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Mon Pas de Côté.27 - Audrey Poux : l'art de la réinvention et de la motivation dans l'adaptation cover
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Mon Pas de Côté, psychologie et interviews de l'audace.

Mon Pas de Côté.27 - Audrey Poux : l'art de la réinvention et de la motivation dans l'adaptation

Mon Pas de Côté.27 - Audrey Poux : l'art de la réinvention et de la motivation dans l'adaptation

1h05 |26/11/2025
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Mon Pas de Côté, psychologie et interviews de l'audace.

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Description

Bonjour chère auditrice, cher auditeur,


Bienvenue sur Mon pas de côté, le podcast qui célèbre psychologie et audace en mettant en valeur la parole et l'expérience de celles et ceux qui ont osé leur propre choix de vie.

Dans chaque épisode, l'interview explore les mouvements de motivation sur l'art de se réapproprier sa vie par un choix, une rupture (décidée ou subie), ou une simple intuition.


Je m'appelle Ondine, passionnée de psychologie et développement personnel, psychologue certifiée en Analyse Transactionnelle et en coaching et fondatrice de l'écosystème Mon Pas de Côté.


Je vous invite donc à écouter ces récits de vie inspirants et, si le coeur vous en dit, venir à mon micro pour partager votre histoire et déclencher à votre tour ce déclic de motivation et d'audace chez d'autres.


Pour approfondir votre épanouissement personnel et accompagner votre motivation au mouvement, vous pouvez vous abonner à la newsletter mensuelle => en cliquant ici.


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Interview d'Audrey Poux : L'art de l'adaptation et de la réinvention


Cette interview explore les thématiques du développement personnel, de la psychologie autour de la question de l'adaptation et de l'empowerment par la résilience. Un témoignage authentique sur la motivation qui pousse à se réinventer.


Une créatrice en réinvention permanente

Audrey Poux, 45 ans, créatrice de contenu pour les marques, a lancé cette année La Pampa, sa marque de prêt-à-porter et de décoration. Inspirée par sa maison à Ramatuelle, elle célèbre l'esthétique vintage années 50-60 revisitée par son prisme contemporain.

Originaire de l'Oise, Audrey rêvait de Paris dès l'enfance : "Il a toujours été sûr que j'irais à Paris. C'était une vocation." Rat des villes assumée, elle cherche "le murmure des cafés" et s'offre régulièrement des séances de cinéma en après-midi, une forme d'école buissonnière qu'elle ne s'autorisait pas étudiante.


Les pas de côté professionnels

Journaliste freelance, Audrey a pivoté quand la presse a souffert dans les années 2010 : "Quand je vois que le bateau coule, je ne vais pas m'accrocher à la guitare du Titanic." Son rêve initial — être rédactrice en chef de Vogue — s'est heurté à une réalité toxique. Elle a manqué "d'endurance politique" dans les hiérarchies rigides de la mode, expérience qui l'a menée à écrire Raymonde (2018), roman sur les femmes toxiques de sa vie.


L'art de l'adaptation

Taureau déracinée par les différents mouvements familiaux, Audrey a dû développer une capacité d'adaptation contre-intuitive. "Mes attaches sont devenues immatérielles. Mon foyer, c'est mon mari et mes enfants, peu importe où on habite."


Vision 2031

Dans cinq ans, Audrey se projette dans un appartement lumineux rempli de plantes. Sa marque a explosé, lui permettant d'embaucher et de se concentrer sur la création. Sur sa méridienne, elle se voit "spectatrice et actrice de ce bonheur", entourée de ses trois enfants.


Sincérité, partage, bienveillance : trois valeurs qui traversent ce parcours d'adaptation permanente, où l'authenticité reste le seul luxe non négociable.


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N'hésitez pas à vous abonner à l'émission, à laisser une note et un commentaire. C'est une aide précieuse pour développer notre écosystème et notre communauté. Merci d'avance 🌿


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour chères auditrices, chers auditeurs et bienvenue dans mon pas de côté, le podcast qui met en valeur l'expérience et l'audace de celles et ceux qui ont osé. Je m'appelle Andine. Je suis psychologue certifiée en analyse transactionnelle et en coaching. J'accompagne les parcours de vie depuis déjà une dizaine d'années. Et depuis peu, j'ai créé l'écosystème Mon Pas de Côté. Tu y retrouveras le podcast, la newsletter et très prochainement, des week-ends pensés comme des retraites confidentielles et immersives en pleine nature. Mais pour le moment, je te laisse le plaisir de découvrir le nouvel épisode de Mon Pas de Côté. Belle écoute !

  • Speaker #1

    Bonjour Audrey !

  • Speaker #2

    Hello !

  • Speaker #1

    Je suis ravie de te recevoir aujourd'hui pour mon Pas de Côté.

  • Speaker #2

    Merci, moi aussi je suis ravie d'être là.

  • Speaker #1

    Merci. Dans un premier temps, est-ce que tu serais d'accord de te présenter ?

  • Speaker #2

    Je m'appelle Audrey Poux, j'ai 45 ans, je suis ce qu'on appelle une créatrice de contenu. C'est-à-dire que je prépare du contenu pour les marques, audio, visuel, rédactionnel.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #2

    J'ai aussi une marque que j'ai lancée il y a six mois qui s'appelle La Pampa.

  • Speaker #1

    Ça a l'air de t'animer énormément cette marque.

  • Speaker #2

    Oui, c'est surtout que je ne pensais pas que c'était aussi prenant. Parce qu'en fait, comme je fais ça toute seule, j'ai découvert qu'il fallait vraiment couteau suisse. Et quand tu es seule, tu fais la com, le marketing, le SAV, la distribution, le commercial, les paquets. Tu fais tout. En plus, évidemment, des créations. Cela va sans dire.

  • Speaker #1

    Et comment tu arrives à gérer ça dans ton planning ? Parce que j'imagine que c'est assez prenant.

  • Speaker #2

    J'avais pris une stagiaire l'été dernier pour faire la saison avec moi. Et j'ai trouvé ça génial de bosser avec quelqu'un. Parce que c'est vrai que je suis plutôt assez seule dans mon travail. Je rencontre plein de gens, mais ce que je fais, je le fais seule. Et j'ai trouvé ça génial de partager avec quelqu'un les joies, parfois les peines, les déceptions et tout. J'ai hâte de reprendre une stagiaire l'été prochain pour la prochaine collection. Mais c'est vrai, j'ai trouvé que quand on a quelqu'un de chouette à côté de soi, c'est quand même plus sympa.

  • Speaker #1

    Bien sûr. Et cette marque, c'est quoi ? Tu veux nous en parler un petit peu ?

  • Speaker #2

    Oui, bien sûr. Cette marque, c'est le prolongement de ce que je vivais déjà. La Pampa, c'est le nom de ma maison à Ramatuelle, dans le Var. Et en fait, c'est une maison que j'ai achetée avec mon mari qui date de 1957. Donc, il est vraiment dans un jus lointain et assez vintage qu'on a gardé comme tel. Et nous, c'est vraiment le côté de Saint-Tropez qu'on aime. Donc, c'est à Ramatuelle, mais Ramatuelle et Saint-Tropez. sont quand même assez collés, même si c'est deux ambiances très différentes. C'est comment,

  • Speaker #1

    Ramatuel ?

  • Speaker #2

    C'est beaucoup plus loki, c'est beaucoup plus le village, c'est pas bling, c'est pas show-off. Il y a des petits artisans, il y a le petit café du village, il y a l'église où on s'est mariés, il y a le fleurisme. C'est beaucoup plus provincial.

  • Speaker #1

    Ça correspond à... A-t-elle valeur chez toi,

  • Speaker #2

    ça ? Déjà, moi, je suis une provinciale. J'ai grandi à la campagne.

  • Speaker #1

    Dans quel coin ?

  • Speaker #2

    J'ai grandi dans l'Oise. Et comme on a 8, on a toujours habité dans les grandes villes avec mon mari. C'est un retranchement hyper agréable pour nous d'aller à toutes les vacances scolaires là-bas. d'avoir notre jardin, d'avoir cette vie avec les gens du coin. C'est hyper gai, c'est hyper vivant et ce n'est pas du tout le Saint-Tropez qu'on peut imaginer quand on regarde en quête exclusive.

  • Speaker #1

    Mais oui, j'imagine.

  • Speaker #2

    Et alors,

  • Speaker #1

    ta marque, c'est la continuité de tes racines un peu aussi ?

  • Speaker #2

    J'ai décidé d'y faire mes racines. C'est vrai que j'allais petite pas mal là-bas avec mes parents et mon mari aussi, ses parents avaient une maison. Donc on s'est mariés là-bas, j'ai découvert que j'étais enceinte là-bas. C'est un endroit qui est assez important pour nous. Et du coup, on y a planté nos racines, dans cette maison des années 50, qui représente, moi je suis assez fan du vintage en règle générale. Donc des films, des vêtements, des voitures, j'adore cette période. Et du coup, cette maison, c'était l'incarnation de tout ce qu'on aimait. Et je dis « on » parce que même si mon mec ne fait pas partie de l'aventure, il fait partie de mon aventure personnelle. Et comme tout ça s'entremêle, il y a du « on » un peu quelque part.

  • Speaker #1

    Et cette marque vend quoi ?

  • Speaker #2

    Et cette marque fait du prêt-à-porter de vacances. Donc, j'ai décidé de faire un peu de l'été. Et donc, c'est une ode aux vacances, à la Riviera, de ces années-là, en fait. Plutôt assez chill et insouciant. Mais c'est revu par mon prisme d'aujourd'hui. Donc, ce n'est pas littéral. C'est-à-dire qu'on est sur des années 60, comme moi, j'aime les imaginer, mais ce n'est pas littéral.

  • Speaker #1

    OK, c'est ta construction à toi.

  • Speaker #2

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et alors, tu disais que tu étais aussi créatrice de contenu. Alors, ce n'est pas forcément clair pour tout le monde.

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #1

    Comment tu décrirais ?

  • Speaker #2

    En fait, ce n'est pas clair parce qu'aujourd'hui, c'est comme si c'était un marronnier sous lesquels on classait toute une catégorie de gens. Moi, j'étais journaliste et j'ai toujours été en freelance. Et en fait, la presse a commencé à pas mal souffrir au moment où moi, je commençais à pas mal réussir.

  • Speaker #1

    À quelle période,

  • Speaker #2

    ça ? Dans les années 2010. Au début des années 2010, ça a commencé à être compliqué. Et généralement, quand c'est compliqué, les gens qu'on fait sauter en premier sont les gens de l'extérieur, les freelancers. Donc, j'ai commencé à avoir de moins en moins de boulot de commande et je sentais que ce n'était pas non plus le secteur de l'avenir. Donc, j'ai commencé d'abord par opportunisme et après à aimer ça, à faire du contenu. Pour des marques, donc ce que je savais faire du contenu rédactionnel, où j'ai accompagné des marques dans leur storytelling et dans leurs besoins rédactionnels, donc ça va d'une newsletter à un dossier de presse ou tout l'agencement du site internet.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Donc, je travaille avec des web designers qui, eux, vont faire l'arborescence et la structure. Et moi, je remplis les trous. Donc, je vais bosser main dans la main avec des marques pour les aider à construire leur image, leur ton. leur wording, ce qui fait en fait qu'ils sont instantanément reconnaissables par le ton, les mots, les claims et tout ce genre de choses. Ça, c'était super, sauf que l'IA est arrivée, donc c'est assez récent et ça a commencé à être un peu plus difficile. Encore une fois. Et donc, Et parallèlement à ce contenu rédactionnel, j'avais commencé à scripter des petites vidéos pour des marques qui, pour le coup, ont besoin de plus en plus d'alimenter leurs réseaux sociaux, leurs sites internet, etc. par du contenu qui est de plus en plus périssable. Donc, c'est un peu une course effrénée où les gens ont besoin de contenu, mais en même temps, le contenu ne dure pas dans le temps. Donc, voilà. ils ont toujours besoin de contenu donc moi je leur scripte des petites vidéos de généralement une minute ou moins sur lesquelles je vais dérouler une idée créative et donc ça, ça ressemble un peu plus à la publicité telle qu'on l'a connue qu'au journalisme parce qu'en fait ça va être comme dans un spot publicitaire de l'époque pour les boomers qui nous écoutent on va développer une idée avec un message précis Merci. Il faut que ça aille vite et que ça soit très percutant, qu'on s'en souvienne, que ça soit partagé. Alors après, moi, j'ai un credo un peu plus… Enfin, j'essaye de me différencier, parce que sinon, on est beaucoup sur ce marché-là. J'essaye de faire des vidéos qui ne sont pas premier degré, donc avec un peu de décalage, du monde, de dérision, etc.

  • Speaker #1

    Ça parle un peu de qui tu es, ça ?

  • Speaker #2

    Ça parle… part de qui je suis, oui, je ne me prends pas beaucoup au sérieux. C'est difficile pour moi. Ce n'est pas que c'est difficile. C'est impossible de faire un contenu premier degré. Dans ces cas-là, on ne fait pas appel à moi. Je ne peux pas être juste prise en photo en vantant les mérites d'un sac à main ou d'une crème. Ce n'est pas plausible.

  • Speaker #1

    Tu ne sais pas faire.

  • Speaker #2

    Non, je ne sais pas faire et je me trouve ridicule quand j'essaie de le faire.

  • Speaker #0

    Non,

  • Speaker #1

    je ne sais plus. Non, ça ne sert à rien.

  • Speaker #2

    Il ne faut pas être contre sa nature. Et puis d'autres le font très bien surtout.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Et toi alors, le second degré, c'est ton truc à toi ?

  • Speaker #2

    C'est mon truc à moi. C'est mon truc à moi, ben oui. J'espère que c'est perçu comme ça. J'ai de l'humour sur moi-même. Et c'est de l'autodérision. J'ai de l'humour, j'ai envie de rire, j'ai envie que les gens rient avec moi. Voilà, c'est comme ça dans ma vie de tous les jours. Donc j'essaye de faire en sorte que ça soit comme ça dans mon travail.

  • Speaker #1

    Génial. Et dans la pampa, ça se retrouve aussi un petit peu ?

  • Speaker #2

    Et dans la pampa, ça se retrouve, j'espère, après je ne suis pas bien placée parce que autant je vais beaucoup conseiller mes clients sur leur image, etc. C'est vrai que cette histoire de cordonnier ma chaussée, je suis obligée de dire que parfois j'ai besoin qu'on m'aiguille, j'ai besoin de demander l'avis, est-ce que ça va, est-ce que ce n'est pas trop redondant, est-ce que je ne martèle pas les mêmes messages, est-ce que ce n'est pas lourd ? J'ai besoin qu'on me rassure sur le fait que c'est bien.

  • Speaker #1

    C'est normal, tu lances ta marque. On a toujours besoin des autres aussi pour savoir, prendre du recul, faire ce fameux pas de côté sur ce qu'on fait, avoir une autre perspective.

  • Speaker #2

    Mais là, je me retrouve parfois à prendre conseil auprès de gens, alors que moi, je pourrais être payée pour ces conseils-là. C'est ça qui est fou. Mais bon, c'est comme ça.

  • Speaker #1

    Alors, tu disais que toi, tu es une provinciale de l'Oise.

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #1

    Mais alors, tu dirais que tu viens d'où de façon plus large ? Comment tu as grandi ? Avec quelle valeur ?

  • Speaker #2

    J'ai grandi dans la forêt, mais oui.

  • Speaker #1

    J'adore.

  • Speaker #2

    J'ai grandi dans un petit village où il n'y a même pas de boulangerie. Alors oui, c'est la campagne, madame. J'ai grandi là-bas et c'est génial quand on est petit. On fait du vélo, on a les mains dans la terre, on pêche. On fait du Ausha. Après, moi, j'ai toujours eu envie de grande ville. Et je suis vraiment un rat des villes plus qu'un rat des champs. C'est-à-dire que j'aime avoir le murmure des cafés. J'aime me dire que je peux aller au cinéma à tout instant, aller dîner. Alors, je le fais moi, j'ai trois enfants. Mais j'aime me dire qu'il y a de la vie autour de moi. Et je m'en suis aperçue parce que, par exemple, dans mes recherches d'appart, j'ai toujours détesté les apparts sur cours. que je trouve silencieux et glauque, même si la cour est jolie, j'ai besoin d'ouvrir ma fenêtre et de voir la vie autour de moi.

  • Speaker #1

    Ok. Et tes enfants, ils ont quel âge ?

  • Speaker #2

    Et mes enfants ont 16, 14 et 4.

  • Speaker #1

    Waouh !

  • Speaker #2

    Eh oui ! Oui, oui, oui, oui. C'est la France qui se reproduit.

  • Speaker #1

    Je vais dire la différence de génération chez les enfants, là. Oui,

  • Speaker #2

    il y a le numéro 3. Donc,

  • Speaker #1

    tu en as un au collège et à la maternelle.

  • Speaker #2

    J'ai du lycée du collège de la maternelle. Oui, oui, oui.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui.

  • Speaker #2

    C'est vraiment... Si tu veux, le jour où on a fêté les quatre ans de mon fils, on fêtait la première sortie aux planches de mon autre fils. Donc, j'étais en goûter pirate et en comment je m'habille ce soir pour aller aux planches. Je dois dire que ce jour-là, j'ai eu un choc. Parentalement, c'était assez... Voilà, c'est très... C'est très animé et c'est très difficile parfois parce qu'on est aussi un couple et qu'en tant que couple, c'est difficile de faire de la place de couple. Quand on a des ados et un petit, ça n'arrête jamais.

  • Speaker #1

    Oui, j'imagine.

  • Speaker #2

    Parce que les petits, il y a un moment où ils se font coucher. Mais les ados, ils me couchent moi. Et donc, ils m'ont à l'usure. Je vais me coucher avant eux en fait. Bon, OK. Après,

  • Speaker #1

    en même temps, s'il y en a un qui commence à sortir aux planches, heureusement que tu te couches avant lui.

  • Speaker #2

    Oui, mais il ne sort pas le lundi. Et moi, hier, j'étais dans mon lit à 9h15. Oui, madame ?

  • Speaker #1

    Épuisée.

  • Speaker #2

    Épuisée. Je suis épuisée.

  • Speaker #1

    Mais alors, qu'est-ce qui t'épuise comme ça ?

  • Speaker #2

    Qu'est-ce qui m'épuise ? Eh bien, mon travail, l'air de rien. c'est aussi de rencontrer beaucoup de gens donc j'enchaîne beaucoup de déplacements dans la journée de rendez-vous et comme je ne sais pas faire les choses à moitié c'est pas du small talk j'aime vraiment rencontrer les gens donc on se parle comme je te disais j'aime les faire rire et j'aime donc je suis toujours vraiment là et je donne de ma personne et comme je suis aussi dans un métier d'image, je ne me poète pas en jogging les cheveux gras Donc en fait, ça demande de soi d'être toujours présentable et d'être pleinement là en fait. Je ne vais pas juste assister à des réunions les bras ballants. Je me vends aussi quelque part parce que je vends mon énergie, je vends mes idées, je vends mon humour. C'est moi que je vends. Donc, il faut que moi, je sois bien parce que si je veux donner envie aux gens de travailler avec moi, il faut que ça soit sexy. Il faut que ça donne envie. Et donc, quand je rentre le soir, je suis exténuée. Donc, j'ai décidé de faire moins de rendez-vous pour être. un peu moins exténué parce que si j'ai besoin de ce temps chez moi où je vais écrire, avoir besoin d'être créative, dessiner, et puis j'ai aussi trois enfants qui ont besoin de moi. Donc si j'éteins mon ordi à 8h et que je suis hors service, je peux le faire de temps en temps, mais ce n'est pas chouette, ça ne va pas sur la durée.

  • Speaker #1

    Donc tu dessines aussi ?

  • Speaker #2

    J'ai dû m'y mettre parce que maintenant, j'ai un atelier. Je ne peux pas être créatrice de mode comme ça et d'arriver en disant... Donc, je me suis mise à dessiner. Je me fais comprendre. Ce n'est pas Karl Lagerfeld, mais je me suis mise à dessiner. Ouais, je me suis mise à dessiner.

  • Speaker #1

    Donc alors, tu viens de la forêt. La jolie biche qui arrive en ville et qui s'adapte à son environnement et qui fait un pas de côté quand l'environnement devient... moins friendly, j'ai envie de dire. Depuis le monde du journalisme et du freelance, à la création de contenu, puis à la création de ta marque. Je vois quelque part, là, en tout cas dans ton parcours professionnel, après personnel, bon, quand on vient de la campagne, souvent, les études nous emmènent à la ville. Oui,

  • Speaker #2

    mais attention, j'aurais pu aller à Amiens. En tant que Deloire, je dépendais de l'Académie d'Amiens. Il a toujours été sûr que j'irais à Paris. Il n'y avait pas d'Amiens, il n'y avait pas de Lille. C'était Paris, parce que moi, je voulais travailler dans la mode et il n'y avait pas d'alternative possible.

  • Speaker #1

    Oui, évidemment.

  • Speaker #2

    Donc, je n'avais pas une vocation de médecin ou d'avocate, mais j'avais une vocation de Paris. C'était très important.

  • Speaker #1

    Ça représentait quoi pour toi, Paris, à l'époque ?

  • Speaker #2

    Ça représentait les possibilités que l'on n'a pas à la campagne de pouvoir sortir de chez soi, de voir des gens, de rencontrer des gens et puis d'aller au cinéma et de travailler dans la mode.

  • Speaker #1

    Tu parles beaucoup de cinéma.

  • Speaker #2

    J'adore le cinéma et c'est encore aujourd'hui quand j'ai un moment libre l'après-midi. Parce que parfois, j'attends des réponses de mes clients sur des projets que j'ai envoyés. J'avais prévu du temps et puis ce temps-là n'est plus alloué à rien. Évidemment, je pourrais toujours m'avancer sur quelque chose, mais il m'arrive parfois de faire l'école buissonnière et je vais avec un petit saut de popcorn au cinéma vers une séance de 14-15 heures. Il n'y a que moi et des cartes vermeilles. C'est une merveille. Et c'est extraordinaire. Je trouve que c'est... Une déconnexion. Voilà, c'est deux heures où on est emporté par une histoire qui n'est pas la sienne, qui fait rêver, réfléchir. J'adore ça. Et parfois, je vais voir des merdes, mais... C'est hyper gay. Et puis, il y a vraiment cette histoire d'école buissonnière où les gens sont dans leur bureau et puis moi, je suis au cinéma en train de manger mes trucs. J'adore ça.

  • Speaker #1

    Tu le faisais quand t'étais étudiante ou pas, à l'école buissonnière ?

  • Speaker #2

    Ah non, non, non, j'étais très sérieuse. J'allais à l'école...

  • Speaker #1

    T'en avais envie quelque part ou pas ?

  • Speaker #2

    D'aller à l'école ?

  • Speaker #1

    Non, de faire l'école buissonnière.

  • Speaker #2

    Non, parce que je voulais partir de chez moi. Il y avait un plan, en fait. Je voulais quitter et chez moi et la campagne. Il fallait aller à Paris. Et pour aller à Paris, il fallait une choix sérieuse pour que mes parents me fassent confiance et me mettent dans un appart. un studio et il y avait ce côté hyper raisonnable de « il faut que ça déroule parce que j'ai un plan » .

  • Speaker #1

    Oui, donc il fallait que tu fasses tes preuves en tant que jeune adulte pour pouvoir y aller auprès de tes parents quelque part, qu'ils fassent confiance en tes compétences et ta responsabilité envers toi-même.

  • Speaker #2

    Voilà, surtout qu'il y avait… Plus grand monde chez moi à l'époque, puisque mes parents avaient divorcé, ma mère n'était pas là, mon père n'était pas là. Donc j'étais quand même très rigole à moi-même. Et si je n'allais pas à l'école, je n'allais pas à l'école. Mais j'y allais. Alors les psy diront que justement, quand il n'y a pas de filet, souvent les enfants filent droit.

  • Speaker #1

    On dit quoi ?

  • Speaker #2

    J'en dis qu'effectivement, j'ai été responsable très fort très tôt parce que je savais qu'il n'y avait pas le choix, en fait. Je ne pouvais pas me permettre de faire un pas de côté.

  • Speaker #1

    Tu les as faits plus tard.

  • Speaker #2

    Tu notes cette boucle, hein ? Allez ! Eh oui, Audrey Pouc, storytelling. Pour vous servir, les mots, c'est un métier.

  • Speaker #1

    J'adore !

  • Speaker #2

    Est-ce que j'ai fait un pas de côté ? Oui, bien sûr, parce que comme j'étais très sérieuse, il y a un moment où il a fallu que la cocotte minute exulte.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui s'est passé pour que tu te donnes la permission de ça ?

  • Speaker #2

    Alors, je ne sais pas ce qui s'est passé. J'étais... Alors là, j'étais seule à Paris.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #2

    Je ne menais pas la vie de quelqu'un de mon âge. C'est-à-dire que j'avais 17 ans et je ne côtoyais que des gens de 25 ans et plus. Je passais mes soirées en boîte de nuit. Je n'avais pas d'amis de l'école. Donc, en fait, je vivais une vie de grand, sauf que moi, il fallait que je passe mon bac.

  • Speaker #1

    Vous allez aux planches ou pas ?

  • Speaker #2

    Non, Madame, les planches, c'était pour les ados. Moi, j'allais aux queens. Moi, j'allais au Queen et au bain-douche. Oui, tout à fait.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu allais au Queen le lundi soir ?

  • Speaker #2

    Bien sûr, j'allais au Queen le lundi, au bus le mardi, au bain-douche le mercredi. Le jeudi, j'allais au cabaret. Le vendredi, je ne sais plus, je crois que je… Et puis voilà, et c'était reparti. Ah si, c'était quelque chose.

  • Speaker #1

    Un sacré planning.

  • Speaker #2

    C'était un sacré planning. Et en même temps, j'ai beaucoup réfléchi à ça. Et je me suis dit que c'était pas mal de péter les plombs de 17 à 19 plutôt qu'à 40 ans. Parce qu'aujourd'hui, quand je sens que j'ai des copines qui sont bordeurs pétage de plomb, ça me fait rire parce que je ne les juge pas d'un point de vue moral. Mais je suis contente de ne pas avoir cette tentation maintenant.

  • Speaker #1

    Tu l'as déjà vécu ?

  • Speaker #2

    J'ai déjà vécu et j'ai l'impression... d'avoir eu plusieurs vies. Alors que quand je raconte ça et que les gens savent que je suis avec la même personne depuis 25 ans, ça les fait hurler de rire parce qu'ils ont l'impression qu'on m'a pris au couvent.

  • Speaker #1

    C'est quoi cette différente vie ?

  • Speaker #2

    Il y avait un feu sous la glace.

  • Speaker #1

    C'est toujours là. On le sent le feu.

  • Speaker #2

    Cette vie, c'était tout ce que je ne m'étais pas permis. C'était pas d'horaire, pas de réveil. C'était une vie sans filet, c'était de passer d'un groupe à l'autre, de ne pas dormir la nuit, de dormir le jour, de ne plus avoir d'horaire de repas, de voir des gens qui se droguaient, c'était une vie un peu de débauche.

  • Speaker #1

    Rock'n'roll.

  • Speaker #2

    Hyper rock'n'roll. Ça n'a pas duré dix ans.

  • Speaker #1

    C'est quoi la vie rock'n'roll finalement ?

  • Speaker #2

    Je vais te dire, je l'ai écrit dans une newsletter, parce que maintenant j'ai une newsletter qui est ma petite récréation. Une vie rock'n'roll, je pense que c'est même punk, c'est de rester avec le même homme toute une vie. Je pense qu'aujourd'hui, c'est rock'n'roll.

  • Speaker #1

    En quoi ?

  • Speaker #2

    Parce que, en regardant autour de nous, il y a tellement de gens qui se séparent. Et je ne les juge pas. Encore une fois, je ne les juge pas. Je trouve qu'il n'y a rien de pire que de rester pour les enfants, pour le fric, pour je ne sais pas quelle mauvaise raison. Mais tellement de gens se réveillent un matin et se disent « Oh, relou, flamme, boring. » Ouais, ouais, ouais, relou, flamme, boring, mais… Est-ce que justement, ce n'est pas ça le sel de la vie, de relever ce défi-là, en fait, et de créer une vie de compagnonnage, de companionship, je ne sais pas comment dire, parce qu'en fait, une vie à deux, attention, il y a des hauts et des bas, il y a des jours où on pourrait se buter, mais c'est quand même hyper sympa. de comprendre, de dire ensemble, de partager. Non, je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Je suis d'accord, mais c'est tout un travail.

  • Speaker #2

    Mais c'est une troc parce que c'est finalement, aujourd'hui, tout nous pousse dans la société à nous séparer. La tentation, la facilité, les réseaux sociaux, ça se chine à droite, à gauche, je le vois bien. Aujourd'hui, les gens se draguent sur LinkedIn, sur Insta, sur Tinder, sur machin. C'est facile de se tromper et c'est facile de partir. Le divorce n'a jamais été rendu aussi facile administrativement. C'est plus facile que jamais de tromper son conjoint. Bon, après, ils se font tous choper, mais malgré tout. Quand on fait quelque chose qui est à rebours d'une espèce de tendance, je me dis que c'est ça ce qu'il y a de rock. C'est la contre-culture. Finalement, rester mariée et fidèle, j'espère que mon mari nous écoute et que lui-même partage cette conviction, c'est ça en fait. C'est d'aller à l'encontre, pas du collectif, mais de la masse.

  • Speaker #1

    C'est encore un pas de côté pour toi ? Quelque part, par rapport à ton environnement ?

  • Speaker #2

    Limite,

  • Speaker #1

    oui. Ce que tu disais, je voyais au niveau professionnel les pas de côté que tu as pu faire, justement pour sortir ton épingle du jeu.

  • Speaker #2

    Alors attention, c'est des pas de côté aussi. Je n'ai pas une âme d'aventurière. Je m'adapte. Quand je vois que le bateau coule, je ne vais pas m'accrocher à la guitare du Titanic. Il y a un moment où je me dis, ma vieille trouve une solution.

  • Speaker #1

    C'est toi qui t'as permis justement de vivre tes différentes vies ?

  • Speaker #2

    Professionnelles ? Oui, certainement, parce que moi je rêvais d'être rédactrice en chef de Vogue quand j'étais jeune. Donc je me serais accrochée à ça jusqu'au bout. Et après j'ai bien compris que... J'ai aussi bien compris que peut-être je n'avais pas cette endurance politique pour y arriver. Soyons honnêtes.

  • Speaker #1

    C'est quoi l'endurance politique ?

  • Speaker #2

    C'est la vie dans une société, une société, une compagnie, avec les coups à prendre, les coups de travers, les croches-pieds. En fait, moi, j'ai vite compris que je n'étais pas faite pour ce monde-là.

  • Speaker #1

    Donc, la différence entre fantasme et réalité, quoi. Ton fantasme ne collait pas à tes fondements, à toi, quelque part.

  • Speaker #2

    Je ne sais pas pourquoi, mais dans la mode, j'ai toujours trouvé que, collectivement, les femmes étaient épouvantables. Individuellement, on peut se dire, ouais, elle est sympa, déjeuner, trouver que c'est quelqu'un d'intéressant, qui a des valeurs et tout. Et collectivement, j'ai souvent trouvé que je me suis retrouvée face à des femmes qui étaient épouvantables. Mais vraiment... toxiques.

  • Speaker #1

    Tu aurais des exemples ? Sans citer de nom. Non,

  • Speaker #2

    non. Globalement, j'ai trouvé que dans toutes les rédactions où j'avais travaillé, les gens n'étaient pas sympas. Individuellement, si. Mais mis bout à bout, en fait, ils se sentent vite menacés. C'est vite une histoire de garder ses privilèges. J'ai trouvé qu'il n'y avait pas de sororité. Après, moi, j'ai... certainement un tempérament qui fait que je parle beaucoup et je dis ce que je pense et je pense que c'est pas quelque chose qui a aidé aussi peut-être un plein une place je pense que il vaut mieux être très très low profile et après la spontanéité alors que j'ai bien accepté je pense en amitié c'est ça marche bien Mais dans des bureaux à fort hiérarchie, avec des luttes de pouvoir, non, ça ne plaît pas. Et j'ai écrit un livre depuis. C'était le sujet du roman que j'ai écrit en 2018. Alors, je n'en fais pas la pub ici parce qu'il n'est plus à vendre, mais c'était le sujet et ça m'a tellement habité que j'en ai fait un livre.

  • Speaker #1

    Ça s'appelait comment ?

  • Speaker #2

    Ça s'appelait Raymond. Et Raymond, c'était une anthologie des femmes toxiques de ma vie.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Tant sur un point personnel que professionnel. Et en fait, la réflexion derrière ce livre, enfin, ce n'est pas un essai, mais moi, je l'ai vécu comme telle dans l'écriture, c'était est-ce que finalement, je les attire ?

  • Speaker #0

    par une faille, disons, une faille liée à l'enfance, liée à une sensibilité, un manque d'amour, un manque de reconnaissance ? Est-ce que je les attire ou est-ce que moi je vais les chercher ? Parce que je cherche en elles quelque chose que j'aurais pu connaître jeune, qui était toxique.

  • Speaker #1

    Elle est transcendée finalement cette histoire-là.

  • Speaker #0

    Je n'ai pas de réponse.

  • Speaker #1

    C'est compliqué.

  • Speaker #0

    Je n'ai pas de réponse. D'ailleurs, à la fin du livre, il y a une piste de réflexion, mais il n'y a pas une réponse ferme. Et c'est encore quelque chose qui m'habite beaucoup, je me demande. C'est un peu comme les femmes qui ont des profils de mecs qui sont toujours des mecs un peu des bad boys qui vont les maltraiter. Pourquoi elles y retournent ? Parce qu'elles ont besoin de se confronter inlassablement à l'échec. Est-ce qu'elles pensent qu'elles vont… Le changer, celui-là ? Je n'ai pas de réponse. Mais force est de constater qu'on a tous des schémas qui sont difficiles parfois à gérer, tant en amitié qu'en amour, que dans ces relations personnelles avec les gens.

  • Speaker #1

    Ce schéma-là, est-ce que la boucle continue à se répéter ? Non,

  • Speaker #0

    parce que je me suis réfugiée dans le freelance. Et le freelance, les gars, le freelance, c'est la vie. Le freelance, c'est la vie parce que le freelance, quand on a mon profil, c'est-à-dire de bonne élève malgré tout, qui a été élevé parce que ce n'est pas mes parents qui m'ont donné ça, c'est moi qui l'ai développé seule dans un instant de survie. Donc, de me lever le matin pour travailler parce que j'ai le goût du travail bien fait et je ne veux pas décevoir les gens. ça marche bien parce que je suis très autodisciplinée mais à côté de ça je me suis déchargée de toute pression hiérarchique inutile parce qu'à vrai dire quand on a quelqu'un de toxique au dessus de soi et qu'on se colle déjà la rate au courbouillon parce qu'on veut être aimé et délivrer quelque chose de bien c'est too much une implosion bien sûr il y a une pression et je pense qu'il y a beaucoup de gens dans ce cas là Après, j'avoue, c'est un super luxe de pouvoir le faire parce que justement, j'ai cette stabilité familiale qui fait que lui, mon mari, il gagne dans sa vie et qu'en plus, il est salarié. Donc, ça permet de vivre la vie de troubadour à côté.

  • Speaker #1

    Lui, il est dans quel domaine ?

  • Speaker #0

    Lui, il est dans la finance.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Et en plus, il est hyper fort. Il est hyper fort, je le vois dans ses entreprises, où parfois, il ne faut pas croire, les hommes sont aussi durs entre eux, parce que c'est quand même des milieux très masculins. Et je suis épatée par sa résilience au coup bas, aux déceptions. Mais lui, il est de ce bois-là, donc lui, ça va. Moi, je suis anéantie, sous un axe, je perds 3 kilos, il faut appeler une ambulance. C'est l'extrême option. Je le vis hyper mal.

  • Speaker #1

    Il faut vous compléter bien.

  • Speaker #0

    Il paraît. J'avais fait une thérapie et j'avais été fascinée parce que ma psy m'avait dit « Vous savez, on ne trouve pas les gens, on ne choisit pas les gens par hasard. » Mais sur le coup, je me suis dit « Qu'est-ce que c'est que cette connerie encore ? » Et en plus, je me suis entendue, je me suis dit « Ah ouais, en fait. » Si on sait entendre, écouter, regarder, qu'on sonde un peu son cœur, on ne choisit pas les gens par hasard.

  • Speaker #1

    C'est assez fascinant de voir ce qui se passe de façon inconsciente lors d'une rencontre.

  • Speaker #0

    Et oui. Et c'est pour ça aussi peut-être que j'ai cette loyauté de cœur de me dire dans les moments où ça a pu être difficile, OK, mais on ne change pas d'avis comme ça. On ne peut pas... Il faut être loyal. Il faut être... On ne peut pas un jour aimer le bleu et un jour aimer le noir. On peut aimer le bleu, le noir, mais quand même être fidèle au bleu.

  • Speaker #1

    Voilà, modeuse.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, je ne porte pas de noir. Allez, hop !

  • Speaker #1

    Jamais ?

  • Speaker #0

    Non. Non, parce que j'ai décidé que le noir, c'était quand même beaucoup plus dur au teint. Et je trouve que le bleu marine, c'est plus chic. Avant, je partais beaucoup de noir. J'étais tout le temps une veuve sicilienne. Et ça m'a pris comme ça. Et je me suis dit, en fait, ce que tu veux en noir, tu l'achètes en bleu marine.

  • Speaker #1

    Et voilà.

  • Speaker #0

    Et en vrai, bon, à part les chaussures, bien sûr. Mais en vrai, je trouve que tout est toujours plus joli en bleu qu'en noir.

  • Speaker #1

    Sur toi, en tout cas. Ou sur tout le monde.

  • Speaker #0

    Sur tout le monde.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Après, je peux le trouver.

  • Speaker #1

    Tu benirais le noir, alors. Que dirait Karl Lagerfeld ?

  • Speaker #0

    Je trouve que ça peut être très joli sur une blonde, mais en règle générale, je préfère le bleu marine. Mais quitte à avoir un bleu marine très, très, très foncé. Oui,

  • Speaker #1

    oui. Intéressant.

  • Speaker #0

    C'est la couleur du deuil. Moi, je suis très couleur.

  • Speaker #1

    OK. Donc alors, je n'ai toujours pas vu les différentes vies dont tu parles.

  • Speaker #0

    Ah, parce qu'il n'y en a qu'une. C'est juste, c'est la même vie, mais il y a des passages.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça. Donc, chaque enfant, c'est quand même un peu un nouveau chapitre. Chaque nouveau job ou nouvelle transformation, c'est un peu un nouveau chapitre. C'est comme un livre, mais avec des rebondissements.

  • Speaker #1

    OK. Et en fait, toi, j'ai l'impression que tu as cette faculté d'adaptation.

  • Speaker #0

    Oui, alors attention. Vraiment. C'était contre ma nature à la base, parce que moi, je suis née sous le signe du taureau. Donc, j'aime la stabilité. En plus, c'est un taureau qu'on a déraciné. Le taureau n'aime pas être déraciné. J'ai dû déménager beaucoup. Ma famille a éclaté. Ma famille de naissance. Mes parents ont divorcé trois fois chacun. J'étais un taureau un peu challengé, quoi. Je plaisante sur le taureau parce que je trouve que quand même, il y a beaucoup de concordance sur les tempéraments avec les signes. Je trouve ça assez fascinant. Et donc, je n'ai pas du tout aimé le changement pendant très, très longtemps. Le changement me mettait en danger, il me déstabilisait. En plus, avec mon mec, on a déménagé énormément pour le travail. pour des achats immobiliers, on a changé de pays. Et donc, je me disais, mais ce n'est pas possible, ça ne va jamais s'arrêter. Et donc, j'ai dû faire ma paix avec ça. Et aujourd'hui, déjà, je suis beaucoup moins matérialiste qu'avant, parce qu'avant, le matériel, c'était un peu ce à quoi je pouvais me raccrocher, puisque très vite, je n'avais plus de chambre d'enfant. Très vite, je n'avais plus de tout ça. Donc, la possession, c'était ce qu'il y avait autour de moi. Ce n'était pas forcément des trucs chers, mais j'étais attachée à mes CD. J'étais attachée à mes CD. C'était les disques, à l'époque, qu'on mettait dans des... J'étais attachée, je ne sais pas, aux plus petites choses. Et en fait, la vie a fait qu'à force de déménager de machins, de trucs, il a fallu que je m'allège. Et cet allègement de la vie... matérielle est arrivée en même temps que des naissances, plus de longues années de thérapie, et en fait, je pense que ça s'est fait sans même y réfléchir, mais j'y ai réfléchi il n'y a pas longtemps, et je me suis dit, en fait, aujourd'hui, mes attaches, elles sont immatérielles. C'est-à-dire que mon foyer, c'est mon mari et mes enfants, peu importe où on habitera. Et donc, mes racines... C'est comme une plante qu'on peut déterrer et rempoter ailleurs.

  • Speaker #1

    En l'occurrence, à Ramatuelle.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Mais ça pourrait être ailleurs.

  • Speaker #0

    Ça pourrait être ailleurs. Mes amis, ma sœur, tout ça, ça peut partir avec moi. C'est immatériel, en fait. Ils ne vont pas aller à Rio si je vais vivre à Rio, mais dans le fond, c'est ça, les racines.

  • Speaker #1

    C'est les liens.

  • Speaker #0

    C'est les liens.

  • Speaker #1

    C'est ça qui est le plus fondamental, enfin, qui est fondamental chez toi, le lien.

  • Speaker #0

    Ben, j'adore ma maison, mais ma maison, comme dit mon mec, elle appartient à la banque. Donc, quand il veut être sûr que je ne m'attache pas trop, il me dit, rappelle-toi qu'elle appartient au LCL. Donc voilà, aujourd'hui, ma marque, c'est la Pampa. Mais peut-être qu'un jour, on rentrera cette maison et ça deviendra la Pampa. Je ne sais pas. On va s'adapter. Ah ouais.

  • Speaker #1

    Encore une fois. Donc, cette adaptation que tu as appris sur le tas, en fait.

  • Speaker #0

    Ah ouais. Et qui était contre-intuitive. Mais vraiment.

  • Speaker #1

    C'est ça ton pas de côté, en fait.

  • Speaker #0

    Je pense que c'est ça. Et ça a été ma plus grande mise en danger. Ça a été oser le pas de côté à chaque fois.

  • Speaker #1

    Ouais. Et pourtant, la façon dont tu en parles depuis tout à l'heure, ça semble hyper fluide et naturel.

  • Speaker #0

    Je ne suis plus un perdre de l'année. Je viens rouler ma bosse. Encore une fois, j'ai fait 15 ans de thérapie. Donc, c'est 15 ans de thérapie, c'est des séances chez le psy, plus un travail introspectif quand on rentre de chez la psy. Quand on se couche, il y a le cerveau qui fait son petit bout de chemin aussi. Il y a les conversations qu'on a avec les amis. Il y a les épiphanies qu'on va avoir tout à coup en touillant des pattes et en se disant, ah ouais, c'est ça en fait. Ok, note pour plus tard. Redire à ma psy que j'ai compris. Le point, c'est... Mais Dieu merci, quel investissement ! Temps et argent ! Heureusement que ça marche !

  • Speaker #1

    Oui, ça amène vers la liberté, l'autonomie.

  • Speaker #0

    Ça, c'est ce que je dis. Moi, je suis une pub pour la psychothérapie. Sinon, j'aurais été quelqu'un de très, très, très malheureux. Et je trouve que c'est un cadeau qu'on fait aux autres. À son entourage, à ses enfants, à son mari, à ses potes, à ses parents. Les parents, je ne sais pas.

  • Speaker #2

    Pardon.

  • Speaker #1

    Ça, c'est encore un autre sujet.

  • Speaker #2

    Oui, un autre sujet.

  • Speaker #1

    OK. Et s'il y a des personnes, tu vois, qui nous écoutent, qui se retrouvent dans, finalement, cette question de... à devoir s'adapter, tu vois, et que c'est contre nature, tu aurais quoi comme recommandation à leur faire par rapport à ta propre expérience ?

  • Speaker #0

    De courir chez le premier psy du quartier. Non, parce qu'en fait, ce que je vais dire n'a aucune importance parce que je pense que c'est un travail qui se fait sur la durée. Je pense qu'il n'y a pas de quick fix pour ce genre de situation. Parce que s'adapter, déjà, c'est quoi ? C'est la survie de l'espèce. Donc, on est adaptable, mais pas tous de la même façon.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et il y a des cerveaux qui vont être plus ou moins plastiques à digérer les informations et à rebondir. Après, il y a des situations où on n'a pas le choix. On y va et puis c'est tout. On y va et puis c'est tout. Et aussi, mon gros chemin de vie, ça a été un travail sur l'anxiété. Du coup, comme j'étais cette enfant très responsable, j'ai développé un trouble anxieux que je me suis détectée hyper tard. J'ai vécu avec cette horreur, pensant que c'était naturel. Et que c'était ce qu'on appelait communément le stress. Non. Le stress et le trouble anxieux, c'est la même différence qu'entre un mal de tête et une migraine. Vraiment. Et pourquoi je parle de ce trouble anxieux ? Parce que, justement, ça fait partie des capacités d'adaptation. J'avais l'impression qu'en envisageant le pire, je me préparais à tout. Et que donc, j'étais prête à choisir le chemin. Mais en fait, à se préparer au pire, on vit le pire en permanence. Parce qu'on envoie, c'est pas à toi que je vais expliquer ça, mais on envoie à son cerveau des signaux du pire en permanence. Donc j'étais partie dans une spirale, mais d'une anxiété, que par ailleurs la joie ne... Non, une anxiété qui ne masquait pas la joie, parce que je restais malgré tout joyeuse. Parce que l'anxiété n'est pas de la dépression, ça n'a rien à voir. C'est pour ça que c'était difficilement diagnosticable, en quelque sorte.

  • Speaker #1

    Il y a aussi cette capacité à porter parfois un masque devant les autres pour ne pas le montrer. C'est une façon de se protéger.

  • Speaker #0

    C'est une façon de se protéger. Après, moi, je suis un peu un livre ouvert. Malheureusement, ça aussi, ce n'est pas une bonne chose pour l'entreprise. C'est-à-dire que quand je ne suis pas contente, triste ou stressée, généralement, ça se voit. Non, je ne sais pas. Mais alors, cette lutte pour l'anxiété, je ne sais pas pourquoi je parlais de ça. Je m'en parle très facilement parce que je me dis que si je peux aider des gens, j'aurais adoré que quelqu'un me parle de ça sur mon chemin.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est pour ça que tu en parles, parce que je te demandais justement les recommandations que tu aurais.

  • Speaker #0

    Oui, mais ça n'a rien à voir avec la soupe.

  • Speaker #1

    Donc, bien sûr, finalement, c'est quoi ? C'est aller voir un psy. Si vous devez vous adapter et que vous n'y arrivez pas, c'est qu'il y a peut-être un trouble anxieux derrière. En tout cas, c'est ce qui était là. Et donc, aller travailler dessus ou bien aller voir un psy pour aller faire émerger des choses qui semblent évidentes, mais que vous ne voyez pas. Et aussi parce que cette capacité a aussi... être joyeux, c'est pas parce qu'on est triste qu'on peut pas être joyeux aussi c'est pas parce qu'on est anxieux, on peut vivre les deux en même temps.

  • Speaker #0

    Alors moi je pensais que j'allais bien et parce que j'étais justement, je suis quelqu'un d'assez souriant et j'essaye comme je disais d'être joyeux et de mettre de l'enthousiasme etc. Mais malgré tout je voyais bien qu'internièrement j'étais une boule d'anxiété c'est ça Et je ne pensais pas... Donc, en fait, je continue si ça peut aider les gens. Les trucs au CBD ont commencé à pousser comme des champignons dans Paris. Et donc, j'ai commencé à acheter des gummies. Et puis après, j'ai acheté des gouttes. Et ça ne marchait pas assez. Je m'envoyais des gouttes. J'avais l'impression qu'on me faisait mâcher de la skunk. Et j'ai bien vu. À part me donner envie de vomir, ça n'arrangeait pas. Et en fait, j'ai fini chez un psychiatre, où j'ai totalement rendu les armes pour lui dire, voilà, non, ça ne s'est même pas passé comme ça. J'ai fini chez un psychiatre, souriante et hyper gaie, pour lui raconter que je pensais avoir un trouble anxieux. Et j'ai bien vu qu'il était limite bon. merci madame à bientôt on se rappelle un jour et là je me suis mise à pleurer parce que je me suis dit ah non ah non lui il faut qu'il me coupe me lâchez pas quoi ah ne me lâchez pas ok j'ai l'air souriante comme ça mais ah non non non c'est

  • Speaker #1

    mon c'est mon masque social ça devait être ça qui permet de créer du lien et du coup il m'a pas mal testé

  • Speaker #0

    Parce que, Dieu merci, il y a des médecins qui sont quand même encore regardants sur ce qu'ils prescrivent. Et j'ai appris qu'il existait des traitements de fond pour les anxieux comme moi. Et franchement, ça a changé ma vie. Donc oui, pour être tout à fait honnête aussi, peut-être que tous ces changements, je le prends bien. Enfin bon, j'avais déjà pas mal changé avant de voir et tout. Parce que je prends un traitement de fond pour l'anxiété. Et franchement, je suis pro médicaments. Je fais les vaccins, je prends les médicaments qu'on me demande. Il y a des péridurales, oui, bien sûr. Je pense que j'aime ce côté un problème, une solution.

  • Speaker #1

    Ça te permet de fonctionner au quotidien.

  • Speaker #0

    Mais oui, parce que j'ai un fils qui a un trouble de l'attention. Et j'ai beaucoup parlé à des parents. Des mères qui me demandaient alors le traitement, je n'ose pas, je ne veux pas, mais pourquoi ? Il a un problème, on a une solution. Oui, mais ce côté drogue, je dis ben non en fait, parce que s'il y a une défaillance et qu'on lui donne ça, ça le remet au niveau. Donc ça n'a pas un effet toxique ou de drogue. Et bien le traitement pour l'anxiété, c'est pareil. Si on en a besoin, ça ne va pas shooter, ça ne va pas déconnecter. On ne va pas ne pas ressentir les choses. On va juste arrêter de se faire un sandwich avec ses organes ou un wrap.

  • Speaker #1

    Ausha.

  • Speaker #0

    Oui, mais ça n'a pas de sens. Et je trouve que nous, les femmes, bon, après, les hommes, ils ne se soignent pas, c'est encore pire. Mais nous, les femmes, on a cette capacité à souffrir, à vouloir que ça soit dur. Pas à vouloir, mais à accepter qu'on doit avoir mal. que ça peut être douloureux et que c'est normal, ben non. Je trouve que si on a des solutions, il faut s'en servir.

  • Speaker #1

    Pas bien.

  • Speaker #0

    Eh bien, ce podcast, c'était sponsorisé par la psychiatrie de Paris.

  • Speaker #1

    Non, mais tu vois, c'est un point de vue. Après, bien sûr que je pourrais venir débattre, mais ce n'est pas le lieu. Et je trouve ça hyper intéressant d'avoir les différentes choses. De la acupuncture,

  • Speaker #0

    de la sophrologie, de l'auriculothérapie, de l'hypnose, 15 ans de psychothérapie, des vaudous, des machins. J'avais tout fait. Je ne dis pas que la pharmacopée est une réponse à tout et qu'il faut qu'elle soit immédiate, mais il y a un moment, quand on a fait tout, et que c'est juste une histoire de chimie, on ne peut pas lutter.

  • Speaker #1

    Bien sûr, bien sûr. Et c'est une belle expérience que tu es en train d'exprimer. On voit à quel point ça t'apporte, et c'est ça en fait qui est intéressant.

  • Speaker #0

    Franchement, je ne savais pas. Je ne savais pas.

  • Speaker #1

    Comment tu es arrivée chez lui, chez ce psychiatre ?

  • Speaker #0

    Parce que le jour où je me suis mis trop de gouttes de CBD, j'ai failli vomir quatre fois dans la salle de bain. Et après, je me suis dit, ça ne peut plus continuer comme ça. Et donc, je suis allée sur Google et j'ai googlé anxiété-angoisse, différence anxiété-angoisse. définition de l'un, définition de l'autre. Et je me suis dit, ok, donc moi je suis plutôt anxiété. Anxiété, et là je vois comment régler l'anxiété, comment soigner l'anxiété, comment machin. Et je vois que dans la... Je suis assez nulle en médoc, mais que dans la grande famille des antidépresseurs, certains peuvent être utilisés à faible dose sur ça. Ça, qui a un nom et qui ne s'appelle pas... Je suis stressée en ce moment qui s'appelle « Je vis avec un trouble anxieux depuis 25 ans et je n'en peux plus » .

  • Speaker #1

    Tout simplement. Et c'est là que tu as pris rendez-vous.

  • Speaker #0

    Et j'ai été voir une copine qui, elle avait fait, je crois, une dépression et qui m'avait parlé d'un psychiatre bien. Et voilà. Et de fil en aiguille, je suis arrivée chez un homme formidable. qui ne m'a pas balancé l'ordonnance comme ça. Il a voulu voir de quel bois j'étais faite avant.

  • Speaker #1

    Il a bien fait sa consommation.

  • Speaker #0

    Il a bien fait son travail. Ça fait des années maintenant que je le vois, ça fait 3-4 ans, et je le vois très peu parce que son travail, ce n'est pas de shaker toutes les semaines. Bien sûr. Elle m'a dit ça. Mais c'est de savoir si je respire bien, si j'ai une boule dans le ventre, si je n'ai pas d'effet secondaire, si on arrête, si on diminue.

  • Speaker #1

    Très bien. Pour une fois qu'on a une jolie expérience chez le psychiatre, merci.

  • Speaker #0

    Ah oui, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Merci. Par rapport à l'imaginaire qu'on peut avoir, les mauvaises expériences qui peuvent être données, il y a aussi des bonnes expériences, heureusement, qui sont essentielles. Et en effet, moi, dans ma consultation… Quand je vois qu'il y a des éléments comme ça qui viennent handicaper le quotidien, j'invite évidemment à aller voir le psychiatre. Parce que sans cette ordonnance-là, on ne peut pas avancer. C'est évident.

  • Speaker #0

    Après, au-delà de ça, intellectuellement, je trouve ça passionnant. J'aime qu'il me raconte ce que fait la pharmacopée dans mon cerveau. J'aime qu'il me raconte... Là, j'ai un roman passionnant en ce moment qui s'appelle « Mon vrai nom est Elisabeth » , qui a beaucoup de succès et qui parle, je ne sais pas si tu l'as lu, des horreurs de la lobotomie dans les années 40-50. Et quand je vais voir mon psy, je lui dis « je lis ça, vous l'avez lu, la lobotomie » , alors je lui parle de mes recherches sur le sujet et lui me raconte un peu et tout. Et j'adore quand on échange sur cette discipline qui est quand même… C'est fascinant. Et puis au-delà de ça, j'ai un fils qui est TDA. J'avais aussi pas mal fait de recherches pour essayer de comprendre ce qui n'allait pas, comment on peut l'aider, ce que fait la chimie sur ses cerveaux. Pourquoi ? Parce qu'attention, le TDA, on en parle comme ça, mais c'est très compliqué. C'est 360 degrés de la vie d'une personne. Ce n'est pas juste, oui, j'ai oublié de mettre un cahier dans mon cartable. Non. C'est des relations compliquées, c'est une opposition à tout, c'est la flemme de tout, c'est... Bon, bref.

  • Speaker #1

    Pourquoi tu t'endors à 21h15 ?

  • Speaker #0

    Désolée, on a perdu tout le monde. Ils sont tous désabonnés. C'était ton dernier podcast.

  • Speaker #1

    Mais non, c'est le podcast du premier épisode de l'année 2026, attends.

  • Speaker #0

    Les gens vont se dire, oh là là, dépression. La fille est déprimante.

  • Speaker #1

    Malgré son sourire, elle a Julia Roberts au passage.

  • Speaker #0

    I wish !

  • Speaker #1

    Ah bah attends ! Bon, on va en arriver au temps de l'exercice.

  • Speaker #0

    Ah vas-y.

  • Speaker #1

    Un petit exercice, si tu es d'accord. C'est un exercice de visualisation. Si ça te va, je vais t'inviter à t'installer confortablement dans ton siège, d'éviter tout croisement afin de laisser circuler l'énergie librement.

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #1

    Et si c'est OK pour toi, de fermer les yeux, de prendre quelques respirations ventrales et profondes afin de ralentir. Et puis, de te projeter dans un futur idéal dans 5 ans, en 2031. Et dans 5 ans, dans un futur idéal où tout est possible, zéro contrainte. Où es-tu ?

  • Speaker #0

    Au revoir, la Joël.

  • Speaker #1

    Tu fais ce que tu veux.

  • Speaker #0

    Je suis pareil, mais en mieux. Donc, j'ai arrêté le temps. Non, je rigole. Dans cinq ans, ma marque a explosé. J'ai pu embaucher plein de petites personnes autour de moi pour partager cette aventure à plusieurs. Et donc, me concentrer sur ce qui me fait vraiment plaisir, c'est-à-dire la... de créer et voilà, j'ai le même mari, mes enfants ont bien avancé dans le bon sens en fait,

  • Speaker #1

    il ne faudrait pas changer grand chose dans 5 ans dans cet environnement que tu décris est-ce que tu saurais même les yeux ouverts me dire ce que tu vois autour de toi

  • Speaker #0

    Tu le vois.

  • Speaker #1

    Où tu es, l'environnement ?

  • Speaker #0

    Alors, dans cinq ans, je me vois dans un autre appartement. Donc ça, ça me ferait plaisir, pour le coup.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    De changer d'appartement. Donc,

  • Speaker #1

    tu es dans cet appartement, là ?

  • Speaker #0

    Je ne suis jamais restée aussi longtemps au même endroit. Et moi qui me plaignais avant de changer tout le temps, comme quoi, j'adorerais, parce que je trouve quand même que les lieux et les choses, ça joue sur l'énergie, même si je ne suis pas une sorcière. Là, j'ai envie d'ouvrir un nouveau chapitre de décor, en tout cas.

  • Speaker #1

    Là, justement, dans le décor, qu'est-ce que tu vois ?

  • Speaker #0

    Je vois, je ne sais pas pourquoi, là, je vois des plantes partout.

  • Speaker #1

    Des plantes partout. Il y a une lumière ?

  • Speaker #0

    Oui, parce que ça, c'est vraiment une condition sine qua non de l'habitat.

  • Speaker #1

    Elle est comment, cette lumière ?

  • Speaker #0

    Elle est bien jaune.

  • Speaker #1

    Bien jaune. Est-ce qu'il y a des odeurs ?

  • Speaker #0

    Il y a une odeur de bougie de feu de bois.

  • Speaker #1

    Ok. Et toi, t'es habillée comment ?

  • Speaker #0

    Moi, je suis habillée dans une de mes robes qui n'existe pas encore, mais qui pourrait être dans un genre de chiffon un peu époque Saint-Laurent des années 70.

  • Speaker #1

    Ok. Et autour de toi, qu'est-ce qui se passe ?

  • Speaker #0

    J'ai un dernier, donc il sera toujours là dans cinq ans. Donc lui, je le vois plus grand avec un de ses copains. Et puisqu'on pousse la réflexion, je vois mes grands arriver pour le déjeuner.

  • Speaker #1

    OK. Et toi, tu fais quoi ?

  • Speaker #0

    Moi, je suis sur une méridienne avec un port de cigarette à côté de mes plantes. mais non mais moi je suis spectatrice et actrice de ce bonheur et à ce moment là c'est quoi ton rôle ? c'est le lien entre les frères et soeurs si on regarde encore plus haut imaginons ce serait quoi ta mission de vie ? Ma mission de vie, je pense que c'est de transmettre des bonnes valeurs aux enfants.

  • Speaker #1

    Tu te sens là sur ta meridienne dans cette mission-là ?

  • Speaker #0

    Là, je suis dans un cadre assez idyllique. Donc là, je me sens bien. Je vois beaucoup de sourire et beaucoup de joie. Et ça fait comment à l'intérieur de toi ?

  • Speaker #1

    Ça fait comme des petites bulles de champagne.

  • Speaker #0

    Je vais t'inviter à respirer dans ces petites bulles de champagne afin de bien en profiter dans tout ton corps, depuis tes orteils jusqu'au sommet du crâne, de mettre des petites bulles partout, jusqu'au bout des doigts aussi. De bien respirer dans cette sensation. Et puis, quand c'est OK pour toi, de revenir là, dans l'instant.

  • Speaker #1

    Les yeux ouverts, ça ne m'a pas empêchée d'avoir les images.

  • Speaker #0

    Non, je ne m'en fais pas du tout. Comment tu te sens après cette visualisation ?

  • Speaker #1

    Eh bien, hyper bien. Je me dis qu'il faut que je trouve une méridienne. J'ai déjà le port de cigarette.

  • Speaker #0

    J'adore. Alors justement, est-ce que ce serait ça, ta petite action à mettre en place ou il y aurait peut-être autre chose à mettre en place pour arriver à cette visualisation qui t'emmène dans cet appartement lumineux avec cette verdure, cette joie dans tes enfants et le fait que ta marque... écartonnées. Si tu devais mettre en place là, une action, une vraie bonne action tout de suite, dans les jours, semaines qui viennent, ce serait quoi ?

  • Speaker #1

    Ah oui, mais c'est comme notre truc de tout à l'heure, il n'y a pas de truc court-termiste, c'est une série d'actions.

  • Speaker #0

    C'est ça, mais une première justement, une vraie bonne action avant toutes les autres.

  • Speaker #1

    Là, on part en Inde avec mes grands et mon mari. Et je suis hyper contente de ce voyage parce que je me dis que ça va nous sortir d'un climat familial qui peut être très tendu avec des ados sur ta fête et devoirs, tiens-toi bien, réponds pas comme ça, range ta chambre, machin. Pour n'avoir que des découvertes, de l'aventure, du plaisir à être ensemble. Enfin, j'espère, si ça se trouve, on va tous finir malades comme des chiens. Mais voilà, ça, je me dis que ça peut recréer des souvenirs. Parce que finalement, le quotidien, c'est le quotidien, c'est tout le monde. Mais le quotidien, c'est dur pour le couple et la famille. Parce que le quotidien, c'est les emmerdes, c'est les contraintes. Et forcément, on a des quotidiens plus ou moins légers et savoureux. Mais malgré tout, on a tous des enfants et des problèmes liés à l'éducation. à notre travail. Et ça, c'est peu importe le niveau de vie des gens. Et quand on peut s'extraire un tout petit peu, je trouve ça merveilleux. Mais c'est rare. Mais ça peut aussi être une balade en Vélib dans Paris et rire. Voilà. Pas besoin d'aller en Inde.

  • Speaker #0

    En l'occurrence, c'est ce que vous avez prévu. Et c'est super.

  • Speaker #1

    Mais je suis très contente parce que ça fait cinq ans qu'on n'a pas voyagé. Et justement, je trouve que j'ai hâte. Et je me dis que c'est encore une pierre vers cette famille que j'espère proche. Et voilà, pour longtemps.

  • Speaker #0

    C'est tout ce que je vous souhaite.

  • Speaker #1

    Très bien.

  • Speaker #0

    Bon, on arrive donc à la fin. On n'est plus que deux.

  • Speaker #1

    Les gens sont partis. Bien sûr. On m'avait prévu un truc ça. Non, non, ne parle d'anxiété. Allez hop, ça dégage.

  • Speaker #0

    Mais alors, si tu pouvais garder trois mots de ce temps partagé, ce serait quoi ?

  • Speaker #1

    Bien sûr, c'est de contester sincérité. Oui. Parce que je ne fais pas semblant. Partage. Parce que quand même, j'ai l'impression d'avoir donné.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    Et sincérité, partage et quoi ? Bienveillance, les gars. J'espère que vous allez être gentils avec moi. Dès qu'on ne va pas recevoir des commentaires, genre c'est qui cette pouf ?

  • Speaker #0

    N'importe quoi.

  • Speaker #1

    Ah, on ne sait pas. Avec les internets.

  • Speaker #0

    Eh bien, merci beaucoup pour ce moment rock'n'roll et posé.

  • Speaker #1

    c'est dans l'âme que ça se joue exactement je pense que nos auditeurs l'auront compris le rock c'est ici que ça se passe

  • Speaker #0

    et à très bientôt à très bientôt au revoir salut

Description

Bonjour chère auditrice, cher auditeur,


Bienvenue sur Mon pas de côté, le podcast qui célèbre psychologie et audace en mettant en valeur la parole et l'expérience de celles et ceux qui ont osé leur propre choix de vie.

Dans chaque épisode, l'interview explore les mouvements de motivation sur l'art de se réapproprier sa vie par un choix, une rupture (décidée ou subie), ou une simple intuition.


Je m'appelle Ondine, passionnée de psychologie et développement personnel, psychologue certifiée en Analyse Transactionnelle et en coaching et fondatrice de l'écosystème Mon Pas de Côté.


Je vous invite donc à écouter ces récits de vie inspirants et, si le coeur vous en dit, venir à mon micro pour partager votre histoire et déclencher à votre tour ce déclic de motivation et d'audace chez d'autres.


Pour approfondir votre épanouissement personnel et accompagner votre motivation au mouvement, vous pouvez vous abonner à la newsletter mensuelle => en cliquant ici.


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Interview d'Audrey Poux : L'art de l'adaptation et de la réinvention


Cette interview explore les thématiques du développement personnel, de la psychologie autour de la question de l'adaptation et de l'empowerment par la résilience. Un témoignage authentique sur la motivation qui pousse à se réinventer.


Une créatrice en réinvention permanente

Audrey Poux, 45 ans, créatrice de contenu pour les marques, a lancé cette année La Pampa, sa marque de prêt-à-porter et de décoration. Inspirée par sa maison à Ramatuelle, elle célèbre l'esthétique vintage années 50-60 revisitée par son prisme contemporain.

Originaire de l'Oise, Audrey rêvait de Paris dès l'enfance : "Il a toujours été sûr que j'irais à Paris. C'était une vocation." Rat des villes assumée, elle cherche "le murmure des cafés" et s'offre régulièrement des séances de cinéma en après-midi, une forme d'école buissonnière qu'elle ne s'autorisait pas étudiante.


Les pas de côté professionnels

Journaliste freelance, Audrey a pivoté quand la presse a souffert dans les années 2010 : "Quand je vois que le bateau coule, je ne vais pas m'accrocher à la guitare du Titanic." Son rêve initial — être rédactrice en chef de Vogue — s'est heurté à une réalité toxique. Elle a manqué "d'endurance politique" dans les hiérarchies rigides de la mode, expérience qui l'a menée à écrire Raymonde (2018), roman sur les femmes toxiques de sa vie.


L'art de l'adaptation

Taureau déracinée par les différents mouvements familiaux, Audrey a dû développer une capacité d'adaptation contre-intuitive. "Mes attaches sont devenues immatérielles. Mon foyer, c'est mon mari et mes enfants, peu importe où on habite."


Vision 2031

Dans cinq ans, Audrey se projette dans un appartement lumineux rempli de plantes. Sa marque a explosé, lui permettant d'embaucher et de se concentrer sur la création. Sur sa méridienne, elle se voit "spectatrice et actrice de ce bonheur", entourée de ses trois enfants.


Sincérité, partage, bienveillance : trois valeurs qui traversent ce parcours d'adaptation permanente, où l'authenticité reste le seul luxe non négociable.


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N'hésitez pas à vous abonner à l'émission, à laisser une note et un commentaire. C'est une aide précieuse pour développer notre écosystème et notre communauté. Merci d'avance 🌿


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour chères auditrices, chers auditeurs et bienvenue dans mon pas de côté, le podcast qui met en valeur l'expérience et l'audace de celles et ceux qui ont osé. Je m'appelle Andine. Je suis psychologue certifiée en analyse transactionnelle et en coaching. J'accompagne les parcours de vie depuis déjà une dizaine d'années. Et depuis peu, j'ai créé l'écosystème Mon Pas de Côté. Tu y retrouveras le podcast, la newsletter et très prochainement, des week-ends pensés comme des retraites confidentielles et immersives en pleine nature. Mais pour le moment, je te laisse le plaisir de découvrir le nouvel épisode de Mon Pas de Côté. Belle écoute !

  • Speaker #1

    Bonjour Audrey !

  • Speaker #2

    Hello !

  • Speaker #1

    Je suis ravie de te recevoir aujourd'hui pour mon Pas de Côté.

  • Speaker #2

    Merci, moi aussi je suis ravie d'être là.

  • Speaker #1

    Merci. Dans un premier temps, est-ce que tu serais d'accord de te présenter ?

  • Speaker #2

    Je m'appelle Audrey Poux, j'ai 45 ans, je suis ce qu'on appelle une créatrice de contenu. C'est-à-dire que je prépare du contenu pour les marques, audio, visuel, rédactionnel.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #2

    J'ai aussi une marque que j'ai lancée il y a six mois qui s'appelle La Pampa.

  • Speaker #1

    Ça a l'air de t'animer énormément cette marque.

  • Speaker #2

    Oui, c'est surtout que je ne pensais pas que c'était aussi prenant. Parce qu'en fait, comme je fais ça toute seule, j'ai découvert qu'il fallait vraiment couteau suisse. Et quand tu es seule, tu fais la com, le marketing, le SAV, la distribution, le commercial, les paquets. Tu fais tout. En plus, évidemment, des créations. Cela va sans dire.

  • Speaker #1

    Et comment tu arrives à gérer ça dans ton planning ? Parce que j'imagine que c'est assez prenant.

  • Speaker #2

    J'avais pris une stagiaire l'été dernier pour faire la saison avec moi. Et j'ai trouvé ça génial de bosser avec quelqu'un. Parce que c'est vrai que je suis plutôt assez seule dans mon travail. Je rencontre plein de gens, mais ce que je fais, je le fais seule. Et j'ai trouvé ça génial de partager avec quelqu'un les joies, parfois les peines, les déceptions et tout. J'ai hâte de reprendre une stagiaire l'été prochain pour la prochaine collection. Mais c'est vrai, j'ai trouvé que quand on a quelqu'un de chouette à côté de soi, c'est quand même plus sympa.

  • Speaker #1

    Bien sûr. Et cette marque, c'est quoi ? Tu veux nous en parler un petit peu ?

  • Speaker #2

    Oui, bien sûr. Cette marque, c'est le prolongement de ce que je vivais déjà. La Pampa, c'est le nom de ma maison à Ramatuelle, dans le Var. Et en fait, c'est une maison que j'ai achetée avec mon mari qui date de 1957. Donc, il est vraiment dans un jus lointain et assez vintage qu'on a gardé comme tel. Et nous, c'est vraiment le côté de Saint-Tropez qu'on aime. Donc, c'est à Ramatuelle, mais Ramatuelle et Saint-Tropez. sont quand même assez collés, même si c'est deux ambiances très différentes. C'est comment,

  • Speaker #1

    Ramatuel ?

  • Speaker #2

    C'est beaucoup plus loki, c'est beaucoup plus le village, c'est pas bling, c'est pas show-off. Il y a des petits artisans, il y a le petit café du village, il y a l'église où on s'est mariés, il y a le fleurisme. C'est beaucoup plus provincial.

  • Speaker #1

    Ça correspond à... A-t-elle valeur chez toi,

  • Speaker #2

    ça ? Déjà, moi, je suis une provinciale. J'ai grandi à la campagne.

  • Speaker #1

    Dans quel coin ?

  • Speaker #2

    J'ai grandi dans l'Oise. Et comme on a 8, on a toujours habité dans les grandes villes avec mon mari. C'est un retranchement hyper agréable pour nous d'aller à toutes les vacances scolaires là-bas. d'avoir notre jardin, d'avoir cette vie avec les gens du coin. C'est hyper gai, c'est hyper vivant et ce n'est pas du tout le Saint-Tropez qu'on peut imaginer quand on regarde en quête exclusive.

  • Speaker #1

    Mais oui, j'imagine.

  • Speaker #2

    Et alors,

  • Speaker #1

    ta marque, c'est la continuité de tes racines un peu aussi ?

  • Speaker #2

    J'ai décidé d'y faire mes racines. C'est vrai que j'allais petite pas mal là-bas avec mes parents et mon mari aussi, ses parents avaient une maison. Donc on s'est mariés là-bas, j'ai découvert que j'étais enceinte là-bas. C'est un endroit qui est assez important pour nous. Et du coup, on y a planté nos racines, dans cette maison des années 50, qui représente, moi je suis assez fan du vintage en règle générale. Donc des films, des vêtements, des voitures, j'adore cette période. Et du coup, cette maison, c'était l'incarnation de tout ce qu'on aimait. Et je dis « on » parce que même si mon mec ne fait pas partie de l'aventure, il fait partie de mon aventure personnelle. Et comme tout ça s'entremêle, il y a du « on » un peu quelque part.

  • Speaker #1

    Et cette marque vend quoi ?

  • Speaker #2

    Et cette marque fait du prêt-à-porter de vacances. Donc, j'ai décidé de faire un peu de l'été. Et donc, c'est une ode aux vacances, à la Riviera, de ces années-là, en fait. Plutôt assez chill et insouciant. Mais c'est revu par mon prisme d'aujourd'hui. Donc, ce n'est pas littéral. C'est-à-dire qu'on est sur des années 60, comme moi, j'aime les imaginer, mais ce n'est pas littéral.

  • Speaker #1

    OK, c'est ta construction à toi.

  • Speaker #2

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et alors, tu disais que tu étais aussi créatrice de contenu. Alors, ce n'est pas forcément clair pour tout le monde.

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #1

    Comment tu décrirais ?

  • Speaker #2

    En fait, ce n'est pas clair parce qu'aujourd'hui, c'est comme si c'était un marronnier sous lesquels on classait toute une catégorie de gens. Moi, j'étais journaliste et j'ai toujours été en freelance. Et en fait, la presse a commencé à pas mal souffrir au moment où moi, je commençais à pas mal réussir.

  • Speaker #1

    À quelle période,

  • Speaker #2

    ça ? Dans les années 2010. Au début des années 2010, ça a commencé à être compliqué. Et généralement, quand c'est compliqué, les gens qu'on fait sauter en premier sont les gens de l'extérieur, les freelancers. Donc, j'ai commencé à avoir de moins en moins de boulot de commande et je sentais que ce n'était pas non plus le secteur de l'avenir. Donc, j'ai commencé d'abord par opportunisme et après à aimer ça, à faire du contenu. Pour des marques, donc ce que je savais faire du contenu rédactionnel, où j'ai accompagné des marques dans leur storytelling et dans leurs besoins rédactionnels, donc ça va d'une newsletter à un dossier de presse ou tout l'agencement du site internet.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Donc, je travaille avec des web designers qui, eux, vont faire l'arborescence et la structure. Et moi, je remplis les trous. Donc, je vais bosser main dans la main avec des marques pour les aider à construire leur image, leur ton. leur wording, ce qui fait en fait qu'ils sont instantanément reconnaissables par le ton, les mots, les claims et tout ce genre de choses. Ça, c'était super, sauf que l'IA est arrivée, donc c'est assez récent et ça a commencé à être un peu plus difficile. Encore une fois. Et donc, Et parallèlement à ce contenu rédactionnel, j'avais commencé à scripter des petites vidéos pour des marques qui, pour le coup, ont besoin de plus en plus d'alimenter leurs réseaux sociaux, leurs sites internet, etc. par du contenu qui est de plus en plus périssable. Donc, c'est un peu une course effrénée où les gens ont besoin de contenu, mais en même temps, le contenu ne dure pas dans le temps. Donc, voilà. ils ont toujours besoin de contenu donc moi je leur scripte des petites vidéos de généralement une minute ou moins sur lesquelles je vais dérouler une idée créative et donc ça, ça ressemble un peu plus à la publicité telle qu'on l'a connue qu'au journalisme parce qu'en fait ça va être comme dans un spot publicitaire de l'époque pour les boomers qui nous écoutent on va développer une idée avec un message précis Merci. Il faut que ça aille vite et que ça soit très percutant, qu'on s'en souvienne, que ça soit partagé. Alors après, moi, j'ai un credo un peu plus… Enfin, j'essaye de me différencier, parce que sinon, on est beaucoup sur ce marché-là. J'essaye de faire des vidéos qui ne sont pas premier degré, donc avec un peu de décalage, du monde, de dérision, etc.

  • Speaker #1

    Ça parle un peu de qui tu es, ça ?

  • Speaker #2

    Ça parle… part de qui je suis, oui, je ne me prends pas beaucoup au sérieux. C'est difficile pour moi. Ce n'est pas que c'est difficile. C'est impossible de faire un contenu premier degré. Dans ces cas-là, on ne fait pas appel à moi. Je ne peux pas être juste prise en photo en vantant les mérites d'un sac à main ou d'une crème. Ce n'est pas plausible.

  • Speaker #1

    Tu ne sais pas faire.

  • Speaker #2

    Non, je ne sais pas faire et je me trouve ridicule quand j'essaie de le faire.

  • Speaker #0

    Non,

  • Speaker #1

    je ne sais plus. Non, ça ne sert à rien.

  • Speaker #2

    Il ne faut pas être contre sa nature. Et puis d'autres le font très bien surtout.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Et toi alors, le second degré, c'est ton truc à toi ?

  • Speaker #2

    C'est mon truc à moi. C'est mon truc à moi, ben oui. J'espère que c'est perçu comme ça. J'ai de l'humour sur moi-même. Et c'est de l'autodérision. J'ai de l'humour, j'ai envie de rire, j'ai envie que les gens rient avec moi. Voilà, c'est comme ça dans ma vie de tous les jours. Donc j'essaye de faire en sorte que ça soit comme ça dans mon travail.

  • Speaker #1

    Génial. Et dans la pampa, ça se retrouve aussi un petit peu ?

  • Speaker #2

    Et dans la pampa, ça se retrouve, j'espère, après je ne suis pas bien placée parce que autant je vais beaucoup conseiller mes clients sur leur image, etc. C'est vrai que cette histoire de cordonnier ma chaussée, je suis obligée de dire que parfois j'ai besoin qu'on m'aiguille, j'ai besoin de demander l'avis, est-ce que ça va, est-ce que ce n'est pas trop redondant, est-ce que je ne martèle pas les mêmes messages, est-ce que ce n'est pas lourd ? J'ai besoin qu'on me rassure sur le fait que c'est bien.

  • Speaker #1

    C'est normal, tu lances ta marque. On a toujours besoin des autres aussi pour savoir, prendre du recul, faire ce fameux pas de côté sur ce qu'on fait, avoir une autre perspective.

  • Speaker #2

    Mais là, je me retrouve parfois à prendre conseil auprès de gens, alors que moi, je pourrais être payée pour ces conseils-là. C'est ça qui est fou. Mais bon, c'est comme ça.

  • Speaker #1

    Alors, tu disais que toi, tu es une provinciale de l'Oise.

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #1

    Mais alors, tu dirais que tu viens d'où de façon plus large ? Comment tu as grandi ? Avec quelle valeur ?

  • Speaker #2

    J'ai grandi dans la forêt, mais oui.

  • Speaker #1

    J'adore.

  • Speaker #2

    J'ai grandi dans un petit village où il n'y a même pas de boulangerie. Alors oui, c'est la campagne, madame. J'ai grandi là-bas et c'est génial quand on est petit. On fait du vélo, on a les mains dans la terre, on pêche. On fait du Ausha. Après, moi, j'ai toujours eu envie de grande ville. Et je suis vraiment un rat des villes plus qu'un rat des champs. C'est-à-dire que j'aime avoir le murmure des cafés. J'aime me dire que je peux aller au cinéma à tout instant, aller dîner. Alors, je le fais moi, j'ai trois enfants. Mais j'aime me dire qu'il y a de la vie autour de moi. Et je m'en suis aperçue parce que, par exemple, dans mes recherches d'appart, j'ai toujours détesté les apparts sur cours. que je trouve silencieux et glauque, même si la cour est jolie, j'ai besoin d'ouvrir ma fenêtre et de voir la vie autour de moi.

  • Speaker #1

    Ok. Et tes enfants, ils ont quel âge ?

  • Speaker #2

    Et mes enfants ont 16, 14 et 4.

  • Speaker #1

    Waouh !

  • Speaker #2

    Eh oui ! Oui, oui, oui, oui. C'est la France qui se reproduit.

  • Speaker #1

    Je vais dire la différence de génération chez les enfants, là. Oui,

  • Speaker #2

    il y a le numéro 3. Donc,

  • Speaker #1

    tu en as un au collège et à la maternelle.

  • Speaker #2

    J'ai du lycée du collège de la maternelle. Oui, oui, oui.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui.

  • Speaker #2

    C'est vraiment... Si tu veux, le jour où on a fêté les quatre ans de mon fils, on fêtait la première sortie aux planches de mon autre fils. Donc, j'étais en goûter pirate et en comment je m'habille ce soir pour aller aux planches. Je dois dire que ce jour-là, j'ai eu un choc. Parentalement, c'était assez... Voilà, c'est très... C'est très animé et c'est très difficile parfois parce qu'on est aussi un couple et qu'en tant que couple, c'est difficile de faire de la place de couple. Quand on a des ados et un petit, ça n'arrête jamais.

  • Speaker #1

    Oui, j'imagine.

  • Speaker #2

    Parce que les petits, il y a un moment où ils se font coucher. Mais les ados, ils me couchent moi. Et donc, ils m'ont à l'usure. Je vais me coucher avant eux en fait. Bon, OK. Après,

  • Speaker #1

    en même temps, s'il y en a un qui commence à sortir aux planches, heureusement que tu te couches avant lui.

  • Speaker #2

    Oui, mais il ne sort pas le lundi. Et moi, hier, j'étais dans mon lit à 9h15. Oui, madame ?

  • Speaker #1

    Épuisée.

  • Speaker #2

    Épuisée. Je suis épuisée.

  • Speaker #1

    Mais alors, qu'est-ce qui t'épuise comme ça ?

  • Speaker #2

    Qu'est-ce qui m'épuise ? Eh bien, mon travail, l'air de rien. c'est aussi de rencontrer beaucoup de gens donc j'enchaîne beaucoup de déplacements dans la journée de rendez-vous et comme je ne sais pas faire les choses à moitié c'est pas du small talk j'aime vraiment rencontrer les gens donc on se parle comme je te disais j'aime les faire rire et j'aime donc je suis toujours vraiment là et je donne de ma personne et comme je suis aussi dans un métier d'image, je ne me poète pas en jogging les cheveux gras Donc en fait, ça demande de soi d'être toujours présentable et d'être pleinement là en fait. Je ne vais pas juste assister à des réunions les bras ballants. Je me vends aussi quelque part parce que je vends mon énergie, je vends mes idées, je vends mon humour. C'est moi que je vends. Donc, il faut que moi, je sois bien parce que si je veux donner envie aux gens de travailler avec moi, il faut que ça soit sexy. Il faut que ça donne envie. Et donc, quand je rentre le soir, je suis exténuée. Donc, j'ai décidé de faire moins de rendez-vous pour être. un peu moins exténué parce que si j'ai besoin de ce temps chez moi où je vais écrire, avoir besoin d'être créative, dessiner, et puis j'ai aussi trois enfants qui ont besoin de moi. Donc si j'éteins mon ordi à 8h et que je suis hors service, je peux le faire de temps en temps, mais ce n'est pas chouette, ça ne va pas sur la durée.

  • Speaker #1

    Donc tu dessines aussi ?

  • Speaker #2

    J'ai dû m'y mettre parce que maintenant, j'ai un atelier. Je ne peux pas être créatrice de mode comme ça et d'arriver en disant... Donc, je me suis mise à dessiner. Je me fais comprendre. Ce n'est pas Karl Lagerfeld, mais je me suis mise à dessiner. Ouais, je me suis mise à dessiner.

  • Speaker #1

    Donc alors, tu viens de la forêt. La jolie biche qui arrive en ville et qui s'adapte à son environnement et qui fait un pas de côté quand l'environnement devient... moins friendly, j'ai envie de dire. Depuis le monde du journalisme et du freelance, à la création de contenu, puis à la création de ta marque. Je vois quelque part, là, en tout cas dans ton parcours professionnel, après personnel, bon, quand on vient de la campagne, souvent, les études nous emmènent à la ville. Oui,

  • Speaker #2

    mais attention, j'aurais pu aller à Amiens. En tant que Deloire, je dépendais de l'Académie d'Amiens. Il a toujours été sûr que j'irais à Paris. Il n'y avait pas d'Amiens, il n'y avait pas de Lille. C'était Paris, parce que moi, je voulais travailler dans la mode et il n'y avait pas d'alternative possible.

  • Speaker #1

    Oui, évidemment.

  • Speaker #2

    Donc, je n'avais pas une vocation de médecin ou d'avocate, mais j'avais une vocation de Paris. C'était très important.

  • Speaker #1

    Ça représentait quoi pour toi, Paris, à l'époque ?

  • Speaker #2

    Ça représentait les possibilités que l'on n'a pas à la campagne de pouvoir sortir de chez soi, de voir des gens, de rencontrer des gens et puis d'aller au cinéma et de travailler dans la mode.

  • Speaker #1

    Tu parles beaucoup de cinéma.

  • Speaker #2

    J'adore le cinéma et c'est encore aujourd'hui quand j'ai un moment libre l'après-midi. Parce que parfois, j'attends des réponses de mes clients sur des projets que j'ai envoyés. J'avais prévu du temps et puis ce temps-là n'est plus alloué à rien. Évidemment, je pourrais toujours m'avancer sur quelque chose, mais il m'arrive parfois de faire l'école buissonnière et je vais avec un petit saut de popcorn au cinéma vers une séance de 14-15 heures. Il n'y a que moi et des cartes vermeilles. C'est une merveille. Et c'est extraordinaire. Je trouve que c'est... Une déconnexion. Voilà, c'est deux heures où on est emporté par une histoire qui n'est pas la sienne, qui fait rêver, réfléchir. J'adore ça. Et parfois, je vais voir des merdes, mais... C'est hyper gay. Et puis, il y a vraiment cette histoire d'école buissonnière où les gens sont dans leur bureau et puis moi, je suis au cinéma en train de manger mes trucs. J'adore ça.

  • Speaker #1

    Tu le faisais quand t'étais étudiante ou pas, à l'école buissonnière ?

  • Speaker #2

    Ah non, non, non, j'étais très sérieuse. J'allais à l'école...

  • Speaker #1

    T'en avais envie quelque part ou pas ?

  • Speaker #2

    D'aller à l'école ?

  • Speaker #1

    Non, de faire l'école buissonnière.

  • Speaker #2

    Non, parce que je voulais partir de chez moi. Il y avait un plan, en fait. Je voulais quitter et chez moi et la campagne. Il fallait aller à Paris. Et pour aller à Paris, il fallait une choix sérieuse pour que mes parents me fassent confiance et me mettent dans un appart. un studio et il y avait ce côté hyper raisonnable de « il faut que ça déroule parce que j'ai un plan » .

  • Speaker #1

    Oui, donc il fallait que tu fasses tes preuves en tant que jeune adulte pour pouvoir y aller auprès de tes parents quelque part, qu'ils fassent confiance en tes compétences et ta responsabilité envers toi-même.

  • Speaker #2

    Voilà, surtout qu'il y avait… Plus grand monde chez moi à l'époque, puisque mes parents avaient divorcé, ma mère n'était pas là, mon père n'était pas là. Donc j'étais quand même très rigole à moi-même. Et si je n'allais pas à l'école, je n'allais pas à l'école. Mais j'y allais. Alors les psy diront que justement, quand il n'y a pas de filet, souvent les enfants filent droit.

  • Speaker #1

    On dit quoi ?

  • Speaker #2

    J'en dis qu'effectivement, j'ai été responsable très fort très tôt parce que je savais qu'il n'y avait pas le choix, en fait. Je ne pouvais pas me permettre de faire un pas de côté.

  • Speaker #1

    Tu les as faits plus tard.

  • Speaker #2

    Tu notes cette boucle, hein ? Allez ! Eh oui, Audrey Pouc, storytelling. Pour vous servir, les mots, c'est un métier.

  • Speaker #1

    J'adore !

  • Speaker #2

    Est-ce que j'ai fait un pas de côté ? Oui, bien sûr, parce que comme j'étais très sérieuse, il y a un moment où il a fallu que la cocotte minute exulte.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui s'est passé pour que tu te donnes la permission de ça ?

  • Speaker #2

    Alors, je ne sais pas ce qui s'est passé. J'étais... Alors là, j'étais seule à Paris.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #2

    Je ne menais pas la vie de quelqu'un de mon âge. C'est-à-dire que j'avais 17 ans et je ne côtoyais que des gens de 25 ans et plus. Je passais mes soirées en boîte de nuit. Je n'avais pas d'amis de l'école. Donc, en fait, je vivais une vie de grand, sauf que moi, il fallait que je passe mon bac.

  • Speaker #1

    Vous allez aux planches ou pas ?

  • Speaker #2

    Non, Madame, les planches, c'était pour les ados. Moi, j'allais aux queens. Moi, j'allais au Queen et au bain-douche. Oui, tout à fait.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu allais au Queen le lundi soir ?

  • Speaker #2

    Bien sûr, j'allais au Queen le lundi, au bus le mardi, au bain-douche le mercredi. Le jeudi, j'allais au cabaret. Le vendredi, je ne sais plus, je crois que je… Et puis voilà, et c'était reparti. Ah si, c'était quelque chose.

  • Speaker #1

    Un sacré planning.

  • Speaker #2

    C'était un sacré planning. Et en même temps, j'ai beaucoup réfléchi à ça. Et je me suis dit que c'était pas mal de péter les plombs de 17 à 19 plutôt qu'à 40 ans. Parce qu'aujourd'hui, quand je sens que j'ai des copines qui sont bordeurs pétage de plomb, ça me fait rire parce que je ne les juge pas d'un point de vue moral. Mais je suis contente de ne pas avoir cette tentation maintenant.

  • Speaker #1

    Tu l'as déjà vécu ?

  • Speaker #2

    J'ai déjà vécu et j'ai l'impression... d'avoir eu plusieurs vies. Alors que quand je raconte ça et que les gens savent que je suis avec la même personne depuis 25 ans, ça les fait hurler de rire parce qu'ils ont l'impression qu'on m'a pris au couvent.

  • Speaker #1

    C'est quoi cette différente vie ?

  • Speaker #2

    Il y avait un feu sous la glace.

  • Speaker #1

    C'est toujours là. On le sent le feu.

  • Speaker #2

    Cette vie, c'était tout ce que je ne m'étais pas permis. C'était pas d'horaire, pas de réveil. C'était une vie sans filet, c'était de passer d'un groupe à l'autre, de ne pas dormir la nuit, de dormir le jour, de ne plus avoir d'horaire de repas, de voir des gens qui se droguaient, c'était une vie un peu de débauche.

  • Speaker #1

    Rock'n'roll.

  • Speaker #2

    Hyper rock'n'roll. Ça n'a pas duré dix ans.

  • Speaker #1

    C'est quoi la vie rock'n'roll finalement ?

  • Speaker #2

    Je vais te dire, je l'ai écrit dans une newsletter, parce que maintenant j'ai une newsletter qui est ma petite récréation. Une vie rock'n'roll, je pense que c'est même punk, c'est de rester avec le même homme toute une vie. Je pense qu'aujourd'hui, c'est rock'n'roll.

  • Speaker #1

    En quoi ?

  • Speaker #2

    Parce que, en regardant autour de nous, il y a tellement de gens qui se séparent. Et je ne les juge pas. Encore une fois, je ne les juge pas. Je trouve qu'il n'y a rien de pire que de rester pour les enfants, pour le fric, pour je ne sais pas quelle mauvaise raison. Mais tellement de gens se réveillent un matin et se disent « Oh, relou, flamme, boring. » Ouais, ouais, ouais, relou, flamme, boring, mais… Est-ce que justement, ce n'est pas ça le sel de la vie, de relever ce défi-là, en fait, et de créer une vie de compagnonnage, de companionship, je ne sais pas comment dire, parce qu'en fait, une vie à deux, attention, il y a des hauts et des bas, il y a des jours où on pourrait se buter, mais c'est quand même hyper sympa. de comprendre, de dire ensemble, de partager. Non, je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Je suis d'accord, mais c'est tout un travail.

  • Speaker #2

    Mais c'est une troc parce que c'est finalement, aujourd'hui, tout nous pousse dans la société à nous séparer. La tentation, la facilité, les réseaux sociaux, ça se chine à droite, à gauche, je le vois bien. Aujourd'hui, les gens se draguent sur LinkedIn, sur Insta, sur Tinder, sur machin. C'est facile de se tromper et c'est facile de partir. Le divorce n'a jamais été rendu aussi facile administrativement. C'est plus facile que jamais de tromper son conjoint. Bon, après, ils se font tous choper, mais malgré tout. Quand on fait quelque chose qui est à rebours d'une espèce de tendance, je me dis que c'est ça ce qu'il y a de rock. C'est la contre-culture. Finalement, rester mariée et fidèle, j'espère que mon mari nous écoute et que lui-même partage cette conviction, c'est ça en fait. C'est d'aller à l'encontre, pas du collectif, mais de la masse.

  • Speaker #1

    C'est encore un pas de côté pour toi ? Quelque part, par rapport à ton environnement ?

  • Speaker #2

    Limite,

  • Speaker #1

    oui. Ce que tu disais, je voyais au niveau professionnel les pas de côté que tu as pu faire, justement pour sortir ton épingle du jeu.

  • Speaker #2

    Alors attention, c'est des pas de côté aussi. Je n'ai pas une âme d'aventurière. Je m'adapte. Quand je vois que le bateau coule, je ne vais pas m'accrocher à la guitare du Titanic. Il y a un moment où je me dis, ma vieille trouve une solution.

  • Speaker #1

    C'est toi qui t'as permis justement de vivre tes différentes vies ?

  • Speaker #2

    Professionnelles ? Oui, certainement, parce que moi je rêvais d'être rédactrice en chef de Vogue quand j'étais jeune. Donc je me serais accrochée à ça jusqu'au bout. Et après j'ai bien compris que... J'ai aussi bien compris que peut-être je n'avais pas cette endurance politique pour y arriver. Soyons honnêtes.

  • Speaker #1

    C'est quoi l'endurance politique ?

  • Speaker #2

    C'est la vie dans une société, une société, une compagnie, avec les coups à prendre, les coups de travers, les croches-pieds. En fait, moi, j'ai vite compris que je n'étais pas faite pour ce monde-là.

  • Speaker #1

    Donc, la différence entre fantasme et réalité, quoi. Ton fantasme ne collait pas à tes fondements, à toi, quelque part.

  • Speaker #2

    Je ne sais pas pourquoi, mais dans la mode, j'ai toujours trouvé que, collectivement, les femmes étaient épouvantables. Individuellement, on peut se dire, ouais, elle est sympa, déjeuner, trouver que c'est quelqu'un d'intéressant, qui a des valeurs et tout. Et collectivement, j'ai souvent trouvé que je me suis retrouvée face à des femmes qui étaient épouvantables. Mais vraiment... toxiques.

  • Speaker #1

    Tu aurais des exemples ? Sans citer de nom. Non,

  • Speaker #2

    non. Globalement, j'ai trouvé que dans toutes les rédactions où j'avais travaillé, les gens n'étaient pas sympas. Individuellement, si. Mais mis bout à bout, en fait, ils se sentent vite menacés. C'est vite une histoire de garder ses privilèges. J'ai trouvé qu'il n'y avait pas de sororité. Après, moi, j'ai... certainement un tempérament qui fait que je parle beaucoup et je dis ce que je pense et je pense que c'est pas quelque chose qui a aidé aussi peut-être un plein une place je pense que il vaut mieux être très très low profile et après la spontanéité alors que j'ai bien accepté je pense en amitié c'est ça marche bien Mais dans des bureaux à fort hiérarchie, avec des luttes de pouvoir, non, ça ne plaît pas. Et j'ai écrit un livre depuis. C'était le sujet du roman que j'ai écrit en 2018. Alors, je n'en fais pas la pub ici parce qu'il n'est plus à vendre, mais c'était le sujet et ça m'a tellement habité que j'en ai fait un livre.

  • Speaker #1

    Ça s'appelait comment ?

  • Speaker #2

    Ça s'appelait Raymond. Et Raymond, c'était une anthologie des femmes toxiques de ma vie.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Tant sur un point personnel que professionnel. Et en fait, la réflexion derrière ce livre, enfin, ce n'est pas un essai, mais moi, je l'ai vécu comme telle dans l'écriture, c'était est-ce que finalement, je les attire ?

  • Speaker #0

    par une faille, disons, une faille liée à l'enfance, liée à une sensibilité, un manque d'amour, un manque de reconnaissance ? Est-ce que je les attire ou est-ce que moi je vais les chercher ? Parce que je cherche en elles quelque chose que j'aurais pu connaître jeune, qui était toxique.

  • Speaker #1

    Elle est transcendée finalement cette histoire-là.

  • Speaker #0

    Je n'ai pas de réponse.

  • Speaker #1

    C'est compliqué.

  • Speaker #0

    Je n'ai pas de réponse. D'ailleurs, à la fin du livre, il y a une piste de réflexion, mais il n'y a pas une réponse ferme. Et c'est encore quelque chose qui m'habite beaucoup, je me demande. C'est un peu comme les femmes qui ont des profils de mecs qui sont toujours des mecs un peu des bad boys qui vont les maltraiter. Pourquoi elles y retournent ? Parce qu'elles ont besoin de se confronter inlassablement à l'échec. Est-ce qu'elles pensent qu'elles vont… Le changer, celui-là ? Je n'ai pas de réponse. Mais force est de constater qu'on a tous des schémas qui sont difficiles parfois à gérer, tant en amitié qu'en amour, que dans ces relations personnelles avec les gens.

  • Speaker #1

    Ce schéma-là, est-ce que la boucle continue à se répéter ? Non,

  • Speaker #0

    parce que je me suis réfugiée dans le freelance. Et le freelance, les gars, le freelance, c'est la vie. Le freelance, c'est la vie parce que le freelance, quand on a mon profil, c'est-à-dire de bonne élève malgré tout, qui a été élevé parce que ce n'est pas mes parents qui m'ont donné ça, c'est moi qui l'ai développé seule dans un instant de survie. Donc, de me lever le matin pour travailler parce que j'ai le goût du travail bien fait et je ne veux pas décevoir les gens. ça marche bien parce que je suis très autodisciplinée mais à côté de ça je me suis déchargée de toute pression hiérarchique inutile parce qu'à vrai dire quand on a quelqu'un de toxique au dessus de soi et qu'on se colle déjà la rate au courbouillon parce qu'on veut être aimé et délivrer quelque chose de bien c'est too much une implosion bien sûr il y a une pression et je pense qu'il y a beaucoup de gens dans ce cas là Après, j'avoue, c'est un super luxe de pouvoir le faire parce que justement, j'ai cette stabilité familiale qui fait que lui, mon mari, il gagne dans sa vie et qu'en plus, il est salarié. Donc, ça permet de vivre la vie de troubadour à côté.

  • Speaker #1

    Lui, il est dans quel domaine ?

  • Speaker #0

    Lui, il est dans la finance.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Et en plus, il est hyper fort. Il est hyper fort, je le vois dans ses entreprises, où parfois, il ne faut pas croire, les hommes sont aussi durs entre eux, parce que c'est quand même des milieux très masculins. Et je suis épatée par sa résilience au coup bas, aux déceptions. Mais lui, il est de ce bois-là, donc lui, ça va. Moi, je suis anéantie, sous un axe, je perds 3 kilos, il faut appeler une ambulance. C'est l'extrême option. Je le vis hyper mal.

  • Speaker #1

    Il faut vous compléter bien.

  • Speaker #0

    Il paraît. J'avais fait une thérapie et j'avais été fascinée parce que ma psy m'avait dit « Vous savez, on ne trouve pas les gens, on ne choisit pas les gens par hasard. » Mais sur le coup, je me suis dit « Qu'est-ce que c'est que cette connerie encore ? » Et en plus, je me suis entendue, je me suis dit « Ah ouais, en fait. » Si on sait entendre, écouter, regarder, qu'on sonde un peu son cœur, on ne choisit pas les gens par hasard.

  • Speaker #1

    C'est assez fascinant de voir ce qui se passe de façon inconsciente lors d'une rencontre.

  • Speaker #0

    Et oui. Et c'est pour ça aussi peut-être que j'ai cette loyauté de cœur de me dire dans les moments où ça a pu être difficile, OK, mais on ne change pas d'avis comme ça. On ne peut pas... Il faut être loyal. Il faut être... On ne peut pas un jour aimer le bleu et un jour aimer le noir. On peut aimer le bleu, le noir, mais quand même être fidèle au bleu.

  • Speaker #1

    Voilà, modeuse.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, je ne porte pas de noir. Allez, hop !

  • Speaker #1

    Jamais ?

  • Speaker #0

    Non. Non, parce que j'ai décidé que le noir, c'était quand même beaucoup plus dur au teint. Et je trouve que le bleu marine, c'est plus chic. Avant, je partais beaucoup de noir. J'étais tout le temps une veuve sicilienne. Et ça m'a pris comme ça. Et je me suis dit, en fait, ce que tu veux en noir, tu l'achètes en bleu marine.

  • Speaker #1

    Et voilà.

  • Speaker #0

    Et en vrai, bon, à part les chaussures, bien sûr. Mais en vrai, je trouve que tout est toujours plus joli en bleu qu'en noir.

  • Speaker #1

    Sur toi, en tout cas. Ou sur tout le monde.

  • Speaker #0

    Sur tout le monde.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Après, je peux le trouver.

  • Speaker #1

    Tu benirais le noir, alors. Que dirait Karl Lagerfeld ?

  • Speaker #0

    Je trouve que ça peut être très joli sur une blonde, mais en règle générale, je préfère le bleu marine. Mais quitte à avoir un bleu marine très, très, très foncé. Oui,

  • Speaker #1

    oui. Intéressant.

  • Speaker #0

    C'est la couleur du deuil. Moi, je suis très couleur.

  • Speaker #1

    OK. Donc alors, je n'ai toujours pas vu les différentes vies dont tu parles.

  • Speaker #0

    Ah, parce qu'il n'y en a qu'une. C'est juste, c'est la même vie, mais il y a des passages.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça. Donc, chaque enfant, c'est quand même un peu un nouveau chapitre. Chaque nouveau job ou nouvelle transformation, c'est un peu un nouveau chapitre. C'est comme un livre, mais avec des rebondissements.

  • Speaker #1

    OK. Et en fait, toi, j'ai l'impression que tu as cette faculté d'adaptation.

  • Speaker #0

    Oui, alors attention. Vraiment. C'était contre ma nature à la base, parce que moi, je suis née sous le signe du taureau. Donc, j'aime la stabilité. En plus, c'est un taureau qu'on a déraciné. Le taureau n'aime pas être déraciné. J'ai dû déménager beaucoup. Ma famille a éclaté. Ma famille de naissance. Mes parents ont divorcé trois fois chacun. J'étais un taureau un peu challengé, quoi. Je plaisante sur le taureau parce que je trouve que quand même, il y a beaucoup de concordance sur les tempéraments avec les signes. Je trouve ça assez fascinant. Et donc, je n'ai pas du tout aimé le changement pendant très, très longtemps. Le changement me mettait en danger, il me déstabilisait. En plus, avec mon mec, on a déménagé énormément pour le travail. pour des achats immobiliers, on a changé de pays. Et donc, je me disais, mais ce n'est pas possible, ça ne va jamais s'arrêter. Et donc, j'ai dû faire ma paix avec ça. Et aujourd'hui, déjà, je suis beaucoup moins matérialiste qu'avant, parce qu'avant, le matériel, c'était un peu ce à quoi je pouvais me raccrocher, puisque très vite, je n'avais plus de chambre d'enfant. Très vite, je n'avais plus de tout ça. Donc, la possession, c'était ce qu'il y avait autour de moi. Ce n'était pas forcément des trucs chers, mais j'étais attachée à mes CD. J'étais attachée à mes CD. C'était les disques, à l'époque, qu'on mettait dans des... J'étais attachée, je ne sais pas, aux plus petites choses. Et en fait, la vie a fait qu'à force de déménager de machins, de trucs, il a fallu que je m'allège. Et cet allègement de la vie... matérielle est arrivée en même temps que des naissances, plus de longues années de thérapie, et en fait, je pense que ça s'est fait sans même y réfléchir, mais j'y ai réfléchi il n'y a pas longtemps, et je me suis dit, en fait, aujourd'hui, mes attaches, elles sont immatérielles. C'est-à-dire que mon foyer, c'est mon mari et mes enfants, peu importe où on habitera. Et donc, mes racines... C'est comme une plante qu'on peut déterrer et rempoter ailleurs.

  • Speaker #1

    En l'occurrence, à Ramatuelle.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Mais ça pourrait être ailleurs.

  • Speaker #0

    Ça pourrait être ailleurs. Mes amis, ma sœur, tout ça, ça peut partir avec moi. C'est immatériel, en fait. Ils ne vont pas aller à Rio si je vais vivre à Rio, mais dans le fond, c'est ça, les racines.

  • Speaker #1

    C'est les liens.

  • Speaker #0

    C'est les liens.

  • Speaker #1

    C'est ça qui est le plus fondamental, enfin, qui est fondamental chez toi, le lien.

  • Speaker #0

    Ben, j'adore ma maison, mais ma maison, comme dit mon mec, elle appartient à la banque. Donc, quand il veut être sûr que je ne m'attache pas trop, il me dit, rappelle-toi qu'elle appartient au LCL. Donc voilà, aujourd'hui, ma marque, c'est la Pampa. Mais peut-être qu'un jour, on rentrera cette maison et ça deviendra la Pampa. Je ne sais pas. On va s'adapter. Ah ouais.

  • Speaker #1

    Encore une fois. Donc, cette adaptation que tu as appris sur le tas, en fait.

  • Speaker #0

    Ah ouais. Et qui était contre-intuitive. Mais vraiment.

  • Speaker #1

    C'est ça ton pas de côté, en fait.

  • Speaker #0

    Je pense que c'est ça. Et ça a été ma plus grande mise en danger. Ça a été oser le pas de côté à chaque fois.

  • Speaker #1

    Ouais. Et pourtant, la façon dont tu en parles depuis tout à l'heure, ça semble hyper fluide et naturel.

  • Speaker #0

    Je ne suis plus un perdre de l'année. Je viens rouler ma bosse. Encore une fois, j'ai fait 15 ans de thérapie. Donc, c'est 15 ans de thérapie, c'est des séances chez le psy, plus un travail introspectif quand on rentre de chez la psy. Quand on se couche, il y a le cerveau qui fait son petit bout de chemin aussi. Il y a les conversations qu'on a avec les amis. Il y a les épiphanies qu'on va avoir tout à coup en touillant des pattes et en se disant, ah ouais, c'est ça en fait. Ok, note pour plus tard. Redire à ma psy que j'ai compris. Le point, c'est... Mais Dieu merci, quel investissement ! Temps et argent ! Heureusement que ça marche !

  • Speaker #1

    Oui, ça amène vers la liberté, l'autonomie.

  • Speaker #0

    Ça, c'est ce que je dis. Moi, je suis une pub pour la psychothérapie. Sinon, j'aurais été quelqu'un de très, très, très malheureux. Et je trouve que c'est un cadeau qu'on fait aux autres. À son entourage, à ses enfants, à son mari, à ses potes, à ses parents. Les parents, je ne sais pas.

  • Speaker #2

    Pardon.

  • Speaker #1

    Ça, c'est encore un autre sujet.

  • Speaker #2

    Oui, un autre sujet.

  • Speaker #1

    OK. Et s'il y a des personnes, tu vois, qui nous écoutent, qui se retrouvent dans, finalement, cette question de... à devoir s'adapter, tu vois, et que c'est contre nature, tu aurais quoi comme recommandation à leur faire par rapport à ta propre expérience ?

  • Speaker #0

    De courir chez le premier psy du quartier. Non, parce qu'en fait, ce que je vais dire n'a aucune importance parce que je pense que c'est un travail qui se fait sur la durée. Je pense qu'il n'y a pas de quick fix pour ce genre de situation. Parce que s'adapter, déjà, c'est quoi ? C'est la survie de l'espèce. Donc, on est adaptable, mais pas tous de la même façon.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et il y a des cerveaux qui vont être plus ou moins plastiques à digérer les informations et à rebondir. Après, il y a des situations où on n'a pas le choix. On y va et puis c'est tout. On y va et puis c'est tout. Et aussi, mon gros chemin de vie, ça a été un travail sur l'anxiété. Du coup, comme j'étais cette enfant très responsable, j'ai développé un trouble anxieux que je me suis détectée hyper tard. J'ai vécu avec cette horreur, pensant que c'était naturel. Et que c'était ce qu'on appelait communément le stress. Non. Le stress et le trouble anxieux, c'est la même différence qu'entre un mal de tête et une migraine. Vraiment. Et pourquoi je parle de ce trouble anxieux ? Parce que, justement, ça fait partie des capacités d'adaptation. J'avais l'impression qu'en envisageant le pire, je me préparais à tout. Et que donc, j'étais prête à choisir le chemin. Mais en fait, à se préparer au pire, on vit le pire en permanence. Parce qu'on envoie, c'est pas à toi que je vais expliquer ça, mais on envoie à son cerveau des signaux du pire en permanence. Donc j'étais partie dans une spirale, mais d'une anxiété, que par ailleurs la joie ne... Non, une anxiété qui ne masquait pas la joie, parce que je restais malgré tout joyeuse. Parce que l'anxiété n'est pas de la dépression, ça n'a rien à voir. C'est pour ça que c'était difficilement diagnosticable, en quelque sorte.

  • Speaker #1

    Il y a aussi cette capacité à porter parfois un masque devant les autres pour ne pas le montrer. C'est une façon de se protéger.

  • Speaker #0

    C'est une façon de se protéger. Après, moi, je suis un peu un livre ouvert. Malheureusement, ça aussi, ce n'est pas une bonne chose pour l'entreprise. C'est-à-dire que quand je ne suis pas contente, triste ou stressée, généralement, ça se voit. Non, je ne sais pas. Mais alors, cette lutte pour l'anxiété, je ne sais pas pourquoi je parlais de ça. Je m'en parle très facilement parce que je me dis que si je peux aider des gens, j'aurais adoré que quelqu'un me parle de ça sur mon chemin.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est pour ça que tu en parles, parce que je te demandais justement les recommandations que tu aurais.

  • Speaker #0

    Oui, mais ça n'a rien à voir avec la soupe.

  • Speaker #1

    Donc, bien sûr, finalement, c'est quoi ? C'est aller voir un psy. Si vous devez vous adapter et que vous n'y arrivez pas, c'est qu'il y a peut-être un trouble anxieux derrière. En tout cas, c'est ce qui était là. Et donc, aller travailler dessus ou bien aller voir un psy pour aller faire émerger des choses qui semblent évidentes, mais que vous ne voyez pas. Et aussi parce que cette capacité a aussi... être joyeux, c'est pas parce qu'on est triste qu'on peut pas être joyeux aussi c'est pas parce qu'on est anxieux, on peut vivre les deux en même temps.

  • Speaker #0

    Alors moi je pensais que j'allais bien et parce que j'étais justement, je suis quelqu'un d'assez souriant et j'essaye comme je disais d'être joyeux et de mettre de l'enthousiasme etc. Mais malgré tout je voyais bien qu'internièrement j'étais une boule d'anxiété c'est ça Et je ne pensais pas... Donc, en fait, je continue si ça peut aider les gens. Les trucs au CBD ont commencé à pousser comme des champignons dans Paris. Et donc, j'ai commencé à acheter des gummies. Et puis après, j'ai acheté des gouttes. Et ça ne marchait pas assez. Je m'envoyais des gouttes. J'avais l'impression qu'on me faisait mâcher de la skunk. Et j'ai bien vu. À part me donner envie de vomir, ça n'arrangeait pas. Et en fait, j'ai fini chez un psychiatre, où j'ai totalement rendu les armes pour lui dire, voilà, non, ça ne s'est même pas passé comme ça. J'ai fini chez un psychiatre, souriante et hyper gaie, pour lui raconter que je pensais avoir un trouble anxieux. Et j'ai bien vu qu'il était limite bon. merci madame à bientôt on se rappelle un jour et là je me suis mise à pleurer parce que je me suis dit ah non ah non lui il faut qu'il me coupe me lâchez pas quoi ah ne me lâchez pas ok j'ai l'air souriante comme ça mais ah non non non c'est

  • Speaker #1

    mon c'est mon masque social ça devait être ça qui permet de créer du lien et du coup il m'a pas mal testé

  • Speaker #0

    Parce que, Dieu merci, il y a des médecins qui sont quand même encore regardants sur ce qu'ils prescrivent. Et j'ai appris qu'il existait des traitements de fond pour les anxieux comme moi. Et franchement, ça a changé ma vie. Donc oui, pour être tout à fait honnête aussi, peut-être que tous ces changements, je le prends bien. Enfin bon, j'avais déjà pas mal changé avant de voir et tout. Parce que je prends un traitement de fond pour l'anxiété. Et franchement, je suis pro médicaments. Je fais les vaccins, je prends les médicaments qu'on me demande. Il y a des péridurales, oui, bien sûr. Je pense que j'aime ce côté un problème, une solution.

  • Speaker #1

    Ça te permet de fonctionner au quotidien.

  • Speaker #0

    Mais oui, parce que j'ai un fils qui a un trouble de l'attention. Et j'ai beaucoup parlé à des parents. Des mères qui me demandaient alors le traitement, je n'ose pas, je ne veux pas, mais pourquoi ? Il a un problème, on a une solution. Oui, mais ce côté drogue, je dis ben non en fait, parce que s'il y a une défaillance et qu'on lui donne ça, ça le remet au niveau. Donc ça n'a pas un effet toxique ou de drogue. Et bien le traitement pour l'anxiété, c'est pareil. Si on en a besoin, ça ne va pas shooter, ça ne va pas déconnecter. On ne va pas ne pas ressentir les choses. On va juste arrêter de se faire un sandwich avec ses organes ou un wrap.

  • Speaker #1

    Ausha.

  • Speaker #0

    Oui, mais ça n'a pas de sens. Et je trouve que nous, les femmes, bon, après, les hommes, ils ne se soignent pas, c'est encore pire. Mais nous, les femmes, on a cette capacité à souffrir, à vouloir que ça soit dur. Pas à vouloir, mais à accepter qu'on doit avoir mal. que ça peut être douloureux et que c'est normal, ben non. Je trouve que si on a des solutions, il faut s'en servir.

  • Speaker #1

    Pas bien.

  • Speaker #0

    Eh bien, ce podcast, c'était sponsorisé par la psychiatrie de Paris.

  • Speaker #1

    Non, mais tu vois, c'est un point de vue. Après, bien sûr que je pourrais venir débattre, mais ce n'est pas le lieu. Et je trouve ça hyper intéressant d'avoir les différentes choses. De la acupuncture,

  • Speaker #0

    de la sophrologie, de l'auriculothérapie, de l'hypnose, 15 ans de psychothérapie, des vaudous, des machins. J'avais tout fait. Je ne dis pas que la pharmacopée est une réponse à tout et qu'il faut qu'elle soit immédiate, mais il y a un moment, quand on a fait tout, et que c'est juste une histoire de chimie, on ne peut pas lutter.

  • Speaker #1

    Bien sûr, bien sûr. Et c'est une belle expérience que tu es en train d'exprimer. On voit à quel point ça t'apporte, et c'est ça en fait qui est intéressant.

  • Speaker #0

    Franchement, je ne savais pas. Je ne savais pas.

  • Speaker #1

    Comment tu es arrivée chez lui, chez ce psychiatre ?

  • Speaker #0

    Parce que le jour où je me suis mis trop de gouttes de CBD, j'ai failli vomir quatre fois dans la salle de bain. Et après, je me suis dit, ça ne peut plus continuer comme ça. Et donc, je suis allée sur Google et j'ai googlé anxiété-angoisse, différence anxiété-angoisse. définition de l'un, définition de l'autre. Et je me suis dit, ok, donc moi je suis plutôt anxiété. Anxiété, et là je vois comment régler l'anxiété, comment soigner l'anxiété, comment machin. Et je vois que dans la... Je suis assez nulle en médoc, mais que dans la grande famille des antidépresseurs, certains peuvent être utilisés à faible dose sur ça. Ça, qui a un nom et qui ne s'appelle pas... Je suis stressée en ce moment qui s'appelle « Je vis avec un trouble anxieux depuis 25 ans et je n'en peux plus » .

  • Speaker #1

    Tout simplement. Et c'est là que tu as pris rendez-vous.

  • Speaker #0

    Et j'ai été voir une copine qui, elle avait fait, je crois, une dépression et qui m'avait parlé d'un psychiatre bien. Et voilà. Et de fil en aiguille, je suis arrivée chez un homme formidable. qui ne m'a pas balancé l'ordonnance comme ça. Il a voulu voir de quel bois j'étais faite avant.

  • Speaker #1

    Il a bien fait sa consommation.

  • Speaker #0

    Il a bien fait son travail. Ça fait des années maintenant que je le vois, ça fait 3-4 ans, et je le vois très peu parce que son travail, ce n'est pas de shaker toutes les semaines. Bien sûr. Elle m'a dit ça. Mais c'est de savoir si je respire bien, si j'ai une boule dans le ventre, si je n'ai pas d'effet secondaire, si on arrête, si on diminue.

  • Speaker #1

    Très bien. Pour une fois qu'on a une jolie expérience chez le psychiatre, merci.

  • Speaker #0

    Ah oui, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Merci. Par rapport à l'imaginaire qu'on peut avoir, les mauvaises expériences qui peuvent être données, il y a aussi des bonnes expériences, heureusement, qui sont essentielles. Et en effet, moi, dans ma consultation… Quand je vois qu'il y a des éléments comme ça qui viennent handicaper le quotidien, j'invite évidemment à aller voir le psychiatre. Parce que sans cette ordonnance-là, on ne peut pas avancer. C'est évident.

  • Speaker #0

    Après, au-delà de ça, intellectuellement, je trouve ça passionnant. J'aime qu'il me raconte ce que fait la pharmacopée dans mon cerveau. J'aime qu'il me raconte... Là, j'ai un roman passionnant en ce moment qui s'appelle « Mon vrai nom est Elisabeth » , qui a beaucoup de succès et qui parle, je ne sais pas si tu l'as lu, des horreurs de la lobotomie dans les années 40-50. Et quand je vais voir mon psy, je lui dis « je lis ça, vous l'avez lu, la lobotomie » , alors je lui parle de mes recherches sur le sujet et lui me raconte un peu et tout. Et j'adore quand on échange sur cette discipline qui est quand même… C'est fascinant. Et puis au-delà de ça, j'ai un fils qui est TDA. J'avais aussi pas mal fait de recherches pour essayer de comprendre ce qui n'allait pas, comment on peut l'aider, ce que fait la chimie sur ses cerveaux. Pourquoi ? Parce qu'attention, le TDA, on en parle comme ça, mais c'est très compliqué. C'est 360 degrés de la vie d'une personne. Ce n'est pas juste, oui, j'ai oublié de mettre un cahier dans mon cartable. Non. C'est des relations compliquées, c'est une opposition à tout, c'est la flemme de tout, c'est... Bon, bref.

  • Speaker #1

    Pourquoi tu t'endors à 21h15 ?

  • Speaker #0

    Désolée, on a perdu tout le monde. Ils sont tous désabonnés. C'était ton dernier podcast.

  • Speaker #1

    Mais non, c'est le podcast du premier épisode de l'année 2026, attends.

  • Speaker #0

    Les gens vont se dire, oh là là, dépression. La fille est déprimante.

  • Speaker #1

    Malgré son sourire, elle a Julia Roberts au passage.

  • Speaker #0

    I wish !

  • Speaker #1

    Ah bah attends ! Bon, on va en arriver au temps de l'exercice.

  • Speaker #0

    Ah vas-y.

  • Speaker #1

    Un petit exercice, si tu es d'accord. C'est un exercice de visualisation. Si ça te va, je vais t'inviter à t'installer confortablement dans ton siège, d'éviter tout croisement afin de laisser circuler l'énergie librement.

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #1

    Et si c'est OK pour toi, de fermer les yeux, de prendre quelques respirations ventrales et profondes afin de ralentir. Et puis, de te projeter dans un futur idéal dans 5 ans, en 2031. Et dans 5 ans, dans un futur idéal où tout est possible, zéro contrainte. Où es-tu ?

  • Speaker #0

    Au revoir, la Joël.

  • Speaker #1

    Tu fais ce que tu veux.

  • Speaker #0

    Je suis pareil, mais en mieux. Donc, j'ai arrêté le temps. Non, je rigole. Dans cinq ans, ma marque a explosé. J'ai pu embaucher plein de petites personnes autour de moi pour partager cette aventure à plusieurs. Et donc, me concentrer sur ce qui me fait vraiment plaisir, c'est-à-dire la... de créer et voilà, j'ai le même mari, mes enfants ont bien avancé dans le bon sens en fait,

  • Speaker #1

    il ne faudrait pas changer grand chose dans 5 ans dans cet environnement que tu décris est-ce que tu saurais même les yeux ouverts me dire ce que tu vois autour de toi

  • Speaker #0

    Tu le vois.

  • Speaker #1

    Où tu es, l'environnement ?

  • Speaker #0

    Alors, dans cinq ans, je me vois dans un autre appartement. Donc ça, ça me ferait plaisir, pour le coup.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    De changer d'appartement. Donc,

  • Speaker #1

    tu es dans cet appartement, là ?

  • Speaker #0

    Je ne suis jamais restée aussi longtemps au même endroit. Et moi qui me plaignais avant de changer tout le temps, comme quoi, j'adorerais, parce que je trouve quand même que les lieux et les choses, ça joue sur l'énergie, même si je ne suis pas une sorcière. Là, j'ai envie d'ouvrir un nouveau chapitre de décor, en tout cas.

  • Speaker #1

    Là, justement, dans le décor, qu'est-ce que tu vois ?

  • Speaker #0

    Je vois, je ne sais pas pourquoi, là, je vois des plantes partout.

  • Speaker #1

    Des plantes partout. Il y a une lumière ?

  • Speaker #0

    Oui, parce que ça, c'est vraiment une condition sine qua non de l'habitat.

  • Speaker #1

    Elle est comment, cette lumière ?

  • Speaker #0

    Elle est bien jaune.

  • Speaker #1

    Bien jaune. Est-ce qu'il y a des odeurs ?

  • Speaker #0

    Il y a une odeur de bougie de feu de bois.

  • Speaker #1

    Ok. Et toi, t'es habillée comment ?

  • Speaker #0

    Moi, je suis habillée dans une de mes robes qui n'existe pas encore, mais qui pourrait être dans un genre de chiffon un peu époque Saint-Laurent des années 70.

  • Speaker #1

    Ok. Et autour de toi, qu'est-ce qui se passe ?

  • Speaker #0

    J'ai un dernier, donc il sera toujours là dans cinq ans. Donc lui, je le vois plus grand avec un de ses copains. Et puisqu'on pousse la réflexion, je vois mes grands arriver pour le déjeuner.

  • Speaker #1

    OK. Et toi, tu fais quoi ?

  • Speaker #0

    Moi, je suis sur une méridienne avec un port de cigarette à côté de mes plantes. mais non mais moi je suis spectatrice et actrice de ce bonheur et à ce moment là c'est quoi ton rôle ? c'est le lien entre les frères et soeurs si on regarde encore plus haut imaginons ce serait quoi ta mission de vie ? Ma mission de vie, je pense que c'est de transmettre des bonnes valeurs aux enfants.

  • Speaker #1

    Tu te sens là sur ta meridienne dans cette mission-là ?

  • Speaker #0

    Là, je suis dans un cadre assez idyllique. Donc là, je me sens bien. Je vois beaucoup de sourire et beaucoup de joie. Et ça fait comment à l'intérieur de toi ?

  • Speaker #1

    Ça fait comme des petites bulles de champagne.

  • Speaker #0

    Je vais t'inviter à respirer dans ces petites bulles de champagne afin de bien en profiter dans tout ton corps, depuis tes orteils jusqu'au sommet du crâne, de mettre des petites bulles partout, jusqu'au bout des doigts aussi. De bien respirer dans cette sensation. Et puis, quand c'est OK pour toi, de revenir là, dans l'instant.

  • Speaker #1

    Les yeux ouverts, ça ne m'a pas empêchée d'avoir les images.

  • Speaker #0

    Non, je ne m'en fais pas du tout. Comment tu te sens après cette visualisation ?

  • Speaker #1

    Eh bien, hyper bien. Je me dis qu'il faut que je trouve une méridienne. J'ai déjà le port de cigarette.

  • Speaker #0

    J'adore. Alors justement, est-ce que ce serait ça, ta petite action à mettre en place ou il y aurait peut-être autre chose à mettre en place pour arriver à cette visualisation qui t'emmène dans cet appartement lumineux avec cette verdure, cette joie dans tes enfants et le fait que ta marque... écartonnées. Si tu devais mettre en place là, une action, une vraie bonne action tout de suite, dans les jours, semaines qui viennent, ce serait quoi ?

  • Speaker #1

    Ah oui, mais c'est comme notre truc de tout à l'heure, il n'y a pas de truc court-termiste, c'est une série d'actions.

  • Speaker #0

    C'est ça, mais une première justement, une vraie bonne action avant toutes les autres.

  • Speaker #1

    Là, on part en Inde avec mes grands et mon mari. Et je suis hyper contente de ce voyage parce que je me dis que ça va nous sortir d'un climat familial qui peut être très tendu avec des ados sur ta fête et devoirs, tiens-toi bien, réponds pas comme ça, range ta chambre, machin. Pour n'avoir que des découvertes, de l'aventure, du plaisir à être ensemble. Enfin, j'espère, si ça se trouve, on va tous finir malades comme des chiens. Mais voilà, ça, je me dis que ça peut recréer des souvenirs. Parce que finalement, le quotidien, c'est le quotidien, c'est tout le monde. Mais le quotidien, c'est dur pour le couple et la famille. Parce que le quotidien, c'est les emmerdes, c'est les contraintes. Et forcément, on a des quotidiens plus ou moins légers et savoureux. Mais malgré tout, on a tous des enfants et des problèmes liés à l'éducation. à notre travail. Et ça, c'est peu importe le niveau de vie des gens. Et quand on peut s'extraire un tout petit peu, je trouve ça merveilleux. Mais c'est rare. Mais ça peut aussi être une balade en Vélib dans Paris et rire. Voilà. Pas besoin d'aller en Inde.

  • Speaker #0

    En l'occurrence, c'est ce que vous avez prévu. Et c'est super.

  • Speaker #1

    Mais je suis très contente parce que ça fait cinq ans qu'on n'a pas voyagé. Et justement, je trouve que j'ai hâte. Et je me dis que c'est encore une pierre vers cette famille que j'espère proche. Et voilà, pour longtemps.

  • Speaker #0

    C'est tout ce que je vous souhaite.

  • Speaker #1

    Très bien.

  • Speaker #0

    Bon, on arrive donc à la fin. On n'est plus que deux.

  • Speaker #1

    Les gens sont partis. Bien sûr. On m'avait prévu un truc ça. Non, non, ne parle d'anxiété. Allez hop, ça dégage.

  • Speaker #0

    Mais alors, si tu pouvais garder trois mots de ce temps partagé, ce serait quoi ?

  • Speaker #1

    Bien sûr, c'est de contester sincérité. Oui. Parce que je ne fais pas semblant. Partage. Parce que quand même, j'ai l'impression d'avoir donné.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    Et sincérité, partage et quoi ? Bienveillance, les gars. J'espère que vous allez être gentils avec moi. Dès qu'on ne va pas recevoir des commentaires, genre c'est qui cette pouf ?

  • Speaker #0

    N'importe quoi.

  • Speaker #1

    Ah, on ne sait pas. Avec les internets.

  • Speaker #0

    Eh bien, merci beaucoup pour ce moment rock'n'roll et posé.

  • Speaker #1

    c'est dans l'âme que ça se joue exactement je pense que nos auditeurs l'auront compris le rock c'est ici que ça se passe

  • Speaker #0

    et à très bientôt à très bientôt au revoir salut

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Description

Bonjour chère auditrice, cher auditeur,


Bienvenue sur Mon pas de côté, le podcast qui célèbre psychologie et audace en mettant en valeur la parole et l'expérience de celles et ceux qui ont osé leur propre choix de vie.

Dans chaque épisode, l'interview explore les mouvements de motivation sur l'art de se réapproprier sa vie par un choix, une rupture (décidée ou subie), ou une simple intuition.


Je m'appelle Ondine, passionnée de psychologie et développement personnel, psychologue certifiée en Analyse Transactionnelle et en coaching et fondatrice de l'écosystème Mon Pas de Côté.


Je vous invite donc à écouter ces récits de vie inspirants et, si le coeur vous en dit, venir à mon micro pour partager votre histoire et déclencher à votre tour ce déclic de motivation et d'audace chez d'autres.


Pour approfondir votre épanouissement personnel et accompagner votre motivation au mouvement, vous pouvez vous abonner à la newsletter mensuelle => en cliquant ici.


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Interview d'Audrey Poux : L'art de l'adaptation et de la réinvention


Cette interview explore les thématiques du développement personnel, de la psychologie autour de la question de l'adaptation et de l'empowerment par la résilience. Un témoignage authentique sur la motivation qui pousse à se réinventer.


Une créatrice en réinvention permanente

Audrey Poux, 45 ans, créatrice de contenu pour les marques, a lancé cette année La Pampa, sa marque de prêt-à-porter et de décoration. Inspirée par sa maison à Ramatuelle, elle célèbre l'esthétique vintage années 50-60 revisitée par son prisme contemporain.

Originaire de l'Oise, Audrey rêvait de Paris dès l'enfance : "Il a toujours été sûr que j'irais à Paris. C'était une vocation." Rat des villes assumée, elle cherche "le murmure des cafés" et s'offre régulièrement des séances de cinéma en après-midi, une forme d'école buissonnière qu'elle ne s'autorisait pas étudiante.


Les pas de côté professionnels

Journaliste freelance, Audrey a pivoté quand la presse a souffert dans les années 2010 : "Quand je vois que le bateau coule, je ne vais pas m'accrocher à la guitare du Titanic." Son rêve initial — être rédactrice en chef de Vogue — s'est heurté à une réalité toxique. Elle a manqué "d'endurance politique" dans les hiérarchies rigides de la mode, expérience qui l'a menée à écrire Raymonde (2018), roman sur les femmes toxiques de sa vie.


L'art de l'adaptation

Taureau déracinée par les différents mouvements familiaux, Audrey a dû développer une capacité d'adaptation contre-intuitive. "Mes attaches sont devenues immatérielles. Mon foyer, c'est mon mari et mes enfants, peu importe où on habite."


Vision 2031

Dans cinq ans, Audrey se projette dans un appartement lumineux rempli de plantes. Sa marque a explosé, lui permettant d'embaucher et de se concentrer sur la création. Sur sa méridienne, elle se voit "spectatrice et actrice de ce bonheur", entourée de ses trois enfants.


Sincérité, partage, bienveillance : trois valeurs qui traversent ce parcours d'adaptation permanente, où l'authenticité reste le seul luxe non négociable.


---

N'hésitez pas à vous abonner à l'émission, à laisser une note et un commentaire. C'est une aide précieuse pour développer notre écosystème et notre communauté. Merci d'avance 🌿


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour chères auditrices, chers auditeurs et bienvenue dans mon pas de côté, le podcast qui met en valeur l'expérience et l'audace de celles et ceux qui ont osé. Je m'appelle Andine. Je suis psychologue certifiée en analyse transactionnelle et en coaching. J'accompagne les parcours de vie depuis déjà une dizaine d'années. Et depuis peu, j'ai créé l'écosystème Mon Pas de Côté. Tu y retrouveras le podcast, la newsletter et très prochainement, des week-ends pensés comme des retraites confidentielles et immersives en pleine nature. Mais pour le moment, je te laisse le plaisir de découvrir le nouvel épisode de Mon Pas de Côté. Belle écoute !

  • Speaker #1

    Bonjour Audrey !

  • Speaker #2

    Hello !

  • Speaker #1

    Je suis ravie de te recevoir aujourd'hui pour mon Pas de Côté.

  • Speaker #2

    Merci, moi aussi je suis ravie d'être là.

  • Speaker #1

    Merci. Dans un premier temps, est-ce que tu serais d'accord de te présenter ?

  • Speaker #2

    Je m'appelle Audrey Poux, j'ai 45 ans, je suis ce qu'on appelle une créatrice de contenu. C'est-à-dire que je prépare du contenu pour les marques, audio, visuel, rédactionnel.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #2

    J'ai aussi une marque que j'ai lancée il y a six mois qui s'appelle La Pampa.

  • Speaker #1

    Ça a l'air de t'animer énormément cette marque.

  • Speaker #2

    Oui, c'est surtout que je ne pensais pas que c'était aussi prenant. Parce qu'en fait, comme je fais ça toute seule, j'ai découvert qu'il fallait vraiment couteau suisse. Et quand tu es seule, tu fais la com, le marketing, le SAV, la distribution, le commercial, les paquets. Tu fais tout. En plus, évidemment, des créations. Cela va sans dire.

  • Speaker #1

    Et comment tu arrives à gérer ça dans ton planning ? Parce que j'imagine que c'est assez prenant.

  • Speaker #2

    J'avais pris une stagiaire l'été dernier pour faire la saison avec moi. Et j'ai trouvé ça génial de bosser avec quelqu'un. Parce que c'est vrai que je suis plutôt assez seule dans mon travail. Je rencontre plein de gens, mais ce que je fais, je le fais seule. Et j'ai trouvé ça génial de partager avec quelqu'un les joies, parfois les peines, les déceptions et tout. J'ai hâte de reprendre une stagiaire l'été prochain pour la prochaine collection. Mais c'est vrai, j'ai trouvé que quand on a quelqu'un de chouette à côté de soi, c'est quand même plus sympa.

  • Speaker #1

    Bien sûr. Et cette marque, c'est quoi ? Tu veux nous en parler un petit peu ?

  • Speaker #2

    Oui, bien sûr. Cette marque, c'est le prolongement de ce que je vivais déjà. La Pampa, c'est le nom de ma maison à Ramatuelle, dans le Var. Et en fait, c'est une maison que j'ai achetée avec mon mari qui date de 1957. Donc, il est vraiment dans un jus lointain et assez vintage qu'on a gardé comme tel. Et nous, c'est vraiment le côté de Saint-Tropez qu'on aime. Donc, c'est à Ramatuelle, mais Ramatuelle et Saint-Tropez. sont quand même assez collés, même si c'est deux ambiances très différentes. C'est comment,

  • Speaker #1

    Ramatuel ?

  • Speaker #2

    C'est beaucoup plus loki, c'est beaucoup plus le village, c'est pas bling, c'est pas show-off. Il y a des petits artisans, il y a le petit café du village, il y a l'église où on s'est mariés, il y a le fleurisme. C'est beaucoup plus provincial.

  • Speaker #1

    Ça correspond à... A-t-elle valeur chez toi,

  • Speaker #2

    ça ? Déjà, moi, je suis une provinciale. J'ai grandi à la campagne.

  • Speaker #1

    Dans quel coin ?

  • Speaker #2

    J'ai grandi dans l'Oise. Et comme on a 8, on a toujours habité dans les grandes villes avec mon mari. C'est un retranchement hyper agréable pour nous d'aller à toutes les vacances scolaires là-bas. d'avoir notre jardin, d'avoir cette vie avec les gens du coin. C'est hyper gai, c'est hyper vivant et ce n'est pas du tout le Saint-Tropez qu'on peut imaginer quand on regarde en quête exclusive.

  • Speaker #1

    Mais oui, j'imagine.

  • Speaker #2

    Et alors,

  • Speaker #1

    ta marque, c'est la continuité de tes racines un peu aussi ?

  • Speaker #2

    J'ai décidé d'y faire mes racines. C'est vrai que j'allais petite pas mal là-bas avec mes parents et mon mari aussi, ses parents avaient une maison. Donc on s'est mariés là-bas, j'ai découvert que j'étais enceinte là-bas. C'est un endroit qui est assez important pour nous. Et du coup, on y a planté nos racines, dans cette maison des années 50, qui représente, moi je suis assez fan du vintage en règle générale. Donc des films, des vêtements, des voitures, j'adore cette période. Et du coup, cette maison, c'était l'incarnation de tout ce qu'on aimait. Et je dis « on » parce que même si mon mec ne fait pas partie de l'aventure, il fait partie de mon aventure personnelle. Et comme tout ça s'entremêle, il y a du « on » un peu quelque part.

  • Speaker #1

    Et cette marque vend quoi ?

  • Speaker #2

    Et cette marque fait du prêt-à-porter de vacances. Donc, j'ai décidé de faire un peu de l'été. Et donc, c'est une ode aux vacances, à la Riviera, de ces années-là, en fait. Plutôt assez chill et insouciant. Mais c'est revu par mon prisme d'aujourd'hui. Donc, ce n'est pas littéral. C'est-à-dire qu'on est sur des années 60, comme moi, j'aime les imaginer, mais ce n'est pas littéral.

  • Speaker #1

    OK, c'est ta construction à toi.

  • Speaker #2

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et alors, tu disais que tu étais aussi créatrice de contenu. Alors, ce n'est pas forcément clair pour tout le monde.

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #1

    Comment tu décrirais ?

  • Speaker #2

    En fait, ce n'est pas clair parce qu'aujourd'hui, c'est comme si c'était un marronnier sous lesquels on classait toute une catégorie de gens. Moi, j'étais journaliste et j'ai toujours été en freelance. Et en fait, la presse a commencé à pas mal souffrir au moment où moi, je commençais à pas mal réussir.

  • Speaker #1

    À quelle période,

  • Speaker #2

    ça ? Dans les années 2010. Au début des années 2010, ça a commencé à être compliqué. Et généralement, quand c'est compliqué, les gens qu'on fait sauter en premier sont les gens de l'extérieur, les freelancers. Donc, j'ai commencé à avoir de moins en moins de boulot de commande et je sentais que ce n'était pas non plus le secteur de l'avenir. Donc, j'ai commencé d'abord par opportunisme et après à aimer ça, à faire du contenu. Pour des marques, donc ce que je savais faire du contenu rédactionnel, où j'ai accompagné des marques dans leur storytelling et dans leurs besoins rédactionnels, donc ça va d'une newsletter à un dossier de presse ou tout l'agencement du site internet.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Donc, je travaille avec des web designers qui, eux, vont faire l'arborescence et la structure. Et moi, je remplis les trous. Donc, je vais bosser main dans la main avec des marques pour les aider à construire leur image, leur ton. leur wording, ce qui fait en fait qu'ils sont instantanément reconnaissables par le ton, les mots, les claims et tout ce genre de choses. Ça, c'était super, sauf que l'IA est arrivée, donc c'est assez récent et ça a commencé à être un peu plus difficile. Encore une fois. Et donc, Et parallèlement à ce contenu rédactionnel, j'avais commencé à scripter des petites vidéos pour des marques qui, pour le coup, ont besoin de plus en plus d'alimenter leurs réseaux sociaux, leurs sites internet, etc. par du contenu qui est de plus en plus périssable. Donc, c'est un peu une course effrénée où les gens ont besoin de contenu, mais en même temps, le contenu ne dure pas dans le temps. Donc, voilà. ils ont toujours besoin de contenu donc moi je leur scripte des petites vidéos de généralement une minute ou moins sur lesquelles je vais dérouler une idée créative et donc ça, ça ressemble un peu plus à la publicité telle qu'on l'a connue qu'au journalisme parce qu'en fait ça va être comme dans un spot publicitaire de l'époque pour les boomers qui nous écoutent on va développer une idée avec un message précis Merci. Il faut que ça aille vite et que ça soit très percutant, qu'on s'en souvienne, que ça soit partagé. Alors après, moi, j'ai un credo un peu plus… Enfin, j'essaye de me différencier, parce que sinon, on est beaucoup sur ce marché-là. J'essaye de faire des vidéos qui ne sont pas premier degré, donc avec un peu de décalage, du monde, de dérision, etc.

  • Speaker #1

    Ça parle un peu de qui tu es, ça ?

  • Speaker #2

    Ça parle… part de qui je suis, oui, je ne me prends pas beaucoup au sérieux. C'est difficile pour moi. Ce n'est pas que c'est difficile. C'est impossible de faire un contenu premier degré. Dans ces cas-là, on ne fait pas appel à moi. Je ne peux pas être juste prise en photo en vantant les mérites d'un sac à main ou d'une crème. Ce n'est pas plausible.

  • Speaker #1

    Tu ne sais pas faire.

  • Speaker #2

    Non, je ne sais pas faire et je me trouve ridicule quand j'essaie de le faire.

  • Speaker #0

    Non,

  • Speaker #1

    je ne sais plus. Non, ça ne sert à rien.

  • Speaker #2

    Il ne faut pas être contre sa nature. Et puis d'autres le font très bien surtout.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Et toi alors, le second degré, c'est ton truc à toi ?

  • Speaker #2

    C'est mon truc à moi. C'est mon truc à moi, ben oui. J'espère que c'est perçu comme ça. J'ai de l'humour sur moi-même. Et c'est de l'autodérision. J'ai de l'humour, j'ai envie de rire, j'ai envie que les gens rient avec moi. Voilà, c'est comme ça dans ma vie de tous les jours. Donc j'essaye de faire en sorte que ça soit comme ça dans mon travail.

  • Speaker #1

    Génial. Et dans la pampa, ça se retrouve aussi un petit peu ?

  • Speaker #2

    Et dans la pampa, ça se retrouve, j'espère, après je ne suis pas bien placée parce que autant je vais beaucoup conseiller mes clients sur leur image, etc. C'est vrai que cette histoire de cordonnier ma chaussée, je suis obligée de dire que parfois j'ai besoin qu'on m'aiguille, j'ai besoin de demander l'avis, est-ce que ça va, est-ce que ce n'est pas trop redondant, est-ce que je ne martèle pas les mêmes messages, est-ce que ce n'est pas lourd ? J'ai besoin qu'on me rassure sur le fait que c'est bien.

  • Speaker #1

    C'est normal, tu lances ta marque. On a toujours besoin des autres aussi pour savoir, prendre du recul, faire ce fameux pas de côté sur ce qu'on fait, avoir une autre perspective.

  • Speaker #2

    Mais là, je me retrouve parfois à prendre conseil auprès de gens, alors que moi, je pourrais être payée pour ces conseils-là. C'est ça qui est fou. Mais bon, c'est comme ça.

  • Speaker #1

    Alors, tu disais que toi, tu es une provinciale de l'Oise.

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #1

    Mais alors, tu dirais que tu viens d'où de façon plus large ? Comment tu as grandi ? Avec quelle valeur ?

  • Speaker #2

    J'ai grandi dans la forêt, mais oui.

  • Speaker #1

    J'adore.

  • Speaker #2

    J'ai grandi dans un petit village où il n'y a même pas de boulangerie. Alors oui, c'est la campagne, madame. J'ai grandi là-bas et c'est génial quand on est petit. On fait du vélo, on a les mains dans la terre, on pêche. On fait du Ausha. Après, moi, j'ai toujours eu envie de grande ville. Et je suis vraiment un rat des villes plus qu'un rat des champs. C'est-à-dire que j'aime avoir le murmure des cafés. J'aime me dire que je peux aller au cinéma à tout instant, aller dîner. Alors, je le fais moi, j'ai trois enfants. Mais j'aime me dire qu'il y a de la vie autour de moi. Et je m'en suis aperçue parce que, par exemple, dans mes recherches d'appart, j'ai toujours détesté les apparts sur cours. que je trouve silencieux et glauque, même si la cour est jolie, j'ai besoin d'ouvrir ma fenêtre et de voir la vie autour de moi.

  • Speaker #1

    Ok. Et tes enfants, ils ont quel âge ?

  • Speaker #2

    Et mes enfants ont 16, 14 et 4.

  • Speaker #1

    Waouh !

  • Speaker #2

    Eh oui ! Oui, oui, oui, oui. C'est la France qui se reproduit.

  • Speaker #1

    Je vais dire la différence de génération chez les enfants, là. Oui,

  • Speaker #2

    il y a le numéro 3. Donc,

  • Speaker #1

    tu en as un au collège et à la maternelle.

  • Speaker #2

    J'ai du lycée du collège de la maternelle. Oui, oui, oui.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui.

  • Speaker #2

    C'est vraiment... Si tu veux, le jour où on a fêté les quatre ans de mon fils, on fêtait la première sortie aux planches de mon autre fils. Donc, j'étais en goûter pirate et en comment je m'habille ce soir pour aller aux planches. Je dois dire que ce jour-là, j'ai eu un choc. Parentalement, c'était assez... Voilà, c'est très... C'est très animé et c'est très difficile parfois parce qu'on est aussi un couple et qu'en tant que couple, c'est difficile de faire de la place de couple. Quand on a des ados et un petit, ça n'arrête jamais.

  • Speaker #1

    Oui, j'imagine.

  • Speaker #2

    Parce que les petits, il y a un moment où ils se font coucher. Mais les ados, ils me couchent moi. Et donc, ils m'ont à l'usure. Je vais me coucher avant eux en fait. Bon, OK. Après,

  • Speaker #1

    en même temps, s'il y en a un qui commence à sortir aux planches, heureusement que tu te couches avant lui.

  • Speaker #2

    Oui, mais il ne sort pas le lundi. Et moi, hier, j'étais dans mon lit à 9h15. Oui, madame ?

  • Speaker #1

    Épuisée.

  • Speaker #2

    Épuisée. Je suis épuisée.

  • Speaker #1

    Mais alors, qu'est-ce qui t'épuise comme ça ?

  • Speaker #2

    Qu'est-ce qui m'épuise ? Eh bien, mon travail, l'air de rien. c'est aussi de rencontrer beaucoup de gens donc j'enchaîne beaucoup de déplacements dans la journée de rendez-vous et comme je ne sais pas faire les choses à moitié c'est pas du small talk j'aime vraiment rencontrer les gens donc on se parle comme je te disais j'aime les faire rire et j'aime donc je suis toujours vraiment là et je donne de ma personne et comme je suis aussi dans un métier d'image, je ne me poète pas en jogging les cheveux gras Donc en fait, ça demande de soi d'être toujours présentable et d'être pleinement là en fait. Je ne vais pas juste assister à des réunions les bras ballants. Je me vends aussi quelque part parce que je vends mon énergie, je vends mes idées, je vends mon humour. C'est moi que je vends. Donc, il faut que moi, je sois bien parce que si je veux donner envie aux gens de travailler avec moi, il faut que ça soit sexy. Il faut que ça donne envie. Et donc, quand je rentre le soir, je suis exténuée. Donc, j'ai décidé de faire moins de rendez-vous pour être. un peu moins exténué parce que si j'ai besoin de ce temps chez moi où je vais écrire, avoir besoin d'être créative, dessiner, et puis j'ai aussi trois enfants qui ont besoin de moi. Donc si j'éteins mon ordi à 8h et que je suis hors service, je peux le faire de temps en temps, mais ce n'est pas chouette, ça ne va pas sur la durée.

  • Speaker #1

    Donc tu dessines aussi ?

  • Speaker #2

    J'ai dû m'y mettre parce que maintenant, j'ai un atelier. Je ne peux pas être créatrice de mode comme ça et d'arriver en disant... Donc, je me suis mise à dessiner. Je me fais comprendre. Ce n'est pas Karl Lagerfeld, mais je me suis mise à dessiner. Ouais, je me suis mise à dessiner.

  • Speaker #1

    Donc alors, tu viens de la forêt. La jolie biche qui arrive en ville et qui s'adapte à son environnement et qui fait un pas de côté quand l'environnement devient... moins friendly, j'ai envie de dire. Depuis le monde du journalisme et du freelance, à la création de contenu, puis à la création de ta marque. Je vois quelque part, là, en tout cas dans ton parcours professionnel, après personnel, bon, quand on vient de la campagne, souvent, les études nous emmènent à la ville. Oui,

  • Speaker #2

    mais attention, j'aurais pu aller à Amiens. En tant que Deloire, je dépendais de l'Académie d'Amiens. Il a toujours été sûr que j'irais à Paris. Il n'y avait pas d'Amiens, il n'y avait pas de Lille. C'était Paris, parce que moi, je voulais travailler dans la mode et il n'y avait pas d'alternative possible.

  • Speaker #1

    Oui, évidemment.

  • Speaker #2

    Donc, je n'avais pas une vocation de médecin ou d'avocate, mais j'avais une vocation de Paris. C'était très important.

  • Speaker #1

    Ça représentait quoi pour toi, Paris, à l'époque ?

  • Speaker #2

    Ça représentait les possibilités que l'on n'a pas à la campagne de pouvoir sortir de chez soi, de voir des gens, de rencontrer des gens et puis d'aller au cinéma et de travailler dans la mode.

  • Speaker #1

    Tu parles beaucoup de cinéma.

  • Speaker #2

    J'adore le cinéma et c'est encore aujourd'hui quand j'ai un moment libre l'après-midi. Parce que parfois, j'attends des réponses de mes clients sur des projets que j'ai envoyés. J'avais prévu du temps et puis ce temps-là n'est plus alloué à rien. Évidemment, je pourrais toujours m'avancer sur quelque chose, mais il m'arrive parfois de faire l'école buissonnière et je vais avec un petit saut de popcorn au cinéma vers une séance de 14-15 heures. Il n'y a que moi et des cartes vermeilles. C'est une merveille. Et c'est extraordinaire. Je trouve que c'est... Une déconnexion. Voilà, c'est deux heures où on est emporté par une histoire qui n'est pas la sienne, qui fait rêver, réfléchir. J'adore ça. Et parfois, je vais voir des merdes, mais... C'est hyper gay. Et puis, il y a vraiment cette histoire d'école buissonnière où les gens sont dans leur bureau et puis moi, je suis au cinéma en train de manger mes trucs. J'adore ça.

  • Speaker #1

    Tu le faisais quand t'étais étudiante ou pas, à l'école buissonnière ?

  • Speaker #2

    Ah non, non, non, j'étais très sérieuse. J'allais à l'école...

  • Speaker #1

    T'en avais envie quelque part ou pas ?

  • Speaker #2

    D'aller à l'école ?

  • Speaker #1

    Non, de faire l'école buissonnière.

  • Speaker #2

    Non, parce que je voulais partir de chez moi. Il y avait un plan, en fait. Je voulais quitter et chez moi et la campagne. Il fallait aller à Paris. Et pour aller à Paris, il fallait une choix sérieuse pour que mes parents me fassent confiance et me mettent dans un appart. un studio et il y avait ce côté hyper raisonnable de « il faut que ça déroule parce que j'ai un plan » .

  • Speaker #1

    Oui, donc il fallait que tu fasses tes preuves en tant que jeune adulte pour pouvoir y aller auprès de tes parents quelque part, qu'ils fassent confiance en tes compétences et ta responsabilité envers toi-même.

  • Speaker #2

    Voilà, surtout qu'il y avait… Plus grand monde chez moi à l'époque, puisque mes parents avaient divorcé, ma mère n'était pas là, mon père n'était pas là. Donc j'étais quand même très rigole à moi-même. Et si je n'allais pas à l'école, je n'allais pas à l'école. Mais j'y allais. Alors les psy diront que justement, quand il n'y a pas de filet, souvent les enfants filent droit.

  • Speaker #1

    On dit quoi ?

  • Speaker #2

    J'en dis qu'effectivement, j'ai été responsable très fort très tôt parce que je savais qu'il n'y avait pas le choix, en fait. Je ne pouvais pas me permettre de faire un pas de côté.

  • Speaker #1

    Tu les as faits plus tard.

  • Speaker #2

    Tu notes cette boucle, hein ? Allez ! Eh oui, Audrey Pouc, storytelling. Pour vous servir, les mots, c'est un métier.

  • Speaker #1

    J'adore !

  • Speaker #2

    Est-ce que j'ai fait un pas de côté ? Oui, bien sûr, parce que comme j'étais très sérieuse, il y a un moment où il a fallu que la cocotte minute exulte.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui s'est passé pour que tu te donnes la permission de ça ?

  • Speaker #2

    Alors, je ne sais pas ce qui s'est passé. J'étais... Alors là, j'étais seule à Paris.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #2

    Je ne menais pas la vie de quelqu'un de mon âge. C'est-à-dire que j'avais 17 ans et je ne côtoyais que des gens de 25 ans et plus. Je passais mes soirées en boîte de nuit. Je n'avais pas d'amis de l'école. Donc, en fait, je vivais une vie de grand, sauf que moi, il fallait que je passe mon bac.

  • Speaker #1

    Vous allez aux planches ou pas ?

  • Speaker #2

    Non, Madame, les planches, c'était pour les ados. Moi, j'allais aux queens. Moi, j'allais au Queen et au bain-douche. Oui, tout à fait.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu allais au Queen le lundi soir ?

  • Speaker #2

    Bien sûr, j'allais au Queen le lundi, au bus le mardi, au bain-douche le mercredi. Le jeudi, j'allais au cabaret. Le vendredi, je ne sais plus, je crois que je… Et puis voilà, et c'était reparti. Ah si, c'était quelque chose.

  • Speaker #1

    Un sacré planning.

  • Speaker #2

    C'était un sacré planning. Et en même temps, j'ai beaucoup réfléchi à ça. Et je me suis dit que c'était pas mal de péter les plombs de 17 à 19 plutôt qu'à 40 ans. Parce qu'aujourd'hui, quand je sens que j'ai des copines qui sont bordeurs pétage de plomb, ça me fait rire parce que je ne les juge pas d'un point de vue moral. Mais je suis contente de ne pas avoir cette tentation maintenant.

  • Speaker #1

    Tu l'as déjà vécu ?

  • Speaker #2

    J'ai déjà vécu et j'ai l'impression... d'avoir eu plusieurs vies. Alors que quand je raconte ça et que les gens savent que je suis avec la même personne depuis 25 ans, ça les fait hurler de rire parce qu'ils ont l'impression qu'on m'a pris au couvent.

  • Speaker #1

    C'est quoi cette différente vie ?

  • Speaker #2

    Il y avait un feu sous la glace.

  • Speaker #1

    C'est toujours là. On le sent le feu.

  • Speaker #2

    Cette vie, c'était tout ce que je ne m'étais pas permis. C'était pas d'horaire, pas de réveil. C'était une vie sans filet, c'était de passer d'un groupe à l'autre, de ne pas dormir la nuit, de dormir le jour, de ne plus avoir d'horaire de repas, de voir des gens qui se droguaient, c'était une vie un peu de débauche.

  • Speaker #1

    Rock'n'roll.

  • Speaker #2

    Hyper rock'n'roll. Ça n'a pas duré dix ans.

  • Speaker #1

    C'est quoi la vie rock'n'roll finalement ?

  • Speaker #2

    Je vais te dire, je l'ai écrit dans une newsletter, parce que maintenant j'ai une newsletter qui est ma petite récréation. Une vie rock'n'roll, je pense que c'est même punk, c'est de rester avec le même homme toute une vie. Je pense qu'aujourd'hui, c'est rock'n'roll.

  • Speaker #1

    En quoi ?

  • Speaker #2

    Parce que, en regardant autour de nous, il y a tellement de gens qui se séparent. Et je ne les juge pas. Encore une fois, je ne les juge pas. Je trouve qu'il n'y a rien de pire que de rester pour les enfants, pour le fric, pour je ne sais pas quelle mauvaise raison. Mais tellement de gens se réveillent un matin et se disent « Oh, relou, flamme, boring. » Ouais, ouais, ouais, relou, flamme, boring, mais… Est-ce que justement, ce n'est pas ça le sel de la vie, de relever ce défi-là, en fait, et de créer une vie de compagnonnage, de companionship, je ne sais pas comment dire, parce qu'en fait, une vie à deux, attention, il y a des hauts et des bas, il y a des jours où on pourrait se buter, mais c'est quand même hyper sympa. de comprendre, de dire ensemble, de partager. Non, je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Je suis d'accord, mais c'est tout un travail.

  • Speaker #2

    Mais c'est une troc parce que c'est finalement, aujourd'hui, tout nous pousse dans la société à nous séparer. La tentation, la facilité, les réseaux sociaux, ça se chine à droite, à gauche, je le vois bien. Aujourd'hui, les gens se draguent sur LinkedIn, sur Insta, sur Tinder, sur machin. C'est facile de se tromper et c'est facile de partir. Le divorce n'a jamais été rendu aussi facile administrativement. C'est plus facile que jamais de tromper son conjoint. Bon, après, ils se font tous choper, mais malgré tout. Quand on fait quelque chose qui est à rebours d'une espèce de tendance, je me dis que c'est ça ce qu'il y a de rock. C'est la contre-culture. Finalement, rester mariée et fidèle, j'espère que mon mari nous écoute et que lui-même partage cette conviction, c'est ça en fait. C'est d'aller à l'encontre, pas du collectif, mais de la masse.

  • Speaker #1

    C'est encore un pas de côté pour toi ? Quelque part, par rapport à ton environnement ?

  • Speaker #2

    Limite,

  • Speaker #1

    oui. Ce que tu disais, je voyais au niveau professionnel les pas de côté que tu as pu faire, justement pour sortir ton épingle du jeu.

  • Speaker #2

    Alors attention, c'est des pas de côté aussi. Je n'ai pas une âme d'aventurière. Je m'adapte. Quand je vois que le bateau coule, je ne vais pas m'accrocher à la guitare du Titanic. Il y a un moment où je me dis, ma vieille trouve une solution.

  • Speaker #1

    C'est toi qui t'as permis justement de vivre tes différentes vies ?

  • Speaker #2

    Professionnelles ? Oui, certainement, parce que moi je rêvais d'être rédactrice en chef de Vogue quand j'étais jeune. Donc je me serais accrochée à ça jusqu'au bout. Et après j'ai bien compris que... J'ai aussi bien compris que peut-être je n'avais pas cette endurance politique pour y arriver. Soyons honnêtes.

  • Speaker #1

    C'est quoi l'endurance politique ?

  • Speaker #2

    C'est la vie dans une société, une société, une compagnie, avec les coups à prendre, les coups de travers, les croches-pieds. En fait, moi, j'ai vite compris que je n'étais pas faite pour ce monde-là.

  • Speaker #1

    Donc, la différence entre fantasme et réalité, quoi. Ton fantasme ne collait pas à tes fondements, à toi, quelque part.

  • Speaker #2

    Je ne sais pas pourquoi, mais dans la mode, j'ai toujours trouvé que, collectivement, les femmes étaient épouvantables. Individuellement, on peut se dire, ouais, elle est sympa, déjeuner, trouver que c'est quelqu'un d'intéressant, qui a des valeurs et tout. Et collectivement, j'ai souvent trouvé que je me suis retrouvée face à des femmes qui étaient épouvantables. Mais vraiment... toxiques.

  • Speaker #1

    Tu aurais des exemples ? Sans citer de nom. Non,

  • Speaker #2

    non. Globalement, j'ai trouvé que dans toutes les rédactions où j'avais travaillé, les gens n'étaient pas sympas. Individuellement, si. Mais mis bout à bout, en fait, ils se sentent vite menacés. C'est vite une histoire de garder ses privilèges. J'ai trouvé qu'il n'y avait pas de sororité. Après, moi, j'ai... certainement un tempérament qui fait que je parle beaucoup et je dis ce que je pense et je pense que c'est pas quelque chose qui a aidé aussi peut-être un plein une place je pense que il vaut mieux être très très low profile et après la spontanéité alors que j'ai bien accepté je pense en amitié c'est ça marche bien Mais dans des bureaux à fort hiérarchie, avec des luttes de pouvoir, non, ça ne plaît pas. Et j'ai écrit un livre depuis. C'était le sujet du roman que j'ai écrit en 2018. Alors, je n'en fais pas la pub ici parce qu'il n'est plus à vendre, mais c'était le sujet et ça m'a tellement habité que j'en ai fait un livre.

  • Speaker #1

    Ça s'appelait comment ?

  • Speaker #2

    Ça s'appelait Raymond. Et Raymond, c'était une anthologie des femmes toxiques de ma vie.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Tant sur un point personnel que professionnel. Et en fait, la réflexion derrière ce livre, enfin, ce n'est pas un essai, mais moi, je l'ai vécu comme telle dans l'écriture, c'était est-ce que finalement, je les attire ?

  • Speaker #0

    par une faille, disons, une faille liée à l'enfance, liée à une sensibilité, un manque d'amour, un manque de reconnaissance ? Est-ce que je les attire ou est-ce que moi je vais les chercher ? Parce que je cherche en elles quelque chose que j'aurais pu connaître jeune, qui était toxique.

  • Speaker #1

    Elle est transcendée finalement cette histoire-là.

  • Speaker #0

    Je n'ai pas de réponse.

  • Speaker #1

    C'est compliqué.

  • Speaker #0

    Je n'ai pas de réponse. D'ailleurs, à la fin du livre, il y a une piste de réflexion, mais il n'y a pas une réponse ferme. Et c'est encore quelque chose qui m'habite beaucoup, je me demande. C'est un peu comme les femmes qui ont des profils de mecs qui sont toujours des mecs un peu des bad boys qui vont les maltraiter. Pourquoi elles y retournent ? Parce qu'elles ont besoin de se confronter inlassablement à l'échec. Est-ce qu'elles pensent qu'elles vont… Le changer, celui-là ? Je n'ai pas de réponse. Mais force est de constater qu'on a tous des schémas qui sont difficiles parfois à gérer, tant en amitié qu'en amour, que dans ces relations personnelles avec les gens.

  • Speaker #1

    Ce schéma-là, est-ce que la boucle continue à se répéter ? Non,

  • Speaker #0

    parce que je me suis réfugiée dans le freelance. Et le freelance, les gars, le freelance, c'est la vie. Le freelance, c'est la vie parce que le freelance, quand on a mon profil, c'est-à-dire de bonne élève malgré tout, qui a été élevé parce que ce n'est pas mes parents qui m'ont donné ça, c'est moi qui l'ai développé seule dans un instant de survie. Donc, de me lever le matin pour travailler parce que j'ai le goût du travail bien fait et je ne veux pas décevoir les gens. ça marche bien parce que je suis très autodisciplinée mais à côté de ça je me suis déchargée de toute pression hiérarchique inutile parce qu'à vrai dire quand on a quelqu'un de toxique au dessus de soi et qu'on se colle déjà la rate au courbouillon parce qu'on veut être aimé et délivrer quelque chose de bien c'est too much une implosion bien sûr il y a une pression et je pense qu'il y a beaucoup de gens dans ce cas là Après, j'avoue, c'est un super luxe de pouvoir le faire parce que justement, j'ai cette stabilité familiale qui fait que lui, mon mari, il gagne dans sa vie et qu'en plus, il est salarié. Donc, ça permet de vivre la vie de troubadour à côté.

  • Speaker #1

    Lui, il est dans quel domaine ?

  • Speaker #0

    Lui, il est dans la finance.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Et en plus, il est hyper fort. Il est hyper fort, je le vois dans ses entreprises, où parfois, il ne faut pas croire, les hommes sont aussi durs entre eux, parce que c'est quand même des milieux très masculins. Et je suis épatée par sa résilience au coup bas, aux déceptions. Mais lui, il est de ce bois-là, donc lui, ça va. Moi, je suis anéantie, sous un axe, je perds 3 kilos, il faut appeler une ambulance. C'est l'extrême option. Je le vis hyper mal.

  • Speaker #1

    Il faut vous compléter bien.

  • Speaker #0

    Il paraît. J'avais fait une thérapie et j'avais été fascinée parce que ma psy m'avait dit « Vous savez, on ne trouve pas les gens, on ne choisit pas les gens par hasard. » Mais sur le coup, je me suis dit « Qu'est-ce que c'est que cette connerie encore ? » Et en plus, je me suis entendue, je me suis dit « Ah ouais, en fait. » Si on sait entendre, écouter, regarder, qu'on sonde un peu son cœur, on ne choisit pas les gens par hasard.

  • Speaker #1

    C'est assez fascinant de voir ce qui se passe de façon inconsciente lors d'une rencontre.

  • Speaker #0

    Et oui. Et c'est pour ça aussi peut-être que j'ai cette loyauté de cœur de me dire dans les moments où ça a pu être difficile, OK, mais on ne change pas d'avis comme ça. On ne peut pas... Il faut être loyal. Il faut être... On ne peut pas un jour aimer le bleu et un jour aimer le noir. On peut aimer le bleu, le noir, mais quand même être fidèle au bleu.

  • Speaker #1

    Voilà, modeuse.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, je ne porte pas de noir. Allez, hop !

  • Speaker #1

    Jamais ?

  • Speaker #0

    Non. Non, parce que j'ai décidé que le noir, c'était quand même beaucoup plus dur au teint. Et je trouve que le bleu marine, c'est plus chic. Avant, je partais beaucoup de noir. J'étais tout le temps une veuve sicilienne. Et ça m'a pris comme ça. Et je me suis dit, en fait, ce que tu veux en noir, tu l'achètes en bleu marine.

  • Speaker #1

    Et voilà.

  • Speaker #0

    Et en vrai, bon, à part les chaussures, bien sûr. Mais en vrai, je trouve que tout est toujours plus joli en bleu qu'en noir.

  • Speaker #1

    Sur toi, en tout cas. Ou sur tout le monde.

  • Speaker #0

    Sur tout le monde.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Après, je peux le trouver.

  • Speaker #1

    Tu benirais le noir, alors. Que dirait Karl Lagerfeld ?

  • Speaker #0

    Je trouve que ça peut être très joli sur une blonde, mais en règle générale, je préfère le bleu marine. Mais quitte à avoir un bleu marine très, très, très foncé. Oui,

  • Speaker #1

    oui. Intéressant.

  • Speaker #0

    C'est la couleur du deuil. Moi, je suis très couleur.

  • Speaker #1

    OK. Donc alors, je n'ai toujours pas vu les différentes vies dont tu parles.

  • Speaker #0

    Ah, parce qu'il n'y en a qu'une. C'est juste, c'est la même vie, mais il y a des passages.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça. Donc, chaque enfant, c'est quand même un peu un nouveau chapitre. Chaque nouveau job ou nouvelle transformation, c'est un peu un nouveau chapitre. C'est comme un livre, mais avec des rebondissements.

  • Speaker #1

    OK. Et en fait, toi, j'ai l'impression que tu as cette faculté d'adaptation.

  • Speaker #0

    Oui, alors attention. Vraiment. C'était contre ma nature à la base, parce que moi, je suis née sous le signe du taureau. Donc, j'aime la stabilité. En plus, c'est un taureau qu'on a déraciné. Le taureau n'aime pas être déraciné. J'ai dû déménager beaucoup. Ma famille a éclaté. Ma famille de naissance. Mes parents ont divorcé trois fois chacun. J'étais un taureau un peu challengé, quoi. Je plaisante sur le taureau parce que je trouve que quand même, il y a beaucoup de concordance sur les tempéraments avec les signes. Je trouve ça assez fascinant. Et donc, je n'ai pas du tout aimé le changement pendant très, très longtemps. Le changement me mettait en danger, il me déstabilisait. En plus, avec mon mec, on a déménagé énormément pour le travail. pour des achats immobiliers, on a changé de pays. Et donc, je me disais, mais ce n'est pas possible, ça ne va jamais s'arrêter. Et donc, j'ai dû faire ma paix avec ça. Et aujourd'hui, déjà, je suis beaucoup moins matérialiste qu'avant, parce qu'avant, le matériel, c'était un peu ce à quoi je pouvais me raccrocher, puisque très vite, je n'avais plus de chambre d'enfant. Très vite, je n'avais plus de tout ça. Donc, la possession, c'était ce qu'il y avait autour de moi. Ce n'était pas forcément des trucs chers, mais j'étais attachée à mes CD. J'étais attachée à mes CD. C'était les disques, à l'époque, qu'on mettait dans des... J'étais attachée, je ne sais pas, aux plus petites choses. Et en fait, la vie a fait qu'à force de déménager de machins, de trucs, il a fallu que je m'allège. Et cet allègement de la vie... matérielle est arrivée en même temps que des naissances, plus de longues années de thérapie, et en fait, je pense que ça s'est fait sans même y réfléchir, mais j'y ai réfléchi il n'y a pas longtemps, et je me suis dit, en fait, aujourd'hui, mes attaches, elles sont immatérielles. C'est-à-dire que mon foyer, c'est mon mari et mes enfants, peu importe où on habitera. Et donc, mes racines... C'est comme une plante qu'on peut déterrer et rempoter ailleurs.

  • Speaker #1

    En l'occurrence, à Ramatuelle.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Mais ça pourrait être ailleurs.

  • Speaker #0

    Ça pourrait être ailleurs. Mes amis, ma sœur, tout ça, ça peut partir avec moi. C'est immatériel, en fait. Ils ne vont pas aller à Rio si je vais vivre à Rio, mais dans le fond, c'est ça, les racines.

  • Speaker #1

    C'est les liens.

  • Speaker #0

    C'est les liens.

  • Speaker #1

    C'est ça qui est le plus fondamental, enfin, qui est fondamental chez toi, le lien.

  • Speaker #0

    Ben, j'adore ma maison, mais ma maison, comme dit mon mec, elle appartient à la banque. Donc, quand il veut être sûr que je ne m'attache pas trop, il me dit, rappelle-toi qu'elle appartient au LCL. Donc voilà, aujourd'hui, ma marque, c'est la Pampa. Mais peut-être qu'un jour, on rentrera cette maison et ça deviendra la Pampa. Je ne sais pas. On va s'adapter. Ah ouais.

  • Speaker #1

    Encore une fois. Donc, cette adaptation que tu as appris sur le tas, en fait.

  • Speaker #0

    Ah ouais. Et qui était contre-intuitive. Mais vraiment.

  • Speaker #1

    C'est ça ton pas de côté, en fait.

  • Speaker #0

    Je pense que c'est ça. Et ça a été ma plus grande mise en danger. Ça a été oser le pas de côté à chaque fois.

  • Speaker #1

    Ouais. Et pourtant, la façon dont tu en parles depuis tout à l'heure, ça semble hyper fluide et naturel.

  • Speaker #0

    Je ne suis plus un perdre de l'année. Je viens rouler ma bosse. Encore une fois, j'ai fait 15 ans de thérapie. Donc, c'est 15 ans de thérapie, c'est des séances chez le psy, plus un travail introspectif quand on rentre de chez la psy. Quand on se couche, il y a le cerveau qui fait son petit bout de chemin aussi. Il y a les conversations qu'on a avec les amis. Il y a les épiphanies qu'on va avoir tout à coup en touillant des pattes et en se disant, ah ouais, c'est ça en fait. Ok, note pour plus tard. Redire à ma psy que j'ai compris. Le point, c'est... Mais Dieu merci, quel investissement ! Temps et argent ! Heureusement que ça marche !

  • Speaker #1

    Oui, ça amène vers la liberté, l'autonomie.

  • Speaker #0

    Ça, c'est ce que je dis. Moi, je suis une pub pour la psychothérapie. Sinon, j'aurais été quelqu'un de très, très, très malheureux. Et je trouve que c'est un cadeau qu'on fait aux autres. À son entourage, à ses enfants, à son mari, à ses potes, à ses parents. Les parents, je ne sais pas.

  • Speaker #2

    Pardon.

  • Speaker #1

    Ça, c'est encore un autre sujet.

  • Speaker #2

    Oui, un autre sujet.

  • Speaker #1

    OK. Et s'il y a des personnes, tu vois, qui nous écoutent, qui se retrouvent dans, finalement, cette question de... à devoir s'adapter, tu vois, et que c'est contre nature, tu aurais quoi comme recommandation à leur faire par rapport à ta propre expérience ?

  • Speaker #0

    De courir chez le premier psy du quartier. Non, parce qu'en fait, ce que je vais dire n'a aucune importance parce que je pense que c'est un travail qui se fait sur la durée. Je pense qu'il n'y a pas de quick fix pour ce genre de situation. Parce que s'adapter, déjà, c'est quoi ? C'est la survie de l'espèce. Donc, on est adaptable, mais pas tous de la même façon.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et il y a des cerveaux qui vont être plus ou moins plastiques à digérer les informations et à rebondir. Après, il y a des situations où on n'a pas le choix. On y va et puis c'est tout. On y va et puis c'est tout. Et aussi, mon gros chemin de vie, ça a été un travail sur l'anxiété. Du coup, comme j'étais cette enfant très responsable, j'ai développé un trouble anxieux que je me suis détectée hyper tard. J'ai vécu avec cette horreur, pensant que c'était naturel. Et que c'était ce qu'on appelait communément le stress. Non. Le stress et le trouble anxieux, c'est la même différence qu'entre un mal de tête et une migraine. Vraiment. Et pourquoi je parle de ce trouble anxieux ? Parce que, justement, ça fait partie des capacités d'adaptation. J'avais l'impression qu'en envisageant le pire, je me préparais à tout. Et que donc, j'étais prête à choisir le chemin. Mais en fait, à se préparer au pire, on vit le pire en permanence. Parce qu'on envoie, c'est pas à toi que je vais expliquer ça, mais on envoie à son cerveau des signaux du pire en permanence. Donc j'étais partie dans une spirale, mais d'une anxiété, que par ailleurs la joie ne... Non, une anxiété qui ne masquait pas la joie, parce que je restais malgré tout joyeuse. Parce que l'anxiété n'est pas de la dépression, ça n'a rien à voir. C'est pour ça que c'était difficilement diagnosticable, en quelque sorte.

  • Speaker #1

    Il y a aussi cette capacité à porter parfois un masque devant les autres pour ne pas le montrer. C'est une façon de se protéger.

  • Speaker #0

    C'est une façon de se protéger. Après, moi, je suis un peu un livre ouvert. Malheureusement, ça aussi, ce n'est pas une bonne chose pour l'entreprise. C'est-à-dire que quand je ne suis pas contente, triste ou stressée, généralement, ça se voit. Non, je ne sais pas. Mais alors, cette lutte pour l'anxiété, je ne sais pas pourquoi je parlais de ça. Je m'en parle très facilement parce que je me dis que si je peux aider des gens, j'aurais adoré que quelqu'un me parle de ça sur mon chemin.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est pour ça que tu en parles, parce que je te demandais justement les recommandations que tu aurais.

  • Speaker #0

    Oui, mais ça n'a rien à voir avec la soupe.

  • Speaker #1

    Donc, bien sûr, finalement, c'est quoi ? C'est aller voir un psy. Si vous devez vous adapter et que vous n'y arrivez pas, c'est qu'il y a peut-être un trouble anxieux derrière. En tout cas, c'est ce qui était là. Et donc, aller travailler dessus ou bien aller voir un psy pour aller faire émerger des choses qui semblent évidentes, mais que vous ne voyez pas. Et aussi parce que cette capacité a aussi... être joyeux, c'est pas parce qu'on est triste qu'on peut pas être joyeux aussi c'est pas parce qu'on est anxieux, on peut vivre les deux en même temps.

  • Speaker #0

    Alors moi je pensais que j'allais bien et parce que j'étais justement, je suis quelqu'un d'assez souriant et j'essaye comme je disais d'être joyeux et de mettre de l'enthousiasme etc. Mais malgré tout je voyais bien qu'internièrement j'étais une boule d'anxiété c'est ça Et je ne pensais pas... Donc, en fait, je continue si ça peut aider les gens. Les trucs au CBD ont commencé à pousser comme des champignons dans Paris. Et donc, j'ai commencé à acheter des gummies. Et puis après, j'ai acheté des gouttes. Et ça ne marchait pas assez. Je m'envoyais des gouttes. J'avais l'impression qu'on me faisait mâcher de la skunk. Et j'ai bien vu. À part me donner envie de vomir, ça n'arrangeait pas. Et en fait, j'ai fini chez un psychiatre, où j'ai totalement rendu les armes pour lui dire, voilà, non, ça ne s'est même pas passé comme ça. J'ai fini chez un psychiatre, souriante et hyper gaie, pour lui raconter que je pensais avoir un trouble anxieux. Et j'ai bien vu qu'il était limite bon. merci madame à bientôt on se rappelle un jour et là je me suis mise à pleurer parce que je me suis dit ah non ah non lui il faut qu'il me coupe me lâchez pas quoi ah ne me lâchez pas ok j'ai l'air souriante comme ça mais ah non non non c'est

  • Speaker #1

    mon c'est mon masque social ça devait être ça qui permet de créer du lien et du coup il m'a pas mal testé

  • Speaker #0

    Parce que, Dieu merci, il y a des médecins qui sont quand même encore regardants sur ce qu'ils prescrivent. Et j'ai appris qu'il existait des traitements de fond pour les anxieux comme moi. Et franchement, ça a changé ma vie. Donc oui, pour être tout à fait honnête aussi, peut-être que tous ces changements, je le prends bien. Enfin bon, j'avais déjà pas mal changé avant de voir et tout. Parce que je prends un traitement de fond pour l'anxiété. Et franchement, je suis pro médicaments. Je fais les vaccins, je prends les médicaments qu'on me demande. Il y a des péridurales, oui, bien sûr. Je pense que j'aime ce côté un problème, une solution.

  • Speaker #1

    Ça te permet de fonctionner au quotidien.

  • Speaker #0

    Mais oui, parce que j'ai un fils qui a un trouble de l'attention. Et j'ai beaucoup parlé à des parents. Des mères qui me demandaient alors le traitement, je n'ose pas, je ne veux pas, mais pourquoi ? Il a un problème, on a une solution. Oui, mais ce côté drogue, je dis ben non en fait, parce que s'il y a une défaillance et qu'on lui donne ça, ça le remet au niveau. Donc ça n'a pas un effet toxique ou de drogue. Et bien le traitement pour l'anxiété, c'est pareil. Si on en a besoin, ça ne va pas shooter, ça ne va pas déconnecter. On ne va pas ne pas ressentir les choses. On va juste arrêter de se faire un sandwich avec ses organes ou un wrap.

  • Speaker #1

    Ausha.

  • Speaker #0

    Oui, mais ça n'a pas de sens. Et je trouve que nous, les femmes, bon, après, les hommes, ils ne se soignent pas, c'est encore pire. Mais nous, les femmes, on a cette capacité à souffrir, à vouloir que ça soit dur. Pas à vouloir, mais à accepter qu'on doit avoir mal. que ça peut être douloureux et que c'est normal, ben non. Je trouve que si on a des solutions, il faut s'en servir.

  • Speaker #1

    Pas bien.

  • Speaker #0

    Eh bien, ce podcast, c'était sponsorisé par la psychiatrie de Paris.

  • Speaker #1

    Non, mais tu vois, c'est un point de vue. Après, bien sûr que je pourrais venir débattre, mais ce n'est pas le lieu. Et je trouve ça hyper intéressant d'avoir les différentes choses. De la acupuncture,

  • Speaker #0

    de la sophrologie, de l'auriculothérapie, de l'hypnose, 15 ans de psychothérapie, des vaudous, des machins. J'avais tout fait. Je ne dis pas que la pharmacopée est une réponse à tout et qu'il faut qu'elle soit immédiate, mais il y a un moment, quand on a fait tout, et que c'est juste une histoire de chimie, on ne peut pas lutter.

  • Speaker #1

    Bien sûr, bien sûr. Et c'est une belle expérience que tu es en train d'exprimer. On voit à quel point ça t'apporte, et c'est ça en fait qui est intéressant.

  • Speaker #0

    Franchement, je ne savais pas. Je ne savais pas.

  • Speaker #1

    Comment tu es arrivée chez lui, chez ce psychiatre ?

  • Speaker #0

    Parce que le jour où je me suis mis trop de gouttes de CBD, j'ai failli vomir quatre fois dans la salle de bain. Et après, je me suis dit, ça ne peut plus continuer comme ça. Et donc, je suis allée sur Google et j'ai googlé anxiété-angoisse, différence anxiété-angoisse. définition de l'un, définition de l'autre. Et je me suis dit, ok, donc moi je suis plutôt anxiété. Anxiété, et là je vois comment régler l'anxiété, comment soigner l'anxiété, comment machin. Et je vois que dans la... Je suis assez nulle en médoc, mais que dans la grande famille des antidépresseurs, certains peuvent être utilisés à faible dose sur ça. Ça, qui a un nom et qui ne s'appelle pas... Je suis stressée en ce moment qui s'appelle « Je vis avec un trouble anxieux depuis 25 ans et je n'en peux plus » .

  • Speaker #1

    Tout simplement. Et c'est là que tu as pris rendez-vous.

  • Speaker #0

    Et j'ai été voir une copine qui, elle avait fait, je crois, une dépression et qui m'avait parlé d'un psychiatre bien. Et voilà. Et de fil en aiguille, je suis arrivée chez un homme formidable. qui ne m'a pas balancé l'ordonnance comme ça. Il a voulu voir de quel bois j'étais faite avant.

  • Speaker #1

    Il a bien fait sa consommation.

  • Speaker #0

    Il a bien fait son travail. Ça fait des années maintenant que je le vois, ça fait 3-4 ans, et je le vois très peu parce que son travail, ce n'est pas de shaker toutes les semaines. Bien sûr. Elle m'a dit ça. Mais c'est de savoir si je respire bien, si j'ai une boule dans le ventre, si je n'ai pas d'effet secondaire, si on arrête, si on diminue.

  • Speaker #1

    Très bien. Pour une fois qu'on a une jolie expérience chez le psychiatre, merci.

  • Speaker #0

    Ah oui, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Merci. Par rapport à l'imaginaire qu'on peut avoir, les mauvaises expériences qui peuvent être données, il y a aussi des bonnes expériences, heureusement, qui sont essentielles. Et en effet, moi, dans ma consultation… Quand je vois qu'il y a des éléments comme ça qui viennent handicaper le quotidien, j'invite évidemment à aller voir le psychiatre. Parce que sans cette ordonnance-là, on ne peut pas avancer. C'est évident.

  • Speaker #0

    Après, au-delà de ça, intellectuellement, je trouve ça passionnant. J'aime qu'il me raconte ce que fait la pharmacopée dans mon cerveau. J'aime qu'il me raconte... Là, j'ai un roman passionnant en ce moment qui s'appelle « Mon vrai nom est Elisabeth » , qui a beaucoup de succès et qui parle, je ne sais pas si tu l'as lu, des horreurs de la lobotomie dans les années 40-50. Et quand je vais voir mon psy, je lui dis « je lis ça, vous l'avez lu, la lobotomie » , alors je lui parle de mes recherches sur le sujet et lui me raconte un peu et tout. Et j'adore quand on échange sur cette discipline qui est quand même… C'est fascinant. Et puis au-delà de ça, j'ai un fils qui est TDA. J'avais aussi pas mal fait de recherches pour essayer de comprendre ce qui n'allait pas, comment on peut l'aider, ce que fait la chimie sur ses cerveaux. Pourquoi ? Parce qu'attention, le TDA, on en parle comme ça, mais c'est très compliqué. C'est 360 degrés de la vie d'une personne. Ce n'est pas juste, oui, j'ai oublié de mettre un cahier dans mon cartable. Non. C'est des relations compliquées, c'est une opposition à tout, c'est la flemme de tout, c'est... Bon, bref.

  • Speaker #1

    Pourquoi tu t'endors à 21h15 ?

  • Speaker #0

    Désolée, on a perdu tout le monde. Ils sont tous désabonnés. C'était ton dernier podcast.

  • Speaker #1

    Mais non, c'est le podcast du premier épisode de l'année 2026, attends.

  • Speaker #0

    Les gens vont se dire, oh là là, dépression. La fille est déprimante.

  • Speaker #1

    Malgré son sourire, elle a Julia Roberts au passage.

  • Speaker #0

    I wish !

  • Speaker #1

    Ah bah attends ! Bon, on va en arriver au temps de l'exercice.

  • Speaker #0

    Ah vas-y.

  • Speaker #1

    Un petit exercice, si tu es d'accord. C'est un exercice de visualisation. Si ça te va, je vais t'inviter à t'installer confortablement dans ton siège, d'éviter tout croisement afin de laisser circuler l'énergie librement.

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #1

    Et si c'est OK pour toi, de fermer les yeux, de prendre quelques respirations ventrales et profondes afin de ralentir. Et puis, de te projeter dans un futur idéal dans 5 ans, en 2031. Et dans 5 ans, dans un futur idéal où tout est possible, zéro contrainte. Où es-tu ?

  • Speaker #0

    Au revoir, la Joël.

  • Speaker #1

    Tu fais ce que tu veux.

  • Speaker #0

    Je suis pareil, mais en mieux. Donc, j'ai arrêté le temps. Non, je rigole. Dans cinq ans, ma marque a explosé. J'ai pu embaucher plein de petites personnes autour de moi pour partager cette aventure à plusieurs. Et donc, me concentrer sur ce qui me fait vraiment plaisir, c'est-à-dire la... de créer et voilà, j'ai le même mari, mes enfants ont bien avancé dans le bon sens en fait,

  • Speaker #1

    il ne faudrait pas changer grand chose dans 5 ans dans cet environnement que tu décris est-ce que tu saurais même les yeux ouverts me dire ce que tu vois autour de toi

  • Speaker #0

    Tu le vois.

  • Speaker #1

    Où tu es, l'environnement ?

  • Speaker #0

    Alors, dans cinq ans, je me vois dans un autre appartement. Donc ça, ça me ferait plaisir, pour le coup.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    De changer d'appartement. Donc,

  • Speaker #1

    tu es dans cet appartement, là ?

  • Speaker #0

    Je ne suis jamais restée aussi longtemps au même endroit. Et moi qui me plaignais avant de changer tout le temps, comme quoi, j'adorerais, parce que je trouve quand même que les lieux et les choses, ça joue sur l'énergie, même si je ne suis pas une sorcière. Là, j'ai envie d'ouvrir un nouveau chapitre de décor, en tout cas.

  • Speaker #1

    Là, justement, dans le décor, qu'est-ce que tu vois ?

  • Speaker #0

    Je vois, je ne sais pas pourquoi, là, je vois des plantes partout.

  • Speaker #1

    Des plantes partout. Il y a une lumière ?

  • Speaker #0

    Oui, parce que ça, c'est vraiment une condition sine qua non de l'habitat.

  • Speaker #1

    Elle est comment, cette lumière ?

  • Speaker #0

    Elle est bien jaune.

  • Speaker #1

    Bien jaune. Est-ce qu'il y a des odeurs ?

  • Speaker #0

    Il y a une odeur de bougie de feu de bois.

  • Speaker #1

    Ok. Et toi, t'es habillée comment ?

  • Speaker #0

    Moi, je suis habillée dans une de mes robes qui n'existe pas encore, mais qui pourrait être dans un genre de chiffon un peu époque Saint-Laurent des années 70.

  • Speaker #1

    Ok. Et autour de toi, qu'est-ce qui se passe ?

  • Speaker #0

    J'ai un dernier, donc il sera toujours là dans cinq ans. Donc lui, je le vois plus grand avec un de ses copains. Et puisqu'on pousse la réflexion, je vois mes grands arriver pour le déjeuner.

  • Speaker #1

    OK. Et toi, tu fais quoi ?

  • Speaker #0

    Moi, je suis sur une méridienne avec un port de cigarette à côté de mes plantes. mais non mais moi je suis spectatrice et actrice de ce bonheur et à ce moment là c'est quoi ton rôle ? c'est le lien entre les frères et soeurs si on regarde encore plus haut imaginons ce serait quoi ta mission de vie ? Ma mission de vie, je pense que c'est de transmettre des bonnes valeurs aux enfants.

  • Speaker #1

    Tu te sens là sur ta meridienne dans cette mission-là ?

  • Speaker #0

    Là, je suis dans un cadre assez idyllique. Donc là, je me sens bien. Je vois beaucoup de sourire et beaucoup de joie. Et ça fait comment à l'intérieur de toi ?

  • Speaker #1

    Ça fait comme des petites bulles de champagne.

  • Speaker #0

    Je vais t'inviter à respirer dans ces petites bulles de champagne afin de bien en profiter dans tout ton corps, depuis tes orteils jusqu'au sommet du crâne, de mettre des petites bulles partout, jusqu'au bout des doigts aussi. De bien respirer dans cette sensation. Et puis, quand c'est OK pour toi, de revenir là, dans l'instant.

  • Speaker #1

    Les yeux ouverts, ça ne m'a pas empêchée d'avoir les images.

  • Speaker #0

    Non, je ne m'en fais pas du tout. Comment tu te sens après cette visualisation ?

  • Speaker #1

    Eh bien, hyper bien. Je me dis qu'il faut que je trouve une méridienne. J'ai déjà le port de cigarette.

  • Speaker #0

    J'adore. Alors justement, est-ce que ce serait ça, ta petite action à mettre en place ou il y aurait peut-être autre chose à mettre en place pour arriver à cette visualisation qui t'emmène dans cet appartement lumineux avec cette verdure, cette joie dans tes enfants et le fait que ta marque... écartonnées. Si tu devais mettre en place là, une action, une vraie bonne action tout de suite, dans les jours, semaines qui viennent, ce serait quoi ?

  • Speaker #1

    Ah oui, mais c'est comme notre truc de tout à l'heure, il n'y a pas de truc court-termiste, c'est une série d'actions.

  • Speaker #0

    C'est ça, mais une première justement, une vraie bonne action avant toutes les autres.

  • Speaker #1

    Là, on part en Inde avec mes grands et mon mari. Et je suis hyper contente de ce voyage parce que je me dis que ça va nous sortir d'un climat familial qui peut être très tendu avec des ados sur ta fête et devoirs, tiens-toi bien, réponds pas comme ça, range ta chambre, machin. Pour n'avoir que des découvertes, de l'aventure, du plaisir à être ensemble. Enfin, j'espère, si ça se trouve, on va tous finir malades comme des chiens. Mais voilà, ça, je me dis que ça peut recréer des souvenirs. Parce que finalement, le quotidien, c'est le quotidien, c'est tout le monde. Mais le quotidien, c'est dur pour le couple et la famille. Parce que le quotidien, c'est les emmerdes, c'est les contraintes. Et forcément, on a des quotidiens plus ou moins légers et savoureux. Mais malgré tout, on a tous des enfants et des problèmes liés à l'éducation. à notre travail. Et ça, c'est peu importe le niveau de vie des gens. Et quand on peut s'extraire un tout petit peu, je trouve ça merveilleux. Mais c'est rare. Mais ça peut aussi être une balade en Vélib dans Paris et rire. Voilà. Pas besoin d'aller en Inde.

  • Speaker #0

    En l'occurrence, c'est ce que vous avez prévu. Et c'est super.

  • Speaker #1

    Mais je suis très contente parce que ça fait cinq ans qu'on n'a pas voyagé. Et justement, je trouve que j'ai hâte. Et je me dis que c'est encore une pierre vers cette famille que j'espère proche. Et voilà, pour longtemps.

  • Speaker #0

    C'est tout ce que je vous souhaite.

  • Speaker #1

    Très bien.

  • Speaker #0

    Bon, on arrive donc à la fin. On n'est plus que deux.

  • Speaker #1

    Les gens sont partis. Bien sûr. On m'avait prévu un truc ça. Non, non, ne parle d'anxiété. Allez hop, ça dégage.

  • Speaker #0

    Mais alors, si tu pouvais garder trois mots de ce temps partagé, ce serait quoi ?

  • Speaker #1

    Bien sûr, c'est de contester sincérité. Oui. Parce que je ne fais pas semblant. Partage. Parce que quand même, j'ai l'impression d'avoir donné.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    Et sincérité, partage et quoi ? Bienveillance, les gars. J'espère que vous allez être gentils avec moi. Dès qu'on ne va pas recevoir des commentaires, genre c'est qui cette pouf ?

  • Speaker #0

    N'importe quoi.

  • Speaker #1

    Ah, on ne sait pas. Avec les internets.

  • Speaker #0

    Eh bien, merci beaucoup pour ce moment rock'n'roll et posé.

  • Speaker #1

    c'est dans l'âme que ça se joue exactement je pense que nos auditeurs l'auront compris le rock c'est ici que ça se passe

  • Speaker #0

    et à très bientôt à très bientôt au revoir salut

Description

Bonjour chère auditrice, cher auditeur,


Bienvenue sur Mon pas de côté, le podcast qui célèbre psychologie et audace en mettant en valeur la parole et l'expérience de celles et ceux qui ont osé leur propre choix de vie.

Dans chaque épisode, l'interview explore les mouvements de motivation sur l'art de se réapproprier sa vie par un choix, une rupture (décidée ou subie), ou une simple intuition.


Je m'appelle Ondine, passionnée de psychologie et développement personnel, psychologue certifiée en Analyse Transactionnelle et en coaching et fondatrice de l'écosystème Mon Pas de Côté.


Je vous invite donc à écouter ces récits de vie inspirants et, si le coeur vous en dit, venir à mon micro pour partager votre histoire et déclencher à votre tour ce déclic de motivation et d'audace chez d'autres.


Pour approfondir votre épanouissement personnel et accompagner votre motivation au mouvement, vous pouvez vous abonner à la newsletter mensuelle => en cliquant ici.


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Interview d'Audrey Poux : L'art de l'adaptation et de la réinvention


Cette interview explore les thématiques du développement personnel, de la psychologie autour de la question de l'adaptation et de l'empowerment par la résilience. Un témoignage authentique sur la motivation qui pousse à se réinventer.


Une créatrice en réinvention permanente

Audrey Poux, 45 ans, créatrice de contenu pour les marques, a lancé cette année La Pampa, sa marque de prêt-à-porter et de décoration. Inspirée par sa maison à Ramatuelle, elle célèbre l'esthétique vintage années 50-60 revisitée par son prisme contemporain.

Originaire de l'Oise, Audrey rêvait de Paris dès l'enfance : "Il a toujours été sûr que j'irais à Paris. C'était une vocation." Rat des villes assumée, elle cherche "le murmure des cafés" et s'offre régulièrement des séances de cinéma en après-midi, une forme d'école buissonnière qu'elle ne s'autorisait pas étudiante.


Les pas de côté professionnels

Journaliste freelance, Audrey a pivoté quand la presse a souffert dans les années 2010 : "Quand je vois que le bateau coule, je ne vais pas m'accrocher à la guitare du Titanic." Son rêve initial — être rédactrice en chef de Vogue — s'est heurté à une réalité toxique. Elle a manqué "d'endurance politique" dans les hiérarchies rigides de la mode, expérience qui l'a menée à écrire Raymonde (2018), roman sur les femmes toxiques de sa vie.


L'art de l'adaptation

Taureau déracinée par les différents mouvements familiaux, Audrey a dû développer une capacité d'adaptation contre-intuitive. "Mes attaches sont devenues immatérielles. Mon foyer, c'est mon mari et mes enfants, peu importe où on habite."


Vision 2031

Dans cinq ans, Audrey se projette dans un appartement lumineux rempli de plantes. Sa marque a explosé, lui permettant d'embaucher et de se concentrer sur la création. Sur sa méridienne, elle se voit "spectatrice et actrice de ce bonheur", entourée de ses trois enfants.


Sincérité, partage, bienveillance : trois valeurs qui traversent ce parcours d'adaptation permanente, où l'authenticité reste le seul luxe non négociable.


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N'hésitez pas à vous abonner à l'émission, à laisser une note et un commentaire. C'est une aide précieuse pour développer notre écosystème et notre communauté. Merci d'avance 🌿


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour chères auditrices, chers auditeurs et bienvenue dans mon pas de côté, le podcast qui met en valeur l'expérience et l'audace de celles et ceux qui ont osé. Je m'appelle Andine. Je suis psychologue certifiée en analyse transactionnelle et en coaching. J'accompagne les parcours de vie depuis déjà une dizaine d'années. Et depuis peu, j'ai créé l'écosystème Mon Pas de Côté. Tu y retrouveras le podcast, la newsletter et très prochainement, des week-ends pensés comme des retraites confidentielles et immersives en pleine nature. Mais pour le moment, je te laisse le plaisir de découvrir le nouvel épisode de Mon Pas de Côté. Belle écoute !

  • Speaker #1

    Bonjour Audrey !

  • Speaker #2

    Hello !

  • Speaker #1

    Je suis ravie de te recevoir aujourd'hui pour mon Pas de Côté.

  • Speaker #2

    Merci, moi aussi je suis ravie d'être là.

  • Speaker #1

    Merci. Dans un premier temps, est-ce que tu serais d'accord de te présenter ?

  • Speaker #2

    Je m'appelle Audrey Poux, j'ai 45 ans, je suis ce qu'on appelle une créatrice de contenu. C'est-à-dire que je prépare du contenu pour les marques, audio, visuel, rédactionnel.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #2

    J'ai aussi une marque que j'ai lancée il y a six mois qui s'appelle La Pampa.

  • Speaker #1

    Ça a l'air de t'animer énormément cette marque.

  • Speaker #2

    Oui, c'est surtout que je ne pensais pas que c'était aussi prenant. Parce qu'en fait, comme je fais ça toute seule, j'ai découvert qu'il fallait vraiment couteau suisse. Et quand tu es seule, tu fais la com, le marketing, le SAV, la distribution, le commercial, les paquets. Tu fais tout. En plus, évidemment, des créations. Cela va sans dire.

  • Speaker #1

    Et comment tu arrives à gérer ça dans ton planning ? Parce que j'imagine que c'est assez prenant.

  • Speaker #2

    J'avais pris une stagiaire l'été dernier pour faire la saison avec moi. Et j'ai trouvé ça génial de bosser avec quelqu'un. Parce que c'est vrai que je suis plutôt assez seule dans mon travail. Je rencontre plein de gens, mais ce que je fais, je le fais seule. Et j'ai trouvé ça génial de partager avec quelqu'un les joies, parfois les peines, les déceptions et tout. J'ai hâte de reprendre une stagiaire l'été prochain pour la prochaine collection. Mais c'est vrai, j'ai trouvé que quand on a quelqu'un de chouette à côté de soi, c'est quand même plus sympa.

  • Speaker #1

    Bien sûr. Et cette marque, c'est quoi ? Tu veux nous en parler un petit peu ?

  • Speaker #2

    Oui, bien sûr. Cette marque, c'est le prolongement de ce que je vivais déjà. La Pampa, c'est le nom de ma maison à Ramatuelle, dans le Var. Et en fait, c'est une maison que j'ai achetée avec mon mari qui date de 1957. Donc, il est vraiment dans un jus lointain et assez vintage qu'on a gardé comme tel. Et nous, c'est vraiment le côté de Saint-Tropez qu'on aime. Donc, c'est à Ramatuelle, mais Ramatuelle et Saint-Tropez. sont quand même assez collés, même si c'est deux ambiances très différentes. C'est comment,

  • Speaker #1

    Ramatuel ?

  • Speaker #2

    C'est beaucoup plus loki, c'est beaucoup plus le village, c'est pas bling, c'est pas show-off. Il y a des petits artisans, il y a le petit café du village, il y a l'église où on s'est mariés, il y a le fleurisme. C'est beaucoup plus provincial.

  • Speaker #1

    Ça correspond à... A-t-elle valeur chez toi,

  • Speaker #2

    ça ? Déjà, moi, je suis une provinciale. J'ai grandi à la campagne.

  • Speaker #1

    Dans quel coin ?

  • Speaker #2

    J'ai grandi dans l'Oise. Et comme on a 8, on a toujours habité dans les grandes villes avec mon mari. C'est un retranchement hyper agréable pour nous d'aller à toutes les vacances scolaires là-bas. d'avoir notre jardin, d'avoir cette vie avec les gens du coin. C'est hyper gai, c'est hyper vivant et ce n'est pas du tout le Saint-Tropez qu'on peut imaginer quand on regarde en quête exclusive.

  • Speaker #1

    Mais oui, j'imagine.

  • Speaker #2

    Et alors,

  • Speaker #1

    ta marque, c'est la continuité de tes racines un peu aussi ?

  • Speaker #2

    J'ai décidé d'y faire mes racines. C'est vrai que j'allais petite pas mal là-bas avec mes parents et mon mari aussi, ses parents avaient une maison. Donc on s'est mariés là-bas, j'ai découvert que j'étais enceinte là-bas. C'est un endroit qui est assez important pour nous. Et du coup, on y a planté nos racines, dans cette maison des années 50, qui représente, moi je suis assez fan du vintage en règle générale. Donc des films, des vêtements, des voitures, j'adore cette période. Et du coup, cette maison, c'était l'incarnation de tout ce qu'on aimait. Et je dis « on » parce que même si mon mec ne fait pas partie de l'aventure, il fait partie de mon aventure personnelle. Et comme tout ça s'entremêle, il y a du « on » un peu quelque part.

  • Speaker #1

    Et cette marque vend quoi ?

  • Speaker #2

    Et cette marque fait du prêt-à-porter de vacances. Donc, j'ai décidé de faire un peu de l'été. Et donc, c'est une ode aux vacances, à la Riviera, de ces années-là, en fait. Plutôt assez chill et insouciant. Mais c'est revu par mon prisme d'aujourd'hui. Donc, ce n'est pas littéral. C'est-à-dire qu'on est sur des années 60, comme moi, j'aime les imaginer, mais ce n'est pas littéral.

  • Speaker #1

    OK, c'est ta construction à toi.

  • Speaker #2

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et alors, tu disais que tu étais aussi créatrice de contenu. Alors, ce n'est pas forcément clair pour tout le monde.

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #1

    Comment tu décrirais ?

  • Speaker #2

    En fait, ce n'est pas clair parce qu'aujourd'hui, c'est comme si c'était un marronnier sous lesquels on classait toute une catégorie de gens. Moi, j'étais journaliste et j'ai toujours été en freelance. Et en fait, la presse a commencé à pas mal souffrir au moment où moi, je commençais à pas mal réussir.

  • Speaker #1

    À quelle période,

  • Speaker #2

    ça ? Dans les années 2010. Au début des années 2010, ça a commencé à être compliqué. Et généralement, quand c'est compliqué, les gens qu'on fait sauter en premier sont les gens de l'extérieur, les freelancers. Donc, j'ai commencé à avoir de moins en moins de boulot de commande et je sentais que ce n'était pas non plus le secteur de l'avenir. Donc, j'ai commencé d'abord par opportunisme et après à aimer ça, à faire du contenu. Pour des marques, donc ce que je savais faire du contenu rédactionnel, où j'ai accompagné des marques dans leur storytelling et dans leurs besoins rédactionnels, donc ça va d'une newsletter à un dossier de presse ou tout l'agencement du site internet.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Donc, je travaille avec des web designers qui, eux, vont faire l'arborescence et la structure. Et moi, je remplis les trous. Donc, je vais bosser main dans la main avec des marques pour les aider à construire leur image, leur ton. leur wording, ce qui fait en fait qu'ils sont instantanément reconnaissables par le ton, les mots, les claims et tout ce genre de choses. Ça, c'était super, sauf que l'IA est arrivée, donc c'est assez récent et ça a commencé à être un peu plus difficile. Encore une fois. Et donc, Et parallèlement à ce contenu rédactionnel, j'avais commencé à scripter des petites vidéos pour des marques qui, pour le coup, ont besoin de plus en plus d'alimenter leurs réseaux sociaux, leurs sites internet, etc. par du contenu qui est de plus en plus périssable. Donc, c'est un peu une course effrénée où les gens ont besoin de contenu, mais en même temps, le contenu ne dure pas dans le temps. Donc, voilà. ils ont toujours besoin de contenu donc moi je leur scripte des petites vidéos de généralement une minute ou moins sur lesquelles je vais dérouler une idée créative et donc ça, ça ressemble un peu plus à la publicité telle qu'on l'a connue qu'au journalisme parce qu'en fait ça va être comme dans un spot publicitaire de l'époque pour les boomers qui nous écoutent on va développer une idée avec un message précis Merci. Il faut que ça aille vite et que ça soit très percutant, qu'on s'en souvienne, que ça soit partagé. Alors après, moi, j'ai un credo un peu plus… Enfin, j'essaye de me différencier, parce que sinon, on est beaucoup sur ce marché-là. J'essaye de faire des vidéos qui ne sont pas premier degré, donc avec un peu de décalage, du monde, de dérision, etc.

  • Speaker #1

    Ça parle un peu de qui tu es, ça ?

  • Speaker #2

    Ça parle… part de qui je suis, oui, je ne me prends pas beaucoup au sérieux. C'est difficile pour moi. Ce n'est pas que c'est difficile. C'est impossible de faire un contenu premier degré. Dans ces cas-là, on ne fait pas appel à moi. Je ne peux pas être juste prise en photo en vantant les mérites d'un sac à main ou d'une crème. Ce n'est pas plausible.

  • Speaker #1

    Tu ne sais pas faire.

  • Speaker #2

    Non, je ne sais pas faire et je me trouve ridicule quand j'essaie de le faire.

  • Speaker #0

    Non,

  • Speaker #1

    je ne sais plus. Non, ça ne sert à rien.

  • Speaker #2

    Il ne faut pas être contre sa nature. Et puis d'autres le font très bien surtout.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Et toi alors, le second degré, c'est ton truc à toi ?

  • Speaker #2

    C'est mon truc à moi. C'est mon truc à moi, ben oui. J'espère que c'est perçu comme ça. J'ai de l'humour sur moi-même. Et c'est de l'autodérision. J'ai de l'humour, j'ai envie de rire, j'ai envie que les gens rient avec moi. Voilà, c'est comme ça dans ma vie de tous les jours. Donc j'essaye de faire en sorte que ça soit comme ça dans mon travail.

  • Speaker #1

    Génial. Et dans la pampa, ça se retrouve aussi un petit peu ?

  • Speaker #2

    Et dans la pampa, ça se retrouve, j'espère, après je ne suis pas bien placée parce que autant je vais beaucoup conseiller mes clients sur leur image, etc. C'est vrai que cette histoire de cordonnier ma chaussée, je suis obligée de dire que parfois j'ai besoin qu'on m'aiguille, j'ai besoin de demander l'avis, est-ce que ça va, est-ce que ce n'est pas trop redondant, est-ce que je ne martèle pas les mêmes messages, est-ce que ce n'est pas lourd ? J'ai besoin qu'on me rassure sur le fait que c'est bien.

  • Speaker #1

    C'est normal, tu lances ta marque. On a toujours besoin des autres aussi pour savoir, prendre du recul, faire ce fameux pas de côté sur ce qu'on fait, avoir une autre perspective.

  • Speaker #2

    Mais là, je me retrouve parfois à prendre conseil auprès de gens, alors que moi, je pourrais être payée pour ces conseils-là. C'est ça qui est fou. Mais bon, c'est comme ça.

  • Speaker #1

    Alors, tu disais que toi, tu es une provinciale de l'Oise.

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #1

    Mais alors, tu dirais que tu viens d'où de façon plus large ? Comment tu as grandi ? Avec quelle valeur ?

  • Speaker #2

    J'ai grandi dans la forêt, mais oui.

  • Speaker #1

    J'adore.

  • Speaker #2

    J'ai grandi dans un petit village où il n'y a même pas de boulangerie. Alors oui, c'est la campagne, madame. J'ai grandi là-bas et c'est génial quand on est petit. On fait du vélo, on a les mains dans la terre, on pêche. On fait du Ausha. Après, moi, j'ai toujours eu envie de grande ville. Et je suis vraiment un rat des villes plus qu'un rat des champs. C'est-à-dire que j'aime avoir le murmure des cafés. J'aime me dire que je peux aller au cinéma à tout instant, aller dîner. Alors, je le fais moi, j'ai trois enfants. Mais j'aime me dire qu'il y a de la vie autour de moi. Et je m'en suis aperçue parce que, par exemple, dans mes recherches d'appart, j'ai toujours détesté les apparts sur cours. que je trouve silencieux et glauque, même si la cour est jolie, j'ai besoin d'ouvrir ma fenêtre et de voir la vie autour de moi.

  • Speaker #1

    Ok. Et tes enfants, ils ont quel âge ?

  • Speaker #2

    Et mes enfants ont 16, 14 et 4.

  • Speaker #1

    Waouh !

  • Speaker #2

    Eh oui ! Oui, oui, oui, oui. C'est la France qui se reproduit.

  • Speaker #1

    Je vais dire la différence de génération chez les enfants, là. Oui,

  • Speaker #2

    il y a le numéro 3. Donc,

  • Speaker #1

    tu en as un au collège et à la maternelle.

  • Speaker #2

    J'ai du lycée du collège de la maternelle. Oui, oui, oui.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui.

  • Speaker #2

    C'est vraiment... Si tu veux, le jour où on a fêté les quatre ans de mon fils, on fêtait la première sortie aux planches de mon autre fils. Donc, j'étais en goûter pirate et en comment je m'habille ce soir pour aller aux planches. Je dois dire que ce jour-là, j'ai eu un choc. Parentalement, c'était assez... Voilà, c'est très... C'est très animé et c'est très difficile parfois parce qu'on est aussi un couple et qu'en tant que couple, c'est difficile de faire de la place de couple. Quand on a des ados et un petit, ça n'arrête jamais.

  • Speaker #1

    Oui, j'imagine.

  • Speaker #2

    Parce que les petits, il y a un moment où ils se font coucher. Mais les ados, ils me couchent moi. Et donc, ils m'ont à l'usure. Je vais me coucher avant eux en fait. Bon, OK. Après,

  • Speaker #1

    en même temps, s'il y en a un qui commence à sortir aux planches, heureusement que tu te couches avant lui.

  • Speaker #2

    Oui, mais il ne sort pas le lundi. Et moi, hier, j'étais dans mon lit à 9h15. Oui, madame ?

  • Speaker #1

    Épuisée.

  • Speaker #2

    Épuisée. Je suis épuisée.

  • Speaker #1

    Mais alors, qu'est-ce qui t'épuise comme ça ?

  • Speaker #2

    Qu'est-ce qui m'épuise ? Eh bien, mon travail, l'air de rien. c'est aussi de rencontrer beaucoup de gens donc j'enchaîne beaucoup de déplacements dans la journée de rendez-vous et comme je ne sais pas faire les choses à moitié c'est pas du small talk j'aime vraiment rencontrer les gens donc on se parle comme je te disais j'aime les faire rire et j'aime donc je suis toujours vraiment là et je donne de ma personne et comme je suis aussi dans un métier d'image, je ne me poète pas en jogging les cheveux gras Donc en fait, ça demande de soi d'être toujours présentable et d'être pleinement là en fait. Je ne vais pas juste assister à des réunions les bras ballants. Je me vends aussi quelque part parce que je vends mon énergie, je vends mes idées, je vends mon humour. C'est moi que je vends. Donc, il faut que moi, je sois bien parce que si je veux donner envie aux gens de travailler avec moi, il faut que ça soit sexy. Il faut que ça donne envie. Et donc, quand je rentre le soir, je suis exténuée. Donc, j'ai décidé de faire moins de rendez-vous pour être. un peu moins exténué parce que si j'ai besoin de ce temps chez moi où je vais écrire, avoir besoin d'être créative, dessiner, et puis j'ai aussi trois enfants qui ont besoin de moi. Donc si j'éteins mon ordi à 8h et que je suis hors service, je peux le faire de temps en temps, mais ce n'est pas chouette, ça ne va pas sur la durée.

  • Speaker #1

    Donc tu dessines aussi ?

  • Speaker #2

    J'ai dû m'y mettre parce que maintenant, j'ai un atelier. Je ne peux pas être créatrice de mode comme ça et d'arriver en disant... Donc, je me suis mise à dessiner. Je me fais comprendre. Ce n'est pas Karl Lagerfeld, mais je me suis mise à dessiner. Ouais, je me suis mise à dessiner.

  • Speaker #1

    Donc alors, tu viens de la forêt. La jolie biche qui arrive en ville et qui s'adapte à son environnement et qui fait un pas de côté quand l'environnement devient... moins friendly, j'ai envie de dire. Depuis le monde du journalisme et du freelance, à la création de contenu, puis à la création de ta marque. Je vois quelque part, là, en tout cas dans ton parcours professionnel, après personnel, bon, quand on vient de la campagne, souvent, les études nous emmènent à la ville. Oui,

  • Speaker #2

    mais attention, j'aurais pu aller à Amiens. En tant que Deloire, je dépendais de l'Académie d'Amiens. Il a toujours été sûr que j'irais à Paris. Il n'y avait pas d'Amiens, il n'y avait pas de Lille. C'était Paris, parce que moi, je voulais travailler dans la mode et il n'y avait pas d'alternative possible.

  • Speaker #1

    Oui, évidemment.

  • Speaker #2

    Donc, je n'avais pas une vocation de médecin ou d'avocate, mais j'avais une vocation de Paris. C'était très important.

  • Speaker #1

    Ça représentait quoi pour toi, Paris, à l'époque ?

  • Speaker #2

    Ça représentait les possibilités que l'on n'a pas à la campagne de pouvoir sortir de chez soi, de voir des gens, de rencontrer des gens et puis d'aller au cinéma et de travailler dans la mode.

  • Speaker #1

    Tu parles beaucoup de cinéma.

  • Speaker #2

    J'adore le cinéma et c'est encore aujourd'hui quand j'ai un moment libre l'après-midi. Parce que parfois, j'attends des réponses de mes clients sur des projets que j'ai envoyés. J'avais prévu du temps et puis ce temps-là n'est plus alloué à rien. Évidemment, je pourrais toujours m'avancer sur quelque chose, mais il m'arrive parfois de faire l'école buissonnière et je vais avec un petit saut de popcorn au cinéma vers une séance de 14-15 heures. Il n'y a que moi et des cartes vermeilles. C'est une merveille. Et c'est extraordinaire. Je trouve que c'est... Une déconnexion. Voilà, c'est deux heures où on est emporté par une histoire qui n'est pas la sienne, qui fait rêver, réfléchir. J'adore ça. Et parfois, je vais voir des merdes, mais... C'est hyper gay. Et puis, il y a vraiment cette histoire d'école buissonnière où les gens sont dans leur bureau et puis moi, je suis au cinéma en train de manger mes trucs. J'adore ça.

  • Speaker #1

    Tu le faisais quand t'étais étudiante ou pas, à l'école buissonnière ?

  • Speaker #2

    Ah non, non, non, j'étais très sérieuse. J'allais à l'école...

  • Speaker #1

    T'en avais envie quelque part ou pas ?

  • Speaker #2

    D'aller à l'école ?

  • Speaker #1

    Non, de faire l'école buissonnière.

  • Speaker #2

    Non, parce que je voulais partir de chez moi. Il y avait un plan, en fait. Je voulais quitter et chez moi et la campagne. Il fallait aller à Paris. Et pour aller à Paris, il fallait une choix sérieuse pour que mes parents me fassent confiance et me mettent dans un appart. un studio et il y avait ce côté hyper raisonnable de « il faut que ça déroule parce que j'ai un plan » .

  • Speaker #1

    Oui, donc il fallait que tu fasses tes preuves en tant que jeune adulte pour pouvoir y aller auprès de tes parents quelque part, qu'ils fassent confiance en tes compétences et ta responsabilité envers toi-même.

  • Speaker #2

    Voilà, surtout qu'il y avait… Plus grand monde chez moi à l'époque, puisque mes parents avaient divorcé, ma mère n'était pas là, mon père n'était pas là. Donc j'étais quand même très rigole à moi-même. Et si je n'allais pas à l'école, je n'allais pas à l'école. Mais j'y allais. Alors les psy diront que justement, quand il n'y a pas de filet, souvent les enfants filent droit.

  • Speaker #1

    On dit quoi ?

  • Speaker #2

    J'en dis qu'effectivement, j'ai été responsable très fort très tôt parce que je savais qu'il n'y avait pas le choix, en fait. Je ne pouvais pas me permettre de faire un pas de côté.

  • Speaker #1

    Tu les as faits plus tard.

  • Speaker #2

    Tu notes cette boucle, hein ? Allez ! Eh oui, Audrey Pouc, storytelling. Pour vous servir, les mots, c'est un métier.

  • Speaker #1

    J'adore !

  • Speaker #2

    Est-ce que j'ai fait un pas de côté ? Oui, bien sûr, parce que comme j'étais très sérieuse, il y a un moment où il a fallu que la cocotte minute exulte.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui s'est passé pour que tu te donnes la permission de ça ?

  • Speaker #2

    Alors, je ne sais pas ce qui s'est passé. J'étais... Alors là, j'étais seule à Paris.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #2

    Je ne menais pas la vie de quelqu'un de mon âge. C'est-à-dire que j'avais 17 ans et je ne côtoyais que des gens de 25 ans et plus. Je passais mes soirées en boîte de nuit. Je n'avais pas d'amis de l'école. Donc, en fait, je vivais une vie de grand, sauf que moi, il fallait que je passe mon bac.

  • Speaker #1

    Vous allez aux planches ou pas ?

  • Speaker #2

    Non, Madame, les planches, c'était pour les ados. Moi, j'allais aux queens. Moi, j'allais au Queen et au bain-douche. Oui, tout à fait.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu allais au Queen le lundi soir ?

  • Speaker #2

    Bien sûr, j'allais au Queen le lundi, au bus le mardi, au bain-douche le mercredi. Le jeudi, j'allais au cabaret. Le vendredi, je ne sais plus, je crois que je… Et puis voilà, et c'était reparti. Ah si, c'était quelque chose.

  • Speaker #1

    Un sacré planning.

  • Speaker #2

    C'était un sacré planning. Et en même temps, j'ai beaucoup réfléchi à ça. Et je me suis dit que c'était pas mal de péter les plombs de 17 à 19 plutôt qu'à 40 ans. Parce qu'aujourd'hui, quand je sens que j'ai des copines qui sont bordeurs pétage de plomb, ça me fait rire parce que je ne les juge pas d'un point de vue moral. Mais je suis contente de ne pas avoir cette tentation maintenant.

  • Speaker #1

    Tu l'as déjà vécu ?

  • Speaker #2

    J'ai déjà vécu et j'ai l'impression... d'avoir eu plusieurs vies. Alors que quand je raconte ça et que les gens savent que je suis avec la même personne depuis 25 ans, ça les fait hurler de rire parce qu'ils ont l'impression qu'on m'a pris au couvent.

  • Speaker #1

    C'est quoi cette différente vie ?

  • Speaker #2

    Il y avait un feu sous la glace.

  • Speaker #1

    C'est toujours là. On le sent le feu.

  • Speaker #2

    Cette vie, c'était tout ce que je ne m'étais pas permis. C'était pas d'horaire, pas de réveil. C'était une vie sans filet, c'était de passer d'un groupe à l'autre, de ne pas dormir la nuit, de dormir le jour, de ne plus avoir d'horaire de repas, de voir des gens qui se droguaient, c'était une vie un peu de débauche.

  • Speaker #1

    Rock'n'roll.

  • Speaker #2

    Hyper rock'n'roll. Ça n'a pas duré dix ans.

  • Speaker #1

    C'est quoi la vie rock'n'roll finalement ?

  • Speaker #2

    Je vais te dire, je l'ai écrit dans une newsletter, parce que maintenant j'ai une newsletter qui est ma petite récréation. Une vie rock'n'roll, je pense que c'est même punk, c'est de rester avec le même homme toute une vie. Je pense qu'aujourd'hui, c'est rock'n'roll.

  • Speaker #1

    En quoi ?

  • Speaker #2

    Parce que, en regardant autour de nous, il y a tellement de gens qui se séparent. Et je ne les juge pas. Encore une fois, je ne les juge pas. Je trouve qu'il n'y a rien de pire que de rester pour les enfants, pour le fric, pour je ne sais pas quelle mauvaise raison. Mais tellement de gens se réveillent un matin et se disent « Oh, relou, flamme, boring. » Ouais, ouais, ouais, relou, flamme, boring, mais… Est-ce que justement, ce n'est pas ça le sel de la vie, de relever ce défi-là, en fait, et de créer une vie de compagnonnage, de companionship, je ne sais pas comment dire, parce qu'en fait, une vie à deux, attention, il y a des hauts et des bas, il y a des jours où on pourrait se buter, mais c'est quand même hyper sympa. de comprendre, de dire ensemble, de partager. Non, je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Je suis d'accord, mais c'est tout un travail.

  • Speaker #2

    Mais c'est une troc parce que c'est finalement, aujourd'hui, tout nous pousse dans la société à nous séparer. La tentation, la facilité, les réseaux sociaux, ça se chine à droite, à gauche, je le vois bien. Aujourd'hui, les gens se draguent sur LinkedIn, sur Insta, sur Tinder, sur machin. C'est facile de se tromper et c'est facile de partir. Le divorce n'a jamais été rendu aussi facile administrativement. C'est plus facile que jamais de tromper son conjoint. Bon, après, ils se font tous choper, mais malgré tout. Quand on fait quelque chose qui est à rebours d'une espèce de tendance, je me dis que c'est ça ce qu'il y a de rock. C'est la contre-culture. Finalement, rester mariée et fidèle, j'espère que mon mari nous écoute et que lui-même partage cette conviction, c'est ça en fait. C'est d'aller à l'encontre, pas du collectif, mais de la masse.

  • Speaker #1

    C'est encore un pas de côté pour toi ? Quelque part, par rapport à ton environnement ?

  • Speaker #2

    Limite,

  • Speaker #1

    oui. Ce que tu disais, je voyais au niveau professionnel les pas de côté que tu as pu faire, justement pour sortir ton épingle du jeu.

  • Speaker #2

    Alors attention, c'est des pas de côté aussi. Je n'ai pas une âme d'aventurière. Je m'adapte. Quand je vois que le bateau coule, je ne vais pas m'accrocher à la guitare du Titanic. Il y a un moment où je me dis, ma vieille trouve une solution.

  • Speaker #1

    C'est toi qui t'as permis justement de vivre tes différentes vies ?

  • Speaker #2

    Professionnelles ? Oui, certainement, parce que moi je rêvais d'être rédactrice en chef de Vogue quand j'étais jeune. Donc je me serais accrochée à ça jusqu'au bout. Et après j'ai bien compris que... J'ai aussi bien compris que peut-être je n'avais pas cette endurance politique pour y arriver. Soyons honnêtes.

  • Speaker #1

    C'est quoi l'endurance politique ?

  • Speaker #2

    C'est la vie dans une société, une société, une compagnie, avec les coups à prendre, les coups de travers, les croches-pieds. En fait, moi, j'ai vite compris que je n'étais pas faite pour ce monde-là.

  • Speaker #1

    Donc, la différence entre fantasme et réalité, quoi. Ton fantasme ne collait pas à tes fondements, à toi, quelque part.

  • Speaker #2

    Je ne sais pas pourquoi, mais dans la mode, j'ai toujours trouvé que, collectivement, les femmes étaient épouvantables. Individuellement, on peut se dire, ouais, elle est sympa, déjeuner, trouver que c'est quelqu'un d'intéressant, qui a des valeurs et tout. Et collectivement, j'ai souvent trouvé que je me suis retrouvée face à des femmes qui étaient épouvantables. Mais vraiment... toxiques.

  • Speaker #1

    Tu aurais des exemples ? Sans citer de nom. Non,

  • Speaker #2

    non. Globalement, j'ai trouvé que dans toutes les rédactions où j'avais travaillé, les gens n'étaient pas sympas. Individuellement, si. Mais mis bout à bout, en fait, ils se sentent vite menacés. C'est vite une histoire de garder ses privilèges. J'ai trouvé qu'il n'y avait pas de sororité. Après, moi, j'ai... certainement un tempérament qui fait que je parle beaucoup et je dis ce que je pense et je pense que c'est pas quelque chose qui a aidé aussi peut-être un plein une place je pense que il vaut mieux être très très low profile et après la spontanéité alors que j'ai bien accepté je pense en amitié c'est ça marche bien Mais dans des bureaux à fort hiérarchie, avec des luttes de pouvoir, non, ça ne plaît pas. Et j'ai écrit un livre depuis. C'était le sujet du roman que j'ai écrit en 2018. Alors, je n'en fais pas la pub ici parce qu'il n'est plus à vendre, mais c'était le sujet et ça m'a tellement habité que j'en ai fait un livre.

  • Speaker #1

    Ça s'appelait comment ?

  • Speaker #2

    Ça s'appelait Raymond. Et Raymond, c'était une anthologie des femmes toxiques de ma vie.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Tant sur un point personnel que professionnel. Et en fait, la réflexion derrière ce livre, enfin, ce n'est pas un essai, mais moi, je l'ai vécu comme telle dans l'écriture, c'était est-ce que finalement, je les attire ?

  • Speaker #0

    par une faille, disons, une faille liée à l'enfance, liée à une sensibilité, un manque d'amour, un manque de reconnaissance ? Est-ce que je les attire ou est-ce que moi je vais les chercher ? Parce que je cherche en elles quelque chose que j'aurais pu connaître jeune, qui était toxique.

  • Speaker #1

    Elle est transcendée finalement cette histoire-là.

  • Speaker #0

    Je n'ai pas de réponse.

  • Speaker #1

    C'est compliqué.

  • Speaker #0

    Je n'ai pas de réponse. D'ailleurs, à la fin du livre, il y a une piste de réflexion, mais il n'y a pas une réponse ferme. Et c'est encore quelque chose qui m'habite beaucoup, je me demande. C'est un peu comme les femmes qui ont des profils de mecs qui sont toujours des mecs un peu des bad boys qui vont les maltraiter. Pourquoi elles y retournent ? Parce qu'elles ont besoin de se confronter inlassablement à l'échec. Est-ce qu'elles pensent qu'elles vont… Le changer, celui-là ? Je n'ai pas de réponse. Mais force est de constater qu'on a tous des schémas qui sont difficiles parfois à gérer, tant en amitié qu'en amour, que dans ces relations personnelles avec les gens.

  • Speaker #1

    Ce schéma-là, est-ce que la boucle continue à se répéter ? Non,

  • Speaker #0

    parce que je me suis réfugiée dans le freelance. Et le freelance, les gars, le freelance, c'est la vie. Le freelance, c'est la vie parce que le freelance, quand on a mon profil, c'est-à-dire de bonne élève malgré tout, qui a été élevé parce que ce n'est pas mes parents qui m'ont donné ça, c'est moi qui l'ai développé seule dans un instant de survie. Donc, de me lever le matin pour travailler parce que j'ai le goût du travail bien fait et je ne veux pas décevoir les gens. ça marche bien parce que je suis très autodisciplinée mais à côté de ça je me suis déchargée de toute pression hiérarchique inutile parce qu'à vrai dire quand on a quelqu'un de toxique au dessus de soi et qu'on se colle déjà la rate au courbouillon parce qu'on veut être aimé et délivrer quelque chose de bien c'est too much une implosion bien sûr il y a une pression et je pense qu'il y a beaucoup de gens dans ce cas là Après, j'avoue, c'est un super luxe de pouvoir le faire parce que justement, j'ai cette stabilité familiale qui fait que lui, mon mari, il gagne dans sa vie et qu'en plus, il est salarié. Donc, ça permet de vivre la vie de troubadour à côté.

  • Speaker #1

    Lui, il est dans quel domaine ?

  • Speaker #0

    Lui, il est dans la finance.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Et en plus, il est hyper fort. Il est hyper fort, je le vois dans ses entreprises, où parfois, il ne faut pas croire, les hommes sont aussi durs entre eux, parce que c'est quand même des milieux très masculins. Et je suis épatée par sa résilience au coup bas, aux déceptions. Mais lui, il est de ce bois-là, donc lui, ça va. Moi, je suis anéantie, sous un axe, je perds 3 kilos, il faut appeler une ambulance. C'est l'extrême option. Je le vis hyper mal.

  • Speaker #1

    Il faut vous compléter bien.

  • Speaker #0

    Il paraît. J'avais fait une thérapie et j'avais été fascinée parce que ma psy m'avait dit « Vous savez, on ne trouve pas les gens, on ne choisit pas les gens par hasard. » Mais sur le coup, je me suis dit « Qu'est-ce que c'est que cette connerie encore ? » Et en plus, je me suis entendue, je me suis dit « Ah ouais, en fait. » Si on sait entendre, écouter, regarder, qu'on sonde un peu son cœur, on ne choisit pas les gens par hasard.

  • Speaker #1

    C'est assez fascinant de voir ce qui se passe de façon inconsciente lors d'une rencontre.

  • Speaker #0

    Et oui. Et c'est pour ça aussi peut-être que j'ai cette loyauté de cœur de me dire dans les moments où ça a pu être difficile, OK, mais on ne change pas d'avis comme ça. On ne peut pas... Il faut être loyal. Il faut être... On ne peut pas un jour aimer le bleu et un jour aimer le noir. On peut aimer le bleu, le noir, mais quand même être fidèle au bleu.

  • Speaker #1

    Voilà, modeuse.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, je ne porte pas de noir. Allez, hop !

  • Speaker #1

    Jamais ?

  • Speaker #0

    Non. Non, parce que j'ai décidé que le noir, c'était quand même beaucoup plus dur au teint. Et je trouve que le bleu marine, c'est plus chic. Avant, je partais beaucoup de noir. J'étais tout le temps une veuve sicilienne. Et ça m'a pris comme ça. Et je me suis dit, en fait, ce que tu veux en noir, tu l'achètes en bleu marine.

  • Speaker #1

    Et voilà.

  • Speaker #0

    Et en vrai, bon, à part les chaussures, bien sûr. Mais en vrai, je trouve que tout est toujours plus joli en bleu qu'en noir.

  • Speaker #1

    Sur toi, en tout cas. Ou sur tout le monde.

  • Speaker #0

    Sur tout le monde.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Après, je peux le trouver.

  • Speaker #1

    Tu benirais le noir, alors. Que dirait Karl Lagerfeld ?

  • Speaker #0

    Je trouve que ça peut être très joli sur une blonde, mais en règle générale, je préfère le bleu marine. Mais quitte à avoir un bleu marine très, très, très foncé. Oui,

  • Speaker #1

    oui. Intéressant.

  • Speaker #0

    C'est la couleur du deuil. Moi, je suis très couleur.

  • Speaker #1

    OK. Donc alors, je n'ai toujours pas vu les différentes vies dont tu parles.

  • Speaker #0

    Ah, parce qu'il n'y en a qu'une. C'est juste, c'est la même vie, mais il y a des passages.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça. Donc, chaque enfant, c'est quand même un peu un nouveau chapitre. Chaque nouveau job ou nouvelle transformation, c'est un peu un nouveau chapitre. C'est comme un livre, mais avec des rebondissements.

  • Speaker #1

    OK. Et en fait, toi, j'ai l'impression que tu as cette faculté d'adaptation.

  • Speaker #0

    Oui, alors attention. Vraiment. C'était contre ma nature à la base, parce que moi, je suis née sous le signe du taureau. Donc, j'aime la stabilité. En plus, c'est un taureau qu'on a déraciné. Le taureau n'aime pas être déraciné. J'ai dû déménager beaucoup. Ma famille a éclaté. Ma famille de naissance. Mes parents ont divorcé trois fois chacun. J'étais un taureau un peu challengé, quoi. Je plaisante sur le taureau parce que je trouve que quand même, il y a beaucoup de concordance sur les tempéraments avec les signes. Je trouve ça assez fascinant. Et donc, je n'ai pas du tout aimé le changement pendant très, très longtemps. Le changement me mettait en danger, il me déstabilisait. En plus, avec mon mec, on a déménagé énormément pour le travail. pour des achats immobiliers, on a changé de pays. Et donc, je me disais, mais ce n'est pas possible, ça ne va jamais s'arrêter. Et donc, j'ai dû faire ma paix avec ça. Et aujourd'hui, déjà, je suis beaucoup moins matérialiste qu'avant, parce qu'avant, le matériel, c'était un peu ce à quoi je pouvais me raccrocher, puisque très vite, je n'avais plus de chambre d'enfant. Très vite, je n'avais plus de tout ça. Donc, la possession, c'était ce qu'il y avait autour de moi. Ce n'était pas forcément des trucs chers, mais j'étais attachée à mes CD. J'étais attachée à mes CD. C'était les disques, à l'époque, qu'on mettait dans des... J'étais attachée, je ne sais pas, aux plus petites choses. Et en fait, la vie a fait qu'à force de déménager de machins, de trucs, il a fallu que je m'allège. Et cet allègement de la vie... matérielle est arrivée en même temps que des naissances, plus de longues années de thérapie, et en fait, je pense que ça s'est fait sans même y réfléchir, mais j'y ai réfléchi il n'y a pas longtemps, et je me suis dit, en fait, aujourd'hui, mes attaches, elles sont immatérielles. C'est-à-dire que mon foyer, c'est mon mari et mes enfants, peu importe où on habitera. Et donc, mes racines... C'est comme une plante qu'on peut déterrer et rempoter ailleurs.

  • Speaker #1

    En l'occurrence, à Ramatuelle.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Mais ça pourrait être ailleurs.

  • Speaker #0

    Ça pourrait être ailleurs. Mes amis, ma sœur, tout ça, ça peut partir avec moi. C'est immatériel, en fait. Ils ne vont pas aller à Rio si je vais vivre à Rio, mais dans le fond, c'est ça, les racines.

  • Speaker #1

    C'est les liens.

  • Speaker #0

    C'est les liens.

  • Speaker #1

    C'est ça qui est le plus fondamental, enfin, qui est fondamental chez toi, le lien.

  • Speaker #0

    Ben, j'adore ma maison, mais ma maison, comme dit mon mec, elle appartient à la banque. Donc, quand il veut être sûr que je ne m'attache pas trop, il me dit, rappelle-toi qu'elle appartient au LCL. Donc voilà, aujourd'hui, ma marque, c'est la Pampa. Mais peut-être qu'un jour, on rentrera cette maison et ça deviendra la Pampa. Je ne sais pas. On va s'adapter. Ah ouais.

  • Speaker #1

    Encore une fois. Donc, cette adaptation que tu as appris sur le tas, en fait.

  • Speaker #0

    Ah ouais. Et qui était contre-intuitive. Mais vraiment.

  • Speaker #1

    C'est ça ton pas de côté, en fait.

  • Speaker #0

    Je pense que c'est ça. Et ça a été ma plus grande mise en danger. Ça a été oser le pas de côté à chaque fois.

  • Speaker #1

    Ouais. Et pourtant, la façon dont tu en parles depuis tout à l'heure, ça semble hyper fluide et naturel.

  • Speaker #0

    Je ne suis plus un perdre de l'année. Je viens rouler ma bosse. Encore une fois, j'ai fait 15 ans de thérapie. Donc, c'est 15 ans de thérapie, c'est des séances chez le psy, plus un travail introspectif quand on rentre de chez la psy. Quand on se couche, il y a le cerveau qui fait son petit bout de chemin aussi. Il y a les conversations qu'on a avec les amis. Il y a les épiphanies qu'on va avoir tout à coup en touillant des pattes et en se disant, ah ouais, c'est ça en fait. Ok, note pour plus tard. Redire à ma psy que j'ai compris. Le point, c'est... Mais Dieu merci, quel investissement ! Temps et argent ! Heureusement que ça marche !

  • Speaker #1

    Oui, ça amène vers la liberté, l'autonomie.

  • Speaker #0

    Ça, c'est ce que je dis. Moi, je suis une pub pour la psychothérapie. Sinon, j'aurais été quelqu'un de très, très, très malheureux. Et je trouve que c'est un cadeau qu'on fait aux autres. À son entourage, à ses enfants, à son mari, à ses potes, à ses parents. Les parents, je ne sais pas.

  • Speaker #2

    Pardon.

  • Speaker #1

    Ça, c'est encore un autre sujet.

  • Speaker #2

    Oui, un autre sujet.

  • Speaker #1

    OK. Et s'il y a des personnes, tu vois, qui nous écoutent, qui se retrouvent dans, finalement, cette question de... à devoir s'adapter, tu vois, et que c'est contre nature, tu aurais quoi comme recommandation à leur faire par rapport à ta propre expérience ?

  • Speaker #0

    De courir chez le premier psy du quartier. Non, parce qu'en fait, ce que je vais dire n'a aucune importance parce que je pense que c'est un travail qui se fait sur la durée. Je pense qu'il n'y a pas de quick fix pour ce genre de situation. Parce que s'adapter, déjà, c'est quoi ? C'est la survie de l'espèce. Donc, on est adaptable, mais pas tous de la même façon.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et il y a des cerveaux qui vont être plus ou moins plastiques à digérer les informations et à rebondir. Après, il y a des situations où on n'a pas le choix. On y va et puis c'est tout. On y va et puis c'est tout. Et aussi, mon gros chemin de vie, ça a été un travail sur l'anxiété. Du coup, comme j'étais cette enfant très responsable, j'ai développé un trouble anxieux que je me suis détectée hyper tard. J'ai vécu avec cette horreur, pensant que c'était naturel. Et que c'était ce qu'on appelait communément le stress. Non. Le stress et le trouble anxieux, c'est la même différence qu'entre un mal de tête et une migraine. Vraiment. Et pourquoi je parle de ce trouble anxieux ? Parce que, justement, ça fait partie des capacités d'adaptation. J'avais l'impression qu'en envisageant le pire, je me préparais à tout. Et que donc, j'étais prête à choisir le chemin. Mais en fait, à se préparer au pire, on vit le pire en permanence. Parce qu'on envoie, c'est pas à toi que je vais expliquer ça, mais on envoie à son cerveau des signaux du pire en permanence. Donc j'étais partie dans une spirale, mais d'une anxiété, que par ailleurs la joie ne... Non, une anxiété qui ne masquait pas la joie, parce que je restais malgré tout joyeuse. Parce que l'anxiété n'est pas de la dépression, ça n'a rien à voir. C'est pour ça que c'était difficilement diagnosticable, en quelque sorte.

  • Speaker #1

    Il y a aussi cette capacité à porter parfois un masque devant les autres pour ne pas le montrer. C'est une façon de se protéger.

  • Speaker #0

    C'est une façon de se protéger. Après, moi, je suis un peu un livre ouvert. Malheureusement, ça aussi, ce n'est pas une bonne chose pour l'entreprise. C'est-à-dire que quand je ne suis pas contente, triste ou stressée, généralement, ça se voit. Non, je ne sais pas. Mais alors, cette lutte pour l'anxiété, je ne sais pas pourquoi je parlais de ça. Je m'en parle très facilement parce que je me dis que si je peux aider des gens, j'aurais adoré que quelqu'un me parle de ça sur mon chemin.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est pour ça que tu en parles, parce que je te demandais justement les recommandations que tu aurais.

  • Speaker #0

    Oui, mais ça n'a rien à voir avec la soupe.

  • Speaker #1

    Donc, bien sûr, finalement, c'est quoi ? C'est aller voir un psy. Si vous devez vous adapter et que vous n'y arrivez pas, c'est qu'il y a peut-être un trouble anxieux derrière. En tout cas, c'est ce qui était là. Et donc, aller travailler dessus ou bien aller voir un psy pour aller faire émerger des choses qui semblent évidentes, mais que vous ne voyez pas. Et aussi parce que cette capacité a aussi... être joyeux, c'est pas parce qu'on est triste qu'on peut pas être joyeux aussi c'est pas parce qu'on est anxieux, on peut vivre les deux en même temps.

  • Speaker #0

    Alors moi je pensais que j'allais bien et parce que j'étais justement, je suis quelqu'un d'assez souriant et j'essaye comme je disais d'être joyeux et de mettre de l'enthousiasme etc. Mais malgré tout je voyais bien qu'internièrement j'étais une boule d'anxiété c'est ça Et je ne pensais pas... Donc, en fait, je continue si ça peut aider les gens. Les trucs au CBD ont commencé à pousser comme des champignons dans Paris. Et donc, j'ai commencé à acheter des gummies. Et puis après, j'ai acheté des gouttes. Et ça ne marchait pas assez. Je m'envoyais des gouttes. J'avais l'impression qu'on me faisait mâcher de la skunk. Et j'ai bien vu. À part me donner envie de vomir, ça n'arrangeait pas. Et en fait, j'ai fini chez un psychiatre, où j'ai totalement rendu les armes pour lui dire, voilà, non, ça ne s'est même pas passé comme ça. J'ai fini chez un psychiatre, souriante et hyper gaie, pour lui raconter que je pensais avoir un trouble anxieux. Et j'ai bien vu qu'il était limite bon. merci madame à bientôt on se rappelle un jour et là je me suis mise à pleurer parce que je me suis dit ah non ah non lui il faut qu'il me coupe me lâchez pas quoi ah ne me lâchez pas ok j'ai l'air souriante comme ça mais ah non non non c'est

  • Speaker #1

    mon c'est mon masque social ça devait être ça qui permet de créer du lien et du coup il m'a pas mal testé

  • Speaker #0

    Parce que, Dieu merci, il y a des médecins qui sont quand même encore regardants sur ce qu'ils prescrivent. Et j'ai appris qu'il existait des traitements de fond pour les anxieux comme moi. Et franchement, ça a changé ma vie. Donc oui, pour être tout à fait honnête aussi, peut-être que tous ces changements, je le prends bien. Enfin bon, j'avais déjà pas mal changé avant de voir et tout. Parce que je prends un traitement de fond pour l'anxiété. Et franchement, je suis pro médicaments. Je fais les vaccins, je prends les médicaments qu'on me demande. Il y a des péridurales, oui, bien sûr. Je pense que j'aime ce côté un problème, une solution.

  • Speaker #1

    Ça te permet de fonctionner au quotidien.

  • Speaker #0

    Mais oui, parce que j'ai un fils qui a un trouble de l'attention. Et j'ai beaucoup parlé à des parents. Des mères qui me demandaient alors le traitement, je n'ose pas, je ne veux pas, mais pourquoi ? Il a un problème, on a une solution. Oui, mais ce côté drogue, je dis ben non en fait, parce que s'il y a une défaillance et qu'on lui donne ça, ça le remet au niveau. Donc ça n'a pas un effet toxique ou de drogue. Et bien le traitement pour l'anxiété, c'est pareil. Si on en a besoin, ça ne va pas shooter, ça ne va pas déconnecter. On ne va pas ne pas ressentir les choses. On va juste arrêter de se faire un sandwich avec ses organes ou un wrap.

  • Speaker #1

    Ausha.

  • Speaker #0

    Oui, mais ça n'a pas de sens. Et je trouve que nous, les femmes, bon, après, les hommes, ils ne se soignent pas, c'est encore pire. Mais nous, les femmes, on a cette capacité à souffrir, à vouloir que ça soit dur. Pas à vouloir, mais à accepter qu'on doit avoir mal. que ça peut être douloureux et que c'est normal, ben non. Je trouve que si on a des solutions, il faut s'en servir.

  • Speaker #1

    Pas bien.

  • Speaker #0

    Eh bien, ce podcast, c'était sponsorisé par la psychiatrie de Paris.

  • Speaker #1

    Non, mais tu vois, c'est un point de vue. Après, bien sûr que je pourrais venir débattre, mais ce n'est pas le lieu. Et je trouve ça hyper intéressant d'avoir les différentes choses. De la acupuncture,

  • Speaker #0

    de la sophrologie, de l'auriculothérapie, de l'hypnose, 15 ans de psychothérapie, des vaudous, des machins. J'avais tout fait. Je ne dis pas que la pharmacopée est une réponse à tout et qu'il faut qu'elle soit immédiate, mais il y a un moment, quand on a fait tout, et que c'est juste une histoire de chimie, on ne peut pas lutter.

  • Speaker #1

    Bien sûr, bien sûr. Et c'est une belle expérience que tu es en train d'exprimer. On voit à quel point ça t'apporte, et c'est ça en fait qui est intéressant.

  • Speaker #0

    Franchement, je ne savais pas. Je ne savais pas.

  • Speaker #1

    Comment tu es arrivée chez lui, chez ce psychiatre ?

  • Speaker #0

    Parce que le jour où je me suis mis trop de gouttes de CBD, j'ai failli vomir quatre fois dans la salle de bain. Et après, je me suis dit, ça ne peut plus continuer comme ça. Et donc, je suis allée sur Google et j'ai googlé anxiété-angoisse, différence anxiété-angoisse. définition de l'un, définition de l'autre. Et je me suis dit, ok, donc moi je suis plutôt anxiété. Anxiété, et là je vois comment régler l'anxiété, comment soigner l'anxiété, comment machin. Et je vois que dans la... Je suis assez nulle en médoc, mais que dans la grande famille des antidépresseurs, certains peuvent être utilisés à faible dose sur ça. Ça, qui a un nom et qui ne s'appelle pas... Je suis stressée en ce moment qui s'appelle « Je vis avec un trouble anxieux depuis 25 ans et je n'en peux plus » .

  • Speaker #1

    Tout simplement. Et c'est là que tu as pris rendez-vous.

  • Speaker #0

    Et j'ai été voir une copine qui, elle avait fait, je crois, une dépression et qui m'avait parlé d'un psychiatre bien. Et voilà. Et de fil en aiguille, je suis arrivée chez un homme formidable. qui ne m'a pas balancé l'ordonnance comme ça. Il a voulu voir de quel bois j'étais faite avant.

  • Speaker #1

    Il a bien fait sa consommation.

  • Speaker #0

    Il a bien fait son travail. Ça fait des années maintenant que je le vois, ça fait 3-4 ans, et je le vois très peu parce que son travail, ce n'est pas de shaker toutes les semaines. Bien sûr. Elle m'a dit ça. Mais c'est de savoir si je respire bien, si j'ai une boule dans le ventre, si je n'ai pas d'effet secondaire, si on arrête, si on diminue.

  • Speaker #1

    Très bien. Pour une fois qu'on a une jolie expérience chez le psychiatre, merci.

  • Speaker #0

    Ah oui, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Merci. Par rapport à l'imaginaire qu'on peut avoir, les mauvaises expériences qui peuvent être données, il y a aussi des bonnes expériences, heureusement, qui sont essentielles. Et en effet, moi, dans ma consultation… Quand je vois qu'il y a des éléments comme ça qui viennent handicaper le quotidien, j'invite évidemment à aller voir le psychiatre. Parce que sans cette ordonnance-là, on ne peut pas avancer. C'est évident.

  • Speaker #0

    Après, au-delà de ça, intellectuellement, je trouve ça passionnant. J'aime qu'il me raconte ce que fait la pharmacopée dans mon cerveau. J'aime qu'il me raconte... Là, j'ai un roman passionnant en ce moment qui s'appelle « Mon vrai nom est Elisabeth » , qui a beaucoup de succès et qui parle, je ne sais pas si tu l'as lu, des horreurs de la lobotomie dans les années 40-50. Et quand je vais voir mon psy, je lui dis « je lis ça, vous l'avez lu, la lobotomie » , alors je lui parle de mes recherches sur le sujet et lui me raconte un peu et tout. Et j'adore quand on échange sur cette discipline qui est quand même… C'est fascinant. Et puis au-delà de ça, j'ai un fils qui est TDA. J'avais aussi pas mal fait de recherches pour essayer de comprendre ce qui n'allait pas, comment on peut l'aider, ce que fait la chimie sur ses cerveaux. Pourquoi ? Parce qu'attention, le TDA, on en parle comme ça, mais c'est très compliqué. C'est 360 degrés de la vie d'une personne. Ce n'est pas juste, oui, j'ai oublié de mettre un cahier dans mon cartable. Non. C'est des relations compliquées, c'est une opposition à tout, c'est la flemme de tout, c'est... Bon, bref.

  • Speaker #1

    Pourquoi tu t'endors à 21h15 ?

  • Speaker #0

    Désolée, on a perdu tout le monde. Ils sont tous désabonnés. C'était ton dernier podcast.

  • Speaker #1

    Mais non, c'est le podcast du premier épisode de l'année 2026, attends.

  • Speaker #0

    Les gens vont se dire, oh là là, dépression. La fille est déprimante.

  • Speaker #1

    Malgré son sourire, elle a Julia Roberts au passage.

  • Speaker #0

    I wish !

  • Speaker #1

    Ah bah attends ! Bon, on va en arriver au temps de l'exercice.

  • Speaker #0

    Ah vas-y.

  • Speaker #1

    Un petit exercice, si tu es d'accord. C'est un exercice de visualisation. Si ça te va, je vais t'inviter à t'installer confortablement dans ton siège, d'éviter tout croisement afin de laisser circuler l'énergie librement.

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #1

    Et si c'est OK pour toi, de fermer les yeux, de prendre quelques respirations ventrales et profondes afin de ralentir. Et puis, de te projeter dans un futur idéal dans 5 ans, en 2031. Et dans 5 ans, dans un futur idéal où tout est possible, zéro contrainte. Où es-tu ?

  • Speaker #0

    Au revoir, la Joël.

  • Speaker #1

    Tu fais ce que tu veux.

  • Speaker #0

    Je suis pareil, mais en mieux. Donc, j'ai arrêté le temps. Non, je rigole. Dans cinq ans, ma marque a explosé. J'ai pu embaucher plein de petites personnes autour de moi pour partager cette aventure à plusieurs. Et donc, me concentrer sur ce qui me fait vraiment plaisir, c'est-à-dire la... de créer et voilà, j'ai le même mari, mes enfants ont bien avancé dans le bon sens en fait,

  • Speaker #1

    il ne faudrait pas changer grand chose dans 5 ans dans cet environnement que tu décris est-ce que tu saurais même les yeux ouverts me dire ce que tu vois autour de toi

  • Speaker #0

    Tu le vois.

  • Speaker #1

    Où tu es, l'environnement ?

  • Speaker #0

    Alors, dans cinq ans, je me vois dans un autre appartement. Donc ça, ça me ferait plaisir, pour le coup.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    De changer d'appartement. Donc,

  • Speaker #1

    tu es dans cet appartement, là ?

  • Speaker #0

    Je ne suis jamais restée aussi longtemps au même endroit. Et moi qui me plaignais avant de changer tout le temps, comme quoi, j'adorerais, parce que je trouve quand même que les lieux et les choses, ça joue sur l'énergie, même si je ne suis pas une sorcière. Là, j'ai envie d'ouvrir un nouveau chapitre de décor, en tout cas.

  • Speaker #1

    Là, justement, dans le décor, qu'est-ce que tu vois ?

  • Speaker #0

    Je vois, je ne sais pas pourquoi, là, je vois des plantes partout.

  • Speaker #1

    Des plantes partout. Il y a une lumière ?

  • Speaker #0

    Oui, parce que ça, c'est vraiment une condition sine qua non de l'habitat.

  • Speaker #1

    Elle est comment, cette lumière ?

  • Speaker #0

    Elle est bien jaune.

  • Speaker #1

    Bien jaune. Est-ce qu'il y a des odeurs ?

  • Speaker #0

    Il y a une odeur de bougie de feu de bois.

  • Speaker #1

    Ok. Et toi, t'es habillée comment ?

  • Speaker #0

    Moi, je suis habillée dans une de mes robes qui n'existe pas encore, mais qui pourrait être dans un genre de chiffon un peu époque Saint-Laurent des années 70.

  • Speaker #1

    Ok. Et autour de toi, qu'est-ce qui se passe ?

  • Speaker #0

    J'ai un dernier, donc il sera toujours là dans cinq ans. Donc lui, je le vois plus grand avec un de ses copains. Et puisqu'on pousse la réflexion, je vois mes grands arriver pour le déjeuner.

  • Speaker #1

    OK. Et toi, tu fais quoi ?

  • Speaker #0

    Moi, je suis sur une méridienne avec un port de cigarette à côté de mes plantes. mais non mais moi je suis spectatrice et actrice de ce bonheur et à ce moment là c'est quoi ton rôle ? c'est le lien entre les frères et soeurs si on regarde encore plus haut imaginons ce serait quoi ta mission de vie ? Ma mission de vie, je pense que c'est de transmettre des bonnes valeurs aux enfants.

  • Speaker #1

    Tu te sens là sur ta meridienne dans cette mission-là ?

  • Speaker #0

    Là, je suis dans un cadre assez idyllique. Donc là, je me sens bien. Je vois beaucoup de sourire et beaucoup de joie. Et ça fait comment à l'intérieur de toi ?

  • Speaker #1

    Ça fait comme des petites bulles de champagne.

  • Speaker #0

    Je vais t'inviter à respirer dans ces petites bulles de champagne afin de bien en profiter dans tout ton corps, depuis tes orteils jusqu'au sommet du crâne, de mettre des petites bulles partout, jusqu'au bout des doigts aussi. De bien respirer dans cette sensation. Et puis, quand c'est OK pour toi, de revenir là, dans l'instant.

  • Speaker #1

    Les yeux ouverts, ça ne m'a pas empêchée d'avoir les images.

  • Speaker #0

    Non, je ne m'en fais pas du tout. Comment tu te sens après cette visualisation ?

  • Speaker #1

    Eh bien, hyper bien. Je me dis qu'il faut que je trouve une méridienne. J'ai déjà le port de cigarette.

  • Speaker #0

    J'adore. Alors justement, est-ce que ce serait ça, ta petite action à mettre en place ou il y aurait peut-être autre chose à mettre en place pour arriver à cette visualisation qui t'emmène dans cet appartement lumineux avec cette verdure, cette joie dans tes enfants et le fait que ta marque... écartonnées. Si tu devais mettre en place là, une action, une vraie bonne action tout de suite, dans les jours, semaines qui viennent, ce serait quoi ?

  • Speaker #1

    Ah oui, mais c'est comme notre truc de tout à l'heure, il n'y a pas de truc court-termiste, c'est une série d'actions.

  • Speaker #0

    C'est ça, mais une première justement, une vraie bonne action avant toutes les autres.

  • Speaker #1

    Là, on part en Inde avec mes grands et mon mari. Et je suis hyper contente de ce voyage parce que je me dis que ça va nous sortir d'un climat familial qui peut être très tendu avec des ados sur ta fête et devoirs, tiens-toi bien, réponds pas comme ça, range ta chambre, machin. Pour n'avoir que des découvertes, de l'aventure, du plaisir à être ensemble. Enfin, j'espère, si ça se trouve, on va tous finir malades comme des chiens. Mais voilà, ça, je me dis que ça peut recréer des souvenirs. Parce que finalement, le quotidien, c'est le quotidien, c'est tout le monde. Mais le quotidien, c'est dur pour le couple et la famille. Parce que le quotidien, c'est les emmerdes, c'est les contraintes. Et forcément, on a des quotidiens plus ou moins légers et savoureux. Mais malgré tout, on a tous des enfants et des problèmes liés à l'éducation. à notre travail. Et ça, c'est peu importe le niveau de vie des gens. Et quand on peut s'extraire un tout petit peu, je trouve ça merveilleux. Mais c'est rare. Mais ça peut aussi être une balade en Vélib dans Paris et rire. Voilà. Pas besoin d'aller en Inde.

  • Speaker #0

    En l'occurrence, c'est ce que vous avez prévu. Et c'est super.

  • Speaker #1

    Mais je suis très contente parce que ça fait cinq ans qu'on n'a pas voyagé. Et justement, je trouve que j'ai hâte. Et je me dis que c'est encore une pierre vers cette famille que j'espère proche. Et voilà, pour longtemps.

  • Speaker #0

    C'est tout ce que je vous souhaite.

  • Speaker #1

    Très bien.

  • Speaker #0

    Bon, on arrive donc à la fin. On n'est plus que deux.

  • Speaker #1

    Les gens sont partis. Bien sûr. On m'avait prévu un truc ça. Non, non, ne parle d'anxiété. Allez hop, ça dégage.

  • Speaker #0

    Mais alors, si tu pouvais garder trois mots de ce temps partagé, ce serait quoi ?

  • Speaker #1

    Bien sûr, c'est de contester sincérité. Oui. Parce que je ne fais pas semblant. Partage. Parce que quand même, j'ai l'impression d'avoir donné.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    Et sincérité, partage et quoi ? Bienveillance, les gars. J'espère que vous allez être gentils avec moi. Dès qu'on ne va pas recevoir des commentaires, genre c'est qui cette pouf ?

  • Speaker #0

    N'importe quoi.

  • Speaker #1

    Ah, on ne sait pas. Avec les internets.

  • Speaker #0

    Eh bien, merci beaucoup pour ce moment rock'n'roll et posé.

  • Speaker #1

    c'est dans l'âme que ça se joue exactement je pense que nos auditeurs l'auront compris le rock c'est ici que ça se passe

  • Speaker #0

    et à très bientôt à très bientôt au revoir salut

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