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NOLDY IS TRENDY

À 53 ans, elles ont tout quitté pour entreprendre au Canada

À 53 ans, elles ont tout quitté pour entreprendre au Canada

48min |23/04/2025
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Description

Céline et Valérie avaient tout en France : des postes à responsabilité, une vie confortable, des parcours solides. Mais à plus de 50 ans, elles sentent que leur avenir professionnel se rétrécit.


Alors elles décident de faire un choix radical : tout quitter pour entreprendre au Canada.


🎒 Retour sur les bancs d’HEC Montréal.
🤝 Rachat d’une entreprise.
👩‍👩‍👧‍👦 Installation familiale avec leurs trois ados.
💥 Choc culturel et codes à réapprendre.
🧭 Une quête de sens, de liberté, de bienveillance au travail.


Elles nous parlent d’inclusivité, de plafond de verre, de prise de risque, de management humain et de leur aventure entrepreneuriale à deux.


👉 Un épisode puissant, sincère et lumineux.


Chapitrage :

  • 00:00 – Pourquoi elles ont accepté cette interview

  • 01:45 – Ce qu’on ressent en entreprise après 50 ans

  • 05:30 – Le déclic pour quitter la France

  • 08:15 – La réaction de l’entourage face à leur départ

  • 12:40 – Le choc du Covid et l’arrivée au Canada

  • 18:00 – Reprendre des études à HEC Montréal

  • 21:45 – Le rachat d’une entreprise au Québec

  • 26:30 – Travailler en couple et s’organiser au quotidien

  • 32:00 – Leur vision du management bienveillant

  • 37:45 – Ce qu’elles diraient à leur elles de 30 ans


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Quand on a eu 50 ans, toutes les deux, on a eu à peu près la même expérience dans nos entreprises. C'est-à-dire qu'on a passé 50 ans, on était des femmes de plus de 50 ans, on a senti qu'on n'était plus personnelles sur lesquelles on allait investir, qu'on allait pouvoir se développer, qu'on allait plutôt nous mettre sur des boîtes garage. On a senti qu'on arrivait un petit peu à un horizon un petit peu bouché.

  • Speaker #1

    J'ai postulé sur un job, j'ai passé les entretiens, je sors en tête de liste, mais je n'ai pas le job et l'âge semble quand même être la raison principale. du fait que ce job ne m'est pas donné.

  • Speaker #0

    Maintenant, notre projet de partir au Canada, on n'a qu'à le réactiver. Et c'est comme ça qu'on a eu envie et qu'on est partis à un peu plus de 50 ans au Canada.

  • Speaker #1

    Tout qui fait à 53 ans pour recommencer au Canada.

  • Speaker #0

    Céline et Valérie l'ont fait. Elles avaient de belles carrières en France. Mais à 53 ans, elles ont osé repartir de zéro en famille, de l'autre côté de l'Atlantique, direction le Canada. Un pays où l'âge n'est pas un frein,

  • Speaker #2

    où seul compte l'envie d'entreprendre et de se réinventer. Elles nous racontent ce qui les a poussés à sauter le pas, leur retour sur les bancs d'HEC Montréal,

  • Speaker #0

    et comment elles ont repris une entreprise en plaçant la bienveillance et le performance au cœur du management. Ce que j'ai adoré chez elles,

  • Speaker #1

    leur audace sans calcul,

  • Speaker #0

    leur énergie contagieuse, et cette envie de prouver qu'il n'est jamais trop tard pour tout recommencer.

  • Speaker #2

    Bonjour Valérie, bonjour Céline, je suis absolument ravie de vous recevoir pour cette nouvelle émission.

  • Speaker #0

    Bonjour Mathilde, moi aussi je suis ravie d'être là.

  • Speaker #1

    Bonjour Mathilde, c'est un plaisir d'être ici.

  • Speaker #2

    C'est trop sympa de se retrouver. Est-ce que vous voulez bien commencer par vous présenter, nous dire quelques mots sur vous pour que les spectateurs, les auditeurs puissent mieux vous connaître ?

  • Speaker #0

    Alors moi je m'appelle Céline, j'ai 58 ans depuis très peu de temps, puisque mon anniversaire était il y a trois jours. J'ai fait une grande carrière en France pendant une trentaine d'années et il y a quatre ans je suis partie vivre avec Valérie. qui est mon épouse, nous sommes parties vivre au Canada. Et ça fait 4 ans que nous vivons au Canada.

  • Speaker #2

    Canon, vous allez nous raconter tout ça, j'ai trop hâte.

  • Speaker #1

    Donc vous avez compris que je suis la moitié, donc je suis Valérie. Moi j'ai fait une carrière dans les TI, donc chez un grand éditeur, on ne le nommera pas. Et donc on a 3 enfants, je pense que ça Céline ne l'a pas dit. Donc on vous parlera un petit peu de notre vie et de nos ados aussi qui sont avec nous au Canada.

  • Speaker #2

    Est-ce que vous pouvez me dire pourquoi est-ce que vous avez été d'accord, pourquoi est-ce que vous avez envie de témoigner dans ce média Noldi ?

  • Speaker #1

    Alors moi, quand j'ai vu ta publication, Mathilde, sur LinkedIn, qui disait l'annonce que tu montais ce média, j'ai voulu te faire part de la différence entre la France et le Canada, et qu'aujourd'hui au Canada, le côté senior, on ne le sent pas, il n'existe pas. Je t'ai contacté en disant, on pourrait échanger, je voudrais essayer de t'expliquer c'est quoi les différences qu'on ressent. Et puis de là, on a discuté, tu nous as proposé de faire cette interview, on était de passage pour un salon en France et on s'est dit, ben banco, on y va.

  • Speaker #2

    Franchement, je suis ravie et c'est vrai que c'est un axe auquel je n'avais pas pensé puisque l'entreprise est toute nouvelle. C'est effectivement comment sont vécus les éventuels stéréotypes dans les autres pays. Et vous allez nous expliquer qu'effectivement au Canada, c'est un espèce de non-sujet. Et je trouve que c'est vraiment canon et qu'on peut probablement s'inspirer de beaucoup de choses. Qu'est-ce qui fait que vous êtes partie ? Qu'est-ce qui fait que vous avez eu envie de changer ?

  • Speaker #1

    Alors,

  • Speaker #0

    on a toujours eu un peu dans la tête, au fond de nous, l'envie un peu d'aventure, de s'expatrier. Le Canada a souvent été un pays évoqué comme expatriation. Et puis, on a eu surtout, quand on a eu 50 ans, toutes les deux, on a eu à peu près la même expérience dans nos entreprises. C'est-à-dire qu'on a passé 50 ans, on était des femmes de plus de 50 ans, on a senti qu'on n'était plus... personnel sur lequel on allait investir, qu'on allait pouvoir se développer, qu'on allait plutôt nous mettre sur des voies de garage. On a senti qu'on arrivait un petit peu à un horizon un petit peu bouché. On appelle ça le plafond de berge. Je crois que c'est un nom. Et puis là, on avait deux solutions. La première, c'est de dire on reste. On reste, on attend. On attend 10 ans, 12 ans, la retraite. Alors peut-être 14 ans parce qu'avec les...

  • Speaker #2

    Ça se décale.

  • Speaker #0

    Et puis on courbe les chines, on touche son salaire et puis on se dit, on trouve son plaisir ailleurs qu'au travail. Donc c'était une option. Et puis il y avait la deuxième option qui est de dire, non, ça ne va pas, il me reste au moins encore 10, 12, 14 années à faire. Et j'ai encore envie de m'éclater, de me développer. Et donc on a préféré prendre l'option. On réussit notre départ, on part et puis on part pour une nouvelle aventure. Et comme c'est arrivé toutes les deux à peu près en même temps, à ce moment, on a décidé de... de partir, de quitter nos entreprises, on s'est dit maintenant, notre projet de partir au Canada, on n'a qu'à le réactiver. Et c'est comme ça qu'on a eu envie et qu'on est partis à un peu plus de 50 ans au Canada.

  • Speaker #2

    Et toi Valérie, c'est quoi ton expérience ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'est assez similaire et Céline l'a bien résumé. On était arrivés à des points où on aurait pu continuer à se battre mais on avait l'impression de se battre contre des murs où on arrivait peu avancés. Moi, mon expérience, à la fin, j'ai postulé sur un job, j'ai passé les entretiens, je sors en tête de liste, mais je n'ai pas le job. Et l'âge ? semble quand même être la raison principale du fait que ce job ne m'est pas donné. Et je pense que quand on regarde et qu'on tourne un peu, qu'on regarde un peu autour de nous, c'est le cas de beaucoup de gens. Donc après, soit on se dit, on courbe les chines, comme dit Céline, on trouve d'autres intérêts. Soit on se dit, on a encore envie de faire plein de choses professionnellement. Et puis là, on prend la tangente et puis je pense qu'on va se développer ailleurs. Donc après, ça a été le Canada parce qu'on y pensait depuis longtemps. Je pense que c'est vraiment un pays qui nous attirait. Et puis une aventure d'expatriation nous attirait aussi. Donc voilà. Après, je pense qu'on n'a jamais pensé une seule seconde à se dire mais est-ce que c'est possible à notre âge ? Donc ça, ça n'a jamais été un enjeu.

  • Speaker #2

    Et l'image que vous renvoyez vos proches, vos amis, vos familles quand vous leur avez... Dit que vous alliez maintenant concrètement partir, c'était quoi les réactions ?

  • Speaker #0

    On ne peut pas dire qu'on a été encouragés. Moi, je sais que, en particulier ma mère, ma mère, elle était vent debout contre ce projet. Elle disait, mais qu'est-ce que vous allez faire là-bas ? Pourquoi vous ne restez pas là ? Vous avez un bon job. Ils ne comprenaient absolument pas notre projet. Nos amis, ils étaient partagés entre eux. Ah, quand même, vous êtes couillus. Pour utiliser une expression pas très jolie.

  • Speaker #1

    Mais où,

  • Speaker #0

    je ne sais pas si je ferais la même chose, quand même à votre âge, etc. Personne nous a vraiment encouragé. Nous, je pense qu'on n'a pas écouté. On était persuadés que c'était possible. On ne s'est pas posé trop de questions. On n'a pas trop réfléchi non plus. On n'est pas parti non plus tête baissée. Ce n'est pas non plus quelque chose qu'on a... On n'a pas creusé tout ce qui allait nous arriver. Et à la rigueur, heureusement, parce que comme ça, on le découvre au fur et à mesure. Et puis, on est quand même allé au bout de l'aventure. Et pourtant, on a commencé ce projet juste avant le Covid et on l'a finalisé en plein Covid. On aurait très bien pu à un moment donné se lever et se dire mince, finalement on est un peu dingue, on va rester en France parce que là, parce que le Covid ça a quand même été un grand bercement un peu partout dans le monde. Et jamais on se l'est dit d'ailleurs, jamais on a arrêté le projet en se disant est-ce qu'on est sûr qu'on veut le faire ? Non, à partir du moment où on avait lancé le projet, on est allé jusqu'au bout. Wow !

  • Speaker #2

    Et comment se sont passés vos premiers mois au Canada ? Qu'est-ce que vous aviez en tête au départ quand vous êtes partis ?

  • Speaker #1

    On avait en tête de la nouveauté, donc ce qu'on a vraiment trouvé. Je pense que quand on arrive dans un nouveau pays, tout est merveilleux et tout est nouveau. Et tout est une expérience nouvelle. Donc, on a l'impression de vivre des choses extraordinaires à chaque fois. L'arrivée, on ne peut pas non plus dire que c'était fabuleux puisqu'on arrive en plein Covid. Donc, avec les confinements. À l'arrivée, déjà, on est confiné 15 jours. On ne peut pas sortir. On ne peut même pas aller faire l'épicerie. Et puis après, on est un peu comme ici, donc restaurant fermé, confiné, déconfiné, avec l'impossibilité de rentrer en France. Le début, on se dit, tiens, comment ça se passe en France ? Comment ça se passe ici ? Et puis on essaye d'avancer et puis de trouver ses marques au milieu de ce Covid où tout est un petit peu incertain.

  • Speaker #2

    Et puis avec, j'allais dire, trois ados. Sous le bras que vous avez quand même déraciné, un instant qui n'est pas forcément évident ou en tout cas qui paraît pas évident. Comment est-ce que vous avez géré ça ?

  • Speaker #1

    Alors, ils étaient inscrits au lycée français au Canada. Ils ont raté la rentrée scolaire puisqu'on n'a pas pu faire le move au bon moment à cause du Covid où les frontières étaient fermées. Donc ils sont arrivés, la rentrée scolaire était déjà débutée. Donc pour eux, c'est vrai que c'était difficile. Très vite, ils se sont retrouvés de toute façon à distance puisque... Le lycée était fermé, donc les cours étaient à distance. Donc les six premiers mois ont effectivement été assez difficiles pour les enfants, pas pour les deux plus petits, sachant que le plus grand, lui, il était aussi à l'université à Ottawa, mais à distance aussi. Et il ne pouvait pas nous voir d'ailleurs, puisqu'on ne pouvait pas changer de province. Donc il restait côté Ottawa. Après, je pense que ça les a aussi construits. Et puis, ils avaient quand même fait le début de Covid en France. Donc, ils pouvaient comparer les confinements dans les deux pays. Et puis, assez vite après, ils ont trouvé leur marque. Et même si je pense qu'on les a un peu poussés dans le grand bain, dans l'eau du... Ils ont fini par très vite apprendre à nager. Donc, je pense que c'est un petit peu... Et aujourd'hui, si on regarde nos trois enfants, sur tous les... les deux ados avec lesquels on est partis, puisque le premier était déjà parti faire son université au Canada avant nous, ils sont plutôt super heureux. Et je pense que c'est une chance qu'on leur a donnée aussi, au niveau scolaire, pour pouvoir s'épanouir au Canada.

  • Speaker #2

    Non mais c'est une chance de dingue, mais je me permets d'insister dessus, puisque souvent les gens se disent « Ah mais c'est top ce qu'ils ont fait, mais ils sont jeunes, leurs enfants sont jeunes, nos enfants ils sont ados, c'est trop tard, ils pourraient pas, ils ont leurs copains, ils ont leurs copines, ils sont hyper ancrés. »

  • Speaker #1

    Mais vous,

  • Speaker #2

    vous l'avez fait. Et même si ça a été délicat, franchement vous l'avez fait au moment du Covid, donc c'est même plus délicat, c'est super délicat, avec deux plus jeunes ados et un plus grand, le résultat des courses quelques années plus tard, c'est quand même que c'est hyper bénéfique, je trouve que c'est important de le souligner.

  • Speaker #0

    Non, mais c'est vrai que ça n'a pas été évident, mais en même temps, ils étaient ados. Ça a été tendu, mais je pense qu'on aurait été tendus aussi.

  • Speaker #2

    Mais c'est tendu partout.

  • Speaker #0

    Donc, ce n'est pas parce qu'on était au Canada que c'était tendu. Après, c'est vrai que moi, j'ai le souvenir quand même, on est revenus, je ne sais pas si un an après notre départ au Canada, on était revenus en France et on a dîné avec une copine qui était psy et qui m'avait dit, il y a deux choses qui sont pour un ado, les deux choses les pires qui peuvent lui arriver, c'est de perdre un parent ou c'est de déménager. Donc je me suis dit, là quand elle m'a dit ça, je me suis dit, mince, qu'est-ce qu'on a fait ? Est-ce qu'on a bien fait de les emmener avec nous ? Bon, aujourd'hui, maintenant ça me fait rire, sur le coup ça m'a fait un peu bizarre. Maintenant ça me fait rire parce que je trouve qu'ils vont bien, ils ont trouvé leur voie. Après, est-ce qu'ils resteront au Canada ? On n'en sait rien. Ils vont peut-être revenir en France ou aller ailleurs, mais je pense qu'on leur a donné, ils se rendent compte, je pense qu'on leur a donné une corde supplémentaire à leur arc. Et qui leur a ouvert d'autres opportunités, d'autres possibles. Donc après... Notre fille, elle reste nostalgique de Paris. Peut-être qu'elle reviendra à Paris. Mais ça, à la rigueur, tant mieux. Et puis, ça ne l'empêchera pas d'aller au Canada et de faire des allers-retours entre la France et le Canada.

  • Speaker #2

    Oui, mais vous avez ouvert une voie.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #2

    Et ils en feront bien ce qu'ils voudront. C'est génial. Et du coup, quand vous, vous êtes arrivés, donc les enfants à distance, la reprise de leur scolarité. Et vous, du coup, professionnellement, c'était quoi vos plans ?

  • Speaker #0

    Valérie est arrivée avec un job. Elle avait d'ailleurs, on en parlera. Elle avait d'ailleurs commencé en France, puisque avec le Covid, on avait retardé notre départ. Décalage horaire conjoint en France. Ça,

  • Speaker #2

    c'est sympa.

  • Speaker #0

    Valérie, elle bossait. Moi, je faisais un peu la logistique et je chargeais du boulot. Ce n'était pas évident, d'ailleurs, parce qu'on a l'impression qu'on vient avec nos 30 ans d'expérience canadienne. Ils sont complètement... Si on n'a pas une expérience canadienne, ce n'est pas évident d'ouvrir les portes. Je faisais des petites missions. Je rencontrais beaucoup de gens. J'avais un peu de réseau. Et puis Valérie, rapidement, son job, elle en a eu marre, mais je vais te laisser en parler.

  • Speaker #1

    Je n'avais pas forcément la volonté de partir avec un job, mais Céline me dit qu'on est quand même un peu dingue. Donc pour partir, il va falloir, au niveau de l'immigration, avoir des papiers qui font que ça simplifie les choses. Donc moi, je ne veux pas qu'on parte avec un permis d'études. Donc il faudrait un permis de travail. Donc pour avoir un permis de travail, il fallait trouver un job. Donc je suis allée aux Journées du Québec, à l'hôtel. à Paris, dans un hôtel, et puis j'ai pris un job de développement commercial dans une petite start-up de TI de Montréal.

  • Speaker #2

    Donc que tu as trouvé facilement ?

  • Speaker #1

    Un entretien, un job. Et puis j'ai commencé au mois d'avril, donc normalement je devais commencer en présentiel, sauf qu'on était bloqués en confinement à Paris. Donc j'ai commencé d'abord à distance, et puis en arrivant au Canada au mois de septembre. J'ai continué à distance puisqu'on n'avait pas le droit d'aller au bureau. Et puis, j'ai quitté ce job au mois de janvier, février. Et là, une autre étape est passée. Donc là, on s'est dit avec Céline, on va monter quelque chose. On va racheter une entreprise. Donc, on s'est intéressé à plein de choses.

  • Speaker #2

    J'allais dire, comment est née l'idée de professionnellement aussi s'épanouir ensemble ? C'est le fait de... s'être lancé dans un nouveau challenge, s'être déraciné, du coup se connaître mieux, le côté partnering, comment c'est venu ? En fait

  • Speaker #0

    Valérie, sur ce job t'es partie parce que ça a commencé à devenir un peu toxique, et puis on en a discuté dans toutes les deux, puis on s'est dit on n'est pas venu au Canada pour revivre des expériences toxiques, donc on a préféré arrêter tout de suite, puis on s'est dit pour ne pas vivre d'expériences toxiques, on n'a qu'à vivre notre projet à nous, c'est un peu été ça le... Et puis, je pense que le fait d'avoir cassé un peu déjà tout, on avait déjà tout cassé. On a eu envie de, on avait vachement envie de construire ensemble. Donc, on a tout essayé, je crois. Donc, on a essayé, on a réfléchi à des idées de création de boîtes. On a regardé les franchises aussi qui étaient à racheter, parce qu'il y a beaucoup, beaucoup de franchises au Québec. En tout cas, le Québec et le Canada, c'est des pays où il y a beaucoup, beaucoup de franchises. Donc, on a pas mal regardé ça aussi. Et puis, on a regardé les entreprises à racheter. Donc ça, ça nous a pris quand même un an et demi. Avant qu'on concrétise notre achat d'entreprise, on a eu à peu près un an et demi de prospection de projet, au moins un an de prospection, puis après, de négociation d'entreprise.

  • Speaker #2

    Comment, j'allais dire, pendant ces un an et demi, comment est-ce que vous vous êtes préparé pour construire, capter les bons projets, se préparer à cette forme d'entrepreneuriat au Canada ?

  • Speaker #1

    Alors, on s'est fait un petit peu accompagner par une start-up. française qui accueille les immigrants, qui cherche des sociétés à racheter, qui présente des franchises qui sont des Français, qui aident d'autres Français au Canada. Moi, je suis retournée sur les bandes d'école, donc HEC Montréal, pour faire un certificat en gestion d'entreprise, ce qui permettait aussi de donner un petit peu des cordes locales, je dirais, qui sont propres au pays, et puis de régler aussi un problème d'immigration, puisque ... Du coup, c'était bien beau d'être venue avec ce permis pour l'entreprise, mais c'était un permis fermé. Donc, appartement où j'avais démissionné, je n'avais plus de statut légal au Canada. Et ça, c'est quand même un des éléments. On est quand même immigrant dans un pays, donc on est quand même sujet à l'immigration. Ou on pense que ça peut être simple. quand même pas si simple que ça.

  • Speaker #2

    Ça génère quand même un peu de stress, non ? Voilà,

  • Speaker #1

    quand on est une famille de cinq, je pense qu'on a fait une vingtaine de permis, les permis d'études des enfants, puisque quand ils changent de classe, on refait... Donc moi, je suis retournée sur les bancs de l'école.

  • Speaker #2

    Tu as aimé retourner sur les bancs de l'école ? J'ai adoré.

  • Speaker #1

    Donc un an et demi quasiment.

  • Speaker #2

    C'est énorme, un an et demi.

  • Speaker #1

    Certificat, gestion d'entreprise, c'était très sympa, en mode hybride. Donc on pouvait choisir soit des cours à distance, soit des cours en présentiel. Voilà, donc le... Le premier sommet, je n'avais fait que en distance. De toute façon, c'était encore fin de Covid. Et puis après, je me dis non, je vais quand même essayer les cours en présentiel. Mais je me suis dit, c'est vrai qu'à distance, on ne se rend pas trop compte. Même si on a des travaux d'équipe, on se rend compte qu'il y a des gens qui sont aussi des noldis. Mais pas que. Et puis quand on arrive en présentiel, on se dit, on va arriver dans ce building d'HEC. Et puis on va voir que des gamins, que des étudiants. Mais non, il y a un vrai mélange des deux. Donc, les cours étaient plutôt le soir et le week-end, donc pour des gens qui travaillaient. Donc, il y avait, je ne sais pas, je pense que... Je n'étais pas la plus vieille, ça, c'est sûr. Il y avait... Voilà.

  • Speaker #2

    En tout cas, tu te sentais bien et vous étiez bien mélangée.

  • Speaker #1

    Voilà. Il y avait un très, très bon mélange. Et puis, même quand les travaux qu'il y avait à faire en groupe, tu vois, pareil, ça se mélangeait. Il n'y avait pas... C'était... Et c'était des gens qui travaillaient, qui retournaient aux études, donc qui faisaient même un certificat en... parfois deux ans, trois ans, donc il allongeait, donc il prenait moins de cours que moi, ce que j'avais pu prendre pour être en temps plein. Et il s'éclatait aussi. Donc non, c'était une super expérience. Et ça t'a été utile ?

  • Speaker #2

    J'allais dire concrètement,

  • Speaker #1

    ça vous a été utile pour la mise en place ? Oui, ça nous a surtout été utile sur la partie ressources humaines, puisque le code du travail, les choses sont très, très différentes. Donc là-dessus, ça a été utile. Après, il y a beaucoup de cours sur le marketing, un petit peu moins. La logistique, forcément, vu le business qu'on a racheté, ça n'a pas du tout été utile. Mais tout ce qui est ressources humaines, ça a été très utile et on l'a mis en application après, quand on a racheté l'entreprise, puisqu'on a eu un départ. Un congédiement. Voilà, un congédiement, tout à fait.

  • Speaker #2

    Important, des mots québécois qu'on aime.

  • Speaker #0

    Il y a aussi la partie finance qui nous aide quand même. Moi, ça m'a permis de faire un petit rappel de mes cours d'école de commerce d'il y a 30 ans.

  • Speaker #2

    J'imagine.

  • Speaker #0

    Ça m'a aidé dans les évaluations de l'entreprise. Je faisais les cours un peu en parallèle avec Valérie quand elle était à distance. Donc, la finance, je te révisais avec elle.

  • Speaker #2

    C'est un peu le nerf de la guerre. Et du coup, comment vous avez choisi l'entreprise que vous avez reprise ?

  • Speaker #1

    Après avoir fait le tour des franchises, après avoir regardé comment créer une entreprise, en étant… Comme ça, française, pas intégrée dans le milieu canadien, c'est très difficile, je pense, la création. On s'est dit, on va plutôt racheter. Donc, il y a beaucoup, beaucoup d'entreprises qui cherchent de la relève au Québec. Donc, l'État, le gouvernement a financé quelque chose qui s'appelle le CETEC, qui est le Centre de Transfert des Entreprises Québécoises. Et là, il y a un catalogue. Donc, on s'inscrit, on présente son profil. Et après, on a un conseiller qui, lui, par rapport au catalogue qu'existe d'entreprises qui sont à vendre, va nous permettre de les identifier. Donc ensuite, on signe D&DA. On a regardé 4-5 entreprises, je pense. On est allé jusqu'à faire une revue d'état financier sur deux. Et puis à un moment, c'est devenu... Alors la première entreprise, elle était dans le monde de la décoration. Donc c'était un importateur, un grossiste en petits objets de décoration. Donc c'est quand même ce qui est assez loin de... de nos compétences. Mais pourquoi pas ? C'était plutôt intéressant. Et puis, c'était au moment où il commençait à y avoir beaucoup de tensions sur les transferts en bateau, donc des taxes qui étaient mises sur ce qui était importé de Chine. Il y a eu des éléments qui nous ont un petit peu troublés et qui nous ont arrêtés dans cet élan. Et puis ensuite, on nous a présenté une entreprise où il y avait déjà quelqu'un qui était sur l'entreprise. Donc, on nous en a parlé, mais en nous disant... Vous ne pouvez pas encore négocier, rentrer en relation avec le cédant. Cette entreprise était pile poil pour nous. C'était du contenu, de l'ATI. puisque c'est un studio multimédia qui fait des capsules de e-learning. Et puis, on a réussi à rentrer en contact avec le CEDAN. Et puis là, après, ça a avancé assez vite.

  • Speaker #2

    Comment c'était, du coup, les premiers moments ? Ça y est, vous êtes concrètement toutes les deux à la tête de l'entreprise, qui tourne déjà, qui a des employés. Comment ça se passe dans les premiers temps ?

  • Speaker #0

    C'était assez excitant. J'étais quand même super contente. Après... Assez rapidement, on a déchanté parce qu'il y a un des collaborateurs clés qui ne s'est pas vu travailler avec nous et qui l'a signifié de manière un peu violente. Ok. Ça a été un peu...

  • Speaker #2

    Un petit cadeau d'accueil.

  • Speaker #0

    Voilà, c'était un petit cadeau d'accueil. Lui, il l'a signifié de manière violente. Nous, on a eu une réaction assez rapide, c'est-à-dire qu'on l'a congédié en 24 heures. C'est les avantages du Canada par rapport à la France, c'est qu'on peut aller vite. Puis on ne voulait pas...

  • Speaker #2

    Non, puis ça devient toxique pour tout le monde. Voilà,

  • Speaker #0

    parce qu'il y a un moment... L'entreprise, si on le garde, on va passer trop d'énergie sur ça. Donc bon, ça a quand même été un gros dossier, mais ça nous a un petit peu refroidi, je veux dire.

  • Speaker #2

    Oui, et puis ça peut fragiliser aussi dans ces temps-là.

  • Speaker #0

    Après, on a été, je ne sais pas, on a été plutôt excités par le projet. On a trouvé d'autres collaborateurs très ouverts quand même. Ceux qui étaient les autres, à part celui-là, ça s'est bien passé.

  • Speaker #1

    Et puis...

  • Speaker #0

    Et puis on a pris nos marques, ça ne nous a pas pris trop de temps, parce qu'il fallait qu'on apprenne aussi à travailler ensemble.

  • Speaker #2

    Mais ça, ça m'intéresse particulièrement.

  • Speaker #0

    On pensait qu'on était complémentaires. Théoriquement, sur le papier, on est complémentaires de par nos parcours professionnels, de par nos formations. Elle est ingénieure, j'ai fait une école de commerce, elle a fait des ventes, j'ai fait du marketing, j'ai fait de la finance, elle a fait toute l'innovation.

  • Speaker #2

    Sur le papier, c'est très très bien.

  • Speaker #0

    Sur le papier, ça marche très bien, mais après, dans la réalité, on ne sait jamais si ça fonctionne. Il a fallu qu'on apprenne à fonctionner ensemble. Je pense que ça n'a pas été très compliqué, mais bon, il faut quand même se régler. Le principe, c'est qu'on travaille dans le même bureau et on entend tout ce que l'autre dit. Donc en plus, on est complémentaires, mais aussi interchangeables. C'est-à-dire qu'on est capable de reprendre l'autre sur un dossier si elle a une urgence ou de répondre à un courriel à sa place, etc. Donc ça, c'est aussi super important parce qu'on a un circuit de décision super court. On se tient super au courant. Donc ça se passe bien, quoi, je ne sais pas, ton sentiment.

  • Speaker #1

    Valérie ne va pas dire l'inverse ça se passe super bien et avant quand on avait chacun notre job le soir on parlait on se racontait notre journée toi t'as fait ça, moi j'ai fait ça et puis voilà je suis capable de citer des collègues de Céline et Céline pareil et maintenant le fait d'avoir travaillé toute la journée, le soir on parle d'autres choses et ça je trouve ça génial parce que on fait vraiment une coupure entre ... On travaille, on est sur... Et puis après, quand arrive le soir, on va plutôt parler d'actualité, on va parler de potes, on va parler de loisirs qu'on veut faire, mais on n'est plus en train de se... C'est bon, on n'a pas à se raconter la journée, on l'a vécu ensemble. Et ça, je trouve que c'est super bénéfique. Et ça,

  • Speaker #2

    c'était... J'allais dire, vous l'avez mis en place dès le départ, ou au début, il y a l'espèce d'excitation, on découvre, donc à 22h, je repars sur tel sujet, ou assez vite, vous avez réussi à cloisonner les deux ?

  • Speaker #1

    Ce que je trouve génial. Assez vite, je pense. Assez vite. Alors après, le Canada, c'est quand même, ils ont des heures de travail qui sont assez, un rythme de travail qui est très différent de ce qui existe ici en France. Donc, les équipes commencent entre 8h et 9h et finissent entre 16h et 17h.

  • Speaker #2

    J'aime ce rythme. Donc,

  • Speaker #1

    ce qui veut dire qu'ils ont aussi des activités après, surtout, pas l'hiver, parce qu'il fait nuit, mais l'été. Nous, à 18h, si on se pose des questions, qu'on est encore au bureau, de toute façon, il n'y a plus personne. Donc, il y a un moment, au début, quand on ne maîtrisait pas et qu'on avait quand même besoin des équipes pour que prendre, il n'y a plus personne. Donc, tu vas faire autre chose. Tu vas faire de la cuisine et puis tu reverras le lendemain matin ce qui se passe. Donc, assez vite, on a cloisonné. J'ai l'impression qu'ici, en France, quand on part en vacances, on part en vacances pour se reposer de nos mois qu'on vient de passer. Là-bas, ils ont moins de vacances, mais ils ont... Ça se comprend parce qu'à la rigueur, en vacances, tu n'as pas besoin de te reposer. Tu peux te reposer toute l'année, tu peux te reposer le week-end. Les fins de semaine, personne ne travaille. On ne dit pas les week-ends, on dit les fins de semaine. Personne ne travaille les fins de semaine. Et personne ne travaille le soir, ne fait pas d'overtime. Oui,

  • Speaker #2

    il n'y a pas un espèce de côté « je reste tard » . Donc c'est bien vu, la culture est complètement différente.

  • Speaker #1

    Donc on a un Français qui nous a rejoints il n'y a pas longtemps. Et puis notre directrice artistique, Zemmé. il faut lui dire au petit français là que c'est pas la peine qu'il reste jusqu'à ce que je parte parce que moi comme j'arrive à 10h le matin je pars plus tard le soir mais lui il faut pas parce que sinon il va faire vraiment beaucoup trop d'heures donc effectivement c'est une culture qui est très différente

  • Speaker #2

    Oui, et puis qui est très saine. Et c'est vrai qu'en France, il peut y avoir parfois cette idée de « ah, il y a un dingue pendant la semaine et donc je suis un peu pressurisé de tous les côtés parce que j'essaye de donner le meilleur de moi-même et donc le week-end, je suis un peu exsangue et je me repose et les vacances » .

  • Speaker #0

    C'est peut-être pas le plus sain.

  • Speaker #2

    Et cette idée du coup d'entreprendre, de reprendre une entreprise, vous l'avez réalisée au Canada. Est-ce qu'en France, c'est quelque chose que vous aviez déjà eu en tête ?

  • Speaker #0

    Non, pas vraiment en fait. On a l'impression que… alors je pense qu'il y a… Il y a deux choses, il y a le fait que peut-être qu'en France c'est plus compliqué, administrativement, ça nous paraît être quelque chose de plus compliqué à faire. Et puis surtout quand on arrive dans un autre pays, ça a été le cas pour nous au Canada, on a l'impression qu'on n'a pas de barrière, que tout est possible. C'est comme si on devient un peu naïf et on peut ouvrir toutes les portes. Et donc je pense que l'effet des deux fait qu'en France on n'a jamais envisagé de reprendre une entreprise.

  • Speaker #2

    Parce que vous aviez des super carrières, que vous étiez bien installés, que ça se développait ?

  • Speaker #0

    Et puis qu'on ne pensait pas obligatoirement que c'était possible. En tout cas, ça ne s'est pas rentré à un moment donné dans notre... Et là, c'est vrai qu'au Canada, à un moment donné, on n'avait pas de job. Donc on a fait vraiment, on a fait un 360.

  • Speaker #1

    Donc tout est possible.

  • Speaker #0

    Il n'y a rien de... On ne s'est fermé aucune porte.

  • Speaker #2

    Et quel conseil, du coup, j'allais dire ? Vous auriez envie de donner à ceux qui, peut-être, ne se sont même pas posé la question d'aller vivre dans un autre pays ou de se lancer dans un projet qui peut paraître fou, rétrospectivement, qu'est-ce que vous aimeriez leur dire ?

  • Speaker #0

    Ne pas réfléchir. Non, mais c'est-à-dire que si on a une envie d'y aller, quoi, et de ne pas penser... Si on essaye de trop préparer les choses en essayant de dire, oui, mais si ça arrive, qu'est-ce que je vais faire ? Si ça arrive, à un moment donné, on ne fait plus rien. Donc, il faut, à un moment donné, suivre son instinct, dire j'ai envie, j'y vais, puis il faut avancer, quoi.

  • Speaker #1

    Il faut y aller avec son cœur et se dire, c'est ce dont j'ai envie, c'est ça qui me ferait du bien, je m'imaginerais bien là-dedans. Et ne pas regarder ce que renvoie la société, ne pas regarder ce que nous renvoient peut-être même les amis, et ne pas trop réfléchir. Parce que je pense que si on réfléchit trop, avec des si on mettrait Paris en bouteille, quelque part ça va freiner. Donc... Après, il ne faut pas non plus être une tête brûlée et se dire, tout n'est peut-être pas possible, mais surtout ne pas avoir le poids de la société qui dit, ah mais à ton âge, mais non, mais à notre âge, mais so what. Je pense qu'il n'y a pas, et ça c'est aussi la différence de ce qu'on ressent au Canada, c'est qu'au Canada, il y a une inclusivité qui est... qui est exemplaire, je dirais. Et puis,

  • Speaker #0

    alors,

  • Speaker #1

    l'âge, personne ne ressent le fait qu'on a un certain âge ou pas un certain âge. Ça, c'est vrai aussi pour nous. On est quand même une famille homoparentale. Donc, c'est aussi quelque chose où on se sent beaucoup plus inclus au Canada qu'on ne pouvait l'être ici en France. Les enfants aussi. C'est-à-dire que les enfants, pour eux, je me souviens de notre... Notre grand, quand il était au début à l'université, il me disait « je vais me présenter à mes parents, je vais parler de vous à un copain, etc. » ou à son mec, machin. Et donc, tu lui as dit que tu avais deux mamans ? Ah oui, mais ce n'est pas un sujet ici. Et je pense que ça, alors que quand il était au collège en France, en plus c'était au moment du débat pour le mariage pour tous, il rasait les murs le pauvre. Et ce n'est pas quelque chose qu'il pouvait exprimer, il se sentait... Pas bien vis-à-vis de ça, ils se sont endettés de la pression. Et bon, c'est vrai qu'au Canada, pour ça...

  • Speaker #2

    On est le bienvenu comme on est.

  • Speaker #1

    Voilà. Et ça, je pense que...

  • Speaker #0

    ça vaut pour la partie Noldi, ça vaut pour tout type de différences ou de minorités ou quoi ou qu'est-ce. Et c'est très très très agréable. Et je pense que ça, ça encourage aussi le fait d'aller de l'avant. Mais après, ça ne veut pas dire qu'en France, on ne peut pas y aller. Il suffit juste de se dire, fermons-nous et n'écoutons pas les Français qui peuvent être un peu râleurs. Et donc, l'ami qui va te râler dans l'oreille, de dire, t'es sûr, mais il ne faut pas. Non, je pense que quand on sent quelque chose, il faut y aller.

  • Speaker #1

    Il faut oser. Toi, c'est top et franchement, vous en êtes un super exemple. J'ai envie de vous poser une autre question à chacune. Quelle est la qualité qui t'a le plus servi pendant ta carrière ? Que ce soit dans ta carrière en France, que ce soit depuis quelques années dans la reprise d'entreprise au Canada.

  • Speaker #2

    Je pense que je suis très à l'écoute. Je pense que c'est le sens de l'écoute. Je pense que ça m'a servi beaucoup dans ma carrière. Aussi après, je pense que c'est vraiment ça qui... Ouais, je pense que c'est cette qualité-là.

  • Speaker #1

    Il te vient d'où ce sens de l'écoute ?

  • Speaker #0

    Je suis née avec.

  • Speaker #1

    T'es née avec ?

  • Speaker #2

    Non, puis je pense que c'est des choses que j'ai... Oui. J'aime bien ce que les autres peuvent apporter et c'est quelque chose que j'ai aussi développé. Donc, je pense que c'est important. Je pense que pour avancer, pour faire des choses, de savoir bien écouter ce qui se passe autour de... Même si je dis qu'il ne faut pas réfléchir, il faut même écouter ce qui se passe.

  • Speaker #1

    Et puis, ça a sans doute été, j'allais dire, très instrumental quand vous êtes arrivés, puisque tu l'as aussi dit tout à l'heure, on est arrivés. Alors certes, on ne s'est pas posé beaucoup de questions et c'est un plus, mais tu as capté... Capté les codes, les fonctionnements, sans doute dans des micro-détails, mais qui font aussi la différence.

  • Speaker #2

    Oui, c'est vrai que quand tu arrives dans un pays étranger, parce que le Canada, souvent le Québec, les gens disent c'est bon, on parle français, c'est pareil. On n'est pas en France, on est en Amérique du Nord avec des Américains qui parlent français, même si là en ce moment ils sont un peu fâchés avec les Etats-Unis. Mais on est quand même avec des codes super différents et c'est vrai que oui, il faut quand même écouter un peu tout ce qui se fait autour. Parce qu'on voit, il y a quand même des Français qui se plantent au Québec et qui se plantent au Canada. Il ne faut pas croire que j'arrive, que c'est facile, etc. Il faut quand même se fondre aussi, il faut être capable de s'adapter à ce qui se fait sur place, de ne pas prendre les Québécois et les Canadiens de haut, parce que c'est vraiment l'erreur fatale que font certains Français. Nous, on sait tout, on a tout vu, on a tout vécu, on va vous expliquer, vous êtes nos cousins. Et ce qui n'est pas le cas, c'est qu'ils n'aiment pas du tout ça. Mais ça je comprends moi, leur place Être pris de haut,

  • Speaker #1

    j'ai l'impression que personne n'aime non ?

  • Speaker #2

    Je pense que c'est un peu normal Mais les français en général nous le font beaucoup Avec les québécois, un petit sourire sur leur accent Parce que pour nous Au Québec c'est nous qui avons un accent

  • Speaker #1

    Bien sûr

  • Speaker #2

    D'ailleurs ils nous le rappellent, on leur dit que malheureusement On n'arrivera jamais à faire leur bel accent On ne cachera jamais nos origines Je pense que c'est Mais donc oui je pense que c'est important quand on arrive Quand on décide de s'expatrier D'où de comprendre et donc le sens de l'écoute est super important.

  • Speaker #0

    Moi, je pense que c'est mon sens de l'action ou le côté un peu fonceur de... Moi, je vais plus être dans l'action que dans la réflexion, donc c'est bien. C'est un peu la tête et les jambes, on pourrait dire. C'est un peu péjoratif pour moi d'être les jambes. C'est super. Voilà. Parfois, je vais trop vite même. Donc, je pense que je suis plutôt... Quelqu'un qui veut avancer, avancer, avancer, je pense que d'être toujours dans l'action, c'est quelque chose qui je pense m'a servi aussi, parce que quelque part c'est de dire t'avances, t'avances et puis oui tu réfléchis pas trop et puis tu fais avancer les choses, t'essayes de faire que quand j'ai pris une décision, je me mets vite en action. Tu déroules. Je déroule, c'est pas que j'ai décidé et puis après... Je vais y réfléchir et revenir et puis savoir, non, c'est décidé, hop, après on agit. Et donc je suis effectivement... Céline me dit souvent, mais tu t'es sûre, on va si vite ? Oui, bah oui, on va si vite. Bah bien sûr ! C'est décidé, on y va et puis je pense que c'est ça ma...

  • Speaker #1

    T'as toujours été comme ça Valérie ?

  • Speaker #0

    Toujours été comme ça.

  • Speaker #1

    Petite fille et tout, t'étais déjà comme ça, fronceuse ?

  • Speaker #0

    Ouais, toujours.

  • Speaker #1

    J'ai l'impression qu'elle approuve.

  • Speaker #2

    J'approuve complètement. Et d'ailleurs, quand on s'est paxé, nos amis nous ont fait un... On fait des petits sketchs et on en a eu une d'ailleurs qui nous avait appelé les kiddies qui font. Mais c'était surtout vrai pour Valérie, on est des kiddies qui font.

  • Speaker #1

    Celle qui disait qu'il réalise après. Quel conseil, on a parlé du conseil que vous aimeriez donner, si vous parliez à la Céline qui a 25 ou 30 ans, toi Valérie, à la Valérie qui a 25 ou 30 ans, vous lui diriez quoi à cette jeune femme ?

  • Speaker #2

    Peut-être de ne pas attendre 52 ans pour partir au Canada. Après, je ne regrette pas du tout la carrière que j'ai faite en France avant, etc. Mais je trouve que ça nous apporte tellement cette expatriation. On a l'impression qu'on a enlevé des...

  • Speaker #1

    Des sparadraps,

  • Speaker #2

    des couches d'interdits qu'on se mettait. Moi, je pense que ça m'aurait peut-être plu de m'expatrier dans plus de pays que ça. Mais bon, maintenant, je pense qu'un pays, ça va. Surtout que maintenant, on est jeune grand-mère quand même.

  • Speaker #1

    Ça, c'est génial.

  • Speaker #2

    On a une petite fille au Canada, donc je pense qu'on ne va pas non plus partir trop loin du Canada. Notre fils, c'est sûr qu'il va rester. Il a l'air bien. Même s'il n'a pas encore la citoyenneté, il va la demander. Ils sont vraiment déjà canadiens. Ça serait de me dire, peut-être de... Moi, je me dis, à l'époque, quand j'ai fait mes études, les échanges universitaires à l'étranger, ça commençait tout juste. C'était vraiment le début. Je me dis, je pense qu'aujourd'hui, à 25 ans, vraiment de partir à l'étranger, de faire des expériences à l'étranger. Je pense que c'est ça que je me serais dit, si je devais faire autre chose différemment. Après, je ne regrette rien du tout.

  • Speaker #1

    Bien sûr, il est super le chemin.

  • Speaker #0

    Moi, je ne changerais pas grand-chose. Parce que je pense que j'ai l'impression d'avoir toujours vécu ce que j'avais envie de vivre. Donc oui, peut-être de partir plus tôt, mais on l'aurait peut-être vécu différemment. Donc non, je dirais que je ne ferais pas grand-chose différemment. Voilà, je pense que c'est à peu près ça ce que j'ai à dire. Et j'espère continuer à faire encore plein de choses dans les 30 ans. Bien sûr, 30, 40, on verra.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu as envie de faire toi Valérie ? Qu'est-ce que vous avez envie de faire ensemble dans les années à venir ? C'est quoi les jolis projets ?

  • Speaker #0

    Là on a envie de développer un peu cette entreprise avec comme objectif de prouver qu'on est capable d'innover, de travailler dans un environnement sain, de faire des belles choses sans pression et puis d'avoir quand même quelque chose qui est rentable. L'objectif n'est pas de multiplier par 10 le chiffre d'affaires. Le truc, c'est de rendre quelque chose rentable avec des beaux produits et puis une équipe où il y a, parce que c'est un peu ce qu'on arrive à avoir aujourd'hui, un bon équilibre entre la vie personnelle et la vie professionnelle, une envie de travailler, d'innover, de créer. Donc ça, je pense que c'est d'amener cette entreprise, de la développer, d'essayer de peut-être trouver une relève interne. Ça, ce serait notre rêve. qui est de dire comment on arrive à transmettre aux équipes qui sont là, et puis de sortir tout doucement pour s'occuper de nos petits-enfants, de voyager, de voir les amis, et puis de continuer à découvrir tous les beaux sports qu'on peut faire au Canada, parce que c'est vrai que la nature c'est tellement... C'est magnifique et puis...

  • Speaker #1

    C'est vrai que la vue de votre bureau, la dernière fois que tu avais tourné la caméra, ça avait l'air fâchement sympa.

  • Speaker #0

    Donc là l'hiver on est... dans un chalet sur un lac pour travailler. C'est vrai que le midi, tu prends les raquettes, tu vas faire un petit tour sur le lac. Donc voilà, c'est de profiter aussi. On ne connaît pas beaucoup le Canada parce qu'on est arrivé en plein Covid. Aujourd'hui, quand on voyage, on essaye de revenir surtout en France pour voir la famille, pour voir les amis. Et puis, c'est tellement grand, c'est tellement magnifique. On aimerait bien aussi aller un petit peu dans toutes les provinces pour découvrir plus que le Québec. On connaît un peu le Québec, un peu l'Ontario, mais c'est quand même... très très peu par rapport à tout ce qui est à voir.

  • Speaker #1

    Et toi Céline, tu es en accord avec ça ? J'ai l'impression que vous en avez un peu discuté.

  • Speaker #2

    Non, non, mais c'est vrai que là, pour l'instant, on est dans le développement de la boîte, mais plutôt dans le développement, comme le disait Valérie, l'idée ce n'est pas d'en faire une multinational, mais c'est vraiment de prouver qu'on peut faire rimer bienveillance et rentabilité.

  • Speaker #1

    C'est énorme. Oui,

  • Speaker #2

    on n'a pas, on cherche vraiment et... On essaye de construire un écosystème où les gens sont bienveillants, qu'on travaille dans le plaisir. Les collaborateurs, on ne les force à rien. On veut qu'ils se développent, on veut qu'ils prennent plaisir à ce qu'ils font. On travaille sur leurs points forts, surtout leurs points faibles. On les cache sous la banquette. On cherche vraiment à faire en sorte qu'ils soient bien équilibrés. Et nous, on veut être comme ça aussi. On ne veut pas se mettre de pression non plus. On ne leur met pas de pression, mais en même temps, on arrive quand même à être rentable. Et je suis persuadée qu'on peut développer des écosystèmes d'entreprise comme ça. Sans être dans la course au profit absolu. Donc c'est un peu ça qu'on essaye de construire. Ça se passe plutôt bien pour l'instant. Je trouve qu'on est plutôt content de ce qu'on arrive à faire. Et puis, effectivement, notre plus grand plaisir, ça serait de pouvoir avoir une relève interne. Parce que ça serait sympa de transmettre à des... à des collaborateurs qui s'investissent en entreprise s'ils en ont envie. Puis après, oui, on a des projets de voyage, de profiter, il y a plein de choses à faire. Et puis, on a aussi les petits-enfants, donc je pense qu'on ne s'ennuiera pas.

  • Speaker #1

    Un super programme. Faire rimer quand même rentabilité et bienveillance, en tant que toute nouvelle entrepreneuse, ça m'appelle particulièrement. Et je trouve que c'est super chouette et rarement articulé comme ça. On parle souvent de rentabilité à l'extrême, de... d'optimisation des ressources. Voilà, donc merci de le dire. Je vais essayer de me l'appliquer. Vous me donnerez des tips.

  • Speaker #2

    On donnera des tips.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a une citation de film que vous aimez particulièrement ? Moi,

  • Speaker #2

    j'ai une citation de film, c'est dans Alice au Pays des Merveilles. Oh ! Tu veux atteindre l'impossible, tu n'as qu'à te dire que c'est possible.

  • Speaker #1

    Cette phrase t'a marqué.

  • Speaker #2

    Cette phrase m'a marqué parce que je trouve que, en fait, ça veut dire que rien n'est impossible. C'est juste nos schémas qui nous ont dit qu'on y est. que c'est impossible, mais si on décide du coup que ça devient possible, on va pouvoir y arriver. Je trouve que c'est une belle phrase pour dire qu'on peut tout faire.

  • Speaker #1

    Ça fait hyper longtemps que je n'ai pas regardé Alice au Pays des Merveilles, mais je vais m'y remettre.

  • Speaker #0

    Moi, j'irais dans l'auberge espagnole avec une phrase qui est, une citation qui serait, la destination n'est pas importante, mais le chemin pour y parcourir est la clé. C'est ça qui est important. C'est le chemin qu'on prend. Et puis, la destination finale, à la rigueur, c'est un détail.

  • Speaker #1

    Ça me parle. Et puis, pour revenir sur le sujet des entrepreneurs, souvent les gens créent en se disant, je vais revendre, je vais faire un exit de temps. Peut-être que le plaisir, il est quand même dans le quotidien, dans ce qu'on s'offre, dans ce qu'on crée. Est-ce qu'il y a un livre dont vous avez envie de parler ?

  • Speaker #0

    Alors moi, je suis restée un grand enfant dans l'âme. Donc, je vais dire Le Petit Prince. Voilà. Donc, je pense que ça... Je trouve ça sympa.

  • Speaker #2

    Moi, il y a un livre que j'ai... Un de mes livres préférés, c'est la saga de science-fiction de Dan Simmons, qui est Hyperion en 10 millions. Ok. Je ne sais pas si tu connais.

  • Speaker #1

    Non, j'avoue que je ne connais pas. Mais du coup, c'est très intéressant.

  • Speaker #2

    C'est une saga en 4 tomes. Chaque tome doit faire 1000 pages. Donc, quand tu plonges là-dedans...

  • Speaker #1

    On se motive.

  • Speaker #2

    Et en fait, moi, je suis assez fascinée. J'ai toujours aimé beaucoup la science-fiction, parce que j'adore cette création d'univers de zéro. Donc, j'ai toujours... Je trouve que l'imagination d'un auteur pour créer un univers de bande dessinée, j'aime aussi beaucoup Le Seigneur des Anneaux, mais j'ai beaucoup aimé le livre, après j'étais très déçue par les films, je pense que quand on a aimé les livres et qu'on se les a imaginés dans la tête, on est toujours déçue par les films. Mais je trouve que Hyperion en Dimeon, c'est une saga qui imagine des mondes, on a une espèce de personnage qui traverse des mondes, c'est super puissant, et quand on lit ces livres, on a l'impression de voyager, moi franchement je recommande, je suis très... Moi, je suis très fascinée par tout ce qui est aventure, voyage, etc., conquête. Et je trouve que ces livres sont un vrai voyage et c'est génial. Trop bien. Je vous le conseille. Ok. Il faut avoir du temps un peu devant soi.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, mais le temps, ça peut se trouver. Si vous pouviez organiser un dîner ou devrais-je dire un souper avec les personnes de votre choix, vous auriez envie d'inviter qui à votre super souper ? Vous pouvez avoir chacune votre table.

  • Speaker #0

    Ouais. Non, non, on va faire une table commune. Moi, j'inviterais Simone Veil. Encore plus en ce moment, je pense, avec le recul du droit de la femme dans le monde. Et puis, en étant au Canada, la gastronomie nous manque un petit peu quand même. Donc, je ne sais pas, je prendrais bien Pierre Hermé pour me faire rêver sur les pâtisseries. Donc, à la table. Mais je pense que Céline, elle a des jeunes qui pourraient aussi aller bien avec.

  • Speaker #1

    Céline, tu veux qui ?

  • Speaker #2

    Moi, j'aimerais beaucoup inviter Violette D'Orange. Parce que je suis un peu fan en fait. Je suis ce Vendée Globe, je suis souvent, mais là je le suis vraiment particulièrement à cause d'elle, parce que je trouve que c'est super ce qu'elle fait. Quand ils partent comme ça, tout seuls sur leur bateau,

  • Speaker #1

    c'est d'une émotion.

  • Speaker #2

    Donc j'aimerais bien qu'elle vienne me raconter. J'aimerais bien aussi qu'on rigole un peu, donc je voudrais bien proposer à Florence Foresti de nous rejoindre. pour qu'on rigole un peu. Et puis il y en a un que j'aime beaucoup, c'est Thomas Pesquet, parce qu'il a quand même été dans les étoiles, et je trouve ça sympa, donc si on pourrait se faire un dîner sympa comme ça.

  • Speaker #1

    Trop bien !

  • Speaker #2

    On se fait bien, hein ? Tu vas te dire ?

  • Speaker #1

    Ouais, il a de la gueule votre dîner. Avant de conclure, est-ce qu'il y a quelque chose que vous n'avez pas dit, que vous avez envie de dire, une question que je ne vous ai pas posée, ou le mot de la fin, qu'est-ce que vous avez envie d'ajouter ?

  • Speaker #0

    Encore une fois, je pense... Ne pas trop réfléchir, penser que tout est possible, je pense que c'est voir le... Le verre à moitié plein, d'être positif, je pense que ça, ça permet d'aller plus loin. Et je crois que c'est super important. Et nous, ce qu'on a ressenti au Canada, où on a vu que toutes ces barrières sont parties, ont disparu, c'est une partie dans notre tête, c'est une partie effectivement qui est liée au pays, mais c'est aussi une partie dans notre tête. Donc je pense que même en France, même en se disant, il y a plein de choses, mais si déjà... Mentalement, on se dit oui, c'est possible. Oui, il faut oser. Oui, y aller. Et on va y arriver. Je pense qu'on a déjà fait une bonne partie du chemin. Et je pense que ce serait le conseil pour les Noldi. Parce que là, je ne compte pas. Je pense que, au contraire, je pense que si, par ce moment, on reste en bonne santé, qu'on a des envies, mais on a la vie devant nous. Je pense que c'est un petit peu... Un petit peu ça, je pourrais te dire.

  • Speaker #2

    Je pense que le projet entrepreneurial, je pense que ce n'est pas quelque chose qu'on a en tête obligatoirement, mais je pense que c'est un super projet à tous les âges. D'ailleurs, j'avais lu une statistique qui disait que souvent les créateurs d'entreprises qui créent des entreprises qui marchent ont plus de 50 ans. Je pense que le fait d'avoir de l'expérience et de créer ou de reprendre une entreprise à cet âge-là, je pense qu'on se met toutes les conditions pour réussir. Et ça, c'est... Il faut vraiment l'essayer, il ne faut pas se mettre un frein dans sa tête en disant « Ah non, l'entrepreneuriat, ce n'est pas pour moi, je pense que toi, tu en es la preuve, tu montes ta boîte, nous, on a repris une boîte. » Je trouve que c'est quelque chose qui, en plus, quand on a un peu d'expérience, est beaucoup plus facile et où on prend beaucoup de plaisir. C'est quand même de faire soi-même les choses, de faire soi-même, de gérer au quotidien, tout ça. L'entrepreneuriat, c'est beaucoup de plaisir.

  • Speaker #1

    Alors qu'avant, vous aviez un petit bout. Dans vos carrières, aussi belle soit-elle.

  • Speaker #0

    L'entrepreneuriat, il faut l'oser aussi en couple, en famille, entre amis. Je ne sais pas. Ça, c'est peut-être à la rigueur. Parfois,

  • Speaker #1

    ça fonctionne. Parfois,

  • Speaker #0

    moins. En tout cas, en famille, que ce soit en couple, que ce soit avec un enfant, avec un frère, une soeur. Je pense que le faire aussi pas seul, ne pas le faire seul. c'est aussi quelque chose qui est très très positif et je pense que ça a de la valeur également. Donc entreprenariat, une couche de la cerise sur le gâteau en plus, en couple ou en famille.

  • Speaker #1

    Oui et puis ça rajoute aussi à votre histoire et à votre lien d'avoir cette entreprise ensemble et je trouve ça super chouette.

  • Speaker #0

    C'est vraiment un bonheur tous les jours. de bosser ensemble et d'avancer ensemble dans l'entreprise. Et puis, c'est l'entrepreneuriat, ce qu'on vit aujourd'hui. Moi, je n'ai plus du tout le stress, plus du tout le poids que je pouvais porter sur les épaules en étant dans une grande entreprise ou ce que j'ai pu vivre en France. Et ça aussi, ça n'a pas de prix. Voilà, je pense que c'est... Est-ce que c'est lié à l'entrepreneuriat ? Est-ce que c'est lié au fait qu'on travaille en couple ? Est-ce que c'est lié au fait qu'on soit au Canada ? C'est sûrement un mix de tout ça, mais en tout cas, le résultat est super positif.

  • Speaker #1

    J'étais absolument ravie de vous recevoir toutes les deux. Merci beaucoup d'être venue.

  • Speaker #0

    Merci à toi Mathilde, c'était un plaisir.

  • Speaker #2

    Merci Mathilde.

  • Speaker #1

    Merci et à la prochaine. Merci d'avoir suivi cet épisode de Noldy is Trend.

  • Speaker #2

    Si ça vous a plu,

  • Speaker #1

    dites-le nous sur YouTube. Abonnez-vous,

  • Speaker #2

    likez,

  • Speaker #1

    commentez et partagez.

  • Speaker #2

    On fait toute la différence.

  • Speaker #1

    Sur les plateformes de podcast, un abonnement est 5 étoiles de le meilleur moyen de nous soutenir.

  • Speaker #2

    Et surtout, rejoignez le mouvement.

  • Speaker #1

    L'expérience n'a jamais été aussi tendance. A très vite pour un nouvel épisode d'Indivirons.

Description

Céline et Valérie avaient tout en France : des postes à responsabilité, une vie confortable, des parcours solides. Mais à plus de 50 ans, elles sentent que leur avenir professionnel se rétrécit.


Alors elles décident de faire un choix radical : tout quitter pour entreprendre au Canada.


🎒 Retour sur les bancs d’HEC Montréal.
🤝 Rachat d’une entreprise.
👩‍👩‍👧‍👦 Installation familiale avec leurs trois ados.
💥 Choc culturel et codes à réapprendre.
🧭 Une quête de sens, de liberté, de bienveillance au travail.


Elles nous parlent d’inclusivité, de plafond de verre, de prise de risque, de management humain et de leur aventure entrepreneuriale à deux.


👉 Un épisode puissant, sincère et lumineux.


Chapitrage :

  • 00:00 – Pourquoi elles ont accepté cette interview

  • 01:45 – Ce qu’on ressent en entreprise après 50 ans

  • 05:30 – Le déclic pour quitter la France

  • 08:15 – La réaction de l’entourage face à leur départ

  • 12:40 – Le choc du Covid et l’arrivée au Canada

  • 18:00 – Reprendre des études à HEC Montréal

  • 21:45 – Le rachat d’une entreprise au Québec

  • 26:30 – Travailler en couple et s’organiser au quotidien

  • 32:00 – Leur vision du management bienveillant

  • 37:45 – Ce qu’elles diraient à leur elles de 30 ans


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Quand on a eu 50 ans, toutes les deux, on a eu à peu près la même expérience dans nos entreprises. C'est-à-dire qu'on a passé 50 ans, on était des femmes de plus de 50 ans, on a senti qu'on n'était plus personnelles sur lesquelles on allait investir, qu'on allait pouvoir se développer, qu'on allait plutôt nous mettre sur des boîtes garage. On a senti qu'on arrivait un petit peu à un horizon un petit peu bouché.

  • Speaker #1

    J'ai postulé sur un job, j'ai passé les entretiens, je sors en tête de liste, mais je n'ai pas le job et l'âge semble quand même être la raison principale. du fait que ce job ne m'est pas donné.

  • Speaker #0

    Maintenant, notre projet de partir au Canada, on n'a qu'à le réactiver. Et c'est comme ça qu'on a eu envie et qu'on est partis à un peu plus de 50 ans au Canada.

  • Speaker #1

    Tout qui fait à 53 ans pour recommencer au Canada.

  • Speaker #0

    Céline et Valérie l'ont fait. Elles avaient de belles carrières en France. Mais à 53 ans, elles ont osé repartir de zéro en famille, de l'autre côté de l'Atlantique, direction le Canada. Un pays où l'âge n'est pas un frein,

  • Speaker #2

    où seul compte l'envie d'entreprendre et de se réinventer. Elles nous racontent ce qui les a poussés à sauter le pas, leur retour sur les bancs d'HEC Montréal,

  • Speaker #0

    et comment elles ont repris une entreprise en plaçant la bienveillance et le performance au cœur du management. Ce que j'ai adoré chez elles,

  • Speaker #1

    leur audace sans calcul,

  • Speaker #0

    leur énergie contagieuse, et cette envie de prouver qu'il n'est jamais trop tard pour tout recommencer.

  • Speaker #2

    Bonjour Valérie, bonjour Céline, je suis absolument ravie de vous recevoir pour cette nouvelle émission.

  • Speaker #0

    Bonjour Mathilde, moi aussi je suis ravie d'être là.

  • Speaker #1

    Bonjour Mathilde, c'est un plaisir d'être ici.

  • Speaker #2

    C'est trop sympa de se retrouver. Est-ce que vous voulez bien commencer par vous présenter, nous dire quelques mots sur vous pour que les spectateurs, les auditeurs puissent mieux vous connaître ?

  • Speaker #0

    Alors moi je m'appelle Céline, j'ai 58 ans depuis très peu de temps, puisque mon anniversaire était il y a trois jours. J'ai fait une grande carrière en France pendant une trentaine d'années et il y a quatre ans je suis partie vivre avec Valérie. qui est mon épouse, nous sommes parties vivre au Canada. Et ça fait 4 ans que nous vivons au Canada.

  • Speaker #2

    Canon, vous allez nous raconter tout ça, j'ai trop hâte.

  • Speaker #1

    Donc vous avez compris que je suis la moitié, donc je suis Valérie. Moi j'ai fait une carrière dans les TI, donc chez un grand éditeur, on ne le nommera pas. Et donc on a 3 enfants, je pense que ça Céline ne l'a pas dit. Donc on vous parlera un petit peu de notre vie et de nos ados aussi qui sont avec nous au Canada.

  • Speaker #2

    Est-ce que vous pouvez me dire pourquoi est-ce que vous avez été d'accord, pourquoi est-ce que vous avez envie de témoigner dans ce média Noldi ?

  • Speaker #1

    Alors moi, quand j'ai vu ta publication, Mathilde, sur LinkedIn, qui disait l'annonce que tu montais ce média, j'ai voulu te faire part de la différence entre la France et le Canada, et qu'aujourd'hui au Canada, le côté senior, on ne le sent pas, il n'existe pas. Je t'ai contacté en disant, on pourrait échanger, je voudrais essayer de t'expliquer c'est quoi les différences qu'on ressent. Et puis de là, on a discuté, tu nous as proposé de faire cette interview, on était de passage pour un salon en France et on s'est dit, ben banco, on y va.

  • Speaker #2

    Franchement, je suis ravie et c'est vrai que c'est un axe auquel je n'avais pas pensé puisque l'entreprise est toute nouvelle. C'est effectivement comment sont vécus les éventuels stéréotypes dans les autres pays. Et vous allez nous expliquer qu'effectivement au Canada, c'est un espèce de non-sujet. Et je trouve que c'est vraiment canon et qu'on peut probablement s'inspirer de beaucoup de choses. Qu'est-ce qui fait que vous êtes partie ? Qu'est-ce qui fait que vous avez eu envie de changer ?

  • Speaker #1

    Alors,

  • Speaker #0

    on a toujours eu un peu dans la tête, au fond de nous, l'envie un peu d'aventure, de s'expatrier. Le Canada a souvent été un pays évoqué comme expatriation. Et puis, on a eu surtout, quand on a eu 50 ans, toutes les deux, on a eu à peu près la même expérience dans nos entreprises. C'est-à-dire qu'on a passé 50 ans, on était des femmes de plus de 50 ans, on a senti qu'on n'était plus... personnel sur lequel on allait investir, qu'on allait pouvoir se développer, qu'on allait plutôt nous mettre sur des voies de garage. On a senti qu'on arrivait un petit peu à un horizon un petit peu bouché. On appelle ça le plafond de berge. Je crois que c'est un nom. Et puis là, on avait deux solutions. La première, c'est de dire on reste. On reste, on attend. On attend 10 ans, 12 ans, la retraite. Alors peut-être 14 ans parce qu'avec les...

  • Speaker #2

    Ça se décale.

  • Speaker #0

    Et puis on courbe les chines, on touche son salaire et puis on se dit, on trouve son plaisir ailleurs qu'au travail. Donc c'était une option. Et puis il y avait la deuxième option qui est de dire, non, ça ne va pas, il me reste au moins encore 10, 12, 14 années à faire. Et j'ai encore envie de m'éclater, de me développer. Et donc on a préféré prendre l'option. On réussit notre départ, on part et puis on part pour une nouvelle aventure. Et comme c'est arrivé toutes les deux à peu près en même temps, à ce moment, on a décidé de... de partir, de quitter nos entreprises, on s'est dit maintenant, notre projet de partir au Canada, on n'a qu'à le réactiver. Et c'est comme ça qu'on a eu envie et qu'on est partis à un peu plus de 50 ans au Canada.

  • Speaker #2

    Et toi Valérie, c'est quoi ton expérience ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'est assez similaire et Céline l'a bien résumé. On était arrivés à des points où on aurait pu continuer à se battre mais on avait l'impression de se battre contre des murs où on arrivait peu avancés. Moi, mon expérience, à la fin, j'ai postulé sur un job, j'ai passé les entretiens, je sors en tête de liste, mais je n'ai pas le job. Et l'âge ? semble quand même être la raison principale du fait que ce job ne m'est pas donné. Et je pense que quand on regarde et qu'on tourne un peu, qu'on regarde un peu autour de nous, c'est le cas de beaucoup de gens. Donc après, soit on se dit, on courbe les chines, comme dit Céline, on trouve d'autres intérêts. Soit on se dit, on a encore envie de faire plein de choses professionnellement. Et puis là, on prend la tangente et puis je pense qu'on va se développer ailleurs. Donc après, ça a été le Canada parce qu'on y pensait depuis longtemps. Je pense que c'est vraiment un pays qui nous attirait. Et puis une aventure d'expatriation nous attirait aussi. Donc voilà. Après, je pense qu'on n'a jamais pensé une seule seconde à se dire mais est-ce que c'est possible à notre âge ? Donc ça, ça n'a jamais été un enjeu.

  • Speaker #2

    Et l'image que vous renvoyez vos proches, vos amis, vos familles quand vous leur avez... Dit que vous alliez maintenant concrètement partir, c'était quoi les réactions ?

  • Speaker #0

    On ne peut pas dire qu'on a été encouragés. Moi, je sais que, en particulier ma mère, ma mère, elle était vent debout contre ce projet. Elle disait, mais qu'est-ce que vous allez faire là-bas ? Pourquoi vous ne restez pas là ? Vous avez un bon job. Ils ne comprenaient absolument pas notre projet. Nos amis, ils étaient partagés entre eux. Ah, quand même, vous êtes couillus. Pour utiliser une expression pas très jolie.

  • Speaker #1

    Mais où,

  • Speaker #0

    je ne sais pas si je ferais la même chose, quand même à votre âge, etc. Personne nous a vraiment encouragé. Nous, je pense qu'on n'a pas écouté. On était persuadés que c'était possible. On ne s'est pas posé trop de questions. On n'a pas trop réfléchi non plus. On n'est pas parti non plus tête baissée. Ce n'est pas non plus quelque chose qu'on a... On n'a pas creusé tout ce qui allait nous arriver. Et à la rigueur, heureusement, parce que comme ça, on le découvre au fur et à mesure. Et puis, on est quand même allé au bout de l'aventure. Et pourtant, on a commencé ce projet juste avant le Covid et on l'a finalisé en plein Covid. On aurait très bien pu à un moment donné se lever et se dire mince, finalement on est un peu dingue, on va rester en France parce que là, parce que le Covid ça a quand même été un grand bercement un peu partout dans le monde. Et jamais on se l'est dit d'ailleurs, jamais on a arrêté le projet en se disant est-ce qu'on est sûr qu'on veut le faire ? Non, à partir du moment où on avait lancé le projet, on est allé jusqu'au bout. Wow !

  • Speaker #2

    Et comment se sont passés vos premiers mois au Canada ? Qu'est-ce que vous aviez en tête au départ quand vous êtes partis ?

  • Speaker #1

    On avait en tête de la nouveauté, donc ce qu'on a vraiment trouvé. Je pense que quand on arrive dans un nouveau pays, tout est merveilleux et tout est nouveau. Et tout est une expérience nouvelle. Donc, on a l'impression de vivre des choses extraordinaires à chaque fois. L'arrivée, on ne peut pas non plus dire que c'était fabuleux puisqu'on arrive en plein Covid. Donc, avec les confinements. À l'arrivée, déjà, on est confiné 15 jours. On ne peut pas sortir. On ne peut même pas aller faire l'épicerie. Et puis après, on est un peu comme ici, donc restaurant fermé, confiné, déconfiné, avec l'impossibilité de rentrer en France. Le début, on se dit, tiens, comment ça se passe en France ? Comment ça se passe ici ? Et puis on essaye d'avancer et puis de trouver ses marques au milieu de ce Covid où tout est un petit peu incertain.

  • Speaker #2

    Et puis avec, j'allais dire, trois ados. Sous le bras que vous avez quand même déraciné, un instant qui n'est pas forcément évident ou en tout cas qui paraît pas évident. Comment est-ce que vous avez géré ça ?

  • Speaker #1

    Alors, ils étaient inscrits au lycée français au Canada. Ils ont raté la rentrée scolaire puisqu'on n'a pas pu faire le move au bon moment à cause du Covid où les frontières étaient fermées. Donc ils sont arrivés, la rentrée scolaire était déjà débutée. Donc pour eux, c'est vrai que c'était difficile. Très vite, ils se sont retrouvés de toute façon à distance puisque... Le lycée était fermé, donc les cours étaient à distance. Donc les six premiers mois ont effectivement été assez difficiles pour les enfants, pas pour les deux plus petits, sachant que le plus grand, lui, il était aussi à l'université à Ottawa, mais à distance aussi. Et il ne pouvait pas nous voir d'ailleurs, puisqu'on ne pouvait pas changer de province. Donc il restait côté Ottawa. Après, je pense que ça les a aussi construits. Et puis, ils avaient quand même fait le début de Covid en France. Donc, ils pouvaient comparer les confinements dans les deux pays. Et puis, assez vite après, ils ont trouvé leur marque. Et même si je pense qu'on les a un peu poussés dans le grand bain, dans l'eau du... Ils ont fini par très vite apprendre à nager. Donc, je pense que c'est un petit peu... Et aujourd'hui, si on regarde nos trois enfants, sur tous les... les deux ados avec lesquels on est partis, puisque le premier était déjà parti faire son université au Canada avant nous, ils sont plutôt super heureux. Et je pense que c'est une chance qu'on leur a donnée aussi, au niveau scolaire, pour pouvoir s'épanouir au Canada.

  • Speaker #2

    Non mais c'est une chance de dingue, mais je me permets d'insister dessus, puisque souvent les gens se disent « Ah mais c'est top ce qu'ils ont fait, mais ils sont jeunes, leurs enfants sont jeunes, nos enfants ils sont ados, c'est trop tard, ils pourraient pas, ils ont leurs copains, ils ont leurs copines, ils sont hyper ancrés. »

  • Speaker #1

    Mais vous,

  • Speaker #2

    vous l'avez fait. Et même si ça a été délicat, franchement vous l'avez fait au moment du Covid, donc c'est même plus délicat, c'est super délicat, avec deux plus jeunes ados et un plus grand, le résultat des courses quelques années plus tard, c'est quand même que c'est hyper bénéfique, je trouve que c'est important de le souligner.

  • Speaker #0

    Non, mais c'est vrai que ça n'a pas été évident, mais en même temps, ils étaient ados. Ça a été tendu, mais je pense qu'on aurait été tendus aussi.

  • Speaker #2

    Mais c'est tendu partout.

  • Speaker #0

    Donc, ce n'est pas parce qu'on était au Canada que c'était tendu. Après, c'est vrai que moi, j'ai le souvenir quand même, on est revenus, je ne sais pas si un an après notre départ au Canada, on était revenus en France et on a dîné avec une copine qui était psy et qui m'avait dit, il y a deux choses qui sont pour un ado, les deux choses les pires qui peuvent lui arriver, c'est de perdre un parent ou c'est de déménager. Donc je me suis dit, là quand elle m'a dit ça, je me suis dit, mince, qu'est-ce qu'on a fait ? Est-ce qu'on a bien fait de les emmener avec nous ? Bon, aujourd'hui, maintenant ça me fait rire, sur le coup ça m'a fait un peu bizarre. Maintenant ça me fait rire parce que je trouve qu'ils vont bien, ils ont trouvé leur voie. Après, est-ce qu'ils resteront au Canada ? On n'en sait rien. Ils vont peut-être revenir en France ou aller ailleurs, mais je pense qu'on leur a donné, ils se rendent compte, je pense qu'on leur a donné une corde supplémentaire à leur arc. Et qui leur a ouvert d'autres opportunités, d'autres possibles. Donc après... Notre fille, elle reste nostalgique de Paris. Peut-être qu'elle reviendra à Paris. Mais ça, à la rigueur, tant mieux. Et puis, ça ne l'empêchera pas d'aller au Canada et de faire des allers-retours entre la France et le Canada.

  • Speaker #2

    Oui, mais vous avez ouvert une voie.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #2

    Et ils en feront bien ce qu'ils voudront. C'est génial. Et du coup, quand vous, vous êtes arrivés, donc les enfants à distance, la reprise de leur scolarité. Et vous, du coup, professionnellement, c'était quoi vos plans ?

  • Speaker #0

    Valérie est arrivée avec un job. Elle avait d'ailleurs, on en parlera. Elle avait d'ailleurs commencé en France, puisque avec le Covid, on avait retardé notre départ. Décalage horaire conjoint en France. Ça,

  • Speaker #2

    c'est sympa.

  • Speaker #0

    Valérie, elle bossait. Moi, je faisais un peu la logistique et je chargeais du boulot. Ce n'était pas évident, d'ailleurs, parce qu'on a l'impression qu'on vient avec nos 30 ans d'expérience canadienne. Ils sont complètement... Si on n'a pas une expérience canadienne, ce n'est pas évident d'ouvrir les portes. Je faisais des petites missions. Je rencontrais beaucoup de gens. J'avais un peu de réseau. Et puis Valérie, rapidement, son job, elle en a eu marre, mais je vais te laisser en parler.

  • Speaker #1

    Je n'avais pas forcément la volonté de partir avec un job, mais Céline me dit qu'on est quand même un peu dingue. Donc pour partir, il va falloir, au niveau de l'immigration, avoir des papiers qui font que ça simplifie les choses. Donc moi, je ne veux pas qu'on parte avec un permis d'études. Donc il faudrait un permis de travail. Donc pour avoir un permis de travail, il fallait trouver un job. Donc je suis allée aux Journées du Québec, à l'hôtel. à Paris, dans un hôtel, et puis j'ai pris un job de développement commercial dans une petite start-up de TI de Montréal.

  • Speaker #2

    Donc que tu as trouvé facilement ?

  • Speaker #1

    Un entretien, un job. Et puis j'ai commencé au mois d'avril, donc normalement je devais commencer en présentiel, sauf qu'on était bloqués en confinement à Paris. Donc j'ai commencé d'abord à distance, et puis en arrivant au Canada au mois de septembre. J'ai continué à distance puisqu'on n'avait pas le droit d'aller au bureau. Et puis, j'ai quitté ce job au mois de janvier, février. Et là, une autre étape est passée. Donc là, on s'est dit avec Céline, on va monter quelque chose. On va racheter une entreprise. Donc, on s'est intéressé à plein de choses.

  • Speaker #2

    J'allais dire, comment est née l'idée de professionnellement aussi s'épanouir ensemble ? C'est le fait de... s'être lancé dans un nouveau challenge, s'être déraciné, du coup se connaître mieux, le côté partnering, comment c'est venu ? En fait

  • Speaker #0

    Valérie, sur ce job t'es partie parce que ça a commencé à devenir un peu toxique, et puis on en a discuté dans toutes les deux, puis on s'est dit on n'est pas venu au Canada pour revivre des expériences toxiques, donc on a préféré arrêter tout de suite, puis on s'est dit pour ne pas vivre d'expériences toxiques, on n'a qu'à vivre notre projet à nous, c'est un peu été ça le... Et puis, je pense que le fait d'avoir cassé un peu déjà tout, on avait déjà tout cassé. On a eu envie de, on avait vachement envie de construire ensemble. Donc, on a tout essayé, je crois. Donc, on a essayé, on a réfléchi à des idées de création de boîtes. On a regardé les franchises aussi qui étaient à racheter, parce qu'il y a beaucoup, beaucoup de franchises au Québec. En tout cas, le Québec et le Canada, c'est des pays où il y a beaucoup, beaucoup de franchises. Donc, on a pas mal regardé ça aussi. Et puis, on a regardé les entreprises à racheter. Donc ça, ça nous a pris quand même un an et demi. Avant qu'on concrétise notre achat d'entreprise, on a eu à peu près un an et demi de prospection de projet, au moins un an de prospection, puis après, de négociation d'entreprise.

  • Speaker #2

    Comment, j'allais dire, pendant ces un an et demi, comment est-ce que vous vous êtes préparé pour construire, capter les bons projets, se préparer à cette forme d'entrepreneuriat au Canada ?

  • Speaker #1

    Alors, on s'est fait un petit peu accompagner par une start-up. française qui accueille les immigrants, qui cherche des sociétés à racheter, qui présente des franchises qui sont des Français, qui aident d'autres Français au Canada. Moi, je suis retournée sur les bandes d'école, donc HEC Montréal, pour faire un certificat en gestion d'entreprise, ce qui permettait aussi de donner un petit peu des cordes locales, je dirais, qui sont propres au pays, et puis de régler aussi un problème d'immigration, puisque ... Du coup, c'était bien beau d'être venue avec ce permis pour l'entreprise, mais c'était un permis fermé. Donc, appartement où j'avais démissionné, je n'avais plus de statut légal au Canada. Et ça, c'est quand même un des éléments. On est quand même immigrant dans un pays, donc on est quand même sujet à l'immigration. Ou on pense que ça peut être simple. quand même pas si simple que ça.

  • Speaker #2

    Ça génère quand même un peu de stress, non ? Voilà,

  • Speaker #1

    quand on est une famille de cinq, je pense qu'on a fait une vingtaine de permis, les permis d'études des enfants, puisque quand ils changent de classe, on refait... Donc moi, je suis retournée sur les bancs de l'école.

  • Speaker #2

    Tu as aimé retourner sur les bancs de l'école ? J'ai adoré.

  • Speaker #1

    Donc un an et demi quasiment.

  • Speaker #2

    C'est énorme, un an et demi.

  • Speaker #1

    Certificat, gestion d'entreprise, c'était très sympa, en mode hybride. Donc on pouvait choisir soit des cours à distance, soit des cours en présentiel. Voilà, donc le... Le premier sommet, je n'avais fait que en distance. De toute façon, c'était encore fin de Covid. Et puis après, je me dis non, je vais quand même essayer les cours en présentiel. Mais je me suis dit, c'est vrai qu'à distance, on ne se rend pas trop compte. Même si on a des travaux d'équipe, on se rend compte qu'il y a des gens qui sont aussi des noldis. Mais pas que. Et puis quand on arrive en présentiel, on se dit, on va arriver dans ce building d'HEC. Et puis on va voir que des gamins, que des étudiants. Mais non, il y a un vrai mélange des deux. Donc, les cours étaient plutôt le soir et le week-end, donc pour des gens qui travaillaient. Donc, il y avait, je ne sais pas, je pense que... Je n'étais pas la plus vieille, ça, c'est sûr. Il y avait... Voilà.

  • Speaker #2

    En tout cas, tu te sentais bien et vous étiez bien mélangée.

  • Speaker #1

    Voilà. Il y avait un très, très bon mélange. Et puis, même quand les travaux qu'il y avait à faire en groupe, tu vois, pareil, ça se mélangeait. Il n'y avait pas... C'était... Et c'était des gens qui travaillaient, qui retournaient aux études, donc qui faisaient même un certificat en... parfois deux ans, trois ans, donc il allongeait, donc il prenait moins de cours que moi, ce que j'avais pu prendre pour être en temps plein. Et il s'éclatait aussi. Donc non, c'était une super expérience. Et ça t'a été utile ?

  • Speaker #2

    J'allais dire concrètement,

  • Speaker #1

    ça vous a été utile pour la mise en place ? Oui, ça nous a surtout été utile sur la partie ressources humaines, puisque le code du travail, les choses sont très, très différentes. Donc là-dessus, ça a été utile. Après, il y a beaucoup de cours sur le marketing, un petit peu moins. La logistique, forcément, vu le business qu'on a racheté, ça n'a pas du tout été utile. Mais tout ce qui est ressources humaines, ça a été très utile et on l'a mis en application après, quand on a racheté l'entreprise, puisqu'on a eu un départ. Un congédiement. Voilà, un congédiement, tout à fait.

  • Speaker #2

    Important, des mots québécois qu'on aime.

  • Speaker #0

    Il y a aussi la partie finance qui nous aide quand même. Moi, ça m'a permis de faire un petit rappel de mes cours d'école de commerce d'il y a 30 ans.

  • Speaker #2

    J'imagine.

  • Speaker #0

    Ça m'a aidé dans les évaluations de l'entreprise. Je faisais les cours un peu en parallèle avec Valérie quand elle était à distance. Donc, la finance, je te révisais avec elle.

  • Speaker #2

    C'est un peu le nerf de la guerre. Et du coup, comment vous avez choisi l'entreprise que vous avez reprise ?

  • Speaker #1

    Après avoir fait le tour des franchises, après avoir regardé comment créer une entreprise, en étant… Comme ça, française, pas intégrée dans le milieu canadien, c'est très difficile, je pense, la création. On s'est dit, on va plutôt racheter. Donc, il y a beaucoup, beaucoup d'entreprises qui cherchent de la relève au Québec. Donc, l'État, le gouvernement a financé quelque chose qui s'appelle le CETEC, qui est le Centre de Transfert des Entreprises Québécoises. Et là, il y a un catalogue. Donc, on s'inscrit, on présente son profil. Et après, on a un conseiller qui, lui, par rapport au catalogue qu'existe d'entreprises qui sont à vendre, va nous permettre de les identifier. Donc ensuite, on signe D&DA. On a regardé 4-5 entreprises, je pense. On est allé jusqu'à faire une revue d'état financier sur deux. Et puis à un moment, c'est devenu... Alors la première entreprise, elle était dans le monde de la décoration. Donc c'était un importateur, un grossiste en petits objets de décoration. Donc c'est quand même ce qui est assez loin de... de nos compétences. Mais pourquoi pas ? C'était plutôt intéressant. Et puis, c'était au moment où il commençait à y avoir beaucoup de tensions sur les transferts en bateau, donc des taxes qui étaient mises sur ce qui était importé de Chine. Il y a eu des éléments qui nous ont un petit peu troublés et qui nous ont arrêtés dans cet élan. Et puis ensuite, on nous a présenté une entreprise où il y avait déjà quelqu'un qui était sur l'entreprise. Donc, on nous en a parlé, mais en nous disant... Vous ne pouvez pas encore négocier, rentrer en relation avec le cédant. Cette entreprise était pile poil pour nous. C'était du contenu, de l'ATI. puisque c'est un studio multimédia qui fait des capsules de e-learning. Et puis, on a réussi à rentrer en contact avec le CEDAN. Et puis là, après, ça a avancé assez vite.

  • Speaker #2

    Comment c'était, du coup, les premiers moments ? Ça y est, vous êtes concrètement toutes les deux à la tête de l'entreprise, qui tourne déjà, qui a des employés. Comment ça se passe dans les premiers temps ?

  • Speaker #0

    C'était assez excitant. J'étais quand même super contente. Après... Assez rapidement, on a déchanté parce qu'il y a un des collaborateurs clés qui ne s'est pas vu travailler avec nous et qui l'a signifié de manière un peu violente. Ok. Ça a été un peu...

  • Speaker #2

    Un petit cadeau d'accueil.

  • Speaker #0

    Voilà, c'était un petit cadeau d'accueil. Lui, il l'a signifié de manière violente. Nous, on a eu une réaction assez rapide, c'est-à-dire qu'on l'a congédié en 24 heures. C'est les avantages du Canada par rapport à la France, c'est qu'on peut aller vite. Puis on ne voulait pas...

  • Speaker #2

    Non, puis ça devient toxique pour tout le monde. Voilà,

  • Speaker #0

    parce qu'il y a un moment... L'entreprise, si on le garde, on va passer trop d'énergie sur ça. Donc bon, ça a quand même été un gros dossier, mais ça nous a un petit peu refroidi, je veux dire.

  • Speaker #2

    Oui, et puis ça peut fragiliser aussi dans ces temps-là.

  • Speaker #0

    Après, on a été, je ne sais pas, on a été plutôt excités par le projet. On a trouvé d'autres collaborateurs très ouverts quand même. Ceux qui étaient les autres, à part celui-là, ça s'est bien passé.

  • Speaker #1

    Et puis...

  • Speaker #0

    Et puis on a pris nos marques, ça ne nous a pas pris trop de temps, parce qu'il fallait qu'on apprenne aussi à travailler ensemble.

  • Speaker #2

    Mais ça, ça m'intéresse particulièrement.

  • Speaker #0

    On pensait qu'on était complémentaires. Théoriquement, sur le papier, on est complémentaires de par nos parcours professionnels, de par nos formations. Elle est ingénieure, j'ai fait une école de commerce, elle a fait des ventes, j'ai fait du marketing, j'ai fait de la finance, elle a fait toute l'innovation.

  • Speaker #2

    Sur le papier, c'est très très bien.

  • Speaker #0

    Sur le papier, ça marche très bien, mais après, dans la réalité, on ne sait jamais si ça fonctionne. Il a fallu qu'on apprenne à fonctionner ensemble. Je pense que ça n'a pas été très compliqué, mais bon, il faut quand même se régler. Le principe, c'est qu'on travaille dans le même bureau et on entend tout ce que l'autre dit. Donc en plus, on est complémentaires, mais aussi interchangeables. C'est-à-dire qu'on est capable de reprendre l'autre sur un dossier si elle a une urgence ou de répondre à un courriel à sa place, etc. Donc ça, c'est aussi super important parce qu'on a un circuit de décision super court. On se tient super au courant. Donc ça se passe bien, quoi, je ne sais pas, ton sentiment.

  • Speaker #1

    Valérie ne va pas dire l'inverse ça se passe super bien et avant quand on avait chacun notre job le soir on parlait on se racontait notre journée toi t'as fait ça, moi j'ai fait ça et puis voilà je suis capable de citer des collègues de Céline et Céline pareil et maintenant le fait d'avoir travaillé toute la journée, le soir on parle d'autres choses et ça je trouve ça génial parce que on fait vraiment une coupure entre ... On travaille, on est sur... Et puis après, quand arrive le soir, on va plutôt parler d'actualité, on va parler de potes, on va parler de loisirs qu'on veut faire, mais on n'est plus en train de se... C'est bon, on n'a pas à se raconter la journée, on l'a vécu ensemble. Et ça, je trouve que c'est super bénéfique. Et ça,

  • Speaker #2

    c'était... J'allais dire, vous l'avez mis en place dès le départ, ou au début, il y a l'espèce d'excitation, on découvre, donc à 22h, je repars sur tel sujet, ou assez vite, vous avez réussi à cloisonner les deux ?

  • Speaker #1

    Ce que je trouve génial. Assez vite, je pense. Assez vite. Alors après, le Canada, c'est quand même, ils ont des heures de travail qui sont assez, un rythme de travail qui est très différent de ce qui existe ici en France. Donc, les équipes commencent entre 8h et 9h et finissent entre 16h et 17h.

  • Speaker #2

    J'aime ce rythme. Donc,

  • Speaker #1

    ce qui veut dire qu'ils ont aussi des activités après, surtout, pas l'hiver, parce qu'il fait nuit, mais l'été. Nous, à 18h, si on se pose des questions, qu'on est encore au bureau, de toute façon, il n'y a plus personne. Donc, il y a un moment, au début, quand on ne maîtrisait pas et qu'on avait quand même besoin des équipes pour que prendre, il n'y a plus personne. Donc, tu vas faire autre chose. Tu vas faire de la cuisine et puis tu reverras le lendemain matin ce qui se passe. Donc, assez vite, on a cloisonné. J'ai l'impression qu'ici, en France, quand on part en vacances, on part en vacances pour se reposer de nos mois qu'on vient de passer. Là-bas, ils ont moins de vacances, mais ils ont... Ça se comprend parce qu'à la rigueur, en vacances, tu n'as pas besoin de te reposer. Tu peux te reposer toute l'année, tu peux te reposer le week-end. Les fins de semaine, personne ne travaille. On ne dit pas les week-ends, on dit les fins de semaine. Personne ne travaille les fins de semaine. Et personne ne travaille le soir, ne fait pas d'overtime. Oui,

  • Speaker #2

    il n'y a pas un espèce de côté « je reste tard » . Donc c'est bien vu, la culture est complètement différente.

  • Speaker #1

    Donc on a un Français qui nous a rejoints il n'y a pas longtemps. Et puis notre directrice artistique, Zemmé. il faut lui dire au petit français là que c'est pas la peine qu'il reste jusqu'à ce que je parte parce que moi comme j'arrive à 10h le matin je pars plus tard le soir mais lui il faut pas parce que sinon il va faire vraiment beaucoup trop d'heures donc effectivement c'est une culture qui est très différente

  • Speaker #2

    Oui, et puis qui est très saine. Et c'est vrai qu'en France, il peut y avoir parfois cette idée de « ah, il y a un dingue pendant la semaine et donc je suis un peu pressurisé de tous les côtés parce que j'essaye de donner le meilleur de moi-même et donc le week-end, je suis un peu exsangue et je me repose et les vacances » .

  • Speaker #0

    C'est peut-être pas le plus sain.

  • Speaker #2

    Et cette idée du coup d'entreprendre, de reprendre une entreprise, vous l'avez réalisée au Canada. Est-ce qu'en France, c'est quelque chose que vous aviez déjà eu en tête ?

  • Speaker #0

    Non, pas vraiment en fait. On a l'impression que… alors je pense qu'il y a… Il y a deux choses, il y a le fait que peut-être qu'en France c'est plus compliqué, administrativement, ça nous paraît être quelque chose de plus compliqué à faire. Et puis surtout quand on arrive dans un autre pays, ça a été le cas pour nous au Canada, on a l'impression qu'on n'a pas de barrière, que tout est possible. C'est comme si on devient un peu naïf et on peut ouvrir toutes les portes. Et donc je pense que l'effet des deux fait qu'en France on n'a jamais envisagé de reprendre une entreprise.

  • Speaker #2

    Parce que vous aviez des super carrières, que vous étiez bien installés, que ça se développait ?

  • Speaker #0

    Et puis qu'on ne pensait pas obligatoirement que c'était possible. En tout cas, ça ne s'est pas rentré à un moment donné dans notre... Et là, c'est vrai qu'au Canada, à un moment donné, on n'avait pas de job. Donc on a fait vraiment, on a fait un 360.

  • Speaker #1

    Donc tout est possible.

  • Speaker #0

    Il n'y a rien de... On ne s'est fermé aucune porte.

  • Speaker #2

    Et quel conseil, du coup, j'allais dire ? Vous auriez envie de donner à ceux qui, peut-être, ne se sont même pas posé la question d'aller vivre dans un autre pays ou de se lancer dans un projet qui peut paraître fou, rétrospectivement, qu'est-ce que vous aimeriez leur dire ?

  • Speaker #0

    Ne pas réfléchir. Non, mais c'est-à-dire que si on a une envie d'y aller, quoi, et de ne pas penser... Si on essaye de trop préparer les choses en essayant de dire, oui, mais si ça arrive, qu'est-ce que je vais faire ? Si ça arrive, à un moment donné, on ne fait plus rien. Donc, il faut, à un moment donné, suivre son instinct, dire j'ai envie, j'y vais, puis il faut avancer, quoi.

  • Speaker #1

    Il faut y aller avec son cœur et se dire, c'est ce dont j'ai envie, c'est ça qui me ferait du bien, je m'imaginerais bien là-dedans. Et ne pas regarder ce que renvoie la société, ne pas regarder ce que nous renvoient peut-être même les amis, et ne pas trop réfléchir. Parce que je pense que si on réfléchit trop, avec des si on mettrait Paris en bouteille, quelque part ça va freiner. Donc... Après, il ne faut pas non plus être une tête brûlée et se dire, tout n'est peut-être pas possible, mais surtout ne pas avoir le poids de la société qui dit, ah mais à ton âge, mais non, mais à notre âge, mais so what. Je pense qu'il n'y a pas, et ça c'est aussi la différence de ce qu'on ressent au Canada, c'est qu'au Canada, il y a une inclusivité qui est... qui est exemplaire, je dirais. Et puis,

  • Speaker #0

    alors,

  • Speaker #1

    l'âge, personne ne ressent le fait qu'on a un certain âge ou pas un certain âge. Ça, c'est vrai aussi pour nous. On est quand même une famille homoparentale. Donc, c'est aussi quelque chose où on se sent beaucoup plus inclus au Canada qu'on ne pouvait l'être ici en France. Les enfants aussi. C'est-à-dire que les enfants, pour eux, je me souviens de notre... Notre grand, quand il était au début à l'université, il me disait « je vais me présenter à mes parents, je vais parler de vous à un copain, etc. » ou à son mec, machin. Et donc, tu lui as dit que tu avais deux mamans ? Ah oui, mais ce n'est pas un sujet ici. Et je pense que ça, alors que quand il était au collège en France, en plus c'était au moment du débat pour le mariage pour tous, il rasait les murs le pauvre. Et ce n'est pas quelque chose qu'il pouvait exprimer, il se sentait... Pas bien vis-à-vis de ça, ils se sont endettés de la pression. Et bon, c'est vrai qu'au Canada, pour ça...

  • Speaker #2

    On est le bienvenu comme on est.

  • Speaker #1

    Voilà. Et ça, je pense que...

  • Speaker #0

    ça vaut pour la partie Noldi, ça vaut pour tout type de différences ou de minorités ou quoi ou qu'est-ce. Et c'est très très très agréable. Et je pense que ça, ça encourage aussi le fait d'aller de l'avant. Mais après, ça ne veut pas dire qu'en France, on ne peut pas y aller. Il suffit juste de se dire, fermons-nous et n'écoutons pas les Français qui peuvent être un peu râleurs. Et donc, l'ami qui va te râler dans l'oreille, de dire, t'es sûr, mais il ne faut pas. Non, je pense que quand on sent quelque chose, il faut y aller.

  • Speaker #1

    Il faut oser. Toi, c'est top et franchement, vous en êtes un super exemple. J'ai envie de vous poser une autre question à chacune. Quelle est la qualité qui t'a le plus servi pendant ta carrière ? Que ce soit dans ta carrière en France, que ce soit depuis quelques années dans la reprise d'entreprise au Canada.

  • Speaker #2

    Je pense que je suis très à l'écoute. Je pense que c'est le sens de l'écoute. Je pense que ça m'a servi beaucoup dans ma carrière. Aussi après, je pense que c'est vraiment ça qui... Ouais, je pense que c'est cette qualité-là.

  • Speaker #1

    Il te vient d'où ce sens de l'écoute ?

  • Speaker #0

    Je suis née avec.

  • Speaker #1

    T'es née avec ?

  • Speaker #2

    Non, puis je pense que c'est des choses que j'ai... Oui. J'aime bien ce que les autres peuvent apporter et c'est quelque chose que j'ai aussi développé. Donc, je pense que c'est important. Je pense que pour avancer, pour faire des choses, de savoir bien écouter ce qui se passe autour de... Même si je dis qu'il ne faut pas réfléchir, il faut même écouter ce qui se passe.

  • Speaker #1

    Et puis, ça a sans doute été, j'allais dire, très instrumental quand vous êtes arrivés, puisque tu l'as aussi dit tout à l'heure, on est arrivés. Alors certes, on ne s'est pas posé beaucoup de questions et c'est un plus, mais tu as capté... Capté les codes, les fonctionnements, sans doute dans des micro-détails, mais qui font aussi la différence.

  • Speaker #2

    Oui, c'est vrai que quand tu arrives dans un pays étranger, parce que le Canada, souvent le Québec, les gens disent c'est bon, on parle français, c'est pareil. On n'est pas en France, on est en Amérique du Nord avec des Américains qui parlent français, même si là en ce moment ils sont un peu fâchés avec les Etats-Unis. Mais on est quand même avec des codes super différents et c'est vrai que oui, il faut quand même écouter un peu tout ce qui se fait autour. Parce qu'on voit, il y a quand même des Français qui se plantent au Québec et qui se plantent au Canada. Il ne faut pas croire que j'arrive, que c'est facile, etc. Il faut quand même se fondre aussi, il faut être capable de s'adapter à ce qui se fait sur place, de ne pas prendre les Québécois et les Canadiens de haut, parce que c'est vraiment l'erreur fatale que font certains Français. Nous, on sait tout, on a tout vu, on a tout vécu, on va vous expliquer, vous êtes nos cousins. Et ce qui n'est pas le cas, c'est qu'ils n'aiment pas du tout ça. Mais ça je comprends moi, leur place Être pris de haut,

  • Speaker #1

    j'ai l'impression que personne n'aime non ?

  • Speaker #2

    Je pense que c'est un peu normal Mais les français en général nous le font beaucoup Avec les québécois, un petit sourire sur leur accent Parce que pour nous Au Québec c'est nous qui avons un accent

  • Speaker #1

    Bien sûr

  • Speaker #2

    D'ailleurs ils nous le rappellent, on leur dit que malheureusement On n'arrivera jamais à faire leur bel accent On ne cachera jamais nos origines Je pense que c'est Mais donc oui je pense que c'est important quand on arrive Quand on décide de s'expatrier D'où de comprendre et donc le sens de l'écoute est super important.

  • Speaker #0

    Moi, je pense que c'est mon sens de l'action ou le côté un peu fonceur de... Moi, je vais plus être dans l'action que dans la réflexion, donc c'est bien. C'est un peu la tête et les jambes, on pourrait dire. C'est un peu péjoratif pour moi d'être les jambes. C'est super. Voilà. Parfois, je vais trop vite même. Donc, je pense que je suis plutôt... Quelqu'un qui veut avancer, avancer, avancer, je pense que d'être toujours dans l'action, c'est quelque chose qui je pense m'a servi aussi, parce que quelque part c'est de dire t'avances, t'avances et puis oui tu réfléchis pas trop et puis tu fais avancer les choses, t'essayes de faire que quand j'ai pris une décision, je me mets vite en action. Tu déroules. Je déroule, c'est pas que j'ai décidé et puis après... Je vais y réfléchir et revenir et puis savoir, non, c'est décidé, hop, après on agit. Et donc je suis effectivement... Céline me dit souvent, mais tu t'es sûre, on va si vite ? Oui, bah oui, on va si vite. Bah bien sûr ! C'est décidé, on y va et puis je pense que c'est ça ma...

  • Speaker #1

    T'as toujours été comme ça Valérie ?

  • Speaker #0

    Toujours été comme ça.

  • Speaker #1

    Petite fille et tout, t'étais déjà comme ça, fronceuse ?

  • Speaker #0

    Ouais, toujours.

  • Speaker #1

    J'ai l'impression qu'elle approuve.

  • Speaker #2

    J'approuve complètement. Et d'ailleurs, quand on s'est paxé, nos amis nous ont fait un... On fait des petits sketchs et on en a eu une d'ailleurs qui nous avait appelé les kiddies qui font. Mais c'était surtout vrai pour Valérie, on est des kiddies qui font.

  • Speaker #1

    Celle qui disait qu'il réalise après. Quel conseil, on a parlé du conseil que vous aimeriez donner, si vous parliez à la Céline qui a 25 ou 30 ans, toi Valérie, à la Valérie qui a 25 ou 30 ans, vous lui diriez quoi à cette jeune femme ?

  • Speaker #2

    Peut-être de ne pas attendre 52 ans pour partir au Canada. Après, je ne regrette pas du tout la carrière que j'ai faite en France avant, etc. Mais je trouve que ça nous apporte tellement cette expatriation. On a l'impression qu'on a enlevé des...

  • Speaker #1

    Des sparadraps,

  • Speaker #2

    des couches d'interdits qu'on se mettait. Moi, je pense que ça m'aurait peut-être plu de m'expatrier dans plus de pays que ça. Mais bon, maintenant, je pense qu'un pays, ça va. Surtout que maintenant, on est jeune grand-mère quand même.

  • Speaker #1

    Ça, c'est génial.

  • Speaker #2

    On a une petite fille au Canada, donc je pense qu'on ne va pas non plus partir trop loin du Canada. Notre fils, c'est sûr qu'il va rester. Il a l'air bien. Même s'il n'a pas encore la citoyenneté, il va la demander. Ils sont vraiment déjà canadiens. Ça serait de me dire, peut-être de... Moi, je me dis, à l'époque, quand j'ai fait mes études, les échanges universitaires à l'étranger, ça commençait tout juste. C'était vraiment le début. Je me dis, je pense qu'aujourd'hui, à 25 ans, vraiment de partir à l'étranger, de faire des expériences à l'étranger. Je pense que c'est ça que je me serais dit, si je devais faire autre chose différemment. Après, je ne regrette rien du tout.

  • Speaker #1

    Bien sûr, il est super le chemin.

  • Speaker #0

    Moi, je ne changerais pas grand-chose. Parce que je pense que j'ai l'impression d'avoir toujours vécu ce que j'avais envie de vivre. Donc oui, peut-être de partir plus tôt, mais on l'aurait peut-être vécu différemment. Donc non, je dirais que je ne ferais pas grand-chose différemment. Voilà, je pense que c'est à peu près ça ce que j'ai à dire. Et j'espère continuer à faire encore plein de choses dans les 30 ans. Bien sûr, 30, 40, on verra.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu as envie de faire toi Valérie ? Qu'est-ce que vous avez envie de faire ensemble dans les années à venir ? C'est quoi les jolis projets ?

  • Speaker #0

    Là on a envie de développer un peu cette entreprise avec comme objectif de prouver qu'on est capable d'innover, de travailler dans un environnement sain, de faire des belles choses sans pression et puis d'avoir quand même quelque chose qui est rentable. L'objectif n'est pas de multiplier par 10 le chiffre d'affaires. Le truc, c'est de rendre quelque chose rentable avec des beaux produits et puis une équipe où il y a, parce que c'est un peu ce qu'on arrive à avoir aujourd'hui, un bon équilibre entre la vie personnelle et la vie professionnelle, une envie de travailler, d'innover, de créer. Donc ça, je pense que c'est d'amener cette entreprise, de la développer, d'essayer de peut-être trouver une relève interne. Ça, ce serait notre rêve. qui est de dire comment on arrive à transmettre aux équipes qui sont là, et puis de sortir tout doucement pour s'occuper de nos petits-enfants, de voyager, de voir les amis, et puis de continuer à découvrir tous les beaux sports qu'on peut faire au Canada, parce que c'est vrai que la nature c'est tellement... C'est magnifique et puis...

  • Speaker #1

    C'est vrai que la vue de votre bureau, la dernière fois que tu avais tourné la caméra, ça avait l'air fâchement sympa.

  • Speaker #0

    Donc là l'hiver on est... dans un chalet sur un lac pour travailler. C'est vrai que le midi, tu prends les raquettes, tu vas faire un petit tour sur le lac. Donc voilà, c'est de profiter aussi. On ne connaît pas beaucoup le Canada parce qu'on est arrivé en plein Covid. Aujourd'hui, quand on voyage, on essaye de revenir surtout en France pour voir la famille, pour voir les amis. Et puis, c'est tellement grand, c'est tellement magnifique. On aimerait bien aussi aller un petit peu dans toutes les provinces pour découvrir plus que le Québec. On connaît un peu le Québec, un peu l'Ontario, mais c'est quand même... très très peu par rapport à tout ce qui est à voir.

  • Speaker #1

    Et toi Céline, tu es en accord avec ça ? J'ai l'impression que vous en avez un peu discuté.

  • Speaker #2

    Non, non, mais c'est vrai que là, pour l'instant, on est dans le développement de la boîte, mais plutôt dans le développement, comme le disait Valérie, l'idée ce n'est pas d'en faire une multinational, mais c'est vraiment de prouver qu'on peut faire rimer bienveillance et rentabilité.

  • Speaker #1

    C'est énorme. Oui,

  • Speaker #2

    on n'a pas, on cherche vraiment et... On essaye de construire un écosystème où les gens sont bienveillants, qu'on travaille dans le plaisir. Les collaborateurs, on ne les force à rien. On veut qu'ils se développent, on veut qu'ils prennent plaisir à ce qu'ils font. On travaille sur leurs points forts, surtout leurs points faibles. On les cache sous la banquette. On cherche vraiment à faire en sorte qu'ils soient bien équilibrés. Et nous, on veut être comme ça aussi. On ne veut pas se mettre de pression non plus. On ne leur met pas de pression, mais en même temps, on arrive quand même à être rentable. Et je suis persuadée qu'on peut développer des écosystèmes d'entreprise comme ça. Sans être dans la course au profit absolu. Donc c'est un peu ça qu'on essaye de construire. Ça se passe plutôt bien pour l'instant. Je trouve qu'on est plutôt content de ce qu'on arrive à faire. Et puis, effectivement, notre plus grand plaisir, ça serait de pouvoir avoir une relève interne. Parce que ça serait sympa de transmettre à des... à des collaborateurs qui s'investissent en entreprise s'ils en ont envie. Puis après, oui, on a des projets de voyage, de profiter, il y a plein de choses à faire. Et puis, on a aussi les petits-enfants, donc je pense qu'on ne s'ennuiera pas.

  • Speaker #1

    Un super programme. Faire rimer quand même rentabilité et bienveillance, en tant que toute nouvelle entrepreneuse, ça m'appelle particulièrement. Et je trouve que c'est super chouette et rarement articulé comme ça. On parle souvent de rentabilité à l'extrême, de... d'optimisation des ressources. Voilà, donc merci de le dire. Je vais essayer de me l'appliquer. Vous me donnerez des tips.

  • Speaker #2

    On donnera des tips.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a une citation de film que vous aimez particulièrement ? Moi,

  • Speaker #2

    j'ai une citation de film, c'est dans Alice au Pays des Merveilles. Oh ! Tu veux atteindre l'impossible, tu n'as qu'à te dire que c'est possible.

  • Speaker #1

    Cette phrase t'a marqué.

  • Speaker #2

    Cette phrase m'a marqué parce que je trouve que, en fait, ça veut dire que rien n'est impossible. C'est juste nos schémas qui nous ont dit qu'on y est. que c'est impossible, mais si on décide du coup que ça devient possible, on va pouvoir y arriver. Je trouve que c'est une belle phrase pour dire qu'on peut tout faire.

  • Speaker #1

    Ça fait hyper longtemps que je n'ai pas regardé Alice au Pays des Merveilles, mais je vais m'y remettre.

  • Speaker #0

    Moi, j'irais dans l'auberge espagnole avec une phrase qui est, une citation qui serait, la destination n'est pas importante, mais le chemin pour y parcourir est la clé. C'est ça qui est important. C'est le chemin qu'on prend. Et puis, la destination finale, à la rigueur, c'est un détail.

  • Speaker #1

    Ça me parle. Et puis, pour revenir sur le sujet des entrepreneurs, souvent les gens créent en se disant, je vais revendre, je vais faire un exit de temps. Peut-être que le plaisir, il est quand même dans le quotidien, dans ce qu'on s'offre, dans ce qu'on crée. Est-ce qu'il y a un livre dont vous avez envie de parler ?

  • Speaker #0

    Alors moi, je suis restée un grand enfant dans l'âme. Donc, je vais dire Le Petit Prince. Voilà. Donc, je pense que ça... Je trouve ça sympa.

  • Speaker #2

    Moi, il y a un livre que j'ai... Un de mes livres préférés, c'est la saga de science-fiction de Dan Simmons, qui est Hyperion en 10 millions. Ok. Je ne sais pas si tu connais.

  • Speaker #1

    Non, j'avoue que je ne connais pas. Mais du coup, c'est très intéressant.

  • Speaker #2

    C'est une saga en 4 tomes. Chaque tome doit faire 1000 pages. Donc, quand tu plonges là-dedans...

  • Speaker #1

    On se motive.

  • Speaker #2

    Et en fait, moi, je suis assez fascinée. J'ai toujours aimé beaucoup la science-fiction, parce que j'adore cette création d'univers de zéro. Donc, j'ai toujours... Je trouve que l'imagination d'un auteur pour créer un univers de bande dessinée, j'aime aussi beaucoup Le Seigneur des Anneaux, mais j'ai beaucoup aimé le livre, après j'étais très déçue par les films, je pense que quand on a aimé les livres et qu'on se les a imaginés dans la tête, on est toujours déçue par les films. Mais je trouve que Hyperion en Dimeon, c'est une saga qui imagine des mondes, on a une espèce de personnage qui traverse des mondes, c'est super puissant, et quand on lit ces livres, on a l'impression de voyager, moi franchement je recommande, je suis très... Moi, je suis très fascinée par tout ce qui est aventure, voyage, etc., conquête. Et je trouve que ces livres sont un vrai voyage et c'est génial. Trop bien. Je vous le conseille. Ok. Il faut avoir du temps un peu devant soi.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, mais le temps, ça peut se trouver. Si vous pouviez organiser un dîner ou devrais-je dire un souper avec les personnes de votre choix, vous auriez envie d'inviter qui à votre super souper ? Vous pouvez avoir chacune votre table.

  • Speaker #0

    Ouais. Non, non, on va faire une table commune. Moi, j'inviterais Simone Veil. Encore plus en ce moment, je pense, avec le recul du droit de la femme dans le monde. Et puis, en étant au Canada, la gastronomie nous manque un petit peu quand même. Donc, je ne sais pas, je prendrais bien Pierre Hermé pour me faire rêver sur les pâtisseries. Donc, à la table. Mais je pense que Céline, elle a des jeunes qui pourraient aussi aller bien avec.

  • Speaker #1

    Céline, tu veux qui ?

  • Speaker #2

    Moi, j'aimerais beaucoup inviter Violette D'Orange. Parce que je suis un peu fan en fait. Je suis ce Vendée Globe, je suis souvent, mais là je le suis vraiment particulièrement à cause d'elle, parce que je trouve que c'est super ce qu'elle fait. Quand ils partent comme ça, tout seuls sur leur bateau,

  • Speaker #1

    c'est d'une émotion.

  • Speaker #2

    Donc j'aimerais bien qu'elle vienne me raconter. J'aimerais bien aussi qu'on rigole un peu, donc je voudrais bien proposer à Florence Foresti de nous rejoindre. pour qu'on rigole un peu. Et puis il y en a un que j'aime beaucoup, c'est Thomas Pesquet, parce qu'il a quand même été dans les étoiles, et je trouve ça sympa, donc si on pourrait se faire un dîner sympa comme ça.

  • Speaker #1

    Trop bien !

  • Speaker #2

    On se fait bien, hein ? Tu vas te dire ?

  • Speaker #1

    Ouais, il a de la gueule votre dîner. Avant de conclure, est-ce qu'il y a quelque chose que vous n'avez pas dit, que vous avez envie de dire, une question que je ne vous ai pas posée, ou le mot de la fin, qu'est-ce que vous avez envie d'ajouter ?

  • Speaker #0

    Encore une fois, je pense... Ne pas trop réfléchir, penser que tout est possible, je pense que c'est voir le... Le verre à moitié plein, d'être positif, je pense que ça, ça permet d'aller plus loin. Et je crois que c'est super important. Et nous, ce qu'on a ressenti au Canada, où on a vu que toutes ces barrières sont parties, ont disparu, c'est une partie dans notre tête, c'est une partie effectivement qui est liée au pays, mais c'est aussi une partie dans notre tête. Donc je pense que même en France, même en se disant, il y a plein de choses, mais si déjà... Mentalement, on se dit oui, c'est possible. Oui, il faut oser. Oui, y aller. Et on va y arriver. Je pense qu'on a déjà fait une bonne partie du chemin. Et je pense que ce serait le conseil pour les Noldi. Parce que là, je ne compte pas. Je pense que, au contraire, je pense que si, par ce moment, on reste en bonne santé, qu'on a des envies, mais on a la vie devant nous. Je pense que c'est un petit peu... Un petit peu ça, je pourrais te dire.

  • Speaker #2

    Je pense que le projet entrepreneurial, je pense que ce n'est pas quelque chose qu'on a en tête obligatoirement, mais je pense que c'est un super projet à tous les âges. D'ailleurs, j'avais lu une statistique qui disait que souvent les créateurs d'entreprises qui créent des entreprises qui marchent ont plus de 50 ans. Je pense que le fait d'avoir de l'expérience et de créer ou de reprendre une entreprise à cet âge-là, je pense qu'on se met toutes les conditions pour réussir. Et ça, c'est... Il faut vraiment l'essayer, il ne faut pas se mettre un frein dans sa tête en disant « Ah non, l'entrepreneuriat, ce n'est pas pour moi, je pense que toi, tu en es la preuve, tu montes ta boîte, nous, on a repris une boîte. » Je trouve que c'est quelque chose qui, en plus, quand on a un peu d'expérience, est beaucoup plus facile et où on prend beaucoup de plaisir. C'est quand même de faire soi-même les choses, de faire soi-même, de gérer au quotidien, tout ça. L'entrepreneuriat, c'est beaucoup de plaisir.

  • Speaker #1

    Alors qu'avant, vous aviez un petit bout. Dans vos carrières, aussi belle soit-elle.

  • Speaker #0

    L'entrepreneuriat, il faut l'oser aussi en couple, en famille, entre amis. Je ne sais pas. Ça, c'est peut-être à la rigueur. Parfois,

  • Speaker #1

    ça fonctionne. Parfois,

  • Speaker #0

    moins. En tout cas, en famille, que ce soit en couple, que ce soit avec un enfant, avec un frère, une soeur. Je pense que le faire aussi pas seul, ne pas le faire seul. c'est aussi quelque chose qui est très très positif et je pense que ça a de la valeur également. Donc entreprenariat, une couche de la cerise sur le gâteau en plus, en couple ou en famille.

  • Speaker #1

    Oui et puis ça rajoute aussi à votre histoire et à votre lien d'avoir cette entreprise ensemble et je trouve ça super chouette.

  • Speaker #0

    C'est vraiment un bonheur tous les jours. de bosser ensemble et d'avancer ensemble dans l'entreprise. Et puis, c'est l'entrepreneuriat, ce qu'on vit aujourd'hui. Moi, je n'ai plus du tout le stress, plus du tout le poids que je pouvais porter sur les épaules en étant dans une grande entreprise ou ce que j'ai pu vivre en France. Et ça aussi, ça n'a pas de prix. Voilà, je pense que c'est... Est-ce que c'est lié à l'entrepreneuriat ? Est-ce que c'est lié au fait qu'on travaille en couple ? Est-ce que c'est lié au fait qu'on soit au Canada ? C'est sûrement un mix de tout ça, mais en tout cas, le résultat est super positif.

  • Speaker #1

    J'étais absolument ravie de vous recevoir toutes les deux. Merci beaucoup d'être venue.

  • Speaker #0

    Merci à toi Mathilde, c'était un plaisir.

  • Speaker #2

    Merci Mathilde.

  • Speaker #1

    Merci et à la prochaine. Merci d'avoir suivi cet épisode de Noldy is Trend.

  • Speaker #2

    Si ça vous a plu,

  • Speaker #1

    dites-le nous sur YouTube. Abonnez-vous,

  • Speaker #2

    likez,

  • Speaker #1

    commentez et partagez.

  • Speaker #2

    On fait toute la différence.

  • Speaker #1

    Sur les plateformes de podcast, un abonnement est 5 étoiles de le meilleur moyen de nous soutenir.

  • Speaker #2

    Et surtout, rejoignez le mouvement.

  • Speaker #1

    L'expérience n'a jamais été aussi tendance. A très vite pour un nouvel épisode d'Indivirons.

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Description

Céline et Valérie avaient tout en France : des postes à responsabilité, une vie confortable, des parcours solides. Mais à plus de 50 ans, elles sentent que leur avenir professionnel se rétrécit.


Alors elles décident de faire un choix radical : tout quitter pour entreprendre au Canada.


🎒 Retour sur les bancs d’HEC Montréal.
🤝 Rachat d’une entreprise.
👩‍👩‍👧‍👦 Installation familiale avec leurs trois ados.
💥 Choc culturel et codes à réapprendre.
🧭 Une quête de sens, de liberté, de bienveillance au travail.


Elles nous parlent d’inclusivité, de plafond de verre, de prise de risque, de management humain et de leur aventure entrepreneuriale à deux.


👉 Un épisode puissant, sincère et lumineux.


Chapitrage :

  • 00:00 – Pourquoi elles ont accepté cette interview

  • 01:45 – Ce qu’on ressent en entreprise après 50 ans

  • 05:30 – Le déclic pour quitter la France

  • 08:15 – La réaction de l’entourage face à leur départ

  • 12:40 – Le choc du Covid et l’arrivée au Canada

  • 18:00 – Reprendre des études à HEC Montréal

  • 21:45 – Le rachat d’une entreprise au Québec

  • 26:30 – Travailler en couple et s’organiser au quotidien

  • 32:00 – Leur vision du management bienveillant

  • 37:45 – Ce qu’elles diraient à leur elles de 30 ans


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Quand on a eu 50 ans, toutes les deux, on a eu à peu près la même expérience dans nos entreprises. C'est-à-dire qu'on a passé 50 ans, on était des femmes de plus de 50 ans, on a senti qu'on n'était plus personnelles sur lesquelles on allait investir, qu'on allait pouvoir se développer, qu'on allait plutôt nous mettre sur des boîtes garage. On a senti qu'on arrivait un petit peu à un horizon un petit peu bouché.

  • Speaker #1

    J'ai postulé sur un job, j'ai passé les entretiens, je sors en tête de liste, mais je n'ai pas le job et l'âge semble quand même être la raison principale. du fait que ce job ne m'est pas donné.

  • Speaker #0

    Maintenant, notre projet de partir au Canada, on n'a qu'à le réactiver. Et c'est comme ça qu'on a eu envie et qu'on est partis à un peu plus de 50 ans au Canada.

  • Speaker #1

    Tout qui fait à 53 ans pour recommencer au Canada.

  • Speaker #0

    Céline et Valérie l'ont fait. Elles avaient de belles carrières en France. Mais à 53 ans, elles ont osé repartir de zéro en famille, de l'autre côté de l'Atlantique, direction le Canada. Un pays où l'âge n'est pas un frein,

  • Speaker #2

    où seul compte l'envie d'entreprendre et de se réinventer. Elles nous racontent ce qui les a poussés à sauter le pas, leur retour sur les bancs d'HEC Montréal,

  • Speaker #0

    et comment elles ont repris une entreprise en plaçant la bienveillance et le performance au cœur du management. Ce que j'ai adoré chez elles,

  • Speaker #1

    leur audace sans calcul,

  • Speaker #0

    leur énergie contagieuse, et cette envie de prouver qu'il n'est jamais trop tard pour tout recommencer.

  • Speaker #2

    Bonjour Valérie, bonjour Céline, je suis absolument ravie de vous recevoir pour cette nouvelle émission.

  • Speaker #0

    Bonjour Mathilde, moi aussi je suis ravie d'être là.

  • Speaker #1

    Bonjour Mathilde, c'est un plaisir d'être ici.

  • Speaker #2

    C'est trop sympa de se retrouver. Est-ce que vous voulez bien commencer par vous présenter, nous dire quelques mots sur vous pour que les spectateurs, les auditeurs puissent mieux vous connaître ?

  • Speaker #0

    Alors moi je m'appelle Céline, j'ai 58 ans depuis très peu de temps, puisque mon anniversaire était il y a trois jours. J'ai fait une grande carrière en France pendant une trentaine d'années et il y a quatre ans je suis partie vivre avec Valérie. qui est mon épouse, nous sommes parties vivre au Canada. Et ça fait 4 ans que nous vivons au Canada.

  • Speaker #2

    Canon, vous allez nous raconter tout ça, j'ai trop hâte.

  • Speaker #1

    Donc vous avez compris que je suis la moitié, donc je suis Valérie. Moi j'ai fait une carrière dans les TI, donc chez un grand éditeur, on ne le nommera pas. Et donc on a 3 enfants, je pense que ça Céline ne l'a pas dit. Donc on vous parlera un petit peu de notre vie et de nos ados aussi qui sont avec nous au Canada.

  • Speaker #2

    Est-ce que vous pouvez me dire pourquoi est-ce que vous avez été d'accord, pourquoi est-ce que vous avez envie de témoigner dans ce média Noldi ?

  • Speaker #1

    Alors moi, quand j'ai vu ta publication, Mathilde, sur LinkedIn, qui disait l'annonce que tu montais ce média, j'ai voulu te faire part de la différence entre la France et le Canada, et qu'aujourd'hui au Canada, le côté senior, on ne le sent pas, il n'existe pas. Je t'ai contacté en disant, on pourrait échanger, je voudrais essayer de t'expliquer c'est quoi les différences qu'on ressent. Et puis de là, on a discuté, tu nous as proposé de faire cette interview, on était de passage pour un salon en France et on s'est dit, ben banco, on y va.

  • Speaker #2

    Franchement, je suis ravie et c'est vrai que c'est un axe auquel je n'avais pas pensé puisque l'entreprise est toute nouvelle. C'est effectivement comment sont vécus les éventuels stéréotypes dans les autres pays. Et vous allez nous expliquer qu'effectivement au Canada, c'est un espèce de non-sujet. Et je trouve que c'est vraiment canon et qu'on peut probablement s'inspirer de beaucoup de choses. Qu'est-ce qui fait que vous êtes partie ? Qu'est-ce qui fait que vous avez eu envie de changer ?

  • Speaker #1

    Alors,

  • Speaker #0

    on a toujours eu un peu dans la tête, au fond de nous, l'envie un peu d'aventure, de s'expatrier. Le Canada a souvent été un pays évoqué comme expatriation. Et puis, on a eu surtout, quand on a eu 50 ans, toutes les deux, on a eu à peu près la même expérience dans nos entreprises. C'est-à-dire qu'on a passé 50 ans, on était des femmes de plus de 50 ans, on a senti qu'on n'était plus... personnel sur lequel on allait investir, qu'on allait pouvoir se développer, qu'on allait plutôt nous mettre sur des voies de garage. On a senti qu'on arrivait un petit peu à un horizon un petit peu bouché. On appelle ça le plafond de berge. Je crois que c'est un nom. Et puis là, on avait deux solutions. La première, c'est de dire on reste. On reste, on attend. On attend 10 ans, 12 ans, la retraite. Alors peut-être 14 ans parce qu'avec les...

  • Speaker #2

    Ça se décale.

  • Speaker #0

    Et puis on courbe les chines, on touche son salaire et puis on se dit, on trouve son plaisir ailleurs qu'au travail. Donc c'était une option. Et puis il y avait la deuxième option qui est de dire, non, ça ne va pas, il me reste au moins encore 10, 12, 14 années à faire. Et j'ai encore envie de m'éclater, de me développer. Et donc on a préféré prendre l'option. On réussit notre départ, on part et puis on part pour une nouvelle aventure. Et comme c'est arrivé toutes les deux à peu près en même temps, à ce moment, on a décidé de... de partir, de quitter nos entreprises, on s'est dit maintenant, notre projet de partir au Canada, on n'a qu'à le réactiver. Et c'est comme ça qu'on a eu envie et qu'on est partis à un peu plus de 50 ans au Canada.

  • Speaker #2

    Et toi Valérie, c'est quoi ton expérience ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'est assez similaire et Céline l'a bien résumé. On était arrivés à des points où on aurait pu continuer à se battre mais on avait l'impression de se battre contre des murs où on arrivait peu avancés. Moi, mon expérience, à la fin, j'ai postulé sur un job, j'ai passé les entretiens, je sors en tête de liste, mais je n'ai pas le job. Et l'âge ? semble quand même être la raison principale du fait que ce job ne m'est pas donné. Et je pense que quand on regarde et qu'on tourne un peu, qu'on regarde un peu autour de nous, c'est le cas de beaucoup de gens. Donc après, soit on se dit, on courbe les chines, comme dit Céline, on trouve d'autres intérêts. Soit on se dit, on a encore envie de faire plein de choses professionnellement. Et puis là, on prend la tangente et puis je pense qu'on va se développer ailleurs. Donc après, ça a été le Canada parce qu'on y pensait depuis longtemps. Je pense que c'est vraiment un pays qui nous attirait. Et puis une aventure d'expatriation nous attirait aussi. Donc voilà. Après, je pense qu'on n'a jamais pensé une seule seconde à se dire mais est-ce que c'est possible à notre âge ? Donc ça, ça n'a jamais été un enjeu.

  • Speaker #2

    Et l'image que vous renvoyez vos proches, vos amis, vos familles quand vous leur avez... Dit que vous alliez maintenant concrètement partir, c'était quoi les réactions ?

  • Speaker #0

    On ne peut pas dire qu'on a été encouragés. Moi, je sais que, en particulier ma mère, ma mère, elle était vent debout contre ce projet. Elle disait, mais qu'est-ce que vous allez faire là-bas ? Pourquoi vous ne restez pas là ? Vous avez un bon job. Ils ne comprenaient absolument pas notre projet. Nos amis, ils étaient partagés entre eux. Ah, quand même, vous êtes couillus. Pour utiliser une expression pas très jolie.

  • Speaker #1

    Mais où,

  • Speaker #0

    je ne sais pas si je ferais la même chose, quand même à votre âge, etc. Personne nous a vraiment encouragé. Nous, je pense qu'on n'a pas écouté. On était persuadés que c'était possible. On ne s'est pas posé trop de questions. On n'a pas trop réfléchi non plus. On n'est pas parti non plus tête baissée. Ce n'est pas non plus quelque chose qu'on a... On n'a pas creusé tout ce qui allait nous arriver. Et à la rigueur, heureusement, parce que comme ça, on le découvre au fur et à mesure. Et puis, on est quand même allé au bout de l'aventure. Et pourtant, on a commencé ce projet juste avant le Covid et on l'a finalisé en plein Covid. On aurait très bien pu à un moment donné se lever et se dire mince, finalement on est un peu dingue, on va rester en France parce que là, parce que le Covid ça a quand même été un grand bercement un peu partout dans le monde. Et jamais on se l'est dit d'ailleurs, jamais on a arrêté le projet en se disant est-ce qu'on est sûr qu'on veut le faire ? Non, à partir du moment où on avait lancé le projet, on est allé jusqu'au bout. Wow !

  • Speaker #2

    Et comment se sont passés vos premiers mois au Canada ? Qu'est-ce que vous aviez en tête au départ quand vous êtes partis ?

  • Speaker #1

    On avait en tête de la nouveauté, donc ce qu'on a vraiment trouvé. Je pense que quand on arrive dans un nouveau pays, tout est merveilleux et tout est nouveau. Et tout est une expérience nouvelle. Donc, on a l'impression de vivre des choses extraordinaires à chaque fois. L'arrivée, on ne peut pas non plus dire que c'était fabuleux puisqu'on arrive en plein Covid. Donc, avec les confinements. À l'arrivée, déjà, on est confiné 15 jours. On ne peut pas sortir. On ne peut même pas aller faire l'épicerie. Et puis après, on est un peu comme ici, donc restaurant fermé, confiné, déconfiné, avec l'impossibilité de rentrer en France. Le début, on se dit, tiens, comment ça se passe en France ? Comment ça se passe ici ? Et puis on essaye d'avancer et puis de trouver ses marques au milieu de ce Covid où tout est un petit peu incertain.

  • Speaker #2

    Et puis avec, j'allais dire, trois ados. Sous le bras que vous avez quand même déraciné, un instant qui n'est pas forcément évident ou en tout cas qui paraît pas évident. Comment est-ce que vous avez géré ça ?

  • Speaker #1

    Alors, ils étaient inscrits au lycée français au Canada. Ils ont raté la rentrée scolaire puisqu'on n'a pas pu faire le move au bon moment à cause du Covid où les frontières étaient fermées. Donc ils sont arrivés, la rentrée scolaire était déjà débutée. Donc pour eux, c'est vrai que c'était difficile. Très vite, ils se sont retrouvés de toute façon à distance puisque... Le lycée était fermé, donc les cours étaient à distance. Donc les six premiers mois ont effectivement été assez difficiles pour les enfants, pas pour les deux plus petits, sachant que le plus grand, lui, il était aussi à l'université à Ottawa, mais à distance aussi. Et il ne pouvait pas nous voir d'ailleurs, puisqu'on ne pouvait pas changer de province. Donc il restait côté Ottawa. Après, je pense que ça les a aussi construits. Et puis, ils avaient quand même fait le début de Covid en France. Donc, ils pouvaient comparer les confinements dans les deux pays. Et puis, assez vite après, ils ont trouvé leur marque. Et même si je pense qu'on les a un peu poussés dans le grand bain, dans l'eau du... Ils ont fini par très vite apprendre à nager. Donc, je pense que c'est un petit peu... Et aujourd'hui, si on regarde nos trois enfants, sur tous les... les deux ados avec lesquels on est partis, puisque le premier était déjà parti faire son université au Canada avant nous, ils sont plutôt super heureux. Et je pense que c'est une chance qu'on leur a donnée aussi, au niveau scolaire, pour pouvoir s'épanouir au Canada.

  • Speaker #2

    Non mais c'est une chance de dingue, mais je me permets d'insister dessus, puisque souvent les gens se disent « Ah mais c'est top ce qu'ils ont fait, mais ils sont jeunes, leurs enfants sont jeunes, nos enfants ils sont ados, c'est trop tard, ils pourraient pas, ils ont leurs copains, ils ont leurs copines, ils sont hyper ancrés. »

  • Speaker #1

    Mais vous,

  • Speaker #2

    vous l'avez fait. Et même si ça a été délicat, franchement vous l'avez fait au moment du Covid, donc c'est même plus délicat, c'est super délicat, avec deux plus jeunes ados et un plus grand, le résultat des courses quelques années plus tard, c'est quand même que c'est hyper bénéfique, je trouve que c'est important de le souligner.

  • Speaker #0

    Non, mais c'est vrai que ça n'a pas été évident, mais en même temps, ils étaient ados. Ça a été tendu, mais je pense qu'on aurait été tendus aussi.

  • Speaker #2

    Mais c'est tendu partout.

  • Speaker #0

    Donc, ce n'est pas parce qu'on était au Canada que c'était tendu. Après, c'est vrai que moi, j'ai le souvenir quand même, on est revenus, je ne sais pas si un an après notre départ au Canada, on était revenus en France et on a dîné avec une copine qui était psy et qui m'avait dit, il y a deux choses qui sont pour un ado, les deux choses les pires qui peuvent lui arriver, c'est de perdre un parent ou c'est de déménager. Donc je me suis dit, là quand elle m'a dit ça, je me suis dit, mince, qu'est-ce qu'on a fait ? Est-ce qu'on a bien fait de les emmener avec nous ? Bon, aujourd'hui, maintenant ça me fait rire, sur le coup ça m'a fait un peu bizarre. Maintenant ça me fait rire parce que je trouve qu'ils vont bien, ils ont trouvé leur voie. Après, est-ce qu'ils resteront au Canada ? On n'en sait rien. Ils vont peut-être revenir en France ou aller ailleurs, mais je pense qu'on leur a donné, ils se rendent compte, je pense qu'on leur a donné une corde supplémentaire à leur arc. Et qui leur a ouvert d'autres opportunités, d'autres possibles. Donc après... Notre fille, elle reste nostalgique de Paris. Peut-être qu'elle reviendra à Paris. Mais ça, à la rigueur, tant mieux. Et puis, ça ne l'empêchera pas d'aller au Canada et de faire des allers-retours entre la France et le Canada.

  • Speaker #2

    Oui, mais vous avez ouvert une voie.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #2

    Et ils en feront bien ce qu'ils voudront. C'est génial. Et du coup, quand vous, vous êtes arrivés, donc les enfants à distance, la reprise de leur scolarité. Et vous, du coup, professionnellement, c'était quoi vos plans ?

  • Speaker #0

    Valérie est arrivée avec un job. Elle avait d'ailleurs, on en parlera. Elle avait d'ailleurs commencé en France, puisque avec le Covid, on avait retardé notre départ. Décalage horaire conjoint en France. Ça,

  • Speaker #2

    c'est sympa.

  • Speaker #0

    Valérie, elle bossait. Moi, je faisais un peu la logistique et je chargeais du boulot. Ce n'était pas évident, d'ailleurs, parce qu'on a l'impression qu'on vient avec nos 30 ans d'expérience canadienne. Ils sont complètement... Si on n'a pas une expérience canadienne, ce n'est pas évident d'ouvrir les portes. Je faisais des petites missions. Je rencontrais beaucoup de gens. J'avais un peu de réseau. Et puis Valérie, rapidement, son job, elle en a eu marre, mais je vais te laisser en parler.

  • Speaker #1

    Je n'avais pas forcément la volonté de partir avec un job, mais Céline me dit qu'on est quand même un peu dingue. Donc pour partir, il va falloir, au niveau de l'immigration, avoir des papiers qui font que ça simplifie les choses. Donc moi, je ne veux pas qu'on parte avec un permis d'études. Donc il faudrait un permis de travail. Donc pour avoir un permis de travail, il fallait trouver un job. Donc je suis allée aux Journées du Québec, à l'hôtel. à Paris, dans un hôtel, et puis j'ai pris un job de développement commercial dans une petite start-up de TI de Montréal.

  • Speaker #2

    Donc que tu as trouvé facilement ?

  • Speaker #1

    Un entretien, un job. Et puis j'ai commencé au mois d'avril, donc normalement je devais commencer en présentiel, sauf qu'on était bloqués en confinement à Paris. Donc j'ai commencé d'abord à distance, et puis en arrivant au Canada au mois de septembre. J'ai continué à distance puisqu'on n'avait pas le droit d'aller au bureau. Et puis, j'ai quitté ce job au mois de janvier, février. Et là, une autre étape est passée. Donc là, on s'est dit avec Céline, on va monter quelque chose. On va racheter une entreprise. Donc, on s'est intéressé à plein de choses.

  • Speaker #2

    J'allais dire, comment est née l'idée de professionnellement aussi s'épanouir ensemble ? C'est le fait de... s'être lancé dans un nouveau challenge, s'être déraciné, du coup se connaître mieux, le côté partnering, comment c'est venu ? En fait

  • Speaker #0

    Valérie, sur ce job t'es partie parce que ça a commencé à devenir un peu toxique, et puis on en a discuté dans toutes les deux, puis on s'est dit on n'est pas venu au Canada pour revivre des expériences toxiques, donc on a préféré arrêter tout de suite, puis on s'est dit pour ne pas vivre d'expériences toxiques, on n'a qu'à vivre notre projet à nous, c'est un peu été ça le... Et puis, je pense que le fait d'avoir cassé un peu déjà tout, on avait déjà tout cassé. On a eu envie de, on avait vachement envie de construire ensemble. Donc, on a tout essayé, je crois. Donc, on a essayé, on a réfléchi à des idées de création de boîtes. On a regardé les franchises aussi qui étaient à racheter, parce qu'il y a beaucoup, beaucoup de franchises au Québec. En tout cas, le Québec et le Canada, c'est des pays où il y a beaucoup, beaucoup de franchises. Donc, on a pas mal regardé ça aussi. Et puis, on a regardé les entreprises à racheter. Donc ça, ça nous a pris quand même un an et demi. Avant qu'on concrétise notre achat d'entreprise, on a eu à peu près un an et demi de prospection de projet, au moins un an de prospection, puis après, de négociation d'entreprise.

  • Speaker #2

    Comment, j'allais dire, pendant ces un an et demi, comment est-ce que vous vous êtes préparé pour construire, capter les bons projets, se préparer à cette forme d'entrepreneuriat au Canada ?

  • Speaker #1

    Alors, on s'est fait un petit peu accompagner par une start-up. française qui accueille les immigrants, qui cherche des sociétés à racheter, qui présente des franchises qui sont des Français, qui aident d'autres Français au Canada. Moi, je suis retournée sur les bandes d'école, donc HEC Montréal, pour faire un certificat en gestion d'entreprise, ce qui permettait aussi de donner un petit peu des cordes locales, je dirais, qui sont propres au pays, et puis de régler aussi un problème d'immigration, puisque ... Du coup, c'était bien beau d'être venue avec ce permis pour l'entreprise, mais c'était un permis fermé. Donc, appartement où j'avais démissionné, je n'avais plus de statut légal au Canada. Et ça, c'est quand même un des éléments. On est quand même immigrant dans un pays, donc on est quand même sujet à l'immigration. Ou on pense que ça peut être simple. quand même pas si simple que ça.

  • Speaker #2

    Ça génère quand même un peu de stress, non ? Voilà,

  • Speaker #1

    quand on est une famille de cinq, je pense qu'on a fait une vingtaine de permis, les permis d'études des enfants, puisque quand ils changent de classe, on refait... Donc moi, je suis retournée sur les bancs de l'école.

  • Speaker #2

    Tu as aimé retourner sur les bancs de l'école ? J'ai adoré.

  • Speaker #1

    Donc un an et demi quasiment.

  • Speaker #2

    C'est énorme, un an et demi.

  • Speaker #1

    Certificat, gestion d'entreprise, c'était très sympa, en mode hybride. Donc on pouvait choisir soit des cours à distance, soit des cours en présentiel. Voilà, donc le... Le premier sommet, je n'avais fait que en distance. De toute façon, c'était encore fin de Covid. Et puis après, je me dis non, je vais quand même essayer les cours en présentiel. Mais je me suis dit, c'est vrai qu'à distance, on ne se rend pas trop compte. Même si on a des travaux d'équipe, on se rend compte qu'il y a des gens qui sont aussi des noldis. Mais pas que. Et puis quand on arrive en présentiel, on se dit, on va arriver dans ce building d'HEC. Et puis on va voir que des gamins, que des étudiants. Mais non, il y a un vrai mélange des deux. Donc, les cours étaient plutôt le soir et le week-end, donc pour des gens qui travaillaient. Donc, il y avait, je ne sais pas, je pense que... Je n'étais pas la plus vieille, ça, c'est sûr. Il y avait... Voilà.

  • Speaker #2

    En tout cas, tu te sentais bien et vous étiez bien mélangée.

  • Speaker #1

    Voilà. Il y avait un très, très bon mélange. Et puis, même quand les travaux qu'il y avait à faire en groupe, tu vois, pareil, ça se mélangeait. Il n'y avait pas... C'était... Et c'était des gens qui travaillaient, qui retournaient aux études, donc qui faisaient même un certificat en... parfois deux ans, trois ans, donc il allongeait, donc il prenait moins de cours que moi, ce que j'avais pu prendre pour être en temps plein. Et il s'éclatait aussi. Donc non, c'était une super expérience. Et ça t'a été utile ?

  • Speaker #2

    J'allais dire concrètement,

  • Speaker #1

    ça vous a été utile pour la mise en place ? Oui, ça nous a surtout été utile sur la partie ressources humaines, puisque le code du travail, les choses sont très, très différentes. Donc là-dessus, ça a été utile. Après, il y a beaucoup de cours sur le marketing, un petit peu moins. La logistique, forcément, vu le business qu'on a racheté, ça n'a pas du tout été utile. Mais tout ce qui est ressources humaines, ça a été très utile et on l'a mis en application après, quand on a racheté l'entreprise, puisqu'on a eu un départ. Un congédiement. Voilà, un congédiement, tout à fait.

  • Speaker #2

    Important, des mots québécois qu'on aime.

  • Speaker #0

    Il y a aussi la partie finance qui nous aide quand même. Moi, ça m'a permis de faire un petit rappel de mes cours d'école de commerce d'il y a 30 ans.

  • Speaker #2

    J'imagine.

  • Speaker #0

    Ça m'a aidé dans les évaluations de l'entreprise. Je faisais les cours un peu en parallèle avec Valérie quand elle était à distance. Donc, la finance, je te révisais avec elle.

  • Speaker #2

    C'est un peu le nerf de la guerre. Et du coup, comment vous avez choisi l'entreprise que vous avez reprise ?

  • Speaker #1

    Après avoir fait le tour des franchises, après avoir regardé comment créer une entreprise, en étant… Comme ça, française, pas intégrée dans le milieu canadien, c'est très difficile, je pense, la création. On s'est dit, on va plutôt racheter. Donc, il y a beaucoup, beaucoup d'entreprises qui cherchent de la relève au Québec. Donc, l'État, le gouvernement a financé quelque chose qui s'appelle le CETEC, qui est le Centre de Transfert des Entreprises Québécoises. Et là, il y a un catalogue. Donc, on s'inscrit, on présente son profil. Et après, on a un conseiller qui, lui, par rapport au catalogue qu'existe d'entreprises qui sont à vendre, va nous permettre de les identifier. Donc ensuite, on signe D&DA. On a regardé 4-5 entreprises, je pense. On est allé jusqu'à faire une revue d'état financier sur deux. Et puis à un moment, c'est devenu... Alors la première entreprise, elle était dans le monde de la décoration. Donc c'était un importateur, un grossiste en petits objets de décoration. Donc c'est quand même ce qui est assez loin de... de nos compétences. Mais pourquoi pas ? C'était plutôt intéressant. Et puis, c'était au moment où il commençait à y avoir beaucoup de tensions sur les transferts en bateau, donc des taxes qui étaient mises sur ce qui était importé de Chine. Il y a eu des éléments qui nous ont un petit peu troublés et qui nous ont arrêtés dans cet élan. Et puis ensuite, on nous a présenté une entreprise où il y avait déjà quelqu'un qui était sur l'entreprise. Donc, on nous en a parlé, mais en nous disant... Vous ne pouvez pas encore négocier, rentrer en relation avec le cédant. Cette entreprise était pile poil pour nous. C'était du contenu, de l'ATI. puisque c'est un studio multimédia qui fait des capsules de e-learning. Et puis, on a réussi à rentrer en contact avec le CEDAN. Et puis là, après, ça a avancé assez vite.

  • Speaker #2

    Comment c'était, du coup, les premiers moments ? Ça y est, vous êtes concrètement toutes les deux à la tête de l'entreprise, qui tourne déjà, qui a des employés. Comment ça se passe dans les premiers temps ?

  • Speaker #0

    C'était assez excitant. J'étais quand même super contente. Après... Assez rapidement, on a déchanté parce qu'il y a un des collaborateurs clés qui ne s'est pas vu travailler avec nous et qui l'a signifié de manière un peu violente. Ok. Ça a été un peu...

  • Speaker #2

    Un petit cadeau d'accueil.

  • Speaker #0

    Voilà, c'était un petit cadeau d'accueil. Lui, il l'a signifié de manière violente. Nous, on a eu une réaction assez rapide, c'est-à-dire qu'on l'a congédié en 24 heures. C'est les avantages du Canada par rapport à la France, c'est qu'on peut aller vite. Puis on ne voulait pas...

  • Speaker #2

    Non, puis ça devient toxique pour tout le monde. Voilà,

  • Speaker #0

    parce qu'il y a un moment... L'entreprise, si on le garde, on va passer trop d'énergie sur ça. Donc bon, ça a quand même été un gros dossier, mais ça nous a un petit peu refroidi, je veux dire.

  • Speaker #2

    Oui, et puis ça peut fragiliser aussi dans ces temps-là.

  • Speaker #0

    Après, on a été, je ne sais pas, on a été plutôt excités par le projet. On a trouvé d'autres collaborateurs très ouverts quand même. Ceux qui étaient les autres, à part celui-là, ça s'est bien passé.

  • Speaker #1

    Et puis...

  • Speaker #0

    Et puis on a pris nos marques, ça ne nous a pas pris trop de temps, parce qu'il fallait qu'on apprenne aussi à travailler ensemble.

  • Speaker #2

    Mais ça, ça m'intéresse particulièrement.

  • Speaker #0

    On pensait qu'on était complémentaires. Théoriquement, sur le papier, on est complémentaires de par nos parcours professionnels, de par nos formations. Elle est ingénieure, j'ai fait une école de commerce, elle a fait des ventes, j'ai fait du marketing, j'ai fait de la finance, elle a fait toute l'innovation.

  • Speaker #2

    Sur le papier, c'est très très bien.

  • Speaker #0

    Sur le papier, ça marche très bien, mais après, dans la réalité, on ne sait jamais si ça fonctionne. Il a fallu qu'on apprenne à fonctionner ensemble. Je pense que ça n'a pas été très compliqué, mais bon, il faut quand même se régler. Le principe, c'est qu'on travaille dans le même bureau et on entend tout ce que l'autre dit. Donc en plus, on est complémentaires, mais aussi interchangeables. C'est-à-dire qu'on est capable de reprendre l'autre sur un dossier si elle a une urgence ou de répondre à un courriel à sa place, etc. Donc ça, c'est aussi super important parce qu'on a un circuit de décision super court. On se tient super au courant. Donc ça se passe bien, quoi, je ne sais pas, ton sentiment.

  • Speaker #1

    Valérie ne va pas dire l'inverse ça se passe super bien et avant quand on avait chacun notre job le soir on parlait on se racontait notre journée toi t'as fait ça, moi j'ai fait ça et puis voilà je suis capable de citer des collègues de Céline et Céline pareil et maintenant le fait d'avoir travaillé toute la journée, le soir on parle d'autres choses et ça je trouve ça génial parce que on fait vraiment une coupure entre ... On travaille, on est sur... Et puis après, quand arrive le soir, on va plutôt parler d'actualité, on va parler de potes, on va parler de loisirs qu'on veut faire, mais on n'est plus en train de se... C'est bon, on n'a pas à se raconter la journée, on l'a vécu ensemble. Et ça, je trouve que c'est super bénéfique. Et ça,

  • Speaker #2

    c'était... J'allais dire, vous l'avez mis en place dès le départ, ou au début, il y a l'espèce d'excitation, on découvre, donc à 22h, je repars sur tel sujet, ou assez vite, vous avez réussi à cloisonner les deux ?

  • Speaker #1

    Ce que je trouve génial. Assez vite, je pense. Assez vite. Alors après, le Canada, c'est quand même, ils ont des heures de travail qui sont assez, un rythme de travail qui est très différent de ce qui existe ici en France. Donc, les équipes commencent entre 8h et 9h et finissent entre 16h et 17h.

  • Speaker #2

    J'aime ce rythme. Donc,

  • Speaker #1

    ce qui veut dire qu'ils ont aussi des activités après, surtout, pas l'hiver, parce qu'il fait nuit, mais l'été. Nous, à 18h, si on se pose des questions, qu'on est encore au bureau, de toute façon, il n'y a plus personne. Donc, il y a un moment, au début, quand on ne maîtrisait pas et qu'on avait quand même besoin des équipes pour que prendre, il n'y a plus personne. Donc, tu vas faire autre chose. Tu vas faire de la cuisine et puis tu reverras le lendemain matin ce qui se passe. Donc, assez vite, on a cloisonné. J'ai l'impression qu'ici, en France, quand on part en vacances, on part en vacances pour se reposer de nos mois qu'on vient de passer. Là-bas, ils ont moins de vacances, mais ils ont... Ça se comprend parce qu'à la rigueur, en vacances, tu n'as pas besoin de te reposer. Tu peux te reposer toute l'année, tu peux te reposer le week-end. Les fins de semaine, personne ne travaille. On ne dit pas les week-ends, on dit les fins de semaine. Personne ne travaille les fins de semaine. Et personne ne travaille le soir, ne fait pas d'overtime. Oui,

  • Speaker #2

    il n'y a pas un espèce de côté « je reste tard » . Donc c'est bien vu, la culture est complètement différente.

  • Speaker #1

    Donc on a un Français qui nous a rejoints il n'y a pas longtemps. Et puis notre directrice artistique, Zemmé. il faut lui dire au petit français là que c'est pas la peine qu'il reste jusqu'à ce que je parte parce que moi comme j'arrive à 10h le matin je pars plus tard le soir mais lui il faut pas parce que sinon il va faire vraiment beaucoup trop d'heures donc effectivement c'est une culture qui est très différente

  • Speaker #2

    Oui, et puis qui est très saine. Et c'est vrai qu'en France, il peut y avoir parfois cette idée de « ah, il y a un dingue pendant la semaine et donc je suis un peu pressurisé de tous les côtés parce que j'essaye de donner le meilleur de moi-même et donc le week-end, je suis un peu exsangue et je me repose et les vacances » .

  • Speaker #0

    C'est peut-être pas le plus sain.

  • Speaker #2

    Et cette idée du coup d'entreprendre, de reprendre une entreprise, vous l'avez réalisée au Canada. Est-ce qu'en France, c'est quelque chose que vous aviez déjà eu en tête ?

  • Speaker #0

    Non, pas vraiment en fait. On a l'impression que… alors je pense qu'il y a… Il y a deux choses, il y a le fait que peut-être qu'en France c'est plus compliqué, administrativement, ça nous paraît être quelque chose de plus compliqué à faire. Et puis surtout quand on arrive dans un autre pays, ça a été le cas pour nous au Canada, on a l'impression qu'on n'a pas de barrière, que tout est possible. C'est comme si on devient un peu naïf et on peut ouvrir toutes les portes. Et donc je pense que l'effet des deux fait qu'en France on n'a jamais envisagé de reprendre une entreprise.

  • Speaker #2

    Parce que vous aviez des super carrières, que vous étiez bien installés, que ça se développait ?

  • Speaker #0

    Et puis qu'on ne pensait pas obligatoirement que c'était possible. En tout cas, ça ne s'est pas rentré à un moment donné dans notre... Et là, c'est vrai qu'au Canada, à un moment donné, on n'avait pas de job. Donc on a fait vraiment, on a fait un 360.

  • Speaker #1

    Donc tout est possible.

  • Speaker #0

    Il n'y a rien de... On ne s'est fermé aucune porte.

  • Speaker #2

    Et quel conseil, du coup, j'allais dire ? Vous auriez envie de donner à ceux qui, peut-être, ne se sont même pas posé la question d'aller vivre dans un autre pays ou de se lancer dans un projet qui peut paraître fou, rétrospectivement, qu'est-ce que vous aimeriez leur dire ?

  • Speaker #0

    Ne pas réfléchir. Non, mais c'est-à-dire que si on a une envie d'y aller, quoi, et de ne pas penser... Si on essaye de trop préparer les choses en essayant de dire, oui, mais si ça arrive, qu'est-ce que je vais faire ? Si ça arrive, à un moment donné, on ne fait plus rien. Donc, il faut, à un moment donné, suivre son instinct, dire j'ai envie, j'y vais, puis il faut avancer, quoi.

  • Speaker #1

    Il faut y aller avec son cœur et se dire, c'est ce dont j'ai envie, c'est ça qui me ferait du bien, je m'imaginerais bien là-dedans. Et ne pas regarder ce que renvoie la société, ne pas regarder ce que nous renvoient peut-être même les amis, et ne pas trop réfléchir. Parce que je pense que si on réfléchit trop, avec des si on mettrait Paris en bouteille, quelque part ça va freiner. Donc... Après, il ne faut pas non plus être une tête brûlée et se dire, tout n'est peut-être pas possible, mais surtout ne pas avoir le poids de la société qui dit, ah mais à ton âge, mais non, mais à notre âge, mais so what. Je pense qu'il n'y a pas, et ça c'est aussi la différence de ce qu'on ressent au Canada, c'est qu'au Canada, il y a une inclusivité qui est... qui est exemplaire, je dirais. Et puis,

  • Speaker #0

    alors,

  • Speaker #1

    l'âge, personne ne ressent le fait qu'on a un certain âge ou pas un certain âge. Ça, c'est vrai aussi pour nous. On est quand même une famille homoparentale. Donc, c'est aussi quelque chose où on se sent beaucoup plus inclus au Canada qu'on ne pouvait l'être ici en France. Les enfants aussi. C'est-à-dire que les enfants, pour eux, je me souviens de notre... Notre grand, quand il était au début à l'université, il me disait « je vais me présenter à mes parents, je vais parler de vous à un copain, etc. » ou à son mec, machin. Et donc, tu lui as dit que tu avais deux mamans ? Ah oui, mais ce n'est pas un sujet ici. Et je pense que ça, alors que quand il était au collège en France, en plus c'était au moment du débat pour le mariage pour tous, il rasait les murs le pauvre. Et ce n'est pas quelque chose qu'il pouvait exprimer, il se sentait... Pas bien vis-à-vis de ça, ils se sont endettés de la pression. Et bon, c'est vrai qu'au Canada, pour ça...

  • Speaker #2

    On est le bienvenu comme on est.

  • Speaker #1

    Voilà. Et ça, je pense que...

  • Speaker #0

    ça vaut pour la partie Noldi, ça vaut pour tout type de différences ou de minorités ou quoi ou qu'est-ce. Et c'est très très très agréable. Et je pense que ça, ça encourage aussi le fait d'aller de l'avant. Mais après, ça ne veut pas dire qu'en France, on ne peut pas y aller. Il suffit juste de se dire, fermons-nous et n'écoutons pas les Français qui peuvent être un peu râleurs. Et donc, l'ami qui va te râler dans l'oreille, de dire, t'es sûr, mais il ne faut pas. Non, je pense que quand on sent quelque chose, il faut y aller.

  • Speaker #1

    Il faut oser. Toi, c'est top et franchement, vous en êtes un super exemple. J'ai envie de vous poser une autre question à chacune. Quelle est la qualité qui t'a le plus servi pendant ta carrière ? Que ce soit dans ta carrière en France, que ce soit depuis quelques années dans la reprise d'entreprise au Canada.

  • Speaker #2

    Je pense que je suis très à l'écoute. Je pense que c'est le sens de l'écoute. Je pense que ça m'a servi beaucoup dans ma carrière. Aussi après, je pense que c'est vraiment ça qui... Ouais, je pense que c'est cette qualité-là.

  • Speaker #1

    Il te vient d'où ce sens de l'écoute ?

  • Speaker #0

    Je suis née avec.

  • Speaker #1

    T'es née avec ?

  • Speaker #2

    Non, puis je pense que c'est des choses que j'ai... Oui. J'aime bien ce que les autres peuvent apporter et c'est quelque chose que j'ai aussi développé. Donc, je pense que c'est important. Je pense que pour avancer, pour faire des choses, de savoir bien écouter ce qui se passe autour de... Même si je dis qu'il ne faut pas réfléchir, il faut même écouter ce qui se passe.

  • Speaker #1

    Et puis, ça a sans doute été, j'allais dire, très instrumental quand vous êtes arrivés, puisque tu l'as aussi dit tout à l'heure, on est arrivés. Alors certes, on ne s'est pas posé beaucoup de questions et c'est un plus, mais tu as capté... Capté les codes, les fonctionnements, sans doute dans des micro-détails, mais qui font aussi la différence.

  • Speaker #2

    Oui, c'est vrai que quand tu arrives dans un pays étranger, parce que le Canada, souvent le Québec, les gens disent c'est bon, on parle français, c'est pareil. On n'est pas en France, on est en Amérique du Nord avec des Américains qui parlent français, même si là en ce moment ils sont un peu fâchés avec les Etats-Unis. Mais on est quand même avec des codes super différents et c'est vrai que oui, il faut quand même écouter un peu tout ce qui se fait autour. Parce qu'on voit, il y a quand même des Français qui se plantent au Québec et qui se plantent au Canada. Il ne faut pas croire que j'arrive, que c'est facile, etc. Il faut quand même se fondre aussi, il faut être capable de s'adapter à ce qui se fait sur place, de ne pas prendre les Québécois et les Canadiens de haut, parce que c'est vraiment l'erreur fatale que font certains Français. Nous, on sait tout, on a tout vu, on a tout vécu, on va vous expliquer, vous êtes nos cousins. Et ce qui n'est pas le cas, c'est qu'ils n'aiment pas du tout ça. Mais ça je comprends moi, leur place Être pris de haut,

  • Speaker #1

    j'ai l'impression que personne n'aime non ?

  • Speaker #2

    Je pense que c'est un peu normal Mais les français en général nous le font beaucoup Avec les québécois, un petit sourire sur leur accent Parce que pour nous Au Québec c'est nous qui avons un accent

  • Speaker #1

    Bien sûr

  • Speaker #2

    D'ailleurs ils nous le rappellent, on leur dit que malheureusement On n'arrivera jamais à faire leur bel accent On ne cachera jamais nos origines Je pense que c'est Mais donc oui je pense que c'est important quand on arrive Quand on décide de s'expatrier D'où de comprendre et donc le sens de l'écoute est super important.

  • Speaker #0

    Moi, je pense que c'est mon sens de l'action ou le côté un peu fonceur de... Moi, je vais plus être dans l'action que dans la réflexion, donc c'est bien. C'est un peu la tête et les jambes, on pourrait dire. C'est un peu péjoratif pour moi d'être les jambes. C'est super. Voilà. Parfois, je vais trop vite même. Donc, je pense que je suis plutôt... Quelqu'un qui veut avancer, avancer, avancer, je pense que d'être toujours dans l'action, c'est quelque chose qui je pense m'a servi aussi, parce que quelque part c'est de dire t'avances, t'avances et puis oui tu réfléchis pas trop et puis tu fais avancer les choses, t'essayes de faire que quand j'ai pris une décision, je me mets vite en action. Tu déroules. Je déroule, c'est pas que j'ai décidé et puis après... Je vais y réfléchir et revenir et puis savoir, non, c'est décidé, hop, après on agit. Et donc je suis effectivement... Céline me dit souvent, mais tu t'es sûre, on va si vite ? Oui, bah oui, on va si vite. Bah bien sûr ! C'est décidé, on y va et puis je pense que c'est ça ma...

  • Speaker #1

    T'as toujours été comme ça Valérie ?

  • Speaker #0

    Toujours été comme ça.

  • Speaker #1

    Petite fille et tout, t'étais déjà comme ça, fronceuse ?

  • Speaker #0

    Ouais, toujours.

  • Speaker #1

    J'ai l'impression qu'elle approuve.

  • Speaker #2

    J'approuve complètement. Et d'ailleurs, quand on s'est paxé, nos amis nous ont fait un... On fait des petits sketchs et on en a eu une d'ailleurs qui nous avait appelé les kiddies qui font. Mais c'était surtout vrai pour Valérie, on est des kiddies qui font.

  • Speaker #1

    Celle qui disait qu'il réalise après. Quel conseil, on a parlé du conseil que vous aimeriez donner, si vous parliez à la Céline qui a 25 ou 30 ans, toi Valérie, à la Valérie qui a 25 ou 30 ans, vous lui diriez quoi à cette jeune femme ?

  • Speaker #2

    Peut-être de ne pas attendre 52 ans pour partir au Canada. Après, je ne regrette pas du tout la carrière que j'ai faite en France avant, etc. Mais je trouve que ça nous apporte tellement cette expatriation. On a l'impression qu'on a enlevé des...

  • Speaker #1

    Des sparadraps,

  • Speaker #2

    des couches d'interdits qu'on se mettait. Moi, je pense que ça m'aurait peut-être plu de m'expatrier dans plus de pays que ça. Mais bon, maintenant, je pense qu'un pays, ça va. Surtout que maintenant, on est jeune grand-mère quand même.

  • Speaker #1

    Ça, c'est génial.

  • Speaker #2

    On a une petite fille au Canada, donc je pense qu'on ne va pas non plus partir trop loin du Canada. Notre fils, c'est sûr qu'il va rester. Il a l'air bien. Même s'il n'a pas encore la citoyenneté, il va la demander. Ils sont vraiment déjà canadiens. Ça serait de me dire, peut-être de... Moi, je me dis, à l'époque, quand j'ai fait mes études, les échanges universitaires à l'étranger, ça commençait tout juste. C'était vraiment le début. Je me dis, je pense qu'aujourd'hui, à 25 ans, vraiment de partir à l'étranger, de faire des expériences à l'étranger. Je pense que c'est ça que je me serais dit, si je devais faire autre chose différemment. Après, je ne regrette rien du tout.

  • Speaker #1

    Bien sûr, il est super le chemin.

  • Speaker #0

    Moi, je ne changerais pas grand-chose. Parce que je pense que j'ai l'impression d'avoir toujours vécu ce que j'avais envie de vivre. Donc oui, peut-être de partir plus tôt, mais on l'aurait peut-être vécu différemment. Donc non, je dirais que je ne ferais pas grand-chose différemment. Voilà, je pense que c'est à peu près ça ce que j'ai à dire. Et j'espère continuer à faire encore plein de choses dans les 30 ans. Bien sûr, 30, 40, on verra.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu as envie de faire toi Valérie ? Qu'est-ce que vous avez envie de faire ensemble dans les années à venir ? C'est quoi les jolis projets ?

  • Speaker #0

    Là on a envie de développer un peu cette entreprise avec comme objectif de prouver qu'on est capable d'innover, de travailler dans un environnement sain, de faire des belles choses sans pression et puis d'avoir quand même quelque chose qui est rentable. L'objectif n'est pas de multiplier par 10 le chiffre d'affaires. Le truc, c'est de rendre quelque chose rentable avec des beaux produits et puis une équipe où il y a, parce que c'est un peu ce qu'on arrive à avoir aujourd'hui, un bon équilibre entre la vie personnelle et la vie professionnelle, une envie de travailler, d'innover, de créer. Donc ça, je pense que c'est d'amener cette entreprise, de la développer, d'essayer de peut-être trouver une relève interne. Ça, ce serait notre rêve. qui est de dire comment on arrive à transmettre aux équipes qui sont là, et puis de sortir tout doucement pour s'occuper de nos petits-enfants, de voyager, de voir les amis, et puis de continuer à découvrir tous les beaux sports qu'on peut faire au Canada, parce que c'est vrai que la nature c'est tellement... C'est magnifique et puis...

  • Speaker #1

    C'est vrai que la vue de votre bureau, la dernière fois que tu avais tourné la caméra, ça avait l'air fâchement sympa.

  • Speaker #0

    Donc là l'hiver on est... dans un chalet sur un lac pour travailler. C'est vrai que le midi, tu prends les raquettes, tu vas faire un petit tour sur le lac. Donc voilà, c'est de profiter aussi. On ne connaît pas beaucoup le Canada parce qu'on est arrivé en plein Covid. Aujourd'hui, quand on voyage, on essaye de revenir surtout en France pour voir la famille, pour voir les amis. Et puis, c'est tellement grand, c'est tellement magnifique. On aimerait bien aussi aller un petit peu dans toutes les provinces pour découvrir plus que le Québec. On connaît un peu le Québec, un peu l'Ontario, mais c'est quand même... très très peu par rapport à tout ce qui est à voir.

  • Speaker #1

    Et toi Céline, tu es en accord avec ça ? J'ai l'impression que vous en avez un peu discuté.

  • Speaker #2

    Non, non, mais c'est vrai que là, pour l'instant, on est dans le développement de la boîte, mais plutôt dans le développement, comme le disait Valérie, l'idée ce n'est pas d'en faire une multinational, mais c'est vraiment de prouver qu'on peut faire rimer bienveillance et rentabilité.

  • Speaker #1

    C'est énorme. Oui,

  • Speaker #2

    on n'a pas, on cherche vraiment et... On essaye de construire un écosystème où les gens sont bienveillants, qu'on travaille dans le plaisir. Les collaborateurs, on ne les force à rien. On veut qu'ils se développent, on veut qu'ils prennent plaisir à ce qu'ils font. On travaille sur leurs points forts, surtout leurs points faibles. On les cache sous la banquette. On cherche vraiment à faire en sorte qu'ils soient bien équilibrés. Et nous, on veut être comme ça aussi. On ne veut pas se mettre de pression non plus. On ne leur met pas de pression, mais en même temps, on arrive quand même à être rentable. Et je suis persuadée qu'on peut développer des écosystèmes d'entreprise comme ça. Sans être dans la course au profit absolu. Donc c'est un peu ça qu'on essaye de construire. Ça se passe plutôt bien pour l'instant. Je trouve qu'on est plutôt content de ce qu'on arrive à faire. Et puis, effectivement, notre plus grand plaisir, ça serait de pouvoir avoir une relève interne. Parce que ça serait sympa de transmettre à des... à des collaborateurs qui s'investissent en entreprise s'ils en ont envie. Puis après, oui, on a des projets de voyage, de profiter, il y a plein de choses à faire. Et puis, on a aussi les petits-enfants, donc je pense qu'on ne s'ennuiera pas.

  • Speaker #1

    Un super programme. Faire rimer quand même rentabilité et bienveillance, en tant que toute nouvelle entrepreneuse, ça m'appelle particulièrement. Et je trouve que c'est super chouette et rarement articulé comme ça. On parle souvent de rentabilité à l'extrême, de... d'optimisation des ressources. Voilà, donc merci de le dire. Je vais essayer de me l'appliquer. Vous me donnerez des tips.

  • Speaker #2

    On donnera des tips.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a une citation de film que vous aimez particulièrement ? Moi,

  • Speaker #2

    j'ai une citation de film, c'est dans Alice au Pays des Merveilles. Oh ! Tu veux atteindre l'impossible, tu n'as qu'à te dire que c'est possible.

  • Speaker #1

    Cette phrase t'a marqué.

  • Speaker #2

    Cette phrase m'a marqué parce que je trouve que, en fait, ça veut dire que rien n'est impossible. C'est juste nos schémas qui nous ont dit qu'on y est. que c'est impossible, mais si on décide du coup que ça devient possible, on va pouvoir y arriver. Je trouve que c'est une belle phrase pour dire qu'on peut tout faire.

  • Speaker #1

    Ça fait hyper longtemps que je n'ai pas regardé Alice au Pays des Merveilles, mais je vais m'y remettre.

  • Speaker #0

    Moi, j'irais dans l'auberge espagnole avec une phrase qui est, une citation qui serait, la destination n'est pas importante, mais le chemin pour y parcourir est la clé. C'est ça qui est important. C'est le chemin qu'on prend. Et puis, la destination finale, à la rigueur, c'est un détail.

  • Speaker #1

    Ça me parle. Et puis, pour revenir sur le sujet des entrepreneurs, souvent les gens créent en se disant, je vais revendre, je vais faire un exit de temps. Peut-être que le plaisir, il est quand même dans le quotidien, dans ce qu'on s'offre, dans ce qu'on crée. Est-ce qu'il y a un livre dont vous avez envie de parler ?

  • Speaker #0

    Alors moi, je suis restée un grand enfant dans l'âme. Donc, je vais dire Le Petit Prince. Voilà. Donc, je pense que ça... Je trouve ça sympa.

  • Speaker #2

    Moi, il y a un livre que j'ai... Un de mes livres préférés, c'est la saga de science-fiction de Dan Simmons, qui est Hyperion en 10 millions. Ok. Je ne sais pas si tu connais.

  • Speaker #1

    Non, j'avoue que je ne connais pas. Mais du coup, c'est très intéressant.

  • Speaker #2

    C'est une saga en 4 tomes. Chaque tome doit faire 1000 pages. Donc, quand tu plonges là-dedans...

  • Speaker #1

    On se motive.

  • Speaker #2

    Et en fait, moi, je suis assez fascinée. J'ai toujours aimé beaucoup la science-fiction, parce que j'adore cette création d'univers de zéro. Donc, j'ai toujours... Je trouve que l'imagination d'un auteur pour créer un univers de bande dessinée, j'aime aussi beaucoup Le Seigneur des Anneaux, mais j'ai beaucoup aimé le livre, après j'étais très déçue par les films, je pense que quand on a aimé les livres et qu'on se les a imaginés dans la tête, on est toujours déçue par les films. Mais je trouve que Hyperion en Dimeon, c'est une saga qui imagine des mondes, on a une espèce de personnage qui traverse des mondes, c'est super puissant, et quand on lit ces livres, on a l'impression de voyager, moi franchement je recommande, je suis très... Moi, je suis très fascinée par tout ce qui est aventure, voyage, etc., conquête. Et je trouve que ces livres sont un vrai voyage et c'est génial. Trop bien. Je vous le conseille. Ok. Il faut avoir du temps un peu devant soi.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, mais le temps, ça peut se trouver. Si vous pouviez organiser un dîner ou devrais-je dire un souper avec les personnes de votre choix, vous auriez envie d'inviter qui à votre super souper ? Vous pouvez avoir chacune votre table.

  • Speaker #0

    Ouais. Non, non, on va faire une table commune. Moi, j'inviterais Simone Veil. Encore plus en ce moment, je pense, avec le recul du droit de la femme dans le monde. Et puis, en étant au Canada, la gastronomie nous manque un petit peu quand même. Donc, je ne sais pas, je prendrais bien Pierre Hermé pour me faire rêver sur les pâtisseries. Donc, à la table. Mais je pense que Céline, elle a des jeunes qui pourraient aussi aller bien avec.

  • Speaker #1

    Céline, tu veux qui ?

  • Speaker #2

    Moi, j'aimerais beaucoup inviter Violette D'Orange. Parce que je suis un peu fan en fait. Je suis ce Vendée Globe, je suis souvent, mais là je le suis vraiment particulièrement à cause d'elle, parce que je trouve que c'est super ce qu'elle fait. Quand ils partent comme ça, tout seuls sur leur bateau,

  • Speaker #1

    c'est d'une émotion.

  • Speaker #2

    Donc j'aimerais bien qu'elle vienne me raconter. J'aimerais bien aussi qu'on rigole un peu, donc je voudrais bien proposer à Florence Foresti de nous rejoindre. pour qu'on rigole un peu. Et puis il y en a un que j'aime beaucoup, c'est Thomas Pesquet, parce qu'il a quand même été dans les étoiles, et je trouve ça sympa, donc si on pourrait se faire un dîner sympa comme ça.

  • Speaker #1

    Trop bien !

  • Speaker #2

    On se fait bien, hein ? Tu vas te dire ?

  • Speaker #1

    Ouais, il a de la gueule votre dîner. Avant de conclure, est-ce qu'il y a quelque chose que vous n'avez pas dit, que vous avez envie de dire, une question que je ne vous ai pas posée, ou le mot de la fin, qu'est-ce que vous avez envie d'ajouter ?

  • Speaker #0

    Encore une fois, je pense... Ne pas trop réfléchir, penser que tout est possible, je pense que c'est voir le... Le verre à moitié plein, d'être positif, je pense que ça, ça permet d'aller plus loin. Et je crois que c'est super important. Et nous, ce qu'on a ressenti au Canada, où on a vu que toutes ces barrières sont parties, ont disparu, c'est une partie dans notre tête, c'est une partie effectivement qui est liée au pays, mais c'est aussi une partie dans notre tête. Donc je pense que même en France, même en se disant, il y a plein de choses, mais si déjà... Mentalement, on se dit oui, c'est possible. Oui, il faut oser. Oui, y aller. Et on va y arriver. Je pense qu'on a déjà fait une bonne partie du chemin. Et je pense que ce serait le conseil pour les Noldi. Parce que là, je ne compte pas. Je pense que, au contraire, je pense que si, par ce moment, on reste en bonne santé, qu'on a des envies, mais on a la vie devant nous. Je pense que c'est un petit peu... Un petit peu ça, je pourrais te dire.

  • Speaker #2

    Je pense que le projet entrepreneurial, je pense que ce n'est pas quelque chose qu'on a en tête obligatoirement, mais je pense que c'est un super projet à tous les âges. D'ailleurs, j'avais lu une statistique qui disait que souvent les créateurs d'entreprises qui créent des entreprises qui marchent ont plus de 50 ans. Je pense que le fait d'avoir de l'expérience et de créer ou de reprendre une entreprise à cet âge-là, je pense qu'on se met toutes les conditions pour réussir. Et ça, c'est... Il faut vraiment l'essayer, il ne faut pas se mettre un frein dans sa tête en disant « Ah non, l'entrepreneuriat, ce n'est pas pour moi, je pense que toi, tu en es la preuve, tu montes ta boîte, nous, on a repris une boîte. » Je trouve que c'est quelque chose qui, en plus, quand on a un peu d'expérience, est beaucoup plus facile et où on prend beaucoup de plaisir. C'est quand même de faire soi-même les choses, de faire soi-même, de gérer au quotidien, tout ça. L'entrepreneuriat, c'est beaucoup de plaisir.

  • Speaker #1

    Alors qu'avant, vous aviez un petit bout. Dans vos carrières, aussi belle soit-elle.

  • Speaker #0

    L'entrepreneuriat, il faut l'oser aussi en couple, en famille, entre amis. Je ne sais pas. Ça, c'est peut-être à la rigueur. Parfois,

  • Speaker #1

    ça fonctionne. Parfois,

  • Speaker #0

    moins. En tout cas, en famille, que ce soit en couple, que ce soit avec un enfant, avec un frère, une soeur. Je pense que le faire aussi pas seul, ne pas le faire seul. c'est aussi quelque chose qui est très très positif et je pense que ça a de la valeur également. Donc entreprenariat, une couche de la cerise sur le gâteau en plus, en couple ou en famille.

  • Speaker #1

    Oui et puis ça rajoute aussi à votre histoire et à votre lien d'avoir cette entreprise ensemble et je trouve ça super chouette.

  • Speaker #0

    C'est vraiment un bonheur tous les jours. de bosser ensemble et d'avancer ensemble dans l'entreprise. Et puis, c'est l'entrepreneuriat, ce qu'on vit aujourd'hui. Moi, je n'ai plus du tout le stress, plus du tout le poids que je pouvais porter sur les épaules en étant dans une grande entreprise ou ce que j'ai pu vivre en France. Et ça aussi, ça n'a pas de prix. Voilà, je pense que c'est... Est-ce que c'est lié à l'entrepreneuriat ? Est-ce que c'est lié au fait qu'on travaille en couple ? Est-ce que c'est lié au fait qu'on soit au Canada ? C'est sûrement un mix de tout ça, mais en tout cas, le résultat est super positif.

  • Speaker #1

    J'étais absolument ravie de vous recevoir toutes les deux. Merci beaucoup d'être venue.

  • Speaker #0

    Merci à toi Mathilde, c'était un plaisir.

  • Speaker #2

    Merci Mathilde.

  • Speaker #1

    Merci et à la prochaine. Merci d'avoir suivi cet épisode de Noldy is Trend.

  • Speaker #2

    Si ça vous a plu,

  • Speaker #1

    dites-le nous sur YouTube. Abonnez-vous,

  • Speaker #2

    likez,

  • Speaker #1

    commentez et partagez.

  • Speaker #2

    On fait toute la différence.

  • Speaker #1

    Sur les plateformes de podcast, un abonnement est 5 étoiles de le meilleur moyen de nous soutenir.

  • Speaker #2

    Et surtout, rejoignez le mouvement.

  • Speaker #1

    L'expérience n'a jamais été aussi tendance. A très vite pour un nouvel épisode d'Indivirons.

Description

Céline et Valérie avaient tout en France : des postes à responsabilité, une vie confortable, des parcours solides. Mais à plus de 50 ans, elles sentent que leur avenir professionnel se rétrécit.


Alors elles décident de faire un choix radical : tout quitter pour entreprendre au Canada.


🎒 Retour sur les bancs d’HEC Montréal.
🤝 Rachat d’une entreprise.
👩‍👩‍👧‍👦 Installation familiale avec leurs trois ados.
💥 Choc culturel et codes à réapprendre.
🧭 Une quête de sens, de liberté, de bienveillance au travail.


Elles nous parlent d’inclusivité, de plafond de verre, de prise de risque, de management humain et de leur aventure entrepreneuriale à deux.


👉 Un épisode puissant, sincère et lumineux.


Chapitrage :

  • 00:00 – Pourquoi elles ont accepté cette interview

  • 01:45 – Ce qu’on ressent en entreprise après 50 ans

  • 05:30 – Le déclic pour quitter la France

  • 08:15 – La réaction de l’entourage face à leur départ

  • 12:40 – Le choc du Covid et l’arrivée au Canada

  • 18:00 – Reprendre des études à HEC Montréal

  • 21:45 – Le rachat d’une entreprise au Québec

  • 26:30 – Travailler en couple et s’organiser au quotidien

  • 32:00 – Leur vision du management bienveillant

  • 37:45 – Ce qu’elles diraient à leur elles de 30 ans


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Quand on a eu 50 ans, toutes les deux, on a eu à peu près la même expérience dans nos entreprises. C'est-à-dire qu'on a passé 50 ans, on était des femmes de plus de 50 ans, on a senti qu'on n'était plus personnelles sur lesquelles on allait investir, qu'on allait pouvoir se développer, qu'on allait plutôt nous mettre sur des boîtes garage. On a senti qu'on arrivait un petit peu à un horizon un petit peu bouché.

  • Speaker #1

    J'ai postulé sur un job, j'ai passé les entretiens, je sors en tête de liste, mais je n'ai pas le job et l'âge semble quand même être la raison principale. du fait que ce job ne m'est pas donné.

  • Speaker #0

    Maintenant, notre projet de partir au Canada, on n'a qu'à le réactiver. Et c'est comme ça qu'on a eu envie et qu'on est partis à un peu plus de 50 ans au Canada.

  • Speaker #1

    Tout qui fait à 53 ans pour recommencer au Canada.

  • Speaker #0

    Céline et Valérie l'ont fait. Elles avaient de belles carrières en France. Mais à 53 ans, elles ont osé repartir de zéro en famille, de l'autre côté de l'Atlantique, direction le Canada. Un pays où l'âge n'est pas un frein,

  • Speaker #2

    où seul compte l'envie d'entreprendre et de se réinventer. Elles nous racontent ce qui les a poussés à sauter le pas, leur retour sur les bancs d'HEC Montréal,

  • Speaker #0

    et comment elles ont repris une entreprise en plaçant la bienveillance et le performance au cœur du management. Ce que j'ai adoré chez elles,

  • Speaker #1

    leur audace sans calcul,

  • Speaker #0

    leur énergie contagieuse, et cette envie de prouver qu'il n'est jamais trop tard pour tout recommencer.

  • Speaker #2

    Bonjour Valérie, bonjour Céline, je suis absolument ravie de vous recevoir pour cette nouvelle émission.

  • Speaker #0

    Bonjour Mathilde, moi aussi je suis ravie d'être là.

  • Speaker #1

    Bonjour Mathilde, c'est un plaisir d'être ici.

  • Speaker #2

    C'est trop sympa de se retrouver. Est-ce que vous voulez bien commencer par vous présenter, nous dire quelques mots sur vous pour que les spectateurs, les auditeurs puissent mieux vous connaître ?

  • Speaker #0

    Alors moi je m'appelle Céline, j'ai 58 ans depuis très peu de temps, puisque mon anniversaire était il y a trois jours. J'ai fait une grande carrière en France pendant une trentaine d'années et il y a quatre ans je suis partie vivre avec Valérie. qui est mon épouse, nous sommes parties vivre au Canada. Et ça fait 4 ans que nous vivons au Canada.

  • Speaker #2

    Canon, vous allez nous raconter tout ça, j'ai trop hâte.

  • Speaker #1

    Donc vous avez compris que je suis la moitié, donc je suis Valérie. Moi j'ai fait une carrière dans les TI, donc chez un grand éditeur, on ne le nommera pas. Et donc on a 3 enfants, je pense que ça Céline ne l'a pas dit. Donc on vous parlera un petit peu de notre vie et de nos ados aussi qui sont avec nous au Canada.

  • Speaker #2

    Est-ce que vous pouvez me dire pourquoi est-ce que vous avez été d'accord, pourquoi est-ce que vous avez envie de témoigner dans ce média Noldi ?

  • Speaker #1

    Alors moi, quand j'ai vu ta publication, Mathilde, sur LinkedIn, qui disait l'annonce que tu montais ce média, j'ai voulu te faire part de la différence entre la France et le Canada, et qu'aujourd'hui au Canada, le côté senior, on ne le sent pas, il n'existe pas. Je t'ai contacté en disant, on pourrait échanger, je voudrais essayer de t'expliquer c'est quoi les différences qu'on ressent. Et puis de là, on a discuté, tu nous as proposé de faire cette interview, on était de passage pour un salon en France et on s'est dit, ben banco, on y va.

  • Speaker #2

    Franchement, je suis ravie et c'est vrai que c'est un axe auquel je n'avais pas pensé puisque l'entreprise est toute nouvelle. C'est effectivement comment sont vécus les éventuels stéréotypes dans les autres pays. Et vous allez nous expliquer qu'effectivement au Canada, c'est un espèce de non-sujet. Et je trouve que c'est vraiment canon et qu'on peut probablement s'inspirer de beaucoup de choses. Qu'est-ce qui fait que vous êtes partie ? Qu'est-ce qui fait que vous avez eu envie de changer ?

  • Speaker #1

    Alors,

  • Speaker #0

    on a toujours eu un peu dans la tête, au fond de nous, l'envie un peu d'aventure, de s'expatrier. Le Canada a souvent été un pays évoqué comme expatriation. Et puis, on a eu surtout, quand on a eu 50 ans, toutes les deux, on a eu à peu près la même expérience dans nos entreprises. C'est-à-dire qu'on a passé 50 ans, on était des femmes de plus de 50 ans, on a senti qu'on n'était plus... personnel sur lequel on allait investir, qu'on allait pouvoir se développer, qu'on allait plutôt nous mettre sur des voies de garage. On a senti qu'on arrivait un petit peu à un horizon un petit peu bouché. On appelle ça le plafond de berge. Je crois que c'est un nom. Et puis là, on avait deux solutions. La première, c'est de dire on reste. On reste, on attend. On attend 10 ans, 12 ans, la retraite. Alors peut-être 14 ans parce qu'avec les...

  • Speaker #2

    Ça se décale.

  • Speaker #0

    Et puis on courbe les chines, on touche son salaire et puis on se dit, on trouve son plaisir ailleurs qu'au travail. Donc c'était une option. Et puis il y avait la deuxième option qui est de dire, non, ça ne va pas, il me reste au moins encore 10, 12, 14 années à faire. Et j'ai encore envie de m'éclater, de me développer. Et donc on a préféré prendre l'option. On réussit notre départ, on part et puis on part pour une nouvelle aventure. Et comme c'est arrivé toutes les deux à peu près en même temps, à ce moment, on a décidé de... de partir, de quitter nos entreprises, on s'est dit maintenant, notre projet de partir au Canada, on n'a qu'à le réactiver. Et c'est comme ça qu'on a eu envie et qu'on est partis à un peu plus de 50 ans au Canada.

  • Speaker #2

    Et toi Valérie, c'est quoi ton expérience ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'est assez similaire et Céline l'a bien résumé. On était arrivés à des points où on aurait pu continuer à se battre mais on avait l'impression de se battre contre des murs où on arrivait peu avancés. Moi, mon expérience, à la fin, j'ai postulé sur un job, j'ai passé les entretiens, je sors en tête de liste, mais je n'ai pas le job. Et l'âge ? semble quand même être la raison principale du fait que ce job ne m'est pas donné. Et je pense que quand on regarde et qu'on tourne un peu, qu'on regarde un peu autour de nous, c'est le cas de beaucoup de gens. Donc après, soit on se dit, on courbe les chines, comme dit Céline, on trouve d'autres intérêts. Soit on se dit, on a encore envie de faire plein de choses professionnellement. Et puis là, on prend la tangente et puis je pense qu'on va se développer ailleurs. Donc après, ça a été le Canada parce qu'on y pensait depuis longtemps. Je pense que c'est vraiment un pays qui nous attirait. Et puis une aventure d'expatriation nous attirait aussi. Donc voilà. Après, je pense qu'on n'a jamais pensé une seule seconde à se dire mais est-ce que c'est possible à notre âge ? Donc ça, ça n'a jamais été un enjeu.

  • Speaker #2

    Et l'image que vous renvoyez vos proches, vos amis, vos familles quand vous leur avez... Dit que vous alliez maintenant concrètement partir, c'était quoi les réactions ?

  • Speaker #0

    On ne peut pas dire qu'on a été encouragés. Moi, je sais que, en particulier ma mère, ma mère, elle était vent debout contre ce projet. Elle disait, mais qu'est-ce que vous allez faire là-bas ? Pourquoi vous ne restez pas là ? Vous avez un bon job. Ils ne comprenaient absolument pas notre projet. Nos amis, ils étaient partagés entre eux. Ah, quand même, vous êtes couillus. Pour utiliser une expression pas très jolie.

  • Speaker #1

    Mais où,

  • Speaker #0

    je ne sais pas si je ferais la même chose, quand même à votre âge, etc. Personne nous a vraiment encouragé. Nous, je pense qu'on n'a pas écouté. On était persuadés que c'était possible. On ne s'est pas posé trop de questions. On n'a pas trop réfléchi non plus. On n'est pas parti non plus tête baissée. Ce n'est pas non plus quelque chose qu'on a... On n'a pas creusé tout ce qui allait nous arriver. Et à la rigueur, heureusement, parce que comme ça, on le découvre au fur et à mesure. Et puis, on est quand même allé au bout de l'aventure. Et pourtant, on a commencé ce projet juste avant le Covid et on l'a finalisé en plein Covid. On aurait très bien pu à un moment donné se lever et se dire mince, finalement on est un peu dingue, on va rester en France parce que là, parce que le Covid ça a quand même été un grand bercement un peu partout dans le monde. Et jamais on se l'est dit d'ailleurs, jamais on a arrêté le projet en se disant est-ce qu'on est sûr qu'on veut le faire ? Non, à partir du moment où on avait lancé le projet, on est allé jusqu'au bout. Wow !

  • Speaker #2

    Et comment se sont passés vos premiers mois au Canada ? Qu'est-ce que vous aviez en tête au départ quand vous êtes partis ?

  • Speaker #1

    On avait en tête de la nouveauté, donc ce qu'on a vraiment trouvé. Je pense que quand on arrive dans un nouveau pays, tout est merveilleux et tout est nouveau. Et tout est une expérience nouvelle. Donc, on a l'impression de vivre des choses extraordinaires à chaque fois. L'arrivée, on ne peut pas non plus dire que c'était fabuleux puisqu'on arrive en plein Covid. Donc, avec les confinements. À l'arrivée, déjà, on est confiné 15 jours. On ne peut pas sortir. On ne peut même pas aller faire l'épicerie. Et puis après, on est un peu comme ici, donc restaurant fermé, confiné, déconfiné, avec l'impossibilité de rentrer en France. Le début, on se dit, tiens, comment ça se passe en France ? Comment ça se passe ici ? Et puis on essaye d'avancer et puis de trouver ses marques au milieu de ce Covid où tout est un petit peu incertain.

  • Speaker #2

    Et puis avec, j'allais dire, trois ados. Sous le bras que vous avez quand même déraciné, un instant qui n'est pas forcément évident ou en tout cas qui paraît pas évident. Comment est-ce que vous avez géré ça ?

  • Speaker #1

    Alors, ils étaient inscrits au lycée français au Canada. Ils ont raté la rentrée scolaire puisqu'on n'a pas pu faire le move au bon moment à cause du Covid où les frontières étaient fermées. Donc ils sont arrivés, la rentrée scolaire était déjà débutée. Donc pour eux, c'est vrai que c'était difficile. Très vite, ils se sont retrouvés de toute façon à distance puisque... Le lycée était fermé, donc les cours étaient à distance. Donc les six premiers mois ont effectivement été assez difficiles pour les enfants, pas pour les deux plus petits, sachant que le plus grand, lui, il était aussi à l'université à Ottawa, mais à distance aussi. Et il ne pouvait pas nous voir d'ailleurs, puisqu'on ne pouvait pas changer de province. Donc il restait côté Ottawa. Après, je pense que ça les a aussi construits. Et puis, ils avaient quand même fait le début de Covid en France. Donc, ils pouvaient comparer les confinements dans les deux pays. Et puis, assez vite après, ils ont trouvé leur marque. Et même si je pense qu'on les a un peu poussés dans le grand bain, dans l'eau du... Ils ont fini par très vite apprendre à nager. Donc, je pense que c'est un petit peu... Et aujourd'hui, si on regarde nos trois enfants, sur tous les... les deux ados avec lesquels on est partis, puisque le premier était déjà parti faire son université au Canada avant nous, ils sont plutôt super heureux. Et je pense que c'est une chance qu'on leur a donnée aussi, au niveau scolaire, pour pouvoir s'épanouir au Canada.

  • Speaker #2

    Non mais c'est une chance de dingue, mais je me permets d'insister dessus, puisque souvent les gens se disent « Ah mais c'est top ce qu'ils ont fait, mais ils sont jeunes, leurs enfants sont jeunes, nos enfants ils sont ados, c'est trop tard, ils pourraient pas, ils ont leurs copains, ils ont leurs copines, ils sont hyper ancrés. »

  • Speaker #1

    Mais vous,

  • Speaker #2

    vous l'avez fait. Et même si ça a été délicat, franchement vous l'avez fait au moment du Covid, donc c'est même plus délicat, c'est super délicat, avec deux plus jeunes ados et un plus grand, le résultat des courses quelques années plus tard, c'est quand même que c'est hyper bénéfique, je trouve que c'est important de le souligner.

  • Speaker #0

    Non, mais c'est vrai que ça n'a pas été évident, mais en même temps, ils étaient ados. Ça a été tendu, mais je pense qu'on aurait été tendus aussi.

  • Speaker #2

    Mais c'est tendu partout.

  • Speaker #0

    Donc, ce n'est pas parce qu'on était au Canada que c'était tendu. Après, c'est vrai que moi, j'ai le souvenir quand même, on est revenus, je ne sais pas si un an après notre départ au Canada, on était revenus en France et on a dîné avec une copine qui était psy et qui m'avait dit, il y a deux choses qui sont pour un ado, les deux choses les pires qui peuvent lui arriver, c'est de perdre un parent ou c'est de déménager. Donc je me suis dit, là quand elle m'a dit ça, je me suis dit, mince, qu'est-ce qu'on a fait ? Est-ce qu'on a bien fait de les emmener avec nous ? Bon, aujourd'hui, maintenant ça me fait rire, sur le coup ça m'a fait un peu bizarre. Maintenant ça me fait rire parce que je trouve qu'ils vont bien, ils ont trouvé leur voie. Après, est-ce qu'ils resteront au Canada ? On n'en sait rien. Ils vont peut-être revenir en France ou aller ailleurs, mais je pense qu'on leur a donné, ils se rendent compte, je pense qu'on leur a donné une corde supplémentaire à leur arc. Et qui leur a ouvert d'autres opportunités, d'autres possibles. Donc après... Notre fille, elle reste nostalgique de Paris. Peut-être qu'elle reviendra à Paris. Mais ça, à la rigueur, tant mieux. Et puis, ça ne l'empêchera pas d'aller au Canada et de faire des allers-retours entre la France et le Canada.

  • Speaker #2

    Oui, mais vous avez ouvert une voie.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #2

    Et ils en feront bien ce qu'ils voudront. C'est génial. Et du coup, quand vous, vous êtes arrivés, donc les enfants à distance, la reprise de leur scolarité. Et vous, du coup, professionnellement, c'était quoi vos plans ?

  • Speaker #0

    Valérie est arrivée avec un job. Elle avait d'ailleurs, on en parlera. Elle avait d'ailleurs commencé en France, puisque avec le Covid, on avait retardé notre départ. Décalage horaire conjoint en France. Ça,

  • Speaker #2

    c'est sympa.

  • Speaker #0

    Valérie, elle bossait. Moi, je faisais un peu la logistique et je chargeais du boulot. Ce n'était pas évident, d'ailleurs, parce qu'on a l'impression qu'on vient avec nos 30 ans d'expérience canadienne. Ils sont complètement... Si on n'a pas une expérience canadienne, ce n'est pas évident d'ouvrir les portes. Je faisais des petites missions. Je rencontrais beaucoup de gens. J'avais un peu de réseau. Et puis Valérie, rapidement, son job, elle en a eu marre, mais je vais te laisser en parler.

  • Speaker #1

    Je n'avais pas forcément la volonté de partir avec un job, mais Céline me dit qu'on est quand même un peu dingue. Donc pour partir, il va falloir, au niveau de l'immigration, avoir des papiers qui font que ça simplifie les choses. Donc moi, je ne veux pas qu'on parte avec un permis d'études. Donc il faudrait un permis de travail. Donc pour avoir un permis de travail, il fallait trouver un job. Donc je suis allée aux Journées du Québec, à l'hôtel. à Paris, dans un hôtel, et puis j'ai pris un job de développement commercial dans une petite start-up de TI de Montréal.

  • Speaker #2

    Donc que tu as trouvé facilement ?

  • Speaker #1

    Un entretien, un job. Et puis j'ai commencé au mois d'avril, donc normalement je devais commencer en présentiel, sauf qu'on était bloqués en confinement à Paris. Donc j'ai commencé d'abord à distance, et puis en arrivant au Canada au mois de septembre. J'ai continué à distance puisqu'on n'avait pas le droit d'aller au bureau. Et puis, j'ai quitté ce job au mois de janvier, février. Et là, une autre étape est passée. Donc là, on s'est dit avec Céline, on va monter quelque chose. On va racheter une entreprise. Donc, on s'est intéressé à plein de choses.

  • Speaker #2

    J'allais dire, comment est née l'idée de professionnellement aussi s'épanouir ensemble ? C'est le fait de... s'être lancé dans un nouveau challenge, s'être déraciné, du coup se connaître mieux, le côté partnering, comment c'est venu ? En fait

  • Speaker #0

    Valérie, sur ce job t'es partie parce que ça a commencé à devenir un peu toxique, et puis on en a discuté dans toutes les deux, puis on s'est dit on n'est pas venu au Canada pour revivre des expériences toxiques, donc on a préféré arrêter tout de suite, puis on s'est dit pour ne pas vivre d'expériences toxiques, on n'a qu'à vivre notre projet à nous, c'est un peu été ça le... Et puis, je pense que le fait d'avoir cassé un peu déjà tout, on avait déjà tout cassé. On a eu envie de, on avait vachement envie de construire ensemble. Donc, on a tout essayé, je crois. Donc, on a essayé, on a réfléchi à des idées de création de boîtes. On a regardé les franchises aussi qui étaient à racheter, parce qu'il y a beaucoup, beaucoup de franchises au Québec. En tout cas, le Québec et le Canada, c'est des pays où il y a beaucoup, beaucoup de franchises. Donc, on a pas mal regardé ça aussi. Et puis, on a regardé les entreprises à racheter. Donc ça, ça nous a pris quand même un an et demi. Avant qu'on concrétise notre achat d'entreprise, on a eu à peu près un an et demi de prospection de projet, au moins un an de prospection, puis après, de négociation d'entreprise.

  • Speaker #2

    Comment, j'allais dire, pendant ces un an et demi, comment est-ce que vous vous êtes préparé pour construire, capter les bons projets, se préparer à cette forme d'entrepreneuriat au Canada ?

  • Speaker #1

    Alors, on s'est fait un petit peu accompagner par une start-up. française qui accueille les immigrants, qui cherche des sociétés à racheter, qui présente des franchises qui sont des Français, qui aident d'autres Français au Canada. Moi, je suis retournée sur les bandes d'école, donc HEC Montréal, pour faire un certificat en gestion d'entreprise, ce qui permettait aussi de donner un petit peu des cordes locales, je dirais, qui sont propres au pays, et puis de régler aussi un problème d'immigration, puisque ... Du coup, c'était bien beau d'être venue avec ce permis pour l'entreprise, mais c'était un permis fermé. Donc, appartement où j'avais démissionné, je n'avais plus de statut légal au Canada. Et ça, c'est quand même un des éléments. On est quand même immigrant dans un pays, donc on est quand même sujet à l'immigration. Ou on pense que ça peut être simple. quand même pas si simple que ça.

  • Speaker #2

    Ça génère quand même un peu de stress, non ? Voilà,

  • Speaker #1

    quand on est une famille de cinq, je pense qu'on a fait une vingtaine de permis, les permis d'études des enfants, puisque quand ils changent de classe, on refait... Donc moi, je suis retournée sur les bancs de l'école.

  • Speaker #2

    Tu as aimé retourner sur les bancs de l'école ? J'ai adoré.

  • Speaker #1

    Donc un an et demi quasiment.

  • Speaker #2

    C'est énorme, un an et demi.

  • Speaker #1

    Certificat, gestion d'entreprise, c'était très sympa, en mode hybride. Donc on pouvait choisir soit des cours à distance, soit des cours en présentiel. Voilà, donc le... Le premier sommet, je n'avais fait que en distance. De toute façon, c'était encore fin de Covid. Et puis après, je me dis non, je vais quand même essayer les cours en présentiel. Mais je me suis dit, c'est vrai qu'à distance, on ne se rend pas trop compte. Même si on a des travaux d'équipe, on se rend compte qu'il y a des gens qui sont aussi des noldis. Mais pas que. Et puis quand on arrive en présentiel, on se dit, on va arriver dans ce building d'HEC. Et puis on va voir que des gamins, que des étudiants. Mais non, il y a un vrai mélange des deux. Donc, les cours étaient plutôt le soir et le week-end, donc pour des gens qui travaillaient. Donc, il y avait, je ne sais pas, je pense que... Je n'étais pas la plus vieille, ça, c'est sûr. Il y avait... Voilà.

  • Speaker #2

    En tout cas, tu te sentais bien et vous étiez bien mélangée.

  • Speaker #1

    Voilà. Il y avait un très, très bon mélange. Et puis, même quand les travaux qu'il y avait à faire en groupe, tu vois, pareil, ça se mélangeait. Il n'y avait pas... C'était... Et c'était des gens qui travaillaient, qui retournaient aux études, donc qui faisaient même un certificat en... parfois deux ans, trois ans, donc il allongeait, donc il prenait moins de cours que moi, ce que j'avais pu prendre pour être en temps plein. Et il s'éclatait aussi. Donc non, c'était une super expérience. Et ça t'a été utile ?

  • Speaker #2

    J'allais dire concrètement,

  • Speaker #1

    ça vous a été utile pour la mise en place ? Oui, ça nous a surtout été utile sur la partie ressources humaines, puisque le code du travail, les choses sont très, très différentes. Donc là-dessus, ça a été utile. Après, il y a beaucoup de cours sur le marketing, un petit peu moins. La logistique, forcément, vu le business qu'on a racheté, ça n'a pas du tout été utile. Mais tout ce qui est ressources humaines, ça a été très utile et on l'a mis en application après, quand on a racheté l'entreprise, puisqu'on a eu un départ. Un congédiement. Voilà, un congédiement, tout à fait.

  • Speaker #2

    Important, des mots québécois qu'on aime.

  • Speaker #0

    Il y a aussi la partie finance qui nous aide quand même. Moi, ça m'a permis de faire un petit rappel de mes cours d'école de commerce d'il y a 30 ans.

  • Speaker #2

    J'imagine.

  • Speaker #0

    Ça m'a aidé dans les évaluations de l'entreprise. Je faisais les cours un peu en parallèle avec Valérie quand elle était à distance. Donc, la finance, je te révisais avec elle.

  • Speaker #2

    C'est un peu le nerf de la guerre. Et du coup, comment vous avez choisi l'entreprise que vous avez reprise ?

  • Speaker #1

    Après avoir fait le tour des franchises, après avoir regardé comment créer une entreprise, en étant… Comme ça, française, pas intégrée dans le milieu canadien, c'est très difficile, je pense, la création. On s'est dit, on va plutôt racheter. Donc, il y a beaucoup, beaucoup d'entreprises qui cherchent de la relève au Québec. Donc, l'État, le gouvernement a financé quelque chose qui s'appelle le CETEC, qui est le Centre de Transfert des Entreprises Québécoises. Et là, il y a un catalogue. Donc, on s'inscrit, on présente son profil. Et après, on a un conseiller qui, lui, par rapport au catalogue qu'existe d'entreprises qui sont à vendre, va nous permettre de les identifier. Donc ensuite, on signe D&DA. On a regardé 4-5 entreprises, je pense. On est allé jusqu'à faire une revue d'état financier sur deux. Et puis à un moment, c'est devenu... Alors la première entreprise, elle était dans le monde de la décoration. Donc c'était un importateur, un grossiste en petits objets de décoration. Donc c'est quand même ce qui est assez loin de... de nos compétences. Mais pourquoi pas ? C'était plutôt intéressant. Et puis, c'était au moment où il commençait à y avoir beaucoup de tensions sur les transferts en bateau, donc des taxes qui étaient mises sur ce qui était importé de Chine. Il y a eu des éléments qui nous ont un petit peu troublés et qui nous ont arrêtés dans cet élan. Et puis ensuite, on nous a présenté une entreprise où il y avait déjà quelqu'un qui était sur l'entreprise. Donc, on nous en a parlé, mais en nous disant... Vous ne pouvez pas encore négocier, rentrer en relation avec le cédant. Cette entreprise était pile poil pour nous. C'était du contenu, de l'ATI. puisque c'est un studio multimédia qui fait des capsules de e-learning. Et puis, on a réussi à rentrer en contact avec le CEDAN. Et puis là, après, ça a avancé assez vite.

  • Speaker #2

    Comment c'était, du coup, les premiers moments ? Ça y est, vous êtes concrètement toutes les deux à la tête de l'entreprise, qui tourne déjà, qui a des employés. Comment ça se passe dans les premiers temps ?

  • Speaker #0

    C'était assez excitant. J'étais quand même super contente. Après... Assez rapidement, on a déchanté parce qu'il y a un des collaborateurs clés qui ne s'est pas vu travailler avec nous et qui l'a signifié de manière un peu violente. Ok. Ça a été un peu...

  • Speaker #2

    Un petit cadeau d'accueil.

  • Speaker #0

    Voilà, c'était un petit cadeau d'accueil. Lui, il l'a signifié de manière violente. Nous, on a eu une réaction assez rapide, c'est-à-dire qu'on l'a congédié en 24 heures. C'est les avantages du Canada par rapport à la France, c'est qu'on peut aller vite. Puis on ne voulait pas...

  • Speaker #2

    Non, puis ça devient toxique pour tout le monde. Voilà,

  • Speaker #0

    parce qu'il y a un moment... L'entreprise, si on le garde, on va passer trop d'énergie sur ça. Donc bon, ça a quand même été un gros dossier, mais ça nous a un petit peu refroidi, je veux dire.

  • Speaker #2

    Oui, et puis ça peut fragiliser aussi dans ces temps-là.

  • Speaker #0

    Après, on a été, je ne sais pas, on a été plutôt excités par le projet. On a trouvé d'autres collaborateurs très ouverts quand même. Ceux qui étaient les autres, à part celui-là, ça s'est bien passé.

  • Speaker #1

    Et puis...

  • Speaker #0

    Et puis on a pris nos marques, ça ne nous a pas pris trop de temps, parce qu'il fallait qu'on apprenne aussi à travailler ensemble.

  • Speaker #2

    Mais ça, ça m'intéresse particulièrement.

  • Speaker #0

    On pensait qu'on était complémentaires. Théoriquement, sur le papier, on est complémentaires de par nos parcours professionnels, de par nos formations. Elle est ingénieure, j'ai fait une école de commerce, elle a fait des ventes, j'ai fait du marketing, j'ai fait de la finance, elle a fait toute l'innovation.

  • Speaker #2

    Sur le papier, c'est très très bien.

  • Speaker #0

    Sur le papier, ça marche très bien, mais après, dans la réalité, on ne sait jamais si ça fonctionne. Il a fallu qu'on apprenne à fonctionner ensemble. Je pense que ça n'a pas été très compliqué, mais bon, il faut quand même se régler. Le principe, c'est qu'on travaille dans le même bureau et on entend tout ce que l'autre dit. Donc en plus, on est complémentaires, mais aussi interchangeables. C'est-à-dire qu'on est capable de reprendre l'autre sur un dossier si elle a une urgence ou de répondre à un courriel à sa place, etc. Donc ça, c'est aussi super important parce qu'on a un circuit de décision super court. On se tient super au courant. Donc ça se passe bien, quoi, je ne sais pas, ton sentiment.

  • Speaker #1

    Valérie ne va pas dire l'inverse ça se passe super bien et avant quand on avait chacun notre job le soir on parlait on se racontait notre journée toi t'as fait ça, moi j'ai fait ça et puis voilà je suis capable de citer des collègues de Céline et Céline pareil et maintenant le fait d'avoir travaillé toute la journée, le soir on parle d'autres choses et ça je trouve ça génial parce que on fait vraiment une coupure entre ... On travaille, on est sur... Et puis après, quand arrive le soir, on va plutôt parler d'actualité, on va parler de potes, on va parler de loisirs qu'on veut faire, mais on n'est plus en train de se... C'est bon, on n'a pas à se raconter la journée, on l'a vécu ensemble. Et ça, je trouve que c'est super bénéfique. Et ça,

  • Speaker #2

    c'était... J'allais dire, vous l'avez mis en place dès le départ, ou au début, il y a l'espèce d'excitation, on découvre, donc à 22h, je repars sur tel sujet, ou assez vite, vous avez réussi à cloisonner les deux ?

  • Speaker #1

    Ce que je trouve génial. Assez vite, je pense. Assez vite. Alors après, le Canada, c'est quand même, ils ont des heures de travail qui sont assez, un rythme de travail qui est très différent de ce qui existe ici en France. Donc, les équipes commencent entre 8h et 9h et finissent entre 16h et 17h.

  • Speaker #2

    J'aime ce rythme. Donc,

  • Speaker #1

    ce qui veut dire qu'ils ont aussi des activités après, surtout, pas l'hiver, parce qu'il fait nuit, mais l'été. Nous, à 18h, si on se pose des questions, qu'on est encore au bureau, de toute façon, il n'y a plus personne. Donc, il y a un moment, au début, quand on ne maîtrisait pas et qu'on avait quand même besoin des équipes pour que prendre, il n'y a plus personne. Donc, tu vas faire autre chose. Tu vas faire de la cuisine et puis tu reverras le lendemain matin ce qui se passe. Donc, assez vite, on a cloisonné. J'ai l'impression qu'ici, en France, quand on part en vacances, on part en vacances pour se reposer de nos mois qu'on vient de passer. Là-bas, ils ont moins de vacances, mais ils ont... Ça se comprend parce qu'à la rigueur, en vacances, tu n'as pas besoin de te reposer. Tu peux te reposer toute l'année, tu peux te reposer le week-end. Les fins de semaine, personne ne travaille. On ne dit pas les week-ends, on dit les fins de semaine. Personne ne travaille les fins de semaine. Et personne ne travaille le soir, ne fait pas d'overtime. Oui,

  • Speaker #2

    il n'y a pas un espèce de côté « je reste tard » . Donc c'est bien vu, la culture est complètement différente.

  • Speaker #1

    Donc on a un Français qui nous a rejoints il n'y a pas longtemps. Et puis notre directrice artistique, Zemmé. il faut lui dire au petit français là que c'est pas la peine qu'il reste jusqu'à ce que je parte parce que moi comme j'arrive à 10h le matin je pars plus tard le soir mais lui il faut pas parce que sinon il va faire vraiment beaucoup trop d'heures donc effectivement c'est une culture qui est très différente

  • Speaker #2

    Oui, et puis qui est très saine. Et c'est vrai qu'en France, il peut y avoir parfois cette idée de « ah, il y a un dingue pendant la semaine et donc je suis un peu pressurisé de tous les côtés parce que j'essaye de donner le meilleur de moi-même et donc le week-end, je suis un peu exsangue et je me repose et les vacances » .

  • Speaker #0

    C'est peut-être pas le plus sain.

  • Speaker #2

    Et cette idée du coup d'entreprendre, de reprendre une entreprise, vous l'avez réalisée au Canada. Est-ce qu'en France, c'est quelque chose que vous aviez déjà eu en tête ?

  • Speaker #0

    Non, pas vraiment en fait. On a l'impression que… alors je pense qu'il y a… Il y a deux choses, il y a le fait que peut-être qu'en France c'est plus compliqué, administrativement, ça nous paraît être quelque chose de plus compliqué à faire. Et puis surtout quand on arrive dans un autre pays, ça a été le cas pour nous au Canada, on a l'impression qu'on n'a pas de barrière, que tout est possible. C'est comme si on devient un peu naïf et on peut ouvrir toutes les portes. Et donc je pense que l'effet des deux fait qu'en France on n'a jamais envisagé de reprendre une entreprise.

  • Speaker #2

    Parce que vous aviez des super carrières, que vous étiez bien installés, que ça se développait ?

  • Speaker #0

    Et puis qu'on ne pensait pas obligatoirement que c'était possible. En tout cas, ça ne s'est pas rentré à un moment donné dans notre... Et là, c'est vrai qu'au Canada, à un moment donné, on n'avait pas de job. Donc on a fait vraiment, on a fait un 360.

  • Speaker #1

    Donc tout est possible.

  • Speaker #0

    Il n'y a rien de... On ne s'est fermé aucune porte.

  • Speaker #2

    Et quel conseil, du coup, j'allais dire ? Vous auriez envie de donner à ceux qui, peut-être, ne se sont même pas posé la question d'aller vivre dans un autre pays ou de se lancer dans un projet qui peut paraître fou, rétrospectivement, qu'est-ce que vous aimeriez leur dire ?

  • Speaker #0

    Ne pas réfléchir. Non, mais c'est-à-dire que si on a une envie d'y aller, quoi, et de ne pas penser... Si on essaye de trop préparer les choses en essayant de dire, oui, mais si ça arrive, qu'est-ce que je vais faire ? Si ça arrive, à un moment donné, on ne fait plus rien. Donc, il faut, à un moment donné, suivre son instinct, dire j'ai envie, j'y vais, puis il faut avancer, quoi.

  • Speaker #1

    Il faut y aller avec son cœur et se dire, c'est ce dont j'ai envie, c'est ça qui me ferait du bien, je m'imaginerais bien là-dedans. Et ne pas regarder ce que renvoie la société, ne pas regarder ce que nous renvoient peut-être même les amis, et ne pas trop réfléchir. Parce que je pense que si on réfléchit trop, avec des si on mettrait Paris en bouteille, quelque part ça va freiner. Donc... Après, il ne faut pas non plus être une tête brûlée et se dire, tout n'est peut-être pas possible, mais surtout ne pas avoir le poids de la société qui dit, ah mais à ton âge, mais non, mais à notre âge, mais so what. Je pense qu'il n'y a pas, et ça c'est aussi la différence de ce qu'on ressent au Canada, c'est qu'au Canada, il y a une inclusivité qui est... qui est exemplaire, je dirais. Et puis,

  • Speaker #0

    alors,

  • Speaker #1

    l'âge, personne ne ressent le fait qu'on a un certain âge ou pas un certain âge. Ça, c'est vrai aussi pour nous. On est quand même une famille homoparentale. Donc, c'est aussi quelque chose où on se sent beaucoup plus inclus au Canada qu'on ne pouvait l'être ici en France. Les enfants aussi. C'est-à-dire que les enfants, pour eux, je me souviens de notre... Notre grand, quand il était au début à l'université, il me disait « je vais me présenter à mes parents, je vais parler de vous à un copain, etc. » ou à son mec, machin. Et donc, tu lui as dit que tu avais deux mamans ? Ah oui, mais ce n'est pas un sujet ici. Et je pense que ça, alors que quand il était au collège en France, en plus c'était au moment du débat pour le mariage pour tous, il rasait les murs le pauvre. Et ce n'est pas quelque chose qu'il pouvait exprimer, il se sentait... Pas bien vis-à-vis de ça, ils se sont endettés de la pression. Et bon, c'est vrai qu'au Canada, pour ça...

  • Speaker #2

    On est le bienvenu comme on est.

  • Speaker #1

    Voilà. Et ça, je pense que...

  • Speaker #0

    ça vaut pour la partie Noldi, ça vaut pour tout type de différences ou de minorités ou quoi ou qu'est-ce. Et c'est très très très agréable. Et je pense que ça, ça encourage aussi le fait d'aller de l'avant. Mais après, ça ne veut pas dire qu'en France, on ne peut pas y aller. Il suffit juste de se dire, fermons-nous et n'écoutons pas les Français qui peuvent être un peu râleurs. Et donc, l'ami qui va te râler dans l'oreille, de dire, t'es sûr, mais il ne faut pas. Non, je pense que quand on sent quelque chose, il faut y aller.

  • Speaker #1

    Il faut oser. Toi, c'est top et franchement, vous en êtes un super exemple. J'ai envie de vous poser une autre question à chacune. Quelle est la qualité qui t'a le plus servi pendant ta carrière ? Que ce soit dans ta carrière en France, que ce soit depuis quelques années dans la reprise d'entreprise au Canada.

  • Speaker #2

    Je pense que je suis très à l'écoute. Je pense que c'est le sens de l'écoute. Je pense que ça m'a servi beaucoup dans ma carrière. Aussi après, je pense que c'est vraiment ça qui... Ouais, je pense que c'est cette qualité-là.

  • Speaker #1

    Il te vient d'où ce sens de l'écoute ?

  • Speaker #0

    Je suis née avec.

  • Speaker #1

    T'es née avec ?

  • Speaker #2

    Non, puis je pense que c'est des choses que j'ai... Oui. J'aime bien ce que les autres peuvent apporter et c'est quelque chose que j'ai aussi développé. Donc, je pense que c'est important. Je pense que pour avancer, pour faire des choses, de savoir bien écouter ce qui se passe autour de... Même si je dis qu'il ne faut pas réfléchir, il faut même écouter ce qui se passe.

  • Speaker #1

    Et puis, ça a sans doute été, j'allais dire, très instrumental quand vous êtes arrivés, puisque tu l'as aussi dit tout à l'heure, on est arrivés. Alors certes, on ne s'est pas posé beaucoup de questions et c'est un plus, mais tu as capté... Capté les codes, les fonctionnements, sans doute dans des micro-détails, mais qui font aussi la différence.

  • Speaker #2

    Oui, c'est vrai que quand tu arrives dans un pays étranger, parce que le Canada, souvent le Québec, les gens disent c'est bon, on parle français, c'est pareil. On n'est pas en France, on est en Amérique du Nord avec des Américains qui parlent français, même si là en ce moment ils sont un peu fâchés avec les Etats-Unis. Mais on est quand même avec des codes super différents et c'est vrai que oui, il faut quand même écouter un peu tout ce qui se fait autour. Parce qu'on voit, il y a quand même des Français qui se plantent au Québec et qui se plantent au Canada. Il ne faut pas croire que j'arrive, que c'est facile, etc. Il faut quand même se fondre aussi, il faut être capable de s'adapter à ce qui se fait sur place, de ne pas prendre les Québécois et les Canadiens de haut, parce que c'est vraiment l'erreur fatale que font certains Français. Nous, on sait tout, on a tout vu, on a tout vécu, on va vous expliquer, vous êtes nos cousins. Et ce qui n'est pas le cas, c'est qu'ils n'aiment pas du tout ça. Mais ça je comprends moi, leur place Être pris de haut,

  • Speaker #1

    j'ai l'impression que personne n'aime non ?

  • Speaker #2

    Je pense que c'est un peu normal Mais les français en général nous le font beaucoup Avec les québécois, un petit sourire sur leur accent Parce que pour nous Au Québec c'est nous qui avons un accent

  • Speaker #1

    Bien sûr

  • Speaker #2

    D'ailleurs ils nous le rappellent, on leur dit que malheureusement On n'arrivera jamais à faire leur bel accent On ne cachera jamais nos origines Je pense que c'est Mais donc oui je pense que c'est important quand on arrive Quand on décide de s'expatrier D'où de comprendre et donc le sens de l'écoute est super important.

  • Speaker #0

    Moi, je pense que c'est mon sens de l'action ou le côté un peu fonceur de... Moi, je vais plus être dans l'action que dans la réflexion, donc c'est bien. C'est un peu la tête et les jambes, on pourrait dire. C'est un peu péjoratif pour moi d'être les jambes. C'est super. Voilà. Parfois, je vais trop vite même. Donc, je pense que je suis plutôt... Quelqu'un qui veut avancer, avancer, avancer, je pense que d'être toujours dans l'action, c'est quelque chose qui je pense m'a servi aussi, parce que quelque part c'est de dire t'avances, t'avances et puis oui tu réfléchis pas trop et puis tu fais avancer les choses, t'essayes de faire que quand j'ai pris une décision, je me mets vite en action. Tu déroules. Je déroule, c'est pas que j'ai décidé et puis après... Je vais y réfléchir et revenir et puis savoir, non, c'est décidé, hop, après on agit. Et donc je suis effectivement... Céline me dit souvent, mais tu t'es sûre, on va si vite ? Oui, bah oui, on va si vite. Bah bien sûr ! C'est décidé, on y va et puis je pense que c'est ça ma...

  • Speaker #1

    T'as toujours été comme ça Valérie ?

  • Speaker #0

    Toujours été comme ça.

  • Speaker #1

    Petite fille et tout, t'étais déjà comme ça, fronceuse ?

  • Speaker #0

    Ouais, toujours.

  • Speaker #1

    J'ai l'impression qu'elle approuve.

  • Speaker #2

    J'approuve complètement. Et d'ailleurs, quand on s'est paxé, nos amis nous ont fait un... On fait des petits sketchs et on en a eu une d'ailleurs qui nous avait appelé les kiddies qui font. Mais c'était surtout vrai pour Valérie, on est des kiddies qui font.

  • Speaker #1

    Celle qui disait qu'il réalise après. Quel conseil, on a parlé du conseil que vous aimeriez donner, si vous parliez à la Céline qui a 25 ou 30 ans, toi Valérie, à la Valérie qui a 25 ou 30 ans, vous lui diriez quoi à cette jeune femme ?

  • Speaker #2

    Peut-être de ne pas attendre 52 ans pour partir au Canada. Après, je ne regrette pas du tout la carrière que j'ai faite en France avant, etc. Mais je trouve que ça nous apporte tellement cette expatriation. On a l'impression qu'on a enlevé des...

  • Speaker #1

    Des sparadraps,

  • Speaker #2

    des couches d'interdits qu'on se mettait. Moi, je pense que ça m'aurait peut-être plu de m'expatrier dans plus de pays que ça. Mais bon, maintenant, je pense qu'un pays, ça va. Surtout que maintenant, on est jeune grand-mère quand même.

  • Speaker #1

    Ça, c'est génial.

  • Speaker #2

    On a une petite fille au Canada, donc je pense qu'on ne va pas non plus partir trop loin du Canada. Notre fils, c'est sûr qu'il va rester. Il a l'air bien. Même s'il n'a pas encore la citoyenneté, il va la demander. Ils sont vraiment déjà canadiens. Ça serait de me dire, peut-être de... Moi, je me dis, à l'époque, quand j'ai fait mes études, les échanges universitaires à l'étranger, ça commençait tout juste. C'était vraiment le début. Je me dis, je pense qu'aujourd'hui, à 25 ans, vraiment de partir à l'étranger, de faire des expériences à l'étranger. Je pense que c'est ça que je me serais dit, si je devais faire autre chose différemment. Après, je ne regrette rien du tout.

  • Speaker #1

    Bien sûr, il est super le chemin.

  • Speaker #0

    Moi, je ne changerais pas grand-chose. Parce que je pense que j'ai l'impression d'avoir toujours vécu ce que j'avais envie de vivre. Donc oui, peut-être de partir plus tôt, mais on l'aurait peut-être vécu différemment. Donc non, je dirais que je ne ferais pas grand-chose différemment. Voilà, je pense que c'est à peu près ça ce que j'ai à dire. Et j'espère continuer à faire encore plein de choses dans les 30 ans. Bien sûr, 30, 40, on verra.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu as envie de faire toi Valérie ? Qu'est-ce que vous avez envie de faire ensemble dans les années à venir ? C'est quoi les jolis projets ?

  • Speaker #0

    Là on a envie de développer un peu cette entreprise avec comme objectif de prouver qu'on est capable d'innover, de travailler dans un environnement sain, de faire des belles choses sans pression et puis d'avoir quand même quelque chose qui est rentable. L'objectif n'est pas de multiplier par 10 le chiffre d'affaires. Le truc, c'est de rendre quelque chose rentable avec des beaux produits et puis une équipe où il y a, parce que c'est un peu ce qu'on arrive à avoir aujourd'hui, un bon équilibre entre la vie personnelle et la vie professionnelle, une envie de travailler, d'innover, de créer. Donc ça, je pense que c'est d'amener cette entreprise, de la développer, d'essayer de peut-être trouver une relève interne. Ça, ce serait notre rêve. qui est de dire comment on arrive à transmettre aux équipes qui sont là, et puis de sortir tout doucement pour s'occuper de nos petits-enfants, de voyager, de voir les amis, et puis de continuer à découvrir tous les beaux sports qu'on peut faire au Canada, parce que c'est vrai que la nature c'est tellement... C'est magnifique et puis...

  • Speaker #1

    C'est vrai que la vue de votre bureau, la dernière fois que tu avais tourné la caméra, ça avait l'air fâchement sympa.

  • Speaker #0

    Donc là l'hiver on est... dans un chalet sur un lac pour travailler. C'est vrai que le midi, tu prends les raquettes, tu vas faire un petit tour sur le lac. Donc voilà, c'est de profiter aussi. On ne connaît pas beaucoup le Canada parce qu'on est arrivé en plein Covid. Aujourd'hui, quand on voyage, on essaye de revenir surtout en France pour voir la famille, pour voir les amis. Et puis, c'est tellement grand, c'est tellement magnifique. On aimerait bien aussi aller un petit peu dans toutes les provinces pour découvrir plus que le Québec. On connaît un peu le Québec, un peu l'Ontario, mais c'est quand même... très très peu par rapport à tout ce qui est à voir.

  • Speaker #1

    Et toi Céline, tu es en accord avec ça ? J'ai l'impression que vous en avez un peu discuté.

  • Speaker #2

    Non, non, mais c'est vrai que là, pour l'instant, on est dans le développement de la boîte, mais plutôt dans le développement, comme le disait Valérie, l'idée ce n'est pas d'en faire une multinational, mais c'est vraiment de prouver qu'on peut faire rimer bienveillance et rentabilité.

  • Speaker #1

    C'est énorme. Oui,

  • Speaker #2

    on n'a pas, on cherche vraiment et... On essaye de construire un écosystème où les gens sont bienveillants, qu'on travaille dans le plaisir. Les collaborateurs, on ne les force à rien. On veut qu'ils se développent, on veut qu'ils prennent plaisir à ce qu'ils font. On travaille sur leurs points forts, surtout leurs points faibles. On les cache sous la banquette. On cherche vraiment à faire en sorte qu'ils soient bien équilibrés. Et nous, on veut être comme ça aussi. On ne veut pas se mettre de pression non plus. On ne leur met pas de pression, mais en même temps, on arrive quand même à être rentable. Et je suis persuadée qu'on peut développer des écosystèmes d'entreprise comme ça. Sans être dans la course au profit absolu. Donc c'est un peu ça qu'on essaye de construire. Ça se passe plutôt bien pour l'instant. Je trouve qu'on est plutôt content de ce qu'on arrive à faire. Et puis, effectivement, notre plus grand plaisir, ça serait de pouvoir avoir une relève interne. Parce que ça serait sympa de transmettre à des... à des collaborateurs qui s'investissent en entreprise s'ils en ont envie. Puis après, oui, on a des projets de voyage, de profiter, il y a plein de choses à faire. Et puis, on a aussi les petits-enfants, donc je pense qu'on ne s'ennuiera pas.

  • Speaker #1

    Un super programme. Faire rimer quand même rentabilité et bienveillance, en tant que toute nouvelle entrepreneuse, ça m'appelle particulièrement. Et je trouve que c'est super chouette et rarement articulé comme ça. On parle souvent de rentabilité à l'extrême, de... d'optimisation des ressources. Voilà, donc merci de le dire. Je vais essayer de me l'appliquer. Vous me donnerez des tips.

  • Speaker #2

    On donnera des tips.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a une citation de film que vous aimez particulièrement ? Moi,

  • Speaker #2

    j'ai une citation de film, c'est dans Alice au Pays des Merveilles. Oh ! Tu veux atteindre l'impossible, tu n'as qu'à te dire que c'est possible.

  • Speaker #1

    Cette phrase t'a marqué.

  • Speaker #2

    Cette phrase m'a marqué parce que je trouve que, en fait, ça veut dire que rien n'est impossible. C'est juste nos schémas qui nous ont dit qu'on y est. que c'est impossible, mais si on décide du coup que ça devient possible, on va pouvoir y arriver. Je trouve que c'est une belle phrase pour dire qu'on peut tout faire.

  • Speaker #1

    Ça fait hyper longtemps que je n'ai pas regardé Alice au Pays des Merveilles, mais je vais m'y remettre.

  • Speaker #0

    Moi, j'irais dans l'auberge espagnole avec une phrase qui est, une citation qui serait, la destination n'est pas importante, mais le chemin pour y parcourir est la clé. C'est ça qui est important. C'est le chemin qu'on prend. Et puis, la destination finale, à la rigueur, c'est un détail.

  • Speaker #1

    Ça me parle. Et puis, pour revenir sur le sujet des entrepreneurs, souvent les gens créent en se disant, je vais revendre, je vais faire un exit de temps. Peut-être que le plaisir, il est quand même dans le quotidien, dans ce qu'on s'offre, dans ce qu'on crée. Est-ce qu'il y a un livre dont vous avez envie de parler ?

  • Speaker #0

    Alors moi, je suis restée un grand enfant dans l'âme. Donc, je vais dire Le Petit Prince. Voilà. Donc, je pense que ça... Je trouve ça sympa.

  • Speaker #2

    Moi, il y a un livre que j'ai... Un de mes livres préférés, c'est la saga de science-fiction de Dan Simmons, qui est Hyperion en 10 millions. Ok. Je ne sais pas si tu connais.

  • Speaker #1

    Non, j'avoue que je ne connais pas. Mais du coup, c'est très intéressant.

  • Speaker #2

    C'est une saga en 4 tomes. Chaque tome doit faire 1000 pages. Donc, quand tu plonges là-dedans...

  • Speaker #1

    On se motive.

  • Speaker #2

    Et en fait, moi, je suis assez fascinée. J'ai toujours aimé beaucoup la science-fiction, parce que j'adore cette création d'univers de zéro. Donc, j'ai toujours... Je trouve que l'imagination d'un auteur pour créer un univers de bande dessinée, j'aime aussi beaucoup Le Seigneur des Anneaux, mais j'ai beaucoup aimé le livre, après j'étais très déçue par les films, je pense que quand on a aimé les livres et qu'on se les a imaginés dans la tête, on est toujours déçue par les films. Mais je trouve que Hyperion en Dimeon, c'est une saga qui imagine des mondes, on a une espèce de personnage qui traverse des mondes, c'est super puissant, et quand on lit ces livres, on a l'impression de voyager, moi franchement je recommande, je suis très... Moi, je suis très fascinée par tout ce qui est aventure, voyage, etc., conquête. Et je trouve que ces livres sont un vrai voyage et c'est génial. Trop bien. Je vous le conseille. Ok. Il faut avoir du temps un peu devant soi.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, mais le temps, ça peut se trouver. Si vous pouviez organiser un dîner ou devrais-je dire un souper avec les personnes de votre choix, vous auriez envie d'inviter qui à votre super souper ? Vous pouvez avoir chacune votre table.

  • Speaker #0

    Ouais. Non, non, on va faire une table commune. Moi, j'inviterais Simone Veil. Encore plus en ce moment, je pense, avec le recul du droit de la femme dans le monde. Et puis, en étant au Canada, la gastronomie nous manque un petit peu quand même. Donc, je ne sais pas, je prendrais bien Pierre Hermé pour me faire rêver sur les pâtisseries. Donc, à la table. Mais je pense que Céline, elle a des jeunes qui pourraient aussi aller bien avec.

  • Speaker #1

    Céline, tu veux qui ?

  • Speaker #2

    Moi, j'aimerais beaucoup inviter Violette D'Orange. Parce que je suis un peu fan en fait. Je suis ce Vendée Globe, je suis souvent, mais là je le suis vraiment particulièrement à cause d'elle, parce que je trouve que c'est super ce qu'elle fait. Quand ils partent comme ça, tout seuls sur leur bateau,

  • Speaker #1

    c'est d'une émotion.

  • Speaker #2

    Donc j'aimerais bien qu'elle vienne me raconter. J'aimerais bien aussi qu'on rigole un peu, donc je voudrais bien proposer à Florence Foresti de nous rejoindre. pour qu'on rigole un peu. Et puis il y en a un que j'aime beaucoup, c'est Thomas Pesquet, parce qu'il a quand même été dans les étoiles, et je trouve ça sympa, donc si on pourrait se faire un dîner sympa comme ça.

  • Speaker #1

    Trop bien !

  • Speaker #2

    On se fait bien, hein ? Tu vas te dire ?

  • Speaker #1

    Ouais, il a de la gueule votre dîner. Avant de conclure, est-ce qu'il y a quelque chose que vous n'avez pas dit, que vous avez envie de dire, une question que je ne vous ai pas posée, ou le mot de la fin, qu'est-ce que vous avez envie d'ajouter ?

  • Speaker #0

    Encore une fois, je pense... Ne pas trop réfléchir, penser que tout est possible, je pense que c'est voir le... Le verre à moitié plein, d'être positif, je pense que ça, ça permet d'aller plus loin. Et je crois que c'est super important. Et nous, ce qu'on a ressenti au Canada, où on a vu que toutes ces barrières sont parties, ont disparu, c'est une partie dans notre tête, c'est une partie effectivement qui est liée au pays, mais c'est aussi une partie dans notre tête. Donc je pense que même en France, même en se disant, il y a plein de choses, mais si déjà... Mentalement, on se dit oui, c'est possible. Oui, il faut oser. Oui, y aller. Et on va y arriver. Je pense qu'on a déjà fait une bonne partie du chemin. Et je pense que ce serait le conseil pour les Noldi. Parce que là, je ne compte pas. Je pense que, au contraire, je pense que si, par ce moment, on reste en bonne santé, qu'on a des envies, mais on a la vie devant nous. Je pense que c'est un petit peu... Un petit peu ça, je pourrais te dire.

  • Speaker #2

    Je pense que le projet entrepreneurial, je pense que ce n'est pas quelque chose qu'on a en tête obligatoirement, mais je pense que c'est un super projet à tous les âges. D'ailleurs, j'avais lu une statistique qui disait que souvent les créateurs d'entreprises qui créent des entreprises qui marchent ont plus de 50 ans. Je pense que le fait d'avoir de l'expérience et de créer ou de reprendre une entreprise à cet âge-là, je pense qu'on se met toutes les conditions pour réussir. Et ça, c'est... Il faut vraiment l'essayer, il ne faut pas se mettre un frein dans sa tête en disant « Ah non, l'entrepreneuriat, ce n'est pas pour moi, je pense que toi, tu en es la preuve, tu montes ta boîte, nous, on a repris une boîte. » Je trouve que c'est quelque chose qui, en plus, quand on a un peu d'expérience, est beaucoup plus facile et où on prend beaucoup de plaisir. C'est quand même de faire soi-même les choses, de faire soi-même, de gérer au quotidien, tout ça. L'entrepreneuriat, c'est beaucoup de plaisir.

  • Speaker #1

    Alors qu'avant, vous aviez un petit bout. Dans vos carrières, aussi belle soit-elle.

  • Speaker #0

    L'entrepreneuriat, il faut l'oser aussi en couple, en famille, entre amis. Je ne sais pas. Ça, c'est peut-être à la rigueur. Parfois,

  • Speaker #1

    ça fonctionne. Parfois,

  • Speaker #0

    moins. En tout cas, en famille, que ce soit en couple, que ce soit avec un enfant, avec un frère, une soeur. Je pense que le faire aussi pas seul, ne pas le faire seul. c'est aussi quelque chose qui est très très positif et je pense que ça a de la valeur également. Donc entreprenariat, une couche de la cerise sur le gâteau en plus, en couple ou en famille.

  • Speaker #1

    Oui et puis ça rajoute aussi à votre histoire et à votre lien d'avoir cette entreprise ensemble et je trouve ça super chouette.

  • Speaker #0

    C'est vraiment un bonheur tous les jours. de bosser ensemble et d'avancer ensemble dans l'entreprise. Et puis, c'est l'entrepreneuriat, ce qu'on vit aujourd'hui. Moi, je n'ai plus du tout le stress, plus du tout le poids que je pouvais porter sur les épaules en étant dans une grande entreprise ou ce que j'ai pu vivre en France. Et ça aussi, ça n'a pas de prix. Voilà, je pense que c'est... Est-ce que c'est lié à l'entrepreneuriat ? Est-ce que c'est lié au fait qu'on travaille en couple ? Est-ce que c'est lié au fait qu'on soit au Canada ? C'est sûrement un mix de tout ça, mais en tout cas, le résultat est super positif.

  • Speaker #1

    J'étais absolument ravie de vous recevoir toutes les deux. Merci beaucoup d'être venue.

  • Speaker #0

    Merci à toi Mathilde, c'était un plaisir.

  • Speaker #2

    Merci Mathilde.

  • Speaker #1

    Merci et à la prochaine. Merci d'avoir suivi cet épisode de Noldy is Trend.

  • Speaker #2

    Si ça vous a plu,

  • Speaker #1

    dites-le nous sur YouTube. Abonnez-vous,

  • Speaker #2

    likez,

  • Speaker #1

    commentez et partagez.

  • Speaker #2

    On fait toute la différence.

  • Speaker #1

    Sur les plateformes de podcast, un abonnement est 5 étoiles de le meilleur moyen de nous soutenir.

  • Speaker #2

    Et surtout, rejoignez le mouvement.

  • Speaker #1

    L'expérience n'a jamais été aussi tendance. A très vite pour un nouvel épisode d'Indivirons.

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