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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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Transcription
Elles sont femmes de céréaliers, d'éleveurs, de viticulteurs, en agriculture conventionnelle, biologique, raisonnée. Elles viennent de petites, moyennes ou grandes fermes implantées sur toute la France, sont issues du monde agricole ou le découvrent jour après jour. Entre les coups de main à la ferme, la vie amoureuse et familiale, conditionnée au rythme des cultures, de la météo et des animaux, elles-mêmes salariées ou agricultrices, mères, ces femmes sont les piliers de leur conjoint agriculteur. Je m'appelle Marion. J'ai plaisir à discuter avec ces femmes et partager, témoigner, diffuser leurs choix de vie personnels et professionnels, ainsi que leurs joies et difficultés liées au monde agricole. Alors, à votre avis, où ça mène quand on s'aime ? Pour cet épisode, j'ai la chance de discuter avec Nejla. Nous venons de nous découvrir toutes les deux, mais peux-tu brièvement te présenter ?
Alors bonjour à tous, moi je m'appelle Nejla, je suis une femme de 38 ans, je viens des Vosges, la belle région des Vosges. Je suis la compagne de Stéphane qui a fait l'émission L'amour est dans le pré, saison 19.
Est-ce que tu peux présenter rapidement l'exploitation de Stéphane ?
Oui bien sûr, alors Stéphane a son exploitation depuis une vingtaine d'années à peu près. Il élève des brebis avec bien sûr les petits agneaux, là on est en période d'agneau-lage en ce moment. Et il a également une vingtaine de vaches allaitantes.
Ok, est-ce que vous avez des enfants ?
Oui, bien sûr. Stéphane a une fille de 11 ans qu'il a eue de sa première union. Et moi, de mon côté, j'ai deux filles de 12 ans et 5 ans.
Ok. Alors maintenant que le contexte est posé, on va parler un peu de toi pour commencer. D'où viens-tu initialement et as-tu grandi dans un milieu agricole ?
Alors, pas du tout. Moi, je viens plutôt de la ville, on va dire, même si Saint-Dié-des-Vosges, ce n'est pas une grande ville. J'ai quand même eu un grand-père qui élevait quand même des lapins, des poules. Voilà, on avait quand même un petit peu cette partie-là. mais pas l'agriculture en long et en large. Vraiment, c'était des toutes petites exploitations.
D'accord. Quelles études as-tu fait et dans quel but ?
Alors, moi, j'ai fait une licence banque, tout simplement puisque quand je suis sortie de mes études, je voulais me trouver utile, trouver un travail qui me rendrait utile auprès des personnes parce que j'aime ce côté relation, j'aime ce côté d'être à l'écoute. d'être dans la bienveillance, etc. Et j'aimais aussi un petit peu les challenges. Et c'est vrai que ce métier que je fais aujourd'hui, donc chargée d'affaires entreprises dans la banque, me permet d'allier différents sujets, d'être à l'écoute de mes clients, de les accompagner dans leurs différents projets d'investissement, de développement, aussi les aider quand ça va mal, parce qu'on n'est pas toujours là quand ça va bien. Donc c'est vrai qu'aujourd'hui, après 18 années d'expérience dans la banque, je me plais dans mon travail.
Ok, trop chouette. Et est-ce que tu arrives d'aider aussi ton conjoint sur l'exploitation ? Est-ce que tu y travailles ou pas du tout ?
Alors oui, bien sûr. Quand on est femme d'agriculteur, bien évidemment, on met la main à la pâte, comme on dit toujours. Alors c'est vrai que moi, j'ai mon lundi en jour off, puisque l'agence est fermée. Donc en général, un lundi sur deux, c'est vrai que je suis avec lui toute la journée ou je vais l'aider à faire différentes tâches. Voilà, en ce moment, on a beaucoup de naissances, donc c'est sûr qu'il y a besoin de mains, de petites mains. Où l'été, c'est plus à faire des parcs, à entretenir les parcs, à changer les troupeaux de parcs pour que tout se passe bien. Bien sûr, le week-end. Bien sûr, Stéphane ne travaille pas le dimanche. Il s'est donné quand même cette journée un peu off, mais dans tous les cas, il faut quand même nourrir les animaux. Ils n'attendent pas, on est bien d'accord. Et puis, à chaque vacances scolaires, bien évidemment, j'arrive toujours à avoir quelques jours avec mes filles. Et puis du coup, elles prennent aussi du plaisir, elles aussi, à venir avec nous, à nous aider, à partager ce côté vie dehors. Voilà, je les ai équipées, elles ont toute une cote maintenant. Donc du coup, voilà, les bottes, la cote, on y va par tous les temps, puisque forcément, des fois quand il pleut, il faut quand même y aller. Donc voilà, c'est le côté vie à la campagne à
100%. Trop chouette. Et est-ce que tu as rencontré des barrières géographiques ou est-ce que tu trouves facilement du travail dans ton secteur d'activité près de la ferme ?
Alors, moi, c'est sûr que je trouve du travail, puisque c'est vrai que le milieu de la finance, de l'assurance aussi, parce que j'ai une expérience aussi en assurance, ça se trouve assez facilement. Je n'ai pas rencontré de difficultés. Puis, c'est vrai que je n'habite même pas 30 minutes de chez Stéphane. Donc, ça, c'est l'avantage. Je veux dire, il n'y a pas trop de contraintes. Je n'ai pas déménagé. Je n'ai pas eu besoin de déménager pour vivre avec lui, de trop loin, on va dire.
Maintenant que nous te connaissons mieux, nous allons discuter ensemble de ta vie de couple et de votre vie de famille. du coup tous les cinq, tu commençais à l'aborder avec nous, comment et Et quand, du coup, as-tu connu Sté
Moi, j'ai connu Stéphane grâce à l'émission de L'Amour est dans le Pré, notamment lors d'un reportage qui a été fait dans sa ferme par le journal local. Tout simplement, il accueillait des enfants malades. Il fait partie d'une association d'enfants malades qui s'appelle Rêves Enchantés. Et ces enfants-là venaient faire une petite découverte à la ferme. C'était des enfants de 7 à 10 ans, 12 ans, dont certains malheureusement ne sortent jamais. On connaît un petit peu leur vie très difficile. Il y en a certains qui n'avaient jamais vu de petits lapins. Donc il avait fait une petite journée porte ouverte et le journal local est venu l'interviewer. Et en quelques mots, en fait, il a expliqué pourquoi il faisait cette émission. De l'amour est dans le pré, qu'est-ce qu'il recherchait exactement, voilà. Qu'il recherchait l'amour avec un grand A, qu'il ne voulait plus de petite amourette, que maintenant il voulait trouver la dernière femme de sa vie, voilà. Qu'il était prêt à la belle et grande aventure de sa vie amoureuse. Et du coup, moi, je l'ai vu, c'est un reportage là. Et j'ai tout de suite regardé les portraits de l'amour et dans le pré. Mon coup de cœur, en fait, s'est confirmé pour Stéphane. Et j'ai écrit une petite lettre. Moi, je n'avais pas fait l'émission, les speed dating, etc. Et du coup, lui, sa participation, il avait quand même choisi deux femmes. Ça n'a pas abouti puisqu'il n'avait pas les mêmes attentes d'une vie de couple, tout simplement. Et du coup, lui m'a recontactée une fois que ses femmes étaient parties. Donc, on est ensemble depuis le mois d'avril 2024.
et toi Tu aurais pu faire l'émission ou ça t'aurait un peu gêné ?
Alors non, non, je n'aurais pas fait l'émission, même si j'adore cette émission, je suis une grande femme depuis plus de 19 ans. Simplement parce que je suis très pudique sur mes sentiments et vivre ça devant l'écran, je n'aurais peut-être pas osé ou je n'aurais peut-être pas été naturelle, en fait, tout simplement. Vis-à-vis de mes enfants aussi, vis-à-vis de mes filles, voilà. Puis vis-à-vis de mon travail également, puisque j'ai quand même un travail où je gère des clients et je n'aime pas trop mêler ma vie privée. à ma vie professionnelle.
C'est vrai que c'est quelque chose qui n'est pas évident et on peut le comprendre.
Voilà, voilà, voilà.
Du coup, là, tu es un peu exposée quand même puisque...
Oui, bien sûr, oui, oui.
Est-ce que tu as été présente au bilan ? Est-ce que c'est quelque chose qui te gêne à l'heure actuelle ou comment tu le vis, ça ?
Alors, oui, au départ, c'est vrai que je ne voulais pas spécialement faire le bilan puisque je n'avais pas fait l'émission et je ne me trouvais pas spécialement légitime de faire le bilan, etc. Mais ça faisait quand même plusieurs mois que j'étais avec Stéphane et malheureusement, le pauvre, il a subi beaucoup de critiques sur les réseaux par le montage qui a été fait, qu'il n'a pas forcément mis en valeur, etc. Donc du coup, moi, j'y suis surtout allée parce que je voulais que les gens le voient différemment, le voient tel qu'il est réellement dans la vraie vie. C'est un grand sentimental, il n'est pas macho ou dur comme il a pu être décrit dans certains commentaires pas très sympas. Voilà, montrer devant la France entière qu'on s'aime et que c'est surtout grâce à cette émission qu'on s'est rencontrés. Il a beau habiter à 30 minutes de chez moi et faire le marché local de Saint-Dié tout l'été, je ne l'aurais pas rencontré s'il n'avait pas fait cette émission. Donc c'est vrai qu'on a été un petit peu exposés tous les deux et on partage quelques photos de notre quotidien, de notre vie, etc. Mais c'est surtout pour les gens qui nous suivent et qui sont fans. Et dans ma vie privée de tous les jours, ça ne me pose aucun problème. On n'expose pas tout non plus. On n'expose pas trop nos enfants et puis pas tout non plus. Je veux dire, les gens n'ont pas besoin de tout savoir. Non plus, on expose le minimum, on peut rencontrer certains fans de l'émission dans les marchés, les marchés de la DP Tour qui sont organisés par l'association qui a créé ça. C'est tous les anciens agriculteurs de toutes les anciennes saisons qui ont créé cette association, et qui permettent à certains producteurs de l'émission de pouvoir exposer leurs produits, communiquer, prendre des photos avec les fans s'ils veulent venir nous rencontrer, donc voilà, c'est assez sympa.
Oui, et puis c'est un peu plus sympa que les réseaux, là, c'est vraiment…
Oui, là, c'est vraiment du concret.
Avoir de l'intérêt pour vos produits et puis discuter avec vous,
c'est… C'est ça, exactement. Et puis comme ça, les gens, ils découvrent aussi un petit peu ce que chacun fabrique, puisque derrière les personnes qui passent à la télé, derrière chaque agriculteur, il y a quand même des producteurs, des gens qui se lèvent chaque matin, qui ne sont pas toujours faciles, qui subissent aussi un petit peu la météo, les problèmes financiers, etc. Donc moi, je trouve que c'est quand même bien, ça met en valeur… Voilà, moi, j'apprécie beaucoup cette émission et l'association parce qu'ils mettent en valeur justement des personnes Les agriculteurs, c'est quand même les personnes qui nous font manger tous les jours. Moi, je trouve que c'est super.
C'est utiliser la médiatisation, mais à bon escient.
Exactement. Ce n'est pas faire du placement de produits ou des choses comme ça, mais c'est vraiment dire qu'on est là, qu'il faut les soutenir, que ce ne sont pas des métiers qui sont faciles. C'est un petit peu des métiers passion, on dit toujours. On ne se lève pas le matin. On ne se lève pas le matin pour se dire, tiens, je vais devenir agriculteur. Mais c'est vrai que souvent, c'est des reprises familiales. Stéphane a repris la... La ferme, après, sa maman, c'est souvent des histoires de famille, mais c'est un petit peu des métiers passions. Parce que Stéphane, en fait, a la maladie de Lyme. Et c'est une maladie qui est malheureusement peu connue en France. Il a été reconnu. D'ailleurs, il a même une prime, il touche une prime d'invédité pour cette maladie-là. Et en fait, parfois, c'est une maladie qui... Voilà, c'est comme un boulet attaché à son pied. Et des fois, il n'arrive pas à faire tout ce qu'il voudrait faire, en fait, dans sa vie au quotidien. Il a quand même réduit son troupeau depuis qu'il a cette maladie-là. il n'a plus que 150 brebis Et ça lui permet de faire environ 35 heures par semaine. Même s'il a du mal à les respecter, il essaye tout du moins de ne pas aller au-delà. Donc je ne pense pas qu'honnêtement, son activité, son travail, puisque même nous, compagne, on travaille également. Je veux dire, moi, je fais pas loin de 37-38 heures par semaine aussi. Donc je veux dire, ça n'empêche pas d'avoir une vie de couple à côté. Le soir, il est présent à la maison. Le week-end, il essaye de lever un petit peu le pied. On est partis plusieurs fois en vacances, plusieurs fois en week-end.
Là, tu nous parlais un peu du coup de vivre avec un agriculteur. Toi, quand tu as écrit, quand tu as vu son portrait, qu'est-ce que tu ressentais sur le fait que Stéphane était agriculteur ? Est-ce que tu avais des craintes, des appréhensions, des excitations vis-à-vis de ça ?
Je n'avais pas de craintes parce que moi, j'ai toujours admiré et respecté en fait les agriculteurs. J'ai toujours admiré un petit peu ces personnes-là. Toutes les femmes sont pareilles. On a besoin d'admirer l'homme avec lequel on vit, je pense. Donc là-dessus, je n'ai pas du tout eu de craintes. Ça ne m'a pas fait peur du tout. et justement je me suis dit, mes filles connaissent pas trop ça. pas trop ce milieu-là. Pourquoi pas, voilà, d'être avec un homme comme lui qui va pouvoir leur montrer aussi autre chose, d'autres valeurs. Voilà, les valeurs du travail, les valeurs de la famille, les valeurs de s'occuper des animaux, voilà, d'avoir aussi des contraintes au niveau de la météo, des choses comme ça. Et de vivre un petit peu la campagne et dehors, moi, je trouve que c'est un gros plus, en fait, dans la vie de tous les jours.
Et justement, tu as toujours habité à la campagne ou c'est un changement là depuis ton installation avec Stéphane ?
Alors, j'ai toujours habité plus ou moins en ville, mais là où je vis, en fait, là où je réside, c'est pas une grosse ville, c'est vraiment une toute petite ville. Donc en fait, ça ne me change pas grand-chose, en fait, parce qu'on est juste à côté de la forêt, juste à côté des lacs, à côté des campagnes, voilà, il n'y a pas de grand, grand changement.
Donc là, vous habitez ensemble sur l'exploitation ? Alors,
on n'habite pas encore tout à fait ensemble, mais c'est vrai que, parce que moi, j'ai mes deux filles, puis encore l'école, je travaille à Saint-Dié et j'ai l'école à côté. donc moi j'ai quand même gardé un pied-à-terre à Saint-Dié mais on est quand même quasiment souvent souvent chez lui de toute façon dans sa maison.
Et lui habite sur l'exploitation ?
Oui, il habite juste à côté. Il est à 400 mètres de son exploitation.
Ça, c'est quelque chose qui te fait peur de t'installer sur la ferme ou pas spécialement ?
Non, pas spécialement puisque c'est un homme qui partage également les tâches quotidiennes de la vie courante. Donc non, ça ne me fait pas spécialement peur. Après, on a prévu de faire quelques travaux dans sa maison parce qu'elle est un tout petit peu petite pour accueillir cinq personnes. On a quand même un petit peu aménagé les chambres des filles, etc. On a tout fait pour qu'on se sente bien. Mais voilà, on va peut-être faire un agrandissement de sa maison. On a prévu, on a quelques projets à faire cette année ou l'année prochaine.
Ça permet de, toi, te faire ta place aussi, puis d'avoir des projets en commun.
C'est ça, puis d'aménager un petit peu ma décoration. Parce que c'est vrai qu'un homme célibataire qui n'est pas trop... Ce n'est pas qu'il s'en fiche, mais on sait toujours que 45 ans, il a un petit peu récupéré des meubles à droite et à gauche. Il s'en fichait un petit peu de sa déco. Mais c'est vrai que moi, j'amène un petit peu ma touche féminine. Je veux qu'on se sente bien aussi chez nous. Et puis, quand on accueille du monde, que tout le monde nous dise que c'est super, que c'est harmonieux. Donc, c'est toujours plus plaisant.
Je comprends bien. La maman de Stéphane n'est pas loin. Quels sont tes rapports avec elle ? Et est-ce que le fait que la belle famille soit à côté te freine ou pas spécialement ?
Alors, sa maman, effectivement, elle habite juste à côté. Elle est dans une maison tout près. Et puis, Stéphane va manger régulièrement chez elle. Puisque quand il y travaille la journée, souvent le midi, il n'a pas spécialement le temps de se cuisiner quelque chose. Moi, je suis à mon travail. Lui, il est tout seul, autant qu'il aille manger avec sa maman. Et puis, maman, on n'en a qu'une. Donc, ce n'est pas quand elle ne sera plus là qu'il faudra en profiter. Elle a quand même 81 ans. Non, non, moi, je l'adore, en fait, sa maman. Sa famille, c'est toutes des personnes accueillantes, bienveillantes, qui ont des vraies valeurs, en fait, des vraies valeurs d'écoute, de famille, de respect. Voilà, on joue souvent à la belote, d'ailleurs, avec sa mère. Elle aime bien. C'est le petit rituel du mardi soir, en général. Il y a un autre de ses frères qui vient et comme on est quatre, on peut jouer. Et puis régulièrement, comme je sais poser des bigoudis, en fait, je le faisais à ma grand-mère maternelle régulièrement. Quand elle a un repas ou quelque chose de prévu, je vais lui poser ses bigoudis. Puis elle est contente. Voilà, elle est quitte d'appeler sa coiffeuse. Elle est super contente.
Trop sympa.
Bah ouais.
Comment est-ce que vous trouvez vos moments de couple à côté du travail à la ferme ? Est-ce que vous réussissez à vous accorder des soirées, des restaurants, des week-ends ?
Alors oui, parce qu'on a nos enfants un week-end sur deux. Donc le week-end, on ne les a pas. C'est vrai que ça nous permet, ce n'est pas qu'il ne nous manque pas, bien au contraire, mais ça nous permet quand même de faire des petits restaurants, des cinémas, des week-ends, des choses comme ça. Donc c'est assez plaisant. On s'est déjà fait pas mal de week-ends, puisque Stéphane, il a une tente de toit aménagée sur son véhicule. Donc c'est assez sympa. Bon, moins l'hiver, bien sûr, mais c'est vrai que toute la partie printemps-été, on en a pas mal profité. Il suffisait qu'on parte à deux heures d'ici, et puis on pouvait... faire des randonnées, des spas ou des choses comme ça. Donc, on arrive quand même à trouver du temps à deux. Donc ça, c'est quand même important.
Ok, trop chouette. Et du coup, vous arrivez aussi à trouver du temps tous les cinq et à créer ce lien avec la fille de Stéphane et avec tes enfants ?
Oui, c'est ça, tout à fait. On a sa fille un week-end sur deux. Moi, j'ai un petit peu plus mes filles que lui, il a la sienne. Mais quand on l'a un week-end sur deux, c'est vrai qu'on essaie de partager des moments tous ensemble. On aime bien les jeux de société, donc on fait beaucoup de jeux de société, etc., quand on ne travaille pas à la ferme, quand on n'a pas quelque chose à faire. Et puis même si on y va tous les cinq, en fait, à la ferme, on aime bien être ensemble. On leur donne des petites tâches aux filles, elles apprécient les fers. En ce moment, elles donnent des biberons agneaux, donc c'est vrai qu'elles sont contentes, des petites choses comme ça. Et puis on s'est fait quand même aussi pas mal de petits week-ends où on les a emmenées dans des parts d'attractions, des petites vacances, des choses comme ça. Donc honnêtement, je pense que sa fille, qui était fille unique, elle est plutôt ravie de de ce qu'elle nous dit, d'avoir trouvé une famille avec deux autres filles pour pouvoir s'amuser, c'est quand même plutôt sympa.
Et toi, voir tes filles s'épanouir à la ferme, qu'est-ce que tu ressens ? Est-ce que c'est quelque chose qui te fait plaisir, que tu aimes bien ?
Ah ouais, je l'adore. Moi, j'adore parce qu'en fait, elles sont toutes les deux très enthousiastes. À chaque fois que je leur dis, on doit aller à la ferme, on a ça à faire, elles viennent tout de suite. Donc, c'est quand même plutôt agréable. Puis bon, ma grande, c'est quand même une ado. Donc, tous les parents... Elle essaye quand même au grand maximum de les décrocher des écrans, on est bien d'accord. Je veux dire, quand il y a quelque chose à faire à la ferme et tout ça, elle ne prend pas son téléphone. Donc pour moi, c'est plaisant. Elle prend plaisir à venir, elle nous aide, elle repousse le foin, elle donne les graines. Voilà, s'il faut faire un parc, elle va venir faire un parc. Elle conduit le petit quad dans les champs, donc elle est super contente. Et puis la petite, c'est pareil, c'est vraiment une suiveuse. Là-dessus, elle adore conduire le tracteur avec Stéphane. Franchement, c'est que du bonheur. Quand je leur dis à chaque fois qu'elles rentrent de l'école et qu'elles me disent « on dort où maman ce soir ? » Je leur dis « on dort à Saint-Dié parce qu'il y a de l'école demain. » Elles font la tête toutes les deux. « Oh non, ce n'est pas possible ! » Elles veulent tout le temps aller là-bas en fait. Oui,
trop chouette,
trop bien. Là-dessus, c'est super.
Est-ce que vous avez des amis et de la famille autour de la ferme ? Est-ce que tu te sens parfois isolée ou plutôt bien entourée ?
Plutôt bien entourée parce que c'est vrai que Stéphane a beaucoup d'amis. en fait et c'est même là honnêtement on n'a pas un week-end de disponible avant quasiment deux mois c'est infernal on est oui oui on est beaucoup entouré il a beaucoup d'amis on a beaucoup on a une grande famille tous les deux donc non là-dessus on n'est pas du tout isolé ok
est-ce que pour finir cet entretien toutes les deux tu aurais un conseil à partager à une autre femme d'agriculteur
Alors oui, je disais qu'il faut foncer, il ne faut pas avoir peur de vivre avec un agriculteur. Alors même s'il y a des moments parfois difficiles, justement, pour moi, une femme d'agriculteur, ça doit être une personne sur laquelle on peut compter. Voilà, une personne qui va plutôt tirer vers le haut, j'ai envie de dire, l'agriculteur. Moi, par exemple, Stéphane ne développait pas du tout la partie vente directe aux particuliers. Et tout ça, on l'a mis en place depuis que je le connais, depuis l'été dernier. Donc c'est vrai que ça lui a fait un gros plus au quotidien, parce que c'est sûr que ça fait du travail en plus, des choses à penser en plus, mais c'est un petit peu des choses de façon de voir différentes. Il ne faut surtout pas hésiter d'écrire un agriculteur ou de se mettre en couple avec des personnes. Parce que pour moi, les personnes qui s'occupent des animaux ou qui sont proches de la terre, c'est forcément des hommes au grand cœur.
Et pour conclure, qu'est-ce qui, selon toi, t'épanouit chaque jour dans ta vie de femme d'agriculteur ?
Eh bien, oui, c'est tout ça. C'est un petit peu, pour résumer tout ce que j'ai dit, c'est le fait de vivre à la campagne, d'être entourée d'animaux, d'être entourée de personnes bienveillantes, de se rendre compte, finalement, que la vie, elle est simple. Il n'y a pas besoin de beaucoup de chichi et qu'avec peu de choses, on peut faire des choses merveilleuses.
Il y a des difficultés à vivre en agriculteur, mais il y a aussi énormément de joie et d'épanouissement.
Énormément davantage. Voilà, tout à fait. Ouais, ouais. Beaucoup d'avantages, beaucoup de joie, beaucoup de plaisir partagé. Voilà.
Super. Eh bien, merci beaucoup pour cet échange.
Mais avec plaisir.
C'est ainsi que s'achève notre échange. Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à le diffuser autour de vous. Mesdames, si certains propos font écho à votre vie ou au contraire sont bien différents de vos choix personnels et professionnels, n'hésitez pas à venir discuter avec moi dans un prochain épisode. À bientôt.
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Elles sont femmes de céréaliers, d'éleveurs, de viticulteurs, en agriculture conventionnelle, biologique, raisonnée. Elles viennent de petites, moyennes ou grandes fermes implantées sur toute la France, sont issues du monde agricole ou le découvrent jour après jour. Entre les coups de main à la ferme, la vie amoureuse et familiale, conditionnée au rythme des cultures, de la météo et des animaux, elles-mêmes salariées ou agricultrices, mères, ces femmes sont les piliers de leur conjoint agriculteur. Je m'appelle Marion. J'ai plaisir à discuter avec ces femmes et partager, témoigner, diffuser leurs choix de vie personnels et professionnels, ainsi que leurs joies et difficultés liées au monde agricole. Alors, à votre avis, où ça mène quand on s'aime ? Pour cet épisode, j'ai la chance de discuter avec Nejla. Nous venons de nous découvrir toutes les deux, mais peux-tu brièvement te présenter ?
Alors bonjour à tous, moi je m'appelle Nejla, je suis une femme de 38 ans, je viens des Vosges, la belle région des Vosges. Je suis la compagne de Stéphane qui a fait l'émission L'amour est dans le pré, saison 19.
Est-ce que tu peux présenter rapidement l'exploitation de Stéphane ?
Oui bien sûr, alors Stéphane a son exploitation depuis une vingtaine d'années à peu près. Il élève des brebis avec bien sûr les petits agneaux, là on est en période d'agneau-lage en ce moment. Et il a également une vingtaine de vaches allaitantes.
Ok, est-ce que vous avez des enfants ?
Oui, bien sûr. Stéphane a une fille de 11 ans qu'il a eue de sa première union. Et moi, de mon côté, j'ai deux filles de 12 ans et 5 ans.
Ok. Alors maintenant que le contexte est posé, on va parler un peu de toi pour commencer. D'où viens-tu initialement et as-tu grandi dans un milieu agricole ?
Alors, pas du tout. Moi, je viens plutôt de la ville, on va dire, même si Saint-Dié-des-Vosges, ce n'est pas une grande ville. J'ai quand même eu un grand-père qui élevait quand même des lapins, des poules. Voilà, on avait quand même un petit peu cette partie-là. mais pas l'agriculture en long et en large. Vraiment, c'était des toutes petites exploitations.
D'accord. Quelles études as-tu fait et dans quel but ?
Alors, moi, j'ai fait une licence banque, tout simplement puisque quand je suis sortie de mes études, je voulais me trouver utile, trouver un travail qui me rendrait utile auprès des personnes parce que j'aime ce côté relation, j'aime ce côté d'être à l'écoute. d'être dans la bienveillance, etc. Et j'aimais aussi un petit peu les challenges. Et c'est vrai que ce métier que je fais aujourd'hui, donc chargée d'affaires entreprises dans la banque, me permet d'allier différents sujets, d'être à l'écoute de mes clients, de les accompagner dans leurs différents projets d'investissement, de développement, aussi les aider quand ça va mal, parce qu'on n'est pas toujours là quand ça va bien. Donc c'est vrai qu'aujourd'hui, après 18 années d'expérience dans la banque, je me plais dans mon travail.
Ok, trop chouette. Et est-ce que tu arrives d'aider aussi ton conjoint sur l'exploitation ? Est-ce que tu y travailles ou pas du tout ?
Alors oui, bien sûr. Quand on est femme d'agriculteur, bien évidemment, on met la main à la pâte, comme on dit toujours. Alors c'est vrai que moi, j'ai mon lundi en jour off, puisque l'agence est fermée. Donc en général, un lundi sur deux, c'est vrai que je suis avec lui toute la journée ou je vais l'aider à faire différentes tâches. Voilà, en ce moment, on a beaucoup de naissances, donc c'est sûr qu'il y a besoin de mains, de petites mains. Où l'été, c'est plus à faire des parcs, à entretenir les parcs, à changer les troupeaux de parcs pour que tout se passe bien. Bien sûr, le week-end. Bien sûr, Stéphane ne travaille pas le dimanche. Il s'est donné quand même cette journée un peu off, mais dans tous les cas, il faut quand même nourrir les animaux. Ils n'attendent pas, on est bien d'accord. Et puis, à chaque vacances scolaires, bien évidemment, j'arrive toujours à avoir quelques jours avec mes filles. Et puis du coup, elles prennent aussi du plaisir, elles aussi, à venir avec nous, à nous aider, à partager ce côté vie dehors. Voilà, je les ai équipées, elles ont toute une cote maintenant. Donc du coup, voilà, les bottes, la cote, on y va par tous les temps, puisque forcément, des fois quand il pleut, il faut quand même y aller. Donc voilà, c'est le côté vie à la campagne à
100%. Trop chouette. Et est-ce que tu as rencontré des barrières géographiques ou est-ce que tu trouves facilement du travail dans ton secteur d'activité près de la ferme ?
Alors, moi, c'est sûr que je trouve du travail, puisque c'est vrai que le milieu de la finance, de l'assurance aussi, parce que j'ai une expérience aussi en assurance, ça se trouve assez facilement. Je n'ai pas rencontré de difficultés. Puis, c'est vrai que je n'habite même pas 30 minutes de chez Stéphane. Donc, ça, c'est l'avantage. Je veux dire, il n'y a pas trop de contraintes. Je n'ai pas déménagé. Je n'ai pas eu besoin de déménager pour vivre avec lui, de trop loin, on va dire.
Maintenant que nous te connaissons mieux, nous allons discuter ensemble de ta vie de couple et de votre vie de famille. du coup tous les cinq, tu commençais à l'aborder avec nous, comment et Et quand, du coup, as-tu connu Sté
Moi, j'ai connu Stéphane grâce à l'émission de L'Amour est dans le Pré, notamment lors d'un reportage qui a été fait dans sa ferme par le journal local. Tout simplement, il accueillait des enfants malades. Il fait partie d'une association d'enfants malades qui s'appelle Rêves Enchantés. Et ces enfants-là venaient faire une petite découverte à la ferme. C'était des enfants de 7 à 10 ans, 12 ans, dont certains malheureusement ne sortent jamais. On connaît un petit peu leur vie très difficile. Il y en a certains qui n'avaient jamais vu de petits lapins. Donc il avait fait une petite journée porte ouverte et le journal local est venu l'interviewer. Et en quelques mots, en fait, il a expliqué pourquoi il faisait cette émission. De l'amour est dans le pré, qu'est-ce qu'il recherchait exactement, voilà. Qu'il recherchait l'amour avec un grand A, qu'il ne voulait plus de petite amourette, que maintenant il voulait trouver la dernière femme de sa vie, voilà. Qu'il était prêt à la belle et grande aventure de sa vie amoureuse. Et du coup, moi, je l'ai vu, c'est un reportage là. Et j'ai tout de suite regardé les portraits de l'amour et dans le pré. Mon coup de cœur, en fait, s'est confirmé pour Stéphane. Et j'ai écrit une petite lettre. Moi, je n'avais pas fait l'émission, les speed dating, etc. Et du coup, lui, sa participation, il avait quand même choisi deux femmes. Ça n'a pas abouti puisqu'il n'avait pas les mêmes attentes d'une vie de couple, tout simplement. Et du coup, lui m'a recontactée une fois que ses femmes étaient parties. Donc, on est ensemble depuis le mois d'avril 2024.
et toi Tu aurais pu faire l'émission ou ça t'aurait un peu gêné ?
Alors non, non, je n'aurais pas fait l'émission, même si j'adore cette émission, je suis une grande femme depuis plus de 19 ans. Simplement parce que je suis très pudique sur mes sentiments et vivre ça devant l'écran, je n'aurais peut-être pas osé ou je n'aurais peut-être pas été naturelle, en fait, tout simplement. Vis-à-vis de mes enfants aussi, vis-à-vis de mes filles, voilà. Puis vis-à-vis de mon travail également, puisque j'ai quand même un travail où je gère des clients et je n'aime pas trop mêler ma vie privée. à ma vie professionnelle.
C'est vrai que c'est quelque chose qui n'est pas évident et on peut le comprendre.
Voilà, voilà, voilà.
Du coup, là, tu es un peu exposée quand même puisque...
Oui, bien sûr, oui, oui.
Est-ce que tu as été présente au bilan ? Est-ce que c'est quelque chose qui te gêne à l'heure actuelle ou comment tu le vis, ça ?
Alors, oui, au départ, c'est vrai que je ne voulais pas spécialement faire le bilan puisque je n'avais pas fait l'émission et je ne me trouvais pas spécialement légitime de faire le bilan, etc. Mais ça faisait quand même plusieurs mois que j'étais avec Stéphane et malheureusement, le pauvre, il a subi beaucoup de critiques sur les réseaux par le montage qui a été fait, qu'il n'a pas forcément mis en valeur, etc. Donc du coup, moi, j'y suis surtout allée parce que je voulais que les gens le voient différemment, le voient tel qu'il est réellement dans la vraie vie. C'est un grand sentimental, il n'est pas macho ou dur comme il a pu être décrit dans certains commentaires pas très sympas. Voilà, montrer devant la France entière qu'on s'aime et que c'est surtout grâce à cette émission qu'on s'est rencontrés. Il a beau habiter à 30 minutes de chez moi et faire le marché local de Saint-Dié tout l'été, je ne l'aurais pas rencontré s'il n'avait pas fait cette émission. Donc c'est vrai qu'on a été un petit peu exposés tous les deux et on partage quelques photos de notre quotidien, de notre vie, etc. Mais c'est surtout pour les gens qui nous suivent et qui sont fans. Et dans ma vie privée de tous les jours, ça ne me pose aucun problème. On n'expose pas tout non plus. On n'expose pas trop nos enfants et puis pas tout non plus. Je veux dire, les gens n'ont pas besoin de tout savoir. Non plus, on expose le minimum, on peut rencontrer certains fans de l'émission dans les marchés, les marchés de la DP Tour qui sont organisés par l'association qui a créé ça. C'est tous les anciens agriculteurs de toutes les anciennes saisons qui ont créé cette association, et qui permettent à certains producteurs de l'émission de pouvoir exposer leurs produits, communiquer, prendre des photos avec les fans s'ils veulent venir nous rencontrer, donc voilà, c'est assez sympa.
Oui, et puis c'est un peu plus sympa que les réseaux, là, c'est vraiment…
Oui, là, c'est vraiment du concret.
Avoir de l'intérêt pour vos produits et puis discuter avec vous,
c'est… C'est ça, exactement. Et puis comme ça, les gens, ils découvrent aussi un petit peu ce que chacun fabrique, puisque derrière les personnes qui passent à la télé, derrière chaque agriculteur, il y a quand même des producteurs, des gens qui se lèvent chaque matin, qui ne sont pas toujours faciles, qui subissent aussi un petit peu la météo, les problèmes financiers, etc. Donc moi, je trouve que c'est quand même bien, ça met en valeur… Voilà, moi, j'apprécie beaucoup cette émission et l'association parce qu'ils mettent en valeur justement des personnes Les agriculteurs, c'est quand même les personnes qui nous font manger tous les jours. Moi, je trouve que c'est super.
C'est utiliser la médiatisation, mais à bon escient.
Exactement. Ce n'est pas faire du placement de produits ou des choses comme ça, mais c'est vraiment dire qu'on est là, qu'il faut les soutenir, que ce ne sont pas des métiers qui sont faciles. C'est un petit peu des métiers passion, on dit toujours. On ne se lève pas le matin. On ne se lève pas le matin pour se dire, tiens, je vais devenir agriculteur. Mais c'est vrai que souvent, c'est des reprises familiales. Stéphane a repris la... La ferme, après, sa maman, c'est souvent des histoires de famille, mais c'est un petit peu des métiers passions. Parce que Stéphane, en fait, a la maladie de Lyme. Et c'est une maladie qui est malheureusement peu connue en France. Il a été reconnu. D'ailleurs, il a même une prime, il touche une prime d'invédité pour cette maladie-là. Et en fait, parfois, c'est une maladie qui... Voilà, c'est comme un boulet attaché à son pied. Et des fois, il n'arrive pas à faire tout ce qu'il voudrait faire, en fait, dans sa vie au quotidien. Il a quand même réduit son troupeau depuis qu'il a cette maladie-là. il n'a plus que 150 brebis Et ça lui permet de faire environ 35 heures par semaine. Même s'il a du mal à les respecter, il essaye tout du moins de ne pas aller au-delà. Donc je ne pense pas qu'honnêtement, son activité, son travail, puisque même nous, compagne, on travaille également. Je veux dire, moi, je fais pas loin de 37-38 heures par semaine aussi. Donc je veux dire, ça n'empêche pas d'avoir une vie de couple à côté. Le soir, il est présent à la maison. Le week-end, il essaye de lever un petit peu le pied. On est partis plusieurs fois en vacances, plusieurs fois en week-end.
Là, tu nous parlais un peu du coup de vivre avec un agriculteur. Toi, quand tu as écrit, quand tu as vu son portrait, qu'est-ce que tu ressentais sur le fait que Stéphane était agriculteur ? Est-ce que tu avais des craintes, des appréhensions, des excitations vis-à-vis de ça ?
Je n'avais pas de craintes parce que moi, j'ai toujours admiré et respecté en fait les agriculteurs. J'ai toujours admiré un petit peu ces personnes-là. Toutes les femmes sont pareilles. On a besoin d'admirer l'homme avec lequel on vit, je pense. Donc là-dessus, je n'ai pas du tout eu de craintes. Ça ne m'a pas fait peur du tout. et justement je me suis dit, mes filles connaissent pas trop ça. pas trop ce milieu-là. Pourquoi pas, voilà, d'être avec un homme comme lui qui va pouvoir leur montrer aussi autre chose, d'autres valeurs. Voilà, les valeurs du travail, les valeurs de la famille, les valeurs de s'occuper des animaux, voilà, d'avoir aussi des contraintes au niveau de la météo, des choses comme ça. Et de vivre un petit peu la campagne et dehors, moi, je trouve que c'est un gros plus, en fait, dans la vie de tous les jours.
Et justement, tu as toujours habité à la campagne ou c'est un changement là depuis ton installation avec Stéphane ?
Alors, j'ai toujours habité plus ou moins en ville, mais là où je vis, en fait, là où je réside, c'est pas une grosse ville, c'est vraiment une toute petite ville. Donc en fait, ça ne me change pas grand-chose, en fait, parce qu'on est juste à côté de la forêt, juste à côté des lacs, à côté des campagnes, voilà, il n'y a pas de grand, grand changement.
Donc là, vous habitez ensemble sur l'exploitation ? Alors,
on n'habite pas encore tout à fait ensemble, mais c'est vrai que, parce que moi, j'ai mes deux filles, puis encore l'école, je travaille à Saint-Dié et j'ai l'école à côté. donc moi j'ai quand même gardé un pied-à-terre à Saint-Dié mais on est quand même quasiment souvent souvent chez lui de toute façon dans sa maison.
Et lui habite sur l'exploitation ?
Oui, il habite juste à côté. Il est à 400 mètres de son exploitation.
Ça, c'est quelque chose qui te fait peur de t'installer sur la ferme ou pas spécialement ?
Non, pas spécialement puisque c'est un homme qui partage également les tâches quotidiennes de la vie courante. Donc non, ça ne me fait pas spécialement peur. Après, on a prévu de faire quelques travaux dans sa maison parce qu'elle est un tout petit peu petite pour accueillir cinq personnes. On a quand même un petit peu aménagé les chambres des filles, etc. On a tout fait pour qu'on se sente bien. Mais voilà, on va peut-être faire un agrandissement de sa maison. On a prévu, on a quelques projets à faire cette année ou l'année prochaine.
Ça permet de, toi, te faire ta place aussi, puis d'avoir des projets en commun.
C'est ça, puis d'aménager un petit peu ma décoration. Parce que c'est vrai qu'un homme célibataire qui n'est pas trop... Ce n'est pas qu'il s'en fiche, mais on sait toujours que 45 ans, il a un petit peu récupéré des meubles à droite et à gauche. Il s'en fichait un petit peu de sa déco. Mais c'est vrai que moi, j'amène un petit peu ma touche féminine. Je veux qu'on se sente bien aussi chez nous. Et puis, quand on accueille du monde, que tout le monde nous dise que c'est super, que c'est harmonieux. Donc, c'est toujours plus plaisant.
Je comprends bien. La maman de Stéphane n'est pas loin. Quels sont tes rapports avec elle ? Et est-ce que le fait que la belle famille soit à côté te freine ou pas spécialement ?
Alors, sa maman, effectivement, elle habite juste à côté. Elle est dans une maison tout près. Et puis, Stéphane va manger régulièrement chez elle. Puisque quand il y travaille la journée, souvent le midi, il n'a pas spécialement le temps de se cuisiner quelque chose. Moi, je suis à mon travail. Lui, il est tout seul, autant qu'il aille manger avec sa maman. Et puis, maman, on n'en a qu'une. Donc, ce n'est pas quand elle ne sera plus là qu'il faudra en profiter. Elle a quand même 81 ans. Non, non, moi, je l'adore, en fait, sa maman. Sa famille, c'est toutes des personnes accueillantes, bienveillantes, qui ont des vraies valeurs, en fait, des vraies valeurs d'écoute, de famille, de respect. Voilà, on joue souvent à la belote, d'ailleurs, avec sa mère. Elle aime bien. C'est le petit rituel du mardi soir, en général. Il y a un autre de ses frères qui vient et comme on est quatre, on peut jouer. Et puis régulièrement, comme je sais poser des bigoudis, en fait, je le faisais à ma grand-mère maternelle régulièrement. Quand elle a un repas ou quelque chose de prévu, je vais lui poser ses bigoudis. Puis elle est contente. Voilà, elle est quitte d'appeler sa coiffeuse. Elle est super contente.
Trop sympa.
Bah ouais.
Comment est-ce que vous trouvez vos moments de couple à côté du travail à la ferme ? Est-ce que vous réussissez à vous accorder des soirées, des restaurants, des week-ends ?
Alors oui, parce qu'on a nos enfants un week-end sur deux. Donc le week-end, on ne les a pas. C'est vrai que ça nous permet, ce n'est pas qu'il ne nous manque pas, bien au contraire, mais ça nous permet quand même de faire des petits restaurants, des cinémas, des week-ends, des choses comme ça. Donc c'est assez plaisant. On s'est déjà fait pas mal de week-ends, puisque Stéphane, il a une tente de toit aménagée sur son véhicule. Donc c'est assez sympa. Bon, moins l'hiver, bien sûr, mais c'est vrai que toute la partie printemps-été, on en a pas mal profité. Il suffisait qu'on parte à deux heures d'ici, et puis on pouvait... faire des randonnées, des spas ou des choses comme ça. Donc, on arrive quand même à trouver du temps à deux. Donc ça, c'est quand même important.
Ok, trop chouette. Et du coup, vous arrivez aussi à trouver du temps tous les cinq et à créer ce lien avec la fille de Stéphane et avec tes enfants ?
Oui, c'est ça, tout à fait. On a sa fille un week-end sur deux. Moi, j'ai un petit peu plus mes filles que lui, il a la sienne. Mais quand on l'a un week-end sur deux, c'est vrai qu'on essaie de partager des moments tous ensemble. On aime bien les jeux de société, donc on fait beaucoup de jeux de société, etc., quand on ne travaille pas à la ferme, quand on n'a pas quelque chose à faire. Et puis même si on y va tous les cinq, en fait, à la ferme, on aime bien être ensemble. On leur donne des petites tâches aux filles, elles apprécient les fers. En ce moment, elles donnent des biberons agneaux, donc c'est vrai qu'elles sont contentes, des petites choses comme ça. Et puis on s'est fait quand même aussi pas mal de petits week-ends où on les a emmenées dans des parts d'attractions, des petites vacances, des choses comme ça. Donc honnêtement, je pense que sa fille, qui était fille unique, elle est plutôt ravie de de ce qu'elle nous dit, d'avoir trouvé une famille avec deux autres filles pour pouvoir s'amuser, c'est quand même plutôt sympa.
Et toi, voir tes filles s'épanouir à la ferme, qu'est-ce que tu ressens ? Est-ce que c'est quelque chose qui te fait plaisir, que tu aimes bien ?
Ah ouais, je l'adore. Moi, j'adore parce qu'en fait, elles sont toutes les deux très enthousiastes. À chaque fois que je leur dis, on doit aller à la ferme, on a ça à faire, elles viennent tout de suite. Donc, c'est quand même plutôt agréable. Puis bon, ma grande, c'est quand même une ado. Donc, tous les parents... Elle essaye quand même au grand maximum de les décrocher des écrans, on est bien d'accord. Je veux dire, quand il y a quelque chose à faire à la ferme et tout ça, elle ne prend pas son téléphone. Donc pour moi, c'est plaisant. Elle prend plaisir à venir, elle nous aide, elle repousse le foin, elle donne les graines. Voilà, s'il faut faire un parc, elle va venir faire un parc. Elle conduit le petit quad dans les champs, donc elle est super contente. Et puis la petite, c'est pareil, c'est vraiment une suiveuse. Là-dessus, elle adore conduire le tracteur avec Stéphane. Franchement, c'est que du bonheur. Quand je leur dis à chaque fois qu'elles rentrent de l'école et qu'elles me disent « on dort où maman ce soir ? » Je leur dis « on dort à Saint-Dié parce qu'il y a de l'école demain. » Elles font la tête toutes les deux. « Oh non, ce n'est pas possible ! » Elles veulent tout le temps aller là-bas en fait. Oui,
trop chouette,
trop bien. Là-dessus, c'est super.
Est-ce que vous avez des amis et de la famille autour de la ferme ? Est-ce que tu te sens parfois isolée ou plutôt bien entourée ?
Plutôt bien entourée parce que c'est vrai que Stéphane a beaucoup d'amis. en fait et c'est même là honnêtement on n'a pas un week-end de disponible avant quasiment deux mois c'est infernal on est oui oui on est beaucoup entouré il a beaucoup d'amis on a beaucoup on a une grande famille tous les deux donc non là-dessus on n'est pas du tout isolé ok
est-ce que pour finir cet entretien toutes les deux tu aurais un conseil à partager à une autre femme d'agriculteur
Alors oui, je disais qu'il faut foncer, il ne faut pas avoir peur de vivre avec un agriculteur. Alors même s'il y a des moments parfois difficiles, justement, pour moi, une femme d'agriculteur, ça doit être une personne sur laquelle on peut compter. Voilà, une personne qui va plutôt tirer vers le haut, j'ai envie de dire, l'agriculteur. Moi, par exemple, Stéphane ne développait pas du tout la partie vente directe aux particuliers. Et tout ça, on l'a mis en place depuis que je le connais, depuis l'été dernier. Donc c'est vrai que ça lui a fait un gros plus au quotidien, parce que c'est sûr que ça fait du travail en plus, des choses à penser en plus, mais c'est un petit peu des choses de façon de voir différentes. Il ne faut surtout pas hésiter d'écrire un agriculteur ou de se mettre en couple avec des personnes. Parce que pour moi, les personnes qui s'occupent des animaux ou qui sont proches de la terre, c'est forcément des hommes au grand cœur.
Et pour conclure, qu'est-ce qui, selon toi, t'épanouit chaque jour dans ta vie de femme d'agriculteur ?
Eh bien, oui, c'est tout ça. C'est un petit peu, pour résumer tout ce que j'ai dit, c'est le fait de vivre à la campagne, d'être entourée d'animaux, d'être entourée de personnes bienveillantes, de se rendre compte, finalement, que la vie, elle est simple. Il n'y a pas besoin de beaucoup de chichi et qu'avec peu de choses, on peut faire des choses merveilleuses.
Il y a des difficultés à vivre en agriculteur, mais il y a aussi énormément de joie et d'épanouissement.
Énormément davantage. Voilà, tout à fait. Ouais, ouais. Beaucoup d'avantages, beaucoup de joie, beaucoup de plaisir partagé. Voilà.
Super. Eh bien, merci beaucoup pour cet échange.
Mais avec plaisir.
C'est ainsi que s'achève notre échange. Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à le diffuser autour de vous. Mesdames, si certains propos font écho à votre vie ou au contraire sont bien différents de vos choix personnels et professionnels, n'hésitez pas à venir discuter avec moi dans un prochain épisode. À bientôt.
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Description
Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Transcription
Elles sont femmes de céréaliers, d'éleveurs, de viticulteurs, en agriculture conventionnelle, biologique, raisonnée. Elles viennent de petites, moyennes ou grandes fermes implantées sur toute la France, sont issues du monde agricole ou le découvrent jour après jour. Entre les coups de main à la ferme, la vie amoureuse et familiale, conditionnée au rythme des cultures, de la météo et des animaux, elles-mêmes salariées ou agricultrices, mères, ces femmes sont les piliers de leur conjoint agriculteur. Je m'appelle Marion. J'ai plaisir à discuter avec ces femmes et partager, témoigner, diffuser leurs choix de vie personnels et professionnels, ainsi que leurs joies et difficultés liées au monde agricole. Alors, à votre avis, où ça mène quand on s'aime ? Pour cet épisode, j'ai la chance de discuter avec Nejla. Nous venons de nous découvrir toutes les deux, mais peux-tu brièvement te présenter ?
Alors bonjour à tous, moi je m'appelle Nejla, je suis une femme de 38 ans, je viens des Vosges, la belle région des Vosges. Je suis la compagne de Stéphane qui a fait l'émission L'amour est dans le pré, saison 19.
Est-ce que tu peux présenter rapidement l'exploitation de Stéphane ?
Oui bien sûr, alors Stéphane a son exploitation depuis une vingtaine d'années à peu près. Il élève des brebis avec bien sûr les petits agneaux, là on est en période d'agneau-lage en ce moment. Et il a également une vingtaine de vaches allaitantes.
Ok, est-ce que vous avez des enfants ?
Oui, bien sûr. Stéphane a une fille de 11 ans qu'il a eue de sa première union. Et moi, de mon côté, j'ai deux filles de 12 ans et 5 ans.
Ok. Alors maintenant que le contexte est posé, on va parler un peu de toi pour commencer. D'où viens-tu initialement et as-tu grandi dans un milieu agricole ?
Alors, pas du tout. Moi, je viens plutôt de la ville, on va dire, même si Saint-Dié-des-Vosges, ce n'est pas une grande ville. J'ai quand même eu un grand-père qui élevait quand même des lapins, des poules. Voilà, on avait quand même un petit peu cette partie-là. mais pas l'agriculture en long et en large. Vraiment, c'était des toutes petites exploitations.
D'accord. Quelles études as-tu fait et dans quel but ?
Alors, moi, j'ai fait une licence banque, tout simplement puisque quand je suis sortie de mes études, je voulais me trouver utile, trouver un travail qui me rendrait utile auprès des personnes parce que j'aime ce côté relation, j'aime ce côté d'être à l'écoute. d'être dans la bienveillance, etc. Et j'aimais aussi un petit peu les challenges. Et c'est vrai que ce métier que je fais aujourd'hui, donc chargée d'affaires entreprises dans la banque, me permet d'allier différents sujets, d'être à l'écoute de mes clients, de les accompagner dans leurs différents projets d'investissement, de développement, aussi les aider quand ça va mal, parce qu'on n'est pas toujours là quand ça va bien. Donc c'est vrai qu'aujourd'hui, après 18 années d'expérience dans la banque, je me plais dans mon travail.
Ok, trop chouette. Et est-ce que tu arrives d'aider aussi ton conjoint sur l'exploitation ? Est-ce que tu y travailles ou pas du tout ?
Alors oui, bien sûr. Quand on est femme d'agriculteur, bien évidemment, on met la main à la pâte, comme on dit toujours. Alors c'est vrai que moi, j'ai mon lundi en jour off, puisque l'agence est fermée. Donc en général, un lundi sur deux, c'est vrai que je suis avec lui toute la journée ou je vais l'aider à faire différentes tâches. Voilà, en ce moment, on a beaucoup de naissances, donc c'est sûr qu'il y a besoin de mains, de petites mains. Où l'été, c'est plus à faire des parcs, à entretenir les parcs, à changer les troupeaux de parcs pour que tout se passe bien. Bien sûr, le week-end. Bien sûr, Stéphane ne travaille pas le dimanche. Il s'est donné quand même cette journée un peu off, mais dans tous les cas, il faut quand même nourrir les animaux. Ils n'attendent pas, on est bien d'accord. Et puis, à chaque vacances scolaires, bien évidemment, j'arrive toujours à avoir quelques jours avec mes filles. Et puis du coup, elles prennent aussi du plaisir, elles aussi, à venir avec nous, à nous aider, à partager ce côté vie dehors. Voilà, je les ai équipées, elles ont toute une cote maintenant. Donc du coup, voilà, les bottes, la cote, on y va par tous les temps, puisque forcément, des fois quand il pleut, il faut quand même y aller. Donc voilà, c'est le côté vie à la campagne à
100%. Trop chouette. Et est-ce que tu as rencontré des barrières géographiques ou est-ce que tu trouves facilement du travail dans ton secteur d'activité près de la ferme ?
Alors, moi, c'est sûr que je trouve du travail, puisque c'est vrai que le milieu de la finance, de l'assurance aussi, parce que j'ai une expérience aussi en assurance, ça se trouve assez facilement. Je n'ai pas rencontré de difficultés. Puis, c'est vrai que je n'habite même pas 30 minutes de chez Stéphane. Donc, ça, c'est l'avantage. Je veux dire, il n'y a pas trop de contraintes. Je n'ai pas déménagé. Je n'ai pas eu besoin de déménager pour vivre avec lui, de trop loin, on va dire.
Maintenant que nous te connaissons mieux, nous allons discuter ensemble de ta vie de couple et de votre vie de famille. du coup tous les cinq, tu commençais à l'aborder avec nous, comment et Et quand, du coup, as-tu connu Sté
Moi, j'ai connu Stéphane grâce à l'émission de L'Amour est dans le Pré, notamment lors d'un reportage qui a été fait dans sa ferme par le journal local. Tout simplement, il accueillait des enfants malades. Il fait partie d'une association d'enfants malades qui s'appelle Rêves Enchantés. Et ces enfants-là venaient faire une petite découverte à la ferme. C'était des enfants de 7 à 10 ans, 12 ans, dont certains malheureusement ne sortent jamais. On connaît un petit peu leur vie très difficile. Il y en a certains qui n'avaient jamais vu de petits lapins. Donc il avait fait une petite journée porte ouverte et le journal local est venu l'interviewer. Et en quelques mots, en fait, il a expliqué pourquoi il faisait cette émission. De l'amour est dans le pré, qu'est-ce qu'il recherchait exactement, voilà. Qu'il recherchait l'amour avec un grand A, qu'il ne voulait plus de petite amourette, que maintenant il voulait trouver la dernière femme de sa vie, voilà. Qu'il était prêt à la belle et grande aventure de sa vie amoureuse. Et du coup, moi, je l'ai vu, c'est un reportage là. Et j'ai tout de suite regardé les portraits de l'amour et dans le pré. Mon coup de cœur, en fait, s'est confirmé pour Stéphane. Et j'ai écrit une petite lettre. Moi, je n'avais pas fait l'émission, les speed dating, etc. Et du coup, lui, sa participation, il avait quand même choisi deux femmes. Ça n'a pas abouti puisqu'il n'avait pas les mêmes attentes d'une vie de couple, tout simplement. Et du coup, lui m'a recontactée une fois que ses femmes étaient parties. Donc, on est ensemble depuis le mois d'avril 2024.
et toi Tu aurais pu faire l'émission ou ça t'aurait un peu gêné ?
Alors non, non, je n'aurais pas fait l'émission, même si j'adore cette émission, je suis une grande femme depuis plus de 19 ans. Simplement parce que je suis très pudique sur mes sentiments et vivre ça devant l'écran, je n'aurais peut-être pas osé ou je n'aurais peut-être pas été naturelle, en fait, tout simplement. Vis-à-vis de mes enfants aussi, vis-à-vis de mes filles, voilà. Puis vis-à-vis de mon travail également, puisque j'ai quand même un travail où je gère des clients et je n'aime pas trop mêler ma vie privée. à ma vie professionnelle.
C'est vrai que c'est quelque chose qui n'est pas évident et on peut le comprendre.
Voilà, voilà, voilà.
Du coup, là, tu es un peu exposée quand même puisque...
Oui, bien sûr, oui, oui.
Est-ce que tu as été présente au bilan ? Est-ce que c'est quelque chose qui te gêne à l'heure actuelle ou comment tu le vis, ça ?
Alors, oui, au départ, c'est vrai que je ne voulais pas spécialement faire le bilan puisque je n'avais pas fait l'émission et je ne me trouvais pas spécialement légitime de faire le bilan, etc. Mais ça faisait quand même plusieurs mois que j'étais avec Stéphane et malheureusement, le pauvre, il a subi beaucoup de critiques sur les réseaux par le montage qui a été fait, qu'il n'a pas forcément mis en valeur, etc. Donc du coup, moi, j'y suis surtout allée parce que je voulais que les gens le voient différemment, le voient tel qu'il est réellement dans la vraie vie. C'est un grand sentimental, il n'est pas macho ou dur comme il a pu être décrit dans certains commentaires pas très sympas. Voilà, montrer devant la France entière qu'on s'aime et que c'est surtout grâce à cette émission qu'on s'est rencontrés. Il a beau habiter à 30 minutes de chez moi et faire le marché local de Saint-Dié tout l'été, je ne l'aurais pas rencontré s'il n'avait pas fait cette émission. Donc c'est vrai qu'on a été un petit peu exposés tous les deux et on partage quelques photos de notre quotidien, de notre vie, etc. Mais c'est surtout pour les gens qui nous suivent et qui sont fans. Et dans ma vie privée de tous les jours, ça ne me pose aucun problème. On n'expose pas tout non plus. On n'expose pas trop nos enfants et puis pas tout non plus. Je veux dire, les gens n'ont pas besoin de tout savoir. Non plus, on expose le minimum, on peut rencontrer certains fans de l'émission dans les marchés, les marchés de la DP Tour qui sont organisés par l'association qui a créé ça. C'est tous les anciens agriculteurs de toutes les anciennes saisons qui ont créé cette association, et qui permettent à certains producteurs de l'émission de pouvoir exposer leurs produits, communiquer, prendre des photos avec les fans s'ils veulent venir nous rencontrer, donc voilà, c'est assez sympa.
Oui, et puis c'est un peu plus sympa que les réseaux, là, c'est vraiment…
Oui, là, c'est vraiment du concret.
Avoir de l'intérêt pour vos produits et puis discuter avec vous,
c'est… C'est ça, exactement. Et puis comme ça, les gens, ils découvrent aussi un petit peu ce que chacun fabrique, puisque derrière les personnes qui passent à la télé, derrière chaque agriculteur, il y a quand même des producteurs, des gens qui se lèvent chaque matin, qui ne sont pas toujours faciles, qui subissent aussi un petit peu la météo, les problèmes financiers, etc. Donc moi, je trouve que c'est quand même bien, ça met en valeur… Voilà, moi, j'apprécie beaucoup cette émission et l'association parce qu'ils mettent en valeur justement des personnes Les agriculteurs, c'est quand même les personnes qui nous font manger tous les jours. Moi, je trouve que c'est super.
C'est utiliser la médiatisation, mais à bon escient.
Exactement. Ce n'est pas faire du placement de produits ou des choses comme ça, mais c'est vraiment dire qu'on est là, qu'il faut les soutenir, que ce ne sont pas des métiers qui sont faciles. C'est un petit peu des métiers passion, on dit toujours. On ne se lève pas le matin. On ne se lève pas le matin pour se dire, tiens, je vais devenir agriculteur. Mais c'est vrai que souvent, c'est des reprises familiales. Stéphane a repris la... La ferme, après, sa maman, c'est souvent des histoires de famille, mais c'est un petit peu des métiers passions. Parce que Stéphane, en fait, a la maladie de Lyme. Et c'est une maladie qui est malheureusement peu connue en France. Il a été reconnu. D'ailleurs, il a même une prime, il touche une prime d'invédité pour cette maladie-là. Et en fait, parfois, c'est une maladie qui... Voilà, c'est comme un boulet attaché à son pied. Et des fois, il n'arrive pas à faire tout ce qu'il voudrait faire, en fait, dans sa vie au quotidien. Il a quand même réduit son troupeau depuis qu'il a cette maladie-là. il n'a plus que 150 brebis Et ça lui permet de faire environ 35 heures par semaine. Même s'il a du mal à les respecter, il essaye tout du moins de ne pas aller au-delà. Donc je ne pense pas qu'honnêtement, son activité, son travail, puisque même nous, compagne, on travaille également. Je veux dire, moi, je fais pas loin de 37-38 heures par semaine aussi. Donc je veux dire, ça n'empêche pas d'avoir une vie de couple à côté. Le soir, il est présent à la maison. Le week-end, il essaye de lever un petit peu le pied. On est partis plusieurs fois en vacances, plusieurs fois en week-end.
Là, tu nous parlais un peu du coup de vivre avec un agriculteur. Toi, quand tu as écrit, quand tu as vu son portrait, qu'est-ce que tu ressentais sur le fait que Stéphane était agriculteur ? Est-ce que tu avais des craintes, des appréhensions, des excitations vis-à-vis de ça ?
Je n'avais pas de craintes parce que moi, j'ai toujours admiré et respecté en fait les agriculteurs. J'ai toujours admiré un petit peu ces personnes-là. Toutes les femmes sont pareilles. On a besoin d'admirer l'homme avec lequel on vit, je pense. Donc là-dessus, je n'ai pas du tout eu de craintes. Ça ne m'a pas fait peur du tout. et justement je me suis dit, mes filles connaissent pas trop ça. pas trop ce milieu-là. Pourquoi pas, voilà, d'être avec un homme comme lui qui va pouvoir leur montrer aussi autre chose, d'autres valeurs. Voilà, les valeurs du travail, les valeurs de la famille, les valeurs de s'occuper des animaux, voilà, d'avoir aussi des contraintes au niveau de la météo, des choses comme ça. Et de vivre un petit peu la campagne et dehors, moi, je trouve que c'est un gros plus, en fait, dans la vie de tous les jours.
Et justement, tu as toujours habité à la campagne ou c'est un changement là depuis ton installation avec Stéphane ?
Alors, j'ai toujours habité plus ou moins en ville, mais là où je vis, en fait, là où je réside, c'est pas une grosse ville, c'est vraiment une toute petite ville. Donc en fait, ça ne me change pas grand-chose, en fait, parce qu'on est juste à côté de la forêt, juste à côté des lacs, à côté des campagnes, voilà, il n'y a pas de grand, grand changement.
Donc là, vous habitez ensemble sur l'exploitation ? Alors,
on n'habite pas encore tout à fait ensemble, mais c'est vrai que, parce que moi, j'ai mes deux filles, puis encore l'école, je travaille à Saint-Dié et j'ai l'école à côté. donc moi j'ai quand même gardé un pied-à-terre à Saint-Dié mais on est quand même quasiment souvent souvent chez lui de toute façon dans sa maison.
Et lui habite sur l'exploitation ?
Oui, il habite juste à côté. Il est à 400 mètres de son exploitation.
Ça, c'est quelque chose qui te fait peur de t'installer sur la ferme ou pas spécialement ?
Non, pas spécialement puisque c'est un homme qui partage également les tâches quotidiennes de la vie courante. Donc non, ça ne me fait pas spécialement peur. Après, on a prévu de faire quelques travaux dans sa maison parce qu'elle est un tout petit peu petite pour accueillir cinq personnes. On a quand même un petit peu aménagé les chambres des filles, etc. On a tout fait pour qu'on se sente bien. Mais voilà, on va peut-être faire un agrandissement de sa maison. On a prévu, on a quelques projets à faire cette année ou l'année prochaine.
Ça permet de, toi, te faire ta place aussi, puis d'avoir des projets en commun.
C'est ça, puis d'aménager un petit peu ma décoration. Parce que c'est vrai qu'un homme célibataire qui n'est pas trop... Ce n'est pas qu'il s'en fiche, mais on sait toujours que 45 ans, il a un petit peu récupéré des meubles à droite et à gauche. Il s'en fichait un petit peu de sa déco. Mais c'est vrai que moi, j'amène un petit peu ma touche féminine. Je veux qu'on se sente bien aussi chez nous. Et puis, quand on accueille du monde, que tout le monde nous dise que c'est super, que c'est harmonieux. Donc, c'est toujours plus plaisant.
Je comprends bien. La maman de Stéphane n'est pas loin. Quels sont tes rapports avec elle ? Et est-ce que le fait que la belle famille soit à côté te freine ou pas spécialement ?
Alors, sa maman, effectivement, elle habite juste à côté. Elle est dans une maison tout près. Et puis, Stéphane va manger régulièrement chez elle. Puisque quand il y travaille la journée, souvent le midi, il n'a pas spécialement le temps de se cuisiner quelque chose. Moi, je suis à mon travail. Lui, il est tout seul, autant qu'il aille manger avec sa maman. Et puis, maman, on n'en a qu'une. Donc, ce n'est pas quand elle ne sera plus là qu'il faudra en profiter. Elle a quand même 81 ans. Non, non, moi, je l'adore, en fait, sa maman. Sa famille, c'est toutes des personnes accueillantes, bienveillantes, qui ont des vraies valeurs, en fait, des vraies valeurs d'écoute, de famille, de respect. Voilà, on joue souvent à la belote, d'ailleurs, avec sa mère. Elle aime bien. C'est le petit rituel du mardi soir, en général. Il y a un autre de ses frères qui vient et comme on est quatre, on peut jouer. Et puis régulièrement, comme je sais poser des bigoudis, en fait, je le faisais à ma grand-mère maternelle régulièrement. Quand elle a un repas ou quelque chose de prévu, je vais lui poser ses bigoudis. Puis elle est contente. Voilà, elle est quitte d'appeler sa coiffeuse. Elle est super contente.
Trop sympa.
Bah ouais.
Comment est-ce que vous trouvez vos moments de couple à côté du travail à la ferme ? Est-ce que vous réussissez à vous accorder des soirées, des restaurants, des week-ends ?
Alors oui, parce qu'on a nos enfants un week-end sur deux. Donc le week-end, on ne les a pas. C'est vrai que ça nous permet, ce n'est pas qu'il ne nous manque pas, bien au contraire, mais ça nous permet quand même de faire des petits restaurants, des cinémas, des week-ends, des choses comme ça. Donc c'est assez plaisant. On s'est déjà fait pas mal de week-ends, puisque Stéphane, il a une tente de toit aménagée sur son véhicule. Donc c'est assez sympa. Bon, moins l'hiver, bien sûr, mais c'est vrai que toute la partie printemps-été, on en a pas mal profité. Il suffisait qu'on parte à deux heures d'ici, et puis on pouvait... faire des randonnées, des spas ou des choses comme ça. Donc, on arrive quand même à trouver du temps à deux. Donc ça, c'est quand même important.
Ok, trop chouette. Et du coup, vous arrivez aussi à trouver du temps tous les cinq et à créer ce lien avec la fille de Stéphane et avec tes enfants ?
Oui, c'est ça, tout à fait. On a sa fille un week-end sur deux. Moi, j'ai un petit peu plus mes filles que lui, il a la sienne. Mais quand on l'a un week-end sur deux, c'est vrai qu'on essaie de partager des moments tous ensemble. On aime bien les jeux de société, donc on fait beaucoup de jeux de société, etc., quand on ne travaille pas à la ferme, quand on n'a pas quelque chose à faire. Et puis même si on y va tous les cinq, en fait, à la ferme, on aime bien être ensemble. On leur donne des petites tâches aux filles, elles apprécient les fers. En ce moment, elles donnent des biberons agneaux, donc c'est vrai qu'elles sont contentes, des petites choses comme ça. Et puis on s'est fait quand même aussi pas mal de petits week-ends où on les a emmenées dans des parts d'attractions, des petites vacances, des choses comme ça. Donc honnêtement, je pense que sa fille, qui était fille unique, elle est plutôt ravie de de ce qu'elle nous dit, d'avoir trouvé une famille avec deux autres filles pour pouvoir s'amuser, c'est quand même plutôt sympa.
Et toi, voir tes filles s'épanouir à la ferme, qu'est-ce que tu ressens ? Est-ce que c'est quelque chose qui te fait plaisir, que tu aimes bien ?
Ah ouais, je l'adore. Moi, j'adore parce qu'en fait, elles sont toutes les deux très enthousiastes. À chaque fois que je leur dis, on doit aller à la ferme, on a ça à faire, elles viennent tout de suite. Donc, c'est quand même plutôt agréable. Puis bon, ma grande, c'est quand même une ado. Donc, tous les parents... Elle essaye quand même au grand maximum de les décrocher des écrans, on est bien d'accord. Je veux dire, quand il y a quelque chose à faire à la ferme et tout ça, elle ne prend pas son téléphone. Donc pour moi, c'est plaisant. Elle prend plaisir à venir, elle nous aide, elle repousse le foin, elle donne les graines. Voilà, s'il faut faire un parc, elle va venir faire un parc. Elle conduit le petit quad dans les champs, donc elle est super contente. Et puis la petite, c'est pareil, c'est vraiment une suiveuse. Là-dessus, elle adore conduire le tracteur avec Stéphane. Franchement, c'est que du bonheur. Quand je leur dis à chaque fois qu'elles rentrent de l'école et qu'elles me disent « on dort où maman ce soir ? » Je leur dis « on dort à Saint-Dié parce qu'il y a de l'école demain. » Elles font la tête toutes les deux. « Oh non, ce n'est pas possible ! » Elles veulent tout le temps aller là-bas en fait. Oui,
trop chouette,
trop bien. Là-dessus, c'est super.
Est-ce que vous avez des amis et de la famille autour de la ferme ? Est-ce que tu te sens parfois isolée ou plutôt bien entourée ?
Plutôt bien entourée parce que c'est vrai que Stéphane a beaucoup d'amis. en fait et c'est même là honnêtement on n'a pas un week-end de disponible avant quasiment deux mois c'est infernal on est oui oui on est beaucoup entouré il a beaucoup d'amis on a beaucoup on a une grande famille tous les deux donc non là-dessus on n'est pas du tout isolé ok
est-ce que pour finir cet entretien toutes les deux tu aurais un conseil à partager à une autre femme d'agriculteur
Alors oui, je disais qu'il faut foncer, il ne faut pas avoir peur de vivre avec un agriculteur. Alors même s'il y a des moments parfois difficiles, justement, pour moi, une femme d'agriculteur, ça doit être une personne sur laquelle on peut compter. Voilà, une personne qui va plutôt tirer vers le haut, j'ai envie de dire, l'agriculteur. Moi, par exemple, Stéphane ne développait pas du tout la partie vente directe aux particuliers. Et tout ça, on l'a mis en place depuis que je le connais, depuis l'été dernier. Donc c'est vrai que ça lui a fait un gros plus au quotidien, parce que c'est sûr que ça fait du travail en plus, des choses à penser en plus, mais c'est un petit peu des choses de façon de voir différentes. Il ne faut surtout pas hésiter d'écrire un agriculteur ou de se mettre en couple avec des personnes. Parce que pour moi, les personnes qui s'occupent des animaux ou qui sont proches de la terre, c'est forcément des hommes au grand cœur.
Et pour conclure, qu'est-ce qui, selon toi, t'épanouit chaque jour dans ta vie de femme d'agriculteur ?
Eh bien, oui, c'est tout ça. C'est un petit peu, pour résumer tout ce que j'ai dit, c'est le fait de vivre à la campagne, d'être entourée d'animaux, d'être entourée de personnes bienveillantes, de se rendre compte, finalement, que la vie, elle est simple. Il n'y a pas besoin de beaucoup de chichi et qu'avec peu de choses, on peut faire des choses merveilleuses.
Il y a des difficultés à vivre en agriculteur, mais il y a aussi énormément de joie et d'épanouissement.
Énormément davantage. Voilà, tout à fait. Ouais, ouais. Beaucoup d'avantages, beaucoup de joie, beaucoup de plaisir partagé. Voilà.
Super. Eh bien, merci beaucoup pour cet échange.
Mais avec plaisir.
C'est ainsi que s'achève notre échange. Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à le diffuser autour de vous. Mesdames, si certains propos font écho à votre vie ou au contraire sont bien différents de vos choix personnels et professionnels, n'hésitez pas à venir discuter avec moi dans un prochain épisode. À bientôt.
Description
Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Transcription
Elles sont femmes de céréaliers, d'éleveurs, de viticulteurs, en agriculture conventionnelle, biologique, raisonnée. Elles viennent de petites, moyennes ou grandes fermes implantées sur toute la France, sont issues du monde agricole ou le découvrent jour après jour. Entre les coups de main à la ferme, la vie amoureuse et familiale, conditionnée au rythme des cultures, de la météo et des animaux, elles-mêmes salariées ou agricultrices, mères, ces femmes sont les piliers de leur conjoint agriculteur. Je m'appelle Marion. J'ai plaisir à discuter avec ces femmes et partager, témoigner, diffuser leurs choix de vie personnels et professionnels, ainsi que leurs joies et difficultés liées au monde agricole. Alors, à votre avis, où ça mène quand on s'aime ? Pour cet épisode, j'ai la chance de discuter avec Nejla. Nous venons de nous découvrir toutes les deux, mais peux-tu brièvement te présenter ?
Alors bonjour à tous, moi je m'appelle Nejla, je suis une femme de 38 ans, je viens des Vosges, la belle région des Vosges. Je suis la compagne de Stéphane qui a fait l'émission L'amour est dans le pré, saison 19.
Est-ce que tu peux présenter rapidement l'exploitation de Stéphane ?
Oui bien sûr, alors Stéphane a son exploitation depuis une vingtaine d'années à peu près. Il élève des brebis avec bien sûr les petits agneaux, là on est en période d'agneau-lage en ce moment. Et il a également une vingtaine de vaches allaitantes.
Ok, est-ce que vous avez des enfants ?
Oui, bien sûr. Stéphane a une fille de 11 ans qu'il a eue de sa première union. Et moi, de mon côté, j'ai deux filles de 12 ans et 5 ans.
Ok. Alors maintenant que le contexte est posé, on va parler un peu de toi pour commencer. D'où viens-tu initialement et as-tu grandi dans un milieu agricole ?
Alors, pas du tout. Moi, je viens plutôt de la ville, on va dire, même si Saint-Dié-des-Vosges, ce n'est pas une grande ville. J'ai quand même eu un grand-père qui élevait quand même des lapins, des poules. Voilà, on avait quand même un petit peu cette partie-là. mais pas l'agriculture en long et en large. Vraiment, c'était des toutes petites exploitations.
D'accord. Quelles études as-tu fait et dans quel but ?
Alors, moi, j'ai fait une licence banque, tout simplement puisque quand je suis sortie de mes études, je voulais me trouver utile, trouver un travail qui me rendrait utile auprès des personnes parce que j'aime ce côté relation, j'aime ce côté d'être à l'écoute. d'être dans la bienveillance, etc. Et j'aimais aussi un petit peu les challenges. Et c'est vrai que ce métier que je fais aujourd'hui, donc chargée d'affaires entreprises dans la banque, me permet d'allier différents sujets, d'être à l'écoute de mes clients, de les accompagner dans leurs différents projets d'investissement, de développement, aussi les aider quand ça va mal, parce qu'on n'est pas toujours là quand ça va bien. Donc c'est vrai qu'aujourd'hui, après 18 années d'expérience dans la banque, je me plais dans mon travail.
Ok, trop chouette. Et est-ce que tu arrives d'aider aussi ton conjoint sur l'exploitation ? Est-ce que tu y travailles ou pas du tout ?
Alors oui, bien sûr. Quand on est femme d'agriculteur, bien évidemment, on met la main à la pâte, comme on dit toujours. Alors c'est vrai que moi, j'ai mon lundi en jour off, puisque l'agence est fermée. Donc en général, un lundi sur deux, c'est vrai que je suis avec lui toute la journée ou je vais l'aider à faire différentes tâches. Voilà, en ce moment, on a beaucoup de naissances, donc c'est sûr qu'il y a besoin de mains, de petites mains. Où l'été, c'est plus à faire des parcs, à entretenir les parcs, à changer les troupeaux de parcs pour que tout se passe bien. Bien sûr, le week-end. Bien sûr, Stéphane ne travaille pas le dimanche. Il s'est donné quand même cette journée un peu off, mais dans tous les cas, il faut quand même nourrir les animaux. Ils n'attendent pas, on est bien d'accord. Et puis, à chaque vacances scolaires, bien évidemment, j'arrive toujours à avoir quelques jours avec mes filles. Et puis du coup, elles prennent aussi du plaisir, elles aussi, à venir avec nous, à nous aider, à partager ce côté vie dehors. Voilà, je les ai équipées, elles ont toute une cote maintenant. Donc du coup, voilà, les bottes, la cote, on y va par tous les temps, puisque forcément, des fois quand il pleut, il faut quand même y aller. Donc voilà, c'est le côté vie à la campagne à
100%. Trop chouette. Et est-ce que tu as rencontré des barrières géographiques ou est-ce que tu trouves facilement du travail dans ton secteur d'activité près de la ferme ?
Alors, moi, c'est sûr que je trouve du travail, puisque c'est vrai que le milieu de la finance, de l'assurance aussi, parce que j'ai une expérience aussi en assurance, ça se trouve assez facilement. Je n'ai pas rencontré de difficultés. Puis, c'est vrai que je n'habite même pas 30 minutes de chez Stéphane. Donc, ça, c'est l'avantage. Je veux dire, il n'y a pas trop de contraintes. Je n'ai pas déménagé. Je n'ai pas eu besoin de déménager pour vivre avec lui, de trop loin, on va dire.
Maintenant que nous te connaissons mieux, nous allons discuter ensemble de ta vie de couple et de votre vie de famille. du coup tous les cinq, tu commençais à l'aborder avec nous, comment et Et quand, du coup, as-tu connu Sté
Moi, j'ai connu Stéphane grâce à l'émission de L'Amour est dans le Pré, notamment lors d'un reportage qui a été fait dans sa ferme par le journal local. Tout simplement, il accueillait des enfants malades. Il fait partie d'une association d'enfants malades qui s'appelle Rêves Enchantés. Et ces enfants-là venaient faire une petite découverte à la ferme. C'était des enfants de 7 à 10 ans, 12 ans, dont certains malheureusement ne sortent jamais. On connaît un petit peu leur vie très difficile. Il y en a certains qui n'avaient jamais vu de petits lapins. Donc il avait fait une petite journée porte ouverte et le journal local est venu l'interviewer. Et en quelques mots, en fait, il a expliqué pourquoi il faisait cette émission. De l'amour est dans le pré, qu'est-ce qu'il recherchait exactement, voilà. Qu'il recherchait l'amour avec un grand A, qu'il ne voulait plus de petite amourette, que maintenant il voulait trouver la dernière femme de sa vie, voilà. Qu'il était prêt à la belle et grande aventure de sa vie amoureuse. Et du coup, moi, je l'ai vu, c'est un reportage là. Et j'ai tout de suite regardé les portraits de l'amour et dans le pré. Mon coup de cœur, en fait, s'est confirmé pour Stéphane. Et j'ai écrit une petite lettre. Moi, je n'avais pas fait l'émission, les speed dating, etc. Et du coup, lui, sa participation, il avait quand même choisi deux femmes. Ça n'a pas abouti puisqu'il n'avait pas les mêmes attentes d'une vie de couple, tout simplement. Et du coup, lui m'a recontactée une fois que ses femmes étaient parties. Donc, on est ensemble depuis le mois d'avril 2024.
et toi Tu aurais pu faire l'émission ou ça t'aurait un peu gêné ?
Alors non, non, je n'aurais pas fait l'émission, même si j'adore cette émission, je suis une grande femme depuis plus de 19 ans. Simplement parce que je suis très pudique sur mes sentiments et vivre ça devant l'écran, je n'aurais peut-être pas osé ou je n'aurais peut-être pas été naturelle, en fait, tout simplement. Vis-à-vis de mes enfants aussi, vis-à-vis de mes filles, voilà. Puis vis-à-vis de mon travail également, puisque j'ai quand même un travail où je gère des clients et je n'aime pas trop mêler ma vie privée. à ma vie professionnelle.
C'est vrai que c'est quelque chose qui n'est pas évident et on peut le comprendre.
Voilà, voilà, voilà.
Du coup, là, tu es un peu exposée quand même puisque...
Oui, bien sûr, oui, oui.
Est-ce que tu as été présente au bilan ? Est-ce que c'est quelque chose qui te gêne à l'heure actuelle ou comment tu le vis, ça ?
Alors, oui, au départ, c'est vrai que je ne voulais pas spécialement faire le bilan puisque je n'avais pas fait l'émission et je ne me trouvais pas spécialement légitime de faire le bilan, etc. Mais ça faisait quand même plusieurs mois que j'étais avec Stéphane et malheureusement, le pauvre, il a subi beaucoup de critiques sur les réseaux par le montage qui a été fait, qu'il n'a pas forcément mis en valeur, etc. Donc du coup, moi, j'y suis surtout allée parce que je voulais que les gens le voient différemment, le voient tel qu'il est réellement dans la vraie vie. C'est un grand sentimental, il n'est pas macho ou dur comme il a pu être décrit dans certains commentaires pas très sympas. Voilà, montrer devant la France entière qu'on s'aime et que c'est surtout grâce à cette émission qu'on s'est rencontrés. Il a beau habiter à 30 minutes de chez moi et faire le marché local de Saint-Dié tout l'été, je ne l'aurais pas rencontré s'il n'avait pas fait cette émission. Donc c'est vrai qu'on a été un petit peu exposés tous les deux et on partage quelques photos de notre quotidien, de notre vie, etc. Mais c'est surtout pour les gens qui nous suivent et qui sont fans. Et dans ma vie privée de tous les jours, ça ne me pose aucun problème. On n'expose pas tout non plus. On n'expose pas trop nos enfants et puis pas tout non plus. Je veux dire, les gens n'ont pas besoin de tout savoir. Non plus, on expose le minimum, on peut rencontrer certains fans de l'émission dans les marchés, les marchés de la DP Tour qui sont organisés par l'association qui a créé ça. C'est tous les anciens agriculteurs de toutes les anciennes saisons qui ont créé cette association, et qui permettent à certains producteurs de l'émission de pouvoir exposer leurs produits, communiquer, prendre des photos avec les fans s'ils veulent venir nous rencontrer, donc voilà, c'est assez sympa.
Oui, et puis c'est un peu plus sympa que les réseaux, là, c'est vraiment…
Oui, là, c'est vraiment du concret.
Avoir de l'intérêt pour vos produits et puis discuter avec vous,
c'est… C'est ça, exactement. Et puis comme ça, les gens, ils découvrent aussi un petit peu ce que chacun fabrique, puisque derrière les personnes qui passent à la télé, derrière chaque agriculteur, il y a quand même des producteurs, des gens qui se lèvent chaque matin, qui ne sont pas toujours faciles, qui subissent aussi un petit peu la météo, les problèmes financiers, etc. Donc moi, je trouve que c'est quand même bien, ça met en valeur… Voilà, moi, j'apprécie beaucoup cette émission et l'association parce qu'ils mettent en valeur justement des personnes Les agriculteurs, c'est quand même les personnes qui nous font manger tous les jours. Moi, je trouve que c'est super.
C'est utiliser la médiatisation, mais à bon escient.
Exactement. Ce n'est pas faire du placement de produits ou des choses comme ça, mais c'est vraiment dire qu'on est là, qu'il faut les soutenir, que ce ne sont pas des métiers qui sont faciles. C'est un petit peu des métiers passion, on dit toujours. On ne se lève pas le matin. On ne se lève pas le matin pour se dire, tiens, je vais devenir agriculteur. Mais c'est vrai que souvent, c'est des reprises familiales. Stéphane a repris la... La ferme, après, sa maman, c'est souvent des histoires de famille, mais c'est un petit peu des métiers passions. Parce que Stéphane, en fait, a la maladie de Lyme. Et c'est une maladie qui est malheureusement peu connue en France. Il a été reconnu. D'ailleurs, il a même une prime, il touche une prime d'invédité pour cette maladie-là. Et en fait, parfois, c'est une maladie qui... Voilà, c'est comme un boulet attaché à son pied. Et des fois, il n'arrive pas à faire tout ce qu'il voudrait faire, en fait, dans sa vie au quotidien. Il a quand même réduit son troupeau depuis qu'il a cette maladie-là. il n'a plus que 150 brebis Et ça lui permet de faire environ 35 heures par semaine. Même s'il a du mal à les respecter, il essaye tout du moins de ne pas aller au-delà. Donc je ne pense pas qu'honnêtement, son activité, son travail, puisque même nous, compagne, on travaille également. Je veux dire, moi, je fais pas loin de 37-38 heures par semaine aussi. Donc je veux dire, ça n'empêche pas d'avoir une vie de couple à côté. Le soir, il est présent à la maison. Le week-end, il essaye de lever un petit peu le pied. On est partis plusieurs fois en vacances, plusieurs fois en week-end.
Là, tu nous parlais un peu du coup de vivre avec un agriculteur. Toi, quand tu as écrit, quand tu as vu son portrait, qu'est-ce que tu ressentais sur le fait que Stéphane était agriculteur ? Est-ce que tu avais des craintes, des appréhensions, des excitations vis-à-vis de ça ?
Je n'avais pas de craintes parce que moi, j'ai toujours admiré et respecté en fait les agriculteurs. J'ai toujours admiré un petit peu ces personnes-là. Toutes les femmes sont pareilles. On a besoin d'admirer l'homme avec lequel on vit, je pense. Donc là-dessus, je n'ai pas du tout eu de craintes. Ça ne m'a pas fait peur du tout. et justement je me suis dit, mes filles connaissent pas trop ça. pas trop ce milieu-là. Pourquoi pas, voilà, d'être avec un homme comme lui qui va pouvoir leur montrer aussi autre chose, d'autres valeurs. Voilà, les valeurs du travail, les valeurs de la famille, les valeurs de s'occuper des animaux, voilà, d'avoir aussi des contraintes au niveau de la météo, des choses comme ça. Et de vivre un petit peu la campagne et dehors, moi, je trouve que c'est un gros plus, en fait, dans la vie de tous les jours.
Et justement, tu as toujours habité à la campagne ou c'est un changement là depuis ton installation avec Stéphane ?
Alors, j'ai toujours habité plus ou moins en ville, mais là où je vis, en fait, là où je réside, c'est pas une grosse ville, c'est vraiment une toute petite ville. Donc en fait, ça ne me change pas grand-chose, en fait, parce qu'on est juste à côté de la forêt, juste à côté des lacs, à côté des campagnes, voilà, il n'y a pas de grand, grand changement.
Donc là, vous habitez ensemble sur l'exploitation ? Alors,
on n'habite pas encore tout à fait ensemble, mais c'est vrai que, parce que moi, j'ai mes deux filles, puis encore l'école, je travaille à Saint-Dié et j'ai l'école à côté. donc moi j'ai quand même gardé un pied-à-terre à Saint-Dié mais on est quand même quasiment souvent souvent chez lui de toute façon dans sa maison.
Et lui habite sur l'exploitation ?
Oui, il habite juste à côté. Il est à 400 mètres de son exploitation.
Ça, c'est quelque chose qui te fait peur de t'installer sur la ferme ou pas spécialement ?
Non, pas spécialement puisque c'est un homme qui partage également les tâches quotidiennes de la vie courante. Donc non, ça ne me fait pas spécialement peur. Après, on a prévu de faire quelques travaux dans sa maison parce qu'elle est un tout petit peu petite pour accueillir cinq personnes. On a quand même un petit peu aménagé les chambres des filles, etc. On a tout fait pour qu'on se sente bien. Mais voilà, on va peut-être faire un agrandissement de sa maison. On a prévu, on a quelques projets à faire cette année ou l'année prochaine.
Ça permet de, toi, te faire ta place aussi, puis d'avoir des projets en commun.
C'est ça, puis d'aménager un petit peu ma décoration. Parce que c'est vrai qu'un homme célibataire qui n'est pas trop... Ce n'est pas qu'il s'en fiche, mais on sait toujours que 45 ans, il a un petit peu récupéré des meubles à droite et à gauche. Il s'en fichait un petit peu de sa déco. Mais c'est vrai que moi, j'amène un petit peu ma touche féminine. Je veux qu'on se sente bien aussi chez nous. Et puis, quand on accueille du monde, que tout le monde nous dise que c'est super, que c'est harmonieux. Donc, c'est toujours plus plaisant.
Je comprends bien. La maman de Stéphane n'est pas loin. Quels sont tes rapports avec elle ? Et est-ce que le fait que la belle famille soit à côté te freine ou pas spécialement ?
Alors, sa maman, effectivement, elle habite juste à côté. Elle est dans une maison tout près. Et puis, Stéphane va manger régulièrement chez elle. Puisque quand il y travaille la journée, souvent le midi, il n'a pas spécialement le temps de se cuisiner quelque chose. Moi, je suis à mon travail. Lui, il est tout seul, autant qu'il aille manger avec sa maman. Et puis, maman, on n'en a qu'une. Donc, ce n'est pas quand elle ne sera plus là qu'il faudra en profiter. Elle a quand même 81 ans. Non, non, moi, je l'adore, en fait, sa maman. Sa famille, c'est toutes des personnes accueillantes, bienveillantes, qui ont des vraies valeurs, en fait, des vraies valeurs d'écoute, de famille, de respect. Voilà, on joue souvent à la belote, d'ailleurs, avec sa mère. Elle aime bien. C'est le petit rituel du mardi soir, en général. Il y a un autre de ses frères qui vient et comme on est quatre, on peut jouer. Et puis régulièrement, comme je sais poser des bigoudis, en fait, je le faisais à ma grand-mère maternelle régulièrement. Quand elle a un repas ou quelque chose de prévu, je vais lui poser ses bigoudis. Puis elle est contente. Voilà, elle est quitte d'appeler sa coiffeuse. Elle est super contente.
Trop sympa.
Bah ouais.
Comment est-ce que vous trouvez vos moments de couple à côté du travail à la ferme ? Est-ce que vous réussissez à vous accorder des soirées, des restaurants, des week-ends ?
Alors oui, parce qu'on a nos enfants un week-end sur deux. Donc le week-end, on ne les a pas. C'est vrai que ça nous permet, ce n'est pas qu'il ne nous manque pas, bien au contraire, mais ça nous permet quand même de faire des petits restaurants, des cinémas, des week-ends, des choses comme ça. Donc c'est assez plaisant. On s'est déjà fait pas mal de week-ends, puisque Stéphane, il a une tente de toit aménagée sur son véhicule. Donc c'est assez sympa. Bon, moins l'hiver, bien sûr, mais c'est vrai que toute la partie printemps-été, on en a pas mal profité. Il suffisait qu'on parte à deux heures d'ici, et puis on pouvait... faire des randonnées, des spas ou des choses comme ça. Donc, on arrive quand même à trouver du temps à deux. Donc ça, c'est quand même important.
Ok, trop chouette. Et du coup, vous arrivez aussi à trouver du temps tous les cinq et à créer ce lien avec la fille de Stéphane et avec tes enfants ?
Oui, c'est ça, tout à fait. On a sa fille un week-end sur deux. Moi, j'ai un petit peu plus mes filles que lui, il a la sienne. Mais quand on l'a un week-end sur deux, c'est vrai qu'on essaie de partager des moments tous ensemble. On aime bien les jeux de société, donc on fait beaucoup de jeux de société, etc., quand on ne travaille pas à la ferme, quand on n'a pas quelque chose à faire. Et puis même si on y va tous les cinq, en fait, à la ferme, on aime bien être ensemble. On leur donne des petites tâches aux filles, elles apprécient les fers. En ce moment, elles donnent des biberons agneaux, donc c'est vrai qu'elles sont contentes, des petites choses comme ça. Et puis on s'est fait quand même aussi pas mal de petits week-ends où on les a emmenées dans des parts d'attractions, des petites vacances, des choses comme ça. Donc honnêtement, je pense que sa fille, qui était fille unique, elle est plutôt ravie de de ce qu'elle nous dit, d'avoir trouvé une famille avec deux autres filles pour pouvoir s'amuser, c'est quand même plutôt sympa.
Et toi, voir tes filles s'épanouir à la ferme, qu'est-ce que tu ressens ? Est-ce que c'est quelque chose qui te fait plaisir, que tu aimes bien ?
Ah ouais, je l'adore. Moi, j'adore parce qu'en fait, elles sont toutes les deux très enthousiastes. À chaque fois que je leur dis, on doit aller à la ferme, on a ça à faire, elles viennent tout de suite. Donc, c'est quand même plutôt agréable. Puis bon, ma grande, c'est quand même une ado. Donc, tous les parents... Elle essaye quand même au grand maximum de les décrocher des écrans, on est bien d'accord. Je veux dire, quand il y a quelque chose à faire à la ferme et tout ça, elle ne prend pas son téléphone. Donc pour moi, c'est plaisant. Elle prend plaisir à venir, elle nous aide, elle repousse le foin, elle donne les graines. Voilà, s'il faut faire un parc, elle va venir faire un parc. Elle conduit le petit quad dans les champs, donc elle est super contente. Et puis la petite, c'est pareil, c'est vraiment une suiveuse. Là-dessus, elle adore conduire le tracteur avec Stéphane. Franchement, c'est que du bonheur. Quand je leur dis à chaque fois qu'elles rentrent de l'école et qu'elles me disent « on dort où maman ce soir ? » Je leur dis « on dort à Saint-Dié parce qu'il y a de l'école demain. » Elles font la tête toutes les deux. « Oh non, ce n'est pas possible ! » Elles veulent tout le temps aller là-bas en fait. Oui,
trop chouette,
trop bien. Là-dessus, c'est super.
Est-ce que vous avez des amis et de la famille autour de la ferme ? Est-ce que tu te sens parfois isolée ou plutôt bien entourée ?
Plutôt bien entourée parce que c'est vrai que Stéphane a beaucoup d'amis. en fait et c'est même là honnêtement on n'a pas un week-end de disponible avant quasiment deux mois c'est infernal on est oui oui on est beaucoup entouré il a beaucoup d'amis on a beaucoup on a une grande famille tous les deux donc non là-dessus on n'est pas du tout isolé ok
est-ce que pour finir cet entretien toutes les deux tu aurais un conseil à partager à une autre femme d'agriculteur
Alors oui, je disais qu'il faut foncer, il ne faut pas avoir peur de vivre avec un agriculteur. Alors même s'il y a des moments parfois difficiles, justement, pour moi, une femme d'agriculteur, ça doit être une personne sur laquelle on peut compter. Voilà, une personne qui va plutôt tirer vers le haut, j'ai envie de dire, l'agriculteur. Moi, par exemple, Stéphane ne développait pas du tout la partie vente directe aux particuliers. Et tout ça, on l'a mis en place depuis que je le connais, depuis l'été dernier. Donc c'est vrai que ça lui a fait un gros plus au quotidien, parce que c'est sûr que ça fait du travail en plus, des choses à penser en plus, mais c'est un petit peu des choses de façon de voir différentes. Il ne faut surtout pas hésiter d'écrire un agriculteur ou de se mettre en couple avec des personnes. Parce que pour moi, les personnes qui s'occupent des animaux ou qui sont proches de la terre, c'est forcément des hommes au grand cœur.
Et pour conclure, qu'est-ce qui, selon toi, t'épanouit chaque jour dans ta vie de femme d'agriculteur ?
Eh bien, oui, c'est tout ça. C'est un petit peu, pour résumer tout ce que j'ai dit, c'est le fait de vivre à la campagne, d'être entourée d'animaux, d'être entourée de personnes bienveillantes, de se rendre compte, finalement, que la vie, elle est simple. Il n'y a pas besoin de beaucoup de chichi et qu'avec peu de choses, on peut faire des choses merveilleuses.
Il y a des difficultés à vivre en agriculteur, mais il y a aussi énormément de joie et d'épanouissement.
Énormément davantage. Voilà, tout à fait. Ouais, ouais. Beaucoup d'avantages, beaucoup de joie, beaucoup de plaisir partagé. Voilà.
Super. Eh bien, merci beaucoup pour cet échange.
Mais avec plaisir.
C'est ainsi que s'achève notre échange. Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à le diffuser autour de vous. Mesdames, si certains propos font écho à votre vie ou au contraire sont bien différents de vos choix personnels et professionnels, n'hésitez pas à venir discuter avec moi dans un prochain épisode. À bientôt.
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