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Pendant 15 ans j'ai pensé qu'il y avait un problème chez moi. 

  

J'adorais les gens, mais je n’avais pas envie de les voir. 

  

Sortir de chez moi, traverser tout Paris pour me retrouver dans un bar blindé avec 15
personnes à crier pour nous entendre m'épuisait rien que d'y penser. 

  

Soit je n'y allais pas et j'avais plus accès à ma vie sociale. 

Soit j'y allais, mais je ne vous raconte pas le stress et la préparation mentale. 

Être sûre de ne pas avoir trop de soirées la même semaine, m'assurer de pouvoir caler mes footings malgré tout, limiter les réunions importantes le lendemain, voir si je pouvais arriver un peu plus tard… 

  

je passais une bonne soirée mais j'en ressortais complètement vidée. 

  

Et je me demandais comment les autres faisaient. Sérieusement.  

Ils pouvaient enchainer ces soirées ET un boulot prenant ET du sport.  

Je faisais forcément un truc de travers. 

  

Puis il y a eu Covid. 

Plus de transport, plus de bars, plus de bruit, plus d'agitation, plus de réunions en
grand groupe. 

Le couvre-feu! 

Beaucoup ont déprimé, j'ai vu mon énergie bondir.  

  

Le constat était fascinant. 

  

Petit à petit, on a déconfiné, et j'ai gardé mes habitudes.  

Voir les gens la journée, plutôt dehors, plutôt en petit groupe, éviter les transports, prendre le vélo, rentrer tôt… 

  

Et bizarrement, mon énergie va bien. Et ma vie sociale se porte bien aussi ! 

  

En arrêtant de vouloir me mapper aux envies de la majorité, j'ai adapté ma vie sociale à mes besoins. 

  

On n'est pas tous égaux face aux stimulations. 

J'ai des niveaux très bas en Recherche de sensation et en Sociabilité.  

Ce sont deux facettes de la dimension Extraversion dans le modèle de personnalité Big Five (modèle largement utilisé dans la recherche scientifique). 

Ça veut dire que dans les situations de groupe ou de sensations fortes, j'ai beaucoup plus de mal à m'adapter que la majorité des gens. J'en retire beaucoup moins de plaisir. 

Le savoir me permet de le prendre en compte plutôt que de le nier et de me faire vivre un
enfer. 

  

Cet épisode parle de cette dimension Extraversion, qui parle de notre capacité à ressentir du plaisir et donc à profiter de la vie. 

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