- Speaker #0
Bonjour et bienvenue sur Objectif Mental, le podcast où l'on explore le coaching et la préparation mentale. Je suis Kevin et chaque semaine je partage des conseils pratiques, des interviews d'experts, ainsi que des témoignages inspirants d'entrepreneurs, de sportifs et d'artistes. Mon objectif est de vous aider à débloquer votre potentiel pour performer en toute sérénité, que ce soit dans votre vie professionnelle ou... extra-professionnel. Je vous souhaite une excellente écoute. Bonjour Camille, tu vas bien ?
- Speaker #1
Ça va et toi ?
- Speaker #0
Très bien, merci. Trop content d'être à Lyon pour échanger avec toi. On se connaît de relation en relation. Tu es psychologue et préparatrice mentale. Ici à Lyon, tu es beaucoup impliquée dans le sport, tu vas nous en parler. Et je te disais justement en off... Les résultats du foot, la vendredi, stress brûlant.
- Speaker #1
Ça fait mal.
- Speaker #0
Et on a gagné, donc je tenais à le dire. C'est pas cool. Est-ce que, écoute, on va se lancer tout de suite. Est-ce que tu peux commencer par te présenter ?
- Speaker #1
Eh bien, oui. Alors, du coup, moi, je m'appelle Camille Baggio-Cruzet. Je suis psychologue clinicienne et spécialisée. J'ai deux spécialités dans les enfants et les adolescents et dans le sport. Là maintenant, ça va faire presque trois ans. Je me suis tout de suite installée en cabinet libéral pour la partie vraiment clinique. Je suis dans deux cabinets à Lyon. Un du coup vraiment orienté enfants-ados, mais je reçois aussi quelques adultes. Là, c'est de la psychologie clinique avec un peu tout thème confondu. Et dans le sport, là, c'est plus un autre cabinet qui est sur Gerland. et je suis aussi la psychologue de plusieurs pôles espoir. Donc là, c'est plutôt les jeunes. Je suis dans le foot féminin et masculin, dans le futsal, dans le hand féminin et volet féminin et masculin et aussi au Pôle France de course d'orientation. Là, c'est plus des... Enfin, c'est pas plus, c'est des étudiants. Alors que les autres pôles, c'est des sports qu'on commence plus tôt. Donc, c'est collège. pour le foot et plutôt lycée pour les autres sports.
- Speaker #0
Ok, excellent. Juste, de ce que j'ai vu, tu avais un parcours un peu atypique, tu avais fait autre chose avant de rejoindre la psychologie et la préparation mentale. Est-ce que tu peux nous parler de ton parcours post-bac, ce que tu as fait et pourquoi tu t'es reconvertie ?
- Speaker #1
Alors oui, c'est vrai qu'avant de faire psycho, moi j'étais pharmacienne. J'ai fait du coup toutes mes études de pharmacie et en fait j'ai essayé un peu toutes les filières. Et ça ne me plaisait pas. Je ne trouvais pas... C'est un très beau métier, mais je n'avais pas ce contact avec les gens que je recherchais vraiment. Et du coup, il ne me restait plus que deux ans d'études quand j'ai voulu changer. Donc, il y a eu cette hésitation entre je termine, je ne termine pas. Et j'ai quand même terminé, ce qui m'a beaucoup servi pendant mes études de psycho, parce que j'ai enchaîné direct avec la psycho. Mais je bossais en pharmacie, pharmacie d'officine, pharmacie de ville. Donc, c'était mon petit boulot étudiant. Donc, c'était pas mal. Ah oui,
- Speaker #0
d'accord. Donc, ton boulot étudiant, c'était pharmacienne,
- Speaker #1
en fait. C'est ça. En plus, j'ai fait mes études. Il y a eu un moment où c'était le Covid. Et en fait, il y a un énorme manque de pharmaciens. Donc, là, surtout pendant cette période où on a eu plein de nouvelles missions en pharmacie. Du coup, moi, je passais par des boîtes d'intérim. Et j'avais des missions que j'organisais autour de mes cours, mes stages, etc. Donc voilà, j'ai pu quand même pas mal bosser en pharmacie. Puis voilà, j'y bossais l'été aussi, des choses comme ça. Et en même temps, en parallèle, j'étais en psycho. Mais je suis bien contente d'avoir ça parce que ça me donne vraiment cette base très scientifique. Des fois, la psychologie, ça peut un peu... Enfin, il y a un côté plus littéraire, philosophique. que j'aime beaucoup. C'est un social. Exactement. Mais j'aime bien avoir ce côté aussi plus cartésien.
- Speaker #0
Oui. Même pour lire les études et tout ça. Oui,
- Speaker #1
exactement. Pour la partie recherche.
- Speaker #0
Parce que j'avais déjà essayé de... Je lis des articles de temps en temps, mais c'est compliqué quand tu n'as pas le vocabulaire ou l'articulation derrière.
- Speaker #1
Oui, je suis bien d'accord.
- Speaker #0
Et pourquoi la psycho alors ? Parce que tu es en pharma, là tu commences à te poser des questions en disant j'ai envie de changer. Et comment tu t'es tournée vers la psycho ?
- Speaker #1
Je voulais vraiment, du coup, moi, ce qui me manquait, c'était le rapport avec les gens. J'ai hésité entre plusieurs choses, mais la psycho, ça m'intéressait aussi depuis longtemps. J'aimais beaucoup comprendre un peu le fonctionnement du cerveau, le mental, tout ce côté-là. Je pense qu'il y a beaucoup de gens quand même qui sont curieux de ça. La preuve avec l'explosion du développement personnel, c'est quand même un truc hyper intéressant. Du coup, je me suis dit que je me lançais là-dedans. J'étais assez sûre de moi, en fait. Je sentais qu'il y aurait vraiment ce contact-là avec les gens. Après, je ne savais pas exactement à ce moment-là que j'allais me lancer dans le sport, dans toutes les spécialités que j'ai choisies même. Mais c'est vraiment pour ce rapport-là avec les patients, ce côté aide, et à la fois la compréhension, vraiment les études m'ont passionnée, et le côté, le rapport avec les patients. Et c'est aussi un métier qui a beaucoup de sens. Ça t'apporte quelque chose. tout de suite. C'est hyper gratifiant. C'est pas pour ça que je l'ai fait, mais c'est quand même, oui, c'est quand même des grosses questions actuelles. Le sens qu'on trouve à son travail, en psychologie, moi, c'est vrai que je le vois tous les jours.
- Speaker #0
Ouais, complètement. Pour le coup, tu dois accompagner et aider des personnes sur beaucoup de sujets. Sur la partie psycho, tu t'es formée comment ? Tu es repartie à l'université ou tu as fait une école spécifique ?
- Speaker #1
J'ai fait une école qui s'appelle l'école des psychologues praticiens. Il y en a deux, une à Paris et une à Lyon. Moi, j'ai fait celle de Lyon. J'ai fait ça parce que j'avais déjà fait 7 ans d'études, du coup. Donc là, je voulais quelque chose... En fait, l'école, ils proposent beaucoup de stages. Et moi, ça m'allait bien parce que j'avais un peu moins envie de théorie, même s'il y a aussi eu beaucoup de théorie. Et c'était, au final, très intéressant. Mais j'étais contente qu'il y ait autant de stages dès la troisième année, je crois.
- Speaker #0
Très pragmatique alors. Oui. Et sur la partie prépa mentale, c'était en même temps que l'école ou tu t'es formée en plus derrière ?
- Speaker #1
Eh bien, en fait, là... Pour le sport, déjà, en fait, j'avais pas du tout prévu de faire ça. Au début, en allant en psycho, moi, j'ai toujours adoré le sport, mais je suis une sportive de petit niveau. Et en fait, c'est une de mes profs qui, en première année, était psycho du sport. Elle s'appelle Émilie Tieno. Et elle est passionnée par son métier. Elle ne faisait pas du tout un cours de psycho du sport, mais vraiment. J'aimais trop comme elle parlait de ça et ça m'a donné hyper envie. Donc, je suis allée la voir en fin de cours. Elle m'en avait beaucoup parlé. Et après, quand on a dû commencer à choisir nos stages en troisième année, je me suis dit qu'il faut absolument que je teste ça, moi. Et en fait, j'ai fait tous mes stages là-dedans. Et après, j'ai bossé là-dedans parce que j'ai adoré. Après, j'ai fait mes stages d'abord dans un service de médecine du sport à l'hôpital. Et ensuite, j'ai fait mes autres stages avec une autre psychologue qui s'appelle Émilie Chamagne. Et qui, elle, m'a fait découvrir le côté Pôle Espoir. On a été à l'Olympique Lyonnais, on a fait un travail avec les parents des sportifs, etc. Et donc là, ça a vraiment tout de suite confirmé que c'était ça que je voulais faire.
- Speaker #0
Génial. Donc, on peut revenir sur tes activités. Tu parlais de l'Olympique Lyonnais. Est-ce que tu peux nous expliquer un peu tout ton panel d'intervention, que ce soit dans les Pôles Espoirs ou les centres, notamment ?
- Speaker #1
Dans les pôles, ça dépend de plusieurs choses. Déjà, la psychose du sport, c'est quand même assez récent. On n'en parle pas beaucoup. Donc moi, même au tout début, mon premier stage que j'ai fait là-dedans, c'était très... On fait les rendez-vous de début d'année pour rencontrer les athlètes et les bilans de fin d'année qui sont obligatoires. Et en fait... Petit à petit, la psycho dans le sport, tout le côté prépa mental aussi, se développe beaucoup. Maintenant, j'interviens. Après, ça dépend des pôles. Il y en a qui se sentent plus ou moins concernés par ça. Je peux intervenir de façon très régulière, comme au futsal, par exemple, ou en course d'orientation. Là, il y a un vrai suivi. Après, il y a des pôles où j'y vais de façon plus épisodique. Soit ils font appel à moi dès qu'il y a un souci. perso, même une grosse blessure, des choses comme ça. Et sinon, je fais aussi des interventions de groupe où là, on choisit un thème de prépa mental. Alors les plus fréquents, c'est confiance en soi, gestion du stress, des choses comme ça. Et là, ça, c'est des interventions que j'en fais plusieurs dans l'année. Globalement, dans tous les pôles, je fais à peu près quelques interventions de groupe quand même sur l'année et on garde une partie pour les entretiens individuels.
- Speaker #0
Ok. Comment s'est reçue, enfin plutôt comment s'est perçue la prépa mentale et la psychologie par les athlètes eux-mêmes ? Tu disais que tu suivais des jeunes, tu vois, à 14 ans, je ne sais pas l'âge qu'ils ont, tu vois, mais entre 10 et 18 ans, ce n'est pas forcément des thématiques avec lesquelles tu es à l'aise. Comment ils le perçoivent, tu vois, cet accompagnement ? Ils sont d'accord avec ça ? Est-ce qu'ils ont des freins ? Comment ça se passe ?
- Speaker #1
Les freins que je vois, moi, c'est plus les freins, on va dire, adolescents, parce qu'ils ont des emplois du temps déjà hyper chargés. Et finalement, moi, j'arrive dans un moment où ils sont censés avoir un peu de temps libre ou autre chose. Et là, on leur dit, ben non, vous n'avez pas mental. Donc au début, je sens qu'ils ne sont pas hyper concentrés. Mais à chaque fois, quand même, parce qu'il y a un côté, ces adolescents sportifs de haut niveau, ils ne sont pas la même maturité. Moi, si je me compare à leur âge, ce n'est pas la même chose. Ils ont une vie tellement cadrée, avec des objectifs à super long terme, alors que moi, à 14 ans, je ne savais pas ce que je voulais faire. Eux, ils se projettent. Ce ne sont pas les mêmes ados, quand même. Il faut en avoir conscience.
- Speaker #0
Il y a quand même un peu cette approche élite qui fait qu'ils sont un peu plus matures. Complètement.
- Speaker #1
Complètement. Et puis, ils ont des problématiques. Ils font attention à ce qu'ils mangent, à combien d'heures ils dorment, des choses comme ça. Des choses où quand tu es à dos, normalement...
- Speaker #0
Oui, c'est clair. Ce n'est vraiment pas ta priorité. Tu t'en fiches un peu.
- Speaker #1
Donc non, globalement, je sens qu'ils ont quand même un petit attrait pour ça. Parce qu'en plus, les thèmes que je choisis à chaque fois pour leur présenter la prépa mentale, c'est quand même des choses... qui concerne déjà tous les humains et encore plus les sportifs. Le côté, tu parles de gestion du stress, quand même, ils vont écouter d'une oreille au moins, parce qu'il y a toujours des petits trucs à apprendre. Oui,
- Speaker #0
ils traversent forcément ces moments-là avant une compétition. Et puis, si ça peut un peu les aider, ils vont s'y intéresser.
- Speaker #1
Oui, c'est ça.
- Speaker #0
OK. Et dans les autres activités, tu parlais de Pôle Espoir. Tu as quel sport actuellement ?
- Speaker #1
Pôle espoir, j'ai foot féminin et masculin, volet masculin et féminin, hand féminin et foot sale et course d'orientation.
- Speaker #0
Ok, sur la course d'orientation, c'est assez intéressant, on peut se poser là-dessus, parce qu'on en entend peu parler, bon le foot c'est beaucoup plus courant, mais sur la course d'orientation, comment tu les aides ? D'ailleurs je ne savais même pas qu'il y avait une équipe de France de course d'orientation.
- Speaker #1
Et si, moi aussi j'ai découvert avec eux. D'ailleurs c'était en hésitation à un moment. Que ce soit un sport aux Jeux Olympiques. Ok. Mais je ne sais plus où ça en est, ça. Mais en tout cas, les athlètes de course d'orientation, eux, ils sont plus vieux. C'est globalement des étudiants. Sur le pôle de Lyon, ils sont beaucoup à l'INSA. C'est une école d'ingénieurs. Et qui associe beaucoup le sport-études. Pour eux, c'est très important. C'est pour ça qu'il y en a beaucoup qui font ça, parce qu'en plus, c'est une école assez généraliste. Ok. Et en fait, comme ils sont plus vieux, donc plus matures, c'est eux qui me contactent je vais me présenter en début d'année à chaque fois où je suis la psychologue du pôle si vous avez des besoins d'ailleurs c'est prépa mentale et aussi psychothérapie, enfin de toute façon d'ailleurs dès qu'on aborde la prépa mentale on creuse souvent un peu aussi plus loin et c'est eux qui prennent contact avec moi et là je fais que de l'individuel en course d'orientation et après c'est eux qui se gèrent pour venir me voir
- Speaker #0
Ok, donc course d'orientation, c'est vraiment de la course ? Parce qu'on faisait ça aussi au collège, je me souviens.
- Speaker #1
Pour moi aussi, c'était un sport d'école, la course d'orientation.
- Speaker #0
C'est des athlètes, ouais. Et là, pour le coup, tu les accompagnes sur les mêmes thématiques que sur les autres sports, pas de stress, visualisation, etc.
- Speaker #1
Par contre, la différence, c'est que c'est un sport individuel, alors que dans les pôles, je fais beaucoup de sport d'équipe. Donc, ce n'est pas exactement le même type d'accompagnement, mais globalement, les problématiques qui ressortent, ça peut souvent être un peu les mêmes aussi.
- Speaker #0
Tiens, toi qui accompagnes, tu l'as souligné justement, les équipes hommes, femmes, que ce soit en foot, en handball, etc. Est-ce que tu vois une différence entre les hommes et les femmes sur la partie psycho ?
- Speaker #1
Oui, je peux en voir un peu.
- Speaker #0
Alors, lié à l'éducation, tu vois, puisque forcément, ça dépend peut-être des générations.
- Speaker #1
Il y a ça, mais il y a quand même des différences entre filles et garçons, ça c'est sûr. Je dirais beaucoup sur le côté confiance, avec un côté plus perfectionniste chez les filles souvent.
- Speaker #0
Ok,
- Speaker #1
intéressant. Ça, je trouve que ça ressort plus. Après, je pense que, bon ça c'est un autre débat, mais quand même que ça dépend aussi du sport en lui-même. Par exemple, rien que dans le foot, la projection entre le foot féminin et le foot masculin, Avec le foot masculin, l'ampleur que ça, le fait qu'on puisse en gagner sa vie vraiment, parce que la majorité des sports, quand même, on n'en gagne pas sa vie, en tout cas pas longtemps. Complètement. Donc je trouve qu'il y a aussi des vrais enjeux autour de ça.
- Speaker #0
Une pression qui est différente ?
- Speaker #1
Oui, familiale, ce ne sont pas les mêmes enjeux quand même.
- Speaker #0
C'est vrai que dans le foot, en plus, j'avais vu ça récemment sur Internet, des phénomènes avec notamment Mbappé dans le foot, où des parents vont mettre une pression monstre sur leurs enfants parce qu'en fait, c'est leur moyen de sortir de certaines situations. Donc toi, ton rôle, il y a aussi une grande partie d'accompagnement des parents au final.
- Speaker #1
Ça, ce n'est pas encore assez développé, moi, je trouve, mais on avait essayé de le mettre en place. Du coup, ça, c'était quand j'étais encore stagiaire à l'Olympique Lyonnais avec un accompagnement des parents. Et je pense que plus le sport peut avoir un impact sur un gros changement de vie, plus ça va avoir un impact au niveau familial. Avec en plus le foot, il y a ce côté hyper populaire. C'est un sport très accessible. Ce n'est quand même pas le cas de tous les sports. Donc, tout ça entre en compte.
- Speaker #0
Oui, complètement. C'est intéressant ce que tu as dit sur le fait que dans le sport, il y a peu de personnes qui gagnent vraiment leur vie, mais tu le vois au JO, trois quarts des personnes ne gagnent pas leur vie. Non,
- Speaker #1
c'est sûr.
- Speaker #0
Toi, dans toutes les personnes que tu as accompagnées, surtout les jeunes, est-ce que tu les prépares aussi à la suite ou en tout cas, tu essaies de leur ouvrir un peu leur chakra pour leur dire qu'il n'y a pas que le sport ?
- Speaker #1
Oui, ça, c'est un de mes plus gros chevals de bataille. C'est même sur ça que j'ai fait mon mémoire de fin d'études. Parce que... on se prépare pas tellement à ça et surtout que mine de rien c'est très fermé. Leur vie elle est tellement avec des objectifs à très long terme. Il n'y a pas ce temps en plus pour s'ennuyer qu'on a normalement quand on est ado, etc. Donc des fois, moi j'insiste vraiment beaucoup sur le fait de développer d'autres centres d'intérêt que le sport. Parce que sinon, si tout s'arrête, c'est compliqué. Et tout peut s'arrêter très vite en plus.
- Speaker #0
C'est sûr, des blessures très graves ou ce genre de choses. Mais c'est marrant, tu n'as pas du temps d'ennui. Ça me fait penser au smartphone.
- Speaker #1
Ah bah, il y a en plus cette problématique-là maintenant.
- Speaker #0
C'est un ennui, c'est vrai qu'il est important dans la créativité. On ne s'ennuie plus, mais tu sais, moi le premier, parfois je me vois dans la rue en train de marcher avec mon téléphone.
- Speaker #1
Ah bah ouais.
- Speaker #0
Alors qu'avant, on ne le faisait pas avant. Quelle est ta vision là-dessus ? Est-ce que tu essayes, parce qu'il y a une forme d'addiction derrière ? Est-ce que tu arrives à... Ou tu essayes de faire travailler les jeunes là-dessus ? Enfin, les jeunes ou les moins jeunes,
- Speaker #1
mais... Les jeunes encore plus. Même si moi, je me vois bien aussi. Pourtant, je pense qu'on est la dernière génération qui a eu une enfance sans téléphone. Mais même nous, c'est dur, quoi. Mais moi, les ados que je vois, il y a des choses qui me font hyper peur. Pas que dans l'épaule, là, pour le coup, en général. Mais quand je vois... Moi, je regarde souvent le temps d'écran avec eux. Ils peuvent être à 7h par jour alors qu'ils n'ont pas le droit au téléphone à l'école. Donc ça veut dire 7h en plus de l'école.
- Speaker #0
Après, 8h quoi ?
- Speaker #1
Oui, ou le matin. Il y en a qui sont plus capables de regarder une série parce que tout le temps, je regarde mon téléphone en même temps, donc il faut que je remette en arrière. Et c'est un vrai souci au niveau de la concentration. Pour moi, il y a un vrai problème là-dedans et ça me fait peur pour quand j'aurai des enfants. En tout cas, j'espère qu'il va y avoir un autre encadrement même à plus haute échelle parce que c'est dur de se restreindre soi-même. C'est tellement accessible. Mais oui, ça, c'est un vrai souci et ça change vraiment les générations de maintenant, je trouve.
- Speaker #0
Ça fait peur, oui. Oui,
- Speaker #1
ça fait peur.
- Speaker #0
Tu leur expliques que tu as des petites techniques pour essayer de défocus des écrans ? Je te laisse une question aussi pour moi du coup.
- Speaker #1
Pour moi aussi, j'essaye de me l'appliquer. Le temps d'écran, c'est bien, mais eux, c'est leurs parents qui leur mettent leur contrôle. Alors que moi, mon coach, je le connais. Donc quand j'ai dépassé mon temps d'écran. Mais ça, c'est pour les enfants. Ils ont encore ce côté où ça marche un peu par la punition. Quand t'es adulte, c'est plus dur, ça, je trouve. Mais eux, du coup, c'est un peu ça, c'est un bon moyen. Et puis sinon, moi, je leur... Je leur explique beaucoup de choses pour les devoirs, des petites techniques, de le mettre dans une autre pièce, des choses comme ça. Mais le problème, c'est que maintenant, leurs devoirs, ils sont sur leur téléphone.
- Speaker #0
Oui, mais alors oui,
- Speaker #1
c'est un cercle vicieux en fait.
- Speaker #0
Oui,
- Speaker #1
c'est un cercle vicieux. J'avoue que le téléphone, c'est un vrai sujet. Et pour lequel, il y a, à part ce côté hyper punitif, ton téléphone est éteint ou tu n'as plus de temps d'écran. Pour l'instant, je ne vois pas trop d'autres choses.
- Speaker #0
Ça me fait penser à... Je ne sais pas si tu connais les boîtes pour les bonbons où tu as des codes.
- Speaker #1
C'est le même principe. Je pense que ça va être pas mal.
- Speaker #0
On va finir comme ça. On parlait des différences hommes-femmes et je voulais venir sur ce sujet. C'est le syndrome de l'imposteur. Je voulais faire un peu un focus là-dessus. Alors il y a deux types de personnes, enfin tu as plusieurs types de personnes, mais tu as des personnes qui s'en rendent compte et qui essayent de travailler dessus. Puis tu as des personnes qui ne s'en rendent pas compte et en fait parfois qui vont un peu patiner dans leur vie parce qu'ils n'ont pas travaillé dessus. Alors déjà, est-ce que tu peux nous expliquer d'où ça peut venir ? Quelles sont les origines de ce syndrome-là en fonction des personnes ? Toi, comment tu le détectes en tant que thérapeute ? On va déjà commencer par ça. Après je te poserai d'autres questions.
- Speaker #1
Et ben non mais pour moi le syndrome de l'imposteur c'est... Bah on doute tous de plein de choses, enfin voilà c'est normal de douter, c'est même bon signe. Mais pour moi le syndrome de l'imposteur c'est ce côté où t'es préparé, tu le sais en plus que t'es bon dans un truc, enfin tu le sais, non du coup tu le sais pas, mais en tout cas t'as eu plus pour temps. plusieurs réussites ou des compliments, des choses comme ça. Et le syndrome de l'imposteur, il est vraiment là quand, malgré tout ça, les doutes, ils sont encore très, très forts. Ce côté où même, du coup, ça va plus loin que des doutes, c'est même, tu ne te sens pas légitime de faire quelque chose. Et les personnes les plus concernées, d'ailleurs, on parlait des différents hommes-femmes, c'est quand même les filles, je trouve, même s'il y a aussi beaucoup de garçons, mais ça va avec ce côté un peu perfectionniste qui est... parfois plus féminin.
- Speaker #0
C'est jamais assez bien.
- Speaker #1
Oui, c'est ça. Et puis, toutes tes réussites, moi, là où je le détecte, quand les gens ne le voient pas, c'est ce côté où aucun compliment n'est vraiment accepté. C'est toujours oui, mais avec une explication. Oui, mais là, si j'ai réussi, c'est parce que, je ne sais pas, si je gagne un match, c'est parce que mon adversaire, elle était un peu blessée.
- Speaker #0
Ou j'ai eu de la chance.
- Speaker #1
C'est ça. Beaucoup de ce côté, j'ai eu de la chance. t'as beau leur démontrer un peu par A plus B que non, c'était mérité, ça peut être quand même... Enfin, ça se voit que c'est pas intégré. Ok.
- Speaker #0
Donc, tu peux passer des mois et des années, en fait. Enfin, j'ai dit des mois, c'est sûrement des années d'ailleurs, pour essayer de combattre cette Ausha avec certaines personnes.
- Speaker #1
Globalement, déjà, il faut le moment de s'en rendre compte. Oui. Dès qu'on commence le travail en thérapie, je trouve que ça peut aller assez vite. Mais oui, souvent, c'est quand même... Déjà, de toute façon, la base, c'est la confiance en soi. Ça peut dater de choses... Ça dépend aussi de l'éducation. Si tu as eu des parents plutôt valorisants ou pas. Et puis, il y a ce côté aussi, ou à quel point... Il y a une part qui vient de soi, qui est le côté compétitif. Les gens qui se... Compétitif, pas forcément dans le sens du sport, mais dans le sens à quel point je me compare aux autres. et après il y a tous les biais cognitifs qui entrent en jeu si j'ai pas confiance en moi, je vais tout le temps me comparer de façon négative aux autres, donc même à des personnes par exemple je viens de commencer un nouveau boulot je vais me comparer à mon N plus 1 des choses comme ça alors que c'est pas forcément comparable il a commencé il y a longtemps d'ailleurs ça c'est un vrai exercice qu'on fait en thérapie c'est à qui je me compare en fait même par exemple un bain Les gens qui se dénigrent souvent. Par exemple, tu commences un nouveau sport, tu te compares à quelqu'un qui en fait depuis 5 ans. Ça n'a pas de sens. Oui,
- Speaker #0
c'est clair. Tu commences le tennis, tu te compares à quelqu'un qui en fait depuis 8 ans.
- Speaker #1
Oui, évidemment que tu vas être moins bon. Ça, c'est un fait. Mais est-ce que c'est légitime de se comparer à cette personne ? Pas légitime, ce n'est pas le bon terme. Mais en tout cas, ce n'est pas OK. Ça n'a pas de sens.
- Speaker #0
Ton accompagnement, comment vas-tu le mettre en place par rapport à... Tu as ce syndrome-là à partir du moment où tu l'as vu ?
- Speaker #1
L'idée, c'est quand même déjà de montrer à la personne qu'elle a ce schéma de pensée-là, ces biais-là. Moi, je travaille beaucoup en parlant des biais cognitifs. Je donne souvent des petites listes à mes patientes de tous les biais qui existent, biais de négativité, minimisation de ses réussites, des choses comme ça. Et je leur demande de faire un petit exercice ou déjà d'apprendre à reconnaître les moments où ils le font. D'accord. Après, il y a aussi du coup le travail sur au début, je me force à voir mes réussites. Et après le travail qu'on fait en thérapie, souvent, ils viennent avec un peu cette liste de réussites, plus ou moins étalées dans le temps, et on essaye d'en parler sans ce oui-mais. Des fois, ce n'est pas intégré, mais c'est dur de ne pas le mettre ce mais. Et là, c'est comme ça qu'on avance après là-dessus. Et après, on essaye aussi de parler de tous ces doutes, d'où ça vient, de comprendre un peu comment ça s'est installé, le fait qu'on ne se sente jamais assez bon dans un domaine. Donc ça, c'est souvent un peu plus profond avec des choses. Là, on rentre vraiment dans la thérapie, souvent une grosse part liée à l'enfance, à l'éducation, à plein de choses qui ont été vécues même. Ça peut aller jusqu'à certains traumas, des choses comme ça.
- Speaker #0
Est-ce que c'est souvent lié à l'enfance et à l'éducation ? Ça peut venir d'ailleurs ?
- Speaker #1
Oui, ça peut venir d'ailleurs.
- Speaker #0
Par exemple, ta vie d'adulte, si tu as eu...
- Speaker #1
Ah bah, ça peut être plein de choses. On parle beaucoup de l'enfance, c'est pas que un truc de psychologue, c'est parce que ça nous forge tellement, en fait, dans notre façon de penser. Peu importe, c'est pas avoir eu des parents maltraitants ou autre, mais c'est énormément de choses qui se jouent là et qui, quand elles se construisent à cet endroit-là, elles deviennent très ancrées. Donc c'est ça, souvent, le chemin le plus long, c'est de déconstruire un peu des... des schémas de pensée de l'enfance. Mais oui, en tant qu'adulte, c'est souvent... Soit c'est un événement traumatisant qui est venu, je ne sais pas, par exemple, rater de façon... Vraiment, une présentation hyper importante devant énormément de personnes et complètement la louper, avoir plein de signes qui viennent montrer que c'est raté aussi. Ça, ça peut être un peu traumatisant. Mais des fois, c'est aussi un cumul d'événements. Et même en tant qu'adulte. Il suffit que ce soit une période où on est un peu plus fragile, que tu es, je ne sais pas, un boss un peu toxique qui vient tout le temps remettre en question des collègues pas très bienveillants et que ce soit une période de ta vie où tu as plein de choses pas top, comme ça arrive parfois, c'est souvent d'ailleurs un peu en cumul ces périodes-là. Et bien ça, ça peut suffire à détruire une confiance en soi qui pouvait pourtant être un peu installée. Mais souvent, ce qui est fait plus grand, plus adulte, ça peut aller un peu plus vite à reconstruire.
- Speaker #0
C'est moins profond que ce qui est créé.
- Speaker #1
C'est moins ancré, en tout cas, dans la tête.
- Speaker #0
D'ailleurs, on parle des parents, ce n'est pas toujours les parents, c'est parfois l'école aussi, je pense.
- Speaker #1
Oui, l'école en France.
- Speaker #0
Je dis en France, mais désolé, je vais taper sur l'éducation nationale. C'est le système qui est fait comme ça.
- Speaker #1
Oui, mais c'est très punitif, rien que les notes. Il y a quand même beaucoup de pays qui ne font plus de notes. Moi, j'ai quand même un avis là-dessus. Je trouve que c'est trop... Moi, je trouve que les enfants que je vois, les ados, ils se mettent tellement de pression sur les notes, alors qu'une appréciation plus globale, je pense que ça tire autant vers le haut que ce côté très un peu punitif. Il n'y a pas tout qu'il y a à jeter, évidemment, mais en tout cas, c'est un système qui ne correspond pas aux plus d'adolescents ou d'enfants,
- Speaker #0
je pense. En fait, c'est ça. Je pense que pour une partie des enfants et des ados, ça doit bien fonctionner quand même. Il y a certains qui se retrouvent là-dedans en se disant « Bâche ! » punis ok donc je vais aller chercher beaucoup mieux à la fois pour le plan et ça fonctionne et c'est une manière d'être plus challenge et d'aller chercher quelque chose et pour d'autres ça va peut-être à faire un effet de massue un peu et les et les cas c'est quoi bah ouais c'est ça ça peut être un système un peu écrasant parfois parce que voilà
- Speaker #1
si imaginons tu es dans une mauvaise période t'enchaînes plusieurs mauvaises notes batta moyenne elle est quand même pourri pour tout un trimestre C'est un côté très anxiogène, moi je trouve.
- Speaker #0
Complètement, je suis d'accord avec toi. Dans le sport, tu t'accompagnes des polisports où il y a ce côté sport-études. Est-ce que tu vois des personnes, des jeunes, qui sont excellentes dans le sport, mais terrorisées sur l'aspect scolaire ? Est-ce que tu fais des transferts entre le sport et l'école ou les études ?
- Speaker #1
C'est intéressant ta question parce qu'au début, ce n'était pas forcément comme ça. Maintenant, dans tous les pôles espoir, que tu gagnes ta vie après ou pas, ils ont une obligation de double projet. Donc, le projet scolaire est autant important que le projet sportif. Donc, évidemment, des fois, ils ne vont pas prendre que des élèves excellents, mais quand même, un élève qui aura des difficultés scolaires, ça met aussi en jeu son projet sportif. Les deux sont vraiment, c'est le double projet dans cette école. C'est relativement récent. Et donc après, il y a aussi des élèves qui sont en difficulté. Mais oui, c'est un vrai sujet. Quelqu'un qui peut être très bon dans son sport et par contre à l'école où c'est très difficile. Moi, j'en vois plein, c'est comme ça. Et comme il y a ce côté où l'école est aussi très importante, et bien oui, ça rajoute de la pression. De toute façon, c'est quand même les sportifs, les jeunes sportifs de haut niveau. Il y a cette pression qui est quand même constante.
- Speaker #0
Oui, mais j'imagine, c'est sûr. Et pour revenir au syndrome de l'imposteur, évidemment, si on le ressent, on va aller travailler avec quelqu'un et un professionnel. Mais est-ce que tu vois, il y a déjà des choses au quotidien qu'on peut mettre en place pour essayer de travailler là-dessus ? Là, ce que je disais sur les biais cognitifs, ça peut être bien de commencer avec une psy, mais on peut les détecter. Il y a plein de livres sur ça, d'articles, et c'est hyper intéressant. Et c'est dur à repérer sur l'instant, mais dans l'idée, ce n'est pas très dur à comprendre. Le fait de toujours minimiser ses réussites ou de surgénéraliser. Par exemple, tout s'est bien passé, j'ai fait un petit truc. pas bien, je vais retenir que ce petit truc pas bien. Je pense que c'est des choses qui parlent à beaucoup de monde. Ça, déjà, ça peut être intéressant. Le côté où je fixe mes... Je liste mes réussites ou vraiment j'essaye de m'en rappeler sans prendre en compte forcément tout le contexte. Juste là, j'ai bien fait ça. Peu importe ce oui-mais, mais accepter qu'on l'a bien fait, accepter aussi les erreurs parce que souvent, les personnes qui ont le syndrome d'imposteur, c'est que... On ne s'autorise pas d'erreurs, alors que c'est humain et qu'on en fait tous. Et qu'en fait, l'idée, c'est peut-être plus de s'intéresser aux conséquences de cette erreur. Et très souvent, celle sur laquelle on va fixer des heures, finalement, elle n'avait pas tant d'impact que ça.
- Speaker #1
Je vois.
- Speaker #0
Et puis après, je trouve que moi, le but de travailler ce syndrome d'imposteur, c'est ensuite d'apprendre à se fixer des objectifs qui soient plus réalistes. parce que très souvent c'est ça aussi le syndrome de l'imposteur comme je disais on se compare pas aux bonnes personnes mais du coup je reprends ton exemple de quelqu'un qui se met au tennis si je me fixe d'atteindre un classement je sais pas si ça va parler aux personnes mais je me dis je vais être 15-5 alors que tu viens de commencer bah non c'est peut-être pas réaliste on va peut-être y aller plus par palier des choses comme ça c'est intéressant pour
- Speaker #1
aller un peu à l'encontre de ce que tu dis sur le syndrome de l'imposteur parce que finalement c'est aussi pas un moyen de progresser et tu fais d'aller chercher toujours plus. Alors, il y a le côté négatif où, en fait, tu n'es jamais satisfait et tu ne seras jamais heureux au final. Mais ce que finalement, c'est pour certaines personnes, ce n'est pas aussi un moyen d'aller, tu vois, se pousser, quoi.
- Speaker #0
C'est marrant que tu dis ça, parce que ça, c'est vraiment une croyance de sportifs de haut niveau.
- Speaker #1
OK.
- Speaker #0
Justement, moi, quand je leur fais travailler ça, le fait de lâcher ce perfectionnisme, ils me disent, mais moi, je n'ai pas envie, en fait. OK. Avec ce sentiment de si je ne fais pas ça, j'avance plus.
- Speaker #1
Voilà, c'est ça. Alors que ça,
- Speaker #0
c'est vraiment une croyance. C'est vraiment une croyance parce que surtout, ce côté où on veut toujours plus, comme tu l'as très bien dit, on n'est jamais satisfait. Et ça, pour le cerveau, c'est épuisant. C'est épuisant. Et donc, en fait, pour moi, le rapport bénéfice-risque, dans le temps, ce n'est pas durable. Ouais, et puis en plus, pour moi, on est du côté de la croyance. C'est pas vrai. Si t'as ce côté où déjà t'es très perfectionniste, si tu le lâches un peu, tu vas pas te dire « Oh bah c'est bon, je suis le meilleur, j'ai plus besoin de bosser. » Il y en a qui ont un peu l'impression, cette vision très binaire.
- Speaker #1
Oui, tu finis un peu comme l'hamster dans la roue.
- Speaker #0
Oui, c'est ça.
- Speaker #1
Tu parlais de croyances, c'est quoi les croyances limitantes que tu vois ? Parlez-nous des croyances limitantes les plus fréquentes dans ton activité.
- Speaker #0
C'est une bonne question, je voulais dire. Les croyances limitantes, moi, je les travaille beaucoup avec mes patients. C'est souvent autour de la légitimité. Dans le sport, ça va beaucoup être « j'y arriverai pas » , « je ne suis pas capable » , des choses comme ça. Dans la vie de tous les jours, j'en vois aussi beaucoup autour des relations sociales.
- Speaker #1
Ok. Lesquelles, par exemple ?
- Speaker #0
Je ne suis pas intéressante.
- Speaker #1
Ah, ça, c'est fou, ça.
- Speaker #0
Ça, c'est très fréquent.
- Speaker #1
Je ne suis pas intéressante,
- Speaker #0
ça ? Oui, il y en a beaucoup qui disent, de toute façon, moi, je n'ai rien à dire aux gens. Je ne suis pas quelqu'un d'intéressant. Je n'ai pas de passion, ce genre de choses.
- Speaker #1
Ah, wow, ok.
- Speaker #0
Ça, je trouve que les croyances, c'est vraiment un truc contre ce que je travaille beaucoup en thérapie, où déjà, je donne aux patients... celles que je repère, après eux aussi celles qu'ils repèrent sur eux et après le but c'est, on les travaille un peu une par une mais tout le monde en a, ça se crée comme on discutait tout à l'heure pendant l'enfance avec les rencontres, avec des traumatismes des choses comme ça mais dans le sport plus spécifiquement, je réfléchis à ce que je...
- Speaker #1
Tu sais même, comme tu l'as dit dans les relations sociales c'est... J'avais jamais entendu, j'imagine que ça existe, mais je ne suis pas intéressante, je n'ai rien à dire. C'est quoi ? C'est encore une comparaison, ça, par rapport à d'autres personnes ?
- Speaker #0
Oui, c'est ça. C'est ce côté pression sociale, pression du groupe. Et puis ce côté, là, on est sur des gros manques de confiance avec comment... Enfin, où il y a un peu des difficultés à se positionner par rapport aux autres.
- Speaker #1
Ok, ça me fait penser, toi tu vois l'impact, on parlait du téléphone, mais des réseaux sociaux, justement dans tes accompagnements, tu vois que, on va prendre Instagram, on va tirer dessus, mais tu vois l'impact d'Instagram sur son estime de soi, sur sa confiance, etc.
- Speaker #0
Un peu moins maintenant qu'on est obligé de mettre quand les photos sont retouchées, des choses comme ça. Mais si, quand même, moi, je trouve que c'est hyper toxique et j'espère que ça va être encadré. Je dis ça alors que je les utilise.
- Speaker #1
Moi aussi, bien sûr.
- Speaker #0
Mais je trouve que, oui, ce côté de la vie des autres est toujours mieux que la mienne. Je trouve que c'est hyper mauvais. Je vois un vrai impact là-dessus. Et même, justement, sur les croyances limitantes, de toute façon, c'est l'algorithme des réseaux qui te montre... si tu regardes que des vidéos de chiens, tu vas avoir plein de vidéos de chiens trop mignons. Mais à l'inverse, moi, j'ai des patients, par exemple, qui sont très engagés dans le féminisme et donc qui vont voir que des vidéos en lien avec ça, mais qui, du coup, je trouve que ça peut un peu, parfois aussi, attiser un peu des choses avec après, du coup, un peu une haine des hommes à force de voir que des témoignages qui vont dans ce sens-là. Et du coup, ça, c'est difficile à déconstruire après, parce que oui, il y a une part de vérité là-dedans. Mais en même temps, si tu vois que ça, tu renforces aussi tous tes biais et toutes tes croyances.
- Speaker #1
C'est des tunnels, c'est clair. Et au final, ta vision globale, ça m'ennuie à cause de ça.
- Speaker #0
Ah bah ouais, complètement.
- Speaker #1
C'est ce que fait Elon Musk avec X. Il est en train de créer une pensée dans un réseau. C'est marrant que tu parles justement de... la comparaison sur les réseaux sociaux parce que j'ai fait un épisode avec Maxime Lopez qui est lyonnais d'ailleurs et qui a un podcast et une page sur le running lui même tu vois fait 2h12 au marathon et il est quasiment atlantique et lui même me disait mais tu vois le problème des réseaux sociaux et notamment instagram c'est qu'ils vont te montrer que des personnes qui vont faire moins de trois heures qui s'entraînent cinq fois par semaine et qui ont des performances de dingue et tu es que dans des tunnels là dedans et donc tu vas normaliser ces performances là Mais il disait surtout, en fait, moi, je publie tout ce que je fais, mais ça ne veut pas dire que tout le monde doit faire ça. En fait, tu peux très bien faire une fois par semaine 30 minutes. C'est très bien.
- Speaker #0
Mais c'est ça. Et puis, il y a ce côté où les réseaux sociaux... Enfin, moi, je repense à quand j'étais petite. On ne connaissait pas la vie des stars, entre guillemets. Donc là, en fait, tu peux carrément t'identifier à ces personnalités. Alors qu'en fait, je ne sais pas, mais moi, j'ai des patients qui vont se mettre une pression de dingue pour faire... Ben... tel score à la course à pied. La course à pied, c'est un bon exemple parce que c'est quand même hyper tendance. Alors qu'en fait, tu n'es pas sportif de haut niveau. Toi, tu bosses, tu finis à 19h le soir. Eux, ils vont courir le matin. Après, ils ont kiné. Après, ils ont sieste. Après, ils ont cryothérapie. Et tu te compares à eux. Ça n'a pas de sens.
- Speaker #1
Il y a un athlète qui a dit ça. Il a dit, mon seul truc dans la vie, c'est de faire ça. Donc, arrêtez de vous comparer à moi.
- Speaker #0
Pourtant, tout le monde le fait parce qu'en plus, il y a ce côté où du coup, tu ne te sens pas. proche un peu des gens, enfin quand ils parlent de communauté sur les réseaux, je trouve que c'est vraiment ça. Tu peux t'identifier à toutes ces personnes alors qu'en fait, t'as pas du tout la même vie qu'eux.
- Speaker #1
Oui, complètement. Je sais pas si t'es sur LinkedIn, toi. Si. Sur LinkedIn, dans l'entrepreneuriat, t'as exactement la même chose. En tant qu'entrepreneur, tu vas te comparer à toutes les personnes qui vont poster là-dessus. Du coup, t'as l'impression que t'avances jamais, que t'es pas assez intelligent. C'est terrible.
- Speaker #0
Je trouve que les réseaux, même maintenant, en plus en ce moment, il y a plein d'articles sur ça. Moi, ça me fait rire. Je ne sais pas pourquoi, d'ailleurs. Ça me fait rire quand même. Sur Strava. Strava, qui au début, c'était juste, t'aimais bien parce que ça, au moins, t'avais un petit récap de tes courses et tu voyais ta progression. Aujourd'hui, t'as ce truc où tu peux ne pas publier ta course ou t'as fait un score pourri. Et tu te compares beaucoup plus aux autres. C'est devenu un vrai truc de comparaison.
- Speaker #1
Complètement, oui. Mais il y a des personnes qui payent d'autres personnes pour courir à leur place.
- Speaker #0
Oui, j'ai vu ça. Non, mais moi, ça me fait trop rire. C'est vraiment devenu un truc... J'aurais jamais imaginé que Strava devienne un vrai réseau. Et donc, maintenant, on est envahis par ça. Moi, je me dis quand même que même Strava a un truc quand même... Du coup, voilà, tu vises une petite partie de la population, les runners. Et non. Même ça, c'est devenu un outil de comparaison. Donc oui, il y a un truc hyper... Moi, je trouve ça terrible, les réseaux. Je dis ça alors que je les utilise.
- Speaker #1
Pareil. Je pense qu'en plus,
- Speaker #0
mais oui. J'espère qu'il va y avoir des changements là-dessus et un peu encadrés par des trucs politiques ou des trucs un peu plus hauts parce qu'on a tellement pris l'habitude que c'est dur de s'en éloigner.
- Speaker #1
Oui, complètement. C'est une partie intégrante de notre vie, c'est clair.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Je suis allé sur ton site, Camille, et j'ai vu un terme que je ne connaissais absolument pas. C'est un acronyme, j'imagine, E-N-D-R. Est-ce que tu peux nous expliquer ce que c'est ?
- Speaker #0
Alors, je ne le dirai pas en anglais parce que j'ai pas envie de...
- Speaker #1
Dis-nous le concept.
- Speaker #0
...de me taper la honte. Mais en gros, en français, ça veut dire désensibilisation et retraitement par les mouvements oculaires.
- Speaker #1
Ok, d'accord.
- Speaker #0
Donc, en fait, c'est une thérapie qui est basée sur les mouvements oculaires. Comme ça. C'est en gros les mouvements que font nos yeux quand on dort, quand on a les yeux fermés. Est-ce que le temps, c'est ça ? Oui, de droite à gauche. Et du coup, en fait, ça, c'est une thérapie qu'on fait pour travailler sur les traumatismes. C'est vraiment spécifique au trauma. Ça peut être petit ou gros trauma, ou plus ou moins éloigné dans le temps, et les troubles émotionnels qu'il y a derrière. Et en fait, ça vise à retraiter cette information en se basant sur les mouvements oculaires. En fait, pour être un peu plus clair, la nuit, tu connais le dessin animé Vice versa ?
- Speaker #1
Oui, je ne l'ai pas encore vu, mais je vois.
- Speaker #0
Il faut que tu le vois, il est trop bien. Et surtout qu'il y a plein de trucs qui sont hyper vrais là dedans, qui sont, la nuit, on voit dans sa tête, il y a tous les souvenirs avec la joie, la tristesse. C'est très lié aux émotions. Certains vont dans la mémoire à long terme, d'autres mémoire à court terme. D'autres sont plus ou moins éliminés. On n'oublie, on n'élimine jamais totalement nos souvenirs, mais voilà. Et en gros, quand on a un traumatisme, ce retraitement qu'on fait la nuit ne se fait pas. Comme si le souvenir, de façon imagée, était bloqué. Et c'est pour ça que, je ne sais pas, quelqu'un qui vit un traumatisme, par exemple un accident de voiture, chaque fois qu'il va rentrer dans une voiture, par exemple, il va ressentir des émotions aussi fortes qu'au moment de l'accident de voiture. Ça, ça montre vraiment que le souvenir est bloqué. Ce truc où tu n'as plus le recul pour te dire, mais non, c'est fini. Là, ce n'est plus le même moment. Tu as les émotions aussi fortes. Donc, en fait, avec le MDR, tu te bases sur ce souvenir traumatisant et tu fais ce travail. Donc, on prépare tout ça en amont avec le but, en fait, c'est de... Du coup, on retraite le souvenir avec les mouvements oculaires et on l'associe à une croyance très précise. Par exemple, si on reprend l'exemple de l'accident de voiture, je revis ce traumatisme dans l'endroit sécurisant du cabinet de mon thérapeute, etc. Et je l'associe à la pensée, c'est fini, je suis en sécurité maintenant. Des choses comme ça. Donc on le retraite de cette façon.
- Speaker #1
Il y a le mouvement des yeux, mais toi tu guides la personne en même temps ? Tu lui fais revivre le moment ?
- Speaker #0
C'est ça. On part d'une image, l'image la plus traumatisante. L'idée, c'est pas une... Ça rend très sympa parce que, bon, moi, très souvent, mes patients préfèrent fermer les yeux. Donc, je me base, je fais des tapotements sur les genoux. D'accord. Et ils doivent se remettre vraiment dans le moment avec les sensations, les émotions négatives, etc. Et petit à petit, en fait, on le fait jusqu'à ce que ces émotions diminuent.
- Speaker #1
Mais quel est le rapport avec les yeux ? Comment ça fonctionne ? Si tu arrives à nous le vous garer.
- Speaker #0
C'est fort. Oui, que tu ne regrettes pas de ces informations, normalement.
- Speaker #1
C'est grâce aux yeux. Le mot fric.
- Speaker #0
Je ne sais pas exactement, là je préfère pas dire de bêtises, mais en tout cas c'est pour te remettre dans ces conditions de je traite le traumatisme, de je traite l'information même, de façon plus globale, trauma ou pas trauma.
- Speaker #1
Hyper intéressant, et ça c'est donc tu t'es formée en plus là-dessus j'imagine ? Oui,
- Speaker #0
ça je me suis formée, oui bah oui tout à l'heure je crois que je t'ai mal répondu à ta question sur ma formation en prépa mentale, ça du coup comme j'ai fait tous mes stages dans le sport, je me suis formée pendant mes études. Là, j'aimerais bien faire d'autres choses maintenant en plus, mais voilà, que je n'ai pas encore faites. Plus spécifique, c'est ça. Et pour le MDR, ça, je me suis formée après. J'avais beaucoup de demandes là-dedans. Moi, j'en avais fait à titre perso et j'ai trouvé que ça avait super bien marché. Et franchement, j'ai des super résultats.
- Speaker #1
C'est pas très connu, non ?
- Speaker #0
Moi, j'avais l'impression que si, mais je suis biaisée parce que du coup, je suis dans mon domaine. Si quand même, on en parle pas mal, mais on parle plus de l'hypnose. Alors que le MDR, c'est quand même moins invasif. T'es pas du tout dans un état second. Même, voilà, moi je préviens mes patients, vous allez sortir de la séance en vous disant bon, on va voir ce que ça fait. C'est pas autant invasif, on va dire.
- Speaker #1
Donc, t'as des retours comme ça ? Alors évidemment sans citer juste des cas qu'on comprenne sur. Tu vois sur quoi ça peut fonctionner ? Je ne suis pas des personnes qui aient peur de l'avion.
- Speaker #0
C'est marrant que tu dis ça, c'est exactement l'exemple que j'ai à te donner.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Parce que typiquement, une patiente que j'ai eue récemment... Un vol en avion qui s'est mal passé. Elle adore voyager. Donc, hyper... Le but, en fait, de traiter ses traumas, c'est quand ça a un impact sur notre vie de tous les jours. Elle, il y a des fois où elle ne prenait pas de billet d'avion parce qu'elle avait trop peur. Elle se disait, oula, non, mais là, il y a un changement. Bref, donc, ça limite sa vie. Et on a fait, du coup, une séance de MDR parce qu'elle partait en voyage. Et... Donc en se basant sur ce vol qui s'était mal passé, ça c'était notre image de départ. Et en fait, après elle avait un vol de 9 heures et elle s'est sentie... Enfin voilà, elle a eu des petits moments, des petites sensations. Ce n'est pas magique non plus, mais en tout cas, pas d'angoisse majeure. Et au retour du coup, parce qu'en plus après, du coup, on fait l'expérience que ça se passe bien. Donc le cerveau apprend. que c'est ok. Et donc son vol retour, pareil, qui était très long aussi, hyper bien passé.
- Speaker #1
Trop bien. Donc elle a ancré ce nouveau souvenir du fait que ça se passe bien. C'est forcément lié à un moment très précis. Puisque tu fais revivre la scène, par exemple, moi j'ai la peur du vide, mais je n'ai pas de moment traumatisant.
- Speaker #0
On peut se baser juste sur les sensations aussi. Mais normalement, la base de la théorie sur le MDR, c'est que tu pars de l'instant traumatisant. Mais elle, cette patiente-là, par exemple, elle avait du mal à revoir des images. Donc, on s'était basé sur les sensations des turbulences, en gros, parce qu'il y avait eu beaucoup de turbulences. Et donc, on se basait sur ça. Mais j'ai eu un autre patient aussi où lui, il s'était fait agresser dans la rue. Donc là, il y avait vraiment l'image de l'agression. Mais ça peut vraiment être sur beaucoup, beaucoup de sujets, le MDR.
- Speaker #1
Et dans le sport, des personnes, par exemple, à l'Olympique Lyonnais, des personnes qui ont, je vais prendre un exemple tout simple, ils ont raté un pénalty important en finale. Ça, tu peux le travailler aussi ? En fait,
- Speaker #0
c'est pas traumatisant, c'est ça. Le traumatisme, c'est vraiment ce truc où quand tu repenses à la scène, en gros, t'as les mêmes sensations qu'à l'instant où c'est arrivé. Oui, d'accord. Toi, tu vois, pour la peur du vide, c'est plus une phobie. Donc là, c'est plus traité comme une phobie. C'est un peu différent. Enfin, le MDR ne serait pas forcément adapté, je pense.
- Speaker #1
Ok, oui, je vois. Je vois la différence. C'est vraiment un traumatisme.
- Speaker #0
C'est vraiment tout ce qui est stress post-traumatique. Tu vois, par exemple, même pour des gens qui ont une très mauvaise estime d'eux-mêmes, on peut l'utiliser en se basant sur des souvenirs qui sont encore, par exemple, je ne sais pas, quelqu'un qui insulte ou c'est encore vécu comme une paire fort.
- Speaker #1
Est-ce qu'il y a... On avance vite dans l'épisode. est-ce qu'il y avait des sujets tu vois liés aux blocages mentaux ou aux croyances imitantes que tu vois que j'aurais pas abordé en tout cas un angle qui toi te paraît pertinent à avancer ensemble
- Speaker #0
ben moi je trouve que dans le sport dans tous ces freins qu'on peut avoir au niveau mental c'est quand même beaucoup une histoire de confiance hum hum Et du coup, aussi d'apprendre à gérer la pression. Aussi la prise de recul. Moi, je trouve que dans le sport, on demande énormément à des ados qui n'ont pas forcément ce recul. C'est plus facile à 30 ans de dire « Oui, quand je fais ça, ça ne va pas avoir un impact hyper fort. » Des choses comme ça.
- Speaker #1
La vie ne s'arrête pas. Oui,
- Speaker #0
ça peut être beaucoup plus compliqué. Et donc, je trouve que ça, c'est des vrais sujets. le fait de prendre un peu de distance sur les choses ça va aussi avec ce qu'on disait tout à l'heure avoir d'autres centres d'intérêt c'est plus facile de rebondir si t'as d'autres points d'accroche
- Speaker #1
Tu travailles avec justement les entraîneurs à ce sujet parce qu'il y a toujours ce truc où sur le côté sportif il faut faire toujours plus mais est-ce que les coachs ou les entraîneurs sont en relation avec toi pour essayer tu vois de mettre
- Speaker #0
en place des choses ? Je suis en relation avec les entraîneurs, c'est d'ailleurs ma seule partie dans mon métier où je suis un peu en équipe. Je travaille même avec le staff, avec les médecins, les kinés. Ça, on essaye d'avoir du lien, mais concrètement, on manque de temps pour faire un truc un peu plus poussé. Après, moi, dans le sport, je travaille avec d'autres personnes et ils font quelque chose de très intéressant, où ils forment les entraîneurs à ça. Donc ça, c'est plutôt très chouette. Ce n'est pas moi qui m'en occupe, mais eux, ils le font. Donc ça, ça se développe de plus en plus. Mais dans la réalité, moi, les entraîneurs, j'essaye de beaucoup communiquer avec eux. Mais en fait, les ados, entre déjà l'école, les entraînements, les matchs le week-end, voir un peu sa famille, avoir un petit peu de vie sociale quand même avec les copains. Déjà, je trouve ça chouette qu'on fasse quelques introductions à la prépa mentale, etc. de façon un peu fixée dans le temps, dans l'année. Mais le travail en fond, pour l'instant, c'est difficile de prendre ce temps-là. Oui,
- Speaker #1
carrément. C'est clair, c'est déjà tellement intense. Tu as sur ton site ceci, j'avais vu que tu fais partie que tu as créé un laboratoire qui s'appelle Culture Perf Non, c'est pas moi qui l'ai créé Tu l'as rejoint,
- Speaker #0
tu peux nous en parler ? C'est avec Émilie Chamagne, la psychologue avec qui j'ai fait mes stages de fin d'année Elle a monté ça avec un préparateur mental qui s'appelle Nicolas Genin et donc c'est en fait avec Culture Perf on essaye de développer des projets autour de la culture de la santé mentale des sportifs. Donc, il y a maintenant dans l'équipe deux préparateurs mentaux et on est trois psychologues du sport. Et là, c'est plus des activités plus larges. Émilie, elle a travaillé aux Jeux Olympiques, des choses comme ça.
- Speaker #1
C'est que pour les professionnels ? Les activités que vous mettez en place ?
- Speaker #0
Là, c'est plus pour le très haut niveau.
- Speaker #1
OK.
- Speaker #0
Mais après, l'idée, c'est d'élargir au tis. De toute façon, là, c'est quand même vraiment en pleine expansion. La psychologie du sport, c'est... Moi, j'avais peur que ça baisse un peu après les JO et pas du tout, en fait.
- Speaker #1
Au contraire.
- Speaker #0
Au contraire, oui. On en prend beaucoup plus compte qu'avant.
- Speaker #1
Trop bien. On arrive à la fin de l'épisode, Camille. Tiens, pour terminer l'épisode, est-ce qu'il y a des personnes qui t'inspirent, que ce soit dans ton métier, des sportifs ou autres ?
- Speaker #0
C'est une bonne question. J'admire les sportifs qui ont commencé à parler de santé mentale. Je pense à Naomi Osaka dans le tennis, Camille Lacour en natation. Parce que pour moi, c'est vraiment les précurseurs. Avant, on partait du principe que tu es sportif, le sport ça fait du bien à la tête, donc tu vas bien. Alors qu'on éliminait quand même beaucoup de choses du contexte. Et je trouve que c'est grâce à eux que ça se développe. Donc ça, c'est vraiment des personnalités que j'admire. Et puis moi, de façon plus large, j'admire beaucoup de choses chez les sportifs de très haut niveau. Au niveau du mental, justement, je sais que c'est déjà fait, qu'il y a plein d'études sur ça. Mais qu'est-ce qui fait que tu passes ce gap de sportif ? champions, je trouve qu'il y a des gens où il se passe des choses dans leur tête qui sont assez impressionnantes.
- Speaker #1
Il y a quand même des très communs, des mécanismes un peu communs entre ces champions que tu vois qui ressortent ?
- Speaker #0
Je trouve. Il y en a qui ont une capacité, justement, cette prise de recul dont on parlait, il y en a qui l'ont de façon très naturelle, alors que pour beaucoup, on se laisse envahir par tout ça. Et il y en a même très jeunes qui arrivent à avoir ... Cette distance, ce côté, non, je prends les choses un peu comme elles viennent. Et avoir cet esprit léger, pour moi, c'est un vrai plus. C'est pour ça que ça rejoint ce que tu disais tout à l'heure sur le perfectionnisme. Non, le fait de tout le temps se demander plus, ce n'est pas ça qui marche. C'est justement de faire un pas de recul et d'arriver à se dire, en fait, quoi qu'il arrive, ça ira.
- Speaker #1
On peut terminer là-dessus, je pense. C'est beau. Merci Camille.
- Speaker #0
Merci à toi, Kevin.
- Speaker #1
Trop cool pour l'échange, merci.
- Speaker #0
Salut.
- Speaker #1
Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. J'espère qu'il vous a plu et que vous avez appris des choses. Si c'est le cas, merci de mettre 5 étoiles sur Apple Podcasts ou Spotify et surtout de partager cet épisode autour de vous. N'hésitez pas à me faire part de vos retours pour les prochains épisodes. Je vous dis à bientôt sur Objectif Mental.