- Speaker #0
Alors, salut Émilie, bienvenue dans Mordant, merci d'avoir accepté mon invitation, je suis très contente de t'avoir.
- Speaker #1
Merci à toi de m'inviter, je suis honorée.
- Speaker #0
Alors, pour ceux qui ne te connaissent pas, est-ce qu'on peut commencer par une petite présentation ?
- Speaker #1
Bien sûr, donc je m'appelle Émilie, je suis à l'origine ostéopathe pour les animaux, diplômée en 2019. J'ai lancé un compte. de vulgarisation de santé équine, plutôt, en 2020, qui s'appelle Millipat, sur lequel je fais de la vulgarisation. Je râle un peu aussi parce que j'aime bien râler et que j'ai des convictions fortes, donc je les partage. Et depuis là, le mois de septembre, je suis partie en Roumanie pour me former au métier de vétérinaire.
- Speaker #0
Ok, super. Alors, on va refaire un petit peu un saut dans le temps parce que j'ai envie de... Qu'on décortique un petit peu toutes ces étapes, je pense que ça va être super intéressant. Déjà, d'où viens-tu et quel était ton rapport avec les chevaux, petite ?
- Speaker #1
Alors, j'ai commencé à monter à cheval quand j'avais, je ne sais pas, 12 ans, quelque chose comme ça. J'en faisais un petit peu avant parce que j'avais des copines qui avaient des poneys, machin, voilà. Mais j'ai commencé à... Ma première inscription en club, je devais avoir 12 ans. centre équestre classique, concours, CSO, CCE, voilà. Et puis, j'ai eu mon cheval quand j'ai eu 16 ou 17 ans. Et on dit toujours à jeune cavalier, vieux chevaux. Donc, c'est pour ça que j'ai pris un trotteur réformé de deux ans et demi. Évidemment.
- Speaker #0
Et c'est toujours ton cheval, là ?
- Speaker #1
Oui, mon cheval est toujours actuel. Trésor, exactement. Je te dis le nom, évidemment. Même si j'avoue que c'est un trésor, mais bon. Et donc, on a fait des petits concours, équitation classique, tout ça. Et puis, je me suis toujours un peu intéressée au travail à pied, à côté, mais c'était plus pour le côté grandiose, tu vois. Le côté impressionnant, c'était les débuts d'Undyboos à la Sens et tout. Tout était waouh.
- Speaker #0
Qu'est-ce qui était impressionnant ?
- Speaker #1
Le fait que le cheval soit en liberté, qu'on ait vraiment la sensation qu'il y a une communication qui ne passe pas par un lien physique, tu vois. Qui ne passe pas par le cheval, il est attaché à quelque chose que l'humain tient. Donc, le cheval fait ce que l'humain demande. Là, c'est comme si le cheval prenait vraiment part au... à l'activité avec l'humain de lui-même parce qu'il a la possibilité de s'en échapper.
- Speaker #0
Ouais, un peu comme du dressage pour chien quand t'as plus la laisse, un peu en liberté.
- Speaker #1
Ouais, c'est un peu ça, ouais. Et donc, tu vois, dans mes yeux de lycéenne, c'était grandiose. Et donc, je regardais, mais de loin, parce que j'avais aucune personne dans mon entourage qui travaillait d'une autre manière que l'équitation classique. Donc voilà, les blogs, les forums, tout ça. Mais je continuais toujours, je restais dans une équitation très classique. Et puis je suis rentrée en école d'ostéo, et là du jour au lendemain j'ai arrêté de monter à cheval, parce que je me rendais compte de plein de trucs qui n'étaient pas cohérents entre la physiologie de l'animal et l'utilisation qu'on en fait. Et de toute façon, je suis toujours un peu comme ça, un petit peu extrême dans mes prises de décision, dans le sens où si quelque chose ne me plaît pas, j'arrête tout, je ne fais plus rien. Et après, je réfléchis pour pouvoir revenir en étant un peu plus modérée. Tu vois ce que je veux dire ?
- Speaker #0
Oui, carrément. Je comprends.
- Speaker #1
Du coup, la première année anatomie, j'ai appris que le tronc du cheval était suspendu entre les antérieurs et relié uniquement par des muscles qui n'avaient pas d'articulation osseuse qui faisait que le cheval nous portait entre ses antérieurs. Ah bah, ça m'a traumatisée.
- Speaker #0
Parce que tu te disais, une articulation osseuse, c'est plus solide que des muscles dans ta tête.
- Speaker #1
Bah ouais, c'est ça. Et puis, un support sur un os, ça ne demande pas d'effort à porter, tu vois. Alors que là, tu as appris...
- Speaker #0
La certus fibrosus et tout ça.
- Speaker #1
Voilà, j'ai réappris cette année, du coup.
- Speaker #0
Ouais, alors, est-ce que tu as découvert le métier d'ostéopathe dans les écuries où était Trésor ? À quel moment tu as vu un ostéopathe travailler pour la première fois ?
- Speaker #1
Alors, moi, j'avais mon cheval chez moi. Enfin, chez moi, pas chez moi, chez moi, mais dans le village de mes parents, avec une autre... particulière qui avait ses chevaux et j'avais mis 13 ans avec. Et je ne sais plus comment, je ne sais plus pourquoi j'avais fait venir un ostéopathe, mais c'était ma sœur qui avait des chevaux aussi, connaissait un ostéopathe et elle le faisait venir pour ses chevaux, donc moi aussi je l'ai fait venir pour mes chevaux. Et mon cheval a vu l'ostéopathe avant moi. Et voilà, je commence à faire le suivi tous les ans parce que c'est comme ça, tu sais. On nous dit qu'il faut faire le suivi tous les ans, donc moi, bête et disciplinée, je fais le suivi tous les ans, c'est pas plus mal d'ailleurs. Mais j'avais en tête de faire véto.
- Speaker #0
Ah, ok. Ouais,
- Speaker #1
ouais. Depuis toute petite, je voulais être soit kiné, soit vétérinaire.
- Speaker #0
Kiné humaine ? Ouais. Ok.
- Speaker #1
Donc on aurait pu se dire que j'avais trouvé un bon entre-deux en étant ostéo. Ouais,
- Speaker #0
t'avais fait un petit mix des deux.
- Speaker #1
Ouais, mais bon, je suis quand même partie en prépa. J'ai passé mes deux années. J'ai pas passé les concours parce que j'ai fait une grosse dépression à la fin de la prépa.
- Speaker #0
T'as fait la prépa BCPST ?
- Speaker #1
Ouais.
- Speaker #0
Ouais.
- Speaker #1
Ouais, et puis dans une bonne prépa, un renommé. Et même si, franchement, je suis contente, j'ai pas souffert des prépas parisiennes, de la mise en concurrence des étudiants les uns par rapport aux autres. Il y avait une vraie bonne ambiance dans ma classe. Mais ça reste quand même quelque chose d'inhumain.
- Speaker #0
Ouais, ouais, je vois. J'ai fait prépa BCPST à Paris.
- Speaker #1
Ah ouais, ma pauvre.
- Speaker #0
Non, non, j'ai vite arrêté. Parce que moi, je voulais ostéo d'abord. Donc je me suis dit,
- Speaker #1
bon,
- Speaker #0
c'est bon, j'arrête. Et je pars en école d'ostéopathie, même si à l'époque, c'était pas encadré par la loi.
- Speaker #1
T'as fait les deux ans ou tu t'es arrêtée ?
- Speaker #0
Non, je me suis arrêtée la première année.
- Speaker #1
Ok.
- Speaker #0
Je voyais que de toute façon, j'aurais jamais le concours dans le classement véto, j'aurais d'autres écoles, mais je voulais pas d'autres écoles. Moi, c'était ça qui m'intéressait, quoi, l'ostéopathie animale. C'était pas agro, géologie ou autre, donc...
- Speaker #1
Ouais, je comprends, j'étais un peu dans le même état d'esprit de... Non mais de toute façon, si j'ai pas véto, ça sert à rien, je veux pas partir en agro.
- Speaker #0
Ouais, c'est ça, pourquoi ? Et du coup, après, tu fais ta dépression.
- Speaker #1
En fait, j'ai vraiment fini mes deux années et je suis tombée en dépression pendant l'horrible période de révision juste avant les concours.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Mais dépression au point que je n'avais plus le droit de sortir de chez moi toute seule, tu vois. Je n'avais même pas le droit de rester chez moi toute seule.
- Speaker #0
Tu as pété un câble quoi. Quoi ? Tu as pété un câble avec la pression et même le rythme des deux dernières années quoi.
- Speaker #1
Oui, mon cerveau ne voulait plus quoi. Ok. Tout est trop dur, même se nourrir, c'est trop dur. J'ai trop donné.
- Speaker #0
Ok, surchauffe.
- Speaker #1
Oui, exactement. Donc, je me suis intéressée au métier d'ostéopathe. Je ne sais même pas comment ça m'est venu, en fait. Je crois que c'était les derniers efforts de mon cerveau qui s'est dit « Ok, bon, là, les concours, c'est hors de question que tu les passes parce qu'ouvrir un classeur te fait fondre en larmes. Donc, ce n'est pas possible. Donc, il faut trouver un plan B. » Je pense que c'était les... des derniers sursauts d'énergie de mon cerveau qui s'est dit, finalement, ostéo, c'est bien, non ? Donc, ça a été un peu mon plan B.
- Speaker #0
Oui, oui, oui. C'est le plan B, quoi. Ce n'est pas le plan A de base.
- Speaker #1
Ce n'est pas le plan A, c'est le plan B.
- Speaker #0
Et tu enchaînes tout de suite avec la rentrée suivante à l'école d'ostéopathie.
- Speaker #1
Oui, exactement. J'ai enchaîné. J'étais mal en PLS tout l'été. Et puis, hop, après, j'ai repris en école d'ostéo.
- Speaker #0
Est-ce que, bon du coup c'était quand même ton plan B, mais j'imagine que tu avais certaines attentes de l'ostéopathie. Est-ce que l'école y répondait ?
- Speaker #1
Alors, pour un peu de mise en contexte, moi mes deux parents sont chercheurs dans la science. Donc tout ce qui est un petit peu ésotérique ou du domaine, tout ce qui n'a pas de fondement scientifique, c'est très compliqué pour mes parents. Et du coup, ça l'était pour moi aussi parce que j'ai baigné et grandi dans ce monde de scientifiques. Donc, moi, il me fallait quelque chose de très rationnel. Donc, comment est-ce que j'ai choisi mon école ? Juste, j'ai cherché dans les descriptions d'école, la manière dont elles se vendent sur le site, celle qui était grosso modo la plus cartésienne. Celle qui était la plus rationnelle et qui s'en vantait, tu vois. Parce que tu ne peux jamais avoir... La preuve de ce qui est dit tant que t'as pas fait l'école.
- Speaker #0
Non, non, ouais. Beaucoup de beaux discours en avant.
- Speaker #1
Oui, exactement. En tout cas, de ce qui était dit de cette école-là, c'est que justement, elle se vantait et elle en faisait sa force par rapport aux autres écoles d'être plus scientifique que les autres, en gros.
- Speaker #0
Ouais.
- Speaker #1
Donc, c'est pour ça que j'ai choisi cette école-là. Et avec le recul, je pense que... On ne peut pas dire qu'ils avaient raison sur toute la ligne parce qu'il y a quand même beaucoup de choses qui ne sont pas scientifiquement fondées dans l'ostéopathie en général. Mais je pense qu'effectivement, ils font partie des... plus scientifique, entre guillemets, par rapport aux autres écoles ostéo. Donc, je pense que mon choix était quand même plutôt pas mal.
- Speaker #0
Et ça t'allait plutôt bien pour toi, pour ton éducation et pour tes parents.
- Speaker #1
Ouais, c'est ça. Après, ça a été très compliqué pour mes parents parce que j'étais en deuxième année quand... ou troisième année, je sais plus. Troisième année. Quand ils ont commencé à parler de la certification. Donc là, ça a un peu mis mes parents hors de... De quoi ? Attends, t'as vu le prix qu'on paye l'école ? Si ça se trouve, tu pourras même pas travailler derrière. Qu'est-ce que c'est que ça ? Oui, bah j'y suis pour rien. L'école n'y est pour rien. C'est comme ça. Donc maintenant, on va finir. On va aller jusqu'au bout et puis on verra quoi.
- Speaker #0
Et quelle était ta conception de l'ostéopathie à ce moment-là, quand tu rentres dans l'école ?
- Speaker #1
Alors, quand je suis rentrée dans l'école, j'avais aucune idée de ce que c'était que l'ostéopathie. Pour moi, c'était une sorte de kiné, quoi. Mais je n'avais pas plus d'informations que ça. Moi, j'y étais allée une fois parce que j'avais fait une grosse chute de cheval. Grosse chute de cheval. Si je commence à mélanger les S et les CH, ça va pas aller. Et j'avais des vertiges, je vomissais, etc. Alors, toute personne raisonnable serait à l'urgence. Moi, on m'a recommandé un ostéopathe en urgence. J'y suis allée et c'était... impressionnant, j'ai pas eu ma manipulée de cervicale et puis j'avais plus la tête qui tournait, je vomissais plus et tout était revenu à zéro et c'était vraiment, ça m'avait bluffée parce que je pouvais pas marcher droit tellement je marchais avec le vertige en permanence quoi et ça ça m'avait scotché ça m'avait bluffée donc je m'étais dit ok moi je vais faire ça pour les animaux de les voir des petites nanas petites comme moi dans les écuries et puis manipuler des chevaux et tout, c'était impressionnant. Donc voilà, c'était beaucoup de projections, tu sais, de t'imaginer. Ah ouais, moi aussi, je veux faire ça tous les jours de ma vie.
- Speaker #0
Ouais, et du coup, tu passes les 5 ans, t'es diplômée en 2019.
- Speaker #1
C'est ça.
- Speaker #0
Tout se passe bien. Là, à ce moment-là, j'imagine que ta conception de l'ostopathie, elle devient un peu plus claire, tu comprends un peu mieux, même si t'es pas encore sur le terrain.
- Speaker #1
Je comprends un peu mieux et en même temps, j'ai l'impression que plus je comprends, moins je comprends.
- Speaker #0
Ah là là, je vois. Très bien, très bien. Plus on nous déporte, plus il y a de monde derrière.
- Speaker #1
Mais oui, et puis on essaye de te faire sentir des choses qui ne sont pas objectivables.
- Speaker #0
Et que chacun sent à sa manière en plus. Donc c'est hyper dur d'expliquer.
- Speaker #1
C'est ça. Et ce qui est fou, c'est que, par exemple, parce que moi, j'ai enseigné après dans cette école-là. Et je me suis retrouvée à moi-même dire des choses que je supportais pas que mes profs me disent.
- Speaker #0
Ouais.
- Speaker #1
Du genre, oui, mais si toi, tu la sens dans ce sens-là, la dysfonction, et que ta pote, elle la sent dans l'autre sens, si toi, tu la sens comme ça et que c'est toi qui manipule, manipule-la dans le sens où tu la sens. Et moi, quand j'étais élève, ça me mettait hors de moi de dire ça. Non, mais c'est pas possible. Soit elle est dans un sens, soit elle est dans l'autre. Donc il y a forcément une de nous deux qui a raison et l'autre qui a tort. Et en fait... quand toi tu te retrouves après à manipuler des chevaux sur le terrain etc bah tu te rends compte qu'en fait faut réussir à faire confiance à tes mains et faire confiance à ce que tu sens et pas se laisser parasiter par ce que pourraient sentir les autres parce que sinon au bout d'un moment juste tu fais plus rien tu travailles pas parce que t'as jamais confiance en ce que tu fais et c'est terrible de me retrouver à dire ça parce que la sensation c'est pas du tout objectivable comme truc et c'est... C'est un peu traumatisant quand on est un peu cartésien. Et puis, rien que, qu'est-ce que c'est qu'une dysfonction ? Alors ça, ça m'a fait exploser mon crâne dès la deuxième année, quand on a commencé à en parler, qu'il y avait des espèces de « on s'appuie sur Irving Corr, on s'appuie sur un tel, on s'appuie sur un tel » , et puis à la fin, on donne une définition de la dysfonction ostéo-articulaire qui est acceptable. Oui mais acceptable ça veut pas dire vrai et je crois que j'ai un vrai problème avec la vérité.
- Speaker #0
Ouais.
- Speaker #1
J'aurais dû partir en philo et pas en photo.
- Speaker #0
Ce qui est vrai, ce qui est juste, c'est un peu philosophique l'ostéopathie, donc t'es pas mal. Je pense qu'on peut disserter quand même pas mal sur des sujets ostéopathiques.
- Speaker #1
C'est clair.
- Speaker #0
Et après, quand t'es sortie en tant que professionnelle, est-ce que t'as eu confiance toute seule sur tes premiers patients ? Confiance en tes mains et en tes résultats ostéopathiques ?
- Speaker #1
Peut-être que je me suis mis des œillères, et c'est ce que je conseille de faire aux élèves qui se posent trop de questions. C'est de se mettre des œillères et de faire confiance en ce qu'on a appris. Et j'ai filé, quoi. Je me suis dit, allez, c'est ça qu'on t'a appris. Les gens qui t'ont appris ça, c'est des gens qui travaillent, qui ont des résultats, qui sont satisfaits de ce qu'ils font. Leurs clients sont satisfaits de ce qu'ils font. Donc juste, trust the process, tu vois. Fais confiance au process et vas-y, fais ce qu'on t'a appris. Et je l'ai fait et c'était trop cool. Et les premières années, c'était vraiment trop bien. Bon, après, il y a le Covid qui m'a un peu... J'ai mis des bâtons dans les roues. J'ai validé la certification sans difficulté.
- Speaker #0
Combien de temps après ta sortie ?
- Speaker #1
Dans l'année, je pense, un truc comme ça. Ah oui,
- Speaker #0
c'était déjà sorti, oui, 2019. Donc, tu as enchaîné, tu avais encore tout dans la tête au niveau des cours, de la théorie.
- Speaker #1
Je suis sortie en juin, j'ai passé la théorie en janvier et j'ai passé la pratique en avril ou en mai, comme ça. Donc, ça s'est plutôt bien enchaîné et heureusement.
- Speaker #0
Et comment tu as vécu tout ce qui était plutôt business, la construction de ta clientèle, les finances ?
- Speaker #1
Et puis, je me suis confrontée à une nouvelle réalité que je n'avais pas envisagée. C'est, je pensais connaître le monde du cheval parce que j'étais dedans depuis petite. Et en fait, je ne m'étais pas rendue compte à quel point... par l'école et par la manière dont moi j'avais vécu mon équitation pendant ces cinq années d'études, à quel point je m'étais éloignée de l'équitation classique. Et ça m'a un peu fait un choc quand je suis retournée par chez moi où j'avais déjà mon réseau et donc j'ai été rapidement appelée dans des écuries de concours, des centres équestres etc. Et je me suis un peu pris une claque de « ah ouais mais en fait on n'en a rien à faire des chevaux quoi, on veut juste qu'ils soient... » utilisable et performant et ça ça va c'était la naissance de ma deuxième dépression j'avais même plus envie d'aller en consulte quand je savais pas qui était la personne quand je connaissais pas le cheval quand je connaissais pas le lieu quand j'étais appelé dans une nouvelle écurie de propriétaires et que j'allais regarder l'écurie de propriétaires avant sur le site et c'était avant de me rendre là bas et que je voyais qu'il y avait une carrière super équipée, etc. Oh, la boule au ventre que j'avais avant d'y aller. Parce que je me disais, non mais en fait, là, je vais juste réparer un cheval comme je referais les réglages d'une F1 pour qu'elle tourne mieux sur un circuit, quoi. Et c'était horrible parce qu'en fait, il y avait trop de choses qui n'allaient pas et ces gens-là, ils n'avaient pas besoin d'un ostéopathe. Enfin, en tout cas, les gens, s'ils avaient besoin d'un ostéopathe pour se rassurer eux-mêmes. Les chevaux, ils n'avaient pas besoin d'un ostéopathe, les chevaux, ils avaient besoin d'un conseiller pour refaire tout leur milieu de vie.
- Speaker #0
Ouais, du coup, ils se disent, on va avoir l'ostéopathe, du coup, ça tamponne un peu le... Si je fais attention à mon bien-être du cheval, il va avoir l'ostéo tous les ans ou tous les six mois, et du coup, ça balaye tout le reste. Je trouve qu'il y a un peu deux points de vue de l'ostéopathe équin quand il va dans les écuries. C'est un peu le premier de... Je suis là pour apporter du bien-être, la séance, elle va tenir le temps que ça va tenir. malgré le fait que, comme tu dis, il n'y a peut-être pas le bon sol, la bonne utilisation, arnachement, la selle, tout ça, tout ça. Mais au moins, j'apporte quand même un petit peu de bien-être le temps que ça va durer.
- Speaker #1
Ou alors,
- Speaker #0
de toute façon, je viens, mais ça ne va pas faire grand-chose, puisque de toute façon, dans trois mois, je vais être appelée, et ce sera pour les mêmes motifs, pour la même chose. Et du coup, on est découragés, et on ne veut plus trop faire d'ostéopathie équine. C'est un peu ça le défendu,
- Speaker #1
là. Après, je pense que les gens qui... Les propriétaires qui agissent comme ça, ils le font pas consciemment, tu vois.
- Speaker #0
Bah non, pas du tout.
- Speaker #1
Bah ouais, c'est que eux, ils ont appris que c'était comme ça, qu'on faisait comme ça, qu'un cheval savait au box, que ça mange trois repas de grains par jour, que ça a deux repas de foin par jour, que ça sort une heure au paddock, et que ça bosse tous les jours, tu vois. Mais parce qu'ils ont appris ça comme ça, et c'est long de déconstruire ces choses-là. Et c'est... Tout l'intérêt que j'ai créé Millipad derrière, c'était justement pour aller diffuser des petites informations comme ça à droite à gauche, parce que j'en avais marre de réexpliquer tous les deux jours pourquoi est-ce que ne pas avoir de fibres en continu dans la journée, ça pouvait augmenter le risque d'ulcère, et qu'après, il ne fallait pas qu'il s'étonne que Kiki, il essayait de... de mordre et de taper, qui étaient tout le temps de mauvaise humeur, et que machin, machin, parce que oui, peut-être qu'il y avait des ulcères. Mais parce qu'il fallait réexpliquer tous les jours le pourquoi du comment, et je me suis dit, les réseaux sociaux, ça sert à ça. On va le faire directement sur Internet. Mais oui, pour revenir à l'histoire de comment se dégoûter du milieu du cheval, et puis il y a aussi, quand tu commences, il y a toujours cette peur de ne pas avoir assez de clients et de ne pas pouvoir vivre de ton métier. Et c'est hyper frustrant de dire, allez, je vais faire une consulte sur ce cheval-là. Moi, je fais de mon mieux avec ce qu'on me donne là. Et là, on me donne un cheval qui est certainement pété, tu le sers, qui a des stéréotypies, qui est en résignation acquise complète, tu le vois dans son box, il a envie de se tirer une balle. Et moi, je veux faire du mieux que je peux, pas pour le cheval, mais en fait pour la propriétaire, parce que mon objectif derrière, c'est qu'elle me rappelle.
- Speaker #0
Ouais, ouais.
- Speaker #1
Et ça, c'est terrible. Et en fait, ça m'éloigne tellement de ce pourquoi je voulais être ostéopathe et même encore avant vétérinaire, à savoir aider les chevaux.
- Speaker #0
Est-ce que tu peux nous expliquer ? Tu as employé deux mots qui sont très intéressants, la stéréotypie et la résignation acquise.
- Speaker #1
Oui, alors après, je ne suis pas une experte du comportement, donc je ne vais pas pouvoir l'expliquer aussi bien que quelqu'un qui est expert du comportement. Mais je peux te donner... ma définition basique.
- Speaker #0
Avec tes mots, voilà.
- Speaker #1
Les stéréotypies, c'est tout ce qui va être les tiques, les tiques à l'air, tiques à l'ours, tiques à l'appui. Et c'est des comportements qui sont générés par le cheval de manière plus ou moins consciente pour venir évacuer des tensions. Et typiquement, le problème qu'on a avec les stéréotypies dans les écuries, c'est qu'on va chercher à priver les chevaux de leur stéréotypie, alors qu'en fait, plus tu vas... empêcher le cheval de tiquer, plus tu génères de la frustration, pire ça va être.
- Speaker #0
Ouais, faut que ça s'exprime, mais après il faudrait surtout supprimer la cause du mal-être. C'est ça.
- Speaker #1
Exactement. Sauf qu'en fait, ce qu'on s'est rendu compte, c'est qu'un cheval qui a commencé à tiquer, même si tu enlèves la partie de l'environnement qui a amené ce cheval à tiquer, eh ben c'est possible que le comportement disparaisse pas.
- Speaker #0
Ok. Et ça,
- Speaker #1
c'est terrible.
- Speaker #0
Et ouais, parce que du coup, tu sais plus comment jauger en fait si ton cheval est bien ou pas.
- Speaker #1
Et puis, toutes les conséquences des tiques. Autant, tique à l'ours, ils se dandinent à droite, à gauche. Tu peux avoir des petites détentions musculaires, etc. Mais qu'est-ce que c'est, détention musculaire, par rapport à avaler de l'air, par exemple ? Ça peut être assez dramatique. D'ailleurs, j'ai une anecdote là-dessus. Une cliente qui a acheté sa pouliche à six mois. grandes lignées de dressage, etc. À 6 mois, la poli, je tiquais déjà à l'appui. À 6 mois. Et là, aujourd'hui, je ne sais pas quel âge elle a. Elle doit avoir 9 ans ou 10 ans. Et la jument ne peut pas vivre avec d'autres chevaux parce qu'elle tique sur les autres chevaux. Donc, elle les blesse. Elle tique sur tous les poteaux. Elle tique sur ses genoux. Elle tique partout. Alors que si tu regardes... à part là le fait qu'elle n'ait pas de copain direct dans son pré parce que sinon elle est blesse, tout le reste de son mode de vie est adapté à elle. Et en fait, vu qu'il y a peut-être un facteur génétique déjà, et puis les conditions de vie de poulain, de dressage, de lignée, de haut standing, qu'on commençait à générer des stéréotypies quand elle était petite, elle les aura toute sa vie maintenant, tu vois.
- Speaker #0
Ouais, c'est triste. Ouais. Et encore, les chevaux qui ont des tics, c'est une expression du mal-être, mais je pense qu'il y en a énormément qui sont en mal-être sans que ça s'exprime ou sans que l'humain puisse le voir. Je pense qu'il y a énormément de possibilités de le voir, mais c'est assez subtil. En tout cas, peut-être que c'est trop subtil pour un humain lambda par rapport à l'expression de la face, des oreilles, l'expression du langage corporel, etc.
- Speaker #1
Je pense pas que ce soit trop subtil, je pense que c'est surtout qu'on a jamais appris à le faire. Ouais,
- Speaker #0
voilà, c'est ça. Je veux dire subtil pour quelqu'un qui ne le regarde pas, mais c'est ce que je regarde. Ouais,
- Speaker #1
parce qu'en fait, on n'apprend pas du tout à regarder un cheval. Il suffit de voir comment est-ce que tu sais qu'un cheval, il est en colère. C'est quand les oreilles sont couchées sur l'arrière. Comment on sait qu'il est content ? Elles sont droites devant les oreilles. Voilà, c'est tout. les expressions du cheval en 10 secondes. Sauf que le cheval c'est une proie, donc afficher comme ça ses émotions ouvertement, c'est pas forcément quelque chose qui est... qui est très malin de sa part, et notamment tout ce qui va être la douleur, parce qu'une proie qui est en douleur, c'est une proie qui est plus faible que les autres, donc il vaut mieux pas le montrer. Et c'est là où tout le travail des comportementalistes est incroyable, de sensibilisation en tout cas envers les propriétaires, parce que quand un comportementaliste va travailler avec un cheval et son propriétaire, il y a presque plus de boulot à faire pour éduquer le propriétaire. que sur le cheval en tant que tel. Et moi, j'ai une très bonne copine qui est comportementaliste et qui intervient dans les webinaires dont on parlera plus tard. Et elle, elle m'a révolutionné la manière dont je vois les chevaux et dont je conçois le principe du cheval, juste parce qu'elle m'a planté des petites graines de « mais regarde comment ce cheval-là réagit quand tu fais ça, regarde comment » . Et en fait, ce n'était pas juste « regarde le cheval » , c'est « regarde, là, le coin de sa lève » . regarde là son oeil comment il a tourné et des tout petits trucs mais en fait si on te le dit pas tu peux pas le deviner mais il suffit de s'y intéresser un petit peu pour que ça développe un panel d'expression en fait on est en capacité de voir chez le cheval mais que juste on nous a jamais appris à regarder et que tu peux pas le deviner en fait franchement les personnes qui ont découvert ça sont trop fortes parce que c'est vraiment des trucs subtils Mais une fois que tu le sais, tu le sais, tu vois, c'est comme les signaux d'apaisement chez le chien.
- Speaker #0
Ouais.
- Speaker #1
C'est facile de dire, ah bah le chien, il est détendu parce qu'il baille. Puis après, t'apprends une fois les signaux d'apaisement. Ah ouais, le baillement, ça peut aussi être un signal d'apaisement. Ok, bah c'est bon, je le sais maintenant, mais je pouvais pas le deviner.
- Speaker #0
Est-ce que tu dirais qu'il faut ajouter ça à la formation de BPGEPS ? Qu'est-ce qu'il faudrait ajouter d'autre ?
- Speaker #1
Ah mais il faut ajouter ça à la formation de BPGEPS et à la formation des premières années de n'importe quel cavalier. C'est... Ah là là ! Dans les galops ? Ouais, ouais, dès le galop 1, en fait, ça devrait être là. Comment est-ce que ça se fait qu'on apprend tous les différents types de ferrure et on n'apprend jamais les expressions de la frustration chez le cheval, par exemple ?
- Speaker #0
Ouais, trop intéressant. Et la résignation acquise, alors ?
- Speaker #1
Ah oui, la résignation acquise. Après, on pourra revenir sur le BPJF, si tu veux. Je vais déposer moi-même un amendement au ministère des Sports pour revoir le programme du BPJF.
- Speaker #0
Ça marche.
- Speaker #1
La prétention.
- Speaker #0
Ah ouais, j'aime bien. Non, il faut y aller.
- Speaker #1
La résignation acquise, c'est... Ah, comment est-ce qu'on peut dire ça en utilisant les bons mots et pas des trucs approximatifs ? C'est un mindset dans lequel se met le cheval, pas volontairement, peut-être volontairement, je sais pas, qui fait qu'il capitule, en gros. Il dit... Bon, ok, vas-y, tu veux faire ça, on fait ça. Moi, j'ai plus d'envie. Tu m'as passé toute envie. Donc, je fais parce que je veux pas me prendre la tête avec les conséquences. En gros, c'est ça, avec beaucoup d'anthropomorphisme, c'est ça. C'est le cheval qui a capitulé, quoi.
- Speaker #0
Il se ferme. Il se ferme.
- Speaker #1
Ouais, c'est ça. Il est... La résignation. Voilà. Vraiment qu'il se résigne, qu'il capitule. Et... Allez, la plupart des poneys de centre équestre...
- Speaker #0
Mais est-ce que du coup, sur ces poneys-là, il n'y aurait pas moins de communication, justement, de la face et du corps et qu'on ne voit plus les signaux puisqu'ils sont éteints, en fait ? Oui,
- Speaker #1
tout à fait. Et souvent très associés avec la pain face, en plus.
- Speaker #0
La pain face, qui est ?
- Speaker #1
Qui est l'ensemble des caractéristiques visuelles sur le faciès d'un cheval qui peuvent se rapporter à la douleur. c'est Sue Dyson qui a créé la pay... qui a pas créé mais qui a récapitulé les signaux caractéristiques de la payface je crois que c'est elle je me rapporte des bêtises et donc BPGeps qu'est-ce que tu veux révolutionner d'autre ? BPGeps alors déjà tout le comportement du cheval je pense que même avant la physio et la natte il y a vraiment un boulot à faire sur le comportement du cheval moi j'ai encore beaucoup de lacunes alors que vraiment j'essaye de m'informer mais... Pour moi, en ce moment, j'étais phase de lubie un petit peu. Et ma lubie en ce moment, c'est vraiment le comportement. Et j'ai l'impression de vouer un culte à tous les comportementalistes que je rencontre. Et pour moi, le vrai boulot, pas que dans le BPJF, c'est vraiment dans toute la filière cheval. C'est d'apprendre à décrypter les comportements des chevaux, tous les signes d'anxiété, de frustration, qu'on ne sait pas lire et ou qu'on interprète mal.
- Speaker #0
Et ouais, pour moi, vraiment, il y a un gros boulot sur le comportement du cheval à faire. Et en plus, le comportement, c'est le truc qui est le plus proche de nous en tant qu'humain. Parce que derrière, tu peux mettre la notion d'émotion, etc. Et c'est ça qui fait qu'on est des êtres vivants. Et c'est ce qui peut rendre les gens empathiques. Et donc, à mon sens, pour arriver à une amélioration du bien-être général chez le cheval, il faut absolument qu'on passe par le comportement. Moi, j'ai été persuadée pendant longtemps que... Il fallait expliquer la physio pour faire comprendre aux gens, et c'est ce que j'ai fait avec Milipat, de dire, ok, pourquoi est-ce qu'il faut qu'un cheval mange en continu, par exemple, parce que s'il ne le fait pas, il se passe ça, s'il ne le fait pas, il se passe ça, et à conséquence, à terme, il se passe ça. Pourquoi est-ce qu'il faut veiller à un parage régulier et équilibré, parce que si tu ne le fais pas, il va se passer ça, il va se passer ça, il va se passer ça, alors que si tu le fais, il va se passer ça, et là tout va bien, et tu vois que c'est optimal par rapport à la physiologie du cheval. Mais en fait, je me rends compte que les gens, quand tu passes par la physiologie, tout ce qu'ils voient derrière, c'est la performance. Et du coup, ce n'est pas ça qui va permettre d'éveiller les consciences et de prendre davantage en considération le bien-être du cheval. Alors oui, un bien-être, mais à viser optimisation. Et bon, ce n'est pas du tout ce qui m'intéresse. Alors que si on passe par le comportement, là, on fait appel davantage à notre côté empathique. d'être humain vivant. Et je suis persuadée, alors je me base sur rien du tout pour dire ça, c'est juste mes croyances, mais je suis persuadée qu'en passant par le comportement, et si vraiment on apprenait aux gens à comprendre le comportement des chevaux, à le lire, à le décrypter, et à l'analyser correctement, on irait bien plus vite dans l'évolution vers le bien-être du cheval.
- Speaker #1
Ouais, parce qu'en plus de l'empathie, il y aurait aussi un peu d'anthropomorphisme, on prendrait le cheval un peu comme... Un enfant, un humain, et là peut-être qu'on aurait plus d'empathie, comme un peu avec les chiens, tu vois. Il y a plus d'anthropomorphisme et on se rapproche un peu plus, et du coup on va plus...
- Speaker #0
Après c'est vrai qu'il y en a déjà pas mal de l'anthropomorphisme qui vient faire le truc contraire, par exemple de surcouvrir un cheval, tu vois. Ah, ok.
- Speaker #1
Donc ça peut basculer dans le sens.
- Speaker #0
Ouais, c'est ça. Je pense qu'il y a déjà trop d'anthropomorphisme dans le monde du cheval. Le fait, bah, typiquement de couvrir.
- Speaker #1
Ah oui, plutôt dans l'utilisation, mais pas dans l'émotion ressentie, du coup.
- Speaker #0
Ouais, c'est ça. Si, il y en a aussi parce que, tu vois, on va être en capacité de dire « ce cheval, il se moque de moi » ou « il l'a fait exprès » .
- Speaker #1
Ah ouais, non, il n'y a pas ça.
- Speaker #0
Exactement, il n'y a pas ça. Et c'est un problème de l'anthropomorphisme. C'est pour ça qu'il faut vraiment pouvoir comprendre comment le cheval, il fonctionne dans sa tête, comment il exprime ses comportements, comment est-ce qu'il reçoit les comportements des autres. pour pouvoir faire preuve d'empathie envers lui, et pas interpréter ses comportements, justement. Parce que si on les interprète mal, là, on tombe dans l'autropomorphisme. Je ne sais pas si c'est très clair.
- Speaker #1
C'est hyper clair et c'est super intéressant. C'est super intéressant. Non, franchement, j'aime bien.
- Speaker #0
Vraiment pas mon domaine de compétences, mais c'est ce qui me passionne en ce moment. C'est le combat que j'ai envie que tous les comportementalistes mènent. Et je pense que c'est ce qu'ils mènent déjà parce que c'est ce qui les anime. Et c'est pour ça qu'ils sont devenus comportementalistes. Mais pour moi, vraiment, la grosse part du monde du cheval qui a un énorme pas en avant à faire, c'est l'analyse du comportement, la lecture des comportements, etc. C'est trop important. Et je suis persuadée que c'est ça qui fera faire un bond en avant à la considération du cheval dans notre monde d'hommes.
- Speaker #1
Tu en as parlé déjà tout à l'heure. Donc en 2020, pendant le Covid, tu crées Millipat, où tu dénonces la maltraitance banalisée, le modèle archaïque de l'équitation, et tu mets en avant les droits des chevaux, leur sensibilité, leur bien-être, à l'aide de données scientifiques et avec le comportement.
- Speaker #0
Ouais, alors en fait, à l'origine, avant de dénoncer quoi que ce soit, c'était vraiment donner des informations aux propriétaires, parce que j'en avais marre d'expliquer tous les jours. C'était quoi un accrochement de rotule ? Le plus dit, je vais faire une vidéo, comme ça si les gens ils savent, et bah ils n'ont pas besoin d'attendre qu'il y ait un professionnel suffisamment pédagogue pour prendre le temps de leur expliquer.
- Speaker #1
Oui parce que Millipat c'était YouTube de base, et Insta.
- Speaker #0
C'était YouTube et Instagram. Et donc voilà, ma première vidéo c'était l'accrochement de rotule. Et puis après voilà, j'ai fait les ulcères, l'arnie discale, tout ça tout ça, et vraiment expliquer de la physio pour que les gens soient au courant, et qu'ils évitent de faire des erreurs, des bêtises qu'on fait quand on n'est pas au courant. Parce que mieux comprendre, ça permet d'éviter de faire plein d'erreurs. Et donc c'était surtout pour ça au début. Et puis finalement, je me suis rendue compte que tout ce que je vivais moi dans mon quotidien d'ostéopathe, le fait d'avoir la boule au ventre avant d'aller dans des écuries que je ne connaissais pas ou d'être outrée par le comportement de certains propriétaires de chevaux, en fait, je ne pouvais pas garder ça pour moi. Donc j'ai commencé à en parler aussi sur Medipath et ça m'a fait beaucoup de bien parce que je me sentais un peu seule en fait, d'être juste avec mes clients, que je voyais. Tous les jours, ils étaient tous comme ça. Pas tous comme ça, j'exagère, mais... En fait, je ne me retrouvais pas dans eux et je me sentais vachement seule. Et donc, d'en parler sur Insta et de me rendre compte qu'en fait, il y avait plein d'autres gens qui pensaient comme moi, je me suis dit, oh mais, let's go, c'est trop bien. Et venez, on change tout ça. On essaye de faire comprendre aux gens que non, si ta jument, elle ne vient pas te voir quand tu arrives dans le pré et elle se barre à l'autre bout du pré, ce n'est pas parce que c'est une grognasse. C'est peut-être parce que toi, tu n'es pas intéressant et désagréable avec elle. C'est comme ça que j'en suis venue à râler sur Minipat et à dénoncer un petit peu. Et maintenant, c'est vraiment un mix entre donner de l'information et dire en quoi je ne suis pas d'accord. Et donc oui, maintenant, il y a les webinaires depuis septembre 2023, où on aborde notamment de la physio, évidemment, mais aussi de la santé qui, plus largement. de comportement, les enrichissements, il y en a aussi des webinaires pour les professionnels, quels qu'ils soient, voilà, je ne sais pas, il y a plein de sujets qu'on aborde. Ce n'est pas moi qui les aborde, c'est des intervenants qui sont experts de leur domaine et l'objectif, ça reste toujours le même, c'est que les propriétaires de chevaux, ils soient le mieux informés possible pour qu'eux, derrière, puissent faire le mieux possible parce qu'en fait, ce n'est pas simple d'être encadré par les bonnes personnes dans son quotidien de propriétaire.
- Speaker #1
Ouais, puisqu'en plus, généralement, tu suis un peu la vibes des écuries. Donc, si ça se passe comme ça, tu fais pareil et puis tu ne te poses pas trop de questions. Donc là, ça permet un peu d'avoir un esprit plus critique et de comprendre par soi-même. Et donc, les webinaires, c'est un cours à la suite duquel tu peux poser des questions directement à l'intervenant.
- Speaker #0
Ouais, c'est ça. En fait, il y a deux formats. Il y a soit un format, enfin, deux types de billets, soit un billet live qui offre 30 jours de replay derrière, soit juste le replay. Et quand on est en live, donc c'est des groupes de 25 personnes maximum, sachant qu'il n'y a jamais les 25 personnes qui ont acheté leur billet qui sont là au live. Donc en général, on est une quinzaine. Il y a toujours, c'est une heure et demie de présentation, un petit quiz, puis après un temps de questions. On finit rarement à l'heure, donc souvent, il y a toujours un petit peu de bonus. Et oui, du coup, c'est trop bien parce que les gens peuvent profiter d'avoir un expert de leur domaine. en phase 2 pour répondre à leurs questions et très certainement à une personne qu'ils n'auraient jamais croisée dans leur vie de tous les jours. Voilà, autour d'une thématique particulière qui est le sujet du webinaire. Par exemple, hier, c'était sur les UCR. Lundi dernier, c'était sur les écurées actives. Voilà, donc il y a un petit peu de tout et ça permet de pouvoir rencontrer des gens aussi qu'on n'aurait pas forcément l'occasion de rencontrer dans notre quotidien.
- Speaker #1
Ouais, ouais, carrément. C'est une super idée et quand tu les as sortis, je t'ai tout de suite envoyé un message, même si on ne se connaît pas vraiment. Je me suis dit, c'est trop bien, vas-y, fonce. Tu proposes à chaque fois des nouveaux formats, des choses qui existent ailleurs, mais tu ne vois pas dans ce projet-là. Donc, non, bravo, c'est trop cool. Et ça permet aussi de financer un petit peu tes nouvelles études, car tu es parti dans les études vétérinaires à partir de septembre 2024. Alors j'ai plein de questions.
- Speaker #0
Ça finance pas que un petit peu, ça finance à
- Speaker #1
100%. Ça finance 100%, non bravo. Parce qu'il y a pas mal de webinaires par mois, j'ai vu il y a un sacré programme, il y en a vraiment pour tout le monde.
- Speaker #0
Environ deux par semaine.
- Speaker #1
Ouais ouais non c'est pas mal fourni. Donc est-ce que tu as déjà arrêté l'ostéopathie ? Voilà, est-ce que tu mets véto contre ostéo ? Pourquoi tu te mets dans le vétérinaire ? Pourquoi t'as arrêté l'ostéo ? Est-ce que t'as arrêté l'ostéo ou est-ce que c'est en continuité ? Je comprends rien à ma question.
- Speaker #0
Écoute, je vais te dire tout ce que je peux et puis si jamais il y a un truc qui manque, tu me rediras. Ouais,
- Speaker #1
vas-y.
- Speaker #0
Alors déjà, pourquoi est-ce que j'ai arrêté l'ostéo ? Parce que oui, j'ai... Enfin, c'est pas... J'ai pas arrêté... Ok, c'est bon, je m'embrouille autant que toi dans ta question.
- Speaker #1
Eh oui, forcément. Si la question est mal posée, la réponse, ça va pas être très claire.
- Speaker #0
En fait, j'ai pas pris de la décision d'arrêter l'ostéopathie. C'est juste qu'il me manquait des choses et il y avait trop de choses en même temps. Je m'explique. Déjà, c'était hyper frustrant de ne pas pouvoir aller au bout de ces prises en charge. Moi, j'avais beaucoup de cas de chevaux avec des problématiques locomotrices. Et peut-être 3 sur 5, je les référais au véto pour une écho, une radio, un avis. Et en fait, c'est archi frustrant parce que la suite, elle arrive des semaines, voire des mois après en fonction de la réactivité du propriétaire. Des fois, il n'y a même juste pas de suite et le cheval reste comme ça. Et en fait, je me disais, mais vas-y, moi, je ne suis pas plus bête qu'un autre en fait. Je pense que moi aussi, je serais capable d'apprendre à faire une radio et à la lire et à aller demander des avis à droite à gauche si jamais je n'ai pas toutes les réponses et faire une écho et prescrire des traitements. Moi aussi, je serais capable de faire ça si jamais j'apprenais à le faire. Donc, c'était vraiment une grosse frustration de me dire je ne peux pas aller plus loin que ce que je fais là. Et ça m'énerve parce qu'en fait, les pathologies locomotrices, je les connais parce que je les vulgarise pour millipattes. Donc, je fais énormément de recherches dessus. Et je vois très bien tout le fonctionnement, etc. Les vétos avec lesquels je travaille, je vois la manière dont ils travaillent. Ils m'expliquent, donc je la comprends. Et en fait, si moi, j'apprenais à le faire, je pourrais le faire aussi. Donc il y avait cette part de frustration. Il y a aussi le bazar que c'est dans le monde vétérinaire rural aujourd'hui. Les vétérinaires courent partout. Il y a un taux de suicide quatre fois plus élevé que dans les autres. de profession. On est tout le temps en manque de vétérinaires. Il y a des chevaux qui peuvent pas être pris en charge parce que le véto, il est sur une autre urgence, etc. Et pareil, je me dis, mais moi aussi, j'ai envie d'aider. Là, je fais quoi ? Là, je fais des papouilles à des poneys alors que si je me mettais un petit coup de pied aux fesses, eh bien, peut-être, je pourrais sauver des vies. Alors, moi, j'adore aller chez mes petits clients, boire un petit café, regarder les chevaux marcher, réfléchir, me tordre la tête dans tous les sens. pour qu'ils soient le plus efficaces dans leur locomotion possible, qu'ils aient le moins de douleurs nulle part, etc. Mais en fait, quand je regarde que juste à côté de nous, de l'autre côté de la rue, il y a des gens qui n'arrivent pas à supporter la pression et des chevaux qui meurent parce qu'ils sont en sous-effectif, et que, humblement, je me dis, mais moi aussi, je pourrais faire ça, bah allez, c'est bon, Émilie, arrête, lâche le morceau et rattrape le retard que tu as pris et va te former. Et puis il y a aussi un troisième truc, c'est que je me retrouve, je me retrouvais ou je me retrouve, je sais pas, de moins en moins dans l'ostéopathie, parce qu'il y a trop de courants différents, il y a trop de praticiens différents, il y a trop de types d'ostéopathie différentes, et ça me convient plus que les clients, ils ont des vraies attentes par rapport aux techniques qui sont utilisées, et sur les groupes Facebook, c'est une catastrophe de voir que... On réclame pour un chien qui a un cancer mammaire et qui faut tel type de technique. Je me dis mais c'est pas possible, ces gens-là font pas le même métier que moi. Et ça c'est quelque chose que je pouvais plus supporter. Et en voyant la manière dont travaillent certains confrères et certaines consoeurs, j'avais presque honte de me dire que j'avais le même nom de métier qu'eux. Moi j'adore la manière dont je travaille. Je suis super fière de la manière dont je le fais parce que... Je pense que je le fais de la manière la plus proche de l'anatomie et de la physiologie possible, de celle que je connais et de celle qui, pour moi, est ma vérité.
- Speaker #1
Quel serait ton courant ? Comme tu dis, il y a plusieurs courants. Quel serait le tien dans lequel tu te retrouves ?
- Speaker #0
Plus proche de tout ce qui va être de la biomécanique de base. Je pense que je suis peut-être plus proche d'un kiné que d'un ostéopathe, même si je fais du structurel. beaucoup plus, je ne fais pas du tout d'énergétique tu ne fais pas de crânien tu ne fais pas de viscéral je fais du crânien mais de manière structurelle je ne fais pas de MRP j'ai fait la formation FTM ça m'est arrivé de l'utiliser dans des cas de désespoir oui mais ce n'est pas quelque chose qui va te parler en fait je peux comprendre que ça parle aux gens Mais je peux pas comprendre qu'on le défende avec autant de ferveur et qu'on le mette autant sur un pied d'estal, tu vois.
- Speaker #1
Non, moi je comprends. Après, il y a tellement de courants différents, je comprends qu'on puisse être complètement perdu. Mais t'as l'air très très droite dans tes bottes, t'as l'air de savoir ce que tu veux dans la vie. Quand tu veux quelque chose, quand t'as un projet en tête, tu fonces. Et c'est marrant de pas pouvoir foncer dans ton courant. et de pas regarder forcément ce qui se passe autour mais d'être à l'aise avec toi en plus tu dis que t'es à l'aise avec toi mais t'es pas forcément à l'aise avec dans le monde dans lequel tu t'es ravie quoi si y'avait que ça
- Speaker #0
que cette histoire de je me retrouve pas par rapport aux autres ostéopathe et j'ai pas l'impression d'appartenir à ma profession s'il y avait que ça peut-être que j'aurais pu le gérer tu vois oui là c'est un ensemble qui fait que too much ouais c'est ça addition de je peux pas aller aussi loin à côté ils ont besoin et en même temps je me sens pas vraiment ma place là où je suis et puis il ya eu l'alignement des étoiles Ça vraiment, c'est vraiment un alignement parfait des étoiles qui a fait que j'avais aucune retenue là où j'étais, c'est-à-dire que j'ai pas de crédit de maison, j'ai pas d'enfant, j'avais même plus de mec, donc j'ai vraiment rien qui me retenait. J'ai eu la chance de pouvoir développer un business qui se déroule le soir et qui peut se faire de n'importe où, j'ai pas besoin d'être sur place, je peux le faire à partir du moment où j'ai une connexion internet, je peux le gérer. En même temps, j'ai trouvé un pays qui était en capacité de me former pour ça. Donc il y a vraiment eu un alignement des étoiles, plus moral bol qui vient de trois endroits différents, qui m'ont fait dire, en fait, vas-y, là, c'est trop le moment, il faut le faire.
- Speaker #1
Pourquoi la Roumanie ?
- Speaker #0
C'est principalement une cause de temporalité et une cause financière. Déjà, j'ai 30 ans, donc ça veut dire que je vais sortir. d'école, enfin non j'ai 31 ans maintenant mais j'ai commencé j'avais 30 ans je vais sortir d'école véto j'aurai 36 ans et encore j'aimerais bien faire une petite spécialisation derrière, bon bref en gros peut-être qu'à 40 ans j'aurai fini mes études et donc je voulais pas perdre encore des années tu vois j'ai réfléchi à me dire allez est-ce que je tente la Belgique, sauf que si je l'ai pas là, si je suis pas prise là, bah je perds un an pour demander à être prise ailleurs
- Speaker #1
Oui, car la Belgique... J'aurais cru qu'il y a un tirage au sort, parce qu'il y a un nombre maximum de Français, c'est ça ?
- Speaker #0
Oui, exactement, c'est ça. En Italie, c'est intéressant aussi, parce que c'est une fac classique, ce n'est pas une école privée, mais pour rentrer, c'est un QCM de biologie en italien. L'italien n'étant pas super loin du français, et en plus, j'ai fait l'italien au lycée, donc je pense que j'ai des bases qui me reviendraient, etc. Et il est accessible pour des gens... Je suis capable de tryhard quelque chose, de me mettre à fond dedans. Et si ils me disent dans six mois, il faut que tu passes un QCM en italien, vas-y, go. Je vais apprendre l'italien pendant 15 heures par jour. Mais pareil, là, si je ne l'avais pas, je prenais le risque de retarder encore d'un an. Et je n'avais pas envie parce que toutes les étoiles, elles étaient parfaitement alignées. Donc, il fallait que je trouve quelque chose qui puisse me prendre dès maintenant et qui repose. plutôt sur un dossier que sur un tirage au sort ou sur un concours. Donc du coup, il me restait les pays de l'Est et Portugal-Espagne. Portugal-Espagne, c'est beaucoup trop cher, sachant que je finance moi-même mes études et ma vie. C'était absolument impossible. Donc je me suis orientée vers les pays de l'Est. Et finalement, la Roumanie, c'était quand même le moins cher par rapport au coût de l'école et par rapport au prix de la vie. Même si franchement, petite désillusion, quand on dit que ça ne coûte vraiment pas cher le coup de l'avion en Roumanie, ça coûte quand même cher. C'est pas non plus... Bon voilà. Et puis je suis partie dans la section anglaise parce que c'est aussi des sections les moins chères. Et que je serais trop fière de sortir en me disant j'ai fait mes études vétérinaires en anglais quoi, ça claque un peu non ?
- Speaker #1
Ouais, rien que déjà j'ai fait mes études vétérinaires ça claque, mais en anglais...
- Speaker #0
Par contre, c'est chiant parce qu'il faut réapprendre tout ce que j'ai appris en anatomie dans une autre langue.
- Speaker #1
Ouais, c'est mes questions suivantes. Quelles sont tes facilités en tant qu'ostéo pour les études vétérinaires ? Et quelles sont les difficultés, les choses qui sont un peu plus difficiles avec déjà peut-être le fait que tu sois matrixée par certaines choses dans l'école d'ostéo, à désapprendre en fait pour l'école vétérinaire ?
- Speaker #0
Je pense que ça, j'y serai confrontée plus tard.
- Speaker #1
Ouais.
- Speaker #0
Parce que là, j'ai juste passé mon premier semestre de première année. C'est vraiment... Là, on ne fait rien de véto du tout. C'est de la culture scientifique de manière générale. Il n'y a pas, à part l'anatomie et de l'histologie, il n'y a rien vraiment de véto. J'ai fait physique, chimie, agronomie. Je pense que les difficultés, j'y serai confrontée plus tard. La grosse difficulté que j'ai là, ce n'est pas par rapport au fait que je sois... OSTEO, c'est au fait de reprendre ses études à 30 ans avec des postes bac et des postes prépa. Donc après, j'ai de la chance de ne pas être une vieille écrite, donc ça va. Je suis toujours restée une étudiante dans ma tête, donc je m'y fais bien. Mais ouais, se remettre dans les cours, c'était un peu difficile, mais franchement, pas tant, parce qu'avec Millipad, j'ai toujours continué d'apprendre des trucs et d'aller chercher, etc. pour pouvoir diffuser de la connaissance derrière. Et du coup, mon cerveau, il a toujours resté plastique par rapport à ça. Après, les... Le point facile, c'est que... Alors ça, c'est... Vraiment, je vais me contredire en deux phrases. J'allais dire l'anatomie parce que je la connais déjà et c'était juste des révisions et apprendre le vocabulaire en anglais. Mais c'était ma moins bonne note des partiels. Mais bon, après, j'ai quand même eu 14 sur 20, donc ça va, mais... C'était la première épreuve, j'étais stressée. C'est ma moins bonne note des partiels. Mais ouais, dans l'année, c'était quand même la matière que j'ai eue. le moins besoin de travailler parce que j'avais déjà les bases, les insertions des muscles, je les connaissais déjà. Les os, c'était pas une découverte. Voilà. Donc, petite facilité sur l'anatomie. Après, je pense que c'est vraiment au fur et à mesure que je vais découvrir ce qui est nouveau, ce que j'ai du mal à remettre en question peut-être. Mais je pense que j'ai vraiment fait un reset de ma tête, de mon mental pour arriver un peu vierge. Et pas arriver avec des a priori et prendre ce qu'on peut me donner et pas prendre ce que j'ai pas envie de prendre, tu vois.
- Speaker #1
Quel est le rapport aux animaux de compagnie aux chevaux en Roumanie ?
- Speaker #0
Après, je suis pas pareil. Je suis là que depuis cinq mois et demi, donc j'ai pas tout vu. De ce que j'en ai vu, les chevaux, ils sont encore ici beaucoup utilisés pour le travail. Il suffit de sortir de la ville. Tu en roulais 10 km et t'es sûr de croiser une carriole tirée par des chevaux avec des fagots de bois dessus, tu vois. Donc, encore beaucoup dans cette utilisation du secteur primaire du cheval, dans le secteur primaire du cheval. Il n'y a pas beaucoup de sports équestres. À la fac, il y a un centre équestre. Il y a 6 chevaux. C'est 6 chevaux qui ne voient pas un brin d'herbe de l'année. Et qui sont tous enfermés au box. Alors je ne suis pas allée les voir moi pour l'instant. C'est ce qu'on m'a dit et je n'ai pas du tout envie d'aller les voir parce que je n'ai pas envie que ça me retourne le bide. Donc je reste dans mon petit monde de bisounours sur Instagram. Et puis quand je serai prête, j'irai voir. Après j'ai une copine du côté de Bucarest qui a été montée en centre équestre et qui disait que finalement c'était ni pire ni mieux qu'un centre équestre en France. Mais c'est quand même minoritaire parce que là il y a une vraie culture du... cheval de travail mais de travail dans le sens il remplace les tracteurs quoi une vraie utilité ouais ouais c'est ça et l'ostéopathie animale là-bas ? alors déjà l'ostéopathie humaine ils connaissent pas il y a beaucoup beaucoup de médecins, de cabinets médicaux etc surtout la ville où je suis il y a une grosse fac de médecine Dans toutes les rues, tu as au moins deux pharmacies, trois cabinets de dentistes. Enfin, il y a vraiment... La médecine est extrêmement présente ici, beaucoup plus qu'en France. Pour les médecines qui sont un peu plus parallèles, franchement, je ne vois rien du tout. Après, encore une fois, ça fait que cinq mois que je suis là, mais je ne vois rien du tout. Il y a des kinés, évidemment, mais je n'ai jamais vu un cabinet d'ostéopathe. Les Romains que j'ai pu rencontrer ici, quand je leur dis que je suis ostéopathe, je suis obligée de leur dire que je suis chiropracteur pour qu'ils comprennent que je suis ostéopathe. Parce qu'ils n'ont jamais entendu parler de l'ostéopathie. Alors pour les animaux, je ne te laisse pas... Mais ouais, donc non, l'ostéopathie ici, inconnue.
- Speaker #1
Et quel est ton projet dans 5 ans quand tu seras vétérinaire ?
- Speaker #0
Eh bien, alors déjà, je ne sais pas... Personne dit que je serai vétérinaire pour cheval. Je ne me ferme aucune porte. Mon objectif sur les premières années, c'est d'aller faire des stages chez le plus de vétérinaires différents possible pour pouvoir voir tout ce qui se fait dans la médecine vétérinaire. Et peut-être que si ça se trouve, je finirai vétérinaire Ausha. Qui sait ? Qui sait ? En fait, je ne veux pas me mettre de bâton et me forcer. Alors, je sais qu'on me dirait, oui, mais pour les chevaux, ce serait super. Mais en fait, j'ai l'impression de déjà faire beaucoup avec mes lipades pour les chevaux. Et je n'ai pas non plus envie de dédier toute ma vie. Si jamais je me prends de passion pour le véto équin, évidemment que je ne vais pas m'en priver et que je vais foncer tête baissée dedans. Mais si ça se trouve... Je vais me prendre de passion pour la chirurtho des chiens. Qui sait ?
- Speaker #1
Donc, on se refait un petit point dans cinq ans et puis tu nous diras.
- Speaker #0
Du cochon, qui sait ? Si ça se trouve,
- Speaker #2
je vais me découvrir ta nouvelle passion.
- Speaker #1
Parce que de base, le but, c'était quand même d'aller plus loin dans tes consultations ostéo sur lesquelles tu butais parce qu'il y avait pas mal de choses à faire en tant que vétérinaire et dans l'environnement, le comportement du cheval, etc. Mais... Ouais. T'es pas à l'abri, tu te dis que dans ces 5 ans de base pour améliorer le cheval patient que t'avais, tu bifurques pas de voix pour aider d'autres animaux.
- Speaker #0
Ouais, mais ça ce serait vraiment dans mon métier de vétérinaire. Parce que je garderais millipatte à côté et mes connaissances de vétérinaire me serviraient pour millipatte. Donc je continuerais d'aider les chevaux, mais pas sur le terrain, tu vois.
- Speaker #1
Ok. Et oui, il y a plusieurs façons finalement de pratiquer la médecine vétérinaire et de l'utiliser. Pas forcément sur le terrain, mais aussi d'en parler dans les médias. Qui sait ? Comme tes parents.
- Speaker #0
La boucle est bouclée. Elle n'a pas de but agro et finit quand même dans la recherche.
- Speaker #1
Est-ce qu'il y a des sujets dont on n'a pas parlé aujourd'hui et que tu voudrais aborder en fin d'épisode ?
- Speaker #0
Laisse-moi réfléchir. Je ne sais pas.
- Speaker #1
On en avait parlé en off aussi, c'est que tu voulais ouvrir les webinaires aux petits animaux. Je ne sais pas si tu l'as dit tout à l'heure.
- Speaker #0
Ah oui, non, je ne l'ai pas dit, effectivement. Eh bien, dès le mois d'avril, on a les premiers webinaires pour les propriétaires de Ausha, donc petits carnivores. ça va être sur le même principe que les chevaux on va autant aborder des thématiques que sont l'alimentation, que le comportement que l'éducation tout ça tout ça et ça va être hyper intéressant parce que il y a beaucoup de propriétaires de chevaux qui n'ont pas que un cheval qui ont souvent chien, chat à côté ou les deux donc voilà on ouvre un nouveau pan des webinaires de Millipat ce deuxième trimestre 2025 grande nouveauté, donc ça va réduire un petit peu le nombre de créneaux pour les chevaux mais bon ça en ouvre d'autres tu vois c'est peut-être le début de la reconversion de millipattes sur l'ortho du chien affaire à suivre ah bah si ça justement on en avait parlé un petit peu en off et c'est penser à ortho du chien que ça m'a fait penser le rêve absolu pour moi si jamais je pouvais rêver de ça ce serait de faire de la chirurto chez le cheval Ah ouais. Le problème, c'est que pourquoi est-ce qu'on fait de la chirurgie ortho chez le cheval, donc la chirurgie orthopédique ? C'est en général pour de la performance derrière. Et je n'ai pas du tout envie de contribuer à ça.
- Speaker #1
Et non, ce n'est pas dans tes valeurs.
- Speaker #0
Voilà. Mais en même temps, ça va être difficile de trouver une place de vétérinaire qui correspond à mes valeurs dans le milieu du cheval. Donc bon, c'est pour ça que je me dis que je ne me ferme pas de porte. On verra. Ouais.
- Speaker #1
Dernière question. Quel invité aimerais-tu entendre sur Mordant ?
- Speaker #0
Je pense que pour continuer dans cette vibe de diffuser de l'information, Diane de Animal Interest serait absolument parfaite.
- Speaker #1
Et oui, si tu nous entends, Diane, je lui ai déjà fait la demande et on avait dit OK. Mais on n'a jamais pris le temps de prendre rendez-vous.
- Speaker #0
Ah, écoute, je la recèlerai pour toi aussi. Voilà,
- Speaker #1
merci. Merci beaucoup, Émilie.
- Speaker #0
Merci à toi.