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Nos lieux et nos luttes

GAGL45 épisode 7

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1h07 |21/12/2024
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GAGL45 épisode 7

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Description

Cette association a été pionnière sur la question des violences dans les couples LGBTQIA+ en s’y penchant en 2014…


Nous sommes au GAGL45, centre LGBTI+ d’Orléans, pour ce 7ème épisode !

Vous y entendrez parler de l’importance de la pédagogie, des stratégies de l’extrême-droite, du référendum du mariage pour toustes en Irlande, et de bien d’autres choses encore !

Merci à Mélanie Rocher, présidente de l’association, de s’être rendue disponible !


TW : cet épisode fait mention de violences LGBTphobes.


Vous pouvez retrouver le GAGL45 :

Lexique des termes et structures cité.es dans cet épisode :

  • APGL : Association des Parents Gays et Lesbiens.

  • CNDA : Cour Nationale du Droit d’Asile.

  • DLA : Dispositif Local d’Accompagnement.

  • ETP : Equivalent Temps Plein.

  • LGBTphobie intériorisée : se dit d’une personne LGBT pensant et exprimant elle-même des propos LGBTphobes.

  • Mégenrage : ne pas s’adresser à une personne avec les pronoms et les accords correspondant à son genre.

  • Outing : révéler l’homosexualité et/ou la transidentité d’une personne sans son accord.

  • Transmisogynie : forme de misogynie et système de discrimination vécu.es spécifiquement par les femmes transgenres.


Pour toustes les auditeur.ices, vous pouvez me contacter via ces différentes plateformes : https://linktr.ee/lepodsam

Et si le podcast vous plait, un partage aiderait énormément le projet !


Jingle d’introduction du podcast : Erothyme – Along the Arc : https://erothyme.bandcamp.com/album/along-the-arc Jingle de la partie 4 du podcast : Flames – Kbam Willis : https://pixabay.com/fr/users/kbamwillis-43489384/ Autres jingles : https://pixabay.com/fr/music/search/jingle%20podcast/



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Ce centre LGBT a la particularité de former au national des institutions sur la question des violences conjugales dans les couples LGBTQIA+. Concernant certains acronymes et noms de structures, un lexique est disponible en description de cet épisode. Notez également que cet épisode va faire mention de violences envers les personnes et les lieux queers. Salut c'est Sam, militant queer en association depuis plusieurs années déjà, mais surtout, militant depuis toujours, au fin fond de ma chair. Et aujourd'hui, pour le septième épisode de Nos lieux et nos luttes, avec Mélanie Rocher, présidente de l'association, on vous raconte l'histoire du GAGL45, centre LGBTI+, d'Orléans.

  • Speaker #1

    Bonjour, merci de l'invitation. Du coup, Mélanie Rocher, comme vous l'avez dit, moi je suis présidente de l'association depuis 4 ans. Au préalable, j'avais été deux ans vice-présidente et ça fait quasiment dix ans que je suis bénévole au sein du GAG 45. Donc j'ai vu quelques postes, on va dire. Il faut savoir que c'est une association qui a été créée en 1990. Donc on a un petit peu de vécu et un peu d'expérience. Nous, l'idée de créer une association, c'était un groupe d'hommes gays qui était en terrasse en 90. et qui se disaient que ça serait quand même un gag de créer une asso LGBT, alors une asso gay à l'époque, à Orléans, alors que l'homosexualité est considérée encore comme une maladie mentale. Il faut savoir que ça a été considéré comme une maladie mentale jusqu'en 1992. Et du coup, l'idée a prise. Ils se sont dit, mais oui, c'est un gag. Et ben, groupe Action Gay. Et c'est comme ça que le signe est resté. Parce que c'était vraiment un gag de créer une asso LGBT en 90 Orléans et en France. En sachant qu'on a rajouté, puisqu'aujourd'hui on est GIGN, il a fallu 10 ans pour rajouter le N parce qu'il n'y avait pas de femmes au début. Et après, on a deux femmes qui se sont battues pendant 10 ans pour obtenir le N, pour faire la place aux femmes. Et puis après, on a rajouté le 45 et le centre LGBT+, d'Orléans. Au fil des années, le 45 nous a semblé essentiel pour se situer en France, parce que GAGL, ça pouvait être partout en France. Et c'est vrai qu'on m'a fait le choix de rajouter 100 KGBT+, pour se dire que ça englobe toutes les personnes. Parce que si on voit GAGL, on va ajouter le T ou d'autres lettres d'ailleurs. Ça devenait compliqué déjà que GAGL, tout le monde ne sait pas forcément ce que ça signifie. Donc comme ça, on a fait, on va dire, un peu un nom pommain pour notre association, en sachant que l'association, quand elle a été créée en 1990, il n'y avait que trois missions. L'idée était vraiment de se battre, parce qu'en 1990, on était en pleine épidémie du VIH. Donc l'idée, c'était vraiment d'avoir un pôle et une action santé de prévention et de lutte contre le VIH, et d'information, un pôle convivialité, parce que les personnes à l'époque, et bah... être gay était considéré comme une maladie mentale, donc se rencontrer n'était pas toujours simple. Et trouver des moments pour s'amuser et se rencontrer dans des lieux safe n'était pas simple. Donc un pôle confidentialité. Et le troisième axe, c'était la reconnaissance de la déportation homosexuelle lors de la Seconde Guerre mondiale. Donc vraiment, c'est un devoir de mémoire. Donc ces trois axes qui existent toujours dans notre association, on a rajouté quelques arts depuis, mais c'est trois axes de création on va dire. Pour l'instant on est 28 bis rue Saint-Anne, nous on est en plein cœur du centre-ville, on est sur une petite rue qui est parallèle à la rue principale, la rue de la République, la rue principale avec tous les magasins du centre-ville. Après on change de nouveaux locaux aujourd'hui parce que quand on a pris nos locaux en 2000... On a ouvert nos locaux en 2008, mais quand on les a pris en 2007, dans le projet c'était un salarié, aujourd'hui on en a deux. On va être amené à changer, à déménager. quand on aura trouvé les locaux adéquats à nos missions. On faisait des permanences le samedi après-midi à la Maison des associations d'Orléans pour recevoir le public. Mais en 2005-2006, le conseil d'administration de l'époque a commencé à se dire que ça devenait compliqué parce qu'on recevait de plus en plus de monde, que les personnes qui venaient à la Maison des associations pour nous rencontrer, en fait, elles arrivaient à l'accueil de la Maison des associations. Et la personne à l'accueil de la maison des assos disait Ah, c'est pour les gays, c'est par ici ! Niveau discrétion, on repassera. Les confidences n'étaient pas possibles, donc l'idée a commencé à émerger en fin 2005, début 2006. Maintenant, c'est un très, très gros axe de développement parce que l'idée, c'est d'avoir un local, mais avoir un local... Et à ce moment-là, c'était encore complexe. Et puis, on n'avait quasiment pas de budget. Donc, il fallait trouver, parce qu'on n'avait pas besoin de gros budget à ce moment-là. Et il fallait trouver les fonds. Donc, c'était vraiment un gros projet. Il fallait trouver le Locan. Et du coup, le Locan a été trouvé. Les fonds ont été trouvés en 2007. Et on a pu ouvrir en 2008 notre local. Ce n'est pas forcément des locaux associatifs qui sont compliqués à trouver. Ce sont des locaux adaptés à notre recherche. Parce que comme on souhaite avoir plusieurs petits bureaux et un grand espace d'échange, parce que nous, dans nos locaux, il faut savoir qu'actuellement, on a un bureau individuel pour les entretiens individuels et qui sert de base à notre coordinateur. Et puis après, on a un grand espace où on fait des actions conviviales, des réunions, des soirées-débats, tout ça. Et après, on a une espèce de... Tout le monde, on a aménagé en bureau et en zone de stockage pour aujourd'hui notre deuxième volontaire, pour notre deuxième salarié et pour le bureau. Donc en sachant que pour toutes ces personnes-là, il n'y a que trois bureaux et trois postes d'ordinateur. Donc ça demande une organisation, une adaptation. Et là aujourd'hui, ce qu'on voudrait, c'est au moins quatre ou cinq petits bureaux. pour avoir de la place, que chaque personne ait son espace de travail. Enfin, chaque personne, au moment que le bureau ait son espace de travail. Mais on voudrait garder cette grande salle pour recevoir, continuer à recevoir et faire des actions conviviales ou des réunions. Et à Orléans, c'est soit des petits bureaux, soit des grandes salles, on va dire. Et donc, on n'arrive pas à trouver les deux. C'est un peu ça qui nous met en difficulté. Ce n'est pas forcément le fait qu'on soit une association. Même nos soirées conviviales, avant, on ne limitait pas le nombre de personnes. Mais par exemple, aujourd'hui, on peut organiser des soirées raclettes et en fait, on est obligé de limiter et de faire sur réservation parce que sinon, on ne peut pas accueillir tout le monde.

  • Speaker #0

    Quel impact l'obtention du mariage pour toutes et tous en 2013 a eu sur le GAGL 45 ? C'est ce que nous allons évoquer dans cette deuxième partie, les bénévoles, les salariés, le public et les actions du GAGL 45.

  • Speaker #1

    Jusqu'en 2008, il n'y avait que des bénévoles dans l'association. Avec la création... L'ouverture du local, il y avait une vraie volonté que le local soit ouvert du lundi au vendredi, tous les après-midi, pour tout public. Du coup, il y a eu l'embauche d'un salarié, d'un premier salarié, donc en 2008. En 2012-2013, on a accompagné notre premier volontaire en service civique et on a embauché notre deuxième salarié l'an dernier, en 2023, dans le cadre de notre projet de développement associatif. Et depuis 2018, on accompagne un deuxième volontaire en service civique également. Donc ces deux salariés, ces deux volontaires viennent renforcer l'équipe, l'association. Et sans eux, concrètement, on ne pourrait pas exister aujourd'hui, parce qu'ils font quand même beaucoup de choses. Et en complémentarité, on a cinq, six bénévoles qui sont là, on va dire, alors pas tous les jours, mais régulièrement et quotidiennement, qui sont là pour le fonctionnement de l'association. Et on a une quarantaine de bénévoles qui sont là sur l'année, sur les différentes missions. Il y a plus d'une centaine d'adhérents dans l'association. Après, on a pu constater quand même qu'il y avait une très grosse diminution du nombre de bénévoles après 2013. En fait, il y avait beaucoup, beaucoup de personnes qui militaient, qui étaient bénévoles dans notre association avant le mariage. Et une fois qu'on a obtenu le mariage, on a eu une très grosse diminution du nombre de bénévoles. Et on a réaugmenté en 2007-2018 et en fait le Covid étant passé par là, on a rediminué et on voit une vraie difficulté à mobiliser. Nous Orléans, à mobiliser les personnes, mais ce n'est pas que dans notre association, il y a plusieurs associations orléanaises qui font ce constat. Mais en France aussi, je pense que ce n'est pas que Orléans de mobiliser. On veut qu'il y ait des actions. Organiser ça le manque du temps, bénévole, ce n'est pas simple. Moi je dis souvent aux personnes, il faut qu'il y ait 5, 6, 7, pas plus d'une dizaine de personnes en tout cas, personnes qui sont bénévoles, qui sont là au quotidien, parce que dans le fonctionnement administratif de l'association, il en faut qu'il soit beaucoup plus mobilisés que d'autres, mais sur des actions de convivialité, de prévention des discriminations, de prévention de santé. Si on avait besoin de 500 heures de bénévolat et qu'on avait 50 bénévoles qui le faisaient, eh bien ça fait 10 heures par personne dans l'année, alors que s'il n'y en a que 5, ça fait 100 heures de bénévolat dans l'année. Donc plus on est nombreux, plus on peut faire de choses et moins on va y passer de temps. Entre 2008 et 2020, on a créé d'autres pôles, un pôle prévention des discriminations. où en fait on fait des interventions middle school et des formations professionnelles et on a accentué on va dire notre pôle sur l'accueil et l'accompagnement des personnes. On fait que de l'accueil individuel, nous on est ouvert lundi au vendredi de 14h à 18h sans rendez-vous et le matin sur rendez-vous. Et dans l'accueil et l'accompagnement des personnes, on va faire tout ce qui va être accompagnement sur les questionnements liés à l'orientation sexuelle ou à l'identité de genre. Mais on va accompagner aussi beaucoup de familles, de proches, particulièrement des proches des personnes trans. Et on va faire tout ce qui va être l'accompagnement social, juridique, administratif, que ce soit pour les personnes trans, parce que pour les personnes LGBT+, c'est surtout les personnes trans qui ont un besoin d'accompagnement juridique. les démarches et pour les demandeurs d'asile. Nous on a vu ces dernières années, il y a 6-7 ans, on accueillait 5-6 personnes trans dans l'année. Aujourd'hui on en accueille 5-6 par semaine et pareil il y a 10 ans on a accompagné une dizaine de demandeurs d'asile par an, aujourd'hui on en accompagne une trentaine. C'est vraiment, il y a vraiment une évolution du public. Avant le mariage, les gens venaient à notre local ou à nos actions parce qu'ils avaient besoin de se rencontrer, parce qu'ils avaient envie de lutter, ils voulaient le mariage. Donc c'était se rencontrer, c'était échanger, c'était se battre ensemble pour la cause commune du mariage. Aujourd'hui, dans le public que l'on reçoit, c'est vraiment sur des difficultés sociales, professionnelles, d'acceptation, de coming out ou de questionnement. Mon enfant vient de me dire qu'il s'identifiait comme un garçon, mais j'ai accouché d'une fille. Alors moi, ça ne me pose pas de soucis, mais je ne sais pas en fait. Je ne sais pas ce que ça veut dire. Je ne sais pas ce que je dois faire. Alors ça reste mon enfant, mais je ne sais pas ce que je dois faire. Et puis les demandeurs d'asile, c'est beaucoup de personnes qui, étant maltraitées, violées, j'en passe dans leur pays. arrivent en France et ont un vrai besoin d'avoir le statut de réfugié. Et ça, ça demande du temps d'accompagnement. On passe entre 50 et 70 heures par demandeur d'asile, donc ça demande du temps d'accompagnement. Les demandeurs d'asile sont tous accompagnés par nos salariés, parce qu'ils sont là toute la semaine. Et elles sont accompagnées dans la partie sociale, entre guillemets, quand elle vient de nos actions conviviales par les bénévoles, pour se rencontrer, mais sur l'accompagnement vraiment, pour leur demande d'asile, c'est fait par nos salariés. Après, il arrive, il faut savoir que dans le parcours d'accompagnement pour la demande d'asile, Nous, on accompagne les personnes dans la gestion du stress, dans leur repenser, leur réfléchir et pouvoir redire tous les détails. Donc, toute cette préparation, cette écriture d'histoire, c'est nos salariés qui la font. Et ça arrive qu'on ait un ou deux bénévoles qui aident à l'écriture de l'histoire, mais majoritairement, c'est nos salariés. Par contre, quand on va faire des entretiens de préparation pour le rendez-vous à l'OFSA ou à la CMDA, Là, il peut y avoir un salarié et un bénévole qui font un entretien pour vraiment préparer à l'entretien. Moi, je me souviens de mes premiers échanges avec des demandeurs d'asile. Ils me disaient qu'ils voulaient des détails, de savoir quand est-ce que je me suis rendu compte que j'étais homo, comment s'est passé ma première fois, avec qui, quand mon village s'est rendu compte que j'étais violée. Ils voulaient savoir par combien de personnes. Quand, à quelle date c'était, à quelle heure c'était, combien de temps ça a duré, mais vraiment des choses qu'on ne penserait même pas demander à d'autres personnes. Même des personnes victimes de violences en France, on ne leur demanderait pas tous ces détails et les demandeurs d'asile doivent les donner. Donc c'est aussi très contradictoire puisqu'on essaie de les aider à se reconstruire, mais en même temps, il faut les aider à se replonger dans les souvenirs qui sont traumatisants. Donc c'est compliqué, c'est un vrai travail très très compliqué.

  • Speaker #0

    Salut, ça va ? Ouais et toi ? Ouais ça va mais bon... Hier en soirée, énorme drama pour rien, y'a un mec qui s'est pointé en pleurant, il est allé vers son groupe de potes, j'entendais d'une oreille, il disait que son mec était violent avec lui, bref... Bah donc comment ça un énorme drama pour rien ? Bah le gars c'était une caisse de muscles, je veux dire, je pense que juste son mec là il était encore plus caisse, et qu'il a juste perdu leur baston, c'est tout, les violences conjugales ça existe pas entre deux hommes, faut pas abuser. Alors d'abord, on va définir de quoi on parle. L'Organisation Mondiale de la Santé définit la violence comme l'usage délibéré ou la menace d'usage délibéré de la force physique ou de la puissance contre soi-même, contre une autre personne ou contre un groupe ou une communauté qui entraîne ou risque fort d'entraîner un traumatisme, un décès, un dommage moral, un mal-développement ou une carence. Elle couvre également toute une série d'actes qui vont au-delà des actes de violence physique, incluant menaces et intimidations. Outre la mort et les traumatismes, elle englobe la multiplicité des conséquences souvent moins évidentes des comportements violents comme les atteintes psychologiques et les problèmes de carence et de développement affectif qui compromettent le bien-être individuel, familial et communautaire. Car ouais, lorsqu'on parle de violence, c'est capital de pas oublier les conséquences que cela va entraîner sur tous les aspects de la vie de la victime et ceux durant toute sa vie. Ensuite, par violence conjugale, on entend des violences subies par sa ou mon partenaire ou sa ou mon ex-partenaire. Cette nuance, elle est aussi super importante car réussir à partir ou à quitter son agresseur ou son agresseuse, ça met pas nécessairement fin aux violences. Très loin de là, parce que les agresseurs, agresseuses peuvent encore suivre la victime, faire pression sur elle par le biais des enfants, de connaissances en commun, ou encore la harceler sur internet ou par téléphone. Ces violences, elles sont en théorie punies par la loi et elles sont multiples. Il y a les violences physiques, donc les coups et les blessures, les violences verbales comme les insultes, les violences psychologiques qui comprennent l'isolement, le chantage, la manipulation, les violences sexuelles, donc les viols ou les agressions sexuelles, et les violences économiques et matérielles. c'est-à-dire avoir l'ascendant sur les finances de la victime, mais aussi sur son accès à d'autres ressources comme le logement ou la nourriture. Et bien qu'un cas isolé de violence c'est déjà suffisamment grave en soi, les violences dont on parle ici, elles ont plutôt la particularité d'être répétées dans le temps et d'être construites autour de la notion d'emprise, je te détaillerai ça un peu plus tard. Si t'as bien écouté donc la première définition de l'OMS que j'ai donnée, il est spécifié contre une autre personne ou contre un groupe ou une communauté Et les LGBT, c'est à la fois des personnes, et une communauté qui subit déjà des discriminations. Et donc si, contrairement à ce que tu dis, ça existe bel et bien, les violences conjugales dans nos communautés, mais malheureusement il y a certains membres de la communauté elles-mêmes qui ont tellement intériorisé que les violences conjugales, comme tu le dis injustement, c'est un homme et une femme, que les victimes LGBT elles-mêmes, elles arrivent parfois pas à se reconnaître comme étant victimes de violences conjugales et à légitimer leur vécu sur cette question. Alors bien sûr, dans les violences conjugales, il y a une histoire indéniable de domination masculine, mais c'est aussi une question de contrôle, de pouvoir d'un individu sur un autre. Et c'est justement ça, l'emprise dont je te parlais tout à l'heure. Et c'est un concept absolument indispensable dans la question des violences conjugales. L'emprise, elle se construit petit à petit. Elle porte souvent le masque d'une idylle fictive derrière lequel se cache un visage éraflé par un besoin gargantuesque de posséder l'autre. Et je te devance, avant que tu me poses l'éternelle question, mais pourquoi elle se part pas à la victime ? Bah, à cause de l'emprise, justement. Et des nombreux points de vulnérabilité sur lesquels l'agresseur a eu tout le temps de créer son royaume. Sur ce sujet, on dit souvent ça ne commence jamais par une gifle Eh ben, c'est vrai, si ça commençait par une gifle comme ça direct, tout le monde s'en irait. Mais c'est pas le cas. Et pour la communauté LGBT, il y a plein d'autres éléments à prendre en compte. Déjà, il faut se dire que ces quatre lettres, elles représentent différentes catégories très hétérogènes de personnes qui ne sont pas sujettes aux mêmes discriminations face aux violences de manière générale, et donc face aux violences conjugales également, on va y revenir. Tu te rappelles l'autre fois dans l'épisode 6, je te citais le fait que le mariage pour les couples de même sexe en France avait été acté en 2013. Quand le GAGL45 a souhaité se pencher sur cette question des violences conjugales dans les couples LGBTQIA+, certaines personnes de la communauté ont elles-mêmes rejeté ce travail sur cette thématique, car elles avaient peur de donner une mauvaise image de la communauté à la société. Les débats sur le mariage pour tous à cette époque, ils ont déjà en eux-mêmes entraîné tellement de violence que certains et certaines militants militantes voyaient la question des violences conjugales comme une balle dans le pied de tirer. et comme un sujet qui allait être utilisé contre la communauté par les mouvements LGBTphobes. Ah vous leur avez donné le mariage alors qu'ils se tapent dessus ? Bah ouais tiens, un point commun avec les hétéros. Il y a un article de Slate qui date de 2012, donc en plein dans l'œil du cyclone de l'obtention de ce droit du mariage, qui nous révèle qu'à travers des témoignages, il y a d'autres peurs qui rentrent en compte. La peur de ne pas être pris ou prise au sérieux, ça c'est un peu la même chose que pour les femmes hétéros lors des dépôts de plaintes, notamment à cause des stéréotypes de genre. Dans d'autres articles à la même époque sur la même plateforme, il y a un homme qui avoue que lors de son dépôt de plainte, l'agent de police en face de lui lui a fait comprendre qu'il avait juste perdu une bagarre entre hommes, exactement comme tu viens de le dire. Une femme victime de sa compagne a quant à elle eu droit à... C'est un crêpage de chignons entre filles. Déjà, dans les violences conjugales hétéro, les victimes ne sont pas tout le temps crues. Alors pour les couples homosexuels, c'est le festival de la double humiliation, celle de subir d'abord les violences de ça en partenaire, puis la violence de ne pas être pris ou prise au sérieux par les institutions juridiques ou médicales censées les protéger. Et il y a un manque de ressources énorme pour accompagner les personnes dans cette situation. Imagine te pointer chez un ou une médecin légiste pour faire constater tes blessures et te retrouver face à quelqu'un d'homophobe ou de transphobe. Je te laisse imaginer les dégâts par-dessus les dégâts. A l'époque de cet article, en 2012 donc, la peur de la solitude est aussi plus accrue. Les rencontres se faisant plutôt dans de rares lieux où on connaît déjà tout le monde, dans des petites villes ou à une ère où les rencontres sur internet et les applications de rencontres ne sont pas encore monnaie courante, et où on en arrive souvent à connaître les mêmes personnes que son agresseur ou son agresseuse vu qu'on évolue dans les mêmes milieux. Même dans des études plus récentes, il est stipulé que parfois dans nos communautés, le ou la partenaire est le seul rempart contre le monde, pour peu que la victime soit déjà isolée de sa famille ou du monde professionnel, de par son orientation sexuelle ou son identité de genre. Du coup la dépendance elle est encore plus accrue, l'emprise également, et là où dans les couples hétéros ces facteurs de vulnérabilité ils apparaissent souvent sous l'impulsion de l'auteur qui isole sa victime, bah là cet isolement et cette ostracisation ils existent déjà. D'ailleurs là je t'ai parlé principalement des personnes homosexuelles, alors imagine l'impensée de cette question pour les personnes trans par exemple. En fait pour amplifier ça va être un cocktail molotov de tous les mécanismes des violences conjugales mélangés à tous les mécanismes de LGBTphobie. Concrètement ça va donner menaces d'outing, mégenrage conscient, chantage aux hormones ou aux vêtements pour les personnes trans ou des remarques mal intentionnées sur leur corps, des violences verbales LGBTphobes pour peu que l'agresseur ou agresseuse soit plein d'homophobie ou de transphobie intériorisée, ou encore la menace de révéler le statut sérologique de son partenaire, surtout dans les couples d'hommes gays, peu importe que ceci soit avéré ou pas, parce que la sérophobie et l'homophobie sont encore malheureusement intimement liées, et en conséquence, là où les femmes hétéros peuvent être soutenues par leurs proches, les victimes LGBT peuvent se retrouver encore. plus seules si tout cela est révélé à leur famille par exemple. On peut aussi rajouter comme illustration le cas suivant. Les structures d'accueil des victimes étant adaptées aux couples hétérosexuels, elles sont alors non mixtes. Et à raison. Cependant, pour les violences dans des couples homosexuels, cela signifie que les hommes victimes de leurs partenaires ne peuvent pas y accéder à ces structures, ou encore que, à l'inverse, les femmes autrices sur d'autres femmes peuvent, a contrario, entrer dans les structures où leurs victimes sont hébergées. N'en parlons même pas pour les personnes transgenres qui sont quant à elles trop souvent ramenées à la question de leurs organes génitaux, rien que dans la problématique des toilettes publiques. Alors pour l'hébergement, je t'en parle même pas. Parce qu'il y a ce fantasme de la femme trans qui agresserait les femmes cisgenres dans les toilettes, alors que comme l'a dit la députée espagnole Irene Montero, ce ne sont pas les personnes trans qui insécurisent nos maisons, nos lieux de travail et nos espaces de loisirs, ce sont les agresseurs machistes, c'est le patriarcat. Ici. elle parle de violences dans les couples hétérosexuels. Un autre exemple également sur la question des féminicides, le décompte ne prend en considération que les femmes cisgenres, alors que les femmes transgenres sont elles aussi bien sûr sujettes aux féminicides également, et pas des moindres. Lexi, aggressively trans sur Instagram, l'explique très bien sur son profil dans une vidéo publiée sur son compte le 10 juillet. Les féminicides sur les femmes transgenres sont souvent perpétrés de manière encore plus violente, la transmisogynie étant une discrimination spécifique. qui a cela, entre autres, comme conséquence. Il est d'ailleurs difficile de comptabiliser les meurtres des femmes trans et des personnes trans de manière générale, car ces victimes sont souvent comptabilisées dans leur genre de naissance et non dans leur genre réel. Pour rentrer plus en détail sur ces sujets, je te laisserai aller voir les vidéos sur son profil. Et là encore une fois je t'ai parlé des couples homosexuels et des personnes trans, mais sur le site womenslaw.org, site américain donnant accès à de nombreuses informations juridiques sur les violences, il y a des précisions sur d'autres membres de la communauté encore moins prises en compte dans les études, comme les personnes intersexes. Ici les agresseurs ou agresseuses vont alors par exemple pousser les personnes à se conformer aux stéréotypes de genre que les médecins leur ont assignés à la naissance, notamment en les poussant à d'autres mutilations génitales. Sur ce site on parle aussi des personnes asexuelles par exemple. Avec des agresseurs-agresseuses qui leur assènent que leur asexualité est une maladie qu'il faut soigner par le biais de viols correctifs, par exemple, où l'agresseur-agresseuse va en plus de ça appuyer sur les réactions ou nos réactions du corps de la personne dans ces moments-là, ou en leur disant que leur asexualité est un mensonge et que la réalité c'est que personne ne veut d'elleux. Ok, je veux bien croire, mais t'as des preuves de ce que tu dis ? Des chiffres ? Les chiffres et les études francophones, elles sont encore assez maigres, mais depuis 2020, il y a quand même un peu plus d'articles de presse sur cette question, en France, et il y a certains chercheurs qui se sont penchés dessus. Je veux aussi te citer des sources anglophones, principalement américaines, parce que les chiffres, ils sont assez criants. En France déjà, donc, il y a l'enquête Virage, violences et rapports de genre de Mathieu Trachman, chercheur sociologue, et Tania Lejbowicz, sociodémographe, qui a été publiée en 2021. et elle met en lumière deux choses. D'abord, le manque de données sur la question, il serait dû au fait que toutes les personnes LGBT ne le déclarent pas publiquement, et déclarent encore moins si elles sont victimes de violences. Ensuite, les personnes LGBT peuvent subir les mêmes violences que la face de la population et des violences spécifiques. Ça, c'est tous les exemples que je t'ai cités tout à l'heure. L'étude nationale relative aux morts violentes dans le couple de 2019 indique quant à elle qu'il y a eu 8 décès de couples homosexuels, dont 7 sont des couples d'hommes cette même année, contre 3 en 2018. Sur les sources anglophones, il y a une étude américaine de 2015 de The Williams Institute qui dit que 25 à 40,4% des femmes lesbiennes interrogées sont ou ont été victimes de violences. Pour les hommes gays, on passe de 26,9 à 40%, et pour les personnes trans, 31,1 à 50%. Pour rentrer plus en détail sur cette question, il y a une autre étude de la même année du National Center for Transgender Equality qui a interrogé 28 000 personnes trans, et les chiffres sont alarmants, bien que malheureusement pas surprenants. Sur ces 28 000 personnes, 42% sont ou ont été victimes de violences conjugales, et parmi ces 42%, 67% étaient des travailleuses du sexe, 61% étaient sans domicile fixe, 61% étaient natifs, natives américaines, 54% sont des personnes racisées. Et enfin, je te citerai une dernière étude américaine de 2020 intitulée Intimate Partner Violence in Transgender Populations qui dit que les personnes transgenres, elles ont 1,7 fois plus de risques d'être victimes de violences conjugales, tout type de violences conjugales confondues, que si on parle des violences conjugales physiques, c'est 2,2 fois plus de risques, et que si on parle des violences sexuelles, toujours dans le couple, c'est 2,5 fois plus de risques pour les personnes cisgenres. Ben ouais, mais d'accord, mais du coup, tu proposes de faire quoi ? Dans un article de Tétu du 3 septembre 2020 de Nicolas Schaeffer, on apprend qu'un an après le Grenelle des violences conjugales en 2019, deux députés, Laurence Vonsenbrock et Raphaël Gérard, ont interpellé Elisabeth Moreno, qui était alors ministre de l'égalité femmes-hommes, sur la question des violences conjugales dans les couples homosexuels. Marlène Schiappa, l'année d'avant, elle n'avait rien voulu entendre sur cette question, et ces deux députés ont donc proposé un article de loi dans le projet de loi entier des violences conjugales de manière générale. Et l'article qui a été proposé par ces deux députés pour mieux prendre en compte ce phénomène, il a finalement été supprimé par les sénateuristes LREM, celle-ci justifiant cette décision par un nombre de plaintes pas assez conséquents et par le fait que recueillir des données relatives à l'orientation sexuelle serait contraire à la loi européenne. Il faut donc déjà un réel investissement du gouvernement. Et avec celui-ci, j'ai pas beaucoup d'espoir. Les campagnes du gouvernement, d'ailleurs, justement, sur cette question, elles sont pas du tout adaptées aux couples LGBTQIA+. En général, elles mettent en scène des femmes plutôt blanches de la quarantaine, victimes de leur mari. Sur ce sujet, il faudrait aussi former les professionnels, y compris ceux qui travaillent déjà dans les violences conjugales. Toujours dans les articles de Tétu, on voit que les écoutants et écoutantes du 3919, donc le 3919 c'est le numéro national d'aide aux victimes de violences, Donc ces écoutants et écoutantes ne sont pas formés, et sur 20 428 prises en charge téléphoniques en 2017, il y avait quand même 70 couples d'hommes et 119 couples de femmes, qui du coup n'ont pas été pris en charge correctement. Les réponses qu'on leur donne ne pouvaient pas être adaptées parce qu'il n'y a pas de structure ou de solution qui peuvent être proposées dans ces cas-là. SOS homophobie ne traite pas non plus les violences conjugales dans les couples LGBTQIA+, parce que ce n'est pas des violences sur les LGBTIphobies à proprement parler. Alors que, en fait, oui. vu les différents facteurs de vulnérabilité impliqués sur cette question. Il y a aussi d'autres articles qui évoquent un potentiel partenariat justement entre SOS Homophobie et France Victime, mais j'ai rien trouvé sur le sujet. Il y a deux associations qui existaient, une qui s'appelait Agir et une qui s'appelait Air Libre, qui était pour les lesbiennes la deuxième, mais elles ont cessé d'exister sans trop d'explications. Ce serait donc intéressant de se pencher sur un accompagnement par les pairs, par des personnes ayant déjà subi ces violences spécifiques, qui souhaiteraient en accompagner d'autres sur ce sujet. ou encore sur la création d'associations, de permanences, de lignes d'écoute dédiées à ces problématiques spécifiques. Et pour finir, il y a aussi l'accompagnement des auteurs et des autrices, qui est déjà un sujet épineux. Les structures et les professionnels qui les accompagnent sont plus rares que pour les victimes. Lorsqu'on parle d'accompagnement des auteurices, il ne s'agit bien entendu pas d'excuser les violences perpétrées, mais de proposer une prise en charge globale, en les responsabilisant sous d'autres angles que l'aspect purement pénalisable, et ce pour, par exemple, pas mettre tout le poids de la reconstruction et de la réparation seulement sur les victimes, mais surtout pour éviter la récidive, car s'il n'y a plus d'auteurs, il n'y a plus de victimes. on en est encore très loin.

  • Speaker #1

    Je pense quand même qu'on a du mal à parler des violences dans les couples LGBT+, parce que on va dire que le point commun entre les... violence conjugale dans les couples hétéros et dans les couples LGBT+, c'est l'autre. Parce que on a peu de chiffres, mais malgré tout, le peu de chiffres, on voit qu'il n'y a quasiment pas de couple lesbien de deux femmes qui sont victimes et du coup d'autrices. Il n'y a quasiment pas d'autrices, mais par contre dans les couples d'hommes, il y a beaucoup plus de victimes. et du coup de violences dans les couples d'hommes. Et du coup, le point commun, c'est l'auteur, c'est l'homme qui est auteur des violences. Alors, il y a des femmes qui sont autrices, il y a des hommes qui sont victimes de femmes dans les couples hétéros, même si on n'en parle pas beaucoup, il y en a. Mais malgré tout, le point commun, c'est quand même l'homme qui est auteur. Et je pense que c'est... Aujourd'hui, on parle beaucoup de féminicide, des femmes victimes. Et du coup, je pense que les hommes gays qui sont victimes de leur conjoint, ils ont aussi du mal à en parler parce que aller porter plainte contre son conjoint, c'est se dire mais je suis un homme et je ne peux pas me défendre De se dire, par rapport à toute cette pression sociale qui existe, de se dire mais l'homme, il sait se défendre, il sait se battre, il est viril Le annonce dire. Moi, je suis victime et très, très compliquée. Et dans les couples LGBT+, en plus de se dire, ça veut dire que je passe mon coming out, il y a cette question de patriarcat et de tous ces stéréotypes autour des hommes, de la virilité, de la force, de la masculinité, et de se dire, mais les hommes aussi peuvent être victimes. Et je pense que c'est ça en fait qu'il faut pour déconstruire. Et je pense qu'il y a un vrai travail sur la déconstruction. Les hommes aussi peuvent être victimes, mais surtout l'accompagnement des hommes, des auteurs, des hommes ou des femmes, mais des auteurs de violences conjugales. Parce qu'aujourd'hui, on accompagne les victimes, mais on n'accompagne pas les auteurs. Les violences sont complexes et à décrypter parce qu'il y a... Il y a toujours eu des violences, il y a toujours eu des agressions. Avant, on n'en parlait pas, aujourd'hui on en parle. Et puis avec les réseaux sociaux, ça va à une vitesse, ça va à une très grande vitesse. Et des fois, on me demande s'il y a plus de violences aujourd'hui qu'il y a 20 ans. Dans les chiffres, oui, il y a plus de violences. Maintenant, est-ce que dans la réalité, il y a plus de violences ? Je ne sais pas. Parce que je pense qu'avant, on ne portait pas... On ne portait pas plainte, on n'en parlait pas, ça restait dans le cadre, dans la maison entre les murs. Ou quand on était agressé dans la rue, ça passait sous silence pour tout ce qu'on a pu dire. Mais aujourd'hui, on en parle un peu plus. Est-ce que les chiffres augmentent ? Mais les chiffres augmentent. Est-ce que les actes augmentent ? Je ne sais pas. En fait, nous, c'est un travail qui est remassé. En 2014, on a accompagné une stagiaire qui a proposé un projet pour travailler autour des violences conjugales dans les cas de même sexe. On s'est tout de suite dit, ah bah oui, carrément, il y a un vrai sujet. Donc, la stagiaire, ça a été vraiment son projet de stage. Et nous, on s'appuie dessus, on a fait évoluer nos connaissances et puis le flyer d'information, les deux flyers d'information qu'on a. C'est réalisé en 2014, qui est sorti en 2015, la campagne, mais on l'a fait évoluer depuis, parce que dans les violences conjugales, on n'est plus de même sexe. les violences qu'on peut retrouver dans les couples hétéros. Mais en plus, il va y avoir le chantage à la outing, le chantage de cellophobie si l'un des deux est atteint du VIH. Et du coup, nous, on va vraiment travailler là-dessus et en parler. Et en fait, cette campagne qui est sortie en 2015, on avait été à l'époque chercher un petit peu de voir s'il y avait d'autres associations qui avaient travaillé sur le sujet. Et en fait, on s'est un petit peu confrontés à un mur en se disant mais on vient d'avoir le mariage, il ne faut surtout pas dire qu'il y a des violences dans le couple Et en fait, on s'est dit bah non, il y a des violences dans les couples LGBT+, il y en a et il faut en parler Donc, on a fait notre travail dans notre coin. Et quand en 2019, il y a eu le... Tout le travail autour des violences conjugales, au niveau national, on a été sollicité justement pour parler des violences conjugales dans les couples LGBT+. Et c'est là où la compagnie aussi est ressortie, d'où l'article 6 en 2021. Et ça nous a permis d'intervenir dans une formation près des gendarmes de la police judiciaire au fort de Brené-Souvoy, dans le cadre de leur formation des violences intrafamiliales. On est intervenu pendant... quatre rangs là-bas auprès de gendarmes de toute la France du coin pour parler des violences conjugales et de qu'est-ce qui se joue dans les violences conjugales avec la particularité d'un couple LGBT+. Pour parler vocabulaire, pour parler, ce qui ressort de ces formations, on intervient aussi auprès des policiers au niveau local, mais ce qui ressortait beaucoup, c'est qu'il y a plein de vocabulaire et en fait, on s'y perd. C'est ce que les gendarmes nous disaient, ce que les policiers nous disaient, c'est qu'il y a un vocabulaire qui est en évolution constante et en fait on s'y perd, il y a trop d'éléments différents et on ne sait pas. Du coup on a fait une formation qui était plutôt sur du vocabulaire, sur de l'information pour que le public LGBT+, s'il vient porter plainte, puisse être accueilli de la meilleure des manières. et on voit sur Orléans qu'il y a une vraie évolution dans l'accompagnement des victimes. Quand ils reçoivent une personne LGBT+, s'ils ont besoin, ils nous contactent. Ou en tout cas, si la personne, la victime est d'accord, ils nous contactent pour nous dire Mais là, il y a une victime LGBT+, à Orléans, elle va avoir besoin d'être accompagnée, pas de souci, qu'elle vienne à notre local. Ça n'arrive pas souvent, parce qu'il n'y a pas tant d'agressions que ça sur Orléans. Mais en tout cas, il y a ce Ausha et les policiers au niveau local sont assez au courant et sont vraiment mobilisés pour accueillir les personnes LGBT+, correctement. Et c'est vrai que c'est plutôt agréable de travailler dans ces conditions. Après, on est aussi dans ces conditions-là parce que ça fait des années qu'on travaille avec les administrations locales, que ce soit la préfecture, la police, la gendarmerie, les mairies. pour accueillir les personnes en toute égalité. Ça me fait penser, on a un bénévole qui fait beaucoup de formation professionnelle et il y a quelques années, il s'est retrouvé, le lundi, il était auprès d'infirmières et de médecins, et le lendemain, il était auprès de policiers, et en fait, aux policiers, il leur a dit, c'est une anecdote qu'il nous avait racontée à l'époque et qui m'avait marquée, mais il leur a dit, mais... Quand j'ai assumé mon homosexualité, je vivais dans un monde où les personnes que j'ai formées en deux jours ne m'acceptaient pas. Hier, j'ai formé des médecins. Aujourd'hui, je forme des policiers. Et bien, à l'époque où j'ai fait mon commune à route, c'était impossible d'imaginer que 30 ans plus tard, je formerais en 48 heures des professionnels qui m'enfermaient. Parce que c'était, à l'époque, on m'enfermait parce que c'était considéré comme une maladie mentale. Mais c'est vrai qu'il y a eu... moins une évolution sur les publics que l'on reçoit, mais sur l'évolution de la mentalité. Et nous, c'est quelque chose qu'on a vraiment à cœur au sein de l'association, dans nos valeurs associatives, de former, de sensibiliser le plus grand nombre, parce que c'est comme ça qu'on fera changer la société. On a beaucoup parlé, nous, au sein de l'association, là, avec tout ce qui s'est passé au niveau politique ces derniers mois. De ce qui s'est passé en Irlande, quand il y a eu le référendum sur le mariage, en fait, les assos LGBT se sont dit, mais il faut qu'on... Il faut qu'on sensibilise nos voisins, notre boulanger, nos commerçants en quartier. S'ils disent non, c'est une prive de nos droits. Et en fait, ils ont fait presque du porte-à-porte pour sensibiliser personne après personne. Et du coup, dans un pays qui est très catholique et où on aurait pu dire mais jamais ils n'obtiendraient le mariage sur un référendum, d'avoir échangé, discuté. En fait, ils n'ont pas fait de manifestation, ils n'ont pas fait de rassemblement. Ils ont fait du porte-à-porte un peu en disant tiens, je vais chercher ma baguette Ah, mais vous savez, il va y avoir le referendum. Si vous votez non, vous votez contre mes droits. Mais on s'entend bien. On s'entend bien. Est-ce que j'ai le... Ben oui, c'est vrai que vous n'êtes pas... Pourquoi vous n'auriez pas le droit de vous marier ? Mais en fait, ils ont fait vraiment de l'échange, du débat. Et du coup, il y a eu le mariage. Il y a eu vraiment un... Enfin, il y a vraiment eu un... Un élan de la population plutôt catholique et du coup qui était plutôt réfractaire dans un premier temps, qui finalement, le mariage, ce n'était même pas une question. C'était bien sûr que les personnes LGBT+, peuvent se marier. Et c'est vrai que nous, avec tout ce qui se passe en ce moment, on se dit, mais tant discuter, tant échanger. Et c'est vraiment une valeur qu'on a au niveau de l'association. On se dit, plus on va faire d'interventions en milieu scolaire, en milieu professionnel, plus on va sensibiliser les personnes, plus la société va être ouverte. et va évoluer, malgré le contexte politique actuel.

  • Speaker #0

    De l'importance de la pédagogie donc. Et cette pédagogie au jour le jour, avec qui vous la construisez au GAGL 45 ?

  • Speaker #1

    Nous on a pas mal de partenariats associatifs, que ce soit des associations féministes, des associations de santé locales avec qui on travaille. On travaille également avec l'APNJL, l'association de parents gays, de parents et futurs parents gays et lesbiennes et on travaille beaucoup avec eux pour faire des actions communes. des actions communes de santé, de prévention. On va faire le site d'action au 1er décembre, par exemple, avec les assos de santé. Ils sont conviés à notre marche sur le village associatif. On va parfois faire des soirées-débats. L'idée est vraiment de travailler avec le milieu associatif local. Et au niveau institutionnel, on va avoir beaucoup de... Alors déjà, on a des... tout ce qui va être des bars, des poolings. Pour nos actions conviviales qui vont être des partenaires, qui vont être vraiment des soutiens et des lieux safe où tout se passe bien. Et au niveau institutionnel, on va avoir, nous on est soutenus financièrement par pas mal d'institutions concernant déjà de l'ARS et la région. Centre Val-de-Loire qui nous soutiennent sur nos actions, sur la région, tout au niveau des salariés avec les capacités. Et on a plusieurs petites mairies du coin qui nous soutiennent pour tout ce qui va être au fonctionnement. Aujourd'hui, la difficulté, c'est qu'avant, on écrivait un projet, on l'envoyait aux financeurs et ils nous finançaient sur le projet global. Aujourd'hui, depuis quelques années, c'est des appels à projets, donc il faut répondre à des petites lignes, à des petites cases. Et donc, pour chaque financeur, il faut adapter le projet. Et compliqué, du coup, on fait ça, mais on a quand même les mairies qui nous financent sur le fonctionnement. et l'État avec l'aide d'ICRA. Pour nous, c'est quasiment que les bénévoles qui construisent les dossiers de subventions. C'est appuyer sur les salariés qui vont rédiger les bilans, qui vont faire certaines rédactions. Je pense par exemple à notre formulateur qui est référent du pôle santé. Il va faire toute la rédaction pour le... une bonne partie de la rédaction sur la question de santé sur le site d'action, par exemple, qui nous finance. Mais tout ce qui va être dossier de subvention à proprement parler, c'est plutôt un ou deux bénévoles du bureau qui s'en occupent. À l'heure actuelle, on est quatre dans le bureau et on est huit au sein du conseil d'administration. Mais il y a un vrai travail en commun avec les deux salariés parce qu'ils sont invités à chaque conseil d'administration, parce qu'on parle du principe qu'on travaille tous ensemble et que c'est primordial. Mais oui, je pense qu'il faut avoir, à titre personnel, mais aussi... Au titre de l'association, je pense qu'il faut qu'on soit vigilant à ce qui se passe autour. Et nous, on a vraiment un choix associatif de se dire, on ne va pas aller... Euh... Faire 15 000 rassemblements, manifestations, hurler dans la rue...

  • Speaker #0

    notre mécontentement, on va plutôt utiliser notre énergie pour sensibiliser les personnes. C'est un petit peu ce que je disais tout à l'heure, mais pour sensibiliser les personnes, pour déconstruire un peu les stéréotypes, parce que je pense que plus on va déconstruire les stéréotypes et échanger avec les personnes, plus l'échange va être faisable, alors que si on sort dans la rue, il n'y aura pas d'échange possible. Oui, on va râler. Mais il n'y aura pas d'échange possible, il n'y aura pas de discussion possible. Alors, avec certaines personnes, la discussion est plus compliquée qu'avec d'autres. Alors, ça peut rendre difficile le dialogue. Maintenant, des fois, on a des belles surprises. Moi, je vais prendre le cas de la mairie d'Orléans, qui est une mairie qui est très à droite. Alors, pas d'extrême droite, mais qui est très à droite. Et pourtant, ils nous soutiennent, ils financent notre... Notre local a quasiment un 80%, donc ce qui n'est pas rien quand même. Et quand on a besoin de matériel pour notre marge de la qualité, c'est du matériel qui nous est prêté. On n'a pas besoin de le louer, donc il y a aussi cet aspect-là. Et du coup, ils sont fermés parce que dans leur politique à droite, ce n'est pas quand même le parti le plus ouvert sur les questions LGBT+. Mais pourtant, quand on a besoin... quand on a besoin, ils sont là. Mais parce qu'on les rencontre régulièrement, on échange avec eux. Donc oui, il y en a qui sont beaucoup plus fermés, et je pense à l'extrême-droite particulièrement, qui se disent dans leur discours, il n'y a pas de soucis avec les homos. Mais comme ils le disent des Noirs ou des Arabes, c'est la même chose. Mais regardez, on est le parti où il y a le plus d'élus LGBT+, ce qui est vrai. Mais... Mais moi, ce que je dis, et ça a été un peu mon combat au mois de juin lors des élections et le combat de l'association, de se dire, oui, ils disent ça. C'est leur discours. Maintenant, regardons les faits. Regardons les faits. Quand il y a eu le PAPS, comment ils ont voté ? Ah oui, mais c'était il y a longtemps, on me répond. Quand il y a eu le mariage, ok, on va prendre que le récent, le mariage en 2013. Comment ils ont voté ? Oui, mais c'était il y a plus de 10 ans, malgré tout. Bon, ok, on va prendre plus récent, parce qu'il y a quand même eu des lois ces dernières années. Comment ils ont voté en 2016 pour l'évolution de l'accompagnement des personnes transgenres, avec l'évolution de la loi. Comment ils ont voté ? Oui, mais ils ont encore changé, ils ont changé. Pas de souci, on va prendre la PME en 2021. Et là, les gens commencent à se dire, bon, peut-être que... Mais parce qu'aujourd'hui, les politiques et l'extrême droite savent communiquer. Et je pense que ça fait partie des... Alors, le grand désespoir, aujourd'hui, je pense que le parti de l'extrême droite, particulièrement, et de la droite, c'est le parti qui sait le mieux communiquer. Qui, dans sa façon de parler, dans sa façon de s'exprimer, ils savent très, très, très bien manier leurs mots et manipuler. Et du coup, c'est comme ça qu'ils manipulent le public. Moi, quand il y a des personnes LGBT+, qui viennent à l'association, qui nous disent mais on vote extrême droite ben, ils ont évolué. On n'est plus autant de Le Pen, de Jean-Marie Le Pen. Ils ont évolué. Donc là, on est toujours dans… Il y a vraiment un travail de pédagogie, mais on y vient toujours à ce travail de pédagogie, finalement. Mais nous, c'est ce qu'on dit souvent, c'est ce qu'on a dit un peu. Ça a été notre… Le manque de bataille entre guillemets au mois de juin, c'est de faire ressortir ça, c'est que, en fait, le RN, comment ils ont fait pour avoir de plus en plus de voix au fil des années, au fil des élections ? C'est parce qu'ils ont été voir les homos, ils ont dit, mais le problème en France, c'est pas vous, le temps que vous restez dans vos familles, vous restez entre vous, vous ne vous avez pas de soucis, le problème, c'est l'immigration. Ils ont été voir les noirs, mais... Mais le souci, c'est pas vous. Vous, bah oui, vous venez, vous venez nous aider à travailler. Vous faites du travail que les Blancs ne veulent pas faire. Le problème, c'est les homos. Ou c'est les Arabes. C'est eux qui ne veulent pas travailler, les Arabes, voyons. Et en fait, comme ça, ils ont grappillé des voix, par-ci, par-là. Et en fait, ce qui fait qu'aujourd'hui, parce que même si... Au niveau des députés, on a le plus grand nombre de députés au niveau du nombre de votants aux dernières législatives. C'est le RN qui a gagné, même s'ils ont fini troisième au siège, au niveau du nombre de sièges, ils ont fini troisième parce qu'il y a eu, entre le parti d'Emmanuel Macron et la gauche, il y a eu une espèce de solidarité en mode, si il y a trois, sur le deuxième tour, il y a trois personnes dont le RN, l'un ou l'autre de gauche ou de macro, on s'en laisse pour faire le barrage. Mais au niveau du nombre de votants, c'est l'extrême droite qui gagne. Et c'est pour ça que je pense qu'il y a un vrai travail d'échange, de discussion, parce que ça nous a, entre guillemets, sauvés aux législatives, parce qu'on est sur un nombre de sièges et ce n'est pas le nombre de votants qui compte, mais aux présidentielles, et ça va arriver très très vite, c'est le nombre de votants qui compte. Et donc, aujourd'hui, si on ne fait pas ce... ce travail de pédagogie, en 2027, c'est le parti d'extrême droite qui passe. Parce qu'ils savent manier leurs mots, ils savent manier... Moi, je me souviens d'une vidéo au mois de juin de Jordan Bardella qui s'adressait aux femmes en disant On dit qu'on est machos, l'extrême droite, mais on est pour les femmes. Et en fait, que ce soit des féministes qui ont démonté vidéo, argument par argument, que Jordan Bardella évoquait. Ils ont coupé sa vidéo en donnant les contre-arguments et les faits surtout. Et c'était une vidéo que j'avais bien appréciée parce que ça a montré, c'était vraiment un travail pédagogique de se dire, ils disent ça, mais ils font ça. Et c'est le contraire.

  • Speaker #1

    Car dans toutes les civilisations modernes, c'est-à-dire dans toutes les civilisations nées de la machine, L'homme se trouve aujourd'hui en face du plus grave conflit de son histoire.

  • Speaker #2

    Pour nos auditrices et auditeurs, ce n'est plus un secret. L'extrême droite et les stratégies qu'évoquait Mélanie participent très grandement aux violences sociopolitiques envers les personnes LGBTQIA+. Et des violences, est-ce qu'il y en a eu sur les locaux du GAGL 45 ? ou sur les personnes qui fréquentent l'association.

  • Speaker #0

    Alors nous, on en a eu beaucoup au moment du mariage. On en a eu deux il y a plus récemment, on va dire. ces trois dernières années. Après, nous, c'est un choix vraiment associatif de ne pas communiquer quand il y a des dégradations pour ne pas mettre en avant les auteurs. C'est vrai que nous, on a vraiment voulu se dire, ben, ne pas mettre en avant les auteurs et presque surtout, ne pas faire peur aux personnes qui viennent dans nos locaux et qui, des fois, nous, on a des personnes qui viennent et qui nous le disent. Ça fait 15 fois que je passe devant votre locale, mais j'osais pas rentrer. Aujourd'hui, j'ai osé franchir la porte. Et du coup, pas créer cette crainte, cette peur qui pourrait s'instaurer. Ils ont déjà peur de franchir les locaux. Donc si en plus, ils savent qu'on a été vandalisés, qu'on pourrait être vandalisés, ça va pas les rassurer. Ils franchiraient peut-être encore moins les portes du local. Ouais, plutôt en positionnant pour rassurer le public et pas mettre en avant les auteurs. Malgré tout, à chaque fois qu'il y a eu vandalisme, que ce soit au moment du mariage ou ces trois dernières années, on a apporté plainte, on a encore une fois été très bien accompagnés au niveau des pots de plainte. Après, nous, on n'a pas de caméra dans la rue où on a notre local, donc les personnes n'ont pas été retrouvées. Mais on a appelé... Je pense à la dernière fois, par exemple, donc il y a deux ans, trois ans même, on a appelé. Ils ont été là dans les quarts d'heure, ils étaient là pour faire des photos, pour constater. La sécurité intérieure est également venue pour constater. On a déposé plainte. On a re-rencontré la sécurité, les renseignements territoriaux, quelques jours après pour faire un point sur la situation. Et du coup, pas de soucis particuliers dans le sens où on a toujours été très bien accompagnés. Dans les dégradations, on a eu notre plaque qui a été volée. Et puis des points gamés qui ont été tagués sur nos volets et sur nos portes. Donc il n'y a rien de cassé. Après, on a des gros volets en bois pour protéger les fenêtres. Donc avant, des grands et gros volets en bois. Donc avant de les casser, il faudrait y aller quand même. Et d'ailleurs, nous, c'est un choix. Enfin, dans notre recherche de locales, on a trouvé des locaux, mais qui étaient des grandes baies vitrées. Et en fait, on s'est dit non, parce qu'on a bien vu ce qui s'est passé à Tours. Enfin, nous, c'est ce qu'on s'est dit. Alors non, on leur avait envoyé un message de soutien. En plus, c'est dans la même région, tout ça. Mais nous, c'est ce qu'on s'est dit en interne. Après, c'est qu'on a eu l'impression qu'il y avait eu une dizaine de personnes qui étaient auteurs de ces dégradations au sein de leur local. une seule personne sur 5-6 des tradations, donc il y en a eu quand même quelques-unes. Mais c'est vrai qu'on se dit aussi, c'est qu'avec les réseaux, on a l'impression qu'il y a plein plein d'auteurs, et en fait, pas tant que ça, parce que c'est les mêmes personnes qui recommencent. Mais c'est un petit peu, nous, on fait la comparaison, mais il y a quelques années, on a un établissement scolaire qui nous a dit... Pour vous renier, on a des jeunes personnes qui s'identifient à LGBT+, on en a entre 3 et 5 qui s'identifient mais qui vivent très mal leur homosexualité au sein de l'établissement. Les jeunes nous avaient contactés aussi en disant mais on est tout seuls, l'établissement, ils ne nous soutiennent pas On leur avait dit si, parce que l'établissement nous a contactés aussi, donc il y a quand même une solidarité Oui, mais sur 600 élèves, ils sont tous... ils sont tous homophobes. On s'est dit, mais ça paraît dingue. On s'est dit, bon, d'accord, on va faire un stand. Et on a fait des opérations dessine ton badge. Donc, on vient avec notre machine à badge et on propose, alors on a des badges tout faits avec le nom de l'établissement et en sous-écrit contre les LGBTphobias. Et on propose aux jeunes de dessiner leur badge et de le créer tout de suite. Et en fait, on pensait faire une cinquantaine de badges. Ce jour-là, en fait, on a fait plus de 500 badges. Donc, sur un établissement de 600 élèves, on a fait plus de 550 badges. Donc, quasiment tous les élèves avaient leur badge de lutte contre les LGBTphobias. Et en fait, les élèves, les 3-4 élèves qui étaient venus nous voir, en fait, ils se sont dit Ah, mais il n'y a pas tant d'homophobes que ça. C'est quelque chose qui crée énormément de place. Et que les témoins, parce que... Mais c'est un peu le phénomène de l'eau qui est misère. C'est qu'il va y avoir un ou deux autobres, une ou deux victimes, et puis 95% du reste de la classe, c'est des témoins qui ne disent rien parce qu'ils n'ont pas envie d'être à leur tour victime. Et en fait, c'est pour ça que nous, on aime bien l'opération des signes-tons-badges. C'est que ça permet que même les personnes qui ne veulent rien dire, mais en fait, ils font quand même un petit badge. parce que c'est discret, parce que voilà. Et en fait, les personnes, les jeunes, ils étaient venus nous voir en disant, mais on en voit sur le sac, sur la veste, on en voit partout, ça fait du bien au Mont-Ral.

  • Speaker #2

    Et hormis continuer à montrer l'importance de la solidarité pour le GAGL45, qu'est-ce qui va se passer ensuite ?

  • Speaker #0

    La suite, c'est vraiment stabiliser l'association. On a beaucoup évolué ces dernières années. On a embauché un deuxième salarié l'an dernier. On recherche des nouveaux locaux. Nous, l'idée, c'est dans les cinq prochaines années, c'est de stabiliser l'association. Parce que c'est bien d'évoluer, mais à un moment donné, il faut stabiliser quand même un fonctionnement, une organisation. Parce que passer de 1 à 2 salariés, que ce soit au niveau budget annuel ou au niveau place, organisation, outils, ça demande beaucoup de changements quand même. Donc l'idée quand même c'est vraiment de continuer à répondre aux sollicitations, aux besoins et on fera avec ce qui nous tombe dessus au niveau politique. Parce que l'aide-sustent va nous tomber dessus, je pense, quand même. Même si on s'y attend un peu, ça va quand même nous tomber dessus. Mais du coup, c'est quand même stabiliser au maximum l'association. Et justement, parce que selon l'évolution politique, pouvoir stabiliser et rassurer nos deux salariés aussi au niveau, au niveau, eux, financier, par la consolidation de nos partenariats institutionnels qui nous financent. par l'augmentation du nombre de financeurs. On sait qu'on a des financeurs qu'on n'a pas encore été chercher, été solliciter, je pense au département, à la CAF, parce qu'on fait beaucoup d'accompagnement de parents. La CAF pourrait très bien financer aussi. Donc, dans les pistes d'amélioration et d'évolution, c'est vraiment stabiliser l'association, permettre de toujours... travailler ensemble, réfléchir ensemble pour l'accueil du public et le meilleur accueil du public, que ce soit nous en interne ou avec les centres LGBTQIA+, du reste de la France à travers les rencontres que l'on peut faire. Et ce sera déjà pas mal dans ces prochaines années. On sait très bien que nous on a été accompagnés il y a deux ans. Parle-le dès là, c'est le dispositif local d'accompagnement. En fait, ils proposent un accompagnement des associations qui sont en difficulté dans leur projet de développement pour trouver des financeurs ou qui ne savent pas quoi faire, qui se noient. Nous, on avait voulu vraiment faire un point avec eux sur est-ce qu'on va droit dans le mur ou est-ce que c'est concret comme projet que l'on a d'embaucher, de changer de local. Et en fait... C'est un diagnostic de l'association, du fonctionnement de l'association par rapport à comment on fonctionne, quelles sont nos sollicitations, ils échangent avec nos partenaires, tout ça. Et ce qui était ressorti de ce diagnostic, c'est que par rapport à l'ensemble des missions que l'on faisait, c'est qu'il faudrait 5 ETP. On en avait un à l'époque, on en a deux, mais ça veut dire qu'il en manquait encore trois, avec toujours le même temps bénévole que l'on fait aujourd'hui. Donc, ce qui est quand même assez énorme. Donc, on va aller... Alors, d'ici les prochaines années, on ne passera pas à 5 salariés. Il y a peu de chance, sauf si on a des financements qui nous tombent dessus et qu'on se dit waouh, trop bien Mais en tout cas, on sait qu'il y a une évolution de l'association qui fait qu'on Ausha sans doute dans les 10 prochaines années, on Ausha sans doute une personne. Mais en tout cas, stabilisée déjà dans un premier temps. On a une équipe qui a... bouger ces dernières années avec des nouvelles qui sont parties, qui sont venues, des nouveaux. Mais c'est le travail qu'on va faire ensemble pour toujours dans la même optique, comment accompagner au mieux le public que l'on reçoit et avec l'évolution du public surtout. Ce qu'on disait tout à l'heure, le public a quand même bien évolué donc nos missions ont évolué et ce dont je suis le plus fière, je pense que c'est ça, c'est le travail que l'on fait ensemble, la réflexion que l'on a ensemble. continuer à accompagner le public au mieux et au plus près de leurs besoins. Et moi, il y a un problème, c'est que moi, dans ma carrière professionnelle, je l'utilise beaucoup, mais qui est aussi valable, je trouve, pour les militants. C'est tout seul, on va plus vite, mais ensemble, on va plus loin. Et je trouve que c'est quelque chose qu'il ne faut pas oublier quand on est militant et bénévole d'une nation. C'est l'énergie collective qui va, oui, travailler ensemble, ça nous donne plus de temps que de faire quelque chose dans son coin, parce qu'il faut former, parce qu'il faut échanger, mais c'est beaucoup plus enrichissant et ensemble on va plus loin.

  • Speaker #2

    Vous pouvez retrouver le GAGL45 Centre LGBTI+, d'Orléans, sur leur site internet sur leur page Facebook, sur leur compte Instagram, mais aussi par mail à l'adresse contacte arrobase gagl45.org ou par téléphone au 02 36 47 60 88. Merci à Mélanie Rocher pour avoir été l'invité de cet épisode. Et rendez-vous le samedi 4 janvier pour le prochain épisode de Nos lieux et nos luttes.

  • Speaker #3

    Sous-titrage Soci

Chapters

  • Intro

    00:00

  • Partie 1 : présentation des invité.es, du lieu, et de l'histoire de l'association

    01:19

  • Partie 2 : personnes et services

    08:13

  • Violences conjugales dans les couples LGBTQIA+

    17:08

  • Partie 3 : relations partenariales

    43:31

  • Partie 4 : violences envers les personnes et les lieux queer

    53:52

  • Partie 5 : perspectives d'évolution et bilan

    01:00:39

  • Outro

    01:06:10

Description

Cette association a été pionnière sur la question des violences dans les couples LGBTQIA+ en s’y penchant en 2014…


Nous sommes au GAGL45, centre LGBTI+ d’Orléans, pour ce 7ème épisode !

Vous y entendrez parler de l’importance de la pédagogie, des stratégies de l’extrême-droite, du référendum du mariage pour toustes en Irlande, et de bien d’autres choses encore !

Merci à Mélanie Rocher, présidente de l’association, de s’être rendue disponible !


TW : cet épisode fait mention de violences LGBTphobes.


Vous pouvez retrouver le GAGL45 :

Lexique des termes et structures cité.es dans cet épisode :

  • APGL : Association des Parents Gays et Lesbiens.

  • CNDA : Cour Nationale du Droit d’Asile.

  • DLA : Dispositif Local d’Accompagnement.

  • ETP : Equivalent Temps Plein.

  • LGBTphobie intériorisée : se dit d’une personne LGBT pensant et exprimant elle-même des propos LGBTphobes.

  • Mégenrage : ne pas s’adresser à une personne avec les pronoms et les accords correspondant à son genre.

  • Outing : révéler l’homosexualité et/ou la transidentité d’une personne sans son accord.

  • Transmisogynie : forme de misogynie et système de discrimination vécu.es spécifiquement par les femmes transgenres.


Pour toustes les auditeur.ices, vous pouvez me contacter via ces différentes plateformes : https://linktr.ee/lepodsam

Et si le podcast vous plait, un partage aiderait énormément le projet !


Jingle d’introduction du podcast : Erothyme – Along the Arc : https://erothyme.bandcamp.com/album/along-the-arc Jingle de la partie 4 du podcast : Flames – Kbam Willis : https://pixabay.com/fr/users/kbamwillis-43489384/ Autres jingles : https://pixabay.com/fr/music/search/jingle%20podcast/



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Ce centre LGBT a la particularité de former au national des institutions sur la question des violences conjugales dans les couples LGBTQIA+. Concernant certains acronymes et noms de structures, un lexique est disponible en description de cet épisode. Notez également que cet épisode va faire mention de violences envers les personnes et les lieux queers. Salut c'est Sam, militant queer en association depuis plusieurs années déjà, mais surtout, militant depuis toujours, au fin fond de ma chair. Et aujourd'hui, pour le septième épisode de Nos lieux et nos luttes, avec Mélanie Rocher, présidente de l'association, on vous raconte l'histoire du GAGL45, centre LGBTI+, d'Orléans.

  • Speaker #1

    Bonjour, merci de l'invitation. Du coup, Mélanie Rocher, comme vous l'avez dit, moi je suis présidente de l'association depuis 4 ans. Au préalable, j'avais été deux ans vice-présidente et ça fait quasiment dix ans que je suis bénévole au sein du GAG 45. Donc j'ai vu quelques postes, on va dire. Il faut savoir que c'est une association qui a été créée en 1990. Donc on a un petit peu de vécu et un peu d'expérience. Nous, l'idée de créer une association, c'était un groupe d'hommes gays qui était en terrasse en 90. et qui se disaient que ça serait quand même un gag de créer une asso LGBT, alors une asso gay à l'époque, à Orléans, alors que l'homosexualité est considérée encore comme une maladie mentale. Il faut savoir que ça a été considéré comme une maladie mentale jusqu'en 1992. Et du coup, l'idée a prise. Ils se sont dit, mais oui, c'est un gag. Et ben, groupe Action Gay. Et c'est comme ça que le signe est resté. Parce que c'était vraiment un gag de créer une asso LGBT en 90 Orléans et en France. En sachant qu'on a rajouté, puisqu'aujourd'hui on est GIGN, il a fallu 10 ans pour rajouter le N parce qu'il n'y avait pas de femmes au début. Et après, on a deux femmes qui se sont battues pendant 10 ans pour obtenir le N, pour faire la place aux femmes. Et puis après, on a rajouté le 45 et le centre LGBT+, d'Orléans. Au fil des années, le 45 nous a semblé essentiel pour se situer en France, parce que GAGL, ça pouvait être partout en France. Et c'est vrai qu'on m'a fait le choix de rajouter 100 KGBT+, pour se dire que ça englobe toutes les personnes. Parce que si on voit GAGL, on va ajouter le T ou d'autres lettres d'ailleurs. Ça devenait compliqué déjà que GAGL, tout le monde ne sait pas forcément ce que ça signifie. Donc comme ça, on a fait, on va dire, un peu un nom pommain pour notre association, en sachant que l'association, quand elle a été créée en 1990, il n'y avait que trois missions. L'idée était vraiment de se battre, parce qu'en 1990, on était en pleine épidémie du VIH. Donc l'idée, c'était vraiment d'avoir un pôle et une action santé de prévention et de lutte contre le VIH, et d'information, un pôle convivialité, parce que les personnes à l'époque, et bah... être gay était considéré comme une maladie mentale, donc se rencontrer n'était pas toujours simple. Et trouver des moments pour s'amuser et se rencontrer dans des lieux safe n'était pas simple. Donc un pôle confidentialité. Et le troisième axe, c'était la reconnaissance de la déportation homosexuelle lors de la Seconde Guerre mondiale. Donc vraiment, c'est un devoir de mémoire. Donc ces trois axes qui existent toujours dans notre association, on a rajouté quelques arts depuis, mais c'est trois axes de création on va dire. Pour l'instant on est 28 bis rue Saint-Anne, nous on est en plein cœur du centre-ville, on est sur une petite rue qui est parallèle à la rue principale, la rue de la République, la rue principale avec tous les magasins du centre-ville. Après on change de nouveaux locaux aujourd'hui parce que quand on a pris nos locaux en 2000... On a ouvert nos locaux en 2008, mais quand on les a pris en 2007, dans le projet c'était un salarié, aujourd'hui on en a deux. On va être amené à changer, à déménager. quand on aura trouvé les locaux adéquats à nos missions. On faisait des permanences le samedi après-midi à la Maison des associations d'Orléans pour recevoir le public. Mais en 2005-2006, le conseil d'administration de l'époque a commencé à se dire que ça devenait compliqué parce qu'on recevait de plus en plus de monde, que les personnes qui venaient à la Maison des associations pour nous rencontrer, en fait, elles arrivaient à l'accueil de la Maison des associations. Et la personne à l'accueil de la maison des assos disait Ah, c'est pour les gays, c'est par ici ! Niveau discrétion, on repassera. Les confidences n'étaient pas possibles, donc l'idée a commencé à émerger en fin 2005, début 2006. Maintenant, c'est un très, très gros axe de développement parce que l'idée, c'est d'avoir un local, mais avoir un local... Et à ce moment-là, c'était encore complexe. Et puis, on n'avait quasiment pas de budget. Donc, il fallait trouver, parce qu'on n'avait pas besoin de gros budget à ce moment-là. Et il fallait trouver les fonds. Donc, c'était vraiment un gros projet. Il fallait trouver le Locan. Et du coup, le Locan a été trouvé. Les fonds ont été trouvés en 2007. Et on a pu ouvrir en 2008 notre local. Ce n'est pas forcément des locaux associatifs qui sont compliqués à trouver. Ce sont des locaux adaptés à notre recherche. Parce que comme on souhaite avoir plusieurs petits bureaux et un grand espace d'échange, parce que nous, dans nos locaux, il faut savoir qu'actuellement, on a un bureau individuel pour les entretiens individuels et qui sert de base à notre coordinateur. Et puis après, on a un grand espace où on fait des actions conviviales, des réunions, des soirées-débats, tout ça. Et après, on a une espèce de... Tout le monde, on a aménagé en bureau et en zone de stockage pour aujourd'hui notre deuxième volontaire, pour notre deuxième salarié et pour le bureau. Donc en sachant que pour toutes ces personnes-là, il n'y a que trois bureaux et trois postes d'ordinateur. Donc ça demande une organisation, une adaptation. Et là aujourd'hui, ce qu'on voudrait, c'est au moins quatre ou cinq petits bureaux. pour avoir de la place, que chaque personne ait son espace de travail. Enfin, chaque personne, au moment que le bureau ait son espace de travail. Mais on voudrait garder cette grande salle pour recevoir, continuer à recevoir et faire des actions conviviales ou des réunions. Et à Orléans, c'est soit des petits bureaux, soit des grandes salles, on va dire. Et donc, on n'arrive pas à trouver les deux. C'est un peu ça qui nous met en difficulté. Ce n'est pas forcément le fait qu'on soit une association. Même nos soirées conviviales, avant, on ne limitait pas le nombre de personnes. Mais par exemple, aujourd'hui, on peut organiser des soirées raclettes et en fait, on est obligé de limiter et de faire sur réservation parce que sinon, on ne peut pas accueillir tout le monde.

  • Speaker #0

    Quel impact l'obtention du mariage pour toutes et tous en 2013 a eu sur le GAGL 45 ? C'est ce que nous allons évoquer dans cette deuxième partie, les bénévoles, les salariés, le public et les actions du GAGL 45.

  • Speaker #1

    Jusqu'en 2008, il n'y avait que des bénévoles dans l'association. Avec la création... L'ouverture du local, il y avait une vraie volonté que le local soit ouvert du lundi au vendredi, tous les après-midi, pour tout public. Du coup, il y a eu l'embauche d'un salarié, d'un premier salarié, donc en 2008. En 2012-2013, on a accompagné notre premier volontaire en service civique et on a embauché notre deuxième salarié l'an dernier, en 2023, dans le cadre de notre projet de développement associatif. Et depuis 2018, on accompagne un deuxième volontaire en service civique également. Donc ces deux salariés, ces deux volontaires viennent renforcer l'équipe, l'association. Et sans eux, concrètement, on ne pourrait pas exister aujourd'hui, parce qu'ils font quand même beaucoup de choses. Et en complémentarité, on a cinq, six bénévoles qui sont là, on va dire, alors pas tous les jours, mais régulièrement et quotidiennement, qui sont là pour le fonctionnement de l'association. Et on a une quarantaine de bénévoles qui sont là sur l'année, sur les différentes missions. Il y a plus d'une centaine d'adhérents dans l'association. Après, on a pu constater quand même qu'il y avait une très grosse diminution du nombre de bénévoles après 2013. En fait, il y avait beaucoup, beaucoup de personnes qui militaient, qui étaient bénévoles dans notre association avant le mariage. Et une fois qu'on a obtenu le mariage, on a eu une très grosse diminution du nombre de bénévoles. Et on a réaugmenté en 2007-2018 et en fait le Covid étant passé par là, on a rediminué et on voit une vraie difficulté à mobiliser. Nous Orléans, à mobiliser les personnes, mais ce n'est pas que dans notre association, il y a plusieurs associations orléanaises qui font ce constat. Mais en France aussi, je pense que ce n'est pas que Orléans de mobiliser. On veut qu'il y ait des actions. Organiser ça le manque du temps, bénévole, ce n'est pas simple. Moi je dis souvent aux personnes, il faut qu'il y ait 5, 6, 7, pas plus d'une dizaine de personnes en tout cas, personnes qui sont bénévoles, qui sont là au quotidien, parce que dans le fonctionnement administratif de l'association, il en faut qu'il soit beaucoup plus mobilisés que d'autres, mais sur des actions de convivialité, de prévention des discriminations, de prévention de santé. Si on avait besoin de 500 heures de bénévolat et qu'on avait 50 bénévoles qui le faisaient, eh bien ça fait 10 heures par personne dans l'année, alors que s'il n'y en a que 5, ça fait 100 heures de bénévolat dans l'année. Donc plus on est nombreux, plus on peut faire de choses et moins on va y passer de temps. Entre 2008 et 2020, on a créé d'autres pôles, un pôle prévention des discriminations. où en fait on fait des interventions middle school et des formations professionnelles et on a accentué on va dire notre pôle sur l'accueil et l'accompagnement des personnes. On fait que de l'accueil individuel, nous on est ouvert lundi au vendredi de 14h à 18h sans rendez-vous et le matin sur rendez-vous. Et dans l'accueil et l'accompagnement des personnes, on va faire tout ce qui va être accompagnement sur les questionnements liés à l'orientation sexuelle ou à l'identité de genre. Mais on va accompagner aussi beaucoup de familles, de proches, particulièrement des proches des personnes trans. Et on va faire tout ce qui va être l'accompagnement social, juridique, administratif, que ce soit pour les personnes trans, parce que pour les personnes LGBT+, c'est surtout les personnes trans qui ont un besoin d'accompagnement juridique. les démarches et pour les demandeurs d'asile. Nous on a vu ces dernières années, il y a 6-7 ans, on accueillait 5-6 personnes trans dans l'année. Aujourd'hui on en accueille 5-6 par semaine et pareil il y a 10 ans on a accompagné une dizaine de demandeurs d'asile par an, aujourd'hui on en accompagne une trentaine. C'est vraiment, il y a vraiment une évolution du public. Avant le mariage, les gens venaient à notre local ou à nos actions parce qu'ils avaient besoin de se rencontrer, parce qu'ils avaient envie de lutter, ils voulaient le mariage. Donc c'était se rencontrer, c'était échanger, c'était se battre ensemble pour la cause commune du mariage. Aujourd'hui, dans le public que l'on reçoit, c'est vraiment sur des difficultés sociales, professionnelles, d'acceptation, de coming out ou de questionnement. Mon enfant vient de me dire qu'il s'identifiait comme un garçon, mais j'ai accouché d'une fille. Alors moi, ça ne me pose pas de soucis, mais je ne sais pas en fait. Je ne sais pas ce que ça veut dire. Je ne sais pas ce que je dois faire. Alors ça reste mon enfant, mais je ne sais pas ce que je dois faire. Et puis les demandeurs d'asile, c'est beaucoup de personnes qui, étant maltraitées, violées, j'en passe dans leur pays. arrivent en France et ont un vrai besoin d'avoir le statut de réfugié. Et ça, ça demande du temps d'accompagnement. On passe entre 50 et 70 heures par demandeur d'asile, donc ça demande du temps d'accompagnement. Les demandeurs d'asile sont tous accompagnés par nos salariés, parce qu'ils sont là toute la semaine. Et elles sont accompagnées dans la partie sociale, entre guillemets, quand elle vient de nos actions conviviales par les bénévoles, pour se rencontrer, mais sur l'accompagnement vraiment, pour leur demande d'asile, c'est fait par nos salariés. Après, il arrive, il faut savoir que dans le parcours d'accompagnement pour la demande d'asile, Nous, on accompagne les personnes dans la gestion du stress, dans leur repenser, leur réfléchir et pouvoir redire tous les détails. Donc, toute cette préparation, cette écriture d'histoire, c'est nos salariés qui la font. Et ça arrive qu'on ait un ou deux bénévoles qui aident à l'écriture de l'histoire, mais majoritairement, c'est nos salariés. Par contre, quand on va faire des entretiens de préparation pour le rendez-vous à l'OFSA ou à la CMDA, Là, il peut y avoir un salarié et un bénévole qui font un entretien pour vraiment préparer à l'entretien. Moi, je me souviens de mes premiers échanges avec des demandeurs d'asile. Ils me disaient qu'ils voulaient des détails, de savoir quand est-ce que je me suis rendu compte que j'étais homo, comment s'est passé ma première fois, avec qui, quand mon village s'est rendu compte que j'étais violée. Ils voulaient savoir par combien de personnes. Quand, à quelle date c'était, à quelle heure c'était, combien de temps ça a duré, mais vraiment des choses qu'on ne penserait même pas demander à d'autres personnes. Même des personnes victimes de violences en France, on ne leur demanderait pas tous ces détails et les demandeurs d'asile doivent les donner. Donc c'est aussi très contradictoire puisqu'on essaie de les aider à se reconstruire, mais en même temps, il faut les aider à se replonger dans les souvenirs qui sont traumatisants. Donc c'est compliqué, c'est un vrai travail très très compliqué.

  • Speaker #0

    Salut, ça va ? Ouais et toi ? Ouais ça va mais bon... Hier en soirée, énorme drama pour rien, y'a un mec qui s'est pointé en pleurant, il est allé vers son groupe de potes, j'entendais d'une oreille, il disait que son mec était violent avec lui, bref... Bah donc comment ça un énorme drama pour rien ? Bah le gars c'était une caisse de muscles, je veux dire, je pense que juste son mec là il était encore plus caisse, et qu'il a juste perdu leur baston, c'est tout, les violences conjugales ça existe pas entre deux hommes, faut pas abuser. Alors d'abord, on va définir de quoi on parle. L'Organisation Mondiale de la Santé définit la violence comme l'usage délibéré ou la menace d'usage délibéré de la force physique ou de la puissance contre soi-même, contre une autre personne ou contre un groupe ou une communauté qui entraîne ou risque fort d'entraîner un traumatisme, un décès, un dommage moral, un mal-développement ou une carence. Elle couvre également toute une série d'actes qui vont au-delà des actes de violence physique, incluant menaces et intimidations. Outre la mort et les traumatismes, elle englobe la multiplicité des conséquences souvent moins évidentes des comportements violents comme les atteintes psychologiques et les problèmes de carence et de développement affectif qui compromettent le bien-être individuel, familial et communautaire. Car ouais, lorsqu'on parle de violence, c'est capital de pas oublier les conséquences que cela va entraîner sur tous les aspects de la vie de la victime et ceux durant toute sa vie. Ensuite, par violence conjugale, on entend des violences subies par sa ou mon partenaire ou sa ou mon ex-partenaire. Cette nuance, elle est aussi super importante car réussir à partir ou à quitter son agresseur ou son agresseuse, ça met pas nécessairement fin aux violences. Très loin de là, parce que les agresseurs, agresseuses peuvent encore suivre la victime, faire pression sur elle par le biais des enfants, de connaissances en commun, ou encore la harceler sur internet ou par téléphone. Ces violences, elles sont en théorie punies par la loi et elles sont multiples. Il y a les violences physiques, donc les coups et les blessures, les violences verbales comme les insultes, les violences psychologiques qui comprennent l'isolement, le chantage, la manipulation, les violences sexuelles, donc les viols ou les agressions sexuelles, et les violences économiques et matérielles. c'est-à-dire avoir l'ascendant sur les finances de la victime, mais aussi sur son accès à d'autres ressources comme le logement ou la nourriture. Et bien qu'un cas isolé de violence c'est déjà suffisamment grave en soi, les violences dont on parle ici, elles ont plutôt la particularité d'être répétées dans le temps et d'être construites autour de la notion d'emprise, je te détaillerai ça un peu plus tard. Si t'as bien écouté donc la première définition de l'OMS que j'ai donnée, il est spécifié contre une autre personne ou contre un groupe ou une communauté Et les LGBT, c'est à la fois des personnes, et une communauté qui subit déjà des discriminations. Et donc si, contrairement à ce que tu dis, ça existe bel et bien, les violences conjugales dans nos communautés, mais malheureusement il y a certains membres de la communauté elles-mêmes qui ont tellement intériorisé que les violences conjugales, comme tu le dis injustement, c'est un homme et une femme, que les victimes LGBT elles-mêmes, elles arrivent parfois pas à se reconnaître comme étant victimes de violences conjugales et à légitimer leur vécu sur cette question. Alors bien sûr, dans les violences conjugales, il y a une histoire indéniable de domination masculine, mais c'est aussi une question de contrôle, de pouvoir d'un individu sur un autre. Et c'est justement ça, l'emprise dont je te parlais tout à l'heure. Et c'est un concept absolument indispensable dans la question des violences conjugales. L'emprise, elle se construit petit à petit. Elle porte souvent le masque d'une idylle fictive derrière lequel se cache un visage éraflé par un besoin gargantuesque de posséder l'autre. Et je te devance, avant que tu me poses l'éternelle question, mais pourquoi elle se part pas à la victime ? Bah, à cause de l'emprise, justement. Et des nombreux points de vulnérabilité sur lesquels l'agresseur a eu tout le temps de créer son royaume. Sur ce sujet, on dit souvent ça ne commence jamais par une gifle Eh ben, c'est vrai, si ça commençait par une gifle comme ça direct, tout le monde s'en irait. Mais c'est pas le cas. Et pour la communauté LGBT, il y a plein d'autres éléments à prendre en compte. Déjà, il faut se dire que ces quatre lettres, elles représentent différentes catégories très hétérogènes de personnes qui ne sont pas sujettes aux mêmes discriminations face aux violences de manière générale, et donc face aux violences conjugales également, on va y revenir. Tu te rappelles l'autre fois dans l'épisode 6, je te citais le fait que le mariage pour les couples de même sexe en France avait été acté en 2013. Quand le GAGL45 a souhaité se pencher sur cette question des violences conjugales dans les couples LGBTQIA+, certaines personnes de la communauté ont elles-mêmes rejeté ce travail sur cette thématique, car elles avaient peur de donner une mauvaise image de la communauté à la société. Les débats sur le mariage pour tous à cette époque, ils ont déjà en eux-mêmes entraîné tellement de violence que certains et certaines militants militantes voyaient la question des violences conjugales comme une balle dans le pied de tirer. et comme un sujet qui allait être utilisé contre la communauté par les mouvements LGBTphobes. Ah vous leur avez donné le mariage alors qu'ils se tapent dessus ? Bah ouais tiens, un point commun avec les hétéros. Il y a un article de Slate qui date de 2012, donc en plein dans l'œil du cyclone de l'obtention de ce droit du mariage, qui nous révèle qu'à travers des témoignages, il y a d'autres peurs qui rentrent en compte. La peur de ne pas être pris ou prise au sérieux, ça c'est un peu la même chose que pour les femmes hétéros lors des dépôts de plaintes, notamment à cause des stéréotypes de genre. Dans d'autres articles à la même époque sur la même plateforme, il y a un homme qui avoue que lors de son dépôt de plainte, l'agent de police en face de lui lui a fait comprendre qu'il avait juste perdu une bagarre entre hommes, exactement comme tu viens de le dire. Une femme victime de sa compagne a quant à elle eu droit à... C'est un crêpage de chignons entre filles. Déjà, dans les violences conjugales hétéro, les victimes ne sont pas tout le temps crues. Alors pour les couples homosexuels, c'est le festival de la double humiliation, celle de subir d'abord les violences de ça en partenaire, puis la violence de ne pas être pris ou prise au sérieux par les institutions juridiques ou médicales censées les protéger. Et il y a un manque de ressources énorme pour accompagner les personnes dans cette situation. Imagine te pointer chez un ou une médecin légiste pour faire constater tes blessures et te retrouver face à quelqu'un d'homophobe ou de transphobe. Je te laisse imaginer les dégâts par-dessus les dégâts. A l'époque de cet article, en 2012 donc, la peur de la solitude est aussi plus accrue. Les rencontres se faisant plutôt dans de rares lieux où on connaît déjà tout le monde, dans des petites villes ou à une ère où les rencontres sur internet et les applications de rencontres ne sont pas encore monnaie courante, et où on en arrive souvent à connaître les mêmes personnes que son agresseur ou son agresseuse vu qu'on évolue dans les mêmes milieux. Même dans des études plus récentes, il est stipulé que parfois dans nos communautés, le ou la partenaire est le seul rempart contre le monde, pour peu que la victime soit déjà isolée de sa famille ou du monde professionnel, de par son orientation sexuelle ou son identité de genre. Du coup la dépendance elle est encore plus accrue, l'emprise également, et là où dans les couples hétéros ces facteurs de vulnérabilité ils apparaissent souvent sous l'impulsion de l'auteur qui isole sa victime, bah là cet isolement et cette ostracisation ils existent déjà. D'ailleurs là je t'ai parlé principalement des personnes homosexuelles, alors imagine l'impensée de cette question pour les personnes trans par exemple. En fait pour amplifier ça va être un cocktail molotov de tous les mécanismes des violences conjugales mélangés à tous les mécanismes de LGBTphobie. Concrètement ça va donner menaces d'outing, mégenrage conscient, chantage aux hormones ou aux vêtements pour les personnes trans ou des remarques mal intentionnées sur leur corps, des violences verbales LGBTphobes pour peu que l'agresseur ou agresseuse soit plein d'homophobie ou de transphobie intériorisée, ou encore la menace de révéler le statut sérologique de son partenaire, surtout dans les couples d'hommes gays, peu importe que ceci soit avéré ou pas, parce que la sérophobie et l'homophobie sont encore malheureusement intimement liées, et en conséquence, là où les femmes hétéros peuvent être soutenues par leurs proches, les victimes LGBT peuvent se retrouver encore. plus seules si tout cela est révélé à leur famille par exemple. On peut aussi rajouter comme illustration le cas suivant. Les structures d'accueil des victimes étant adaptées aux couples hétérosexuels, elles sont alors non mixtes. Et à raison. Cependant, pour les violences dans des couples homosexuels, cela signifie que les hommes victimes de leurs partenaires ne peuvent pas y accéder à ces structures, ou encore que, à l'inverse, les femmes autrices sur d'autres femmes peuvent, a contrario, entrer dans les structures où leurs victimes sont hébergées. N'en parlons même pas pour les personnes transgenres qui sont quant à elles trop souvent ramenées à la question de leurs organes génitaux, rien que dans la problématique des toilettes publiques. Alors pour l'hébergement, je t'en parle même pas. Parce qu'il y a ce fantasme de la femme trans qui agresserait les femmes cisgenres dans les toilettes, alors que comme l'a dit la députée espagnole Irene Montero, ce ne sont pas les personnes trans qui insécurisent nos maisons, nos lieux de travail et nos espaces de loisirs, ce sont les agresseurs machistes, c'est le patriarcat. Ici. elle parle de violences dans les couples hétérosexuels. Un autre exemple également sur la question des féminicides, le décompte ne prend en considération que les femmes cisgenres, alors que les femmes transgenres sont elles aussi bien sûr sujettes aux féminicides également, et pas des moindres. Lexi, aggressively trans sur Instagram, l'explique très bien sur son profil dans une vidéo publiée sur son compte le 10 juillet. Les féminicides sur les femmes transgenres sont souvent perpétrés de manière encore plus violente, la transmisogynie étant une discrimination spécifique. qui a cela, entre autres, comme conséquence. Il est d'ailleurs difficile de comptabiliser les meurtres des femmes trans et des personnes trans de manière générale, car ces victimes sont souvent comptabilisées dans leur genre de naissance et non dans leur genre réel. Pour rentrer plus en détail sur ces sujets, je te laisserai aller voir les vidéos sur son profil. Et là encore une fois je t'ai parlé des couples homosexuels et des personnes trans, mais sur le site womenslaw.org, site américain donnant accès à de nombreuses informations juridiques sur les violences, il y a des précisions sur d'autres membres de la communauté encore moins prises en compte dans les études, comme les personnes intersexes. Ici les agresseurs ou agresseuses vont alors par exemple pousser les personnes à se conformer aux stéréotypes de genre que les médecins leur ont assignés à la naissance, notamment en les poussant à d'autres mutilations génitales. Sur ce site on parle aussi des personnes asexuelles par exemple. Avec des agresseurs-agresseuses qui leur assènent que leur asexualité est une maladie qu'il faut soigner par le biais de viols correctifs, par exemple, où l'agresseur-agresseuse va en plus de ça appuyer sur les réactions ou nos réactions du corps de la personne dans ces moments-là, ou en leur disant que leur asexualité est un mensonge et que la réalité c'est que personne ne veut d'elleux. Ok, je veux bien croire, mais t'as des preuves de ce que tu dis ? Des chiffres ? Les chiffres et les études francophones, elles sont encore assez maigres, mais depuis 2020, il y a quand même un peu plus d'articles de presse sur cette question, en France, et il y a certains chercheurs qui se sont penchés dessus. Je veux aussi te citer des sources anglophones, principalement américaines, parce que les chiffres, ils sont assez criants. En France déjà, donc, il y a l'enquête Virage, violences et rapports de genre de Mathieu Trachman, chercheur sociologue, et Tania Lejbowicz, sociodémographe, qui a été publiée en 2021. et elle met en lumière deux choses. D'abord, le manque de données sur la question, il serait dû au fait que toutes les personnes LGBT ne le déclarent pas publiquement, et déclarent encore moins si elles sont victimes de violences. Ensuite, les personnes LGBT peuvent subir les mêmes violences que la face de la population et des violences spécifiques. Ça, c'est tous les exemples que je t'ai cités tout à l'heure. L'étude nationale relative aux morts violentes dans le couple de 2019 indique quant à elle qu'il y a eu 8 décès de couples homosexuels, dont 7 sont des couples d'hommes cette même année, contre 3 en 2018. Sur les sources anglophones, il y a une étude américaine de 2015 de The Williams Institute qui dit que 25 à 40,4% des femmes lesbiennes interrogées sont ou ont été victimes de violences. Pour les hommes gays, on passe de 26,9 à 40%, et pour les personnes trans, 31,1 à 50%. Pour rentrer plus en détail sur cette question, il y a une autre étude de la même année du National Center for Transgender Equality qui a interrogé 28 000 personnes trans, et les chiffres sont alarmants, bien que malheureusement pas surprenants. Sur ces 28 000 personnes, 42% sont ou ont été victimes de violences conjugales, et parmi ces 42%, 67% étaient des travailleuses du sexe, 61% étaient sans domicile fixe, 61% étaient natifs, natives américaines, 54% sont des personnes racisées. Et enfin, je te citerai une dernière étude américaine de 2020 intitulée Intimate Partner Violence in Transgender Populations qui dit que les personnes transgenres, elles ont 1,7 fois plus de risques d'être victimes de violences conjugales, tout type de violences conjugales confondues, que si on parle des violences conjugales physiques, c'est 2,2 fois plus de risques, et que si on parle des violences sexuelles, toujours dans le couple, c'est 2,5 fois plus de risques pour les personnes cisgenres. Ben ouais, mais d'accord, mais du coup, tu proposes de faire quoi ? Dans un article de Tétu du 3 septembre 2020 de Nicolas Schaeffer, on apprend qu'un an après le Grenelle des violences conjugales en 2019, deux députés, Laurence Vonsenbrock et Raphaël Gérard, ont interpellé Elisabeth Moreno, qui était alors ministre de l'égalité femmes-hommes, sur la question des violences conjugales dans les couples homosexuels. Marlène Schiappa, l'année d'avant, elle n'avait rien voulu entendre sur cette question, et ces deux députés ont donc proposé un article de loi dans le projet de loi entier des violences conjugales de manière générale. Et l'article qui a été proposé par ces deux députés pour mieux prendre en compte ce phénomène, il a finalement été supprimé par les sénateuristes LREM, celle-ci justifiant cette décision par un nombre de plaintes pas assez conséquents et par le fait que recueillir des données relatives à l'orientation sexuelle serait contraire à la loi européenne. Il faut donc déjà un réel investissement du gouvernement. Et avec celui-ci, j'ai pas beaucoup d'espoir. Les campagnes du gouvernement, d'ailleurs, justement, sur cette question, elles sont pas du tout adaptées aux couples LGBTQIA+. En général, elles mettent en scène des femmes plutôt blanches de la quarantaine, victimes de leur mari. Sur ce sujet, il faudrait aussi former les professionnels, y compris ceux qui travaillent déjà dans les violences conjugales. Toujours dans les articles de Tétu, on voit que les écoutants et écoutantes du 3919, donc le 3919 c'est le numéro national d'aide aux victimes de violences, Donc ces écoutants et écoutantes ne sont pas formés, et sur 20 428 prises en charge téléphoniques en 2017, il y avait quand même 70 couples d'hommes et 119 couples de femmes, qui du coup n'ont pas été pris en charge correctement. Les réponses qu'on leur donne ne pouvaient pas être adaptées parce qu'il n'y a pas de structure ou de solution qui peuvent être proposées dans ces cas-là. SOS homophobie ne traite pas non plus les violences conjugales dans les couples LGBTQIA+, parce que ce n'est pas des violences sur les LGBTIphobies à proprement parler. Alors que, en fait, oui. vu les différents facteurs de vulnérabilité impliqués sur cette question. Il y a aussi d'autres articles qui évoquent un potentiel partenariat justement entre SOS Homophobie et France Victime, mais j'ai rien trouvé sur le sujet. Il y a deux associations qui existaient, une qui s'appelait Agir et une qui s'appelait Air Libre, qui était pour les lesbiennes la deuxième, mais elles ont cessé d'exister sans trop d'explications. Ce serait donc intéressant de se pencher sur un accompagnement par les pairs, par des personnes ayant déjà subi ces violences spécifiques, qui souhaiteraient en accompagner d'autres sur ce sujet. ou encore sur la création d'associations, de permanences, de lignes d'écoute dédiées à ces problématiques spécifiques. Et pour finir, il y a aussi l'accompagnement des auteurs et des autrices, qui est déjà un sujet épineux. Les structures et les professionnels qui les accompagnent sont plus rares que pour les victimes. Lorsqu'on parle d'accompagnement des auteurices, il ne s'agit bien entendu pas d'excuser les violences perpétrées, mais de proposer une prise en charge globale, en les responsabilisant sous d'autres angles que l'aspect purement pénalisable, et ce pour, par exemple, pas mettre tout le poids de la reconstruction et de la réparation seulement sur les victimes, mais surtout pour éviter la récidive, car s'il n'y a plus d'auteurs, il n'y a plus de victimes. on en est encore très loin.

  • Speaker #1

    Je pense quand même qu'on a du mal à parler des violences dans les couples LGBT+, parce que on va dire que le point commun entre les... violence conjugale dans les couples hétéros et dans les couples LGBT+, c'est l'autre. Parce que on a peu de chiffres, mais malgré tout, le peu de chiffres, on voit qu'il n'y a quasiment pas de couple lesbien de deux femmes qui sont victimes et du coup d'autrices. Il n'y a quasiment pas d'autrices, mais par contre dans les couples d'hommes, il y a beaucoup plus de victimes. et du coup de violences dans les couples d'hommes. Et du coup, le point commun, c'est l'auteur, c'est l'homme qui est auteur des violences. Alors, il y a des femmes qui sont autrices, il y a des hommes qui sont victimes de femmes dans les couples hétéros, même si on n'en parle pas beaucoup, il y en a. Mais malgré tout, le point commun, c'est quand même l'homme qui est auteur. Et je pense que c'est... Aujourd'hui, on parle beaucoup de féminicide, des femmes victimes. Et du coup, je pense que les hommes gays qui sont victimes de leur conjoint, ils ont aussi du mal à en parler parce que aller porter plainte contre son conjoint, c'est se dire mais je suis un homme et je ne peux pas me défendre De se dire, par rapport à toute cette pression sociale qui existe, de se dire mais l'homme, il sait se défendre, il sait se battre, il est viril Le annonce dire. Moi, je suis victime et très, très compliquée. Et dans les couples LGBT+, en plus de se dire, ça veut dire que je passe mon coming out, il y a cette question de patriarcat et de tous ces stéréotypes autour des hommes, de la virilité, de la force, de la masculinité, et de se dire, mais les hommes aussi peuvent être victimes. Et je pense que c'est ça en fait qu'il faut pour déconstruire. Et je pense qu'il y a un vrai travail sur la déconstruction. Les hommes aussi peuvent être victimes, mais surtout l'accompagnement des hommes, des auteurs, des hommes ou des femmes, mais des auteurs de violences conjugales. Parce qu'aujourd'hui, on accompagne les victimes, mais on n'accompagne pas les auteurs. Les violences sont complexes et à décrypter parce qu'il y a... Il y a toujours eu des violences, il y a toujours eu des agressions. Avant, on n'en parlait pas, aujourd'hui on en parle. Et puis avec les réseaux sociaux, ça va à une vitesse, ça va à une très grande vitesse. Et des fois, on me demande s'il y a plus de violences aujourd'hui qu'il y a 20 ans. Dans les chiffres, oui, il y a plus de violences. Maintenant, est-ce que dans la réalité, il y a plus de violences ? Je ne sais pas. Parce que je pense qu'avant, on ne portait pas... On ne portait pas plainte, on n'en parlait pas, ça restait dans le cadre, dans la maison entre les murs. Ou quand on était agressé dans la rue, ça passait sous silence pour tout ce qu'on a pu dire. Mais aujourd'hui, on en parle un peu plus. Est-ce que les chiffres augmentent ? Mais les chiffres augmentent. Est-ce que les actes augmentent ? Je ne sais pas. En fait, nous, c'est un travail qui est remassé. En 2014, on a accompagné une stagiaire qui a proposé un projet pour travailler autour des violences conjugales dans les cas de même sexe. On s'est tout de suite dit, ah bah oui, carrément, il y a un vrai sujet. Donc, la stagiaire, ça a été vraiment son projet de stage. Et nous, on s'appuie dessus, on a fait évoluer nos connaissances et puis le flyer d'information, les deux flyers d'information qu'on a. C'est réalisé en 2014, qui est sorti en 2015, la campagne, mais on l'a fait évoluer depuis, parce que dans les violences conjugales, on n'est plus de même sexe. les violences qu'on peut retrouver dans les couples hétéros. Mais en plus, il va y avoir le chantage à la outing, le chantage de cellophobie si l'un des deux est atteint du VIH. Et du coup, nous, on va vraiment travailler là-dessus et en parler. Et en fait, cette campagne qui est sortie en 2015, on avait été à l'époque chercher un petit peu de voir s'il y avait d'autres associations qui avaient travaillé sur le sujet. Et en fait, on s'est un petit peu confrontés à un mur en se disant mais on vient d'avoir le mariage, il ne faut surtout pas dire qu'il y a des violences dans le couple Et en fait, on s'est dit bah non, il y a des violences dans les couples LGBT+, il y en a et il faut en parler Donc, on a fait notre travail dans notre coin. Et quand en 2019, il y a eu le... Tout le travail autour des violences conjugales, au niveau national, on a été sollicité justement pour parler des violences conjugales dans les couples LGBT+. Et c'est là où la compagnie aussi est ressortie, d'où l'article 6 en 2021. Et ça nous a permis d'intervenir dans une formation près des gendarmes de la police judiciaire au fort de Brené-Souvoy, dans le cadre de leur formation des violences intrafamiliales. On est intervenu pendant... quatre rangs là-bas auprès de gendarmes de toute la France du coin pour parler des violences conjugales et de qu'est-ce qui se joue dans les violences conjugales avec la particularité d'un couple LGBT+. Pour parler vocabulaire, pour parler, ce qui ressort de ces formations, on intervient aussi auprès des policiers au niveau local, mais ce qui ressortait beaucoup, c'est qu'il y a plein de vocabulaire et en fait, on s'y perd. C'est ce que les gendarmes nous disaient, ce que les policiers nous disaient, c'est qu'il y a un vocabulaire qui est en évolution constante et en fait on s'y perd, il y a trop d'éléments différents et on ne sait pas. Du coup on a fait une formation qui était plutôt sur du vocabulaire, sur de l'information pour que le public LGBT+, s'il vient porter plainte, puisse être accueilli de la meilleure des manières. et on voit sur Orléans qu'il y a une vraie évolution dans l'accompagnement des victimes. Quand ils reçoivent une personne LGBT+, s'ils ont besoin, ils nous contactent. Ou en tout cas, si la personne, la victime est d'accord, ils nous contactent pour nous dire Mais là, il y a une victime LGBT+, à Orléans, elle va avoir besoin d'être accompagnée, pas de souci, qu'elle vienne à notre local. Ça n'arrive pas souvent, parce qu'il n'y a pas tant d'agressions que ça sur Orléans. Mais en tout cas, il y a ce Ausha et les policiers au niveau local sont assez au courant et sont vraiment mobilisés pour accueillir les personnes LGBT+, correctement. Et c'est vrai que c'est plutôt agréable de travailler dans ces conditions. Après, on est aussi dans ces conditions-là parce que ça fait des années qu'on travaille avec les administrations locales, que ce soit la préfecture, la police, la gendarmerie, les mairies. pour accueillir les personnes en toute égalité. Ça me fait penser, on a un bénévole qui fait beaucoup de formation professionnelle et il y a quelques années, il s'est retrouvé, le lundi, il était auprès d'infirmières et de médecins, et le lendemain, il était auprès de policiers, et en fait, aux policiers, il leur a dit, c'est une anecdote qu'il nous avait racontée à l'époque et qui m'avait marquée, mais il leur a dit, mais... Quand j'ai assumé mon homosexualité, je vivais dans un monde où les personnes que j'ai formées en deux jours ne m'acceptaient pas. Hier, j'ai formé des médecins. Aujourd'hui, je forme des policiers. Et bien, à l'époque où j'ai fait mon commune à route, c'était impossible d'imaginer que 30 ans plus tard, je formerais en 48 heures des professionnels qui m'enfermaient. Parce que c'était, à l'époque, on m'enfermait parce que c'était considéré comme une maladie mentale. Mais c'est vrai qu'il y a eu... moins une évolution sur les publics que l'on reçoit, mais sur l'évolution de la mentalité. Et nous, c'est quelque chose qu'on a vraiment à cœur au sein de l'association, dans nos valeurs associatives, de former, de sensibiliser le plus grand nombre, parce que c'est comme ça qu'on fera changer la société. On a beaucoup parlé, nous, au sein de l'association, là, avec tout ce qui s'est passé au niveau politique ces derniers mois. De ce qui s'est passé en Irlande, quand il y a eu le référendum sur le mariage, en fait, les assos LGBT se sont dit, mais il faut qu'on... Il faut qu'on sensibilise nos voisins, notre boulanger, nos commerçants en quartier. S'ils disent non, c'est une prive de nos droits. Et en fait, ils ont fait presque du porte-à-porte pour sensibiliser personne après personne. Et du coup, dans un pays qui est très catholique et où on aurait pu dire mais jamais ils n'obtiendraient le mariage sur un référendum, d'avoir échangé, discuté. En fait, ils n'ont pas fait de manifestation, ils n'ont pas fait de rassemblement. Ils ont fait du porte-à-porte un peu en disant tiens, je vais chercher ma baguette Ah, mais vous savez, il va y avoir le referendum. Si vous votez non, vous votez contre mes droits. Mais on s'entend bien. On s'entend bien. Est-ce que j'ai le... Ben oui, c'est vrai que vous n'êtes pas... Pourquoi vous n'auriez pas le droit de vous marier ? Mais en fait, ils ont fait vraiment de l'échange, du débat. Et du coup, il y a eu le mariage. Il y a eu vraiment un... Enfin, il y a vraiment eu un... Un élan de la population plutôt catholique et du coup qui était plutôt réfractaire dans un premier temps, qui finalement, le mariage, ce n'était même pas une question. C'était bien sûr que les personnes LGBT+, peuvent se marier. Et c'est vrai que nous, avec tout ce qui se passe en ce moment, on se dit, mais tant discuter, tant échanger. Et c'est vraiment une valeur qu'on a au niveau de l'association. On se dit, plus on va faire d'interventions en milieu scolaire, en milieu professionnel, plus on va sensibiliser les personnes, plus la société va être ouverte. et va évoluer, malgré le contexte politique actuel.

  • Speaker #0

    De l'importance de la pédagogie donc. Et cette pédagogie au jour le jour, avec qui vous la construisez au GAGL 45 ?

  • Speaker #1

    Nous on a pas mal de partenariats associatifs, que ce soit des associations féministes, des associations de santé locales avec qui on travaille. On travaille également avec l'APNJL, l'association de parents gays, de parents et futurs parents gays et lesbiennes et on travaille beaucoup avec eux pour faire des actions communes. des actions communes de santé, de prévention. On va faire le site d'action au 1er décembre, par exemple, avec les assos de santé. Ils sont conviés à notre marche sur le village associatif. On va parfois faire des soirées-débats. L'idée est vraiment de travailler avec le milieu associatif local. Et au niveau institutionnel, on va avoir beaucoup de... Alors déjà, on a des... tout ce qui va être des bars, des poolings. Pour nos actions conviviales qui vont être des partenaires, qui vont être vraiment des soutiens et des lieux safe où tout se passe bien. Et au niveau institutionnel, on va avoir, nous on est soutenus financièrement par pas mal d'institutions concernant déjà de l'ARS et la région. Centre Val-de-Loire qui nous soutiennent sur nos actions, sur la région, tout au niveau des salariés avec les capacités. Et on a plusieurs petites mairies du coin qui nous soutiennent pour tout ce qui va être au fonctionnement. Aujourd'hui, la difficulté, c'est qu'avant, on écrivait un projet, on l'envoyait aux financeurs et ils nous finançaient sur le projet global. Aujourd'hui, depuis quelques années, c'est des appels à projets, donc il faut répondre à des petites lignes, à des petites cases. Et donc, pour chaque financeur, il faut adapter le projet. Et compliqué, du coup, on fait ça, mais on a quand même les mairies qui nous financent sur le fonctionnement. et l'État avec l'aide d'ICRA. Pour nous, c'est quasiment que les bénévoles qui construisent les dossiers de subventions. C'est appuyer sur les salariés qui vont rédiger les bilans, qui vont faire certaines rédactions. Je pense par exemple à notre formulateur qui est référent du pôle santé. Il va faire toute la rédaction pour le... une bonne partie de la rédaction sur la question de santé sur le site d'action, par exemple, qui nous finance. Mais tout ce qui va être dossier de subvention à proprement parler, c'est plutôt un ou deux bénévoles du bureau qui s'en occupent. À l'heure actuelle, on est quatre dans le bureau et on est huit au sein du conseil d'administration. Mais il y a un vrai travail en commun avec les deux salariés parce qu'ils sont invités à chaque conseil d'administration, parce qu'on parle du principe qu'on travaille tous ensemble et que c'est primordial. Mais oui, je pense qu'il faut avoir, à titre personnel, mais aussi... Au titre de l'association, je pense qu'il faut qu'on soit vigilant à ce qui se passe autour. Et nous, on a vraiment un choix associatif de se dire, on ne va pas aller... Euh... Faire 15 000 rassemblements, manifestations, hurler dans la rue...

  • Speaker #0

    notre mécontentement, on va plutôt utiliser notre énergie pour sensibiliser les personnes. C'est un petit peu ce que je disais tout à l'heure, mais pour sensibiliser les personnes, pour déconstruire un peu les stéréotypes, parce que je pense que plus on va déconstruire les stéréotypes et échanger avec les personnes, plus l'échange va être faisable, alors que si on sort dans la rue, il n'y aura pas d'échange possible. Oui, on va râler. Mais il n'y aura pas d'échange possible, il n'y aura pas de discussion possible. Alors, avec certaines personnes, la discussion est plus compliquée qu'avec d'autres. Alors, ça peut rendre difficile le dialogue. Maintenant, des fois, on a des belles surprises. Moi, je vais prendre le cas de la mairie d'Orléans, qui est une mairie qui est très à droite. Alors, pas d'extrême droite, mais qui est très à droite. Et pourtant, ils nous soutiennent, ils financent notre... Notre local a quasiment un 80%, donc ce qui n'est pas rien quand même. Et quand on a besoin de matériel pour notre marge de la qualité, c'est du matériel qui nous est prêté. On n'a pas besoin de le louer, donc il y a aussi cet aspect-là. Et du coup, ils sont fermés parce que dans leur politique à droite, ce n'est pas quand même le parti le plus ouvert sur les questions LGBT+. Mais pourtant, quand on a besoin... quand on a besoin, ils sont là. Mais parce qu'on les rencontre régulièrement, on échange avec eux. Donc oui, il y en a qui sont beaucoup plus fermés, et je pense à l'extrême-droite particulièrement, qui se disent dans leur discours, il n'y a pas de soucis avec les homos. Mais comme ils le disent des Noirs ou des Arabes, c'est la même chose. Mais regardez, on est le parti où il y a le plus d'élus LGBT+, ce qui est vrai. Mais... Mais moi, ce que je dis, et ça a été un peu mon combat au mois de juin lors des élections et le combat de l'association, de se dire, oui, ils disent ça. C'est leur discours. Maintenant, regardons les faits. Regardons les faits. Quand il y a eu le PAPS, comment ils ont voté ? Ah oui, mais c'était il y a longtemps, on me répond. Quand il y a eu le mariage, ok, on va prendre que le récent, le mariage en 2013. Comment ils ont voté ? Oui, mais c'était il y a plus de 10 ans, malgré tout. Bon, ok, on va prendre plus récent, parce qu'il y a quand même eu des lois ces dernières années. Comment ils ont voté en 2016 pour l'évolution de l'accompagnement des personnes transgenres, avec l'évolution de la loi. Comment ils ont voté ? Oui, mais ils ont encore changé, ils ont changé. Pas de souci, on va prendre la PME en 2021. Et là, les gens commencent à se dire, bon, peut-être que... Mais parce qu'aujourd'hui, les politiques et l'extrême droite savent communiquer. Et je pense que ça fait partie des... Alors, le grand désespoir, aujourd'hui, je pense que le parti de l'extrême droite, particulièrement, et de la droite, c'est le parti qui sait le mieux communiquer. Qui, dans sa façon de parler, dans sa façon de s'exprimer, ils savent très, très, très bien manier leurs mots et manipuler. Et du coup, c'est comme ça qu'ils manipulent le public. Moi, quand il y a des personnes LGBT+, qui viennent à l'association, qui nous disent mais on vote extrême droite ben, ils ont évolué. On n'est plus autant de Le Pen, de Jean-Marie Le Pen. Ils ont évolué. Donc là, on est toujours dans… Il y a vraiment un travail de pédagogie, mais on y vient toujours à ce travail de pédagogie, finalement. Mais nous, c'est ce qu'on dit souvent, c'est ce qu'on a dit un peu. Ça a été notre… Le manque de bataille entre guillemets au mois de juin, c'est de faire ressortir ça, c'est que, en fait, le RN, comment ils ont fait pour avoir de plus en plus de voix au fil des années, au fil des élections ? C'est parce qu'ils ont été voir les homos, ils ont dit, mais le problème en France, c'est pas vous, le temps que vous restez dans vos familles, vous restez entre vous, vous ne vous avez pas de soucis, le problème, c'est l'immigration. Ils ont été voir les noirs, mais... Mais le souci, c'est pas vous. Vous, bah oui, vous venez, vous venez nous aider à travailler. Vous faites du travail que les Blancs ne veulent pas faire. Le problème, c'est les homos. Ou c'est les Arabes. C'est eux qui ne veulent pas travailler, les Arabes, voyons. Et en fait, comme ça, ils ont grappillé des voix, par-ci, par-là. Et en fait, ce qui fait qu'aujourd'hui, parce que même si... Au niveau des députés, on a le plus grand nombre de députés au niveau du nombre de votants aux dernières législatives. C'est le RN qui a gagné, même s'ils ont fini troisième au siège, au niveau du nombre de sièges, ils ont fini troisième parce qu'il y a eu, entre le parti d'Emmanuel Macron et la gauche, il y a eu une espèce de solidarité en mode, si il y a trois, sur le deuxième tour, il y a trois personnes dont le RN, l'un ou l'autre de gauche ou de macro, on s'en laisse pour faire le barrage. Mais au niveau du nombre de votants, c'est l'extrême droite qui gagne. Et c'est pour ça que je pense qu'il y a un vrai travail d'échange, de discussion, parce que ça nous a, entre guillemets, sauvés aux législatives, parce qu'on est sur un nombre de sièges et ce n'est pas le nombre de votants qui compte, mais aux présidentielles, et ça va arriver très très vite, c'est le nombre de votants qui compte. Et donc, aujourd'hui, si on ne fait pas ce... ce travail de pédagogie, en 2027, c'est le parti d'extrême droite qui passe. Parce qu'ils savent manier leurs mots, ils savent manier... Moi, je me souviens d'une vidéo au mois de juin de Jordan Bardella qui s'adressait aux femmes en disant On dit qu'on est machos, l'extrême droite, mais on est pour les femmes. Et en fait, que ce soit des féministes qui ont démonté vidéo, argument par argument, que Jordan Bardella évoquait. Ils ont coupé sa vidéo en donnant les contre-arguments et les faits surtout. Et c'était une vidéo que j'avais bien appréciée parce que ça a montré, c'était vraiment un travail pédagogique de se dire, ils disent ça, mais ils font ça. Et c'est le contraire.

  • Speaker #1

    Car dans toutes les civilisations modernes, c'est-à-dire dans toutes les civilisations nées de la machine, L'homme se trouve aujourd'hui en face du plus grave conflit de son histoire.

  • Speaker #2

    Pour nos auditrices et auditeurs, ce n'est plus un secret. L'extrême droite et les stratégies qu'évoquait Mélanie participent très grandement aux violences sociopolitiques envers les personnes LGBTQIA+. Et des violences, est-ce qu'il y en a eu sur les locaux du GAGL 45 ? ou sur les personnes qui fréquentent l'association.

  • Speaker #0

    Alors nous, on en a eu beaucoup au moment du mariage. On en a eu deux il y a plus récemment, on va dire. ces trois dernières années. Après, nous, c'est un choix vraiment associatif de ne pas communiquer quand il y a des dégradations pour ne pas mettre en avant les auteurs. C'est vrai que nous, on a vraiment voulu se dire, ben, ne pas mettre en avant les auteurs et presque surtout, ne pas faire peur aux personnes qui viennent dans nos locaux et qui, des fois, nous, on a des personnes qui viennent et qui nous le disent. Ça fait 15 fois que je passe devant votre locale, mais j'osais pas rentrer. Aujourd'hui, j'ai osé franchir la porte. Et du coup, pas créer cette crainte, cette peur qui pourrait s'instaurer. Ils ont déjà peur de franchir les locaux. Donc si en plus, ils savent qu'on a été vandalisés, qu'on pourrait être vandalisés, ça va pas les rassurer. Ils franchiraient peut-être encore moins les portes du local. Ouais, plutôt en positionnant pour rassurer le public et pas mettre en avant les auteurs. Malgré tout, à chaque fois qu'il y a eu vandalisme, que ce soit au moment du mariage ou ces trois dernières années, on a apporté plainte, on a encore une fois été très bien accompagnés au niveau des pots de plainte. Après, nous, on n'a pas de caméra dans la rue où on a notre local, donc les personnes n'ont pas été retrouvées. Mais on a appelé... Je pense à la dernière fois, par exemple, donc il y a deux ans, trois ans même, on a appelé. Ils ont été là dans les quarts d'heure, ils étaient là pour faire des photos, pour constater. La sécurité intérieure est également venue pour constater. On a déposé plainte. On a re-rencontré la sécurité, les renseignements territoriaux, quelques jours après pour faire un point sur la situation. Et du coup, pas de soucis particuliers dans le sens où on a toujours été très bien accompagnés. Dans les dégradations, on a eu notre plaque qui a été volée. Et puis des points gamés qui ont été tagués sur nos volets et sur nos portes. Donc il n'y a rien de cassé. Après, on a des gros volets en bois pour protéger les fenêtres. Donc avant, des grands et gros volets en bois. Donc avant de les casser, il faudrait y aller quand même. Et d'ailleurs, nous, c'est un choix. Enfin, dans notre recherche de locales, on a trouvé des locaux, mais qui étaient des grandes baies vitrées. Et en fait, on s'est dit non, parce qu'on a bien vu ce qui s'est passé à Tours. Enfin, nous, c'est ce qu'on s'est dit. Alors non, on leur avait envoyé un message de soutien. En plus, c'est dans la même région, tout ça. Mais nous, c'est ce qu'on s'est dit en interne. Après, c'est qu'on a eu l'impression qu'il y avait eu une dizaine de personnes qui étaient auteurs de ces dégradations au sein de leur local. une seule personne sur 5-6 des tradations, donc il y en a eu quand même quelques-unes. Mais c'est vrai qu'on se dit aussi, c'est qu'avec les réseaux, on a l'impression qu'il y a plein plein d'auteurs, et en fait, pas tant que ça, parce que c'est les mêmes personnes qui recommencent. Mais c'est un petit peu, nous, on fait la comparaison, mais il y a quelques années, on a un établissement scolaire qui nous a dit... Pour vous renier, on a des jeunes personnes qui s'identifient à LGBT+, on en a entre 3 et 5 qui s'identifient mais qui vivent très mal leur homosexualité au sein de l'établissement. Les jeunes nous avaient contactés aussi en disant mais on est tout seuls, l'établissement, ils ne nous soutiennent pas On leur avait dit si, parce que l'établissement nous a contactés aussi, donc il y a quand même une solidarité Oui, mais sur 600 élèves, ils sont tous... ils sont tous homophobes. On s'est dit, mais ça paraît dingue. On s'est dit, bon, d'accord, on va faire un stand. Et on a fait des opérations dessine ton badge. Donc, on vient avec notre machine à badge et on propose, alors on a des badges tout faits avec le nom de l'établissement et en sous-écrit contre les LGBTphobias. Et on propose aux jeunes de dessiner leur badge et de le créer tout de suite. Et en fait, on pensait faire une cinquantaine de badges. Ce jour-là, en fait, on a fait plus de 500 badges. Donc, sur un établissement de 600 élèves, on a fait plus de 550 badges. Donc, quasiment tous les élèves avaient leur badge de lutte contre les LGBTphobias. Et en fait, les élèves, les 3-4 élèves qui étaient venus nous voir, en fait, ils se sont dit Ah, mais il n'y a pas tant d'homophobes que ça. C'est quelque chose qui crée énormément de place. Et que les témoins, parce que... Mais c'est un peu le phénomène de l'eau qui est misère. C'est qu'il va y avoir un ou deux autobres, une ou deux victimes, et puis 95% du reste de la classe, c'est des témoins qui ne disent rien parce qu'ils n'ont pas envie d'être à leur tour victime. Et en fait, c'est pour ça que nous, on aime bien l'opération des signes-tons-badges. C'est que ça permet que même les personnes qui ne veulent rien dire, mais en fait, ils font quand même un petit badge. parce que c'est discret, parce que voilà. Et en fait, les personnes, les jeunes, ils étaient venus nous voir en disant, mais on en voit sur le sac, sur la veste, on en voit partout, ça fait du bien au Mont-Ral.

  • Speaker #2

    Et hormis continuer à montrer l'importance de la solidarité pour le GAGL45, qu'est-ce qui va se passer ensuite ?

  • Speaker #0

    La suite, c'est vraiment stabiliser l'association. On a beaucoup évolué ces dernières années. On a embauché un deuxième salarié l'an dernier. On recherche des nouveaux locaux. Nous, l'idée, c'est dans les cinq prochaines années, c'est de stabiliser l'association. Parce que c'est bien d'évoluer, mais à un moment donné, il faut stabiliser quand même un fonctionnement, une organisation. Parce que passer de 1 à 2 salariés, que ce soit au niveau budget annuel ou au niveau place, organisation, outils, ça demande beaucoup de changements quand même. Donc l'idée quand même c'est vraiment de continuer à répondre aux sollicitations, aux besoins et on fera avec ce qui nous tombe dessus au niveau politique. Parce que l'aide-sustent va nous tomber dessus, je pense, quand même. Même si on s'y attend un peu, ça va quand même nous tomber dessus. Mais du coup, c'est quand même stabiliser au maximum l'association. Et justement, parce que selon l'évolution politique, pouvoir stabiliser et rassurer nos deux salariés aussi au niveau, au niveau, eux, financier, par la consolidation de nos partenariats institutionnels qui nous financent. par l'augmentation du nombre de financeurs. On sait qu'on a des financeurs qu'on n'a pas encore été chercher, été solliciter, je pense au département, à la CAF, parce qu'on fait beaucoup d'accompagnement de parents. La CAF pourrait très bien financer aussi. Donc, dans les pistes d'amélioration et d'évolution, c'est vraiment stabiliser l'association, permettre de toujours... travailler ensemble, réfléchir ensemble pour l'accueil du public et le meilleur accueil du public, que ce soit nous en interne ou avec les centres LGBTQIA+, du reste de la France à travers les rencontres que l'on peut faire. Et ce sera déjà pas mal dans ces prochaines années. On sait très bien que nous on a été accompagnés il y a deux ans. Parle-le dès là, c'est le dispositif local d'accompagnement. En fait, ils proposent un accompagnement des associations qui sont en difficulté dans leur projet de développement pour trouver des financeurs ou qui ne savent pas quoi faire, qui se noient. Nous, on avait voulu vraiment faire un point avec eux sur est-ce qu'on va droit dans le mur ou est-ce que c'est concret comme projet que l'on a d'embaucher, de changer de local. Et en fait... C'est un diagnostic de l'association, du fonctionnement de l'association par rapport à comment on fonctionne, quelles sont nos sollicitations, ils échangent avec nos partenaires, tout ça. Et ce qui était ressorti de ce diagnostic, c'est que par rapport à l'ensemble des missions que l'on faisait, c'est qu'il faudrait 5 ETP. On en avait un à l'époque, on en a deux, mais ça veut dire qu'il en manquait encore trois, avec toujours le même temps bénévole que l'on fait aujourd'hui. Donc, ce qui est quand même assez énorme. Donc, on va aller... Alors, d'ici les prochaines années, on ne passera pas à 5 salariés. Il y a peu de chance, sauf si on a des financements qui nous tombent dessus et qu'on se dit waouh, trop bien Mais en tout cas, on sait qu'il y a une évolution de l'association qui fait qu'on Ausha sans doute dans les 10 prochaines années, on Ausha sans doute une personne. Mais en tout cas, stabilisée déjà dans un premier temps. On a une équipe qui a... bouger ces dernières années avec des nouvelles qui sont parties, qui sont venues, des nouveaux. Mais c'est le travail qu'on va faire ensemble pour toujours dans la même optique, comment accompagner au mieux le public que l'on reçoit et avec l'évolution du public surtout. Ce qu'on disait tout à l'heure, le public a quand même bien évolué donc nos missions ont évolué et ce dont je suis le plus fière, je pense que c'est ça, c'est le travail que l'on fait ensemble, la réflexion que l'on a ensemble. continuer à accompagner le public au mieux et au plus près de leurs besoins. Et moi, il y a un problème, c'est que moi, dans ma carrière professionnelle, je l'utilise beaucoup, mais qui est aussi valable, je trouve, pour les militants. C'est tout seul, on va plus vite, mais ensemble, on va plus loin. Et je trouve que c'est quelque chose qu'il ne faut pas oublier quand on est militant et bénévole d'une nation. C'est l'énergie collective qui va, oui, travailler ensemble, ça nous donne plus de temps que de faire quelque chose dans son coin, parce qu'il faut former, parce qu'il faut échanger, mais c'est beaucoup plus enrichissant et ensemble on va plus loin.

  • Speaker #2

    Vous pouvez retrouver le GAGL45 Centre LGBTI+, d'Orléans, sur leur site internet sur leur page Facebook, sur leur compte Instagram, mais aussi par mail à l'adresse contacte arrobase gagl45.org ou par téléphone au 02 36 47 60 88. Merci à Mélanie Rocher pour avoir été l'invité de cet épisode. Et rendez-vous le samedi 4 janvier pour le prochain épisode de Nos lieux et nos luttes.

  • Speaker #3

    Sous-titrage Soci

Chapters

  • Intro

    00:00

  • Partie 1 : présentation des invité.es, du lieu, et de l'histoire de l'association

    01:19

  • Partie 2 : personnes et services

    08:13

  • Violences conjugales dans les couples LGBTQIA+

    17:08

  • Partie 3 : relations partenariales

    43:31

  • Partie 4 : violences envers les personnes et les lieux queer

    53:52

  • Partie 5 : perspectives d'évolution et bilan

    01:00:39

  • Outro

    01:06:10

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Description

Cette association a été pionnière sur la question des violences dans les couples LGBTQIA+ en s’y penchant en 2014…


Nous sommes au GAGL45, centre LGBTI+ d’Orléans, pour ce 7ème épisode !

Vous y entendrez parler de l’importance de la pédagogie, des stratégies de l’extrême-droite, du référendum du mariage pour toustes en Irlande, et de bien d’autres choses encore !

Merci à Mélanie Rocher, présidente de l’association, de s’être rendue disponible !


TW : cet épisode fait mention de violences LGBTphobes.


Vous pouvez retrouver le GAGL45 :

Lexique des termes et structures cité.es dans cet épisode :

  • APGL : Association des Parents Gays et Lesbiens.

  • CNDA : Cour Nationale du Droit d’Asile.

  • DLA : Dispositif Local d’Accompagnement.

  • ETP : Equivalent Temps Plein.

  • LGBTphobie intériorisée : se dit d’une personne LGBT pensant et exprimant elle-même des propos LGBTphobes.

  • Mégenrage : ne pas s’adresser à une personne avec les pronoms et les accords correspondant à son genre.

  • Outing : révéler l’homosexualité et/ou la transidentité d’une personne sans son accord.

  • Transmisogynie : forme de misogynie et système de discrimination vécu.es spécifiquement par les femmes transgenres.


Pour toustes les auditeur.ices, vous pouvez me contacter via ces différentes plateformes : https://linktr.ee/lepodsam

Et si le podcast vous plait, un partage aiderait énormément le projet !


Jingle d’introduction du podcast : Erothyme – Along the Arc : https://erothyme.bandcamp.com/album/along-the-arc Jingle de la partie 4 du podcast : Flames – Kbam Willis : https://pixabay.com/fr/users/kbamwillis-43489384/ Autres jingles : https://pixabay.com/fr/music/search/jingle%20podcast/



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Ce centre LGBT a la particularité de former au national des institutions sur la question des violences conjugales dans les couples LGBTQIA+. Concernant certains acronymes et noms de structures, un lexique est disponible en description de cet épisode. Notez également que cet épisode va faire mention de violences envers les personnes et les lieux queers. Salut c'est Sam, militant queer en association depuis plusieurs années déjà, mais surtout, militant depuis toujours, au fin fond de ma chair. Et aujourd'hui, pour le septième épisode de Nos lieux et nos luttes, avec Mélanie Rocher, présidente de l'association, on vous raconte l'histoire du GAGL45, centre LGBTI+, d'Orléans.

  • Speaker #1

    Bonjour, merci de l'invitation. Du coup, Mélanie Rocher, comme vous l'avez dit, moi je suis présidente de l'association depuis 4 ans. Au préalable, j'avais été deux ans vice-présidente et ça fait quasiment dix ans que je suis bénévole au sein du GAG 45. Donc j'ai vu quelques postes, on va dire. Il faut savoir que c'est une association qui a été créée en 1990. Donc on a un petit peu de vécu et un peu d'expérience. Nous, l'idée de créer une association, c'était un groupe d'hommes gays qui était en terrasse en 90. et qui se disaient que ça serait quand même un gag de créer une asso LGBT, alors une asso gay à l'époque, à Orléans, alors que l'homosexualité est considérée encore comme une maladie mentale. Il faut savoir que ça a été considéré comme une maladie mentale jusqu'en 1992. Et du coup, l'idée a prise. Ils se sont dit, mais oui, c'est un gag. Et ben, groupe Action Gay. Et c'est comme ça que le signe est resté. Parce que c'était vraiment un gag de créer une asso LGBT en 90 Orléans et en France. En sachant qu'on a rajouté, puisqu'aujourd'hui on est GIGN, il a fallu 10 ans pour rajouter le N parce qu'il n'y avait pas de femmes au début. Et après, on a deux femmes qui se sont battues pendant 10 ans pour obtenir le N, pour faire la place aux femmes. Et puis après, on a rajouté le 45 et le centre LGBT+, d'Orléans. Au fil des années, le 45 nous a semblé essentiel pour se situer en France, parce que GAGL, ça pouvait être partout en France. Et c'est vrai qu'on m'a fait le choix de rajouter 100 KGBT+, pour se dire que ça englobe toutes les personnes. Parce que si on voit GAGL, on va ajouter le T ou d'autres lettres d'ailleurs. Ça devenait compliqué déjà que GAGL, tout le monde ne sait pas forcément ce que ça signifie. Donc comme ça, on a fait, on va dire, un peu un nom pommain pour notre association, en sachant que l'association, quand elle a été créée en 1990, il n'y avait que trois missions. L'idée était vraiment de se battre, parce qu'en 1990, on était en pleine épidémie du VIH. Donc l'idée, c'était vraiment d'avoir un pôle et une action santé de prévention et de lutte contre le VIH, et d'information, un pôle convivialité, parce que les personnes à l'époque, et bah... être gay était considéré comme une maladie mentale, donc se rencontrer n'était pas toujours simple. Et trouver des moments pour s'amuser et se rencontrer dans des lieux safe n'était pas simple. Donc un pôle confidentialité. Et le troisième axe, c'était la reconnaissance de la déportation homosexuelle lors de la Seconde Guerre mondiale. Donc vraiment, c'est un devoir de mémoire. Donc ces trois axes qui existent toujours dans notre association, on a rajouté quelques arts depuis, mais c'est trois axes de création on va dire. Pour l'instant on est 28 bis rue Saint-Anne, nous on est en plein cœur du centre-ville, on est sur une petite rue qui est parallèle à la rue principale, la rue de la République, la rue principale avec tous les magasins du centre-ville. Après on change de nouveaux locaux aujourd'hui parce que quand on a pris nos locaux en 2000... On a ouvert nos locaux en 2008, mais quand on les a pris en 2007, dans le projet c'était un salarié, aujourd'hui on en a deux. On va être amené à changer, à déménager. quand on aura trouvé les locaux adéquats à nos missions. On faisait des permanences le samedi après-midi à la Maison des associations d'Orléans pour recevoir le public. Mais en 2005-2006, le conseil d'administration de l'époque a commencé à se dire que ça devenait compliqué parce qu'on recevait de plus en plus de monde, que les personnes qui venaient à la Maison des associations pour nous rencontrer, en fait, elles arrivaient à l'accueil de la Maison des associations. Et la personne à l'accueil de la maison des assos disait Ah, c'est pour les gays, c'est par ici ! Niveau discrétion, on repassera. Les confidences n'étaient pas possibles, donc l'idée a commencé à émerger en fin 2005, début 2006. Maintenant, c'est un très, très gros axe de développement parce que l'idée, c'est d'avoir un local, mais avoir un local... Et à ce moment-là, c'était encore complexe. Et puis, on n'avait quasiment pas de budget. Donc, il fallait trouver, parce qu'on n'avait pas besoin de gros budget à ce moment-là. Et il fallait trouver les fonds. Donc, c'était vraiment un gros projet. Il fallait trouver le Locan. Et du coup, le Locan a été trouvé. Les fonds ont été trouvés en 2007. Et on a pu ouvrir en 2008 notre local. Ce n'est pas forcément des locaux associatifs qui sont compliqués à trouver. Ce sont des locaux adaptés à notre recherche. Parce que comme on souhaite avoir plusieurs petits bureaux et un grand espace d'échange, parce que nous, dans nos locaux, il faut savoir qu'actuellement, on a un bureau individuel pour les entretiens individuels et qui sert de base à notre coordinateur. Et puis après, on a un grand espace où on fait des actions conviviales, des réunions, des soirées-débats, tout ça. Et après, on a une espèce de... Tout le monde, on a aménagé en bureau et en zone de stockage pour aujourd'hui notre deuxième volontaire, pour notre deuxième salarié et pour le bureau. Donc en sachant que pour toutes ces personnes-là, il n'y a que trois bureaux et trois postes d'ordinateur. Donc ça demande une organisation, une adaptation. Et là aujourd'hui, ce qu'on voudrait, c'est au moins quatre ou cinq petits bureaux. pour avoir de la place, que chaque personne ait son espace de travail. Enfin, chaque personne, au moment que le bureau ait son espace de travail. Mais on voudrait garder cette grande salle pour recevoir, continuer à recevoir et faire des actions conviviales ou des réunions. Et à Orléans, c'est soit des petits bureaux, soit des grandes salles, on va dire. Et donc, on n'arrive pas à trouver les deux. C'est un peu ça qui nous met en difficulté. Ce n'est pas forcément le fait qu'on soit une association. Même nos soirées conviviales, avant, on ne limitait pas le nombre de personnes. Mais par exemple, aujourd'hui, on peut organiser des soirées raclettes et en fait, on est obligé de limiter et de faire sur réservation parce que sinon, on ne peut pas accueillir tout le monde.

  • Speaker #0

    Quel impact l'obtention du mariage pour toutes et tous en 2013 a eu sur le GAGL 45 ? C'est ce que nous allons évoquer dans cette deuxième partie, les bénévoles, les salariés, le public et les actions du GAGL 45.

  • Speaker #1

    Jusqu'en 2008, il n'y avait que des bénévoles dans l'association. Avec la création... L'ouverture du local, il y avait une vraie volonté que le local soit ouvert du lundi au vendredi, tous les après-midi, pour tout public. Du coup, il y a eu l'embauche d'un salarié, d'un premier salarié, donc en 2008. En 2012-2013, on a accompagné notre premier volontaire en service civique et on a embauché notre deuxième salarié l'an dernier, en 2023, dans le cadre de notre projet de développement associatif. Et depuis 2018, on accompagne un deuxième volontaire en service civique également. Donc ces deux salariés, ces deux volontaires viennent renforcer l'équipe, l'association. Et sans eux, concrètement, on ne pourrait pas exister aujourd'hui, parce qu'ils font quand même beaucoup de choses. Et en complémentarité, on a cinq, six bénévoles qui sont là, on va dire, alors pas tous les jours, mais régulièrement et quotidiennement, qui sont là pour le fonctionnement de l'association. Et on a une quarantaine de bénévoles qui sont là sur l'année, sur les différentes missions. Il y a plus d'une centaine d'adhérents dans l'association. Après, on a pu constater quand même qu'il y avait une très grosse diminution du nombre de bénévoles après 2013. En fait, il y avait beaucoup, beaucoup de personnes qui militaient, qui étaient bénévoles dans notre association avant le mariage. Et une fois qu'on a obtenu le mariage, on a eu une très grosse diminution du nombre de bénévoles. Et on a réaugmenté en 2007-2018 et en fait le Covid étant passé par là, on a rediminué et on voit une vraie difficulté à mobiliser. Nous Orléans, à mobiliser les personnes, mais ce n'est pas que dans notre association, il y a plusieurs associations orléanaises qui font ce constat. Mais en France aussi, je pense que ce n'est pas que Orléans de mobiliser. On veut qu'il y ait des actions. Organiser ça le manque du temps, bénévole, ce n'est pas simple. Moi je dis souvent aux personnes, il faut qu'il y ait 5, 6, 7, pas plus d'une dizaine de personnes en tout cas, personnes qui sont bénévoles, qui sont là au quotidien, parce que dans le fonctionnement administratif de l'association, il en faut qu'il soit beaucoup plus mobilisés que d'autres, mais sur des actions de convivialité, de prévention des discriminations, de prévention de santé. Si on avait besoin de 500 heures de bénévolat et qu'on avait 50 bénévoles qui le faisaient, eh bien ça fait 10 heures par personne dans l'année, alors que s'il n'y en a que 5, ça fait 100 heures de bénévolat dans l'année. Donc plus on est nombreux, plus on peut faire de choses et moins on va y passer de temps. Entre 2008 et 2020, on a créé d'autres pôles, un pôle prévention des discriminations. où en fait on fait des interventions middle school et des formations professionnelles et on a accentué on va dire notre pôle sur l'accueil et l'accompagnement des personnes. On fait que de l'accueil individuel, nous on est ouvert lundi au vendredi de 14h à 18h sans rendez-vous et le matin sur rendez-vous. Et dans l'accueil et l'accompagnement des personnes, on va faire tout ce qui va être accompagnement sur les questionnements liés à l'orientation sexuelle ou à l'identité de genre. Mais on va accompagner aussi beaucoup de familles, de proches, particulièrement des proches des personnes trans. Et on va faire tout ce qui va être l'accompagnement social, juridique, administratif, que ce soit pour les personnes trans, parce que pour les personnes LGBT+, c'est surtout les personnes trans qui ont un besoin d'accompagnement juridique. les démarches et pour les demandeurs d'asile. Nous on a vu ces dernières années, il y a 6-7 ans, on accueillait 5-6 personnes trans dans l'année. Aujourd'hui on en accueille 5-6 par semaine et pareil il y a 10 ans on a accompagné une dizaine de demandeurs d'asile par an, aujourd'hui on en accompagne une trentaine. C'est vraiment, il y a vraiment une évolution du public. Avant le mariage, les gens venaient à notre local ou à nos actions parce qu'ils avaient besoin de se rencontrer, parce qu'ils avaient envie de lutter, ils voulaient le mariage. Donc c'était se rencontrer, c'était échanger, c'était se battre ensemble pour la cause commune du mariage. Aujourd'hui, dans le public que l'on reçoit, c'est vraiment sur des difficultés sociales, professionnelles, d'acceptation, de coming out ou de questionnement. Mon enfant vient de me dire qu'il s'identifiait comme un garçon, mais j'ai accouché d'une fille. Alors moi, ça ne me pose pas de soucis, mais je ne sais pas en fait. Je ne sais pas ce que ça veut dire. Je ne sais pas ce que je dois faire. Alors ça reste mon enfant, mais je ne sais pas ce que je dois faire. Et puis les demandeurs d'asile, c'est beaucoup de personnes qui, étant maltraitées, violées, j'en passe dans leur pays. arrivent en France et ont un vrai besoin d'avoir le statut de réfugié. Et ça, ça demande du temps d'accompagnement. On passe entre 50 et 70 heures par demandeur d'asile, donc ça demande du temps d'accompagnement. Les demandeurs d'asile sont tous accompagnés par nos salariés, parce qu'ils sont là toute la semaine. Et elles sont accompagnées dans la partie sociale, entre guillemets, quand elle vient de nos actions conviviales par les bénévoles, pour se rencontrer, mais sur l'accompagnement vraiment, pour leur demande d'asile, c'est fait par nos salariés. Après, il arrive, il faut savoir que dans le parcours d'accompagnement pour la demande d'asile, Nous, on accompagne les personnes dans la gestion du stress, dans leur repenser, leur réfléchir et pouvoir redire tous les détails. Donc, toute cette préparation, cette écriture d'histoire, c'est nos salariés qui la font. Et ça arrive qu'on ait un ou deux bénévoles qui aident à l'écriture de l'histoire, mais majoritairement, c'est nos salariés. Par contre, quand on va faire des entretiens de préparation pour le rendez-vous à l'OFSA ou à la CMDA, Là, il peut y avoir un salarié et un bénévole qui font un entretien pour vraiment préparer à l'entretien. Moi, je me souviens de mes premiers échanges avec des demandeurs d'asile. Ils me disaient qu'ils voulaient des détails, de savoir quand est-ce que je me suis rendu compte que j'étais homo, comment s'est passé ma première fois, avec qui, quand mon village s'est rendu compte que j'étais violée. Ils voulaient savoir par combien de personnes. Quand, à quelle date c'était, à quelle heure c'était, combien de temps ça a duré, mais vraiment des choses qu'on ne penserait même pas demander à d'autres personnes. Même des personnes victimes de violences en France, on ne leur demanderait pas tous ces détails et les demandeurs d'asile doivent les donner. Donc c'est aussi très contradictoire puisqu'on essaie de les aider à se reconstruire, mais en même temps, il faut les aider à se replonger dans les souvenirs qui sont traumatisants. Donc c'est compliqué, c'est un vrai travail très très compliqué.

  • Speaker #0

    Salut, ça va ? Ouais et toi ? Ouais ça va mais bon... Hier en soirée, énorme drama pour rien, y'a un mec qui s'est pointé en pleurant, il est allé vers son groupe de potes, j'entendais d'une oreille, il disait que son mec était violent avec lui, bref... Bah donc comment ça un énorme drama pour rien ? Bah le gars c'était une caisse de muscles, je veux dire, je pense que juste son mec là il était encore plus caisse, et qu'il a juste perdu leur baston, c'est tout, les violences conjugales ça existe pas entre deux hommes, faut pas abuser. Alors d'abord, on va définir de quoi on parle. L'Organisation Mondiale de la Santé définit la violence comme l'usage délibéré ou la menace d'usage délibéré de la force physique ou de la puissance contre soi-même, contre une autre personne ou contre un groupe ou une communauté qui entraîne ou risque fort d'entraîner un traumatisme, un décès, un dommage moral, un mal-développement ou une carence. Elle couvre également toute une série d'actes qui vont au-delà des actes de violence physique, incluant menaces et intimidations. Outre la mort et les traumatismes, elle englobe la multiplicité des conséquences souvent moins évidentes des comportements violents comme les atteintes psychologiques et les problèmes de carence et de développement affectif qui compromettent le bien-être individuel, familial et communautaire. Car ouais, lorsqu'on parle de violence, c'est capital de pas oublier les conséquences que cela va entraîner sur tous les aspects de la vie de la victime et ceux durant toute sa vie. Ensuite, par violence conjugale, on entend des violences subies par sa ou mon partenaire ou sa ou mon ex-partenaire. Cette nuance, elle est aussi super importante car réussir à partir ou à quitter son agresseur ou son agresseuse, ça met pas nécessairement fin aux violences. Très loin de là, parce que les agresseurs, agresseuses peuvent encore suivre la victime, faire pression sur elle par le biais des enfants, de connaissances en commun, ou encore la harceler sur internet ou par téléphone. Ces violences, elles sont en théorie punies par la loi et elles sont multiples. Il y a les violences physiques, donc les coups et les blessures, les violences verbales comme les insultes, les violences psychologiques qui comprennent l'isolement, le chantage, la manipulation, les violences sexuelles, donc les viols ou les agressions sexuelles, et les violences économiques et matérielles. c'est-à-dire avoir l'ascendant sur les finances de la victime, mais aussi sur son accès à d'autres ressources comme le logement ou la nourriture. Et bien qu'un cas isolé de violence c'est déjà suffisamment grave en soi, les violences dont on parle ici, elles ont plutôt la particularité d'être répétées dans le temps et d'être construites autour de la notion d'emprise, je te détaillerai ça un peu plus tard. Si t'as bien écouté donc la première définition de l'OMS que j'ai donnée, il est spécifié contre une autre personne ou contre un groupe ou une communauté Et les LGBT, c'est à la fois des personnes, et une communauté qui subit déjà des discriminations. Et donc si, contrairement à ce que tu dis, ça existe bel et bien, les violences conjugales dans nos communautés, mais malheureusement il y a certains membres de la communauté elles-mêmes qui ont tellement intériorisé que les violences conjugales, comme tu le dis injustement, c'est un homme et une femme, que les victimes LGBT elles-mêmes, elles arrivent parfois pas à se reconnaître comme étant victimes de violences conjugales et à légitimer leur vécu sur cette question. Alors bien sûr, dans les violences conjugales, il y a une histoire indéniable de domination masculine, mais c'est aussi une question de contrôle, de pouvoir d'un individu sur un autre. Et c'est justement ça, l'emprise dont je te parlais tout à l'heure. Et c'est un concept absolument indispensable dans la question des violences conjugales. L'emprise, elle se construit petit à petit. Elle porte souvent le masque d'une idylle fictive derrière lequel se cache un visage éraflé par un besoin gargantuesque de posséder l'autre. Et je te devance, avant que tu me poses l'éternelle question, mais pourquoi elle se part pas à la victime ? Bah, à cause de l'emprise, justement. Et des nombreux points de vulnérabilité sur lesquels l'agresseur a eu tout le temps de créer son royaume. Sur ce sujet, on dit souvent ça ne commence jamais par une gifle Eh ben, c'est vrai, si ça commençait par une gifle comme ça direct, tout le monde s'en irait. Mais c'est pas le cas. Et pour la communauté LGBT, il y a plein d'autres éléments à prendre en compte. Déjà, il faut se dire que ces quatre lettres, elles représentent différentes catégories très hétérogènes de personnes qui ne sont pas sujettes aux mêmes discriminations face aux violences de manière générale, et donc face aux violences conjugales également, on va y revenir. Tu te rappelles l'autre fois dans l'épisode 6, je te citais le fait que le mariage pour les couples de même sexe en France avait été acté en 2013. Quand le GAGL45 a souhaité se pencher sur cette question des violences conjugales dans les couples LGBTQIA+, certaines personnes de la communauté ont elles-mêmes rejeté ce travail sur cette thématique, car elles avaient peur de donner une mauvaise image de la communauté à la société. Les débats sur le mariage pour tous à cette époque, ils ont déjà en eux-mêmes entraîné tellement de violence que certains et certaines militants militantes voyaient la question des violences conjugales comme une balle dans le pied de tirer. et comme un sujet qui allait être utilisé contre la communauté par les mouvements LGBTphobes. Ah vous leur avez donné le mariage alors qu'ils se tapent dessus ? Bah ouais tiens, un point commun avec les hétéros. Il y a un article de Slate qui date de 2012, donc en plein dans l'œil du cyclone de l'obtention de ce droit du mariage, qui nous révèle qu'à travers des témoignages, il y a d'autres peurs qui rentrent en compte. La peur de ne pas être pris ou prise au sérieux, ça c'est un peu la même chose que pour les femmes hétéros lors des dépôts de plaintes, notamment à cause des stéréotypes de genre. Dans d'autres articles à la même époque sur la même plateforme, il y a un homme qui avoue que lors de son dépôt de plainte, l'agent de police en face de lui lui a fait comprendre qu'il avait juste perdu une bagarre entre hommes, exactement comme tu viens de le dire. Une femme victime de sa compagne a quant à elle eu droit à... C'est un crêpage de chignons entre filles. Déjà, dans les violences conjugales hétéro, les victimes ne sont pas tout le temps crues. Alors pour les couples homosexuels, c'est le festival de la double humiliation, celle de subir d'abord les violences de ça en partenaire, puis la violence de ne pas être pris ou prise au sérieux par les institutions juridiques ou médicales censées les protéger. Et il y a un manque de ressources énorme pour accompagner les personnes dans cette situation. Imagine te pointer chez un ou une médecin légiste pour faire constater tes blessures et te retrouver face à quelqu'un d'homophobe ou de transphobe. Je te laisse imaginer les dégâts par-dessus les dégâts. A l'époque de cet article, en 2012 donc, la peur de la solitude est aussi plus accrue. Les rencontres se faisant plutôt dans de rares lieux où on connaît déjà tout le monde, dans des petites villes ou à une ère où les rencontres sur internet et les applications de rencontres ne sont pas encore monnaie courante, et où on en arrive souvent à connaître les mêmes personnes que son agresseur ou son agresseuse vu qu'on évolue dans les mêmes milieux. Même dans des études plus récentes, il est stipulé que parfois dans nos communautés, le ou la partenaire est le seul rempart contre le monde, pour peu que la victime soit déjà isolée de sa famille ou du monde professionnel, de par son orientation sexuelle ou son identité de genre. Du coup la dépendance elle est encore plus accrue, l'emprise également, et là où dans les couples hétéros ces facteurs de vulnérabilité ils apparaissent souvent sous l'impulsion de l'auteur qui isole sa victime, bah là cet isolement et cette ostracisation ils existent déjà. D'ailleurs là je t'ai parlé principalement des personnes homosexuelles, alors imagine l'impensée de cette question pour les personnes trans par exemple. En fait pour amplifier ça va être un cocktail molotov de tous les mécanismes des violences conjugales mélangés à tous les mécanismes de LGBTphobie. Concrètement ça va donner menaces d'outing, mégenrage conscient, chantage aux hormones ou aux vêtements pour les personnes trans ou des remarques mal intentionnées sur leur corps, des violences verbales LGBTphobes pour peu que l'agresseur ou agresseuse soit plein d'homophobie ou de transphobie intériorisée, ou encore la menace de révéler le statut sérologique de son partenaire, surtout dans les couples d'hommes gays, peu importe que ceci soit avéré ou pas, parce que la sérophobie et l'homophobie sont encore malheureusement intimement liées, et en conséquence, là où les femmes hétéros peuvent être soutenues par leurs proches, les victimes LGBT peuvent se retrouver encore. plus seules si tout cela est révélé à leur famille par exemple. On peut aussi rajouter comme illustration le cas suivant. Les structures d'accueil des victimes étant adaptées aux couples hétérosexuels, elles sont alors non mixtes. Et à raison. Cependant, pour les violences dans des couples homosexuels, cela signifie que les hommes victimes de leurs partenaires ne peuvent pas y accéder à ces structures, ou encore que, à l'inverse, les femmes autrices sur d'autres femmes peuvent, a contrario, entrer dans les structures où leurs victimes sont hébergées. N'en parlons même pas pour les personnes transgenres qui sont quant à elles trop souvent ramenées à la question de leurs organes génitaux, rien que dans la problématique des toilettes publiques. Alors pour l'hébergement, je t'en parle même pas. Parce qu'il y a ce fantasme de la femme trans qui agresserait les femmes cisgenres dans les toilettes, alors que comme l'a dit la députée espagnole Irene Montero, ce ne sont pas les personnes trans qui insécurisent nos maisons, nos lieux de travail et nos espaces de loisirs, ce sont les agresseurs machistes, c'est le patriarcat. Ici. elle parle de violences dans les couples hétérosexuels. Un autre exemple également sur la question des féminicides, le décompte ne prend en considération que les femmes cisgenres, alors que les femmes transgenres sont elles aussi bien sûr sujettes aux féminicides également, et pas des moindres. Lexi, aggressively trans sur Instagram, l'explique très bien sur son profil dans une vidéo publiée sur son compte le 10 juillet. Les féminicides sur les femmes transgenres sont souvent perpétrés de manière encore plus violente, la transmisogynie étant une discrimination spécifique. qui a cela, entre autres, comme conséquence. Il est d'ailleurs difficile de comptabiliser les meurtres des femmes trans et des personnes trans de manière générale, car ces victimes sont souvent comptabilisées dans leur genre de naissance et non dans leur genre réel. Pour rentrer plus en détail sur ces sujets, je te laisserai aller voir les vidéos sur son profil. Et là encore une fois je t'ai parlé des couples homosexuels et des personnes trans, mais sur le site womenslaw.org, site américain donnant accès à de nombreuses informations juridiques sur les violences, il y a des précisions sur d'autres membres de la communauté encore moins prises en compte dans les études, comme les personnes intersexes. Ici les agresseurs ou agresseuses vont alors par exemple pousser les personnes à se conformer aux stéréotypes de genre que les médecins leur ont assignés à la naissance, notamment en les poussant à d'autres mutilations génitales. Sur ce site on parle aussi des personnes asexuelles par exemple. Avec des agresseurs-agresseuses qui leur assènent que leur asexualité est une maladie qu'il faut soigner par le biais de viols correctifs, par exemple, où l'agresseur-agresseuse va en plus de ça appuyer sur les réactions ou nos réactions du corps de la personne dans ces moments-là, ou en leur disant que leur asexualité est un mensonge et que la réalité c'est que personne ne veut d'elleux. Ok, je veux bien croire, mais t'as des preuves de ce que tu dis ? Des chiffres ? Les chiffres et les études francophones, elles sont encore assez maigres, mais depuis 2020, il y a quand même un peu plus d'articles de presse sur cette question, en France, et il y a certains chercheurs qui se sont penchés dessus. Je veux aussi te citer des sources anglophones, principalement américaines, parce que les chiffres, ils sont assez criants. En France déjà, donc, il y a l'enquête Virage, violences et rapports de genre de Mathieu Trachman, chercheur sociologue, et Tania Lejbowicz, sociodémographe, qui a été publiée en 2021. et elle met en lumière deux choses. D'abord, le manque de données sur la question, il serait dû au fait que toutes les personnes LGBT ne le déclarent pas publiquement, et déclarent encore moins si elles sont victimes de violences. Ensuite, les personnes LGBT peuvent subir les mêmes violences que la face de la population et des violences spécifiques. Ça, c'est tous les exemples que je t'ai cités tout à l'heure. L'étude nationale relative aux morts violentes dans le couple de 2019 indique quant à elle qu'il y a eu 8 décès de couples homosexuels, dont 7 sont des couples d'hommes cette même année, contre 3 en 2018. Sur les sources anglophones, il y a une étude américaine de 2015 de The Williams Institute qui dit que 25 à 40,4% des femmes lesbiennes interrogées sont ou ont été victimes de violences. Pour les hommes gays, on passe de 26,9 à 40%, et pour les personnes trans, 31,1 à 50%. Pour rentrer plus en détail sur cette question, il y a une autre étude de la même année du National Center for Transgender Equality qui a interrogé 28 000 personnes trans, et les chiffres sont alarmants, bien que malheureusement pas surprenants. Sur ces 28 000 personnes, 42% sont ou ont été victimes de violences conjugales, et parmi ces 42%, 67% étaient des travailleuses du sexe, 61% étaient sans domicile fixe, 61% étaient natifs, natives américaines, 54% sont des personnes racisées. Et enfin, je te citerai une dernière étude américaine de 2020 intitulée Intimate Partner Violence in Transgender Populations qui dit que les personnes transgenres, elles ont 1,7 fois plus de risques d'être victimes de violences conjugales, tout type de violences conjugales confondues, que si on parle des violences conjugales physiques, c'est 2,2 fois plus de risques, et que si on parle des violences sexuelles, toujours dans le couple, c'est 2,5 fois plus de risques pour les personnes cisgenres. Ben ouais, mais d'accord, mais du coup, tu proposes de faire quoi ? Dans un article de Tétu du 3 septembre 2020 de Nicolas Schaeffer, on apprend qu'un an après le Grenelle des violences conjugales en 2019, deux députés, Laurence Vonsenbrock et Raphaël Gérard, ont interpellé Elisabeth Moreno, qui était alors ministre de l'égalité femmes-hommes, sur la question des violences conjugales dans les couples homosexuels. Marlène Schiappa, l'année d'avant, elle n'avait rien voulu entendre sur cette question, et ces deux députés ont donc proposé un article de loi dans le projet de loi entier des violences conjugales de manière générale. Et l'article qui a été proposé par ces deux députés pour mieux prendre en compte ce phénomène, il a finalement été supprimé par les sénateuristes LREM, celle-ci justifiant cette décision par un nombre de plaintes pas assez conséquents et par le fait que recueillir des données relatives à l'orientation sexuelle serait contraire à la loi européenne. Il faut donc déjà un réel investissement du gouvernement. Et avec celui-ci, j'ai pas beaucoup d'espoir. Les campagnes du gouvernement, d'ailleurs, justement, sur cette question, elles sont pas du tout adaptées aux couples LGBTQIA+. En général, elles mettent en scène des femmes plutôt blanches de la quarantaine, victimes de leur mari. Sur ce sujet, il faudrait aussi former les professionnels, y compris ceux qui travaillent déjà dans les violences conjugales. Toujours dans les articles de Tétu, on voit que les écoutants et écoutantes du 3919, donc le 3919 c'est le numéro national d'aide aux victimes de violences, Donc ces écoutants et écoutantes ne sont pas formés, et sur 20 428 prises en charge téléphoniques en 2017, il y avait quand même 70 couples d'hommes et 119 couples de femmes, qui du coup n'ont pas été pris en charge correctement. Les réponses qu'on leur donne ne pouvaient pas être adaptées parce qu'il n'y a pas de structure ou de solution qui peuvent être proposées dans ces cas-là. SOS homophobie ne traite pas non plus les violences conjugales dans les couples LGBTQIA+, parce que ce n'est pas des violences sur les LGBTIphobies à proprement parler. Alors que, en fait, oui. vu les différents facteurs de vulnérabilité impliqués sur cette question. Il y a aussi d'autres articles qui évoquent un potentiel partenariat justement entre SOS Homophobie et France Victime, mais j'ai rien trouvé sur le sujet. Il y a deux associations qui existaient, une qui s'appelait Agir et une qui s'appelait Air Libre, qui était pour les lesbiennes la deuxième, mais elles ont cessé d'exister sans trop d'explications. Ce serait donc intéressant de se pencher sur un accompagnement par les pairs, par des personnes ayant déjà subi ces violences spécifiques, qui souhaiteraient en accompagner d'autres sur ce sujet. ou encore sur la création d'associations, de permanences, de lignes d'écoute dédiées à ces problématiques spécifiques. Et pour finir, il y a aussi l'accompagnement des auteurs et des autrices, qui est déjà un sujet épineux. Les structures et les professionnels qui les accompagnent sont plus rares que pour les victimes. Lorsqu'on parle d'accompagnement des auteurices, il ne s'agit bien entendu pas d'excuser les violences perpétrées, mais de proposer une prise en charge globale, en les responsabilisant sous d'autres angles que l'aspect purement pénalisable, et ce pour, par exemple, pas mettre tout le poids de la reconstruction et de la réparation seulement sur les victimes, mais surtout pour éviter la récidive, car s'il n'y a plus d'auteurs, il n'y a plus de victimes. on en est encore très loin.

  • Speaker #1

    Je pense quand même qu'on a du mal à parler des violences dans les couples LGBT+, parce que on va dire que le point commun entre les... violence conjugale dans les couples hétéros et dans les couples LGBT+, c'est l'autre. Parce que on a peu de chiffres, mais malgré tout, le peu de chiffres, on voit qu'il n'y a quasiment pas de couple lesbien de deux femmes qui sont victimes et du coup d'autrices. Il n'y a quasiment pas d'autrices, mais par contre dans les couples d'hommes, il y a beaucoup plus de victimes. et du coup de violences dans les couples d'hommes. Et du coup, le point commun, c'est l'auteur, c'est l'homme qui est auteur des violences. Alors, il y a des femmes qui sont autrices, il y a des hommes qui sont victimes de femmes dans les couples hétéros, même si on n'en parle pas beaucoup, il y en a. Mais malgré tout, le point commun, c'est quand même l'homme qui est auteur. Et je pense que c'est... Aujourd'hui, on parle beaucoup de féminicide, des femmes victimes. Et du coup, je pense que les hommes gays qui sont victimes de leur conjoint, ils ont aussi du mal à en parler parce que aller porter plainte contre son conjoint, c'est se dire mais je suis un homme et je ne peux pas me défendre De se dire, par rapport à toute cette pression sociale qui existe, de se dire mais l'homme, il sait se défendre, il sait se battre, il est viril Le annonce dire. Moi, je suis victime et très, très compliquée. Et dans les couples LGBT+, en plus de se dire, ça veut dire que je passe mon coming out, il y a cette question de patriarcat et de tous ces stéréotypes autour des hommes, de la virilité, de la force, de la masculinité, et de se dire, mais les hommes aussi peuvent être victimes. Et je pense que c'est ça en fait qu'il faut pour déconstruire. Et je pense qu'il y a un vrai travail sur la déconstruction. Les hommes aussi peuvent être victimes, mais surtout l'accompagnement des hommes, des auteurs, des hommes ou des femmes, mais des auteurs de violences conjugales. Parce qu'aujourd'hui, on accompagne les victimes, mais on n'accompagne pas les auteurs. Les violences sont complexes et à décrypter parce qu'il y a... Il y a toujours eu des violences, il y a toujours eu des agressions. Avant, on n'en parlait pas, aujourd'hui on en parle. Et puis avec les réseaux sociaux, ça va à une vitesse, ça va à une très grande vitesse. Et des fois, on me demande s'il y a plus de violences aujourd'hui qu'il y a 20 ans. Dans les chiffres, oui, il y a plus de violences. Maintenant, est-ce que dans la réalité, il y a plus de violences ? Je ne sais pas. Parce que je pense qu'avant, on ne portait pas... On ne portait pas plainte, on n'en parlait pas, ça restait dans le cadre, dans la maison entre les murs. Ou quand on était agressé dans la rue, ça passait sous silence pour tout ce qu'on a pu dire. Mais aujourd'hui, on en parle un peu plus. Est-ce que les chiffres augmentent ? Mais les chiffres augmentent. Est-ce que les actes augmentent ? Je ne sais pas. En fait, nous, c'est un travail qui est remassé. En 2014, on a accompagné une stagiaire qui a proposé un projet pour travailler autour des violences conjugales dans les cas de même sexe. On s'est tout de suite dit, ah bah oui, carrément, il y a un vrai sujet. Donc, la stagiaire, ça a été vraiment son projet de stage. Et nous, on s'appuie dessus, on a fait évoluer nos connaissances et puis le flyer d'information, les deux flyers d'information qu'on a. C'est réalisé en 2014, qui est sorti en 2015, la campagne, mais on l'a fait évoluer depuis, parce que dans les violences conjugales, on n'est plus de même sexe. les violences qu'on peut retrouver dans les couples hétéros. Mais en plus, il va y avoir le chantage à la outing, le chantage de cellophobie si l'un des deux est atteint du VIH. Et du coup, nous, on va vraiment travailler là-dessus et en parler. Et en fait, cette campagne qui est sortie en 2015, on avait été à l'époque chercher un petit peu de voir s'il y avait d'autres associations qui avaient travaillé sur le sujet. Et en fait, on s'est un petit peu confrontés à un mur en se disant mais on vient d'avoir le mariage, il ne faut surtout pas dire qu'il y a des violences dans le couple Et en fait, on s'est dit bah non, il y a des violences dans les couples LGBT+, il y en a et il faut en parler Donc, on a fait notre travail dans notre coin. Et quand en 2019, il y a eu le... Tout le travail autour des violences conjugales, au niveau national, on a été sollicité justement pour parler des violences conjugales dans les couples LGBT+. Et c'est là où la compagnie aussi est ressortie, d'où l'article 6 en 2021. Et ça nous a permis d'intervenir dans une formation près des gendarmes de la police judiciaire au fort de Brené-Souvoy, dans le cadre de leur formation des violences intrafamiliales. On est intervenu pendant... quatre rangs là-bas auprès de gendarmes de toute la France du coin pour parler des violences conjugales et de qu'est-ce qui se joue dans les violences conjugales avec la particularité d'un couple LGBT+. Pour parler vocabulaire, pour parler, ce qui ressort de ces formations, on intervient aussi auprès des policiers au niveau local, mais ce qui ressortait beaucoup, c'est qu'il y a plein de vocabulaire et en fait, on s'y perd. C'est ce que les gendarmes nous disaient, ce que les policiers nous disaient, c'est qu'il y a un vocabulaire qui est en évolution constante et en fait on s'y perd, il y a trop d'éléments différents et on ne sait pas. Du coup on a fait une formation qui était plutôt sur du vocabulaire, sur de l'information pour que le public LGBT+, s'il vient porter plainte, puisse être accueilli de la meilleure des manières. et on voit sur Orléans qu'il y a une vraie évolution dans l'accompagnement des victimes. Quand ils reçoivent une personne LGBT+, s'ils ont besoin, ils nous contactent. Ou en tout cas, si la personne, la victime est d'accord, ils nous contactent pour nous dire Mais là, il y a une victime LGBT+, à Orléans, elle va avoir besoin d'être accompagnée, pas de souci, qu'elle vienne à notre local. Ça n'arrive pas souvent, parce qu'il n'y a pas tant d'agressions que ça sur Orléans. Mais en tout cas, il y a ce Ausha et les policiers au niveau local sont assez au courant et sont vraiment mobilisés pour accueillir les personnes LGBT+, correctement. Et c'est vrai que c'est plutôt agréable de travailler dans ces conditions. Après, on est aussi dans ces conditions-là parce que ça fait des années qu'on travaille avec les administrations locales, que ce soit la préfecture, la police, la gendarmerie, les mairies. pour accueillir les personnes en toute égalité. Ça me fait penser, on a un bénévole qui fait beaucoup de formation professionnelle et il y a quelques années, il s'est retrouvé, le lundi, il était auprès d'infirmières et de médecins, et le lendemain, il était auprès de policiers, et en fait, aux policiers, il leur a dit, c'est une anecdote qu'il nous avait racontée à l'époque et qui m'avait marquée, mais il leur a dit, mais... Quand j'ai assumé mon homosexualité, je vivais dans un monde où les personnes que j'ai formées en deux jours ne m'acceptaient pas. Hier, j'ai formé des médecins. Aujourd'hui, je forme des policiers. Et bien, à l'époque où j'ai fait mon commune à route, c'était impossible d'imaginer que 30 ans plus tard, je formerais en 48 heures des professionnels qui m'enfermaient. Parce que c'était, à l'époque, on m'enfermait parce que c'était considéré comme une maladie mentale. Mais c'est vrai qu'il y a eu... moins une évolution sur les publics que l'on reçoit, mais sur l'évolution de la mentalité. Et nous, c'est quelque chose qu'on a vraiment à cœur au sein de l'association, dans nos valeurs associatives, de former, de sensibiliser le plus grand nombre, parce que c'est comme ça qu'on fera changer la société. On a beaucoup parlé, nous, au sein de l'association, là, avec tout ce qui s'est passé au niveau politique ces derniers mois. De ce qui s'est passé en Irlande, quand il y a eu le référendum sur le mariage, en fait, les assos LGBT se sont dit, mais il faut qu'on... Il faut qu'on sensibilise nos voisins, notre boulanger, nos commerçants en quartier. S'ils disent non, c'est une prive de nos droits. Et en fait, ils ont fait presque du porte-à-porte pour sensibiliser personne après personne. Et du coup, dans un pays qui est très catholique et où on aurait pu dire mais jamais ils n'obtiendraient le mariage sur un référendum, d'avoir échangé, discuté. En fait, ils n'ont pas fait de manifestation, ils n'ont pas fait de rassemblement. Ils ont fait du porte-à-porte un peu en disant tiens, je vais chercher ma baguette Ah, mais vous savez, il va y avoir le referendum. Si vous votez non, vous votez contre mes droits. Mais on s'entend bien. On s'entend bien. Est-ce que j'ai le... Ben oui, c'est vrai que vous n'êtes pas... Pourquoi vous n'auriez pas le droit de vous marier ? Mais en fait, ils ont fait vraiment de l'échange, du débat. Et du coup, il y a eu le mariage. Il y a eu vraiment un... Enfin, il y a vraiment eu un... Un élan de la population plutôt catholique et du coup qui était plutôt réfractaire dans un premier temps, qui finalement, le mariage, ce n'était même pas une question. C'était bien sûr que les personnes LGBT+, peuvent se marier. Et c'est vrai que nous, avec tout ce qui se passe en ce moment, on se dit, mais tant discuter, tant échanger. Et c'est vraiment une valeur qu'on a au niveau de l'association. On se dit, plus on va faire d'interventions en milieu scolaire, en milieu professionnel, plus on va sensibiliser les personnes, plus la société va être ouverte. et va évoluer, malgré le contexte politique actuel.

  • Speaker #0

    De l'importance de la pédagogie donc. Et cette pédagogie au jour le jour, avec qui vous la construisez au GAGL 45 ?

  • Speaker #1

    Nous on a pas mal de partenariats associatifs, que ce soit des associations féministes, des associations de santé locales avec qui on travaille. On travaille également avec l'APNJL, l'association de parents gays, de parents et futurs parents gays et lesbiennes et on travaille beaucoup avec eux pour faire des actions communes. des actions communes de santé, de prévention. On va faire le site d'action au 1er décembre, par exemple, avec les assos de santé. Ils sont conviés à notre marche sur le village associatif. On va parfois faire des soirées-débats. L'idée est vraiment de travailler avec le milieu associatif local. Et au niveau institutionnel, on va avoir beaucoup de... Alors déjà, on a des... tout ce qui va être des bars, des poolings. Pour nos actions conviviales qui vont être des partenaires, qui vont être vraiment des soutiens et des lieux safe où tout se passe bien. Et au niveau institutionnel, on va avoir, nous on est soutenus financièrement par pas mal d'institutions concernant déjà de l'ARS et la région. Centre Val-de-Loire qui nous soutiennent sur nos actions, sur la région, tout au niveau des salariés avec les capacités. Et on a plusieurs petites mairies du coin qui nous soutiennent pour tout ce qui va être au fonctionnement. Aujourd'hui, la difficulté, c'est qu'avant, on écrivait un projet, on l'envoyait aux financeurs et ils nous finançaient sur le projet global. Aujourd'hui, depuis quelques années, c'est des appels à projets, donc il faut répondre à des petites lignes, à des petites cases. Et donc, pour chaque financeur, il faut adapter le projet. Et compliqué, du coup, on fait ça, mais on a quand même les mairies qui nous financent sur le fonctionnement. et l'État avec l'aide d'ICRA. Pour nous, c'est quasiment que les bénévoles qui construisent les dossiers de subventions. C'est appuyer sur les salariés qui vont rédiger les bilans, qui vont faire certaines rédactions. Je pense par exemple à notre formulateur qui est référent du pôle santé. Il va faire toute la rédaction pour le... une bonne partie de la rédaction sur la question de santé sur le site d'action, par exemple, qui nous finance. Mais tout ce qui va être dossier de subvention à proprement parler, c'est plutôt un ou deux bénévoles du bureau qui s'en occupent. À l'heure actuelle, on est quatre dans le bureau et on est huit au sein du conseil d'administration. Mais il y a un vrai travail en commun avec les deux salariés parce qu'ils sont invités à chaque conseil d'administration, parce qu'on parle du principe qu'on travaille tous ensemble et que c'est primordial. Mais oui, je pense qu'il faut avoir, à titre personnel, mais aussi... Au titre de l'association, je pense qu'il faut qu'on soit vigilant à ce qui se passe autour. Et nous, on a vraiment un choix associatif de se dire, on ne va pas aller... Euh... Faire 15 000 rassemblements, manifestations, hurler dans la rue...

  • Speaker #0

    notre mécontentement, on va plutôt utiliser notre énergie pour sensibiliser les personnes. C'est un petit peu ce que je disais tout à l'heure, mais pour sensibiliser les personnes, pour déconstruire un peu les stéréotypes, parce que je pense que plus on va déconstruire les stéréotypes et échanger avec les personnes, plus l'échange va être faisable, alors que si on sort dans la rue, il n'y aura pas d'échange possible. Oui, on va râler. Mais il n'y aura pas d'échange possible, il n'y aura pas de discussion possible. Alors, avec certaines personnes, la discussion est plus compliquée qu'avec d'autres. Alors, ça peut rendre difficile le dialogue. Maintenant, des fois, on a des belles surprises. Moi, je vais prendre le cas de la mairie d'Orléans, qui est une mairie qui est très à droite. Alors, pas d'extrême droite, mais qui est très à droite. Et pourtant, ils nous soutiennent, ils financent notre... Notre local a quasiment un 80%, donc ce qui n'est pas rien quand même. Et quand on a besoin de matériel pour notre marge de la qualité, c'est du matériel qui nous est prêté. On n'a pas besoin de le louer, donc il y a aussi cet aspect-là. Et du coup, ils sont fermés parce que dans leur politique à droite, ce n'est pas quand même le parti le plus ouvert sur les questions LGBT+. Mais pourtant, quand on a besoin... quand on a besoin, ils sont là. Mais parce qu'on les rencontre régulièrement, on échange avec eux. Donc oui, il y en a qui sont beaucoup plus fermés, et je pense à l'extrême-droite particulièrement, qui se disent dans leur discours, il n'y a pas de soucis avec les homos. Mais comme ils le disent des Noirs ou des Arabes, c'est la même chose. Mais regardez, on est le parti où il y a le plus d'élus LGBT+, ce qui est vrai. Mais... Mais moi, ce que je dis, et ça a été un peu mon combat au mois de juin lors des élections et le combat de l'association, de se dire, oui, ils disent ça. C'est leur discours. Maintenant, regardons les faits. Regardons les faits. Quand il y a eu le PAPS, comment ils ont voté ? Ah oui, mais c'était il y a longtemps, on me répond. Quand il y a eu le mariage, ok, on va prendre que le récent, le mariage en 2013. Comment ils ont voté ? Oui, mais c'était il y a plus de 10 ans, malgré tout. Bon, ok, on va prendre plus récent, parce qu'il y a quand même eu des lois ces dernières années. Comment ils ont voté en 2016 pour l'évolution de l'accompagnement des personnes transgenres, avec l'évolution de la loi. Comment ils ont voté ? Oui, mais ils ont encore changé, ils ont changé. Pas de souci, on va prendre la PME en 2021. Et là, les gens commencent à se dire, bon, peut-être que... Mais parce qu'aujourd'hui, les politiques et l'extrême droite savent communiquer. Et je pense que ça fait partie des... Alors, le grand désespoir, aujourd'hui, je pense que le parti de l'extrême droite, particulièrement, et de la droite, c'est le parti qui sait le mieux communiquer. Qui, dans sa façon de parler, dans sa façon de s'exprimer, ils savent très, très, très bien manier leurs mots et manipuler. Et du coup, c'est comme ça qu'ils manipulent le public. Moi, quand il y a des personnes LGBT+, qui viennent à l'association, qui nous disent mais on vote extrême droite ben, ils ont évolué. On n'est plus autant de Le Pen, de Jean-Marie Le Pen. Ils ont évolué. Donc là, on est toujours dans… Il y a vraiment un travail de pédagogie, mais on y vient toujours à ce travail de pédagogie, finalement. Mais nous, c'est ce qu'on dit souvent, c'est ce qu'on a dit un peu. Ça a été notre… Le manque de bataille entre guillemets au mois de juin, c'est de faire ressortir ça, c'est que, en fait, le RN, comment ils ont fait pour avoir de plus en plus de voix au fil des années, au fil des élections ? C'est parce qu'ils ont été voir les homos, ils ont dit, mais le problème en France, c'est pas vous, le temps que vous restez dans vos familles, vous restez entre vous, vous ne vous avez pas de soucis, le problème, c'est l'immigration. Ils ont été voir les noirs, mais... Mais le souci, c'est pas vous. Vous, bah oui, vous venez, vous venez nous aider à travailler. Vous faites du travail que les Blancs ne veulent pas faire. Le problème, c'est les homos. Ou c'est les Arabes. C'est eux qui ne veulent pas travailler, les Arabes, voyons. Et en fait, comme ça, ils ont grappillé des voix, par-ci, par-là. Et en fait, ce qui fait qu'aujourd'hui, parce que même si... Au niveau des députés, on a le plus grand nombre de députés au niveau du nombre de votants aux dernières législatives. C'est le RN qui a gagné, même s'ils ont fini troisième au siège, au niveau du nombre de sièges, ils ont fini troisième parce qu'il y a eu, entre le parti d'Emmanuel Macron et la gauche, il y a eu une espèce de solidarité en mode, si il y a trois, sur le deuxième tour, il y a trois personnes dont le RN, l'un ou l'autre de gauche ou de macro, on s'en laisse pour faire le barrage. Mais au niveau du nombre de votants, c'est l'extrême droite qui gagne. Et c'est pour ça que je pense qu'il y a un vrai travail d'échange, de discussion, parce que ça nous a, entre guillemets, sauvés aux législatives, parce qu'on est sur un nombre de sièges et ce n'est pas le nombre de votants qui compte, mais aux présidentielles, et ça va arriver très très vite, c'est le nombre de votants qui compte. Et donc, aujourd'hui, si on ne fait pas ce... ce travail de pédagogie, en 2027, c'est le parti d'extrême droite qui passe. Parce qu'ils savent manier leurs mots, ils savent manier... Moi, je me souviens d'une vidéo au mois de juin de Jordan Bardella qui s'adressait aux femmes en disant On dit qu'on est machos, l'extrême droite, mais on est pour les femmes. Et en fait, que ce soit des féministes qui ont démonté vidéo, argument par argument, que Jordan Bardella évoquait. Ils ont coupé sa vidéo en donnant les contre-arguments et les faits surtout. Et c'était une vidéo que j'avais bien appréciée parce que ça a montré, c'était vraiment un travail pédagogique de se dire, ils disent ça, mais ils font ça. Et c'est le contraire.

  • Speaker #1

    Car dans toutes les civilisations modernes, c'est-à-dire dans toutes les civilisations nées de la machine, L'homme se trouve aujourd'hui en face du plus grave conflit de son histoire.

  • Speaker #2

    Pour nos auditrices et auditeurs, ce n'est plus un secret. L'extrême droite et les stratégies qu'évoquait Mélanie participent très grandement aux violences sociopolitiques envers les personnes LGBTQIA+. Et des violences, est-ce qu'il y en a eu sur les locaux du GAGL 45 ? ou sur les personnes qui fréquentent l'association.

  • Speaker #0

    Alors nous, on en a eu beaucoup au moment du mariage. On en a eu deux il y a plus récemment, on va dire. ces trois dernières années. Après, nous, c'est un choix vraiment associatif de ne pas communiquer quand il y a des dégradations pour ne pas mettre en avant les auteurs. C'est vrai que nous, on a vraiment voulu se dire, ben, ne pas mettre en avant les auteurs et presque surtout, ne pas faire peur aux personnes qui viennent dans nos locaux et qui, des fois, nous, on a des personnes qui viennent et qui nous le disent. Ça fait 15 fois que je passe devant votre locale, mais j'osais pas rentrer. Aujourd'hui, j'ai osé franchir la porte. Et du coup, pas créer cette crainte, cette peur qui pourrait s'instaurer. Ils ont déjà peur de franchir les locaux. Donc si en plus, ils savent qu'on a été vandalisés, qu'on pourrait être vandalisés, ça va pas les rassurer. Ils franchiraient peut-être encore moins les portes du local. Ouais, plutôt en positionnant pour rassurer le public et pas mettre en avant les auteurs. Malgré tout, à chaque fois qu'il y a eu vandalisme, que ce soit au moment du mariage ou ces trois dernières années, on a apporté plainte, on a encore une fois été très bien accompagnés au niveau des pots de plainte. Après, nous, on n'a pas de caméra dans la rue où on a notre local, donc les personnes n'ont pas été retrouvées. Mais on a appelé... Je pense à la dernière fois, par exemple, donc il y a deux ans, trois ans même, on a appelé. Ils ont été là dans les quarts d'heure, ils étaient là pour faire des photos, pour constater. La sécurité intérieure est également venue pour constater. On a déposé plainte. On a re-rencontré la sécurité, les renseignements territoriaux, quelques jours après pour faire un point sur la situation. Et du coup, pas de soucis particuliers dans le sens où on a toujours été très bien accompagnés. Dans les dégradations, on a eu notre plaque qui a été volée. Et puis des points gamés qui ont été tagués sur nos volets et sur nos portes. Donc il n'y a rien de cassé. Après, on a des gros volets en bois pour protéger les fenêtres. Donc avant, des grands et gros volets en bois. Donc avant de les casser, il faudrait y aller quand même. Et d'ailleurs, nous, c'est un choix. Enfin, dans notre recherche de locales, on a trouvé des locaux, mais qui étaient des grandes baies vitrées. Et en fait, on s'est dit non, parce qu'on a bien vu ce qui s'est passé à Tours. Enfin, nous, c'est ce qu'on s'est dit. Alors non, on leur avait envoyé un message de soutien. En plus, c'est dans la même région, tout ça. Mais nous, c'est ce qu'on s'est dit en interne. Après, c'est qu'on a eu l'impression qu'il y avait eu une dizaine de personnes qui étaient auteurs de ces dégradations au sein de leur local. une seule personne sur 5-6 des tradations, donc il y en a eu quand même quelques-unes. Mais c'est vrai qu'on se dit aussi, c'est qu'avec les réseaux, on a l'impression qu'il y a plein plein d'auteurs, et en fait, pas tant que ça, parce que c'est les mêmes personnes qui recommencent. Mais c'est un petit peu, nous, on fait la comparaison, mais il y a quelques années, on a un établissement scolaire qui nous a dit... Pour vous renier, on a des jeunes personnes qui s'identifient à LGBT+, on en a entre 3 et 5 qui s'identifient mais qui vivent très mal leur homosexualité au sein de l'établissement. Les jeunes nous avaient contactés aussi en disant mais on est tout seuls, l'établissement, ils ne nous soutiennent pas On leur avait dit si, parce que l'établissement nous a contactés aussi, donc il y a quand même une solidarité Oui, mais sur 600 élèves, ils sont tous... ils sont tous homophobes. On s'est dit, mais ça paraît dingue. On s'est dit, bon, d'accord, on va faire un stand. Et on a fait des opérations dessine ton badge. Donc, on vient avec notre machine à badge et on propose, alors on a des badges tout faits avec le nom de l'établissement et en sous-écrit contre les LGBTphobias. Et on propose aux jeunes de dessiner leur badge et de le créer tout de suite. Et en fait, on pensait faire une cinquantaine de badges. Ce jour-là, en fait, on a fait plus de 500 badges. Donc, sur un établissement de 600 élèves, on a fait plus de 550 badges. Donc, quasiment tous les élèves avaient leur badge de lutte contre les LGBTphobias. Et en fait, les élèves, les 3-4 élèves qui étaient venus nous voir, en fait, ils se sont dit Ah, mais il n'y a pas tant d'homophobes que ça. C'est quelque chose qui crée énormément de place. Et que les témoins, parce que... Mais c'est un peu le phénomène de l'eau qui est misère. C'est qu'il va y avoir un ou deux autobres, une ou deux victimes, et puis 95% du reste de la classe, c'est des témoins qui ne disent rien parce qu'ils n'ont pas envie d'être à leur tour victime. Et en fait, c'est pour ça que nous, on aime bien l'opération des signes-tons-badges. C'est que ça permet que même les personnes qui ne veulent rien dire, mais en fait, ils font quand même un petit badge. parce que c'est discret, parce que voilà. Et en fait, les personnes, les jeunes, ils étaient venus nous voir en disant, mais on en voit sur le sac, sur la veste, on en voit partout, ça fait du bien au Mont-Ral.

  • Speaker #2

    Et hormis continuer à montrer l'importance de la solidarité pour le GAGL45, qu'est-ce qui va se passer ensuite ?

  • Speaker #0

    La suite, c'est vraiment stabiliser l'association. On a beaucoup évolué ces dernières années. On a embauché un deuxième salarié l'an dernier. On recherche des nouveaux locaux. Nous, l'idée, c'est dans les cinq prochaines années, c'est de stabiliser l'association. Parce que c'est bien d'évoluer, mais à un moment donné, il faut stabiliser quand même un fonctionnement, une organisation. Parce que passer de 1 à 2 salariés, que ce soit au niveau budget annuel ou au niveau place, organisation, outils, ça demande beaucoup de changements quand même. Donc l'idée quand même c'est vraiment de continuer à répondre aux sollicitations, aux besoins et on fera avec ce qui nous tombe dessus au niveau politique. Parce que l'aide-sustent va nous tomber dessus, je pense, quand même. Même si on s'y attend un peu, ça va quand même nous tomber dessus. Mais du coup, c'est quand même stabiliser au maximum l'association. Et justement, parce que selon l'évolution politique, pouvoir stabiliser et rassurer nos deux salariés aussi au niveau, au niveau, eux, financier, par la consolidation de nos partenariats institutionnels qui nous financent. par l'augmentation du nombre de financeurs. On sait qu'on a des financeurs qu'on n'a pas encore été chercher, été solliciter, je pense au département, à la CAF, parce qu'on fait beaucoup d'accompagnement de parents. La CAF pourrait très bien financer aussi. Donc, dans les pistes d'amélioration et d'évolution, c'est vraiment stabiliser l'association, permettre de toujours... travailler ensemble, réfléchir ensemble pour l'accueil du public et le meilleur accueil du public, que ce soit nous en interne ou avec les centres LGBTQIA+, du reste de la France à travers les rencontres que l'on peut faire. Et ce sera déjà pas mal dans ces prochaines années. On sait très bien que nous on a été accompagnés il y a deux ans. Parle-le dès là, c'est le dispositif local d'accompagnement. En fait, ils proposent un accompagnement des associations qui sont en difficulté dans leur projet de développement pour trouver des financeurs ou qui ne savent pas quoi faire, qui se noient. Nous, on avait voulu vraiment faire un point avec eux sur est-ce qu'on va droit dans le mur ou est-ce que c'est concret comme projet que l'on a d'embaucher, de changer de local. Et en fait... C'est un diagnostic de l'association, du fonctionnement de l'association par rapport à comment on fonctionne, quelles sont nos sollicitations, ils échangent avec nos partenaires, tout ça. Et ce qui était ressorti de ce diagnostic, c'est que par rapport à l'ensemble des missions que l'on faisait, c'est qu'il faudrait 5 ETP. On en avait un à l'époque, on en a deux, mais ça veut dire qu'il en manquait encore trois, avec toujours le même temps bénévole que l'on fait aujourd'hui. Donc, ce qui est quand même assez énorme. Donc, on va aller... Alors, d'ici les prochaines années, on ne passera pas à 5 salariés. Il y a peu de chance, sauf si on a des financements qui nous tombent dessus et qu'on se dit waouh, trop bien Mais en tout cas, on sait qu'il y a une évolution de l'association qui fait qu'on Ausha sans doute dans les 10 prochaines années, on Ausha sans doute une personne. Mais en tout cas, stabilisée déjà dans un premier temps. On a une équipe qui a... bouger ces dernières années avec des nouvelles qui sont parties, qui sont venues, des nouveaux. Mais c'est le travail qu'on va faire ensemble pour toujours dans la même optique, comment accompagner au mieux le public que l'on reçoit et avec l'évolution du public surtout. Ce qu'on disait tout à l'heure, le public a quand même bien évolué donc nos missions ont évolué et ce dont je suis le plus fière, je pense que c'est ça, c'est le travail que l'on fait ensemble, la réflexion que l'on a ensemble. continuer à accompagner le public au mieux et au plus près de leurs besoins. Et moi, il y a un problème, c'est que moi, dans ma carrière professionnelle, je l'utilise beaucoup, mais qui est aussi valable, je trouve, pour les militants. C'est tout seul, on va plus vite, mais ensemble, on va plus loin. Et je trouve que c'est quelque chose qu'il ne faut pas oublier quand on est militant et bénévole d'une nation. C'est l'énergie collective qui va, oui, travailler ensemble, ça nous donne plus de temps que de faire quelque chose dans son coin, parce qu'il faut former, parce qu'il faut échanger, mais c'est beaucoup plus enrichissant et ensemble on va plus loin.

  • Speaker #2

    Vous pouvez retrouver le GAGL45 Centre LGBTI+, d'Orléans, sur leur site internet sur leur page Facebook, sur leur compte Instagram, mais aussi par mail à l'adresse contacte arrobase gagl45.org ou par téléphone au 02 36 47 60 88. Merci à Mélanie Rocher pour avoir été l'invité de cet épisode. Et rendez-vous le samedi 4 janvier pour le prochain épisode de Nos lieux et nos luttes.

  • Speaker #3

    Sous-titrage Soci

Chapters

  • Intro

    00:00

  • Partie 1 : présentation des invité.es, du lieu, et de l'histoire de l'association

    01:19

  • Partie 2 : personnes et services

    08:13

  • Violences conjugales dans les couples LGBTQIA+

    17:08

  • Partie 3 : relations partenariales

    43:31

  • Partie 4 : violences envers les personnes et les lieux queer

    53:52

  • Partie 5 : perspectives d'évolution et bilan

    01:00:39

  • Outro

    01:06:10

Description

Cette association a été pionnière sur la question des violences dans les couples LGBTQIA+ en s’y penchant en 2014…


Nous sommes au GAGL45, centre LGBTI+ d’Orléans, pour ce 7ème épisode !

Vous y entendrez parler de l’importance de la pédagogie, des stratégies de l’extrême-droite, du référendum du mariage pour toustes en Irlande, et de bien d’autres choses encore !

Merci à Mélanie Rocher, présidente de l’association, de s’être rendue disponible !


TW : cet épisode fait mention de violences LGBTphobes.


Vous pouvez retrouver le GAGL45 :

Lexique des termes et structures cité.es dans cet épisode :

  • APGL : Association des Parents Gays et Lesbiens.

  • CNDA : Cour Nationale du Droit d’Asile.

  • DLA : Dispositif Local d’Accompagnement.

  • ETP : Equivalent Temps Plein.

  • LGBTphobie intériorisée : se dit d’une personne LGBT pensant et exprimant elle-même des propos LGBTphobes.

  • Mégenrage : ne pas s’adresser à une personne avec les pronoms et les accords correspondant à son genre.

  • Outing : révéler l’homosexualité et/ou la transidentité d’une personne sans son accord.

  • Transmisogynie : forme de misogynie et système de discrimination vécu.es spécifiquement par les femmes transgenres.


Pour toustes les auditeur.ices, vous pouvez me contacter via ces différentes plateformes : https://linktr.ee/lepodsam

Et si le podcast vous plait, un partage aiderait énormément le projet !


Jingle d’introduction du podcast : Erothyme – Along the Arc : https://erothyme.bandcamp.com/album/along-the-arc Jingle de la partie 4 du podcast : Flames – Kbam Willis : https://pixabay.com/fr/users/kbamwillis-43489384/ Autres jingles : https://pixabay.com/fr/music/search/jingle%20podcast/



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Ce centre LGBT a la particularité de former au national des institutions sur la question des violences conjugales dans les couples LGBTQIA+. Concernant certains acronymes et noms de structures, un lexique est disponible en description de cet épisode. Notez également que cet épisode va faire mention de violences envers les personnes et les lieux queers. Salut c'est Sam, militant queer en association depuis plusieurs années déjà, mais surtout, militant depuis toujours, au fin fond de ma chair. Et aujourd'hui, pour le septième épisode de Nos lieux et nos luttes, avec Mélanie Rocher, présidente de l'association, on vous raconte l'histoire du GAGL45, centre LGBTI+, d'Orléans.

  • Speaker #1

    Bonjour, merci de l'invitation. Du coup, Mélanie Rocher, comme vous l'avez dit, moi je suis présidente de l'association depuis 4 ans. Au préalable, j'avais été deux ans vice-présidente et ça fait quasiment dix ans que je suis bénévole au sein du GAG 45. Donc j'ai vu quelques postes, on va dire. Il faut savoir que c'est une association qui a été créée en 1990. Donc on a un petit peu de vécu et un peu d'expérience. Nous, l'idée de créer une association, c'était un groupe d'hommes gays qui était en terrasse en 90. et qui se disaient que ça serait quand même un gag de créer une asso LGBT, alors une asso gay à l'époque, à Orléans, alors que l'homosexualité est considérée encore comme une maladie mentale. Il faut savoir que ça a été considéré comme une maladie mentale jusqu'en 1992. Et du coup, l'idée a prise. Ils se sont dit, mais oui, c'est un gag. Et ben, groupe Action Gay. Et c'est comme ça que le signe est resté. Parce que c'était vraiment un gag de créer une asso LGBT en 90 Orléans et en France. En sachant qu'on a rajouté, puisqu'aujourd'hui on est GIGN, il a fallu 10 ans pour rajouter le N parce qu'il n'y avait pas de femmes au début. Et après, on a deux femmes qui se sont battues pendant 10 ans pour obtenir le N, pour faire la place aux femmes. Et puis après, on a rajouté le 45 et le centre LGBT+, d'Orléans. Au fil des années, le 45 nous a semblé essentiel pour se situer en France, parce que GAGL, ça pouvait être partout en France. Et c'est vrai qu'on m'a fait le choix de rajouter 100 KGBT+, pour se dire que ça englobe toutes les personnes. Parce que si on voit GAGL, on va ajouter le T ou d'autres lettres d'ailleurs. Ça devenait compliqué déjà que GAGL, tout le monde ne sait pas forcément ce que ça signifie. Donc comme ça, on a fait, on va dire, un peu un nom pommain pour notre association, en sachant que l'association, quand elle a été créée en 1990, il n'y avait que trois missions. L'idée était vraiment de se battre, parce qu'en 1990, on était en pleine épidémie du VIH. Donc l'idée, c'était vraiment d'avoir un pôle et une action santé de prévention et de lutte contre le VIH, et d'information, un pôle convivialité, parce que les personnes à l'époque, et bah... être gay était considéré comme une maladie mentale, donc se rencontrer n'était pas toujours simple. Et trouver des moments pour s'amuser et se rencontrer dans des lieux safe n'était pas simple. Donc un pôle confidentialité. Et le troisième axe, c'était la reconnaissance de la déportation homosexuelle lors de la Seconde Guerre mondiale. Donc vraiment, c'est un devoir de mémoire. Donc ces trois axes qui existent toujours dans notre association, on a rajouté quelques arts depuis, mais c'est trois axes de création on va dire. Pour l'instant on est 28 bis rue Saint-Anne, nous on est en plein cœur du centre-ville, on est sur une petite rue qui est parallèle à la rue principale, la rue de la République, la rue principale avec tous les magasins du centre-ville. Après on change de nouveaux locaux aujourd'hui parce que quand on a pris nos locaux en 2000... On a ouvert nos locaux en 2008, mais quand on les a pris en 2007, dans le projet c'était un salarié, aujourd'hui on en a deux. On va être amené à changer, à déménager. quand on aura trouvé les locaux adéquats à nos missions. On faisait des permanences le samedi après-midi à la Maison des associations d'Orléans pour recevoir le public. Mais en 2005-2006, le conseil d'administration de l'époque a commencé à se dire que ça devenait compliqué parce qu'on recevait de plus en plus de monde, que les personnes qui venaient à la Maison des associations pour nous rencontrer, en fait, elles arrivaient à l'accueil de la Maison des associations. Et la personne à l'accueil de la maison des assos disait Ah, c'est pour les gays, c'est par ici ! Niveau discrétion, on repassera. Les confidences n'étaient pas possibles, donc l'idée a commencé à émerger en fin 2005, début 2006. Maintenant, c'est un très, très gros axe de développement parce que l'idée, c'est d'avoir un local, mais avoir un local... Et à ce moment-là, c'était encore complexe. Et puis, on n'avait quasiment pas de budget. Donc, il fallait trouver, parce qu'on n'avait pas besoin de gros budget à ce moment-là. Et il fallait trouver les fonds. Donc, c'était vraiment un gros projet. Il fallait trouver le Locan. Et du coup, le Locan a été trouvé. Les fonds ont été trouvés en 2007. Et on a pu ouvrir en 2008 notre local. Ce n'est pas forcément des locaux associatifs qui sont compliqués à trouver. Ce sont des locaux adaptés à notre recherche. Parce que comme on souhaite avoir plusieurs petits bureaux et un grand espace d'échange, parce que nous, dans nos locaux, il faut savoir qu'actuellement, on a un bureau individuel pour les entretiens individuels et qui sert de base à notre coordinateur. Et puis après, on a un grand espace où on fait des actions conviviales, des réunions, des soirées-débats, tout ça. Et après, on a une espèce de... Tout le monde, on a aménagé en bureau et en zone de stockage pour aujourd'hui notre deuxième volontaire, pour notre deuxième salarié et pour le bureau. Donc en sachant que pour toutes ces personnes-là, il n'y a que trois bureaux et trois postes d'ordinateur. Donc ça demande une organisation, une adaptation. Et là aujourd'hui, ce qu'on voudrait, c'est au moins quatre ou cinq petits bureaux. pour avoir de la place, que chaque personne ait son espace de travail. Enfin, chaque personne, au moment que le bureau ait son espace de travail. Mais on voudrait garder cette grande salle pour recevoir, continuer à recevoir et faire des actions conviviales ou des réunions. Et à Orléans, c'est soit des petits bureaux, soit des grandes salles, on va dire. Et donc, on n'arrive pas à trouver les deux. C'est un peu ça qui nous met en difficulté. Ce n'est pas forcément le fait qu'on soit une association. Même nos soirées conviviales, avant, on ne limitait pas le nombre de personnes. Mais par exemple, aujourd'hui, on peut organiser des soirées raclettes et en fait, on est obligé de limiter et de faire sur réservation parce que sinon, on ne peut pas accueillir tout le monde.

  • Speaker #0

    Quel impact l'obtention du mariage pour toutes et tous en 2013 a eu sur le GAGL 45 ? C'est ce que nous allons évoquer dans cette deuxième partie, les bénévoles, les salariés, le public et les actions du GAGL 45.

  • Speaker #1

    Jusqu'en 2008, il n'y avait que des bénévoles dans l'association. Avec la création... L'ouverture du local, il y avait une vraie volonté que le local soit ouvert du lundi au vendredi, tous les après-midi, pour tout public. Du coup, il y a eu l'embauche d'un salarié, d'un premier salarié, donc en 2008. En 2012-2013, on a accompagné notre premier volontaire en service civique et on a embauché notre deuxième salarié l'an dernier, en 2023, dans le cadre de notre projet de développement associatif. Et depuis 2018, on accompagne un deuxième volontaire en service civique également. Donc ces deux salariés, ces deux volontaires viennent renforcer l'équipe, l'association. Et sans eux, concrètement, on ne pourrait pas exister aujourd'hui, parce qu'ils font quand même beaucoup de choses. Et en complémentarité, on a cinq, six bénévoles qui sont là, on va dire, alors pas tous les jours, mais régulièrement et quotidiennement, qui sont là pour le fonctionnement de l'association. Et on a une quarantaine de bénévoles qui sont là sur l'année, sur les différentes missions. Il y a plus d'une centaine d'adhérents dans l'association. Après, on a pu constater quand même qu'il y avait une très grosse diminution du nombre de bénévoles après 2013. En fait, il y avait beaucoup, beaucoup de personnes qui militaient, qui étaient bénévoles dans notre association avant le mariage. Et une fois qu'on a obtenu le mariage, on a eu une très grosse diminution du nombre de bénévoles. Et on a réaugmenté en 2007-2018 et en fait le Covid étant passé par là, on a rediminué et on voit une vraie difficulté à mobiliser. Nous Orléans, à mobiliser les personnes, mais ce n'est pas que dans notre association, il y a plusieurs associations orléanaises qui font ce constat. Mais en France aussi, je pense que ce n'est pas que Orléans de mobiliser. On veut qu'il y ait des actions. Organiser ça le manque du temps, bénévole, ce n'est pas simple. Moi je dis souvent aux personnes, il faut qu'il y ait 5, 6, 7, pas plus d'une dizaine de personnes en tout cas, personnes qui sont bénévoles, qui sont là au quotidien, parce que dans le fonctionnement administratif de l'association, il en faut qu'il soit beaucoup plus mobilisés que d'autres, mais sur des actions de convivialité, de prévention des discriminations, de prévention de santé. Si on avait besoin de 500 heures de bénévolat et qu'on avait 50 bénévoles qui le faisaient, eh bien ça fait 10 heures par personne dans l'année, alors que s'il n'y en a que 5, ça fait 100 heures de bénévolat dans l'année. Donc plus on est nombreux, plus on peut faire de choses et moins on va y passer de temps. Entre 2008 et 2020, on a créé d'autres pôles, un pôle prévention des discriminations. où en fait on fait des interventions middle school et des formations professionnelles et on a accentué on va dire notre pôle sur l'accueil et l'accompagnement des personnes. On fait que de l'accueil individuel, nous on est ouvert lundi au vendredi de 14h à 18h sans rendez-vous et le matin sur rendez-vous. Et dans l'accueil et l'accompagnement des personnes, on va faire tout ce qui va être accompagnement sur les questionnements liés à l'orientation sexuelle ou à l'identité de genre. Mais on va accompagner aussi beaucoup de familles, de proches, particulièrement des proches des personnes trans. Et on va faire tout ce qui va être l'accompagnement social, juridique, administratif, que ce soit pour les personnes trans, parce que pour les personnes LGBT+, c'est surtout les personnes trans qui ont un besoin d'accompagnement juridique. les démarches et pour les demandeurs d'asile. Nous on a vu ces dernières années, il y a 6-7 ans, on accueillait 5-6 personnes trans dans l'année. Aujourd'hui on en accueille 5-6 par semaine et pareil il y a 10 ans on a accompagné une dizaine de demandeurs d'asile par an, aujourd'hui on en accompagne une trentaine. C'est vraiment, il y a vraiment une évolution du public. Avant le mariage, les gens venaient à notre local ou à nos actions parce qu'ils avaient besoin de se rencontrer, parce qu'ils avaient envie de lutter, ils voulaient le mariage. Donc c'était se rencontrer, c'était échanger, c'était se battre ensemble pour la cause commune du mariage. Aujourd'hui, dans le public que l'on reçoit, c'est vraiment sur des difficultés sociales, professionnelles, d'acceptation, de coming out ou de questionnement. Mon enfant vient de me dire qu'il s'identifiait comme un garçon, mais j'ai accouché d'une fille. Alors moi, ça ne me pose pas de soucis, mais je ne sais pas en fait. Je ne sais pas ce que ça veut dire. Je ne sais pas ce que je dois faire. Alors ça reste mon enfant, mais je ne sais pas ce que je dois faire. Et puis les demandeurs d'asile, c'est beaucoup de personnes qui, étant maltraitées, violées, j'en passe dans leur pays. arrivent en France et ont un vrai besoin d'avoir le statut de réfugié. Et ça, ça demande du temps d'accompagnement. On passe entre 50 et 70 heures par demandeur d'asile, donc ça demande du temps d'accompagnement. Les demandeurs d'asile sont tous accompagnés par nos salariés, parce qu'ils sont là toute la semaine. Et elles sont accompagnées dans la partie sociale, entre guillemets, quand elle vient de nos actions conviviales par les bénévoles, pour se rencontrer, mais sur l'accompagnement vraiment, pour leur demande d'asile, c'est fait par nos salariés. Après, il arrive, il faut savoir que dans le parcours d'accompagnement pour la demande d'asile, Nous, on accompagne les personnes dans la gestion du stress, dans leur repenser, leur réfléchir et pouvoir redire tous les détails. Donc, toute cette préparation, cette écriture d'histoire, c'est nos salariés qui la font. Et ça arrive qu'on ait un ou deux bénévoles qui aident à l'écriture de l'histoire, mais majoritairement, c'est nos salariés. Par contre, quand on va faire des entretiens de préparation pour le rendez-vous à l'OFSA ou à la CMDA, Là, il peut y avoir un salarié et un bénévole qui font un entretien pour vraiment préparer à l'entretien. Moi, je me souviens de mes premiers échanges avec des demandeurs d'asile. Ils me disaient qu'ils voulaient des détails, de savoir quand est-ce que je me suis rendu compte que j'étais homo, comment s'est passé ma première fois, avec qui, quand mon village s'est rendu compte que j'étais violée. Ils voulaient savoir par combien de personnes. Quand, à quelle date c'était, à quelle heure c'était, combien de temps ça a duré, mais vraiment des choses qu'on ne penserait même pas demander à d'autres personnes. Même des personnes victimes de violences en France, on ne leur demanderait pas tous ces détails et les demandeurs d'asile doivent les donner. Donc c'est aussi très contradictoire puisqu'on essaie de les aider à se reconstruire, mais en même temps, il faut les aider à se replonger dans les souvenirs qui sont traumatisants. Donc c'est compliqué, c'est un vrai travail très très compliqué.

  • Speaker #0

    Salut, ça va ? Ouais et toi ? Ouais ça va mais bon... Hier en soirée, énorme drama pour rien, y'a un mec qui s'est pointé en pleurant, il est allé vers son groupe de potes, j'entendais d'une oreille, il disait que son mec était violent avec lui, bref... Bah donc comment ça un énorme drama pour rien ? Bah le gars c'était une caisse de muscles, je veux dire, je pense que juste son mec là il était encore plus caisse, et qu'il a juste perdu leur baston, c'est tout, les violences conjugales ça existe pas entre deux hommes, faut pas abuser. Alors d'abord, on va définir de quoi on parle. L'Organisation Mondiale de la Santé définit la violence comme l'usage délibéré ou la menace d'usage délibéré de la force physique ou de la puissance contre soi-même, contre une autre personne ou contre un groupe ou une communauté qui entraîne ou risque fort d'entraîner un traumatisme, un décès, un dommage moral, un mal-développement ou une carence. Elle couvre également toute une série d'actes qui vont au-delà des actes de violence physique, incluant menaces et intimidations. Outre la mort et les traumatismes, elle englobe la multiplicité des conséquences souvent moins évidentes des comportements violents comme les atteintes psychologiques et les problèmes de carence et de développement affectif qui compromettent le bien-être individuel, familial et communautaire. Car ouais, lorsqu'on parle de violence, c'est capital de pas oublier les conséquences que cela va entraîner sur tous les aspects de la vie de la victime et ceux durant toute sa vie. Ensuite, par violence conjugale, on entend des violences subies par sa ou mon partenaire ou sa ou mon ex-partenaire. Cette nuance, elle est aussi super importante car réussir à partir ou à quitter son agresseur ou son agresseuse, ça met pas nécessairement fin aux violences. Très loin de là, parce que les agresseurs, agresseuses peuvent encore suivre la victime, faire pression sur elle par le biais des enfants, de connaissances en commun, ou encore la harceler sur internet ou par téléphone. Ces violences, elles sont en théorie punies par la loi et elles sont multiples. Il y a les violences physiques, donc les coups et les blessures, les violences verbales comme les insultes, les violences psychologiques qui comprennent l'isolement, le chantage, la manipulation, les violences sexuelles, donc les viols ou les agressions sexuelles, et les violences économiques et matérielles. c'est-à-dire avoir l'ascendant sur les finances de la victime, mais aussi sur son accès à d'autres ressources comme le logement ou la nourriture. Et bien qu'un cas isolé de violence c'est déjà suffisamment grave en soi, les violences dont on parle ici, elles ont plutôt la particularité d'être répétées dans le temps et d'être construites autour de la notion d'emprise, je te détaillerai ça un peu plus tard. Si t'as bien écouté donc la première définition de l'OMS que j'ai donnée, il est spécifié contre une autre personne ou contre un groupe ou une communauté Et les LGBT, c'est à la fois des personnes, et une communauté qui subit déjà des discriminations. Et donc si, contrairement à ce que tu dis, ça existe bel et bien, les violences conjugales dans nos communautés, mais malheureusement il y a certains membres de la communauté elles-mêmes qui ont tellement intériorisé que les violences conjugales, comme tu le dis injustement, c'est un homme et une femme, que les victimes LGBT elles-mêmes, elles arrivent parfois pas à se reconnaître comme étant victimes de violences conjugales et à légitimer leur vécu sur cette question. Alors bien sûr, dans les violences conjugales, il y a une histoire indéniable de domination masculine, mais c'est aussi une question de contrôle, de pouvoir d'un individu sur un autre. Et c'est justement ça, l'emprise dont je te parlais tout à l'heure. Et c'est un concept absolument indispensable dans la question des violences conjugales. L'emprise, elle se construit petit à petit. Elle porte souvent le masque d'une idylle fictive derrière lequel se cache un visage éraflé par un besoin gargantuesque de posséder l'autre. Et je te devance, avant que tu me poses l'éternelle question, mais pourquoi elle se part pas à la victime ? Bah, à cause de l'emprise, justement. Et des nombreux points de vulnérabilité sur lesquels l'agresseur a eu tout le temps de créer son royaume. Sur ce sujet, on dit souvent ça ne commence jamais par une gifle Eh ben, c'est vrai, si ça commençait par une gifle comme ça direct, tout le monde s'en irait. Mais c'est pas le cas. Et pour la communauté LGBT, il y a plein d'autres éléments à prendre en compte. Déjà, il faut se dire que ces quatre lettres, elles représentent différentes catégories très hétérogènes de personnes qui ne sont pas sujettes aux mêmes discriminations face aux violences de manière générale, et donc face aux violences conjugales également, on va y revenir. Tu te rappelles l'autre fois dans l'épisode 6, je te citais le fait que le mariage pour les couples de même sexe en France avait été acté en 2013. Quand le GAGL45 a souhaité se pencher sur cette question des violences conjugales dans les couples LGBTQIA+, certaines personnes de la communauté ont elles-mêmes rejeté ce travail sur cette thématique, car elles avaient peur de donner une mauvaise image de la communauté à la société. Les débats sur le mariage pour tous à cette époque, ils ont déjà en eux-mêmes entraîné tellement de violence que certains et certaines militants militantes voyaient la question des violences conjugales comme une balle dans le pied de tirer. et comme un sujet qui allait être utilisé contre la communauté par les mouvements LGBTphobes. Ah vous leur avez donné le mariage alors qu'ils se tapent dessus ? Bah ouais tiens, un point commun avec les hétéros. Il y a un article de Slate qui date de 2012, donc en plein dans l'œil du cyclone de l'obtention de ce droit du mariage, qui nous révèle qu'à travers des témoignages, il y a d'autres peurs qui rentrent en compte. La peur de ne pas être pris ou prise au sérieux, ça c'est un peu la même chose que pour les femmes hétéros lors des dépôts de plaintes, notamment à cause des stéréotypes de genre. Dans d'autres articles à la même époque sur la même plateforme, il y a un homme qui avoue que lors de son dépôt de plainte, l'agent de police en face de lui lui a fait comprendre qu'il avait juste perdu une bagarre entre hommes, exactement comme tu viens de le dire. Une femme victime de sa compagne a quant à elle eu droit à... C'est un crêpage de chignons entre filles. Déjà, dans les violences conjugales hétéro, les victimes ne sont pas tout le temps crues. Alors pour les couples homosexuels, c'est le festival de la double humiliation, celle de subir d'abord les violences de ça en partenaire, puis la violence de ne pas être pris ou prise au sérieux par les institutions juridiques ou médicales censées les protéger. Et il y a un manque de ressources énorme pour accompagner les personnes dans cette situation. Imagine te pointer chez un ou une médecin légiste pour faire constater tes blessures et te retrouver face à quelqu'un d'homophobe ou de transphobe. Je te laisse imaginer les dégâts par-dessus les dégâts. A l'époque de cet article, en 2012 donc, la peur de la solitude est aussi plus accrue. Les rencontres se faisant plutôt dans de rares lieux où on connaît déjà tout le monde, dans des petites villes ou à une ère où les rencontres sur internet et les applications de rencontres ne sont pas encore monnaie courante, et où on en arrive souvent à connaître les mêmes personnes que son agresseur ou son agresseuse vu qu'on évolue dans les mêmes milieux. Même dans des études plus récentes, il est stipulé que parfois dans nos communautés, le ou la partenaire est le seul rempart contre le monde, pour peu que la victime soit déjà isolée de sa famille ou du monde professionnel, de par son orientation sexuelle ou son identité de genre. Du coup la dépendance elle est encore plus accrue, l'emprise également, et là où dans les couples hétéros ces facteurs de vulnérabilité ils apparaissent souvent sous l'impulsion de l'auteur qui isole sa victime, bah là cet isolement et cette ostracisation ils existent déjà. D'ailleurs là je t'ai parlé principalement des personnes homosexuelles, alors imagine l'impensée de cette question pour les personnes trans par exemple. En fait pour amplifier ça va être un cocktail molotov de tous les mécanismes des violences conjugales mélangés à tous les mécanismes de LGBTphobie. Concrètement ça va donner menaces d'outing, mégenrage conscient, chantage aux hormones ou aux vêtements pour les personnes trans ou des remarques mal intentionnées sur leur corps, des violences verbales LGBTphobes pour peu que l'agresseur ou agresseuse soit plein d'homophobie ou de transphobie intériorisée, ou encore la menace de révéler le statut sérologique de son partenaire, surtout dans les couples d'hommes gays, peu importe que ceci soit avéré ou pas, parce que la sérophobie et l'homophobie sont encore malheureusement intimement liées, et en conséquence, là où les femmes hétéros peuvent être soutenues par leurs proches, les victimes LGBT peuvent se retrouver encore. plus seules si tout cela est révélé à leur famille par exemple. On peut aussi rajouter comme illustration le cas suivant. Les structures d'accueil des victimes étant adaptées aux couples hétérosexuels, elles sont alors non mixtes. Et à raison. Cependant, pour les violences dans des couples homosexuels, cela signifie que les hommes victimes de leurs partenaires ne peuvent pas y accéder à ces structures, ou encore que, à l'inverse, les femmes autrices sur d'autres femmes peuvent, a contrario, entrer dans les structures où leurs victimes sont hébergées. N'en parlons même pas pour les personnes transgenres qui sont quant à elles trop souvent ramenées à la question de leurs organes génitaux, rien que dans la problématique des toilettes publiques. Alors pour l'hébergement, je t'en parle même pas. Parce qu'il y a ce fantasme de la femme trans qui agresserait les femmes cisgenres dans les toilettes, alors que comme l'a dit la députée espagnole Irene Montero, ce ne sont pas les personnes trans qui insécurisent nos maisons, nos lieux de travail et nos espaces de loisirs, ce sont les agresseurs machistes, c'est le patriarcat. Ici. elle parle de violences dans les couples hétérosexuels. Un autre exemple également sur la question des féminicides, le décompte ne prend en considération que les femmes cisgenres, alors que les femmes transgenres sont elles aussi bien sûr sujettes aux féminicides également, et pas des moindres. Lexi, aggressively trans sur Instagram, l'explique très bien sur son profil dans une vidéo publiée sur son compte le 10 juillet. Les féminicides sur les femmes transgenres sont souvent perpétrés de manière encore plus violente, la transmisogynie étant une discrimination spécifique. qui a cela, entre autres, comme conséquence. Il est d'ailleurs difficile de comptabiliser les meurtres des femmes trans et des personnes trans de manière générale, car ces victimes sont souvent comptabilisées dans leur genre de naissance et non dans leur genre réel. Pour rentrer plus en détail sur ces sujets, je te laisserai aller voir les vidéos sur son profil. Et là encore une fois je t'ai parlé des couples homosexuels et des personnes trans, mais sur le site womenslaw.org, site américain donnant accès à de nombreuses informations juridiques sur les violences, il y a des précisions sur d'autres membres de la communauté encore moins prises en compte dans les études, comme les personnes intersexes. Ici les agresseurs ou agresseuses vont alors par exemple pousser les personnes à se conformer aux stéréotypes de genre que les médecins leur ont assignés à la naissance, notamment en les poussant à d'autres mutilations génitales. Sur ce site on parle aussi des personnes asexuelles par exemple. Avec des agresseurs-agresseuses qui leur assènent que leur asexualité est une maladie qu'il faut soigner par le biais de viols correctifs, par exemple, où l'agresseur-agresseuse va en plus de ça appuyer sur les réactions ou nos réactions du corps de la personne dans ces moments-là, ou en leur disant que leur asexualité est un mensonge et que la réalité c'est que personne ne veut d'elleux. Ok, je veux bien croire, mais t'as des preuves de ce que tu dis ? Des chiffres ? Les chiffres et les études francophones, elles sont encore assez maigres, mais depuis 2020, il y a quand même un peu plus d'articles de presse sur cette question, en France, et il y a certains chercheurs qui se sont penchés dessus. Je veux aussi te citer des sources anglophones, principalement américaines, parce que les chiffres, ils sont assez criants. En France déjà, donc, il y a l'enquête Virage, violences et rapports de genre de Mathieu Trachman, chercheur sociologue, et Tania Lejbowicz, sociodémographe, qui a été publiée en 2021. et elle met en lumière deux choses. D'abord, le manque de données sur la question, il serait dû au fait que toutes les personnes LGBT ne le déclarent pas publiquement, et déclarent encore moins si elles sont victimes de violences. Ensuite, les personnes LGBT peuvent subir les mêmes violences que la face de la population et des violences spécifiques. Ça, c'est tous les exemples que je t'ai cités tout à l'heure. L'étude nationale relative aux morts violentes dans le couple de 2019 indique quant à elle qu'il y a eu 8 décès de couples homosexuels, dont 7 sont des couples d'hommes cette même année, contre 3 en 2018. Sur les sources anglophones, il y a une étude américaine de 2015 de The Williams Institute qui dit que 25 à 40,4% des femmes lesbiennes interrogées sont ou ont été victimes de violences. Pour les hommes gays, on passe de 26,9 à 40%, et pour les personnes trans, 31,1 à 50%. Pour rentrer plus en détail sur cette question, il y a une autre étude de la même année du National Center for Transgender Equality qui a interrogé 28 000 personnes trans, et les chiffres sont alarmants, bien que malheureusement pas surprenants. Sur ces 28 000 personnes, 42% sont ou ont été victimes de violences conjugales, et parmi ces 42%, 67% étaient des travailleuses du sexe, 61% étaient sans domicile fixe, 61% étaient natifs, natives américaines, 54% sont des personnes racisées. Et enfin, je te citerai une dernière étude américaine de 2020 intitulée Intimate Partner Violence in Transgender Populations qui dit que les personnes transgenres, elles ont 1,7 fois plus de risques d'être victimes de violences conjugales, tout type de violences conjugales confondues, que si on parle des violences conjugales physiques, c'est 2,2 fois plus de risques, et que si on parle des violences sexuelles, toujours dans le couple, c'est 2,5 fois plus de risques pour les personnes cisgenres. Ben ouais, mais d'accord, mais du coup, tu proposes de faire quoi ? Dans un article de Tétu du 3 septembre 2020 de Nicolas Schaeffer, on apprend qu'un an après le Grenelle des violences conjugales en 2019, deux députés, Laurence Vonsenbrock et Raphaël Gérard, ont interpellé Elisabeth Moreno, qui était alors ministre de l'égalité femmes-hommes, sur la question des violences conjugales dans les couples homosexuels. Marlène Schiappa, l'année d'avant, elle n'avait rien voulu entendre sur cette question, et ces deux députés ont donc proposé un article de loi dans le projet de loi entier des violences conjugales de manière générale. Et l'article qui a été proposé par ces deux députés pour mieux prendre en compte ce phénomène, il a finalement été supprimé par les sénateuristes LREM, celle-ci justifiant cette décision par un nombre de plaintes pas assez conséquents et par le fait que recueillir des données relatives à l'orientation sexuelle serait contraire à la loi européenne. Il faut donc déjà un réel investissement du gouvernement. Et avec celui-ci, j'ai pas beaucoup d'espoir. Les campagnes du gouvernement, d'ailleurs, justement, sur cette question, elles sont pas du tout adaptées aux couples LGBTQIA+. En général, elles mettent en scène des femmes plutôt blanches de la quarantaine, victimes de leur mari. Sur ce sujet, il faudrait aussi former les professionnels, y compris ceux qui travaillent déjà dans les violences conjugales. Toujours dans les articles de Tétu, on voit que les écoutants et écoutantes du 3919, donc le 3919 c'est le numéro national d'aide aux victimes de violences, Donc ces écoutants et écoutantes ne sont pas formés, et sur 20 428 prises en charge téléphoniques en 2017, il y avait quand même 70 couples d'hommes et 119 couples de femmes, qui du coup n'ont pas été pris en charge correctement. Les réponses qu'on leur donne ne pouvaient pas être adaptées parce qu'il n'y a pas de structure ou de solution qui peuvent être proposées dans ces cas-là. SOS homophobie ne traite pas non plus les violences conjugales dans les couples LGBTQIA+, parce que ce n'est pas des violences sur les LGBTIphobies à proprement parler. Alors que, en fait, oui. vu les différents facteurs de vulnérabilité impliqués sur cette question. Il y a aussi d'autres articles qui évoquent un potentiel partenariat justement entre SOS Homophobie et France Victime, mais j'ai rien trouvé sur le sujet. Il y a deux associations qui existaient, une qui s'appelait Agir et une qui s'appelait Air Libre, qui était pour les lesbiennes la deuxième, mais elles ont cessé d'exister sans trop d'explications. Ce serait donc intéressant de se pencher sur un accompagnement par les pairs, par des personnes ayant déjà subi ces violences spécifiques, qui souhaiteraient en accompagner d'autres sur ce sujet. ou encore sur la création d'associations, de permanences, de lignes d'écoute dédiées à ces problématiques spécifiques. Et pour finir, il y a aussi l'accompagnement des auteurs et des autrices, qui est déjà un sujet épineux. Les structures et les professionnels qui les accompagnent sont plus rares que pour les victimes. Lorsqu'on parle d'accompagnement des auteurices, il ne s'agit bien entendu pas d'excuser les violences perpétrées, mais de proposer une prise en charge globale, en les responsabilisant sous d'autres angles que l'aspect purement pénalisable, et ce pour, par exemple, pas mettre tout le poids de la reconstruction et de la réparation seulement sur les victimes, mais surtout pour éviter la récidive, car s'il n'y a plus d'auteurs, il n'y a plus de victimes. on en est encore très loin.

  • Speaker #1

    Je pense quand même qu'on a du mal à parler des violences dans les couples LGBT+, parce que on va dire que le point commun entre les... violence conjugale dans les couples hétéros et dans les couples LGBT+, c'est l'autre. Parce que on a peu de chiffres, mais malgré tout, le peu de chiffres, on voit qu'il n'y a quasiment pas de couple lesbien de deux femmes qui sont victimes et du coup d'autrices. Il n'y a quasiment pas d'autrices, mais par contre dans les couples d'hommes, il y a beaucoup plus de victimes. et du coup de violences dans les couples d'hommes. Et du coup, le point commun, c'est l'auteur, c'est l'homme qui est auteur des violences. Alors, il y a des femmes qui sont autrices, il y a des hommes qui sont victimes de femmes dans les couples hétéros, même si on n'en parle pas beaucoup, il y en a. Mais malgré tout, le point commun, c'est quand même l'homme qui est auteur. Et je pense que c'est... Aujourd'hui, on parle beaucoup de féminicide, des femmes victimes. Et du coup, je pense que les hommes gays qui sont victimes de leur conjoint, ils ont aussi du mal à en parler parce que aller porter plainte contre son conjoint, c'est se dire mais je suis un homme et je ne peux pas me défendre De se dire, par rapport à toute cette pression sociale qui existe, de se dire mais l'homme, il sait se défendre, il sait se battre, il est viril Le annonce dire. Moi, je suis victime et très, très compliquée. Et dans les couples LGBT+, en plus de se dire, ça veut dire que je passe mon coming out, il y a cette question de patriarcat et de tous ces stéréotypes autour des hommes, de la virilité, de la force, de la masculinité, et de se dire, mais les hommes aussi peuvent être victimes. Et je pense que c'est ça en fait qu'il faut pour déconstruire. Et je pense qu'il y a un vrai travail sur la déconstruction. Les hommes aussi peuvent être victimes, mais surtout l'accompagnement des hommes, des auteurs, des hommes ou des femmes, mais des auteurs de violences conjugales. Parce qu'aujourd'hui, on accompagne les victimes, mais on n'accompagne pas les auteurs. Les violences sont complexes et à décrypter parce qu'il y a... Il y a toujours eu des violences, il y a toujours eu des agressions. Avant, on n'en parlait pas, aujourd'hui on en parle. Et puis avec les réseaux sociaux, ça va à une vitesse, ça va à une très grande vitesse. Et des fois, on me demande s'il y a plus de violences aujourd'hui qu'il y a 20 ans. Dans les chiffres, oui, il y a plus de violences. Maintenant, est-ce que dans la réalité, il y a plus de violences ? Je ne sais pas. Parce que je pense qu'avant, on ne portait pas... On ne portait pas plainte, on n'en parlait pas, ça restait dans le cadre, dans la maison entre les murs. Ou quand on était agressé dans la rue, ça passait sous silence pour tout ce qu'on a pu dire. Mais aujourd'hui, on en parle un peu plus. Est-ce que les chiffres augmentent ? Mais les chiffres augmentent. Est-ce que les actes augmentent ? Je ne sais pas. En fait, nous, c'est un travail qui est remassé. En 2014, on a accompagné une stagiaire qui a proposé un projet pour travailler autour des violences conjugales dans les cas de même sexe. On s'est tout de suite dit, ah bah oui, carrément, il y a un vrai sujet. Donc, la stagiaire, ça a été vraiment son projet de stage. Et nous, on s'appuie dessus, on a fait évoluer nos connaissances et puis le flyer d'information, les deux flyers d'information qu'on a. C'est réalisé en 2014, qui est sorti en 2015, la campagne, mais on l'a fait évoluer depuis, parce que dans les violences conjugales, on n'est plus de même sexe. les violences qu'on peut retrouver dans les couples hétéros. Mais en plus, il va y avoir le chantage à la outing, le chantage de cellophobie si l'un des deux est atteint du VIH. Et du coup, nous, on va vraiment travailler là-dessus et en parler. Et en fait, cette campagne qui est sortie en 2015, on avait été à l'époque chercher un petit peu de voir s'il y avait d'autres associations qui avaient travaillé sur le sujet. Et en fait, on s'est un petit peu confrontés à un mur en se disant mais on vient d'avoir le mariage, il ne faut surtout pas dire qu'il y a des violences dans le couple Et en fait, on s'est dit bah non, il y a des violences dans les couples LGBT+, il y en a et il faut en parler Donc, on a fait notre travail dans notre coin. Et quand en 2019, il y a eu le... Tout le travail autour des violences conjugales, au niveau national, on a été sollicité justement pour parler des violences conjugales dans les couples LGBT+. Et c'est là où la compagnie aussi est ressortie, d'où l'article 6 en 2021. Et ça nous a permis d'intervenir dans une formation près des gendarmes de la police judiciaire au fort de Brené-Souvoy, dans le cadre de leur formation des violences intrafamiliales. On est intervenu pendant... quatre rangs là-bas auprès de gendarmes de toute la France du coin pour parler des violences conjugales et de qu'est-ce qui se joue dans les violences conjugales avec la particularité d'un couple LGBT+. Pour parler vocabulaire, pour parler, ce qui ressort de ces formations, on intervient aussi auprès des policiers au niveau local, mais ce qui ressortait beaucoup, c'est qu'il y a plein de vocabulaire et en fait, on s'y perd. C'est ce que les gendarmes nous disaient, ce que les policiers nous disaient, c'est qu'il y a un vocabulaire qui est en évolution constante et en fait on s'y perd, il y a trop d'éléments différents et on ne sait pas. Du coup on a fait une formation qui était plutôt sur du vocabulaire, sur de l'information pour que le public LGBT+, s'il vient porter plainte, puisse être accueilli de la meilleure des manières. et on voit sur Orléans qu'il y a une vraie évolution dans l'accompagnement des victimes. Quand ils reçoivent une personne LGBT+, s'ils ont besoin, ils nous contactent. Ou en tout cas, si la personne, la victime est d'accord, ils nous contactent pour nous dire Mais là, il y a une victime LGBT+, à Orléans, elle va avoir besoin d'être accompagnée, pas de souci, qu'elle vienne à notre local. Ça n'arrive pas souvent, parce qu'il n'y a pas tant d'agressions que ça sur Orléans. Mais en tout cas, il y a ce Ausha et les policiers au niveau local sont assez au courant et sont vraiment mobilisés pour accueillir les personnes LGBT+, correctement. Et c'est vrai que c'est plutôt agréable de travailler dans ces conditions. Après, on est aussi dans ces conditions-là parce que ça fait des années qu'on travaille avec les administrations locales, que ce soit la préfecture, la police, la gendarmerie, les mairies. pour accueillir les personnes en toute égalité. Ça me fait penser, on a un bénévole qui fait beaucoup de formation professionnelle et il y a quelques années, il s'est retrouvé, le lundi, il était auprès d'infirmières et de médecins, et le lendemain, il était auprès de policiers, et en fait, aux policiers, il leur a dit, c'est une anecdote qu'il nous avait racontée à l'époque et qui m'avait marquée, mais il leur a dit, mais... Quand j'ai assumé mon homosexualité, je vivais dans un monde où les personnes que j'ai formées en deux jours ne m'acceptaient pas. Hier, j'ai formé des médecins. Aujourd'hui, je forme des policiers. Et bien, à l'époque où j'ai fait mon commune à route, c'était impossible d'imaginer que 30 ans plus tard, je formerais en 48 heures des professionnels qui m'enfermaient. Parce que c'était, à l'époque, on m'enfermait parce que c'était considéré comme une maladie mentale. Mais c'est vrai qu'il y a eu... moins une évolution sur les publics que l'on reçoit, mais sur l'évolution de la mentalité. Et nous, c'est quelque chose qu'on a vraiment à cœur au sein de l'association, dans nos valeurs associatives, de former, de sensibiliser le plus grand nombre, parce que c'est comme ça qu'on fera changer la société. On a beaucoup parlé, nous, au sein de l'association, là, avec tout ce qui s'est passé au niveau politique ces derniers mois. De ce qui s'est passé en Irlande, quand il y a eu le référendum sur le mariage, en fait, les assos LGBT se sont dit, mais il faut qu'on... Il faut qu'on sensibilise nos voisins, notre boulanger, nos commerçants en quartier. S'ils disent non, c'est une prive de nos droits. Et en fait, ils ont fait presque du porte-à-porte pour sensibiliser personne après personne. Et du coup, dans un pays qui est très catholique et où on aurait pu dire mais jamais ils n'obtiendraient le mariage sur un référendum, d'avoir échangé, discuté. En fait, ils n'ont pas fait de manifestation, ils n'ont pas fait de rassemblement. Ils ont fait du porte-à-porte un peu en disant tiens, je vais chercher ma baguette Ah, mais vous savez, il va y avoir le referendum. Si vous votez non, vous votez contre mes droits. Mais on s'entend bien. On s'entend bien. Est-ce que j'ai le... Ben oui, c'est vrai que vous n'êtes pas... Pourquoi vous n'auriez pas le droit de vous marier ? Mais en fait, ils ont fait vraiment de l'échange, du débat. Et du coup, il y a eu le mariage. Il y a eu vraiment un... Enfin, il y a vraiment eu un... Un élan de la population plutôt catholique et du coup qui était plutôt réfractaire dans un premier temps, qui finalement, le mariage, ce n'était même pas une question. C'était bien sûr que les personnes LGBT+, peuvent se marier. Et c'est vrai que nous, avec tout ce qui se passe en ce moment, on se dit, mais tant discuter, tant échanger. Et c'est vraiment une valeur qu'on a au niveau de l'association. On se dit, plus on va faire d'interventions en milieu scolaire, en milieu professionnel, plus on va sensibiliser les personnes, plus la société va être ouverte. et va évoluer, malgré le contexte politique actuel.

  • Speaker #0

    De l'importance de la pédagogie donc. Et cette pédagogie au jour le jour, avec qui vous la construisez au GAGL 45 ?

  • Speaker #1

    Nous on a pas mal de partenariats associatifs, que ce soit des associations féministes, des associations de santé locales avec qui on travaille. On travaille également avec l'APNJL, l'association de parents gays, de parents et futurs parents gays et lesbiennes et on travaille beaucoup avec eux pour faire des actions communes. des actions communes de santé, de prévention. On va faire le site d'action au 1er décembre, par exemple, avec les assos de santé. Ils sont conviés à notre marche sur le village associatif. On va parfois faire des soirées-débats. L'idée est vraiment de travailler avec le milieu associatif local. Et au niveau institutionnel, on va avoir beaucoup de... Alors déjà, on a des... tout ce qui va être des bars, des poolings. Pour nos actions conviviales qui vont être des partenaires, qui vont être vraiment des soutiens et des lieux safe où tout se passe bien. Et au niveau institutionnel, on va avoir, nous on est soutenus financièrement par pas mal d'institutions concernant déjà de l'ARS et la région. Centre Val-de-Loire qui nous soutiennent sur nos actions, sur la région, tout au niveau des salariés avec les capacités. Et on a plusieurs petites mairies du coin qui nous soutiennent pour tout ce qui va être au fonctionnement. Aujourd'hui, la difficulté, c'est qu'avant, on écrivait un projet, on l'envoyait aux financeurs et ils nous finançaient sur le projet global. Aujourd'hui, depuis quelques années, c'est des appels à projets, donc il faut répondre à des petites lignes, à des petites cases. Et donc, pour chaque financeur, il faut adapter le projet. Et compliqué, du coup, on fait ça, mais on a quand même les mairies qui nous financent sur le fonctionnement. et l'État avec l'aide d'ICRA. Pour nous, c'est quasiment que les bénévoles qui construisent les dossiers de subventions. C'est appuyer sur les salariés qui vont rédiger les bilans, qui vont faire certaines rédactions. Je pense par exemple à notre formulateur qui est référent du pôle santé. Il va faire toute la rédaction pour le... une bonne partie de la rédaction sur la question de santé sur le site d'action, par exemple, qui nous finance. Mais tout ce qui va être dossier de subvention à proprement parler, c'est plutôt un ou deux bénévoles du bureau qui s'en occupent. À l'heure actuelle, on est quatre dans le bureau et on est huit au sein du conseil d'administration. Mais il y a un vrai travail en commun avec les deux salariés parce qu'ils sont invités à chaque conseil d'administration, parce qu'on parle du principe qu'on travaille tous ensemble et que c'est primordial. Mais oui, je pense qu'il faut avoir, à titre personnel, mais aussi... Au titre de l'association, je pense qu'il faut qu'on soit vigilant à ce qui se passe autour. Et nous, on a vraiment un choix associatif de se dire, on ne va pas aller... Euh... Faire 15 000 rassemblements, manifestations, hurler dans la rue...

  • Speaker #0

    notre mécontentement, on va plutôt utiliser notre énergie pour sensibiliser les personnes. C'est un petit peu ce que je disais tout à l'heure, mais pour sensibiliser les personnes, pour déconstruire un peu les stéréotypes, parce que je pense que plus on va déconstruire les stéréotypes et échanger avec les personnes, plus l'échange va être faisable, alors que si on sort dans la rue, il n'y aura pas d'échange possible. Oui, on va râler. Mais il n'y aura pas d'échange possible, il n'y aura pas de discussion possible. Alors, avec certaines personnes, la discussion est plus compliquée qu'avec d'autres. Alors, ça peut rendre difficile le dialogue. Maintenant, des fois, on a des belles surprises. Moi, je vais prendre le cas de la mairie d'Orléans, qui est une mairie qui est très à droite. Alors, pas d'extrême droite, mais qui est très à droite. Et pourtant, ils nous soutiennent, ils financent notre... Notre local a quasiment un 80%, donc ce qui n'est pas rien quand même. Et quand on a besoin de matériel pour notre marge de la qualité, c'est du matériel qui nous est prêté. On n'a pas besoin de le louer, donc il y a aussi cet aspect-là. Et du coup, ils sont fermés parce que dans leur politique à droite, ce n'est pas quand même le parti le plus ouvert sur les questions LGBT+. Mais pourtant, quand on a besoin... quand on a besoin, ils sont là. Mais parce qu'on les rencontre régulièrement, on échange avec eux. Donc oui, il y en a qui sont beaucoup plus fermés, et je pense à l'extrême-droite particulièrement, qui se disent dans leur discours, il n'y a pas de soucis avec les homos. Mais comme ils le disent des Noirs ou des Arabes, c'est la même chose. Mais regardez, on est le parti où il y a le plus d'élus LGBT+, ce qui est vrai. Mais... Mais moi, ce que je dis, et ça a été un peu mon combat au mois de juin lors des élections et le combat de l'association, de se dire, oui, ils disent ça. C'est leur discours. Maintenant, regardons les faits. Regardons les faits. Quand il y a eu le PAPS, comment ils ont voté ? Ah oui, mais c'était il y a longtemps, on me répond. Quand il y a eu le mariage, ok, on va prendre que le récent, le mariage en 2013. Comment ils ont voté ? Oui, mais c'était il y a plus de 10 ans, malgré tout. Bon, ok, on va prendre plus récent, parce qu'il y a quand même eu des lois ces dernières années. Comment ils ont voté en 2016 pour l'évolution de l'accompagnement des personnes transgenres, avec l'évolution de la loi. Comment ils ont voté ? Oui, mais ils ont encore changé, ils ont changé. Pas de souci, on va prendre la PME en 2021. Et là, les gens commencent à se dire, bon, peut-être que... Mais parce qu'aujourd'hui, les politiques et l'extrême droite savent communiquer. Et je pense que ça fait partie des... Alors, le grand désespoir, aujourd'hui, je pense que le parti de l'extrême droite, particulièrement, et de la droite, c'est le parti qui sait le mieux communiquer. Qui, dans sa façon de parler, dans sa façon de s'exprimer, ils savent très, très, très bien manier leurs mots et manipuler. Et du coup, c'est comme ça qu'ils manipulent le public. Moi, quand il y a des personnes LGBT+, qui viennent à l'association, qui nous disent mais on vote extrême droite ben, ils ont évolué. On n'est plus autant de Le Pen, de Jean-Marie Le Pen. Ils ont évolué. Donc là, on est toujours dans… Il y a vraiment un travail de pédagogie, mais on y vient toujours à ce travail de pédagogie, finalement. Mais nous, c'est ce qu'on dit souvent, c'est ce qu'on a dit un peu. Ça a été notre… Le manque de bataille entre guillemets au mois de juin, c'est de faire ressortir ça, c'est que, en fait, le RN, comment ils ont fait pour avoir de plus en plus de voix au fil des années, au fil des élections ? C'est parce qu'ils ont été voir les homos, ils ont dit, mais le problème en France, c'est pas vous, le temps que vous restez dans vos familles, vous restez entre vous, vous ne vous avez pas de soucis, le problème, c'est l'immigration. Ils ont été voir les noirs, mais... Mais le souci, c'est pas vous. Vous, bah oui, vous venez, vous venez nous aider à travailler. Vous faites du travail que les Blancs ne veulent pas faire. Le problème, c'est les homos. Ou c'est les Arabes. C'est eux qui ne veulent pas travailler, les Arabes, voyons. Et en fait, comme ça, ils ont grappillé des voix, par-ci, par-là. Et en fait, ce qui fait qu'aujourd'hui, parce que même si... Au niveau des députés, on a le plus grand nombre de députés au niveau du nombre de votants aux dernières législatives. C'est le RN qui a gagné, même s'ils ont fini troisième au siège, au niveau du nombre de sièges, ils ont fini troisième parce qu'il y a eu, entre le parti d'Emmanuel Macron et la gauche, il y a eu une espèce de solidarité en mode, si il y a trois, sur le deuxième tour, il y a trois personnes dont le RN, l'un ou l'autre de gauche ou de macro, on s'en laisse pour faire le barrage. Mais au niveau du nombre de votants, c'est l'extrême droite qui gagne. Et c'est pour ça que je pense qu'il y a un vrai travail d'échange, de discussion, parce que ça nous a, entre guillemets, sauvés aux législatives, parce qu'on est sur un nombre de sièges et ce n'est pas le nombre de votants qui compte, mais aux présidentielles, et ça va arriver très très vite, c'est le nombre de votants qui compte. Et donc, aujourd'hui, si on ne fait pas ce... ce travail de pédagogie, en 2027, c'est le parti d'extrême droite qui passe. Parce qu'ils savent manier leurs mots, ils savent manier... Moi, je me souviens d'une vidéo au mois de juin de Jordan Bardella qui s'adressait aux femmes en disant On dit qu'on est machos, l'extrême droite, mais on est pour les femmes. Et en fait, que ce soit des féministes qui ont démonté vidéo, argument par argument, que Jordan Bardella évoquait. Ils ont coupé sa vidéo en donnant les contre-arguments et les faits surtout. Et c'était une vidéo que j'avais bien appréciée parce que ça a montré, c'était vraiment un travail pédagogique de se dire, ils disent ça, mais ils font ça. Et c'est le contraire.

  • Speaker #1

    Car dans toutes les civilisations modernes, c'est-à-dire dans toutes les civilisations nées de la machine, L'homme se trouve aujourd'hui en face du plus grave conflit de son histoire.

  • Speaker #2

    Pour nos auditrices et auditeurs, ce n'est plus un secret. L'extrême droite et les stratégies qu'évoquait Mélanie participent très grandement aux violences sociopolitiques envers les personnes LGBTQIA+. Et des violences, est-ce qu'il y en a eu sur les locaux du GAGL 45 ? ou sur les personnes qui fréquentent l'association.

  • Speaker #0

    Alors nous, on en a eu beaucoup au moment du mariage. On en a eu deux il y a plus récemment, on va dire. ces trois dernières années. Après, nous, c'est un choix vraiment associatif de ne pas communiquer quand il y a des dégradations pour ne pas mettre en avant les auteurs. C'est vrai que nous, on a vraiment voulu se dire, ben, ne pas mettre en avant les auteurs et presque surtout, ne pas faire peur aux personnes qui viennent dans nos locaux et qui, des fois, nous, on a des personnes qui viennent et qui nous le disent. Ça fait 15 fois que je passe devant votre locale, mais j'osais pas rentrer. Aujourd'hui, j'ai osé franchir la porte. Et du coup, pas créer cette crainte, cette peur qui pourrait s'instaurer. Ils ont déjà peur de franchir les locaux. Donc si en plus, ils savent qu'on a été vandalisés, qu'on pourrait être vandalisés, ça va pas les rassurer. Ils franchiraient peut-être encore moins les portes du local. Ouais, plutôt en positionnant pour rassurer le public et pas mettre en avant les auteurs. Malgré tout, à chaque fois qu'il y a eu vandalisme, que ce soit au moment du mariage ou ces trois dernières années, on a apporté plainte, on a encore une fois été très bien accompagnés au niveau des pots de plainte. Après, nous, on n'a pas de caméra dans la rue où on a notre local, donc les personnes n'ont pas été retrouvées. Mais on a appelé... Je pense à la dernière fois, par exemple, donc il y a deux ans, trois ans même, on a appelé. Ils ont été là dans les quarts d'heure, ils étaient là pour faire des photos, pour constater. La sécurité intérieure est également venue pour constater. On a déposé plainte. On a re-rencontré la sécurité, les renseignements territoriaux, quelques jours après pour faire un point sur la situation. Et du coup, pas de soucis particuliers dans le sens où on a toujours été très bien accompagnés. Dans les dégradations, on a eu notre plaque qui a été volée. Et puis des points gamés qui ont été tagués sur nos volets et sur nos portes. Donc il n'y a rien de cassé. Après, on a des gros volets en bois pour protéger les fenêtres. Donc avant, des grands et gros volets en bois. Donc avant de les casser, il faudrait y aller quand même. Et d'ailleurs, nous, c'est un choix. Enfin, dans notre recherche de locales, on a trouvé des locaux, mais qui étaient des grandes baies vitrées. Et en fait, on s'est dit non, parce qu'on a bien vu ce qui s'est passé à Tours. Enfin, nous, c'est ce qu'on s'est dit. Alors non, on leur avait envoyé un message de soutien. En plus, c'est dans la même région, tout ça. Mais nous, c'est ce qu'on s'est dit en interne. Après, c'est qu'on a eu l'impression qu'il y avait eu une dizaine de personnes qui étaient auteurs de ces dégradations au sein de leur local. une seule personne sur 5-6 des tradations, donc il y en a eu quand même quelques-unes. Mais c'est vrai qu'on se dit aussi, c'est qu'avec les réseaux, on a l'impression qu'il y a plein plein d'auteurs, et en fait, pas tant que ça, parce que c'est les mêmes personnes qui recommencent. Mais c'est un petit peu, nous, on fait la comparaison, mais il y a quelques années, on a un établissement scolaire qui nous a dit... Pour vous renier, on a des jeunes personnes qui s'identifient à LGBT+, on en a entre 3 et 5 qui s'identifient mais qui vivent très mal leur homosexualité au sein de l'établissement. Les jeunes nous avaient contactés aussi en disant mais on est tout seuls, l'établissement, ils ne nous soutiennent pas On leur avait dit si, parce que l'établissement nous a contactés aussi, donc il y a quand même une solidarité Oui, mais sur 600 élèves, ils sont tous... ils sont tous homophobes. On s'est dit, mais ça paraît dingue. On s'est dit, bon, d'accord, on va faire un stand. Et on a fait des opérations dessine ton badge. Donc, on vient avec notre machine à badge et on propose, alors on a des badges tout faits avec le nom de l'établissement et en sous-écrit contre les LGBTphobias. Et on propose aux jeunes de dessiner leur badge et de le créer tout de suite. Et en fait, on pensait faire une cinquantaine de badges. Ce jour-là, en fait, on a fait plus de 500 badges. Donc, sur un établissement de 600 élèves, on a fait plus de 550 badges. Donc, quasiment tous les élèves avaient leur badge de lutte contre les LGBTphobias. Et en fait, les élèves, les 3-4 élèves qui étaient venus nous voir, en fait, ils se sont dit Ah, mais il n'y a pas tant d'homophobes que ça. C'est quelque chose qui crée énormément de place. Et que les témoins, parce que... Mais c'est un peu le phénomène de l'eau qui est misère. C'est qu'il va y avoir un ou deux autobres, une ou deux victimes, et puis 95% du reste de la classe, c'est des témoins qui ne disent rien parce qu'ils n'ont pas envie d'être à leur tour victime. Et en fait, c'est pour ça que nous, on aime bien l'opération des signes-tons-badges. C'est que ça permet que même les personnes qui ne veulent rien dire, mais en fait, ils font quand même un petit badge. parce que c'est discret, parce que voilà. Et en fait, les personnes, les jeunes, ils étaient venus nous voir en disant, mais on en voit sur le sac, sur la veste, on en voit partout, ça fait du bien au Mont-Ral.

  • Speaker #2

    Et hormis continuer à montrer l'importance de la solidarité pour le GAGL45, qu'est-ce qui va se passer ensuite ?

  • Speaker #0

    La suite, c'est vraiment stabiliser l'association. On a beaucoup évolué ces dernières années. On a embauché un deuxième salarié l'an dernier. On recherche des nouveaux locaux. Nous, l'idée, c'est dans les cinq prochaines années, c'est de stabiliser l'association. Parce que c'est bien d'évoluer, mais à un moment donné, il faut stabiliser quand même un fonctionnement, une organisation. Parce que passer de 1 à 2 salariés, que ce soit au niveau budget annuel ou au niveau place, organisation, outils, ça demande beaucoup de changements quand même. Donc l'idée quand même c'est vraiment de continuer à répondre aux sollicitations, aux besoins et on fera avec ce qui nous tombe dessus au niveau politique. Parce que l'aide-sustent va nous tomber dessus, je pense, quand même. Même si on s'y attend un peu, ça va quand même nous tomber dessus. Mais du coup, c'est quand même stabiliser au maximum l'association. Et justement, parce que selon l'évolution politique, pouvoir stabiliser et rassurer nos deux salariés aussi au niveau, au niveau, eux, financier, par la consolidation de nos partenariats institutionnels qui nous financent. par l'augmentation du nombre de financeurs. On sait qu'on a des financeurs qu'on n'a pas encore été chercher, été solliciter, je pense au département, à la CAF, parce qu'on fait beaucoup d'accompagnement de parents. La CAF pourrait très bien financer aussi. Donc, dans les pistes d'amélioration et d'évolution, c'est vraiment stabiliser l'association, permettre de toujours... travailler ensemble, réfléchir ensemble pour l'accueil du public et le meilleur accueil du public, que ce soit nous en interne ou avec les centres LGBTQIA+, du reste de la France à travers les rencontres que l'on peut faire. Et ce sera déjà pas mal dans ces prochaines années. On sait très bien que nous on a été accompagnés il y a deux ans. Parle-le dès là, c'est le dispositif local d'accompagnement. En fait, ils proposent un accompagnement des associations qui sont en difficulté dans leur projet de développement pour trouver des financeurs ou qui ne savent pas quoi faire, qui se noient. Nous, on avait voulu vraiment faire un point avec eux sur est-ce qu'on va droit dans le mur ou est-ce que c'est concret comme projet que l'on a d'embaucher, de changer de local. Et en fait... C'est un diagnostic de l'association, du fonctionnement de l'association par rapport à comment on fonctionne, quelles sont nos sollicitations, ils échangent avec nos partenaires, tout ça. Et ce qui était ressorti de ce diagnostic, c'est que par rapport à l'ensemble des missions que l'on faisait, c'est qu'il faudrait 5 ETP. On en avait un à l'époque, on en a deux, mais ça veut dire qu'il en manquait encore trois, avec toujours le même temps bénévole que l'on fait aujourd'hui. Donc, ce qui est quand même assez énorme. Donc, on va aller... Alors, d'ici les prochaines années, on ne passera pas à 5 salariés. Il y a peu de chance, sauf si on a des financements qui nous tombent dessus et qu'on se dit waouh, trop bien Mais en tout cas, on sait qu'il y a une évolution de l'association qui fait qu'on Ausha sans doute dans les 10 prochaines années, on Ausha sans doute une personne. Mais en tout cas, stabilisée déjà dans un premier temps. On a une équipe qui a... bouger ces dernières années avec des nouvelles qui sont parties, qui sont venues, des nouveaux. Mais c'est le travail qu'on va faire ensemble pour toujours dans la même optique, comment accompagner au mieux le public que l'on reçoit et avec l'évolution du public surtout. Ce qu'on disait tout à l'heure, le public a quand même bien évolué donc nos missions ont évolué et ce dont je suis le plus fière, je pense que c'est ça, c'est le travail que l'on fait ensemble, la réflexion que l'on a ensemble. continuer à accompagner le public au mieux et au plus près de leurs besoins. Et moi, il y a un problème, c'est que moi, dans ma carrière professionnelle, je l'utilise beaucoup, mais qui est aussi valable, je trouve, pour les militants. C'est tout seul, on va plus vite, mais ensemble, on va plus loin. Et je trouve que c'est quelque chose qu'il ne faut pas oublier quand on est militant et bénévole d'une nation. C'est l'énergie collective qui va, oui, travailler ensemble, ça nous donne plus de temps que de faire quelque chose dans son coin, parce qu'il faut former, parce qu'il faut échanger, mais c'est beaucoup plus enrichissant et ensemble on va plus loin.

  • Speaker #2

    Vous pouvez retrouver le GAGL45 Centre LGBTI+, d'Orléans, sur leur site internet sur leur page Facebook, sur leur compte Instagram, mais aussi par mail à l'adresse contacte arrobase gagl45.org ou par téléphone au 02 36 47 60 88. Merci à Mélanie Rocher pour avoir été l'invité de cet épisode. Et rendez-vous le samedi 4 janvier pour le prochain épisode de Nos lieux et nos luttes.

  • Speaker #3

    Sous-titrage Soci

Chapters

  • Intro

    00:00

  • Partie 1 : présentation des invité.es, du lieu, et de l'histoire de l'association

    01:19

  • Partie 2 : personnes et services

    08:13

  • Violences conjugales dans les couples LGBTQIA+

    17:08

  • Partie 3 : relations partenariales

    43:31

  • Partie 4 : violences envers les personnes et les lieux queer

    53:52

  • Partie 5 : perspectives d'évolution et bilan

    01:00:39

  • Outro

    01:06:10

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