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Épisode 128 - Trezoors | Feat. Christian Dubrulle cover
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MUMONS

Épisode 128 - Trezoors | Feat. Christian Dubrulle

Épisode 128 - Trezoors | Feat. Christian Dubrulle

45min |03/12/2025
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Épisode 128 - Trezoors | Feat. Christian Dubrulle

Épisode 128 - Trezoors | Feat. Christian Dubrulle

45min |03/12/2025
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Description


« Les musées universitaires sont des trésors de savoir souvent méconnus ! » C’est par cette affirmation percutante que Christian Dubrulle, journaliste et fondateur de dailyscience.be, ouvre la discussion dans cet épisode captivant de MUMONS. 🎙️ Vous êtes curieux de découvrir comment ces institutions peuvent enrichir notre compréhension de la science et de la culture ? Alors, cet épisode est fait pour vous !


Les musées universitaires.
Des lieux que l’on imagine poussiéreux, anecdotiques, réservés aux chercheurs…
Pourtant, ce sont des trésors vivants disséminés au cœur des campus, des lieux de science, d’histoire et de curiosité, trop souvent méconnus du grand public.


Christian a mené une grande enquête sur les musées universitaires de Fédération Wallonie-Bruxelles, et il est aussi à l’origine de l’application Trezoors, qui met en lumière les pièces les plus extraordinaires de ces collections.

Ensemble, nous explorons un monde bien plus riche que ce que l’on imagine :

🏛️ Qu’est-ce qu’un musée universitaire ?
Une définition impossible, tant ils sont protéiformes.
Mais tous incarnent les trois missions de l’université : la recherche, l’enseignement et le service à la société.

🧪 Des collections uniques, vivantes, souvent inestimables
Des instruments historiques, des objets scientifiques, des livres anciens, des momies, des estampages, des prix Nobel…
Des pièces qui racontent l’évolution du savoir et qui, parfois, ne sont visibles nulle part ailleurs.

🧭 Une accessibilité parfois complexe, mais un rôle essentiel
Campus labyrinthiques, musées cachés dans des caves, vitrines au milieu de couloirs…
Pourtant, ce sont des lieux où l’on transmet, où l’on démocratise le savoir, où l’on garde la mémoire des découvertes.

📲 Trezoors : une application pour révéler ces trésors
Un prolongement journalistique, photographique et scientifique :
des objets sélectionnés, contextualisés, géolocalisés…
pour inviter le public à pousser la porte des musées.


Christian raconte comment Trezoors est né, son envie de montrer, de partager, d’éveiller la curiosité, et de donner aux musées universitaires la visibilité qu’ils méritent.


Un épisode qui traverse l’histoire des idées, les coulisses des musées, la transmission scientifique et l’importance de conserver les preuves du savoir pour lutter contre les fake news.

🎧 Disponible dès maintenant sur toutes les plateformes.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Lorsque ce petit bolide atteindra 88 miles à l'heure, attends-toi à voir quelque chose qui décoiffe.

  • Speaker #1

    Ce qui place votre zone d'atterrissage à 5,0667 degrés de latitude nord et 77,3333 de longitude ouest.

  • Speaker #0

    Rien de tout ça, n'est rien. Qu'est-ce que le réel ?

  • Speaker #2

    La seule variable constante est l'inattendue. On ne peut pas la contrôler. Je crois que vous êtes encore pire que ces créatures. Elles, elles n'essaient pas de se massacrer entre elles pour tirer le...

  • Speaker #0

    Voyons si une capacité de poussée de 10% permet le décollage. Et 3, 2, 1...

  • Speaker #3

    Chères auditrices, chers auditeurs, bienvenue dans ce nouvel épisode de Science, Art et Curiosité, le podcast du MUMONS. Alors aujourd'hui, un peu comme d'habitude, je suis dans mon quartier général, je suis au Van der Walk Hotel à Mons, avec mon invité, et nous allons explorer ensemble un patrimoine méconnu mais fascinant, les musées universitaires. Alors oui, si toi, auditeur, auditrice... qui nous écoute, tu es dans une université, tu ne le sais peut-être pas, mais ton université a un ou plusieurs musées. Et c'est justement le sujet qu'on va aborder aujourd'hui. Pour ce faire, j'accueille Christian Dubrulle. Salut Christian.

  • Speaker #4

    Bonjour Maxime.

  • Speaker #3

    Comment vas-tu ?

  • Speaker #4

    Écoute, super bien. Le soleil brille, c'est la fin de l'été, la compagnie est agréable, ça va super bien donc.

  • Speaker #3

    Alors, avant de rentrer dans le vif du sujet, est-ce que tu peux me dire et dire à nos auditeurs et à nos auditrices... En quelques minutes, qui est Christian Dubrulle ?

  • Speaker #4

    Qui est Christian Dubrulle ? Vaste et long programme que je vais essayer de résumer au mieux.

  • Speaker #3

    Tu as trois minutes. Comme ma thèse en 180 secondes.

  • Speaker #4

    Vas-y, déclenche le chrono alors du coup, on va y aller. Donc dans le cadre de notre rencontre journaliste, ça, ça me paraît clair, Christian Dubrulle est journaliste depuis toujours, une longue carrière dans la presse écrite à Bruxelles essentiellement, où j'ai... pu gérer une page quotidienne qui traitait de sciences et de recherche. Depuis 2014, je suis le fondateur, créateur et j'ai été rédacteur en chef de dailyscience.be. Alors là, je le dis en français et je francise Daily Science. Ce n'est pas comme Daily Traiteur, c'est la remarque qu'on fait souvent, c'est Daily Science, donc sciencequotidienne.be, dailyscience.be, qui est un média en ligne. belge, francophone, gratuit, qui s'intéresse chaque jour depuis le 1er avril 2014, ce n'était pas un poisson, mais voilà, c'est un nouveau magazine scientifique, qui s'intéresse chaque jour à l'actualité en lien avec la science, la recherche et l'innovation, mais .be, donc, qui se passe très spécifiquement chez nous ou qui implique des cerveaux de chez nous, dans les universités, dans les hautes écoles, dans les entreprises qui font de l'innovation, etc. Et alors, .be, OK. Petit pays, mais deux cultures, deux langues, trois langues même si on compte la communauté germanophone. Mais toute l'équipe est francophone et donc nous chassons l'actualité et l'information, sciences, recherches et innovations, principalement en Fédération Wallonie-Bruxelles. Bruxelles, la Wallonie, encore une fois les UNIF, les hautes écoles, les entreprises. Et on fait des choix parce que le vivier est là. Il y a des milliers de cerveaux à l'œuvre chez nous tous les jours. et à... plein d'infos tous les jours, mais nous ne publions qu'un article par jour sur délicience.be. Article qui est accessible gratuitement, comme toutes les archives. C'est un média gratuit. Nous sommes financés par les pouvoirs publics, notamment, que je remercie au passage. Et donc, n'importe qui a accès à nos articles, qui sont des articles, et j'insiste, vulgarisés. C'est du journalisme. Tout le monde doit pouvoir les lire. Donc, on essaye de pas utiliser un jargon incompréhensible. On essaye... de faire expliquer à nos interlocuteurs et nos interlocutrices leurs travaux dans un langage que tout le monde comprend. Et ça marche depuis un peu plus de 11 ans. Et donc, il y a 3000 articles en stock dans nos archives, également accessibles à tout le monde. Mais voilà, l'idéal, c'est de regarder l'article du jour et puis de revenir demain peut-être.

  • Speaker #3

    Alors, c'est super intéressant parce qu'on a tendance à ne pas nécessairement toujours être conscient que... Il se produit de l'actualité scientifique dans notre pays, voire même dans notre fédération. Or, tu le démontres un article par jour, constamment, pratiquement, et vous passez à côté de certaines choses, vous devez faire des choix, tu l'as dit aussi. Donc, la recherche scientifique, la science en fédération à l'ONU Bruxelles et en Belgique se porte bien. Pas d'inquiétude par rapport à ça ?

  • Speaker #4

    Pas d'inquiétude par rapport au dynamisme des cerveaux. Après, la science, c'est bien sûr aussi une question de moyens. financiers, de ressources. Donc les entreprises qui font de l'innovation, c'est pour améliorer des produits, des services, développer de nouveaux produits, nouveaux services. Donc elles investissent dans la recherche et au final, ça donne des nouveaux produits que les gens vont acheter. Donc ça va mettre des sous et du beurre dans les épinards des entreprises qui vont pouvoir continuer à vivre et à se développer. La recherche peut-être plus académique puisqu'on parle des musées, on va parler des musées universitaires. Concentrons-nous sur nos cinq universités en Fédération Wallonie-Bruxelles. La recherche académique, elle est financée d'une part par la Fédération Wallonie-Bruxelles via l'argent qui est alloué chaque année aux universités, mais aussi par le Fonds National de la Recherche Scientifique, le FNRS, qui bénéficie aussi de moyens publics pour payer les salaires de milliers, je crois que c'est plus de 2000 chercheurs qui sont actifs dans nos universités. Encore une fois, c'est un autre moyen de financer la recherche dans nos universités. Donc la recherche se porte bien parce qu'elle est dynamique, enfin il y a un dynamisme plus exactement en termes de recherche. Toutes disciplines confondues. Et puis, ce que je souhaite aux chercheurs, c'est de chercher le moins possible de moyens financiers pour pouvoir se concentrer sur leur science plutôt que dans l'administratif et ce genre de choses.

  • Speaker #3

    Tu as tout à fait compris ce que je mettais derrière ma question. Ce n'est pas parce qu'il y a un article par jour sur la recherche que certes, la recherche se porte bien, qu'il faut arrêter de la financer. Petit message subliminal qui était à côté de nos musées universitaires, mais qui me semble important dans... la situation actuelle. Ces musées universitaires, on l'a dit, ça va être le sujet du podcast. Tu as développé une application qui les met en avant. On va en parler plus tard dans le podcast. Cette application s'appelle TREZOR, donc T-R-E-Z-O-O-R-S. Il suffit de la télécharger sur n'importe quel store, vous pourrez comme ça découvrir les pépites qu'il y a dans ces musées universitaires. Mais avant toute chose, est-ce que tu peux nous aider à comprendre ce qu'est un musée universitaire ? Est-ce qu'il y a une définition du musée universitaire standard.

  • Speaker #4

    Avant de tenter de donner une définition du musée universitaire standard, je voudrais peut-être rappeler aux personnes qui nous écoutent que dans le cadre de Daily Science, j'ai eu la possibilité de mener une enquête sur les musées universitaires et leur raison d'être. C'est une enquête de plusieurs mois avec énormément de rencontres de gestionnaires de musées, de scientifiques, d'autorités académiques qui à un moment impulsent certaines initiatives dans le domaine des musées de leur université. Et cette enquête a débouché sur une série d'articles, cinq articles qui ont été diffusés à l'automne 2024, donc de l'année passée, et qui sont toujours en ligne. Il y a le moteur de recherche à 100. Tu peux d'ailleurs aller les lire pour préparer le podcast. Tu sais tout alors. Donc voilà, pour les lecteurs qui voudraient poursuivre après ce podcast, la plongée dans les musées universitaires, voilà une piste intéressante, je pense. Donc, une définition des musées ou du musée universitaire. C'est protéiforme, un musée universitaire. On pourrait dire de manière très banale et très basique, c'est un musée d'une université ou qui relève de l'université. OK, on a dit ça, on a tout dit et on n'a rien dit, évidemment, parce que chaque musée est unique. Chaque musée universitaire est unique, d'abord parce qu'il dépend, il relève d'une université en particulier, mais surtout parce que chaque musée disparaît. dispose de ses propres collections, et ces collections sont elles-mêmes multiples, elles partent dans tous les sens, et on va en parler, j'imagine.

  • Speaker #3

    Comme tu l'as dit, c'est protéiforme. En plus, derrière, il y a des recteurs, des rectrices qui ont une vision, qui diffèrent aussi, c'est tout à fait normal, c'est des institutions différentes. Et donc, ces musées universitaires, il est très, très difficile d'en donner une définition qui a du sens. Par contre, ce qui est intéressant, c'est qu'ils rencontrent quand même les missions de l'université. c'est à dire que L'université, globalement, et ça c'est valable pour toutes les universités en Fédération Malony-Bruxelles, ont trois missions. La recherche, c'est évident. L'enseignement, c'est tout aussi évident. La troisième est peut-être moins évidente ou moins connue, le service à la société. Et ce qui est intéressant, c'est que les musées, au final, jouent un rôle dans ces trois parties, dans ces trois axes.

  • Speaker #4

    Mais ce sont des émanations de l'université. En fait, donc, fatalement... Ces musées remplissent ou rencontrent ces trois missions universitaires également. Alors, je dirais, la recherche scientifique, oui, il suffit qu'un étudiant ou qu'une étudiante, un doctorant ou une doctorante plongent dans une partie des collections pour les étudier, quelle que soit la nature de la collection et l'objectif poursuivi. Et donc là, on fait de la recherche, on étude. Ces collections peuvent continuer à être étudiées ou sont peut-être tout à fait vivantes et sont étudiées. tout au long de l'année et de manière continue. L'enseignement aussi. Peut-être de manière un peu plus confidentielle, des rencontres que j'ai pu avoir, il me semble que toutes les collections ne reçoivent pas nécessairement la visite des étudiants qui mériteraient d'aller les voir parce que leurs professeurs, tout simplement, n'ont pas le temps de les y amener ou peut-être que tout simplement ne connaissent pas l'existence du musée qui serait intéressant pour leur... cours et pour leurs étudiants. Quant à la dimension service à la société, troisième mission dédiée aux universités, c'est un musée. Et un musée, c'est un vecteur de communication vers le public. C'est une ouverture au public de certains types d'objets et donc de connaissances. Donc, ça rend d'une certaine manière... service à la société, en tous les cas, s'attire le niveau de culture scientifique un petit peu plus vers le haut des visiteurs qui fréquentent ces musées.

  • Speaker #3

    C'est dans l'esprit de la démocratisation du savoir au final. Le musée est là pour rendre accessible facilement toute une série de savoirs et de connaissances au grand public et donc l'université est bien placée pour inciter ce rôle-là.

  • Speaker #4

    Oui, c'est clair, mais comme n'importe quel musée finalement, à la différence que... pas mal de musées universitaires sont gratuits. Donc, l'accès au savoir est même gratuit. Il suffit de pousser la porte. Pour pousser la porte, il faut savoir où se situe ce ou ces musées. Et puis, il faut oser rentrer bien souvent sur un campus universitaire qui n'est pas nécessairement l'épicerie du coin qu'on fréquente tous les jours. Et donc, oui, là, on en parlera, j'imagine, mais là, il y a peut-être des freins ou des barrières à l'accès, mais qui sont peut-être simplement psychologiques. géographique parce qu'on ne va pas sur un campus comme on va sur la grande place de Mons.

  • Speaker #3

    La fameuse peur de « est-ce que je peux être ici ? »

  • Speaker #4

    Ça, et surtout, où cela se trouve-t-il ?

  • Speaker #3

    Parce que parfois, ce n'est pas fléché du tout. Alors là encore, les réalités entre universités sont complètement différentes et même au sein d'une université peuvent être complètement différentes. Je vais prendre le cas de Mons, facile, puisque j'y suis. On a Pignon-sur-Rue au niveau de la place du Parc, donc on a un lieu dédié au musée. Je vais prendre l'ULB, il y a des musées qui se trouvent dans les facultés, et à l'inverse, tu as un incroyable musée de médecine qui se trouve juste à côté d'Erasme, c'est bien ça, qui lui a son lieu propre aussi. Donc même au sein d'une institution, tu as des différences sur le traitement des musées qui s'y trouvent.

  • Speaker #4

    Oui, mais en termes d'accessibilité, reprenons le cas du musée de la médecine d'Erasme. C'est un splendide musée, tous les musées universitaires ont leurs charmes, leurs atouts et leurs richesses, c'est clair. Erasme, le musée de la médecine de l'ULB également, ils rentrent. clairement dans cette catégorie. Mais déjà, Erasme, c'est au fin fond d'Underlecht, c'est au bout d'une ligne de métro, c'est de l'autre côté du ring de Bruxelles. Et donc, pour un Bruxellois, quelle que soit sa commune ou un non-Bruxellois, comment s'y rendre si on ne va pas rendre visite à quelqu'un qui est à l'hôpital, si on n'a pas un rendez-vous médical ? On ne fréquente généralement pas les hôpitaux. Le musée qui est juste à côté, fatalement, c'est un petit peu bizarre. Or, ça mérite. comme on dit dans certains guides touristiques, vaut le voyage. Ça vaut clairement le ticket de métro, le ticket de train pour aller jusqu'au bout de la ligne, pousser les portes de ce musée et de le découvrir. D'autres musées ont pignon sur rue, tu l'as dit. Le MUMONS, clairement, en place du parc, on est dans le cœur historique de Mons, c'est assez génial. Je pense qu'à l'UCLouvain, il n'y a qu'un grand musée, il y a deux musées à l'UCLouvain, mais un à Bruxelles, sur le campus médical. Et l'autre, le grand musée, le muséal sur le campus de Louvain-la-Neuve, dans un bâtiment emblématique, historique de Louvain-la-Neuve, très chouette. Mais encore une fois, au milieu d'un campus universitaire, donc il faut aller fatalement à Louvain-la-Neuve pour voir le musée. À Louvain-la-Neuve, il y a un autre musée qui est un musée public, enfin au privé plus exactement, qui n'est pas un musée universitaire, qui est le musée Hergé. Donc, on veut tout savoir sur Tintin, on va au musée Hergé. Peut-être qu'on pousse plus facilement la porte de ce musée-là que du muséal. ça c'est peut-être un truc à explorer mais voilà Ce musée à Pignon-sur-Rue est au centre d'un campus. Par contre, à Longuère-Liège, l'aquarium du Buisson, le musée aquarium, il est dans la ville, il est le long de la Meuse. C'est un bâtiment universitaire, il y a un auditoire. On y donne des cours aux étudiants de biologie ou de zoologie, mais c'est ouvert au public. Il y a un aquarium avec énormément de spécimens vivants, donc c'est un vrai spectacle vivant. Et il y a d'autres musées aux étages. partout dans le bâtiment, mais surtout il est en plein centre-ville, donc ça fait partie du quotidien des citadins, j'ai envie de dire, peut-être contrairement aux musées qu'on évoquait là tantôt, ou à d'autres musées qui sont bien cachés au sein des campus.

  • Speaker #3

    Tout à fait. Donc encore une fois, on voit cette difficulté à donner une définition unique, puisque réalité de toute façon de terrain, extrêmement différente. Alors tu l'as dit aussi, le musée universitaire c'est de toute façon avant tout un musée, après toutes tes rencontres et ton enquête journalistique, Comment tu vois ces interactions entre les musées universitaires et les autres musées ? Les musées universitaires essaient de travailler ensemble, ils sont en train de construire un réseau, ou en tout cas c'est dans l'idée de vraiment le rendre concret. Il y a des réseaux de musées scientifiques aussi à travers le monde et l'Europe. Comment tout ça interagit l'un avec l'autre ?

  • Speaker #4

    Question complexe et compliquée. En fait, les musées universitaires relèvent d'abord de leur université. Donc bien sûr, ça se met en réseau et il y a de la communication. Maintenant, que peut faire une université avec son musée par rapport à une autre université, son ou ses musées ? On peut s'échanger des pièces, on peut s'échanger des bonnes pratiques, mais si j'ai un monstre, je vais aller voir le MUMONS, évidemment, tout d'un coup, ça ne va pas nécessairement me donner envie d'aller à Louvain-la-Neuve, à Liège, à Namur ou à Bruxelles. Donc, je pense que ces musées ont tout intérêt, pour leur propre visibilité, à se mettre en réseau, à peut-être parler vis-à-vis de certains interlocuteurs d'une seule et même voix, mais tu le rappelais d'entrée de jeu, la réalité de chaque musée est différente. Les collections sont différentes, la manière dont elles ont été constituées, la nature de ces collections est différente aussi, et reflète chaque fois un certain pan de l'histoire de l'institution et de son évolution à travers le temps. Donc un réseau, oui, mais chaque collection est unique.

  • Speaker #3

    Là aussi, ce qui est intéressant, je rebondis sur ce que tu dis, et je suis certain que c'est le cas pour toute une série de musées universitaires, on prête nos pièces à d'autres musées, musée traditionnel, parce qu'il faut mettre un adjectif derrière musée habituel.

  • Speaker #4

    Non universitaire.

  • Speaker #3

    Non universitaire, merci beaucoup. On sent le journaliste.

  • Speaker #4

    Disons les choses comme elles sont.

  • Speaker #3

    On interagit aussi avec toute une série de musées non universitaires en prêtant des pièces. Il y a aussi des collaborations. Les musées universitaires ne veulent pas nécessairement vivre cloisonnés et déconnectés du monde muséal. Ce sont des musées avant tout. Tu as perçu ça aussi à travers toutes tes visites ?

  • Speaker #4

    Oui, bien sûr. On montre une partie des collections parce que chaque musée a sa vitrine, donc la partie accessible au public. Et puis, il y a les réserves qui sont généralement pléthoriques, gigantesques et parfois assez poussiéreuses même parce qu'il faut gérer tout ça ou il faut en étudier certaines pièces. Mais je pense que le musée universitaire se démarque d'un musée non universitaire par le fait que les collections se sont constituées d'elles-mêmes ou quasiment d'elles-mêmes. Parce que les collections dans les musées universitaires, un musée ne se dit pas « créons un musée et achetons des pièces qu'on va mettre dans le musée et on va expliquer au public ce que sont ces objets » . En fait, les musées universitaires montrent des collections d'objets qui ont fait l'histoire de l'université, à ce titre montrent une partie du patrimoine de l'université. Prenons un exemple à Lumonce. Dans les collections du Lumonce, Et on ne les voit pas nécessairement parce qu'elles sont en réserve, la majorité des pièces sont en réserve. Et il y a plein d'engins techniques qui ont servi à l'enseignement pour les futurs ingénieurs, pour les ingénieurs des mines, puisqu'il y a une longue tradition par ici. À ce propos, ces objets ont été acquis à l'époque, soit pour la formation des étudiants. Regardez, ici, on a un piston, machin, qui fonctionne comme ceci ou comme cela. Voilà, et puis... La technologie évoluant, quelques années après, le fameux piston ou le fameux objet est devenu obsolète. Il a été remplacé par un autre objet du même genre, mais de nouvelle génération, avec ses spécificités propres. Donc, l'objet ancien, fatalement, n'est plus utilisé. Boum, ça tombe dans un fond de tiroir, dans une armoire. Et c'est ça qui, petit à petit, a constitué une bonne partie des collections des objets qu'il y a dans les musées universitaires. Un musée peut-être plus traditionnel, mais c'est un peu idiot de dire ça. un musée non universitaire. fonctionne probablement d'une autre manière. Ce musée reçoit des dons, probablement, de collectionneurs à un moment, mais a aussi constitué par lui-même des collections qu'il a envie de constituer. Et donc, s'il a les moyens, il achète des pièces, il va à des ventes publiques, etc. Ou il y a des échanges avec d'autres musées du même genre ailleurs dans le monde. Et c'est comme ça que la qualité et la diversification de leurs collections se fait. Donc voilà, je pense que dans les musées universitaires, on n'achète pas des pièces pour les mettre dans un musée. on récupère un patrimoine de l'université et acquis par l'université à des fins d'enseignement ou de recherche. Il y a aussi des objets liés à la recherche, évidemment, qui à un moment deviennent désuets, sont conservés, mais expliquent comment la recherche a été faite à une certaine époque.

  • Speaker #3

    Plusieurs fois durant tes pérégrinations à travers tous ces musées, tu as eu un argument que je trouvais assez intéressant à débattre avec toi dans cet épisode. Plusieurs personnes impliquées dans ces musées universitaires t'ont dit que Au final, cette conservation des pièces scientifiques, que ce soit des instruments, des livres, etc., avait un rôle démocratique extrêmement important pour la science, puisque c'était la conservation du corpus scientifique qui avait permis l'émergence de la connaissance. Et donc, en quelque sorte, ça pouvait constituer un élément de preuve, certainement pas la seule, mais un élément de preuve, que cette connaissance scientifique était véridique, et donc lutter contre les fake news.

  • Speaker #4

    Oui, c'est clair. Plusieurs interlocuteurs et interlocutrices m'ont tenu ce langage, quoi. C'est limpide. C'est sûr que si on parle d'un insecte qui a douze pattes, s'il existe, s'il est dans les collections d'entomologie d'une institution, si quelqu'un un jour veut remettre ça en question en disant « mais non, il avait treize pattes, mais la treizième est tombée » , retournons voir le spécimen qui a permis de décrire l'espèce en question. et c'est vrai dans n'importe quel type de discipline. Donc, il y a cet aspect démocratique qui m'a été mis sous le nez à plusieurs reprises et que je trouve tout à fait pertinent et opportun. Ça veut dire aussi que pour les musées universitaires, il y a une espèce de responsabilité de conserver ces témoins qui ont permis à une certaine science, à un moment, d'émerger, de se construire, parce qu'on peut y retourner si jamais, et c'est le propre de la science, si jamais on remettait en cause telle ou telle théorie, telle ou telle avancée scientifique. On peut retourner voir la pièce qui a permis d'écrire une théorie et donc qui permet de répondre à d'éventuelles contradictions ou infirmer ces contradictions et donc qui permet finalement, c'est comme ça que la science fonctionne, de progresser, d'évoluer par des remises en question perpétuelles.

  • Speaker #3

    Et au final, tu le disais pendant la préparation, et je trouve que c'est extrêmement pertinent, ce qui s'est passé avant se passe aujourd'hui. C'est-à-dire que la science telle qu'elle fonctionnait il y a plusieurs dizaines d'années, ou même plusieurs centaines d'années, plus d'un siècle, disons, pour essayer de rester sur des choses cohérentes, c'est toujours le cas à l'heure actuelle. Et donc c'est cette histoire qui se construit, c'est une histoire qui se construit encore maintenant.

  • Speaker #4

    Les universités, c'est vivant, quoi. Donc, fatalement, on forme de nouveaux cerveaux, et ces cerveaux réfléchissent. sont formatés pour de la recherche, par exemple, parce que formater, c'est un peu négatif, sont formés à faire de la recherche, donc sur base de guides et de lignées édictées par les anciens, mais qui ont évolué, et donc continuent à faire de la recherche dans le même genre d'esprit, avec la même liberté, j'espère, en tous les cas, de recherche qui était celle de leurs prédécesseurs, donc qui peuvent remettre en cause ce qui a été fait avant eux, peut-être même à raison, et souvent à raison, Parce qu'il existe aujourd'hui des nouvelles technologies, des nouvelles techniques qui permettent de mieux comprendre pourquoi tel spécimen, tel objet a servi à évoluer et comment aujourd'hui on pourrait mieux le décrire ou le décrire différemment et plus proche de la vérité scientifique du jour parce que les anciens ne disposaient pas des technos et des savoirs qu'on a aujourd'hui.

  • Speaker #3

    Tu l'as dit toi-même, ces musées universitaires sont parfois cachés. Est-ce qu'à travers toutes tes découvertes, toi aussi, tu as eu parfois du mal à trouver ces musées universitaires ? Tu as erré dans des campus universitaires en te disant « mais où je suis ? Où est-ce que je dois aller ? » Ou est-ce qu'une fois qu'on s'y intéresse, fondamentalement, tu les as facilement trouvés ?

  • Speaker #4

    Dans ma démarche journalistique, c'est un peu différent. Je ne me promène pas sur les campus en me demandant « tiens, est-ce qu'il y a un musée universitaire qui se cache dans ce bâtiment ? » Non, chaque université tient un listing de ses collections, généralement. de ce type de collection, de ces musées, avec des personnes responsables. Et donc, mes premiers contacts ont toujours été téléphoniques. Allô, Maxime, il y a un musée à Mons, paraît-il. Ah oui, il est où ? Ah ben, il est Place du Parc. Donc, si je viens au Moumont, je vais aller directement à Place du Parc. Je ne vais pas commencer à aller voir dans tous les bâtiments disséminés dans la ville où se trouve le Moumont, soit. Tu m'as donné l'adresse. Le Moumont, c'est la pignon sur rue, tu l'as dit là tantôt. Donc, il est assez facile à découvrir pour un promeneur lambda, une personne lambda, depuis la ville, depuis l'extérieur. Pour d'autres musées universitaires, c'est un peu plus compliqué parce qu'ils se trouvent dans le sous-sol d'un certain bâtiment sur le campus. Il faut le savoir, ce n'est pas nécessairement en fléché. Si c'est fléché, peut-être qu'il faudrait mettre une couche de peinture pour que ce soit de nouveau bien lisible. Voilà, ça peut être un peu compliqué à trouver, mais on parlera de l'application Trésor là tantôt, qui peut guider les auditeurs.

  • Speaker #3

    On y arrive. Tu as eu l'occasion, j'imagine, de voir ou d'entrevoir... toutes ces collections universitaires, des pièces emblématiques qui t'ont marqué, des choses où tu te dis, waouh, complètement incroyable, je ne savais pas qu'il y avait ça chez vous, pour montrer justement cette diversité et cette richesse des collections universitaires.

  • Speaker #4

    Oui. Tu veux que je parle d'une collection en particulier ? Oui,

  • Speaker #3

    ou de pièces emblématiques où tu t'es dit « c'est incroyable que vous ayez ça » .

  • Speaker #4

    Oui, je vais prendre un exemple liégeois, parce qu'on ne va pas toujours parler de monstres.

  • Speaker #3

    Tu as bien raison, très grand ami Yannick d'ailleurs.

  • Speaker #4

    On parlera de Namur, du Céluvin et du Helbet après. Il y a une collection que j'ai pu découvrir qui n'est malheureusement pas ouverte au public. Toutes les collections ne sont pas accessibles au public. Une collection d'estampage qui m'a vraiment tapé dans l'œil. A priori, ça n'a pas l'air terrible, terrible, on dirait. presque des dessins d'enfants, en fait. Un estampage, qu'est-ce que c'est ? C'est une espèce de feuille de papier buvard qu'on pose sur une pierre gravée, et puis qu'on mouille, et puis on tapote avec une brosse à estampage. Et le buvard mouillé va aller dans les creux du texte qui est gravé sur la pierre, et puis ça sèche, on enlève la feuille de buvard, et on a en fait le négatif de l'inscription. Donc, ce qui permet d'étudier après. plutôt que de déplacer la pièce qui pèse 18 tonnes pour la ramener dans son laboratoire, surtout si c'est à l'étranger, ça ne se fait évidemment pas facilement et c'est même tout à fait impossible dans plein de cas, on a comme ça une trace d'une écriture gravée dans le roc, j'ai envie de dire. Pour pas mal de ces textes latins et grecs, pour la plupart que j'ai pu voir, ce sont les derniers témoignages de l'existence de ces blocs de pierre On a donc une feuille, une légère feuille de buvard avec en relief des textes qu'on peut relire et qu'on peut étudier, etc. Parce que ces pierres ont, au fil du temps, disparu. Parce qu'elles ont le bâtiment où elles étaient posées a servi de carrière pour construire un autre bâtiment. Donc, on a récupéré cette pierre, on l'a peut-être retaillée. Et donc, ces trucs sont perdus à tout jamais. Or, à Liège, dans des tiroirs en faculté de philo, ils ont tous ces textes qui servent à l'enseignement. et qui servent à la recherche aussi, et qui sont surtout les derniers témoignages de choses qui ont aujourd'hui disparu. Et je trouve ça assez fantastique quand on sait que ces estampages n'ont pas 200 ans, pour les plus âgés. Ça, c'est une des pépites que j'ai pu découvrir et que je ne connaissais pas, et je suis loin de tout connaître, bien entendu. Donc, c'est assez particulier. Après, il y a plein de musées avec des pièces incroyables. On parlait du musée de la médecine à l'ULB. des momies égyptiennes comme au musée du 50e. On voit le même genre de trucs, c'est assez dingue. C'est remis dans un contexte médical, évidemment, et c'est très didactique. Le musée, à Louvain-la-Neuve, est très bigarré, puisqu'il n'y a qu'un musée pour l'ensemble de l'université. Il y a un peu les collections de toutes les facultés et de toutes les disciplines, j'ai envie de dire, qui s'y côtoient. Il y a autant des tableaux d'élevaux que des œuvres antiques, que des trucs... qui viennent d'Afrique et d'ailleurs dans le monde. Donc, ça pousse au voyage dans le temps, à la réflexion et à ce genre de choses. Il y a aussi des pièces, je ne veux pas faire l'article de tout ce qu'il y a au musée, mais ils ont eu des prix Nobel. Donc, il y a aussi des instruments qui ont servi à Christian de Duve pour ses recherches qui ont mené au prix Nobel qu'il a pu recevoir en 1974, si je ne me trompe pas. Donc, voilà, c'est des traces de vie à la fois palpables et impalpables.

  • Speaker #3

    Et ça me paraît essentiel, en fait, à l'heure actuelle, parce que ce sont réellement, comme tu dis, des traces de vie, mais des traces de l'émergence d'un savoir scientifique, de nouvelles connaissances. Tout est là. Je caricature, mais beaucoup de choses sont dans ces musées universitaires ou dans ces collections universitaires, parce que, comme tu l'as dit, tout n'est pas accessible au public, tout n'est pas visible. Donc, c'est essentiel. Au final, on peut indiquer que ce sont des collections pratiquement inestimables.

  • Speaker #4

    Inestimables sûrement. Je ne me souviens plus, parce que j'ai posé la question au gestionnaire de ces musées, est-ce que ces pièces, si on parle d'inestimables, sont-elles assurées ? Si elles sont volées, s'il y a un incendie, si elles brûlent, ben non, elles sont juste uniques et donc irremplaçables, et donc inassurables par la même occasion aussi. On ne va pas reconstruire des pyramides d'Egypte pour aller faire de l'estampage sur des pierres taillées.

  • Speaker #3

    C'est quelque chose qu'on a du mal un peu à saisir. Moi, quand on me l'a expliqué, j'étais là, mais oui, c'est vrai que c'est assez évident. mais en fait quand une pièce est unique elle n'est pas assurable puisqu'il n'existe pas un bien similaire, donc elle est inestimable.

  • Speaker #4

    À ce point de vue-là, oui, du point de vue économique. Oui,

  • Speaker #3

    tout à fait, mais c'est complètement fou.

  • Speaker #4

    Financé, sinon ces collections valent des millions et des millions, mais c'est invendable aussi.

  • Speaker #3

    Ce que je te propose maintenant, c'est de passer à l'application Trésor, parce que, comme tu l'as dit, il y a plein de pépites. Tout le monde gagnerait à aller passer une heure dans chacun de ces musées parce qu'il y a plein de choses à voir avec plein de philosophies différentes.

  • Speaker #0

    Et pour justement donner l'envie au public de découvrir ces musées universitaires, tu as créé, alors je vais dire tu, j'imagine qu'il y a une équipe derrière, mais tu as créé une application qui s'appelle Trésor, qui vise à mettre en avant ces musées. Alors comment tu as fait ça ? D'où est venue l'idée ? Explique-nous un peu tout ça.

  • Speaker #1

    D'abord le nom Trésor, l'orthographe exacte si vous le cherchez sur les stores, c'est Trésor, T-R-E-Z-O-O-R-S, Trésors, Trésors. Trésor parce qu'on parle de trésor évidemment, de musée universitaire. Et en fait, pendant mon boulot de journaliste, en allant rencontrer les gestionnaires de ces musées, en allant découvrir ces collections, je me suis rendu compte des aspects inestimables de certaines pièces, etc., de leur beauté, de leur aspect unique. Et je me suis dit, mais si les gens ne viennent pas dans les musées, dans mes articles, je n'ai fait que restituer une partie des informations que j'ai pu... recueillir et mettre en musique pour raconter certaines histoires en lien avec ces musées, etc. J'avais aussi envie de les montrer. Et j'avais envie de montrer certains de ces trésors et de les montrer dans le temps. Parce que la série d'articles, c'était cinq articles en cinq jours. Et puis le sixième jour, on passe à tout à fait autre chose. Et puis depuis lors, il y a eu des dizaines d'articles, peut-être des centaines déjà publiés sur Daily Science. Donc l'application des trésors a été une espèce de prolongement de cette enquête journalistique en disant, là on va montrer pendant un an, deux, peut-être... et de plus on verra bien, certaines de ces pièces qui nous ont tapé dans l'œil, qui nous ont intrigués, et l'idée de, c'est tout simple, tu as vu l'appli, c'est une photo, un titre et deux ou trois paragraphes qui donnent quelques indications sur la pièce, et puis pour le reste, l'idée c'est de dire aux lecteurs et aux lectrices, allez voir le musée, allez le découvrir, ou si vous êtes à Liège, montez au Sartilement, il y a des musées là, ou allez en ville, il y a d'autres musées, etc. L'idée est de suggérer à nos lecteurs d'être curieux et d'aller découvrir eux-mêmes, avec leurs yeux, ces pièces et l'ensemble du musée par la même occasion, d'autant que la plupart sont gratuits. Donc, c'est facile d'accès. En tous les cas, il n'y a pas de barrière monétaire aux pécuniaires. Par contre, c'est parfois un jeu de piste pour trouver l'endroit. Et là, dans l'appli, il y a quelques pages. Il y a les objets à la queue leu-leu, mais aussi un onglet sur liste des musées, où on donne... les adresses, les liens internet pour savoir exactement où se situe. Donc c'est un demi-jeu de piste, j'ai envie de dire. L'idée de l'application Trésor, c'est vraiment d'inciter les lecteurs à aller découvrir ce qui nous a surpris, amusé, étonné pendant le boulot.

  • Speaker #0

    On ne l'a pas encore dit, mais combien tu as référencé de musées universitaires en Fédération Alliany-Bruxelles ? Parce que je suis certain qu'il y en a qui se disent cinq universités, cinq musées, c'est bon, il y en a cinq. C'est plus compliqué que ça.

  • Speaker #1

    C'est presque ça. En fait, un Mons, c'est facile. Il y a un musée, c'est le Mumons. Et en plus, c'est le gamin de la bande. Il est né il y a cinq ans seulement. Vous êtes le plus jeune musée au Mumons. Le plus jeune musée de la bande, si j'ose dire. Donc, je n'ose pas tellement répondre à ta question parce que dans mes articles, j'attaquais en disant d'emblée qu'il y a 27 musées universitaires et collections accessibles au public en Fédération Wallonie-Bruxelles. C'était vrai dans l'état de mes connaissances il y a un an, mais j'ai découvert depuis d'autres musées. Donc, on pourrait compléter l'info à un moment. Mais donc, il y en a au moins 27, disons 30 pour avoir un chiffre rond. Cinq universités, 30 musées. C'est gigantesque. Il me semble qu'en Fédération Wallonie-Bruxelles, on doit avoir 100, 200 musées. Enfin, toute nature de musée est confondue. Donc, c'est quand même pas mal. Et ce sont des musées. Donc, toutes les collections sont en lien avec des activités de l'université. La science, la recherche, comme on en a parlé, l'enseignement.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Ou l'histoire, parce que je prends le cas de Mons, il y a un cas particulier où on n'a pas de fac de lettres, mais on a des kilomètres de livres. Parce que justement... Très belle bibliothèque. Voilà, l'histoire de l'université. Avec des inclinations.

  • Speaker #1

    Ce qu'on n'a peut-être pas dit, pas par rapport à la trésor, mais par rapport à la terminologie trésor, c'est que dans pas mal de musées universitaires, il y a des trésors. de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Donc ce sont des pièces exceptionnelles détenues par ces musées universitaires qui bénéficient d'une sorte de classement ou de reconnaissance par la Fédération Wallonie-Bruxelles et qui sont vraiment des pièces uniques. Et à Monts, si je ne me trompe pas, il y a une Bible de Gutenberg du XVe siècle qui est un trésor de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Je confirme. Alors on ne peut pas y aller et demander à la lire et à tourner soi-même les pages avec une sangle en blanc. C'est juste pas accessible, c'est ultra précieux. On la sort de temps en temps. Oui, mais elle est sous verre et on ne peut pas aller tourner les pages. Pas mal de musées, enfin tous les musées universitaires, ont des trésors de la Fédération Wallonie-Bruxelles quasiment. Et donc ça montre aussi que ce patrimoine, c'est ce qu'on disait là tantôt, est inestimable, est unique et est irremplaçable.

  • Speaker #0

    Et moi, c'est ma conviction personnelle, les universités ont un rôle culturel à jouer. Ce rôle culturel peut être fait, entre autres, à travers leur musée. Ça me paraît essentiel de le redire aussi. Alors, dans les discussions que tu as eues sur les reportages que tu as faits, il y a eu aussi toute une série de questions par rapport à la digitalisation des œuvres. Je trouvais que c'était intéressant d'en parler avec toi, puisqu'au final, sur Trésor, on ne voit que des versions numériques des photos, en l'occurrence des pièces. Est-ce que, pour toi, le numérique va un jour remplacer l'objet dans les musées ou autre chose ? ou est-ce qu'il y a toujours un intérêt à voir la pièce dans le musée in situ ?

  • Speaker #1

    Il n'y a pas plusieurs réponses. Il y a une réponse à plusieurs facettes à donner à cette question, parce que ça recouvre diverses réalités. Concernant l'application Trésor, qui est une application digitale, on l'a dit, fatalement, on montre ce qu'on a de digital, c'est-à-dire le texte qu'on a produit et les photos qu'on a pu prendre des objets qu'on propose de découvrir. C'est du journalisme. Ça n'a aucune prétention scientifique. Par contre, comme ces objets relèvent de collections scientifiques, Ces objets peuvent toujours avoir une dimension de recherche importante ou intéressante à partager avec des scientifiques qui soient chez nous, à Mons, à Bruxelles, à Liège, à Namur, peu importe, ou ailleurs en Europe ou ailleurs dans le monde. Et donc une bonne digitalisation professionnelle de l'image en 3D d'un objet peut parfois suffire ou en tous les cas épargner à un chercheur d'Australie. de sparsir deux fois 24 heures de voyage, beaucoup de fatigue et beaucoup de dollars australiens dépensés pour payer son avion, pour venir étudier l'objet pendant une semaine ou deux dans une de nos universités. Donc ça peut être un très bon outil aussi pour la recherche scientifique. Mais il me semble que conserver dans les meilleures conditions possibles la pièce originale dans le musée, que ce soit dans des réserves ou dans les parties accessibles au public, est indispensable. Et en ce qui concerne le public... Je trouve que l'émotion entre regarder un écran, que ce soit notre télé, notre smartphone, notre tablette ou Dieu sait quel autre écran d'ordinateur, et aller voir un objet en trois dimensions de ses propres yeux réels, qu'on ne peut généralement pas toucher, on est bien d'accord, c'est quand même très fragile l'histoire, il n'y a pas photo, sans mauvais jeu de mots, il faut aller voir la chose vraie, véritable.

  • Speaker #0

    Pour illustrer ce que tu dis, nous lors d'une activité du musée, on avait... sorti toute une série de livres anciens, et les gens pouvaient les voir, les enfants avaient des livres avec des licornes dessinées, etc. Mais tu sentais qu'il y avait une émotion, quelque chose dans le contact à l'objet qui se passait, que même s'ils avaient vu une photo de ce livre, ils auraient dit oui, c'est un livre parmi d'autres, là ça devenait une entité unique.

  • Speaker #1

    Oui, mais c'est clair. Si on va dans un autre contexte, voir le musée des dinosaures à Bruxelles pour faire court, on va voir des dinosaures. Alors les dinosaures, je pense 60, 65 millions d'années. C'est très loin. Un livre, ça peut être 100 ans, 200 ans, 300 ans, et donc on peut percevoir encore la dimension humaine, le cerveau qui a été à l'origine de la chose. Et je trouve que là, il y a une émotion tout à fait imparable, je veux dire, et irremplaçable par autre chose que de voir l'objet véritable. L'idéal serait de pouvoir le manipuler aussi, mais c'est juste impossible parce que c'est ultra fragile et unique et donc on ne peut pas se permettre... le moindre coin déchiré ou page froissée, etc. Mais c'est quand même fascinant de se dire, la fameuse Bible de Gutenberg, qui a 500 ans, c'est dingue. On a imprimé ce bouquin il y a cinq siècles, donc je ne peux même pas demander à mon arrière-grand-père s'il a lu ce bouquin ou s'il l'a eu dans sa bibliothèque, parce qu'il ne l'a pas eu, évidemment. Et donc, c'est encore bien avant ça que ça a été produit. Et hop, ça existe toujours aujourd'hui dans nos collections. Et c'est fascinant, c'est d'une richesse incroyable.

  • Speaker #0

    Tout à fait, ça met en avant cette conservation dont on parlait tout à l'heure, cette importance de conserver cette trace de l'histoire humaine, qu'elle soit scientifique, littéraire, artistique.

  • Speaker #1

    Absolument, tout à fait.

  • Speaker #0

    Alors, tu nous as raconté une pièce emblématique. Est-ce que tu as des anecdotes, des trucs un peu comiques qui se sont passés durant ces découvertes de musées à nous partager ? Une ou deux petites choses à nous raconter ?

  • Speaker #1

    Oui, il y a une espèce de jeu de piste que je n'ai pas encore terminé, par exemple. Parmi les musées universitaires à Liège, il y a entre autres le musée en plein air sur le campus de Sartilement. C'est une collection d'œuvres d'art, de statues de différentes formes, natures, couleurs, époques, mais disséminées sur le campus de Sartilement. En fait, le Sartilement, c'est une gigantesque colline avec des forêts, des bâtiments académiques fatalement, l'hôpital universitaire. Il y a moyen de se promener sur le campus. J'y ai passé deux après-midi et je pense que... Je n'ai pas vu la moitié des statues, parce que l'idée, chaque fois, c'est de s'arrêter, de lire le cartel. Ils ont mis des QR codes, donc le temps que la 4GS réveille et qu'on ait les infos pour lire, etc. Puis après, le temps passe. Donc, ça, je trouve que c'est quelque chose d'assez sympa à faire. Il y a d'autres musées en plein air. à Bruxelles, sur le campus de l'UCLouvain, cette fois à Walluée, également avec des œuvres d'art, c'est assez sympa à aller voir. Il y a aussi un jardin des plantes médicinales en plein air qui est très chouette. Il y a aussi le jardin Massard de l'Université libre de Bruxelles à Bruxelles, à la fin de l'autoroute qui vient de Namur, la 411.

  • Speaker #0

    C'est assez incroyable.

  • Speaker #1

    C'est dingue. Je me souviens d'un article dans Daily Science il y a quelques années où on relayait l'information suivante, plus de 1000 espèces. d'êtres vivants, donc plantes, insectes, etc., petits mammifères, recensés dans ce jardin qui est un très beau et grand jardin qui était privé et qui est devenu public, qui est géré entre l'université pour une partie et la région bruxelloise par ailleurs, mais qui est au bout d'une autoroute avec des milliers de bagnoles qui passent tout, mais juste à côté, quoi, tous les... Mais c'est une zone semi-humide, il y a différents types de biotopes. C'est assez fascinant, quoi, et se dire que ça se trouve vraiment à côté de chez nous, quoi. Il faut oser y aller. Et parfois, on y rentre sans même se rendre compte que c'est un musée universitaire. Le Massard, entre autres, on va visiter. C'est le Rouge-Loire qui est à côté, qui est une partie de la forêt de soigne. Et il y a le jardin Massard qui est là et ça communique. Et on rentre dedans sans se rendre compte qu'on est rentré dans un site, entre guillemets, universitaire en partie du mois.

  • Speaker #0

    Alors, on arrive tout doucement à la fin de cet épisode. Si tu voulais passer des messages par rapport à ces musées universitaires. À qui voudrais-tu le faire et qu'est-ce que tu voudrais leur dire ?

  • Speaker #1

    Il y a plein de publics potentiels. Pour envoyer un message, on peut parler au grand public, au petit public, pour autant qu'on puisse définir le grand public. On peut parler aux responsables de ces musées. Si j'ai un message à faire passer, ce serait peut-être, et c'est un peu présomptueux de ma part, aux autorités académiques. En leur rappelant, tout simplement, parce que je pense qu'elles le savent, vous avez avec vos musées des trésors incroyables en magasin. des collections inestimables, des pièces qui ont servi à faire avancer les connaissances, la science et qui, pour certains, continuent à le faire. Et donc, elles méritent toute votre attention et sans doute peut-être quelques euros de plus pour mieux les conserver, mieux permettre leur manipulation ou leur partage et, puisqu'on parle de musées, mieux les montrer au public le plus général possible. Ce serait à ce niveau-là.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Et je pense que le message, en fait, on peut le généraliser. C'est toutes les institutions culturelles, muséales à l'heure actuelle méritent, je pense, d'être soutenues parce qu'elles racontent l'histoire de l'humanité. Quel que soit le matériel qu'elles ont, elles racontent l'histoire de l'humanité. Et je pense que par les temps qui courent, se rappeler d'où on vient, ça me paraît essentiel.

  • Speaker #1

    Je suis assez d'accord avec toi. Mais bon, ici, on parle de musée universitaire.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    C'est l'humanité de nos universités à 200 ans. Tout à fait. Sauf peut-être l'UCL Louvain. Ou l'université de Louvain qui fête son 600e anniversaire cette année.

  • Speaker #0

    On est d'accord.

  • Speaker #1

    Mais c'est une autre histoire, évidemment.

  • Speaker #0

    Moi, j'aimerais passer un message. Et d'ailleurs, je pense que ce sera ta citation, donc je la laisserai. Mais aux visiteurs, c'est d'oser passer la porte de ces musées. Parfois, ça peut faire peur parce que vous allez arriver dans un endroit où il y a des auditoires, des étudiants. Mais courage, allez-y, ils ne vont pas vous manger. Et vous allez découvrir des choses qui sont incroyables, des histoires complètement folles et des pièces qui vont vous émerveiller.

  • Speaker #1

    Je suis d'accord avec toi. Je retape sur le clou, je fais un peu de promo. L'application Trésor vous donne l'adresse de ces musées. Quelques exemples sur toutes les adresses. Vous savez où ils sont, vous avez le moyen de savoir facilement où ils se situent. Allez-y. Je dirais que si je devais prendre une maxime, c'est juste donner un conseil. Enfin, qui suis-je pour donner des conseils à vos auditeurs ? C'est soyez curieux et allez-y, osez. N'hésitez pas et n'ayez pas peur, en effet, comme tu le disais. Les musées universitaires souffrent d'une double panne. Ils sont universitaires, donc ça peut faire peur à certains publics. Ce n'est pas pour moi. L'université, ce n'est pas pour moi. Non, bien sûr, peut-être pas, mais peut-être que bien que oui. Et tant que vous n'y avez pas été, vous ne pouvez pas le savoir.

  • Speaker #0

    Et puis, aller dans un musée universitaire, ça n'engage à rien.

  • Speaker #1

    Et donc, aller voir le musée universitaire, c'est certainement pour vous, parce que ça raconte des trucs intéressants qui vous concernent et que vous allez peut-être découvrir. Et puis même, vous n'êtes pas obligés après ça d'inscrire vos enfants ou même vous-même à l'université. mais pousser leurs portes. comme vous iriez voir une exposition artistique, comme vous iriez au cinéma, au théâtre, à l'opéra ou à n'importe quel festival de musique, parce que ça vous parle. En fait, les musées universitaires, ils vous parlent aussi et allez-y.

  • Speaker #0

    Je rebondis sur ta maxime. Au-delà de « soyez curieux » , c'est « cultivez votre curiosité » . C'est quelque chose d'essentiel dans le monde actuel. Eh bien, Christian, merci beaucoup d'avoir pris du temps pour discuter avec moi. J'espère que l'exercice t'a plu aussi, même si je pense que tu as l'habitude de... Tu prêtais, mais parfois de l'autre côté du micro, quand même.

  • Speaker #1

    Oui, merci Maxime, c'était un plaisir. Et c'est chouette de partager, en fait, c'est vrai pour tout le monde, une partie de notre boulot et essayer d'attirer l'attention sur des choses qui nous nous ont parlé, nous ont émerveillé dans une certaine mesure aussi. Voilà, avec le plus grand nom, mais tant mieux si ça passe par les oreilles.

  • Speaker #0

    Alors, chers auditeurs, chères auditrices, je te souhaite une très très bonne journée. On se retrouve dans deux semaines pour le prochain épisode. de science, art et curiosité, le podcast du Mumons. Tu viens d'écouter un épisode du podcast du Mumons. Et franchement, j'espère qu'il t'a plu. D'ailleurs, si en passant, tu veux me faire un retour ou si tu as des idées d'amélioration, surtout n'hésite pas à nous contacter. Tu peux aussi devenir notre ambassadeur et faire découvrir ce podcast tout autour de toi. Si tu as des idées de sujets ou si tu souhaites enregistrer un épisode, surtout n'hésite pas à nous contacter. Rendez-vous sur le site internet mumonce.be ou sur la page Facebook du Mumonce.

Chapters

  • Introduction et présentation de Christian Dubrulle

    00:37

  • Qu'est-ce qu'un musée universitaire ?

    01:06

  • Les missions des musées universitaires

    06:40

  • L'application TREZOR et son impact

    10:00

  • La digitalisation et l'importance de l'objet physique

    13:20

  • Conclusion et messages aux auditeurs

    16:40

Description


« Les musées universitaires sont des trésors de savoir souvent méconnus ! » C’est par cette affirmation percutante que Christian Dubrulle, journaliste et fondateur de dailyscience.be, ouvre la discussion dans cet épisode captivant de MUMONS. 🎙️ Vous êtes curieux de découvrir comment ces institutions peuvent enrichir notre compréhension de la science et de la culture ? Alors, cet épisode est fait pour vous !


Les musées universitaires.
Des lieux que l’on imagine poussiéreux, anecdotiques, réservés aux chercheurs…
Pourtant, ce sont des trésors vivants disséminés au cœur des campus, des lieux de science, d’histoire et de curiosité, trop souvent méconnus du grand public.


Christian a mené une grande enquête sur les musées universitaires de Fédération Wallonie-Bruxelles, et il est aussi à l’origine de l’application Trezoors, qui met en lumière les pièces les plus extraordinaires de ces collections.

Ensemble, nous explorons un monde bien plus riche que ce que l’on imagine :

🏛️ Qu’est-ce qu’un musée universitaire ?
Une définition impossible, tant ils sont protéiformes.
Mais tous incarnent les trois missions de l’université : la recherche, l’enseignement et le service à la société.

🧪 Des collections uniques, vivantes, souvent inestimables
Des instruments historiques, des objets scientifiques, des livres anciens, des momies, des estampages, des prix Nobel…
Des pièces qui racontent l’évolution du savoir et qui, parfois, ne sont visibles nulle part ailleurs.

🧭 Une accessibilité parfois complexe, mais un rôle essentiel
Campus labyrinthiques, musées cachés dans des caves, vitrines au milieu de couloirs…
Pourtant, ce sont des lieux où l’on transmet, où l’on démocratise le savoir, où l’on garde la mémoire des découvertes.

📲 Trezoors : une application pour révéler ces trésors
Un prolongement journalistique, photographique et scientifique :
des objets sélectionnés, contextualisés, géolocalisés…
pour inviter le public à pousser la porte des musées.


Christian raconte comment Trezoors est né, son envie de montrer, de partager, d’éveiller la curiosité, et de donner aux musées universitaires la visibilité qu’ils méritent.


Un épisode qui traverse l’histoire des idées, les coulisses des musées, la transmission scientifique et l’importance de conserver les preuves du savoir pour lutter contre les fake news.

🎧 Disponible dès maintenant sur toutes les plateformes.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Lorsque ce petit bolide atteindra 88 miles à l'heure, attends-toi à voir quelque chose qui décoiffe.

  • Speaker #1

    Ce qui place votre zone d'atterrissage à 5,0667 degrés de latitude nord et 77,3333 de longitude ouest.

  • Speaker #0

    Rien de tout ça, n'est rien. Qu'est-ce que le réel ?

  • Speaker #2

    La seule variable constante est l'inattendue. On ne peut pas la contrôler. Je crois que vous êtes encore pire que ces créatures. Elles, elles n'essaient pas de se massacrer entre elles pour tirer le...

  • Speaker #0

    Voyons si une capacité de poussée de 10% permet le décollage. Et 3, 2, 1...

  • Speaker #3

    Chères auditrices, chers auditeurs, bienvenue dans ce nouvel épisode de Science, Art et Curiosité, le podcast du MUMONS. Alors aujourd'hui, un peu comme d'habitude, je suis dans mon quartier général, je suis au Van der Walk Hotel à Mons, avec mon invité, et nous allons explorer ensemble un patrimoine méconnu mais fascinant, les musées universitaires. Alors oui, si toi, auditeur, auditrice... qui nous écoute, tu es dans une université, tu ne le sais peut-être pas, mais ton université a un ou plusieurs musées. Et c'est justement le sujet qu'on va aborder aujourd'hui. Pour ce faire, j'accueille Christian Dubrulle. Salut Christian.

  • Speaker #4

    Bonjour Maxime.

  • Speaker #3

    Comment vas-tu ?

  • Speaker #4

    Écoute, super bien. Le soleil brille, c'est la fin de l'été, la compagnie est agréable, ça va super bien donc.

  • Speaker #3

    Alors, avant de rentrer dans le vif du sujet, est-ce que tu peux me dire et dire à nos auditeurs et à nos auditrices... En quelques minutes, qui est Christian Dubrulle ?

  • Speaker #4

    Qui est Christian Dubrulle ? Vaste et long programme que je vais essayer de résumer au mieux.

  • Speaker #3

    Tu as trois minutes. Comme ma thèse en 180 secondes.

  • Speaker #4

    Vas-y, déclenche le chrono alors du coup, on va y aller. Donc dans le cadre de notre rencontre journaliste, ça, ça me paraît clair, Christian Dubrulle est journaliste depuis toujours, une longue carrière dans la presse écrite à Bruxelles essentiellement, où j'ai... pu gérer une page quotidienne qui traitait de sciences et de recherche. Depuis 2014, je suis le fondateur, créateur et j'ai été rédacteur en chef de dailyscience.be. Alors là, je le dis en français et je francise Daily Science. Ce n'est pas comme Daily Traiteur, c'est la remarque qu'on fait souvent, c'est Daily Science, donc sciencequotidienne.be, dailyscience.be, qui est un média en ligne. belge, francophone, gratuit, qui s'intéresse chaque jour depuis le 1er avril 2014, ce n'était pas un poisson, mais voilà, c'est un nouveau magazine scientifique, qui s'intéresse chaque jour à l'actualité en lien avec la science, la recherche et l'innovation, mais .be, donc, qui se passe très spécifiquement chez nous ou qui implique des cerveaux de chez nous, dans les universités, dans les hautes écoles, dans les entreprises qui font de l'innovation, etc. Et alors, .be, OK. Petit pays, mais deux cultures, deux langues, trois langues même si on compte la communauté germanophone. Mais toute l'équipe est francophone et donc nous chassons l'actualité et l'information, sciences, recherches et innovations, principalement en Fédération Wallonie-Bruxelles. Bruxelles, la Wallonie, encore une fois les UNIF, les hautes écoles, les entreprises. Et on fait des choix parce que le vivier est là. Il y a des milliers de cerveaux à l'œuvre chez nous tous les jours. et à... plein d'infos tous les jours, mais nous ne publions qu'un article par jour sur délicience.be. Article qui est accessible gratuitement, comme toutes les archives. C'est un média gratuit. Nous sommes financés par les pouvoirs publics, notamment, que je remercie au passage. Et donc, n'importe qui a accès à nos articles, qui sont des articles, et j'insiste, vulgarisés. C'est du journalisme. Tout le monde doit pouvoir les lire. Donc, on essaye de pas utiliser un jargon incompréhensible. On essaye... de faire expliquer à nos interlocuteurs et nos interlocutrices leurs travaux dans un langage que tout le monde comprend. Et ça marche depuis un peu plus de 11 ans. Et donc, il y a 3000 articles en stock dans nos archives, également accessibles à tout le monde. Mais voilà, l'idéal, c'est de regarder l'article du jour et puis de revenir demain peut-être.

  • Speaker #3

    Alors, c'est super intéressant parce qu'on a tendance à ne pas nécessairement toujours être conscient que... Il se produit de l'actualité scientifique dans notre pays, voire même dans notre fédération. Or, tu le démontres un article par jour, constamment, pratiquement, et vous passez à côté de certaines choses, vous devez faire des choix, tu l'as dit aussi. Donc, la recherche scientifique, la science en fédération à l'ONU Bruxelles et en Belgique se porte bien. Pas d'inquiétude par rapport à ça ?

  • Speaker #4

    Pas d'inquiétude par rapport au dynamisme des cerveaux. Après, la science, c'est bien sûr aussi une question de moyens. financiers, de ressources. Donc les entreprises qui font de l'innovation, c'est pour améliorer des produits, des services, développer de nouveaux produits, nouveaux services. Donc elles investissent dans la recherche et au final, ça donne des nouveaux produits que les gens vont acheter. Donc ça va mettre des sous et du beurre dans les épinards des entreprises qui vont pouvoir continuer à vivre et à se développer. La recherche peut-être plus académique puisqu'on parle des musées, on va parler des musées universitaires. Concentrons-nous sur nos cinq universités en Fédération Wallonie-Bruxelles. La recherche académique, elle est financée d'une part par la Fédération Wallonie-Bruxelles via l'argent qui est alloué chaque année aux universités, mais aussi par le Fonds National de la Recherche Scientifique, le FNRS, qui bénéficie aussi de moyens publics pour payer les salaires de milliers, je crois que c'est plus de 2000 chercheurs qui sont actifs dans nos universités. Encore une fois, c'est un autre moyen de financer la recherche dans nos universités. Donc la recherche se porte bien parce qu'elle est dynamique, enfin il y a un dynamisme plus exactement en termes de recherche. Toutes disciplines confondues. Et puis, ce que je souhaite aux chercheurs, c'est de chercher le moins possible de moyens financiers pour pouvoir se concentrer sur leur science plutôt que dans l'administratif et ce genre de choses.

  • Speaker #3

    Tu as tout à fait compris ce que je mettais derrière ma question. Ce n'est pas parce qu'il y a un article par jour sur la recherche que certes, la recherche se porte bien, qu'il faut arrêter de la financer. Petit message subliminal qui était à côté de nos musées universitaires, mais qui me semble important dans... la situation actuelle. Ces musées universitaires, on l'a dit, ça va être le sujet du podcast. Tu as développé une application qui les met en avant. On va en parler plus tard dans le podcast. Cette application s'appelle TREZOR, donc T-R-E-Z-O-O-R-S. Il suffit de la télécharger sur n'importe quel store, vous pourrez comme ça découvrir les pépites qu'il y a dans ces musées universitaires. Mais avant toute chose, est-ce que tu peux nous aider à comprendre ce qu'est un musée universitaire ? Est-ce qu'il y a une définition du musée universitaire standard.

  • Speaker #4

    Avant de tenter de donner une définition du musée universitaire standard, je voudrais peut-être rappeler aux personnes qui nous écoutent que dans le cadre de Daily Science, j'ai eu la possibilité de mener une enquête sur les musées universitaires et leur raison d'être. C'est une enquête de plusieurs mois avec énormément de rencontres de gestionnaires de musées, de scientifiques, d'autorités académiques qui à un moment impulsent certaines initiatives dans le domaine des musées de leur université. Et cette enquête a débouché sur une série d'articles, cinq articles qui ont été diffusés à l'automne 2024, donc de l'année passée, et qui sont toujours en ligne. Il y a le moteur de recherche à 100. Tu peux d'ailleurs aller les lire pour préparer le podcast. Tu sais tout alors. Donc voilà, pour les lecteurs qui voudraient poursuivre après ce podcast, la plongée dans les musées universitaires, voilà une piste intéressante, je pense. Donc, une définition des musées ou du musée universitaire. C'est protéiforme, un musée universitaire. On pourrait dire de manière très banale et très basique, c'est un musée d'une université ou qui relève de l'université. OK, on a dit ça, on a tout dit et on n'a rien dit, évidemment, parce que chaque musée est unique. Chaque musée universitaire est unique, d'abord parce qu'il dépend, il relève d'une université en particulier, mais surtout parce que chaque musée disparaît. dispose de ses propres collections, et ces collections sont elles-mêmes multiples, elles partent dans tous les sens, et on va en parler, j'imagine.

  • Speaker #3

    Comme tu l'as dit, c'est protéiforme. En plus, derrière, il y a des recteurs, des rectrices qui ont une vision, qui diffèrent aussi, c'est tout à fait normal, c'est des institutions différentes. Et donc, ces musées universitaires, il est très, très difficile d'en donner une définition qui a du sens. Par contre, ce qui est intéressant, c'est qu'ils rencontrent quand même les missions de l'université. c'est à dire que L'université, globalement, et ça c'est valable pour toutes les universités en Fédération Malony-Bruxelles, ont trois missions. La recherche, c'est évident. L'enseignement, c'est tout aussi évident. La troisième est peut-être moins évidente ou moins connue, le service à la société. Et ce qui est intéressant, c'est que les musées, au final, jouent un rôle dans ces trois parties, dans ces trois axes.

  • Speaker #4

    Mais ce sont des émanations de l'université. En fait, donc, fatalement... Ces musées remplissent ou rencontrent ces trois missions universitaires également. Alors, je dirais, la recherche scientifique, oui, il suffit qu'un étudiant ou qu'une étudiante, un doctorant ou une doctorante plongent dans une partie des collections pour les étudier, quelle que soit la nature de la collection et l'objectif poursuivi. Et donc là, on fait de la recherche, on étude. Ces collections peuvent continuer à être étudiées ou sont peut-être tout à fait vivantes et sont étudiées. tout au long de l'année et de manière continue. L'enseignement aussi. Peut-être de manière un peu plus confidentielle, des rencontres que j'ai pu avoir, il me semble que toutes les collections ne reçoivent pas nécessairement la visite des étudiants qui mériteraient d'aller les voir parce que leurs professeurs, tout simplement, n'ont pas le temps de les y amener ou peut-être que tout simplement ne connaissent pas l'existence du musée qui serait intéressant pour leur... cours et pour leurs étudiants. Quant à la dimension service à la société, troisième mission dédiée aux universités, c'est un musée. Et un musée, c'est un vecteur de communication vers le public. C'est une ouverture au public de certains types d'objets et donc de connaissances. Donc, ça rend d'une certaine manière... service à la société, en tous les cas, s'attire le niveau de culture scientifique un petit peu plus vers le haut des visiteurs qui fréquentent ces musées.

  • Speaker #3

    C'est dans l'esprit de la démocratisation du savoir au final. Le musée est là pour rendre accessible facilement toute une série de savoirs et de connaissances au grand public et donc l'université est bien placée pour inciter ce rôle-là.

  • Speaker #4

    Oui, c'est clair, mais comme n'importe quel musée finalement, à la différence que... pas mal de musées universitaires sont gratuits. Donc, l'accès au savoir est même gratuit. Il suffit de pousser la porte. Pour pousser la porte, il faut savoir où se situe ce ou ces musées. Et puis, il faut oser rentrer bien souvent sur un campus universitaire qui n'est pas nécessairement l'épicerie du coin qu'on fréquente tous les jours. Et donc, oui, là, on en parlera, j'imagine, mais là, il y a peut-être des freins ou des barrières à l'accès, mais qui sont peut-être simplement psychologiques. géographique parce qu'on ne va pas sur un campus comme on va sur la grande place de Mons.

  • Speaker #3

    La fameuse peur de « est-ce que je peux être ici ? »

  • Speaker #4

    Ça, et surtout, où cela se trouve-t-il ?

  • Speaker #3

    Parce que parfois, ce n'est pas fléché du tout. Alors là encore, les réalités entre universités sont complètement différentes et même au sein d'une université peuvent être complètement différentes. Je vais prendre le cas de Mons, facile, puisque j'y suis. On a Pignon-sur-Rue au niveau de la place du Parc, donc on a un lieu dédié au musée. Je vais prendre l'ULB, il y a des musées qui se trouvent dans les facultés, et à l'inverse, tu as un incroyable musée de médecine qui se trouve juste à côté d'Erasme, c'est bien ça, qui lui a son lieu propre aussi. Donc même au sein d'une institution, tu as des différences sur le traitement des musées qui s'y trouvent.

  • Speaker #4

    Oui, mais en termes d'accessibilité, reprenons le cas du musée de la médecine d'Erasme. C'est un splendide musée, tous les musées universitaires ont leurs charmes, leurs atouts et leurs richesses, c'est clair. Erasme, le musée de la médecine de l'ULB également, ils rentrent. clairement dans cette catégorie. Mais déjà, Erasme, c'est au fin fond d'Underlecht, c'est au bout d'une ligne de métro, c'est de l'autre côté du ring de Bruxelles. Et donc, pour un Bruxellois, quelle que soit sa commune ou un non-Bruxellois, comment s'y rendre si on ne va pas rendre visite à quelqu'un qui est à l'hôpital, si on n'a pas un rendez-vous médical ? On ne fréquente généralement pas les hôpitaux. Le musée qui est juste à côté, fatalement, c'est un petit peu bizarre. Or, ça mérite. comme on dit dans certains guides touristiques, vaut le voyage. Ça vaut clairement le ticket de métro, le ticket de train pour aller jusqu'au bout de la ligne, pousser les portes de ce musée et de le découvrir. D'autres musées ont pignon sur rue, tu l'as dit. Le MUMONS, clairement, en place du parc, on est dans le cœur historique de Mons, c'est assez génial. Je pense qu'à l'UCLouvain, il n'y a qu'un grand musée, il y a deux musées à l'UCLouvain, mais un à Bruxelles, sur le campus médical. Et l'autre, le grand musée, le muséal sur le campus de Louvain-la-Neuve, dans un bâtiment emblématique, historique de Louvain-la-Neuve, très chouette. Mais encore une fois, au milieu d'un campus universitaire, donc il faut aller fatalement à Louvain-la-Neuve pour voir le musée. À Louvain-la-Neuve, il y a un autre musée qui est un musée public, enfin au privé plus exactement, qui n'est pas un musée universitaire, qui est le musée Hergé. Donc, on veut tout savoir sur Tintin, on va au musée Hergé. Peut-être qu'on pousse plus facilement la porte de ce musée-là que du muséal. ça c'est peut-être un truc à explorer mais voilà Ce musée à Pignon-sur-Rue est au centre d'un campus. Par contre, à Longuère-Liège, l'aquarium du Buisson, le musée aquarium, il est dans la ville, il est le long de la Meuse. C'est un bâtiment universitaire, il y a un auditoire. On y donne des cours aux étudiants de biologie ou de zoologie, mais c'est ouvert au public. Il y a un aquarium avec énormément de spécimens vivants, donc c'est un vrai spectacle vivant. Et il y a d'autres musées aux étages. partout dans le bâtiment, mais surtout il est en plein centre-ville, donc ça fait partie du quotidien des citadins, j'ai envie de dire, peut-être contrairement aux musées qu'on évoquait là tantôt, ou à d'autres musées qui sont bien cachés au sein des campus.

  • Speaker #3

    Tout à fait. Donc encore une fois, on voit cette difficulté à donner une définition unique, puisque réalité de toute façon de terrain, extrêmement différente. Alors tu l'as dit aussi, le musée universitaire c'est de toute façon avant tout un musée, après toutes tes rencontres et ton enquête journalistique, Comment tu vois ces interactions entre les musées universitaires et les autres musées ? Les musées universitaires essaient de travailler ensemble, ils sont en train de construire un réseau, ou en tout cas c'est dans l'idée de vraiment le rendre concret. Il y a des réseaux de musées scientifiques aussi à travers le monde et l'Europe. Comment tout ça interagit l'un avec l'autre ?

  • Speaker #4

    Question complexe et compliquée. En fait, les musées universitaires relèvent d'abord de leur université. Donc bien sûr, ça se met en réseau et il y a de la communication. Maintenant, que peut faire une université avec son musée par rapport à une autre université, son ou ses musées ? On peut s'échanger des pièces, on peut s'échanger des bonnes pratiques, mais si j'ai un monstre, je vais aller voir le MUMONS, évidemment, tout d'un coup, ça ne va pas nécessairement me donner envie d'aller à Louvain-la-Neuve, à Liège, à Namur ou à Bruxelles. Donc, je pense que ces musées ont tout intérêt, pour leur propre visibilité, à se mettre en réseau, à peut-être parler vis-à-vis de certains interlocuteurs d'une seule et même voix, mais tu le rappelais d'entrée de jeu, la réalité de chaque musée est différente. Les collections sont différentes, la manière dont elles ont été constituées, la nature de ces collections est différente aussi, et reflète chaque fois un certain pan de l'histoire de l'institution et de son évolution à travers le temps. Donc un réseau, oui, mais chaque collection est unique.

  • Speaker #3

    Là aussi, ce qui est intéressant, je rebondis sur ce que tu dis, et je suis certain que c'est le cas pour toute une série de musées universitaires, on prête nos pièces à d'autres musées, musée traditionnel, parce qu'il faut mettre un adjectif derrière musée habituel.

  • Speaker #4

    Non universitaire.

  • Speaker #3

    Non universitaire, merci beaucoup. On sent le journaliste.

  • Speaker #4

    Disons les choses comme elles sont.

  • Speaker #3

    On interagit aussi avec toute une série de musées non universitaires en prêtant des pièces. Il y a aussi des collaborations. Les musées universitaires ne veulent pas nécessairement vivre cloisonnés et déconnectés du monde muséal. Ce sont des musées avant tout. Tu as perçu ça aussi à travers toutes tes visites ?

  • Speaker #4

    Oui, bien sûr. On montre une partie des collections parce que chaque musée a sa vitrine, donc la partie accessible au public. Et puis, il y a les réserves qui sont généralement pléthoriques, gigantesques et parfois assez poussiéreuses même parce qu'il faut gérer tout ça ou il faut en étudier certaines pièces. Mais je pense que le musée universitaire se démarque d'un musée non universitaire par le fait que les collections se sont constituées d'elles-mêmes ou quasiment d'elles-mêmes. Parce que les collections dans les musées universitaires, un musée ne se dit pas « créons un musée et achetons des pièces qu'on va mettre dans le musée et on va expliquer au public ce que sont ces objets » . En fait, les musées universitaires montrent des collections d'objets qui ont fait l'histoire de l'université, à ce titre montrent une partie du patrimoine de l'université. Prenons un exemple à Lumonce. Dans les collections du Lumonce, Et on ne les voit pas nécessairement parce qu'elles sont en réserve, la majorité des pièces sont en réserve. Et il y a plein d'engins techniques qui ont servi à l'enseignement pour les futurs ingénieurs, pour les ingénieurs des mines, puisqu'il y a une longue tradition par ici. À ce propos, ces objets ont été acquis à l'époque, soit pour la formation des étudiants. Regardez, ici, on a un piston, machin, qui fonctionne comme ceci ou comme cela. Voilà, et puis... La technologie évoluant, quelques années après, le fameux piston ou le fameux objet est devenu obsolète. Il a été remplacé par un autre objet du même genre, mais de nouvelle génération, avec ses spécificités propres. Donc, l'objet ancien, fatalement, n'est plus utilisé. Boum, ça tombe dans un fond de tiroir, dans une armoire. Et c'est ça qui, petit à petit, a constitué une bonne partie des collections des objets qu'il y a dans les musées universitaires. Un musée peut-être plus traditionnel, mais c'est un peu idiot de dire ça. un musée non universitaire. fonctionne probablement d'une autre manière. Ce musée reçoit des dons, probablement, de collectionneurs à un moment, mais a aussi constitué par lui-même des collections qu'il a envie de constituer. Et donc, s'il a les moyens, il achète des pièces, il va à des ventes publiques, etc. Ou il y a des échanges avec d'autres musées du même genre ailleurs dans le monde. Et c'est comme ça que la qualité et la diversification de leurs collections se fait. Donc voilà, je pense que dans les musées universitaires, on n'achète pas des pièces pour les mettre dans un musée. on récupère un patrimoine de l'université et acquis par l'université à des fins d'enseignement ou de recherche. Il y a aussi des objets liés à la recherche, évidemment, qui à un moment deviennent désuets, sont conservés, mais expliquent comment la recherche a été faite à une certaine époque.

  • Speaker #3

    Plusieurs fois durant tes pérégrinations à travers tous ces musées, tu as eu un argument que je trouvais assez intéressant à débattre avec toi dans cet épisode. Plusieurs personnes impliquées dans ces musées universitaires t'ont dit que Au final, cette conservation des pièces scientifiques, que ce soit des instruments, des livres, etc., avait un rôle démocratique extrêmement important pour la science, puisque c'était la conservation du corpus scientifique qui avait permis l'émergence de la connaissance. Et donc, en quelque sorte, ça pouvait constituer un élément de preuve, certainement pas la seule, mais un élément de preuve, que cette connaissance scientifique était véridique, et donc lutter contre les fake news.

  • Speaker #4

    Oui, c'est clair. Plusieurs interlocuteurs et interlocutrices m'ont tenu ce langage, quoi. C'est limpide. C'est sûr que si on parle d'un insecte qui a douze pattes, s'il existe, s'il est dans les collections d'entomologie d'une institution, si quelqu'un un jour veut remettre ça en question en disant « mais non, il avait treize pattes, mais la treizième est tombée » , retournons voir le spécimen qui a permis de décrire l'espèce en question. et c'est vrai dans n'importe quel type de discipline. Donc, il y a cet aspect démocratique qui m'a été mis sous le nez à plusieurs reprises et que je trouve tout à fait pertinent et opportun. Ça veut dire aussi que pour les musées universitaires, il y a une espèce de responsabilité de conserver ces témoins qui ont permis à une certaine science, à un moment, d'émerger, de se construire, parce qu'on peut y retourner si jamais, et c'est le propre de la science, si jamais on remettait en cause telle ou telle théorie, telle ou telle avancée scientifique. On peut retourner voir la pièce qui a permis d'écrire une théorie et donc qui permet de répondre à d'éventuelles contradictions ou infirmer ces contradictions et donc qui permet finalement, c'est comme ça que la science fonctionne, de progresser, d'évoluer par des remises en question perpétuelles.

  • Speaker #3

    Et au final, tu le disais pendant la préparation, et je trouve que c'est extrêmement pertinent, ce qui s'est passé avant se passe aujourd'hui. C'est-à-dire que la science telle qu'elle fonctionnait il y a plusieurs dizaines d'années, ou même plusieurs centaines d'années, plus d'un siècle, disons, pour essayer de rester sur des choses cohérentes, c'est toujours le cas à l'heure actuelle. Et donc c'est cette histoire qui se construit, c'est une histoire qui se construit encore maintenant.

  • Speaker #4

    Les universités, c'est vivant, quoi. Donc, fatalement, on forme de nouveaux cerveaux, et ces cerveaux réfléchissent. sont formatés pour de la recherche, par exemple, parce que formater, c'est un peu négatif, sont formés à faire de la recherche, donc sur base de guides et de lignées édictées par les anciens, mais qui ont évolué, et donc continuent à faire de la recherche dans le même genre d'esprit, avec la même liberté, j'espère, en tous les cas, de recherche qui était celle de leurs prédécesseurs, donc qui peuvent remettre en cause ce qui a été fait avant eux, peut-être même à raison, et souvent à raison, Parce qu'il existe aujourd'hui des nouvelles technologies, des nouvelles techniques qui permettent de mieux comprendre pourquoi tel spécimen, tel objet a servi à évoluer et comment aujourd'hui on pourrait mieux le décrire ou le décrire différemment et plus proche de la vérité scientifique du jour parce que les anciens ne disposaient pas des technos et des savoirs qu'on a aujourd'hui.

  • Speaker #3

    Tu l'as dit toi-même, ces musées universitaires sont parfois cachés. Est-ce qu'à travers toutes tes découvertes, toi aussi, tu as eu parfois du mal à trouver ces musées universitaires ? Tu as erré dans des campus universitaires en te disant « mais où je suis ? Où est-ce que je dois aller ? » Ou est-ce qu'une fois qu'on s'y intéresse, fondamentalement, tu les as facilement trouvés ?

  • Speaker #4

    Dans ma démarche journalistique, c'est un peu différent. Je ne me promène pas sur les campus en me demandant « tiens, est-ce qu'il y a un musée universitaire qui se cache dans ce bâtiment ? » Non, chaque université tient un listing de ses collections, généralement. de ce type de collection, de ces musées, avec des personnes responsables. Et donc, mes premiers contacts ont toujours été téléphoniques. Allô, Maxime, il y a un musée à Mons, paraît-il. Ah oui, il est où ? Ah ben, il est Place du Parc. Donc, si je viens au Moumont, je vais aller directement à Place du Parc. Je ne vais pas commencer à aller voir dans tous les bâtiments disséminés dans la ville où se trouve le Moumont, soit. Tu m'as donné l'adresse. Le Moumont, c'est la pignon sur rue, tu l'as dit là tantôt. Donc, il est assez facile à découvrir pour un promeneur lambda, une personne lambda, depuis la ville, depuis l'extérieur. Pour d'autres musées universitaires, c'est un peu plus compliqué parce qu'ils se trouvent dans le sous-sol d'un certain bâtiment sur le campus. Il faut le savoir, ce n'est pas nécessairement en fléché. Si c'est fléché, peut-être qu'il faudrait mettre une couche de peinture pour que ce soit de nouveau bien lisible. Voilà, ça peut être un peu compliqué à trouver, mais on parlera de l'application Trésor là tantôt, qui peut guider les auditeurs.

  • Speaker #3

    On y arrive. Tu as eu l'occasion, j'imagine, de voir ou d'entrevoir... toutes ces collections universitaires, des pièces emblématiques qui t'ont marqué, des choses où tu te dis, waouh, complètement incroyable, je ne savais pas qu'il y avait ça chez vous, pour montrer justement cette diversité et cette richesse des collections universitaires.

  • Speaker #4

    Oui. Tu veux que je parle d'une collection en particulier ? Oui,

  • Speaker #3

    ou de pièces emblématiques où tu t'es dit « c'est incroyable que vous ayez ça » .

  • Speaker #4

    Oui, je vais prendre un exemple liégeois, parce qu'on ne va pas toujours parler de monstres.

  • Speaker #3

    Tu as bien raison, très grand ami Yannick d'ailleurs.

  • Speaker #4

    On parlera de Namur, du Céluvin et du Helbet après. Il y a une collection que j'ai pu découvrir qui n'est malheureusement pas ouverte au public. Toutes les collections ne sont pas accessibles au public. Une collection d'estampage qui m'a vraiment tapé dans l'œil. A priori, ça n'a pas l'air terrible, terrible, on dirait. presque des dessins d'enfants, en fait. Un estampage, qu'est-ce que c'est ? C'est une espèce de feuille de papier buvard qu'on pose sur une pierre gravée, et puis qu'on mouille, et puis on tapote avec une brosse à estampage. Et le buvard mouillé va aller dans les creux du texte qui est gravé sur la pierre, et puis ça sèche, on enlève la feuille de buvard, et on a en fait le négatif de l'inscription. Donc, ce qui permet d'étudier après. plutôt que de déplacer la pièce qui pèse 18 tonnes pour la ramener dans son laboratoire, surtout si c'est à l'étranger, ça ne se fait évidemment pas facilement et c'est même tout à fait impossible dans plein de cas, on a comme ça une trace d'une écriture gravée dans le roc, j'ai envie de dire. Pour pas mal de ces textes latins et grecs, pour la plupart que j'ai pu voir, ce sont les derniers témoignages de l'existence de ces blocs de pierre On a donc une feuille, une légère feuille de buvard avec en relief des textes qu'on peut relire et qu'on peut étudier, etc. Parce que ces pierres ont, au fil du temps, disparu. Parce qu'elles ont le bâtiment où elles étaient posées a servi de carrière pour construire un autre bâtiment. Donc, on a récupéré cette pierre, on l'a peut-être retaillée. Et donc, ces trucs sont perdus à tout jamais. Or, à Liège, dans des tiroirs en faculté de philo, ils ont tous ces textes qui servent à l'enseignement. et qui servent à la recherche aussi, et qui sont surtout les derniers témoignages de choses qui ont aujourd'hui disparu. Et je trouve ça assez fantastique quand on sait que ces estampages n'ont pas 200 ans, pour les plus âgés. Ça, c'est une des pépites que j'ai pu découvrir et que je ne connaissais pas, et je suis loin de tout connaître, bien entendu. Donc, c'est assez particulier. Après, il y a plein de musées avec des pièces incroyables. On parlait du musée de la médecine à l'ULB. des momies égyptiennes comme au musée du 50e. On voit le même genre de trucs, c'est assez dingue. C'est remis dans un contexte médical, évidemment, et c'est très didactique. Le musée, à Louvain-la-Neuve, est très bigarré, puisqu'il n'y a qu'un musée pour l'ensemble de l'université. Il y a un peu les collections de toutes les facultés et de toutes les disciplines, j'ai envie de dire, qui s'y côtoient. Il y a autant des tableaux d'élevaux que des œuvres antiques, que des trucs... qui viennent d'Afrique et d'ailleurs dans le monde. Donc, ça pousse au voyage dans le temps, à la réflexion et à ce genre de choses. Il y a aussi des pièces, je ne veux pas faire l'article de tout ce qu'il y a au musée, mais ils ont eu des prix Nobel. Donc, il y a aussi des instruments qui ont servi à Christian de Duve pour ses recherches qui ont mené au prix Nobel qu'il a pu recevoir en 1974, si je ne me trompe pas. Donc, voilà, c'est des traces de vie à la fois palpables et impalpables.

  • Speaker #3

    Et ça me paraît essentiel, en fait, à l'heure actuelle, parce que ce sont réellement, comme tu dis, des traces de vie, mais des traces de l'émergence d'un savoir scientifique, de nouvelles connaissances. Tout est là. Je caricature, mais beaucoup de choses sont dans ces musées universitaires ou dans ces collections universitaires, parce que, comme tu l'as dit, tout n'est pas accessible au public, tout n'est pas visible. Donc, c'est essentiel. Au final, on peut indiquer que ce sont des collections pratiquement inestimables.

  • Speaker #4

    Inestimables sûrement. Je ne me souviens plus, parce que j'ai posé la question au gestionnaire de ces musées, est-ce que ces pièces, si on parle d'inestimables, sont-elles assurées ? Si elles sont volées, s'il y a un incendie, si elles brûlent, ben non, elles sont juste uniques et donc irremplaçables, et donc inassurables par la même occasion aussi. On ne va pas reconstruire des pyramides d'Egypte pour aller faire de l'estampage sur des pierres taillées.

  • Speaker #3

    C'est quelque chose qu'on a du mal un peu à saisir. Moi, quand on me l'a expliqué, j'étais là, mais oui, c'est vrai que c'est assez évident. mais en fait quand une pièce est unique elle n'est pas assurable puisqu'il n'existe pas un bien similaire, donc elle est inestimable.

  • Speaker #4

    À ce point de vue-là, oui, du point de vue économique. Oui,

  • Speaker #3

    tout à fait, mais c'est complètement fou.

  • Speaker #4

    Financé, sinon ces collections valent des millions et des millions, mais c'est invendable aussi.

  • Speaker #3

    Ce que je te propose maintenant, c'est de passer à l'application Trésor, parce que, comme tu l'as dit, il y a plein de pépites. Tout le monde gagnerait à aller passer une heure dans chacun de ces musées parce qu'il y a plein de choses à voir avec plein de philosophies différentes.

  • Speaker #0

    Et pour justement donner l'envie au public de découvrir ces musées universitaires, tu as créé, alors je vais dire tu, j'imagine qu'il y a une équipe derrière, mais tu as créé une application qui s'appelle Trésor, qui vise à mettre en avant ces musées. Alors comment tu as fait ça ? D'où est venue l'idée ? Explique-nous un peu tout ça.

  • Speaker #1

    D'abord le nom Trésor, l'orthographe exacte si vous le cherchez sur les stores, c'est Trésor, T-R-E-Z-O-O-R-S, Trésors, Trésors. Trésor parce qu'on parle de trésor évidemment, de musée universitaire. Et en fait, pendant mon boulot de journaliste, en allant rencontrer les gestionnaires de ces musées, en allant découvrir ces collections, je me suis rendu compte des aspects inestimables de certaines pièces, etc., de leur beauté, de leur aspect unique. Et je me suis dit, mais si les gens ne viennent pas dans les musées, dans mes articles, je n'ai fait que restituer une partie des informations que j'ai pu... recueillir et mettre en musique pour raconter certaines histoires en lien avec ces musées, etc. J'avais aussi envie de les montrer. Et j'avais envie de montrer certains de ces trésors et de les montrer dans le temps. Parce que la série d'articles, c'était cinq articles en cinq jours. Et puis le sixième jour, on passe à tout à fait autre chose. Et puis depuis lors, il y a eu des dizaines d'articles, peut-être des centaines déjà publiés sur Daily Science. Donc l'application des trésors a été une espèce de prolongement de cette enquête journalistique en disant, là on va montrer pendant un an, deux, peut-être... et de plus on verra bien, certaines de ces pièces qui nous ont tapé dans l'œil, qui nous ont intrigués, et l'idée de, c'est tout simple, tu as vu l'appli, c'est une photo, un titre et deux ou trois paragraphes qui donnent quelques indications sur la pièce, et puis pour le reste, l'idée c'est de dire aux lecteurs et aux lectrices, allez voir le musée, allez le découvrir, ou si vous êtes à Liège, montez au Sartilement, il y a des musées là, ou allez en ville, il y a d'autres musées, etc. L'idée est de suggérer à nos lecteurs d'être curieux et d'aller découvrir eux-mêmes, avec leurs yeux, ces pièces et l'ensemble du musée par la même occasion, d'autant que la plupart sont gratuits. Donc, c'est facile d'accès. En tous les cas, il n'y a pas de barrière monétaire aux pécuniaires. Par contre, c'est parfois un jeu de piste pour trouver l'endroit. Et là, dans l'appli, il y a quelques pages. Il y a les objets à la queue leu-leu, mais aussi un onglet sur liste des musées, où on donne... les adresses, les liens internet pour savoir exactement où se situe. Donc c'est un demi-jeu de piste, j'ai envie de dire. L'idée de l'application Trésor, c'est vraiment d'inciter les lecteurs à aller découvrir ce qui nous a surpris, amusé, étonné pendant le boulot.

  • Speaker #0

    On ne l'a pas encore dit, mais combien tu as référencé de musées universitaires en Fédération Alliany-Bruxelles ? Parce que je suis certain qu'il y en a qui se disent cinq universités, cinq musées, c'est bon, il y en a cinq. C'est plus compliqué que ça.

  • Speaker #1

    C'est presque ça. En fait, un Mons, c'est facile. Il y a un musée, c'est le Mumons. Et en plus, c'est le gamin de la bande. Il est né il y a cinq ans seulement. Vous êtes le plus jeune musée au Mumons. Le plus jeune musée de la bande, si j'ose dire. Donc, je n'ose pas tellement répondre à ta question parce que dans mes articles, j'attaquais en disant d'emblée qu'il y a 27 musées universitaires et collections accessibles au public en Fédération Wallonie-Bruxelles. C'était vrai dans l'état de mes connaissances il y a un an, mais j'ai découvert depuis d'autres musées. Donc, on pourrait compléter l'info à un moment. Mais donc, il y en a au moins 27, disons 30 pour avoir un chiffre rond. Cinq universités, 30 musées. C'est gigantesque. Il me semble qu'en Fédération Wallonie-Bruxelles, on doit avoir 100, 200 musées. Enfin, toute nature de musée est confondue. Donc, c'est quand même pas mal. Et ce sont des musées. Donc, toutes les collections sont en lien avec des activités de l'université. La science, la recherche, comme on en a parlé, l'enseignement.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Ou l'histoire, parce que je prends le cas de Mons, il y a un cas particulier où on n'a pas de fac de lettres, mais on a des kilomètres de livres. Parce que justement... Très belle bibliothèque. Voilà, l'histoire de l'université. Avec des inclinations.

  • Speaker #1

    Ce qu'on n'a peut-être pas dit, pas par rapport à la trésor, mais par rapport à la terminologie trésor, c'est que dans pas mal de musées universitaires, il y a des trésors. de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Donc ce sont des pièces exceptionnelles détenues par ces musées universitaires qui bénéficient d'une sorte de classement ou de reconnaissance par la Fédération Wallonie-Bruxelles et qui sont vraiment des pièces uniques. Et à Monts, si je ne me trompe pas, il y a une Bible de Gutenberg du XVe siècle qui est un trésor de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Je confirme. Alors on ne peut pas y aller et demander à la lire et à tourner soi-même les pages avec une sangle en blanc. C'est juste pas accessible, c'est ultra précieux. On la sort de temps en temps. Oui, mais elle est sous verre et on ne peut pas aller tourner les pages. Pas mal de musées, enfin tous les musées universitaires, ont des trésors de la Fédération Wallonie-Bruxelles quasiment. Et donc ça montre aussi que ce patrimoine, c'est ce qu'on disait là tantôt, est inestimable, est unique et est irremplaçable.

  • Speaker #0

    Et moi, c'est ma conviction personnelle, les universités ont un rôle culturel à jouer. Ce rôle culturel peut être fait, entre autres, à travers leur musée. Ça me paraît essentiel de le redire aussi. Alors, dans les discussions que tu as eues sur les reportages que tu as faits, il y a eu aussi toute une série de questions par rapport à la digitalisation des œuvres. Je trouvais que c'était intéressant d'en parler avec toi, puisqu'au final, sur Trésor, on ne voit que des versions numériques des photos, en l'occurrence des pièces. Est-ce que, pour toi, le numérique va un jour remplacer l'objet dans les musées ou autre chose ? ou est-ce qu'il y a toujours un intérêt à voir la pièce dans le musée in situ ?

  • Speaker #1

    Il n'y a pas plusieurs réponses. Il y a une réponse à plusieurs facettes à donner à cette question, parce que ça recouvre diverses réalités. Concernant l'application Trésor, qui est une application digitale, on l'a dit, fatalement, on montre ce qu'on a de digital, c'est-à-dire le texte qu'on a produit et les photos qu'on a pu prendre des objets qu'on propose de découvrir. C'est du journalisme. Ça n'a aucune prétention scientifique. Par contre, comme ces objets relèvent de collections scientifiques, Ces objets peuvent toujours avoir une dimension de recherche importante ou intéressante à partager avec des scientifiques qui soient chez nous, à Mons, à Bruxelles, à Liège, à Namur, peu importe, ou ailleurs en Europe ou ailleurs dans le monde. Et donc une bonne digitalisation professionnelle de l'image en 3D d'un objet peut parfois suffire ou en tous les cas épargner à un chercheur d'Australie. de sparsir deux fois 24 heures de voyage, beaucoup de fatigue et beaucoup de dollars australiens dépensés pour payer son avion, pour venir étudier l'objet pendant une semaine ou deux dans une de nos universités. Donc ça peut être un très bon outil aussi pour la recherche scientifique. Mais il me semble que conserver dans les meilleures conditions possibles la pièce originale dans le musée, que ce soit dans des réserves ou dans les parties accessibles au public, est indispensable. Et en ce qui concerne le public... Je trouve que l'émotion entre regarder un écran, que ce soit notre télé, notre smartphone, notre tablette ou Dieu sait quel autre écran d'ordinateur, et aller voir un objet en trois dimensions de ses propres yeux réels, qu'on ne peut généralement pas toucher, on est bien d'accord, c'est quand même très fragile l'histoire, il n'y a pas photo, sans mauvais jeu de mots, il faut aller voir la chose vraie, véritable.

  • Speaker #0

    Pour illustrer ce que tu dis, nous lors d'une activité du musée, on avait... sorti toute une série de livres anciens, et les gens pouvaient les voir, les enfants avaient des livres avec des licornes dessinées, etc. Mais tu sentais qu'il y avait une émotion, quelque chose dans le contact à l'objet qui se passait, que même s'ils avaient vu une photo de ce livre, ils auraient dit oui, c'est un livre parmi d'autres, là ça devenait une entité unique.

  • Speaker #1

    Oui, mais c'est clair. Si on va dans un autre contexte, voir le musée des dinosaures à Bruxelles pour faire court, on va voir des dinosaures. Alors les dinosaures, je pense 60, 65 millions d'années. C'est très loin. Un livre, ça peut être 100 ans, 200 ans, 300 ans, et donc on peut percevoir encore la dimension humaine, le cerveau qui a été à l'origine de la chose. Et je trouve que là, il y a une émotion tout à fait imparable, je veux dire, et irremplaçable par autre chose que de voir l'objet véritable. L'idéal serait de pouvoir le manipuler aussi, mais c'est juste impossible parce que c'est ultra fragile et unique et donc on ne peut pas se permettre... le moindre coin déchiré ou page froissée, etc. Mais c'est quand même fascinant de se dire, la fameuse Bible de Gutenberg, qui a 500 ans, c'est dingue. On a imprimé ce bouquin il y a cinq siècles, donc je ne peux même pas demander à mon arrière-grand-père s'il a lu ce bouquin ou s'il l'a eu dans sa bibliothèque, parce qu'il ne l'a pas eu, évidemment. Et donc, c'est encore bien avant ça que ça a été produit. Et hop, ça existe toujours aujourd'hui dans nos collections. Et c'est fascinant, c'est d'une richesse incroyable.

  • Speaker #0

    Tout à fait, ça met en avant cette conservation dont on parlait tout à l'heure, cette importance de conserver cette trace de l'histoire humaine, qu'elle soit scientifique, littéraire, artistique.

  • Speaker #1

    Absolument, tout à fait.

  • Speaker #0

    Alors, tu nous as raconté une pièce emblématique. Est-ce que tu as des anecdotes, des trucs un peu comiques qui se sont passés durant ces découvertes de musées à nous partager ? Une ou deux petites choses à nous raconter ?

  • Speaker #1

    Oui, il y a une espèce de jeu de piste que je n'ai pas encore terminé, par exemple. Parmi les musées universitaires à Liège, il y a entre autres le musée en plein air sur le campus de Sartilement. C'est une collection d'œuvres d'art, de statues de différentes formes, natures, couleurs, époques, mais disséminées sur le campus de Sartilement. En fait, le Sartilement, c'est une gigantesque colline avec des forêts, des bâtiments académiques fatalement, l'hôpital universitaire. Il y a moyen de se promener sur le campus. J'y ai passé deux après-midi et je pense que... Je n'ai pas vu la moitié des statues, parce que l'idée, chaque fois, c'est de s'arrêter, de lire le cartel. Ils ont mis des QR codes, donc le temps que la 4GS réveille et qu'on ait les infos pour lire, etc. Puis après, le temps passe. Donc, ça, je trouve que c'est quelque chose d'assez sympa à faire. Il y a d'autres musées en plein air. à Bruxelles, sur le campus de l'UCLouvain, cette fois à Walluée, également avec des œuvres d'art, c'est assez sympa à aller voir. Il y a aussi un jardin des plantes médicinales en plein air qui est très chouette. Il y a aussi le jardin Massard de l'Université libre de Bruxelles à Bruxelles, à la fin de l'autoroute qui vient de Namur, la 411.

  • Speaker #0

    C'est assez incroyable.

  • Speaker #1

    C'est dingue. Je me souviens d'un article dans Daily Science il y a quelques années où on relayait l'information suivante, plus de 1000 espèces. d'êtres vivants, donc plantes, insectes, etc., petits mammifères, recensés dans ce jardin qui est un très beau et grand jardin qui était privé et qui est devenu public, qui est géré entre l'université pour une partie et la région bruxelloise par ailleurs, mais qui est au bout d'une autoroute avec des milliers de bagnoles qui passent tout, mais juste à côté, quoi, tous les... Mais c'est une zone semi-humide, il y a différents types de biotopes. C'est assez fascinant, quoi, et se dire que ça se trouve vraiment à côté de chez nous, quoi. Il faut oser y aller. Et parfois, on y rentre sans même se rendre compte que c'est un musée universitaire. Le Massard, entre autres, on va visiter. C'est le Rouge-Loire qui est à côté, qui est une partie de la forêt de soigne. Et il y a le jardin Massard qui est là et ça communique. Et on rentre dedans sans se rendre compte qu'on est rentré dans un site, entre guillemets, universitaire en partie du mois.

  • Speaker #0

    Alors, on arrive tout doucement à la fin de cet épisode. Si tu voulais passer des messages par rapport à ces musées universitaires. À qui voudrais-tu le faire et qu'est-ce que tu voudrais leur dire ?

  • Speaker #1

    Il y a plein de publics potentiels. Pour envoyer un message, on peut parler au grand public, au petit public, pour autant qu'on puisse définir le grand public. On peut parler aux responsables de ces musées. Si j'ai un message à faire passer, ce serait peut-être, et c'est un peu présomptueux de ma part, aux autorités académiques. En leur rappelant, tout simplement, parce que je pense qu'elles le savent, vous avez avec vos musées des trésors incroyables en magasin. des collections inestimables, des pièces qui ont servi à faire avancer les connaissances, la science et qui, pour certains, continuent à le faire. Et donc, elles méritent toute votre attention et sans doute peut-être quelques euros de plus pour mieux les conserver, mieux permettre leur manipulation ou leur partage et, puisqu'on parle de musées, mieux les montrer au public le plus général possible. Ce serait à ce niveau-là.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Et je pense que le message, en fait, on peut le généraliser. C'est toutes les institutions culturelles, muséales à l'heure actuelle méritent, je pense, d'être soutenues parce qu'elles racontent l'histoire de l'humanité. Quel que soit le matériel qu'elles ont, elles racontent l'histoire de l'humanité. Et je pense que par les temps qui courent, se rappeler d'où on vient, ça me paraît essentiel.

  • Speaker #1

    Je suis assez d'accord avec toi. Mais bon, ici, on parle de musée universitaire.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    C'est l'humanité de nos universités à 200 ans. Tout à fait. Sauf peut-être l'UCL Louvain. Ou l'université de Louvain qui fête son 600e anniversaire cette année.

  • Speaker #0

    On est d'accord.

  • Speaker #1

    Mais c'est une autre histoire, évidemment.

  • Speaker #0

    Moi, j'aimerais passer un message. Et d'ailleurs, je pense que ce sera ta citation, donc je la laisserai. Mais aux visiteurs, c'est d'oser passer la porte de ces musées. Parfois, ça peut faire peur parce que vous allez arriver dans un endroit où il y a des auditoires, des étudiants. Mais courage, allez-y, ils ne vont pas vous manger. Et vous allez découvrir des choses qui sont incroyables, des histoires complètement folles et des pièces qui vont vous émerveiller.

  • Speaker #1

    Je suis d'accord avec toi. Je retape sur le clou, je fais un peu de promo. L'application Trésor vous donne l'adresse de ces musées. Quelques exemples sur toutes les adresses. Vous savez où ils sont, vous avez le moyen de savoir facilement où ils se situent. Allez-y. Je dirais que si je devais prendre une maxime, c'est juste donner un conseil. Enfin, qui suis-je pour donner des conseils à vos auditeurs ? C'est soyez curieux et allez-y, osez. N'hésitez pas et n'ayez pas peur, en effet, comme tu le disais. Les musées universitaires souffrent d'une double panne. Ils sont universitaires, donc ça peut faire peur à certains publics. Ce n'est pas pour moi. L'université, ce n'est pas pour moi. Non, bien sûr, peut-être pas, mais peut-être que bien que oui. Et tant que vous n'y avez pas été, vous ne pouvez pas le savoir.

  • Speaker #0

    Et puis, aller dans un musée universitaire, ça n'engage à rien.

  • Speaker #1

    Et donc, aller voir le musée universitaire, c'est certainement pour vous, parce que ça raconte des trucs intéressants qui vous concernent et que vous allez peut-être découvrir. Et puis même, vous n'êtes pas obligés après ça d'inscrire vos enfants ou même vous-même à l'université. mais pousser leurs portes. comme vous iriez voir une exposition artistique, comme vous iriez au cinéma, au théâtre, à l'opéra ou à n'importe quel festival de musique, parce que ça vous parle. En fait, les musées universitaires, ils vous parlent aussi et allez-y.

  • Speaker #0

    Je rebondis sur ta maxime. Au-delà de « soyez curieux » , c'est « cultivez votre curiosité » . C'est quelque chose d'essentiel dans le monde actuel. Eh bien, Christian, merci beaucoup d'avoir pris du temps pour discuter avec moi. J'espère que l'exercice t'a plu aussi, même si je pense que tu as l'habitude de... Tu prêtais, mais parfois de l'autre côté du micro, quand même.

  • Speaker #1

    Oui, merci Maxime, c'était un plaisir. Et c'est chouette de partager, en fait, c'est vrai pour tout le monde, une partie de notre boulot et essayer d'attirer l'attention sur des choses qui nous nous ont parlé, nous ont émerveillé dans une certaine mesure aussi. Voilà, avec le plus grand nom, mais tant mieux si ça passe par les oreilles.

  • Speaker #0

    Alors, chers auditeurs, chères auditrices, je te souhaite une très très bonne journée. On se retrouve dans deux semaines pour le prochain épisode. de science, art et curiosité, le podcast du Mumons. Tu viens d'écouter un épisode du podcast du Mumons. Et franchement, j'espère qu'il t'a plu. D'ailleurs, si en passant, tu veux me faire un retour ou si tu as des idées d'amélioration, surtout n'hésite pas à nous contacter. Tu peux aussi devenir notre ambassadeur et faire découvrir ce podcast tout autour de toi. Si tu as des idées de sujets ou si tu souhaites enregistrer un épisode, surtout n'hésite pas à nous contacter. Rendez-vous sur le site internet mumonce.be ou sur la page Facebook du Mumonce.

Chapters

  • Introduction et présentation de Christian Dubrulle

    00:37

  • Qu'est-ce qu'un musée universitaire ?

    01:06

  • Les missions des musées universitaires

    06:40

  • L'application TREZOR et son impact

    10:00

  • La digitalisation et l'importance de l'objet physique

    13:20

  • Conclusion et messages aux auditeurs

    16:40

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Description


« Les musées universitaires sont des trésors de savoir souvent méconnus ! » C’est par cette affirmation percutante que Christian Dubrulle, journaliste et fondateur de dailyscience.be, ouvre la discussion dans cet épisode captivant de MUMONS. 🎙️ Vous êtes curieux de découvrir comment ces institutions peuvent enrichir notre compréhension de la science et de la culture ? Alors, cet épisode est fait pour vous !


Les musées universitaires.
Des lieux que l’on imagine poussiéreux, anecdotiques, réservés aux chercheurs…
Pourtant, ce sont des trésors vivants disséminés au cœur des campus, des lieux de science, d’histoire et de curiosité, trop souvent méconnus du grand public.


Christian a mené une grande enquête sur les musées universitaires de Fédération Wallonie-Bruxelles, et il est aussi à l’origine de l’application Trezoors, qui met en lumière les pièces les plus extraordinaires de ces collections.

Ensemble, nous explorons un monde bien plus riche que ce que l’on imagine :

🏛️ Qu’est-ce qu’un musée universitaire ?
Une définition impossible, tant ils sont protéiformes.
Mais tous incarnent les trois missions de l’université : la recherche, l’enseignement et le service à la société.

🧪 Des collections uniques, vivantes, souvent inestimables
Des instruments historiques, des objets scientifiques, des livres anciens, des momies, des estampages, des prix Nobel…
Des pièces qui racontent l’évolution du savoir et qui, parfois, ne sont visibles nulle part ailleurs.

🧭 Une accessibilité parfois complexe, mais un rôle essentiel
Campus labyrinthiques, musées cachés dans des caves, vitrines au milieu de couloirs…
Pourtant, ce sont des lieux où l’on transmet, où l’on démocratise le savoir, où l’on garde la mémoire des découvertes.

📲 Trezoors : une application pour révéler ces trésors
Un prolongement journalistique, photographique et scientifique :
des objets sélectionnés, contextualisés, géolocalisés…
pour inviter le public à pousser la porte des musées.


Christian raconte comment Trezoors est né, son envie de montrer, de partager, d’éveiller la curiosité, et de donner aux musées universitaires la visibilité qu’ils méritent.


Un épisode qui traverse l’histoire des idées, les coulisses des musées, la transmission scientifique et l’importance de conserver les preuves du savoir pour lutter contre les fake news.

🎧 Disponible dès maintenant sur toutes les plateformes.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Lorsque ce petit bolide atteindra 88 miles à l'heure, attends-toi à voir quelque chose qui décoiffe.

  • Speaker #1

    Ce qui place votre zone d'atterrissage à 5,0667 degrés de latitude nord et 77,3333 de longitude ouest.

  • Speaker #0

    Rien de tout ça, n'est rien. Qu'est-ce que le réel ?

  • Speaker #2

    La seule variable constante est l'inattendue. On ne peut pas la contrôler. Je crois que vous êtes encore pire que ces créatures. Elles, elles n'essaient pas de se massacrer entre elles pour tirer le...

  • Speaker #0

    Voyons si une capacité de poussée de 10% permet le décollage. Et 3, 2, 1...

  • Speaker #3

    Chères auditrices, chers auditeurs, bienvenue dans ce nouvel épisode de Science, Art et Curiosité, le podcast du MUMONS. Alors aujourd'hui, un peu comme d'habitude, je suis dans mon quartier général, je suis au Van der Walk Hotel à Mons, avec mon invité, et nous allons explorer ensemble un patrimoine méconnu mais fascinant, les musées universitaires. Alors oui, si toi, auditeur, auditrice... qui nous écoute, tu es dans une université, tu ne le sais peut-être pas, mais ton université a un ou plusieurs musées. Et c'est justement le sujet qu'on va aborder aujourd'hui. Pour ce faire, j'accueille Christian Dubrulle. Salut Christian.

  • Speaker #4

    Bonjour Maxime.

  • Speaker #3

    Comment vas-tu ?

  • Speaker #4

    Écoute, super bien. Le soleil brille, c'est la fin de l'été, la compagnie est agréable, ça va super bien donc.

  • Speaker #3

    Alors, avant de rentrer dans le vif du sujet, est-ce que tu peux me dire et dire à nos auditeurs et à nos auditrices... En quelques minutes, qui est Christian Dubrulle ?

  • Speaker #4

    Qui est Christian Dubrulle ? Vaste et long programme que je vais essayer de résumer au mieux.

  • Speaker #3

    Tu as trois minutes. Comme ma thèse en 180 secondes.

  • Speaker #4

    Vas-y, déclenche le chrono alors du coup, on va y aller. Donc dans le cadre de notre rencontre journaliste, ça, ça me paraît clair, Christian Dubrulle est journaliste depuis toujours, une longue carrière dans la presse écrite à Bruxelles essentiellement, où j'ai... pu gérer une page quotidienne qui traitait de sciences et de recherche. Depuis 2014, je suis le fondateur, créateur et j'ai été rédacteur en chef de dailyscience.be. Alors là, je le dis en français et je francise Daily Science. Ce n'est pas comme Daily Traiteur, c'est la remarque qu'on fait souvent, c'est Daily Science, donc sciencequotidienne.be, dailyscience.be, qui est un média en ligne. belge, francophone, gratuit, qui s'intéresse chaque jour depuis le 1er avril 2014, ce n'était pas un poisson, mais voilà, c'est un nouveau magazine scientifique, qui s'intéresse chaque jour à l'actualité en lien avec la science, la recherche et l'innovation, mais .be, donc, qui se passe très spécifiquement chez nous ou qui implique des cerveaux de chez nous, dans les universités, dans les hautes écoles, dans les entreprises qui font de l'innovation, etc. Et alors, .be, OK. Petit pays, mais deux cultures, deux langues, trois langues même si on compte la communauté germanophone. Mais toute l'équipe est francophone et donc nous chassons l'actualité et l'information, sciences, recherches et innovations, principalement en Fédération Wallonie-Bruxelles. Bruxelles, la Wallonie, encore une fois les UNIF, les hautes écoles, les entreprises. Et on fait des choix parce que le vivier est là. Il y a des milliers de cerveaux à l'œuvre chez nous tous les jours. et à... plein d'infos tous les jours, mais nous ne publions qu'un article par jour sur délicience.be. Article qui est accessible gratuitement, comme toutes les archives. C'est un média gratuit. Nous sommes financés par les pouvoirs publics, notamment, que je remercie au passage. Et donc, n'importe qui a accès à nos articles, qui sont des articles, et j'insiste, vulgarisés. C'est du journalisme. Tout le monde doit pouvoir les lire. Donc, on essaye de pas utiliser un jargon incompréhensible. On essaye... de faire expliquer à nos interlocuteurs et nos interlocutrices leurs travaux dans un langage que tout le monde comprend. Et ça marche depuis un peu plus de 11 ans. Et donc, il y a 3000 articles en stock dans nos archives, également accessibles à tout le monde. Mais voilà, l'idéal, c'est de regarder l'article du jour et puis de revenir demain peut-être.

  • Speaker #3

    Alors, c'est super intéressant parce qu'on a tendance à ne pas nécessairement toujours être conscient que... Il se produit de l'actualité scientifique dans notre pays, voire même dans notre fédération. Or, tu le démontres un article par jour, constamment, pratiquement, et vous passez à côté de certaines choses, vous devez faire des choix, tu l'as dit aussi. Donc, la recherche scientifique, la science en fédération à l'ONU Bruxelles et en Belgique se porte bien. Pas d'inquiétude par rapport à ça ?

  • Speaker #4

    Pas d'inquiétude par rapport au dynamisme des cerveaux. Après, la science, c'est bien sûr aussi une question de moyens. financiers, de ressources. Donc les entreprises qui font de l'innovation, c'est pour améliorer des produits, des services, développer de nouveaux produits, nouveaux services. Donc elles investissent dans la recherche et au final, ça donne des nouveaux produits que les gens vont acheter. Donc ça va mettre des sous et du beurre dans les épinards des entreprises qui vont pouvoir continuer à vivre et à se développer. La recherche peut-être plus académique puisqu'on parle des musées, on va parler des musées universitaires. Concentrons-nous sur nos cinq universités en Fédération Wallonie-Bruxelles. La recherche académique, elle est financée d'une part par la Fédération Wallonie-Bruxelles via l'argent qui est alloué chaque année aux universités, mais aussi par le Fonds National de la Recherche Scientifique, le FNRS, qui bénéficie aussi de moyens publics pour payer les salaires de milliers, je crois que c'est plus de 2000 chercheurs qui sont actifs dans nos universités. Encore une fois, c'est un autre moyen de financer la recherche dans nos universités. Donc la recherche se porte bien parce qu'elle est dynamique, enfin il y a un dynamisme plus exactement en termes de recherche. Toutes disciplines confondues. Et puis, ce que je souhaite aux chercheurs, c'est de chercher le moins possible de moyens financiers pour pouvoir se concentrer sur leur science plutôt que dans l'administratif et ce genre de choses.

  • Speaker #3

    Tu as tout à fait compris ce que je mettais derrière ma question. Ce n'est pas parce qu'il y a un article par jour sur la recherche que certes, la recherche se porte bien, qu'il faut arrêter de la financer. Petit message subliminal qui était à côté de nos musées universitaires, mais qui me semble important dans... la situation actuelle. Ces musées universitaires, on l'a dit, ça va être le sujet du podcast. Tu as développé une application qui les met en avant. On va en parler plus tard dans le podcast. Cette application s'appelle TREZOR, donc T-R-E-Z-O-O-R-S. Il suffit de la télécharger sur n'importe quel store, vous pourrez comme ça découvrir les pépites qu'il y a dans ces musées universitaires. Mais avant toute chose, est-ce que tu peux nous aider à comprendre ce qu'est un musée universitaire ? Est-ce qu'il y a une définition du musée universitaire standard.

  • Speaker #4

    Avant de tenter de donner une définition du musée universitaire standard, je voudrais peut-être rappeler aux personnes qui nous écoutent que dans le cadre de Daily Science, j'ai eu la possibilité de mener une enquête sur les musées universitaires et leur raison d'être. C'est une enquête de plusieurs mois avec énormément de rencontres de gestionnaires de musées, de scientifiques, d'autorités académiques qui à un moment impulsent certaines initiatives dans le domaine des musées de leur université. Et cette enquête a débouché sur une série d'articles, cinq articles qui ont été diffusés à l'automne 2024, donc de l'année passée, et qui sont toujours en ligne. Il y a le moteur de recherche à 100. Tu peux d'ailleurs aller les lire pour préparer le podcast. Tu sais tout alors. Donc voilà, pour les lecteurs qui voudraient poursuivre après ce podcast, la plongée dans les musées universitaires, voilà une piste intéressante, je pense. Donc, une définition des musées ou du musée universitaire. C'est protéiforme, un musée universitaire. On pourrait dire de manière très banale et très basique, c'est un musée d'une université ou qui relève de l'université. OK, on a dit ça, on a tout dit et on n'a rien dit, évidemment, parce que chaque musée est unique. Chaque musée universitaire est unique, d'abord parce qu'il dépend, il relève d'une université en particulier, mais surtout parce que chaque musée disparaît. dispose de ses propres collections, et ces collections sont elles-mêmes multiples, elles partent dans tous les sens, et on va en parler, j'imagine.

  • Speaker #3

    Comme tu l'as dit, c'est protéiforme. En plus, derrière, il y a des recteurs, des rectrices qui ont une vision, qui diffèrent aussi, c'est tout à fait normal, c'est des institutions différentes. Et donc, ces musées universitaires, il est très, très difficile d'en donner une définition qui a du sens. Par contre, ce qui est intéressant, c'est qu'ils rencontrent quand même les missions de l'université. c'est à dire que L'université, globalement, et ça c'est valable pour toutes les universités en Fédération Malony-Bruxelles, ont trois missions. La recherche, c'est évident. L'enseignement, c'est tout aussi évident. La troisième est peut-être moins évidente ou moins connue, le service à la société. Et ce qui est intéressant, c'est que les musées, au final, jouent un rôle dans ces trois parties, dans ces trois axes.

  • Speaker #4

    Mais ce sont des émanations de l'université. En fait, donc, fatalement... Ces musées remplissent ou rencontrent ces trois missions universitaires également. Alors, je dirais, la recherche scientifique, oui, il suffit qu'un étudiant ou qu'une étudiante, un doctorant ou une doctorante plongent dans une partie des collections pour les étudier, quelle que soit la nature de la collection et l'objectif poursuivi. Et donc là, on fait de la recherche, on étude. Ces collections peuvent continuer à être étudiées ou sont peut-être tout à fait vivantes et sont étudiées. tout au long de l'année et de manière continue. L'enseignement aussi. Peut-être de manière un peu plus confidentielle, des rencontres que j'ai pu avoir, il me semble que toutes les collections ne reçoivent pas nécessairement la visite des étudiants qui mériteraient d'aller les voir parce que leurs professeurs, tout simplement, n'ont pas le temps de les y amener ou peut-être que tout simplement ne connaissent pas l'existence du musée qui serait intéressant pour leur... cours et pour leurs étudiants. Quant à la dimension service à la société, troisième mission dédiée aux universités, c'est un musée. Et un musée, c'est un vecteur de communication vers le public. C'est une ouverture au public de certains types d'objets et donc de connaissances. Donc, ça rend d'une certaine manière... service à la société, en tous les cas, s'attire le niveau de culture scientifique un petit peu plus vers le haut des visiteurs qui fréquentent ces musées.

  • Speaker #3

    C'est dans l'esprit de la démocratisation du savoir au final. Le musée est là pour rendre accessible facilement toute une série de savoirs et de connaissances au grand public et donc l'université est bien placée pour inciter ce rôle-là.

  • Speaker #4

    Oui, c'est clair, mais comme n'importe quel musée finalement, à la différence que... pas mal de musées universitaires sont gratuits. Donc, l'accès au savoir est même gratuit. Il suffit de pousser la porte. Pour pousser la porte, il faut savoir où se situe ce ou ces musées. Et puis, il faut oser rentrer bien souvent sur un campus universitaire qui n'est pas nécessairement l'épicerie du coin qu'on fréquente tous les jours. Et donc, oui, là, on en parlera, j'imagine, mais là, il y a peut-être des freins ou des barrières à l'accès, mais qui sont peut-être simplement psychologiques. géographique parce qu'on ne va pas sur un campus comme on va sur la grande place de Mons.

  • Speaker #3

    La fameuse peur de « est-ce que je peux être ici ? »

  • Speaker #4

    Ça, et surtout, où cela se trouve-t-il ?

  • Speaker #3

    Parce que parfois, ce n'est pas fléché du tout. Alors là encore, les réalités entre universités sont complètement différentes et même au sein d'une université peuvent être complètement différentes. Je vais prendre le cas de Mons, facile, puisque j'y suis. On a Pignon-sur-Rue au niveau de la place du Parc, donc on a un lieu dédié au musée. Je vais prendre l'ULB, il y a des musées qui se trouvent dans les facultés, et à l'inverse, tu as un incroyable musée de médecine qui se trouve juste à côté d'Erasme, c'est bien ça, qui lui a son lieu propre aussi. Donc même au sein d'une institution, tu as des différences sur le traitement des musées qui s'y trouvent.

  • Speaker #4

    Oui, mais en termes d'accessibilité, reprenons le cas du musée de la médecine d'Erasme. C'est un splendide musée, tous les musées universitaires ont leurs charmes, leurs atouts et leurs richesses, c'est clair. Erasme, le musée de la médecine de l'ULB également, ils rentrent. clairement dans cette catégorie. Mais déjà, Erasme, c'est au fin fond d'Underlecht, c'est au bout d'une ligne de métro, c'est de l'autre côté du ring de Bruxelles. Et donc, pour un Bruxellois, quelle que soit sa commune ou un non-Bruxellois, comment s'y rendre si on ne va pas rendre visite à quelqu'un qui est à l'hôpital, si on n'a pas un rendez-vous médical ? On ne fréquente généralement pas les hôpitaux. Le musée qui est juste à côté, fatalement, c'est un petit peu bizarre. Or, ça mérite. comme on dit dans certains guides touristiques, vaut le voyage. Ça vaut clairement le ticket de métro, le ticket de train pour aller jusqu'au bout de la ligne, pousser les portes de ce musée et de le découvrir. D'autres musées ont pignon sur rue, tu l'as dit. Le MUMONS, clairement, en place du parc, on est dans le cœur historique de Mons, c'est assez génial. Je pense qu'à l'UCLouvain, il n'y a qu'un grand musée, il y a deux musées à l'UCLouvain, mais un à Bruxelles, sur le campus médical. Et l'autre, le grand musée, le muséal sur le campus de Louvain-la-Neuve, dans un bâtiment emblématique, historique de Louvain-la-Neuve, très chouette. Mais encore une fois, au milieu d'un campus universitaire, donc il faut aller fatalement à Louvain-la-Neuve pour voir le musée. À Louvain-la-Neuve, il y a un autre musée qui est un musée public, enfin au privé plus exactement, qui n'est pas un musée universitaire, qui est le musée Hergé. Donc, on veut tout savoir sur Tintin, on va au musée Hergé. Peut-être qu'on pousse plus facilement la porte de ce musée-là que du muséal. ça c'est peut-être un truc à explorer mais voilà Ce musée à Pignon-sur-Rue est au centre d'un campus. Par contre, à Longuère-Liège, l'aquarium du Buisson, le musée aquarium, il est dans la ville, il est le long de la Meuse. C'est un bâtiment universitaire, il y a un auditoire. On y donne des cours aux étudiants de biologie ou de zoologie, mais c'est ouvert au public. Il y a un aquarium avec énormément de spécimens vivants, donc c'est un vrai spectacle vivant. Et il y a d'autres musées aux étages. partout dans le bâtiment, mais surtout il est en plein centre-ville, donc ça fait partie du quotidien des citadins, j'ai envie de dire, peut-être contrairement aux musées qu'on évoquait là tantôt, ou à d'autres musées qui sont bien cachés au sein des campus.

  • Speaker #3

    Tout à fait. Donc encore une fois, on voit cette difficulté à donner une définition unique, puisque réalité de toute façon de terrain, extrêmement différente. Alors tu l'as dit aussi, le musée universitaire c'est de toute façon avant tout un musée, après toutes tes rencontres et ton enquête journalistique, Comment tu vois ces interactions entre les musées universitaires et les autres musées ? Les musées universitaires essaient de travailler ensemble, ils sont en train de construire un réseau, ou en tout cas c'est dans l'idée de vraiment le rendre concret. Il y a des réseaux de musées scientifiques aussi à travers le monde et l'Europe. Comment tout ça interagit l'un avec l'autre ?

  • Speaker #4

    Question complexe et compliquée. En fait, les musées universitaires relèvent d'abord de leur université. Donc bien sûr, ça se met en réseau et il y a de la communication. Maintenant, que peut faire une université avec son musée par rapport à une autre université, son ou ses musées ? On peut s'échanger des pièces, on peut s'échanger des bonnes pratiques, mais si j'ai un monstre, je vais aller voir le MUMONS, évidemment, tout d'un coup, ça ne va pas nécessairement me donner envie d'aller à Louvain-la-Neuve, à Liège, à Namur ou à Bruxelles. Donc, je pense que ces musées ont tout intérêt, pour leur propre visibilité, à se mettre en réseau, à peut-être parler vis-à-vis de certains interlocuteurs d'une seule et même voix, mais tu le rappelais d'entrée de jeu, la réalité de chaque musée est différente. Les collections sont différentes, la manière dont elles ont été constituées, la nature de ces collections est différente aussi, et reflète chaque fois un certain pan de l'histoire de l'institution et de son évolution à travers le temps. Donc un réseau, oui, mais chaque collection est unique.

  • Speaker #3

    Là aussi, ce qui est intéressant, je rebondis sur ce que tu dis, et je suis certain que c'est le cas pour toute une série de musées universitaires, on prête nos pièces à d'autres musées, musée traditionnel, parce qu'il faut mettre un adjectif derrière musée habituel.

  • Speaker #4

    Non universitaire.

  • Speaker #3

    Non universitaire, merci beaucoup. On sent le journaliste.

  • Speaker #4

    Disons les choses comme elles sont.

  • Speaker #3

    On interagit aussi avec toute une série de musées non universitaires en prêtant des pièces. Il y a aussi des collaborations. Les musées universitaires ne veulent pas nécessairement vivre cloisonnés et déconnectés du monde muséal. Ce sont des musées avant tout. Tu as perçu ça aussi à travers toutes tes visites ?

  • Speaker #4

    Oui, bien sûr. On montre une partie des collections parce que chaque musée a sa vitrine, donc la partie accessible au public. Et puis, il y a les réserves qui sont généralement pléthoriques, gigantesques et parfois assez poussiéreuses même parce qu'il faut gérer tout ça ou il faut en étudier certaines pièces. Mais je pense que le musée universitaire se démarque d'un musée non universitaire par le fait que les collections se sont constituées d'elles-mêmes ou quasiment d'elles-mêmes. Parce que les collections dans les musées universitaires, un musée ne se dit pas « créons un musée et achetons des pièces qu'on va mettre dans le musée et on va expliquer au public ce que sont ces objets » . En fait, les musées universitaires montrent des collections d'objets qui ont fait l'histoire de l'université, à ce titre montrent une partie du patrimoine de l'université. Prenons un exemple à Lumonce. Dans les collections du Lumonce, Et on ne les voit pas nécessairement parce qu'elles sont en réserve, la majorité des pièces sont en réserve. Et il y a plein d'engins techniques qui ont servi à l'enseignement pour les futurs ingénieurs, pour les ingénieurs des mines, puisqu'il y a une longue tradition par ici. À ce propos, ces objets ont été acquis à l'époque, soit pour la formation des étudiants. Regardez, ici, on a un piston, machin, qui fonctionne comme ceci ou comme cela. Voilà, et puis... La technologie évoluant, quelques années après, le fameux piston ou le fameux objet est devenu obsolète. Il a été remplacé par un autre objet du même genre, mais de nouvelle génération, avec ses spécificités propres. Donc, l'objet ancien, fatalement, n'est plus utilisé. Boum, ça tombe dans un fond de tiroir, dans une armoire. Et c'est ça qui, petit à petit, a constitué une bonne partie des collections des objets qu'il y a dans les musées universitaires. Un musée peut-être plus traditionnel, mais c'est un peu idiot de dire ça. un musée non universitaire. fonctionne probablement d'une autre manière. Ce musée reçoit des dons, probablement, de collectionneurs à un moment, mais a aussi constitué par lui-même des collections qu'il a envie de constituer. Et donc, s'il a les moyens, il achète des pièces, il va à des ventes publiques, etc. Ou il y a des échanges avec d'autres musées du même genre ailleurs dans le monde. Et c'est comme ça que la qualité et la diversification de leurs collections se fait. Donc voilà, je pense que dans les musées universitaires, on n'achète pas des pièces pour les mettre dans un musée. on récupère un patrimoine de l'université et acquis par l'université à des fins d'enseignement ou de recherche. Il y a aussi des objets liés à la recherche, évidemment, qui à un moment deviennent désuets, sont conservés, mais expliquent comment la recherche a été faite à une certaine époque.

  • Speaker #3

    Plusieurs fois durant tes pérégrinations à travers tous ces musées, tu as eu un argument que je trouvais assez intéressant à débattre avec toi dans cet épisode. Plusieurs personnes impliquées dans ces musées universitaires t'ont dit que Au final, cette conservation des pièces scientifiques, que ce soit des instruments, des livres, etc., avait un rôle démocratique extrêmement important pour la science, puisque c'était la conservation du corpus scientifique qui avait permis l'émergence de la connaissance. Et donc, en quelque sorte, ça pouvait constituer un élément de preuve, certainement pas la seule, mais un élément de preuve, que cette connaissance scientifique était véridique, et donc lutter contre les fake news.

  • Speaker #4

    Oui, c'est clair. Plusieurs interlocuteurs et interlocutrices m'ont tenu ce langage, quoi. C'est limpide. C'est sûr que si on parle d'un insecte qui a douze pattes, s'il existe, s'il est dans les collections d'entomologie d'une institution, si quelqu'un un jour veut remettre ça en question en disant « mais non, il avait treize pattes, mais la treizième est tombée » , retournons voir le spécimen qui a permis de décrire l'espèce en question. et c'est vrai dans n'importe quel type de discipline. Donc, il y a cet aspect démocratique qui m'a été mis sous le nez à plusieurs reprises et que je trouve tout à fait pertinent et opportun. Ça veut dire aussi que pour les musées universitaires, il y a une espèce de responsabilité de conserver ces témoins qui ont permis à une certaine science, à un moment, d'émerger, de se construire, parce qu'on peut y retourner si jamais, et c'est le propre de la science, si jamais on remettait en cause telle ou telle théorie, telle ou telle avancée scientifique. On peut retourner voir la pièce qui a permis d'écrire une théorie et donc qui permet de répondre à d'éventuelles contradictions ou infirmer ces contradictions et donc qui permet finalement, c'est comme ça que la science fonctionne, de progresser, d'évoluer par des remises en question perpétuelles.

  • Speaker #3

    Et au final, tu le disais pendant la préparation, et je trouve que c'est extrêmement pertinent, ce qui s'est passé avant se passe aujourd'hui. C'est-à-dire que la science telle qu'elle fonctionnait il y a plusieurs dizaines d'années, ou même plusieurs centaines d'années, plus d'un siècle, disons, pour essayer de rester sur des choses cohérentes, c'est toujours le cas à l'heure actuelle. Et donc c'est cette histoire qui se construit, c'est une histoire qui se construit encore maintenant.

  • Speaker #4

    Les universités, c'est vivant, quoi. Donc, fatalement, on forme de nouveaux cerveaux, et ces cerveaux réfléchissent. sont formatés pour de la recherche, par exemple, parce que formater, c'est un peu négatif, sont formés à faire de la recherche, donc sur base de guides et de lignées édictées par les anciens, mais qui ont évolué, et donc continuent à faire de la recherche dans le même genre d'esprit, avec la même liberté, j'espère, en tous les cas, de recherche qui était celle de leurs prédécesseurs, donc qui peuvent remettre en cause ce qui a été fait avant eux, peut-être même à raison, et souvent à raison, Parce qu'il existe aujourd'hui des nouvelles technologies, des nouvelles techniques qui permettent de mieux comprendre pourquoi tel spécimen, tel objet a servi à évoluer et comment aujourd'hui on pourrait mieux le décrire ou le décrire différemment et plus proche de la vérité scientifique du jour parce que les anciens ne disposaient pas des technos et des savoirs qu'on a aujourd'hui.

  • Speaker #3

    Tu l'as dit toi-même, ces musées universitaires sont parfois cachés. Est-ce qu'à travers toutes tes découvertes, toi aussi, tu as eu parfois du mal à trouver ces musées universitaires ? Tu as erré dans des campus universitaires en te disant « mais où je suis ? Où est-ce que je dois aller ? » Ou est-ce qu'une fois qu'on s'y intéresse, fondamentalement, tu les as facilement trouvés ?

  • Speaker #4

    Dans ma démarche journalistique, c'est un peu différent. Je ne me promène pas sur les campus en me demandant « tiens, est-ce qu'il y a un musée universitaire qui se cache dans ce bâtiment ? » Non, chaque université tient un listing de ses collections, généralement. de ce type de collection, de ces musées, avec des personnes responsables. Et donc, mes premiers contacts ont toujours été téléphoniques. Allô, Maxime, il y a un musée à Mons, paraît-il. Ah oui, il est où ? Ah ben, il est Place du Parc. Donc, si je viens au Moumont, je vais aller directement à Place du Parc. Je ne vais pas commencer à aller voir dans tous les bâtiments disséminés dans la ville où se trouve le Moumont, soit. Tu m'as donné l'adresse. Le Moumont, c'est la pignon sur rue, tu l'as dit là tantôt. Donc, il est assez facile à découvrir pour un promeneur lambda, une personne lambda, depuis la ville, depuis l'extérieur. Pour d'autres musées universitaires, c'est un peu plus compliqué parce qu'ils se trouvent dans le sous-sol d'un certain bâtiment sur le campus. Il faut le savoir, ce n'est pas nécessairement en fléché. Si c'est fléché, peut-être qu'il faudrait mettre une couche de peinture pour que ce soit de nouveau bien lisible. Voilà, ça peut être un peu compliqué à trouver, mais on parlera de l'application Trésor là tantôt, qui peut guider les auditeurs.

  • Speaker #3

    On y arrive. Tu as eu l'occasion, j'imagine, de voir ou d'entrevoir... toutes ces collections universitaires, des pièces emblématiques qui t'ont marqué, des choses où tu te dis, waouh, complètement incroyable, je ne savais pas qu'il y avait ça chez vous, pour montrer justement cette diversité et cette richesse des collections universitaires.

  • Speaker #4

    Oui. Tu veux que je parle d'une collection en particulier ? Oui,

  • Speaker #3

    ou de pièces emblématiques où tu t'es dit « c'est incroyable que vous ayez ça » .

  • Speaker #4

    Oui, je vais prendre un exemple liégeois, parce qu'on ne va pas toujours parler de monstres.

  • Speaker #3

    Tu as bien raison, très grand ami Yannick d'ailleurs.

  • Speaker #4

    On parlera de Namur, du Céluvin et du Helbet après. Il y a une collection que j'ai pu découvrir qui n'est malheureusement pas ouverte au public. Toutes les collections ne sont pas accessibles au public. Une collection d'estampage qui m'a vraiment tapé dans l'œil. A priori, ça n'a pas l'air terrible, terrible, on dirait. presque des dessins d'enfants, en fait. Un estampage, qu'est-ce que c'est ? C'est une espèce de feuille de papier buvard qu'on pose sur une pierre gravée, et puis qu'on mouille, et puis on tapote avec une brosse à estampage. Et le buvard mouillé va aller dans les creux du texte qui est gravé sur la pierre, et puis ça sèche, on enlève la feuille de buvard, et on a en fait le négatif de l'inscription. Donc, ce qui permet d'étudier après. plutôt que de déplacer la pièce qui pèse 18 tonnes pour la ramener dans son laboratoire, surtout si c'est à l'étranger, ça ne se fait évidemment pas facilement et c'est même tout à fait impossible dans plein de cas, on a comme ça une trace d'une écriture gravée dans le roc, j'ai envie de dire. Pour pas mal de ces textes latins et grecs, pour la plupart que j'ai pu voir, ce sont les derniers témoignages de l'existence de ces blocs de pierre On a donc une feuille, une légère feuille de buvard avec en relief des textes qu'on peut relire et qu'on peut étudier, etc. Parce que ces pierres ont, au fil du temps, disparu. Parce qu'elles ont le bâtiment où elles étaient posées a servi de carrière pour construire un autre bâtiment. Donc, on a récupéré cette pierre, on l'a peut-être retaillée. Et donc, ces trucs sont perdus à tout jamais. Or, à Liège, dans des tiroirs en faculté de philo, ils ont tous ces textes qui servent à l'enseignement. et qui servent à la recherche aussi, et qui sont surtout les derniers témoignages de choses qui ont aujourd'hui disparu. Et je trouve ça assez fantastique quand on sait que ces estampages n'ont pas 200 ans, pour les plus âgés. Ça, c'est une des pépites que j'ai pu découvrir et que je ne connaissais pas, et je suis loin de tout connaître, bien entendu. Donc, c'est assez particulier. Après, il y a plein de musées avec des pièces incroyables. On parlait du musée de la médecine à l'ULB. des momies égyptiennes comme au musée du 50e. On voit le même genre de trucs, c'est assez dingue. C'est remis dans un contexte médical, évidemment, et c'est très didactique. Le musée, à Louvain-la-Neuve, est très bigarré, puisqu'il n'y a qu'un musée pour l'ensemble de l'université. Il y a un peu les collections de toutes les facultés et de toutes les disciplines, j'ai envie de dire, qui s'y côtoient. Il y a autant des tableaux d'élevaux que des œuvres antiques, que des trucs... qui viennent d'Afrique et d'ailleurs dans le monde. Donc, ça pousse au voyage dans le temps, à la réflexion et à ce genre de choses. Il y a aussi des pièces, je ne veux pas faire l'article de tout ce qu'il y a au musée, mais ils ont eu des prix Nobel. Donc, il y a aussi des instruments qui ont servi à Christian de Duve pour ses recherches qui ont mené au prix Nobel qu'il a pu recevoir en 1974, si je ne me trompe pas. Donc, voilà, c'est des traces de vie à la fois palpables et impalpables.

  • Speaker #3

    Et ça me paraît essentiel, en fait, à l'heure actuelle, parce que ce sont réellement, comme tu dis, des traces de vie, mais des traces de l'émergence d'un savoir scientifique, de nouvelles connaissances. Tout est là. Je caricature, mais beaucoup de choses sont dans ces musées universitaires ou dans ces collections universitaires, parce que, comme tu l'as dit, tout n'est pas accessible au public, tout n'est pas visible. Donc, c'est essentiel. Au final, on peut indiquer que ce sont des collections pratiquement inestimables.

  • Speaker #4

    Inestimables sûrement. Je ne me souviens plus, parce que j'ai posé la question au gestionnaire de ces musées, est-ce que ces pièces, si on parle d'inestimables, sont-elles assurées ? Si elles sont volées, s'il y a un incendie, si elles brûlent, ben non, elles sont juste uniques et donc irremplaçables, et donc inassurables par la même occasion aussi. On ne va pas reconstruire des pyramides d'Egypte pour aller faire de l'estampage sur des pierres taillées.

  • Speaker #3

    C'est quelque chose qu'on a du mal un peu à saisir. Moi, quand on me l'a expliqué, j'étais là, mais oui, c'est vrai que c'est assez évident. mais en fait quand une pièce est unique elle n'est pas assurable puisqu'il n'existe pas un bien similaire, donc elle est inestimable.

  • Speaker #4

    À ce point de vue-là, oui, du point de vue économique. Oui,

  • Speaker #3

    tout à fait, mais c'est complètement fou.

  • Speaker #4

    Financé, sinon ces collections valent des millions et des millions, mais c'est invendable aussi.

  • Speaker #3

    Ce que je te propose maintenant, c'est de passer à l'application Trésor, parce que, comme tu l'as dit, il y a plein de pépites. Tout le monde gagnerait à aller passer une heure dans chacun de ces musées parce qu'il y a plein de choses à voir avec plein de philosophies différentes.

  • Speaker #0

    Et pour justement donner l'envie au public de découvrir ces musées universitaires, tu as créé, alors je vais dire tu, j'imagine qu'il y a une équipe derrière, mais tu as créé une application qui s'appelle Trésor, qui vise à mettre en avant ces musées. Alors comment tu as fait ça ? D'où est venue l'idée ? Explique-nous un peu tout ça.

  • Speaker #1

    D'abord le nom Trésor, l'orthographe exacte si vous le cherchez sur les stores, c'est Trésor, T-R-E-Z-O-O-R-S, Trésors, Trésors. Trésor parce qu'on parle de trésor évidemment, de musée universitaire. Et en fait, pendant mon boulot de journaliste, en allant rencontrer les gestionnaires de ces musées, en allant découvrir ces collections, je me suis rendu compte des aspects inestimables de certaines pièces, etc., de leur beauté, de leur aspect unique. Et je me suis dit, mais si les gens ne viennent pas dans les musées, dans mes articles, je n'ai fait que restituer une partie des informations que j'ai pu... recueillir et mettre en musique pour raconter certaines histoires en lien avec ces musées, etc. J'avais aussi envie de les montrer. Et j'avais envie de montrer certains de ces trésors et de les montrer dans le temps. Parce que la série d'articles, c'était cinq articles en cinq jours. Et puis le sixième jour, on passe à tout à fait autre chose. Et puis depuis lors, il y a eu des dizaines d'articles, peut-être des centaines déjà publiés sur Daily Science. Donc l'application des trésors a été une espèce de prolongement de cette enquête journalistique en disant, là on va montrer pendant un an, deux, peut-être... et de plus on verra bien, certaines de ces pièces qui nous ont tapé dans l'œil, qui nous ont intrigués, et l'idée de, c'est tout simple, tu as vu l'appli, c'est une photo, un titre et deux ou trois paragraphes qui donnent quelques indications sur la pièce, et puis pour le reste, l'idée c'est de dire aux lecteurs et aux lectrices, allez voir le musée, allez le découvrir, ou si vous êtes à Liège, montez au Sartilement, il y a des musées là, ou allez en ville, il y a d'autres musées, etc. L'idée est de suggérer à nos lecteurs d'être curieux et d'aller découvrir eux-mêmes, avec leurs yeux, ces pièces et l'ensemble du musée par la même occasion, d'autant que la plupart sont gratuits. Donc, c'est facile d'accès. En tous les cas, il n'y a pas de barrière monétaire aux pécuniaires. Par contre, c'est parfois un jeu de piste pour trouver l'endroit. Et là, dans l'appli, il y a quelques pages. Il y a les objets à la queue leu-leu, mais aussi un onglet sur liste des musées, où on donne... les adresses, les liens internet pour savoir exactement où se situe. Donc c'est un demi-jeu de piste, j'ai envie de dire. L'idée de l'application Trésor, c'est vraiment d'inciter les lecteurs à aller découvrir ce qui nous a surpris, amusé, étonné pendant le boulot.

  • Speaker #0

    On ne l'a pas encore dit, mais combien tu as référencé de musées universitaires en Fédération Alliany-Bruxelles ? Parce que je suis certain qu'il y en a qui se disent cinq universités, cinq musées, c'est bon, il y en a cinq. C'est plus compliqué que ça.

  • Speaker #1

    C'est presque ça. En fait, un Mons, c'est facile. Il y a un musée, c'est le Mumons. Et en plus, c'est le gamin de la bande. Il est né il y a cinq ans seulement. Vous êtes le plus jeune musée au Mumons. Le plus jeune musée de la bande, si j'ose dire. Donc, je n'ose pas tellement répondre à ta question parce que dans mes articles, j'attaquais en disant d'emblée qu'il y a 27 musées universitaires et collections accessibles au public en Fédération Wallonie-Bruxelles. C'était vrai dans l'état de mes connaissances il y a un an, mais j'ai découvert depuis d'autres musées. Donc, on pourrait compléter l'info à un moment. Mais donc, il y en a au moins 27, disons 30 pour avoir un chiffre rond. Cinq universités, 30 musées. C'est gigantesque. Il me semble qu'en Fédération Wallonie-Bruxelles, on doit avoir 100, 200 musées. Enfin, toute nature de musée est confondue. Donc, c'est quand même pas mal. Et ce sont des musées. Donc, toutes les collections sont en lien avec des activités de l'université. La science, la recherche, comme on en a parlé, l'enseignement.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Ou l'histoire, parce que je prends le cas de Mons, il y a un cas particulier où on n'a pas de fac de lettres, mais on a des kilomètres de livres. Parce que justement... Très belle bibliothèque. Voilà, l'histoire de l'université. Avec des inclinations.

  • Speaker #1

    Ce qu'on n'a peut-être pas dit, pas par rapport à la trésor, mais par rapport à la terminologie trésor, c'est que dans pas mal de musées universitaires, il y a des trésors. de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Donc ce sont des pièces exceptionnelles détenues par ces musées universitaires qui bénéficient d'une sorte de classement ou de reconnaissance par la Fédération Wallonie-Bruxelles et qui sont vraiment des pièces uniques. Et à Monts, si je ne me trompe pas, il y a une Bible de Gutenberg du XVe siècle qui est un trésor de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Je confirme. Alors on ne peut pas y aller et demander à la lire et à tourner soi-même les pages avec une sangle en blanc. C'est juste pas accessible, c'est ultra précieux. On la sort de temps en temps. Oui, mais elle est sous verre et on ne peut pas aller tourner les pages. Pas mal de musées, enfin tous les musées universitaires, ont des trésors de la Fédération Wallonie-Bruxelles quasiment. Et donc ça montre aussi que ce patrimoine, c'est ce qu'on disait là tantôt, est inestimable, est unique et est irremplaçable.

  • Speaker #0

    Et moi, c'est ma conviction personnelle, les universités ont un rôle culturel à jouer. Ce rôle culturel peut être fait, entre autres, à travers leur musée. Ça me paraît essentiel de le redire aussi. Alors, dans les discussions que tu as eues sur les reportages que tu as faits, il y a eu aussi toute une série de questions par rapport à la digitalisation des œuvres. Je trouvais que c'était intéressant d'en parler avec toi, puisqu'au final, sur Trésor, on ne voit que des versions numériques des photos, en l'occurrence des pièces. Est-ce que, pour toi, le numérique va un jour remplacer l'objet dans les musées ou autre chose ? ou est-ce qu'il y a toujours un intérêt à voir la pièce dans le musée in situ ?

  • Speaker #1

    Il n'y a pas plusieurs réponses. Il y a une réponse à plusieurs facettes à donner à cette question, parce que ça recouvre diverses réalités. Concernant l'application Trésor, qui est une application digitale, on l'a dit, fatalement, on montre ce qu'on a de digital, c'est-à-dire le texte qu'on a produit et les photos qu'on a pu prendre des objets qu'on propose de découvrir. C'est du journalisme. Ça n'a aucune prétention scientifique. Par contre, comme ces objets relèvent de collections scientifiques, Ces objets peuvent toujours avoir une dimension de recherche importante ou intéressante à partager avec des scientifiques qui soient chez nous, à Mons, à Bruxelles, à Liège, à Namur, peu importe, ou ailleurs en Europe ou ailleurs dans le monde. Et donc une bonne digitalisation professionnelle de l'image en 3D d'un objet peut parfois suffire ou en tous les cas épargner à un chercheur d'Australie. de sparsir deux fois 24 heures de voyage, beaucoup de fatigue et beaucoup de dollars australiens dépensés pour payer son avion, pour venir étudier l'objet pendant une semaine ou deux dans une de nos universités. Donc ça peut être un très bon outil aussi pour la recherche scientifique. Mais il me semble que conserver dans les meilleures conditions possibles la pièce originale dans le musée, que ce soit dans des réserves ou dans les parties accessibles au public, est indispensable. Et en ce qui concerne le public... Je trouve que l'émotion entre regarder un écran, que ce soit notre télé, notre smartphone, notre tablette ou Dieu sait quel autre écran d'ordinateur, et aller voir un objet en trois dimensions de ses propres yeux réels, qu'on ne peut généralement pas toucher, on est bien d'accord, c'est quand même très fragile l'histoire, il n'y a pas photo, sans mauvais jeu de mots, il faut aller voir la chose vraie, véritable.

  • Speaker #0

    Pour illustrer ce que tu dis, nous lors d'une activité du musée, on avait... sorti toute une série de livres anciens, et les gens pouvaient les voir, les enfants avaient des livres avec des licornes dessinées, etc. Mais tu sentais qu'il y avait une émotion, quelque chose dans le contact à l'objet qui se passait, que même s'ils avaient vu une photo de ce livre, ils auraient dit oui, c'est un livre parmi d'autres, là ça devenait une entité unique.

  • Speaker #1

    Oui, mais c'est clair. Si on va dans un autre contexte, voir le musée des dinosaures à Bruxelles pour faire court, on va voir des dinosaures. Alors les dinosaures, je pense 60, 65 millions d'années. C'est très loin. Un livre, ça peut être 100 ans, 200 ans, 300 ans, et donc on peut percevoir encore la dimension humaine, le cerveau qui a été à l'origine de la chose. Et je trouve que là, il y a une émotion tout à fait imparable, je veux dire, et irremplaçable par autre chose que de voir l'objet véritable. L'idéal serait de pouvoir le manipuler aussi, mais c'est juste impossible parce que c'est ultra fragile et unique et donc on ne peut pas se permettre... le moindre coin déchiré ou page froissée, etc. Mais c'est quand même fascinant de se dire, la fameuse Bible de Gutenberg, qui a 500 ans, c'est dingue. On a imprimé ce bouquin il y a cinq siècles, donc je ne peux même pas demander à mon arrière-grand-père s'il a lu ce bouquin ou s'il l'a eu dans sa bibliothèque, parce qu'il ne l'a pas eu, évidemment. Et donc, c'est encore bien avant ça que ça a été produit. Et hop, ça existe toujours aujourd'hui dans nos collections. Et c'est fascinant, c'est d'une richesse incroyable.

  • Speaker #0

    Tout à fait, ça met en avant cette conservation dont on parlait tout à l'heure, cette importance de conserver cette trace de l'histoire humaine, qu'elle soit scientifique, littéraire, artistique.

  • Speaker #1

    Absolument, tout à fait.

  • Speaker #0

    Alors, tu nous as raconté une pièce emblématique. Est-ce que tu as des anecdotes, des trucs un peu comiques qui se sont passés durant ces découvertes de musées à nous partager ? Une ou deux petites choses à nous raconter ?

  • Speaker #1

    Oui, il y a une espèce de jeu de piste que je n'ai pas encore terminé, par exemple. Parmi les musées universitaires à Liège, il y a entre autres le musée en plein air sur le campus de Sartilement. C'est une collection d'œuvres d'art, de statues de différentes formes, natures, couleurs, époques, mais disséminées sur le campus de Sartilement. En fait, le Sartilement, c'est une gigantesque colline avec des forêts, des bâtiments académiques fatalement, l'hôpital universitaire. Il y a moyen de se promener sur le campus. J'y ai passé deux après-midi et je pense que... Je n'ai pas vu la moitié des statues, parce que l'idée, chaque fois, c'est de s'arrêter, de lire le cartel. Ils ont mis des QR codes, donc le temps que la 4GS réveille et qu'on ait les infos pour lire, etc. Puis après, le temps passe. Donc, ça, je trouve que c'est quelque chose d'assez sympa à faire. Il y a d'autres musées en plein air. à Bruxelles, sur le campus de l'UCLouvain, cette fois à Walluée, également avec des œuvres d'art, c'est assez sympa à aller voir. Il y a aussi un jardin des plantes médicinales en plein air qui est très chouette. Il y a aussi le jardin Massard de l'Université libre de Bruxelles à Bruxelles, à la fin de l'autoroute qui vient de Namur, la 411.

  • Speaker #0

    C'est assez incroyable.

  • Speaker #1

    C'est dingue. Je me souviens d'un article dans Daily Science il y a quelques années où on relayait l'information suivante, plus de 1000 espèces. d'êtres vivants, donc plantes, insectes, etc., petits mammifères, recensés dans ce jardin qui est un très beau et grand jardin qui était privé et qui est devenu public, qui est géré entre l'université pour une partie et la région bruxelloise par ailleurs, mais qui est au bout d'une autoroute avec des milliers de bagnoles qui passent tout, mais juste à côté, quoi, tous les... Mais c'est une zone semi-humide, il y a différents types de biotopes. C'est assez fascinant, quoi, et se dire que ça se trouve vraiment à côté de chez nous, quoi. Il faut oser y aller. Et parfois, on y rentre sans même se rendre compte que c'est un musée universitaire. Le Massard, entre autres, on va visiter. C'est le Rouge-Loire qui est à côté, qui est une partie de la forêt de soigne. Et il y a le jardin Massard qui est là et ça communique. Et on rentre dedans sans se rendre compte qu'on est rentré dans un site, entre guillemets, universitaire en partie du mois.

  • Speaker #0

    Alors, on arrive tout doucement à la fin de cet épisode. Si tu voulais passer des messages par rapport à ces musées universitaires. À qui voudrais-tu le faire et qu'est-ce que tu voudrais leur dire ?

  • Speaker #1

    Il y a plein de publics potentiels. Pour envoyer un message, on peut parler au grand public, au petit public, pour autant qu'on puisse définir le grand public. On peut parler aux responsables de ces musées. Si j'ai un message à faire passer, ce serait peut-être, et c'est un peu présomptueux de ma part, aux autorités académiques. En leur rappelant, tout simplement, parce que je pense qu'elles le savent, vous avez avec vos musées des trésors incroyables en magasin. des collections inestimables, des pièces qui ont servi à faire avancer les connaissances, la science et qui, pour certains, continuent à le faire. Et donc, elles méritent toute votre attention et sans doute peut-être quelques euros de plus pour mieux les conserver, mieux permettre leur manipulation ou leur partage et, puisqu'on parle de musées, mieux les montrer au public le plus général possible. Ce serait à ce niveau-là.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Et je pense que le message, en fait, on peut le généraliser. C'est toutes les institutions culturelles, muséales à l'heure actuelle méritent, je pense, d'être soutenues parce qu'elles racontent l'histoire de l'humanité. Quel que soit le matériel qu'elles ont, elles racontent l'histoire de l'humanité. Et je pense que par les temps qui courent, se rappeler d'où on vient, ça me paraît essentiel.

  • Speaker #1

    Je suis assez d'accord avec toi. Mais bon, ici, on parle de musée universitaire.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    C'est l'humanité de nos universités à 200 ans. Tout à fait. Sauf peut-être l'UCL Louvain. Ou l'université de Louvain qui fête son 600e anniversaire cette année.

  • Speaker #0

    On est d'accord.

  • Speaker #1

    Mais c'est une autre histoire, évidemment.

  • Speaker #0

    Moi, j'aimerais passer un message. Et d'ailleurs, je pense que ce sera ta citation, donc je la laisserai. Mais aux visiteurs, c'est d'oser passer la porte de ces musées. Parfois, ça peut faire peur parce que vous allez arriver dans un endroit où il y a des auditoires, des étudiants. Mais courage, allez-y, ils ne vont pas vous manger. Et vous allez découvrir des choses qui sont incroyables, des histoires complètement folles et des pièces qui vont vous émerveiller.

  • Speaker #1

    Je suis d'accord avec toi. Je retape sur le clou, je fais un peu de promo. L'application Trésor vous donne l'adresse de ces musées. Quelques exemples sur toutes les adresses. Vous savez où ils sont, vous avez le moyen de savoir facilement où ils se situent. Allez-y. Je dirais que si je devais prendre une maxime, c'est juste donner un conseil. Enfin, qui suis-je pour donner des conseils à vos auditeurs ? C'est soyez curieux et allez-y, osez. N'hésitez pas et n'ayez pas peur, en effet, comme tu le disais. Les musées universitaires souffrent d'une double panne. Ils sont universitaires, donc ça peut faire peur à certains publics. Ce n'est pas pour moi. L'université, ce n'est pas pour moi. Non, bien sûr, peut-être pas, mais peut-être que bien que oui. Et tant que vous n'y avez pas été, vous ne pouvez pas le savoir.

  • Speaker #0

    Et puis, aller dans un musée universitaire, ça n'engage à rien.

  • Speaker #1

    Et donc, aller voir le musée universitaire, c'est certainement pour vous, parce que ça raconte des trucs intéressants qui vous concernent et que vous allez peut-être découvrir. Et puis même, vous n'êtes pas obligés après ça d'inscrire vos enfants ou même vous-même à l'université. mais pousser leurs portes. comme vous iriez voir une exposition artistique, comme vous iriez au cinéma, au théâtre, à l'opéra ou à n'importe quel festival de musique, parce que ça vous parle. En fait, les musées universitaires, ils vous parlent aussi et allez-y.

  • Speaker #0

    Je rebondis sur ta maxime. Au-delà de « soyez curieux » , c'est « cultivez votre curiosité » . C'est quelque chose d'essentiel dans le monde actuel. Eh bien, Christian, merci beaucoup d'avoir pris du temps pour discuter avec moi. J'espère que l'exercice t'a plu aussi, même si je pense que tu as l'habitude de... Tu prêtais, mais parfois de l'autre côté du micro, quand même.

  • Speaker #1

    Oui, merci Maxime, c'était un plaisir. Et c'est chouette de partager, en fait, c'est vrai pour tout le monde, une partie de notre boulot et essayer d'attirer l'attention sur des choses qui nous nous ont parlé, nous ont émerveillé dans une certaine mesure aussi. Voilà, avec le plus grand nom, mais tant mieux si ça passe par les oreilles.

  • Speaker #0

    Alors, chers auditeurs, chères auditrices, je te souhaite une très très bonne journée. On se retrouve dans deux semaines pour le prochain épisode. de science, art et curiosité, le podcast du Mumons. Tu viens d'écouter un épisode du podcast du Mumons. Et franchement, j'espère qu'il t'a plu. D'ailleurs, si en passant, tu veux me faire un retour ou si tu as des idées d'amélioration, surtout n'hésite pas à nous contacter. Tu peux aussi devenir notre ambassadeur et faire découvrir ce podcast tout autour de toi. Si tu as des idées de sujets ou si tu souhaites enregistrer un épisode, surtout n'hésite pas à nous contacter. Rendez-vous sur le site internet mumonce.be ou sur la page Facebook du Mumonce.

Chapters

  • Introduction et présentation de Christian Dubrulle

    00:37

  • Qu'est-ce qu'un musée universitaire ?

    01:06

  • Les missions des musées universitaires

    06:40

  • L'application TREZOR et son impact

    10:00

  • La digitalisation et l'importance de l'objet physique

    13:20

  • Conclusion et messages aux auditeurs

    16:40

Description


« Les musées universitaires sont des trésors de savoir souvent méconnus ! » C’est par cette affirmation percutante que Christian Dubrulle, journaliste et fondateur de dailyscience.be, ouvre la discussion dans cet épisode captivant de MUMONS. 🎙️ Vous êtes curieux de découvrir comment ces institutions peuvent enrichir notre compréhension de la science et de la culture ? Alors, cet épisode est fait pour vous !


Les musées universitaires.
Des lieux que l’on imagine poussiéreux, anecdotiques, réservés aux chercheurs…
Pourtant, ce sont des trésors vivants disséminés au cœur des campus, des lieux de science, d’histoire et de curiosité, trop souvent méconnus du grand public.


Christian a mené une grande enquête sur les musées universitaires de Fédération Wallonie-Bruxelles, et il est aussi à l’origine de l’application Trezoors, qui met en lumière les pièces les plus extraordinaires de ces collections.

Ensemble, nous explorons un monde bien plus riche que ce que l’on imagine :

🏛️ Qu’est-ce qu’un musée universitaire ?
Une définition impossible, tant ils sont protéiformes.
Mais tous incarnent les trois missions de l’université : la recherche, l’enseignement et le service à la société.

🧪 Des collections uniques, vivantes, souvent inestimables
Des instruments historiques, des objets scientifiques, des livres anciens, des momies, des estampages, des prix Nobel…
Des pièces qui racontent l’évolution du savoir et qui, parfois, ne sont visibles nulle part ailleurs.

🧭 Une accessibilité parfois complexe, mais un rôle essentiel
Campus labyrinthiques, musées cachés dans des caves, vitrines au milieu de couloirs…
Pourtant, ce sont des lieux où l’on transmet, où l’on démocratise le savoir, où l’on garde la mémoire des découvertes.

📲 Trezoors : une application pour révéler ces trésors
Un prolongement journalistique, photographique et scientifique :
des objets sélectionnés, contextualisés, géolocalisés…
pour inviter le public à pousser la porte des musées.


Christian raconte comment Trezoors est né, son envie de montrer, de partager, d’éveiller la curiosité, et de donner aux musées universitaires la visibilité qu’ils méritent.


Un épisode qui traverse l’histoire des idées, les coulisses des musées, la transmission scientifique et l’importance de conserver les preuves du savoir pour lutter contre les fake news.

🎧 Disponible dès maintenant sur toutes les plateformes.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Lorsque ce petit bolide atteindra 88 miles à l'heure, attends-toi à voir quelque chose qui décoiffe.

  • Speaker #1

    Ce qui place votre zone d'atterrissage à 5,0667 degrés de latitude nord et 77,3333 de longitude ouest.

  • Speaker #0

    Rien de tout ça, n'est rien. Qu'est-ce que le réel ?

  • Speaker #2

    La seule variable constante est l'inattendue. On ne peut pas la contrôler. Je crois que vous êtes encore pire que ces créatures. Elles, elles n'essaient pas de se massacrer entre elles pour tirer le...

  • Speaker #0

    Voyons si une capacité de poussée de 10% permet le décollage. Et 3, 2, 1...

  • Speaker #3

    Chères auditrices, chers auditeurs, bienvenue dans ce nouvel épisode de Science, Art et Curiosité, le podcast du MUMONS. Alors aujourd'hui, un peu comme d'habitude, je suis dans mon quartier général, je suis au Van der Walk Hotel à Mons, avec mon invité, et nous allons explorer ensemble un patrimoine méconnu mais fascinant, les musées universitaires. Alors oui, si toi, auditeur, auditrice... qui nous écoute, tu es dans une université, tu ne le sais peut-être pas, mais ton université a un ou plusieurs musées. Et c'est justement le sujet qu'on va aborder aujourd'hui. Pour ce faire, j'accueille Christian Dubrulle. Salut Christian.

  • Speaker #4

    Bonjour Maxime.

  • Speaker #3

    Comment vas-tu ?

  • Speaker #4

    Écoute, super bien. Le soleil brille, c'est la fin de l'été, la compagnie est agréable, ça va super bien donc.

  • Speaker #3

    Alors, avant de rentrer dans le vif du sujet, est-ce que tu peux me dire et dire à nos auditeurs et à nos auditrices... En quelques minutes, qui est Christian Dubrulle ?

  • Speaker #4

    Qui est Christian Dubrulle ? Vaste et long programme que je vais essayer de résumer au mieux.

  • Speaker #3

    Tu as trois minutes. Comme ma thèse en 180 secondes.

  • Speaker #4

    Vas-y, déclenche le chrono alors du coup, on va y aller. Donc dans le cadre de notre rencontre journaliste, ça, ça me paraît clair, Christian Dubrulle est journaliste depuis toujours, une longue carrière dans la presse écrite à Bruxelles essentiellement, où j'ai... pu gérer une page quotidienne qui traitait de sciences et de recherche. Depuis 2014, je suis le fondateur, créateur et j'ai été rédacteur en chef de dailyscience.be. Alors là, je le dis en français et je francise Daily Science. Ce n'est pas comme Daily Traiteur, c'est la remarque qu'on fait souvent, c'est Daily Science, donc sciencequotidienne.be, dailyscience.be, qui est un média en ligne. belge, francophone, gratuit, qui s'intéresse chaque jour depuis le 1er avril 2014, ce n'était pas un poisson, mais voilà, c'est un nouveau magazine scientifique, qui s'intéresse chaque jour à l'actualité en lien avec la science, la recherche et l'innovation, mais .be, donc, qui se passe très spécifiquement chez nous ou qui implique des cerveaux de chez nous, dans les universités, dans les hautes écoles, dans les entreprises qui font de l'innovation, etc. Et alors, .be, OK. Petit pays, mais deux cultures, deux langues, trois langues même si on compte la communauté germanophone. Mais toute l'équipe est francophone et donc nous chassons l'actualité et l'information, sciences, recherches et innovations, principalement en Fédération Wallonie-Bruxelles. Bruxelles, la Wallonie, encore une fois les UNIF, les hautes écoles, les entreprises. Et on fait des choix parce que le vivier est là. Il y a des milliers de cerveaux à l'œuvre chez nous tous les jours. et à... plein d'infos tous les jours, mais nous ne publions qu'un article par jour sur délicience.be. Article qui est accessible gratuitement, comme toutes les archives. C'est un média gratuit. Nous sommes financés par les pouvoirs publics, notamment, que je remercie au passage. Et donc, n'importe qui a accès à nos articles, qui sont des articles, et j'insiste, vulgarisés. C'est du journalisme. Tout le monde doit pouvoir les lire. Donc, on essaye de pas utiliser un jargon incompréhensible. On essaye... de faire expliquer à nos interlocuteurs et nos interlocutrices leurs travaux dans un langage que tout le monde comprend. Et ça marche depuis un peu plus de 11 ans. Et donc, il y a 3000 articles en stock dans nos archives, également accessibles à tout le monde. Mais voilà, l'idéal, c'est de regarder l'article du jour et puis de revenir demain peut-être.

  • Speaker #3

    Alors, c'est super intéressant parce qu'on a tendance à ne pas nécessairement toujours être conscient que... Il se produit de l'actualité scientifique dans notre pays, voire même dans notre fédération. Or, tu le démontres un article par jour, constamment, pratiquement, et vous passez à côté de certaines choses, vous devez faire des choix, tu l'as dit aussi. Donc, la recherche scientifique, la science en fédération à l'ONU Bruxelles et en Belgique se porte bien. Pas d'inquiétude par rapport à ça ?

  • Speaker #4

    Pas d'inquiétude par rapport au dynamisme des cerveaux. Après, la science, c'est bien sûr aussi une question de moyens. financiers, de ressources. Donc les entreprises qui font de l'innovation, c'est pour améliorer des produits, des services, développer de nouveaux produits, nouveaux services. Donc elles investissent dans la recherche et au final, ça donne des nouveaux produits que les gens vont acheter. Donc ça va mettre des sous et du beurre dans les épinards des entreprises qui vont pouvoir continuer à vivre et à se développer. La recherche peut-être plus académique puisqu'on parle des musées, on va parler des musées universitaires. Concentrons-nous sur nos cinq universités en Fédération Wallonie-Bruxelles. La recherche académique, elle est financée d'une part par la Fédération Wallonie-Bruxelles via l'argent qui est alloué chaque année aux universités, mais aussi par le Fonds National de la Recherche Scientifique, le FNRS, qui bénéficie aussi de moyens publics pour payer les salaires de milliers, je crois que c'est plus de 2000 chercheurs qui sont actifs dans nos universités. Encore une fois, c'est un autre moyen de financer la recherche dans nos universités. Donc la recherche se porte bien parce qu'elle est dynamique, enfin il y a un dynamisme plus exactement en termes de recherche. Toutes disciplines confondues. Et puis, ce que je souhaite aux chercheurs, c'est de chercher le moins possible de moyens financiers pour pouvoir se concentrer sur leur science plutôt que dans l'administratif et ce genre de choses.

  • Speaker #3

    Tu as tout à fait compris ce que je mettais derrière ma question. Ce n'est pas parce qu'il y a un article par jour sur la recherche que certes, la recherche se porte bien, qu'il faut arrêter de la financer. Petit message subliminal qui était à côté de nos musées universitaires, mais qui me semble important dans... la situation actuelle. Ces musées universitaires, on l'a dit, ça va être le sujet du podcast. Tu as développé une application qui les met en avant. On va en parler plus tard dans le podcast. Cette application s'appelle TREZOR, donc T-R-E-Z-O-O-R-S. Il suffit de la télécharger sur n'importe quel store, vous pourrez comme ça découvrir les pépites qu'il y a dans ces musées universitaires. Mais avant toute chose, est-ce que tu peux nous aider à comprendre ce qu'est un musée universitaire ? Est-ce qu'il y a une définition du musée universitaire standard.

  • Speaker #4

    Avant de tenter de donner une définition du musée universitaire standard, je voudrais peut-être rappeler aux personnes qui nous écoutent que dans le cadre de Daily Science, j'ai eu la possibilité de mener une enquête sur les musées universitaires et leur raison d'être. C'est une enquête de plusieurs mois avec énormément de rencontres de gestionnaires de musées, de scientifiques, d'autorités académiques qui à un moment impulsent certaines initiatives dans le domaine des musées de leur université. Et cette enquête a débouché sur une série d'articles, cinq articles qui ont été diffusés à l'automne 2024, donc de l'année passée, et qui sont toujours en ligne. Il y a le moteur de recherche à 100. Tu peux d'ailleurs aller les lire pour préparer le podcast. Tu sais tout alors. Donc voilà, pour les lecteurs qui voudraient poursuivre après ce podcast, la plongée dans les musées universitaires, voilà une piste intéressante, je pense. Donc, une définition des musées ou du musée universitaire. C'est protéiforme, un musée universitaire. On pourrait dire de manière très banale et très basique, c'est un musée d'une université ou qui relève de l'université. OK, on a dit ça, on a tout dit et on n'a rien dit, évidemment, parce que chaque musée est unique. Chaque musée universitaire est unique, d'abord parce qu'il dépend, il relève d'une université en particulier, mais surtout parce que chaque musée disparaît. dispose de ses propres collections, et ces collections sont elles-mêmes multiples, elles partent dans tous les sens, et on va en parler, j'imagine.

  • Speaker #3

    Comme tu l'as dit, c'est protéiforme. En plus, derrière, il y a des recteurs, des rectrices qui ont une vision, qui diffèrent aussi, c'est tout à fait normal, c'est des institutions différentes. Et donc, ces musées universitaires, il est très, très difficile d'en donner une définition qui a du sens. Par contre, ce qui est intéressant, c'est qu'ils rencontrent quand même les missions de l'université. c'est à dire que L'université, globalement, et ça c'est valable pour toutes les universités en Fédération Malony-Bruxelles, ont trois missions. La recherche, c'est évident. L'enseignement, c'est tout aussi évident. La troisième est peut-être moins évidente ou moins connue, le service à la société. Et ce qui est intéressant, c'est que les musées, au final, jouent un rôle dans ces trois parties, dans ces trois axes.

  • Speaker #4

    Mais ce sont des émanations de l'université. En fait, donc, fatalement... Ces musées remplissent ou rencontrent ces trois missions universitaires également. Alors, je dirais, la recherche scientifique, oui, il suffit qu'un étudiant ou qu'une étudiante, un doctorant ou une doctorante plongent dans une partie des collections pour les étudier, quelle que soit la nature de la collection et l'objectif poursuivi. Et donc là, on fait de la recherche, on étude. Ces collections peuvent continuer à être étudiées ou sont peut-être tout à fait vivantes et sont étudiées. tout au long de l'année et de manière continue. L'enseignement aussi. Peut-être de manière un peu plus confidentielle, des rencontres que j'ai pu avoir, il me semble que toutes les collections ne reçoivent pas nécessairement la visite des étudiants qui mériteraient d'aller les voir parce que leurs professeurs, tout simplement, n'ont pas le temps de les y amener ou peut-être que tout simplement ne connaissent pas l'existence du musée qui serait intéressant pour leur... cours et pour leurs étudiants. Quant à la dimension service à la société, troisième mission dédiée aux universités, c'est un musée. Et un musée, c'est un vecteur de communication vers le public. C'est une ouverture au public de certains types d'objets et donc de connaissances. Donc, ça rend d'une certaine manière... service à la société, en tous les cas, s'attire le niveau de culture scientifique un petit peu plus vers le haut des visiteurs qui fréquentent ces musées.

  • Speaker #3

    C'est dans l'esprit de la démocratisation du savoir au final. Le musée est là pour rendre accessible facilement toute une série de savoirs et de connaissances au grand public et donc l'université est bien placée pour inciter ce rôle-là.

  • Speaker #4

    Oui, c'est clair, mais comme n'importe quel musée finalement, à la différence que... pas mal de musées universitaires sont gratuits. Donc, l'accès au savoir est même gratuit. Il suffit de pousser la porte. Pour pousser la porte, il faut savoir où se situe ce ou ces musées. Et puis, il faut oser rentrer bien souvent sur un campus universitaire qui n'est pas nécessairement l'épicerie du coin qu'on fréquente tous les jours. Et donc, oui, là, on en parlera, j'imagine, mais là, il y a peut-être des freins ou des barrières à l'accès, mais qui sont peut-être simplement psychologiques. géographique parce qu'on ne va pas sur un campus comme on va sur la grande place de Mons.

  • Speaker #3

    La fameuse peur de « est-ce que je peux être ici ? »

  • Speaker #4

    Ça, et surtout, où cela se trouve-t-il ?

  • Speaker #3

    Parce que parfois, ce n'est pas fléché du tout. Alors là encore, les réalités entre universités sont complètement différentes et même au sein d'une université peuvent être complètement différentes. Je vais prendre le cas de Mons, facile, puisque j'y suis. On a Pignon-sur-Rue au niveau de la place du Parc, donc on a un lieu dédié au musée. Je vais prendre l'ULB, il y a des musées qui se trouvent dans les facultés, et à l'inverse, tu as un incroyable musée de médecine qui se trouve juste à côté d'Erasme, c'est bien ça, qui lui a son lieu propre aussi. Donc même au sein d'une institution, tu as des différences sur le traitement des musées qui s'y trouvent.

  • Speaker #4

    Oui, mais en termes d'accessibilité, reprenons le cas du musée de la médecine d'Erasme. C'est un splendide musée, tous les musées universitaires ont leurs charmes, leurs atouts et leurs richesses, c'est clair. Erasme, le musée de la médecine de l'ULB également, ils rentrent. clairement dans cette catégorie. Mais déjà, Erasme, c'est au fin fond d'Underlecht, c'est au bout d'une ligne de métro, c'est de l'autre côté du ring de Bruxelles. Et donc, pour un Bruxellois, quelle que soit sa commune ou un non-Bruxellois, comment s'y rendre si on ne va pas rendre visite à quelqu'un qui est à l'hôpital, si on n'a pas un rendez-vous médical ? On ne fréquente généralement pas les hôpitaux. Le musée qui est juste à côté, fatalement, c'est un petit peu bizarre. Or, ça mérite. comme on dit dans certains guides touristiques, vaut le voyage. Ça vaut clairement le ticket de métro, le ticket de train pour aller jusqu'au bout de la ligne, pousser les portes de ce musée et de le découvrir. D'autres musées ont pignon sur rue, tu l'as dit. Le MUMONS, clairement, en place du parc, on est dans le cœur historique de Mons, c'est assez génial. Je pense qu'à l'UCLouvain, il n'y a qu'un grand musée, il y a deux musées à l'UCLouvain, mais un à Bruxelles, sur le campus médical. Et l'autre, le grand musée, le muséal sur le campus de Louvain-la-Neuve, dans un bâtiment emblématique, historique de Louvain-la-Neuve, très chouette. Mais encore une fois, au milieu d'un campus universitaire, donc il faut aller fatalement à Louvain-la-Neuve pour voir le musée. À Louvain-la-Neuve, il y a un autre musée qui est un musée public, enfin au privé plus exactement, qui n'est pas un musée universitaire, qui est le musée Hergé. Donc, on veut tout savoir sur Tintin, on va au musée Hergé. Peut-être qu'on pousse plus facilement la porte de ce musée-là que du muséal. ça c'est peut-être un truc à explorer mais voilà Ce musée à Pignon-sur-Rue est au centre d'un campus. Par contre, à Longuère-Liège, l'aquarium du Buisson, le musée aquarium, il est dans la ville, il est le long de la Meuse. C'est un bâtiment universitaire, il y a un auditoire. On y donne des cours aux étudiants de biologie ou de zoologie, mais c'est ouvert au public. Il y a un aquarium avec énormément de spécimens vivants, donc c'est un vrai spectacle vivant. Et il y a d'autres musées aux étages. partout dans le bâtiment, mais surtout il est en plein centre-ville, donc ça fait partie du quotidien des citadins, j'ai envie de dire, peut-être contrairement aux musées qu'on évoquait là tantôt, ou à d'autres musées qui sont bien cachés au sein des campus.

  • Speaker #3

    Tout à fait. Donc encore une fois, on voit cette difficulté à donner une définition unique, puisque réalité de toute façon de terrain, extrêmement différente. Alors tu l'as dit aussi, le musée universitaire c'est de toute façon avant tout un musée, après toutes tes rencontres et ton enquête journalistique, Comment tu vois ces interactions entre les musées universitaires et les autres musées ? Les musées universitaires essaient de travailler ensemble, ils sont en train de construire un réseau, ou en tout cas c'est dans l'idée de vraiment le rendre concret. Il y a des réseaux de musées scientifiques aussi à travers le monde et l'Europe. Comment tout ça interagit l'un avec l'autre ?

  • Speaker #4

    Question complexe et compliquée. En fait, les musées universitaires relèvent d'abord de leur université. Donc bien sûr, ça se met en réseau et il y a de la communication. Maintenant, que peut faire une université avec son musée par rapport à une autre université, son ou ses musées ? On peut s'échanger des pièces, on peut s'échanger des bonnes pratiques, mais si j'ai un monstre, je vais aller voir le MUMONS, évidemment, tout d'un coup, ça ne va pas nécessairement me donner envie d'aller à Louvain-la-Neuve, à Liège, à Namur ou à Bruxelles. Donc, je pense que ces musées ont tout intérêt, pour leur propre visibilité, à se mettre en réseau, à peut-être parler vis-à-vis de certains interlocuteurs d'une seule et même voix, mais tu le rappelais d'entrée de jeu, la réalité de chaque musée est différente. Les collections sont différentes, la manière dont elles ont été constituées, la nature de ces collections est différente aussi, et reflète chaque fois un certain pan de l'histoire de l'institution et de son évolution à travers le temps. Donc un réseau, oui, mais chaque collection est unique.

  • Speaker #3

    Là aussi, ce qui est intéressant, je rebondis sur ce que tu dis, et je suis certain que c'est le cas pour toute une série de musées universitaires, on prête nos pièces à d'autres musées, musée traditionnel, parce qu'il faut mettre un adjectif derrière musée habituel.

  • Speaker #4

    Non universitaire.

  • Speaker #3

    Non universitaire, merci beaucoup. On sent le journaliste.

  • Speaker #4

    Disons les choses comme elles sont.

  • Speaker #3

    On interagit aussi avec toute une série de musées non universitaires en prêtant des pièces. Il y a aussi des collaborations. Les musées universitaires ne veulent pas nécessairement vivre cloisonnés et déconnectés du monde muséal. Ce sont des musées avant tout. Tu as perçu ça aussi à travers toutes tes visites ?

  • Speaker #4

    Oui, bien sûr. On montre une partie des collections parce que chaque musée a sa vitrine, donc la partie accessible au public. Et puis, il y a les réserves qui sont généralement pléthoriques, gigantesques et parfois assez poussiéreuses même parce qu'il faut gérer tout ça ou il faut en étudier certaines pièces. Mais je pense que le musée universitaire se démarque d'un musée non universitaire par le fait que les collections se sont constituées d'elles-mêmes ou quasiment d'elles-mêmes. Parce que les collections dans les musées universitaires, un musée ne se dit pas « créons un musée et achetons des pièces qu'on va mettre dans le musée et on va expliquer au public ce que sont ces objets » . En fait, les musées universitaires montrent des collections d'objets qui ont fait l'histoire de l'université, à ce titre montrent une partie du patrimoine de l'université. Prenons un exemple à Lumonce. Dans les collections du Lumonce, Et on ne les voit pas nécessairement parce qu'elles sont en réserve, la majorité des pièces sont en réserve. Et il y a plein d'engins techniques qui ont servi à l'enseignement pour les futurs ingénieurs, pour les ingénieurs des mines, puisqu'il y a une longue tradition par ici. À ce propos, ces objets ont été acquis à l'époque, soit pour la formation des étudiants. Regardez, ici, on a un piston, machin, qui fonctionne comme ceci ou comme cela. Voilà, et puis... La technologie évoluant, quelques années après, le fameux piston ou le fameux objet est devenu obsolète. Il a été remplacé par un autre objet du même genre, mais de nouvelle génération, avec ses spécificités propres. Donc, l'objet ancien, fatalement, n'est plus utilisé. Boum, ça tombe dans un fond de tiroir, dans une armoire. Et c'est ça qui, petit à petit, a constitué une bonne partie des collections des objets qu'il y a dans les musées universitaires. Un musée peut-être plus traditionnel, mais c'est un peu idiot de dire ça. un musée non universitaire. fonctionne probablement d'une autre manière. Ce musée reçoit des dons, probablement, de collectionneurs à un moment, mais a aussi constitué par lui-même des collections qu'il a envie de constituer. Et donc, s'il a les moyens, il achète des pièces, il va à des ventes publiques, etc. Ou il y a des échanges avec d'autres musées du même genre ailleurs dans le monde. Et c'est comme ça que la qualité et la diversification de leurs collections se fait. Donc voilà, je pense que dans les musées universitaires, on n'achète pas des pièces pour les mettre dans un musée. on récupère un patrimoine de l'université et acquis par l'université à des fins d'enseignement ou de recherche. Il y a aussi des objets liés à la recherche, évidemment, qui à un moment deviennent désuets, sont conservés, mais expliquent comment la recherche a été faite à une certaine époque.

  • Speaker #3

    Plusieurs fois durant tes pérégrinations à travers tous ces musées, tu as eu un argument que je trouvais assez intéressant à débattre avec toi dans cet épisode. Plusieurs personnes impliquées dans ces musées universitaires t'ont dit que Au final, cette conservation des pièces scientifiques, que ce soit des instruments, des livres, etc., avait un rôle démocratique extrêmement important pour la science, puisque c'était la conservation du corpus scientifique qui avait permis l'émergence de la connaissance. Et donc, en quelque sorte, ça pouvait constituer un élément de preuve, certainement pas la seule, mais un élément de preuve, que cette connaissance scientifique était véridique, et donc lutter contre les fake news.

  • Speaker #4

    Oui, c'est clair. Plusieurs interlocuteurs et interlocutrices m'ont tenu ce langage, quoi. C'est limpide. C'est sûr que si on parle d'un insecte qui a douze pattes, s'il existe, s'il est dans les collections d'entomologie d'une institution, si quelqu'un un jour veut remettre ça en question en disant « mais non, il avait treize pattes, mais la treizième est tombée » , retournons voir le spécimen qui a permis de décrire l'espèce en question. et c'est vrai dans n'importe quel type de discipline. Donc, il y a cet aspect démocratique qui m'a été mis sous le nez à plusieurs reprises et que je trouve tout à fait pertinent et opportun. Ça veut dire aussi que pour les musées universitaires, il y a une espèce de responsabilité de conserver ces témoins qui ont permis à une certaine science, à un moment, d'émerger, de se construire, parce qu'on peut y retourner si jamais, et c'est le propre de la science, si jamais on remettait en cause telle ou telle théorie, telle ou telle avancée scientifique. On peut retourner voir la pièce qui a permis d'écrire une théorie et donc qui permet de répondre à d'éventuelles contradictions ou infirmer ces contradictions et donc qui permet finalement, c'est comme ça que la science fonctionne, de progresser, d'évoluer par des remises en question perpétuelles.

  • Speaker #3

    Et au final, tu le disais pendant la préparation, et je trouve que c'est extrêmement pertinent, ce qui s'est passé avant se passe aujourd'hui. C'est-à-dire que la science telle qu'elle fonctionnait il y a plusieurs dizaines d'années, ou même plusieurs centaines d'années, plus d'un siècle, disons, pour essayer de rester sur des choses cohérentes, c'est toujours le cas à l'heure actuelle. Et donc c'est cette histoire qui se construit, c'est une histoire qui se construit encore maintenant.

  • Speaker #4

    Les universités, c'est vivant, quoi. Donc, fatalement, on forme de nouveaux cerveaux, et ces cerveaux réfléchissent. sont formatés pour de la recherche, par exemple, parce que formater, c'est un peu négatif, sont formés à faire de la recherche, donc sur base de guides et de lignées édictées par les anciens, mais qui ont évolué, et donc continuent à faire de la recherche dans le même genre d'esprit, avec la même liberté, j'espère, en tous les cas, de recherche qui était celle de leurs prédécesseurs, donc qui peuvent remettre en cause ce qui a été fait avant eux, peut-être même à raison, et souvent à raison, Parce qu'il existe aujourd'hui des nouvelles technologies, des nouvelles techniques qui permettent de mieux comprendre pourquoi tel spécimen, tel objet a servi à évoluer et comment aujourd'hui on pourrait mieux le décrire ou le décrire différemment et plus proche de la vérité scientifique du jour parce que les anciens ne disposaient pas des technos et des savoirs qu'on a aujourd'hui.

  • Speaker #3

    Tu l'as dit toi-même, ces musées universitaires sont parfois cachés. Est-ce qu'à travers toutes tes découvertes, toi aussi, tu as eu parfois du mal à trouver ces musées universitaires ? Tu as erré dans des campus universitaires en te disant « mais où je suis ? Où est-ce que je dois aller ? » Ou est-ce qu'une fois qu'on s'y intéresse, fondamentalement, tu les as facilement trouvés ?

  • Speaker #4

    Dans ma démarche journalistique, c'est un peu différent. Je ne me promène pas sur les campus en me demandant « tiens, est-ce qu'il y a un musée universitaire qui se cache dans ce bâtiment ? » Non, chaque université tient un listing de ses collections, généralement. de ce type de collection, de ces musées, avec des personnes responsables. Et donc, mes premiers contacts ont toujours été téléphoniques. Allô, Maxime, il y a un musée à Mons, paraît-il. Ah oui, il est où ? Ah ben, il est Place du Parc. Donc, si je viens au Moumont, je vais aller directement à Place du Parc. Je ne vais pas commencer à aller voir dans tous les bâtiments disséminés dans la ville où se trouve le Moumont, soit. Tu m'as donné l'adresse. Le Moumont, c'est la pignon sur rue, tu l'as dit là tantôt. Donc, il est assez facile à découvrir pour un promeneur lambda, une personne lambda, depuis la ville, depuis l'extérieur. Pour d'autres musées universitaires, c'est un peu plus compliqué parce qu'ils se trouvent dans le sous-sol d'un certain bâtiment sur le campus. Il faut le savoir, ce n'est pas nécessairement en fléché. Si c'est fléché, peut-être qu'il faudrait mettre une couche de peinture pour que ce soit de nouveau bien lisible. Voilà, ça peut être un peu compliqué à trouver, mais on parlera de l'application Trésor là tantôt, qui peut guider les auditeurs.

  • Speaker #3

    On y arrive. Tu as eu l'occasion, j'imagine, de voir ou d'entrevoir... toutes ces collections universitaires, des pièces emblématiques qui t'ont marqué, des choses où tu te dis, waouh, complètement incroyable, je ne savais pas qu'il y avait ça chez vous, pour montrer justement cette diversité et cette richesse des collections universitaires.

  • Speaker #4

    Oui. Tu veux que je parle d'une collection en particulier ? Oui,

  • Speaker #3

    ou de pièces emblématiques où tu t'es dit « c'est incroyable que vous ayez ça » .

  • Speaker #4

    Oui, je vais prendre un exemple liégeois, parce qu'on ne va pas toujours parler de monstres.

  • Speaker #3

    Tu as bien raison, très grand ami Yannick d'ailleurs.

  • Speaker #4

    On parlera de Namur, du Céluvin et du Helbet après. Il y a une collection que j'ai pu découvrir qui n'est malheureusement pas ouverte au public. Toutes les collections ne sont pas accessibles au public. Une collection d'estampage qui m'a vraiment tapé dans l'œil. A priori, ça n'a pas l'air terrible, terrible, on dirait. presque des dessins d'enfants, en fait. Un estampage, qu'est-ce que c'est ? C'est une espèce de feuille de papier buvard qu'on pose sur une pierre gravée, et puis qu'on mouille, et puis on tapote avec une brosse à estampage. Et le buvard mouillé va aller dans les creux du texte qui est gravé sur la pierre, et puis ça sèche, on enlève la feuille de buvard, et on a en fait le négatif de l'inscription. Donc, ce qui permet d'étudier après. plutôt que de déplacer la pièce qui pèse 18 tonnes pour la ramener dans son laboratoire, surtout si c'est à l'étranger, ça ne se fait évidemment pas facilement et c'est même tout à fait impossible dans plein de cas, on a comme ça une trace d'une écriture gravée dans le roc, j'ai envie de dire. Pour pas mal de ces textes latins et grecs, pour la plupart que j'ai pu voir, ce sont les derniers témoignages de l'existence de ces blocs de pierre On a donc une feuille, une légère feuille de buvard avec en relief des textes qu'on peut relire et qu'on peut étudier, etc. Parce que ces pierres ont, au fil du temps, disparu. Parce qu'elles ont le bâtiment où elles étaient posées a servi de carrière pour construire un autre bâtiment. Donc, on a récupéré cette pierre, on l'a peut-être retaillée. Et donc, ces trucs sont perdus à tout jamais. Or, à Liège, dans des tiroirs en faculté de philo, ils ont tous ces textes qui servent à l'enseignement. et qui servent à la recherche aussi, et qui sont surtout les derniers témoignages de choses qui ont aujourd'hui disparu. Et je trouve ça assez fantastique quand on sait que ces estampages n'ont pas 200 ans, pour les plus âgés. Ça, c'est une des pépites que j'ai pu découvrir et que je ne connaissais pas, et je suis loin de tout connaître, bien entendu. Donc, c'est assez particulier. Après, il y a plein de musées avec des pièces incroyables. On parlait du musée de la médecine à l'ULB. des momies égyptiennes comme au musée du 50e. On voit le même genre de trucs, c'est assez dingue. C'est remis dans un contexte médical, évidemment, et c'est très didactique. Le musée, à Louvain-la-Neuve, est très bigarré, puisqu'il n'y a qu'un musée pour l'ensemble de l'université. Il y a un peu les collections de toutes les facultés et de toutes les disciplines, j'ai envie de dire, qui s'y côtoient. Il y a autant des tableaux d'élevaux que des œuvres antiques, que des trucs... qui viennent d'Afrique et d'ailleurs dans le monde. Donc, ça pousse au voyage dans le temps, à la réflexion et à ce genre de choses. Il y a aussi des pièces, je ne veux pas faire l'article de tout ce qu'il y a au musée, mais ils ont eu des prix Nobel. Donc, il y a aussi des instruments qui ont servi à Christian de Duve pour ses recherches qui ont mené au prix Nobel qu'il a pu recevoir en 1974, si je ne me trompe pas. Donc, voilà, c'est des traces de vie à la fois palpables et impalpables.

  • Speaker #3

    Et ça me paraît essentiel, en fait, à l'heure actuelle, parce que ce sont réellement, comme tu dis, des traces de vie, mais des traces de l'émergence d'un savoir scientifique, de nouvelles connaissances. Tout est là. Je caricature, mais beaucoup de choses sont dans ces musées universitaires ou dans ces collections universitaires, parce que, comme tu l'as dit, tout n'est pas accessible au public, tout n'est pas visible. Donc, c'est essentiel. Au final, on peut indiquer que ce sont des collections pratiquement inestimables.

  • Speaker #4

    Inestimables sûrement. Je ne me souviens plus, parce que j'ai posé la question au gestionnaire de ces musées, est-ce que ces pièces, si on parle d'inestimables, sont-elles assurées ? Si elles sont volées, s'il y a un incendie, si elles brûlent, ben non, elles sont juste uniques et donc irremplaçables, et donc inassurables par la même occasion aussi. On ne va pas reconstruire des pyramides d'Egypte pour aller faire de l'estampage sur des pierres taillées.

  • Speaker #3

    C'est quelque chose qu'on a du mal un peu à saisir. Moi, quand on me l'a expliqué, j'étais là, mais oui, c'est vrai que c'est assez évident. mais en fait quand une pièce est unique elle n'est pas assurable puisqu'il n'existe pas un bien similaire, donc elle est inestimable.

  • Speaker #4

    À ce point de vue-là, oui, du point de vue économique. Oui,

  • Speaker #3

    tout à fait, mais c'est complètement fou.

  • Speaker #4

    Financé, sinon ces collections valent des millions et des millions, mais c'est invendable aussi.

  • Speaker #3

    Ce que je te propose maintenant, c'est de passer à l'application Trésor, parce que, comme tu l'as dit, il y a plein de pépites. Tout le monde gagnerait à aller passer une heure dans chacun de ces musées parce qu'il y a plein de choses à voir avec plein de philosophies différentes.

  • Speaker #0

    Et pour justement donner l'envie au public de découvrir ces musées universitaires, tu as créé, alors je vais dire tu, j'imagine qu'il y a une équipe derrière, mais tu as créé une application qui s'appelle Trésor, qui vise à mettre en avant ces musées. Alors comment tu as fait ça ? D'où est venue l'idée ? Explique-nous un peu tout ça.

  • Speaker #1

    D'abord le nom Trésor, l'orthographe exacte si vous le cherchez sur les stores, c'est Trésor, T-R-E-Z-O-O-R-S, Trésors, Trésors. Trésor parce qu'on parle de trésor évidemment, de musée universitaire. Et en fait, pendant mon boulot de journaliste, en allant rencontrer les gestionnaires de ces musées, en allant découvrir ces collections, je me suis rendu compte des aspects inestimables de certaines pièces, etc., de leur beauté, de leur aspect unique. Et je me suis dit, mais si les gens ne viennent pas dans les musées, dans mes articles, je n'ai fait que restituer une partie des informations que j'ai pu... recueillir et mettre en musique pour raconter certaines histoires en lien avec ces musées, etc. J'avais aussi envie de les montrer. Et j'avais envie de montrer certains de ces trésors et de les montrer dans le temps. Parce que la série d'articles, c'était cinq articles en cinq jours. Et puis le sixième jour, on passe à tout à fait autre chose. Et puis depuis lors, il y a eu des dizaines d'articles, peut-être des centaines déjà publiés sur Daily Science. Donc l'application des trésors a été une espèce de prolongement de cette enquête journalistique en disant, là on va montrer pendant un an, deux, peut-être... et de plus on verra bien, certaines de ces pièces qui nous ont tapé dans l'œil, qui nous ont intrigués, et l'idée de, c'est tout simple, tu as vu l'appli, c'est une photo, un titre et deux ou trois paragraphes qui donnent quelques indications sur la pièce, et puis pour le reste, l'idée c'est de dire aux lecteurs et aux lectrices, allez voir le musée, allez le découvrir, ou si vous êtes à Liège, montez au Sartilement, il y a des musées là, ou allez en ville, il y a d'autres musées, etc. L'idée est de suggérer à nos lecteurs d'être curieux et d'aller découvrir eux-mêmes, avec leurs yeux, ces pièces et l'ensemble du musée par la même occasion, d'autant que la plupart sont gratuits. Donc, c'est facile d'accès. En tous les cas, il n'y a pas de barrière monétaire aux pécuniaires. Par contre, c'est parfois un jeu de piste pour trouver l'endroit. Et là, dans l'appli, il y a quelques pages. Il y a les objets à la queue leu-leu, mais aussi un onglet sur liste des musées, où on donne... les adresses, les liens internet pour savoir exactement où se situe. Donc c'est un demi-jeu de piste, j'ai envie de dire. L'idée de l'application Trésor, c'est vraiment d'inciter les lecteurs à aller découvrir ce qui nous a surpris, amusé, étonné pendant le boulot.

  • Speaker #0

    On ne l'a pas encore dit, mais combien tu as référencé de musées universitaires en Fédération Alliany-Bruxelles ? Parce que je suis certain qu'il y en a qui se disent cinq universités, cinq musées, c'est bon, il y en a cinq. C'est plus compliqué que ça.

  • Speaker #1

    C'est presque ça. En fait, un Mons, c'est facile. Il y a un musée, c'est le Mumons. Et en plus, c'est le gamin de la bande. Il est né il y a cinq ans seulement. Vous êtes le plus jeune musée au Mumons. Le plus jeune musée de la bande, si j'ose dire. Donc, je n'ose pas tellement répondre à ta question parce que dans mes articles, j'attaquais en disant d'emblée qu'il y a 27 musées universitaires et collections accessibles au public en Fédération Wallonie-Bruxelles. C'était vrai dans l'état de mes connaissances il y a un an, mais j'ai découvert depuis d'autres musées. Donc, on pourrait compléter l'info à un moment. Mais donc, il y en a au moins 27, disons 30 pour avoir un chiffre rond. Cinq universités, 30 musées. C'est gigantesque. Il me semble qu'en Fédération Wallonie-Bruxelles, on doit avoir 100, 200 musées. Enfin, toute nature de musée est confondue. Donc, c'est quand même pas mal. Et ce sont des musées. Donc, toutes les collections sont en lien avec des activités de l'université. La science, la recherche, comme on en a parlé, l'enseignement.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Ou l'histoire, parce que je prends le cas de Mons, il y a un cas particulier où on n'a pas de fac de lettres, mais on a des kilomètres de livres. Parce que justement... Très belle bibliothèque. Voilà, l'histoire de l'université. Avec des inclinations.

  • Speaker #1

    Ce qu'on n'a peut-être pas dit, pas par rapport à la trésor, mais par rapport à la terminologie trésor, c'est que dans pas mal de musées universitaires, il y a des trésors. de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Donc ce sont des pièces exceptionnelles détenues par ces musées universitaires qui bénéficient d'une sorte de classement ou de reconnaissance par la Fédération Wallonie-Bruxelles et qui sont vraiment des pièces uniques. Et à Monts, si je ne me trompe pas, il y a une Bible de Gutenberg du XVe siècle qui est un trésor de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Je confirme. Alors on ne peut pas y aller et demander à la lire et à tourner soi-même les pages avec une sangle en blanc. C'est juste pas accessible, c'est ultra précieux. On la sort de temps en temps. Oui, mais elle est sous verre et on ne peut pas aller tourner les pages. Pas mal de musées, enfin tous les musées universitaires, ont des trésors de la Fédération Wallonie-Bruxelles quasiment. Et donc ça montre aussi que ce patrimoine, c'est ce qu'on disait là tantôt, est inestimable, est unique et est irremplaçable.

  • Speaker #0

    Et moi, c'est ma conviction personnelle, les universités ont un rôle culturel à jouer. Ce rôle culturel peut être fait, entre autres, à travers leur musée. Ça me paraît essentiel de le redire aussi. Alors, dans les discussions que tu as eues sur les reportages que tu as faits, il y a eu aussi toute une série de questions par rapport à la digitalisation des œuvres. Je trouvais que c'était intéressant d'en parler avec toi, puisqu'au final, sur Trésor, on ne voit que des versions numériques des photos, en l'occurrence des pièces. Est-ce que, pour toi, le numérique va un jour remplacer l'objet dans les musées ou autre chose ? ou est-ce qu'il y a toujours un intérêt à voir la pièce dans le musée in situ ?

  • Speaker #1

    Il n'y a pas plusieurs réponses. Il y a une réponse à plusieurs facettes à donner à cette question, parce que ça recouvre diverses réalités. Concernant l'application Trésor, qui est une application digitale, on l'a dit, fatalement, on montre ce qu'on a de digital, c'est-à-dire le texte qu'on a produit et les photos qu'on a pu prendre des objets qu'on propose de découvrir. C'est du journalisme. Ça n'a aucune prétention scientifique. Par contre, comme ces objets relèvent de collections scientifiques, Ces objets peuvent toujours avoir une dimension de recherche importante ou intéressante à partager avec des scientifiques qui soient chez nous, à Mons, à Bruxelles, à Liège, à Namur, peu importe, ou ailleurs en Europe ou ailleurs dans le monde. Et donc une bonne digitalisation professionnelle de l'image en 3D d'un objet peut parfois suffire ou en tous les cas épargner à un chercheur d'Australie. de sparsir deux fois 24 heures de voyage, beaucoup de fatigue et beaucoup de dollars australiens dépensés pour payer son avion, pour venir étudier l'objet pendant une semaine ou deux dans une de nos universités. Donc ça peut être un très bon outil aussi pour la recherche scientifique. Mais il me semble que conserver dans les meilleures conditions possibles la pièce originale dans le musée, que ce soit dans des réserves ou dans les parties accessibles au public, est indispensable. Et en ce qui concerne le public... Je trouve que l'émotion entre regarder un écran, que ce soit notre télé, notre smartphone, notre tablette ou Dieu sait quel autre écran d'ordinateur, et aller voir un objet en trois dimensions de ses propres yeux réels, qu'on ne peut généralement pas toucher, on est bien d'accord, c'est quand même très fragile l'histoire, il n'y a pas photo, sans mauvais jeu de mots, il faut aller voir la chose vraie, véritable.

  • Speaker #0

    Pour illustrer ce que tu dis, nous lors d'une activité du musée, on avait... sorti toute une série de livres anciens, et les gens pouvaient les voir, les enfants avaient des livres avec des licornes dessinées, etc. Mais tu sentais qu'il y avait une émotion, quelque chose dans le contact à l'objet qui se passait, que même s'ils avaient vu une photo de ce livre, ils auraient dit oui, c'est un livre parmi d'autres, là ça devenait une entité unique.

  • Speaker #1

    Oui, mais c'est clair. Si on va dans un autre contexte, voir le musée des dinosaures à Bruxelles pour faire court, on va voir des dinosaures. Alors les dinosaures, je pense 60, 65 millions d'années. C'est très loin. Un livre, ça peut être 100 ans, 200 ans, 300 ans, et donc on peut percevoir encore la dimension humaine, le cerveau qui a été à l'origine de la chose. Et je trouve que là, il y a une émotion tout à fait imparable, je veux dire, et irremplaçable par autre chose que de voir l'objet véritable. L'idéal serait de pouvoir le manipuler aussi, mais c'est juste impossible parce que c'est ultra fragile et unique et donc on ne peut pas se permettre... le moindre coin déchiré ou page froissée, etc. Mais c'est quand même fascinant de se dire, la fameuse Bible de Gutenberg, qui a 500 ans, c'est dingue. On a imprimé ce bouquin il y a cinq siècles, donc je ne peux même pas demander à mon arrière-grand-père s'il a lu ce bouquin ou s'il l'a eu dans sa bibliothèque, parce qu'il ne l'a pas eu, évidemment. Et donc, c'est encore bien avant ça que ça a été produit. Et hop, ça existe toujours aujourd'hui dans nos collections. Et c'est fascinant, c'est d'une richesse incroyable.

  • Speaker #0

    Tout à fait, ça met en avant cette conservation dont on parlait tout à l'heure, cette importance de conserver cette trace de l'histoire humaine, qu'elle soit scientifique, littéraire, artistique.

  • Speaker #1

    Absolument, tout à fait.

  • Speaker #0

    Alors, tu nous as raconté une pièce emblématique. Est-ce que tu as des anecdotes, des trucs un peu comiques qui se sont passés durant ces découvertes de musées à nous partager ? Une ou deux petites choses à nous raconter ?

  • Speaker #1

    Oui, il y a une espèce de jeu de piste que je n'ai pas encore terminé, par exemple. Parmi les musées universitaires à Liège, il y a entre autres le musée en plein air sur le campus de Sartilement. C'est une collection d'œuvres d'art, de statues de différentes formes, natures, couleurs, époques, mais disséminées sur le campus de Sartilement. En fait, le Sartilement, c'est une gigantesque colline avec des forêts, des bâtiments académiques fatalement, l'hôpital universitaire. Il y a moyen de se promener sur le campus. J'y ai passé deux après-midi et je pense que... Je n'ai pas vu la moitié des statues, parce que l'idée, chaque fois, c'est de s'arrêter, de lire le cartel. Ils ont mis des QR codes, donc le temps que la 4GS réveille et qu'on ait les infos pour lire, etc. Puis après, le temps passe. Donc, ça, je trouve que c'est quelque chose d'assez sympa à faire. Il y a d'autres musées en plein air. à Bruxelles, sur le campus de l'UCLouvain, cette fois à Walluée, également avec des œuvres d'art, c'est assez sympa à aller voir. Il y a aussi un jardin des plantes médicinales en plein air qui est très chouette. Il y a aussi le jardin Massard de l'Université libre de Bruxelles à Bruxelles, à la fin de l'autoroute qui vient de Namur, la 411.

  • Speaker #0

    C'est assez incroyable.

  • Speaker #1

    C'est dingue. Je me souviens d'un article dans Daily Science il y a quelques années où on relayait l'information suivante, plus de 1000 espèces. d'êtres vivants, donc plantes, insectes, etc., petits mammifères, recensés dans ce jardin qui est un très beau et grand jardin qui était privé et qui est devenu public, qui est géré entre l'université pour une partie et la région bruxelloise par ailleurs, mais qui est au bout d'une autoroute avec des milliers de bagnoles qui passent tout, mais juste à côté, quoi, tous les... Mais c'est une zone semi-humide, il y a différents types de biotopes. C'est assez fascinant, quoi, et se dire que ça se trouve vraiment à côté de chez nous, quoi. Il faut oser y aller. Et parfois, on y rentre sans même se rendre compte que c'est un musée universitaire. Le Massard, entre autres, on va visiter. C'est le Rouge-Loire qui est à côté, qui est une partie de la forêt de soigne. Et il y a le jardin Massard qui est là et ça communique. Et on rentre dedans sans se rendre compte qu'on est rentré dans un site, entre guillemets, universitaire en partie du mois.

  • Speaker #0

    Alors, on arrive tout doucement à la fin de cet épisode. Si tu voulais passer des messages par rapport à ces musées universitaires. À qui voudrais-tu le faire et qu'est-ce que tu voudrais leur dire ?

  • Speaker #1

    Il y a plein de publics potentiels. Pour envoyer un message, on peut parler au grand public, au petit public, pour autant qu'on puisse définir le grand public. On peut parler aux responsables de ces musées. Si j'ai un message à faire passer, ce serait peut-être, et c'est un peu présomptueux de ma part, aux autorités académiques. En leur rappelant, tout simplement, parce que je pense qu'elles le savent, vous avez avec vos musées des trésors incroyables en magasin. des collections inestimables, des pièces qui ont servi à faire avancer les connaissances, la science et qui, pour certains, continuent à le faire. Et donc, elles méritent toute votre attention et sans doute peut-être quelques euros de plus pour mieux les conserver, mieux permettre leur manipulation ou leur partage et, puisqu'on parle de musées, mieux les montrer au public le plus général possible. Ce serait à ce niveau-là.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Et je pense que le message, en fait, on peut le généraliser. C'est toutes les institutions culturelles, muséales à l'heure actuelle méritent, je pense, d'être soutenues parce qu'elles racontent l'histoire de l'humanité. Quel que soit le matériel qu'elles ont, elles racontent l'histoire de l'humanité. Et je pense que par les temps qui courent, se rappeler d'où on vient, ça me paraît essentiel.

  • Speaker #1

    Je suis assez d'accord avec toi. Mais bon, ici, on parle de musée universitaire.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    C'est l'humanité de nos universités à 200 ans. Tout à fait. Sauf peut-être l'UCL Louvain. Ou l'université de Louvain qui fête son 600e anniversaire cette année.

  • Speaker #0

    On est d'accord.

  • Speaker #1

    Mais c'est une autre histoire, évidemment.

  • Speaker #0

    Moi, j'aimerais passer un message. Et d'ailleurs, je pense que ce sera ta citation, donc je la laisserai. Mais aux visiteurs, c'est d'oser passer la porte de ces musées. Parfois, ça peut faire peur parce que vous allez arriver dans un endroit où il y a des auditoires, des étudiants. Mais courage, allez-y, ils ne vont pas vous manger. Et vous allez découvrir des choses qui sont incroyables, des histoires complètement folles et des pièces qui vont vous émerveiller.

  • Speaker #1

    Je suis d'accord avec toi. Je retape sur le clou, je fais un peu de promo. L'application Trésor vous donne l'adresse de ces musées. Quelques exemples sur toutes les adresses. Vous savez où ils sont, vous avez le moyen de savoir facilement où ils se situent. Allez-y. Je dirais que si je devais prendre une maxime, c'est juste donner un conseil. Enfin, qui suis-je pour donner des conseils à vos auditeurs ? C'est soyez curieux et allez-y, osez. N'hésitez pas et n'ayez pas peur, en effet, comme tu le disais. Les musées universitaires souffrent d'une double panne. Ils sont universitaires, donc ça peut faire peur à certains publics. Ce n'est pas pour moi. L'université, ce n'est pas pour moi. Non, bien sûr, peut-être pas, mais peut-être que bien que oui. Et tant que vous n'y avez pas été, vous ne pouvez pas le savoir.

  • Speaker #0

    Et puis, aller dans un musée universitaire, ça n'engage à rien.

  • Speaker #1

    Et donc, aller voir le musée universitaire, c'est certainement pour vous, parce que ça raconte des trucs intéressants qui vous concernent et que vous allez peut-être découvrir. Et puis même, vous n'êtes pas obligés après ça d'inscrire vos enfants ou même vous-même à l'université. mais pousser leurs portes. comme vous iriez voir une exposition artistique, comme vous iriez au cinéma, au théâtre, à l'opéra ou à n'importe quel festival de musique, parce que ça vous parle. En fait, les musées universitaires, ils vous parlent aussi et allez-y.

  • Speaker #0

    Je rebondis sur ta maxime. Au-delà de « soyez curieux » , c'est « cultivez votre curiosité » . C'est quelque chose d'essentiel dans le monde actuel. Eh bien, Christian, merci beaucoup d'avoir pris du temps pour discuter avec moi. J'espère que l'exercice t'a plu aussi, même si je pense que tu as l'habitude de... Tu prêtais, mais parfois de l'autre côté du micro, quand même.

  • Speaker #1

    Oui, merci Maxime, c'était un plaisir. Et c'est chouette de partager, en fait, c'est vrai pour tout le monde, une partie de notre boulot et essayer d'attirer l'attention sur des choses qui nous nous ont parlé, nous ont émerveillé dans une certaine mesure aussi. Voilà, avec le plus grand nom, mais tant mieux si ça passe par les oreilles.

  • Speaker #0

    Alors, chers auditeurs, chères auditrices, je te souhaite une très très bonne journée. On se retrouve dans deux semaines pour le prochain épisode. de science, art et curiosité, le podcast du Mumons. Tu viens d'écouter un épisode du podcast du Mumons. Et franchement, j'espère qu'il t'a plu. D'ailleurs, si en passant, tu veux me faire un retour ou si tu as des idées d'amélioration, surtout n'hésite pas à nous contacter. Tu peux aussi devenir notre ambassadeur et faire découvrir ce podcast tout autour de toi. Si tu as des idées de sujets ou si tu souhaites enregistrer un épisode, surtout n'hésite pas à nous contacter. Rendez-vous sur le site internet mumonce.be ou sur la page Facebook du Mumonce.

Chapters

  • Introduction et présentation de Christian Dubrulle

    00:37

  • Qu'est-ce qu'un musée universitaire ?

    01:06

  • Les missions des musées universitaires

    06:40

  • L'application TREZOR et son impact

    10:00

  • La digitalisation et l'importance de l'objet physique

    13:20

  • Conclusion et messages aux auditeurs

    16:40

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