- Mégane
Mais surtout, ce n'était pas mon rêve. En fait, je ne savais même pas si je ne m'autorisais pas à rêver. Parce que ce n'était pas possible pour moi de m'autoriser à rêver. Et c'est pour ça que très vite, j'ai demandé de mettre fin à tout ça, de moi-même, d'entrer chez moi et de repasser à un cursus classique. Il regarde celui qui m'a recruté, il fait « Pourquoi tu l'as embauchée ? » « Pourquoi tu l'as pris ? » « Ok, d'accord. Intéressant comme choix. »
- Eden
Bienvenue dans Odyssée, le podcast qui explore l'aventure entrepreneuriale dans toute sa diversité. Vous savez, il arrive souvent que dans la vie, on emprunte une trajectoire qu'on n'a pas forcément choisie et qui aboutit à tout sauf à nos aspirations profondes. Alors comment se réinventer, ouvrir le champ des possibles et viser la lune ? C'est ce dont nous allons parler avec Mégane Neveu, freelance en événementiel sportif, qui partie de rien, s'est autorisée à rêver grand et nous raconte son aventure des étoiles plein les yeux. Je vous souhaite une très bonne écoute. Bienvenue sur Odyssée.
- Mégane
Merci de m'avoir invitée.
- Eden
Écoute, je suis très très content de t'avoir là avec moi sur cet épisode parce qu'on se disait que ça faisait cinq ans qu'on ne s'était pas revu depuis Game of Brain. Après, tu m'as dit qu'on s'était revu pendant la préparation de... Ça, c'est moi qui sonne ? Je pense que c'est toi. Ah, c'est chaud. En plus, je suis en train de le mettre sur silencieux. Voilà, qu'on s'était revu brièvement pendant la préparation des JO de Paris. Et entre 2019... et 2000 et aujourd'hui t'as vécu plein plein de choses et je trouve que c'était super intéressant que tu partages ça avec moi avec les gens que ça va intéresser parce que moi dans nos échanges j'ai trouvé qu'il y avait vraiment quelque chose de fort dans ton parcours dans l'autodétermination dans la volonté d'aller au-delà d'un contexte on va dire social, environnemental et tout, pour aller vivre tes rêves. Et vraiment, si on peut parler de ça, c'est cool.
- Mégane
On peut en parler et il y a beaucoup de choses à en dire. Parce que c'est vrai que moi, je ne viens pas du tout d'un milieu où on peut s'autoriser à voir aussi loin. Moi, mes parents, ils viennent des Domtoms. Ma mère de La Réunion, père de la Guadeloupe. ils sont venus en France super jeunes. Et là, on parle vraiment de la classe ouvrière parce qu'on parle un peu quand même d'une époque où on faisait appel à la masse pour venir travailler. Quand j'en parle avec mes grands-parents, ils me parlent d'une situation d'après-guerre où il y avait beaucoup de travail. Pas la situation actuelle où le marché du travail est extrêmement saturé. Et donc mes parents, ils ont vécu avec pas beaucoup de choses et nous ont élevés aussi avec pas beaucoup de choses. Et de leur côté, non plus, ils n'ont pas pu vraiment s'autoriser à imaginer, à avoir une vie confortable, à avoir la vie que des fois on peut voir à la télé. Et même en grandissant, moi je veux dire, quand j'allais à l'école, j'avais beaucoup d'amis, j'étais sportive, je me rappelle au collège Marie Curie, qui est pas loin, c'était il y a loin, mais c'est pas loin d'ici. Et donc, j'étais dans le sport. Tous mes amis autour de moi, tous mes coéquipiers, eux, de leur côté, ils avaient leur argent de poche. Ils faisaient des sorties. C'est des choses que moi, je n'imaginais pas pouvoir avoir. Je n'avais pas d'argent de poche. On vivait avec le minimum. Et pour mes parents, mis à part avoir un futur sportif, parce qu'eux-mêmes étaient sportifs, je ne pense pas qu'ils auraient imaginé que moi, je puisse aller là où je suis allée.
- Eden
Ok, donc... Pour eux, c'était le sport ou rien du tout ? Oui. Ok. Tu as des frères et sœurs ?
- Mégane
J'ai une grande sœur et une petite sœur.
- Eden
Ok. C'était pareil pour vous trois ?
- Mégane
C'était pareil pour nous trois. Ma grande sœur aussi a eu un vrai parcours sportif. Ma petite sœur, c'est autre chose. C'est de la nouvelle génération, la génération Z. Elle n'est pas très sportive. Et je pense que du coup, c'est... Il y a une petite fracture générationnelle où on ne voit pas les choses de la même manière. Mais pour ma grande sœur, oui, c'était le sport. Et puis ensuite, prendre des chemins différents pour voir là où ça nous mène. Et je pense que j'étais aussi, pareil que ma grande sœur, on prend un petit peu ce qui vient parce qu'on ne sait pas trop, parce qu'on n'est pas très bien renseigné à l'école. C'est dur de savoir ce qu'on veut faire à l'avenir, tout simplement parce qu'on ne sait pas ce qui est fait pour nous. Je donne un exemple comme un autre. Par exemple, un enfant où ses parents seront professeurs, ils seront plus dans l'encouragement de faire des activités d'art, du théâtre. Et ce sera beaucoup plus encourageant et plus facile d'imaginer un avenir où on peut rêver, entre parenthèses.
- Eden
De ce que j'entends, ce que tu n'as pas forcément eu en fait ?
- Mégane
Ce que je n'ai pas eu du tout. Sachant que mes parents, quand ils sont arrivés en France, ils parlaient le créole. Moi, ma mère, elle a arrêté l'école très tôt, en quatrième. Elle en est redoublée deux fois. Pour mon père, je crois qu'il a essayé d'avoir un diplôme d'électricien. Impossible pour eux de vouloir plus que ça.
- Eden
Ok, donc un plafond de valeur sociale. Il y a des choses sur lesquelles, en fait, on ne peut pas vouloir plus. On ne voit pas plus. On se dit voilà, classe ouvrière, nos filles on les met dans le sport parce que c'est un vecteur d'ascension sociale. Et jusqu'où tu es allée en fait dans cette voie-là sportive ?
- Mégane
Je n'ai pas été très loin. Si on doit retracer mon parcours, je pense qu'on est obligé de parler de ça aussi. Moi je faisais du handball et j'avais ce qu'on appelle du potentiel. J'ai fait toutes mes sélections jusqu'à la sélection d'équipe de France Cadette. J'ai fait mon entrée dans un pôle espoir, celui de Dijon. Et très vite, je me suis dit, est-ce que j'ai vraiment envie de faire ça ? Ou parce que je le fais juste parce qu'on me dit que j'ai le potentiel et les compétences. Est-ce que vraiment, c'est mon rêve ? Oui, en effet, j'avais ce potentiel-là. Mais quand je regardais les filles autour de moi qui, elles, rêvaient d'être en équipe de France et d'en faire leur métier, Je me suis vite dit que je n'étais pas du tout à ma place.
- Eden
Oui, parce que tu n'avais pas les mêmes ambitions qu'elle, en fait.
- Mégane
Non, du tout. Mais surtout, ce n'était pas mon rêve. En fait, je ne savais même pas si je ne m'autorisais pas à rêver. Parce que ce n'était pas possible pour moi de m'autoriser à rêver. Et c'est pour ça que très vite, j'ai demandé de mettre fin à tout ça, de moi-même, d'entrer chez moi et de repasser à un cursus classique qui, encore une fois, n'était pas du tout tracé. Je ne me suis pas mise dans un domaine et je n'ai pas évolué dans ce domaine. J'ai vraiment été à droite à gauche. Donc j'ai commencé en revenant, j'ai fait une licence d'anglais parce que je voulais atteindre ce bilinguisme et aussi parce que j'ai appris très tard que c'était dans mon background de famille. Ensuite, après, je me suis dit qu'est-ce que je peux faire ? Je ne sais pas, je vais tenter d'être commerciale.
- Eden
Tu peux préciser ? Quand tu dis « c'était dans mon background de famille » Oui. Par rapport à l'anglais ? Oui. Tu peux m'expliquer ça ?
- Mégane
Alors moi, mon nom de jeune fille, c'est Hill.
- Eden
Yes. La colline.
- Mégane
La colline. Et j'ai appris très tard que la langue maternelle de mon grand-père paternel, c'était l'anglais. OK. Donc mon père est de Guadeloupe, mais mon grand-père est de République dominicaine. Il parle aussi espagnol, mais lui, du coup, c'était... On parle aussi anglais. Donc mon grand-père... est né avec la langue maternelle anglaise et quand il arrivait à l'école, il m'expliquait de se faire un petit peu taper sur les doigts par les professeurs parce qu'il ne parlait pas un mot français. Et donc du coup, quand j'ai appris ça, je me dis qu'il faut absolument que je me reconnecte avec ça. Et j'ai toujours voulu parler anglais. C'est génial parce que ça m'a beaucoup apporté par la suite. Parce que pour moi, on brise des frontières. Et puis, j'avais un truc de petite fille. J'ai l'impression que c'est un langage secret, un langage codé. Quand je voyais des personnes parler en anglais, je me suis dit, putain, on peut dire putain.
- Eden
Oui, bah ouais, tu rigoles. Damn.
- Mégane
Je me suis dit, je veux ça moi aussi et je veux pouvoir parler à tout le monde à un échelle internationale. Et donc voilà, j'ai voulu me reconnecter à ça. Je pense que j'y suis arrivée aujourd'hui parce que... Je ne dirais pas que je suis bilingue, mais je parle anglais facilement, librement. Et encore une fois, dans mon parcours, ça a été super important parce que je pense que je n'aurais pas pu faire ce que j'ai fait sans avoir parlé anglais.
- Eden
C'est clair. Donc en fait, là, tu en es à une étape de ta vie où tu as besoin d'ouvrir le champ des possibles. En gros, tu es reparti de zéro en disant, écoute, la voie du sport, pour moi, c'était une impasse, une voie sans issue où je ne me projetais pas. Et je reviens sur les bandes d'école et je découvre, en fait, je papillonne, j'essaie de voir ce qui me plaît. Voilà, c'est ça ?
- Mégane
C'est exactement ça. Donc, je vois droite à gauche, donc oui, la licence d'anglais, commercial. Ensuite, je me dis, j'ai un côté très créatif, j'adore dessiner, j'adore la création, j'adore le marketing. Donc là, je me réoriente encore vers... webmarketing et communication, ça en alternance. Et c'est très bien, mais à chaque fois, je me dis, je me sens un petit peu limitée. Il y a un truc qui manque. Et donc, du coup, je participe à plein de choses. Je pense que c'est important aussi qu'on parle du Game of Brain, parce que ça a quand même été un élément déclencheur. Parce que déjà, le Game of Brains, c'est la première fois où je me suis autorisée à rêver plus loin, à regarder, à voir plus loin. Parce que là, on parlait de jeunes étudiants, porteurs de projets, qui se lançaient un petit peu tout seuls, et en même temps aussi avec accompagnés, et avec plein de jeunes autour qui aussi, du coup, plus tard, vont dire « Moi aussi, j'aimerais bien tenter de faire ces choses-là. »
- Eden
Alors, juste pour recadrer, pour les gens qui ne connaissent pas le Game of Brain, C'est un événement annuel organisé par la Technopole de l'Aube qui est un incubateur de startups. Au sein de la Technopole, il y a le YEC qui est un incubateur de projets étudiants. Et c'est cet incubateur qui organise tous les ans Game of Brains, c'est en fin d'année, mois de novembre. Et le concept c'est simple, c'est on va dire à peu près 48 heures, 72 heures, 48 heures, où on a des porteurs d'idées, des étudiants entrepreneurs qui ont un projet. Et où on va aller chercher dans les établissements d'enseignement supérieur des élèves, des participants, pour constituer des équipes qui sont pluridisciplinaires. Donc, il y a des designers, il y a des commerciaux, il y a des chefs de projet, etc. Pour constituer une équipe, en fait, et aider le porteur d'idées, l'étudiant entrepreneur, à concrétiser son projet. Et à la fin, il y a un pitch où l'ensemble des... des équipes présentent le résultat de ce travail. Le jus de cerveau, c'est un truc de fou, parce qu'en fait, ça va dans tous les sens. Ils ne dorment pas, ils sont nourris. Ils ont des espaces pour bosser, et puis ils bossent à fond sur le projet. Et toi, tu as participé à l'édition 2019.
- Mégane
Exactement.
- Eden
Et moi, j'étais dans l'équipe d'organisation qui organisait l'événement et qui coachait un petit peu les équipes.
- Mégane
c'est là où on s'est réellement rencontré et parlé et je pense que c'est là aussi où ma vie a complètement changé je sais pas comment le dire autrement parce que pour l'anecdote J'essaie de trouver une bonne façon de le tourner. Je sais qu'il y a un moment dans l'aventure Game of Brain, tu m'as mis en avant sur les réseaux sociaux en disant « Mégane apporte sa patte au niveau du marketing digital, etc. » J'espère que mon mari ne m'en voudra pas de raconter cette anecdote. Il est très pudique. En tout cas, le moment où tu as fait ce post-là, C'est de cette façon où il m'a retrouvée. C'était d'ailleurs sa première phrase d'accroche. Alors, tu étais dans le marketing digital ?
- Eden
Parce que tu dis « retrouvée » , parce que tu étais son crush de...
- Mégane
Il est mon crush.
- Eden
C'était lui ton crush ?
- Mégane
C'était lui mon crush. On était en section sportive au collège. Lui, il était au centre de formation de l'ESTAC. Il était gardien. Et on se croisait au self parce qu'on partageait la même cantine. On se croisait souvent. Pendant plusieurs années, moi en tout cas, je le regardais beaucoup, je le croisais beaucoup. Fin 2011, il m'ajoute sur Facebook. Mais on est jeunes et très timides, donc il ne se passe rien. Mais j'avais encore un souvenir très fort de lui, de savoir qui il était. Il me retrouve comme ça. On échange. Et très vite, on se met ensemble. Et c'est là où ma vie professionnelle prend un nouvel élan. À ce moment-là, j'avais encore fait des alternances, j'avais été à la Française des Jeux. Et à ce moment-là, je terminais mon bachelor communication et webmarketing en alternance chez le Champagne Chassenay d'Arce. J'étais assistante marketing communication. On est dans la période... Covid, confinement, déconfinement.
- Eden
Ok.
- Mégane
La vie, elle n'a pas trop, trop vraiment repris. On porte tous des masques. Et moi...
- Eden
Pour resituer, c'est 2021, du coup ?
- Mégane
C'était 2021, oui. Mi-2021, j'dirais, début 2021. Ok. Donc, du coup, là, on arrive au... aux épreuves pour avoir notre diplôme de bachelor. Mon mari ne me le dit pas. La personne qui est devenue mon mari, du coup, ne me le dit pas.
- Eden
À l'époque, ce n'est pas encore ton mari.
- Mégane
À l'époque, à ce moment-là, ce n'est pas encore mon mari. Mais il avait commencé à postuler à la Coupe du Monde 2022 au Qatar. Je pense qu'il ne me le dit pas trop parce que lui-même, il n'y croyait pas forcément. Donc, il le fait de son côté. Et on arrive à un moment, il me dit, il faut que je te dise quelque chose. J'ai passé déjà quelques entretiens avec la FIFA et je crois qu'ils vont me prendre. Parce que j'ai été bon, parce que j'ai bien répondu aux questions. Et il y a encore un dernier entretien qui devait arriver. Il me dit, je pense que ça va se faire.
- Eden
Ok, donc assez confiant à cette étape-là.
- Mégane
Exactement. Et donc, à ce moment-là, il me dit, t'en penses quoi ? Je lui dis, bon bah c'est... Lui se sentait un petit peu coincé là où il était. Il ne voyait pas trop d'évolution parce qu'il était quand même assez jeune. Je crois qu'il devait avoir peut-être 24, 25 ans. Donc, il se sentait un petit peu bloqué. Et moi-même, je me sentais bloquée. Il n'y avait plus rien qui bougeait en France. On avait tellement été enfermés. Je lui ai dit, c'est la FIFA. Et on s'était toujours dit que notre relation ne serait jamais un frein. nos carrières professionnelles. Et je lui dis, tu ne peux pas dire non à la FIFA. Et lui, de son côté, il me dit, ouais, mais je pense que c'est une aventure à vivre à deux. Et je veux que tu viennes avec moi. Et là, je pense que je ne réfléchis pas vraiment longtemps. Pour moi, c'était une évidence aussi de vivre cette aventure avec lui, de le soutenir, de voir un autre paysage. Et aussi de me challenger à voir ce qui pourrait en découler pour moi.
- Eden
À ce moment-là, tu n'avais pas trop d'idées de le rôle que tu jouerais là-bas ? Du tout. C'était, tu accompagnes ton conjoint et tu te dis, c'est l'opportunité de découvrir un autre pays, puisque tu ne connaissais pas forcément le Qatar à ce moment-là. Pas du tout. Voilà, ok, pas du tout.
- Mégane
Et puis, je prends même un énorme risque parce que je ne sais même pas si je vais avoir mon diplôme. C'est-à-dire que, en fait, quand je l'ai rejoint, j'avais passé les épreuves. Mais en plus, on ne peut même pas travailler à l'étranger. Je ne sais pas si les gens le savent, mais si tu n'as pas minimum un bachelor. Ça aide pour les demandes de visa, ça aide pour tout type de contrat. Et en général, quand tu vas travailler à l'étranger, on te demande une copie de minimum un bachelor. Wow,
- Eden
OK. C'est bon à savoir.
- Mégane
C'est bon à savoir.
- Eden
Moi, je ne le savais pas.
- Mégane
Pour toutes les personnes qui pensent travailler à l'étranger, minimum aller au moins jusqu'au bachelor.
- Eden
Ok. Moi, c'est foutu, pour le coup. Ah bah non ! Ah ouais ? Ouais.
- Mégane
Bah non, c'est pas foutu, parce que regarde tout ce que t'as fait.
- Eden
Je pourrais avoir une équivalence, un truc comme ça, tu vois. Mais là, aujourd'hui, j'ai pas de bachelor en poche. Donc, ok, bon à savoir.
- Mégane
Et donc, voilà. Donc, lui, on connaît rien du tout au Qatar. Donc, on fait quelques recherches, parce qu'on sait que c'est une culture complètement différente. mis à part le lien qu'on peut faire avec le PSG le Qatar ça nous parle pas trop donc on sait que c'est une culture différente que c'est un pays musulman et donc du coup que les lois aussi sont différentes et donc très vite on voit à droite à gauche qu'il faut être marié si on veut pouvoir vivre ensemble cohabiter et surtout si on n'est pas de la même famille et pour même d'autres choses il faut qu'on soit marié et donc Et donc, on se regarde, il rentre un soir chez nous et il fait, bon, on va se marier.
- Eden
Comme ça.
- Mégane
Comme ça, pas de demande en mariage, juste on va se marier.
- Eden
Pas le genou à terre et tout, l'alliance.
- Mégane
Très moderne. Donc là, à partir de là, ça va très vite.
- Eden
OK.
- Mégane
On prend rendez-vous à la mairie. Deux semaines après, on se marie. J'y vais en basket, une signature et khalas, comme au dieu Qatar.
- Eden
C'est vraiment pour les papiers, quoi.
- Mégane
C'est vraiment pour les papiers. Et surtout, mariage le plus rentable.
- Eden
Ah oui, j'imagine, pour le coup.
- Mégane
Tu mènes juste une signature et c'est fini.
- Eden
Des petits fours, quand même, des trucs, non ?
- Mégane
Non, même pas.
- Eden
Même pas. Wow, ok.
- Mégane
On pouvait être une dizaine à ce moment-là, parce qu'encore une fois, période Covid, on ne pouvait pas faire de gros rassemblements. Donc, on s'est fait un bisou avec le masque.
- Eden
Ah ouais.
- Mégane
Et tester de dire des choses comme ça. Donc, c'était vraiment atypique. Et donc là, ça va très vite parce que lui devait déjà faire ses valises et partir.
- Eden
Ah, ok, ok, ok.
- Mégane
Et très vite, je le rejoins, donc je passe mes examens.
- Eden
Ok.
- Mégane
Et je le rejoins au Qatar, donc du coup, j'essaie de m'adapter à mon futur environnement. Il faut que mes épaules et mes genoux soient couverts. Souvent, les gens sont un peu extrêmes et ils ont un peu diabolisé aussi le Qatar à cause de ce que les médias ont renvoyé. Au final, ce qui n'était pas la réalité, c'est parce que moi, en tout cas, j'ai eu comme expérience. Ok. J'ai pas eu besoin de mettre le voile. J'étais assez libre. En fait, il faut juste respecter la culture du pays qui t'accueille. Donc, je le rejoins sans avoir passé mon diplôme, sans savoir si j'avais mon diplôme. Et au bout de deux semaines, arrivé au Qatar, l'école m'appelle en me disant « Ok, c'est bon » .
- Eden
Waouh, magnifique.
- Mégane
Et tu pleures.
- Eden
Ouais, tu pleures de quoi ? C'est quoi ton émotion à ce moment-là ? Parce que tu pars quand même sans... volonté de travailler parce que tu sais que c'est conditionné au fait d'avoir un diplôme donc tu es dans l'attente de cette réponse là et au bout de deux semaines sur place tu as ce coup de fil qui te dit ok tu as reçu ton diplôme qu'est-ce que tu reçois à ce moment là ?
- Mégane
Beaucoup de choses de la joie, du soulagement parce qu'en fait honnêtement je pense que je ne peux pas avoir ce diplôme Il y a eu des failles sur le programme du côté de l'éducation, pas du côté de l'élève. Et juste un soulagement. Et oui, en effet, je ne savais même pas honnêtement à ce moment-là qu'on avait besoin du bachelor. Je ne l'ai su qu'après. Et encore une fois, c'était très sportif parce qu'une fois que tu reçois le bachelor, tu as la version digitale qu'on t'envoie. Mais ensuite, quand tu arrives dans le pays étranger et que tu vas commencer à travailler, il faut que tu le tamponnes par l'État du Qatar et qu'il soit aussi tamponné par ton pays, ta ville. Et c'est plein d'allers-retours de ton diplôme. Et c'est très sportif. Il faut être vraiment préparé à ça et bien accompagné parce que ça peut prendre une éternité.
- Eden
OK, OK.
- Mégane
Donc voilà, me voilà au Qatar avec mon diplôme. Et très vite, j'ai ma première expérience. Je suis toujours dans la branche digitale, design, etc. Dans une agence de production vidéo et de communication. J'ai de la chance parce que le boss de cette compagnie, le boss, c'est le CEO qui détient la boîte à 49% parce qu'au Qatar, c'est comme ça. Du moins, c'était comme ça, ça change un petit peu si j'ai cru comprendre. Il fallait s'allier avec un Qatari qui avait une grosse partie de l'entreprise.
- Eden
Qui était majoritaire et qui était à 51%. Oui,
- Mégane
voilà. Et du coup, mon boss est français. Parce qu'il y a un truc qui est bien au Qatar, c'est qu'on va retrouver 80% d'expatriés, on aura 20% vraiment de Qataris. Et donc, la communauté française est très soudée. Et c'était vraiment par un pur hasard, parce que du coup, je n'ai même pas postulé à une offre ou quoi que ce soit. On s'était rapprochés d'un expert comptable français au Qatar. Et donc, du coup, je dis que je recherche un travail. Et du coup, on me met en contact avec cet autre Français. Et là, je travaille avec eux pendant neuf mois en tant que creative designer. Et donc, c'est formidable parce que je recommence à faire... Je bidouille mes petits trucs. Moi, encore une fois, je suis très créa. Mais très vite,
- Eden
ça me saoule aussi. OK.
- Mégane
Et donc, du coup, moi, je me sens un petit peu frustrée parce que je ne peux pas... Je ne suis pas fière de mon travail. Donc, les clients sont contents. Moi, j'ai pu voir des choses géniales. Le côté production vidéo, extraordinaire. On a vraiment une grosse équipe technique, des caméras partout, des comédiens, des comédiennes. C'était vraiment super. Et puis, je me dis quand même, c'est dommage parce que là, du coup, on était en début 2022. Et je me dis, c'est dommage, moi, mon mari, du coup, qui travaillait dans la partie, je vais vulgariser un petit peu, dans la partie billetterie de cette Coupe du Monde. Je ne sais pas si je l'enviais, mais en tout cas, ça me faisait rêver. Et en plus, le Qatar, il commençait un peu à brander toute la capitale. Du coup, c'était Doha. Et on voyait un petit peu FIFA World Cup un peu partout. Et je me dis, ce serait vraiment dommage d'avoir accompagné mon mari, d'être là en fait et de rester spectatrice.
- Eden
Tu voulais prendre part d'une manière ou d'une autre à cet engouement, à cet événement mondial. Oui,
- Mégane
et je ne savais pas comment ça allait se faire. je croisais les doigts et je postulais à Ausha droite et j'accompagnais souvent mon mari à ses after work c'était l'équivalent d'un after work donc j'allais un petit peu dans mon coin et je rencontrais les personnes qui étaient présentes parce que je suis très sociable j'adore rencontrer les gens et en plus je parlais anglais et parmi toutes ces personnes là il y a une personne avec qui j'avais bien bien parlé c'était un britannique je me rappellerai toujours de lui il s'appelle Darren ... Il m'a dit, mais Mégane, ça t'intéresserait de... Je te le fais en français. Ça t'intéresserait de participer ? Je suis complètement... Mais je n'ai pas l'impression que c'est possible. Je fais de la créa. Les personnes qui vont travailler même dans la créa ou dans le marketing de cette Coupe du Monde, je veux dire, c'est des génies. J'ai juste d'avoir mon petit diplôme, ce n'est pas possible. Il me dit, écoute, Mégane, moi, je sais qu'il y a... Il y a un département qui va s'ouvrir bientôt Dans le comité d'organisation Donc pas côté FIFA mais côté pays d'accueil Et tu parles très bien C'est agréable de discuter avec toi T'as pas l'air d'être une neuneu Donc si tu veux Je peux Donner ton CV Mais à partir de là T'es toute seule Donc j'envoie mon CV et très vite J'ai un entretien pour le programme AYA. Donc le programme AYA, c'est le nom qu'ils avaient donné à la Fan ID. Je sais que Fan ID, c'est un terme que les gens ne connaissent pas trop parce que ce n'est pas pour tous les événements. En gros, c'est un peu ta carte d'identité de visiteur, de supporter. Donc ça va te faire office de visa. Tu pourras venir dans le pays et repartir sans ceci. Ça englobe aussi toute une expérience client parce que tu as des discounts, tu as accès au transport, etc.
- Eden
Ok, super programme.
- Mégane
Super programme. Et donc, moi, j'accompagnais, j'étais sur le côté B2B. Et cet entretien était super intéressant parce qu'il a dû durer moins de dix minutes. Et au bout de ces dix minutes, je me suis dit, c'est foutu, j'ai eu une opportunité.
- Eden
Pourquoi tu dis ça ? Qu'est-ce qui se passe ? C'est-à-dire que tu as ton entretien, donc c'est un entretien présentiel ?
- Mégane
Non, non, non, à distance.
- Eden
À distance ? Visio ?
- Mégane
En visio.
- Eden
Ok, d'accord.
- Mégane
Donc, il y a déjà de la distance.
- Eden
Déjà une distance, oui. Et qu'est-ce qui fait qu'au bout de cet entretien-là, tu dis « ouais, bon, ouais, chelou, je ne le sens pas » .
- Mégane
En fait, la personne que j'ai en face de moi, ça va être mon futur manager. Et pendant les dix minutes, il m'a posé deux, trois questions, mais il ne m'écoute pas. Il ne me regarde même pas. Il est sur son téléphone. Et du coup, je me dis, bon, j'essaie de garder le cap. Je garde un grand sourire, mais avec beaucoup de gêne et de nervosité. Et je pense quand même bien répondre. Parce que j'ai répondu avec beaucoup d'honnêteté. Je n'ai pas dit des expériences professionnelles incroyables. Je ne sais pas si c'était une bonne ou mauvaise idée. Je pense qu'au final, oui. Mais j'ai même parlé de quand j'étais serveuse, quand j'avais 18 ans. Je ne sais pas comment j'ai pu placer cette anecdote là Mais bon au bout de 10 minutes Je ne ressens rien Et donc je me dis C'est mort C'est foutu, j'ai eu une opportunité pour travailler pour la coupe du monde Et je l'ai foiré Et au final pas du tout parce qu'une semaine après je reçois une offre Je n'ai même pas eu un deuxième entretien Normalement c'est en plusieurs étapes
- Eden
C'est une dinguerie Il y a quand même un ascenseur émotionnel qui est ouf Complètement Tu fais l'entretien Enfin Il y a ton pote d'arène qui te donne cette opportunité, qui te dit, écoute, je ne te promets rien, je passe le CV. Tu as un entretien. Je pense que tu as aussi l'appréhension de comment ça va se passer et tout ça. Au bout de dix minutes, tu dis, c'est foiré. Donc peut-être pendant une semaine, jusqu'à ce que tu aies la réponse, tu dois te ranger les ongles, tu dois te dire, mais qu'est-ce qui se passe ? Ou est-ce que tu as lâché l'affaire en disant, de toute façon, c'est mort ? Non, j'ai lâché. Ah ouais, tu n'en attendais plus rien ?
- Mégane
C'est mort. Je me souviens d'Emilie, quand je regardais sur LinkedIn, Je voyais qu'il y avait des milliers de personnes qui avaient postulé à l'offre. Et donc je me suis dit, c'est mort, ils ne vont pas embaucher mille personnes. Je pense qu'ils ont dû voir plein de personnes. Et peut-être qu'ils me prendront en entretien par courtoisie, parce que ça se fait aussi, une personne du réseau professionnel dit, j'ai un CV pour toi.
- Eden
Ouais, je le prends, mais 10 minutes, je regarde mes mails, je bosse. Vas-y, parle.
- Mégane
Je partais un petit peu sur ça.
- Eden
Et là, au bout d'une semaine, t'as cette offre ?
- Mégane
J'ai une offre, son deuxième entretien. Et il fallait quand même que je le pose la question à mon manager. Je lui dis honnêtement, parce qu'il m'a fait beaucoup de... Cette ascension émotionnelle, je l'ai eu beaucoup avec lui. Mais je l'adore, c'est une personne super importante pour moi et on parle encore régulièrement. Je lui ai demandé pourquoi. Et il m'a dit, tu sais, Mégane, je veux te dire honnêtement, que ce soit pour toi ou même pour une des co-managers, je sais si je vais prendre la personne ou pas dans les 30 premières secondes.
- Eden
Ah, OK.
- Mégane
Je ne comprends pas trop. Parce qu'au final, tu vois quoi en 30 secondes ?
- Eden
L'aura, l'aura de la personne.
- Mégane
Mais je veux dire, oui, tu peux voir si c'est une personne, voilà, quel sourire. Mais surtout, en fait, je pense que lui, ce qu'il a dû voir, c'est la façon dont j'ai réagi face à une personne qui n'était pas du tout...
- Eden
Qui était indifférente.
- Mégane
Qui était complètement indifférente.
- Eden
OK.
- Mégane
Il n'était pas méchant, mais c'est pour ça que je le trouvais quand même un petit peu froid. Et je pense que c'est la meilleure façon de voir si la personne est apte à faire ce poste. Parce qu'au final, le poste que j'avais, j'accompagnais quand même deux grosses organisations. Parmi mes clients, j'avais cinq fédérations francophones. Donc j'avais la Fédération française de football, mais j'avais aussi le Maroc, Sénégal, Cameroun, la Belgique. J'avais aussi des sponsors, donc j'avais Coca-Cola, Louis Vuitton, QnB. Et j'avais un média, c'était Bing Sport France.
- Eden
OK. Il n'y avait pas Samsung dans le lot ?
- Mégane
Samsung, c'est pour Paris 2024.
- Eden
My bad.
- Mégane
Donc ça, c'était pour la Coupe du Monde. OK. Et du coup, oui, des fois, on va être face à des personnes imposantes, qui veulent que ça aille vite, qui ne comprennent pas trop et qu'on en marre.
- Eden
Ils n'ont pas le time.
- Mégane
Ils n'ont pas le time. Voilà. Et nous, on est vraiment les genres de personnes qui devons les accompagner. et prendre le time aussi de les accompagner.
- Eden
Vous êtes des facilitateurs aussi. Exactement. En fait, tout doit être fluide, glissé, machin, les rendez-vous, les voitures, les trucs, les machins. Donc, est-ce que ton rôle, c'était aussi de ramener un petit peu d'huile dans les rouages et rendre la vie plus facile à ces visiteurs-là ?
- Mégane
Oui, oui, tout à fait. Il y avait une partie technique dans l'accompagnement au début. Il y avait une plateforme où... où tout le monde devait faire sa demande d'AI. Il y avait une plateforme B2C, une plateforme B2B. Elle servait à faire venir tout le staff technique des fédérations, des sponsors. Ça servait aussi à gérer le flux. Il y avait le staff, il y avait les amis et familles des joueurs aussi, et aussi des membres du staff. Et souvent, c'est vraiment en last minute. Souvent, ils ne savent pas qui... qui va pouvoir venir, qui ne va pas pouvoir venir, comment ça se passe dans leur organisation. Et donc, des fois, tu te retrouves dans des situations où, moi, ça m'est déjà arrivé qu'on me dise « Mégane, il y a la soeur de Chouameni qui est à l'aéroport, elle nous a prévenus assez tard, et le check-in, il ferme dans cinq minutes. Donc, fais-nous un miracle. » C'est le seul miracle que je n'ai pas réussi.
- Eden
Tu n'as pas réussi ? Je n'ai pas réussi. C'était vraiment trop tard,
- Mégane
ils m'ont dit vraiment trop tard. J'ai eu la boule au ventre parce que pour le coup, j'ai su gérer toutes les autres urgences, même en last minute. Et c'est vraiment du H24, 7 jours sur 7. Le téléphone et l'ordinateur sur la table de chevet. Dans la moitié avec un EUR.
- Eden
La dinguerie ! Combien de temps ça a duré cette expérience ? Tout le temps de l'événement sportif ?
- Mégane
Il y a une grosse partie préparation. Mon mari, son contrat, c'est un contrat d'un an et demi. Et moi, j'ai rejoint l'événement six mois avant le kick-off. Donc là, c'était toute la partie préparation. En théorie, quand on arrive au moment de l'événement, quand le premier match, quand le match d'ouverture arrive, les clients sont assez préparés pour se débrouiller tout seuls et ensuite juste te contacter en cas d'urgence. Ce qui était mon cas. Et surtout, au fur et à mesure des compétitions, les autres fédérations perdaient, partaient dans leur pays. ceux qui ne passaient pas les phases de groupe. Par chance, on a mérité, mais l'équipe de France a été beaucoup plus loin dans la compétition jusqu'à la finale. J'ai pu les accompagner jusqu'à la finale. Et je pense que j'ai bien fait mon travail parce qu'ils ont su me récompenser en m'invitant avec eux à plusieurs replis. J'ai pu assister aux matchs. J'ai créé un vrai lien avec eux. Je pense que c'est ce que j'adorais le plus pendant cette Coupe du Monde. C'est le lien que tu crées et les personnes que tu rencontres. Et j'en ai fait des rencontres. Mais il y a eu d'autres choses aussi en préparation de l'événement. Il n'y a pas que la relation avec ses clientes. Moi, j'ai dû former beaucoup de personnes qui sont arrivées dans l'équipe parce qu'au début, on était quatre, mais à la fin, on était une trentaine. On devait changer de bureau. D'ailleurs, c'était marrant parce qu'on était dans le même établissement que mon mari. Même s'il était FIFA et moi, comité d'organisation, on pouvait manger ensemble dans le self. le midi et le soir, et c'était vachement cool.
- Eden
Ça t'a rappelé des souvenirs, du coup ?
- Mégane
C'est vrai, c'est marrant de le voir comme ça, je ne l'avais jamais vu comme ça. Mais il y avait beaucoup de choses à préparer aussi en interne, et je pense que c'est le moment que je place quand même cette anecdote incroyable. Encore une fois, je fais encore de la créa malgré tout, et à un moment, mon manager, il vient voir l'équipe, et il dit, j'aurais besoin que quelqu'un fasse une présentation. à destination de la FIFA, où on explique un petit peu les opérations de D.I.C.C. C'était là où on était. Donc on avait le Ticketing Resolution Center et de l'autre côté de l'établissement, le AYA Resolution Center, qui était l'endroit où les gens venaient quand ils avaient un souci technique ou ils n'arrivaient pas à acheter des billets ou autre chose. Je vois qu'il n'y a personne qui...
- Eden
Le centre névragique, quand même. de résolution de problèmes. Dans une organisation comme ça, c'est quelque chose de très stratégique, d'opérationnel, d'important. Oui,
- Mégane
avec un flux énorme. Moi, je me suis rendue compte, c'est bête à dire, mais je me suis vraiment rendue compte de l'importance de l'événement. Quand le matin, j'arrivais, je voyais des queues, des centaines de mètres de personnes qui pissaient la queue. Et... Donc, ils avaient besoin de faire une présentation PowerPoint. Et je vois que mon équipe, ils ne sont pas très...
- Eden
Ce n'est pas leur truc.
- Mégane
Ce n'est pas leur truc. Et surtout, ils n'y voient pas l'intérêt. D'accord. Et je pense que peut-être quelque part, je le savais, que c'était une opportunité cachée.
- Eden
OK.
- Mégane
Je savais que je voulais le faire dans tous les cas parce que j'avais du temps pour le faire.
- Eden
Du temps et puis les compétences. Et puis cette envie, voilà, compétences créat et tout ça. Et tu dis, ouais, c'est pour moi, ça.
- Mégane
Ouais, je dis, c'est pour moi.
- Eden
C'est un job pour moi.
- Mégane
De toute façon, il n'y a personne qui se bat vraiment pour le père. Donc, lui, c'est pour moi et je le fais, mais je le fais fort.
- Eden
Voilà. Mais c'est aussi, encore une fois, l'opportunité de faire tes preuves sur un autre domaine, tu vois. Mais il y a toujours, en fait, ce truc de je suis capable de le faire et je veux bien le faire.
- Mégane
Exactement. Mais je voulais aussi prouver que mes responsables pouvaient se reposer sur moi pour ce genre de choses. Parce que j'ai envie de leur prouver. Malgré tout, j'ai envie de me prouver aussi. Et c'est aussi une bonne façon de s'imprégner de ton environnement. Parce que du coup, je récupère aussi beaucoup d'informations sur les opérations. Donc du coup, cette présentation, pendant deux semaines, je travaille dessus vraiment jour et nuit. J'en pleure. J'en dors pas. Parce que je savais où allait cette présentation. On dit FIFA, tu vois directement le FIFA. Et donc voilà, un jour pas fait comme un autre. Je suis au Aya Resolution Center et j'entends que le président de la FIFA, Gianni Infantino, fait le tour des sites officiels de la Coupe du Monde. Et qu'il n'est pas vraiment content de ce qu'il voit. Et... Et donc, du coup, il arrive très vite là où on est. Et là, un peu tout le monde en panique. Genre, il arrive, il est là, qu'est-ce qu'on fait ? Il y avait le venue manager qui était là aussi. J'ai une personne de mon équipe qui s'est dit, si vous avez besoin de quelqu'un pour l'accompagner, moi, je suis là. Et donc, je vois que cette personne de mon équipe, il a vraiment envie et qu'il y avait des étoiles plein les yeux de voir Gianni Infantino de près. Je lui dis « Ok, si tu dois l'accompagner, il faut vraiment que tu connaisses ces informations-là, c'est super important. Que tu expliques les bonnes opérations, les heures d'ouverture, etc. » Donc j'ouvre mon ordinateur et je lui montre le PowerPoint. Je lui dis « Mémorise, mémorise, mémorise. » Mais à ce moment-là, tu as le venu manager qui arrive et qui fait « Attends, attends, attends. » « Mégane, tu sais tout ça ? » Je lui dis « Oui, oui, j'ai travaillé dessus depuis deux semaines. » Et comme par hasard, mes managers n'étaient pas là. Parce qu'ils étaient à une réunion de gestion du stress. Ça m'a vraiment marqué, ça. Je trouve ça vraiment lambda. Ils ont une petite réunion. Ils apprennent à gérer le stress en tant que responsables. Et je trouve ça ouf que, pour la venue de ce grand monsieur, qu'il ne soit pas là. Et donc, du coup, je me retrouve pendant une demi-heure à faire une présentation à Janine Fantino. Vraiment pipi culotte.
- Eden
Attends, attends, attends. Parce que là, du coup, ton venue manager, il te dit, ah, t'as bossé dessus pendant deux semaines, tu connais le sujet sur le bout des doigts. Donc, c'est toi, en fait, qui vas faire la présentation.
- Mégane
Exactement.
- Eden
OK. Et l'autre gars, il n'était pas dégoûté ? Complètement. Ah ouais ?
- Mégane
Complètement. Mais... Il était quand même en mode satellite, en fait. Il restait quand même autour et quand même assez proche.
- Eden
OK. Mais en tout cas, c'était ton opportunité.
- Mégane
C'est devenu mon opportunité. OK. Je ne sais pas si on peut dire ma chance, mais en tout cas, ce n'était pas du tout quelque chose qui était prévisible. Je ne l'avais pas du tout prévu. Et je pense que ça reste un moment fort. Il faut savoir, en plus de ça, que normalement, dans notre contrat, on n'avait pas le droit de prendre en photo avec des personnalités ou ces personnes importantes. Mais il y a une personne de mon équipe qui n'a pas voulu. qui a transgressé les règles, qui a pris une petite photo en cachette. Et du coup, j'ai vraiment ce souvenir où je suis en face de Jenny Infantino. Et c'est fou de partir juste d'un petit PowerPoint à faire une présentation devant Jenny Infantino.
- Eden
Non, mais c'est dingue. C'est là, encore une fois, le pouvoir du destin, tu vois, quelque part. Mais il faut aussi forcer le destin, tu vois. Exactement. Parce que si tu t'étais pas... Comment dire ? Si t'avais pas levé la main pour faire cette mission-là, qui n'intéressait personne au final, t'aurais pas eu ce moment-là privilégié. Donc il y a aussi aller chercher l'opportunité. Tu vois ? C'est génial. En fait,
- Mégane
je parle vraiment du principe maintenant qu'il y a tout le temps des opportunités cachées.
- Eden
Ouais, il y en a partout. Partout et tout le temps.
- Mégane
Mais ne pas faire les choses parce que... Parce que t'attends qu'il y ait quelque chose qui arrive derrière.
- Eden
Exactement.
- Mégane
Les faire parce que tu sens que tu dois le faire. Et dans le meilleur des cas, il y aura quelque chose de génial qui va arriver.
- Eden
Oui, bien sûr.
- Mégane
Moi, je l'ai fait aussi pour moi, ce PowerPoint. J'avais envie qu'on me reconnaisse et j'avais envie de... Je sais pas, j'avais envie de mériter quelque chose. Et pour moi, quand on me donnait ce genre de mission, c'est moi qui le fais. Je sais pas, un petit mérite, quoi.
- Eden
Ouais.
- Mégane
Tu vois ?
- Eden
Est-ce que tu as besoin aussi qu'on te manifeste de la reconnaissance ou qu'on reconnaisse tes talents et tes compétences ?
- Mégane
Énorme besoin de validation des autres. Et ça, je l'ai toujours eu. Parce qu'encore une fois, si on parle de mon background, je ne viens pas d'un milieu où...
- Eden
Où tes compétences sont valorisées. Ah, Mégane, c'est génial ce que tu as fait. Donc, tu n'as pas eu ça.
- Mégane
J'ai pas vraiment eu ça,
- Eden
non. Ok, donc forcément dans le monde professionnel, je suis envie de te dire, tout le monde, tout le monde, à un moment donné, quand tu fais du bon travail, quand tu donnes plus que ce qu'on attend, voilà, il y a beaucoup de gens qui vont faire du 120, 200%, tu vois, alors que d'autres, pédale douce, 60%, ça va, tu vois. Donc quand tu donnes beaucoup, forcément t'attends aussi un retour de la part de tes supérieurs, de ton équipe, voilà quoi. On te tape dans la main qu'on dise vraiment, c'est un travail.
- Mégane
Non mais c'est complètement ça. Et puis là, franchement, pendant cette expérience, j'ai eu tout. J'ai eu tout. Ça a été tellement dur. J'ai eu tellement très peu d'heures de sommeil. Mais j'avais une équipe formidable. Je me suis fait des amis pour la vie. J'ai eu de super responsables. qui ont su me récompenser, mais rien que par de la reconnaissance. Un vrai accompagnement aussi humain, ça m'a apporté trop de choses. Rien que les émotions de cet événement, qui était de base très controversé, on disait aussi beaucoup de mal. Et encore une fois, ce n'était pas la réalité. Je pense que les personnes vont se rappeler de cette Coupe du Monde spécialement pour... pour ces controverses et l'inverse.
- Eden
Exact.
- Mégane
Parce qu'au final, c'était vraiment la Coupe du Monde qui a réuni toute culture. Je me rappelle encore de ces vidéos de supporters qui se rencontrent et qui se prennent dans les bras. Moi, j'ai trouvé ça magique.
- Eden
Oui, le sport a cette capacité de rassembler les gens. appartenance sociale, religieuse, etc. Donc c'est vrai que ça a créé une belle émulation, ça doit être très beau à vivre. Et qu'est-ce qui s'est passé après ? C'est quoi l'étape suivante ? Après justement ce bel événement qui se conclut avec beaucoup de beaux souvenirs pour toi, est-ce que tu rentres en France ? Qu'est-ce qui se passe après ?
- Mégane
C'est radical. On devait rentrer très vite et c'était radical. Et je pense que je me suis pris une claque qui est rien que climatique, déjà, parce qu'il faisait 27 degrés en décembre là-bas et en arrivant en France, il fait zéro degré. Dans un premier temps, on fait une petite pause. Moi, j'ai fait une petite pause. Il s'avère que mon mari, lui, aura déjà une opportunité.
- Eden
Tu parles de pause professionnelle. Oui. Tu ne te remets pas à bosser tout de suite.
- Mégane
Oui. Je ne parle pas du principe que je vais directement enchaîner sur quelque chose. Mon mari, lui, très vite, il avait déjà une opportunité avant même la fin de la Coupe du Monde. Il savait qu'il allait rejoindre un club de foot de Ligue 1. Et moi, je me suis dit que c'est bien aussi un petit temps de pause parce que ça demande énormément d'énergie. Encore une fois, c'est du 24h sur 24, 7 jours sur 7. On ne s'arrête jamais. Donc, juste pouvoir me reposer.
- Eden
Charger les batteries.
- Mégane
Charger les batteries. Sauf qu'en fait, je pense qu'au bout de deux semaines, je me dis c'est bon.
- Eden
OK. Batterie full. C'est bon,
- Mégane
batterie full. Et surtout, on m'a prévenu de ce post-workup depression syndrome.
- Eden
OK.
- Mégane
Mais les clients que j'accompagnais m'ont prévenu. Mes collaborateurs m'ont prévenu. Tout le monde me disait... En général, les gens tombent malades. Ils ont des symptômes grippaux et tout. Et je ne comprenais pas trop. Très vite, je me suis rendue compte que tous les jours, pendant cette Coupe du Monde, ton téléphone sonne, tu as des notifications de mails, de Teams, tu as des appels. Tu dois être tout le temps partout. On a tout le temps besoin de toi.
- Eden
Tu es sursollicité. Tu es sursollicité. Et tu passes d'une sursollicitation à plus rien du tout, c'est ça ?
- Mégane
Exactement. Plus l'adrénaline. Parce que... J'ai été shootée H24 à l'adrénaline. Il se passait des trucs incroyables tous les jours. Et au final, quand tout s'arrête, je le dis souvent, t'as pas l'impression de tomber de six étages, t'as l'impression de t'enfoncer.
- Eden
T'as l'impression d'être sous terre.
- Mégane
Et c'est dur. Du jour au lendemain, ton téléphone ne sonne plus, t'as plus de notifications, plus personne n'a besoin de toi. Et un peu cette sensation de... Bah tu... tu ne représentes plus rien.
- Eden
Tu ne sers à rien.
- Mégane
Je ne sers à rien. C'était génial, limite comme un lointain souvenir ou un coup de bol. Et au final, il se passe quoi ? Du coup, je sais que très vite arrivent les Jeux Olympiques de Paris. Tout le monde veut participer à cet événement. Je sais que là, ce sera super compliqué. Mais ils vont le savoir, pour participer à ce genre d'événement... Il ne faut pas directement aller vers la maison mère. Il y a plein de façons de participer à l'événement. Par des fournisseurs, par des prestataires de services, par des sponsors, beaucoup d'organismes embauchés pour contribuer à ces Jeux olympiques. Pour ma part, j'ai été embauchée par le fournisseur officiel d'hospitalité, qui s'appelait Unlocation, qui est une agence américaine. Et donc, j'ai intégré le département transport et logistique de l'hospitalité de Paris 2024. En fait, je me suis dit, c'est bon, j'ai fait la Coupe du monde de foot. Maintenant, ça va être... C'est bon, je suis arrivée, quoi. Mais pas du tout. Mais c'était quand même dans mon vision board les Jeux Olympiques. Donc, tout se passe...
- Eden
Attends, attends, t'as dit un truc super intéressant. T'as parlé de vision board. C'est un tableau de visualisation. C'est un exercice qui se fait beaucoup dans le développement personnel, en entrepreneuriat. C'est-à-dire qu'on a vraiment, physiquement ou même en digital, une page blanche sur laquelle on va poser les choses qu'on souhaite accomplir. Et ça peut être tout. Une maison, une voiture, enfin quelque chose qu'on veut soit faire, soit obtenir, soit quelque chose. Et ça permet d'une part de visualiser, de voir, et ensuite, de manière inconsciente, on fera des choses, on va prendre des chemins qui nous permettront d'accéder à ça. Est-ce que c'est bien résumé ? Est-ce que c'est ça, en fait, dans ton utilisation de la vision board ? Oui,
- Mégane
oui, tout à fait.
- Eden
OK. Et toi, tu as une vision board où tu t'es dit...
- Mégane
Ouais.
- Eden
Qatar, JO.
- Mégane
Je me suis dit, une fois le Qatar... Le Qatar, c'était impensable. Mais une fois le Qatar...
- Eden
What's next ?
- Mégane
En pensant que c'était du tout cuit. Alors pas du tout, parce que on t'a connu et reconnu au Qatar, mais une fois que tu reviens en France,
- Eden
t'es plus personne,
- Mégane
tu repars à zéro. Je me rappelle, c'était super drôle, la première fois que j'ai eu ma réunion avec mon équipe, ils viennent du monde entier, de Grèce, de Brésil, d'Italie. Et là, on a notre vice-président qui, lui, a un passé incroyable de Jeux Olympiques d'hiver et d'été, je crois qu'il en a 15. Et donc, du coup, je me présente et j'étais une des seules nénettes dans cette salle. Et il me dit, Mégane, tu peux me parler un petit peu de toi ? donc je me présente brièvement il me fait t'as jamais fait de transport logistique j'ai dit non et il regarde celui qui est marqueter il fait pourquoi tu l'as embauché non pourquoi tu l'as pris ok d'accord intéressant comme choix on était vraiment parti sur ça pour le début des Jeux Olympiques ah dur c'était très très dur devant tout le monde en plus devant tout le monde mais vraiment c'était vraiment un mot pour mot ok intéressant comme choix pression incroyable. Mais je crois qu'à ce niveau-là, après avoir fait une Coupe du Monde, avec tout le stress qu'il y a avec, je crois que j'étais prête au challenge et juste à me lancer des trucs.
- Eden
Donc, tu as vu ça vraiment comme un challenge, en disant, ne bouge pas mon gars, ne t'inquiète pas, je vais gérer. Je vais attendre un peu.
- Mégane
Attends, j'arrive. Je vais dire que ça va bien se passer.
- Eden
Très lourd, parce que finalement, est-ce que tu considères que ces expériences-là, donc Qatar, Jio, est-ce que ça t'a... aider à développer ta confiance en toi.
- Mégane
Ça a complètement mis fin à mes croyances limitantes.
- Eden
Et si tu avais la possibilité de parler à la Mégane que moi, j'ai connue en 2019, qui n'était pas sûre de ce qu'elle voulait faire, qui ne savait pas où l'emmènerait son prochain pas, qu'est-ce que tu lui dirais ?
- Mégane
Je lui dirais, arrête de t'inquiéter parce que dans 10 ans, tu ne seras toujours pas sûre de ce que tu es en train de faire. Mais n'aie pas peur, ne t'interdis pas de rêver. Il y a un truc que je disais beaucoup, c'est très cringe, mais vise la lune parce qu'au pire, tu toucheras une étoile. Ouais. Et fonce. Et ça va être dur, c'est sûr. Tu ne sais pas ce qui va arriver, mais juste fais. Parce que derrière tout ce que tu entreprends, c'est important de le dire et de le répéter. Il y a une opportunité cachée. Et ça va aller. Et tu ne sauras jamais à l'avance ce qui va arriver. Mais rien n'est écrit dans le marbre. Laisse les choses faire et confiance en toi. C'est encore un truc, je dois encore travailler sur ça aujourd'hui.
- Eden
Ok.
- Mégane
Mais juste, ça va aller. Entoure-toi de personnes bienveillantes.
- Eden
Ça, c'est important aussi.
- Mégane
C'est super important. recentre-toi sur ce que tu es, c'est facile de se perdre aussi dans tout ça. Moi, à la fin des Jeux Olympiques, j'ai l'impression de me perdre un petit peu. Encore une fois, de l'angoisse et de la peur. Et après, il se passe quoi ? Parce que ça fait peur. Il n'y a plus la sécurité. Donc ok, c'est génial, et c'est très bien rémunéré, et c'est très attractif. Mais ça fait peur. Je dois donc du coup toujours me... J'aurais voulu me le dire ça avant et c'est quelque chose que je dois encore me répéter aujourd'hui et que je devrais encore me répéter demain.
- Eden
Bien sûr. Et ça, ça fait partie, si tu veux, de l'aventure entrepreneuriale. Tu vois, il n'y a pas de certitude. Donc, tu essayes au maximum de verrouiller des choses, de valider, d'anticiper. Surtout là qu'on est quand même dans un contexte socio-économique pas évident non plus. Donc cette incertitude, cette peur du lendemain, tu dois apprendre à la gérer. Et ça, c'est le problème de tous les entrepreneurs. Mais c'est une bonne chose. Et voilà, ça fait partie aussi du mindset. Oui. Tu vois ? Et puis, chaque jour suffit sa peine. Tu as fait ça, tu vas au bout de ta mission. Tu n'appréhendes pas trop ce qui va se passer, mais ça n'empêche pas de stratégiquement anticiper, de voir les pistes. Et comme tu dis aussi, de cerner les opportunités, de les voir, de les identifier. Ok, écoute Mégane, je suis très content de cet échange. Vraiment, c'est très enrichissant de voir ce parcours. Je trouve que c'est très inspirant aussi. Parce qu'on est nombreux, si tu veux, à avoir ce plafond de verre, à avoir ces croyances limitantes-là. On les a tous eues à un moment donné, tu vois. Et de trouver, si tu veux, à travers ton témoignage, de voir qu'oser... croire en soi, pas trop suffisamment pour pouvoir aussi tester, se tester, savoir ce qu'on est capable de faire, ça peut ouvrir aussi à d'autres choses, des choses que je pense que tu n'avais même pas du tout envisagé.
- Mégane
Peu importe d'où l'on vient, peu importe avec quels outils on commence dans la vie active. Et oui, tout à fait. Moi, ce que je voulais dire aussi avant de clôturer tout ça, c'est merci Eden. Parce qu'au final, on l'a mentionné, on est passé à autre chose, mais t'as quand même été un élément quand même assez déclencheur.
- Eden
Un élément, mais tu vois, moi je crois beaucoup, tu vois, moi j'ai pas choisi le mot Odyssée pour rien parce que... C'est l'Odyssée d'Ulysse, c'est Homer, c'est les grands héros mythologiques. Et dans la mythologie, il y a un destin. Il y a des tisseuses du destin. Et qu'une rencontre peut... Alors, je ne dis pas que ça a changé ta trajectoire. Peut-être que ça a contribué. Le petit rôle que j'ai joué, je suis très content. Je suis très content que ce truc sur Instagram, ça t'a permis aussi de... Voilà, de retrouver la personne qui sera ton mari plus tard, tu vois. Je trouve que c'est magique. C'est magique. Et c'est cool. Moi, je suis hyper content, tu vois. Je suis hyper content.
- Mégane
Moi, de penser à ça, ça m'émeut. C'est pour ça aussi que ça avait énormément de sens pour moi qu'on se retrouve en plus aujourd'hui et qu'on fasse un petit peu ce débrief. Qu'on prenne du recul sur tout ça. Parce que... C'est incroyable, il n'y a rien qui était écrit dans les étoiles, mais tu as quand même eu...
- Eden
Merci. Merci et puis on se retrouve dans pas aussi longtemps. Mais je serais content de suivre ton évolution et de voir comment tout ça évolue. Merci Mégane.
- Mégane
Merci Eden.
- Eden
Merci à vous d'avoir écouté, d'avoir été là avec nous. Et puis je vous dis à bientôt pour un prochain épisode d'Odyssée.