- Speaker #0
Mais oui, c'est vraiment beaucoup de choses, mais dans tous les domaines, en fait. On gère vraiment tout. Donc, ça fait des grosses charges mentales. Vraiment, on a fait attention pour les enfants, qu'ils aient tout ce dont ils ont besoin dans un milieu collectif. Donc, ça a pris vraiment feu très, très vite, de manière importante. Donc, vraiment, peut-être quatre à cinq minutes après un appel, on évacue.
- Speaker #1
Claire, bonjour.
- Speaker #0
Bonjour.
- Speaker #1
Bienvenue dans l'Odyssée.
- Speaker #0
Merci.
- Speaker #1
Odyssée c'est un petit podcast où j'ai le privilège et l'immense honneur et plaisir de recevoir des entrepreneurs que j'ai croisés, que j'ai le plaisir de croiser durant mon périple à moi aussi en tant qu'entrepreneur chez Dojo Digital. Et toi, on s'est rencontré au Créalab 2023, quel souvenir tu en gardes ?
- Speaker #0
J'en garde un bon souvenir, plein de rencontres avec d'autres entrepreneurs comme toi. Et finalement, maintenant, on se recroise à d'autres événements. Donc, c'est super sympa.
- Speaker #1
C'est vrai qu'on s'était vu l'année dernière, c'était à la CCI. Oui. Tu étais avec Aurélie ? Oui. Aurélie, qui est une autre entrepreneur, qui a participé au CREALAB, même promo.
- Speaker #0
Oui, c'est ça.
- Speaker #1
Et tu sais, à l'époque, toi, tu avais un profil assez particulier parce que tu étais déjà bien mûre et bien en amont de ton activité. Là, on va parler de ton activité, justement. Qu'est-ce que tu étais venue chercher à ce moment-là, dans le Créalob ?
- Speaker #0
Alors, je ne savais pas exactement ce que j'allais trouver. J'ai vu le programme passer, tout simplement, et je me suis dit, pourquoi pas ? Voilà, c'est un programme d'entrepreneurs. Donc, je ne sais pas ce que je vais découvrir, mais en tout cas, je vais rencontrer d'autres entrepreneurs et je vais peut-être apprendre des choses.
- Speaker #1
Ok.
- Speaker #0
Voilà un peu l'idée de départ.
- Speaker #1
Ok, donc ton besoin, c'était purement développer ta curiosité et... rencontrer du monde et apprendre les choses que je pourrais apprendre mais sans avoir d'objectif concret à atteindre ok parfait super alors parlons de ton projet parce que quand on a en fait une activité des fois ça vient combler un besoin qu'on aurait identifié quelque part et puis des fois ça vient combler un besoin qu'on a soi-même et là pour le coup c'était ton cas est-ce que tu peux parler déjà de toi ... qui tu es et à quel moment tu te situes aujourd'hui et de ton activité, s'il te plaît.
- Speaker #0
Alors du coup, je suis Claire, j'ai 33 ans et effectivement, l'idée est venue quand j'ai eu ma première fille, donc Chloé qui a 7 ans maintenant, bientôt 8. Du coup, jeune maman, pas du tout du domaine de la petite enfance. Je travaillais à temps plein, donc j'ai cherché un accueil. Sans réfléchir à la mettre en crèche, j'ai cherché des assistantes maternelles. sans savoir quoi poser comme question parce que c'est un domaine que je ne connaissais pas du tout. Donc on a trouvé une assistante maternelle et le choix s'est fait surtout par la proximité géographique, parce qu'elle était vraiment juste à côté de chez nous. Et donc on a confié Chloé à ses six mois. Et puis, finalement, il y a eu un souci. Donc on a dû la retirer de chez la nounou. Et on a eu une place d'accueil d'urgence dans une crèche. L'idée est... En tout cas, l'idée n'était pas encore là à ce moment-là. Et donc, j'ai pu découvrir le monde des crèches à ce moment-là, où je me suis dit, finalement, c'est super sympa. Parce que j'avais une idée où les crèches étaient bruyantes, où il y avait beaucoup d'enfants. Et finalement, Chloé a grandi dans un environnement vraiment super. Et son petit frère, qui est arrivé un peu moins de deux ans après, a eu une place en crèche aussi. Et c'est entre les deux, Marceau n'était pas encore né, où je me suis dit... En fait, ils ont eu tous les deux la chance d'avoir une place en crèche. Pour Marceau, j'ai eu un petit coup de stress parce que ce n'était pas acté. Ce n'était pas une obligation d'avoir une place pour mon fils. Malgré qu'on habitait la commune, malgré qu'il y avait déjà une fratrie, il y a tellement peu de places. Dans la commune où j'étais, il y a 42 places à l'époque pour 12 000 habitants. Donc, ce n'est vraiment pas suffisant. Malgré tout ça, je n'étais pas sûre d'avoir une place. Petit coup de stress pendant la grossesse et j'ai eu la place. et je me suis dit, mais en fait, après, ils vont partir à l'école. Mais beaucoup de parents sont concernés par ça. Finalement, moi, j'ai eu la chance d'y accéder parce qu'il y a eu une place d'urgence à la base. Parce que peut-être que je n'aurais jamais connu finalement. Et du coup, je veux participer, mettre ma pierre à l'édifice. Et du coup, pourquoi pas ? L'idée est venue comme ça. Pourquoi pas créer aussi une crèche ?
- Speaker #1
Ok, d'accord. Donc, c'est parti vraiment d'un constat que tu as fait et de ton expérience pour le coup. À quel moment est-ce que tu te dis, tu quittes ton emploi ? et que tu te lances dans l'aventure ?
- Speaker #0
Alors, mon emploi, ça s'est fait... Moi, je trouve que c'est assez long, mais je pense que quand on regarde autour de soi, ça a été assez rapide. J'ai quitté mon emploi, je travaillais dans une banque, quand Marceau a eu un an, mon deuxième enfant. Donc, en fait, du moment où j'ai eu l'idée, je pense que pendant un mois ou deux, c'était une idée. On est parlé avec une collègue, ça nous a fait sourire. Et puis après, l'idée, je me suis dit quand même, pourquoi pas ? Et là, vraiment, pendant cette période-là, j'ai vraiment énormément pris de renseignements pour devenir un peu experte du sujet, finalement, de savoir ce qui se passait pour les crèches privées. Et puis après, mon emploi actuel ne me permettait pas de pouvoir faire des rendez-vous pour préparer mon projet, puisque je commençais à 8h30 jusqu'à 18h presque tous les jours. Et quand je ne travaillais pas, j'étais avec mes enfants. Donc je me suis dit, il faut que je change d'activité. Donc j'ai démissionné de mon poste actuel pour faire un poste beaucoup plus flexible pendant deux ans. Et pendant ces deux ans-là, en fait, le projet était déjà en place et ça a permis vraiment de le mûrir, de le présenter et de faire les constructions. Et j'ai démissionné de mon deuxième emploi, on va dire, cet emploi qui m'a permis de pouvoir préparer le projet. J'ai démissionné en fait quand j'ai ouvert la première structure.
- Speaker #1
Wow, ok. Donc tu y es allée étape par étape ? Oui. C'était important pour toi, parce que je connais aussi beaucoup d'entrepreneurs qui se lancent et qui démissionnent quasiment du jour au lendemain. Je grossis le trait, mais c'est un petit peu ça. Toi, tu as mis pratiquement trois ans, c'est ça ?
- Speaker #0
À peu près, oui. Alors, trois ans pour ouvrir, parce que c'est une construction, mais une bonne année et demie à ce que toute la partie administrative soit validée.
- Speaker #1
Ok, ok. Ça t'a mis dans quel mood ? Est-ce que le fait de préparer tout ça bien en amont ? Est-ce que tu étais sûre de toi à ce moment-là ? Ou est-ce que malgré tout ça, tu avais des petits moments de doute avant de te lancer ?
- Speaker #0
Alors, j'avance étape par étape. Donc, on ne peut pas dire que j'ai été stressée. Après, c'est vraiment étape par étape. Parce que je me rappelle au moment où j'ai dit à mon mari, on va faire une crèche, on va la faire construire. Il m'a dit oui, c'est ça. En se disant oui, bon. Voilà, c'est une idée. Et finalement, de renseignement à renseignement, de rencontre avec la PMI, la protection maternelle et infantile. où il s'est dit, tiens, quand même, elle essaie d'approfondir son projet. Et ce qui a vraiment pivoté, on va dire, c'était en novembre 2021, où la CAF nous a octroyé une subvention assez importante et sans laquelle on n'aurait pas pu faire construire. Où là, il m'a dit, ouais, OK. Et là, c'est sérieux. Et effectivement, après, la construction s'est lancée et c'était parti. Mais il fallait effectivement, sans stress, il fallait que je fasse étape par étape parce que je sais que c'était très long, qu'il y avait des agréments à avoir. Et du coup, je sais aussi que c'est un secteur qui n'est pas des plus rémunérateurs. Et du coup, je n'imaginais pas me servir de pôle emploi de 18 mois ou 24 mois à l'époque, mais de ne pas savoir quand. Parce que du coup, et après, si je n'ai plus de pôle emploi, je fais quoi ? Mon activité, elle n'est pas lancée. Donc, il fallait déjà que tout soit acté dans ma tête pour pouvoir arrêter mon activité salariée de manière définitive.
- Speaker #1
D'accord. Donc, tu avais ton plan.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Ok, ok, ok. du coup qu'est-ce qui fait que quelle est la spécificité de tes établissements ?
- Speaker #0
Alors vraiment, Nido Bio, c'est une crèche, donc c'est une activité classique. Ce qui change vraiment chez nous, c'est la nature et puis vraiment l'accueil individuel, malgré qu'on soit en collectif, qu'on apporte aux enfants. Ce qui nous distingue, déjà, c'est des crèches écologiques avec des constructions en bois, avec des matériaux biosourcés. Tout a été étudié. L'isolation, la peinture utilisée, le sol, vraiment tout, les mobiliers, les jeux. Et puis... Sur la partie petite enfance, par exemple, pour les enfants, on est une des seules crèches à avoir des portes bébés physiologiques. Souvent, s'il pleure, il va être mis au sol ou porté quand une professionnelle est disponible. Mais à bras toute la journée, ce n'est pas évident et ce n'est pas physiologique. Ça fait mal au dos au bout d'un moment. On est les seuls à avoir des portes bébés.
- Speaker #1
Tu peux m'expliquer ce que c'est qu'un porte bébé physiologique ?
- Speaker #0
C'est un porte bébé qui respecte la position de l'enfant, que son dos soit bien rond, que ses jambes soient bien remontées et que l'écart de séance ne soit pas trop. trop écartés parce que souvent, les porte-bébés, on ne le sait pas forcément, mais la plupart vendus dans le commerce, ils ne sont pas très bons finalement pour la physiologie de l'enfant. Ça peut entraîner des problèmes de hanches, ça peut faire pas mal de choses. Nous, vraiment, il est bien l'enfant. Il n'y aura pas de soucis derrière.
- Speaker #1
Ok, très cool. Je vais apprendre des trucs dans le podcast.
- Speaker #0
On a des hamacs aussi. Il y a des hamacs dans chacune des crèches. Comme ça, ceux qui ont des reflux ne sont pas posés à plat. Donc vraiment, on a fait attention pour les enfants, qu'ils aient tout ce dont ils ont besoin dans un milieu collectif.
- Speaker #1
Ok. Est-ce que tu peux parler de tout ce que tu as mis en place ? On a déjà discuté, je connais un petit peu le projet, pas dans son intégralité, mais je crois comprendre que tu as pas mal d'innovations, on va dire, en termes d'espace et d'équipement, et même de qualité d'accueil, en fait, en tout cas sur le territoire. Est-ce que tu peux parler de tout ? tout ce que tu as mis en place pour vraiment optimiser le bien-être des enfants qui sont chez toi.
- Speaker #0
Oui, alors, excuse-moi. Non, je t'en prie. Oui, effectivement, les crèches, quand on compare d'équivalent à équivalent, donc des micro-crèches chez 12 enfants, donc déjà, c'est vraiment des accueils... en petit nombre, on a quand même, en termes de mètres carrés, on a des grandes crèches finalement, parce qu'on a un référentiel bâtimentaire qui nous dit qu'il faut que ce soit tant minimum. Et souvent, les crèches sont à 130, 135, parce que les mètres carrés, c'est de l'argent. Donc, se mettre au minimum, nous, on est à 150 mètres carrés sur chacune des crèches. Pour pouvoir justement avoir de l'espace, on a des salles sensorielles. Donc, c'est des salles snozellen. Ça, c'est pareil dans toutes les crèches. Certains ont des éléments en salle de vie. Nous, on a une salle dédiée à ça. Donc les enfants, les salles sensorielles, en fait, c'est une salle de 10 mètres carrés à peu près, avec des colonnes à bulles qui changent de couleur, qui changent d'intensité, de la fibre optique qui change de couleur. Les enfants peuvent la toucher, la manipuler, jouer avec. On a un aquarium UV, donc c'est un aquarium sans eau, mais c'est vraiment avec plein de formes différentes. Il y a vraiment plein de choses, des ampoules UV, plein d'accessoires, en fait, vraiment sensoriels. Et les enfants adorent ça. Et ces salles-là, elles ont été créées vraiment à la base, dans le milieu du handicap. Donc, on peut en retrouver dans les IME de l'aube. Mais dans les crèches, souvent, c'est quelques éléments. Voilà. Nous, on a vraiment dans chaque structure des pièces dédiées à ça, qui sont vraiment très bien équipées. Et donc, on accueille des fois des enfants porteurs de handicap, mais des fois non. Mais même les enfants qui n'ont pas de handicap, ils adorent ça. Les enfants bas âge, on n'y passe qu'un 15 minutes, 20 minutes. Ça peut les détendre. Ils peuvent aussi s'amuser. Ce n'est pas forcément un endroit où on se repose. Mais vraiment, c'est un lieu d'éveil, de curiosité. Voilà. Ils jouent. On les regarde. On les laisse agir. Donc ça vraiment, c'est une belle innovation qu'on a pu mettre en place chez nous. Après, même par rapport aux transmissions, que ce soit ce que du coup on prend soin des parents aussi, il n'y a pas de cahier, on a tout en digital. Donc on fait des transmissions avec les parents, mais on a des tablettes. On note, donc en hauteur, les enfants ne voyaient pas les écrans, mais on note tout dessus. Et puis eux, de leur côté, les parents, ils ont l'application. Donc même dans la journée, ils peuvent jeter un coup d'œil et voir si tout va bien. Il y a un chat, ils peuvent nous envoyer un petit message s'il y a besoin. Nous, on peut mettre quelques photos. Ça évite les mauvaises écritures des professionnels et des fois on a du mal à se relire et en plus c'est assez interactif avec les parents, donc ça c'est plutôt fluide. Voilà, vraiment chaque élément a été étudié. Les dortoirs des bébés par exemple, c'est pareil, ils sont en partie vitrés. On a des dortoirs de grands ou vraiment c'est des dortoirs classiques, mais pour les bébés c'est vitré. Comme ça quand ils se réveillent, déjà ils ne sont jamais dans le noir complet, mais s'ils se réveillent, tout de suite ils ont vu sur un pot qui est... soit dans le dortoir, mais soit en salle de vie juste à côté. Donc, il n'y a pas de panique. Tout se passe bien. Donc, les enfants s'habituent et ça marche plutôt bien. Donc, l'idée était vraiment de prendre soin des pros, des parents et des enfants. Pas l'un plutôt que l'autre.
- Speaker #1
Ok, ok. Vraiment super intéressant. Quel retour tu as de la part des parents ? Est-ce que tu as récupéré des parents qui étaient en crèche dite traditionnelle ? Et qu'est-ce qu'ils te disent par rapport à ce que tu as mis en place ?
- Speaker #0
Alors les parents qu'on a, il y a deux types. Il y a les parents qui habitent la commune, parce que forcément ils sont prioritaires. On est sur des communes plutôt rurales en général, entre 1500 et 1700 habitants, donc dans des communes où il n'y en avait pas avant. Donc forcément on a ces personnes-là. Et voilà, soit c'est ce qu'elles recherchaient, ce type d'accueil, soit c'était par proximité géographique, mais en tout cas elles en sont contentes. Et on a aussi des personnes qui nous disent, nous en fait à la maison on essaie de faire attention. parce qu'on va faire attention aux produits ménagers qu'on utilise, les restes alimentaires chez nous, ils vont au pool. Et finalement, tout ça, on le dit aux familles. Et les familles nous disent, moi, c'est exactement les valeurs que je veux, c'est exactement ce que je fais à la maison. On a un cuisinier sur place qui fait les repas. Des fois, on se rend compte qu'on a les mêmes producteurs. Donc finalement, tout ce que vont rechercher les parents, ils le retrouvent aussi en collectivité. Et en fait, par rapport à une crèche traditionnelle, on ne leur dit pas, non, c'est trop contraignant, donc on fait ça. En fait, on n'agit pas bêtement. Donc, quand on change les enfants, ce n'est pas une feuille de papier qu'on met en dessous, chacun sa petite serviette en coton qu'on va laver. Et finalement, on montre aux parents et du coup, soit déjà, ils font à la maison, soit des fois, ça donne des idées aux parents pour nettoyer les mains des enfants. On a une râpe à savon, par exemple. Donc, c'est eux qui tournent un petit moulinet et ça fait une petite poudre de savon, on se lave les mains. Et bien, les parents, des fois, ils découvrent ça chez nous, ils ne connaissaient pas. Ah, mais c'est super, on va mettre ça à la maison. et donc en fait ça fait vraiment du sens et du lien par rapport aux valeurs qu'ils peuvent déjà avoir. Donc les parents sont très contents finalement d'avoir une place dans nos crèches.
- Speaker #1
Ok, là aussi très intéressant. C'est assez surprenant. On se pose la question de pourquoi ça n'a pas été fait avant, quand on entend tout ce que tu fais. Alors je sais qu'il y a la branche Montessori qui met en place certaines des choses que toi aussi tu mets en place. Enfin c'est une pédagogie qui est différente et qui est très axée sur l'enfant et son éveil et son écoute. En tout cas, c'est ce que tu proposes aussi à ta manière. En tout cas, c'est assez innovant sur le territoire.
- Speaker #0
Oui, alors après, je pense qu'on dépoussière une activité qui existait déjà. Donc finalement, il y a aussi, par exemple, les transmissions sur cahier. Et puis tout ça a un coût. Mais si on va sur des crèches qui étaient plutôt publiques, le marché était vraiment sur du public avant. Donc finalement, ça avait des coûts. Donc le cahier marchait très bien. Et pourquoi changer ? Donc il faut aussi changer les mentalités. Et après, nous, maintenant, le secteur privé reprend la main. Et c'est important d'apporter de nouvelles choses et de pouvoir se documenter, de voir ce qui marche et ce qui ne marche pas. Et nous, on est vraiment là-dedans. En fait, même les équipes, on les concerte, on fait des formations. Et en fait, ce qui nous paraît avoir du sens et efficace, on va le mettre en place. Et puis, il y a des fois des choses qu'on va mettre de côté et dire non, ça, en fait, il n'y a pas de sens. Donc, je pense que l'avantage d'avoir une nouvelle entreprise jeune. créative et plein d'envie, ça permet aussi d'apporter de nouvelles choses en fait. Et puis il y a le côté aussi où c'est privé et on a la main sur ce qu'on fait. Et donc du coup ce qu'on veut mettre en place, on arrive à le mettre en place. On n'a pas besoin d'avoir plusieurs décideurs au-dessus qui vont valider ce qu'on fait.
- Speaker #1
Ouais, clairement. Tu l'as dit plusieurs fois, il y a cette notion d'innovation qui est importante et d'accès aux nouvelles technologies. Tu as parlé de digital, c'est une application que vous avez créée ?
- Speaker #0
Non, on ne l'a pas créée, elle existait déjà. Il y en a quelques-unes sur le marché. Donc non, on la loue.
- Speaker #1
Ok, très bien. Parlons de ta quête. Du coup, on en a un petit peu parlé, mais avec ton activité, où est-ce que tu veux aller ? Quelle est la limite que tu donnes ? Aujourd'hui, tu en es à quatre crèches, c'est ça ?
- Speaker #0
Trois crèches ouvertes.
- Speaker #1
Trois crèches ouvertes ? Oui. Dont une inauguration...
- Speaker #0
Toutes récentes, je vais dire les derniers.
- Speaker #1
Est-ce que tu peux nous parler de ça ? Est-ce que tu as prévu une... Alors, pas spécifiquement, mais de ta feuille de route. Est-ce que tu t'es tracée une feuille de route ? Oui.
- Speaker #0
Alors, j'ai fait une feuille de route quand j'étais au Créalab. Et je l'ai regardée il n'y a pas très longtemps. Elle a un petit peu évolué. Et en même temps, il y a des choses qui, finalement, étaient prévues. Donc, c'est plutôt chouette de se dire, on s'est pivoté un petit peu. et en même temps on suit quand même notre ligne de conduite. Et là aujourd'hui, on a encore une quatrième crèche micro crèche dans les tuyaux. Donc, il devrait sortir d'ici un an, un an et demi. Et on a aussi un projet de grosse crèche, en tout cas petite crèche, mais plus format micro de crèche inter-entreprise sur le parc du Grand-Trois. Ça, c'est dans quatre à cinq ans, c'est ce qui va sortir. On est en train de développer aussi à côté, puisqu'on a un cuisinier dans nos crèches, donc on en a bientôt deux, qui cuisine pour les enfants et on livre dans les autres structures. L'objectif est de pouvoir proposer aussi aux autres crèches qui ne seraient pas nidobio de pouvoir les livrer pour les repas.
- Speaker #1
Ok. Et ça, c'était sur la feuille de route ?
- Speaker #0
Alors, la cuisine sur place, oui. Vendue à d'autres crèches, à la base, non. L'idée nous est venue parce qu'on a créé la société pour des avantages financiers de vraiment distinguer cuisine et crèche. Et en fait, une autre crèche privée nous a sollicité à dire, mais moi, je vous prendrai tout de suite les repas. Et finalement, on n'était pas prêts. Et du coup, l'idée a germé de se dire finalement, pourquoi pas, nous on fait, on peut faire une crèche ou deux de plus.
- Speaker #1
Ok, d'accord, super. Tu parles beaucoup de nous. Quand tu dis nous, c'est qui ? C'est ton équipe ? C'est ton mari et toi ?
- Speaker #0
Alors, il y a plusieurs nous. La construction, c'est clairement mon mari et moi. Et puis vraiment Nido Bio, même si c'est moi qui a créé le noyau dur, et je fais attention à ce qu'on respecte les fondamentaux, les valeurs, je ne ferai rien sur les équipes. Donc effectivement, les équipes me portent aussi beaucoup et sont acteurs. Et on les a recrutées vraiment en appuyant sur nos valeurs fortes pour qu'elles s'en imprègnent et qu'elles fassent vraiment partie. Et c'est le cas. Donc c'est plutôt chouette.
- Speaker #1
Alors, quand tu parles d'équipe, vous êtes combien ?
- Speaker #0
Alors là, depuis le mois de mars, maintenant qu'on a ouvert la troisième structure, on est 18.
- Speaker #1
Wow, ok. Ça fait beaucoup ? On a un petit peu de temps.
- Speaker #0
En si peu de temps,
- Speaker #1
oui. Donc croissance quand même.
- Speaker #0
Croissance très rapide de l'entreprise. Donc il change pas mal d'organisations qui se structurent, mais qui se structurent bien. Mais oui, c'est beaucoup de travail.
- Speaker #1
Et comment tu gères du coup les recrutements ? Tu parlais beaucoup de valeurs tout à l'heure. Tu dis que le personnel est recruté par rapport à ses valeurs qui sont communes et auxquelles tu tiens. Vraiment, tu as un cahier des charges, j'imagine. Comment ça se passe le recrutement dans l'Aube ? Est-ce que c'est facile ? Est-ce que tu vas chercher des gens ailleurs ?
- Speaker #0
Alors du coup pour recruter, on est un peu sélectif dans le sens où j'en fais partie. On a Solène, notre éducatrice de jeunes enfants, qui va vraiment étudier, en tout cas échanger avec les candidats sur tout ce qui est projet pédagogique et nos valeurs. Et puis Adrienne, qui est consultante RH. Et donc elle plutôt sur le comportement, sur les qualités, sur les axes d'amélioration des personnes qu'on va recevoir. vraiment pour pouvoir les situer et puis après aussi pour pouvoir faire matcher les caractères parce que des fois on a cette liste de candidats en disant elles sont super et puis finalement si on les met ensemble est-ce que ça ira bien ? donc c'est pas toujours évident donc on a vraiment nous trois en fait on les reçoit toutes et puis après on essaye de faire matcher des caractères on essaye vraiment de voir que voilà est-ce que ça ira bien chez nous de pouvoir projeter donc généralement on travaille plutôt bien ça peut arriver de se tromper aussi et après le recrutement alors c'est oui non c'est pas forcément dur dans le secteur de la petite enfance il y a des grosses pénuries donc pour le coup on a la chance de pas être confronté à autant de pénuries quand on poste une annonce on a des on a des candidats quand on voit d'autres structures qu'on n'a pas quand on a ouvert Sainte-Morte c'était la première on a eu 90 candidatures pour quatre postes
- Speaker #1
C'est énorme.
- Speaker #0
Donc, c'était énorme. Là, maintenant, on en a un peu moins. On est plutôt sur 30 à 20 candidatures par ouverture de structure, mais ce qui est déjà très bien. Et du coup, ça nous laisse... On peut avoir le choix, en fait, tout simplement. Donc, c'est plutôt chouette. Et vraiment, parce que c'est nos valeurs, parce que c'est notre fonctionnement, je pense qu'il fait la différence.
- Speaker #1
OK. Alors, début des travaux de la première structure en 2021,
- Speaker #0
c'est ça ? Non, un peu plus tard.
- Speaker #1
Plus tard, les financements. Oui,
- Speaker #0
oui, juillet 2022.
- Speaker #1
Juillet 2022, ok. On va dire que ça fait trois ans. Oui. On peut ?
- Speaker #0
Oui, on peut.
- Speaker #1
Comment est-ce que tu regardes dans le rétroviseur ?
- Speaker #0
Je n'ai pas le temps.
- Speaker #1
Tu n'as pas le temps ?
- Speaker #0
Non, je n'ai pas le temps. Après, je sais qu'on va vite. Je sais que les crèches, financièrement, il faut qu'on ait plusieurs pour pouvoir économiser les coûts et être rentable. Et du coup, en faisant celle de Sainte-Mort, les travaux étaient en juillet 2022. Et on a eu les murs en octobre 2022. Et en décembre, je voyais déjà le maire pour Saint-Parlez-Vaude pour pouvoir démarrer la deuxième crèche. Parce qu'il fallait qu'on aille vite et je savais qu'on n'avait pas le temps d'attendre deux ou trois ans de fonctionnement d'une première. pour pouvoir se développer.
- Speaker #1
Ok, ok, ok, ok. Ça ne donne pas le tournis ?
- Speaker #0
Non, mais ça fatigue. Et oui, là, effectivement, la quatrième crèche, où on a toujours été, mon mari et moi, à accélérer les choses. Par exemple, Saint-Ly, on a fait une construction en cinq mois. On a commencé les travaux fin août et début février, on avait fini. Donc le février, ça servait à meubler, à aménager. Et là, finalement, on a la quatrième qui est prête. Et là, on se dit, on va prendre le temps aussi parce qu'on fatigue et il faut faire les choses correctement. Donc, celle-ci, c'est la quatrième. Et là, on se dit, on va prendre le temps, on a le temps.
- Speaker #1
Oui, bien sûr. Et puis, vraiment, quand on est entrepreneur, on est aussi à la fois la tête, mais à la fois le corps. Donc, il ne faut pas non plus tirer sur la corde. C'est important de se ménager. Quels sont les outils ? Peut-être, tu as parlé de ton mari, de ton équipe. Ça fait partie des personnes et des ressources qui te permettent d'avancer. Est-ce que tu as d'autres ressources à partager sur cette aventure ? Qu'est-ce que tu utilises au quotidien, peut-être, qui t'aide ?
- Speaker #0
Alors, en ressources que j'aime beaucoup, c'est l'association Créer comme elle. J'en fais partie. Et c'est Créalab et Créer comme elle, c'est les premières, on va dire... en premier groupe, quand j'ai créé, où j'ai vu d'autres entrepreneurs, où je me posais des fois des questions bêtes, mais par rapport aux salariés. Et finalement, c'est dans ces deux entités-là où on me disait, c'est logique, et on m'apportait les réponses. Donc ça, c'est vraiment les deux groupes, vraiment, pour commencer, où je me suis dit, ouais, c'est chouette. Donc la lab est finie, Créé comme elle est toujours en route, et j'en fais partie, et c'est vraiment hyper enrichissant. Parce qu'en tant que dirigeante, on ne peut pas toujours tout dire à n'importe qui. là Et c'est surtout qu'on est confronté aux mêmes problèmes.
- Speaker #1
Bien sûr.
- Speaker #0
Donc ça, c'est super chouette. Après, il y a vraiment, sur l'eau, je pense qu'on est assez bien fourni. Il y a pas mal d'événements, que ce soit la CCI, que ce soit... J'en oublie certains, mais je trouve qu'on est quand même... Si on veut, on a pas mal de supports ici, local. Et puis moi, pour le coup, domaine vraiment micro-crèche, petite enfance, il y a une association aussi de gérants indépendants dont je fais partie. Et donc tout ça... Ça nous renseigne beaucoup. Moi-même, je fais une veille constante sur ce qui se passe sur la réglementation. Mais là, en plus, ça alimente, ça permet d'échanger de ce qui se passe dans d'autres structures. Donc ça, je n'hésite vraiment pas à les partager aussi avec d'autres gestionnaires.
- Speaker #1
Du coup, vous êtes nombreuses, c'est dynamique comme tissu ?
- Speaker #0
Oui, alors sur l'Aube, je suis la seule à en faire partie, mais on a à peu près 350 gestionnaires dans ce groupe-là de crèche. Donc ça fait quand même 360 personnes qui font la même activité que moi.
- Speaker #1
Répartis sur le territoire ?
- Speaker #0
Répartis sur le territoire. National ? National.
- Speaker #1
Ok, ok. Ça ne fait pas beaucoup au mètre carré.
- Speaker #0
Ça ne fait pas beaucoup au mètre carré, mais en même temps, on a tous la même volonté. C'est super important et on échange librement. Donc voilà, avec certains, on a même prévu de se rencontrer et de faire visiter nos structures pour comparer.
- Speaker #1
Ah, stylé.
- Speaker #0
Donc c'est sympa.
- Speaker #1
Ok, ok. Je te sens épanouie dans ce que tu fais. Est-ce que tu te sens épanouie dans ce que tu fais ?
- Speaker #0
Oui, clairement. Sinon, oui, oui. Le nombre d'heures que j'y passe et la volonté, oui, ça me plaît énormément, effectivement. Ça a clairement du sens.
- Speaker #1
Ouais. Et est-ce que tu as réussi à verbaliser une vision par rapport à ça ? Ou est-ce que tu te sens investie d'une mission également ?
- Speaker #0
Alors je ne sais pas si j'irais jusqu'à me dire que je me sens investie d'une mission, mais je m'en suis donnée une en me disant, ça y est mes enfants vont aller à l'école, je ne peux pas me dire, je ne regarde pas. Alors qu'en fait quand on en parle autour de nous, tout le monde a les mêmes difficultés pour faire garder son enfant. Donc oui il y avait ce côté de se dire, non mais moi je vais vraiment y participer. Et par rapport à mon autre activité avant, ça a clairement du sens de se dire, les parents ont besoin de travailler et vraiment c'est une charge mentale. Quand on en parle, de dire qu'il y a une charge mentale, et puis on pousse aussi les parents à retravailler, on ne favorise clairement pas les parents à prendre du temps avec leurs enfants, à prendre des congés parentaux. Donc les parents ont besoin de trouver des solutions, et là, pour le coup, on leur apporte une solution qui va les soulager, où ils vont pouvoir travailler sereinement. Et les parents, c'est ce qu'ils nous disent, je vous les laisse en confiance.
- Speaker #1
C'est important pour eux.
- Speaker #0
Et oui, c'est important, oui. En fait, on laisse clairement ce qu'on a de plus important. Pour soi, son enfant, ce n'est pas comme un service où on ne va pas être satisfait, on peut en changer. C'est le plus important.
- Speaker #1
Ok, ok. Et au niveau de la vision, pour le coup, est-ce que tu as parlé de feuilles de route, tu as parlé d'ici deux quatrièmes structures, tu as parlé d'une structure aussi pour les entreprises, dans le parc du Grand 3. Est-ce que ta vision va plus loin que ça ?
- Speaker #0
Alors, vraiment de manière précise, c'est cette vision-là. plus loin, peut-être qu'il y aura une ou deux structures de plus, mais ça c'est vraiment le temps qui fera que les opportunités aussi après l'objectif c'est vraiment déjà d'avoir une belle équipe au complet et de continuer en tout cas par rapport à la qualité de service qu'on donne déjà aujourd'hui, clairement pas en baisser toujours innover un peu plus, parce qu'il y a toujours des choses à faire, donc après c'est vraiment d'arriver à un rythme de croisière et pour piloter les crèches du mieux que je puisse en fait
- Speaker #1
Ok, sans se cramer, tout en restant peut-être dans une échelle humaine.
- Speaker #0
Oui, clairement, s'il y avait 10 ou 15 crèches demain, là, je connais les prénoms de tous les enfants, je connais très bien tous mes salariés. Je ne suis pas sûre que ce serait la même chose plus tard.
- Speaker #1
Ok. Tu as participé à la journée printemps de l'entrepreneuriat féminin ?
- Speaker #0
Oui, oui.
- Speaker #1
Ok. Bon, c'est toujours les mêmes constats en général. C'est-à-dire qu'on se rend compte qu'il y a de plus en plus de femmes qui entreprennent, donc c'est très bien. Ça n'est jamais assez, bien sûr. On est loin d'atteindre la parité. Comment est-ce que tu te sens dans ton rôle de femme entrepreneur ? Est-ce que tu es à l'aise ? Comment tu te positionnes par rapport à ça ?
- Speaker #0
Alors, je pense qu'il y a un petit peu un mixte des deux. Je me dis oui, je suis très à l'aise et je gère et je sais ce que je fais et ça se passe très bien. Donc ça, c'est plutôt le côté. Puis l'autre côté, le rôle de maman et de chef d'entreprise, des fois, qui est un petit peu plus compliqué, parce qu'on se dit, il faut que je gère ma famille. Mais en même temps, mon travail est important aussi. Et de se dire, est-ce que je suis bien légitime à passer autant de temps au travail ? Est-ce que ce ne serait pas mieux avec eux ? Et puis après, de se dire, finalement, le temps que je passe avec mes enfants, il vaut mieux qu'il soit plus court, mais de qualité. Donc effectivement, des fois, il y a toujours cette petite pensée où on se dit, voilà. Mais globalement, ça va plutôt bien.
- Speaker #1
Ok, quand tu dis, c'est de la culpabilité quelque part de se dire ?
- Speaker #0
Oui, un petit peu. Et en même temps, je me dis, mais finalement, je travaillerai à mi-temps, par exemple. Est-ce que ce serait beaucoup mieux pour mes enfants ? Parce qu'ils vont très bien. Donc oui, un petit peu de culpabilité, en tout cas d'interrogation.
- Speaker #1
Ok, ok. C'est la... Comment dire ? C'est tes seules préoccupations de femme entrepreneur, finalement ?
- Speaker #0
Alors après, vraiment, par rapport au côté perso, oui. Par rapport au côté... professionnel, il y en a plein, des préoccupations tous les jours, avec plusieurs salariés, il y a pas mal de préoccupations.
- Speaker #1
Que tu gères au jour le jour ?
- Speaker #0
Ça dépend lesquelles. Il y a des choses plus urgentes que les autres, donc forcément, il y a un critère d'urgence. Je fais vraiment attention d'être quand même toujours assez disponible pour les salariés quand elles en ont besoin. Mais après, oui, on priorise, on va dire, et là, effectivement... Alors là, il n'y a encore pas très longtemps, j'étais seule, vraiment, gestionnaire de toute la partie administrative. Et puis là, j'ai embauché quelqu'un pour me soulager. Donc, je pense qu'effectivement... le rythme de travail sera un peu moins soutenu dans les semaines qui viennent. Mais oui, c'est vraiment beaucoup de choses, mais dans tous les domaines, en fait, on gère vraiment tout. Donc, ça fait des grosses charges mentales.
- Speaker #1
Oui, on en parlait juste en introduction, mais quand on entreprend, on a tellement de casquettes. On doit, j'ai une partie comptabilité, finance. on est la façade aussi, on a la carte de vie de notre propre activité donc je pense que tu es souvent en contact avec les parents aussi beaucoup de casquettes qui font que peut-être on se sent débordé,
- Speaker #0
est-ce que tu as vécu ce truc de se dire comment je vais pouvoir gérer tout ça alors pas comment je vais faire mais des fois oui effectivement énormément de travail et du coup maintenant j'avais fait une pause avec Emeline Foisset Merci. qui nous disaient comment s'organiser, etc. Et des fois, on se dit, mais quand on voit l'intitulé, est-ce que vraiment j'en ai besoin parce que je suis organisée ? Mais effectivement, comme tu as dit, tu as les impôts, tu as les réseaux sociaux, tu as les parents, tu as mille choses, toutes les plus différentes les unes que les autres. Et comment je vais faire pour faire tout ça ? Et du coup, effectivement, moi, je fais beaucoup de to-do list. Et puis après, je fais par priorité, vraiment. Et après, je règle et je suis très contente d'avoir barré. Et avant, je me faisais des to-do list énormes. Et le soir, je me disais, j'en ai pas fait la moitié. Du coup, je ne suis pas satisfaite. Et donc maintenant, je l'ai fait un peu moins. J'essaie d'être plus structurée. Et en fait, on travaille à cette charge mentale, clairement.
- Speaker #1
Est-ce que tu sens la différence entre quand tu étais salarié et quand tu es devenu entrepreneur ? Est-ce que tu sens que tu es une personne différente ? Tu es allé chercher plus des ressources aussi intérieures ? Parce que pour moi, l'entreprenariat, je parle vraiment pour moi, mais c'est un chemin. un des chemins qui permettent le développement personnel ?
- Speaker #0
Alors moi, je pense que j'ai toujours eu un caractère assez fonceur. Fonceur et réfléchie à la fois. Pas n'importe quoi, mais à vouloir entreprendre, à avoir pas mal d'idées. Mon cerveau travaille beaucoup. Et donc, par rapport au côté salarié, ce qui est plutôt chouette, c'est de pouvoir réaliser ce dont j'ai envie, sans avoir de barrière. Donc ça, c'est vraiment très chouette. Après, c'est sans filet. Je me dis toujours que c'est sans filet, mais par rapport à d'autres entrepreneurs qui disent qu'il faut que je vende parce que je n'aurai pas d'argent à la fin du mois, je suis quand même dans un secteur assez sécuritaire, assez cadré. À la fois, je suis assez fonceuse et en même temps, j'aime bien le cadre, les règles que j'ai pu connaître dans mon ancien travail. Du coup, je l'applique aussi dans les crèches. C'est un petit peu à part. Je trouve que c'est vraiment un secteur d'activité où finalement, je suis entrepreneuse. Et en même temps, mon chiffre d'affaires, je le connais tous les mois. Donc, j'ai fait vraiment étape par étape. J'ai démissionné quand c'était le moment. Après, j'ai eu Pôle emploi. Je savais la durée. Je savais combien j'allais me payer après. Donc, on va dire que pour l'instant, il n'y a pas de mauvaise surprise. Après, il y a aussi le côté des entrepreneurs où c'est les montagnes russes. Parce que la veille, je vais avoir une super nouvelle. Et le lendemain, une nouvelle qui va me faire beaucoup moins plaisir. Qu'on n'a pas dans le milieu salariat. Parce que ça reste plus... réguliers, on va dire.
- Speaker #1
Ah bah si, quand Jean-Jacques a oublié d'en remettre du café dans la machine.
- Speaker #0
Oui, mais alors là, du coup, c'est plus des sujets.
- Speaker #1
Est-ce qu'on peut parler de l'incident ? L'incident, c'est de vendredi ?
- Speaker #0
Oui, l'incendie, plutôt.
- Speaker #1
L'incident, l'incendie. Parce que ça fait partie des montagnes rouges. Oui. En plus, tu me dis que c'était vendredi soir.
- Speaker #0
Vendredi midi,
- Speaker #1
oui. Vendredi midi, ok, d'accord. Vendredi midi. aux portes du week-end. Et tu reçois un appel,
- Speaker #0
c'est ça ? Un premier message d'une collaboratrice qui est sur place avec une photo d'un feu qui n'était pas encore très important en me disant que le voisin est fou, il brûle des choses. Au début, on s'est dit que c'était des cartons, des papiers, peu importe, dans son jardin. Et puis, cinq minutes après, parce qu'il y avait des produits optiques, ça a pris vraiment feu très vite, de manière importante. Donc, peut-être quatre à cinq minutes après, un appel, on évacue. voilà donc du coup la crèche était évacuée donc là ça fait partie effectivement des montagnes russes où la veille on faisait une inauguration et l'ensemble des équipes sur les 18 salariés il y en avait 15 de réunis à l'inauguration donc super moment convivial et autres avec les élus, avec les parents, vraiment un bon moment et puis on referme la porte en disant on a une grosse semaine cette semaine demain ce sera plus relax et puis voilà vendredi qui devait être à peu près calme ben ne l'était pas du tout parce que du coup changement de destination. J'étais sur une crèche en maglo troyenne. Et là, je suis partie directement vers Saint-Parlez-Vaude. Voilà. Donc ça fait partie des montagnes russes mais qu'il faut gérer.
- Speaker #1
Et comment t'as géré ?
- Speaker #0
Et comment j'ai géré ? Alors les équipes ont géré surtout parce que moi, je n'étais pas sur place. Donc les équipes ont évacué vraiment en voyant les proportions, ont évacué tout de suite. Et quand je dis que je suis fière des équipes, c'est... Mais je pense que c'est global. On fait vraiment du bon travail parce que l'évacuation, du coup, devait se faire sur l'accès En voiture, on a une cour, un accès voiture et un accès piéton. Normalement, en cas d'évacuation, il faut aller passer accès voiture et se retrouver devant le point de rendez-vous un peu plus loin. Sauf que le feu était là. Forcément, on ne pouvait pas. L'équipe a très bien géré, du coup, on prend l'autre. On prend l'idée d'évacuation. On a des protocoles. On en avait reparlé un petit peu avant l'hiver. Finalement, tout était encore en tête. Quand je suis arrivée, les enfants étaient déjà évacués dans une salle de classe à la mairie à 50 mètres. avec les maîtresses qui avaient aidé les équipes, les équipes qui avaient pensé à tout. Franchement, c'était un confinement de luxe. Il y avait les couches, les compotes, l'eau, il y avait tout. On avait des matelas, des jeux. Donc elles avaient pensé vraiment à tout prendre, elles avaient bien réagi, même si ça secoue. Et bien voilà, les enfants étant en sécurité, les enfants souriaient et rigolaient.
- Speaker #1
Ça a dû rassurer les parents d'autant plus.
- Speaker #0
Oui, oui, oui. Et puis ce qui fait très plaisir, c'est que je pense que maintenant, on est dans une génération où on communique beaucoup. Et après ça, on a vraiment fait étape par étape. Les pompiers nous avaient dit, n'appelez pas les parents, parce que nous, on ne savait pas trop. On est confinés, vraiment c'était toxique. La fumée noire passait sur notre crèche. Donc on s'est dit, on ne pourra pas réintégrer les lieux tout de suite, ça ne va pas sentir bon, il y aura du monoxyde de carbone et autres. Et donc on s'est dit, on va rappeler les parents, parce que les enfants ne vont pas rester. Et finalement, les pompiers ne voulaient pas que les parents viennent pour justement créer un peu plus de stress. Et puis nous on s'est dit oui mais il y a Canal 32 et l'esthéclère sur place. Donc les parents vont le savoir. Maintenant on est tous connectés sur les applications. En plus ça arrive en notification. Moi je l'ai vu. Donc les parents allaient le savoir. Donc on a appelé les parents pour leur rassurer en disant tout va bien. On avait fait une photo qu'on avait mise sur l'application numérique du coup. Donc ils avaient vu effectivement il y avait trois enfants qui ont fini par dormir. D'autres qui jouaient. Voilà vraiment tout était sous contrôle. C'était un peu atypique comme situation mais tout allait bien. Et donc on les a appelés. Voilà. Ce qui se passe ne venait pas. on vous rappellera dès qu'on peut et puis finalement deux heures après les pompiers nous ont déconfinés donc on a pu rappeler les parents à parrains qui sont venus chercher les enfants et du coup ils n'avaient pas de chaussures, pas de manteau et donc on leur a dit on est vraiment désolé on est parti comme ça, ils ont été très il n'y a pas eu de soucis, tout le monde comprenait et le soir on a eu des messages de parents pour nous féliciter parce que l'enfant le soir souriait, il était bien d'avoir assuré vraiment donc c'est encore plus C'est encore plus rassurant et vraiment, pour les équipes, c'est valorisant de se dire que c'était un coup de stress, mais on l'a bien fait, on l'a bien géré. Les enfants sont contents et les parents aussi. C'est plutôt chouette.
- Speaker #1
Quelle aventure. Je te souhaite d'avoir plus d'inaugurations que d'incendies.
- Speaker #0
Je me le souhaite aussi.
- Speaker #1
Parce que ça doit être quand même, malgré tout, que tout soit très bien passé. Il y a quand même peut-être une grosse montée d'adrénaline à ce moment-là. Oui. Alors, poursuivons, poursuivons. cette incroyable odyssée. Alors, j'ai une thématique qui s'appelle « Level up » . C'est ces moments où, oui, peut-être que tu as eu des erreurs que tu as commises, peut-être que tu as eu des victoires aussi qui t'ont aidé à grandir. Est-ce que tu as déjà identifié dans ce parcours entrepreneurial, en fait, des moments qui t'ont fait évoluer ?
- Speaker #0
Oui, alors des fois les erreurs c'est surtout en termes de gestion salariée, de se dire voilà je vais faire cette organisation-là et puis finalement ça convient pas forcément à tout le monde. En fait c'est vraiment des essais. Après on a toujours corrigé, donc on n'a jamais eu de drame on va dire, mais plutôt des erreurs de se dire bah tiens je vais faire comme ça, je vais faire ça, puis en fait ça va pas du tout. Je pense que moi-même et puis même les membres de l'équipe, on est en capacité de réfléchir et de se dire bah ouais non finalement ça allait pas. On s'est déjà dit, ça on a essayé, ça ne marche pas, donc on ne le fait plus. Et puis des fois peut-être un peu trop sympa avec les salariés, et maintenant avoir plus de cadre, d'être plus rigoureuse, de me dire aussi, moi je suis comme ça, je fonctionne comme ça, mais les autres ne fonctionnent pas tous pareil. Et donc il va falloir que j'applique des fois des méthodes qui ne sont pas forcément agréables pour moi, mais de l'appliquer pour que ce soit pareil pour tout le monde. Et que le sujet, si j'ai rencontré une difficulté, cette difficulté ne se reproduise pas, en fait. Voilà.
- Speaker #1
OK, OK, OK. J'entends beaucoup de communication avec tes équipes et d'adaptabilité aussi. C'est des choses qui font partie de ton process ?
- Speaker #0
Oui, oui, oui. Alors après, on travaille auprès des enfants, donc on ne peut pas avoir de télétravail. Mais par contre, on a quand même beaucoup de mamans avec des enfants, donc il faut qu'on puisse s'adapter. On avait fait la semaine, par exemple, notamment des quatre jours. à l'ouverture. Puis finalement, voilà, après tous les enfants rentrent en maternelle, tout le monde voulait le mercredi, ça devenait un peu compliqué. Donc là, maintenant, on est plutôt sur une semaine, en tout cas un mercredi tous les deux ou trois semaines. Et puis après, des demi-journées. Donc en fait, on pivote aussi en fonction... Mais c'est gagnant-gagnant. Il faut de toute façon qu'on soit auprès des enfants. Donc il faut que le planning fonctionne. Parfois, elles me font des propositions. J'ai une responsable de structure qui m'a fait une proposition de planning, par exemple, pour la crèche de Sainte-Mère. Donc oui, on l'écoute si ça a du sens, parce que finalement, on ne peut pas être parfait sur tous les sujets. Et du coup, si ça a du sens, on l'écoute et on peut étudier la chose avec elle. Si ça peut marcher. Si ça ne marchera pas, on laissera comme c'est. Mais oui, on essaye d'être assez ouvert pour que ça fonctionne et qu'il soit bien aussi auprès de nous.
- Speaker #1
Tu tiens justement à ce qu'il y ait cette longue durée de vie, cette rétention, comment est-ce qu'on peut appeler ça ?
- Speaker #0
Cette fidélité auprès des salariés. Oui,
- Speaker #1
cette fidélité auprès des salariés et puis pas trop de turnover, en tout cas on ne peut pas l'empêcher, on n'a pas de 100%, voilà, mais on n'a pas de 0% turnover, ce que je veux dire. Mais voilà, c'est important pour toi de grandir avec tes équipes et qu'elles continuent de vous accompagner le plus vite possible.
- Speaker #0
Oui, clairement. Alors moi, je me réjouis d'une chose, c'est qu'on on n'a jamais eu de démission. Ça, c'est plutôt chouette. Il y a eu des personnes qui sont parties pour diverses raisons, mais par exemple, la première crèche de Sainte-Mort, les trois premières embauchées sont toutes responsables de structure à aujourd'hui. Donc, une à Sainte-Mort, une à Saint-Parlez-Vaud et une à Saint-Lier. On a deux personnes qui sont déjà parties en congé maternité. Donc, en fait, moi, je me dis, c'est des personnes qui sentent bien. Il n'y a pas eu de démission. Il y a des congés maternité. Elles évoluent. Et l'idée était là. quand j'ai embauché mes premiers salariés, je leur ai dit, nous, c'est gagnant-gagnant. On essaie de grandir main dans la main. Il faut qu'elles fassent partie vraiment intégrante de l'entreprise. Il faut qu'elles se sentent bien ici. Il faut qu'elles aient envie de rester. Parce que les enfants les connaissent. Et clairement, de renouveler le personnel, c'est beaucoup de travail pour nous. Pour les enfants, c'est beaucoup de perturbations. Pour les parents aussi. Donc l'objectif, effectivement, c'est de garder les bons éléments qu'on a.
- Speaker #1
Ok. Et ça fonctionne pour l'instant ?
- Speaker #0
Et pour l'instant, ça fonctionne. Et même si on a eu des fois des personnes qui ont dû partir, c'est aussi ça de se dire, j'aurais pas pensé qu'il y a trois ans, moi, j'embauche. Elles vont rester, elles seront bien et elles vont être super. Et puis, des fois, ça ne matche pas. Donc, il faut accepter qu'on sépare nos chemins. Et voilà. Mais pour l'instant, ça marche très bien. Donc, c'est chouette.
- Speaker #1
Ok, cool. Super. Alors, on a beaucoup parlé des enfants. Là, ce sera le premier cycle. Au bout de trois ans, ils sont censés... Oui,
- Speaker #0
les premiers départs à l'école.
- Speaker #1
Les premiers départs à l'école. Comment tu vis ça ?
- Speaker #0
Alors, ça passe très vite. Vraiment, quand on s'assoit en salle de vie et qu'on les regarde, parce que c'est vrai que quand on a ouvert, par exemple, Sainte-Mort en mai 2023, en août, on en a deux qui sont partis à l'école. Donc, on ne les a pas eu longtemps et pourtant, on s'en souvient encore de se dire que c'est nos premiers départs à l'école. Malgré tout, on ne les a pas eu tout le long. Et là, effectivement, à Sainte-Mort, en fin d'année, on a quatre enfants qu'on a depuis le début. Et du coup, en salle de vie, on se regardait avec les collègues et se disait « mais hier, c'était des bébés » . Et là, ils marchent, ils parlent. Mais c'est trop chouette parce qu'on voit qu'ils sont quand même autonomes sur pas mal de sujets. Ils peuvent retirer même leurs habits. Et on se dit qu'ils vont aller en maternelle. Ils ont appris beaucoup de choses. Et en plus, on participe au fait qu'ils vont arriver dans une école où ils seront trois, quatre copains ensemble. Il n'y aurait pas eu la crèche et ce ne serait peut-être pas connu. Peut-être que les parents se... Voilà. Des fois, il y a des parents qui se connaissent, mais c'est rare d'arriver en maternelle avec des copains. Et là, le fait qu'il y ait la crèche, ils arrivent en maternelle avec des copains, c'est plutôt chouette.
- Speaker #1
Ok, donc petite larmichette ou pas ?
- Speaker #0
Petite larmichette, en tout cas une petite émotion. Une petite émotion quand même de se dire, ouais, premier cycle complet de A à Z terminé, et ça passe à une vitesse folle.
- Speaker #1
Oui, c'est vrai que le temps passe très vite. Et comment ça se passe pour les veddes ? T'as une liste d'attente, par exemple, pour les autres ?
- Speaker #0
On a des listes d'attente sur tous les établissements. Ça dépend des structures. On a entre 40 et 50 préinscriptions par an. Lycée, toute l'année, on en reçoit régulièrement. Toutes les semaines, toutes les deux semaines, on en a. Et on n'a que 3-4 places par crèche qui se libèrent. Donc, sur chaque commune, on sait que nos critères de priorité sont d'habiter sur la commune et puis la date de la demande. Ça, c'est vraiment les critères prioritaires. Ce qui fait que dans nos crèches... à Sainte-Mort, on ne prend que des enfants de Sainte-Mort. Et ça paraît être un petit peu différent, puisque c'est plutôt le Vaudois. Donc on peut avoir Chab, Ville Moyenne, mais ça reste le Vaudois. Et Saint-Lier, c'est presque que des enfants de Saint-Lier. Donc là, on a ouvert Saint-Lier, on a trois enfants qui ne sont pas de Saint-Lier, parce que c'est une ouverture et qu'il y avait 12 places. Et après, on fait attention d'avoir un tiers de grand, un tiers de moyen, un tiers de petit. Mais oui, après, il faut s'inscrire très tôt. On rencontre les parents souvent quand la maman est enceinte et puis on visite et en fait on se voit, on échange en tout cas soit physiquement, soit par mail ou par téléphone pendant 6 à 7 mois et après on accueille l'enfant.
- Speaker #1
Ok, donc c'est vraiment beaucoup en amont.
- Speaker #0
C'est vraiment beaucoup en amont et pour avoir une chance, on va dire à 70% d'avoir une place, il faut s'inscrire quand on est enceinte de trois mois. Des fois, on est au courant avant les proches.
- Speaker #1
Ah oui, ok.
- Speaker #0
Donc c'est vraiment, si vous vous inscrivez au mois de juin pour une place en septembre, même si on habite la commune, c'est sûr qu'il n'y aura pas de place.
- Speaker #1
En termes de tarifs, comment tu te situes par rapport aux autres crèches ?
- Speaker #0
Les crèches privées, ça dépend des familles, mais si tu compares des familles plutôt modestes par rapport aux crèches publiques, on est un peu au-dessus parce que les parents nous payent et après, ils ont l'aide de la CAF en plus. Alors que vraiment, des personnes à très faible revenu, en crèche, ils vont payer que le reste à charge et qui va être vraiment à des seuils très bas. Nous, on n'a vraiment que l'argent des parents pour faire fonctionner la structure. Donc là, par rapport à ça, effectivement, on sera plus cher. Par rapport à deux parents qui travaillent avec des revenus légèrement supérieurs, on va être presque à l'équivalence. Et par rapport aux assistantes maternelles, on est souvent en dessous parce que c'est l'ICNU sur l'année. Et là, les assistantes maternelles ont des frais d'entretien à rajouter tous les jours, ont des frais de fin de contrat, alors que nous, c'est un service. En fait, les parents payent la même chose tous les mois. Donc, par rapport à une assistante maternelle, on est généralement un petit peu moins cher.
- Speaker #1
Ok. Moi, par exemple, je suis passé par une assistante maternelle pour mon fils. Jusqu'à ses 3 ans, jusqu'à son entrainement crèche. Pour le coup, je ne sais plus, il devait être à moins de 70 euros par mois,
- Speaker #0
je crois. Par mois ? Oui. Après, ça dépend vraiment des revenus parce que certains revenus, chez les assistantes maternelles, ils n'ont pas le droit à la CMG de la CAF parce qu'ils ont des revenus trop importants. Et en micro-crèche, ils ont tout le temps une aide. Même quelqu'un qui aurait des revenus à 150 000 euros par an, il va avoir au moins 700 euros d'aide par mois et en tout cas, les revenus les plus faibles, jusqu'à 960 et quelques. C'est énorme. Oui, mais alors parce que la crèche, de base, coûte plus cher au tarif de l'heure qu'une assistante maternelle. Et puis en plus, il y a aussi le fait qu'on a des parents, par exemple, qui ont leurs enfants 5 jours par semaine chez nous, donc ça fait généralement des belles factures, mais des parents qui ont 3, 2, 3 ou 3 jours et demi d'accueil, parce qu'il y a un parent qui a 80%, ou il y a un grand-parent qui reprend, finalement, avec l'aide de la CAF, c'est pas proportionnel. Donc il faut juste qu'ils aient 15% de reste à charge. Donc finalement, des fois, ça ne leur coûte vraiment pas cher. S'ils ont une facture par mois à 1000 euros et qu'ils ont entre 700 à 900 euros d'aide, finalement, il ne reste pas grand-chose. Et le reste à charge, en plus, il y a un crédit d'impôt qui est plafonné, mais il y a quand même un crédit d'impôt dessus. Donc le côté prix n'est pas un frein à la microcrèche. De premier abord, oui. La seule différence, c'est qu'il faut effectivement avancer cette trésorerie pendant 5 à 6 jours, le temps que la CAF reverse l'argent de l'aide sur le compte.
- Speaker #1
Ok. Il faut quand même avoir un petit peu de cash.
- Speaker #0
Il faut avoir un mois d'avance, effectivement. C'est plutôt bien.
- Speaker #1
Un mois d'avance, d'accord. C'est bon à savoir. Comment ça se passe, du coup, pour... Tu parlais des inscriptions, de la liste d'attente. Est-ce qu'il faut passer sur le site Internet ? Il faut appeler ?
- Speaker #0
Oui, en fait, les parents, des fois, nous appellent directement. Mais c'est, je pense, 80 % des cas où on a la préinscription directe sur les réseaux sociaux. Parce que souvent, ils cherchent un petit peu où est-ce qu'ils vont accueillir leurs enfants. Et du coup, ils tombent sur nos réseaux sociaux. Donc là, il y a le lien. Après, il n'y a plus qu'à se préinscrire. Et ce même lien est présent sur notre site Internet aussi. Donc s'ils font la préinscription, nous derrière, on reprend contact. Ça peut arriver qu'ils appellent directement la mairie. Puisqu'avant, les crashs étaient beaucoup publics. De se dire, j'ai entendu parler qu'il y avait une crash, j'appelle la mairie pour savoir qui c'est. Et dans ce cas-là, la mairie nous donne nos coordonnées. Mais vraiment, 80% passent directement, sont assez digitales et ça tombe bien parce que nous, c'est ce qu'on va proposer aussi. Mais du coup, les préinscriptions tombent souvent sans avoir un premier contact avant.
- Speaker #1
OK, c'est super ça.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Bon, Next Level, c'est quoi la suite pour toi quand on se projette ? Tu as déjà parlé des projets, tu as parlé de tout ça. Alors peut-être... pas sur le plan professionnel pour le coup ? Est-ce que sur le plan personnel, tu as d'autres projets ? Est-ce que tu vas acheter un yacht, une maison, une voiture ?
- Speaker #0
Je suis en train de faire construire ma maison. Ce qui explique aussi que la quatrième est un peu plus détendue sur les délais. Non, vraiment, ça va avec le côté pro. On avait vendu notre maison pour commencer ce projet-là, donc on était locataire pour l'instant. C'est vraiment re-avoir ma maison à moi, être bien chez moi. Et structurer comme il faut les entreprises, prendre le temps, fournir du travail de qualité. En fait, avoir un rythme de croisière sur tout, sur la vie familiale, sur le travail, sur la maison. Et prendre un petit peu plus de temps pour moi aussi. Parce que là, les minutes, les heures, tout était compté. Et l'objectif, c'est de se dire, là, je peux prendre une journée par-ci, par-là, si j'en ai besoin. Alors, j'arrivais de temps en temps à le faire, mais sans que ce soit en travaillant le soir ou reprendre un rythme plus adapté, j'ai envie de dire.
- Speaker #1
Ok, je te remercie d'avoir trouvé du temps pour venir et pour qu'on puisse échanger, discuter sur cette belle aventure entrepreneuriale que tu as lancée. Je te remercie pour ta présence, pour cet échange. Est-ce que tu aurais un petit mot de la fin pour les gens qui nous écoutent ? Des femmes qui entreprennent, des hommes qui entreprennent, qui se lancent. Tu sais, il y a cette notion de... Peut-être que ton métier précédent t'a permis de bien structurer, d'avoir cette notion financière importante. Est-ce que tu veux en dire un petit mot rapidement ?
- Speaker #0
Moi, ce que je voudrais vraiment dire, c'est d'oser. Alors, moi, c'est rigolo. Attends,
- Speaker #1
attends. Oser ou doser ?
- Speaker #0
Les deux. Oser et doser. En fait, oser parce qu'il faut, à un moment donné, se lancer. Et des fois, je parle avec des personnes qui ont des super idées et qui n'osent pas aller plus loin. Il n'y a pas très longtemps, j'ai rencontré Benjamin de l'entreprise BriBri avec une bibliothèque Montessori. Ah,
- Speaker #1
mais je connais Benjamin. Je le reçois ici.
- Speaker #0
Ah bah, super. Et du coup, il est venu me voir et j'ai trouvé ça super intéressant comme échange. Ça a permis de réfléchir et de voir est-ce qu'il faut pivoter ou pas ? Qu'est-ce qui va, qu'est-ce qui ne va pas ? Et en fait, lui, il a osé venir me voir et se mettre face à ce que lui, il a créé, ce qu'il a imaginé. Est-ce que ça correspond ou pas ? Donc ça, c'est super. Et donc, en fait, il faut vraiment oser. Quand on a une idée, il faut oser. Il faut oser en parler. Je pense qu'il y a beaucoup d'entrepreneurs qui n'osent pas forcément, de peur qu'on leur prenne leurs idées. Mais je pense qu'il faut la tester, il faut oser, il faut en parler. Ça, c'est indispensable. Et puis, il faut bien s'entourer. ça c'est vrai que j'en ai pas parlé mais je me félicite d'avoir fait des bons choix que ce soit l'avocat, la comptable Chloé notre infirmière puréculatrice Solène l'éducatrice vraiment d'avoir fait des bons choix autour de moi pour que ce que moi je fasse ne soit pas complètement déformé et qu'on avance tous dans la bonne direction et même s'il fallait pivoter on l'aurait fait mais vraiment de bien s'entourer ça c'est pas important mais d'abord il faut oser ça c'est sûr, oser pas à n'importe quel prix c'est à dire que moi je l'ai fait effectivement oser doser moi je l'ai fait mais en mettant sur papier effectivement mon ancien travail m'a permis de pouvoir gérer la partie financière mais de me dire ok je fais ça mais comment mais en fait de savoir exactement les retombées même si quand on crée un business on fait un business plan puis quand on le regarde l'année d'après il n'est pas exactement identique mais en tout cas c'est une base il faut oser sans y aller sans se jeter dans le vide sans filer par exemple Voilà,
- Speaker #1
c'est ça. Ok, d'accord. Alors, on salue Benjamin D'Aponteca, qui a créé BriBri, du mobilier éco-conçu, éco-responsable. Enfin, voilà, il y a une vraie, vraie démarche, en fait, respectueuse de l'environnement et à destination des enfants, pour les parents qui veulent conjuguer valeur et praticité du mobilier. Est-ce qu'on peut dire ça comme ça ?
- Speaker #0
C'est très bien dit, je pense.
- Speaker #1
Ok, écoute, merci Claire encore pour ce petit mot de la fin. Donc, oser, doser et oser par n'importe quel prix surtout, c'est ce que je retiens.