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Nos lieux et nos luttes

NOSIG épisode 8

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1h26 |04/01/2025
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Description

Ce centre LGBTQIA+ est celui qui accueille le plus de demandeur.euses d’asile par an…


Aujourd’hui on parle de NOSIG, le centre LGBTQIA+ de Nantes !

Vous y entendrez parler de l’impact des actions des associations, de présidence à trois têtes, de la caractérisation LGBTphobe dans la loi, et de bien d’autres choses encore !

Merci à Emeric Migaise, coordinateur de la structure, pour avoir participé à cet épisode.


TW : cet épisode fait mention de violences LGBTphobes.


Vous pouvez retrouver NOSIG :

 

Lexique des termes et structures cité.es dans cet épisode :

  • Antifas : abréviation de « antifascistes ».

  • ARDHIS : Association pour la Reconnaissance des Droits des personnes Homosexuelles et trans à l’Immigration et au Séjour.

  • CEF : Centre Éducatif Fermé.

  • CEMEA : Centres d’Entraînement aux Méthodes d’Éducation Actives.

  • Conseil de la Nuit : collectif géré par la ville de Nantes en partenariat avec les acteur.ices de la vie nocturne à Nantes.

  • France Terre d’Asile : association promouvant et défendant le droit d’asile. Gasprom : association de solidarité avec toustes les immigré.es à Nantes.

  • Iki-Iki : association qui utilise art et culture au service de l’éducation affective et sexuelle.

  • La Cimade : association pour le droit des personnes immigré.es.

  • RAVADis : Réseau d’Acteurs de Vigilance et d’Actions contre les Discriminations.

 

Pour toustes les auditeur.ices, vous pouvez me contacter via ces différentes plateformes : https://linktr.ee/lepodsam

Et si le podcast vous plait, un partage aiderait énormément le projet !

 

Jingle d’introduction du podcast : Erothyme – Along the Arc : https://erothyme.bandcamp.com/album/along-the-arc Jingle de la partie 4 du podcast : Flames – Kbam Willis : https://pixabay.com/fr/users/kbamwillis-43489384/ Autres jingles : https://pixabay.com/fr/music/search/jingle%20podcast/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Ce centre LGBT est celui qui accueille le plus de demandeurs et demandeuses d'asile par an. Concernant certains acronymes et noms de structures, un lexique est disponible en description de cet épisode. Notez également que cet épisode va faire mention de violences envers les personnes et les lieux queers. Salut c'est Sam, militant queer en association depuis plusieurs années déjà, mais surtout, militant depuis toujours, au fin fond de ma chair. Et aujourd'hui, pour le huitième épisode de Nos lieux et nos lucs, avec Emric Miguez, coordinateur de l'association, on vous raconte l'histoire du centre LGBTQIA+, de Nantes, Nosig. Emric, à travers tes fonctions de coordination de projet, d'accueil et d'écoute, Si ton militantisme était une couleur, laquelle serait-elle et pourquoi ?

  • Speaker #1

    Bienvenue. Si mon militantisme à Nausig était une couleur, par exemple, je verrais ça comme le vert ou le violet, on va dire. J'hésite entre le vert et le violet à chaque fois. Parce que, je ne sais pas, le vert, il y a beaucoup cette histoire d'espoir, de paix, d'écologie. Voilà, parce que j'aime bien le violet, parce qu'il y a aussi, dans beaucoup de rapports de la communauté LGBTQIA+, il y a du violet. Ouais, c'est aussi une des couleurs du féminisme, qui est beaucoup liée aux luttes LGBTQIA+. Donc ouais, c'est ces deux couleurs qui me viennent en tête. Moi, je suis salarié à Nozick depuis 5 ans, en 2019. Et auparavant, j'étais bénévole à Nozick entre fin de... 2010 et 2013, on va dire été 2013, où j'ai été bénévole à côté avec SOS Mufubi pendant 10 ans, mais j'ai aussi été bénévole avec Nozig, et à l'époque ça ne s'appelait pas Nozig, ça s'appelait encore le centre LGBT de Mons. Je pense que déjà depuis peut-être pas 20 ans, mais presque, je suis investi bénévole, comme je le disais. Et depuis 2019, être salarié, j'ai passé un diplôme en fin 2018 sur la coordination de projets. J'ai bossé dans d'autres types de structures avec d'autres assos. Et étant bénévole sur les sujets LGBT, j'ai vu une annonce passer, une fiche de poste passer. Une offre d'emploi, pardon. Et c'est quelque chose qui me plaisait beaucoup, il y avait de la coordination de projet. Même si il y a cinq ans, j'en faisais un petit peu, mais ce n'était pas le gros de mon travail. Et donc j'y ai répondu avec, je crois, plusieurs dizaines d'autres personnes, et j'ai été pris, j'ai appris trois jours plus tard.

  • Speaker #0

    Le 21 avril 1993, c'était la naissance de CHELA, donc Collectif Homosexuel d'Aide et d'Information de la Loire-Atlantique, qui est aujourd'hui devenu Nausique. Est-ce que tu peux nous dire qui était CHELA, et que s'est-il passé jusqu'à devenir Nausique aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Alors, l'histoire du CHELA... Le collectif homosexuel d'aide et d'information de l'Ouest Atlantique, c'est à l'origine cinq associations et des individus, mais cinq associations qui se sont réunies pour créer ce collectif. Alors, il y avait bien évidemment une référence à la chanteuse et les cinq associations étaient... Donc une asso qui s'appelait les Jeunes Guets de l'Ouest, qui après s'est renommée Si Maman Savait, qui n'existe plus aujourd'hui. Une association qui s'appelait Homosaïque, et une autre qui s'appelait Homophone. Donc ces trois assos n'existent plus aujourd'hui. Et puis après il y avait aussi l'association David et Jonathan. qui est aujourd'hui D&J Arc-en-Ciel, autour de la spiritualité et pour les personnes croyantes LGBTQIA+. Et aussi l'association Les Guerres en Donneur Nantais, qui existe encore aujourd'hui. Voilà, ces cinq assos se sont dit, on va créer un collectif pour soutenir et accompagner les personnes LGBT. Et à l'époque, on était beaucoup sur les lesbiennes, les gays. Les personnes trans sont arrivées quelques années plus tard sur l'accompagnement des personnes trans. Mais à l'origine, c'était vraiment beaucoup en soutien aux personnes lesbiennes ou gays. Nos X, ça veut dire nos orientations sexuelles et identités de genre. On a choisi ce nom depuis 2017. Il y a eu plusieurs noms à nos zigs, avant nos zigs, mais oui depuis 2017, c'est nos orientations sexuelles, identités de genre. On a un peu copié sur la commission OZIG de Amnesty International, on a rajouté le N pour nos. C'est la commission Amnesty International qui travaille sur tous les sujets LGBTQIA+. Et lors du choix du... Alors là, c'est des bénévoles qui nous ont raconté ça, lors du choix du nom, parce qu'on en était arrivé à Centre LGBTQI+, et qu'il était... Des gens s'étaient dit, on va probablement rajouter d'autres lettres derrière, peut-être, on n'en sait rien, que d'autres villes en France s'étaient donné des noms, je pense à Quasar, à Angers, ou à Iskiss, à Rennes. ou plein d'autres centres LGBT en France. Et voilà, ce Nozig a été choisi parce qu'à l'époque, une personne dans le choix du nom, il y avait une personne d'Amnesty qui nous a dit, nous, Amnesty, ça s'appelle comme ça. de l'écho de certains et certaines bénévoles, où ça plaisait, et qu'en rajoutant le N pour nos orientations sexuelles, identités de genre, ça faisait un petit côté bretonnant aussi. Alors sur les différents noms, il y a eu le Chela en 97, le nom a changé, ça devient le CLGN, le Centre Lesbien et Gay de Nantes. Après, ça a été le Centre Lesbien et Gay de Nantes-Loire-Atlantique, donc le CLJNA de Nantes-Atlantique. Après, il y a eu le Centre LGBT, début des années 2000, je crois. Et puis après, il y a eu le Centre LGBTI et le Centre LGBTQI. Et puis après, Nozig et le sous-titre et le Centre LGBTQI à plus de Nantes. J'ai eu des échos. comme quoi, par exemple, Amnesty réfléchissait à intégrer aussi l'intersexuation. Nous, à Nozick, on n'a pas eu encore cette réflexion, je ne sais pas si on l'aura un jour. Il est bien évident que les sujets intersexes sont indispensables et on bosse beaucoup, beaucoup dessus. Mais pour l'instant, le prénom, c'est orientation sexuelle et identité de genre. Dans les souvenirs, j'ai les premiers combats aussi qui n'ont pas été faciles sur la reconnaissance de la déportation des homosexuels, de participer à une cérémonie de dépôt de gerbes dans le centre de Nantes. On nous avait interdit, on avait reçu des lettres, pas nous, mais à l'époque, les bénévoles avaient reçu des lettres. Leur interdiction... interdisant de mettre un pied lors de ces cérémonies. Il y a eu des lettres en nous interdisant de mettre les pieds. Je crois que c'est seulement officiellement. Alors, ça fait une dizaine d'années qu'on y va et qu'il n'y a pas d'invitation officielle. Mais bon, on est accepté. Et je crois qu'officiellement, c'est, si je ne me trompe pas, en 2022 ou 2021, mais je crois que c'est 2022, où officiellement, on reçoit une invitation de l'assaut des enfants. combattants nous demandant de participer et d'avoir une place pleine et entière pour déposer une gerbe avec le triangle rose et ça a été, je sais que la présidente à l'époque étaient extrêmement émus. On a été très bien accueillis de par les assauts d'anciens et anciennes combattants. Les anciens locaux ont été régulièrement dégradés. Peut-être que c'est le lieu où ils se trouvent, je n'en sais rien. On a eu en 2016, si je ne me trompe pas, et en 2017, des subventions qui ont été supprimées de la part de l'Assemblée nationale. d'institutions. Donc oui, il y a eu plusieurs et puis après, comme dans beaucoup d'associations, il y a eu des conflits en interne et nos ZIG a réussi à passer par-dessus. Mais ouais, c'est les différents combats qu'on a pu mener qui n'ont pas toujours été évidents. Le premier accueil, par exemple, des personnes trans, le premier accueil des personnes en demande d'asile, dans le début des années 2010 aussi. À chaque fois, il a fallu s'adapter, en se développant, s'adapter à l'actualité. Depuis la création de l'assaut, on a eu ça, on ne peut pas dire le contraire, on a eu un énorme soutien de la part de la ville et du département. Très tôt, on a eu assez d'argent. Je sais que quand Jean-Marc Ayrault était président, il était, pardon... Quand Jean-Marc Ayrault était maire, la ville nous a beaucoup soutenus. On a eu assez d'argent pour, fin des années 90, embaucher une personne salariée. Je crois qu'il y avait très peu de centres LGBT qui avaient des personnes salariées dans les années 90. Je pense à Paris, après je ne sais pas dans les autres centres LGBT, mais même il y a 50 ans, il y avait peu de salariés dans les centres LGBT en France. Et oui, nous, dès les années 90, la mairie et le département ont été derrière nous.

  • Speaker #0

    L'île de Nantes est empreinte d'une riche histoire. Au XVIIe siècle, les premiers ponts sur la Loire relient les rives nord et sud. Au XIXe, ce sont les Boires, surnom donné au bras de ce fleuve, qui bénéficient de la construction navale et de l'essor de l'industrie. Mais revenons à notre époque. En 2023, Nausig fêtait ses 30 ans. Et pour cet anniversaire, l'association passait d'un local de 70 m² à un autre de 250 m², aux 7 rues Magdalen. sur cette île de Nantes.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Il y a eu un tout premier local au début. C'était une salle de la mairie. Après, on a eu un local qui faisait une trentaine de mètres carrés dans la rue Joffre. En 2012, j'étais bénévole, on a déménagé. juste avant les élections, en janvier, si je ne me trompe pas, dans un local qui faisait 80-90 m². Dans mes souvenirs, c'était ça. Et puis après, en janvier de l'année dernière, on s'est retrouvés dans 280 m². Je sais qu'à l'époque, ça nous paraissait déjà très, très grand, passer de 30 m² à plusieurs dizaines de m² en plus. Par contre... On était à l'époque, en 2012, dans le privé. C'était un bailleur privé et on payait, on faisait chaque année le paiement du loyer. Et en 2012, là, par contre, moi, j'ai... En 2023, j'ai beaucoup plus l'historique, où ça faisait pas mal d'années que les bénévoles des différents bureaux... Les assos faisaient bloc pour réclamer un nouveau centre, des nouveaux locaux, parce que les dernières années, on ne s'était même plus à être à l'étroit. Je sais que des associations confédérées étaient obligées de faire des rendez-vous, des groupes de parole à l'extérieur. Il n'y avait pas la confidentialité qu'on mettait en avant. Il y a eu plein de choses qui ont fait que c'était vraiment trop petit. Et puis en 2020, le Covid arrivant, ça a été encore beaucoup plus compliqué. Tous ces temps conviviaux qu'on n'a pas pu faire dans les locaux. Alors on s'est adapté, on a fait les temps conviviaux en Zoom. Et puis des entretiens, c'était compliqué. On avait une commission de droit d'asile qui explosait, qui avait beaucoup de demandes de rendez-vous. On était aussi beaucoup sollicités pour des entretiens d'écoute. Il fallait qu'on pousse les murs, ça devenait urgent. Et en 2000, si je ne me trompe pas, en 2020, dans mes souvenirs, on est quatre à participer à une réunion avec la mairie. À l'époque, il y avait Martine, la présidente, Violette, la secrétaire, Nicolas, qui était aussi secrétaire, et moi, en tant que salarié. À l'époque, j'étais seul salarié. Et il a fallu que lors d'une réunion, on tape du poing sur la table de manière... De manière figurative, on a vraiment tapé du poing sur la table. On a dit que là, l'urgence, il fallait qu'on ait des nouveaux locaux urgentement. Et en mettant la pression, la mairie s'est un petit peu plus activée. On a visité quelques locaux et en juin... On n'avait pas la confirmation, mais en juin 2022, le local a été trouvé et il a été signé. On n'a rien dit lors de la prête 2022 parce que ce n'était pas encore signé. Et après, le temps que les travaux se fassent, on est rentrés dans les locaux en janvier 2023. Et là, pour le coup, c'est la ville de Nantes qui loue les locaux et qui nous souloue à nous. Parce qu'on avait visité des locaux auparavant où, parce qu'on était une asso LGBT, des propriétaires ne voulaient pas nous mettre à disposition d'autres locaux. Mais là, les nouveaux locaux qu'on a depuis un an et demi sont géniaux, sont super. Des fois, il y a des journées où il n'y a plus de place. J'ai un souvenir où on avait invité aussi d'anciens, d'anciennes présidentes, d'anciens militants, d'anciens bénévoles, en plus d'avoir invité tous les élus. Et j'ai le souvenir d'un ancien salarié ou d'une ancienne vice-présidente, d'anciens aussi bénévoles, qui était émue aux larmes de voir qu'on en était arrivé ici après une trentaine d'années. Avant d'arriver dans ce local, on a eu une personne qui était au bureau et au conseil d'administration, qui était architecte et qui nous a fait un travail exceptionnel de cahier des charges. On recevait énormément de personnes. Donc, quand on est arrivé dans les nouveaux locaux, il y a eu un petit temps où il a fallu changer la porte d'entrée parce qu'on accueillait plus de 50 personnes, non qu'il fallait que la porte soit ouverte de telle manière vers l'extérieur. On avait une douche, enfin on a toujours une douche dans nos locaux, donc il y a des travaux qui doivent avoir lieu dans cette douche. On a la chance d'être ouvert, je crois, une vingtaine d'heures par semaine pour toutes les personnes bénéficiaires ou bénévoles. D'ailleurs, c'est très, très important parce que pour beaucoup de gens, on parle de famille. parle de bien-être, donne des exemples concrets, mais dans ces nouveaux locaux, ce qu'on n'avait pas avant, c'est que les gens viennent juste pour se poser, juste pour être bien, rechercher leur téléphone, boire un café, un thé, de l'eau, rencontrer des gens. Donc au sein de la ville, les gens commencent à être bien identifiés, alors pas partout, et ça c'est un travail aussi qu'on... On est en train de mener et qu'on va mener aussi d'être identifié partout sur toute la ville de Nantes. Mais on a aussi ce rayonnement départemental et on est visible, on est bien identifié. Ce n'est pas encore assez, on peut encore faire mieux. Après, il y a d'autres assos aussi dans le département avec qui on travaille énormément. Mais oui, c'est indispensable qu'on en ait un sur Nantes. Nous, ça fait 30 ans qu'on existe. Pour l'instant, je sais que d'autres centres LGBT le font, d'aller faire des permanences ou tenir des stands dans des quartiers de manière régulière pour dire on est là, là c'est un projet qui est en cours, où on sait qu'on est bien dans notre centre-ville, on ne se plaint pas, on est très bien placé, mais des fois il faut un peu sortir de notre zone de confort et se dire est-ce qu'on va aller dans certaines zones un peu... rural ou dans certains quartiers où on n'est pas présent. On intervient dans des établissements scolaires de certains quartiers prioritaires politiques de la ville, mais on n'a pas de présence régulière. Et à chaque fois qu'on y va de manière ponctuelle, les gens nous découvrent ou alors les gens nous disent qu'ils aimeraient bien avoir aussi un lien avec nous plus proche de chez eux. C'est un travail qui va débuter là dans les... Semaine à venir. On bosse dans la ruralité. Alors pour l'instant, nos actions à l'extérieur sont principalement pour intervenir soit auprès de collèges lycées, auprès de jeunes en maison, en maison famille rurale ou dans des centres, dans des centres ou alors pour faire des projections de films, projections de débats. Mais il y a déjà des assos. Il y a pas mal d'assauts LGBT aussi sur le territoire et on n'a pas envie nous d'arriver en tant que grosse assaut. On bosse avec les assauts présentes, que ce soit sur Ancenis, que ce soit sur Saint-Nazaire, que ce soit à Clisson, là je pense assez, ou à Châteaubriant. Il y a déjà des assauts dans les quatre coins du département, on a la chance. Et je sais que ces assauts, par exemple, organisent des Pride, donc nous on y va. à Ancenis depuis 2-3 ans, je crois, 3 ans. À Clisson, c'était la deuxième édition cette année. À Saint-Nazaire, ça fait pas mal d'années qu'ils en font une. Donc voilà, on est aussi où il y a eu aussi une Pride à Mouais, dans un village de 400-500 habitants. où il y a eu du monde qui a été, on aide, on accompagne, on est aussi présent avec les autres assos. Pour l'instant, nos présences, c'est soit sur les Pride, soit sur des projections débat lors du festival Ciné Pride, ou soit pour intervenir auprès de jeunes et moins jeunes, d'ailleurs auprès d'adultes aussi.

  • Speaker #0

    Dit aussi la présidence cerbère de Nausig. Si ces personnes sont la tête, qui c'est le reste du squelette de l'association ? Et quelles sont les différentes actions qui composent ces articulations ?

  • Speaker #1

    Alors déjà pour parler pour ces trois personnes qui sont Vasile, Anne-Lise et Valentin, ce sont les trois coprésidents de son bénévole depuis pas mal d'années. Alors Valentin a déjà... était au bureau il y a quelques années. Donc, il est bénévole à Nozick depuis longtemps. Il a une connaissance aussi de Nozick, en tout cas depuis 2016 ou 2017. Je ne me rappelle plus son arrivée. Anne-Lise est coprésidente aussi récemment, mais par contre, elle est bénévole beaucoup sur la commission des interventions de sensibilisation aux discriminations. Et elle est prof à côté. Et elle est... bénévole de proche je crois je veux pas me tromper encore depuis trois ans depuis trois ans dans l'assaut peut-être plus fin trois ans en tout cas au minimum et puis il ya basile qui lui et boss fin qui est à nosic depuis Trois ans aussi, peut-être deux ans et demi, trois ans, je ne sais plus. Et Basile a été aussi l'une des personnes moteurs pour le projet des 30 ans. Quand on a déménagé l'année dernière, Basile avait depuis deux ans travaillé sur les 30 ans de nos ZIG et a beaucoup, beaucoup, beaucoup aidé sur l'histoire, sur les archives. Les trois coups présidents font beaucoup de travail. Vraiment, beaucoup de choses reposent sur leurs épaules. Après, les autres membres du bureau, il y a Anaïs qui est au secrétariat avec Laurent. Et à la trésorerie, il y a Gwenola et Kévin. Kevin est aussi sur l'aspect recherche de financement et Kevin est aussi sur tout ce qui est santé, communication principalement. Pour les membres du CA, le CA aujourd'hui est divisé en trois collèges. Il y a des personnes individuelles, physiques, des personnes morales avec 20 assos, si je ne me trompe pas, dans le conseil d'administration. Et on a, depuis le mois de mars, une voie pour l'équipe salariée. Donc l'équipe salariée fait partie du CA aussi. Depuis que je suis salarié, depuis cinq ans, je touche du bois, mais il y a une très bonne ambiance, ça se passe très très bien entre les personnes salariées, entre les différentes instances, entre les bénévoles. Il y a une très bonne dynamique. Ce qui nous a aussi aidés, bien évidemment, c'est de se retrouver dans ces locaux actuels. Et oui, c'est une très bonne dynamique, même le lien avec, on en parlera peut-être plus tard, mais le lien avec les différents partenaires, avec toutes les assos, qu'elles soient, qu'elles soient LGBT ou pas d'ailleurs. Mais il y a une très bonne dynamique, on s'entend très bien avec toutes les personnes du bureau. Après, il y a quelques fois des tout petits conflits, il y a des petits conflits, mais vraiment, c'est normal, c'est la vie d'une association. Mais il y a une très bonne ambiance. On s'entend très bien entre personnes salariées, membres du bureau, membres du CA. Et puis d'ailleurs, tous les autres bénévoles des différentes commissions de l'association. Depuis, moi, je préfère parler depuis cinq ans parce qu'avant, je ne voudrais pas dire de bêtises. Il y a eu d'autres collègues qui étaient là avant moi. Mais depuis cinq ans, moi, j'étais toujours à l'époque, quand j'étais le seul salarié, j'ai toujours été, j'ai eu toujours ma place au sein de... Au sein du bureau, j'ai assisté à toutes les réunions de bureau. Je n'assistais pas à tous les conseils d'administration. J'en faisais quelques-uns, mais par contre, les salariés, on ne pouvait pas voter au conseil d'administration. Mais on était invité, on avait le droit d'y aller. Je sais qu'en tant que bénévole à côté, en tant qu'adhérent, je pouvais voter à l'Assemblée Générale. Depuis mars, oui, les membres du bureau nous ont proposé, et ça a été voté, nous ont proposé d'avoir une voix. Alors maintenant, on est plusieurs salariés, donc soit on y va tous ensemble, soit il y en a un qui va apporter la voix des autres salariés. On en décide entre nous avant qui veut y aller, qui veut voter pour l'équipe et tout ça. Encore une fois, on est vraiment, par le bureau actuel, on est vraiment... écouter, je ne dis pas ça parce que c'est mes employeurs, mais non vraiment je pense que on est écouté, ils se sont dit qu'on avait quand même une place assez importante parce qu'on est là tout le temps, enfin très très souvent dans les locaux donc aussi comme on est tous en 35 heures, c'est nous qui voyons le plus de bénévoles, qui avons une vision un peu omnisciente donc voilà c'était pour eux, ça leur paraissait logique qu'on puisse voter, alors surtout s'il y a des sujets qui nous, nous concernent. Là, on n'a pas le droit d'être présent et on n'a pas le droit de voter. Mais oui, ça leur paraissait logique. Déjà, on continue tous à aller à toutes les réunions de bureau. Ça nous a fait plaisir que le bureau nous permette de voter. Quand je parle de l'équipe salariée aujourd'hui, je dis qu'on est trois salariés et il y a une personne qui fait un stage de 15 mois. C'est un grand stage. Manon. fait partie de l'équipe salariée en stage, mais sinon, il y a Élise Offray, qui est salariée depuis 3... qui est en tout cas dans l'équipe salariée depuis 3 ans, ou 4 ans, qui est depuis 4 ans dans l'équipe salariée et officiellement salariée depuis 2 ans, un peu plus de 2 ans, on va dire, et il y a Nicolas Rollin, qui a rejoint l'équipe salariée en septembre 2024, donc il y a très récemment. Après, Nicolas, lui, était déjà bénévole depuis deux ans dans la commission droit d'asile, mais là, on l'a recruté au mois de septembre. Et Élise et Nicolas ont tous les deux exactement la même fiche de poste, à la fois sur les interventions de sensibilisation et discrimination, et à la fois sur la commission droit d'asile. Ils ont tous les deux la même fiche de poste, ils se divisent un peu les différentes tâches, les différentes missions. Et Manon, qui fait un stage de 15 mois, va être autour de l'animation sociale, en mettant en place différents ateliers au sein de nos ZIG. Quand on présente nos ZIG, je mets ça sous quatre missions. Je dis accueillir, soutenir, informer, lutter. Du coup, accueillir, soutenir, informer, lutter, ça fait asile, c'est un petit mémo. Oui, il y a beaucoup. Je crois qu'on est à 15 ou 16 commissions dans l'association. On a énormément de travail. Voilà, ça va, on parlait de tout ce qui est festif ou militant, sur la Pride, le Ciné-Pride, ou une commission médiathèque qui est dynamique. Mais on a aussi une commission santé, on intervient au milieu festif. Au milieu festif, on fait des groupes de parole, on a une commission pour les personnes bi, pan, pour les personnes aromantiques, asexuelles, pour les personnes trans, non-binaires, intersexes. Ça, c'est pour ce que fait Nozig. Mais bien sûr, Nozig, c'est aussi 20 assos qui font partie du conseil d'administration. Depuis qu'on est dans ces locaux, il y a des assos qui nous ont rejoints. À l'époque, il y avait 15 associations au conseil d'administration. Aujourd'hui, le planning familial, qui est très connu, a rejoint le conseil d'administration. Des assos comme Iki Iki, qui fait de l'éducation affective, relationnelle et sexuelle, auprès des 3-12 ans, a rejoint l'asso. Enfin... Il y a d'autres associations qui nous ont rejoints et ça c'est génial. Elles aussi, leurs activités, elles ont accès au local. On travaille énormément avec elles. Ça a énormément développé le partenariat, ça a énormément développé nos projets. Il y a même, je pense à ça, le département qui organise des séminaires dans nos locaux. La ville de Nantes a déjà organisé des réunions dans nos locaux. Nos locaux ont permis, par exemple, au planning familial de faire des... des réunions, des séminaires ou des supervisions, par exemple, pour leur équipe salariée. Je sais qu'il y a déjà le conseil d'administration de l'ASSO de l'autre cercle ou de CONTACT France, donc les différents conseils d'administration nationaux qui sont déjà venus dans nos locaux. C'est à Nozick, mais ça appartient aussi au 20 ASSO. Le local appartient à tout le monde. À Nantes, c'est nous qui organisons la Pride aussi. Ce n'est pas le cas dans toutes les villes où des fois c'est d'autres ASSO. qui organise les prêts, nous à Nantes c'est aussi le centre qui organise ça.

  • Speaker #0

    Je pense qu'on fait beaucoup de choses que beaucoup de centres font aussi. La chance qu'on a, c'est qu'on a des très grands locaux. Mais des fois aussi, on regarde ce qui peut se faire ailleurs. Là, je prenais l'exemple du travail dans les quartiers politiques de la ville. C'est parce que j'ai vu ça dans d'autres villes. Mais tout ce qui est intervention en milieu scolaire ou intervention pour l'adulte, nous, on appelle ça les interventions de sensibilisation et d'exclamation. Beaucoup de centres, quasiment tous, le font. Nous, on est extrêmement sollicités là-dessus. On ne démarche pas, mais on est beaucoup sollicités là-dessus. On fait beaucoup, par contre, je crois ne pas dire de bêtises, si je dis qu'en tant que centre LGBT, c'est nous qui accueillons et accompagnons le plus de personnes en demande d'asile. Je sais qu'après, il y a d'autres assos, comme l'ARDIS ou des assos à Lyon, spécifiques à soins LGBT, qui ne font que de l'accompagnement sur la demande d'asile. ou titre de séjour. Je sais que beaucoup de centres LGBT accompagnent et accueillent des personnes en demande d'asile, mais aujourd'hui, on va dire qu'on a plus de 150, enfin, ce sera le cas en 2024, plus de 150 nouveaux dossiers de personnes en demande d'asile qu'on accueille. L'année dernière, on était à 110 en 2023. On accueille énormément de personnes en demande d'asile LGBT, je précise, pour des raisons d'orientation sexuelle et d'identité de genre. Après, on bosse beaucoup sur l'aspect santé, sur tout ce qui est... On a aussi une commission, on appelle ça Trans Inter, mais pour les personnes trans, les personnes en questionnement, les personnes non-binaires, intersexes. Mais ça, beaucoup de centres LGBT le font aussi. Il y a du lien entre les différents centres aussi sur ce sujet-là. Il y a beaucoup de choses qui marquent. La commission a déjà, pour parler de la commission de droit d'asile, là, du coup, maintenant, Nicolas nous a rejoints dans l'équipe salariée, mais on a, du coup... un équivalent temps plein, on va dire, on a un 100% pour aider la commission droit d'asile, mais c'est juste parce qu'on n'est même plus la tête sous l'eau, on est en train de creuser en ce moment sur l'accompagnement de la demande d'asile à nos ZIG, et les bénévoles à côté, il y a une équivalence de 4, c'est 4 équivalents temps plein, pardon, sur du travail bénévole pour la commission droit d'asile, donc c'est énorme, Moi, j'ai fait la formation de base quand on rejoint la commission de droit d'asile. Il y a un temps de sensibilisation, une formation d'information plutôt. Je l'ai fait, ce n'est pas ma spécialité, ça m'est arrivé d'aider sur une histoire. Heureusement, la personne a eu son statut après ça, mais c'est parce que les bénévoles aussi ont fait un travail énorme derrière. Moi, ce qui me touche, c'est toutes les personnes d'asile qui arrivent pour la première fois, c'est voir ces personnes de monde d'asile. qui viennent une fois qu'elles sont venues, qui viennent régulièrement, qui se sentent chez elles quand elles arrivent à nos îles. Et c'est ça qui me touche énormément, beaucoup, et c'est ce qu'on souhaite. Nous, on ne veut pas qu'elles ne soient ramenées qu'à ça. Donc beaucoup de ces personnes sont aussi bénévoles. À mon avis, pas assez, mais il y a de plus en plus de personnes qui sont bénévoles sur les différentes commissions. Je pense sur les interventions en milieu scolaire ou professionnel. Et puis les voir régulièrement, même pour des personnes qui ont leur statut, qui reviennent régulièrement à nos îles, qui nous donnent des nouvelles, qui nous aident, etc. Alors par contre, j'ai fait beaucoup, beaucoup plus d'interventions de sensibilisation auprès de tous les publics. J'adore ça. J'en ai fait avant en tant que bénévole, mais là, en tant que salarié, c'est génial de pouvoir être payé pour ça, même si aujourd'hui, ça ne rentre plus trop dans mes missions. C'est encore dans mes missions et plus énormément. Après, je suis un joker pour aider sur des interventions. Mais là, chaque intervention est différente, chaque intervention est marquante. On intervient auprès de publics très différents. Ça va des jeunes incarcérés, mais également des collégiens, pour certains, des fois naïfs, pour certains qui connaissent beaucoup de choses, des jeunes qui sont aussi... Des jeunes et des moins jeunes qui connaissent beaucoup de choses. Il y a auprès de professionnels. Moi, je trouve que les interventions sont toutes différentes. Je n'ai pas d'idée là tout de suite. Ce qui me touche, c'est plutôt les retours qu'on a plusieurs mois, plusieurs années après pour nous dire que notre travail a été utile. Je pense, par exemple, qu'on intervient auprès de jeunes qui sont en centre éducatif fermé. Alors, c'est un public difficile. Pour intervenir, il faut être expérimenté. Et c'est vrai que comme on fait des interventions qui durent une heure, une heure et demie auprès de ce public-là, on n'a pas de retour et il y a... L'année dernière, on a eu un mail d'une infirmière qui a bossé dans ce centre éducatif fermé 7 ans ou 8 ans, je crois, et qui nous a envoyé un mail extrêmement touchant, nous disant qu'en fait, grâce à nous, des gens avaient fait des coming-out, grâce à nous, des jeunes avaient évolué, grâce à nous, des jeunes avaient défendu d'autres victimes d'homophobie alors qu'il y a quelques années, ils avaient été condamnés pour ça. Et ce mail, nous, on ne savait pas ce qui se passait dans ces CEF. Et ça nous a beaucoup touchés. C'est vraiment avoir des retours, ou alors voir des parents arriver, nous dire En fait, vous avez accueilli et accompagné mon fils il y a quelques années, il va beaucoup mieux, il a la sortie de la tête de l'eau. C'est plutôt les retours quelques semaines ou quelques mois plus tard qui, moi, me marquent.

  • Speaker #1

    Vous l'avez sans doute remarqué, dans nos lieux et nos luttes, le sujet des demandeurs d'asile est toujours évoqué, sans exception. D'abord, on va donner quelques définitions. Un ou une demandeur d'asile, c'est une personne qui sollicite une protection de la part d'un pays auprès de certains organismes. En France, c'est d'abord l'Office français de protection des réfugiés et apatrides, dit aussi OFPRA. Puis, s'il y a refus, la Cour nationale du droit d'asile, dite CNDA, pour faire appel. Une personne réfugiée, c'est quelqu'un qui a une réponse favorable à cette demande d'asile. Il y a aussi la protection subsidiaire pour les personnes ayant pas obtenu le statut de réfugié. ou encore là où le débouté d'asile, c'est-à-dire une personne qui a obtenu une réponse négative à sa demande d'asile. Une personne migrante désigne quant à elle toute personne vivant dans un autre pays que le sien depuis plus d'un an, mais c'est un terme qui en France est à l'heure actuelle connoté de manière péjorative et même menaçante, dans des têtes et des bouches plutôt gangrénées par le racisme. Par contre, ces personnes, elles sont toutes censées avoir un point commun, c'est celui de bénéficier de protections liées aux droits internationaux, comme la Déclaration universelle des droits de l'homme, la Convention des Nations Unies relative au statut des réfugiés de 1951, et la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille de 1990. Il y a aussi le principe juridique de non-refoulement, qui signifie que la personne ne devrait pas être contrainte de retourner dans un pays où sa vie, où son bien-être est susceptible d'être menacé. Amnesty International résume la demande d'asile en six étapes en gros. Arrivant en France, quand on sait qu'on comptabilise 29 000 décès de personnes dans le parcours de migration entre 2014 et 2021, dont 3 000 en mer, Et même sans parler de mort, toutes les violences et les dangers subis lors du déplacement, cette première étape est déjà extrêmement difficile. Ensuite, il faut trouver les informations nécessaires à sa demande d'asile, par exemple auprès d'associations spécialisées. Là encore, ça peut être une étape difficile, avec notamment la barrière de la langue ou encore la peur de se faire contrôler en situation irrégulière. Déposer ensuite la demande d'asile auprès des organismes compétents, rencontrer l'OFPRA pour l'évaluation de cette demande d'asile, attendre la décision de l'OFPRA, et la sixième étape, dans le cas où l'OFPRA rejette la demande, faire appel à la CNDA. Tous les centres LGBTQIA+, interviewés, ils indiquent une augmentation significative des personnes qui les sollicitent pour ce service. En 2016, l'ARDIS, donc l'Association pour la Défense des Droits des Personnes LGBTQI+, à l'immigration et au séjour, chiffrait déjà les demandes d'asile des personnes LGBT qu'on leur avait faites à 440 contre 300 en 2015, et sur les 85 000 demandes d'asile à l'OFPRA, 5 à 6% étaient pour un motif d'orientation sexuelle ou d'identité de genre. Et comme dans toutes les situations qui y impliquent plusieurs facteurs de discrimination à la fois, les conséquences pour les personnes concernées sont au mieux physiquement et psychologiquement épuisantes, au pire désastreuses, dans un monde où les LGBTphobies et le racisme gagnent du terrain de jour en jour. Parce que le parcours de migration cité tout à l'heure, il comporte déjà son lot d'atrocités, mais là c'est pas fini. Pour les demandereuses d'asile LGBT, il va falloir prouver à des institutions représentées par des personnes plus ou moins renseignées qu'on est homosexuel ou transgenre. On est loin des motifs d'asile pour des raisons politiques ou religieuses où la question ne se pose pas de la même manière. Je sais pas vous, mais moi j'ai du mal à me représenter comment une personne décide de si une autre est homosexuelle ou pas, en particulier dans des situations impliquant des questions de vie ou de mort. Sur le site France Terre d'Asile en 2011, cette question de la preuve décidée recevable uniquement sur la conviction intime du juge, elle est déjà soulevée. Mais il y a une étude sortie en 2020 appelée La preuve dans les demandes d'asile en raison de l'orientation sexuelle qui est menée par Daniel Borio, juriste et enseignant-chercheur, Manuel Salcedo, sociologue, et Shira Afkin, politiste, qui rentre plus en détail sur les enjeux liés à la demande d'asile LGBT. Déjà, ils expliquent que, historiquement, la Convention de Genève était établie comme sexuellement neutre et elle ne reconnaissait donc pas de persécution liée au genre ou à l'orientation sexuelle. Et c'est qu'en 1998 que la notion d'appartenance à un certain groupe social est rentrée en compte dans la protection des personnes. Ensuite, la particularité de ces demandes, c'est que les autorités, lors de l'instruction, se fondent moins sur la réalité des persécutions ou des craintes de persécution que sur le fait de prouver si la personne est réellement LGBT ou pas. Dans les chiffres donnés dans cette étude, on apprend que seuls deux dossiers ont été retenus dans le cas où les persécutions et pas l'homosexualité ont été prouvées. Ça c'est déjà questionnant. Et donc ? C'est le récit de vie qui va être fait aux institutions ayant autorité par là où le demandeur ose d'asile, qui est le seul élément qui va prévaloir pour l'acceptation de la demande. Déjà au niveau de la forme, les conditions matérielles de l'entretien sont loin d'être idéales. À peine arrivé, t'es assailli de questions, il n'y a pas le temps, c'est l'usine, le stress total. Et malgré ça, on demande aux personnes d'être elles-mêmes, de ne pas trop lire, comme si on parlait de l'exposé d'anglais de collège ou d'un entretien d'embauche. Mais en réalité, comment on présente un récit de violence et de trauma ? Et qui est-on, surtout, pour dire à une personne comment présenter et mener le sien ? Sur le vocabulaire et les termes utilisés, ça peut coincer aussi. En plus de la barrière de la langue, comme on l'a dit, souvent déjà existante, il y a tous les critères des directives européennes ou des Nations Unies, où on a l'habitude, et même dans ce podcast d'ailleurs, d'entendre parler d'orientation sexuelle ou d'identité de genre. Mais ces termes-là, ils ne sont quasiment jamais utilisés, en fait, dans les pays d'origine des personnes qui demandent l'asile, car ces notions, elles sont pénalisées dans les pays en question, et les termes y diffèrent. Ils sont plus associés à des pratiques sexuelles connotées immorales ou illégales. On parle plus par exemple de crimes de sodomie, grossir indécence, actes contre nature, outrage aux bonnes mœurs ou encore promotion de valeurs non traditionnelles. D'ailleurs, les officiers de protection de l'OFPRA posent d'ailleurs systématiquement la question suivante. Est-ce que vous vous définissez vous-même comme homosexuel ? Et c'est pas qu'une question de mots. Ainsi, par exemple, une attestation d'une association LGBT du pays d'origine vaut 5 râles dans ce genre de demande d'asile. Mais quand les associations LGBT ? Elles peuvent pas exister ou pas comme on l'entend. Dans les pays d'origine, on fait comment ? Tout ça, ça participe un peu à une vision occidentalisée, prédéfinie et parfois aussi extrêmement caricaturale de ce que devrait être une personne homosexuelle ou pas. Aussi, en plus des clichés, en se concentrant sur la véracité de l'homosexualité et non sur les réelles menaces qui pèsent, faut prendre en compte que c'est encore plus difficile à établir si la personne n'a pas ou peu été en couple ou n'a pas ou peu eu de rapport intime. Quelque chose apparaît aussi dans l'étude comme étant rédhibitoire dans la tête des juges, une déclaration tardive d'homosexualité. Sauf que l'homophobie intériorisée, elle peut exister déjà dans des endroits du monde où l'homosexualité, elle n'est pas pénalisable ou menacée de mort. Alors imaginez quand vous venez d'un endroit où on vous dit que vous méritez la mort pour ça. Vous n'auriez pas du mal à le dire, vous ? Ça en plus de toutes les raisons qui appartiennent à la personne concernée d'ailleurs. Ces raisons-là justement, et ce récit de manière générale, à quel point ils vont encore appartenir à la personne qui les a vécues ? Parce qu'en préparant là où le demandeur d'asile a se raconter à l'offre-pras, et attention, c'est très très bien que ça existe, et en multipliant les acteuristes autour de cet entretien, il arrive que la personne soit un peu dépossédée de son histoire et que le récit se transforme en une parole plutôt collective. Et à force de dire à une personne qu'elle se doit de raconter son propre récit comme ceci ou comme cela, on peut parfois pencher la balance du côté de l'impérialisme sexuel un peu sans le vouloir. La majorité des requérants et requérantes représentés dans cette étude affirment que, même si l'homosexualité est parfois pénalisable dans leur pays d'origine, elles ont avant tout peur des représailles et des menaces de la famille, des proches ou des personnes vivant proches géographiquement avant d'avoir peur des autorités. C'est vous dire l'urgence de la situation quand vous avez potentiellement peur pour votre vie dans votre propre foyer. En parlant de géographie, la plupart des demandeurs d'asile sur la question de l'homosexualité viennent très majoritairement du continent africain. de certains pays d'Asie, mais aussi de la Géorgie, de l'Albanie ou du Kosovo. Il y a plusieurs critères qui rentrent en compte dans la validation si le pays d'origine est considéré comme LGBTphobe ou non. Ça va être les lois du pays, les observateurs, observatrices internationaux, les associations du pays en question. Mais ces informations, elles sont souvent peu actualisées et encore une fois, on peut tomber aussi dans les représentations de si, à nos yeux, le pays est dangereux ou pas et d'être décisionnaire en plus de si l'homosexualité est vraie ou pas. De décider, c'est moi qui décide si ton pays est dangereux ou non pour toi. Enfin, et ça aussi c'est un truc qui est dit dans tous les épisodes de nos lieux et nos luttes, ne perdez jamais de vue que verbaliser un ou plusieurs traumatismes à répétition, ça va dans la très grande majorité des cas entraîner des incohérences dans le récit. Non pas parce que la personne ment, mais parce que le cerveau va chercher à se protéger de la violence inouïe d'être confronté encore et encore à ce souvenir, pour peu que ce souvenir justement il soit précis et... pas déjà dans les limbes du psychotraumatisme à la base. En bref, les demandeurs d'asile fuient l'homophobie, puis s'y retrouvent malheureusement souvent confrontés à nouveau par les personnes censées les protéger, puis sans parler des institutions, ils peuvent subir l'homonationalisme ou parfois encore la fétichisation de leur corps de personnes racisées dans les pays d'accueil ou même parfois dans les associations LGBT elles-mêmes. Ça va entraîner souvent une solitude immense où les personnes ne vont pas se sentir à leur place dans les milieux LGBT parce que ce sont des personnes racisées ou à l'inverse ne vont pas pouvoir se rapprocher des personnes qui viennent du même pays qu'elle, parce qu'ils sont LGBT. Et sur ça, je vous conseille d'aller voir un petit peu le post de Jake Tunde sur le Black Love, sur Instagram par exemple, bien que ce post y concerne les personnes noires de manière générale et pas seulement les demandereuses d'asile. Depuis 2021, l'ARDIS toujours alerte sur le fait qu'un quart des demandes a été accepté seulement après avoir dû faire appel à la CNDA. C'est-à-dire qu'un quart des demandes a été rejeté par l'OFPRA et qu'il a fallu passer par la CNDA. Il y a aussi beaucoup plus de rejets par ordonnance, ce qui signifie que la demande est rejetée sans même que la personne ait pu expliquer son cas. Vous avez entendu déjà la galère du processus, alors comment vous convainquer sans même pouvoir vous expliquer ? Toujours en 2021, on peut lire dans une enquête de Tétu qu'il arrive que les juges vont croire en l'homosexualité de la personne, mais qu'ils ne vont pas croire... au fait que le pays les persécute, comme on disait un peu plus tôt, et même dans des cas où il y a pénalisation, comme en Algérie ou au Sénégal, il renvoie les personnes sans demander leur reste, bien que cela soit en contradiction avec la Cour de justice de l'Union européenne et le Conseil d'État. Et, ça rejoint ce qu'on disait tout à l'heure, il y a non seulement un manque de formation des juges sur les questions LGBT, mais encore plus sur les questions LGBT dans les pays non occidentaux. C'est alors l'éloquence de la personne et sa maîtrise de la langue qui va jouer en sa faveur. Donc, pour les personnes ayant eu un moindre accès à l'éducation, qui parlent moins bien le français. ou qui ont du mal à parler de leur trauma encore à vivre, c'est pas très encourageant. Si on se décentre un peu de l'offre et des demandes d'asile à proprement parler, deux mesures sont elles aussi très inquiétantes. La loi numéro 2024-42, dite loi immigration, et la suppression de l'AME, donc l'aide médicale d'État. Premièrement, la loi immigration affixe à 15 jours le délai de mise en œuvre d'obligation de quitter le territoire si la demande d'asile est refusée. L'association L'Assimade indique que l'article 62 de cette loi prévoit la création de pôles France Asile qui vont avoir... pour but de fusionner divers services et qui vont mettre en danger l'indépendance de l'OFPRA. L'article 46, il parle de la possibilité du retrait du titre de séjour aux personnes qui retournent dans leur pays d'origine. Là-dessus, je m'explique. C'est-à-dire que le titre de séjour, au bout de 5 ans, s'il n'y avait pas eu de soucis, il était renouvelé automatiquement et la personne pouvait donc retourner dans son pays d'origine. Maintenant, la personne n'a plus le droit d'y retourner, même après 5 ans. Sinon, le titre de séjour ne se renouvelle pas et est enlevé. L'article 63, quant à lui, il stipule que la personne peut être déboutée si elle a abandonné l'hébergement décidé par l'OFI. Sachant qu'il y a des personnes qui sont parfois envoyées dans des hébergements qu'elles ne peuvent de base pas rejoindre, car très loin de là où elles se trouvent à l'instant T. Donc ce n'est pas un abandon, c'est juste qu'elles ne peuvent pas rejoindre le lieu en question. Il y a la rédactrice en chef de France 24, Amara Makoul, qui évoque d'autres aspects de l'impact de la loi immigration sur les étrangers et étrangères en France. On en revient toujours à ce chiffre des 25% des dossiers déboutés et relégués à la CNDA. Souvent, par exemple, simplement pour juste la barrière de la langue, rien que ça. Avant, il y avait trois juges qui pouvaient écouter à la CNDA. Désormais, l'article 70 de la loi immigration préconise un juge unique sans débat possible, ce qui va entraver grandement la démarche. Fin novembre 2023, il y avait des juges de la CNDA qui étaient en grève par rapport à cela. Mais à la fin du mois d'octobre 2023, il y a un juge de la CNDA qui a carrément été destitué. parce qu'il a eu des prises de position homophobe et islamophobe sur les réseaux sociaux. Donc là, ça en dit long sur l'impact que peut avoir le juge unique. Imaginez, vous tombez sur ce juge qui a des prises de position homophobe pour votre demande, que ce soit vrai ou non, ça va être très compliqué. Donc il y a la question de l'AME, de l'aide médicale d'État, qui devait être comprise dans cette loi immigration, mais qui a été abandonnée dans la loi immigration, mais qui est revenue sur le tapis récemment. Donc elle existe depuis 2000, l'aide médicale d'État en France. pour les étrangers et étrangères en situation irrégulière en France, touchant moins de 810 euros par mois. Et ça donne droit à une prise en charge des soins médicaux et hospitaliers dans la limite du budget de la Sécurité sociale, c'est-à-dire les soins médicaux et dentaires, les médicaments remboursés à 100, 65 et 30 les frais d'analyse d'hospitalisation et d'intervention chirurgicale, les principaux vaccins, certains dépistages, les frais liés à la contraception et à l'interruption volontaire de grossesse. Et depuis 2021, l'État avait déjà restreint les soins de l'AME. Il fallait neuf mois, parfois entre... Une demande est l'accès à certaines opérations ou soins considérés comme non-urgents. En 2022, on avait 415 000 bénéficiaires de l'AME, et le rapport de l'Assemblée nationale intitulé L'évaluation du coût des soins dispensés aux étrangers en situation irrégulière démontre que, sur les dépenses totales de l'assurance maladie, cela ne représente que 0,47%. Il y a aussi des chiffres de 2018 qui indiquent que le coût moyen d'un ou d'une bénéficiaire de l'AME est stable depuis une dizaine d'années, et il est moindre comparé à... au coût d'un ou d'une assurée sociale. Pour d'autres points de déconstruction de ce genre, je vous conseille le site de l'ARDIS et les items vrai ou faux du 1er au 18 décembre. Après vote et adoption au Sénat, donc l'AME devient l'AMU, l'aide médicale d'urgence. Et pour l'obtenir, il faut désormais payer une cotisation annuelle fixée par le gouvernement. Et ça va limiter la prise en charge des frais aux maladies graves, à la grossesse, aux vaccins et aux examens de médecine préventive. Et limiter l'accès aux soins comme ça aura de graves conséquences comme l'engorgement des hôpitaux ou l'augmentation de certaines infections. En conclusion à tout cela, la complexité de ces procédures et la loi immigration peuvent avoir de très lourdes conséquences et entraîner une vulnérabilité qui implique littéralement des questions de violement en fait. Plusieurs pistes d'amélioration peuvent être évoquées. D'abord, être vigilant-vigilante au retour en arrière sur les droits humains et sociaux, notamment avec la montée de l'extrême droite et du racisme que l'on ressent dans les mesures prises, et continuer à lutter pour une meilleure prise en charge et une meilleure protection des personnes, même si ça devient extrêmement compliqué à l'heure actuelle. Il y a aussi les professionnels confrontés aux demandes d'asile sur les questions LGBT qui doivent être formés impérativement par des personnes concernées et surtout par des personnes qui viennent de pays où l'homosexualité et le genre sont différents et différentes de la vision occidentale. Il est indispensable que plusieurs juges soient impliqués dans les demandes d'asile et qu'une personne seule ne soit pas décisionnaire sur un enjeu aussi majeur, c'est impensable. Il y a aussi l'ARDIS qui a réclamé le retrait de la notion de pays sûr établi par l'OFPRA en 2015. Il y a eu une réunion autour de ça le 26 novembre 2024, donc affaire à suivre, parce qu'aucun pays n'est vraiment sûr pour les LGBT. Et parce qu'il peut y avoir, et il y a, une dégradation brutale des statuts LGBT dans plein de pays, par exemple en Géorgie actuellement. Et c'est l'exemple qui a été donné d'ailleurs pour le demande du retrait de la notion de pays sûr. Et les préjugés et les données non actualisées peuvent avoir de graves conséquences sur les décisions prises. Enfin, tout comme certains centres LGBT interviewés semblent entamer des réflexions sur une meilleure inclusion des personnes racisées en leur sein, sachez qu'une réflexion de ma part est également en cours quant à de futurs épisodes et de futures thématiques impliquant des personnes concernées sur ce sujet par la suite. J'aimerais qu'on se fasse un petit point sur les objectifs prioritaires de l'association en 2023 et en 2024 si t'en sais plus sur cette année. Donc la refonte des statuts, la mise à jour de la plateforme des revendications et l'inclusion des personnes racisées. Alors tout ça, en quoi ça consiste ?

  • Speaker #0

    Alors du coup, sur la refonte des statuts, pour commencer, à l'origine, c'est parce que nous, on a envie, on avait envie, enfin c'est toujours le cas en fait, de demander l'agrément jeunesse, éducation, populaire. Et pour ça, il fallait changer par quelques points dans les statuts. Donc on a fait ça aussi. Le fait que la souhaitait en plein développement, il y a eu plein d'autres questions qui se sont posées, donc il fallait aussi évoluer là-dessus sur les statuts, notamment la coprésidence. Il y a déjà tout cet aspect des statuts qui a bien avancé, qui est terminé pour l'instant. En tout cas, on a beaucoup avancé. Sur la plateforme de revendication, ça prend beaucoup de temps parce que c'est quelques bénévoles qui portent ça à bout de bras. Mais on n'a pas fini. On veut que chacun des points qui sont présents dans la plateforme de revendication, ce soit des assos ou des personnes concernées qui nous aident à écrire. les différents points. Je pense notamment aux produits psychoactifs, je pense à la parentalité, tout ce qui est GPA, par exemple. Je pense à tous les sujets sur l'éducation, sur le travail, sur la famille. On a demandé aux assos concernés, spécialisés sur la santé affective, santé sexuelle, par exemple le planning. Donc on a beaucoup, beaucoup avancé. Ce n'est pas encore fini, il reste quelques points et je ne sais plus exactement lesquels c'est. Mais en tout cas, ça nous paraît important de ne pas avancer nous tout seuls, nos ZIG, mais d'avancer en invitant les assos ou les personnes concernées pour remplir cette plateforme de revendication. Donc ça, ça a bien avancé, mais ce n'est pas fini. Et enfin, sur la place des personnes racisées à nos ZIG, ça fait des années que c'est... comment dire, dans nos objectifs, que c'est pas évident, c'est bien gentil de dire ça, mais comment on s'y prend ? Et on voyait qu'il y avait pas... Il y avait toujours très ou trop peu de personnes racisées au sein de nos ZIG. Je crois que ça se compte sur les doigts d'une main dans les bénévoles pendant très longtemps. Là, il y a un peu plus de personnes racisées, mais c'est pas foufou, quoi. On n'est pas... C'est pas très représentatif. Donc du coup on s'est dit au lieu d'avoir un grand objectif très très très général qu'on n'arrivera jamais à atteindre, en tout cas pas tout de suite, c'est se donner des objectifs beaucoup plus atteignables, d'être formé, d'inviter des assos concernés, donc formé, sensibilisé, d'organiser des tables rondes, de réfléchir sur ces sujets-là, sur cette question-là de pourquoi on n'arrive pas à mobiliser, pourquoi on n'arrive pas à… Voilà, ça c'est aussi un travail qui est fait, qui est en train d'être fait, et en fait ça va se mettre des objectifs beaucoup plus atteignables. Là on arrive à y répondre. Pour l'instant on fait ce qu'on peut, c'est toujours compliqué. On ne va pas forcer les gens à venir à nos ZIG. Mais il y a un travail en tout cas de nous remis en question sur nous, nos pratiques, et ça avance bien.

  • Speaker #1

    Le 12 février 1918, le premier concert de jazz de toute l'Europe. était donnée à Nantes, au théâtre Gaslin, par le chef d'orchestre afro-américain James Ruiz Europe et ses 40 musiciens, qui étaient des soldats alliés débarqués peu de temps avant à Saint-Nazaire. Ville de Nantes, ville pivot, donc, dans l'histoire de la musique, et pivot dans la vie de Nausig, où elle prend en charge, lors du changement de local, le paiement du loyer à hauteur de 80 000 euros par an, les travaux d'aménagement à hauteur de 50 000 euros et en accordant une subvention annuelle de fonctionnement à hauteur de 22 000 euros. Dans la vie et le fonctionnement de nos zigs, qui d'autre est un pilier ?

  • Speaker #0

    Je crois que, alors je viens aussi à préciser qu'il y a aussi le département qui nous a énormément aidé dans ce local, qui nous a payé par exemple une cuisine aménagée ou du matériel de bureautique, des tables par exemple, ou des canapés et tout ça. C'est vraiment le département et la mairie qui nous soutiennent, mais depuis très longtemps, ce n'est pas nouveau vraiment ce soutien financier, matériel, c'est vraiment depuis... En tout cas, pour la mairie, c'est quasiment depuis la création de nos ZIG. Le département, ça fait très longtemps. Je pense que ça fait peut-être 15, 20 ans, même plus. Je ne sais pas encore, mais je ne sais pas exactement. Mais ça fait très longtemps pour le département qu'on est soutenu. on est accompagnés, on est en lien très proche avec les différents élus, avec les différents agents et agentes de la collectivité. Ça fonctionne très bien. Vraiment, les partenariats, on est tout le temps en lien avec eux. Si on a des besoins, comme en ce moment, où on a des fuites d'eau à deux endroits dans le local, On est en lien avec la mairie. On parlait de la Pride juste avant, mais sur plein d'autres sujets, on est tout le temps en lien avec la mairie et le département. Et on fait partie de réunions coordonnées par la mairie, coordonnées par le département aussi. Avec aussi la DILCRA, Direction interministérielle de lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT. Oui, c'est aussi un gros financeur. On en a beaucoup, beaucoup, beaucoup. On en a énormément des assos partenaires avec qui on bosse au quotidien. On se dit, on en rigole, mais c'est souvent les mêmes qu'on retrouve sur toutes les réunions parce qu'on fait partie de plein de réseaux, plein de collectifs. L'intercollectif féministe où il y a plein d'assos et des collectifs. On fait partie du comité de pilotage du réseau de la ville non sexiste qui est... coordonnées par la ville de Nantes, on fait partie des semaines d'éducation contre les discriminations qui est coordonnée par la Ligue de l'enseignement, où il y a 160 associations dans ce réseau. On fait partie du Conseil de la nuit, on fait partie de... collectif, même si ça n'a pas encore beaucoup d'existence, mais qui bossent sur tout ce qui est intervention en milieu scolaire ou formation pour adultes. On fait partie de, j'en oublie très certainement, le collectif des personnes à la rue. Et c'est souvent les mêmes assos qu'on retrouve, où le réseau d'acteurs, le ravadisme et de vigilance, en tout cas sur tout ce qui est lié aux discriminations à Nantes, qui est coordonné par la ville de Nantes aussi, on en fait partie. On fait partie de plein de réseaux, plein de collectifs. Je me répète encore, désolé, mais c'est souvent les mêmes assois, les mêmes personnes qu'on rencontre. À force, on se connaît très bien. Et c'est encore mieux, le fait de bien se connaître. Les assois avec qui on bosse le plus, c'est la Ligue de l'enseignement, les CMA, la Ville. Alors, c'est pas la Ville, c'est une institution, mais on voit souvent les mêmes. On voit aussi beaucoup, je pense à la France Tardasil aussi, avec qui on travaille de manière étroite. avec Gazprom, la Ligue des droits de l'homme ou la CIMAD sur tout ce qui est étrangers, personnes exilées, personnes en demande d'asile ou les titres de séjour. Au niveau national, bon déjà, c'est les membres du bureau qui sont en lien, mais avec, je pense à la fédération LGBTI ou l'inter-LGBT, on fait partie de ces deux fédérations, on va dire, ou inter-associations. Après, les partenaires aussi au niveau national, il y a, quand je suis arrivé en 2020, j'étais tout seul, en 2019, j'étais tout seul dans l'assaut et je me suis dit, c'est dommage d'être seul dans une assaut et je voulais savoir... ce que faisait s'il y avait d'autres salariés dans d'autres centres LGBT. Donc j'ai un peu initié en 2019 à l'époque, initié le truc de me mettre en relation avec les salariés. Alors en 2019, de ville main, il y avait en 2020, il y avait très peu de salariés dans les centres LGBT. Aujourd'hui, depuis 2021 ou 2020, oui, c'est ça, depuis 2021 ou 2022, on a eu des enveloppes qui ont fait que plein de centres LGBT ont embauché. Donc il y a plein de salariés maintenant dans les centres LGBT, il y a plein de centres LGBT qui ont plusieurs salariés aussi. Donc ça, moi, j'ai essayé de relancer le truc, mais c'est un travail énorme et je n'avais pas le temps, moi. Mais c'est quelque chose qui me reste en tête, que j'ai envie de développer entre les différents salariés des centres LGBT. Et donc on est aussi en lien avec les différents centres LGBT. Et donc dans les partenariats qui vont se nouer, là, il y a un projet, comme je l'expliquais tout à l'heure, autour... des quartiers prioritaires politiques de la ville où on a envie de se développer. Donc là, je me base déjà sur les assos présents sur les différents quartiers, sur les différents territoires. Mais c'est des assos pour l'instant avec qui on travaille déjà. Mais en allant, en faisant du aller-vers, c'est un mot qu'on utilise beaucoup, mais en allant dans ces différents quartiers, le but, c'est aussi de rencontrer des assos présentes sur le terrain. parce qu'il existe énormément aussi d'assauts sur ce terrain. Sur le terrain, dans ces quartiers, il existe beaucoup d'assauts et j'espère te faire du lien avec les différentes assauts. Après, il y a toujours ce qu'on fait régulièrement, c'est de recevoir des nouvelles assauts, de recevoir ou de faire du lien avec des nouvelles assauts, des nouveaux collectifs. Si je dis que c'est une prise de contact avec une nouvelle assaut une fois par semaine, je pense pas beaucoup exagérer, mais on a le temps et puis en fait ça nous tient à cœur, nous l'équipe salariée, de rencontrer plein d'autres assos parce qu'on peut travailler. Alors là on en a besoin, comme on est à plein de commissions différentes, il faut qu'on ait plein de partenariats sur chacune des commissions. Pour ce projet des quartiers politiques de la ville, il y a une réunion qui va avoir lieu, mais pour lancer ce projet... C'est pas de se dire nous on arrive en tant que grosse asso du centre-ville, on va arriver dans vos quartiers, on va vous apprendre la vie. C'est pas du tout ça qu'on a envie. Et du coup cette réunion c'est mettre autour de la table des acteurs et actrices déjà présents, déjà actifs sur ces territoires. Que eux nous disent, le public qu'on a rencontré sur le terrain a besoin de ça, a envie de ça. C'est partir encore une fois du public, des personnes présentes localement. Et des assos présentes localement.

  • Speaker #1

    Les homophobes ne prennent pas de vacances. C'est le titre d'un communiqué de Nausique en 2018, après une attaque sur l'ancien local. Que s'est-il passé à ce moment-là ? Cette attaque était-elle isolée ?

  • Speaker #0

    Alors là, ces attaques, j'en ai à souvenir. C'est aussi les attaques sur lesquelles on communiquait. Après, on se faisait dégrader très souvent, très régulièrement nos locaux. Donc on ne communiquait pas à chaque fois. Mais oui, il y a eu très régulièrement des tags, très souvent, là, c'est regranglué. Alors, ça a commencé à coûter cher en barillets et en clés qui devaient être faites pour les bénévoles, les assos et tout ça. Mais on a eu, je crois, des vitrines cassées aussi dans les tout premiers locaux ou dans les anciens locaux juste avant qu'on soit là où on est. Bon, après, je ne compte pas les agressions par mail, les agressions téléphoniques. également. Là depuis qu'on est dans ces locaux là, on a eu alors encore une fois je touche du bois, on n'a eu que deux dégradations, c'est horrible à dire que mais voilà on n'a eu que deux dégradations depuis janvier 2023. L'année dernière là entre février et juin ou juillet 2023 il y a eu une dizaine de centres LGBT qui se sont fait dégrader et nous on en a fait partie. On n'a pas eu les dégradations les plus violentes. Je pense à Tours notamment, ou à Saint-Denis, à La Réunion, ou à Angers. Mais voilà, tous les centres LGBT se sont fait dégrader. Nous, en 2024, on n'a toujours pas eu de dégradation, en tout cas sur nos locaux. Peut-être que ça arrivera, je n'espère pas. Mais oui, dans l'ancien local, on se faisait très souvent dégrader. Très souvent dégrader, oui. Là, moi, je pense, dans les dégradations, quelque chose qui est aussi important, à Nantes, il y a les escaliers arc-en-ciel. Les marches arc-en-ciel sont extrêmement connues et beaucoup utilisent ces visuels-là. Mais il faut savoir que ce n'est pas la ville qui peint les marches, c'est nous, nos zigs, c'est les bénévoles. Et ces marches arc-en-ciel ont été dégradées, je crois, sept fois ou huit fois, je ne veux pas dire de bêtises, mais ont été dégradées plein de fois. Alors maintenant, ça n'est plus le cas parce qu'en fait, il y a des personnes qui se sont fait griller parce qu'il y a eu... Les personnes se sont fait griller. Mais ouais, ces marches ont été dégradées plein de fois. Là, ça ne l'est plus depuis quelques mois, peut-être un an. Mais oui, ça fait partie de nos égos aussi. Donc même si ce n'est pas nos locaux, c'est quelque chose qui nous tenait à cœur, qu'on a repeint, repeint. Et puis après, il y a aussi, sans parler de notre local, il y avait aussi le quartier. Avant, on était la rouge offre, on a eu un soutien énorme de l'ensemble des commerçants. Et d'ailleurs, les différents et différentes commerçants et commerçantes ont décidé eux-mêmes de leur propre chef. Alors nous, on a aidé sur la peinture, mais de repeindre. faire plein d'arc-en-ciel dans la rue Joffre, les passages piétons, faire des dessins par terre, les trottoirs arc-en-ciel. Et ce n'est même pas des commerçants LGBT. Ils ont voulu nous soutenir et depuis, ça fait deux ans qu'on est partis, ils se sont refait dégrader, je crois, cette année. au mois de juin, en tout cas, se sont fait dégrader en 2024 et on a toujours été présents pour les soutenir, leur donner de la peinture. Ce n'est pas que nos ZIG, c'est aussi les partenaires ou tout ce qui entoure nos ZIG. On porte plainte à chaque fois, à chacune des agressions, on commence à avoir l'habitude. On a des entrées au commissariat et puis certains officiers de police, si je ne me trompe pas. ne savait pas, il y a plusieurs personnes, certains policiers ou policières ne connaissaient pas, ne savaient pas qu'on pouvait caractériser une plainte pour homophobie ou transphobie. Et l'ancienne présidente Violette, je pense à elle, mais il y a eu d'autres personnes qui ont été portées plainte, a appris des fois à certains policiers ou policières qu'on pouvait effectivement mettre homophobie ou transphobie par exemple. Parce qu'il y a plein de fois, ce n'est pas caractérisé. Donc on porte plainte à chaque fois, on fait des pré-plaintes. Le bureau a commencé à avoir l'habitude à Nozig, il le fait trop souvent malheureusement. Sur les attaques des Pride, c'est arrivé plusieurs fois. Alors je pense vraiment qu'il y a eu bien pire ailleurs, sur d'autres villes, Tours, Angers, Bordeaux. Je ne vais pas faire la liste, mais les Pride sont beaucoup plus attaqués que nous. Je pense qu'on est vraiment très strict sur l'aspect sécurité à Nantes, en tout cas lors des prides. Après, ça arrive que parfois, là où on passe, dans certaines rues, il y ait des œufs qui soient jetés. Mais jusqu'à présent, en tout cas, moi, ça fait cinq ans, et même, je fais des prides à Nantes depuis 2010-2011, il y a eu quelquefois des... quelques... individus qui ont manifesté avec une banderole mais ils étaient vraiment pas loin voilà on n'a pas eu ça a pas été dramatique en tout cas lors de la pride le fait de bien nous entendre avec certains collectifs aussi radicaux enfin je pense par exemple l'année dernière on était en lien par exemple avec les antifas à Nantes c'est eux qui ont fait qui ont tourné par exemple tout autour de la soirée officielle ou après la pride en fait on était en lien avec les antifas qui eux nous disaient bah voilà Il y avait plusieurs groupes qui faisaient le tour et qui ont empêché, qui ont évité des agressions. On s'entend à la fois très bien avec les institutions de la mairie et à la fois avec tous les collectifs dits radicaux Sur les prides, on est plutôt épargnés. On ne va pas trop se plaindre, mais parce qu'il y a un travail colossal qui est fait en amont avec la préfecture, avec la police, la gendarmerie, et puis aussi avec... toutes les assos qui nous aident autour de la sécurité. Après, sur l'aspect, nos liens avec les institutions. Alors, au commissariat à Nantes, il y a ce qu'on appelle une délégation d'aide aux victimes où il y a une policière, une assistante sociale et une psy. On est en lien étroit, très étroit, et ça se passe très bien avec la personne, enfin la policière en tout cas, qui fait partie de cette délégation d'aide aux victimes. On sait qu'il y a des gens qui sont allés porter plainte, qui n'ont pas forcément été très bien reçus, mais comme dans beaucoup de commissariats, c'est compliqué pour beaucoup de personnes d'aller porter plainte. C'est pour ça qu'il y en a très peu et trop peu qui le font. Donc nous, quand on accompagne, quand on fait des entretiens d'écoute, on va parler de cette délégation d'aide aux victimes. Je sais qu'elles sont la tête sous l'eau, mais on a toujours eu des très bons retours de ces personnes qui font un travail. Heureusement qu'elles sont là. Et puis après, il y a aussi d'autres personnes qui reçoivent des plaintes, qui accueillent des victimes au commissariat à Nantes, en tout cas qui font du bon travail. On prévient en tout cas, si les personnes veulent vraiment aller porter plainte ou poser une main courante, on renvoie vers cette délégation parce qu'on les croise aussi sur d'autres réunions à droite à gauche, parce qu'ils nous connaissent. Et si ils y vont, on leur dit vous y allez au nom de la part de nos ZIG Comme ça, ils font moins de bêtises parce qu'ils savent que ça va nous revenir à nos oreilles. Il a fallu que les personnes qui parlent plainte, là je pense notamment à l'ancienne présidente, ne se laisse pas faire, ne se laisse pas démonter, et que face à elle, des policiers ou policières, enfin des policiers, lui ont dit Oh, vous n'allez pas m'apprendre mon métier ? Et en fait, il a fallu qu'elle insiste, parce qu'elle était sûre d'elle et qu'elle connaissait un peu le logiciel, le ciel de dépôt de plainte. Et pour leur expliquer, la personne s'est retrouvée un peu con, parce que du coup, Violette, qui était l'ancienne présidente, avait raison. Mais oui, il a fallu insister, il a fallu ne pas se laisser... démonter donc ça a été caractérisé je crois à chaque fois et il y avait aussi je dis ça parce qu'on a aussi accompagné des personnes qui ont porté plainte et et que je pense à une agression il ya l'année dernière où il ya deux ans d'une personne bénévole de nozick qui s'est fait agresser après la pride en rentrant chez elle l'agression était extrêmement violente il ya eu des témoins et c'était vraiment homophobie on pouvait pas en fait quand Quand la plainte a été inscrite, au début, c'était motif crapuleux. Il a fallu qu'on insiste pour que ça soit requalifié pour homophobie. Mais c'est souvent ça, soit pas de motif, soit motif crapuleux. Je pense que là, ça va être un gros sujet à venir de formation de tout ce qui est police, mais également justice. Alors, je sais qu'il y a l'association FLAG qui existe, qui est l'association de la police et justice LGBT. Mais je sais qu'il y a d'autres centres LGBT, il y a d'autres asso LGBT qui interviennent aussi auprès de la police pour les former, pour les sensibiliser. Nous, on a été sollicité, pour l'instant, ça ne s'est pas concrétisé. Mais oui, il y a plein d'asso LGBT qui interviennent et je pense qu'il faut le faire et le refaire. Mais c'est pareil pour l'accueil et l'accompagnement des victimes de violences sexuelles ou de violences... Enfin voilà, de tout ce qui est victime de violences sexuelles, il faut... également formé la police là-dessus. On est en lien avec des avocats et des avocates aussi, sur différents aspects. On a formé... Alors, il y a l'association française des avocats LGBT+, et nous, on avait formé quelques adhérents, quelques avocats et avocates sur Nantes. On est en lien étroit avec aussi pas mal d'avocats sur différentes thématiques. Là, je pense notamment aux droits des étrangers, pour les personnes qui... Par exemple, toutes les personnes en demande d'asile ou sur des titres de séjour qui ont besoin d'avocats ou d'avocates. Donc ça, on a des noms d'avocats, on est en lien avec souvent les mêmes avocats. Et puis quand il y a des agressions, nos ZIGs peuvent se porter partie civile. Ce qu'on a fait aussi, on a les avocats qu'il faut. Parce que nos ZIGs, on parlait de dégradation juste avant, mais on est aussi attaqués sur différents procès. Alors, plus trop en ce moment. Encore une fois, je touche du bois, mais on a été attaqués. à la fois sur les marches, sur les escaliers arc-en-ciel ou d'autres choses. Pour l'instant, on s'en est sorti, on s'en sort à chaque fois. Mais oui, on a les avocats qui nous aident. Il y a aussi des attaques sur des subventions qu'on pouvait recevoir. Je pense que des gens ont un peu du temps à perdre. Nous, on est accompagnés, soutenus par des avocats et ces personnes ont toujours perdu. Moi, ce qui me vient en tête, c'est en France, avec ces lois transphobes un peu mortifères, qui sont les propositions de loi qui viennent du Sénat et qui viennent de l'Assemblée nationale aussi, qui sont catastrophiques, on va dire. Mais de manière générale, toutes les attaques, ça fait peut-être un an, ou même plus d'un an, ça fait quelques années qu'on s'en prend beaucoup aux personnes trans. Ça dérange des personnes qu'on puisse filer des hormones à des mineurs trans. Par contre, ça ne les dérange pas de mutiler des nouveau-nés intersexes, ou de donner des hormones à des mineurs quand ils sont trop petits. pas assez poilus ou trop poilus, enfin voilà, ça les dérange pas à certains moments de donner plein d'hormones et sur d'autres pour les mineurs trans ça les dérange. Voilà après il y a beaucoup de légendes urbaines, voilà donc déjà toutes ces attaques aussi et puis après c'est pas forcément un acte en particulier, c'est pas forcément un acte LGBTFOM en particulier, c'est ce gouvernement actuel avec toutes les personnes présentes et là moi j'ai en tête deux personnes en tout cas qui sont dans ce gouvernement pour certains... un poste assez important, et qui ont été présidents, sont toujours surnantes et ont été présidents de région. Et en fait, à cause de ces personnes, on a eu des suppressions de subventions de la région, on n'a plus d'argent de la région. Là, moi, j'ai deux personnes à tête, mais il n'y en a pas que deux. Malheureusement, dans ce gouvernement, il y a beaucoup, beaucoup de personnes dans ce gouvernement qui ont voté contre l'inscription de l'avortement dans la Constitution, qui ont voté, ou en tout cas qui étaient. contre le mariage pour tous, il y en a beaucoup qui ont défilé aussi contre le mariage pour tous, qui étaient aussi contre la dépénalisation de l'homosexualité. C'est plutôt aussi les membres de ce gouvernement qui m'inquiètent de manière générale. On parlait de l'histoire et là, c'est un souvenir. J'avais participé à ce projet des 30 ans à Nozick, donc on a fait une expo, on a interviewé des anciens et des anciennes bénévoles et anciennes salariées. Je fais le lien aujourd'hui entre toutes les attaques ou les questionnements que des parents peuvent avoir en lien avec, ou même pas que les parents, que beaucoup de gens peuvent dire sur les personnes trans ou les jeunes personnes trans. Et en fait, c'est exactement les mêmes questions. C'est exactement les mêmes questionnements. Il y a juste à changer trans et gay et lesbienne. C'est les mêmes questions qu'il y a 30 ans. Toutes les questions qu'on se pose aujourd'hui, il faut changer un mot. Et c'est exactement la même chose. C'est une passade. Il faut éviter... d'intervenir ou de leur parler de tels sujets à cet âge, c'est pareil. Et ça, ça m'avait sauté aux yeux quand on avait fait ce travail l'année dernière autour des 30 ans. C'est les mêmes questions. 2016, 2007, 2018, où la région nous finançait. Et en fait, il y a eu, dans les assos confédérés à l'époque, il y a l'association des parents et futurs parents gay et lesbiens, la PGL, qui a organisé un débat autour de la GPA. Ça n'a pas plu à des personnes de la région, donc du coup, il y a déjà eu ça. Et puis aussi sur des films projetés au Ciné Pride qui ont également des plus à des personnes de la région. Et c'était un prétexte pour nous supprimer les subventions. Ces personnes ne se disent pas homophobes, là j'avais une personne en tête, ne se disent pas homophobes parce qu'elles donnent de l'argent à une fondation LGBT. Mais voilà, nous, elles nous ont quand même supprimé. Et à l'époque, ça nous avait mis en danger. Je me rappelle de campagne du centre qui parlait. Alors, on avait repris un peu cette main jaune de SOS Racisme dans les années 80, de Touche pas à mon pote. Et on avait fait une campagne autour de Touche pas à mon centre. Heureusement, encore une fois, le département et la mairie sont arrivés derrière pour compléter la perte. C'était plus de 10 000 euros. Enfin, je ne veux pas dire, la somme était énorme. C'était énorme. Et heureusement, le département et la mairie sont arrivés derrière pour nous aider et compléter ce trou. Et oui, c'est... Voilà. Alors après, on avait coupé les contacts. Depuis, je crois, cette année, j'ai du mal dans les dates. Depuis cette année, on a repris contact avec la région dans le sens où on a rencontré, on a été à un rendez-vous avec la présidente de région actuelle. On a été écoutés, on a été bien reçus. Voilà, les liens sont repris. En tout cas, on n'en est pas encore sur des financements de la région, mais des liens ont été repris, oui. Mais même, ça va au-delà de ça. Je pense au planning familial, par exemple, en Gironde, qui se voit coupé d'une grosse partie de sa subvention, si je ne me trompe pas. Enfin, moi, des dernières infos que j'avais, c'était ça. Donc, oui, même les assos, aujourd'hui, galèrent. Les assos sont obligés de fermer des missions, ne peuvent plus... Faire telle ou telle action ou activité parce qu'il leur manque de l'argent, c'est dommage.

  • Speaker #1

    La rose, les boutons et les épines de nos ligues.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que c'est ? Alors à la Rose pour nos ZIG, il y en a beaucoup. Parce que là, on est en plein développement, en pleine expansion. Le fait d'avoir l'équipe salariée qui se développe, le fait d'avoir plus d'assos qui nous rejoignent, le fait d'avoir plein de projets super en tête, d'être sollicité par beaucoup de... C'est vraiment le développement de l'association qui me marque. Mais même les activités, ça se ressent sur les activités. On a une Pride aujourd'hui où on a plus de 20 000 personnes, alors qu'il y a 10-15 ans de ça, on était à moins de 10 000 personnes. Oui, c'est vraiment le développement de l'association. Je pense à Rose. Ce n'est peut-être pas assez précis, le développement avec toutes les assos, toutes les commissions en interne qui se développent. Les locaux ont beaucoup aidé à ça aussi. C'est toujours lié à ça, c'est de voir... Oui, l'évolution, je compare à quelques années, et même de manière générale, pour ne pas être négatif non plus, quand on intervient en milieu scolaire. La manière dont on est accueilli, dont on est écouté, on parlait de beaucoup de choses négatives juste avant, mais globalement, en milieu scolaire, on est beaucoup sollicité, les élèves évoluent, même si on est un peu dans un moment un peu très polarisé en ce moment, sur pas que les sujets LGBT d'ailleurs, sur tous les sujets de manière générale. De manière générale, pardon. Oui, ça se passe globalement très bien, même s'il y a beaucoup de parents et d'alliés qui viennent nous voir. Et moi, ça me touche beaucoup d'avoir de plus en plus d'entretiens avec pas forcément les personnes concernées, mais l'entourage qui veut aider, qui écoute, qui veut accompagner. Oui, en fait, c'est là qu'on se rend compte qu'on est utile, quand il y a des gens qu'on a accompagnés, qui s'en sortent, quand il y a des personnes qui viennent. en pleurant de joie, qui nous aident, quand tous les gens parlent de famille, tout ça. Après, ma position, elle est compliquée, c'est que je suis salarié, je sais très bien que c'est un métier passion avec tous les problèmes derrière. Pour les boutons, pour nos X, il y a des choses à améliorer, il y a plein de projets, j'ai plein de projets en tête. Le prochain qui va arriver très très très prochainement, c'est autour des quartiers prioritaires politiques de la ville, là où on va bosser avec les différentes structures. dans les différents quartiers de Nantes, et pas que d'ailleurs. Donc ça, c'est un projet qui arrive. Les choses à améliorer, c'est également l'accompagnement, l'accueil et l'écoute, l'accompagnement, la formation sur différents sujets des bénévoles. Là, je pensais récemment, on a plusieurs formations qui ont été faites. propose aux bénévoles et il y en a une autour de l'accueil et l'écoute qui est en plein développement. Au début elle faisait trois heures, maintenant elle va faire une journée entière. Donc ça c'est génial, il y a d'autres sujets sur lesquels on aimerait bien créer des formations aussi ou accompagner, c'est en réflexion. Sur des projets aussi à venir, il y en a beaucoup, il y a des idées de podcasts également, parce que je sais que d'autres centrales LGBT le font et nous c'est une idée aussi qui tourne à nos igs. Pour l'instant, c'est les premiers projets. Il y a un gros projet aussi, mais là, ça va prendre plusieurs années. On aimerait bien avoir, on est intéressé par l'agrément espace de vie sociale. C'est un agrément qui est beaucoup décerné aux centres sociaux. Et nous, avec nos locaux actuels, la place où on est, avec le public qu'on accueille, avec les actions qu'on fait, les assos qu'on fédère, ça nous intéresse énormément cet agrément espace de vie sociale. Sauf que... pour l'obtenir, il y a beaucoup, un travail colossal avant de décrire un projet social qu'on n'a pas aujourd'hui. Donc ça, c'est un énorme projet, mais on va le commencer prochainement aussi. Les épines pour nos ZIG, les obstacles, en tout cas, ce dont on aurait besoin, la première chose qui me vient à tête, c'est plus d'argent. Plus d'argent pour davantage une équipe salariée aussi plus importante. Même si on vient d'avoir des nouveaux locaux, peut-être des locaux encore plus grands, en tout cas, des locaux plus importants, parce qu'on a aussi d'autres choses, on pourrait développer plus de choses. On est pour l'instant sur une bonne vibe, donc on n'a pas trop de choses négatives. Les échanges, enfin, ce qui pourrait être compliqué pour Nozick, c'est, moi, la première chose qui me vient en tête, c'est vraiment les conflits interpersonnels. Parce qu'il y a plein de personnes, plein d'individus, et qu'il faut... fonctionner ensemble et que des fois, ce n'est pas toujours évident. Mais pour l'instant, ça n'est pas le cas. Ça a été le cas, on ne va pas se cacher. Il y a eu des conflits, des gros conflits à la musique, mais là, pour l'instant, ça n'est pas le cas. C'est ça, je pense, qui pourrait nous embêter. Et ce qui pourrait nous embêter aussi, ce serait beaucoup la perte encore plus de subventions, qu'on n'ait pas d'argent. Là, je sais qu'en ce moment, il y a une discussion à l'Assemblée nationale sur le budget, mais voilà, nous, on est assez vigilants aussi sur le fait que, pareil, là, il y a une tribune interassociative qui est sortie récemment sur la nomination urgente d'une personne déléguée à la DILCRA. à la tête de la DILCRA on va dire voilà mais oui l'argent de l'argent et être attentif attentive au tout au conflit interpersonnel je sais qu'on est assez vigilant là-dessus à nos zigs voilà

  • Speaker #1

    Vous pouvez retrouver Nosig sur leur site internet www.nosig.fr, sur leur compte Instagram, sur leur page Facebook, mais aussi par mail à l'adresse contacte-nosig.fr ou par téléphone au 02 40 37 96 37. Merci à Emmerich Miguez pour avoir été l'invité de cet épisode. Rendez-vous le samedi 4 janvier pour le prochain épisode de Nos lieux et nos luttes.

Chapters

  • Intro

    00:00

  • Partie 1 : présentation des invité.es, des locaux, histoire de l'association

    01:17

  • Partie 2 : personnes et services

    20:18

  • Demandeur.euses d'asile LGBT

    35:44

  • Partie 2 : personnes et services (suite)

    51:38

  • Partie 3 : relations partenariales

    55:15

  • Partie 4 : violences envers les personnes et les lieux queer

    01:03:02

  • Partie 5 : perspectives d'évolution et bilan

    01:19:40

  • Outro

    01:25:38

Description

Ce centre LGBTQIA+ est celui qui accueille le plus de demandeur.euses d’asile par an…


Aujourd’hui on parle de NOSIG, le centre LGBTQIA+ de Nantes !

Vous y entendrez parler de l’impact des actions des associations, de présidence à trois têtes, de la caractérisation LGBTphobe dans la loi, et de bien d’autres choses encore !

Merci à Emeric Migaise, coordinateur de la structure, pour avoir participé à cet épisode.


TW : cet épisode fait mention de violences LGBTphobes.


Vous pouvez retrouver NOSIG :

 

Lexique des termes et structures cité.es dans cet épisode :

  • Antifas : abréviation de « antifascistes ».

  • ARDHIS : Association pour la Reconnaissance des Droits des personnes Homosexuelles et trans à l’Immigration et au Séjour.

  • CEF : Centre Éducatif Fermé.

  • CEMEA : Centres d’Entraînement aux Méthodes d’Éducation Actives.

  • Conseil de la Nuit : collectif géré par la ville de Nantes en partenariat avec les acteur.ices de la vie nocturne à Nantes.

  • France Terre d’Asile : association promouvant et défendant le droit d’asile. Gasprom : association de solidarité avec toustes les immigré.es à Nantes.

  • Iki-Iki : association qui utilise art et culture au service de l’éducation affective et sexuelle.

  • La Cimade : association pour le droit des personnes immigré.es.

  • RAVADis : Réseau d’Acteurs de Vigilance et d’Actions contre les Discriminations.

 

Pour toustes les auditeur.ices, vous pouvez me contacter via ces différentes plateformes : https://linktr.ee/lepodsam

Et si le podcast vous plait, un partage aiderait énormément le projet !

 

Jingle d’introduction du podcast : Erothyme – Along the Arc : https://erothyme.bandcamp.com/album/along-the-arc Jingle de la partie 4 du podcast : Flames – Kbam Willis : https://pixabay.com/fr/users/kbamwillis-43489384/ Autres jingles : https://pixabay.com/fr/music/search/jingle%20podcast/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Ce centre LGBT est celui qui accueille le plus de demandeurs et demandeuses d'asile par an. Concernant certains acronymes et noms de structures, un lexique est disponible en description de cet épisode. Notez également que cet épisode va faire mention de violences envers les personnes et les lieux queers. Salut c'est Sam, militant queer en association depuis plusieurs années déjà, mais surtout, militant depuis toujours, au fin fond de ma chair. Et aujourd'hui, pour le huitième épisode de Nos lieux et nos lucs, avec Emric Miguez, coordinateur de l'association, on vous raconte l'histoire du centre LGBTQIA+, de Nantes, Nosig. Emric, à travers tes fonctions de coordination de projet, d'accueil et d'écoute, Si ton militantisme était une couleur, laquelle serait-elle et pourquoi ?

  • Speaker #1

    Bienvenue. Si mon militantisme à Nausig était une couleur, par exemple, je verrais ça comme le vert ou le violet, on va dire. J'hésite entre le vert et le violet à chaque fois. Parce que, je ne sais pas, le vert, il y a beaucoup cette histoire d'espoir, de paix, d'écologie. Voilà, parce que j'aime bien le violet, parce qu'il y a aussi, dans beaucoup de rapports de la communauté LGBTQIA+, il y a du violet. Ouais, c'est aussi une des couleurs du féminisme, qui est beaucoup liée aux luttes LGBTQIA+. Donc ouais, c'est ces deux couleurs qui me viennent en tête. Moi, je suis salarié à Nozick depuis 5 ans, en 2019. Et auparavant, j'étais bénévole à Nozick entre fin de... 2010 et 2013, on va dire été 2013, où j'ai été bénévole à côté avec SOS Mufubi pendant 10 ans, mais j'ai aussi été bénévole avec Nozig, et à l'époque ça ne s'appelait pas Nozig, ça s'appelait encore le centre LGBT de Mons. Je pense que déjà depuis peut-être pas 20 ans, mais presque, je suis investi bénévole, comme je le disais. Et depuis 2019, être salarié, j'ai passé un diplôme en fin 2018 sur la coordination de projets. J'ai bossé dans d'autres types de structures avec d'autres assos. Et étant bénévole sur les sujets LGBT, j'ai vu une annonce passer, une fiche de poste passer. Une offre d'emploi, pardon. Et c'est quelque chose qui me plaisait beaucoup, il y avait de la coordination de projet. Même si il y a cinq ans, j'en faisais un petit peu, mais ce n'était pas le gros de mon travail. Et donc j'y ai répondu avec, je crois, plusieurs dizaines d'autres personnes, et j'ai été pris, j'ai appris trois jours plus tard.

  • Speaker #0

    Le 21 avril 1993, c'était la naissance de CHELA, donc Collectif Homosexuel d'Aide et d'Information de la Loire-Atlantique, qui est aujourd'hui devenu Nausique. Est-ce que tu peux nous dire qui était CHELA, et que s'est-il passé jusqu'à devenir Nausique aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Alors, l'histoire du CHELA... Le collectif homosexuel d'aide et d'information de l'Ouest Atlantique, c'est à l'origine cinq associations et des individus, mais cinq associations qui se sont réunies pour créer ce collectif. Alors, il y avait bien évidemment une référence à la chanteuse et les cinq associations étaient... Donc une asso qui s'appelait les Jeunes Guets de l'Ouest, qui après s'est renommée Si Maman Savait, qui n'existe plus aujourd'hui. Une association qui s'appelait Homosaïque, et une autre qui s'appelait Homophone. Donc ces trois assos n'existent plus aujourd'hui. Et puis après il y avait aussi l'association David et Jonathan. qui est aujourd'hui D&J Arc-en-Ciel, autour de la spiritualité et pour les personnes croyantes LGBTQIA+. Et aussi l'association Les Guerres en Donneur Nantais, qui existe encore aujourd'hui. Voilà, ces cinq assos se sont dit, on va créer un collectif pour soutenir et accompagner les personnes LGBT. Et à l'époque, on était beaucoup sur les lesbiennes, les gays. Les personnes trans sont arrivées quelques années plus tard sur l'accompagnement des personnes trans. Mais à l'origine, c'était vraiment beaucoup en soutien aux personnes lesbiennes ou gays. Nos X, ça veut dire nos orientations sexuelles et identités de genre. On a choisi ce nom depuis 2017. Il y a eu plusieurs noms à nos zigs, avant nos zigs, mais oui depuis 2017, c'est nos orientations sexuelles, identités de genre. On a un peu copié sur la commission OZIG de Amnesty International, on a rajouté le N pour nos. C'est la commission Amnesty International qui travaille sur tous les sujets LGBTQIA+. Et lors du choix du... Alors là, c'est des bénévoles qui nous ont raconté ça, lors du choix du nom, parce qu'on en était arrivé à Centre LGBTQI+, et qu'il était... Des gens s'étaient dit, on va probablement rajouter d'autres lettres derrière, peut-être, on n'en sait rien, que d'autres villes en France s'étaient donné des noms, je pense à Quasar, à Angers, ou à Iskiss, à Rennes. ou plein d'autres centres LGBT en France. Et voilà, ce Nozig a été choisi parce qu'à l'époque, une personne dans le choix du nom, il y avait une personne d'Amnesty qui nous a dit, nous, Amnesty, ça s'appelle comme ça. de l'écho de certains et certaines bénévoles, où ça plaisait, et qu'en rajoutant le N pour nos orientations sexuelles, identités de genre, ça faisait un petit côté bretonnant aussi. Alors sur les différents noms, il y a eu le Chela en 97, le nom a changé, ça devient le CLGN, le Centre Lesbien et Gay de Nantes. Après, ça a été le Centre Lesbien et Gay de Nantes-Loire-Atlantique, donc le CLJNA de Nantes-Atlantique. Après, il y a eu le Centre LGBT, début des années 2000, je crois. Et puis après, il y a eu le Centre LGBTI et le Centre LGBTQI. Et puis après, Nozig et le sous-titre et le Centre LGBTQI à plus de Nantes. J'ai eu des échos. comme quoi, par exemple, Amnesty réfléchissait à intégrer aussi l'intersexuation. Nous, à Nozick, on n'a pas eu encore cette réflexion, je ne sais pas si on l'aura un jour. Il est bien évident que les sujets intersexes sont indispensables et on bosse beaucoup, beaucoup dessus. Mais pour l'instant, le prénom, c'est orientation sexuelle et identité de genre. Dans les souvenirs, j'ai les premiers combats aussi qui n'ont pas été faciles sur la reconnaissance de la déportation des homosexuels, de participer à une cérémonie de dépôt de gerbes dans le centre de Nantes. On nous avait interdit, on avait reçu des lettres, pas nous, mais à l'époque, les bénévoles avaient reçu des lettres. Leur interdiction... interdisant de mettre un pied lors de ces cérémonies. Il y a eu des lettres en nous interdisant de mettre les pieds. Je crois que c'est seulement officiellement. Alors, ça fait une dizaine d'années qu'on y va et qu'il n'y a pas d'invitation officielle. Mais bon, on est accepté. Et je crois qu'officiellement, c'est, si je ne me trompe pas, en 2022 ou 2021, mais je crois que c'est 2022, où officiellement, on reçoit une invitation de l'assaut des enfants. combattants nous demandant de participer et d'avoir une place pleine et entière pour déposer une gerbe avec le triangle rose et ça a été, je sais que la présidente à l'époque étaient extrêmement émus. On a été très bien accueillis de par les assauts d'anciens et anciennes combattants. Les anciens locaux ont été régulièrement dégradés. Peut-être que c'est le lieu où ils se trouvent, je n'en sais rien. On a eu en 2016, si je ne me trompe pas, et en 2017, des subventions qui ont été supprimées de la part de l'Assemblée nationale. d'institutions. Donc oui, il y a eu plusieurs et puis après, comme dans beaucoup d'associations, il y a eu des conflits en interne et nos ZIG a réussi à passer par-dessus. Mais ouais, c'est les différents combats qu'on a pu mener qui n'ont pas toujours été évidents. Le premier accueil, par exemple, des personnes trans, le premier accueil des personnes en demande d'asile, dans le début des années 2010 aussi. À chaque fois, il a fallu s'adapter, en se développant, s'adapter à l'actualité. Depuis la création de l'assaut, on a eu ça, on ne peut pas dire le contraire, on a eu un énorme soutien de la part de la ville et du département. Très tôt, on a eu assez d'argent. Je sais que quand Jean-Marc Ayrault était président, il était, pardon... Quand Jean-Marc Ayrault était maire, la ville nous a beaucoup soutenus. On a eu assez d'argent pour, fin des années 90, embaucher une personne salariée. Je crois qu'il y avait très peu de centres LGBT qui avaient des personnes salariées dans les années 90. Je pense à Paris, après je ne sais pas dans les autres centres LGBT, mais même il y a 50 ans, il y avait peu de salariés dans les centres LGBT en France. Et oui, nous, dès les années 90, la mairie et le département ont été derrière nous.

  • Speaker #0

    L'île de Nantes est empreinte d'une riche histoire. Au XVIIe siècle, les premiers ponts sur la Loire relient les rives nord et sud. Au XIXe, ce sont les Boires, surnom donné au bras de ce fleuve, qui bénéficient de la construction navale et de l'essor de l'industrie. Mais revenons à notre époque. En 2023, Nausig fêtait ses 30 ans. Et pour cet anniversaire, l'association passait d'un local de 70 m² à un autre de 250 m², aux 7 rues Magdalen. sur cette île de Nantes.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Il y a eu un tout premier local au début. C'était une salle de la mairie. Après, on a eu un local qui faisait une trentaine de mètres carrés dans la rue Joffre. En 2012, j'étais bénévole, on a déménagé. juste avant les élections, en janvier, si je ne me trompe pas, dans un local qui faisait 80-90 m². Dans mes souvenirs, c'était ça. Et puis après, en janvier de l'année dernière, on s'est retrouvés dans 280 m². Je sais qu'à l'époque, ça nous paraissait déjà très, très grand, passer de 30 m² à plusieurs dizaines de m² en plus. Par contre... On était à l'époque, en 2012, dans le privé. C'était un bailleur privé et on payait, on faisait chaque année le paiement du loyer. Et en 2012, là, par contre, moi, j'ai... En 2023, j'ai beaucoup plus l'historique, où ça faisait pas mal d'années que les bénévoles des différents bureaux... Les assos faisaient bloc pour réclamer un nouveau centre, des nouveaux locaux, parce que les dernières années, on ne s'était même plus à être à l'étroit. Je sais que des associations confédérées étaient obligées de faire des rendez-vous, des groupes de parole à l'extérieur. Il n'y avait pas la confidentialité qu'on mettait en avant. Il y a eu plein de choses qui ont fait que c'était vraiment trop petit. Et puis en 2020, le Covid arrivant, ça a été encore beaucoup plus compliqué. Tous ces temps conviviaux qu'on n'a pas pu faire dans les locaux. Alors on s'est adapté, on a fait les temps conviviaux en Zoom. Et puis des entretiens, c'était compliqué. On avait une commission de droit d'asile qui explosait, qui avait beaucoup de demandes de rendez-vous. On était aussi beaucoup sollicités pour des entretiens d'écoute. Il fallait qu'on pousse les murs, ça devenait urgent. Et en 2000, si je ne me trompe pas, en 2020, dans mes souvenirs, on est quatre à participer à une réunion avec la mairie. À l'époque, il y avait Martine, la présidente, Violette, la secrétaire, Nicolas, qui était aussi secrétaire, et moi, en tant que salarié. À l'époque, j'étais seul salarié. Et il a fallu que lors d'une réunion, on tape du poing sur la table de manière... De manière figurative, on a vraiment tapé du poing sur la table. On a dit que là, l'urgence, il fallait qu'on ait des nouveaux locaux urgentement. Et en mettant la pression, la mairie s'est un petit peu plus activée. On a visité quelques locaux et en juin... On n'avait pas la confirmation, mais en juin 2022, le local a été trouvé et il a été signé. On n'a rien dit lors de la prête 2022 parce que ce n'était pas encore signé. Et après, le temps que les travaux se fassent, on est rentrés dans les locaux en janvier 2023. Et là, pour le coup, c'est la ville de Nantes qui loue les locaux et qui nous souloue à nous. Parce qu'on avait visité des locaux auparavant où, parce qu'on était une asso LGBT, des propriétaires ne voulaient pas nous mettre à disposition d'autres locaux. Mais là, les nouveaux locaux qu'on a depuis un an et demi sont géniaux, sont super. Des fois, il y a des journées où il n'y a plus de place. J'ai un souvenir où on avait invité aussi d'anciens, d'anciennes présidentes, d'anciens militants, d'anciens bénévoles, en plus d'avoir invité tous les élus. Et j'ai le souvenir d'un ancien salarié ou d'une ancienne vice-présidente, d'anciens aussi bénévoles, qui était émue aux larmes de voir qu'on en était arrivé ici après une trentaine d'années. Avant d'arriver dans ce local, on a eu une personne qui était au bureau et au conseil d'administration, qui était architecte et qui nous a fait un travail exceptionnel de cahier des charges. On recevait énormément de personnes. Donc, quand on est arrivé dans les nouveaux locaux, il y a eu un petit temps où il a fallu changer la porte d'entrée parce qu'on accueillait plus de 50 personnes, non qu'il fallait que la porte soit ouverte de telle manière vers l'extérieur. On avait une douche, enfin on a toujours une douche dans nos locaux, donc il y a des travaux qui doivent avoir lieu dans cette douche. On a la chance d'être ouvert, je crois, une vingtaine d'heures par semaine pour toutes les personnes bénéficiaires ou bénévoles. D'ailleurs, c'est très, très important parce que pour beaucoup de gens, on parle de famille. parle de bien-être, donne des exemples concrets, mais dans ces nouveaux locaux, ce qu'on n'avait pas avant, c'est que les gens viennent juste pour se poser, juste pour être bien, rechercher leur téléphone, boire un café, un thé, de l'eau, rencontrer des gens. Donc au sein de la ville, les gens commencent à être bien identifiés, alors pas partout, et ça c'est un travail aussi qu'on... On est en train de mener et qu'on va mener aussi d'être identifié partout sur toute la ville de Nantes. Mais on a aussi ce rayonnement départemental et on est visible, on est bien identifié. Ce n'est pas encore assez, on peut encore faire mieux. Après, il y a d'autres assos aussi dans le département avec qui on travaille énormément. Mais oui, c'est indispensable qu'on en ait un sur Nantes. Nous, ça fait 30 ans qu'on existe. Pour l'instant, je sais que d'autres centres LGBT le font, d'aller faire des permanences ou tenir des stands dans des quartiers de manière régulière pour dire on est là, là c'est un projet qui est en cours, où on sait qu'on est bien dans notre centre-ville, on ne se plaint pas, on est très bien placé, mais des fois il faut un peu sortir de notre zone de confort et se dire est-ce qu'on va aller dans certaines zones un peu... rural ou dans certains quartiers où on n'est pas présent. On intervient dans des établissements scolaires de certains quartiers prioritaires politiques de la ville, mais on n'a pas de présence régulière. Et à chaque fois qu'on y va de manière ponctuelle, les gens nous découvrent ou alors les gens nous disent qu'ils aimeraient bien avoir aussi un lien avec nous plus proche de chez eux. C'est un travail qui va débuter là dans les... Semaine à venir. On bosse dans la ruralité. Alors pour l'instant, nos actions à l'extérieur sont principalement pour intervenir soit auprès de collèges lycées, auprès de jeunes en maison, en maison famille rurale ou dans des centres, dans des centres ou alors pour faire des projections de films, projections de débats. Mais il y a déjà des assos. Il y a pas mal d'assauts LGBT aussi sur le territoire et on n'a pas envie nous d'arriver en tant que grosse assaut. On bosse avec les assauts présentes, que ce soit sur Ancenis, que ce soit sur Saint-Nazaire, que ce soit à Clisson, là je pense assez, ou à Châteaubriant. Il y a déjà des assauts dans les quatre coins du département, on a la chance. Et je sais que ces assauts, par exemple, organisent des Pride, donc nous on y va. à Ancenis depuis 2-3 ans, je crois, 3 ans. À Clisson, c'était la deuxième édition cette année. À Saint-Nazaire, ça fait pas mal d'années qu'ils en font une. Donc voilà, on est aussi où il y a eu aussi une Pride à Mouais, dans un village de 400-500 habitants. où il y a eu du monde qui a été, on aide, on accompagne, on est aussi présent avec les autres assos. Pour l'instant, nos présences, c'est soit sur les Pride, soit sur des projections débat lors du festival Ciné Pride, ou soit pour intervenir auprès de jeunes et moins jeunes, d'ailleurs auprès d'adultes aussi.

  • Speaker #0

    Dit aussi la présidence cerbère de Nausig. Si ces personnes sont la tête, qui c'est le reste du squelette de l'association ? Et quelles sont les différentes actions qui composent ces articulations ?

  • Speaker #1

    Alors déjà pour parler pour ces trois personnes qui sont Vasile, Anne-Lise et Valentin, ce sont les trois coprésidents de son bénévole depuis pas mal d'années. Alors Valentin a déjà... était au bureau il y a quelques années. Donc, il est bénévole à Nozick depuis longtemps. Il a une connaissance aussi de Nozick, en tout cas depuis 2016 ou 2017. Je ne me rappelle plus son arrivée. Anne-Lise est coprésidente aussi récemment, mais par contre, elle est bénévole beaucoup sur la commission des interventions de sensibilisation aux discriminations. Et elle est prof à côté. Et elle est... bénévole de proche je crois je veux pas me tromper encore depuis trois ans depuis trois ans dans l'assaut peut-être plus fin trois ans en tout cas au minimum et puis il ya basile qui lui et boss fin qui est à nosic depuis Trois ans aussi, peut-être deux ans et demi, trois ans, je ne sais plus. Et Basile a été aussi l'une des personnes moteurs pour le projet des 30 ans. Quand on a déménagé l'année dernière, Basile avait depuis deux ans travaillé sur les 30 ans de nos ZIG et a beaucoup, beaucoup, beaucoup aidé sur l'histoire, sur les archives. Les trois coups présidents font beaucoup de travail. Vraiment, beaucoup de choses reposent sur leurs épaules. Après, les autres membres du bureau, il y a Anaïs qui est au secrétariat avec Laurent. Et à la trésorerie, il y a Gwenola et Kévin. Kevin est aussi sur l'aspect recherche de financement et Kevin est aussi sur tout ce qui est santé, communication principalement. Pour les membres du CA, le CA aujourd'hui est divisé en trois collèges. Il y a des personnes individuelles, physiques, des personnes morales avec 20 assos, si je ne me trompe pas, dans le conseil d'administration. Et on a, depuis le mois de mars, une voie pour l'équipe salariée. Donc l'équipe salariée fait partie du CA aussi. Depuis que je suis salarié, depuis cinq ans, je touche du bois, mais il y a une très bonne ambiance, ça se passe très très bien entre les personnes salariées, entre les différentes instances, entre les bénévoles. Il y a une très bonne dynamique. Ce qui nous a aussi aidés, bien évidemment, c'est de se retrouver dans ces locaux actuels. Et oui, c'est une très bonne dynamique, même le lien avec, on en parlera peut-être plus tard, mais le lien avec les différents partenaires, avec toutes les assos, qu'elles soient, qu'elles soient LGBT ou pas d'ailleurs. Mais il y a une très bonne dynamique, on s'entend très bien avec toutes les personnes du bureau. Après, il y a quelques fois des tout petits conflits, il y a des petits conflits, mais vraiment, c'est normal, c'est la vie d'une association. Mais il y a une très bonne ambiance. On s'entend très bien entre personnes salariées, membres du bureau, membres du CA. Et puis d'ailleurs, tous les autres bénévoles des différentes commissions de l'association. Depuis, moi, je préfère parler depuis cinq ans parce qu'avant, je ne voudrais pas dire de bêtises. Il y a eu d'autres collègues qui étaient là avant moi. Mais depuis cinq ans, moi, j'étais toujours à l'époque, quand j'étais le seul salarié, j'ai toujours été, j'ai eu toujours ma place au sein de... Au sein du bureau, j'ai assisté à toutes les réunions de bureau. Je n'assistais pas à tous les conseils d'administration. J'en faisais quelques-uns, mais par contre, les salariés, on ne pouvait pas voter au conseil d'administration. Mais on était invité, on avait le droit d'y aller. Je sais qu'en tant que bénévole à côté, en tant qu'adhérent, je pouvais voter à l'Assemblée Générale. Depuis mars, oui, les membres du bureau nous ont proposé, et ça a été voté, nous ont proposé d'avoir une voix. Alors maintenant, on est plusieurs salariés, donc soit on y va tous ensemble, soit il y en a un qui va apporter la voix des autres salariés. On en décide entre nous avant qui veut y aller, qui veut voter pour l'équipe et tout ça. Encore une fois, on est vraiment, par le bureau actuel, on est vraiment... écouter, je ne dis pas ça parce que c'est mes employeurs, mais non vraiment je pense que on est écouté, ils se sont dit qu'on avait quand même une place assez importante parce qu'on est là tout le temps, enfin très très souvent dans les locaux donc aussi comme on est tous en 35 heures, c'est nous qui voyons le plus de bénévoles, qui avons une vision un peu omnisciente donc voilà c'était pour eux, ça leur paraissait logique qu'on puisse voter, alors surtout s'il y a des sujets qui nous, nous concernent. Là, on n'a pas le droit d'être présent et on n'a pas le droit de voter. Mais oui, ça leur paraissait logique. Déjà, on continue tous à aller à toutes les réunions de bureau. Ça nous a fait plaisir que le bureau nous permette de voter. Quand je parle de l'équipe salariée aujourd'hui, je dis qu'on est trois salariés et il y a une personne qui fait un stage de 15 mois. C'est un grand stage. Manon. fait partie de l'équipe salariée en stage, mais sinon, il y a Élise Offray, qui est salariée depuis 3... qui est en tout cas dans l'équipe salariée depuis 3 ans, ou 4 ans, qui est depuis 4 ans dans l'équipe salariée et officiellement salariée depuis 2 ans, un peu plus de 2 ans, on va dire, et il y a Nicolas Rollin, qui a rejoint l'équipe salariée en septembre 2024, donc il y a très récemment. Après, Nicolas, lui, était déjà bénévole depuis deux ans dans la commission droit d'asile, mais là, on l'a recruté au mois de septembre. Et Élise et Nicolas ont tous les deux exactement la même fiche de poste, à la fois sur les interventions de sensibilisation et discrimination, et à la fois sur la commission droit d'asile. Ils ont tous les deux la même fiche de poste, ils se divisent un peu les différentes tâches, les différentes missions. Et Manon, qui fait un stage de 15 mois, va être autour de l'animation sociale, en mettant en place différents ateliers au sein de nos ZIG. Quand on présente nos ZIG, je mets ça sous quatre missions. Je dis accueillir, soutenir, informer, lutter. Du coup, accueillir, soutenir, informer, lutter, ça fait asile, c'est un petit mémo. Oui, il y a beaucoup. Je crois qu'on est à 15 ou 16 commissions dans l'association. On a énormément de travail. Voilà, ça va, on parlait de tout ce qui est festif ou militant, sur la Pride, le Ciné-Pride, ou une commission médiathèque qui est dynamique. Mais on a aussi une commission santé, on intervient au milieu festif. Au milieu festif, on fait des groupes de parole, on a une commission pour les personnes bi, pan, pour les personnes aromantiques, asexuelles, pour les personnes trans, non-binaires, intersexes. Ça, c'est pour ce que fait Nozig. Mais bien sûr, Nozig, c'est aussi 20 assos qui font partie du conseil d'administration. Depuis qu'on est dans ces locaux, il y a des assos qui nous ont rejoints. À l'époque, il y avait 15 associations au conseil d'administration. Aujourd'hui, le planning familial, qui est très connu, a rejoint le conseil d'administration. Des assos comme Iki Iki, qui fait de l'éducation affective, relationnelle et sexuelle, auprès des 3-12 ans, a rejoint l'asso. Enfin... Il y a d'autres associations qui nous ont rejoints et ça c'est génial. Elles aussi, leurs activités, elles ont accès au local. On travaille énormément avec elles. Ça a énormément développé le partenariat, ça a énormément développé nos projets. Il y a même, je pense à ça, le département qui organise des séminaires dans nos locaux. La ville de Nantes a déjà organisé des réunions dans nos locaux. Nos locaux ont permis, par exemple, au planning familial de faire des... des réunions, des séminaires ou des supervisions, par exemple, pour leur équipe salariée. Je sais qu'il y a déjà le conseil d'administration de l'ASSO de l'autre cercle ou de CONTACT France, donc les différents conseils d'administration nationaux qui sont déjà venus dans nos locaux. C'est à Nozick, mais ça appartient aussi au 20 ASSO. Le local appartient à tout le monde. À Nantes, c'est nous qui organisons la Pride aussi. Ce n'est pas le cas dans toutes les villes où des fois c'est d'autres ASSO. qui organise les prêts, nous à Nantes c'est aussi le centre qui organise ça.

  • Speaker #0

    Je pense qu'on fait beaucoup de choses que beaucoup de centres font aussi. La chance qu'on a, c'est qu'on a des très grands locaux. Mais des fois aussi, on regarde ce qui peut se faire ailleurs. Là, je prenais l'exemple du travail dans les quartiers politiques de la ville. C'est parce que j'ai vu ça dans d'autres villes. Mais tout ce qui est intervention en milieu scolaire ou intervention pour l'adulte, nous, on appelle ça les interventions de sensibilisation et d'exclamation. Beaucoup de centres, quasiment tous, le font. Nous, on est extrêmement sollicités là-dessus. On ne démarche pas, mais on est beaucoup sollicités là-dessus. On fait beaucoup, par contre, je crois ne pas dire de bêtises, si je dis qu'en tant que centre LGBT, c'est nous qui accueillons et accompagnons le plus de personnes en demande d'asile. Je sais qu'après, il y a d'autres assos, comme l'ARDIS ou des assos à Lyon, spécifiques à soins LGBT, qui ne font que de l'accompagnement sur la demande d'asile. ou titre de séjour. Je sais que beaucoup de centres LGBT accompagnent et accueillent des personnes en demande d'asile, mais aujourd'hui, on va dire qu'on a plus de 150, enfin, ce sera le cas en 2024, plus de 150 nouveaux dossiers de personnes en demande d'asile qu'on accueille. L'année dernière, on était à 110 en 2023. On accueille énormément de personnes en demande d'asile LGBT, je précise, pour des raisons d'orientation sexuelle et d'identité de genre. Après, on bosse beaucoup sur l'aspect santé, sur tout ce qui est... On a aussi une commission, on appelle ça Trans Inter, mais pour les personnes trans, les personnes en questionnement, les personnes non-binaires, intersexes. Mais ça, beaucoup de centres LGBT le font aussi. Il y a du lien entre les différents centres aussi sur ce sujet-là. Il y a beaucoup de choses qui marquent. La commission a déjà, pour parler de la commission de droit d'asile, là, du coup, maintenant, Nicolas nous a rejoints dans l'équipe salariée, mais on a, du coup... un équivalent temps plein, on va dire, on a un 100% pour aider la commission droit d'asile, mais c'est juste parce qu'on n'est même plus la tête sous l'eau, on est en train de creuser en ce moment sur l'accompagnement de la demande d'asile à nos ZIG, et les bénévoles à côté, il y a une équivalence de 4, c'est 4 équivalents temps plein, pardon, sur du travail bénévole pour la commission droit d'asile, donc c'est énorme, Moi, j'ai fait la formation de base quand on rejoint la commission de droit d'asile. Il y a un temps de sensibilisation, une formation d'information plutôt. Je l'ai fait, ce n'est pas ma spécialité, ça m'est arrivé d'aider sur une histoire. Heureusement, la personne a eu son statut après ça, mais c'est parce que les bénévoles aussi ont fait un travail énorme derrière. Moi, ce qui me touche, c'est toutes les personnes d'asile qui arrivent pour la première fois, c'est voir ces personnes de monde d'asile. qui viennent une fois qu'elles sont venues, qui viennent régulièrement, qui se sentent chez elles quand elles arrivent à nos îles. Et c'est ça qui me touche énormément, beaucoup, et c'est ce qu'on souhaite. Nous, on ne veut pas qu'elles ne soient ramenées qu'à ça. Donc beaucoup de ces personnes sont aussi bénévoles. À mon avis, pas assez, mais il y a de plus en plus de personnes qui sont bénévoles sur les différentes commissions. Je pense sur les interventions en milieu scolaire ou professionnel. Et puis les voir régulièrement, même pour des personnes qui ont leur statut, qui reviennent régulièrement à nos îles, qui nous donnent des nouvelles, qui nous aident, etc. Alors par contre, j'ai fait beaucoup, beaucoup plus d'interventions de sensibilisation auprès de tous les publics. J'adore ça. J'en ai fait avant en tant que bénévole, mais là, en tant que salarié, c'est génial de pouvoir être payé pour ça, même si aujourd'hui, ça ne rentre plus trop dans mes missions. C'est encore dans mes missions et plus énormément. Après, je suis un joker pour aider sur des interventions. Mais là, chaque intervention est différente, chaque intervention est marquante. On intervient auprès de publics très différents. Ça va des jeunes incarcérés, mais également des collégiens, pour certains, des fois naïfs, pour certains qui connaissent beaucoup de choses, des jeunes qui sont aussi... Des jeunes et des moins jeunes qui connaissent beaucoup de choses. Il y a auprès de professionnels. Moi, je trouve que les interventions sont toutes différentes. Je n'ai pas d'idée là tout de suite. Ce qui me touche, c'est plutôt les retours qu'on a plusieurs mois, plusieurs années après pour nous dire que notre travail a été utile. Je pense, par exemple, qu'on intervient auprès de jeunes qui sont en centre éducatif fermé. Alors, c'est un public difficile. Pour intervenir, il faut être expérimenté. Et c'est vrai que comme on fait des interventions qui durent une heure, une heure et demie auprès de ce public-là, on n'a pas de retour et il y a... L'année dernière, on a eu un mail d'une infirmière qui a bossé dans ce centre éducatif fermé 7 ans ou 8 ans, je crois, et qui nous a envoyé un mail extrêmement touchant, nous disant qu'en fait, grâce à nous, des gens avaient fait des coming-out, grâce à nous, des jeunes avaient évolué, grâce à nous, des jeunes avaient défendu d'autres victimes d'homophobie alors qu'il y a quelques années, ils avaient été condamnés pour ça. Et ce mail, nous, on ne savait pas ce qui se passait dans ces CEF. Et ça nous a beaucoup touchés. C'est vraiment avoir des retours, ou alors voir des parents arriver, nous dire En fait, vous avez accueilli et accompagné mon fils il y a quelques années, il va beaucoup mieux, il a la sortie de la tête de l'eau. C'est plutôt les retours quelques semaines ou quelques mois plus tard qui, moi, me marquent.

  • Speaker #1

    Vous l'avez sans doute remarqué, dans nos lieux et nos luttes, le sujet des demandeurs d'asile est toujours évoqué, sans exception. D'abord, on va donner quelques définitions. Un ou une demandeur d'asile, c'est une personne qui sollicite une protection de la part d'un pays auprès de certains organismes. En France, c'est d'abord l'Office français de protection des réfugiés et apatrides, dit aussi OFPRA. Puis, s'il y a refus, la Cour nationale du droit d'asile, dite CNDA, pour faire appel. Une personne réfugiée, c'est quelqu'un qui a une réponse favorable à cette demande d'asile. Il y a aussi la protection subsidiaire pour les personnes ayant pas obtenu le statut de réfugié. ou encore là où le débouté d'asile, c'est-à-dire une personne qui a obtenu une réponse négative à sa demande d'asile. Une personne migrante désigne quant à elle toute personne vivant dans un autre pays que le sien depuis plus d'un an, mais c'est un terme qui en France est à l'heure actuelle connoté de manière péjorative et même menaçante, dans des têtes et des bouches plutôt gangrénées par le racisme. Par contre, ces personnes, elles sont toutes censées avoir un point commun, c'est celui de bénéficier de protections liées aux droits internationaux, comme la Déclaration universelle des droits de l'homme, la Convention des Nations Unies relative au statut des réfugiés de 1951, et la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille de 1990. Il y a aussi le principe juridique de non-refoulement, qui signifie que la personne ne devrait pas être contrainte de retourner dans un pays où sa vie, où son bien-être est susceptible d'être menacé. Amnesty International résume la demande d'asile en six étapes en gros. Arrivant en France, quand on sait qu'on comptabilise 29 000 décès de personnes dans le parcours de migration entre 2014 et 2021, dont 3 000 en mer, Et même sans parler de mort, toutes les violences et les dangers subis lors du déplacement, cette première étape est déjà extrêmement difficile. Ensuite, il faut trouver les informations nécessaires à sa demande d'asile, par exemple auprès d'associations spécialisées. Là encore, ça peut être une étape difficile, avec notamment la barrière de la langue ou encore la peur de se faire contrôler en situation irrégulière. Déposer ensuite la demande d'asile auprès des organismes compétents, rencontrer l'OFPRA pour l'évaluation de cette demande d'asile, attendre la décision de l'OFPRA, et la sixième étape, dans le cas où l'OFPRA rejette la demande, faire appel à la CNDA. Tous les centres LGBTQIA+, interviewés, ils indiquent une augmentation significative des personnes qui les sollicitent pour ce service. En 2016, l'ARDIS, donc l'Association pour la Défense des Droits des Personnes LGBTQI+, à l'immigration et au séjour, chiffrait déjà les demandes d'asile des personnes LGBT qu'on leur avait faites à 440 contre 300 en 2015, et sur les 85 000 demandes d'asile à l'OFPRA, 5 à 6% étaient pour un motif d'orientation sexuelle ou d'identité de genre. Et comme dans toutes les situations qui y impliquent plusieurs facteurs de discrimination à la fois, les conséquences pour les personnes concernées sont au mieux physiquement et psychologiquement épuisantes, au pire désastreuses, dans un monde où les LGBTphobies et le racisme gagnent du terrain de jour en jour. Parce que le parcours de migration cité tout à l'heure, il comporte déjà son lot d'atrocités, mais là c'est pas fini. Pour les demandereuses d'asile LGBT, il va falloir prouver à des institutions représentées par des personnes plus ou moins renseignées qu'on est homosexuel ou transgenre. On est loin des motifs d'asile pour des raisons politiques ou religieuses où la question ne se pose pas de la même manière. Je sais pas vous, mais moi j'ai du mal à me représenter comment une personne décide de si une autre est homosexuelle ou pas, en particulier dans des situations impliquant des questions de vie ou de mort. Sur le site France Terre d'Asile en 2011, cette question de la preuve décidée recevable uniquement sur la conviction intime du juge, elle est déjà soulevée. Mais il y a une étude sortie en 2020 appelée La preuve dans les demandes d'asile en raison de l'orientation sexuelle qui est menée par Daniel Borio, juriste et enseignant-chercheur, Manuel Salcedo, sociologue, et Shira Afkin, politiste, qui rentre plus en détail sur les enjeux liés à la demande d'asile LGBT. Déjà, ils expliquent que, historiquement, la Convention de Genève était établie comme sexuellement neutre et elle ne reconnaissait donc pas de persécution liée au genre ou à l'orientation sexuelle. Et c'est qu'en 1998 que la notion d'appartenance à un certain groupe social est rentrée en compte dans la protection des personnes. Ensuite, la particularité de ces demandes, c'est que les autorités, lors de l'instruction, se fondent moins sur la réalité des persécutions ou des craintes de persécution que sur le fait de prouver si la personne est réellement LGBT ou pas. Dans les chiffres donnés dans cette étude, on apprend que seuls deux dossiers ont été retenus dans le cas où les persécutions et pas l'homosexualité ont été prouvées. Ça c'est déjà questionnant. Et donc ? C'est le récit de vie qui va être fait aux institutions ayant autorité par là où le demandeur ose d'asile, qui est le seul élément qui va prévaloir pour l'acceptation de la demande. Déjà au niveau de la forme, les conditions matérielles de l'entretien sont loin d'être idéales. À peine arrivé, t'es assailli de questions, il n'y a pas le temps, c'est l'usine, le stress total. Et malgré ça, on demande aux personnes d'être elles-mêmes, de ne pas trop lire, comme si on parlait de l'exposé d'anglais de collège ou d'un entretien d'embauche. Mais en réalité, comment on présente un récit de violence et de trauma ? Et qui est-on, surtout, pour dire à une personne comment présenter et mener le sien ? Sur le vocabulaire et les termes utilisés, ça peut coincer aussi. En plus de la barrière de la langue, comme on l'a dit, souvent déjà existante, il y a tous les critères des directives européennes ou des Nations Unies, où on a l'habitude, et même dans ce podcast d'ailleurs, d'entendre parler d'orientation sexuelle ou d'identité de genre. Mais ces termes-là, ils ne sont quasiment jamais utilisés, en fait, dans les pays d'origine des personnes qui demandent l'asile, car ces notions, elles sont pénalisées dans les pays en question, et les termes y diffèrent. Ils sont plus associés à des pratiques sexuelles connotées immorales ou illégales. On parle plus par exemple de crimes de sodomie, grossir indécence, actes contre nature, outrage aux bonnes mœurs ou encore promotion de valeurs non traditionnelles. D'ailleurs, les officiers de protection de l'OFPRA posent d'ailleurs systématiquement la question suivante. Est-ce que vous vous définissez vous-même comme homosexuel ? Et c'est pas qu'une question de mots. Ainsi, par exemple, une attestation d'une association LGBT du pays d'origine vaut 5 râles dans ce genre de demande d'asile. Mais quand les associations LGBT ? Elles peuvent pas exister ou pas comme on l'entend. Dans les pays d'origine, on fait comment ? Tout ça, ça participe un peu à une vision occidentalisée, prédéfinie et parfois aussi extrêmement caricaturale de ce que devrait être une personne homosexuelle ou pas. Aussi, en plus des clichés, en se concentrant sur la véracité de l'homosexualité et non sur les réelles menaces qui pèsent, faut prendre en compte que c'est encore plus difficile à établir si la personne n'a pas ou peu été en couple ou n'a pas ou peu eu de rapport intime. Quelque chose apparaît aussi dans l'étude comme étant rédhibitoire dans la tête des juges, une déclaration tardive d'homosexualité. Sauf que l'homophobie intériorisée, elle peut exister déjà dans des endroits du monde où l'homosexualité, elle n'est pas pénalisable ou menacée de mort. Alors imaginez quand vous venez d'un endroit où on vous dit que vous méritez la mort pour ça. Vous n'auriez pas du mal à le dire, vous ? Ça en plus de toutes les raisons qui appartiennent à la personne concernée d'ailleurs. Ces raisons-là justement, et ce récit de manière générale, à quel point ils vont encore appartenir à la personne qui les a vécues ? Parce qu'en préparant là où le demandeur d'asile a se raconter à l'offre-pras, et attention, c'est très très bien que ça existe, et en multipliant les acteuristes autour de cet entretien, il arrive que la personne soit un peu dépossédée de son histoire et que le récit se transforme en une parole plutôt collective. Et à force de dire à une personne qu'elle se doit de raconter son propre récit comme ceci ou comme cela, on peut parfois pencher la balance du côté de l'impérialisme sexuel un peu sans le vouloir. La majorité des requérants et requérantes représentés dans cette étude affirment que, même si l'homosexualité est parfois pénalisable dans leur pays d'origine, elles ont avant tout peur des représailles et des menaces de la famille, des proches ou des personnes vivant proches géographiquement avant d'avoir peur des autorités. C'est vous dire l'urgence de la situation quand vous avez potentiellement peur pour votre vie dans votre propre foyer. En parlant de géographie, la plupart des demandeurs d'asile sur la question de l'homosexualité viennent très majoritairement du continent africain. de certains pays d'Asie, mais aussi de la Géorgie, de l'Albanie ou du Kosovo. Il y a plusieurs critères qui rentrent en compte dans la validation si le pays d'origine est considéré comme LGBTphobe ou non. Ça va être les lois du pays, les observateurs, observatrices internationaux, les associations du pays en question. Mais ces informations, elles sont souvent peu actualisées et encore une fois, on peut tomber aussi dans les représentations de si, à nos yeux, le pays est dangereux ou pas et d'être décisionnaire en plus de si l'homosexualité est vraie ou pas. De décider, c'est moi qui décide si ton pays est dangereux ou non pour toi. Enfin, et ça aussi c'est un truc qui est dit dans tous les épisodes de nos lieux et nos luttes, ne perdez jamais de vue que verbaliser un ou plusieurs traumatismes à répétition, ça va dans la très grande majorité des cas entraîner des incohérences dans le récit. Non pas parce que la personne ment, mais parce que le cerveau va chercher à se protéger de la violence inouïe d'être confronté encore et encore à ce souvenir, pour peu que ce souvenir justement il soit précis et... pas déjà dans les limbes du psychotraumatisme à la base. En bref, les demandeurs d'asile fuient l'homophobie, puis s'y retrouvent malheureusement souvent confrontés à nouveau par les personnes censées les protéger, puis sans parler des institutions, ils peuvent subir l'homonationalisme ou parfois encore la fétichisation de leur corps de personnes racisées dans les pays d'accueil ou même parfois dans les associations LGBT elles-mêmes. Ça va entraîner souvent une solitude immense où les personnes ne vont pas se sentir à leur place dans les milieux LGBT parce que ce sont des personnes racisées ou à l'inverse ne vont pas pouvoir se rapprocher des personnes qui viennent du même pays qu'elle, parce qu'ils sont LGBT. Et sur ça, je vous conseille d'aller voir un petit peu le post de Jake Tunde sur le Black Love, sur Instagram par exemple, bien que ce post y concerne les personnes noires de manière générale et pas seulement les demandereuses d'asile. Depuis 2021, l'ARDIS toujours alerte sur le fait qu'un quart des demandes a été accepté seulement après avoir dû faire appel à la CNDA. C'est-à-dire qu'un quart des demandes a été rejeté par l'OFPRA et qu'il a fallu passer par la CNDA. Il y a aussi beaucoup plus de rejets par ordonnance, ce qui signifie que la demande est rejetée sans même que la personne ait pu expliquer son cas. Vous avez entendu déjà la galère du processus, alors comment vous convainquer sans même pouvoir vous expliquer ? Toujours en 2021, on peut lire dans une enquête de Tétu qu'il arrive que les juges vont croire en l'homosexualité de la personne, mais qu'ils ne vont pas croire... au fait que le pays les persécute, comme on disait un peu plus tôt, et même dans des cas où il y a pénalisation, comme en Algérie ou au Sénégal, il renvoie les personnes sans demander leur reste, bien que cela soit en contradiction avec la Cour de justice de l'Union européenne et le Conseil d'État. Et, ça rejoint ce qu'on disait tout à l'heure, il y a non seulement un manque de formation des juges sur les questions LGBT, mais encore plus sur les questions LGBT dans les pays non occidentaux. C'est alors l'éloquence de la personne et sa maîtrise de la langue qui va jouer en sa faveur. Donc, pour les personnes ayant eu un moindre accès à l'éducation, qui parlent moins bien le français. ou qui ont du mal à parler de leur trauma encore à vivre, c'est pas très encourageant. Si on se décentre un peu de l'offre et des demandes d'asile à proprement parler, deux mesures sont elles aussi très inquiétantes. La loi numéro 2024-42, dite loi immigration, et la suppression de l'AME, donc l'aide médicale d'État. Premièrement, la loi immigration affixe à 15 jours le délai de mise en œuvre d'obligation de quitter le territoire si la demande d'asile est refusée. L'association L'Assimade indique que l'article 62 de cette loi prévoit la création de pôles France Asile qui vont avoir... pour but de fusionner divers services et qui vont mettre en danger l'indépendance de l'OFPRA. L'article 46, il parle de la possibilité du retrait du titre de séjour aux personnes qui retournent dans leur pays d'origine. Là-dessus, je m'explique. C'est-à-dire que le titre de séjour, au bout de 5 ans, s'il n'y avait pas eu de soucis, il était renouvelé automatiquement et la personne pouvait donc retourner dans son pays d'origine. Maintenant, la personne n'a plus le droit d'y retourner, même après 5 ans. Sinon, le titre de séjour ne se renouvelle pas et est enlevé. L'article 63, quant à lui, il stipule que la personne peut être déboutée si elle a abandonné l'hébergement décidé par l'OFI. Sachant qu'il y a des personnes qui sont parfois envoyées dans des hébergements qu'elles ne peuvent de base pas rejoindre, car très loin de là où elles se trouvent à l'instant T. Donc ce n'est pas un abandon, c'est juste qu'elles ne peuvent pas rejoindre le lieu en question. Il y a la rédactrice en chef de France 24, Amara Makoul, qui évoque d'autres aspects de l'impact de la loi immigration sur les étrangers et étrangères en France. On en revient toujours à ce chiffre des 25% des dossiers déboutés et relégués à la CNDA. Souvent, par exemple, simplement pour juste la barrière de la langue, rien que ça. Avant, il y avait trois juges qui pouvaient écouter à la CNDA. Désormais, l'article 70 de la loi immigration préconise un juge unique sans débat possible, ce qui va entraver grandement la démarche. Fin novembre 2023, il y avait des juges de la CNDA qui étaient en grève par rapport à cela. Mais à la fin du mois d'octobre 2023, il y a un juge de la CNDA qui a carrément été destitué. parce qu'il a eu des prises de position homophobe et islamophobe sur les réseaux sociaux. Donc là, ça en dit long sur l'impact que peut avoir le juge unique. Imaginez, vous tombez sur ce juge qui a des prises de position homophobe pour votre demande, que ce soit vrai ou non, ça va être très compliqué. Donc il y a la question de l'AME, de l'aide médicale d'État, qui devait être comprise dans cette loi immigration, mais qui a été abandonnée dans la loi immigration, mais qui est revenue sur le tapis récemment. Donc elle existe depuis 2000, l'aide médicale d'État en France. pour les étrangers et étrangères en situation irrégulière en France, touchant moins de 810 euros par mois. Et ça donne droit à une prise en charge des soins médicaux et hospitaliers dans la limite du budget de la Sécurité sociale, c'est-à-dire les soins médicaux et dentaires, les médicaments remboursés à 100, 65 et 30 les frais d'analyse d'hospitalisation et d'intervention chirurgicale, les principaux vaccins, certains dépistages, les frais liés à la contraception et à l'interruption volontaire de grossesse. Et depuis 2021, l'État avait déjà restreint les soins de l'AME. Il fallait neuf mois, parfois entre... Une demande est l'accès à certaines opérations ou soins considérés comme non-urgents. En 2022, on avait 415 000 bénéficiaires de l'AME, et le rapport de l'Assemblée nationale intitulé L'évaluation du coût des soins dispensés aux étrangers en situation irrégulière démontre que, sur les dépenses totales de l'assurance maladie, cela ne représente que 0,47%. Il y a aussi des chiffres de 2018 qui indiquent que le coût moyen d'un ou d'une bénéficiaire de l'AME est stable depuis une dizaine d'années, et il est moindre comparé à... au coût d'un ou d'une assurée sociale. Pour d'autres points de déconstruction de ce genre, je vous conseille le site de l'ARDIS et les items vrai ou faux du 1er au 18 décembre. Après vote et adoption au Sénat, donc l'AME devient l'AMU, l'aide médicale d'urgence. Et pour l'obtenir, il faut désormais payer une cotisation annuelle fixée par le gouvernement. Et ça va limiter la prise en charge des frais aux maladies graves, à la grossesse, aux vaccins et aux examens de médecine préventive. Et limiter l'accès aux soins comme ça aura de graves conséquences comme l'engorgement des hôpitaux ou l'augmentation de certaines infections. En conclusion à tout cela, la complexité de ces procédures et la loi immigration peuvent avoir de très lourdes conséquences et entraîner une vulnérabilité qui implique littéralement des questions de violement en fait. Plusieurs pistes d'amélioration peuvent être évoquées. D'abord, être vigilant-vigilante au retour en arrière sur les droits humains et sociaux, notamment avec la montée de l'extrême droite et du racisme que l'on ressent dans les mesures prises, et continuer à lutter pour une meilleure prise en charge et une meilleure protection des personnes, même si ça devient extrêmement compliqué à l'heure actuelle. Il y a aussi les professionnels confrontés aux demandes d'asile sur les questions LGBT qui doivent être formés impérativement par des personnes concernées et surtout par des personnes qui viennent de pays où l'homosexualité et le genre sont différents et différentes de la vision occidentale. Il est indispensable que plusieurs juges soient impliqués dans les demandes d'asile et qu'une personne seule ne soit pas décisionnaire sur un enjeu aussi majeur, c'est impensable. Il y a aussi l'ARDIS qui a réclamé le retrait de la notion de pays sûr établi par l'OFPRA en 2015. Il y a eu une réunion autour de ça le 26 novembre 2024, donc affaire à suivre, parce qu'aucun pays n'est vraiment sûr pour les LGBT. Et parce qu'il peut y avoir, et il y a, une dégradation brutale des statuts LGBT dans plein de pays, par exemple en Géorgie actuellement. Et c'est l'exemple qui a été donné d'ailleurs pour le demande du retrait de la notion de pays sûr. Et les préjugés et les données non actualisées peuvent avoir de graves conséquences sur les décisions prises. Enfin, tout comme certains centres LGBT interviewés semblent entamer des réflexions sur une meilleure inclusion des personnes racisées en leur sein, sachez qu'une réflexion de ma part est également en cours quant à de futurs épisodes et de futures thématiques impliquant des personnes concernées sur ce sujet par la suite. J'aimerais qu'on se fasse un petit point sur les objectifs prioritaires de l'association en 2023 et en 2024 si t'en sais plus sur cette année. Donc la refonte des statuts, la mise à jour de la plateforme des revendications et l'inclusion des personnes racisées. Alors tout ça, en quoi ça consiste ?

  • Speaker #0

    Alors du coup, sur la refonte des statuts, pour commencer, à l'origine, c'est parce que nous, on a envie, on avait envie, enfin c'est toujours le cas en fait, de demander l'agrément jeunesse, éducation, populaire. Et pour ça, il fallait changer par quelques points dans les statuts. Donc on a fait ça aussi. Le fait que la souhaitait en plein développement, il y a eu plein d'autres questions qui se sont posées, donc il fallait aussi évoluer là-dessus sur les statuts, notamment la coprésidence. Il y a déjà tout cet aspect des statuts qui a bien avancé, qui est terminé pour l'instant. En tout cas, on a beaucoup avancé. Sur la plateforme de revendication, ça prend beaucoup de temps parce que c'est quelques bénévoles qui portent ça à bout de bras. Mais on n'a pas fini. On veut que chacun des points qui sont présents dans la plateforme de revendication, ce soit des assos ou des personnes concernées qui nous aident à écrire. les différents points. Je pense notamment aux produits psychoactifs, je pense à la parentalité, tout ce qui est GPA, par exemple. Je pense à tous les sujets sur l'éducation, sur le travail, sur la famille. On a demandé aux assos concernés, spécialisés sur la santé affective, santé sexuelle, par exemple le planning. Donc on a beaucoup, beaucoup avancé. Ce n'est pas encore fini, il reste quelques points et je ne sais plus exactement lesquels c'est. Mais en tout cas, ça nous paraît important de ne pas avancer nous tout seuls, nos ZIG, mais d'avancer en invitant les assos ou les personnes concernées pour remplir cette plateforme de revendication. Donc ça, ça a bien avancé, mais ce n'est pas fini. Et enfin, sur la place des personnes racisées à nos ZIG, ça fait des années que c'est... comment dire, dans nos objectifs, que c'est pas évident, c'est bien gentil de dire ça, mais comment on s'y prend ? Et on voyait qu'il y avait pas... Il y avait toujours très ou trop peu de personnes racisées au sein de nos ZIG. Je crois que ça se compte sur les doigts d'une main dans les bénévoles pendant très longtemps. Là, il y a un peu plus de personnes racisées, mais c'est pas foufou, quoi. On n'est pas... C'est pas très représentatif. Donc du coup on s'est dit au lieu d'avoir un grand objectif très très très général qu'on n'arrivera jamais à atteindre, en tout cas pas tout de suite, c'est se donner des objectifs beaucoup plus atteignables, d'être formé, d'inviter des assos concernés, donc formé, sensibilisé, d'organiser des tables rondes, de réfléchir sur ces sujets-là, sur cette question-là de pourquoi on n'arrive pas à mobiliser, pourquoi on n'arrive pas à… Voilà, ça c'est aussi un travail qui est fait, qui est en train d'être fait, et en fait ça va se mettre des objectifs beaucoup plus atteignables. Là on arrive à y répondre. Pour l'instant on fait ce qu'on peut, c'est toujours compliqué. On ne va pas forcer les gens à venir à nos ZIG. Mais il y a un travail en tout cas de nous remis en question sur nous, nos pratiques, et ça avance bien.

  • Speaker #1

    Le 12 février 1918, le premier concert de jazz de toute l'Europe. était donnée à Nantes, au théâtre Gaslin, par le chef d'orchestre afro-américain James Ruiz Europe et ses 40 musiciens, qui étaient des soldats alliés débarqués peu de temps avant à Saint-Nazaire. Ville de Nantes, ville pivot, donc, dans l'histoire de la musique, et pivot dans la vie de Nausig, où elle prend en charge, lors du changement de local, le paiement du loyer à hauteur de 80 000 euros par an, les travaux d'aménagement à hauteur de 50 000 euros et en accordant une subvention annuelle de fonctionnement à hauteur de 22 000 euros. Dans la vie et le fonctionnement de nos zigs, qui d'autre est un pilier ?

  • Speaker #0

    Je crois que, alors je viens aussi à préciser qu'il y a aussi le département qui nous a énormément aidé dans ce local, qui nous a payé par exemple une cuisine aménagée ou du matériel de bureautique, des tables par exemple, ou des canapés et tout ça. C'est vraiment le département et la mairie qui nous soutiennent, mais depuis très longtemps, ce n'est pas nouveau vraiment ce soutien financier, matériel, c'est vraiment depuis... En tout cas, pour la mairie, c'est quasiment depuis la création de nos ZIG. Le département, ça fait très longtemps. Je pense que ça fait peut-être 15, 20 ans, même plus. Je ne sais pas encore, mais je ne sais pas exactement. Mais ça fait très longtemps pour le département qu'on est soutenu. on est accompagnés, on est en lien très proche avec les différents élus, avec les différents agents et agentes de la collectivité. Ça fonctionne très bien. Vraiment, les partenariats, on est tout le temps en lien avec eux. Si on a des besoins, comme en ce moment, où on a des fuites d'eau à deux endroits dans le local, On est en lien avec la mairie. On parlait de la Pride juste avant, mais sur plein d'autres sujets, on est tout le temps en lien avec la mairie et le département. Et on fait partie de réunions coordonnées par la mairie, coordonnées par le département aussi. Avec aussi la DILCRA, Direction interministérielle de lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT. Oui, c'est aussi un gros financeur. On en a beaucoup, beaucoup, beaucoup. On en a énormément des assos partenaires avec qui on bosse au quotidien. On se dit, on en rigole, mais c'est souvent les mêmes qu'on retrouve sur toutes les réunions parce qu'on fait partie de plein de réseaux, plein de collectifs. L'intercollectif féministe où il y a plein d'assos et des collectifs. On fait partie du comité de pilotage du réseau de la ville non sexiste qui est... coordonnées par la ville de Nantes, on fait partie des semaines d'éducation contre les discriminations qui est coordonnée par la Ligue de l'enseignement, où il y a 160 associations dans ce réseau. On fait partie du Conseil de la nuit, on fait partie de... collectif, même si ça n'a pas encore beaucoup d'existence, mais qui bossent sur tout ce qui est intervention en milieu scolaire ou formation pour adultes. On fait partie de, j'en oublie très certainement, le collectif des personnes à la rue. Et c'est souvent les mêmes assos qu'on retrouve, où le réseau d'acteurs, le ravadisme et de vigilance, en tout cas sur tout ce qui est lié aux discriminations à Nantes, qui est coordonné par la ville de Nantes aussi, on en fait partie. On fait partie de plein de réseaux, plein de collectifs. Je me répète encore, désolé, mais c'est souvent les mêmes assois, les mêmes personnes qu'on rencontre. À force, on se connaît très bien. Et c'est encore mieux, le fait de bien se connaître. Les assois avec qui on bosse le plus, c'est la Ligue de l'enseignement, les CMA, la Ville. Alors, c'est pas la Ville, c'est une institution, mais on voit souvent les mêmes. On voit aussi beaucoup, je pense à la France Tardasil aussi, avec qui on travaille de manière étroite. avec Gazprom, la Ligue des droits de l'homme ou la CIMAD sur tout ce qui est étrangers, personnes exilées, personnes en demande d'asile ou les titres de séjour. Au niveau national, bon déjà, c'est les membres du bureau qui sont en lien, mais avec, je pense à la fédération LGBTI ou l'inter-LGBT, on fait partie de ces deux fédérations, on va dire, ou inter-associations. Après, les partenaires aussi au niveau national, il y a, quand je suis arrivé en 2020, j'étais tout seul, en 2019, j'étais tout seul dans l'assaut et je me suis dit, c'est dommage d'être seul dans une assaut et je voulais savoir... ce que faisait s'il y avait d'autres salariés dans d'autres centres LGBT. Donc j'ai un peu initié en 2019 à l'époque, initié le truc de me mettre en relation avec les salariés. Alors en 2019, de ville main, il y avait en 2020, il y avait très peu de salariés dans les centres LGBT. Aujourd'hui, depuis 2021 ou 2020, oui, c'est ça, depuis 2021 ou 2022, on a eu des enveloppes qui ont fait que plein de centres LGBT ont embauché. Donc il y a plein de salariés maintenant dans les centres LGBT, il y a plein de centres LGBT qui ont plusieurs salariés aussi. Donc ça, moi, j'ai essayé de relancer le truc, mais c'est un travail énorme et je n'avais pas le temps, moi. Mais c'est quelque chose qui me reste en tête, que j'ai envie de développer entre les différents salariés des centres LGBT. Et donc on est aussi en lien avec les différents centres LGBT. Et donc dans les partenariats qui vont se nouer, là, il y a un projet, comme je l'expliquais tout à l'heure, autour... des quartiers prioritaires politiques de la ville où on a envie de se développer. Donc là, je me base déjà sur les assos présents sur les différents quartiers, sur les différents territoires. Mais c'est des assos pour l'instant avec qui on travaille déjà. Mais en allant, en faisant du aller-vers, c'est un mot qu'on utilise beaucoup, mais en allant dans ces différents quartiers, le but, c'est aussi de rencontrer des assos présentes sur le terrain. parce qu'il existe énormément aussi d'assauts sur ce terrain. Sur le terrain, dans ces quartiers, il existe beaucoup d'assauts et j'espère te faire du lien avec les différentes assauts. Après, il y a toujours ce qu'on fait régulièrement, c'est de recevoir des nouvelles assauts, de recevoir ou de faire du lien avec des nouvelles assauts, des nouveaux collectifs. Si je dis que c'est une prise de contact avec une nouvelle assaut une fois par semaine, je pense pas beaucoup exagérer, mais on a le temps et puis en fait ça nous tient à cœur, nous l'équipe salariée, de rencontrer plein d'autres assos parce qu'on peut travailler. Alors là on en a besoin, comme on est à plein de commissions différentes, il faut qu'on ait plein de partenariats sur chacune des commissions. Pour ce projet des quartiers politiques de la ville, il y a une réunion qui va avoir lieu, mais pour lancer ce projet... C'est pas de se dire nous on arrive en tant que grosse asso du centre-ville, on va arriver dans vos quartiers, on va vous apprendre la vie. C'est pas du tout ça qu'on a envie. Et du coup cette réunion c'est mettre autour de la table des acteurs et actrices déjà présents, déjà actifs sur ces territoires. Que eux nous disent, le public qu'on a rencontré sur le terrain a besoin de ça, a envie de ça. C'est partir encore une fois du public, des personnes présentes localement. Et des assos présentes localement.

  • Speaker #1

    Les homophobes ne prennent pas de vacances. C'est le titre d'un communiqué de Nausique en 2018, après une attaque sur l'ancien local. Que s'est-il passé à ce moment-là ? Cette attaque était-elle isolée ?

  • Speaker #0

    Alors là, ces attaques, j'en ai à souvenir. C'est aussi les attaques sur lesquelles on communiquait. Après, on se faisait dégrader très souvent, très régulièrement nos locaux. Donc on ne communiquait pas à chaque fois. Mais oui, il y a eu très régulièrement des tags, très souvent, là, c'est regranglué. Alors, ça a commencé à coûter cher en barillets et en clés qui devaient être faites pour les bénévoles, les assos et tout ça. Mais on a eu, je crois, des vitrines cassées aussi dans les tout premiers locaux ou dans les anciens locaux juste avant qu'on soit là où on est. Bon, après, je ne compte pas les agressions par mail, les agressions téléphoniques. également. Là depuis qu'on est dans ces locaux là, on a eu alors encore une fois je touche du bois, on n'a eu que deux dégradations, c'est horrible à dire que mais voilà on n'a eu que deux dégradations depuis janvier 2023. L'année dernière là entre février et juin ou juillet 2023 il y a eu une dizaine de centres LGBT qui se sont fait dégrader et nous on en a fait partie. On n'a pas eu les dégradations les plus violentes. Je pense à Tours notamment, ou à Saint-Denis, à La Réunion, ou à Angers. Mais voilà, tous les centres LGBT se sont fait dégrader. Nous, en 2024, on n'a toujours pas eu de dégradation, en tout cas sur nos locaux. Peut-être que ça arrivera, je n'espère pas. Mais oui, dans l'ancien local, on se faisait très souvent dégrader. Très souvent dégrader, oui. Là, moi, je pense, dans les dégradations, quelque chose qui est aussi important, à Nantes, il y a les escaliers arc-en-ciel. Les marches arc-en-ciel sont extrêmement connues et beaucoup utilisent ces visuels-là. Mais il faut savoir que ce n'est pas la ville qui peint les marches, c'est nous, nos zigs, c'est les bénévoles. Et ces marches arc-en-ciel ont été dégradées, je crois, sept fois ou huit fois, je ne veux pas dire de bêtises, mais ont été dégradées plein de fois. Alors maintenant, ça n'est plus le cas parce qu'en fait, il y a des personnes qui se sont fait griller parce qu'il y a eu... Les personnes se sont fait griller. Mais ouais, ces marches ont été dégradées plein de fois. Là, ça ne l'est plus depuis quelques mois, peut-être un an. Mais oui, ça fait partie de nos égos aussi. Donc même si ce n'est pas nos locaux, c'est quelque chose qui nous tenait à cœur, qu'on a repeint, repeint. Et puis après, il y a aussi, sans parler de notre local, il y avait aussi le quartier. Avant, on était la rouge offre, on a eu un soutien énorme de l'ensemble des commerçants. Et d'ailleurs, les différents et différentes commerçants et commerçantes ont décidé eux-mêmes de leur propre chef. Alors nous, on a aidé sur la peinture, mais de repeindre. faire plein d'arc-en-ciel dans la rue Joffre, les passages piétons, faire des dessins par terre, les trottoirs arc-en-ciel. Et ce n'est même pas des commerçants LGBT. Ils ont voulu nous soutenir et depuis, ça fait deux ans qu'on est partis, ils se sont refait dégrader, je crois, cette année. au mois de juin, en tout cas, se sont fait dégrader en 2024 et on a toujours été présents pour les soutenir, leur donner de la peinture. Ce n'est pas que nos ZIG, c'est aussi les partenaires ou tout ce qui entoure nos ZIG. On porte plainte à chaque fois, à chacune des agressions, on commence à avoir l'habitude. On a des entrées au commissariat et puis certains officiers de police, si je ne me trompe pas. ne savait pas, il y a plusieurs personnes, certains policiers ou policières ne connaissaient pas, ne savaient pas qu'on pouvait caractériser une plainte pour homophobie ou transphobie. Et l'ancienne présidente Violette, je pense à elle, mais il y a eu d'autres personnes qui ont été portées plainte, a appris des fois à certains policiers ou policières qu'on pouvait effectivement mettre homophobie ou transphobie par exemple. Parce qu'il y a plein de fois, ce n'est pas caractérisé. Donc on porte plainte à chaque fois, on fait des pré-plaintes. Le bureau a commencé à avoir l'habitude à Nozig, il le fait trop souvent malheureusement. Sur les attaques des Pride, c'est arrivé plusieurs fois. Alors je pense vraiment qu'il y a eu bien pire ailleurs, sur d'autres villes, Tours, Angers, Bordeaux. Je ne vais pas faire la liste, mais les Pride sont beaucoup plus attaqués que nous. Je pense qu'on est vraiment très strict sur l'aspect sécurité à Nantes, en tout cas lors des prides. Après, ça arrive que parfois, là où on passe, dans certaines rues, il y ait des œufs qui soient jetés. Mais jusqu'à présent, en tout cas, moi, ça fait cinq ans, et même, je fais des prides à Nantes depuis 2010-2011, il y a eu quelquefois des... quelques... individus qui ont manifesté avec une banderole mais ils étaient vraiment pas loin voilà on n'a pas eu ça a pas été dramatique en tout cas lors de la pride le fait de bien nous entendre avec certains collectifs aussi radicaux enfin je pense par exemple l'année dernière on était en lien par exemple avec les antifas à Nantes c'est eux qui ont fait qui ont tourné par exemple tout autour de la soirée officielle ou après la pride en fait on était en lien avec les antifas qui eux nous disaient bah voilà Il y avait plusieurs groupes qui faisaient le tour et qui ont empêché, qui ont évité des agressions. On s'entend à la fois très bien avec les institutions de la mairie et à la fois avec tous les collectifs dits radicaux Sur les prides, on est plutôt épargnés. On ne va pas trop se plaindre, mais parce qu'il y a un travail colossal qui est fait en amont avec la préfecture, avec la police, la gendarmerie, et puis aussi avec... toutes les assos qui nous aident autour de la sécurité. Après, sur l'aspect, nos liens avec les institutions. Alors, au commissariat à Nantes, il y a ce qu'on appelle une délégation d'aide aux victimes où il y a une policière, une assistante sociale et une psy. On est en lien étroit, très étroit, et ça se passe très bien avec la personne, enfin la policière en tout cas, qui fait partie de cette délégation d'aide aux victimes. On sait qu'il y a des gens qui sont allés porter plainte, qui n'ont pas forcément été très bien reçus, mais comme dans beaucoup de commissariats, c'est compliqué pour beaucoup de personnes d'aller porter plainte. C'est pour ça qu'il y en a très peu et trop peu qui le font. Donc nous, quand on accompagne, quand on fait des entretiens d'écoute, on va parler de cette délégation d'aide aux victimes. Je sais qu'elles sont la tête sous l'eau, mais on a toujours eu des très bons retours de ces personnes qui font un travail. Heureusement qu'elles sont là. Et puis après, il y a aussi d'autres personnes qui reçoivent des plaintes, qui accueillent des victimes au commissariat à Nantes, en tout cas qui font du bon travail. On prévient en tout cas, si les personnes veulent vraiment aller porter plainte ou poser une main courante, on renvoie vers cette délégation parce qu'on les croise aussi sur d'autres réunions à droite à gauche, parce qu'ils nous connaissent. Et si ils y vont, on leur dit vous y allez au nom de la part de nos ZIG Comme ça, ils font moins de bêtises parce qu'ils savent que ça va nous revenir à nos oreilles. Il a fallu que les personnes qui parlent plainte, là je pense notamment à l'ancienne présidente, ne se laisse pas faire, ne se laisse pas démonter, et que face à elle, des policiers ou policières, enfin des policiers, lui ont dit Oh, vous n'allez pas m'apprendre mon métier ? Et en fait, il a fallu qu'elle insiste, parce qu'elle était sûre d'elle et qu'elle connaissait un peu le logiciel, le ciel de dépôt de plainte. Et pour leur expliquer, la personne s'est retrouvée un peu con, parce que du coup, Violette, qui était l'ancienne présidente, avait raison. Mais oui, il a fallu insister, il a fallu ne pas se laisser... démonter donc ça a été caractérisé je crois à chaque fois et il y avait aussi je dis ça parce qu'on a aussi accompagné des personnes qui ont porté plainte et et que je pense à une agression il ya l'année dernière où il ya deux ans d'une personne bénévole de nozick qui s'est fait agresser après la pride en rentrant chez elle l'agression était extrêmement violente il ya eu des témoins et c'était vraiment homophobie on pouvait pas en fait quand Quand la plainte a été inscrite, au début, c'était motif crapuleux. Il a fallu qu'on insiste pour que ça soit requalifié pour homophobie. Mais c'est souvent ça, soit pas de motif, soit motif crapuleux. Je pense que là, ça va être un gros sujet à venir de formation de tout ce qui est police, mais également justice. Alors, je sais qu'il y a l'association FLAG qui existe, qui est l'association de la police et justice LGBT. Mais je sais qu'il y a d'autres centres LGBT, il y a d'autres asso LGBT qui interviennent aussi auprès de la police pour les former, pour les sensibiliser. Nous, on a été sollicité, pour l'instant, ça ne s'est pas concrétisé. Mais oui, il y a plein d'asso LGBT qui interviennent et je pense qu'il faut le faire et le refaire. Mais c'est pareil pour l'accueil et l'accompagnement des victimes de violences sexuelles ou de violences... Enfin voilà, de tout ce qui est victime de violences sexuelles, il faut... également formé la police là-dessus. On est en lien avec des avocats et des avocates aussi, sur différents aspects. On a formé... Alors, il y a l'association française des avocats LGBT+, et nous, on avait formé quelques adhérents, quelques avocats et avocates sur Nantes. On est en lien étroit avec aussi pas mal d'avocats sur différentes thématiques. Là, je pense notamment aux droits des étrangers, pour les personnes qui... Par exemple, toutes les personnes en demande d'asile ou sur des titres de séjour qui ont besoin d'avocats ou d'avocates. Donc ça, on a des noms d'avocats, on est en lien avec souvent les mêmes avocats. Et puis quand il y a des agressions, nos ZIGs peuvent se porter partie civile. Ce qu'on a fait aussi, on a les avocats qu'il faut. Parce que nos ZIGs, on parlait de dégradation juste avant, mais on est aussi attaqués sur différents procès. Alors, plus trop en ce moment. Encore une fois, je touche du bois, mais on a été attaqués. à la fois sur les marches, sur les escaliers arc-en-ciel ou d'autres choses. Pour l'instant, on s'en est sorti, on s'en sort à chaque fois. Mais oui, on a les avocats qui nous aident. Il y a aussi des attaques sur des subventions qu'on pouvait recevoir. Je pense que des gens ont un peu du temps à perdre. Nous, on est accompagnés, soutenus par des avocats et ces personnes ont toujours perdu. Moi, ce qui me vient en tête, c'est en France, avec ces lois transphobes un peu mortifères, qui sont les propositions de loi qui viennent du Sénat et qui viennent de l'Assemblée nationale aussi, qui sont catastrophiques, on va dire. Mais de manière générale, toutes les attaques, ça fait peut-être un an, ou même plus d'un an, ça fait quelques années qu'on s'en prend beaucoup aux personnes trans. Ça dérange des personnes qu'on puisse filer des hormones à des mineurs trans. Par contre, ça ne les dérange pas de mutiler des nouveau-nés intersexes, ou de donner des hormones à des mineurs quand ils sont trop petits. pas assez poilus ou trop poilus, enfin voilà, ça les dérange pas à certains moments de donner plein d'hormones et sur d'autres pour les mineurs trans ça les dérange. Voilà après il y a beaucoup de légendes urbaines, voilà donc déjà toutes ces attaques aussi et puis après c'est pas forcément un acte en particulier, c'est pas forcément un acte LGBTFOM en particulier, c'est ce gouvernement actuel avec toutes les personnes présentes et là moi j'ai en tête deux personnes en tout cas qui sont dans ce gouvernement pour certains... un poste assez important, et qui ont été présidents, sont toujours surnantes et ont été présidents de région. Et en fait, à cause de ces personnes, on a eu des suppressions de subventions de la région, on n'a plus d'argent de la région. Là, moi, j'ai deux personnes à tête, mais il n'y en a pas que deux. Malheureusement, dans ce gouvernement, il y a beaucoup, beaucoup de personnes dans ce gouvernement qui ont voté contre l'inscription de l'avortement dans la Constitution, qui ont voté, ou en tout cas qui étaient. contre le mariage pour tous, il y en a beaucoup qui ont défilé aussi contre le mariage pour tous, qui étaient aussi contre la dépénalisation de l'homosexualité. C'est plutôt aussi les membres de ce gouvernement qui m'inquiètent de manière générale. On parlait de l'histoire et là, c'est un souvenir. J'avais participé à ce projet des 30 ans à Nozick, donc on a fait une expo, on a interviewé des anciens et des anciennes bénévoles et anciennes salariées. Je fais le lien aujourd'hui entre toutes les attaques ou les questionnements que des parents peuvent avoir en lien avec, ou même pas que les parents, que beaucoup de gens peuvent dire sur les personnes trans ou les jeunes personnes trans. Et en fait, c'est exactement les mêmes questions. C'est exactement les mêmes questionnements. Il y a juste à changer trans et gay et lesbienne. C'est les mêmes questions qu'il y a 30 ans. Toutes les questions qu'on se pose aujourd'hui, il faut changer un mot. Et c'est exactement la même chose. C'est une passade. Il faut éviter... d'intervenir ou de leur parler de tels sujets à cet âge, c'est pareil. Et ça, ça m'avait sauté aux yeux quand on avait fait ce travail l'année dernière autour des 30 ans. C'est les mêmes questions. 2016, 2007, 2018, où la région nous finançait. Et en fait, il y a eu, dans les assos confédérés à l'époque, il y a l'association des parents et futurs parents gay et lesbiens, la PGL, qui a organisé un débat autour de la GPA. Ça n'a pas plu à des personnes de la région, donc du coup, il y a déjà eu ça. Et puis aussi sur des films projetés au Ciné Pride qui ont également des plus à des personnes de la région. Et c'était un prétexte pour nous supprimer les subventions. Ces personnes ne se disent pas homophobes, là j'avais une personne en tête, ne se disent pas homophobes parce qu'elles donnent de l'argent à une fondation LGBT. Mais voilà, nous, elles nous ont quand même supprimé. Et à l'époque, ça nous avait mis en danger. Je me rappelle de campagne du centre qui parlait. Alors, on avait repris un peu cette main jaune de SOS Racisme dans les années 80, de Touche pas à mon pote. Et on avait fait une campagne autour de Touche pas à mon centre. Heureusement, encore une fois, le département et la mairie sont arrivés derrière pour compléter la perte. C'était plus de 10 000 euros. Enfin, je ne veux pas dire, la somme était énorme. C'était énorme. Et heureusement, le département et la mairie sont arrivés derrière pour nous aider et compléter ce trou. Et oui, c'est... Voilà. Alors après, on avait coupé les contacts. Depuis, je crois, cette année, j'ai du mal dans les dates. Depuis cette année, on a repris contact avec la région dans le sens où on a rencontré, on a été à un rendez-vous avec la présidente de région actuelle. On a été écoutés, on a été bien reçus. Voilà, les liens sont repris. En tout cas, on n'en est pas encore sur des financements de la région, mais des liens ont été repris, oui. Mais même, ça va au-delà de ça. Je pense au planning familial, par exemple, en Gironde, qui se voit coupé d'une grosse partie de sa subvention, si je ne me trompe pas. Enfin, moi, des dernières infos que j'avais, c'était ça. Donc, oui, même les assos, aujourd'hui, galèrent. Les assos sont obligés de fermer des missions, ne peuvent plus... Faire telle ou telle action ou activité parce qu'il leur manque de l'argent, c'est dommage.

  • Speaker #1

    La rose, les boutons et les épines de nos ligues.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que c'est ? Alors à la Rose pour nos ZIG, il y en a beaucoup. Parce que là, on est en plein développement, en pleine expansion. Le fait d'avoir l'équipe salariée qui se développe, le fait d'avoir plus d'assos qui nous rejoignent, le fait d'avoir plein de projets super en tête, d'être sollicité par beaucoup de... C'est vraiment le développement de l'association qui me marque. Mais même les activités, ça se ressent sur les activités. On a une Pride aujourd'hui où on a plus de 20 000 personnes, alors qu'il y a 10-15 ans de ça, on était à moins de 10 000 personnes. Oui, c'est vraiment le développement de l'association. Je pense à Rose. Ce n'est peut-être pas assez précis, le développement avec toutes les assos, toutes les commissions en interne qui se développent. Les locaux ont beaucoup aidé à ça aussi. C'est toujours lié à ça, c'est de voir... Oui, l'évolution, je compare à quelques années, et même de manière générale, pour ne pas être négatif non plus, quand on intervient en milieu scolaire. La manière dont on est accueilli, dont on est écouté, on parlait de beaucoup de choses négatives juste avant, mais globalement, en milieu scolaire, on est beaucoup sollicité, les élèves évoluent, même si on est un peu dans un moment un peu très polarisé en ce moment, sur pas que les sujets LGBT d'ailleurs, sur tous les sujets de manière générale. De manière générale, pardon. Oui, ça se passe globalement très bien, même s'il y a beaucoup de parents et d'alliés qui viennent nous voir. Et moi, ça me touche beaucoup d'avoir de plus en plus d'entretiens avec pas forcément les personnes concernées, mais l'entourage qui veut aider, qui écoute, qui veut accompagner. Oui, en fait, c'est là qu'on se rend compte qu'on est utile, quand il y a des gens qu'on a accompagnés, qui s'en sortent, quand il y a des personnes qui viennent. en pleurant de joie, qui nous aident, quand tous les gens parlent de famille, tout ça. Après, ma position, elle est compliquée, c'est que je suis salarié, je sais très bien que c'est un métier passion avec tous les problèmes derrière. Pour les boutons, pour nos X, il y a des choses à améliorer, il y a plein de projets, j'ai plein de projets en tête. Le prochain qui va arriver très très très prochainement, c'est autour des quartiers prioritaires politiques de la ville, là où on va bosser avec les différentes structures. dans les différents quartiers de Nantes, et pas que d'ailleurs. Donc ça, c'est un projet qui arrive. Les choses à améliorer, c'est également l'accompagnement, l'accueil et l'écoute, l'accompagnement, la formation sur différents sujets des bénévoles. Là, je pensais récemment, on a plusieurs formations qui ont été faites. propose aux bénévoles et il y en a une autour de l'accueil et l'écoute qui est en plein développement. Au début elle faisait trois heures, maintenant elle va faire une journée entière. Donc ça c'est génial, il y a d'autres sujets sur lesquels on aimerait bien créer des formations aussi ou accompagner, c'est en réflexion. Sur des projets aussi à venir, il y en a beaucoup, il y a des idées de podcasts également, parce que je sais que d'autres centrales LGBT le font et nous c'est une idée aussi qui tourne à nos igs. Pour l'instant, c'est les premiers projets. Il y a un gros projet aussi, mais là, ça va prendre plusieurs années. On aimerait bien avoir, on est intéressé par l'agrément espace de vie sociale. C'est un agrément qui est beaucoup décerné aux centres sociaux. Et nous, avec nos locaux actuels, la place où on est, avec le public qu'on accueille, avec les actions qu'on fait, les assos qu'on fédère, ça nous intéresse énormément cet agrément espace de vie sociale. Sauf que... pour l'obtenir, il y a beaucoup, un travail colossal avant de décrire un projet social qu'on n'a pas aujourd'hui. Donc ça, c'est un énorme projet, mais on va le commencer prochainement aussi. Les épines pour nos ZIG, les obstacles, en tout cas, ce dont on aurait besoin, la première chose qui me vient à tête, c'est plus d'argent. Plus d'argent pour davantage une équipe salariée aussi plus importante. Même si on vient d'avoir des nouveaux locaux, peut-être des locaux encore plus grands, en tout cas, des locaux plus importants, parce qu'on a aussi d'autres choses, on pourrait développer plus de choses. On est pour l'instant sur une bonne vibe, donc on n'a pas trop de choses négatives. Les échanges, enfin, ce qui pourrait être compliqué pour Nozick, c'est, moi, la première chose qui me vient en tête, c'est vraiment les conflits interpersonnels. Parce qu'il y a plein de personnes, plein d'individus, et qu'il faut... fonctionner ensemble et que des fois, ce n'est pas toujours évident. Mais pour l'instant, ça n'est pas le cas. Ça a été le cas, on ne va pas se cacher. Il y a eu des conflits, des gros conflits à la musique, mais là, pour l'instant, ça n'est pas le cas. C'est ça, je pense, qui pourrait nous embêter. Et ce qui pourrait nous embêter aussi, ce serait beaucoup la perte encore plus de subventions, qu'on n'ait pas d'argent. Là, je sais qu'en ce moment, il y a une discussion à l'Assemblée nationale sur le budget, mais voilà, nous, on est assez vigilants aussi sur le fait que, pareil, là, il y a une tribune interassociative qui est sortie récemment sur la nomination urgente d'une personne déléguée à la DILCRA. à la tête de la DILCRA on va dire voilà mais oui l'argent de l'argent et être attentif attentive au tout au conflit interpersonnel je sais qu'on est assez vigilant là-dessus à nos zigs voilà

  • Speaker #1

    Vous pouvez retrouver Nosig sur leur site internet www.nosig.fr, sur leur compte Instagram, sur leur page Facebook, mais aussi par mail à l'adresse contacte-nosig.fr ou par téléphone au 02 40 37 96 37. Merci à Emmerich Miguez pour avoir été l'invité de cet épisode. Rendez-vous le samedi 4 janvier pour le prochain épisode de Nos lieux et nos luttes.

Chapters

  • Intro

    00:00

  • Partie 1 : présentation des invité.es, des locaux, histoire de l'association

    01:17

  • Partie 2 : personnes et services

    20:18

  • Demandeur.euses d'asile LGBT

    35:44

  • Partie 2 : personnes et services (suite)

    51:38

  • Partie 3 : relations partenariales

    55:15

  • Partie 4 : violences envers les personnes et les lieux queer

    01:03:02

  • Partie 5 : perspectives d'évolution et bilan

    01:19:40

  • Outro

    01:25:38

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Description

Ce centre LGBTQIA+ est celui qui accueille le plus de demandeur.euses d’asile par an…


Aujourd’hui on parle de NOSIG, le centre LGBTQIA+ de Nantes !

Vous y entendrez parler de l’impact des actions des associations, de présidence à trois têtes, de la caractérisation LGBTphobe dans la loi, et de bien d’autres choses encore !

Merci à Emeric Migaise, coordinateur de la structure, pour avoir participé à cet épisode.


TW : cet épisode fait mention de violences LGBTphobes.


Vous pouvez retrouver NOSIG :

 

Lexique des termes et structures cité.es dans cet épisode :

  • Antifas : abréviation de « antifascistes ».

  • ARDHIS : Association pour la Reconnaissance des Droits des personnes Homosexuelles et trans à l’Immigration et au Séjour.

  • CEF : Centre Éducatif Fermé.

  • CEMEA : Centres d’Entraînement aux Méthodes d’Éducation Actives.

  • Conseil de la Nuit : collectif géré par la ville de Nantes en partenariat avec les acteur.ices de la vie nocturne à Nantes.

  • France Terre d’Asile : association promouvant et défendant le droit d’asile. Gasprom : association de solidarité avec toustes les immigré.es à Nantes.

  • Iki-Iki : association qui utilise art et culture au service de l’éducation affective et sexuelle.

  • La Cimade : association pour le droit des personnes immigré.es.

  • RAVADis : Réseau d’Acteurs de Vigilance et d’Actions contre les Discriminations.

 

Pour toustes les auditeur.ices, vous pouvez me contacter via ces différentes plateformes : https://linktr.ee/lepodsam

Et si le podcast vous plait, un partage aiderait énormément le projet !

 

Jingle d’introduction du podcast : Erothyme – Along the Arc : https://erothyme.bandcamp.com/album/along-the-arc Jingle de la partie 4 du podcast : Flames – Kbam Willis : https://pixabay.com/fr/users/kbamwillis-43489384/ Autres jingles : https://pixabay.com/fr/music/search/jingle%20podcast/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Ce centre LGBT est celui qui accueille le plus de demandeurs et demandeuses d'asile par an. Concernant certains acronymes et noms de structures, un lexique est disponible en description de cet épisode. Notez également que cet épisode va faire mention de violences envers les personnes et les lieux queers. Salut c'est Sam, militant queer en association depuis plusieurs années déjà, mais surtout, militant depuis toujours, au fin fond de ma chair. Et aujourd'hui, pour le huitième épisode de Nos lieux et nos lucs, avec Emric Miguez, coordinateur de l'association, on vous raconte l'histoire du centre LGBTQIA+, de Nantes, Nosig. Emric, à travers tes fonctions de coordination de projet, d'accueil et d'écoute, Si ton militantisme était une couleur, laquelle serait-elle et pourquoi ?

  • Speaker #1

    Bienvenue. Si mon militantisme à Nausig était une couleur, par exemple, je verrais ça comme le vert ou le violet, on va dire. J'hésite entre le vert et le violet à chaque fois. Parce que, je ne sais pas, le vert, il y a beaucoup cette histoire d'espoir, de paix, d'écologie. Voilà, parce que j'aime bien le violet, parce qu'il y a aussi, dans beaucoup de rapports de la communauté LGBTQIA+, il y a du violet. Ouais, c'est aussi une des couleurs du féminisme, qui est beaucoup liée aux luttes LGBTQIA+. Donc ouais, c'est ces deux couleurs qui me viennent en tête. Moi, je suis salarié à Nozick depuis 5 ans, en 2019. Et auparavant, j'étais bénévole à Nozick entre fin de... 2010 et 2013, on va dire été 2013, où j'ai été bénévole à côté avec SOS Mufubi pendant 10 ans, mais j'ai aussi été bénévole avec Nozig, et à l'époque ça ne s'appelait pas Nozig, ça s'appelait encore le centre LGBT de Mons. Je pense que déjà depuis peut-être pas 20 ans, mais presque, je suis investi bénévole, comme je le disais. Et depuis 2019, être salarié, j'ai passé un diplôme en fin 2018 sur la coordination de projets. J'ai bossé dans d'autres types de structures avec d'autres assos. Et étant bénévole sur les sujets LGBT, j'ai vu une annonce passer, une fiche de poste passer. Une offre d'emploi, pardon. Et c'est quelque chose qui me plaisait beaucoup, il y avait de la coordination de projet. Même si il y a cinq ans, j'en faisais un petit peu, mais ce n'était pas le gros de mon travail. Et donc j'y ai répondu avec, je crois, plusieurs dizaines d'autres personnes, et j'ai été pris, j'ai appris trois jours plus tard.

  • Speaker #0

    Le 21 avril 1993, c'était la naissance de CHELA, donc Collectif Homosexuel d'Aide et d'Information de la Loire-Atlantique, qui est aujourd'hui devenu Nausique. Est-ce que tu peux nous dire qui était CHELA, et que s'est-il passé jusqu'à devenir Nausique aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Alors, l'histoire du CHELA... Le collectif homosexuel d'aide et d'information de l'Ouest Atlantique, c'est à l'origine cinq associations et des individus, mais cinq associations qui se sont réunies pour créer ce collectif. Alors, il y avait bien évidemment une référence à la chanteuse et les cinq associations étaient... Donc une asso qui s'appelait les Jeunes Guets de l'Ouest, qui après s'est renommée Si Maman Savait, qui n'existe plus aujourd'hui. Une association qui s'appelait Homosaïque, et une autre qui s'appelait Homophone. Donc ces trois assos n'existent plus aujourd'hui. Et puis après il y avait aussi l'association David et Jonathan. qui est aujourd'hui D&J Arc-en-Ciel, autour de la spiritualité et pour les personnes croyantes LGBTQIA+. Et aussi l'association Les Guerres en Donneur Nantais, qui existe encore aujourd'hui. Voilà, ces cinq assos se sont dit, on va créer un collectif pour soutenir et accompagner les personnes LGBT. Et à l'époque, on était beaucoup sur les lesbiennes, les gays. Les personnes trans sont arrivées quelques années plus tard sur l'accompagnement des personnes trans. Mais à l'origine, c'était vraiment beaucoup en soutien aux personnes lesbiennes ou gays. Nos X, ça veut dire nos orientations sexuelles et identités de genre. On a choisi ce nom depuis 2017. Il y a eu plusieurs noms à nos zigs, avant nos zigs, mais oui depuis 2017, c'est nos orientations sexuelles, identités de genre. On a un peu copié sur la commission OZIG de Amnesty International, on a rajouté le N pour nos. C'est la commission Amnesty International qui travaille sur tous les sujets LGBTQIA+. Et lors du choix du... Alors là, c'est des bénévoles qui nous ont raconté ça, lors du choix du nom, parce qu'on en était arrivé à Centre LGBTQI+, et qu'il était... Des gens s'étaient dit, on va probablement rajouter d'autres lettres derrière, peut-être, on n'en sait rien, que d'autres villes en France s'étaient donné des noms, je pense à Quasar, à Angers, ou à Iskiss, à Rennes. ou plein d'autres centres LGBT en France. Et voilà, ce Nozig a été choisi parce qu'à l'époque, une personne dans le choix du nom, il y avait une personne d'Amnesty qui nous a dit, nous, Amnesty, ça s'appelle comme ça. de l'écho de certains et certaines bénévoles, où ça plaisait, et qu'en rajoutant le N pour nos orientations sexuelles, identités de genre, ça faisait un petit côté bretonnant aussi. Alors sur les différents noms, il y a eu le Chela en 97, le nom a changé, ça devient le CLGN, le Centre Lesbien et Gay de Nantes. Après, ça a été le Centre Lesbien et Gay de Nantes-Loire-Atlantique, donc le CLJNA de Nantes-Atlantique. Après, il y a eu le Centre LGBT, début des années 2000, je crois. Et puis après, il y a eu le Centre LGBTI et le Centre LGBTQI. Et puis après, Nozig et le sous-titre et le Centre LGBTQI à plus de Nantes. J'ai eu des échos. comme quoi, par exemple, Amnesty réfléchissait à intégrer aussi l'intersexuation. Nous, à Nozick, on n'a pas eu encore cette réflexion, je ne sais pas si on l'aura un jour. Il est bien évident que les sujets intersexes sont indispensables et on bosse beaucoup, beaucoup dessus. Mais pour l'instant, le prénom, c'est orientation sexuelle et identité de genre. Dans les souvenirs, j'ai les premiers combats aussi qui n'ont pas été faciles sur la reconnaissance de la déportation des homosexuels, de participer à une cérémonie de dépôt de gerbes dans le centre de Nantes. On nous avait interdit, on avait reçu des lettres, pas nous, mais à l'époque, les bénévoles avaient reçu des lettres. Leur interdiction... interdisant de mettre un pied lors de ces cérémonies. Il y a eu des lettres en nous interdisant de mettre les pieds. Je crois que c'est seulement officiellement. Alors, ça fait une dizaine d'années qu'on y va et qu'il n'y a pas d'invitation officielle. Mais bon, on est accepté. Et je crois qu'officiellement, c'est, si je ne me trompe pas, en 2022 ou 2021, mais je crois que c'est 2022, où officiellement, on reçoit une invitation de l'assaut des enfants. combattants nous demandant de participer et d'avoir une place pleine et entière pour déposer une gerbe avec le triangle rose et ça a été, je sais que la présidente à l'époque étaient extrêmement émus. On a été très bien accueillis de par les assauts d'anciens et anciennes combattants. Les anciens locaux ont été régulièrement dégradés. Peut-être que c'est le lieu où ils se trouvent, je n'en sais rien. On a eu en 2016, si je ne me trompe pas, et en 2017, des subventions qui ont été supprimées de la part de l'Assemblée nationale. d'institutions. Donc oui, il y a eu plusieurs et puis après, comme dans beaucoup d'associations, il y a eu des conflits en interne et nos ZIG a réussi à passer par-dessus. Mais ouais, c'est les différents combats qu'on a pu mener qui n'ont pas toujours été évidents. Le premier accueil, par exemple, des personnes trans, le premier accueil des personnes en demande d'asile, dans le début des années 2010 aussi. À chaque fois, il a fallu s'adapter, en se développant, s'adapter à l'actualité. Depuis la création de l'assaut, on a eu ça, on ne peut pas dire le contraire, on a eu un énorme soutien de la part de la ville et du département. Très tôt, on a eu assez d'argent. Je sais que quand Jean-Marc Ayrault était président, il était, pardon... Quand Jean-Marc Ayrault était maire, la ville nous a beaucoup soutenus. On a eu assez d'argent pour, fin des années 90, embaucher une personne salariée. Je crois qu'il y avait très peu de centres LGBT qui avaient des personnes salariées dans les années 90. Je pense à Paris, après je ne sais pas dans les autres centres LGBT, mais même il y a 50 ans, il y avait peu de salariés dans les centres LGBT en France. Et oui, nous, dès les années 90, la mairie et le département ont été derrière nous.

  • Speaker #0

    L'île de Nantes est empreinte d'une riche histoire. Au XVIIe siècle, les premiers ponts sur la Loire relient les rives nord et sud. Au XIXe, ce sont les Boires, surnom donné au bras de ce fleuve, qui bénéficient de la construction navale et de l'essor de l'industrie. Mais revenons à notre époque. En 2023, Nausig fêtait ses 30 ans. Et pour cet anniversaire, l'association passait d'un local de 70 m² à un autre de 250 m², aux 7 rues Magdalen. sur cette île de Nantes.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Il y a eu un tout premier local au début. C'était une salle de la mairie. Après, on a eu un local qui faisait une trentaine de mètres carrés dans la rue Joffre. En 2012, j'étais bénévole, on a déménagé. juste avant les élections, en janvier, si je ne me trompe pas, dans un local qui faisait 80-90 m². Dans mes souvenirs, c'était ça. Et puis après, en janvier de l'année dernière, on s'est retrouvés dans 280 m². Je sais qu'à l'époque, ça nous paraissait déjà très, très grand, passer de 30 m² à plusieurs dizaines de m² en plus. Par contre... On était à l'époque, en 2012, dans le privé. C'était un bailleur privé et on payait, on faisait chaque année le paiement du loyer. Et en 2012, là, par contre, moi, j'ai... En 2023, j'ai beaucoup plus l'historique, où ça faisait pas mal d'années que les bénévoles des différents bureaux... Les assos faisaient bloc pour réclamer un nouveau centre, des nouveaux locaux, parce que les dernières années, on ne s'était même plus à être à l'étroit. Je sais que des associations confédérées étaient obligées de faire des rendez-vous, des groupes de parole à l'extérieur. Il n'y avait pas la confidentialité qu'on mettait en avant. Il y a eu plein de choses qui ont fait que c'était vraiment trop petit. Et puis en 2020, le Covid arrivant, ça a été encore beaucoup plus compliqué. Tous ces temps conviviaux qu'on n'a pas pu faire dans les locaux. Alors on s'est adapté, on a fait les temps conviviaux en Zoom. Et puis des entretiens, c'était compliqué. On avait une commission de droit d'asile qui explosait, qui avait beaucoup de demandes de rendez-vous. On était aussi beaucoup sollicités pour des entretiens d'écoute. Il fallait qu'on pousse les murs, ça devenait urgent. Et en 2000, si je ne me trompe pas, en 2020, dans mes souvenirs, on est quatre à participer à une réunion avec la mairie. À l'époque, il y avait Martine, la présidente, Violette, la secrétaire, Nicolas, qui était aussi secrétaire, et moi, en tant que salarié. À l'époque, j'étais seul salarié. Et il a fallu que lors d'une réunion, on tape du poing sur la table de manière... De manière figurative, on a vraiment tapé du poing sur la table. On a dit que là, l'urgence, il fallait qu'on ait des nouveaux locaux urgentement. Et en mettant la pression, la mairie s'est un petit peu plus activée. On a visité quelques locaux et en juin... On n'avait pas la confirmation, mais en juin 2022, le local a été trouvé et il a été signé. On n'a rien dit lors de la prête 2022 parce que ce n'était pas encore signé. Et après, le temps que les travaux se fassent, on est rentrés dans les locaux en janvier 2023. Et là, pour le coup, c'est la ville de Nantes qui loue les locaux et qui nous souloue à nous. Parce qu'on avait visité des locaux auparavant où, parce qu'on était une asso LGBT, des propriétaires ne voulaient pas nous mettre à disposition d'autres locaux. Mais là, les nouveaux locaux qu'on a depuis un an et demi sont géniaux, sont super. Des fois, il y a des journées où il n'y a plus de place. J'ai un souvenir où on avait invité aussi d'anciens, d'anciennes présidentes, d'anciens militants, d'anciens bénévoles, en plus d'avoir invité tous les élus. Et j'ai le souvenir d'un ancien salarié ou d'une ancienne vice-présidente, d'anciens aussi bénévoles, qui était émue aux larmes de voir qu'on en était arrivé ici après une trentaine d'années. Avant d'arriver dans ce local, on a eu une personne qui était au bureau et au conseil d'administration, qui était architecte et qui nous a fait un travail exceptionnel de cahier des charges. On recevait énormément de personnes. Donc, quand on est arrivé dans les nouveaux locaux, il y a eu un petit temps où il a fallu changer la porte d'entrée parce qu'on accueillait plus de 50 personnes, non qu'il fallait que la porte soit ouverte de telle manière vers l'extérieur. On avait une douche, enfin on a toujours une douche dans nos locaux, donc il y a des travaux qui doivent avoir lieu dans cette douche. On a la chance d'être ouvert, je crois, une vingtaine d'heures par semaine pour toutes les personnes bénéficiaires ou bénévoles. D'ailleurs, c'est très, très important parce que pour beaucoup de gens, on parle de famille. parle de bien-être, donne des exemples concrets, mais dans ces nouveaux locaux, ce qu'on n'avait pas avant, c'est que les gens viennent juste pour se poser, juste pour être bien, rechercher leur téléphone, boire un café, un thé, de l'eau, rencontrer des gens. Donc au sein de la ville, les gens commencent à être bien identifiés, alors pas partout, et ça c'est un travail aussi qu'on... On est en train de mener et qu'on va mener aussi d'être identifié partout sur toute la ville de Nantes. Mais on a aussi ce rayonnement départemental et on est visible, on est bien identifié. Ce n'est pas encore assez, on peut encore faire mieux. Après, il y a d'autres assos aussi dans le département avec qui on travaille énormément. Mais oui, c'est indispensable qu'on en ait un sur Nantes. Nous, ça fait 30 ans qu'on existe. Pour l'instant, je sais que d'autres centres LGBT le font, d'aller faire des permanences ou tenir des stands dans des quartiers de manière régulière pour dire on est là, là c'est un projet qui est en cours, où on sait qu'on est bien dans notre centre-ville, on ne se plaint pas, on est très bien placé, mais des fois il faut un peu sortir de notre zone de confort et se dire est-ce qu'on va aller dans certaines zones un peu... rural ou dans certains quartiers où on n'est pas présent. On intervient dans des établissements scolaires de certains quartiers prioritaires politiques de la ville, mais on n'a pas de présence régulière. Et à chaque fois qu'on y va de manière ponctuelle, les gens nous découvrent ou alors les gens nous disent qu'ils aimeraient bien avoir aussi un lien avec nous plus proche de chez eux. C'est un travail qui va débuter là dans les... Semaine à venir. On bosse dans la ruralité. Alors pour l'instant, nos actions à l'extérieur sont principalement pour intervenir soit auprès de collèges lycées, auprès de jeunes en maison, en maison famille rurale ou dans des centres, dans des centres ou alors pour faire des projections de films, projections de débats. Mais il y a déjà des assos. Il y a pas mal d'assauts LGBT aussi sur le territoire et on n'a pas envie nous d'arriver en tant que grosse assaut. On bosse avec les assauts présentes, que ce soit sur Ancenis, que ce soit sur Saint-Nazaire, que ce soit à Clisson, là je pense assez, ou à Châteaubriant. Il y a déjà des assauts dans les quatre coins du département, on a la chance. Et je sais que ces assauts, par exemple, organisent des Pride, donc nous on y va. à Ancenis depuis 2-3 ans, je crois, 3 ans. À Clisson, c'était la deuxième édition cette année. À Saint-Nazaire, ça fait pas mal d'années qu'ils en font une. Donc voilà, on est aussi où il y a eu aussi une Pride à Mouais, dans un village de 400-500 habitants. où il y a eu du monde qui a été, on aide, on accompagne, on est aussi présent avec les autres assos. Pour l'instant, nos présences, c'est soit sur les Pride, soit sur des projections débat lors du festival Ciné Pride, ou soit pour intervenir auprès de jeunes et moins jeunes, d'ailleurs auprès d'adultes aussi.

  • Speaker #0

    Dit aussi la présidence cerbère de Nausig. Si ces personnes sont la tête, qui c'est le reste du squelette de l'association ? Et quelles sont les différentes actions qui composent ces articulations ?

  • Speaker #1

    Alors déjà pour parler pour ces trois personnes qui sont Vasile, Anne-Lise et Valentin, ce sont les trois coprésidents de son bénévole depuis pas mal d'années. Alors Valentin a déjà... était au bureau il y a quelques années. Donc, il est bénévole à Nozick depuis longtemps. Il a une connaissance aussi de Nozick, en tout cas depuis 2016 ou 2017. Je ne me rappelle plus son arrivée. Anne-Lise est coprésidente aussi récemment, mais par contre, elle est bénévole beaucoup sur la commission des interventions de sensibilisation aux discriminations. Et elle est prof à côté. Et elle est... bénévole de proche je crois je veux pas me tromper encore depuis trois ans depuis trois ans dans l'assaut peut-être plus fin trois ans en tout cas au minimum et puis il ya basile qui lui et boss fin qui est à nosic depuis Trois ans aussi, peut-être deux ans et demi, trois ans, je ne sais plus. Et Basile a été aussi l'une des personnes moteurs pour le projet des 30 ans. Quand on a déménagé l'année dernière, Basile avait depuis deux ans travaillé sur les 30 ans de nos ZIG et a beaucoup, beaucoup, beaucoup aidé sur l'histoire, sur les archives. Les trois coups présidents font beaucoup de travail. Vraiment, beaucoup de choses reposent sur leurs épaules. Après, les autres membres du bureau, il y a Anaïs qui est au secrétariat avec Laurent. Et à la trésorerie, il y a Gwenola et Kévin. Kevin est aussi sur l'aspect recherche de financement et Kevin est aussi sur tout ce qui est santé, communication principalement. Pour les membres du CA, le CA aujourd'hui est divisé en trois collèges. Il y a des personnes individuelles, physiques, des personnes morales avec 20 assos, si je ne me trompe pas, dans le conseil d'administration. Et on a, depuis le mois de mars, une voie pour l'équipe salariée. Donc l'équipe salariée fait partie du CA aussi. Depuis que je suis salarié, depuis cinq ans, je touche du bois, mais il y a une très bonne ambiance, ça se passe très très bien entre les personnes salariées, entre les différentes instances, entre les bénévoles. Il y a une très bonne dynamique. Ce qui nous a aussi aidés, bien évidemment, c'est de se retrouver dans ces locaux actuels. Et oui, c'est une très bonne dynamique, même le lien avec, on en parlera peut-être plus tard, mais le lien avec les différents partenaires, avec toutes les assos, qu'elles soient, qu'elles soient LGBT ou pas d'ailleurs. Mais il y a une très bonne dynamique, on s'entend très bien avec toutes les personnes du bureau. Après, il y a quelques fois des tout petits conflits, il y a des petits conflits, mais vraiment, c'est normal, c'est la vie d'une association. Mais il y a une très bonne ambiance. On s'entend très bien entre personnes salariées, membres du bureau, membres du CA. Et puis d'ailleurs, tous les autres bénévoles des différentes commissions de l'association. Depuis, moi, je préfère parler depuis cinq ans parce qu'avant, je ne voudrais pas dire de bêtises. Il y a eu d'autres collègues qui étaient là avant moi. Mais depuis cinq ans, moi, j'étais toujours à l'époque, quand j'étais le seul salarié, j'ai toujours été, j'ai eu toujours ma place au sein de... Au sein du bureau, j'ai assisté à toutes les réunions de bureau. Je n'assistais pas à tous les conseils d'administration. J'en faisais quelques-uns, mais par contre, les salariés, on ne pouvait pas voter au conseil d'administration. Mais on était invité, on avait le droit d'y aller. Je sais qu'en tant que bénévole à côté, en tant qu'adhérent, je pouvais voter à l'Assemblée Générale. Depuis mars, oui, les membres du bureau nous ont proposé, et ça a été voté, nous ont proposé d'avoir une voix. Alors maintenant, on est plusieurs salariés, donc soit on y va tous ensemble, soit il y en a un qui va apporter la voix des autres salariés. On en décide entre nous avant qui veut y aller, qui veut voter pour l'équipe et tout ça. Encore une fois, on est vraiment, par le bureau actuel, on est vraiment... écouter, je ne dis pas ça parce que c'est mes employeurs, mais non vraiment je pense que on est écouté, ils se sont dit qu'on avait quand même une place assez importante parce qu'on est là tout le temps, enfin très très souvent dans les locaux donc aussi comme on est tous en 35 heures, c'est nous qui voyons le plus de bénévoles, qui avons une vision un peu omnisciente donc voilà c'était pour eux, ça leur paraissait logique qu'on puisse voter, alors surtout s'il y a des sujets qui nous, nous concernent. Là, on n'a pas le droit d'être présent et on n'a pas le droit de voter. Mais oui, ça leur paraissait logique. Déjà, on continue tous à aller à toutes les réunions de bureau. Ça nous a fait plaisir que le bureau nous permette de voter. Quand je parle de l'équipe salariée aujourd'hui, je dis qu'on est trois salariés et il y a une personne qui fait un stage de 15 mois. C'est un grand stage. Manon. fait partie de l'équipe salariée en stage, mais sinon, il y a Élise Offray, qui est salariée depuis 3... qui est en tout cas dans l'équipe salariée depuis 3 ans, ou 4 ans, qui est depuis 4 ans dans l'équipe salariée et officiellement salariée depuis 2 ans, un peu plus de 2 ans, on va dire, et il y a Nicolas Rollin, qui a rejoint l'équipe salariée en septembre 2024, donc il y a très récemment. Après, Nicolas, lui, était déjà bénévole depuis deux ans dans la commission droit d'asile, mais là, on l'a recruté au mois de septembre. Et Élise et Nicolas ont tous les deux exactement la même fiche de poste, à la fois sur les interventions de sensibilisation et discrimination, et à la fois sur la commission droit d'asile. Ils ont tous les deux la même fiche de poste, ils se divisent un peu les différentes tâches, les différentes missions. Et Manon, qui fait un stage de 15 mois, va être autour de l'animation sociale, en mettant en place différents ateliers au sein de nos ZIG. Quand on présente nos ZIG, je mets ça sous quatre missions. Je dis accueillir, soutenir, informer, lutter. Du coup, accueillir, soutenir, informer, lutter, ça fait asile, c'est un petit mémo. Oui, il y a beaucoup. Je crois qu'on est à 15 ou 16 commissions dans l'association. On a énormément de travail. Voilà, ça va, on parlait de tout ce qui est festif ou militant, sur la Pride, le Ciné-Pride, ou une commission médiathèque qui est dynamique. Mais on a aussi une commission santé, on intervient au milieu festif. Au milieu festif, on fait des groupes de parole, on a une commission pour les personnes bi, pan, pour les personnes aromantiques, asexuelles, pour les personnes trans, non-binaires, intersexes. Ça, c'est pour ce que fait Nozig. Mais bien sûr, Nozig, c'est aussi 20 assos qui font partie du conseil d'administration. Depuis qu'on est dans ces locaux, il y a des assos qui nous ont rejoints. À l'époque, il y avait 15 associations au conseil d'administration. Aujourd'hui, le planning familial, qui est très connu, a rejoint le conseil d'administration. Des assos comme Iki Iki, qui fait de l'éducation affective, relationnelle et sexuelle, auprès des 3-12 ans, a rejoint l'asso. Enfin... Il y a d'autres associations qui nous ont rejoints et ça c'est génial. Elles aussi, leurs activités, elles ont accès au local. On travaille énormément avec elles. Ça a énormément développé le partenariat, ça a énormément développé nos projets. Il y a même, je pense à ça, le département qui organise des séminaires dans nos locaux. La ville de Nantes a déjà organisé des réunions dans nos locaux. Nos locaux ont permis, par exemple, au planning familial de faire des... des réunions, des séminaires ou des supervisions, par exemple, pour leur équipe salariée. Je sais qu'il y a déjà le conseil d'administration de l'ASSO de l'autre cercle ou de CONTACT France, donc les différents conseils d'administration nationaux qui sont déjà venus dans nos locaux. C'est à Nozick, mais ça appartient aussi au 20 ASSO. Le local appartient à tout le monde. À Nantes, c'est nous qui organisons la Pride aussi. Ce n'est pas le cas dans toutes les villes où des fois c'est d'autres ASSO. qui organise les prêts, nous à Nantes c'est aussi le centre qui organise ça.

  • Speaker #0

    Je pense qu'on fait beaucoup de choses que beaucoup de centres font aussi. La chance qu'on a, c'est qu'on a des très grands locaux. Mais des fois aussi, on regarde ce qui peut se faire ailleurs. Là, je prenais l'exemple du travail dans les quartiers politiques de la ville. C'est parce que j'ai vu ça dans d'autres villes. Mais tout ce qui est intervention en milieu scolaire ou intervention pour l'adulte, nous, on appelle ça les interventions de sensibilisation et d'exclamation. Beaucoup de centres, quasiment tous, le font. Nous, on est extrêmement sollicités là-dessus. On ne démarche pas, mais on est beaucoup sollicités là-dessus. On fait beaucoup, par contre, je crois ne pas dire de bêtises, si je dis qu'en tant que centre LGBT, c'est nous qui accueillons et accompagnons le plus de personnes en demande d'asile. Je sais qu'après, il y a d'autres assos, comme l'ARDIS ou des assos à Lyon, spécifiques à soins LGBT, qui ne font que de l'accompagnement sur la demande d'asile. ou titre de séjour. Je sais que beaucoup de centres LGBT accompagnent et accueillent des personnes en demande d'asile, mais aujourd'hui, on va dire qu'on a plus de 150, enfin, ce sera le cas en 2024, plus de 150 nouveaux dossiers de personnes en demande d'asile qu'on accueille. L'année dernière, on était à 110 en 2023. On accueille énormément de personnes en demande d'asile LGBT, je précise, pour des raisons d'orientation sexuelle et d'identité de genre. Après, on bosse beaucoup sur l'aspect santé, sur tout ce qui est... On a aussi une commission, on appelle ça Trans Inter, mais pour les personnes trans, les personnes en questionnement, les personnes non-binaires, intersexes. Mais ça, beaucoup de centres LGBT le font aussi. Il y a du lien entre les différents centres aussi sur ce sujet-là. Il y a beaucoup de choses qui marquent. La commission a déjà, pour parler de la commission de droit d'asile, là, du coup, maintenant, Nicolas nous a rejoints dans l'équipe salariée, mais on a, du coup... un équivalent temps plein, on va dire, on a un 100% pour aider la commission droit d'asile, mais c'est juste parce qu'on n'est même plus la tête sous l'eau, on est en train de creuser en ce moment sur l'accompagnement de la demande d'asile à nos ZIG, et les bénévoles à côté, il y a une équivalence de 4, c'est 4 équivalents temps plein, pardon, sur du travail bénévole pour la commission droit d'asile, donc c'est énorme, Moi, j'ai fait la formation de base quand on rejoint la commission de droit d'asile. Il y a un temps de sensibilisation, une formation d'information plutôt. Je l'ai fait, ce n'est pas ma spécialité, ça m'est arrivé d'aider sur une histoire. Heureusement, la personne a eu son statut après ça, mais c'est parce que les bénévoles aussi ont fait un travail énorme derrière. Moi, ce qui me touche, c'est toutes les personnes d'asile qui arrivent pour la première fois, c'est voir ces personnes de monde d'asile. qui viennent une fois qu'elles sont venues, qui viennent régulièrement, qui se sentent chez elles quand elles arrivent à nos îles. Et c'est ça qui me touche énormément, beaucoup, et c'est ce qu'on souhaite. Nous, on ne veut pas qu'elles ne soient ramenées qu'à ça. Donc beaucoup de ces personnes sont aussi bénévoles. À mon avis, pas assez, mais il y a de plus en plus de personnes qui sont bénévoles sur les différentes commissions. Je pense sur les interventions en milieu scolaire ou professionnel. Et puis les voir régulièrement, même pour des personnes qui ont leur statut, qui reviennent régulièrement à nos îles, qui nous donnent des nouvelles, qui nous aident, etc. Alors par contre, j'ai fait beaucoup, beaucoup plus d'interventions de sensibilisation auprès de tous les publics. J'adore ça. J'en ai fait avant en tant que bénévole, mais là, en tant que salarié, c'est génial de pouvoir être payé pour ça, même si aujourd'hui, ça ne rentre plus trop dans mes missions. C'est encore dans mes missions et plus énormément. Après, je suis un joker pour aider sur des interventions. Mais là, chaque intervention est différente, chaque intervention est marquante. On intervient auprès de publics très différents. Ça va des jeunes incarcérés, mais également des collégiens, pour certains, des fois naïfs, pour certains qui connaissent beaucoup de choses, des jeunes qui sont aussi... Des jeunes et des moins jeunes qui connaissent beaucoup de choses. Il y a auprès de professionnels. Moi, je trouve que les interventions sont toutes différentes. Je n'ai pas d'idée là tout de suite. Ce qui me touche, c'est plutôt les retours qu'on a plusieurs mois, plusieurs années après pour nous dire que notre travail a été utile. Je pense, par exemple, qu'on intervient auprès de jeunes qui sont en centre éducatif fermé. Alors, c'est un public difficile. Pour intervenir, il faut être expérimenté. Et c'est vrai que comme on fait des interventions qui durent une heure, une heure et demie auprès de ce public-là, on n'a pas de retour et il y a... L'année dernière, on a eu un mail d'une infirmière qui a bossé dans ce centre éducatif fermé 7 ans ou 8 ans, je crois, et qui nous a envoyé un mail extrêmement touchant, nous disant qu'en fait, grâce à nous, des gens avaient fait des coming-out, grâce à nous, des jeunes avaient évolué, grâce à nous, des jeunes avaient défendu d'autres victimes d'homophobie alors qu'il y a quelques années, ils avaient été condamnés pour ça. Et ce mail, nous, on ne savait pas ce qui se passait dans ces CEF. Et ça nous a beaucoup touchés. C'est vraiment avoir des retours, ou alors voir des parents arriver, nous dire En fait, vous avez accueilli et accompagné mon fils il y a quelques années, il va beaucoup mieux, il a la sortie de la tête de l'eau. C'est plutôt les retours quelques semaines ou quelques mois plus tard qui, moi, me marquent.

  • Speaker #1

    Vous l'avez sans doute remarqué, dans nos lieux et nos luttes, le sujet des demandeurs d'asile est toujours évoqué, sans exception. D'abord, on va donner quelques définitions. Un ou une demandeur d'asile, c'est une personne qui sollicite une protection de la part d'un pays auprès de certains organismes. En France, c'est d'abord l'Office français de protection des réfugiés et apatrides, dit aussi OFPRA. Puis, s'il y a refus, la Cour nationale du droit d'asile, dite CNDA, pour faire appel. Une personne réfugiée, c'est quelqu'un qui a une réponse favorable à cette demande d'asile. Il y a aussi la protection subsidiaire pour les personnes ayant pas obtenu le statut de réfugié. ou encore là où le débouté d'asile, c'est-à-dire une personne qui a obtenu une réponse négative à sa demande d'asile. Une personne migrante désigne quant à elle toute personne vivant dans un autre pays que le sien depuis plus d'un an, mais c'est un terme qui en France est à l'heure actuelle connoté de manière péjorative et même menaçante, dans des têtes et des bouches plutôt gangrénées par le racisme. Par contre, ces personnes, elles sont toutes censées avoir un point commun, c'est celui de bénéficier de protections liées aux droits internationaux, comme la Déclaration universelle des droits de l'homme, la Convention des Nations Unies relative au statut des réfugiés de 1951, et la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille de 1990. Il y a aussi le principe juridique de non-refoulement, qui signifie que la personne ne devrait pas être contrainte de retourner dans un pays où sa vie, où son bien-être est susceptible d'être menacé. Amnesty International résume la demande d'asile en six étapes en gros. Arrivant en France, quand on sait qu'on comptabilise 29 000 décès de personnes dans le parcours de migration entre 2014 et 2021, dont 3 000 en mer, Et même sans parler de mort, toutes les violences et les dangers subis lors du déplacement, cette première étape est déjà extrêmement difficile. Ensuite, il faut trouver les informations nécessaires à sa demande d'asile, par exemple auprès d'associations spécialisées. Là encore, ça peut être une étape difficile, avec notamment la barrière de la langue ou encore la peur de se faire contrôler en situation irrégulière. Déposer ensuite la demande d'asile auprès des organismes compétents, rencontrer l'OFPRA pour l'évaluation de cette demande d'asile, attendre la décision de l'OFPRA, et la sixième étape, dans le cas où l'OFPRA rejette la demande, faire appel à la CNDA. Tous les centres LGBTQIA+, interviewés, ils indiquent une augmentation significative des personnes qui les sollicitent pour ce service. En 2016, l'ARDIS, donc l'Association pour la Défense des Droits des Personnes LGBTQI+, à l'immigration et au séjour, chiffrait déjà les demandes d'asile des personnes LGBT qu'on leur avait faites à 440 contre 300 en 2015, et sur les 85 000 demandes d'asile à l'OFPRA, 5 à 6% étaient pour un motif d'orientation sexuelle ou d'identité de genre. Et comme dans toutes les situations qui y impliquent plusieurs facteurs de discrimination à la fois, les conséquences pour les personnes concernées sont au mieux physiquement et psychologiquement épuisantes, au pire désastreuses, dans un monde où les LGBTphobies et le racisme gagnent du terrain de jour en jour. Parce que le parcours de migration cité tout à l'heure, il comporte déjà son lot d'atrocités, mais là c'est pas fini. Pour les demandereuses d'asile LGBT, il va falloir prouver à des institutions représentées par des personnes plus ou moins renseignées qu'on est homosexuel ou transgenre. On est loin des motifs d'asile pour des raisons politiques ou religieuses où la question ne se pose pas de la même manière. Je sais pas vous, mais moi j'ai du mal à me représenter comment une personne décide de si une autre est homosexuelle ou pas, en particulier dans des situations impliquant des questions de vie ou de mort. Sur le site France Terre d'Asile en 2011, cette question de la preuve décidée recevable uniquement sur la conviction intime du juge, elle est déjà soulevée. Mais il y a une étude sortie en 2020 appelée La preuve dans les demandes d'asile en raison de l'orientation sexuelle qui est menée par Daniel Borio, juriste et enseignant-chercheur, Manuel Salcedo, sociologue, et Shira Afkin, politiste, qui rentre plus en détail sur les enjeux liés à la demande d'asile LGBT. Déjà, ils expliquent que, historiquement, la Convention de Genève était établie comme sexuellement neutre et elle ne reconnaissait donc pas de persécution liée au genre ou à l'orientation sexuelle. Et c'est qu'en 1998 que la notion d'appartenance à un certain groupe social est rentrée en compte dans la protection des personnes. Ensuite, la particularité de ces demandes, c'est que les autorités, lors de l'instruction, se fondent moins sur la réalité des persécutions ou des craintes de persécution que sur le fait de prouver si la personne est réellement LGBT ou pas. Dans les chiffres donnés dans cette étude, on apprend que seuls deux dossiers ont été retenus dans le cas où les persécutions et pas l'homosexualité ont été prouvées. Ça c'est déjà questionnant. Et donc ? C'est le récit de vie qui va être fait aux institutions ayant autorité par là où le demandeur ose d'asile, qui est le seul élément qui va prévaloir pour l'acceptation de la demande. Déjà au niveau de la forme, les conditions matérielles de l'entretien sont loin d'être idéales. À peine arrivé, t'es assailli de questions, il n'y a pas le temps, c'est l'usine, le stress total. Et malgré ça, on demande aux personnes d'être elles-mêmes, de ne pas trop lire, comme si on parlait de l'exposé d'anglais de collège ou d'un entretien d'embauche. Mais en réalité, comment on présente un récit de violence et de trauma ? Et qui est-on, surtout, pour dire à une personne comment présenter et mener le sien ? Sur le vocabulaire et les termes utilisés, ça peut coincer aussi. En plus de la barrière de la langue, comme on l'a dit, souvent déjà existante, il y a tous les critères des directives européennes ou des Nations Unies, où on a l'habitude, et même dans ce podcast d'ailleurs, d'entendre parler d'orientation sexuelle ou d'identité de genre. Mais ces termes-là, ils ne sont quasiment jamais utilisés, en fait, dans les pays d'origine des personnes qui demandent l'asile, car ces notions, elles sont pénalisées dans les pays en question, et les termes y diffèrent. Ils sont plus associés à des pratiques sexuelles connotées immorales ou illégales. On parle plus par exemple de crimes de sodomie, grossir indécence, actes contre nature, outrage aux bonnes mœurs ou encore promotion de valeurs non traditionnelles. D'ailleurs, les officiers de protection de l'OFPRA posent d'ailleurs systématiquement la question suivante. Est-ce que vous vous définissez vous-même comme homosexuel ? Et c'est pas qu'une question de mots. Ainsi, par exemple, une attestation d'une association LGBT du pays d'origine vaut 5 râles dans ce genre de demande d'asile. Mais quand les associations LGBT ? Elles peuvent pas exister ou pas comme on l'entend. Dans les pays d'origine, on fait comment ? Tout ça, ça participe un peu à une vision occidentalisée, prédéfinie et parfois aussi extrêmement caricaturale de ce que devrait être une personne homosexuelle ou pas. Aussi, en plus des clichés, en se concentrant sur la véracité de l'homosexualité et non sur les réelles menaces qui pèsent, faut prendre en compte que c'est encore plus difficile à établir si la personne n'a pas ou peu été en couple ou n'a pas ou peu eu de rapport intime. Quelque chose apparaît aussi dans l'étude comme étant rédhibitoire dans la tête des juges, une déclaration tardive d'homosexualité. Sauf que l'homophobie intériorisée, elle peut exister déjà dans des endroits du monde où l'homosexualité, elle n'est pas pénalisable ou menacée de mort. Alors imaginez quand vous venez d'un endroit où on vous dit que vous méritez la mort pour ça. Vous n'auriez pas du mal à le dire, vous ? Ça en plus de toutes les raisons qui appartiennent à la personne concernée d'ailleurs. Ces raisons-là justement, et ce récit de manière générale, à quel point ils vont encore appartenir à la personne qui les a vécues ? Parce qu'en préparant là où le demandeur d'asile a se raconter à l'offre-pras, et attention, c'est très très bien que ça existe, et en multipliant les acteuristes autour de cet entretien, il arrive que la personne soit un peu dépossédée de son histoire et que le récit se transforme en une parole plutôt collective. Et à force de dire à une personne qu'elle se doit de raconter son propre récit comme ceci ou comme cela, on peut parfois pencher la balance du côté de l'impérialisme sexuel un peu sans le vouloir. La majorité des requérants et requérantes représentés dans cette étude affirment que, même si l'homosexualité est parfois pénalisable dans leur pays d'origine, elles ont avant tout peur des représailles et des menaces de la famille, des proches ou des personnes vivant proches géographiquement avant d'avoir peur des autorités. C'est vous dire l'urgence de la situation quand vous avez potentiellement peur pour votre vie dans votre propre foyer. En parlant de géographie, la plupart des demandeurs d'asile sur la question de l'homosexualité viennent très majoritairement du continent africain. de certains pays d'Asie, mais aussi de la Géorgie, de l'Albanie ou du Kosovo. Il y a plusieurs critères qui rentrent en compte dans la validation si le pays d'origine est considéré comme LGBTphobe ou non. Ça va être les lois du pays, les observateurs, observatrices internationaux, les associations du pays en question. Mais ces informations, elles sont souvent peu actualisées et encore une fois, on peut tomber aussi dans les représentations de si, à nos yeux, le pays est dangereux ou pas et d'être décisionnaire en plus de si l'homosexualité est vraie ou pas. De décider, c'est moi qui décide si ton pays est dangereux ou non pour toi. Enfin, et ça aussi c'est un truc qui est dit dans tous les épisodes de nos lieux et nos luttes, ne perdez jamais de vue que verbaliser un ou plusieurs traumatismes à répétition, ça va dans la très grande majorité des cas entraîner des incohérences dans le récit. Non pas parce que la personne ment, mais parce que le cerveau va chercher à se protéger de la violence inouïe d'être confronté encore et encore à ce souvenir, pour peu que ce souvenir justement il soit précis et... pas déjà dans les limbes du psychotraumatisme à la base. En bref, les demandeurs d'asile fuient l'homophobie, puis s'y retrouvent malheureusement souvent confrontés à nouveau par les personnes censées les protéger, puis sans parler des institutions, ils peuvent subir l'homonationalisme ou parfois encore la fétichisation de leur corps de personnes racisées dans les pays d'accueil ou même parfois dans les associations LGBT elles-mêmes. Ça va entraîner souvent une solitude immense où les personnes ne vont pas se sentir à leur place dans les milieux LGBT parce que ce sont des personnes racisées ou à l'inverse ne vont pas pouvoir se rapprocher des personnes qui viennent du même pays qu'elle, parce qu'ils sont LGBT. Et sur ça, je vous conseille d'aller voir un petit peu le post de Jake Tunde sur le Black Love, sur Instagram par exemple, bien que ce post y concerne les personnes noires de manière générale et pas seulement les demandereuses d'asile. Depuis 2021, l'ARDIS toujours alerte sur le fait qu'un quart des demandes a été accepté seulement après avoir dû faire appel à la CNDA. C'est-à-dire qu'un quart des demandes a été rejeté par l'OFPRA et qu'il a fallu passer par la CNDA. Il y a aussi beaucoup plus de rejets par ordonnance, ce qui signifie que la demande est rejetée sans même que la personne ait pu expliquer son cas. Vous avez entendu déjà la galère du processus, alors comment vous convainquer sans même pouvoir vous expliquer ? Toujours en 2021, on peut lire dans une enquête de Tétu qu'il arrive que les juges vont croire en l'homosexualité de la personne, mais qu'ils ne vont pas croire... au fait que le pays les persécute, comme on disait un peu plus tôt, et même dans des cas où il y a pénalisation, comme en Algérie ou au Sénégal, il renvoie les personnes sans demander leur reste, bien que cela soit en contradiction avec la Cour de justice de l'Union européenne et le Conseil d'État. Et, ça rejoint ce qu'on disait tout à l'heure, il y a non seulement un manque de formation des juges sur les questions LGBT, mais encore plus sur les questions LGBT dans les pays non occidentaux. C'est alors l'éloquence de la personne et sa maîtrise de la langue qui va jouer en sa faveur. Donc, pour les personnes ayant eu un moindre accès à l'éducation, qui parlent moins bien le français. ou qui ont du mal à parler de leur trauma encore à vivre, c'est pas très encourageant. Si on se décentre un peu de l'offre et des demandes d'asile à proprement parler, deux mesures sont elles aussi très inquiétantes. La loi numéro 2024-42, dite loi immigration, et la suppression de l'AME, donc l'aide médicale d'État. Premièrement, la loi immigration affixe à 15 jours le délai de mise en œuvre d'obligation de quitter le territoire si la demande d'asile est refusée. L'association L'Assimade indique que l'article 62 de cette loi prévoit la création de pôles France Asile qui vont avoir... pour but de fusionner divers services et qui vont mettre en danger l'indépendance de l'OFPRA. L'article 46, il parle de la possibilité du retrait du titre de séjour aux personnes qui retournent dans leur pays d'origine. Là-dessus, je m'explique. C'est-à-dire que le titre de séjour, au bout de 5 ans, s'il n'y avait pas eu de soucis, il était renouvelé automatiquement et la personne pouvait donc retourner dans son pays d'origine. Maintenant, la personne n'a plus le droit d'y retourner, même après 5 ans. Sinon, le titre de séjour ne se renouvelle pas et est enlevé. L'article 63, quant à lui, il stipule que la personne peut être déboutée si elle a abandonné l'hébergement décidé par l'OFI. Sachant qu'il y a des personnes qui sont parfois envoyées dans des hébergements qu'elles ne peuvent de base pas rejoindre, car très loin de là où elles se trouvent à l'instant T. Donc ce n'est pas un abandon, c'est juste qu'elles ne peuvent pas rejoindre le lieu en question. Il y a la rédactrice en chef de France 24, Amara Makoul, qui évoque d'autres aspects de l'impact de la loi immigration sur les étrangers et étrangères en France. On en revient toujours à ce chiffre des 25% des dossiers déboutés et relégués à la CNDA. Souvent, par exemple, simplement pour juste la barrière de la langue, rien que ça. Avant, il y avait trois juges qui pouvaient écouter à la CNDA. Désormais, l'article 70 de la loi immigration préconise un juge unique sans débat possible, ce qui va entraver grandement la démarche. Fin novembre 2023, il y avait des juges de la CNDA qui étaient en grève par rapport à cela. Mais à la fin du mois d'octobre 2023, il y a un juge de la CNDA qui a carrément été destitué. parce qu'il a eu des prises de position homophobe et islamophobe sur les réseaux sociaux. Donc là, ça en dit long sur l'impact que peut avoir le juge unique. Imaginez, vous tombez sur ce juge qui a des prises de position homophobe pour votre demande, que ce soit vrai ou non, ça va être très compliqué. Donc il y a la question de l'AME, de l'aide médicale d'État, qui devait être comprise dans cette loi immigration, mais qui a été abandonnée dans la loi immigration, mais qui est revenue sur le tapis récemment. Donc elle existe depuis 2000, l'aide médicale d'État en France. pour les étrangers et étrangères en situation irrégulière en France, touchant moins de 810 euros par mois. Et ça donne droit à une prise en charge des soins médicaux et hospitaliers dans la limite du budget de la Sécurité sociale, c'est-à-dire les soins médicaux et dentaires, les médicaments remboursés à 100, 65 et 30 les frais d'analyse d'hospitalisation et d'intervention chirurgicale, les principaux vaccins, certains dépistages, les frais liés à la contraception et à l'interruption volontaire de grossesse. Et depuis 2021, l'État avait déjà restreint les soins de l'AME. Il fallait neuf mois, parfois entre... Une demande est l'accès à certaines opérations ou soins considérés comme non-urgents. En 2022, on avait 415 000 bénéficiaires de l'AME, et le rapport de l'Assemblée nationale intitulé L'évaluation du coût des soins dispensés aux étrangers en situation irrégulière démontre que, sur les dépenses totales de l'assurance maladie, cela ne représente que 0,47%. Il y a aussi des chiffres de 2018 qui indiquent que le coût moyen d'un ou d'une bénéficiaire de l'AME est stable depuis une dizaine d'années, et il est moindre comparé à... au coût d'un ou d'une assurée sociale. Pour d'autres points de déconstruction de ce genre, je vous conseille le site de l'ARDIS et les items vrai ou faux du 1er au 18 décembre. Après vote et adoption au Sénat, donc l'AME devient l'AMU, l'aide médicale d'urgence. Et pour l'obtenir, il faut désormais payer une cotisation annuelle fixée par le gouvernement. Et ça va limiter la prise en charge des frais aux maladies graves, à la grossesse, aux vaccins et aux examens de médecine préventive. Et limiter l'accès aux soins comme ça aura de graves conséquences comme l'engorgement des hôpitaux ou l'augmentation de certaines infections. En conclusion à tout cela, la complexité de ces procédures et la loi immigration peuvent avoir de très lourdes conséquences et entraîner une vulnérabilité qui implique littéralement des questions de violement en fait. Plusieurs pistes d'amélioration peuvent être évoquées. D'abord, être vigilant-vigilante au retour en arrière sur les droits humains et sociaux, notamment avec la montée de l'extrême droite et du racisme que l'on ressent dans les mesures prises, et continuer à lutter pour une meilleure prise en charge et une meilleure protection des personnes, même si ça devient extrêmement compliqué à l'heure actuelle. Il y a aussi les professionnels confrontés aux demandes d'asile sur les questions LGBT qui doivent être formés impérativement par des personnes concernées et surtout par des personnes qui viennent de pays où l'homosexualité et le genre sont différents et différentes de la vision occidentale. Il est indispensable que plusieurs juges soient impliqués dans les demandes d'asile et qu'une personne seule ne soit pas décisionnaire sur un enjeu aussi majeur, c'est impensable. Il y a aussi l'ARDIS qui a réclamé le retrait de la notion de pays sûr établi par l'OFPRA en 2015. Il y a eu une réunion autour de ça le 26 novembre 2024, donc affaire à suivre, parce qu'aucun pays n'est vraiment sûr pour les LGBT. Et parce qu'il peut y avoir, et il y a, une dégradation brutale des statuts LGBT dans plein de pays, par exemple en Géorgie actuellement. Et c'est l'exemple qui a été donné d'ailleurs pour le demande du retrait de la notion de pays sûr. Et les préjugés et les données non actualisées peuvent avoir de graves conséquences sur les décisions prises. Enfin, tout comme certains centres LGBT interviewés semblent entamer des réflexions sur une meilleure inclusion des personnes racisées en leur sein, sachez qu'une réflexion de ma part est également en cours quant à de futurs épisodes et de futures thématiques impliquant des personnes concernées sur ce sujet par la suite. J'aimerais qu'on se fasse un petit point sur les objectifs prioritaires de l'association en 2023 et en 2024 si t'en sais plus sur cette année. Donc la refonte des statuts, la mise à jour de la plateforme des revendications et l'inclusion des personnes racisées. Alors tout ça, en quoi ça consiste ?

  • Speaker #0

    Alors du coup, sur la refonte des statuts, pour commencer, à l'origine, c'est parce que nous, on a envie, on avait envie, enfin c'est toujours le cas en fait, de demander l'agrément jeunesse, éducation, populaire. Et pour ça, il fallait changer par quelques points dans les statuts. Donc on a fait ça aussi. Le fait que la souhaitait en plein développement, il y a eu plein d'autres questions qui se sont posées, donc il fallait aussi évoluer là-dessus sur les statuts, notamment la coprésidence. Il y a déjà tout cet aspect des statuts qui a bien avancé, qui est terminé pour l'instant. En tout cas, on a beaucoup avancé. Sur la plateforme de revendication, ça prend beaucoup de temps parce que c'est quelques bénévoles qui portent ça à bout de bras. Mais on n'a pas fini. On veut que chacun des points qui sont présents dans la plateforme de revendication, ce soit des assos ou des personnes concernées qui nous aident à écrire. les différents points. Je pense notamment aux produits psychoactifs, je pense à la parentalité, tout ce qui est GPA, par exemple. Je pense à tous les sujets sur l'éducation, sur le travail, sur la famille. On a demandé aux assos concernés, spécialisés sur la santé affective, santé sexuelle, par exemple le planning. Donc on a beaucoup, beaucoup avancé. Ce n'est pas encore fini, il reste quelques points et je ne sais plus exactement lesquels c'est. Mais en tout cas, ça nous paraît important de ne pas avancer nous tout seuls, nos ZIG, mais d'avancer en invitant les assos ou les personnes concernées pour remplir cette plateforme de revendication. Donc ça, ça a bien avancé, mais ce n'est pas fini. Et enfin, sur la place des personnes racisées à nos ZIG, ça fait des années que c'est... comment dire, dans nos objectifs, que c'est pas évident, c'est bien gentil de dire ça, mais comment on s'y prend ? Et on voyait qu'il y avait pas... Il y avait toujours très ou trop peu de personnes racisées au sein de nos ZIG. Je crois que ça se compte sur les doigts d'une main dans les bénévoles pendant très longtemps. Là, il y a un peu plus de personnes racisées, mais c'est pas foufou, quoi. On n'est pas... C'est pas très représentatif. Donc du coup on s'est dit au lieu d'avoir un grand objectif très très très général qu'on n'arrivera jamais à atteindre, en tout cas pas tout de suite, c'est se donner des objectifs beaucoup plus atteignables, d'être formé, d'inviter des assos concernés, donc formé, sensibilisé, d'organiser des tables rondes, de réfléchir sur ces sujets-là, sur cette question-là de pourquoi on n'arrive pas à mobiliser, pourquoi on n'arrive pas à… Voilà, ça c'est aussi un travail qui est fait, qui est en train d'être fait, et en fait ça va se mettre des objectifs beaucoup plus atteignables. Là on arrive à y répondre. Pour l'instant on fait ce qu'on peut, c'est toujours compliqué. On ne va pas forcer les gens à venir à nos ZIG. Mais il y a un travail en tout cas de nous remis en question sur nous, nos pratiques, et ça avance bien.

  • Speaker #1

    Le 12 février 1918, le premier concert de jazz de toute l'Europe. était donnée à Nantes, au théâtre Gaslin, par le chef d'orchestre afro-américain James Ruiz Europe et ses 40 musiciens, qui étaient des soldats alliés débarqués peu de temps avant à Saint-Nazaire. Ville de Nantes, ville pivot, donc, dans l'histoire de la musique, et pivot dans la vie de Nausig, où elle prend en charge, lors du changement de local, le paiement du loyer à hauteur de 80 000 euros par an, les travaux d'aménagement à hauteur de 50 000 euros et en accordant une subvention annuelle de fonctionnement à hauteur de 22 000 euros. Dans la vie et le fonctionnement de nos zigs, qui d'autre est un pilier ?

  • Speaker #0

    Je crois que, alors je viens aussi à préciser qu'il y a aussi le département qui nous a énormément aidé dans ce local, qui nous a payé par exemple une cuisine aménagée ou du matériel de bureautique, des tables par exemple, ou des canapés et tout ça. C'est vraiment le département et la mairie qui nous soutiennent, mais depuis très longtemps, ce n'est pas nouveau vraiment ce soutien financier, matériel, c'est vraiment depuis... En tout cas, pour la mairie, c'est quasiment depuis la création de nos ZIG. Le département, ça fait très longtemps. Je pense que ça fait peut-être 15, 20 ans, même plus. Je ne sais pas encore, mais je ne sais pas exactement. Mais ça fait très longtemps pour le département qu'on est soutenu. on est accompagnés, on est en lien très proche avec les différents élus, avec les différents agents et agentes de la collectivité. Ça fonctionne très bien. Vraiment, les partenariats, on est tout le temps en lien avec eux. Si on a des besoins, comme en ce moment, où on a des fuites d'eau à deux endroits dans le local, On est en lien avec la mairie. On parlait de la Pride juste avant, mais sur plein d'autres sujets, on est tout le temps en lien avec la mairie et le département. Et on fait partie de réunions coordonnées par la mairie, coordonnées par le département aussi. Avec aussi la DILCRA, Direction interministérielle de lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT. Oui, c'est aussi un gros financeur. On en a beaucoup, beaucoup, beaucoup. On en a énormément des assos partenaires avec qui on bosse au quotidien. On se dit, on en rigole, mais c'est souvent les mêmes qu'on retrouve sur toutes les réunions parce qu'on fait partie de plein de réseaux, plein de collectifs. L'intercollectif féministe où il y a plein d'assos et des collectifs. On fait partie du comité de pilotage du réseau de la ville non sexiste qui est... coordonnées par la ville de Nantes, on fait partie des semaines d'éducation contre les discriminations qui est coordonnée par la Ligue de l'enseignement, où il y a 160 associations dans ce réseau. On fait partie du Conseil de la nuit, on fait partie de... collectif, même si ça n'a pas encore beaucoup d'existence, mais qui bossent sur tout ce qui est intervention en milieu scolaire ou formation pour adultes. On fait partie de, j'en oublie très certainement, le collectif des personnes à la rue. Et c'est souvent les mêmes assos qu'on retrouve, où le réseau d'acteurs, le ravadisme et de vigilance, en tout cas sur tout ce qui est lié aux discriminations à Nantes, qui est coordonné par la ville de Nantes aussi, on en fait partie. On fait partie de plein de réseaux, plein de collectifs. Je me répète encore, désolé, mais c'est souvent les mêmes assois, les mêmes personnes qu'on rencontre. À force, on se connaît très bien. Et c'est encore mieux, le fait de bien se connaître. Les assois avec qui on bosse le plus, c'est la Ligue de l'enseignement, les CMA, la Ville. Alors, c'est pas la Ville, c'est une institution, mais on voit souvent les mêmes. On voit aussi beaucoup, je pense à la France Tardasil aussi, avec qui on travaille de manière étroite. avec Gazprom, la Ligue des droits de l'homme ou la CIMAD sur tout ce qui est étrangers, personnes exilées, personnes en demande d'asile ou les titres de séjour. Au niveau national, bon déjà, c'est les membres du bureau qui sont en lien, mais avec, je pense à la fédération LGBTI ou l'inter-LGBT, on fait partie de ces deux fédérations, on va dire, ou inter-associations. Après, les partenaires aussi au niveau national, il y a, quand je suis arrivé en 2020, j'étais tout seul, en 2019, j'étais tout seul dans l'assaut et je me suis dit, c'est dommage d'être seul dans une assaut et je voulais savoir... ce que faisait s'il y avait d'autres salariés dans d'autres centres LGBT. Donc j'ai un peu initié en 2019 à l'époque, initié le truc de me mettre en relation avec les salariés. Alors en 2019, de ville main, il y avait en 2020, il y avait très peu de salariés dans les centres LGBT. Aujourd'hui, depuis 2021 ou 2020, oui, c'est ça, depuis 2021 ou 2022, on a eu des enveloppes qui ont fait que plein de centres LGBT ont embauché. Donc il y a plein de salariés maintenant dans les centres LGBT, il y a plein de centres LGBT qui ont plusieurs salariés aussi. Donc ça, moi, j'ai essayé de relancer le truc, mais c'est un travail énorme et je n'avais pas le temps, moi. Mais c'est quelque chose qui me reste en tête, que j'ai envie de développer entre les différents salariés des centres LGBT. Et donc on est aussi en lien avec les différents centres LGBT. Et donc dans les partenariats qui vont se nouer, là, il y a un projet, comme je l'expliquais tout à l'heure, autour... des quartiers prioritaires politiques de la ville où on a envie de se développer. Donc là, je me base déjà sur les assos présents sur les différents quartiers, sur les différents territoires. Mais c'est des assos pour l'instant avec qui on travaille déjà. Mais en allant, en faisant du aller-vers, c'est un mot qu'on utilise beaucoup, mais en allant dans ces différents quartiers, le but, c'est aussi de rencontrer des assos présentes sur le terrain. parce qu'il existe énormément aussi d'assauts sur ce terrain. Sur le terrain, dans ces quartiers, il existe beaucoup d'assauts et j'espère te faire du lien avec les différentes assauts. Après, il y a toujours ce qu'on fait régulièrement, c'est de recevoir des nouvelles assauts, de recevoir ou de faire du lien avec des nouvelles assauts, des nouveaux collectifs. Si je dis que c'est une prise de contact avec une nouvelle assaut une fois par semaine, je pense pas beaucoup exagérer, mais on a le temps et puis en fait ça nous tient à cœur, nous l'équipe salariée, de rencontrer plein d'autres assos parce qu'on peut travailler. Alors là on en a besoin, comme on est à plein de commissions différentes, il faut qu'on ait plein de partenariats sur chacune des commissions. Pour ce projet des quartiers politiques de la ville, il y a une réunion qui va avoir lieu, mais pour lancer ce projet... C'est pas de se dire nous on arrive en tant que grosse asso du centre-ville, on va arriver dans vos quartiers, on va vous apprendre la vie. C'est pas du tout ça qu'on a envie. Et du coup cette réunion c'est mettre autour de la table des acteurs et actrices déjà présents, déjà actifs sur ces territoires. Que eux nous disent, le public qu'on a rencontré sur le terrain a besoin de ça, a envie de ça. C'est partir encore une fois du public, des personnes présentes localement. Et des assos présentes localement.

  • Speaker #1

    Les homophobes ne prennent pas de vacances. C'est le titre d'un communiqué de Nausique en 2018, après une attaque sur l'ancien local. Que s'est-il passé à ce moment-là ? Cette attaque était-elle isolée ?

  • Speaker #0

    Alors là, ces attaques, j'en ai à souvenir. C'est aussi les attaques sur lesquelles on communiquait. Après, on se faisait dégrader très souvent, très régulièrement nos locaux. Donc on ne communiquait pas à chaque fois. Mais oui, il y a eu très régulièrement des tags, très souvent, là, c'est regranglué. Alors, ça a commencé à coûter cher en barillets et en clés qui devaient être faites pour les bénévoles, les assos et tout ça. Mais on a eu, je crois, des vitrines cassées aussi dans les tout premiers locaux ou dans les anciens locaux juste avant qu'on soit là où on est. Bon, après, je ne compte pas les agressions par mail, les agressions téléphoniques. également. Là depuis qu'on est dans ces locaux là, on a eu alors encore une fois je touche du bois, on n'a eu que deux dégradations, c'est horrible à dire que mais voilà on n'a eu que deux dégradations depuis janvier 2023. L'année dernière là entre février et juin ou juillet 2023 il y a eu une dizaine de centres LGBT qui se sont fait dégrader et nous on en a fait partie. On n'a pas eu les dégradations les plus violentes. Je pense à Tours notamment, ou à Saint-Denis, à La Réunion, ou à Angers. Mais voilà, tous les centres LGBT se sont fait dégrader. Nous, en 2024, on n'a toujours pas eu de dégradation, en tout cas sur nos locaux. Peut-être que ça arrivera, je n'espère pas. Mais oui, dans l'ancien local, on se faisait très souvent dégrader. Très souvent dégrader, oui. Là, moi, je pense, dans les dégradations, quelque chose qui est aussi important, à Nantes, il y a les escaliers arc-en-ciel. Les marches arc-en-ciel sont extrêmement connues et beaucoup utilisent ces visuels-là. Mais il faut savoir que ce n'est pas la ville qui peint les marches, c'est nous, nos zigs, c'est les bénévoles. Et ces marches arc-en-ciel ont été dégradées, je crois, sept fois ou huit fois, je ne veux pas dire de bêtises, mais ont été dégradées plein de fois. Alors maintenant, ça n'est plus le cas parce qu'en fait, il y a des personnes qui se sont fait griller parce qu'il y a eu... Les personnes se sont fait griller. Mais ouais, ces marches ont été dégradées plein de fois. Là, ça ne l'est plus depuis quelques mois, peut-être un an. Mais oui, ça fait partie de nos égos aussi. Donc même si ce n'est pas nos locaux, c'est quelque chose qui nous tenait à cœur, qu'on a repeint, repeint. Et puis après, il y a aussi, sans parler de notre local, il y avait aussi le quartier. Avant, on était la rouge offre, on a eu un soutien énorme de l'ensemble des commerçants. Et d'ailleurs, les différents et différentes commerçants et commerçantes ont décidé eux-mêmes de leur propre chef. Alors nous, on a aidé sur la peinture, mais de repeindre. faire plein d'arc-en-ciel dans la rue Joffre, les passages piétons, faire des dessins par terre, les trottoirs arc-en-ciel. Et ce n'est même pas des commerçants LGBT. Ils ont voulu nous soutenir et depuis, ça fait deux ans qu'on est partis, ils se sont refait dégrader, je crois, cette année. au mois de juin, en tout cas, se sont fait dégrader en 2024 et on a toujours été présents pour les soutenir, leur donner de la peinture. Ce n'est pas que nos ZIG, c'est aussi les partenaires ou tout ce qui entoure nos ZIG. On porte plainte à chaque fois, à chacune des agressions, on commence à avoir l'habitude. On a des entrées au commissariat et puis certains officiers de police, si je ne me trompe pas. ne savait pas, il y a plusieurs personnes, certains policiers ou policières ne connaissaient pas, ne savaient pas qu'on pouvait caractériser une plainte pour homophobie ou transphobie. Et l'ancienne présidente Violette, je pense à elle, mais il y a eu d'autres personnes qui ont été portées plainte, a appris des fois à certains policiers ou policières qu'on pouvait effectivement mettre homophobie ou transphobie par exemple. Parce qu'il y a plein de fois, ce n'est pas caractérisé. Donc on porte plainte à chaque fois, on fait des pré-plaintes. Le bureau a commencé à avoir l'habitude à Nozig, il le fait trop souvent malheureusement. Sur les attaques des Pride, c'est arrivé plusieurs fois. Alors je pense vraiment qu'il y a eu bien pire ailleurs, sur d'autres villes, Tours, Angers, Bordeaux. Je ne vais pas faire la liste, mais les Pride sont beaucoup plus attaqués que nous. Je pense qu'on est vraiment très strict sur l'aspect sécurité à Nantes, en tout cas lors des prides. Après, ça arrive que parfois, là où on passe, dans certaines rues, il y ait des œufs qui soient jetés. Mais jusqu'à présent, en tout cas, moi, ça fait cinq ans, et même, je fais des prides à Nantes depuis 2010-2011, il y a eu quelquefois des... quelques... individus qui ont manifesté avec une banderole mais ils étaient vraiment pas loin voilà on n'a pas eu ça a pas été dramatique en tout cas lors de la pride le fait de bien nous entendre avec certains collectifs aussi radicaux enfin je pense par exemple l'année dernière on était en lien par exemple avec les antifas à Nantes c'est eux qui ont fait qui ont tourné par exemple tout autour de la soirée officielle ou après la pride en fait on était en lien avec les antifas qui eux nous disaient bah voilà Il y avait plusieurs groupes qui faisaient le tour et qui ont empêché, qui ont évité des agressions. On s'entend à la fois très bien avec les institutions de la mairie et à la fois avec tous les collectifs dits radicaux Sur les prides, on est plutôt épargnés. On ne va pas trop se plaindre, mais parce qu'il y a un travail colossal qui est fait en amont avec la préfecture, avec la police, la gendarmerie, et puis aussi avec... toutes les assos qui nous aident autour de la sécurité. Après, sur l'aspect, nos liens avec les institutions. Alors, au commissariat à Nantes, il y a ce qu'on appelle une délégation d'aide aux victimes où il y a une policière, une assistante sociale et une psy. On est en lien étroit, très étroit, et ça se passe très bien avec la personne, enfin la policière en tout cas, qui fait partie de cette délégation d'aide aux victimes. On sait qu'il y a des gens qui sont allés porter plainte, qui n'ont pas forcément été très bien reçus, mais comme dans beaucoup de commissariats, c'est compliqué pour beaucoup de personnes d'aller porter plainte. C'est pour ça qu'il y en a très peu et trop peu qui le font. Donc nous, quand on accompagne, quand on fait des entretiens d'écoute, on va parler de cette délégation d'aide aux victimes. Je sais qu'elles sont la tête sous l'eau, mais on a toujours eu des très bons retours de ces personnes qui font un travail. Heureusement qu'elles sont là. Et puis après, il y a aussi d'autres personnes qui reçoivent des plaintes, qui accueillent des victimes au commissariat à Nantes, en tout cas qui font du bon travail. On prévient en tout cas, si les personnes veulent vraiment aller porter plainte ou poser une main courante, on renvoie vers cette délégation parce qu'on les croise aussi sur d'autres réunions à droite à gauche, parce qu'ils nous connaissent. Et si ils y vont, on leur dit vous y allez au nom de la part de nos ZIG Comme ça, ils font moins de bêtises parce qu'ils savent que ça va nous revenir à nos oreilles. Il a fallu que les personnes qui parlent plainte, là je pense notamment à l'ancienne présidente, ne se laisse pas faire, ne se laisse pas démonter, et que face à elle, des policiers ou policières, enfin des policiers, lui ont dit Oh, vous n'allez pas m'apprendre mon métier ? Et en fait, il a fallu qu'elle insiste, parce qu'elle était sûre d'elle et qu'elle connaissait un peu le logiciel, le ciel de dépôt de plainte. Et pour leur expliquer, la personne s'est retrouvée un peu con, parce que du coup, Violette, qui était l'ancienne présidente, avait raison. Mais oui, il a fallu insister, il a fallu ne pas se laisser... démonter donc ça a été caractérisé je crois à chaque fois et il y avait aussi je dis ça parce qu'on a aussi accompagné des personnes qui ont porté plainte et et que je pense à une agression il ya l'année dernière où il ya deux ans d'une personne bénévole de nozick qui s'est fait agresser après la pride en rentrant chez elle l'agression était extrêmement violente il ya eu des témoins et c'était vraiment homophobie on pouvait pas en fait quand Quand la plainte a été inscrite, au début, c'était motif crapuleux. Il a fallu qu'on insiste pour que ça soit requalifié pour homophobie. Mais c'est souvent ça, soit pas de motif, soit motif crapuleux. Je pense que là, ça va être un gros sujet à venir de formation de tout ce qui est police, mais également justice. Alors, je sais qu'il y a l'association FLAG qui existe, qui est l'association de la police et justice LGBT. Mais je sais qu'il y a d'autres centres LGBT, il y a d'autres asso LGBT qui interviennent aussi auprès de la police pour les former, pour les sensibiliser. Nous, on a été sollicité, pour l'instant, ça ne s'est pas concrétisé. Mais oui, il y a plein d'asso LGBT qui interviennent et je pense qu'il faut le faire et le refaire. Mais c'est pareil pour l'accueil et l'accompagnement des victimes de violences sexuelles ou de violences... Enfin voilà, de tout ce qui est victime de violences sexuelles, il faut... également formé la police là-dessus. On est en lien avec des avocats et des avocates aussi, sur différents aspects. On a formé... Alors, il y a l'association française des avocats LGBT+, et nous, on avait formé quelques adhérents, quelques avocats et avocates sur Nantes. On est en lien étroit avec aussi pas mal d'avocats sur différentes thématiques. Là, je pense notamment aux droits des étrangers, pour les personnes qui... Par exemple, toutes les personnes en demande d'asile ou sur des titres de séjour qui ont besoin d'avocats ou d'avocates. Donc ça, on a des noms d'avocats, on est en lien avec souvent les mêmes avocats. Et puis quand il y a des agressions, nos ZIGs peuvent se porter partie civile. Ce qu'on a fait aussi, on a les avocats qu'il faut. Parce que nos ZIGs, on parlait de dégradation juste avant, mais on est aussi attaqués sur différents procès. Alors, plus trop en ce moment. Encore une fois, je touche du bois, mais on a été attaqués. à la fois sur les marches, sur les escaliers arc-en-ciel ou d'autres choses. Pour l'instant, on s'en est sorti, on s'en sort à chaque fois. Mais oui, on a les avocats qui nous aident. Il y a aussi des attaques sur des subventions qu'on pouvait recevoir. Je pense que des gens ont un peu du temps à perdre. Nous, on est accompagnés, soutenus par des avocats et ces personnes ont toujours perdu. Moi, ce qui me vient en tête, c'est en France, avec ces lois transphobes un peu mortifères, qui sont les propositions de loi qui viennent du Sénat et qui viennent de l'Assemblée nationale aussi, qui sont catastrophiques, on va dire. Mais de manière générale, toutes les attaques, ça fait peut-être un an, ou même plus d'un an, ça fait quelques années qu'on s'en prend beaucoup aux personnes trans. Ça dérange des personnes qu'on puisse filer des hormones à des mineurs trans. Par contre, ça ne les dérange pas de mutiler des nouveau-nés intersexes, ou de donner des hormones à des mineurs quand ils sont trop petits. pas assez poilus ou trop poilus, enfin voilà, ça les dérange pas à certains moments de donner plein d'hormones et sur d'autres pour les mineurs trans ça les dérange. Voilà après il y a beaucoup de légendes urbaines, voilà donc déjà toutes ces attaques aussi et puis après c'est pas forcément un acte en particulier, c'est pas forcément un acte LGBTFOM en particulier, c'est ce gouvernement actuel avec toutes les personnes présentes et là moi j'ai en tête deux personnes en tout cas qui sont dans ce gouvernement pour certains... un poste assez important, et qui ont été présidents, sont toujours surnantes et ont été présidents de région. Et en fait, à cause de ces personnes, on a eu des suppressions de subventions de la région, on n'a plus d'argent de la région. Là, moi, j'ai deux personnes à tête, mais il n'y en a pas que deux. Malheureusement, dans ce gouvernement, il y a beaucoup, beaucoup de personnes dans ce gouvernement qui ont voté contre l'inscription de l'avortement dans la Constitution, qui ont voté, ou en tout cas qui étaient. contre le mariage pour tous, il y en a beaucoup qui ont défilé aussi contre le mariage pour tous, qui étaient aussi contre la dépénalisation de l'homosexualité. C'est plutôt aussi les membres de ce gouvernement qui m'inquiètent de manière générale. On parlait de l'histoire et là, c'est un souvenir. J'avais participé à ce projet des 30 ans à Nozick, donc on a fait une expo, on a interviewé des anciens et des anciennes bénévoles et anciennes salariées. Je fais le lien aujourd'hui entre toutes les attaques ou les questionnements que des parents peuvent avoir en lien avec, ou même pas que les parents, que beaucoup de gens peuvent dire sur les personnes trans ou les jeunes personnes trans. Et en fait, c'est exactement les mêmes questions. C'est exactement les mêmes questionnements. Il y a juste à changer trans et gay et lesbienne. C'est les mêmes questions qu'il y a 30 ans. Toutes les questions qu'on se pose aujourd'hui, il faut changer un mot. Et c'est exactement la même chose. C'est une passade. Il faut éviter... d'intervenir ou de leur parler de tels sujets à cet âge, c'est pareil. Et ça, ça m'avait sauté aux yeux quand on avait fait ce travail l'année dernière autour des 30 ans. C'est les mêmes questions. 2016, 2007, 2018, où la région nous finançait. Et en fait, il y a eu, dans les assos confédérés à l'époque, il y a l'association des parents et futurs parents gay et lesbiens, la PGL, qui a organisé un débat autour de la GPA. Ça n'a pas plu à des personnes de la région, donc du coup, il y a déjà eu ça. Et puis aussi sur des films projetés au Ciné Pride qui ont également des plus à des personnes de la région. Et c'était un prétexte pour nous supprimer les subventions. Ces personnes ne se disent pas homophobes, là j'avais une personne en tête, ne se disent pas homophobes parce qu'elles donnent de l'argent à une fondation LGBT. Mais voilà, nous, elles nous ont quand même supprimé. Et à l'époque, ça nous avait mis en danger. Je me rappelle de campagne du centre qui parlait. Alors, on avait repris un peu cette main jaune de SOS Racisme dans les années 80, de Touche pas à mon pote. Et on avait fait une campagne autour de Touche pas à mon centre. Heureusement, encore une fois, le département et la mairie sont arrivés derrière pour compléter la perte. C'était plus de 10 000 euros. Enfin, je ne veux pas dire, la somme était énorme. C'était énorme. Et heureusement, le département et la mairie sont arrivés derrière pour nous aider et compléter ce trou. Et oui, c'est... Voilà. Alors après, on avait coupé les contacts. Depuis, je crois, cette année, j'ai du mal dans les dates. Depuis cette année, on a repris contact avec la région dans le sens où on a rencontré, on a été à un rendez-vous avec la présidente de région actuelle. On a été écoutés, on a été bien reçus. Voilà, les liens sont repris. En tout cas, on n'en est pas encore sur des financements de la région, mais des liens ont été repris, oui. Mais même, ça va au-delà de ça. Je pense au planning familial, par exemple, en Gironde, qui se voit coupé d'une grosse partie de sa subvention, si je ne me trompe pas. Enfin, moi, des dernières infos que j'avais, c'était ça. Donc, oui, même les assos, aujourd'hui, galèrent. Les assos sont obligés de fermer des missions, ne peuvent plus... Faire telle ou telle action ou activité parce qu'il leur manque de l'argent, c'est dommage.

  • Speaker #1

    La rose, les boutons et les épines de nos ligues.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que c'est ? Alors à la Rose pour nos ZIG, il y en a beaucoup. Parce que là, on est en plein développement, en pleine expansion. Le fait d'avoir l'équipe salariée qui se développe, le fait d'avoir plus d'assos qui nous rejoignent, le fait d'avoir plein de projets super en tête, d'être sollicité par beaucoup de... C'est vraiment le développement de l'association qui me marque. Mais même les activités, ça se ressent sur les activités. On a une Pride aujourd'hui où on a plus de 20 000 personnes, alors qu'il y a 10-15 ans de ça, on était à moins de 10 000 personnes. Oui, c'est vraiment le développement de l'association. Je pense à Rose. Ce n'est peut-être pas assez précis, le développement avec toutes les assos, toutes les commissions en interne qui se développent. Les locaux ont beaucoup aidé à ça aussi. C'est toujours lié à ça, c'est de voir... Oui, l'évolution, je compare à quelques années, et même de manière générale, pour ne pas être négatif non plus, quand on intervient en milieu scolaire. La manière dont on est accueilli, dont on est écouté, on parlait de beaucoup de choses négatives juste avant, mais globalement, en milieu scolaire, on est beaucoup sollicité, les élèves évoluent, même si on est un peu dans un moment un peu très polarisé en ce moment, sur pas que les sujets LGBT d'ailleurs, sur tous les sujets de manière générale. De manière générale, pardon. Oui, ça se passe globalement très bien, même s'il y a beaucoup de parents et d'alliés qui viennent nous voir. Et moi, ça me touche beaucoup d'avoir de plus en plus d'entretiens avec pas forcément les personnes concernées, mais l'entourage qui veut aider, qui écoute, qui veut accompagner. Oui, en fait, c'est là qu'on se rend compte qu'on est utile, quand il y a des gens qu'on a accompagnés, qui s'en sortent, quand il y a des personnes qui viennent. en pleurant de joie, qui nous aident, quand tous les gens parlent de famille, tout ça. Après, ma position, elle est compliquée, c'est que je suis salarié, je sais très bien que c'est un métier passion avec tous les problèmes derrière. Pour les boutons, pour nos X, il y a des choses à améliorer, il y a plein de projets, j'ai plein de projets en tête. Le prochain qui va arriver très très très prochainement, c'est autour des quartiers prioritaires politiques de la ville, là où on va bosser avec les différentes structures. dans les différents quartiers de Nantes, et pas que d'ailleurs. Donc ça, c'est un projet qui arrive. Les choses à améliorer, c'est également l'accompagnement, l'accueil et l'écoute, l'accompagnement, la formation sur différents sujets des bénévoles. Là, je pensais récemment, on a plusieurs formations qui ont été faites. propose aux bénévoles et il y en a une autour de l'accueil et l'écoute qui est en plein développement. Au début elle faisait trois heures, maintenant elle va faire une journée entière. Donc ça c'est génial, il y a d'autres sujets sur lesquels on aimerait bien créer des formations aussi ou accompagner, c'est en réflexion. Sur des projets aussi à venir, il y en a beaucoup, il y a des idées de podcasts également, parce que je sais que d'autres centrales LGBT le font et nous c'est une idée aussi qui tourne à nos igs. Pour l'instant, c'est les premiers projets. Il y a un gros projet aussi, mais là, ça va prendre plusieurs années. On aimerait bien avoir, on est intéressé par l'agrément espace de vie sociale. C'est un agrément qui est beaucoup décerné aux centres sociaux. Et nous, avec nos locaux actuels, la place où on est, avec le public qu'on accueille, avec les actions qu'on fait, les assos qu'on fédère, ça nous intéresse énormément cet agrément espace de vie sociale. Sauf que... pour l'obtenir, il y a beaucoup, un travail colossal avant de décrire un projet social qu'on n'a pas aujourd'hui. Donc ça, c'est un énorme projet, mais on va le commencer prochainement aussi. Les épines pour nos ZIG, les obstacles, en tout cas, ce dont on aurait besoin, la première chose qui me vient à tête, c'est plus d'argent. Plus d'argent pour davantage une équipe salariée aussi plus importante. Même si on vient d'avoir des nouveaux locaux, peut-être des locaux encore plus grands, en tout cas, des locaux plus importants, parce qu'on a aussi d'autres choses, on pourrait développer plus de choses. On est pour l'instant sur une bonne vibe, donc on n'a pas trop de choses négatives. Les échanges, enfin, ce qui pourrait être compliqué pour Nozick, c'est, moi, la première chose qui me vient en tête, c'est vraiment les conflits interpersonnels. Parce qu'il y a plein de personnes, plein d'individus, et qu'il faut... fonctionner ensemble et que des fois, ce n'est pas toujours évident. Mais pour l'instant, ça n'est pas le cas. Ça a été le cas, on ne va pas se cacher. Il y a eu des conflits, des gros conflits à la musique, mais là, pour l'instant, ça n'est pas le cas. C'est ça, je pense, qui pourrait nous embêter. Et ce qui pourrait nous embêter aussi, ce serait beaucoup la perte encore plus de subventions, qu'on n'ait pas d'argent. Là, je sais qu'en ce moment, il y a une discussion à l'Assemblée nationale sur le budget, mais voilà, nous, on est assez vigilants aussi sur le fait que, pareil, là, il y a une tribune interassociative qui est sortie récemment sur la nomination urgente d'une personne déléguée à la DILCRA. à la tête de la DILCRA on va dire voilà mais oui l'argent de l'argent et être attentif attentive au tout au conflit interpersonnel je sais qu'on est assez vigilant là-dessus à nos zigs voilà

  • Speaker #1

    Vous pouvez retrouver Nosig sur leur site internet www.nosig.fr, sur leur compte Instagram, sur leur page Facebook, mais aussi par mail à l'adresse contacte-nosig.fr ou par téléphone au 02 40 37 96 37. Merci à Emmerich Miguez pour avoir été l'invité de cet épisode. Rendez-vous le samedi 4 janvier pour le prochain épisode de Nos lieux et nos luttes.

Chapters

  • Intro

    00:00

  • Partie 1 : présentation des invité.es, des locaux, histoire de l'association

    01:17

  • Partie 2 : personnes et services

    20:18

  • Demandeur.euses d'asile LGBT

    35:44

  • Partie 2 : personnes et services (suite)

    51:38

  • Partie 3 : relations partenariales

    55:15

  • Partie 4 : violences envers les personnes et les lieux queer

    01:03:02

  • Partie 5 : perspectives d'évolution et bilan

    01:19:40

  • Outro

    01:25:38

Description

Ce centre LGBTQIA+ est celui qui accueille le plus de demandeur.euses d’asile par an…


Aujourd’hui on parle de NOSIG, le centre LGBTQIA+ de Nantes !

Vous y entendrez parler de l’impact des actions des associations, de présidence à trois têtes, de la caractérisation LGBTphobe dans la loi, et de bien d’autres choses encore !

Merci à Emeric Migaise, coordinateur de la structure, pour avoir participé à cet épisode.


TW : cet épisode fait mention de violences LGBTphobes.


Vous pouvez retrouver NOSIG :

 

Lexique des termes et structures cité.es dans cet épisode :

  • Antifas : abréviation de « antifascistes ».

  • ARDHIS : Association pour la Reconnaissance des Droits des personnes Homosexuelles et trans à l’Immigration et au Séjour.

  • CEF : Centre Éducatif Fermé.

  • CEMEA : Centres d’Entraînement aux Méthodes d’Éducation Actives.

  • Conseil de la Nuit : collectif géré par la ville de Nantes en partenariat avec les acteur.ices de la vie nocturne à Nantes.

  • France Terre d’Asile : association promouvant et défendant le droit d’asile. Gasprom : association de solidarité avec toustes les immigré.es à Nantes.

  • Iki-Iki : association qui utilise art et culture au service de l’éducation affective et sexuelle.

  • La Cimade : association pour le droit des personnes immigré.es.

  • RAVADis : Réseau d’Acteurs de Vigilance et d’Actions contre les Discriminations.

 

Pour toustes les auditeur.ices, vous pouvez me contacter via ces différentes plateformes : https://linktr.ee/lepodsam

Et si le podcast vous plait, un partage aiderait énormément le projet !

 

Jingle d’introduction du podcast : Erothyme – Along the Arc : https://erothyme.bandcamp.com/album/along-the-arc Jingle de la partie 4 du podcast : Flames – Kbam Willis : https://pixabay.com/fr/users/kbamwillis-43489384/ Autres jingles : https://pixabay.com/fr/music/search/jingle%20podcast/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Ce centre LGBT est celui qui accueille le plus de demandeurs et demandeuses d'asile par an. Concernant certains acronymes et noms de structures, un lexique est disponible en description de cet épisode. Notez également que cet épisode va faire mention de violences envers les personnes et les lieux queers. Salut c'est Sam, militant queer en association depuis plusieurs années déjà, mais surtout, militant depuis toujours, au fin fond de ma chair. Et aujourd'hui, pour le huitième épisode de Nos lieux et nos lucs, avec Emric Miguez, coordinateur de l'association, on vous raconte l'histoire du centre LGBTQIA+, de Nantes, Nosig. Emric, à travers tes fonctions de coordination de projet, d'accueil et d'écoute, Si ton militantisme était une couleur, laquelle serait-elle et pourquoi ?

  • Speaker #1

    Bienvenue. Si mon militantisme à Nausig était une couleur, par exemple, je verrais ça comme le vert ou le violet, on va dire. J'hésite entre le vert et le violet à chaque fois. Parce que, je ne sais pas, le vert, il y a beaucoup cette histoire d'espoir, de paix, d'écologie. Voilà, parce que j'aime bien le violet, parce qu'il y a aussi, dans beaucoup de rapports de la communauté LGBTQIA+, il y a du violet. Ouais, c'est aussi une des couleurs du féminisme, qui est beaucoup liée aux luttes LGBTQIA+. Donc ouais, c'est ces deux couleurs qui me viennent en tête. Moi, je suis salarié à Nozick depuis 5 ans, en 2019. Et auparavant, j'étais bénévole à Nozick entre fin de... 2010 et 2013, on va dire été 2013, où j'ai été bénévole à côté avec SOS Mufubi pendant 10 ans, mais j'ai aussi été bénévole avec Nozig, et à l'époque ça ne s'appelait pas Nozig, ça s'appelait encore le centre LGBT de Mons. Je pense que déjà depuis peut-être pas 20 ans, mais presque, je suis investi bénévole, comme je le disais. Et depuis 2019, être salarié, j'ai passé un diplôme en fin 2018 sur la coordination de projets. J'ai bossé dans d'autres types de structures avec d'autres assos. Et étant bénévole sur les sujets LGBT, j'ai vu une annonce passer, une fiche de poste passer. Une offre d'emploi, pardon. Et c'est quelque chose qui me plaisait beaucoup, il y avait de la coordination de projet. Même si il y a cinq ans, j'en faisais un petit peu, mais ce n'était pas le gros de mon travail. Et donc j'y ai répondu avec, je crois, plusieurs dizaines d'autres personnes, et j'ai été pris, j'ai appris trois jours plus tard.

  • Speaker #0

    Le 21 avril 1993, c'était la naissance de CHELA, donc Collectif Homosexuel d'Aide et d'Information de la Loire-Atlantique, qui est aujourd'hui devenu Nausique. Est-ce que tu peux nous dire qui était CHELA, et que s'est-il passé jusqu'à devenir Nausique aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Alors, l'histoire du CHELA... Le collectif homosexuel d'aide et d'information de l'Ouest Atlantique, c'est à l'origine cinq associations et des individus, mais cinq associations qui se sont réunies pour créer ce collectif. Alors, il y avait bien évidemment une référence à la chanteuse et les cinq associations étaient... Donc une asso qui s'appelait les Jeunes Guets de l'Ouest, qui après s'est renommée Si Maman Savait, qui n'existe plus aujourd'hui. Une association qui s'appelait Homosaïque, et une autre qui s'appelait Homophone. Donc ces trois assos n'existent plus aujourd'hui. Et puis après il y avait aussi l'association David et Jonathan. qui est aujourd'hui D&J Arc-en-Ciel, autour de la spiritualité et pour les personnes croyantes LGBTQIA+. Et aussi l'association Les Guerres en Donneur Nantais, qui existe encore aujourd'hui. Voilà, ces cinq assos se sont dit, on va créer un collectif pour soutenir et accompagner les personnes LGBT. Et à l'époque, on était beaucoup sur les lesbiennes, les gays. Les personnes trans sont arrivées quelques années plus tard sur l'accompagnement des personnes trans. Mais à l'origine, c'était vraiment beaucoup en soutien aux personnes lesbiennes ou gays. Nos X, ça veut dire nos orientations sexuelles et identités de genre. On a choisi ce nom depuis 2017. Il y a eu plusieurs noms à nos zigs, avant nos zigs, mais oui depuis 2017, c'est nos orientations sexuelles, identités de genre. On a un peu copié sur la commission OZIG de Amnesty International, on a rajouté le N pour nos. C'est la commission Amnesty International qui travaille sur tous les sujets LGBTQIA+. Et lors du choix du... Alors là, c'est des bénévoles qui nous ont raconté ça, lors du choix du nom, parce qu'on en était arrivé à Centre LGBTQI+, et qu'il était... Des gens s'étaient dit, on va probablement rajouter d'autres lettres derrière, peut-être, on n'en sait rien, que d'autres villes en France s'étaient donné des noms, je pense à Quasar, à Angers, ou à Iskiss, à Rennes. ou plein d'autres centres LGBT en France. Et voilà, ce Nozig a été choisi parce qu'à l'époque, une personne dans le choix du nom, il y avait une personne d'Amnesty qui nous a dit, nous, Amnesty, ça s'appelle comme ça. de l'écho de certains et certaines bénévoles, où ça plaisait, et qu'en rajoutant le N pour nos orientations sexuelles, identités de genre, ça faisait un petit côté bretonnant aussi. Alors sur les différents noms, il y a eu le Chela en 97, le nom a changé, ça devient le CLGN, le Centre Lesbien et Gay de Nantes. Après, ça a été le Centre Lesbien et Gay de Nantes-Loire-Atlantique, donc le CLJNA de Nantes-Atlantique. Après, il y a eu le Centre LGBT, début des années 2000, je crois. Et puis après, il y a eu le Centre LGBTI et le Centre LGBTQI. Et puis après, Nozig et le sous-titre et le Centre LGBTQI à plus de Nantes. J'ai eu des échos. comme quoi, par exemple, Amnesty réfléchissait à intégrer aussi l'intersexuation. Nous, à Nozick, on n'a pas eu encore cette réflexion, je ne sais pas si on l'aura un jour. Il est bien évident que les sujets intersexes sont indispensables et on bosse beaucoup, beaucoup dessus. Mais pour l'instant, le prénom, c'est orientation sexuelle et identité de genre. Dans les souvenirs, j'ai les premiers combats aussi qui n'ont pas été faciles sur la reconnaissance de la déportation des homosexuels, de participer à une cérémonie de dépôt de gerbes dans le centre de Nantes. On nous avait interdit, on avait reçu des lettres, pas nous, mais à l'époque, les bénévoles avaient reçu des lettres. Leur interdiction... interdisant de mettre un pied lors de ces cérémonies. Il y a eu des lettres en nous interdisant de mettre les pieds. Je crois que c'est seulement officiellement. Alors, ça fait une dizaine d'années qu'on y va et qu'il n'y a pas d'invitation officielle. Mais bon, on est accepté. Et je crois qu'officiellement, c'est, si je ne me trompe pas, en 2022 ou 2021, mais je crois que c'est 2022, où officiellement, on reçoit une invitation de l'assaut des enfants. combattants nous demandant de participer et d'avoir une place pleine et entière pour déposer une gerbe avec le triangle rose et ça a été, je sais que la présidente à l'époque étaient extrêmement émus. On a été très bien accueillis de par les assauts d'anciens et anciennes combattants. Les anciens locaux ont été régulièrement dégradés. Peut-être que c'est le lieu où ils se trouvent, je n'en sais rien. On a eu en 2016, si je ne me trompe pas, et en 2017, des subventions qui ont été supprimées de la part de l'Assemblée nationale. d'institutions. Donc oui, il y a eu plusieurs et puis après, comme dans beaucoup d'associations, il y a eu des conflits en interne et nos ZIG a réussi à passer par-dessus. Mais ouais, c'est les différents combats qu'on a pu mener qui n'ont pas toujours été évidents. Le premier accueil, par exemple, des personnes trans, le premier accueil des personnes en demande d'asile, dans le début des années 2010 aussi. À chaque fois, il a fallu s'adapter, en se développant, s'adapter à l'actualité. Depuis la création de l'assaut, on a eu ça, on ne peut pas dire le contraire, on a eu un énorme soutien de la part de la ville et du département. Très tôt, on a eu assez d'argent. Je sais que quand Jean-Marc Ayrault était président, il était, pardon... Quand Jean-Marc Ayrault était maire, la ville nous a beaucoup soutenus. On a eu assez d'argent pour, fin des années 90, embaucher une personne salariée. Je crois qu'il y avait très peu de centres LGBT qui avaient des personnes salariées dans les années 90. Je pense à Paris, après je ne sais pas dans les autres centres LGBT, mais même il y a 50 ans, il y avait peu de salariés dans les centres LGBT en France. Et oui, nous, dès les années 90, la mairie et le département ont été derrière nous.

  • Speaker #0

    L'île de Nantes est empreinte d'une riche histoire. Au XVIIe siècle, les premiers ponts sur la Loire relient les rives nord et sud. Au XIXe, ce sont les Boires, surnom donné au bras de ce fleuve, qui bénéficient de la construction navale et de l'essor de l'industrie. Mais revenons à notre époque. En 2023, Nausig fêtait ses 30 ans. Et pour cet anniversaire, l'association passait d'un local de 70 m² à un autre de 250 m², aux 7 rues Magdalen. sur cette île de Nantes.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Il y a eu un tout premier local au début. C'était une salle de la mairie. Après, on a eu un local qui faisait une trentaine de mètres carrés dans la rue Joffre. En 2012, j'étais bénévole, on a déménagé. juste avant les élections, en janvier, si je ne me trompe pas, dans un local qui faisait 80-90 m². Dans mes souvenirs, c'était ça. Et puis après, en janvier de l'année dernière, on s'est retrouvés dans 280 m². Je sais qu'à l'époque, ça nous paraissait déjà très, très grand, passer de 30 m² à plusieurs dizaines de m² en plus. Par contre... On était à l'époque, en 2012, dans le privé. C'était un bailleur privé et on payait, on faisait chaque année le paiement du loyer. Et en 2012, là, par contre, moi, j'ai... En 2023, j'ai beaucoup plus l'historique, où ça faisait pas mal d'années que les bénévoles des différents bureaux... Les assos faisaient bloc pour réclamer un nouveau centre, des nouveaux locaux, parce que les dernières années, on ne s'était même plus à être à l'étroit. Je sais que des associations confédérées étaient obligées de faire des rendez-vous, des groupes de parole à l'extérieur. Il n'y avait pas la confidentialité qu'on mettait en avant. Il y a eu plein de choses qui ont fait que c'était vraiment trop petit. Et puis en 2020, le Covid arrivant, ça a été encore beaucoup plus compliqué. Tous ces temps conviviaux qu'on n'a pas pu faire dans les locaux. Alors on s'est adapté, on a fait les temps conviviaux en Zoom. Et puis des entretiens, c'était compliqué. On avait une commission de droit d'asile qui explosait, qui avait beaucoup de demandes de rendez-vous. On était aussi beaucoup sollicités pour des entretiens d'écoute. Il fallait qu'on pousse les murs, ça devenait urgent. Et en 2000, si je ne me trompe pas, en 2020, dans mes souvenirs, on est quatre à participer à une réunion avec la mairie. À l'époque, il y avait Martine, la présidente, Violette, la secrétaire, Nicolas, qui était aussi secrétaire, et moi, en tant que salarié. À l'époque, j'étais seul salarié. Et il a fallu que lors d'une réunion, on tape du poing sur la table de manière... De manière figurative, on a vraiment tapé du poing sur la table. On a dit que là, l'urgence, il fallait qu'on ait des nouveaux locaux urgentement. Et en mettant la pression, la mairie s'est un petit peu plus activée. On a visité quelques locaux et en juin... On n'avait pas la confirmation, mais en juin 2022, le local a été trouvé et il a été signé. On n'a rien dit lors de la prête 2022 parce que ce n'était pas encore signé. Et après, le temps que les travaux se fassent, on est rentrés dans les locaux en janvier 2023. Et là, pour le coup, c'est la ville de Nantes qui loue les locaux et qui nous souloue à nous. Parce qu'on avait visité des locaux auparavant où, parce qu'on était une asso LGBT, des propriétaires ne voulaient pas nous mettre à disposition d'autres locaux. Mais là, les nouveaux locaux qu'on a depuis un an et demi sont géniaux, sont super. Des fois, il y a des journées où il n'y a plus de place. J'ai un souvenir où on avait invité aussi d'anciens, d'anciennes présidentes, d'anciens militants, d'anciens bénévoles, en plus d'avoir invité tous les élus. Et j'ai le souvenir d'un ancien salarié ou d'une ancienne vice-présidente, d'anciens aussi bénévoles, qui était émue aux larmes de voir qu'on en était arrivé ici après une trentaine d'années. Avant d'arriver dans ce local, on a eu une personne qui était au bureau et au conseil d'administration, qui était architecte et qui nous a fait un travail exceptionnel de cahier des charges. On recevait énormément de personnes. Donc, quand on est arrivé dans les nouveaux locaux, il y a eu un petit temps où il a fallu changer la porte d'entrée parce qu'on accueillait plus de 50 personnes, non qu'il fallait que la porte soit ouverte de telle manière vers l'extérieur. On avait une douche, enfin on a toujours une douche dans nos locaux, donc il y a des travaux qui doivent avoir lieu dans cette douche. On a la chance d'être ouvert, je crois, une vingtaine d'heures par semaine pour toutes les personnes bénéficiaires ou bénévoles. D'ailleurs, c'est très, très important parce que pour beaucoup de gens, on parle de famille. parle de bien-être, donne des exemples concrets, mais dans ces nouveaux locaux, ce qu'on n'avait pas avant, c'est que les gens viennent juste pour se poser, juste pour être bien, rechercher leur téléphone, boire un café, un thé, de l'eau, rencontrer des gens. Donc au sein de la ville, les gens commencent à être bien identifiés, alors pas partout, et ça c'est un travail aussi qu'on... On est en train de mener et qu'on va mener aussi d'être identifié partout sur toute la ville de Nantes. Mais on a aussi ce rayonnement départemental et on est visible, on est bien identifié. Ce n'est pas encore assez, on peut encore faire mieux. Après, il y a d'autres assos aussi dans le département avec qui on travaille énormément. Mais oui, c'est indispensable qu'on en ait un sur Nantes. Nous, ça fait 30 ans qu'on existe. Pour l'instant, je sais que d'autres centres LGBT le font, d'aller faire des permanences ou tenir des stands dans des quartiers de manière régulière pour dire on est là, là c'est un projet qui est en cours, où on sait qu'on est bien dans notre centre-ville, on ne se plaint pas, on est très bien placé, mais des fois il faut un peu sortir de notre zone de confort et se dire est-ce qu'on va aller dans certaines zones un peu... rural ou dans certains quartiers où on n'est pas présent. On intervient dans des établissements scolaires de certains quartiers prioritaires politiques de la ville, mais on n'a pas de présence régulière. Et à chaque fois qu'on y va de manière ponctuelle, les gens nous découvrent ou alors les gens nous disent qu'ils aimeraient bien avoir aussi un lien avec nous plus proche de chez eux. C'est un travail qui va débuter là dans les... Semaine à venir. On bosse dans la ruralité. Alors pour l'instant, nos actions à l'extérieur sont principalement pour intervenir soit auprès de collèges lycées, auprès de jeunes en maison, en maison famille rurale ou dans des centres, dans des centres ou alors pour faire des projections de films, projections de débats. Mais il y a déjà des assos. Il y a pas mal d'assauts LGBT aussi sur le territoire et on n'a pas envie nous d'arriver en tant que grosse assaut. On bosse avec les assauts présentes, que ce soit sur Ancenis, que ce soit sur Saint-Nazaire, que ce soit à Clisson, là je pense assez, ou à Châteaubriant. Il y a déjà des assauts dans les quatre coins du département, on a la chance. Et je sais que ces assauts, par exemple, organisent des Pride, donc nous on y va. à Ancenis depuis 2-3 ans, je crois, 3 ans. À Clisson, c'était la deuxième édition cette année. À Saint-Nazaire, ça fait pas mal d'années qu'ils en font une. Donc voilà, on est aussi où il y a eu aussi une Pride à Mouais, dans un village de 400-500 habitants. où il y a eu du monde qui a été, on aide, on accompagne, on est aussi présent avec les autres assos. Pour l'instant, nos présences, c'est soit sur les Pride, soit sur des projections débat lors du festival Ciné Pride, ou soit pour intervenir auprès de jeunes et moins jeunes, d'ailleurs auprès d'adultes aussi.

  • Speaker #0

    Dit aussi la présidence cerbère de Nausig. Si ces personnes sont la tête, qui c'est le reste du squelette de l'association ? Et quelles sont les différentes actions qui composent ces articulations ?

  • Speaker #1

    Alors déjà pour parler pour ces trois personnes qui sont Vasile, Anne-Lise et Valentin, ce sont les trois coprésidents de son bénévole depuis pas mal d'années. Alors Valentin a déjà... était au bureau il y a quelques années. Donc, il est bénévole à Nozick depuis longtemps. Il a une connaissance aussi de Nozick, en tout cas depuis 2016 ou 2017. Je ne me rappelle plus son arrivée. Anne-Lise est coprésidente aussi récemment, mais par contre, elle est bénévole beaucoup sur la commission des interventions de sensibilisation aux discriminations. Et elle est prof à côté. Et elle est... bénévole de proche je crois je veux pas me tromper encore depuis trois ans depuis trois ans dans l'assaut peut-être plus fin trois ans en tout cas au minimum et puis il ya basile qui lui et boss fin qui est à nosic depuis Trois ans aussi, peut-être deux ans et demi, trois ans, je ne sais plus. Et Basile a été aussi l'une des personnes moteurs pour le projet des 30 ans. Quand on a déménagé l'année dernière, Basile avait depuis deux ans travaillé sur les 30 ans de nos ZIG et a beaucoup, beaucoup, beaucoup aidé sur l'histoire, sur les archives. Les trois coups présidents font beaucoup de travail. Vraiment, beaucoup de choses reposent sur leurs épaules. Après, les autres membres du bureau, il y a Anaïs qui est au secrétariat avec Laurent. Et à la trésorerie, il y a Gwenola et Kévin. Kevin est aussi sur l'aspect recherche de financement et Kevin est aussi sur tout ce qui est santé, communication principalement. Pour les membres du CA, le CA aujourd'hui est divisé en trois collèges. Il y a des personnes individuelles, physiques, des personnes morales avec 20 assos, si je ne me trompe pas, dans le conseil d'administration. Et on a, depuis le mois de mars, une voie pour l'équipe salariée. Donc l'équipe salariée fait partie du CA aussi. Depuis que je suis salarié, depuis cinq ans, je touche du bois, mais il y a une très bonne ambiance, ça se passe très très bien entre les personnes salariées, entre les différentes instances, entre les bénévoles. Il y a une très bonne dynamique. Ce qui nous a aussi aidés, bien évidemment, c'est de se retrouver dans ces locaux actuels. Et oui, c'est une très bonne dynamique, même le lien avec, on en parlera peut-être plus tard, mais le lien avec les différents partenaires, avec toutes les assos, qu'elles soient, qu'elles soient LGBT ou pas d'ailleurs. Mais il y a une très bonne dynamique, on s'entend très bien avec toutes les personnes du bureau. Après, il y a quelques fois des tout petits conflits, il y a des petits conflits, mais vraiment, c'est normal, c'est la vie d'une association. Mais il y a une très bonne ambiance. On s'entend très bien entre personnes salariées, membres du bureau, membres du CA. Et puis d'ailleurs, tous les autres bénévoles des différentes commissions de l'association. Depuis, moi, je préfère parler depuis cinq ans parce qu'avant, je ne voudrais pas dire de bêtises. Il y a eu d'autres collègues qui étaient là avant moi. Mais depuis cinq ans, moi, j'étais toujours à l'époque, quand j'étais le seul salarié, j'ai toujours été, j'ai eu toujours ma place au sein de... Au sein du bureau, j'ai assisté à toutes les réunions de bureau. Je n'assistais pas à tous les conseils d'administration. J'en faisais quelques-uns, mais par contre, les salariés, on ne pouvait pas voter au conseil d'administration. Mais on était invité, on avait le droit d'y aller. Je sais qu'en tant que bénévole à côté, en tant qu'adhérent, je pouvais voter à l'Assemblée Générale. Depuis mars, oui, les membres du bureau nous ont proposé, et ça a été voté, nous ont proposé d'avoir une voix. Alors maintenant, on est plusieurs salariés, donc soit on y va tous ensemble, soit il y en a un qui va apporter la voix des autres salariés. On en décide entre nous avant qui veut y aller, qui veut voter pour l'équipe et tout ça. Encore une fois, on est vraiment, par le bureau actuel, on est vraiment... écouter, je ne dis pas ça parce que c'est mes employeurs, mais non vraiment je pense que on est écouté, ils se sont dit qu'on avait quand même une place assez importante parce qu'on est là tout le temps, enfin très très souvent dans les locaux donc aussi comme on est tous en 35 heures, c'est nous qui voyons le plus de bénévoles, qui avons une vision un peu omnisciente donc voilà c'était pour eux, ça leur paraissait logique qu'on puisse voter, alors surtout s'il y a des sujets qui nous, nous concernent. Là, on n'a pas le droit d'être présent et on n'a pas le droit de voter. Mais oui, ça leur paraissait logique. Déjà, on continue tous à aller à toutes les réunions de bureau. Ça nous a fait plaisir que le bureau nous permette de voter. Quand je parle de l'équipe salariée aujourd'hui, je dis qu'on est trois salariés et il y a une personne qui fait un stage de 15 mois. C'est un grand stage. Manon. fait partie de l'équipe salariée en stage, mais sinon, il y a Élise Offray, qui est salariée depuis 3... qui est en tout cas dans l'équipe salariée depuis 3 ans, ou 4 ans, qui est depuis 4 ans dans l'équipe salariée et officiellement salariée depuis 2 ans, un peu plus de 2 ans, on va dire, et il y a Nicolas Rollin, qui a rejoint l'équipe salariée en septembre 2024, donc il y a très récemment. Après, Nicolas, lui, était déjà bénévole depuis deux ans dans la commission droit d'asile, mais là, on l'a recruté au mois de septembre. Et Élise et Nicolas ont tous les deux exactement la même fiche de poste, à la fois sur les interventions de sensibilisation et discrimination, et à la fois sur la commission droit d'asile. Ils ont tous les deux la même fiche de poste, ils se divisent un peu les différentes tâches, les différentes missions. Et Manon, qui fait un stage de 15 mois, va être autour de l'animation sociale, en mettant en place différents ateliers au sein de nos ZIG. Quand on présente nos ZIG, je mets ça sous quatre missions. Je dis accueillir, soutenir, informer, lutter. Du coup, accueillir, soutenir, informer, lutter, ça fait asile, c'est un petit mémo. Oui, il y a beaucoup. Je crois qu'on est à 15 ou 16 commissions dans l'association. On a énormément de travail. Voilà, ça va, on parlait de tout ce qui est festif ou militant, sur la Pride, le Ciné-Pride, ou une commission médiathèque qui est dynamique. Mais on a aussi une commission santé, on intervient au milieu festif. Au milieu festif, on fait des groupes de parole, on a une commission pour les personnes bi, pan, pour les personnes aromantiques, asexuelles, pour les personnes trans, non-binaires, intersexes. Ça, c'est pour ce que fait Nozig. Mais bien sûr, Nozig, c'est aussi 20 assos qui font partie du conseil d'administration. Depuis qu'on est dans ces locaux, il y a des assos qui nous ont rejoints. À l'époque, il y avait 15 associations au conseil d'administration. Aujourd'hui, le planning familial, qui est très connu, a rejoint le conseil d'administration. Des assos comme Iki Iki, qui fait de l'éducation affective, relationnelle et sexuelle, auprès des 3-12 ans, a rejoint l'asso. Enfin... Il y a d'autres associations qui nous ont rejoints et ça c'est génial. Elles aussi, leurs activités, elles ont accès au local. On travaille énormément avec elles. Ça a énormément développé le partenariat, ça a énormément développé nos projets. Il y a même, je pense à ça, le département qui organise des séminaires dans nos locaux. La ville de Nantes a déjà organisé des réunions dans nos locaux. Nos locaux ont permis, par exemple, au planning familial de faire des... des réunions, des séminaires ou des supervisions, par exemple, pour leur équipe salariée. Je sais qu'il y a déjà le conseil d'administration de l'ASSO de l'autre cercle ou de CONTACT France, donc les différents conseils d'administration nationaux qui sont déjà venus dans nos locaux. C'est à Nozick, mais ça appartient aussi au 20 ASSO. Le local appartient à tout le monde. À Nantes, c'est nous qui organisons la Pride aussi. Ce n'est pas le cas dans toutes les villes où des fois c'est d'autres ASSO. qui organise les prêts, nous à Nantes c'est aussi le centre qui organise ça.

  • Speaker #0

    Je pense qu'on fait beaucoup de choses que beaucoup de centres font aussi. La chance qu'on a, c'est qu'on a des très grands locaux. Mais des fois aussi, on regarde ce qui peut se faire ailleurs. Là, je prenais l'exemple du travail dans les quartiers politiques de la ville. C'est parce que j'ai vu ça dans d'autres villes. Mais tout ce qui est intervention en milieu scolaire ou intervention pour l'adulte, nous, on appelle ça les interventions de sensibilisation et d'exclamation. Beaucoup de centres, quasiment tous, le font. Nous, on est extrêmement sollicités là-dessus. On ne démarche pas, mais on est beaucoup sollicités là-dessus. On fait beaucoup, par contre, je crois ne pas dire de bêtises, si je dis qu'en tant que centre LGBT, c'est nous qui accueillons et accompagnons le plus de personnes en demande d'asile. Je sais qu'après, il y a d'autres assos, comme l'ARDIS ou des assos à Lyon, spécifiques à soins LGBT, qui ne font que de l'accompagnement sur la demande d'asile. ou titre de séjour. Je sais que beaucoup de centres LGBT accompagnent et accueillent des personnes en demande d'asile, mais aujourd'hui, on va dire qu'on a plus de 150, enfin, ce sera le cas en 2024, plus de 150 nouveaux dossiers de personnes en demande d'asile qu'on accueille. L'année dernière, on était à 110 en 2023. On accueille énormément de personnes en demande d'asile LGBT, je précise, pour des raisons d'orientation sexuelle et d'identité de genre. Après, on bosse beaucoup sur l'aspect santé, sur tout ce qui est... On a aussi une commission, on appelle ça Trans Inter, mais pour les personnes trans, les personnes en questionnement, les personnes non-binaires, intersexes. Mais ça, beaucoup de centres LGBT le font aussi. Il y a du lien entre les différents centres aussi sur ce sujet-là. Il y a beaucoup de choses qui marquent. La commission a déjà, pour parler de la commission de droit d'asile, là, du coup, maintenant, Nicolas nous a rejoints dans l'équipe salariée, mais on a, du coup... un équivalent temps plein, on va dire, on a un 100% pour aider la commission droit d'asile, mais c'est juste parce qu'on n'est même plus la tête sous l'eau, on est en train de creuser en ce moment sur l'accompagnement de la demande d'asile à nos ZIG, et les bénévoles à côté, il y a une équivalence de 4, c'est 4 équivalents temps plein, pardon, sur du travail bénévole pour la commission droit d'asile, donc c'est énorme, Moi, j'ai fait la formation de base quand on rejoint la commission de droit d'asile. Il y a un temps de sensibilisation, une formation d'information plutôt. Je l'ai fait, ce n'est pas ma spécialité, ça m'est arrivé d'aider sur une histoire. Heureusement, la personne a eu son statut après ça, mais c'est parce que les bénévoles aussi ont fait un travail énorme derrière. Moi, ce qui me touche, c'est toutes les personnes d'asile qui arrivent pour la première fois, c'est voir ces personnes de monde d'asile. qui viennent une fois qu'elles sont venues, qui viennent régulièrement, qui se sentent chez elles quand elles arrivent à nos îles. Et c'est ça qui me touche énormément, beaucoup, et c'est ce qu'on souhaite. Nous, on ne veut pas qu'elles ne soient ramenées qu'à ça. Donc beaucoup de ces personnes sont aussi bénévoles. À mon avis, pas assez, mais il y a de plus en plus de personnes qui sont bénévoles sur les différentes commissions. Je pense sur les interventions en milieu scolaire ou professionnel. Et puis les voir régulièrement, même pour des personnes qui ont leur statut, qui reviennent régulièrement à nos îles, qui nous donnent des nouvelles, qui nous aident, etc. Alors par contre, j'ai fait beaucoup, beaucoup plus d'interventions de sensibilisation auprès de tous les publics. J'adore ça. J'en ai fait avant en tant que bénévole, mais là, en tant que salarié, c'est génial de pouvoir être payé pour ça, même si aujourd'hui, ça ne rentre plus trop dans mes missions. C'est encore dans mes missions et plus énormément. Après, je suis un joker pour aider sur des interventions. Mais là, chaque intervention est différente, chaque intervention est marquante. On intervient auprès de publics très différents. Ça va des jeunes incarcérés, mais également des collégiens, pour certains, des fois naïfs, pour certains qui connaissent beaucoup de choses, des jeunes qui sont aussi... Des jeunes et des moins jeunes qui connaissent beaucoup de choses. Il y a auprès de professionnels. Moi, je trouve que les interventions sont toutes différentes. Je n'ai pas d'idée là tout de suite. Ce qui me touche, c'est plutôt les retours qu'on a plusieurs mois, plusieurs années après pour nous dire que notre travail a été utile. Je pense, par exemple, qu'on intervient auprès de jeunes qui sont en centre éducatif fermé. Alors, c'est un public difficile. Pour intervenir, il faut être expérimenté. Et c'est vrai que comme on fait des interventions qui durent une heure, une heure et demie auprès de ce public-là, on n'a pas de retour et il y a... L'année dernière, on a eu un mail d'une infirmière qui a bossé dans ce centre éducatif fermé 7 ans ou 8 ans, je crois, et qui nous a envoyé un mail extrêmement touchant, nous disant qu'en fait, grâce à nous, des gens avaient fait des coming-out, grâce à nous, des jeunes avaient évolué, grâce à nous, des jeunes avaient défendu d'autres victimes d'homophobie alors qu'il y a quelques années, ils avaient été condamnés pour ça. Et ce mail, nous, on ne savait pas ce qui se passait dans ces CEF. Et ça nous a beaucoup touchés. C'est vraiment avoir des retours, ou alors voir des parents arriver, nous dire En fait, vous avez accueilli et accompagné mon fils il y a quelques années, il va beaucoup mieux, il a la sortie de la tête de l'eau. C'est plutôt les retours quelques semaines ou quelques mois plus tard qui, moi, me marquent.

  • Speaker #1

    Vous l'avez sans doute remarqué, dans nos lieux et nos luttes, le sujet des demandeurs d'asile est toujours évoqué, sans exception. D'abord, on va donner quelques définitions. Un ou une demandeur d'asile, c'est une personne qui sollicite une protection de la part d'un pays auprès de certains organismes. En France, c'est d'abord l'Office français de protection des réfugiés et apatrides, dit aussi OFPRA. Puis, s'il y a refus, la Cour nationale du droit d'asile, dite CNDA, pour faire appel. Une personne réfugiée, c'est quelqu'un qui a une réponse favorable à cette demande d'asile. Il y a aussi la protection subsidiaire pour les personnes ayant pas obtenu le statut de réfugié. ou encore là où le débouté d'asile, c'est-à-dire une personne qui a obtenu une réponse négative à sa demande d'asile. Une personne migrante désigne quant à elle toute personne vivant dans un autre pays que le sien depuis plus d'un an, mais c'est un terme qui en France est à l'heure actuelle connoté de manière péjorative et même menaçante, dans des têtes et des bouches plutôt gangrénées par le racisme. Par contre, ces personnes, elles sont toutes censées avoir un point commun, c'est celui de bénéficier de protections liées aux droits internationaux, comme la Déclaration universelle des droits de l'homme, la Convention des Nations Unies relative au statut des réfugiés de 1951, et la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille de 1990. Il y a aussi le principe juridique de non-refoulement, qui signifie que la personne ne devrait pas être contrainte de retourner dans un pays où sa vie, où son bien-être est susceptible d'être menacé. Amnesty International résume la demande d'asile en six étapes en gros. Arrivant en France, quand on sait qu'on comptabilise 29 000 décès de personnes dans le parcours de migration entre 2014 et 2021, dont 3 000 en mer, Et même sans parler de mort, toutes les violences et les dangers subis lors du déplacement, cette première étape est déjà extrêmement difficile. Ensuite, il faut trouver les informations nécessaires à sa demande d'asile, par exemple auprès d'associations spécialisées. Là encore, ça peut être une étape difficile, avec notamment la barrière de la langue ou encore la peur de se faire contrôler en situation irrégulière. Déposer ensuite la demande d'asile auprès des organismes compétents, rencontrer l'OFPRA pour l'évaluation de cette demande d'asile, attendre la décision de l'OFPRA, et la sixième étape, dans le cas où l'OFPRA rejette la demande, faire appel à la CNDA. Tous les centres LGBTQIA+, interviewés, ils indiquent une augmentation significative des personnes qui les sollicitent pour ce service. En 2016, l'ARDIS, donc l'Association pour la Défense des Droits des Personnes LGBTQI+, à l'immigration et au séjour, chiffrait déjà les demandes d'asile des personnes LGBT qu'on leur avait faites à 440 contre 300 en 2015, et sur les 85 000 demandes d'asile à l'OFPRA, 5 à 6% étaient pour un motif d'orientation sexuelle ou d'identité de genre. Et comme dans toutes les situations qui y impliquent plusieurs facteurs de discrimination à la fois, les conséquences pour les personnes concernées sont au mieux physiquement et psychologiquement épuisantes, au pire désastreuses, dans un monde où les LGBTphobies et le racisme gagnent du terrain de jour en jour. Parce que le parcours de migration cité tout à l'heure, il comporte déjà son lot d'atrocités, mais là c'est pas fini. Pour les demandereuses d'asile LGBT, il va falloir prouver à des institutions représentées par des personnes plus ou moins renseignées qu'on est homosexuel ou transgenre. On est loin des motifs d'asile pour des raisons politiques ou religieuses où la question ne se pose pas de la même manière. Je sais pas vous, mais moi j'ai du mal à me représenter comment une personne décide de si une autre est homosexuelle ou pas, en particulier dans des situations impliquant des questions de vie ou de mort. Sur le site France Terre d'Asile en 2011, cette question de la preuve décidée recevable uniquement sur la conviction intime du juge, elle est déjà soulevée. Mais il y a une étude sortie en 2020 appelée La preuve dans les demandes d'asile en raison de l'orientation sexuelle qui est menée par Daniel Borio, juriste et enseignant-chercheur, Manuel Salcedo, sociologue, et Shira Afkin, politiste, qui rentre plus en détail sur les enjeux liés à la demande d'asile LGBT. Déjà, ils expliquent que, historiquement, la Convention de Genève était établie comme sexuellement neutre et elle ne reconnaissait donc pas de persécution liée au genre ou à l'orientation sexuelle. Et c'est qu'en 1998 que la notion d'appartenance à un certain groupe social est rentrée en compte dans la protection des personnes. Ensuite, la particularité de ces demandes, c'est que les autorités, lors de l'instruction, se fondent moins sur la réalité des persécutions ou des craintes de persécution que sur le fait de prouver si la personne est réellement LGBT ou pas. Dans les chiffres donnés dans cette étude, on apprend que seuls deux dossiers ont été retenus dans le cas où les persécutions et pas l'homosexualité ont été prouvées. Ça c'est déjà questionnant. Et donc ? C'est le récit de vie qui va être fait aux institutions ayant autorité par là où le demandeur ose d'asile, qui est le seul élément qui va prévaloir pour l'acceptation de la demande. Déjà au niveau de la forme, les conditions matérielles de l'entretien sont loin d'être idéales. À peine arrivé, t'es assailli de questions, il n'y a pas le temps, c'est l'usine, le stress total. Et malgré ça, on demande aux personnes d'être elles-mêmes, de ne pas trop lire, comme si on parlait de l'exposé d'anglais de collège ou d'un entretien d'embauche. Mais en réalité, comment on présente un récit de violence et de trauma ? Et qui est-on, surtout, pour dire à une personne comment présenter et mener le sien ? Sur le vocabulaire et les termes utilisés, ça peut coincer aussi. En plus de la barrière de la langue, comme on l'a dit, souvent déjà existante, il y a tous les critères des directives européennes ou des Nations Unies, où on a l'habitude, et même dans ce podcast d'ailleurs, d'entendre parler d'orientation sexuelle ou d'identité de genre. Mais ces termes-là, ils ne sont quasiment jamais utilisés, en fait, dans les pays d'origine des personnes qui demandent l'asile, car ces notions, elles sont pénalisées dans les pays en question, et les termes y diffèrent. Ils sont plus associés à des pratiques sexuelles connotées immorales ou illégales. On parle plus par exemple de crimes de sodomie, grossir indécence, actes contre nature, outrage aux bonnes mœurs ou encore promotion de valeurs non traditionnelles. D'ailleurs, les officiers de protection de l'OFPRA posent d'ailleurs systématiquement la question suivante. Est-ce que vous vous définissez vous-même comme homosexuel ? Et c'est pas qu'une question de mots. Ainsi, par exemple, une attestation d'une association LGBT du pays d'origine vaut 5 râles dans ce genre de demande d'asile. Mais quand les associations LGBT ? Elles peuvent pas exister ou pas comme on l'entend. Dans les pays d'origine, on fait comment ? Tout ça, ça participe un peu à une vision occidentalisée, prédéfinie et parfois aussi extrêmement caricaturale de ce que devrait être une personne homosexuelle ou pas. Aussi, en plus des clichés, en se concentrant sur la véracité de l'homosexualité et non sur les réelles menaces qui pèsent, faut prendre en compte que c'est encore plus difficile à établir si la personne n'a pas ou peu été en couple ou n'a pas ou peu eu de rapport intime. Quelque chose apparaît aussi dans l'étude comme étant rédhibitoire dans la tête des juges, une déclaration tardive d'homosexualité. Sauf que l'homophobie intériorisée, elle peut exister déjà dans des endroits du monde où l'homosexualité, elle n'est pas pénalisable ou menacée de mort. Alors imaginez quand vous venez d'un endroit où on vous dit que vous méritez la mort pour ça. Vous n'auriez pas du mal à le dire, vous ? Ça en plus de toutes les raisons qui appartiennent à la personne concernée d'ailleurs. Ces raisons-là justement, et ce récit de manière générale, à quel point ils vont encore appartenir à la personne qui les a vécues ? Parce qu'en préparant là où le demandeur d'asile a se raconter à l'offre-pras, et attention, c'est très très bien que ça existe, et en multipliant les acteuristes autour de cet entretien, il arrive que la personne soit un peu dépossédée de son histoire et que le récit se transforme en une parole plutôt collective. Et à force de dire à une personne qu'elle se doit de raconter son propre récit comme ceci ou comme cela, on peut parfois pencher la balance du côté de l'impérialisme sexuel un peu sans le vouloir. La majorité des requérants et requérantes représentés dans cette étude affirment que, même si l'homosexualité est parfois pénalisable dans leur pays d'origine, elles ont avant tout peur des représailles et des menaces de la famille, des proches ou des personnes vivant proches géographiquement avant d'avoir peur des autorités. C'est vous dire l'urgence de la situation quand vous avez potentiellement peur pour votre vie dans votre propre foyer. En parlant de géographie, la plupart des demandeurs d'asile sur la question de l'homosexualité viennent très majoritairement du continent africain. de certains pays d'Asie, mais aussi de la Géorgie, de l'Albanie ou du Kosovo. Il y a plusieurs critères qui rentrent en compte dans la validation si le pays d'origine est considéré comme LGBTphobe ou non. Ça va être les lois du pays, les observateurs, observatrices internationaux, les associations du pays en question. Mais ces informations, elles sont souvent peu actualisées et encore une fois, on peut tomber aussi dans les représentations de si, à nos yeux, le pays est dangereux ou pas et d'être décisionnaire en plus de si l'homosexualité est vraie ou pas. De décider, c'est moi qui décide si ton pays est dangereux ou non pour toi. Enfin, et ça aussi c'est un truc qui est dit dans tous les épisodes de nos lieux et nos luttes, ne perdez jamais de vue que verbaliser un ou plusieurs traumatismes à répétition, ça va dans la très grande majorité des cas entraîner des incohérences dans le récit. Non pas parce que la personne ment, mais parce que le cerveau va chercher à se protéger de la violence inouïe d'être confronté encore et encore à ce souvenir, pour peu que ce souvenir justement il soit précis et... pas déjà dans les limbes du psychotraumatisme à la base. En bref, les demandeurs d'asile fuient l'homophobie, puis s'y retrouvent malheureusement souvent confrontés à nouveau par les personnes censées les protéger, puis sans parler des institutions, ils peuvent subir l'homonationalisme ou parfois encore la fétichisation de leur corps de personnes racisées dans les pays d'accueil ou même parfois dans les associations LGBT elles-mêmes. Ça va entraîner souvent une solitude immense où les personnes ne vont pas se sentir à leur place dans les milieux LGBT parce que ce sont des personnes racisées ou à l'inverse ne vont pas pouvoir se rapprocher des personnes qui viennent du même pays qu'elle, parce qu'ils sont LGBT. Et sur ça, je vous conseille d'aller voir un petit peu le post de Jake Tunde sur le Black Love, sur Instagram par exemple, bien que ce post y concerne les personnes noires de manière générale et pas seulement les demandereuses d'asile. Depuis 2021, l'ARDIS toujours alerte sur le fait qu'un quart des demandes a été accepté seulement après avoir dû faire appel à la CNDA. C'est-à-dire qu'un quart des demandes a été rejeté par l'OFPRA et qu'il a fallu passer par la CNDA. Il y a aussi beaucoup plus de rejets par ordonnance, ce qui signifie que la demande est rejetée sans même que la personne ait pu expliquer son cas. Vous avez entendu déjà la galère du processus, alors comment vous convainquer sans même pouvoir vous expliquer ? Toujours en 2021, on peut lire dans une enquête de Tétu qu'il arrive que les juges vont croire en l'homosexualité de la personne, mais qu'ils ne vont pas croire... au fait que le pays les persécute, comme on disait un peu plus tôt, et même dans des cas où il y a pénalisation, comme en Algérie ou au Sénégal, il renvoie les personnes sans demander leur reste, bien que cela soit en contradiction avec la Cour de justice de l'Union européenne et le Conseil d'État. Et, ça rejoint ce qu'on disait tout à l'heure, il y a non seulement un manque de formation des juges sur les questions LGBT, mais encore plus sur les questions LGBT dans les pays non occidentaux. C'est alors l'éloquence de la personne et sa maîtrise de la langue qui va jouer en sa faveur. Donc, pour les personnes ayant eu un moindre accès à l'éducation, qui parlent moins bien le français. ou qui ont du mal à parler de leur trauma encore à vivre, c'est pas très encourageant. Si on se décentre un peu de l'offre et des demandes d'asile à proprement parler, deux mesures sont elles aussi très inquiétantes. La loi numéro 2024-42, dite loi immigration, et la suppression de l'AME, donc l'aide médicale d'État. Premièrement, la loi immigration affixe à 15 jours le délai de mise en œuvre d'obligation de quitter le territoire si la demande d'asile est refusée. L'association L'Assimade indique que l'article 62 de cette loi prévoit la création de pôles France Asile qui vont avoir... pour but de fusionner divers services et qui vont mettre en danger l'indépendance de l'OFPRA. L'article 46, il parle de la possibilité du retrait du titre de séjour aux personnes qui retournent dans leur pays d'origine. Là-dessus, je m'explique. C'est-à-dire que le titre de séjour, au bout de 5 ans, s'il n'y avait pas eu de soucis, il était renouvelé automatiquement et la personne pouvait donc retourner dans son pays d'origine. Maintenant, la personne n'a plus le droit d'y retourner, même après 5 ans. Sinon, le titre de séjour ne se renouvelle pas et est enlevé. L'article 63, quant à lui, il stipule que la personne peut être déboutée si elle a abandonné l'hébergement décidé par l'OFI. Sachant qu'il y a des personnes qui sont parfois envoyées dans des hébergements qu'elles ne peuvent de base pas rejoindre, car très loin de là où elles se trouvent à l'instant T. Donc ce n'est pas un abandon, c'est juste qu'elles ne peuvent pas rejoindre le lieu en question. Il y a la rédactrice en chef de France 24, Amara Makoul, qui évoque d'autres aspects de l'impact de la loi immigration sur les étrangers et étrangères en France. On en revient toujours à ce chiffre des 25% des dossiers déboutés et relégués à la CNDA. Souvent, par exemple, simplement pour juste la barrière de la langue, rien que ça. Avant, il y avait trois juges qui pouvaient écouter à la CNDA. Désormais, l'article 70 de la loi immigration préconise un juge unique sans débat possible, ce qui va entraver grandement la démarche. Fin novembre 2023, il y avait des juges de la CNDA qui étaient en grève par rapport à cela. Mais à la fin du mois d'octobre 2023, il y a un juge de la CNDA qui a carrément été destitué. parce qu'il a eu des prises de position homophobe et islamophobe sur les réseaux sociaux. Donc là, ça en dit long sur l'impact que peut avoir le juge unique. Imaginez, vous tombez sur ce juge qui a des prises de position homophobe pour votre demande, que ce soit vrai ou non, ça va être très compliqué. Donc il y a la question de l'AME, de l'aide médicale d'État, qui devait être comprise dans cette loi immigration, mais qui a été abandonnée dans la loi immigration, mais qui est revenue sur le tapis récemment. Donc elle existe depuis 2000, l'aide médicale d'État en France. pour les étrangers et étrangères en situation irrégulière en France, touchant moins de 810 euros par mois. Et ça donne droit à une prise en charge des soins médicaux et hospitaliers dans la limite du budget de la Sécurité sociale, c'est-à-dire les soins médicaux et dentaires, les médicaments remboursés à 100, 65 et 30 les frais d'analyse d'hospitalisation et d'intervention chirurgicale, les principaux vaccins, certains dépistages, les frais liés à la contraception et à l'interruption volontaire de grossesse. Et depuis 2021, l'État avait déjà restreint les soins de l'AME. Il fallait neuf mois, parfois entre... Une demande est l'accès à certaines opérations ou soins considérés comme non-urgents. En 2022, on avait 415 000 bénéficiaires de l'AME, et le rapport de l'Assemblée nationale intitulé L'évaluation du coût des soins dispensés aux étrangers en situation irrégulière démontre que, sur les dépenses totales de l'assurance maladie, cela ne représente que 0,47%. Il y a aussi des chiffres de 2018 qui indiquent que le coût moyen d'un ou d'une bénéficiaire de l'AME est stable depuis une dizaine d'années, et il est moindre comparé à... au coût d'un ou d'une assurée sociale. Pour d'autres points de déconstruction de ce genre, je vous conseille le site de l'ARDIS et les items vrai ou faux du 1er au 18 décembre. Après vote et adoption au Sénat, donc l'AME devient l'AMU, l'aide médicale d'urgence. Et pour l'obtenir, il faut désormais payer une cotisation annuelle fixée par le gouvernement. Et ça va limiter la prise en charge des frais aux maladies graves, à la grossesse, aux vaccins et aux examens de médecine préventive. Et limiter l'accès aux soins comme ça aura de graves conséquences comme l'engorgement des hôpitaux ou l'augmentation de certaines infections. En conclusion à tout cela, la complexité de ces procédures et la loi immigration peuvent avoir de très lourdes conséquences et entraîner une vulnérabilité qui implique littéralement des questions de violement en fait. Plusieurs pistes d'amélioration peuvent être évoquées. D'abord, être vigilant-vigilante au retour en arrière sur les droits humains et sociaux, notamment avec la montée de l'extrême droite et du racisme que l'on ressent dans les mesures prises, et continuer à lutter pour une meilleure prise en charge et une meilleure protection des personnes, même si ça devient extrêmement compliqué à l'heure actuelle. Il y a aussi les professionnels confrontés aux demandes d'asile sur les questions LGBT qui doivent être formés impérativement par des personnes concernées et surtout par des personnes qui viennent de pays où l'homosexualité et le genre sont différents et différentes de la vision occidentale. Il est indispensable que plusieurs juges soient impliqués dans les demandes d'asile et qu'une personne seule ne soit pas décisionnaire sur un enjeu aussi majeur, c'est impensable. Il y a aussi l'ARDIS qui a réclamé le retrait de la notion de pays sûr établi par l'OFPRA en 2015. Il y a eu une réunion autour de ça le 26 novembre 2024, donc affaire à suivre, parce qu'aucun pays n'est vraiment sûr pour les LGBT. Et parce qu'il peut y avoir, et il y a, une dégradation brutale des statuts LGBT dans plein de pays, par exemple en Géorgie actuellement. Et c'est l'exemple qui a été donné d'ailleurs pour le demande du retrait de la notion de pays sûr. Et les préjugés et les données non actualisées peuvent avoir de graves conséquences sur les décisions prises. Enfin, tout comme certains centres LGBT interviewés semblent entamer des réflexions sur une meilleure inclusion des personnes racisées en leur sein, sachez qu'une réflexion de ma part est également en cours quant à de futurs épisodes et de futures thématiques impliquant des personnes concernées sur ce sujet par la suite. J'aimerais qu'on se fasse un petit point sur les objectifs prioritaires de l'association en 2023 et en 2024 si t'en sais plus sur cette année. Donc la refonte des statuts, la mise à jour de la plateforme des revendications et l'inclusion des personnes racisées. Alors tout ça, en quoi ça consiste ?

  • Speaker #0

    Alors du coup, sur la refonte des statuts, pour commencer, à l'origine, c'est parce que nous, on a envie, on avait envie, enfin c'est toujours le cas en fait, de demander l'agrément jeunesse, éducation, populaire. Et pour ça, il fallait changer par quelques points dans les statuts. Donc on a fait ça aussi. Le fait que la souhaitait en plein développement, il y a eu plein d'autres questions qui se sont posées, donc il fallait aussi évoluer là-dessus sur les statuts, notamment la coprésidence. Il y a déjà tout cet aspect des statuts qui a bien avancé, qui est terminé pour l'instant. En tout cas, on a beaucoup avancé. Sur la plateforme de revendication, ça prend beaucoup de temps parce que c'est quelques bénévoles qui portent ça à bout de bras. Mais on n'a pas fini. On veut que chacun des points qui sont présents dans la plateforme de revendication, ce soit des assos ou des personnes concernées qui nous aident à écrire. les différents points. Je pense notamment aux produits psychoactifs, je pense à la parentalité, tout ce qui est GPA, par exemple. Je pense à tous les sujets sur l'éducation, sur le travail, sur la famille. On a demandé aux assos concernés, spécialisés sur la santé affective, santé sexuelle, par exemple le planning. Donc on a beaucoup, beaucoup avancé. Ce n'est pas encore fini, il reste quelques points et je ne sais plus exactement lesquels c'est. Mais en tout cas, ça nous paraît important de ne pas avancer nous tout seuls, nos ZIG, mais d'avancer en invitant les assos ou les personnes concernées pour remplir cette plateforme de revendication. Donc ça, ça a bien avancé, mais ce n'est pas fini. Et enfin, sur la place des personnes racisées à nos ZIG, ça fait des années que c'est... comment dire, dans nos objectifs, que c'est pas évident, c'est bien gentil de dire ça, mais comment on s'y prend ? Et on voyait qu'il y avait pas... Il y avait toujours très ou trop peu de personnes racisées au sein de nos ZIG. Je crois que ça se compte sur les doigts d'une main dans les bénévoles pendant très longtemps. Là, il y a un peu plus de personnes racisées, mais c'est pas foufou, quoi. On n'est pas... C'est pas très représentatif. Donc du coup on s'est dit au lieu d'avoir un grand objectif très très très général qu'on n'arrivera jamais à atteindre, en tout cas pas tout de suite, c'est se donner des objectifs beaucoup plus atteignables, d'être formé, d'inviter des assos concernés, donc formé, sensibilisé, d'organiser des tables rondes, de réfléchir sur ces sujets-là, sur cette question-là de pourquoi on n'arrive pas à mobiliser, pourquoi on n'arrive pas à… Voilà, ça c'est aussi un travail qui est fait, qui est en train d'être fait, et en fait ça va se mettre des objectifs beaucoup plus atteignables. Là on arrive à y répondre. Pour l'instant on fait ce qu'on peut, c'est toujours compliqué. On ne va pas forcer les gens à venir à nos ZIG. Mais il y a un travail en tout cas de nous remis en question sur nous, nos pratiques, et ça avance bien.

  • Speaker #1

    Le 12 février 1918, le premier concert de jazz de toute l'Europe. était donnée à Nantes, au théâtre Gaslin, par le chef d'orchestre afro-américain James Ruiz Europe et ses 40 musiciens, qui étaient des soldats alliés débarqués peu de temps avant à Saint-Nazaire. Ville de Nantes, ville pivot, donc, dans l'histoire de la musique, et pivot dans la vie de Nausig, où elle prend en charge, lors du changement de local, le paiement du loyer à hauteur de 80 000 euros par an, les travaux d'aménagement à hauteur de 50 000 euros et en accordant une subvention annuelle de fonctionnement à hauteur de 22 000 euros. Dans la vie et le fonctionnement de nos zigs, qui d'autre est un pilier ?

  • Speaker #0

    Je crois que, alors je viens aussi à préciser qu'il y a aussi le département qui nous a énormément aidé dans ce local, qui nous a payé par exemple une cuisine aménagée ou du matériel de bureautique, des tables par exemple, ou des canapés et tout ça. C'est vraiment le département et la mairie qui nous soutiennent, mais depuis très longtemps, ce n'est pas nouveau vraiment ce soutien financier, matériel, c'est vraiment depuis... En tout cas, pour la mairie, c'est quasiment depuis la création de nos ZIG. Le département, ça fait très longtemps. Je pense que ça fait peut-être 15, 20 ans, même plus. Je ne sais pas encore, mais je ne sais pas exactement. Mais ça fait très longtemps pour le département qu'on est soutenu. on est accompagnés, on est en lien très proche avec les différents élus, avec les différents agents et agentes de la collectivité. Ça fonctionne très bien. Vraiment, les partenariats, on est tout le temps en lien avec eux. Si on a des besoins, comme en ce moment, où on a des fuites d'eau à deux endroits dans le local, On est en lien avec la mairie. On parlait de la Pride juste avant, mais sur plein d'autres sujets, on est tout le temps en lien avec la mairie et le département. Et on fait partie de réunions coordonnées par la mairie, coordonnées par le département aussi. Avec aussi la DILCRA, Direction interministérielle de lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT. Oui, c'est aussi un gros financeur. On en a beaucoup, beaucoup, beaucoup. On en a énormément des assos partenaires avec qui on bosse au quotidien. On se dit, on en rigole, mais c'est souvent les mêmes qu'on retrouve sur toutes les réunions parce qu'on fait partie de plein de réseaux, plein de collectifs. L'intercollectif féministe où il y a plein d'assos et des collectifs. On fait partie du comité de pilotage du réseau de la ville non sexiste qui est... coordonnées par la ville de Nantes, on fait partie des semaines d'éducation contre les discriminations qui est coordonnée par la Ligue de l'enseignement, où il y a 160 associations dans ce réseau. On fait partie du Conseil de la nuit, on fait partie de... collectif, même si ça n'a pas encore beaucoup d'existence, mais qui bossent sur tout ce qui est intervention en milieu scolaire ou formation pour adultes. On fait partie de, j'en oublie très certainement, le collectif des personnes à la rue. Et c'est souvent les mêmes assos qu'on retrouve, où le réseau d'acteurs, le ravadisme et de vigilance, en tout cas sur tout ce qui est lié aux discriminations à Nantes, qui est coordonné par la ville de Nantes aussi, on en fait partie. On fait partie de plein de réseaux, plein de collectifs. Je me répète encore, désolé, mais c'est souvent les mêmes assois, les mêmes personnes qu'on rencontre. À force, on se connaît très bien. Et c'est encore mieux, le fait de bien se connaître. Les assois avec qui on bosse le plus, c'est la Ligue de l'enseignement, les CMA, la Ville. Alors, c'est pas la Ville, c'est une institution, mais on voit souvent les mêmes. On voit aussi beaucoup, je pense à la France Tardasil aussi, avec qui on travaille de manière étroite. avec Gazprom, la Ligue des droits de l'homme ou la CIMAD sur tout ce qui est étrangers, personnes exilées, personnes en demande d'asile ou les titres de séjour. Au niveau national, bon déjà, c'est les membres du bureau qui sont en lien, mais avec, je pense à la fédération LGBTI ou l'inter-LGBT, on fait partie de ces deux fédérations, on va dire, ou inter-associations. Après, les partenaires aussi au niveau national, il y a, quand je suis arrivé en 2020, j'étais tout seul, en 2019, j'étais tout seul dans l'assaut et je me suis dit, c'est dommage d'être seul dans une assaut et je voulais savoir... ce que faisait s'il y avait d'autres salariés dans d'autres centres LGBT. Donc j'ai un peu initié en 2019 à l'époque, initié le truc de me mettre en relation avec les salariés. Alors en 2019, de ville main, il y avait en 2020, il y avait très peu de salariés dans les centres LGBT. Aujourd'hui, depuis 2021 ou 2020, oui, c'est ça, depuis 2021 ou 2022, on a eu des enveloppes qui ont fait que plein de centres LGBT ont embauché. Donc il y a plein de salariés maintenant dans les centres LGBT, il y a plein de centres LGBT qui ont plusieurs salariés aussi. Donc ça, moi, j'ai essayé de relancer le truc, mais c'est un travail énorme et je n'avais pas le temps, moi. Mais c'est quelque chose qui me reste en tête, que j'ai envie de développer entre les différents salariés des centres LGBT. Et donc on est aussi en lien avec les différents centres LGBT. Et donc dans les partenariats qui vont se nouer, là, il y a un projet, comme je l'expliquais tout à l'heure, autour... des quartiers prioritaires politiques de la ville où on a envie de se développer. Donc là, je me base déjà sur les assos présents sur les différents quartiers, sur les différents territoires. Mais c'est des assos pour l'instant avec qui on travaille déjà. Mais en allant, en faisant du aller-vers, c'est un mot qu'on utilise beaucoup, mais en allant dans ces différents quartiers, le but, c'est aussi de rencontrer des assos présentes sur le terrain. parce qu'il existe énormément aussi d'assauts sur ce terrain. Sur le terrain, dans ces quartiers, il existe beaucoup d'assauts et j'espère te faire du lien avec les différentes assauts. Après, il y a toujours ce qu'on fait régulièrement, c'est de recevoir des nouvelles assauts, de recevoir ou de faire du lien avec des nouvelles assauts, des nouveaux collectifs. Si je dis que c'est une prise de contact avec une nouvelle assaut une fois par semaine, je pense pas beaucoup exagérer, mais on a le temps et puis en fait ça nous tient à cœur, nous l'équipe salariée, de rencontrer plein d'autres assos parce qu'on peut travailler. Alors là on en a besoin, comme on est à plein de commissions différentes, il faut qu'on ait plein de partenariats sur chacune des commissions. Pour ce projet des quartiers politiques de la ville, il y a une réunion qui va avoir lieu, mais pour lancer ce projet... C'est pas de se dire nous on arrive en tant que grosse asso du centre-ville, on va arriver dans vos quartiers, on va vous apprendre la vie. C'est pas du tout ça qu'on a envie. Et du coup cette réunion c'est mettre autour de la table des acteurs et actrices déjà présents, déjà actifs sur ces territoires. Que eux nous disent, le public qu'on a rencontré sur le terrain a besoin de ça, a envie de ça. C'est partir encore une fois du public, des personnes présentes localement. Et des assos présentes localement.

  • Speaker #1

    Les homophobes ne prennent pas de vacances. C'est le titre d'un communiqué de Nausique en 2018, après une attaque sur l'ancien local. Que s'est-il passé à ce moment-là ? Cette attaque était-elle isolée ?

  • Speaker #0

    Alors là, ces attaques, j'en ai à souvenir. C'est aussi les attaques sur lesquelles on communiquait. Après, on se faisait dégrader très souvent, très régulièrement nos locaux. Donc on ne communiquait pas à chaque fois. Mais oui, il y a eu très régulièrement des tags, très souvent, là, c'est regranglué. Alors, ça a commencé à coûter cher en barillets et en clés qui devaient être faites pour les bénévoles, les assos et tout ça. Mais on a eu, je crois, des vitrines cassées aussi dans les tout premiers locaux ou dans les anciens locaux juste avant qu'on soit là où on est. Bon, après, je ne compte pas les agressions par mail, les agressions téléphoniques. également. Là depuis qu'on est dans ces locaux là, on a eu alors encore une fois je touche du bois, on n'a eu que deux dégradations, c'est horrible à dire que mais voilà on n'a eu que deux dégradations depuis janvier 2023. L'année dernière là entre février et juin ou juillet 2023 il y a eu une dizaine de centres LGBT qui se sont fait dégrader et nous on en a fait partie. On n'a pas eu les dégradations les plus violentes. Je pense à Tours notamment, ou à Saint-Denis, à La Réunion, ou à Angers. Mais voilà, tous les centres LGBT se sont fait dégrader. Nous, en 2024, on n'a toujours pas eu de dégradation, en tout cas sur nos locaux. Peut-être que ça arrivera, je n'espère pas. Mais oui, dans l'ancien local, on se faisait très souvent dégrader. Très souvent dégrader, oui. Là, moi, je pense, dans les dégradations, quelque chose qui est aussi important, à Nantes, il y a les escaliers arc-en-ciel. Les marches arc-en-ciel sont extrêmement connues et beaucoup utilisent ces visuels-là. Mais il faut savoir que ce n'est pas la ville qui peint les marches, c'est nous, nos zigs, c'est les bénévoles. Et ces marches arc-en-ciel ont été dégradées, je crois, sept fois ou huit fois, je ne veux pas dire de bêtises, mais ont été dégradées plein de fois. Alors maintenant, ça n'est plus le cas parce qu'en fait, il y a des personnes qui se sont fait griller parce qu'il y a eu... Les personnes se sont fait griller. Mais ouais, ces marches ont été dégradées plein de fois. Là, ça ne l'est plus depuis quelques mois, peut-être un an. Mais oui, ça fait partie de nos égos aussi. Donc même si ce n'est pas nos locaux, c'est quelque chose qui nous tenait à cœur, qu'on a repeint, repeint. Et puis après, il y a aussi, sans parler de notre local, il y avait aussi le quartier. Avant, on était la rouge offre, on a eu un soutien énorme de l'ensemble des commerçants. Et d'ailleurs, les différents et différentes commerçants et commerçantes ont décidé eux-mêmes de leur propre chef. Alors nous, on a aidé sur la peinture, mais de repeindre. faire plein d'arc-en-ciel dans la rue Joffre, les passages piétons, faire des dessins par terre, les trottoirs arc-en-ciel. Et ce n'est même pas des commerçants LGBT. Ils ont voulu nous soutenir et depuis, ça fait deux ans qu'on est partis, ils se sont refait dégrader, je crois, cette année. au mois de juin, en tout cas, se sont fait dégrader en 2024 et on a toujours été présents pour les soutenir, leur donner de la peinture. Ce n'est pas que nos ZIG, c'est aussi les partenaires ou tout ce qui entoure nos ZIG. On porte plainte à chaque fois, à chacune des agressions, on commence à avoir l'habitude. On a des entrées au commissariat et puis certains officiers de police, si je ne me trompe pas. ne savait pas, il y a plusieurs personnes, certains policiers ou policières ne connaissaient pas, ne savaient pas qu'on pouvait caractériser une plainte pour homophobie ou transphobie. Et l'ancienne présidente Violette, je pense à elle, mais il y a eu d'autres personnes qui ont été portées plainte, a appris des fois à certains policiers ou policières qu'on pouvait effectivement mettre homophobie ou transphobie par exemple. Parce qu'il y a plein de fois, ce n'est pas caractérisé. Donc on porte plainte à chaque fois, on fait des pré-plaintes. Le bureau a commencé à avoir l'habitude à Nozig, il le fait trop souvent malheureusement. Sur les attaques des Pride, c'est arrivé plusieurs fois. Alors je pense vraiment qu'il y a eu bien pire ailleurs, sur d'autres villes, Tours, Angers, Bordeaux. Je ne vais pas faire la liste, mais les Pride sont beaucoup plus attaqués que nous. Je pense qu'on est vraiment très strict sur l'aspect sécurité à Nantes, en tout cas lors des prides. Après, ça arrive que parfois, là où on passe, dans certaines rues, il y ait des œufs qui soient jetés. Mais jusqu'à présent, en tout cas, moi, ça fait cinq ans, et même, je fais des prides à Nantes depuis 2010-2011, il y a eu quelquefois des... quelques... individus qui ont manifesté avec une banderole mais ils étaient vraiment pas loin voilà on n'a pas eu ça a pas été dramatique en tout cas lors de la pride le fait de bien nous entendre avec certains collectifs aussi radicaux enfin je pense par exemple l'année dernière on était en lien par exemple avec les antifas à Nantes c'est eux qui ont fait qui ont tourné par exemple tout autour de la soirée officielle ou après la pride en fait on était en lien avec les antifas qui eux nous disaient bah voilà Il y avait plusieurs groupes qui faisaient le tour et qui ont empêché, qui ont évité des agressions. On s'entend à la fois très bien avec les institutions de la mairie et à la fois avec tous les collectifs dits radicaux Sur les prides, on est plutôt épargnés. On ne va pas trop se plaindre, mais parce qu'il y a un travail colossal qui est fait en amont avec la préfecture, avec la police, la gendarmerie, et puis aussi avec... toutes les assos qui nous aident autour de la sécurité. Après, sur l'aspect, nos liens avec les institutions. Alors, au commissariat à Nantes, il y a ce qu'on appelle une délégation d'aide aux victimes où il y a une policière, une assistante sociale et une psy. On est en lien étroit, très étroit, et ça se passe très bien avec la personne, enfin la policière en tout cas, qui fait partie de cette délégation d'aide aux victimes. On sait qu'il y a des gens qui sont allés porter plainte, qui n'ont pas forcément été très bien reçus, mais comme dans beaucoup de commissariats, c'est compliqué pour beaucoup de personnes d'aller porter plainte. C'est pour ça qu'il y en a très peu et trop peu qui le font. Donc nous, quand on accompagne, quand on fait des entretiens d'écoute, on va parler de cette délégation d'aide aux victimes. Je sais qu'elles sont la tête sous l'eau, mais on a toujours eu des très bons retours de ces personnes qui font un travail. Heureusement qu'elles sont là. Et puis après, il y a aussi d'autres personnes qui reçoivent des plaintes, qui accueillent des victimes au commissariat à Nantes, en tout cas qui font du bon travail. On prévient en tout cas, si les personnes veulent vraiment aller porter plainte ou poser une main courante, on renvoie vers cette délégation parce qu'on les croise aussi sur d'autres réunions à droite à gauche, parce qu'ils nous connaissent. Et si ils y vont, on leur dit vous y allez au nom de la part de nos ZIG Comme ça, ils font moins de bêtises parce qu'ils savent que ça va nous revenir à nos oreilles. Il a fallu que les personnes qui parlent plainte, là je pense notamment à l'ancienne présidente, ne se laisse pas faire, ne se laisse pas démonter, et que face à elle, des policiers ou policières, enfin des policiers, lui ont dit Oh, vous n'allez pas m'apprendre mon métier ? Et en fait, il a fallu qu'elle insiste, parce qu'elle était sûre d'elle et qu'elle connaissait un peu le logiciel, le ciel de dépôt de plainte. Et pour leur expliquer, la personne s'est retrouvée un peu con, parce que du coup, Violette, qui était l'ancienne présidente, avait raison. Mais oui, il a fallu insister, il a fallu ne pas se laisser... démonter donc ça a été caractérisé je crois à chaque fois et il y avait aussi je dis ça parce qu'on a aussi accompagné des personnes qui ont porté plainte et et que je pense à une agression il ya l'année dernière où il ya deux ans d'une personne bénévole de nozick qui s'est fait agresser après la pride en rentrant chez elle l'agression était extrêmement violente il ya eu des témoins et c'était vraiment homophobie on pouvait pas en fait quand Quand la plainte a été inscrite, au début, c'était motif crapuleux. Il a fallu qu'on insiste pour que ça soit requalifié pour homophobie. Mais c'est souvent ça, soit pas de motif, soit motif crapuleux. Je pense que là, ça va être un gros sujet à venir de formation de tout ce qui est police, mais également justice. Alors, je sais qu'il y a l'association FLAG qui existe, qui est l'association de la police et justice LGBT. Mais je sais qu'il y a d'autres centres LGBT, il y a d'autres asso LGBT qui interviennent aussi auprès de la police pour les former, pour les sensibiliser. Nous, on a été sollicité, pour l'instant, ça ne s'est pas concrétisé. Mais oui, il y a plein d'asso LGBT qui interviennent et je pense qu'il faut le faire et le refaire. Mais c'est pareil pour l'accueil et l'accompagnement des victimes de violences sexuelles ou de violences... Enfin voilà, de tout ce qui est victime de violences sexuelles, il faut... également formé la police là-dessus. On est en lien avec des avocats et des avocates aussi, sur différents aspects. On a formé... Alors, il y a l'association française des avocats LGBT+, et nous, on avait formé quelques adhérents, quelques avocats et avocates sur Nantes. On est en lien étroit avec aussi pas mal d'avocats sur différentes thématiques. Là, je pense notamment aux droits des étrangers, pour les personnes qui... Par exemple, toutes les personnes en demande d'asile ou sur des titres de séjour qui ont besoin d'avocats ou d'avocates. Donc ça, on a des noms d'avocats, on est en lien avec souvent les mêmes avocats. Et puis quand il y a des agressions, nos ZIGs peuvent se porter partie civile. Ce qu'on a fait aussi, on a les avocats qu'il faut. Parce que nos ZIGs, on parlait de dégradation juste avant, mais on est aussi attaqués sur différents procès. Alors, plus trop en ce moment. Encore une fois, je touche du bois, mais on a été attaqués. à la fois sur les marches, sur les escaliers arc-en-ciel ou d'autres choses. Pour l'instant, on s'en est sorti, on s'en sort à chaque fois. Mais oui, on a les avocats qui nous aident. Il y a aussi des attaques sur des subventions qu'on pouvait recevoir. Je pense que des gens ont un peu du temps à perdre. Nous, on est accompagnés, soutenus par des avocats et ces personnes ont toujours perdu. Moi, ce qui me vient en tête, c'est en France, avec ces lois transphobes un peu mortifères, qui sont les propositions de loi qui viennent du Sénat et qui viennent de l'Assemblée nationale aussi, qui sont catastrophiques, on va dire. Mais de manière générale, toutes les attaques, ça fait peut-être un an, ou même plus d'un an, ça fait quelques années qu'on s'en prend beaucoup aux personnes trans. Ça dérange des personnes qu'on puisse filer des hormones à des mineurs trans. Par contre, ça ne les dérange pas de mutiler des nouveau-nés intersexes, ou de donner des hormones à des mineurs quand ils sont trop petits. pas assez poilus ou trop poilus, enfin voilà, ça les dérange pas à certains moments de donner plein d'hormones et sur d'autres pour les mineurs trans ça les dérange. Voilà après il y a beaucoup de légendes urbaines, voilà donc déjà toutes ces attaques aussi et puis après c'est pas forcément un acte en particulier, c'est pas forcément un acte LGBTFOM en particulier, c'est ce gouvernement actuel avec toutes les personnes présentes et là moi j'ai en tête deux personnes en tout cas qui sont dans ce gouvernement pour certains... un poste assez important, et qui ont été présidents, sont toujours surnantes et ont été présidents de région. Et en fait, à cause de ces personnes, on a eu des suppressions de subventions de la région, on n'a plus d'argent de la région. Là, moi, j'ai deux personnes à tête, mais il n'y en a pas que deux. Malheureusement, dans ce gouvernement, il y a beaucoup, beaucoup de personnes dans ce gouvernement qui ont voté contre l'inscription de l'avortement dans la Constitution, qui ont voté, ou en tout cas qui étaient. contre le mariage pour tous, il y en a beaucoup qui ont défilé aussi contre le mariage pour tous, qui étaient aussi contre la dépénalisation de l'homosexualité. C'est plutôt aussi les membres de ce gouvernement qui m'inquiètent de manière générale. On parlait de l'histoire et là, c'est un souvenir. J'avais participé à ce projet des 30 ans à Nozick, donc on a fait une expo, on a interviewé des anciens et des anciennes bénévoles et anciennes salariées. Je fais le lien aujourd'hui entre toutes les attaques ou les questionnements que des parents peuvent avoir en lien avec, ou même pas que les parents, que beaucoup de gens peuvent dire sur les personnes trans ou les jeunes personnes trans. Et en fait, c'est exactement les mêmes questions. C'est exactement les mêmes questionnements. Il y a juste à changer trans et gay et lesbienne. C'est les mêmes questions qu'il y a 30 ans. Toutes les questions qu'on se pose aujourd'hui, il faut changer un mot. Et c'est exactement la même chose. C'est une passade. Il faut éviter... d'intervenir ou de leur parler de tels sujets à cet âge, c'est pareil. Et ça, ça m'avait sauté aux yeux quand on avait fait ce travail l'année dernière autour des 30 ans. C'est les mêmes questions. 2016, 2007, 2018, où la région nous finançait. Et en fait, il y a eu, dans les assos confédérés à l'époque, il y a l'association des parents et futurs parents gay et lesbiens, la PGL, qui a organisé un débat autour de la GPA. Ça n'a pas plu à des personnes de la région, donc du coup, il y a déjà eu ça. Et puis aussi sur des films projetés au Ciné Pride qui ont également des plus à des personnes de la région. Et c'était un prétexte pour nous supprimer les subventions. Ces personnes ne se disent pas homophobes, là j'avais une personne en tête, ne se disent pas homophobes parce qu'elles donnent de l'argent à une fondation LGBT. Mais voilà, nous, elles nous ont quand même supprimé. Et à l'époque, ça nous avait mis en danger. Je me rappelle de campagne du centre qui parlait. Alors, on avait repris un peu cette main jaune de SOS Racisme dans les années 80, de Touche pas à mon pote. Et on avait fait une campagne autour de Touche pas à mon centre. Heureusement, encore une fois, le département et la mairie sont arrivés derrière pour compléter la perte. C'était plus de 10 000 euros. Enfin, je ne veux pas dire, la somme était énorme. C'était énorme. Et heureusement, le département et la mairie sont arrivés derrière pour nous aider et compléter ce trou. Et oui, c'est... Voilà. Alors après, on avait coupé les contacts. Depuis, je crois, cette année, j'ai du mal dans les dates. Depuis cette année, on a repris contact avec la région dans le sens où on a rencontré, on a été à un rendez-vous avec la présidente de région actuelle. On a été écoutés, on a été bien reçus. Voilà, les liens sont repris. En tout cas, on n'en est pas encore sur des financements de la région, mais des liens ont été repris, oui. Mais même, ça va au-delà de ça. Je pense au planning familial, par exemple, en Gironde, qui se voit coupé d'une grosse partie de sa subvention, si je ne me trompe pas. Enfin, moi, des dernières infos que j'avais, c'était ça. Donc, oui, même les assos, aujourd'hui, galèrent. Les assos sont obligés de fermer des missions, ne peuvent plus... Faire telle ou telle action ou activité parce qu'il leur manque de l'argent, c'est dommage.

  • Speaker #1

    La rose, les boutons et les épines de nos ligues.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que c'est ? Alors à la Rose pour nos ZIG, il y en a beaucoup. Parce que là, on est en plein développement, en pleine expansion. Le fait d'avoir l'équipe salariée qui se développe, le fait d'avoir plus d'assos qui nous rejoignent, le fait d'avoir plein de projets super en tête, d'être sollicité par beaucoup de... C'est vraiment le développement de l'association qui me marque. Mais même les activités, ça se ressent sur les activités. On a une Pride aujourd'hui où on a plus de 20 000 personnes, alors qu'il y a 10-15 ans de ça, on était à moins de 10 000 personnes. Oui, c'est vraiment le développement de l'association. Je pense à Rose. Ce n'est peut-être pas assez précis, le développement avec toutes les assos, toutes les commissions en interne qui se développent. Les locaux ont beaucoup aidé à ça aussi. C'est toujours lié à ça, c'est de voir... Oui, l'évolution, je compare à quelques années, et même de manière générale, pour ne pas être négatif non plus, quand on intervient en milieu scolaire. La manière dont on est accueilli, dont on est écouté, on parlait de beaucoup de choses négatives juste avant, mais globalement, en milieu scolaire, on est beaucoup sollicité, les élèves évoluent, même si on est un peu dans un moment un peu très polarisé en ce moment, sur pas que les sujets LGBT d'ailleurs, sur tous les sujets de manière générale. De manière générale, pardon. Oui, ça se passe globalement très bien, même s'il y a beaucoup de parents et d'alliés qui viennent nous voir. Et moi, ça me touche beaucoup d'avoir de plus en plus d'entretiens avec pas forcément les personnes concernées, mais l'entourage qui veut aider, qui écoute, qui veut accompagner. Oui, en fait, c'est là qu'on se rend compte qu'on est utile, quand il y a des gens qu'on a accompagnés, qui s'en sortent, quand il y a des personnes qui viennent. en pleurant de joie, qui nous aident, quand tous les gens parlent de famille, tout ça. Après, ma position, elle est compliquée, c'est que je suis salarié, je sais très bien que c'est un métier passion avec tous les problèmes derrière. Pour les boutons, pour nos X, il y a des choses à améliorer, il y a plein de projets, j'ai plein de projets en tête. Le prochain qui va arriver très très très prochainement, c'est autour des quartiers prioritaires politiques de la ville, là où on va bosser avec les différentes structures. dans les différents quartiers de Nantes, et pas que d'ailleurs. Donc ça, c'est un projet qui arrive. Les choses à améliorer, c'est également l'accompagnement, l'accueil et l'écoute, l'accompagnement, la formation sur différents sujets des bénévoles. Là, je pensais récemment, on a plusieurs formations qui ont été faites. propose aux bénévoles et il y en a une autour de l'accueil et l'écoute qui est en plein développement. Au début elle faisait trois heures, maintenant elle va faire une journée entière. Donc ça c'est génial, il y a d'autres sujets sur lesquels on aimerait bien créer des formations aussi ou accompagner, c'est en réflexion. Sur des projets aussi à venir, il y en a beaucoup, il y a des idées de podcasts également, parce que je sais que d'autres centrales LGBT le font et nous c'est une idée aussi qui tourne à nos igs. Pour l'instant, c'est les premiers projets. Il y a un gros projet aussi, mais là, ça va prendre plusieurs années. On aimerait bien avoir, on est intéressé par l'agrément espace de vie sociale. C'est un agrément qui est beaucoup décerné aux centres sociaux. Et nous, avec nos locaux actuels, la place où on est, avec le public qu'on accueille, avec les actions qu'on fait, les assos qu'on fédère, ça nous intéresse énormément cet agrément espace de vie sociale. Sauf que... pour l'obtenir, il y a beaucoup, un travail colossal avant de décrire un projet social qu'on n'a pas aujourd'hui. Donc ça, c'est un énorme projet, mais on va le commencer prochainement aussi. Les épines pour nos ZIG, les obstacles, en tout cas, ce dont on aurait besoin, la première chose qui me vient à tête, c'est plus d'argent. Plus d'argent pour davantage une équipe salariée aussi plus importante. Même si on vient d'avoir des nouveaux locaux, peut-être des locaux encore plus grands, en tout cas, des locaux plus importants, parce qu'on a aussi d'autres choses, on pourrait développer plus de choses. On est pour l'instant sur une bonne vibe, donc on n'a pas trop de choses négatives. Les échanges, enfin, ce qui pourrait être compliqué pour Nozick, c'est, moi, la première chose qui me vient en tête, c'est vraiment les conflits interpersonnels. Parce qu'il y a plein de personnes, plein d'individus, et qu'il faut... fonctionner ensemble et que des fois, ce n'est pas toujours évident. Mais pour l'instant, ça n'est pas le cas. Ça a été le cas, on ne va pas se cacher. Il y a eu des conflits, des gros conflits à la musique, mais là, pour l'instant, ça n'est pas le cas. C'est ça, je pense, qui pourrait nous embêter. Et ce qui pourrait nous embêter aussi, ce serait beaucoup la perte encore plus de subventions, qu'on n'ait pas d'argent. Là, je sais qu'en ce moment, il y a une discussion à l'Assemblée nationale sur le budget, mais voilà, nous, on est assez vigilants aussi sur le fait que, pareil, là, il y a une tribune interassociative qui est sortie récemment sur la nomination urgente d'une personne déléguée à la DILCRA. à la tête de la DILCRA on va dire voilà mais oui l'argent de l'argent et être attentif attentive au tout au conflit interpersonnel je sais qu'on est assez vigilant là-dessus à nos zigs voilà

  • Speaker #1

    Vous pouvez retrouver Nosig sur leur site internet www.nosig.fr, sur leur compte Instagram, sur leur page Facebook, mais aussi par mail à l'adresse contacte-nosig.fr ou par téléphone au 02 40 37 96 37. Merci à Emmerich Miguez pour avoir été l'invité de cet épisode. Rendez-vous le samedi 4 janvier pour le prochain épisode de Nos lieux et nos luttes.

Chapters

  • Intro

    00:00

  • Partie 1 : présentation des invité.es, des locaux, histoire de l'association

    01:17

  • Partie 2 : personnes et services

    20:18

  • Demandeur.euses d'asile LGBT

    35:44

  • Partie 2 : personnes et services (suite)

    51:38

  • Partie 3 : relations partenariales

    55:15

  • Partie 4 : violences envers les personnes et les lieux queer

    01:03:02

  • Partie 5 : perspectives d'évolution et bilan

    01:19:40

  • Outro

    01:25:38

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