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Ōdace

20. Comment réinventer l’hôtellerie de luxe avec une approche écologique et humaine ? Clémentine Jolly, directrice Naxhelet*

20. Comment réinventer l’hôtellerie de luxe avec une approche écologique et humaine ? Clémentine Jolly, directrice Naxhelet*

55min |03/01/2025
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Description

Dans cet épisode du podcast "Odace", Chloé Genicot reçoit Clémentine Jolly, directrice des opérations du complexe hôtelier Naxhelet. Clémentine partage son parcours atypique, passant de psychologue à la tête des opérations d'un hôtel prestigieux. Elle évoque les valeurs familiales qui ont guidé ce projet, l'importance de l'équilibre entre vie professionnelle et personnelle, et leur engagement écoresponsable. Clémentine discute des défis rencontrés, notamment la transition vers l'agriculture biologique et la gestion d'un golf écologique. Elle souligne l'importance de la résilience face aux crises et de la passion pour offrir une expérience client exceptionnelle.


Contacts: 


Références mentionnées dans le podcast :



A PROPOS D'ŌDACE

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Chaque vendredi, Chloé Genicot accueille une personnalité pour discuter de business, bien-être et développement personnel. Dans un monde en perpétuelle évolution, les intervenant·e·s du podcast apportent de l’inspiration et l’information sur des sujets variés tels que le wellness, la parentalité, la carrière, le sport, l’alimentation, la beauté et la santé.

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Vous êtes une marque et vous souhaitez collaborer avec Ōdace ? Vous souhaitez me suggérer un.e invité.e ? Vous voulez rebondir sur un épisode ?

Ecrivez-moi : odacepodcast@gmail.com 

Ōdace sur Instagram, Tiktok, LinkedIn, Youtube

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Autrice & Productrice : Chloé Genicot

Réalisation : Chloé Genicot

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🎧 Retrouvez tous les épisodes du Podcast 👉 ici



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Audace.

  • Speaker #1

    Place à l'audace. Au travail, en famille, dans nos projets ou dans nos rêves, peut-on réellement concilier ambition et épanouissement personnel ? Comment s'aligner pour mieux briller ? Chaque vendredi, dans Audace, j'invite des personnalités passionnées à partager leurs aventures, leurs réflexions, leurs défis et leurs moments clés. Qu'ils soient artistes, Entrepreneurs, sportifs, experts ou anonymes, tous nous montrent que prendre des risques, oser être audacieux, se réinventer ou simplement croire en soi peut véritablement transformer nos vies. Trop souvent, j'ai rêvé que mes échanges puissent être entendus par le monde entier. Qu'une phrase, qu'un mot glissait à un moment particulier dans la vie de quelqu'un, puisse l'aider ou l'inspirer. Aujourd'hui, grâce à ce podcast, j'ai le privilège de rendre cela possible. Je suis Chloé Junico. Bienvenue dans Audace, un podcast indépendant. Dans cet épisode, nous avons l'immense plaisir d'accueillir Clémentine Joly, directrice des opérations au sein du prestigieux complexe hôtelier Naxley, un projet familial emblématique qui allie excellence et engagement. et co-responsable. Avec un parcours aussi atypique qu'inspirant, Clémentine nous invite à découvrir son univers. Nous parlerons des choix décisifs qui ont marqué son parcours, de l'équilibre subtil entre vie professionnelle et personnelle et de la passion qui l'anime dans sa quête de l'excellence. Entre gestion opérationnelle, valeur familiale et initiatives durables, Clémentine partage avec élégance et lucidité ses clés pour réussir dans un secteur à la fois exigeant et gratifiant. Un témoignage riche en enseignements pour toutes celles et ceux qui aspirent à conjuguer ambition, authenticité et impact. À titre personnel, j'ai adoré ma conversation avec Clémentine. À 8 mois de grossesse, elle a pris le temps de m'accueillir avec une immense générosité et de se livrer sans détour à mon micro. Je tiens à la remercier chaleureusement pour ce moment privilégié. Vous allez le découvrir, sa vision du management est à la fois inspirante et profondément en phase avec mes propres valeurs. D'ailleurs, petite parenthèse, elle est actuellement à la recherche de talents pour renforcer son équipe. Si vous êtes en quête d'un environnement où le care ou l'humain sont au centre des priorités, je ne peux que vous encourager à postuler. C'est exactement ce type de manager, attentif et authentique, qui me motive et m'inspire moi personnellement profondément aujourd'hui. Si vous voulez découvrir davantage les coulisses d'audace du podcast ou plonger dans ma vie de podcasteuse, je vous invite à me retrouver sur ma chaîne YouTube Chloé Jeunico. ou bien même sur tous les réseaux sociaux sur lesquels en fait je suis bien active. Et si vous pensez à une personne inspirante qui aimerait partager son histoire dans un prochain épisode, n'hésitez pas à m'écrire à l'adresse mentionnée en barre d'infos. Allez, installez-vous confortablement, laissez-vous porter par cette conversation et restez bien jusqu'à la fin de l'épisode pour ces petites questions bonus qui, d'après vos retours, vous plaisent toujours beaucoup. Bonne écoute ! Bonjour Clémentine !

  • Speaker #0

    Hello !

  • Speaker #1

    Merci de me recevoir dans ce magnifique endroit. Je suis aujourd'hui au Naxalais et c'est absolument somptueux. Avant de parler de ce magnifique projet, j'aimerais te demander s'il te plaît de te présenter.

  • Speaker #0

    Moi, je m'appelle Clémentine Joly. Je suis la dernière de la famille Joly. Donc, j'ai quatre frères et sœurs et deux parents. Je suis enceinte d'un petit garçon qui doit arriver dans huit semaines. J'ai commencé à travailler à Naxley il y a trois ans maintenant. Avant ça, j'étais psychologue, enfin je suis psychologue clinicienne. Et j'ai travaillé à la PHP, qui est l'association des grands hôpitaux de Paris, en tant que psychologue clinicienne dans un département d'oncologie pendant quatre ans. Et j'ai arrêté après le Covid, parce que le Covid et l'hôpital, ça a été compliqué. Et j'avais très envie de rentrer dans le projet familial déjà. Avant, mais ça a vachement mûri, je dirais, lors de mon premier emploi. Et donc, j'ai manifesté mon intérêt auprès de mes parents pour rentrer dans le projet à ce moment-là. Et ma mère, qui travaillait beaucoup, était ravie que quelqu'un vienne l'aider pour tout le pôle plus hôtelier et restauration.

  • Speaker #1

    Oui, ta fonction aujourd'hui, c'est directrice des opérations.

  • Speaker #0

    Directrice des opérations pour tout ce qui est hospitalité. Donc, les séminaires, le wellness, l'hôtel, les deux restaurants. Le golf. Avec ma mère, évidemment. J'ai un de mes frères qui travaille aussi dans le projet, que tu as croisé du coup. Et lui, il s'occupe de toute la partie agroalimentaire, donc de la ferme, de notre boulangerie qui se retrouve à l'entrée du domaine et des maraîchages qui alimentent nos deux restaurants. En plus de ça, on a un projet de vignoble qui devrait naître en 2025-2026, un peu en fonction des derniers permis et des dernières études. Et donc, il s'occupe de toute la partie viticole aussi, qui va être un gros, gros, gros dossier pour nous sur les années à venir. Et voilà, il a d'autres mandats à droite, à gauche, mais c'est vraiment son corps business ici dans les opérations du domaine en lui-même. Et ma mère, elle travaille, elle chapeaute un peu le tout maintenant et elle m'a laissé prendre un peu plus de place au niveau des opérations. Et elle s'occupe aussi de chapeauter notre autre hôtel, le terme de Chauffontaine, à Chauffontaine.

  • Speaker #1

    On va y revenir un peu de tous ces grands projets. Avant ça, j'avoue que j'avais une petite question qui me travaillait. Quand soi-même on devient psychologue ? Alors, en toute franchise, j'ai moi-même une maman psychologue de formation, danseuse de profession, mais psychologue de formation, une belle mère qui est psychiatre, nombreuses thérapies à mon actif. Alors ma question est la suivante, pourquoi la psycho ?

  • Speaker #0

    Pourquoi la psycho ? Alors j'ai commencé par médecine pour 100% transparente, que je n'ai pas réussi. Et puis j'ai posé la question, qu'est-ce que je vais faire ? Est-ce que je vais faire infirmière ? Je voulais être très fort dans le soin. C'est quelque chose qui me parle beaucoup, l'humain, le soin, la personne. Donc, j'ai pas mal réfléchi. Puis, je me suis dit, pourquoi pas la psycho ? Mais c'était un peu, on va voir. Et j'ai commencé, j'ai adoré. J'ai fait mes stages à chaque fois dans des hôpitaux, à la Louvière, à Bruxelles, dans des départements d'onco et dans des départements de gériatrie. Et en fait, j'ai adoré. Donc, j'ai fait mon mémoire là-dessus. J'avais vraiment ce côté humain et médical, sans avoir le côté médecin, etc. Donc c'est assez chouette comme boulot. C'est très prenant émotionnellement. Donc c'est peut-être aussi pour ça, à un moment que j'ai arrêté, je m'étais toujours dit, je me donne à fond et je suis un rayon de soleil pour mes patients. Mais le jour où je n'y arrive plus, il faut que je puisse le dire et que je parte bien. Parce qu'à ce moment-là, on ne peut pas aider les gens, sinon on est moins bien. Donc, c'est un peu comme ça que je suis tombée dans la psycho. Et au final, là, travailler dans l'hôtellerie-restauration, ça reste de l'humain. Je dirais 98% de mon travail, c'est que de l'humain. Qui passe par les recrutements, de voir les gens, le sens de l'accueil et être proche de ses équipes. En fait, c'est de la psycho. Donc, au final, je ne suis pas très, très loin du truc. Et la psycho, c'est une discipline que... que je trouve passionnante, qui te prend de plus en plus de place dans la société, qui a de plus en plus de reconnaissance. Donc ça, c'est cool aussi. Tu le dis toi-même, tu vois, tu as pas mal de thérapie à ton actif. C'est plus du tout un tabou de le dire. Les gens sont beaucoup plus libérés. Alors avant, on disait un peu, c'est un truc de nana. Ça aussi, c'est fini, je veux dire, il n'y a plus du tout de honte. Tous les hommes font des thérapies et il y en a plein. Donc il y en a vraiment qui sont adaptés à tout le monde. Puis moi, je ne suis pas le gourou de la psycho, donc c'est juste faire un truc qui te fait du bien. Du yoga le matin, ça vaut une séance de psycho.

  • Speaker #1

    Comment tu t'es construite dans une famille d'entrepreneurs, visionnaires et très engagés ?

  • Speaker #0

    Alors, mes parents sont devenus entrepreneurs il y a 10 ans. Donc il y a 10 ans, moi j'avais 21 ans, donc j'étais déjà dans le processus de mes études universitaires. Et ce qui est très, très... cool avec nos parents, c'est qu'ils ne nous ont pas mis dans un moule en nous disant nous on va être entrepreneurs et vous le serez aussi. Dans les cinq enfants, ma grande sœur aînée, elle est architecte de formation, elle a créé sa marque de sport, éco-responsable belge qui s'appelle Mouv360, mais de base elle était architecte. Mon frère Charles-Edouard qui travaille avec nous, il a d'abord fait des études de gestion. Il a un peu travaillé ailleurs et puis il s'est spécialisé en agroalimentaire. Mon frère Nicolas, il est diplomate, donc rien à voir. Il a d'abord eu l'histoire et puis il a fait le concours diplomatique. Et ma sœur, elle a fait la philo. Et puis depuis, elle bosse dans des maisons de vente et elle est spécialisée en arts tribals et arts océaniens. Donc, on a tous eu des parcours assez libres et pas du tout fixes en mode. Vous allez faire la gestion parce que vous allez être entrepreneur. Ce n'était pas du tout le but. Ils ne nous ont pas mis dans une case. Alors, ils ont dit, nous, on fait ce projet parce qu'on y croit. et qu'on veut mettre en valeur le territoire, mais pas parce qu'on veut que vous fassiez ça plus tard.

  • Speaker #1

    Ici, chez Naxalet, on sent qu'il y a le care pour l'équipe. Sur Audace, on parle beaucoup d'épanouissement pro-perso, et c'est quelque chose que notre génération recherche beaucoup, un espèce d'épanouissement au travail professionnel. Ici, on ressent, et tu le dis bien toi-même en tant que manager de tes équipes, tu prends soin.

  • Speaker #0

    Alors, ce n'est pas toujours facile parce que l'horeca, en tout cas, ce n'est pas le milieu le plus simple. Et en tant que manager, tu apprends tous les jours. On fait des erreurs aussi. On est loin d'être parfait. En revanche, je pense qu'être proche, montrer qu'on est là, prendre le temps de discuter, même si c'est cinq minutes, connaître les prénoms de tout le monde, ça change vachement. Et comme tu le dis aujourd'hui, si tu ne t'épanouis pas au niveau pro, tu changes en fait. On a beaucoup moins. Je pense que les gens de notre âge ont beaucoup moins cette idée de se dire je suis dans une cage, je dois y rester, en fait je ne suis pas bien, je bouge Et dans le réca, c'est déjà un milieu qui bouge beaucoup comme ça. Donc c'est difficile de garder les gens sur des très longs termes. C'est trop gai si tu peux le faire. Mais on sait que c'est des gens qui bougent quand même potentiellement beaucoup plus que dans d'autres professions. Et donc le temps où ils sont là, il faut qu'au moins ils soient bien, ils soient chouettes. Après, on est loin d'être parfait, comme je dis. Donc, ce n'est pas toujours rose non plus.

  • Speaker #1

    Quelles sont les valeurs que tes parents vous ont inculquées ?

  • Speaker #0

    Le travail, d'abord. Le travail, je pense qu'en entreprenant ici, ils ont tout fait de A à Z à 2 en n'étant pas hôteliers de base. Pour lancer une machine comme ça, ils ont eu besoin de beaucoup d'aide et il y a beaucoup de personnes qui ont participé au projet. Ils ont une rage de travailler qui est assez grandiose, des fois un peu trop. Que moi, je leur dis de temps en temps, je ne suis pas prête à avoir votre vie, je veux plus d'équilibre. Mais ils ont vraiment une valeur du travail. On ne reste pas les bras croisés. Ils sont dans l'action. Ils sont dans l'action, on avance, on est drive et solution. Donc ça, c'est vraiment, je dirais, la valeur première. Et puis après, il y a les valeurs familiales qui sont vraiment ancrées. Nous, la famille, c'est assez important. Déjà, on a une famille nombreuse. On a la chance de bien s'entendre, donc ça aussi, c'est une grande chance. Travailler en famille, ce n'est pas toujours simple, mais on y arrive, même si on n'est pas toujours d'accord. Mais je dirais vraiment cette idée de famille qui est hyper présente et qu'on transmet, je pense, aussi à nos équipes. Alors, mes parents, ils les appellent monsieur et madame. Moi, c'est Clémentine. Tout le monde me connaît comme Clémentine. Je veux dire, on passe dans les cuisines. Même mon père, s'il ne travaille pas ici. Il va passer dans les cuisines, il va passer dire bonjour. Les gens le connaissent parce qu'il y a cette présence et cet esprit familial. Et ça se ressent aussi au fait du personnel. Mon père fait un peu le pitre de temps en temps, il danse. Moi, je suis là, ouf, c'est un peu gênant. Mais je crois qu'il n'y a pas ça dans toutes les boîtes. Donc, c'est peut-être ça qui fait la différence, nous, au quotidien.

  • Speaker #1

    Tu pourrais nous décrire Naxalet ?

  • Speaker #0

    Alors Naxalet maintenant c'est aussi beaucoup plus large, donc ça a commencé comme un hôtel, deux restaurants, un golf, des salles de séminaires et un wellness. Et avec l'arrivée de Charlie qui est mon frère, ça a grandi, grandi, grandi et c'est devenu ce qu'on appelle les terres du Val, un domaine où on développe des projets éco-responsables qui ont du sens pour nous, qui sont en adéquation avec nos valeurs. Et donc, il y a en plus une ferme, une boulangerie, un vignoble, un maraîchage. Et tout ça fonctionne ensemble pour créer une expérience unique pour nos clients. Et donc, c'est un pôle d'agrotourisme, comme ça existe vachement en Italie, qui propose de la haute qualité tout en respectant l'environnement. Et tous nos projets respectent cette charte-là.

  • Speaker #1

    C'est un sacré défi.

  • Speaker #0

    Donc, on n'a pas choisi la facilité. Non.

  • Speaker #1

    Oui, vos parents ont pris. des clics. On peut parler un peu de l'histoire de la ferme de Grosse Culture à l'origine qu'ils ont totalement changé. Je pense que c'était en 2004.

  • Speaker #0

    Oui, c'est mon père qui a mis ça en marche. Maintenant, ça va faire 20 ans qu'ils ont déjà décidé de changer une ferme de Grande Culture en ferme 100% bio. À l'époque, aujourd'hui, ça nous paraît plutôt normal. Il y a 20 ans, on les a traités de singes lémentaux en disant... Mais non, il faut rester dans le conventionnel, c'est là qu'on fait de la marge, c'est là qu'on fait du volume, vous êtes fous de vouloir changer les choses. Et ils se sont dit, bon, on va commencer par ça. Donc ils ont commencé par, je dirais que c'est un peu le premier pas qu'ils ont fait là-dedans, c'est le changement de la ferme en bio. Et puis s'en est suivie une vraie réflexion agronome de respect de la terre, de cycle de culture, etc. pour que les cultures se nourrissent entre elles, de jachères entre les parcelles. Et tout ça, ils ont mis en place et c'est le premier pas qu'ils ont fait, je dirais, un peu dans le projet d'agrotourisme. Et puis il y a 15 ans environ, dans leur tête, ils avaient... Comme ils le disent, la chance d'avoir reçu un territoire qui était grand et qui était inutilisé, ils se sont dit, qu'est-ce qu'on fait ? Soit on laisse comme ça, soit est-ce qu'on vend ? Ou est-ce qu'on essaie de faire quelque chose ? Il y a une étude de Deloitte qui est sortie à ce moment-là, qui disait qu'il manquait des golfs en Belgique, notamment dans la région de Namur et de Liège. On a de la chance, on est tout pile entre les deux. Et donc ils se sont dit, ok, on va faire ça. Je me souviens que la première fois qu'ils nous en ont parlé, je devais avoir 16 ans, un truc comme ça. J'aurais dit, vous êtes complètement fous. Vous allez nous ruiner, ça va droit dans le mur, on n'est pas hôtelier, vous êtes des malades. Ils se sont dit, ouais, ouais, ils nous ont écoutés à moitié, ils se sont lancés à deux là-dedans. Maman qui s'était occupée de nous, franchement, pendant longtemps, s'est lancée à pleine balle là-dessus. Et ils ont développé Naxley par la suite, il y a dix ans. Mais le projet a mûri il y a quinze ans dans leur tête, je dirais. Il y a eu deux ans de travaux, quasi deux ans de demandes de permis. Et ça a ouvert en 2014. Donc ça fait dix ans que ça a ouvert. Et déjà il y a dix ans, ils ont décidé de le faire avec la même réflexion que la ferme. C'est-à-dire ne plus penser que rentabilité, mais réfléchir à faire de la rentabilité, parce que ça reste un business, mais différemment. Et donc, quand ils ont pensé le projet Nexley, ils ont pensé responsabilité, respect de la terre, respect de l'humain. Donc, au-delà d'utiliser des entreprises belges pour faire les travaux en bureau d'architectes liégeois et des matériaux 100% belges, ils ont créé tout un système qui, aujourd'hui, a tellement de sens, avec des panneaux photovoltaïques solaires, thermiques. Dans nos toilettes, ce qui peut paraître des fois dans un hôtel 4 étoiles bizarre, c'est de l'eau de récupération d'eau de pluie, donc elle est un peu sale des fois. Donc ça peut étonner les clientèles parce qu'ils peuvent avoir une petite couche de dépôt au-dessus de l'eau. Et donc ils disent, on n'a pas nettoyé mes toilettes, ce n'est pas le cas. C'est juste qu'on récupère l'eau de pluie des toitures pour les chaises d'eau. Il y a un système de pompe à chaleur. Le golf est 100% bio, aucun produit phyto. que de la récupération d'eau de pluie. Je veux dire, ça va vraiment loin.

  • Speaker #1

    Pour moi qui ne suis pas golfeuse, peut-être un jour et pas encore, tu peux expliquer un peu plus cette recherche au niveau du golf qui est bio, comme tu dis ?

  • Speaker #0

    Alors, de base, si on pense à un golf, il y a très peu... Et d'ailleurs, il y a eu, je crois, il y a deux ans, une très grande sécheresse en France et pas mal de scandales sur l'utilisation de l'eau. Les gens voient le golf comme quelque chose un peu de contre-nature parce que l'herbe doit être... tellement nickel, toujours à arroser, etc. Nous, on a pris le contre-pied de ça et on a décidé de le faire bio. Et il est labellisé Géo, qui est aujourd'hui le label pour ce type de terrain sportif. Et c'est bio, pourquoi ? Parce qu'on n'utilise aucun produit phyto, aucun produit toxique, etc. pour la nature. Donc ça, c'est le premier truc. Et de deux, nous, on a une utilisation raisonnée de l'eau. Donc on n'arrose que les départs et les arrivées. tout le terrain. Et c'est que de la récupération d'eau, de pluie aussi, qui fonctionne avec des bassins d'orage qui se remplissent. On a la chanson belgique qui pleuve beaucoup. Donc, on a des bassins qui sont en réserve et des étangs qui sont en réserve et qui permettent d'arroser. Et donc, il n'y a jamais un millilitre d'eau de ville qui a été utilisé pour arroser ce golfe. Jamais, jamais, jamais. Et aucun produit néfaste pour l'environnement. Et on le voit en fait, parce que du coup, on a des abeilles par centaines et on a des ruches aussi. On a plusieurs espèces qui sont revenues dans la région, dont un Milan royal, etc. Parce que l'environnement est très préservé et très propice à la faune et la flore.

  • Speaker #1

    Tu l'as dit, en Belgique, il pleut, il n'a plus beaucoup, surtout en été 2020, si je ne me trompe pas. Dans la région des pluies torrentielles, même dévastatrices, pardon.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    Suite au Covid. Donc 2019-2020, c'est des années un peu compliquées pour vous, pour la région. Et c'est aussi l'année où toi, tu as décidé de faire ce shift et de venir rejoindre l'entreprise familiale.

  • Speaker #0

    2022, moi, je suis arrivée un peu après les inondations.

  • Speaker #1

    Comment vous vous êtes relevé de ça ?

  • Speaker #0

    C'est compliqué. Franchement, l'hôtellerie-restauration, on a pris pour son grade, si je peux dire. On a eu le Covid. Après ça, on a eu les inondations qui ont spécialement touché notre hôtel à Chauffontaine. Même si on a la chance d'être... en hauteur. Et puis, nous, on a eu un incendie en 2024. Donc, on a un peu cumulé toutes les merdes, si je peux dire. Ce n'est pas simple. Du coup, c'est se relever et devoir continuer et rester positif et montrer aux équipes qu'on reste positif. Mais c'est des années, en termes de rentabilité, qui n'ont clairement pas atteint ce qu'on aurait espéré. Après, on a la force d'avoir notre clientèle qui est restée, qui est fidèle et donc qui nous font tenir et on est là. On avance, on continue et on y croit profondément. Moi, je crois sincèrement en ce qu'on fait. Et donc, à partir du moment où on croit à la racine profonde du projet, je crois que c'est ça qui permet de se relever le matin. Le soir de l'incendie, on est tous revenus.

  • Speaker #1

    C'était un incendie, quoi, accidentel ?

  • Speaker #0

    Accidentel, oui. D'abord, il y a nos équipes qui ont méga bien géré. Il n'y a pas eu de blessés. L'évacuation s'est faite dans le calme, alors que c'était sous la pluie. Ils ont respecté toutes les procédures. Mes parents habitent à côté, donc ils sont arrivés très rapidement. Moi, je venais d'arriver à Bruxelles quand les équipes m'ont appelée. Donc, j'ai ressauté dans ma voiture pour revenir. Et ce qui fait qu'on se lève le lendemain, c'est de se dire, bon, OK, qu'est-ce qu'on fait ? Comment ? Qu'est-ce qu'on fait de ça ? Est-ce qu'on s'assoit et qu'on pleure ? Ben non, c'est pas comme ça que ça marche. On va en prendre, on va faire une opportunité, on va faire quelque chose de mieux. dire qu'on n'a pas pleuré c'est faux on a toutes les deux pleuré et Françoise et moi mais à des moments différents Françoise c'est ta maman je l'appelle pas maman ici, j'appelle toujours Françoise au travail d'accord pour garder un peu cette distance et dire maman en pleine réunion c'est pas ouf au travail c'est Françoise mais je veux dire on a pleuré vraiment à des moments super différents moi je crois que j'ai pleuré ça s'est passé un jeudi soir, j'ai pleuré le vendredi à 16h et je crois que ma mère elle a pleuré le samedi matin... Donc, heureusement, c'était en décalage. Donc, ça permet de tenir aussi plus le coup. Et puis, il y a les équipes, quoi. En fait, jusque 3h du matin, les équipes étaient là. Le chef, il a relancé sa cuisine sans gaz. Quand on a pu regagner le bâtiment, que les clients ont pu regagner le bâtiment. Et les clients ont eu un dîner. Je veux dire, quand tu vois ça, le lendemain, tu as la rage pour continuer et te dire, bon, ben... C'est dingue parce qu'il doit croire au projet, le chef, pour se dire non, c'est pas grave, je ferme ma cuisine, ciao bye, les clients. Non, non, il est retourné, il a dit au gars, ok, en fait, maintenant, on va faire un service de dingue et les clients, ils vont vivre l'expérience encore mieux que ce qu'on avait prévu. Donc, c'est des choses comme ça qui te donnent envie de te dire, bon, il faut continuer, il faut se relever et on va en faire une opportunité. Donc, on se renouvelle, on se pose des questions, on se dit, OK, il y a eu un incendie, pas de bol, c'est juste un accident, personne n'y pouvait rien, mais qu'est-ce qu'on en fait ? Et bien là, on s'est dit, on va développer une partie extérieure, on va en faire quelque chose de nouveau, on va faire un truc de mieux, parce que je pense vraiment que le soin, maintenant, a du sens et que les gens s'accordent plus de pauses, etc. Donc, développer. Encore plus, cette partie va nous ramener une autre clientèle également. Mais c'est compliqué parce qu'il faut gérer les équipes, le chômage qu'il faut mettre en place derrière, les rassurer. Puis il y a les clients. Alors il y a des clients super sympas qui disent qu'on prend trop, on est trop désolés. Il y a des clients qui se fâchent parce qu'ils avaient espéré passer leur week-end là et qu'on n'a pas pu leur offrir. Donc ça, ça a été aussi pour la réception. Un travail assez franchement de petite souris ardue parce que c'est chouette quand la personne réagit bien, mais c'est nettement différent quand la personne est un peu plus agressive au téléphone. Donc c'est vraiment un travail d'équipe, je dirais, et qui fait que la résilience vient parce que tout le monde continue.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui te drive toi tous les jours ? Parce qu'il y a deux pans, je veux dire, il y a le business familial avec des valeurs incroyables que je rejoins pleinement. Et puis tu as aussi ton exercice. Ta fonction en tant que chef des opérations, en tant que directrice des opérations, qui est en fait assez pratico-pratique.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Alors moi, j'adore le pratico-pratique. Je suis quelqu'un de... J'adore organiser, j'adore mettre des choses en place. Je suis assez carrée. Et donc ça, ça m'amuse déjà beaucoup. Il y a l'idée de mettre en place des projets et d'avoir toujours... Moi, je n'ai pas une journée qui est...

  • Speaker #1

    J'avais été demandé de la journée type.

  • Speaker #0

    Je n'en ai pas vraiment. Je n'en ai pas vraiment. J'arrive ici ou au bureau.

  • Speaker #1

    Mais c'est 7 sur 7 ?

  • Speaker #0

    Ce n'est pas 7 sur 7 parce que... Donc moi, je prends des jours de manger quand même. Mais je suis toujours joignable 7 sur 7. Et les équipes le savent. Et les équipes me contactent 7 sur 7. Mais je ne suis pas 7 sur 7 sur site. C'est impossible pour ma vie privée. pour mon équilibre à moi et ma vie familiale aussi. Donc, il faut trouver un juste milieu là-dedans. Mais qu'est-ce qui me drive ? Je dirais, c'est mettre en place des projets. J'adore les nouveaux en date, les deux restaurants qu'on a vraiment changés. On va en parler. Et ça, c'est hyper kiffant au quotidien. Je veux dire, il y a peu de personnes à 30 ans qui ont cette Ausha. Et moi, j'ai... Cette chance parce que mes parents ont créé le business et j'en suis hyper reconnaissante parce que j'aurais probablement pas créé le projet. Mais du coup, ça me donne l'opportunité de grandir, de prendre des responsabilités, de faire des erreurs, de m'améliorer et de créer des projets. Et ça, à 31 ans, c'est une vraie chance, je pense.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as le caractère de ta mère ?

  • Speaker #0

    Non. Non, on est hyper différentes et on a un management hyper différent. Elle est beaucoup plus douce que moi, je pense.

  • Speaker #1

    Ta maman, d'après mes recherches, elle a étudié l'histoire de l'art. Le beau tient une place particulière pour elle, dans son cœur.

  • Speaker #0

    Exact.

  • Speaker #1

    Le beau, l'histoire, je pense aussi la transmission, j'ai l'impression. Pour toi, c'est quoi le beau ?

  • Speaker #0

    La pomme ne tombe jamais loin de l'arbre. Je crois que j'ai quand même un peu, en tout cas de l'esthétique, qui rejoint ma mère, ça j'adore. et aussi le beau recevoir, faire une belle table, et ça je le fais autant chez moi qu'ici, mais le plaisir de dresser une belle table, avec des bougies, avec des soliflores, aller chercher des fleurs, faire ses fleurs soi-même, c'est vraiment un truc que j'adore. Donc je dirais que le beau, c'est un sens de l'accueil en fait. Ce n'est pas que de l'esthétique, ce n'est pas que du visible, c'est comment on t'accueille. Et c'est ce qu'on essaye de transmettre aux équipes au quotidien. Et je crois que c'est le truc le plus difficile à transmettre aussi.

  • Speaker #1

    Tu penses que tout le monde peut travailler dans la restauration ?

  • Speaker #0

    Je pense que tout le monde peut travailler partout. Je pense qu'il faut beaucoup de courage et de motivation pour travailler dans la restauration. Et que ça, ce n'est pas donné à tout le monde. Et que c'est un métier qui est plus compliqué qu'avant. Parce qu'à post-Covid, les gens réfléchissent à deux fois avant de venir. dans l'hôtellerie-restauration, mais si tu as la passion du recevoir et la passion du client, je crois que c'est un métier où tu peux vraiment t'épanouir.

  • Speaker #1

    Tu as remarqué que le comportement des clients change après Covid ?

  • Speaker #0

    Je crois que le Covid a changé plein de choses à différents niveaux. Je crois qu'il y a beaucoup de gens qui ont revu leurs valeurs en termes plus local, etc. Mais que aussi l'inflation et les dernières années plus compliquées ont mis ça à... en second plan. Je crois que le Covid a donné envie aux gens aussi de bouger et de voir autre chose et que les gens avaient besoin d'air et d'évasion. De rêve. Ça, je pense aussi. Et je pense au niveau des équipes que ça a changé également parce que l'horeca s'est complètement stoppée. Donc, plusieurs personnes, eux, se sont dit, pourquoi est-ce que je continuerais dans cette voie-là ? Donc les gens se posent plus la question de est-ce que je veux vraiment faire de l'hôtellerie-restauration ? Dans quel cadre ? Comment ? Donc ça, c'est plus difficile de retrouver des talents aujourd'hui en hôtellerie-restauration, je pense qu'avant Covid. Pourtant, les valeurs sont très belles. Moi, ça me donne envie de venir travailler avec telles valeurs.

  • Speaker #1

    Je cherche plein de gens. Il y a plein de postes d'ouvertes.

  • Speaker #0

    Si vous êtes dans la région... Moi, je suis toujours hyper impressionnée. Et d'ailleurs, en parlant de restauration, raconte-nous un peu. Le restaurant, vous avez un qui est plutôt un clubhouse et un autre qui est plutôt bistronomie ?

  • Speaker #1

    On a un vrai gastro et on a un bistro clubhouse.

  • Speaker #0

    Le pollen ?

  • Speaker #1

    Le gastro, c'est pollen et le bistro clubhouse, c'est aromates. Oui.

  • Speaker #0

    J'adore.

  • Speaker #1

    Oui, alors ça, c'est pas moi qui les ai trouvés, j'avoue. C'est le chef qui les a trouvés après beaucoup de réflexions.

  • Speaker #0

    De brainstorm.

  • Speaker #1

    Et de brainstorm et de changement de nom. Mais donc, dans mon parcours de psycho, j'ai fait une pause pendant un an où j'ai fait le Cordon Bleu, qui est une école de cuisine et de gastronomie française. Je l'ai fait à Londres et j'ai travaillé chez Ikoi, qui est un restaurant étoilé à Londres. Ce n'est pas pour moi de travailler en cuisine. Donc,

  • Speaker #0

    tu as mis la main là-bas. Tu as été commis ?

  • Speaker #1

    J'ai été commis, oui. Enfin, même franchement, en toute commis, parce que j'étais stagiaire à l'époque de l'école et on m'a amené un bac de macro et je ne savais même pas comment enlever un filet à l'époque. J'étais un peu trauma. Je n'ai pas osé dire que j'avais faim, que j'avais soif. À la fin du service, le chef m'a amené un coquin en me disant peut-être que tu boives quelque chose. J'étais là, oui, c'est vrai. Parce que j'étais plus timide à l'époque. OK, donc je... En plus, je parlais anglais, mais je veux dire, c'était aussi pour améliorer mon anglais que je l'ai fait à Londres. Donc, je ne maîtrisais pas du tout encore tous les termes culinaires en anglais. Donc, moi, ça, c'est vraiment la food aussi. C'est un peu ma passion. Je suis une gourmande de la vie. Franchement, j'adore. J'adore manger. Mes parents sont des grands bourguignons. On adore le vin. On est plutôt des bons vivants, quoi. On a été bercés au vin rouge. Et à la gastronomie française, je dirais, toute notre vie. Et quand je suis arrivée dans le projet, une de mes premières idées, c'était de beaucoup plus développer le food. On était super connus pour notre golf, pour notre hôtel, mais pas tellement pour nos restaurants. Et en arrivant, je me suis dit, c'est vraiment là-dessus qu'on doit y aller. On a tous les outils pour. On a le maraîchage, on a nos poules qui pondent nos oeufs. Enfin, je veux dire, il y a vraiment moyen de faire un truc de dingue, quoi. qui soit dans l'air du temps, qui ait du sens qualitatif et qui aille avec le reste du projet. Donc je me suis mise à la recherche d'un chef assez rapidement. Et j'ai engagé, après avoir regardé beaucoup d'agences de recrutement spécialisées dans l'horeca, j'ai engagé une agence française qui est très très chouette qui s'appelle Macaron Recrutement, qui sont spécialisées dans le recrutement principalement de... de chefs et de gros postes à responsabilité dans l'hôtellerie. Et je les ai contactés, ils sont à Paris. Je me suis hyper bien entendue avec le patron. Et il nous a décoté la perle rare qui est François Durand, qui est du coup notre chef exécutif maintenant, qui est arrivé il y a un an et demi, plus ou moins, je pense, en 2023. Le 2 mai 2023, je crois, si je ne me trompe pas. Qui est un jeune chef hyper ambitieux. qui a tout de suite collé humainement avec les quatre jolis qui travaillent dans le projet. Ce qui est assez drôle, c'est que donc il est venu et pour visiter le projet, on a mangé à quatre, enfin à cinq, et on n'a même pas testé sa cuisine. On n'a jamais demandé même c'était quoi son plat préféré. On a juste discuté du projet avec lui. Il a été super emballé et c'était un feat humain.

  • Speaker #0

    Encore, j'ai envie de dire.

  • Speaker #1

    Oui, voilà, encore.

  • Speaker #0

    La cuisine est excellente.

  • Speaker #1

    Oui, en toute objectivité, je trouve vraiment que c'est délicieux. Mais c'est assez marrant parce que je me souviens qu'après avoir eu un temps avec le chef qui était là à l'époque, qui nous avait aidé à lancer le projet, François a repris la cuisine. Et puis un jour, il nous a dit Bon, en fait, je suis un peu stressée, mais aujourd'hui, vous allez goûter mon premier plat. Et c'était vrai. En fait, on n'avait jamais testé sa cuisine. On avait eu une telle confiance. Et un tel fit qu'on ne s'était pas vraiment posé plus la question et qu'on voyait le talent et l'envie qu'il avait derrière. Ça, ça se ressent, je veux dire. On ne s'est pas toujours expliqué. Donc, lui, il est arrivé en mai 2023 et on a lancé Pollen, qui est le restaurant gastronomique, en septembre 2023. Donc, quelques mois après. Après avoir réfléchi au concept, à changer un peu quelques trucs pour que les clients voient quand même. dans l'aspect du restaurant que ça avait changé, en recrutant une équipe solide derrière. François a ramené aussi deux de ses sous-chefs. avec qui il avait travaillé à Bordeaux. Et on a lancé ça en septembre 2023. Assez rapidement, on a été repris au Goimio. Et puis, on est rentrés dans le Michelin, sans récompense, mais référencé au Michelin après six mois, je pense, qui est quand même rapide. Enfin, nous, on était très contents. Cette année, on a reçu trois radis au Best Vegetable Restaurant, qui est pour nous une récompense très, très chouette parce que ça identifie autre chose. Et ça labellise un peu notre démarche éco-responsable. Donc, on était assez contents. Et donc, Pollen, c'est une machine qui roule bien. On a vraiment des objectifs d'aller chercher une étoile verte, une étoile rouge. On ne s'en cache pas. On ne s'en cache pas parce que ça prendra le temps. Si ça prend du temps, après, il est plutôt ambitieux et rapide, François. Mais on a envie d'arriver à ces objectifs-là parce qu'on pense qu'au-delà du talent de François et de l'équipe forte, qu'il a et les valeurs qu'on a, tout va ensemble. Donc on espère que des récompenses tomberont par la suite pour reconnaître ce travail-là. Et en avançant de plus en plus avec François, il n'avait pas tort, il nous disait le bistrot, le clubhouse à l'époque, c'était pas du tout la même cuisine, il n'y avait pas un fil rouge, il n'y avait pas une continuité donc ça pouvait perdre le client aussi. Le clientèle qui allait le... qui dormait là, il mangeait chez Pauline un soir et puis il allait chez Aromath, il y avait un décalage. Donc il a re-réfléchi, il nous a dit il faut une nouvelle cuisine. Alors on a investi dans une nouvelle cuisine, on a fait des gros travaux, ce qui a pu embêter nos membres de golf pendant un petit temps parce qu'ils n'ont pas eu de restauration pendant un petit moment avec nos travaux. Et on a lancé une nouvelle cuisine avec un nouveau concept qui s'appelle Aromath et qui est une cuisine beaucoup plus bistrot, beaucoup plus familiale. gourmande ou tu as envie de taper dedans un peu plus fooding tu vois le guide qui est un peu plus jeune et donc c'est vraiment deux concepts différents où la clientèle peut se retrouver à chaque fois et Ausha est beaucoup plus abordable que Pollen évidemment, c'est un gastro et un bistro mais l'idée c'est que peu importe qui on est peu importe la somme qu'on a à mettre à Naxté Il y a une place, quoi. Et il y a moyen de trouver quelque chose. Je crois que le premier plat chez Arma, tu as 17 euros. Donc, je veux dire, c'est ouvert à tout le monde. Et on ne veut pas se mettre une barrière au niveau des prix non plus. Pour pas que les gens se disent, ah, c'est un golf. Donc, je viens pas, j'ai pas ma place. C'est un truc prout-prout. Pour les gens riches, c'est pas le cas. Alors, on a plusieurs offres. C'est ça qu'il faut avoir conscience. Et c'est comme à l'hôtel. Oui, clairement, si on vient le samedi soir de la Saint-Valentin, ça ne va pas être notre soir à l'hôtel où les chambres vont être le moins chères. Mais le dimanche soir et le lundi soir, nos prix diminuent parce que c'est des jours où il y a moins d'affluence en termes de clients. Donc, on peut avoir une chambre aussi à ce moment-là à des prix plus abornables. Donc, on essaye vraiment de ne pas se fermer la porte de clients. Ça, c'est... essentielles pour nous. Quelle image vous voulez véhiculer quand tu penses qu'on peut faire de la très haute qualité de manière consciente et responsable ? Je crois que c'est la première chose que j'ai envie que les gens se rappellent.

  • Speaker #0

    Alors, je vais se situer un petit peu sur des questions perso. On dit souvent que quand on veut, on peut. Qu'est-ce que toi, tu en penses ?

  • Speaker #1

    C'est sûr. C'est sûr que... D'ailleurs, je veux accoucher après le 14 février et j'accrocherai après le 14 février. Je veux être là au service de la Saint-Valentin et j'y serai.

  • Speaker #0

    Quel conseil tu donnerais à quelqu'un qui voudrait peut-être se lancer dans un projet d'envergure ? Je ne dirais pas peut-être juste l'hôtellerie ou la restauration parce que pour moi, ça va au-delà de ça. C'est un engagement que vous avez.

  • Speaker #1

    Ah oui, c'est sûr. Le seul conseil, c'est d'être bien entouré. Tout seul, on n'est rien. Nous, on est là, on met de l'huile dans les rouages, on est là pour s'il y a un problème, etc. Mais la vraie force de Naxley, ce n'est pas nous, c'est les équipes qui sont derrière, c'est eux qui font battre le cœur de Naxley au quotidien, c'est l'amour qu'on met dans les assiettes, l'amour qu'on met dans le sourire qui vous accueille et dans le service que vous avez. Et ça, tout seul, on n'y arriverait pas.

  • Speaker #0

    Toi, en tant que directrice, il y aura une recommandation que tu pourrais faire à d'autres personnes dans ta position par rapport au management d'équipe ?

  • Speaker #1

    Trouver les bonnes personnes. Ne pas avoir peur d'être de temps en temps dans le jus et dans la merde, quitte à être bien entourée et être patient, mais ne jamais faire des choix en se disant Non, je vais être dans le jus, donc je vais prendre cette personne, etc. Ça ne rend ni service au client, ni service au personnel qui est en place, ni à vous. Je pense sincèrement que c'est de bien choisir les éléments.

  • Speaker #0

    Comment tu réagis quand tu fais face à un moment de démotivation ?

  • Speaker #1

    C'est dur. Comme tout le monde. Déjà, j'ai un mari, donc je crois que je partage beaucoup avec lui. Ça, ça m'aide, je pense, au quotidien énormément. Le fait d'avoir aussi un cercle d'amis, etc. Je pense que je dirais que c'est l'extra pro qui aide dans ce genre de moment. De pouvoir en parler, de pouvoir en discuter et aussi d'avoir conscience, comme moi je le disais toujours à mes patients, il y a des mauvais jours. On ne peut pas être motivé à 100% tous les jours. Il y a des jours où on a envie de tout abandonner, de tout jeter à la poubelle. Mais malheureusement, on ne peut pas le montrer. En tout cas, je crois que si j'arrivais en tirant la tête ici le matin, ce serait un problème pour les équipes aussi. Donc ça m'arrive d'être démotivée, ça m'arrive d'avoir pas du tout envie de me lever et pas du tout envie de venir, comme tout le monde et comme je pense n'importe qui qui a déjà travaillé dans une boîte. En revanche, je pense qu'il faut choisir les personnes avec qui on en parle et ne pas lâcher, parce que lâcher sur une défaite, c'est un goût. Ça a un mauvais goût, je crois.

  • Speaker #0

    Ton époux, il est aussi dans l'hôtellerie ?

  • Speaker #1

    Pas du tout.

  • Speaker #0

    Ou entrepreneur.

  • Speaker #1

    Il est entrepreneur maintenant. Avant ça, il était employé. Il vient de se lancer en tant qu'entrepreneur et il voit les joies de l'opérationnel et de devoir être dispo 7 jours sur 7. Ce qui est marrant. En plus, il se lance dans ça juste avant le bébé. Donc, c'est pas mal niveau du temps. Mais non, il n'est pas du tout dans l'hôtellerie-restauration. Après, il commence à en connaître tous les tenants et aboutissants à force d'en discuter avec moi. Mais il n'est pas du tout là-dedans. Il doit se passionner parce qu'on ne peut plus... Je deviens très piquée pour choisir nos hôtels, nos restos. Et quand je suis dans un hôtel, je ne suis pas très relaxe, je regarde tout. Donc, il apprend à ce niveau-là. Mais non, il n'a pas... Il n'a pas la même vocation.

  • Speaker #0

    Est-ce que je peux te demander ton rapport avec ton image, avec la nourriture qu'on a un peu parlé, et avec l'argent ?

  • Speaker #1

    Avec mon image ? Je n'ai jamais eu une très bonne image de moi. Je ne suis pas quelqu'un qui ait la plus grande confiance en elle de base, ni estime de soi. Mais j'en ai conscience, donc c'est déjà pas mal, je pense. Et je trouve qu'avoir une image de soi positive en tant que femme enceinte, c'est aussi assez compliqué.

  • Speaker #0

    Comment tu vis ça, toi, la grossesse ?

  • Speaker #1

    La grossesse est un process que je ne trouve pas simple, encore moins dans le milieu dans lequel je travaille, parce qu'on bouge beaucoup. Et donc, je n'ai pas laissé beaucoup de place. À ma grand-sœur, j'étais très très malade au début, donc ça a été super compliqué. Je ne l'avais même pas dit aux équipes, mais je devais m'arrêter sur la route pour être malade. Ça a été difficile de devoir garder le cap et l'énergie, le peu d'énergie que j'avais en même temps que le projet. Mais je trouve que oui, pour une femme, ce n'est pas du tout simple. On n'en parle pas beaucoup parce que c'est extraordinaire d'être enceinte et c'est une chance inouïe. de porter la vie et de pouvoir donner la vie mais c'est aussi des grands changements tant au niveau du psychique que du corps et on n'en parle pas souvent parce que c'est tellement une joie qu'on pourrait un peu effacer mais en fait c'est juste deux choses complètement séparées le fait de se sentir un peu plus mal dans son corps d'avoir des mots à droite à gauche, n'enlève pas la joie que tu as de porter un enfant un enfant En revanche, ça rend le quotidien un peu plus compliqué, je trouve. Et ça, ça a été un peu plus chaud.

  • Speaker #0

    Ça a changé tes rapports avec ta propre mère ?

  • Speaker #1

    Je pense, parce que je suis peut-être un peu plus douce.

  • Speaker #0

    Plus compréhensive avec elle ?

  • Speaker #1

    Peut-être plus compréhensible. Par contre, beaucoup moins patiente. Je suis beaucoup moins patiente qu'avant, j'avoue. Là, ma grossesse m'a rendue vraiment très, très impatiente. Mais oui, avec ma mère, je pense, et ça arrivera encore plus avec la naissance. On dit souvent qu'il faut régler tous ces conflits avec ses parents avant la naissance d'un enfant. Je ne sais pas si j'en avais beaucoup. J'imagine que j'en ai, comme tout le monde. Et ça se règle. Enfin, je veux dire, on se parle, etc. Non, ça... Ça avance plutôt positivement, je dirais, à ce niveau-là. C'est gai. Ça les a, je crois, un peu étonnées que je prenne un congé mat aussi long. Ah oui ? Parce que... Oui,

  • Speaker #0

    ta maman a eu quatre enfants.

  • Speaker #1

    Ah oui, quatre enfants. Mais c'était différent. C'est une autre époque. Elle a arrêté de travailler. C'est consacré à nous. Aujourd'hui, on a la chance de pouvoir s'épanouir professionnellement beaucoup plus qu'avant, je pense, les femmes. de se poser beaucoup plus de questions et de laisser la place à une vie pro et une vie de famille. Moi, je crois que c'est possible d'avoir les deux. C'est qu'une question d'organisation. Dire que ce sera simple tous les jours, j'imagine que ce ne sera pas le cas. Mais on a cette Ausha, en tout cas, de pouvoir allier les deux et de s'épanouir professionnellement, alors qu'avant, je pense qu'on nous mettait plus dans une autre case. et donc ça j'ai le meilleur exemple vu que ma mère a pu travailler c'est relancé dans une carrière et c'est très fort épanoui c'est très gai parce qu'elle a très envie qu'on s'épanouisse, que ses filles s'épanouissent autant qu'elles dans leur profession donc ça c'est gai et ça les a un peu étonnées que je prenne un long congé maternité mais c'est parce que ils se sont dit qu'ils allaient devoir combler des trous et c'est ça aussi qui peut faire de temps en temps plus peur mais et Je suis très confiante des équipes solides qu'il y a en dessous et qui arriveront. Je crois même que mon boulot sera plus facile en revenant de congé mat qu'en partant. Parce que personne n'est irremplaçable, que l'humain a une résilience énorme.

  • Speaker #0

    C'est aussi que tu as bien bossé avant, en amont, que tu as préparé le staff.

  • Speaker #1

    Il me reste deux gros recrutements à faire et puis j'ai huit semaines pour trouver deux personnes clés et puis je serai tranquille.

  • Speaker #0

    T'es-t-on jamais si un éditeur... expérimenté, couteau de glace à en vue de cet épisode. C'est important pour toi de les rendre fiers, tes parents ?

  • Speaker #1

    Ah oui. Et à mon avis, probablement deux fois plus qu'une autre personne, parce que tu te sens redevable,

  • Speaker #0

    peut-être.

  • Speaker #1

    Tu te sens redevable et quand tu travailles dans un projet familial, tu as l'image de tu es la fille d'eux. Et je leur ai toujours l'étiquette. On ne va pas me l'enlever. Je suis la fille de Bernard et Françoise Julie et ils ont créé le projet et j'ai décidé de travailler dedans. Je savais où je mettais les pieds. Mais du coup, tu as toujours un peu ce sentiment de syndrome de l'imposteur qui te dit, j'ai peur que les gens pensent que je suis là parce que je suis la fille, ce qui est en partie vrai, mais ce qui te donne envie de faire tes preuves quatre fois plus qu'une autre personne, de travailler quatre fois plus dur. Et mes parents sont des gens, ils sont hyper travailleurs, etc. Ils ne nous mettent pas de la pommade sur le dos. Ils sont limite plus durs avec nous qu'avec d'autres employés, je pense.

  • Speaker #0

    Ton rapport avec la nourriture ?

  • Speaker #1

    Je suis une fan de nourriture, c'est un vrai problème. Je ne pourrais n'être qu'un fromage tellement je suis fan de fromage. Je suis une gourmande de la vie. Je ne suis pas une fille qui aime la salade et les légumes. Je me force par la nature des choses et par le...... principe de santé, mais si je pouvais me nourrir uniquement de gorgonzola, je pense que je le ferais.

  • Speaker #0

    Et avec l'argent.

  • Speaker #1

    Avec l'argent, il faut gagner de l'argent pour vivre, pour avoir un certain confort de vie. Donc, il y a cette envie-là, et puis de pouvoir... Je dirais que moi, l'argent, j'ai surtout envie d'en gagner pour mes enfants, pour pouvoir leur garantir un confort de vie que moi j'ai pu avoir grâce à mes parents, des études, de pouvoir voyager, de pouvoir explorer le monde comme ils l'entendent. Et donc je ne pense pas que l'argent fait le bonheur, mais je pense que ça simplifie beaucoup de choses de temps en temps. Et ça permet malheureusement encore pour pouvoir voyager même. malheureusement des grandes écoles, etc. Il y a encore un peu une éducation de temps en temps à deux vitesses. Et donc, je crois que l'argent peut être un moteur de facilitateur dans la vie, plus. Ce n'est pas un besoin non plus absolu de gagner plein d'argent et de faire que de l'argent. L'idée, c'est de pouvoir garantir un certain confort et plus une facilité, je dirais. Ce n'est pas un but ultime. C'est plus vraiment un facilitateur, je dirais.

  • Speaker #0

    Quelle est pour toi la clé d'un bon équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle ?

  • Speaker #1

    Mon mari ne trouve pas que j'ai déjà un bon équilibre entre vie pro et vie privée. Ça devrait savoir être déconnecté, mais ce n'est pas mon fort. J'arrive difficilement à éteindre mon téléphone.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as un petit moment pour toi dans la journée ?

  • Speaker #1

    Mes trajets en voiture. J'habite à Bruxelles et je viens ici tous les jours. J'ai 1h40 de voiture par jour où je suis toute seule. Alors, de temps en temps, je fais des calls. Mais entre 7h30 et 8h30 du matin, je suis... toute seule dans ma voiture, j'écoute la radio. Et c'est un bon moment pour moi-même, mais c'est aussi un bon moment pour couper. Alors, on ne coupe pas toujours très bien, mais je veux dire, ça me permet en tout cas d'avoir un peu un sens de décompression. Et j'avais également ça quand je travaillais à l'hôpital, parce que je travaillais en banlieue parisienne. Et j'avais une heure de métro de chez moi à l'hôpital Paul-Brus. Et du coup, ça aussi, ça te permet de prendre du temps. Sinon, mon temps, j'aime le prendre avec les gens que j'aime.

  • Speaker #0

    T'es pas trop une solitaire ?

  • Speaker #1

    Non, zéro.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a quelque chose que tu voudrais dire à la personne qui partage ta vie ?

  • Speaker #1

    Merci, juste. Parce que c'est déjà une grande chance de pouvoir partager au quotidien avec lui et de créer une famille. Ça, c'est notre plus grand défi en 2025, je crois. Donc, ça va être pas mal.

  • Speaker #0

    Je la demande souvent. C'est ta routine beauté, ta routine bien-être, matin et soir.

  • Speaker #1

    Alors le soir, j'adore prendre un bain. Je suis une fana de bain. C'est aussi un peu mon sens de décompression. J'en prends beaucoup et ce n'est pas bon pour l'écologie. Je m'excuse de ça à la terre, mais j'avoue que moi, le bain, c'est vraiment un de mes moments phares de fin de journée. Et ma routine beauté le matin, c'est très rapide parce que j'adore pouvoir passer 15 minutes de plus dans mon lit. Donc je dirais que c'est vraiment une douche rapide, le minimum dans mes cheveux et je me maquille un petit peu. Mais je n'ai pas une... J'ai une crème que je mets le matin et puis je me maquille et il baste à cosy. Ce n'est pas trop une vraie routine avec 10 000 crèmes, etc. J'avoue.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a un mantra ou une citation qui te parle particulièrement, que tu pourrais nous partager ?

  • Speaker #1

    C'est dans les nuits les plus sombres qu'on voit les étoiles les plus brillantes. Parce que dans l'horeca, il y a quand même beaucoup de rebondissements où il faut se réveiller. C'est toujours dans les moments les plus compliqués qu'on voit les personnes qui nous aident le plus, les personnes qui croient le plus au projet. Et donc, je pense que c'est dans ces moments-là que le meilleur se révèle. Et je le pense aussi quand je travaillais à l'hôpital. L'hôpital en oncologie, ce n'est vraiment pas la joie. Surtout que j'étais en oncologie digestif, donc c'est moyenne durée de vie de six mois. Donc, ce n'est vraiment pas tout le temps la joie. Je crois que j'ai vu les plus belles personnes que je n'ai jamais rencontrées dans ma vie viennent de là. Et la plus grande de l'humanité se retrouve là.

  • Speaker #0

    Tu as été confrontée à la mort.

  • Speaker #1

    Ah oui, quotidiennement.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu en tires ? Que la vie est courte ? Qu'il faut la vivre vite ? Bien ? Pleinement ?

  • Speaker #1

    Alors la vie est courte, ça c'est sûr. Et il faut la vivre pleinement, ça je suis sûre aussi. Mais qu'est-ce que j'en retiens de cette expérience à l'hôpital ? C'est l'humanité. J'ai rencontré les personnes les plus belles que je connaisse au sein de cet hôpital. Je ne crois pas qu'elles m'entendent, parce qu'elles sont françaises. Mais c'est vraiment des personnes qui, peu importe leur statut, peu importe... qu'elle soit la dame qui s'occupe du ménage, à la dame qui amène leur pas, à la secrétaire hospitalière qui accueille les gens. Ces personnes ont un sens de l'humain et de rendre un mini peu de dignité à des personnes qui n'en ont plus beaucoup, à des moments de vie très difficiles qu'on ne peut pas imaginer. On ne peut vraiment pas imaginer ce qui se passe tant qu'on n'a pas à travailler dans un service hospitalier. Et on ne peut pas se rendre compte de ce travail-là. Mais si on a le malheur de côtoyer ces personnes, elles nous rendent un peu de soi, elles nous apprennent beaucoup. Donc je crois que c'est assez beau. Il y a eu un podcast de France Inter avec une dame qui s'appelle Clémentine, qui est décédée du cancer du pancréas. Et qui était au sein du... De Paul Brousse, du service d'oncologie, en tout cas, je pense qu'elle reflète vraiment l'humanité de ce service. Et pour avoir travaillé dans d'autres services très difficiles, c'est là qu'on voit le meilleur de l'humain. On voit le pire aussi, mais on voit le meilleur.

  • Speaker #0

    Je mettrai le podcast en lien, en description de l'épisode.

  • Speaker #1

    Oui. Très bien. Ça vaut la peine d'être écoutée. Oui,

  • Speaker #0

    je l'écouterai avec grand plaisir. Pour terminer, dernière question. Qui appelles-tu quand tu as besoin d'un conseil ?

  • Speaker #1

    Ma sœur. Ah bon ? Ma pauvre sœur Émilie. se fait souvent appeler entre 18h et 20h quand je suis sur la route pour rentrer et que j'ai besoin soit de vider mon sac, soit d'un conseil, soit d'une écoute. Je suis très, très proche d'elle. Elle est super différente de moi, mais c'est ma grande sœur et pour rien demander, je la changerais. Donc, c'est elle que j'appelle en premier. Et elle s'appelle Émilie Jolie en plus.

  • Speaker #0

    Ah oui, c'est beau, c'est poétique.

  • Speaker #1

    Voilà, exact. Elle le porte très bien. Il faut avoir une grosse personnalité, un peu solaire. Et donc, elle le porte bien, je trouve.

  • Speaker #0

    Eh bien, écoute, merci beaucoup, Clémentine.

  • Speaker #1

    Avec plaisir.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté cet épisode d'Audace. Si cette conversation vous a plu, il y a quelques façons simples de m'aider à faire grandir ce podcast et donc à attirer toujours plus d'intervenants de qualité. Premièrement, abonnez-vous pour ne rater aucun épisode. Ensuite, vous pouvez, par exemple, partager cet épisode autour de vous. C'est grâce à vous qu'Audace peut toucher. toujours plus de monde. Et enfin, rejoignez-moi sur les réseaux sociaux sur lesquels je suis très active. J'adore échanger avec vous via ces canaux et avoir l'opportunité de vous faire découvrir les coulisses de ce métier. Vous pouvez me retrouver sous le nom d'Audace Podcast ou encore sous mon propre nom, Chloé Jeunico. Je vous remercie infiniment et à très vite pour de nouveaux épisodes.

Description

Dans cet épisode du podcast "Odace", Chloé Genicot reçoit Clémentine Jolly, directrice des opérations du complexe hôtelier Naxhelet. Clémentine partage son parcours atypique, passant de psychologue à la tête des opérations d'un hôtel prestigieux. Elle évoque les valeurs familiales qui ont guidé ce projet, l'importance de l'équilibre entre vie professionnelle et personnelle, et leur engagement écoresponsable. Clémentine discute des défis rencontrés, notamment la transition vers l'agriculture biologique et la gestion d'un golf écologique. Elle souligne l'importance de la résilience face aux crises et de la passion pour offrir une expérience client exceptionnelle.


Contacts: 


Références mentionnées dans le podcast :



A PROPOS D'ŌDACE

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Chaque vendredi, Chloé Genicot accueille une personnalité pour discuter de business, bien-être et développement personnel. Dans un monde en perpétuelle évolution, les intervenant·e·s du podcast apportent de l’inspiration et l’information sur des sujets variés tels que le wellness, la parentalité, la carrière, le sport, l’alimentation, la beauté et la santé.

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Autrice & Productrice : Chloé Genicot

Réalisation : Chloé Genicot

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Transcription

  • Speaker #0

    Audace.

  • Speaker #1

    Place à l'audace. Au travail, en famille, dans nos projets ou dans nos rêves, peut-on réellement concilier ambition et épanouissement personnel ? Comment s'aligner pour mieux briller ? Chaque vendredi, dans Audace, j'invite des personnalités passionnées à partager leurs aventures, leurs réflexions, leurs défis et leurs moments clés. Qu'ils soient artistes, Entrepreneurs, sportifs, experts ou anonymes, tous nous montrent que prendre des risques, oser être audacieux, se réinventer ou simplement croire en soi peut véritablement transformer nos vies. Trop souvent, j'ai rêvé que mes échanges puissent être entendus par le monde entier. Qu'une phrase, qu'un mot glissait à un moment particulier dans la vie de quelqu'un, puisse l'aider ou l'inspirer. Aujourd'hui, grâce à ce podcast, j'ai le privilège de rendre cela possible. Je suis Chloé Junico. Bienvenue dans Audace, un podcast indépendant. Dans cet épisode, nous avons l'immense plaisir d'accueillir Clémentine Joly, directrice des opérations au sein du prestigieux complexe hôtelier Naxley, un projet familial emblématique qui allie excellence et engagement. et co-responsable. Avec un parcours aussi atypique qu'inspirant, Clémentine nous invite à découvrir son univers. Nous parlerons des choix décisifs qui ont marqué son parcours, de l'équilibre subtil entre vie professionnelle et personnelle et de la passion qui l'anime dans sa quête de l'excellence. Entre gestion opérationnelle, valeur familiale et initiatives durables, Clémentine partage avec élégance et lucidité ses clés pour réussir dans un secteur à la fois exigeant et gratifiant. Un témoignage riche en enseignements pour toutes celles et ceux qui aspirent à conjuguer ambition, authenticité et impact. À titre personnel, j'ai adoré ma conversation avec Clémentine. À 8 mois de grossesse, elle a pris le temps de m'accueillir avec une immense générosité et de se livrer sans détour à mon micro. Je tiens à la remercier chaleureusement pour ce moment privilégié. Vous allez le découvrir, sa vision du management est à la fois inspirante et profondément en phase avec mes propres valeurs. D'ailleurs, petite parenthèse, elle est actuellement à la recherche de talents pour renforcer son équipe. Si vous êtes en quête d'un environnement où le care ou l'humain sont au centre des priorités, je ne peux que vous encourager à postuler. C'est exactement ce type de manager, attentif et authentique, qui me motive et m'inspire moi personnellement profondément aujourd'hui. Si vous voulez découvrir davantage les coulisses d'audace du podcast ou plonger dans ma vie de podcasteuse, je vous invite à me retrouver sur ma chaîne YouTube Chloé Jeunico. ou bien même sur tous les réseaux sociaux sur lesquels en fait je suis bien active. Et si vous pensez à une personne inspirante qui aimerait partager son histoire dans un prochain épisode, n'hésitez pas à m'écrire à l'adresse mentionnée en barre d'infos. Allez, installez-vous confortablement, laissez-vous porter par cette conversation et restez bien jusqu'à la fin de l'épisode pour ces petites questions bonus qui, d'après vos retours, vous plaisent toujours beaucoup. Bonne écoute ! Bonjour Clémentine !

  • Speaker #0

    Hello !

  • Speaker #1

    Merci de me recevoir dans ce magnifique endroit. Je suis aujourd'hui au Naxalais et c'est absolument somptueux. Avant de parler de ce magnifique projet, j'aimerais te demander s'il te plaît de te présenter.

  • Speaker #0

    Moi, je m'appelle Clémentine Joly. Je suis la dernière de la famille Joly. Donc, j'ai quatre frères et sœurs et deux parents. Je suis enceinte d'un petit garçon qui doit arriver dans huit semaines. J'ai commencé à travailler à Naxley il y a trois ans maintenant. Avant ça, j'étais psychologue, enfin je suis psychologue clinicienne. Et j'ai travaillé à la PHP, qui est l'association des grands hôpitaux de Paris, en tant que psychologue clinicienne dans un département d'oncologie pendant quatre ans. Et j'ai arrêté après le Covid, parce que le Covid et l'hôpital, ça a été compliqué. Et j'avais très envie de rentrer dans le projet familial déjà. Avant, mais ça a vachement mûri, je dirais, lors de mon premier emploi. Et donc, j'ai manifesté mon intérêt auprès de mes parents pour rentrer dans le projet à ce moment-là. Et ma mère, qui travaillait beaucoup, était ravie que quelqu'un vienne l'aider pour tout le pôle plus hôtelier et restauration.

  • Speaker #1

    Oui, ta fonction aujourd'hui, c'est directrice des opérations.

  • Speaker #0

    Directrice des opérations pour tout ce qui est hospitalité. Donc, les séminaires, le wellness, l'hôtel, les deux restaurants. Le golf. Avec ma mère, évidemment. J'ai un de mes frères qui travaille aussi dans le projet, que tu as croisé du coup. Et lui, il s'occupe de toute la partie agroalimentaire, donc de la ferme, de notre boulangerie qui se retrouve à l'entrée du domaine et des maraîchages qui alimentent nos deux restaurants. En plus de ça, on a un projet de vignoble qui devrait naître en 2025-2026, un peu en fonction des derniers permis et des dernières études. Et donc, il s'occupe de toute la partie viticole aussi, qui va être un gros, gros, gros dossier pour nous sur les années à venir. Et voilà, il a d'autres mandats à droite, à gauche, mais c'est vraiment son corps business ici dans les opérations du domaine en lui-même. Et ma mère, elle travaille, elle chapeaute un peu le tout maintenant et elle m'a laissé prendre un peu plus de place au niveau des opérations. Et elle s'occupe aussi de chapeauter notre autre hôtel, le terme de Chauffontaine, à Chauffontaine.

  • Speaker #1

    On va y revenir un peu de tous ces grands projets. Avant ça, j'avoue que j'avais une petite question qui me travaillait. Quand soi-même on devient psychologue ? Alors, en toute franchise, j'ai moi-même une maman psychologue de formation, danseuse de profession, mais psychologue de formation, une belle mère qui est psychiatre, nombreuses thérapies à mon actif. Alors ma question est la suivante, pourquoi la psycho ?

  • Speaker #0

    Pourquoi la psycho ? Alors j'ai commencé par médecine pour 100% transparente, que je n'ai pas réussi. Et puis j'ai posé la question, qu'est-ce que je vais faire ? Est-ce que je vais faire infirmière ? Je voulais être très fort dans le soin. C'est quelque chose qui me parle beaucoup, l'humain, le soin, la personne. Donc, j'ai pas mal réfléchi. Puis, je me suis dit, pourquoi pas la psycho ? Mais c'était un peu, on va voir. Et j'ai commencé, j'ai adoré. J'ai fait mes stages à chaque fois dans des hôpitaux, à la Louvière, à Bruxelles, dans des départements d'onco et dans des départements de gériatrie. Et en fait, j'ai adoré. Donc, j'ai fait mon mémoire là-dessus. J'avais vraiment ce côté humain et médical, sans avoir le côté médecin, etc. Donc c'est assez chouette comme boulot. C'est très prenant émotionnellement. Donc c'est peut-être aussi pour ça, à un moment que j'ai arrêté, je m'étais toujours dit, je me donne à fond et je suis un rayon de soleil pour mes patients. Mais le jour où je n'y arrive plus, il faut que je puisse le dire et que je parte bien. Parce qu'à ce moment-là, on ne peut pas aider les gens, sinon on est moins bien. Donc, c'est un peu comme ça que je suis tombée dans la psycho. Et au final, là, travailler dans l'hôtellerie-restauration, ça reste de l'humain. Je dirais 98% de mon travail, c'est que de l'humain. Qui passe par les recrutements, de voir les gens, le sens de l'accueil et être proche de ses équipes. En fait, c'est de la psycho. Donc, au final, je ne suis pas très, très loin du truc. Et la psycho, c'est une discipline que... que je trouve passionnante, qui te prend de plus en plus de place dans la société, qui a de plus en plus de reconnaissance. Donc ça, c'est cool aussi. Tu le dis toi-même, tu vois, tu as pas mal de thérapie à ton actif. C'est plus du tout un tabou de le dire. Les gens sont beaucoup plus libérés. Alors avant, on disait un peu, c'est un truc de nana. Ça aussi, c'est fini, je veux dire, il n'y a plus du tout de honte. Tous les hommes font des thérapies et il y en a plein. Donc il y en a vraiment qui sont adaptés à tout le monde. Puis moi, je ne suis pas le gourou de la psycho, donc c'est juste faire un truc qui te fait du bien. Du yoga le matin, ça vaut une séance de psycho.

  • Speaker #1

    Comment tu t'es construite dans une famille d'entrepreneurs, visionnaires et très engagés ?

  • Speaker #0

    Alors, mes parents sont devenus entrepreneurs il y a 10 ans. Donc il y a 10 ans, moi j'avais 21 ans, donc j'étais déjà dans le processus de mes études universitaires. Et ce qui est très, très... cool avec nos parents, c'est qu'ils ne nous ont pas mis dans un moule en nous disant nous on va être entrepreneurs et vous le serez aussi. Dans les cinq enfants, ma grande sœur aînée, elle est architecte de formation, elle a créé sa marque de sport, éco-responsable belge qui s'appelle Mouv360, mais de base elle était architecte. Mon frère Charles-Edouard qui travaille avec nous, il a d'abord fait des études de gestion. Il a un peu travaillé ailleurs et puis il s'est spécialisé en agroalimentaire. Mon frère Nicolas, il est diplomate, donc rien à voir. Il a d'abord eu l'histoire et puis il a fait le concours diplomatique. Et ma sœur, elle a fait la philo. Et puis depuis, elle bosse dans des maisons de vente et elle est spécialisée en arts tribals et arts océaniens. Donc, on a tous eu des parcours assez libres et pas du tout fixes en mode. Vous allez faire la gestion parce que vous allez être entrepreneur. Ce n'était pas du tout le but. Ils ne nous ont pas mis dans une case. Alors, ils ont dit, nous, on fait ce projet parce qu'on y croit. et qu'on veut mettre en valeur le territoire, mais pas parce qu'on veut que vous fassiez ça plus tard.

  • Speaker #1

    Ici, chez Naxalet, on sent qu'il y a le care pour l'équipe. Sur Audace, on parle beaucoup d'épanouissement pro-perso, et c'est quelque chose que notre génération recherche beaucoup, un espèce d'épanouissement au travail professionnel. Ici, on ressent, et tu le dis bien toi-même en tant que manager de tes équipes, tu prends soin.

  • Speaker #0

    Alors, ce n'est pas toujours facile parce que l'horeca, en tout cas, ce n'est pas le milieu le plus simple. Et en tant que manager, tu apprends tous les jours. On fait des erreurs aussi. On est loin d'être parfait. En revanche, je pense qu'être proche, montrer qu'on est là, prendre le temps de discuter, même si c'est cinq minutes, connaître les prénoms de tout le monde, ça change vachement. Et comme tu le dis aujourd'hui, si tu ne t'épanouis pas au niveau pro, tu changes en fait. On a beaucoup moins. Je pense que les gens de notre âge ont beaucoup moins cette idée de se dire je suis dans une cage, je dois y rester, en fait je ne suis pas bien, je bouge Et dans le réca, c'est déjà un milieu qui bouge beaucoup comme ça. Donc c'est difficile de garder les gens sur des très longs termes. C'est trop gai si tu peux le faire. Mais on sait que c'est des gens qui bougent quand même potentiellement beaucoup plus que dans d'autres professions. Et donc le temps où ils sont là, il faut qu'au moins ils soient bien, ils soient chouettes. Après, on est loin d'être parfait, comme je dis. Donc, ce n'est pas toujours rose non plus.

  • Speaker #1

    Quelles sont les valeurs que tes parents vous ont inculquées ?

  • Speaker #0

    Le travail, d'abord. Le travail, je pense qu'en entreprenant ici, ils ont tout fait de A à Z à 2 en n'étant pas hôteliers de base. Pour lancer une machine comme ça, ils ont eu besoin de beaucoup d'aide et il y a beaucoup de personnes qui ont participé au projet. Ils ont une rage de travailler qui est assez grandiose, des fois un peu trop. Que moi, je leur dis de temps en temps, je ne suis pas prête à avoir votre vie, je veux plus d'équilibre. Mais ils ont vraiment une valeur du travail. On ne reste pas les bras croisés. Ils sont dans l'action. Ils sont dans l'action, on avance, on est drive et solution. Donc ça, c'est vraiment, je dirais, la valeur première. Et puis après, il y a les valeurs familiales qui sont vraiment ancrées. Nous, la famille, c'est assez important. Déjà, on a une famille nombreuse. On a la chance de bien s'entendre, donc ça aussi, c'est une grande chance. Travailler en famille, ce n'est pas toujours simple, mais on y arrive, même si on n'est pas toujours d'accord. Mais je dirais vraiment cette idée de famille qui est hyper présente et qu'on transmet, je pense, aussi à nos équipes. Alors, mes parents, ils les appellent monsieur et madame. Moi, c'est Clémentine. Tout le monde me connaît comme Clémentine. Je veux dire, on passe dans les cuisines. Même mon père, s'il ne travaille pas ici. Il va passer dans les cuisines, il va passer dire bonjour. Les gens le connaissent parce qu'il y a cette présence et cet esprit familial. Et ça se ressent aussi au fait du personnel. Mon père fait un peu le pitre de temps en temps, il danse. Moi, je suis là, ouf, c'est un peu gênant. Mais je crois qu'il n'y a pas ça dans toutes les boîtes. Donc, c'est peut-être ça qui fait la différence, nous, au quotidien.

  • Speaker #1

    Tu pourrais nous décrire Naxalet ?

  • Speaker #0

    Alors Naxalet maintenant c'est aussi beaucoup plus large, donc ça a commencé comme un hôtel, deux restaurants, un golf, des salles de séminaires et un wellness. Et avec l'arrivée de Charlie qui est mon frère, ça a grandi, grandi, grandi et c'est devenu ce qu'on appelle les terres du Val, un domaine où on développe des projets éco-responsables qui ont du sens pour nous, qui sont en adéquation avec nos valeurs. Et donc, il y a en plus une ferme, une boulangerie, un vignoble, un maraîchage. Et tout ça fonctionne ensemble pour créer une expérience unique pour nos clients. Et donc, c'est un pôle d'agrotourisme, comme ça existe vachement en Italie, qui propose de la haute qualité tout en respectant l'environnement. Et tous nos projets respectent cette charte-là.

  • Speaker #1

    C'est un sacré défi.

  • Speaker #0

    Donc, on n'a pas choisi la facilité. Non.

  • Speaker #1

    Oui, vos parents ont pris. des clics. On peut parler un peu de l'histoire de la ferme de Grosse Culture à l'origine qu'ils ont totalement changé. Je pense que c'était en 2004.

  • Speaker #0

    Oui, c'est mon père qui a mis ça en marche. Maintenant, ça va faire 20 ans qu'ils ont déjà décidé de changer une ferme de Grande Culture en ferme 100% bio. À l'époque, aujourd'hui, ça nous paraît plutôt normal. Il y a 20 ans, on les a traités de singes lémentaux en disant... Mais non, il faut rester dans le conventionnel, c'est là qu'on fait de la marge, c'est là qu'on fait du volume, vous êtes fous de vouloir changer les choses. Et ils se sont dit, bon, on va commencer par ça. Donc ils ont commencé par, je dirais que c'est un peu le premier pas qu'ils ont fait là-dedans, c'est le changement de la ferme en bio. Et puis s'en est suivie une vraie réflexion agronome de respect de la terre, de cycle de culture, etc. pour que les cultures se nourrissent entre elles, de jachères entre les parcelles. Et tout ça, ils ont mis en place et c'est le premier pas qu'ils ont fait, je dirais, un peu dans le projet d'agrotourisme. Et puis il y a 15 ans environ, dans leur tête, ils avaient... Comme ils le disent, la chance d'avoir reçu un territoire qui était grand et qui était inutilisé, ils se sont dit, qu'est-ce qu'on fait ? Soit on laisse comme ça, soit est-ce qu'on vend ? Ou est-ce qu'on essaie de faire quelque chose ? Il y a une étude de Deloitte qui est sortie à ce moment-là, qui disait qu'il manquait des golfs en Belgique, notamment dans la région de Namur et de Liège. On a de la chance, on est tout pile entre les deux. Et donc ils se sont dit, ok, on va faire ça. Je me souviens que la première fois qu'ils nous en ont parlé, je devais avoir 16 ans, un truc comme ça. J'aurais dit, vous êtes complètement fous. Vous allez nous ruiner, ça va droit dans le mur, on n'est pas hôtelier, vous êtes des malades. Ils se sont dit, ouais, ouais, ils nous ont écoutés à moitié, ils se sont lancés à deux là-dedans. Maman qui s'était occupée de nous, franchement, pendant longtemps, s'est lancée à pleine balle là-dessus. Et ils ont développé Naxley par la suite, il y a dix ans. Mais le projet a mûri il y a quinze ans dans leur tête, je dirais. Il y a eu deux ans de travaux, quasi deux ans de demandes de permis. Et ça a ouvert en 2014. Donc ça fait dix ans que ça a ouvert. Et déjà il y a dix ans, ils ont décidé de le faire avec la même réflexion que la ferme. C'est-à-dire ne plus penser que rentabilité, mais réfléchir à faire de la rentabilité, parce que ça reste un business, mais différemment. Et donc, quand ils ont pensé le projet Nexley, ils ont pensé responsabilité, respect de la terre, respect de l'humain. Donc, au-delà d'utiliser des entreprises belges pour faire les travaux en bureau d'architectes liégeois et des matériaux 100% belges, ils ont créé tout un système qui, aujourd'hui, a tellement de sens, avec des panneaux photovoltaïques solaires, thermiques. Dans nos toilettes, ce qui peut paraître des fois dans un hôtel 4 étoiles bizarre, c'est de l'eau de récupération d'eau de pluie, donc elle est un peu sale des fois. Donc ça peut étonner les clientèles parce qu'ils peuvent avoir une petite couche de dépôt au-dessus de l'eau. Et donc ils disent, on n'a pas nettoyé mes toilettes, ce n'est pas le cas. C'est juste qu'on récupère l'eau de pluie des toitures pour les chaises d'eau. Il y a un système de pompe à chaleur. Le golf est 100% bio, aucun produit phyto. que de la récupération d'eau de pluie. Je veux dire, ça va vraiment loin.

  • Speaker #1

    Pour moi qui ne suis pas golfeuse, peut-être un jour et pas encore, tu peux expliquer un peu plus cette recherche au niveau du golf qui est bio, comme tu dis ?

  • Speaker #0

    Alors, de base, si on pense à un golf, il y a très peu... Et d'ailleurs, il y a eu, je crois, il y a deux ans, une très grande sécheresse en France et pas mal de scandales sur l'utilisation de l'eau. Les gens voient le golf comme quelque chose un peu de contre-nature parce que l'herbe doit être... tellement nickel, toujours à arroser, etc. Nous, on a pris le contre-pied de ça et on a décidé de le faire bio. Et il est labellisé Géo, qui est aujourd'hui le label pour ce type de terrain sportif. Et c'est bio, pourquoi ? Parce qu'on n'utilise aucun produit phyto, aucun produit toxique, etc. pour la nature. Donc ça, c'est le premier truc. Et de deux, nous, on a une utilisation raisonnée de l'eau. Donc on n'arrose que les départs et les arrivées. tout le terrain. Et c'est que de la récupération d'eau, de pluie aussi, qui fonctionne avec des bassins d'orage qui se remplissent. On a la chanson belgique qui pleuve beaucoup. Donc, on a des bassins qui sont en réserve et des étangs qui sont en réserve et qui permettent d'arroser. Et donc, il n'y a jamais un millilitre d'eau de ville qui a été utilisé pour arroser ce golfe. Jamais, jamais, jamais. Et aucun produit néfaste pour l'environnement. Et on le voit en fait, parce que du coup, on a des abeilles par centaines et on a des ruches aussi. On a plusieurs espèces qui sont revenues dans la région, dont un Milan royal, etc. Parce que l'environnement est très préservé et très propice à la faune et la flore.

  • Speaker #1

    Tu l'as dit, en Belgique, il pleut, il n'a plus beaucoup, surtout en été 2020, si je ne me trompe pas. Dans la région des pluies torrentielles, même dévastatrices, pardon.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    Suite au Covid. Donc 2019-2020, c'est des années un peu compliquées pour vous, pour la région. Et c'est aussi l'année où toi, tu as décidé de faire ce shift et de venir rejoindre l'entreprise familiale.

  • Speaker #0

    2022, moi, je suis arrivée un peu après les inondations.

  • Speaker #1

    Comment vous vous êtes relevé de ça ?

  • Speaker #0

    C'est compliqué. Franchement, l'hôtellerie-restauration, on a pris pour son grade, si je peux dire. On a eu le Covid. Après ça, on a eu les inondations qui ont spécialement touché notre hôtel à Chauffontaine. Même si on a la chance d'être... en hauteur. Et puis, nous, on a eu un incendie en 2024. Donc, on a un peu cumulé toutes les merdes, si je peux dire. Ce n'est pas simple. Du coup, c'est se relever et devoir continuer et rester positif et montrer aux équipes qu'on reste positif. Mais c'est des années, en termes de rentabilité, qui n'ont clairement pas atteint ce qu'on aurait espéré. Après, on a la force d'avoir notre clientèle qui est restée, qui est fidèle et donc qui nous font tenir et on est là. On avance, on continue et on y croit profondément. Moi, je crois sincèrement en ce qu'on fait. Et donc, à partir du moment où on croit à la racine profonde du projet, je crois que c'est ça qui permet de se relever le matin. Le soir de l'incendie, on est tous revenus.

  • Speaker #1

    C'était un incendie, quoi, accidentel ?

  • Speaker #0

    Accidentel, oui. D'abord, il y a nos équipes qui ont méga bien géré. Il n'y a pas eu de blessés. L'évacuation s'est faite dans le calme, alors que c'était sous la pluie. Ils ont respecté toutes les procédures. Mes parents habitent à côté, donc ils sont arrivés très rapidement. Moi, je venais d'arriver à Bruxelles quand les équipes m'ont appelée. Donc, j'ai ressauté dans ma voiture pour revenir. Et ce qui fait qu'on se lève le lendemain, c'est de se dire, bon, OK, qu'est-ce qu'on fait ? Comment ? Qu'est-ce qu'on fait de ça ? Est-ce qu'on s'assoit et qu'on pleure ? Ben non, c'est pas comme ça que ça marche. On va en prendre, on va faire une opportunité, on va faire quelque chose de mieux. dire qu'on n'a pas pleuré c'est faux on a toutes les deux pleuré et Françoise et moi mais à des moments différents Françoise c'est ta maman je l'appelle pas maman ici, j'appelle toujours Françoise au travail d'accord pour garder un peu cette distance et dire maman en pleine réunion c'est pas ouf au travail c'est Françoise mais je veux dire on a pleuré vraiment à des moments super différents moi je crois que j'ai pleuré ça s'est passé un jeudi soir, j'ai pleuré le vendredi à 16h et je crois que ma mère elle a pleuré le samedi matin... Donc, heureusement, c'était en décalage. Donc, ça permet de tenir aussi plus le coup. Et puis, il y a les équipes, quoi. En fait, jusque 3h du matin, les équipes étaient là. Le chef, il a relancé sa cuisine sans gaz. Quand on a pu regagner le bâtiment, que les clients ont pu regagner le bâtiment. Et les clients ont eu un dîner. Je veux dire, quand tu vois ça, le lendemain, tu as la rage pour continuer et te dire, bon, ben... C'est dingue parce qu'il doit croire au projet, le chef, pour se dire non, c'est pas grave, je ferme ma cuisine, ciao bye, les clients. Non, non, il est retourné, il a dit au gars, ok, en fait, maintenant, on va faire un service de dingue et les clients, ils vont vivre l'expérience encore mieux que ce qu'on avait prévu. Donc, c'est des choses comme ça qui te donnent envie de te dire, bon, il faut continuer, il faut se relever et on va en faire une opportunité. Donc, on se renouvelle, on se pose des questions, on se dit, OK, il y a eu un incendie, pas de bol, c'est juste un accident, personne n'y pouvait rien, mais qu'est-ce qu'on en fait ? Et bien là, on s'est dit, on va développer une partie extérieure, on va en faire quelque chose de nouveau, on va faire un truc de mieux, parce que je pense vraiment que le soin, maintenant, a du sens et que les gens s'accordent plus de pauses, etc. Donc, développer. Encore plus, cette partie va nous ramener une autre clientèle également. Mais c'est compliqué parce qu'il faut gérer les équipes, le chômage qu'il faut mettre en place derrière, les rassurer. Puis il y a les clients. Alors il y a des clients super sympas qui disent qu'on prend trop, on est trop désolés. Il y a des clients qui se fâchent parce qu'ils avaient espéré passer leur week-end là et qu'on n'a pas pu leur offrir. Donc ça, ça a été aussi pour la réception. Un travail assez franchement de petite souris ardue parce que c'est chouette quand la personne réagit bien, mais c'est nettement différent quand la personne est un peu plus agressive au téléphone. Donc c'est vraiment un travail d'équipe, je dirais, et qui fait que la résilience vient parce que tout le monde continue.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui te drive toi tous les jours ? Parce qu'il y a deux pans, je veux dire, il y a le business familial avec des valeurs incroyables que je rejoins pleinement. Et puis tu as aussi ton exercice. Ta fonction en tant que chef des opérations, en tant que directrice des opérations, qui est en fait assez pratico-pratique.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Alors moi, j'adore le pratico-pratique. Je suis quelqu'un de... J'adore organiser, j'adore mettre des choses en place. Je suis assez carrée. Et donc ça, ça m'amuse déjà beaucoup. Il y a l'idée de mettre en place des projets et d'avoir toujours... Moi, je n'ai pas une journée qui est...

  • Speaker #1

    J'avais été demandé de la journée type.

  • Speaker #0

    Je n'en ai pas vraiment. Je n'en ai pas vraiment. J'arrive ici ou au bureau.

  • Speaker #1

    Mais c'est 7 sur 7 ?

  • Speaker #0

    Ce n'est pas 7 sur 7 parce que... Donc moi, je prends des jours de manger quand même. Mais je suis toujours joignable 7 sur 7. Et les équipes le savent. Et les équipes me contactent 7 sur 7. Mais je ne suis pas 7 sur 7 sur site. C'est impossible pour ma vie privée. pour mon équilibre à moi et ma vie familiale aussi. Donc, il faut trouver un juste milieu là-dedans. Mais qu'est-ce qui me drive ? Je dirais, c'est mettre en place des projets. J'adore les nouveaux en date, les deux restaurants qu'on a vraiment changés. On va en parler. Et ça, c'est hyper kiffant au quotidien. Je veux dire, il y a peu de personnes à 30 ans qui ont cette Ausha. Et moi, j'ai... Cette chance parce que mes parents ont créé le business et j'en suis hyper reconnaissante parce que j'aurais probablement pas créé le projet. Mais du coup, ça me donne l'opportunité de grandir, de prendre des responsabilités, de faire des erreurs, de m'améliorer et de créer des projets. Et ça, à 31 ans, c'est une vraie chance, je pense.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as le caractère de ta mère ?

  • Speaker #0

    Non. Non, on est hyper différentes et on a un management hyper différent. Elle est beaucoup plus douce que moi, je pense.

  • Speaker #1

    Ta maman, d'après mes recherches, elle a étudié l'histoire de l'art. Le beau tient une place particulière pour elle, dans son cœur.

  • Speaker #0

    Exact.

  • Speaker #1

    Le beau, l'histoire, je pense aussi la transmission, j'ai l'impression. Pour toi, c'est quoi le beau ?

  • Speaker #0

    La pomme ne tombe jamais loin de l'arbre. Je crois que j'ai quand même un peu, en tout cas de l'esthétique, qui rejoint ma mère, ça j'adore. et aussi le beau recevoir, faire une belle table, et ça je le fais autant chez moi qu'ici, mais le plaisir de dresser une belle table, avec des bougies, avec des soliflores, aller chercher des fleurs, faire ses fleurs soi-même, c'est vraiment un truc que j'adore. Donc je dirais que le beau, c'est un sens de l'accueil en fait. Ce n'est pas que de l'esthétique, ce n'est pas que du visible, c'est comment on t'accueille. Et c'est ce qu'on essaye de transmettre aux équipes au quotidien. Et je crois que c'est le truc le plus difficile à transmettre aussi.

  • Speaker #1

    Tu penses que tout le monde peut travailler dans la restauration ?

  • Speaker #0

    Je pense que tout le monde peut travailler partout. Je pense qu'il faut beaucoup de courage et de motivation pour travailler dans la restauration. Et que ça, ce n'est pas donné à tout le monde. Et que c'est un métier qui est plus compliqué qu'avant. Parce qu'à post-Covid, les gens réfléchissent à deux fois avant de venir. dans l'hôtellerie-restauration, mais si tu as la passion du recevoir et la passion du client, je crois que c'est un métier où tu peux vraiment t'épanouir.

  • Speaker #1

    Tu as remarqué que le comportement des clients change après Covid ?

  • Speaker #0

    Je crois que le Covid a changé plein de choses à différents niveaux. Je crois qu'il y a beaucoup de gens qui ont revu leurs valeurs en termes plus local, etc. Mais que aussi l'inflation et les dernières années plus compliquées ont mis ça à... en second plan. Je crois que le Covid a donné envie aux gens aussi de bouger et de voir autre chose et que les gens avaient besoin d'air et d'évasion. De rêve. Ça, je pense aussi. Et je pense au niveau des équipes que ça a changé également parce que l'horeca s'est complètement stoppée. Donc, plusieurs personnes, eux, se sont dit, pourquoi est-ce que je continuerais dans cette voie-là ? Donc les gens se posent plus la question de est-ce que je veux vraiment faire de l'hôtellerie-restauration ? Dans quel cadre ? Comment ? Donc ça, c'est plus difficile de retrouver des talents aujourd'hui en hôtellerie-restauration, je pense qu'avant Covid. Pourtant, les valeurs sont très belles. Moi, ça me donne envie de venir travailler avec telles valeurs.

  • Speaker #1

    Je cherche plein de gens. Il y a plein de postes d'ouvertes.

  • Speaker #0

    Si vous êtes dans la région... Moi, je suis toujours hyper impressionnée. Et d'ailleurs, en parlant de restauration, raconte-nous un peu. Le restaurant, vous avez un qui est plutôt un clubhouse et un autre qui est plutôt bistronomie ?

  • Speaker #1

    On a un vrai gastro et on a un bistro clubhouse.

  • Speaker #0

    Le pollen ?

  • Speaker #1

    Le gastro, c'est pollen et le bistro clubhouse, c'est aromates. Oui.

  • Speaker #0

    J'adore.

  • Speaker #1

    Oui, alors ça, c'est pas moi qui les ai trouvés, j'avoue. C'est le chef qui les a trouvés après beaucoup de réflexions.

  • Speaker #0

    De brainstorm.

  • Speaker #1

    Et de brainstorm et de changement de nom. Mais donc, dans mon parcours de psycho, j'ai fait une pause pendant un an où j'ai fait le Cordon Bleu, qui est une école de cuisine et de gastronomie française. Je l'ai fait à Londres et j'ai travaillé chez Ikoi, qui est un restaurant étoilé à Londres. Ce n'est pas pour moi de travailler en cuisine. Donc,

  • Speaker #0

    tu as mis la main là-bas. Tu as été commis ?

  • Speaker #1

    J'ai été commis, oui. Enfin, même franchement, en toute commis, parce que j'étais stagiaire à l'époque de l'école et on m'a amené un bac de macro et je ne savais même pas comment enlever un filet à l'époque. J'étais un peu trauma. Je n'ai pas osé dire que j'avais faim, que j'avais soif. À la fin du service, le chef m'a amené un coquin en me disant peut-être que tu boives quelque chose. J'étais là, oui, c'est vrai. Parce que j'étais plus timide à l'époque. OK, donc je... En plus, je parlais anglais, mais je veux dire, c'était aussi pour améliorer mon anglais que je l'ai fait à Londres. Donc, je ne maîtrisais pas du tout encore tous les termes culinaires en anglais. Donc, moi, ça, c'est vraiment la food aussi. C'est un peu ma passion. Je suis une gourmande de la vie. Franchement, j'adore. J'adore manger. Mes parents sont des grands bourguignons. On adore le vin. On est plutôt des bons vivants, quoi. On a été bercés au vin rouge. Et à la gastronomie française, je dirais, toute notre vie. Et quand je suis arrivée dans le projet, une de mes premières idées, c'était de beaucoup plus développer le food. On était super connus pour notre golf, pour notre hôtel, mais pas tellement pour nos restaurants. Et en arrivant, je me suis dit, c'est vraiment là-dessus qu'on doit y aller. On a tous les outils pour. On a le maraîchage, on a nos poules qui pondent nos oeufs. Enfin, je veux dire, il y a vraiment moyen de faire un truc de dingue, quoi. qui soit dans l'air du temps, qui ait du sens qualitatif et qui aille avec le reste du projet. Donc je me suis mise à la recherche d'un chef assez rapidement. Et j'ai engagé, après avoir regardé beaucoup d'agences de recrutement spécialisées dans l'horeca, j'ai engagé une agence française qui est très très chouette qui s'appelle Macaron Recrutement, qui sont spécialisées dans le recrutement principalement de... de chefs et de gros postes à responsabilité dans l'hôtellerie. Et je les ai contactés, ils sont à Paris. Je me suis hyper bien entendue avec le patron. Et il nous a décoté la perle rare qui est François Durand, qui est du coup notre chef exécutif maintenant, qui est arrivé il y a un an et demi, plus ou moins, je pense, en 2023. Le 2 mai 2023, je crois, si je ne me trompe pas. Qui est un jeune chef hyper ambitieux. qui a tout de suite collé humainement avec les quatre jolis qui travaillent dans le projet. Ce qui est assez drôle, c'est que donc il est venu et pour visiter le projet, on a mangé à quatre, enfin à cinq, et on n'a même pas testé sa cuisine. On n'a jamais demandé même c'était quoi son plat préféré. On a juste discuté du projet avec lui. Il a été super emballé et c'était un feat humain.

  • Speaker #0

    Encore, j'ai envie de dire.

  • Speaker #1

    Oui, voilà, encore.

  • Speaker #0

    La cuisine est excellente.

  • Speaker #1

    Oui, en toute objectivité, je trouve vraiment que c'est délicieux. Mais c'est assez marrant parce que je me souviens qu'après avoir eu un temps avec le chef qui était là à l'époque, qui nous avait aidé à lancer le projet, François a repris la cuisine. Et puis un jour, il nous a dit Bon, en fait, je suis un peu stressée, mais aujourd'hui, vous allez goûter mon premier plat. Et c'était vrai. En fait, on n'avait jamais testé sa cuisine. On avait eu une telle confiance. Et un tel fit qu'on ne s'était pas vraiment posé plus la question et qu'on voyait le talent et l'envie qu'il avait derrière. Ça, ça se ressent, je veux dire. On ne s'est pas toujours expliqué. Donc, lui, il est arrivé en mai 2023 et on a lancé Pollen, qui est le restaurant gastronomique, en septembre 2023. Donc, quelques mois après. Après avoir réfléchi au concept, à changer un peu quelques trucs pour que les clients voient quand même. dans l'aspect du restaurant que ça avait changé, en recrutant une équipe solide derrière. François a ramené aussi deux de ses sous-chefs. avec qui il avait travaillé à Bordeaux. Et on a lancé ça en septembre 2023. Assez rapidement, on a été repris au Goimio. Et puis, on est rentrés dans le Michelin, sans récompense, mais référencé au Michelin après six mois, je pense, qui est quand même rapide. Enfin, nous, on était très contents. Cette année, on a reçu trois radis au Best Vegetable Restaurant, qui est pour nous une récompense très, très chouette parce que ça identifie autre chose. Et ça labellise un peu notre démarche éco-responsable. Donc, on était assez contents. Et donc, Pollen, c'est une machine qui roule bien. On a vraiment des objectifs d'aller chercher une étoile verte, une étoile rouge. On ne s'en cache pas. On ne s'en cache pas parce que ça prendra le temps. Si ça prend du temps, après, il est plutôt ambitieux et rapide, François. Mais on a envie d'arriver à ces objectifs-là parce qu'on pense qu'au-delà du talent de François et de l'équipe forte, qu'il a et les valeurs qu'on a, tout va ensemble. Donc on espère que des récompenses tomberont par la suite pour reconnaître ce travail-là. Et en avançant de plus en plus avec François, il n'avait pas tort, il nous disait le bistrot, le clubhouse à l'époque, c'était pas du tout la même cuisine, il n'y avait pas un fil rouge, il n'y avait pas une continuité donc ça pouvait perdre le client aussi. Le clientèle qui allait le... qui dormait là, il mangeait chez Pauline un soir et puis il allait chez Aromath, il y avait un décalage. Donc il a re-réfléchi, il nous a dit il faut une nouvelle cuisine. Alors on a investi dans une nouvelle cuisine, on a fait des gros travaux, ce qui a pu embêter nos membres de golf pendant un petit temps parce qu'ils n'ont pas eu de restauration pendant un petit moment avec nos travaux. Et on a lancé une nouvelle cuisine avec un nouveau concept qui s'appelle Aromath et qui est une cuisine beaucoup plus bistrot, beaucoup plus familiale. gourmande ou tu as envie de taper dedans un peu plus fooding tu vois le guide qui est un peu plus jeune et donc c'est vraiment deux concepts différents où la clientèle peut se retrouver à chaque fois et Ausha est beaucoup plus abordable que Pollen évidemment, c'est un gastro et un bistro mais l'idée c'est que peu importe qui on est peu importe la somme qu'on a à mettre à Naxté Il y a une place, quoi. Et il y a moyen de trouver quelque chose. Je crois que le premier plat chez Arma, tu as 17 euros. Donc, je veux dire, c'est ouvert à tout le monde. Et on ne veut pas se mettre une barrière au niveau des prix non plus. Pour pas que les gens se disent, ah, c'est un golf. Donc, je viens pas, j'ai pas ma place. C'est un truc prout-prout. Pour les gens riches, c'est pas le cas. Alors, on a plusieurs offres. C'est ça qu'il faut avoir conscience. Et c'est comme à l'hôtel. Oui, clairement, si on vient le samedi soir de la Saint-Valentin, ça ne va pas être notre soir à l'hôtel où les chambres vont être le moins chères. Mais le dimanche soir et le lundi soir, nos prix diminuent parce que c'est des jours où il y a moins d'affluence en termes de clients. Donc, on peut avoir une chambre aussi à ce moment-là à des prix plus abornables. Donc, on essaye vraiment de ne pas se fermer la porte de clients. Ça, c'est... essentielles pour nous. Quelle image vous voulez véhiculer quand tu penses qu'on peut faire de la très haute qualité de manière consciente et responsable ? Je crois que c'est la première chose que j'ai envie que les gens se rappellent.

  • Speaker #0

    Alors, je vais se situer un petit peu sur des questions perso. On dit souvent que quand on veut, on peut. Qu'est-ce que toi, tu en penses ?

  • Speaker #1

    C'est sûr. C'est sûr que... D'ailleurs, je veux accoucher après le 14 février et j'accrocherai après le 14 février. Je veux être là au service de la Saint-Valentin et j'y serai.

  • Speaker #0

    Quel conseil tu donnerais à quelqu'un qui voudrait peut-être se lancer dans un projet d'envergure ? Je ne dirais pas peut-être juste l'hôtellerie ou la restauration parce que pour moi, ça va au-delà de ça. C'est un engagement que vous avez.

  • Speaker #1

    Ah oui, c'est sûr. Le seul conseil, c'est d'être bien entouré. Tout seul, on n'est rien. Nous, on est là, on met de l'huile dans les rouages, on est là pour s'il y a un problème, etc. Mais la vraie force de Naxley, ce n'est pas nous, c'est les équipes qui sont derrière, c'est eux qui font battre le cœur de Naxley au quotidien, c'est l'amour qu'on met dans les assiettes, l'amour qu'on met dans le sourire qui vous accueille et dans le service que vous avez. Et ça, tout seul, on n'y arriverait pas.

  • Speaker #0

    Toi, en tant que directrice, il y aura une recommandation que tu pourrais faire à d'autres personnes dans ta position par rapport au management d'équipe ?

  • Speaker #1

    Trouver les bonnes personnes. Ne pas avoir peur d'être de temps en temps dans le jus et dans la merde, quitte à être bien entourée et être patient, mais ne jamais faire des choix en se disant Non, je vais être dans le jus, donc je vais prendre cette personne, etc. Ça ne rend ni service au client, ni service au personnel qui est en place, ni à vous. Je pense sincèrement que c'est de bien choisir les éléments.

  • Speaker #0

    Comment tu réagis quand tu fais face à un moment de démotivation ?

  • Speaker #1

    C'est dur. Comme tout le monde. Déjà, j'ai un mari, donc je crois que je partage beaucoup avec lui. Ça, ça m'aide, je pense, au quotidien énormément. Le fait d'avoir aussi un cercle d'amis, etc. Je pense que je dirais que c'est l'extra pro qui aide dans ce genre de moment. De pouvoir en parler, de pouvoir en discuter et aussi d'avoir conscience, comme moi je le disais toujours à mes patients, il y a des mauvais jours. On ne peut pas être motivé à 100% tous les jours. Il y a des jours où on a envie de tout abandonner, de tout jeter à la poubelle. Mais malheureusement, on ne peut pas le montrer. En tout cas, je crois que si j'arrivais en tirant la tête ici le matin, ce serait un problème pour les équipes aussi. Donc ça m'arrive d'être démotivée, ça m'arrive d'avoir pas du tout envie de me lever et pas du tout envie de venir, comme tout le monde et comme je pense n'importe qui qui a déjà travaillé dans une boîte. En revanche, je pense qu'il faut choisir les personnes avec qui on en parle et ne pas lâcher, parce que lâcher sur une défaite, c'est un goût. Ça a un mauvais goût, je crois.

  • Speaker #0

    Ton époux, il est aussi dans l'hôtellerie ?

  • Speaker #1

    Pas du tout.

  • Speaker #0

    Ou entrepreneur.

  • Speaker #1

    Il est entrepreneur maintenant. Avant ça, il était employé. Il vient de se lancer en tant qu'entrepreneur et il voit les joies de l'opérationnel et de devoir être dispo 7 jours sur 7. Ce qui est marrant. En plus, il se lance dans ça juste avant le bébé. Donc, c'est pas mal niveau du temps. Mais non, il n'est pas du tout dans l'hôtellerie-restauration. Après, il commence à en connaître tous les tenants et aboutissants à force d'en discuter avec moi. Mais il n'est pas du tout là-dedans. Il doit se passionner parce qu'on ne peut plus... Je deviens très piquée pour choisir nos hôtels, nos restos. Et quand je suis dans un hôtel, je ne suis pas très relaxe, je regarde tout. Donc, il apprend à ce niveau-là. Mais non, il n'a pas... Il n'a pas la même vocation.

  • Speaker #0

    Est-ce que je peux te demander ton rapport avec ton image, avec la nourriture qu'on a un peu parlé, et avec l'argent ?

  • Speaker #1

    Avec mon image ? Je n'ai jamais eu une très bonne image de moi. Je ne suis pas quelqu'un qui ait la plus grande confiance en elle de base, ni estime de soi. Mais j'en ai conscience, donc c'est déjà pas mal, je pense. Et je trouve qu'avoir une image de soi positive en tant que femme enceinte, c'est aussi assez compliqué.

  • Speaker #0

    Comment tu vis ça, toi, la grossesse ?

  • Speaker #1

    La grossesse est un process que je ne trouve pas simple, encore moins dans le milieu dans lequel je travaille, parce qu'on bouge beaucoup. Et donc, je n'ai pas laissé beaucoup de place. À ma grand-sœur, j'étais très très malade au début, donc ça a été super compliqué. Je ne l'avais même pas dit aux équipes, mais je devais m'arrêter sur la route pour être malade. Ça a été difficile de devoir garder le cap et l'énergie, le peu d'énergie que j'avais en même temps que le projet. Mais je trouve que oui, pour une femme, ce n'est pas du tout simple. On n'en parle pas beaucoup parce que c'est extraordinaire d'être enceinte et c'est une chance inouïe. de porter la vie et de pouvoir donner la vie mais c'est aussi des grands changements tant au niveau du psychique que du corps et on n'en parle pas souvent parce que c'est tellement une joie qu'on pourrait un peu effacer mais en fait c'est juste deux choses complètement séparées le fait de se sentir un peu plus mal dans son corps d'avoir des mots à droite à gauche, n'enlève pas la joie que tu as de porter un enfant un enfant En revanche, ça rend le quotidien un peu plus compliqué, je trouve. Et ça, ça a été un peu plus chaud.

  • Speaker #0

    Ça a changé tes rapports avec ta propre mère ?

  • Speaker #1

    Je pense, parce que je suis peut-être un peu plus douce.

  • Speaker #0

    Plus compréhensive avec elle ?

  • Speaker #1

    Peut-être plus compréhensible. Par contre, beaucoup moins patiente. Je suis beaucoup moins patiente qu'avant, j'avoue. Là, ma grossesse m'a rendue vraiment très, très impatiente. Mais oui, avec ma mère, je pense, et ça arrivera encore plus avec la naissance. On dit souvent qu'il faut régler tous ces conflits avec ses parents avant la naissance d'un enfant. Je ne sais pas si j'en avais beaucoup. J'imagine que j'en ai, comme tout le monde. Et ça se règle. Enfin, je veux dire, on se parle, etc. Non, ça... Ça avance plutôt positivement, je dirais, à ce niveau-là. C'est gai. Ça les a, je crois, un peu étonnées que je prenne un congé mat aussi long. Ah oui ? Parce que... Oui,

  • Speaker #0

    ta maman a eu quatre enfants.

  • Speaker #1

    Ah oui, quatre enfants. Mais c'était différent. C'est une autre époque. Elle a arrêté de travailler. C'est consacré à nous. Aujourd'hui, on a la chance de pouvoir s'épanouir professionnellement beaucoup plus qu'avant, je pense, les femmes. de se poser beaucoup plus de questions et de laisser la place à une vie pro et une vie de famille. Moi, je crois que c'est possible d'avoir les deux. C'est qu'une question d'organisation. Dire que ce sera simple tous les jours, j'imagine que ce ne sera pas le cas. Mais on a cette Ausha, en tout cas, de pouvoir allier les deux et de s'épanouir professionnellement, alors qu'avant, je pense qu'on nous mettait plus dans une autre case. et donc ça j'ai le meilleur exemple vu que ma mère a pu travailler c'est relancé dans une carrière et c'est très fort épanoui c'est très gai parce qu'elle a très envie qu'on s'épanouisse, que ses filles s'épanouissent autant qu'elles dans leur profession donc ça c'est gai et ça les a un peu étonnées que je prenne un long congé maternité mais c'est parce que ils se sont dit qu'ils allaient devoir combler des trous et c'est ça aussi qui peut faire de temps en temps plus peur mais et Je suis très confiante des équipes solides qu'il y a en dessous et qui arriveront. Je crois même que mon boulot sera plus facile en revenant de congé mat qu'en partant. Parce que personne n'est irremplaçable, que l'humain a une résilience énorme.

  • Speaker #0

    C'est aussi que tu as bien bossé avant, en amont, que tu as préparé le staff.

  • Speaker #1

    Il me reste deux gros recrutements à faire et puis j'ai huit semaines pour trouver deux personnes clés et puis je serai tranquille.

  • Speaker #0

    T'es-t-on jamais si un éditeur... expérimenté, couteau de glace à en vue de cet épisode. C'est important pour toi de les rendre fiers, tes parents ?

  • Speaker #1

    Ah oui. Et à mon avis, probablement deux fois plus qu'une autre personne, parce que tu te sens redevable,

  • Speaker #0

    peut-être.

  • Speaker #1

    Tu te sens redevable et quand tu travailles dans un projet familial, tu as l'image de tu es la fille d'eux. Et je leur ai toujours l'étiquette. On ne va pas me l'enlever. Je suis la fille de Bernard et Françoise Julie et ils ont créé le projet et j'ai décidé de travailler dedans. Je savais où je mettais les pieds. Mais du coup, tu as toujours un peu ce sentiment de syndrome de l'imposteur qui te dit, j'ai peur que les gens pensent que je suis là parce que je suis la fille, ce qui est en partie vrai, mais ce qui te donne envie de faire tes preuves quatre fois plus qu'une autre personne, de travailler quatre fois plus dur. Et mes parents sont des gens, ils sont hyper travailleurs, etc. Ils ne nous mettent pas de la pommade sur le dos. Ils sont limite plus durs avec nous qu'avec d'autres employés, je pense.

  • Speaker #0

    Ton rapport avec la nourriture ?

  • Speaker #1

    Je suis une fan de nourriture, c'est un vrai problème. Je ne pourrais n'être qu'un fromage tellement je suis fan de fromage. Je suis une gourmande de la vie. Je ne suis pas une fille qui aime la salade et les légumes. Je me force par la nature des choses et par le...... principe de santé, mais si je pouvais me nourrir uniquement de gorgonzola, je pense que je le ferais.

  • Speaker #0

    Et avec l'argent.

  • Speaker #1

    Avec l'argent, il faut gagner de l'argent pour vivre, pour avoir un certain confort de vie. Donc, il y a cette envie-là, et puis de pouvoir... Je dirais que moi, l'argent, j'ai surtout envie d'en gagner pour mes enfants, pour pouvoir leur garantir un confort de vie que moi j'ai pu avoir grâce à mes parents, des études, de pouvoir voyager, de pouvoir explorer le monde comme ils l'entendent. Et donc je ne pense pas que l'argent fait le bonheur, mais je pense que ça simplifie beaucoup de choses de temps en temps. Et ça permet malheureusement encore pour pouvoir voyager même. malheureusement des grandes écoles, etc. Il y a encore un peu une éducation de temps en temps à deux vitesses. Et donc, je crois que l'argent peut être un moteur de facilitateur dans la vie, plus. Ce n'est pas un besoin non plus absolu de gagner plein d'argent et de faire que de l'argent. L'idée, c'est de pouvoir garantir un certain confort et plus une facilité, je dirais. Ce n'est pas un but ultime. C'est plus vraiment un facilitateur, je dirais.

  • Speaker #0

    Quelle est pour toi la clé d'un bon équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle ?

  • Speaker #1

    Mon mari ne trouve pas que j'ai déjà un bon équilibre entre vie pro et vie privée. Ça devrait savoir être déconnecté, mais ce n'est pas mon fort. J'arrive difficilement à éteindre mon téléphone.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as un petit moment pour toi dans la journée ?

  • Speaker #1

    Mes trajets en voiture. J'habite à Bruxelles et je viens ici tous les jours. J'ai 1h40 de voiture par jour où je suis toute seule. Alors, de temps en temps, je fais des calls. Mais entre 7h30 et 8h30 du matin, je suis... toute seule dans ma voiture, j'écoute la radio. Et c'est un bon moment pour moi-même, mais c'est aussi un bon moment pour couper. Alors, on ne coupe pas toujours très bien, mais je veux dire, ça me permet en tout cas d'avoir un peu un sens de décompression. Et j'avais également ça quand je travaillais à l'hôpital, parce que je travaillais en banlieue parisienne. Et j'avais une heure de métro de chez moi à l'hôpital Paul-Brus. Et du coup, ça aussi, ça te permet de prendre du temps. Sinon, mon temps, j'aime le prendre avec les gens que j'aime.

  • Speaker #0

    T'es pas trop une solitaire ?

  • Speaker #1

    Non, zéro.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a quelque chose que tu voudrais dire à la personne qui partage ta vie ?

  • Speaker #1

    Merci, juste. Parce que c'est déjà une grande chance de pouvoir partager au quotidien avec lui et de créer une famille. Ça, c'est notre plus grand défi en 2025, je crois. Donc, ça va être pas mal.

  • Speaker #0

    Je la demande souvent. C'est ta routine beauté, ta routine bien-être, matin et soir.

  • Speaker #1

    Alors le soir, j'adore prendre un bain. Je suis une fana de bain. C'est aussi un peu mon sens de décompression. J'en prends beaucoup et ce n'est pas bon pour l'écologie. Je m'excuse de ça à la terre, mais j'avoue que moi, le bain, c'est vraiment un de mes moments phares de fin de journée. Et ma routine beauté le matin, c'est très rapide parce que j'adore pouvoir passer 15 minutes de plus dans mon lit. Donc je dirais que c'est vraiment une douche rapide, le minimum dans mes cheveux et je me maquille un petit peu. Mais je n'ai pas une... J'ai une crème que je mets le matin et puis je me maquille et il baste à cosy. Ce n'est pas trop une vraie routine avec 10 000 crèmes, etc. J'avoue.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a un mantra ou une citation qui te parle particulièrement, que tu pourrais nous partager ?

  • Speaker #1

    C'est dans les nuits les plus sombres qu'on voit les étoiles les plus brillantes. Parce que dans l'horeca, il y a quand même beaucoup de rebondissements où il faut se réveiller. C'est toujours dans les moments les plus compliqués qu'on voit les personnes qui nous aident le plus, les personnes qui croient le plus au projet. Et donc, je pense que c'est dans ces moments-là que le meilleur se révèle. Et je le pense aussi quand je travaillais à l'hôpital. L'hôpital en oncologie, ce n'est vraiment pas la joie. Surtout que j'étais en oncologie digestif, donc c'est moyenne durée de vie de six mois. Donc, ce n'est vraiment pas tout le temps la joie. Je crois que j'ai vu les plus belles personnes que je n'ai jamais rencontrées dans ma vie viennent de là. Et la plus grande de l'humanité se retrouve là.

  • Speaker #0

    Tu as été confrontée à la mort.

  • Speaker #1

    Ah oui, quotidiennement.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu en tires ? Que la vie est courte ? Qu'il faut la vivre vite ? Bien ? Pleinement ?

  • Speaker #1

    Alors la vie est courte, ça c'est sûr. Et il faut la vivre pleinement, ça je suis sûre aussi. Mais qu'est-ce que j'en retiens de cette expérience à l'hôpital ? C'est l'humanité. J'ai rencontré les personnes les plus belles que je connaisse au sein de cet hôpital. Je ne crois pas qu'elles m'entendent, parce qu'elles sont françaises. Mais c'est vraiment des personnes qui, peu importe leur statut, peu importe... qu'elle soit la dame qui s'occupe du ménage, à la dame qui amène leur pas, à la secrétaire hospitalière qui accueille les gens. Ces personnes ont un sens de l'humain et de rendre un mini peu de dignité à des personnes qui n'en ont plus beaucoup, à des moments de vie très difficiles qu'on ne peut pas imaginer. On ne peut vraiment pas imaginer ce qui se passe tant qu'on n'a pas à travailler dans un service hospitalier. Et on ne peut pas se rendre compte de ce travail-là. Mais si on a le malheur de côtoyer ces personnes, elles nous rendent un peu de soi, elles nous apprennent beaucoup. Donc je crois que c'est assez beau. Il y a eu un podcast de France Inter avec une dame qui s'appelle Clémentine, qui est décédée du cancer du pancréas. Et qui était au sein du... De Paul Brousse, du service d'oncologie, en tout cas, je pense qu'elle reflète vraiment l'humanité de ce service. Et pour avoir travaillé dans d'autres services très difficiles, c'est là qu'on voit le meilleur de l'humain. On voit le pire aussi, mais on voit le meilleur.

  • Speaker #0

    Je mettrai le podcast en lien, en description de l'épisode.

  • Speaker #1

    Oui. Très bien. Ça vaut la peine d'être écoutée. Oui,

  • Speaker #0

    je l'écouterai avec grand plaisir. Pour terminer, dernière question. Qui appelles-tu quand tu as besoin d'un conseil ?

  • Speaker #1

    Ma sœur. Ah bon ? Ma pauvre sœur Émilie. se fait souvent appeler entre 18h et 20h quand je suis sur la route pour rentrer et que j'ai besoin soit de vider mon sac, soit d'un conseil, soit d'une écoute. Je suis très, très proche d'elle. Elle est super différente de moi, mais c'est ma grande sœur et pour rien demander, je la changerais. Donc, c'est elle que j'appelle en premier. Et elle s'appelle Émilie Jolie en plus.

  • Speaker #0

    Ah oui, c'est beau, c'est poétique.

  • Speaker #1

    Voilà, exact. Elle le porte très bien. Il faut avoir une grosse personnalité, un peu solaire. Et donc, elle le porte bien, je trouve.

  • Speaker #0

    Eh bien, écoute, merci beaucoup, Clémentine.

  • Speaker #1

    Avec plaisir.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté cet épisode d'Audace. Si cette conversation vous a plu, il y a quelques façons simples de m'aider à faire grandir ce podcast et donc à attirer toujours plus d'intervenants de qualité. Premièrement, abonnez-vous pour ne rater aucun épisode. Ensuite, vous pouvez, par exemple, partager cet épisode autour de vous. C'est grâce à vous qu'Audace peut toucher. toujours plus de monde. Et enfin, rejoignez-moi sur les réseaux sociaux sur lesquels je suis très active. J'adore échanger avec vous via ces canaux et avoir l'opportunité de vous faire découvrir les coulisses de ce métier. Vous pouvez me retrouver sous le nom d'Audace Podcast ou encore sous mon propre nom, Chloé Jeunico. Je vous remercie infiniment et à très vite pour de nouveaux épisodes.

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Description

Dans cet épisode du podcast "Odace", Chloé Genicot reçoit Clémentine Jolly, directrice des opérations du complexe hôtelier Naxhelet. Clémentine partage son parcours atypique, passant de psychologue à la tête des opérations d'un hôtel prestigieux. Elle évoque les valeurs familiales qui ont guidé ce projet, l'importance de l'équilibre entre vie professionnelle et personnelle, et leur engagement écoresponsable. Clémentine discute des défis rencontrés, notamment la transition vers l'agriculture biologique et la gestion d'un golf écologique. Elle souligne l'importance de la résilience face aux crises et de la passion pour offrir une expérience client exceptionnelle.


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Références mentionnées dans le podcast :



A PROPOS D'ŌDACE

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Chaque vendredi, Chloé Genicot accueille une personnalité pour discuter de business, bien-être et développement personnel. Dans un monde en perpétuelle évolution, les intervenant·e·s du podcast apportent de l’inspiration et l’information sur des sujets variés tels que le wellness, la parentalité, la carrière, le sport, l’alimentation, la beauté et la santé.

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Transcription

  • Speaker #0

    Audace.

  • Speaker #1

    Place à l'audace. Au travail, en famille, dans nos projets ou dans nos rêves, peut-on réellement concilier ambition et épanouissement personnel ? Comment s'aligner pour mieux briller ? Chaque vendredi, dans Audace, j'invite des personnalités passionnées à partager leurs aventures, leurs réflexions, leurs défis et leurs moments clés. Qu'ils soient artistes, Entrepreneurs, sportifs, experts ou anonymes, tous nous montrent que prendre des risques, oser être audacieux, se réinventer ou simplement croire en soi peut véritablement transformer nos vies. Trop souvent, j'ai rêvé que mes échanges puissent être entendus par le monde entier. Qu'une phrase, qu'un mot glissait à un moment particulier dans la vie de quelqu'un, puisse l'aider ou l'inspirer. Aujourd'hui, grâce à ce podcast, j'ai le privilège de rendre cela possible. Je suis Chloé Junico. Bienvenue dans Audace, un podcast indépendant. Dans cet épisode, nous avons l'immense plaisir d'accueillir Clémentine Joly, directrice des opérations au sein du prestigieux complexe hôtelier Naxley, un projet familial emblématique qui allie excellence et engagement. et co-responsable. Avec un parcours aussi atypique qu'inspirant, Clémentine nous invite à découvrir son univers. Nous parlerons des choix décisifs qui ont marqué son parcours, de l'équilibre subtil entre vie professionnelle et personnelle et de la passion qui l'anime dans sa quête de l'excellence. Entre gestion opérationnelle, valeur familiale et initiatives durables, Clémentine partage avec élégance et lucidité ses clés pour réussir dans un secteur à la fois exigeant et gratifiant. Un témoignage riche en enseignements pour toutes celles et ceux qui aspirent à conjuguer ambition, authenticité et impact. À titre personnel, j'ai adoré ma conversation avec Clémentine. À 8 mois de grossesse, elle a pris le temps de m'accueillir avec une immense générosité et de se livrer sans détour à mon micro. Je tiens à la remercier chaleureusement pour ce moment privilégié. Vous allez le découvrir, sa vision du management est à la fois inspirante et profondément en phase avec mes propres valeurs. D'ailleurs, petite parenthèse, elle est actuellement à la recherche de talents pour renforcer son équipe. Si vous êtes en quête d'un environnement où le care ou l'humain sont au centre des priorités, je ne peux que vous encourager à postuler. C'est exactement ce type de manager, attentif et authentique, qui me motive et m'inspire moi personnellement profondément aujourd'hui. Si vous voulez découvrir davantage les coulisses d'audace du podcast ou plonger dans ma vie de podcasteuse, je vous invite à me retrouver sur ma chaîne YouTube Chloé Jeunico. ou bien même sur tous les réseaux sociaux sur lesquels en fait je suis bien active. Et si vous pensez à une personne inspirante qui aimerait partager son histoire dans un prochain épisode, n'hésitez pas à m'écrire à l'adresse mentionnée en barre d'infos. Allez, installez-vous confortablement, laissez-vous porter par cette conversation et restez bien jusqu'à la fin de l'épisode pour ces petites questions bonus qui, d'après vos retours, vous plaisent toujours beaucoup. Bonne écoute ! Bonjour Clémentine !

  • Speaker #0

    Hello !

  • Speaker #1

    Merci de me recevoir dans ce magnifique endroit. Je suis aujourd'hui au Naxalais et c'est absolument somptueux. Avant de parler de ce magnifique projet, j'aimerais te demander s'il te plaît de te présenter.

  • Speaker #0

    Moi, je m'appelle Clémentine Joly. Je suis la dernière de la famille Joly. Donc, j'ai quatre frères et sœurs et deux parents. Je suis enceinte d'un petit garçon qui doit arriver dans huit semaines. J'ai commencé à travailler à Naxley il y a trois ans maintenant. Avant ça, j'étais psychologue, enfin je suis psychologue clinicienne. Et j'ai travaillé à la PHP, qui est l'association des grands hôpitaux de Paris, en tant que psychologue clinicienne dans un département d'oncologie pendant quatre ans. Et j'ai arrêté après le Covid, parce que le Covid et l'hôpital, ça a été compliqué. Et j'avais très envie de rentrer dans le projet familial déjà. Avant, mais ça a vachement mûri, je dirais, lors de mon premier emploi. Et donc, j'ai manifesté mon intérêt auprès de mes parents pour rentrer dans le projet à ce moment-là. Et ma mère, qui travaillait beaucoup, était ravie que quelqu'un vienne l'aider pour tout le pôle plus hôtelier et restauration.

  • Speaker #1

    Oui, ta fonction aujourd'hui, c'est directrice des opérations.

  • Speaker #0

    Directrice des opérations pour tout ce qui est hospitalité. Donc, les séminaires, le wellness, l'hôtel, les deux restaurants. Le golf. Avec ma mère, évidemment. J'ai un de mes frères qui travaille aussi dans le projet, que tu as croisé du coup. Et lui, il s'occupe de toute la partie agroalimentaire, donc de la ferme, de notre boulangerie qui se retrouve à l'entrée du domaine et des maraîchages qui alimentent nos deux restaurants. En plus de ça, on a un projet de vignoble qui devrait naître en 2025-2026, un peu en fonction des derniers permis et des dernières études. Et donc, il s'occupe de toute la partie viticole aussi, qui va être un gros, gros, gros dossier pour nous sur les années à venir. Et voilà, il a d'autres mandats à droite, à gauche, mais c'est vraiment son corps business ici dans les opérations du domaine en lui-même. Et ma mère, elle travaille, elle chapeaute un peu le tout maintenant et elle m'a laissé prendre un peu plus de place au niveau des opérations. Et elle s'occupe aussi de chapeauter notre autre hôtel, le terme de Chauffontaine, à Chauffontaine.

  • Speaker #1

    On va y revenir un peu de tous ces grands projets. Avant ça, j'avoue que j'avais une petite question qui me travaillait. Quand soi-même on devient psychologue ? Alors, en toute franchise, j'ai moi-même une maman psychologue de formation, danseuse de profession, mais psychologue de formation, une belle mère qui est psychiatre, nombreuses thérapies à mon actif. Alors ma question est la suivante, pourquoi la psycho ?

  • Speaker #0

    Pourquoi la psycho ? Alors j'ai commencé par médecine pour 100% transparente, que je n'ai pas réussi. Et puis j'ai posé la question, qu'est-ce que je vais faire ? Est-ce que je vais faire infirmière ? Je voulais être très fort dans le soin. C'est quelque chose qui me parle beaucoup, l'humain, le soin, la personne. Donc, j'ai pas mal réfléchi. Puis, je me suis dit, pourquoi pas la psycho ? Mais c'était un peu, on va voir. Et j'ai commencé, j'ai adoré. J'ai fait mes stages à chaque fois dans des hôpitaux, à la Louvière, à Bruxelles, dans des départements d'onco et dans des départements de gériatrie. Et en fait, j'ai adoré. Donc, j'ai fait mon mémoire là-dessus. J'avais vraiment ce côté humain et médical, sans avoir le côté médecin, etc. Donc c'est assez chouette comme boulot. C'est très prenant émotionnellement. Donc c'est peut-être aussi pour ça, à un moment que j'ai arrêté, je m'étais toujours dit, je me donne à fond et je suis un rayon de soleil pour mes patients. Mais le jour où je n'y arrive plus, il faut que je puisse le dire et que je parte bien. Parce qu'à ce moment-là, on ne peut pas aider les gens, sinon on est moins bien. Donc, c'est un peu comme ça que je suis tombée dans la psycho. Et au final, là, travailler dans l'hôtellerie-restauration, ça reste de l'humain. Je dirais 98% de mon travail, c'est que de l'humain. Qui passe par les recrutements, de voir les gens, le sens de l'accueil et être proche de ses équipes. En fait, c'est de la psycho. Donc, au final, je ne suis pas très, très loin du truc. Et la psycho, c'est une discipline que... que je trouve passionnante, qui te prend de plus en plus de place dans la société, qui a de plus en plus de reconnaissance. Donc ça, c'est cool aussi. Tu le dis toi-même, tu vois, tu as pas mal de thérapie à ton actif. C'est plus du tout un tabou de le dire. Les gens sont beaucoup plus libérés. Alors avant, on disait un peu, c'est un truc de nana. Ça aussi, c'est fini, je veux dire, il n'y a plus du tout de honte. Tous les hommes font des thérapies et il y en a plein. Donc il y en a vraiment qui sont adaptés à tout le monde. Puis moi, je ne suis pas le gourou de la psycho, donc c'est juste faire un truc qui te fait du bien. Du yoga le matin, ça vaut une séance de psycho.

  • Speaker #1

    Comment tu t'es construite dans une famille d'entrepreneurs, visionnaires et très engagés ?

  • Speaker #0

    Alors, mes parents sont devenus entrepreneurs il y a 10 ans. Donc il y a 10 ans, moi j'avais 21 ans, donc j'étais déjà dans le processus de mes études universitaires. Et ce qui est très, très... cool avec nos parents, c'est qu'ils ne nous ont pas mis dans un moule en nous disant nous on va être entrepreneurs et vous le serez aussi. Dans les cinq enfants, ma grande sœur aînée, elle est architecte de formation, elle a créé sa marque de sport, éco-responsable belge qui s'appelle Mouv360, mais de base elle était architecte. Mon frère Charles-Edouard qui travaille avec nous, il a d'abord fait des études de gestion. Il a un peu travaillé ailleurs et puis il s'est spécialisé en agroalimentaire. Mon frère Nicolas, il est diplomate, donc rien à voir. Il a d'abord eu l'histoire et puis il a fait le concours diplomatique. Et ma sœur, elle a fait la philo. Et puis depuis, elle bosse dans des maisons de vente et elle est spécialisée en arts tribals et arts océaniens. Donc, on a tous eu des parcours assez libres et pas du tout fixes en mode. Vous allez faire la gestion parce que vous allez être entrepreneur. Ce n'était pas du tout le but. Ils ne nous ont pas mis dans une case. Alors, ils ont dit, nous, on fait ce projet parce qu'on y croit. et qu'on veut mettre en valeur le territoire, mais pas parce qu'on veut que vous fassiez ça plus tard.

  • Speaker #1

    Ici, chez Naxalet, on sent qu'il y a le care pour l'équipe. Sur Audace, on parle beaucoup d'épanouissement pro-perso, et c'est quelque chose que notre génération recherche beaucoup, un espèce d'épanouissement au travail professionnel. Ici, on ressent, et tu le dis bien toi-même en tant que manager de tes équipes, tu prends soin.

  • Speaker #0

    Alors, ce n'est pas toujours facile parce que l'horeca, en tout cas, ce n'est pas le milieu le plus simple. Et en tant que manager, tu apprends tous les jours. On fait des erreurs aussi. On est loin d'être parfait. En revanche, je pense qu'être proche, montrer qu'on est là, prendre le temps de discuter, même si c'est cinq minutes, connaître les prénoms de tout le monde, ça change vachement. Et comme tu le dis aujourd'hui, si tu ne t'épanouis pas au niveau pro, tu changes en fait. On a beaucoup moins. Je pense que les gens de notre âge ont beaucoup moins cette idée de se dire je suis dans une cage, je dois y rester, en fait je ne suis pas bien, je bouge Et dans le réca, c'est déjà un milieu qui bouge beaucoup comme ça. Donc c'est difficile de garder les gens sur des très longs termes. C'est trop gai si tu peux le faire. Mais on sait que c'est des gens qui bougent quand même potentiellement beaucoup plus que dans d'autres professions. Et donc le temps où ils sont là, il faut qu'au moins ils soient bien, ils soient chouettes. Après, on est loin d'être parfait, comme je dis. Donc, ce n'est pas toujours rose non plus.

  • Speaker #1

    Quelles sont les valeurs que tes parents vous ont inculquées ?

  • Speaker #0

    Le travail, d'abord. Le travail, je pense qu'en entreprenant ici, ils ont tout fait de A à Z à 2 en n'étant pas hôteliers de base. Pour lancer une machine comme ça, ils ont eu besoin de beaucoup d'aide et il y a beaucoup de personnes qui ont participé au projet. Ils ont une rage de travailler qui est assez grandiose, des fois un peu trop. Que moi, je leur dis de temps en temps, je ne suis pas prête à avoir votre vie, je veux plus d'équilibre. Mais ils ont vraiment une valeur du travail. On ne reste pas les bras croisés. Ils sont dans l'action. Ils sont dans l'action, on avance, on est drive et solution. Donc ça, c'est vraiment, je dirais, la valeur première. Et puis après, il y a les valeurs familiales qui sont vraiment ancrées. Nous, la famille, c'est assez important. Déjà, on a une famille nombreuse. On a la chance de bien s'entendre, donc ça aussi, c'est une grande chance. Travailler en famille, ce n'est pas toujours simple, mais on y arrive, même si on n'est pas toujours d'accord. Mais je dirais vraiment cette idée de famille qui est hyper présente et qu'on transmet, je pense, aussi à nos équipes. Alors, mes parents, ils les appellent monsieur et madame. Moi, c'est Clémentine. Tout le monde me connaît comme Clémentine. Je veux dire, on passe dans les cuisines. Même mon père, s'il ne travaille pas ici. Il va passer dans les cuisines, il va passer dire bonjour. Les gens le connaissent parce qu'il y a cette présence et cet esprit familial. Et ça se ressent aussi au fait du personnel. Mon père fait un peu le pitre de temps en temps, il danse. Moi, je suis là, ouf, c'est un peu gênant. Mais je crois qu'il n'y a pas ça dans toutes les boîtes. Donc, c'est peut-être ça qui fait la différence, nous, au quotidien.

  • Speaker #1

    Tu pourrais nous décrire Naxalet ?

  • Speaker #0

    Alors Naxalet maintenant c'est aussi beaucoup plus large, donc ça a commencé comme un hôtel, deux restaurants, un golf, des salles de séminaires et un wellness. Et avec l'arrivée de Charlie qui est mon frère, ça a grandi, grandi, grandi et c'est devenu ce qu'on appelle les terres du Val, un domaine où on développe des projets éco-responsables qui ont du sens pour nous, qui sont en adéquation avec nos valeurs. Et donc, il y a en plus une ferme, une boulangerie, un vignoble, un maraîchage. Et tout ça fonctionne ensemble pour créer une expérience unique pour nos clients. Et donc, c'est un pôle d'agrotourisme, comme ça existe vachement en Italie, qui propose de la haute qualité tout en respectant l'environnement. Et tous nos projets respectent cette charte-là.

  • Speaker #1

    C'est un sacré défi.

  • Speaker #0

    Donc, on n'a pas choisi la facilité. Non.

  • Speaker #1

    Oui, vos parents ont pris. des clics. On peut parler un peu de l'histoire de la ferme de Grosse Culture à l'origine qu'ils ont totalement changé. Je pense que c'était en 2004.

  • Speaker #0

    Oui, c'est mon père qui a mis ça en marche. Maintenant, ça va faire 20 ans qu'ils ont déjà décidé de changer une ferme de Grande Culture en ferme 100% bio. À l'époque, aujourd'hui, ça nous paraît plutôt normal. Il y a 20 ans, on les a traités de singes lémentaux en disant... Mais non, il faut rester dans le conventionnel, c'est là qu'on fait de la marge, c'est là qu'on fait du volume, vous êtes fous de vouloir changer les choses. Et ils se sont dit, bon, on va commencer par ça. Donc ils ont commencé par, je dirais que c'est un peu le premier pas qu'ils ont fait là-dedans, c'est le changement de la ferme en bio. Et puis s'en est suivie une vraie réflexion agronome de respect de la terre, de cycle de culture, etc. pour que les cultures se nourrissent entre elles, de jachères entre les parcelles. Et tout ça, ils ont mis en place et c'est le premier pas qu'ils ont fait, je dirais, un peu dans le projet d'agrotourisme. Et puis il y a 15 ans environ, dans leur tête, ils avaient... Comme ils le disent, la chance d'avoir reçu un territoire qui était grand et qui était inutilisé, ils se sont dit, qu'est-ce qu'on fait ? Soit on laisse comme ça, soit est-ce qu'on vend ? Ou est-ce qu'on essaie de faire quelque chose ? Il y a une étude de Deloitte qui est sortie à ce moment-là, qui disait qu'il manquait des golfs en Belgique, notamment dans la région de Namur et de Liège. On a de la chance, on est tout pile entre les deux. Et donc ils se sont dit, ok, on va faire ça. Je me souviens que la première fois qu'ils nous en ont parlé, je devais avoir 16 ans, un truc comme ça. J'aurais dit, vous êtes complètement fous. Vous allez nous ruiner, ça va droit dans le mur, on n'est pas hôtelier, vous êtes des malades. Ils se sont dit, ouais, ouais, ils nous ont écoutés à moitié, ils se sont lancés à deux là-dedans. Maman qui s'était occupée de nous, franchement, pendant longtemps, s'est lancée à pleine balle là-dessus. Et ils ont développé Naxley par la suite, il y a dix ans. Mais le projet a mûri il y a quinze ans dans leur tête, je dirais. Il y a eu deux ans de travaux, quasi deux ans de demandes de permis. Et ça a ouvert en 2014. Donc ça fait dix ans que ça a ouvert. Et déjà il y a dix ans, ils ont décidé de le faire avec la même réflexion que la ferme. C'est-à-dire ne plus penser que rentabilité, mais réfléchir à faire de la rentabilité, parce que ça reste un business, mais différemment. Et donc, quand ils ont pensé le projet Nexley, ils ont pensé responsabilité, respect de la terre, respect de l'humain. Donc, au-delà d'utiliser des entreprises belges pour faire les travaux en bureau d'architectes liégeois et des matériaux 100% belges, ils ont créé tout un système qui, aujourd'hui, a tellement de sens, avec des panneaux photovoltaïques solaires, thermiques. Dans nos toilettes, ce qui peut paraître des fois dans un hôtel 4 étoiles bizarre, c'est de l'eau de récupération d'eau de pluie, donc elle est un peu sale des fois. Donc ça peut étonner les clientèles parce qu'ils peuvent avoir une petite couche de dépôt au-dessus de l'eau. Et donc ils disent, on n'a pas nettoyé mes toilettes, ce n'est pas le cas. C'est juste qu'on récupère l'eau de pluie des toitures pour les chaises d'eau. Il y a un système de pompe à chaleur. Le golf est 100% bio, aucun produit phyto. que de la récupération d'eau de pluie. Je veux dire, ça va vraiment loin.

  • Speaker #1

    Pour moi qui ne suis pas golfeuse, peut-être un jour et pas encore, tu peux expliquer un peu plus cette recherche au niveau du golf qui est bio, comme tu dis ?

  • Speaker #0

    Alors, de base, si on pense à un golf, il y a très peu... Et d'ailleurs, il y a eu, je crois, il y a deux ans, une très grande sécheresse en France et pas mal de scandales sur l'utilisation de l'eau. Les gens voient le golf comme quelque chose un peu de contre-nature parce que l'herbe doit être... tellement nickel, toujours à arroser, etc. Nous, on a pris le contre-pied de ça et on a décidé de le faire bio. Et il est labellisé Géo, qui est aujourd'hui le label pour ce type de terrain sportif. Et c'est bio, pourquoi ? Parce qu'on n'utilise aucun produit phyto, aucun produit toxique, etc. pour la nature. Donc ça, c'est le premier truc. Et de deux, nous, on a une utilisation raisonnée de l'eau. Donc on n'arrose que les départs et les arrivées. tout le terrain. Et c'est que de la récupération d'eau, de pluie aussi, qui fonctionne avec des bassins d'orage qui se remplissent. On a la chanson belgique qui pleuve beaucoup. Donc, on a des bassins qui sont en réserve et des étangs qui sont en réserve et qui permettent d'arroser. Et donc, il n'y a jamais un millilitre d'eau de ville qui a été utilisé pour arroser ce golfe. Jamais, jamais, jamais. Et aucun produit néfaste pour l'environnement. Et on le voit en fait, parce que du coup, on a des abeilles par centaines et on a des ruches aussi. On a plusieurs espèces qui sont revenues dans la région, dont un Milan royal, etc. Parce que l'environnement est très préservé et très propice à la faune et la flore.

  • Speaker #1

    Tu l'as dit, en Belgique, il pleut, il n'a plus beaucoup, surtout en été 2020, si je ne me trompe pas. Dans la région des pluies torrentielles, même dévastatrices, pardon.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    Suite au Covid. Donc 2019-2020, c'est des années un peu compliquées pour vous, pour la région. Et c'est aussi l'année où toi, tu as décidé de faire ce shift et de venir rejoindre l'entreprise familiale.

  • Speaker #0

    2022, moi, je suis arrivée un peu après les inondations.

  • Speaker #1

    Comment vous vous êtes relevé de ça ?

  • Speaker #0

    C'est compliqué. Franchement, l'hôtellerie-restauration, on a pris pour son grade, si je peux dire. On a eu le Covid. Après ça, on a eu les inondations qui ont spécialement touché notre hôtel à Chauffontaine. Même si on a la chance d'être... en hauteur. Et puis, nous, on a eu un incendie en 2024. Donc, on a un peu cumulé toutes les merdes, si je peux dire. Ce n'est pas simple. Du coup, c'est se relever et devoir continuer et rester positif et montrer aux équipes qu'on reste positif. Mais c'est des années, en termes de rentabilité, qui n'ont clairement pas atteint ce qu'on aurait espéré. Après, on a la force d'avoir notre clientèle qui est restée, qui est fidèle et donc qui nous font tenir et on est là. On avance, on continue et on y croit profondément. Moi, je crois sincèrement en ce qu'on fait. Et donc, à partir du moment où on croit à la racine profonde du projet, je crois que c'est ça qui permet de se relever le matin. Le soir de l'incendie, on est tous revenus.

  • Speaker #1

    C'était un incendie, quoi, accidentel ?

  • Speaker #0

    Accidentel, oui. D'abord, il y a nos équipes qui ont méga bien géré. Il n'y a pas eu de blessés. L'évacuation s'est faite dans le calme, alors que c'était sous la pluie. Ils ont respecté toutes les procédures. Mes parents habitent à côté, donc ils sont arrivés très rapidement. Moi, je venais d'arriver à Bruxelles quand les équipes m'ont appelée. Donc, j'ai ressauté dans ma voiture pour revenir. Et ce qui fait qu'on se lève le lendemain, c'est de se dire, bon, OK, qu'est-ce qu'on fait ? Comment ? Qu'est-ce qu'on fait de ça ? Est-ce qu'on s'assoit et qu'on pleure ? Ben non, c'est pas comme ça que ça marche. On va en prendre, on va faire une opportunité, on va faire quelque chose de mieux. dire qu'on n'a pas pleuré c'est faux on a toutes les deux pleuré et Françoise et moi mais à des moments différents Françoise c'est ta maman je l'appelle pas maman ici, j'appelle toujours Françoise au travail d'accord pour garder un peu cette distance et dire maman en pleine réunion c'est pas ouf au travail c'est Françoise mais je veux dire on a pleuré vraiment à des moments super différents moi je crois que j'ai pleuré ça s'est passé un jeudi soir, j'ai pleuré le vendredi à 16h et je crois que ma mère elle a pleuré le samedi matin... Donc, heureusement, c'était en décalage. Donc, ça permet de tenir aussi plus le coup. Et puis, il y a les équipes, quoi. En fait, jusque 3h du matin, les équipes étaient là. Le chef, il a relancé sa cuisine sans gaz. Quand on a pu regagner le bâtiment, que les clients ont pu regagner le bâtiment. Et les clients ont eu un dîner. Je veux dire, quand tu vois ça, le lendemain, tu as la rage pour continuer et te dire, bon, ben... C'est dingue parce qu'il doit croire au projet, le chef, pour se dire non, c'est pas grave, je ferme ma cuisine, ciao bye, les clients. Non, non, il est retourné, il a dit au gars, ok, en fait, maintenant, on va faire un service de dingue et les clients, ils vont vivre l'expérience encore mieux que ce qu'on avait prévu. Donc, c'est des choses comme ça qui te donnent envie de te dire, bon, il faut continuer, il faut se relever et on va en faire une opportunité. Donc, on se renouvelle, on se pose des questions, on se dit, OK, il y a eu un incendie, pas de bol, c'est juste un accident, personne n'y pouvait rien, mais qu'est-ce qu'on en fait ? Et bien là, on s'est dit, on va développer une partie extérieure, on va en faire quelque chose de nouveau, on va faire un truc de mieux, parce que je pense vraiment que le soin, maintenant, a du sens et que les gens s'accordent plus de pauses, etc. Donc, développer. Encore plus, cette partie va nous ramener une autre clientèle également. Mais c'est compliqué parce qu'il faut gérer les équipes, le chômage qu'il faut mettre en place derrière, les rassurer. Puis il y a les clients. Alors il y a des clients super sympas qui disent qu'on prend trop, on est trop désolés. Il y a des clients qui se fâchent parce qu'ils avaient espéré passer leur week-end là et qu'on n'a pas pu leur offrir. Donc ça, ça a été aussi pour la réception. Un travail assez franchement de petite souris ardue parce que c'est chouette quand la personne réagit bien, mais c'est nettement différent quand la personne est un peu plus agressive au téléphone. Donc c'est vraiment un travail d'équipe, je dirais, et qui fait que la résilience vient parce que tout le monde continue.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui te drive toi tous les jours ? Parce qu'il y a deux pans, je veux dire, il y a le business familial avec des valeurs incroyables que je rejoins pleinement. Et puis tu as aussi ton exercice. Ta fonction en tant que chef des opérations, en tant que directrice des opérations, qui est en fait assez pratico-pratique.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Alors moi, j'adore le pratico-pratique. Je suis quelqu'un de... J'adore organiser, j'adore mettre des choses en place. Je suis assez carrée. Et donc ça, ça m'amuse déjà beaucoup. Il y a l'idée de mettre en place des projets et d'avoir toujours... Moi, je n'ai pas une journée qui est...

  • Speaker #1

    J'avais été demandé de la journée type.

  • Speaker #0

    Je n'en ai pas vraiment. Je n'en ai pas vraiment. J'arrive ici ou au bureau.

  • Speaker #1

    Mais c'est 7 sur 7 ?

  • Speaker #0

    Ce n'est pas 7 sur 7 parce que... Donc moi, je prends des jours de manger quand même. Mais je suis toujours joignable 7 sur 7. Et les équipes le savent. Et les équipes me contactent 7 sur 7. Mais je ne suis pas 7 sur 7 sur site. C'est impossible pour ma vie privée. pour mon équilibre à moi et ma vie familiale aussi. Donc, il faut trouver un juste milieu là-dedans. Mais qu'est-ce qui me drive ? Je dirais, c'est mettre en place des projets. J'adore les nouveaux en date, les deux restaurants qu'on a vraiment changés. On va en parler. Et ça, c'est hyper kiffant au quotidien. Je veux dire, il y a peu de personnes à 30 ans qui ont cette Ausha. Et moi, j'ai... Cette chance parce que mes parents ont créé le business et j'en suis hyper reconnaissante parce que j'aurais probablement pas créé le projet. Mais du coup, ça me donne l'opportunité de grandir, de prendre des responsabilités, de faire des erreurs, de m'améliorer et de créer des projets. Et ça, à 31 ans, c'est une vraie chance, je pense.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as le caractère de ta mère ?

  • Speaker #0

    Non. Non, on est hyper différentes et on a un management hyper différent. Elle est beaucoup plus douce que moi, je pense.

  • Speaker #1

    Ta maman, d'après mes recherches, elle a étudié l'histoire de l'art. Le beau tient une place particulière pour elle, dans son cœur.

  • Speaker #0

    Exact.

  • Speaker #1

    Le beau, l'histoire, je pense aussi la transmission, j'ai l'impression. Pour toi, c'est quoi le beau ?

  • Speaker #0

    La pomme ne tombe jamais loin de l'arbre. Je crois que j'ai quand même un peu, en tout cas de l'esthétique, qui rejoint ma mère, ça j'adore. et aussi le beau recevoir, faire une belle table, et ça je le fais autant chez moi qu'ici, mais le plaisir de dresser une belle table, avec des bougies, avec des soliflores, aller chercher des fleurs, faire ses fleurs soi-même, c'est vraiment un truc que j'adore. Donc je dirais que le beau, c'est un sens de l'accueil en fait. Ce n'est pas que de l'esthétique, ce n'est pas que du visible, c'est comment on t'accueille. Et c'est ce qu'on essaye de transmettre aux équipes au quotidien. Et je crois que c'est le truc le plus difficile à transmettre aussi.

  • Speaker #1

    Tu penses que tout le monde peut travailler dans la restauration ?

  • Speaker #0

    Je pense que tout le monde peut travailler partout. Je pense qu'il faut beaucoup de courage et de motivation pour travailler dans la restauration. Et que ça, ce n'est pas donné à tout le monde. Et que c'est un métier qui est plus compliqué qu'avant. Parce qu'à post-Covid, les gens réfléchissent à deux fois avant de venir. dans l'hôtellerie-restauration, mais si tu as la passion du recevoir et la passion du client, je crois que c'est un métier où tu peux vraiment t'épanouir.

  • Speaker #1

    Tu as remarqué que le comportement des clients change après Covid ?

  • Speaker #0

    Je crois que le Covid a changé plein de choses à différents niveaux. Je crois qu'il y a beaucoup de gens qui ont revu leurs valeurs en termes plus local, etc. Mais que aussi l'inflation et les dernières années plus compliquées ont mis ça à... en second plan. Je crois que le Covid a donné envie aux gens aussi de bouger et de voir autre chose et que les gens avaient besoin d'air et d'évasion. De rêve. Ça, je pense aussi. Et je pense au niveau des équipes que ça a changé également parce que l'horeca s'est complètement stoppée. Donc, plusieurs personnes, eux, se sont dit, pourquoi est-ce que je continuerais dans cette voie-là ? Donc les gens se posent plus la question de est-ce que je veux vraiment faire de l'hôtellerie-restauration ? Dans quel cadre ? Comment ? Donc ça, c'est plus difficile de retrouver des talents aujourd'hui en hôtellerie-restauration, je pense qu'avant Covid. Pourtant, les valeurs sont très belles. Moi, ça me donne envie de venir travailler avec telles valeurs.

  • Speaker #1

    Je cherche plein de gens. Il y a plein de postes d'ouvertes.

  • Speaker #0

    Si vous êtes dans la région... Moi, je suis toujours hyper impressionnée. Et d'ailleurs, en parlant de restauration, raconte-nous un peu. Le restaurant, vous avez un qui est plutôt un clubhouse et un autre qui est plutôt bistronomie ?

  • Speaker #1

    On a un vrai gastro et on a un bistro clubhouse.

  • Speaker #0

    Le pollen ?

  • Speaker #1

    Le gastro, c'est pollen et le bistro clubhouse, c'est aromates. Oui.

  • Speaker #0

    J'adore.

  • Speaker #1

    Oui, alors ça, c'est pas moi qui les ai trouvés, j'avoue. C'est le chef qui les a trouvés après beaucoup de réflexions.

  • Speaker #0

    De brainstorm.

  • Speaker #1

    Et de brainstorm et de changement de nom. Mais donc, dans mon parcours de psycho, j'ai fait une pause pendant un an où j'ai fait le Cordon Bleu, qui est une école de cuisine et de gastronomie française. Je l'ai fait à Londres et j'ai travaillé chez Ikoi, qui est un restaurant étoilé à Londres. Ce n'est pas pour moi de travailler en cuisine. Donc,

  • Speaker #0

    tu as mis la main là-bas. Tu as été commis ?

  • Speaker #1

    J'ai été commis, oui. Enfin, même franchement, en toute commis, parce que j'étais stagiaire à l'époque de l'école et on m'a amené un bac de macro et je ne savais même pas comment enlever un filet à l'époque. J'étais un peu trauma. Je n'ai pas osé dire que j'avais faim, que j'avais soif. À la fin du service, le chef m'a amené un coquin en me disant peut-être que tu boives quelque chose. J'étais là, oui, c'est vrai. Parce que j'étais plus timide à l'époque. OK, donc je... En plus, je parlais anglais, mais je veux dire, c'était aussi pour améliorer mon anglais que je l'ai fait à Londres. Donc, je ne maîtrisais pas du tout encore tous les termes culinaires en anglais. Donc, moi, ça, c'est vraiment la food aussi. C'est un peu ma passion. Je suis une gourmande de la vie. Franchement, j'adore. J'adore manger. Mes parents sont des grands bourguignons. On adore le vin. On est plutôt des bons vivants, quoi. On a été bercés au vin rouge. Et à la gastronomie française, je dirais, toute notre vie. Et quand je suis arrivée dans le projet, une de mes premières idées, c'était de beaucoup plus développer le food. On était super connus pour notre golf, pour notre hôtel, mais pas tellement pour nos restaurants. Et en arrivant, je me suis dit, c'est vraiment là-dessus qu'on doit y aller. On a tous les outils pour. On a le maraîchage, on a nos poules qui pondent nos oeufs. Enfin, je veux dire, il y a vraiment moyen de faire un truc de dingue, quoi. qui soit dans l'air du temps, qui ait du sens qualitatif et qui aille avec le reste du projet. Donc je me suis mise à la recherche d'un chef assez rapidement. Et j'ai engagé, après avoir regardé beaucoup d'agences de recrutement spécialisées dans l'horeca, j'ai engagé une agence française qui est très très chouette qui s'appelle Macaron Recrutement, qui sont spécialisées dans le recrutement principalement de... de chefs et de gros postes à responsabilité dans l'hôtellerie. Et je les ai contactés, ils sont à Paris. Je me suis hyper bien entendue avec le patron. Et il nous a décoté la perle rare qui est François Durand, qui est du coup notre chef exécutif maintenant, qui est arrivé il y a un an et demi, plus ou moins, je pense, en 2023. Le 2 mai 2023, je crois, si je ne me trompe pas. Qui est un jeune chef hyper ambitieux. qui a tout de suite collé humainement avec les quatre jolis qui travaillent dans le projet. Ce qui est assez drôle, c'est que donc il est venu et pour visiter le projet, on a mangé à quatre, enfin à cinq, et on n'a même pas testé sa cuisine. On n'a jamais demandé même c'était quoi son plat préféré. On a juste discuté du projet avec lui. Il a été super emballé et c'était un feat humain.

  • Speaker #0

    Encore, j'ai envie de dire.

  • Speaker #1

    Oui, voilà, encore.

  • Speaker #0

    La cuisine est excellente.

  • Speaker #1

    Oui, en toute objectivité, je trouve vraiment que c'est délicieux. Mais c'est assez marrant parce que je me souviens qu'après avoir eu un temps avec le chef qui était là à l'époque, qui nous avait aidé à lancer le projet, François a repris la cuisine. Et puis un jour, il nous a dit Bon, en fait, je suis un peu stressée, mais aujourd'hui, vous allez goûter mon premier plat. Et c'était vrai. En fait, on n'avait jamais testé sa cuisine. On avait eu une telle confiance. Et un tel fit qu'on ne s'était pas vraiment posé plus la question et qu'on voyait le talent et l'envie qu'il avait derrière. Ça, ça se ressent, je veux dire. On ne s'est pas toujours expliqué. Donc, lui, il est arrivé en mai 2023 et on a lancé Pollen, qui est le restaurant gastronomique, en septembre 2023. Donc, quelques mois après. Après avoir réfléchi au concept, à changer un peu quelques trucs pour que les clients voient quand même. dans l'aspect du restaurant que ça avait changé, en recrutant une équipe solide derrière. François a ramené aussi deux de ses sous-chefs. avec qui il avait travaillé à Bordeaux. Et on a lancé ça en septembre 2023. Assez rapidement, on a été repris au Goimio. Et puis, on est rentrés dans le Michelin, sans récompense, mais référencé au Michelin après six mois, je pense, qui est quand même rapide. Enfin, nous, on était très contents. Cette année, on a reçu trois radis au Best Vegetable Restaurant, qui est pour nous une récompense très, très chouette parce que ça identifie autre chose. Et ça labellise un peu notre démarche éco-responsable. Donc, on était assez contents. Et donc, Pollen, c'est une machine qui roule bien. On a vraiment des objectifs d'aller chercher une étoile verte, une étoile rouge. On ne s'en cache pas. On ne s'en cache pas parce que ça prendra le temps. Si ça prend du temps, après, il est plutôt ambitieux et rapide, François. Mais on a envie d'arriver à ces objectifs-là parce qu'on pense qu'au-delà du talent de François et de l'équipe forte, qu'il a et les valeurs qu'on a, tout va ensemble. Donc on espère que des récompenses tomberont par la suite pour reconnaître ce travail-là. Et en avançant de plus en plus avec François, il n'avait pas tort, il nous disait le bistrot, le clubhouse à l'époque, c'était pas du tout la même cuisine, il n'y avait pas un fil rouge, il n'y avait pas une continuité donc ça pouvait perdre le client aussi. Le clientèle qui allait le... qui dormait là, il mangeait chez Pauline un soir et puis il allait chez Aromath, il y avait un décalage. Donc il a re-réfléchi, il nous a dit il faut une nouvelle cuisine. Alors on a investi dans une nouvelle cuisine, on a fait des gros travaux, ce qui a pu embêter nos membres de golf pendant un petit temps parce qu'ils n'ont pas eu de restauration pendant un petit moment avec nos travaux. Et on a lancé une nouvelle cuisine avec un nouveau concept qui s'appelle Aromath et qui est une cuisine beaucoup plus bistrot, beaucoup plus familiale. gourmande ou tu as envie de taper dedans un peu plus fooding tu vois le guide qui est un peu plus jeune et donc c'est vraiment deux concepts différents où la clientèle peut se retrouver à chaque fois et Ausha est beaucoup plus abordable que Pollen évidemment, c'est un gastro et un bistro mais l'idée c'est que peu importe qui on est peu importe la somme qu'on a à mettre à Naxté Il y a une place, quoi. Et il y a moyen de trouver quelque chose. Je crois que le premier plat chez Arma, tu as 17 euros. Donc, je veux dire, c'est ouvert à tout le monde. Et on ne veut pas se mettre une barrière au niveau des prix non plus. Pour pas que les gens se disent, ah, c'est un golf. Donc, je viens pas, j'ai pas ma place. C'est un truc prout-prout. Pour les gens riches, c'est pas le cas. Alors, on a plusieurs offres. C'est ça qu'il faut avoir conscience. Et c'est comme à l'hôtel. Oui, clairement, si on vient le samedi soir de la Saint-Valentin, ça ne va pas être notre soir à l'hôtel où les chambres vont être le moins chères. Mais le dimanche soir et le lundi soir, nos prix diminuent parce que c'est des jours où il y a moins d'affluence en termes de clients. Donc, on peut avoir une chambre aussi à ce moment-là à des prix plus abornables. Donc, on essaye vraiment de ne pas se fermer la porte de clients. Ça, c'est... essentielles pour nous. Quelle image vous voulez véhiculer quand tu penses qu'on peut faire de la très haute qualité de manière consciente et responsable ? Je crois que c'est la première chose que j'ai envie que les gens se rappellent.

  • Speaker #0

    Alors, je vais se situer un petit peu sur des questions perso. On dit souvent que quand on veut, on peut. Qu'est-ce que toi, tu en penses ?

  • Speaker #1

    C'est sûr. C'est sûr que... D'ailleurs, je veux accoucher après le 14 février et j'accrocherai après le 14 février. Je veux être là au service de la Saint-Valentin et j'y serai.

  • Speaker #0

    Quel conseil tu donnerais à quelqu'un qui voudrait peut-être se lancer dans un projet d'envergure ? Je ne dirais pas peut-être juste l'hôtellerie ou la restauration parce que pour moi, ça va au-delà de ça. C'est un engagement que vous avez.

  • Speaker #1

    Ah oui, c'est sûr. Le seul conseil, c'est d'être bien entouré. Tout seul, on n'est rien. Nous, on est là, on met de l'huile dans les rouages, on est là pour s'il y a un problème, etc. Mais la vraie force de Naxley, ce n'est pas nous, c'est les équipes qui sont derrière, c'est eux qui font battre le cœur de Naxley au quotidien, c'est l'amour qu'on met dans les assiettes, l'amour qu'on met dans le sourire qui vous accueille et dans le service que vous avez. Et ça, tout seul, on n'y arriverait pas.

  • Speaker #0

    Toi, en tant que directrice, il y aura une recommandation que tu pourrais faire à d'autres personnes dans ta position par rapport au management d'équipe ?

  • Speaker #1

    Trouver les bonnes personnes. Ne pas avoir peur d'être de temps en temps dans le jus et dans la merde, quitte à être bien entourée et être patient, mais ne jamais faire des choix en se disant Non, je vais être dans le jus, donc je vais prendre cette personne, etc. Ça ne rend ni service au client, ni service au personnel qui est en place, ni à vous. Je pense sincèrement que c'est de bien choisir les éléments.

  • Speaker #0

    Comment tu réagis quand tu fais face à un moment de démotivation ?

  • Speaker #1

    C'est dur. Comme tout le monde. Déjà, j'ai un mari, donc je crois que je partage beaucoup avec lui. Ça, ça m'aide, je pense, au quotidien énormément. Le fait d'avoir aussi un cercle d'amis, etc. Je pense que je dirais que c'est l'extra pro qui aide dans ce genre de moment. De pouvoir en parler, de pouvoir en discuter et aussi d'avoir conscience, comme moi je le disais toujours à mes patients, il y a des mauvais jours. On ne peut pas être motivé à 100% tous les jours. Il y a des jours où on a envie de tout abandonner, de tout jeter à la poubelle. Mais malheureusement, on ne peut pas le montrer. En tout cas, je crois que si j'arrivais en tirant la tête ici le matin, ce serait un problème pour les équipes aussi. Donc ça m'arrive d'être démotivée, ça m'arrive d'avoir pas du tout envie de me lever et pas du tout envie de venir, comme tout le monde et comme je pense n'importe qui qui a déjà travaillé dans une boîte. En revanche, je pense qu'il faut choisir les personnes avec qui on en parle et ne pas lâcher, parce que lâcher sur une défaite, c'est un goût. Ça a un mauvais goût, je crois.

  • Speaker #0

    Ton époux, il est aussi dans l'hôtellerie ?

  • Speaker #1

    Pas du tout.

  • Speaker #0

    Ou entrepreneur.

  • Speaker #1

    Il est entrepreneur maintenant. Avant ça, il était employé. Il vient de se lancer en tant qu'entrepreneur et il voit les joies de l'opérationnel et de devoir être dispo 7 jours sur 7. Ce qui est marrant. En plus, il se lance dans ça juste avant le bébé. Donc, c'est pas mal niveau du temps. Mais non, il n'est pas du tout dans l'hôtellerie-restauration. Après, il commence à en connaître tous les tenants et aboutissants à force d'en discuter avec moi. Mais il n'est pas du tout là-dedans. Il doit se passionner parce qu'on ne peut plus... Je deviens très piquée pour choisir nos hôtels, nos restos. Et quand je suis dans un hôtel, je ne suis pas très relaxe, je regarde tout. Donc, il apprend à ce niveau-là. Mais non, il n'a pas... Il n'a pas la même vocation.

  • Speaker #0

    Est-ce que je peux te demander ton rapport avec ton image, avec la nourriture qu'on a un peu parlé, et avec l'argent ?

  • Speaker #1

    Avec mon image ? Je n'ai jamais eu une très bonne image de moi. Je ne suis pas quelqu'un qui ait la plus grande confiance en elle de base, ni estime de soi. Mais j'en ai conscience, donc c'est déjà pas mal, je pense. Et je trouve qu'avoir une image de soi positive en tant que femme enceinte, c'est aussi assez compliqué.

  • Speaker #0

    Comment tu vis ça, toi, la grossesse ?

  • Speaker #1

    La grossesse est un process que je ne trouve pas simple, encore moins dans le milieu dans lequel je travaille, parce qu'on bouge beaucoup. Et donc, je n'ai pas laissé beaucoup de place. À ma grand-sœur, j'étais très très malade au début, donc ça a été super compliqué. Je ne l'avais même pas dit aux équipes, mais je devais m'arrêter sur la route pour être malade. Ça a été difficile de devoir garder le cap et l'énergie, le peu d'énergie que j'avais en même temps que le projet. Mais je trouve que oui, pour une femme, ce n'est pas du tout simple. On n'en parle pas beaucoup parce que c'est extraordinaire d'être enceinte et c'est une chance inouïe. de porter la vie et de pouvoir donner la vie mais c'est aussi des grands changements tant au niveau du psychique que du corps et on n'en parle pas souvent parce que c'est tellement une joie qu'on pourrait un peu effacer mais en fait c'est juste deux choses complètement séparées le fait de se sentir un peu plus mal dans son corps d'avoir des mots à droite à gauche, n'enlève pas la joie que tu as de porter un enfant un enfant En revanche, ça rend le quotidien un peu plus compliqué, je trouve. Et ça, ça a été un peu plus chaud.

  • Speaker #0

    Ça a changé tes rapports avec ta propre mère ?

  • Speaker #1

    Je pense, parce que je suis peut-être un peu plus douce.

  • Speaker #0

    Plus compréhensive avec elle ?

  • Speaker #1

    Peut-être plus compréhensible. Par contre, beaucoup moins patiente. Je suis beaucoup moins patiente qu'avant, j'avoue. Là, ma grossesse m'a rendue vraiment très, très impatiente. Mais oui, avec ma mère, je pense, et ça arrivera encore plus avec la naissance. On dit souvent qu'il faut régler tous ces conflits avec ses parents avant la naissance d'un enfant. Je ne sais pas si j'en avais beaucoup. J'imagine que j'en ai, comme tout le monde. Et ça se règle. Enfin, je veux dire, on se parle, etc. Non, ça... Ça avance plutôt positivement, je dirais, à ce niveau-là. C'est gai. Ça les a, je crois, un peu étonnées que je prenne un congé mat aussi long. Ah oui ? Parce que... Oui,

  • Speaker #0

    ta maman a eu quatre enfants.

  • Speaker #1

    Ah oui, quatre enfants. Mais c'était différent. C'est une autre époque. Elle a arrêté de travailler. C'est consacré à nous. Aujourd'hui, on a la chance de pouvoir s'épanouir professionnellement beaucoup plus qu'avant, je pense, les femmes. de se poser beaucoup plus de questions et de laisser la place à une vie pro et une vie de famille. Moi, je crois que c'est possible d'avoir les deux. C'est qu'une question d'organisation. Dire que ce sera simple tous les jours, j'imagine que ce ne sera pas le cas. Mais on a cette Ausha, en tout cas, de pouvoir allier les deux et de s'épanouir professionnellement, alors qu'avant, je pense qu'on nous mettait plus dans une autre case. et donc ça j'ai le meilleur exemple vu que ma mère a pu travailler c'est relancé dans une carrière et c'est très fort épanoui c'est très gai parce qu'elle a très envie qu'on s'épanouisse, que ses filles s'épanouissent autant qu'elles dans leur profession donc ça c'est gai et ça les a un peu étonnées que je prenne un long congé maternité mais c'est parce que ils se sont dit qu'ils allaient devoir combler des trous et c'est ça aussi qui peut faire de temps en temps plus peur mais et Je suis très confiante des équipes solides qu'il y a en dessous et qui arriveront. Je crois même que mon boulot sera plus facile en revenant de congé mat qu'en partant. Parce que personne n'est irremplaçable, que l'humain a une résilience énorme.

  • Speaker #0

    C'est aussi que tu as bien bossé avant, en amont, que tu as préparé le staff.

  • Speaker #1

    Il me reste deux gros recrutements à faire et puis j'ai huit semaines pour trouver deux personnes clés et puis je serai tranquille.

  • Speaker #0

    T'es-t-on jamais si un éditeur... expérimenté, couteau de glace à en vue de cet épisode. C'est important pour toi de les rendre fiers, tes parents ?

  • Speaker #1

    Ah oui. Et à mon avis, probablement deux fois plus qu'une autre personne, parce que tu te sens redevable,

  • Speaker #0

    peut-être.

  • Speaker #1

    Tu te sens redevable et quand tu travailles dans un projet familial, tu as l'image de tu es la fille d'eux. Et je leur ai toujours l'étiquette. On ne va pas me l'enlever. Je suis la fille de Bernard et Françoise Julie et ils ont créé le projet et j'ai décidé de travailler dedans. Je savais où je mettais les pieds. Mais du coup, tu as toujours un peu ce sentiment de syndrome de l'imposteur qui te dit, j'ai peur que les gens pensent que je suis là parce que je suis la fille, ce qui est en partie vrai, mais ce qui te donne envie de faire tes preuves quatre fois plus qu'une autre personne, de travailler quatre fois plus dur. Et mes parents sont des gens, ils sont hyper travailleurs, etc. Ils ne nous mettent pas de la pommade sur le dos. Ils sont limite plus durs avec nous qu'avec d'autres employés, je pense.

  • Speaker #0

    Ton rapport avec la nourriture ?

  • Speaker #1

    Je suis une fan de nourriture, c'est un vrai problème. Je ne pourrais n'être qu'un fromage tellement je suis fan de fromage. Je suis une gourmande de la vie. Je ne suis pas une fille qui aime la salade et les légumes. Je me force par la nature des choses et par le...... principe de santé, mais si je pouvais me nourrir uniquement de gorgonzola, je pense que je le ferais.

  • Speaker #0

    Et avec l'argent.

  • Speaker #1

    Avec l'argent, il faut gagner de l'argent pour vivre, pour avoir un certain confort de vie. Donc, il y a cette envie-là, et puis de pouvoir... Je dirais que moi, l'argent, j'ai surtout envie d'en gagner pour mes enfants, pour pouvoir leur garantir un confort de vie que moi j'ai pu avoir grâce à mes parents, des études, de pouvoir voyager, de pouvoir explorer le monde comme ils l'entendent. Et donc je ne pense pas que l'argent fait le bonheur, mais je pense que ça simplifie beaucoup de choses de temps en temps. Et ça permet malheureusement encore pour pouvoir voyager même. malheureusement des grandes écoles, etc. Il y a encore un peu une éducation de temps en temps à deux vitesses. Et donc, je crois que l'argent peut être un moteur de facilitateur dans la vie, plus. Ce n'est pas un besoin non plus absolu de gagner plein d'argent et de faire que de l'argent. L'idée, c'est de pouvoir garantir un certain confort et plus une facilité, je dirais. Ce n'est pas un but ultime. C'est plus vraiment un facilitateur, je dirais.

  • Speaker #0

    Quelle est pour toi la clé d'un bon équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle ?

  • Speaker #1

    Mon mari ne trouve pas que j'ai déjà un bon équilibre entre vie pro et vie privée. Ça devrait savoir être déconnecté, mais ce n'est pas mon fort. J'arrive difficilement à éteindre mon téléphone.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as un petit moment pour toi dans la journée ?

  • Speaker #1

    Mes trajets en voiture. J'habite à Bruxelles et je viens ici tous les jours. J'ai 1h40 de voiture par jour où je suis toute seule. Alors, de temps en temps, je fais des calls. Mais entre 7h30 et 8h30 du matin, je suis... toute seule dans ma voiture, j'écoute la radio. Et c'est un bon moment pour moi-même, mais c'est aussi un bon moment pour couper. Alors, on ne coupe pas toujours très bien, mais je veux dire, ça me permet en tout cas d'avoir un peu un sens de décompression. Et j'avais également ça quand je travaillais à l'hôpital, parce que je travaillais en banlieue parisienne. Et j'avais une heure de métro de chez moi à l'hôpital Paul-Brus. Et du coup, ça aussi, ça te permet de prendre du temps. Sinon, mon temps, j'aime le prendre avec les gens que j'aime.

  • Speaker #0

    T'es pas trop une solitaire ?

  • Speaker #1

    Non, zéro.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a quelque chose que tu voudrais dire à la personne qui partage ta vie ?

  • Speaker #1

    Merci, juste. Parce que c'est déjà une grande chance de pouvoir partager au quotidien avec lui et de créer une famille. Ça, c'est notre plus grand défi en 2025, je crois. Donc, ça va être pas mal.

  • Speaker #0

    Je la demande souvent. C'est ta routine beauté, ta routine bien-être, matin et soir.

  • Speaker #1

    Alors le soir, j'adore prendre un bain. Je suis une fana de bain. C'est aussi un peu mon sens de décompression. J'en prends beaucoup et ce n'est pas bon pour l'écologie. Je m'excuse de ça à la terre, mais j'avoue que moi, le bain, c'est vraiment un de mes moments phares de fin de journée. Et ma routine beauté le matin, c'est très rapide parce que j'adore pouvoir passer 15 minutes de plus dans mon lit. Donc je dirais que c'est vraiment une douche rapide, le minimum dans mes cheveux et je me maquille un petit peu. Mais je n'ai pas une... J'ai une crème que je mets le matin et puis je me maquille et il baste à cosy. Ce n'est pas trop une vraie routine avec 10 000 crèmes, etc. J'avoue.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a un mantra ou une citation qui te parle particulièrement, que tu pourrais nous partager ?

  • Speaker #1

    C'est dans les nuits les plus sombres qu'on voit les étoiles les plus brillantes. Parce que dans l'horeca, il y a quand même beaucoup de rebondissements où il faut se réveiller. C'est toujours dans les moments les plus compliqués qu'on voit les personnes qui nous aident le plus, les personnes qui croient le plus au projet. Et donc, je pense que c'est dans ces moments-là que le meilleur se révèle. Et je le pense aussi quand je travaillais à l'hôpital. L'hôpital en oncologie, ce n'est vraiment pas la joie. Surtout que j'étais en oncologie digestif, donc c'est moyenne durée de vie de six mois. Donc, ce n'est vraiment pas tout le temps la joie. Je crois que j'ai vu les plus belles personnes que je n'ai jamais rencontrées dans ma vie viennent de là. Et la plus grande de l'humanité se retrouve là.

  • Speaker #0

    Tu as été confrontée à la mort.

  • Speaker #1

    Ah oui, quotidiennement.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu en tires ? Que la vie est courte ? Qu'il faut la vivre vite ? Bien ? Pleinement ?

  • Speaker #1

    Alors la vie est courte, ça c'est sûr. Et il faut la vivre pleinement, ça je suis sûre aussi. Mais qu'est-ce que j'en retiens de cette expérience à l'hôpital ? C'est l'humanité. J'ai rencontré les personnes les plus belles que je connaisse au sein de cet hôpital. Je ne crois pas qu'elles m'entendent, parce qu'elles sont françaises. Mais c'est vraiment des personnes qui, peu importe leur statut, peu importe... qu'elle soit la dame qui s'occupe du ménage, à la dame qui amène leur pas, à la secrétaire hospitalière qui accueille les gens. Ces personnes ont un sens de l'humain et de rendre un mini peu de dignité à des personnes qui n'en ont plus beaucoup, à des moments de vie très difficiles qu'on ne peut pas imaginer. On ne peut vraiment pas imaginer ce qui se passe tant qu'on n'a pas à travailler dans un service hospitalier. Et on ne peut pas se rendre compte de ce travail-là. Mais si on a le malheur de côtoyer ces personnes, elles nous rendent un peu de soi, elles nous apprennent beaucoup. Donc je crois que c'est assez beau. Il y a eu un podcast de France Inter avec une dame qui s'appelle Clémentine, qui est décédée du cancer du pancréas. Et qui était au sein du... De Paul Brousse, du service d'oncologie, en tout cas, je pense qu'elle reflète vraiment l'humanité de ce service. Et pour avoir travaillé dans d'autres services très difficiles, c'est là qu'on voit le meilleur de l'humain. On voit le pire aussi, mais on voit le meilleur.

  • Speaker #0

    Je mettrai le podcast en lien, en description de l'épisode.

  • Speaker #1

    Oui. Très bien. Ça vaut la peine d'être écoutée. Oui,

  • Speaker #0

    je l'écouterai avec grand plaisir. Pour terminer, dernière question. Qui appelles-tu quand tu as besoin d'un conseil ?

  • Speaker #1

    Ma sœur. Ah bon ? Ma pauvre sœur Émilie. se fait souvent appeler entre 18h et 20h quand je suis sur la route pour rentrer et que j'ai besoin soit de vider mon sac, soit d'un conseil, soit d'une écoute. Je suis très, très proche d'elle. Elle est super différente de moi, mais c'est ma grande sœur et pour rien demander, je la changerais. Donc, c'est elle que j'appelle en premier. Et elle s'appelle Émilie Jolie en plus.

  • Speaker #0

    Ah oui, c'est beau, c'est poétique.

  • Speaker #1

    Voilà, exact. Elle le porte très bien. Il faut avoir une grosse personnalité, un peu solaire. Et donc, elle le porte bien, je trouve.

  • Speaker #0

    Eh bien, écoute, merci beaucoup, Clémentine.

  • Speaker #1

    Avec plaisir.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté cet épisode d'Audace. Si cette conversation vous a plu, il y a quelques façons simples de m'aider à faire grandir ce podcast et donc à attirer toujours plus d'intervenants de qualité. Premièrement, abonnez-vous pour ne rater aucun épisode. Ensuite, vous pouvez, par exemple, partager cet épisode autour de vous. C'est grâce à vous qu'Audace peut toucher. toujours plus de monde. Et enfin, rejoignez-moi sur les réseaux sociaux sur lesquels je suis très active. J'adore échanger avec vous via ces canaux et avoir l'opportunité de vous faire découvrir les coulisses de ce métier. Vous pouvez me retrouver sous le nom d'Audace Podcast ou encore sous mon propre nom, Chloé Jeunico. Je vous remercie infiniment et à très vite pour de nouveaux épisodes.

Description

Dans cet épisode du podcast "Odace", Chloé Genicot reçoit Clémentine Jolly, directrice des opérations du complexe hôtelier Naxhelet. Clémentine partage son parcours atypique, passant de psychologue à la tête des opérations d'un hôtel prestigieux. Elle évoque les valeurs familiales qui ont guidé ce projet, l'importance de l'équilibre entre vie professionnelle et personnelle, et leur engagement écoresponsable. Clémentine discute des défis rencontrés, notamment la transition vers l'agriculture biologique et la gestion d'un golf écologique. Elle souligne l'importance de la résilience face aux crises et de la passion pour offrir une expérience client exceptionnelle.


Contacts: 


Références mentionnées dans le podcast :



A PROPOS D'ŌDACE

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Chaque vendredi, Chloé Genicot accueille une personnalité pour discuter de business, bien-être et développement personnel. Dans un monde en perpétuelle évolution, les intervenant·e·s du podcast apportent de l’inspiration et l’information sur des sujets variés tels que le wellness, la parentalité, la carrière, le sport, l’alimentation, la beauté et la santé.

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Transcription

  • Speaker #0

    Audace.

  • Speaker #1

    Place à l'audace. Au travail, en famille, dans nos projets ou dans nos rêves, peut-on réellement concilier ambition et épanouissement personnel ? Comment s'aligner pour mieux briller ? Chaque vendredi, dans Audace, j'invite des personnalités passionnées à partager leurs aventures, leurs réflexions, leurs défis et leurs moments clés. Qu'ils soient artistes, Entrepreneurs, sportifs, experts ou anonymes, tous nous montrent que prendre des risques, oser être audacieux, se réinventer ou simplement croire en soi peut véritablement transformer nos vies. Trop souvent, j'ai rêvé que mes échanges puissent être entendus par le monde entier. Qu'une phrase, qu'un mot glissait à un moment particulier dans la vie de quelqu'un, puisse l'aider ou l'inspirer. Aujourd'hui, grâce à ce podcast, j'ai le privilège de rendre cela possible. Je suis Chloé Junico. Bienvenue dans Audace, un podcast indépendant. Dans cet épisode, nous avons l'immense plaisir d'accueillir Clémentine Joly, directrice des opérations au sein du prestigieux complexe hôtelier Naxley, un projet familial emblématique qui allie excellence et engagement. et co-responsable. Avec un parcours aussi atypique qu'inspirant, Clémentine nous invite à découvrir son univers. Nous parlerons des choix décisifs qui ont marqué son parcours, de l'équilibre subtil entre vie professionnelle et personnelle et de la passion qui l'anime dans sa quête de l'excellence. Entre gestion opérationnelle, valeur familiale et initiatives durables, Clémentine partage avec élégance et lucidité ses clés pour réussir dans un secteur à la fois exigeant et gratifiant. Un témoignage riche en enseignements pour toutes celles et ceux qui aspirent à conjuguer ambition, authenticité et impact. À titre personnel, j'ai adoré ma conversation avec Clémentine. À 8 mois de grossesse, elle a pris le temps de m'accueillir avec une immense générosité et de se livrer sans détour à mon micro. Je tiens à la remercier chaleureusement pour ce moment privilégié. Vous allez le découvrir, sa vision du management est à la fois inspirante et profondément en phase avec mes propres valeurs. D'ailleurs, petite parenthèse, elle est actuellement à la recherche de talents pour renforcer son équipe. Si vous êtes en quête d'un environnement où le care ou l'humain sont au centre des priorités, je ne peux que vous encourager à postuler. C'est exactement ce type de manager, attentif et authentique, qui me motive et m'inspire moi personnellement profondément aujourd'hui. Si vous voulez découvrir davantage les coulisses d'audace du podcast ou plonger dans ma vie de podcasteuse, je vous invite à me retrouver sur ma chaîne YouTube Chloé Jeunico. ou bien même sur tous les réseaux sociaux sur lesquels en fait je suis bien active. Et si vous pensez à une personne inspirante qui aimerait partager son histoire dans un prochain épisode, n'hésitez pas à m'écrire à l'adresse mentionnée en barre d'infos. Allez, installez-vous confortablement, laissez-vous porter par cette conversation et restez bien jusqu'à la fin de l'épisode pour ces petites questions bonus qui, d'après vos retours, vous plaisent toujours beaucoup. Bonne écoute ! Bonjour Clémentine !

  • Speaker #0

    Hello !

  • Speaker #1

    Merci de me recevoir dans ce magnifique endroit. Je suis aujourd'hui au Naxalais et c'est absolument somptueux. Avant de parler de ce magnifique projet, j'aimerais te demander s'il te plaît de te présenter.

  • Speaker #0

    Moi, je m'appelle Clémentine Joly. Je suis la dernière de la famille Joly. Donc, j'ai quatre frères et sœurs et deux parents. Je suis enceinte d'un petit garçon qui doit arriver dans huit semaines. J'ai commencé à travailler à Naxley il y a trois ans maintenant. Avant ça, j'étais psychologue, enfin je suis psychologue clinicienne. Et j'ai travaillé à la PHP, qui est l'association des grands hôpitaux de Paris, en tant que psychologue clinicienne dans un département d'oncologie pendant quatre ans. Et j'ai arrêté après le Covid, parce que le Covid et l'hôpital, ça a été compliqué. Et j'avais très envie de rentrer dans le projet familial déjà. Avant, mais ça a vachement mûri, je dirais, lors de mon premier emploi. Et donc, j'ai manifesté mon intérêt auprès de mes parents pour rentrer dans le projet à ce moment-là. Et ma mère, qui travaillait beaucoup, était ravie que quelqu'un vienne l'aider pour tout le pôle plus hôtelier et restauration.

  • Speaker #1

    Oui, ta fonction aujourd'hui, c'est directrice des opérations.

  • Speaker #0

    Directrice des opérations pour tout ce qui est hospitalité. Donc, les séminaires, le wellness, l'hôtel, les deux restaurants. Le golf. Avec ma mère, évidemment. J'ai un de mes frères qui travaille aussi dans le projet, que tu as croisé du coup. Et lui, il s'occupe de toute la partie agroalimentaire, donc de la ferme, de notre boulangerie qui se retrouve à l'entrée du domaine et des maraîchages qui alimentent nos deux restaurants. En plus de ça, on a un projet de vignoble qui devrait naître en 2025-2026, un peu en fonction des derniers permis et des dernières études. Et donc, il s'occupe de toute la partie viticole aussi, qui va être un gros, gros, gros dossier pour nous sur les années à venir. Et voilà, il a d'autres mandats à droite, à gauche, mais c'est vraiment son corps business ici dans les opérations du domaine en lui-même. Et ma mère, elle travaille, elle chapeaute un peu le tout maintenant et elle m'a laissé prendre un peu plus de place au niveau des opérations. Et elle s'occupe aussi de chapeauter notre autre hôtel, le terme de Chauffontaine, à Chauffontaine.

  • Speaker #1

    On va y revenir un peu de tous ces grands projets. Avant ça, j'avoue que j'avais une petite question qui me travaillait. Quand soi-même on devient psychologue ? Alors, en toute franchise, j'ai moi-même une maman psychologue de formation, danseuse de profession, mais psychologue de formation, une belle mère qui est psychiatre, nombreuses thérapies à mon actif. Alors ma question est la suivante, pourquoi la psycho ?

  • Speaker #0

    Pourquoi la psycho ? Alors j'ai commencé par médecine pour 100% transparente, que je n'ai pas réussi. Et puis j'ai posé la question, qu'est-ce que je vais faire ? Est-ce que je vais faire infirmière ? Je voulais être très fort dans le soin. C'est quelque chose qui me parle beaucoup, l'humain, le soin, la personne. Donc, j'ai pas mal réfléchi. Puis, je me suis dit, pourquoi pas la psycho ? Mais c'était un peu, on va voir. Et j'ai commencé, j'ai adoré. J'ai fait mes stages à chaque fois dans des hôpitaux, à la Louvière, à Bruxelles, dans des départements d'onco et dans des départements de gériatrie. Et en fait, j'ai adoré. Donc, j'ai fait mon mémoire là-dessus. J'avais vraiment ce côté humain et médical, sans avoir le côté médecin, etc. Donc c'est assez chouette comme boulot. C'est très prenant émotionnellement. Donc c'est peut-être aussi pour ça, à un moment que j'ai arrêté, je m'étais toujours dit, je me donne à fond et je suis un rayon de soleil pour mes patients. Mais le jour où je n'y arrive plus, il faut que je puisse le dire et que je parte bien. Parce qu'à ce moment-là, on ne peut pas aider les gens, sinon on est moins bien. Donc, c'est un peu comme ça que je suis tombée dans la psycho. Et au final, là, travailler dans l'hôtellerie-restauration, ça reste de l'humain. Je dirais 98% de mon travail, c'est que de l'humain. Qui passe par les recrutements, de voir les gens, le sens de l'accueil et être proche de ses équipes. En fait, c'est de la psycho. Donc, au final, je ne suis pas très, très loin du truc. Et la psycho, c'est une discipline que... que je trouve passionnante, qui te prend de plus en plus de place dans la société, qui a de plus en plus de reconnaissance. Donc ça, c'est cool aussi. Tu le dis toi-même, tu vois, tu as pas mal de thérapie à ton actif. C'est plus du tout un tabou de le dire. Les gens sont beaucoup plus libérés. Alors avant, on disait un peu, c'est un truc de nana. Ça aussi, c'est fini, je veux dire, il n'y a plus du tout de honte. Tous les hommes font des thérapies et il y en a plein. Donc il y en a vraiment qui sont adaptés à tout le monde. Puis moi, je ne suis pas le gourou de la psycho, donc c'est juste faire un truc qui te fait du bien. Du yoga le matin, ça vaut une séance de psycho.

  • Speaker #1

    Comment tu t'es construite dans une famille d'entrepreneurs, visionnaires et très engagés ?

  • Speaker #0

    Alors, mes parents sont devenus entrepreneurs il y a 10 ans. Donc il y a 10 ans, moi j'avais 21 ans, donc j'étais déjà dans le processus de mes études universitaires. Et ce qui est très, très... cool avec nos parents, c'est qu'ils ne nous ont pas mis dans un moule en nous disant nous on va être entrepreneurs et vous le serez aussi. Dans les cinq enfants, ma grande sœur aînée, elle est architecte de formation, elle a créé sa marque de sport, éco-responsable belge qui s'appelle Mouv360, mais de base elle était architecte. Mon frère Charles-Edouard qui travaille avec nous, il a d'abord fait des études de gestion. Il a un peu travaillé ailleurs et puis il s'est spécialisé en agroalimentaire. Mon frère Nicolas, il est diplomate, donc rien à voir. Il a d'abord eu l'histoire et puis il a fait le concours diplomatique. Et ma sœur, elle a fait la philo. Et puis depuis, elle bosse dans des maisons de vente et elle est spécialisée en arts tribals et arts océaniens. Donc, on a tous eu des parcours assez libres et pas du tout fixes en mode. Vous allez faire la gestion parce que vous allez être entrepreneur. Ce n'était pas du tout le but. Ils ne nous ont pas mis dans une case. Alors, ils ont dit, nous, on fait ce projet parce qu'on y croit. et qu'on veut mettre en valeur le territoire, mais pas parce qu'on veut que vous fassiez ça plus tard.

  • Speaker #1

    Ici, chez Naxalet, on sent qu'il y a le care pour l'équipe. Sur Audace, on parle beaucoup d'épanouissement pro-perso, et c'est quelque chose que notre génération recherche beaucoup, un espèce d'épanouissement au travail professionnel. Ici, on ressent, et tu le dis bien toi-même en tant que manager de tes équipes, tu prends soin.

  • Speaker #0

    Alors, ce n'est pas toujours facile parce que l'horeca, en tout cas, ce n'est pas le milieu le plus simple. Et en tant que manager, tu apprends tous les jours. On fait des erreurs aussi. On est loin d'être parfait. En revanche, je pense qu'être proche, montrer qu'on est là, prendre le temps de discuter, même si c'est cinq minutes, connaître les prénoms de tout le monde, ça change vachement. Et comme tu le dis aujourd'hui, si tu ne t'épanouis pas au niveau pro, tu changes en fait. On a beaucoup moins. Je pense que les gens de notre âge ont beaucoup moins cette idée de se dire je suis dans une cage, je dois y rester, en fait je ne suis pas bien, je bouge Et dans le réca, c'est déjà un milieu qui bouge beaucoup comme ça. Donc c'est difficile de garder les gens sur des très longs termes. C'est trop gai si tu peux le faire. Mais on sait que c'est des gens qui bougent quand même potentiellement beaucoup plus que dans d'autres professions. Et donc le temps où ils sont là, il faut qu'au moins ils soient bien, ils soient chouettes. Après, on est loin d'être parfait, comme je dis. Donc, ce n'est pas toujours rose non plus.

  • Speaker #1

    Quelles sont les valeurs que tes parents vous ont inculquées ?

  • Speaker #0

    Le travail, d'abord. Le travail, je pense qu'en entreprenant ici, ils ont tout fait de A à Z à 2 en n'étant pas hôteliers de base. Pour lancer une machine comme ça, ils ont eu besoin de beaucoup d'aide et il y a beaucoup de personnes qui ont participé au projet. Ils ont une rage de travailler qui est assez grandiose, des fois un peu trop. Que moi, je leur dis de temps en temps, je ne suis pas prête à avoir votre vie, je veux plus d'équilibre. Mais ils ont vraiment une valeur du travail. On ne reste pas les bras croisés. Ils sont dans l'action. Ils sont dans l'action, on avance, on est drive et solution. Donc ça, c'est vraiment, je dirais, la valeur première. Et puis après, il y a les valeurs familiales qui sont vraiment ancrées. Nous, la famille, c'est assez important. Déjà, on a une famille nombreuse. On a la chance de bien s'entendre, donc ça aussi, c'est une grande chance. Travailler en famille, ce n'est pas toujours simple, mais on y arrive, même si on n'est pas toujours d'accord. Mais je dirais vraiment cette idée de famille qui est hyper présente et qu'on transmet, je pense, aussi à nos équipes. Alors, mes parents, ils les appellent monsieur et madame. Moi, c'est Clémentine. Tout le monde me connaît comme Clémentine. Je veux dire, on passe dans les cuisines. Même mon père, s'il ne travaille pas ici. Il va passer dans les cuisines, il va passer dire bonjour. Les gens le connaissent parce qu'il y a cette présence et cet esprit familial. Et ça se ressent aussi au fait du personnel. Mon père fait un peu le pitre de temps en temps, il danse. Moi, je suis là, ouf, c'est un peu gênant. Mais je crois qu'il n'y a pas ça dans toutes les boîtes. Donc, c'est peut-être ça qui fait la différence, nous, au quotidien.

  • Speaker #1

    Tu pourrais nous décrire Naxalet ?

  • Speaker #0

    Alors Naxalet maintenant c'est aussi beaucoup plus large, donc ça a commencé comme un hôtel, deux restaurants, un golf, des salles de séminaires et un wellness. Et avec l'arrivée de Charlie qui est mon frère, ça a grandi, grandi, grandi et c'est devenu ce qu'on appelle les terres du Val, un domaine où on développe des projets éco-responsables qui ont du sens pour nous, qui sont en adéquation avec nos valeurs. Et donc, il y a en plus une ferme, une boulangerie, un vignoble, un maraîchage. Et tout ça fonctionne ensemble pour créer une expérience unique pour nos clients. Et donc, c'est un pôle d'agrotourisme, comme ça existe vachement en Italie, qui propose de la haute qualité tout en respectant l'environnement. Et tous nos projets respectent cette charte-là.

  • Speaker #1

    C'est un sacré défi.

  • Speaker #0

    Donc, on n'a pas choisi la facilité. Non.

  • Speaker #1

    Oui, vos parents ont pris. des clics. On peut parler un peu de l'histoire de la ferme de Grosse Culture à l'origine qu'ils ont totalement changé. Je pense que c'était en 2004.

  • Speaker #0

    Oui, c'est mon père qui a mis ça en marche. Maintenant, ça va faire 20 ans qu'ils ont déjà décidé de changer une ferme de Grande Culture en ferme 100% bio. À l'époque, aujourd'hui, ça nous paraît plutôt normal. Il y a 20 ans, on les a traités de singes lémentaux en disant... Mais non, il faut rester dans le conventionnel, c'est là qu'on fait de la marge, c'est là qu'on fait du volume, vous êtes fous de vouloir changer les choses. Et ils se sont dit, bon, on va commencer par ça. Donc ils ont commencé par, je dirais que c'est un peu le premier pas qu'ils ont fait là-dedans, c'est le changement de la ferme en bio. Et puis s'en est suivie une vraie réflexion agronome de respect de la terre, de cycle de culture, etc. pour que les cultures se nourrissent entre elles, de jachères entre les parcelles. Et tout ça, ils ont mis en place et c'est le premier pas qu'ils ont fait, je dirais, un peu dans le projet d'agrotourisme. Et puis il y a 15 ans environ, dans leur tête, ils avaient... Comme ils le disent, la chance d'avoir reçu un territoire qui était grand et qui était inutilisé, ils se sont dit, qu'est-ce qu'on fait ? Soit on laisse comme ça, soit est-ce qu'on vend ? Ou est-ce qu'on essaie de faire quelque chose ? Il y a une étude de Deloitte qui est sortie à ce moment-là, qui disait qu'il manquait des golfs en Belgique, notamment dans la région de Namur et de Liège. On a de la chance, on est tout pile entre les deux. Et donc ils se sont dit, ok, on va faire ça. Je me souviens que la première fois qu'ils nous en ont parlé, je devais avoir 16 ans, un truc comme ça. J'aurais dit, vous êtes complètement fous. Vous allez nous ruiner, ça va droit dans le mur, on n'est pas hôtelier, vous êtes des malades. Ils se sont dit, ouais, ouais, ils nous ont écoutés à moitié, ils se sont lancés à deux là-dedans. Maman qui s'était occupée de nous, franchement, pendant longtemps, s'est lancée à pleine balle là-dessus. Et ils ont développé Naxley par la suite, il y a dix ans. Mais le projet a mûri il y a quinze ans dans leur tête, je dirais. Il y a eu deux ans de travaux, quasi deux ans de demandes de permis. Et ça a ouvert en 2014. Donc ça fait dix ans que ça a ouvert. Et déjà il y a dix ans, ils ont décidé de le faire avec la même réflexion que la ferme. C'est-à-dire ne plus penser que rentabilité, mais réfléchir à faire de la rentabilité, parce que ça reste un business, mais différemment. Et donc, quand ils ont pensé le projet Nexley, ils ont pensé responsabilité, respect de la terre, respect de l'humain. Donc, au-delà d'utiliser des entreprises belges pour faire les travaux en bureau d'architectes liégeois et des matériaux 100% belges, ils ont créé tout un système qui, aujourd'hui, a tellement de sens, avec des panneaux photovoltaïques solaires, thermiques. Dans nos toilettes, ce qui peut paraître des fois dans un hôtel 4 étoiles bizarre, c'est de l'eau de récupération d'eau de pluie, donc elle est un peu sale des fois. Donc ça peut étonner les clientèles parce qu'ils peuvent avoir une petite couche de dépôt au-dessus de l'eau. Et donc ils disent, on n'a pas nettoyé mes toilettes, ce n'est pas le cas. C'est juste qu'on récupère l'eau de pluie des toitures pour les chaises d'eau. Il y a un système de pompe à chaleur. Le golf est 100% bio, aucun produit phyto. que de la récupération d'eau de pluie. Je veux dire, ça va vraiment loin.

  • Speaker #1

    Pour moi qui ne suis pas golfeuse, peut-être un jour et pas encore, tu peux expliquer un peu plus cette recherche au niveau du golf qui est bio, comme tu dis ?

  • Speaker #0

    Alors, de base, si on pense à un golf, il y a très peu... Et d'ailleurs, il y a eu, je crois, il y a deux ans, une très grande sécheresse en France et pas mal de scandales sur l'utilisation de l'eau. Les gens voient le golf comme quelque chose un peu de contre-nature parce que l'herbe doit être... tellement nickel, toujours à arroser, etc. Nous, on a pris le contre-pied de ça et on a décidé de le faire bio. Et il est labellisé Géo, qui est aujourd'hui le label pour ce type de terrain sportif. Et c'est bio, pourquoi ? Parce qu'on n'utilise aucun produit phyto, aucun produit toxique, etc. pour la nature. Donc ça, c'est le premier truc. Et de deux, nous, on a une utilisation raisonnée de l'eau. Donc on n'arrose que les départs et les arrivées. tout le terrain. Et c'est que de la récupération d'eau, de pluie aussi, qui fonctionne avec des bassins d'orage qui se remplissent. On a la chanson belgique qui pleuve beaucoup. Donc, on a des bassins qui sont en réserve et des étangs qui sont en réserve et qui permettent d'arroser. Et donc, il n'y a jamais un millilitre d'eau de ville qui a été utilisé pour arroser ce golfe. Jamais, jamais, jamais. Et aucun produit néfaste pour l'environnement. Et on le voit en fait, parce que du coup, on a des abeilles par centaines et on a des ruches aussi. On a plusieurs espèces qui sont revenues dans la région, dont un Milan royal, etc. Parce que l'environnement est très préservé et très propice à la faune et la flore.

  • Speaker #1

    Tu l'as dit, en Belgique, il pleut, il n'a plus beaucoup, surtout en été 2020, si je ne me trompe pas. Dans la région des pluies torrentielles, même dévastatrices, pardon.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    Suite au Covid. Donc 2019-2020, c'est des années un peu compliquées pour vous, pour la région. Et c'est aussi l'année où toi, tu as décidé de faire ce shift et de venir rejoindre l'entreprise familiale.

  • Speaker #0

    2022, moi, je suis arrivée un peu après les inondations.

  • Speaker #1

    Comment vous vous êtes relevé de ça ?

  • Speaker #0

    C'est compliqué. Franchement, l'hôtellerie-restauration, on a pris pour son grade, si je peux dire. On a eu le Covid. Après ça, on a eu les inondations qui ont spécialement touché notre hôtel à Chauffontaine. Même si on a la chance d'être... en hauteur. Et puis, nous, on a eu un incendie en 2024. Donc, on a un peu cumulé toutes les merdes, si je peux dire. Ce n'est pas simple. Du coup, c'est se relever et devoir continuer et rester positif et montrer aux équipes qu'on reste positif. Mais c'est des années, en termes de rentabilité, qui n'ont clairement pas atteint ce qu'on aurait espéré. Après, on a la force d'avoir notre clientèle qui est restée, qui est fidèle et donc qui nous font tenir et on est là. On avance, on continue et on y croit profondément. Moi, je crois sincèrement en ce qu'on fait. Et donc, à partir du moment où on croit à la racine profonde du projet, je crois que c'est ça qui permet de se relever le matin. Le soir de l'incendie, on est tous revenus.

  • Speaker #1

    C'était un incendie, quoi, accidentel ?

  • Speaker #0

    Accidentel, oui. D'abord, il y a nos équipes qui ont méga bien géré. Il n'y a pas eu de blessés. L'évacuation s'est faite dans le calme, alors que c'était sous la pluie. Ils ont respecté toutes les procédures. Mes parents habitent à côté, donc ils sont arrivés très rapidement. Moi, je venais d'arriver à Bruxelles quand les équipes m'ont appelée. Donc, j'ai ressauté dans ma voiture pour revenir. Et ce qui fait qu'on se lève le lendemain, c'est de se dire, bon, OK, qu'est-ce qu'on fait ? Comment ? Qu'est-ce qu'on fait de ça ? Est-ce qu'on s'assoit et qu'on pleure ? Ben non, c'est pas comme ça que ça marche. On va en prendre, on va faire une opportunité, on va faire quelque chose de mieux. dire qu'on n'a pas pleuré c'est faux on a toutes les deux pleuré et Françoise et moi mais à des moments différents Françoise c'est ta maman je l'appelle pas maman ici, j'appelle toujours Françoise au travail d'accord pour garder un peu cette distance et dire maman en pleine réunion c'est pas ouf au travail c'est Françoise mais je veux dire on a pleuré vraiment à des moments super différents moi je crois que j'ai pleuré ça s'est passé un jeudi soir, j'ai pleuré le vendredi à 16h et je crois que ma mère elle a pleuré le samedi matin... Donc, heureusement, c'était en décalage. Donc, ça permet de tenir aussi plus le coup. Et puis, il y a les équipes, quoi. En fait, jusque 3h du matin, les équipes étaient là. Le chef, il a relancé sa cuisine sans gaz. Quand on a pu regagner le bâtiment, que les clients ont pu regagner le bâtiment. Et les clients ont eu un dîner. Je veux dire, quand tu vois ça, le lendemain, tu as la rage pour continuer et te dire, bon, ben... C'est dingue parce qu'il doit croire au projet, le chef, pour se dire non, c'est pas grave, je ferme ma cuisine, ciao bye, les clients. Non, non, il est retourné, il a dit au gars, ok, en fait, maintenant, on va faire un service de dingue et les clients, ils vont vivre l'expérience encore mieux que ce qu'on avait prévu. Donc, c'est des choses comme ça qui te donnent envie de te dire, bon, il faut continuer, il faut se relever et on va en faire une opportunité. Donc, on se renouvelle, on se pose des questions, on se dit, OK, il y a eu un incendie, pas de bol, c'est juste un accident, personne n'y pouvait rien, mais qu'est-ce qu'on en fait ? Et bien là, on s'est dit, on va développer une partie extérieure, on va en faire quelque chose de nouveau, on va faire un truc de mieux, parce que je pense vraiment que le soin, maintenant, a du sens et que les gens s'accordent plus de pauses, etc. Donc, développer. Encore plus, cette partie va nous ramener une autre clientèle également. Mais c'est compliqué parce qu'il faut gérer les équipes, le chômage qu'il faut mettre en place derrière, les rassurer. Puis il y a les clients. Alors il y a des clients super sympas qui disent qu'on prend trop, on est trop désolés. Il y a des clients qui se fâchent parce qu'ils avaient espéré passer leur week-end là et qu'on n'a pas pu leur offrir. Donc ça, ça a été aussi pour la réception. Un travail assez franchement de petite souris ardue parce que c'est chouette quand la personne réagit bien, mais c'est nettement différent quand la personne est un peu plus agressive au téléphone. Donc c'est vraiment un travail d'équipe, je dirais, et qui fait que la résilience vient parce que tout le monde continue.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui te drive toi tous les jours ? Parce qu'il y a deux pans, je veux dire, il y a le business familial avec des valeurs incroyables que je rejoins pleinement. Et puis tu as aussi ton exercice. Ta fonction en tant que chef des opérations, en tant que directrice des opérations, qui est en fait assez pratico-pratique.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Alors moi, j'adore le pratico-pratique. Je suis quelqu'un de... J'adore organiser, j'adore mettre des choses en place. Je suis assez carrée. Et donc ça, ça m'amuse déjà beaucoup. Il y a l'idée de mettre en place des projets et d'avoir toujours... Moi, je n'ai pas une journée qui est...

  • Speaker #1

    J'avais été demandé de la journée type.

  • Speaker #0

    Je n'en ai pas vraiment. Je n'en ai pas vraiment. J'arrive ici ou au bureau.

  • Speaker #1

    Mais c'est 7 sur 7 ?

  • Speaker #0

    Ce n'est pas 7 sur 7 parce que... Donc moi, je prends des jours de manger quand même. Mais je suis toujours joignable 7 sur 7. Et les équipes le savent. Et les équipes me contactent 7 sur 7. Mais je ne suis pas 7 sur 7 sur site. C'est impossible pour ma vie privée. pour mon équilibre à moi et ma vie familiale aussi. Donc, il faut trouver un juste milieu là-dedans. Mais qu'est-ce qui me drive ? Je dirais, c'est mettre en place des projets. J'adore les nouveaux en date, les deux restaurants qu'on a vraiment changés. On va en parler. Et ça, c'est hyper kiffant au quotidien. Je veux dire, il y a peu de personnes à 30 ans qui ont cette Ausha. Et moi, j'ai... Cette chance parce que mes parents ont créé le business et j'en suis hyper reconnaissante parce que j'aurais probablement pas créé le projet. Mais du coup, ça me donne l'opportunité de grandir, de prendre des responsabilités, de faire des erreurs, de m'améliorer et de créer des projets. Et ça, à 31 ans, c'est une vraie chance, je pense.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as le caractère de ta mère ?

  • Speaker #0

    Non. Non, on est hyper différentes et on a un management hyper différent. Elle est beaucoup plus douce que moi, je pense.

  • Speaker #1

    Ta maman, d'après mes recherches, elle a étudié l'histoire de l'art. Le beau tient une place particulière pour elle, dans son cœur.

  • Speaker #0

    Exact.

  • Speaker #1

    Le beau, l'histoire, je pense aussi la transmission, j'ai l'impression. Pour toi, c'est quoi le beau ?

  • Speaker #0

    La pomme ne tombe jamais loin de l'arbre. Je crois que j'ai quand même un peu, en tout cas de l'esthétique, qui rejoint ma mère, ça j'adore. et aussi le beau recevoir, faire une belle table, et ça je le fais autant chez moi qu'ici, mais le plaisir de dresser une belle table, avec des bougies, avec des soliflores, aller chercher des fleurs, faire ses fleurs soi-même, c'est vraiment un truc que j'adore. Donc je dirais que le beau, c'est un sens de l'accueil en fait. Ce n'est pas que de l'esthétique, ce n'est pas que du visible, c'est comment on t'accueille. Et c'est ce qu'on essaye de transmettre aux équipes au quotidien. Et je crois que c'est le truc le plus difficile à transmettre aussi.

  • Speaker #1

    Tu penses que tout le monde peut travailler dans la restauration ?

  • Speaker #0

    Je pense que tout le monde peut travailler partout. Je pense qu'il faut beaucoup de courage et de motivation pour travailler dans la restauration. Et que ça, ce n'est pas donné à tout le monde. Et que c'est un métier qui est plus compliqué qu'avant. Parce qu'à post-Covid, les gens réfléchissent à deux fois avant de venir. dans l'hôtellerie-restauration, mais si tu as la passion du recevoir et la passion du client, je crois que c'est un métier où tu peux vraiment t'épanouir.

  • Speaker #1

    Tu as remarqué que le comportement des clients change après Covid ?

  • Speaker #0

    Je crois que le Covid a changé plein de choses à différents niveaux. Je crois qu'il y a beaucoup de gens qui ont revu leurs valeurs en termes plus local, etc. Mais que aussi l'inflation et les dernières années plus compliquées ont mis ça à... en second plan. Je crois que le Covid a donné envie aux gens aussi de bouger et de voir autre chose et que les gens avaient besoin d'air et d'évasion. De rêve. Ça, je pense aussi. Et je pense au niveau des équipes que ça a changé également parce que l'horeca s'est complètement stoppée. Donc, plusieurs personnes, eux, se sont dit, pourquoi est-ce que je continuerais dans cette voie-là ? Donc les gens se posent plus la question de est-ce que je veux vraiment faire de l'hôtellerie-restauration ? Dans quel cadre ? Comment ? Donc ça, c'est plus difficile de retrouver des talents aujourd'hui en hôtellerie-restauration, je pense qu'avant Covid. Pourtant, les valeurs sont très belles. Moi, ça me donne envie de venir travailler avec telles valeurs.

  • Speaker #1

    Je cherche plein de gens. Il y a plein de postes d'ouvertes.

  • Speaker #0

    Si vous êtes dans la région... Moi, je suis toujours hyper impressionnée. Et d'ailleurs, en parlant de restauration, raconte-nous un peu. Le restaurant, vous avez un qui est plutôt un clubhouse et un autre qui est plutôt bistronomie ?

  • Speaker #1

    On a un vrai gastro et on a un bistro clubhouse.

  • Speaker #0

    Le pollen ?

  • Speaker #1

    Le gastro, c'est pollen et le bistro clubhouse, c'est aromates. Oui.

  • Speaker #0

    J'adore.

  • Speaker #1

    Oui, alors ça, c'est pas moi qui les ai trouvés, j'avoue. C'est le chef qui les a trouvés après beaucoup de réflexions.

  • Speaker #0

    De brainstorm.

  • Speaker #1

    Et de brainstorm et de changement de nom. Mais donc, dans mon parcours de psycho, j'ai fait une pause pendant un an où j'ai fait le Cordon Bleu, qui est une école de cuisine et de gastronomie française. Je l'ai fait à Londres et j'ai travaillé chez Ikoi, qui est un restaurant étoilé à Londres. Ce n'est pas pour moi de travailler en cuisine. Donc,

  • Speaker #0

    tu as mis la main là-bas. Tu as été commis ?

  • Speaker #1

    J'ai été commis, oui. Enfin, même franchement, en toute commis, parce que j'étais stagiaire à l'époque de l'école et on m'a amené un bac de macro et je ne savais même pas comment enlever un filet à l'époque. J'étais un peu trauma. Je n'ai pas osé dire que j'avais faim, que j'avais soif. À la fin du service, le chef m'a amené un coquin en me disant peut-être que tu boives quelque chose. J'étais là, oui, c'est vrai. Parce que j'étais plus timide à l'époque. OK, donc je... En plus, je parlais anglais, mais je veux dire, c'était aussi pour améliorer mon anglais que je l'ai fait à Londres. Donc, je ne maîtrisais pas du tout encore tous les termes culinaires en anglais. Donc, moi, ça, c'est vraiment la food aussi. C'est un peu ma passion. Je suis une gourmande de la vie. Franchement, j'adore. J'adore manger. Mes parents sont des grands bourguignons. On adore le vin. On est plutôt des bons vivants, quoi. On a été bercés au vin rouge. Et à la gastronomie française, je dirais, toute notre vie. Et quand je suis arrivée dans le projet, une de mes premières idées, c'était de beaucoup plus développer le food. On était super connus pour notre golf, pour notre hôtel, mais pas tellement pour nos restaurants. Et en arrivant, je me suis dit, c'est vraiment là-dessus qu'on doit y aller. On a tous les outils pour. On a le maraîchage, on a nos poules qui pondent nos oeufs. Enfin, je veux dire, il y a vraiment moyen de faire un truc de dingue, quoi. qui soit dans l'air du temps, qui ait du sens qualitatif et qui aille avec le reste du projet. Donc je me suis mise à la recherche d'un chef assez rapidement. Et j'ai engagé, après avoir regardé beaucoup d'agences de recrutement spécialisées dans l'horeca, j'ai engagé une agence française qui est très très chouette qui s'appelle Macaron Recrutement, qui sont spécialisées dans le recrutement principalement de... de chefs et de gros postes à responsabilité dans l'hôtellerie. Et je les ai contactés, ils sont à Paris. Je me suis hyper bien entendue avec le patron. Et il nous a décoté la perle rare qui est François Durand, qui est du coup notre chef exécutif maintenant, qui est arrivé il y a un an et demi, plus ou moins, je pense, en 2023. Le 2 mai 2023, je crois, si je ne me trompe pas. Qui est un jeune chef hyper ambitieux. qui a tout de suite collé humainement avec les quatre jolis qui travaillent dans le projet. Ce qui est assez drôle, c'est que donc il est venu et pour visiter le projet, on a mangé à quatre, enfin à cinq, et on n'a même pas testé sa cuisine. On n'a jamais demandé même c'était quoi son plat préféré. On a juste discuté du projet avec lui. Il a été super emballé et c'était un feat humain.

  • Speaker #0

    Encore, j'ai envie de dire.

  • Speaker #1

    Oui, voilà, encore.

  • Speaker #0

    La cuisine est excellente.

  • Speaker #1

    Oui, en toute objectivité, je trouve vraiment que c'est délicieux. Mais c'est assez marrant parce que je me souviens qu'après avoir eu un temps avec le chef qui était là à l'époque, qui nous avait aidé à lancer le projet, François a repris la cuisine. Et puis un jour, il nous a dit Bon, en fait, je suis un peu stressée, mais aujourd'hui, vous allez goûter mon premier plat. Et c'était vrai. En fait, on n'avait jamais testé sa cuisine. On avait eu une telle confiance. Et un tel fit qu'on ne s'était pas vraiment posé plus la question et qu'on voyait le talent et l'envie qu'il avait derrière. Ça, ça se ressent, je veux dire. On ne s'est pas toujours expliqué. Donc, lui, il est arrivé en mai 2023 et on a lancé Pollen, qui est le restaurant gastronomique, en septembre 2023. Donc, quelques mois après. Après avoir réfléchi au concept, à changer un peu quelques trucs pour que les clients voient quand même. dans l'aspect du restaurant que ça avait changé, en recrutant une équipe solide derrière. François a ramené aussi deux de ses sous-chefs. avec qui il avait travaillé à Bordeaux. Et on a lancé ça en septembre 2023. Assez rapidement, on a été repris au Goimio. Et puis, on est rentrés dans le Michelin, sans récompense, mais référencé au Michelin après six mois, je pense, qui est quand même rapide. Enfin, nous, on était très contents. Cette année, on a reçu trois radis au Best Vegetable Restaurant, qui est pour nous une récompense très, très chouette parce que ça identifie autre chose. Et ça labellise un peu notre démarche éco-responsable. Donc, on était assez contents. Et donc, Pollen, c'est une machine qui roule bien. On a vraiment des objectifs d'aller chercher une étoile verte, une étoile rouge. On ne s'en cache pas. On ne s'en cache pas parce que ça prendra le temps. Si ça prend du temps, après, il est plutôt ambitieux et rapide, François. Mais on a envie d'arriver à ces objectifs-là parce qu'on pense qu'au-delà du talent de François et de l'équipe forte, qu'il a et les valeurs qu'on a, tout va ensemble. Donc on espère que des récompenses tomberont par la suite pour reconnaître ce travail-là. Et en avançant de plus en plus avec François, il n'avait pas tort, il nous disait le bistrot, le clubhouse à l'époque, c'était pas du tout la même cuisine, il n'y avait pas un fil rouge, il n'y avait pas une continuité donc ça pouvait perdre le client aussi. Le clientèle qui allait le... qui dormait là, il mangeait chez Pauline un soir et puis il allait chez Aromath, il y avait un décalage. Donc il a re-réfléchi, il nous a dit il faut une nouvelle cuisine. Alors on a investi dans une nouvelle cuisine, on a fait des gros travaux, ce qui a pu embêter nos membres de golf pendant un petit temps parce qu'ils n'ont pas eu de restauration pendant un petit moment avec nos travaux. Et on a lancé une nouvelle cuisine avec un nouveau concept qui s'appelle Aromath et qui est une cuisine beaucoup plus bistrot, beaucoup plus familiale. gourmande ou tu as envie de taper dedans un peu plus fooding tu vois le guide qui est un peu plus jeune et donc c'est vraiment deux concepts différents où la clientèle peut se retrouver à chaque fois et Ausha est beaucoup plus abordable que Pollen évidemment, c'est un gastro et un bistro mais l'idée c'est que peu importe qui on est peu importe la somme qu'on a à mettre à Naxté Il y a une place, quoi. Et il y a moyen de trouver quelque chose. Je crois que le premier plat chez Arma, tu as 17 euros. Donc, je veux dire, c'est ouvert à tout le monde. Et on ne veut pas se mettre une barrière au niveau des prix non plus. Pour pas que les gens se disent, ah, c'est un golf. Donc, je viens pas, j'ai pas ma place. C'est un truc prout-prout. Pour les gens riches, c'est pas le cas. Alors, on a plusieurs offres. C'est ça qu'il faut avoir conscience. Et c'est comme à l'hôtel. Oui, clairement, si on vient le samedi soir de la Saint-Valentin, ça ne va pas être notre soir à l'hôtel où les chambres vont être le moins chères. Mais le dimanche soir et le lundi soir, nos prix diminuent parce que c'est des jours où il y a moins d'affluence en termes de clients. Donc, on peut avoir une chambre aussi à ce moment-là à des prix plus abornables. Donc, on essaye vraiment de ne pas se fermer la porte de clients. Ça, c'est... essentielles pour nous. Quelle image vous voulez véhiculer quand tu penses qu'on peut faire de la très haute qualité de manière consciente et responsable ? Je crois que c'est la première chose que j'ai envie que les gens se rappellent.

  • Speaker #0

    Alors, je vais se situer un petit peu sur des questions perso. On dit souvent que quand on veut, on peut. Qu'est-ce que toi, tu en penses ?

  • Speaker #1

    C'est sûr. C'est sûr que... D'ailleurs, je veux accoucher après le 14 février et j'accrocherai après le 14 février. Je veux être là au service de la Saint-Valentin et j'y serai.

  • Speaker #0

    Quel conseil tu donnerais à quelqu'un qui voudrait peut-être se lancer dans un projet d'envergure ? Je ne dirais pas peut-être juste l'hôtellerie ou la restauration parce que pour moi, ça va au-delà de ça. C'est un engagement que vous avez.

  • Speaker #1

    Ah oui, c'est sûr. Le seul conseil, c'est d'être bien entouré. Tout seul, on n'est rien. Nous, on est là, on met de l'huile dans les rouages, on est là pour s'il y a un problème, etc. Mais la vraie force de Naxley, ce n'est pas nous, c'est les équipes qui sont derrière, c'est eux qui font battre le cœur de Naxley au quotidien, c'est l'amour qu'on met dans les assiettes, l'amour qu'on met dans le sourire qui vous accueille et dans le service que vous avez. Et ça, tout seul, on n'y arriverait pas.

  • Speaker #0

    Toi, en tant que directrice, il y aura une recommandation que tu pourrais faire à d'autres personnes dans ta position par rapport au management d'équipe ?

  • Speaker #1

    Trouver les bonnes personnes. Ne pas avoir peur d'être de temps en temps dans le jus et dans la merde, quitte à être bien entourée et être patient, mais ne jamais faire des choix en se disant Non, je vais être dans le jus, donc je vais prendre cette personne, etc. Ça ne rend ni service au client, ni service au personnel qui est en place, ni à vous. Je pense sincèrement que c'est de bien choisir les éléments.

  • Speaker #0

    Comment tu réagis quand tu fais face à un moment de démotivation ?

  • Speaker #1

    C'est dur. Comme tout le monde. Déjà, j'ai un mari, donc je crois que je partage beaucoup avec lui. Ça, ça m'aide, je pense, au quotidien énormément. Le fait d'avoir aussi un cercle d'amis, etc. Je pense que je dirais que c'est l'extra pro qui aide dans ce genre de moment. De pouvoir en parler, de pouvoir en discuter et aussi d'avoir conscience, comme moi je le disais toujours à mes patients, il y a des mauvais jours. On ne peut pas être motivé à 100% tous les jours. Il y a des jours où on a envie de tout abandonner, de tout jeter à la poubelle. Mais malheureusement, on ne peut pas le montrer. En tout cas, je crois que si j'arrivais en tirant la tête ici le matin, ce serait un problème pour les équipes aussi. Donc ça m'arrive d'être démotivée, ça m'arrive d'avoir pas du tout envie de me lever et pas du tout envie de venir, comme tout le monde et comme je pense n'importe qui qui a déjà travaillé dans une boîte. En revanche, je pense qu'il faut choisir les personnes avec qui on en parle et ne pas lâcher, parce que lâcher sur une défaite, c'est un goût. Ça a un mauvais goût, je crois.

  • Speaker #0

    Ton époux, il est aussi dans l'hôtellerie ?

  • Speaker #1

    Pas du tout.

  • Speaker #0

    Ou entrepreneur.

  • Speaker #1

    Il est entrepreneur maintenant. Avant ça, il était employé. Il vient de se lancer en tant qu'entrepreneur et il voit les joies de l'opérationnel et de devoir être dispo 7 jours sur 7. Ce qui est marrant. En plus, il se lance dans ça juste avant le bébé. Donc, c'est pas mal niveau du temps. Mais non, il n'est pas du tout dans l'hôtellerie-restauration. Après, il commence à en connaître tous les tenants et aboutissants à force d'en discuter avec moi. Mais il n'est pas du tout là-dedans. Il doit se passionner parce qu'on ne peut plus... Je deviens très piquée pour choisir nos hôtels, nos restos. Et quand je suis dans un hôtel, je ne suis pas très relaxe, je regarde tout. Donc, il apprend à ce niveau-là. Mais non, il n'a pas... Il n'a pas la même vocation.

  • Speaker #0

    Est-ce que je peux te demander ton rapport avec ton image, avec la nourriture qu'on a un peu parlé, et avec l'argent ?

  • Speaker #1

    Avec mon image ? Je n'ai jamais eu une très bonne image de moi. Je ne suis pas quelqu'un qui ait la plus grande confiance en elle de base, ni estime de soi. Mais j'en ai conscience, donc c'est déjà pas mal, je pense. Et je trouve qu'avoir une image de soi positive en tant que femme enceinte, c'est aussi assez compliqué.

  • Speaker #0

    Comment tu vis ça, toi, la grossesse ?

  • Speaker #1

    La grossesse est un process que je ne trouve pas simple, encore moins dans le milieu dans lequel je travaille, parce qu'on bouge beaucoup. Et donc, je n'ai pas laissé beaucoup de place. À ma grand-sœur, j'étais très très malade au début, donc ça a été super compliqué. Je ne l'avais même pas dit aux équipes, mais je devais m'arrêter sur la route pour être malade. Ça a été difficile de devoir garder le cap et l'énergie, le peu d'énergie que j'avais en même temps que le projet. Mais je trouve que oui, pour une femme, ce n'est pas du tout simple. On n'en parle pas beaucoup parce que c'est extraordinaire d'être enceinte et c'est une chance inouïe. de porter la vie et de pouvoir donner la vie mais c'est aussi des grands changements tant au niveau du psychique que du corps et on n'en parle pas souvent parce que c'est tellement une joie qu'on pourrait un peu effacer mais en fait c'est juste deux choses complètement séparées le fait de se sentir un peu plus mal dans son corps d'avoir des mots à droite à gauche, n'enlève pas la joie que tu as de porter un enfant un enfant En revanche, ça rend le quotidien un peu plus compliqué, je trouve. Et ça, ça a été un peu plus chaud.

  • Speaker #0

    Ça a changé tes rapports avec ta propre mère ?

  • Speaker #1

    Je pense, parce que je suis peut-être un peu plus douce.

  • Speaker #0

    Plus compréhensive avec elle ?

  • Speaker #1

    Peut-être plus compréhensible. Par contre, beaucoup moins patiente. Je suis beaucoup moins patiente qu'avant, j'avoue. Là, ma grossesse m'a rendue vraiment très, très impatiente. Mais oui, avec ma mère, je pense, et ça arrivera encore plus avec la naissance. On dit souvent qu'il faut régler tous ces conflits avec ses parents avant la naissance d'un enfant. Je ne sais pas si j'en avais beaucoup. J'imagine que j'en ai, comme tout le monde. Et ça se règle. Enfin, je veux dire, on se parle, etc. Non, ça... Ça avance plutôt positivement, je dirais, à ce niveau-là. C'est gai. Ça les a, je crois, un peu étonnées que je prenne un congé mat aussi long. Ah oui ? Parce que... Oui,

  • Speaker #0

    ta maman a eu quatre enfants.

  • Speaker #1

    Ah oui, quatre enfants. Mais c'était différent. C'est une autre époque. Elle a arrêté de travailler. C'est consacré à nous. Aujourd'hui, on a la chance de pouvoir s'épanouir professionnellement beaucoup plus qu'avant, je pense, les femmes. de se poser beaucoup plus de questions et de laisser la place à une vie pro et une vie de famille. Moi, je crois que c'est possible d'avoir les deux. C'est qu'une question d'organisation. Dire que ce sera simple tous les jours, j'imagine que ce ne sera pas le cas. Mais on a cette Ausha, en tout cas, de pouvoir allier les deux et de s'épanouir professionnellement, alors qu'avant, je pense qu'on nous mettait plus dans une autre case. et donc ça j'ai le meilleur exemple vu que ma mère a pu travailler c'est relancé dans une carrière et c'est très fort épanoui c'est très gai parce qu'elle a très envie qu'on s'épanouisse, que ses filles s'épanouissent autant qu'elles dans leur profession donc ça c'est gai et ça les a un peu étonnées que je prenne un long congé maternité mais c'est parce que ils se sont dit qu'ils allaient devoir combler des trous et c'est ça aussi qui peut faire de temps en temps plus peur mais et Je suis très confiante des équipes solides qu'il y a en dessous et qui arriveront. Je crois même que mon boulot sera plus facile en revenant de congé mat qu'en partant. Parce que personne n'est irremplaçable, que l'humain a une résilience énorme.

  • Speaker #0

    C'est aussi que tu as bien bossé avant, en amont, que tu as préparé le staff.

  • Speaker #1

    Il me reste deux gros recrutements à faire et puis j'ai huit semaines pour trouver deux personnes clés et puis je serai tranquille.

  • Speaker #0

    T'es-t-on jamais si un éditeur... expérimenté, couteau de glace à en vue de cet épisode. C'est important pour toi de les rendre fiers, tes parents ?

  • Speaker #1

    Ah oui. Et à mon avis, probablement deux fois plus qu'une autre personne, parce que tu te sens redevable,

  • Speaker #0

    peut-être.

  • Speaker #1

    Tu te sens redevable et quand tu travailles dans un projet familial, tu as l'image de tu es la fille d'eux. Et je leur ai toujours l'étiquette. On ne va pas me l'enlever. Je suis la fille de Bernard et Françoise Julie et ils ont créé le projet et j'ai décidé de travailler dedans. Je savais où je mettais les pieds. Mais du coup, tu as toujours un peu ce sentiment de syndrome de l'imposteur qui te dit, j'ai peur que les gens pensent que je suis là parce que je suis la fille, ce qui est en partie vrai, mais ce qui te donne envie de faire tes preuves quatre fois plus qu'une autre personne, de travailler quatre fois plus dur. Et mes parents sont des gens, ils sont hyper travailleurs, etc. Ils ne nous mettent pas de la pommade sur le dos. Ils sont limite plus durs avec nous qu'avec d'autres employés, je pense.

  • Speaker #0

    Ton rapport avec la nourriture ?

  • Speaker #1

    Je suis une fan de nourriture, c'est un vrai problème. Je ne pourrais n'être qu'un fromage tellement je suis fan de fromage. Je suis une gourmande de la vie. Je ne suis pas une fille qui aime la salade et les légumes. Je me force par la nature des choses et par le...... principe de santé, mais si je pouvais me nourrir uniquement de gorgonzola, je pense que je le ferais.

  • Speaker #0

    Et avec l'argent.

  • Speaker #1

    Avec l'argent, il faut gagner de l'argent pour vivre, pour avoir un certain confort de vie. Donc, il y a cette envie-là, et puis de pouvoir... Je dirais que moi, l'argent, j'ai surtout envie d'en gagner pour mes enfants, pour pouvoir leur garantir un confort de vie que moi j'ai pu avoir grâce à mes parents, des études, de pouvoir voyager, de pouvoir explorer le monde comme ils l'entendent. Et donc je ne pense pas que l'argent fait le bonheur, mais je pense que ça simplifie beaucoup de choses de temps en temps. Et ça permet malheureusement encore pour pouvoir voyager même. malheureusement des grandes écoles, etc. Il y a encore un peu une éducation de temps en temps à deux vitesses. Et donc, je crois que l'argent peut être un moteur de facilitateur dans la vie, plus. Ce n'est pas un besoin non plus absolu de gagner plein d'argent et de faire que de l'argent. L'idée, c'est de pouvoir garantir un certain confort et plus une facilité, je dirais. Ce n'est pas un but ultime. C'est plus vraiment un facilitateur, je dirais.

  • Speaker #0

    Quelle est pour toi la clé d'un bon équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle ?

  • Speaker #1

    Mon mari ne trouve pas que j'ai déjà un bon équilibre entre vie pro et vie privée. Ça devrait savoir être déconnecté, mais ce n'est pas mon fort. J'arrive difficilement à éteindre mon téléphone.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as un petit moment pour toi dans la journée ?

  • Speaker #1

    Mes trajets en voiture. J'habite à Bruxelles et je viens ici tous les jours. J'ai 1h40 de voiture par jour où je suis toute seule. Alors, de temps en temps, je fais des calls. Mais entre 7h30 et 8h30 du matin, je suis... toute seule dans ma voiture, j'écoute la radio. Et c'est un bon moment pour moi-même, mais c'est aussi un bon moment pour couper. Alors, on ne coupe pas toujours très bien, mais je veux dire, ça me permet en tout cas d'avoir un peu un sens de décompression. Et j'avais également ça quand je travaillais à l'hôpital, parce que je travaillais en banlieue parisienne. Et j'avais une heure de métro de chez moi à l'hôpital Paul-Brus. Et du coup, ça aussi, ça te permet de prendre du temps. Sinon, mon temps, j'aime le prendre avec les gens que j'aime.

  • Speaker #0

    T'es pas trop une solitaire ?

  • Speaker #1

    Non, zéro.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a quelque chose que tu voudrais dire à la personne qui partage ta vie ?

  • Speaker #1

    Merci, juste. Parce que c'est déjà une grande chance de pouvoir partager au quotidien avec lui et de créer une famille. Ça, c'est notre plus grand défi en 2025, je crois. Donc, ça va être pas mal.

  • Speaker #0

    Je la demande souvent. C'est ta routine beauté, ta routine bien-être, matin et soir.

  • Speaker #1

    Alors le soir, j'adore prendre un bain. Je suis une fana de bain. C'est aussi un peu mon sens de décompression. J'en prends beaucoup et ce n'est pas bon pour l'écologie. Je m'excuse de ça à la terre, mais j'avoue que moi, le bain, c'est vraiment un de mes moments phares de fin de journée. Et ma routine beauté le matin, c'est très rapide parce que j'adore pouvoir passer 15 minutes de plus dans mon lit. Donc je dirais que c'est vraiment une douche rapide, le minimum dans mes cheveux et je me maquille un petit peu. Mais je n'ai pas une... J'ai une crème que je mets le matin et puis je me maquille et il baste à cosy. Ce n'est pas trop une vraie routine avec 10 000 crèmes, etc. J'avoue.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a un mantra ou une citation qui te parle particulièrement, que tu pourrais nous partager ?

  • Speaker #1

    C'est dans les nuits les plus sombres qu'on voit les étoiles les plus brillantes. Parce que dans l'horeca, il y a quand même beaucoup de rebondissements où il faut se réveiller. C'est toujours dans les moments les plus compliqués qu'on voit les personnes qui nous aident le plus, les personnes qui croient le plus au projet. Et donc, je pense que c'est dans ces moments-là que le meilleur se révèle. Et je le pense aussi quand je travaillais à l'hôpital. L'hôpital en oncologie, ce n'est vraiment pas la joie. Surtout que j'étais en oncologie digestif, donc c'est moyenne durée de vie de six mois. Donc, ce n'est vraiment pas tout le temps la joie. Je crois que j'ai vu les plus belles personnes que je n'ai jamais rencontrées dans ma vie viennent de là. Et la plus grande de l'humanité se retrouve là.

  • Speaker #0

    Tu as été confrontée à la mort.

  • Speaker #1

    Ah oui, quotidiennement.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu en tires ? Que la vie est courte ? Qu'il faut la vivre vite ? Bien ? Pleinement ?

  • Speaker #1

    Alors la vie est courte, ça c'est sûr. Et il faut la vivre pleinement, ça je suis sûre aussi. Mais qu'est-ce que j'en retiens de cette expérience à l'hôpital ? C'est l'humanité. J'ai rencontré les personnes les plus belles que je connaisse au sein de cet hôpital. Je ne crois pas qu'elles m'entendent, parce qu'elles sont françaises. Mais c'est vraiment des personnes qui, peu importe leur statut, peu importe... qu'elle soit la dame qui s'occupe du ménage, à la dame qui amène leur pas, à la secrétaire hospitalière qui accueille les gens. Ces personnes ont un sens de l'humain et de rendre un mini peu de dignité à des personnes qui n'en ont plus beaucoup, à des moments de vie très difficiles qu'on ne peut pas imaginer. On ne peut vraiment pas imaginer ce qui se passe tant qu'on n'a pas à travailler dans un service hospitalier. Et on ne peut pas se rendre compte de ce travail-là. Mais si on a le malheur de côtoyer ces personnes, elles nous rendent un peu de soi, elles nous apprennent beaucoup. Donc je crois que c'est assez beau. Il y a eu un podcast de France Inter avec une dame qui s'appelle Clémentine, qui est décédée du cancer du pancréas. Et qui était au sein du... De Paul Brousse, du service d'oncologie, en tout cas, je pense qu'elle reflète vraiment l'humanité de ce service. Et pour avoir travaillé dans d'autres services très difficiles, c'est là qu'on voit le meilleur de l'humain. On voit le pire aussi, mais on voit le meilleur.

  • Speaker #0

    Je mettrai le podcast en lien, en description de l'épisode.

  • Speaker #1

    Oui. Très bien. Ça vaut la peine d'être écoutée. Oui,

  • Speaker #0

    je l'écouterai avec grand plaisir. Pour terminer, dernière question. Qui appelles-tu quand tu as besoin d'un conseil ?

  • Speaker #1

    Ma sœur. Ah bon ? Ma pauvre sœur Émilie. se fait souvent appeler entre 18h et 20h quand je suis sur la route pour rentrer et que j'ai besoin soit de vider mon sac, soit d'un conseil, soit d'une écoute. Je suis très, très proche d'elle. Elle est super différente de moi, mais c'est ma grande sœur et pour rien demander, je la changerais. Donc, c'est elle que j'appelle en premier. Et elle s'appelle Émilie Jolie en plus.

  • Speaker #0

    Ah oui, c'est beau, c'est poétique.

  • Speaker #1

    Voilà, exact. Elle le porte très bien. Il faut avoir une grosse personnalité, un peu solaire. Et donc, elle le porte bien, je trouve.

  • Speaker #0

    Eh bien, écoute, merci beaucoup, Clémentine.

  • Speaker #1

    Avec plaisir.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté cet épisode d'Audace. Si cette conversation vous a plu, il y a quelques façons simples de m'aider à faire grandir ce podcast et donc à attirer toujours plus d'intervenants de qualité. Premièrement, abonnez-vous pour ne rater aucun épisode. Ensuite, vous pouvez, par exemple, partager cet épisode autour de vous. C'est grâce à vous qu'Audace peut toucher. toujours plus de monde. Et enfin, rejoignez-moi sur les réseaux sociaux sur lesquels je suis très active. J'adore échanger avec vous via ces canaux et avoir l'opportunité de vous faire découvrir les coulisses de ce métier. Vous pouvez me retrouver sous le nom d'Audace Podcast ou encore sous mon propre nom, Chloé Jeunico. Je vous remercie infiniment et à très vite pour de nouveaux épisodes.

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