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Mumpreneur

#1 - Inclusion et créativité : comment Fabienne Derycke a bâti Little Cabana pour tous les enfants

#1 - Inclusion et créativité : comment Fabienne Derycke a bâti Little Cabana pour tous les enfants

55min |14/05/2025
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#1 - Inclusion et créativité : comment Fabienne Derycke a bâti Little Cabana pour tous les enfants

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55min |14/05/2025
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Description

Êtes-vous prête à découvrir comment la maternité peut devenir une source d’inspiration pour l’entrepreneuriat ? Dans cet épisode captivant de Mumpreneur, Margareth Piette Cuenca reçoit Fabienne Derycke, la fondatrice visionnaire de Little Cabana, un espace ludo-éducatif pour les enfants. Fabienne nous plonge dans son parcours entrepreneurial, révélant comment sa propre expérience de mère a façonné sa perception du travail et de l’équilibre entre vie professionnelle et vie familiale. Elle partage avec passion son engagement au sein de l’association Enfance et Vie, où elle défend des valeurs essentielles telles que l’inclusion, la citoyenneté et le bien-être des enfants.



À travers une conversation riche en émotions, Fabienne nous raconte les défis et les joies qu’elle a rencontrés lors de la création de Little Cabana. Son objectif ? Créer un environnement accueillant et stimulant pour tous les enfants, y compris ceux ayant des besoins spécifiques. Cet épisode de Mumpreneur met en lumière l’importance de la créativité et de l’engagement dans le parcours d’une entrepreneuse. Fabienne évoque des anecdotes touchantes sur les enfants qui fréquentent son établissement, illustrant ainsi la magie qui se dégage de chaque interaction.



En écoutant cet épisode, vous découvrirez comment concilier ambition professionnelle et maternité, tout en vous inspirant des expériences de Fabienne pour suivre vos propres rêves d’entrepreneuriat. La maternité ne doit pas être un obstacle, mais plutôt un tremplin vers de nouvelles opportunités. Fabienne incarne cette philosophie avec brio, prouvant que chaque défi peut devenir une opportunité d’apprentissage et de croissance.



Rejoignez-nous pour une discussion enrichissante sur l’entrepreneuriat au féminin, la parentalité et l’impact positif que nous pouvons avoir sur la vie des enfants. Cet épisode de Mumpreneur est une véritable source d’inspiration pour toutes les mamans entrepreneuses et celles qui aspirent à le devenir. Ne manquez pas cette occasion de découvrir comment Fabienne Derycke a su allier ses passions pour créer un espace unique et inclusif, tout en restant fidèle à ses valeurs. Écoutez dès maintenant et laissez-vous inspirer par son histoire !


Pour nous soutenir et participer à la campagne de crowdfunding, c'est ici : https://fr.ulule.com/mumpreneur-podcast/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans M'Umpreuneur, le podcast qui met en lumière les femmes qui jonglent entre maternité, ambition et sens. Comme 70% des femmes entrepreneurs, être mère a changé mon regard sur le travail, l'équilibre de vie et la façon dont on construit un projet ambitieux sans s'épuiser. Je suis Margaret Pietkwenka, maman de deux enfants et bientôt trois. Entrepreneur est passionné par les parcours de celles qui inventent leur propre façon d'entreprendre. Mon parcours entrepreneurial a été une véritable aventure, mais rien ne m'a autant transformée que la maternité. Chaque mardi, on part à la rencontre de femmes inspirantes, qui prouvent qu'on peut conjuguer projet pro et vie de famille, sans forcément sacrifier l'un pour l'autre. On se retrouve également très régulièrement sur LinkedIn Instagram et via ma newsletter. Alors abonnez-vous pour ne manquer aucun épisode. Et avant de commencer, j'ai une grande nouvelle à partager avec vous. Mumpreneur se lance officiellement en crowdfunding. Vous avez été nombreuses et nombreux à me soutenir et à m'encourager dans cette aventure depuis le début. Et je suis réellement heureuse de vous annoncer que ce projet peut encore grandir grâce à vous. Vous trouverez le lien dans la description de cet épisode. Votre soutien est essentiel pour faire vivre ce podcast, offrir une voix aux mamans, entrepreneurs et créer du contenu inspirant et éducatif. Chaque contribution, même petite, fait une différence. Alors sans plus attendre, plongeons dans cet épisode passionnant. Et n'oubliez pas de jeter un œil à cette campagne si vous souhaitez vous aussi faire partie de cette aventure. Installez-vous confortablement, bienvenue dans l'épisode 1 de Mempreneur. Et aujourd'hui, pour ce tout premier épisode, j'ai la joie de recevoir Fabienne Derrick, la fondatrice de Little Cabana, un espace ludo-éducatif et inclusif unique en son genre. Imaginez une mini-ville à hauteur d'enfants où chaque enfant peut jouer, apprendre, coopérer et grandir à son rythme tout en développant empathie, curiosité et citoyenneté. Fabienne est aussi maman, engagée dans l'association Enfance et Vie, où elle coordonne la venue d'enfants pour des opérations du cœur à l'île. Son parcours est riche, son projet est fort et ses valeurs sont claires. Transmettre, inclure et faire du jeu un levier pour mieux vivre ensemble. Dans cet épisode, on va parler de créativité, de maternité. d'adaptation, de charge mentale, mais aussi d'éducation, d'engagement et de l'importance de croire en ses idées, même quand elles sortent des sentiers battus. Alors bonjour Fabienne.

  • Speaker #1

    Bonjour Margaret.

  • Speaker #0

    Merci d'être venue aujourd'hui pour ce premier épisode. Est-ce que pour commencer, tu peux te présenter en quelques mots ?

  • Speaker #1

    Oui, écoute, je m'appelle donc Fabienne, je suis comme tu l'as dit la fondatrice de Little Cabana, donc la mini-ville ludo-éducative et inclusive de la métropole lilloise. On a ouvert en juillet 2024 après un long parcours de création qui a démarré en janvier-février 2023. J'ai 45 ans, j'habite Fasht-e-Médil et je suis mariée et j'ai trois enfants. J'ai deux grands, j'ai Capucine qui a eu 20 ans ce mois-ci, Baptiste qui a 17 ans et Laurette qui a 4 ans et demi.

  • Speaker #0

    D'accord. Et avant qu'on parle de Little Cabanage, est-ce que tu peux nous partager aussi ce qui t'anime ? profondément, au-delà de l'entrepreneuriat déjà.

  • Speaker #1

    Alors ce qui m'anime chaque jour, c'est l'envie d'être utile. On en reparlera, c'est une des raisons pour lesquelles j'ai créé Little Cabana. Semer un peu de bonheur autour de moi, en commençant bien évidemment par ce que j'aime, défendre l'équité et la justice, le tout avec une bonne dose de créativité. Tu l'as dit dans ton intro, j'adore la créativité, je suis créative et ça me passionne.

  • Speaker #0

    Et ça se voit quand on vient à Little Cabana.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Et ce que je trouve intéressant aussi dans ton parcours, c'est qu'avant d'être entrepreneur, on va revenir après sur ton parcours entrepreneurial, parce que Little Cabana, ce n'était pas le premier projet entrepreneurial.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Tu as aussi eu une carrière vraiment riche en entreprise, avec des postes qui étaient à responsabilité. Alors, j'aimerais un peu comprendre ce qui t'a amené justement jusqu'à Little Cabana. Déjà, en regardant... sur tous les postes que tu as pu occuper. J'ai vu que tu avais travaillé chez Veryware, chez Cofidis, chez Leroy Merlin. Qu'est-ce que ce monde corporel, déjà, ça t'a appris sur toi ?

  • Speaker #1

    Alors, ce que ça m'a appris surtout, c'est d'avoir eu la chance, quelles que soient mes expériences, d'avoir des patrons inspirants qui ne m'ont pas lâchée quand j'étais jeune, quand c'est le moment d'apprendre sur soi, son savoir-être, son savoir-faire. Et aussi, je pense que chacun de mes patrons a été très tourné vers la relation client. Quand on travaille dans la distribution et surtout quand on est aux services généraux, on peut avoir tendance à oublier le client. Et pourtant, c'est bien de lui dont on parle, c'est pour lui qu'on travaille, mais on y est plus loin que nos magasins, puisque chez Leroy Merlin ou chez Veryware, donc les magasins de Vianne principalement, moi j'étais au siège. Et j'ai toujours eu la chance d'avoir ces patrons qui n'oublient pas. le client et je pense que c'est devenu un élément fort de mon parcours. Et chez Laura Merlin, j'ai vraiment tourné mon métier autour du client et de sa satisfaction. Même quand on travaille finalement sur des sujets de back-office, comment en fait on impacte le client réellement et on mesure sa satisfaction. Et ça, ça a été des éléments de mon parcours en tout cas. quels que soient les périmètres. Voilà, donc ce que j'ai eu la chance aussi, c'est d'avoir des patrons qui m'ont fait confiance, qui m'ont fait grandir, qui m'ont fait confiance. Et quand on monte un projet comme Little Cabana, je trouve que c'est formateur d'avoir cette confiance de ces anciens patrons. Et je pense que c'est grâce à eux aussi que j'ai réussi à lancer Little Cabana.

  • Speaker #0

    Tu parles de ton parcours inspirant en entreprise. Tu avais l'air aussi de te réaliser. Mais qu'est-ce qui a été l'élément déclencheur qui a fait que tu as décidé de changer de cap aussi ? Ce n'est pas rien de passer du salariat à l'entreprenariat.

  • Speaker #1

    Oui, et clairement le sentiment d'inutilité.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Parce que quand on travaille dans des grandes entreprises, finalement, ça devient très difficile de sortir des projets qui impactent réellement le client. Et mon métier, c'était plus de faire de la politique, de demander des budgets et de faire des reporting. Mais par contre, réellement impacter sur un temps court l'expérience d'achat d'un client, ça devenait difficile. Et de ce fait, je me suis dit que je n'avais pas envie de me sentir inutile, de faire de la politique. Ce n'était pas moi. Je suis quelqu'un d'action, pas quelqu'un de politique. Et donc, j'avais envie de retrouver. un champ d'action aussi de créativité. Et donc voilà pourquoi je suis arrivée à l'entrepreneuriat. À ce moment-là, ma fille, elle avait deux ans. D'accord. J'ai eu plein de problèmes de nounou. Et donc, comme toutes les mamans, j'ai cherché des lieux pour jouer avec elle. Et je me suis rendue compte qu'il n'y en a pas. Tous les parcs de jeux de la métropole lilloise, ce sont plutôt des parcs de jeux avec des structures de toboggans, avec des trampolines où il est clairement noté On n'a pas le droit d'y aller. Alors, on peut y aller quand même, on y va, mais ce n'est pas un moment de partage. C'est un moment plutôt où on est censé s'asseoir à une table et laisser ses enfants jouer. Et pour moi, ce n'était pas ce que je cherchais à ce moment-là. Et donc, voilà pourquoi est née Little Cabana.

  • Speaker #0

    Tu cherches un vrai partage, un moment convivial avec ton enfant. Et ça, c'était la fondation du projet de Little Cabana. Et si on revient un peu avant, tu avais fondé Lily Bird. Est-ce que tu peux un peu nous en dire quelques mots de ce projet ?

  • Speaker #1

    Alors, Lily Bird, c'est un projet que j'ai monté avec mon mari en 2016. Parce qu'avant de monter Lily Bird, j'étais créatrice de bijoux.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et donc, à côté de mes emplois de salariés. J'avais une petite marque de bijoux. On faisait des marchés de créateurs, des ventes à domicile.

  • Speaker #0

    Tout ça avec des enfants aussi en bas âge du coup ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Mais encore une fois, c'est un moyen de développer sa créativité. Et donc, on avait avec une amie, une maman de l'école de mes grands, monté cette marque. Et je me suis rendu compte que... Quand on faisait des bijoux, souvent les parents, les mamans nous demandaient de modifier une couleur, une fleur à la place d'un autre après, etc. Et donc je me suis dit, tiens, c'est intéressant. Et si on créait une marque de bijoux 100% personnalisable et on rendait le DIY simple via le digital. Et en plus, on pourrait créer une marque communautaire. qui permet à chacun de devenir créateur de bijoux. Et aussi, la plateforme permettait à chaque création d'enrichir le catalogue produit de la marque. Et quand on revendait une création d'un de nos clients, on lui reversait une commission en bon d'achat. Donc c'était vraiment une idée créative et communautaire. Donc on a monté ça en 2016. On a eu pas mal de chouettes projets avec des beaux partenariats. On a vendu à l'étranger. Mais néanmoins, on n'a pas réussi à trouver le positionnement marketing simple dans un monde du bijou qui est extrêmement éclaté pour réussir à en vivre.

  • Speaker #0

    D'accord. Mais tu as quand même réussi à retirer des choses positives de cette expérience que tu as pu réutiliser pour Little Cabana, justement ?

  • Speaker #1

    J'ai appris beaucoup. C'était ma première vraie expérience entrepreneuriale. Donc on apprend... Aussi bien sur la levée de fonds, sur la gestion de la trésorerie, sur le marketing, la gestion des réseaux sociaux. Donc tout ça, j'ai beaucoup appris. Puis j'ai aussi appris beaucoup sur moi, sur comment je vivais le stress d'une création d'entreprise. Vivre aussi à deux sur une entreprise, ce n'est pas simple quand ça s'arrête. Donc ça aussi, ça a été un apprentissage de dire que si on redémarrait une entreprise à un moment donné, Un garderait un emploi et puis l'autre pourrait créer parce que c'est important quand même pour toute la famille qui est une certaine stabilité.

  • Speaker #0

    Sécurité aussi.

  • Speaker #1

    Sécurité.

  • Speaker #0

    Donc c'est le cas aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et quand tu as parlé de ce projet de Little Cabana, est-ce qu'il y a eu des résistances autour de toi ?

  • Speaker #1

    Alors j'ai la chance que non. Oui. parce que euh toute ma famille est entrepreneur. Mes parents sont entrepreneurs, alors à la retraite maintenant. Mais donc, je pense que pour eux comme pour moi, c'était une évidence qu'un jour je serai entrepreneur. Et quand j'ai parlé du sujet, aussi une évidence. Je pense que tout le monde sait que je suis créative, que j'adore les enfants, que j'adore ces moments-là. Et donc, ça a été plutôt un emballement et j'ai été très soutenue sur mon projet.

  • Speaker #0

    Et tu parlais tout à l'heure, lors de tes emplois, tu recherchais vraiment cette dimension de sens, que tu voulais sortir de cette casquette de politique. Donc, ton projet a mûri petit à petit. Est-ce qu'il y a eu un déclic particulier ? À un moment, tu t'es dit, c'est maintenant que je me lance.

  • Speaker #1

    Quand, en fait, là où je travaillais, on est passé d'un périmètre français à international. C'est là où le côté politique s'est vraiment développé. Et c'est là où je me suis dit, ce n'est pas pour moi. Ce n'est pas pour moi. Donc, ce projet était en train de mûrir et donc je me suis lancée. Ok.

  • Speaker #0

    Le jour au lendemain, du coup, tu as arrêté.

  • Speaker #1

    Je suis partie en deux mois. Ok. Voilà. Et on en reparlera. L'ascenseur émotionnel d'entrepreneurs, il est fort. Mais je savais qu'on y arriverait.

  • Speaker #0

    Et tu as mis combien de temps depuis le moment où tu as quitté justement ton emploi et l'ouverture ?

  • Speaker #1

    Donc février 2023 jusqu'à juillet 2024, donc un peu moins d'un an et demi. Si je te donne les grands jalons, 2023, j'ai fait trois choses. On a imaginé le concept, cherché un local et fait la devise fond. Ça, c'est mes trois sujets de 2023.

  • Speaker #0

    Et tu étais toute seule pour ça en plus ?

  • Speaker #1

    Oui. Et pour 2024, principalement les travaux qui ont démarré en début mars pour ouvrir en juillet. La dimension marketing, donc toute la partie réseaux sociaux, relations presse et le recrutement de l'équipe.

  • Speaker #0

    Et comment en un an et demi, parce que c'est long, c'est un marathon quand même, c'est court et c'est long à la fin. Mais comment on garde cette motivation ? Comment on ne s'essouffle pas ? Comment on garde la foi aussi en son projet ? Que ça va se concrétiser ? Tout va fonctionner ?

  • Speaker #1

    Je te l'ai dit, il y a l'ascenseur émotionnel qui est fort. Donc, il y a des jours de découragement, il y a des mauvaises nouvelles, il y a des très bonnes nouvelles. Et en fait, j'étais extrêmement convaincue que ce projet irait au bout. Je n'ai pas lâché, j'ai été bien soutenue. J'ai aussi eu la chance de discuter avec Merci. pas mal de parents d'enfants extraordinaires et qui donnent la foi d'aller au bout. Je peux te raconter une petite anecdote de plutôt fin de parcours, mais c'était en... En mai, juin, quand on était vraiment dans le dernier rush, où il y a déjà quand même l'épuisement des mois passés, et qu'on savait qu'il fallait aller au bout et que le timing serait serré, il y a la maman de Joseph. Alors Joseph, c'est un petit enfant extraordinaire de 5 ans. Et je vais essayer de ne pas pleurer, parce que vraiment, c'était fort. Et sa maman, elle n'avait jamais fêté l'anniversaire de son fils, qui était scolarisé normalement avec ses copains de classe. Et elle m'a dit... vous rendez quelque chose d'impossible possible. Et merci. Et franchement, ça va donner de l'énergie jusqu'au bout. Et Joseph, il est venu fêter son anniversaire le 31 août. C'est un moment que je n'oublierai jamais. J'ai la chance de revoir Joseph de façon régulière, de le voir évoluer. Et c'est franchement top. On en a pas mal de ces enfants extraordinaires qui nous apportent plein de bonheur et plein de fierté d'avoir réussi ce projet. Et voilà, donc c'est ça en fait qui fait tenir, c'est le soutien des autres. Et puis ces moments forts que j'ai partagés, où je me souviens avoir pleuré pendant 30 minutes sur le parking de Little Cabana.

  • Speaker #0

    Et c'est ce qui te nourrit encore du coup, aussi beaucoup aujourd'hui, je suppose. Justement, on va peut-être rentrer un peu dans le cœur du sujet de Little Cabana, parce que ce n'est pas seulement un simple lieu, comme tu disais, pour enfants. a voulu vraiment... y mettre des valeurs qui sont profondes, qui font partie de l'ADN de l'entreprise. Et on peut parler d'entrepreneuriat inclusif, d'ailleurs. Mais ça peut paraître flou, peut-être, pour les personnes. Alors, déjà, peut-être que tu peux réexpliquer le projet de Little Cabana, les piliers avec les valeurs fondamentales. On les voit bien, d'ailleurs, sur tes réseaux sociaux. Et puis, ensuite, peut-être expliquer cette dimension d'entrepreneuriat inclusif aussi.

  • Speaker #1

    Donc on a quatre valeurs fortes chez Little Cabana. La première c'est la ludo-éducation, donc comment on apporte notre petite pierre à l'édifice grâce aux jeux en permettant aux enfants d'apprendre. La deuxième valeur c'est la citoyenneté, donc quand on parle apprentissage on parle aussi citoyenneté, donc on parle recyclage des déchets, on parle empreinte carbone dans notre train. Et d'ailleurs, on a choisi un train là où beaucoup d'autres mini-villes choisissent l'avion, justement pour expliquer aux enfants. l'impact environnemental d'un avion versus un train ou de la voiture. Tout est expliqué dans cet univers-là. Citoyenneté, on parle aussi. Relation sociale, relation à l'autre. Pour nous, c'est très important de voir les enfants qui apprennent à communiquer avec les autres et à le faire avec respect. Troisième valeur, c'est l'inclusion. Je reviendrai plus dans le détail après. Et la dernière, c'est... les moments festifs. On adore ça. On a fêté Noël avec le Père Noël, le vrai, qui était là pendant très longtemps chez Little Cabana. On a vu beaucoup d'émotions dans les yeux des enfants, des yeux des parents. Ça a été des moments forts. On essaye vraiment d'avoir ces moments festifs. On a fêté Halloween. On va bientôt faire une chouette fête des mères. Et voilà, on a à cœur de... de permettre aux enfants et aux familles de passer des moments ensemble.

  • Speaker #0

    Oui, mon fils y allait récemment. On avait vécu Pâques du coup dans cet univers. Et c'est vrai que c'était un moment plein d'émotions. Il était vraiment joué. Je l'ai rarement vu aussi heureux de faire la chasse aux oeufs. Les activités étaient vraiment super chouettes.

  • Speaker #1

    Oui, on a vraiment à cœur ces moments de partage. Et quand je dis... on ne sait pas ce que j'ai une little team vraiment qui partage mes valeurs et qui a enfin je pense que tu as pu le voir mais voilà les animateurs sont vraiment à chouchouter les parents et les enfants et on

  • Speaker #0

    dit souvent entre nous c'est l'esprit little cabana et pour celles et ceux qui connaissent pas concrètement little cabana on a un peu parlé du concept est ce que tu peux le redéfinir en quelques mots

  • Speaker #1

    Donc, Little Cabana, c'est un parc de jeux sur base de la mini-ville à hauteur d'enfant. Donc, ludo, éducatif et inclusif. On a 10 univers dans le parc. Donc, on a le train, on a l'Institut de beauté, on a l'école, on a le théâtre, on a le restaurant, le supermarché, le garage, le docteur, un petit coin pour les bébés. Et en plus de ça, on thématise notre parc. Donc, tous les deux mois, deux, deux mois et demi, On change un peu les univers. au central et donc on vient apporter de nouvelles activités. En ce moment on a une serre où on peut jardiner, on a les petits animaux à chouchouter et un jardin extraordinaire blanc. inspiré de l'univers de l'artiste Yayoi Kusama, où les enfants viennent rapporter des couleurs à l'espace blanc. Et c'est magnifique.

  • Speaker #0

    C'est magnifique. Pour l'avoir vu, c'était vraiment chouette.

  • Speaker #1

    Et tu es venue plusieurs fois, donc tu l'as vu se colorer.

  • Speaker #0

    Exactement. J'ai vu le début où c'était vraiment bien blanc. Et puis là, le rendu est vraiment sympa. Pour revenir un peu sur l'entrepreneuriat inclusif, concrètement, quel choix tu as fait pour que ton projet soit accessible aussi à toutes et tous ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai pas mal discuté avec des parents, je le disais tout à l'heure, d'enfants extraordinaires, et ils m'ont apporté pas mal de petits conseils, même si l'accessibilité est importante, mais l'état d'esprit inclusif l'est aussi. J'ai discuté la semaine dernière avec une maman, c'était les vacances, et on a un petit loulou qui s'appelle Harry et ils viennent assez régulièrement. Et elle me disait en fait ce qu'on aime chez Little Cabana, bien évidemment c'est accessible et c'est chouette, mais c'est surtout qu'on ne se sent pas jugé. C'est vrai. Tu vois, ça fait vraiment la différence par rapport aux autres parcs. Moi je ne m'en rends finalement pas compte parce que je suis comme ça, l'équipe est comme ça. Mais les parents nous disent ça, nous disent... vraiment se sent bien ici et on se sent accueilli quel que soit notre enfant et souvent bien au delà même des services publics on a discuté avec elle par exemple de l'harliation à l'école ben voilà et nous on est vraiment dans cet état d'esprit là et si on revient sur la partie plus on va dire matériel il ya une chose qui m'a marqué dans mon parcours de création de l'ital cabana c'est que j'ai entendu plusieurs fois dire que les grands enfants qui portent encore des couches doivent être changés soit par terre soit dans les voitures et ça que ce soit pour le parent pour l'accompagnant ou pour l'enfant je trouve que c'est c'est pas juste c'est pas admissible et donc nous on a travaillé une table à longer qui a été faite sur mesure et qui accueille tous les enfants tu vas me dire bah ce n'est que la table à longer non non mais gros challenge final mais voilà en tout cas bien pour les parents oui et tous les auteurs aussi, les espaces ont été travaillés pour être accessibles. Donc il y a des normes PMR adultes, il y a aussi des normes PMR enfants. Donc on a été dans ces normes-là pour qu'un enfant en fauteuil puisse vraiment jouer comme les autres. On a aussi travaillé de mettre bien des espaces quand on appuie sous les tables pour que les fauteuils puissent rentrer. On a aussi travaillé la luminosité des espaces, parce que pour tous les enfants qui ont un trouble du spectre de l'autisme, ils ont besoin parfois, alors ce n'est pas le cas de tous les enfants, parce qu'il n'y a pas un enfant qui a le même trouble du spectre de l'autisme, de baisser la luminosité. Donc on peut baisser dans chaque espace la luminosité par deux. On peut baisser aussi le son dans chaque espace, si on veut.

  • Speaker #0

    Donc tout a vraiment été... conçue jusque dans ses moindres détails, est-ce que ça a été challengeant pour aller dans ce degré de réflexion et la mise en place ? Et au final, quels ont été aussi les plus gros challenges que tu as pu rencontrer ?

  • Speaker #1

    Les plus gros challenges, ça a été vraiment d'avoir des discussions avec des parents, de trouver les parents qui ont envie d'aider à la démarche et après de faire fabriquer, de discuter avec un agenceur. Mais on a la chance d'avoir tout fait sur mesure. d'enquête. Après, c'est sûr qu'il y a un coût supplémentaire, mais ça faisait partie du concept et donc ce n'était pas négociable. On a aussi fait des petites choses comme on est équipé de casques anti-bruits, on a des fidgets, on a une couverture lestée. Là, pour le coup, c'est des petites choses, mais qui sont utiles aux parents quand on a une crise. On en a déjà eu plusieurs, des enfants qui faisaient des crises. On peut leur proposer. des solutions à notre manière avec ce qu'on a.

  • Speaker #0

    Et du coup, tu parlais que tout a été conçu aussi à hauteur d'enfant, tout a été réfléchi. Tu t'es toi formée, j'ai entendu dire, à plusieurs pédagogies alternatives, tes souris, Snozelen. Qu'est-ce que ces approches ont changé chez toi par rapport à ta façon de penser l'enfant ?

  • Speaker #1

    En fait, les deux démarches... positionne l'adulte de façon différente. Plutôt observateur qu'éducateur. Et donc on laisse plutôt l'enfant manipuler, imiter. et on lui laisse le champ des possibles pour apprendre. Et ça, j'ai trouvé ça vraiment intéressant. Dans la démarche snozzelaine, il y a aussi pas mal d'autres choses intéressantes avec des salles snozzelaines, mais j'ai trouvé que j'étais encore trop peu formée pour bien le mettre en place. Et donc pour l'instant, il n'y a pas de salles snozzelaines chez Little Cabana parce que j'aime bien bien faire les choses.

  • Speaker #0

    Mais peut-être plus tard.

  • Speaker #1

    Mais peut-être plus tard. Voilà. En tout cas, on y réfléchit. Mais on le fera quand on se sentira suffisamment formé, parce qu'on voit souvent une salle snozzelen comme une salle avec des éléments sensoriels. Mais en fait, il n'y a pas que ça dans une salle snozzelen. Et le faire juste pour mettre des éléments sensoriels, c'est cool. Mais il faut aller plus loin dans la démarche et on le fera quand on sera prêt.

  • Speaker #0

    Cette envie justement d'aller toujours plus loin dans la démarche, ça montre bien ton engagement dans ton entourage. Mais tu t'arrêtes. pas là aujourd'hui dans cette notion d'engagement tu es aussi très engagé dans ta vie privée on va dire, tu es engagé dans une association qu'on appelle Enfance et Vie et est-ce que tu peux un peu nous raconter comment tu as connu cette association, comment tu t'es engagé dans cette cause et comment elle t'inspire aussi au quotidien ?

  • Speaker #1

    Alors déjà je vais revenir un peu sur Enfance et Vie parce que c'est une association du nord, qui a 45 ans mais dont on parle très peu.

  • Speaker #0

    C'est vrai.

  • Speaker #1

    Oui. Pour autant, elle a des missions extraordinaires. Sa mission, à elle, c'est d'offrir un meilleur avenir aux enfants du monde. Pour ça, c'est fait via deux grands types d'actions. Le premier, je dis souvent que c'est Minu Unicef. Donc on aide les différents pays, le Burundi, Madagascar, la République démocratique du Congo, en participant dans... dans les écoles, dans les orphelinats, soit financièrement. On envoie aussi plus de 6 tonnes de matériel scolaire, vêtements, etc. dans les pays. Et une deuxième mission qui est de faire venir des enfants souffrant de pathologies cardiaques en France pour se faire opérer avec un partenariat avec le CHR. Et on a opéré à ce jour environ 250 enfants. Donc, principalement, alors en ce moment, c'est Burundi, Tunisie et Togo. Ok, voilà. Donc, une dizaine d'enfants par an. Moi, j'ai d'abord été famille d'accueil. Il y a quasiment trois ans, jour pour jour, on a accueilli Ezer, qui n'avait même pas six mois. Ma fille avait 18 mois. J'avais un fils qui passait le brevet et une grande qui était en... en bac français. On va dire que c'était une année intense. Et donc, on a accueilli Ezer qui souffrait, lui, pour le coup, d'une grave pathologie cardiaque, donc un ventricule unique et qui est resté trois mois en France parce qu'il a eu pas mal de complications. À ce moment-là, le jour où il est reparti, il avait passé un tiers de sa vie avec nous. Donc, il nous a beaucoup marqué. Ma fille, pour elle, c'est son petit frère et il n'y a pas très longtemps, la maîtresse me dit « Mais Laurette a un petit frère ! » Je dis « bah oui, un petit frère, mais il vit en Tunisie » . Donc sacrée expérience et après ça, j'ai rejoint l'ASSO en tant que coordinatrice sur les hospitalisations cardiaques. Alors on est plusieurs et heureusement parce que je t'avoue qu'avec les derniers mois, je n'ai malheureusement pas été présente comme je l'étais avant pour l'association parce que je m'occupais aussi des réseaux sociaux, du site internet. Et voilà, là, j'ai pu reprendre le suivi d'une famille d'accueil depuis quelques jours. Et c'est vrai que ça m'avait pas mal manqué. Donc, c'est chouette de recommencer. Donc là,

  • Speaker #0

    tu fais, tu continues au final à être aussi famille d'accueil en plus d'être ordinateur.

  • Speaker #1

    Oui, alors je dépannes en tant que famille d'accueil pour le moment, comme ça m'est arrivé en début de semaine. Et j'espère bien pouvoir rapidement... être famille d'accueil à temps complet d'un petit loulou qui arriverait soit en fin d'année, soit en début d'année.

  • Speaker #0

    Et tu peux un peu nous expliquer ta mission de coordinatrice concrètement ? Oui.

  • Speaker #1

    Comment ça se passe ? Alors ma mission de coordinatrice, c'est d'abord de trouver des familles d'accueil. Ce n'est pas forcément simple parce qu'il faut trouver des familles qui n'habitent pas trop loin de l'île, qui sont disponibles à 100% parce que les enfants viennent sans leur famille. donc ils sont euh vraiment comme un enfant de la famille qui ne va pas à l'école et dont il faut s'occuper à 100% et qu'il faut suivre quand il va à l'hôpital. Donc on trouve ces familles, on les rencontre.

  • Speaker #0

    Après, on a toute la coordination avec les pays, qui nous présentent des enfants, des dossiers chirurgicaux qu'on transmet au CHR pour validation. Et après ça, on s'occupe de l'arrivée des enfants et de suivre les familles pendant les hospitalisations, pendant la venue des enfants, parce qu'ils ont plein. En fait, c'est un enfant... À part entière, donc ils ont plein de questions qui sont autres que la maladie. Ça, c'est le CHR qui répond et puis nous, on fait tout le reste à côté.

  • Speaker #1

    Un soutien émotionnel énormément.

  • Speaker #0

    Oui, les phases d'hospitalisation sont intenses émotionnellement. Les réanimations pédiatriques, c'est une sacrée étape.

  • Speaker #1

    Ça a dû t'apprendre beaucoup de choses, même en termes de résilience, je suppose.

  • Speaker #0

    Les enfants sont impressionnants. Ah mais c'est fou, l'adaptabilité des enfants qui arrivent, qui ne parlent pas français, qui parfois ne sont pas au courant de ce qui leur arrive. On s'est aperçu que même les plus grands n'ont pas toujours l'information de pourquoi ils sont là, comment ça va se passer. et pour autant, à 99,99% du temps, dès les premiers jours, on a des... des sourires, on a des échanges.

  • Speaker #1

    On relève en confiance déjà.

  • Speaker #0

    Qui s'instaurent, tout de suite. Moi, je sais que Kézer, il est arrivé en fin de journée et dès le lendemain matin, on avait des sourires. Et la relation de confiance, elle était partie. Et pour autant, lui aussi, n'avait pas connu de biberon. Donc, il a fallu tout lui apprendre à cinq mois et demi. Voilà, sacré challenge. On regardait les photos avec mon mari, du premier biberon qu'on a donné. Voilà, c'est des moments hyper forts, hyper forts. Et ils ont un courage parce qu'ils sont loin d'eux. Ils vivent des choses intenses. Ils ont la douleur, ils ont la fatigue, ils ont connu. Et pour autant, ils avancent et ils repartent chez eux en pleine forme. Et l'avant-après opération est vraiment aussi chouette. On a des enfants qui ne peuvent pas courir avant une opération, et qu'on voit courir juste après. Il y a une maman qui racontait il n'y a pas longtemps qu'elle emmenait le petit, qui avait 6-7 ans, à l'hôpital en métro, qu'elle devait tout le temps le porter. Et que le jour du retour de l'opération, il est revenu tout seul à la maison.

  • Speaker #1

    Il a pu marcher.

  • Speaker #0

    Oui. C'est chouette. Oui. C'est une vraiment belle association et les enfants sont vraiment impressionnants.

  • Speaker #1

    Tu as beaucoup parlé du sourire des enfants, justement. Et j'avais vu en effet, dans une de tes précédentes interviews au témoignage, tu disais que le sourire d'un enfant, c'est ta plus belle récompense. Est-ce qu'au final, on peut dire que c'est ce qui relie tes engagements perso et professionnels ?

  • Speaker #0

    C'est certain que c'est ma motivation de fond.

  • Speaker #1

    C'est ce qui te donne du sens. Et ce qui te donne du sens aussi aujourd'hui, c'est ton rôle de maman. Tu as trois enfants, dont la plus jeune, 4 ans. Ce n'est pas rien quand même. Comment on construit justement un projet aussi ambitieux ? On mène une vie engagée, aussi intense, tout en restant présente pour ses enfants.

  • Speaker #0

    Bonne question. Alors, ce n'est pas simple tous les jours, parce qu'il y a forcément des moments où, sur les derniers mois, j'ai été moins présente pour ma famille. Il a fallu en prendre conscience qu'il fallait que ce soit temporaire et qu'il fallait l'accepter. Parce que finalement, je vivais pas mal de frustration de me dire que j'étais pas suffisamment présente pour mes enfants, que si je voulais l'être, j'étais moins présente pour mes équipes ou pour mes clients. Et donc, pour l'instant, on va dire que c'est encore en évolution. Mais je sais que je suis sur la bonne voie pour trouver cet équilibre-là. Il faut savoir se structurer. Mais en fait, on en a parlé tout à l'heure, les valeurs de Little Cabana sont fortes. Et je voulais pas... que ce soit juste des mots sur mon feed Instagram. Et pour ça, il fallait être présent parce que j'ai recruté l'équipe dont je savais que les valeurs étaient importantes. Mais par contre, comment tu le fais vivre au quotidien avec les clients, ça devait venir de moi. Et donc, il m'a fallu un temps de présence fort chez Little Cabana. Je pense que l'été dernier, j'ai plus vu ma famille chez Little Cabana qu'en dehors. C'était le début, voilà. Et donc, c'est moins qu'à maintenant, mais quand même, en tout cas, ça a été une période intense. J'ai la chance aussi d'être très bien entourée. Je te l'ai dit tout à l'heure, j'ai du soutien, mon mari m'aide beaucoup, que ce soit à la maison ou chez Little Cabana, parce qu'il a des compétences que je n'ai pas et donc il vient beaucoup nous aider. C'est aussi un projet de famille, parce que mon père, mon fils, ma famille vient régulièrement m'aider. Quand on installe les nouveaux thèmes, comme tu peux le voir, c'est des sacrés défis, on fait ça en une journée. et Moi, je retiens que c'est des moments forts en famille. Mon mari et mon fils qui montent un ascenseur, qui montent une serre, mon père qui court partout pour aller chercher tout ce que j'ai oublié. Voilà, et donc c'est aussi une aventure familiale, Little Cabana.

  • Speaker #1

    J'entends qu'il y a la notion de priorisation. À un certain moment, tu es obligée de donner, bien sûr, la priorité presque exclusive aussi. à Little Cabana, mais ce qui te permet de faire ça, c'est aussi d'avoir ce soutien familial en permanence.

  • Speaker #0

    Et puis ma petite dernière, elle a 4 ans et demi, donc elle, ce qu'elle veut, c'est être chez Little, comme elle dit. Donc je la vois beaucoup chez Little.

  • Speaker #1

    Et est-ce qu'il y a un moment, tu dirais, que tu as eu quand même du mal à concilier justement cette... maternité et cet engagement entrepreneurial, tu as parlé un peu de frustration tout à l'heure. C'était quoi les moments les plus difficiles et puis aussi les moments les plus gratifiants où tu t'es dit, j'ai réussi à m'accomplir partout en fait ?

  • Speaker #0

    Moment le plus difficile l'été dernier. On n'était pas extrêmement prêts à ce qui allait arriver parce qu'on pensait plutôt faire un soft opening. On a passé l'été tranquillement et puis on a eu la chance d'avoir une publication Instagram qui a boosté tout de suite les visites. Et on n'avait même pas encore de téléphone. C'est mon téléphone perso qui sonnait entre 200 et 300 fois par jour. Donc on a vécu un été un peu sous l'eau où on a pris des décisions importantes parce qu'on estimait que l'expérience client, elle était... pas celles qu'on attendait. Donc on a dû revoir toute l'organisation des créneaux, par exemple, sur l'été. Donc là, clairement...

  • Speaker #1

    À la dernière minute du coup, c'était le rush sous l'eau,

  • Speaker #0

    je suppose. Ouais, c'est ça. On était sous l'eau et en plus il fallait tout réorganiser parce que l'expérience client, elle n'était pas suffisamment satisfaisante à mon goût et l'expérience collaborateur non plus. Et j'avais vraiment aussi à cœur, comme je le fais pour les familles, de le faire pour l'équipe. Et donc là, on a senti qu'on était dans le dur et qu'il fallait tout repenser. Donc on va dire que l'été a été vraiment intense. Il y a des jours où je n'ai pas vu qu'il faisait beau. Tu es vraiment tout le temps dans le parc de 8h à 22h. Parce que toi, tu es venue, tu sais, mais il faut ranger le parc. Et au début, on n'avait pas d'embarque. Donc on mettait 2-3h à ranger le parc tous les soirs. Alors maintenant, on le fait tous les 2h. Mais on est rodé. On a aussi pris quelques décisions pour simplifier la vie. Les valises sont fermées, par exemple, parce qu'avant, le soir, on commençait par vider toutes les valises du train, de tout ce qui pouvait être dans le parc. Ça peut être un instrument d'un docteur, un brocoli, un habit de poupée.

  • Speaker #1

    La créativité des enfants. Exact. Sans limites.

  • Speaker #0

    Sans limites. Et donc, on s'est dit on va fermer les valises parce qu'on commence à tout vider, à se mettre sur des chariots, on faisait le tour, etc. Donc l'été dernier, on va dire que ça a été intense. Après, autre moment intense, mon grand est en internat.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et donc je ne vois qu'un week-end sur deux. Et comme le week-end, on travaille. Je le voyais le vendredi quand j'allais le chercher à l'entraînement de Angle, le dîner et pareil le dimanche pour le retour à l'internat. Et donc ça, ça a aussi été dans ma vie perso un moment difficile. Parce que je ne trouvais pas les solutions. Alors maintenant qu'on est plus structuré, j'arrive à reprendre du temps un peu le week-end pour lui. Et voilà. Tu parlais des moments gratifiants. Les moments gratifiants... c'est de voir autant de sourire, entendre les parents dire c'est le paradis des enfants, mais on ne sait pas qui c'est le plus amusé entre eux et nous. Et puis il y a tous ces moments, je te parlais de Joseph tout à l'heure, mais des moments comme ça, on en a plein. On a l'esprit Little Cabana, comme je te disais. On arrête très souvent ce qu'on est en train de faire parce qu'on sent que quelqu'un a besoin de nous. Que ce soit moi ou que ce soit l'équipe, on prend le temps pour ces parents qui ont besoin d'avoir du réconfort. On a vécu un moment très fort cet hiver d'une maman qui a fait une crise d'angoisse, à qui on a dû, si je ne voulais pas, que son enfant le voit. Et donc on a dit au papa, vous inquiétez pas. On détache un animateur qui va jouer avec votre fils. Venez vous occuper de votre épouse pour qu'elle aille mieux. Et puis après, la mamie est arrivée. Et puis voilà. Et quelques semaines plus tard, cette maman, elle est revenue pour nous remercier. Remercier Clara qui a géré cette maman-là, qui a pris du temps pour elle, pour lui dire merci d'avoir cru. que je n'étais pas folle, que j'avais bien quelque chose parce que c'était un moment de ma vie où personne ne pensait que je pouvais être malade. Et en fait, elle avait une maladie qui lui causait ses crises d'angoisse et qu'elle a été une des seules à lui faire confiance, à prendre le temps. Et elle est revenue. Et quand elle est revenue, elle a dit que c'était difficile pour elle de revenir, mais qu'elle était revenue pour l'équipe. Et franchement, quand on a ces moments-là... On est les Little Cabana.

  • Speaker #1

    Mais il y a des moments forts. Encore une fois, toujours tournée, toi, tu es toujours tournée vers les autres. Oui. Tu essaies vraiment d'avoir cet équilibre, de mettre les priorités, les curseurs au bon endroit. Est-ce que tu arrives à avoir des moments pour toi aussi ?

  • Speaker #0

    Pas encore. Pas encore. Pas encore. Mais j'ai réussi à partir en vacances. Oui,

  • Speaker #1

    c'est vrai.

  • Speaker #0

    et j'ai moins... travailler pendant les vacances d'avril que ça avait été le cas pendant les vacances de février où finalement j'ai fait quasi que travailler j'ai pu lire un livre aussi ça paraît bête mais mais voilà c'est un moment pour toi oui c'est un moment pour moi et voilà et je sais que il faut retrouver cet équilibre et que c'est normal et j'essaye de le moins culpabiliser possible

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as prévu des choses pour par la suite prendre peut-être des moments aussi pour toi ?

  • Speaker #0

    Alors, il faut qu'on finisse notre tour d'horloge, parce que là, on est encore dans cet apprentissage. Mais oui, j'aimerais bien reprendre le sport, par exemple, ce que j'ai arrêté en juin l'année dernière. On en parlait tout à l'heure, mais c'est vrai que le sport, ça fait du bien, c'est important pour plein de choses. Et donc là, c'est dans les projets des prochaines semaines.

  • Speaker #1

    Ah, super ! Donc au final, à très court terme. Super. Merci en tout cas pour ces partages sincères sur l'impact de la maternité et parcours entrepreneurial. C'est intéressant aussi de voir au final comment tu t'accomplis dans tout ça et peut-être cette notion aujourd'hui qu'il disait à tour de bras de la réussite, comment au final elle est remaniée aujourd'hui. J'ai la sensation que pour toi... La réussite, c'est la satisfaction des enfants, des parents, que ce soit dans les projets justement avec Little Cabana, dans ton association. Est-ce que tu peux un petit peu donner une définition de la réussite pour toi aujourd'hui, c'est quoi ?

  • Speaker #0

    Tu l'as dit, la réussite pour moi, c'est les sourires des enfants et des parents. C'est ce qu'il y a de mieux. Voilà, après, bien évidemment, je suis chef d'entreprise, mais je ne vois plus du tout la réussite. Comme dans les autres entreprises, il y a d'autres lieux dont l'intérêt, c'est de gagner de l'argent. Et moi, je dis souvent, on est souvent le parc de jeux qui gagne le moins d'argent, parce que je ne l'ai pas fait pour ça. Je ne l'ai vraiment pas fait pour ça. Je l'ai fait parce que je voulais des moments forts en famille. Mes enfants sont grands. Ma fille, elle a quitté la maison. Sacrée étape. Le syndrome d'univide, je l'ai bien vécu. C'était en début d'année. Franchement, ça marque, quoi. Et je me suis dit, on ne passe pas assez de temps avec nos enfants. Et il faut qu'on en profite à fond. Et la réussite, c'est ça. C'est vraiment ces moments de partage, ces sourires de parents, d'enfants qui sortent de chez Little Cabana avec leur médaille tout fière, les parents tout fiers de les voir danser. Tu le vis quand tu viens. Mais c'est vrai que ça, c'est la... plus belle réussite.

  • Speaker #1

    Donc ces moments de partage, peut-être aussi de transmission, t'as envie aussi de transmettre toutes ces belles valeurs, justement, à ces mini-citoyens.

  • Speaker #0

    Petite pierre à l'édifice, que vraiment de leur apporter un côté éducatif via le jeu. On le fait pas mal, on aimerait le faire encore davantage, on est en train de penser pas mal à ces sujets-là pour l'année prochaine. Un des exemples, les langues étrangères. C'est hyper important pour nos enfants de parler les langues étrangères. On a la chance d'avoir un lieu où on peut le faire de façon ludique, de façon concrète, avec une langue étrangère qui sert. Et donc, voilà, on est en train de regarder comment mettre en place des cours de langues étrangères chez Little Cabana. Et on a plein d'idées sur ce sujet-là pour aller encore plus loin dans cette notion de... d'éducation ludique.

  • Speaker #1

    Et pour rester sur cette notion de transmission, est-ce qu'il y a des choses que tu aimerais pouvoir transmettre justement à d'autres mamans entrepreneurs qui ont envie de franchir le pas, enfin d'autres mamans en tout cas, qui ont envie de franchir le pas dans l'entrepreneuriat, mais qui n'osent pas ?

  • Speaker #0

    Alors, je ne suis pas très à l'aise avec ce genre de questions parce que, en fait, Je ne veux pas être donneuse de leçons, tu vois un peu ce que je veux dire. Je pense que chaque personne, chaque moment de vie est différent et qu'on doit se faire confiance plutôt pour savoir quand c'est le moment pour soi. Il y a des moments où c'est possible, il y a des moments où ça ne l'est pas. Et donc, il faut vraiment s'écouter et se dire, bon allez, là c'est possible et j'y vais.

  • Speaker #1

    Et c'est quoi pour toi une même preneur épanouie ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est une maman qui arrive à rendre heureux ses clients, sa famille, son équipe et qui arrive aussi pour soi. Et ça, je te l'ai dit tout à l'heure, c'est sur la bonne voie pour moi, mais ce n'est pas encore le cas. Il y a encore de la frustration à gérer quand j'arrive. pas être assez présente pour mes enfants, quand je n'arrive pas à développer Little Cabana comme je voudrais. Voilà. Mais je sais vers le lieu où, on va dire, je sais où je veux aller et j'irai.

  • Speaker #1

    Et tu as quand même appris pas mal de choses tout le long de ton parcours. Si tu devais dire un mot à la Fabienne d'il y a 10 ans justement, qu'est-ce que tu aimerais lui dire ?

  • Speaker #0

    Je lui dirais de profiter encore plus des enfants parce que ça passe trop vite, parce qu'ils grandissent trop vite. Et puis, je lui dirais de croire, plutôt d'avoir eu raison de croire qu'un jour, elle serait entrepreneur et qu'il faut accepter d'être imparfaite pour réussir.

  • Speaker #1

    Être imparfaite pour réussir, c'est chouette aussi comme réflexion. Et si tu avais un super pouvoir ? Super pouvoir de maman entrepreneur, ça serait quoi ?

  • Speaker #0

    Ça serait d'avoir réussi à transformer ce rêve d'enfant, parce que je suis une grande enfant qui aime jouer, en une aventure entrepreneuriale familiale. Voilà, je pense que ça... C'est mon super pouvoir à moi d'être vraiment entourée et d'avoir vraiment le soutien de ma famille.

  • Speaker #1

    Il y a cette notion vraiment de joie, de trouver son apte enfant. Du coup, si on cherchait, qu'est-ce qui pourrait te faire rire ou qu'est-ce qui te fait rire les jours où même tu n'as pas d'énergie, où tu n'as pas forcément envie ?

  • Speaker #0

    Alors, je t'ai parlé de Joseph tout à l'heure, j'y pense souvent. Quand il y a cet ascenseur émotionnel qui est en bas et qu'il faut réagir. Et il y a un autre petit garçon qui me fait rire. C'est Isao. On a la chance de le voir tous les trois mois. Il vient avec un IME et il a un sourire. Mais vraiment, quand il est venu la dernière fois, c'était Floconia, c'était l'univers enneigé. Et le moment où on a allumé le canon à neige, où j'ai vu son sourire, je l'ai vu marcher vers la neige, regarder la neige. Celui-là, je ne l'oublierai jamais. Et il vient la semaine prochaine et on a trop hâte de l'accueillir. Alors, il y a tous les autres enfants. Mais lui, vraiment, il est marquant.

  • Speaker #1

    Il a une place particulière.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Là, tu parlais des super belles expériences que tu as pu vivre grâce aussi à ce projet Little Cabana. Pour terminer cette interview, est-ce que tu as une anecdote rigolote de test que tu as pu faire avec des enfants à Little Cabana ? Parce que je suppose que tu testes aussi les activités.

  • Speaker #0

    On a pris beaucoup de temps pour tester. C'est vrai. Oui, parce qu'on a fini la veille à 2-3 heures du mat.

  • Speaker #1

    D'accord. Ah oui !

  • Speaker #0

    Par contre, j'ai une anecdote. C'est que ma petite Pichoune, qui a 4 ans et qui passe sa vie chez Little Cabana, qui parfois m'effraie un peu parce qu'elle va me dire ce que j'ai à faire moi, en disant « va chercher un plateau pour débarrasser » ou « c'est le temps de faire l'appel micro pour… » sortir les personnes qui restent dans le parc à l'intercréneau le premier jour de l'ouverture. Elle m'a demandé si elle pouvait partir de chez Little Cabana pour aller jouer dans un autre parc de la métropole lilloise. Donc, je ne citerai pas le nom, mais voilà.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et ça, ça m'a marquée.

  • Speaker #1

    Oui, surprenant. En tout cas, un grand merci. C'était vraiment très inspirant. C'était un super parcours.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Je pense que ça va inspirer... plus d'une femme entrepreneur ou qui a envie aussi de se lancer dans l'entrepreneuriat. C'est bien de voir qu'il n'y a pas des solutions aussi qui sont toutes faites quand on est maman entrepreneur sur la meilleure organisation de vie, comment on gère un projet ambitieux et sa vie de maman et de femme engagée. C'est bien de voir en fait que ça dépend de ses valeurs aussi. de l'énergie qu'on a, qu'on peut aussi mettre à certains moments de sa vie. Mais je pense que chaque femme va pouvoir piocher des éléments dont elle a besoin pour s'inspirer et monter son projet.

  • Speaker #0

    Et quand tu arrives à avoir un métier comme le mien, qui est finalement pas un métier, c'est une passion et c'est aussi un jeu, tout devient plus simple.

  • Speaker #1

    Pour s'organiser, pour prioriser ?

  • Speaker #0

    Oui, parce que tu vois, par exemple, tous les soirs, je travaille. Mais en fait, c'est un tel plaisir de travailler que finalement, ça ne me coûte pas.

  • Speaker #1

    C'est ça. Oui, la notion, l'équilibre entre le curseur charge-effort, souffrance et gratification.

  • Speaker #0

    Oui, parce que finalement, c'est un jeu et c'est une passion. Et je sais que le sens est fort et donc ça coûte moins, je pense, quand tu as ce sens qui te porte vraiment.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'on crée une entreprise, souvent, on pense directement à rentabilité, etc. Ce qui est normal dans notre système économique. Pour autant, là, si je devais retenir une chose de cet entretien, c'est que peut-être déjà penser avant tout la notion de sens. comme un fondamental. Et c'est ça qui va permettre justement de pouvoir retrouver de l'énergie, retrouver de l'inspiration. C'est un projet entrepreneurial, c'est un marathon. La maternité, c'est un marathon. C'est sûr. Et pouvoir retrouver cette connexion et ce sens, c'est ce qui est porteur au final.

  • Speaker #0

    Carrément.

  • Speaker #1

    Un grand merci en tout cas.

  • Speaker #0

    Merci de m'avoir fait confiance pour ton premier épisode.

  • Speaker #1

    Super. Et si vous êtes vous aussi, Maman entrepreneur ou si vous vous reconnaissez dans l'un des témoignages, sachez en tout cas que vous n'êtes pas seul. On peut être ambitieuse, engagée et épanouie tout en étant des mamans. Alors avant de nous quitter, j'aimerais vous laisser avec une question à méditer. Quelle est la chose que vous allez faire aujourd'hui pour avancer, même petit à petit, vers votre projet ou votre rêve ? La magie réside dans les petites actions du quotidien. alors prenez une pause, respirez et faites un pas en avant. Si vous avez aimé cet épisode et que vous croyez en ce projet, sachez qu'il y a encore une manière concrète de soutenir Mumpreneur. avec la campagne de crowdfunding qui est en cours et chaque contribution, même la plus petite, est un pas de plus pour faire grandir cette aventure. Vous trouverez le lien en description de cet épisode. Que vous souhaitiez participer à cette belle aventure ou simplement la partager autour de vous, chaque geste compte et nous aide à faire résonner davantage de voix de femmes entrepreneurs et mamans. Et si cet épisode aussi vous a parlé, n'hésitez pas à le... partager avec vos proches, à nous laisser un commentaire, une note et bien sûr à vous abonner pour ne rien manquer des prochains épisodes. Merci infiniment pour votre écoute et à très bientôt dans un prochain épisode de Memprenat.

Chapters

  • Introduction au podcast et annonce du crowdfunding

    00:05

  • Rencontre avec Fabienne Derycke, fondatrice de Little Cabana

    01:55

  • Parcours entrepreneurial et inspiration de Fabienne

    02:49

  • Les valeurs fondamentales de Little Cabana

    04:23

  • Les défis rencontrés dans la création de Little Cabana

    09:01

  • L'importance de l'inclusion et de l'éducation ludique

    17:20

  • La définition de la réussite pour Fabienne

    33:24

  • Conseils aux mamans entrepreneures et conclusion

    48:23

Description

Êtes-vous prête à découvrir comment la maternité peut devenir une source d’inspiration pour l’entrepreneuriat ? Dans cet épisode captivant de Mumpreneur, Margareth Piette Cuenca reçoit Fabienne Derycke, la fondatrice visionnaire de Little Cabana, un espace ludo-éducatif pour les enfants. Fabienne nous plonge dans son parcours entrepreneurial, révélant comment sa propre expérience de mère a façonné sa perception du travail et de l’équilibre entre vie professionnelle et vie familiale. Elle partage avec passion son engagement au sein de l’association Enfance et Vie, où elle défend des valeurs essentielles telles que l’inclusion, la citoyenneté et le bien-être des enfants.



À travers une conversation riche en émotions, Fabienne nous raconte les défis et les joies qu’elle a rencontrés lors de la création de Little Cabana. Son objectif ? Créer un environnement accueillant et stimulant pour tous les enfants, y compris ceux ayant des besoins spécifiques. Cet épisode de Mumpreneur met en lumière l’importance de la créativité et de l’engagement dans le parcours d’une entrepreneuse. Fabienne évoque des anecdotes touchantes sur les enfants qui fréquentent son établissement, illustrant ainsi la magie qui se dégage de chaque interaction.



En écoutant cet épisode, vous découvrirez comment concilier ambition professionnelle et maternité, tout en vous inspirant des expériences de Fabienne pour suivre vos propres rêves d’entrepreneuriat. La maternité ne doit pas être un obstacle, mais plutôt un tremplin vers de nouvelles opportunités. Fabienne incarne cette philosophie avec brio, prouvant que chaque défi peut devenir une opportunité d’apprentissage et de croissance.



Rejoignez-nous pour une discussion enrichissante sur l’entrepreneuriat au féminin, la parentalité et l’impact positif que nous pouvons avoir sur la vie des enfants. Cet épisode de Mumpreneur est une véritable source d’inspiration pour toutes les mamans entrepreneuses et celles qui aspirent à le devenir. Ne manquez pas cette occasion de découvrir comment Fabienne Derycke a su allier ses passions pour créer un espace unique et inclusif, tout en restant fidèle à ses valeurs. Écoutez dès maintenant et laissez-vous inspirer par son histoire !


Pour nous soutenir et participer à la campagne de crowdfunding, c'est ici : https://fr.ulule.com/mumpreneur-podcast/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans M'Umpreuneur, le podcast qui met en lumière les femmes qui jonglent entre maternité, ambition et sens. Comme 70% des femmes entrepreneurs, être mère a changé mon regard sur le travail, l'équilibre de vie et la façon dont on construit un projet ambitieux sans s'épuiser. Je suis Margaret Pietkwenka, maman de deux enfants et bientôt trois. Entrepreneur est passionné par les parcours de celles qui inventent leur propre façon d'entreprendre. Mon parcours entrepreneurial a été une véritable aventure, mais rien ne m'a autant transformée que la maternité. Chaque mardi, on part à la rencontre de femmes inspirantes, qui prouvent qu'on peut conjuguer projet pro et vie de famille, sans forcément sacrifier l'un pour l'autre. On se retrouve également très régulièrement sur LinkedIn Instagram et via ma newsletter. Alors abonnez-vous pour ne manquer aucun épisode. Et avant de commencer, j'ai une grande nouvelle à partager avec vous. Mumpreneur se lance officiellement en crowdfunding. Vous avez été nombreuses et nombreux à me soutenir et à m'encourager dans cette aventure depuis le début. Et je suis réellement heureuse de vous annoncer que ce projet peut encore grandir grâce à vous. Vous trouverez le lien dans la description de cet épisode. Votre soutien est essentiel pour faire vivre ce podcast, offrir une voix aux mamans, entrepreneurs et créer du contenu inspirant et éducatif. Chaque contribution, même petite, fait une différence. Alors sans plus attendre, plongeons dans cet épisode passionnant. Et n'oubliez pas de jeter un œil à cette campagne si vous souhaitez vous aussi faire partie de cette aventure. Installez-vous confortablement, bienvenue dans l'épisode 1 de Mempreneur. Et aujourd'hui, pour ce tout premier épisode, j'ai la joie de recevoir Fabienne Derrick, la fondatrice de Little Cabana, un espace ludo-éducatif et inclusif unique en son genre. Imaginez une mini-ville à hauteur d'enfants où chaque enfant peut jouer, apprendre, coopérer et grandir à son rythme tout en développant empathie, curiosité et citoyenneté. Fabienne est aussi maman, engagée dans l'association Enfance et Vie, où elle coordonne la venue d'enfants pour des opérations du cœur à l'île. Son parcours est riche, son projet est fort et ses valeurs sont claires. Transmettre, inclure et faire du jeu un levier pour mieux vivre ensemble. Dans cet épisode, on va parler de créativité, de maternité. d'adaptation, de charge mentale, mais aussi d'éducation, d'engagement et de l'importance de croire en ses idées, même quand elles sortent des sentiers battus. Alors bonjour Fabienne.

  • Speaker #1

    Bonjour Margaret.

  • Speaker #0

    Merci d'être venue aujourd'hui pour ce premier épisode. Est-ce que pour commencer, tu peux te présenter en quelques mots ?

  • Speaker #1

    Oui, écoute, je m'appelle donc Fabienne, je suis comme tu l'as dit la fondatrice de Little Cabana, donc la mini-ville ludo-éducative et inclusive de la métropole lilloise. On a ouvert en juillet 2024 après un long parcours de création qui a démarré en janvier-février 2023. J'ai 45 ans, j'habite Fasht-e-Médil et je suis mariée et j'ai trois enfants. J'ai deux grands, j'ai Capucine qui a eu 20 ans ce mois-ci, Baptiste qui a 17 ans et Laurette qui a 4 ans et demi.

  • Speaker #0

    D'accord. Et avant qu'on parle de Little Cabanage, est-ce que tu peux nous partager aussi ce qui t'anime ? profondément, au-delà de l'entrepreneuriat déjà.

  • Speaker #1

    Alors ce qui m'anime chaque jour, c'est l'envie d'être utile. On en reparlera, c'est une des raisons pour lesquelles j'ai créé Little Cabana. Semer un peu de bonheur autour de moi, en commençant bien évidemment par ce que j'aime, défendre l'équité et la justice, le tout avec une bonne dose de créativité. Tu l'as dit dans ton intro, j'adore la créativité, je suis créative et ça me passionne.

  • Speaker #0

    Et ça se voit quand on vient à Little Cabana.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Et ce que je trouve intéressant aussi dans ton parcours, c'est qu'avant d'être entrepreneur, on va revenir après sur ton parcours entrepreneurial, parce que Little Cabana, ce n'était pas le premier projet entrepreneurial.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Tu as aussi eu une carrière vraiment riche en entreprise, avec des postes qui étaient à responsabilité. Alors, j'aimerais un peu comprendre ce qui t'a amené justement jusqu'à Little Cabana. Déjà, en regardant... sur tous les postes que tu as pu occuper. J'ai vu que tu avais travaillé chez Veryware, chez Cofidis, chez Leroy Merlin. Qu'est-ce que ce monde corporel, déjà, ça t'a appris sur toi ?

  • Speaker #1

    Alors, ce que ça m'a appris surtout, c'est d'avoir eu la chance, quelles que soient mes expériences, d'avoir des patrons inspirants qui ne m'ont pas lâchée quand j'étais jeune, quand c'est le moment d'apprendre sur soi, son savoir-être, son savoir-faire. Et aussi, je pense que chacun de mes patrons a été très tourné vers la relation client. Quand on travaille dans la distribution et surtout quand on est aux services généraux, on peut avoir tendance à oublier le client. Et pourtant, c'est bien de lui dont on parle, c'est pour lui qu'on travaille, mais on y est plus loin que nos magasins, puisque chez Leroy Merlin ou chez Veryware, donc les magasins de Vianne principalement, moi j'étais au siège. Et j'ai toujours eu la chance d'avoir ces patrons qui n'oublient pas. le client et je pense que c'est devenu un élément fort de mon parcours. Et chez Laura Merlin, j'ai vraiment tourné mon métier autour du client et de sa satisfaction. Même quand on travaille finalement sur des sujets de back-office, comment en fait on impacte le client réellement et on mesure sa satisfaction. Et ça, ça a été des éléments de mon parcours en tout cas. quels que soient les périmètres. Voilà, donc ce que j'ai eu la chance aussi, c'est d'avoir des patrons qui m'ont fait confiance, qui m'ont fait grandir, qui m'ont fait confiance. Et quand on monte un projet comme Little Cabana, je trouve que c'est formateur d'avoir cette confiance de ces anciens patrons. Et je pense que c'est grâce à eux aussi que j'ai réussi à lancer Little Cabana.

  • Speaker #0

    Tu parles de ton parcours inspirant en entreprise. Tu avais l'air aussi de te réaliser. Mais qu'est-ce qui a été l'élément déclencheur qui a fait que tu as décidé de changer de cap aussi ? Ce n'est pas rien de passer du salariat à l'entreprenariat.

  • Speaker #1

    Oui, et clairement le sentiment d'inutilité.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Parce que quand on travaille dans des grandes entreprises, finalement, ça devient très difficile de sortir des projets qui impactent réellement le client. Et mon métier, c'était plus de faire de la politique, de demander des budgets et de faire des reporting. Mais par contre, réellement impacter sur un temps court l'expérience d'achat d'un client, ça devenait difficile. Et de ce fait, je me suis dit que je n'avais pas envie de me sentir inutile, de faire de la politique. Ce n'était pas moi. Je suis quelqu'un d'action, pas quelqu'un de politique. Et donc, j'avais envie de retrouver. un champ d'action aussi de créativité. Et donc voilà pourquoi je suis arrivée à l'entrepreneuriat. À ce moment-là, ma fille, elle avait deux ans. D'accord. J'ai eu plein de problèmes de nounou. Et donc, comme toutes les mamans, j'ai cherché des lieux pour jouer avec elle. Et je me suis rendue compte qu'il n'y en a pas. Tous les parcs de jeux de la métropole lilloise, ce sont plutôt des parcs de jeux avec des structures de toboggans, avec des trampolines où il est clairement noté On n'a pas le droit d'y aller. Alors, on peut y aller quand même, on y va, mais ce n'est pas un moment de partage. C'est un moment plutôt où on est censé s'asseoir à une table et laisser ses enfants jouer. Et pour moi, ce n'était pas ce que je cherchais à ce moment-là. Et donc, voilà pourquoi est née Little Cabana.

  • Speaker #0

    Tu cherches un vrai partage, un moment convivial avec ton enfant. Et ça, c'était la fondation du projet de Little Cabana. Et si on revient un peu avant, tu avais fondé Lily Bird. Est-ce que tu peux un peu nous en dire quelques mots de ce projet ?

  • Speaker #1

    Alors, Lily Bird, c'est un projet que j'ai monté avec mon mari en 2016. Parce qu'avant de monter Lily Bird, j'étais créatrice de bijoux.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et donc, à côté de mes emplois de salariés. J'avais une petite marque de bijoux. On faisait des marchés de créateurs, des ventes à domicile.

  • Speaker #0

    Tout ça avec des enfants aussi en bas âge du coup ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Mais encore une fois, c'est un moyen de développer sa créativité. Et donc, on avait avec une amie, une maman de l'école de mes grands, monté cette marque. Et je me suis rendu compte que... Quand on faisait des bijoux, souvent les parents, les mamans nous demandaient de modifier une couleur, une fleur à la place d'un autre après, etc. Et donc je me suis dit, tiens, c'est intéressant. Et si on créait une marque de bijoux 100% personnalisable et on rendait le DIY simple via le digital. Et en plus, on pourrait créer une marque communautaire. qui permet à chacun de devenir créateur de bijoux. Et aussi, la plateforme permettait à chaque création d'enrichir le catalogue produit de la marque. Et quand on revendait une création d'un de nos clients, on lui reversait une commission en bon d'achat. Donc c'était vraiment une idée créative et communautaire. Donc on a monté ça en 2016. On a eu pas mal de chouettes projets avec des beaux partenariats. On a vendu à l'étranger. Mais néanmoins, on n'a pas réussi à trouver le positionnement marketing simple dans un monde du bijou qui est extrêmement éclaté pour réussir à en vivre.

  • Speaker #0

    D'accord. Mais tu as quand même réussi à retirer des choses positives de cette expérience que tu as pu réutiliser pour Little Cabana, justement ?

  • Speaker #1

    J'ai appris beaucoup. C'était ma première vraie expérience entrepreneuriale. Donc on apprend... Aussi bien sur la levée de fonds, sur la gestion de la trésorerie, sur le marketing, la gestion des réseaux sociaux. Donc tout ça, j'ai beaucoup appris. Puis j'ai aussi appris beaucoup sur moi, sur comment je vivais le stress d'une création d'entreprise. Vivre aussi à deux sur une entreprise, ce n'est pas simple quand ça s'arrête. Donc ça aussi, ça a été un apprentissage de dire que si on redémarrait une entreprise à un moment donné, Un garderait un emploi et puis l'autre pourrait créer parce que c'est important quand même pour toute la famille qui est une certaine stabilité.

  • Speaker #0

    Sécurité aussi.

  • Speaker #1

    Sécurité.

  • Speaker #0

    Donc c'est le cas aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et quand tu as parlé de ce projet de Little Cabana, est-ce qu'il y a eu des résistances autour de toi ?

  • Speaker #1

    Alors j'ai la chance que non. Oui. parce que euh toute ma famille est entrepreneur. Mes parents sont entrepreneurs, alors à la retraite maintenant. Mais donc, je pense que pour eux comme pour moi, c'était une évidence qu'un jour je serai entrepreneur. Et quand j'ai parlé du sujet, aussi une évidence. Je pense que tout le monde sait que je suis créative, que j'adore les enfants, que j'adore ces moments-là. Et donc, ça a été plutôt un emballement et j'ai été très soutenue sur mon projet.

  • Speaker #0

    Et tu parlais tout à l'heure, lors de tes emplois, tu recherchais vraiment cette dimension de sens, que tu voulais sortir de cette casquette de politique. Donc, ton projet a mûri petit à petit. Est-ce qu'il y a eu un déclic particulier ? À un moment, tu t'es dit, c'est maintenant que je me lance.

  • Speaker #1

    Quand, en fait, là où je travaillais, on est passé d'un périmètre français à international. C'est là où le côté politique s'est vraiment développé. Et c'est là où je me suis dit, ce n'est pas pour moi. Ce n'est pas pour moi. Donc, ce projet était en train de mûrir et donc je me suis lancée. Ok.

  • Speaker #0

    Le jour au lendemain, du coup, tu as arrêté.

  • Speaker #1

    Je suis partie en deux mois. Ok. Voilà. Et on en reparlera. L'ascenseur émotionnel d'entrepreneurs, il est fort. Mais je savais qu'on y arriverait.

  • Speaker #0

    Et tu as mis combien de temps depuis le moment où tu as quitté justement ton emploi et l'ouverture ?

  • Speaker #1

    Donc février 2023 jusqu'à juillet 2024, donc un peu moins d'un an et demi. Si je te donne les grands jalons, 2023, j'ai fait trois choses. On a imaginé le concept, cherché un local et fait la devise fond. Ça, c'est mes trois sujets de 2023.

  • Speaker #0

    Et tu étais toute seule pour ça en plus ?

  • Speaker #1

    Oui. Et pour 2024, principalement les travaux qui ont démarré en début mars pour ouvrir en juillet. La dimension marketing, donc toute la partie réseaux sociaux, relations presse et le recrutement de l'équipe.

  • Speaker #0

    Et comment en un an et demi, parce que c'est long, c'est un marathon quand même, c'est court et c'est long à la fin. Mais comment on garde cette motivation ? Comment on ne s'essouffle pas ? Comment on garde la foi aussi en son projet ? Que ça va se concrétiser ? Tout va fonctionner ?

  • Speaker #1

    Je te l'ai dit, il y a l'ascenseur émotionnel qui est fort. Donc, il y a des jours de découragement, il y a des mauvaises nouvelles, il y a des très bonnes nouvelles. Et en fait, j'étais extrêmement convaincue que ce projet irait au bout. Je n'ai pas lâché, j'ai été bien soutenue. J'ai aussi eu la chance de discuter avec Merci. pas mal de parents d'enfants extraordinaires et qui donnent la foi d'aller au bout. Je peux te raconter une petite anecdote de plutôt fin de parcours, mais c'était en... En mai, juin, quand on était vraiment dans le dernier rush, où il y a déjà quand même l'épuisement des mois passés, et qu'on savait qu'il fallait aller au bout et que le timing serait serré, il y a la maman de Joseph. Alors Joseph, c'est un petit enfant extraordinaire de 5 ans. Et je vais essayer de ne pas pleurer, parce que vraiment, c'était fort. Et sa maman, elle n'avait jamais fêté l'anniversaire de son fils, qui était scolarisé normalement avec ses copains de classe. Et elle m'a dit... vous rendez quelque chose d'impossible possible. Et merci. Et franchement, ça va donner de l'énergie jusqu'au bout. Et Joseph, il est venu fêter son anniversaire le 31 août. C'est un moment que je n'oublierai jamais. J'ai la chance de revoir Joseph de façon régulière, de le voir évoluer. Et c'est franchement top. On en a pas mal de ces enfants extraordinaires qui nous apportent plein de bonheur et plein de fierté d'avoir réussi ce projet. Et voilà, donc c'est ça en fait qui fait tenir, c'est le soutien des autres. Et puis ces moments forts que j'ai partagés, où je me souviens avoir pleuré pendant 30 minutes sur le parking de Little Cabana.

  • Speaker #0

    Et c'est ce qui te nourrit encore du coup, aussi beaucoup aujourd'hui, je suppose. Justement, on va peut-être rentrer un peu dans le cœur du sujet de Little Cabana, parce que ce n'est pas seulement un simple lieu, comme tu disais, pour enfants. a voulu vraiment... y mettre des valeurs qui sont profondes, qui font partie de l'ADN de l'entreprise. Et on peut parler d'entrepreneuriat inclusif, d'ailleurs. Mais ça peut paraître flou, peut-être, pour les personnes. Alors, déjà, peut-être que tu peux réexpliquer le projet de Little Cabana, les piliers avec les valeurs fondamentales. On les voit bien, d'ailleurs, sur tes réseaux sociaux. Et puis, ensuite, peut-être expliquer cette dimension d'entrepreneuriat inclusif aussi.

  • Speaker #1

    Donc on a quatre valeurs fortes chez Little Cabana. La première c'est la ludo-éducation, donc comment on apporte notre petite pierre à l'édifice grâce aux jeux en permettant aux enfants d'apprendre. La deuxième valeur c'est la citoyenneté, donc quand on parle apprentissage on parle aussi citoyenneté, donc on parle recyclage des déchets, on parle empreinte carbone dans notre train. Et d'ailleurs, on a choisi un train là où beaucoup d'autres mini-villes choisissent l'avion, justement pour expliquer aux enfants. l'impact environnemental d'un avion versus un train ou de la voiture. Tout est expliqué dans cet univers-là. Citoyenneté, on parle aussi. Relation sociale, relation à l'autre. Pour nous, c'est très important de voir les enfants qui apprennent à communiquer avec les autres et à le faire avec respect. Troisième valeur, c'est l'inclusion. Je reviendrai plus dans le détail après. Et la dernière, c'est... les moments festifs. On adore ça. On a fêté Noël avec le Père Noël, le vrai, qui était là pendant très longtemps chez Little Cabana. On a vu beaucoup d'émotions dans les yeux des enfants, des yeux des parents. Ça a été des moments forts. On essaye vraiment d'avoir ces moments festifs. On a fêté Halloween. On va bientôt faire une chouette fête des mères. Et voilà, on a à cœur de... de permettre aux enfants et aux familles de passer des moments ensemble.

  • Speaker #0

    Oui, mon fils y allait récemment. On avait vécu Pâques du coup dans cet univers. Et c'est vrai que c'était un moment plein d'émotions. Il était vraiment joué. Je l'ai rarement vu aussi heureux de faire la chasse aux oeufs. Les activités étaient vraiment super chouettes.

  • Speaker #1

    Oui, on a vraiment à cœur ces moments de partage. Et quand je dis... on ne sait pas ce que j'ai une little team vraiment qui partage mes valeurs et qui a enfin je pense que tu as pu le voir mais voilà les animateurs sont vraiment à chouchouter les parents et les enfants et on

  • Speaker #0

    dit souvent entre nous c'est l'esprit little cabana et pour celles et ceux qui connaissent pas concrètement little cabana on a un peu parlé du concept est ce que tu peux le redéfinir en quelques mots

  • Speaker #1

    Donc, Little Cabana, c'est un parc de jeux sur base de la mini-ville à hauteur d'enfant. Donc, ludo, éducatif et inclusif. On a 10 univers dans le parc. Donc, on a le train, on a l'Institut de beauté, on a l'école, on a le théâtre, on a le restaurant, le supermarché, le garage, le docteur, un petit coin pour les bébés. Et en plus de ça, on thématise notre parc. Donc, tous les deux mois, deux, deux mois et demi, On change un peu les univers. au central et donc on vient apporter de nouvelles activités. En ce moment on a une serre où on peut jardiner, on a les petits animaux à chouchouter et un jardin extraordinaire blanc. inspiré de l'univers de l'artiste Yayoi Kusama, où les enfants viennent rapporter des couleurs à l'espace blanc. Et c'est magnifique.

  • Speaker #0

    C'est magnifique. Pour l'avoir vu, c'était vraiment chouette.

  • Speaker #1

    Et tu es venue plusieurs fois, donc tu l'as vu se colorer.

  • Speaker #0

    Exactement. J'ai vu le début où c'était vraiment bien blanc. Et puis là, le rendu est vraiment sympa. Pour revenir un peu sur l'entrepreneuriat inclusif, concrètement, quel choix tu as fait pour que ton projet soit accessible aussi à toutes et tous ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai pas mal discuté avec des parents, je le disais tout à l'heure, d'enfants extraordinaires, et ils m'ont apporté pas mal de petits conseils, même si l'accessibilité est importante, mais l'état d'esprit inclusif l'est aussi. J'ai discuté la semaine dernière avec une maman, c'était les vacances, et on a un petit loulou qui s'appelle Harry et ils viennent assez régulièrement. Et elle me disait en fait ce qu'on aime chez Little Cabana, bien évidemment c'est accessible et c'est chouette, mais c'est surtout qu'on ne se sent pas jugé. C'est vrai. Tu vois, ça fait vraiment la différence par rapport aux autres parcs. Moi je ne m'en rends finalement pas compte parce que je suis comme ça, l'équipe est comme ça. Mais les parents nous disent ça, nous disent... vraiment se sent bien ici et on se sent accueilli quel que soit notre enfant et souvent bien au delà même des services publics on a discuté avec elle par exemple de l'harliation à l'école ben voilà et nous on est vraiment dans cet état d'esprit là et si on revient sur la partie plus on va dire matériel il ya une chose qui m'a marqué dans mon parcours de création de l'ital cabana c'est que j'ai entendu plusieurs fois dire que les grands enfants qui portent encore des couches doivent être changés soit par terre soit dans les voitures et ça que ce soit pour le parent pour l'accompagnant ou pour l'enfant je trouve que c'est c'est pas juste c'est pas admissible et donc nous on a travaillé une table à longer qui a été faite sur mesure et qui accueille tous les enfants tu vas me dire bah ce n'est que la table à longer non non mais gros challenge final mais voilà en tout cas bien pour les parents oui et tous les auteurs aussi, les espaces ont été travaillés pour être accessibles. Donc il y a des normes PMR adultes, il y a aussi des normes PMR enfants. Donc on a été dans ces normes-là pour qu'un enfant en fauteuil puisse vraiment jouer comme les autres. On a aussi travaillé de mettre bien des espaces quand on appuie sous les tables pour que les fauteuils puissent rentrer. On a aussi travaillé la luminosité des espaces, parce que pour tous les enfants qui ont un trouble du spectre de l'autisme, ils ont besoin parfois, alors ce n'est pas le cas de tous les enfants, parce qu'il n'y a pas un enfant qui a le même trouble du spectre de l'autisme, de baisser la luminosité. Donc on peut baisser dans chaque espace la luminosité par deux. On peut baisser aussi le son dans chaque espace, si on veut.

  • Speaker #0

    Donc tout a vraiment été... conçue jusque dans ses moindres détails, est-ce que ça a été challengeant pour aller dans ce degré de réflexion et la mise en place ? Et au final, quels ont été aussi les plus gros challenges que tu as pu rencontrer ?

  • Speaker #1

    Les plus gros challenges, ça a été vraiment d'avoir des discussions avec des parents, de trouver les parents qui ont envie d'aider à la démarche et après de faire fabriquer, de discuter avec un agenceur. Mais on a la chance d'avoir tout fait sur mesure. d'enquête. Après, c'est sûr qu'il y a un coût supplémentaire, mais ça faisait partie du concept et donc ce n'était pas négociable. On a aussi fait des petites choses comme on est équipé de casques anti-bruits, on a des fidgets, on a une couverture lestée. Là, pour le coup, c'est des petites choses, mais qui sont utiles aux parents quand on a une crise. On en a déjà eu plusieurs, des enfants qui faisaient des crises. On peut leur proposer. des solutions à notre manière avec ce qu'on a.

  • Speaker #0

    Et du coup, tu parlais que tout a été conçu aussi à hauteur d'enfant, tout a été réfléchi. Tu t'es toi formée, j'ai entendu dire, à plusieurs pédagogies alternatives, tes souris, Snozelen. Qu'est-ce que ces approches ont changé chez toi par rapport à ta façon de penser l'enfant ?

  • Speaker #1

    En fait, les deux démarches... positionne l'adulte de façon différente. Plutôt observateur qu'éducateur. Et donc on laisse plutôt l'enfant manipuler, imiter. et on lui laisse le champ des possibles pour apprendre. Et ça, j'ai trouvé ça vraiment intéressant. Dans la démarche snozzelaine, il y a aussi pas mal d'autres choses intéressantes avec des salles snozzelaines, mais j'ai trouvé que j'étais encore trop peu formée pour bien le mettre en place. Et donc pour l'instant, il n'y a pas de salles snozzelaines chez Little Cabana parce que j'aime bien bien faire les choses.

  • Speaker #0

    Mais peut-être plus tard.

  • Speaker #1

    Mais peut-être plus tard. Voilà. En tout cas, on y réfléchit. Mais on le fera quand on se sentira suffisamment formé, parce qu'on voit souvent une salle snozzelen comme une salle avec des éléments sensoriels. Mais en fait, il n'y a pas que ça dans une salle snozzelen. Et le faire juste pour mettre des éléments sensoriels, c'est cool. Mais il faut aller plus loin dans la démarche et on le fera quand on sera prêt.

  • Speaker #0

    Cette envie justement d'aller toujours plus loin dans la démarche, ça montre bien ton engagement dans ton entourage. Mais tu t'arrêtes. pas là aujourd'hui dans cette notion d'engagement tu es aussi très engagé dans ta vie privée on va dire, tu es engagé dans une association qu'on appelle Enfance et Vie et est-ce que tu peux un peu nous raconter comment tu as connu cette association, comment tu t'es engagé dans cette cause et comment elle t'inspire aussi au quotidien ?

  • Speaker #1

    Alors déjà je vais revenir un peu sur Enfance et Vie parce que c'est une association du nord, qui a 45 ans mais dont on parle très peu.

  • Speaker #0

    C'est vrai.

  • Speaker #1

    Oui. Pour autant, elle a des missions extraordinaires. Sa mission, à elle, c'est d'offrir un meilleur avenir aux enfants du monde. Pour ça, c'est fait via deux grands types d'actions. Le premier, je dis souvent que c'est Minu Unicef. Donc on aide les différents pays, le Burundi, Madagascar, la République démocratique du Congo, en participant dans... dans les écoles, dans les orphelinats, soit financièrement. On envoie aussi plus de 6 tonnes de matériel scolaire, vêtements, etc. dans les pays. Et une deuxième mission qui est de faire venir des enfants souffrant de pathologies cardiaques en France pour se faire opérer avec un partenariat avec le CHR. Et on a opéré à ce jour environ 250 enfants. Donc, principalement, alors en ce moment, c'est Burundi, Tunisie et Togo. Ok, voilà. Donc, une dizaine d'enfants par an. Moi, j'ai d'abord été famille d'accueil. Il y a quasiment trois ans, jour pour jour, on a accueilli Ezer, qui n'avait même pas six mois. Ma fille avait 18 mois. J'avais un fils qui passait le brevet et une grande qui était en... en bac français. On va dire que c'était une année intense. Et donc, on a accueilli Ezer qui souffrait, lui, pour le coup, d'une grave pathologie cardiaque, donc un ventricule unique et qui est resté trois mois en France parce qu'il a eu pas mal de complications. À ce moment-là, le jour où il est reparti, il avait passé un tiers de sa vie avec nous. Donc, il nous a beaucoup marqué. Ma fille, pour elle, c'est son petit frère et il n'y a pas très longtemps, la maîtresse me dit « Mais Laurette a un petit frère ! » Je dis « bah oui, un petit frère, mais il vit en Tunisie » . Donc sacrée expérience et après ça, j'ai rejoint l'ASSO en tant que coordinatrice sur les hospitalisations cardiaques. Alors on est plusieurs et heureusement parce que je t'avoue qu'avec les derniers mois, je n'ai malheureusement pas été présente comme je l'étais avant pour l'association parce que je m'occupais aussi des réseaux sociaux, du site internet. Et voilà, là, j'ai pu reprendre le suivi d'une famille d'accueil depuis quelques jours. Et c'est vrai que ça m'avait pas mal manqué. Donc, c'est chouette de recommencer. Donc là,

  • Speaker #0

    tu fais, tu continues au final à être aussi famille d'accueil en plus d'être ordinateur.

  • Speaker #1

    Oui, alors je dépannes en tant que famille d'accueil pour le moment, comme ça m'est arrivé en début de semaine. Et j'espère bien pouvoir rapidement... être famille d'accueil à temps complet d'un petit loulou qui arriverait soit en fin d'année, soit en début d'année.

  • Speaker #0

    Et tu peux un peu nous expliquer ta mission de coordinatrice concrètement ? Oui.

  • Speaker #1

    Comment ça se passe ? Alors ma mission de coordinatrice, c'est d'abord de trouver des familles d'accueil. Ce n'est pas forcément simple parce qu'il faut trouver des familles qui n'habitent pas trop loin de l'île, qui sont disponibles à 100% parce que les enfants viennent sans leur famille. donc ils sont euh vraiment comme un enfant de la famille qui ne va pas à l'école et dont il faut s'occuper à 100% et qu'il faut suivre quand il va à l'hôpital. Donc on trouve ces familles, on les rencontre.

  • Speaker #0

    Après, on a toute la coordination avec les pays, qui nous présentent des enfants, des dossiers chirurgicaux qu'on transmet au CHR pour validation. Et après ça, on s'occupe de l'arrivée des enfants et de suivre les familles pendant les hospitalisations, pendant la venue des enfants, parce qu'ils ont plein. En fait, c'est un enfant... À part entière, donc ils ont plein de questions qui sont autres que la maladie. Ça, c'est le CHR qui répond et puis nous, on fait tout le reste à côté.

  • Speaker #1

    Un soutien émotionnel énormément.

  • Speaker #0

    Oui, les phases d'hospitalisation sont intenses émotionnellement. Les réanimations pédiatriques, c'est une sacrée étape.

  • Speaker #1

    Ça a dû t'apprendre beaucoup de choses, même en termes de résilience, je suppose.

  • Speaker #0

    Les enfants sont impressionnants. Ah mais c'est fou, l'adaptabilité des enfants qui arrivent, qui ne parlent pas français, qui parfois ne sont pas au courant de ce qui leur arrive. On s'est aperçu que même les plus grands n'ont pas toujours l'information de pourquoi ils sont là, comment ça va se passer. et pour autant, à 99,99% du temps, dès les premiers jours, on a des... des sourires, on a des échanges.

  • Speaker #1

    On relève en confiance déjà.

  • Speaker #0

    Qui s'instaurent, tout de suite. Moi, je sais que Kézer, il est arrivé en fin de journée et dès le lendemain matin, on avait des sourires. Et la relation de confiance, elle était partie. Et pour autant, lui aussi, n'avait pas connu de biberon. Donc, il a fallu tout lui apprendre à cinq mois et demi. Voilà, sacré challenge. On regardait les photos avec mon mari, du premier biberon qu'on a donné. Voilà, c'est des moments hyper forts, hyper forts. Et ils ont un courage parce qu'ils sont loin d'eux. Ils vivent des choses intenses. Ils ont la douleur, ils ont la fatigue, ils ont connu. Et pour autant, ils avancent et ils repartent chez eux en pleine forme. Et l'avant-après opération est vraiment aussi chouette. On a des enfants qui ne peuvent pas courir avant une opération, et qu'on voit courir juste après. Il y a une maman qui racontait il n'y a pas longtemps qu'elle emmenait le petit, qui avait 6-7 ans, à l'hôpital en métro, qu'elle devait tout le temps le porter. Et que le jour du retour de l'opération, il est revenu tout seul à la maison.

  • Speaker #1

    Il a pu marcher.

  • Speaker #0

    Oui. C'est chouette. Oui. C'est une vraiment belle association et les enfants sont vraiment impressionnants.

  • Speaker #1

    Tu as beaucoup parlé du sourire des enfants, justement. Et j'avais vu en effet, dans une de tes précédentes interviews au témoignage, tu disais que le sourire d'un enfant, c'est ta plus belle récompense. Est-ce qu'au final, on peut dire que c'est ce qui relie tes engagements perso et professionnels ?

  • Speaker #0

    C'est certain que c'est ma motivation de fond.

  • Speaker #1

    C'est ce qui te donne du sens. Et ce qui te donne du sens aussi aujourd'hui, c'est ton rôle de maman. Tu as trois enfants, dont la plus jeune, 4 ans. Ce n'est pas rien quand même. Comment on construit justement un projet aussi ambitieux ? On mène une vie engagée, aussi intense, tout en restant présente pour ses enfants.

  • Speaker #0

    Bonne question. Alors, ce n'est pas simple tous les jours, parce qu'il y a forcément des moments où, sur les derniers mois, j'ai été moins présente pour ma famille. Il a fallu en prendre conscience qu'il fallait que ce soit temporaire et qu'il fallait l'accepter. Parce que finalement, je vivais pas mal de frustration de me dire que j'étais pas suffisamment présente pour mes enfants, que si je voulais l'être, j'étais moins présente pour mes équipes ou pour mes clients. Et donc, pour l'instant, on va dire que c'est encore en évolution. Mais je sais que je suis sur la bonne voie pour trouver cet équilibre-là. Il faut savoir se structurer. Mais en fait, on en a parlé tout à l'heure, les valeurs de Little Cabana sont fortes. Et je voulais pas... que ce soit juste des mots sur mon feed Instagram. Et pour ça, il fallait être présent parce que j'ai recruté l'équipe dont je savais que les valeurs étaient importantes. Mais par contre, comment tu le fais vivre au quotidien avec les clients, ça devait venir de moi. Et donc, il m'a fallu un temps de présence fort chez Little Cabana. Je pense que l'été dernier, j'ai plus vu ma famille chez Little Cabana qu'en dehors. C'était le début, voilà. Et donc, c'est moins qu'à maintenant, mais quand même, en tout cas, ça a été une période intense. J'ai la chance aussi d'être très bien entourée. Je te l'ai dit tout à l'heure, j'ai du soutien, mon mari m'aide beaucoup, que ce soit à la maison ou chez Little Cabana, parce qu'il a des compétences que je n'ai pas et donc il vient beaucoup nous aider. C'est aussi un projet de famille, parce que mon père, mon fils, ma famille vient régulièrement m'aider. Quand on installe les nouveaux thèmes, comme tu peux le voir, c'est des sacrés défis, on fait ça en une journée. et Moi, je retiens que c'est des moments forts en famille. Mon mari et mon fils qui montent un ascenseur, qui montent une serre, mon père qui court partout pour aller chercher tout ce que j'ai oublié. Voilà, et donc c'est aussi une aventure familiale, Little Cabana.

  • Speaker #1

    J'entends qu'il y a la notion de priorisation. À un certain moment, tu es obligée de donner, bien sûr, la priorité presque exclusive aussi. à Little Cabana, mais ce qui te permet de faire ça, c'est aussi d'avoir ce soutien familial en permanence.

  • Speaker #0

    Et puis ma petite dernière, elle a 4 ans et demi, donc elle, ce qu'elle veut, c'est être chez Little, comme elle dit. Donc je la vois beaucoup chez Little.

  • Speaker #1

    Et est-ce qu'il y a un moment, tu dirais, que tu as eu quand même du mal à concilier justement cette... maternité et cet engagement entrepreneurial, tu as parlé un peu de frustration tout à l'heure. C'était quoi les moments les plus difficiles et puis aussi les moments les plus gratifiants où tu t'es dit, j'ai réussi à m'accomplir partout en fait ?

  • Speaker #0

    Moment le plus difficile l'été dernier. On n'était pas extrêmement prêts à ce qui allait arriver parce qu'on pensait plutôt faire un soft opening. On a passé l'été tranquillement et puis on a eu la chance d'avoir une publication Instagram qui a boosté tout de suite les visites. Et on n'avait même pas encore de téléphone. C'est mon téléphone perso qui sonnait entre 200 et 300 fois par jour. Donc on a vécu un été un peu sous l'eau où on a pris des décisions importantes parce qu'on estimait que l'expérience client, elle était... pas celles qu'on attendait. Donc on a dû revoir toute l'organisation des créneaux, par exemple, sur l'été. Donc là, clairement...

  • Speaker #1

    À la dernière minute du coup, c'était le rush sous l'eau,

  • Speaker #0

    je suppose. Ouais, c'est ça. On était sous l'eau et en plus il fallait tout réorganiser parce que l'expérience client, elle n'était pas suffisamment satisfaisante à mon goût et l'expérience collaborateur non plus. Et j'avais vraiment aussi à cœur, comme je le fais pour les familles, de le faire pour l'équipe. Et donc là, on a senti qu'on était dans le dur et qu'il fallait tout repenser. Donc on va dire que l'été a été vraiment intense. Il y a des jours où je n'ai pas vu qu'il faisait beau. Tu es vraiment tout le temps dans le parc de 8h à 22h. Parce que toi, tu es venue, tu sais, mais il faut ranger le parc. Et au début, on n'avait pas d'embarque. Donc on mettait 2-3h à ranger le parc tous les soirs. Alors maintenant, on le fait tous les 2h. Mais on est rodé. On a aussi pris quelques décisions pour simplifier la vie. Les valises sont fermées, par exemple, parce qu'avant, le soir, on commençait par vider toutes les valises du train, de tout ce qui pouvait être dans le parc. Ça peut être un instrument d'un docteur, un brocoli, un habit de poupée.

  • Speaker #1

    La créativité des enfants. Exact. Sans limites.

  • Speaker #0

    Sans limites. Et donc, on s'est dit on va fermer les valises parce qu'on commence à tout vider, à se mettre sur des chariots, on faisait le tour, etc. Donc l'été dernier, on va dire que ça a été intense. Après, autre moment intense, mon grand est en internat.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et donc je ne vois qu'un week-end sur deux. Et comme le week-end, on travaille. Je le voyais le vendredi quand j'allais le chercher à l'entraînement de Angle, le dîner et pareil le dimanche pour le retour à l'internat. Et donc ça, ça a aussi été dans ma vie perso un moment difficile. Parce que je ne trouvais pas les solutions. Alors maintenant qu'on est plus structuré, j'arrive à reprendre du temps un peu le week-end pour lui. Et voilà. Tu parlais des moments gratifiants. Les moments gratifiants... c'est de voir autant de sourire, entendre les parents dire c'est le paradis des enfants, mais on ne sait pas qui c'est le plus amusé entre eux et nous. Et puis il y a tous ces moments, je te parlais de Joseph tout à l'heure, mais des moments comme ça, on en a plein. On a l'esprit Little Cabana, comme je te disais. On arrête très souvent ce qu'on est en train de faire parce qu'on sent que quelqu'un a besoin de nous. Que ce soit moi ou que ce soit l'équipe, on prend le temps pour ces parents qui ont besoin d'avoir du réconfort. On a vécu un moment très fort cet hiver d'une maman qui a fait une crise d'angoisse, à qui on a dû, si je ne voulais pas, que son enfant le voit. Et donc on a dit au papa, vous inquiétez pas. On détache un animateur qui va jouer avec votre fils. Venez vous occuper de votre épouse pour qu'elle aille mieux. Et puis après, la mamie est arrivée. Et puis voilà. Et quelques semaines plus tard, cette maman, elle est revenue pour nous remercier. Remercier Clara qui a géré cette maman-là, qui a pris du temps pour elle, pour lui dire merci d'avoir cru. que je n'étais pas folle, que j'avais bien quelque chose parce que c'était un moment de ma vie où personne ne pensait que je pouvais être malade. Et en fait, elle avait une maladie qui lui causait ses crises d'angoisse et qu'elle a été une des seules à lui faire confiance, à prendre le temps. Et elle est revenue. Et quand elle est revenue, elle a dit que c'était difficile pour elle de revenir, mais qu'elle était revenue pour l'équipe. Et franchement, quand on a ces moments-là... On est les Little Cabana.

  • Speaker #1

    Mais il y a des moments forts. Encore une fois, toujours tournée, toi, tu es toujours tournée vers les autres. Oui. Tu essaies vraiment d'avoir cet équilibre, de mettre les priorités, les curseurs au bon endroit. Est-ce que tu arrives à avoir des moments pour toi aussi ?

  • Speaker #0

    Pas encore. Pas encore. Pas encore. Mais j'ai réussi à partir en vacances. Oui,

  • Speaker #1

    c'est vrai.

  • Speaker #0

    et j'ai moins... travailler pendant les vacances d'avril que ça avait été le cas pendant les vacances de février où finalement j'ai fait quasi que travailler j'ai pu lire un livre aussi ça paraît bête mais mais voilà c'est un moment pour toi oui c'est un moment pour moi et voilà et je sais que il faut retrouver cet équilibre et que c'est normal et j'essaye de le moins culpabiliser possible

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as prévu des choses pour par la suite prendre peut-être des moments aussi pour toi ?

  • Speaker #0

    Alors, il faut qu'on finisse notre tour d'horloge, parce que là, on est encore dans cet apprentissage. Mais oui, j'aimerais bien reprendre le sport, par exemple, ce que j'ai arrêté en juin l'année dernière. On en parlait tout à l'heure, mais c'est vrai que le sport, ça fait du bien, c'est important pour plein de choses. Et donc là, c'est dans les projets des prochaines semaines.

  • Speaker #1

    Ah, super ! Donc au final, à très court terme. Super. Merci en tout cas pour ces partages sincères sur l'impact de la maternité et parcours entrepreneurial. C'est intéressant aussi de voir au final comment tu t'accomplis dans tout ça et peut-être cette notion aujourd'hui qu'il disait à tour de bras de la réussite, comment au final elle est remaniée aujourd'hui. J'ai la sensation que pour toi... La réussite, c'est la satisfaction des enfants, des parents, que ce soit dans les projets justement avec Little Cabana, dans ton association. Est-ce que tu peux un petit peu donner une définition de la réussite pour toi aujourd'hui, c'est quoi ?

  • Speaker #0

    Tu l'as dit, la réussite pour moi, c'est les sourires des enfants et des parents. C'est ce qu'il y a de mieux. Voilà, après, bien évidemment, je suis chef d'entreprise, mais je ne vois plus du tout la réussite. Comme dans les autres entreprises, il y a d'autres lieux dont l'intérêt, c'est de gagner de l'argent. Et moi, je dis souvent, on est souvent le parc de jeux qui gagne le moins d'argent, parce que je ne l'ai pas fait pour ça. Je ne l'ai vraiment pas fait pour ça. Je l'ai fait parce que je voulais des moments forts en famille. Mes enfants sont grands. Ma fille, elle a quitté la maison. Sacrée étape. Le syndrome d'univide, je l'ai bien vécu. C'était en début d'année. Franchement, ça marque, quoi. Et je me suis dit, on ne passe pas assez de temps avec nos enfants. Et il faut qu'on en profite à fond. Et la réussite, c'est ça. C'est vraiment ces moments de partage, ces sourires de parents, d'enfants qui sortent de chez Little Cabana avec leur médaille tout fière, les parents tout fiers de les voir danser. Tu le vis quand tu viens. Mais c'est vrai que ça, c'est la... plus belle réussite.

  • Speaker #1

    Donc ces moments de partage, peut-être aussi de transmission, t'as envie aussi de transmettre toutes ces belles valeurs, justement, à ces mini-citoyens.

  • Speaker #0

    Petite pierre à l'édifice, que vraiment de leur apporter un côté éducatif via le jeu. On le fait pas mal, on aimerait le faire encore davantage, on est en train de penser pas mal à ces sujets-là pour l'année prochaine. Un des exemples, les langues étrangères. C'est hyper important pour nos enfants de parler les langues étrangères. On a la chance d'avoir un lieu où on peut le faire de façon ludique, de façon concrète, avec une langue étrangère qui sert. Et donc, voilà, on est en train de regarder comment mettre en place des cours de langues étrangères chez Little Cabana. Et on a plein d'idées sur ce sujet-là pour aller encore plus loin dans cette notion de... d'éducation ludique.

  • Speaker #1

    Et pour rester sur cette notion de transmission, est-ce qu'il y a des choses que tu aimerais pouvoir transmettre justement à d'autres mamans entrepreneurs qui ont envie de franchir le pas, enfin d'autres mamans en tout cas, qui ont envie de franchir le pas dans l'entrepreneuriat, mais qui n'osent pas ?

  • Speaker #0

    Alors, je ne suis pas très à l'aise avec ce genre de questions parce que, en fait, Je ne veux pas être donneuse de leçons, tu vois un peu ce que je veux dire. Je pense que chaque personne, chaque moment de vie est différent et qu'on doit se faire confiance plutôt pour savoir quand c'est le moment pour soi. Il y a des moments où c'est possible, il y a des moments où ça ne l'est pas. Et donc, il faut vraiment s'écouter et se dire, bon allez, là c'est possible et j'y vais.

  • Speaker #1

    Et c'est quoi pour toi une même preneur épanouie ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est une maman qui arrive à rendre heureux ses clients, sa famille, son équipe et qui arrive aussi pour soi. Et ça, je te l'ai dit tout à l'heure, c'est sur la bonne voie pour moi, mais ce n'est pas encore le cas. Il y a encore de la frustration à gérer quand j'arrive. pas être assez présente pour mes enfants, quand je n'arrive pas à développer Little Cabana comme je voudrais. Voilà. Mais je sais vers le lieu où, on va dire, je sais où je veux aller et j'irai.

  • Speaker #1

    Et tu as quand même appris pas mal de choses tout le long de ton parcours. Si tu devais dire un mot à la Fabienne d'il y a 10 ans justement, qu'est-ce que tu aimerais lui dire ?

  • Speaker #0

    Je lui dirais de profiter encore plus des enfants parce que ça passe trop vite, parce qu'ils grandissent trop vite. Et puis, je lui dirais de croire, plutôt d'avoir eu raison de croire qu'un jour, elle serait entrepreneur et qu'il faut accepter d'être imparfaite pour réussir.

  • Speaker #1

    Être imparfaite pour réussir, c'est chouette aussi comme réflexion. Et si tu avais un super pouvoir ? Super pouvoir de maman entrepreneur, ça serait quoi ?

  • Speaker #0

    Ça serait d'avoir réussi à transformer ce rêve d'enfant, parce que je suis une grande enfant qui aime jouer, en une aventure entrepreneuriale familiale. Voilà, je pense que ça... C'est mon super pouvoir à moi d'être vraiment entourée et d'avoir vraiment le soutien de ma famille.

  • Speaker #1

    Il y a cette notion vraiment de joie, de trouver son apte enfant. Du coup, si on cherchait, qu'est-ce qui pourrait te faire rire ou qu'est-ce qui te fait rire les jours où même tu n'as pas d'énergie, où tu n'as pas forcément envie ?

  • Speaker #0

    Alors, je t'ai parlé de Joseph tout à l'heure, j'y pense souvent. Quand il y a cet ascenseur émotionnel qui est en bas et qu'il faut réagir. Et il y a un autre petit garçon qui me fait rire. C'est Isao. On a la chance de le voir tous les trois mois. Il vient avec un IME et il a un sourire. Mais vraiment, quand il est venu la dernière fois, c'était Floconia, c'était l'univers enneigé. Et le moment où on a allumé le canon à neige, où j'ai vu son sourire, je l'ai vu marcher vers la neige, regarder la neige. Celui-là, je ne l'oublierai jamais. Et il vient la semaine prochaine et on a trop hâte de l'accueillir. Alors, il y a tous les autres enfants. Mais lui, vraiment, il est marquant.

  • Speaker #1

    Il a une place particulière.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Là, tu parlais des super belles expériences que tu as pu vivre grâce aussi à ce projet Little Cabana. Pour terminer cette interview, est-ce que tu as une anecdote rigolote de test que tu as pu faire avec des enfants à Little Cabana ? Parce que je suppose que tu testes aussi les activités.

  • Speaker #0

    On a pris beaucoup de temps pour tester. C'est vrai. Oui, parce qu'on a fini la veille à 2-3 heures du mat.

  • Speaker #1

    D'accord. Ah oui !

  • Speaker #0

    Par contre, j'ai une anecdote. C'est que ma petite Pichoune, qui a 4 ans et qui passe sa vie chez Little Cabana, qui parfois m'effraie un peu parce qu'elle va me dire ce que j'ai à faire moi, en disant « va chercher un plateau pour débarrasser » ou « c'est le temps de faire l'appel micro pour… » sortir les personnes qui restent dans le parc à l'intercréneau le premier jour de l'ouverture. Elle m'a demandé si elle pouvait partir de chez Little Cabana pour aller jouer dans un autre parc de la métropole lilloise. Donc, je ne citerai pas le nom, mais voilà.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et ça, ça m'a marquée.

  • Speaker #1

    Oui, surprenant. En tout cas, un grand merci. C'était vraiment très inspirant. C'était un super parcours.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Je pense que ça va inspirer... plus d'une femme entrepreneur ou qui a envie aussi de se lancer dans l'entrepreneuriat. C'est bien de voir qu'il n'y a pas des solutions aussi qui sont toutes faites quand on est maman entrepreneur sur la meilleure organisation de vie, comment on gère un projet ambitieux et sa vie de maman et de femme engagée. C'est bien de voir en fait que ça dépend de ses valeurs aussi. de l'énergie qu'on a, qu'on peut aussi mettre à certains moments de sa vie. Mais je pense que chaque femme va pouvoir piocher des éléments dont elle a besoin pour s'inspirer et monter son projet.

  • Speaker #0

    Et quand tu arrives à avoir un métier comme le mien, qui est finalement pas un métier, c'est une passion et c'est aussi un jeu, tout devient plus simple.

  • Speaker #1

    Pour s'organiser, pour prioriser ?

  • Speaker #0

    Oui, parce que tu vois, par exemple, tous les soirs, je travaille. Mais en fait, c'est un tel plaisir de travailler que finalement, ça ne me coûte pas.

  • Speaker #1

    C'est ça. Oui, la notion, l'équilibre entre le curseur charge-effort, souffrance et gratification.

  • Speaker #0

    Oui, parce que finalement, c'est un jeu et c'est une passion. Et je sais que le sens est fort et donc ça coûte moins, je pense, quand tu as ce sens qui te porte vraiment.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'on crée une entreprise, souvent, on pense directement à rentabilité, etc. Ce qui est normal dans notre système économique. Pour autant, là, si je devais retenir une chose de cet entretien, c'est que peut-être déjà penser avant tout la notion de sens. comme un fondamental. Et c'est ça qui va permettre justement de pouvoir retrouver de l'énergie, retrouver de l'inspiration. C'est un projet entrepreneurial, c'est un marathon. La maternité, c'est un marathon. C'est sûr. Et pouvoir retrouver cette connexion et ce sens, c'est ce qui est porteur au final.

  • Speaker #0

    Carrément.

  • Speaker #1

    Un grand merci en tout cas.

  • Speaker #0

    Merci de m'avoir fait confiance pour ton premier épisode.

  • Speaker #1

    Super. Et si vous êtes vous aussi, Maman entrepreneur ou si vous vous reconnaissez dans l'un des témoignages, sachez en tout cas que vous n'êtes pas seul. On peut être ambitieuse, engagée et épanouie tout en étant des mamans. Alors avant de nous quitter, j'aimerais vous laisser avec une question à méditer. Quelle est la chose que vous allez faire aujourd'hui pour avancer, même petit à petit, vers votre projet ou votre rêve ? La magie réside dans les petites actions du quotidien. alors prenez une pause, respirez et faites un pas en avant. Si vous avez aimé cet épisode et que vous croyez en ce projet, sachez qu'il y a encore une manière concrète de soutenir Mumpreneur. avec la campagne de crowdfunding qui est en cours et chaque contribution, même la plus petite, est un pas de plus pour faire grandir cette aventure. Vous trouverez le lien en description de cet épisode. Que vous souhaitiez participer à cette belle aventure ou simplement la partager autour de vous, chaque geste compte et nous aide à faire résonner davantage de voix de femmes entrepreneurs et mamans. Et si cet épisode aussi vous a parlé, n'hésitez pas à le... partager avec vos proches, à nous laisser un commentaire, une note et bien sûr à vous abonner pour ne rien manquer des prochains épisodes. Merci infiniment pour votre écoute et à très bientôt dans un prochain épisode de Memprenat.

Chapters

  • Introduction au podcast et annonce du crowdfunding

    00:05

  • Rencontre avec Fabienne Derycke, fondatrice de Little Cabana

    01:55

  • Parcours entrepreneurial et inspiration de Fabienne

    02:49

  • Les valeurs fondamentales de Little Cabana

    04:23

  • Les défis rencontrés dans la création de Little Cabana

    09:01

  • L'importance de l'inclusion et de l'éducation ludique

    17:20

  • La définition de la réussite pour Fabienne

    33:24

  • Conseils aux mamans entrepreneures et conclusion

    48:23

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Description

Êtes-vous prête à découvrir comment la maternité peut devenir une source d’inspiration pour l’entrepreneuriat ? Dans cet épisode captivant de Mumpreneur, Margareth Piette Cuenca reçoit Fabienne Derycke, la fondatrice visionnaire de Little Cabana, un espace ludo-éducatif pour les enfants. Fabienne nous plonge dans son parcours entrepreneurial, révélant comment sa propre expérience de mère a façonné sa perception du travail et de l’équilibre entre vie professionnelle et vie familiale. Elle partage avec passion son engagement au sein de l’association Enfance et Vie, où elle défend des valeurs essentielles telles que l’inclusion, la citoyenneté et le bien-être des enfants.



À travers une conversation riche en émotions, Fabienne nous raconte les défis et les joies qu’elle a rencontrés lors de la création de Little Cabana. Son objectif ? Créer un environnement accueillant et stimulant pour tous les enfants, y compris ceux ayant des besoins spécifiques. Cet épisode de Mumpreneur met en lumière l’importance de la créativité et de l’engagement dans le parcours d’une entrepreneuse. Fabienne évoque des anecdotes touchantes sur les enfants qui fréquentent son établissement, illustrant ainsi la magie qui se dégage de chaque interaction.



En écoutant cet épisode, vous découvrirez comment concilier ambition professionnelle et maternité, tout en vous inspirant des expériences de Fabienne pour suivre vos propres rêves d’entrepreneuriat. La maternité ne doit pas être un obstacle, mais plutôt un tremplin vers de nouvelles opportunités. Fabienne incarne cette philosophie avec brio, prouvant que chaque défi peut devenir une opportunité d’apprentissage et de croissance.



Rejoignez-nous pour une discussion enrichissante sur l’entrepreneuriat au féminin, la parentalité et l’impact positif que nous pouvons avoir sur la vie des enfants. Cet épisode de Mumpreneur est une véritable source d’inspiration pour toutes les mamans entrepreneuses et celles qui aspirent à le devenir. Ne manquez pas cette occasion de découvrir comment Fabienne Derycke a su allier ses passions pour créer un espace unique et inclusif, tout en restant fidèle à ses valeurs. Écoutez dès maintenant et laissez-vous inspirer par son histoire !


Pour nous soutenir et participer à la campagne de crowdfunding, c'est ici : https://fr.ulule.com/mumpreneur-podcast/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans M'Umpreuneur, le podcast qui met en lumière les femmes qui jonglent entre maternité, ambition et sens. Comme 70% des femmes entrepreneurs, être mère a changé mon regard sur le travail, l'équilibre de vie et la façon dont on construit un projet ambitieux sans s'épuiser. Je suis Margaret Pietkwenka, maman de deux enfants et bientôt trois. Entrepreneur est passionné par les parcours de celles qui inventent leur propre façon d'entreprendre. Mon parcours entrepreneurial a été une véritable aventure, mais rien ne m'a autant transformée que la maternité. Chaque mardi, on part à la rencontre de femmes inspirantes, qui prouvent qu'on peut conjuguer projet pro et vie de famille, sans forcément sacrifier l'un pour l'autre. On se retrouve également très régulièrement sur LinkedIn Instagram et via ma newsletter. Alors abonnez-vous pour ne manquer aucun épisode. Et avant de commencer, j'ai une grande nouvelle à partager avec vous. Mumpreneur se lance officiellement en crowdfunding. Vous avez été nombreuses et nombreux à me soutenir et à m'encourager dans cette aventure depuis le début. Et je suis réellement heureuse de vous annoncer que ce projet peut encore grandir grâce à vous. Vous trouverez le lien dans la description de cet épisode. Votre soutien est essentiel pour faire vivre ce podcast, offrir une voix aux mamans, entrepreneurs et créer du contenu inspirant et éducatif. Chaque contribution, même petite, fait une différence. Alors sans plus attendre, plongeons dans cet épisode passionnant. Et n'oubliez pas de jeter un œil à cette campagne si vous souhaitez vous aussi faire partie de cette aventure. Installez-vous confortablement, bienvenue dans l'épisode 1 de Mempreneur. Et aujourd'hui, pour ce tout premier épisode, j'ai la joie de recevoir Fabienne Derrick, la fondatrice de Little Cabana, un espace ludo-éducatif et inclusif unique en son genre. Imaginez une mini-ville à hauteur d'enfants où chaque enfant peut jouer, apprendre, coopérer et grandir à son rythme tout en développant empathie, curiosité et citoyenneté. Fabienne est aussi maman, engagée dans l'association Enfance et Vie, où elle coordonne la venue d'enfants pour des opérations du cœur à l'île. Son parcours est riche, son projet est fort et ses valeurs sont claires. Transmettre, inclure et faire du jeu un levier pour mieux vivre ensemble. Dans cet épisode, on va parler de créativité, de maternité. d'adaptation, de charge mentale, mais aussi d'éducation, d'engagement et de l'importance de croire en ses idées, même quand elles sortent des sentiers battus. Alors bonjour Fabienne.

  • Speaker #1

    Bonjour Margaret.

  • Speaker #0

    Merci d'être venue aujourd'hui pour ce premier épisode. Est-ce que pour commencer, tu peux te présenter en quelques mots ?

  • Speaker #1

    Oui, écoute, je m'appelle donc Fabienne, je suis comme tu l'as dit la fondatrice de Little Cabana, donc la mini-ville ludo-éducative et inclusive de la métropole lilloise. On a ouvert en juillet 2024 après un long parcours de création qui a démarré en janvier-février 2023. J'ai 45 ans, j'habite Fasht-e-Médil et je suis mariée et j'ai trois enfants. J'ai deux grands, j'ai Capucine qui a eu 20 ans ce mois-ci, Baptiste qui a 17 ans et Laurette qui a 4 ans et demi.

  • Speaker #0

    D'accord. Et avant qu'on parle de Little Cabanage, est-ce que tu peux nous partager aussi ce qui t'anime ? profondément, au-delà de l'entrepreneuriat déjà.

  • Speaker #1

    Alors ce qui m'anime chaque jour, c'est l'envie d'être utile. On en reparlera, c'est une des raisons pour lesquelles j'ai créé Little Cabana. Semer un peu de bonheur autour de moi, en commençant bien évidemment par ce que j'aime, défendre l'équité et la justice, le tout avec une bonne dose de créativité. Tu l'as dit dans ton intro, j'adore la créativité, je suis créative et ça me passionne.

  • Speaker #0

    Et ça se voit quand on vient à Little Cabana.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Et ce que je trouve intéressant aussi dans ton parcours, c'est qu'avant d'être entrepreneur, on va revenir après sur ton parcours entrepreneurial, parce que Little Cabana, ce n'était pas le premier projet entrepreneurial.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Tu as aussi eu une carrière vraiment riche en entreprise, avec des postes qui étaient à responsabilité. Alors, j'aimerais un peu comprendre ce qui t'a amené justement jusqu'à Little Cabana. Déjà, en regardant... sur tous les postes que tu as pu occuper. J'ai vu que tu avais travaillé chez Veryware, chez Cofidis, chez Leroy Merlin. Qu'est-ce que ce monde corporel, déjà, ça t'a appris sur toi ?

  • Speaker #1

    Alors, ce que ça m'a appris surtout, c'est d'avoir eu la chance, quelles que soient mes expériences, d'avoir des patrons inspirants qui ne m'ont pas lâchée quand j'étais jeune, quand c'est le moment d'apprendre sur soi, son savoir-être, son savoir-faire. Et aussi, je pense que chacun de mes patrons a été très tourné vers la relation client. Quand on travaille dans la distribution et surtout quand on est aux services généraux, on peut avoir tendance à oublier le client. Et pourtant, c'est bien de lui dont on parle, c'est pour lui qu'on travaille, mais on y est plus loin que nos magasins, puisque chez Leroy Merlin ou chez Veryware, donc les magasins de Vianne principalement, moi j'étais au siège. Et j'ai toujours eu la chance d'avoir ces patrons qui n'oublient pas. le client et je pense que c'est devenu un élément fort de mon parcours. Et chez Laura Merlin, j'ai vraiment tourné mon métier autour du client et de sa satisfaction. Même quand on travaille finalement sur des sujets de back-office, comment en fait on impacte le client réellement et on mesure sa satisfaction. Et ça, ça a été des éléments de mon parcours en tout cas. quels que soient les périmètres. Voilà, donc ce que j'ai eu la chance aussi, c'est d'avoir des patrons qui m'ont fait confiance, qui m'ont fait grandir, qui m'ont fait confiance. Et quand on monte un projet comme Little Cabana, je trouve que c'est formateur d'avoir cette confiance de ces anciens patrons. Et je pense que c'est grâce à eux aussi que j'ai réussi à lancer Little Cabana.

  • Speaker #0

    Tu parles de ton parcours inspirant en entreprise. Tu avais l'air aussi de te réaliser. Mais qu'est-ce qui a été l'élément déclencheur qui a fait que tu as décidé de changer de cap aussi ? Ce n'est pas rien de passer du salariat à l'entreprenariat.

  • Speaker #1

    Oui, et clairement le sentiment d'inutilité.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Parce que quand on travaille dans des grandes entreprises, finalement, ça devient très difficile de sortir des projets qui impactent réellement le client. Et mon métier, c'était plus de faire de la politique, de demander des budgets et de faire des reporting. Mais par contre, réellement impacter sur un temps court l'expérience d'achat d'un client, ça devenait difficile. Et de ce fait, je me suis dit que je n'avais pas envie de me sentir inutile, de faire de la politique. Ce n'était pas moi. Je suis quelqu'un d'action, pas quelqu'un de politique. Et donc, j'avais envie de retrouver. un champ d'action aussi de créativité. Et donc voilà pourquoi je suis arrivée à l'entrepreneuriat. À ce moment-là, ma fille, elle avait deux ans. D'accord. J'ai eu plein de problèmes de nounou. Et donc, comme toutes les mamans, j'ai cherché des lieux pour jouer avec elle. Et je me suis rendue compte qu'il n'y en a pas. Tous les parcs de jeux de la métropole lilloise, ce sont plutôt des parcs de jeux avec des structures de toboggans, avec des trampolines où il est clairement noté On n'a pas le droit d'y aller. Alors, on peut y aller quand même, on y va, mais ce n'est pas un moment de partage. C'est un moment plutôt où on est censé s'asseoir à une table et laisser ses enfants jouer. Et pour moi, ce n'était pas ce que je cherchais à ce moment-là. Et donc, voilà pourquoi est née Little Cabana.

  • Speaker #0

    Tu cherches un vrai partage, un moment convivial avec ton enfant. Et ça, c'était la fondation du projet de Little Cabana. Et si on revient un peu avant, tu avais fondé Lily Bird. Est-ce que tu peux un peu nous en dire quelques mots de ce projet ?

  • Speaker #1

    Alors, Lily Bird, c'est un projet que j'ai monté avec mon mari en 2016. Parce qu'avant de monter Lily Bird, j'étais créatrice de bijoux.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et donc, à côté de mes emplois de salariés. J'avais une petite marque de bijoux. On faisait des marchés de créateurs, des ventes à domicile.

  • Speaker #0

    Tout ça avec des enfants aussi en bas âge du coup ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Mais encore une fois, c'est un moyen de développer sa créativité. Et donc, on avait avec une amie, une maman de l'école de mes grands, monté cette marque. Et je me suis rendu compte que... Quand on faisait des bijoux, souvent les parents, les mamans nous demandaient de modifier une couleur, une fleur à la place d'un autre après, etc. Et donc je me suis dit, tiens, c'est intéressant. Et si on créait une marque de bijoux 100% personnalisable et on rendait le DIY simple via le digital. Et en plus, on pourrait créer une marque communautaire. qui permet à chacun de devenir créateur de bijoux. Et aussi, la plateforme permettait à chaque création d'enrichir le catalogue produit de la marque. Et quand on revendait une création d'un de nos clients, on lui reversait une commission en bon d'achat. Donc c'était vraiment une idée créative et communautaire. Donc on a monté ça en 2016. On a eu pas mal de chouettes projets avec des beaux partenariats. On a vendu à l'étranger. Mais néanmoins, on n'a pas réussi à trouver le positionnement marketing simple dans un monde du bijou qui est extrêmement éclaté pour réussir à en vivre.

  • Speaker #0

    D'accord. Mais tu as quand même réussi à retirer des choses positives de cette expérience que tu as pu réutiliser pour Little Cabana, justement ?

  • Speaker #1

    J'ai appris beaucoup. C'était ma première vraie expérience entrepreneuriale. Donc on apprend... Aussi bien sur la levée de fonds, sur la gestion de la trésorerie, sur le marketing, la gestion des réseaux sociaux. Donc tout ça, j'ai beaucoup appris. Puis j'ai aussi appris beaucoup sur moi, sur comment je vivais le stress d'une création d'entreprise. Vivre aussi à deux sur une entreprise, ce n'est pas simple quand ça s'arrête. Donc ça aussi, ça a été un apprentissage de dire que si on redémarrait une entreprise à un moment donné, Un garderait un emploi et puis l'autre pourrait créer parce que c'est important quand même pour toute la famille qui est une certaine stabilité.

  • Speaker #0

    Sécurité aussi.

  • Speaker #1

    Sécurité.

  • Speaker #0

    Donc c'est le cas aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et quand tu as parlé de ce projet de Little Cabana, est-ce qu'il y a eu des résistances autour de toi ?

  • Speaker #1

    Alors j'ai la chance que non. Oui. parce que euh toute ma famille est entrepreneur. Mes parents sont entrepreneurs, alors à la retraite maintenant. Mais donc, je pense que pour eux comme pour moi, c'était une évidence qu'un jour je serai entrepreneur. Et quand j'ai parlé du sujet, aussi une évidence. Je pense que tout le monde sait que je suis créative, que j'adore les enfants, que j'adore ces moments-là. Et donc, ça a été plutôt un emballement et j'ai été très soutenue sur mon projet.

  • Speaker #0

    Et tu parlais tout à l'heure, lors de tes emplois, tu recherchais vraiment cette dimension de sens, que tu voulais sortir de cette casquette de politique. Donc, ton projet a mûri petit à petit. Est-ce qu'il y a eu un déclic particulier ? À un moment, tu t'es dit, c'est maintenant que je me lance.

  • Speaker #1

    Quand, en fait, là où je travaillais, on est passé d'un périmètre français à international. C'est là où le côté politique s'est vraiment développé. Et c'est là où je me suis dit, ce n'est pas pour moi. Ce n'est pas pour moi. Donc, ce projet était en train de mûrir et donc je me suis lancée. Ok.

  • Speaker #0

    Le jour au lendemain, du coup, tu as arrêté.

  • Speaker #1

    Je suis partie en deux mois. Ok. Voilà. Et on en reparlera. L'ascenseur émotionnel d'entrepreneurs, il est fort. Mais je savais qu'on y arriverait.

  • Speaker #0

    Et tu as mis combien de temps depuis le moment où tu as quitté justement ton emploi et l'ouverture ?

  • Speaker #1

    Donc février 2023 jusqu'à juillet 2024, donc un peu moins d'un an et demi. Si je te donne les grands jalons, 2023, j'ai fait trois choses. On a imaginé le concept, cherché un local et fait la devise fond. Ça, c'est mes trois sujets de 2023.

  • Speaker #0

    Et tu étais toute seule pour ça en plus ?

  • Speaker #1

    Oui. Et pour 2024, principalement les travaux qui ont démarré en début mars pour ouvrir en juillet. La dimension marketing, donc toute la partie réseaux sociaux, relations presse et le recrutement de l'équipe.

  • Speaker #0

    Et comment en un an et demi, parce que c'est long, c'est un marathon quand même, c'est court et c'est long à la fin. Mais comment on garde cette motivation ? Comment on ne s'essouffle pas ? Comment on garde la foi aussi en son projet ? Que ça va se concrétiser ? Tout va fonctionner ?

  • Speaker #1

    Je te l'ai dit, il y a l'ascenseur émotionnel qui est fort. Donc, il y a des jours de découragement, il y a des mauvaises nouvelles, il y a des très bonnes nouvelles. Et en fait, j'étais extrêmement convaincue que ce projet irait au bout. Je n'ai pas lâché, j'ai été bien soutenue. J'ai aussi eu la chance de discuter avec Merci. pas mal de parents d'enfants extraordinaires et qui donnent la foi d'aller au bout. Je peux te raconter une petite anecdote de plutôt fin de parcours, mais c'était en... En mai, juin, quand on était vraiment dans le dernier rush, où il y a déjà quand même l'épuisement des mois passés, et qu'on savait qu'il fallait aller au bout et que le timing serait serré, il y a la maman de Joseph. Alors Joseph, c'est un petit enfant extraordinaire de 5 ans. Et je vais essayer de ne pas pleurer, parce que vraiment, c'était fort. Et sa maman, elle n'avait jamais fêté l'anniversaire de son fils, qui était scolarisé normalement avec ses copains de classe. Et elle m'a dit... vous rendez quelque chose d'impossible possible. Et merci. Et franchement, ça va donner de l'énergie jusqu'au bout. Et Joseph, il est venu fêter son anniversaire le 31 août. C'est un moment que je n'oublierai jamais. J'ai la chance de revoir Joseph de façon régulière, de le voir évoluer. Et c'est franchement top. On en a pas mal de ces enfants extraordinaires qui nous apportent plein de bonheur et plein de fierté d'avoir réussi ce projet. Et voilà, donc c'est ça en fait qui fait tenir, c'est le soutien des autres. Et puis ces moments forts que j'ai partagés, où je me souviens avoir pleuré pendant 30 minutes sur le parking de Little Cabana.

  • Speaker #0

    Et c'est ce qui te nourrit encore du coup, aussi beaucoup aujourd'hui, je suppose. Justement, on va peut-être rentrer un peu dans le cœur du sujet de Little Cabana, parce que ce n'est pas seulement un simple lieu, comme tu disais, pour enfants. a voulu vraiment... y mettre des valeurs qui sont profondes, qui font partie de l'ADN de l'entreprise. Et on peut parler d'entrepreneuriat inclusif, d'ailleurs. Mais ça peut paraître flou, peut-être, pour les personnes. Alors, déjà, peut-être que tu peux réexpliquer le projet de Little Cabana, les piliers avec les valeurs fondamentales. On les voit bien, d'ailleurs, sur tes réseaux sociaux. Et puis, ensuite, peut-être expliquer cette dimension d'entrepreneuriat inclusif aussi.

  • Speaker #1

    Donc on a quatre valeurs fortes chez Little Cabana. La première c'est la ludo-éducation, donc comment on apporte notre petite pierre à l'édifice grâce aux jeux en permettant aux enfants d'apprendre. La deuxième valeur c'est la citoyenneté, donc quand on parle apprentissage on parle aussi citoyenneté, donc on parle recyclage des déchets, on parle empreinte carbone dans notre train. Et d'ailleurs, on a choisi un train là où beaucoup d'autres mini-villes choisissent l'avion, justement pour expliquer aux enfants. l'impact environnemental d'un avion versus un train ou de la voiture. Tout est expliqué dans cet univers-là. Citoyenneté, on parle aussi. Relation sociale, relation à l'autre. Pour nous, c'est très important de voir les enfants qui apprennent à communiquer avec les autres et à le faire avec respect. Troisième valeur, c'est l'inclusion. Je reviendrai plus dans le détail après. Et la dernière, c'est... les moments festifs. On adore ça. On a fêté Noël avec le Père Noël, le vrai, qui était là pendant très longtemps chez Little Cabana. On a vu beaucoup d'émotions dans les yeux des enfants, des yeux des parents. Ça a été des moments forts. On essaye vraiment d'avoir ces moments festifs. On a fêté Halloween. On va bientôt faire une chouette fête des mères. Et voilà, on a à cœur de... de permettre aux enfants et aux familles de passer des moments ensemble.

  • Speaker #0

    Oui, mon fils y allait récemment. On avait vécu Pâques du coup dans cet univers. Et c'est vrai que c'était un moment plein d'émotions. Il était vraiment joué. Je l'ai rarement vu aussi heureux de faire la chasse aux oeufs. Les activités étaient vraiment super chouettes.

  • Speaker #1

    Oui, on a vraiment à cœur ces moments de partage. Et quand je dis... on ne sait pas ce que j'ai une little team vraiment qui partage mes valeurs et qui a enfin je pense que tu as pu le voir mais voilà les animateurs sont vraiment à chouchouter les parents et les enfants et on

  • Speaker #0

    dit souvent entre nous c'est l'esprit little cabana et pour celles et ceux qui connaissent pas concrètement little cabana on a un peu parlé du concept est ce que tu peux le redéfinir en quelques mots

  • Speaker #1

    Donc, Little Cabana, c'est un parc de jeux sur base de la mini-ville à hauteur d'enfant. Donc, ludo, éducatif et inclusif. On a 10 univers dans le parc. Donc, on a le train, on a l'Institut de beauté, on a l'école, on a le théâtre, on a le restaurant, le supermarché, le garage, le docteur, un petit coin pour les bébés. Et en plus de ça, on thématise notre parc. Donc, tous les deux mois, deux, deux mois et demi, On change un peu les univers. au central et donc on vient apporter de nouvelles activités. En ce moment on a une serre où on peut jardiner, on a les petits animaux à chouchouter et un jardin extraordinaire blanc. inspiré de l'univers de l'artiste Yayoi Kusama, où les enfants viennent rapporter des couleurs à l'espace blanc. Et c'est magnifique.

  • Speaker #0

    C'est magnifique. Pour l'avoir vu, c'était vraiment chouette.

  • Speaker #1

    Et tu es venue plusieurs fois, donc tu l'as vu se colorer.

  • Speaker #0

    Exactement. J'ai vu le début où c'était vraiment bien blanc. Et puis là, le rendu est vraiment sympa. Pour revenir un peu sur l'entrepreneuriat inclusif, concrètement, quel choix tu as fait pour que ton projet soit accessible aussi à toutes et tous ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai pas mal discuté avec des parents, je le disais tout à l'heure, d'enfants extraordinaires, et ils m'ont apporté pas mal de petits conseils, même si l'accessibilité est importante, mais l'état d'esprit inclusif l'est aussi. J'ai discuté la semaine dernière avec une maman, c'était les vacances, et on a un petit loulou qui s'appelle Harry et ils viennent assez régulièrement. Et elle me disait en fait ce qu'on aime chez Little Cabana, bien évidemment c'est accessible et c'est chouette, mais c'est surtout qu'on ne se sent pas jugé. C'est vrai. Tu vois, ça fait vraiment la différence par rapport aux autres parcs. Moi je ne m'en rends finalement pas compte parce que je suis comme ça, l'équipe est comme ça. Mais les parents nous disent ça, nous disent... vraiment se sent bien ici et on se sent accueilli quel que soit notre enfant et souvent bien au delà même des services publics on a discuté avec elle par exemple de l'harliation à l'école ben voilà et nous on est vraiment dans cet état d'esprit là et si on revient sur la partie plus on va dire matériel il ya une chose qui m'a marqué dans mon parcours de création de l'ital cabana c'est que j'ai entendu plusieurs fois dire que les grands enfants qui portent encore des couches doivent être changés soit par terre soit dans les voitures et ça que ce soit pour le parent pour l'accompagnant ou pour l'enfant je trouve que c'est c'est pas juste c'est pas admissible et donc nous on a travaillé une table à longer qui a été faite sur mesure et qui accueille tous les enfants tu vas me dire bah ce n'est que la table à longer non non mais gros challenge final mais voilà en tout cas bien pour les parents oui et tous les auteurs aussi, les espaces ont été travaillés pour être accessibles. Donc il y a des normes PMR adultes, il y a aussi des normes PMR enfants. Donc on a été dans ces normes-là pour qu'un enfant en fauteuil puisse vraiment jouer comme les autres. On a aussi travaillé de mettre bien des espaces quand on appuie sous les tables pour que les fauteuils puissent rentrer. On a aussi travaillé la luminosité des espaces, parce que pour tous les enfants qui ont un trouble du spectre de l'autisme, ils ont besoin parfois, alors ce n'est pas le cas de tous les enfants, parce qu'il n'y a pas un enfant qui a le même trouble du spectre de l'autisme, de baisser la luminosité. Donc on peut baisser dans chaque espace la luminosité par deux. On peut baisser aussi le son dans chaque espace, si on veut.

  • Speaker #0

    Donc tout a vraiment été... conçue jusque dans ses moindres détails, est-ce que ça a été challengeant pour aller dans ce degré de réflexion et la mise en place ? Et au final, quels ont été aussi les plus gros challenges que tu as pu rencontrer ?

  • Speaker #1

    Les plus gros challenges, ça a été vraiment d'avoir des discussions avec des parents, de trouver les parents qui ont envie d'aider à la démarche et après de faire fabriquer, de discuter avec un agenceur. Mais on a la chance d'avoir tout fait sur mesure. d'enquête. Après, c'est sûr qu'il y a un coût supplémentaire, mais ça faisait partie du concept et donc ce n'était pas négociable. On a aussi fait des petites choses comme on est équipé de casques anti-bruits, on a des fidgets, on a une couverture lestée. Là, pour le coup, c'est des petites choses, mais qui sont utiles aux parents quand on a une crise. On en a déjà eu plusieurs, des enfants qui faisaient des crises. On peut leur proposer. des solutions à notre manière avec ce qu'on a.

  • Speaker #0

    Et du coup, tu parlais que tout a été conçu aussi à hauteur d'enfant, tout a été réfléchi. Tu t'es toi formée, j'ai entendu dire, à plusieurs pédagogies alternatives, tes souris, Snozelen. Qu'est-ce que ces approches ont changé chez toi par rapport à ta façon de penser l'enfant ?

  • Speaker #1

    En fait, les deux démarches... positionne l'adulte de façon différente. Plutôt observateur qu'éducateur. Et donc on laisse plutôt l'enfant manipuler, imiter. et on lui laisse le champ des possibles pour apprendre. Et ça, j'ai trouvé ça vraiment intéressant. Dans la démarche snozzelaine, il y a aussi pas mal d'autres choses intéressantes avec des salles snozzelaines, mais j'ai trouvé que j'étais encore trop peu formée pour bien le mettre en place. Et donc pour l'instant, il n'y a pas de salles snozzelaines chez Little Cabana parce que j'aime bien bien faire les choses.

  • Speaker #0

    Mais peut-être plus tard.

  • Speaker #1

    Mais peut-être plus tard. Voilà. En tout cas, on y réfléchit. Mais on le fera quand on se sentira suffisamment formé, parce qu'on voit souvent une salle snozzelen comme une salle avec des éléments sensoriels. Mais en fait, il n'y a pas que ça dans une salle snozzelen. Et le faire juste pour mettre des éléments sensoriels, c'est cool. Mais il faut aller plus loin dans la démarche et on le fera quand on sera prêt.

  • Speaker #0

    Cette envie justement d'aller toujours plus loin dans la démarche, ça montre bien ton engagement dans ton entourage. Mais tu t'arrêtes. pas là aujourd'hui dans cette notion d'engagement tu es aussi très engagé dans ta vie privée on va dire, tu es engagé dans une association qu'on appelle Enfance et Vie et est-ce que tu peux un peu nous raconter comment tu as connu cette association, comment tu t'es engagé dans cette cause et comment elle t'inspire aussi au quotidien ?

  • Speaker #1

    Alors déjà je vais revenir un peu sur Enfance et Vie parce que c'est une association du nord, qui a 45 ans mais dont on parle très peu.

  • Speaker #0

    C'est vrai.

  • Speaker #1

    Oui. Pour autant, elle a des missions extraordinaires. Sa mission, à elle, c'est d'offrir un meilleur avenir aux enfants du monde. Pour ça, c'est fait via deux grands types d'actions. Le premier, je dis souvent que c'est Minu Unicef. Donc on aide les différents pays, le Burundi, Madagascar, la République démocratique du Congo, en participant dans... dans les écoles, dans les orphelinats, soit financièrement. On envoie aussi plus de 6 tonnes de matériel scolaire, vêtements, etc. dans les pays. Et une deuxième mission qui est de faire venir des enfants souffrant de pathologies cardiaques en France pour se faire opérer avec un partenariat avec le CHR. Et on a opéré à ce jour environ 250 enfants. Donc, principalement, alors en ce moment, c'est Burundi, Tunisie et Togo. Ok, voilà. Donc, une dizaine d'enfants par an. Moi, j'ai d'abord été famille d'accueil. Il y a quasiment trois ans, jour pour jour, on a accueilli Ezer, qui n'avait même pas six mois. Ma fille avait 18 mois. J'avais un fils qui passait le brevet et une grande qui était en... en bac français. On va dire que c'était une année intense. Et donc, on a accueilli Ezer qui souffrait, lui, pour le coup, d'une grave pathologie cardiaque, donc un ventricule unique et qui est resté trois mois en France parce qu'il a eu pas mal de complications. À ce moment-là, le jour où il est reparti, il avait passé un tiers de sa vie avec nous. Donc, il nous a beaucoup marqué. Ma fille, pour elle, c'est son petit frère et il n'y a pas très longtemps, la maîtresse me dit « Mais Laurette a un petit frère ! » Je dis « bah oui, un petit frère, mais il vit en Tunisie » . Donc sacrée expérience et après ça, j'ai rejoint l'ASSO en tant que coordinatrice sur les hospitalisations cardiaques. Alors on est plusieurs et heureusement parce que je t'avoue qu'avec les derniers mois, je n'ai malheureusement pas été présente comme je l'étais avant pour l'association parce que je m'occupais aussi des réseaux sociaux, du site internet. Et voilà, là, j'ai pu reprendre le suivi d'une famille d'accueil depuis quelques jours. Et c'est vrai que ça m'avait pas mal manqué. Donc, c'est chouette de recommencer. Donc là,

  • Speaker #0

    tu fais, tu continues au final à être aussi famille d'accueil en plus d'être ordinateur.

  • Speaker #1

    Oui, alors je dépannes en tant que famille d'accueil pour le moment, comme ça m'est arrivé en début de semaine. Et j'espère bien pouvoir rapidement... être famille d'accueil à temps complet d'un petit loulou qui arriverait soit en fin d'année, soit en début d'année.

  • Speaker #0

    Et tu peux un peu nous expliquer ta mission de coordinatrice concrètement ? Oui.

  • Speaker #1

    Comment ça se passe ? Alors ma mission de coordinatrice, c'est d'abord de trouver des familles d'accueil. Ce n'est pas forcément simple parce qu'il faut trouver des familles qui n'habitent pas trop loin de l'île, qui sont disponibles à 100% parce que les enfants viennent sans leur famille. donc ils sont euh vraiment comme un enfant de la famille qui ne va pas à l'école et dont il faut s'occuper à 100% et qu'il faut suivre quand il va à l'hôpital. Donc on trouve ces familles, on les rencontre.

  • Speaker #0

    Après, on a toute la coordination avec les pays, qui nous présentent des enfants, des dossiers chirurgicaux qu'on transmet au CHR pour validation. Et après ça, on s'occupe de l'arrivée des enfants et de suivre les familles pendant les hospitalisations, pendant la venue des enfants, parce qu'ils ont plein. En fait, c'est un enfant... À part entière, donc ils ont plein de questions qui sont autres que la maladie. Ça, c'est le CHR qui répond et puis nous, on fait tout le reste à côté.

  • Speaker #1

    Un soutien émotionnel énormément.

  • Speaker #0

    Oui, les phases d'hospitalisation sont intenses émotionnellement. Les réanimations pédiatriques, c'est une sacrée étape.

  • Speaker #1

    Ça a dû t'apprendre beaucoup de choses, même en termes de résilience, je suppose.

  • Speaker #0

    Les enfants sont impressionnants. Ah mais c'est fou, l'adaptabilité des enfants qui arrivent, qui ne parlent pas français, qui parfois ne sont pas au courant de ce qui leur arrive. On s'est aperçu que même les plus grands n'ont pas toujours l'information de pourquoi ils sont là, comment ça va se passer. et pour autant, à 99,99% du temps, dès les premiers jours, on a des... des sourires, on a des échanges.

  • Speaker #1

    On relève en confiance déjà.

  • Speaker #0

    Qui s'instaurent, tout de suite. Moi, je sais que Kézer, il est arrivé en fin de journée et dès le lendemain matin, on avait des sourires. Et la relation de confiance, elle était partie. Et pour autant, lui aussi, n'avait pas connu de biberon. Donc, il a fallu tout lui apprendre à cinq mois et demi. Voilà, sacré challenge. On regardait les photos avec mon mari, du premier biberon qu'on a donné. Voilà, c'est des moments hyper forts, hyper forts. Et ils ont un courage parce qu'ils sont loin d'eux. Ils vivent des choses intenses. Ils ont la douleur, ils ont la fatigue, ils ont connu. Et pour autant, ils avancent et ils repartent chez eux en pleine forme. Et l'avant-après opération est vraiment aussi chouette. On a des enfants qui ne peuvent pas courir avant une opération, et qu'on voit courir juste après. Il y a une maman qui racontait il n'y a pas longtemps qu'elle emmenait le petit, qui avait 6-7 ans, à l'hôpital en métro, qu'elle devait tout le temps le porter. Et que le jour du retour de l'opération, il est revenu tout seul à la maison.

  • Speaker #1

    Il a pu marcher.

  • Speaker #0

    Oui. C'est chouette. Oui. C'est une vraiment belle association et les enfants sont vraiment impressionnants.

  • Speaker #1

    Tu as beaucoup parlé du sourire des enfants, justement. Et j'avais vu en effet, dans une de tes précédentes interviews au témoignage, tu disais que le sourire d'un enfant, c'est ta plus belle récompense. Est-ce qu'au final, on peut dire que c'est ce qui relie tes engagements perso et professionnels ?

  • Speaker #0

    C'est certain que c'est ma motivation de fond.

  • Speaker #1

    C'est ce qui te donne du sens. Et ce qui te donne du sens aussi aujourd'hui, c'est ton rôle de maman. Tu as trois enfants, dont la plus jeune, 4 ans. Ce n'est pas rien quand même. Comment on construit justement un projet aussi ambitieux ? On mène une vie engagée, aussi intense, tout en restant présente pour ses enfants.

  • Speaker #0

    Bonne question. Alors, ce n'est pas simple tous les jours, parce qu'il y a forcément des moments où, sur les derniers mois, j'ai été moins présente pour ma famille. Il a fallu en prendre conscience qu'il fallait que ce soit temporaire et qu'il fallait l'accepter. Parce que finalement, je vivais pas mal de frustration de me dire que j'étais pas suffisamment présente pour mes enfants, que si je voulais l'être, j'étais moins présente pour mes équipes ou pour mes clients. Et donc, pour l'instant, on va dire que c'est encore en évolution. Mais je sais que je suis sur la bonne voie pour trouver cet équilibre-là. Il faut savoir se structurer. Mais en fait, on en a parlé tout à l'heure, les valeurs de Little Cabana sont fortes. Et je voulais pas... que ce soit juste des mots sur mon feed Instagram. Et pour ça, il fallait être présent parce que j'ai recruté l'équipe dont je savais que les valeurs étaient importantes. Mais par contre, comment tu le fais vivre au quotidien avec les clients, ça devait venir de moi. Et donc, il m'a fallu un temps de présence fort chez Little Cabana. Je pense que l'été dernier, j'ai plus vu ma famille chez Little Cabana qu'en dehors. C'était le début, voilà. Et donc, c'est moins qu'à maintenant, mais quand même, en tout cas, ça a été une période intense. J'ai la chance aussi d'être très bien entourée. Je te l'ai dit tout à l'heure, j'ai du soutien, mon mari m'aide beaucoup, que ce soit à la maison ou chez Little Cabana, parce qu'il a des compétences que je n'ai pas et donc il vient beaucoup nous aider. C'est aussi un projet de famille, parce que mon père, mon fils, ma famille vient régulièrement m'aider. Quand on installe les nouveaux thèmes, comme tu peux le voir, c'est des sacrés défis, on fait ça en une journée. et Moi, je retiens que c'est des moments forts en famille. Mon mari et mon fils qui montent un ascenseur, qui montent une serre, mon père qui court partout pour aller chercher tout ce que j'ai oublié. Voilà, et donc c'est aussi une aventure familiale, Little Cabana.

  • Speaker #1

    J'entends qu'il y a la notion de priorisation. À un certain moment, tu es obligée de donner, bien sûr, la priorité presque exclusive aussi. à Little Cabana, mais ce qui te permet de faire ça, c'est aussi d'avoir ce soutien familial en permanence.

  • Speaker #0

    Et puis ma petite dernière, elle a 4 ans et demi, donc elle, ce qu'elle veut, c'est être chez Little, comme elle dit. Donc je la vois beaucoup chez Little.

  • Speaker #1

    Et est-ce qu'il y a un moment, tu dirais, que tu as eu quand même du mal à concilier justement cette... maternité et cet engagement entrepreneurial, tu as parlé un peu de frustration tout à l'heure. C'était quoi les moments les plus difficiles et puis aussi les moments les plus gratifiants où tu t'es dit, j'ai réussi à m'accomplir partout en fait ?

  • Speaker #0

    Moment le plus difficile l'été dernier. On n'était pas extrêmement prêts à ce qui allait arriver parce qu'on pensait plutôt faire un soft opening. On a passé l'été tranquillement et puis on a eu la chance d'avoir une publication Instagram qui a boosté tout de suite les visites. Et on n'avait même pas encore de téléphone. C'est mon téléphone perso qui sonnait entre 200 et 300 fois par jour. Donc on a vécu un été un peu sous l'eau où on a pris des décisions importantes parce qu'on estimait que l'expérience client, elle était... pas celles qu'on attendait. Donc on a dû revoir toute l'organisation des créneaux, par exemple, sur l'été. Donc là, clairement...

  • Speaker #1

    À la dernière minute du coup, c'était le rush sous l'eau,

  • Speaker #0

    je suppose. Ouais, c'est ça. On était sous l'eau et en plus il fallait tout réorganiser parce que l'expérience client, elle n'était pas suffisamment satisfaisante à mon goût et l'expérience collaborateur non plus. Et j'avais vraiment aussi à cœur, comme je le fais pour les familles, de le faire pour l'équipe. Et donc là, on a senti qu'on était dans le dur et qu'il fallait tout repenser. Donc on va dire que l'été a été vraiment intense. Il y a des jours où je n'ai pas vu qu'il faisait beau. Tu es vraiment tout le temps dans le parc de 8h à 22h. Parce que toi, tu es venue, tu sais, mais il faut ranger le parc. Et au début, on n'avait pas d'embarque. Donc on mettait 2-3h à ranger le parc tous les soirs. Alors maintenant, on le fait tous les 2h. Mais on est rodé. On a aussi pris quelques décisions pour simplifier la vie. Les valises sont fermées, par exemple, parce qu'avant, le soir, on commençait par vider toutes les valises du train, de tout ce qui pouvait être dans le parc. Ça peut être un instrument d'un docteur, un brocoli, un habit de poupée.

  • Speaker #1

    La créativité des enfants. Exact. Sans limites.

  • Speaker #0

    Sans limites. Et donc, on s'est dit on va fermer les valises parce qu'on commence à tout vider, à se mettre sur des chariots, on faisait le tour, etc. Donc l'été dernier, on va dire que ça a été intense. Après, autre moment intense, mon grand est en internat.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et donc je ne vois qu'un week-end sur deux. Et comme le week-end, on travaille. Je le voyais le vendredi quand j'allais le chercher à l'entraînement de Angle, le dîner et pareil le dimanche pour le retour à l'internat. Et donc ça, ça a aussi été dans ma vie perso un moment difficile. Parce que je ne trouvais pas les solutions. Alors maintenant qu'on est plus structuré, j'arrive à reprendre du temps un peu le week-end pour lui. Et voilà. Tu parlais des moments gratifiants. Les moments gratifiants... c'est de voir autant de sourire, entendre les parents dire c'est le paradis des enfants, mais on ne sait pas qui c'est le plus amusé entre eux et nous. Et puis il y a tous ces moments, je te parlais de Joseph tout à l'heure, mais des moments comme ça, on en a plein. On a l'esprit Little Cabana, comme je te disais. On arrête très souvent ce qu'on est en train de faire parce qu'on sent que quelqu'un a besoin de nous. Que ce soit moi ou que ce soit l'équipe, on prend le temps pour ces parents qui ont besoin d'avoir du réconfort. On a vécu un moment très fort cet hiver d'une maman qui a fait une crise d'angoisse, à qui on a dû, si je ne voulais pas, que son enfant le voit. Et donc on a dit au papa, vous inquiétez pas. On détache un animateur qui va jouer avec votre fils. Venez vous occuper de votre épouse pour qu'elle aille mieux. Et puis après, la mamie est arrivée. Et puis voilà. Et quelques semaines plus tard, cette maman, elle est revenue pour nous remercier. Remercier Clara qui a géré cette maman-là, qui a pris du temps pour elle, pour lui dire merci d'avoir cru. que je n'étais pas folle, que j'avais bien quelque chose parce que c'était un moment de ma vie où personne ne pensait que je pouvais être malade. Et en fait, elle avait une maladie qui lui causait ses crises d'angoisse et qu'elle a été une des seules à lui faire confiance, à prendre le temps. Et elle est revenue. Et quand elle est revenue, elle a dit que c'était difficile pour elle de revenir, mais qu'elle était revenue pour l'équipe. Et franchement, quand on a ces moments-là... On est les Little Cabana.

  • Speaker #1

    Mais il y a des moments forts. Encore une fois, toujours tournée, toi, tu es toujours tournée vers les autres. Oui. Tu essaies vraiment d'avoir cet équilibre, de mettre les priorités, les curseurs au bon endroit. Est-ce que tu arrives à avoir des moments pour toi aussi ?

  • Speaker #0

    Pas encore. Pas encore. Pas encore. Mais j'ai réussi à partir en vacances. Oui,

  • Speaker #1

    c'est vrai.

  • Speaker #0

    et j'ai moins... travailler pendant les vacances d'avril que ça avait été le cas pendant les vacances de février où finalement j'ai fait quasi que travailler j'ai pu lire un livre aussi ça paraît bête mais mais voilà c'est un moment pour toi oui c'est un moment pour moi et voilà et je sais que il faut retrouver cet équilibre et que c'est normal et j'essaye de le moins culpabiliser possible

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as prévu des choses pour par la suite prendre peut-être des moments aussi pour toi ?

  • Speaker #0

    Alors, il faut qu'on finisse notre tour d'horloge, parce que là, on est encore dans cet apprentissage. Mais oui, j'aimerais bien reprendre le sport, par exemple, ce que j'ai arrêté en juin l'année dernière. On en parlait tout à l'heure, mais c'est vrai que le sport, ça fait du bien, c'est important pour plein de choses. Et donc là, c'est dans les projets des prochaines semaines.

  • Speaker #1

    Ah, super ! Donc au final, à très court terme. Super. Merci en tout cas pour ces partages sincères sur l'impact de la maternité et parcours entrepreneurial. C'est intéressant aussi de voir au final comment tu t'accomplis dans tout ça et peut-être cette notion aujourd'hui qu'il disait à tour de bras de la réussite, comment au final elle est remaniée aujourd'hui. J'ai la sensation que pour toi... La réussite, c'est la satisfaction des enfants, des parents, que ce soit dans les projets justement avec Little Cabana, dans ton association. Est-ce que tu peux un petit peu donner une définition de la réussite pour toi aujourd'hui, c'est quoi ?

  • Speaker #0

    Tu l'as dit, la réussite pour moi, c'est les sourires des enfants et des parents. C'est ce qu'il y a de mieux. Voilà, après, bien évidemment, je suis chef d'entreprise, mais je ne vois plus du tout la réussite. Comme dans les autres entreprises, il y a d'autres lieux dont l'intérêt, c'est de gagner de l'argent. Et moi, je dis souvent, on est souvent le parc de jeux qui gagne le moins d'argent, parce que je ne l'ai pas fait pour ça. Je ne l'ai vraiment pas fait pour ça. Je l'ai fait parce que je voulais des moments forts en famille. Mes enfants sont grands. Ma fille, elle a quitté la maison. Sacrée étape. Le syndrome d'univide, je l'ai bien vécu. C'était en début d'année. Franchement, ça marque, quoi. Et je me suis dit, on ne passe pas assez de temps avec nos enfants. Et il faut qu'on en profite à fond. Et la réussite, c'est ça. C'est vraiment ces moments de partage, ces sourires de parents, d'enfants qui sortent de chez Little Cabana avec leur médaille tout fière, les parents tout fiers de les voir danser. Tu le vis quand tu viens. Mais c'est vrai que ça, c'est la... plus belle réussite.

  • Speaker #1

    Donc ces moments de partage, peut-être aussi de transmission, t'as envie aussi de transmettre toutes ces belles valeurs, justement, à ces mini-citoyens.

  • Speaker #0

    Petite pierre à l'édifice, que vraiment de leur apporter un côté éducatif via le jeu. On le fait pas mal, on aimerait le faire encore davantage, on est en train de penser pas mal à ces sujets-là pour l'année prochaine. Un des exemples, les langues étrangères. C'est hyper important pour nos enfants de parler les langues étrangères. On a la chance d'avoir un lieu où on peut le faire de façon ludique, de façon concrète, avec une langue étrangère qui sert. Et donc, voilà, on est en train de regarder comment mettre en place des cours de langues étrangères chez Little Cabana. Et on a plein d'idées sur ce sujet-là pour aller encore plus loin dans cette notion de... d'éducation ludique.

  • Speaker #1

    Et pour rester sur cette notion de transmission, est-ce qu'il y a des choses que tu aimerais pouvoir transmettre justement à d'autres mamans entrepreneurs qui ont envie de franchir le pas, enfin d'autres mamans en tout cas, qui ont envie de franchir le pas dans l'entrepreneuriat, mais qui n'osent pas ?

  • Speaker #0

    Alors, je ne suis pas très à l'aise avec ce genre de questions parce que, en fait, Je ne veux pas être donneuse de leçons, tu vois un peu ce que je veux dire. Je pense que chaque personne, chaque moment de vie est différent et qu'on doit se faire confiance plutôt pour savoir quand c'est le moment pour soi. Il y a des moments où c'est possible, il y a des moments où ça ne l'est pas. Et donc, il faut vraiment s'écouter et se dire, bon allez, là c'est possible et j'y vais.

  • Speaker #1

    Et c'est quoi pour toi une même preneur épanouie ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est une maman qui arrive à rendre heureux ses clients, sa famille, son équipe et qui arrive aussi pour soi. Et ça, je te l'ai dit tout à l'heure, c'est sur la bonne voie pour moi, mais ce n'est pas encore le cas. Il y a encore de la frustration à gérer quand j'arrive. pas être assez présente pour mes enfants, quand je n'arrive pas à développer Little Cabana comme je voudrais. Voilà. Mais je sais vers le lieu où, on va dire, je sais où je veux aller et j'irai.

  • Speaker #1

    Et tu as quand même appris pas mal de choses tout le long de ton parcours. Si tu devais dire un mot à la Fabienne d'il y a 10 ans justement, qu'est-ce que tu aimerais lui dire ?

  • Speaker #0

    Je lui dirais de profiter encore plus des enfants parce que ça passe trop vite, parce qu'ils grandissent trop vite. Et puis, je lui dirais de croire, plutôt d'avoir eu raison de croire qu'un jour, elle serait entrepreneur et qu'il faut accepter d'être imparfaite pour réussir.

  • Speaker #1

    Être imparfaite pour réussir, c'est chouette aussi comme réflexion. Et si tu avais un super pouvoir ? Super pouvoir de maman entrepreneur, ça serait quoi ?

  • Speaker #0

    Ça serait d'avoir réussi à transformer ce rêve d'enfant, parce que je suis une grande enfant qui aime jouer, en une aventure entrepreneuriale familiale. Voilà, je pense que ça... C'est mon super pouvoir à moi d'être vraiment entourée et d'avoir vraiment le soutien de ma famille.

  • Speaker #1

    Il y a cette notion vraiment de joie, de trouver son apte enfant. Du coup, si on cherchait, qu'est-ce qui pourrait te faire rire ou qu'est-ce qui te fait rire les jours où même tu n'as pas d'énergie, où tu n'as pas forcément envie ?

  • Speaker #0

    Alors, je t'ai parlé de Joseph tout à l'heure, j'y pense souvent. Quand il y a cet ascenseur émotionnel qui est en bas et qu'il faut réagir. Et il y a un autre petit garçon qui me fait rire. C'est Isao. On a la chance de le voir tous les trois mois. Il vient avec un IME et il a un sourire. Mais vraiment, quand il est venu la dernière fois, c'était Floconia, c'était l'univers enneigé. Et le moment où on a allumé le canon à neige, où j'ai vu son sourire, je l'ai vu marcher vers la neige, regarder la neige. Celui-là, je ne l'oublierai jamais. Et il vient la semaine prochaine et on a trop hâte de l'accueillir. Alors, il y a tous les autres enfants. Mais lui, vraiment, il est marquant.

  • Speaker #1

    Il a une place particulière.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Là, tu parlais des super belles expériences que tu as pu vivre grâce aussi à ce projet Little Cabana. Pour terminer cette interview, est-ce que tu as une anecdote rigolote de test que tu as pu faire avec des enfants à Little Cabana ? Parce que je suppose que tu testes aussi les activités.

  • Speaker #0

    On a pris beaucoup de temps pour tester. C'est vrai. Oui, parce qu'on a fini la veille à 2-3 heures du mat.

  • Speaker #1

    D'accord. Ah oui !

  • Speaker #0

    Par contre, j'ai une anecdote. C'est que ma petite Pichoune, qui a 4 ans et qui passe sa vie chez Little Cabana, qui parfois m'effraie un peu parce qu'elle va me dire ce que j'ai à faire moi, en disant « va chercher un plateau pour débarrasser » ou « c'est le temps de faire l'appel micro pour… » sortir les personnes qui restent dans le parc à l'intercréneau le premier jour de l'ouverture. Elle m'a demandé si elle pouvait partir de chez Little Cabana pour aller jouer dans un autre parc de la métropole lilloise. Donc, je ne citerai pas le nom, mais voilà.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et ça, ça m'a marquée.

  • Speaker #1

    Oui, surprenant. En tout cas, un grand merci. C'était vraiment très inspirant. C'était un super parcours.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Je pense que ça va inspirer... plus d'une femme entrepreneur ou qui a envie aussi de se lancer dans l'entrepreneuriat. C'est bien de voir qu'il n'y a pas des solutions aussi qui sont toutes faites quand on est maman entrepreneur sur la meilleure organisation de vie, comment on gère un projet ambitieux et sa vie de maman et de femme engagée. C'est bien de voir en fait que ça dépend de ses valeurs aussi. de l'énergie qu'on a, qu'on peut aussi mettre à certains moments de sa vie. Mais je pense que chaque femme va pouvoir piocher des éléments dont elle a besoin pour s'inspirer et monter son projet.

  • Speaker #0

    Et quand tu arrives à avoir un métier comme le mien, qui est finalement pas un métier, c'est une passion et c'est aussi un jeu, tout devient plus simple.

  • Speaker #1

    Pour s'organiser, pour prioriser ?

  • Speaker #0

    Oui, parce que tu vois, par exemple, tous les soirs, je travaille. Mais en fait, c'est un tel plaisir de travailler que finalement, ça ne me coûte pas.

  • Speaker #1

    C'est ça. Oui, la notion, l'équilibre entre le curseur charge-effort, souffrance et gratification.

  • Speaker #0

    Oui, parce que finalement, c'est un jeu et c'est une passion. Et je sais que le sens est fort et donc ça coûte moins, je pense, quand tu as ce sens qui te porte vraiment.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'on crée une entreprise, souvent, on pense directement à rentabilité, etc. Ce qui est normal dans notre système économique. Pour autant, là, si je devais retenir une chose de cet entretien, c'est que peut-être déjà penser avant tout la notion de sens. comme un fondamental. Et c'est ça qui va permettre justement de pouvoir retrouver de l'énergie, retrouver de l'inspiration. C'est un projet entrepreneurial, c'est un marathon. La maternité, c'est un marathon. C'est sûr. Et pouvoir retrouver cette connexion et ce sens, c'est ce qui est porteur au final.

  • Speaker #0

    Carrément.

  • Speaker #1

    Un grand merci en tout cas.

  • Speaker #0

    Merci de m'avoir fait confiance pour ton premier épisode.

  • Speaker #1

    Super. Et si vous êtes vous aussi, Maman entrepreneur ou si vous vous reconnaissez dans l'un des témoignages, sachez en tout cas que vous n'êtes pas seul. On peut être ambitieuse, engagée et épanouie tout en étant des mamans. Alors avant de nous quitter, j'aimerais vous laisser avec une question à méditer. Quelle est la chose que vous allez faire aujourd'hui pour avancer, même petit à petit, vers votre projet ou votre rêve ? La magie réside dans les petites actions du quotidien. alors prenez une pause, respirez et faites un pas en avant. Si vous avez aimé cet épisode et que vous croyez en ce projet, sachez qu'il y a encore une manière concrète de soutenir Mumpreneur. avec la campagne de crowdfunding qui est en cours et chaque contribution, même la plus petite, est un pas de plus pour faire grandir cette aventure. Vous trouverez le lien en description de cet épisode. Que vous souhaitiez participer à cette belle aventure ou simplement la partager autour de vous, chaque geste compte et nous aide à faire résonner davantage de voix de femmes entrepreneurs et mamans. Et si cet épisode aussi vous a parlé, n'hésitez pas à le... partager avec vos proches, à nous laisser un commentaire, une note et bien sûr à vous abonner pour ne rien manquer des prochains épisodes. Merci infiniment pour votre écoute et à très bientôt dans un prochain épisode de Memprenat.

Chapters

  • Introduction au podcast et annonce du crowdfunding

    00:05

  • Rencontre avec Fabienne Derycke, fondatrice de Little Cabana

    01:55

  • Parcours entrepreneurial et inspiration de Fabienne

    02:49

  • Les valeurs fondamentales de Little Cabana

    04:23

  • Les défis rencontrés dans la création de Little Cabana

    09:01

  • L'importance de l'inclusion et de l'éducation ludique

    17:20

  • La définition de la réussite pour Fabienne

    33:24

  • Conseils aux mamans entrepreneures et conclusion

    48:23

Description

Êtes-vous prête à découvrir comment la maternité peut devenir une source d’inspiration pour l’entrepreneuriat ? Dans cet épisode captivant de Mumpreneur, Margareth Piette Cuenca reçoit Fabienne Derycke, la fondatrice visionnaire de Little Cabana, un espace ludo-éducatif pour les enfants. Fabienne nous plonge dans son parcours entrepreneurial, révélant comment sa propre expérience de mère a façonné sa perception du travail et de l’équilibre entre vie professionnelle et vie familiale. Elle partage avec passion son engagement au sein de l’association Enfance et Vie, où elle défend des valeurs essentielles telles que l’inclusion, la citoyenneté et le bien-être des enfants.



À travers une conversation riche en émotions, Fabienne nous raconte les défis et les joies qu’elle a rencontrés lors de la création de Little Cabana. Son objectif ? Créer un environnement accueillant et stimulant pour tous les enfants, y compris ceux ayant des besoins spécifiques. Cet épisode de Mumpreneur met en lumière l’importance de la créativité et de l’engagement dans le parcours d’une entrepreneuse. Fabienne évoque des anecdotes touchantes sur les enfants qui fréquentent son établissement, illustrant ainsi la magie qui se dégage de chaque interaction.



En écoutant cet épisode, vous découvrirez comment concilier ambition professionnelle et maternité, tout en vous inspirant des expériences de Fabienne pour suivre vos propres rêves d’entrepreneuriat. La maternité ne doit pas être un obstacle, mais plutôt un tremplin vers de nouvelles opportunités. Fabienne incarne cette philosophie avec brio, prouvant que chaque défi peut devenir une opportunité d’apprentissage et de croissance.



Rejoignez-nous pour une discussion enrichissante sur l’entrepreneuriat au féminin, la parentalité et l’impact positif que nous pouvons avoir sur la vie des enfants. Cet épisode de Mumpreneur est une véritable source d’inspiration pour toutes les mamans entrepreneuses et celles qui aspirent à le devenir. Ne manquez pas cette occasion de découvrir comment Fabienne Derycke a su allier ses passions pour créer un espace unique et inclusif, tout en restant fidèle à ses valeurs. Écoutez dès maintenant et laissez-vous inspirer par son histoire !


Pour nous soutenir et participer à la campagne de crowdfunding, c'est ici : https://fr.ulule.com/mumpreneur-podcast/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans M'Umpreuneur, le podcast qui met en lumière les femmes qui jonglent entre maternité, ambition et sens. Comme 70% des femmes entrepreneurs, être mère a changé mon regard sur le travail, l'équilibre de vie et la façon dont on construit un projet ambitieux sans s'épuiser. Je suis Margaret Pietkwenka, maman de deux enfants et bientôt trois. Entrepreneur est passionné par les parcours de celles qui inventent leur propre façon d'entreprendre. Mon parcours entrepreneurial a été une véritable aventure, mais rien ne m'a autant transformée que la maternité. Chaque mardi, on part à la rencontre de femmes inspirantes, qui prouvent qu'on peut conjuguer projet pro et vie de famille, sans forcément sacrifier l'un pour l'autre. On se retrouve également très régulièrement sur LinkedIn Instagram et via ma newsletter. Alors abonnez-vous pour ne manquer aucun épisode. Et avant de commencer, j'ai une grande nouvelle à partager avec vous. Mumpreneur se lance officiellement en crowdfunding. Vous avez été nombreuses et nombreux à me soutenir et à m'encourager dans cette aventure depuis le début. Et je suis réellement heureuse de vous annoncer que ce projet peut encore grandir grâce à vous. Vous trouverez le lien dans la description de cet épisode. Votre soutien est essentiel pour faire vivre ce podcast, offrir une voix aux mamans, entrepreneurs et créer du contenu inspirant et éducatif. Chaque contribution, même petite, fait une différence. Alors sans plus attendre, plongeons dans cet épisode passionnant. Et n'oubliez pas de jeter un œil à cette campagne si vous souhaitez vous aussi faire partie de cette aventure. Installez-vous confortablement, bienvenue dans l'épisode 1 de Mempreneur. Et aujourd'hui, pour ce tout premier épisode, j'ai la joie de recevoir Fabienne Derrick, la fondatrice de Little Cabana, un espace ludo-éducatif et inclusif unique en son genre. Imaginez une mini-ville à hauteur d'enfants où chaque enfant peut jouer, apprendre, coopérer et grandir à son rythme tout en développant empathie, curiosité et citoyenneté. Fabienne est aussi maman, engagée dans l'association Enfance et Vie, où elle coordonne la venue d'enfants pour des opérations du cœur à l'île. Son parcours est riche, son projet est fort et ses valeurs sont claires. Transmettre, inclure et faire du jeu un levier pour mieux vivre ensemble. Dans cet épisode, on va parler de créativité, de maternité. d'adaptation, de charge mentale, mais aussi d'éducation, d'engagement et de l'importance de croire en ses idées, même quand elles sortent des sentiers battus. Alors bonjour Fabienne.

  • Speaker #1

    Bonjour Margaret.

  • Speaker #0

    Merci d'être venue aujourd'hui pour ce premier épisode. Est-ce que pour commencer, tu peux te présenter en quelques mots ?

  • Speaker #1

    Oui, écoute, je m'appelle donc Fabienne, je suis comme tu l'as dit la fondatrice de Little Cabana, donc la mini-ville ludo-éducative et inclusive de la métropole lilloise. On a ouvert en juillet 2024 après un long parcours de création qui a démarré en janvier-février 2023. J'ai 45 ans, j'habite Fasht-e-Médil et je suis mariée et j'ai trois enfants. J'ai deux grands, j'ai Capucine qui a eu 20 ans ce mois-ci, Baptiste qui a 17 ans et Laurette qui a 4 ans et demi.

  • Speaker #0

    D'accord. Et avant qu'on parle de Little Cabanage, est-ce que tu peux nous partager aussi ce qui t'anime ? profondément, au-delà de l'entrepreneuriat déjà.

  • Speaker #1

    Alors ce qui m'anime chaque jour, c'est l'envie d'être utile. On en reparlera, c'est une des raisons pour lesquelles j'ai créé Little Cabana. Semer un peu de bonheur autour de moi, en commençant bien évidemment par ce que j'aime, défendre l'équité et la justice, le tout avec une bonne dose de créativité. Tu l'as dit dans ton intro, j'adore la créativité, je suis créative et ça me passionne.

  • Speaker #0

    Et ça se voit quand on vient à Little Cabana.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Et ce que je trouve intéressant aussi dans ton parcours, c'est qu'avant d'être entrepreneur, on va revenir après sur ton parcours entrepreneurial, parce que Little Cabana, ce n'était pas le premier projet entrepreneurial.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Tu as aussi eu une carrière vraiment riche en entreprise, avec des postes qui étaient à responsabilité. Alors, j'aimerais un peu comprendre ce qui t'a amené justement jusqu'à Little Cabana. Déjà, en regardant... sur tous les postes que tu as pu occuper. J'ai vu que tu avais travaillé chez Veryware, chez Cofidis, chez Leroy Merlin. Qu'est-ce que ce monde corporel, déjà, ça t'a appris sur toi ?

  • Speaker #1

    Alors, ce que ça m'a appris surtout, c'est d'avoir eu la chance, quelles que soient mes expériences, d'avoir des patrons inspirants qui ne m'ont pas lâchée quand j'étais jeune, quand c'est le moment d'apprendre sur soi, son savoir-être, son savoir-faire. Et aussi, je pense que chacun de mes patrons a été très tourné vers la relation client. Quand on travaille dans la distribution et surtout quand on est aux services généraux, on peut avoir tendance à oublier le client. Et pourtant, c'est bien de lui dont on parle, c'est pour lui qu'on travaille, mais on y est plus loin que nos magasins, puisque chez Leroy Merlin ou chez Veryware, donc les magasins de Vianne principalement, moi j'étais au siège. Et j'ai toujours eu la chance d'avoir ces patrons qui n'oublient pas. le client et je pense que c'est devenu un élément fort de mon parcours. Et chez Laura Merlin, j'ai vraiment tourné mon métier autour du client et de sa satisfaction. Même quand on travaille finalement sur des sujets de back-office, comment en fait on impacte le client réellement et on mesure sa satisfaction. Et ça, ça a été des éléments de mon parcours en tout cas. quels que soient les périmètres. Voilà, donc ce que j'ai eu la chance aussi, c'est d'avoir des patrons qui m'ont fait confiance, qui m'ont fait grandir, qui m'ont fait confiance. Et quand on monte un projet comme Little Cabana, je trouve que c'est formateur d'avoir cette confiance de ces anciens patrons. Et je pense que c'est grâce à eux aussi que j'ai réussi à lancer Little Cabana.

  • Speaker #0

    Tu parles de ton parcours inspirant en entreprise. Tu avais l'air aussi de te réaliser. Mais qu'est-ce qui a été l'élément déclencheur qui a fait que tu as décidé de changer de cap aussi ? Ce n'est pas rien de passer du salariat à l'entreprenariat.

  • Speaker #1

    Oui, et clairement le sentiment d'inutilité.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Parce que quand on travaille dans des grandes entreprises, finalement, ça devient très difficile de sortir des projets qui impactent réellement le client. Et mon métier, c'était plus de faire de la politique, de demander des budgets et de faire des reporting. Mais par contre, réellement impacter sur un temps court l'expérience d'achat d'un client, ça devenait difficile. Et de ce fait, je me suis dit que je n'avais pas envie de me sentir inutile, de faire de la politique. Ce n'était pas moi. Je suis quelqu'un d'action, pas quelqu'un de politique. Et donc, j'avais envie de retrouver. un champ d'action aussi de créativité. Et donc voilà pourquoi je suis arrivée à l'entrepreneuriat. À ce moment-là, ma fille, elle avait deux ans. D'accord. J'ai eu plein de problèmes de nounou. Et donc, comme toutes les mamans, j'ai cherché des lieux pour jouer avec elle. Et je me suis rendue compte qu'il n'y en a pas. Tous les parcs de jeux de la métropole lilloise, ce sont plutôt des parcs de jeux avec des structures de toboggans, avec des trampolines où il est clairement noté On n'a pas le droit d'y aller. Alors, on peut y aller quand même, on y va, mais ce n'est pas un moment de partage. C'est un moment plutôt où on est censé s'asseoir à une table et laisser ses enfants jouer. Et pour moi, ce n'était pas ce que je cherchais à ce moment-là. Et donc, voilà pourquoi est née Little Cabana.

  • Speaker #0

    Tu cherches un vrai partage, un moment convivial avec ton enfant. Et ça, c'était la fondation du projet de Little Cabana. Et si on revient un peu avant, tu avais fondé Lily Bird. Est-ce que tu peux un peu nous en dire quelques mots de ce projet ?

  • Speaker #1

    Alors, Lily Bird, c'est un projet que j'ai monté avec mon mari en 2016. Parce qu'avant de monter Lily Bird, j'étais créatrice de bijoux.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et donc, à côté de mes emplois de salariés. J'avais une petite marque de bijoux. On faisait des marchés de créateurs, des ventes à domicile.

  • Speaker #0

    Tout ça avec des enfants aussi en bas âge du coup ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Mais encore une fois, c'est un moyen de développer sa créativité. Et donc, on avait avec une amie, une maman de l'école de mes grands, monté cette marque. Et je me suis rendu compte que... Quand on faisait des bijoux, souvent les parents, les mamans nous demandaient de modifier une couleur, une fleur à la place d'un autre après, etc. Et donc je me suis dit, tiens, c'est intéressant. Et si on créait une marque de bijoux 100% personnalisable et on rendait le DIY simple via le digital. Et en plus, on pourrait créer une marque communautaire. qui permet à chacun de devenir créateur de bijoux. Et aussi, la plateforme permettait à chaque création d'enrichir le catalogue produit de la marque. Et quand on revendait une création d'un de nos clients, on lui reversait une commission en bon d'achat. Donc c'était vraiment une idée créative et communautaire. Donc on a monté ça en 2016. On a eu pas mal de chouettes projets avec des beaux partenariats. On a vendu à l'étranger. Mais néanmoins, on n'a pas réussi à trouver le positionnement marketing simple dans un monde du bijou qui est extrêmement éclaté pour réussir à en vivre.

  • Speaker #0

    D'accord. Mais tu as quand même réussi à retirer des choses positives de cette expérience que tu as pu réutiliser pour Little Cabana, justement ?

  • Speaker #1

    J'ai appris beaucoup. C'était ma première vraie expérience entrepreneuriale. Donc on apprend... Aussi bien sur la levée de fonds, sur la gestion de la trésorerie, sur le marketing, la gestion des réseaux sociaux. Donc tout ça, j'ai beaucoup appris. Puis j'ai aussi appris beaucoup sur moi, sur comment je vivais le stress d'une création d'entreprise. Vivre aussi à deux sur une entreprise, ce n'est pas simple quand ça s'arrête. Donc ça aussi, ça a été un apprentissage de dire que si on redémarrait une entreprise à un moment donné, Un garderait un emploi et puis l'autre pourrait créer parce que c'est important quand même pour toute la famille qui est une certaine stabilité.

  • Speaker #0

    Sécurité aussi.

  • Speaker #1

    Sécurité.

  • Speaker #0

    Donc c'est le cas aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et quand tu as parlé de ce projet de Little Cabana, est-ce qu'il y a eu des résistances autour de toi ?

  • Speaker #1

    Alors j'ai la chance que non. Oui. parce que euh toute ma famille est entrepreneur. Mes parents sont entrepreneurs, alors à la retraite maintenant. Mais donc, je pense que pour eux comme pour moi, c'était une évidence qu'un jour je serai entrepreneur. Et quand j'ai parlé du sujet, aussi une évidence. Je pense que tout le monde sait que je suis créative, que j'adore les enfants, que j'adore ces moments-là. Et donc, ça a été plutôt un emballement et j'ai été très soutenue sur mon projet.

  • Speaker #0

    Et tu parlais tout à l'heure, lors de tes emplois, tu recherchais vraiment cette dimension de sens, que tu voulais sortir de cette casquette de politique. Donc, ton projet a mûri petit à petit. Est-ce qu'il y a eu un déclic particulier ? À un moment, tu t'es dit, c'est maintenant que je me lance.

  • Speaker #1

    Quand, en fait, là où je travaillais, on est passé d'un périmètre français à international. C'est là où le côté politique s'est vraiment développé. Et c'est là où je me suis dit, ce n'est pas pour moi. Ce n'est pas pour moi. Donc, ce projet était en train de mûrir et donc je me suis lancée. Ok.

  • Speaker #0

    Le jour au lendemain, du coup, tu as arrêté.

  • Speaker #1

    Je suis partie en deux mois. Ok. Voilà. Et on en reparlera. L'ascenseur émotionnel d'entrepreneurs, il est fort. Mais je savais qu'on y arriverait.

  • Speaker #0

    Et tu as mis combien de temps depuis le moment où tu as quitté justement ton emploi et l'ouverture ?

  • Speaker #1

    Donc février 2023 jusqu'à juillet 2024, donc un peu moins d'un an et demi. Si je te donne les grands jalons, 2023, j'ai fait trois choses. On a imaginé le concept, cherché un local et fait la devise fond. Ça, c'est mes trois sujets de 2023.

  • Speaker #0

    Et tu étais toute seule pour ça en plus ?

  • Speaker #1

    Oui. Et pour 2024, principalement les travaux qui ont démarré en début mars pour ouvrir en juillet. La dimension marketing, donc toute la partie réseaux sociaux, relations presse et le recrutement de l'équipe.

  • Speaker #0

    Et comment en un an et demi, parce que c'est long, c'est un marathon quand même, c'est court et c'est long à la fin. Mais comment on garde cette motivation ? Comment on ne s'essouffle pas ? Comment on garde la foi aussi en son projet ? Que ça va se concrétiser ? Tout va fonctionner ?

  • Speaker #1

    Je te l'ai dit, il y a l'ascenseur émotionnel qui est fort. Donc, il y a des jours de découragement, il y a des mauvaises nouvelles, il y a des très bonnes nouvelles. Et en fait, j'étais extrêmement convaincue que ce projet irait au bout. Je n'ai pas lâché, j'ai été bien soutenue. J'ai aussi eu la chance de discuter avec Merci. pas mal de parents d'enfants extraordinaires et qui donnent la foi d'aller au bout. Je peux te raconter une petite anecdote de plutôt fin de parcours, mais c'était en... En mai, juin, quand on était vraiment dans le dernier rush, où il y a déjà quand même l'épuisement des mois passés, et qu'on savait qu'il fallait aller au bout et que le timing serait serré, il y a la maman de Joseph. Alors Joseph, c'est un petit enfant extraordinaire de 5 ans. Et je vais essayer de ne pas pleurer, parce que vraiment, c'était fort. Et sa maman, elle n'avait jamais fêté l'anniversaire de son fils, qui était scolarisé normalement avec ses copains de classe. Et elle m'a dit... vous rendez quelque chose d'impossible possible. Et merci. Et franchement, ça va donner de l'énergie jusqu'au bout. Et Joseph, il est venu fêter son anniversaire le 31 août. C'est un moment que je n'oublierai jamais. J'ai la chance de revoir Joseph de façon régulière, de le voir évoluer. Et c'est franchement top. On en a pas mal de ces enfants extraordinaires qui nous apportent plein de bonheur et plein de fierté d'avoir réussi ce projet. Et voilà, donc c'est ça en fait qui fait tenir, c'est le soutien des autres. Et puis ces moments forts que j'ai partagés, où je me souviens avoir pleuré pendant 30 minutes sur le parking de Little Cabana.

  • Speaker #0

    Et c'est ce qui te nourrit encore du coup, aussi beaucoup aujourd'hui, je suppose. Justement, on va peut-être rentrer un peu dans le cœur du sujet de Little Cabana, parce que ce n'est pas seulement un simple lieu, comme tu disais, pour enfants. a voulu vraiment... y mettre des valeurs qui sont profondes, qui font partie de l'ADN de l'entreprise. Et on peut parler d'entrepreneuriat inclusif, d'ailleurs. Mais ça peut paraître flou, peut-être, pour les personnes. Alors, déjà, peut-être que tu peux réexpliquer le projet de Little Cabana, les piliers avec les valeurs fondamentales. On les voit bien, d'ailleurs, sur tes réseaux sociaux. Et puis, ensuite, peut-être expliquer cette dimension d'entrepreneuriat inclusif aussi.

  • Speaker #1

    Donc on a quatre valeurs fortes chez Little Cabana. La première c'est la ludo-éducation, donc comment on apporte notre petite pierre à l'édifice grâce aux jeux en permettant aux enfants d'apprendre. La deuxième valeur c'est la citoyenneté, donc quand on parle apprentissage on parle aussi citoyenneté, donc on parle recyclage des déchets, on parle empreinte carbone dans notre train. Et d'ailleurs, on a choisi un train là où beaucoup d'autres mini-villes choisissent l'avion, justement pour expliquer aux enfants. l'impact environnemental d'un avion versus un train ou de la voiture. Tout est expliqué dans cet univers-là. Citoyenneté, on parle aussi. Relation sociale, relation à l'autre. Pour nous, c'est très important de voir les enfants qui apprennent à communiquer avec les autres et à le faire avec respect. Troisième valeur, c'est l'inclusion. Je reviendrai plus dans le détail après. Et la dernière, c'est... les moments festifs. On adore ça. On a fêté Noël avec le Père Noël, le vrai, qui était là pendant très longtemps chez Little Cabana. On a vu beaucoup d'émotions dans les yeux des enfants, des yeux des parents. Ça a été des moments forts. On essaye vraiment d'avoir ces moments festifs. On a fêté Halloween. On va bientôt faire une chouette fête des mères. Et voilà, on a à cœur de... de permettre aux enfants et aux familles de passer des moments ensemble.

  • Speaker #0

    Oui, mon fils y allait récemment. On avait vécu Pâques du coup dans cet univers. Et c'est vrai que c'était un moment plein d'émotions. Il était vraiment joué. Je l'ai rarement vu aussi heureux de faire la chasse aux oeufs. Les activités étaient vraiment super chouettes.

  • Speaker #1

    Oui, on a vraiment à cœur ces moments de partage. Et quand je dis... on ne sait pas ce que j'ai une little team vraiment qui partage mes valeurs et qui a enfin je pense que tu as pu le voir mais voilà les animateurs sont vraiment à chouchouter les parents et les enfants et on

  • Speaker #0

    dit souvent entre nous c'est l'esprit little cabana et pour celles et ceux qui connaissent pas concrètement little cabana on a un peu parlé du concept est ce que tu peux le redéfinir en quelques mots

  • Speaker #1

    Donc, Little Cabana, c'est un parc de jeux sur base de la mini-ville à hauteur d'enfant. Donc, ludo, éducatif et inclusif. On a 10 univers dans le parc. Donc, on a le train, on a l'Institut de beauté, on a l'école, on a le théâtre, on a le restaurant, le supermarché, le garage, le docteur, un petit coin pour les bébés. Et en plus de ça, on thématise notre parc. Donc, tous les deux mois, deux, deux mois et demi, On change un peu les univers. au central et donc on vient apporter de nouvelles activités. En ce moment on a une serre où on peut jardiner, on a les petits animaux à chouchouter et un jardin extraordinaire blanc. inspiré de l'univers de l'artiste Yayoi Kusama, où les enfants viennent rapporter des couleurs à l'espace blanc. Et c'est magnifique.

  • Speaker #0

    C'est magnifique. Pour l'avoir vu, c'était vraiment chouette.

  • Speaker #1

    Et tu es venue plusieurs fois, donc tu l'as vu se colorer.

  • Speaker #0

    Exactement. J'ai vu le début où c'était vraiment bien blanc. Et puis là, le rendu est vraiment sympa. Pour revenir un peu sur l'entrepreneuriat inclusif, concrètement, quel choix tu as fait pour que ton projet soit accessible aussi à toutes et tous ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai pas mal discuté avec des parents, je le disais tout à l'heure, d'enfants extraordinaires, et ils m'ont apporté pas mal de petits conseils, même si l'accessibilité est importante, mais l'état d'esprit inclusif l'est aussi. J'ai discuté la semaine dernière avec une maman, c'était les vacances, et on a un petit loulou qui s'appelle Harry et ils viennent assez régulièrement. Et elle me disait en fait ce qu'on aime chez Little Cabana, bien évidemment c'est accessible et c'est chouette, mais c'est surtout qu'on ne se sent pas jugé. C'est vrai. Tu vois, ça fait vraiment la différence par rapport aux autres parcs. Moi je ne m'en rends finalement pas compte parce que je suis comme ça, l'équipe est comme ça. Mais les parents nous disent ça, nous disent... vraiment se sent bien ici et on se sent accueilli quel que soit notre enfant et souvent bien au delà même des services publics on a discuté avec elle par exemple de l'harliation à l'école ben voilà et nous on est vraiment dans cet état d'esprit là et si on revient sur la partie plus on va dire matériel il ya une chose qui m'a marqué dans mon parcours de création de l'ital cabana c'est que j'ai entendu plusieurs fois dire que les grands enfants qui portent encore des couches doivent être changés soit par terre soit dans les voitures et ça que ce soit pour le parent pour l'accompagnant ou pour l'enfant je trouve que c'est c'est pas juste c'est pas admissible et donc nous on a travaillé une table à longer qui a été faite sur mesure et qui accueille tous les enfants tu vas me dire bah ce n'est que la table à longer non non mais gros challenge final mais voilà en tout cas bien pour les parents oui et tous les auteurs aussi, les espaces ont été travaillés pour être accessibles. Donc il y a des normes PMR adultes, il y a aussi des normes PMR enfants. Donc on a été dans ces normes-là pour qu'un enfant en fauteuil puisse vraiment jouer comme les autres. On a aussi travaillé de mettre bien des espaces quand on appuie sous les tables pour que les fauteuils puissent rentrer. On a aussi travaillé la luminosité des espaces, parce que pour tous les enfants qui ont un trouble du spectre de l'autisme, ils ont besoin parfois, alors ce n'est pas le cas de tous les enfants, parce qu'il n'y a pas un enfant qui a le même trouble du spectre de l'autisme, de baisser la luminosité. Donc on peut baisser dans chaque espace la luminosité par deux. On peut baisser aussi le son dans chaque espace, si on veut.

  • Speaker #0

    Donc tout a vraiment été... conçue jusque dans ses moindres détails, est-ce que ça a été challengeant pour aller dans ce degré de réflexion et la mise en place ? Et au final, quels ont été aussi les plus gros challenges que tu as pu rencontrer ?

  • Speaker #1

    Les plus gros challenges, ça a été vraiment d'avoir des discussions avec des parents, de trouver les parents qui ont envie d'aider à la démarche et après de faire fabriquer, de discuter avec un agenceur. Mais on a la chance d'avoir tout fait sur mesure. d'enquête. Après, c'est sûr qu'il y a un coût supplémentaire, mais ça faisait partie du concept et donc ce n'était pas négociable. On a aussi fait des petites choses comme on est équipé de casques anti-bruits, on a des fidgets, on a une couverture lestée. Là, pour le coup, c'est des petites choses, mais qui sont utiles aux parents quand on a une crise. On en a déjà eu plusieurs, des enfants qui faisaient des crises. On peut leur proposer. des solutions à notre manière avec ce qu'on a.

  • Speaker #0

    Et du coup, tu parlais que tout a été conçu aussi à hauteur d'enfant, tout a été réfléchi. Tu t'es toi formée, j'ai entendu dire, à plusieurs pédagogies alternatives, tes souris, Snozelen. Qu'est-ce que ces approches ont changé chez toi par rapport à ta façon de penser l'enfant ?

  • Speaker #1

    En fait, les deux démarches... positionne l'adulte de façon différente. Plutôt observateur qu'éducateur. Et donc on laisse plutôt l'enfant manipuler, imiter. et on lui laisse le champ des possibles pour apprendre. Et ça, j'ai trouvé ça vraiment intéressant. Dans la démarche snozzelaine, il y a aussi pas mal d'autres choses intéressantes avec des salles snozzelaines, mais j'ai trouvé que j'étais encore trop peu formée pour bien le mettre en place. Et donc pour l'instant, il n'y a pas de salles snozzelaines chez Little Cabana parce que j'aime bien bien faire les choses.

  • Speaker #0

    Mais peut-être plus tard.

  • Speaker #1

    Mais peut-être plus tard. Voilà. En tout cas, on y réfléchit. Mais on le fera quand on se sentira suffisamment formé, parce qu'on voit souvent une salle snozzelen comme une salle avec des éléments sensoriels. Mais en fait, il n'y a pas que ça dans une salle snozzelen. Et le faire juste pour mettre des éléments sensoriels, c'est cool. Mais il faut aller plus loin dans la démarche et on le fera quand on sera prêt.

  • Speaker #0

    Cette envie justement d'aller toujours plus loin dans la démarche, ça montre bien ton engagement dans ton entourage. Mais tu t'arrêtes. pas là aujourd'hui dans cette notion d'engagement tu es aussi très engagé dans ta vie privée on va dire, tu es engagé dans une association qu'on appelle Enfance et Vie et est-ce que tu peux un peu nous raconter comment tu as connu cette association, comment tu t'es engagé dans cette cause et comment elle t'inspire aussi au quotidien ?

  • Speaker #1

    Alors déjà je vais revenir un peu sur Enfance et Vie parce que c'est une association du nord, qui a 45 ans mais dont on parle très peu.

  • Speaker #0

    C'est vrai.

  • Speaker #1

    Oui. Pour autant, elle a des missions extraordinaires. Sa mission, à elle, c'est d'offrir un meilleur avenir aux enfants du monde. Pour ça, c'est fait via deux grands types d'actions. Le premier, je dis souvent que c'est Minu Unicef. Donc on aide les différents pays, le Burundi, Madagascar, la République démocratique du Congo, en participant dans... dans les écoles, dans les orphelinats, soit financièrement. On envoie aussi plus de 6 tonnes de matériel scolaire, vêtements, etc. dans les pays. Et une deuxième mission qui est de faire venir des enfants souffrant de pathologies cardiaques en France pour se faire opérer avec un partenariat avec le CHR. Et on a opéré à ce jour environ 250 enfants. Donc, principalement, alors en ce moment, c'est Burundi, Tunisie et Togo. Ok, voilà. Donc, une dizaine d'enfants par an. Moi, j'ai d'abord été famille d'accueil. Il y a quasiment trois ans, jour pour jour, on a accueilli Ezer, qui n'avait même pas six mois. Ma fille avait 18 mois. J'avais un fils qui passait le brevet et une grande qui était en... en bac français. On va dire que c'était une année intense. Et donc, on a accueilli Ezer qui souffrait, lui, pour le coup, d'une grave pathologie cardiaque, donc un ventricule unique et qui est resté trois mois en France parce qu'il a eu pas mal de complications. À ce moment-là, le jour où il est reparti, il avait passé un tiers de sa vie avec nous. Donc, il nous a beaucoup marqué. Ma fille, pour elle, c'est son petit frère et il n'y a pas très longtemps, la maîtresse me dit « Mais Laurette a un petit frère ! » Je dis « bah oui, un petit frère, mais il vit en Tunisie » . Donc sacrée expérience et après ça, j'ai rejoint l'ASSO en tant que coordinatrice sur les hospitalisations cardiaques. Alors on est plusieurs et heureusement parce que je t'avoue qu'avec les derniers mois, je n'ai malheureusement pas été présente comme je l'étais avant pour l'association parce que je m'occupais aussi des réseaux sociaux, du site internet. Et voilà, là, j'ai pu reprendre le suivi d'une famille d'accueil depuis quelques jours. Et c'est vrai que ça m'avait pas mal manqué. Donc, c'est chouette de recommencer. Donc là,

  • Speaker #0

    tu fais, tu continues au final à être aussi famille d'accueil en plus d'être ordinateur.

  • Speaker #1

    Oui, alors je dépannes en tant que famille d'accueil pour le moment, comme ça m'est arrivé en début de semaine. Et j'espère bien pouvoir rapidement... être famille d'accueil à temps complet d'un petit loulou qui arriverait soit en fin d'année, soit en début d'année.

  • Speaker #0

    Et tu peux un peu nous expliquer ta mission de coordinatrice concrètement ? Oui.

  • Speaker #1

    Comment ça se passe ? Alors ma mission de coordinatrice, c'est d'abord de trouver des familles d'accueil. Ce n'est pas forcément simple parce qu'il faut trouver des familles qui n'habitent pas trop loin de l'île, qui sont disponibles à 100% parce que les enfants viennent sans leur famille. donc ils sont euh vraiment comme un enfant de la famille qui ne va pas à l'école et dont il faut s'occuper à 100% et qu'il faut suivre quand il va à l'hôpital. Donc on trouve ces familles, on les rencontre.

  • Speaker #0

    Après, on a toute la coordination avec les pays, qui nous présentent des enfants, des dossiers chirurgicaux qu'on transmet au CHR pour validation. Et après ça, on s'occupe de l'arrivée des enfants et de suivre les familles pendant les hospitalisations, pendant la venue des enfants, parce qu'ils ont plein. En fait, c'est un enfant... À part entière, donc ils ont plein de questions qui sont autres que la maladie. Ça, c'est le CHR qui répond et puis nous, on fait tout le reste à côté.

  • Speaker #1

    Un soutien émotionnel énormément.

  • Speaker #0

    Oui, les phases d'hospitalisation sont intenses émotionnellement. Les réanimations pédiatriques, c'est une sacrée étape.

  • Speaker #1

    Ça a dû t'apprendre beaucoup de choses, même en termes de résilience, je suppose.

  • Speaker #0

    Les enfants sont impressionnants. Ah mais c'est fou, l'adaptabilité des enfants qui arrivent, qui ne parlent pas français, qui parfois ne sont pas au courant de ce qui leur arrive. On s'est aperçu que même les plus grands n'ont pas toujours l'information de pourquoi ils sont là, comment ça va se passer. et pour autant, à 99,99% du temps, dès les premiers jours, on a des... des sourires, on a des échanges.

  • Speaker #1

    On relève en confiance déjà.

  • Speaker #0

    Qui s'instaurent, tout de suite. Moi, je sais que Kézer, il est arrivé en fin de journée et dès le lendemain matin, on avait des sourires. Et la relation de confiance, elle était partie. Et pour autant, lui aussi, n'avait pas connu de biberon. Donc, il a fallu tout lui apprendre à cinq mois et demi. Voilà, sacré challenge. On regardait les photos avec mon mari, du premier biberon qu'on a donné. Voilà, c'est des moments hyper forts, hyper forts. Et ils ont un courage parce qu'ils sont loin d'eux. Ils vivent des choses intenses. Ils ont la douleur, ils ont la fatigue, ils ont connu. Et pour autant, ils avancent et ils repartent chez eux en pleine forme. Et l'avant-après opération est vraiment aussi chouette. On a des enfants qui ne peuvent pas courir avant une opération, et qu'on voit courir juste après. Il y a une maman qui racontait il n'y a pas longtemps qu'elle emmenait le petit, qui avait 6-7 ans, à l'hôpital en métro, qu'elle devait tout le temps le porter. Et que le jour du retour de l'opération, il est revenu tout seul à la maison.

  • Speaker #1

    Il a pu marcher.

  • Speaker #0

    Oui. C'est chouette. Oui. C'est une vraiment belle association et les enfants sont vraiment impressionnants.

  • Speaker #1

    Tu as beaucoup parlé du sourire des enfants, justement. Et j'avais vu en effet, dans une de tes précédentes interviews au témoignage, tu disais que le sourire d'un enfant, c'est ta plus belle récompense. Est-ce qu'au final, on peut dire que c'est ce qui relie tes engagements perso et professionnels ?

  • Speaker #0

    C'est certain que c'est ma motivation de fond.

  • Speaker #1

    C'est ce qui te donne du sens. Et ce qui te donne du sens aussi aujourd'hui, c'est ton rôle de maman. Tu as trois enfants, dont la plus jeune, 4 ans. Ce n'est pas rien quand même. Comment on construit justement un projet aussi ambitieux ? On mène une vie engagée, aussi intense, tout en restant présente pour ses enfants.

  • Speaker #0

    Bonne question. Alors, ce n'est pas simple tous les jours, parce qu'il y a forcément des moments où, sur les derniers mois, j'ai été moins présente pour ma famille. Il a fallu en prendre conscience qu'il fallait que ce soit temporaire et qu'il fallait l'accepter. Parce que finalement, je vivais pas mal de frustration de me dire que j'étais pas suffisamment présente pour mes enfants, que si je voulais l'être, j'étais moins présente pour mes équipes ou pour mes clients. Et donc, pour l'instant, on va dire que c'est encore en évolution. Mais je sais que je suis sur la bonne voie pour trouver cet équilibre-là. Il faut savoir se structurer. Mais en fait, on en a parlé tout à l'heure, les valeurs de Little Cabana sont fortes. Et je voulais pas... que ce soit juste des mots sur mon feed Instagram. Et pour ça, il fallait être présent parce que j'ai recruté l'équipe dont je savais que les valeurs étaient importantes. Mais par contre, comment tu le fais vivre au quotidien avec les clients, ça devait venir de moi. Et donc, il m'a fallu un temps de présence fort chez Little Cabana. Je pense que l'été dernier, j'ai plus vu ma famille chez Little Cabana qu'en dehors. C'était le début, voilà. Et donc, c'est moins qu'à maintenant, mais quand même, en tout cas, ça a été une période intense. J'ai la chance aussi d'être très bien entourée. Je te l'ai dit tout à l'heure, j'ai du soutien, mon mari m'aide beaucoup, que ce soit à la maison ou chez Little Cabana, parce qu'il a des compétences que je n'ai pas et donc il vient beaucoup nous aider. C'est aussi un projet de famille, parce que mon père, mon fils, ma famille vient régulièrement m'aider. Quand on installe les nouveaux thèmes, comme tu peux le voir, c'est des sacrés défis, on fait ça en une journée. et Moi, je retiens que c'est des moments forts en famille. Mon mari et mon fils qui montent un ascenseur, qui montent une serre, mon père qui court partout pour aller chercher tout ce que j'ai oublié. Voilà, et donc c'est aussi une aventure familiale, Little Cabana.

  • Speaker #1

    J'entends qu'il y a la notion de priorisation. À un certain moment, tu es obligée de donner, bien sûr, la priorité presque exclusive aussi. à Little Cabana, mais ce qui te permet de faire ça, c'est aussi d'avoir ce soutien familial en permanence.

  • Speaker #0

    Et puis ma petite dernière, elle a 4 ans et demi, donc elle, ce qu'elle veut, c'est être chez Little, comme elle dit. Donc je la vois beaucoup chez Little.

  • Speaker #1

    Et est-ce qu'il y a un moment, tu dirais, que tu as eu quand même du mal à concilier justement cette... maternité et cet engagement entrepreneurial, tu as parlé un peu de frustration tout à l'heure. C'était quoi les moments les plus difficiles et puis aussi les moments les plus gratifiants où tu t'es dit, j'ai réussi à m'accomplir partout en fait ?

  • Speaker #0

    Moment le plus difficile l'été dernier. On n'était pas extrêmement prêts à ce qui allait arriver parce qu'on pensait plutôt faire un soft opening. On a passé l'été tranquillement et puis on a eu la chance d'avoir une publication Instagram qui a boosté tout de suite les visites. Et on n'avait même pas encore de téléphone. C'est mon téléphone perso qui sonnait entre 200 et 300 fois par jour. Donc on a vécu un été un peu sous l'eau où on a pris des décisions importantes parce qu'on estimait que l'expérience client, elle était... pas celles qu'on attendait. Donc on a dû revoir toute l'organisation des créneaux, par exemple, sur l'été. Donc là, clairement...

  • Speaker #1

    À la dernière minute du coup, c'était le rush sous l'eau,

  • Speaker #0

    je suppose. Ouais, c'est ça. On était sous l'eau et en plus il fallait tout réorganiser parce que l'expérience client, elle n'était pas suffisamment satisfaisante à mon goût et l'expérience collaborateur non plus. Et j'avais vraiment aussi à cœur, comme je le fais pour les familles, de le faire pour l'équipe. Et donc là, on a senti qu'on était dans le dur et qu'il fallait tout repenser. Donc on va dire que l'été a été vraiment intense. Il y a des jours où je n'ai pas vu qu'il faisait beau. Tu es vraiment tout le temps dans le parc de 8h à 22h. Parce que toi, tu es venue, tu sais, mais il faut ranger le parc. Et au début, on n'avait pas d'embarque. Donc on mettait 2-3h à ranger le parc tous les soirs. Alors maintenant, on le fait tous les 2h. Mais on est rodé. On a aussi pris quelques décisions pour simplifier la vie. Les valises sont fermées, par exemple, parce qu'avant, le soir, on commençait par vider toutes les valises du train, de tout ce qui pouvait être dans le parc. Ça peut être un instrument d'un docteur, un brocoli, un habit de poupée.

  • Speaker #1

    La créativité des enfants. Exact. Sans limites.

  • Speaker #0

    Sans limites. Et donc, on s'est dit on va fermer les valises parce qu'on commence à tout vider, à se mettre sur des chariots, on faisait le tour, etc. Donc l'été dernier, on va dire que ça a été intense. Après, autre moment intense, mon grand est en internat.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et donc je ne vois qu'un week-end sur deux. Et comme le week-end, on travaille. Je le voyais le vendredi quand j'allais le chercher à l'entraînement de Angle, le dîner et pareil le dimanche pour le retour à l'internat. Et donc ça, ça a aussi été dans ma vie perso un moment difficile. Parce que je ne trouvais pas les solutions. Alors maintenant qu'on est plus structuré, j'arrive à reprendre du temps un peu le week-end pour lui. Et voilà. Tu parlais des moments gratifiants. Les moments gratifiants... c'est de voir autant de sourire, entendre les parents dire c'est le paradis des enfants, mais on ne sait pas qui c'est le plus amusé entre eux et nous. Et puis il y a tous ces moments, je te parlais de Joseph tout à l'heure, mais des moments comme ça, on en a plein. On a l'esprit Little Cabana, comme je te disais. On arrête très souvent ce qu'on est en train de faire parce qu'on sent que quelqu'un a besoin de nous. Que ce soit moi ou que ce soit l'équipe, on prend le temps pour ces parents qui ont besoin d'avoir du réconfort. On a vécu un moment très fort cet hiver d'une maman qui a fait une crise d'angoisse, à qui on a dû, si je ne voulais pas, que son enfant le voit. Et donc on a dit au papa, vous inquiétez pas. On détache un animateur qui va jouer avec votre fils. Venez vous occuper de votre épouse pour qu'elle aille mieux. Et puis après, la mamie est arrivée. Et puis voilà. Et quelques semaines plus tard, cette maman, elle est revenue pour nous remercier. Remercier Clara qui a géré cette maman-là, qui a pris du temps pour elle, pour lui dire merci d'avoir cru. que je n'étais pas folle, que j'avais bien quelque chose parce que c'était un moment de ma vie où personne ne pensait que je pouvais être malade. Et en fait, elle avait une maladie qui lui causait ses crises d'angoisse et qu'elle a été une des seules à lui faire confiance, à prendre le temps. Et elle est revenue. Et quand elle est revenue, elle a dit que c'était difficile pour elle de revenir, mais qu'elle était revenue pour l'équipe. Et franchement, quand on a ces moments-là... On est les Little Cabana.

  • Speaker #1

    Mais il y a des moments forts. Encore une fois, toujours tournée, toi, tu es toujours tournée vers les autres. Oui. Tu essaies vraiment d'avoir cet équilibre, de mettre les priorités, les curseurs au bon endroit. Est-ce que tu arrives à avoir des moments pour toi aussi ?

  • Speaker #0

    Pas encore. Pas encore. Pas encore. Mais j'ai réussi à partir en vacances. Oui,

  • Speaker #1

    c'est vrai.

  • Speaker #0

    et j'ai moins... travailler pendant les vacances d'avril que ça avait été le cas pendant les vacances de février où finalement j'ai fait quasi que travailler j'ai pu lire un livre aussi ça paraît bête mais mais voilà c'est un moment pour toi oui c'est un moment pour moi et voilà et je sais que il faut retrouver cet équilibre et que c'est normal et j'essaye de le moins culpabiliser possible

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as prévu des choses pour par la suite prendre peut-être des moments aussi pour toi ?

  • Speaker #0

    Alors, il faut qu'on finisse notre tour d'horloge, parce que là, on est encore dans cet apprentissage. Mais oui, j'aimerais bien reprendre le sport, par exemple, ce que j'ai arrêté en juin l'année dernière. On en parlait tout à l'heure, mais c'est vrai que le sport, ça fait du bien, c'est important pour plein de choses. Et donc là, c'est dans les projets des prochaines semaines.

  • Speaker #1

    Ah, super ! Donc au final, à très court terme. Super. Merci en tout cas pour ces partages sincères sur l'impact de la maternité et parcours entrepreneurial. C'est intéressant aussi de voir au final comment tu t'accomplis dans tout ça et peut-être cette notion aujourd'hui qu'il disait à tour de bras de la réussite, comment au final elle est remaniée aujourd'hui. J'ai la sensation que pour toi... La réussite, c'est la satisfaction des enfants, des parents, que ce soit dans les projets justement avec Little Cabana, dans ton association. Est-ce que tu peux un petit peu donner une définition de la réussite pour toi aujourd'hui, c'est quoi ?

  • Speaker #0

    Tu l'as dit, la réussite pour moi, c'est les sourires des enfants et des parents. C'est ce qu'il y a de mieux. Voilà, après, bien évidemment, je suis chef d'entreprise, mais je ne vois plus du tout la réussite. Comme dans les autres entreprises, il y a d'autres lieux dont l'intérêt, c'est de gagner de l'argent. Et moi, je dis souvent, on est souvent le parc de jeux qui gagne le moins d'argent, parce que je ne l'ai pas fait pour ça. Je ne l'ai vraiment pas fait pour ça. Je l'ai fait parce que je voulais des moments forts en famille. Mes enfants sont grands. Ma fille, elle a quitté la maison. Sacrée étape. Le syndrome d'univide, je l'ai bien vécu. C'était en début d'année. Franchement, ça marque, quoi. Et je me suis dit, on ne passe pas assez de temps avec nos enfants. Et il faut qu'on en profite à fond. Et la réussite, c'est ça. C'est vraiment ces moments de partage, ces sourires de parents, d'enfants qui sortent de chez Little Cabana avec leur médaille tout fière, les parents tout fiers de les voir danser. Tu le vis quand tu viens. Mais c'est vrai que ça, c'est la... plus belle réussite.

  • Speaker #1

    Donc ces moments de partage, peut-être aussi de transmission, t'as envie aussi de transmettre toutes ces belles valeurs, justement, à ces mini-citoyens.

  • Speaker #0

    Petite pierre à l'édifice, que vraiment de leur apporter un côté éducatif via le jeu. On le fait pas mal, on aimerait le faire encore davantage, on est en train de penser pas mal à ces sujets-là pour l'année prochaine. Un des exemples, les langues étrangères. C'est hyper important pour nos enfants de parler les langues étrangères. On a la chance d'avoir un lieu où on peut le faire de façon ludique, de façon concrète, avec une langue étrangère qui sert. Et donc, voilà, on est en train de regarder comment mettre en place des cours de langues étrangères chez Little Cabana. Et on a plein d'idées sur ce sujet-là pour aller encore plus loin dans cette notion de... d'éducation ludique.

  • Speaker #1

    Et pour rester sur cette notion de transmission, est-ce qu'il y a des choses que tu aimerais pouvoir transmettre justement à d'autres mamans entrepreneurs qui ont envie de franchir le pas, enfin d'autres mamans en tout cas, qui ont envie de franchir le pas dans l'entrepreneuriat, mais qui n'osent pas ?

  • Speaker #0

    Alors, je ne suis pas très à l'aise avec ce genre de questions parce que, en fait, Je ne veux pas être donneuse de leçons, tu vois un peu ce que je veux dire. Je pense que chaque personne, chaque moment de vie est différent et qu'on doit se faire confiance plutôt pour savoir quand c'est le moment pour soi. Il y a des moments où c'est possible, il y a des moments où ça ne l'est pas. Et donc, il faut vraiment s'écouter et se dire, bon allez, là c'est possible et j'y vais.

  • Speaker #1

    Et c'est quoi pour toi une même preneur épanouie ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est une maman qui arrive à rendre heureux ses clients, sa famille, son équipe et qui arrive aussi pour soi. Et ça, je te l'ai dit tout à l'heure, c'est sur la bonne voie pour moi, mais ce n'est pas encore le cas. Il y a encore de la frustration à gérer quand j'arrive. pas être assez présente pour mes enfants, quand je n'arrive pas à développer Little Cabana comme je voudrais. Voilà. Mais je sais vers le lieu où, on va dire, je sais où je veux aller et j'irai.

  • Speaker #1

    Et tu as quand même appris pas mal de choses tout le long de ton parcours. Si tu devais dire un mot à la Fabienne d'il y a 10 ans justement, qu'est-ce que tu aimerais lui dire ?

  • Speaker #0

    Je lui dirais de profiter encore plus des enfants parce que ça passe trop vite, parce qu'ils grandissent trop vite. Et puis, je lui dirais de croire, plutôt d'avoir eu raison de croire qu'un jour, elle serait entrepreneur et qu'il faut accepter d'être imparfaite pour réussir.

  • Speaker #1

    Être imparfaite pour réussir, c'est chouette aussi comme réflexion. Et si tu avais un super pouvoir ? Super pouvoir de maman entrepreneur, ça serait quoi ?

  • Speaker #0

    Ça serait d'avoir réussi à transformer ce rêve d'enfant, parce que je suis une grande enfant qui aime jouer, en une aventure entrepreneuriale familiale. Voilà, je pense que ça... C'est mon super pouvoir à moi d'être vraiment entourée et d'avoir vraiment le soutien de ma famille.

  • Speaker #1

    Il y a cette notion vraiment de joie, de trouver son apte enfant. Du coup, si on cherchait, qu'est-ce qui pourrait te faire rire ou qu'est-ce qui te fait rire les jours où même tu n'as pas d'énergie, où tu n'as pas forcément envie ?

  • Speaker #0

    Alors, je t'ai parlé de Joseph tout à l'heure, j'y pense souvent. Quand il y a cet ascenseur émotionnel qui est en bas et qu'il faut réagir. Et il y a un autre petit garçon qui me fait rire. C'est Isao. On a la chance de le voir tous les trois mois. Il vient avec un IME et il a un sourire. Mais vraiment, quand il est venu la dernière fois, c'était Floconia, c'était l'univers enneigé. Et le moment où on a allumé le canon à neige, où j'ai vu son sourire, je l'ai vu marcher vers la neige, regarder la neige. Celui-là, je ne l'oublierai jamais. Et il vient la semaine prochaine et on a trop hâte de l'accueillir. Alors, il y a tous les autres enfants. Mais lui, vraiment, il est marquant.

  • Speaker #1

    Il a une place particulière.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Là, tu parlais des super belles expériences que tu as pu vivre grâce aussi à ce projet Little Cabana. Pour terminer cette interview, est-ce que tu as une anecdote rigolote de test que tu as pu faire avec des enfants à Little Cabana ? Parce que je suppose que tu testes aussi les activités.

  • Speaker #0

    On a pris beaucoup de temps pour tester. C'est vrai. Oui, parce qu'on a fini la veille à 2-3 heures du mat.

  • Speaker #1

    D'accord. Ah oui !

  • Speaker #0

    Par contre, j'ai une anecdote. C'est que ma petite Pichoune, qui a 4 ans et qui passe sa vie chez Little Cabana, qui parfois m'effraie un peu parce qu'elle va me dire ce que j'ai à faire moi, en disant « va chercher un plateau pour débarrasser » ou « c'est le temps de faire l'appel micro pour… » sortir les personnes qui restent dans le parc à l'intercréneau le premier jour de l'ouverture. Elle m'a demandé si elle pouvait partir de chez Little Cabana pour aller jouer dans un autre parc de la métropole lilloise. Donc, je ne citerai pas le nom, mais voilà.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et ça, ça m'a marquée.

  • Speaker #1

    Oui, surprenant. En tout cas, un grand merci. C'était vraiment très inspirant. C'était un super parcours.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Je pense que ça va inspirer... plus d'une femme entrepreneur ou qui a envie aussi de se lancer dans l'entrepreneuriat. C'est bien de voir qu'il n'y a pas des solutions aussi qui sont toutes faites quand on est maman entrepreneur sur la meilleure organisation de vie, comment on gère un projet ambitieux et sa vie de maman et de femme engagée. C'est bien de voir en fait que ça dépend de ses valeurs aussi. de l'énergie qu'on a, qu'on peut aussi mettre à certains moments de sa vie. Mais je pense que chaque femme va pouvoir piocher des éléments dont elle a besoin pour s'inspirer et monter son projet.

  • Speaker #0

    Et quand tu arrives à avoir un métier comme le mien, qui est finalement pas un métier, c'est une passion et c'est aussi un jeu, tout devient plus simple.

  • Speaker #1

    Pour s'organiser, pour prioriser ?

  • Speaker #0

    Oui, parce que tu vois, par exemple, tous les soirs, je travaille. Mais en fait, c'est un tel plaisir de travailler que finalement, ça ne me coûte pas.

  • Speaker #1

    C'est ça. Oui, la notion, l'équilibre entre le curseur charge-effort, souffrance et gratification.

  • Speaker #0

    Oui, parce que finalement, c'est un jeu et c'est une passion. Et je sais que le sens est fort et donc ça coûte moins, je pense, quand tu as ce sens qui te porte vraiment.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'on crée une entreprise, souvent, on pense directement à rentabilité, etc. Ce qui est normal dans notre système économique. Pour autant, là, si je devais retenir une chose de cet entretien, c'est que peut-être déjà penser avant tout la notion de sens. comme un fondamental. Et c'est ça qui va permettre justement de pouvoir retrouver de l'énergie, retrouver de l'inspiration. C'est un projet entrepreneurial, c'est un marathon. La maternité, c'est un marathon. C'est sûr. Et pouvoir retrouver cette connexion et ce sens, c'est ce qui est porteur au final.

  • Speaker #0

    Carrément.

  • Speaker #1

    Un grand merci en tout cas.

  • Speaker #0

    Merci de m'avoir fait confiance pour ton premier épisode.

  • Speaker #1

    Super. Et si vous êtes vous aussi, Maman entrepreneur ou si vous vous reconnaissez dans l'un des témoignages, sachez en tout cas que vous n'êtes pas seul. On peut être ambitieuse, engagée et épanouie tout en étant des mamans. Alors avant de nous quitter, j'aimerais vous laisser avec une question à méditer. Quelle est la chose que vous allez faire aujourd'hui pour avancer, même petit à petit, vers votre projet ou votre rêve ? La magie réside dans les petites actions du quotidien. alors prenez une pause, respirez et faites un pas en avant. Si vous avez aimé cet épisode et que vous croyez en ce projet, sachez qu'il y a encore une manière concrète de soutenir Mumpreneur. avec la campagne de crowdfunding qui est en cours et chaque contribution, même la plus petite, est un pas de plus pour faire grandir cette aventure. Vous trouverez le lien en description de cet épisode. Que vous souhaitiez participer à cette belle aventure ou simplement la partager autour de vous, chaque geste compte et nous aide à faire résonner davantage de voix de femmes entrepreneurs et mamans. Et si cet épisode aussi vous a parlé, n'hésitez pas à le... partager avec vos proches, à nous laisser un commentaire, une note et bien sûr à vous abonner pour ne rien manquer des prochains épisodes. Merci infiniment pour votre écoute et à très bientôt dans un prochain épisode de Memprenat.

Chapters

  • Introduction au podcast et annonce du crowdfunding

    00:05

  • Rencontre avec Fabienne Derycke, fondatrice de Little Cabana

    01:55

  • Parcours entrepreneurial et inspiration de Fabienne

    02:49

  • Les valeurs fondamentales de Little Cabana

    04:23

  • Les défis rencontrés dans la création de Little Cabana

    09:01

  • L'importance de l'inclusion et de l'éducation ludique

    17:20

  • La définition de la réussite pour Fabienne

    33:24

  • Conseils aux mamans entrepreneures et conclusion

    48:23

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