui a pu être écrit dans le cadre de la procédure judiciaire par l'avocat de l'autre parent et que ces mots continuent d'alimenter le conflit des années après. D'un autre côté, beaucoup de parents qui se séparent attendent fébrilement l'audience, comme un moment clé. où ils vont enfin pouvoir exprimer aux juges ce qu'ils ont vécu, les problèmes qu'ils ont rencontrés, et lui raconter leur histoire familiale. Or, il ne faut pas oublier que le juge aux affaires familiales n'a pas suffisamment de temps pour cela. L'audience que vous avez attendue pendant le long mois ne durera que quelques minutes. C'est votre avocat qui parlera pour vous et qui mettra donc l'accent sur certains éléments afin d'obtenir du juge la décision que vous souhaitez. Il y a de fortes chances que vous sortiez frustré de cette audience, car votre avocat n'aura pas tout dit de votre histoire, car ce n'est pas ce que le juge attend de lui. De votre côté, le juge vous aura peut-être posé quelques questions, mais il est également possible que vous n'ayez pas eu la parole au cours de l'audience. Le juge ne règle pas le conflit entre vous. Il est là pour trancher vos différends, notamment par rapport à la garde des enfants ou à une pension alimentaire. Mais il ne règle pas le conflit, il ne remet pas du lien entre vous, et il ne prépare donc pas l'avenir. L'apaisement vient rarement des décisions judiciaires. Au contraire, elles ont tendance à exacerber le conflit, et il n'est pas rare, dans le cadre de ce que l'on nomme des hauts conflits ou conflits massifs, que les parents se retrouvent à intervalles réguliers devant le juge, car ils sont dans l'incapacité de communiquer, et donc de prendre des décisions ensemble, dans l'intérêt des enfants. La voie amiable est donc particulièrement adaptée à ces situations où vous avez l'obligation de continuer à entretenir des liens. lien avec l'autre partie. L'amiable laisse à chacun le temps de s'exprimer sur son ressenti, son vécu et d'être entendu par l'autre. Cela permet donc de traiter le conflit en profondeur et de construire sur des bases saines, débarrasser des non-dits. Pour autant, n'imaginez pas que la voix amiable est un long fleuve tranquille. Des choses difficiles vont être dites et entendues par chacune des parties. Vos certitudes seront souvent remises en cause et cela peut être difficile émotionnellement. On peut sortir bouleversé d'une réunion amiable, car l'on travaille aussi bien sur la relation que sur les émotions, ce qui est absolument absent du débat judiciaire. Les émotions n'ont pas leur place au sein du tribunal, elles trouvent à s'exprimer dans l'amiable. Or, les conflits conjugaux et parentaux sont les domaines les plus chargés en émotions. Une séparation est un tsunami émotionnel qu'il ne faut pas négliger. Il s'agit d'un deuil. Deuil de la relation, deuil d'une vie parfois rêvée ou de la famille idéale que l'on a imaginée, ce qui est extrêmement difficile à vivre. Les émotions ont une place prépondérante dans ce type de conflits et guident également nos décisions. Mais alors, est-ce que l'amiable sait faire une médiation ? Alors oui, la médiation est un mode amiable, mais ce n'est pas le seul. L'amiable est multiforme. Parlons déjà de la médiation, qui est le mode amiable dont on entend le plus souvent. La médiation en matière familiale est un processus amiable qui vise à aider les couples en situation de séparation ou de divorce à résoudre leurs différends de manière constructive, en évitant une procédure judiciaire. Elle implique la présence d'un médiateur neutre et impartial qui va faciliter les discussions entre les parties et les aider à trouver des solutions mutuellement acceptables. La médiation familiale offre un espace sécurisé. et confidentielle où les parents peuvent exprimer leurs préoccupations, leurs besoins et leurs souhaits, tout en étant écoutés et compris. Le médiateur joue un rôle essentiel en facilitant la communication, en aidant à clarifier les problèmes et en encourageant les parents à explorer des options qui répondent aux intérêts de tous les membres de la famille, en particulier les enfants. L'objectif de la médiation en matière familiale est de favoriser une meilleure compréhension mutuelle. de promouvoir la coopération entre les parents et de les aider à élaborer des accords équilibrés et durables concernant des questions telles que la garde des enfants, les droits de visite, la pension alimentaire ou la répartition des biens. Il est important de noter que la médiation en matière familiale n'est pas une thérapie, mais plutôt un processus de résolution des conflits, axé sur les questions pratiques et juridiques liées à la séparation ou au divorce. Elle offre aux parents la possibilité de prendre des décisions éclairées et de maintenir une relation constructive dans l'intérêt de leur enfant. Mais il est également possible d'avoir recours à d'autres modes amiables, comme le processus collaboratif dont nous avons parlé, qui reprend le même processus que la médiation, mais qui est conduit par deux avocats formés à ce mode amiable, qui vont constituer une équipe collaborative avec les parties afin de faire émerger des accords. Les deux avocats, ainsi que les parties, signent un accord de participation au processus collaboratif et s'engagent à se démettre du dossier en cas d'échec et à ne pas accompagner leurs clients au judiciaire. Il est également possible de recourir au rendez-vous à quatre avocats et parties en mode collaboratif en pratiquant la négociation raisonnée. La négociation raisonnée, c'est une approche de résolution des conflits qui met l'accent sur la recherche de solutions mutuellement satisfaisantes pour toutes les parties impliquées. Elle se base sur une communication ouverte et respectueuse, en mettant de côté les positions rigides et en cherchant à comprendre les intérêts et les besoins de chacun. Dans la négociation raisonnée, les parties sont encouragées à collaborer activement pour trouver des solutions créatives qui répondent aux intérêts communs et individuels. Cela implique d'explorer différentes options, d'évaluer les conséquences de chaque choix et de parvenir à un accord équilibré. Un aspect clé de la négociation raisonnée est de séparer les personnes du problème. Cela signifie que les parties doivent se concentrer sur les questions à résoudre plutôt que de se laisser emporter par des émotions ou des jugements personnels. En travaillant ensemble de manière objective, les parties peuvent trouver des solutions plus objectives et donc plus durables. La négociation raisonnée peut être utilisée dans de nombreux complexes, y compris les conflits familiaux tels que les séparations et les divorces. Elle offre aux parties un moyen constructif de résoudre leurs différends en préservant les relations et en évitant les litiges coûteux et stressants. Mais alors, est-ce que l'amiable, c'est accepter les demandes de l'autre partie pour éviter le conflit ? Une cliente m'a récemment transmis un SMS de son futur ex-conjoint qui lui écrit pour parler de moi. que je suis connue pour ne pas être conciliante. Je vous avoue que sur le coup, je n'ai pas compris. Alors que je ne cesse de prôner les modes amiables, comment se fait-il que j'ai la réputation de ne pas être conciliante ? Et puis, en y réfléchissant, j'ai compris. C'est d'ailleurs ce message qui a inspiré cet épisode. Il y a erreur sur ce qu'est l'amiable. Car non, avoir recours à un mode amiable ne signifie pas que l'on va accepter sans... sourciller toutes les demandes de l'autre partie. Et surtout sans rien demander. En effet, dans ce dossier, nous n'avons pas pu parvenir à un accord amiable car nous n'avons pas réussi à nous mettre d'accord sur les points financiers. L'autre partie m'a fait connaître ses revenus et ses charges mais a toujours refusé de me joindre le moindre élément justificatif. Avis d'imposition, bulletin de salaire. Or, que l'on soit en amiable ou en judiciaire, on doit justifier de ce que l'on avance. Notamment sur les... L'amiable n'est pas une façon de régler un litige à la va-vite. Nous faisons du droit et nous négocions donc sur des éléments factuels et sur des pièces. Accepter la voie amiable ne signifie pas que l'on va accepter toutes les demandes de l'autre partie pour ne pas faire de vagues ou pour éviter le conflit. D'ailleurs, le conflit n'est pas forcément négatif. Il permet de faire avancer les choses, de passer d'un État à un autre. Accepter la voie amiable, c'est s'engager à négocier de bonne foi, en toute transparence. Mais alors si la voie amiable échoue, où n'est pas envisageable ? Votre avocat saura défendre vos intérêts sur le terrain judiciaire, car comme je vous l'indiquais au début de cet épisode, nous sommes avocats, formés à l'amiable. Dans ce cas, je conserve ma casquette d'avocat de la paix. Il est inutile d'être insultant ou dénigrant dans ses écrits destinés au juge. Cela ne sert pas les intérêts de son client, et c'est le plus souvent très mal vu par les juges. Nous arrivons à la fin de cet épisode. Vous avez désormais toutes les cartes en main pour faire appel à un avocat qui favorise la paix. Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à le partager autour de vous et à me mettre une très bonne note sur les plateformes d'écoute afin que d'autres personnes puissent découvrir ce podcast.

Description

Cet épisode du podcast "Mon avocat, Ma Famille & Moi" explore le rôle d'un avocat amiable dans le contexte d'un divorce ou d'une séparation. Il souligne que les avocats amiables restent avocats et qu'ils ont suivi une formation spécifique pour gérer les conflits de manière constructive. L'épisode met en avant les avantages de l'approche amiable, qui permet un règlement du conflit respectueux des émotions et des relations familiales, tout en évitant une procédure judiciaire souvent douloureuse et conflictuelle. Il précise également qu'un avocat amiable peut tout de même représenter son client devant un juge si la résolution amiable échoue.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de Mon avocat, ma famille et moi, le podcast qui parle famille, enfants, séparation et surtout émotion. Dans cet épisode, nous allons tenter de répondre à un a priori récurrent lorsque l'on parle d'amiable. Un avocat amiable saura-t-il me défendre ? La question sous-jacente est de savoir si un avocat qui pratique l'amiable est un avocat comme les autres. Mais alors c'est quoi un avocat amiable ? C'est la première question à laquelle il convient de répondre. Ma réponse serait que l'on n'est pas avocat de l'amiable, on le devient. Dans mon cas, qui est similaire à celui de beaucoup de mes confrères avec lesquels j'ai pu échanger, je suis d'abord avocat. Un avocat classique. J'ai fait la fac de droit, obtenu l'examen d'entrée à l'école d'avocat et obtenu mon diplôme me permettant d'exercer comme avocat. J'ai commencé ma pratique de façon classique, comme on nous l'apprend à l'école d'avocat. Mais je pratique essentiellement le droit de la famille. J'ai donc très vite réalisé que c'est une matière où les émotions sont exacerbées et prennent le contrôle, et que les jugements sont rarement satisfaisants pour chacun des parents. Les écritures des avocats, les propos tenus à l'audience, peuvent abîmer durablement la relation des parents, qui vont pourtant devoir maintenir des liens et une communication mutuelle dans l'intérêt de leurs enfants. Je n'étais pas non plus très à l'aise avec cette image de l'avocat incendiaire, et cette croyance, pas toujours infondée, qui veut que si l'on fait appel à un avocat, cela va aggraver le conflit. Après quelques années de pratique, j'ai commencé à me former à l'amiable. Je me suis d'abord formée au processus collaboratif. Le processus collaboratif est une approche de résolution des conflits qui implique une négociation structurée, où les deux parties et leurs avocats s'engagent à trouver une solution mutuellement acceptable, sans recourir à la justice. Dans ce processus, chaque partie est représentée par un avocat formé à la pratique collaborative, et tout le monde travaille ensemble de manière coopérative pour résoudre le conflit. Si le processus échoue, les avocats sont tenus de se retirer du dossier et les partis doivent chercher de nouveaux représentants pour une éventuelle procédure judiciaire. Cet engagement offre une forte incitation à trouver des solutions et à résoudre les conflits de manière collaborative. Cette formation a bouleversé ma pratique et j'ai donc eu envie d'aller plus loin. J'ai donc passé le diplôme universitaire de médiateur. J'ai continué en me formant à la négociation raisonnée. Plusieurs formations sur plusieurs années. Car oui, l'amiable s'apprend et ne s'improvise pas, contrairement à ce que l'on peut entendre régulièrement. Notre métier d'avocat ne nous forme pas à l'amiable. Il est nécessaire d'apprendre les techniques et les outils de l'amiable. Mais alors c'est quoi l'amiable ? Si vous êtes des auditeurs réguliers de ce podcast, vous avez l'habitude de m'entendre parler d'amiable. Mais concrètement, de quoi parle-t-on quand on parle d'amiable ? L'amiable est un objet de la vie. L'amiable, c'est une méthode de résolution des conflits, qui se base sur la volonté des parties impliquées à trouver un accord qui soit mutuellement acceptable, sans avoir recours à une procédure judiciaire, donc sans recours au juge. Cela implique généralement la communication, la négociation, voire la médiation entre les parties, avec l'air d'être un tiers neutre. L'objectif de l'amiable est de trouver des solutions satisfaisantes pour toutes les parties concernées, tout en... en évitant les litiges et les tensions supplémentaires. Cette approche est souvent privilégiée dans le droit de la famille, car elle favorise la coopération et la préservation des relations familiales, en particulier lors des situations de séparation ou de divorce. L'amiable, c'est une manière de trouver une solution à votre conflit qui sera satisfaisante pour chacun. L'objectif est de trouver une solution constructive ensemble, sans que cette solution soit imposée par un tiers, dans notre cas le juge, qui risque de rendre une décision qui ne sera pas la même. pas complètement satisfaisante pour aucune des parties. Mais alors pourquoi l'amiable est particulièrement adapté aux droits de la famille ? Dans le cadre d'une séparation ou d'un divorce, en présence d'enfants, vous allez devoir maintenir des relations avec l'autre parent pendant de nombreuses années. En effet, même une fois que vos enfants sont devenus majeurs, vous serez amené à rencontrer l'autre parent lors des réunions de famille ou des événements heureux type mariage, naissance ou moins heureux. Il est donc important de vous Donc essentiel que vous puissiez conserver des rapports au moins cordiaux avec votre ex-conjoint. Pour cela, il est important de faire en sorte que la gestion de votre séparation ou de votre divorce se fasse de la manière la moins violente possible. Il ne faut surtout pas négliger la violence émotionnelle que représente une procédure judiciaire. Les écrits tels qu'une assignation ou des conclusions contiennent régulièrement des éléments qui peuvent vous blesser, voire vous choper. choquer et donner une vision biaisée de votre situation. Et comme on le dit souvent, les paroles s'envolent, mais les écrits restent. Il n'est pas rare d'entendre des parents séparés ressasser des années plus tard ce qui a pu être écrit dans le cadre de la procédure judiciaire par l'avocat de l'autre parent et que ces mots continuent d'alimenter le conflit des années après. D'un autre côté, beaucoup de parents qui se séparent attendent fébrilement l'audience, comme un moment clé. où ils vont enfin pouvoir exprimer aux juges ce qu'ils ont vécu, les problèmes qu'ils ont rencontrés, et lui raconter leur histoire familiale. Or, il ne faut pas oublier que le juge aux affaires familiales n'a pas suffisamment de temps pour cela. L'audience que vous avez attendue pendant le long mois ne durera que quelques minutes. C'est votre avocat qui parlera pour vous et qui mettra donc l'accent sur certains éléments afin d'obtenir du juge la décision que vous souhaitez. Il y a de fortes chances que vous sortiez frustré de cette audience, car votre avocat n'aura pas tout dit de votre histoire, car ce n'est pas ce que le juge attend de lui. De votre côté, le juge vous aura peut-être posé quelques questions, mais il est également possible que vous n'ayez pas eu la parole au cours de l'audience. Le juge ne règle pas le conflit entre vous. Il est là pour trancher vos différends, notamment par rapport à la garde des enfants ou à une pension alimentaire. Mais il ne règle pas le conflit, il ne remet pas du lien entre vous, et il ne prépare donc pas l'avenir. L'apaisement vient rarement des décisions judiciaires. Au contraire, elles ont tendance à exacerber le conflit, et il n'est pas rare, dans le cadre de ce que l'on nomme des hauts conflits ou conflits massifs, que les parents se retrouvent à intervalles réguliers devant le juge, car ils sont dans l'incapacité de communiquer, et donc de prendre des décisions ensemble, dans l'intérêt des enfants. La voie amiable est donc particulièrement adaptée à ces situations où vous avez l'obligation de continuer à entretenir des liens. lien avec l'autre partie. L'amiable laisse à chacun le temps de s'exprimer sur son ressenti, son vécu et d'être entendu par l'autre. Cela permet donc de traiter le conflit en profondeur et de construire sur des bases saines, débarrasser des non-dits. Pour autant, n'imaginez pas que la voix amiable est un long fleuve tranquille. Des choses difficiles vont être dites et entendues par chacune des parties. Vos certitudes seront souvent remises en cause et cela peut être difficile émotionnellement. On peut sortir bouleversé d'une réunion amiable, car l'on travaille aussi bien sur la relation que sur les émotions, ce qui est absolument absent du débat judiciaire. Les émotions n'ont pas leur place au sein du tribunal, elles trouvent à s'exprimer dans l'amiable. Or, les conflits conjugaux et parentaux sont les domaines les plus chargés en émotions. Une séparation est un tsunami émotionnel qu'il ne faut pas négliger. Il s'agit d'un deuil. Deuil de la relation, deuil d'une vie parfois rêvée ou de la famille idéale que l'on a imaginée, ce qui est extrêmement difficile à vivre. Les émotions ont une place prépondérante dans ce type de conflits et guident également nos décisions. Mais alors, est-ce que l'amiable sait faire une médiation ? Alors oui, la médiation est un mode amiable, mais ce n'est pas le seul. L'amiable est multiforme. Parlons déjà de la médiation, qui est le mode amiable dont on entend le plus souvent. La médiation en matière familiale est un processus amiable qui vise à aider les couples en situation de séparation ou de divorce à résoudre leurs différends de manière constructive, en évitant une procédure judiciaire. Elle implique la présence d'un médiateur neutre et impartial qui va faciliter les discussions entre les parties et les aider à trouver des solutions mutuellement acceptables. La médiation familiale offre un espace sécurisé. et confidentielle où les parents peuvent exprimer leurs préoccupations, leurs besoins et leurs souhaits, tout en étant écoutés et compris. Le médiateur joue un rôle essentiel en facilitant la communication, en aidant à clarifier les problèmes et en encourageant les parents à explorer des options qui répondent aux intérêts de tous les membres de la famille, en particulier les enfants. L'objectif de la médiation en matière familiale est de favoriser une meilleure compréhension mutuelle. de promouvoir la coopération entre les parents et de les aider à élaborer des accords équilibrés et durables concernant des questions telles que la garde des enfants, les droits de visite, la pension alimentaire ou la répartition des biens. Il est important de noter que la médiation en matière familiale n'est pas une thérapie, mais plutôt un processus de résolution des conflits, axé sur les questions pratiques et juridiques liées à la séparation ou au divorce. Elle offre aux parents la possibilité de prendre des décisions éclairées et de maintenir une relation constructive dans l'intérêt de leur enfant. Mais il est également possible d'avoir recours à d'autres modes amiables, comme le processus collaboratif dont nous avons parlé, qui reprend le même processus que la médiation, mais qui est conduit par deux avocats formés à ce mode amiable, qui vont constituer une équipe collaborative avec les parties afin de faire émerger des accords. Les deux avocats, ainsi que les parties, signent un accord de participation au processus collaboratif et s'engagent à se démettre du dossier en cas d'échec et à ne pas accompagner leurs clients au judiciaire. Il est également possible de recourir au rendez-vous à quatre avocats et parties en mode collaboratif en pratiquant la négociation raisonnée. La négociation raisonnée, c'est une approche de résolution des conflits qui met l'accent sur la recherche de solutions mutuellement satisfaisantes pour toutes les parties impliquées. Elle se base sur une communication ouverte et respectueuse, en mettant de côté les positions rigides et en cherchant à comprendre les intérêts et les besoins de chacun. Dans la négociation raisonnée, les parties sont encouragées à collaborer activement pour trouver des solutions créatives qui répondent aux intérêts communs et individuels. Cela implique d'explorer différentes options, d'évaluer les conséquences de chaque choix et de parvenir à un accord équilibré. Un aspect clé de la négociation raisonnée est de séparer les personnes du problème. Cela signifie que les parties doivent se concentrer sur les questions à résoudre plutôt que de se laisser emporter par des émotions ou des jugements personnels. En travaillant ensemble de manière objective, les parties peuvent trouver des solutions plus objectives et donc plus durables. La négociation raisonnée peut être utilisée dans de nombreux complexes, y compris les conflits familiaux tels que les séparations et les divorces. Elle offre aux parties un moyen constructif de résoudre leurs différends en préservant les relations et en évitant les litiges coûteux et stressants. Mais alors, est-ce que l'amiable, c'est accepter les demandes de l'autre partie pour éviter le conflit ? Une cliente m'a récemment transmis un SMS de son futur ex-conjoint qui lui écrit pour parler de moi. que je suis connue pour ne pas être conciliante. Je vous avoue que sur le coup, je n'ai pas compris. Alors que je ne cesse de prôner les modes amiables, comment se fait-il que j'ai la réputation de ne pas être conciliante ? Et puis, en y réfléchissant, j'ai compris. C'est d'ailleurs ce message qui a inspiré cet épisode. Il y a erreur sur ce qu'est l'amiable. Car non, avoir recours à un mode amiable ne signifie pas que l'on va accepter sans... sourciller toutes les demandes de l'autre partie. Et surtout sans rien demander. En effet, dans ce dossier, nous n'avons pas pu parvenir à un accord amiable car nous n'avons pas réussi à nous mettre d'accord sur les points financiers. L'autre partie m'a fait connaître ses revenus et ses charges mais a toujours refusé de me joindre le moindre élément justificatif. Avis d'imposition, bulletin de salaire. Or, que l'on soit en amiable ou en judiciaire, on doit justifier de ce que l'on avance. Notamment sur les... L'amiable n'est pas une façon de régler un litige à la va-vite. Nous faisons du droit et nous négocions donc sur des éléments factuels et sur des pièces. Accepter la voie amiable ne signifie pas que l'on va accepter toutes les demandes de l'autre partie pour ne pas faire de vagues ou pour éviter le conflit. D'ailleurs, le conflit n'est pas forcément négatif. Il permet de faire avancer les choses, de passer d'un État à un autre. Accepter la voie amiable, c'est s'engager à négocier de bonne foi, en toute transparence. Mais alors si la voie amiable échoue, où n'est pas envisageable ? Votre avocat saura défendre vos intérêts sur le terrain judiciaire, car comme je vous l'indiquais au début de cet épisode, nous sommes avocats, formés à l'amiable. Dans ce cas, je conserve ma casquette d'avocat de la paix. Il est inutile d'être insultant ou dénigrant dans ses écrits destinés au juge. Cela ne sert pas les intérêts de son client, et c'est le plus souvent très mal vu par les juges. Nous arrivons à la fin de cet épisode. Vous avez désormais toutes les cartes en main pour faire appel à un avocat qui favorise la paix. Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à le partager autour de vous et à me mettre une très bonne note sur les plateformes d'écoute afin que d'autres personnes puissent découvrir ce podcast.

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Cet épisode du podcast "Mon avocat, Ma Famille & Moi" explore le rôle d'un avocat amiable dans le contexte d'un divorce ou d'une séparation. Il souligne que les avocats amiables restent avocats et qu'ils ont suivi une formation spécifique pour gérer les conflits de manière constructive. L'épisode met en avant les avantages de l'approche amiable, qui permet un règlement du conflit respectueux des émotions et des relations familiales, tout en évitant une procédure judiciaire souvent douloureuse et conflictuelle. Il précise également qu'un avocat amiable peut tout de même représenter son client devant un juge si la résolution amiable échoue.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de Mon avocat, ma famille et moi, le podcast qui parle famille, enfants, séparation et surtout émotion. Dans cet épisode, nous allons tenter de répondre à un a priori récurrent lorsque l'on parle d'amiable. Un avocat amiable saura-t-il me défendre ? La question sous-jacente est de savoir si un avocat qui pratique l'amiable est un avocat comme les autres. Mais alors c'est quoi un avocat amiable ? C'est la première question à laquelle il convient de répondre. Ma réponse serait que l'on n'est pas avocat de l'amiable, on le devient. Dans mon cas, qui est similaire à celui de beaucoup de mes confrères avec lesquels j'ai pu échanger, je suis d'abord avocat. Un avocat classique. J'ai fait la fac de droit, obtenu l'examen d'entrée à l'école d'avocat et obtenu mon diplôme me permettant d'exercer comme avocat. J'ai commencé ma pratique de façon classique, comme on nous l'apprend à l'école d'avocat. Mais je pratique essentiellement le droit de la famille. J'ai donc très vite réalisé que c'est une matière où les émotions sont exacerbées et prennent le contrôle, et que les jugements sont rarement satisfaisants pour chacun des parents. Les écritures des avocats, les propos tenus à l'audience, peuvent abîmer durablement la relation des parents, qui vont pourtant devoir maintenir des liens et une communication mutuelle dans l'intérêt de leurs enfants. Je n'étais pas non plus très à l'aise avec cette image de l'avocat incendiaire, et cette croyance, pas toujours infondée, qui veut que si l'on fait appel à un avocat, cela va aggraver le conflit. Après quelques années de pratique, j'ai commencé à me former à l'amiable. Je me suis d'abord formée au processus collaboratif. Le processus collaboratif est une approche de résolution des conflits qui implique une négociation structurée, où les deux parties et leurs avocats s'engagent à trouver une solution mutuellement acceptable, sans recourir à la justice. Dans ce processus, chaque partie est représentée par un avocat formé à la pratique collaborative, et tout le monde travaille ensemble de manière coopérative pour résoudre le conflit. Si le processus échoue, les avocats sont tenus de se retirer du dossier et les partis doivent chercher de nouveaux représentants pour une éventuelle procédure judiciaire. Cet engagement offre une forte incitation à trouver des solutions et à résoudre les conflits de manière collaborative. Cette formation a bouleversé ma pratique et j'ai donc eu envie d'aller plus loin. J'ai donc passé le diplôme universitaire de médiateur. J'ai continué en me formant à la négociation raisonnée. Plusieurs formations sur plusieurs années. Car oui, l'amiable s'apprend et ne s'improvise pas, contrairement à ce que l'on peut entendre régulièrement. Notre métier d'avocat ne nous forme pas à l'amiable. Il est nécessaire d'apprendre les techniques et les outils de l'amiable. Mais alors c'est quoi l'amiable ? Si vous êtes des auditeurs réguliers de ce podcast, vous avez l'habitude de m'entendre parler d'amiable. Mais concrètement, de quoi parle-t-on quand on parle d'amiable ? L'amiable est un objet de la vie. L'amiable, c'est une méthode de résolution des conflits, qui se base sur la volonté des parties impliquées à trouver un accord qui soit mutuellement acceptable, sans avoir recours à une procédure judiciaire, donc sans recours au juge. Cela implique généralement la communication, la négociation, voire la médiation entre les parties, avec l'air d'être un tiers neutre. L'objectif de l'amiable est de trouver des solutions satisfaisantes pour toutes les parties concernées, tout en... en évitant les litiges et les tensions supplémentaires. Cette approche est souvent privilégiée dans le droit de la famille, car elle favorise la coopération et la préservation des relations familiales, en particulier lors des situations de séparation ou de divorce. L'amiable, c'est une manière de trouver une solution à votre conflit qui sera satisfaisante pour chacun. L'objectif est de trouver une solution constructive ensemble, sans que cette solution soit imposée par un tiers, dans notre cas le juge, qui risque de rendre une décision qui ne sera pas la même. pas complètement satisfaisante pour aucune des parties. Mais alors pourquoi l'amiable est particulièrement adapté aux droits de la famille ? Dans le cadre d'une séparation ou d'un divorce, en présence d'enfants, vous allez devoir maintenir des relations avec l'autre parent pendant de nombreuses années. En effet, même une fois que vos enfants sont devenus majeurs, vous serez amené à rencontrer l'autre parent lors des réunions de famille ou des événements heureux type mariage, naissance ou moins heureux. Il est donc important de vous Donc essentiel que vous puissiez conserver des rapports au moins cordiaux avec votre ex-conjoint. Pour cela, il est important de faire en sorte que la gestion de votre séparation ou de votre divorce se fasse de la manière la moins violente possible. Il ne faut surtout pas négliger la violence émotionnelle que représente une procédure judiciaire. Les écrits tels qu'une assignation ou des conclusions contiennent régulièrement des éléments qui peuvent vous blesser, voire vous choper. choquer et donner une vision biaisée de votre situation. Et comme on le dit souvent, les paroles s'envolent, mais les écrits restent. Il n'est pas rare d'entendre des parents séparés ressasser des années plus tard ce qui a pu être écrit dans le cadre de la procédure judiciaire par l'avocat de l'autre parent et que ces mots continuent d'alimenter le conflit des années après. D'un autre côté, beaucoup de parents qui se séparent attendent fébrilement l'audience, comme un moment clé. où ils vont enfin pouvoir exprimer aux juges ce qu'ils ont vécu, les problèmes qu'ils ont rencontrés, et lui raconter leur histoire familiale. Or, il ne faut pas oublier que le juge aux affaires familiales n'a pas suffisamment de temps pour cela. L'audience que vous avez attendue pendant le long mois ne durera que quelques minutes. C'est votre avocat qui parlera pour vous et qui mettra donc l'accent sur certains éléments afin d'obtenir du juge la décision que vous souhaitez. Il y a de fortes chances que vous sortiez frustré de cette audience, car votre avocat n'aura pas tout dit de votre histoire, car ce n'est pas ce que le juge attend de lui. De votre côté, le juge vous aura peut-être posé quelques questions, mais il est également possible que vous n'ayez pas eu la parole au cours de l'audience. Le juge ne règle pas le conflit entre vous. Il est là pour trancher vos différends, notamment par rapport à la garde des enfants ou à une pension alimentaire. Mais il ne règle pas le conflit, il ne remet pas du lien entre vous, et il ne prépare donc pas l'avenir. L'apaisement vient rarement des décisions judiciaires. Au contraire, elles ont tendance à exacerber le conflit, et il n'est pas rare, dans le cadre de ce que l'on nomme des hauts conflits ou conflits massifs, que les parents se retrouvent à intervalles réguliers devant le juge, car ils sont dans l'incapacité de communiquer, et donc de prendre des décisions ensemble, dans l'intérêt des enfants. La voie amiable est donc particulièrement adaptée à ces situations où vous avez l'obligation de continuer à entretenir des liens. lien avec l'autre partie. L'amiable laisse à chacun le temps de s'exprimer sur son ressenti, son vécu et d'être entendu par l'autre. Cela permet donc de traiter le conflit en profondeur et de construire sur des bases saines, débarrasser des non-dits. Pour autant, n'imaginez pas que la voix amiable est un long fleuve tranquille. Des choses difficiles vont être dites et entendues par chacune des parties. Vos certitudes seront souvent remises en cause et cela peut être difficile émotionnellement. On peut sortir bouleversé d'une réunion amiable, car l'on travaille aussi bien sur la relation que sur les émotions, ce qui est absolument absent du débat judiciaire. Les émotions n'ont pas leur place au sein du tribunal, elles trouvent à s'exprimer dans l'amiable. Or, les conflits conjugaux et parentaux sont les domaines les plus chargés en émotions. Une séparation est un tsunami émotionnel qu'il ne faut pas négliger. Il s'agit d'un deuil. Deuil de la relation, deuil d'une vie parfois rêvée ou de la famille idéale que l'on a imaginée, ce qui est extrêmement difficile à vivre. Les émotions ont une place prépondérante dans ce type de conflits et guident également nos décisions. Mais alors, est-ce que l'amiable sait faire une médiation ? Alors oui, la médiation est un mode amiable, mais ce n'est pas le seul. L'amiable est multiforme. Parlons déjà de la médiation, qui est le mode amiable dont on entend le plus souvent. La médiation en matière familiale est un processus amiable qui vise à aider les couples en situation de séparation ou de divorce à résoudre leurs différends de manière constructive, en évitant une procédure judiciaire. Elle implique la présence d'un médiateur neutre et impartial qui va faciliter les discussions entre les parties et les aider à trouver des solutions mutuellement acceptables. La médiation familiale offre un espace sécurisé. et confidentielle où les parents peuvent exprimer leurs préoccupations, leurs besoins et leurs souhaits, tout en étant écoutés et compris. Le médiateur joue un rôle essentiel en facilitant la communication, en aidant à clarifier les problèmes et en encourageant les parents à explorer des options qui répondent aux intérêts de tous les membres de la famille, en particulier les enfants. L'objectif de la médiation en matière familiale est de favoriser une meilleure compréhension mutuelle. de promouvoir la coopération entre les parents et de les aider à élaborer des accords équilibrés et durables concernant des questions telles que la garde des enfants, les droits de visite, la pension alimentaire ou la répartition des biens. Il est important de noter que la médiation en matière familiale n'est pas une thérapie, mais plutôt un processus de résolution des conflits, axé sur les questions pratiques et juridiques liées à la séparation ou au divorce. Elle offre aux parents la possibilité de prendre des décisions éclairées et de maintenir une relation constructive dans l'intérêt de leur enfant. Mais il est également possible d'avoir recours à d'autres modes amiables, comme le processus collaboratif dont nous avons parlé, qui reprend le même processus que la médiation, mais qui est conduit par deux avocats formés à ce mode amiable, qui vont constituer une équipe collaborative avec les parties afin de faire émerger des accords. Les deux avocats, ainsi que les parties, signent un accord de participation au processus collaboratif et s'engagent à se démettre du dossier en cas d'échec et à ne pas accompagner leurs clients au judiciaire. Il est également possible de recourir au rendez-vous à quatre avocats et parties en mode collaboratif en pratiquant la négociation raisonnée. La négociation raisonnée, c'est une approche de résolution des conflits qui met l'accent sur la recherche de solutions mutuellement satisfaisantes pour toutes les parties impliquées. Elle se base sur une communication ouverte et respectueuse, en mettant de côté les positions rigides et en cherchant à comprendre les intérêts et les besoins de chacun. Dans la négociation raisonnée, les parties sont encouragées à collaborer activement pour trouver des solutions créatives qui répondent aux intérêts communs et individuels. Cela implique d'explorer différentes options, d'évaluer les conséquences de chaque choix et de parvenir à un accord équilibré. Un aspect clé de la négociation raisonnée est de séparer les personnes du problème. Cela signifie que les parties doivent se concentrer sur les questions à résoudre plutôt que de se laisser emporter par des émotions ou des jugements personnels. En travaillant ensemble de manière objective, les parties peuvent trouver des solutions plus objectives et donc plus durables. La négociation raisonnée peut être utilisée dans de nombreux complexes, y compris les conflits familiaux tels que les séparations et les divorces. Elle offre aux parties un moyen constructif de résoudre leurs différends en préservant les relations et en évitant les litiges coûteux et stressants. Mais alors, est-ce que l'amiable, c'est accepter les demandes de l'autre partie pour éviter le conflit ? Une cliente m'a récemment transmis un SMS de son futur ex-conjoint qui lui écrit pour parler de moi. que je suis connue pour ne pas être conciliante. Je vous avoue que sur le coup, je n'ai pas compris. Alors que je ne cesse de prôner les modes amiables, comment se fait-il que j'ai la réputation de ne pas être conciliante ? Et puis, en y réfléchissant, j'ai compris. C'est d'ailleurs ce message qui a inspiré cet épisode. Il y a erreur sur ce qu'est l'amiable. Car non, avoir recours à un mode amiable ne signifie pas que l'on va accepter sans... sourciller toutes les demandes de l'autre partie. Et surtout sans rien demander. En effet, dans ce dossier, nous n'avons pas pu parvenir à un accord amiable car nous n'avons pas réussi à nous mettre d'accord sur les points financiers. L'autre partie m'a fait connaître ses revenus et ses charges mais a toujours refusé de me joindre le moindre élément justificatif. Avis d'imposition, bulletin de salaire. Or, que l'on soit en amiable ou en judiciaire, on doit justifier de ce que l'on avance. Notamment sur les... L'amiable n'est pas une façon de régler un litige à la va-vite. Nous faisons du droit et nous négocions donc sur des éléments factuels et sur des pièces. Accepter la voie amiable ne signifie pas que l'on va accepter toutes les demandes de l'autre partie pour ne pas faire de vagues ou pour éviter le conflit. D'ailleurs, le conflit n'est pas forcément négatif. Il permet de faire avancer les choses, de passer d'un État à un autre. Accepter la voie amiable, c'est s'engager à négocier de bonne foi, en toute transparence. Mais alors si la voie amiable échoue, où n'est pas envisageable ? Votre avocat saura défendre vos intérêts sur le terrain judiciaire, car comme je vous l'indiquais au début de cet épisode, nous sommes avocats, formés à l'amiable. Dans ce cas, je conserve ma casquette d'avocat de la paix. Il est inutile d'être insultant ou dénigrant dans ses écrits destinés au juge. Cela ne sert pas les intérêts de son client, et c'est le plus souvent très mal vu par les juges. Nous arrivons à la fin de cet épisode. Vous avez désormais toutes les cartes en main pour faire appel à un avocat qui favorise la paix. Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à le partager autour de vous et à me mettre une très bonne note sur les plateformes d'écoute afin que d'autres personnes puissent découvrir ce podcast.

Description

Cet épisode du podcast "Mon avocat, Ma Famille & Moi" explore le rôle d'un avocat amiable dans le contexte d'un divorce ou d'une séparation. Il souligne que les avocats amiables restent avocats et qu'ils ont suivi une formation spécifique pour gérer les conflits de manière constructive. L'épisode met en avant les avantages de l'approche amiable, qui permet un règlement du conflit respectueux des émotions et des relations familiales, tout en évitant une procédure judiciaire souvent douloureuse et conflictuelle. Il précise également qu'un avocat amiable peut tout de même représenter son client devant un juge si la résolution amiable échoue.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de Mon avocat, ma famille et moi, le podcast qui parle famille, enfants, séparation et surtout émotion. Dans cet épisode, nous allons tenter de répondre à un a priori récurrent lorsque l'on parle d'amiable. Un avocat amiable saura-t-il me défendre ? La question sous-jacente est de savoir si un avocat qui pratique l'amiable est un avocat comme les autres. Mais alors c'est quoi un avocat amiable ? C'est la première question à laquelle il convient de répondre. Ma réponse serait que l'on n'est pas avocat de l'amiable, on le devient. Dans mon cas, qui est similaire à celui de beaucoup de mes confrères avec lesquels j'ai pu échanger, je suis d'abord avocat. Un avocat classique. J'ai fait la fac de droit, obtenu l'examen d'entrée à l'école d'avocat et obtenu mon diplôme me permettant d'exercer comme avocat. J'ai commencé ma pratique de façon classique, comme on nous l'apprend à l'école d'avocat. Mais je pratique essentiellement le droit de la famille. J'ai donc très vite réalisé que c'est une matière où les émotions sont exacerbées et prennent le contrôle, et que les jugements sont rarement satisfaisants pour chacun des parents. Les écritures des avocats, les propos tenus à l'audience, peuvent abîmer durablement la relation des parents, qui vont pourtant devoir maintenir des liens et une communication mutuelle dans l'intérêt de leurs enfants. Je n'étais pas non plus très à l'aise avec cette image de l'avocat incendiaire, et cette croyance, pas toujours infondée, qui veut que si l'on fait appel à un avocat, cela va aggraver le conflit. Après quelques années de pratique, j'ai commencé à me former à l'amiable. Je me suis d'abord formée au processus collaboratif. Le processus collaboratif est une approche de résolution des conflits qui implique une négociation structurée, où les deux parties et leurs avocats s'engagent à trouver une solution mutuellement acceptable, sans recourir à la justice. Dans ce processus, chaque partie est représentée par un avocat formé à la pratique collaborative, et tout le monde travaille ensemble de manière coopérative pour résoudre le conflit. Si le processus échoue, les avocats sont tenus de se retirer du dossier et les partis doivent chercher de nouveaux représentants pour une éventuelle procédure judiciaire. Cet engagement offre une forte incitation à trouver des solutions et à résoudre les conflits de manière collaborative. Cette formation a bouleversé ma pratique et j'ai donc eu envie d'aller plus loin. J'ai donc passé le diplôme universitaire de médiateur. J'ai continué en me formant à la négociation raisonnée. Plusieurs formations sur plusieurs années. Car oui, l'amiable s'apprend et ne s'improvise pas, contrairement à ce que l'on peut entendre régulièrement. Notre métier d'avocat ne nous forme pas à l'amiable. Il est nécessaire d'apprendre les techniques et les outils de l'amiable. Mais alors c'est quoi l'amiable ? Si vous êtes des auditeurs réguliers de ce podcast, vous avez l'habitude de m'entendre parler d'amiable. Mais concrètement, de quoi parle-t-on quand on parle d'amiable ? L'amiable est un objet de la vie. L'amiable, c'est une méthode de résolution des conflits, qui se base sur la volonté des parties impliquées à trouver un accord qui soit mutuellement acceptable, sans avoir recours à une procédure judiciaire, donc sans recours au juge. Cela implique généralement la communication, la négociation, voire la médiation entre les parties, avec l'air d'être un tiers neutre. L'objectif de l'amiable est de trouver des solutions satisfaisantes pour toutes les parties concernées, tout en... en évitant les litiges et les tensions supplémentaires. Cette approche est souvent privilégiée dans le droit de la famille, car elle favorise la coopération et la préservation des relations familiales, en particulier lors des situations de séparation ou de divorce. L'amiable, c'est une manière de trouver une solution à votre conflit qui sera satisfaisante pour chacun. L'objectif est de trouver une solution constructive ensemble, sans que cette solution soit imposée par un tiers, dans notre cas le juge, qui risque de rendre une décision qui ne sera pas la même. pas complètement satisfaisante pour aucune des parties. Mais alors pourquoi l'amiable est particulièrement adapté aux droits de la famille ? Dans le cadre d'une séparation ou d'un divorce, en présence d'enfants, vous allez devoir maintenir des relations avec l'autre parent pendant de nombreuses années. En effet, même une fois que vos enfants sont devenus majeurs, vous serez amené à rencontrer l'autre parent lors des réunions de famille ou des événements heureux type mariage, naissance ou moins heureux. Il est donc important de vous Donc essentiel que vous puissiez conserver des rapports au moins cordiaux avec votre ex-conjoint. Pour cela, il est important de faire en sorte que la gestion de votre séparation ou de votre divorce se fasse de la manière la moins violente possible. Il ne faut surtout pas négliger la violence émotionnelle que représente une procédure judiciaire. Les écrits tels qu'une assignation ou des conclusions contiennent régulièrement des éléments qui peuvent vous blesser, voire vous choper. choquer et donner une vision biaisée de votre situation. Et comme on le dit souvent, les paroles s'envolent, mais les écrits restent. Il n'est pas rare d'entendre des parents séparés ressasser des années plus tard ce qui a pu être écrit dans le cadre de la procédure judiciaire par l'avocat de l'autre parent et que ces mots continuent d'alimenter le conflit des années après. D'un autre côté, beaucoup de parents qui se séparent attendent fébrilement l'audience, comme un moment clé. où ils vont enfin pouvoir exprimer aux juges ce qu'ils ont vécu, les problèmes qu'ils ont rencontrés, et lui raconter leur histoire familiale. Or, il ne faut pas oublier que le juge aux affaires familiales n'a pas suffisamment de temps pour cela. L'audience que vous avez attendue pendant le long mois ne durera que quelques minutes. C'est votre avocat qui parlera pour vous et qui mettra donc l'accent sur certains éléments afin d'obtenir du juge la décision que vous souhaitez. Il y a de fortes chances que vous sortiez frustré de cette audience, car votre avocat n'aura pas tout dit de votre histoire, car ce n'est pas ce que le juge attend de lui. De votre côté, le juge vous aura peut-être posé quelques questions, mais il est également possible que vous n'ayez pas eu la parole au cours de l'audience. Le juge ne règle pas le conflit entre vous. Il est là pour trancher vos différends, notamment par rapport à la garde des enfants ou à une pension alimentaire. Mais il ne règle pas le conflit, il ne remet pas du lien entre vous, et il ne prépare donc pas l'avenir. L'apaisement vient rarement des décisions judiciaires. Au contraire, elles ont tendance à exacerber le conflit, et il n'est pas rare, dans le cadre de ce que l'on nomme des hauts conflits ou conflits massifs, que les parents se retrouvent à intervalles réguliers devant le juge, car ils sont dans l'incapacité de communiquer, et donc de prendre des décisions ensemble, dans l'intérêt des enfants. La voie amiable est donc particulièrement adaptée à ces situations où vous avez l'obligation de continuer à entretenir des liens. lien avec l'autre partie. L'amiable laisse à chacun le temps de s'exprimer sur son ressenti, son vécu et d'être entendu par l'autre. Cela permet donc de traiter le conflit en profondeur et de construire sur des bases saines, débarrasser des non-dits. Pour autant, n'imaginez pas que la voix amiable est un long fleuve tranquille. Des choses difficiles vont être dites et entendues par chacune des parties. Vos certitudes seront souvent remises en cause et cela peut être difficile émotionnellement. On peut sortir bouleversé d'une réunion amiable, car l'on travaille aussi bien sur la relation que sur les émotions, ce qui est absolument absent du débat judiciaire. Les émotions n'ont pas leur place au sein du tribunal, elles trouvent à s'exprimer dans l'amiable. Or, les conflits conjugaux et parentaux sont les domaines les plus chargés en émotions. Une séparation est un tsunami émotionnel qu'il ne faut pas négliger. Il s'agit d'un deuil. Deuil de la relation, deuil d'une vie parfois rêvée ou de la famille idéale que l'on a imaginée, ce qui est extrêmement difficile à vivre. Les émotions ont une place prépondérante dans ce type de conflits et guident également nos décisions. Mais alors, est-ce que l'amiable sait faire une médiation ? Alors oui, la médiation est un mode amiable, mais ce n'est pas le seul. L'amiable est multiforme. Parlons déjà de la médiation, qui est le mode amiable dont on entend le plus souvent. La médiation en matière familiale est un processus amiable qui vise à aider les couples en situation de séparation ou de divorce à résoudre leurs différends de manière constructive, en évitant une procédure judiciaire. Elle implique la présence d'un médiateur neutre et impartial qui va faciliter les discussions entre les parties et les aider à trouver des solutions mutuellement acceptables. La médiation familiale offre un espace sécurisé. et confidentielle où les parents peuvent exprimer leurs préoccupations, leurs besoins et leurs souhaits, tout en étant écoutés et compris. Le médiateur joue un rôle essentiel en facilitant la communication, en aidant à clarifier les problèmes et en encourageant les parents à explorer des options qui répondent aux intérêts de tous les membres de la famille, en particulier les enfants. L'objectif de la médiation en matière familiale est de favoriser une meilleure compréhension mutuelle. de promouvoir la coopération entre les parents et de les aider à élaborer des accords équilibrés et durables concernant des questions telles que la garde des enfants, les droits de visite, la pension alimentaire ou la répartition des biens. Il est important de noter que la médiation en matière familiale n'est pas une thérapie, mais plutôt un processus de résolution des conflits, axé sur les questions pratiques et juridiques liées à la séparation ou au divorce. Elle offre aux parents la possibilité de prendre des décisions éclairées et de maintenir une relation constructive dans l'intérêt de leur enfant. Mais il est également possible d'avoir recours à d'autres modes amiables, comme le processus collaboratif dont nous avons parlé, qui reprend le même processus que la médiation, mais qui est conduit par deux avocats formés à ce mode amiable, qui vont constituer une équipe collaborative avec les parties afin de faire émerger des accords. Les deux avocats, ainsi que les parties, signent un accord de participation au processus collaboratif et s'engagent à se démettre du dossier en cas d'échec et à ne pas accompagner leurs clients au judiciaire. Il est également possible de recourir au rendez-vous à quatre avocats et parties en mode collaboratif en pratiquant la négociation raisonnée. La négociation raisonnée, c'est une approche de résolution des conflits qui met l'accent sur la recherche de solutions mutuellement satisfaisantes pour toutes les parties impliquées. Elle se base sur une communication ouverte et respectueuse, en mettant de côté les positions rigides et en cherchant à comprendre les intérêts et les besoins de chacun. Dans la négociation raisonnée, les parties sont encouragées à collaborer activement pour trouver des solutions créatives qui répondent aux intérêts communs et individuels. Cela implique d'explorer différentes options, d'évaluer les conséquences de chaque choix et de parvenir à un accord équilibré. Un aspect clé de la négociation raisonnée est de séparer les personnes du problème. Cela signifie que les parties doivent se concentrer sur les questions à résoudre plutôt que de se laisser emporter par des émotions ou des jugements personnels. En travaillant ensemble de manière objective, les parties peuvent trouver des solutions plus objectives et donc plus durables. La négociation raisonnée peut être utilisée dans de nombreux complexes, y compris les conflits familiaux tels que les séparations et les divorces. Elle offre aux parties un moyen constructif de résoudre leurs différends en préservant les relations et en évitant les litiges coûteux et stressants. Mais alors, est-ce que l'amiable, c'est accepter les demandes de l'autre partie pour éviter le conflit ? Une cliente m'a récemment transmis un SMS de son futur ex-conjoint qui lui écrit pour parler de moi. que je suis connue pour ne pas être conciliante. Je vous avoue que sur le coup, je n'ai pas compris. Alors que je ne cesse de prôner les modes amiables, comment se fait-il que j'ai la réputation de ne pas être conciliante ? Et puis, en y réfléchissant, j'ai compris. C'est d'ailleurs ce message qui a inspiré cet épisode. Il y a erreur sur ce qu'est l'amiable. Car non, avoir recours à un mode amiable ne signifie pas que l'on va accepter sans... sourciller toutes les demandes de l'autre partie. Et surtout sans rien demander. En effet, dans ce dossier, nous n'avons pas pu parvenir à un accord amiable car nous n'avons pas réussi à nous mettre d'accord sur les points financiers. L'autre partie m'a fait connaître ses revenus et ses charges mais a toujours refusé de me joindre le moindre élément justificatif. Avis d'imposition, bulletin de salaire. Or, que l'on soit en amiable ou en judiciaire, on doit justifier de ce que l'on avance. Notamment sur les... L'amiable n'est pas une façon de régler un litige à la va-vite. Nous faisons du droit et nous négocions donc sur des éléments factuels et sur des pièces. Accepter la voie amiable ne signifie pas que l'on va accepter toutes les demandes de l'autre partie pour ne pas faire de vagues ou pour éviter le conflit. D'ailleurs, le conflit n'est pas forcément négatif. Il permet de faire avancer les choses, de passer d'un État à un autre. Accepter la voie amiable, c'est s'engager à négocier de bonne foi, en toute transparence. Mais alors si la voie amiable échoue, où n'est pas envisageable ? Votre avocat saura défendre vos intérêts sur le terrain judiciaire, car comme je vous l'indiquais au début de cet épisode, nous sommes avocats, formés à l'amiable. Dans ce cas, je conserve ma casquette d'avocat de la paix. Il est inutile d'être insultant ou dénigrant dans ses écrits destinés au juge. Cela ne sert pas les intérêts de son client, et c'est le plus souvent très mal vu par les juges. Nous arrivons à la fin de cet épisode. Vous avez désormais toutes les cartes en main pour faire appel à un avocat qui favorise la paix. Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à le partager autour de vous et à me mettre une très bonne note sur les plateformes d'écoute afin que d'autres personnes puissent découvrir ce podcast.

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