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Nos lieux et nos luttes

Centre LGBTI de Touraine épisode 6

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1h19 |16/11/2024
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Nos lieux et nos luttes

Centre LGBTI de Touraine épisode 6

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Description

Ce centre LGBTI est né de l’initiative d’un groupe d’ami.es souhaitant organiser, en 2006, la première marche des fiertés de leur ville…


L’épisode 6 de Nos lieux et nos luttes est en compagnie du Centre LGBTI de Touraine !

Vous y entendrez parler de « breakfast meeting », d’invitation à l’Assemblée Nationale, des émeutes de Stonewall, et de bien d'autres choses encore !

Merci à Ash Claveau, co-président.e de l’association, pour ce moment de partage riche en émotions.


TW : cet épisode fait mention de violences LGBTphobes.


Vous pouvez retrouver le Centre LGBTI de Touraine :

Petit lexique de termes et structures cité.es dans cet épisode :

  • 3114 : numéro national de prévention du suicide.

  • Allié.e : personne non-concernée par une problématique sociale mais qui la soutient.

  • Autogestion : communauté concernée par les mêmes problématiques sociales qui s'occupe d'elle-même.

  • FONJEP : Fonds de Coopération de la Jeunesse et de l’Éducation Populaire.

  • GAGL45 : centre LGBTQIA+ d’Orléans.

  • Le Bateau Ivre : salle de spectacle coopérative à Tours.

  • Les Établi.e.s : association luttant contre toute forme de violence.

  • Lezart Festival : festival artistique lesbien, queer et féministe.

  • Quazar : centre LGBTQIA+ d’Angers.

  • Stop Harcèlement de Rue : association luttant contre le harcèlement de rue.

  • STRASS : association par et pour les travailleur.euses du sexe.

  • Tours'Angels : association sportive LGBTQIA+.


Pour toustes les auditeur.ices, vous pouvez me contacter via ces différentes plateformes : https://linktr.ee/lepodsam

Et si le podcast vous plait, un partage aiderait énormément le projet !


Jingles du podcast : https://erothyme.bandcamp.com/album/along-the-arc https://pixabay.com/fr/users/kbamwillis-43489384/https://pixabay.com/fr/music/search/jingle%20podcast/



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, on vous parle d'un centre LGBTI qui est né de l'initiative d'un groupe d'amis qui voulait organiser, en 2006, la première marche des fiertés de leur ville. Concernant certains acronymes et noms de structures, un lexique est disponible en description de cet épisode. Notez également que cet épisode va faire mention de violences envers les personnes et les lieux queers. Salut c'est Sam, militant queer en association depuis plusieurs années déjà, mais surtout, militant depuis toujours, au fin fond de ma chair. Et aujourd'hui avec H. Claveau qui est co-président T.E. de la structure, on vous raconte l'histoire du centre LGBTI de Tours. Et bonjour à tous les auditeurs et à toutes les auditrices, aujourd'hui nous sommes le 23 août 2024 et c'est l'enregistrement du sixième épisode du podcast Nos lieux et nos luttes. Et pour l'occasion, je suis avec Ash Claveau, qui comme je le disais est co-présidente du centre LGBTI de Touraine, mais qui est aussi co-fondateur RIS de la structure et qui a différentes fonctions au sein du centre LGBTI de Tour. C'est donc la personne référente pour les interventions en milieu scolaire et auprès des professionnels. sur le devoir de mémoire, sur la santé sexuelle et affective, sur la gestion des bibliothèques associatives et le fonds documentaire, et sur la prévention et la sensibilisation. Alors, Ash, bonjour à toi. Merci d'être avec nous aujourd'hui. Donc, tu fais partie des personnes qui ont créé le Centre LGBTI de Tours, c'est pas rien. Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus sur ça ?

  • Speaker #1

    Bonjour à toutes et tous. Donc, moi, c'est Ash. Donc, ça s'écrit A-S-H. C'est le diminutif d'Ashley. C'est un prénom neutre. Donc, Ash Claveau. Je suis co-présidente du Centre LGBTI de Tours. Depuis mars dernier, j'ai été élu à mes fonctions de co-présidence. Depuis mars dernier, on avait ressenti ce besoin. On était un groupe de potes. À cette époque-là, en majorité de mecs gays cis blancs. On nous a beaucoup reproché à cette époque-là, de n'avoir fondé l'association contre mecs gays cis blancs. C'est les circonstances qui ont fait ça. On était un groupe de potes et on a ressenti ce besoin. de mettre en place une marche des fiertés sur tour, ce qu'on appelait encore Gay Pride à l'époque, parce qu'il y en avait un petit peu autour, enfin il y en avait très très peu autour, ça commençait tout juste dans la région, il y avait la plus près, c'était Angers à cette époque-là, mais il n'y en avait pas d'autres dans la région, donc on s'est dit pourquoi pas en mettre en place sur tour, une marche des fiertés, c'est une assez grande ville, il y a une population LGBTI+, qui est pas mal visible, enfin qui a besoin d'être visibilisée, ça partait d'une demande aussi de... de la communauté LGBT de Tours, notamment dans les lieux de festivité, dans l'espace public, les bars, les boîtes, etc. Ce besoin de se rassembler dans l'espace public pour nous faire entendre et montrer qu'on était là. Donc on s'est dit, on va lancer la marche des fiertés de Tours. Pour lancer une marche des fiertés, il faut évidemment des moyens logistiques, des moyens financiers. Et pour pouvoir avoir des subventions, on a eu besoin de monter une entité associative. Et c'est comme ça qu'est né le Centre LGBT de Touraine, qui à l'époque... ne s'appelait pas comme ça. A l'époque, ça s'appelait la LGP Région Centre, donc Lesbienne and Gay Pride Région Centre. Donc LGP Région Centre à l'origine. Voilà, qui est née, en effet, les premiers statuts ont été déposés en novembre 2005 à la préfecture.

  • Speaker #0

    Et est-ce que cette initiative a été bien reçue ? Comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    Elle a été bien reçue pour la première marche qui a eu lieu en mai 2006. On a eu quand même quasiment 500 personnes, ce qui est vraiment pas mal pour une première marche. Je pense qu'elle a été très attendue, cette marche, surtout. Elle a été très bien reçue par les institutionnels aussi, la ville nous a très vite suivi. C'était déjà une mairie de gauche à l'époque, donc c'est vrai qu'on était un peu aidé là-dessus, mais la ville nous a très vite suivi là-dessus, sur cette initiative. Et ça, c'était plutôt agréable d'avoir le soutien des institutions. Bon, il y a eu aussi des levées de boucliers de parties un peu plus conservatrices dans la municipalité, évidemment. L'opposition de droite qui ne voyait pas l'intérêt de faire une marche. pour les homos sur tour, mais le succès ne s'est pas démenti au fil des années. On savait que la mairie pouvait prêter des locaux à certaines associations, donc une fois qu'on a déposé nos statuts, qu'on a trouvé un an à l'association, qu'on a mis en place des règles de vie dans notre association, on a fait une demande auprès de la mairie pour éventuellement avoir un local. Et la mairie a assez... pas tout de suite évidemment, pas dans les premiers jours, mais je dirais dans les deux, trois mois de début d'existence de l'association, on a eu des petits locaux. C'était des tout petits locaux au début, c'était des locaux en haut de l'avenue de la Tranchée, au-dessus de la mairie annexe, c'était encore une mairie annexe à cette époque-là. Donc place de la Tranchée, c'était vraiment des tout petits locaux, on ne pouvait pas accueillir grand monde, il y avait quoi de petites pièces, de quoi faire... une petite salle de réunion et une salle avec un ordinateur pour faire des bureaux. Mais c'est vrai qu'on ne pouvait pas, à l'époque, recevoir pas plus d'une dizaine de personnes, et encore, c'était très compliqué. Mais au moins, la mairie a fait cette démarche-là de nous proposer des locaux à titre gratuit, avec juste des charges à payer. On est resté dans ces locaux-là pendant les cinq premières années, je crois, si je ne me trompe pas. Et puis évidemment, quand on a eu une hausse de la fréquentation, On a refait des démarches auprès de la mairie pour avoir des locaux un peu plus grands. Ils ont accédé à notre demande et nos seconds locaux se sont trouvés à 5 minutes de la gare de Tours, dans un quartier résidentiel, dans une petite salle au rez-de-chaussée, un petit local associatif également, qui était là un peu plus grand. Là, pour le coup, on avait de la place pour mettre bas. le bureau de notre salarié parce qu'on à cette époque là on avait déjà une salarié on avait de quoi faire de quoi poser un ou deux canapés pour que les gens puissent se poser une ou deux petites tables aussi on a commencé à cette époque là également à mettre en place nos bibliothèques avec un petit coin cuisine également et puis des toilettes évidemment c'est plutôt agréable mais là pareil au fur et à mesure de la hausse de la fréquentation c'est un petit peu à l'étroit on a fait une troisième demande L'association commençait également à avoir de la notoriété avec déjà la marche qui était bien installée dans le paysage Tourangeau. Et donc il y a 4 ans, si je ne me trompe pas, on a fait une nouvelle demande. Et une nouvelle fois, la mairie a accédé à notre demande pour nous accorder les locaux qu'on a actuellement, donc aux 11 Biscuits d'Étaneur, en place entre les villes de Tours, c'est juste à côté de la place Plumeau, qui est la place la plus connue de Tours avec tous ces bars. Ces festivités, on est vraiment très centré. On a toute la proximité, très accessible par les bus ou par le tramway. Le tramway, c'est pareil, il y a deux minutes à pied. Donc c'est vraiment très central qu'au milieu. Et là, on a quand même beaucoup plus d'espace. On a pu agrandir notre coin d'accueil collectif avec trois camions d'impact de plus. On a pu installer un meilleur espace de coworking pour nos deux salariés avec des bureaux. On a un petit espace aussi également avec des tables pour éventuellement les bénévoles ou les usagers et usagères qui voudraient un petit peu travailler sur les ordinateurs. On a également encore plus agrandi notre bibliothèque avec un petit coin lecture également. On a fait aussi aménager un coin d'entretien individuel qui n'existait pas quand on arrivait dans le loco. coins du local, on a fait aménager ça. Là encore, les travaux ont été pris en charge par la mairie, parce que ça a un coût quand même de créer un espace. Et puis, on a fait aménager aussi nos sanitaires en accès PMR. On est très, très bien dans ces locaux-là, vraiment. Et évidemment, on accueille de plus en plus de personnes. On a mis en place également un dressing solidaire pour les personnes, je pense, qui... qui auraient des difficultés pour se vêtir. Et puis pour finir, on a aussi un point de documentation santé sexuelle, prévention, discrimination associative également, où on met à disposition des brochures à titre gratuit pour les personnes qui veulent se renseigner sur le tissu associatif local ou sur les moyens de se défendre en cas d'agression LGBT, les moyens de se protéger en matière de santé sexuelle ou de mieux veiller à sa santé. mentale et morale.

  • Speaker #0

    Imaginez-vous en 2022 à l'Assemblée nationale, en train d'assister en direct au vote de la loi visant à interdire les thérapies de conversion en France. Eh bien, H a eu cette chance grâce au volet Action militante et politique mené par le Centre LGBTI de Tours. Et les autres volets de l'association, ils consistent en quoi ?

  • Speaker #1

    Déjà, on a deux fois par semaine nos permanences d'accueil et d'écoute.... Donc c'est le mercredi de 17h à 19h30 et le samedi de 14h à 16h30. Alors qu'est-ce qui s'y passe dans ces permanences ? Déjà elles sont ouvertes à toutes et tous, toutes les personnes qui le veulent, pas forcément personnes concernées. Ça peut être aussi des personnes alliées qui veulent s'engager à nos côtés, qui peuvent venir participer à nos permanences pour venir faire connaissance avec les bénévoles, les usagers, mieux se renseigner sur les actions de l'association. Sur ces permanences, on propose, oui comme tu l'as dit, des petits temps conviviaux. Ça peut être autour d'un café, d'un thé, d'un chocolat, de petits biscuits. On a toujours ça à proposer aux personnes qui viennent nous voir. Et puis, on met en place des agendas réguliers. On peut proposer diverses choses. On essaie de se diversifier au maximum. Ça, le planning, il est tenu par Sarah, qui est notre chargée d'animation, notre salariée chargée d'animation. Donc, on peut proposer des cinés-débats, des jeux de société, des initiations. Aux arts, on a des petits ateliers créatifs de plantes en pain. On a des ateliers bijoux aussi. Là, à la rentrée, on va proposer des ateliers broderie. On essaye de diversifier un maximum pour que chaque personne puisse trouver sa place dans toutes ces activités qu'on propose. Et parfois, ce sont même nos bénévoles, nos usagers eux-mêmes qui proposent des choses. Par exemple, on a un usager qui aime beaucoup la lecture et il nous propose régulièrement des clubs de lecture avec des romans. qui elle a lu et propose de partager avec les autres. Voilà, et qui en propose également des sorties régulièrement dans les lieux culturels de la région, en partenariat avec l'association Culture du Coeur. Donc le côté social, c'est avec nos parents dans la communauté d'écoute. Il y a des interventions mules scolaires auprès des professionnels qui sont une des grosses actions. Alors, intervention mules scolaires, c'est-à-dire qu'on intervient dans les collèges et les lycées. À la demande des établissements plus souvent et généralement à la demande des infirmières scolaires, des CPE, un peu plus rarement de la part des directions, peuvent être un peu plus réticents. Donc voilà, souvent les directions font appel à nous parce que les enseignants ou les infirmières, elles ont un peu poussé à nous appeler. On est agrémenté éducation nationale et agrémenté jeunesse et éducation populaire. Pour intervenir, ça veut dire que c'est l'éducation nationale qui nous missionne pour intervenir dans les établissements. pour faire des sensibilisations aux discriminations en général et aux LGBTIphobies en particulier, donc à travers la mise en place de discussions avec les jeunes, des débats, des projections de court-métrages, etc. des mises en situation pour qu'ils puissent devenir acteurs, actrices de cette lutte contre la discrimination et la LGBTIphobie en particulier. C'est important pour nous d'intervenir dans les établissements scolaires, puisque les jeunes collèges amicains Les citoyens de demain, et c'est eux, c'est dans leurs mains qu'on remet le futur de la lutte contre les discriminations dans notre République. Et puis l'intervention en milieu professionnel, on a de plus en plus de professionnels qui font appel à nous. Ce sont souvent des professionnels du secteur médico-social et souvent dans le cadre des études, donc école d'infirmiers, école d'assistante sociale. écoles de travail en socialité générale, sages-femmes, etc., qui font appel à nous pour notamment leur donner des pistes de réflexion et d'amélioration concernant l'accueil des publics LGBTI+, dans leur future carrière, et notamment des personnes transgenres. Parce que ça manque ça dans le cursus sanitaire et social, l'accueil des personnes LGBTI+, qui est quand même un public qui a parfois des besoins spécifiques en matière de santé sexuelle, affective et d'accompagnement au quotidien. Donc voilà, on a aussi, ça c'est une nouveauté depuis deux ou trois ans, des entreprises privées qui font appel à nous, parce que certaines entreprises ont mis en place en leur sein ce qu'ils appellent des ambassadeurs, ambassadrices LGBTQ+. Donc souvent, ce sont des personnes concernées qui sont nommées pour faire respecter la diversité et agir en matière de lutte contre la discrimination au sein de l'entreprise. Et quelquefois, les entreprises font appel à nous pour... pour accompagner, pour assister ces ambassadeurs, ambassatrices LGBT. L'équipe LUT, c'est mettre en place des formations d'une demi-journée ou d'une journée au sein de l'entreprise pour sensibiliser aux LGBTIphobies. On a également un projet de formation des policiers et gendarmes de la ville. C'est un projet pour l'instant, il n'y a rien de fait, mais c'est dans les Tchiyo, donc on espère que ça va se concrétiser. Voilà pour les interventions de l'Opéra des Professionnels. La sensibilisation du grand public, c'est ce qu'on appelle nous les actions extérieures, les stands, principalement sur des actions spécifiques comme la Journée mondiale de lutte contre le... Le suicide au mois de novembre.

  • Speaker #0

    Oui, c'est quelque chose que j'ai vu, qui m'a beaucoup interpellé sur votre site. C'est l'onglet J'ai besoin d'aide avec notamment un onglet pour les personnes qui auraient des idées suicidaires ou des idées noires, chose que je n'ai pas forcément vue encore ailleurs.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'on est très investi, notamment nos salariés. Ça leur tient beaucoup à cœur, nos salariés, d'accompagner les personnes en souffrance psychique et en crise suicidaire. Donc, nos salariés sont formés à l'écoute des personnes. Et nos bénévoles sont également formés à l'écoute des personnes. Ça, on y tient parce que nos bénévoles, notamment sur les permanences d'accueil et d'écoute, soient formés à l'écoute des personnes. C'est important d'avoir les clés pour savoir écouter, savoir recueillir la parole. Et c'est vrai qu'on travaille beaucoup sur toute cette question de prévention des crises suicidaires, notamment chez les ados LGBTI. Et on est pour cela en partenariat avec le réseau 837, qui est un réseau de la vie, justement, qui regroupe plusieurs associations. de lutte contre le suicide. Et on est aussi en lien avec le 31-14, qui est la ligne d'écoute spécifique pour les personnes en crise suicidaire. Et puis, je vais vous donner ces stands d'information du grand public sur les Journées mondiales de lutte contre l'homophobie, le 17 mai, par exemple. On va beaucoup sur les concerts et les festivals. Là, par exemple, ce week-end, on va être sur deux fronts. On va être sur le Lézard Festival, qui est un festival de musique d'une ville voisine et on va également participer à la journée nationale des écologistes demain qui a lieu à Tours cette année. On va monter notre stand, mettre à disposition de la documentation et puis évidemment parler des actions de notre association. Souvent c'est également à la demande des organisateurs de festivals, de ces journées là qui nous demandent de venir. pour donner de la visibilité à notre association, évidemment en tant qu'acteur phare de la lutte contre les discriminations. Donc ça fait beaucoup de boulot. On a besoin de bénévoles, d'actions extérieures également. Généralement, on y va à deux bénévoles à chaque fois, sur chaque stand. On évite de rester tout seul sur un stand, parce que souvent c'est sur la journée, donc ça demande pas mal d'investissement, ça amène beaucoup de fatigue, évidemment. En ce qui concerne les actions militantes, c'est ce qu'on fait au quotidien au centre LGBT de Touraine, et notamment... On appelle les plaidoyers auprès des politiques, c'est-à-dire qu'on interpelle nos élus, que ce soit le maire, les conseillers municipaux, les conseillers départementaux, les conseillers régionaux, ou même les députés, on essaie de travailler en étroite collaboration avec eux pour faire avancer les droits LGBTI+, que ce soit au niveau local ou un peu plus national, parce que, évidemment, ce sont nos élus qui font avancer les choses en portant des projets de loi. Je vois, par exemple, il y a quelques années, on a beaucoup travaillé avec notre député Fabienne Kohlbock. sur l'interdiction des thérapies de conversion.

  • Speaker #0

    Oui, grand sujet en ce moment à travers l'Europe.

  • Speaker #1

    Voilà, on a été sollicité, comme beaucoup d'autres associations à travers la France, les associations comme la nôtre ont été beaucoup sollicitées pour participer à la mise en place de ce projet de loi. J'ai également eu la chance, avec le co-président de l'époque, de pouvoir voir le vote en direct de cette loi sur l'interdiction des thérapies de conversion à l'Assemblée nationale. C'est un grand moment. C'est un moment, ce genre, le vote de ces projets de loi, ce sont des beaux moments. Le vote de ces lois, tout court, ce sont des beaux moments à vivre. Moi, j'en garde un très, très bon souvenir d'avoir été invité à l'Assemblée nationale pour le vote de cette loi. Parce que moi, je suis très engagé aussi. C'est quelque chose qui me tient à cœur, l'interdiction des thérapies de conversion. Je trouve cette pratique vraiment immonde et vraiment destructrice pour les jeunes. Parce que souvent, ce sont des jeunes, des jeunes mineurs qui y sont soumis. de la part de leur famille elle-même, qui sont souvent sous l'emprise d'idées conservatrices, ultra-extrémistes, sourds-religieuses. En plus, je me suis beaucoup engagé personnellement sur le terrain de l'interaction des thérapies de conversion. On a aussi beaucoup œuvré en ce qui concerne la PMA, et puis il y a plus de dix ans maintenant, sur le mariage pour toutes également. Donc ça fait partie de nos missions et de notre travail aussi, de travailler en étroite collaboration avec les élus. qui parfois ont besoin d'être éclairés sur la réalité du terrain par les associations et par les personnes concernées pour mieux porter des projets de loi. Mais pour finir sur les actions militantes, nous boulons tant que militants militantes, c'est aussi descendre dans la rue quand il faut. On l'a fait au mois de mai justement, on va revenir dessus, mais sur cette loi abjecte sur l'interdiction des transitions pour les mineurs. Donc quand il faut, on descend aussi dans la rue pour se faire entendre, parce qu'il n'y a pas que la marche des fiertés, il n'y a pas que... pour la marche des fiertés on a le droit de descendre dans la rue il ya aussi le reste de l'année quand ils font descendre dans la rue aussi mais pour défendre d'autres idées qui vont à l'encontre des droits de la personne en général. Parce qu'on milite principalement en faveur des droits des personnes LGBTI+, mais on est également beaucoup présents sur la lutte féministe, sur la lutte pour les personnes racisées, etc. Alors il y a une autre action dont je n'ai pas parlé, mais qui est très importante aussi chez nous, c'est ce qu'on appelle les breakfast meetings. qui ont lieu une fois par mois le samedi matin. Alors c'est quoi les breakfast meetings ? Alors là c'est pareil, c'est parti d'un constat. D'année en année, on a remarqué que surtout il y avait de plus en plus de personnes migrantes LGBTI qui arrivaient sur tour, qui avaient fui leur pays parce qu'en menacés par leur famille voire même en danger de mort par rapport à des lois d'État homophobes. Je rappelle qu'actuellement dans le monde il y a encore... encore entre 10 et 12 pays qui ont dans leur loi la peine de mort pour les personnes homosexuelles. Il y a encore 10 à 12 pays, c'est énorme. Et il y a d'autres pays qui prévoient la prison à vie, des violences physiques et morales, etc. Donc de plus en plus de personnes migrantes arrivant à Tours en raison de leur antiséxualité de genre et qui avaient besoin d'un espace notamment pour être accompagnées sur leur demande de droit d'asile. Partant de ce constat-là, on a mis en place ces breakfast meetings. Ce sont généralement des rencontres qui se font en langue anglophone parce que la plupart du temps, ces migrants qui arrivent en France sont plutôt de langue anglophone, ne parlent pas très bien le français. On a recruté des bénévoles bilingues pour pouvoir accompagner ces personnes pendant ces breakfast meetings. On les accompagne sur leur dossier de demande d'asile. Sur la préparation de leurs entretiens, leur récidivisme, qu'on appelle un récidivisme, c'est-à-dire que pour pouvoir se voir accorder leur statut de réfugié et de demandeur d'asile, ils vont passer devant une commission qui va les questionner sur pourquoi ils sont en France, pourquoi ils ont fui leur pays, et c'est ce qu'on appelle le récidivisme. Parfois, ces récidivismes sont très douloureux pour la personne parce qu'elle doit revenir sur ce qu'il a fait. souffrir dans la vie. Ça peut être des tortures physiques, mentales, voire même jusqu'à des viols, des menaces de mort. Il y a des personnes qui ont vécu vraiment des choses atroces dans leur ancienne vie et donc nos bénévoles sont aussi là pour les soutenir, pour mieux les accompagner. Les Bloodfest Mythic, ça permet aussi aux migrants de se retrouver entre elles, de partager leur expérience, leur récit de vie, de voir qu'elles ne sont pas seules. En fait, c'est très important cet espace-là pour elles-leurs de se retrouver.

  • Speaker #0

    Oui, d'être entre personnes concernées, comme tu disais, surtout que tu le cites, le fait de répéter son récit de vie aux institutions, là, je pense, voilà, comme tu disais, aux instances qui le demandent aux personnes migrantes, mais par exemple aussi dans des dépôts de plaintes, parfois le fait que le récit ne soit pas exact à chaque fois qu'il est répété, les personnes pensent que c'est parce que la personne ment ou des choses comme ça, et c'est parce que le traumatisme dans le cerveau est tellement fort que parfois, le jour où ça s'est passé ou le moment où ça s'est passé ou la manière dont ça s'est passé, peut être floue pour la personne au moment où elle le récite parce que le cerveau se protège et que c'est très douloureux et très fatigant pour ces personnes de devoir répéter ce récit encore et encore.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça, oui.

  • Speaker #0

    Tu m'as cité quelques fois les salariés et les bénévoles. Justement, est-ce que tu peux m'expliquer un peu comment le salariat, le bénévolat, le bureau, le conseil d'administration a évolué au fil du temps ?

  • Speaker #1

    Alors, on a actuellement deux salariés. Donc, on a Sarah qui est notre chargée d'animation. Donc, Sarah, dont les fonctions principales sont de mettre en place les plannings, des permanences d'accueil et d'écoute et qui est aussi sur les interventions au milieu scolaire. Et puis, la gestion au quotidien des relations avec les partenaires associatifs, culturels, etc. Évidemment, Sarah, elle est aussi formée pour faire les entretiens individuels parce que les entretiens individuels, ils se font non seulement. pendant nos permanences d'accueil et d'écoute, mais elles se font aussi au quotidien puisque nos salariés sont dans les locaux tous les jours. Donc on a des personnes aussi qui viennent en accueil spontané, qui ont besoin d'être écoutées. Donc c'est à ce moment-là que Sarah peut les accueillir en entretien individuel. Et puis on a Emmanuel, qui est notre chargé de gestion administrative et financière, qui elle va plus s'occuper de la trésorerie, des facturations, des devis, de la tenue du cahier de compte. de la relation avec les partenaires institutionnels et nos financeurs, le suivi des subventions. Il vient tout juste aussi d'être formé à l'entretien individuel également, qui peut maintenant aussi faire des entretiens individuels. et qui commence un peu à faire aussi office de chargé d'animation. C'est une de ses demandes aussi, à ce qu'elle soit formée en tant que chargée d'animation, elle va avoir cette double casquette maintenant, Emmanuel. Mais son poste principal, c'est quand même la gestion administrative et financière. Voilà, et puis en ce qui concerne le conseil d'administration, nous sommes actuellement sept administrateurices qui se décomposent comme suit, donc les deux co-présidentes, moi-même et Ingrid. On a un trésorier Denis, on a un secrétaire Romain, un secrétaire adjoint Nicolas, et puis on a deux administratrices, Soltana et Solchi. Donc voilà, le rôle du conseil d'administration, c'est d'assurer la gestion de l'association au quotidien, de débattre sur des dépenses à mettre en place, etc. C'est le conseil d'administration qui décide de faire telle ou telle dépense, quand il y a des dépenses à faire. C'est le conseil d'administration qui statue. On statue sur des actions à mettre en place éventuellement, aussi des nouveaux partenariats à instaurer, sur la recherche aussi de nouveaux financeurs, etc. On fait aussi, on assure aussi le suivi des subventions, parce qu'évidemment, c'est un gros travail le suivi des subventions. Donc Emmanuel ne peut pas être tout seul non plus. Donc certains d'entre nous sont dévolus au suivi des subventions. Et puis évidemment, chacun d'entre nous a des références spéciales. J'osais signaler toutes les miennes, mais les autres administrateurs y sont aussi d'autres références. Les actos extérieurs, la pause sociale, etc. On a Soltana qui est notre référent au breakfast meeting, par exemple. Et puis, évidemment, on a nos bénévoles qui sont très importants, parce que sans eux, évidemment, l'association ne pourrait pas exister. On a à Chenron, si je ne me trompe pas, une vingtaine de bénévoles actifs sur les permanences d'accueil et d'écoute du mercredi et du samedi. On doit avoir... Une dizaine de bénévoles. Sur les breakfast meetings, il doit y avoir 5 ou 6, je crois. Et puis sur les actions extérieures, on a aussi un vivier de 5 ou 6 bénévoles. Donc ça fait entre 20 et 30 bénévoles actifs. Ça monte à 60 bénévoles pour l'organisation de la marche des fiertés. Parce que la marche des fiertés, c'est un gros, gros travail de logistique et d'organisation. Donc c'est vrai qu'on a besoin d'une soixantaine de bénévoles. Aussi bien pour mettre en place le service d'ordre, pour monter le village associatif. pour gérer la buvette, pour gérer l'accueil des personnes, etc. Moi, en tant que co-présidente, j'essaie d'être présent un maximum sur les permanences, de montrer aussi bien aux bénévoles et aux usagers que moi, je suis là, s'ils en ont besoin, que je suis à leur écoute. C'est aussi ça le rôle d'un ou d'une co-présidente, c'est pas non seulement être là pour la paperasse et pour faire les signatures sur les chèques ou sur les différents papiers administratifs, c'est montrer qu'on est là aussi au quotidien, pour toute personne qui en est pour le besoin.

  • Speaker #0

    Travailler à l'extérieur, sur les stands, avec les partenaires associatifs, qu'il pleuve, qu'il neige ou qu'il vente. Ou bien, travailler plus tranquillement, à l'intérieur des locaux du centre LGBTI de Tours qu'il leur arrive de partager. Quelle dynamique partenariale se crée à travers tout cela ?

  • Speaker #1

    Alors au début, la création de l'association, on a beaucoup travaillé avec l'association Quasar d'Angers, puisque l'association Quasar d'Angers a été notre marraine dans la création de la LGP Région Centre. Ils nous ont beaucoup accompagnés au tout début, notamment pour écrire nos statuts, pour les démarches auprès de la préfecture. Et les premières années de vie de l'LGPR et je sens que Quasar a été beaucoup à nos côtés, avec la mise en place de l'association commune aussi. C'est vrai qu'on a pris un peu de distance avec Quasar, qui de son côté a aussi beaucoup d'actions à gérer, mais ça n'empêche pas que de temps en temps, on reprend des nouvelles de chacun chacune et puis on se retrouve avec plaisir aussi sur d'autres marches, parce que nous, en tant que centre LGBT de Touraine, on a la marche des fiertés de tour, mais on se rend aussi sur d'autres marches, notamment la marche de danger, et c'est à ce moment-là qu'on a plaisir. trouver les militants et militantes de Quasar. On travaille par contre, en tout cas on essaie de travailler avec le groupe d'action lesbien du Loiret, le GAGL 45 qui est basé à Orléans, qui a aussi mis en place une marche des Fiertés. Donc quand on a l'occasion, on essaie de travailler sur des actions avec eux. Là c'est plutôt sur régional. On n'a pas de lien très étroit avec les autres 100 parce qu'on n'a pas d'opportunité, on n'a pas d'occasion tout simplement.

  • Speaker #0

    Ça n'empêche pas que quand il se passe des choses gravissimes comme les attaques sur d'autres centres, on apporte notre soutien. On a apporté notre soutien au centre de Paris, au centre de Nice, au centre de La Réunion. On a évidemment apporté notre soutien, ce qui va sans dire. Mais c'est vrai que c'est un petit regret de ma part de ne pas avoir plus de lien que ça avec les centres LGBTI de France. Il y aurait des choses à faire de ce côté-là, je pense. Au niveau des partenaires institutionnels, comme je le disais tout à l'heure, on a la vie qui est avec nous depuis le début de la création de l'association. On a le conseil départemental qui nous suit beaucoup aussi, le conseil régional également. Au niveau des subventions, on a certaines subventions qui nous sont accordées par la ville, notamment sur l'organisation de la marche des fiertés ou sur nos permanences. On est financé aussi par le conseil départemental sur les interventions lignes scolaires. Et on a... Pour l'instant, on n'a plus de financement de la part du conseil régional, il ne me semble pas. Je crois que si, on a une petite enveloppe de la part du président du conseil régional au moment de l'attaque sur le centre pour financer les travaux de sécurisation. Mais on va refaire une demande, là, tout ressemble à auprès du conseil régional. On est financé, évidemment, régulièrement par la DILCRA, donc la délégation interministérielle de lutte contre... Le racisme, l'antisémitisme et la haine LGBT, l'adulte femme, nous versent des grosses subventions. En IRS, l'Agence Régionale de Santé, nous subventions au niveau des permanences d'accueil et d'écoute et de la sensibilisation en matière de santé sexuelle et affective. Ponctuel ou régulier, les financements réguliers, c'est le Cégit, c'est l'ARS. Et puis on a des financements sur le poste salarié également. On a un financement de la part du FONGEP. pour nous aider à financer les postes des salariés. On a la SOS Homophobie Tourangelle, c'est David et Jonathan qui font partie de nos adhérents, avec qui on travaille aussi, mais on a aussi d'autres associations avec qui on travaille régulièrement. Alors en général, comment on travaille ? On se retrouve souvent justement sur les stands, parce que sur les festivals ou sur les événements comme ça, on se retrouve souvent entre associations partenaires. Je sais que souvent sur les concerts, on a le plaisir de retrouver aussi le panique familial, on a le plaisir de retrouver... Les établis, on a le plaisir de retrouver sur les homophobies. Et puis on met en place des actions communes également sur la marche des fiertés, notamment, ce sont nos partenaires réguliers sur la marche des fiertés, sur la journée mondiale de lutte contre la LGBTphobie. On fait toujours appel au planning familial, à les solutions homophobies aux établis, c'est un pas seulement vu parce que, je vais en parler tout à l'heure, l'intersectionnalité c'est très important pour nous, le fait que toutes ces associations travaillent de concert, pas forcément les mêmes champs d'action. Par exemple, Le planning familial va plus travailler sur la sensibilisation à la santé sexuelle et affective, aux questions du consentement. AID va plus travailler sur la prévention des IST, du VIH, l'accompagnement des personnes séant positives. SES homophobie va vraiment se concentrer sur la LGBTphobie. Stop harcèlement de rue va se concentrer sur le harcèlement des personnes dans l'espace public. Les établis, eux, sont plus spécialisés sur la question des agressions sexistes et sexuelles dans l'espace public et dans le milieu festif. Mais en fait, toutes nos actions se recoupent plus ou moins. C'est pour ça qu'on travaille tous ensemble et que souvent on se retrouve sur des actions communes. Il y a des actions qu'on accueille dans nos locaux aussi, avec qui on ne met pas forcément des actions en place. mais qu'on accueille dans nos locaux pour leurs réunions, je pense notamment au STRAS, donc le syndicat des travailleurs et travailleuses du sexe, à qui on prête nos locaux pour leurs réunions et on les soutient évidemment dans leurs actions aussi. Et on prête nos locaux aussi, enfin ça a été le cas, je crois que maintenant ils ont leurs propres locaux, mais on a aussi prêté nos locaux à Touranges pour leurs réunions. Donc ça nous arrive aussi de prêter nos locaux à certaines associations. sur demande, des associations qui n'ont pas forcément des locaux, ou qui n'ont pas des locaux forcément adaptés à des grosses réunions, donc parfois ils viennent vers nous et on peut leur prêter nos locaux pour les dépanner. C'est assez pareil, c'est une volonté du conseil d'administration de maintenir, voire même d'élargir le tissu associatif et de favoriser l'intersectionnalité. Parce que les luttes finissent forcément par se croiser. On sait par exemple que le... le militantisme LGBT+. Je dois beaucoup au militantisme féministe et au militantisme des personnes racisées. Voilà. L'un ne va pas sans l'autre, évidemment.

  • Speaker #1

    En effet, le militantisme des personnes racisées et le militantisme LGBT ne vont pas l'un sans l'autre. D'ailleurs... Ça vous rappelle pas un événement ? C'est bon, moi, j'ai fini. On arrête pour aujourd'hui ? Ouais, vas-y, ok. Et on revient bosser dans ce café samedi prochain ? Ah non, non, non, samedi prochain, moi je peux pas, j'ai la pride. Ouais, ok. Bah quoi, t'as un problème avec ça ? Bah non, c'est pas que j'ai un problème avec ça, mais... Je sais pas, est-ce que tu nous vois, nous les hétéros, avoir une pride ? Bah non, vous en avez pas besoin. Et pourquoi on en aurait pas besoin ? Reste avec moi encore quelques minutes, je vais t'expliquer deux, trois trucs. Je ne sais pas si tu es au courant, parce que c'est un sujet qui ressort beaucoup en ce moment, avec la nomination du nouveau gouvernement, mais en France, l'homosexualité n'a été dépénalisée qu'en 1982. Enfin, il y a un débat. Parce que le crime de sodomie, qui visait principalement les personnes homosexuelles, surtout à la fin de son existence, il a été abrogé en 1791, donc post-révolution française. Mais sous le régime de Vichy, et sous couvert de protection de l'enfance, il y a eu une loi qui a été introduite, où il y a eu une différence d'âge drastique. entre la majorité sexuelle pour les hétéros qui était établie à 15 ans et celle pour les homos établie à 21 ans. Cette loi donc elle a perduré jusqu'en 1982, et pour avoir un aperçu des conséquences réelles sur les personnes, je te conseille l'interview combinée de Bernard Bousset, dernier condamné pour homosexualité en France, et créateur entre autres de l'association SNEC, donc Syndicat National des Entreprises Gays, en 1990. Des dates comme ça je peux t'en balancer plein d'autres. Par exemple, faudra attendre 10 ans en 1992. pour que l'homosexualité soit en plus plus considérée comme une maladie mentale. En 1999, les personnes de même sexe peuvent se paxer, puis se marier en 2013, mais ça a occasionné son lot de violence. Je pense que la manif pour tous, ça te dit quand même quelque chose. Et là, je ne te parle même pas de la transidentité, retirée du livre des maladies mentales qu'en 2010, ou du fait que les personnes peuvent changer d'état civil sans être soumises à une stérilisation obligatoire que depuis 2016. Donc là déjà, tu vois le topo, on était carrément condamnés, poursuivis, humiliés par l'État en personne. juste pour être qui on est. Mais pour répondre encore plus précisément à ta question, il faut remonter encore plus loin que ça dans le temps et dans l'espace. Le 28 juin 1969, au Barston Wall Inn, dans le quartier Greenwich Village, à New York. Dans la nuit, plus que bien avancée du vendredi au samedi, les gens s'enlacent, dansent, s'embrassent parfois, ou bien se contentent de se regarder timidement d'un bout à l'autre du bar. Les conversations et les rires fusent, on boit, on se haile, on s'invective même. Les potins, même dit à voix haute, ne s'entendent pas dans la ferveur de cette couille. La musique se mêle de bon cœur avec les souffles exaltés par la nuit. La soirée bat son plein. Puis d'un coup, ils sont là. Neuf officiers de police, mandats et matraques à la main, tout engoncés de pouvoir dans l'austérité noire de leurs uniformes. Les coups et les cris se mettent à pleuvoir, l'heure n'est plus à la fête. Les policières, elles, emmènent les femmes transgenres dans les toilettes. Pour vérifier leur sexe, disent-elles, dans un élan d'autorité encore tout légitime. Parce que ce soir-là, en fait, et dans les années 60 en général, être LGBT, c'est illégal dans 49 États d'Amérique. Et les amendes, elles sont salées quand ça ne va pas carrément jusqu'à l'emprisonnement. Jusqu'en 1966, il est même illégal de servir de l'alcool à toute personne LGBT ou suspectée de l'être, et bien que cette loi, elle disparaisse, les gestes d'affection comme ceux que je citais précédemment, ils sont toujours interdits. En plus de ça, beaucoup de bars de l'époque sont tenus par la mafia et ne possèdent pas l'autorisation de vendre de l'alcool. Cette même mafia arrive cependant à prendre le contrôle de la plupart des bars LGBT de Greenwich Village, en y voyant comme une poule aux œufs d'or, et elle tente de passer à travers les mailles du filet de la légalité sur les ventes de boissons, comme je disais, et sur les normes de sécurité du Stonewall Inn, à travers divers subterfuges, et elle parvient à soudoyer la police qui ferme les yeux sur leur légalité douteuse, et cette mafia va également surtaxer les consommations des personnes LGBT sur place qui sont plus aisées, et si ces personnes sont un peu connues, va les menacer de les aouter, donc de révéler leur orientation sexuelle ou identité de genre, à leur famille ou à leur travail par exemple. Mais le bar il était grand, il était pas cher, c'était le seul bar qui autorisait la danse et aussi un des seuls à accepter les personnes trans qui même dans les autres barguets étaient rejetées. Et en fait ce bar il a quand même eu une certaine notoriété et popularité auprès de la communauté LGBT à cette époque. Ça n'empêchait pas que les descentes de police étaient monnaie courante, au sein du Stonewall Inn ou d'établissements similaires, et les chefs d'accusation reprochés, c'était principalement sollicitation de relations homosexuelles, et pour les personnes trans ou de genre non conformes, port de vêtements non conformes, ce qui veut dire non conformes, au genre de naissance de ces personnes. D'ailleurs, toujours en 1966, on avait un peu les prémices de l'histoire de Stonewall qui se faisaient déjà sentir, parce qu'il y a trois membres de The Mattachine Society, Association de Défense des Droits Homosexuels Américaines fondée en 1950 par Harry A., qui ont exprimé haut et fort leur orientation sexuelle dans certains bars. Et en fait, ils ont mis au défi les patrons de les dénoncer. Ils ont même été jusqu'à poursuivre en justice ces patrons quand ils se sont risqués à les dénoncer, justement. Mais revenons à notre nuit du 28 juin 1969, parce que c'est là que l'histoire bascule. Ce soir-là, on ne se laisse pas faire. Les corps des clients et clientes qui, encore quelques minutes auparavant, se délectaient d'étreintes, sont bousculés, trimballés, malmenés. Encore une fois, la foi de trop. Une femme lesbienne, avalée de force par la bouche métallique et menaçante d'un van des agents, est frappée à la tête. Son désespoir se mue alors en cri, en ondes révolutions qui pénètrent les cœurs et les os meurtris, depuis trop longtemps déjà, des personnes rassemblées à l'extérieur. Faites quelque chose, ne les laissez pas faire. Et donc, à l'intérieur comme à l'extérieur du bar, la colère commence à émettre un son guttural. Une, deux, puis dix, cinquante, des centaines d'individus commencent à riposter avec divers projectiles. Des pièces. Des pierres, des bouteilles, des briques. Le maelstrom de la révolte s'emporte et s'enflamme. Littéralement. Parce que les policiers finissent par se réfugier à l'intérieur du bar, tandis que les oppressés y mettent le feu. Les renforts arrivent, les planqués s'échappent, mais la foule, dehors, de centaines, est passée à milliers. Les émeutes dureront six jours, jusqu'au 1er juillet. Un an plus tard, le 28 juin 1970, la première Pride, appelée Christopher Street Liberation Day, voit le jour. Et ses participants et participantes marchent solennellement du Stonewall Inn jusqu'à Central Park en scandant Say it loud, Gay is proud Ce qui veut dire, être gay est une fierté, dites-le à voix haute. Le mois de juin devient alors le mois des fiertés, où la plupart des Pride dans le monde entier ont encore lieu aujourd'hui, et dans les années qui suivent, c'est la création de nombreux mouvements et associations pour les droits des personnes LGBT. En juin 2016, Obama fait de Stonewall Inn et des alentours le premier monument historique des droits LGBT. Ouais, ouais, d'accord, mais ça c'était avant, maintenant vous avez les mêmes droits, puis aujourd'hui c'est juste une grosse fête vos marches là. C'est pas inintéressant ce que tu dis. Dans cette histoire des émeutes de Stonewall, en fait, il y a deux des figures emblématiques que je t'ai pas citées, Marsha P. Johnson et Sylvia Rivera.

  • Speaker #0

    Il y a beaucoup de discussions sur qui est à l'origine de Stonewall. Alors, dans la mémoire collective, c'est vrai qu'on pense beaucoup à Sylvia Rivera et à Marsha P. Johnson. Mais quand on revient sur l'historique et quand on revient sur les interviews, notamment de Marsha Johnson, Marsha Johnson a toujours dit qu'en fait, elle n'était pas à l'initiative des émeutes de Stonewall. Par contre, ce qu'on doit... à Marsha P. Johnson et à Sylvia Rivera, c'est la création des premières associations pour les personnes LGBTQI+, racisées, et notamment personnes trans. Ça, évidemment, on leur doit beaucoup là-dessus. C'est elles qui ont permis de visibiliser les personnes racisées LGBTQI+. Sylvia Rivera, elle a maintenu tout au long de sa vie qu'elle était à l'initiative... des émeutes, mais ce n'était pas le cas du tout, puisque Marcha disait que Sylvia n'était pas non plus là au début des émeutes. Mais en fait, Sylvia a été un peu poussée par un journaliste à se mettre en avant, justement, pour donner plus de visibilité aux personnes plus racisées. Donc Sylvia a été un petit peu, je vais dire, la victime de la manipulation médiatique, si je puis dire. Mais ça n'empêche pas qu'on doit quand même beaucoup à Marcha P. Johnson et à Sylvia. Moi, personnellement, Marcha et Sylvia sont deux de mes héroïnes. Elles sont deux de mes inspirations en tant que militant LGBTI+. Je sais que je leur dois beaucoup. Tout comme je dois beaucoup à Guy de Hockengame, à Harvey Milk, à toutes ces grandes figures du militantisme LGBTI qui ont souvent donné leur vie au militantisme. Et à qui on doit beaucoup.

  • Speaker #1

    Alors Marsha P. Johnson, c'est une femme transgenre afro-américaine, et le P dans son nom ça signifie Pay It No Mind, à savoir ne prête pas attention au regard des autres, et ça a d'ailleurs été sa devise tout au long de sa vie. Elle était également trahueuse du sexe, SDF pendant une grande partie de sa vie, et elle lutte même avant Stonewall pour soutenir les autres travailleuses du sexe et les jeunes LGBT à la rue. D'ailleurs dans une autre interview, elle indique que contrairement à ce qui se dit souvent, elle est arrivée à Stonewall que quand les émeutes avaient déjà débuté. bien qu'elle se soit tout de même mise très vite en première ligne lors de ses six jours d'émeute comme dans son militantisme de manière générale. Dans une autre interview de 1972, elle exprime aussi qu'elle souhaite plus que tout que la communauté LGBT soit libre, une bonne fois pour toutes, et qu'elle puisse s'approprier l'espace public. Dans les années 70, on peut aussi citer qu'elle performe dans la troupe de drag Hot Peaches et attire aussi l'attention d'artistes genre Andy Warhol, qui l'intègre dans l'une de ses compositions artistiques qui s'appelle Ladies and Gentlemen. Aussi, comme elle est atteinte par le VIH en 1990, elle va militer autour de cette question. Et en 2020, donc très longtemps après, un parc de Brooklyn finit par porter son nom. Sylvia Rivera, c'est une autre femme transgenre, mais portoriquaine. Elle rencontre Marsha en 1963, alors qu'elle a que 11 ans, et elle indique très vite que c'est comme une mère pour elle, parce que la vie de Sylvia Rivera, elle a été marquée par de nombreux abus et de nombreuses violences, comme la vie de Marsha P. Johnson d'ailleurs. Marsha P. Johnson, elle l'a prise sous son aile, Sylvia Rivera donc, et dans cet épisode, Ash nous dit que Sylvia Rivera n'était comme Marsha P. Johnson, pas présente lorsque les émeutes de Stonewall ont commencé. Et cet élément, en fait, il a été longtemps flou, mais dans un article de Out Magazine du 13 octobre 2016, il y a eu une interview exclusive de Sylvia Rivera qui a été publiée, où elle affirme bien avoir été présente, bien qu'elle n'ait pas, je cite, jeté le premier cocktail de Molotov, mais le deuxième. À ce moment-là, elle a à peine 17 ans, et elle est déjà impliquée dans le Black Liberation Movement avant ça. Du coup, ce que je veux te dire, c'est que ces deux personnes, elles militent avant et après Stonewall, et elles cofondent en 1970 le mouvement Star, Donc Street Travestite Action Revolutionaries, ensuite devenu Street Transgender Action Revolutionaries, qui a pour but d'apporter du soutien mais aussi un hébergement aux jeunes LGBTQIA+, mis à la porte, et aux travailleuses du sexe. Donc pour cela, il y a la première Star House qui voit le jour, d'abord à l'arrière d'un camion abandonné à Greenwich Village, puis dans un immeuble assez délabré, dont elles sont malheureusement expulsées 8 mois plus tard. Mais revenons à ton histoire de grande fête là. Ces deux personnes ainsi que d'autres femmes transgenres, elles ont, comme tu peux le constater, énormément participé aux avancées dont jouit la communauté LGBT aujourd'hui. Pourtant, là, en 1973, donc pour l'anniversaire des 4 ans de Stonewall, elles sont huées lors de la marche des fiertés et on leur refuse même de prendre la parole. Qui est ce on C'est la Gay Activist Alliance, donc des personnes de la communauté homosexuelle. Et comme je le disais un peu plus tôt, le Stonewall Inn, c'était un des seuls bars à accepter les personnes trans à l'époque. là où les hommes gays avaient déjà un peu plus d'espace pour se réunir. La Gay Activist Alliance a d'ailleurs longtemps remis en cause l'importance capitale du rôle des personnes trans, principalement en plus des personnes trans racisées, dans l'obtention des droits d'aujourd'hui. Sylvia Rivera, cette année-là, elle parvient tout de même à s'emparer du micro, et elle indique que s'il n'y avait pas eu les drag queens, donc c'était le terme pour désigner les personnes transgenres à ce moment-là, il n'y aurait pas eu de mouvement de libération gay, car c'est nous qui étions en première ligne. Elle a... en plus dû se battre jusqu'à sa mort en 2002 pour inclure les personnes trans dans la loi de lutte contre les discriminations qui étaient rédigées à ce moment-là, loi qui n'incluait à ce moment-là que les personnes homosexuelles. On peut d'ailleurs malheureusement, je trouve, encore observer aujourd'hui le racisme et la transphobie au sein de la communauté homosexuelle. Et sur la pride à proprement parler, dans une interview de Sylvia Rivera de 2001, donc 32 ans après Stonewall quand même, et donc après Stonewall et après ce que Stonewall représente au niveau des luttes, Elle exprime à la militante Christy Thomas qui l'interview, This is no longer my pride Donc ça veut dire que ce n'est plus la pride pour laquelle elle a lutté, et la pride dans laquelle elle se reconnaît. Parce qu'elle considère que cette révolte et cette lutte contre les discriminations systémiques, c'est devenu une marche et un moment capitaliste qui remplissent entre autres les caisses des institutions ou des structures gérées par les personnes cisgenres et hétérosexuelles, ironiquement donc les institutions et structures qui à l'époque de Stonewall, et avant ça participaient activement à les discriminer et à les violenter. Et d'ailleurs aujourd'hui la Pride à New York ça consiste à regarder le gratin politique et certaines associations défiler pendant que les autres personnes concernées les regardent derrière des barrières qu'elles peuvent pas traverser. A l'heure actuelle il y a beaucoup de personnes et d'associations LGBTQIA+, qui considèrent encore que les Pride sont devenues trop capitalistes et qu'elles ne consistent plus en effet qu'en grandes fêtes hypocrites saupoudrées de pinkwashing. Donc c'est un concept qui pointe du doigt les entreprises qui, lors du mois des fiertés, capitalisent sur le mouvement LGBT en vendant divers produits arc-en-ciel par exemple, tout en ne prenant aucune. réelles revendications sociopolitiques, ni à ce moment-là, ni le reste de l'année, d'ailleurs. Et donc, il y a les prêtes de nuit, par exemple, qui se sont créées en opposition aux prêtes de jour, et les prêtes de nuit, elles vont porter uniquement des revendications politiques, sans l'aspect festif et capitaliste autour de ça. Les prêtes de nuit, elles prônent également, souvent, l'autogestion de nos communautés par nous-mêmes, en fait, par les personnes concernées. Juste pour finir avec Marsha P. Johnson et Sylvia Rivera, la ville de New York a érigé à la demande de Public Art Campaign en 2019 un monument à leur honneur qui s'appelle She Built New York City. En 2015, Sylvia Rivera est devenue la première femme transgenre à obtenir son portrait au National Portrait Gallery à Washington. Et avant cela, heureusement, il y a eu des améliorations quand même dans les mentalités du mouvement gay. Par exemple, en 1994, pour le 25e anniversaire d'Austin Wall, Sylvia Rivera est acclamée par de nombreuses jeunes personnes LGBT. Et elle a d'ailleurs une place d'honneur dans cette marche. Heureusement, d'ailleurs. Donc ouais, voilà pourquoi il n'y a pas d'hétéro-pride, et que bien qu'il y ait eu de grandes avancées qui aient eu lieu au fil du temps, comme tu as pu l'entendre, les combats ne sont pas finis, et il y a encore de nombreux droits qui restent à acquérir pour les personnes LGBT, d'où l'existence encore aujourd'hui de nos prides à nous. Il est pas mal aussi de rappeler qu'à l'heure actuelle, les LGBTphobies, c'est pas une opinion, mais c'est un délit, punissable par la loi. Une petite précision enfin sur certains questionnements dans nos lieux et nos luttes. Dans les différents épisodes, vous m'entendez interroger les invités sur les relations et le travail potentiellement menés avec l'institution policière. Et la plupart des centres LGBT interviewés en fait, ils font part en 2024 et depuis quelques années déjà, d'un travail avec l'institution policière en bonne intelligence. Et c'est super important de noter cette amélioration et ces partenariats qu'ils semblent avoir pour conséquence de participer à une meilleure prise en charge des personnes queers lors de dépôts de plaintes ou d'autres procédures. Cependant, de par l'histoire teintée d'extrême violence entre l'institution policière, comme on l'a vu, et les personnes LGBT, il y a certaines personnes, justement, ou l'association de personnes concernées, qui ont encore un positionnement en opposition à l'institution policière, car elles considèrent que les violences perpétrées par cette institution, bien qu'elles ne sont plus légales et qu'elles ont évolué, elles sont encore présentes sous la forme de différentes discriminations systémiques, et que ces personnes, enfin les personnes concernées dont on parle, prennent alors le parti, encore une fois, de l'autogestion de la sécurité de nos communautés, sans intervention de la police, et que, malgré les améliorations notables qu'on peut entendre dans le podcast, ce propos, il est lui aussi tout à fait entendable. Mais revenons au centre LGBTI de Tours. Bien après Stonewall, au XXIe siècle, en 2023, six attaques en l'espace de cinq mois. Alors, outre les attaques sur le centre LGBT en soi, il y a plusieurs événements sur lesquels j'aimerais revenir. Et le premier, c'est que le même jour que la marche des Fiertés de Tout en 2024, l'extrême droite a aussi... défiler dans les rues, justement, en opposition aux personnes LGBTQIA+, à leur visibilité.

  • Speaker #0

    C'était pendant la marche. C'était le même jour que la marche, en fait. C'était un petit groupe, il devait être une quinzaine de personnes. Ils se sont réunis à Place Jean Jaurès, qui est la place centrale de la ville, notamment contre la marche des Fiertés et contre ce qu'ils appellent le lobby LGBTI+. Mais du coup, ça a été très bien géré par les forces de police. Au moment où nous, on est passé Place Jean Jaurès, ils n'étaient déjà plus là. En fait, ils se sont plus réunis, la marche partait à 15h, 15h30 du point de départ et eux, ils se sont réunis entre 13h et 14h. Donc déjà, à 14h30, il n'y avait quasiment plus personne chez eux. Il n'y avait plus que 5 ou 6 personnes, donc il n'y a vraiment pas eu d'affrontement de ce côté-là. On savait qu'ils étaient là, mais on n'y a pas prêté attention plus que ça. Mais tous les ans, en fait, tous les ans, ils sont présents en contre-manifestation sur la marche. Antigroups, ils ne viennent pas à l'affrontement, mais ils montrent qu'ils sont là tout simplement. Ils ne viennent pas à l'affrontement parce qu'ils savent que s'ils viennent à l'affrontement, ils seront dans leur temps et que la loi sera de notre côté. Mais ils montrent qu'ils sont là, ils montrent leur opposition. Je pense que malheureusement, on a pris l'habitude de les voir là, le jour de la Marche des Fiertés. Or souvent, ils se mettent soit à Plage-en-Jaurès, soit devant la cathédrale Saint-Gatien, puisque la Marche des Fiertés de Tours passe généralement devant la cathédrale Saint-Gatien. Donc évidemment, c'est pour eux un sacrilège que les PD et les Gouines passent devant un lieu de culte catholique, évidemment. Ils montrent qu'ils sont là, qu'ils sont opposés à nous, à la Marche des Fiertés, mais ils ne viennent pas à l'affrontement. Cette année, il y a quand même un prospectus qui a circulé dans les boîtes aux lettres, notamment dans les quartiers du nord de la ville, et notamment dans les foyers de familles avec des enfants ou ados trans. Mais donc c'était un prospectus justement qui dénonçait l'accompagnement des mineurs trans, le fait qu'on donnait trop d'importance à la considentité, qu'ils en avaient un petit peu marre du lobby LGBT+, et qui demandait notamment pour... pour tout l'arrêt des subventions aux associations LGBTI comme la nôtre.

  • Speaker #1

    Le second événement que j'ai vu par rapport au centre LGBTI de Tours, c'est le 22 mai 2023. Quelqu'un aurait lancé un engin explosif dans le centre LGBTI alors que des personnes étaient à l'intérieur et que c'était la sixième attaque depuis janvier 2023 sur le centre.

  • Speaker #0

    C'est ça, c'est ça. Alors c'est pas vrai, c'est à lancer un engin explosif, une bouteille en plastique avec un mélange explosif dedans. Heureusement, un mauvais mélange explosif. La bouteille a explosé mais sans faire trop de dégâts et nos salariés, à ce moment-là dans les locaux, il y avait nos deux salariés et un de nos bénévoles. Tous les trois ont eu la présence d'esprit de sortir pour voir ce qui se passait en fait. Ils ont vu la bouteille attirer dans les locaux mais sans savoir pourquoi, ils pensaient juste que c'était quelqu'un qui avait jeté une bouteille vide comme ça par bêtise en fait. Donc ils ont eu la présence d'esprit de sortir tous les trois et c'est au moment où ils sont sortis, tous les trois, que la bouteille a explosé. Donc ils ont pu apercevoir l'individu de dos en train de courir. Et c'était en effet, c'était l'apothéose, c'était la conclusion d'une série d'attaques sur le centre LGBT de Touraine. Parce que nous, on n'y a pas eu droit une fois, on n'y a pas eu droit deux fois, on n'y a pas eu droit six fois. Ça a commencé en février 2023 avec une de nos vitrines qui a été cassée. Et puis le mois d'après, la deuxième vitrine a été cassée. Le mois suivant, la porte a été cassée. Deux semaines après, c'est la serrure qui a été engluée et les boîtes aux lettres fracassées, avec notre courrier complètement déchiré. Et puis la dernière attaque, donc l'attaque à la bouteille explosive dans les locaux avec la présence de personnes. Et tout ça par une seule et même personne. L'individu a reconnu tous les faits, de la première vitrine cassée jusqu'à la bouteille explosive. Il a reconnu tous les faits. Sur le coup, on était sous choc évidemment parce qu'on ne comprenait pas, on ne s'y attendait pas. notamment avec la dernière attaque, ça a été un gros coup au moral. On s'est posé la question de savoir s'il fallait qu'on ferme le 100 coups pas temporairement. Pour ça, on a consulté nos salariés, nos bénévoles, nos usagers et usagères, et c'était eux qui ont décidé de laisser les locaux ouverts et de continuer les permanences, avec des consignes de sécurité augmentées, bien évidemment. Mais ce sont nos bénévoles, nos usagers et usagères qui nous ont envoyé le mot, ils ont laissé le 100 coups. couvert parce que le centre on est chez nous on a besoin de ce sens il faut laisser ouvert il faut pas le fermer parce que le fermer temporairement ce serait ce serait dire qu'ils ont gagné on ne veut pas les laisser gagner donc c'est là c'était la volonté toutes et tous de continuer nos actions de laisser le centre ouvert de montrer qu'on était encore là encore et toujours et qu'on n'allait pas céder à la pression des personnes extrémistes et qui voudraient nous voir disparaître il était hors de question qu'on leur fasse ce plaisir-là, disparaissent. Ça, c'était clair et net, en fait. Évidemment, on est restés vigilants pendant plusieurs mois sur nos permanences. On a demandé à nos salariés de ne pas rester seuls dans les locaux. Quand elles étaient seules, de s'enfermer, de n'ouvrir qu'après avoir vérifié l'identité des personnes. Pendant les permanences pareilles, on fermait les locaux. Et on demandait à nos usagers et usagères de ne pas partir tout seuls, de rester en groupe. pendant le départ et pendant l'arrivée, évidemment. Et puis, on a demandé des travaux de sécurisation. On a été mis en place par la ville. Donc là, maintenant, on a des stores électriques, un vitrage renforcé, donc un vitrage anti-infusion. des vols électriques en fait et puis on a maintenant une porte sécurisée c'est à dire que l'entrée ne se fait plus que par interphone c'est à dire qu'on ne peut plus rentrer non plus comme ça en poussant la porte on est obligé de sonner et nous on vérifie au vidéophone l'identique de la personne voilà donc on a vraiment pas sécurisé nos locaux on a également des caméras à l'intérieur des locaux maintenant et la ville a aussi mis en place des caméras à l'extérieur donc en fait Les locaux de l'association sont situés dans une galerie où il n'y a que des associations. Et du coup, maintenant, dans cette galerie, à l'extérieur, il y a des caméras. Moi, d'un point de vue personnel, j'en ai très affecté, évidemment, parce qu'en tant que cofondateuriste, ça m'a touché au plus profond de moi. Cette association, c'est un peu mon bébé, je l'ai vu grandir depuis ses débuts. Donc, qu'on attaque comme ça l'association, ça choque et ça émeut profondément. Moi, j'en suis venu au point. de dormir certaines nuits dans les locaux pour prendre l'agresseur sur le chai. Alors ça, c'était entre la troisième et la cinquième attaque où j'ai dormi dans les locaux. Et en fait, au moment où j'ai arrêté de dormir dans les locaux, est subvenue la dernière attaque. Mais j'ai dormi au moins deux ou trois fois dans les locaux pour pouvoir prendre l'agresseur sur le chai. Bon, je ne l'ai jamais pris sur le chai, mais voilà, j'en étais arrivé à ce point-là de mettre ma propre vie en danger. Parce que tout le monde me l'a dit, que je mettais ma vie en danger, mais je ne voulais pas en démordre, je voulais coincer ce salopard de mes propres mains. Et donc c'est vrai que je... Alors je ne te cache pas que je n'ai pas beaucoup dormi, évidemment, pendant ces deux ou trois nuits. Mais voilà, j'avais cette volonté de... un peu de rendre justice moi-même, c'est vrai. Et puis évidemment, il y a eu cette colère lors de la dernière attaque, cette colère évidemment envers cette haine assumée. On ne comprend pas. Je suis mére et pété qu'on ne comprend pas forcément pourquoi est-ce qu'on s'en prend à nous de cette manière-là. Qu'est-ce qu'on a fait de mal ? Qu'est-ce qu'on fait de mal ? Pourquoi, en tant qu'individu et en tant que collectif, qu'est-ce qu'on fait de mal à la société ? Vraiment. Nos collègues du planning familial sont aussi régulièrement l'attaque de cibles, ce n'est des cibles, mais de cyberattaques, de cyberharcèlement. Parce que leurs locaux sont ultra sécurisés aussi. C'est pareil chez eux, pour rentrer, ils ne vont vraiment montrer pas de blanche. Parce que par le passé, ils ont été aussi victimes de dégradations, de vandalismes. Donc ils ont renforcé la sécurité dans leurs locaux aussi.

  • Speaker #1

    Donc à Tours, pour les associations militantes sur divers sujets, ça arrive souvent en fait.

  • Speaker #0

    Oui, on a un petit bastion catho-extrémiste à Sidi Lass quand même. Alors nous, on a ce qu'on appelle une main courante des actes LGBTphobes, parce qu'on est membre du CORAD, le comité d'opération. et de lutte contre le racisme et l'antisémitisme, la haine LGBTphobe et la discrimination. Et à ce titre-là, en fait, on est chargé, comme les autres associations membres, de faire remonter à la préfecture les actes à caractère discriminatoire, et nous, en ce qui nous concerne, à caractère LGBTphobe. Donc on tient une main courante, donc à chaque fois qu'il y a une ou des personnes qui nous font acte d'une violence, qu'elles ont subie ou dont elles ont été victimes, on le mât. et on s'est remonté à la préfecture. Et parfois, les personnes font aussi appel à nous pour les aider dans le dépôt de préplantes. Maintenant, il faut faire une préplante en ligne pour être reçu au commissariat. Donc, on les accompagne dans cette préplante qui est parfois pas simple parce qu'on nous demande plein de choses, plein de détails, notamment sur les circonstances. On voit que les personnes peuvent se retrouver un peu perdues. On les accompagne aussi sur la plainte auprès des gendarmes ou des policiers pour les soutenir, pour pas qu'elles soient seules. Ça nous est arrivé plusieurs fois. Là, encore récemment, la co-présidente Ingrid a accompagné un de nos usagers qui a été victime de violences dans le tram. Il a été victime de violences parce que le personnage non binaire et dont l'expression de genre ne correspond pas forcément à son genre de naissance. Donc, il a été victime de violences physiques dans le tram, donc il a déposé plainte. Et c'est Ingrid, la co-présidente, qui l'a accompagné dans ce dépôt de plainte. Je voulais d'ailleurs souligner le travail exceptionnel de la police et de la gendarmerie au moment de nos attaques. Ils ont été très très présents au quotidien, tous les jours après la dernière attaque, donc dans les deux mois après la dernière attaque, tous les jours ils sont venus nous voir dans les locaux pour savoir si tout se passait bien, s'il n'y avait rien à signaler, s'il y avait des rondes régulières, enfin ils ont vraiment été très très présents et ils ont soutenu un maximum, ça a été vraiment très impeccable de les voir là, de les voir concernés. Ils ont fait leur boulot en fait, c'est vrai que c'est leur boulot. Mais ce n'est pas le cas dans toutes les villes. Dans certaines villes, ça leur serait passé une tueuse, ils n'en avaient rien eu à foutre. Là, dès le début, ils ont été présents à venir voir si tout allait bien, comment se portaient nos usagers, nos salariés, nos bénévoles. Ça a été vraiment très très appréciable. On les remercie encore d'avoir été présents au quotidien pour nous soutenir et pour assurer notre sécurité, que ce soit les policiers ou les gendarmes de la vie.

  • Speaker #1

    En ce moment, justement, en parlant d'institutions policières, de dépôts de plaintes et tout ça, on est aussi en pleine polémique sur la cérémonie d'ouverture des JO. Cérémonie d'ouverture des JO qui a aussi été réalisée par des personnes queer. Et donc en ce moment, on est aussi en pleine polémique par rapport à ça, parce qu'il y a des personnalités publiques qui ont participé à cette cérémonie d'ouverture, dont la DJ Barbara Butch. et la drag queen Naked Doll par exemple qui sont allées récemment porter plainte pour cyber harcèlement parce que depuis cette cérémonie d'ouverture, ces artistes et d'autres reçoivent des menaces de mort, de la haine constante uniquement parce que ce sont des personnes queer

  • Speaker #0

    Moi d'un point de vue personnel je trouve ça ridicule en fait de faire une telle levée de bouclier alors la question est-ce que c'est la scène C-E-N-E qui a été représentée ou pas Alors, selon le chorégraphe, c'est une représentation du festin des dieux. Selon certaines participantes, c'est vraiment, c'est bien une représentation de la scène. C'est pas la question. Déjà, alors déjà, on s'offusque de la parodie d'un tableau à l'origine. La scène, quand même, c'est un tableau. C'est une œuvre artistique de Léonard de Vinci qui, rappelons-le, Léonard de Vinci était ultra queer. Rappelons-le. Donc, voilà, c'est une, avant tout, cette fameuse scène, c'est une œuvre artistique. par un peintre homosexuel. Voilà. Et en plus, dans la Bible, la scène n'est pas décrite vraiment exactement comme ça. Est-ce qu'on est sûr que la scène se soit vraiment déroulée comme ça ? Je n'en suis pas sûr. Le tableau,

  • Speaker #1

    à son époque, a déjà été critiqué de toute façon.

  • Speaker #0

    Oui. Et en plus, ce n'est pas la première fois que la scène est parodiée. Il y a eu beaucoup de parodies. Il y a les Simpsons qui ont parodié la scène. Il y a les... qui ont parodié la scène. Il y a une série de science-fiction, je crois que c'est Caprica qui a parodié la scène. Enfin souvent sur les affiches promotionnelles des séries, on met en scène les personnages dans une parodie de la scène. Et là, qu'est-ce qui a posé problème ? C'est que le fait que ce soit des drag queens et on n'est même pas sûr que ce soit la scène, le Thomas Joly a certifié que c'était une représentation du festin des dieux qu'un autre tableau d'un autre peintre. Après, c'est une autre question. Moi, c'est vrai que sur le coup, Je leur ai dit Tiens, ils sont en train de nous faire une représentation de la scène à la sauce drag queen. J'ai trouvé ça très amusant, très original. Et puis après, quand j'ai vu Thomas Joligny expliquer que c'était plutôt le festin de l'histoire, et quand j'ai vu les marquer Philippe Catherine en schtroumpf, j'étais mort de rire. J'ai trouvé ça très marrant, mais en même temps, ça collait bien avec le personnage de Philippe Catherine. J'ai trouvé ça vachement bien. Et après, j'ai compris que c'était plus une ode aux élites des Grecs qu'une critique. qu'une moquerie de la scène. Après, ce sont vraiment, là encore, des levées de boucliers par des personnes religieuses extrémistes. Moi, j'ai été dans l'entourage, moi-même, j'ai été élu dans la foi catholique. Je n'ai pas du tout été offusqué par ce tableau. Mais alors, pas du tout. Là, on est offusqué parce que ce sont des drag queens. Si ça avait été des athlètes qui avaient fait ça, je ne suis pas sûr qu'il y aurait eu des levées de boucliers comme ça. C'est ça. Puis ça a été encore plus loin, puisque là encore, certains groupes religieux se sont victimisés en disant qu'il n'y a pas eu que ça, il n'y a pas eu que la scène qui a été parodiée. Il y a eu aussi le fameux passage de l'apocalypse avec le cheval noir, alors que ce fameux cheval qu'on a vu pendant le cérémonie de l'ouverture, il représentait la déesse de la scène. La scène S-E-I-N-E, cette fois-ci, le fleuve. C'était une représentation allégorique de la scène, puisque la déesse qui s'abrise de la scène est elle-même la fille. de Johnny Zos, qui était personnifié par le chanteur Philippe Catherine. Donc tout se tenait en fait, mais en aucun cas c'était une moquerie de la Bible et des catholiques. Moi, aucunement, je n'ai vu une offense faite au catholicisme et à la Bible, dans aucun des tableaux. Alors que rappelons-le, parmi les athlètes présents au JO, il y avait quand même plus de 80 athlètes LGBTQI+, dont certains ont remporté des médailles. Là, on est sur un phénomène inquiétant, sur un phénomène de la montée de l'extrémisme et de la banalisation de l'extrémisme et des discriminations et des violences discriminatoires. On l'a vu au résultat des dernières élections, élections européennes, élections législatives. Quand même, même si on a beau dire que le RN n'a pas obtenu sa majorité absolue, les faits sont quand même là. plus de 150 députés à l'Assemblée nationale maintenant, c'est quand même pas négligeable si on sépare tous les partis du Nouveau Front Populaire C'est le RN qui est le parti majoritaire, parce que le Nouveau Front Populaire c'est une alliance de partis. Mais si on les distingue les uns des autres, c'est le RN qui est le parti majoritaire de l'Assemblée Nationale. Il faut se poser des questions quand même. Là ça veut dire qu'il y a des projets de loi en faveur de l'annoncé de l'Orient LGBT+, qui ne passeront plus. Et il y aura même probablement des projets de loi anti-LGBT qui vont être proposés par leur Assemblée Nationale. Donc ça pose vraiment des questions sur les modifications de la société française, sur comment on en est arrivé là. Par la faute de qui ? Par la faute des institutions, par la faute des politiques, par la faute de la société elle-même. Mais ce qui se passe en France, ça se passe aussi dans les autres pays d'Europe. On l'a vu en Italie avec l'arrivée de Georges Emmanuelou au pouvoir, en Hongrie, en Pologne, je crois qu'en Espagne aussi. Le parti radical a fait pas mal de remontées, en Scandinavie également. C'est un phénomène européen en général. Donc la question est à se poser. Qu'est-ce qui se passe au niveau de l'Europe ?

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est que je vois par-ci par-là, en effet, à travers l'Europe. En Bulgarie, en ce moment, la mention de l'existence des personnes LGBT+, à l'école, est interdite. Et en fait, en contrepartie, c'est plus rare, mais j'ai vu aussi qu'en Allemagne, ils avaient simplifié le fait de changer sa mention de genre, son état civil, qu'ils allaient simplifier la démarche. En fait, j'ai l'impression que par-ci par-là, il y a des pays où il y a des avancées, où ils acceptent le mariage pour toutes et tous. Des pays où ça recule au contraire extrêmement, surtout en Europe. Et c'est vraiment un phénomène de clivage assez important.

  • Speaker #0

    Il disait qu'il y a des pays progressistes comme l'Allemagne, comme tu as mentionné, qui a favorisé le changement de genre à l'état civil pour les personnes trans et non binaires. Puisque l'Allemagne fait partie des rares pays d'Europe qui maintenant acceptent la mention du genre neutre sur les papiers dentistes, je ne me trompe pas. Donc voilà, ces pays-là sont à la pointe des pays européens et c'est plutôt une très bonne chose. Alors que pourtant, on sait que l'Allemagne a un historique pas très joli-joli avec les personnes LGBT+. Bon, ça, le passé reste dans le passé, mais c'est quand même important de s'en rappeler. Mais c'est vrai que d'autres pays d'Europe ont des leçons à tirer de ces pays-là. Après, je ne saurais pas donner les raisons sociologiques, politiques, etc. Pourquoi et comment. Malheureusement, je pense que les raisons sont nombreuses et multiples et difficiles à établir. Il ne reste que les personnes LGBT+. et puis plus restent les premières victimes de ce clivage et de cette montée des extrémismes, avec les personnes racisées, évidemment.

  • Speaker #1

    En 2025, le centre LGBTI de Tours soufflera ses 20 bougies. Mais bien sûr, ce n'est pas fini. Alors dans le futur, qu'est-ce que vous nous préparez ?

  • Speaker #0

    C'est la poursuite de nos actions, nos permanences, nos interventions au milieu scolaire et professionnel, les actions militantes, la poursuite de la marche de la fierté évidemment, puisque là il y a un gros événement qui va se préparer, puisque en novembre 2025 on va fêter les 20 ans de l'association, mai 2026 on va fêter les 20 ans de la marche de la fierté, donc c'est quand même pas rien 20 ans, donc on va se préparer à un gros gros truc pour ces deux événements-là. Donc là, on a encore une année pour se préparer, mais ça va vite arriver. Donc, c'est un anniversaire à ne pas rater, bien évidemment. En ce qui concerne les projets, on va essayer de mettre en place, de remettre en place nos cafés parentalités, donc à destination des parents et futurs parents LGBTI+. On l'avait mis un peu en sommeil parce que la personne qui était en charge de ce café parentalité a quitté l'association. Et du coup, on n'avait plus personne pour... pour prendre en charge ce groupe de parole. Mais du coup, on a de nouveau des demandes de la part de famille et de la part de famille nouvellement établie sur Tours. On veille, on va certainement réactiver ce groupe de parole pour les parents et futurs parents LGBTI+. Pareil sur les questionnements autour de la parentalité, l'adoption, la filiation, la PMA, le mariage, etc. Puis on va certainement recruter également un troisième salarié pour épauler Sarah. Il y a de plus en plus de travail, notamment sur les interventions en milieu scolaire. On a là également de plus en plus de demandes aussi. Voilà, et puis la mise en place de soirées festives également, puisqu'on a instauré un partenariat avec le Bateau Ivre, qui est une salle de concert et qui est aussi, le Bateau Ivre, un gros soutien de la communauté LGBTI, c'est avec PIR surtout. Il y a pas mal de soirées PIR en place, donc on a pas mal de... Enfin, on a quelques... Quelques soirées de prévues en partenariat avec le bataillon aussi. Et puis, continuer de travailler avec nos associations partenaires, le planning familial, Aide, Tour Angèle. soit personnellement au Greux, l'Organisation de solidarité trans, c'est important pour nous de continuer ce travail associatif également et puis continuer à proposer aussi ce qu'on a mis en place cette année, à continuer à proposer des concerts et des rencontres d'auteurs dans nos locaux. J'ai une ambition aussi, c'est de faire du Centre HBT de Touraine un centre artistique queer, avec des expositions, la mise en lumière d'artistes queers, voilà, on a commencé, on a certains photographes queers, certains peintres queers. que j'ai cette ambition de faire du centre LGBT aussi un centre artistique queer. S'il y a des personnes qui veulent nous rejoindre en tant que bénévoles, on les accueille les bras ouverts parce qu'on a toujours besoin de bras et de bonne volonté pour proposer de nos actions. N'hésitez pas à aller faire un petit tour sur notre site internet qui a été tout nouvellement refondu et repensé. Un grand merci à... Mary, qui est notre nouvelle webmastrice, qui a fait un travail exceptionnel sur le site internet. Vous avez toutes les informations nécessaires sur le site internet. Vous pouvez venir nous rendre visite également dans nos locaux. On se bisse les déteineurs à Tours, facilement accessibles par le tramway. C'est le tramway à Réporte de Loire et après c'est à 2 minutes, juste à côté de l'Université des déteineurs, dans la galerie des déteineurs. On est très facile à trouver en fait. Ce dont je suis fier évidemment, c'est de faire partie des cofondateuristes de cette association. que j'ai vu grandir et évoluer au fil des années, qui est maintenant devenue une belle association, avec plein d'investissements, plein d'années de fidélité. Et puis évidemment, cette marche des Fiertés de Tours, qui grandit d'année en année, dont le succès ne se dément pas, on a de plus en plus de monde, et ça, ça fait vraiment plaisir. Donc cette marche des Fiertés de Tours, je pense que c'est la chose dont je suis le plus fier, à laquelle j'ai contribué dans ma vie, vraiment. C'est pas rien pour moi, et j'espère que cette association, au cours de belles années vont l'être. Moi je dis toujours que le jour où le centre LGBT de Touraine fermera, c'est qu'on n'aura plus besoin de lui, et ce serait une bonne chose, ce sera un crève-cœur bien évidemment, mais justement nous toutes, les salariés, les bénévoles, on œuvre dans cet objectif-là, qu'un jour on ferme nos portes parce qu'on n'a plus besoin de nous. Ce serait la plus belle des choses, qu'on n'ait plus besoin de nous, parce qu'il n'y a plus de LGBTphobie, parce qu'il n'y a plus de violence. Je pense que le jour où les centres LGBTI fermeront, c'est que ce sera pour la plus belle des choses, c'est qu'il n'y aura plus de haine anti-LGBTI faune. Et ça, ce sera merveilleux. Mais ça, c'est encore une utopie, malheureusement. Je voulais vraiment remercier du fond du cœur tous ceux qui s'investissent au quotidien en centres LGBT Touraine, que ce soit les bénévoles, les administrateuristes, les salariés, même les usagers, les usagères, qui font vivre cette association au quotidien. Merci du fond du cœur à ELE, vraiment.

  • Speaker #1

    Vous pouvez retrouver le Centre LGBTI de Touraine sur leur site internet www.centrelgbt-touraine.org ainsi que sur Facebook et Instagram dans les liens cités en description de cet épisode. Vous pouvez également les contacter par mail à l'adresse contacte-centrelgbt-touraine.org ou par téléphone au 02 47 54 24 79. Merci à H. Claveau. pour avoir été l'invité de ce jour. Rendez-vous le samedi 7 décembre pour le prochain épisode de Nos lieux et nos luttes.

Chapters

  • Intro

    00:00

  • Partie 1 : présentation des invité.es, des locaux, et de l'histoire de l'association

    01:16

  • Partie 2 : personnes et services

    09:20

  • Partie 3 : relations partenariales

    27:58

  • Origines de la Pride

    34:47

  • Partie 4 : violences envers les personnes et les lieux queer

    53:15

  • Partie 5 : perspectives d'évolution et bilan

    01:12:28

  • Outro

    01:17:47

Description

Ce centre LGBTI est né de l’initiative d’un groupe d’ami.es souhaitant organiser, en 2006, la première marche des fiertés de leur ville…


L’épisode 6 de Nos lieux et nos luttes est en compagnie du Centre LGBTI de Touraine !

Vous y entendrez parler de « breakfast meeting », d’invitation à l’Assemblée Nationale, des émeutes de Stonewall, et de bien d'autres choses encore !

Merci à Ash Claveau, co-président.e de l’association, pour ce moment de partage riche en émotions.


TW : cet épisode fait mention de violences LGBTphobes.


Vous pouvez retrouver le Centre LGBTI de Touraine :

Petit lexique de termes et structures cité.es dans cet épisode :

  • 3114 : numéro national de prévention du suicide.

  • Allié.e : personne non-concernée par une problématique sociale mais qui la soutient.

  • Autogestion : communauté concernée par les mêmes problématiques sociales qui s'occupe d'elle-même.

  • FONJEP : Fonds de Coopération de la Jeunesse et de l’Éducation Populaire.

  • GAGL45 : centre LGBTQIA+ d’Orléans.

  • Le Bateau Ivre : salle de spectacle coopérative à Tours.

  • Les Établi.e.s : association luttant contre toute forme de violence.

  • Lezart Festival : festival artistique lesbien, queer et féministe.

  • Quazar : centre LGBTQIA+ d’Angers.

  • Stop Harcèlement de Rue : association luttant contre le harcèlement de rue.

  • STRASS : association par et pour les travailleur.euses du sexe.

  • Tours'Angels : association sportive LGBTQIA+.


Pour toustes les auditeur.ices, vous pouvez me contacter via ces différentes plateformes : https://linktr.ee/lepodsam

Et si le podcast vous plait, un partage aiderait énormément le projet !


Jingles du podcast : https://erothyme.bandcamp.com/album/along-the-arc https://pixabay.com/fr/users/kbamwillis-43489384/https://pixabay.com/fr/music/search/jingle%20podcast/



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, on vous parle d'un centre LGBTI qui est né de l'initiative d'un groupe d'amis qui voulait organiser, en 2006, la première marche des fiertés de leur ville. Concernant certains acronymes et noms de structures, un lexique est disponible en description de cet épisode. Notez également que cet épisode va faire mention de violences envers les personnes et les lieux queers. Salut c'est Sam, militant queer en association depuis plusieurs années déjà, mais surtout, militant depuis toujours, au fin fond de ma chair. Et aujourd'hui avec H. Claveau qui est co-président T.E. de la structure, on vous raconte l'histoire du centre LGBTI de Tours. Et bonjour à tous les auditeurs et à toutes les auditrices, aujourd'hui nous sommes le 23 août 2024 et c'est l'enregistrement du sixième épisode du podcast Nos lieux et nos luttes. Et pour l'occasion, je suis avec Ash Claveau, qui comme je le disais est co-présidente du centre LGBTI de Touraine, mais qui est aussi co-fondateur RIS de la structure et qui a différentes fonctions au sein du centre LGBTI de Tour. C'est donc la personne référente pour les interventions en milieu scolaire et auprès des professionnels. sur le devoir de mémoire, sur la santé sexuelle et affective, sur la gestion des bibliothèques associatives et le fonds documentaire, et sur la prévention et la sensibilisation. Alors, Ash, bonjour à toi. Merci d'être avec nous aujourd'hui. Donc, tu fais partie des personnes qui ont créé le Centre LGBTI de Tours, c'est pas rien. Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus sur ça ?

  • Speaker #1

    Bonjour à toutes et tous. Donc, moi, c'est Ash. Donc, ça s'écrit A-S-H. C'est le diminutif d'Ashley. C'est un prénom neutre. Donc, Ash Claveau. Je suis co-présidente du Centre LGBTI de Tours. Depuis mars dernier, j'ai été élu à mes fonctions de co-présidence. Depuis mars dernier, on avait ressenti ce besoin. On était un groupe de potes. À cette époque-là, en majorité de mecs gays cis blancs. On nous a beaucoup reproché à cette époque-là, de n'avoir fondé l'association contre mecs gays cis blancs. C'est les circonstances qui ont fait ça. On était un groupe de potes et on a ressenti ce besoin. de mettre en place une marche des fiertés sur tour, ce qu'on appelait encore Gay Pride à l'époque, parce qu'il y en avait un petit peu autour, enfin il y en avait très très peu autour, ça commençait tout juste dans la région, il y avait la plus près, c'était Angers à cette époque-là, mais il n'y en avait pas d'autres dans la région, donc on s'est dit pourquoi pas en mettre en place sur tour, une marche des fiertés, c'est une assez grande ville, il y a une population LGBTI+, qui est pas mal visible, enfin qui a besoin d'être visibilisée, ça partait d'une demande aussi de... de la communauté LGBT de Tours, notamment dans les lieux de festivité, dans l'espace public, les bars, les boîtes, etc. Ce besoin de se rassembler dans l'espace public pour nous faire entendre et montrer qu'on était là. Donc on s'est dit, on va lancer la marche des fiertés de Tours. Pour lancer une marche des fiertés, il faut évidemment des moyens logistiques, des moyens financiers. Et pour pouvoir avoir des subventions, on a eu besoin de monter une entité associative. Et c'est comme ça qu'est né le Centre LGBT de Touraine, qui à l'époque... ne s'appelait pas comme ça. A l'époque, ça s'appelait la LGP Région Centre, donc Lesbienne and Gay Pride Région Centre. Donc LGP Région Centre à l'origine. Voilà, qui est née, en effet, les premiers statuts ont été déposés en novembre 2005 à la préfecture.

  • Speaker #0

    Et est-ce que cette initiative a été bien reçue ? Comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    Elle a été bien reçue pour la première marche qui a eu lieu en mai 2006. On a eu quand même quasiment 500 personnes, ce qui est vraiment pas mal pour une première marche. Je pense qu'elle a été très attendue, cette marche, surtout. Elle a été très bien reçue par les institutionnels aussi, la ville nous a très vite suivi. C'était déjà une mairie de gauche à l'époque, donc c'est vrai qu'on était un peu aidé là-dessus, mais la ville nous a très vite suivi là-dessus, sur cette initiative. Et ça, c'était plutôt agréable d'avoir le soutien des institutions. Bon, il y a eu aussi des levées de boucliers de parties un peu plus conservatrices dans la municipalité, évidemment. L'opposition de droite qui ne voyait pas l'intérêt de faire une marche. pour les homos sur tour, mais le succès ne s'est pas démenti au fil des années. On savait que la mairie pouvait prêter des locaux à certaines associations, donc une fois qu'on a déposé nos statuts, qu'on a trouvé un an à l'association, qu'on a mis en place des règles de vie dans notre association, on a fait une demande auprès de la mairie pour éventuellement avoir un local. Et la mairie a assez... pas tout de suite évidemment, pas dans les premiers jours, mais je dirais dans les deux, trois mois de début d'existence de l'association, on a eu des petits locaux. C'était des tout petits locaux au début, c'était des locaux en haut de l'avenue de la Tranchée, au-dessus de la mairie annexe, c'était encore une mairie annexe à cette époque-là. Donc place de la Tranchée, c'était vraiment des tout petits locaux, on ne pouvait pas accueillir grand monde, il y avait quoi de petites pièces, de quoi faire... une petite salle de réunion et une salle avec un ordinateur pour faire des bureaux. Mais c'est vrai qu'on ne pouvait pas, à l'époque, recevoir pas plus d'une dizaine de personnes, et encore, c'était très compliqué. Mais au moins, la mairie a fait cette démarche-là de nous proposer des locaux à titre gratuit, avec juste des charges à payer. On est resté dans ces locaux-là pendant les cinq premières années, je crois, si je ne me trompe pas. Et puis évidemment, quand on a eu une hausse de la fréquentation, On a refait des démarches auprès de la mairie pour avoir des locaux un peu plus grands. Ils ont accédé à notre demande et nos seconds locaux se sont trouvés à 5 minutes de la gare de Tours, dans un quartier résidentiel, dans une petite salle au rez-de-chaussée, un petit local associatif également, qui était là un peu plus grand. Là, pour le coup, on avait de la place pour mettre bas. le bureau de notre salarié parce qu'on à cette époque là on avait déjà une salarié on avait de quoi faire de quoi poser un ou deux canapés pour que les gens puissent se poser une ou deux petites tables aussi on a commencé à cette époque là également à mettre en place nos bibliothèques avec un petit coin cuisine également et puis des toilettes évidemment c'est plutôt agréable mais là pareil au fur et à mesure de la hausse de la fréquentation c'est un petit peu à l'étroit on a fait une troisième demande L'association commençait également à avoir de la notoriété avec déjà la marche qui était bien installée dans le paysage Tourangeau. Et donc il y a 4 ans, si je ne me trompe pas, on a fait une nouvelle demande. Et une nouvelle fois, la mairie a accédé à notre demande pour nous accorder les locaux qu'on a actuellement, donc aux 11 Biscuits d'Étaneur, en place entre les villes de Tours, c'est juste à côté de la place Plumeau, qui est la place la plus connue de Tours avec tous ces bars. Ces festivités, on est vraiment très centré. On a toute la proximité, très accessible par les bus ou par le tramway. Le tramway, c'est pareil, il y a deux minutes à pied. Donc c'est vraiment très central qu'au milieu. Et là, on a quand même beaucoup plus d'espace. On a pu agrandir notre coin d'accueil collectif avec trois camions d'impact de plus. On a pu installer un meilleur espace de coworking pour nos deux salariés avec des bureaux. On a un petit espace aussi également avec des tables pour éventuellement les bénévoles ou les usagers et usagères qui voudraient un petit peu travailler sur les ordinateurs. On a également encore plus agrandi notre bibliothèque avec un petit coin lecture également. On a fait aussi aménager un coin d'entretien individuel qui n'existait pas quand on arrivait dans le loco. coins du local, on a fait aménager ça. Là encore, les travaux ont été pris en charge par la mairie, parce que ça a un coût quand même de créer un espace. Et puis, on a fait aménager aussi nos sanitaires en accès PMR. On est très, très bien dans ces locaux-là, vraiment. Et évidemment, on accueille de plus en plus de personnes. On a mis en place également un dressing solidaire pour les personnes, je pense, qui... qui auraient des difficultés pour se vêtir. Et puis pour finir, on a aussi un point de documentation santé sexuelle, prévention, discrimination associative également, où on met à disposition des brochures à titre gratuit pour les personnes qui veulent se renseigner sur le tissu associatif local ou sur les moyens de se défendre en cas d'agression LGBT, les moyens de se protéger en matière de santé sexuelle ou de mieux veiller à sa santé. mentale et morale.

  • Speaker #0

    Imaginez-vous en 2022 à l'Assemblée nationale, en train d'assister en direct au vote de la loi visant à interdire les thérapies de conversion en France. Eh bien, H a eu cette chance grâce au volet Action militante et politique mené par le Centre LGBTI de Tours. Et les autres volets de l'association, ils consistent en quoi ?

  • Speaker #1

    Déjà, on a deux fois par semaine nos permanences d'accueil et d'écoute.... Donc c'est le mercredi de 17h à 19h30 et le samedi de 14h à 16h30. Alors qu'est-ce qui s'y passe dans ces permanences ? Déjà elles sont ouvertes à toutes et tous, toutes les personnes qui le veulent, pas forcément personnes concernées. Ça peut être aussi des personnes alliées qui veulent s'engager à nos côtés, qui peuvent venir participer à nos permanences pour venir faire connaissance avec les bénévoles, les usagers, mieux se renseigner sur les actions de l'association. Sur ces permanences, on propose, oui comme tu l'as dit, des petits temps conviviaux. Ça peut être autour d'un café, d'un thé, d'un chocolat, de petits biscuits. On a toujours ça à proposer aux personnes qui viennent nous voir. Et puis, on met en place des agendas réguliers. On peut proposer diverses choses. On essaie de se diversifier au maximum. Ça, le planning, il est tenu par Sarah, qui est notre chargée d'animation, notre salariée chargée d'animation. Donc, on peut proposer des cinés-débats, des jeux de société, des initiations. Aux arts, on a des petits ateliers créatifs de plantes en pain. On a des ateliers bijoux aussi. Là, à la rentrée, on va proposer des ateliers broderie. On essaye de diversifier un maximum pour que chaque personne puisse trouver sa place dans toutes ces activités qu'on propose. Et parfois, ce sont même nos bénévoles, nos usagers eux-mêmes qui proposent des choses. Par exemple, on a un usager qui aime beaucoup la lecture et il nous propose régulièrement des clubs de lecture avec des romans. qui elle a lu et propose de partager avec les autres. Voilà, et qui en propose également des sorties régulièrement dans les lieux culturels de la région, en partenariat avec l'association Culture du Coeur. Donc le côté social, c'est avec nos parents dans la communauté d'écoute. Il y a des interventions mules scolaires auprès des professionnels qui sont une des grosses actions. Alors, intervention mules scolaires, c'est-à-dire qu'on intervient dans les collèges et les lycées. À la demande des établissements plus souvent et généralement à la demande des infirmières scolaires, des CPE, un peu plus rarement de la part des directions, peuvent être un peu plus réticents. Donc voilà, souvent les directions font appel à nous parce que les enseignants ou les infirmières, elles ont un peu poussé à nous appeler. On est agrémenté éducation nationale et agrémenté jeunesse et éducation populaire. Pour intervenir, ça veut dire que c'est l'éducation nationale qui nous missionne pour intervenir dans les établissements. pour faire des sensibilisations aux discriminations en général et aux LGBTIphobies en particulier, donc à travers la mise en place de discussions avec les jeunes, des débats, des projections de court-métrages, etc. des mises en situation pour qu'ils puissent devenir acteurs, actrices de cette lutte contre la discrimination et la LGBTIphobie en particulier. C'est important pour nous d'intervenir dans les établissements scolaires, puisque les jeunes collèges amicains Les citoyens de demain, et c'est eux, c'est dans leurs mains qu'on remet le futur de la lutte contre les discriminations dans notre République. Et puis l'intervention en milieu professionnel, on a de plus en plus de professionnels qui font appel à nous. Ce sont souvent des professionnels du secteur médico-social et souvent dans le cadre des études, donc école d'infirmiers, école d'assistante sociale. écoles de travail en socialité générale, sages-femmes, etc., qui font appel à nous pour notamment leur donner des pistes de réflexion et d'amélioration concernant l'accueil des publics LGBTI+, dans leur future carrière, et notamment des personnes transgenres. Parce que ça manque ça dans le cursus sanitaire et social, l'accueil des personnes LGBTI+, qui est quand même un public qui a parfois des besoins spécifiques en matière de santé sexuelle, affective et d'accompagnement au quotidien. Donc voilà, on a aussi, ça c'est une nouveauté depuis deux ou trois ans, des entreprises privées qui font appel à nous, parce que certaines entreprises ont mis en place en leur sein ce qu'ils appellent des ambassadeurs, ambassadrices LGBTQ+. Donc souvent, ce sont des personnes concernées qui sont nommées pour faire respecter la diversité et agir en matière de lutte contre la discrimination au sein de l'entreprise. Et quelquefois, les entreprises font appel à nous pour... pour accompagner, pour assister ces ambassadeurs, ambassatrices LGBT. L'équipe LUT, c'est mettre en place des formations d'une demi-journée ou d'une journée au sein de l'entreprise pour sensibiliser aux LGBTIphobies. On a également un projet de formation des policiers et gendarmes de la ville. C'est un projet pour l'instant, il n'y a rien de fait, mais c'est dans les Tchiyo, donc on espère que ça va se concrétiser. Voilà pour les interventions de l'Opéra des Professionnels. La sensibilisation du grand public, c'est ce qu'on appelle nous les actions extérieures, les stands, principalement sur des actions spécifiques comme la Journée mondiale de lutte contre le... Le suicide au mois de novembre.

  • Speaker #0

    Oui, c'est quelque chose que j'ai vu, qui m'a beaucoup interpellé sur votre site. C'est l'onglet J'ai besoin d'aide avec notamment un onglet pour les personnes qui auraient des idées suicidaires ou des idées noires, chose que je n'ai pas forcément vue encore ailleurs.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'on est très investi, notamment nos salariés. Ça leur tient beaucoup à cœur, nos salariés, d'accompagner les personnes en souffrance psychique et en crise suicidaire. Donc, nos salariés sont formés à l'écoute des personnes. Et nos bénévoles sont également formés à l'écoute des personnes. Ça, on y tient parce que nos bénévoles, notamment sur les permanences d'accueil et d'écoute, soient formés à l'écoute des personnes. C'est important d'avoir les clés pour savoir écouter, savoir recueillir la parole. Et c'est vrai qu'on travaille beaucoup sur toute cette question de prévention des crises suicidaires, notamment chez les ados LGBTI. Et on est pour cela en partenariat avec le réseau 837, qui est un réseau de la vie, justement, qui regroupe plusieurs associations. de lutte contre le suicide. Et on est aussi en lien avec le 31-14, qui est la ligne d'écoute spécifique pour les personnes en crise suicidaire. Et puis, je vais vous donner ces stands d'information du grand public sur les Journées mondiales de lutte contre l'homophobie, le 17 mai, par exemple. On va beaucoup sur les concerts et les festivals. Là, par exemple, ce week-end, on va être sur deux fronts. On va être sur le Lézard Festival, qui est un festival de musique d'une ville voisine et on va également participer à la journée nationale des écologistes demain qui a lieu à Tours cette année. On va monter notre stand, mettre à disposition de la documentation et puis évidemment parler des actions de notre association. Souvent c'est également à la demande des organisateurs de festivals, de ces journées là qui nous demandent de venir. pour donner de la visibilité à notre association, évidemment en tant qu'acteur phare de la lutte contre les discriminations. Donc ça fait beaucoup de boulot. On a besoin de bénévoles, d'actions extérieures également. Généralement, on y va à deux bénévoles à chaque fois, sur chaque stand. On évite de rester tout seul sur un stand, parce que souvent c'est sur la journée, donc ça demande pas mal d'investissement, ça amène beaucoup de fatigue, évidemment. En ce qui concerne les actions militantes, c'est ce qu'on fait au quotidien au centre LGBT de Touraine, et notamment... On appelle les plaidoyers auprès des politiques, c'est-à-dire qu'on interpelle nos élus, que ce soit le maire, les conseillers municipaux, les conseillers départementaux, les conseillers régionaux, ou même les députés, on essaie de travailler en étroite collaboration avec eux pour faire avancer les droits LGBTI+, que ce soit au niveau local ou un peu plus national, parce que, évidemment, ce sont nos élus qui font avancer les choses en portant des projets de loi. Je vois, par exemple, il y a quelques années, on a beaucoup travaillé avec notre député Fabienne Kohlbock. sur l'interdiction des thérapies de conversion.

  • Speaker #0

    Oui, grand sujet en ce moment à travers l'Europe.

  • Speaker #1

    Voilà, on a été sollicité, comme beaucoup d'autres associations à travers la France, les associations comme la nôtre ont été beaucoup sollicitées pour participer à la mise en place de ce projet de loi. J'ai également eu la chance, avec le co-président de l'époque, de pouvoir voir le vote en direct de cette loi sur l'interdiction des thérapies de conversion à l'Assemblée nationale. C'est un grand moment. C'est un moment, ce genre, le vote de ces projets de loi, ce sont des beaux moments. Le vote de ces lois, tout court, ce sont des beaux moments à vivre. Moi, j'en garde un très, très bon souvenir d'avoir été invité à l'Assemblée nationale pour le vote de cette loi. Parce que moi, je suis très engagé aussi. C'est quelque chose qui me tient à cœur, l'interdiction des thérapies de conversion. Je trouve cette pratique vraiment immonde et vraiment destructrice pour les jeunes. Parce que souvent, ce sont des jeunes, des jeunes mineurs qui y sont soumis. de la part de leur famille elle-même, qui sont souvent sous l'emprise d'idées conservatrices, ultra-extrémistes, sourds-religieuses. En plus, je me suis beaucoup engagé personnellement sur le terrain de l'interaction des thérapies de conversion. On a aussi beaucoup œuvré en ce qui concerne la PMA, et puis il y a plus de dix ans maintenant, sur le mariage pour toutes également. Donc ça fait partie de nos missions et de notre travail aussi, de travailler en étroite collaboration avec les élus. qui parfois ont besoin d'être éclairés sur la réalité du terrain par les associations et par les personnes concernées pour mieux porter des projets de loi. Mais pour finir sur les actions militantes, nous boulons tant que militants militantes, c'est aussi descendre dans la rue quand il faut. On l'a fait au mois de mai justement, on va revenir dessus, mais sur cette loi abjecte sur l'interdiction des transitions pour les mineurs. Donc quand il faut, on descend aussi dans la rue pour se faire entendre, parce qu'il n'y a pas que la marche des fiertés, il n'y a pas que... pour la marche des fiertés on a le droit de descendre dans la rue il ya aussi le reste de l'année quand ils font descendre dans la rue aussi mais pour défendre d'autres idées qui vont à l'encontre des droits de la personne en général. Parce qu'on milite principalement en faveur des droits des personnes LGBTI+, mais on est également beaucoup présents sur la lutte féministe, sur la lutte pour les personnes racisées, etc. Alors il y a une autre action dont je n'ai pas parlé, mais qui est très importante aussi chez nous, c'est ce qu'on appelle les breakfast meetings. qui ont lieu une fois par mois le samedi matin. Alors c'est quoi les breakfast meetings ? Alors là c'est pareil, c'est parti d'un constat. D'année en année, on a remarqué que surtout il y avait de plus en plus de personnes migrantes LGBTI qui arrivaient sur tour, qui avaient fui leur pays parce qu'en menacés par leur famille voire même en danger de mort par rapport à des lois d'État homophobes. Je rappelle qu'actuellement dans le monde il y a encore... encore entre 10 et 12 pays qui ont dans leur loi la peine de mort pour les personnes homosexuelles. Il y a encore 10 à 12 pays, c'est énorme. Et il y a d'autres pays qui prévoient la prison à vie, des violences physiques et morales, etc. Donc de plus en plus de personnes migrantes arrivant à Tours en raison de leur antiséxualité de genre et qui avaient besoin d'un espace notamment pour être accompagnées sur leur demande de droit d'asile. Partant de ce constat-là, on a mis en place ces breakfast meetings. Ce sont généralement des rencontres qui se font en langue anglophone parce que la plupart du temps, ces migrants qui arrivent en France sont plutôt de langue anglophone, ne parlent pas très bien le français. On a recruté des bénévoles bilingues pour pouvoir accompagner ces personnes pendant ces breakfast meetings. On les accompagne sur leur dossier de demande d'asile. Sur la préparation de leurs entretiens, leur récidivisme, qu'on appelle un récidivisme, c'est-à-dire que pour pouvoir se voir accorder leur statut de réfugié et de demandeur d'asile, ils vont passer devant une commission qui va les questionner sur pourquoi ils sont en France, pourquoi ils ont fui leur pays, et c'est ce qu'on appelle le récidivisme. Parfois, ces récidivismes sont très douloureux pour la personne parce qu'elle doit revenir sur ce qu'il a fait. souffrir dans la vie. Ça peut être des tortures physiques, mentales, voire même jusqu'à des viols, des menaces de mort. Il y a des personnes qui ont vécu vraiment des choses atroces dans leur ancienne vie et donc nos bénévoles sont aussi là pour les soutenir, pour mieux les accompagner. Les Bloodfest Mythic, ça permet aussi aux migrants de se retrouver entre elles, de partager leur expérience, leur récit de vie, de voir qu'elles ne sont pas seules. En fait, c'est très important cet espace-là pour elles-leurs de se retrouver.

  • Speaker #0

    Oui, d'être entre personnes concernées, comme tu disais, surtout que tu le cites, le fait de répéter son récit de vie aux institutions, là, je pense, voilà, comme tu disais, aux instances qui le demandent aux personnes migrantes, mais par exemple aussi dans des dépôts de plaintes, parfois le fait que le récit ne soit pas exact à chaque fois qu'il est répété, les personnes pensent que c'est parce que la personne ment ou des choses comme ça, et c'est parce que le traumatisme dans le cerveau est tellement fort que parfois, le jour où ça s'est passé ou le moment où ça s'est passé ou la manière dont ça s'est passé, peut être floue pour la personne au moment où elle le récite parce que le cerveau se protège et que c'est très douloureux et très fatigant pour ces personnes de devoir répéter ce récit encore et encore.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça, oui.

  • Speaker #0

    Tu m'as cité quelques fois les salariés et les bénévoles. Justement, est-ce que tu peux m'expliquer un peu comment le salariat, le bénévolat, le bureau, le conseil d'administration a évolué au fil du temps ?

  • Speaker #1

    Alors, on a actuellement deux salariés. Donc, on a Sarah qui est notre chargée d'animation. Donc, Sarah, dont les fonctions principales sont de mettre en place les plannings, des permanences d'accueil et d'écoute et qui est aussi sur les interventions au milieu scolaire. Et puis, la gestion au quotidien des relations avec les partenaires associatifs, culturels, etc. Évidemment, Sarah, elle est aussi formée pour faire les entretiens individuels parce que les entretiens individuels, ils se font non seulement. pendant nos permanences d'accueil et d'écoute, mais elles se font aussi au quotidien puisque nos salariés sont dans les locaux tous les jours. Donc on a des personnes aussi qui viennent en accueil spontané, qui ont besoin d'être écoutées. Donc c'est à ce moment-là que Sarah peut les accueillir en entretien individuel. Et puis on a Emmanuel, qui est notre chargé de gestion administrative et financière, qui elle va plus s'occuper de la trésorerie, des facturations, des devis, de la tenue du cahier de compte. de la relation avec les partenaires institutionnels et nos financeurs, le suivi des subventions. Il vient tout juste aussi d'être formé à l'entretien individuel également, qui peut maintenant aussi faire des entretiens individuels. et qui commence un peu à faire aussi office de chargé d'animation. C'est une de ses demandes aussi, à ce qu'elle soit formée en tant que chargée d'animation, elle va avoir cette double casquette maintenant, Emmanuel. Mais son poste principal, c'est quand même la gestion administrative et financière. Voilà, et puis en ce qui concerne le conseil d'administration, nous sommes actuellement sept administrateurices qui se décomposent comme suit, donc les deux co-présidentes, moi-même et Ingrid. On a un trésorier Denis, on a un secrétaire Romain, un secrétaire adjoint Nicolas, et puis on a deux administratrices, Soltana et Solchi. Donc voilà, le rôle du conseil d'administration, c'est d'assurer la gestion de l'association au quotidien, de débattre sur des dépenses à mettre en place, etc. C'est le conseil d'administration qui décide de faire telle ou telle dépense, quand il y a des dépenses à faire. C'est le conseil d'administration qui statue. On statue sur des actions à mettre en place éventuellement, aussi des nouveaux partenariats à instaurer, sur la recherche aussi de nouveaux financeurs, etc. On fait aussi, on assure aussi le suivi des subventions, parce qu'évidemment, c'est un gros travail le suivi des subventions. Donc Emmanuel ne peut pas être tout seul non plus. Donc certains d'entre nous sont dévolus au suivi des subventions. Et puis évidemment, chacun d'entre nous a des références spéciales. J'osais signaler toutes les miennes, mais les autres administrateurs y sont aussi d'autres références. Les actos extérieurs, la pause sociale, etc. On a Soltana qui est notre référent au breakfast meeting, par exemple. Et puis, évidemment, on a nos bénévoles qui sont très importants, parce que sans eux, évidemment, l'association ne pourrait pas exister. On a à Chenron, si je ne me trompe pas, une vingtaine de bénévoles actifs sur les permanences d'accueil et d'écoute du mercredi et du samedi. On doit avoir... Une dizaine de bénévoles. Sur les breakfast meetings, il doit y avoir 5 ou 6, je crois. Et puis sur les actions extérieures, on a aussi un vivier de 5 ou 6 bénévoles. Donc ça fait entre 20 et 30 bénévoles actifs. Ça monte à 60 bénévoles pour l'organisation de la marche des fiertés. Parce que la marche des fiertés, c'est un gros, gros travail de logistique et d'organisation. Donc c'est vrai qu'on a besoin d'une soixantaine de bénévoles. Aussi bien pour mettre en place le service d'ordre, pour monter le village associatif. pour gérer la buvette, pour gérer l'accueil des personnes, etc. Moi, en tant que co-présidente, j'essaie d'être présent un maximum sur les permanences, de montrer aussi bien aux bénévoles et aux usagers que moi, je suis là, s'ils en ont besoin, que je suis à leur écoute. C'est aussi ça le rôle d'un ou d'une co-présidente, c'est pas non seulement être là pour la paperasse et pour faire les signatures sur les chèques ou sur les différents papiers administratifs, c'est montrer qu'on est là aussi au quotidien, pour toute personne qui en est pour le besoin.

  • Speaker #0

    Travailler à l'extérieur, sur les stands, avec les partenaires associatifs, qu'il pleuve, qu'il neige ou qu'il vente. Ou bien, travailler plus tranquillement, à l'intérieur des locaux du centre LGBTI de Tours qu'il leur arrive de partager. Quelle dynamique partenariale se crée à travers tout cela ?

  • Speaker #1

    Alors au début, la création de l'association, on a beaucoup travaillé avec l'association Quasar d'Angers, puisque l'association Quasar d'Angers a été notre marraine dans la création de la LGP Région Centre. Ils nous ont beaucoup accompagnés au tout début, notamment pour écrire nos statuts, pour les démarches auprès de la préfecture. Et les premières années de vie de l'LGPR et je sens que Quasar a été beaucoup à nos côtés, avec la mise en place de l'association commune aussi. C'est vrai qu'on a pris un peu de distance avec Quasar, qui de son côté a aussi beaucoup d'actions à gérer, mais ça n'empêche pas que de temps en temps, on reprend des nouvelles de chacun chacune et puis on se retrouve avec plaisir aussi sur d'autres marches, parce que nous, en tant que centre LGBT de Touraine, on a la marche des fiertés de tour, mais on se rend aussi sur d'autres marches, notamment la marche de danger, et c'est à ce moment-là qu'on a plaisir. trouver les militants et militantes de Quasar. On travaille par contre, en tout cas on essaie de travailler avec le groupe d'action lesbien du Loiret, le GAGL 45 qui est basé à Orléans, qui a aussi mis en place une marche des Fiertés. Donc quand on a l'occasion, on essaie de travailler sur des actions avec eux. Là c'est plutôt sur régional. On n'a pas de lien très étroit avec les autres 100 parce qu'on n'a pas d'opportunité, on n'a pas d'occasion tout simplement.

  • Speaker #0

    Ça n'empêche pas que quand il se passe des choses gravissimes comme les attaques sur d'autres centres, on apporte notre soutien. On a apporté notre soutien au centre de Paris, au centre de Nice, au centre de La Réunion. On a évidemment apporté notre soutien, ce qui va sans dire. Mais c'est vrai que c'est un petit regret de ma part de ne pas avoir plus de lien que ça avec les centres LGBTI de France. Il y aurait des choses à faire de ce côté-là, je pense. Au niveau des partenaires institutionnels, comme je le disais tout à l'heure, on a la vie qui est avec nous depuis le début de la création de l'association. On a le conseil départemental qui nous suit beaucoup aussi, le conseil régional également. Au niveau des subventions, on a certaines subventions qui nous sont accordées par la ville, notamment sur l'organisation de la marche des fiertés ou sur nos permanences. On est financé aussi par le conseil départemental sur les interventions lignes scolaires. Et on a... Pour l'instant, on n'a plus de financement de la part du conseil régional, il ne me semble pas. Je crois que si, on a une petite enveloppe de la part du président du conseil régional au moment de l'attaque sur le centre pour financer les travaux de sécurisation. Mais on va refaire une demande, là, tout ressemble à auprès du conseil régional. On est financé, évidemment, régulièrement par la DILCRA, donc la délégation interministérielle de lutte contre... Le racisme, l'antisémitisme et la haine LGBT, l'adulte femme, nous versent des grosses subventions. En IRS, l'Agence Régionale de Santé, nous subventions au niveau des permanences d'accueil et d'écoute et de la sensibilisation en matière de santé sexuelle et affective. Ponctuel ou régulier, les financements réguliers, c'est le Cégit, c'est l'ARS. Et puis on a des financements sur le poste salarié également. On a un financement de la part du FONGEP. pour nous aider à financer les postes des salariés. On a la SOS Homophobie Tourangelle, c'est David et Jonathan qui font partie de nos adhérents, avec qui on travaille aussi, mais on a aussi d'autres associations avec qui on travaille régulièrement. Alors en général, comment on travaille ? On se retrouve souvent justement sur les stands, parce que sur les festivals ou sur les événements comme ça, on se retrouve souvent entre associations partenaires. Je sais que souvent sur les concerts, on a le plaisir de retrouver aussi le panique familial, on a le plaisir de retrouver... Les établis, on a le plaisir de retrouver sur les homophobies. Et puis on met en place des actions communes également sur la marche des fiertés, notamment, ce sont nos partenaires réguliers sur la marche des fiertés, sur la journée mondiale de lutte contre la LGBTphobie. On fait toujours appel au planning familial, à les solutions homophobies aux établis, c'est un pas seulement vu parce que, je vais en parler tout à l'heure, l'intersectionnalité c'est très important pour nous, le fait que toutes ces associations travaillent de concert, pas forcément les mêmes champs d'action. Par exemple, Le planning familial va plus travailler sur la sensibilisation à la santé sexuelle et affective, aux questions du consentement. AID va plus travailler sur la prévention des IST, du VIH, l'accompagnement des personnes séant positives. SES homophobie va vraiment se concentrer sur la LGBTphobie. Stop harcèlement de rue va se concentrer sur le harcèlement des personnes dans l'espace public. Les établis, eux, sont plus spécialisés sur la question des agressions sexistes et sexuelles dans l'espace public et dans le milieu festif. Mais en fait, toutes nos actions se recoupent plus ou moins. C'est pour ça qu'on travaille tous ensemble et que souvent on se retrouve sur des actions communes. Il y a des actions qu'on accueille dans nos locaux aussi, avec qui on ne met pas forcément des actions en place. mais qu'on accueille dans nos locaux pour leurs réunions, je pense notamment au STRAS, donc le syndicat des travailleurs et travailleuses du sexe, à qui on prête nos locaux pour leurs réunions et on les soutient évidemment dans leurs actions aussi. Et on prête nos locaux aussi, enfin ça a été le cas, je crois que maintenant ils ont leurs propres locaux, mais on a aussi prêté nos locaux à Touranges pour leurs réunions. Donc ça nous arrive aussi de prêter nos locaux à certaines associations. sur demande, des associations qui n'ont pas forcément des locaux, ou qui n'ont pas des locaux forcément adaptés à des grosses réunions, donc parfois ils viennent vers nous et on peut leur prêter nos locaux pour les dépanner. C'est assez pareil, c'est une volonté du conseil d'administration de maintenir, voire même d'élargir le tissu associatif et de favoriser l'intersectionnalité. Parce que les luttes finissent forcément par se croiser. On sait par exemple que le... le militantisme LGBT+. Je dois beaucoup au militantisme féministe et au militantisme des personnes racisées. Voilà. L'un ne va pas sans l'autre, évidemment.

  • Speaker #1

    En effet, le militantisme des personnes racisées et le militantisme LGBT ne vont pas l'un sans l'autre. D'ailleurs... Ça vous rappelle pas un événement ? C'est bon, moi, j'ai fini. On arrête pour aujourd'hui ? Ouais, vas-y, ok. Et on revient bosser dans ce café samedi prochain ? Ah non, non, non, samedi prochain, moi je peux pas, j'ai la pride. Ouais, ok. Bah quoi, t'as un problème avec ça ? Bah non, c'est pas que j'ai un problème avec ça, mais... Je sais pas, est-ce que tu nous vois, nous les hétéros, avoir une pride ? Bah non, vous en avez pas besoin. Et pourquoi on en aurait pas besoin ? Reste avec moi encore quelques minutes, je vais t'expliquer deux, trois trucs. Je ne sais pas si tu es au courant, parce que c'est un sujet qui ressort beaucoup en ce moment, avec la nomination du nouveau gouvernement, mais en France, l'homosexualité n'a été dépénalisée qu'en 1982. Enfin, il y a un débat. Parce que le crime de sodomie, qui visait principalement les personnes homosexuelles, surtout à la fin de son existence, il a été abrogé en 1791, donc post-révolution française. Mais sous le régime de Vichy, et sous couvert de protection de l'enfance, il y a eu une loi qui a été introduite, où il y a eu une différence d'âge drastique. entre la majorité sexuelle pour les hétéros qui était établie à 15 ans et celle pour les homos établie à 21 ans. Cette loi donc elle a perduré jusqu'en 1982, et pour avoir un aperçu des conséquences réelles sur les personnes, je te conseille l'interview combinée de Bernard Bousset, dernier condamné pour homosexualité en France, et créateur entre autres de l'association SNEC, donc Syndicat National des Entreprises Gays, en 1990. Des dates comme ça je peux t'en balancer plein d'autres. Par exemple, faudra attendre 10 ans en 1992. pour que l'homosexualité soit en plus plus considérée comme une maladie mentale. En 1999, les personnes de même sexe peuvent se paxer, puis se marier en 2013, mais ça a occasionné son lot de violence. Je pense que la manif pour tous, ça te dit quand même quelque chose. Et là, je ne te parle même pas de la transidentité, retirée du livre des maladies mentales qu'en 2010, ou du fait que les personnes peuvent changer d'état civil sans être soumises à une stérilisation obligatoire que depuis 2016. Donc là déjà, tu vois le topo, on était carrément condamnés, poursuivis, humiliés par l'État en personne. juste pour être qui on est. Mais pour répondre encore plus précisément à ta question, il faut remonter encore plus loin que ça dans le temps et dans l'espace. Le 28 juin 1969, au Barston Wall Inn, dans le quartier Greenwich Village, à New York. Dans la nuit, plus que bien avancée du vendredi au samedi, les gens s'enlacent, dansent, s'embrassent parfois, ou bien se contentent de se regarder timidement d'un bout à l'autre du bar. Les conversations et les rires fusent, on boit, on se haile, on s'invective même. Les potins, même dit à voix haute, ne s'entendent pas dans la ferveur de cette couille. La musique se mêle de bon cœur avec les souffles exaltés par la nuit. La soirée bat son plein. Puis d'un coup, ils sont là. Neuf officiers de police, mandats et matraques à la main, tout engoncés de pouvoir dans l'austérité noire de leurs uniformes. Les coups et les cris se mettent à pleuvoir, l'heure n'est plus à la fête. Les policières, elles, emmènent les femmes transgenres dans les toilettes. Pour vérifier leur sexe, disent-elles, dans un élan d'autorité encore tout légitime. Parce que ce soir-là, en fait, et dans les années 60 en général, être LGBT, c'est illégal dans 49 États d'Amérique. Et les amendes, elles sont salées quand ça ne va pas carrément jusqu'à l'emprisonnement. Jusqu'en 1966, il est même illégal de servir de l'alcool à toute personne LGBT ou suspectée de l'être, et bien que cette loi, elle disparaisse, les gestes d'affection comme ceux que je citais précédemment, ils sont toujours interdits. En plus de ça, beaucoup de bars de l'époque sont tenus par la mafia et ne possèdent pas l'autorisation de vendre de l'alcool. Cette même mafia arrive cependant à prendre le contrôle de la plupart des bars LGBT de Greenwich Village, en y voyant comme une poule aux œufs d'or, et elle tente de passer à travers les mailles du filet de la légalité sur les ventes de boissons, comme je disais, et sur les normes de sécurité du Stonewall Inn, à travers divers subterfuges, et elle parvient à soudoyer la police qui ferme les yeux sur leur légalité douteuse, et cette mafia va également surtaxer les consommations des personnes LGBT sur place qui sont plus aisées, et si ces personnes sont un peu connues, va les menacer de les aouter, donc de révéler leur orientation sexuelle ou identité de genre, à leur famille ou à leur travail par exemple. Mais le bar il était grand, il était pas cher, c'était le seul bar qui autorisait la danse et aussi un des seuls à accepter les personnes trans qui même dans les autres barguets étaient rejetées. Et en fait ce bar il a quand même eu une certaine notoriété et popularité auprès de la communauté LGBT à cette époque. Ça n'empêchait pas que les descentes de police étaient monnaie courante, au sein du Stonewall Inn ou d'établissements similaires, et les chefs d'accusation reprochés, c'était principalement sollicitation de relations homosexuelles, et pour les personnes trans ou de genre non conformes, port de vêtements non conformes, ce qui veut dire non conformes, au genre de naissance de ces personnes. D'ailleurs, toujours en 1966, on avait un peu les prémices de l'histoire de Stonewall qui se faisaient déjà sentir, parce qu'il y a trois membres de The Mattachine Society, Association de Défense des Droits Homosexuels Américaines fondée en 1950 par Harry A., qui ont exprimé haut et fort leur orientation sexuelle dans certains bars. Et en fait, ils ont mis au défi les patrons de les dénoncer. Ils ont même été jusqu'à poursuivre en justice ces patrons quand ils se sont risqués à les dénoncer, justement. Mais revenons à notre nuit du 28 juin 1969, parce que c'est là que l'histoire bascule. Ce soir-là, on ne se laisse pas faire. Les corps des clients et clientes qui, encore quelques minutes auparavant, se délectaient d'étreintes, sont bousculés, trimballés, malmenés. Encore une fois, la foi de trop. Une femme lesbienne, avalée de force par la bouche métallique et menaçante d'un van des agents, est frappée à la tête. Son désespoir se mue alors en cri, en ondes révolutions qui pénètrent les cœurs et les os meurtris, depuis trop longtemps déjà, des personnes rassemblées à l'extérieur. Faites quelque chose, ne les laissez pas faire. Et donc, à l'intérieur comme à l'extérieur du bar, la colère commence à émettre un son guttural. Une, deux, puis dix, cinquante, des centaines d'individus commencent à riposter avec divers projectiles. Des pièces. Des pierres, des bouteilles, des briques. Le maelstrom de la révolte s'emporte et s'enflamme. Littéralement. Parce que les policiers finissent par se réfugier à l'intérieur du bar, tandis que les oppressés y mettent le feu. Les renforts arrivent, les planqués s'échappent, mais la foule, dehors, de centaines, est passée à milliers. Les émeutes dureront six jours, jusqu'au 1er juillet. Un an plus tard, le 28 juin 1970, la première Pride, appelée Christopher Street Liberation Day, voit le jour. Et ses participants et participantes marchent solennellement du Stonewall Inn jusqu'à Central Park en scandant Say it loud, Gay is proud Ce qui veut dire, être gay est une fierté, dites-le à voix haute. Le mois de juin devient alors le mois des fiertés, où la plupart des Pride dans le monde entier ont encore lieu aujourd'hui, et dans les années qui suivent, c'est la création de nombreux mouvements et associations pour les droits des personnes LGBT. En juin 2016, Obama fait de Stonewall Inn et des alentours le premier monument historique des droits LGBT. Ouais, ouais, d'accord, mais ça c'était avant, maintenant vous avez les mêmes droits, puis aujourd'hui c'est juste une grosse fête vos marches là. C'est pas inintéressant ce que tu dis. Dans cette histoire des émeutes de Stonewall, en fait, il y a deux des figures emblématiques que je t'ai pas citées, Marsha P. Johnson et Sylvia Rivera.

  • Speaker #0

    Il y a beaucoup de discussions sur qui est à l'origine de Stonewall. Alors, dans la mémoire collective, c'est vrai qu'on pense beaucoup à Sylvia Rivera et à Marsha P. Johnson. Mais quand on revient sur l'historique et quand on revient sur les interviews, notamment de Marsha Johnson, Marsha Johnson a toujours dit qu'en fait, elle n'était pas à l'initiative des émeutes de Stonewall. Par contre, ce qu'on doit... à Marsha P. Johnson et à Sylvia Rivera, c'est la création des premières associations pour les personnes LGBTQI+, racisées, et notamment personnes trans. Ça, évidemment, on leur doit beaucoup là-dessus. C'est elles qui ont permis de visibiliser les personnes racisées LGBTQI+. Sylvia Rivera, elle a maintenu tout au long de sa vie qu'elle était à l'initiative... des émeutes, mais ce n'était pas le cas du tout, puisque Marcha disait que Sylvia n'était pas non plus là au début des émeutes. Mais en fait, Sylvia a été un peu poussée par un journaliste à se mettre en avant, justement, pour donner plus de visibilité aux personnes plus racisées. Donc Sylvia a été un petit peu, je vais dire, la victime de la manipulation médiatique, si je puis dire. Mais ça n'empêche pas qu'on doit quand même beaucoup à Marcha P. Johnson et à Sylvia. Moi, personnellement, Marcha et Sylvia sont deux de mes héroïnes. Elles sont deux de mes inspirations en tant que militant LGBTI+. Je sais que je leur dois beaucoup. Tout comme je dois beaucoup à Guy de Hockengame, à Harvey Milk, à toutes ces grandes figures du militantisme LGBTI qui ont souvent donné leur vie au militantisme. Et à qui on doit beaucoup.

  • Speaker #1

    Alors Marsha P. Johnson, c'est une femme transgenre afro-américaine, et le P dans son nom ça signifie Pay It No Mind, à savoir ne prête pas attention au regard des autres, et ça a d'ailleurs été sa devise tout au long de sa vie. Elle était également trahueuse du sexe, SDF pendant une grande partie de sa vie, et elle lutte même avant Stonewall pour soutenir les autres travailleuses du sexe et les jeunes LGBT à la rue. D'ailleurs dans une autre interview, elle indique que contrairement à ce qui se dit souvent, elle est arrivée à Stonewall que quand les émeutes avaient déjà débuté. bien qu'elle se soit tout de même mise très vite en première ligne lors de ses six jours d'émeute comme dans son militantisme de manière générale. Dans une autre interview de 1972, elle exprime aussi qu'elle souhaite plus que tout que la communauté LGBT soit libre, une bonne fois pour toutes, et qu'elle puisse s'approprier l'espace public. Dans les années 70, on peut aussi citer qu'elle performe dans la troupe de drag Hot Peaches et attire aussi l'attention d'artistes genre Andy Warhol, qui l'intègre dans l'une de ses compositions artistiques qui s'appelle Ladies and Gentlemen. Aussi, comme elle est atteinte par le VIH en 1990, elle va militer autour de cette question. Et en 2020, donc très longtemps après, un parc de Brooklyn finit par porter son nom. Sylvia Rivera, c'est une autre femme transgenre, mais portoriquaine. Elle rencontre Marsha en 1963, alors qu'elle a que 11 ans, et elle indique très vite que c'est comme une mère pour elle, parce que la vie de Sylvia Rivera, elle a été marquée par de nombreux abus et de nombreuses violences, comme la vie de Marsha P. Johnson d'ailleurs. Marsha P. Johnson, elle l'a prise sous son aile, Sylvia Rivera donc, et dans cet épisode, Ash nous dit que Sylvia Rivera n'était comme Marsha P. Johnson, pas présente lorsque les émeutes de Stonewall ont commencé. Et cet élément, en fait, il a été longtemps flou, mais dans un article de Out Magazine du 13 octobre 2016, il y a eu une interview exclusive de Sylvia Rivera qui a été publiée, où elle affirme bien avoir été présente, bien qu'elle n'ait pas, je cite, jeté le premier cocktail de Molotov, mais le deuxième. À ce moment-là, elle a à peine 17 ans, et elle est déjà impliquée dans le Black Liberation Movement avant ça. Du coup, ce que je veux te dire, c'est que ces deux personnes, elles militent avant et après Stonewall, et elles cofondent en 1970 le mouvement Star, Donc Street Travestite Action Revolutionaries, ensuite devenu Street Transgender Action Revolutionaries, qui a pour but d'apporter du soutien mais aussi un hébergement aux jeunes LGBTQIA+, mis à la porte, et aux travailleuses du sexe. Donc pour cela, il y a la première Star House qui voit le jour, d'abord à l'arrière d'un camion abandonné à Greenwich Village, puis dans un immeuble assez délabré, dont elles sont malheureusement expulsées 8 mois plus tard. Mais revenons à ton histoire de grande fête là. Ces deux personnes ainsi que d'autres femmes transgenres, elles ont, comme tu peux le constater, énormément participé aux avancées dont jouit la communauté LGBT aujourd'hui. Pourtant, là, en 1973, donc pour l'anniversaire des 4 ans de Stonewall, elles sont huées lors de la marche des fiertés et on leur refuse même de prendre la parole. Qui est ce on C'est la Gay Activist Alliance, donc des personnes de la communauté homosexuelle. Et comme je le disais un peu plus tôt, le Stonewall Inn, c'était un des seuls bars à accepter les personnes trans à l'époque. là où les hommes gays avaient déjà un peu plus d'espace pour se réunir. La Gay Activist Alliance a d'ailleurs longtemps remis en cause l'importance capitale du rôle des personnes trans, principalement en plus des personnes trans racisées, dans l'obtention des droits d'aujourd'hui. Sylvia Rivera, cette année-là, elle parvient tout de même à s'emparer du micro, et elle indique que s'il n'y avait pas eu les drag queens, donc c'était le terme pour désigner les personnes transgenres à ce moment-là, il n'y aurait pas eu de mouvement de libération gay, car c'est nous qui étions en première ligne. Elle a... en plus dû se battre jusqu'à sa mort en 2002 pour inclure les personnes trans dans la loi de lutte contre les discriminations qui étaient rédigées à ce moment-là, loi qui n'incluait à ce moment-là que les personnes homosexuelles. On peut d'ailleurs malheureusement, je trouve, encore observer aujourd'hui le racisme et la transphobie au sein de la communauté homosexuelle. Et sur la pride à proprement parler, dans une interview de Sylvia Rivera de 2001, donc 32 ans après Stonewall quand même, et donc après Stonewall et après ce que Stonewall représente au niveau des luttes, Elle exprime à la militante Christy Thomas qui l'interview, This is no longer my pride Donc ça veut dire que ce n'est plus la pride pour laquelle elle a lutté, et la pride dans laquelle elle se reconnaît. Parce qu'elle considère que cette révolte et cette lutte contre les discriminations systémiques, c'est devenu une marche et un moment capitaliste qui remplissent entre autres les caisses des institutions ou des structures gérées par les personnes cisgenres et hétérosexuelles, ironiquement donc les institutions et structures qui à l'époque de Stonewall, et avant ça participaient activement à les discriminer et à les violenter. Et d'ailleurs aujourd'hui la Pride à New York ça consiste à regarder le gratin politique et certaines associations défiler pendant que les autres personnes concernées les regardent derrière des barrières qu'elles peuvent pas traverser. A l'heure actuelle il y a beaucoup de personnes et d'associations LGBTQIA+, qui considèrent encore que les Pride sont devenues trop capitalistes et qu'elles ne consistent plus en effet qu'en grandes fêtes hypocrites saupoudrées de pinkwashing. Donc c'est un concept qui pointe du doigt les entreprises qui, lors du mois des fiertés, capitalisent sur le mouvement LGBT en vendant divers produits arc-en-ciel par exemple, tout en ne prenant aucune. réelles revendications sociopolitiques, ni à ce moment-là, ni le reste de l'année, d'ailleurs. Et donc, il y a les prêtes de nuit, par exemple, qui se sont créées en opposition aux prêtes de jour, et les prêtes de nuit, elles vont porter uniquement des revendications politiques, sans l'aspect festif et capitaliste autour de ça. Les prêtes de nuit, elles prônent également, souvent, l'autogestion de nos communautés par nous-mêmes, en fait, par les personnes concernées. Juste pour finir avec Marsha P. Johnson et Sylvia Rivera, la ville de New York a érigé à la demande de Public Art Campaign en 2019 un monument à leur honneur qui s'appelle She Built New York City. En 2015, Sylvia Rivera est devenue la première femme transgenre à obtenir son portrait au National Portrait Gallery à Washington. Et avant cela, heureusement, il y a eu des améliorations quand même dans les mentalités du mouvement gay. Par exemple, en 1994, pour le 25e anniversaire d'Austin Wall, Sylvia Rivera est acclamée par de nombreuses jeunes personnes LGBT. Et elle a d'ailleurs une place d'honneur dans cette marche. Heureusement, d'ailleurs. Donc ouais, voilà pourquoi il n'y a pas d'hétéro-pride, et que bien qu'il y ait eu de grandes avancées qui aient eu lieu au fil du temps, comme tu as pu l'entendre, les combats ne sont pas finis, et il y a encore de nombreux droits qui restent à acquérir pour les personnes LGBT, d'où l'existence encore aujourd'hui de nos prides à nous. Il est pas mal aussi de rappeler qu'à l'heure actuelle, les LGBTphobies, c'est pas une opinion, mais c'est un délit, punissable par la loi. Une petite précision enfin sur certains questionnements dans nos lieux et nos luttes. Dans les différents épisodes, vous m'entendez interroger les invités sur les relations et le travail potentiellement menés avec l'institution policière. Et la plupart des centres LGBT interviewés en fait, ils font part en 2024 et depuis quelques années déjà, d'un travail avec l'institution policière en bonne intelligence. Et c'est super important de noter cette amélioration et ces partenariats qu'ils semblent avoir pour conséquence de participer à une meilleure prise en charge des personnes queers lors de dépôts de plaintes ou d'autres procédures. Cependant, de par l'histoire teintée d'extrême violence entre l'institution policière, comme on l'a vu, et les personnes LGBT, il y a certaines personnes, justement, ou l'association de personnes concernées, qui ont encore un positionnement en opposition à l'institution policière, car elles considèrent que les violences perpétrées par cette institution, bien qu'elles ne sont plus légales et qu'elles ont évolué, elles sont encore présentes sous la forme de différentes discriminations systémiques, et que ces personnes, enfin les personnes concernées dont on parle, prennent alors le parti, encore une fois, de l'autogestion de la sécurité de nos communautés, sans intervention de la police, et que, malgré les améliorations notables qu'on peut entendre dans le podcast, ce propos, il est lui aussi tout à fait entendable. Mais revenons au centre LGBTI de Tours. Bien après Stonewall, au XXIe siècle, en 2023, six attaques en l'espace de cinq mois. Alors, outre les attaques sur le centre LGBT en soi, il y a plusieurs événements sur lesquels j'aimerais revenir. Et le premier, c'est que le même jour que la marche des Fiertés de Tout en 2024, l'extrême droite a aussi... défiler dans les rues, justement, en opposition aux personnes LGBTQIA+, à leur visibilité.

  • Speaker #0

    C'était pendant la marche. C'était le même jour que la marche, en fait. C'était un petit groupe, il devait être une quinzaine de personnes. Ils se sont réunis à Place Jean Jaurès, qui est la place centrale de la ville, notamment contre la marche des Fiertés et contre ce qu'ils appellent le lobby LGBTI+. Mais du coup, ça a été très bien géré par les forces de police. Au moment où nous, on est passé Place Jean Jaurès, ils n'étaient déjà plus là. En fait, ils se sont plus réunis, la marche partait à 15h, 15h30 du point de départ et eux, ils se sont réunis entre 13h et 14h. Donc déjà, à 14h30, il n'y avait quasiment plus personne chez eux. Il n'y avait plus que 5 ou 6 personnes, donc il n'y a vraiment pas eu d'affrontement de ce côté-là. On savait qu'ils étaient là, mais on n'y a pas prêté attention plus que ça. Mais tous les ans, en fait, tous les ans, ils sont présents en contre-manifestation sur la marche. Antigroups, ils ne viennent pas à l'affrontement, mais ils montrent qu'ils sont là tout simplement. Ils ne viennent pas à l'affrontement parce qu'ils savent que s'ils viennent à l'affrontement, ils seront dans leur temps et que la loi sera de notre côté. Mais ils montrent qu'ils sont là, ils montrent leur opposition. Je pense que malheureusement, on a pris l'habitude de les voir là, le jour de la Marche des Fiertés. Or souvent, ils se mettent soit à Plage-en-Jaurès, soit devant la cathédrale Saint-Gatien, puisque la Marche des Fiertés de Tours passe généralement devant la cathédrale Saint-Gatien. Donc évidemment, c'est pour eux un sacrilège que les PD et les Gouines passent devant un lieu de culte catholique, évidemment. Ils montrent qu'ils sont là, qu'ils sont opposés à nous, à la Marche des Fiertés, mais ils ne viennent pas à l'affrontement. Cette année, il y a quand même un prospectus qui a circulé dans les boîtes aux lettres, notamment dans les quartiers du nord de la ville, et notamment dans les foyers de familles avec des enfants ou ados trans. Mais donc c'était un prospectus justement qui dénonçait l'accompagnement des mineurs trans, le fait qu'on donnait trop d'importance à la considentité, qu'ils en avaient un petit peu marre du lobby LGBT+, et qui demandait notamment pour... pour tout l'arrêt des subventions aux associations LGBTI comme la nôtre.

  • Speaker #1

    Le second événement que j'ai vu par rapport au centre LGBTI de Tours, c'est le 22 mai 2023. Quelqu'un aurait lancé un engin explosif dans le centre LGBTI alors que des personnes étaient à l'intérieur et que c'était la sixième attaque depuis janvier 2023 sur le centre.

  • Speaker #0

    C'est ça, c'est ça. Alors c'est pas vrai, c'est à lancer un engin explosif, une bouteille en plastique avec un mélange explosif dedans. Heureusement, un mauvais mélange explosif. La bouteille a explosé mais sans faire trop de dégâts et nos salariés, à ce moment-là dans les locaux, il y avait nos deux salariés et un de nos bénévoles. Tous les trois ont eu la présence d'esprit de sortir pour voir ce qui se passait en fait. Ils ont vu la bouteille attirer dans les locaux mais sans savoir pourquoi, ils pensaient juste que c'était quelqu'un qui avait jeté une bouteille vide comme ça par bêtise en fait. Donc ils ont eu la présence d'esprit de sortir tous les trois et c'est au moment où ils sont sortis, tous les trois, que la bouteille a explosé. Donc ils ont pu apercevoir l'individu de dos en train de courir. Et c'était en effet, c'était l'apothéose, c'était la conclusion d'une série d'attaques sur le centre LGBT de Touraine. Parce que nous, on n'y a pas eu droit une fois, on n'y a pas eu droit deux fois, on n'y a pas eu droit six fois. Ça a commencé en février 2023 avec une de nos vitrines qui a été cassée. Et puis le mois d'après, la deuxième vitrine a été cassée. Le mois suivant, la porte a été cassée. Deux semaines après, c'est la serrure qui a été engluée et les boîtes aux lettres fracassées, avec notre courrier complètement déchiré. Et puis la dernière attaque, donc l'attaque à la bouteille explosive dans les locaux avec la présence de personnes. Et tout ça par une seule et même personne. L'individu a reconnu tous les faits, de la première vitrine cassée jusqu'à la bouteille explosive. Il a reconnu tous les faits. Sur le coup, on était sous choc évidemment parce qu'on ne comprenait pas, on ne s'y attendait pas. notamment avec la dernière attaque, ça a été un gros coup au moral. On s'est posé la question de savoir s'il fallait qu'on ferme le 100 coups pas temporairement. Pour ça, on a consulté nos salariés, nos bénévoles, nos usagers et usagères, et c'était eux qui ont décidé de laisser les locaux ouverts et de continuer les permanences, avec des consignes de sécurité augmentées, bien évidemment. Mais ce sont nos bénévoles, nos usagers et usagères qui nous ont envoyé le mot, ils ont laissé le 100 coups. couvert parce que le centre on est chez nous on a besoin de ce sens il faut laisser ouvert il faut pas le fermer parce que le fermer temporairement ce serait ce serait dire qu'ils ont gagné on ne veut pas les laisser gagner donc c'est là c'était la volonté toutes et tous de continuer nos actions de laisser le centre ouvert de montrer qu'on était encore là encore et toujours et qu'on n'allait pas céder à la pression des personnes extrémistes et qui voudraient nous voir disparaître il était hors de question qu'on leur fasse ce plaisir-là, disparaissent. Ça, c'était clair et net, en fait. Évidemment, on est restés vigilants pendant plusieurs mois sur nos permanences. On a demandé à nos salariés de ne pas rester seuls dans les locaux. Quand elles étaient seules, de s'enfermer, de n'ouvrir qu'après avoir vérifié l'identité des personnes. Pendant les permanences pareilles, on fermait les locaux. Et on demandait à nos usagers et usagères de ne pas partir tout seuls, de rester en groupe. pendant le départ et pendant l'arrivée, évidemment. Et puis, on a demandé des travaux de sécurisation. On a été mis en place par la ville. Donc là, maintenant, on a des stores électriques, un vitrage renforcé, donc un vitrage anti-infusion. des vols électriques en fait et puis on a maintenant une porte sécurisée c'est à dire que l'entrée ne se fait plus que par interphone c'est à dire qu'on ne peut plus rentrer non plus comme ça en poussant la porte on est obligé de sonner et nous on vérifie au vidéophone l'identique de la personne voilà donc on a vraiment pas sécurisé nos locaux on a également des caméras à l'intérieur des locaux maintenant et la ville a aussi mis en place des caméras à l'extérieur donc en fait Les locaux de l'association sont situés dans une galerie où il n'y a que des associations. Et du coup, maintenant, dans cette galerie, à l'extérieur, il y a des caméras. Moi, d'un point de vue personnel, j'en ai très affecté, évidemment, parce qu'en tant que cofondateuriste, ça m'a touché au plus profond de moi. Cette association, c'est un peu mon bébé, je l'ai vu grandir depuis ses débuts. Donc, qu'on attaque comme ça l'association, ça choque et ça émeut profondément. Moi, j'en suis venu au point. de dormir certaines nuits dans les locaux pour prendre l'agresseur sur le chai. Alors ça, c'était entre la troisième et la cinquième attaque où j'ai dormi dans les locaux. Et en fait, au moment où j'ai arrêté de dormir dans les locaux, est subvenue la dernière attaque. Mais j'ai dormi au moins deux ou trois fois dans les locaux pour pouvoir prendre l'agresseur sur le chai. Bon, je ne l'ai jamais pris sur le chai, mais voilà, j'en étais arrivé à ce point-là de mettre ma propre vie en danger. Parce que tout le monde me l'a dit, que je mettais ma vie en danger, mais je ne voulais pas en démordre, je voulais coincer ce salopard de mes propres mains. Et donc c'est vrai que je... Alors je ne te cache pas que je n'ai pas beaucoup dormi, évidemment, pendant ces deux ou trois nuits. Mais voilà, j'avais cette volonté de... un peu de rendre justice moi-même, c'est vrai. Et puis évidemment, il y a eu cette colère lors de la dernière attaque, cette colère évidemment envers cette haine assumée. On ne comprend pas. Je suis mére et pété qu'on ne comprend pas forcément pourquoi est-ce qu'on s'en prend à nous de cette manière-là. Qu'est-ce qu'on a fait de mal ? Qu'est-ce qu'on fait de mal ? Pourquoi, en tant qu'individu et en tant que collectif, qu'est-ce qu'on fait de mal à la société ? Vraiment. Nos collègues du planning familial sont aussi régulièrement l'attaque de cibles, ce n'est des cibles, mais de cyberattaques, de cyberharcèlement. Parce que leurs locaux sont ultra sécurisés aussi. C'est pareil chez eux, pour rentrer, ils ne vont vraiment montrer pas de blanche. Parce que par le passé, ils ont été aussi victimes de dégradations, de vandalismes. Donc ils ont renforcé la sécurité dans leurs locaux aussi.

  • Speaker #1

    Donc à Tours, pour les associations militantes sur divers sujets, ça arrive souvent en fait.

  • Speaker #0

    Oui, on a un petit bastion catho-extrémiste à Sidi Lass quand même. Alors nous, on a ce qu'on appelle une main courante des actes LGBTphobes, parce qu'on est membre du CORAD, le comité d'opération. et de lutte contre le racisme et l'antisémitisme, la haine LGBTphobe et la discrimination. Et à ce titre-là, en fait, on est chargé, comme les autres associations membres, de faire remonter à la préfecture les actes à caractère discriminatoire, et nous, en ce qui nous concerne, à caractère LGBTphobe. Donc on tient une main courante, donc à chaque fois qu'il y a une ou des personnes qui nous font acte d'une violence, qu'elles ont subie ou dont elles ont été victimes, on le mât. et on s'est remonté à la préfecture. Et parfois, les personnes font aussi appel à nous pour les aider dans le dépôt de préplantes. Maintenant, il faut faire une préplante en ligne pour être reçu au commissariat. Donc, on les accompagne dans cette préplante qui est parfois pas simple parce qu'on nous demande plein de choses, plein de détails, notamment sur les circonstances. On voit que les personnes peuvent se retrouver un peu perdues. On les accompagne aussi sur la plainte auprès des gendarmes ou des policiers pour les soutenir, pour pas qu'elles soient seules. Ça nous est arrivé plusieurs fois. Là, encore récemment, la co-présidente Ingrid a accompagné un de nos usagers qui a été victime de violences dans le tram. Il a été victime de violences parce que le personnage non binaire et dont l'expression de genre ne correspond pas forcément à son genre de naissance. Donc, il a été victime de violences physiques dans le tram, donc il a déposé plainte. Et c'est Ingrid, la co-présidente, qui l'a accompagné dans ce dépôt de plainte. Je voulais d'ailleurs souligner le travail exceptionnel de la police et de la gendarmerie au moment de nos attaques. Ils ont été très très présents au quotidien, tous les jours après la dernière attaque, donc dans les deux mois après la dernière attaque, tous les jours ils sont venus nous voir dans les locaux pour savoir si tout se passait bien, s'il n'y avait rien à signaler, s'il y avait des rondes régulières, enfin ils ont vraiment été très très présents et ils ont soutenu un maximum, ça a été vraiment très impeccable de les voir là, de les voir concernés. Ils ont fait leur boulot en fait, c'est vrai que c'est leur boulot. Mais ce n'est pas le cas dans toutes les villes. Dans certaines villes, ça leur serait passé une tueuse, ils n'en avaient rien eu à foutre. Là, dès le début, ils ont été présents à venir voir si tout allait bien, comment se portaient nos usagers, nos salariés, nos bénévoles. Ça a été vraiment très très appréciable. On les remercie encore d'avoir été présents au quotidien pour nous soutenir et pour assurer notre sécurité, que ce soit les policiers ou les gendarmes de la vie.

  • Speaker #1

    En ce moment, justement, en parlant d'institutions policières, de dépôts de plaintes et tout ça, on est aussi en pleine polémique sur la cérémonie d'ouverture des JO. Cérémonie d'ouverture des JO qui a aussi été réalisée par des personnes queer. Et donc en ce moment, on est aussi en pleine polémique par rapport à ça, parce qu'il y a des personnalités publiques qui ont participé à cette cérémonie d'ouverture, dont la DJ Barbara Butch. et la drag queen Naked Doll par exemple qui sont allées récemment porter plainte pour cyber harcèlement parce que depuis cette cérémonie d'ouverture, ces artistes et d'autres reçoivent des menaces de mort, de la haine constante uniquement parce que ce sont des personnes queer

  • Speaker #0

    Moi d'un point de vue personnel je trouve ça ridicule en fait de faire une telle levée de bouclier alors la question est-ce que c'est la scène C-E-N-E qui a été représentée ou pas Alors, selon le chorégraphe, c'est une représentation du festin des dieux. Selon certaines participantes, c'est vraiment, c'est bien une représentation de la scène. C'est pas la question. Déjà, alors déjà, on s'offusque de la parodie d'un tableau à l'origine. La scène, quand même, c'est un tableau. C'est une œuvre artistique de Léonard de Vinci qui, rappelons-le, Léonard de Vinci était ultra queer. Rappelons-le. Donc, voilà, c'est une, avant tout, cette fameuse scène, c'est une œuvre artistique. par un peintre homosexuel. Voilà. Et en plus, dans la Bible, la scène n'est pas décrite vraiment exactement comme ça. Est-ce qu'on est sûr que la scène se soit vraiment déroulée comme ça ? Je n'en suis pas sûr. Le tableau,

  • Speaker #1

    à son époque, a déjà été critiqué de toute façon.

  • Speaker #0

    Oui. Et en plus, ce n'est pas la première fois que la scène est parodiée. Il y a eu beaucoup de parodies. Il y a les Simpsons qui ont parodié la scène. Il y a les... qui ont parodié la scène. Il y a une série de science-fiction, je crois que c'est Caprica qui a parodié la scène. Enfin souvent sur les affiches promotionnelles des séries, on met en scène les personnages dans une parodie de la scène. Et là, qu'est-ce qui a posé problème ? C'est que le fait que ce soit des drag queens et on n'est même pas sûr que ce soit la scène, le Thomas Joly a certifié que c'était une représentation du festin des dieux qu'un autre tableau d'un autre peintre. Après, c'est une autre question. Moi, c'est vrai que sur le coup, Je leur ai dit Tiens, ils sont en train de nous faire une représentation de la scène à la sauce drag queen. J'ai trouvé ça très amusant, très original. Et puis après, quand j'ai vu Thomas Joligny expliquer que c'était plutôt le festin de l'histoire, et quand j'ai vu les marquer Philippe Catherine en schtroumpf, j'étais mort de rire. J'ai trouvé ça très marrant, mais en même temps, ça collait bien avec le personnage de Philippe Catherine. J'ai trouvé ça vachement bien. Et après, j'ai compris que c'était plus une ode aux élites des Grecs qu'une critique. qu'une moquerie de la scène. Après, ce sont vraiment, là encore, des levées de boucliers par des personnes religieuses extrémistes. Moi, j'ai été dans l'entourage, moi-même, j'ai été élu dans la foi catholique. Je n'ai pas du tout été offusqué par ce tableau. Mais alors, pas du tout. Là, on est offusqué parce que ce sont des drag queens. Si ça avait été des athlètes qui avaient fait ça, je ne suis pas sûr qu'il y aurait eu des levées de boucliers comme ça. C'est ça. Puis ça a été encore plus loin, puisque là encore, certains groupes religieux se sont victimisés en disant qu'il n'y a pas eu que ça, il n'y a pas eu que la scène qui a été parodiée. Il y a eu aussi le fameux passage de l'apocalypse avec le cheval noir, alors que ce fameux cheval qu'on a vu pendant le cérémonie de l'ouverture, il représentait la déesse de la scène. La scène S-E-I-N-E, cette fois-ci, le fleuve. C'était une représentation allégorique de la scène, puisque la déesse qui s'abrise de la scène est elle-même la fille. de Johnny Zos, qui était personnifié par le chanteur Philippe Catherine. Donc tout se tenait en fait, mais en aucun cas c'était une moquerie de la Bible et des catholiques. Moi, aucunement, je n'ai vu une offense faite au catholicisme et à la Bible, dans aucun des tableaux. Alors que rappelons-le, parmi les athlètes présents au JO, il y avait quand même plus de 80 athlètes LGBTQI+, dont certains ont remporté des médailles. Là, on est sur un phénomène inquiétant, sur un phénomène de la montée de l'extrémisme et de la banalisation de l'extrémisme et des discriminations et des violences discriminatoires. On l'a vu au résultat des dernières élections, élections européennes, élections législatives. Quand même, même si on a beau dire que le RN n'a pas obtenu sa majorité absolue, les faits sont quand même là. plus de 150 députés à l'Assemblée nationale maintenant, c'est quand même pas négligeable si on sépare tous les partis du Nouveau Front Populaire C'est le RN qui est le parti majoritaire, parce que le Nouveau Front Populaire c'est une alliance de partis. Mais si on les distingue les uns des autres, c'est le RN qui est le parti majoritaire de l'Assemblée Nationale. Il faut se poser des questions quand même. Là ça veut dire qu'il y a des projets de loi en faveur de l'annoncé de l'Orient LGBT+, qui ne passeront plus. Et il y aura même probablement des projets de loi anti-LGBT qui vont être proposés par leur Assemblée Nationale. Donc ça pose vraiment des questions sur les modifications de la société française, sur comment on en est arrivé là. Par la faute de qui ? Par la faute des institutions, par la faute des politiques, par la faute de la société elle-même. Mais ce qui se passe en France, ça se passe aussi dans les autres pays d'Europe. On l'a vu en Italie avec l'arrivée de Georges Emmanuelou au pouvoir, en Hongrie, en Pologne, je crois qu'en Espagne aussi. Le parti radical a fait pas mal de remontées, en Scandinavie également. C'est un phénomène européen en général. Donc la question est à se poser. Qu'est-ce qui se passe au niveau de l'Europe ?

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est que je vois par-ci par-là, en effet, à travers l'Europe. En Bulgarie, en ce moment, la mention de l'existence des personnes LGBT+, à l'école, est interdite. Et en fait, en contrepartie, c'est plus rare, mais j'ai vu aussi qu'en Allemagne, ils avaient simplifié le fait de changer sa mention de genre, son état civil, qu'ils allaient simplifier la démarche. En fait, j'ai l'impression que par-ci par-là, il y a des pays où il y a des avancées, où ils acceptent le mariage pour toutes et tous. Des pays où ça recule au contraire extrêmement, surtout en Europe. Et c'est vraiment un phénomène de clivage assez important.

  • Speaker #0

    Il disait qu'il y a des pays progressistes comme l'Allemagne, comme tu as mentionné, qui a favorisé le changement de genre à l'état civil pour les personnes trans et non binaires. Puisque l'Allemagne fait partie des rares pays d'Europe qui maintenant acceptent la mention du genre neutre sur les papiers dentistes, je ne me trompe pas. Donc voilà, ces pays-là sont à la pointe des pays européens et c'est plutôt une très bonne chose. Alors que pourtant, on sait que l'Allemagne a un historique pas très joli-joli avec les personnes LGBT+. Bon, ça, le passé reste dans le passé, mais c'est quand même important de s'en rappeler. Mais c'est vrai que d'autres pays d'Europe ont des leçons à tirer de ces pays-là. Après, je ne saurais pas donner les raisons sociologiques, politiques, etc. Pourquoi et comment. Malheureusement, je pense que les raisons sont nombreuses et multiples et difficiles à établir. Il ne reste que les personnes LGBT+. et puis plus restent les premières victimes de ce clivage et de cette montée des extrémismes, avec les personnes racisées, évidemment.

  • Speaker #1

    En 2025, le centre LGBTI de Tours soufflera ses 20 bougies. Mais bien sûr, ce n'est pas fini. Alors dans le futur, qu'est-ce que vous nous préparez ?

  • Speaker #0

    C'est la poursuite de nos actions, nos permanences, nos interventions au milieu scolaire et professionnel, les actions militantes, la poursuite de la marche de la fierté évidemment, puisque là il y a un gros événement qui va se préparer, puisque en novembre 2025 on va fêter les 20 ans de l'association, mai 2026 on va fêter les 20 ans de la marche de la fierté, donc c'est quand même pas rien 20 ans, donc on va se préparer à un gros gros truc pour ces deux événements-là. Donc là, on a encore une année pour se préparer, mais ça va vite arriver. Donc, c'est un anniversaire à ne pas rater, bien évidemment. En ce qui concerne les projets, on va essayer de mettre en place, de remettre en place nos cafés parentalités, donc à destination des parents et futurs parents LGBTI+. On l'avait mis un peu en sommeil parce que la personne qui était en charge de ce café parentalité a quitté l'association. Et du coup, on n'avait plus personne pour... pour prendre en charge ce groupe de parole. Mais du coup, on a de nouveau des demandes de la part de famille et de la part de famille nouvellement établie sur Tours. On veille, on va certainement réactiver ce groupe de parole pour les parents et futurs parents LGBTI+. Pareil sur les questionnements autour de la parentalité, l'adoption, la filiation, la PMA, le mariage, etc. Puis on va certainement recruter également un troisième salarié pour épauler Sarah. Il y a de plus en plus de travail, notamment sur les interventions en milieu scolaire. On a là également de plus en plus de demandes aussi. Voilà, et puis la mise en place de soirées festives également, puisqu'on a instauré un partenariat avec le Bateau Ivre, qui est une salle de concert et qui est aussi, le Bateau Ivre, un gros soutien de la communauté LGBTI, c'est avec PIR surtout. Il y a pas mal de soirées PIR en place, donc on a pas mal de... Enfin, on a quelques... Quelques soirées de prévues en partenariat avec le bataillon aussi. Et puis, continuer de travailler avec nos associations partenaires, le planning familial, Aide, Tour Angèle. soit personnellement au Greux, l'Organisation de solidarité trans, c'est important pour nous de continuer ce travail associatif également et puis continuer à proposer aussi ce qu'on a mis en place cette année, à continuer à proposer des concerts et des rencontres d'auteurs dans nos locaux. J'ai une ambition aussi, c'est de faire du Centre HBT de Touraine un centre artistique queer, avec des expositions, la mise en lumière d'artistes queers, voilà, on a commencé, on a certains photographes queers, certains peintres queers. que j'ai cette ambition de faire du centre LGBT aussi un centre artistique queer. S'il y a des personnes qui veulent nous rejoindre en tant que bénévoles, on les accueille les bras ouverts parce qu'on a toujours besoin de bras et de bonne volonté pour proposer de nos actions. N'hésitez pas à aller faire un petit tour sur notre site internet qui a été tout nouvellement refondu et repensé. Un grand merci à... Mary, qui est notre nouvelle webmastrice, qui a fait un travail exceptionnel sur le site internet. Vous avez toutes les informations nécessaires sur le site internet. Vous pouvez venir nous rendre visite également dans nos locaux. On se bisse les déteineurs à Tours, facilement accessibles par le tramway. C'est le tramway à Réporte de Loire et après c'est à 2 minutes, juste à côté de l'Université des déteineurs, dans la galerie des déteineurs. On est très facile à trouver en fait. Ce dont je suis fier évidemment, c'est de faire partie des cofondateuristes de cette association. que j'ai vu grandir et évoluer au fil des années, qui est maintenant devenue une belle association, avec plein d'investissements, plein d'années de fidélité. Et puis évidemment, cette marche des Fiertés de Tours, qui grandit d'année en année, dont le succès ne se dément pas, on a de plus en plus de monde, et ça, ça fait vraiment plaisir. Donc cette marche des Fiertés de Tours, je pense que c'est la chose dont je suis le plus fier, à laquelle j'ai contribué dans ma vie, vraiment. C'est pas rien pour moi, et j'espère que cette association, au cours de belles années vont l'être. Moi je dis toujours que le jour où le centre LGBT de Touraine fermera, c'est qu'on n'aura plus besoin de lui, et ce serait une bonne chose, ce sera un crève-cœur bien évidemment, mais justement nous toutes, les salariés, les bénévoles, on œuvre dans cet objectif-là, qu'un jour on ferme nos portes parce qu'on n'a plus besoin de nous. Ce serait la plus belle des choses, qu'on n'ait plus besoin de nous, parce qu'il n'y a plus de LGBTphobie, parce qu'il n'y a plus de violence. Je pense que le jour où les centres LGBTI fermeront, c'est que ce sera pour la plus belle des choses, c'est qu'il n'y aura plus de haine anti-LGBTI faune. Et ça, ce sera merveilleux. Mais ça, c'est encore une utopie, malheureusement. Je voulais vraiment remercier du fond du cœur tous ceux qui s'investissent au quotidien en centres LGBT Touraine, que ce soit les bénévoles, les administrateuristes, les salariés, même les usagers, les usagères, qui font vivre cette association au quotidien. Merci du fond du cœur à ELE, vraiment.

  • Speaker #1

    Vous pouvez retrouver le Centre LGBTI de Touraine sur leur site internet www.centrelgbt-touraine.org ainsi que sur Facebook et Instagram dans les liens cités en description de cet épisode. Vous pouvez également les contacter par mail à l'adresse contacte-centrelgbt-touraine.org ou par téléphone au 02 47 54 24 79. Merci à H. Claveau. pour avoir été l'invité de ce jour. Rendez-vous le samedi 7 décembre pour le prochain épisode de Nos lieux et nos luttes.

Chapters

  • Intro

    00:00

  • Partie 1 : présentation des invité.es, des locaux, et de l'histoire de l'association

    01:16

  • Partie 2 : personnes et services

    09:20

  • Partie 3 : relations partenariales

    27:58

  • Origines de la Pride

    34:47

  • Partie 4 : violences envers les personnes et les lieux queer

    53:15

  • Partie 5 : perspectives d'évolution et bilan

    01:12:28

  • Outro

    01:17:47

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Description

Ce centre LGBTI est né de l’initiative d’un groupe d’ami.es souhaitant organiser, en 2006, la première marche des fiertés de leur ville…


L’épisode 6 de Nos lieux et nos luttes est en compagnie du Centre LGBTI de Touraine !

Vous y entendrez parler de « breakfast meeting », d’invitation à l’Assemblée Nationale, des émeutes de Stonewall, et de bien d'autres choses encore !

Merci à Ash Claveau, co-président.e de l’association, pour ce moment de partage riche en émotions.


TW : cet épisode fait mention de violences LGBTphobes.


Vous pouvez retrouver le Centre LGBTI de Touraine :

Petit lexique de termes et structures cité.es dans cet épisode :

  • 3114 : numéro national de prévention du suicide.

  • Allié.e : personne non-concernée par une problématique sociale mais qui la soutient.

  • Autogestion : communauté concernée par les mêmes problématiques sociales qui s'occupe d'elle-même.

  • FONJEP : Fonds de Coopération de la Jeunesse et de l’Éducation Populaire.

  • GAGL45 : centre LGBTQIA+ d’Orléans.

  • Le Bateau Ivre : salle de spectacle coopérative à Tours.

  • Les Établi.e.s : association luttant contre toute forme de violence.

  • Lezart Festival : festival artistique lesbien, queer et féministe.

  • Quazar : centre LGBTQIA+ d’Angers.

  • Stop Harcèlement de Rue : association luttant contre le harcèlement de rue.

  • STRASS : association par et pour les travailleur.euses du sexe.

  • Tours'Angels : association sportive LGBTQIA+.


Pour toustes les auditeur.ices, vous pouvez me contacter via ces différentes plateformes : https://linktr.ee/lepodsam

Et si le podcast vous plait, un partage aiderait énormément le projet !


Jingles du podcast : https://erothyme.bandcamp.com/album/along-the-arc https://pixabay.com/fr/users/kbamwillis-43489384/https://pixabay.com/fr/music/search/jingle%20podcast/



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, on vous parle d'un centre LGBTI qui est né de l'initiative d'un groupe d'amis qui voulait organiser, en 2006, la première marche des fiertés de leur ville. Concernant certains acronymes et noms de structures, un lexique est disponible en description de cet épisode. Notez également que cet épisode va faire mention de violences envers les personnes et les lieux queers. Salut c'est Sam, militant queer en association depuis plusieurs années déjà, mais surtout, militant depuis toujours, au fin fond de ma chair. Et aujourd'hui avec H. Claveau qui est co-président T.E. de la structure, on vous raconte l'histoire du centre LGBTI de Tours. Et bonjour à tous les auditeurs et à toutes les auditrices, aujourd'hui nous sommes le 23 août 2024 et c'est l'enregistrement du sixième épisode du podcast Nos lieux et nos luttes. Et pour l'occasion, je suis avec Ash Claveau, qui comme je le disais est co-présidente du centre LGBTI de Touraine, mais qui est aussi co-fondateur RIS de la structure et qui a différentes fonctions au sein du centre LGBTI de Tour. C'est donc la personne référente pour les interventions en milieu scolaire et auprès des professionnels. sur le devoir de mémoire, sur la santé sexuelle et affective, sur la gestion des bibliothèques associatives et le fonds documentaire, et sur la prévention et la sensibilisation. Alors, Ash, bonjour à toi. Merci d'être avec nous aujourd'hui. Donc, tu fais partie des personnes qui ont créé le Centre LGBTI de Tours, c'est pas rien. Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus sur ça ?

  • Speaker #1

    Bonjour à toutes et tous. Donc, moi, c'est Ash. Donc, ça s'écrit A-S-H. C'est le diminutif d'Ashley. C'est un prénom neutre. Donc, Ash Claveau. Je suis co-présidente du Centre LGBTI de Tours. Depuis mars dernier, j'ai été élu à mes fonctions de co-présidence. Depuis mars dernier, on avait ressenti ce besoin. On était un groupe de potes. À cette époque-là, en majorité de mecs gays cis blancs. On nous a beaucoup reproché à cette époque-là, de n'avoir fondé l'association contre mecs gays cis blancs. C'est les circonstances qui ont fait ça. On était un groupe de potes et on a ressenti ce besoin. de mettre en place une marche des fiertés sur tour, ce qu'on appelait encore Gay Pride à l'époque, parce qu'il y en avait un petit peu autour, enfin il y en avait très très peu autour, ça commençait tout juste dans la région, il y avait la plus près, c'était Angers à cette époque-là, mais il n'y en avait pas d'autres dans la région, donc on s'est dit pourquoi pas en mettre en place sur tour, une marche des fiertés, c'est une assez grande ville, il y a une population LGBTI+, qui est pas mal visible, enfin qui a besoin d'être visibilisée, ça partait d'une demande aussi de... de la communauté LGBT de Tours, notamment dans les lieux de festivité, dans l'espace public, les bars, les boîtes, etc. Ce besoin de se rassembler dans l'espace public pour nous faire entendre et montrer qu'on était là. Donc on s'est dit, on va lancer la marche des fiertés de Tours. Pour lancer une marche des fiertés, il faut évidemment des moyens logistiques, des moyens financiers. Et pour pouvoir avoir des subventions, on a eu besoin de monter une entité associative. Et c'est comme ça qu'est né le Centre LGBT de Touraine, qui à l'époque... ne s'appelait pas comme ça. A l'époque, ça s'appelait la LGP Région Centre, donc Lesbienne and Gay Pride Région Centre. Donc LGP Région Centre à l'origine. Voilà, qui est née, en effet, les premiers statuts ont été déposés en novembre 2005 à la préfecture.

  • Speaker #0

    Et est-ce que cette initiative a été bien reçue ? Comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    Elle a été bien reçue pour la première marche qui a eu lieu en mai 2006. On a eu quand même quasiment 500 personnes, ce qui est vraiment pas mal pour une première marche. Je pense qu'elle a été très attendue, cette marche, surtout. Elle a été très bien reçue par les institutionnels aussi, la ville nous a très vite suivi. C'était déjà une mairie de gauche à l'époque, donc c'est vrai qu'on était un peu aidé là-dessus, mais la ville nous a très vite suivi là-dessus, sur cette initiative. Et ça, c'était plutôt agréable d'avoir le soutien des institutions. Bon, il y a eu aussi des levées de boucliers de parties un peu plus conservatrices dans la municipalité, évidemment. L'opposition de droite qui ne voyait pas l'intérêt de faire une marche. pour les homos sur tour, mais le succès ne s'est pas démenti au fil des années. On savait que la mairie pouvait prêter des locaux à certaines associations, donc une fois qu'on a déposé nos statuts, qu'on a trouvé un an à l'association, qu'on a mis en place des règles de vie dans notre association, on a fait une demande auprès de la mairie pour éventuellement avoir un local. Et la mairie a assez... pas tout de suite évidemment, pas dans les premiers jours, mais je dirais dans les deux, trois mois de début d'existence de l'association, on a eu des petits locaux. C'était des tout petits locaux au début, c'était des locaux en haut de l'avenue de la Tranchée, au-dessus de la mairie annexe, c'était encore une mairie annexe à cette époque-là. Donc place de la Tranchée, c'était vraiment des tout petits locaux, on ne pouvait pas accueillir grand monde, il y avait quoi de petites pièces, de quoi faire... une petite salle de réunion et une salle avec un ordinateur pour faire des bureaux. Mais c'est vrai qu'on ne pouvait pas, à l'époque, recevoir pas plus d'une dizaine de personnes, et encore, c'était très compliqué. Mais au moins, la mairie a fait cette démarche-là de nous proposer des locaux à titre gratuit, avec juste des charges à payer. On est resté dans ces locaux-là pendant les cinq premières années, je crois, si je ne me trompe pas. Et puis évidemment, quand on a eu une hausse de la fréquentation, On a refait des démarches auprès de la mairie pour avoir des locaux un peu plus grands. Ils ont accédé à notre demande et nos seconds locaux se sont trouvés à 5 minutes de la gare de Tours, dans un quartier résidentiel, dans une petite salle au rez-de-chaussée, un petit local associatif également, qui était là un peu plus grand. Là, pour le coup, on avait de la place pour mettre bas. le bureau de notre salarié parce qu'on à cette époque là on avait déjà une salarié on avait de quoi faire de quoi poser un ou deux canapés pour que les gens puissent se poser une ou deux petites tables aussi on a commencé à cette époque là également à mettre en place nos bibliothèques avec un petit coin cuisine également et puis des toilettes évidemment c'est plutôt agréable mais là pareil au fur et à mesure de la hausse de la fréquentation c'est un petit peu à l'étroit on a fait une troisième demande L'association commençait également à avoir de la notoriété avec déjà la marche qui était bien installée dans le paysage Tourangeau. Et donc il y a 4 ans, si je ne me trompe pas, on a fait une nouvelle demande. Et une nouvelle fois, la mairie a accédé à notre demande pour nous accorder les locaux qu'on a actuellement, donc aux 11 Biscuits d'Étaneur, en place entre les villes de Tours, c'est juste à côté de la place Plumeau, qui est la place la plus connue de Tours avec tous ces bars. Ces festivités, on est vraiment très centré. On a toute la proximité, très accessible par les bus ou par le tramway. Le tramway, c'est pareil, il y a deux minutes à pied. Donc c'est vraiment très central qu'au milieu. Et là, on a quand même beaucoup plus d'espace. On a pu agrandir notre coin d'accueil collectif avec trois camions d'impact de plus. On a pu installer un meilleur espace de coworking pour nos deux salariés avec des bureaux. On a un petit espace aussi également avec des tables pour éventuellement les bénévoles ou les usagers et usagères qui voudraient un petit peu travailler sur les ordinateurs. On a également encore plus agrandi notre bibliothèque avec un petit coin lecture également. On a fait aussi aménager un coin d'entretien individuel qui n'existait pas quand on arrivait dans le loco. coins du local, on a fait aménager ça. Là encore, les travaux ont été pris en charge par la mairie, parce que ça a un coût quand même de créer un espace. Et puis, on a fait aménager aussi nos sanitaires en accès PMR. On est très, très bien dans ces locaux-là, vraiment. Et évidemment, on accueille de plus en plus de personnes. On a mis en place également un dressing solidaire pour les personnes, je pense, qui... qui auraient des difficultés pour se vêtir. Et puis pour finir, on a aussi un point de documentation santé sexuelle, prévention, discrimination associative également, où on met à disposition des brochures à titre gratuit pour les personnes qui veulent se renseigner sur le tissu associatif local ou sur les moyens de se défendre en cas d'agression LGBT, les moyens de se protéger en matière de santé sexuelle ou de mieux veiller à sa santé. mentale et morale.

  • Speaker #0

    Imaginez-vous en 2022 à l'Assemblée nationale, en train d'assister en direct au vote de la loi visant à interdire les thérapies de conversion en France. Eh bien, H a eu cette chance grâce au volet Action militante et politique mené par le Centre LGBTI de Tours. Et les autres volets de l'association, ils consistent en quoi ?

  • Speaker #1

    Déjà, on a deux fois par semaine nos permanences d'accueil et d'écoute.... Donc c'est le mercredi de 17h à 19h30 et le samedi de 14h à 16h30. Alors qu'est-ce qui s'y passe dans ces permanences ? Déjà elles sont ouvertes à toutes et tous, toutes les personnes qui le veulent, pas forcément personnes concernées. Ça peut être aussi des personnes alliées qui veulent s'engager à nos côtés, qui peuvent venir participer à nos permanences pour venir faire connaissance avec les bénévoles, les usagers, mieux se renseigner sur les actions de l'association. Sur ces permanences, on propose, oui comme tu l'as dit, des petits temps conviviaux. Ça peut être autour d'un café, d'un thé, d'un chocolat, de petits biscuits. On a toujours ça à proposer aux personnes qui viennent nous voir. Et puis, on met en place des agendas réguliers. On peut proposer diverses choses. On essaie de se diversifier au maximum. Ça, le planning, il est tenu par Sarah, qui est notre chargée d'animation, notre salariée chargée d'animation. Donc, on peut proposer des cinés-débats, des jeux de société, des initiations. Aux arts, on a des petits ateliers créatifs de plantes en pain. On a des ateliers bijoux aussi. Là, à la rentrée, on va proposer des ateliers broderie. On essaye de diversifier un maximum pour que chaque personne puisse trouver sa place dans toutes ces activités qu'on propose. Et parfois, ce sont même nos bénévoles, nos usagers eux-mêmes qui proposent des choses. Par exemple, on a un usager qui aime beaucoup la lecture et il nous propose régulièrement des clubs de lecture avec des romans. qui elle a lu et propose de partager avec les autres. Voilà, et qui en propose également des sorties régulièrement dans les lieux culturels de la région, en partenariat avec l'association Culture du Coeur. Donc le côté social, c'est avec nos parents dans la communauté d'écoute. Il y a des interventions mules scolaires auprès des professionnels qui sont une des grosses actions. Alors, intervention mules scolaires, c'est-à-dire qu'on intervient dans les collèges et les lycées. À la demande des établissements plus souvent et généralement à la demande des infirmières scolaires, des CPE, un peu plus rarement de la part des directions, peuvent être un peu plus réticents. Donc voilà, souvent les directions font appel à nous parce que les enseignants ou les infirmières, elles ont un peu poussé à nous appeler. On est agrémenté éducation nationale et agrémenté jeunesse et éducation populaire. Pour intervenir, ça veut dire que c'est l'éducation nationale qui nous missionne pour intervenir dans les établissements. pour faire des sensibilisations aux discriminations en général et aux LGBTIphobies en particulier, donc à travers la mise en place de discussions avec les jeunes, des débats, des projections de court-métrages, etc. des mises en situation pour qu'ils puissent devenir acteurs, actrices de cette lutte contre la discrimination et la LGBTIphobie en particulier. C'est important pour nous d'intervenir dans les établissements scolaires, puisque les jeunes collèges amicains Les citoyens de demain, et c'est eux, c'est dans leurs mains qu'on remet le futur de la lutte contre les discriminations dans notre République. Et puis l'intervention en milieu professionnel, on a de plus en plus de professionnels qui font appel à nous. Ce sont souvent des professionnels du secteur médico-social et souvent dans le cadre des études, donc école d'infirmiers, école d'assistante sociale. écoles de travail en socialité générale, sages-femmes, etc., qui font appel à nous pour notamment leur donner des pistes de réflexion et d'amélioration concernant l'accueil des publics LGBTI+, dans leur future carrière, et notamment des personnes transgenres. Parce que ça manque ça dans le cursus sanitaire et social, l'accueil des personnes LGBTI+, qui est quand même un public qui a parfois des besoins spécifiques en matière de santé sexuelle, affective et d'accompagnement au quotidien. Donc voilà, on a aussi, ça c'est une nouveauté depuis deux ou trois ans, des entreprises privées qui font appel à nous, parce que certaines entreprises ont mis en place en leur sein ce qu'ils appellent des ambassadeurs, ambassadrices LGBTQ+. Donc souvent, ce sont des personnes concernées qui sont nommées pour faire respecter la diversité et agir en matière de lutte contre la discrimination au sein de l'entreprise. Et quelquefois, les entreprises font appel à nous pour... pour accompagner, pour assister ces ambassadeurs, ambassatrices LGBT. L'équipe LUT, c'est mettre en place des formations d'une demi-journée ou d'une journée au sein de l'entreprise pour sensibiliser aux LGBTIphobies. On a également un projet de formation des policiers et gendarmes de la ville. C'est un projet pour l'instant, il n'y a rien de fait, mais c'est dans les Tchiyo, donc on espère que ça va se concrétiser. Voilà pour les interventions de l'Opéra des Professionnels. La sensibilisation du grand public, c'est ce qu'on appelle nous les actions extérieures, les stands, principalement sur des actions spécifiques comme la Journée mondiale de lutte contre le... Le suicide au mois de novembre.

  • Speaker #0

    Oui, c'est quelque chose que j'ai vu, qui m'a beaucoup interpellé sur votre site. C'est l'onglet J'ai besoin d'aide avec notamment un onglet pour les personnes qui auraient des idées suicidaires ou des idées noires, chose que je n'ai pas forcément vue encore ailleurs.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'on est très investi, notamment nos salariés. Ça leur tient beaucoup à cœur, nos salariés, d'accompagner les personnes en souffrance psychique et en crise suicidaire. Donc, nos salariés sont formés à l'écoute des personnes. Et nos bénévoles sont également formés à l'écoute des personnes. Ça, on y tient parce que nos bénévoles, notamment sur les permanences d'accueil et d'écoute, soient formés à l'écoute des personnes. C'est important d'avoir les clés pour savoir écouter, savoir recueillir la parole. Et c'est vrai qu'on travaille beaucoup sur toute cette question de prévention des crises suicidaires, notamment chez les ados LGBTI. Et on est pour cela en partenariat avec le réseau 837, qui est un réseau de la vie, justement, qui regroupe plusieurs associations. de lutte contre le suicide. Et on est aussi en lien avec le 31-14, qui est la ligne d'écoute spécifique pour les personnes en crise suicidaire. Et puis, je vais vous donner ces stands d'information du grand public sur les Journées mondiales de lutte contre l'homophobie, le 17 mai, par exemple. On va beaucoup sur les concerts et les festivals. Là, par exemple, ce week-end, on va être sur deux fronts. On va être sur le Lézard Festival, qui est un festival de musique d'une ville voisine et on va également participer à la journée nationale des écologistes demain qui a lieu à Tours cette année. On va monter notre stand, mettre à disposition de la documentation et puis évidemment parler des actions de notre association. Souvent c'est également à la demande des organisateurs de festivals, de ces journées là qui nous demandent de venir. pour donner de la visibilité à notre association, évidemment en tant qu'acteur phare de la lutte contre les discriminations. Donc ça fait beaucoup de boulot. On a besoin de bénévoles, d'actions extérieures également. Généralement, on y va à deux bénévoles à chaque fois, sur chaque stand. On évite de rester tout seul sur un stand, parce que souvent c'est sur la journée, donc ça demande pas mal d'investissement, ça amène beaucoup de fatigue, évidemment. En ce qui concerne les actions militantes, c'est ce qu'on fait au quotidien au centre LGBT de Touraine, et notamment... On appelle les plaidoyers auprès des politiques, c'est-à-dire qu'on interpelle nos élus, que ce soit le maire, les conseillers municipaux, les conseillers départementaux, les conseillers régionaux, ou même les députés, on essaie de travailler en étroite collaboration avec eux pour faire avancer les droits LGBTI+, que ce soit au niveau local ou un peu plus national, parce que, évidemment, ce sont nos élus qui font avancer les choses en portant des projets de loi. Je vois, par exemple, il y a quelques années, on a beaucoup travaillé avec notre député Fabienne Kohlbock. sur l'interdiction des thérapies de conversion.

  • Speaker #0

    Oui, grand sujet en ce moment à travers l'Europe.

  • Speaker #1

    Voilà, on a été sollicité, comme beaucoup d'autres associations à travers la France, les associations comme la nôtre ont été beaucoup sollicitées pour participer à la mise en place de ce projet de loi. J'ai également eu la chance, avec le co-président de l'époque, de pouvoir voir le vote en direct de cette loi sur l'interdiction des thérapies de conversion à l'Assemblée nationale. C'est un grand moment. C'est un moment, ce genre, le vote de ces projets de loi, ce sont des beaux moments. Le vote de ces lois, tout court, ce sont des beaux moments à vivre. Moi, j'en garde un très, très bon souvenir d'avoir été invité à l'Assemblée nationale pour le vote de cette loi. Parce que moi, je suis très engagé aussi. C'est quelque chose qui me tient à cœur, l'interdiction des thérapies de conversion. Je trouve cette pratique vraiment immonde et vraiment destructrice pour les jeunes. Parce que souvent, ce sont des jeunes, des jeunes mineurs qui y sont soumis. de la part de leur famille elle-même, qui sont souvent sous l'emprise d'idées conservatrices, ultra-extrémistes, sourds-religieuses. En plus, je me suis beaucoup engagé personnellement sur le terrain de l'interaction des thérapies de conversion. On a aussi beaucoup œuvré en ce qui concerne la PMA, et puis il y a plus de dix ans maintenant, sur le mariage pour toutes également. Donc ça fait partie de nos missions et de notre travail aussi, de travailler en étroite collaboration avec les élus. qui parfois ont besoin d'être éclairés sur la réalité du terrain par les associations et par les personnes concernées pour mieux porter des projets de loi. Mais pour finir sur les actions militantes, nous boulons tant que militants militantes, c'est aussi descendre dans la rue quand il faut. On l'a fait au mois de mai justement, on va revenir dessus, mais sur cette loi abjecte sur l'interdiction des transitions pour les mineurs. Donc quand il faut, on descend aussi dans la rue pour se faire entendre, parce qu'il n'y a pas que la marche des fiertés, il n'y a pas que... pour la marche des fiertés on a le droit de descendre dans la rue il ya aussi le reste de l'année quand ils font descendre dans la rue aussi mais pour défendre d'autres idées qui vont à l'encontre des droits de la personne en général. Parce qu'on milite principalement en faveur des droits des personnes LGBTI+, mais on est également beaucoup présents sur la lutte féministe, sur la lutte pour les personnes racisées, etc. Alors il y a une autre action dont je n'ai pas parlé, mais qui est très importante aussi chez nous, c'est ce qu'on appelle les breakfast meetings. qui ont lieu une fois par mois le samedi matin. Alors c'est quoi les breakfast meetings ? Alors là c'est pareil, c'est parti d'un constat. D'année en année, on a remarqué que surtout il y avait de plus en plus de personnes migrantes LGBTI qui arrivaient sur tour, qui avaient fui leur pays parce qu'en menacés par leur famille voire même en danger de mort par rapport à des lois d'État homophobes. Je rappelle qu'actuellement dans le monde il y a encore... encore entre 10 et 12 pays qui ont dans leur loi la peine de mort pour les personnes homosexuelles. Il y a encore 10 à 12 pays, c'est énorme. Et il y a d'autres pays qui prévoient la prison à vie, des violences physiques et morales, etc. Donc de plus en plus de personnes migrantes arrivant à Tours en raison de leur antiséxualité de genre et qui avaient besoin d'un espace notamment pour être accompagnées sur leur demande de droit d'asile. Partant de ce constat-là, on a mis en place ces breakfast meetings. Ce sont généralement des rencontres qui se font en langue anglophone parce que la plupart du temps, ces migrants qui arrivent en France sont plutôt de langue anglophone, ne parlent pas très bien le français. On a recruté des bénévoles bilingues pour pouvoir accompagner ces personnes pendant ces breakfast meetings. On les accompagne sur leur dossier de demande d'asile. Sur la préparation de leurs entretiens, leur récidivisme, qu'on appelle un récidivisme, c'est-à-dire que pour pouvoir se voir accorder leur statut de réfugié et de demandeur d'asile, ils vont passer devant une commission qui va les questionner sur pourquoi ils sont en France, pourquoi ils ont fui leur pays, et c'est ce qu'on appelle le récidivisme. Parfois, ces récidivismes sont très douloureux pour la personne parce qu'elle doit revenir sur ce qu'il a fait. souffrir dans la vie. Ça peut être des tortures physiques, mentales, voire même jusqu'à des viols, des menaces de mort. Il y a des personnes qui ont vécu vraiment des choses atroces dans leur ancienne vie et donc nos bénévoles sont aussi là pour les soutenir, pour mieux les accompagner. Les Bloodfest Mythic, ça permet aussi aux migrants de se retrouver entre elles, de partager leur expérience, leur récit de vie, de voir qu'elles ne sont pas seules. En fait, c'est très important cet espace-là pour elles-leurs de se retrouver.

  • Speaker #0

    Oui, d'être entre personnes concernées, comme tu disais, surtout que tu le cites, le fait de répéter son récit de vie aux institutions, là, je pense, voilà, comme tu disais, aux instances qui le demandent aux personnes migrantes, mais par exemple aussi dans des dépôts de plaintes, parfois le fait que le récit ne soit pas exact à chaque fois qu'il est répété, les personnes pensent que c'est parce que la personne ment ou des choses comme ça, et c'est parce que le traumatisme dans le cerveau est tellement fort que parfois, le jour où ça s'est passé ou le moment où ça s'est passé ou la manière dont ça s'est passé, peut être floue pour la personne au moment où elle le récite parce que le cerveau se protège et que c'est très douloureux et très fatigant pour ces personnes de devoir répéter ce récit encore et encore.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça, oui.

  • Speaker #0

    Tu m'as cité quelques fois les salariés et les bénévoles. Justement, est-ce que tu peux m'expliquer un peu comment le salariat, le bénévolat, le bureau, le conseil d'administration a évolué au fil du temps ?

  • Speaker #1

    Alors, on a actuellement deux salariés. Donc, on a Sarah qui est notre chargée d'animation. Donc, Sarah, dont les fonctions principales sont de mettre en place les plannings, des permanences d'accueil et d'écoute et qui est aussi sur les interventions au milieu scolaire. Et puis, la gestion au quotidien des relations avec les partenaires associatifs, culturels, etc. Évidemment, Sarah, elle est aussi formée pour faire les entretiens individuels parce que les entretiens individuels, ils se font non seulement. pendant nos permanences d'accueil et d'écoute, mais elles se font aussi au quotidien puisque nos salariés sont dans les locaux tous les jours. Donc on a des personnes aussi qui viennent en accueil spontané, qui ont besoin d'être écoutées. Donc c'est à ce moment-là que Sarah peut les accueillir en entretien individuel. Et puis on a Emmanuel, qui est notre chargé de gestion administrative et financière, qui elle va plus s'occuper de la trésorerie, des facturations, des devis, de la tenue du cahier de compte. de la relation avec les partenaires institutionnels et nos financeurs, le suivi des subventions. Il vient tout juste aussi d'être formé à l'entretien individuel également, qui peut maintenant aussi faire des entretiens individuels. et qui commence un peu à faire aussi office de chargé d'animation. C'est une de ses demandes aussi, à ce qu'elle soit formée en tant que chargée d'animation, elle va avoir cette double casquette maintenant, Emmanuel. Mais son poste principal, c'est quand même la gestion administrative et financière. Voilà, et puis en ce qui concerne le conseil d'administration, nous sommes actuellement sept administrateurices qui se décomposent comme suit, donc les deux co-présidentes, moi-même et Ingrid. On a un trésorier Denis, on a un secrétaire Romain, un secrétaire adjoint Nicolas, et puis on a deux administratrices, Soltana et Solchi. Donc voilà, le rôle du conseil d'administration, c'est d'assurer la gestion de l'association au quotidien, de débattre sur des dépenses à mettre en place, etc. C'est le conseil d'administration qui décide de faire telle ou telle dépense, quand il y a des dépenses à faire. C'est le conseil d'administration qui statue. On statue sur des actions à mettre en place éventuellement, aussi des nouveaux partenariats à instaurer, sur la recherche aussi de nouveaux financeurs, etc. On fait aussi, on assure aussi le suivi des subventions, parce qu'évidemment, c'est un gros travail le suivi des subventions. Donc Emmanuel ne peut pas être tout seul non plus. Donc certains d'entre nous sont dévolus au suivi des subventions. Et puis évidemment, chacun d'entre nous a des références spéciales. J'osais signaler toutes les miennes, mais les autres administrateurs y sont aussi d'autres références. Les actos extérieurs, la pause sociale, etc. On a Soltana qui est notre référent au breakfast meeting, par exemple. Et puis, évidemment, on a nos bénévoles qui sont très importants, parce que sans eux, évidemment, l'association ne pourrait pas exister. On a à Chenron, si je ne me trompe pas, une vingtaine de bénévoles actifs sur les permanences d'accueil et d'écoute du mercredi et du samedi. On doit avoir... Une dizaine de bénévoles. Sur les breakfast meetings, il doit y avoir 5 ou 6, je crois. Et puis sur les actions extérieures, on a aussi un vivier de 5 ou 6 bénévoles. Donc ça fait entre 20 et 30 bénévoles actifs. Ça monte à 60 bénévoles pour l'organisation de la marche des fiertés. Parce que la marche des fiertés, c'est un gros, gros travail de logistique et d'organisation. Donc c'est vrai qu'on a besoin d'une soixantaine de bénévoles. Aussi bien pour mettre en place le service d'ordre, pour monter le village associatif. pour gérer la buvette, pour gérer l'accueil des personnes, etc. Moi, en tant que co-présidente, j'essaie d'être présent un maximum sur les permanences, de montrer aussi bien aux bénévoles et aux usagers que moi, je suis là, s'ils en ont besoin, que je suis à leur écoute. C'est aussi ça le rôle d'un ou d'une co-présidente, c'est pas non seulement être là pour la paperasse et pour faire les signatures sur les chèques ou sur les différents papiers administratifs, c'est montrer qu'on est là aussi au quotidien, pour toute personne qui en est pour le besoin.

  • Speaker #0

    Travailler à l'extérieur, sur les stands, avec les partenaires associatifs, qu'il pleuve, qu'il neige ou qu'il vente. Ou bien, travailler plus tranquillement, à l'intérieur des locaux du centre LGBTI de Tours qu'il leur arrive de partager. Quelle dynamique partenariale se crée à travers tout cela ?

  • Speaker #1

    Alors au début, la création de l'association, on a beaucoup travaillé avec l'association Quasar d'Angers, puisque l'association Quasar d'Angers a été notre marraine dans la création de la LGP Région Centre. Ils nous ont beaucoup accompagnés au tout début, notamment pour écrire nos statuts, pour les démarches auprès de la préfecture. Et les premières années de vie de l'LGPR et je sens que Quasar a été beaucoup à nos côtés, avec la mise en place de l'association commune aussi. C'est vrai qu'on a pris un peu de distance avec Quasar, qui de son côté a aussi beaucoup d'actions à gérer, mais ça n'empêche pas que de temps en temps, on reprend des nouvelles de chacun chacune et puis on se retrouve avec plaisir aussi sur d'autres marches, parce que nous, en tant que centre LGBT de Touraine, on a la marche des fiertés de tour, mais on se rend aussi sur d'autres marches, notamment la marche de danger, et c'est à ce moment-là qu'on a plaisir. trouver les militants et militantes de Quasar. On travaille par contre, en tout cas on essaie de travailler avec le groupe d'action lesbien du Loiret, le GAGL 45 qui est basé à Orléans, qui a aussi mis en place une marche des Fiertés. Donc quand on a l'occasion, on essaie de travailler sur des actions avec eux. Là c'est plutôt sur régional. On n'a pas de lien très étroit avec les autres 100 parce qu'on n'a pas d'opportunité, on n'a pas d'occasion tout simplement.

  • Speaker #0

    Ça n'empêche pas que quand il se passe des choses gravissimes comme les attaques sur d'autres centres, on apporte notre soutien. On a apporté notre soutien au centre de Paris, au centre de Nice, au centre de La Réunion. On a évidemment apporté notre soutien, ce qui va sans dire. Mais c'est vrai que c'est un petit regret de ma part de ne pas avoir plus de lien que ça avec les centres LGBTI de France. Il y aurait des choses à faire de ce côté-là, je pense. Au niveau des partenaires institutionnels, comme je le disais tout à l'heure, on a la vie qui est avec nous depuis le début de la création de l'association. On a le conseil départemental qui nous suit beaucoup aussi, le conseil régional également. Au niveau des subventions, on a certaines subventions qui nous sont accordées par la ville, notamment sur l'organisation de la marche des fiertés ou sur nos permanences. On est financé aussi par le conseil départemental sur les interventions lignes scolaires. Et on a... Pour l'instant, on n'a plus de financement de la part du conseil régional, il ne me semble pas. Je crois que si, on a une petite enveloppe de la part du président du conseil régional au moment de l'attaque sur le centre pour financer les travaux de sécurisation. Mais on va refaire une demande, là, tout ressemble à auprès du conseil régional. On est financé, évidemment, régulièrement par la DILCRA, donc la délégation interministérielle de lutte contre... Le racisme, l'antisémitisme et la haine LGBT, l'adulte femme, nous versent des grosses subventions. En IRS, l'Agence Régionale de Santé, nous subventions au niveau des permanences d'accueil et d'écoute et de la sensibilisation en matière de santé sexuelle et affective. Ponctuel ou régulier, les financements réguliers, c'est le Cégit, c'est l'ARS. Et puis on a des financements sur le poste salarié également. On a un financement de la part du FONGEP. pour nous aider à financer les postes des salariés. On a la SOS Homophobie Tourangelle, c'est David et Jonathan qui font partie de nos adhérents, avec qui on travaille aussi, mais on a aussi d'autres associations avec qui on travaille régulièrement. Alors en général, comment on travaille ? On se retrouve souvent justement sur les stands, parce que sur les festivals ou sur les événements comme ça, on se retrouve souvent entre associations partenaires. Je sais que souvent sur les concerts, on a le plaisir de retrouver aussi le panique familial, on a le plaisir de retrouver... Les établis, on a le plaisir de retrouver sur les homophobies. Et puis on met en place des actions communes également sur la marche des fiertés, notamment, ce sont nos partenaires réguliers sur la marche des fiertés, sur la journée mondiale de lutte contre la LGBTphobie. On fait toujours appel au planning familial, à les solutions homophobies aux établis, c'est un pas seulement vu parce que, je vais en parler tout à l'heure, l'intersectionnalité c'est très important pour nous, le fait que toutes ces associations travaillent de concert, pas forcément les mêmes champs d'action. Par exemple, Le planning familial va plus travailler sur la sensibilisation à la santé sexuelle et affective, aux questions du consentement. AID va plus travailler sur la prévention des IST, du VIH, l'accompagnement des personnes séant positives. SES homophobie va vraiment se concentrer sur la LGBTphobie. Stop harcèlement de rue va se concentrer sur le harcèlement des personnes dans l'espace public. Les établis, eux, sont plus spécialisés sur la question des agressions sexistes et sexuelles dans l'espace public et dans le milieu festif. Mais en fait, toutes nos actions se recoupent plus ou moins. C'est pour ça qu'on travaille tous ensemble et que souvent on se retrouve sur des actions communes. Il y a des actions qu'on accueille dans nos locaux aussi, avec qui on ne met pas forcément des actions en place. mais qu'on accueille dans nos locaux pour leurs réunions, je pense notamment au STRAS, donc le syndicat des travailleurs et travailleuses du sexe, à qui on prête nos locaux pour leurs réunions et on les soutient évidemment dans leurs actions aussi. Et on prête nos locaux aussi, enfin ça a été le cas, je crois que maintenant ils ont leurs propres locaux, mais on a aussi prêté nos locaux à Touranges pour leurs réunions. Donc ça nous arrive aussi de prêter nos locaux à certaines associations. sur demande, des associations qui n'ont pas forcément des locaux, ou qui n'ont pas des locaux forcément adaptés à des grosses réunions, donc parfois ils viennent vers nous et on peut leur prêter nos locaux pour les dépanner. C'est assez pareil, c'est une volonté du conseil d'administration de maintenir, voire même d'élargir le tissu associatif et de favoriser l'intersectionnalité. Parce que les luttes finissent forcément par se croiser. On sait par exemple que le... le militantisme LGBT+. Je dois beaucoup au militantisme féministe et au militantisme des personnes racisées. Voilà. L'un ne va pas sans l'autre, évidemment.

  • Speaker #1

    En effet, le militantisme des personnes racisées et le militantisme LGBT ne vont pas l'un sans l'autre. D'ailleurs... Ça vous rappelle pas un événement ? C'est bon, moi, j'ai fini. On arrête pour aujourd'hui ? Ouais, vas-y, ok. Et on revient bosser dans ce café samedi prochain ? Ah non, non, non, samedi prochain, moi je peux pas, j'ai la pride. Ouais, ok. Bah quoi, t'as un problème avec ça ? Bah non, c'est pas que j'ai un problème avec ça, mais... Je sais pas, est-ce que tu nous vois, nous les hétéros, avoir une pride ? Bah non, vous en avez pas besoin. Et pourquoi on en aurait pas besoin ? Reste avec moi encore quelques minutes, je vais t'expliquer deux, trois trucs. Je ne sais pas si tu es au courant, parce que c'est un sujet qui ressort beaucoup en ce moment, avec la nomination du nouveau gouvernement, mais en France, l'homosexualité n'a été dépénalisée qu'en 1982. Enfin, il y a un débat. Parce que le crime de sodomie, qui visait principalement les personnes homosexuelles, surtout à la fin de son existence, il a été abrogé en 1791, donc post-révolution française. Mais sous le régime de Vichy, et sous couvert de protection de l'enfance, il y a eu une loi qui a été introduite, où il y a eu une différence d'âge drastique. entre la majorité sexuelle pour les hétéros qui était établie à 15 ans et celle pour les homos établie à 21 ans. Cette loi donc elle a perduré jusqu'en 1982, et pour avoir un aperçu des conséquences réelles sur les personnes, je te conseille l'interview combinée de Bernard Bousset, dernier condamné pour homosexualité en France, et créateur entre autres de l'association SNEC, donc Syndicat National des Entreprises Gays, en 1990. Des dates comme ça je peux t'en balancer plein d'autres. Par exemple, faudra attendre 10 ans en 1992. pour que l'homosexualité soit en plus plus considérée comme une maladie mentale. En 1999, les personnes de même sexe peuvent se paxer, puis se marier en 2013, mais ça a occasionné son lot de violence. Je pense que la manif pour tous, ça te dit quand même quelque chose. Et là, je ne te parle même pas de la transidentité, retirée du livre des maladies mentales qu'en 2010, ou du fait que les personnes peuvent changer d'état civil sans être soumises à une stérilisation obligatoire que depuis 2016. Donc là déjà, tu vois le topo, on était carrément condamnés, poursuivis, humiliés par l'État en personne. juste pour être qui on est. Mais pour répondre encore plus précisément à ta question, il faut remonter encore plus loin que ça dans le temps et dans l'espace. Le 28 juin 1969, au Barston Wall Inn, dans le quartier Greenwich Village, à New York. Dans la nuit, plus que bien avancée du vendredi au samedi, les gens s'enlacent, dansent, s'embrassent parfois, ou bien se contentent de se regarder timidement d'un bout à l'autre du bar. Les conversations et les rires fusent, on boit, on se haile, on s'invective même. Les potins, même dit à voix haute, ne s'entendent pas dans la ferveur de cette couille. La musique se mêle de bon cœur avec les souffles exaltés par la nuit. La soirée bat son plein. Puis d'un coup, ils sont là. Neuf officiers de police, mandats et matraques à la main, tout engoncés de pouvoir dans l'austérité noire de leurs uniformes. Les coups et les cris se mettent à pleuvoir, l'heure n'est plus à la fête. Les policières, elles, emmènent les femmes transgenres dans les toilettes. Pour vérifier leur sexe, disent-elles, dans un élan d'autorité encore tout légitime. Parce que ce soir-là, en fait, et dans les années 60 en général, être LGBT, c'est illégal dans 49 États d'Amérique. Et les amendes, elles sont salées quand ça ne va pas carrément jusqu'à l'emprisonnement. Jusqu'en 1966, il est même illégal de servir de l'alcool à toute personne LGBT ou suspectée de l'être, et bien que cette loi, elle disparaisse, les gestes d'affection comme ceux que je citais précédemment, ils sont toujours interdits. En plus de ça, beaucoup de bars de l'époque sont tenus par la mafia et ne possèdent pas l'autorisation de vendre de l'alcool. Cette même mafia arrive cependant à prendre le contrôle de la plupart des bars LGBT de Greenwich Village, en y voyant comme une poule aux œufs d'or, et elle tente de passer à travers les mailles du filet de la légalité sur les ventes de boissons, comme je disais, et sur les normes de sécurité du Stonewall Inn, à travers divers subterfuges, et elle parvient à soudoyer la police qui ferme les yeux sur leur légalité douteuse, et cette mafia va également surtaxer les consommations des personnes LGBT sur place qui sont plus aisées, et si ces personnes sont un peu connues, va les menacer de les aouter, donc de révéler leur orientation sexuelle ou identité de genre, à leur famille ou à leur travail par exemple. Mais le bar il était grand, il était pas cher, c'était le seul bar qui autorisait la danse et aussi un des seuls à accepter les personnes trans qui même dans les autres barguets étaient rejetées. Et en fait ce bar il a quand même eu une certaine notoriété et popularité auprès de la communauté LGBT à cette époque. Ça n'empêchait pas que les descentes de police étaient monnaie courante, au sein du Stonewall Inn ou d'établissements similaires, et les chefs d'accusation reprochés, c'était principalement sollicitation de relations homosexuelles, et pour les personnes trans ou de genre non conformes, port de vêtements non conformes, ce qui veut dire non conformes, au genre de naissance de ces personnes. D'ailleurs, toujours en 1966, on avait un peu les prémices de l'histoire de Stonewall qui se faisaient déjà sentir, parce qu'il y a trois membres de The Mattachine Society, Association de Défense des Droits Homosexuels Américaines fondée en 1950 par Harry A., qui ont exprimé haut et fort leur orientation sexuelle dans certains bars. Et en fait, ils ont mis au défi les patrons de les dénoncer. Ils ont même été jusqu'à poursuivre en justice ces patrons quand ils se sont risqués à les dénoncer, justement. Mais revenons à notre nuit du 28 juin 1969, parce que c'est là que l'histoire bascule. Ce soir-là, on ne se laisse pas faire. Les corps des clients et clientes qui, encore quelques minutes auparavant, se délectaient d'étreintes, sont bousculés, trimballés, malmenés. Encore une fois, la foi de trop. Une femme lesbienne, avalée de force par la bouche métallique et menaçante d'un van des agents, est frappée à la tête. Son désespoir se mue alors en cri, en ondes révolutions qui pénètrent les cœurs et les os meurtris, depuis trop longtemps déjà, des personnes rassemblées à l'extérieur. Faites quelque chose, ne les laissez pas faire. Et donc, à l'intérieur comme à l'extérieur du bar, la colère commence à émettre un son guttural. Une, deux, puis dix, cinquante, des centaines d'individus commencent à riposter avec divers projectiles. Des pièces. Des pierres, des bouteilles, des briques. Le maelstrom de la révolte s'emporte et s'enflamme. Littéralement. Parce que les policiers finissent par se réfugier à l'intérieur du bar, tandis que les oppressés y mettent le feu. Les renforts arrivent, les planqués s'échappent, mais la foule, dehors, de centaines, est passée à milliers. Les émeutes dureront six jours, jusqu'au 1er juillet. Un an plus tard, le 28 juin 1970, la première Pride, appelée Christopher Street Liberation Day, voit le jour. Et ses participants et participantes marchent solennellement du Stonewall Inn jusqu'à Central Park en scandant Say it loud, Gay is proud Ce qui veut dire, être gay est une fierté, dites-le à voix haute. Le mois de juin devient alors le mois des fiertés, où la plupart des Pride dans le monde entier ont encore lieu aujourd'hui, et dans les années qui suivent, c'est la création de nombreux mouvements et associations pour les droits des personnes LGBT. En juin 2016, Obama fait de Stonewall Inn et des alentours le premier monument historique des droits LGBT. Ouais, ouais, d'accord, mais ça c'était avant, maintenant vous avez les mêmes droits, puis aujourd'hui c'est juste une grosse fête vos marches là. C'est pas inintéressant ce que tu dis. Dans cette histoire des émeutes de Stonewall, en fait, il y a deux des figures emblématiques que je t'ai pas citées, Marsha P. Johnson et Sylvia Rivera.

  • Speaker #0

    Il y a beaucoup de discussions sur qui est à l'origine de Stonewall. Alors, dans la mémoire collective, c'est vrai qu'on pense beaucoup à Sylvia Rivera et à Marsha P. Johnson. Mais quand on revient sur l'historique et quand on revient sur les interviews, notamment de Marsha Johnson, Marsha Johnson a toujours dit qu'en fait, elle n'était pas à l'initiative des émeutes de Stonewall. Par contre, ce qu'on doit... à Marsha P. Johnson et à Sylvia Rivera, c'est la création des premières associations pour les personnes LGBTQI+, racisées, et notamment personnes trans. Ça, évidemment, on leur doit beaucoup là-dessus. C'est elles qui ont permis de visibiliser les personnes racisées LGBTQI+. Sylvia Rivera, elle a maintenu tout au long de sa vie qu'elle était à l'initiative... des émeutes, mais ce n'était pas le cas du tout, puisque Marcha disait que Sylvia n'était pas non plus là au début des émeutes. Mais en fait, Sylvia a été un peu poussée par un journaliste à se mettre en avant, justement, pour donner plus de visibilité aux personnes plus racisées. Donc Sylvia a été un petit peu, je vais dire, la victime de la manipulation médiatique, si je puis dire. Mais ça n'empêche pas qu'on doit quand même beaucoup à Marcha P. Johnson et à Sylvia. Moi, personnellement, Marcha et Sylvia sont deux de mes héroïnes. Elles sont deux de mes inspirations en tant que militant LGBTI+. Je sais que je leur dois beaucoup. Tout comme je dois beaucoup à Guy de Hockengame, à Harvey Milk, à toutes ces grandes figures du militantisme LGBTI qui ont souvent donné leur vie au militantisme. Et à qui on doit beaucoup.

  • Speaker #1

    Alors Marsha P. Johnson, c'est une femme transgenre afro-américaine, et le P dans son nom ça signifie Pay It No Mind, à savoir ne prête pas attention au regard des autres, et ça a d'ailleurs été sa devise tout au long de sa vie. Elle était également trahueuse du sexe, SDF pendant une grande partie de sa vie, et elle lutte même avant Stonewall pour soutenir les autres travailleuses du sexe et les jeunes LGBT à la rue. D'ailleurs dans une autre interview, elle indique que contrairement à ce qui se dit souvent, elle est arrivée à Stonewall que quand les émeutes avaient déjà débuté. bien qu'elle se soit tout de même mise très vite en première ligne lors de ses six jours d'émeute comme dans son militantisme de manière générale. Dans une autre interview de 1972, elle exprime aussi qu'elle souhaite plus que tout que la communauté LGBT soit libre, une bonne fois pour toutes, et qu'elle puisse s'approprier l'espace public. Dans les années 70, on peut aussi citer qu'elle performe dans la troupe de drag Hot Peaches et attire aussi l'attention d'artistes genre Andy Warhol, qui l'intègre dans l'une de ses compositions artistiques qui s'appelle Ladies and Gentlemen. Aussi, comme elle est atteinte par le VIH en 1990, elle va militer autour de cette question. Et en 2020, donc très longtemps après, un parc de Brooklyn finit par porter son nom. Sylvia Rivera, c'est une autre femme transgenre, mais portoriquaine. Elle rencontre Marsha en 1963, alors qu'elle a que 11 ans, et elle indique très vite que c'est comme une mère pour elle, parce que la vie de Sylvia Rivera, elle a été marquée par de nombreux abus et de nombreuses violences, comme la vie de Marsha P. Johnson d'ailleurs. Marsha P. Johnson, elle l'a prise sous son aile, Sylvia Rivera donc, et dans cet épisode, Ash nous dit que Sylvia Rivera n'était comme Marsha P. Johnson, pas présente lorsque les émeutes de Stonewall ont commencé. Et cet élément, en fait, il a été longtemps flou, mais dans un article de Out Magazine du 13 octobre 2016, il y a eu une interview exclusive de Sylvia Rivera qui a été publiée, où elle affirme bien avoir été présente, bien qu'elle n'ait pas, je cite, jeté le premier cocktail de Molotov, mais le deuxième. À ce moment-là, elle a à peine 17 ans, et elle est déjà impliquée dans le Black Liberation Movement avant ça. Du coup, ce que je veux te dire, c'est que ces deux personnes, elles militent avant et après Stonewall, et elles cofondent en 1970 le mouvement Star, Donc Street Travestite Action Revolutionaries, ensuite devenu Street Transgender Action Revolutionaries, qui a pour but d'apporter du soutien mais aussi un hébergement aux jeunes LGBTQIA+, mis à la porte, et aux travailleuses du sexe. Donc pour cela, il y a la première Star House qui voit le jour, d'abord à l'arrière d'un camion abandonné à Greenwich Village, puis dans un immeuble assez délabré, dont elles sont malheureusement expulsées 8 mois plus tard. Mais revenons à ton histoire de grande fête là. Ces deux personnes ainsi que d'autres femmes transgenres, elles ont, comme tu peux le constater, énormément participé aux avancées dont jouit la communauté LGBT aujourd'hui. Pourtant, là, en 1973, donc pour l'anniversaire des 4 ans de Stonewall, elles sont huées lors de la marche des fiertés et on leur refuse même de prendre la parole. Qui est ce on C'est la Gay Activist Alliance, donc des personnes de la communauté homosexuelle. Et comme je le disais un peu plus tôt, le Stonewall Inn, c'était un des seuls bars à accepter les personnes trans à l'époque. là où les hommes gays avaient déjà un peu plus d'espace pour se réunir. La Gay Activist Alliance a d'ailleurs longtemps remis en cause l'importance capitale du rôle des personnes trans, principalement en plus des personnes trans racisées, dans l'obtention des droits d'aujourd'hui. Sylvia Rivera, cette année-là, elle parvient tout de même à s'emparer du micro, et elle indique que s'il n'y avait pas eu les drag queens, donc c'était le terme pour désigner les personnes transgenres à ce moment-là, il n'y aurait pas eu de mouvement de libération gay, car c'est nous qui étions en première ligne. Elle a... en plus dû se battre jusqu'à sa mort en 2002 pour inclure les personnes trans dans la loi de lutte contre les discriminations qui étaient rédigées à ce moment-là, loi qui n'incluait à ce moment-là que les personnes homosexuelles. On peut d'ailleurs malheureusement, je trouve, encore observer aujourd'hui le racisme et la transphobie au sein de la communauté homosexuelle. Et sur la pride à proprement parler, dans une interview de Sylvia Rivera de 2001, donc 32 ans après Stonewall quand même, et donc après Stonewall et après ce que Stonewall représente au niveau des luttes, Elle exprime à la militante Christy Thomas qui l'interview, This is no longer my pride Donc ça veut dire que ce n'est plus la pride pour laquelle elle a lutté, et la pride dans laquelle elle se reconnaît. Parce qu'elle considère que cette révolte et cette lutte contre les discriminations systémiques, c'est devenu une marche et un moment capitaliste qui remplissent entre autres les caisses des institutions ou des structures gérées par les personnes cisgenres et hétérosexuelles, ironiquement donc les institutions et structures qui à l'époque de Stonewall, et avant ça participaient activement à les discriminer et à les violenter. Et d'ailleurs aujourd'hui la Pride à New York ça consiste à regarder le gratin politique et certaines associations défiler pendant que les autres personnes concernées les regardent derrière des barrières qu'elles peuvent pas traverser. A l'heure actuelle il y a beaucoup de personnes et d'associations LGBTQIA+, qui considèrent encore que les Pride sont devenues trop capitalistes et qu'elles ne consistent plus en effet qu'en grandes fêtes hypocrites saupoudrées de pinkwashing. Donc c'est un concept qui pointe du doigt les entreprises qui, lors du mois des fiertés, capitalisent sur le mouvement LGBT en vendant divers produits arc-en-ciel par exemple, tout en ne prenant aucune. réelles revendications sociopolitiques, ni à ce moment-là, ni le reste de l'année, d'ailleurs. Et donc, il y a les prêtes de nuit, par exemple, qui se sont créées en opposition aux prêtes de jour, et les prêtes de nuit, elles vont porter uniquement des revendications politiques, sans l'aspect festif et capitaliste autour de ça. Les prêtes de nuit, elles prônent également, souvent, l'autogestion de nos communautés par nous-mêmes, en fait, par les personnes concernées. Juste pour finir avec Marsha P. Johnson et Sylvia Rivera, la ville de New York a érigé à la demande de Public Art Campaign en 2019 un monument à leur honneur qui s'appelle She Built New York City. En 2015, Sylvia Rivera est devenue la première femme transgenre à obtenir son portrait au National Portrait Gallery à Washington. Et avant cela, heureusement, il y a eu des améliorations quand même dans les mentalités du mouvement gay. Par exemple, en 1994, pour le 25e anniversaire d'Austin Wall, Sylvia Rivera est acclamée par de nombreuses jeunes personnes LGBT. Et elle a d'ailleurs une place d'honneur dans cette marche. Heureusement, d'ailleurs. Donc ouais, voilà pourquoi il n'y a pas d'hétéro-pride, et que bien qu'il y ait eu de grandes avancées qui aient eu lieu au fil du temps, comme tu as pu l'entendre, les combats ne sont pas finis, et il y a encore de nombreux droits qui restent à acquérir pour les personnes LGBT, d'où l'existence encore aujourd'hui de nos prides à nous. Il est pas mal aussi de rappeler qu'à l'heure actuelle, les LGBTphobies, c'est pas une opinion, mais c'est un délit, punissable par la loi. Une petite précision enfin sur certains questionnements dans nos lieux et nos luttes. Dans les différents épisodes, vous m'entendez interroger les invités sur les relations et le travail potentiellement menés avec l'institution policière. Et la plupart des centres LGBT interviewés en fait, ils font part en 2024 et depuis quelques années déjà, d'un travail avec l'institution policière en bonne intelligence. Et c'est super important de noter cette amélioration et ces partenariats qu'ils semblent avoir pour conséquence de participer à une meilleure prise en charge des personnes queers lors de dépôts de plaintes ou d'autres procédures. Cependant, de par l'histoire teintée d'extrême violence entre l'institution policière, comme on l'a vu, et les personnes LGBT, il y a certaines personnes, justement, ou l'association de personnes concernées, qui ont encore un positionnement en opposition à l'institution policière, car elles considèrent que les violences perpétrées par cette institution, bien qu'elles ne sont plus légales et qu'elles ont évolué, elles sont encore présentes sous la forme de différentes discriminations systémiques, et que ces personnes, enfin les personnes concernées dont on parle, prennent alors le parti, encore une fois, de l'autogestion de la sécurité de nos communautés, sans intervention de la police, et que, malgré les améliorations notables qu'on peut entendre dans le podcast, ce propos, il est lui aussi tout à fait entendable. Mais revenons au centre LGBTI de Tours. Bien après Stonewall, au XXIe siècle, en 2023, six attaques en l'espace de cinq mois. Alors, outre les attaques sur le centre LGBT en soi, il y a plusieurs événements sur lesquels j'aimerais revenir. Et le premier, c'est que le même jour que la marche des Fiertés de Tout en 2024, l'extrême droite a aussi... défiler dans les rues, justement, en opposition aux personnes LGBTQIA+, à leur visibilité.

  • Speaker #0

    C'était pendant la marche. C'était le même jour que la marche, en fait. C'était un petit groupe, il devait être une quinzaine de personnes. Ils se sont réunis à Place Jean Jaurès, qui est la place centrale de la ville, notamment contre la marche des Fiertés et contre ce qu'ils appellent le lobby LGBTI+. Mais du coup, ça a été très bien géré par les forces de police. Au moment où nous, on est passé Place Jean Jaurès, ils n'étaient déjà plus là. En fait, ils se sont plus réunis, la marche partait à 15h, 15h30 du point de départ et eux, ils se sont réunis entre 13h et 14h. Donc déjà, à 14h30, il n'y avait quasiment plus personne chez eux. Il n'y avait plus que 5 ou 6 personnes, donc il n'y a vraiment pas eu d'affrontement de ce côté-là. On savait qu'ils étaient là, mais on n'y a pas prêté attention plus que ça. Mais tous les ans, en fait, tous les ans, ils sont présents en contre-manifestation sur la marche. Antigroups, ils ne viennent pas à l'affrontement, mais ils montrent qu'ils sont là tout simplement. Ils ne viennent pas à l'affrontement parce qu'ils savent que s'ils viennent à l'affrontement, ils seront dans leur temps et que la loi sera de notre côté. Mais ils montrent qu'ils sont là, ils montrent leur opposition. Je pense que malheureusement, on a pris l'habitude de les voir là, le jour de la Marche des Fiertés. Or souvent, ils se mettent soit à Plage-en-Jaurès, soit devant la cathédrale Saint-Gatien, puisque la Marche des Fiertés de Tours passe généralement devant la cathédrale Saint-Gatien. Donc évidemment, c'est pour eux un sacrilège que les PD et les Gouines passent devant un lieu de culte catholique, évidemment. Ils montrent qu'ils sont là, qu'ils sont opposés à nous, à la Marche des Fiertés, mais ils ne viennent pas à l'affrontement. Cette année, il y a quand même un prospectus qui a circulé dans les boîtes aux lettres, notamment dans les quartiers du nord de la ville, et notamment dans les foyers de familles avec des enfants ou ados trans. Mais donc c'était un prospectus justement qui dénonçait l'accompagnement des mineurs trans, le fait qu'on donnait trop d'importance à la considentité, qu'ils en avaient un petit peu marre du lobby LGBT+, et qui demandait notamment pour... pour tout l'arrêt des subventions aux associations LGBTI comme la nôtre.

  • Speaker #1

    Le second événement que j'ai vu par rapport au centre LGBTI de Tours, c'est le 22 mai 2023. Quelqu'un aurait lancé un engin explosif dans le centre LGBTI alors que des personnes étaient à l'intérieur et que c'était la sixième attaque depuis janvier 2023 sur le centre.

  • Speaker #0

    C'est ça, c'est ça. Alors c'est pas vrai, c'est à lancer un engin explosif, une bouteille en plastique avec un mélange explosif dedans. Heureusement, un mauvais mélange explosif. La bouteille a explosé mais sans faire trop de dégâts et nos salariés, à ce moment-là dans les locaux, il y avait nos deux salariés et un de nos bénévoles. Tous les trois ont eu la présence d'esprit de sortir pour voir ce qui se passait en fait. Ils ont vu la bouteille attirer dans les locaux mais sans savoir pourquoi, ils pensaient juste que c'était quelqu'un qui avait jeté une bouteille vide comme ça par bêtise en fait. Donc ils ont eu la présence d'esprit de sortir tous les trois et c'est au moment où ils sont sortis, tous les trois, que la bouteille a explosé. Donc ils ont pu apercevoir l'individu de dos en train de courir. Et c'était en effet, c'était l'apothéose, c'était la conclusion d'une série d'attaques sur le centre LGBT de Touraine. Parce que nous, on n'y a pas eu droit une fois, on n'y a pas eu droit deux fois, on n'y a pas eu droit six fois. Ça a commencé en février 2023 avec une de nos vitrines qui a été cassée. Et puis le mois d'après, la deuxième vitrine a été cassée. Le mois suivant, la porte a été cassée. Deux semaines après, c'est la serrure qui a été engluée et les boîtes aux lettres fracassées, avec notre courrier complètement déchiré. Et puis la dernière attaque, donc l'attaque à la bouteille explosive dans les locaux avec la présence de personnes. Et tout ça par une seule et même personne. L'individu a reconnu tous les faits, de la première vitrine cassée jusqu'à la bouteille explosive. Il a reconnu tous les faits. Sur le coup, on était sous choc évidemment parce qu'on ne comprenait pas, on ne s'y attendait pas. notamment avec la dernière attaque, ça a été un gros coup au moral. On s'est posé la question de savoir s'il fallait qu'on ferme le 100 coups pas temporairement. Pour ça, on a consulté nos salariés, nos bénévoles, nos usagers et usagères, et c'était eux qui ont décidé de laisser les locaux ouverts et de continuer les permanences, avec des consignes de sécurité augmentées, bien évidemment. Mais ce sont nos bénévoles, nos usagers et usagères qui nous ont envoyé le mot, ils ont laissé le 100 coups. couvert parce que le centre on est chez nous on a besoin de ce sens il faut laisser ouvert il faut pas le fermer parce que le fermer temporairement ce serait ce serait dire qu'ils ont gagné on ne veut pas les laisser gagner donc c'est là c'était la volonté toutes et tous de continuer nos actions de laisser le centre ouvert de montrer qu'on était encore là encore et toujours et qu'on n'allait pas céder à la pression des personnes extrémistes et qui voudraient nous voir disparaître il était hors de question qu'on leur fasse ce plaisir-là, disparaissent. Ça, c'était clair et net, en fait. Évidemment, on est restés vigilants pendant plusieurs mois sur nos permanences. On a demandé à nos salariés de ne pas rester seuls dans les locaux. Quand elles étaient seules, de s'enfermer, de n'ouvrir qu'après avoir vérifié l'identité des personnes. Pendant les permanences pareilles, on fermait les locaux. Et on demandait à nos usagers et usagères de ne pas partir tout seuls, de rester en groupe. pendant le départ et pendant l'arrivée, évidemment. Et puis, on a demandé des travaux de sécurisation. On a été mis en place par la ville. Donc là, maintenant, on a des stores électriques, un vitrage renforcé, donc un vitrage anti-infusion. des vols électriques en fait et puis on a maintenant une porte sécurisée c'est à dire que l'entrée ne se fait plus que par interphone c'est à dire qu'on ne peut plus rentrer non plus comme ça en poussant la porte on est obligé de sonner et nous on vérifie au vidéophone l'identique de la personne voilà donc on a vraiment pas sécurisé nos locaux on a également des caméras à l'intérieur des locaux maintenant et la ville a aussi mis en place des caméras à l'extérieur donc en fait Les locaux de l'association sont situés dans une galerie où il n'y a que des associations. Et du coup, maintenant, dans cette galerie, à l'extérieur, il y a des caméras. Moi, d'un point de vue personnel, j'en ai très affecté, évidemment, parce qu'en tant que cofondateuriste, ça m'a touché au plus profond de moi. Cette association, c'est un peu mon bébé, je l'ai vu grandir depuis ses débuts. Donc, qu'on attaque comme ça l'association, ça choque et ça émeut profondément. Moi, j'en suis venu au point. de dormir certaines nuits dans les locaux pour prendre l'agresseur sur le chai. Alors ça, c'était entre la troisième et la cinquième attaque où j'ai dormi dans les locaux. Et en fait, au moment où j'ai arrêté de dormir dans les locaux, est subvenue la dernière attaque. Mais j'ai dormi au moins deux ou trois fois dans les locaux pour pouvoir prendre l'agresseur sur le chai. Bon, je ne l'ai jamais pris sur le chai, mais voilà, j'en étais arrivé à ce point-là de mettre ma propre vie en danger. Parce que tout le monde me l'a dit, que je mettais ma vie en danger, mais je ne voulais pas en démordre, je voulais coincer ce salopard de mes propres mains. Et donc c'est vrai que je... Alors je ne te cache pas que je n'ai pas beaucoup dormi, évidemment, pendant ces deux ou trois nuits. Mais voilà, j'avais cette volonté de... un peu de rendre justice moi-même, c'est vrai. Et puis évidemment, il y a eu cette colère lors de la dernière attaque, cette colère évidemment envers cette haine assumée. On ne comprend pas. Je suis mére et pété qu'on ne comprend pas forcément pourquoi est-ce qu'on s'en prend à nous de cette manière-là. Qu'est-ce qu'on a fait de mal ? Qu'est-ce qu'on fait de mal ? Pourquoi, en tant qu'individu et en tant que collectif, qu'est-ce qu'on fait de mal à la société ? Vraiment. Nos collègues du planning familial sont aussi régulièrement l'attaque de cibles, ce n'est des cibles, mais de cyberattaques, de cyberharcèlement. Parce que leurs locaux sont ultra sécurisés aussi. C'est pareil chez eux, pour rentrer, ils ne vont vraiment montrer pas de blanche. Parce que par le passé, ils ont été aussi victimes de dégradations, de vandalismes. Donc ils ont renforcé la sécurité dans leurs locaux aussi.

  • Speaker #1

    Donc à Tours, pour les associations militantes sur divers sujets, ça arrive souvent en fait.

  • Speaker #0

    Oui, on a un petit bastion catho-extrémiste à Sidi Lass quand même. Alors nous, on a ce qu'on appelle une main courante des actes LGBTphobes, parce qu'on est membre du CORAD, le comité d'opération. et de lutte contre le racisme et l'antisémitisme, la haine LGBTphobe et la discrimination. Et à ce titre-là, en fait, on est chargé, comme les autres associations membres, de faire remonter à la préfecture les actes à caractère discriminatoire, et nous, en ce qui nous concerne, à caractère LGBTphobe. Donc on tient une main courante, donc à chaque fois qu'il y a une ou des personnes qui nous font acte d'une violence, qu'elles ont subie ou dont elles ont été victimes, on le mât. et on s'est remonté à la préfecture. Et parfois, les personnes font aussi appel à nous pour les aider dans le dépôt de préplantes. Maintenant, il faut faire une préplante en ligne pour être reçu au commissariat. Donc, on les accompagne dans cette préplante qui est parfois pas simple parce qu'on nous demande plein de choses, plein de détails, notamment sur les circonstances. On voit que les personnes peuvent se retrouver un peu perdues. On les accompagne aussi sur la plainte auprès des gendarmes ou des policiers pour les soutenir, pour pas qu'elles soient seules. Ça nous est arrivé plusieurs fois. Là, encore récemment, la co-présidente Ingrid a accompagné un de nos usagers qui a été victime de violences dans le tram. Il a été victime de violences parce que le personnage non binaire et dont l'expression de genre ne correspond pas forcément à son genre de naissance. Donc, il a été victime de violences physiques dans le tram, donc il a déposé plainte. Et c'est Ingrid, la co-présidente, qui l'a accompagné dans ce dépôt de plainte. Je voulais d'ailleurs souligner le travail exceptionnel de la police et de la gendarmerie au moment de nos attaques. Ils ont été très très présents au quotidien, tous les jours après la dernière attaque, donc dans les deux mois après la dernière attaque, tous les jours ils sont venus nous voir dans les locaux pour savoir si tout se passait bien, s'il n'y avait rien à signaler, s'il y avait des rondes régulières, enfin ils ont vraiment été très très présents et ils ont soutenu un maximum, ça a été vraiment très impeccable de les voir là, de les voir concernés. Ils ont fait leur boulot en fait, c'est vrai que c'est leur boulot. Mais ce n'est pas le cas dans toutes les villes. Dans certaines villes, ça leur serait passé une tueuse, ils n'en avaient rien eu à foutre. Là, dès le début, ils ont été présents à venir voir si tout allait bien, comment se portaient nos usagers, nos salariés, nos bénévoles. Ça a été vraiment très très appréciable. On les remercie encore d'avoir été présents au quotidien pour nous soutenir et pour assurer notre sécurité, que ce soit les policiers ou les gendarmes de la vie.

  • Speaker #1

    En ce moment, justement, en parlant d'institutions policières, de dépôts de plaintes et tout ça, on est aussi en pleine polémique sur la cérémonie d'ouverture des JO. Cérémonie d'ouverture des JO qui a aussi été réalisée par des personnes queer. Et donc en ce moment, on est aussi en pleine polémique par rapport à ça, parce qu'il y a des personnalités publiques qui ont participé à cette cérémonie d'ouverture, dont la DJ Barbara Butch. et la drag queen Naked Doll par exemple qui sont allées récemment porter plainte pour cyber harcèlement parce que depuis cette cérémonie d'ouverture, ces artistes et d'autres reçoivent des menaces de mort, de la haine constante uniquement parce que ce sont des personnes queer

  • Speaker #0

    Moi d'un point de vue personnel je trouve ça ridicule en fait de faire une telle levée de bouclier alors la question est-ce que c'est la scène C-E-N-E qui a été représentée ou pas Alors, selon le chorégraphe, c'est une représentation du festin des dieux. Selon certaines participantes, c'est vraiment, c'est bien une représentation de la scène. C'est pas la question. Déjà, alors déjà, on s'offusque de la parodie d'un tableau à l'origine. La scène, quand même, c'est un tableau. C'est une œuvre artistique de Léonard de Vinci qui, rappelons-le, Léonard de Vinci était ultra queer. Rappelons-le. Donc, voilà, c'est une, avant tout, cette fameuse scène, c'est une œuvre artistique. par un peintre homosexuel. Voilà. Et en plus, dans la Bible, la scène n'est pas décrite vraiment exactement comme ça. Est-ce qu'on est sûr que la scène se soit vraiment déroulée comme ça ? Je n'en suis pas sûr. Le tableau,

  • Speaker #1

    à son époque, a déjà été critiqué de toute façon.

  • Speaker #0

    Oui. Et en plus, ce n'est pas la première fois que la scène est parodiée. Il y a eu beaucoup de parodies. Il y a les Simpsons qui ont parodié la scène. Il y a les... qui ont parodié la scène. Il y a une série de science-fiction, je crois que c'est Caprica qui a parodié la scène. Enfin souvent sur les affiches promotionnelles des séries, on met en scène les personnages dans une parodie de la scène. Et là, qu'est-ce qui a posé problème ? C'est que le fait que ce soit des drag queens et on n'est même pas sûr que ce soit la scène, le Thomas Joly a certifié que c'était une représentation du festin des dieux qu'un autre tableau d'un autre peintre. Après, c'est une autre question. Moi, c'est vrai que sur le coup, Je leur ai dit Tiens, ils sont en train de nous faire une représentation de la scène à la sauce drag queen. J'ai trouvé ça très amusant, très original. Et puis après, quand j'ai vu Thomas Joligny expliquer que c'était plutôt le festin de l'histoire, et quand j'ai vu les marquer Philippe Catherine en schtroumpf, j'étais mort de rire. J'ai trouvé ça très marrant, mais en même temps, ça collait bien avec le personnage de Philippe Catherine. J'ai trouvé ça vachement bien. Et après, j'ai compris que c'était plus une ode aux élites des Grecs qu'une critique. qu'une moquerie de la scène. Après, ce sont vraiment, là encore, des levées de boucliers par des personnes religieuses extrémistes. Moi, j'ai été dans l'entourage, moi-même, j'ai été élu dans la foi catholique. Je n'ai pas du tout été offusqué par ce tableau. Mais alors, pas du tout. Là, on est offusqué parce que ce sont des drag queens. Si ça avait été des athlètes qui avaient fait ça, je ne suis pas sûr qu'il y aurait eu des levées de boucliers comme ça. C'est ça. Puis ça a été encore plus loin, puisque là encore, certains groupes religieux se sont victimisés en disant qu'il n'y a pas eu que ça, il n'y a pas eu que la scène qui a été parodiée. Il y a eu aussi le fameux passage de l'apocalypse avec le cheval noir, alors que ce fameux cheval qu'on a vu pendant le cérémonie de l'ouverture, il représentait la déesse de la scène. La scène S-E-I-N-E, cette fois-ci, le fleuve. C'était une représentation allégorique de la scène, puisque la déesse qui s'abrise de la scène est elle-même la fille. de Johnny Zos, qui était personnifié par le chanteur Philippe Catherine. Donc tout se tenait en fait, mais en aucun cas c'était une moquerie de la Bible et des catholiques. Moi, aucunement, je n'ai vu une offense faite au catholicisme et à la Bible, dans aucun des tableaux. Alors que rappelons-le, parmi les athlètes présents au JO, il y avait quand même plus de 80 athlètes LGBTQI+, dont certains ont remporté des médailles. Là, on est sur un phénomène inquiétant, sur un phénomène de la montée de l'extrémisme et de la banalisation de l'extrémisme et des discriminations et des violences discriminatoires. On l'a vu au résultat des dernières élections, élections européennes, élections législatives. Quand même, même si on a beau dire que le RN n'a pas obtenu sa majorité absolue, les faits sont quand même là. plus de 150 députés à l'Assemblée nationale maintenant, c'est quand même pas négligeable si on sépare tous les partis du Nouveau Front Populaire C'est le RN qui est le parti majoritaire, parce que le Nouveau Front Populaire c'est une alliance de partis. Mais si on les distingue les uns des autres, c'est le RN qui est le parti majoritaire de l'Assemblée Nationale. Il faut se poser des questions quand même. Là ça veut dire qu'il y a des projets de loi en faveur de l'annoncé de l'Orient LGBT+, qui ne passeront plus. Et il y aura même probablement des projets de loi anti-LGBT qui vont être proposés par leur Assemblée Nationale. Donc ça pose vraiment des questions sur les modifications de la société française, sur comment on en est arrivé là. Par la faute de qui ? Par la faute des institutions, par la faute des politiques, par la faute de la société elle-même. Mais ce qui se passe en France, ça se passe aussi dans les autres pays d'Europe. On l'a vu en Italie avec l'arrivée de Georges Emmanuelou au pouvoir, en Hongrie, en Pologne, je crois qu'en Espagne aussi. Le parti radical a fait pas mal de remontées, en Scandinavie également. C'est un phénomène européen en général. Donc la question est à se poser. Qu'est-ce qui se passe au niveau de l'Europe ?

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est que je vois par-ci par-là, en effet, à travers l'Europe. En Bulgarie, en ce moment, la mention de l'existence des personnes LGBT+, à l'école, est interdite. Et en fait, en contrepartie, c'est plus rare, mais j'ai vu aussi qu'en Allemagne, ils avaient simplifié le fait de changer sa mention de genre, son état civil, qu'ils allaient simplifier la démarche. En fait, j'ai l'impression que par-ci par-là, il y a des pays où il y a des avancées, où ils acceptent le mariage pour toutes et tous. Des pays où ça recule au contraire extrêmement, surtout en Europe. Et c'est vraiment un phénomène de clivage assez important.

  • Speaker #0

    Il disait qu'il y a des pays progressistes comme l'Allemagne, comme tu as mentionné, qui a favorisé le changement de genre à l'état civil pour les personnes trans et non binaires. Puisque l'Allemagne fait partie des rares pays d'Europe qui maintenant acceptent la mention du genre neutre sur les papiers dentistes, je ne me trompe pas. Donc voilà, ces pays-là sont à la pointe des pays européens et c'est plutôt une très bonne chose. Alors que pourtant, on sait que l'Allemagne a un historique pas très joli-joli avec les personnes LGBT+. Bon, ça, le passé reste dans le passé, mais c'est quand même important de s'en rappeler. Mais c'est vrai que d'autres pays d'Europe ont des leçons à tirer de ces pays-là. Après, je ne saurais pas donner les raisons sociologiques, politiques, etc. Pourquoi et comment. Malheureusement, je pense que les raisons sont nombreuses et multiples et difficiles à établir. Il ne reste que les personnes LGBT+. et puis plus restent les premières victimes de ce clivage et de cette montée des extrémismes, avec les personnes racisées, évidemment.

  • Speaker #1

    En 2025, le centre LGBTI de Tours soufflera ses 20 bougies. Mais bien sûr, ce n'est pas fini. Alors dans le futur, qu'est-ce que vous nous préparez ?

  • Speaker #0

    C'est la poursuite de nos actions, nos permanences, nos interventions au milieu scolaire et professionnel, les actions militantes, la poursuite de la marche de la fierté évidemment, puisque là il y a un gros événement qui va se préparer, puisque en novembre 2025 on va fêter les 20 ans de l'association, mai 2026 on va fêter les 20 ans de la marche de la fierté, donc c'est quand même pas rien 20 ans, donc on va se préparer à un gros gros truc pour ces deux événements-là. Donc là, on a encore une année pour se préparer, mais ça va vite arriver. Donc, c'est un anniversaire à ne pas rater, bien évidemment. En ce qui concerne les projets, on va essayer de mettre en place, de remettre en place nos cafés parentalités, donc à destination des parents et futurs parents LGBTI+. On l'avait mis un peu en sommeil parce que la personne qui était en charge de ce café parentalité a quitté l'association. Et du coup, on n'avait plus personne pour... pour prendre en charge ce groupe de parole. Mais du coup, on a de nouveau des demandes de la part de famille et de la part de famille nouvellement établie sur Tours. On veille, on va certainement réactiver ce groupe de parole pour les parents et futurs parents LGBTI+. Pareil sur les questionnements autour de la parentalité, l'adoption, la filiation, la PMA, le mariage, etc. Puis on va certainement recruter également un troisième salarié pour épauler Sarah. Il y a de plus en plus de travail, notamment sur les interventions en milieu scolaire. On a là également de plus en plus de demandes aussi. Voilà, et puis la mise en place de soirées festives également, puisqu'on a instauré un partenariat avec le Bateau Ivre, qui est une salle de concert et qui est aussi, le Bateau Ivre, un gros soutien de la communauté LGBTI, c'est avec PIR surtout. Il y a pas mal de soirées PIR en place, donc on a pas mal de... Enfin, on a quelques... Quelques soirées de prévues en partenariat avec le bataillon aussi. Et puis, continuer de travailler avec nos associations partenaires, le planning familial, Aide, Tour Angèle. soit personnellement au Greux, l'Organisation de solidarité trans, c'est important pour nous de continuer ce travail associatif également et puis continuer à proposer aussi ce qu'on a mis en place cette année, à continuer à proposer des concerts et des rencontres d'auteurs dans nos locaux. J'ai une ambition aussi, c'est de faire du Centre HBT de Touraine un centre artistique queer, avec des expositions, la mise en lumière d'artistes queers, voilà, on a commencé, on a certains photographes queers, certains peintres queers. que j'ai cette ambition de faire du centre LGBT aussi un centre artistique queer. S'il y a des personnes qui veulent nous rejoindre en tant que bénévoles, on les accueille les bras ouverts parce qu'on a toujours besoin de bras et de bonne volonté pour proposer de nos actions. N'hésitez pas à aller faire un petit tour sur notre site internet qui a été tout nouvellement refondu et repensé. Un grand merci à... Mary, qui est notre nouvelle webmastrice, qui a fait un travail exceptionnel sur le site internet. Vous avez toutes les informations nécessaires sur le site internet. Vous pouvez venir nous rendre visite également dans nos locaux. On se bisse les déteineurs à Tours, facilement accessibles par le tramway. C'est le tramway à Réporte de Loire et après c'est à 2 minutes, juste à côté de l'Université des déteineurs, dans la galerie des déteineurs. On est très facile à trouver en fait. Ce dont je suis fier évidemment, c'est de faire partie des cofondateuristes de cette association. que j'ai vu grandir et évoluer au fil des années, qui est maintenant devenue une belle association, avec plein d'investissements, plein d'années de fidélité. Et puis évidemment, cette marche des Fiertés de Tours, qui grandit d'année en année, dont le succès ne se dément pas, on a de plus en plus de monde, et ça, ça fait vraiment plaisir. Donc cette marche des Fiertés de Tours, je pense que c'est la chose dont je suis le plus fier, à laquelle j'ai contribué dans ma vie, vraiment. C'est pas rien pour moi, et j'espère que cette association, au cours de belles années vont l'être. Moi je dis toujours que le jour où le centre LGBT de Touraine fermera, c'est qu'on n'aura plus besoin de lui, et ce serait une bonne chose, ce sera un crève-cœur bien évidemment, mais justement nous toutes, les salariés, les bénévoles, on œuvre dans cet objectif-là, qu'un jour on ferme nos portes parce qu'on n'a plus besoin de nous. Ce serait la plus belle des choses, qu'on n'ait plus besoin de nous, parce qu'il n'y a plus de LGBTphobie, parce qu'il n'y a plus de violence. Je pense que le jour où les centres LGBTI fermeront, c'est que ce sera pour la plus belle des choses, c'est qu'il n'y aura plus de haine anti-LGBTI faune. Et ça, ce sera merveilleux. Mais ça, c'est encore une utopie, malheureusement. Je voulais vraiment remercier du fond du cœur tous ceux qui s'investissent au quotidien en centres LGBT Touraine, que ce soit les bénévoles, les administrateuristes, les salariés, même les usagers, les usagères, qui font vivre cette association au quotidien. Merci du fond du cœur à ELE, vraiment.

  • Speaker #1

    Vous pouvez retrouver le Centre LGBTI de Touraine sur leur site internet www.centrelgbt-touraine.org ainsi que sur Facebook et Instagram dans les liens cités en description de cet épisode. Vous pouvez également les contacter par mail à l'adresse contacte-centrelgbt-touraine.org ou par téléphone au 02 47 54 24 79. Merci à H. Claveau. pour avoir été l'invité de ce jour. Rendez-vous le samedi 7 décembre pour le prochain épisode de Nos lieux et nos luttes.

Chapters

  • Intro

    00:00

  • Partie 1 : présentation des invité.es, des locaux, et de l'histoire de l'association

    01:16

  • Partie 2 : personnes et services

    09:20

  • Partie 3 : relations partenariales

    27:58

  • Origines de la Pride

    34:47

  • Partie 4 : violences envers les personnes et les lieux queer

    53:15

  • Partie 5 : perspectives d'évolution et bilan

    01:12:28

  • Outro

    01:17:47

Description

Ce centre LGBTI est né de l’initiative d’un groupe d’ami.es souhaitant organiser, en 2006, la première marche des fiertés de leur ville…


L’épisode 6 de Nos lieux et nos luttes est en compagnie du Centre LGBTI de Touraine !

Vous y entendrez parler de « breakfast meeting », d’invitation à l’Assemblée Nationale, des émeutes de Stonewall, et de bien d'autres choses encore !

Merci à Ash Claveau, co-président.e de l’association, pour ce moment de partage riche en émotions.


TW : cet épisode fait mention de violences LGBTphobes.


Vous pouvez retrouver le Centre LGBTI de Touraine :

Petit lexique de termes et structures cité.es dans cet épisode :

  • 3114 : numéro national de prévention du suicide.

  • Allié.e : personne non-concernée par une problématique sociale mais qui la soutient.

  • Autogestion : communauté concernée par les mêmes problématiques sociales qui s'occupe d'elle-même.

  • FONJEP : Fonds de Coopération de la Jeunesse et de l’Éducation Populaire.

  • GAGL45 : centre LGBTQIA+ d’Orléans.

  • Le Bateau Ivre : salle de spectacle coopérative à Tours.

  • Les Établi.e.s : association luttant contre toute forme de violence.

  • Lezart Festival : festival artistique lesbien, queer et féministe.

  • Quazar : centre LGBTQIA+ d’Angers.

  • Stop Harcèlement de Rue : association luttant contre le harcèlement de rue.

  • STRASS : association par et pour les travailleur.euses du sexe.

  • Tours'Angels : association sportive LGBTQIA+.


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Transcription

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, on vous parle d'un centre LGBTI qui est né de l'initiative d'un groupe d'amis qui voulait organiser, en 2006, la première marche des fiertés de leur ville. Concernant certains acronymes et noms de structures, un lexique est disponible en description de cet épisode. Notez également que cet épisode va faire mention de violences envers les personnes et les lieux queers. Salut c'est Sam, militant queer en association depuis plusieurs années déjà, mais surtout, militant depuis toujours, au fin fond de ma chair. Et aujourd'hui avec H. Claveau qui est co-président T.E. de la structure, on vous raconte l'histoire du centre LGBTI de Tours. Et bonjour à tous les auditeurs et à toutes les auditrices, aujourd'hui nous sommes le 23 août 2024 et c'est l'enregistrement du sixième épisode du podcast Nos lieux et nos luttes. Et pour l'occasion, je suis avec Ash Claveau, qui comme je le disais est co-présidente du centre LGBTI de Touraine, mais qui est aussi co-fondateur RIS de la structure et qui a différentes fonctions au sein du centre LGBTI de Tour. C'est donc la personne référente pour les interventions en milieu scolaire et auprès des professionnels. sur le devoir de mémoire, sur la santé sexuelle et affective, sur la gestion des bibliothèques associatives et le fonds documentaire, et sur la prévention et la sensibilisation. Alors, Ash, bonjour à toi. Merci d'être avec nous aujourd'hui. Donc, tu fais partie des personnes qui ont créé le Centre LGBTI de Tours, c'est pas rien. Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus sur ça ?

  • Speaker #1

    Bonjour à toutes et tous. Donc, moi, c'est Ash. Donc, ça s'écrit A-S-H. C'est le diminutif d'Ashley. C'est un prénom neutre. Donc, Ash Claveau. Je suis co-présidente du Centre LGBTI de Tours. Depuis mars dernier, j'ai été élu à mes fonctions de co-présidence. Depuis mars dernier, on avait ressenti ce besoin. On était un groupe de potes. À cette époque-là, en majorité de mecs gays cis blancs. On nous a beaucoup reproché à cette époque-là, de n'avoir fondé l'association contre mecs gays cis blancs. C'est les circonstances qui ont fait ça. On était un groupe de potes et on a ressenti ce besoin. de mettre en place une marche des fiertés sur tour, ce qu'on appelait encore Gay Pride à l'époque, parce qu'il y en avait un petit peu autour, enfin il y en avait très très peu autour, ça commençait tout juste dans la région, il y avait la plus près, c'était Angers à cette époque-là, mais il n'y en avait pas d'autres dans la région, donc on s'est dit pourquoi pas en mettre en place sur tour, une marche des fiertés, c'est une assez grande ville, il y a une population LGBTI+, qui est pas mal visible, enfin qui a besoin d'être visibilisée, ça partait d'une demande aussi de... de la communauté LGBT de Tours, notamment dans les lieux de festivité, dans l'espace public, les bars, les boîtes, etc. Ce besoin de se rassembler dans l'espace public pour nous faire entendre et montrer qu'on était là. Donc on s'est dit, on va lancer la marche des fiertés de Tours. Pour lancer une marche des fiertés, il faut évidemment des moyens logistiques, des moyens financiers. Et pour pouvoir avoir des subventions, on a eu besoin de monter une entité associative. Et c'est comme ça qu'est né le Centre LGBT de Touraine, qui à l'époque... ne s'appelait pas comme ça. A l'époque, ça s'appelait la LGP Région Centre, donc Lesbienne and Gay Pride Région Centre. Donc LGP Région Centre à l'origine. Voilà, qui est née, en effet, les premiers statuts ont été déposés en novembre 2005 à la préfecture.

  • Speaker #0

    Et est-ce que cette initiative a été bien reçue ? Comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    Elle a été bien reçue pour la première marche qui a eu lieu en mai 2006. On a eu quand même quasiment 500 personnes, ce qui est vraiment pas mal pour une première marche. Je pense qu'elle a été très attendue, cette marche, surtout. Elle a été très bien reçue par les institutionnels aussi, la ville nous a très vite suivi. C'était déjà une mairie de gauche à l'époque, donc c'est vrai qu'on était un peu aidé là-dessus, mais la ville nous a très vite suivi là-dessus, sur cette initiative. Et ça, c'était plutôt agréable d'avoir le soutien des institutions. Bon, il y a eu aussi des levées de boucliers de parties un peu plus conservatrices dans la municipalité, évidemment. L'opposition de droite qui ne voyait pas l'intérêt de faire une marche. pour les homos sur tour, mais le succès ne s'est pas démenti au fil des années. On savait que la mairie pouvait prêter des locaux à certaines associations, donc une fois qu'on a déposé nos statuts, qu'on a trouvé un an à l'association, qu'on a mis en place des règles de vie dans notre association, on a fait une demande auprès de la mairie pour éventuellement avoir un local. Et la mairie a assez... pas tout de suite évidemment, pas dans les premiers jours, mais je dirais dans les deux, trois mois de début d'existence de l'association, on a eu des petits locaux. C'était des tout petits locaux au début, c'était des locaux en haut de l'avenue de la Tranchée, au-dessus de la mairie annexe, c'était encore une mairie annexe à cette époque-là. Donc place de la Tranchée, c'était vraiment des tout petits locaux, on ne pouvait pas accueillir grand monde, il y avait quoi de petites pièces, de quoi faire... une petite salle de réunion et une salle avec un ordinateur pour faire des bureaux. Mais c'est vrai qu'on ne pouvait pas, à l'époque, recevoir pas plus d'une dizaine de personnes, et encore, c'était très compliqué. Mais au moins, la mairie a fait cette démarche-là de nous proposer des locaux à titre gratuit, avec juste des charges à payer. On est resté dans ces locaux-là pendant les cinq premières années, je crois, si je ne me trompe pas. Et puis évidemment, quand on a eu une hausse de la fréquentation, On a refait des démarches auprès de la mairie pour avoir des locaux un peu plus grands. Ils ont accédé à notre demande et nos seconds locaux se sont trouvés à 5 minutes de la gare de Tours, dans un quartier résidentiel, dans une petite salle au rez-de-chaussée, un petit local associatif également, qui était là un peu plus grand. Là, pour le coup, on avait de la place pour mettre bas. le bureau de notre salarié parce qu'on à cette époque là on avait déjà une salarié on avait de quoi faire de quoi poser un ou deux canapés pour que les gens puissent se poser une ou deux petites tables aussi on a commencé à cette époque là également à mettre en place nos bibliothèques avec un petit coin cuisine également et puis des toilettes évidemment c'est plutôt agréable mais là pareil au fur et à mesure de la hausse de la fréquentation c'est un petit peu à l'étroit on a fait une troisième demande L'association commençait également à avoir de la notoriété avec déjà la marche qui était bien installée dans le paysage Tourangeau. Et donc il y a 4 ans, si je ne me trompe pas, on a fait une nouvelle demande. Et une nouvelle fois, la mairie a accédé à notre demande pour nous accorder les locaux qu'on a actuellement, donc aux 11 Biscuits d'Étaneur, en place entre les villes de Tours, c'est juste à côté de la place Plumeau, qui est la place la plus connue de Tours avec tous ces bars. Ces festivités, on est vraiment très centré. On a toute la proximité, très accessible par les bus ou par le tramway. Le tramway, c'est pareil, il y a deux minutes à pied. Donc c'est vraiment très central qu'au milieu. Et là, on a quand même beaucoup plus d'espace. On a pu agrandir notre coin d'accueil collectif avec trois camions d'impact de plus. On a pu installer un meilleur espace de coworking pour nos deux salariés avec des bureaux. On a un petit espace aussi également avec des tables pour éventuellement les bénévoles ou les usagers et usagères qui voudraient un petit peu travailler sur les ordinateurs. On a également encore plus agrandi notre bibliothèque avec un petit coin lecture également. On a fait aussi aménager un coin d'entretien individuel qui n'existait pas quand on arrivait dans le loco. coins du local, on a fait aménager ça. Là encore, les travaux ont été pris en charge par la mairie, parce que ça a un coût quand même de créer un espace. Et puis, on a fait aménager aussi nos sanitaires en accès PMR. On est très, très bien dans ces locaux-là, vraiment. Et évidemment, on accueille de plus en plus de personnes. On a mis en place également un dressing solidaire pour les personnes, je pense, qui... qui auraient des difficultés pour se vêtir. Et puis pour finir, on a aussi un point de documentation santé sexuelle, prévention, discrimination associative également, où on met à disposition des brochures à titre gratuit pour les personnes qui veulent se renseigner sur le tissu associatif local ou sur les moyens de se défendre en cas d'agression LGBT, les moyens de se protéger en matière de santé sexuelle ou de mieux veiller à sa santé. mentale et morale.

  • Speaker #0

    Imaginez-vous en 2022 à l'Assemblée nationale, en train d'assister en direct au vote de la loi visant à interdire les thérapies de conversion en France. Eh bien, H a eu cette chance grâce au volet Action militante et politique mené par le Centre LGBTI de Tours. Et les autres volets de l'association, ils consistent en quoi ?

  • Speaker #1

    Déjà, on a deux fois par semaine nos permanences d'accueil et d'écoute.... Donc c'est le mercredi de 17h à 19h30 et le samedi de 14h à 16h30. Alors qu'est-ce qui s'y passe dans ces permanences ? Déjà elles sont ouvertes à toutes et tous, toutes les personnes qui le veulent, pas forcément personnes concernées. Ça peut être aussi des personnes alliées qui veulent s'engager à nos côtés, qui peuvent venir participer à nos permanences pour venir faire connaissance avec les bénévoles, les usagers, mieux se renseigner sur les actions de l'association. Sur ces permanences, on propose, oui comme tu l'as dit, des petits temps conviviaux. Ça peut être autour d'un café, d'un thé, d'un chocolat, de petits biscuits. On a toujours ça à proposer aux personnes qui viennent nous voir. Et puis, on met en place des agendas réguliers. On peut proposer diverses choses. On essaie de se diversifier au maximum. Ça, le planning, il est tenu par Sarah, qui est notre chargée d'animation, notre salariée chargée d'animation. Donc, on peut proposer des cinés-débats, des jeux de société, des initiations. Aux arts, on a des petits ateliers créatifs de plantes en pain. On a des ateliers bijoux aussi. Là, à la rentrée, on va proposer des ateliers broderie. On essaye de diversifier un maximum pour que chaque personne puisse trouver sa place dans toutes ces activités qu'on propose. Et parfois, ce sont même nos bénévoles, nos usagers eux-mêmes qui proposent des choses. Par exemple, on a un usager qui aime beaucoup la lecture et il nous propose régulièrement des clubs de lecture avec des romans. qui elle a lu et propose de partager avec les autres. Voilà, et qui en propose également des sorties régulièrement dans les lieux culturels de la région, en partenariat avec l'association Culture du Coeur. Donc le côté social, c'est avec nos parents dans la communauté d'écoute. Il y a des interventions mules scolaires auprès des professionnels qui sont une des grosses actions. Alors, intervention mules scolaires, c'est-à-dire qu'on intervient dans les collèges et les lycées. À la demande des établissements plus souvent et généralement à la demande des infirmières scolaires, des CPE, un peu plus rarement de la part des directions, peuvent être un peu plus réticents. Donc voilà, souvent les directions font appel à nous parce que les enseignants ou les infirmières, elles ont un peu poussé à nous appeler. On est agrémenté éducation nationale et agrémenté jeunesse et éducation populaire. Pour intervenir, ça veut dire que c'est l'éducation nationale qui nous missionne pour intervenir dans les établissements. pour faire des sensibilisations aux discriminations en général et aux LGBTIphobies en particulier, donc à travers la mise en place de discussions avec les jeunes, des débats, des projections de court-métrages, etc. des mises en situation pour qu'ils puissent devenir acteurs, actrices de cette lutte contre la discrimination et la LGBTIphobie en particulier. C'est important pour nous d'intervenir dans les établissements scolaires, puisque les jeunes collèges amicains Les citoyens de demain, et c'est eux, c'est dans leurs mains qu'on remet le futur de la lutte contre les discriminations dans notre République. Et puis l'intervention en milieu professionnel, on a de plus en plus de professionnels qui font appel à nous. Ce sont souvent des professionnels du secteur médico-social et souvent dans le cadre des études, donc école d'infirmiers, école d'assistante sociale. écoles de travail en socialité générale, sages-femmes, etc., qui font appel à nous pour notamment leur donner des pistes de réflexion et d'amélioration concernant l'accueil des publics LGBTI+, dans leur future carrière, et notamment des personnes transgenres. Parce que ça manque ça dans le cursus sanitaire et social, l'accueil des personnes LGBTI+, qui est quand même un public qui a parfois des besoins spécifiques en matière de santé sexuelle, affective et d'accompagnement au quotidien. Donc voilà, on a aussi, ça c'est une nouveauté depuis deux ou trois ans, des entreprises privées qui font appel à nous, parce que certaines entreprises ont mis en place en leur sein ce qu'ils appellent des ambassadeurs, ambassadrices LGBTQ+. Donc souvent, ce sont des personnes concernées qui sont nommées pour faire respecter la diversité et agir en matière de lutte contre la discrimination au sein de l'entreprise. Et quelquefois, les entreprises font appel à nous pour... pour accompagner, pour assister ces ambassadeurs, ambassatrices LGBT. L'équipe LUT, c'est mettre en place des formations d'une demi-journée ou d'une journée au sein de l'entreprise pour sensibiliser aux LGBTIphobies. On a également un projet de formation des policiers et gendarmes de la ville. C'est un projet pour l'instant, il n'y a rien de fait, mais c'est dans les Tchiyo, donc on espère que ça va se concrétiser. Voilà pour les interventions de l'Opéra des Professionnels. La sensibilisation du grand public, c'est ce qu'on appelle nous les actions extérieures, les stands, principalement sur des actions spécifiques comme la Journée mondiale de lutte contre le... Le suicide au mois de novembre.

  • Speaker #0

    Oui, c'est quelque chose que j'ai vu, qui m'a beaucoup interpellé sur votre site. C'est l'onglet J'ai besoin d'aide avec notamment un onglet pour les personnes qui auraient des idées suicidaires ou des idées noires, chose que je n'ai pas forcément vue encore ailleurs.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'on est très investi, notamment nos salariés. Ça leur tient beaucoup à cœur, nos salariés, d'accompagner les personnes en souffrance psychique et en crise suicidaire. Donc, nos salariés sont formés à l'écoute des personnes. Et nos bénévoles sont également formés à l'écoute des personnes. Ça, on y tient parce que nos bénévoles, notamment sur les permanences d'accueil et d'écoute, soient formés à l'écoute des personnes. C'est important d'avoir les clés pour savoir écouter, savoir recueillir la parole. Et c'est vrai qu'on travaille beaucoup sur toute cette question de prévention des crises suicidaires, notamment chez les ados LGBTI. Et on est pour cela en partenariat avec le réseau 837, qui est un réseau de la vie, justement, qui regroupe plusieurs associations. de lutte contre le suicide. Et on est aussi en lien avec le 31-14, qui est la ligne d'écoute spécifique pour les personnes en crise suicidaire. Et puis, je vais vous donner ces stands d'information du grand public sur les Journées mondiales de lutte contre l'homophobie, le 17 mai, par exemple. On va beaucoup sur les concerts et les festivals. Là, par exemple, ce week-end, on va être sur deux fronts. On va être sur le Lézard Festival, qui est un festival de musique d'une ville voisine et on va également participer à la journée nationale des écologistes demain qui a lieu à Tours cette année. On va monter notre stand, mettre à disposition de la documentation et puis évidemment parler des actions de notre association. Souvent c'est également à la demande des organisateurs de festivals, de ces journées là qui nous demandent de venir. pour donner de la visibilité à notre association, évidemment en tant qu'acteur phare de la lutte contre les discriminations. Donc ça fait beaucoup de boulot. On a besoin de bénévoles, d'actions extérieures également. Généralement, on y va à deux bénévoles à chaque fois, sur chaque stand. On évite de rester tout seul sur un stand, parce que souvent c'est sur la journée, donc ça demande pas mal d'investissement, ça amène beaucoup de fatigue, évidemment. En ce qui concerne les actions militantes, c'est ce qu'on fait au quotidien au centre LGBT de Touraine, et notamment... On appelle les plaidoyers auprès des politiques, c'est-à-dire qu'on interpelle nos élus, que ce soit le maire, les conseillers municipaux, les conseillers départementaux, les conseillers régionaux, ou même les députés, on essaie de travailler en étroite collaboration avec eux pour faire avancer les droits LGBTI+, que ce soit au niveau local ou un peu plus national, parce que, évidemment, ce sont nos élus qui font avancer les choses en portant des projets de loi. Je vois, par exemple, il y a quelques années, on a beaucoup travaillé avec notre député Fabienne Kohlbock. sur l'interdiction des thérapies de conversion.

  • Speaker #0

    Oui, grand sujet en ce moment à travers l'Europe.

  • Speaker #1

    Voilà, on a été sollicité, comme beaucoup d'autres associations à travers la France, les associations comme la nôtre ont été beaucoup sollicitées pour participer à la mise en place de ce projet de loi. J'ai également eu la chance, avec le co-président de l'époque, de pouvoir voir le vote en direct de cette loi sur l'interdiction des thérapies de conversion à l'Assemblée nationale. C'est un grand moment. C'est un moment, ce genre, le vote de ces projets de loi, ce sont des beaux moments. Le vote de ces lois, tout court, ce sont des beaux moments à vivre. Moi, j'en garde un très, très bon souvenir d'avoir été invité à l'Assemblée nationale pour le vote de cette loi. Parce que moi, je suis très engagé aussi. C'est quelque chose qui me tient à cœur, l'interdiction des thérapies de conversion. Je trouve cette pratique vraiment immonde et vraiment destructrice pour les jeunes. Parce que souvent, ce sont des jeunes, des jeunes mineurs qui y sont soumis. de la part de leur famille elle-même, qui sont souvent sous l'emprise d'idées conservatrices, ultra-extrémistes, sourds-religieuses. En plus, je me suis beaucoup engagé personnellement sur le terrain de l'interaction des thérapies de conversion. On a aussi beaucoup œuvré en ce qui concerne la PMA, et puis il y a plus de dix ans maintenant, sur le mariage pour toutes également. Donc ça fait partie de nos missions et de notre travail aussi, de travailler en étroite collaboration avec les élus. qui parfois ont besoin d'être éclairés sur la réalité du terrain par les associations et par les personnes concernées pour mieux porter des projets de loi. Mais pour finir sur les actions militantes, nous boulons tant que militants militantes, c'est aussi descendre dans la rue quand il faut. On l'a fait au mois de mai justement, on va revenir dessus, mais sur cette loi abjecte sur l'interdiction des transitions pour les mineurs. Donc quand il faut, on descend aussi dans la rue pour se faire entendre, parce qu'il n'y a pas que la marche des fiertés, il n'y a pas que... pour la marche des fiertés on a le droit de descendre dans la rue il ya aussi le reste de l'année quand ils font descendre dans la rue aussi mais pour défendre d'autres idées qui vont à l'encontre des droits de la personne en général. Parce qu'on milite principalement en faveur des droits des personnes LGBTI+, mais on est également beaucoup présents sur la lutte féministe, sur la lutte pour les personnes racisées, etc. Alors il y a une autre action dont je n'ai pas parlé, mais qui est très importante aussi chez nous, c'est ce qu'on appelle les breakfast meetings. qui ont lieu une fois par mois le samedi matin. Alors c'est quoi les breakfast meetings ? Alors là c'est pareil, c'est parti d'un constat. D'année en année, on a remarqué que surtout il y avait de plus en plus de personnes migrantes LGBTI qui arrivaient sur tour, qui avaient fui leur pays parce qu'en menacés par leur famille voire même en danger de mort par rapport à des lois d'État homophobes. Je rappelle qu'actuellement dans le monde il y a encore... encore entre 10 et 12 pays qui ont dans leur loi la peine de mort pour les personnes homosexuelles. Il y a encore 10 à 12 pays, c'est énorme. Et il y a d'autres pays qui prévoient la prison à vie, des violences physiques et morales, etc. Donc de plus en plus de personnes migrantes arrivant à Tours en raison de leur antiséxualité de genre et qui avaient besoin d'un espace notamment pour être accompagnées sur leur demande de droit d'asile. Partant de ce constat-là, on a mis en place ces breakfast meetings. Ce sont généralement des rencontres qui se font en langue anglophone parce que la plupart du temps, ces migrants qui arrivent en France sont plutôt de langue anglophone, ne parlent pas très bien le français. On a recruté des bénévoles bilingues pour pouvoir accompagner ces personnes pendant ces breakfast meetings. On les accompagne sur leur dossier de demande d'asile. Sur la préparation de leurs entretiens, leur récidivisme, qu'on appelle un récidivisme, c'est-à-dire que pour pouvoir se voir accorder leur statut de réfugié et de demandeur d'asile, ils vont passer devant une commission qui va les questionner sur pourquoi ils sont en France, pourquoi ils ont fui leur pays, et c'est ce qu'on appelle le récidivisme. Parfois, ces récidivismes sont très douloureux pour la personne parce qu'elle doit revenir sur ce qu'il a fait. souffrir dans la vie. Ça peut être des tortures physiques, mentales, voire même jusqu'à des viols, des menaces de mort. Il y a des personnes qui ont vécu vraiment des choses atroces dans leur ancienne vie et donc nos bénévoles sont aussi là pour les soutenir, pour mieux les accompagner. Les Bloodfest Mythic, ça permet aussi aux migrants de se retrouver entre elles, de partager leur expérience, leur récit de vie, de voir qu'elles ne sont pas seules. En fait, c'est très important cet espace-là pour elles-leurs de se retrouver.

  • Speaker #0

    Oui, d'être entre personnes concernées, comme tu disais, surtout que tu le cites, le fait de répéter son récit de vie aux institutions, là, je pense, voilà, comme tu disais, aux instances qui le demandent aux personnes migrantes, mais par exemple aussi dans des dépôts de plaintes, parfois le fait que le récit ne soit pas exact à chaque fois qu'il est répété, les personnes pensent que c'est parce que la personne ment ou des choses comme ça, et c'est parce que le traumatisme dans le cerveau est tellement fort que parfois, le jour où ça s'est passé ou le moment où ça s'est passé ou la manière dont ça s'est passé, peut être floue pour la personne au moment où elle le récite parce que le cerveau se protège et que c'est très douloureux et très fatigant pour ces personnes de devoir répéter ce récit encore et encore.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça, oui.

  • Speaker #0

    Tu m'as cité quelques fois les salariés et les bénévoles. Justement, est-ce que tu peux m'expliquer un peu comment le salariat, le bénévolat, le bureau, le conseil d'administration a évolué au fil du temps ?

  • Speaker #1

    Alors, on a actuellement deux salariés. Donc, on a Sarah qui est notre chargée d'animation. Donc, Sarah, dont les fonctions principales sont de mettre en place les plannings, des permanences d'accueil et d'écoute et qui est aussi sur les interventions au milieu scolaire. Et puis, la gestion au quotidien des relations avec les partenaires associatifs, culturels, etc. Évidemment, Sarah, elle est aussi formée pour faire les entretiens individuels parce que les entretiens individuels, ils se font non seulement. pendant nos permanences d'accueil et d'écoute, mais elles se font aussi au quotidien puisque nos salariés sont dans les locaux tous les jours. Donc on a des personnes aussi qui viennent en accueil spontané, qui ont besoin d'être écoutées. Donc c'est à ce moment-là que Sarah peut les accueillir en entretien individuel. Et puis on a Emmanuel, qui est notre chargé de gestion administrative et financière, qui elle va plus s'occuper de la trésorerie, des facturations, des devis, de la tenue du cahier de compte. de la relation avec les partenaires institutionnels et nos financeurs, le suivi des subventions. Il vient tout juste aussi d'être formé à l'entretien individuel également, qui peut maintenant aussi faire des entretiens individuels. et qui commence un peu à faire aussi office de chargé d'animation. C'est une de ses demandes aussi, à ce qu'elle soit formée en tant que chargée d'animation, elle va avoir cette double casquette maintenant, Emmanuel. Mais son poste principal, c'est quand même la gestion administrative et financière. Voilà, et puis en ce qui concerne le conseil d'administration, nous sommes actuellement sept administrateurices qui se décomposent comme suit, donc les deux co-présidentes, moi-même et Ingrid. On a un trésorier Denis, on a un secrétaire Romain, un secrétaire adjoint Nicolas, et puis on a deux administratrices, Soltana et Solchi. Donc voilà, le rôle du conseil d'administration, c'est d'assurer la gestion de l'association au quotidien, de débattre sur des dépenses à mettre en place, etc. C'est le conseil d'administration qui décide de faire telle ou telle dépense, quand il y a des dépenses à faire. C'est le conseil d'administration qui statue. On statue sur des actions à mettre en place éventuellement, aussi des nouveaux partenariats à instaurer, sur la recherche aussi de nouveaux financeurs, etc. On fait aussi, on assure aussi le suivi des subventions, parce qu'évidemment, c'est un gros travail le suivi des subventions. Donc Emmanuel ne peut pas être tout seul non plus. Donc certains d'entre nous sont dévolus au suivi des subventions. Et puis évidemment, chacun d'entre nous a des références spéciales. J'osais signaler toutes les miennes, mais les autres administrateurs y sont aussi d'autres références. Les actos extérieurs, la pause sociale, etc. On a Soltana qui est notre référent au breakfast meeting, par exemple. Et puis, évidemment, on a nos bénévoles qui sont très importants, parce que sans eux, évidemment, l'association ne pourrait pas exister. On a à Chenron, si je ne me trompe pas, une vingtaine de bénévoles actifs sur les permanences d'accueil et d'écoute du mercredi et du samedi. On doit avoir... Une dizaine de bénévoles. Sur les breakfast meetings, il doit y avoir 5 ou 6, je crois. Et puis sur les actions extérieures, on a aussi un vivier de 5 ou 6 bénévoles. Donc ça fait entre 20 et 30 bénévoles actifs. Ça monte à 60 bénévoles pour l'organisation de la marche des fiertés. Parce que la marche des fiertés, c'est un gros, gros travail de logistique et d'organisation. Donc c'est vrai qu'on a besoin d'une soixantaine de bénévoles. Aussi bien pour mettre en place le service d'ordre, pour monter le village associatif. pour gérer la buvette, pour gérer l'accueil des personnes, etc. Moi, en tant que co-présidente, j'essaie d'être présent un maximum sur les permanences, de montrer aussi bien aux bénévoles et aux usagers que moi, je suis là, s'ils en ont besoin, que je suis à leur écoute. C'est aussi ça le rôle d'un ou d'une co-présidente, c'est pas non seulement être là pour la paperasse et pour faire les signatures sur les chèques ou sur les différents papiers administratifs, c'est montrer qu'on est là aussi au quotidien, pour toute personne qui en est pour le besoin.

  • Speaker #0

    Travailler à l'extérieur, sur les stands, avec les partenaires associatifs, qu'il pleuve, qu'il neige ou qu'il vente. Ou bien, travailler plus tranquillement, à l'intérieur des locaux du centre LGBTI de Tours qu'il leur arrive de partager. Quelle dynamique partenariale se crée à travers tout cela ?

  • Speaker #1

    Alors au début, la création de l'association, on a beaucoup travaillé avec l'association Quasar d'Angers, puisque l'association Quasar d'Angers a été notre marraine dans la création de la LGP Région Centre. Ils nous ont beaucoup accompagnés au tout début, notamment pour écrire nos statuts, pour les démarches auprès de la préfecture. Et les premières années de vie de l'LGPR et je sens que Quasar a été beaucoup à nos côtés, avec la mise en place de l'association commune aussi. C'est vrai qu'on a pris un peu de distance avec Quasar, qui de son côté a aussi beaucoup d'actions à gérer, mais ça n'empêche pas que de temps en temps, on reprend des nouvelles de chacun chacune et puis on se retrouve avec plaisir aussi sur d'autres marches, parce que nous, en tant que centre LGBT de Touraine, on a la marche des fiertés de tour, mais on se rend aussi sur d'autres marches, notamment la marche de danger, et c'est à ce moment-là qu'on a plaisir. trouver les militants et militantes de Quasar. On travaille par contre, en tout cas on essaie de travailler avec le groupe d'action lesbien du Loiret, le GAGL 45 qui est basé à Orléans, qui a aussi mis en place une marche des Fiertés. Donc quand on a l'occasion, on essaie de travailler sur des actions avec eux. Là c'est plutôt sur régional. On n'a pas de lien très étroit avec les autres 100 parce qu'on n'a pas d'opportunité, on n'a pas d'occasion tout simplement.

  • Speaker #0

    Ça n'empêche pas que quand il se passe des choses gravissimes comme les attaques sur d'autres centres, on apporte notre soutien. On a apporté notre soutien au centre de Paris, au centre de Nice, au centre de La Réunion. On a évidemment apporté notre soutien, ce qui va sans dire. Mais c'est vrai que c'est un petit regret de ma part de ne pas avoir plus de lien que ça avec les centres LGBTI de France. Il y aurait des choses à faire de ce côté-là, je pense. Au niveau des partenaires institutionnels, comme je le disais tout à l'heure, on a la vie qui est avec nous depuis le début de la création de l'association. On a le conseil départemental qui nous suit beaucoup aussi, le conseil régional également. Au niveau des subventions, on a certaines subventions qui nous sont accordées par la ville, notamment sur l'organisation de la marche des fiertés ou sur nos permanences. On est financé aussi par le conseil départemental sur les interventions lignes scolaires. Et on a... Pour l'instant, on n'a plus de financement de la part du conseil régional, il ne me semble pas. Je crois que si, on a une petite enveloppe de la part du président du conseil régional au moment de l'attaque sur le centre pour financer les travaux de sécurisation. Mais on va refaire une demande, là, tout ressemble à auprès du conseil régional. On est financé, évidemment, régulièrement par la DILCRA, donc la délégation interministérielle de lutte contre... Le racisme, l'antisémitisme et la haine LGBT, l'adulte femme, nous versent des grosses subventions. En IRS, l'Agence Régionale de Santé, nous subventions au niveau des permanences d'accueil et d'écoute et de la sensibilisation en matière de santé sexuelle et affective. Ponctuel ou régulier, les financements réguliers, c'est le Cégit, c'est l'ARS. Et puis on a des financements sur le poste salarié également. On a un financement de la part du FONGEP. pour nous aider à financer les postes des salariés. On a la SOS Homophobie Tourangelle, c'est David et Jonathan qui font partie de nos adhérents, avec qui on travaille aussi, mais on a aussi d'autres associations avec qui on travaille régulièrement. Alors en général, comment on travaille ? On se retrouve souvent justement sur les stands, parce que sur les festivals ou sur les événements comme ça, on se retrouve souvent entre associations partenaires. Je sais que souvent sur les concerts, on a le plaisir de retrouver aussi le panique familial, on a le plaisir de retrouver... Les établis, on a le plaisir de retrouver sur les homophobies. Et puis on met en place des actions communes également sur la marche des fiertés, notamment, ce sont nos partenaires réguliers sur la marche des fiertés, sur la journée mondiale de lutte contre la LGBTphobie. On fait toujours appel au planning familial, à les solutions homophobies aux établis, c'est un pas seulement vu parce que, je vais en parler tout à l'heure, l'intersectionnalité c'est très important pour nous, le fait que toutes ces associations travaillent de concert, pas forcément les mêmes champs d'action. Par exemple, Le planning familial va plus travailler sur la sensibilisation à la santé sexuelle et affective, aux questions du consentement. AID va plus travailler sur la prévention des IST, du VIH, l'accompagnement des personnes séant positives. SES homophobie va vraiment se concentrer sur la LGBTphobie. Stop harcèlement de rue va se concentrer sur le harcèlement des personnes dans l'espace public. Les établis, eux, sont plus spécialisés sur la question des agressions sexistes et sexuelles dans l'espace public et dans le milieu festif. Mais en fait, toutes nos actions se recoupent plus ou moins. C'est pour ça qu'on travaille tous ensemble et que souvent on se retrouve sur des actions communes. Il y a des actions qu'on accueille dans nos locaux aussi, avec qui on ne met pas forcément des actions en place. mais qu'on accueille dans nos locaux pour leurs réunions, je pense notamment au STRAS, donc le syndicat des travailleurs et travailleuses du sexe, à qui on prête nos locaux pour leurs réunions et on les soutient évidemment dans leurs actions aussi. Et on prête nos locaux aussi, enfin ça a été le cas, je crois que maintenant ils ont leurs propres locaux, mais on a aussi prêté nos locaux à Touranges pour leurs réunions. Donc ça nous arrive aussi de prêter nos locaux à certaines associations. sur demande, des associations qui n'ont pas forcément des locaux, ou qui n'ont pas des locaux forcément adaptés à des grosses réunions, donc parfois ils viennent vers nous et on peut leur prêter nos locaux pour les dépanner. C'est assez pareil, c'est une volonté du conseil d'administration de maintenir, voire même d'élargir le tissu associatif et de favoriser l'intersectionnalité. Parce que les luttes finissent forcément par se croiser. On sait par exemple que le... le militantisme LGBT+. Je dois beaucoup au militantisme féministe et au militantisme des personnes racisées. Voilà. L'un ne va pas sans l'autre, évidemment.

  • Speaker #1

    En effet, le militantisme des personnes racisées et le militantisme LGBT ne vont pas l'un sans l'autre. D'ailleurs... Ça vous rappelle pas un événement ? C'est bon, moi, j'ai fini. On arrête pour aujourd'hui ? Ouais, vas-y, ok. Et on revient bosser dans ce café samedi prochain ? Ah non, non, non, samedi prochain, moi je peux pas, j'ai la pride. Ouais, ok. Bah quoi, t'as un problème avec ça ? Bah non, c'est pas que j'ai un problème avec ça, mais... Je sais pas, est-ce que tu nous vois, nous les hétéros, avoir une pride ? Bah non, vous en avez pas besoin. Et pourquoi on en aurait pas besoin ? Reste avec moi encore quelques minutes, je vais t'expliquer deux, trois trucs. Je ne sais pas si tu es au courant, parce que c'est un sujet qui ressort beaucoup en ce moment, avec la nomination du nouveau gouvernement, mais en France, l'homosexualité n'a été dépénalisée qu'en 1982. Enfin, il y a un débat. Parce que le crime de sodomie, qui visait principalement les personnes homosexuelles, surtout à la fin de son existence, il a été abrogé en 1791, donc post-révolution française. Mais sous le régime de Vichy, et sous couvert de protection de l'enfance, il y a eu une loi qui a été introduite, où il y a eu une différence d'âge drastique. entre la majorité sexuelle pour les hétéros qui était établie à 15 ans et celle pour les homos établie à 21 ans. Cette loi donc elle a perduré jusqu'en 1982, et pour avoir un aperçu des conséquences réelles sur les personnes, je te conseille l'interview combinée de Bernard Bousset, dernier condamné pour homosexualité en France, et créateur entre autres de l'association SNEC, donc Syndicat National des Entreprises Gays, en 1990. Des dates comme ça je peux t'en balancer plein d'autres. Par exemple, faudra attendre 10 ans en 1992. pour que l'homosexualité soit en plus plus considérée comme une maladie mentale. En 1999, les personnes de même sexe peuvent se paxer, puis se marier en 2013, mais ça a occasionné son lot de violence. Je pense que la manif pour tous, ça te dit quand même quelque chose. Et là, je ne te parle même pas de la transidentité, retirée du livre des maladies mentales qu'en 2010, ou du fait que les personnes peuvent changer d'état civil sans être soumises à une stérilisation obligatoire que depuis 2016. Donc là déjà, tu vois le topo, on était carrément condamnés, poursuivis, humiliés par l'État en personne. juste pour être qui on est. Mais pour répondre encore plus précisément à ta question, il faut remonter encore plus loin que ça dans le temps et dans l'espace. Le 28 juin 1969, au Barston Wall Inn, dans le quartier Greenwich Village, à New York. Dans la nuit, plus que bien avancée du vendredi au samedi, les gens s'enlacent, dansent, s'embrassent parfois, ou bien se contentent de se regarder timidement d'un bout à l'autre du bar. Les conversations et les rires fusent, on boit, on se haile, on s'invective même. Les potins, même dit à voix haute, ne s'entendent pas dans la ferveur de cette couille. La musique se mêle de bon cœur avec les souffles exaltés par la nuit. La soirée bat son plein. Puis d'un coup, ils sont là. Neuf officiers de police, mandats et matraques à la main, tout engoncés de pouvoir dans l'austérité noire de leurs uniformes. Les coups et les cris se mettent à pleuvoir, l'heure n'est plus à la fête. Les policières, elles, emmènent les femmes transgenres dans les toilettes. Pour vérifier leur sexe, disent-elles, dans un élan d'autorité encore tout légitime. Parce que ce soir-là, en fait, et dans les années 60 en général, être LGBT, c'est illégal dans 49 États d'Amérique. Et les amendes, elles sont salées quand ça ne va pas carrément jusqu'à l'emprisonnement. Jusqu'en 1966, il est même illégal de servir de l'alcool à toute personne LGBT ou suspectée de l'être, et bien que cette loi, elle disparaisse, les gestes d'affection comme ceux que je citais précédemment, ils sont toujours interdits. En plus de ça, beaucoup de bars de l'époque sont tenus par la mafia et ne possèdent pas l'autorisation de vendre de l'alcool. Cette même mafia arrive cependant à prendre le contrôle de la plupart des bars LGBT de Greenwich Village, en y voyant comme une poule aux œufs d'or, et elle tente de passer à travers les mailles du filet de la légalité sur les ventes de boissons, comme je disais, et sur les normes de sécurité du Stonewall Inn, à travers divers subterfuges, et elle parvient à soudoyer la police qui ferme les yeux sur leur légalité douteuse, et cette mafia va également surtaxer les consommations des personnes LGBT sur place qui sont plus aisées, et si ces personnes sont un peu connues, va les menacer de les aouter, donc de révéler leur orientation sexuelle ou identité de genre, à leur famille ou à leur travail par exemple. Mais le bar il était grand, il était pas cher, c'était le seul bar qui autorisait la danse et aussi un des seuls à accepter les personnes trans qui même dans les autres barguets étaient rejetées. Et en fait ce bar il a quand même eu une certaine notoriété et popularité auprès de la communauté LGBT à cette époque. Ça n'empêchait pas que les descentes de police étaient monnaie courante, au sein du Stonewall Inn ou d'établissements similaires, et les chefs d'accusation reprochés, c'était principalement sollicitation de relations homosexuelles, et pour les personnes trans ou de genre non conformes, port de vêtements non conformes, ce qui veut dire non conformes, au genre de naissance de ces personnes. D'ailleurs, toujours en 1966, on avait un peu les prémices de l'histoire de Stonewall qui se faisaient déjà sentir, parce qu'il y a trois membres de The Mattachine Society, Association de Défense des Droits Homosexuels Américaines fondée en 1950 par Harry A., qui ont exprimé haut et fort leur orientation sexuelle dans certains bars. Et en fait, ils ont mis au défi les patrons de les dénoncer. Ils ont même été jusqu'à poursuivre en justice ces patrons quand ils se sont risqués à les dénoncer, justement. Mais revenons à notre nuit du 28 juin 1969, parce que c'est là que l'histoire bascule. Ce soir-là, on ne se laisse pas faire. Les corps des clients et clientes qui, encore quelques minutes auparavant, se délectaient d'étreintes, sont bousculés, trimballés, malmenés. Encore une fois, la foi de trop. Une femme lesbienne, avalée de force par la bouche métallique et menaçante d'un van des agents, est frappée à la tête. Son désespoir se mue alors en cri, en ondes révolutions qui pénètrent les cœurs et les os meurtris, depuis trop longtemps déjà, des personnes rassemblées à l'extérieur. Faites quelque chose, ne les laissez pas faire. Et donc, à l'intérieur comme à l'extérieur du bar, la colère commence à émettre un son guttural. Une, deux, puis dix, cinquante, des centaines d'individus commencent à riposter avec divers projectiles. Des pièces. Des pierres, des bouteilles, des briques. Le maelstrom de la révolte s'emporte et s'enflamme. Littéralement. Parce que les policiers finissent par se réfugier à l'intérieur du bar, tandis que les oppressés y mettent le feu. Les renforts arrivent, les planqués s'échappent, mais la foule, dehors, de centaines, est passée à milliers. Les émeutes dureront six jours, jusqu'au 1er juillet. Un an plus tard, le 28 juin 1970, la première Pride, appelée Christopher Street Liberation Day, voit le jour. Et ses participants et participantes marchent solennellement du Stonewall Inn jusqu'à Central Park en scandant Say it loud, Gay is proud Ce qui veut dire, être gay est une fierté, dites-le à voix haute. Le mois de juin devient alors le mois des fiertés, où la plupart des Pride dans le monde entier ont encore lieu aujourd'hui, et dans les années qui suivent, c'est la création de nombreux mouvements et associations pour les droits des personnes LGBT. En juin 2016, Obama fait de Stonewall Inn et des alentours le premier monument historique des droits LGBT. Ouais, ouais, d'accord, mais ça c'était avant, maintenant vous avez les mêmes droits, puis aujourd'hui c'est juste une grosse fête vos marches là. C'est pas inintéressant ce que tu dis. Dans cette histoire des émeutes de Stonewall, en fait, il y a deux des figures emblématiques que je t'ai pas citées, Marsha P. Johnson et Sylvia Rivera.

  • Speaker #0

    Il y a beaucoup de discussions sur qui est à l'origine de Stonewall. Alors, dans la mémoire collective, c'est vrai qu'on pense beaucoup à Sylvia Rivera et à Marsha P. Johnson. Mais quand on revient sur l'historique et quand on revient sur les interviews, notamment de Marsha Johnson, Marsha Johnson a toujours dit qu'en fait, elle n'était pas à l'initiative des émeutes de Stonewall. Par contre, ce qu'on doit... à Marsha P. Johnson et à Sylvia Rivera, c'est la création des premières associations pour les personnes LGBTQI+, racisées, et notamment personnes trans. Ça, évidemment, on leur doit beaucoup là-dessus. C'est elles qui ont permis de visibiliser les personnes racisées LGBTQI+. Sylvia Rivera, elle a maintenu tout au long de sa vie qu'elle était à l'initiative... des émeutes, mais ce n'était pas le cas du tout, puisque Marcha disait que Sylvia n'était pas non plus là au début des émeutes. Mais en fait, Sylvia a été un peu poussée par un journaliste à se mettre en avant, justement, pour donner plus de visibilité aux personnes plus racisées. Donc Sylvia a été un petit peu, je vais dire, la victime de la manipulation médiatique, si je puis dire. Mais ça n'empêche pas qu'on doit quand même beaucoup à Marcha P. Johnson et à Sylvia. Moi, personnellement, Marcha et Sylvia sont deux de mes héroïnes. Elles sont deux de mes inspirations en tant que militant LGBTI+. Je sais que je leur dois beaucoup. Tout comme je dois beaucoup à Guy de Hockengame, à Harvey Milk, à toutes ces grandes figures du militantisme LGBTI qui ont souvent donné leur vie au militantisme. Et à qui on doit beaucoup.

  • Speaker #1

    Alors Marsha P. Johnson, c'est une femme transgenre afro-américaine, et le P dans son nom ça signifie Pay It No Mind, à savoir ne prête pas attention au regard des autres, et ça a d'ailleurs été sa devise tout au long de sa vie. Elle était également trahueuse du sexe, SDF pendant une grande partie de sa vie, et elle lutte même avant Stonewall pour soutenir les autres travailleuses du sexe et les jeunes LGBT à la rue. D'ailleurs dans une autre interview, elle indique que contrairement à ce qui se dit souvent, elle est arrivée à Stonewall que quand les émeutes avaient déjà débuté. bien qu'elle se soit tout de même mise très vite en première ligne lors de ses six jours d'émeute comme dans son militantisme de manière générale. Dans une autre interview de 1972, elle exprime aussi qu'elle souhaite plus que tout que la communauté LGBT soit libre, une bonne fois pour toutes, et qu'elle puisse s'approprier l'espace public. Dans les années 70, on peut aussi citer qu'elle performe dans la troupe de drag Hot Peaches et attire aussi l'attention d'artistes genre Andy Warhol, qui l'intègre dans l'une de ses compositions artistiques qui s'appelle Ladies and Gentlemen. Aussi, comme elle est atteinte par le VIH en 1990, elle va militer autour de cette question. Et en 2020, donc très longtemps après, un parc de Brooklyn finit par porter son nom. Sylvia Rivera, c'est une autre femme transgenre, mais portoriquaine. Elle rencontre Marsha en 1963, alors qu'elle a que 11 ans, et elle indique très vite que c'est comme une mère pour elle, parce que la vie de Sylvia Rivera, elle a été marquée par de nombreux abus et de nombreuses violences, comme la vie de Marsha P. Johnson d'ailleurs. Marsha P. Johnson, elle l'a prise sous son aile, Sylvia Rivera donc, et dans cet épisode, Ash nous dit que Sylvia Rivera n'était comme Marsha P. Johnson, pas présente lorsque les émeutes de Stonewall ont commencé. Et cet élément, en fait, il a été longtemps flou, mais dans un article de Out Magazine du 13 octobre 2016, il y a eu une interview exclusive de Sylvia Rivera qui a été publiée, où elle affirme bien avoir été présente, bien qu'elle n'ait pas, je cite, jeté le premier cocktail de Molotov, mais le deuxième. À ce moment-là, elle a à peine 17 ans, et elle est déjà impliquée dans le Black Liberation Movement avant ça. Du coup, ce que je veux te dire, c'est que ces deux personnes, elles militent avant et après Stonewall, et elles cofondent en 1970 le mouvement Star, Donc Street Travestite Action Revolutionaries, ensuite devenu Street Transgender Action Revolutionaries, qui a pour but d'apporter du soutien mais aussi un hébergement aux jeunes LGBTQIA+, mis à la porte, et aux travailleuses du sexe. Donc pour cela, il y a la première Star House qui voit le jour, d'abord à l'arrière d'un camion abandonné à Greenwich Village, puis dans un immeuble assez délabré, dont elles sont malheureusement expulsées 8 mois plus tard. Mais revenons à ton histoire de grande fête là. Ces deux personnes ainsi que d'autres femmes transgenres, elles ont, comme tu peux le constater, énormément participé aux avancées dont jouit la communauté LGBT aujourd'hui. Pourtant, là, en 1973, donc pour l'anniversaire des 4 ans de Stonewall, elles sont huées lors de la marche des fiertés et on leur refuse même de prendre la parole. Qui est ce on C'est la Gay Activist Alliance, donc des personnes de la communauté homosexuelle. Et comme je le disais un peu plus tôt, le Stonewall Inn, c'était un des seuls bars à accepter les personnes trans à l'époque. là où les hommes gays avaient déjà un peu plus d'espace pour se réunir. La Gay Activist Alliance a d'ailleurs longtemps remis en cause l'importance capitale du rôle des personnes trans, principalement en plus des personnes trans racisées, dans l'obtention des droits d'aujourd'hui. Sylvia Rivera, cette année-là, elle parvient tout de même à s'emparer du micro, et elle indique que s'il n'y avait pas eu les drag queens, donc c'était le terme pour désigner les personnes transgenres à ce moment-là, il n'y aurait pas eu de mouvement de libération gay, car c'est nous qui étions en première ligne. Elle a... en plus dû se battre jusqu'à sa mort en 2002 pour inclure les personnes trans dans la loi de lutte contre les discriminations qui étaient rédigées à ce moment-là, loi qui n'incluait à ce moment-là que les personnes homosexuelles. On peut d'ailleurs malheureusement, je trouve, encore observer aujourd'hui le racisme et la transphobie au sein de la communauté homosexuelle. Et sur la pride à proprement parler, dans une interview de Sylvia Rivera de 2001, donc 32 ans après Stonewall quand même, et donc après Stonewall et après ce que Stonewall représente au niveau des luttes, Elle exprime à la militante Christy Thomas qui l'interview, This is no longer my pride Donc ça veut dire que ce n'est plus la pride pour laquelle elle a lutté, et la pride dans laquelle elle se reconnaît. Parce qu'elle considère que cette révolte et cette lutte contre les discriminations systémiques, c'est devenu une marche et un moment capitaliste qui remplissent entre autres les caisses des institutions ou des structures gérées par les personnes cisgenres et hétérosexuelles, ironiquement donc les institutions et structures qui à l'époque de Stonewall, et avant ça participaient activement à les discriminer et à les violenter. Et d'ailleurs aujourd'hui la Pride à New York ça consiste à regarder le gratin politique et certaines associations défiler pendant que les autres personnes concernées les regardent derrière des barrières qu'elles peuvent pas traverser. A l'heure actuelle il y a beaucoup de personnes et d'associations LGBTQIA+, qui considèrent encore que les Pride sont devenues trop capitalistes et qu'elles ne consistent plus en effet qu'en grandes fêtes hypocrites saupoudrées de pinkwashing. Donc c'est un concept qui pointe du doigt les entreprises qui, lors du mois des fiertés, capitalisent sur le mouvement LGBT en vendant divers produits arc-en-ciel par exemple, tout en ne prenant aucune. réelles revendications sociopolitiques, ni à ce moment-là, ni le reste de l'année, d'ailleurs. Et donc, il y a les prêtes de nuit, par exemple, qui se sont créées en opposition aux prêtes de jour, et les prêtes de nuit, elles vont porter uniquement des revendications politiques, sans l'aspect festif et capitaliste autour de ça. Les prêtes de nuit, elles prônent également, souvent, l'autogestion de nos communautés par nous-mêmes, en fait, par les personnes concernées. Juste pour finir avec Marsha P. Johnson et Sylvia Rivera, la ville de New York a érigé à la demande de Public Art Campaign en 2019 un monument à leur honneur qui s'appelle She Built New York City. En 2015, Sylvia Rivera est devenue la première femme transgenre à obtenir son portrait au National Portrait Gallery à Washington. Et avant cela, heureusement, il y a eu des améliorations quand même dans les mentalités du mouvement gay. Par exemple, en 1994, pour le 25e anniversaire d'Austin Wall, Sylvia Rivera est acclamée par de nombreuses jeunes personnes LGBT. Et elle a d'ailleurs une place d'honneur dans cette marche. Heureusement, d'ailleurs. Donc ouais, voilà pourquoi il n'y a pas d'hétéro-pride, et que bien qu'il y ait eu de grandes avancées qui aient eu lieu au fil du temps, comme tu as pu l'entendre, les combats ne sont pas finis, et il y a encore de nombreux droits qui restent à acquérir pour les personnes LGBT, d'où l'existence encore aujourd'hui de nos prides à nous. Il est pas mal aussi de rappeler qu'à l'heure actuelle, les LGBTphobies, c'est pas une opinion, mais c'est un délit, punissable par la loi. Une petite précision enfin sur certains questionnements dans nos lieux et nos luttes. Dans les différents épisodes, vous m'entendez interroger les invités sur les relations et le travail potentiellement menés avec l'institution policière. Et la plupart des centres LGBT interviewés en fait, ils font part en 2024 et depuis quelques années déjà, d'un travail avec l'institution policière en bonne intelligence. Et c'est super important de noter cette amélioration et ces partenariats qu'ils semblent avoir pour conséquence de participer à une meilleure prise en charge des personnes queers lors de dépôts de plaintes ou d'autres procédures. Cependant, de par l'histoire teintée d'extrême violence entre l'institution policière, comme on l'a vu, et les personnes LGBT, il y a certaines personnes, justement, ou l'association de personnes concernées, qui ont encore un positionnement en opposition à l'institution policière, car elles considèrent que les violences perpétrées par cette institution, bien qu'elles ne sont plus légales et qu'elles ont évolué, elles sont encore présentes sous la forme de différentes discriminations systémiques, et que ces personnes, enfin les personnes concernées dont on parle, prennent alors le parti, encore une fois, de l'autogestion de la sécurité de nos communautés, sans intervention de la police, et que, malgré les améliorations notables qu'on peut entendre dans le podcast, ce propos, il est lui aussi tout à fait entendable. Mais revenons au centre LGBTI de Tours. Bien après Stonewall, au XXIe siècle, en 2023, six attaques en l'espace de cinq mois. Alors, outre les attaques sur le centre LGBT en soi, il y a plusieurs événements sur lesquels j'aimerais revenir. Et le premier, c'est que le même jour que la marche des Fiertés de Tout en 2024, l'extrême droite a aussi... défiler dans les rues, justement, en opposition aux personnes LGBTQIA+, à leur visibilité.

  • Speaker #0

    C'était pendant la marche. C'était le même jour que la marche, en fait. C'était un petit groupe, il devait être une quinzaine de personnes. Ils se sont réunis à Place Jean Jaurès, qui est la place centrale de la ville, notamment contre la marche des Fiertés et contre ce qu'ils appellent le lobby LGBTI+. Mais du coup, ça a été très bien géré par les forces de police. Au moment où nous, on est passé Place Jean Jaurès, ils n'étaient déjà plus là. En fait, ils se sont plus réunis, la marche partait à 15h, 15h30 du point de départ et eux, ils se sont réunis entre 13h et 14h. Donc déjà, à 14h30, il n'y avait quasiment plus personne chez eux. Il n'y avait plus que 5 ou 6 personnes, donc il n'y a vraiment pas eu d'affrontement de ce côté-là. On savait qu'ils étaient là, mais on n'y a pas prêté attention plus que ça. Mais tous les ans, en fait, tous les ans, ils sont présents en contre-manifestation sur la marche. Antigroups, ils ne viennent pas à l'affrontement, mais ils montrent qu'ils sont là tout simplement. Ils ne viennent pas à l'affrontement parce qu'ils savent que s'ils viennent à l'affrontement, ils seront dans leur temps et que la loi sera de notre côté. Mais ils montrent qu'ils sont là, ils montrent leur opposition. Je pense que malheureusement, on a pris l'habitude de les voir là, le jour de la Marche des Fiertés. Or souvent, ils se mettent soit à Plage-en-Jaurès, soit devant la cathédrale Saint-Gatien, puisque la Marche des Fiertés de Tours passe généralement devant la cathédrale Saint-Gatien. Donc évidemment, c'est pour eux un sacrilège que les PD et les Gouines passent devant un lieu de culte catholique, évidemment. Ils montrent qu'ils sont là, qu'ils sont opposés à nous, à la Marche des Fiertés, mais ils ne viennent pas à l'affrontement. Cette année, il y a quand même un prospectus qui a circulé dans les boîtes aux lettres, notamment dans les quartiers du nord de la ville, et notamment dans les foyers de familles avec des enfants ou ados trans. Mais donc c'était un prospectus justement qui dénonçait l'accompagnement des mineurs trans, le fait qu'on donnait trop d'importance à la considentité, qu'ils en avaient un petit peu marre du lobby LGBT+, et qui demandait notamment pour... pour tout l'arrêt des subventions aux associations LGBTI comme la nôtre.

  • Speaker #1

    Le second événement que j'ai vu par rapport au centre LGBTI de Tours, c'est le 22 mai 2023. Quelqu'un aurait lancé un engin explosif dans le centre LGBTI alors que des personnes étaient à l'intérieur et que c'était la sixième attaque depuis janvier 2023 sur le centre.

  • Speaker #0

    C'est ça, c'est ça. Alors c'est pas vrai, c'est à lancer un engin explosif, une bouteille en plastique avec un mélange explosif dedans. Heureusement, un mauvais mélange explosif. La bouteille a explosé mais sans faire trop de dégâts et nos salariés, à ce moment-là dans les locaux, il y avait nos deux salariés et un de nos bénévoles. Tous les trois ont eu la présence d'esprit de sortir pour voir ce qui se passait en fait. Ils ont vu la bouteille attirer dans les locaux mais sans savoir pourquoi, ils pensaient juste que c'était quelqu'un qui avait jeté une bouteille vide comme ça par bêtise en fait. Donc ils ont eu la présence d'esprit de sortir tous les trois et c'est au moment où ils sont sortis, tous les trois, que la bouteille a explosé. Donc ils ont pu apercevoir l'individu de dos en train de courir. Et c'était en effet, c'était l'apothéose, c'était la conclusion d'une série d'attaques sur le centre LGBT de Touraine. Parce que nous, on n'y a pas eu droit une fois, on n'y a pas eu droit deux fois, on n'y a pas eu droit six fois. Ça a commencé en février 2023 avec une de nos vitrines qui a été cassée. Et puis le mois d'après, la deuxième vitrine a été cassée. Le mois suivant, la porte a été cassée. Deux semaines après, c'est la serrure qui a été engluée et les boîtes aux lettres fracassées, avec notre courrier complètement déchiré. Et puis la dernière attaque, donc l'attaque à la bouteille explosive dans les locaux avec la présence de personnes. Et tout ça par une seule et même personne. L'individu a reconnu tous les faits, de la première vitrine cassée jusqu'à la bouteille explosive. Il a reconnu tous les faits. Sur le coup, on était sous choc évidemment parce qu'on ne comprenait pas, on ne s'y attendait pas. notamment avec la dernière attaque, ça a été un gros coup au moral. On s'est posé la question de savoir s'il fallait qu'on ferme le 100 coups pas temporairement. Pour ça, on a consulté nos salariés, nos bénévoles, nos usagers et usagères, et c'était eux qui ont décidé de laisser les locaux ouverts et de continuer les permanences, avec des consignes de sécurité augmentées, bien évidemment. Mais ce sont nos bénévoles, nos usagers et usagères qui nous ont envoyé le mot, ils ont laissé le 100 coups. couvert parce que le centre on est chez nous on a besoin de ce sens il faut laisser ouvert il faut pas le fermer parce que le fermer temporairement ce serait ce serait dire qu'ils ont gagné on ne veut pas les laisser gagner donc c'est là c'était la volonté toutes et tous de continuer nos actions de laisser le centre ouvert de montrer qu'on était encore là encore et toujours et qu'on n'allait pas céder à la pression des personnes extrémistes et qui voudraient nous voir disparaître il était hors de question qu'on leur fasse ce plaisir-là, disparaissent. Ça, c'était clair et net, en fait. Évidemment, on est restés vigilants pendant plusieurs mois sur nos permanences. On a demandé à nos salariés de ne pas rester seuls dans les locaux. Quand elles étaient seules, de s'enfermer, de n'ouvrir qu'après avoir vérifié l'identité des personnes. Pendant les permanences pareilles, on fermait les locaux. Et on demandait à nos usagers et usagères de ne pas partir tout seuls, de rester en groupe. pendant le départ et pendant l'arrivée, évidemment. Et puis, on a demandé des travaux de sécurisation. On a été mis en place par la ville. Donc là, maintenant, on a des stores électriques, un vitrage renforcé, donc un vitrage anti-infusion. des vols électriques en fait et puis on a maintenant une porte sécurisée c'est à dire que l'entrée ne se fait plus que par interphone c'est à dire qu'on ne peut plus rentrer non plus comme ça en poussant la porte on est obligé de sonner et nous on vérifie au vidéophone l'identique de la personne voilà donc on a vraiment pas sécurisé nos locaux on a également des caméras à l'intérieur des locaux maintenant et la ville a aussi mis en place des caméras à l'extérieur donc en fait Les locaux de l'association sont situés dans une galerie où il n'y a que des associations. Et du coup, maintenant, dans cette galerie, à l'extérieur, il y a des caméras. Moi, d'un point de vue personnel, j'en ai très affecté, évidemment, parce qu'en tant que cofondateuriste, ça m'a touché au plus profond de moi. Cette association, c'est un peu mon bébé, je l'ai vu grandir depuis ses débuts. Donc, qu'on attaque comme ça l'association, ça choque et ça émeut profondément. Moi, j'en suis venu au point. de dormir certaines nuits dans les locaux pour prendre l'agresseur sur le chai. Alors ça, c'était entre la troisième et la cinquième attaque où j'ai dormi dans les locaux. Et en fait, au moment où j'ai arrêté de dormir dans les locaux, est subvenue la dernière attaque. Mais j'ai dormi au moins deux ou trois fois dans les locaux pour pouvoir prendre l'agresseur sur le chai. Bon, je ne l'ai jamais pris sur le chai, mais voilà, j'en étais arrivé à ce point-là de mettre ma propre vie en danger. Parce que tout le monde me l'a dit, que je mettais ma vie en danger, mais je ne voulais pas en démordre, je voulais coincer ce salopard de mes propres mains. Et donc c'est vrai que je... Alors je ne te cache pas que je n'ai pas beaucoup dormi, évidemment, pendant ces deux ou trois nuits. Mais voilà, j'avais cette volonté de... un peu de rendre justice moi-même, c'est vrai. Et puis évidemment, il y a eu cette colère lors de la dernière attaque, cette colère évidemment envers cette haine assumée. On ne comprend pas. Je suis mére et pété qu'on ne comprend pas forcément pourquoi est-ce qu'on s'en prend à nous de cette manière-là. Qu'est-ce qu'on a fait de mal ? Qu'est-ce qu'on fait de mal ? Pourquoi, en tant qu'individu et en tant que collectif, qu'est-ce qu'on fait de mal à la société ? Vraiment. Nos collègues du planning familial sont aussi régulièrement l'attaque de cibles, ce n'est des cibles, mais de cyberattaques, de cyberharcèlement. Parce que leurs locaux sont ultra sécurisés aussi. C'est pareil chez eux, pour rentrer, ils ne vont vraiment montrer pas de blanche. Parce que par le passé, ils ont été aussi victimes de dégradations, de vandalismes. Donc ils ont renforcé la sécurité dans leurs locaux aussi.

  • Speaker #1

    Donc à Tours, pour les associations militantes sur divers sujets, ça arrive souvent en fait.

  • Speaker #0

    Oui, on a un petit bastion catho-extrémiste à Sidi Lass quand même. Alors nous, on a ce qu'on appelle une main courante des actes LGBTphobes, parce qu'on est membre du CORAD, le comité d'opération. et de lutte contre le racisme et l'antisémitisme, la haine LGBTphobe et la discrimination. Et à ce titre-là, en fait, on est chargé, comme les autres associations membres, de faire remonter à la préfecture les actes à caractère discriminatoire, et nous, en ce qui nous concerne, à caractère LGBTphobe. Donc on tient une main courante, donc à chaque fois qu'il y a une ou des personnes qui nous font acte d'une violence, qu'elles ont subie ou dont elles ont été victimes, on le mât. et on s'est remonté à la préfecture. Et parfois, les personnes font aussi appel à nous pour les aider dans le dépôt de préplantes. Maintenant, il faut faire une préplante en ligne pour être reçu au commissariat. Donc, on les accompagne dans cette préplante qui est parfois pas simple parce qu'on nous demande plein de choses, plein de détails, notamment sur les circonstances. On voit que les personnes peuvent se retrouver un peu perdues. On les accompagne aussi sur la plainte auprès des gendarmes ou des policiers pour les soutenir, pour pas qu'elles soient seules. Ça nous est arrivé plusieurs fois. Là, encore récemment, la co-présidente Ingrid a accompagné un de nos usagers qui a été victime de violences dans le tram. Il a été victime de violences parce que le personnage non binaire et dont l'expression de genre ne correspond pas forcément à son genre de naissance. Donc, il a été victime de violences physiques dans le tram, donc il a déposé plainte. Et c'est Ingrid, la co-présidente, qui l'a accompagné dans ce dépôt de plainte. Je voulais d'ailleurs souligner le travail exceptionnel de la police et de la gendarmerie au moment de nos attaques. Ils ont été très très présents au quotidien, tous les jours après la dernière attaque, donc dans les deux mois après la dernière attaque, tous les jours ils sont venus nous voir dans les locaux pour savoir si tout se passait bien, s'il n'y avait rien à signaler, s'il y avait des rondes régulières, enfin ils ont vraiment été très très présents et ils ont soutenu un maximum, ça a été vraiment très impeccable de les voir là, de les voir concernés. Ils ont fait leur boulot en fait, c'est vrai que c'est leur boulot. Mais ce n'est pas le cas dans toutes les villes. Dans certaines villes, ça leur serait passé une tueuse, ils n'en avaient rien eu à foutre. Là, dès le début, ils ont été présents à venir voir si tout allait bien, comment se portaient nos usagers, nos salariés, nos bénévoles. Ça a été vraiment très très appréciable. On les remercie encore d'avoir été présents au quotidien pour nous soutenir et pour assurer notre sécurité, que ce soit les policiers ou les gendarmes de la vie.

  • Speaker #1

    En ce moment, justement, en parlant d'institutions policières, de dépôts de plaintes et tout ça, on est aussi en pleine polémique sur la cérémonie d'ouverture des JO. Cérémonie d'ouverture des JO qui a aussi été réalisée par des personnes queer. Et donc en ce moment, on est aussi en pleine polémique par rapport à ça, parce qu'il y a des personnalités publiques qui ont participé à cette cérémonie d'ouverture, dont la DJ Barbara Butch. et la drag queen Naked Doll par exemple qui sont allées récemment porter plainte pour cyber harcèlement parce que depuis cette cérémonie d'ouverture, ces artistes et d'autres reçoivent des menaces de mort, de la haine constante uniquement parce que ce sont des personnes queer

  • Speaker #0

    Moi d'un point de vue personnel je trouve ça ridicule en fait de faire une telle levée de bouclier alors la question est-ce que c'est la scène C-E-N-E qui a été représentée ou pas Alors, selon le chorégraphe, c'est une représentation du festin des dieux. Selon certaines participantes, c'est vraiment, c'est bien une représentation de la scène. C'est pas la question. Déjà, alors déjà, on s'offusque de la parodie d'un tableau à l'origine. La scène, quand même, c'est un tableau. C'est une œuvre artistique de Léonard de Vinci qui, rappelons-le, Léonard de Vinci était ultra queer. Rappelons-le. Donc, voilà, c'est une, avant tout, cette fameuse scène, c'est une œuvre artistique. par un peintre homosexuel. Voilà. Et en plus, dans la Bible, la scène n'est pas décrite vraiment exactement comme ça. Est-ce qu'on est sûr que la scène se soit vraiment déroulée comme ça ? Je n'en suis pas sûr. Le tableau,

  • Speaker #1

    à son époque, a déjà été critiqué de toute façon.

  • Speaker #0

    Oui. Et en plus, ce n'est pas la première fois que la scène est parodiée. Il y a eu beaucoup de parodies. Il y a les Simpsons qui ont parodié la scène. Il y a les... qui ont parodié la scène. Il y a une série de science-fiction, je crois que c'est Caprica qui a parodié la scène. Enfin souvent sur les affiches promotionnelles des séries, on met en scène les personnages dans une parodie de la scène. Et là, qu'est-ce qui a posé problème ? C'est que le fait que ce soit des drag queens et on n'est même pas sûr que ce soit la scène, le Thomas Joly a certifié que c'était une représentation du festin des dieux qu'un autre tableau d'un autre peintre. Après, c'est une autre question. Moi, c'est vrai que sur le coup, Je leur ai dit Tiens, ils sont en train de nous faire une représentation de la scène à la sauce drag queen. J'ai trouvé ça très amusant, très original. Et puis après, quand j'ai vu Thomas Joligny expliquer que c'était plutôt le festin de l'histoire, et quand j'ai vu les marquer Philippe Catherine en schtroumpf, j'étais mort de rire. J'ai trouvé ça très marrant, mais en même temps, ça collait bien avec le personnage de Philippe Catherine. J'ai trouvé ça vachement bien. Et après, j'ai compris que c'était plus une ode aux élites des Grecs qu'une critique. qu'une moquerie de la scène. Après, ce sont vraiment, là encore, des levées de boucliers par des personnes religieuses extrémistes. Moi, j'ai été dans l'entourage, moi-même, j'ai été élu dans la foi catholique. Je n'ai pas du tout été offusqué par ce tableau. Mais alors, pas du tout. Là, on est offusqué parce que ce sont des drag queens. Si ça avait été des athlètes qui avaient fait ça, je ne suis pas sûr qu'il y aurait eu des levées de boucliers comme ça. C'est ça. Puis ça a été encore plus loin, puisque là encore, certains groupes religieux se sont victimisés en disant qu'il n'y a pas eu que ça, il n'y a pas eu que la scène qui a été parodiée. Il y a eu aussi le fameux passage de l'apocalypse avec le cheval noir, alors que ce fameux cheval qu'on a vu pendant le cérémonie de l'ouverture, il représentait la déesse de la scène. La scène S-E-I-N-E, cette fois-ci, le fleuve. C'était une représentation allégorique de la scène, puisque la déesse qui s'abrise de la scène est elle-même la fille. de Johnny Zos, qui était personnifié par le chanteur Philippe Catherine. Donc tout se tenait en fait, mais en aucun cas c'était une moquerie de la Bible et des catholiques. Moi, aucunement, je n'ai vu une offense faite au catholicisme et à la Bible, dans aucun des tableaux. Alors que rappelons-le, parmi les athlètes présents au JO, il y avait quand même plus de 80 athlètes LGBTQI+, dont certains ont remporté des médailles. Là, on est sur un phénomène inquiétant, sur un phénomène de la montée de l'extrémisme et de la banalisation de l'extrémisme et des discriminations et des violences discriminatoires. On l'a vu au résultat des dernières élections, élections européennes, élections législatives. Quand même, même si on a beau dire que le RN n'a pas obtenu sa majorité absolue, les faits sont quand même là. plus de 150 députés à l'Assemblée nationale maintenant, c'est quand même pas négligeable si on sépare tous les partis du Nouveau Front Populaire C'est le RN qui est le parti majoritaire, parce que le Nouveau Front Populaire c'est une alliance de partis. Mais si on les distingue les uns des autres, c'est le RN qui est le parti majoritaire de l'Assemblée Nationale. Il faut se poser des questions quand même. Là ça veut dire qu'il y a des projets de loi en faveur de l'annoncé de l'Orient LGBT+, qui ne passeront plus. Et il y aura même probablement des projets de loi anti-LGBT qui vont être proposés par leur Assemblée Nationale. Donc ça pose vraiment des questions sur les modifications de la société française, sur comment on en est arrivé là. Par la faute de qui ? Par la faute des institutions, par la faute des politiques, par la faute de la société elle-même. Mais ce qui se passe en France, ça se passe aussi dans les autres pays d'Europe. On l'a vu en Italie avec l'arrivée de Georges Emmanuelou au pouvoir, en Hongrie, en Pologne, je crois qu'en Espagne aussi. Le parti radical a fait pas mal de remontées, en Scandinavie également. C'est un phénomène européen en général. Donc la question est à se poser. Qu'est-ce qui se passe au niveau de l'Europe ?

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est que je vois par-ci par-là, en effet, à travers l'Europe. En Bulgarie, en ce moment, la mention de l'existence des personnes LGBT+, à l'école, est interdite. Et en fait, en contrepartie, c'est plus rare, mais j'ai vu aussi qu'en Allemagne, ils avaient simplifié le fait de changer sa mention de genre, son état civil, qu'ils allaient simplifier la démarche. En fait, j'ai l'impression que par-ci par-là, il y a des pays où il y a des avancées, où ils acceptent le mariage pour toutes et tous. Des pays où ça recule au contraire extrêmement, surtout en Europe. Et c'est vraiment un phénomène de clivage assez important.

  • Speaker #0

    Il disait qu'il y a des pays progressistes comme l'Allemagne, comme tu as mentionné, qui a favorisé le changement de genre à l'état civil pour les personnes trans et non binaires. Puisque l'Allemagne fait partie des rares pays d'Europe qui maintenant acceptent la mention du genre neutre sur les papiers dentistes, je ne me trompe pas. Donc voilà, ces pays-là sont à la pointe des pays européens et c'est plutôt une très bonne chose. Alors que pourtant, on sait que l'Allemagne a un historique pas très joli-joli avec les personnes LGBT+. Bon, ça, le passé reste dans le passé, mais c'est quand même important de s'en rappeler. Mais c'est vrai que d'autres pays d'Europe ont des leçons à tirer de ces pays-là. Après, je ne saurais pas donner les raisons sociologiques, politiques, etc. Pourquoi et comment. Malheureusement, je pense que les raisons sont nombreuses et multiples et difficiles à établir. Il ne reste que les personnes LGBT+. et puis plus restent les premières victimes de ce clivage et de cette montée des extrémismes, avec les personnes racisées, évidemment.

  • Speaker #1

    En 2025, le centre LGBTI de Tours soufflera ses 20 bougies. Mais bien sûr, ce n'est pas fini. Alors dans le futur, qu'est-ce que vous nous préparez ?

  • Speaker #0

    C'est la poursuite de nos actions, nos permanences, nos interventions au milieu scolaire et professionnel, les actions militantes, la poursuite de la marche de la fierté évidemment, puisque là il y a un gros événement qui va se préparer, puisque en novembre 2025 on va fêter les 20 ans de l'association, mai 2026 on va fêter les 20 ans de la marche de la fierté, donc c'est quand même pas rien 20 ans, donc on va se préparer à un gros gros truc pour ces deux événements-là. Donc là, on a encore une année pour se préparer, mais ça va vite arriver. Donc, c'est un anniversaire à ne pas rater, bien évidemment. En ce qui concerne les projets, on va essayer de mettre en place, de remettre en place nos cafés parentalités, donc à destination des parents et futurs parents LGBTI+. On l'avait mis un peu en sommeil parce que la personne qui était en charge de ce café parentalité a quitté l'association. Et du coup, on n'avait plus personne pour... pour prendre en charge ce groupe de parole. Mais du coup, on a de nouveau des demandes de la part de famille et de la part de famille nouvellement établie sur Tours. On veille, on va certainement réactiver ce groupe de parole pour les parents et futurs parents LGBTI+. Pareil sur les questionnements autour de la parentalité, l'adoption, la filiation, la PMA, le mariage, etc. Puis on va certainement recruter également un troisième salarié pour épauler Sarah. Il y a de plus en plus de travail, notamment sur les interventions en milieu scolaire. On a là également de plus en plus de demandes aussi. Voilà, et puis la mise en place de soirées festives également, puisqu'on a instauré un partenariat avec le Bateau Ivre, qui est une salle de concert et qui est aussi, le Bateau Ivre, un gros soutien de la communauté LGBTI, c'est avec PIR surtout. Il y a pas mal de soirées PIR en place, donc on a pas mal de... Enfin, on a quelques... Quelques soirées de prévues en partenariat avec le bataillon aussi. Et puis, continuer de travailler avec nos associations partenaires, le planning familial, Aide, Tour Angèle. soit personnellement au Greux, l'Organisation de solidarité trans, c'est important pour nous de continuer ce travail associatif également et puis continuer à proposer aussi ce qu'on a mis en place cette année, à continuer à proposer des concerts et des rencontres d'auteurs dans nos locaux. J'ai une ambition aussi, c'est de faire du Centre HBT de Touraine un centre artistique queer, avec des expositions, la mise en lumière d'artistes queers, voilà, on a commencé, on a certains photographes queers, certains peintres queers. que j'ai cette ambition de faire du centre LGBT aussi un centre artistique queer. S'il y a des personnes qui veulent nous rejoindre en tant que bénévoles, on les accueille les bras ouverts parce qu'on a toujours besoin de bras et de bonne volonté pour proposer de nos actions. N'hésitez pas à aller faire un petit tour sur notre site internet qui a été tout nouvellement refondu et repensé. Un grand merci à... Mary, qui est notre nouvelle webmastrice, qui a fait un travail exceptionnel sur le site internet. Vous avez toutes les informations nécessaires sur le site internet. Vous pouvez venir nous rendre visite également dans nos locaux. On se bisse les déteineurs à Tours, facilement accessibles par le tramway. C'est le tramway à Réporte de Loire et après c'est à 2 minutes, juste à côté de l'Université des déteineurs, dans la galerie des déteineurs. On est très facile à trouver en fait. Ce dont je suis fier évidemment, c'est de faire partie des cofondateuristes de cette association. que j'ai vu grandir et évoluer au fil des années, qui est maintenant devenue une belle association, avec plein d'investissements, plein d'années de fidélité. Et puis évidemment, cette marche des Fiertés de Tours, qui grandit d'année en année, dont le succès ne se dément pas, on a de plus en plus de monde, et ça, ça fait vraiment plaisir. Donc cette marche des Fiertés de Tours, je pense que c'est la chose dont je suis le plus fier, à laquelle j'ai contribué dans ma vie, vraiment. C'est pas rien pour moi, et j'espère que cette association, au cours de belles années vont l'être. Moi je dis toujours que le jour où le centre LGBT de Touraine fermera, c'est qu'on n'aura plus besoin de lui, et ce serait une bonne chose, ce sera un crève-cœur bien évidemment, mais justement nous toutes, les salariés, les bénévoles, on œuvre dans cet objectif-là, qu'un jour on ferme nos portes parce qu'on n'a plus besoin de nous. Ce serait la plus belle des choses, qu'on n'ait plus besoin de nous, parce qu'il n'y a plus de LGBTphobie, parce qu'il n'y a plus de violence. Je pense que le jour où les centres LGBTI fermeront, c'est que ce sera pour la plus belle des choses, c'est qu'il n'y aura plus de haine anti-LGBTI faune. Et ça, ce sera merveilleux. Mais ça, c'est encore une utopie, malheureusement. Je voulais vraiment remercier du fond du cœur tous ceux qui s'investissent au quotidien en centres LGBT Touraine, que ce soit les bénévoles, les administrateuristes, les salariés, même les usagers, les usagères, qui font vivre cette association au quotidien. Merci du fond du cœur à ELE, vraiment.

  • Speaker #1

    Vous pouvez retrouver le Centre LGBTI de Touraine sur leur site internet www.centrelgbt-touraine.org ainsi que sur Facebook et Instagram dans les liens cités en description de cet épisode. Vous pouvez également les contacter par mail à l'adresse contacte-centrelgbt-touraine.org ou par téléphone au 02 47 54 24 79. Merci à H. Claveau. pour avoir été l'invité de ce jour. Rendez-vous le samedi 7 décembre pour le prochain épisode de Nos lieux et nos luttes.

Chapters

  • Intro

    00:00

  • Partie 1 : présentation des invité.es, des locaux, et de l'histoire de l'association

    01:16

  • Partie 2 : personnes et services

    09:20

  • Partie 3 : relations partenariales

    27:58

  • Origines de la Pride

    34:47

  • Partie 4 : violences envers les personnes et les lieux queer

    53:15

  • Partie 5 : perspectives d'évolution et bilan

    01:12:28

  • Outro

    01:17:47

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