- Speaker #0
Lorsque ce petit bolide atteindra 88 miles à l'heure,
- Speaker #1
attends-toi à voir quelque chose qui décoiffe. Ce qui place votre zone d'atterrissage à 5,0667 degrés de latitude nord et 77,3333 de longitude ouest. Rien de tout ça n'est réel. Qu'est-ce que le réel ?
- Speaker #0
La seule variable constante est l'inattendue.
- Speaker #1
On ne peut pas la contrôler. Je crois que vous êtes encore pire que ces créatures. Elles, elles n'essaient pas de se massacrer entre elles pour tirer le bon paquet. Voyons si une capacité de poussée de 10%
- Speaker #0
permet le décollage.
- Speaker #1
3, 2, 1...
- Speaker #0
Chers auditeurs, chères auditrices, bienvenue dans ce nouvel épisode de Science, Art et Curiosité, le podcast du MUMONS. Aujourd'hui, je suis dans mon petit studio perso, et je vous ai préparé une petite surprise. Alors, j'avoue quand même que cette surprise me fait aussi très très plaisir. Je t'ai préparé, chers auditeurs, chères auditrices, une série de trois épisodes autour d'un même thème. Alors, c'est différent de ce que je propose d'habitude, c'est pas trois épisodes avec un intervenant, mais bien trois épisodes avec trois intervenants différents, pour découvrir avec trois angles de vue différents, un sujet que j'apprécie tout particulièrement. Aujourd'hui, et pendant trois épisodes, comme je te le disais, je vous fais découvrir autrement une légende mythique qui a traversé toutes les époques. Une épopée qui a inspiré des films, des séries, des bandes dessinées, des livres, des mangas, et... des animes. On va partir ensemble en quête. On rejoint des chevaliers qui cherchent un objet légendaire et qui se rassemblent autour d'une table ronde. J'espère que tu auras compris toutes mes petites allusions. Aujourd'hui, on explore ensemble la légende du roi Arthur. Pour ce faire, je vais discuter avec Claudine Glot, l'une des spécialistes des légendes d'Arthurienne qui a cofondé avec toute une bande d'amis. le centre de l'imaginaire arthurien. Je vais aussi passer un moment avec Emanuele Arioli, qui a essayé de reconstituer l'histoire d'un chevalier oublié de la table ronde, le chevalier Ségurant. Et aujourd'hui, je vais prendre le temps de te faire découvrir quelques épisodes marquants de la légende arthurienne. Alors pour cela, j'accueille Pascal de Châteaubourg. Bonjour Pascal. Bonjour. Comment vas-tu ?
- Speaker #1
Très bien. Il fait beau en ce moment, dans la foire de Brosséliande. Faites du beau temps dans les fondaisons des arbres et sous ce beau soleil qui nous irradie le cœur et surtout notre imaginaire.
- Speaker #0
Alors, tu l'auras compris, chers auditeurs, chères auditrices, Pascal est dans la forêt de Brocéliande, donc le podcast a lieu aujourd'hui à distance, c'est pour ça que je suis dans mon studio. Et c'est super intéressant, je trouve, que tu puisses nous raconter toutes ces histoires depuis cette forêt magique et mythique. Aujourd'hui, je ne vais pas beaucoup parler, on va surtout écouter Pascal. Et avant de commencer, Pascal, est-ce que tu peux nous dire qui est Pascal de Châteaubourg, avant que tu commences à nous raconter tous ces contes ?
- Speaker #1
Alors, qui est Pascal de Châteaubourg ? C'est un travail qui est un médiateur culturel. C'est-à-dire que ma fonction, c'est de faire découvrir cette richesse littéraire, légendaire, et aussi naturelle qu'une forme d'enseignement, à travers tout un tas d'outils. Nous avons, au Château de Comté, que ce soit l'exposition sur la légende arthurienne, que ce soit sous différentes animations, les jeux, les festivals, les concerts, et surtout l'oralité, le conte. Pour faire découvrir ce patrimoine qui a, comme tu l'as dit, traversé le temps et s'est enrichi des auteurs, mais aussi des différents conteurs qui ont... au Moyen-Âge, ont été diffusées cette histoire dans quasiment toute l'Europe.
- Speaker #0
Alors j'ai eu la chance d'entendre Pascal l'été dernier, donc je suis allé moi-même au château de Comtère, dans le centre de l'imaginaire arthurien, et j'ai eu l'occasion d'entendre Pascal me raconter à moi et à ma petite famille toute une série de contes, et c'est d'ailleurs à ce moment-là en fait que j'ai eu l'idée de faire ce triple épisode sur les légendes arthuriennes en me disant, là on a un objet médiatique, si je peux me permettre l'expression, qui est incroyable, qui traverse les époques, il y a de la recherche encore actuellement dessus, il y a eu de la recherche par le passé pour comprendre comment se sont constituées ces différentes légendes, c'est vraiment le thème du podcast, tu le sais, chers auditeurs, chères auditrices. Et donc voilà, l'aventure commence maintenant. Tu me le disais pendant la préparation, Pascal, ça va être une expérience un peu particulière pour toi, parce que tu as plutôt l'habitude de raconter ces contes à un public d'une vingtaine ou d'une trentaine de personnes, assis ou debout devant toi. Il n'y a que moi devant toi, c'est un peu particulier. C'est une expérience intimiste, tu me le disais, de raconter un conte.
- Speaker #1
Oui, alors c'est une expérience qui est à la fois intimiste et à la fois participative, c'est-à-dire que la première réponse, oui, aussi de l'énergie, enfin 30 personnes et parfois on peut se retrouver un peu plus nombreux, mais c'est une expérience qui est intéressante. et au contraire, on va essayer d'être là dans quelque chose de plus intime. C'est le son de la voix qui va prendre au-dessus, parce que j'utilise aussi le corps, le geste, le geste et tout ça, mais là on va être sur le... sur le voie, simplement sur la voie. Et je vais essayer de donner, toi, mais aussi tes auditeurs, dans ces histoires et surtout dans ce voyage dans la forêt de Brosséliande.
- Speaker #0
Super, eh bien j'ai hâte de faire ce voyage avec toi et je te remercie beaucoup de te prêter à l'exercice. Je vais te laisser la main, je vais te laisser raconter toutes ces légendes. Si tu as besoin de moi, n'hésite pas, je suis toujours là, j'écoute attentivement et j'ai hâte de t'entendre raconter ces beaux moments.
- Speaker #1
Tu es là pour moi, je veux bien que tu prépares un petit coup.
- Speaker #0
Je fais ça de suite et je te l'envoie par la poste.
- Speaker #1
C'est vrai qu'aujourd'hui, dans notre époque, l'imaginaire, tout le fois, est mis de côté. Quand on s'ennuie, on utilise un petit écran. Si cet écran n'est pas assez grand, on va utiliser un écran encore plus grand. Ou parfois un écran tellement énorme qu'il prend toute la place dans le salon. On oublie un peu de travailler notre imaginaire. Et avant de raconter une histoire, j'ai envie d'échauffer notre imaginaire. J'ai envie qu'on parte en voyage, là, dans cette forêt de Brosséliande, que je vous prenne par la main et qu'on s'illonne dans les sentiers, sous les arbres, au-dessus de la lande, à la découverte surtout de Merlin et de cette fée qui lui a pris son cœur, la fée Viviane. Je vous demanderai de fermer les yeux. Et d'imaginer qu'on se promène dans la forêt. Là, on est au nord dans la forêt. On est dans ce qu'on appelle la basse forêt. C'est là où les arbres sont les plus gros, les plus anciens. La fondaison est épaisse. Le soleil est mal à traverser. Il y a de hautes fougères. Il y a sur le sol, si vous regardez bien, des traces. Des traces de sangliers, de biches ou de cerfs. On marche ainsi dans la forêt. On descend vers le sud. Là, on grimpe un tout petit peu. On est sur ce qu'on appelle la haute forêt. On laisse derrière nous les vieux arbres pour entrer dans un paysage de landes. Avec son cortège de genêts, d'ajons, de bruyères. On est dans le Val-Saint-Retour. Si on tend l'oreille, on peut entendre le bruit d'un petit ruisseau. C'est le roc qui nourrit nos étangs. Si on tend l'oreille, on peut entendre le rire de Corrigan. On continue à marcher, on remonte de nouveau vers le nord, on rentre de nouveau dans la forêt, et on arrive au cœur même palpitant de cette forêt. On arrive à Baronton. Là, il y a un vieillard, avec une longue barbe grise et longs cheveux gris. Il est vêtu d'une tunique de gris souris. Il tient dans sa main droite un bâton nou. À côté de lui, il y a un cerf blanc qui incline sa tête avec respect. Mais le vieillard, lui, n'en a que faire, car il regarde en direction de la fontaine. Là, assis sur la margelle, il y a une femme. Non, c'est une fée. Elle est d'une très grande beauté. Elle a des longs cheveux d'or qui lui descendent en cascade jusqu'au bas du dos. Elle a des yeux d'un bleu d'acier froid comme le marbre. Elle a la peau aussi blanche que la fleur d'aubépine. Ses pieds délicats jouent sur l'eau. Et elle tient dans sa main une harpe d'or. Alors on ne peut pas raconter les légendes de Brocéliande où les légendes du roi Arthur sont évoquées. Le maître. Ce personnage qu'on représente souvent avec les longs cheveux gris, on n'a pas besoin de vous en dire plus. Je sais que vous avez deviné son nom. On ne peut pas parler de la légende arthurienne sans évoquer Merlin. Vous savez, de Merlin, on sait beaucoup de choses sur lui, mais en réalité, on ne le sait rien. Certains vous diront que c'est un magicien, d'autres un enchanteur, d'autres au contraire vous diront que ce n'est qu'un vulgaire préjudicateur qui connaissait que quelques tours de passe-passe et qui a ainsi influencé un roi faible, le roi Arthur. Un certain Mark Twain qui dit ça dans son livre « Un Yankee à la cour du roi Arthur » . Certains vous diront que c'est peut-être le dernier grand druide de la forêt. D'autres, comme Jean-François Moutz, le premier à mettre par écrit son histoire, il disait qu'il était un chef de clan. Lors d'une bataille, il aurait perdu tous ses amis. Il serait ainsi devenu fou de douleur. Il aurait erré dans la forêt, bu de l'eau de la fontaine, retrouvant un peu de son esprit. Mais l'autre moitié de son esprit, toujours aussi fou, lui permettait alors de savoir toute chose du passé, du présent et de l'avenir. On sait beaucoup de choses sur lui, mais on ne sait rien. Même ses histoires de naissance. Dans le bar d'Asbrez, un vieux recueil de chambretons, il est dit de lui, de sa naissance, que sa mère s'était promenée dans la forêt, fatiguée, s'était allongée au pied d'un arbre, elle s'était endormie, un oiseau bleu s'est alors posé sur son épaule. lui a picoré l'oreille par trois fois. Et quand elle s'est réveillée, elle s'est aperçue qu'elle était enceinte, qu'elle attendait un enfant. Et cet enfant, c'était Merlin. L'histoire la plus connue, c'est celle qui est racontée par Robert de Boron. Et oui, Robert de Boron disait qu'au Moyen-Âge, on ne se pose pas de questions. Si quelqu'un a des pouvoirs magiques, c'est que le diable et le malin doivent être derrière. Comment expliquer autrement les pouvoirs magiques de Merlin ? Comment expliquer que Merlin peut être là avec nous, d'un seul coup de disparaître et de se retrouver à l'autre bout du royaume, laissant un éclair ? Comment expliquer que Merlin peut prendre plusieurs formes ? Il peut prendre la part d'un jeune garçon de 7 ans, qui va prophétiser la mort d'un roi cruel après l'apparition d'un dragon rouge et d'un dragon blanc dans le ciel. Prend l'apparence d'un vieillard pour essayer les rois et les chevaliers. Prend l'apparence d'un beau jeune homme pour essayer une belle fée. Quand il ne s'amuse pas, prend l'apparence d'un cerf à pattes blanches ou d'un taureau brun en corne d'or. Comment expliquer que Merlin connaît le présent, le passé, le futur ? C'est que le diable doit être derrière. Et voilà ce que raconte Robert de Boron. Robert de Boron raconte qu'il y a 2000 ans, Dieu, Dieu dans son infinie bonté, a envoyé son Fils sur la terre, Jésus, et qu'à sa mort, après sa crucifixion, son corps et son âme seraient descendus au fond des enfers, là tout au fond de la terre, pour libérer toutes les âmes qui étaient enfermées. Et du coup ? Du coup, excusez-moi, c'est la partie la plus triste, parce que du coup, là au fond des enfers, il y a un gars qui se trouve bien seul. Et ce gars, c'est le diable, le pauvre garçon. Il a beau errer de salle en salle, de couloir en couloir, mais de sa fourche et de sa torche, il cherche quelques âmes à torturer et à tourmenter. Mais ces enfers sont complètement vides. Lui, ce qu'il voudrait, c'est que les hommes recommencent à pécher. Lui, ce qu'il voudrait, c'est que les hommes recommencent à devenir mauvais. Ainsi, à leur mort, ils viendront repeupler ces enfers. Il faut vider. Il décide alors de convoquer tous ses lieutenants, Diable et Diablotin, dans la grande salle du trône. Diable est assis sur un trône de fer. Il faut le voir le diable. Il a de la prestance, il a de l'élégance, il a de l'éloquence. Sa peau est rouge, rouge sang. Il est vêtu d'une combinaison de cuir rouge. Il a de magnifiques cornes noires luisantes sur son front, de magnifiques sabots de chèvre noir. Celui, il y a tous ses lieutenants, diable et diable teint, c'est comme le diable en plus petit et plus moche. Et le diable de brou. je voudrais que les hommes recommencent à devenir mauvais je voudrais que les hommes à leur mort reviennent repeupler mes enfers est-ce que vous avez une solution de tous ces lieux de mon diable de double état on voit une main qui se lève oh mon Seigneur moi j'ai une idée Puisque Dieu a envoyé son Fils sur la terre, eh bien, vous n'avez qu'à faire de même. Vous n'avez qu'à envoyer votre propre enfant. Il fera tellement de dégâts que les hommes recommenceront à pécher, de nouveau vos enfers seront repeuplés, et cet enfant, mon Seigneur, on l'appellera l'Antichrist. Le diable trouve cette inexcellente. Mais se pose alors pour le diable une question. Comment fait-on des bébés ? Pas de problème, le diable regarde sur Google. Je vous rappelle que Google est une invention du diable. Et Google referme son ordinateur portable, et alors je ne sais pas si vous savez, mais pour un homme, pour avoir un enfant, il faut une femme. Il n'y a pas de femme. C'est pas grave, sur la Terre, elle sait qu'il y en a plein. Puis comme le diable est sportif, comme Jésus est né d'une sainte femme, le diable se dit « je vais trouver la femme parfaite » . Et comme sur la terre il y a plein de femmes, il doit y avoir plein de femmes parfaites. Alors le diable se met à chercher. Il regarde à travers sa boule de cristal remplie de flammes et il cherche la femme parfaite. et cher et il cherche 1000 ans enfin 1000 ans ils ont trouvé attention elle est parfaite jamais elle n'a dit de grossièreté jamais elle n'a dit de mensonges jamais elle n'a été médisante toujours en fait ça comme il le faut elle a toujours rangé la maisonnée comme il le faut toujours fait ses courses sur le ménage tout ça en chantant elle est parfaite Le diable se dit c'est elle. Alors il va utiliser de sa modestie, sa méchanceté. Il va faire en sorte que pour la première fois de sa vie, cette femme qui jamais ne s'est mise en colère va se mettre en colère contre une de ses sœurs. Et elle est tellement en colère qu'elle oublie de faire sa prière du soir et d'allumer la chandelle qui permet de veiller sur son sommeil. Mesdames, vous qui m'écoutez, il faut toujours faire sa prière le soir et d'écouter la chandelle qui veille sur votre sommeil. Toujours. Parce que le diable en profite. Il va prendre alors l'apparence d'un grand et beau jeune homme. Il apparaît dans la chambre de cette jeune femme. Elle passe toute la nuit avec elle. Un petit matin, quand elle se réveille, elle s'aperçoit que son lit est complètement défait. Ben oui, elle a passé la nuit avec un homme. Mais surtout, elle s'aperçoit que les portes de sa chambre, ainsi que les fenêtres, ainsi que les volets, tout est fermé à clé. Se dit qu'elle a rêvé. Les jours passent, les mois passent, son ventre s'arrondit, elle attend un enfant. Je vous rappelle que cette histoire se passe au Moyen-Âge, et avoir un enfant quand on n'est pas marié, c'est un péché capital. Alors elle a peur pour sa vie, elle a peur pour la vie de son enfant, inquiète, elle va aller voir son oncle, le moine Blaise. Un homme très sage et très pieux, elle va voir son oncle en disant « je ne comprends pas » . « Je n'ai jamais connu d'homme. Je ne suis point marié, pourtant j'attends un bébé. Mais qu'est-ce qui m'arrive ? » Moine, qui est assez sagace, lui demande si un jour elle n'aurait pas fait un rêve étrange, ou un homme l'aurait visité. « Oh si, je me souviens bien de ce rêve. Il y avait un homme là qui était dans ma chambre. J'étais tellement beau. Et j'ai passé toute la nuit avec lui. » « La fesse décompose, ma fille. Tu as été fécondée par le diable. Tu vas mettre au monde le fils du diable. Il faudra dès la naissance de l'enfant que tu le baptises. » « Le fils du diable, c'est bien merveilleux. » Et là voilà cette pauvre jeune femme qui rentre chez elle. Le fils du diable. Et au bout de... Oh non, non, pas neuf mois, non, au bout de treize mois. C'est fuité diable. Au bout de treize mois, elle imbide énorme, et au bout de treize mois, elle met au monde un petit bébé. Oh, un petit bébé. Herc. Oui, parce que vous savez, les bébés, quand ça naît, c'est, comment vous dire, c'est moche. C'est moche. Sauf que là, cette créature qui vient de naître, c'est une boule de poils. Des poils noirs, des poils doux. Un véritable petit ours, avec des yeux rouges et des dents bien pointues. Vous savez, les bébés, quand ça naît, ça crie. Sauf que là, ça ne crie pas, ça hurle. Un cri tellement strident qu'il se met à percer les oreilles des personnes qui sont présentes. Et cette créature bondit hors des bras de sa mère et commence à rebondir dans toute la pièce. Du sol au plafond, du plafond au mur, et ça fait ding-ding-ding-ding. Je fais bouillir des clans, des tables, des sièges, des tabourets. Dès qu'il y a une personne qui rentre dans la pièce, il se précipite en hurlant pour griffer ou mordre les mollets. Alors on attrape cette créature. Une dague sort d'un fourreau. On va pour tuer cette créature. on sent bien que c'est le support du diable mais le moine Blaise qui est présent va arrêter le geste Et il va dire quelque chose qui, ma foi, me semble fort juste. Il va dire ceci. On ne résout pas la violence par la violence. Vous allez prendre cet enfant et le rendre à sa mère. On prend cette créature qui se débarque, on l'épose sur les seins de sa mère et ainsi poser, l'enfant s'endort aussitôt. On l'emmène pour le baptême. Et on commence à le baptiser. On se perd. Pendant ce qu'on le baptise, sa mère continue encore à pleurer. « Ah ! Qu'est-ce qu'il est laid ! » « C'est vrai qu'il n'est pas beau. » « Il y a une lame qui coule le long de sa joue et il y a une goutte qui tombe sur l'enfant. » « Croyez-moi ou croyez-moi pas, quand cette goutte tombe sur l'enfant, une touffe de poils disparaît. » « Lame après lame, goutte après goutte, touffe de poils après touffe de poils, elle se retrouve dans ses bras avec un tout beau bébé, tout rose, tout mignon. » Les personnes qui sont présentes sont tellement émerveillées par ce miracle qu'ils se mettent alors à crier en breton puisque ça se passe en Bretagne. « Oh Marzine ! Oh Marzine ! » Ça veut dire « Oh merveille ! Oh merveille ! » Alors on va appeler cet enfant Marzine, qui plus tard dans le temps deviendra en français « Merlin » . On dit que Merlin gardait les pouvoirs maléfiques de son père, le diable. Mais on dit que grâce au baptême, Merlin va œuvrer pour le bien de la Bretagne. Le bien de la Bretagne, ce sera quoi ? C'est très simple. Ce sera d'instaurer sur le trône un grand roi, le fameux roi Arthur, de créer les chevaliers de la table ronde et d'envoyer tous ces chevaliers à la quête du Graal. Mais ça, c'est ce qu'on appelle une autre histoire.
- Speaker #0
Merci beaucoup pour ce moment incroyable de contes. J'ai passé un très très joli moment. Merci pour ce partage encore une fois.
- Speaker #1
Ces contes,
- Speaker #0
à chaque fois que je les écoute, j'ai l'impression que ça nous met hors du temps, qu'on arrive dans un autre monde. Et c'est d'autant plus vrai que quand on est à Brocéliande, il y a cette forêt, je vais dire physique, qu'on peut voir, mais il y a cette forêt magique. que l'on peut sentir parfois et qui évoquent plein de choses. Et ces contes prennent vraiment place dans cette forêt magique, selon moi. Et c'est super intéressant de les redécouvrir. Et c'est le but d'ailleurs, je le rappelle, de cet épisode. Cet épisode est très particulier par rapport à ce que je propose d'habitude. Le but ici, aujourd'hui, ce n'est pas du tout de faire des séances ou de parler de contenus historiques. C'est vraiment juste de se laisser porter par ces contes qui ont eux-mêmes porté des générations et des générations avant nous. Et savoir aussi qu'on est dans cette lignée, en quelque sorte, dans cette passation d'histoire, je pense que c'est aussi important pour notre humanité dans le contexte actuel. Et Pascal, si tu es d'accord, eh bien, on a encore du temps. Donc, je te laisse partager une seconde histoire.
- Speaker #1
Tu sais, je vais rebondir sur ce que tu viens de dire en parlant de cette forêt de Brosséliande qui, effectivement, quand on s'y promène, on se promène dans une forêt, soit, mais il y a... quelque chose de particulier. Et je vais rebondir sur ça, expliquer pourquoi justement. Pourquoi cette forêt, elle est si particulière, et pourquoi cette forêt a su garder à travers le temps cette dimension légendaire. Pour cela, il faut qu'on se rende au château de Comper. Je ne fais pas de la publicité, mais c'est là où je travaille. C'est là où nous avons notre exposition. Et bien, bien, bien, bien avant, loin dans le temps, dans ce château de compères vivait un roi, il s'appelait Dionaf. Et c'était un roi qui était à la fois heureux et malheureux. Heureux parce que ce roi avait réussi à épouser une fée. Malheureux parce qu'il savait que sa femme, la fée, dès qu'elle mettrait au monde un enfant, elle retournerait dans le monde des fées. C'était à la fois un roi heureux parce que sa femme avait mis au monde une petite fille et malheureux parce qu'il savait que sa femme allait retourner dans son monde. C'est une fée. Et comme toutes les fées, elle va se pencher sur le berceau de l'enfant pour lui offrir trois cadeaux. Le premier des cadeaux sera la femme la plus belle au monde. La deuxième des cadeaux, c'est que plus tard, elle aura le plus grand des savoirs et des pouvoirs. Et le troisième cadeau, c'est qu'elle sera aimée par l'homme le plus fantastique et l'homme le plus merveilleux de son temps. Elle aura donc la beauté, le savoir et l'amour. Et Brossélande est une terre de fées. Quand on reçoit un don des fées, on doit donner quelque chose en échange. Et ce quelque chose, eh bien cet enfant devra donner sa liberté. Pour elle, point question de quitter la forêt de Brosséliande, où il se perd tous ses pouvoirs. Sa mère, avant de partir, va se pencher une dernière fois sur le berceau de l'enfant pour lui donner un dernier cadeau. Elle va lui donner son nom. Elle s'appellera Viviane. Et Viviane donc va grandir dans le château de Comper. Son espace de jeu, c'est la forêt de Brosséliande. Elle aime bien aller se baigner dans cette petite fontaine dont son eau est froide comme le marbre et pourtant elle boue. une fontaine qu'on appelle Barenton. Elle aime bien se baigner, elle aime bien se mirer là dans l'eau, elle se trouve belle, et je ne sais pas si vous savez, mais quand vous avez une fée qui se baigne dans une fontaine, cachée derrière un buisson, il y a toujours un vieux qui regarde. Il écarte les branchages et il voit la fée. Elle est belle. Il la veut. Comme c'est un puissant magicien, il va utiliser alors de sa magie. Il invoque les puissances de la terre, les puissances du ciel, il se concentre très fort et d'un seul coup il prend l'apparence d'un cerf à pattes blanches. Bon, il s'aperçoit tout de suite que ça ne sert à rien. Alors il invoque les puissances de l'Est, les puissances de l'Ouest, et il prend l'apparence d'un jeune garçon. s'avancent vers la fée. Et ils vont passer toute la journée à jouer ensemble. Viviane est heureuse de cette rencontre parce qu'elle n'a pas d'amis. Surtout que le jeune garçon lui dit, écoute, on se revoit demain. Elle retourne dans son château, le château de compère. Elle attend avec impatience le lendemain. Le lendemain, elle retourne se baigner dans la fontaine de Baronton, se mirer dans l'eau, dans le miroir, jouer avec ses petits pieds délicats avec l'eau qui coule. Je ne sais pas si vous savez, mais quand il y a une fée qui se baigne dans une fontaine, cachée derrière un buisson, c'est toujours un vieux qui regarde. Il écarque les branchages, il voit la fée. « Ah ! » « Belle ! » « Il la veut ! » Il décide alors d'invoquer les puissances du nord et du sud. Il se concentre très fort et d'un secou, pouf, il prend l'apparence d'un vieillard encore plus vieux que lui. Et qu'est-ce qu'il fait le vieillard ? Ah ben le vieillard, c'est bien simple. Le vieillard, il s'approche de la petite jeune femme. Et pendant toute la journée, le vieillard va lui raconter des histoires. Il vient d'être heureux de cette rencontre parce qu'elle a très peu d'amis. Surtout que le vieillard lui dit, ben écoute, ma fille, on va se revoir demain. Il vient de retourner dans son château, elle attend les capaces en ce lendemain. Le lendemain, elle retourne se baigner dans la fontaine de Baronton. Et je ne sais pas si vous savez, là je crois que vous le savez maintenant, quand une fée se baigne dans une fontaine cachée derrière un buisson, il y a toujours un vieux qui regarde. Il écarte les branchages, il voit la fée. Elle est belle. Cette fois-ci, il va marquer un grand coup. Il lui concentre toutes les puissances de l'univers et d'un seul coup. Il avance, grand et beau. Il s'avance vers Viviane. Et Viviane en tombe amoureuse sur le champ. Mais Viviane n'est pas sotte. Parce qu'elle voit briller dans le regard de ce beau jeune homme une lumière. Cette lumière brillait dans le regard du vieillard. Cette lumière brillait dans le regard du jeune garçon. Elle s'aperçoit alors que les trois ne font qu'un. Elle a en face d'elle le plus puissant des magiciens. Elle est tombée amoureuse de Merlin. Merlin lui aussi est tombé amoureux de Viviane. Il va même l'apprendre pour lui enseigner tout son savoir. Il va lui apprendre le langage secret des oiseaux. Il va lui apprendre comment soigner avec les plantes, comment écouter le cœur des arbres ou comment lire dans les étoiles la destinée des hommes. Mais Merlin est conseiller du roi. Il doit constamment quitter la forêt de Brosséliande pour se rendre auprès du roi et des chevaliers. Quant à Viviane, elle... Elle est obligée de rester dans la forêt de Brosséliande. Elle ne peut la quitter, au risque de perdre tous ses pouvoirs. Merlin, à chaque retour, va lui offrir des cadeaux, pour se faire pardonner. Au début, c'est des petites babioles, des petites bricoles, de rien du tout. Mais au fur et à mesure, ces cadeaux vont être de plus en plus grands, de plus en plus beaux. Au moment où Merlin, en une nuit d'enchantement, va bâtir pour Viviane un magnifique palais de cristal. rempli d'or et de pierreries, avec des jardins qui feraient pâlir les jardins de Versailles. Viviane est heureuse, parce qu'elle va pouvoir quitter ce château froid et humide de compère pour un château baigné de lumière. Merlin retourne voir le roi, et quand il revient, Viviane attend. Comment vous dire ? Parfois les femmes ne sont jamais contentes. Là, elle est là, elle a les bras croisés, elle tapote du pied, Merlin lui dit « Mais qu'est-ce qu'il y a ? » Merlin. Tu m'offres un château de cristal. Oui, le cristal est une pierre transparente. N'importe où je suis, dans mon château, on me voit de l'extérieur. Quand je suis dans le grand salon, on me voit de l'extérieur. Quand je suis dans ma chambre, on me voit de l'extérieur. Quand je suis dans la salle de bain, on me voit d'extérieur. Merlin fait quelque chose. C'est vrai, il dit, Merlin, excuse-moi. Ferme les yeux. Alors il ferme les yeux. Puis Merlin lui dit maintenant, ouvre les yeux. Et quand elle ouvre les yeux, Le château de cristal a disparu et à la place, il y a un lac. Parfois, les femmes ne sont jamais contentes. Si là, elle a les bras croisés, elle tapote du pied, alors elle dit « Qu'est-ce qu'il y a ? » « Merlin, tu m'offres un château de cristal et là, tu le fais disparaître et tu mets un lac. » Et moi j'aime bien mon château de cristal, je veux simplement être tranquille, qu'est-ce que tu veux que je fasse avec un lac ? C'est vrai, lui dit Merlin, excuse-moi, ferme les yeux. Alors elle ferme les yeux, puis Merlin lui dit ouvre les yeux. Et quand elle ouvre les yeux, le lac a disparu, et à la place, il y a un château de cristal. Parfois les femmes ne sont jamais contentes. Ou alors, ce sont les hommes qui ne comprennent rien. Elle a les bras croisés, tapote du pied, Merlin lui dit, ben qu'est-ce qu'il y a ? Ecoute Merlin, je vais essayer de garder mon calme. Tu m'offres un château de cristal, puis tu le fais disparaître.
- Speaker #0
Puis ensuite, tu fais disparaître ce lac et tu mets un château de cristal. Et tu vas faire quoi après ? Tu vas le faire disparaître pour de nouveau mettre un lac et ensuite, après, un château de cristal ? Ah mais non, lui dit Merlin. Le château de cristal que tu vois là, c'est ce que toi, tu vas voir. Ou personne au cœur pur, contre aux autres, ils ne verront qu'un lac. Et ce lac, mesdames et messieurs, un jour, vous venez au château de compère, vous le verrez, tout le monde là. Ce lac n'est qu'une illusion, une illusion parfaite. car quand vous mettez les bois dans l'eau du lac, il ressort de mouillé. Mais ce n'est qu'une illusion, car il cache un château. C'est le château de la fée Viviane. C'est dans cela que fait le but l'un des meilleurs chevaliers de la table ronde. Un certain Lancelot, dont son surnom de Lancelot du lac. Mais je dois bien vous l'avouer que pour le cœur d'une femme, les cadeaux, ça ne suffit pas. Elle, ce qu'elle voudrait, c'est que Merlin reste avec elle pour toujours, parce que Viviane aime Merlin. Merlin, c'est son souhait aussi. Et d'ailleurs, il se dit en son fort intérieur qu'il est temps, qu'il est temps que les hommes apprennent à vivre leur propre destinée, qu'ils apprennent à vivre sans lui. Il a lancé la quête du Graal, il peut maintenant se reposer. Il va alors enseigner à Viviane. L'ultime sortilège, celui qui permet d'enfermer un homme dans un château qui n'existe pas, un château fait de vent, de brouillard et de brume. Il sait parfaitement que ce sortilège sera retourné contre lui. Il sait parfaitement qu'il n'aura pas le pouvoir nécessaire, la puissance nécessaire pour rompre le charme. Mais il lui enseigne l'ultime sortilège. Merlin retourne voir le roi Arthur pour lui dire adieu. Arthur au début se dit « Mais bien sûr que Merlin va revenir, même si on ne sait jamais ni quand ni où. » Mais quand Merlin voit s'éloigner l'enchanteur, il comprend qu'il ne reverra plus jamais son mentor, son conseiller, son ami. Et on verra alors une larme couler le long de sa joue. Merlin retourne en forêt de Brosséliande et Viviane l'attend. Elle a fait apparaître pour lui les mets et les plats les plus fins et les plus délicats, et les vins les plus enivrants. Un siropu, Merlin s'endort. Viviane prend une branche de bépine et va faire neuf cercles tout autour de Merlin. À chaque fois qu'elle fait un cercle, elle le fait en dansant. À chaque fois qu'elle fait un cercle, elle chante. À chaque fois qu'elle fait un cercle, elle chante l'une des neuf phrases de la formule magique. À chaque fois qu'elle fait un cercle, des volutes de brouillard et de brume commencent à apparaître, entourant l'enchanteur, s'élevant haut dans le ciel et l'enfermant dans un château qui n'existe pas, un château fait de vent, de brouillard et de brume. Quand Merlin se réveille, il se retrouve ainsi enfermé. Il demande alors à Viviane de rester avec lui pour toujours, parce que Merlin aime Viviane. Viviane ne répond pas. Elle s'allonge à côté de Merlin, pose sa tête sur son épaule, ferme les yeux et sourit. On raconte depuis ce jour que quand on se promène dans la forêt de Brosséliande, quand on se promène dans ses sentiers, s'il y a je ne sais quoi, Merci. ce petit quelque chose qui nous ravisse le cœur, ce petit quelque chose qui nous emmène dans un autre monde, dans l'imaginaire et le merveilleux, c'est parce que l'esprit de Merlin et de Viviane continue à vivre dans cette forêt. C'est parce que l'amour de Merlin et de Viviane continue à vivre dans cette forêt, et ce, jusqu'à la fin des temps.
- Speaker #1
Merci beaucoup vraiment pour ce deuxième conte qui justement nous raconte un peu l'origine de cette magie qu'on peut encore percevoir dans cette forêt. Alors cher auditeur, chère auditrice, je ne sais pas si tu as déjà eu l'occasion d'aller dans cette forêt, mais quand tu t'y promènes, en effet, les reflets du soleil entre les arbres, la lumière qui est parfois très particulière, enfin en tout cas personnellement je trouve, invite... à la contemplation et à la connexion avec l'autre monde, oserais-je dire. Il nous reste un peu de temps, Pascal, je pense, pour un troisième conte. Et donc, je te laisse nous partager cette troisième histoire.
- Speaker #0
Écoute, on va rester quand même dans cette forêt parce que, moi, cette forêt, c'est une forêt de cœur. on va rester encore une fois avec cette forêt avec une autre histoire d'un nouveau tournoi d'une autre reine tu veux bien mais il était surtout la traîne qui va être ce personnage comment te dire c'est une reine qui a tout pour être heureuse oui parce que d'abord elle est Elle est fort belle, fort bien instruite, très intelligente. Puis elle est amoureuse, amoureuse de son mari, le roi. Un roi qui est un roi bon, un roi qui est éperdument amoureux de sa femme. Un roi qui a réussi à instaurer la paix sur son royaume. Il n'y a pas eu de guerre depuis fort longtemps. Quant au peuple, le peuple de ce royaume, eh bien c'était un peuple qui était heureux. Il n'y avait pas eu d'épidémie ni de famine depuis... En France, on ne se souvient plus d'ailleurs depuis quand. C'était un royaume prospère, avec un peuple qui aimait perdument sa reine. Mais cette reine, elle, qui avait tout pour être heureuse, pourtant, elle passait son temps à pleurer. Elle se levait le matin en pleurant, elle passait sa journée à pleurer, et le soir, quand elle se couchait, elle se couchait en pleurant. Pourquoi cette reine ? Elle qui avait tout pour être heureuse. Pourquoi cette reine passait son temps à pleurer ? Eh bien, c'est bien simple. C'est parce qu'elle n'arrivait pas à avoir d'enfant. On l'avait tout essayé. D'abord, les folles mises d'amour avec son mari. Mais rien n'y a fait. Elle a été voir les médecins qui lui ont fait boire des décoctions amères, mais rien n'y a fait. Elle a été voir les druides de Brosséliande, les druides de la forêt, ceux qui restaient encore. Ils ont fait danser nus au pied des menhirs, sous la pleine lune, mais rien n'y a fait. Elle a même été voir la vieille, vous savez, celle qui vit hors du village, celle qu'on appelle un peu la sorcière. Elle lui a fait porter une pierre de lune autour du cou, mais rien n'y a fait. Elle n'arrivait pas à avoir d'enfant. Elle se levait le matin en pleurant, elle passait sa journée à pleurer, et le soir quand elle se couchait, elle se couchait en pleurant. Mais un jour, son valet vient frapper à sa porte. « Marraine, il y a Messire Merlin, là il est aux portes du château, c'est un puissant magicien, il va pouvoir faire quelque chose pour vous. » « Faites goûter ! » Encore un charlatan qui va me vendre de l'espoir, mais le résultat sera le désespoir. Je suis fatigué de ces gens-là. Mais le valet va tellement assister, encore et encore, que vers la fin de journée, il se dit « D'accord, je vais aller le voir, mais ce sera bien la dernière fois que j'irai voir un de ces charlatans. » sort de sa chambre, sort du donjon, traverse la cour, traverse le pont Lévis, pour le petit sentier qui mène dans la grande tente où attend Merlin. Et à peine est-elle rentrée dans la tente que Merlin lui met dans les mains deux gros oignons, en lui disant « Vite, ma reine, il est presque trop tard. Vous allez rentrer dans votre chambre, vous mettre devant votre fenêtre, et vous allez manger ces deux oignons tout en regardant le soleil se coucher. La dernière bouchée devra coïncider avec les derniers rayons du soleil. Mais c'est vite, ma reine, il est presque trop tard. Elle nous prend les deux oignons et voilà qu'ils remontent vers les châteaux. Elle traverse le pont-levis. Merlin, qui est au pied de sa tante, semble lui dire quelque chose. « Il est trop loin, je n'entends pas. Il veut certainement une bourse pleine de pièces d'or en échange de ses deux oignons. Il ne sera payé que si ça a marché. » Il traverse la cour, rentre dans son donjon, rentre dans sa chambre, se met devant sa fenêtre et commence à manger les deux oignons tout en regardant le soleil se coucher. Alors je suis proche de vous, j'ai déjà mangé des oignons crus. C'est pas terrible. Elle mange les deux oignons et la dernière bouchée coïncide avec les derniers rayons du soleil. Vous n'allez pas me croire. ça a marché au bout de neuf mois elle est en couche les meilleures femmes du royaume sont présentes et aimé au monde un petit garçon un garçon pour elle un fils un héritier pour son mari pour son roi pour le royaume elle est folle de joie surtout que les sages-femmes qui sont présentes sont en train de lui dire mais attendez ma reine il ya un deuxième qui sort ce sont des jumeaux et des bons il un peu particulier cet enfant il a un petit truc en plus Il est simplement recouvert d'écailles. Il a une longue museau pointue avec des petites dents. Il a une longue queue derrière son dos. Il a des petites ailes. Oui, ma reine, c'est un bébé dragon. Alors le roi regarde sa reine. Qu'est-ce que cela veut dire ? Peux-tu m'expliquer pourquoi tu mets au monde un bébé dragon ? Regarde, prenez cette créature et allez la tuer. Mais la reine en pleurant lui dit « Non, Marie, cette créature est née de mon ventre. Si vous m'aimez, ne serait-ce qu'un peu, laissez-la vivante. Jetez-la, si vous voulez, dans la forêt, mais laissez-la vivante. » Bon, évidemment, on ne peut qu'intercéper pour elle. On ne peut qu'écouter, en chagrin. Alors on prend cette créature, on la jette dans la forêt et on s'en éloigne. Les années vont passer. Que dire du premier ? Eh bien, il grandit. Et ma foi, il a tout pour rendre heureuse sa mère. Il est grand, il est haut, il est fort, il est très bien instruit, il joue de la harpe merveilleusement bien, c'est un bon bretteur, il a tout pour rendre heureuse sa mère. Et en plus, il est tombé amoureux, et pas n'importe qui. Du royaume voisin, il y a un roi et une reine qui ont une fille. Elle est fort belle et elle est amoureuse du prince. Alors on va les marier. Ainsi, ça va consolider la paix entre les deux royaumes. Et la coutume veut que le prince aille lui-même demander au roi et la reine la main de leur fille. Alors il se prépare. Attention, c'est un prochain moment. Il a ses cheveux bien gominés en arrière. Il est tout de blanc vêtu, monte sur un grand destrier blanc. Et le voilà qui part vers le royaume voisin, où le roi et la reine, la main de leur fille. Pour cela, il doit traverser la forêt de Bretagnan. Alors au début, tout se passe bien. Il y a quelques arbres par-ci et par-là. Il y a un magnifique soleil. On entend les oiseaux chanter. Le prince est heureux. Et il avance comme ça, en chantonnant. Mais plus il rentre dans la forêt, plus les arbres sont nombreux. Ils sont de plus en plus gros. plus en plus tortuux, la fontaine est de plus en plus épaisse, il fait de plus en plus sombre, les fougères sont de plus en plus hautes, c'est bizarre, ça fait depuis un petit moment qu'il n'entend plus chanter les oiseaux, et puis là il est persuadé, il y a une fougère qui a bougé, alors qu'il n'y a pas de vent, là aussi il a cru voir deux yeux rouges qui l'observaient, le prince ne sent pas ton aigle, et d'un seul coup... a tiré devant lui, dans un immense nuage de poussière et de fumée, un dragon, un immense dragon qui déploie ses ailes. Ce dragon dit « C'est une honte, c'est une honte car tu te maries avant moi. Sache que je suis ton frère et qu'il plus est ton frère aîné. Car là que tu me veux, le deuxième qui sort est le premier conçu. Et toi, mon frère cadet, tu te maries avant moi ? » Hors de question. Je désire, non, j'exige, que l'on me trouve une femme à marier, sinon je mettrai à feu et à sang tout le royaume. Alors le prince retourne vite dans son château, raconte sa mésaventure au roi et à la reine. Il faut trouver une femme à marier à un dragon. On se met à chercher, et allez savoir pourquoi aucune femme ne veut épouser un dragon. Il y a bien la ferme la plus pauvre du royaume. Il y a bien ce Fermi. Avec sa femme, ils ont eu sept filles. Et il veut bien donner la dernière en échange d'une bourse pleine de pièces d'or pour qu'elle se marie avec un dragon. On la jeune femme, on l'emmène dans le château. On l'emmène dans une pièce pour la préparer. C'est à ce moment-là que Méran apparaît. Il s'enferme seul avec elle. sort de là et la faro de marie il semble avoir pris un peu dans mon point les tout en gros cela dans cette robe de mariée c'est dommage le jour de son mariage quand même et on mène pour le mariage avec le dragon et vous savez comment se passe un mariage entre une jeune femme et un dragon mais c'est très simple prenez la mariée vous l'emmener devant la grotte ou être le dragon Vous la déposez devant et vous rentrez chez vous. Personne ne va citer au mariage entre un dragon et une jeune femme. Elle se retrouve bien seule. Elle est morte de peur. Surtout qu'elle entend le dragon là au fond de la grotte en train de lui dire « Oh, ma fille, je t'attendais. » Elle est morte de peur. Elle est morte de tous ses membres. Elle ferme les yeux. Elle s'avance. On rentre dans la grotte puis s'immobilise. Elle entend le souffle rougue du dragon en face d'elle qui lui dit « Ma fille, déspies-toi ! » Alors elle enlève sa robe. Et pendant ce qu'elle enlève sa robe, elle entend comme un bruit de parchemin qui l'enchiffonne en face d'elle. Elle enlève sa première robe, parce qu'il y en a une deuxième en dessous. C'est pour ça qu'elle semblait avoir le long bon point. Non, non, c'est qu'elle avait une autre robe en dessous. Elle entend le souffle rougue du dragon qui lui dit « Ma fille, déspies-toi ! » « Déshabille-toi ! » Elle enlève sa deuxième robe. Il y a une troisième robe en dessous. Et pendant ce qu'elle enlève sa deuxième robe, elle entend toujours ce bruit de parchemin que l'on souffle en face d'elle. Elle entend le souffle-roupe du dragon qui lui dit « Ma fille, déshabille-toi ! » Elle enlève sa troisième robe. Il y a une quatrième en dessous. On s'énerve. « Ma fille, déshabille-toi ! » Elle enlève ses 4ème, oh bien ses 4ème en dessous. Cinq, six, sept robes. Et au bout de la septième robe, elle se retrouve complètement nue. Et un temps, alors, le dragon lui dit, « Ma fille, les yeux. » Elle est morte de peur. Elle ouvre lentement les yeux. Elle est nue, entourée de sept robes. Et en face d'elle, en face d'elle, il n'y a pas de dragon. Non, il y a un beau jeune homme, nu. entouré de sept peaux de dragon. Il est fort beau, elle en tombe amoureuse. Elle est très belle, il en tombe amoureux. Et on va les marier. Et cette fois-ci, comme il se doit, à l'église, à l'église du château, il y a là l'évêque, derrière son hôtel, qui bénit les mariés. Ils sont tous les deux devant l'hôtel, habillés cette fois-ci. Toute la cour est présente. Il y a même Merlin, là au fond de l'église, appuyé contre une colonne. Il marmonne dans sa longue barbe. Un valet qui est à côté lui dit, « Monsieur Merlin, je ne comprends pas ce que vous dites. » « Oh, tout ceci ne serait pas arrivé s'il avait écouté mon dernier conseil, là, quand elle montait vers le château. » « Mais elle n'a rien entendu, elle était trop loin. » « Et quel était donc ce dernier conseil ? » « Eh bien, c'est bien simple. » « Il faut peut-être éplucher les oignons avant de les avoir mangés. » « Euh, euh, euh, voilà. » C'était la blague du jour.
- Speaker #1
Génial.
- Speaker #0
Je ne sais pas si tu as compris, les oignons, ils ont sept pelures. Donc, sept robes, sept tonnes de dragons.
- Speaker #1
Excellent.
- Speaker #0
Je vois que tu n'as pas compris ce que je vais faire. Je vais la recommencer, si tu veux.
- Speaker #1
Vas-y. Eh bien, ce troisième compte nous montre aussi que... Ces histoires sont là pour nous faire rire, pour nous faire pleurer, pour générer une émotion chez nous. Des contes, il y en a bien bien d'autres à découvrir. De toute façon, quand on va à Bruxelles-Liande, il y a des balades contées, il y a le centre de l'imaginaire arthurien qui prend le temps de partager ses histoires aussi, il y a les expositions que vous faites, il y a simplement les balades en forêt où on peut découvrir des personnes à droite à gauche qui partagent avec plaisir. et donc C'est vraiment une région de, entre autres, ce n'est pas que ça, mais c'est une région de contes, d'histoires, de partages. Et, cher auditeur, chère auditrice, si vraiment tu as l'occasion un jour d'aller découvrir cette magnifique forêt, d'aller écouter ces autres histoires, je pense que c'est quelque chose qui gagne à être fait et c'est quelque chose qui transforme aussi en prenant le temps d'écouter toutes ces choses. Je ne sais pas si, Pascal, tu veux rebondir ou...
- Speaker #0
Moi, je te rejoins tout à fait là-dessus. De toute façon, c'est merveilleux cet imaginaire, on va dire cet autre monde qu'est la forêt de Brosséliande, on peut la retrouver partout. Toute forêt peut être Brosséliande, ou Brosséliande est dans toutes les forêts. Mais que ces histoires, alors c'est ce que disent les mythologues, on n'invente pas les histoires, on n'est fait que les réécrire. Donc à chaque fois qu'on écoute une de ces histoires, même si ces histoires nous viennent du Moyen-Âge, elles nous viennent plus loin encore. et d'encore plus loin et d'encore encore plus loin elle nous fait un lien avec tous ces hommes et toutes ces femmes qui ont écouté ou raconté ces histoires et ces histoires elles parlent de nous la quête de chevalier c'est aussi une quête de vie le dépouillement que peut vivre un chevalier par exemple Yvain le chevalier voluant quand il perd l'amour de sa belle dame et qu'il en devient fou et qu'il erre dans la forêt tel un homme sauvage c'est qu'il s'est dépouillé Merci. de lui-même parce qu'il a fauté et il va grandir par la quête, par l'aventure et il va retrouver l'amour de sa belle-dame. Ces histoires ont quelque chose à nous raconter, même si nous sommes tous et toutes différents, nous avons aussi des points communs, mais même si nous sommes différents, ces histoires nous parlent et sont là pour nous aider à grandir. Moi j'ai toujours vu ces histoires pour nous aider à grandir. Et c'est pour ça qu'il faut rester humble devant ces histoires. de les raconter en étant en service de ces histoires, et de n'être qu'un simple passeur. C'est comme ça que je vois mon métier, d'être qu'un simple passeur d'histoire, je lance des graines à ceux qui écoutent, de les faire fermer s'ils le désirent.
- Speaker #1
Eh bien, j'espère que j'aurai l'occasion de réécouter ces histoires. Donc, je reviens à Brosséliande en juillet de cette année, parce que c'est une région que j'adore, c'est des moments de partage que j'affectionne beaucoup. Et comme tu le dis, il faut être humble par rapport à ces histoires, prendre le temps de les écouter, parce qu'elles nous apportent quelque chose au plus profond de nous-mêmes. J'aime toujours conclure les épisodes par une citation. Alors, j'ai trouvé une citation... qui est anonyme, donc je ne sais pas qui l'a dit, mais je trouve que cette citation illustre très très bien les messages qu'on vient d'essayer de passer. C'est « L'imagination est ce royaume sans frontières où les légendes deviennent vérités et les vérités des légendes. » Et je trouve que, justement, cette porosité entre ce qui est vrai, ce qui est légendaire et ce que ça nous apporte est quelque chose d'essentiel dans notre vie actuelle. Comme le dit Aurélien Barraud, qui est pourtant un physicien, théoricien, qui a donc a priori vraiment les pieds sur terre, il dit que dans le monde actuel, il faut croire à nouveau aux dragons. Alors bien entendu, on sait qu'il n'y a pas de dragons sous nos pieds, on sait que la biologie et l'évolution nous ont démontré que les dragons n'existent pas, mais par contre, on peut garder ce pouvoir de l'imaginaire et imaginer ces dragons sous nos pieds parce que ça nous apporte quelque chose en tant qu'être humain. Et Pascal, je te propose de terminer là-dessus. Encore merci à toi d'avoir pris le temps et de t'être prêté à cet exercice qui n'est pas facile, de compter sans avoir personne devant soi. Et j'espère qu'on pourra se retrouver cet été pour, cette fois-ci, discuter vraiment en festoufesse, sans un écran entre nous deux, et partager ces légendes avec plaisir. En tout cas, moi,
- Speaker #0
je te remercie de m'avoir invité. J'espère que tes invités s'évitent à revendre. m'apprécient à ce moment, c'est le souhait le plus cher que je fais, et ce sera avec un grand plaisir de se revoir en juillet au Château de Comper, au Centre de l'Imaginaire Arturien.
- Speaker #1
Eh bien, chers auditeurs, chères auditrices, on se retrouve dans deux semaines pour le prochain épisode de Science, Art et Curiosité, et cette fois-ci, comme je te le disais, on va accueillir Claudine Glot, qui elle est historienne, et va vraiment nous parler de comment ces légendes se sont... construites au fur et à mesure du temps, comment différents auteurs sont venus combiner différents récits pour former ce que l'on appelle aujourd'hui les légendes arturiennes. Passe une très très belle journée, et on se revoit très très bientôt pour un prochain épisode de Science, Art et Curiosité. Salut Pascal ! Tu viens d'écouter un épisode du podcast du Mumonze. Et franchement, j'espère qu'il t'a plu. D'ailleurs, si en passant, tu veux me faire un retour ou si tu as des idées d'amélioration, surtout n'hésite pas à nous contacter. Tu peux aussi devenir notre ambassadeur et faire découvrir ce podcast tout autour de toi. Si tu as des idées de sujets ou si tu souhaites enregistrer un épisode, surtout n'hésite pas à nous contacter. Rendez-vous sur le site internet mumons.be ou sur la page Facebook du Mumons.
- Speaker #0
Merci à tous.