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Épisode 121 - Les dents de la mer cover
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MUMONS

Épisode 121 - Les dents de la mer

Épisode 121 - Les dents de la mer

1h13 |30/07/2025
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1h13 |30/07/2025
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Description

đŸŽ™ïž Sciences, Arts et CuriositĂ©s – SpĂ©cial « Les Dents de la mer »
🩈 Un film culte
 et des millions de malentendus.

Pour le dernier épisode de la saison, on revient sur le blockbuster qui a inventé le blockbuster : Les Dents de la mer de Steven Spielberg, sorti en 1975.
Mais au-delĂ  des anecdotes de tournage (et il y en a beaucoup !), ce film a eu un impact colossal :
âžĄïž Il a créé une peur mondiale des requins,
âžĄïž Il a influencĂ© nos imaginaires
 et nos comportements,
âžĄïž Il a contribuĂ©, indirectement, Ă  la disparition massive de ces prĂ©dateurs essentiels.

Avec Alexia Lourtie et Guillaume Caulier, biologistes marins, on dĂ©mĂȘle le vrai du faux et on dĂ©couvre :
✅ Pourquoi les requins sont bien moins dangereux qu’on le croit,
✅ Comment ils jouent un rĂŽle clĂ© dans l’équilibre des ocĂ©ans,
✅ Et comment la science s’inspire d’eux pour des innovations surprenantes (sport, hîpitaux, aviation
).

💡 À la fin, une vĂ©ritĂ© qui dĂ©range : sans requins, c’est toute la biodiversitĂ© qui s’effondre.

🎧 Disponible dùs le 30 juillet sur toutes les plateformes.
Plongez avec nous pour un Ă©pisode qui sent l’iode, l’adrĂ©naline
 et la science.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Lorsque ce petit bolide atteindra 88 miles à l'heure, attends-toi à voir quelque chose d'idéal.

  • Speaker #1

    Ce qui place votre zone d'atterrissage à 5,0667 degrés de latitude nord et 77,3333 de longitude ouest.

  • Speaker #0

    Rien de tout ça derriÚre. Qu'est-ce que le réel ? La seule variable constante est l'inattendue.

  • Speaker #2

    On ne peut pas la contrĂŽler. Je crois que vous ĂȘtes encore pire que ces crĂ©atures.

  • Speaker #1

    Elles,

  • Speaker #0

    elles n'essaient pas de se massacrer entre elles pour tirer le plus gros. Voyons si une capacité de poussée de 10% permet de décollage.

  • Speaker #1

    Et 3,

  • Speaker #0

    2,

  • Speaker #1

    1...

  • Speaker #0

    ChĂšre auditrice, cher auditeur, je te souhaite la bienvenue dans ce nouvel Ă©pisode de Science, Art et CuriositĂ©, le podcast du MUMONS. Ce dernier Ă©pisode de la saison 9 qui se dĂ©roule Ă  la suite du CinĂ©-Science organisĂ© autour du film Les Dents de la Mer par le MUMONS et le cinĂ©ma Imagixmons. Alors ce film a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© par Steven Spielberg, il est sorti en 1975 et donc au moment oĂč on enregistre le podcast... ont fait les 50 ans du film et il est adaptĂ© du roman Ă  succĂšs de Peter Benchley, j'espĂšre que je le prononce mal parce que moi et les noms et les prĂ©noms ce n'est pas toujours gagnĂ©, qui est publiĂ© un an avant en 1974. Alors Universal Pictures qui a donnĂ© au film une sortie exceptionnellement large pour l'Ă©poque, va lancer vraiment la mode des blockbusters que l'on connaĂźt maintenant chaque annĂ©e et surtout en Ă©tĂ©. Alors, le film et le livre s'inspirent entre autres, ce n'est pas le seul Ă©vĂ©nement, je pense que vous allez en parler, des attaques de requins dans le New Jersey, d'ailleurs ils en parlent dans le film, qui ont eu lieu en 1916, en juillet 1916 plus exactement, et qui ont occasionnĂ© la mort de quatre personnes. Alors cet Ă©vĂ©nement tragique et les films ensuite autour des requins sont venus renforcer cette impression, ont marquĂ© en fait la culture populaire amĂ©ricaine et ça a Ă©tĂ© l'objet de nombreux documentaires. Ces attaques ont Ă©tĂ© cĂ©lĂšbres pour avoir Ă©tĂ© les premiĂšres Ă  avoir un Ă©cho mĂ©diatique Ă  travers le pays, donc les Etats-Unis. Elles ont aussi poussĂ© de nombreux ichthyologues, donc c'est en fait la branche des sciences naturelles qui Ă©tudie les poissons, Ă  s'intĂ©resser aux requins et Ă  leurs mƓurs, dont on avait peu de choses Ă  l'Ă©poque. Cet Ă©vĂ©nement a fortement inspirĂ©, comme je le disais, Peter Benchley pour l'Ă©criture de son roman Les Dents de la Mer. Le succĂšs planĂ©taire du film est de ses trois suites, puisqu'il y a Joe, 2, 3 et 4. marque les esprits et gĂ©nĂ©ralise la peur associĂ©e aux requins, comme je le disais, Ă  l'Ă©chelle mondiale. Son impact est tel qu'il est Ă  l'origine de l'expression « effet dents de la mer » ou « Joe Effect » . Cet effet a contribuĂ© Ă  la mauvaise rĂ©putation qu'ont les requins auprĂšs du public et Ă  leur massacre. Selon les estimations les plus sĂ©rieuses, les humains sont responsables de la mort de 11 000 requins par heure et pĂȘchent jusqu'Ă  273 millions de requins chaque annĂ©e, ce qui est quand mĂȘme assez important. Que savons-nous aujourd'hui des requins ? Sont-ils des crĂ©atures agressives, des peintes dans le film ou la rĂ©alitĂ© est-elle bien plus nuancĂ©e et diffĂ©rente ? Pour remettre l'Ă©glise au milieu du village, j'accueille aujourd'hui Alexia Lourty et Guillaume Collier, qui sont deux habituĂ©s des podcasts, on en a dĂ©jĂ  enregistrĂ© plusieurs ensemble. Ils sont biologistes marins et bien entendu, le public qui a assistĂ© Ă  la projection est lĂ  aussi... Aujourd'hui, ce n'est pas moi qui poserai les questions, ce sera le public qui pourra interagir avec Guillaume et Alexia. Chers auditeurs, chĂšres auditrices, tu me connais quand mĂȘme, j'ai gardĂ© quelques petites questions sous le coude pour leur permettre de rebondir sur des sujets qui ne sont peut-ĂȘtre pas prĂ©vus initialement. Et avant de laisser la place aux questions par le public, Guillaume et Alexia, je vous propose de rapidement vous prĂ©senter et ensuite d'enchaĂźner avec ce que vous nous avez prĂ©parĂ© en introduction avant la sĂ©ance de questions.

  • Speaker #1

    Un grand merci Max pour cette invitation. Bonsoir Ă  tous ! merci d'ĂȘtre lĂ  aussi nombreux c'est super agrĂ©able de revoir ce film donc merci aux Mimons d'avoir rendu ça possible merci Ă  Imagix d'avoir rendu ça possible revoir les dents de la mer je crois que la premiĂšre fois que je l'ai vue c'Ă©tait sur un petit Ă©cran quand j'avais 12-14 ans et lĂ  le revoir sur grand Ă©cran et en plus en langue originale c'est un truc dont j'aurais pas pu rĂȘver rien que ça c'est vraiment un retour en enfance Ă  Madeleine de Proust, super agrĂ©able Ă  voir alors je m'appelle Guillaume Collier je suis biologiste marin Ă  Lumons On a un laboratoire de biologie marine Ă  Lumont, si vous voulez. Je ne travaille pas directement sur le requin. Je travaille plutĂŽt sur les invertĂ©brĂ©s. Je travaille beaucoup sur les concombres de mer, les oursins, les sols de mer et toutes les petites bestioles qui y vont associer. Moi aussi, c'est des sortes d'araignĂ©es de mer invasives. Donc, j'ai plein de petits sujets sur lesquels je travaille. Mais je suis passionnĂ© de requins. Enfin, je suis passionnĂ© de vie marine de maniĂšre gĂ©nĂ©rale. Et avec Alexis, on a dĂ©jĂ  eu la chance de partir pas mal sous les tropiques, de pas mal nager avec les requins. On a eu des trucs dans... dans les atolls en PolynĂ©sie française, Ă  nager avec 300 requins, dans la nuit, dans la passe sud de Fakarava, qui est un endroit, un haut hotspot de requins. Et donc, c'est un truc, quand je vois ça, j'adore. Mais du coup, l'idĂ©e ici, ça veut dire de vous montrer ce qui est vrai, ce qui n'est pas vrai dans le film. Un peu dĂ©bunker certaines idĂ©es reçues. Aussi, de vous montrer Ă  quel point les requins, biologiquement, sont assez incroyables. Et je vous propose maintenant de passer la parole Ă  Alexia, qui voyait le film pour la premiĂšre fois.

  • Speaker #2

    Oui, c'est vrai que je n'avais jamais osĂ© voir le film. Parce qu'il faut savoir, petite anecdote, je suis insomniaque. Et Ă  6 ans, ma maman m'a demandĂ© de regarder un documentaire pour m'occuper, un documentaire sur les requins. C'Ă©tait pas un documentaire, c'Ă©tait Port Bleu, et donc j'avais trĂšs trĂšs trĂšs peur des requins, jusqu'Ă  ce que je plonge avec eux. J'ai commencĂ© Ă  la plonger Ă  10 ans, donc trĂšs rapidement je me suis rendu compte que c'Ă©tait pas des crĂ©atures, des pins, comme dans les films, et donc je me suis un petit peu plus intĂ©ressĂ©e Ă  eux. Et j'avais un peu une idĂ©e en tĂȘte depuis mes 14 ans, c'Ă©tait de travailler en biologie marine, et prĂ©cisĂ©ment sur les requins. AprĂšs j'ai un peu dĂ©viĂ©, mais jusqu'Ă  mon mĂ©moire, j'ai travaillĂ© notamment avec des requins lors d'un stage au PĂ©rou oĂč j'ai... J'ai Ă©tudiĂ© l'effet de ce qu'on appelle le bay catch, des prises accidentelles qui sont faites par les pĂȘcheurs, notamment chez un petit requin qui s'appelait le requin ange. J'ai Ă©tudiĂ© cet effet-lĂ . Et pour mon mĂ©moire, ce qui m'intĂ©ressait particuliĂšrement, c'Ă©tait toujours la biologie marine. Ils m'ont proposĂ© un sujet sur des requins, mais des requins de trĂšs grande profondeur, entre 1000 et 2000 mĂštres, qui produisent de la lumiĂšre. AprĂšs, mĂȘme si j'adore les requins, Mons m'a attrapĂ©, ils m'ont prĂ©sentĂ© leurs petites bestioles en vertĂ©brĂ©, leurs petites crevettes. Et j'ai migrĂ© Ă  Mons pour faire ma thĂšse sur les crevettes, mais j'ai toujours adorĂ© les requins. Et plus pour le loisir, ben maintenant, oui, on plonge. On plonge avec des requins, donc je m'intĂ©resse Ă©normĂ©ment. Et surtout Ă  sensibiliser, Ă  un peu dĂ©buguer toutes ces mauvaises conceptions, ces mauvaises idĂ©es qu'on a du requin, notamment avec des enfants. Et pour un petit mot, je suis biologiste marin, mais je travaille aussi au MUMONS en tant que mĂ©diatrice scientifique. Donc c'est pour ça qu'aujourd'hui, on se retrouve Ă  deux pour vous parler des requins.

  • Speaker #1

    C'est parti, attaquons un peu le diaporama. Alors, comme Max le disait prĂ©cĂ©demment, c'est vrai que c'est un film qui est assez incroyable, en fait, les dents de la mer, parce que ce film aurait pu, pour mille raisons, ne jamais naĂźtre. C'est vraiment le film oĂč il y a plein d'anecdotes, il y a plein de fun facts incroyables qui font que ce film a un succĂšs dingue, alors que le tournage a Ă©tĂ© foireux, mais du dĂ©but Ă  la fin. Le livre initial n'a failli jamais sortir parce que l'auteur, en fait, Ă  la base, Ă©tait le gars qui Ă©crivait les dialogues pour Johnson, qui ne s'Ă©tait plus reprĂ©sentĂ© aux prĂ©sidentielles, qui avait abandonnĂ©. Et donc, le gars qui Ă©crivait les dialogues a dit « Ok, moi, je vais Ă©crire un roman. » Il a dit « Soit je vais Ă©crire un truc sur les pirates, soit sur les requins. » Et sa femme a dit « Écoute, c'est vraiment une mauvaise idĂ©e, ça a foirĂ© ton truc. » Mais heureusement qu'il l'a fait parce que ça a bien marchĂ©. Spielberg est tombĂ© sur les Ă©preuves du bouquin par hasard au Studio Universal. Il les a rĂ©cupĂ©rĂ©es pour pouvoir ensuite en faire un film. Le livre a eu un succĂšs fou alors que ce n'Ă©tait pas attendu Ă  la base. Donc, Universal a dit, mon gars, il faut qu'on surfe sur la vague. C'est le cas de le dire. Et il faut absolument qu'on commence le tournage dans deux mois. Les gars, il nous faut un an et demi pour prĂ©voir le requin qu'on a prĂ©vu. Ce requin-lĂ , requin qui s'appelle Bruce. C'est le petit surnom qu'on donne Ă  ce requin-lĂ , qui est en fait le nom de l'avocat de Spielberg. On disait que c'Ă©tait un requin. Et donc, Ă©videmment, il l'a appelĂ© Bruce. En sachant que vous avez toute la mĂ©canique qui est derriĂšre, mais qui a quasiment jamais fonctionnĂ©. C'Ă©tait hyper foireux, c'est que l'eau rentrait un petit peu partout. Alors dites-vous que ça, c'est... Amity Beach n'existe pas rĂ©ellement, mais c'est filmĂ© Ă  Martha's Vineyard. Et l'idĂ©e, c'est que l'eau est froide, il y a beaucoup de courant, il y a plein de tempĂȘtes. Donc ça a mis en pause le tournage non-stop. L'eau rentrait dans le requin, le requin ne fonctionnait jamais. Et puis en Ă©tĂ©, il y avait tellement de bateaux partout qu'ils ne savaient pas tourner. Le tournage a vraiment Ă©tĂ© un flop, a coĂ»tĂ© 9 millions de dollars plutĂŽt que 2. Il a fait trois fois le nombre de jours, donc ça reste 50 jours, je pense, Ă  la base.

  • Speaker #2

    C'est passé de 60 jours à plus de 150 jours, donc ça a vraiment...

  • Speaker #1

    Ça a failli ĂȘtre annulĂ© plusieurs fois, en fait. Mais Spielberg avait eu la bonne idĂ©e d'engager la femme du producteur, en fait, pour jouer HĂ©lĂšne, la femme de Brody, en fait. Et donc, tout ça a jouĂ© et fait que ça a pu durer. Spielberg, il a failli laisser son job, en fait. Il n'avait jamais pu ĂȘtre, en fait, le grand rĂ©alisateur que ça a Ă©tĂ© par la suite. Et mĂȘme les acteurs, il y avait une ambiance dĂ©testable sur le tournage. Comment s'appelle le vieux loup de mer ? Quint. Quint, vous voyez, il peinte beaucoup. Dans un vrai, il peinte beaucoup aussi. DĂ©jĂ , le gars n'a jamais voulu venir sur le lieu de tournage. Il trouvait que le scĂ©nario Ă©tait vraiment tout pourri et qu'un requin qui vient tout bouffer. Et c'est sa femme qui a dit, Ă©coute, moi, j'ai envie d'aller Ă  Martin's Vineyard. Ça va ĂȘtre cool, Martha's Vineyard, sorry. Et donc, c'est sa femme qui l'a convaincu d'aller sur place. Sur place, il Ă©tait tout le temps dĂ©chirĂ© pendant le tournage. Mais par contre, certes, un moment du film bien prĂ©cis, quand il raconte toute cette histoire sur l'ISS Indianapolis, en fait, ça, c'Ă©tait pas prĂ©parĂ©. C'est un truc qu'il a balancĂ© comme ça, du dĂ©but Ă  la fin, avec l'intensitĂ© qu'il y a dedans et qui fait que le film marche super bien. C'est plein de petites anecdotes qui font que ce film fonctionne. Et en fait, une des raisons pour lesquelles le film fonctionne bien, c'est qu'on ne voit pas beaucoup le requin. C'est que le requin Ă©tait tellement foireux mĂ©caniquement parlant qu'on le voit assez peu. On le voit assez peu. Et c'est pour ça qu'il fait que ça marche mieux, c'est que ça joue sur l'anxiĂ©tĂ© des gens. C'est qu'il y a beaucoup plus de moments qui ont Ă©tĂ© filmĂ©s sur les personnes, sur les acteurs, pour que chacun puisse se reconnaĂźtre dans le public, chacun puisse se reconnaĂźtre dans le protagoniste de l'histoire, avec l'idĂ©e qu'Ă  la fin, on est un peu Ă  la place de cette personne. Et on vit cette angoisse d'abord de la population, avec le maire un peu veureux, politicien, etc. Donc on comprend toute l'histoire et toute la pression qui est associĂ©e Ă  ça. Et puis il y a ce huis clos Ă  Troyes sur le bateau, sur le bateau qui s'appelle Lorca. C'est marrant que ça s'appelle l'orca, en sachant que les orques sont un des grands prĂ©dateurs des grands requins blancs. On en reparlera un petit peu par la suite. Bref, ce film, c'est fou qu'il ait eu un temps un gros succĂšs sur le blockbuster, alors qu'il a failli ne jamais ĂȘtre produit, ne jamais sortir. La question qui se pose, du coup, c'est est-ce que les requins sont si dangereux que ça ? Biologiquement parlant, Ă  quoi ressemblent les requins ? Je vous ai dit, toute la petite discussion sur l'ISS, ça s'est rĂ©ellement passĂ©, en rĂ©alitĂ©. donc il y a vraiment tous ces marins, le bateau qui Ă©tait coulĂ© par le sous-marin japonais. Et la grande majoritĂ© des gens, en fait, sont morts, noyĂ©s et bouffĂ©s par des requins. Et ce que le film ne vous dit pas, c'est qu'en fait, les gens Ă©taient dĂ©jĂ  morts. Et puis, ils se sont fait bouffer par des requins charognards, en fait, si vous voulez. Donc, Ă©videmment, ça joue plus de dire que tout le monde s'est fait bouffer par les requins, les uns aprĂšs les autres, en mode prĂ©dateur. En gros, les gens Ă©taient dĂ©jĂ  morts. Donc, ça joue un petit peu aussi. Alexia,

  • Speaker #2

    qu'est-ce qu'on a de spĂ©cial sur les requins ? Est-ce qu'un requin, c'est mĂ©chant, c'est pas mĂ©chant ? Est-ce que c'est une machine de guerre ? Il faut dĂ©jĂ  savoir c'est quoi un requin. Donc on va vous prĂ©senter un petit peu c'est quoi le requin. DĂ©jĂ  les requins c'est des poissons qui ont un squelette un peu spĂ©cial. C'est un squelette qui est complĂštement composĂ© de cartilage. L'espĂšce d'os qu'on a dans nos oreilles ou dans notre nez qui est un peu plus mou. C'est vraiment une caractĂ©ristique des requins. En plus on peut aussi, dans les poissons cartilagineux, il y a les raies. Les raies que vous voyez lĂ  c'est les cousins des requins. Et ils ont un troisiĂšme cousin un peu moins connu, les chimĂšres, qui vivent Ă  trĂšs grande profondeur. Ils ont Ă©videmment d'autres caractĂ©ristiques. Les mĂąchoires qui sont assez magnifiques et que vous allez pouvoir voir mĂȘme sur notre table avec des dents en forme de pieds roulants qui vont tout le temps se renouveler tout au long de leur vie pour ĂȘtre sĂ»r d'avoir toujours une mĂąchoire au top. C'est non seulement une arme comme on peut l'imaginer dans le film, mais c'est surtout leur moyen de se nourrir. C'est leur seul moyen de se nourrir et de se protĂ©ger. Donc, Ă©videmment, ça doit toujours ĂȘtre super opĂ©rationnel. Et lĂ , ils ont Ă©voluĂ© pendant des centaines, des milliers d'annĂ©es. certaines espĂšces Ă©voluent depuis le dĂ©vonien, donc depuis vraiment trĂšs trĂšs longtemps.

  • Speaker #1

    Bien avant les dinosaures.

  • Speaker #2

    Bien avant les dinosaures, exactement. Évidemment, parfois on entend le mot fossile vivant. Non, ce ne sont pas les mĂȘmes individus, les mĂȘmes espĂšces qui vivent, mais elles Ă©voluent depuis trĂšs trĂšs longtemps avec des formes trĂšs semblables. Dans le film, on parle de requins qui ont 2000-3000 ans. C'est peut-ĂȘtre une estimation un peu grande, mais c'est vrai que cette longĂ©vitĂ©, souvent, on ne sait pas. Et souvent, les requins les plus vieux... En rĂ©alitĂ©, ils meurent parce qu'on les pĂȘche dans nos filets. Le record pour l'instant, c'est le requin du Groenland, un requin qui vit dans les eaux trĂšs froides et on sait qu'il peut avoir plusieurs centaines d'annĂ©es quand il est pĂȘchĂ©.

  • Speaker #1

    On vous rentrera une photo un peu aprĂšs.

  • Speaker #2

    Un petit peu plus tard, on peut peut-ĂȘtre passer Ă  la dia suivante.

  • Speaker #1

    D'abord, est-ce que vous reconnaissez l'image au milieu ? La mùchoire dans laquelle la fille est. C'est la mùchoire de quoi ça ? Un mégalodon qui ressemblait un peu au carcarias, donc au grand requin blanc, mais qui était bien plus grand. Est-ce que je vous montre là à droite ? C'est ce qu'on appelle les nageoires pterygopodes. C'est un joli nom pour dire pénis, en fait. Le premier pénis qui a émergé dans le vivant, chez les vertébrés, c'est le pénis des requins. Vous allez vous dire que ça ne ressemble pas vraiment à un pénis. Mais en fait, c'est l'idée que c'est une gouttiÚre. Vous avez deux nageoires qui se mettent l'une contre l'autre et qui font gouttiÚre pour faire rouler le sperme. Et un pénis, ce n'est pas juste une gouttiÚre qui se referme.

  • Speaker #2

    Et la reproduction chez les requins, franchement, c'est tout un programme. Il y a Ă©normĂ©ment de mortalitĂ© associĂ©e. parce que quand vous ĂȘtes un requin, vous n'avez pas de main, pas de bras, pas de choses comme ça. Pour attraper la femelle, le requin mĂąle va utiliser sa mĂąchoire. En gĂ©nĂ©ral, au niveau du cou. Donc, il y a vraiment une mortalitĂ© associĂ©e Ă  la reproduction. Et on en parlait pendant le film avec ma collĂšgue. Il peut aussi y avoir, par exemple, du cannibalisme in utero, notamment chez le requin marteau. Donc, c'est vraiment tout un programme. Les requins, c'est dĂ©jĂ  pas facile avant d'arriver au monde, de naĂźtre.

  • Speaker #1

    Commençons par le truc qui fait le plus peur aux gens. Les dents, les mĂąchoires, c'est vraiment le truc qui est le plus reconnu pour les requins. Le requin de Nemo qu'on voit en Ausha droite, son petit surnom, c'est Bruce. C'Ă©tait l'idĂ©e de rendre hommage Ă  Joe. Et vous voyez, non seulement ses dents sont acĂ©rĂ©es, on va vous faire passer Ă©videmment les mĂąchoires qu'on a prĂ©vues ici sur scĂšne. Alors quand on va vous passer les mĂąchoires, vous pouvez vous les faire passer, les toucher Ă©videmment. Faites juste garde Ă  plusieurs choses. PremiĂšre chose, c'est du cartilage. Vous allez voir que ce n'est pas de l'os, c'est un petit peu plus flexible. et c'est Comme Alexiel disait, c'est ce qui permet aux requins d'ĂȘtre plus flexibles et d'ĂȘtre plus actifs dans leur musculature, dans leur nage, et de pouvoir attraper des proies plus facilement. Ça casse moins facilement. Vous verrez que sur chaque dent, en gĂ©nĂ©ral, on a une sorte de petit crampon d'arrĂȘt qui fait qu'une fois que la dent est bien ancrĂ©e dans la chair, ça ressort plus difficilement. Vous verrez surtout... qu'il y a plusieurs rangĂ©es de dents. C'est un truc qui est assez bluffant. C'est que les requins n'ont pas des dents qui sont ancrĂ©es avec des racines comme nous. C'est des dents qui ne restent qu'en surface et qui poussent en tapis roulant. Et on voit bien ce tapis roulant. LĂ , il y a 4-5 rangĂ©es de dents qui sont prĂȘtes Ă  Ă©merger en haut et en bas. Et ça pousse non-stop.

  • Speaker #2

    Là, la premiÚre espÚce qu'on vous fait passer, c'est des grands requins. Soit des requins tigres, comme dans le film, le premier requin qu'on voit. Soit un requin citron. C'est deux requins qui sont considérés comme des requins qui peuvent mordre et couper. D'ailleurs, si on passe notre doigt sur la dent, ça fait un peu comme un couteau. C'est vraiment, on sent tous des petits crans comme ça. Et ces mùchoires-là sont faites pour couper. Ces requins-là vont chasser des grosses proies et partir avec des petits morceaux. C'est différent de la deuxiÚme mùchoire qu'on va vous faire passer, qui est le requin mùcho. Je vérifie bien que tu donnes la bonne.

  • Speaker #1

    Faites gaffe quand mĂȘme quand vous passez les dents, ça pique. Il y a moins de faire mal vraiment.

  • Speaker #2

    C'est des petites et fines. C'est vraiment trĂšs, trĂšs... Comme des petits hameçons. Parce que ce requin-lĂ , il a aussi Ă©tĂ© citĂ© dans le film. C'est un requin qui va jouer sur la vitesse. Il va nager extrĂȘmement vite, attraper ses proies. Mais lui, il ne va pas couper. Il va crocheter ses proies pour pouvoir les garder en bouche. Donc lĂ , il a une dentition qui est complĂštement adaptĂ©e Ă  son style alimentaire. On a aussi des mĂąchoires de raies. Des raies qui prĂ©sentent des sortes de petites bulbes. Chaque petite bulbe, c'est une dent. Pourquoi elles ont des dents avec des petites bulles ? Parce que c'est super pratique pour manger des coquillages, des parties trĂšs dures, et lĂ , ils vont broyer leur nourriture. En gros, chaque requin a une dentition qui a Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ©e par l'Ă©volution pour ĂȘtre hyper efficace en fonction de son rĂ©gime alimentaire. C'est tellement sĂ©lectionnĂ© qu'on peut identifier l'espĂšce de requin selon la dentition. C'est pour ça que dans le film, quand il autopsie la jeune fille, il peut dire, ah ben voilĂ , ça... Ce n'est pas un requin citron, ce n'est pas un requin taureau, c'est un requin blanc. C'est grĂące Ă  la forme de la morsure et donc la forme des dents qui sont imprimĂ©es dans la morsure.

  • Speaker #1

    Quand je vous passe la mĂąchoire de RĂ©guittard, vous verrez ici, vous aurez l'occasion de toucher ceci. Ça, c'est un reste de peau, c'est un reste de tĂ©gument qui reste ici. Et c'est particuliĂšrement important, regardez bien tous les petits trous qui sont en surface. Il y a plein de petits trous noirs qui sont en surface. On va en reparler un petit peu aprĂšs. En fait, sans vous faire mal, un requin peut avoir jusqu'Ă  30 000 dents au fur et Ă  mesure de sa vie.

  • Speaker #2

    Il y a une derniĂšre petite mĂąchoire qu'on fait passer. Celle-lĂ , on n'a pas encore eu l'occasion de l'identifier parce qu'on vient Ă  peine de rentrer de mission Ă  Madagascar, d'oĂč elle provient. Et du coup, c'est une de nos futures missions, c'est de dĂ©couvrir l'espĂšce qui se cache derriĂšre cette mĂąchoire. Mais vous voyez que c'est complĂštement diffĂ©rent. Ça, typiquement, c'est le genre de mĂąchoire qu'on a chez des plus petits requins et des requins qui sont plutĂŽt bintiques, donc qui vont rester au fond de l'eau. et qui vont manger des petites choses, des petits poissons.

  • Speaker #1

    Non seulement, vous voyez qu'il y a un systÚme dentaire qui est particuliÚrement développé, une pression de mùchoire monstrueuse, c'est plus ou moins 18 000 newtons, alors en équivalent kilos par surface, c'est plusieurs centaines de kilos par centimÚtre carré. Donc c'est monstrueux la puissance de la mùchoire, pas autant qu'un cordyle, mais quasiment autant en tout cas. Et vous avez en plus la protrusion de la mùchoire, c'est-à-dire la capacité en fait... un peu de décrocher la mùchoire et de la faire partir vers l'avant, qui est une capacité que beaucoup de poissons ont, si vous voulez. C'est l'idée que si je peux faire passer ma mùchoire vers l'avant, ça va créer un vide, ça va créer un effet d'aspiration. Donc ça va permettre à la proie qui est tout prÚs de se faire directement gober. Là, vous voyez ce requin-là en bas à droite, ce qu'on appelle le requin-gobelin ou requin-lutin, Il n'est pas un requin qu'on voit souvent, il a un peu une sale trogne.

  • Speaker #2

    C'est un requin de grande profondeur. Oui,

  • Speaker #1

    c'est un requin de grande profondeur.

  • Speaker #2

    Quand on voit des tĂȘtes comme ça, avec des grands yeux et tout, en gĂ©nĂ©ral, c'est des grandes profondeurs. Et je voyais dans le public, n'hĂ©sitez pas Ă  prendre des photos avec la mĂąchoire, ça fonctionne toujours trĂšs, trĂšs bien. Donc, c'est l'occasion, allez-y, c'est le moment. Et oui, je vous parlais Ă  un moment que j'avais Ă©tudiĂ© les requins pendant mon mĂ©moire, c'est sur ça que j'ai travaillĂ©. Sur ces petites structures qui ne sont pas des dents, mais qui ont la mĂȘme composition que les dents, c'est des Ă©cailles. En fait, le requin est recouvert d'Ă©cailles sur l'entiĂšretĂ© de son corps. Les raies en ont un petit peu moins, les chimeurs en ont quasiment pas, mais tous ces poissons-lĂ , ces poissons cartilagineux, ont ces Ă©cailles. Alors pourquoi ils en ont tous ? C'est parce que c'est super utile, notamment dans leur Ă©volution, pour nager. C'est ça qui leur permet d'ĂȘtre extrĂȘmement aquaphiles, de pouvoir ĂȘtre si... On a l'impression, quand on voit un requin qui nage, en fait, qu'il ne fait aucun effort, il nage. tout calmement et puis ils poussent des accĂ©lĂ©rations comme si de rien n'Ă©tait. Pourtant, c'est quand mĂȘme des beaux bestiaux. Donc, imaginez un peu la quantitĂ© d'eau qu'ils doivent pousser pour passer. Pour ça, il faut avoir un bon hydrodynamisme. Et c'est grĂące Ă  ça. En fait, toutes ces petites structures vont guider l'eau pour plus facilement qu'elle glisse sur le requin et que ça demande au requin beaucoup moins d'efforts pour nager. Ce qui est un peu intĂ©ressant, et c'Ă©tait le but de mon mĂ©moire, c'est que vu que ça recouvre toute la peau du requin, Mes requins lumineux qui produisent de la lumiĂšre par le ventre, ils devaient avoir une sorte de compromis entre ces Ă©cailles et les petits organes luminĂ©s, des sortes de petites loupiottes qui sont sur l'entiĂšretĂ© de leur ventre. Donc moi j'ai Ă©tudiĂ© ça, la diffĂ©rence entre les Ă©cailles de requins qui nagent trĂšs vite Ă  la surface et les requins qui vivent Ă  grande profondeur et qui produisent de la lumiĂšre.

  • Speaker #1

    Quelle est la fonction de cette production de lumiĂšre, Alexis ?

  • Speaker #2

    En fait, il faut imaginer que ce sont des requins qui vivent Ă  plus de 1000 mĂštres de profondeur. Si maintenant on est bien ici justement pour faire l'expĂ©rience, mettez votre main au-dessus de votre tĂȘte, elle va apparaĂźtre comme une ombre. C'est exactement la mĂȘme chose s'il y a un requin qui passe au-dessus de nous et que nous on est un prĂ©dateur sous-marin. On a un petit requin qui passe au-dessus de nous, on va dĂ©tecter une ombre. Donc ces petits requins qui sont des proies vont produire de la lumiĂšre au niveau de leur vente pour imiter complĂštement la lumiĂšre qui vient d'au-dessus. Ils vont imiter cette lumiĂšre tellement bien que ça va ĂȘtre la mĂȘme intensitĂ©, la mĂȘme couleur, Ils vont devoir analyser ça de maniĂšre extrĂȘmement prĂ©cise parce que toute petite variation, ça fait qu'on redevient visible et qu'on va se faire manger par ces prĂ©dateurs. Donc c'est de nouveau quelque chose, ils sont extrĂȘmement bien adaptĂ©s. Ça c'est la fonction principale, mais imaginez, ils vivent Ă  plus de 1000 mĂštres de profondeur, il n'y a pas beaucoup de vie, c'est pas facile de voir lĂ -bas, il n'y a pas beaucoup de lumiĂšre. Donc pour trouver des partenaires, sexuels notamment, c'est difficile. Donc ils vont utiliser cette lumiĂšre aussi pour communiquer. soit avec des partenaires potentiels, soit aussi pour repĂ©rer des proies. Il y a plein de fonctions associĂ©es. Il y a certains poissons, requins qui ont des sortes de spots sous les yeux qui permettent de faire un peu comme des phares qui vont Ă©clairer leur nourriture. Ils vont Ă©clairer que certaines couleurs, donc ils vont Ă©clairer que leurs proies. Enfin, c'est tout un monde. C'est magnifique. C'est trop cool. Mais il faudrait trois heures si je vous expliquais tout. Donc, n'hĂ©sitez pas si vous avez des questions par aprĂšs.

  • Speaker #1

    Je vois ce que tu veux dire. Autre petit fun fact associĂ©. ces Ă©cailles qu'on appelle les Ă©cailles placoĂŻdes, qui sont histologiquement des dents. Donc, comme on a vu, c'est des dents. Donc, les dents poussent dans la mĂąchoire, mais poussent aussi sur le tĂ©gument, ce qui est assez particulier. Cet hydrodynamisme quasiment parfait fait que les requins ne produisent pas un bruit dans l'eau. C'est vraiment les animaux qui sont connus. Si vous travaillez sur l'acoustique des poissons, la majoritĂ© des poissons osseux ont des sortes de vessies natatoires, des sortes de bulles, comme ça, qui leur permettent de flotter et qui leur font et remettent des bruits. on parle toujours du monde de silence quand vous regardez Les documentaires de Cousteau, un requin, ça n'avait pas un pet de bruit. Donc ça respecte bien la loi de Cousteau. Par contre, beaucoup de poissons, vous en avez des greniers. Si vous nagez prĂšs d'un poisson clown et qu'il est sur une anĂ©mone, vous en avez des brrrr, brrrr. Et on l'entend trĂšs bien quand mĂȘme. Les requins, pas un pet de bruit. Et donc si vous travaillez, alors il y a une Ă©tude qui est parue il y a quelques mois par un chercheur de l'universitĂ© de LiĂšge, notamment qu'on connaĂźt, qui travaille sur l'acoustique des poissons et qui a trouvĂ©... Le premier bruit est mis par un requin, par des petits cutis de mĂąchoire et on ne sait mĂȘme pas trop Ă  quoi ça sert, mais c'est a priori un rĂŽle social.

  • Speaker #2

    Si vous nous suivez un petit peu, vous savez qu'on travaille sur les concombres de mer. Notamment, il y a des petits poissons qui vivent Ă  l'intĂ©rieur des concombres de mer. Donc, quand ils veulent prĂ©venir leurs congĂ©nĂšres qui sont bien et qui sont lĂ , qui sont dans leurs concombres de mer et que c'est leur maison, ils vont faire des sortes de claquements grĂące Ă  leur vicine Ă  toitoir et ils vont communiquer entre eux, faire des tac, Ă  travers le tĂ©gument du concombre de mer. Donc c'est super puissant, parfois les bruits... Nous, en vrai, en tant que plongeurs, on entend quand mĂȘme beaucoup de bruit. Donc le monde du silence, c'Ă©tait vraiment quelque chose qu'on n'utilise plus vraiment beaucoup actuellement. Et donc les requins, leurs Ă©cailles placoĂŻdes, Ă©videmment, on a voulu, un petit peu dans la recherche, s'en inspirer, faire du biomimĂ©tisme. C'est quelque chose que les humains font depuis toujours, s'inspirer de la nature pour essayer de crĂ©er des nouvelles technologies. qui fonctionne bien parce que dans la nature, il y a Ă©normĂ©ment de choses qui sont super bien faites. Les requins, ils savent super bien nager. Super, on va crĂ©er des tissus qui permettent de diminuer la traĂźnĂ©e de l'eau, donc d'augmenter notre hydrodynamisme, notamment pour des combinaisons de natation. Donc, ça a Ă©tĂ© créé vraiment et ça a Ă©tĂ© utilisĂ© Ă  un moment aux Jeux Olympiques, mais ça fonctionnait tellement bien qu'on a classĂ© ça, ce matĂ©riau, comme du dopage technologique. parce que tous les records de natation ont Ă©tĂ© explosĂ©s de quelques secondes. Donc maintenant, c'est interdit dans la compĂ©tition parce que c'Ă©tait trop efficace.

  • Speaker #1

    Et ça coûtait trop cher aussi.

  • Speaker #2

    Ça coĂ»tait aussi trĂšs cher. Oui, c'est pour ça. Ceux qui avaient l'argent pouvaient se le payer. Du coup, c'Ă©tait du dopage parce que tout le monde ne pouvait pas se le payer. Par contre, il y a encore des recherches pour crĂ©er ce genre de revĂȘtement pour diminuer soit l'hydrodynamisme sur des bateaux, sur des navires ou sur des submersifs, ou mĂȘme dans des stations spatiales ou sur des avions parce que l'hydrodynamisme et l'aĂ©rodynamisme, c'est assez semblable. Donc, ce genre de matĂ©riaux est souvent utilisĂ© pour... pour augmenter nos capacitĂ©s technologiques.

  • Speaker #1

    Surface antibactérienne aussi, parce que là-dessus, il y a trÚs peu de bactéries qui peuvent s'attacher, parce qu'il n'y a pas beaucoup de biofilms, il y a trop de surface, il y a trop de rigidité. Et donc, ça est utilisé aussi comme effet antibactérien.

  • Speaker #2

    Et c'est dĂ©jĂ  utilisĂ© dans certains hĂŽpitaux, parce que justement, quand on a des patients qui doivent rester sur une mĂȘme surface pendant trĂšs longtemps, il y a des bactĂ©ries qui peuvent se dĂ©velopper. Et ce genre de tissu-lĂ , ça permet de limiter les maladies qui se dĂ©veloppent.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas plus mal en tout cas qu'il a un hydrodynamisme qui soit super bien adaptĂ©. C'est qu'en fait, vous voyez que beaucoup de requins ne peuvent vraiment pas arrĂȘter de nager. Vous ne voyez jamais un requin se poser sur le fond, Ă  part certaines espĂšces. Un requin, ça nage tout le temps. Et vous voyez le requin, le grand requin blanc, il nage tout le temps, tout le temps. Vous voyez les branchies, on les voit bien sur le cĂŽtĂ©. Vous avez diffĂ©rentes fentes branchiales qui permettent Ă  l'animal de respirer. Mais contrairement Ă  beaucoup de poissons, ceux qui ont ce qu'on appelle des ouĂŻes, Ils peuvent Ă©carter les ouĂŻes et les rassembler au niveau de leur cou, ce qui permet de renouveler l'eau. Si on a inspirĂ©, ça revient Ă  une idĂ©e, ici le requin n'a pas ça, c'est que des fentes. Il doit toujours nager pour que l'eau puisse passer par les fentes ou il doit vivre dans des endroits oĂč il y a beaucoup de courant. Ce qui est souvent le cas dans les atolls, dans certaines Ăźles, oĂč le rĂ©cif corallien n'est percĂ© que par de toutes petites entrĂ©es. Ce qui fait que quand il y a le mouvement de Marie, il y a Ă©normĂ©ment de courant Ă  cet endroit-lĂ . C'est un endroit oĂč vous pouvez trouver typiquement beaucoup de requins. Vous voyez souvent les requins nager, lĂ , typiquement, c'est dans une fosse oĂč il y a beaucoup de courant. On en a eu Ă  Madagascar, prĂšs d'un endroit oĂč on travaille. Vous avez Ă©normĂ©ment, il y a milliers de requins marteaux qui vivent Ă  cet endroit-lĂ , mais parfois Ă  plusieurs centaines de mĂštres de profondeur. Et vous avez ici en dessous deux exemples de requins qui, eux, ont dĂ©veloppĂ© des ouĂŻes. C'est des sortes d'ouĂŻes qui apparaissent de pas bouger. C'est ce qu'on appelle typiquement les requins dormeurs, les requins nourrices. Toutes ces espĂšces-lĂ  que vous retrouvez souvent dans les ports.

  • Speaker #2

    Et l'espĂšce que vous voyez en haut, par lĂ  ? C'est justement un requin macko. C'est la mĂąchoire trĂšs fine que vous voyez et qu'on fait passer. Un des requins les plus rapides au monde. On vous parlait, on vous disait, sur la mĂąchoire oĂč il y a encore un petit peu de peau, il y a des petits trous noirs. Vous avez pu les voir, c'est les ampoules de Lorenzini. Ces ampoules de Lorenzini, ça permet aux requins d'avoir une sorte de sixiĂšme sens. Un sens qui leur permet de dĂ©tecter les champs Ă©lectriques produits par les ĂȘtres vivants, notamment les tout petits poissons ou les plus gros poissons, leurs proies. extrĂȘmement, extrĂȘmement sensible ce genre de choses. Imaginez si ça permet de repĂ©rer le champ Ă©lectrique produit Ă  un poisson Ă  plusieurs mĂštres, dizaines de mĂštres. C'est vraiment trĂšs, trĂšs sensible. Donc, il y a toujours la thĂ©orie et on dit s'il y a un requin qui m'attaque ou s'il y a un requin qui vient trop prĂšs, on peut venir toucher son museau. Ça ne sert Ă  rien de frapper. Venir toucher, ça va le dĂ©sorienter. C'est parce qu'on joue sur ce sens-lĂ , sur les ampoules de l'orindini. Imaginez, c'est un peu la mĂȘme chose que si Moi, je venais et je vous mettais un Ă©norme casque sur les oreilles et je mettais la musique Ă  fond. Ça va ĂȘtre extrĂȘmement dĂ©sagrĂ©able et le requin va ĂȘtre dĂ©sorientĂ©. Il va vouloir arrĂȘter l'interaction et il va partir.

  • Speaker #1

    Imaginez que chacun d'entre nous ici dans cette salle on produit un léger champ électromagnétique. Léger, trÚs léger, comme une sorte de petite pile si vous voulez. L'idée, c'est que votre requin peut détecter ces champs électromagnétiques, mais il peut détecter le champ électromagnétique produit par un poisson à plusieurs mÚtres de distance. Et c'est ultra, ultra, ultra sensible. Vous venez toucher ça, ce truc ne s'est jamais touché. C'est complÚtement sursaturé. Et votre requin, il est un peu dans l'évap' pendant plusieurs minutes. Ses yeux vont se révulser. Et vous pouvez le manipuler relativement facilement. Alors,

  • Speaker #2

    relativement, facilement, on est d'accord quand on est scientifique, biologiste et qu'on est entraĂźnĂ© pour ça parce qu'il y a quand mĂȘme des personnes qui testent un petit peu trop. Mais bon, c'est vrai que ça existe. Donc lĂ , Guillaume, je te laisse la parole.

  • Speaker #1

    Vous avez plein de vidĂ©os qui disent que vous ĂȘtes des hypnotiseurs de requins. Au revoir. Petit truc quand mĂȘme, si un jour, vous avez la chance d'aller dans certains milieux tropicaux, et pas toujours, mĂȘme parfois, mĂȘme dans des milieux tempĂ©rĂ©s, vous pouvez trouver des requins. Parfois, on peut trouver des grands blancs en MĂ©diterranĂ©e, par exemple. Je ne veux pas crĂ©er de terreur de thalassophobie. Je pense que le film s'en cherche dĂ©jĂ  assez, la peur de l'eau de mer. Ici, l'idĂ©e, c'est que quand vous venez caresser cette zone-lĂ , ce museau, et que vous venez toucher les ampoules de l'Orendini, votre requin est complĂštement sursaturĂ©. Alors non seulement, quand vous touchez ça, tant que vous continuez Ă  le caresser, comme Alexis disait, il ne faut mĂȘme pas taper, il faut juste lui faire des petites caresses, des petites doudousses, et votre requin, et ça interrompt mĂȘme des actes d'attaque. donc c'est un roi qui vous attaque A priori, il est un peu sursaturĂ©. Et si en plus, vous le mettez dans une position Ă  laquelle il n'a pas l'habitude, c'est vraiment en Ă©tat de catatonie. C'est un peu comme quand vous devez tendre un mouton. Vous prenez un mouton, vous le prenez par les pattes, vous le retournez d'un coup, vous le posez sur le dos, et c'est jamais sur le dos un mouton. Et donc son cerveau va genre, qu'est-ce qui se passe, bug, je comprends plus. Et donc il se fige en fait sur lui, mais c'est en Ă©tat de catatonie. Votre requin mĂȘme combat. vous verrez jamais un requin sur le dos jamais sur le dos un requin donc vous arrivez

  • Speaker #0

    Petite frotte sur le museau, vous le mettez sur le dos, et lĂ , vous pouvez jouer avec.

  • Speaker #1

    Il faut savoir que Guillaume n'a pas d'instinct de survie, que sa phrase fĂ©tiche, c'est « t'inquiĂšte, je gĂšre » , et qu'en gĂ©nĂ©ral, il prend quelque chose de mortel dans sa main quelques secondes aprĂšs. Donc Ă©videmment, ces personnes, on voit premiĂšrement, sont Ă©quipĂ©es, ont des gants spĂ©ciaux qui vont quand mĂȘme limiter le risque, parce que c'est le genre d'interaction qui n'est pas du tout naturelle, et quand un requin, mĂȘme s'il rĂ©cupĂšre ses sens, il peut ĂȘtre stressĂ©, et sa premiĂšre rĂ©action, ça va quand mĂȘme ĂȘtre de mordre. Donc oui, c'est possible de le faire. Laissez ça aux biologistes. Il y a des personnes qui utilisaient dans leurs Ă©tudes pour Ă©viter de pĂȘcher les requins avec des hameçons. Ils vont juste les attraper avec ces techniques, les retourner, et ils vont pouvoir faire des petits prĂ©lĂšvements ou mettre des GPS sans qu'il y ait des techniques de chasse qui sont invasives pour le requin.

  • Speaker #0

    Là, par exemple, il vient de récupérer du sperme. C'est ça. Il vient de récupérer du sperme d'un mùle, directement au niveau de nos jambes ptérycopodes, pour pouvoir faire des reproductions directement en aquarium ou dans des... Les grands aquariums à requins, en tout cas, pour préserver une espÚce, pour faire des banques de sperme aux requins.

  • Speaker #1

    Et dans une de nos missions, on Ă©tait sur une station de biologie marine avec plein de scientifiques. Il y avait notamment une Ă©quipe qui travaillait sur les requins. Ils nous ont dit, ça vous intĂ©resse, on va cette nuit pĂȘcher des juvĂ©niles de requins. Si vous voulez, vous pouvez venir. Donc, lui a Ă©tĂ© dans l'eau. Moi, je suis restĂ©e sur la terre ferme. J'ai pris les notes. Mais il a rĂ©ellement utilisĂ© cette technique pour attraper des petits requins, d'en mettre Ă  peu prĂšs. Des juvĂ©niles de citron et de pointe noire principalement.

  • Speaker #0

    Ce qu'on a déjà fait aussi, c'est un truc qui est assez perturbant, c'est que vous dites « Ok, on a besoin de quelqu'un pour gérer les requins » . Je me souviens qu'il y avait ça à Madagascar, ils étaient en train de mettre un long cùble entre l'Afrique du Sud et Madagascar et ils disaient « Tiens, on a besoin de quelqu'un pour surveiller qu'il n'y ait pas de requins qui viennent rÎder » . Donc il y a un gars qui dit « Ouais, moi je suis bon, on a pené tout, je peux gérer, je viens » . Et donc il est arrivé sur le truc, il faut ok, je vais avoir un bazooka ou un truc pour effrayer un peu le requin. Il aurait voulu donner un petit tube en PVC.

  • Speaker #1

    Equivalent d'une bouteille ou d'un appareil photo. Franchement, c'est parfois ça.

  • Speaker #0

    En fait, un requin, tant que vous le regardez, c'est difficile de se faire attaquer par un requin. Parce que le requin, vous le voyez, ça n'attaque pas si rapidement que ça. Ça vient vite au contact, ça vient vous frĂŽler pour voir un peu de quoi vous ĂȘtes fait. Parce qu'on ne fait pas partie de l'image de recherche des requins. On ne fait pas partie du menu habituel des requins. Qu'est-ce que c'est que ce truc ? Il vient frĂŽler comme ça au fur et Ă  mesure du temps. si vous venez le toucher avec un truc du type PVC ou mĂ©tal, en fait, il va infĂ©rer que tout votre corps est fait de cette matiĂšre-lĂ . Donc, en gĂ©nĂ©ral, ça va l'Ă©loigner un petit peu. Mais il y en a qui reviennent parfois un petit peu plus au contact. On va vous montrer certaines images de certains de ces requins-lĂ  avec qui on a eu l'occasion de nager.

  • Speaker #1

    Les requins, ils ont toujours Ă©tĂ© prĂ©sents autour de nous avant qu'il y ait les dents de la mer, peur bleue et les films comme ça qui ont fait de ces grands prĂ©dateurs, des machines de guerre avides de sang humain. Ils Ă©taient dans plein de cultures diffĂ©rentes. Parfois comme des dieux, parfois comme des ancĂȘtres, parfois mĂȘme dans des rites, pour devenir adulte, ils devaient chasser des requins. Chez les pĂȘcheurs, il y avait plein d'histoires sur les requins. Notamment dans certaines tribus, on peut trouver encore des armes, des armures ou des poteries, par exemple ici, qui sont faites pour reprĂ©senter des requins ou Ă  partir de dents de requins.

  • Speaker #0

    Il y a des dents de requins directement sur les bras, sur les manches. Il y a des armures en dents de requins. Le peuple des requins, il y a un dieu requin en PolynĂ©sie. Merci. qui Ă©tait lĂ  pour protĂ©ger les pĂȘcheurs en rĂ©alitĂ©. Donc Ă  la base, les requins sont plutĂŽt vĂ©nĂ©rĂ©s en fait. Mais par la suite, c'est parti plus nĂ©gativement.

  • Speaker #1

    Oui, lĂ , on parlait dans le film Ă  un moment d'un requin longimĂšne, d'un requin qui peut attaquer, notamment quand il y a un navire qui chavire. Il peut y avoir des attaques de requins. C'est vrai que ce requin-lĂ , il est extrĂȘmement opportuniste parce que c'est un requin qui vit dans le grand ocĂ©an. C'est un dĂ©sert au niveau de la nourriture. Il y a trĂšs, trĂšs, trĂšs, trĂšs peu de poissons. Donc, si on a la malchance de se retrouver dans son milieu, c'est vrai qu'il peut ĂȘtre un peu intĂ©ressĂ© par nous, parce qu'il est intĂ©ressĂ© par n'importe quoi. On n'est jamais en contact avec ce requin-lĂ . Il ne vient jamais sur les cĂŽtes. Et c'est typiquement le requin qu'on voit dans les films de pirates qui tournent autour, en dessous des planches, quand il y a une exĂ©cution, parce qu'ils avaient appris qu'il y avait moyen d'avoir Ă  manger comme ça.

  • Speaker #0

    C'est typiquement le requin qui bouge les naufragés.

  • Speaker #1

    Oui, et nous, on a nagé avec eux. Donc, voilà, ça c'est dit. Et lui, quand il est sorti, parce qu'il y avait un peu trop de longimane dans l'interaction, il fait « Oh, mais ils sont trop mignons, on dirait des petits Ausha . Donc voilà, l'instinct de survie.

  • Speaker #0

    En vrai, c'est trĂšs perturbant. Parce que quand vous regardez les dents de la mer, quand vous regardez, vous dites « Ok, mais un requin, il va venir, il va vous charger » . Et en fait, ça vient tout doucement. Ça vient tout doucement au contact, en fait, pour voir de quoi vous ĂȘtes fait. Et ça mange tout doucement aussi. Au dernier moment, ça sort sa bouche et ça vous arrache un requin.

  • Speaker #1

    Ça dĂ©pend des espĂšces.

  • Speaker #0

    Mais c'est l'idée en fait que ça arrive tout doucement et donc à la base nous donc... quand on se met à l'eau, comme ça, Là, il y a du longiman, tout le monde se met dos à dos. Tout le monde se met dos à dos, comme s'expliquait un peu par Queen. Tout le monde se met dos à dos et dÚs que vous avez un rien qui approche, il faut le repousser sans cesse. Il faut toujours garder un oeil dessus. Tant que vous gardez un oeil dessus, a priori, ça va. Et en fait, à un moment, ce qui était dangereux, c'est qu'on avait quatre requins qui nous tournaient autour.

  • Speaker #1

    Moi, j'étais sortie de l'eau.

  • Speaker #0

    Plus un cinquiĂšme, un cinquiĂšme qui venait par en dessous. On a fait, voilĂ , ça devient chaud quand mĂȘme Ă  gĂ©rer. et donc lĂ  on est quand mĂȘme remontĂ© sur le bateau mais il faut faire gaffe parce que quand vous remontez sur le bateau quand vous descendez dans l'eau, il ne faut pas faire de bruit Ils disaient non, on crie, on fait du bruit. Ça, ça attire les requins en fait. Ce qui attire bien les requins, c'est de prendre une bouteille vide, la mettre dans l'eau et d'appuyer. Ça, ça attire super bien les requins.

  • Speaker #1

    En fait, ça fait le bruit d'un poisson qui est agonisant, qui est blessé. Et ça, c'est une proie pour les requins.

  • Speaker #0

    Ces requins-lĂ  vivent dans le milieu pĂ©lagique, ils sont ocĂ©aniques. Ça veut dire qu'ils vivent dans un dĂ©sert en fait. Parce que vous avez les cĂŽtes qui sont pleines de vie dans la mer. Mais dĂšs que vous partez dans le grand large, il n'y a quasiment plus rien Ă  bouffer en fait, ça devient vraiment un dĂ©sert et c'est ce qui fait que parfois les requins bouffent le premier truc croise. Et vous pouvez trouver des plaques d'immatriculation, des pneus dans un estomac de requin, ça peut se retrouver. Donc on voit des plaques d'immatriculation dans le requin, c'est un requin-tigre. C'est un tigre. Dans le tigre, c'est pas impossible, c'est un truc qui se tourne.

  • Speaker #1

    C'est souvent les longimens parce que justement, eux, ils sont attirés par les reflets métalliques. C'est pour ça aussi, quand on est plongeur, on évite tout ce qui est métallique, petits bracelets et tout ça, c'est pas une trÚs bonne idée pour éviter d'attirer les requins au niveau du reflet métallique.

  • Speaker #0

    Le requin-tigre,

  • Speaker #1

    il est extrĂȘmement beau quand mĂȘme. Il est vraiment cool. Toutes ces espĂšces-lĂ  sont des espĂšces qui sont rĂ©putĂ©es potentiellement dangereuses pour l'homme. Évidemment, potentiellement. Regardez bien ce mot qui est trĂšs important pour moi. Ils ont les armes, ils peuvent ĂȘtre en contact avec l'homme, donc il y a de temps en temps des morsures liĂ©es Ă  ces espĂšces.

  • Speaker #0

    Voici le plus grand requin blanc qui n'a jamais été détecté en tout cas, et qui est encore vivant actuellement, qui s'appelle Deep Blue. Et pour vous donner une idée, la maquette dans le film, la maquette, elle fait environ 9-10 mÚtres. Et en réalité, le plus gros requin, dit Blue, il fait 6 mÚtres.

  • Speaker #1

    Le plus gros requin blanc. Le plus gros requin blanc,

  • Speaker #0

    excusez-moi.

  • Speaker #1

    C'est les requins...

  • Speaker #0

    Les requins baleines.

  • Speaker #1

    Oui, j'avais en malgache. Eux, ils font 12 mÚtres, mais ils mangent du planton. Donc évidemment, on les oublie parfois un petit peu. Mais c'est eux les plus grands.

  • Speaker #0

    Typiquement, la maquette est plus grande que le plus gros des requins. Par contre, il y a un moment, je ne sais pas si vous avez remarquĂ©, mais le requin apparaissait super rĂ©aliste par rapport au moment oĂč c'Ă©tait la maquette. Le moment oĂč il rentre dans la cage, pas toutes les scĂšnes, mais certaines scĂšnes oĂč il est dans la cage, c'est un vrai requin. Et en fait, ils ont galĂ©rĂ© Ă  fond pour avoir ces scĂšnes-lĂ , parce que ça a passĂ© des semaines oĂč il y avait un gars qui Ă©tait dans la cage et il mettait plein de sang de poisson pour pouvoir attirer le requin au maximum. Et lĂ , le requin, vous voyez, il paraĂźt quand mĂȘme Ă©norme, mais beaucoup plus agile que la maquette. et ce qu'ils ont fait pour que le requin paraisse aussi gros que la maquette, si vous voulez. Ce n'est pas exactement le scientifique. Ce n'est pas Hooper qui est dans la cage. C'est une personne de petite taille. Une personne de petite taille qui ressemblait Ă  Hooper. Sur certaines scĂšnes, on voit le visage de Hooper. Mais sur toutes les scĂšnes, on voit le requin rĂ©aliste. En fait, ils ont mis une personne de petite taille, avec la mĂȘme combinaison, etc. pour faire croire que le requin Ă©tait plus gros, pour garder la mĂȘme Ă©chelle. Ils ont Ă©tĂ© jusqu'Ă  ce niveau-lĂ .

  • Speaker #1

    Et du coup, quand on dit, est-ce que le requin est une menace pour l'homme ? on vous a mis des petites comparaisons. Là, qui sont un petit peu... Il y en aura des plus drÎles aprÚs, mais ça, c'est les vrais, que Guillaume va expliquer, les vrais chiffres, à peu prÚs, moyennes, d'attaques de requins par rapport à des mortalités engendrées par d'autres espÚces. Et Guillaume, notamment le moustique, tu aimes bien parler de ça.

  • Speaker #0

    TrĂšs clairement, moi, ça, ça me permet souvent de dĂ©bunker de la mauvaise vulgarisation. C'est le truc qu'on entend tout le temps. Les moustiques sont les gros tueurs. Vous n'avez jamais fait tuer par un moustique. Le moustique... peut transmettre des maladies. Il peut ĂȘtre vecteur d'une maladie. Mais ce n'est pas lui qui vous tue directement, Ă©videmment. Donc ça, dĂ©jĂ , je suis toujours embĂȘtĂ© par ce truc-lĂ . Quel moustique vous tuez 725 000 personnes ? Non. Les parasites qu'ils viennent porter. Donc c'est dĂ©jĂ  un petit peu diffĂ©rent. Évidemment, l'homme est un loup pour l'homme. C'est l'homme, en rĂ©alitĂ©, qui tue le plus d'hommes. Vous avez beaucoup plus de chances de vous faire buter par un chien, par une vache aussi. Vous vous promenez dans les PyrĂ©nĂ©es, vous avez des vaches qui sont trĂšs territoriales, qui ont un sentiment matriarcal qui est Ă©levĂ©. Il y a des combats de reines. Si vous avez dĂ©jĂ  vu des combats de reines en Suisse, c'est des combats de vaches, de femelles. Vous vous faites Ă©craser, vous vous chargez par une vache. Vous n'avez qu'au plus de chance de mourir tuĂ© par un hippopotame. Si un jour vous avez la chance d'aller faire un safari au Kenya, les hippopotames, c'est probablement le plus dangereux. Il ne faut jamais s'approcher d'une riviĂšre, de l'Omasai Mara. Évitez de vous approcher trop prĂšs de l'eau, parce que ça peut surgir d'un coup de l'eau et vous couper en deux. J'ai vu des vidĂ©os lĂ -dessus, c'est un peu bizarre Ă  voir. Et donc, vous voyez qu'ici, les requins, il n'y a que 10 morts plus ou moins par an. Plus ou moins. Et encore, ce n'est pas si officiel que ça. En tout cas, on peut repartir un peu aussi du dĂ©bunkage. Est-ce qu'un requin peut rĂ©ellement sentir une goutte de sang dans une piscine olympique ? Vous avez peut-ĂȘtre probablement dĂ©jĂ  entendu. C'Ă©tait dĂ©bunkĂ©. Il n'est pas capable de sentir une goutte de sang dans une piscine olympique, mais il peut dĂ©tecter 6 gouttes de sang dans une piscine olympique. Donc in fine, il a quand mĂȘme un sens de l'olfaction qui est super, super, super dĂ©veloppĂ©.

  • Speaker #1

    Et on voit vraiment les yeux qui changent de couleur quand il devient un petit peu prĂȘt Ă  attaquer. En fait, les requins ont une paupiĂšre pour protĂ©ger leurs yeux pendant une attaque. C'est pour ça qu'il y a un changement de couleur. À un moment dans le film, il dit aussi que le requin approchait et son Ɠil devenait blanc. Oui, c'est cette paupiĂšre. Donc ça, c'est vrai. C'est une petite info, fun fact du film qui est rĂ©elle. LĂ , il joue sur les pupilles. C'est plutĂŽt une rĂ©action de mammifĂšre.

  • Speaker #0

    Par contre, le seul truc, c'est que le sang qui vient exciter le requin, ce n'est pas du sang de mammifÚre. Il y a une étude qui a été testée. Est-ce qu'on est vraiment au milieu des requins ? Est-ce qu'on est bon à manger pour des requins ? Et donc, ils ont pris des planches de surf sur lesquelles ils sont venus mettre des...

  • Speaker #1

    Des sortes d'aquariums avec un petit systĂšme de trappes. Et ces trappes vont s'ouvrir de maniĂšre trĂšs cyclique et relĂącher des petites quantitĂ©s de liquide. Il y avait trois liquides qui Ă©taient testĂ©s. Le contrĂŽle, ce qu'on appelle en science le contrĂŽle, qui est juste de l'eau de mer, qui n'est pas censĂ© attirer de l'eau de mer, c'est de l'eau de mer, ça n'a pas vraiment d'odeur. donc c'Ă©tait le contrĂŽle nĂ©gatif. À cĂŽtĂ©, ils ont mis du sang de poisson. Donc ça, Ă©videmment, c'est quelque chose qui est censĂ© attirer le requin. C'est le plus logique, c'est sa nourriture. Et troisiĂšme planche, ils ont mis du sang de bƓuf. Mettre du sang humain, niveau Ă©thique, ce n'Ă©tait pas terrible. Donc du sang de bƓuf, c'est ce qu'ils ont choisi. C'est trĂšs, trĂšs proche de nous. Ils ont fait l'Ă©tude et, cycliquement, ils relĂąchaient un petit peu de liquide. Il y a un requin qui est venu voir ce qui se passait sur le dispositif dans le contrĂŽle, juste avec l'eau de mer. Il y a trois requins qui sont venus au sang de bƓuf. tout petit peu plus, mais vraiment trĂšs similaires. Il y a plus de 300 requins qui sont venus visiter la planche avec le sang de poisson. Ils savent distinguer la diffĂ©rence et ils vont ĂȘtre attirĂ©s uniquement par le sang de poisson. Ça s'explique parce que le requin, pour flotter, on voit que dans le film, il y a le requin qui essaye de nager, de repartir plus profond. Il embarque les barils. Ça, il doit gĂ©rer sa flottabilitĂ© pour nager, remonter Ă  la surface, rester sous l'eau. Il n'a pas comme chez les poissons des petits ballons. des petites vessies natatoires qui se remplissent de gaz. Il a un foie qui va se remplir et qui va ĂȘtre gĂ©rĂ© par des lipides, de la graisse, mais il ne peut utiliser que de la graisse de poisson. Donc peu importe, parce que j'ai souvent la blague, oui, mais si je suis gros, le requin, il va plus m'aimer. Peu importe notre quantitĂ© de graisse en tant qu'humain, le requin ne va pas ĂȘtre attirĂ© par notre sang et par notre odeur. On n'est pas le bon rĂ©gime alimentaire du requin.

  • Speaker #0

    Donc sur 300 requins qui avaient été relùchés, quasiment tous sont pas tirés de la poisson.

  • Speaker #1

    C'est en milieu naturel. C'Ă©tait un peu naturel, donc ils n'Ă©taient mĂȘme pas spĂ©cialement relĂąchĂ©s. Ils sont juste venus de maniĂšre curieuse, voir un petit peu s'il y avait de quoi se nourrir. Et ils s'en boivent, ça ne marchait pas.

  • Speaker #0

    Ce lipide s'appelle le squalene. Quand vous avez du squalene, parfois ça se trouve dans certains mĂ©dicaments, dans certains complĂ©ments alimentaires, le squalene, c'est du gras du coup de requin, de squal. Et c'est ce qui fait aussi que les requins, alors c'est un truc que je n'avais jamais remarquĂ© avant, quand j'ai vu les dents de la mer, c'est que le bateau s'appelle l'orca, l'orque. et ce qui est marrant c'est que les orques sont en rĂ©alitĂ© les prĂ©dateurs naturels les plus efficaces pour tuer les grands blancs. Et donc, dans certaines zones, typiquement en Afrique du Sud, vous avez la Ausha baie, Ausha baie oĂč il y avait Ă©normĂ©ment de grands requins blancs maintenant. En fait, on en trouve de moins en moins maintenant. Et ce n'est pas Ă  cause des pĂȘcheurs. C'est a priori Ă  cause des orques.

  • Speaker #1

    Pas uniquement Ă  cause des pĂȘcheurs. Les pĂȘcheurs ont quand mĂȘme une petite part, mais... Oui,

  • Speaker #0

    mais ils sont protĂ©gĂ©s, je veux dire. Dans la Ausha baie, c'est protĂ©gĂ©. Et ils ont remarquĂ© qu'il y avait plein d'orques qui venaient. Et en fait, ils remarquaient qu'on retrouvait des cadavres de grands blancs, avec juste une incision ici, et qu'il manquait juste le foie. Et donc, vos orques sont capables de faire une sorte de chirurgie pour rĂ©cupĂ©rer juste le foie. Évidemment, il y avait encore les ailerons. Et donc, il y avait encore les ailerons qui sont le truc qui est le plus rĂ©cupĂ©rĂ© par les humains. C'est plutĂŽt les orques. Et ça a Ă©tĂ© observĂ© aussi dans le vivant, de rĂ©cupĂ©rer ce squalene, ces pauvres requins blancs.

  • Speaker #1

    En fait, j'ai oubliĂ©. Ce n'est pas la version oĂč il y a les petites stats drĂŽles. Donc lĂ , c'est juste d'autres espĂšces de requins.

  • Speaker #0

    C'est pour vous montrer, en fait, que... On connaßt surtout les grosses espÚces de requins, 6-7 grosses espÚces de requins, qui sont vraiment dangereuses pour l'homme. Il y a plus de 500 espÚces de requins qui existent dans le monde. Malheureusement, on perd de plus en plus d'espÚces au fur et à mesure du temps. On en reparlera un peu aprÚs. Mais il y a des requins, pour le moment, que vous n'avez encore jamais vus. Et tous ces requins-là existent réellement. Notamment celui-ci, je pense qu'Alexia a bien parlé de celui-là.

  • Speaker #1

    Celui-lĂ , il est trop cool. C'est un requin de grande profondeur justement qui produit de la lumiĂšre au niveau du ventre. On l'appelle le cookie cutter shark parce que vous voyez, il a des grosses lĂšvres, il est un peu spĂ©cial. C'est des lĂšvres qui sont un peu comme des ventouses. Sa technique de chasse, c'est qu'il peut remonter des grandes profondeurs, faire plusieurs kilomĂštres quotidiennement pour aller chasser. Pendant la journĂ©e, il vit Ă  1000-2000 mĂštres de profondeur et pendant la nuit, il va remonter trĂšs trĂšs rapidement, venir se coller. Ă  sa proie, normalement des trĂšs grands mammifĂšres marins, par exemple des baleines, mais il est assez opportuniste, donc il y a une morsure chez l'humain, c'est quand mĂȘme classe. Une morsure chez l'humain, mais c'est extrĂȘmement rare. Il va venir se coller, faire une rotation, ses dents vont faire comme un cookie, comme un emporte-piĂšce, et il va repartir avec un cookie de viande de baleine, par exemple. C'est un tout petit requin, il fait Ă  peu prĂšs cette taille-lĂ , donc je dirais 40-50 centimĂštres, et voilĂ , il est trop cool. On voit qu'il a des trĂšs grands yeux, c'est pour essayer de capter la lumiĂšre qui arrive vers le haut. C'est un petit prĂ©dateur des grands fonds, il est trop cool. Il y a aussi mon requin prĂ©fĂ©rĂ©, c'est celui-lĂ , le requin-renard, parce qu'il a une trĂšs grande queue, c'est un requin, franchement si on a la chance de le voir notamment en plongĂ©e, c'est super rare. Je pense qu'il y a des gens dans la salle qui en ont dĂ©jĂ  vu, c'est trop cool. Et ils sont extrĂȘmement prĂ©datĂ©s parce qu'ils ont une grande queue, un grand zĂ©leron. Ça veut dire que ça, on peut les couper et les vendre si on a un braconnier.

  • Speaker #0

    Il y a une cicatrice de Quint d'ailleurs. Il dit « je me suis pris un coup de queue de requin-renard » . C'est un requin qui peut aussi vous blesser avec sa queue. À moins qu'il ait des petites queues qui sont trĂšs coupantes. LĂ , vous avez le requin qu'on appelle le requin grande gueule. LĂ , vous avez le requin lĂ©zard. Une gueule incroyable. Requin lĂ©zard, requin reptile, ça dĂ©pend des traductions. Il a des dents hyper particuliĂšres qui sont enroulĂ©es les unes sur les autres. On ne sait mĂȘme pas exactement pourquoi. LĂ , vous avez le requin du Groenland, qui est le requin qu'on considĂšre comme ayant le mĂ©tabolisme le plus lent. C'est un requin, en gĂ©nĂ©ral, qui vit Ă  plusieurs centaines de mĂštres de profondeur, dont la vision n'est pas trĂšs dĂ©veloppĂ©e. Il y a souvent des copĂ©potes parasites qui viennent rentrer dans ses yeux. C'est un requin qu'on pense avoir l'espĂ©rance de vie la plus longue. Dans ceux qui ont Ă©tĂ© mesurĂ©s, en tout cas, c'est toujours facile de mesurer l'espĂ©rance de vie d'espĂšces sauvages. Vos requins du Groenland peuvent vivre jusqu'Ă  600-700 ans. C'est un requin... qui ne mangent qu'une ou deux fois par mois. On peut reparler aussi, on voit le requin blanc qui vient bouffer non-stop des gens, qui vient arracher des gens. Dites-vous qu'un requin blanc, n'importe quelle espĂšce de requin, c'est un organisme qui est poĂ©quilotherme, Ă  sang-froid si vous voulez. Et donc ils ont un mĂ©tabolisme qui est assez lent. Ce mĂ©tabolisme lent fait qu'ils n'ont pas besoin de beaucoup manger. Nous on mange Ă©normĂ©ment parce que nous on va toujours maintenir notre tempĂ©rature et ça consomme Ă©normĂ©ment d'Ă©nergie. Donc on bouffe beaucoup par rapport Ă  un requin. Un requin, mĂȘme un requin blanc, Il va manger une ou deux fois par semaine quand il trouve un truc Ă  se mettre sous la dent. Il ne va jamais tout harger, tout buter comme on voit dans le film. Et le requin du Greenland, lui, il se nourrit des cadavres de baleines. Il attend que les cadavres de baleines qui coulent sur le fond, l'Ă©lĂšve vient manger directement 100 kilos de viande d'un coup sur les cadavres de baleines qui sont posĂ©es comme des oasis dans les grandes profondeurs. Il va digĂ©rer ça pendant des mois et essayer de trouver un autre cadavre de baleines plus loin. Et c'est malheureusement des requins qui sont assez fort pĂȘchĂ©s, tristement. Parlons pĂȘche, justement.

  • Speaker #1

    Oui, il y a beaucoup de menaces chez les requins. Pour parler un petit peu, le nombre d'attaques de requins, le nombre d'attaques toutes confondues, il y a environ une centaine d'attaques par an. Dans ça, on distingue deux catĂ©gories. Les attaques qui sont provoquĂ©es par une mauvaise interaction par l'homme. Par exemple, un plongeur qui fait du rodĂ©o sur un requin, s'il y a une morsure aprĂšs. Il faut quand mĂȘme distinguer des vraies attaques de requins qui ne sont pas provoquĂ©es par l'homme. Les attaques de requins provoquĂ©es par l'homme, il y en a une soixantaine sur sept centaines. Il y en a Ă  peu prĂšs 40 qui sont vraiment imputĂ©s Ă  pas de chance, on va dire. Et dans celle-lĂ , il n'y a qu'une dizaine de morts par an. C'est extrĂȘmement peu d'attaques d'humains tuĂ©s par des requins par an. Par contre, chez les requins, des requins tuĂ©s par l'humain, ça, il y en a beaucoup, beaucoup plus. Et il y a diffĂ©rentes menaces qui pĂšsent sur les requins. Donc, il y a Ă©videmment tout ce qui est coupage des ailerons, des ailerons qui sont un peu des mets de luxe dans certaines cultures. Le requin va ĂȘtre pĂȘchĂ©. On va juste couper son aileron. Il est relĂąchĂ© vivant Ă  l'eau. Non seulement il se vide de son sang, mais en plus, il s'asphyxie parce que le requin, il ne s'est pas respirĂ© sans nager. LĂ , il ne s'est plus nagĂ©. Donc, c'est quand mĂȘme assez... Bon, ce n'est pas trĂšs sympa, quoi. LĂ , on voit dans les filets, c'est aussi une grande menace des requins. Les requins, ils se prennent dans nos filets et ils restent coincĂ©s. LĂ , c'est un longiman. On le reconnaĂźt avec ses grandes nageoires. Il s'est emberlificotĂ© dans le filet. C'est dur Ă  voir.

  • Speaker #0

    Moi, j'ai fait plusieurs semaines de bateaux comme ça au Canada, oĂč on partait au long de l'Atlantique et on mettait des coups de filet pour rĂ©cupĂ©rer la faune abyssale, la faune qui y va au fond, pour pouvoir identifier de nouvelles espĂšces et voir quel Ă©tait l'impact qu'avait la pĂȘche par chalutage sur la biodiversitĂ©. Et je pense que deux fois par semaine, on remontait un requin du GorĂ© de Lande. Et donc, je voyais le requin remonter, puis il Ă©tait relĂąchĂ© Ă  l'eau, mais pas sĂ»r du tout qu'il en survivait. Donc, vous voyez le requin de 600 ans lĂ . Ils en pĂȘchent deux par semaine et c'Ă©tait juste... par test. C'Ă©tait juste l'idĂ©e d'estimer la biodiversitĂ©. Donc, ça ne traĂźnait pas autant de temps que le chalutage d'eau profonde pour la pĂȘche, pour la nourriture, pour faire des farines animales en plus. C'est vraiment des trucs de la biodiversitĂ© pour pas grand-chose. Donc, ce bycatch a un rĂŽle malheureusement essentiel dans la perte des reviens.

  • Speaker #1

    Et qui est souvent sous-Ă©valuĂ© parce que les pĂȘcheurs vont relĂącher Ă  la mer. Donc, il y a trĂšs, trĂšs peu de chiffres. C'est un gros travail des scientifiques d'estimer cette pĂȘche accidentelle, cette pĂȘche qui n'est pas dans les livrets des pĂȘcheurs. Il faut obtenir aussi la collaboration des pĂȘcheurs, parce qu'on ne peut pas juste leur dire, ce n'est pas bien, il ne faut pas que tu pĂȘches. Ça, ça ne marche pas, Ă©videmment. Donc, il y a tout un travail des scientifiques Ă  collaborer avec les chercheurs. Ça doit ĂȘtre du win-win. Il faut bien comprendre leurs enjeux, notamment quand on va dans des pays en voie de dĂ©veloppement, comme Madagascar ou au PĂ©rou aussi, oĂč j'ai travaillĂ© sur ça. Si on arrive en disant, vous ne pouvez plus pĂȘcher dans les zones de pĂȘche, c'est sĂ»r qu'il va y avoir du braconnage et qu'il va y avoir des tactiques mises en place pour juste continuer Ă  vivre, parce que c'est leur mĂ©tier, c'est des pĂȘcheurs, ils ont besoin de leur boulot. Par contre, au bout des annĂ©es, quand on travaille avec eux de maniĂšre un petit peu intelligente, au PĂ©rou, ils avaient mis en place un label de pĂȘche durable si on faisait de la collaboration scientifique. Donc lĂ , les pĂȘcheurs allaient rendre les vrais chiffres et vraiment apprendre, il y avait toute une sensibilisation sur pourquoi ne pas pĂȘcher des requins, des dauphins, pourquoi ne pas consommer des dauphins. Comment bien relĂącher une tortue Ă  la mer si elle est prise dans nos filets ? Tout ça, c'est de l'apprentissage, ce n'est pas quelque chose qui est dans leur coutume ancestrale de base. Mais quand il y a une grande discussion sur plusieurs annĂ©es, il y a moyen d'avoir des trĂšs trĂšs beaux rĂ©sultats. Et grĂące Ă  ça, on avait pu avoir des prĂ©-Ă©tudes assez prĂ©cises du nombre de requins qui Ă©taient pris dans les filets, qui Ă©taient aussi mauvaisement labellĂ©s, parce que parfois, ils trichent un petit peu, que ce soit volontaire ou involontaire, on va jouer sur les noms. comme ici, c'est la saumonette qu'on peut trouver justement sur nos Ă©tals dans les marchĂ©s. On pense souvent que c'est un petit saumon, quelque chose comme ça, ça ressemble un petit peu Ă  ça dans le nom, mais c'est du petit requin qu'on peut trouver chez nous. Il y a moyen d'en consommer chez nous. Ça, il y a des quotas, il y a des tailles qui sont respectĂ©es, Ă©videmment, chez nous, mais c'est quelque chose qu'on peut trouver chez nos Ă©tals et dans nos Ă©tals, et souvent, on n'en est pas trop conscient.

  • Speaker #0

    Maxime le disait en introduction, les estimations, c'est entre 100 millions et 270 millions de requins qui sont pĂȘchĂ©s chaque annĂ©e. Mais non seulement il y a le nombre d'individus de requins, non seulement il y a des espĂšces qui sont en voie de disparition, comme le requin-renard, par exemple, est en voie de disparition. Et c'est bien beau de parler de biodiversitĂ©, mais il faut aussi parler de biomasse. C'est-Ă -dire que mĂȘme les espĂšces qui se portent relativement bien sont complĂštement surpĂȘchĂ©es. À un tel point qu'on estime qu'on a perdu 70% de requins, d'ensemble d'individus de requins dans le monde. C'est autant d'impact que les insectes. On sait que maintenant, depuis 50 ans, on a perdu 70% des insectes qui sont autour de nous, la biomasse d'insectes. C'est le mĂȘme impact pour les requins. Les requins ont un rĂŽle tout aussi important Ă  jouer dans l'Ă©cosystĂšme que les insectes, parce que c'est des top prĂ©dateurs. Quand on dit top prĂ©dateurs, ils sont en haut de la chaĂźne alimentaire et ils viennent rĂ©guler.

  • Speaker #1

    Top prĂ©dateurs charognards. Ils vont soit rĂ©guler, soit nettoyer les ocĂ©ans. En tout cas, ils sont vraiment essentiels. S'il n'y a plus de requins, il y a toutes les espĂšces qui dĂ©pendent d'eux. qui vont disparaĂźtre, et ça, c'est clairement quelque chose qui est un petit peu embĂȘtant. C'est une cascade de pertes de biodiversitĂ©. Donc, voilĂ . Si vous avez des questions, n'hĂ©sitez pas, on est lĂ  pour y rĂ©pondre.

  • Speaker #0

    Je pense qu'on a été méga long. Désolé. On a éprouvé de faire notre petit truc en 20 minutes, je pense. Mais n'attendez pas. On s'est fait piéger. Alors,

  • Speaker #1

    il y a une question. J'en vois une lĂ -bas. J'arrive.

  • Speaker #0

    Bonjour. J'invite... Merci pour cette expĂ©rience. J'ai envie de savoir quel est le requin le plus fĂ©roce ? Le fĂ©roce ? En fait, si tu regardes les statistiques, il y a ceux qui sont connus. Et donc, ce n'est pas le grand blanc, c'est plutĂŽt le bulldog ou le tigre. Ça se joue entre ces deux-lĂ , en gĂ©nĂ©ral, donc considĂ©rĂ© comme le plus dangereux. NĂ©anmoins, on pense que c'est le longiman, en fait, parce que le longiman qui mange beaucoup de naufragĂ©s. On pense que c'est le longiman, mais c'est moins connu, Ă©videmment, parce qu'il faut le voir. C'est difficile de vraiment rĂ©pondre Ă  cette question. On pense que c'est le longiman, vu les interactions qu'il fait.

  • Speaker #1

    C'est un requin qui est trĂšs opportuniste. Oui, effectivement, mais on n'est jamais en contact, Ă  part si on le veut, ou si on n'a vraiment pas de chance et qu'on est dĂ©jĂ  naufragĂ©. On n'est pas en contact avec ce requin. Ceux qui sont les plus probables, ou on peut avoir un problĂšme, c'est tout ce qui est requin, qui peut remonter dans les estuaires. Parce que lĂ , il peut y avoir beaucoup d'interactions entre l'homme. C'est souvent des eaux qui sont trĂšs troubles. Donc, c'est le genre d'endroit oĂč il peut y avoir des problĂšmes. Mais on rappelle, c'est extrĂȘmement rare qu'il y ait ce genre d'interaction. Mais il y a notamment, si vous voulez savoir un petit peu quoi faire pour limiter les risques, si malgrĂ© ça, vous avez un petit peu peur, je vous conseille d'aller voir le site Shark School, qui est un site qui est gĂ©rĂ© par des scientifiques et qui... donne un petit peu toutes les prĂ©cautions qu'on peut faire si on veut Ă©viter de voir des requins ou si on veut voir des requins et bien gĂ©rer l'interaction. Donc lĂ , il y a vraiment moyen d'avoir tous les tips pour gĂ©rer l'interaction. Typiquement, si on nage avec un requin, il faut arrĂȘter de faire des clapotis. Donc surtout pas fuir, nager trĂšs rapidement comme le pĂȘcheur qui s'est fait embarquer avec son ponton. Il va nager trĂšs, trĂšs rapidement en faisant des claps. Ça, ça attire les requins. Si on est dans une interaction avec des requins, on va arrĂȘter de nager. On va faire comme un bĂątonnet qui flotte. Donc, on va se mettre Ă  la verticale et on ne va plus faire que des tout petits mouvements de main, histoire de ne pas couler parce que c'est quand mĂȘme embĂȘtant aussi. Toujours garder le visuel avec le requin. Et s'il s'approche trop, venir le repousser. IdĂ©alement, avec un petit bĂąton ou une camĂ©ra, si on a par exemple. Et si on n'a pas, avec notre main, en Ă©vitant la gueule, Ă©videmment.

  • Speaker #0

    Une petite caresse.

  • Speaker #1

    Une petite caresse, exactement.

  • Speaker #0

    Alors, moi, j'avais une question. Tout à l'heure, vous avez parlé de la reproduction avec le pénis en forme de gouttiÚre. Et comment ça se passe pour féconder la femelle ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est tout un programme. Ça dĂ©pend des espĂšces, Ă©videmment. Mais en gĂ©nĂ©ral, il y a une reproduction qui est sexuĂ©e, un peu comme chez nous. Et le requin mĂąle va venir attraper la femelle. La femelle, si on veut pas avoir de consentement, c'est pas top, top, parce qu'il va l'attraper comment ? Au niveau du cou, si elle a de la chance. Et il va meurtre. il y a mĂȘme chez certaines espĂšces, un Ă©paississement des Ă©cailles, justement, qu'on a vu, les Ă©cailles placoĂŻdes, dans cette rĂ©gion-lĂ , pour essayer de se protĂ©ger un petit peu de ça. Mais il y a Ă©normĂ©ment de mortalitĂ©, donc on voit vraiment en pĂ©riode de reproduction Ă©normĂ©ment de grosses blessures, de grosses morsures chez les femelles. AprĂšs, si ça se passe bien, le pĂ©nis rentre dans le vagin, il y a une fĂ©condation interne. En fonction de l'espĂšce, il peut y avoir soit des Ɠufs qui sont produits et qui vont ĂȘtre... pondu, un peu comme des petites poules, mais souvent il y a une sorte de petit cordon qui va s'accrocher aux algues pour que les oeufs puissent se dĂ©velopper.

  • Speaker #0

    Ça se trouve encore facilement, ça d'ailleurs, si on est en balade en Bretagne ou quoi, ça se trouve, ce sont des sortes de petites capsules vertes, comme ça, un peu rectangulaires ou trapĂ©zoĂŻdales. Surtout trapĂ©zoĂŻdales.

  • Speaker #1

    Les trapĂ©zoĂŻdales. Vous mettez le bon mot derriĂšre ça. C'est les requins, les carrĂ©s, c'est les raies. Donc il y a aussi moyen de les identifier grĂące Ă  la forme de ces oeufs-lĂ . DeuxiĂšme tactique, le requin pond des Ɠufs, mais il reste Ă  l'intĂ©rieur d'une sorte d'utĂ©rus de la maman. LĂ , il peut y avoir des trucs assez dingues, comme chez le requin marteau, oĂč il y a un cannibalisme in utero. Donc le premier qui naĂźt et qui est le plus adaptĂ© va bouffer tous ses petits frĂšres et sƓurs et comme ça, ça lui fait des rĂ©serves.

  • Speaker #0

    C'est la sélection.

  • Speaker #1

    Ça permet d'avoir dĂ©jĂ  une sĂ©lection du plus adaptĂ© qui lui va sortir un peu comme si la maman requin accouchait. Ou alors, il y a vraiment, comme chez nous, des petits requins qui peuvent se dĂ©velopper. Ă  l'intĂ©rieur d'une sorte d'utĂ©rus laĂŻque. Donc, il y a un petit bĂ©bĂ© requin qui sort dĂ©jĂ  formĂ©.

  • Speaker #0

    C'est un sacré bordel, la biologie de développement, pour les gens qui connaissent les requins, c'est vivipare, ovipare ou vivipare. Les trois sont possibles.

  • Speaker #1

    Alors, est-ce qu'il peut y avoir un frayage comme les saumons ?

  • Speaker #0

    Normalement,

  • Speaker #1

    pas. AprĂšs, ce qu'on peut voir qui est un peu similaire aux saumons, c'est des zones de nurserie. oĂč il y a certaines espĂšces de requins qui vont pondre Ă  proximitĂ©, par exemple, de mangroves. Et les juvĂ©niles de requins, notamment les requins citrons, vont se dĂ©velopper dans ces zones pour ĂȘtre protĂ©gĂ©es des prĂ©dateurs. Évidemment, le gros requin, c'est Big Blue. Big Blue, le plus grand requin. Deep Blue. Il y avait Big Mama avant, c'est pour ça que je confonds les deux. Elle n'a plus beaucoup de prĂ©dateurs. Elle en a encore quelques-uns, mais il n'y a plus beaucoup de prĂ©dateurs. Par contre, les petits requins, ils sont au menu des autres requins, d'autres prĂ©dateurs, de tondes. de gros poissons. Donc, eux, ils ont intĂ©rĂȘt Ă  ĂȘtre protĂ©gĂ©s. Et lĂ , il va y avoir des sortes de nurseries oĂč ils vont se dĂ©velopper.

  • Speaker #0

    L'idĂ©e du frayage, c'est l'idĂ©e que la marge des poissons n'a pas de pĂ©nis. La femelle vient pondre ses oeufs en tapis, une petite parade nuptiale, et puis si le mĂąle gĂšre bien son cou, il peut ensuite balancer directement du sperme dessus. C'est une fĂ©condation externe proche, il n'y a pas de fĂ©condation interne. Par contre, chez les requins, lĂ  oĂč il y a vraiment les classepeurs, les nageurs pterygoĂŻdales, et donc il y a une introduction, une fĂ©condation interne. Je ne vais pas comme ça en tĂȘte, en tout cas d'espĂšces qui ne se reproduisent pas en fĂ©condation interne chez les requins. Ça devrait exactement exister, parce qu'en biologie, on n'est jamais Ă  l'abri de l'exception. Vous parliez de prĂ©dateurs tout Ă  l'heure.

  • Speaker #1

    Le requin blanc, on sait que c'est l'orque,

  • Speaker #0

    mais j'ai l'impression que depuis 15-20 ans, on met vraiment le point sur l'orque.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a un phénomÚne plus important chez l'orque maintenant,

  • Speaker #0

    d'attaque ? C'est surtout qu'il y a une mode. C'est qu'en fait, les orques, comme nous, ont des modes qui sont trĂšs marquĂ©s. Vous avez peut-ĂȘtre entendu le nom des orques qui attaquent les bateaux, notamment dans le dĂ©troit de Gibraltar. En fait, c'est juste une culture, une mode culturelle qui se met en place, un nouveau comportement qui se met en place, qui a priori, c'est juste un comportement que les jeunes orques font pour le dĂ©troit de Gibraltar, oĂč ils viennent chercher un petit morceau du bateau du Gouvernail. Ils l'utilisent un peu comme un trophĂ©e pour impressionner les jeunes. C'est vraiment un jeu de jeunes orques. LĂ , c'est l'idĂ©e que tout d'un coup, ils sont mis Ă  investiguer une nouvelle source de nourriture, peut-ĂȘtre parce qu'il y a moins de phoques. qui sont aux environs, ils se sont mis Ă  investiguer le requin et Ă  rĂ©cupĂ©rer justement le foie riche en squalene et ils se sont dit tiens, il y a une super sauce de nourriture Ă  rĂ©cupĂ©rer, c'est un truc qui se voit aussi chez les chimpanzĂ©s, oĂč tout d'un coup ils viennent dĂ©velopper un nouveau comportement alimentaire lĂ  c'est un peu cette idĂ©e lĂ  c'est vrai qu'on n'en parlait pas avant, parce qu'avant il y avait beaucoup moins d'attaques d'orques sur les requins blancs mais lĂ  ça a vraiment explosĂ© en fait parce que c'est nouveau, dĂ©couvrez un nouveau comportement et comme les cĂ©tacĂ©s sont des mammifĂšres qui sont un peu comme nous trĂšs sociaux dans plusieurs peuplades qui restent lĂ , notamment en Afrique du Sud. Mais sinon, les requins mangent beaucoup d'autres requins aussi. Beaucoup de prĂ©dateurs de requins sont d'autres requins.

  • Speaker #1

    Bonsoir.

  • Speaker #0

    Vous avez parlé des requins qui vivaient en grande profondeur.

  • Speaker #1

    Oui. Comment ils font pour s'adapter par rapport aux autres requins ?

  • Speaker #0

    Est-ce qu'ils arrivent Ă  passer d'une profondeur Ă  l'autre ? Est-ce qu'ils doivent faire des paliers comme les plongeurs ?

  • Speaker #1

    Ça dĂ©pend des espĂšces. En fait, les plongeurs, on respire de l'air. dĂ©jĂ  de l'air qui vient de la surface et ça va ĂȘtre un systĂšme complĂštement diffĂ©rent. LĂ , les requins, ils n'ont dĂ©jĂ  pas ce petit ballon d'air, cette vessie natatoire comme beaucoup de poissons, donc c'est une limitation de moins et ça dĂ©pend des espĂšces. Le cookie cutter shark, donc le requin cookie, lui, il est capable de faire des traversĂ©es de plusieurs kilomĂštres en humain. S'il y arriverait, parce que peut-ĂȘtre qu'un jour on y arriverait, ça prendrait des jours et des jours pour remonter de cette grande profondeur. Ça prend dĂ©jĂ  des heures de remontĂ©e d'une centaine de mĂštres, donc de plusieurs kilomĂštres, ce serait fou. Eux, ils le font en moins de 24 heures. Ce n'est pas extrĂȘmement impactant pour eux parce qu'il n'y a pas vraiment de gaz contenu ni dans leur cendre, ni dans des compartiments. AprĂšs, ça dĂ©pend de certaines espĂšces. Et ces requins-lĂ , tous les requins en gĂ©nĂ©ral, ils sont adaptĂ©s Ă  leurs conditions de vie. Certains requins vont passer toute leur vie entre 1 000 et 2 000 mĂštres. Ils n'ont aucun intĂ©rĂȘt. Leurs proies ne sont pas en profondeur de surface. Ils vont toujours rester lĂ  oĂč ils sont adaptĂ©s. Mais ça dĂ©pend des espĂšces. Certaines espĂšces vont ĂȘtre adaptĂ©es Ă  faire des grandes migrations. D'autres vont ĂȘtre qu'en surface, mais vont faire des grandes migrations autour du globe. Certaines espĂšces vont rester dans un tout petit territoire. Si on parle de toutes les espĂšces de requins en gĂ©nĂ©ral, on peut trouver tous les comportements. Mais chacun va ĂȘtre extrĂȘmement adaptĂ© Ă  son milieu de vie, Ă  son rĂ©gime alimentaire. Et voilĂ , ils sont toujours bien adaptĂ©s.

  • Speaker #0

    On avait une question ici.

  • Speaker #1

    Oui, Guillaume. Est-ce qu'on a une idée pourquoi certaines espÚces, je pense particuliÚrement aux requins bulldogs, sont tout à fait pacifiques au Mexique et agressives à la Réunion ?

  • Speaker #0

    On pense que c'est l'idĂ©e en tout cas d'un comportement territorial. Le cas de la RĂ©union est assez particulier justement. Il y a une plage oĂč les requins attaquent frĂ©quemment. On ne pense pas que c'est pour le rĂ©gime alimentaire. On pense que c'est une question de territorialitĂ©. La territorialitĂ© va dĂ©pendre beaucoup en fait. De la maniĂšre dont l'espace est confinĂ©, Ă  quel point la hauteur des vagues, Ă  quel point la taille du rĂ©cif. Et donc, on pense que c'est pour ça que dans certaines zones, il n'y a pas de problĂšme. Il n'y a pas de problĂšme d'hydrodynamique qui fait que la territorialitĂ© est dans d'autres endroits. A priori, c'est plus dangereux. On pense aussi que certains requins mettent l'homme au menu. On pense que ce truc-lĂ  arrive quand mĂȘme. C'est trĂšs rare.

  • Speaker #1

    C'est trĂšs, trĂšs rare. Et lĂ , on parle d'individus. Il y a quelques individus dĂ©viant moins d'une dizaine oĂč ils commençaient Ă  avoir des comportements. un peu bizarre. Ce qui est cool, c'est qu'il n'y a pas de transmission chez les requins. Ils ne vont pas, comme chez les mammifĂšres marins, avoir des phĂ©nomĂšnes de mode ou des choses comme ça. Mais il y avait un petit peu plus d'attaques, notamment Ă  La RĂ©union. Soit c'est parce que l'humain Ă©tait au menu, soit deuxiĂšme hypothĂšse, c'est parce qu'il y avait un cadavre de baleine Ă  proximitĂ©. Et donc, il y avait vraiment une territorialitĂ© exacerbĂ©e pour protĂ©ger les ressources alimentaires. Il y a un deuxiĂšme phĂ©nomĂšne. Guillaume disait, oui, ce n'est pas trop reliĂ© au rĂ©gime alimentaire. Un petit peu quand mĂȘme. Mais pas dans le sens oĂč ils prennent goĂ»t Ă  l'humain, mais plus, il y a de moins en moins de poissons, il y a de plus en plus de surpĂȘches, donc il y a moins de ressources alimentaires et les requins doivent se rapprocher des cĂŽtes. Donc, ils vont ĂȘtre plus en contact avec nous et en plus, on est de plus en plus nombreux sur Terre, donc on augmente les probabilitĂ©s d'avoir des interactions avec les requins simplement parce qu'on arrive dans leur maison, dans leur milieu, avec nos gros sabots et nos grosses palmes, on vient les dĂ©ranger, ouvrir leur frigo, piquer leurs poissons. Et parfois, moi, personnellement, s'il y avait un requin qui venait dans ma maison piquer mon frigo, je ne serais pas super heureuse et j'essayerais de le chasser un petit peu. Les requins, leur seule maniĂšre de chasser l'humain, c'est de venir un petit peu les bousculer. Il peut y avoir des interactions qui ne sont pas trĂšs cool Ă  ce moment-lĂ .

  • Speaker #0

    Je rajoute une petite parenthÚse que Phil vient de me passer. Donc, Philippe, qui est membre au NEMO de notre club de plongée et qui vient de me dire que justement, au Mexique, c'est beaucoup des femelles gestantes qui sont dans cet endroit-là et qui ne sont pas en mode alimentaire aussi... Aussi le vent que la rue.

  • Speaker #1

    Et lĂ , quand il y a justement gestation et tout ça chez les animaux, ça peut dĂ©velopper d'autres comportements et induire des attaques, mais pour l'IA de la protection, pas de la descendance. Alors justement, dans les attaques, on disait, il y a en tout cas, lĂ , c'est les stats de l'annĂ©e passĂ©e, de 2024, vous pouvez voir qu'il y a eu 88 cas de morsures rĂ©pertoriĂ©es. C'est les stats les plus officielles et on voit qu'il y a une distinction entre les morsures provoquĂ©es et les morsures non provoquĂ©es. Je vous parlais des morsures provoquĂ©es, typiquement, c'est des interactions oĂč l'humain vient s'immiscer dans l'environnement naturel du requin et souvent avec des comportements qui ne sont pas top top. Du nourrissage, par exemple, on va mettre du sang de poisson pour attirer les requins pointe noire pour les touristes. Comme ça, ils peuvent prendre des photos. Oui, mais ce n'est pas top et il peut y avoir des attaques dans ces cas-lĂ . Il y a aussi des plongeurs, c'est vraiment rĂ©pertoriĂ©, il y avait vraiment un effet de mode Ă  un moment, oĂč ils faisaient du rodĂ©o sur les requins nourrices. Donc, imaginez, il y a un gars, il vient de nulle part, il est habillĂ© trĂšs bizarrement, il fait du rodĂ©o sur vous, vous n'allez pas ĂȘtre trĂšs heureux, il peut y avoir des morsures Ă  ce moment-lĂ . Et du coup, il faut bien distinguer ces deux catĂ©gories. MĂȘme en les distinguant, on voit que ça reste trĂšs, trĂšs peu. Et on voit Ă  cĂŽtĂ© le nombre de dĂ©cĂšs liĂ©s Ă  ces morsures. Évidemment, ceux qui sont faits morts, peut-ĂȘtre qu'ils ne sont pas dans un trĂšs, trĂšs bon Ă©tat, mais bon, voilĂ , ils ne sont pas morts. Pour la majoritĂ©, en 2024, il n'y a eu que 7 cas, 7 morsures qui ont entraĂźnĂ© une mortalitĂ©. On voit aussi les attaques sur les coques de bateau, comme dans le film. Bruce, dans le film, il insiste sur son bateau. En 2024, il y a eu trois attaques de requins sur un bateau. C'est quand mĂȘme trĂšs peu. Je crois qu'il y a plus dans l'entiĂšretĂ© de films d'attaques de requins sur le bateau que ce qu'il y a dans l'entiĂšretĂ© du monde en un an. Donc voilĂ , c'est pour remettre un petit peu le curseur sur est-ce que le requin est vraiment dangereux pour l'homme. Oui, il a les armes pour, mais en rĂ©alitĂ©, moi aussi, j'ai des dents. Je pourrais tout Ă  fait sauter sur vous et vous mordre.

  • Speaker #0

    J'en ai aucune envie. Défiez-vous d'Alexia.

  • Speaker #1

    Oui, Ă©videmment. Mais j'en ai aucune envie. Et c'est un peu la mĂȘme chose pour les requins. Ils ont les armes pour nous mordre, mais ils n'en ont pas spĂ©cialement d'intĂ©rĂȘt ou l'envie, sauf dans des cas un peu particuliers. Et donc, je voulais un peu, parce qu'on parle toujours comparaison mortalitĂ© chez le moustique, chez l'homme, chez le chien. LĂ , c'est des stats un petit peu plus cool. Donc, il y a une chance. Vous voyez tous les chiffres aprĂšs sur... Tu sais traduire parce qu'il y a beaucoup trop de chiffres pour ma dyscalculie.

  • Speaker #0

    Donc 1 sur 142 105 263.

  • Speaker #1

    La probabilitĂ© de se faire mordre sur l'entiĂšretĂ© du monde par an, c'est les probabilitĂ©s de se faire mordre pour un requin. C'est Ă  peu prĂšs les mĂȘmes probabilitĂ©s de gagner Ă  l'euro million. Quand mĂȘme, le curseur est assez bas. Vous avez une chance sur 500, voire une chance sur 1000 d'ĂȘtre sĂ©lectionnĂ© Ă  The Voice. Donc vous avez beaucoup, beaucoup, beaucoup plus de chances d'ĂȘtre sĂ©lectionnĂ© Ă  The Voice que d'ĂȘtre mordu par un requin. Idem pour Koh-Lanta. Ou, par exemple, si vous voulez rencontrer une cĂ©lĂ©britĂ© dans votre vie, vous avez 14 210 fois plus de chances de rencontrer une cĂ©lĂ©britĂ© durant votre vie que d'avoir une morsure de requin. Et voilĂ , un petit peu moins drĂŽle, mais il y a 227 fois plus de chances d'ĂȘtre frappĂ© par la foudre, ce qui est quand mĂȘme un Ă©vĂ©nement extrĂȘmement extrĂȘme. En gĂ©nĂ©ral, ça ne fait pas la une des journaux quand quelqu'un se fait frapper par la foudre. Par contre, quand quelqu'un se fait mordre par un requin, c'est sĂ»r qu'il y a quelqu'un qui va en parler, les mĂ©dias vont s'emparer de l'affaire. Ça va faire la une des journaux. Donc, il y a un biais liĂ© Ă  la peur des requins. On a l'impression qu'il y a beaucoup plus d'attaques par an. On ne va jamais avoir peur d'ĂȘtre sĂ©lectionnĂ© Ă  The Voice. Donc, je voulais vous montrer un petit peu ces probabilitĂ©s-lĂ .

  • Speaker #0

    Et Ă  HawaĂŻ, c'Ă©tait reconnu. Il y a une personne qui est morte, je ne sais plus quelle annĂ©e. Ils ont tuĂ© 5000 requins. Oui. Suite Ă  cette mort-lĂ . En reprĂ©sailles. En mode, OK, il faut que les touristes reviennent, un peu comme le maire. Donc, on a vu de buter tous les requins autour. Mais le problĂšme, c'est que les requins ne sont pas territoriaux. On a mangĂ© des requins, ils bougent. Vous les tuez, il y en a d'autres qui reviennent. C'est OK, cool, on voit son requin, il va y ĂȘtre tout Ă  bouffer ici. Ça ne marche pas bien.

  • Speaker #1

    Si un jour il n'y avait plus de requins, ce ne serait pas une bonne nouvelle pour nous. L'interaction prĂšs des cĂŽtes avec des requins potentiellement dangereux pour l'humain. À un moment, il parle de statistiques de distance Ă  3 mĂštres du bord et 1 mĂštre de profondeur. C'est vrai ça ? Oui, il y a certains requins, notamment les requins taureaux, je pense, qui sont ceux qui se rapprochent le plus justement de ces faibles profondeurs. Ça dĂ©pend des espĂšces de nouveau, mais il y a certaines espĂšces qui peuvent aller trĂšs trĂšs proche des cĂŽtes et notamment dans les estuaires. Donc lĂ , ils peuvent remonter dans des trĂšs trĂšs faibles profondeurs et ça peut ĂȘtre peut augmenter la probabilitĂ© d'interaction entre l'homme. Maintenant, il y a de plus en plus de systĂšmes aussi, des plages qui sont surveillĂ©es, qui sont mises, il y a des filets ou des sortes de choses pour limiter les interactions avec les requins dans les zones oĂč ça peut poser problĂšme. Si on va avec le zout, mĂȘme dans un mĂštre de profondeur, il y a trĂšs peu de chances d'avoir un requin. Et s'il y en a un, ce ne sera pas un grand blanc. Il faut vraiment avoir beaucoup de chances. VoilĂ  quoi. Et quand vous ĂȘtes sur le tropique,

  • Speaker #0

    tant que vous restez dans le lagon, Quand vous restez dans une zone qui est protégée par le sif, vous pouvez voir plein de requins, mais souvent, c'est des petits points blanches, des points noirs, des petits requins, en fait. Il faut éviter... Mais en général, ils fouillent, donc ils ne vont jamais s'approcher par curiosité.

  • Speaker #1

    En gĂ©nĂ©ral, vraiment, les grosses catĂ©gories, c'est Ă©viter les eaux troubles, Ă©viter les eaux troubles Ă  fort courant, les zones oĂč il y a beaucoup de dauphins, par exemple, qui sautent. C'est du coup, les gens font « Oh, trop bien, un dauphin, je vais aller nager lĂ  » . C'est souvent les dauphins qui sautent, c'est parce qu'il y a des ressources alimentaires en bas, donc potentiellement des requins qui sont en train de chasser. C'est un endroit Ă  Ă©viter si on veut ne pas voir de requins. Il y a aussi lĂ  oĂč il y a des oiseaux qui plongent, il faut Ă©viter parce qu'il y a des requins en dessous. Si on connaĂźt bien, notamment grĂące Ă  Shark School, il y a moyen de repĂ©rer les zones oĂč il y a une plus grande probabilitĂ© de voir un requin. dans les 1... Ă  3 mĂštres. Il y a certaines zones oĂč il y a des grandes probabilitĂ©s de voir des requins, mais en gĂ©nĂ©ral, la baignade est interdite dans ces zones-lĂ . En Floride, il y a des zones comme ça. Mon petit frĂšre a Ă©tĂ© nager lĂ -bas et puis il est pilote. Et pour la petite histoire, il a survolĂ© cette zone et on voyait les tĂąches, on voyait les requins et il s'est quand mĂȘme dit qu'il Ă©tait un peu con. C'est vrai. Donc voilĂ , il n'a pas eu de problĂšme malgrĂ© ça parce que mĂȘme dans ces zones-lĂ , il y a trĂšs peu de probabilitĂ©s. Par contre, si ça nous arrive, mĂȘme si les probabilitĂ©s sont faibles, c'est quand mĂȘme pas cool. AprĂšs, nous, on a vraiment plongĂ© beaucoup de fois avec des requins, mais dans des bonnes conditions, encadrĂ©es par des biologistes avec des connaissances pour qu'on n'agresse pas les requins, on ne reprĂ©sente pas une menace pour les requins. Et lĂ , il n'y a aucun problĂšme. MĂȘme Ă  un moment, on faisait une plongĂ©e Ă  Fakarava, dans la Passe, oĂč il y a Ă©normĂ©ment de requins, c'est en PolynĂ©sie française. Et lĂ , on plongeait avec une lampe torche au crĂ©puscule, Ă  un moment oĂč les requins sont en train de chasser. En fait, ils Ă©taient contents qu'on soit lĂ  parce que dans la lumiĂšre de notre lampe torche, ils voyaient mieux les poissons. Donc, il y avait une sorte de symbiose Ă©phĂ©mĂšre qui s'installait oĂč ils profitaient de notre lampe pour chasser plus efficacement les poissons. Il y a mĂȘme des stratĂ©gies qui se font chez les requins. On commence Ă  Ă©tudier ça. Mais oui, ils sont trĂšs opportunistes. Et nous, du coup, moi, j'ai Ă©clairĂ© les poissons pour que le requin ait plus facile Ă  les manger.

  • Speaker #0

    En sachant qu'à un moment, le guide qui est avec nous nous a dit, les gars, restez là sur le fond, éteignez vos lumiÚres. Et lui, il s'est mis au-dessus de nous et il nous a éclairés avec sa lumiÚre. Là, du coup, les requins viennent vraiment vers vous. Les requins viennent vous frÎler.

  • Speaker #1

    Et le but, c'Ă©tait de s'asseoir sur ses fesses. Et moi, comme une dĂ©bile, je me suis mis Ă  quatre pattes. Donc, la premiĂšre chose que le requin voyait quand il arrivait, c'Ă©tait ma tĂȘte. Ils sont venus quand mĂȘme trĂšs, trĂšs prĂšs. Je n'ai jamais respirĂ© aussi vite quand mĂȘme ma bouteille dans cette plongĂ©e. parfois j'ai des idĂ©es, elles sont quand mĂȘme pas trĂšs trĂšs claires

  • Speaker #2

    Je vous propose de terminer là-dessus. Si vous avez encore des questions, n'hésitez pas. On va rester encore une quinzaine de minutes là avec nos grandes mùchoires. Donc, on peut régler ça par plus petites interactions, plus personnelles. Je vous remercie d'avoir participé à ce Ciné-Sciences. Et aux personnes qui écouteront le podcast, merci d'avoir pris le temps d'écouter cet épisode. Et on se retrouve dans quelques semaines pour la prochaine saison de Science, Art et Curiosité, le podcast du MUMONS. Merci à tous.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #2

    Tu viens d'écouter un épisode du podcast du Mumons. Et franchement, j'espÚre qu'il t'a plu. D'ailleurs, si en passant, tu veux me faire un retour ou si tu as des idées d'amélioration, surtout n'hésite pas à nous contacter. Tu peux aussi devenir notre ambassadeur et faire découvrir ce podcast tout autour de toi. Si tu as des idées de sujets ou si tu souhaites enregistrer un épisode, surtout n'hésite pas à nous contacter. Rendez-vous sur le site internet mumons.be ou sur la page Facebook du Mumons.

Description

đŸŽ™ïž Sciences, Arts et CuriositĂ©s – SpĂ©cial « Les Dents de la mer »
🩈 Un film culte
 et des millions de malentendus.

Pour le dernier épisode de la saison, on revient sur le blockbuster qui a inventé le blockbuster : Les Dents de la mer de Steven Spielberg, sorti en 1975.
Mais au-delĂ  des anecdotes de tournage (et il y en a beaucoup !), ce film a eu un impact colossal :
âžĄïž Il a créé une peur mondiale des requins,
âžĄïž Il a influencĂ© nos imaginaires
 et nos comportements,
âžĄïž Il a contribuĂ©, indirectement, Ă  la disparition massive de ces prĂ©dateurs essentiels.

Avec Alexia Lourtie et Guillaume Caulier, biologistes marins, on dĂ©mĂȘle le vrai du faux et on dĂ©couvre :
✅ Pourquoi les requins sont bien moins dangereux qu’on le croit,
✅ Comment ils jouent un rĂŽle clĂ© dans l’équilibre des ocĂ©ans,
✅ Et comment la science s’inspire d’eux pour des innovations surprenantes (sport, hîpitaux, aviation
).

💡 À la fin, une vĂ©ritĂ© qui dĂ©range : sans requins, c’est toute la biodiversitĂ© qui s’effondre.

🎧 Disponible dùs le 30 juillet sur toutes les plateformes.
Plongez avec nous pour un Ă©pisode qui sent l’iode, l’adrĂ©naline
 et la science.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Lorsque ce petit bolide atteindra 88 miles à l'heure, attends-toi à voir quelque chose d'idéal.

  • Speaker #1

    Ce qui place votre zone d'atterrissage à 5,0667 degrés de latitude nord et 77,3333 de longitude ouest.

  • Speaker #0

    Rien de tout ça derriÚre. Qu'est-ce que le réel ? La seule variable constante est l'inattendue.

  • Speaker #2

    On ne peut pas la contrĂŽler. Je crois que vous ĂȘtes encore pire que ces crĂ©atures.

  • Speaker #1

    Elles,

  • Speaker #0

    elles n'essaient pas de se massacrer entre elles pour tirer le plus gros. Voyons si une capacité de poussée de 10% permet de décollage.

  • Speaker #1

    Et 3,

  • Speaker #0

    2,

  • Speaker #1

    1...

  • Speaker #0

    ChĂšre auditrice, cher auditeur, je te souhaite la bienvenue dans ce nouvel Ă©pisode de Science, Art et CuriositĂ©, le podcast du MUMONS. Ce dernier Ă©pisode de la saison 9 qui se dĂ©roule Ă  la suite du CinĂ©-Science organisĂ© autour du film Les Dents de la Mer par le MUMONS et le cinĂ©ma Imagixmons. Alors ce film a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© par Steven Spielberg, il est sorti en 1975 et donc au moment oĂč on enregistre le podcast... ont fait les 50 ans du film et il est adaptĂ© du roman Ă  succĂšs de Peter Benchley, j'espĂšre que je le prononce mal parce que moi et les noms et les prĂ©noms ce n'est pas toujours gagnĂ©, qui est publiĂ© un an avant en 1974. Alors Universal Pictures qui a donnĂ© au film une sortie exceptionnellement large pour l'Ă©poque, va lancer vraiment la mode des blockbusters que l'on connaĂźt maintenant chaque annĂ©e et surtout en Ă©tĂ©. Alors, le film et le livre s'inspirent entre autres, ce n'est pas le seul Ă©vĂ©nement, je pense que vous allez en parler, des attaques de requins dans le New Jersey, d'ailleurs ils en parlent dans le film, qui ont eu lieu en 1916, en juillet 1916 plus exactement, et qui ont occasionnĂ© la mort de quatre personnes. Alors cet Ă©vĂ©nement tragique et les films ensuite autour des requins sont venus renforcer cette impression, ont marquĂ© en fait la culture populaire amĂ©ricaine et ça a Ă©tĂ© l'objet de nombreux documentaires. Ces attaques ont Ă©tĂ© cĂ©lĂšbres pour avoir Ă©tĂ© les premiĂšres Ă  avoir un Ă©cho mĂ©diatique Ă  travers le pays, donc les Etats-Unis. Elles ont aussi poussĂ© de nombreux ichthyologues, donc c'est en fait la branche des sciences naturelles qui Ă©tudie les poissons, Ă  s'intĂ©resser aux requins et Ă  leurs mƓurs, dont on avait peu de choses Ă  l'Ă©poque. Cet Ă©vĂ©nement a fortement inspirĂ©, comme je le disais, Peter Benchley pour l'Ă©criture de son roman Les Dents de la Mer. Le succĂšs planĂ©taire du film est de ses trois suites, puisqu'il y a Joe, 2, 3 et 4. marque les esprits et gĂ©nĂ©ralise la peur associĂ©e aux requins, comme je le disais, Ă  l'Ă©chelle mondiale. Son impact est tel qu'il est Ă  l'origine de l'expression « effet dents de la mer » ou « Joe Effect » . Cet effet a contribuĂ© Ă  la mauvaise rĂ©putation qu'ont les requins auprĂšs du public et Ă  leur massacre. Selon les estimations les plus sĂ©rieuses, les humains sont responsables de la mort de 11 000 requins par heure et pĂȘchent jusqu'Ă  273 millions de requins chaque annĂ©e, ce qui est quand mĂȘme assez important. Que savons-nous aujourd'hui des requins ? Sont-ils des crĂ©atures agressives, des peintes dans le film ou la rĂ©alitĂ© est-elle bien plus nuancĂ©e et diffĂ©rente ? Pour remettre l'Ă©glise au milieu du village, j'accueille aujourd'hui Alexia Lourty et Guillaume Collier, qui sont deux habituĂ©s des podcasts, on en a dĂ©jĂ  enregistrĂ© plusieurs ensemble. Ils sont biologistes marins et bien entendu, le public qui a assistĂ© Ă  la projection est lĂ  aussi... Aujourd'hui, ce n'est pas moi qui poserai les questions, ce sera le public qui pourra interagir avec Guillaume et Alexia. Chers auditeurs, chĂšres auditrices, tu me connais quand mĂȘme, j'ai gardĂ© quelques petites questions sous le coude pour leur permettre de rebondir sur des sujets qui ne sont peut-ĂȘtre pas prĂ©vus initialement. Et avant de laisser la place aux questions par le public, Guillaume et Alexia, je vous propose de rapidement vous prĂ©senter et ensuite d'enchaĂźner avec ce que vous nous avez prĂ©parĂ© en introduction avant la sĂ©ance de questions.

  • Speaker #1

    Un grand merci Max pour cette invitation. Bonsoir Ă  tous ! merci d'ĂȘtre lĂ  aussi nombreux c'est super agrĂ©able de revoir ce film donc merci aux Mimons d'avoir rendu ça possible merci Ă  Imagix d'avoir rendu ça possible revoir les dents de la mer je crois que la premiĂšre fois que je l'ai vue c'Ă©tait sur un petit Ă©cran quand j'avais 12-14 ans et lĂ  le revoir sur grand Ă©cran et en plus en langue originale c'est un truc dont j'aurais pas pu rĂȘver rien que ça c'est vraiment un retour en enfance Ă  Madeleine de Proust, super agrĂ©able Ă  voir alors je m'appelle Guillaume Collier je suis biologiste marin Ă  Lumons On a un laboratoire de biologie marine Ă  Lumont, si vous voulez. Je ne travaille pas directement sur le requin. Je travaille plutĂŽt sur les invertĂ©brĂ©s. Je travaille beaucoup sur les concombres de mer, les oursins, les sols de mer et toutes les petites bestioles qui y vont associer. Moi aussi, c'est des sortes d'araignĂ©es de mer invasives. Donc, j'ai plein de petits sujets sur lesquels je travaille. Mais je suis passionnĂ© de requins. Enfin, je suis passionnĂ© de vie marine de maniĂšre gĂ©nĂ©rale. Et avec Alexis, on a dĂ©jĂ  eu la chance de partir pas mal sous les tropiques, de pas mal nager avec les requins. On a eu des trucs dans... dans les atolls en PolynĂ©sie française, Ă  nager avec 300 requins, dans la nuit, dans la passe sud de Fakarava, qui est un endroit, un haut hotspot de requins. Et donc, c'est un truc, quand je vois ça, j'adore. Mais du coup, l'idĂ©e ici, ça veut dire de vous montrer ce qui est vrai, ce qui n'est pas vrai dans le film. Un peu dĂ©bunker certaines idĂ©es reçues. Aussi, de vous montrer Ă  quel point les requins, biologiquement, sont assez incroyables. Et je vous propose maintenant de passer la parole Ă  Alexia, qui voyait le film pour la premiĂšre fois.

  • Speaker #2

    Oui, c'est vrai que je n'avais jamais osĂ© voir le film. Parce qu'il faut savoir, petite anecdote, je suis insomniaque. Et Ă  6 ans, ma maman m'a demandĂ© de regarder un documentaire pour m'occuper, un documentaire sur les requins. C'Ă©tait pas un documentaire, c'Ă©tait Port Bleu, et donc j'avais trĂšs trĂšs trĂšs peur des requins, jusqu'Ă  ce que je plonge avec eux. J'ai commencĂ© Ă  la plonger Ă  10 ans, donc trĂšs rapidement je me suis rendu compte que c'Ă©tait pas des crĂ©atures, des pins, comme dans les films, et donc je me suis un petit peu plus intĂ©ressĂ©e Ă  eux. Et j'avais un peu une idĂ©e en tĂȘte depuis mes 14 ans, c'Ă©tait de travailler en biologie marine, et prĂ©cisĂ©ment sur les requins. AprĂšs j'ai un peu dĂ©viĂ©, mais jusqu'Ă  mon mĂ©moire, j'ai travaillĂ© notamment avec des requins lors d'un stage au PĂ©rou oĂč j'ai... J'ai Ă©tudiĂ© l'effet de ce qu'on appelle le bay catch, des prises accidentelles qui sont faites par les pĂȘcheurs, notamment chez un petit requin qui s'appelait le requin ange. J'ai Ă©tudiĂ© cet effet-lĂ . Et pour mon mĂ©moire, ce qui m'intĂ©ressait particuliĂšrement, c'Ă©tait toujours la biologie marine. Ils m'ont proposĂ© un sujet sur des requins, mais des requins de trĂšs grande profondeur, entre 1000 et 2000 mĂštres, qui produisent de la lumiĂšre. AprĂšs, mĂȘme si j'adore les requins, Mons m'a attrapĂ©, ils m'ont prĂ©sentĂ© leurs petites bestioles en vertĂ©brĂ©, leurs petites crevettes. Et j'ai migrĂ© Ă  Mons pour faire ma thĂšse sur les crevettes, mais j'ai toujours adorĂ© les requins. Et plus pour le loisir, ben maintenant, oui, on plonge. On plonge avec des requins, donc je m'intĂ©resse Ă©normĂ©ment. Et surtout Ă  sensibiliser, Ă  un peu dĂ©buguer toutes ces mauvaises conceptions, ces mauvaises idĂ©es qu'on a du requin, notamment avec des enfants. Et pour un petit mot, je suis biologiste marin, mais je travaille aussi au MUMONS en tant que mĂ©diatrice scientifique. Donc c'est pour ça qu'aujourd'hui, on se retrouve Ă  deux pour vous parler des requins.

  • Speaker #1

    C'est parti, attaquons un peu le diaporama. Alors, comme Max le disait prĂ©cĂ©demment, c'est vrai que c'est un film qui est assez incroyable, en fait, les dents de la mer, parce que ce film aurait pu, pour mille raisons, ne jamais naĂźtre. C'est vraiment le film oĂč il y a plein d'anecdotes, il y a plein de fun facts incroyables qui font que ce film a un succĂšs dingue, alors que le tournage a Ă©tĂ© foireux, mais du dĂ©but Ă  la fin. Le livre initial n'a failli jamais sortir parce que l'auteur, en fait, Ă  la base, Ă©tait le gars qui Ă©crivait les dialogues pour Johnson, qui ne s'Ă©tait plus reprĂ©sentĂ© aux prĂ©sidentielles, qui avait abandonnĂ©. Et donc, le gars qui Ă©crivait les dialogues a dit « Ok, moi, je vais Ă©crire un roman. » Il a dit « Soit je vais Ă©crire un truc sur les pirates, soit sur les requins. » Et sa femme a dit « Écoute, c'est vraiment une mauvaise idĂ©e, ça a foirĂ© ton truc. » Mais heureusement qu'il l'a fait parce que ça a bien marchĂ©. Spielberg est tombĂ© sur les Ă©preuves du bouquin par hasard au Studio Universal. Il les a rĂ©cupĂ©rĂ©es pour pouvoir ensuite en faire un film. Le livre a eu un succĂšs fou alors que ce n'Ă©tait pas attendu Ă  la base. Donc, Universal a dit, mon gars, il faut qu'on surfe sur la vague. C'est le cas de le dire. Et il faut absolument qu'on commence le tournage dans deux mois. Les gars, il nous faut un an et demi pour prĂ©voir le requin qu'on a prĂ©vu. Ce requin-lĂ , requin qui s'appelle Bruce. C'est le petit surnom qu'on donne Ă  ce requin-lĂ , qui est en fait le nom de l'avocat de Spielberg. On disait que c'Ă©tait un requin. Et donc, Ă©videmment, il l'a appelĂ© Bruce. En sachant que vous avez toute la mĂ©canique qui est derriĂšre, mais qui a quasiment jamais fonctionnĂ©. C'Ă©tait hyper foireux, c'est que l'eau rentrait un petit peu partout. Alors dites-vous que ça, c'est... Amity Beach n'existe pas rĂ©ellement, mais c'est filmĂ© Ă  Martha's Vineyard. Et l'idĂ©e, c'est que l'eau est froide, il y a beaucoup de courant, il y a plein de tempĂȘtes. Donc ça a mis en pause le tournage non-stop. L'eau rentrait dans le requin, le requin ne fonctionnait jamais. Et puis en Ă©tĂ©, il y avait tellement de bateaux partout qu'ils ne savaient pas tourner. Le tournage a vraiment Ă©tĂ© un flop, a coĂ»tĂ© 9 millions de dollars plutĂŽt que 2. Il a fait trois fois le nombre de jours, donc ça reste 50 jours, je pense, Ă  la base.

  • Speaker #2

    C'est passé de 60 jours à plus de 150 jours, donc ça a vraiment...

  • Speaker #1

    Ça a failli ĂȘtre annulĂ© plusieurs fois, en fait. Mais Spielberg avait eu la bonne idĂ©e d'engager la femme du producteur, en fait, pour jouer HĂ©lĂšne, la femme de Brody, en fait. Et donc, tout ça a jouĂ© et fait que ça a pu durer. Spielberg, il a failli laisser son job, en fait. Il n'avait jamais pu ĂȘtre, en fait, le grand rĂ©alisateur que ça a Ă©tĂ© par la suite. Et mĂȘme les acteurs, il y avait une ambiance dĂ©testable sur le tournage. Comment s'appelle le vieux loup de mer ? Quint. Quint, vous voyez, il peinte beaucoup. Dans un vrai, il peinte beaucoup aussi. DĂ©jĂ , le gars n'a jamais voulu venir sur le lieu de tournage. Il trouvait que le scĂ©nario Ă©tait vraiment tout pourri et qu'un requin qui vient tout bouffer. Et c'est sa femme qui a dit, Ă©coute, moi, j'ai envie d'aller Ă  Martin's Vineyard. Ça va ĂȘtre cool, Martha's Vineyard, sorry. Et donc, c'est sa femme qui l'a convaincu d'aller sur place. Sur place, il Ă©tait tout le temps dĂ©chirĂ© pendant le tournage. Mais par contre, certes, un moment du film bien prĂ©cis, quand il raconte toute cette histoire sur l'ISS Indianapolis, en fait, ça, c'Ă©tait pas prĂ©parĂ©. C'est un truc qu'il a balancĂ© comme ça, du dĂ©but Ă  la fin, avec l'intensitĂ© qu'il y a dedans et qui fait que le film marche super bien. C'est plein de petites anecdotes qui font que ce film fonctionne. Et en fait, une des raisons pour lesquelles le film fonctionne bien, c'est qu'on ne voit pas beaucoup le requin. C'est que le requin Ă©tait tellement foireux mĂ©caniquement parlant qu'on le voit assez peu. On le voit assez peu. Et c'est pour ça qu'il fait que ça marche mieux, c'est que ça joue sur l'anxiĂ©tĂ© des gens. C'est qu'il y a beaucoup plus de moments qui ont Ă©tĂ© filmĂ©s sur les personnes, sur les acteurs, pour que chacun puisse se reconnaĂźtre dans le public, chacun puisse se reconnaĂźtre dans le protagoniste de l'histoire, avec l'idĂ©e qu'Ă  la fin, on est un peu Ă  la place de cette personne. Et on vit cette angoisse d'abord de la population, avec le maire un peu veureux, politicien, etc. Donc on comprend toute l'histoire et toute la pression qui est associĂ©e Ă  ça. Et puis il y a ce huis clos Ă  Troyes sur le bateau, sur le bateau qui s'appelle Lorca. C'est marrant que ça s'appelle l'orca, en sachant que les orques sont un des grands prĂ©dateurs des grands requins blancs. On en reparlera un petit peu par la suite. Bref, ce film, c'est fou qu'il ait eu un temps un gros succĂšs sur le blockbuster, alors qu'il a failli ne jamais ĂȘtre produit, ne jamais sortir. La question qui se pose, du coup, c'est est-ce que les requins sont si dangereux que ça ? Biologiquement parlant, Ă  quoi ressemblent les requins ? Je vous ai dit, toute la petite discussion sur l'ISS, ça s'est rĂ©ellement passĂ©, en rĂ©alitĂ©. donc il y a vraiment tous ces marins, le bateau qui Ă©tait coulĂ© par le sous-marin japonais. Et la grande majoritĂ© des gens, en fait, sont morts, noyĂ©s et bouffĂ©s par des requins. Et ce que le film ne vous dit pas, c'est qu'en fait, les gens Ă©taient dĂ©jĂ  morts. Et puis, ils se sont fait bouffer par des requins charognards, en fait, si vous voulez. Donc, Ă©videmment, ça joue plus de dire que tout le monde s'est fait bouffer par les requins, les uns aprĂšs les autres, en mode prĂ©dateur. En gros, les gens Ă©taient dĂ©jĂ  morts. Donc, ça joue un petit peu aussi. Alexia,

  • Speaker #2

    qu'est-ce qu'on a de spĂ©cial sur les requins ? Est-ce qu'un requin, c'est mĂ©chant, c'est pas mĂ©chant ? Est-ce que c'est une machine de guerre ? Il faut dĂ©jĂ  savoir c'est quoi un requin. Donc on va vous prĂ©senter un petit peu c'est quoi le requin. DĂ©jĂ  les requins c'est des poissons qui ont un squelette un peu spĂ©cial. C'est un squelette qui est complĂštement composĂ© de cartilage. L'espĂšce d'os qu'on a dans nos oreilles ou dans notre nez qui est un peu plus mou. C'est vraiment une caractĂ©ristique des requins. En plus on peut aussi, dans les poissons cartilagineux, il y a les raies. Les raies que vous voyez lĂ  c'est les cousins des requins. Et ils ont un troisiĂšme cousin un peu moins connu, les chimĂšres, qui vivent Ă  trĂšs grande profondeur. Ils ont Ă©videmment d'autres caractĂ©ristiques. Les mĂąchoires qui sont assez magnifiques et que vous allez pouvoir voir mĂȘme sur notre table avec des dents en forme de pieds roulants qui vont tout le temps se renouveler tout au long de leur vie pour ĂȘtre sĂ»r d'avoir toujours une mĂąchoire au top. C'est non seulement une arme comme on peut l'imaginer dans le film, mais c'est surtout leur moyen de se nourrir. C'est leur seul moyen de se nourrir et de se protĂ©ger. Donc, Ă©videmment, ça doit toujours ĂȘtre super opĂ©rationnel. Et lĂ , ils ont Ă©voluĂ© pendant des centaines, des milliers d'annĂ©es. certaines espĂšces Ă©voluent depuis le dĂ©vonien, donc depuis vraiment trĂšs trĂšs longtemps.

  • Speaker #1

    Bien avant les dinosaures.

  • Speaker #2

    Bien avant les dinosaures, exactement. Évidemment, parfois on entend le mot fossile vivant. Non, ce ne sont pas les mĂȘmes individus, les mĂȘmes espĂšces qui vivent, mais elles Ă©voluent depuis trĂšs trĂšs longtemps avec des formes trĂšs semblables. Dans le film, on parle de requins qui ont 2000-3000 ans. C'est peut-ĂȘtre une estimation un peu grande, mais c'est vrai que cette longĂ©vitĂ©, souvent, on ne sait pas. Et souvent, les requins les plus vieux... En rĂ©alitĂ©, ils meurent parce qu'on les pĂȘche dans nos filets. Le record pour l'instant, c'est le requin du Groenland, un requin qui vit dans les eaux trĂšs froides et on sait qu'il peut avoir plusieurs centaines d'annĂ©es quand il est pĂȘchĂ©.

  • Speaker #1

    On vous rentrera une photo un peu aprĂšs.

  • Speaker #2

    Un petit peu plus tard, on peut peut-ĂȘtre passer Ă  la dia suivante.

  • Speaker #1

    D'abord, est-ce que vous reconnaissez l'image au milieu ? La mùchoire dans laquelle la fille est. C'est la mùchoire de quoi ça ? Un mégalodon qui ressemblait un peu au carcarias, donc au grand requin blanc, mais qui était bien plus grand. Est-ce que je vous montre là à droite ? C'est ce qu'on appelle les nageoires pterygopodes. C'est un joli nom pour dire pénis, en fait. Le premier pénis qui a émergé dans le vivant, chez les vertébrés, c'est le pénis des requins. Vous allez vous dire que ça ne ressemble pas vraiment à un pénis. Mais en fait, c'est l'idée que c'est une gouttiÚre. Vous avez deux nageoires qui se mettent l'une contre l'autre et qui font gouttiÚre pour faire rouler le sperme. Et un pénis, ce n'est pas juste une gouttiÚre qui se referme.

  • Speaker #2

    Et la reproduction chez les requins, franchement, c'est tout un programme. Il y a Ă©normĂ©ment de mortalitĂ© associĂ©e. parce que quand vous ĂȘtes un requin, vous n'avez pas de main, pas de bras, pas de choses comme ça. Pour attraper la femelle, le requin mĂąle va utiliser sa mĂąchoire. En gĂ©nĂ©ral, au niveau du cou. Donc, il y a vraiment une mortalitĂ© associĂ©e Ă  la reproduction. Et on en parlait pendant le film avec ma collĂšgue. Il peut aussi y avoir, par exemple, du cannibalisme in utero, notamment chez le requin marteau. Donc, c'est vraiment tout un programme. Les requins, c'est dĂ©jĂ  pas facile avant d'arriver au monde, de naĂźtre.

  • Speaker #1

    Commençons par le truc qui fait le plus peur aux gens. Les dents, les mĂąchoires, c'est vraiment le truc qui est le plus reconnu pour les requins. Le requin de Nemo qu'on voit en Ausha droite, son petit surnom, c'est Bruce. C'Ă©tait l'idĂ©e de rendre hommage Ă  Joe. Et vous voyez, non seulement ses dents sont acĂ©rĂ©es, on va vous faire passer Ă©videmment les mĂąchoires qu'on a prĂ©vues ici sur scĂšne. Alors quand on va vous passer les mĂąchoires, vous pouvez vous les faire passer, les toucher Ă©videmment. Faites juste garde Ă  plusieurs choses. PremiĂšre chose, c'est du cartilage. Vous allez voir que ce n'est pas de l'os, c'est un petit peu plus flexible. et c'est Comme Alexiel disait, c'est ce qui permet aux requins d'ĂȘtre plus flexibles et d'ĂȘtre plus actifs dans leur musculature, dans leur nage, et de pouvoir attraper des proies plus facilement. Ça casse moins facilement. Vous verrez que sur chaque dent, en gĂ©nĂ©ral, on a une sorte de petit crampon d'arrĂȘt qui fait qu'une fois que la dent est bien ancrĂ©e dans la chair, ça ressort plus difficilement. Vous verrez surtout... qu'il y a plusieurs rangĂ©es de dents. C'est un truc qui est assez bluffant. C'est que les requins n'ont pas des dents qui sont ancrĂ©es avec des racines comme nous. C'est des dents qui ne restent qu'en surface et qui poussent en tapis roulant. Et on voit bien ce tapis roulant. LĂ , il y a 4-5 rangĂ©es de dents qui sont prĂȘtes Ă  Ă©merger en haut et en bas. Et ça pousse non-stop.

  • Speaker #2

    Là, la premiÚre espÚce qu'on vous fait passer, c'est des grands requins. Soit des requins tigres, comme dans le film, le premier requin qu'on voit. Soit un requin citron. C'est deux requins qui sont considérés comme des requins qui peuvent mordre et couper. D'ailleurs, si on passe notre doigt sur la dent, ça fait un peu comme un couteau. C'est vraiment, on sent tous des petits crans comme ça. Et ces mùchoires-là sont faites pour couper. Ces requins-là vont chasser des grosses proies et partir avec des petits morceaux. C'est différent de la deuxiÚme mùchoire qu'on va vous faire passer, qui est le requin mùcho. Je vérifie bien que tu donnes la bonne.

  • Speaker #1

    Faites gaffe quand mĂȘme quand vous passez les dents, ça pique. Il y a moins de faire mal vraiment.

  • Speaker #2

    C'est des petites et fines. C'est vraiment trĂšs, trĂšs... Comme des petits hameçons. Parce que ce requin-lĂ , il a aussi Ă©tĂ© citĂ© dans le film. C'est un requin qui va jouer sur la vitesse. Il va nager extrĂȘmement vite, attraper ses proies. Mais lui, il ne va pas couper. Il va crocheter ses proies pour pouvoir les garder en bouche. Donc lĂ , il a une dentition qui est complĂštement adaptĂ©e Ă  son style alimentaire. On a aussi des mĂąchoires de raies. Des raies qui prĂ©sentent des sortes de petites bulbes. Chaque petite bulbe, c'est une dent. Pourquoi elles ont des dents avec des petites bulles ? Parce que c'est super pratique pour manger des coquillages, des parties trĂšs dures, et lĂ , ils vont broyer leur nourriture. En gros, chaque requin a une dentition qui a Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ©e par l'Ă©volution pour ĂȘtre hyper efficace en fonction de son rĂ©gime alimentaire. C'est tellement sĂ©lectionnĂ© qu'on peut identifier l'espĂšce de requin selon la dentition. C'est pour ça que dans le film, quand il autopsie la jeune fille, il peut dire, ah ben voilĂ , ça... Ce n'est pas un requin citron, ce n'est pas un requin taureau, c'est un requin blanc. C'est grĂące Ă  la forme de la morsure et donc la forme des dents qui sont imprimĂ©es dans la morsure.

  • Speaker #1

    Quand je vous passe la mĂąchoire de RĂ©guittard, vous verrez ici, vous aurez l'occasion de toucher ceci. Ça, c'est un reste de peau, c'est un reste de tĂ©gument qui reste ici. Et c'est particuliĂšrement important, regardez bien tous les petits trous qui sont en surface. Il y a plein de petits trous noirs qui sont en surface. On va en reparler un petit peu aprĂšs. En fait, sans vous faire mal, un requin peut avoir jusqu'Ă  30 000 dents au fur et Ă  mesure de sa vie.

  • Speaker #2

    Il y a une derniĂšre petite mĂąchoire qu'on fait passer. Celle-lĂ , on n'a pas encore eu l'occasion de l'identifier parce qu'on vient Ă  peine de rentrer de mission Ă  Madagascar, d'oĂč elle provient. Et du coup, c'est une de nos futures missions, c'est de dĂ©couvrir l'espĂšce qui se cache derriĂšre cette mĂąchoire. Mais vous voyez que c'est complĂštement diffĂ©rent. Ça, typiquement, c'est le genre de mĂąchoire qu'on a chez des plus petits requins et des requins qui sont plutĂŽt bintiques, donc qui vont rester au fond de l'eau. et qui vont manger des petites choses, des petits poissons.

  • Speaker #1

    Non seulement, vous voyez qu'il y a un systÚme dentaire qui est particuliÚrement développé, une pression de mùchoire monstrueuse, c'est plus ou moins 18 000 newtons, alors en équivalent kilos par surface, c'est plusieurs centaines de kilos par centimÚtre carré. Donc c'est monstrueux la puissance de la mùchoire, pas autant qu'un cordyle, mais quasiment autant en tout cas. Et vous avez en plus la protrusion de la mùchoire, c'est-à-dire la capacité en fait... un peu de décrocher la mùchoire et de la faire partir vers l'avant, qui est une capacité que beaucoup de poissons ont, si vous voulez. C'est l'idée que si je peux faire passer ma mùchoire vers l'avant, ça va créer un vide, ça va créer un effet d'aspiration. Donc ça va permettre à la proie qui est tout prÚs de se faire directement gober. Là, vous voyez ce requin-là en bas à droite, ce qu'on appelle le requin-gobelin ou requin-lutin, Il n'est pas un requin qu'on voit souvent, il a un peu une sale trogne.

  • Speaker #2

    C'est un requin de grande profondeur. Oui,

  • Speaker #1

    c'est un requin de grande profondeur.

  • Speaker #2

    Quand on voit des tĂȘtes comme ça, avec des grands yeux et tout, en gĂ©nĂ©ral, c'est des grandes profondeurs. Et je voyais dans le public, n'hĂ©sitez pas Ă  prendre des photos avec la mĂąchoire, ça fonctionne toujours trĂšs, trĂšs bien. Donc, c'est l'occasion, allez-y, c'est le moment. Et oui, je vous parlais Ă  un moment que j'avais Ă©tudiĂ© les requins pendant mon mĂ©moire, c'est sur ça que j'ai travaillĂ©. Sur ces petites structures qui ne sont pas des dents, mais qui ont la mĂȘme composition que les dents, c'est des Ă©cailles. En fait, le requin est recouvert d'Ă©cailles sur l'entiĂšretĂ© de son corps. Les raies en ont un petit peu moins, les chimeurs en ont quasiment pas, mais tous ces poissons-lĂ , ces poissons cartilagineux, ont ces Ă©cailles. Alors pourquoi ils en ont tous ? C'est parce que c'est super utile, notamment dans leur Ă©volution, pour nager. C'est ça qui leur permet d'ĂȘtre extrĂȘmement aquaphiles, de pouvoir ĂȘtre si... On a l'impression, quand on voit un requin qui nage, en fait, qu'il ne fait aucun effort, il nage. tout calmement et puis ils poussent des accĂ©lĂ©rations comme si de rien n'Ă©tait. Pourtant, c'est quand mĂȘme des beaux bestiaux. Donc, imaginez un peu la quantitĂ© d'eau qu'ils doivent pousser pour passer. Pour ça, il faut avoir un bon hydrodynamisme. Et c'est grĂące Ă  ça. En fait, toutes ces petites structures vont guider l'eau pour plus facilement qu'elle glisse sur le requin et que ça demande au requin beaucoup moins d'efforts pour nager. Ce qui est un peu intĂ©ressant, et c'Ă©tait le but de mon mĂ©moire, c'est que vu que ça recouvre toute la peau du requin, Mes requins lumineux qui produisent de la lumiĂšre par le ventre, ils devaient avoir une sorte de compromis entre ces Ă©cailles et les petits organes luminĂ©s, des sortes de petites loupiottes qui sont sur l'entiĂšretĂ© de leur ventre. Donc moi j'ai Ă©tudiĂ© ça, la diffĂ©rence entre les Ă©cailles de requins qui nagent trĂšs vite Ă  la surface et les requins qui vivent Ă  grande profondeur et qui produisent de la lumiĂšre.

  • Speaker #1

    Quelle est la fonction de cette production de lumiĂšre, Alexis ?

  • Speaker #2

    En fait, il faut imaginer que ce sont des requins qui vivent Ă  plus de 1000 mĂštres de profondeur. Si maintenant on est bien ici justement pour faire l'expĂ©rience, mettez votre main au-dessus de votre tĂȘte, elle va apparaĂźtre comme une ombre. C'est exactement la mĂȘme chose s'il y a un requin qui passe au-dessus de nous et que nous on est un prĂ©dateur sous-marin. On a un petit requin qui passe au-dessus de nous, on va dĂ©tecter une ombre. Donc ces petits requins qui sont des proies vont produire de la lumiĂšre au niveau de leur vente pour imiter complĂštement la lumiĂšre qui vient d'au-dessus. Ils vont imiter cette lumiĂšre tellement bien que ça va ĂȘtre la mĂȘme intensitĂ©, la mĂȘme couleur, Ils vont devoir analyser ça de maniĂšre extrĂȘmement prĂ©cise parce que toute petite variation, ça fait qu'on redevient visible et qu'on va se faire manger par ces prĂ©dateurs. Donc c'est de nouveau quelque chose, ils sont extrĂȘmement bien adaptĂ©s. Ça c'est la fonction principale, mais imaginez, ils vivent Ă  plus de 1000 mĂštres de profondeur, il n'y a pas beaucoup de vie, c'est pas facile de voir lĂ -bas, il n'y a pas beaucoup de lumiĂšre. Donc pour trouver des partenaires, sexuels notamment, c'est difficile. Donc ils vont utiliser cette lumiĂšre aussi pour communiquer. soit avec des partenaires potentiels, soit aussi pour repĂ©rer des proies. Il y a plein de fonctions associĂ©es. Il y a certains poissons, requins qui ont des sortes de spots sous les yeux qui permettent de faire un peu comme des phares qui vont Ă©clairer leur nourriture. Ils vont Ă©clairer que certaines couleurs, donc ils vont Ă©clairer que leurs proies. Enfin, c'est tout un monde. C'est magnifique. C'est trop cool. Mais il faudrait trois heures si je vous expliquais tout. Donc, n'hĂ©sitez pas si vous avez des questions par aprĂšs.

  • Speaker #1

    Je vois ce que tu veux dire. Autre petit fun fact associĂ©. ces Ă©cailles qu'on appelle les Ă©cailles placoĂŻdes, qui sont histologiquement des dents. Donc, comme on a vu, c'est des dents. Donc, les dents poussent dans la mĂąchoire, mais poussent aussi sur le tĂ©gument, ce qui est assez particulier. Cet hydrodynamisme quasiment parfait fait que les requins ne produisent pas un bruit dans l'eau. C'est vraiment les animaux qui sont connus. Si vous travaillez sur l'acoustique des poissons, la majoritĂ© des poissons osseux ont des sortes de vessies natatoires, des sortes de bulles, comme ça, qui leur permettent de flotter et qui leur font et remettent des bruits. on parle toujours du monde de silence quand vous regardez Les documentaires de Cousteau, un requin, ça n'avait pas un pet de bruit. Donc ça respecte bien la loi de Cousteau. Par contre, beaucoup de poissons, vous en avez des greniers. Si vous nagez prĂšs d'un poisson clown et qu'il est sur une anĂ©mone, vous en avez des brrrr, brrrr. Et on l'entend trĂšs bien quand mĂȘme. Les requins, pas un pet de bruit. Et donc si vous travaillez, alors il y a une Ă©tude qui est parue il y a quelques mois par un chercheur de l'universitĂ© de LiĂšge, notamment qu'on connaĂźt, qui travaille sur l'acoustique des poissons et qui a trouvĂ©... Le premier bruit est mis par un requin, par des petits cutis de mĂąchoire et on ne sait mĂȘme pas trop Ă  quoi ça sert, mais c'est a priori un rĂŽle social.

  • Speaker #2

    Si vous nous suivez un petit peu, vous savez qu'on travaille sur les concombres de mer. Notamment, il y a des petits poissons qui vivent Ă  l'intĂ©rieur des concombres de mer. Donc, quand ils veulent prĂ©venir leurs congĂ©nĂšres qui sont bien et qui sont lĂ , qui sont dans leurs concombres de mer et que c'est leur maison, ils vont faire des sortes de claquements grĂące Ă  leur vicine Ă  toitoir et ils vont communiquer entre eux, faire des tac, Ă  travers le tĂ©gument du concombre de mer. Donc c'est super puissant, parfois les bruits... Nous, en vrai, en tant que plongeurs, on entend quand mĂȘme beaucoup de bruit. Donc le monde du silence, c'Ă©tait vraiment quelque chose qu'on n'utilise plus vraiment beaucoup actuellement. Et donc les requins, leurs Ă©cailles placoĂŻdes, Ă©videmment, on a voulu, un petit peu dans la recherche, s'en inspirer, faire du biomimĂ©tisme. C'est quelque chose que les humains font depuis toujours, s'inspirer de la nature pour essayer de crĂ©er des nouvelles technologies. qui fonctionne bien parce que dans la nature, il y a Ă©normĂ©ment de choses qui sont super bien faites. Les requins, ils savent super bien nager. Super, on va crĂ©er des tissus qui permettent de diminuer la traĂźnĂ©e de l'eau, donc d'augmenter notre hydrodynamisme, notamment pour des combinaisons de natation. Donc, ça a Ă©tĂ© créé vraiment et ça a Ă©tĂ© utilisĂ© Ă  un moment aux Jeux Olympiques, mais ça fonctionnait tellement bien qu'on a classĂ© ça, ce matĂ©riau, comme du dopage technologique. parce que tous les records de natation ont Ă©tĂ© explosĂ©s de quelques secondes. Donc maintenant, c'est interdit dans la compĂ©tition parce que c'Ă©tait trop efficace.

  • Speaker #1

    Et ça coûtait trop cher aussi.

  • Speaker #2

    Ça coĂ»tait aussi trĂšs cher. Oui, c'est pour ça. Ceux qui avaient l'argent pouvaient se le payer. Du coup, c'Ă©tait du dopage parce que tout le monde ne pouvait pas se le payer. Par contre, il y a encore des recherches pour crĂ©er ce genre de revĂȘtement pour diminuer soit l'hydrodynamisme sur des bateaux, sur des navires ou sur des submersifs, ou mĂȘme dans des stations spatiales ou sur des avions parce que l'hydrodynamisme et l'aĂ©rodynamisme, c'est assez semblable. Donc, ce genre de matĂ©riaux est souvent utilisĂ© pour... pour augmenter nos capacitĂ©s technologiques.

  • Speaker #1

    Surface antibactérienne aussi, parce que là-dessus, il y a trÚs peu de bactéries qui peuvent s'attacher, parce qu'il n'y a pas beaucoup de biofilms, il y a trop de surface, il y a trop de rigidité. Et donc, ça est utilisé aussi comme effet antibactérien.

  • Speaker #2

    Et c'est dĂ©jĂ  utilisĂ© dans certains hĂŽpitaux, parce que justement, quand on a des patients qui doivent rester sur une mĂȘme surface pendant trĂšs longtemps, il y a des bactĂ©ries qui peuvent se dĂ©velopper. Et ce genre de tissu-lĂ , ça permet de limiter les maladies qui se dĂ©veloppent.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas plus mal en tout cas qu'il a un hydrodynamisme qui soit super bien adaptĂ©. C'est qu'en fait, vous voyez que beaucoup de requins ne peuvent vraiment pas arrĂȘter de nager. Vous ne voyez jamais un requin se poser sur le fond, Ă  part certaines espĂšces. Un requin, ça nage tout le temps. Et vous voyez le requin, le grand requin blanc, il nage tout le temps, tout le temps. Vous voyez les branchies, on les voit bien sur le cĂŽtĂ©. Vous avez diffĂ©rentes fentes branchiales qui permettent Ă  l'animal de respirer. Mais contrairement Ă  beaucoup de poissons, ceux qui ont ce qu'on appelle des ouĂŻes, Ils peuvent Ă©carter les ouĂŻes et les rassembler au niveau de leur cou, ce qui permet de renouveler l'eau. Si on a inspirĂ©, ça revient Ă  une idĂ©e, ici le requin n'a pas ça, c'est que des fentes. Il doit toujours nager pour que l'eau puisse passer par les fentes ou il doit vivre dans des endroits oĂč il y a beaucoup de courant. Ce qui est souvent le cas dans les atolls, dans certaines Ăźles, oĂč le rĂ©cif corallien n'est percĂ© que par de toutes petites entrĂ©es. Ce qui fait que quand il y a le mouvement de Marie, il y a Ă©normĂ©ment de courant Ă  cet endroit-lĂ . C'est un endroit oĂč vous pouvez trouver typiquement beaucoup de requins. Vous voyez souvent les requins nager, lĂ , typiquement, c'est dans une fosse oĂč il y a beaucoup de courant. On en a eu Ă  Madagascar, prĂšs d'un endroit oĂč on travaille. Vous avez Ă©normĂ©ment, il y a milliers de requins marteaux qui vivent Ă  cet endroit-lĂ , mais parfois Ă  plusieurs centaines de mĂštres de profondeur. Et vous avez ici en dessous deux exemples de requins qui, eux, ont dĂ©veloppĂ© des ouĂŻes. C'est des sortes d'ouĂŻes qui apparaissent de pas bouger. C'est ce qu'on appelle typiquement les requins dormeurs, les requins nourrices. Toutes ces espĂšces-lĂ  que vous retrouvez souvent dans les ports.

  • Speaker #2

    Et l'espĂšce que vous voyez en haut, par lĂ  ? C'est justement un requin macko. C'est la mĂąchoire trĂšs fine que vous voyez et qu'on fait passer. Un des requins les plus rapides au monde. On vous parlait, on vous disait, sur la mĂąchoire oĂč il y a encore un petit peu de peau, il y a des petits trous noirs. Vous avez pu les voir, c'est les ampoules de Lorenzini. Ces ampoules de Lorenzini, ça permet aux requins d'avoir une sorte de sixiĂšme sens. Un sens qui leur permet de dĂ©tecter les champs Ă©lectriques produits par les ĂȘtres vivants, notamment les tout petits poissons ou les plus gros poissons, leurs proies. extrĂȘmement, extrĂȘmement sensible ce genre de choses. Imaginez si ça permet de repĂ©rer le champ Ă©lectrique produit Ă  un poisson Ă  plusieurs mĂštres, dizaines de mĂštres. C'est vraiment trĂšs, trĂšs sensible. Donc, il y a toujours la thĂ©orie et on dit s'il y a un requin qui m'attaque ou s'il y a un requin qui vient trop prĂšs, on peut venir toucher son museau. Ça ne sert Ă  rien de frapper. Venir toucher, ça va le dĂ©sorienter. C'est parce qu'on joue sur ce sens-lĂ , sur les ampoules de l'orindini. Imaginez, c'est un peu la mĂȘme chose que si Moi, je venais et je vous mettais un Ă©norme casque sur les oreilles et je mettais la musique Ă  fond. Ça va ĂȘtre extrĂȘmement dĂ©sagrĂ©able et le requin va ĂȘtre dĂ©sorientĂ©. Il va vouloir arrĂȘter l'interaction et il va partir.

  • Speaker #1

    Imaginez que chacun d'entre nous ici dans cette salle on produit un léger champ électromagnétique. Léger, trÚs léger, comme une sorte de petite pile si vous voulez. L'idée, c'est que votre requin peut détecter ces champs électromagnétiques, mais il peut détecter le champ électromagnétique produit par un poisson à plusieurs mÚtres de distance. Et c'est ultra, ultra, ultra sensible. Vous venez toucher ça, ce truc ne s'est jamais touché. C'est complÚtement sursaturé. Et votre requin, il est un peu dans l'évap' pendant plusieurs minutes. Ses yeux vont se révulser. Et vous pouvez le manipuler relativement facilement. Alors,

  • Speaker #2

    relativement, facilement, on est d'accord quand on est scientifique, biologiste et qu'on est entraĂźnĂ© pour ça parce qu'il y a quand mĂȘme des personnes qui testent un petit peu trop. Mais bon, c'est vrai que ça existe. Donc lĂ , Guillaume, je te laisse la parole.

  • Speaker #1

    Vous avez plein de vidĂ©os qui disent que vous ĂȘtes des hypnotiseurs de requins. Au revoir. Petit truc quand mĂȘme, si un jour, vous avez la chance d'aller dans certains milieux tropicaux, et pas toujours, mĂȘme parfois, mĂȘme dans des milieux tempĂ©rĂ©s, vous pouvez trouver des requins. Parfois, on peut trouver des grands blancs en MĂ©diterranĂ©e, par exemple. Je ne veux pas crĂ©er de terreur de thalassophobie. Je pense que le film s'en cherche dĂ©jĂ  assez, la peur de l'eau de mer. Ici, l'idĂ©e, c'est que quand vous venez caresser cette zone-lĂ , ce museau, et que vous venez toucher les ampoules de l'Orendini, votre requin est complĂštement sursaturĂ©. Alors non seulement, quand vous touchez ça, tant que vous continuez Ă  le caresser, comme Alexis disait, il ne faut mĂȘme pas taper, il faut juste lui faire des petites caresses, des petites doudousses, et votre requin, et ça interrompt mĂȘme des actes d'attaque. donc c'est un roi qui vous attaque A priori, il est un peu sursaturĂ©. Et si en plus, vous le mettez dans une position Ă  laquelle il n'a pas l'habitude, c'est vraiment en Ă©tat de catatonie. C'est un peu comme quand vous devez tendre un mouton. Vous prenez un mouton, vous le prenez par les pattes, vous le retournez d'un coup, vous le posez sur le dos, et c'est jamais sur le dos un mouton. Et donc son cerveau va genre, qu'est-ce qui se passe, bug, je comprends plus. Et donc il se fige en fait sur lui, mais c'est en Ă©tat de catatonie. Votre requin mĂȘme combat. vous verrez jamais un requin sur le dos jamais sur le dos un requin donc vous arrivez

  • Speaker #0

    Petite frotte sur le museau, vous le mettez sur le dos, et lĂ , vous pouvez jouer avec.

  • Speaker #1

    Il faut savoir que Guillaume n'a pas d'instinct de survie, que sa phrase fĂ©tiche, c'est « t'inquiĂšte, je gĂšre » , et qu'en gĂ©nĂ©ral, il prend quelque chose de mortel dans sa main quelques secondes aprĂšs. Donc Ă©videmment, ces personnes, on voit premiĂšrement, sont Ă©quipĂ©es, ont des gants spĂ©ciaux qui vont quand mĂȘme limiter le risque, parce que c'est le genre d'interaction qui n'est pas du tout naturelle, et quand un requin, mĂȘme s'il rĂ©cupĂšre ses sens, il peut ĂȘtre stressĂ©, et sa premiĂšre rĂ©action, ça va quand mĂȘme ĂȘtre de mordre. Donc oui, c'est possible de le faire. Laissez ça aux biologistes. Il y a des personnes qui utilisaient dans leurs Ă©tudes pour Ă©viter de pĂȘcher les requins avec des hameçons. Ils vont juste les attraper avec ces techniques, les retourner, et ils vont pouvoir faire des petits prĂ©lĂšvements ou mettre des GPS sans qu'il y ait des techniques de chasse qui sont invasives pour le requin.

  • Speaker #0

    Là, par exemple, il vient de récupérer du sperme. C'est ça. Il vient de récupérer du sperme d'un mùle, directement au niveau de nos jambes ptérycopodes, pour pouvoir faire des reproductions directement en aquarium ou dans des... Les grands aquariums à requins, en tout cas, pour préserver une espÚce, pour faire des banques de sperme aux requins.

  • Speaker #1

    Et dans une de nos missions, on Ă©tait sur une station de biologie marine avec plein de scientifiques. Il y avait notamment une Ă©quipe qui travaillait sur les requins. Ils nous ont dit, ça vous intĂ©resse, on va cette nuit pĂȘcher des juvĂ©niles de requins. Si vous voulez, vous pouvez venir. Donc, lui a Ă©tĂ© dans l'eau. Moi, je suis restĂ©e sur la terre ferme. J'ai pris les notes. Mais il a rĂ©ellement utilisĂ© cette technique pour attraper des petits requins, d'en mettre Ă  peu prĂšs. Des juvĂ©niles de citron et de pointe noire principalement.

  • Speaker #0

    Ce qu'on a déjà fait aussi, c'est un truc qui est assez perturbant, c'est que vous dites « Ok, on a besoin de quelqu'un pour gérer les requins » . Je me souviens qu'il y avait ça à Madagascar, ils étaient en train de mettre un long cùble entre l'Afrique du Sud et Madagascar et ils disaient « Tiens, on a besoin de quelqu'un pour surveiller qu'il n'y ait pas de requins qui viennent rÎder » . Donc il y a un gars qui dit « Ouais, moi je suis bon, on a pené tout, je peux gérer, je viens » . Et donc il est arrivé sur le truc, il faut ok, je vais avoir un bazooka ou un truc pour effrayer un peu le requin. Il aurait voulu donner un petit tube en PVC.

  • Speaker #1

    Equivalent d'une bouteille ou d'un appareil photo. Franchement, c'est parfois ça.

  • Speaker #0

    En fait, un requin, tant que vous le regardez, c'est difficile de se faire attaquer par un requin. Parce que le requin, vous le voyez, ça n'attaque pas si rapidement que ça. Ça vient vite au contact, ça vient vous frĂŽler pour voir un peu de quoi vous ĂȘtes fait. Parce qu'on ne fait pas partie de l'image de recherche des requins. On ne fait pas partie du menu habituel des requins. Qu'est-ce que c'est que ce truc ? Il vient frĂŽler comme ça au fur et Ă  mesure du temps. si vous venez le toucher avec un truc du type PVC ou mĂ©tal, en fait, il va infĂ©rer que tout votre corps est fait de cette matiĂšre-lĂ . Donc, en gĂ©nĂ©ral, ça va l'Ă©loigner un petit peu. Mais il y en a qui reviennent parfois un petit peu plus au contact. On va vous montrer certaines images de certains de ces requins-lĂ  avec qui on a eu l'occasion de nager.

  • Speaker #1

    Les requins, ils ont toujours Ă©tĂ© prĂ©sents autour de nous avant qu'il y ait les dents de la mer, peur bleue et les films comme ça qui ont fait de ces grands prĂ©dateurs, des machines de guerre avides de sang humain. Ils Ă©taient dans plein de cultures diffĂ©rentes. Parfois comme des dieux, parfois comme des ancĂȘtres, parfois mĂȘme dans des rites, pour devenir adulte, ils devaient chasser des requins. Chez les pĂȘcheurs, il y avait plein d'histoires sur les requins. Notamment dans certaines tribus, on peut trouver encore des armes, des armures ou des poteries, par exemple ici, qui sont faites pour reprĂ©senter des requins ou Ă  partir de dents de requins.

  • Speaker #0

    Il y a des dents de requins directement sur les bras, sur les manches. Il y a des armures en dents de requins. Le peuple des requins, il y a un dieu requin en PolynĂ©sie. Merci. qui Ă©tait lĂ  pour protĂ©ger les pĂȘcheurs en rĂ©alitĂ©. Donc Ă  la base, les requins sont plutĂŽt vĂ©nĂ©rĂ©s en fait. Mais par la suite, c'est parti plus nĂ©gativement.

  • Speaker #1

    Oui, lĂ , on parlait dans le film Ă  un moment d'un requin longimĂšne, d'un requin qui peut attaquer, notamment quand il y a un navire qui chavire. Il peut y avoir des attaques de requins. C'est vrai que ce requin-lĂ , il est extrĂȘmement opportuniste parce que c'est un requin qui vit dans le grand ocĂ©an. C'est un dĂ©sert au niveau de la nourriture. Il y a trĂšs, trĂšs, trĂšs, trĂšs peu de poissons. Donc, si on a la malchance de se retrouver dans son milieu, c'est vrai qu'il peut ĂȘtre un peu intĂ©ressĂ© par nous, parce qu'il est intĂ©ressĂ© par n'importe quoi. On n'est jamais en contact avec ce requin-lĂ . Il ne vient jamais sur les cĂŽtes. Et c'est typiquement le requin qu'on voit dans les films de pirates qui tournent autour, en dessous des planches, quand il y a une exĂ©cution, parce qu'ils avaient appris qu'il y avait moyen d'avoir Ă  manger comme ça.

  • Speaker #0

    C'est typiquement le requin qui bouge les naufragés.

  • Speaker #1

    Oui, et nous, on a nagé avec eux. Donc, voilà, ça c'est dit. Et lui, quand il est sorti, parce qu'il y avait un peu trop de longimane dans l'interaction, il fait « Oh, mais ils sont trop mignons, on dirait des petits Ausha . Donc voilà, l'instinct de survie.

  • Speaker #0

    En vrai, c'est trĂšs perturbant. Parce que quand vous regardez les dents de la mer, quand vous regardez, vous dites « Ok, mais un requin, il va venir, il va vous charger » . Et en fait, ça vient tout doucement. Ça vient tout doucement au contact, en fait, pour voir de quoi vous ĂȘtes fait. Et ça mange tout doucement aussi. Au dernier moment, ça sort sa bouche et ça vous arrache un requin.

  • Speaker #1

    Ça dĂ©pend des espĂšces.

  • Speaker #0

    Mais c'est l'idée en fait que ça arrive tout doucement et donc à la base nous donc... quand on se met à l'eau, comme ça, Là, il y a du longiman, tout le monde se met dos à dos. Tout le monde se met dos à dos, comme s'expliquait un peu par Queen. Tout le monde se met dos à dos et dÚs que vous avez un rien qui approche, il faut le repousser sans cesse. Il faut toujours garder un oeil dessus. Tant que vous gardez un oeil dessus, a priori, ça va. Et en fait, à un moment, ce qui était dangereux, c'est qu'on avait quatre requins qui nous tournaient autour.

  • Speaker #1

    Moi, j'étais sortie de l'eau.

  • Speaker #0

    Plus un cinquiĂšme, un cinquiĂšme qui venait par en dessous. On a fait, voilĂ , ça devient chaud quand mĂȘme Ă  gĂ©rer. et donc lĂ  on est quand mĂȘme remontĂ© sur le bateau mais il faut faire gaffe parce que quand vous remontez sur le bateau quand vous descendez dans l'eau, il ne faut pas faire de bruit Ils disaient non, on crie, on fait du bruit. Ça, ça attire les requins en fait. Ce qui attire bien les requins, c'est de prendre une bouteille vide, la mettre dans l'eau et d'appuyer. Ça, ça attire super bien les requins.

  • Speaker #1

    En fait, ça fait le bruit d'un poisson qui est agonisant, qui est blessé. Et ça, c'est une proie pour les requins.

  • Speaker #0

    Ces requins-lĂ  vivent dans le milieu pĂ©lagique, ils sont ocĂ©aniques. Ça veut dire qu'ils vivent dans un dĂ©sert en fait. Parce que vous avez les cĂŽtes qui sont pleines de vie dans la mer. Mais dĂšs que vous partez dans le grand large, il n'y a quasiment plus rien Ă  bouffer en fait, ça devient vraiment un dĂ©sert et c'est ce qui fait que parfois les requins bouffent le premier truc croise. Et vous pouvez trouver des plaques d'immatriculation, des pneus dans un estomac de requin, ça peut se retrouver. Donc on voit des plaques d'immatriculation dans le requin, c'est un requin-tigre. C'est un tigre. Dans le tigre, c'est pas impossible, c'est un truc qui se tourne.

  • Speaker #1

    C'est souvent les longimens parce que justement, eux, ils sont attirés par les reflets métalliques. C'est pour ça aussi, quand on est plongeur, on évite tout ce qui est métallique, petits bracelets et tout ça, c'est pas une trÚs bonne idée pour éviter d'attirer les requins au niveau du reflet métallique.

  • Speaker #0

    Le requin-tigre,

  • Speaker #1

    il est extrĂȘmement beau quand mĂȘme. Il est vraiment cool. Toutes ces espĂšces-lĂ  sont des espĂšces qui sont rĂ©putĂ©es potentiellement dangereuses pour l'homme. Évidemment, potentiellement. Regardez bien ce mot qui est trĂšs important pour moi. Ils ont les armes, ils peuvent ĂȘtre en contact avec l'homme, donc il y a de temps en temps des morsures liĂ©es Ă  ces espĂšces.

  • Speaker #0

    Voici le plus grand requin blanc qui n'a jamais été détecté en tout cas, et qui est encore vivant actuellement, qui s'appelle Deep Blue. Et pour vous donner une idée, la maquette dans le film, la maquette, elle fait environ 9-10 mÚtres. Et en réalité, le plus gros requin, dit Blue, il fait 6 mÚtres.

  • Speaker #1

    Le plus gros requin blanc. Le plus gros requin blanc,

  • Speaker #0

    excusez-moi.

  • Speaker #1

    C'est les requins...

  • Speaker #0

    Les requins baleines.

  • Speaker #1

    Oui, j'avais en malgache. Eux, ils font 12 mÚtres, mais ils mangent du planton. Donc évidemment, on les oublie parfois un petit peu. Mais c'est eux les plus grands.

  • Speaker #0

    Typiquement, la maquette est plus grande que le plus gros des requins. Par contre, il y a un moment, je ne sais pas si vous avez remarquĂ©, mais le requin apparaissait super rĂ©aliste par rapport au moment oĂč c'Ă©tait la maquette. Le moment oĂč il rentre dans la cage, pas toutes les scĂšnes, mais certaines scĂšnes oĂč il est dans la cage, c'est un vrai requin. Et en fait, ils ont galĂ©rĂ© Ă  fond pour avoir ces scĂšnes-lĂ , parce que ça a passĂ© des semaines oĂč il y avait un gars qui Ă©tait dans la cage et il mettait plein de sang de poisson pour pouvoir attirer le requin au maximum. Et lĂ , le requin, vous voyez, il paraĂźt quand mĂȘme Ă©norme, mais beaucoup plus agile que la maquette. et ce qu'ils ont fait pour que le requin paraisse aussi gros que la maquette, si vous voulez. Ce n'est pas exactement le scientifique. Ce n'est pas Hooper qui est dans la cage. C'est une personne de petite taille. Une personne de petite taille qui ressemblait Ă  Hooper. Sur certaines scĂšnes, on voit le visage de Hooper. Mais sur toutes les scĂšnes, on voit le requin rĂ©aliste. En fait, ils ont mis une personne de petite taille, avec la mĂȘme combinaison, etc. pour faire croire que le requin Ă©tait plus gros, pour garder la mĂȘme Ă©chelle. Ils ont Ă©tĂ© jusqu'Ă  ce niveau-lĂ .

  • Speaker #1

    Et du coup, quand on dit, est-ce que le requin est une menace pour l'homme ? on vous a mis des petites comparaisons. Là, qui sont un petit peu... Il y en aura des plus drÎles aprÚs, mais ça, c'est les vrais, que Guillaume va expliquer, les vrais chiffres, à peu prÚs, moyennes, d'attaques de requins par rapport à des mortalités engendrées par d'autres espÚces. Et Guillaume, notamment le moustique, tu aimes bien parler de ça.

  • Speaker #0

    TrĂšs clairement, moi, ça, ça me permet souvent de dĂ©bunker de la mauvaise vulgarisation. C'est le truc qu'on entend tout le temps. Les moustiques sont les gros tueurs. Vous n'avez jamais fait tuer par un moustique. Le moustique... peut transmettre des maladies. Il peut ĂȘtre vecteur d'une maladie. Mais ce n'est pas lui qui vous tue directement, Ă©videmment. Donc ça, dĂ©jĂ , je suis toujours embĂȘtĂ© par ce truc-lĂ . Quel moustique vous tuez 725 000 personnes ? Non. Les parasites qu'ils viennent porter. Donc c'est dĂ©jĂ  un petit peu diffĂ©rent. Évidemment, l'homme est un loup pour l'homme. C'est l'homme, en rĂ©alitĂ©, qui tue le plus d'hommes. Vous avez beaucoup plus de chances de vous faire buter par un chien, par une vache aussi. Vous vous promenez dans les PyrĂ©nĂ©es, vous avez des vaches qui sont trĂšs territoriales, qui ont un sentiment matriarcal qui est Ă©levĂ©. Il y a des combats de reines. Si vous avez dĂ©jĂ  vu des combats de reines en Suisse, c'est des combats de vaches, de femelles. Vous vous faites Ă©craser, vous vous chargez par une vache. Vous n'avez qu'au plus de chance de mourir tuĂ© par un hippopotame. Si un jour vous avez la chance d'aller faire un safari au Kenya, les hippopotames, c'est probablement le plus dangereux. Il ne faut jamais s'approcher d'une riviĂšre, de l'Omasai Mara. Évitez de vous approcher trop prĂšs de l'eau, parce que ça peut surgir d'un coup de l'eau et vous couper en deux. J'ai vu des vidĂ©os lĂ -dessus, c'est un peu bizarre Ă  voir. Et donc, vous voyez qu'ici, les requins, il n'y a que 10 morts plus ou moins par an. Plus ou moins. Et encore, ce n'est pas si officiel que ça. En tout cas, on peut repartir un peu aussi du dĂ©bunkage. Est-ce qu'un requin peut rĂ©ellement sentir une goutte de sang dans une piscine olympique ? Vous avez peut-ĂȘtre probablement dĂ©jĂ  entendu. C'Ă©tait dĂ©bunkĂ©. Il n'est pas capable de sentir une goutte de sang dans une piscine olympique, mais il peut dĂ©tecter 6 gouttes de sang dans une piscine olympique. Donc in fine, il a quand mĂȘme un sens de l'olfaction qui est super, super, super dĂ©veloppĂ©.

  • Speaker #1

    Et on voit vraiment les yeux qui changent de couleur quand il devient un petit peu prĂȘt Ă  attaquer. En fait, les requins ont une paupiĂšre pour protĂ©ger leurs yeux pendant une attaque. C'est pour ça qu'il y a un changement de couleur. À un moment dans le film, il dit aussi que le requin approchait et son Ɠil devenait blanc. Oui, c'est cette paupiĂšre. Donc ça, c'est vrai. C'est une petite info, fun fact du film qui est rĂ©elle. LĂ , il joue sur les pupilles. C'est plutĂŽt une rĂ©action de mammifĂšre.

  • Speaker #0

    Par contre, le seul truc, c'est que le sang qui vient exciter le requin, ce n'est pas du sang de mammifÚre. Il y a une étude qui a été testée. Est-ce qu'on est vraiment au milieu des requins ? Est-ce qu'on est bon à manger pour des requins ? Et donc, ils ont pris des planches de surf sur lesquelles ils sont venus mettre des...

  • Speaker #1

    Des sortes d'aquariums avec un petit systĂšme de trappes. Et ces trappes vont s'ouvrir de maniĂšre trĂšs cyclique et relĂącher des petites quantitĂ©s de liquide. Il y avait trois liquides qui Ă©taient testĂ©s. Le contrĂŽle, ce qu'on appelle en science le contrĂŽle, qui est juste de l'eau de mer, qui n'est pas censĂ© attirer de l'eau de mer, c'est de l'eau de mer, ça n'a pas vraiment d'odeur. donc c'Ă©tait le contrĂŽle nĂ©gatif. À cĂŽtĂ©, ils ont mis du sang de poisson. Donc ça, Ă©videmment, c'est quelque chose qui est censĂ© attirer le requin. C'est le plus logique, c'est sa nourriture. Et troisiĂšme planche, ils ont mis du sang de bƓuf. Mettre du sang humain, niveau Ă©thique, ce n'Ă©tait pas terrible. Donc du sang de bƓuf, c'est ce qu'ils ont choisi. C'est trĂšs, trĂšs proche de nous. Ils ont fait l'Ă©tude et, cycliquement, ils relĂąchaient un petit peu de liquide. Il y a un requin qui est venu voir ce qui se passait sur le dispositif dans le contrĂŽle, juste avec l'eau de mer. Il y a trois requins qui sont venus au sang de bƓuf. tout petit peu plus, mais vraiment trĂšs similaires. Il y a plus de 300 requins qui sont venus visiter la planche avec le sang de poisson. Ils savent distinguer la diffĂ©rence et ils vont ĂȘtre attirĂ©s uniquement par le sang de poisson. Ça s'explique parce que le requin, pour flotter, on voit que dans le film, il y a le requin qui essaye de nager, de repartir plus profond. Il embarque les barils. Ça, il doit gĂ©rer sa flottabilitĂ© pour nager, remonter Ă  la surface, rester sous l'eau. Il n'a pas comme chez les poissons des petits ballons. des petites vessies natatoires qui se remplissent de gaz. Il a un foie qui va se remplir et qui va ĂȘtre gĂ©rĂ© par des lipides, de la graisse, mais il ne peut utiliser que de la graisse de poisson. Donc peu importe, parce que j'ai souvent la blague, oui, mais si je suis gros, le requin, il va plus m'aimer. Peu importe notre quantitĂ© de graisse en tant qu'humain, le requin ne va pas ĂȘtre attirĂ© par notre sang et par notre odeur. On n'est pas le bon rĂ©gime alimentaire du requin.

  • Speaker #0

    Donc sur 300 requins qui avaient été relùchés, quasiment tous sont pas tirés de la poisson.

  • Speaker #1

    C'est en milieu naturel. C'Ă©tait un peu naturel, donc ils n'Ă©taient mĂȘme pas spĂ©cialement relĂąchĂ©s. Ils sont juste venus de maniĂšre curieuse, voir un petit peu s'il y avait de quoi se nourrir. Et ils s'en boivent, ça ne marchait pas.

  • Speaker #0

    Ce lipide s'appelle le squalene. Quand vous avez du squalene, parfois ça se trouve dans certains mĂ©dicaments, dans certains complĂ©ments alimentaires, le squalene, c'est du gras du coup de requin, de squal. Et c'est ce qui fait aussi que les requins, alors c'est un truc que je n'avais jamais remarquĂ© avant, quand j'ai vu les dents de la mer, c'est que le bateau s'appelle l'orca, l'orque. et ce qui est marrant c'est que les orques sont en rĂ©alitĂ© les prĂ©dateurs naturels les plus efficaces pour tuer les grands blancs. Et donc, dans certaines zones, typiquement en Afrique du Sud, vous avez la Ausha baie, Ausha baie oĂč il y avait Ă©normĂ©ment de grands requins blancs maintenant. En fait, on en trouve de moins en moins maintenant. Et ce n'est pas Ă  cause des pĂȘcheurs. C'est a priori Ă  cause des orques.

  • Speaker #1

    Pas uniquement Ă  cause des pĂȘcheurs. Les pĂȘcheurs ont quand mĂȘme une petite part, mais... Oui,

  • Speaker #0

    mais ils sont protĂ©gĂ©s, je veux dire. Dans la Ausha baie, c'est protĂ©gĂ©. Et ils ont remarquĂ© qu'il y avait plein d'orques qui venaient. Et en fait, ils remarquaient qu'on retrouvait des cadavres de grands blancs, avec juste une incision ici, et qu'il manquait juste le foie. Et donc, vos orques sont capables de faire une sorte de chirurgie pour rĂ©cupĂ©rer juste le foie. Évidemment, il y avait encore les ailerons. Et donc, il y avait encore les ailerons qui sont le truc qui est le plus rĂ©cupĂ©rĂ© par les humains. C'est plutĂŽt les orques. Et ça a Ă©tĂ© observĂ© aussi dans le vivant, de rĂ©cupĂ©rer ce squalene, ces pauvres requins blancs.

  • Speaker #1

    En fait, j'ai oubliĂ©. Ce n'est pas la version oĂč il y a les petites stats drĂŽles. Donc lĂ , c'est juste d'autres espĂšces de requins.

  • Speaker #0

    C'est pour vous montrer, en fait, que... On connaßt surtout les grosses espÚces de requins, 6-7 grosses espÚces de requins, qui sont vraiment dangereuses pour l'homme. Il y a plus de 500 espÚces de requins qui existent dans le monde. Malheureusement, on perd de plus en plus d'espÚces au fur et à mesure du temps. On en reparlera un peu aprÚs. Mais il y a des requins, pour le moment, que vous n'avez encore jamais vus. Et tous ces requins-là existent réellement. Notamment celui-ci, je pense qu'Alexia a bien parlé de celui-là.

  • Speaker #1

    Celui-lĂ , il est trop cool. C'est un requin de grande profondeur justement qui produit de la lumiĂšre au niveau du ventre. On l'appelle le cookie cutter shark parce que vous voyez, il a des grosses lĂšvres, il est un peu spĂ©cial. C'est des lĂšvres qui sont un peu comme des ventouses. Sa technique de chasse, c'est qu'il peut remonter des grandes profondeurs, faire plusieurs kilomĂštres quotidiennement pour aller chasser. Pendant la journĂ©e, il vit Ă  1000-2000 mĂštres de profondeur et pendant la nuit, il va remonter trĂšs trĂšs rapidement, venir se coller. Ă  sa proie, normalement des trĂšs grands mammifĂšres marins, par exemple des baleines, mais il est assez opportuniste, donc il y a une morsure chez l'humain, c'est quand mĂȘme classe. Une morsure chez l'humain, mais c'est extrĂȘmement rare. Il va venir se coller, faire une rotation, ses dents vont faire comme un cookie, comme un emporte-piĂšce, et il va repartir avec un cookie de viande de baleine, par exemple. C'est un tout petit requin, il fait Ă  peu prĂšs cette taille-lĂ , donc je dirais 40-50 centimĂštres, et voilĂ , il est trop cool. On voit qu'il a des trĂšs grands yeux, c'est pour essayer de capter la lumiĂšre qui arrive vers le haut. C'est un petit prĂ©dateur des grands fonds, il est trop cool. Il y a aussi mon requin prĂ©fĂ©rĂ©, c'est celui-lĂ , le requin-renard, parce qu'il a une trĂšs grande queue, c'est un requin, franchement si on a la chance de le voir notamment en plongĂ©e, c'est super rare. Je pense qu'il y a des gens dans la salle qui en ont dĂ©jĂ  vu, c'est trop cool. Et ils sont extrĂȘmement prĂ©datĂ©s parce qu'ils ont une grande queue, un grand zĂ©leron. Ça veut dire que ça, on peut les couper et les vendre si on a un braconnier.

  • Speaker #0

    Il y a une cicatrice de Quint d'ailleurs. Il dit « je me suis pris un coup de queue de requin-renard » . C'est un requin qui peut aussi vous blesser avec sa queue. À moins qu'il ait des petites queues qui sont trĂšs coupantes. LĂ , vous avez le requin qu'on appelle le requin grande gueule. LĂ , vous avez le requin lĂ©zard. Une gueule incroyable. Requin lĂ©zard, requin reptile, ça dĂ©pend des traductions. Il a des dents hyper particuliĂšres qui sont enroulĂ©es les unes sur les autres. On ne sait mĂȘme pas exactement pourquoi. LĂ , vous avez le requin du Groenland, qui est le requin qu'on considĂšre comme ayant le mĂ©tabolisme le plus lent. C'est un requin, en gĂ©nĂ©ral, qui vit Ă  plusieurs centaines de mĂštres de profondeur, dont la vision n'est pas trĂšs dĂ©veloppĂ©e. Il y a souvent des copĂ©potes parasites qui viennent rentrer dans ses yeux. C'est un requin qu'on pense avoir l'espĂ©rance de vie la plus longue. Dans ceux qui ont Ă©tĂ© mesurĂ©s, en tout cas, c'est toujours facile de mesurer l'espĂ©rance de vie d'espĂšces sauvages. Vos requins du Groenland peuvent vivre jusqu'Ă  600-700 ans. C'est un requin... qui ne mangent qu'une ou deux fois par mois. On peut reparler aussi, on voit le requin blanc qui vient bouffer non-stop des gens, qui vient arracher des gens. Dites-vous qu'un requin blanc, n'importe quelle espĂšce de requin, c'est un organisme qui est poĂ©quilotherme, Ă  sang-froid si vous voulez. Et donc ils ont un mĂ©tabolisme qui est assez lent. Ce mĂ©tabolisme lent fait qu'ils n'ont pas besoin de beaucoup manger. Nous on mange Ă©normĂ©ment parce que nous on va toujours maintenir notre tempĂ©rature et ça consomme Ă©normĂ©ment d'Ă©nergie. Donc on bouffe beaucoup par rapport Ă  un requin. Un requin, mĂȘme un requin blanc, Il va manger une ou deux fois par semaine quand il trouve un truc Ă  se mettre sous la dent. Il ne va jamais tout harger, tout buter comme on voit dans le film. Et le requin du Greenland, lui, il se nourrit des cadavres de baleines. Il attend que les cadavres de baleines qui coulent sur le fond, l'Ă©lĂšve vient manger directement 100 kilos de viande d'un coup sur les cadavres de baleines qui sont posĂ©es comme des oasis dans les grandes profondeurs. Il va digĂ©rer ça pendant des mois et essayer de trouver un autre cadavre de baleines plus loin. Et c'est malheureusement des requins qui sont assez fort pĂȘchĂ©s, tristement. Parlons pĂȘche, justement.

  • Speaker #1

    Oui, il y a beaucoup de menaces chez les requins. Pour parler un petit peu, le nombre d'attaques de requins, le nombre d'attaques toutes confondues, il y a environ une centaine d'attaques par an. Dans ça, on distingue deux catĂ©gories. Les attaques qui sont provoquĂ©es par une mauvaise interaction par l'homme. Par exemple, un plongeur qui fait du rodĂ©o sur un requin, s'il y a une morsure aprĂšs. Il faut quand mĂȘme distinguer des vraies attaques de requins qui ne sont pas provoquĂ©es par l'homme. Les attaques de requins provoquĂ©es par l'homme, il y en a une soixantaine sur sept centaines. Il y en a Ă  peu prĂšs 40 qui sont vraiment imputĂ©s Ă  pas de chance, on va dire. Et dans celle-lĂ , il n'y a qu'une dizaine de morts par an. C'est extrĂȘmement peu d'attaques d'humains tuĂ©s par des requins par an. Par contre, chez les requins, des requins tuĂ©s par l'humain, ça, il y en a beaucoup, beaucoup plus. Et il y a diffĂ©rentes menaces qui pĂšsent sur les requins. Donc, il y a Ă©videmment tout ce qui est coupage des ailerons, des ailerons qui sont un peu des mets de luxe dans certaines cultures. Le requin va ĂȘtre pĂȘchĂ©. On va juste couper son aileron. Il est relĂąchĂ© vivant Ă  l'eau. Non seulement il se vide de son sang, mais en plus, il s'asphyxie parce que le requin, il ne s'est pas respirĂ© sans nager. LĂ , il ne s'est plus nagĂ©. Donc, c'est quand mĂȘme assez... Bon, ce n'est pas trĂšs sympa, quoi. LĂ , on voit dans les filets, c'est aussi une grande menace des requins. Les requins, ils se prennent dans nos filets et ils restent coincĂ©s. LĂ , c'est un longiman. On le reconnaĂźt avec ses grandes nageoires. Il s'est emberlificotĂ© dans le filet. C'est dur Ă  voir.

  • Speaker #0

    Moi, j'ai fait plusieurs semaines de bateaux comme ça au Canada, oĂč on partait au long de l'Atlantique et on mettait des coups de filet pour rĂ©cupĂ©rer la faune abyssale, la faune qui y va au fond, pour pouvoir identifier de nouvelles espĂšces et voir quel Ă©tait l'impact qu'avait la pĂȘche par chalutage sur la biodiversitĂ©. Et je pense que deux fois par semaine, on remontait un requin du GorĂ© de Lande. Et donc, je voyais le requin remonter, puis il Ă©tait relĂąchĂ© Ă  l'eau, mais pas sĂ»r du tout qu'il en survivait. Donc, vous voyez le requin de 600 ans lĂ . Ils en pĂȘchent deux par semaine et c'Ă©tait juste... par test. C'Ă©tait juste l'idĂ©e d'estimer la biodiversitĂ©. Donc, ça ne traĂźnait pas autant de temps que le chalutage d'eau profonde pour la pĂȘche, pour la nourriture, pour faire des farines animales en plus. C'est vraiment des trucs de la biodiversitĂ© pour pas grand-chose. Donc, ce bycatch a un rĂŽle malheureusement essentiel dans la perte des reviens.

  • Speaker #1

    Et qui est souvent sous-Ă©valuĂ© parce que les pĂȘcheurs vont relĂącher Ă  la mer. Donc, il y a trĂšs, trĂšs peu de chiffres. C'est un gros travail des scientifiques d'estimer cette pĂȘche accidentelle, cette pĂȘche qui n'est pas dans les livrets des pĂȘcheurs. Il faut obtenir aussi la collaboration des pĂȘcheurs, parce qu'on ne peut pas juste leur dire, ce n'est pas bien, il ne faut pas que tu pĂȘches. Ça, ça ne marche pas, Ă©videmment. Donc, il y a tout un travail des scientifiques Ă  collaborer avec les chercheurs. Ça doit ĂȘtre du win-win. Il faut bien comprendre leurs enjeux, notamment quand on va dans des pays en voie de dĂ©veloppement, comme Madagascar ou au PĂ©rou aussi, oĂč j'ai travaillĂ© sur ça. Si on arrive en disant, vous ne pouvez plus pĂȘcher dans les zones de pĂȘche, c'est sĂ»r qu'il va y avoir du braconnage et qu'il va y avoir des tactiques mises en place pour juste continuer Ă  vivre, parce que c'est leur mĂ©tier, c'est des pĂȘcheurs, ils ont besoin de leur boulot. Par contre, au bout des annĂ©es, quand on travaille avec eux de maniĂšre un petit peu intelligente, au PĂ©rou, ils avaient mis en place un label de pĂȘche durable si on faisait de la collaboration scientifique. Donc lĂ , les pĂȘcheurs allaient rendre les vrais chiffres et vraiment apprendre, il y avait toute une sensibilisation sur pourquoi ne pas pĂȘcher des requins, des dauphins, pourquoi ne pas consommer des dauphins. Comment bien relĂącher une tortue Ă  la mer si elle est prise dans nos filets ? Tout ça, c'est de l'apprentissage, ce n'est pas quelque chose qui est dans leur coutume ancestrale de base. Mais quand il y a une grande discussion sur plusieurs annĂ©es, il y a moyen d'avoir des trĂšs trĂšs beaux rĂ©sultats. Et grĂące Ă  ça, on avait pu avoir des prĂ©-Ă©tudes assez prĂ©cises du nombre de requins qui Ă©taient pris dans les filets, qui Ă©taient aussi mauvaisement labellĂ©s, parce que parfois, ils trichent un petit peu, que ce soit volontaire ou involontaire, on va jouer sur les noms. comme ici, c'est la saumonette qu'on peut trouver justement sur nos Ă©tals dans les marchĂ©s. On pense souvent que c'est un petit saumon, quelque chose comme ça, ça ressemble un petit peu Ă  ça dans le nom, mais c'est du petit requin qu'on peut trouver chez nous. Il y a moyen d'en consommer chez nous. Ça, il y a des quotas, il y a des tailles qui sont respectĂ©es, Ă©videmment, chez nous, mais c'est quelque chose qu'on peut trouver chez nos Ă©tals et dans nos Ă©tals, et souvent, on n'en est pas trop conscient.

  • Speaker #0

    Maxime le disait en introduction, les estimations, c'est entre 100 millions et 270 millions de requins qui sont pĂȘchĂ©s chaque annĂ©e. Mais non seulement il y a le nombre d'individus de requins, non seulement il y a des espĂšces qui sont en voie de disparition, comme le requin-renard, par exemple, est en voie de disparition. Et c'est bien beau de parler de biodiversitĂ©, mais il faut aussi parler de biomasse. C'est-Ă -dire que mĂȘme les espĂšces qui se portent relativement bien sont complĂštement surpĂȘchĂ©es. À un tel point qu'on estime qu'on a perdu 70% de requins, d'ensemble d'individus de requins dans le monde. C'est autant d'impact que les insectes. On sait que maintenant, depuis 50 ans, on a perdu 70% des insectes qui sont autour de nous, la biomasse d'insectes. C'est le mĂȘme impact pour les requins. Les requins ont un rĂŽle tout aussi important Ă  jouer dans l'Ă©cosystĂšme que les insectes, parce que c'est des top prĂ©dateurs. Quand on dit top prĂ©dateurs, ils sont en haut de la chaĂźne alimentaire et ils viennent rĂ©guler.

  • Speaker #1

    Top prĂ©dateurs charognards. Ils vont soit rĂ©guler, soit nettoyer les ocĂ©ans. En tout cas, ils sont vraiment essentiels. S'il n'y a plus de requins, il y a toutes les espĂšces qui dĂ©pendent d'eux. qui vont disparaĂźtre, et ça, c'est clairement quelque chose qui est un petit peu embĂȘtant. C'est une cascade de pertes de biodiversitĂ©. Donc, voilĂ . Si vous avez des questions, n'hĂ©sitez pas, on est lĂ  pour y rĂ©pondre.

  • Speaker #0

    Je pense qu'on a été méga long. Désolé. On a éprouvé de faire notre petit truc en 20 minutes, je pense. Mais n'attendez pas. On s'est fait piéger. Alors,

  • Speaker #1

    il y a une question. J'en vois une lĂ -bas. J'arrive.

  • Speaker #0

    Bonjour. J'invite... Merci pour cette expĂ©rience. J'ai envie de savoir quel est le requin le plus fĂ©roce ? Le fĂ©roce ? En fait, si tu regardes les statistiques, il y a ceux qui sont connus. Et donc, ce n'est pas le grand blanc, c'est plutĂŽt le bulldog ou le tigre. Ça se joue entre ces deux-lĂ , en gĂ©nĂ©ral, donc considĂ©rĂ© comme le plus dangereux. NĂ©anmoins, on pense que c'est le longiman, en fait, parce que le longiman qui mange beaucoup de naufragĂ©s. On pense que c'est le longiman, mais c'est moins connu, Ă©videmment, parce qu'il faut le voir. C'est difficile de vraiment rĂ©pondre Ă  cette question. On pense que c'est le longiman, vu les interactions qu'il fait.

  • Speaker #1

    C'est un requin qui est trĂšs opportuniste. Oui, effectivement, mais on n'est jamais en contact, Ă  part si on le veut, ou si on n'a vraiment pas de chance et qu'on est dĂ©jĂ  naufragĂ©. On n'est pas en contact avec ce requin. Ceux qui sont les plus probables, ou on peut avoir un problĂšme, c'est tout ce qui est requin, qui peut remonter dans les estuaires. Parce que lĂ , il peut y avoir beaucoup d'interactions entre l'homme. C'est souvent des eaux qui sont trĂšs troubles. Donc, c'est le genre d'endroit oĂč il peut y avoir des problĂšmes. Mais on rappelle, c'est extrĂȘmement rare qu'il y ait ce genre d'interaction. Mais il y a notamment, si vous voulez savoir un petit peu quoi faire pour limiter les risques, si malgrĂ© ça, vous avez un petit peu peur, je vous conseille d'aller voir le site Shark School, qui est un site qui est gĂ©rĂ© par des scientifiques et qui... donne un petit peu toutes les prĂ©cautions qu'on peut faire si on veut Ă©viter de voir des requins ou si on veut voir des requins et bien gĂ©rer l'interaction. Donc lĂ , il y a vraiment moyen d'avoir tous les tips pour gĂ©rer l'interaction. Typiquement, si on nage avec un requin, il faut arrĂȘter de faire des clapotis. Donc surtout pas fuir, nager trĂšs rapidement comme le pĂȘcheur qui s'est fait embarquer avec son ponton. Il va nager trĂšs, trĂšs rapidement en faisant des claps. Ça, ça attire les requins. Si on est dans une interaction avec des requins, on va arrĂȘter de nager. On va faire comme un bĂątonnet qui flotte. Donc, on va se mettre Ă  la verticale et on ne va plus faire que des tout petits mouvements de main, histoire de ne pas couler parce que c'est quand mĂȘme embĂȘtant aussi. Toujours garder le visuel avec le requin. Et s'il s'approche trop, venir le repousser. IdĂ©alement, avec un petit bĂąton ou une camĂ©ra, si on a par exemple. Et si on n'a pas, avec notre main, en Ă©vitant la gueule, Ă©videmment.

  • Speaker #0

    Une petite caresse.

  • Speaker #1

    Une petite caresse, exactement.

  • Speaker #0

    Alors, moi, j'avais une question. Tout à l'heure, vous avez parlé de la reproduction avec le pénis en forme de gouttiÚre. Et comment ça se passe pour féconder la femelle ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est tout un programme. Ça dĂ©pend des espĂšces, Ă©videmment. Mais en gĂ©nĂ©ral, il y a une reproduction qui est sexuĂ©e, un peu comme chez nous. Et le requin mĂąle va venir attraper la femelle. La femelle, si on veut pas avoir de consentement, c'est pas top, top, parce qu'il va l'attraper comment ? Au niveau du cou, si elle a de la chance. Et il va meurtre. il y a mĂȘme chez certaines espĂšces, un Ă©paississement des Ă©cailles, justement, qu'on a vu, les Ă©cailles placoĂŻdes, dans cette rĂ©gion-lĂ , pour essayer de se protĂ©ger un petit peu de ça. Mais il y a Ă©normĂ©ment de mortalitĂ©, donc on voit vraiment en pĂ©riode de reproduction Ă©normĂ©ment de grosses blessures, de grosses morsures chez les femelles. AprĂšs, si ça se passe bien, le pĂ©nis rentre dans le vagin, il y a une fĂ©condation interne. En fonction de l'espĂšce, il peut y avoir soit des Ɠufs qui sont produits et qui vont ĂȘtre... pondu, un peu comme des petites poules, mais souvent il y a une sorte de petit cordon qui va s'accrocher aux algues pour que les oeufs puissent se dĂ©velopper.

  • Speaker #0

    Ça se trouve encore facilement, ça d'ailleurs, si on est en balade en Bretagne ou quoi, ça se trouve, ce sont des sortes de petites capsules vertes, comme ça, un peu rectangulaires ou trapĂ©zoĂŻdales. Surtout trapĂ©zoĂŻdales.

  • Speaker #1

    Les trapĂ©zoĂŻdales. Vous mettez le bon mot derriĂšre ça. C'est les requins, les carrĂ©s, c'est les raies. Donc il y a aussi moyen de les identifier grĂące Ă  la forme de ces oeufs-lĂ . DeuxiĂšme tactique, le requin pond des Ɠufs, mais il reste Ă  l'intĂ©rieur d'une sorte d'utĂ©rus de la maman. LĂ , il peut y avoir des trucs assez dingues, comme chez le requin marteau, oĂč il y a un cannibalisme in utero. Donc le premier qui naĂźt et qui est le plus adaptĂ© va bouffer tous ses petits frĂšres et sƓurs et comme ça, ça lui fait des rĂ©serves.

  • Speaker #0

    C'est la sélection.

  • Speaker #1

    Ça permet d'avoir dĂ©jĂ  une sĂ©lection du plus adaptĂ© qui lui va sortir un peu comme si la maman requin accouchait. Ou alors, il y a vraiment, comme chez nous, des petits requins qui peuvent se dĂ©velopper. Ă  l'intĂ©rieur d'une sorte d'utĂ©rus laĂŻque. Donc, il y a un petit bĂ©bĂ© requin qui sort dĂ©jĂ  formĂ©.

  • Speaker #0

    C'est un sacré bordel, la biologie de développement, pour les gens qui connaissent les requins, c'est vivipare, ovipare ou vivipare. Les trois sont possibles.

  • Speaker #1

    Alors, est-ce qu'il peut y avoir un frayage comme les saumons ?

  • Speaker #0

    Normalement,

  • Speaker #1

    pas. AprĂšs, ce qu'on peut voir qui est un peu similaire aux saumons, c'est des zones de nurserie. oĂč il y a certaines espĂšces de requins qui vont pondre Ă  proximitĂ©, par exemple, de mangroves. Et les juvĂ©niles de requins, notamment les requins citrons, vont se dĂ©velopper dans ces zones pour ĂȘtre protĂ©gĂ©es des prĂ©dateurs. Évidemment, le gros requin, c'est Big Blue. Big Blue, le plus grand requin. Deep Blue. Il y avait Big Mama avant, c'est pour ça que je confonds les deux. Elle n'a plus beaucoup de prĂ©dateurs. Elle en a encore quelques-uns, mais il n'y a plus beaucoup de prĂ©dateurs. Par contre, les petits requins, ils sont au menu des autres requins, d'autres prĂ©dateurs, de tondes. de gros poissons. Donc, eux, ils ont intĂ©rĂȘt Ă  ĂȘtre protĂ©gĂ©s. Et lĂ , il va y avoir des sortes de nurseries oĂč ils vont se dĂ©velopper.

  • Speaker #0

    L'idĂ©e du frayage, c'est l'idĂ©e que la marge des poissons n'a pas de pĂ©nis. La femelle vient pondre ses oeufs en tapis, une petite parade nuptiale, et puis si le mĂąle gĂšre bien son cou, il peut ensuite balancer directement du sperme dessus. C'est une fĂ©condation externe proche, il n'y a pas de fĂ©condation interne. Par contre, chez les requins, lĂ  oĂč il y a vraiment les classepeurs, les nageurs pterygoĂŻdales, et donc il y a une introduction, une fĂ©condation interne. Je ne vais pas comme ça en tĂȘte, en tout cas d'espĂšces qui ne se reproduisent pas en fĂ©condation interne chez les requins. Ça devrait exactement exister, parce qu'en biologie, on n'est jamais Ă  l'abri de l'exception. Vous parliez de prĂ©dateurs tout Ă  l'heure.

  • Speaker #1

    Le requin blanc, on sait que c'est l'orque,

  • Speaker #0

    mais j'ai l'impression que depuis 15-20 ans, on met vraiment le point sur l'orque.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a un phénomÚne plus important chez l'orque maintenant,

  • Speaker #0

    d'attaque ? C'est surtout qu'il y a une mode. C'est qu'en fait, les orques, comme nous, ont des modes qui sont trĂšs marquĂ©s. Vous avez peut-ĂȘtre entendu le nom des orques qui attaquent les bateaux, notamment dans le dĂ©troit de Gibraltar. En fait, c'est juste une culture, une mode culturelle qui se met en place, un nouveau comportement qui se met en place, qui a priori, c'est juste un comportement que les jeunes orques font pour le dĂ©troit de Gibraltar, oĂč ils viennent chercher un petit morceau du bateau du Gouvernail. Ils l'utilisent un peu comme un trophĂ©e pour impressionner les jeunes. C'est vraiment un jeu de jeunes orques. LĂ , c'est l'idĂ©e que tout d'un coup, ils sont mis Ă  investiguer une nouvelle source de nourriture, peut-ĂȘtre parce qu'il y a moins de phoques. qui sont aux environs, ils se sont mis Ă  investiguer le requin et Ă  rĂ©cupĂ©rer justement le foie riche en squalene et ils se sont dit tiens, il y a une super sauce de nourriture Ă  rĂ©cupĂ©rer, c'est un truc qui se voit aussi chez les chimpanzĂ©s, oĂč tout d'un coup ils viennent dĂ©velopper un nouveau comportement alimentaire lĂ  c'est un peu cette idĂ©e lĂ  c'est vrai qu'on n'en parlait pas avant, parce qu'avant il y avait beaucoup moins d'attaques d'orques sur les requins blancs mais lĂ  ça a vraiment explosĂ© en fait parce que c'est nouveau, dĂ©couvrez un nouveau comportement et comme les cĂ©tacĂ©s sont des mammifĂšres qui sont un peu comme nous trĂšs sociaux dans plusieurs peuplades qui restent lĂ , notamment en Afrique du Sud. Mais sinon, les requins mangent beaucoup d'autres requins aussi. Beaucoup de prĂ©dateurs de requins sont d'autres requins.

  • Speaker #1

    Bonsoir.

  • Speaker #0

    Vous avez parlé des requins qui vivaient en grande profondeur.

  • Speaker #1

    Oui. Comment ils font pour s'adapter par rapport aux autres requins ?

  • Speaker #0

    Est-ce qu'ils arrivent Ă  passer d'une profondeur Ă  l'autre ? Est-ce qu'ils doivent faire des paliers comme les plongeurs ?

  • Speaker #1

    Ça dĂ©pend des espĂšces. En fait, les plongeurs, on respire de l'air. dĂ©jĂ  de l'air qui vient de la surface et ça va ĂȘtre un systĂšme complĂštement diffĂ©rent. LĂ , les requins, ils n'ont dĂ©jĂ  pas ce petit ballon d'air, cette vessie natatoire comme beaucoup de poissons, donc c'est une limitation de moins et ça dĂ©pend des espĂšces. Le cookie cutter shark, donc le requin cookie, lui, il est capable de faire des traversĂ©es de plusieurs kilomĂštres en humain. S'il y arriverait, parce que peut-ĂȘtre qu'un jour on y arriverait, ça prendrait des jours et des jours pour remonter de cette grande profondeur. Ça prend dĂ©jĂ  des heures de remontĂ©e d'une centaine de mĂštres, donc de plusieurs kilomĂštres, ce serait fou. Eux, ils le font en moins de 24 heures. Ce n'est pas extrĂȘmement impactant pour eux parce qu'il n'y a pas vraiment de gaz contenu ni dans leur cendre, ni dans des compartiments. AprĂšs, ça dĂ©pend de certaines espĂšces. Et ces requins-lĂ , tous les requins en gĂ©nĂ©ral, ils sont adaptĂ©s Ă  leurs conditions de vie. Certains requins vont passer toute leur vie entre 1 000 et 2 000 mĂštres. Ils n'ont aucun intĂ©rĂȘt. Leurs proies ne sont pas en profondeur de surface. Ils vont toujours rester lĂ  oĂč ils sont adaptĂ©s. Mais ça dĂ©pend des espĂšces. Certaines espĂšces vont ĂȘtre adaptĂ©es Ă  faire des grandes migrations. D'autres vont ĂȘtre qu'en surface, mais vont faire des grandes migrations autour du globe. Certaines espĂšces vont rester dans un tout petit territoire. Si on parle de toutes les espĂšces de requins en gĂ©nĂ©ral, on peut trouver tous les comportements. Mais chacun va ĂȘtre extrĂȘmement adaptĂ© Ă  son milieu de vie, Ă  son rĂ©gime alimentaire. Et voilĂ , ils sont toujours bien adaptĂ©s.

  • Speaker #0

    On avait une question ici.

  • Speaker #1

    Oui, Guillaume. Est-ce qu'on a une idée pourquoi certaines espÚces, je pense particuliÚrement aux requins bulldogs, sont tout à fait pacifiques au Mexique et agressives à la Réunion ?

  • Speaker #0

    On pense que c'est l'idĂ©e en tout cas d'un comportement territorial. Le cas de la RĂ©union est assez particulier justement. Il y a une plage oĂč les requins attaquent frĂ©quemment. On ne pense pas que c'est pour le rĂ©gime alimentaire. On pense que c'est une question de territorialitĂ©. La territorialitĂ© va dĂ©pendre beaucoup en fait. De la maniĂšre dont l'espace est confinĂ©, Ă  quel point la hauteur des vagues, Ă  quel point la taille du rĂ©cif. Et donc, on pense que c'est pour ça que dans certaines zones, il n'y a pas de problĂšme. Il n'y a pas de problĂšme d'hydrodynamique qui fait que la territorialitĂ© est dans d'autres endroits. A priori, c'est plus dangereux. On pense aussi que certains requins mettent l'homme au menu. On pense que ce truc-lĂ  arrive quand mĂȘme. C'est trĂšs rare.

  • Speaker #1

    C'est trĂšs, trĂšs rare. Et lĂ , on parle d'individus. Il y a quelques individus dĂ©viant moins d'une dizaine oĂč ils commençaient Ă  avoir des comportements. un peu bizarre. Ce qui est cool, c'est qu'il n'y a pas de transmission chez les requins. Ils ne vont pas, comme chez les mammifĂšres marins, avoir des phĂ©nomĂšnes de mode ou des choses comme ça. Mais il y avait un petit peu plus d'attaques, notamment Ă  La RĂ©union. Soit c'est parce que l'humain Ă©tait au menu, soit deuxiĂšme hypothĂšse, c'est parce qu'il y avait un cadavre de baleine Ă  proximitĂ©. Et donc, il y avait vraiment une territorialitĂ© exacerbĂ©e pour protĂ©ger les ressources alimentaires. Il y a un deuxiĂšme phĂ©nomĂšne. Guillaume disait, oui, ce n'est pas trop reliĂ© au rĂ©gime alimentaire. Un petit peu quand mĂȘme. Mais pas dans le sens oĂč ils prennent goĂ»t Ă  l'humain, mais plus, il y a de moins en moins de poissons, il y a de plus en plus de surpĂȘches, donc il y a moins de ressources alimentaires et les requins doivent se rapprocher des cĂŽtes. Donc, ils vont ĂȘtre plus en contact avec nous et en plus, on est de plus en plus nombreux sur Terre, donc on augmente les probabilitĂ©s d'avoir des interactions avec les requins simplement parce qu'on arrive dans leur maison, dans leur milieu, avec nos gros sabots et nos grosses palmes, on vient les dĂ©ranger, ouvrir leur frigo, piquer leurs poissons. Et parfois, moi, personnellement, s'il y avait un requin qui venait dans ma maison piquer mon frigo, je ne serais pas super heureuse et j'essayerais de le chasser un petit peu. Les requins, leur seule maniĂšre de chasser l'humain, c'est de venir un petit peu les bousculer. Il peut y avoir des interactions qui ne sont pas trĂšs cool Ă  ce moment-lĂ .

  • Speaker #0

    Je rajoute une petite parenthÚse que Phil vient de me passer. Donc, Philippe, qui est membre au NEMO de notre club de plongée et qui vient de me dire que justement, au Mexique, c'est beaucoup des femelles gestantes qui sont dans cet endroit-là et qui ne sont pas en mode alimentaire aussi... Aussi le vent que la rue.

  • Speaker #1

    Et lĂ , quand il y a justement gestation et tout ça chez les animaux, ça peut dĂ©velopper d'autres comportements et induire des attaques, mais pour l'IA de la protection, pas de la descendance. Alors justement, dans les attaques, on disait, il y a en tout cas, lĂ , c'est les stats de l'annĂ©e passĂ©e, de 2024, vous pouvez voir qu'il y a eu 88 cas de morsures rĂ©pertoriĂ©es. C'est les stats les plus officielles et on voit qu'il y a une distinction entre les morsures provoquĂ©es et les morsures non provoquĂ©es. Je vous parlais des morsures provoquĂ©es, typiquement, c'est des interactions oĂč l'humain vient s'immiscer dans l'environnement naturel du requin et souvent avec des comportements qui ne sont pas top top. Du nourrissage, par exemple, on va mettre du sang de poisson pour attirer les requins pointe noire pour les touristes. Comme ça, ils peuvent prendre des photos. Oui, mais ce n'est pas top et il peut y avoir des attaques dans ces cas-lĂ . Il y a aussi des plongeurs, c'est vraiment rĂ©pertoriĂ©, il y avait vraiment un effet de mode Ă  un moment, oĂč ils faisaient du rodĂ©o sur les requins nourrices. Donc, imaginez, il y a un gars, il vient de nulle part, il est habillĂ© trĂšs bizarrement, il fait du rodĂ©o sur vous, vous n'allez pas ĂȘtre trĂšs heureux, il peut y avoir des morsures Ă  ce moment-lĂ . Et du coup, il faut bien distinguer ces deux catĂ©gories. MĂȘme en les distinguant, on voit que ça reste trĂšs, trĂšs peu. Et on voit Ă  cĂŽtĂ© le nombre de dĂ©cĂšs liĂ©s Ă  ces morsures. Évidemment, ceux qui sont faits morts, peut-ĂȘtre qu'ils ne sont pas dans un trĂšs, trĂšs bon Ă©tat, mais bon, voilĂ , ils ne sont pas morts. Pour la majoritĂ©, en 2024, il n'y a eu que 7 cas, 7 morsures qui ont entraĂźnĂ© une mortalitĂ©. On voit aussi les attaques sur les coques de bateau, comme dans le film. Bruce, dans le film, il insiste sur son bateau. En 2024, il y a eu trois attaques de requins sur un bateau. C'est quand mĂȘme trĂšs peu. Je crois qu'il y a plus dans l'entiĂšretĂ© de films d'attaques de requins sur le bateau que ce qu'il y a dans l'entiĂšretĂ© du monde en un an. Donc voilĂ , c'est pour remettre un petit peu le curseur sur est-ce que le requin est vraiment dangereux pour l'homme. Oui, il a les armes pour, mais en rĂ©alitĂ©, moi aussi, j'ai des dents. Je pourrais tout Ă  fait sauter sur vous et vous mordre.

  • Speaker #0

    J'en ai aucune envie. Défiez-vous d'Alexia.

  • Speaker #1

    Oui, Ă©videmment. Mais j'en ai aucune envie. Et c'est un peu la mĂȘme chose pour les requins. Ils ont les armes pour nous mordre, mais ils n'en ont pas spĂ©cialement d'intĂ©rĂȘt ou l'envie, sauf dans des cas un peu particuliers. Et donc, je voulais un peu, parce qu'on parle toujours comparaison mortalitĂ© chez le moustique, chez l'homme, chez le chien. LĂ , c'est des stats un petit peu plus cool. Donc, il y a une chance. Vous voyez tous les chiffres aprĂšs sur... Tu sais traduire parce qu'il y a beaucoup trop de chiffres pour ma dyscalculie.

  • Speaker #0

    Donc 1 sur 142 105 263.

  • Speaker #1

    La probabilitĂ© de se faire mordre sur l'entiĂšretĂ© du monde par an, c'est les probabilitĂ©s de se faire mordre pour un requin. C'est Ă  peu prĂšs les mĂȘmes probabilitĂ©s de gagner Ă  l'euro million. Quand mĂȘme, le curseur est assez bas. Vous avez une chance sur 500, voire une chance sur 1000 d'ĂȘtre sĂ©lectionnĂ© Ă  The Voice. Donc vous avez beaucoup, beaucoup, beaucoup plus de chances d'ĂȘtre sĂ©lectionnĂ© Ă  The Voice que d'ĂȘtre mordu par un requin. Idem pour Koh-Lanta. Ou, par exemple, si vous voulez rencontrer une cĂ©lĂ©britĂ© dans votre vie, vous avez 14 210 fois plus de chances de rencontrer une cĂ©lĂ©britĂ© durant votre vie que d'avoir une morsure de requin. Et voilĂ , un petit peu moins drĂŽle, mais il y a 227 fois plus de chances d'ĂȘtre frappĂ© par la foudre, ce qui est quand mĂȘme un Ă©vĂ©nement extrĂȘmement extrĂȘme. En gĂ©nĂ©ral, ça ne fait pas la une des journaux quand quelqu'un se fait frapper par la foudre. Par contre, quand quelqu'un se fait mordre par un requin, c'est sĂ»r qu'il y a quelqu'un qui va en parler, les mĂ©dias vont s'emparer de l'affaire. Ça va faire la une des journaux. Donc, il y a un biais liĂ© Ă  la peur des requins. On a l'impression qu'il y a beaucoup plus d'attaques par an. On ne va jamais avoir peur d'ĂȘtre sĂ©lectionnĂ© Ă  The Voice. Donc, je voulais vous montrer un petit peu ces probabilitĂ©s-lĂ .

  • Speaker #0

    Et Ă  HawaĂŻ, c'Ă©tait reconnu. Il y a une personne qui est morte, je ne sais plus quelle annĂ©e. Ils ont tuĂ© 5000 requins. Oui. Suite Ă  cette mort-lĂ . En reprĂ©sailles. En mode, OK, il faut que les touristes reviennent, un peu comme le maire. Donc, on a vu de buter tous les requins autour. Mais le problĂšme, c'est que les requins ne sont pas territoriaux. On a mangĂ© des requins, ils bougent. Vous les tuez, il y en a d'autres qui reviennent. C'est OK, cool, on voit son requin, il va y ĂȘtre tout Ă  bouffer ici. Ça ne marche pas bien.

  • Speaker #1

    Si un jour il n'y avait plus de requins, ce ne serait pas une bonne nouvelle pour nous. L'interaction prĂšs des cĂŽtes avec des requins potentiellement dangereux pour l'humain. À un moment, il parle de statistiques de distance Ă  3 mĂštres du bord et 1 mĂštre de profondeur. C'est vrai ça ? Oui, il y a certains requins, notamment les requins taureaux, je pense, qui sont ceux qui se rapprochent le plus justement de ces faibles profondeurs. Ça dĂ©pend des espĂšces de nouveau, mais il y a certaines espĂšces qui peuvent aller trĂšs trĂšs proche des cĂŽtes et notamment dans les estuaires. Donc lĂ , ils peuvent remonter dans des trĂšs trĂšs faibles profondeurs et ça peut ĂȘtre peut augmenter la probabilitĂ© d'interaction entre l'homme. Maintenant, il y a de plus en plus de systĂšmes aussi, des plages qui sont surveillĂ©es, qui sont mises, il y a des filets ou des sortes de choses pour limiter les interactions avec les requins dans les zones oĂč ça peut poser problĂšme. Si on va avec le zout, mĂȘme dans un mĂštre de profondeur, il y a trĂšs peu de chances d'avoir un requin. Et s'il y en a un, ce ne sera pas un grand blanc. Il faut vraiment avoir beaucoup de chances. VoilĂ  quoi. Et quand vous ĂȘtes sur le tropique,

  • Speaker #0

    tant que vous restez dans le lagon, Quand vous restez dans une zone qui est protégée par le sif, vous pouvez voir plein de requins, mais souvent, c'est des petits points blanches, des points noirs, des petits requins, en fait. Il faut éviter... Mais en général, ils fouillent, donc ils ne vont jamais s'approcher par curiosité.

  • Speaker #1

    En gĂ©nĂ©ral, vraiment, les grosses catĂ©gories, c'est Ă©viter les eaux troubles, Ă©viter les eaux troubles Ă  fort courant, les zones oĂč il y a beaucoup de dauphins, par exemple, qui sautent. C'est du coup, les gens font « Oh, trop bien, un dauphin, je vais aller nager lĂ  » . C'est souvent les dauphins qui sautent, c'est parce qu'il y a des ressources alimentaires en bas, donc potentiellement des requins qui sont en train de chasser. C'est un endroit Ă  Ă©viter si on veut ne pas voir de requins. Il y a aussi lĂ  oĂč il y a des oiseaux qui plongent, il faut Ă©viter parce qu'il y a des requins en dessous. Si on connaĂźt bien, notamment grĂące Ă  Shark School, il y a moyen de repĂ©rer les zones oĂč il y a une plus grande probabilitĂ© de voir un requin. dans les 1... Ă  3 mĂštres. Il y a certaines zones oĂč il y a des grandes probabilitĂ©s de voir des requins, mais en gĂ©nĂ©ral, la baignade est interdite dans ces zones-lĂ . En Floride, il y a des zones comme ça. Mon petit frĂšre a Ă©tĂ© nager lĂ -bas et puis il est pilote. Et pour la petite histoire, il a survolĂ© cette zone et on voyait les tĂąches, on voyait les requins et il s'est quand mĂȘme dit qu'il Ă©tait un peu con. C'est vrai. Donc voilĂ , il n'a pas eu de problĂšme malgrĂ© ça parce que mĂȘme dans ces zones-lĂ , il y a trĂšs peu de probabilitĂ©s. Par contre, si ça nous arrive, mĂȘme si les probabilitĂ©s sont faibles, c'est quand mĂȘme pas cool. AprĂšs, nous, on a vraiment plongĂ© beaucoup de fois avec des requins, mais dans des bonnes conditions, encadrĂ©es par des biologistes avec des connaissances pour qu'on n'agresse pas les requins, on ne reprĂ©sente pas une menace pour les requins. Et lĂ , il n'y a aucun problĂšme. MĂȘme Ă  un moment, on faisait une plongĂ©e Ă  Fakarava, dans la Passe, oĂč il y a Ă©normĂ©ment de requins, c'est en PolynĂ©sie française. Et lĂ , on plongeait avec une lampe torche au crĂ©puscule, Ă  un moment oĂč les requins sont en train de chasser. En fait, ils Ă©taient contents qu'on soit lĂ  parce que dans la lumiĂšre de notre lampe torche, ils voyaient mieux les poissons. Donc, il y avait une sorte de symbiose Ă©phĂ©mĂšre qui s'installait oĂč ils profitaient de notre lampe pour chasser plus efficacement les poissons. Il y a mĂȘme des stratĂ©gies qui se font chez les requins. On commence Ă  Ă©tudier ça. Mais oui, ils sont trĂšs opportunistes. Et nous, du coup, moi, j'ai Ă©clairĂ© les poissons pour que le requin ait plus facile Ă  les manger.

  • Speaker #0

    En sachant qu'à un moment, le guide qui est avec nous nous a dit, les gars, restez là sur le fond, éteignez vos lumiÚres. Et lui, il s'est mis au-dessus de nous et il nous a éclairés avec sa lumiÚre. Là, du coup, les requins viennent vraiment vers vous. Les requins viennent vous frÎler.

  • Speaker #1

    Et le but, c'Ă©tait de s'asseoir sur ses fesses. Et moi, comme une dĂ©bile, je me suis mis Ă  quatre pattes. Donc, la premiĂšre chose que le requin voyait quand il arrivait, c'Ă©tait ma tĂȘte. Ils sont venus quand mĂȘme trĂšs, trĂšs prĂšs. Je n'ai jamais respirĂ© aussi vite quand mĂȘme ma bouteille dans cette plongĂ©e. parfois j'ai des idĂ©es, elles sont quand mĂȘme pas trĂšs trĂšs claires

  • Speaker #2

    Je vous propose de terminer là-dessus. Si vous avez encore des questions, n'hésitez pas. On va rester encore une quinzaine de minutes là avec nos grandes mùchoires. Donc, on peut régler ça par plus petites interactions, plus personnelles. Je vous remercie d'avoir participé à ce Ciné-Sciences. Et aux personnes qui écouteront le podcast, merci d'avoir pris le temps d'écouter cet épisode. Et on se retrouve dans quelques semaines pour la prochaine saison de Science, Art et Curiosité, le podcast du MUMONS. Merci à tous.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #2

    Tu viens d'écouter un épisode du podcast du Mumons. Et franchement, j'espÚre qu'il t'a plu. D'ailleurs, si en passant, tu veux me faire un retour ou si tu as des idées d'amélioration, surtout n'hésite pas à nous contacter. Tu peux aussi devenir notre ambassadeur et faire découvrir ce podcast tout autour de toi. Si tu as des idées de sujets ou si tu souhaites enregistrer un épisode, surtout n'hésite pas à nous contacter. Rendez-vous sur le site internet mumons.be ou sur la page Facebook du Mumons.

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Description

đŸŽ™ïž Sciences, Arts et CuriositĂ©s – SpĂ©cial « Les Dents de la mer »
🩈 Un film culte
 et des millions de malentendus.

Pour le dernier épisode de la saison, on revient sur le blockbuster qui a inventé le blockbuster : Les Dents de la mer de Steven Spielberg, sorti en 1975.
Mais au-delĂ  des anecdotes de tournage (et il y en a beaucoup !), ce film a eu un impact colossal :
âžĄïž Il a créé une peur mondiale des requins,
âžĄïž Il a influencĂ© nos imaginaires
 et nos comportements,
âžĄïž Il a contribuĂ©, indirectement, Ă  la disparition massive de ces prĂ©dateurs essentiels.

Avec Alexia Lourtie et Guillaume Caulier, biologistes marins, on dĂ©mĂȘle le vrai du faux et on dĂ©couvre :
✅ Pourquoi les requins sont bien moins dangereux qu’on le croit,
✅ Comment ils jouent un rĂŽle clĂ© dans l’équilibre des ocĂ©ans,
✅ Et comment la science s’inspire d’eux pour des innovations surprenantes (sport, hîpitaux, aviation
).

💡 À la fin, une vĂ©ritĂ© qui dĂ©range : sans requins, c’est toute la biodiversitĂ© qui s’effondre.

🎧 Disponible dùs le 30 juillet sur toutes les plateformes.
Plongez avec nous pour un Ă©pisode qui sent l’iode, l’adrĂ©naline
 et la science.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Lorsque ce petit bolide atteindra 88 miles à l'heure, attends-toi à voir quelque chose d'idéal.

  • Speaker #1

    Ce qui place votre zone d'atterrissage à 5,0667 degrés de latitude nord et 77,3333 de longitude ouest.

  • Speaker #0

    Rien de tout ça derriÚre. Qu'est-ce que le réel ? La seule variable constante est l'inattendue.

  • Speaker #2

    On ne peut pas la contrĂŽler. Je crois que vous ĂȘtes encore pire que ces crĂ©atures.

  • Speaker #1

    Elles,

  • Speaker #0

    elles n'essaient pas de se massacrer entre elles pour tirer le plus gros. Voyons si une capacité de poussée de 10% permet de décollage.

  • Speaker #1

    Et 3,

  • Speaker #0

    2,

  • Speaker #1

    1...

  • Speaker #0

    ChĂšre auditrice, cher auditeur, je te souhaite la bienvenue dans ce nouvel Ă©pisode de Science, Art et CuriositĂ©, le podcast du MUMONS. Ce dernier Ă©pisode de la saison 9 qui se dĂ©roule Ă  la suite du CinĂ©-Science organisĂ© autour du film Les Dents de la Mer par le MUMONS et le cinĂ©ma Imagixmons. Alors ce film a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© par Steven Spielberg, il est sorti en 1975 et donc au moment oĂč on enregistre le podcast... ont fait les 50 ans du film et il est adaptĂ© du roman Ă  succĂšs de Peter Benchley, j'espĂšre que je le prononce mal parce que moi et les noms et les prĂ©noms ce n'est pas toujours gagnĂ©, qui est publiĂ© un an avant en 1974. Alors Universal Pictures qui a donnĂ© au film une sortie exceptionnellement large pour l'Ă©poque, va lancer vraiment la mode des blockbusters que l'on connaĂźt maintenant chaque annĂ©e et surtout en Ă©tĂ©. Alors, le film et le livre s'inspirent entre autres, ce n'est pas le seul Ă©vĂ©nement, je pense que vous allez en parler, des attaques de requins dans le New Jersey, d'ailleurs ils en parlent dans le film, qui ont eu lieu en 1916, en juillet 1916 plus exactement, et qui ont occasionnĂ© la mort de quatre personnes. Alors cet Ă©vĂ©nement tragique et les films ensuite autour des requins sont venus renforcer cette impression, ont marquĂ© en fait la culture populaire amĂ©ricaine et ça a Ă©tĂ© l'objet de nombreux documentaires. Ces attaques ont Ă©tĂ© cĂ©lĂšbres pour avoir Ă©tĂ© les premiĂšres Ă  avoir un Ă©cho mĂ©diatique Ă  travers le pays, donc les Etats-Unis. Elles ont aussi poussĂ© de nombreux ichthyologues, donc c'est en fait la branche des sciences naturelles qui Ă©tudie les poissons, Ă  s'intĂ©resser aux requins et Ă  leurs mƓurs, dont on avait peu de choses Ă  l'Ă©poque. Cet Ă©vĂ©nement a fortement inspirĂ©, comme je le disais, Peter Benchley pour l'Ă©criture de son roman Les Dents de la Mer. Le succĂšs planĂ©taire du film est de ses trois suites, puisqu'il y a Joe, 2, 3 et 4. marque les esprits et gĂ©nĂ©ralise la peur associĂ©e aux requins, comme je le disais, Ă  l'Ă©chelle mondiale. Son impact est tel qu'il est Ă  l'origine de l'expression « effet dents de la mer » ou « Joe Effect » . Cet effet a contribuĂ© Ă  la mauvaise rĂ©putation qu'ont les requins auprĂšs du public et Ă  leur massacre. Selon les estimations les plus sĂ©rieuses, les humains sont responsables de la mort de 11 000 requins par heure et pĂȘchent jusqu'Ă  273 millions de requins chaque annĂ©e, ce qui est quand mĂȘme assez important. Que savons-nous aujourd'hui des requins ? Sont-ils des crĂ©atures agressives, des peintes dans le film ou la rĂ©alitĂ© est-elle bien plus nuancĂ©e et diffĂ©rente ? Pour remettre l'Ă©glise au milieu du village, j'accueille aujourd'hui Alexia Lourty et Guillaume Collier, qui sont deux habituĂ©s des podcasts, on en a dĂ©jĂ  enregistrĂ© plusieurs ensemble. Ils sont biologistes marins et bien entendu, le public qui a assistĂ© Ă  la projection est lĂ  aussi... Aujourd'hui, ce n'est pas moi qui poserai les questions, ce sera le public qui pourra interagir avec Guillaume et Alexia. Chers auditeurs, chĂšres auditrices, tu me connais quand mĂȘme, j'ai gardĂ© quelques petites questions sous le coude pour leur permettre de rebondir sur des sujets qui ne sont peut-ĂȘtre pas prĂ©vus initialement. Et avant de laisser la place aux questions par le public, Guillaume et Alexia, je vous propose de rapidement vous prĂ©senter et ensuite d'enchaĂźner avec ce que vous nous avez prĂ©parĂ© en introduction avant la sĂ©ance de questions.

  • Speaker #1

    Un grand merci Max pour cette invitation. Bonsoir Ă  tous ! merci d'ĂȘtre lĂ  aussi nombreux c'est super agrĂ©able de revoir ce film donc merci aux Mimons d'avoir rendu ça possible merci Ă  Imagix d'avoir rendu ça possible revoir les dents de la mer je crois que la premiĂšre fois que je l'ai vue c'Ă©tait sur un petit Ă©cran quand j'avais 12-14 ans et lĂ  le revoir sur grand Ă©cran et en plus en langue originale c'est un truc dont j'aurais pas pu rĂȘver rien que ça c'est vraiment un retour en enfance Ă  Madeleine de Proust, super agrĂ©able Ă  voir alors je m'appelle Guillaume Collier je suis biologiste marin Ă  Lumons On a un laboratoire de biologie marine Ă  Lumont, si vous voulez. Je ne travaille pas directement sur le requin. Je travaille plutĂŽt sur les invertĂ©brĂ©s. Je travaille beaucoup sur les concombres de mer, les oursins, les sols de mer et toutes les petites bestioles qui y vont associer. Moi aussi, c'est des sortes d'araignĂ©es de mer invasives. Donc, j'ai plein de petits sujets sur lesquels je travaille. Mais je suis passionnĂ© de requins. Enfin, je suis passionnĂ© de vie marine de maniĂšre gĂ©nĂ©rale. Et avec Alexis, on a dĂ©jĂ  eu la chance de partir pas mal sous les tropiques, de pas mal nager avec les requins. On a eu des trucs dans... dans les atolls en PolynĂ©sie française, Ă  nager avec 300 requins, dans la nuit, dans la passe sud de Fakarava, qui est un endroit, un haut hotspot de requins. Et donc, c'est un truc, quand je vois ça, j'adore. Mais du coup, l'idĂ©e ici, ça veut dire de vous montrer ce qui est vrai, ce qui n'est pas vrai dans le film. Un peu dĂ©bunker certaines idĂ©es reçues. Aussi, de vous montrer Ă  quel point les requins, biologiquement, sont assez incroyables. Et je vous propose maintenant de passer la parole Ă  Alexia, qui voyait le film pour la premiĂšre fois.

  • Speaker #2

    Oui, c'est vrai que je n'avais jamais osĂ© voir le film. Parce qu'il faut savoir, petite anecdote, je suis insomniaque. Et Ă  6 ans, ma maman m'a demandĂ© de regarder un documentaire pour m'occuper, un documentaire sur les requins. C'Ă©tait pas un documentaire, c'Ă©tait Port Bleu, et donc j'avais trĂšs trĂšs trĂšs peur des requins, jusqu'Ă  ce que je plonge avec eux. J'ai commencĂ© Ă  la plonger Ă  10 ans, donc trĂšs rapidement je me suis rendu compte que c'Ă©tait pas des crĂ©atures, des pins, comme dans les films, et donc je me suis un petit peu plus intĂ©ressĂ©e Ă  eux. Et j'avais un peu une idĂ©e en tĂȘte depuis mes 14 ans, c'Ă©tait de travailler en biologie marine, et prĂ©cisĂ©ment sur les requins. AprĂšs j'ai un peu dĂ©viĂ©, mais jusqu'Ă  mon mĂ©moire, j'ai travaillĂ© notamment avec des requins lors d'un stage au PĂ©rou oĂč j'ai... J'ai Ă©tudiĂ© l'effet de ce qu'on appelle le bay catch, des prises accidentelles qui sont faites par les pĂȘcheurs, notamment chez un petit requin qui s'appelait le requin ange. J'ai Ă©tudiĂ© cet effet-lĂ . Et pour mon mĂ©moire, ce qui m'intĂ©ressait particuliĂšrement, c'Ă©tait toujours la biologie marine. Ils m'ont proposĂ© un sujet sur des requins, mais des requins de trĂšs grande profondeur, entre 1000 et 2000 mĂštres, qui produisent de la lumiĂšre. AprĂšs, mĂȘme si j'adore les requins, Mons m'a attrapĂ©, ils m'ont prĂ©sentĂ© leurs petites bestioles en vertĂ©brĂ©, leurs petites crevettes. Et j'ai migrĂ© Ă  Mons pour faire ma thĂšse sur les crevettes, mais j'ai toujours adorĂ© les requins. Et plus pour le loisir, ben maintenant, oui, on plonge. On plonge avec des requins, donc je m'intĂ©resse Ă©normĂ©ment. Et surtout Ă  sensibiliser, Ă  un peu dĂ©buguer toutes ces mauvaises conceptions, ces mauvaises idĂ©es qu'on a du requin, notamment avec des enfants. Et pour un petit mot, je suis biologiste marin, mais je travaille aussi au MUMONS en tant que mĂ©diatrice scientifique. Donc c'est pour ça qu'aujourd'hui, on se retrouve Ă  deux pour vous parler des requins.

  • Speaker #1

    C'est parti, attaquons un peu le diaporama. Alors, comme Max le disait prĂ©cĂ©demment, c'est vrai que c'est un film qui est assez incroyable, en fait, les dents de la mer, parce que ce film aurait pu, pour mille raisons, ne jamais naĂźtre. C'est vraiment le film oĂč il y a plein d'anecdotes, il y a plein de fun facts incroyables qui font que ce film a un succĂšs dingue, alors que le tournage a Ă©tĂ© foireux, mais du dĂ©but Ă  la fin. Le livre initial n'a failli jamais sortir parce que l'auteur, en fait, Ă  la base, Ă©tait le gars qui Ă©crivait les dialogues pour Johnson, qui ne s'Ă©tait plus reprĂ©sentĂ© aux prĂ©sidentielles, qui avait abandonnĂ©. Et donc, le gars qui Ă©crivait les dialogues a dit « Ok, moi, je vais Ă©crire un roman. » Il a dit « Soit je vais Ă©crire un truc sur les pirates, soit sur les requins. » Et sa femme a dit « Écoute, c'est vraiment une mauvaise idĂ©e, ça a foirĂ© ton truc. » Mais heureusement qu'il l'a fait parce que ça a bien marchĂ©. Spielberg est tombĂ© sur les Ă©preuves du bouquin par hasard au Studio Universal. Il les a rĂ©cupĂ©rĂ©es pour pouvoir ensuite en faire un film. Le livre a eu un succĂšs fou alors que ce n'Ă©tait pas attendu Ă  la base. Donc, Universal a dit, mon gars, il faut qu'on surfe sur la vague. C'est le cas de le dire. Et il faut absolument qu'on commence le tournage dans deux mois. Les gars, il nous faut un an et demi pour prĂ©voir le requin qu'on a prĂ©vu. Ce requin-lĂ , requin qui s'appelle Bruce. C'est le petit surnom qu'on donne Ă  ce requin-lĂ , qui est en fait le nom de l'avocat de Spielberg. On disait que c'Ă©tait un requin. Et donc, Ă©videmment, il l'a appelĂ© Bruce. En sachant que vous avez toute la mĂ©canique qui est derriĂšre, mais qui a quasiment jamais fonctionnĂ©. C'Ă©tait hyper foireux, c'est que l'eau rentrait un petit peu partout. Alors dites-vous que ça, c'est... Amity Beach n'existe pas rĂ©ellement, mais c'est filmĂ© Ă  Martha's Vineyard. Et l'idĂ©e, c'est que l'eau est froide, il y a beaucoup de courant, il y a plein de tempĂȘtes. Donc ça a mis en pause le tournage non-stop. L'eau rentrait dans le requin, le requin ne fonctionnait jamais. Et puis en Ă©tĂ©, il y avait tellement de bateaux partout qu'ils ne savaient pas tourner. Le tournage a vraiment Ă©tĂ© un flop, a coĂ»tĂ© 9 millions de dollars plutĂŽt que 2. Il a fait trois fois le nombre de jours, donc ça reste 50 jours, je pense, Ă  la base.

  • Speaker #2

    C'est passé de 60 jours à plus de 150 jours, donc ça a vraiment...

  • Speaker #1

    Ça a failli ĂȘtre annulĂ© plusieurs fois, en fait. Mais Spielberg avait eu la bonne idĂ©e d'engager la femme du producteur, en fait, pour jouer HĂ©lĂšne, la femme de Brody, en fait. Et donc, tout ça a jouĂ© et fait que ça a pu durer. Spielberg, il a failli laisser son job, en fait. Il n'avait jamais pu ĂȘtre, en fait, le grand rĂ©alisateur que ça a Ă©tĂ© par la suite. Et mĂȘme les acteurs, il y avait une ambiance dĂ©testable sur le tournage. Comment s'appelle le vieux loup de mer ? Quint. Quint, vous voyez, il peinte beaucoup. Dans un vrai, il peinte beaucoup aussi. DĂ©jĂ , le gars n'a jamais voulu venir sur le lieu de tournage. Il trouvait que le scĂ©nario Ă©tait vraiment tout pourri et qu'un requin qui vient tout bouffer. Et c'est sa femme qui a dit, Ă©coute, moi, j'ai envie d'aller Ă  Martin's Vineyard. Ça va ĂȘtre cool, Martha's Vineyard, sorry. Et donc, c'est sa femme qui l'a convaincu d'aller sur place. Sur place, il Ă©tait tout le temps dĂ©chirĂ© pendant le tournage. Mais par contre, certes, un moment du film bien prĂ©cis, quand il raconte toute cette histoire sur l'ISS Indianapolis, en fait, ça, c'Ă©tait pas prĂ©parĂ©. C'est un truc qu'il a balancĂ© comme ça, du dĂ©but Ă  la fin, avec l'intensitĂ© qu'il y a dedans et qui fait que le film marche super bien. C'est plein de petites anecdotes qui font que ce film fonctionne. Et en fait, une des raisons pour lesquelles le film fonctionne bien, c'est qu'on ne voit pas beaucoup le requin. C'est que le requin Ă©tait tellement foireux mĂ©caniquement parlant qu'on le voit assez peu. On le voit assez peu. Et c'est pour ça qu'il fait que ça marche mieux, c'est que ça joue sur l'anxiĂ©tĂ© des gens. C'est qu'il y a beaucoup plus de moments qui ont Ă©tĂ© filmĂ©s sur les personnes, sur les acteurs, pour que chacun puisse se reconnaĂźtre dans le public, chacun puisse se reconnaĂźtre dans le protagoniste de l'histoire, avec l'idĂ©e qu'Ă  la fin, on est un peu Ă  la place de cette personne. Et on vit cette angoisse d'abord de la population, avec le maire un peu veureux, politicien, etc. Donc on comprend toute l'histoire et toute la pression qui est associĂ©e Ă  ça. Et puis il y a ce huis clos Ă  Troyes sur le bateau, sur le bateau qui s'appelle Lorca. C'est marrant que ça s'appelle l'orca, en sachant que les orques sont un des grands prĂ©dateurs des grands requins blancs. On en reparlera un petit peu par la suite. Bref, ce film, c'est fou qu'il ait eu un temps un gros succĂšs sur le blockbuster, alors qu'il a failli ne jamais ĂȘtre produit, ne jamais sortir. La question qui se pose, du coup, c'est est-ce que les requins sont si dangereux que ça ? Biologiquement parlant, Ă  quoi ressemblent les requins ? Je vous ai dit, toute la petite discussion sur l'ISS, ça s'est rĂ©ellement passĂ©, en rĂ©alitĂ©. donc il y a vraiment tous ces marins, le bateau qui Ă©tait coulĂ© par le sous-marin japonais. Et la grande majoritĂ© des gens, en fait, sont morts, noyĂ©s et bouffĂ©s par des requins. Et ce que le film ne vous dit pas, c'est qu'en fait, les gens Ă©taient dĂ©jĂ  morts. Et puis, ils se sont fait bouffer par des requins charognards, en fait, si vous voulez. Donc, Ă©videmment, ça joue plus de dire que tout le monde s'est fait bouffer par les requins, les uns aprĂšs les autres, en mode prĂ©dateur. En gros, les gens Ă©taient dĂ©jĂ  morts. Donc, ça joue un petit peu aussi. Alexia,

  • Speaker #2

    qu'est-ce qu'on a de spĂ©cial sur les requins ? Est-ce qu'un requin, c'est mĂ©chant, c'est pas mĂ©chant ? Est-ce que c'est une machine de guerre ? Il faut dĂ©jĂ  savoir c'est quoi un requin. Donc on va vous prĂ©senter un petit peu c'est quoi le requin. DĂ©jĂ  les requins c'est des poissons qui ont un squelette un peu spĂ©cial. C'est un squelette qui est complĂštement composĂ© de cartilage. L'espĂšce d'os qu'on a dans nos oreilles ou dans notre nez qui est un peu plus mou. C'est vraiment une caractĂ©ristique des requins. En plus on peut aussi, dans les poissons cartilagineux, il y a les raies. Les raies que vous voyez lĂ  c'est les cousins des requins. Et ils ont un troisiĂšme cousin un peu moins connu, les chimĂšres, qui vivent Ă  trĂšs grande profondeur. Ils ont Ă©videmment d'autres caractĂ©ristiques. Les mĂąchoires qui sont assez magnifiques et que vous allez pouvoir voir mĂȘme sur notre table avec des dents en forme de pieds roulants qui vont tout le temps se renouveler tout au long de leur vie pour ĂȘtre sĂ»r d'avoir toujours une mĂąchoire au top. C'est non seulement une arme comme on peut l'imaginer dans le film, mais c'est surtout leur moyen de se nourrir. C'est leur seul moyen de se nourrir et de se protĂ©ger. Donc, Ă©videmment, ça doit toujours ĂȘtre super opĂ©rationnel. Et lĂ , ils ont Ă©voluĂ© pendant des centaines, des milliers d'annĂ©es. certaines espĂšces Ă©voluent depuis le dĂ©vonien, donc depuis vraiment trĂšs trĂšs longtemps.

  • Speaker #1

    Bien avant les dinosaures.

  • Speaker #2

    Bien avant les dinosaures, exactement. Évidemment, parfois on entend le mot fossile vivant. Non, ce ne sont pas les mĂȘmes individus, les mĂȘmes espĂšces qui vivent, mais elles Ă©voluent depuis trĂšs trĂšs longtemps avec des formes trĂšs semblables. Dans le film, on parle de requins qui ont 2000-3000 ans. C'est peut-ĂȘtre une estimation un peu grande, mais c'est vrai que cette longĂ©vitĂ©, souvent, on ne sait pas. Et souvent, les requins les plus vieux... En rĂ©alitĂ©, ils meurent parce qu'on les pĂȘche dans nos filets. Le record pour l'instant, c'est le requin du Groenland, un requin qui vit dans les eaux trĂšs froides et on sait qu'il peut avoir plusieurs centaines d'annĂ©es quand il est pĂȘchĂ©.

  • Speaker #1

    On vous rentrera une photo un peu aprĂšs.

  • Speaker #2

    Un petit peu plus tard, on peut peut-ĂȘtre passer Ă  la dia suivante.

  • Speaker #1

    D'abord, est-ce que vous reconnaissez l'image au milieu ? La mùchoire dans laquelle la fille est. C'est la mùchoire de quoi ça ? Un mégalodon qui ressemblait un peu au carcarias, donc au grand requin blanc, mais qui était bien plus grand. Est-ce que je vous montre là à droite ? C'est ce qu'on appelle les nageoires pterygopodes. C'est un joli nom pour dire pénis, en fait. Le premier pénis qui a émergé dans le vivant, chez les vertébrés, c'est le pénis des requins. Vous allez vous dire que ça ne ressemble pas vraiment à un pénis. Mais en fait, c'est l'idée que c'est une gouttiÚre. Vous avez deux nageoires qui se mettent l'une contre l'autre et qui font gouttiÚre pour faire rouler le sperme. Et un pénis, ce n'est pas juste une gouttiÚre qui se referme.

  • Speaker #2

    Et la reproduction chez les requins, franchement, c'est tout un programme. Il y a Ă©normĂ©ment de mortalitĂ© associĂ©e. parce que quand vous ĂȘtes un requin, vous n'avez pas de main, pas de bras, pas de choses comme ça. Pour attraper la femelle, le requin mĂąle va utiliser sa mĂąchoire. En gĂ©nĂ©ral, au niveau du cou. Donc, il y a vraiment une mortalitĂ© associĂ©e Ă  la reproduction. Et on en parlait pendant le film avec ma collĂšgue. Il peut aussi y avoir, par exemple, du cannibalisme in utero, notamment chez le requin marteau. Donc, c'est vraiment tout un programme. Les requins, c'est dĂ©jĂ  pas facile avant d'arriver au monde, de naĂźtre.

  • Speaker #1

    Commençons par le truc qui fait le plus peur aux gens. Les dents, les mĂąchoires, c'est vraiment le truc qui est le plus reconnu pour les requins. Le requin de Nemo qu'on voit en Ausha droite, son petit surnom, c'est Bruce. C'Ă©tait l'idĂ©e de rendre hommage Ă  Joe. Et vous voyez, non seulement ses dents sont acĂ©rĂ©es, on va vous faire passer Ă©videmment les mĂąchoires qu'on a prĂ©vues ici sur scĂšne. Alors quand on va vous passer les mĂąchoires, vous pouvez vous les faire passer, les toucher Ă©videmment. Faites juste garde Ă  plusieurs choses. PremiĂšre chose, c'est du cartilage. Vous allez voir que ce n'est pas de l'os, c'est un petit peu plus flexible. et c'est Comme Alexiel disait, c'est ce qui permet aux requins d'ĂȘtre plus flexibles et d'ĂȘtre plus actifs dans leur musculature, dans leur nage, et de pouvoir attraper des proies plus facilement. Ça casse moins facilement. Vous verrez que sur chaque dent, en gĂ©nĂ©ral, on a une sorte de petit crampon d'arrĂȘt qui fait qu'une fois que la dent est bien ancrĂ©e dans la chair, ça ressort plus difficilement. Vous verrez surtout... qu'il y a plusieurs rangĂ©es de dents. C'est un truc qui est assez bluffant. C'est que les requins n'ont pas des dents qui sont ancrĂ©es avec des racines comme nous. C'est des dents qui ne restent qu'en surface et qui poussent en tapis roulant. Et on voit bien ce tapis roulant. LĂ , il y a 4-5 rangĂ©es de dents qui sont prĂȘtes Ă  Ă©merger en haut et en bas. Et ça pousse non-stop.

  • Speaker #2

    Là, la premiÚre espÚce qu'on vous fait passer, c'est des grands requins. Soit des requins tigres, comme dans le film, le premier requin qu'on voit. Soit un requin citron. C'est deux requins qui sont considérés comme des requins qui peuvent mordre et couper. D'ailleurs, si on passe notre doigt sur la dent, ça fait un peu comme un couteau. C'est vraiment, on sent tous des petits crans comme ça. Et ces mùchoires-là sont faites pour couper. Ces requins-là vont chasser des grosses proies et partir avec des petits morceaux. C'est différent de la deuxiÚme mùchoire qu'on va vous faire passer, qui est le requin mùcho. Je vérifie bien que tu donnes la bonne.

  • Speaker #1

    Faites gaffe quand mĂȘme quand vous passez les dents, ça pique. Il y a moins de faire mal vraiment.

  • Speaker #2

    C'est des petites et fines. C'est vraiment trĂšs, trĂšs... Comme des petits hameçons. Parce que ce requin-lĂ , il a aussi Ă©tĂ© citĂ© dans le film. C'est un requin qui va jouer sur la vitesse. Il va nager extrĂȘmement vite, attraper ses proies. Mais lui, il ne va pas couper. Il va crocheter ses proies pour pouvoir les garder en bouche. Donc lĂ , il a une dentition qui est complĂštement adaptĂ©e Ă  son style alimentaire. On a aussi des mĂąchoires de raies. Des raies qui prĂ©sentent des sortes de petites bulbes. Chaque petite bulbe, c'est une dent. Pourquoi elles ont des dents avec des petites bulles ? Parce que c'est super pratique pour manger des coquillages, des parties trĂšs dures, et lĂ , ils vont broyer leur nourriture. En gros, chaque requin a une dentition qui a Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ©e par l'Ă©volution pour ĂȘtre hyper efficace en fonction de son rĂ©gime alimentaire. C'est tellement sĂ©lectionnĂ© qu'on peut identifier l'espĂšce de requin selon la dentition. C'est pour ça que dans le film, quand il autopsie la jeune fille, il peut dire, ah ben voilĂ , ça... Ce n'est pas un requin citron, ce n'est pas un requin taureau, c'est un requin blanc. C'est grĂące Ă  la forme de la morsure et donc la forme des dents qui sont imprimĂ©es dans la morsure.

  • Speaker #1

    Quand je vous passe la mĂąchoire de RĂ©guittard, vous verrez ici, vous aurez l'occasion de toucher ceci. Ça, c'est un reste de peau, c'est un reste de tĂ©gument qui reste ici. Et c'est particuliĂšrement important, regardez bien tous les petits trous qui sont en surface. Il y a plein de petits trous noirs qui sont en surface. On va en reparler un petit peu aprĂšs. En fait, sans vous faire mal, un requin peut avoir jusqu'Ă  30 000 dents au fur et Ă  mesure de sa vie.

  • Speaker #2

    Il y a une derniĂšre petite mĂąchoire qu'on fait passer. Celle-lĂ , on n'a pas encore eu l'occasion de l'identifier parce qu'on vient Ă  peine de rentrer de mission Ă  Madagascar, d'oĂč elle provient. Et du coup, c'est une de nos futures missions, c'est de dĂ©couvrir l'espĂšce qui se cache derriĂšre cette mĂąchoire. Mais vous voyez que c'est complĂštement diffĂ©rent. Ça, typiquement, c'est le genre de mĂąchoire qu'on a chez des plus petits requins et des requins qui sont plutĂŽt bintiques, donc qui vont rester au fond de l'eau. et qui vont manger des petites choses, des petits poissons.

  • Speaker #1

    Non seulement, vous voyez qu'il y a un systÚme dentaire qui est particuliÚrement développé, une pression de mùchoire monstrueuse, c'est plus ou moins 18 000 newtons, alors en équivalent kilos par surface, c'est plusieurs centaines de kilos par centimÚtre carré. Donc c'est monstrueux la puissance de la mùchoire, pas autant qu'un cordyle, mais quasiment autant en tout cas. Et vous avez en plus la protrusion de la mùchoire, c'est-à-dire la capacité en fait... un peu de décrocher la mùchoire et de la faire partir vers l'avant, qui est une capacité que beaucoup de poissons ont, si vous voulez. C'est l'idée que si je peux faire passer ma mùchoire vers l'avant, ça va créer un vide, ça va créer un effet d'aspiration. Donc ça va permettre à la proie qui est tout prÚs de se faire directement gober. Là, vous voyez ce requin-là en bas à droite, ce qu'on appelle le requin-gobelin ou requin-lutin, Il n'est pas un requin qu'on voit souvent, il a un peu une sale trogne.

  • Speaker #2

    C'est un requin de grande profondeur. Oui,

  • Speaker #1

    c'est un requin de grande profondeur.

  • Speaker #2

    Quand on voit des tĂȘtes comme ça, avec des grands yeux et tout, en gĂ©nĂ©ral, c'est des grandes profondeurs. Et je voyais dans le public, n'hĂ©sitez pas Ă  prendre des photos avec la mĂąchoire, ça fonctionne toujours trĂšs, trĂšs bien. Donc, c'est l'occasion, allez-y, c'est le moment. Et oui, je vous parlais Ă  un moment que j'avais Ă©tudiĂ© les requins pendant mon mĂ©moire, c'est sur ça que j'ai travaillĂ©. Sur ces petites structures qui ne sont pas des dents, mais qui ont la mĂȘme composition que les dents, c'est des Ă©cailles. En fait, le requin est recouvert d'Ă©cailles sur l'entiĂšretĂ© de son corps. Les raies en ont un petit peu moins, les chimeurs en ont quasiment pas, mais tous ces poissons-lĂ , ces poissons cartilagineux, ont ces Ă©cailles. Alors pourquoi ils en ont tous ? C'est parce que c'est super utile, notamment dans leur Ă©volution, pour nager. C'est ça qui leur permet d'ĂȘtre extrĂȘmement aquaphiles, de pouvoir ĂȘtre si... On a l'impression, quand on voit un requin qui nage, en fait, qu'il ne fait aucun effort, il nage. tout calmement et puis ils poussent des accĂ©lĂ©rations comme si de rien n'Ă©tait. Pourtant, c'est quand mĂȘme des beaux bestiaux. Donc, imaginez un peu la quantitĂ© d'eau qu'ils doivent pousser pour passer. Pour ça, il faut avoir un bon hydrodynamisme. Et c'est grĂące Ă  ça. En fait, toutes ces petites structures vont guider l'eau pour plus facilement qu'elle glisse sur le requin et que ça demande au requin beaucoup moins d'efforts pour nager. Ce qui est un peu intĂ©ressant, et c'Ă©tait le but de mon mĂ©moire, c'est que vu que ça recouvre toute la peau du requin, Mes requins lumineux qui produisent de la lumiĂšre par le ventre, ils devaient avoir une sorte de compromis entre ces Ă©cailles et les petits organes luminĂ©s, des sortes de petites loupiottes qui sont sur l'entiĂšretĂ© de leur ventre. Donc moi j'ai Ă©tudiĂ© ça, la diffĂ©rence entre les Ă©cailles de requins qui nagent trĂšs vite Ă  la surface et les requins qui vivent Ă  grande profondeur et qui produisent de la lumiĂšre.

  • Speaker #1

    Quelle est la fonction de cette production de lumiĂšre, Alexis ?

  • Speaker #2

    En fait, il faut imaginer que ce sont des requins qui vivent Ă  plus de 1000 mĂštres de profondeur. Si maintenant on est bien ici justement pour faire l'expĂ©rience, mettez votre main au-dessus de votre tĂȘte, elle va apparaĂźtre comme une ombre. C'est exactement la mĂȘme chose s'il y a un requin qui passe au-dessus de nous et que nous on est un prĂ©dateur sous-marin. On a un petit requin qui passe au-dessus de nous, on va dĂ©tecter une ombre. Donc ces petits requins qui sont des proies vont produire de la lumiĂšre au niveau de leur vente pour imiter complĂštement la lumiĂšre qui vient d'au-dessus. Ils vont imiter cette lumiĂšre tellement bien que ça va ĂȘtre la mĂȘme intensitĂ©, la mĂȘme couleur, Ils vont devoir analyser ça de maniĂšre extrĂȘmement prĂ©cise parce que toute petite variation, ça fait qu'on redevient visible et qu'on va se faire manger par ces prĂ©dateurs. Donc c'est de nouveau quelque chose, ils sont extrĂȘmement bien adaptĂ©s. Ça c'est la fonction principale, mais imaginez, ils vivent Ă  plus de 1000 mĂštres de profondeur, il n'y a pas beaucoup de vie, c'est pas facile de voir lĂ -bas, il n'y a pas beaucoup de lumiĂšre. Donc pour trouver des partenaires, sexuels notamment, c'est difficile. Donc ils vont utiliser cette lumiĂšre aussi pour communiquer. soit avec des partenaires potentiels, soit aussi pour repĂ©rer des proies. Il y a plein de fonctions associĂ©es. Il y a certains poissons, requins qui ont des sortes de spots sous les yeux qui permettent de faire un peu comme des phares qui vont Ă©clairer leur nourriture. Ils vont Ă©clairer que certaines couleurs, donc ils vont Ă©clairer que leurs proies. Enfin, c'est tout un monde. C'est magnifique. C'est trop cool. Mais il faudrait trois heures si je vous expliquais tout. Donc, n'hĂ©sitez pas si vous avez des questions par aprĂšs.

  • Speaker #1

    Je vois ce que tu veux dire. Autre petit fun fact associĂ©. ces Ă©cailles qu'on appelle les Ă©cailles placoĂŻdes, qui sont histologiquement des dents. Donc, comme on a vu, c'est des dents. Donc, les dents poussent dans la mĂąchoire, mais poussent aussi sur le tĂ©gument, ce qui est assez particulier. Cet hydrodynamisme quasiment parfait fait que les requins ne produisent pas un bruit dans l'eau. C'est vraiment les animaux qui sont connus. Si vous travaillez sur l'acoustique des poissons, la majoritĂ© des poissons osseux ont des sortes de vessies natatoires, des sortes de bulles, comme ça, qui leur permettent de flotter et qui leur font et remettent des bruits. on parle toujours du monde de silence quand vous regardez Les documentaires de Cousteau, un requin, ça n'avait pas un pet de bruit. Donc ça respecte bien la loi de Cousteau. Par contre, beaucoup de poissons, vous en avez des greniers. Si vous nagez prĂšs d'un poisson clown et qu'il est sur une anĂ©mone, vous en avez des brrrr, brrrr. Et on l'entend trĂšs bien quand mĂȘme. Les requins, pas un pet de bruit. Et donc si vous travaillez, alors il y a une Ă©tude qui est parue il y a quelques mois par un chercheur de l'universitĂ© de LiĂšge, notamment qu'on connaĂźt, qui travaille sur l'acoustique des poissons et qui a trouvĂ©... Le premier bruit est mis par un requin, par des petits cutis de mĂąchoire et on ne sait mĂȘme pas trop Ă  quoi ça sert, mais c'est a priori un rĂŽle social.

  • Speaker #2

    Si vous nous suivez un petit peu, vous savez qu'on travaille sur les concombres de mer. Notamment, il y a des petits poissons qui vivent Ă  l'intĂ©rieur des concombres de mer. Donc, quand ils veulent prĂ©venir leurs congĂ©nĂšres qui sont bien et qui sont lĂ , qui sont dans leurs concombres de mer et que c'est leur maison, ils vont faire des sortes de claquements grĂące Ă  leur vicine Ă  toitoir et ils vont communiquer entre eux, faire des tac, Ă  travers le tĂ©gument du concombre de mer. Donc c'est super puissant, parfois les bruits... Nous, en vrai, en tant que plongeurs, on entend quand mĂȘme beaucoup de bruit. Donc le monde du silence, c'Ă©tait vraiment quelque chose qu'on n'utilise plus vraiment beaucoup actuellement. Et donc les requins, leurs Ă©cailles placoĂŻdes, Ă©videmment, on a voulu, un petit peu dans la recherche, s'en inspirer, faire du biomimĂ©tisme. C'est quelque chose que les humains font depuis toujours, s'inspirer de la nature pour essayer de crĂ©er des nouvelles technologies. qui fonctionne bien parce que dans la nature, il y a Ă©normĂ©ment de choses qui sont super bien faites. Les requins, ils savent super bien nager. Super, on va crĂ©er des tissus qui permettent de diminuer la traĂźnĂ©e de l'eau, donc d'augmenter notre hydrodynamisme, notamment pour des combinaisons de natation. Donc, ça a Ă©tĂ© créé vraiment et ça a Ă©tĂ© utilisĂ© Ă  un moment aux Jeux Olympiques, mais ça fonctionnait tellement bien qu'on a classĂ© ça, ce matĂ©riau, comme du dopage technologique. parce que tous les records de natation ont Ă©tĂ© explosĂ©s de quelques secondes. Donc maintenant, c'est interdit dans la compĂ©tition parce que c'Ă©tait trop efficace.

  • Speaker #1

    Et ça coûtait trop cher aussi.

  • Speaker #2

    Ça coĂ»tait aussi trĂšs cher. Oui, c'est pour ça. Ceux qui avaient l'argent pouvaient se le payer. Du coup, c'Ă©tait du dopage parce que tout le monde ne pouvait pas se le payer. Par contre, il y a encore des recherches pour crĂ©er ce genre de revĂȘtement pour diminuer soit l'hydrodynamisme sur des bateaux, sur des navires ou sur des submersifs, ou mĂȘme dans des stations spatiales ou sur des avions parce que l'hydrodynamisme et l'aĂ©rodynamisme, c'est assez semblable. Donc, ce genre de matĂ©riaux est souvent utilisĂ© pour... pour augmenter nos capacitĂ©s technologiques.

  • Speaker #1

    Surface antibactérienne aussi, parce que là-dessus, il y a trÚs peu de bactéries qui peuvent s'attacher, parce qu'il n'y a pas beaucoup de biofilms, il y a trop de surface, il y a trop de rigidité. Et donc, ça est utilisé aussi comme effet antibactérien.

  • Speaker #2

    Et c'est dĂ©jĂ  utilisĂ© dans certains hĂŽpitaux, parce que justement, quand on a des patients qui doivent rester sur une mĂȘme surface pendant trĂšs longtemps, il y a des bactĂ©ries qui peuvent se dĂ©velopper. Et ce genre de tissu-lĂ , ça permet de limiter les maladies qui se dĂ©veloppent.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas plus mal en tout cas qu'il a un hydrodynamisme qui soit super bien adaptĂ©. C'est qu'en fait, vous voyez que beaucoup de requins ne peuvent vraiment pas arrĂȘter de nager. Vous ne voyez jamais un requin se poser sur le fond, Ă  part certaines espĂšces. Un requin, ça nage tout le temps. Et vous voyez le requin, le grand requin blanc, il nage tout le temps, tout le temps. Vous voyez les branchies, on les voit bien sur le cĂŽtĂ©. Vous avez diffĂ©rentes fentes branchiales qui permettent Ă  l'animal de respirer. Mais contrairement Ă  beaucoup de poissons, ceux qui ont ce qu'on appelle des ouĂŻes, Ils peuvent Ă©carter les ouĂŻes et les rassembler au niveau de leur cou, ce qui permet de renouveler l'eau. Si on a inspirĂ©, ça revient Ă  une idĂ©e, ici le requin n'a pas ça, c'est que des fentes. Il doit toujours nager pour que l'eau puisse passer par les fentes ou il doit vivre dans des endroits oĂč il y a beaucoup de courant. Ce qui est souvent le cas dans les atolls, dans certaines Ăźles, oĂč le rĂ©cif corallien n'est percĂ© que par de toutes petites entrĂ©es. Ce qui fait que quand il y a le mouvement de Marie, il y a Ă©normĂ©ment de courant Ă  cet endroit-lĂ . C'est un endroit oĂč vous pouvez trouver typiquement beaucoup de requins. Vous voyez souvent les requins nager, lĂ , typiquement, c'est dans une fosse oĂč il y a beaucoup de courant. On en a eu Ă  Madagascar, prĂšs d'un endroit oĂč on travaille. Vous avez Ă©normĂ©ment, il y a milliers de requins marteaux qui vivent Ă  cet endroit-lĂ , mais parfois Ă  plusieurs centaines de mĂštres de profondeur. Et vous avez ici en dessous deux exemples de requins qui, eux, ont dĂ©veloppĂ© des ouĂŻes. C'est des sortes d'ouĂŻes qui apparaissent de pas bouger. C'est ce qu'on appelle typiquement les requins dormeurs, les requins nourrices. Toutes ces espĂšces-lĂ  que vous retrouvez souvent dans les ports.

  • Speaker #2

    Et l'espĂšce que vous voyez en haut, par lĂ  ? C'est justement un requin macko. C'est la mĂąchoire trĂšs fine que vous voyez et qu'on fait passer. Un des requins les plus rapides au monde. On vous parlait, on vous disait, sur la mĂąchoire oĂč il y a encore un petit peu de peau, il y a des petits trous noirs. Vous avez pu les voir, c'est les ampoules de Lorenzini. Ces ampoules de Lorenzini, ça permet aux requins d'avoir une sorte de sixiĂšme sens. Un sens qui leur permet de dĂ©tecter les champs Ă©lectriques produits par les ĂȘtres vivants, notamment les tout petits poissons ou les plus gros poissons, leurs proies. extrĂȘmement, extrĂȘmement sensible ce genre de choses. Imaginez si ça permet de repĂ©rer le champ Ă©lectrique produit Ă  un poisson Ă  plusieurs mĂštres, dizaines de mĂštres. C'est vraiment trĂšs, trĂšs sensible. Donc, il y a toujours la thĂ©orie et on dit s'il y a un requin qui m'attaque ou s'il y a un requin qui vient trop prĂšs, on peut venir toucher son museau. Ça ne sert Ă  rien de frapper. Venir toucher, ça va le dĂ©sorienter. C'est parce qu'on joue sur ce sens-lĂ , sur les ampoules de l'orindini. Imaginez, c'est un peu la mĂȘme chose que si Moi, je venais et je vous mettais un Ă©norme casque sur les oreilles et je mettais la musique Ă  fond. Ça va ĂȘtre extrĂȘmement dĂ©sagrĂ©able et le requin va ĂȘtre dĂ©sorientĂ©. Il va vouloir arrĂȘter l'interaction et il va partir.

  • Speaker #1

    Imaginez que chacun d'entre nous ici dans cette salle on produit un léger champ électromagnétique. Léger, trÚs léger, comme une sorte de petite pile si vous voulez. L'idée, c'est que votre requin peut détecter ces champs électromagnétiques, mais il peut détecter le champ électromagnétique produit par un poisson à plusieurs mÚtres de distance. Et c'est ultra, ultra, ultra sensible. Vous venez toucher ça, ce truc ne s'est jamais touché. C'est complÚtement sursaturé. Et votre requin, il est un peu dans l'évap' pendant plusieurs minutes. Ses yeux vont se révulser. Et vous pouvez le manipuler relativement facilement. Alors,

  • Speaker #2

    relativement, facilement, on est d'accord quand on est scientifique, biologiste et qu'on est entraĂźnĂ© pour ça parce qu'il y a quand mĂȘme des personnes qui testent un petit peu trop. Mais bon, c'est vrai que ça existe. Donc lĂ , Guillaume, je te laisse la parole.

  • Speaker #1

    Vous avez plein de vidĂ©os qui disent que vous ĂȘtes des hypnotiseurs de requins. Au revoir. Petit truc quand mĂȘme, si un jour, vous avez la chance d'aller dans certains milieux tropicaux, et pas toujours, mĂȘme parfois, mĂȘme dans des milieux tempĂ©rĂ©s, vous pouvez trouver des requins. Parfois, on peut trouver des grands blancs en MĂ©diterranĂ©e, par exemple. Je ne veux pas crĂ©er de terreur de thalassophobie. Je pense que le film s'en cherche dĂ©jĂ  assez, la peur de l'eau de mer. Ici, l'idĂ©e, c'est que quand vous venez caresser cette zone-lĂ , ce museau, et que vous venez toucher les ampoules de l'Orendini, votre requin est complĂštement sursaturĂ©. Alors non seulement, quand vous touchez ça, tant que vous continuez Ă  le caresser, comme Alexis disait, il ne faut mĂȘme pas taper, il faut juste lui faire des petites caresses, des petites doudousses, et votre requin, et ça interrompt mĂȘme des actes d'attaque. donc c'est un roi qui vous attaque A priori, il est un peu sursaturĂ©. Et si en plus, vous le mettez dans une position Ă  laquelle il n'a pas l'habitude, c'est vraiment en Ă©tat de catatonie. C'est un peu comme quand vous devez tendre un mouton. Vous prenez un mouton, vous le prenez par les pattes, vous le retournez d'un coup, vous le posez sur le dos, et c'est jamais sur le dos un mouton. Et donc son cerveau va genre, qu'est-ce qui se passe, bug, je comprends plus. Et donc il se fige en fait sur lui, mais c'est en Ă©tat de catatonie. Votre requin mĂȘme combat. vous verrez jamais un requin sur le dos jamais sur le dos un requin donc vous arrivez

  • Speaker #0

    Petite frotte sur le museau, vous le mettez sur le dos, et lĂ , vous pouvez jouer avec.

  • Speaker #1

    Il faut savoir que Guillaume n'a pas d'instinct de survie, que sa phrase fĂ©tiche, c'est « t'inquiĂšte, je gĂšre » , et qu'en gĂ©nĂ©ral, il prend quelque chose de mortel dans sa main quelques secondes aprĂšs. Donc Ă©videmment, ces personnes, on voit premiĂšrement, sont Ă©quipĂ©es, ont des gants spĂ©ciaux qui vont quand mĂȘme limiter le risque, parce que c'est le genre d'interaction qui n'est pas du tout naturelle, et quand un requin, mĂȘme s'il rĂ©cupĂšre ses sens, il peut ĂȘtre stressĂ©, et sa premiĂšre rĂ©action, ça va quand mĂȘme ĂȘtre de mordre. Donc oui, c'est possible de le faire. Laissez ça aux biologistes. Il y a des personnes qui utilisaient dans leurs Ă©tudes pour Ă©viter de pĂȘcher les requins avec des hameçons. Ils vont juste les attraper avec ces techniques, les retourner, et ils vont pouvoir faire des petits prĂ©lĂšvements ou mettre des GPS sans qu'il y ait des techniques de chasse qui sont invasives pour le requin.

  • Speaker #0

    Là, par exemple, il vient de récupérer du sperme. C'est ça. Il vient de récupérer du sperme d'un mùle, directement au niveau de nos jambes ptérycopodes, pour pouvoir faire des reproductions directement en aquarium ou dans des... Les grands aquariums à requins, en tout cas, pour préserver une espÚce, pour faire des banques de sperme aux requins.

  • Speaker #1

    Et dans une de nos missions, on Ă©tait sur une station de biologie marine avec plein de scientifiques. Il y avait notamment une Ă©quipe qui travaillait sur les requins. Ils nous ont dit, ça vous intĂ©resse, on va cette nuit pĂȘcher des juvĂ©niles de requins. Si vous voulez, vous pouvez venir. Donc, lui a Ă©tĂ© dans l'eau. Moi, je suis restĂ©e sur la terre ferme. J'ai pris les notes. Mais il a rĂ©ellement utilisĂ© cette technique pour attraper des petits requins, d'en mettre Ă  peu prĂšs. Des juvĂ©niles de citron et de pointe noire principalement.

  • Speaker #0

    Ce qu'on a déjà fait aussi, c'est un truc qui est assez perturbant, c'est que vous dites « Ok, on a besoin de quelqu'un pour gérer les requins » . Je me souviens qu'il y avait ça à Madagascar, ils étaient en train de mettre un long cùble entre l'Afrique du Sud et Madagascar et ils disaient « Tiens, on a besoin de quelqu'un pour surveiller qu'il n'y ait pas de requins qui viennent rÎder » . Donc il y a un gars qui dit « Ouais, moi je suis bon, on a pené tout, je peux gérer, je viens » . Et donc il est arrivé sur le truc, il faut ok, je vais avoir un bazooka ou un truc pour effrayer un peu le requin. Il aurait voulu donner un petit tube en PVC.

  • Speaker #1

    Equivalent d'une bouteille ou d'un appareil photo. Franchement, c'est parfois ça.

  • Speaker #0

    En fait, un requin, tant que vous le regardez, c'est difficile de se faire attaquer par un requin. Parce que le requin, vous le voyez, ça n'attaque pas si rapidement que ça. Ça vient vite au contact, ça vient vous frĂŽler pour voir un peu de quoi vous ĂȘtes fait. Parce qu'on ne fait pas partie de l'image de recherche des requins. On ne fait pas partie du menu habituel des requins. Qu'est-ce que c'est que ce truc ? Il vient frĂŽler comme ça au fur et Ă  mesure du temps. si vous venez le toucher avec un truc du type PVC ou mĂ©tal, en fait, il va infĂ©rer que tout votre corps est fait de cette matiĂšre-lĂ . Donc, en gĂ©nĂ©ral, ça va l'Ă©loigner un petit peu. Mais il y en a qui reviennent parfois un petit peu plus au contact. On va vous montrer certaines images de certains de ces requins-lĂ  avec qui on a eu l'occasion de nager.

  • Speaker #1

    Les requins, ils ont toujours Ă©tĂ© prĂ©sents autour de nous avant qu'il y ait les dents de la mer, peur bleue et les films comme ça qui ont fait de ces grands prĂ©dateurs, des machines de guerre avides de sang humain. Ils Ă©taient dans plein de cultures diffĂ©rentes. Parfois comme des dieux, parfois comme des ancĂȘtres, parfois mĂȘme dans des rites, pour devenir adulte, ils devaient chasser des requins. Chez les pĂȘcheurs, il y avait plein d'histoires sur les requins. Notamment dans certaines tribus, on peut trouver encore des armes, des armures ou des poteries, par exemple ici, qui sont faites pour reprĂ©senter des requins ou Ă  partir de dents de requins.

  • Speaker #0

    Il y a des dents de requins directement sur les bras, sur les manches. Il y a des armures en dents de requins. Le peuple des requins, il y a un dieu requin en PolynĂ©sie. Merci. qui Ă©tait lĂ  pour protĂ©ger les pĂȘcheurs en rĂ©alitĂ©. Donc Ă  la base, les requins sont plutĂŽt vĂ©nĂ©rĂ©s en fait. Mais par la suite, c'est parti plus nĂ©gativement.

  • Speaker #1

    Oui, lĂ , on parlait dans le film Ă  un moment d'un requin longimĂšne, d'un requin qui peut attaquer, notamment quand il y a un navire qui chavire. Il peut y avoir des attaques de requins. C'est vrai que ce requin-lĂ , il est extrĂȘmement opportuniste parce que c'est un requin qui vit dans le grand ocĂ©an. C'est un dĂ©sert au niveau de la nourriture. Il y a trĂšs, trĂšs, trĂšs, trĂšs peu de poissons. Donc, si on a la malchance de se retrouver dans son milieu, c'est vrai qu'il peut ĂȘtre un peu intĂ©ressĂ© par nous, parce qu'il est intĂ©ressĂ© par n'importe quoi. On n'est jamais en contact avec ce requin-lĂ . Il ne vient jamais sur les cĂŽtes. Et c'est typiquement le requin qu'on voit dans les films de pirates qui tournent autour, en dessous des planches, quand il y a une exĂ©cution, parce qu'ils avaient appris qu'il y avait moyen d'avoir Ă  manger comme ça.

  • Speaker #0

    C'est typiquement le requin qui bouge les naufragés.

  • Speaker #1

    Oui, et nous, on a nagé avec eux. Donc, voilà, ça c'est dit. Et lui, quand il est sorti, parce qu'il y avait un peu trop de longimane dans l'interaction, il fait « Oh, mais ils sont trop mignons, on dirait des petits Ausha . Donc voilà, l'instinct de survie.

  • Speaker #0

    En vrai, c'est trĂšs perturbant. Parce que quand vous regardez les dents de la mer, quand vous regardez, vous dites « Ok, mais un requin, il va venir, il va vous charger » . Et en fait, ça vient tout doucement. Ça vient tout doucement au contact, en fait, pour voir de quoi vous ĂȘtes fait. Et ça mange tout doucement aussi. Au dernier moment, ça sort sa bouche et ça vous arrache un requin.

  • Speaker #1

    Ça dĂ©pend des espĂšces.

  • Speaker #0

    Mais c'est l'idée en fait que ça arrive tout doucement et donc à la base nous donc... quand on se met à l'eau, comme ça, Là, il y a du longiman, tout le monde se met dos à dos. Tout le monde se met dos à dos, comme s'expliquait un peu par Queen. Tout le monde se met dos à dos et dÚs que vous avez un rien qui approche, il faut le repousser sans cesse. Il faut toujours garder un oeil dessus. Tant que vous gardez un oeil dessus, a priori, ça va. Et en fait, à un moment, ce qui était dangereux, c'est qu'on avait quatre requins qui nous tournaient autour.

  • Speaker #1

    Moi, j'étais sortie de l'eau.

  • Speaker #0

    Plus un cinquiĂšme, un cinquiĂšme qui venait par en dessous. On a fait, voilĂ , ça devient chaud quand mĂȘme Ă  gĂ©rer. et donc lĂ  on est quand mĂȘme remontĂ© sur le bateau mais il faut faire gaffe parce que quand vous remontez sur le bateau quand vous descendez dans l'eau, il ne faut pas faire de bruit Ils disaient non, on crie, on fait du bruit. Ça, ça attire les requins en fait. Ce qui attire bien les requins, c'est de prendre une bouteille vide, la mettre dans l'eau et d'appuyer. Ça, ça attire super bien les requins.

  • Speaker #1

    En fait, ça fait le bruit d'un poisson qui est agonisant, qui est blessé. Et ça, c'est une proie pour les requins.

  • Speaker #0

    Ces requins-lĂ  vivent dans le milieu pĂ©lagique, ils sont ocĂ©aniques. Ça veut dire qu'ils vivent dans un dĂ©sert en fait. Parce que vous avez les cĂŽtes qui sont pleines de vie dans la mer. Mais dĂšs que vous partez dans le grand large, il n'y a quasiment plus rien Ă  bouffer en fait, ça devient vraiment un dĂ©sert et c'est ce qui fait que parfois les requins bouffent le premier truc croise. Et vous pouvez trouver des plaques d'immatriculation, des pneus dans un estomac de requin, ça peut se retrouver. Donc on voit des plaques d'immatriculation dans le requin, c'est un requin-tigre. C'est un tigre. Dans le tigre, c'est pas impossible, c'est un truc qui se tourne.

  • Speaker #1

    C'est souvent les longimens parce que justement, eux, ils sont attirés par les reflets métalliques. C'est pour ça aussi, quand on est plongeur, on évite tout ce qui est métallique, petits bracelets et tout ça, c'est pas une trÚs bonne idée pour éviter d'attirer les requins au niveau du reflet métallique.

  • Speaker #0

    Le requin-tigre,

  • Speaker #1

    il est extrĂȘmement beau quand mĂȘme. Il est vraiment cool. Toutes ces espĂšces-lĂ  sont des espĂšces qui sont rĂ©putĂ©es potentiellement dangereuses pour l'homme. Évidemment, potentiellement. Regardez bien ce mot qui est trĂšs important pour moi. Ils ont les armes, ils peuvent ĂȘtre en contact avec l'homme, donc il y a de temps en temps des morsures liĂ©es Ă  ces espĂšces.

  • Speaker #0

    Voici le plus grand requin blanc qui n'a jamais été détecté en tout cas, et qui est encore vivant actuellement, qui s'appelle Deep Blue. Et pour vous donner une idée, la maquette dans le film, la maquette, elle fait environ 9-10 mÚtres. Et en réalité, le plus gros requin, dit Blue, il fait 6 mÚtres.

  • Speaker #1

    Le plus gros requin blanc. Le plus gros requin blanc,

  • Speaker #0

    excusez-moi.

  • Speaker #1

    C'est les requins...

  • Speaker #0

    Les requins baleines.

  • Speaker #1

    Oui, j'avais en malgache. Eux, ils font 12 mÚtres, mais ils mangent du planton. Donc évidemment, on les oublie parfois un petit peu. Mais c'est eux les plus grands.

  • Speaker #0

    Typiquement, la maquette est plus grande que le plus gros des requins. Par contre, il y a un moment, je ne sais pas si vous avez remarquĂ©, mais le requin apparaissait super rĂ©aliste par rapport au moment oĂč c'Ă©tait la maquette. Le moment oĂč il rentre dans la cage, pas toutes les scĂšnes, mais certaines scĂšnes oĂč il est dans la cage, c'est un vrai requin. Et en fait, ils ont galĂ©rĂ© Ă  fond pour avoir ces scĂšnes-lĂ , parce que ça a passĂ© des semaines oĂč il y avait un gars qui Ă©tait dans la cage et il mettait plein de sang de poisson pour pouvoir attirer le requin au maximum. Et lĂ , le requin, vous voyez, il paraĂźt quand mĂȘme Ă©norme, mais beaucoup plus agile que la maquette. et ce qu'ils ont fait pour que le requin paraisse aussi gros que la maquette, si vous voulez. Ce n'est pas exactement le scientifique. Ce n'est pas Hooper qui est dans la cage. C'est une personne de petite taille. Une personne de petite taille qui ressemblait Ă  Hooper. Sur certaines scĂšnes, on voit le visage de Hooper. Mais sur toutes les scĂšnes, on voit le requin rĂ©aliste. En fait, ils ont mis une personne de petite taille, avec la mĂȘme combinaison, etc. pour faire croire que le requin Ă©tait plus gros, pour garder la mĂȘme Ă©chelle. Ils ont Ă©tĂ© jusqu'Ă  ce niveau-lĂ .

  • Speaker #1

    Et du coup, quand on dit, est-ce que le requin est une menace pour l'homme ? on vous a mis des petites comparaisons. Là, qui sont un petit peu... Il y en aura des plus drÎles aprÚs, mais ça, c'est les vrais, que Guillaume va expliquer, les vrais chiffres, à peu prÚs, moyennes, d'attaques de requins par rapport à des mortalités engendrées par d'autres espÚces. Et Guillaume, notamment le moustique, tu aimes bien parler de ça.

  • Speaker #0

    TrĂšs clairement, moi, ça, ça me permet souvent de dĂ©bunker de la mauvaise vulgarisation. C'est le truc qu'on entend tout le temps. Les moustiques sont les gros tueurs. Vous n'avez jamais fait tuer par un moustique. Le moustique... peut transmettre des maladies. Il peut ĂȘtre vecteur d'une maladie. Mais ce n'est pas lui qui vous tue directement, Ă©videmment. Donc ça, dĂ©jĂ , je suis toujours embĂȘtĂ© par ce truc-lĂ . Quel moustique vous tuez 725 000 personnes ? Non. Les parasites qu'ils viennent porter. Donc c'est dĂ©jĂ  un petit peu diffĂ©rent. Évidemment, l'homme est un loup pour l'homme. C'est l'homme, en rĂ©alitĂ©, qui tue le plus d'hommes. Vous avez beaucoup plus de chances de vous faire buter par un chien, par une vache aussi. Vous vous promenez dans les PyrĂ©nĂ©es, vous avez des vaches qui sont trĂšs territoriales, qui ont un sentiment matriarcal qui est Ă©levĂ©. Il y a des combats de reines. Si vous avez dĂ©jĂ  vu des combats de reines en Suisse, c'est des combats de vaches, de femelles. Vous vous faites Ă©craser, vous vous chargez par une vache. Vous n'avez qu'au plus de chance de mourir tuĂ© par un hippopotame. Si un jour vous avez la chance d'aller faire un safari au Kenya, les hippopotames, c'est probablement le plus dangereux. Il ne faut jamais s'approcher d'une riviĂšre, de l'Omasai Mara. Évitez de vous approcher trop prĂšs de l'eau, parce que ça peut surgir d'un coup de l'eau et vous couper en deux. J'ai vu des vidĂ©os lĂ -dessus, c'est un peu bizarre Ă  voir. Et donc, vous voyez qu'ici, les requins, il n'y a que 10 morts plus ou moins par an. Plus ou moins. Et encore, ce n'est pas si officiel que ça. En tout cas, on peut repartir un peu aussi du dĂ©bunkage. Est-ce qu'un requin peut rĂ©ellement sentir une goutte de sang dans une piscine olympique ? Vous avez peut-ĂȘtre probablement dĂ©jĂ  entendu. C'Ă©tait dĂ©bunkĂ©. Il n'est pas capable de sentir une goutte de sang dans une piscine olympique, mais il peut dĂ©tecter 6 gouttes de sang dans une piscine olympique. Donc in fine, il a quand mĂȘme un sens de l'olfaction qui est super, super, super dĂ©veloppĂ©.

  • Speaker #1

    Et on voit vraiment les yeux qui changent de couleur quand il devient un petit peu prĂȘt Ă  attaquer. En fait, les requins ont une paupiĂšre pour protĂ©ger leurs yeux pendant une attaque. C'est pour ça qu'il y a un changement de couleur. À un moment dans le film, il dit aussi que le requin approchait et son Ɠil devenait blanc. Oui, c'est cette paupiĂšre. Donc ça, c'est vrai. C'est une petite info, fun fact du film qui est rĂ©elle. LĂ , il joue sur les pupilles. C'est plutĂŽt une rĂ©action de mammifĂšre.

  • Speaker #0

    Par contre, le seul truc, c'est que le sang qui vient exciter le requin, ce n'est pas du sang de mammifÚre. Il y a une étude qui a été testée. Est-ce qu'on est vraiment au milieu des requins ? Est-ce qu'on est bon à manger pour des requins ? Et donc, ils ont pris des planches de surf sur lesquelles ils sont venus mettre des...

  • Speaker #1

    Des sortes d'aquariums avec un petit systĂšme de trappes. Et ces trappes vont s'ouvrir de maniĂšre trĂšs cyclique et relĂącher des petites quantitĂ©s de liquide. Il y avait trois liquides qui Ă©taient testĂ©s. Le contrĂŽle, ce qu'on appelle en science le contrĂŽle, qui est juste de l'eau de mer, qui n'est pas censĂ© attirer de l'eau de mer, c'est de l'eau de mer, ça n'a pas vraiment d'odeur. donc c'Ă©tait le contrĂŽle nĂ©gatif. À cĂŽtĂ©, ils ont mis du sang de poisson. Donc ça, Ă©videmment, c'est quelque chose qui est censĂ© attirer le requin. C'est le plus logique, c'est sa nourriture. Et troisiĂšme planche, ils ont mis du sang de bƓuf. Mettre du sang humain, niveau Ă©thique, ce n'Ă©tait pas terrible. Donc du sang de bƓuf, c'est ce qu'ils ont choisi. C'est trĂšs, trĂšs proche de nous. Ils ont fait l'Ă©tude et, cycliquement, ils relĂąchaient un petit peu de liquide. Il y a un requin qui est venu voir ce qui se passait sur le dispositif dans le contrĂŽle, juste avec l'eau de mer. Il y a trois requins qui sont venus au sang de bƓuf. tout petit peu plus, mais vraiment trĂšs similaires. Il y a plus de 300 requins qui sont venus visiter la planche avec le sang de poisson. Ils savent distinguer la diffĂ©rence et ils vont ĂȘtre attirĂ©s uniquement par le sang de poisson. Ça s'explique parce que le requin, pour flotter, on voit que dans le film, il y a le requin qui essaye de nager, de repartir plus profond. Il embarque les barils. Ça, il doit gĂ©rer sa flottabilitĂ© pour nager, remonter Ă  la surface, rester sous l'eau. Il n'a pas comme chez les poissons des petits ballons. des petites vessies natatoires qui se remplissent de gaz. Il a un foie qui va se remplir et qui va ĂȘtre gĂ©rĂ© par des lipides, de la graisse, mais il ne peut utiliser que de la graisse de poisson. Donc peu importe, parce que j'ai souvent la blague, oui, mais si je suis gros, le requin, il va plus m'aimer. Peu importe notre quantitĂ© de graisse en tant qu'humain, le requin ne va pas ĂȘtre attirĂ© par notre sang et par notre odeur. On n'est pas le bon rĂ©gime alimentaire du requin.

  • Speaker #0

    Donc sur 300 requins qui avaient été relùchés, quasiment tous sont pas tirés de la poisson.

  • Speaker #1

    C'est en milieu naturel. C'Ă©tait un peu naturel, donc ils n'Ă©taient mĂȘme pas spĂ©cialement relĂąchĂ©s. Ils sont juste venus de maniĂšre curieuse, voir un petit peu s'il y avait de quoi se nourrir. Et ils s'en boivent, ça ne marchait pas.

  • Speaker #0

    Ce lipide s'appelle le squalene. Quand vous avez du squalene, parfois ça se trouve dans certains mĂ©dicaments, dans certains complĂ©ments alimentaires, le squalene, c'est du gras du coup de requin, de squal. Et c'est ce qui fait aussi que les requins, alors c'est un truc que je n'avais jamais remarquĂ© avant, quand j'ai vu les dents de la mer, c'est que le bateau s'appelle l'orca, l'orque. et ce qui est marrant c'est que les orques sont en rĂ©alitĂ© les prĂ©dateurs naturels les plus efficaces pour tuer les grands blancs. Et donc, dans certaines zones, typiquement en Afrique du Sud, vous avez la Ausha baie, Ausha baie oĂč il y avait Ă©normĂ©ment de grands requins blancs maintenant. En fait, on en trouve de moins en moins maintenant. Et ce n'est pas Ă  cause des pĂȘcheurs. C'est a priori Ă  cause des orques.

  • Speaker #1

    Pas uniquement Ă  cause des pĂȘcheurs. Les pĂȘcheurs ont quand mĂȘme une petite part, mais... Oui,

  • Speaker #0

    mais ils sont protĂ©gĂ©s, je veux dire. Dans la Ausha baie, c'est protĂ©gĂ©. Et ils ont remarquĂ© qu'il y avait plein d'orques qui venaient. Et en fait, ils remarquaient qu'on retrouvait des cadavres de grands blancs, avec juste une incision ici, et qu'il manquait juste le foie. Et donc, vos orques sont capables de faire une sorte de chirurgie pour rĂ©cupĂ©rer juste le foie. Évidemment, il y avait encore les ailerons. Et donc, il y avait encore les ailerons qui sont le truc qui est le plus rĂ©cupĂ©rĂ© par les humains. C'est plutĂŽt les orques. Et ça a Ă©tĂ© observĂ© aussi dans le vivant, de rĂ©cupĂ©rer ce squalene, ces pauvres requins blancs.

  • Speaker #1

    En fait, j'ai oubliĂ©. Ce n'est pas la version oĂč il y a les petites stats drĂŽles. Donc lĂ , c'est juste d'autres espĂšces de requins.

  • Speaker #0

    C'est pour vous montrer, en fait, que... On connaßt surtout les grosses espÚces de requins, 6-7 grosses espÚces de requins, qui sont vraiment dangereuses pour l'homme. Il y a plus de 500 espÚces de requins qui existent dans le monde. Malheureusement, on perd de plus en plus d'espÚces au fur et à mesure du temps. On en reparlera un peu aprÚs. Mais il y a des requins, pour le moment, que vous n'avez encore jamais vus. Et tous ces requins-là existent réellement. Notamment celui-ci, je pense qu'Alexia a bien parlé de celui-là.

  • Speaker #1

    Celui-lĂ , il est trop cool. C'est un requin de grande profondeur justement qui produit de la lumiĂšre au niveau du ventre. On l'appelle le cookie cutter shark parce que vous voyez, il a des grosses lĂšvres, il est un peu spĂ©cial. C'est des lĂšvres qui sont un peu comme des ventouses. Sa technique de chasse, c'est qu'il peut remonter des grandes profondeurs, faire plusieurs kilomĂštres quotidiennement pour aller chasser. Pendant la journĂ©e, il vit Ă  1000-2000 mĂštres de profondeur et pendant la nuit, il va remonter trĂšs trĂšs rapidement, venir se coller. Ă  sa proie, normalement des trĂšs grands mammifĂšres marins, par exemple des baleines, mais il est assez opportuniste, donc il y a une morsure chez l'humain, c'est quand mĂȘme classe. Une morsure chez l'humain, mais c'est extrĂȘmement rare. Il va venir se coller, faire une rotation, ses dents vont faire comme un cookie, comme un emporte-piĂšce, et il va repartir avec un cookie de viande de baleine, par exemple. C'est un tout petit requin, il fait Ă  peu prĂšs cette taille-lĂ , donc je dirais 40-50 centimĂštres, et voilĂ , il est trop cool. On voit qu'il a des trĂšs grands yeux, c'est pour essayer de capter la lumiĂšre qui arrive vers le haut. C'est un petit prĂ©dateur des grands fonds, il est trop cool. Il y a aussi mon requin prĂ©fĂ©rĂ©, c'est celui-lĂ , le requin-renard, parce qu'il a une trĂšs grande queue, c'est un requin, franchement si on a la chance de le voir notamment en plongĂ©e, c'est super rare. Je pense qu'il y a des gens dans la salle qui en ont dĂ©jĂ  vu, c'est trop cool. Et ils sont extrĂȘmement prĂ©datĂ©s parce qu'ils ont une grande queue, un grand zĂ©leron. Ça veut dire que ça, on peut les couper et les vendre si on a un braconnier.

  • Speaker #0

    Il y a une cicatrice de Quint d'ailleurs. Il dit « je me suis pris un coup de queue de requin-renard » . C'est un requin qui peut aussi vous blesser avec sa queue. À moins qu'il ait des petites queues qui sont trĂšs coupantes. LĂ , vous avez le requin qu'on appelle le requin grande gueule. LĂ , vous avez le requin lĂ©zard. Une gueule incroyable. Requin lĂ©zard, requin reptile, ça dĂ©pend des traductions. Il a des dents hyper particuliĂšres qui sont enroulĂ©es les unes sur les autres. On ne sait mĂȘme pas exactement pourquoi. LĂ , vous avez le requin du Groenland, qui est le requin qu'on considĂšre comme ayant le mĂ©tabolisme le plus lent. C'est un requin, en gĂ©nĂ©ral, qui vit Ă  plusieurs centaines de mĂštres de profondeur, dont la vision n'est pas trĂšs dĂ©veloppĂ©e. Il y a souvent des copĂ©potes parasites qui viennent rentrer dans ses yeux. C'est un requin qu'on pense avoir l'espĂ©rance de vie la plus longue. Dans ceux qui ont Ă©tĂ© mesurĂ©s, en tout cas, c'est toujours facile de mesurer l'espĂ©rance de vie d'espĂšces sauvages. Vos requins du Groenland peuvent vivre jusqu'Ă  600-700 ans. C'est un requin... qui ne mangent qu'une ou deux fois par mois. On peut reparler aussi, on voit le requin blanc qui vient bouffer non-stop des gens, qui vient arracher des gens. Dites-vous qu'un requin blanc, n'importe quelle espĂšce de requin, c'est un organisme qui est poĂ©quilotherme, Ă  sang-froid si vous voulez. Et donc ils ont un mĂ©tabolisme qui est assez lent. Ce mĂ©tabolisme lent fait qu'ils n'ont pas besoin de beaucoup manger. Nous on mange Ă©normĂ©ment parce que nous on va toujours maintenir notre tempĂ©rature et ça consomme Ă©normĂ©ment d'Ă©nergie. Donc on bouffe beaucoup par rapport Ă  un requin. Un requin, mĂȘme un requin blanc, Il va manger une ou deux fois par semaine quand il trouve un truc Ă  se mettre sous la dent. Il ne va jamais tout harger, tout buter comme on voit dans le film. Et le requin du Greenland, lui, il se nourrit des cadavres de baleines. Il attend que les cadavres de baleines qui coulent sur le fond, l'Ă©lĂšve vient manger directement 100 kilos de viande d'un coup sur les cadavres de baleines qui sont posĂ©es comme des oasis dans les grandes profondeurs. Il va digĂ©rer ça pendant des mois et essayer de trouver un autre cadavre de baleines plus loin. Et c'est malheureusement des requins qui sont assez fort pĂȘchĂ©s, tristement. Parlons pĂȘche, justement.

  • Speaker #1

    Oui, il y a beaucoup de menaces chez les requins. Pour parler un petit peu, le nombre d'attaques de requins, le nombre d'attaques toutes confondues, il y a environ une centaine d'attaques par an. Dans ça, on distingue deux catĂ©gories. Les attaques qui sont provoquĂ©es par une mauvaise interaction par l'homme. Par exemple, un plongeur qui fait du rodĂ©o sur un requin, s'il y a une morsure aprĂšs. Il faut quand mĂȘme distinguer des vraies attaques de requins qui ne sont pas provoquĂ©es par l'homme. Les attaques de requins provoquĂ©es par l'homme, il y en a une soixantaine sur sept centaines. Il y en a Ă  peu prĂšs 40 qui sont vraiment imputĂ©s Ă  pas de chance, on va dire. Et dans celle-lĂ , il n'y a qu'une dizaine de morts par an. C'est extrĂȘmement peu d'attaques d'humains tuĂ©s par des requins par an. Par contre, chez les requins, des requins tuĂ©s par l'humain, ça, il y en a beaucoup, beaucoup plus. Et il y a diffĂ©rentes menaces qui pĂšsent sur les requins. Donc, il y a Ă©videmment tout ce qui est coupage des ailerons, des ailerons qui sont un peu des mets de luxe dans certaines cultures. Le requin va ĂȘtre pĂȘchĂ©. On va juste couper son aileron. Il est relĂąchĂ© vivant Ă  l'eau. Non seulement il se vide de son sang, mais en plus, il s'asphyxie parce que le requin, il ne s'est pas respirĂ© sans nager. LĂ , il ne s'est plus nagĂ©. Donc, c'est quand mĂȘme assez... Bon, ce n'est pas trĂšs sympa, quoi. LĂ , on voit dans les filets, c'est aussi une grande menace des requins. Les requins, ils se prennent dans nos filets et ils restent coincĂ©s. LĂ , c'est un longiman. On le reconnaĂźt avec ses grandes nageoires. Il s'est emberlificotĂ© dans le filet. C'est dur Ă  voir.

  • Speaker #0

    Moi, j'ai fait plusieurs semaines de bateaux comme ça au Canada, oĂč on partait au long de l'Atlantique et on mettait des coups de filet pour rĂ©cupĂ©rer la faune abyssale, la faune qui y va au fond, pour pouvoir identifier de nouvelles espĂšces et voir quel Ă©tait l'impact qu'avait la pĂȘche par chalutage sur la biodiversitĂ©. Et je pense que deux fois par semaine, on remontait un requin du GorĂ© de Lande. Et donc, je voyais le requin remonter, puis il Ă©tait relĂąchĂ© Ă  l'eau, mais pas sĂ»r du tout qu'il en survivait. Donc, vous voyez le requin de 600 ans lĂ . Ils en pĂȘchent deux par semaine et c'Ă©tait juste... par test. C'Ă©tait juste l'idĂ©e d'estimer la biodiversitĂ©. Donc, ça ne traĂźnait pas autant de temps que le chalutage d'eau profonde pour la pĂȘche, pour la nourriture, pour faire des farines animales en plus. C'est vraiment des trucs de la biodiversitĂ© pour pas grand-chose. Donc, ce bycatch a un rĂŽle malheureusement essentiel dans la perte des reviens.

  • Speaker #1

    Et qui est souvent sous-Ă©valuĂ© parce que les pĂȘcheurs vont relĂącher Ă  la mer. Donc, il y a trĂšs, trĂšs peu de chiffres. C'est un gros travail des scientifiques d'estimer cette pĂȘche accidentelle, cette pĂȘche qui n'est pas dans les livrets des pĂȘcheurs. Il faut obtenir aussi la collaboration des pĂȘcheurs, parce qu'on ne peut pas juste leur dire, ce n'est pas bien, il ne faut pas que tu pĂȘches. Ça, ça ne marche pas, Ă©videmment. Donc, il y a tout un travail des scientifiques Ă  collaborer avec les chercheurs. Ça doit ĂȘtre du win-win. Il faut bien comprendre leurs enjeux, notamment quand on va dans des pays en voie de dĂ©veloppement, comme Madagascar ou au PĂ©rou aussi, oĂč j'ai travaillĂ© sur ça. Si on arrive en disant, vous ne pouvez plus pĂȘcher dans les zones de pĂȘche, c'est sĂ»r qu'il va y avoir du braconnage et qu'il va y avoir des tactiques mises en place pour juste continuer Ă  vivre, parce que c'est leur mĂ©tier, c'est des pĂȘcheurs, ils ont besoin de leur boulot. Par contre, au bout des annĂ©es, quand on travaille avec eux de maniĂšre un petit peu intelligente, au PĂ©rou, ils avaient mis en place un label de pĂȘche durable si on faisait de la collaboration scientifique. Donc lĂ , les pĂȘcheurs allaient rendre les vrais chiffres et vraiment apprendre, il y avait toute une sensibilisation sur pourquoi ne pas pĂȘcher des requins, des dauphins, pourquoi ne pas consommer des dauphins. Comment bien relĂącher une tortue Ă  la mer si elle est prise dans nos filets ? Tout ça, c'est de l'apprentissage, ce n'est pas quelque chose qui est dans leur coutume ancestrale de base. Mais quand il y a une grande discussion sur plusieurs annĂ©es, il y a moyen d'avoir des trĂšs trĂšs beaux rĂ©sultats. Et grĂące Ă  ça, on avait pu avoir des prĂ©-Ă©tudes assez prĂ©cises du nombre de requins qui Ă©taient pris dans les filets, qui Ă©taient aussi mauvaisement labellĂ©s, parce que parfois, ils trichent un petit peu, que ce soit volontaire ou involontaire, on va jouer sur les noms. comme ici, c'est la saumonette qu'on peut trouver justement sur nos Ă©tals dans les marchĂ©s. On pense souvent que c'est un petit saumon, quelque chose comme ça, ça ressemble un petit peu Ă  ça dans le nom, mais c'est du petit requin qu'on peut trouver chez nous. Il y a moyen d'en consommer chez nous. Ça, il y a des quotas, il y a des tailles qui sont respectĂ©es, Ă©videmment, chez nous, mais c'est quelque chose qu'on peut trouver chez nos Ă©tals et dans nos Ă©tals, et souvent, on n'en est pas trop conscient.

  • Speaker #0

    Maxime le disait en introduction, les estimations, c'est entre 100 millions et 270 millions de requins qui sont pĂȘchĂ©s chaque annĂ©e. Mais non seulement il y a le nombre d'individus de requins, non seulement il y a des espĂšces qui sont en voie de disparition, comme le requin-renard, par exemple, est en voie de disparition. Et c'est bien beau de parler de biodiversitĂ©, mais il faut aussi parler de biomasse. C'est-Ă -dire que mĂȘme les espĂšces qui se portent relativement bien sont complĂštement surpĂȘchĂ©es. À un tel point qu'on estime qu'on a perdu 70% de requins, d'ensemble d'individus de requins dans le monde. C'est autant d'impact que les insectes. On sait que maintenant, depuis 50 ans, on a perdu 70% des insectes qui sont autour de nous, la biomasse d'insectes. C'est le mĂȘme impact pour les requins. Les requins ont un rĂŽle tout aussi important Ă  jouer dans l'Ă©cosystĂšme que les insectes, parce que c'est des top prĂ©dateurs. Quand on dit top prĂ©dateurs, ils sont en haut de la chaĂźne alimentaire et ils viennent rĂ©guler.

  • Speaker #1

    Top prĂ©dateurs charognards. Ils vont soit rĂ©guler, soit nettoyer les ocĂ©ans. En tout cas, ils sont vraiment essentiels. S'il n'y a plus de requins, il y a toutes les espĂšces qui dĂ©pendent d'eux. qui vont disparaĂźtre, et ça, c'est clairement quelque chose qui est un petit peu embĂȘtant. C'est une cascade de pertes de biodiversitĂ©. Donc, voilĂ . Si vous avez des questions, n'hĂ©sitez pas, on est lĂ  pour y rĂ©pondre.

  • Speaker #0

    Je pense qu'on a été méga long. Désolé. On a éprouvé de faire notre petit truc en 20 minutes, je pense. Mais n'attendez pas. On s'est fait piéger. Alors,

  • Speaker #1

    il y a une question. J'en vois une lĂ -bas. J'arrive.

  • Speaker #0

    Bonjour. J'invite... Merci pour cette expĂ©rience. J'ai envie de savoir quel est le requin le plus fĂ©roce ? Le fĂ©roce ? En fait, si tu regardes les statistiques, il y a ceux qui sont connus. Et donc, ce n'est pas le grand blanc, c'est plutĂŽt le bulldog ou le tigre. Ça se joue entre ces deux-lĂ , en gĂ©nĂ©ral, donc considĂ©rĂ© comme le plus dangereux. NĂ©anmoins, on pense que c'est le longiman, en fait, parce que le longiman qui mange beaucoup de naufragĂ©s. On pense que c'est le longiman, mais c'est moins connu, Ă©videmment, parce qu'il faut le voir. C'est difficile de vraiment rĂ©pondre Ă  cette question. On pense que c'est le longiman, vu les interactions qu'il fait.

  • Speaker #1

    C'est un requin qui est trĂšs opportuniste. Oui, effectivement, mais on n'est jamais en contact, Ă  part si on le veut, ou si on n'a vraiment pas de chance et qu'on est dĂ©jĂ  naufragĂ©. On n'est pas en contact avec ce requin. Ceux qui sont les plus probables, ou on peut avoir un problĂšme, c'est tout ce qui est requin, qui peut remonter dans les estuaires. Parce que lĂ , il peut y avoir beaucoup d'interactions entre l'homme. C'est souvent des eaux qui sont trĂšs troubles. Donc, c'est le genre d'endroit oĂč il peut y avoir des problĂšmes. Mais on rappelle, c'est extrĂȘmement rare qu'il y ait ce genre d'interaction. Mais il y a notamment, si vous voulez savoir un petit peu quoi faire pour limiter les risques, si malgrĂ© ça, vous avez un petit peu peur, je vous conseille d'aller voir le site Shark School, qui est un site qui est gĂ©rĂ© par des scientifiques et qui... donne un petit peu toutes les prĂ©cautions qu'on peut faire si on veut Ă©viter de voir des requins ou si on veut voir des requins et bien gĂ©rer l'interaction. Donc lĂ , il y a vraiment moyen d'avoir tous les tips pour gĂ©rer l'interaction. Typiquement, si on nage avec un requin, il faut arrĂȘter de faire des clapotis. Donc surtout pas fuir, nager trĂšs rapidement comme le pĂȘcheur qui s'est fait embarquer avec son ponton. Il va nager trĂšs, trĂšs rapidement en faisant des claps. Ça, ça attire les requins. Si on est dans une interaction avec des requins, on va arrĂȘter de nager. On va faire comme un bĂątonnet qui flotte. Donc, on va se mettre Ă  la verticale et on ne va plus faire que des tout petits mouvements de main, histoire de ne pas couler parce que c'est quand mĂȘme embĂȘtant aussi. Toujours garder le visuel avec le requin. Et s'il s'approche trop, venir le repousser. IdĂ©alement, avec un petit bĂąton ou une camĂ©ra, si on a par exemple. Et si on n'a pas, avec notre main, en Ă©vitant la gueule, Ă©videmment.

  • Speaker #0

    Une petite caresse.

  • Speaker #1

    Une petite caresse, exactement.

  • Speaker #0

    Alors, moi, j'avais une question. Tout à l'heure, vous avez parlé de la reproduction avec le pénis en forme de gouttiÚre. Et comment ça se passe pour féconder la femelle ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est tout un programme. Ça dĂ©pend des espĂšces, Ă©videmment. Mais en gĂ©nĂ©ral, il y a une reproduction qui est sexuĂ©e, un peu comme chez nous. Et le requin mĂąle va venir attraper la femelle. La femelle, si on veut pas avoir de consentement, c'est pas top, top, parce qu'il va l'attraper comment ? Au niveau du cou, si elle a de la chance. Et il va meurtre. il y a mĂȘme chez certaines espĂšces, un Ă©paississement des Ă©cailles, justement, qu'on a vu, les Ă©cailles placoĂŻdes, dans cette rĂ©gion-lĂ , pour essayer de se protĂ©ger un petit peu de ça. Mais il y a Ă©normĂ©ment de mortalitĂ©, donc on voit vraiment en pĂ©riode de reproduction Ă©normĂ©ment de grosses blessures, de grosses morsures chez les femelles. AprĂšs, si ça se passe bien, le pĂ©nis rentre dans le vagin, il y a une fĂ©condation interne. En fonction de l'espĂšce, il peut y avoir soit des Ɠufs qui sont produits et qui vont ĂȘtre... pondu, un peu comme des petites poules, mais souvent il y a une sorte de petit cordon qui va s'accrocher aux algues pour que les oeufs puissent se dĂ©velopper.

  • Speaker #0

    Ça se trouve encore facilement, ça d'ailleurs, si on est en balade en Bretagne ou quoi, ça se trouve, ce sont des sortes de petites capsules vertes, comme ça, un peu rectangulaires ou trapĂ©zoĂŻdales. Surtout trapĂ©zoĂŻdales.

  • Speaker #1

    Les trapĂ©zoĂŻdales. Vous mettez le bon mot derriĂšre ça. C'est les requins, les carrĂ©s, c'est les raies. Donc il y a aussi moyen de les identifier grĂące Ă  la forme de ces oeufs-lĂ . DeuxiĂšme tactique, le requin pond des Ɠufs, mais il reste Ă  l'intĂ©rieur d'une sorte d'utĂ©rus de la maman. LĂ , il peut y avoir des trucs assez dingues, comme chez le requin marteau, oĂč il y a un cannibalisme in utero. Donc le premier qui naĂźt et qui est le plus adaptĂ© va bouffer tous ses petits frĂšres et sƓurs et comme ça, ça lui fait des rĂ©serves.

  • Speaker #0

    C'est la sélection.

  • Speaker #1

    Ça permet d'avoir dĂ©jĂ  une sĂ©lection du plus adaptĂ© qui lui va sortir un peu comme si la maman requin accouchait. Ou alors, il y a vraiment, comme chez nous, des petits requins qui peuvent se dĂ©velopper. Ă  l'intĂ©rieur d'une sorte d'utĂ©rus laĂŻque. Donc, il y a un petit bĂ©bĂ© requin qui sort dĂ©jĂ  formĂ©.

  • Speaker #0

    C'est un sacré bordel, la biologie de développement, pour les gens qui connaissent les requins, c'est vivipare, ovipare ou vivipare. Les trois sont possibles.

  • Speaker #1

    Alors, est-ce qu'il peut y avoir un frayage comme les saumons ?

  • Speaker #0

    Normalement,

  • Speaker #1

    pas. AprĂšs, ce qu'on peut voir qui est un peu similaire aux saumons, c'est des zones de nurserie. oĂč il y a certaines espĂšces de requins qui vont pondre Ă  proximitĂ©, par exemple, de mangroves. Et les juvĂ©niles de requins, notamment les requins citrons, vont se dĂ©velopper dans ces zones pour ĂȘtre protĂ©gĂ©es des prĂ©dateurs. Évidemment, le gros requin, c'est Big Blue. Big Blue, le plus grand requin. Deep Blue. Il y avait Big Mama avant, c'est pour ça que je confonds les deux. Elle n'a plus beaucoup de prĂ©dateurs. Elle en a encore quelques-uns, mais il n'y a plus beaucoup de prĂ©dateurs. Par contre, les petits requins, ils sont au menu des autres requins, d'autres prĂ©dateurs, de tondes. de gros poissons. Donc, eux, ils ont intĂ©rĂȘt Ă  ĂȘtre protĂ©gĂ©s. Et lĂ , il va y avoir des sortes de nurseries oĂč ils vont se dĂ©velopper.

  • Speaker #0

    L'idĂ©e du frayage, c'est l'idĂ©e que la marge des poissons n'a pas de pĂ©nis. La femelle vient pondre ses oeufs en tapis, une petite parade nuptiale, et puis si le mĂąle gĂšre bien son cou, il peut ensuite balancer directement du sperme dessus. C'est une fĂ©condation externe proche, il n'y a pas de fĂ©condation interne. Par contre, chez les requins, lĂ  oĂč il y a vraiment les classepeurs, les nageurs pterygoĂŻdales, et donc il y a une introduction, une fĂ©condation interne. Je ne vais pas comme ça en tĂȘte, en tout cas d'espĂšces qui ne se reproduisent pas en fĂ©condation interne chez les requins. Ça devrait exactement exister, parce qu'en biologie, on n'est jamais Ă  l'abri de l'exception. Vous parliez de prĂ©dateurs tout Ă  l'heure.

  • Speaker #1

    Le requin blanc, on sait que c'est l'orque,

  • Speaker #0

    mais j'ai l'impression que depuis 15-20 ans, on met vraiment le point sur l'orque.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a un phénomÚne plus important chez l'orque maintenant,

  • Speaker #0

    d'attaque ? C'est surtout qu'il y a une mode. C'est qu'en fait, les orques, comme nous, ont des modes qui sont trĂšs marquĂ©s. Vous avez peut-ĂȘtre entendu le nom des orques qui attaquent les bateaux, notamment dans le dĂ©troit de Gibraltar. En fait, c'est juste une culture, une mode culturelle qui se met en place, un nouveau comportement qui se met en place, qui a priori, c'est juste un comportement que les jeunes orques font pour le dĂ©troit de Gibraltar, oĂč ils viennent chercher un petit morceau du bateau du Gouvernail. Ils l'utilisent un peu comme un trophĂ©e pour impressionner les jeunes. C'est vraiment un jeu de jeunes orques. LĂ , c'est l'idĂ©e que tout d'un coup, ils sont mis Ă  investiguer une nouvelle source de nourriture, peut-ĂȘtre parce qu'il y a moins de phoques. qui sont aux environs, ils se sont mis Ă  investiguer le requin et Ă  rĂ©cupĂ©rer justement le foie riche en squalene et ils se sont dit tiens, il y a une super sauce de nourriture Ă  rĂ©cupĂ©rer, c'est un truc qui se voit aussi chez les chimpanzĂ©s, oĂč tout d'un coup ils viennent dĂ©velopper un nouveau comportement alimentaire lĂ  c'est un peu cette idĂ©e lĂ  c'est vrai qu'on n'en parlait pas avant, parce qu'avant il y avait beaucoup moins d'attaques d'orques sur les requins blancs mais lĂ  ça a vraiment explosĂ© en fait parce que c'est nouveau, dĂ©couvrez un nouveau comportement et comme les cĂ©tacĂ©s sont des mammifĂšres qui sont un peu comme nous trĂšs sociaux dans plusieurs peuplades qui restent lĂ , notamment en Afrique du Sud. Mais sinon, les requins mangent beaucoup d'autres requins aussi. Beaucoup de prĂ©dateurs de requins sont d'autres requins.

  • Speaker #1

    Bonsoir.

  • Speaker #0

    Vous avez parlé des requins qui vivaient en grande profondeur.

  • Speaker #1

    Oui. Comment ils font pour s'adapter par rapport aux autres requins ?

  • Speaker #0

    Est-ce qu'ils arrivent Ă  passer d'une profondeur Ă  l'autre ? Est-ce qu'ils doivent faire des paliers comme les plongeurs ?

  • Speaker #1

    Ça dĂ©pend des espĂšces. En fait, les plongeurs, on respire de l'air. dĂ©jĂ  de l'air qui vient de la surface et ça va ĂȘtre un systĂšme complĂštement diffĂ©rent. LĂ , les requins, ils n'ont dĂ©jĂ  pas ce petit ballon d'air, cette vessie natatoire comme beaucoup de poissons, donc c'est une limitation de moins et ça dĂ©pend des espĂšces. Le cookie cutter shark, donc le requin cookie, lui, il est capable de faire des traversĂ©es de plusieurs kilomĂštres en humain. S'il y arriverait, parce que peut-ĂȘtre qu'un jour on y arriverait, ça prendrait des jours et des jours pour remonter de cette grande profondeur. Ça prend dĂ©jĂ  des heures de remontĂ©e d'une centaine de mĂštres, donc de plusieurs kilomĂštres, ce serait fou. Eux, ils le font en moins de 24 heures. Ce n'est pas extrĂȘmement impactant pour eux parce qu'il n'y a pas vraiment de gaz contenu ni dans leur cendre, ni dans des compartiments. AprĂšs, ça dĂ©pend de certaines espĂšces. Et ces requins-lĂ , tous les requins en gĂ©nĂ©ral, ils sont adaptĂ©s Ă  leurs conditions de vie. Certains requins vont passer toute leur vie entre 1 000 et 2 000 mĂštres. Ils n'ont aucun intĂ©rĂȘt. Leurs proies ne sont pas en profondeur de surface. Ils vont toujours rester lĂ  oĂč ils sont adaptĂ©s. Mais ça dĂ©pend des espĂšces. Certaines espĂšces vont ĂȘtre adaptĂ©es Ă  faire des grandes migrations. D'autres vont ĂȘtre qu'en surface, mais vont faire des grandes migrations autour du globe. Certaines espĂšces vont rester dans un tout petit territoire. Si on parle de toutes les espĂšces de requins en gĂ©nĂ©ral, on peut trouver tous les comportements. Mais chacun va ĂȘtre extrĂȘmement adaptĂ© Ă  son milieu de vie, Ă  son rĂ©gime alimentaire. Et voilĂ , ils sont toujours bien adaptĂ©s.

  • Speaker #0

    On avait une question ici.

  • Speaker #1

    Oui, Guillaume. Est-ce qu'on a une idée pourquoi certaines espÚces, je pense particuliÚrement aux requins bulldogs, sont tout à fait pacifiques au Mexique et agressives à la Réunion ?

  • Speaker #0

    On pense que c'est l'idĂ©e en tout cas d'un comportement territorial. Le cas de la RĂ©union est assez particulier justement. Il y a une plage oĂč les requins attaquent frĂ©quemment. On ne pense pas que c'est pour le rĂ©gime alimentaire. On pense que c'est une question de territorialitĂ©. La territorialitĂ© va dĂ©pendre beaucoup en fait. De la maniĂšre dont l'espace est confinĂ©, Ă  quel point la hauteur des vagues, Ă  quel point la taille du rĂ©cif. Et donc, on pense que c'est pour ça que dans certaines zones, il n'y a pas de problĂšme. Il n'y a pas de problĂšme d'hydrodynamique qui fait que la territorialitĂ© est dans d'autres endroits. A priori, c'est plus dangereux. On pense aussi que certains requins mettent l'homme au menu. On pense que ce truc-lĂ  arrive quand mĂȘme. C'est trĂšs rare.

  • Speaker #1

    C'est trĂšs, trĂšs rare. Et lĂ , on parle d'individus. Il y a quelques individus dĂ©viant moins d'une dizaine oĂč ils commençaient Ă  avoir des comportements. un peu bizarre. Ce qui est cool, c'est qu'il n'y a pas de transmission chez les requins. Ils ne vont pas, comme chez les mammifĂšres marins, avoir des phĂ©nomĂšnes de mode ou des choses comme ça. Mais il y avait un petit peu plus d'attaques, notamment Ă  La RĂ©union. Soit c'est parce que l'humain Ă©tait au menu, soit deuxiĂšme hypothĂšse, c'est parce qu'il y avait un cadavre de baleine Ă  proximitĂ©. Et donc, il y avait vraiment une territorialitĂ© exacerbĂ©e pour protĂ©ger les ressources alimentaires. Il y a un deuxiĂšme phĂ©nomĂšne. Guillaume disait, oui, ce n'est pas trop reliĂ© au rĂ©gime alimentaire. Un petit peu quand mĂȘme. Mais pas dans le sens oĂč ils prennent goĂ»t Ă  l'humain, mais plus, il y a de moins en moins de poissons, il y a de plus en plus de surpĂȘches, donc il y a moins de ressources alimentaires et les requins doivent se rapprocher des cĂŽtes. Donc, ils vont ĂȘtre plus en contact avec nous et en plus, on est de plus en plus nombreux sur Terre, donc on augmente les probabilitĂ©s d'avoir des interactions avec les requins simplement parce qu'on arrive dans leur maison, dans leur milieu, avec nos gros sabots et nos grosses palmes, on vient les dĂ©ranger, ouvrir leur frigo, piquer leurs poissons. Et parfois, moi, personnellement, s'il y avait un requin qui venait dans ma maison piquer mon frigo, je ne serais pas super heureuse et j'essayerais de le chasser un petit peu. Les requins, leur seule maniĂšre de chasser l'humain, c'est de venir un petit peu les bousculer. Il peut y avoir des interactions qui ne sont pas trĂšs cool Ă  ce moment-lĂ .

  • Speaker #0

    Je rajoute une petite parenthÚse que Phil vient de me passer. Donc, Philippe, qui est membre au NEMO de notre club de plongée et qui vient de me dire que justement, au Mexique, c'est beaucoup des femelles gestantes qui sont dans cet endroit-là et qui ne sont pas en mode alimentaire aussi... Aussi le vent que la rue.

  • Speaker #1

    Et lĂ , quand il y a justement gestation et tout ça chez les animaux, ça peut dĂ©velopper d'autres comportements et induire des attaques, mais pour l'IA de la protection, pas de la descendance. Alors justement, dans les attaques, on disait, il y a en tout cas, lĂ , c'est les stats de l'annĂ©e passĂ©e, de 2024, vous pouvez voir qu'il y a eu 88 cas de morsures rĂ©pertoriĂ©es. C'est les stats les plus officielles et on voit qu'il y a une distinction entre les morsures provoquĂ©es et les morsures non provoquĂ©es. Je vous parlais des morsures provoquĂ©es, typiquement, c'est des interactions oĂč l'humain vient s'immiscer dans l'environnement naturel du requin et souvent avec des comportements qui ne sont pas top top. Du nourrissage, par exemple, on va mettre du sang de poisson pour attirer les requins pointe noire pour les touristes. Comme ça, ils peuvent prendre des photos. Oui, mais ce n'est pas top et il peut y avoir des attaques dans ces cas-lĂ . Il y a aussi des plongeurs, c'est vraiment rĂ©pertoriĂ©, il y avait vraiment un effet de mode Ă  un moment, oĂč ils faisaient du rodĂ©o sur les requins nourrices. Donc, imaginez, il y a un gars, il vient de nulle part, il est habillĂ© trĂšs bizarrement, il fait du rodĂ©o sur vous, vous n'allez pas ĂȘtre trĂšs heureux, il peut y avoir des morsures Ă  ce moment-lĂ . Et du coup, il faut bien distinguer ces deux catĂ©gories. MĂȘme en les distinguant, on voit que ça reste trĂšs, trĂšs peu. Et on voit Ă  cĂŽtĂ© le nombre de dĂ©cĂšs liĂ©s Ă  ces morsures. Évidemment, ceux qui sont faits morts, peut-ĂȘtre qu'ils ne sont pas dans un trĂšs, trĂšs bon Ă©tat, mais bon, voilĂ , ils ne sont pas morts. Pour la majoritĂ©, en 2024, il n'y a eu que 7 cas, 7 morsures qui ont entraĂźnĂ© une mortalitĂ©. On voit aussi les attaques sur les coques de bateau, comme dans le film. Bruce, dans le film, il insiste sur son bateau. En 2024, il y a eu trois attaques de requins sur un bateau. C'est quand mĂȘme trĂšs peu. Je crois qu'il y a plus dans l'entiĂšretĂ© de films d'attaques de requins sur le bateau que ce qu'il y a dans l'entiĂšretĂ© du monde en un an. Donc voilĂ , c'est pour remettre un petit peu le curseur sur est-ce que le requin est vraiment dangereux pour l'homme. Oui, il a les armes pour, mais en rĂ©alitĂ©, moi aussi, j'ai des dents. Je pourrais tout Ă  fait sauter sur vous et vous mordre.

  • Speaker #0

    J'en ai aucune envie. Défiez-vous d'Alexia.

  • Speaker #1

    Oui, Ă©videmment. Mais j'en ai aucune envie. Et c'est un peu la mĂȘme chose pour les requins. Ils ont les armes pour nous mordre, mais ils n'en ont pas spĂ©cialement d'intĂ©rĂȘt ou l'envie, sauf dans des cas un peu particuliers. Et donc, je voulais un peu, parce qu'on parle toujours comparaison mortalitĂ© chez le moustique, chez l'homme, chez le chien. LĂ , c'est des stats un petit peu plus cool. Donc, il y a une chance. Vous voyez tous les chiffres aprĂšs sur... Tu sais traduire parce qu'il y a beaucoup trop de chiffres pour ma dyscalculie.

  • Speaker #0

    Donc 1 sur 142 105 263.

  • Speaker #1

    La probabilitĂ© de se faire mordre sur l'entiĂšretĂ© du monde par an, c'est les probabilitĂ©s de se faire mordre pour un requin. C'est Ă  peu prĂšs les mĂȘmes probabilitĂ©s de gagner Ă  l'euro million. Quand mĂȘme, le curseur est assez bas. Vous avez une chance sur 500, voire une chance sur 1000 d'ĂȘtre sĂ©lectionnĂ© Ă  The Voice. Donc vous avez beaucoup, beaucoup, beaucoup plus de chances d'ĂȘtre sĂ©lectionnĂ© Ă  The Voice que d'ĂȘtre mordu par un requin. Idem pour Koh-Lanta. Ou, par exemple, si vous voulez rencontrer une cĂ©lĂ©britĂ© dans votre vie, vous avez 14 210 fois plus de chances de rencontrer une cĂ©lĂ©britĂ© durant votre vie que d'avoir une morsure de requin. Et voilĂ , un petit peu moins drĂŽle, mais il y a 227 fois plus de chances d'ĂȘtre frappĂ© par la foudre, ce qui est quand mĂȘme un Ă©vĂ©nement extrĂȘmement extrĂȘme. En gĂ©nĂ©ral, ça ne fait pas la une des journaux quand quelqu'un se fait frapper par la foudre. Par contre, quand quelqu'un se fait mordre par un requin, c'est sĂ»r qu'il y a quelqu'un qui va en parler, les mĂ©dias vont s'emparer de l'affaire. Ça va faire la une des journaux. Donc, il y a un biais liĂ© Ă  la peur des requins. On a l'impression qu'il y a beaucoup plus d'attaques par an. On ne va jamais avoir peur d'ĂȘtre sĂ©lectionnĂ© Ă  The Voice. Donc, je voulais vous montrer un petit peu ces probabilitĂ©s-lĂ .

  • Speaker #0

    Et Ă  HawaĂŻ, c'Ă©tait reconnu. Il y a une personne qui est morte, je ne sais plus quelle annĂ©e. Ils ont tuĂ© 5000 requins. Oui. Suite Ă  cette mort-lĂ . En reprĂ©sailles. En mode, OK, il faut que les touristes reviennent, un peu comme le maire. Donc, on a vu de buter tous les requins autour. Mais le problĂšme, c'est que les requins ne sont pas territoriaux. On a mangĂ© des requins, ils bougent. Vous les tuez, il y en a d'autres qui reviennent. C'est OK, cool, on voit son requin, il va y ĂȘtre tout Ă  bouffer ici. Ça ne marche pas bien.

  • Speaker #1

    Si un jour il n'y avait plus de requins, ce ne serait pas une bonne nouvelle pour nous. L'interaction prĂšs des cĂŽtes avec des requins potentiellement dangereux pour l'humain. À un moment, il parle de statistiques de distance Ă  3 mĂštres du bord et 1 mĂštre de profondeur. C'est vrai ça ? Oui, il y a certains requins, notamment les requins taureaux, je pense, qui sont ceux qui se rapprochent le plus justement de ces faibles profondeurs. Ça dĂ©pend des espĂšces de nouveau, mais il y a certaines espĂšces qui peuvent aller trĂšs trĂšs proche des cĂŽtes et notamment dans les estuaires. Donc lĂ , ils peuvent remonter dans des trĂšs trĂšs faibles profondeurs et ça peut ĂȘtre peut augmenter la probabilitĂ© d'interaction entre l'homme. Maintenant, il y a de plus en plus de systĂšmes aussi, des plages qui sont surveillĂ©es, qui sont mises, il y a des filets ou des sortes de choses pour limiter les interactions avec les requins dans les zones oĂč ça peut poser problĂšme. Si on va avec le zout, mĂȘme dans un mĂštre de profondeur, il y a trĂšs peu de chances d'avoir un requin. Et s'il y en a un, ce ne sera pas un grand blanc. Il faut vraiment avoir beaucoup de chances. VoilĂ  quoi. Et quand vous ĂȘtes sur le tropique,

  • Speaker #0

    tant que vous restez dans le lagon, Quand vous restez dans une zone qui est protégée par le sif, vous pouvez voir plein de requins, mais souvent, c'est des petits points blanches, des points noirs, des petits requins, en fait. Il faut éviter... Mais en général, ils fouillent, donc ils ne vont jamais s'approcher par curiosité.

  • Speaker #1

    En gĂ©nĂ©ral, vraiment, les grosses catĂ©gories, c'est Ă©viter les eaux troubles, Ă©viter les eaux troubles Ă  fort courant, les zones oĂč il y a beaucoup de dauphins, par exemple, qui sautent. C'est du coup, les gens font « Oh, trop bien, un dauphin, je vais aller nager lĂ  » . C'est souvent les dauphins qui sautent, c'est parce qu'il y a des ressources alimentaires en bas, donc potentiellement des requins qui sont en train de chasser. C'est un endroit Ă  Ă©viter si on veut ne pas voir de requins. Il y a aussi lĂ  oĂč il y a des oiseaux qui plongent, il faut Ă©viter parce qu'il y a des requins en dessous. Si on connaĂźt bien, notamment grĂące Ă  Shark School, il y a moyen de repĂ©rer les zones oĂč il y a une plus grande probabilitĂ© de voir un requin. dans les 1... Ă  3 mĂštres. Il y a certaines zones oĂč il y a des grandes probabilitĂ©s de voir des requins, mais en gĂ©nĂ©ral, la baignade est interdite dans ces zones-lĂ . En Floride, il y a des zones comme ça. Mon petit frĂšre a Ă©tĂ© nager lĂ -bas et puis il est pilote. Et pour la petite histoire, il a survolĂ© cette zone et on voyait les tĂąches, on voyait les requins et il s'est quand mĂȘme dit qu'il Ă©tait un peu con. C'est vrai. Donc voilĂ , il n'a pas eu de problĂšme malgrĂ© ça parce que mĂȘme dans ces zones-lĂ , il y a trĂšs peu de probabilitĂ©s. Par contre, si ça nous arrive, mĂȘme si les probabilitĂ©s sont faibles, c'est quand mĂȘme pas cool. AprĂšs, nous, on a vraiment plongĂ© beaucoup de fois avec des requins, mais dans des bonnes conditions, encadrĂ©es par des biologistes avec des connaissances pour qu'on n'agresse pas les requins, on ne reprĂ©sente pas une menace pour les requins. Et lĂ , il n'y a aucun problĂšme. MĂȘme Ă  un moment, on faisait une plongĂ©e Ă  Fakarava, dans la Passe, oĂč il y a Ă©normĂ©ment de requins, c'est en PolynĂ©sie française. Et lĂ , on plongeait avec une lampe torche au crĂ©puscule, Ă  un moment oĂč les requins sont en train de chasser. En fait, ils Ă©taient contents qu'on soit lĂ  parce que dans la lumiĂšre de notre lampe torche, ils voyaient mieux les poissons. Donc, il y avait une sorte de symbiose Ă©phĂ©mĂšre qui s'installait oĂč ils profitaient de notre lampe pour chasser plus efficacement les poissons. Il y a mĂȘme des stratĂ©gies qui se font chez les requins. On commence Ă  Ă©tudier ça. Mais oui, ils sont trĂšs opportunistes. Et nous, du coup, moi, j'ai Ă©clairĂ© les poissons pour que le requin ait plus facile Ă  les manger.

  • Speaker #0

    En sachant qu'à un moment, le guide qui est avec nous nous a dit, les gars, restez là sur le fond, éteignez vos lumiÚres. Et lui, il s'est mis au-dessus de nous et il nous a éclairés avec sa lumiÚre. Là, du coup, les requins viennent vraiment vers vous. Les requins viennent vous frÎler.

  • Speaker #1

    Et le but, c'Ă©tait de s'asseoir sur ses fesses. Et moi, comme une dĂ©bile, je me suis mis Ă  quatre pattes. Donc, la premiĂšre chose que le requin voyait quand il arrivait, c'Ă©tait ma tĂȘte. Ils sont venus quand mĂȘme trĂšs, trĂšs prĂšs. Je n'ai jamais respirĂ© aussi vite quand mĂȘme ma bouteille dans cette plongĂ©e. parfois j'ai des idĂ©es, elles sont quand mĂȘme pas trĂšs trĂšs claires

  • Speaker #2

    Je vous propose de terminer là-dessus. Si vous avez encore des questions, n'hésitez pas. On va rester encore une quinzaine de minutes là avec nos grandes mùchoires. Donc, on peut régler ça par plus petites interactions, plus personnelles. Je vous remercie d'avoir participé à ce Ciné-Sciences. Et aux personnes qui écouteront le podcast, merci d'avoir pris le temps d'écouter cet épisode. Et on se retrouve dans quelques semaines pour la prochaine saison de Science, Art et Curiosité, le podcast du MUMONS. Merci à tous.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #2

    Tu viens d'écouter un épisode du podcast du Mumons. Et franchement, j'espÚre qu'il t'a plu. D'ailleurs, si en passant, tu veux me faire un retour ou si tu as des idées d'amélioration, surtout n'hésite pas à nous contacter. Tu peux aussi devenir notre ambassadeur et faire découvrir ce podcast tout autour de toi. Si tu as des idées de sujets ou si tu souhaites enregistrer un épisode, surtout n'hésite pas à nous contacter. Rendez-vous sur le site internet mumons.be ou sur la page Facebook du Mumons.

Description

đŸŽ™ïž Sciences, Arts et CuriositĂ©s – SpĂ©cial « Les Dents de la mer »
🩈 Un film culte
 et des millions de malentendus.

Pour le dernier épisode de la saison, on revient sur le blockbuster qui a inventé le blockbuster : Les Dents de la mer de Steven Spielberg, sorti en 1975.
Mais au-delĂ  des anecdotes de tournage (et il y en a beaucoup !), ce film a eu un impact colossal :
âžĄïž Il a créé une peur mondiale des requins,
âžĄïž Il a influencĂ© nos imaginaires
 et nos comportements,
âžĄïž Il a contribuĂ©, indirectement, Ă  la disparition massive de ces prĂ©dateurs essentiels.

Avec Alexia Lourtie et Guillaume Caulier, biologistes marins, on dĂ©mĂȘle le vrai du faux et on dĂ©couvre :
✅ Pourquoi les requins sont bien moins dangereux qu’on le croit,
✅ Comment ils jouent un rĂŽle clĂ© dans l’équilibre des ocĂ©ans,
✅ Et comment la science s’inspire d’eux pour des innovations surprenantes (sport, hîpitaux, aviation
).

💡 À la fin, une vĂ©ritĂ© qui dĂ©range : sans requins, c’est toute la biodiversitĂ© qui s’effondre.

🎧 Disponible dùs le 30 juillet sur toutes les plateformes.
Plongez avec nous pour un Ă©pisode qui sent l’iode, l’adrĂ©naline
 et la science.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Lorsque ce petit bolide atteindra 88 miles à l'heure, attends-toi à voir quelque chose d'idéal.

  • Speaker #1

    Ce qui place votre zone d'atterrissage à 5,0667 degrés de latitude nord et 77,3333 de longitude ouest.

  • Speaker #0

    Rien de tout ça derriÚre. Qu'est-ce que le réel ? La seule variable constante est l'inattendue.

  • Speaker #2

    On ne peut pas la contrĂŽler. Je crois que vous ĂȘtes encore pire que ces crĂ©atures.

  • Speaker #1

    Elles,

  • Speaker #0

    elles n'essaient pas de se massacrer entre elles pour tirer le plus gros. Voyons si une capacité de poussée de 10% permet de décollage.

  • Speaker #1

    Et 3,

  • Speaker #0

    2,

  • Speaker #1

    1...

  • Speaker #0

    ChĂšre auditrice, cher auditeur, je te souhaite la bienvenue dans ce nouvel Ă©pisode de Science, Art et CuriositĂ©, le podcast du MUMONS. Ce dernier Ă©pisode de la saison 9 qui se dĂ©roule Ă  la suite du CinĂ©-Science organisĂ© autour du film Les Dents de la Mer par le MUMONS et le cinĂ©ma Imagixmons. Alors ce film a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© par Steven Spielberg, il est sorti en 1975 et donc au moment oĂč on enregistre le podcast... ont fait les 50 ans du film et il est adaptĂ© du roman Ă  succĂšs de Peter Benchley, j'espĂšre que je le prononce mal parce que moi et les noms et les prĂ©noms ce n'est pas toujours gagnĂ©, qui est publiĂ© un an avant en 1974. Alors Universal Pictures qui a donnĂ© au film une sortie exceptionnellement large pour l'Ă©poque, va lancer vraiment la mode des blockbusters que l'on connaĂźt maintenant chaque annĂ©e et surtout en Ă©tĂ©. Alors, le film et le livre s'inspirent entre autres, ce n'est pas le seul Ă©vĂ©nement, je pense que vous allez en parler, des attaques de requins dans le New Jersey, d'ailleurs ils en parlent dans le film, qui ont eu lieu en 1916, en juillet 1916 plus exactement, et qui ont occasionnĂ© la mort de quatre personnes. Alors cet Ă©vĂ©nement tragique et les films ensuite autour des requins sont venus renforcer cette impression, ont marquĂ© en fait la culture populaire amĂ©ricaine et ça a Ă©tĂ© l'objet de nombreux documentaires. Ces attaques ont Ă©tĂ© cĂ©lĂšbres pour avoir Ă©tĂ© les premiĂšres Ă  avoir un Ă©cho mĂ©diatique Ă  travers le pays, donc les Etats-Unis. Elles ont aussi poussĂ© de nombreux ichthyologues, donc c'est en fait la branche des sciences naturelles qui Ă©tudie les poissons, Ă  s'intĂ©resser aux requins et Ă  leurs mƓurs, dont on avait peu de choses Ă  l'Ă©poque. Cet Ă©vĂ©nement a fortement inspirĂ©, comme je le disais, Peter Benchley pour l'Ă©criture de son roman Les Dents de la Mer. Le succĂšs planĂ©taire du film est de ses trois suites, puisqu'il y a Joe, 2, 3 et 4. marque les esprits et gĂ©nĂ©ralise la peur associĂ©e aux requins, comme je le disais, Ă  l'Ă©chelle mondiale. Son impact est tel qu'il est Ă  l'origine de l'expression « effet dents de la mer » ou « Joe Effect » . Cet effet a contribuĂ© Ă  la mauvaise rĂ©putation qu'ont les requins auprĂšs du public et Ă  leur massacre. Selon les estimations les plus sĂ©rieuses, les humains sont responsables de la mort de 11 000 requins par heure et pĂȘchent jusqu'Ă  273 millions de requins chaque annĂ©e, ce qui est quand mĂȘme assez important. Que savons-nous aujourd'hui des requins ? Sont-ils des crĂ©atures agressives, des peintes dans le film ou la rĂ©alitĂ© est-elle bien plus nuancĂ©e et diffĂ©rente ? Pour remettre l'Ă©glise au milieu du village, j'accueille aujourd'hui Alexia Lourty et Guillaume Collier, qui sont deux habituĂ©s des podcasts, on en a dĂ©jĂ  enregistrĂ© plusieurs ensemble. Ils sont biologistes marins et bien entendu, le public qui a assistĂ© Ă  la projection est lĂ  aussi... Aujourd'hui, ce n'est pas moi qui poserai les questions, ce sera le public qui pourra interagir avec Guillaume et Alexia. Chers auditeurs, chĂšres auditrices, tu me connais quand mĂȘme, j'ai gardĂ© quelques petites questions sous le coude pour leur permettre de rebondir sur des sujets qui ne sont peut-ĂȘtre pas prĂ©vus initialement. Et avant de laisser la place aux questions par le public, Guillaume et Alexia, je vous propose de rapidement vous prĂ©senter et ensuite d'enchaĂźner avec ce que vous nous avez prĂ©parĂ© en introduction avant la sĂ©ance de questions.

  • Speaker #1

    Un grand merci Max pour cette invitation. Bonsoir Ă  tous ! merci d'ĂȘtre lĂ  aussi nombreux c'est super agrĂ©able de revoir ce film donc merci aux Mimons d'avoir rendu ça possible merci Ă  Imagix d'avoir rendu ça possible revoir les dents de la mer je crois que la premiĂšre fois que je l'ai vue c'Ă©tait sur un petit Ă©cran quand j'avais 12-14 ans et lĂ  le revoir sur grand Ă©cran et en plus en langue originale c'est un truc dont j'aurais pas pu rĂȘver rien que ça c'est vraiment un retour en enfance Ă  Madeleine de Proust, super agrĂ©able Ă  voir alors je m'appelle Guillaume Collier je suis biologiste marin Ă  Lumons On a un laboratoire de biologie marine Ă  Lumont, si vous voulez. Je ne travaille pas directement sur le requin. Je travaille plutĂŽt sur les invertĂ©brĂ©s. Je travaille beaucoup sur les concombres de mer, les oursins, les sols de mer et toutes les petites bestioles qui y vont associer. Moi aussi, c'est des sortes d'araignĂ©es de mer invasives. Donc, j'ai plein de petits sujets sur lesquels je travaille. Mais je suis passionnĂ© de requins. Enfin, je suis passionnĂ© de vie marine de maniĂšre gĂ©nĂ©rale. Et avec Alexis, on a dĂ©jĂ  eu la chance de partir pas mal sous les tropiques, de pas mal nager avec les requins. On a eu des trucs dans... dans les atolls en PolynĂ©sie française, Ă  nager avec 300 requins, dans la nuit, dans la passe sud de Fakarava, qui est un endroit, un haut hotspot de requins. Et donc, c'est un truc, quand je vois ça, j'adore. Mais du coup, l'idĂ©e ici, ça veut dire de vous montrer ce qui est vrai, ce qui n'est pas vrai dans le film. Un peu dĂ©bunker certaines idĂ©es reçues. Aussi, de vous montrer Ă  quel point les requins, biologiquement, sont assez incroyables. Et je vous propose maintenant de passer la parole Ă  Alexia, qui voyait le film pour la premiĂšre fois.

  • Speaker #2

    Oui, c'est vrai que je n'avais jamais osĂ© voir le film. Parce qu'il faut savoir, petite anecdote, je suis insomniaque. Et Ă  6 ans, ma maman m'a demandĂ© de regarder un documentaire pour m'occuper, un documentaire sur les requins. C'Ă©tait pas un documentaire, c'Ă©tait Port Bleu, et donc j'avais trĂšs trĂšs trĂšs peur des requins, jusqu'Ă  ce que je plonge avec eux. J'ai commencĂ© Ă  la plonger Ă  10 ans, donc trĂšs rapidement je me suis rendu compte que c'Ă©tait pas des crĂ©atures, des pins, comme dans les films, et donc je me suis un petit peu plus intĂ©ressĂ©e Ă  eux. Et j'avais un peu une idĂ©e en tĂȘte depuis mes 14 ans, c'Ă©tait de travailler en biologie marine, et prĂ©cisĂ©ment sur les requins. AprĂšs j'ai un peu dĂ©viĂ©, mais jusqu'Ă  mon mĂ©moire, j'ai travaillĂ© notamment avec des requins lors d'un stage au PĂ©rou oĂč j'ai... J'ai Ă©tudiĂ© l'effet de ce qu'on appelle le bay catch, des prises accidentelles qui sont faites par les pĂȘcheurs, notamment chez un petit requin qui s'appelait le requin ange. J'ai Ă©tudiĂ© cet effet-lĂ . Et pour mon mĂ©moire, ce qui m'intĂ©ressait particuliĂšrement, c'Ă©tait toujours la biologie marine. Ils m'ont proposĂ© un sujet sur des requins, mais des requins de trĂšs grande profondeur, entre 1000 et 2000 mĂštres, qui produisent de la lumiĂšre. AprĂšs, mĂȘme si j'adore les requins, Mons m'a attrapĂ©, ils m'ont prĂ©sentĂ© leurs petites bestioles en vertĂ©brĂ©, leurs petites crevettes. Et j'ai migrĂ© Ă  Mons pour faire ma thĂšse sur les crevettes, mais j'ai toujours adorĂ© les requins. Et plus pour le loisir, ben maintenant, oui, on plonge. On plonge avec des requins, donc je m'intĂ©resse Ă©normĂ©ment. Et surtout Ă  sensibiliser, Ă  un peu dĂ©buguer toutes ces mauvaises conceptions, ces mauvaises idĂ©es qu'on a du requin, notamment avec des enfants. Et pour un petit mot, je suis biologiste marin, mais je travaille aussi au MUMONS en tant que mĂ©diatrice scientifique. Donc c'est pour ça qu'aujourd'hui, on se retrouve Ă  deux pour vous parler des requins.

  • Speaker #1

    C'est parti, attaquons un peu le diaporama. Alors, comme Max le disait prĂ©cĂ©demment, c'est vrai que c'est un film qui est assez incroyable, en fait, les dents de la mer, parce que ce film aurait pu, pour mille raisons, ne jamais naĂźtre. C'est vraiment le film oĂč il y a plein d'anecdotes, il y a plein de fun facts incroyables qui font que ce film a un succĂšs dingue, alors que le tournage a Ă©tĂ© foireux, mais du dĂ©but Ă  la fin. Le livre initial n'a failli jamais sortir parce que l'auteur, en fait, Ă  la base, Ă©tait le gars qui Ă©crivait les dialogues pour Johnson, qui ne s'Ă©tait plus reprĂ©sentĂ© aux prĂ©sidentielles, qui avait abandonnĂ©. Et donc, le gars qui Ă©crivait les dialogues a dit « Ok, moi, je vais Ă©crire un roman. » Il a dit « Soit je vais Ă©crire un truc sur les pirates, soit sur les requins. » Et sa femme a dit « Écoute, c'est vraiment une mauvaise idĂ©e, ça a foirĂ© ton truc. » Mais heureusement qu'il l'a fait parce que ça a bien marchĂ©. Spielberg est tombĂ© sur les Ă©preuves du bouquin par hasard au Studio Universal. Il les a rĂ©cupĂ©rĂ©es pour pouvoir ensuite en faire un film. Le livre a eu un succĂšs fou alors que ce n'Ă©tait pas attendu Ă  la base. Donc, Universal a dit, mon gars, il faut qu'on surfe sur la vague. C'est le cas de le dire. Et il faut absolument qu'on commence le tournage dans deux mois. Les gars, il nous faut un an et demi pour prĂ©voir le requin qu'on a prĂ©vu. Ce requin-lĂ , requin qui s'appelle Bruce. C'est le petit surnom qu'on donne Ă  ce requin-lĂ , qui est en fait le nom de l'avocat de Spielberg. On disait que c'Ă©tait un requin. Et donc, Ă©videmment, il l'a appelĂ© Bruce. En sachant que vous avez toute la mĂ©canique qui est derriĂšre, mais qui a quasiment jamais fonctionnĂ©. C'Ă©tait hyper foireux, c'est que l'eau rentrait un petit peu partout. Alors dites-vous que ça, c'est... Amity Beach n'existe pas rĂ©ellement, mais c'est filmĂ© Ă  Martha's Vineyard. Et l'idĂ©e, c'est que l'eau est froide, il y a beaucoup de courant, il y a plein de tempĂȘtes. Donc ça a mis en pause le tournage non-stop. L'eau rentrait dans le requin, le requin ne fonctionnait jamais. Et puis en Ă©tĂ©, il y avait tellement de bateaux partout qu'ils ne savaient pas tourner. Le tournage a vraiment Ă©tĂ© un flop, a coĂ»tĂ© 9 millions de dollars plutĂŽt que 2. Il a fait trois fois le nombre de jours, donc ça reste 50 jours, je pense, Ă  la base.

  • Speaker #2

    C'est passé de 60 jours à plus de 150 jours, donc ça a vraiment...

  • Speaker #1

    Ça a failli ĂȘtre annulĂ© plusieurs fois, en fait. Mais Spielberg avait eu la bonne idĂ©e d'engager la femme du producteur, en fait, pour jouer HĂ©lĂšne, la femme de Brody, en fait. Et donc, tout ça a jouĂ© et fait que ça a pu durer. Spielberg, il a failli laisser son job, en fait. Il n'avait jamais pu ĂȘtre, en fait, le grand rĂ©alisateur que ça a Ă©tĂ© par la suite. Et mĂȘme les acteurs, il y avait une ambiance dĂ©testable sur le tournage. Comment s'appelle le vieux loup de mer ? Quint. Quint, vous voyez, il peinte beaucoup. Dans un vrai, il peinte beaucoup aussi. DĂ©jĂ , le gars n'a jamais voulu venir sur le lieu de tournage. Il trouvait que le scĂ©nario Ă©tait vraiment tout pourri et qu'un requin qui vient tout bouffer. Et c'est sa femme qui a dit, Ă©coute, moi, j'ai envie d'aller Ă  Martin's Vineyard. Ça va ĂȘtre cool, Martha's Vineyard, sorry. Et donc, c'est sa femme qui l'a convaincu d'aller sur place. Sur place, il Ă©tait tout le temps dĂ©chirĂ© pendant le tournage. Mais par contre, certes, un moment du film bien prĂ©cis, quand il raconte toute cette histoire sur l'ISS Indianapolis, en fait, ça, c'Ă©tait pas prĂ©parĂ©. C'est un truc qu'il a balancĂ© comme ça, du dĂ©but Ă  la fin, avec l'intensitĂ© qu'il y a dedans et qui fait que le film marche super bien. C'est plein de petites anecdotes qui font que ce film fonctionne. Et en fait, une des raisons pour lesquelles le film fonctionne bien, c'est qu'on ne voit pas beaucoup le requin. C'est que le requin Ă©tait tellement foireux mĂ©caniquement parlant qu'on le voit assez peu. On le voit assez peu. Et c'est pour ça qu'il fait que ça marche mieux, c'est que ça joue sur l'anxiĂ©tĂ© des gens. C'est qu'il y a beaucoup plus de moments qui ont Ă©tĂ© filmĂ©s sur les personnes, sur les acteurs, pour que chacun puisse se reconnaĂźtre dans le public, chacun puisse se reconnaĂźtre dans le protagoniste de l'histoire, avec l'idĂ©e qu'Ă  la fin, on est un peu Ă  la place de cette personne. Et on vit cette angoisse d'abord de la population, avec le maire un peu veureux, politicien, etc. Donc on comprend toute l'histoire et toute la pression qui est associĂ©e Ă  ça. Et puis il y a ce huis clos Ă  Troyes sur le bateau, sur le bateau qui s'appelle Lorca. C'est marrant que ça s'appelle l'orca, en sachant que les orques sont un des grands prĂ©dateurs des grands requins blancs. On en reparlera un petit peu par la suite. Bref, ce film, c'est fou qu'il ait eu un temps un gros succĂšs sur le blockbuster, alors qu'il a failli ne jamais ĂȘtre produit, ne jamais sortir. La question qui se pose, du coup, c'est est-ce que les requins sont si dangereux que ça ? Biologiquement parlant, Ă  quoi ressemblent les requins ? Je vous ai dit, toute la petite discussion sur l'ISS, ça s'est rĂ©ellement passĂ©, en rĂ©alitĂ©. donc il y a vraiment tous ces marins, le bateau qui Ă©tait coulĂ© par le sous-marin japonais. Et la grande majoritĂ© des gens, en fait, sont morts, noyĂ©s et bouffĂ©s par des requins. Et ce que le film ne vous dit pas, c'est qu'en fait, les gens Ă©taient dĂ©jĂ  morts. Et puis, ils se sont fait bouffer par des requins charognards, en fait, si vous voulez. Donc, Ă©videmment, ça joue plus de dire que tout le monde s'est fait bouffer par les requins, les uns aprĂšs les autres, en mode prĂ©dateur. En gros, les gens Ă©taient dĂ©jĂ  morts. Donc, ça joue un petit peu aussi. Alexia,

  • Speaker #2

    qu'est-ce qu'on a de spĂ©cial sur les requins ? Est-ce qu'un requin, c'est mĂ©chant, c'est pas mĂ©chant ? Est-ce que c'est une machine de guerre ? Il faut dĂ©jĂ  savoir c'est quoi un requin. Donc on va vous prĂ©senter un petit peu c'est quoi le requin. DĂ©jĂ  les requins c'est des poissons qui ont un squelette un peu spĂ©cial. C'est un squelette qui est complĂštement composĂ© de cartilage. L'espĂšce d'os qu'on a dans nos oreilles ou dans notre nez qui est un peu plus mou. C'est vraiment une caractĂ©ristique des requins. En plus on peut aussi, dans les poissons cartilagineux, il y a les raies. Les raies que vous voyez lĂ  c'est les cousins des requins. Et ils ont un troisiĂšme cousin un peu moins connu, les chimĂšres, qui vivent Ă  trĂšs grande profondeur. Ils ont Ă©videmment d'autres caractĂ©ristiques. Les mĂąchoires qui sont assez magnifiques et que vous allez pouvoir voir mĂȘme sur notre table avec des dents en forme de pieds roulants qui vont tout le temps se renouveler tout au long de leur vie pour ĂȘtre sĂ»r d'avoir toujours une mĂąchoire au top. C'est non seulement une arme comme on peut l'imaginer dans le film, mais c'est surtout leur moyen de se nourrir. C'est leur seul moyen de se nourrir et de se protĂ©ger. Donc, Ă©videmment, ça doit toujours ĂȘtre super opĂ©rationnel. Et lĂ , ils ont Ă©voluĂ© pendant des centaines, des milliers d'annĂ©es. certaines espĂšces Ă©voluent depuis le dĂ©vonien, donc depuis vraiment trĂšs trĂšs longtemps.

  • Speaker #1

    Bien avant les dinosaures.

  • Speaker #2

    Bien avant les dinosaures, exactement. Évidemment, parfois on entend le mot fossile vivant. Non, ce ne sont pas les mĂȘmes individus, les mĂȘmes espĂšces qui vivent, mais elles Ă©voluent depuis trĂšs trĂšs longtemps avec des formes trĂšs semblables. Dans le film, on parle de requins qui ont 2000-3000 ans. C'est peut-ĂȘtre une estimation un peu grande, mais c'est vrai que cette longĂ©vitĂ©, souvent, on ne sait pas. Et souvent, les requins les plus vieux... En rĂ©alitĂ©, ils meurent parce qu'on les pĂȘche dans nos filets. Le record pour l'instant, c'est le requin du Groenland, un requin qui vit dans les eaux trĂšs froides et on sait qu'il peut avoir plusieurs centaines d'annĂ©es quand il est pĂȘchĂ©.

  • Speaker #1

    On vous rentrera une photo un peu aprĂšs.

  • Speaker #2

    Un petit peu plus tard, on peut peut-ĂȘtre passer Ă  la dia suivante.

  • Speaker #1

    D'abord, est-ce que vous reconnaissez l'image au milieu ? La mùchoire dans laquelle la fille est. C'est la mùchoire de quoi ça ? Un mégalodon qui ressemblait un peu au carcarias, donc au grand requin blanc, mais qui était bien plus grand. Est-ce que je vous montre là à droite ? C'est ce qu'on appelle les nageoires pterygopodes. C'est un joli nom pour dire pénis, en fait. Le premier pénis qui a émergé dans le vivant, chez les vertébrés, c'est le pénis des requins. Vous allez vous dire que ça ne ressemble pas vraiment à un pénis. Mais en fait, c'est l'idée que c'est une gouttiÚre. Vous avez deux nageoires qui se mettent l'une contre l'autre et qui font gouttiÚre pour faire rouler le sperme. Et un pénis, ce n'est pas juste une gouttiÚre qui se referme.

  • Speaker #2

    Et la reproduction chez les requins, franchement, c'est tout un programme. Il y a Ă©normĂ©ment de mortalitĂ© associĂ©e. parce que quand vous ĂȘtes un requin, vous n'avez pas de main, pas de bras, pas de choses comme ça. Pour attraper la femelle, le requin mĂąle va utiliser sa mĂąchoire. En gĂ©nĂ©ral, au niveau du cou. Donc, il y a vraiment une mortalitĂ© associĂ©e Ă  la reproduction. Et on en parlait pendant le film avec ma collĂšgue. Il peut aussi y avoir, par exemple, du cannibalisme in utero, notamment chez le requin marteau. Donc, c'est vraiment tout un programme. Les requins, c'est dĂ©jĂ  pas facile avant d'arriver au monde, de naĂźtre.

  • Speaker #1

    Commençons par le truc qui fait le plus peur aux gens. Les dents, les mĂąchoires, c'est vraiment le truc qui est le plus reconnu pour les requins. Le requin de Nemo qu'on voit en Ausha droite, son petit surnom, c'est Bruce. C'Ă©tait l'idĂ©e de rendre hommage Ă  Joe. Et vous voyez, non seulement ses dents sont acĂ©rĂ©es, on va vous faire passer Ă©videmment les mĂąchoires qu'on a prĂ©vues ici sur scĂšne. Alors quand on va vous passer les mĂąchoires, vous pouvez vous les faire passer, les toucher Ă©videmment. Faites juste garde Ă  plusieurs choses. PremiĂšre chose, c'est du cartilage. Vous allez voir que ce n'est pas de l'os, c'est un petit peu plus flexible. et c'est Comme Alexiel disait, c'est ce qui permet aux requins d'ĂȘtre plus flexibles et d'ĂȘtre plus actifs dans leur musculature, dans leur nage, et de pouvoir attraper des proies plus facilement. Ça casse moins facilement. Vous verrez que sur chaque dent, en gĂ©nĂ©ral, on a une sorte de petit crampon d'arrĂȘt qui fait qu'une fois que la dent est bien ancrĂ©e dans la chair, ça ressort plus difficilement. Vous verrez surtout... qu'il y a plusieurs rangĂ©es de dents. C'est un truc qui est assez bluffant. C'est que les requins n'ont pas des dents qui sont ancrĂ©es avec des racines comme nous. C'est des dents qui ne restent qu'en surface et qui poussent en tapis roulant. Et on voit bien ce tapis roulant. LĂ , il y a 4-5 rangĂ©es de dents qui sont prĂȘtes Ă  Ă©merger en haut et en bas. Et ça pousse non-stop.

  • Speaker #2

    Là, la premiÚre espÚce qu'on vous fait passer, c'est des grands requins. Soit des requins tigres, comme dans le film, le premier requin qu'on voit. Soit un requin citron. C'est deux requins qui sont considérés comme des requins qui peuvent mordre et couper. D'ailleurs, si on passe notre doigt sur la dent, ça fait un peu comme un couteau. C'est vraiment, on sent tous des petits crans comme ça. Et ces mùchoires-là sont faites pour couper. Ces requins-là vont chasser des grosses proies et partir avec des petits morceaux. C'est différent de la deuxiÚme mùchoire qu'on va vous faire passer, qui est le requin mùcho. Je vérifie bien que tu donnes la bonne.

  • Speaker #1

    Faites gaffe quand mĂȘme quand vous passez les dents, ça pique. Il y a moins de faire mal vraiment.

  • Speaker #2

    C'est des petites et fines. C'est vraiment trĂšs, trĂšs... Comme des petits hameçons. Parce que ce requin-lĂ , il a aussi Ă©tĂ© citĂ© dans le film. C'est un requin qui va jouer sur la vitesse. Il va nager extrĂȘmement vite, attraper ses proies. Mais lui, il ne va pas couper. Il va crocheter ses proies pour pouvoir les garder en bouche. Donc lĂ , il a une dentition qui est complĂštement adaptĂ©e Ă  son style alimentaire. On a aussi des mĂąchoires de raies. Des raies qui prĂ©sentent des sortes de petites bulbes. Chaque petite bulbe, c'est une dent. Pourquoi elles ont des dents avec des petites bulles ? Parce que c'est super pratique pour manger des coquillages, des parties trĂšs dures, et lĂ , ils vont broyer leur nourriture. En gros, chaque requin a une dentition qui a Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ©e par l'Ă©volution pour ĂȘtre hyper efficace en fonction de son rĂ©gime alimentaire. C'est tellement sĂ©lectionnĂ© qu'on peut identifier l'espĂšce de requin selon la dentition. C'est pour ça que dans le film, quand il autopsie la jeune fille, il peut dire, ah ben voilĂ , ça... Ce n'est pas un requin citron, ce n'est pas un requin taureau, c'est un requin blanc. C'est grĂące Ă  la forme de la morsure et donc la forme des dents qui sont imprimĂ©es dans la morsure.

  • Speaker #1

    Quand je vous passe la mĂąchoire de RĂ©guittard, vous verrez ici, vous aurez l'occasion de toucher ceci. Ça, c'est un reste de peau, c'est un reste de tĂ©gument qui reste ici. Et c'est particuliĂšrement important, regardez bien tous les petits trous qui sont en surface. Il y a plein de petits trous noirs qui sont en surface. On va en reparler un petit peu aprĂšs. En fait, sans vous faire mal, un requin peut avoir jusqu'Ă  30 000 dents au fur et Ă  mesure de sa vie.

  • Speaker #2

    Il y a une derniĂšre petite mĂąchoire qu'on fait passer. Celle-lĂ , on n'a pas encore eu l'occasion de l'identifier parce qu'on vient Ă  peine de rentrer de mission Ă  Madagascar, d'oĂč elle provient. Et du coup, c'est une de nos futures missions, c'est de dĂ©couvrir l'espĂšce qui se cache derriĂšre cette mĂąchoire. Mais vous voyez que c'est complĂštement diffĂ©rent. Ça, typiquement, c'est le genre de mĂąchoire qu'on a chez des plus petits requins et des requins qui sont plutĂŽt bintiques, donc qui vont rester au fond de l'eau. et qui vont manger des petites choses, des petits poissons.

  • Speaker #1

    Non seulement, vous voyez qu'il y a un systÚme dentaire qui est particuliÚrement développé, une pression de mùchoire monstrueuse, c'est plus ou moins 18 000 newtons, alors en équivalent kilos par surface, c'est plusieurs centaines de kilos par centimÚtre carré. Donc c'est monstrueux la puissance de la mùchoire, pas autant qu'un cordyle, mais quasiment autant en tout cas. Et vous avez en plus la protrusion de la mùchoire, c'est-à-dire la capacité en fait... un peu de décrocher la mùchoire et de la faire partir vers l'avant, qui est une capacité que beaucoup de poissons ont, si vous voulez. C'est l'idée que si je peux faire passer ma mùchoire vers l'avant, ça va créer un vide, ça va créer un effet d'aspiration. Donc ça va permettre à la proie qui est tout prÚs de se faire directement gober. Là, vous voyez ce requin-là en bas à droite, ce qu'on appelle le requin-gobelin ou requin-lutin, Il n'est pas un requin qu'on voit souvent, il a un peu une sale trogne.

  • Speaker #2

    C'est un requin de grande profondeur. Oui,

  • Speaker #1

    c'est un requin de grande profondeur.

  • Speaker #2

    Quand on voit des tĂȘtes comme ça, avec des grands yeux et tout, en gĂ©nĂ©ral, c'est des grandes profondeurs. Et je voyais dans le public, n'hĂ©sitez pas Ă  prendre des photos avec la mĂąchoire, ça fonctionne toujours trĂšs, trĂšs bien. Donc, c'est l'occasion, allez-y, c'est le moment. Et oui, je vous parlais Ă  un moment que j'avais Ă©tudiĂ© les requins pendant mon mĂ©moire, c'est sur ça que j'ai travaillĂ©. Sur ces petites structures qui ne sont pas des dents, mais qui ont la mĂȘme composition que les dents, c'est des Ă©cailles. En fait, le requin est recouvert d'Ă©cailles sur l'entiĂšretĂ© de son corps. Les raies en ont un petit peu moins, les chimeurs en ont quasiment pas, mais tous ces poissons-lĂ , ces poissons cartilagineux, ont ces Ă©cailles. Alors pourquoi ils en ont tous ? C'est parce que c'est super utile, notamment dans leur Ă©volution, pour nager. C'est ça qui leur permet d'ĂȘtre extrĂȘmement aquaphiles, de pouvoir ĂȘtre si... On a l'impression, quand on voit un requin qui nage, en fait, qu'il ne fait aucun effort, il nage. tout calmement et puis ils poussent des accĂ©lĂ©rations comme si de rien n'Ă©tait. Pourtant, c'est quand mĂȘme des beaux bestiaux. Donc, imaginez un peu la quantitĂ© d'eau qu'ils doivent pousser pour passer. Pour ça, il faut avoir un bon hydrodynamisme. Et c'est grĂące Ă  ça. En fait, toutes ces petites structures vont guider l'eau pour plus facilement qu'elle glisse sur le requin et que ça demande au requin beaucoup moins d'efforts pour nager. Ce qui est un peu intĂ©ressant, et c'Ă©tait le but de mon mĂ©moire, c'est que vu que ça recouvre toute la peau du requin, Mes requins lumineux qui produisent de la lumiĂšre par le ventre, ils devaient avoir une sorte de compromis entre ces Ă©cailles et les petits organes luminĂ©s, des sortes de petites loupiottes qui sont sur l'entiĂšretĂ© de leur ventre. Donc moi j'ai Ă©tudiĂ© ça, la diffĂ©rence entre les Ă©cailles de requins qui nagent trĂšs vite Ă  la surface et les requins qui vivent Ă  grande profondeur et qui produisent de la lumiĂšre.

  • Speaker #1

    Quelle est la fonction de cette production de lumiĂšre, Alexis ?

  • Speaker #2

    En fait, il faut imaginer que ce sont des requins qui vivent Ă  plus de 1000 mĂštres de profondeur. Si maintenant on est bien ici justement pour faire l'expĂ©rience, mettez votre main au-dessus de votre tĂȘte, elle va apparaĂźtre comme une ombre. C'est exactement la mĂȘme chose s'il y a un requin qui passe au-dessus de nous et que nous on est un prĂ©dateur sous-marin. On a un petit requin qui passe au-dessus de nous, on va dĂ©tecter une ombre. Donc ces petits requins qui sont des proies vont produire de la lumiĂšre au niveau de leur vente pour imiter complĂštement la lumiĂšre qui vient d'au-dessus. Ils vont imiter cette lumiĂšre tellement bien que ça va ĂȘtre la mĂȘme intensitĂ©, la mĂȘme couleur, Ils vont devoir analyser ça de maniĂšre extrĂȘmement prĂ©cise parce que toute petite variation, ça fait qu'on redevient visible et qu'on va se faire manger par ces prĂ©dateurs. Donc c'est de nouveau quelque chose, ils sont extrĂȘmement bien adaptĂ©s. Ça c'est la fonction principale, mais imaginez, ils vivent Ă  plus de 1000 mĂštres de profondeur, il n'y a pas beaucoup de vie, c'est pas facile de voir lĂ -bas, il n'y a pas beaucoup de lumiĂšre. Donc pour trouver des partenaires, sexuels notamment, c'est difficile. Donc ils vont utiliser cette lumiĂšre aussi pour communiquer. soit avec des partenaires potentiels, soit aussi pour repĂ©rer des proies. Il y a plein de fonctions associĂ©es. Il y a certains poissons, requins qui ont des sortes de spots sous les yeux qui permettent de faire un peu comme des phares qui vont Ă©clairer leur nourriture. Ils vont Ă©clairer que certaines couleurs, donc ils vont Ă©clairer que leurs proies. Enfin, c'est tout un monde. C'est magnifique. C'est trop cool. Mais il faudrait trois heures si je vous expliquais tout. Donc, n'hĂ©sitez pas si vous avez des questions par aprĂšs.

  • Speaker #1

    Je vois ce que tu veux dire. Autre petit fun fact associĂ©. ces Ă©cailles qu'on appelle les Ă©cailles placoĂŻdes, qui sont histologiquement des dents. Donc, comme on a vu, c'est des dents. Donc, les dents poussent dans la mĂąchoire, mais poussent aussi sur le tĂ©gument, ce qui est assez particulier. Cet hydrodynamisme quasiment parfait fait que les requins ne produisent pas un bruit dans l'eau. C'est vraiment les animaux qui sont connus. Si vous travaillez sur l'acoustique des poissons, la majoritĂ© des poissons osseux ont des sortes de vessies natatoires, des sortes de bulles, comme ça, qui leur permettent de flotter et qui leur font et remettent des bruits. on parle toujours du monde de silence quand vous regardez Les documentaires de Cousteau, un requin, ça n'avait pas un pet de bruit. Donc ça respecte bien la loi de Cousteau. Par contre, beaucoup de poissons, vous en avez des greniers. Si vous nagez prĂšs d'un poisson clown et qu'il est sur une anĂ©mone, vous en avez des brrrr, brrrr. Et on l'entend trĂšs bien quand mĂȘme. Les requins, pas un pet de bruit. Et donc si vous travaillez, alors il y a une Ă©tude qui est parue il y a quelques mois par un chercheur de l'universitĂ© de LiĂšge, notamment qu'on connaĂźt, qui travaille sur l'acoustique des poissons et qui a trouvĂ©... Le premier bruit est mis par un requin, par des petits cutis de mĂąchoire et on ne sait mĂȘme pas trop Ă  quoi ça sert, mais c'est a priori un rĂŽle social.

  • Speaker #2

    Si vous nous suivez un petit peu, vous savez qu'on travaille sur les concombres de mer. Notamment, il y a des petits poissons qui vivent Ă  l'intĂ©rieur des concombres de mer. Donc, quand ils veulent prĂ©venir leurs congĂ©nĂšres qui sont bien et qui sont lĂ , qui sont dans leurs concombres de mer et que c'est leur maison, ils vont faire des sortes de claquements grĂące Ă  leur vicine Ă  toitoir et ils vont communiquer entre eux, faire des tac, Ă  travers le tĂ©gument du concombre de mer. Donc c'est super puissant, parfois les bruits... Nous, en vrai, en tant que plongeurs, on entend quand mĂȘme beaucoup de bruit. Donc le monde du silence, c'Ă©tait vraiment quelque chose qu'on n'utilise plus vraiment beaucoup actuellement. Et donc les requins, leurs Ă©cailles placoĂŻdes, Ă©videmment, on a voulu, un petit peu dans la recherche, s'en inspirer, faire du biomimĂ©tisme. C'est quelque chose que les humains font depuis toujours, s'inspirer de la nature pour essayer de crĂ©er des nouvelles technologies. qui fonctionne bien parce que dans la nature, il y a Ă©normĂ©ment de choses qui sont super bien faites. Les requins, ils savent super bien nager. Super, on va crĂ©er des tissus qui permettent de diminuer la traĂźnĂ©e de l'eau, donc d'augmenter notre hydrodynamisme, notamment pour des combinaisons de natation. Donc, ça a Ă©tĂ© créé vraiment et ça a Ă©tĂ© utilisĂ© Ă  un moment aux Jeux Olympiques, mais ça fonctionnait tellement bien qu'on a classĂ© ça, ce matĂ©riau, comme du dopage technologique. parce que tous les records de natation ont Ă©tĂ© explosĂ©s de quelques secondes. Donc maintenant, c'est interdit dans la compĂ©tition parce que c'Ă©tait trop efficace.

  • Speaker #1

    Et ça coûtait trop cher aussi.

  • Speaker #2

    Ça coĂ»tait aussi trĂšs cher. Oui, c'est pour ça. Ceux qui avaient l'argent pouvaient se le payer. Du coup, c'Ă©tait du dopage parce que tout le monde ne pouvait pas se le payer. Par contre, il y a encore des recherches pour crĂ©er ce genre de revĂȘtement pour diminuer soit l'hydrodynamisme sur des bateaux, sur des navires ou sur des submersifs, ou mĂȘme dans des stations spatiales ou sur des avions parce que l'hydrodynamisme et l'aĂ©rodynamisme, c'est assez semblable. Donc, ce genre de matĂ©riaux est souvent utilisĂ© pour... pour augmenter nos capacitĂ©s technologiques.

  • Speaker #1

    Surface antibactérienne aussi, parce que là-dessus, il y a trÚs peu de bactéries qui peuvent s'attacher, parce qu'il n'y a pas beaucoup de biofilms, il y a trop de surface, il y a trop de rigidité. Et donc, ça est utilisé aussi comme effet antibactérien.

  • Speaker #2

    Et c'est dĂ©jĂ  utilisĂ© dans certains hĂŽpitaux, parce que justement, quand on a des patients qui doivent rester sur une mĂȘme surface pendant trĂšs longtemps, il y a des bactĂ©ries qui peuvent se dĂ©velopper. Et ce genre de tissu-lĂ , ça permet de limiter les maladies qui se dĂ©veloppent.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas plus mal en tout cas qu'il a un hydrodynamisme qui soit super bien adaptĂ©. C'est qu'en fait, vous voyez que beaucoup de requins ne peuvent vraiment pas arrĂȘter de nager. Vous ne voyez jamais un requin se poser sur le fond, Ă  part certaines espĂšces. Un requin, ça nage tout le temps. Et vous voyez le requin, le grand requin blanc, il nage tout le temps, tout le temps. Vous voyez les branchies, on les voit bien sur le cĂŽtĂ©. Vous avez diffĂ©rentes fentes branchiales qui permettent Ă  l'animal de respirer. Mais contrairement Ă  beaucoup de poissons, ceux qui ont ce qu'on appelle des ouĂŻes, Ils peuvent Ă©carter les ouĂŻes et les rassembler au niveau de leur cou, ce qui permet de renouveler l'eau. Si on a inspirĂ©, ça revient Ă  une idĂ©e, ici le requin n'a pas ça, c'est que des fentes. Il doit toujours nager pour que l'eau puisse passer par les fentes ou il doit vivre dans des endroits oĂč il y a beaucoup de courant. Ce qui est souvent le cas dans les atolls, dans certaines Ăźles, oĂč le rĂ©cif corallien n'est percĂ© que par de toutes petites entrĂ©es. Ce qui fait que quand il y a le mouvement de Marie, il y a Ă©normĂ©ment de courant Ă  cet endroit-lĂ . C'est un endroit oĂč vous pouvez trouver typiquement beaucoup de requins. Vous voyez souvent les requins nager, lĂ , typiquement, c'est dans une fosse oĂč il y a beaucoup de courant. On en a eu Ă  Madagascar, prĂšs d'un endroit oĂč on travaille. Vous avez Ă©normĂ©ment, il y a milliers de requins marteaux qui vivent Ă  cet endroit-lĂ , mais parfois Ă  plusieurs centaines de mĂštres de profondeur. Et vous avez ici en dessous deux exemples de requins qui, eux, ont dĂ©veloppĂ© des ouĂŻes. C'est des sortes d'ouĂŻes qui apparaissent de pas bouger. C'est ce qu'on appelle typiquement les requins dormeurs, les requins nourrices. Toutes ces espĂšces-lĂ  que vous retrouvez souvent dans les ports.

  • Speaker #2

    Et l'espĂšce que vous voyez en haut, par lĂ  ? C'est justement un requin macko. C'est la mĂąchoire trĂšs fine que vous voyez et qu'on fait passer. Un des requins les plus rapides au monde. On vous parlait, on vous disait, sur la mĂąchoire oĂč il y a encore un petit peu de peau, il y a des petits trous noirs. Vous avez pu les voir, c'est les ampoules de Lorenzini. Ces ampoules de Lorenzini, ça permet aux requins d'avoir une sorte de sixiĂšme sens. Un sens qui leur permet de dĂ©tecter les champs Ă©lectriques produits par les ĂȘtres vivants, notamment les tout petits poissons ou les plus gros poissons, leurs proies. extrĂȘmement, extrĂȘmement sensible ce genre de choses. Imaginez si ça permet de repĂ©rer le champ Ă©lectrique produit Ă  un poisson Ă  plusieurs mĂštres, dizaines de mĂštres. C'est vraiment trĂšs, trĂšs sensible. Donc, il y a toujours la thĂ©orie et on dit s'il y a un requin qui m'attaque ou s'il y a un requin qui vient trop prĂšs, on peut venir toucher son museau. Ça ne sert Ă  rien de frapper. Venir toucher, ça va le dĂ©sorienter. C'est parce qu'on joue sur ce sens-lĂ , sur les ampoules de l'orindini. Imaginez, c'est un peu la mĂȘme chose que si Moi, je venais et je vous mettais un Ă©norme casque sur les oreilles et je mettais la musique Ă  fond. Ça va ĂȘtre extrĂȘmement dĂ©sagrĂ©able et le requin va ĂȘtre dĂ©sorientĂ©. Il va vouloir arrĂȘter l'interaction et il va partir.

  • Speaker #1

    Imaginez que chacun d'entre nous ici dans cette salle on produit un léger champ électromagnétique. Léger, trÚs léger, comme une sorte de petite pile si vous voulez. L'idée, c'est que votre requin peut détecter ces champs électromagnétiques, mais il peut détecter le champ électromagnétique produit par un poisson à plusieurs mÚtres de distance. Et c'est ultra, ultra, ultra sensible. Vous venez toucher ça, ce truc ne s'est jamais touché. C'est complÚtement sursaturé. Et votre requin, il est un peu dans l'évap' pendant plusieurs minutes. Ses yeux vont se révulser. Et vous pouvez le manipuler relativement facilement. Alors,

  • Speaker #2

    relativement, facilement, on est d'accord quand on est scientifique, biologiste et qu'on est entraĂźnĂ© pour ça parce qu'il y a quand mĂȘme des personnes qui testent un petit peu trop. Mais bon, c'est vrai que ça existe. Donc lĂ , Guillaume, je te laisse la parole.

  • Speaker #1

    Vous avez plein de vidĂ©os qui disent que vous ĂȘtes des hypnotiseurs de requins. Au revoir. Petit truc quand mĂȘme, si un jour, vous avez la chance d'aller dans certains milieux tropicaux, et pas toujours, mĂȘme parfois, mĂȘme dans des milieux tempĂ©rĂ©s, vous pouvez trouver des requins. Parfois, on peut trouver des grands blancs en MĂ©diterranĂ©e, par exemple. Je ne veux pas crĂ©er de terreur de thalassophobie. Je pense que le film s'en cherche dĂ©jĂ  assez, la peur de l'eau de mer. Ici, l'idĂ©e, c'est que quand vous venez caresser cette zone-lĂ , ce museau, et que vous venez toucher les ampoules de l'Orendini, votre requin est complĂštement sursaturĂ©. Alors non seulement, quand vous touchez ça, tant que vous continuez Ă  le caresser, comme Alexis disait, il ne faut mĂȘme pas taper, il faut juste lui faire des petites caresses, des petites doudousses, et votre requin, et ça interrompt mĂȘme des actes d'attaque. donc c'est un roi qui vous attaque A priori, il est un peu sursaturĂ©. Et si en plus, vous le mettez dans une position Ă  laquelle il n'a pas l'habitude, c'est vraiment en Ă©tat de catatonie. C'est un peu comme quand vous devez tendre un mouton. Vous prenez un mouton, vous le prenez par les pattes, vous le retournez d'un coup, vous le posez sur le dos, et c'est jamais sur le dos un mouton. Et donc son cerveau va genre, qu'est-ce qui se passe, bug, je comprends plus. Et donc il se fige en fait sur lui, mais c'est en Ă©tat de catatonie. Votre requin mĂȘme combat. vous verrez jamais un requin sur le dos jamais sur le dos un requin donc vous arrivez

  • Speaker #0

    Petite frotte sur le museau, vous le mettez sur le dos, et lĂ , vous pouvez jouer avec.

  • Speaker #1

    Il faut savoir que Guillaume n'a pas d'instinct de survie, que sa phrase fĂ©tiche, c'est « t'inquiĂšte, je gĂšre » , et qu'en gĂ©nĂ©ral, il prend quelque chose de mortel dans sa main quelques secondes aprĂšs. Donc Ă©videmment, ces personnes, on voit premiĂšrement, sont Ă©quipĂ©es, ont des gants spĂ©ciaux qui vont quand mĂȘme limiter le risque, parce que c'est le genre d'interaction qui n'est pas du tout naturelle, et quand un requin, mĂȘme s'il rĂ©cupĂšre ses sens, il peut ĂȘtre stressĂ©, et sa premiĂšre rĂ©action, ça va quand mĂȘme ĂȘtre de mordre. Donc oui, c'est possible de le faire. Laissez ça aux biologistes. Il y a des personnes qui utilisaient dans leurs Ă©tudes pour Ă©viter de pĂȘcher les requins avec des hameçons. Ils vont juste les attraper avec ces techniques, les retourner, et ils vont pouvoir faire des petits prĂ©lĂšvements ou mettre des GPS sans qu'il y ait des techniques de chasse qui sont invasives pour le requin.

  • Speaker #0

    Là, par exemple, il vient de récupérer du sperme. C'est ça. Il vient de récupérer du sperme d'un mùle, directement au niveau de nos jambes ptérycopodes, pour pouvoir faire des reproductions directement en aquarium ou dans des... Les grands aquariums à requins, en tout cas, pour préserver une espÚce, pour faire des banques de sperme aux requins.

  • Speaker #1

    Et dans une de nos missions, on Ă©tait sur une station de biologie marine avec plein de scientifiques. Il y avait notamment une Ă©quipe qui travaillait sur les requins. Ils nous ont dit, ça vous intĂ©resse, on va cette nuit pĂȘcher des juvĂ©niles de requins. Si vous voulez, vous pouvez venir. Donc, lui a Ă©tĂ© dans l'eau. Moi, je suis restĂ©e sur la terre ferme. J'ai pris les notes. Mais il a rĂ©ellement utilisĂ© cette technique pour attraper des petits requins, d'en mettre Ă  peu prĂšs. Des juvĂ©niles de citron et de pointe noire principalement.

  • Speaker #0

    Ce qu'on a déjà fait aussi, c'est un truc qui est assez perturbant, c'est que vous dites « Ok, on a besoin de quelqu'un pour gérer les requins » . Je me souviens qu'il y avait ça à Madagascar, ils étaient en train de mettre un long cùble entre l'Afrique du Sud et Madagascar et ils disaient « Tiens, on a besoin de quelqu'un pour surveiller qu'il n'y ait pas de requins qui viennent rÎder » . Donc il y a un gars qui dit « Ouais, moi je suis bon, on a pené tout, je peux gérer, je viens » . Et donc il est arrivé sur le truc, il faut ok, je vais avoir un bazooka ou un truc pour effrayer un peu le requin. Il aurait voulu donner un petit tube en PVC.

  • Speaker #1

    Equivalent d'une bouteille ou d'un appareil photo. Franchement, c'est parfois ça.

  • Speaker #0

    En fait, un requin, tant que vous le regardez, c'est difficile de se faire attaquer par un requin. Parce que le requin, vous le voyez, ça n'attaque pas si rapidement que ça. Ça vient vite au contact, ça vient vous frĂŽler pour voir un peu de quoi vous ĂȘtes fait. Parce qu'on ne fait pas partie de l'image de recherche des requins. On ne fait pas partie du menu habituel des requins. Qu'est-ce que c'est que ce truc ? Il vient frĂŽler comme ça au fur et Ă  mesure du temps. si vous venez le toucher avec un truc du type PVC ou mĂ©tal, en fait, il va infĂ©rer que tout votre corps est fait de cette matiĂšre-lĂ . Donc, en gĂ©nĂ©ral, ça va l'Ă©loigner un petit peu. Mais il y en a qui reviennent parfois un petit peu plus au contact. On va vous montrer certaines images de certains de ces requins-lĂ  avec qui on a eu l'occasion de nager.

  • Speaker #1

    Les requins, ils ont toujours Ă©tĂ© prĂ©sents autour de nous avant qu'il y ait les dents de la mer, peur bleue et les films comme ça qui ont fait de ces grands prĂ©dateurs, des machines de guerre avides de sang humain. Ils Ă©taient dans plein de cultures diffĂ©rentes. Parfois comme des dieux, parfois comme des ancĂȘtres, parfois mĂȘme dans des rites, pour devenir adulte, ils devaient chasser des requins. Chez les pĂȘcheurs, il y avait plein d'histoires sur les requins. Notamment dans certaines tribus, on peut trouver encore des armes, des armures ou des poteries, par exemple ici, qui sont faites pour reprĂ©senter des requins ou Ă  partir de dents de requins.

  • Speaker #0

    Il y a des dents de requins directement sur les bras, sur les manches. Il y a des armures en dents de requins. Le peuple des requins, il y a un dieu requin en PolynĂ©sie. Merci. qui Ă©tait lĂ  pour protĂ©ger les pĂȘcheurs en rĂ©alitĂ©. Donc Ă  la base, les requins sont plutĂŽt vĂ©nĂ©rĂ©s en fait. Mais par la suite, c'est parti plus nĂ©gativement.

  • Speaker #1

    Oui, lĂ , on parlait dans le film Ă  un moment d'un requin longimĂšne, d'un requin qui peut attaquer, notamment quand il y a un navire qui chavire. Il peut y avoir des attaques de requins. C'est vrai que ce requin-lĂ , il est extrĂȘmement opportuniste parce que c'est un requin qui vit dans le grand ocĂ©an. C'est un dĂ©sert au niveau de la nourriture. Il y a trĂšs, trĂšs, trĂšs, trĂšs peu de poissons. Donc, si on a la malchance de se retrouver dans son milieu, c'est vrai qu'il peut ĂȘtre un peu intĂ©ressĂ© par nous, parce qu'il est intĂ©ressĂ© par n'importe quoi. On n'est jamais en contact avec ce requin-lĂ . Il ne vient jamais sur les cĂŽtes. Et c'est typiquement le requin qu'on voit dans les films de pirates qui tournent autour, en dessous des planches, quand il y a une exĂ©cution, parce qu'ils avaient appris qu'il y avait moyen d'avoir Ă  manger comme ça.

  • Speaker #0

    C'est typiquement le requin qui bouge les naufragés.

  • Speaker #1

    Oui, et nous, on a nagé avec eux. Donc, voilà, ça c'est dit. Et lui, quand il est sorti, parce qu'il y avait un peu trop de longimane dans l'interaction, il fait « Oh, mais ils sont trop mignons, on dirait des petits Ausha . Donc voilà, l'instinct de survie.

  • Speaker #0

    En vrai, c'est trĂšs perturbant. Parce que quand vous regardez les dents de la mer, quand vous regardez, vous dites « Ok, mais un requin, il va venir, il va vous charger » . Et en fait, ça vient tout doucement. Ça vient tout doucement au contact, en fait, pour voir de quoi vous ĂȘtes fait. Et ça mange tout doucement aussi. Au dernier moment, ça sort sa bouche et ça vous arrache un requin.

  • Speaker #1

    Ça dĂ©pend des espĂšces.

  • Speaker #0

    Mais c'est l'idée en fait que ça arrive tout doucement et donc à la base nous donc... quand on se met à l'eau, comme ça, Là, il y a du longiman, tout le monde se met dos à dos. Tout le monde se met dos à dos, comme s'expliquait un peu par Queen. Tout le monde se met dos à dos et dÚs que vous avez un rien qui approche, il faut le repousser sans cesse. Il faut toujours garder un oeil dessus. Tant que vous gardez un oeil dessus, a priori, ça va. Et en fait, à un moment, ce qui était dangereux, c'est qu'on avait quatre requins qui nous tournaient autour.

  • Speaker #1

    Moi, j'étais sortie de l'eau.

  • Speaker #0

    Plus un cinquiĂšme, un cinquiĂšme qui venait par en dessous. On a fait, voilĂ , ça devient chaud quand mĂȘme Ă  gĂ©rer. et donc lĂ  on est quand mĂȘme remontĂ© sur le bateau mais il faut faire gaffe parce que quand vous remontez sur le bateau quand vous descendez dans l'eau, il ne faut pas faire de bruit Ils disaient non, on crie, on fait du bruit. Ça, ça attire les requins en fait. Ce qui attire bien les requins, c'est de prendre une bouteille vide, la mettre dans l'eau et d'appuyer. Ça, ça attire super bien les requins.

  • Speaker #1

    En fait, ça fait le bruit d'un poisson qui est agonisant, qui est blessé. Et ça, c'est une proie pour les requins.

  • Speaker #0

    Ces requins-lĂ  vivent dans le milieu pĂ©lagique, ils sont ocĂ©aniques. Ça veut dire qu'ils vivent dans un dĂ©sert en fait. Parce que vous avez les cĂŽtes qui sont pleines de vie dans la mer. Mais dĂšs que vous partez dans le grand large, il n'y a quasiment plus rien Ă  bouffer en fait, ça devient vraiment un dĂ©sert et c'est ce qui fait que parfois les requins bouffent le premier truc croise. Et vous pouvez trouver des plaques d'immatriculation, des pneus dans un estomac de requin, ça peut se retrouver. Donc on voit des plaques d'immatriculation dans le requin, c'est un requin-tigre. C'est un tigre. Dans le tigre, c'est pas impossible, c'est un truc qui se tourne.

  • Speaker #1

    C'est souvent les longimens parce que justement, eux, ils sont attirés par les reflets métalliques. C'est pour ça aussi, quand on est plongeur, on évite tout ce qui est métallique, petits bracelets et tout ça, c'est pas une trÚs bonne idée pour éviter d'attirer les requins au niveau du reflet métallique.

  • Speaker #0

    Le requin-tigre,

  • Speaker #1

    il est extrĂȘmement beau quand mĂȘme. Il est vraiment cool. Toutes ces espĂšces-lĂ  sont des espĂšces qui sont rĂ©putĂ©es potentiellement dangereuses pour l'homme. Évidemment, potentiellement. Regardez bien ce mot qui est trĂšs important pour moi. Ils ont les armes, ils peuvent ĂȘtre en contact avec l'homme, donc il y a de temps en temps des morsures liĂ©es Ă  ces espĂšces.

  • Speaker #0

    Voici le plus grand requin blanc qui n'a jamais été détecté en tout cas, et qui est encore vivant actuellement, qui s'appelle Deep Blue. Et pour vous donner une idée, la maquette dans le film, la maquette, elle fait environ 9-10 mÚtres. Et en réalité, le plus gros requin, dit Blue, il fait 6 mÚtres.

  • Speaker #1

    Le plus gros requin blanc. Le plus gros requin blanc,

  • Speaker #0

    excusez-moi.

  • Speaker #1

    C'est les requins...

  • Speaker #0

    Les requins baleines.

  • Speaker #1

    Oui, j'avais en malgache. Eux, ils font 12 mÚtres, mais ils mangent du planton. Donc évidemment, on les oublie parfois un petit peu. Mais c'est eux les plus grands.

  • Speaker #0

    Typiquement, la maquette est plus grande que le plus gros des requins. Par contre, il y a un moment, je ne sais pas si vous avez remarquĂ©, mais le requin apparaissait super rĂ©aliste par rapport au moment oĂč c'Ă©tait la maquette. Le moment oĂč il rentre dans la cage, pas toutes les scĂšnes, mais certaines scĂšnes oĂč il est dans la cage, c'est un vrai requin. Et en fait, ils ont galĂ©rĂ© Ă  fond pour avoir ces scĂšnes-lĂ , parce que ça a passĂ© des semaines oĂč il y avait un gars qui Ă©tait dans la cage et il mettait plein de sang de poisson pour pouvoir attirer le requin au maximum. Et lĂ , le requin, vous voyez, il paraĂźt quand mĂȘme Ă©norme, mais beaucoup plus agile que la maquette. et ce qu'ils ont fait pour que le requin paraisse aussi gros que la maquette, si vous voulez. Ce n'est pas exactement le scientifique. Ce n'est pas Hooper qui est dans la cage. C'est une personne de petite taille. Une personne de petite taille qui ressemblait Ă  Hooper. Sur certaines scĂšnes, on voit le visage de Hooper. Mais sur toutes les scĂšnes, on voit le requin rĂ©aliste. En fait, ils ont mis une personne de petite taille, avec la mĂȘme combinaison, etc. pour faire croire que le requin Ă©tait plus gros, pour garder la mĂȘme Ă©chelle. Ils ont Ă©tĂ© jusqu'Ă  ce niveau-lĂ .

  • Speaker #1

    Et du coup, quand on dit, est-ce que le requin est une menace pour l'homme ? on vous a mis des petites comparaisons. Là, qui sont un petit peu... Il y en aura des plus drÎles aprÚs, mais ça, c'est les vrais, que Guillaume va expliquer, les vrais chiffres, à peu prÚs, moyennes, d'attaques de requins par rapport à des mortalités engendrées par d'autres espÚces. Et Guillaume, notamment le moustique, tu aimes bien parler de ça.

  • Speaker #0

    TrĂšs clairement, moi, ça, ça me permet souvent de dĂ©bunker de la mauvaise vulgarisation. C'est le truc qu'on entend tout le temps. Les moustiques sont les gros tueurs. Vous n'avez jamais fait tuer par un moustique. Le moustique... peut transmettre des maladies. Il peut ĂȘtre vecteur d'une maladie. Mais ce n'est pas lui qui vous tue directement, Ă©videmment. Donc ça, dĂ©jĂ , je suis toujours embĂȘtĂ© par ce truc-lĂ . Quel moustique vous tuez 725 000 personnes ? Non. Les parasites qu'ils viennent porter. Donc c'est dĂ©jĂ  un petit peu diffĂ©rent. Évidemment, l'homme est un loup pour l'homme. C'est l'homme, en rĂ©alitĂ©, qui tue le plus d'hommes. Vous avez beaucoup plus de chances de vous faire buter par un chien, par une vache aussi. Vous vous promenez dans les PyrĂ©nĂ©es, vous avez des vaches qui sont trĂšs territoriales, qui ont un sentiment matriarcal qui est Ă©levĂ©. Il y a des combats de reines. Si vous avez dĂ©jĂ  vu des combats de reines en Suisse, c'est des combats de vaches, de femelles. Vous vous faites Ă©craser, vous vous chargez par une vache. Vous n'avez qu'au plus de chance de mourir tuĂ© par un hippopotame. Si un jour vous avez la chance d'aller faire un safari au Kenya, les hippopotames, c'est probablement le plus dangereux. Il ne faut jamais s'approcher d'une riviĂšre, de l'Omasai Mara. Évitez de vous approcher trop prĂšs de l'eau, parce que ça peut surgir d'un coup de l'eau et vous couper en deux. J'ai vu des vidĂ©os lĂ -dessus, c'est un peu bizarre Ă  voir. Et donc, vous voyez qu'ici, les requins, il n'y a que 10 morts plus ou moins par an. Plus ou moins. Et encore, ce n'est pas si officiel que ça. En tout cas, on peut repartir un peu aussi du dĂ©bunkage. Est-ce qu'un requin peut rĂ©ellement sentir une goutte de sang dans une piscine olympique ? Vous avez peut-ĂȘtre probablement dĂ©jĂ  entendu. C'Ă©tait dĂ©bunkĂ©. Il n'est pas capable de sentir une goutte de sang dans une piscine olympique, mais il peut dĂ©tecter 6 gouttes de sang dans une piscine olympique. Donc in fine, il a quand mĂȘme un sens de l'olfaction qui est super, super, super dĂ©veloppĂ©.

  • Speaker #1

    Et on voit vraiment les yeux qui changent de couleur quand il devient un petit peu prĂȘt Ă  attaquer. En fait, les requins ont une paupiĂšre pour protĂ©ger leurs yeux pendant une attaque. C'est pour ça qu'il y a un changement de couleur. À un moment dans le film, il dit aussi que le requin approchait et son Ɠil devenait blanc. Oui, c'est cette paupiĂšre. Donc ça, c'est vrai. C'est une petite info, fun fact du film qui est rĂ©elle. LĂ , il joue sur les pupilles. C'est plutĂŽt une rĂ©action de mammifĂšre.

  • Speaker #0

    Par contre, le seul truc, c'est que le sang qui vient exciter le requin, ce n'est pas du sang de mammifÚre. Il y a une étude qui a été testée. Est-ce qu'on est vraiment au milieu des requins ? Est-ce qu'on est bon à manger pour des requins ? Et donc, ils ont pris des planches de surf sur lesquelles ils sont venus mettre des...

  • Speaker #1

    Des sortes d'aquariums avec un petit systĂšme de trappes. Et ces trappes vont s'ouvrir de maniĂšre trĂšs cyclique et relĂącher des petites quantitĂ©s de liquide. Il y avait trois liquides qui Ă©taient testĂ©s. Le contrĂŽle, ce qu'on appelle en science le contrĂŽle, qui est juste de l'eau de mer, qui n'est pas censĂ© attirer de l'eau de mer, c'est de l'eau de mer, ça n'a pas vraiment d'odeur. donc c'Ă©tait le contrĂŽle nĂ©gatif. À cĂŽtĂ©, ils ont mis du sang de poisson. Donc ça, Ă©videmment, c'est quelque chose qui est censĂ© attirer le requin. C'est le plus logique, c'est sa nourriture. Et troisiĂšme planche, ils ont mis du sang de bƓuf. Mettre du sang humain, niveau Ă©thique, ce n'Ă©tait pas terrible. Donc du sang de bƓuf, c'est ce qu'ils ont choisi. C'est trĂšs, trĂšs proche de nous. Ils ont fait l'Ă©tude et, cycliquement, ils relĂąchaient un petit peu de liquide. Il y a un requin qui est venu voir ce qui se passait sur le dispositif dans le contrĂŽle, juste avec l'eau de mer. Il y a trois requins qui sont venus au sang de bƓuf. tout petit peu plus, mais vraiment trĂšs similaires. Il y a plus de 300 requins qui sont venus visiter la planche avec le sang de poisson. Ils savent distinguer la diffĂ©rence et ils vont ĂȘtre attirĂ©s uniquement par le sang de poisson. Ça s'explique parce que le requin, pour flotter, on voit que dans le film, il y a le requin qui essaye de nager, de repartir plus profond. Il embarque les barils. Ça, il doit gĂ©rer sa flottabilitĂ© pour nager, remonter Ă  la surface, rester sous l'eau. Il n'a pas comme chez les poissons des petits ballons. des petites vessies natatoires qui se remplissent de gaz. Il a un foie qui va se remplir et qui va ĂȘtre gĂ©rĂ© par des lipides, de la graisse, mais il ne peut utiliser que de la graisse de poisson. Donc peu importe, parce que j'ai souvent la blague, oui, mais si je suis gros, le requin, il va plus m'aimer. Peu importe notre quantitĂ© de graisse en tant qu'humain, le requin ne va pas ĂȘtre attirĂ© par notre sang et par notre odeur. On n'est pas le bon rĂ©gime alimentaire du requin.

  • Speaker #0

    Donc sur 300 requins qui avaient été relùchés, quasiment tous sont pas tirés de la poisson.

  • Speaker #1

    C'est en milieu naturel. C'Ă©tait un peu naturel, donc ils n'Ă©taient mĂȘme pas spĂ©cialement relĂąchĂ©s. Ils sont juste venus de maniĂšre curieuse, voir un petit peu s'il y avait de quoi se nourrir. Et ils s'en boivent, ça ne marchait pas.

  • Speaker #0

    Ce lipide s'appelle le squalene. Quand vous avez du squalene, parfois ça se trouve dans certains mĂ©dicaments, dans certains complĂ©ments alimentaires, le squalene, c'est du gras du coup de requin, de squal. Et c'est ce qui fait aussi que les requins, alors c'est un truc que je n'avais jamais remarquĂ© avant, quand j'ai vu les dents de la mer, c'est que le bateau s'appelle l'orca, l'orque. et ce qui est marrant c'est que les orques sont en rĂ©alitĂ© les prĂ©dateurs naturels les plus efficaces pour tuer les grands blancs. Et donc, dans certaines zones, typiquement en Afrique du Sud, vous avez la Ausha baie, Ausha baie oĂč il y avait Ă©normĂ©ment de grands requins blancs maintenant. En fait, on en trouve de moins en moins maintenant. Et ce n'est pas Ă  cause des pĂȘcheurs. C'est a priori Ă  cause des orques.

  • Speaker #1

    Pas uniquement Ă  cause des pĂȘcheurs. Les pĂȘcheurs ont quand mĂȘme une petite part, mais... Oui,

  • Speaker #0

    mais ils sont protĂ©gĂ©s, je veux dire. Dans la Ausha baie, c'est protĂ©gĂ©. Et ils ont remarquĂ© qu'il y avait plein d'orques qui venaient. Et en fait, ils remarquaient qu'on retrouvait des cadavres de grands blancs, avec juste une incision ici, et qu'il manquait juste le foie. Et donc, vos orques sont capables de faire une sorte de chirurgie pour rĂ©cupĂ©rer juste le foie. Évidemment, il y avait encore les ailerons. Et donc, il y avait encore les ailerons qui sont le truc qui est le plus rĂ©cupĂ©rĂ© par les humains. C'est plutĂŽt les orques. Et ça a Ă©tĂ© observĂ© aussi dans le vivant, de rĂ©cupĂ©rer ce squalene, ces pauvres requins blancs.

  • Speaker #1

    En fait, j'ai oubliĂ©. Ce n'est pas la version oĂč il y a les petites stats drĂŽles. Donc lĂ , c'est juste d'autres espĂšces de requins.

  • Speaker #0

    C'est pour vous montrer, en fait, que... On connaßt surtout les grosses espÚces de requins, 6-7 grosses espÚces de requins, qui sont vraiment dangereuses pour l'homme. Il y a plus de 500 espÚces de requins qui existent dans le monde. Malheureusement, on perd de plus en plus d'espÚces au fur et à mesure du temps. On en reparlera un peu aprÚs. Mais il y a des requins, pour le moment, que vous n'avez encore jamais vus. Et tous ces requins-là existent réellement. Notamment celui-ci, je pense qu'Alexia a bien parlé de celui-là.

  • Speaker #1

    Celui-lĂ , il est trop cool. C'est un requin de grande profondeur justement qui produit de la lumiĂšre au niveau du ventre. On l'appelle le cookie cutter shark parce que vous voyez, il a des grosses lĂšvres, il est un peu spĂ©cial. C'est des lĂšvres qui sont un peu comme des ventouses. Sa technique de chasse, c'est qu'il peut remonter des grandes profondeurs, faire plusieurs kilomĂštres quotidiennement pour aller chasser. Pendant la journĂ©e, il vit Ă  1000-2000 mĂštres de profondeur et pendant la nuit, il va remonter trĂšs trĂšs rapidement, venir se coller. Ă  sa proie, normalement des trĂšs grands mammifĂšres marins, par exemple des baleines, mais il est assez opportuniste, donc il y a une morsure chez l'humain, c'est quand mĂȘme classe. Une morsure chez l'humain, mais c'est extrĂȘmement rare. Il va venir se coller, faire une rotation, ses dents vont faire comme un cookie, comme un emporte-piĂšce, et il va repartir avec un cookie de viande de baleine, par exemple. C'est un tout petit requin, il fait Ă  peu prĂšs cette taille-lĂ , donc je dirais 40-50 centimĂštres, et voilĂ , il est trop cool. On voit qu'il a des trĂšs grands yeux, c'est pour essayer de capter la lumiĂšre qui arrive vers le haut. C'est un petit prĂ©dateur des grands fonds, il est trop cool. Il y a aussi mon requin prĂ©fĂ©rĂ©, c'est celui-lĂ , le requin-renard, parce qu'il a une trĂšs grande queue, c'est un requin, franchement si on a la chance de le voir notamment en plongĂ©e, c'est super rare. Je pense qu'il y a des gens dans la salle qui en ont dĂ©jĂ  vu, c'est trop cool. Et ils sont extrĂȘmement prĂ©datĂ©s parce qu'ils ont une grande queue, un grand zĂ©leron. Ça veut dire que ça, on peut les couper et les vendre si on a un braconnier.

  • Speaker #0

    Il y a une cicatrice de Quint d'ailleurs. Il dit « je me suis pris un coup de queue de requin-renard » . C'est un requin qui peut aussi vous blesser avec sa queue. À moins qu'il ait des petites queues qui sont trĂšs coupantes. LĂ , vous avez le requin qu'on appelle le requin grande gueule. LĂ , vous avez le requin lĂ©zard. Une gueule incroyable. Requin lĂ©zard, requin reptile, ça dĂ©pend des traductions. Il a des dents hyper particuliĂšres qui sont enroulĂ©es les unes sur les autres. On ne sait mĂȘme pas exactement pourquoi. LĂ , vous avez le requin du Groenland, qui est le requin qu'on considĂšre comme ayant le mĂ©tabolisme le plus lent. C'est un requin, en gĂ©nĂ©ral, qui vit Ă  plusieurs centaines de mĂštres de profondeur, dont la vision n'est pas trĂšs dĂ©veloppĂ©e. Il y a souvent des copĂ©potes parasites qui viennent rentrer dans ses yeux. C'est un requin qu'on pense avoir l'espĂ©rance de vie la plus longue. Dans ceux qui ont Ă©tĂ© mesurĂ©s, en tout cas, c'est toujours facile de mesurer l'espĂ©rance de vie d'espĂšces sauvages. Vos requins du Groenland peuvent vivre jusqu'Ă  600-700 ans. C'est un requin... qui ne mangent qu'une ou deux fois par mois. On peut reparler aussi, on voit le requin blanc qui vient bouffer non-stop des gens, qui vient arracher des gens. Dites-vous qu'un requin blanc, n'importe quelle espĂšce de requin, c'est un organisme qui est poĂ©quilotherme, Ă  sang-froid si vous voulez. Et donc ils ont un mĂ©tabolisme qui est assez lent. Ce mĂ©tabolisme lent fait qu'ils n'ont pas besoin de beaucoup manger. Nous on mange Ă©normĂ©ment parce que nous on va toujours maintenir notre tempĂ©rature et ça consomme Ă©normĂ©ment d'Ă©nergie. Donc on bouffe beaucoup par rapport Ă  un requin. Un requin, mĂȘme un requin blanc, Il va manger une ou deux fois par semaine quand il trouve un truc Ă  se mettre sous la dent. Il ne va jamais tout harger, tout buter comme on voit dans le film. Et le requin du Greenland, lui, il se nourrit des cadavres de baleines. Il attend que les cadavres de baleines qui coulent sur le fond, l'Ă©lĂšve vient manger directement 100 kilos de viande d'un coup sur les cadavres de baleines qui sont posĂ©es comme des oasis dans les grandes profondeurs. Il va digĂ©rer ça pendant des mois et essayer de trouver un autre cadavre de baleines plus loin. Et c'est malheureusement des requins qui sont assez fort pĂȘchĂ©s, tristement. Parlons pĂȘche, justement.

  • Speaker #1

    Oui, il y a beaucoup de menaces chez les requins. Pour parler un petit peu, le nombre d'attaques de requins, le nombre d'attaques toutes confondues, il y a environ une centaine d'attaques par an. Dans ça, on distingue deux catĂ©gories. Les attaques qui sont provoquĂ©es par une mauvaise interaction par l'homme. Par exemple, un plongeur qui fait du rodĂ©o sur un requin, s'il y a une morsure aprĂšs. Il faut quand mĂȘme distinguer des vraies attaques de requins qui ne sont pas provoquĂ©es par l'homme. Les attaques de requins provoquĂ©es par l'homme, il y en a une soixantaine sur sept centaines. Il y en a Ă  peu prĂšs 40 qui sont vraiment imputĂ©s Ă  pas de chance, on va dire. Et dans celle-lĂ , il n'y a qu'une dizaine de morts par an. C'est extrĂȘmement peu d'attaques d'humains tuĂ©s par des requins par an. Par contre, chez les requins, des requins tuĂ©s par l'humain, ça, il y en a beaucoup, beaucoup plus. Et il y a diffĂ©rentes menaces qui pĂšsent sur les requins. Donc, il y a Ă©videmment tout ce qui est coupage des ailerons, des ailerons qui sont un peu des mets de luxe dans certaines cultures. Le requin va ĂȘtre pĂȘchĂ©. On va juste couper son aileron. Il est relĂąchĂ© vivant Ă  l'eau. Non seulement il se vide de son sang, mais en plus, il s'asphyxie parce que le requin, il ne s'est pas respirĂ© sans nager. LĂ , il ne s'est plus nagĂ©. Donc, c'est quand mĂȘme assez... Bon, ce n'est pas trĂšs sympa, quoi. LĂ , on voit dans les filets, c'est aussi une grande menace des requins. Les requins, ils se prennent dans nos filets et ils restent coincĂ©s. LĂ , c'est un longiman. On le reconnaĂźt avec ses grandes nageoires. Il s'est emberlificotĂ© dans le filet. C'est dur Ă  voir.

  • Speaker #0

    Moi, j'ai fait plusieurs semaines de bateaux comme ça au Canada, oĂč on partait au long de l'Atlantique et on mettait des coups de filet pour rĂ©cupĂ©rer la faune abyssale, la faune qui y va au fond, pour pouvoir identifier de nouvelles espĂšces et voir quel Ă©tait l'impact qu'avait la pĂȘche par chalutage sur la biodiversitĂ©. Et je pense que deux fois par semaine, on remontait un requin du GorĂ© de Lande. Et donc, je voyais le requin remonter, puis il Ă©tait relĂąchĂ© Ă  l'eau, mais pas sĂ»r du tout qu'il en survivait. Donc, vous voyez le requin de 600 ans lĂ . Ils en pĂȘchent deux par semaine et c'Ă©tait juste... par test. C'Ă©tait juste l'idĂ©e d'estimer la biodiversitĂ©. Donc, ça ne traĂźnait pas autant de temps que le chalutage d'eau profonde pour la pĂȘche, pour la nourriture, pour faire des farines animales en plus. C'est vraiment des trucs de la biodiversitĂ© pour pas grand-chose. Donc, ce bycatch a un rĂŽle malheureusement essentiel dans la perte des reviens.

  • Speaker #1

    Et qui est souvent sous-Ă©valuĂ© parce que les pĂȘcheurs vont relĂącher Ă  la mer. Donc, il y a trĂšs, trĂšs peu de chiffres. C'est un gros travail des scientifiques d'estimer cette pĂȘche accidentelle, cette pĂȘche qui n'est pas dans les livrets des pĂȘcheurs. Il faut obtenir aussi la collaboration des pĂȘcheurs, parce qu'on ne peut pas juste leur dire, ce n'est pas bien, il ne faut pas que tu pĂȘches. Ça, ça ne marche pas, Ă©videmment. Donc, il y a tout un travail des scientifiques Ă  collaborer avec les chercheurs. Ça doit ĂȘtre du win-win. Il faut bien comprendre leurs enjeux, notamment quand on va dans des pays en voie de dĂ©veloppement, comme Madagascar ou au PĂ©rou aussi, oĂč j'ai travaillĂ© sur ça. Si on arrive en disant, vous ne pouvez plus pĂȘcher dans les zones de pĂȘche, c'est sĂ»r qu'il va y avoir du braconnage et qu'il va y avoir des tactiques mises en place pour juste continuer Ă  vivre, parce que c'est leur mĂ©tier, c'est des pĂȘcheurs, ils ont besoin de leur boulot. Par contre, au bout des annĂ©es, quand on travaille avec eux de maniĂšre un petit peu intelligente, au PĂ©rou, ils avaient mis en place un label de pĂȘche durable si on faisait de la collaboration scientifique. Donc lĂ , les pĂȘcheurs allaient rendre les vrais chiffres et vraiment apprendre, il y avait toute une sensibilisation sur pourquoi ne pas pĂȘcher des requins, des dauphins, pourquoi ne pas consommer des dauphins. Comment bien relĂącher une tortue Ă  la mer si elle est prise dans nos filets ? Tout ça, c'est de l'apprentissage, ce n'est pas quelque chose qui est dans leur coutume ancestrale de base. Mais quand il y a une grande discussion sur plusieurs annĂ©es, il y a moyen d'avoir des trĂšs trĂšs beaux rĂ©sultats. Et grĂące Ă  ça, on avait pu avoir des prĂ©-Ă©tudes assez prĂ©cises du nombre de requins qui Ă©taient pris dans les filets, qui Ă©taient aussi mauvaisement labellĂ©s, parce que parfois, ils trichent un petit peu, que ce soit volontaire ou involontaire, on va jouer sur les noms. comme ici, c'est la saumonette qu'on peut trouver justement sur nos Ă©tals dans les marchĂ©s. On pense souvent que c'est un petit saumon, quelque chose comme ça, ça ressemble un petit peu Ă  ça dans le nom, mais c'est du petit requin qu'on peut trouver chez nous. Il y a moyen d'en consommer chez nous. Ça, il y a des quotas, il y a des tailles qui sont respectĂ©es, Ă©videmment, chez nous, mais c'est quelque chose qu'on peut trouver chez nos Ă©tals et dans nos Ă©tals, et souvent, on n'en est pas trop conscient.

  • Speaker #0

    Maxime le disait en introduction, les estimations, c'est entre 100 millions et 270 millions de requins qui sont pĂȘchĂ©s chaque annĂ©e. Mais non seulement il y a le nombre d'individus de requins, non seulement il y a des espĂšces qui sont en voie de disparition, comme le requin-renard, par exemple, est en voie de disparition. Et c'est bien beau de parler de biodiversitĂ©, mais il faut aussi parler de biomasse. C'est-Ă -dire que mĂȘme les espĂšces qui se portent relativement bien sont complĂštement surpĂȘchĂ©es. À un tel point qu'on estime qu'on a perdu 70% de requins, d'ensemble d'individus de requins dans le monde. C'est autant d'impact que les insectes. On sait que maintenant, depuis 50 ans, on a perdu 70% des insectes qui sont autour de nous, la biomasse d'insectes. C'est le mĂȘme impact pour les requins. Les requins ont un rĂŽle tout aussi important Ă  jouer dans l'Ă©cosystĂšme que les insectes, parce que c'est des top prĂ©dateurs. Quand on dit top prĂ©dateurs, ils sont en haut de la chaĂźne alimentaire et ils viennent rĂ©guler.

  • Speaker #1

    Top prĂ©dateurs charognards. Ils vont soit rĂ©guler, soit nettoyer les ocĂ©ans. En tout cas, ils sont vraiment essentiels. S'il n'y a plus de requins, il y a toutes les espĂšces qui dĂ©pendent d'eux. qui vont disparaĂźtre, et ça, c'est clairement quelque chose qui est un petit peu embĂȘtant. C'est une cascade de pertes de biodiversitĂ©. Donc, voilĂ . Si vous avez des questions, n'hĂ©sitez pas, on est lĂ  pour y rĂ©pondre.

  • Speaker #0

    Je pense qu'on a été méga long. Désolé. On a éprouvé de faire notre petit truc en 20 minutes, je pense. Mais n'attendez pas. On s'est fait piéger. Alors,

  • Speaker #1

    il y a une question. J'en vois une lĂ -bas. J'arrive.

  • Speaker #0

    Bonjour. J'invite... Merci pour cette expĂ©rience. J'ai envie de savoir quel est le requin le plus fĂ©roce ? Le fĂ©roce ? En fait, si tu regardes les statistiques, il y a ceux qui sont connus. Et donc, ce n'est pas le grand blanc, c'est plutĂŽt le bulldog ou le tigre. Ça se joue entre ces deux-lĂ , en gĂ©nĂ©ral, donc considĂ©rĂ© comme le plus dangereux. NĂ©anmoins, on pense que c'est le longiman, en fait, parce que le longiman qui mange beaucoup de naufragĂ©s. On pense que c'est le longiman, mais c'est moins connu, Ă©videmment, parce qu'il faut le voir. C'est difficile de vraiment rĂ©pondre Ă  cette question. On pense que c'est le longiman, vu les interactions qu'il fait.

  • Speaker #1

    C'est un requin qui est trĂšs opportuniste. Oui, effectivement, mais on n'est jamais en contact, Ă  part si on le veut, ou si on n'a vraiment pas de chance et qu'on est dĂ©jĂ  naufragĂ©. On n'est pas en contact avec ce requin. Ceux qui sont les plus probables, ou on peut avoir un problĂšme, c'est tout ce qui est requin, qui peut remonter dans les estuaires. Parce que lĂ , il peut y avoir beaucoup d'interactions entre l'homme. C'est souvent des eaux qui sont trĂšs troubles. Donc, c'est le genre d'endroit oĂč il peut y avoir des problĂšmes. Mais on rappelle, c'est extrĂȘmement rare qu'il y ait ce genre d'interaction. Mais il y a notamment, si vous voulez savoir un petit peu quoi faire pour limiter les risques, si malgrĂ© ça, vous avez un petit peu peur, je vous conseille d'aller voir le site Shark School, qui est un site qui est gĂ©rĂ© par des scientifiques et qui... donne un petit peu toutes les prĂ©cautions qu'on peut faire si on veut Ă©viter de voir des requins ou si on veut voir des requins et bien gĂ©rer l'interaction. Donc lĂ , il y a vraiment moyen d'avoir tous les tips pour gĂ©rer l'interaction. Typiquement, si on nage avec un requin, il faut arrĂȘter de faire des clapotis. Donc surtout pas fuir, nager trĂšs rapidement comme le pĂȘcheur qui s'est fait embarquer avec son ponton. Il va nager trĂšs, trĂšs rapidement en faisant des claps. Ça, ça attire les requins. Si on est dans une interaction avec des requins, on va arrĂȘter de nager. On va faire comme un bĂątonnet qui flotte. Donc, on va se mettre Ă  la verticale et on ne va plus faire que des tout petits mouvements de main, histoire de ne pas couler parce que c'est quand mĂȘme embĂȘtant aussi. Toujours garder le visuel avec le requin. Et s'il s'approche trop, venir le repousser. IdĂ©alement, avec un petit bĂąton ou une camĂ©ra, si on a par exemple. Et si on n'a pas, avec notre main, en Ă©vitant la gueule, Ă©videmment.

  • Speaker #0

    Une petite caresse.

  • Speaker #1

    Une petite caresse, exactement.

  • Speaker #0

    Alors, moi, j'avais une question. Tout à l'heure, vous avez parlé de la reproduction avec le pénis en forme de gouttiÚre. Et comment ça se passe pour féconder la femelle ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est tout un programme. Ça dĂ©pend des espĂšces, Ă©videmment. Mais en gĂ©nĂ©ral, il y a une reproduction qui est sexuĂ©e, un peu comme chez nous. Et le requin mĂąle va venir attraper la femelle. La femelle, si on veut pas avoir de consentement, c'est pas top, top, parce qu'il va l'attraper comment ? Au niveau du cou, si elle a de la chance. Et il va meurtre. il y a mĂȘme chez certaines espĂšces, un Ă©paississement des Ă©cailles, justement, qu'on a vu, les Ă©cailles placoĂŻdes, dans cette rĂ©gion-lĂ , pour essayer de se protĂ©ger un petit peu de ça. Mais il y a Ă©normĂ©ment de mortalitĂ©, donc on voit vraiment en pĂ©riode de reproduction Ă©normĂ©ment de grosses blessures, de grosses morsures chez les femelles. AprĂšs, si ça se passe bien, le pĂ©nis rentre dans le vagin, il y a une fĂ©condation interne. En fonction de l'espĂšce, il peut y avoir soit des Ɠufs qui sont produits et qui vont ĂȘtre... pondu, un peu comme des petites poules, mais souvent il y a une sorte de petit cordon qui va s'accrocher aux algues pour que les oeufs puissent se dĂ©velopper.

  • Speaker #0

    Ça se trouve encore facilement, ça d'ailleurs, si on est en balade en Bretagne ou quoi, ça se trouve, ce sont des sortes de petites capsules vertes, comme ça, un peu rectangulaires ou trapĂ©zoĂŻdales. Surtout trapĂ©zoĂŻdales.

  • Speaker #1

    Les trapĂ©zoĂŻdales. Vous mettez le bon mot derriĂšre ça. C'est les requins, les carrĂ©s, c'est les raies. Donc il y a aussi moyen de les identifier grĂące Ă  la forme de ces oeufs-lĂ . DeuxiĂšme tactique, le requin pond des Ɠufs, mais il reste Ă  l'intĂ©rieur d'une sorte d'utĂ©rus de la maman. LĂ , il peut y avoir des trucs assez dingues, comme chez le requin marteau, oĂč il y a un cannibalisme in utero. Donc le premier qui naĂźt et qui est le plus adaptĂ© va bouffer tous ses petits frĂšres et sƓurs et comme ça, ça lui fait des rĂ©serves.

  • Speaker #0

    C'est la sélection.

  • Speaker #1

    Ça permet d'avoir dĂ©jĂ  une sĂ©lection du plus adaptĂ© qui lui va sortir un peu comme si la maman requin accouchait. Ou alors, il y a vraiment, comme chez nous, des petits requins qui peuvent se dĂ©velopper. Ă  l'intĂ©rieur d'une sorte d'utĂ©rus laĂŻque. Donc, il y a un petit bĂ©bĂ© requin qui sort dĂ©jĂ  formĂ©.

  • Speaker #0

    C'est un sacré bordel, la biologie de développement, pour les gens qui connaissent les requins, c'est vivipare, ovipare ou vivipare. Les trois sont possibles.

  • Speaker #1

    Alors, est-ce qu'il peut y avoir un frayage comme les saumons ?

  • Speaker #0

    Normalement,

  • Speaker #1

    pas. AprĂšs, ce qu'on peut voir qui est un peu similaire aux saumons, c'est des zones de nurserie. oĂč il y a certaines espĂšces de requins qui vont pondre Ă  proximitĂ©, par exemple, de mangroves. Et les juvĂ©niles de requins, notamment les requins citrons, vont se dĂ©velopper dans ces zones pour ĂȘtre protĂ©gĂ©es des prĂ©dateurs. Évidemment, le gros requin, c'est Big Blue. Big Blue, le plus grand requin. Deep Blue. Il y avait Big Mama avant, c'est pour ça que je confonds les deux. Elle n'a plus beaucoup de prĂ©dateurs. Elle en a encore quelques-uns, mais il n'y a plus beaucoup de prĂ©dateurs. Par contre, les petits requins, ils sont au menu des autres requins, d'autres prĂ©dateurs, de tondes. de gros poissons. Donc, eux, ils ont intĂ©rĂȘt Ă  ĂȘtre protĂ©gĂ©s. Et lĂ , il va y avoir des sortes de nurseries oĂč ils vont se dĂ©velopper.

  • Speaker #0

    L'idĂ©e du frayage, c'est l'idĂ©e que la marge des poissons n'a pas de pĂ©nis. La femelle vient pondre ses oeufs en tapis, une petite parade nuptiale, et puis si le mĂąle gĂšre bien son cou, il peut ensuite balancer directement du sperme dessus. C'est une fĂ©condation externe proche, il n'y a pas de fĂ©condation interne. Par contre, chez les requins, lĂ  oĂč il y a vraiment les classepeurs, les nageurs pterygoĂŻdales, et donc il y a une introduction, une fĂ©condation interne. Je ne vais pas comme ça en tĂȘte, en tout cas d'espĂšces qui ne se reproduisent pas en fĂ©condation interne chez les requins. Ça devrait exactement exister, parce qu'en biologie, on n'est jamais Ă  l'abri de l'exception. Vous parliez de prĂ©dateurs tout Ă  l'heure.

  • Speaker #1

    Le requin blanc, on sait que c'est l'orque,

  • Speaker #0

    mais j'ai l'impression que depuis 15-20 ans, on met vraiment le point sur l'orque.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a un phénomÚne plus important chez l'orque maintenant,

  • Speaker #0

    d'attaque ? C'est surtout qu'il y a une mode. C'est qu'en fait, les orques, comme nous, ont des modes qui sont trĂšs marquĂ©s. Vous avez peut-ĂȘtre entendu le nom des orques qui attaquent les bateaux, notamment dans le dĂ©troit de Gibraltar. En fait, c'est juste une culture, une mode culturelle qui se met en place, un nouveau comportement qui se met en place, qui a priori, c'est juste un comportement que les jeunes orques font pour le dĂ©troit de Gibraltar, oĂč ils viennent chercher un petit morceau du bateau du Gouvernail. Ils l'utilisent un peu comme un trophĂ©e pour impressionner les jeunes. C'est vraiment un jeu de jeunes orques. LĂ , c'est l'idĂ©e que tout d'un coup, ils sont mis Ă  investiguer une nouvelle source de nourriture, peut-ĂȘtre parce qu'il y a moins de phoques. qui sont aux environs, ils se sont mis Ă  investiguer le requin et Ă  rĂ©cupĂ©rer justement le foie riche en squalene et ils se sont dit tiens, il y a une super sauce de nourriture Ă  rĂ©cupĂ©rer, c'est un truc qui se voit aussi chez les chimpanzĂ©s, oĂč tout d'un coup ils viennent dĂ©velopper un nouveau comportement alimentaire lĂ  c'est un peu cette idĂ©e lĂ  c'est vrai qu'on n'en parlait pas avant, parce qu'avant il y avait beaucoup moins d'attaques d'orques sur les requins blancs mais lĂ  ça a vraiment explosĂ© en fait parce que c'est nouveau, dĂ©couvrez un nouveau comportement et comme les cĂ©tacĂ©s sont des mammifĂšres qui sont un peu comme nous trĂšs sociaux dans plusieurs peuplades qui restent lĂ , notamment en Afrique du Sud. Mais sinon, les requins mangent beaucoup d'autres requins aussi. Beaucoup de prĂ©dateurs de requins sont d'autres requins.

  • Speaker #1

    Bonsoir.

  • Speaker #0

    Vous avez parlé des requins qui vivaient en grande profondeur.

  • Speaker #1

    Oui. Comment ils font pour s'adapter par rapport aux autres requins ?

  • Speaker #0

    Est-ce qu'ils arrivent Ă  passer d'une profondeur Ă  l'autre ? Est-ce qu'ils doivent faire des paliers comme les plongeurs ?

  • Speaker #1

    Ça dĂ©pend des espĂšces. En fait, les plongeurs, on respire de l'air. dĂ©jĂ  de l'air qui vient de la surface et ça va ĂȘtre un systĂšme complĂštement diffĂ©rent. LĂ , les requins, ils n'ont dĂ©jĂ  pas ce petit ballon d'air, cette vessie natatoire comme beaucoup de poissons, donc c'est une limitation de moins et ça dĂ©pend des espĂšces. Le cookie cutter shark, donc le requin cookie, lui, il est capable de faire des traversĂ©es de plusieurs kilomĂštres en humain. S'il y arriverait, parce que peut-ĂȘtre qu'un jour on y arriverait, ça prendrait des jours et des jours pour remonter de cette grande profondeur. Ça prend dĂ©jĂ  des heures de remontĂ©e d'une centaine de mĂštres, donc de plusieurs kilomĂštres, ce serait fou. Eux, ils le font en moins de 24 heures. Ce n'est pas extrĂȘmement impactant pour eux parce qu'il n'y a pas vraiment de gaz contenu ni dans leur cendre, ni dans des compartiments. AprĂšs, ça dĂ©pend de certaines espĂšces. Et ces requins-lĂ , tous les requins en gĂ©nĂ©ral, ils sont adaptĂ©s Ă  leurs conditions de vie. Certains requins vont passer toute leur vie entre 1 000 et 2 000 mĂštres. Ils n'ont aucun intĂ©rĂȘt. Leurs proies ne sont pas en profondeur de surface. Ils vont toujours rester lĂ  oĂč ils sont adaptĂ©s. Mais ça dĂ©pend des espĂšces. Certaines espĂšces vont ĂȘtre adaptĂ©es Ă  faire des grandes migrations. D'autres vont ĂȘtre qu'en surface, mais vont faire des grandes migrations autour du globe. Certaines espĂšces vont rester dans un tout petit territoire. Si on parle de toutes les espĂšces de requins en gĂ©nĂ©ral, on peut trouver tous les comportements. Mais chacun va ĂȘtre extrĂȘmement adaptĂ© Ă  son milieu de vie, Ă  son rĂ©gime alimentaire. Et voilĂ , ils sont toujours bien adaptĂ©s.

  • Speaker #0

    On avait une question ici.

  • Speaker #1

    Oui, Guillaume. Est-ce qu'on a une idée pourquoi certaines espÚces, je pense particuliÚrement aux requins bulldogs, sont tout à fait pacifiques au Mexique et agressives à la Réunion ?

  • Speaker #0

    On pense que c'est l'idĂ©e en tout cas d'un comportement territorial. Le cas de la RĂ©union est assez particulier justement. Il y a une plage oĂč les requins attaquent frĂ©quemment. On ne pense pas que c'est pour le rĂ©gime alimentaire. On pense que c'est une question de territorialitĂ©. La territorialitĂ© va dĂ©pendre beaucoup en fait. De la maniĂšre dont l'espace est confinĂ©, Ă  quel point la hauteur des vagues, Ă  quel point la taille du rĂ©cif. Et donc, on pense que c'est pour ça que dans certaines zones, il n'y a pas de problĂšme. Il n'y a pas de problĂšme d'hydrodynamique qui fait que la territorialitĂ© est dans d'autres endroits. A priori, c'est plus dangereux. On pense aussi que certains requins mettent l'homme au menu. On pense que ce truc-lĂ  arrive quand mĂȘme. C'est trĂšs rare.

  • Speaker #1

    C'est trĂšs, trĂšs rare. Et lĂ , on parle d'individus. Il y a quelques individus dĂ©viant moins d'une dizaine oĂč ils commençaient Ă  avoir des comportements. un peu bizarre. Ce qui est cool, c'est qu'il n'y a pas de transmission chez les requins. Ils ne vont pas, comme chez les mammifĂšres marins, avoir des phĂ©nomĂšnes de mode ou des choses comme ça. Mais il y avait un petit peu plus d'attaques, notamment Ă  La RĂ©union. Soit c'est parce que l'humain Ă©tait au menu, soit deuxiĂšme hypothĂšse, c'est parce qu'il y avait un cadavre de baleine Ă  proximitĂ©. Et donc, il y avait vraiment une territorialitĂ© exacerbĂ©e pour protĂ©ger les ressources alimentaires. Il y a un deuxiĂšme phĂ©nomĂšne. Guillaume disait, oui, ce n'est pas trop reliĂ© au rĂ©gime alimentaire. Un petit peu quand mĂȘme. Mais pas dans le sens oĂč ils prennent goĂ»t Ă  l'humain, mais plus, il y a de moins en moins de poissons, il y a de plus en plus de surpĂȘches, donc il y a moins de ressources alimentaires et les requins doivent se rapprocher des cĂŽtes. Donc, ils vont ĂȘtre plus en contact avec nous et en plus, on est de plus en plus nombreux sur Terre, donc on augmente les probabilitĂ©s d'avoir des interactions avec les requins simplement parce qu'on arrive dans leur maison, dans leur milieu, avec nos gros sabots et nos grosses palmes, on vient les dĂ©ranger, ouvrir leur frigo, piquer leurs poissons. Et parfois, moi, personnellement, s'il y avait un requin qui venait dans ma maison piquer mon frigo, je ne serais pas super heureuse et j'essayerais de le chasser un petit peu. Les requins, leur seule maniĂšre de chasser l'humain, c'est de venir un petit peu les bousculer. Il peut y avoir des interactions qui ne sont pas trĂšs cool Ă  ce moment-lĂ .

  • Speaker #0

    Je rajoute une petite parenthÚse que Phil vient de me passer. Donc, Philippe, qui est membre au NEMO de notre club de plongée et qui vient de me dire que justement, au Mexique, c'est beaucoup des femelles gestantes qui sont dans cet endroit-là et qui ne sont pas en mode alimentaire aussi... Aussi le vent que la rue.

  • Speaker #1

    Et lĂ , quand il y a justement gestation et tout ça chez les animaux, ça peut dĂ©velopper d'autres comportements et induire des attaques, mais pour l'IA de la protection, pas de la descendance. Alors justement, dans les attaques, on disait, il y a en tout cas, lĂ , c'est les stats de l'annĂ©e passĂ©e, de 2024, vous pouvez voir qu'il y a eu 88 cas de morsures rĂ©pertoriĂ©es. C'est les stats les plus officielles et on voit qu'il y a une distinction entre les morsures provoquĂ©es et les morsures non provoquĂ©es. Je vous parlais des morsures provoquĂ©es, typiquement, c'est des interactions oĂč l'humain vient s'immiscer dans l'environnement naturel du requin et souvent avec des comportements qui ne sont pas top top. Du nourrissage, par exemple, on va mettre du sang de poisson pour attirer les requins pointe noire pour les touristes. Comme ça, ils peuvent prendre des photos. Oui, mais ce n'est pas top et il peut y avoir des attaques dans ces cas-lĂ . Il y a aussi des plongeurs, c'est vraiment rĂ©pertoriĂ©, il y avait vraiment un effet de mode Ă  un moment, oĂč ils faisaient du rodĂ©o sur les requins nourrices. Donc, imaginez, il y a un gars, il vient de nulle part, il est habillĂ© trĂšs bizarrement, il fait du rodĂ©o sur vous, vous n'allez pas ĂȘtre trĂšs heureux, il peut y avoir des morsures Ă  ce moment-lĂ . Et du coup, il faut bien distinguer ces deux catĂ©gories. MĂȘme en les distinguant, on voit que ça reste trĂšs, trĂšs peu. Et on voit Ă  cĂŽtĂ© le nombre de dĂ©cĂšs liĂ©s Ă  ces morsures. Évidemment, ceux qui sont faits morts, peut-ĂȘtre qu'ils ne sont pas dans un trĂšs, trĂšs bon Ă©tat, mais bon, voilĂ , ils ne sont pas morts. Pour la majoritĂ©, en 2024, il n'y a eu que 7 cas, 7 morsures qui ont entraĂźnĂ© une mortalitĂ©. On voit aussi les attaques sur les coques de bateau, comme dans le film. Bruce, dans le film, il insiste sur son bateau. En 2024, il y a eu trois attaques de requins sur un bateau. C'est quand mĂȘme trĂšs peu. Je crois qu'il y a plus dans l'entiĂšretĂ© de films d'attaques de requins sur le bateau que ce qu'il y a dans l'entiĂšretĂ© du monde en un an. Donc voilĂ , c'est pour remettre un petit peu le curseur sur est-ce que le requin est vraiment dangereux pour l'homme. Oui, il a les armes pour, mais en rĂ©alitĂ©, moi aussi, j'ai des dents. Je pourrais tout Ă  fait sauter sur vous et vous mordre.

  • Speaker #0

    J'en ai aucune envie. Défiez-vous d'Alexia.

  • Speaker #1

    Oui, Ă©videmment. Mais j'en ai aucune envie. Et c'est un peu la mĂȘme chose pour les requins. Ils ont les armes pour nous mordre, mais ils n'en ont pas spĂ©cialement d'intĂ©rĂȘt ou l'envie, sauf dans des cas un peu particuliers. Et donc, je voulais un peu, parce qu'on parle toujours comparaison mortalitĂ© chez le moustique, chez l'homme, chez le chien. LĂ , c'est des stats un petit peu plus cool. Donc, il y a une chance. Vous voyez tous les chiffres aprĂšs sur... Tu sais traduire parce qu'il y a beaucoup trop de chiffres pour ma dyscalculie.

  • Speaker #0

    Donc 1 sur 142 105 263.

  • Speaker #1

    La probabilitĂ© de se faire mordre sur l'entiĂšretĂ© du monde par an, c'est les probabilitĂ©s de se faire mordre pour un requin. C'est Ă  peu prĂšs les mĂȘmes probabilitĂ©s de gagner Ă  l'euro million. Quand mĂȘme, le curseur est assez bas. Vous avez une chance sur 500, voire une chance sur 1000 d'ĂȘtre sĂ©lectionnĂ© Ă  The Voice. Donc vous avez beaucoup, beaucoup, beaucoup plus de chances d'ĂȘtre sĂ©lectionnĂ© Ă  The Voice que d'ĂȘtre mordu par un requin. Idem pour Koh-Lanta. Ou, par exemple, si vous voulez rencontrer une cĂ©lĂ©britĂ© dans votre vie, vous avez 14 210 fois plus de chances de rencontrer une cĂ©lĂ©britĂ© durant votre vie que d'avoir une morsure de requin. Et voilĂ , un petit peu moins drĂŽle, mais il y a 227 fois plus de chances d'ĂȘtre frappĂ© par la foudre, ce qui est quand mĂȘme un Ă©vĂ©nement extrĂȘmement extrĂȘme. En gĂ©nĂ©ral, ça ne fait pas la une des journaux quand quelqu'un se fait frapper par la foudre. Par contre, quand quelqu'un se fait mordre par un requin, c'est sĂ»r qu'il y a quelqu'un qui va en parler, les mĂ©dias vont s'emparer de l'affaire. Ça va faire la une des journaux. Donc, il y a un biais liĂ© Ă  la peur des requins. On a l'impression qu'il y a beaucoup plus d'attaques par an. On ne va jamais avoir peur d'ĂȘtre sĂ©lectionnĂ© Ă  The Voice. Donc, je voulais vous montrer un petit peu ces probabilitĂ©s-lĂ .

  • Speaker #0

    Et Ă  HawaĂŻ, c'Ă©tait reconnu. Il y a une personne qui est morte, je ne sais plus quelle annĂ©e. Ils ont tuĂ© 5000 requins. Oui. Suite Ă  cette mort-lĂ . En reprĂ©sailles. En mode, OK, il faut que les touristes reviennent, un peu comme le maire. Donc, on a vu de buter tous les requins autour. Mais le problĂšme, c'est que les requins ne sont pas territoriaux. On a mangĂ© des requins, ils bougent. Vous les tuez, il y en a d'autres qui reviennent. C'est OK, cool, on voit son requin, il va y ĂȘtre tout Ă  bouffer ici. Ça ne marche pas bien.

  • Speaker #1

    Si un jour il n'y avait plus de requins, ce ne serait pas une bonne nouvelle pour nous. L'interaction prĂšs des cĂŽtes avec des requins potentiellement dangereux pour l'humain. À un moment, il parle de statistiques de distance Ă  3 mĂštres du bord et 1 mĂštre de profondeur. C'est vrai ça ? Oui, il y a certains requins, notamment les requins taureaux, je pense, qui sont ceux qui se rapprochent le plus justement de ces faibles profondeurs. Ça dĂ©pend des espĂšces de nouveau, mais il y a certaines espĂšces qui peuvent aller trĂšs trĂšs proche des cĂŽtes et notamment dans les estuaires. Donc lĂ , ils peuvent remonter dans des trĂšs trĂšs faibles profondeurs et ça peut ĂȘtre peut augmenter la probabilitĂ© d'interaction entre l'homme. Maintenant, il y a de plus en plus de systĂšmes aussi, des plages qui sont surveillĂ©es, qui sont mises, il y a des filets ou des sortes de choses pour limiter les interactions avec les requins dans les zones oĂč ça peut poser problĂšme. Si on va avec le zout, mĂȘme dans un mĂštre de profondeur, il y a trĂšs peu de chances d'avoir un requin. Et s'il y en a un, ce ne sera pas un grand blanc. Il faut vraiment avoir beaucoup de chances. VoilĂ  quoi. Et quand vous ĂȘtes sur le tropique,

  • Speaker #0

    tant que vous restez dans le lagon, Quand vous restez dans une zone qui est protégée par le sif, vous pouvez voir plein de requins, mais souvent, c'est des petits points blanches, des points noirs, des petits requins, en fait. Il faut éviter... Mais en général, ils fouillent, donc ils ne vont jamais s'approcher par curiosité.

  • Speaker #1

    En gĂ©nĂ©ral, vraiment, les grosses catĂ©gories, c'est Ă©viter les eaux troubles, Ă©viter les eaux troubles Ă  fort courant, les zones oĂč il y a beaucoup de dauphins, par exemple, qui sautent. C'est du coup, les gens font « Oh, trop bien, un dauphin, je vais aller nager lĂ  » . C'est souvent les dauphins qui sautent, c'est parce qu'il y a des ressources alimentaires en bas, donc potentiellement des requins qui sont en train de chasser. C'est un endroit Ă  Ă©viter si on veut ne pas voir de requins. Il y a aussi lĂ  oĂč il y a des oiseaux qui plongent, il faut Ă©viter parce qu'il y a des requins en dessous. Si on connaĂźt bien, notamment grĂące Ă  Shark School, il y a moyen de repĂ©rer les zones oĂč il y a une plus grande probabilitĂ© de voir un requin. dans les 1... Ă  3 mĂštres. Il y a certaines zones oĂč il y a des grandes probabilitĂ©s de voir des requins, mais en gĂ©nĂ©ral, la baignade est interdite dans ces zones-lĂ . En Floride, il y a des zones comme ça. Mon petit frĂšre a Ă©tĂ© nager lĂ -bas et puis il est pilote. Et pour la petite histoire, il a survolĂ© cette zone et on voyait les tĂąches, on voyait les requins et il s'est quand mĂȘme dit qu'il Ă©tait un peu con. C'est vrai. Donc voilĂ , il n'a pas eu de problĂšme malgrĂ© ça parce que mĂȘme dans ces zones-lĂ , il y a trĂšs peu de probabilitĂ©s. Par contre, si ça nous arrive, mĂȘme si les probabilitĂ©s sont faibles, c'est quand mĂȘme pas cool. AprĂšs, nous, on a vraiment plongĂ© beaucoup de fois avec des requins, mais dans des bonnes conditions, encadrĂ©es par des biologistes avec des connaissances pour qu'on n'agresse pas les requins, on ne reprĂ©sente pas une menace pour les requins. Et lĂ , il n'y a aucun problĂšme. MĂȘme Ă  un moment, on faisait une plongĂ©e Ă  Fakarava, dans la Passe, oĂč il y a Ă©normĂ©ment de requins, c'est en PolynĂ©sie française. Et lĂ , on plongeait avec une lampe torche au crĂ©puscule, Ă  un moment oĂč les requins sont en train de chasser. En fait, ils Ă©taient contents qu'on soit lĂ  parce que dans la lumiĂšre de notre lampe torche, ils voyaient mieux les poissons. Donc, il y avait une sorte de symbiose Ă©phĂ©mĂšre qui s'installait oĂč ils profitaient de notre lampe pour chasser plus efficacement les poissons. Il y a mĂȘme des stratĂ©gies qui se font chez les requins. On commence Ă  Ă©tudier ça. Mais oui, ils sont trĂšs opportunistes. Et nous, du coup, moi, j'ai Ă©clairĂ© les poissons pour que le requin ait plus facile Ă  les manger.

  • Speaker #0

    En sachant qu'à un moment, le guide qui est avec nous nous a dit, les gars, restez là sur le fond, éteignez vos lumiÚres. Et lui, il s'est mis au-dessus de nous et il nous a éclairés avec sa lumiÚre. Là, du coup, les requins viennent vraiment vers vous. Les requins viennent vous frÎler.

  • Speaker #1

    Et le but, c'Ă©tait de s'asseoir sur ses fesses. Et moi, comme une dĂ©bile, je me suis mis Ă  quatre pattes. Donc, la premiĂšre chose que le requin voyait quand il arrivait, c'Ă©tait ma tĂȘte. Ils sont venus quand mĂȘme trĂšs, trĂšs prĂšs. Je n'ai jamais respirĂ© aussi vite quand mĂȘme ma bouteille dans cette plongĂ©e. parfois j'ai des idĂ©es, elles sont quand mĂȘme pas trĂšs trĂšs claires

  • Speaker #2

    Je vous propose de terminer là-dessus. Si vous avez encore des questions, n'hésitez pas. On va rester encore une quinzaine de minutes là avec nos grandes mùchoires. Donc, on peut régler ça par plus petites interactions, plus personnelles. Je vous remercie d'avoir participé à ce Ciné-Sciences. Et aux personnes qui écouteront le podcast, merci d'avoir pris le temps d'écouter cet épisode. Et on se retrouve dans quelques semaines pour la prochaine saison de Science, Art et Curiosité, le podcast du MUMONS. Merci à tous.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #2

    Tu viens d'écouter un épisode du podcast du Mumons. Et franchement, j'espÚre qu'il t'a plu. D'ailleurs, si en passant, tu veux me faire un retour ou si tu as des idées d'amélioration, surtout n'hésite pas à nous contacter. Tu peux aussi devenir notre ambassadeur et faire découvrir ce podcast tout autour de toi. Si tu as des idées de sujets ou si tu souhaites enregistrer un épisode, surtout n'hésite pas à nous contacter. Rendez-vous sur le site internet mumons.be ou sur la page Facebook du Mumons.

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