Speaker #1Alors, répondu totalement, c'est un long chemin. Je pense qu'il nous faudra encore des éditions de cet observatoire, mais apporter des éléments de réponse, oui, je le pense. Merci. Si vous me l'autorisez, je vais peut-être vous dire ce qui m'a marquée particulièrement, au-delà de tout l'intérêt de l'étude réalisée par Via Voice à la demande de l'OSIRP. La première chose, c'est qu'on voit apparaître une notion qui est complètement nouvelle et émergente, et qui nous a été en particulier apportée par Véronique Roux, c'est la notion de pérédance. La notion de pérédance, c'est une notion qu'on connaît bien dans le champ de la santé mentale notamment, où en fait quelqu'un qui a connu un problème est capable d'accompagner. Quelqu'un qui a le même problème en lui apportant son illustration, des solutions qui ont pu être mises en œuvre. C'est vrai que dans l'entreprise, cette forme de solidarité entre pairs est très importante et je crois que c'est quelque chose d'important. Dès lors que les salariés aidants peuvent dire qu'ils sont aidants, dès lors qu'ils osent se confier. Et se confier à un collègue, c'est parfois le chemin le plus court. C'était très intéressant que Véronique Roudapissil nous apporte cette notion. Le deuxième élément, et ça c'est Anaïs Morand qui nous l'a apporté, c'est la notion d'agencement. En fait, quand on est en situation d'aide d'un proche, dans une situation souvent très compliquée, la première question qu'on se pose c'est « je fais comment ? » « Comment vais-je faire ? » « Comment vais-je faire face ? » Et on voit bien que les pouvoirs publics, quand ils ont commencé à répondre, soutenus en cela, effectivement par les assureurs complémentaires, ont proposé le congé proche aidant. petite partie de la solution à apporter, libérée du temps. Mais enfin, convenons que l'idée que le proche aidant se substitue d'une certaine manière à des professionnels de l'aide pour faire à leur place et tout seul, parfois dans un grand isolement, ce qu'ils ont bien du mal à réaliser, parce qu'ils n'ont ni les codes, ni les informations nécessaires, ça n'est pas une situation satisfaisante. Et l'idée de suggérer que des solutions agencées, comme Anaïs Morand d'OPS au CIRP, nous l'a proposé, peut les aider. Ça, je crois que c'est une avancée importante. Et tout à l'heure, j'entendais sur la présidente de Table Ronde qu'on parlait, effectivement, de solution de service, pas le service n'importe comment. Un service qui tient la route, un service qui est opérable pour les personnes. L'autre élément, ça a été ce temps fort sur la question de la labellisation. Avec Andéo et en particulier Julien Pénaud, qui en parle très bien. Pas la labellisation pour embêter le monde. La labellisation pour donner un mode d'emploi. Et on en a vu, je crois, une illustration très intéressante avec Delphine Bouzy de Clésia, quand elle nous dit à quel point ça peut permettre à une très petite entreprise de trouver le chemin d'accompagner ses salariés. Mais à ce stade, moi je voudrais tout de même signaler un défi qui est devant nous. C'est qu'aujourd'hui, la situation de notre système de protection sociale, Le vieillissement de la population, et François-Xavier Halbouy peut en parler savamment, c'est que de plus en plus de nos concitoyens, nous-mêmes, nous allons nous trouver en situation d'aide. Et c'est Malakoff Humanis qui vient de réaliser une étude qui fait partie de tout ce panel de la Journée Nationale des Aidants qui dit qu'il y a une génération sandwich des gens qui sont à la fois aidants d'un enfant Et on ne peut pas, si vous voulez, faire reposer exclusivement sur ces personnes, sur nos concitoyens confrontés à l'aide, cette situation dans laquelle notre système de protection sociale peine à répondre. C'est pour ça que ça appelle la négociation sociale, cela appelle la concertation, cela appelle effectivement que dans les accords de branche et dans les accords d'entreprise, progressivement... le nombre de réponses aux salariés aidants soit abordé par les partenaires sociaux et par la négociation. Je veux le souligner parce que quel est le défi aujourd'hui ? C'est d'éviter que quand on est aidant, on ne se désinsère professionnellement. C'est une double peine. Non seulement on paye souvent de sa santé, de sa fatigue, la situation de l'aidance, mais en plus, on peut être conduit à faire le choix d'arrêter de travailler et se retrouver dans une immense difficulté pour retrouver ensuite le chemin de l'emploi. Je vais prendre un exemple. C'est celui du secteur de l'aide à domicile. Nous, à l'OSIRP, nous sommes très attentifs à ce secteur qui est majeur sur le plan économique. sur le plan social, une aide à domicile, quand elle se trouve confrontée à la perte d'autonomie de ses parents, que son salaire est, nous le savons, un salaire très réduit aujourd'hui, quel choix a-t-elle ? Et très souvent, ces personnes se désinsèrent de leur activité pour se consacrer à leurs proches, alors même qu'on n'a jamais eu autant besoin de professionnels de l'aide et que l'on a bien du mal à les recruter aujourd'hui. Voilà en quelques mots. de ce qui m'a particulièrement marquée sur cette édition. Chaque année, si vous voulez, on affine l'approche. On va un peu plus loin, un peu plus précis. Ça n'est pas prêt de s'arrêter. C'est encore un très long chemin.
Speaker #0Merci, Marianne Monchamp, pour cette conclusion et cette reprise des temps forts de cette matinée. Je voulais remercier l'OSIRP et ses membres, en particulier Apicil et Clésia. qui sont intervenus aujourd'hui, Malakoff Humanis, à Via Voice bien sûr qui réalise chaque année cette étude qui nous éclaire, à nos intervenants, à la NDRH, à la CCAH, à la Compagnie des aidants, à Andéo, à l'Observatoire de la responsabilité sociétale des entreprises, l'ORS, et bien sûr, merci à Radio France pour... pour son soutien. Alors, dernier rendez-vous, la journée du 6 octobre, c'est la journée nationale des aidants. Il ne faut pas la louper, il faut en tenir compte, il faut l'accompagner, il faut en parler pour que toutes ces lignes bougent comme elles sont en train de bouger. Merci à toutes et merci à tous.