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Où ça mène quand on sème

Angélique : une alsacienne qui met la main à la pâte, sublimer les produits fermiers en aidant à la ferme et dans sa passion de la cuisine

Angélique : une alsacienne qui met la main à la pâte, sublimer les produits fermiers en aidant à la ferme et dans sa passion de la cuisine

19min |07/02/2025|

274

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Où ça mène quand on sème

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19min |07/02/2025|

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Description

Angélique est une alsacienne bien occupée. Maman de deux enfants, elle est assistante administrative en free-lance et blogueuse culinaire passionnée, non loin de la ferme.


Fille d'agriculteurs, elle est mariée à Nicolas, un céréalier et gérant d'une entreprise de travaux agricoles.


“Où ça mène quand on sème” est un podcast agricole immersif qui dévoile les coulisses de la vie rurale et du monde paysan en donnant la parole aux femmes d’agriculteurs, qu’elles soient agricultrices elles-mêmes, éleveuses, ou qu'elles travaillent en dehors de l'exploitation agricole. À travers des témoignages agricoles intimes et authentiques, elles racontent la vie sur la ferme familiale, le quotidien, la réalité agricole, la cohabitation avec un agriculteur, et les défis spécifiques de la vie à la campagne. Chaque épisode aborde des thèmes variés : la vie de couple avec un exploitant agricole, les relations familiales agricoles, la maternité en milieu rural, la joie de vivre avec un agriculteur, l’éducation des enfants dans les campagnes, l’installation, la transmission familiale, la charge mentale, l’isolement rural, la place des femmes dans l’agriculture, la vie de couple à la ferme, l’adaptation à la vie agricole, des portraits d’agriculteurs, ou encore l’équilibre entre vie personnelle et projet agricole...


On y écoute des femmes d'éleveurs, de céréaliers, des viticulteurs, de maraîchers, des fermiers locaux, des producteurs laitiers, des femmes de la nouvelle génération agricole, des femmes agricultrices, des jeunes agriculteurs, des couples d’agriculteurs, des acteurs du territoire rural, des témoignages d’agriculteurs, des récits d’agriculteurs, des agriculteurs engagés dans une agriculture vivante et passionnée. Ces portraits de femmes rurales reflètent la diversité des fermes françaises, la transition agricole, l’agritourisme, la pluriactivité, l’agroécologie, l’agriculture durable...  Le podcast met en lumière les bonheurs et les difficultés de la vie agricole : les récoltes, la météo, les naissances, la charge de travail, l’aide à la ferme, les saisons agricoles exigeantes, les contraintes économiques, la succession d’exploitation, mais aussi la solidarité rurale, le rôle des femmes dans l'agriculture, la sororité entre épouses et conjointes d’agriculteurs, les discussions entre femmes, les difficultés des femmes d’agriculteurs, la féminité dans un milieu majoritairement masculin, la vie amoureuse à la ferme, et la résilience face aux épreuves.


“Où ça mène quand on sème” est un véritable espace d’échanges entre femmes d’agriculteurs, des femmes rurales inspirantes, un média agricole intimiste où résonnent amour et agriculture, femmes et agriculture, le quotidien et la passion pour l’agriculture, les traditions familiales et les évolutions du monde rural. C’est un podcast agricole ancré dans les réalités du terrain, qui permet de mieux comprendre ce que signifie être femme d’agriculteur aujourd’hui, découvrir le métier d’agriculteur et le monde agricole, mieux comprendre la vie à la ferme et porter la ruralité contemporaine. Un nouveau témoignage d’une femme d’agriculteur est à découvrir tous les 15 jours dans le podcast. Ce podcast est disponible sur toutes les plateformes d’écoute (Spotify, Apple Podcasts, Deezer, Google Podcasts, etc.).


Bonne écoute et bienvenue dans l’univers vivant et humain de l’agriculture au féminin !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Elles sont femmes de céréaliers, d'éleveurs, de viticulteurs, en agriculture conventionnelle, biologique, raisonnée. Elles viennent de petites, moyennes ou grandes fermes implantées sur toute la France, sont issues du monde agricole ou le découvrent jour après jour. Entre les coups de main à la ferme, la vie amoureuse et familiale, conditionnée au rythme des cultures, de la météo et des animaux, elles-mêmes salariées ou agricultrices, mères, ces femmes sont les piliers de leur conjoint agriculteur. Je m'appelle Marion. J'ai plaisir à discuter avec ces femmes et partager, témoigner, diffuser leurs choix de vie personnels et professionnels, ainsi que leurs joies et difficultés liées au monde agricole. Alors, à votre avis, où ça mène quand on s'aime ? Pour cet épisode, j'ai la chance de discuter avec Angélique. Nous venons de nous découvrir brièvement toutes les deux. Peux-tu te présenter ?

  • Speaker #1

    Alors Angélique, je suis 39 ans, je suis personnelle. Je suis très heureuse. Je suis en couple avec Nicolas depuis bientôt 12 ans, marié depuis peu, maman de deux enfants, bientôt 10 ans et 7 ans et demi.

  • Speaker #0

    Pour attaquer dans le vif du sujet, peux-tu nous présenter l'exploitation de ton mari ?

  • Speaker #1

    Alors mon mari est céréalier, principalement céréalier et il est également gérant d'une entreprise de travaux agricoles. Il fait des prestations, du semis à la préparation de sol, les moissons, tout ce genre de choses.

  • Speaker #0

    Ok. Maintenant que le contexte est posé, on va parler un peu plus de toi. D'où viens-tu initialement et as-tu grandi dans un milieu agricole ?

  • Speaker #1

    Moi, je suis Alsacienne. Je suis née en Alsace. Donc, j'ai jamais quitté l'Alsace, en fait. Je suis née dans une famille d'agriculteurs. Donc, le milieu agricole, je suis une langue toute petite. Je pense que j'étais sur un tract très, très tôt. Et j'ai toujours été entourée, en fait, d'agriculteurs, que ce soit dans la famille, que ce soit des amis. Donc, voilà.

  • Speaker #0

    Quelles études as-tu fait et dans quel but ?

  • Speaker #1

    Alors, moi, j'ai fait un bac littéraire. Ensuite, j'ai enchaîné sur un BTS assistant de direction de trilingue. J'ai toujours été très douée en langue. Du coup, j'ai un petit peu poussé ce qui était allemand en anglais. Et ensuite, j'ai travaillé dans plusieurs entreprises alsaciennes toujours. Et en 2014, j'ai décidé de me lancer à mon compte en tant qu'assistante administrative freelance.

  • Speaker #0

    Ok. Donc maintenant, tu es assistante administrative freelance. Pour quel type d'entreprise ? Quelles sont tes missions quotidiennes ?

  • Speaker #1

    Alors je fais tout ce qui est gestion administrative, ça va être de la facturation, ça va être de la gestion de ressources humaines un petit peu aussi. Je travaille principalement pour des très petites entreprises, je fais également dans le domaine médical, je travaille pour un club de médical, pour un artisan charpentier, pour une start-up dans le domaine de l'informatique. Et également la gestion administrative de l'exploitation et de l'entreprise de mon mari.

  • Speaker #0

    J'allais justement te demander si tu l'aidais un peu de ce point de vue-là, puisque c'est ton domaine d'expertise.

  • Speaker #1

    C'est moi qui fais toute la partie de gestion administrative. C'est moi qui gère vraiment tout, tout, tout, à ce niveau-là.

  • Speaker #0

    Ok. Est-ce que dans ce domaine-là, donc de l'administratif, tu peux trouver facilement du travail ? Est-ce que tu trouves ta clientèle facilement, géographiquement autour de toi ?

  • Speaker #1

    Alors, je travaille principalement pour des entreprises qui sont à proximité, géographiquement, et c'est vrai que j'ai bataillé au début. clairement parce que les clients ne viennent pas seuls. J'ai beaucoup, beaucoup prospecté. Aujourd'hui, les clients que j'ai, c'est des clients avec qui je travaille depuis plusieurs années. Ça va être des missions récurrentes. J'ai mon petit rythme, ma petite routine avec eux qui me convient très bien.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça t'arrive aussi d'aller aider un peu ton mari sur l'exploitation ou est-ce que tu restes vraiment sur la partie administrative et sur, entre guillemets, tes missions avec lui sur cette partie-là de l'exploitation ?

  • Speaker #1

    Non, ça m'arrive très, très souvent. Depuis l'époque. coup de main pour faire soit de la mécanique parce qu'il y a besoin de me faire un peu plus. En période de moisson, ça m'arrive également souvent de faire ce qu'on appelle voiture-pilote pour amener les moissonneuses d'un champ à l'autre. On m'arrive très souvent de ramener les casse-croûte aussi dans les champs, donc ce genre de petites choses. Parfois, quand il faut chercher une pièce chez le concessionnaire, c'est moi qui m'y colle. C'est vrai que j'ai vraiment adapté mon activité de freelance à l'activité de mon mari.

  • Speaker #0

    Ça te permet aussi de pouvoir gérer cet équilibre-là entre la ferme et toi, ton équilibre professionnel.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    J'ai vu aussi que tu avais une assez forte activité de créatrice de contenu puisque tu es blogueuse culinaire. Quel temps ça te prend ? Est-ce que tu as une rémunération là-dessus ? Est-ce que tu gagnes ta vie ? Ou est-ce que c'est pour ton épanouissement personnel à côté de ton travail ? Pour le moment,

  • Speaker #1

    c'est vraiment à côté. C'est vraiment quelque chose que je fais avec passion parce que j'adore cuisiner. C'est quelque chose que vraiment j'adore. C'est vraiment un petit chapitre. Pour moi, la cuisine, je réalise mes recettes et puis voilà, c'est vraiment une passion. Et de partager ces recettes sur les réseaux, donc principalement Instagram, c'est vraiment quelque chose qui me passionne. Et d'avoir mes retours en fait des personnes, c'est vraiment cet échange, cette interaction avec les gens. Et moi j'ai vraiment à cœur aussi, par ce biais là, de mettre tout ce qui est produits locaux, tout ce qui est fabriqué en France, donc j'ai vraiment à cœur de mettre tout ça en avant. Et du coup ça rejoint un petit peu le fait d'être conjointe d'agriculteurs et de me dire que voilà, si j'arrive sur les réseaux à faire connaître d'autres activités d'éleveurs, de producteurs en France, voilà, c'est ma petite participation sur les réseaux justement de mettre tout ce qui est made in France.

  • Speaker #0

    Tu es assez sensible du fait, entre guillemets, de ta situation de conjoint d'agriculteur. C'est ça. Et tu te dis que sensibiliser, un peu faire le lien aussi de la fourche à la fourchette et rappeler aux gens d'où viennent leurs produits, ça te tient aussi à cœur, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Exactement. C'est quelque chose qui me tient énormément à cœur. Et c'est vrai que je partage souvent, ne serait-ce qu'en story, les activités un peu non conjointes aussi parce que je me dis, voilà, l'agriculture, c'est ça, c'est à 22h être encore au taquet parce qu'il faut finir, parce qu'il va pleuvoir demain. et que les gens comprennent vraiment que oui le milieu agricole déjà est en danger mais que les agriculteurs ne font pas leurs arts et clairement ils font ça vraiment par passion, par vocation parce que c'est clairement un métier qu'on ne peut pas faire autrement. Moi je soutiens clairement mon mari dans cette activité-là. C'est pas toujours facile, clairement c'est pas toujours facile. Et c'est bien de parfois rappeler un petit peu aux gens qui ne sont pas du milieu tout ce que ça implique derrière.

  • Speaker #0

    C'est bien aussi de profiter un peu de ta communauté pour faire passer un peu les messages, surtout que c'est des personnes qui sont forcément sensibles aussi à ça, s'ils s'intéressent un peu au bien manger, aux recettes, etc. C'est ça. C'est chouette. Pourrais-tu un jour travailler avec ton mari sur la ferme ?

  • Speaker #1

    Alors, ne faire que ça, c'est-à-dire arrêter mon activité de freelance, de blogueuse culinaire et tout ça, et ne faire que ça, non. Clairement non, ce n'est pas possible. On a deux caractères très forts et autant je suis très impliquée. J'ai tendance peut-être également à m'effacer justement dans de grosses périodes, par exemple de moisson, à vraiment être à fond. Mais de bosser tout le temps avec lui, non, ce n'est pas un des achats.

  • Speaker #0

    Alors maintenant que nous te connaissons un peu mieux, nous allons discuter ensemble de ta vie de couple et de famille. Comment et quand as-tu connu ton mari ?

  • Speaker #1

    C'était par le biais d'amis en commun. On a commencé à discuter. Le courant est passé très vite et c'est après coup que j'ai appris qu'il était agriculteur.

  • Speaker #0

    Et justement, au moment où il t'en a parlé, qu'est-ce que tu as ressenti ? Est-ce que tu avais des craintes ou des excitations par rapport à son métier d'agriculteur ?

  • Speaker #1

    Alors pas du tout, pas du tout. Aujourd'hui avec le recul, je ne me verrais pas ne pas être dans ce milieu, c'est juste pas possible. Mais j'ai grandi là-dedans, donc c'est vrai que je ne sais pas ce que ça impliquait. Je savais les contraintes. Le premier réflexe que j'ai eu, c'est de penser à ma grand-mère, que j'ai eu le malheur de perdre quand j'avais 13 ans. Et qui me disait toujours, mais toi, tu finiras ta vie avec un agriculteur. Tu seras avec un agriculteur. Ton mari sera un agriculteur. Et moi, quand j'avais 13 ans, ben voilà, à dos, ça me passait au-dessus. Et en fait, ben non, elle avait raison. Elle avait raison. C'est la première chose à laquelle j'ai pensé, quand il m'a dit qu'il était agriculteur. Ecoute,

  • Speaker #0

    c'est pourquoi elle te disait ça ?

  • Speaker #1

    Parce qu'elle voyait que j'étais vraiment à l'aise à la ferme et que c'était ma place. Je ne pouvais pas m'éloigner de ce milieu agricole.

  • Speaker #0

    Ok. Est-ce que maintenant, vous habitez ensemble sur l'exploitation ou est-ce que vous habitez à côté ? Est-ce un choix ? Est-ce prévu pour plus tard ?

  • Speaker #1

    Non, en fait, on a rénové une grange qui était sur son exploitation parce qu'en fait, ses parents, à l'époque, faisaient de l'élevage. Sous le décès de son papa, sa maman a arrêté l'élevage. Il y avait des bâtiments vides, forcément. On a décidé de rénover une grange justement qui est sur l'exploitation, donc à côté de chez ma bain-mer.

  • Speaker #0

    Ok, vous n'êtes pas loin quand même, quoi.

  • Speaker #1

    Non, on est sur place. On est clairement sur place.

  • Speaker #0

    Est-ce que ton conjoint travaille seul sur l'exploitation ? Tu nous parlais de sa maman. Est-ce qu'elle travaille encore sur l'exploitation ? Est-ce qu'ils ont des employés ?

  • Speaker #1

    Alors, au début, quand je suis arrivée, entre guillemets, sa maman faisait tout ce qui était la partie administrative et elle l'aidait beaucoup aussi. Maintenant, elle s'efface. Elle s'est un petit peu effacée parce qu'elle a pris de l'âge aussi. Donc, il y a beaucoup de choses qu'elle ne peut plus, qu'elle ne veut plus faire non plus. Mais elle est quand même très, très présente si besoin. Après, des salariés, non. Mon conjoint travaille seul. On a bien des chauffeurs en période de moisson qui sont des amis. On a des amis qui sont énormément présents pour soutenir l'activité. Ils sont présents toute l'année dès qu'on a besoin.

  • Speaker #0

    Ok. Ta belle famille est géographiquement proche. Quels sont tes rapports avec ta belle-mère ? Est-ce que c'est ok d'être géographiquement très proche d'elle ? Et ce lien avec l'exploitation, comment est-ce que tu t'es fait aussi ta place ?

  • Speaker #1

    J'appréhendais. Mon mari a quand même vécu seul pendant quelques années avec sa maman. Je suis tout, il sait qu'il ne va pas. Et quand je suis arrivé, je me suis dit, oula ! Ça risque d'être compliqué et en fait, non, pas du tout. Elle m'a tout de suite acceptée, elle m'a tout de suite, entre guillemets, laissée ma place. Et je m'entends merveilleusement bien avec ma belle-mère. Je souhaite une belle-mère comme ça à tout le monde. C'est une perle, c'est clairement une perle.

  • Speaker #0

    Vous avez des enfants. Comment est-ce que tu as vécu l'arrivée des enfants par rapport à des périodes agricoles peut-être compliquées ou denses ? Est-ce que ton mari était présent ? Comment est-ce que tu as vécu ton post-partum ? Est-ce que tu t'es sentie seule, plutôt bien accompagnée ? Comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    Alors seule, non, parce que clairement, j'ai toujours été très bien accompagnée et entourée, surtout entourée, encore une fois, par ma famille, par ma belle-mère et par les amis. Mon aîné est né en décembre, donc pour monsieur, c'était un petit peu une période plus calme, donc il a été très présent les premiers mois. Mon fils est né en avril, c'était déjà un petit peu plus compliqué parce qu'il y avait les préparations de sol, il y avait les semis, et puis tout ce que ça impliquait, il fallait préparer les moissonneuses au vu de la moisson. Donc oui, c'était un petit peu plus compliqué avec le deuxième, mais pour autant, je ne me suis jamais sentie abandonnée ou à l'écart parce que même si mon mari n'était pas là, il y avait d'autres personnes qui étaient là et qui me soutenaient, qui m'épaulaient énormément.

  • Speaker #0

    Comment ça se passe à l'heure actuelle, votre organisation familiale vis-à-vis des enfants ?

  • Speaker #1

    C'est mon frère et ma belle-mère qui s'en occupent. énormément. Mes belles-mères sont conjointes, elles sont très présentes, elles prennent le relais quand il faut. J'ai la chance de pouvoir les déposer à l'école le matin, de les récupérer à midi, donc en général, on les gêne tous ensemble, de les redéposer à l'école à 13h et puis ensuite, la fin de journée, c'est souvent ma belle-mère qui s'en va.

  • Speaker #0

    Quelle relation entretient ton mari avec ses enfants ? Est-ce qu'il a le temps de profiter, de les voir ? Est-ce qu'il passe du temps aussi peut-être à la ferme avec eux ? Comment ça se passe ?

  • Speaker #1

    Alors ils sont énormément, ils sont très très fusionnels, autant ma grande commence à prendre un petit peu du recul par rapport à l'exploitation, même si elle est toujours très euphorique contre ces périodes de moisson, elle sait que voilà, on va d'un champ à l'autre et que ça fera un petit peu la course, c'est une période qu'elle aime beaucoup, comme moi d'ailleurs, et mon fils, alors mon fils lui, il est tout le temps, quand il n'y a pas d'école, il est tout le temps avec mon mari, pour lui l'exploitation c'est toute sa vie. C'est clairement, il a dit lui-même à la maîtresse, je viens à l'école, mais ce n'est pas ma passion, parce que moi, je vais être un vieux coutant. Du autre, c'est sept ans et demi, peut-être que ça changera, mais vu à quel point il est à fond, j'ai quand même de gros doutes que ça change.

  • Speaker #0

    Il est piqué, quoi. Oui, oui. C'est une passion qui se met. C'est chouette aussi, même pour vous, de se dire, notre fils reprendra peut-être l'exhautation. C'est chouette.

  • Speaker #1

    C'est ça, tout à fait. Il est vraiment piqué, c'est le terme.

  • Speaker #0

    OK. Et alors, du coup, à côté de cette vie de famille, comment est-ce que vous trouvez, vous, vos moments de couple ? à côté du travail à la ferme ? Est-ce que vous arrivez à vous accorder des soirées, des restaurants, des week-ends ?

  • Speaker #1

    Alors, on fait ça très rarement. On ne ressent pas forcément le besoin. Par exemple, je n'ai jamais vu demander de partir en vacances en juillet. Je sais que c'est inconnuable. On s'octroie quelques jours. Par exemple, il y a deux ans, on est partis en février en Dordogne sur un coup de tête. On part fin août en général parce que c'est la période à laquelle c'est le plus facile pour nous. Et puis, c'est quand même encore le projet scolaire, donc on n'a pas envie de priver les enfants non plus de vacances. Je ne suis jamais partie en vacances petite, mon mari non plus, et c'est vrai que ça, c'est vraiment un point qu'on ne voulait pas. C'était clair qu'il y aurait ces moments en famille. Après, les enfants savent très bien qu'il y a des périodes où papa sera moins disponible, que papa ne le verra pas pendant 24-48 heures, parce qu'il rentrera, il sera couché, il repartira, il sera encore couché. Ça, ils en sont conscients, mais pour autant, ils n'en tiennent pas vie. Ils savent que c'est la période, ils savent que c'est comme ça. Il n'y a aucun souci à ce niveau-là. pour eux et pour moi non plus d'ailleurs.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça t'arrive de partir sans lui ? Est-ce que c'est OK pour toi ? Est-ce que tu souhaiterais avoir plus de moments ? Est-ce que tu pars avec tes enfants seul par exemple ? Non.

  • Speaker #1

    Je ne peux pas concevoir de partir seul. Si partir seul ou avec les enfants, déjà mon fils ne viendrait pas avec parce qu'il ne serait pas là parce qu'il y avait des boulots. N'est-ce pas ? Ma fille, peut-être qu'elle me suivrait, mais moi je ne serais pas OK avec ça dans le sens où si je partirais seule, ce serait que monsieur serait en train de travailler. et que ce serait une grosse période. Et du coup, je me dis, ben non, en fait, moi, je me dois d'être disponible à cette période-là. Je ne vois pas être en vacances, en profiter et me dire, ben finalement, ils auraient peut-être besoin de moi. Ça, c'est vraiment quelque chose que je ne ferai jamais. Après, m'absenter des journées entières, des demi-journées, oui, mais de là à partir en vacances ou même quelques jours, c'est... Non, je pense que je ne le ferai jamais.

  • Speaker #0

    OK, ouais, ça s'entend. Je comprends très bien. Tu parlais d'amis qui vous filent des coups de main. Est-ce que vous êtes bien entouré autour de vous ? Est-ce que vous avez de la famille, des amis ? Comment est-ce que tu qualifierais votre vie sociale ?

  • Speaker #1

    Très intense. Très intense. En fait, on a énormément de moments avec les amis, des amis qu'on voit plusieurs fois par semaine, de par l'activité ou pas, des amis avec qui on s'en est arrivé, on fête Noël ensemble. C'est vraiment devenu des amis qui deviennent la famille. Au niveau famille, nos conjoints, Comme je dis, très très proche de sa maman, donc ma belle-mère est très présente. Ma famille vit un petit peu plus loin, donc c'est un petit peu plus compliqué. Mais sinon, c'est énormément les amis. On a de très très bons amis. et eux sont très très présents et nous soutiennent au fond. Et l'inverse est vrai aussi, je veux dire, on est vraiment très très soudés.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est facile de gérer cette vie sociale importante avec une activité importante à la ferme ? Toi, tes activités de freelance, de blogueuse, et puis la vie de couple, la vie de famille, comment est-ce que vous arrivez à trouver votre équilibre dans tout ça ?

  • Speaker #1

    Alors bien sûr, quand c'est des grosses périodes, donc j'en reviens par exemple à la moisson, parce que c'est vraiment ce qui est le plus gros. Quand je viens et là, ça va plus ou moins commencer. Là, c'est sûr que la vie sociale est mise entre parenthèses, encore que on a les copains qui sont là pour la moisson, donc forcément, il y a des soirées qui s'éternisent. Et c'est vrai que les sorties sont vraiment mises entre parenthèses à ces périodes-là. Et encore une fois, c'est quelque chose avec quoi je n'ai absolument aucun problème. Je sais que, par exemple, on sortira plus au mois de décembre, on fera plus de trucs ensemble en famille, au printemps, ce genre de choses. Il y a vraiment des périodes où on ne sortira pas beaucoup, parce que clairement, il n'y a pas de temps. Parce que souvent, je me retrouve seule avec les enfants. Donc, il faut donner les devoirs, il faut donner l'école, les activités extrascolaires. Donc, il y a des moments où vraiment, je suis contente de me coucher le soir.

  • Speaker #0

    Oui, oui, tu m'étonnes. Une vie très chargée, mais qui a l'air vraiment très épanouissante aussi, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, après, moi, je suis quelqu'un de... Je me calcule toujours du père actif, parce que j'ai toujours besoin d'être au niveau du père. besoin d'être occupé. Moi, je m'épanouis en tout cas dans ce milieu-là et dans cette ville.

  • Speaker #0

    Et justement, c'est une de mes dernières questions. Qu'est-ce qui, selon toi, t'épanouit chaque jour dans ta vie de femme d'agriculteur ?

  • Speaker #1

    Déjà, de vivre dans ce milieu-là, parce que vraiment, moi, je suis de la campagne. Moi, de me lever et de voir un tracteur, rien que ça, ça me rend heureuse. Alors, c'est paradoxal, parce que les périodes de moisson, je sais que c'est très compliqué, parce que je vais me retrouver seule, parce que j'ai du ventre. va finalement tout gérer pendant cette période-là. Mais en fait, c'est quelque chose de tellement gratifiant de voir ces récoltes se faire. Je pense que chaque jour, je remercie la vie d'être ce qu'elle est parce que le milieu agricole, c'est tous les jours différent, en fait, avec ses aléas, avec tout ça, en fait. C'est les aléas du monde agricole et on se lève le matin, on ne sait pas forcément ce qui va nous attendre.

  • Speaker #0

    Parfois, ce n'est pas évident à gérer non plus parce qu'il y a des choses que tu ne peux pas forcément prévoir. Non. pour vivre au jour le jour et accepter que son entourage accepte aussi qu'on dise peut-être, peut-être pas on verra, on ne sait pas on apprend un peu à vivre au jour le jour ça peut correspondre à certains mais ça peut être plus compliqué aussi pour d'autres je pense Est-ce que tu aurais un conseil à partager avec une autre femme d'agriculteur qui nous écoute ?

  • Speaker #1

    On a plein le fait d'être isolée surtout de toujours bien s'entourer de l'attention de la conscience tout le temps ça c'est très très très important je pense parce qu'on peut vite se sentir seule moi j'avais vraiment besoin Garder une activité professionnelle, c'était vraiment quelque chose qui était impératif pour moi. Même si ce n'est pas tous les jours facile de tout gérer, de toujours être bien entouré, nous avons la chance d'être extrêmement bien entouré. C'est ça, je pense, l'un des points principaux et surtout de communiquer, beaucoup communiquer. De dire si on a quelque chose qui nous frustre. Parce que voilà, ce n'est pas un milieu évident. Surtout ne pas se garder en soi des rancœurs.

  • Speaker #0

    Ok, je pense que c'est une très belle conclusion. communiquer c'est pas toujours évident avec quelqu'un qui est parfois absent etc, trouver ces petits moments et ces moyens de communication les plus efficaces pour se dire les choses, pour oser dire quand ça va, quand ça va pas, c'est un beau conseil de fin. Angélique merci beaucoup pour cet échange.

  • Speaker #1

    Merci à toi Marie.

  • Speaker #0

    J'espère que ça t'a plu et que tu t'es sentie à l'aise.

  • Speaker #1

    C'est un plaisir pour moi de parler de ça parce que je sais que c'est pas évident pour tout le monde et on m'a déjà souvent dit comment tu fais mais Moi, j'essaye de voir les points positifs au quotidien parce que de se morfondre, ça ne sert à rien. Et puis, c'est vrai que ce n'est pas toujours facile. Il ne faut pas se le cacher. Il y a des périodes où le monsieur va être aussi extrêmement stressé. Le stress est quand même très contagieux, en truc de bionètre. Donc non, c'est toujours de ne surtout pas se laisser dépasser.

  • Speaker #0

    En tout cas, merci beaucoup. C'était vraiment chouette.

  • Speaker #1

    Merci à toi.

  • Speaker #0

    C'est ainsi que s'achève notre échange. Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à le diffuser autour de vous. Mesdames, si certains propos font écho à votre vie, ou au contraire sont bien différents de vos choix personnels et professionnels, n'hésitez pas à venir discuter avec moi dans un prochain épisode. A bientôt !

Description

Angélique est une alsacienne bien occupée. Maman de deux enfants, elle est assistante administrative en free-lance et blogueuse culinaire passionnée, non loin de la ferme.


Fille d'agriculteurs, elle est mariée à Nicolas, un céréalier et gérant d'une entreprise de travaux agricoles.


“Où ça mène quand on sème” est un podcast agricole immersif qui dévoile les coulisses de la vie rurale et du monde paysan en donnant la parole aux femmes d’agriculteurs, qu’elles soient agricultrices elles-mêmes, éleveuses, ou qu'elles travaillent en dehors de l'exploitation agricole. À travers des témoignages agricoles intimes et authentiques, elles racontent la vie sur la ferme familiale, le quotidien, la réalité agricole, la cohabitation avec un agriculteur, et les défis spécifiques de la vie à la campagne. Chaque épisode aborde des thèmes variés : la vie de couple avec un exploitant agricole, les relations familiales agricoles, la maternité en milieu rural, la joie de vivre avec un agriculteur, l’éducation des enfants dans les campagnes, l’installation, la transmission familiale, la charge mentale, l’isolement rural, la place des femmes dans l’agriculture, la vie de couple à la ferme, l’adaptation à la vie agricole, des portraits d’agriculteurs, ou encore l’équilibre entre vie personnelle et projet agricole...


On y écoute des femmes d'éleveurs, de céréaliers, des viticulteurs, de maraîchers, des fermiers locaux, des producteurs laitiers, des femmes de la nouvelle génération agricole, des femmes agricultrices, des jeunes agriculteurs, des couples d’agriculteurs, des acteurs du territoire rural, des témoignages d’agriculteurs, des récits d’agriculteurs, des agriculteurs engagés dans une agriculture vivante et passionnée. Ces portraits de femmes rurales reflètent la diversité des fermes françaises, la transition agricole, l’agritourisme, la pluriactivité, l’agroécologie, l’agriculture durable...  Le podcast met en lumière les bonheurs et les difficultés de la vie agricole : les récoltes, la météo, les naissances, la charge de travail, l’aide à la ferme, les saisons agricoles exigeantes, les contraintes économiques, la succession d’exploitation, mais aussi la solidarité rurale, le rôle des femmes dans l'agriculture, la sororité entre épouses et conjointes d’agriculteurs, les discussions entre femmes, les difficultés des femmes d’agriculteurs, la féminité dans un milieu majoritairement masculin, la vie amoureuse à la ferme, et la résilience face aux épreuves.


“Où ça mène quand on sème” est un véritable espace d’échanges entre femmes d’agriculteurs, des femmes rurales inspirantes, un média agricole intimiste où résonnent amour et agriculture, femmes et agriculture, le quotidien et la passion pour l’agriculture, les traditions familiales et les évolutions du monde rural. C’est un podcast agricole ancré dans les réalités du terrain, qui permet de mieux comprendre ce que signifie être femme d’agriculteur aujourd’hui, découvrir le métier d’agriculteur et le monde agricole, mieux comprendre la vie à la ferme et porter la ruralité contemporaine. Un nouveau témoignage d’une femme d’agriculteur est à découvrir tous les 15 jours dans le podcast. Ce podcast est disponible sur toutes les plateformes d’écoute (Spotify, Apple Podcasts, Deezer, Google Podcasts, etc.).


Bonne écoute et bienvenue dans l’univers vivant et humain de l’agriculture au féminin !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Elles sont femmes de céréaliers, d'éleveurs, de viticulteurs, en agriculture conventionnelle, biologique, raisonnée. Elles viennent de petites, moyennes ou grandes fermes implantées sur toute la France, sont issues du monde agricole ou le découvrent jour après jour. Entre les coups de main à la ferme, la vie amoureuse et familiale, conditionnée au rythme des cultures, de la météo et des animaux, elles-mêmes salariées ou agricultrices, mères, ces femmes sont les piliers de leur conjoint agriculteur. Je m'appelle Marion. J'ai plaisir à discuter avec ces femmes et partager, témoigner, diffuser leurs choix de vie personnels et professionnels, ainsi que leurs joies et difficultés liées au monde agricole. Alors, à votre avis, où ça mène quand on s'aime ? Pour cet épisode, j'ai la chance de discuter avec Angélique. Nous venons de nous découvrir brièvement toutes les deux. Peux-tu te présenter ?

  • Speaker #1

    Alors Angélique, je suis 39 ans, je suis personnelle. Je suis très heureuse. Je suis en couple avec Nicolas depuis bientôt 12 ans, marié depuis peu, maman de deux enfants, bientôt 10 ans et 7 ans et demi.

  • Speaker #0

    Pour attaquer dans le vif du sujet, peux-tu nous présenter l'exploitation de ton mari ?

  • Speaker #1

    Alors mon mari est céréalier, principalement céréalier et il est également gérant d'une entreprise de travaux agricoles. Il fait des prestations, du semis à la préparation de sol, les moissons, tout ce genre de choses.

  • Speaker #0

    Ok. Maintenant que le contexte est posé, on va parler un peu plus de toi. D'où viens-tu initialement et as-tu grandi dans un milieu agricole ?

  • Speaker #1

    Moi, je suis Alsacienne. Je suis née en Alsace. Donc, j'ai jamais quitté l'Alsace, en fait. Je suis née dans une famille d'agriculteurs. Donc, le milieu agricole, je suis une langue toute petite. Je pense que j'étais sur un tract très, très tôt. Et j'ai toujours été entourée, en fait, d'agriculteurs, que ce soit dans la famille, que ce soit des amis. Donc, voilà.

  • Speaker #0

    Quelles études as-tu fait et dans quel but ?

  • Speaker #1

    Alors, moi, j'ai fait un bac littéraire. Ensuite, j'ai enchaîné sur un BTS assistant de direction de trilingue. J'ai toujours été très douée en langue. Du coup, j'ai un petit peu poussé ce qui était allemand en anglais. Et ensuite, j'ai travaillé dans plusieurs entreprises alsaciennes toujours. Et en 2014, j'ai décidé de me lancer à mon compte en tant qu'assistante administrative freelance.

  • Speaker #0

    Ok. Donc maintenant, tu es assistante administrative freelance. Pour quel type d'entreprise ? Quelles sont tes missions quotidiennes ?

  • Speaker #1

    Alors je fais tout ce qui est gestion administrative, ça va être de la facturation, ça va être de la gestion de ressources humaines un petit peu aussi. Je travaille principalement pour des très petites entreprises, je fais également dans le domaine médical, je travaille pour un club de médical, pour un artisan charpentier, pour une start-up dans le domaine de l'informatique. Et également la gestion administrative de l'exploitation et de l'entreprise de mon mari.

  • Speaker #0

    J'allais justement te demander si tu l'aidais un peu de ce point de vue-là, puisque c'est ton domaine d'expertise.

  • Speaker #1

    C'est moi qui fais toute la partie de gestion administrative. C'est moi qui gère vraiment tout, tout, tout, à ce niveau-là.

  • Speaker #0

    Ok. Est-ce que dans ce domaine-là, donc de l'administratif, tu peux trouver facilement du travail ? Est-ce que tu trouves ta clientèle facilement, géographiquement autour de toi ?

  • Speaker #1

    Alors, je travaille principalement pour des entreprises qui sont à proximité, géographiquement, et c'est vrai que j'ai bataillé au début. clairement parce que les clients ne viennent pas seuls. J'ai beaucoup, beaucoup prospecté. Aujourd'hui, les clients que j'ai, c'est des clients avec qui je travaille depuis plusieurs années. Ça va être des missions récurrentes. J'ai mon petit rythme, ma petite routine avec eux qui me convient très bien.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça t'arrive aussi d'aller aider un peu ton mari sur l'exploitation ou est-ce que tu restes vraiment sur la partie administrative et sur, entre guillemets, tes missions avec lui sur cette partie-là de l'exploitation ?

  • Speaker #1

    Non, ça m'arrive très, très souvent. Depuis l'époque. coup de main pour faire soit de la mécanique parce qu'il y a besoin de me faire un peu plus. En période de moisson, ça m'arrive également souvent de faire ce qu'on appelle voiture-pilote pour amener les moissonneuses d'un champ à l'autre. On m'arrive très souvent de ramener les casse-croûte aussi dans les champs, donc ce genre de petites choses. Parfois, quand il faut chercher une pièce chez le concessionnaire, c'est moi qui m'y colle. C'est vrai que j'ai vraiment adapté mon activité de freelance à l'activité de mon mari.

  • Speaker #0

    Ça te permet aussi de pouvoir gérer cet équilibre-là entre la ferme et toi, ton équilibre professionnel.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    J'ai vu aussi que tu avais une assez forte activité de créatrice de contenu puisque tu es blogueuse culinaire. Quel temps ça te prend ? Est-ce que tu as une rémunération là-dessus ? Est-ce que tu gagnes ta vie ? Ou est-ce que c'est pour ton épanouissement personnel à côté de ton travail ? Pour le moment,

  • Speaker #1

    c'est vraiment à côté. C'est vraiment quelque chose que je fais avec passion parce que j'adore cuisiner. C'est quelque chose que vraiment j'adore. C'est vraiment un petit chapitre. Pour moi, la cuisine, je réalise mes recettes et puis voilà, c'est vraiment une passion. Et de partager ces recettes sur les réseaux, donc principalement Instagram, c'est vraiment quelque chose qui me passionne. Et d'avoir mes retours en fait des personnes, c'est vraiment cet échange, cette interaction avec les gens. Et moi j'ai vraiment à cœur aussi, par ce biais là, de mettre tout ce qui est produits locaux, tout ce qui est fabriqué en France, donc j'ai vraiment à cœur de mettre tout ça en avant. Et du coup ça rejoint un petit peu le fait d'être conjointe d'agriculteurs et de me dire que voilà, si j'arrive sur les réseaux à faire connaître d'autres activités d'éleveurs, de producteurs en France, voilà, c'est ma petite participation sur les réseaux justement de mettre tout ce qui est made in France.

  • Speaker #0

    Tu es assez sensible du fait, entre guillemets, de ta situation de conjoint d'agriculteur. C'est ça. Et tu te dis que sensibiliser, un peu faire le lien aussi de la fourche à la fourchette et rappeler aux gens d'où viennent leurs produits, ça te tient aussi à cœur, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Exactement. C'est quelque chose qui me tient énormément à cœur. Et c'est vrai que je partage souvent, ne serait-ce qu'en story, les activités un peu non conjointes aussi parce que je me dis, voilà, l'agriculture, c'est ça, c'est à 22h être encore au taquet parce qu'il faut finir, parce qu'il va pleuvoir demain. et que les gens comprennent vraiment que oui le milieu agricole déjà est en danger mais que les agriculteurs ne font pas leurs arts et clairement ils font ça vraiment par passion, par vocation parce que c'est clairement un métier qu'on ne peut pas faire autrement. Moi je soutiens clairement mon mari dans cette activité-là. C'est pas toujours facile, clairement c'est pas toujours facile. Et c'est bien de parfois rappeler un petit peu aux gens qui ne sont pas du milieu tout ce que ça implique derrière.

  • Speaker #0

    C'est bien aussi de profiter un peu de ta communauté pour faire passer un peu les messages, surtout que c'est des personnes qui sont forcément sensibles aussi à ça, s'ils s'intéressent un peu au bien manger, aux recettes, etc. C'est ça. C'est chouette. Pourrais-tu un jour travailler avec ton mari sur la ferme ?

  • Speaker #1

    Alors, ne faire que ça, c'est-à-dire arrêter mon activité de freelance, de blogueuse culinaire et tout ça, et ne faire que ça, non. Clairement non, ce n'est pas possible. On a deux caractères très forts et autant je suis très impliquée. J'ai tendance peut-être également à m'effacer justement dans de grosses périodes, par exemple de moisson, à vraiment être à fond. Mais de bosser tout le temps avec lui, non, ce n'est pas un des achats.

  • Speaker #0

    Alors maintenant que nous te connaissons un peu mieux, nous allons discuter ensemble de ta vie de couple et de famille. Comment et quand as-tu connu ton mari ?

  • Speaker #1

    C'était par le biais d'amis en commun. On a commencé à discuter. Le courant est passé très vite et c'est après coup que j'ai appris qu'il était agriculteur.

  • Speaker #0

    Et justement, au moment où il t'en a parlé, qu'est-ce que tu as ressenti ? Est-ce que tu avais des craintes ou des excitations par rapport à son métier d'agriculteur ?

  • Speaker #1

    Alors pas du tout, pas du tout. Aujourd'hui avec le recul, je ne me verrais pas ne pas être dans ce milieu, c'est juste pas possible. Mais j'ai grandi là-dedans, donc c'est vrai que je ne sais pas ce que ça impliquait. Je savais les contraintes. Le premier réflexe que j'ai eu, c'est de penser à ma grand-mère, que j'ai eu le malheur de perdre quand j'avais 13 ans. Et qui me disait toujours, mais toi, tu finiras ta vie avec un agriculteur. Tu seras avec un agriculteur. Ton mari sera un agriculteur. Et moi, quand j'avais 13 ans, ben voilà, à dos, ça me passait au-dessus. Et en fait, ben non, elle avait raison. Elle avait raison. C'est la première chose à laquelle j'ai pensé, quand il m'a dit qu'il était agriculteur. Ecoute,

  • Speaker #0

    c'est pourquoi elle te disait ça ?

  • Speaker #1

    Parce qu'elle voyait que j'étais vraiment à l'aise à la ferme et que c'était ma place. Je ne pouvais pas m'éloigner de ce milieu agricole.

  • Speaker #0

    Ok. Est-ce que maintenant, vous habitez ensemble sur l'exploitation ou est-ce que vous habitez à côté ? Est-ce un choix ? Est-ce prévu pour plus tard ?

  • Speaker #1

    Non, en fait, on a rénové une grange qui était sur son exploitation parce qu'en fait, ses parents, à l'époque, faisaient de l'élevage. Sous le décès de son papa, sa maman a arrêté l'élevage. Il y avait des bâtiments vides, forcément. On a décidé de rénover une grange justement qui est sur l'exploitation, donc à côté de chez ma bain-mer.

  • Speaker #0

    Ok, vous n'êtes pas loin quand même, quoi.

  • Speaker #1

    Non, on est sur place. On est clairement sur place.

  • Speaker #0

    Est-ce que ton conjoint travaille seul sur l'exploitation ? Tu nous parlais de sa maman. Est-ce qu'elle travaille encore sur l'exploitation ? Est-ce qu'ils ont des employés ?

  • Speaker #1

    Alors, au début, quand je suis arrivée, entre guillemets, sa maman faisait tout ce qui était la partie administrative et elle l'aidait beaucoup aussi. Maintenant, elle s'efface. Elle s'est un petit peu effacée parce qu'elle a pris de l'âge aussi. Donc, il y a beaucoup de choses qu'elle ne peut plus, qu'elle ne veut plus faire non plus. Mais elle est quand même très, très présente si besoin. Après, des salariés, non. Mon conjoint travaille seul. On a bien des chauffeurs en période de moisson qui sont des amis. On a des amis qui sont énormément présents pour soutenir l'activité. Ils sont présents toute l'année dès qu'on a besoin.

  • Speaker #0

    Ok. Ta belle famille est géographiquement proche. Quels sont tes rapports avec ta belle-mère ? Est-ce que c'est ok d'être géographiquement très proche d'elle ? Et ce lien avec l'exploitation, comment est-ce que tu t'es fait aussi ta place ?

  • Speaker #1

    J'appréhendais. Mon mari a quand même vécu seul pendant quelques années avec sa maman. Je suis tout, il sait qu'il ne va pas. Et quand je suis arrivé, je me suis dit, oula ! Ça risque d'être compliqué et en fait, non, pas du tout. Elle m'a tout de suite acceptée, elle m'a tout de suite, entre guillemets, laissée ma place. Et je m'entends merveilleusement bien avec ma belle-mère. Je souhaite une belle-mère comme ça à tout le monde. C'est une perle, c'est clairement une perle.

  • Speaker #0

    Vous avez des enfants. Comment est-ce que tu as vécu l'arrivée des enfants par rapport à des périodes agricoles peut-être compliquées ou denses ? Est-ce que ton mari était présent ? Comment est-ce que tu as vécu ton post-partum ? Est-ce que tu t'es sentie seule, plutôt bien accompagnée ? Comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    Alors seule, non, parce que clairement, j'ai toujours été très bien accompagnée et entourée, surtout entourée, encore une fois, par ma famille, par ma belle-mère et par les amis. Mon aîné est né en décembre, donc pour monsieur, c'était un petit peu une période plus calme, donc il a été très présent les premiers mois. Mon fils est né en avril, c'était déjà un petit peu plus compliqué parce qu'il y avait les préparations de sol, il y avait les semis, et puis tout ce que ça impliquait, il fallait préparer les moissonneuses au vu de la moisson. Donc oui, c'était un petit peu plus compliqué avec le deuxième, mais pour autant, je ne me suis jamais sentie abandonnée ou à l'écart parce que même si mon mari n'était pas là, il y avait d'autres personnes qui étaient là et qui me soutenaient, qui m'épaulaient énormément.

  • Speaker #0

    Comment ça se passe à l'heure actuelle, votre organisation familiale vis-à-vis des enfants ?

  • Speaker #1

    C'est mon frère et ma belle-mère qui s'en occupent. énormément. Mes belles-mères sont conjointes, elles sont très présentes, elles prennent le relais quand il faut. J'ai la chance de pouvoir les déposer à l'école le matin, de les récupérer à midi, donc en général, on les gêne tous ensemble, de les redéposer à l'école à 13h et puis ensuite, la fin de journée, c'est souvent ma belle-mère qui s'en va.

  • Speaker #0

    Quelle relation entretient ton mari avec ses enfants ? Est-ce qu'il a le temps de profiter, de les voir ? Est-ce qu'il passe du temps aussi peut-être à la ferme avec eux ? Comment ça se passe ?

  • Speaker #1

    Alors ils sont énormément, ils sont très très fusionnels, autant ma grande commence à prendre un petit peu du recul par rapport à l'exploitation, même si elle est toujours très euphorique contre ces périodes de moisson, elle sait que voilà, on va d'un champ à l'autre et que ça fera un petit peu la course, c'est une période qu'elle aime beaucoup, comme moi d'ailleurs, et mon fils, alors mon fils lui, il est tout le temps, quand il n'y a pas d'école, il est tout le temps avec mon mari, pour lui l'exploitation c'est toute sa vie. C'est clairement, il a dit lui-même à la maîtresse, je viens à l'école, mais ce n'est pas ma passion, parce que moi, je vais être un vieux coutant. Du autre, c'est sept ans et demi, peut-être que ça changera, mais vu à quel point il est à fond, j'ai quand même de gros doutes que ça change.

  • Speaker #0

    Il est piqué, quoi. Oui, oui. C'est une passion qui se met. C'est chouette aussi, même pour vous, de se dire, notre fils reprendra peut-être l'exhautation. C'est chouette.

  • Speaker #1

    C'est ça, tout à fait. Il est vraiment piqué, c'est le terme.

  • Speaker #0

    OK. Et alors, du coup, à côté de cette vie de famille, comment est-ce que vous trouvez, vous, vos moments de couple ? à côté du travail à la ferme ? Est-ce que vous arrivez à vous accorder des soirées, des restaurants, des week-ends ?

  • Speaker #1

    Alors, on fait ça très rarement. On ne ressent pas forcément le besoin. Par exemple, je n'ai jamais vu demander de partir en vacances en juillet. Je sais que c'est inconnuable. On s'octroie quelques jours. Par exemple, il y a deux ans, on est partis en février en Dordogne sur un coup de tête. On part fin août en général parce que c'est la période à laquelle c'est le plus facile pour nous. Et puis, c'est quand même encore le projet scolaire, donc on n'a pas envie de priver les enfants non plus de vacances. Je ne suis jamais partie en vacances petite, mon mari non plus, et c'est vrai que ça, c'est vraiment un point qu'on ne voulait pas. C'était clair qu'il y aurait ces moments en famille. Après, les enfants savent très bien qu'il y a des périodes où papa sera moins disponible, que papa ne le verra pas pendant 24-48 heures, parce qu'il rentrera, il sera couché, il repartira, il sera encore couché. Ça, ils en sont conscients, mais pour autant, ils n'en tiennent pas vie. Ils savent que c'est la période, ils savent que c'est comme ça. Il n'y a aucun souci à ce niveau-là. pour eux et pour moi non plus d'ailleurs.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça t'arrive de partir sans lui ? Est-ce que c'est OK pour toi ? Est-ce que tu souhaiterais avoir plus de moments ? Est-ce que tu pars avec tes enfants seul par exemple ? Non.

  • Speaker #1

    Je ne peux pas concevoir de partir seul. Si partir seul ou avec les enfants, déjà mon fils ne viendrait pas avec parce qu'il ne serait pas là parce qu'il y avait des boulots. N'est-ce pas ? Ma fille, peut-être qu'elle me suivrait, mais moi je ne serais pas OK avec ça dans le sens où si je partirais seule, ce serait que monsieur serait en train de travailler. et que ce serait une grosse période. Et du coup, je me dis, ben non, en fait, moi, je me dois d'être disponible à cette période-là. Je ne vois pas être en vacances, en profiter et me dire, ben finalement, ils auraient peut-être besoin de moi. Ça, c'est vraiment quelque chose que je ne ferai jamais. Après, m'absenter des journées entières, des demi-journées, oui, mais de là à partir en vacances ou même quelques jours, c'est... Non, je pense que je ne le ferai jamais.

  • Speaker #0

    OK, ouais, ça s'entend. Je comprends très bien. Tu parlais d'amis qui vous filent des coups de main. Est-ce que vous êtes bien entouré autour de vous ? Est-ce que vous avez de la famille, des amis ? Comment est-ce que tu qualifierais votre vie sociale ?

  • Speaker #1

    Très intense. Très intense. En fait, on a énormément de moments avec les amis, des amis qu'on voit plusieurs fois par semaine, de par l'activité ou pas, des amis avec qui on s'en est arrivé, on fête Noël ensemble. C'est vraiment devenu des amis qui deviennent la famille. Au niveau famille, nos conjoints, Comme je dis, très très proche de sa maman, donc ma belle-mère est très présente. Ma famille vit un petit peu plus loin, donc c'est un petit peu plus compliqué. Mais sinon, c'est énormément les amis. On a de très très bons amis. et eux sont très très présents et nous soutiennent au fond. Et l'inverse est vrai aussi, je veux dire, on est vraiment très très soudés.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est facile de gérer cette vie sociale importante avec une activité importante à la ferme ? Toi, tes activités de freelance, de blogueuse, et puis la vie de couple, la vie de famille, comment est-ce que vous arrivez à trouver votre équilibre dans tout ça ?

  • Speaker #1

    Alors bien sûr, quand c'est des grosses périodes, donc j'en reviens par exemple à la moisson, parce que c'est vraiment ce qui est le plus gros. Quand je viens et là, ça va plus ou moins commencer. Là, c'est sûr que la vie sociale est mise entre parenthèses, encore que on a les copains qui sont là pour la moisson, donc forcément, il y a des soirées qui s'éternisent. Et c'est vrai que les sorties sont vraiment mises entre parenthèses à ces périodes-là. Et encore une fois, c'est quelque chose avec quoi je n'ai absolument aucun problème. Je sais que, par exemple, on sortira plus au mois de décembre, on fera plus de trucs ensemble en famille, au printemps, ce genre de choses. Il y a vraiment des périodes où on ne sortira pas beaucoup, parce que clairement, il n'y a pas de temps. Parce que souvent, je me retrouve seule avec les enfants. Donc, il faut donner les devoirs, il faut donner l'école, les activités extrascolaires. Donc, il y a des moments où vraiment, je suis contente de me coucher le soir.

  • Speaker #0

    Oui, oui, tu m'étonnes. Une vie très chargée, mais qui a l'air vraiment très épanouissante aussi, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, après, moi, je suis quelqu'un de... Je me calcule toujours du père actif, parce que j'ai toujours besoin d'être au niveau du père. besoin d'être occupé. Moi, je m'épanouis en tout cas dans ce milieu-là et dans cette ville.

  • Speaker #0

    Et justement, c'est une de mes dernières questions. Qu'est-ce qui, selon toi, t'épanouit chaque jour dans ta vie de femme d'agriculteur ?

  • Speaker #1

    Déjà, de vivre dans ce milieu-là, parce que vraiment, moi, je suis de la campagne. Moi, de me lever et de voir un tracteur, rien que ça, ça me rend heureuse. Alors, c'est paradoxal, parce que les périodes de moisson, je sais que c'est très compliqué, parce que je vais me retrouver seule, parce que j'ai du ventre. va finalement tout gérer pendant cette période-là. Mais en fait, c'est quelque chose de tellement gratifiant de voir ces récoltes se faire. Je pense que chaque jour, je remercie la vie d'être ce qu'elle est parce que le milieu agricole, c'est tous les jours différent, en fait, avec ses aléas, avec tout ça, en fait. C'est les aléas du monde agricole et on se lève le matin, on ne sait pas forcément ce qui va nous attendre.

  • Speaker #0

    Parfois, ce n'est pas évident à gérer non plus parce qu'il y a des choses que tu ne peux pas forcément prévoir. Non. pour vivre au jour le jour et accepter que son entourage accepte aussi qu'on dise peut-être, peut-être pas on verra, on ne sait pas on apprend un peu à vivre au jour le jour ça peut correspondre à certains mais ça peut être plus compliqué aussi pour d'autres je pense Est-ce que tu aurais un conseil à partager avec une autre femme d'agriculteur qui nous écoute ?

  • Speaker #1

    On a plein le fait d'être isolée surtout de toujours bien s'entourer de l'attention de la conscience tout le temps ça c'est très très très important je pense parce qu'on peut vite se sentir seule moi j'avais vraiment besoin Garder une activité professionnelle, c'était vraiment quelque chose qui était impératif pour moi. Même si ce n'est pas tous les jours facile de tout gérer, de toujours être bien entouré, nous avons la chance d'être extrêmement bien entouré. C'est ça, je pense, l'un des points principaux et surtout de communiquer, beaucoup communiquer. De dire si on a quelque chose qui nous frustre. Parce que voilà, ce n'est pas un milieu évident. Surtout ne pas se garder en soi des rancœurs.

  • Speaker #0

    Ok, je pense que c'est une très belle conclusion. communiquer c'est pas toujours évident avec quelqu'un qui est parfois absent etc, trouver ces petits moments et ces moyens de communication les plus efficaces pour se dire les choses, pour oser dire quand ça va, quand ça va pas, c'est un beau conseil de fin. Angélique merci beaucoup pour cet échange.

  • Speaker #1

    Merci à toi Marie.

  • Speaker #0

    J'espère que ça t'a plu et que tu t'es sentie à l'aise.

  • Speaker #1

    C'est un plaisir pour moi de parler de ça parce que je sais que c'est pas évident pour tout le monde et on m'a déjà souvent dit comment tu fais mais Moi, j'essaye de voir les points positifs au quotidien parce que de se morfondre, ça ne sert à rien. Et puis, c'est vrai que ce n'est pas toujours facile. Il ne faut pas se le cacher. Il y a des périodes où le monsieur va être aussi extrêmement stressé. Le stress est quand même très contagieux, en truc de bionètre. Donc non, c'est toujours de ne surtout pas se laisser dépasser.

  • Speaker #0

    En tout cas, merci beaucoup. C'était vraiment chouette.

  • Speaker #1

    Merci à toi.

  • Speaker #0

    C'est ainsi que s'achève notre échange. Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à le diffuser autour de vous. Mesdames, si certains propos font écho à votre vie, ou au contraire sont bien différents de vos choix personnels et professionnels, n'hésitez pas à venir discuter avec moi dans un prochain épisode. A bientôt !

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Description

Angélique est une alsacienne bien occupée. Maman de deux enfants, elle est assistante administrative en free-lance et blogueuse culinaire passionnée, non loin de la ferme.


Fille d'agriculteurs, elle est mariée à Nicolas, un céréalier et gérant d'une entreprise de travaux agricoles.


“Où ça mène quand on sème” est un podcast agricole immersif qui dévoile les coulisses de la vie rurale et du monde paysan en donnant la parole aux femmes d’agriculteurs, qu’elles soient agricultrices elles-mêmes, éleveuses, ou qu'elles travaillent en dehors de l'exploitation agricole. À travers des témoignages agricoles intimes et authentiques, elles racontent la vie sur la ferme familiale, le quotidien, la réalité agricole, la cohabitation avec un agriculteur, et les défis spécifiques de la vie à la campagne. Chaque épisode aborde des thèmes variés : la vie de couple avec un exploitant agricole, les relations familiales agricoles, la maternité en milieu rural, la joie de vivre avec un agriculteur, l’éducation des enfants dans les campagnes, l’installation, la transmission familiale, la charge mentale, l’isolement rural, la place des femmes dans l’agriculture, la vie de couple à la ferme, l’adaptation à la vie agricole, des portraits d’agriculteurs, ou encore l’équilibre entre vie personnelle et projet agricole...


On y écoute des femmes d'éleveurs, de céréaliers, des viticulteurs, de maraîchers, des fermiers locaux, des producteurs laitiers, des femmes de la nouvelle génération agricole, des femmes agricultrices, des jeunes agriculteurs, des couples d’agriculteurs, des acteurs du territoire rural, des témoignages d’agriculteurs, des récits d’agriculteurs, des agriculteurs engagés dans une agriculture vivante et passionnée. Ces portraits de femmes rurales reflètent la diversité des fermes françaises, la transition agricole, l’agritourisme, la pluriactivité, l’agroécologie, l’agriculture durable...  Le podcast met en lumière les bonheurs et les difficultés de la vie agricole : les récoltes, la météo, les naissances, la charge de travail, l’aide à la ferme, les saisons agricoles exigeantes, les contraintes économiques, la succession d’exploitation, mais aussi la solidarité rurale, le rôle des femmes dans l'agriculture, la sororité entre épouses et conjointes d’agriculteurs, les discussions entre femmes, les difficultés des femmes d’agriculteurs, la féminité dans un milieu majoritairement masculin, la vie amoureuse à la ferme, et la résilience face aux épreuves.


“Où ça mène quand on sème” est un véritable espace d’échanges entre femmes d’agriculteurs, des femmes rurales inspirantes, un média agricole intimiste où résonnent amour et agriculture, femmes et agriculture, le quotidien et la passion pour l’agriculture, les traditions familiales et les évolutions du monde rural. C’est un podcast agricole ancré dans les réalités du terrain, qui permet de mieux comprendre ce que signifie être femme d’agriculteur aujourd’hui, découvrir le métier d’agriculteur et le monde agricole, mieux comprendre la vie à la ferme et porter la ruralité contemporaine. Un nouveau témoignage d’une femme d’agriculteur est à découvrir tous les 15 jours dans le podcast. Ce podcast est disponible sur toutes les plateformes d’écoute (Spotify, Apple Podcasts, Deezer, Google Podcasts, etc.).


Bonne écoute et bienvenue dans l’univers vivant et humain de l’agriculture au féminin !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Elles sont femmes de céréaliers, d'éleveurs, de viticulteurs, en agriculture conventionnelle, biologique, raisonnée. Elles viennent de petites, moyennes ou grandes fermes implantées sur toute la France, sont issues du monde agricole ou le découvrent jour après jour. Entre les coups de main à la ferme, la vie amoureuse et familiale, conditionnée au rythme des cultures, de la météo et des animaux, elles-mêmes salariées ou agricultrices, mères, ces femmes sont les piliers de leur conjoint agriculteur. Je m'appelle Marion. J'ai plaisir à discuter avec ces femmes et partager, témoigner, diffuser leurs choix de vie personnels et professionnels, ainsi que leurs joies et difficultés liées au monde agricole. Alors, à votre avis, où ça mène quand on s'aime ? Pour cet épisode, j'ai la chance de discuter avec Angélique. Nous venons de nous découvrir brièvement toutes les deux. Peux-tu te présenter ?

  • Speaker #1

    Alors Angélique, je suis 39 ans, je suis personnelle. Je suis très heureuse. Je suis en couple avec Nicolas depuis bientôt 12 ans, marié depuis peu, maman de deux enfants, bientôt 10 ans et 7 ans et demi.

  • Speaker #0

    Pour attaquer dans le vif du sujet, peux-tu nous présenter l'exploitation de ton mari ?

  • Speaker #1

    Alors mon mari est céréalier, principalement céréalier et il est également gérant d'une entreprise de travaux agricoles. Il fait des prestations, du semis à la préparation de sol, les moissons, tout ce genre de choses.

  • Speaker #0

    Ok. Maintenant que le contexte est posé, on va parler un peu plus de toi. D'où viens-tu initialement et as-tu grandi dans un milieu agricole ?

  • Speaker #1

    Moi, je suis Alsacienne. Je suis née en Alsace. Donc, j'ai jamais quitté l'Alsace, en fait. Je suis née dans une famille d'agriculteurs. Donc, le milieu agricole, je suis une langue toute petite. Je pense que j'étais sur un tract très, très tôt. Et j'ai toujours été entourée, en fait, d'agriculteurs, que ce soit dans la famille, que ce soit des amis. Donc, voilà.

  • Speaker #0

    Quelles études as-tu fait et dans quel but ?

  • Speaker #1

    Alors, moi, j'ai fait un bac littéraire. Ensuite, j'ai enchaîné sur un BTS assistant de direction de trilingue. J'ai toujours été très douée en langue. Du coup, j'ai un petit peu poussé ce qui était allemand en anglais. Et ensuite, j'ai travaillé dans plusieurs entreprises alsaciennes toujours. Et en 2014, j'ai décidé de me lancer à mon compte en tant qu'assistante administrative freelance.

  • Speaker #0

    Ok. Donc maintenant, tu es assistante administrative freelance. Pour quel type d'entreprise ? Quelles sont tes missions quotidiennes ?

  • Speaker #1

    Alors je fais tout ce qui est gestion administrative, ça va être de la facturation, ça va être de la gestion de ressources humaines un petit peu aussi. Je travaille principalement pour des très petites entreprises, je fais également dans le domaine médical, je travaille pour un club de médical, pour un artisan charpentier, pour une start-up dans le domaine de l'informatique. Et également la gestion administrative de l'exploitation et de l'entreprise de mon mari.

  • Speaker #0

    J'allais justement te demander si tu l'aidais un peu de ce point de vue-là, puisque c'est ton domaine d'expertise.

  • Speaker #1

    C'est moi qui fais toute la partie de gestion administrative. C'est moi qui gère vraiment tout, tout, tout, à ce niveau-là.

  • Speaker #0

    Ok. Est-ce que dans ce domaine-là, donc de l'administratif, tu peux trouver facilement du travail ? Est-ce que tu trouves ta clientèle facilement, géographiquement autour de toi ?

  • Speaker #1

    Alors, je travaille principalement pour des entreprises qui sont à proximité, géographiquement, et c'est vrai que j'ai bataillé au début. clairement parce que les clients ne viennent pas seuls. J'ai beaucoup, beaucoup prospecté. Aujourd'hui, les clients que j'ai, c'est des clients avec qui je travaille depuis plusieurs années. Ça va être des missions récurrentes. J'ai mon petit rythme, ma petite routine avec eux qui me convient très bien.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça t'arrive aussi d'aller aider un peu ton mari sur l'exploitation ou est-ce que tu restes vraiment sur la partie administrative et sur, entre guillemets, tes missions avec lui sur cette partie-là de l'exploitation ?

  • Speaker #1

    Non, ça m'arrive très, très souvent. Depuis l'époque. coup de main pour faire soit de la mécanique parce qu'il y a besoin de me faire un peu plus. En période de moisson, ça m'arrive également souvent de faire ce qu'on appelle voiture-pilote pour amener les moissonneuses d'un champ à l'autre. On m'arrive très souvent de ramener les casse-croûte aussi dans les champs, donc ce genre de petites choses. Parfois, quand il faut chercher une pièce chez le concessionnaire, c'est moi qui m'y colle. C'est vrai que j'ai vraiment adapté mon activité de freelance à l'activité de mon mari.

  • Speaker #0

    Ça te permet aussi de pouvoir gérer cet équilibre-là entre la ferme et toi, ton équilibre professionnel.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    J'ai vu aussi que tu avais une assez forte activité de créatrice de contenu puisque tu es blogueuse culinaire. Quel temps ça te prend ? Est-ce que tu as une rémunération là-dessus ? Est-ce que tu gagnes ta vie ? Ou est-ce que c'est pour ton épanouissement personnel à côté de ton travail ? Pour le moment,

  • Speaker #1

    c'est vraiment à côté. C'est vraiment quelque chose que je fais avec passion parce que j'adore cuisiner. C'est quelque chose que vraiment j'adore. C'est vraiment un petit chapitre. Pour moi, la cuisine, je réalise mes recettes et puis voilà, c'est vraiment une passion. Et de partager ces recettes sur les réseaux, donc principalement Instagram, c'est vraiment quelque chose qui me passionne. Et d'avoir mes retours en fait des personnes, c'est vraiment cet échange, cette interaction avec les gens. Et moi j'ai vraiment à cœur aussi, par ce biais là, de mettre tout ce qui est produits locaux, tout ce qui est fabriqué en France, donc j'ai vraiment à cœur de mettre tout ça en avant. Et du coup ça rejoint un petit peu le fait d'être conjointe d'agriculteurs et de me dire que voilà, si j'arrive sur les réseaux à faire connaître d'autres activités d'éleveurs, de producteurs en France, voilà, c'est ma petite participation sur les réseaux justement de mettre tout ce qui est made in France.

  • Speaker #0

    Tu es assez sensible du fait, entre guillemets, de ta situation de conjoint d'agriculteur. C'est ça. Et tu te dis que sensibiliser, un peu faire le lien aussi de la fourche à la fourchette et rappeler aux gens d'où viennent leurs produits, ça te tient aussi à cœur, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Exactement. C'est quelque chose qui me tient énormément à cœur. Et c'est vrai que je partage souvent, ne serait-ce qu'en story, les activités un peu non conjointes aussi parce que je me dis, voilà, l'agriculture, c'est ça, c'est à 22h être encore au taquet parce qu'il faut finir, parce qu'il va pleuvoir demain. et que les gens comprennent vraiment que oui le milieu agricole déjà est en danger mais que les agriculteurs ne font pas leurs arts et clairement ils font ça vraiment par passion, par vocation parce que c'est clairement un métier qu'on ne peut pas faire autrement. Moi je soutiens clairement mon mari dans cette activité-là. C'est pas toujours facile, clairement c'est pas toujours facile. Et c'est bien de parfois rappeler un petit peu aux gens qui ne sont pas du milieu tout ce que ça implique derrière.

  • Speaker #0

    C'est bien aussi de profiter un peu de ta communauté pour faire passer un peu les messages, surtout que c'est des personnes qui sont forcément sensibles aussi à ça, s'ils s'intéressent un peu au bien manger, aux recettes, etc. C'est ça. C'est chouette. Pourrais-tu un jour travailler avec ton mari sur la ferme ?

  • Speaker #1

    Alors, ne faire que ça, c'est-à-dire arrêter mon activité de freelance, de blogueuse culinaire et tout ça, et ne faire que ça, non. Clairement non, ce n'est pas possible. On a deux caractères très forts et autant je suis très impliquée. J'ai tendance peut-être également à m'effacer justement dans de grosses périodes, par exemple de moisson, à vraiment être à fond. Mais de bosser tout le temps avec lui, non, ce n'est pas un des achats.

  • Speaker #0

    Alors maintenant que nous te connaissons un peu mieux, nous allons discuter ensemble de ta vie de couple et de famille. Comment et quand as-tu connu ton mari ?

  • Speaker #1

    C'était par le biais d'amis en commun. On a commencé à discuter. Le courant est passé très vite et c'est après coup que j'ai appris qu'il était agriculteur.

  • Speaker #0

    Et justement, au moment où il t'en a parlé, qu'est-ce que tu as ressenti ? Est-ce que tu avais des craintes ou des excitations par rapport à son métier d'agriculteur ?

  • Speaker #1

    Alors pas du tout, pas du tout. Aujourd'hui avec le recul, je ne me verrais pas ne pas être dans ce milieu, c'est juste pas possible. Mais j'ai grandi là-dedans, donc c'est vrai que je ne sais pas ce que ça impliquait. Je savais les contraintes. Le premier réflexe que j'ai eu, c'est de penser à ma grand-mère, que j'ai eu le malheur de perdre quand j'avais 13 ans. Et qui me disait toujours, mais toi, tu finiras ta vie avec un agriculteur. Tu seras avec un agriculteur. Ton mari sera un agriculteur. Et moi, quand j'avais 13 ans, ben voilà, à dos, ça me passait au-dessus. Et en fait, ben non, elle avait raison. Elle avait raison. C'est la première chose à laquelle j'ai pensé, quand il m'a dit qu'il était agriculteur. Ecoute,

  • Speaker #0

    c'est pourquoi elle te disait ça ?

  • Speaker #1

    Parce qu'elle voyait que j'étais vraiment à l'aise à la ferme et que c'était ma place. Je ne pouvais pas m'éloigner de ce milieu agricole.

  • Speaker #0

    Ok. Est-ce que maintenant, vous habitez ensemble sur l'exploitation ou est-ce que vous habitez à côté ? Est-ce un choix ? Est-ce prévu pour plus tard ?

  • Speaker #1

    Non, en fait, on a rénové une grange qui était sur son exploitation parce qu'en fait, ses parents, à l'époque, faisaient de l'élevage. Sous le décès de son papa, sa maman a arrêté l'élevage. Il y avait des bâtiments vides, forcément. On a décidé de rénover une grange justement qui est sur l'exploitation, donc à côté de chez ma bain-mer.

  • Speaker #0

    Ok, vous n'êtes pas loin quand même, quoi.

  • Speaker #1

    Non, on est sur place. On est clairement sur place.

  • Speaker #0

    Est-ce que ton conjoint travaille seul sur l'exploitation ? Tu nous parlais de sa maman. Est-ce qu'elle travaille encore sur l'exploitation ? Est-ce qu'ils ont des employés ?

  • Speaker #1

    Alors, au début, quand je suis arrivée, entre guillemets, sa maman faisait tout ce qui était la partie administrative et elle l'aidait beaucoup aussi. Maintenant, elle s'efface. Elle s'est un petit peu effacée parce qu'elle a pris de l'âge aussi. Donc, il y a beaucoup de choses qu'elle ne peut plus, qu'elle ne veut plus faire non plus. Mais elle est quand même très, très présente si besoin. Après, des salariés, non. Mon conjoint travaille seul. On a bien des chauffeurs en période de moisson qui sont des amis. On a des amis qui sont énormément présents pour soutenir l'activité. Ils sont présents toute l'année dès qu'on a besoin.

  • Speaker #0

    Ok. Ta belle famille est géographiquement proche. Quels sont tes rapports avec ta belle-mère ? Est-ce que c'est ok d'être géographiquement très proche d'elle ? Et ce lien avec l'exploitation, comment est-ce que tu t'es fait aussi ta place ?

  • Speaker #1

    J'appréhendais. Mon mari a quand même vécu seul pendant quelques années avec sa maman. Je suis tout, il sait qu'il ne va pas. Et quand je suis arrivé, je me suis dit, oula ! Ça risque d'être compliqué et en fait, non, pas du tout. Elle m'a tout de suite acceptée, elle m'a tout de suite, entre guillemets, laissée ma place. Et je m'entends merveilleusement bien avec ma belle-mère. Je souhaite une belle-mère comme ça à tout le monde. C'est une perle, c'est clairement une perle.

  • Speaker #0

    Vous avez des enfants. Comment est-ce que tu as vécu l'arrivée des enfants par rapport à des périodes agricoles peut-être compliquées ou denses ? Est-ce que ton mari était présent ? Comment est-ce que tu as vécu ton post-partum ? Est-ce que tu t'es sentie seule, plutôt bien accompagnée ? Comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    Alors seule, non, parce que clairement, j'ai toujours été très bien accompagnée et entourée, surtout entourée, encore une fois, par ma famille, par ma belle-mère et par les amis. Mon aîné est né en décembre, donc pour monsieur, c'était un petit peu une période plus calme, donc il a été très présent les premiers mois. Mon fils est né en avril, c'était déjà un petit peu plus compliqué parce qu'il y avait les préparations de sol, il y avait les semis, et puis tout ce que ça impliquait, il fallait préparer les moissonneuses au vu de la moisson. Donc oui, c'était un petit peu plus compliqué avec le deuxième, mais pour autant, je ne me suis jamais sentie abandonnée ou à l'écart parce que même si mon mari n'était pas là, il y avait d'autres personnes qui étaient là et qui me soutenaient, qui m'épaulaient énormément.

  • Speaker #0

    Comment ça se passe à l'heure actuelle, votre organisation familiale vis-à-vis des enfants ?

  • Speaker #1

    C'est mon frère et ma belle-mère qui s'en occupent. énormément. Mes belles-mères sont conjointes, elles sont très présentes, elles prennent le relais quand il faut. J'ai la chance de pouvoir les déposer à l'école le matin, de les récupérer à midi, donc en général, on les gêne tous ensemble, de les redéposer à l'école à 13h et puis ensuite, la fin de journée, c'est souvent ma belle-mère qui s'en va.

  • Speaker #0

    Quelle relation entretient ton mari avec ses enfants ? Est-ce qu'il a le temps de profiter, de les voir ? Est-ce qu'il passe du temps aussi peut-être à la ferme avec eux ? Comment ça se passe ?

  • Speaker #1

    Alors ils sont énormément, ils sont très très fusionnels, autant ma grande commence à prendre un petit peu du recul par rapport à l'exploitation, même si elle est toujours très euphorique contre ces périodes de moisson, elle sait que voilà, on va d'un champ à l'autre et que ça fera un petit peu la course, c'est une période qu'elle aime beaucoup, comme moi d'ailleurs, et mon fils, alors mon fils lui, il est tout le temps, quand il n'y a pas d'école, il est tout le temps avec mon mari, pour lui l'exploitation c'est toute sa vie. C'est clairement, il a dit lui-même à la maîtresse, je viens à l'école, mais ce n'est pas ma passion, parce que moi, je vais être un vieux coutant. Du autre, c'est sept ans et demi, peut-être que ça changera, mais vu à quel point il est à fond, j'ai quand même de gros doutes que ça change.

  • Speaker #0

    Il est piqué, quoi. Oui, oui. C'est une passion qui se met. C'est chouette aussi, même pour vous, de se dire, notre fils reprendra peut-être l'exhautation. C'est chouette.

  • Speaker #1

    C'est ça, tout à fait. Il est vraiment piqué, c'est le terme.

  • Speaker #0

    OK. Et alors, du coup, à côté de cette vie de famille, comment est-ce que vous trouvez, vous, vos moments de couple ? à côté du travail à la ferme ? Est-ce que vous arrivez à vous accorder des soirées, des restaurants, des week-ends ?

  • Speaker #1

    Alors, on fait ça très rarement. On ne ressent pas forcément le besoin. Par exemple, je n'ai jamais vu demander de partir en vacances en juillet. Je sais que c'est inconnuable. On s'octroie quelques jours. Par exemple, il y a deux ans, on est partis en février en Dordogne sur un coup de tête. On part fin août en général parce que c'est la période à laquelle c'est le plus facile pour nous. Et puis, c'est quand même encore le projet scolaire, donc on n'a pas envie de priver les enfants non plus de vacances. Je ne suis jamais partie en vacances petite, mon mari non plus, et c'est vrai que ça, c'est vraiment un point qu'on ne voulait pas. C'était clair qu'il y aurait ces moments en famille. Après, les enfants savent très bien qu'il y a des périodes où papa sera moins disponible, que papa ne le verra pas pendant 24-48 heures, parce qu'il rentrera, il sera couché, il repartira, il sera encore couché. Ça, ils en sont conscients, mais pour autant, ils n'en tiennent pas vie. Ils savent que c'est la période, ils savent que c'est comme ça. Il n'y a aucun souci à ce niveau-là. pour eux et pour moi non plus d'ailleurs.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça t'arrive de partir sans lui ? Est-ce que c'est OK pour toi ? Est-ce que tu souhaiterais avoir plus de moments ? Est-ce que tu pars avec tes enfants seul par exemple ? Non.

  • Speaker #1

    Je ne peux pas concevoir de partir seul. Si partir seul ou avec les enfants, déjà mon fils ne viendrait pas avec parce qu'il ne serait pas là parce qu'il y avait des boulots. N'est-ce pas ? Ma fille, peut-être qu'elle me suivrait, mais moi je ne serais pas OK avec ça dans le sens où si je partirais seule, ce serait que monsieur serait en train de travailler. et que ce serait une grosse période. Et du coup, je me dis, ben non, en fait, moi, je me dois d'être disponible à cette période-là. Je ne vois pas être en vacances, en profiter et me dire, ben finalement, ils auraient peut-être besoin de moi. Ça, c'est vraiment quelque chose que je ne ferai jamais. Après, m'absenter des journées entières, des demi-journées, oui, mais de là à partir en vacances ou même quelques jours, c'est... Non, je pense que je ne le ferai jamais.

  • Speaker #0

    OK, ouais, ça s'entend. Je comprends très bien. Tu parlais d'amis qui vous filent des coups de main. Est-ce que vous êtes bien entouré autour de vous ? Est-ce que vous avez de la famille, des amis ? Comment est-ce que tu qualifierais votre vie sociale ?

  • Speaker #1

    Très intense. Très intense. En fait, on a énormément de moments avec les amis, des amis qu'on voit plusieurs fois par semaine, de par l'activité ou pas, des amis avec qui on s'en est arrivé, on fête Noël ensemble. C'est vraiment devenu des amis qui deviennent la famille. Au niveau famille, nos conjoints, Comme je dis, très très proche de sa maman, donc ma belle-mère est très présente. Ma famille vit un petit peu plus loin, donc c'est un petit peu plus compliqué. Mais sinon, c'est énormément les amis. On a de très très bons amis. et eux sont très très présents et nous soutiennent au fond. Et l'inverse est vrai aussi, je veux dire, on est vraiment très très soudés.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est facile de gérer cette vie sociale importante avec une activité importante à la ferme ? Toi, tes activités de freelance, de blogueuse, et puis la vie de couple, la vie de famille, comment est-ce que vous arrivez à trouver votre équilibre dans tout ça ?

  • Speaker #1

    Alors bien sûr, quand c'est des grosses périodes, donc j'en reviens par exemple à la moisson, parce que c'est vraiment ce qui est le plus gros. Quand je viens et là, ça va plus ou moins commencer. Là, c'est sûr que la vie sociale est mise entre parenthèses, encore que on a les copains qui sont là pour la moisson, donc forcément, il y a des soirées qui s'éternisent. Et c'est vrai que les sorties sont vraiment mises entre parenthèses à ces périodes-là. Et encore une fois, c'est quelque chose avec quoi je n'ai absolument aucun problème. Je sais que, par exemple, on sortira plus au mois de décembre, on fera plus de trucs ensemble en famille, au printemps, ce genre de choses. Il y a vraiment des périodes où on ne sortira pas beaucoup, parce que clairement, il n'y a pas de temps. Parce que souvent, je me retrouve seule avec les enfants. Donc, il faut donner les devoirs, il faut donner l'école, les activités extrascolaires. Donc, il y a des moments où vraiment, je suis contente de me coucher le soir.

  • Speaker #0

    Oui, oui, tu m'étonnes. Une vie très chargée, mais qui a l'air vraiment très épanouissante aussi, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, après, moi, je suis quelqu'un de... Je me calcule toujours du père actif, parce que j'ai toujours besoin d'être au niveau du père. besoin d'être occupé. Moi, je m'épanouis en tout cas dans ce milieu-là et dans cette ville.

  • Speaker #0

    Et justement, c'est une de mes dernières questions. Qu'est-ce qui, selon toi, t'épanouit chaque jour dans ta vie de femme d'agriculteur ?

  • Speaker #1

    Déjà, de vivre dans ce milieu-là, parce que vraiment, moi, je suis de la campagne. Moi, de me lever et de voir un tracteur, rien que ça, ça me rend heureuse. Alors, c'est paradoxal, parce que les périodes de moisson, je sais que c'est très compliqué, parce que je vais me retrouver seule, parce que j'ai du ventre. va finalement tout gérer pendant cette période-là. Mais en fait, c'est quelque chose de tellement gratifiant de voir ces récoltes se faire. Je pense que chaque jour, je remercie la vie d'être ce qu'elle est parce que le milieu agricole, c'est tous les jours différent, en fait, avec ses aléas, avec tout ça, en fait. C'est les aléas du monde agricole et on se lève le matin, on ne sait pas forcément ce qui va nous attendre.

  • Speaker #0

    Parfois, ce n'est pas évident à gérer non plus parce qu'il y a des choses que tu ne peux pas forcément prévoir. Non. pour vivre au jour le jour et accepter que son entourage accepte aussi qu'on dise peut-être, peut-être pas on verra, on ne sait pas on apprend un peu à vivre au jour le jour ça peut correspondre à certains mais ça peut être plus compliqué aussi pour d'autres je pense Est-ce que tu aurais un conseil à partager avec une autre femme d'agriculteur qui nous écoute ?

  • Speaker #1

    On a plein le fait d'être isolée surtout de toujours bien s'entourer de l'attention de la conscience tout le temps ça c'est très très très important je pense parce qu'on peut vite se sentir seule moi j'avais vraiment besoin Garder une activité professionnelle, c'était vraiment quelque chose qui était impératif pour moi. Même si ce n'est pas tous les jours facile de tout gérer, de toujours être bien entouré, nous avons la chance d'être extrêmement bien entouré. C'est ça, je pense, l'un des points principaux et surtout de communiquer, beaucoup communiquer. De dire si on a quelque chose qui nous frustre. Parce que voilà, ce n'est pas un milieu évident. Surtout ne pas se garder en soi des rancœurs.

  • Speaker #0

    Ok, je pense que c'est une très belle conclusion. communiquer c'est pas toujours évident avec quelqu'un qui est parfois absent etc, trouver ces petits moments et ces moyens de communication les plus efficaces pour se dire les choses, pour oser dire quand ça va, quand ça va pas, c'est un beau conseil de fin. Angélique merci beaucoup pour cet échange.

  • Speaker #1

    Merci à toi Marie.

  • Speaker #0

    J'espère que ça t'a plu et que tu t'es sentie à l'aise.

  • Speaker #1

    C'est un plaisir pour moi de parler de ça parce que je sais que c'est pas évident pour tout le monde et on m'a déjà souvent dit comment tu fais mais Moi, j'essaye de voir les points positifs au quotidien parce que de se morfondre, ça ne sert à rien. Et puis, c'est vrai que ce n'est pas toujours facile. Il ne faut pas se le cacher. Il y a des périodes où le monsieur va être aussi extrêmement stressé. Le stress est quand même très contagieux, en truc de bionètre. Donc non, c'est toujours de ne surtout pas se laisser dépasser.

  • Speaker #0

    En tout cas, merci beaucoup. C'était vraiment chouette.

  • Speaker #1

    Merci à toi.

  • Speaker #0

    C'est ainsi que s'achève notre échange. Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à le diffuser autour de vous. Mesdames, si certains propos font écho à votre vie, ou au contraire sont bien différents de vos choix personnels et professionnels, n'hésitez pas à venir discuter avec moi dans un prochain épisode. A bientôt !

Description

Angélique est une alsacienne bien occupée. Maman de deux enfants, elle est assistante administrative en free-lance et blogueuse culinaire passionnée, non loin de la ferme.


Fille d'agriculteurs, elle est mariée à Nicolas, un céréalier et gérant d'une entreprise de travaux agricoles.


“Où ça mène quand on sème” est un podcast agricole immersif qui dévoile les coulisses de la vie rurale et du monde paysan en donnant la parole aux femmes d’agriculteurs, qu’elles soient agricultrices elles-mêmes, éleveuses, ou qu'elles travaillent en dehors de l'exploitation agricole. À travers des témoignages agricoles intimes et authentiques, elles racontent la vie sur la ferme familiale, le quotidien, la réalité agricole, la cohabitation avec un agriculteur, et les défis spécifiques de la vie à la campagne. Chaque épisode aborde des thèmes variés : la vie de couple avec un exploitant agricole, les relations familiales agricoles, la maternité en milieu rural, la joie de vivre avec un agriculteur, l’éducation des enfants dans les campagnes, l’installation, la transmission familiale, la charge mentale, l’isolement rural, la place des femmes dans l’agriculture, la vie de couple à la ferme, l’adaptation à la vie agricole, des portraits d’agriculteurs, ou encore l’équilibre entre vie personnelle et projet agricole...


On y écoute des femmes d'éleveurs, de céréaliers, des viticulteurs, de maraîchers, des fermiers locaux, des producteurs laitiers, des femmes de la nouvelle génération agricole, des femmes agricultrices, des jeunes agriculteurs, des couples d’agriculteurs, des acteurs du territoire rural, des témoignages d’agriculteurs, des récits d’agriculteurs, des agriculteurs engagés dans une agriculture vivante et passionnée. Ces portraits de femmes rurales reflètent la diversité des fermes françaises, la transition agricole, l’agritourisme, la pluriactivité, l’agroécologie, l’agriculture durable...  Le podcast met en lumière les bonheurs et les difficultés de la vie agricole : les récoltes, la météo, les naissances, la charge de travail, l’aide à la ferme, les saisons agricoles exigeantes, les contraintes économiques, la succession d’exploitation, mais aussi la solidarité rurale, le rôle des femmes dans l'agriculture, la sororité entre épouses et conjointes d’agriculteurs, les discussions entre femmes, les difficultés des femmes d’agriculteurs, la féminité dans un milieu majoritairement masculin, la vie amoureuse à la ferme, et la résilience face aux épreuves.


“Où ça mène quand on sème” est un véritable espace d’échanges entre femmes d’agriculteurs, des femmes rurales inspirantes, un média agricole intimiste où résonnent amour et agriculture, femmes et agriculture, le quotidien et la passion pour l’agriculture, les traditions familiales et les évolutions du monde rural. C’est un podcast agricole ancré dans les réalités du terrain, qui permet de mieux comprendre ce que signifie être femme d’agriculteur aujourd’hui, découvrir le métier d’agriculteur et le monde agricole, mieux comprendre la vie à la ferme et porter la ruralité contemporaine. Un nouveau témoignage d’une femme d’agriculteur est à découvrir tous les 15 jours dans le podcast. Ce podcast est disponible sur toutes les plateformes d’écoute (Spotify, Apple Podcasts, Deezer, Google Podcasts, etc.).


Bonne écoute et bienvenue dans l’univers vivant et humain de l’agriculture au féminin !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Elles sont femmes de céréaliers, d'éleveurs, de viticulteurs, en agriculture conventionnelle, biologique, raisonnée. Elles viennent de petites, moyennes ou grandes fermes implantées sur toute la France, sont issues du monde agricole ou le découvrent jour après jour. Entre les coups de main à la ferme, la vie amoureuse et familiale, conditionnée au rythme des cultures, de la météo et des animaux, elles-mêmes salariées ou agricultrices, mères, ces femmes sont les piliers de leur conjoint agriculteur. Je m'appelle Marion. J'ai plaisir à discuter avec ces femmes et partager, témoigner, diffuser leurs choix de vie personnels et professionnels, ainsi que leurs joies et difficultés liées au monde agricole. Alors, à votre avis, où ça mène quand on s'aime ? Pour cet épisode, j'ai la chance de discuter avec Angélique. Nous venons de nous découvrir brièvement toutes les deux. Peux-tu te présenter ?

  • Speaker #1

    Alors Angélique, je suis 39 ans, je suis personnelle. Je suis très heureuse. Je suis en couple avec Nicolas depuis bientôt 12 ans, marié depuis peu, maman de deux enfants, bientôt 10 ans et 7 ans et demi.

  • Speaker #0

    Pour attaquer dans le vif du sujet, peux-tu nous présenter l'exploitation de ton mari ?

  • Speaker #1

    Alors mon mari est céréalier, principalement céréalier et il est également gérant d'une entreprise de travaux agricoles. Il fait des prestations, du semis à la préparation de sol, les moissons, tout ce genre de choses.

  • Speaker #0

    Ok. Maintenant que le contexte est posé, on va parler un peu plus de toi. D'où viens-tu initialement et as-tu grandi dans un milieu agricole ?

  • Speaker #1

    Moi, je suis Alsacienne. Je suis née en Alsace. Donc, j'ai jamais quitté l'Alsace, en fait. Je suis née dans une famille d'agriculteurs. Donc, le milieu agricole, je suis une langue toute petite. Je pense que j'étais sur un tract très, très tôt. Et j'ai toujours été entourée, en fait, d'agriculteurs, que ce soit dans la famille, que ce soit des amis. Donc, voilà.

  • Speaker #0

    Quelles études as-tu fait et dans quel but ?

  • Speaker #1

    Alors, moi, j'ai fait un bac littéraire. Ensuite, j'ai enchaîné sur un BTS assistant de direction de trilingue. J'ai toujours été très douée en langue. Du coup, j'ai un petit peu poussé ce qui était allemand en anglais. Et ensuite, j'ai travaillé dans plusieurs entreprises alsaciennes toujours. Et en 2014, j'ai décidé de me lancer à mon compte en tant qu'assistante administrative freelance.

  • Speaker #0

    Ok. Donc maintenant, tu es assistante administrative freelance. Pour quel type d'entreprise ? Quelles sont tes missions quotidiennes ?

  • Speaker #1

    Alors je fais tout ce qui est gestion administrative, ça va être de la facturation, ça va être de la gestion de ressources humaines un petit peu aussi. Je travaille principalement pour des très petites entreprises, je fais également dans le domaine médical, je travaille pour un club de médical, pour un artisan charpentier, pour une start-up dans le domaine de l'informatique. Et également la gestion administrative de l'exploitation et de l'entreprise de mon mari.

  • Speaker #0

    J'allais justement te demander si tu l'aidais un peu de ce point de vue-là, puisque c'est ton domaine d'expertise.

  • Speaker #1

    C'est moi qui fais toute la partie de gestion administrative. C'est moi qui gère vraiment tout, tout, tout, à ce niveau-là.

  • Speaker #0

    Ok. Est-ce que dans ce domaine-là, donc de l'administratif, tu peux trouver facilement du travail ? Est-ce que tu trouves ta clientèle facilement, géographiquement autour de toi ?

  • Speaker #1

    Alors, je travaille principalement pour des entreprises qui sont à proximité, géographiquement, et c'est vrai que j'ai bataillé au début. clairement parce que les clients ne viennent pas seuls. J'ai beaucoup, beaucoup prospecté. Aujourd'hui, les clients que j'ai, c'est des clients avec qui je travaille depuis plusieurs années. Ça va être des missions récurrentes. J'ai mon petit rythme, ma petite routine avec eux qui me convient très bien.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça t'arrive aussi d'aller aider un peu ton mari sur l'exploitation ou est-ce que tu restes vraiment sur la partie administrative et sur, entre guillemets, tes missions avec lui sur cette partie-là de l'exploitation ?

  • Speaker #1

    Non, ça m'arrive très, très souvent. Depuis l'époque. coup de main pour faire soit de la mécanique parce qu'il y a besoin de me faire un peu plus. En période de moisson, ça m'arrive également souvent de faire ce qu'on appelle voiture-pilote pour amener les moissonneuses d'un champ à l'autre. On m'arrive très souvent de ramener les casse-croûte aussi dans les champs, donc ce genre de petites choses. Parfois, quand il faut chercher une pièce chez le concessionnaire, c'est moi qui m'y colle. C'est vrai que j'ai vraiment adapté mon activité de freelance à l'activité de mon mari.

  • Speaker #0

    Ça te permet aussi de pouvoir gérer cet équilibre-là entre la ferme et toi, ton équilibre professionnel.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    J'ai vu aussi que tu avais une assez forte activité de créatrice de contenu puisque tu es blogueuse culinaire. Quel temps ça te prend ? Est-ce que tu as une rémunération là-dessus ? Est-ce que tu gagnes ta vie ? Ou est-ce que c'est pour ton épanouissement personnel à côté de ton travail ? Pour le moment,

  • Speaker #1

    c'est vraiment à côté. C'est vraiment quelque chose que je fais avec passion parce que j'adore cuisiner. C'est quelque chose que vraiment j'adore. C'est vraiment un petit chapitre. Pour moi, la cuisine, je réalise mes recettes et puis voilà, c'est vraiment une passion. Et de partager ces recettes sur les réseaux, donc principalement Instagram, c'est vraiment quelque chose qui me passionne. Et d'avoir mes retours en fait des personnes, c'est vraiment cet échange, cette interaction avec les gens. Et moi j'ai vraiment à cœur aussi, par ce biais là, de mettre tout ce qui est produits locaux, tout ce qui est fabriqué en France, donc j'ai vraiment à cœur de mettre tout ça en avant. Et du coup ça rejoint un petit peu le fait d'être conjointe d'agriculteurs et de me dire que voilà, si j'arrive sur les réseaux à faire connaître d'autres activités d'éleveurs, de producteurs en France, voilà, c'est ma petite participation sur les réseaux justement de mettre tout ce qui est made in France.

  • Speaker #0

    Tu es assez sensible du fait, entre guillemets, de ta situation de conjoint d'agriculteur. C'est ça. Et tu te dis que sensibiliser, un peu faire le lien aussi de la fourche à la fourchette et rappeler aux gens d'où viennent leurs produits, ça te tient aussi à cœur, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Exactement. C'est quelque chose qui me tient énormément à cœur. Et c'est vrai que je partage souvent, ne serait-ce qu'en story, les activités un peu non conjointes aussi parce que je me dis, voilà, l'agriculture, c'est ça, c'est à 22h être encore au taquet parce qu'il faut finir, parce qu'il va pleuvoir demain. et que les gens comprennent vraiment que oui le milieu agricole déjà est en danger mais que les agriculteurs ne font pas leurs arts et clairement ils font ça vraiment par passion, par vocation parce que c'est clairement un métier qu'on ne peut pas faire autrement. Moi je soutiens clairement mon mari dans cette activité-là. C'est pas toujours facile, clairement c'est pas toujours facile. Et c'est bien de parfois rappeler un petit peu aux gens qui ne sont pas du milieu tout ce que ça implique derrière.

  • Speaker #0

    C'est bien aussi de profiter un peu de ta communauté pour faire passer un peu les messages, surtout que c'est des personnes qui sont forcément sensibles aussi à ça, s'ils s'intéressent un peu au bien manger, aux recettes, etc. C'est ça. C'est chouette. Pourrais-tu un jour travailler avec ton mari sur la ferme ?

  • Speaker #1

    Alors, ne faire que ça, c'est-à-dire arrêter mon activité de freelance, de blogueuse culinaire et tout ça, et ne faire que ça, non. Clairement non, ce n'est pas possible. On a deux caractères très forts et autant je suis très impliquée. J'ai tendance peut-être également à m'effacer justement dans de grosses périodes, par exemple de moisson, à vraiment être à fond. Mais de bosser tout le temps avec lui, non, ce n'est pas un des achats.

  • Speaker #0

    Alors maintenant que nous te connaissons un peu mieux, nous allons discuter ensemble de ta vie de couple et de famille. Comment et quand as-tu connu ton mari ?

  • Speaker #1

    C'était par le biais d'amis en commun. On a commencé à discuter. Le courant est passé très vite et c'est après coup que j'ai appris qu'il était agriculteur.

  • Speaker #0

    Et justement, au moment où il t'en a parlé, qu'est-ce que tu as ressenti ? Est-ce que tu avais des craintes ou des excitations par rapport à son métier d'agriculteur ?

  • Speaker #1

    Alors pas du tout, pas du tout. Aujourd'hui avec le recul, je ne me verrais pas ne pas être dans ce milieu, c'est juste pas possible. Mais j'ai grandi là-dedans, donc c'est vrai que je ne sais pas ce que ça impliquait. Je savais les contraintes. Le premier réflexe que j'ai eu, c'est de penser à ma grand-mère, que j'ai eu le malheur de perdre quand j'avais 13 ans. Et qui me disait toujours, mais toi, tu finiras ta vie avec un agriculteur. Tu seras avec un agriculteur. Ton mari sera un agriculteur. Et moi, quand j'avais 13 ans, ben voilà, à dos, ça me passait au-dessus. Et en fait, ben non, elle avait raison. Elle avait raison. C'est la première chose à laquelle j'ai pensé, quand il m'a dit qu'il était agriculteur. Ecoute,

  • Speaker #0

    c'est pourquoi elle te disait ça ?

  • Speaker #1

    Parce qu'elle voyait que j'étais vraiment à l'aise à la ferme et que c'était ma place. Je ne pouvais pas m'éloigner de ce milieu agricole.

  • Speaker #0

    Ok. Est-ce que maintenant, vous habitez ensemble sur l'exploitation ou est-ce que vous habitez à côté ? Est-ce un choix ? Est-ce prévu pour plus tard ?

  • Speaker #1

    Non, en fait, on a rénové une grange qui était sur son exploitation parce qu'en fait, ses parents, à l'époque, faisaient de l'élevage. Sous le décès de son papa, sa maman a arrêté l'élevage. Il y avait des bâtiments vides, forcément. On a décidé de rénover une grange justement qui est sur l'exploitation, donc à côté de chez ma bain-mer.

  • Speaker #0

    Ok, vous n'êtes pas loin quand même, quoi.

  • Speaker #1

    Non, on est sur place. On est clairement sur place.

  • Speaker #0

    Est-ce que ton conjoint travaille seul sur l'exploitation ? Tu nous parlais de sa maman. Est-ce qu'elle travaille encore sur l'exploitation ? Est-ce qu'ils ont des employés ?

  • Speaker #1

    Alors, au début, quand je suis arrivée, entre guillemets, sa maman faisait tout ce qui était la partie administrative et elle l'aidait beaucoup aussi. Maintenant, elle s'efface. Elle s'est un petit peu effacée parce qu'elle a pris de l'âge aussi. Donc, il y a beaucoup de choses qu'elle ne peut plus, qu'elle ne veut plus faire non plus. Mais elle est quand même très, très présente si besoin. Après, des salariés, non. Mon conjoint travaille seul. On a bien des chauffeurs en période de moisson qui sont des amis. On a des amis qui sont énormément présents pour soutenir l'activité. Ils sont présents toute l'année dès qu'on a besoin.

  • Speaker #0

    Ok. Ta belle famille est géographiquement proche. Quels sont tes rapports avec ta belle-mère ? Est-ce que c'est ok d'être géographiquement très proche d'elle ? Et ce lien avec l'exploitation, comment est-ce que tu t'es fait aussi ta place ?

  • Speaker #1

    J'appréhendais. Mon mari a quand même vécu seul pendant quelques années avec sa maman. Je suis tout, il sait qu'il ne va pas. Et quand je suis arrivé, je me suis dit, oula ! Ça risque d'être compliqué et en fait, non, pas du tout. Elle m'a tout de suite acceptée, elle m'a tout de suite, entre guillemets, laissée ma place. Et je m'entends merveilleusement bien avec ma belle-mère. Je souhaite une belle-mère comme ça à tout le monde. C'est une perle, c'est clairement une perle.

  • Speaker #0

    Vous avez des enfants. Comment est-ce que tu as vécu l'arrivée des enfants par rapport à des périodes agricoles peut-être compliquées ou denses ? Est-ce que ton mari était présent ? Comment est-ce que tu as vécu ton post-partum ? Est-ce que tu t'es sentie seule, plutôt bien accompagnée ? Comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    Alors seule, non, parce que clairement, j'ai toujours été très bien accompagnée et entourée, surtout entourée, encore une fois, par ma famille, par ma belle-mère et par les amis. Mon aîné est né en décembre, donc pour monsieur, c'était un petit peu une période plus calme, donc il a été très présent les premiers mois. Mon fils est né en avril, c'était déjà un petit peu plus compliqué parce qu'il y avait les préparations de sol, il y avait les semis, et puis tout ce que ça impliquait, il fallait préparer les moissonneuses au vu de la moisson. Donc oui, c'était un petit peu plus compliqué avec le deuxième, mais pour autant, je ne me suis jamais sentie abandonnée ou à l'écart parce que même si mon mari n'était pas là, il y avait d'autres personnes qui étaient là et qui me soutenaient, qui m'épaulaient énormément.

  • Speaker #0

    Comment ça se passe à l'heure actuelle, votre organisation familiale vis-à-vis des enfants ?

  • Speaker #1

    C'est mon frère et ma belle-mère qui s'en occupent. énormément. Mes belles-mères sont conjointes, elles sont très présentes, elles prennent le relais quand il faut. J'ai la chance de pouvoir les déposer à l'école le matin, de les récupérer à midi, donc en général, on les gêne tous ensemble, de les redéposer à l'école à 13h et puis ensuite, la fin de journée, c'est souvent ma belle-mère qui s'en va.

  • Speaker #0

    Quelle relation entretient ton mari avec ses enfants ? Est-ce qu'il a le temps de profiter, de les voir ? Est-ce qu'il passe du temps aussi peut-être à la ferme avec eux ? Comment ça se passe ?

  • Speaker #1

    Alors ils sont énormément, ils sont très très fusionnels, autant ma grande commence à prendre un petit peu du recul par rapport à l'exploitation, même si elle est toujours très euphorique contre ces périodes de moisson, elle sait que voilà, on va d'un champ à l'autre et que ça fera un petit peu la course, c'est une période qu'elle aime beaucoup, comme moi d'ailleurs, et mon fils, alors mon fils lui, il est tout le temps, quand il n'y a pas d'école, il est tout le temps avec mon mari, pour lui l'exploitation c'est toute sa vie. C'est clairement, il a dit lui-même à la maîtresse, je viens à l'école, mais ce n'est pas ma passion, parce que moi, je vais être un vieux coutant. Du autre, c'est sept ans et demi, peut-être que ça changera, mais vu à quel point il est à fond, j'ai quand même de gros doutes que ça change.

  • Speaker #0

    Il est piqué, quoi. Oui, oui. C'est une passion qui se met. C'est chouette aussi, même pour vous, de se dire, notre fils reprendra peut-être l'exhautation. C'est chouette.

  • Speaker #1

    C'est ça, tout à fait. Il est vraiment piqué, c'est le terme.

  • Speaker #0

    OK. Et alors, du coup, à côté de cette vie de famille, comment est-ce que vous trouvez, vous, vos moments de couple ? à côté du travail à la ferme ? Est-ce que vous arrivez à vous accorder des soirées, des restaurants, des week-ends ?

  • Speaker #1

    Alors, on fait ça très rarement. On ne ressent pas forcément le besoin. Par exemple, je n'ai jamais vu demander de partir en vacances en juillet. Je sais que c'est inconnuable. On s'octroie quelques jours. Par exemple, il y a deux ans, on est partis en février en Dordogne sur un coup de tête. On part fin août en général parce que c'est la période à laquelle c'est le plus facile pour nous. Et puis, c'est quand même encore le projet scolaire, donc on n'a pas envie de priver les enfants non plus de vacances. Je ne suis jamais partie en vacances petite, mon mari non plus, et c'est vrai que ça, c'est vraiment un point qu'on ne voulait pas. C'était clair qu'il y aurait ces moments en famille. Après, les enfants savent très bien qu'il y a des périodes où papa sera moins disponible, que papa ne le verra pas pendant 24-48 heures, parce qu'il rentrera, il sera couché, il repartira, il sera encore couché. Ça, ils en sont conscients, mais pour autant, ils n'en tiennent pas vie. Ils savent que c'est la période, ils savent que c'est comme ça. Il n'y a aucun souci à ce niveau-là. pour eux et pour moi non plus d'ailleurs.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça t'arrive de partir sans lui ? Est-ce que c'est OK pour toi ? Est-ce que tu souhaiterais avoir plus de moments ? Est-ce que tu pars avec tes enfants seul par exemple ? Non.

  • Speaker #1

    Je ne peux pas concevoir de partir seul. Si partir seul ou avec les enfants, déjà mon fils ne viendrait pas avec parce qu'il ne serait pas là parce qu'il y avait des boulots. N'est-ce pas ? Ma fille, peut-être qu'elle me suivrait, mais moi je ne serais pas OK avec ça dans le sens où si je partirais seule, ce serait que monsieur serait en train de travailler. et que ce serait une grosse période. Et du coup, je me dis, ben non, en fait, moi, je me dois d'être disponible à cette période-là. Je ne vois pas être en vacances, en profiter et me dire, ben finalement, ils auraient peut-être besoin de moi. Ça, c'est vraiment quelque chose que je ne ferai jamais. Après, m'absenter des journées entières, des demi-journées, oui, mais de là à partir en vacances ou même quelques jours, c'est... Non, je pense que je ne le ferai jamais.

  • Speaker #0

    OK, ouais, ça s'entend. Je comprends très bien. Tu parlais d'amis qui vous filent des coups de main. Est-ce que vous êtes bien entouré autour de vous ? Est-ce que vous avez de la famille, des amis ? Comment est-ce que tu qualifierais votre vie sociale ?

  • Speaker #1

    Très intense. Très intense. En fait, on a énormément de moments avec les amis, des amis qu'on voit plusieurs fois par semaine, de par l'activité ou pas, des amis avec qui on s'en est arrivé, on fête Noël ensemble. C'est vraiment devenu des amis qui deviennent la famille. Au niveau famille, nos conjoints, Comme je dis, très très proche de sa maman, donc ma belle-mère est très présente. Ma famille vit un petit peu plus loin, donc c'est un petit peu plus compliqué. Mais sinon, c'est énormément les amis. On a de très très bons amis. et eux sont très très présents et nous soutiennent au fond. Et l'inverse est vrai aussi, je veux dire, on est vraiment très très soudés.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est facile de gérer cette vie sociale importante avec une activité importante à la ferme ? Toi, tes activités de freelance, de blogueuse, et puis la vie de couple, la vie de famille, comment est-ce que vous arrivez à trouver votre équilibre dans tout ça ?

  • Speaker #1

    Alors bien sûr, quand c'est des grosses périodes, donc j'en reviens par exemple à la moisson, parce que c'est vraiment ce qui est le plus gros. Quand je viens et là, ça va plus ou moins commencer. Là, c'est sûr que la vie sociale est mise entre parenthèses, encore que on a les copains qui sont là pour la moisson, donc forcément, il y a des soirées qui s'éternisent. Et c'est vrai que les sorties sont vraiment mises entre parenthèses à ces périodes-là. Et encore une fois, c'est quelque chose avec quoi je n'ai absolument aucun problème. Je sais que, par exemple, on sortira plus au mois de décembre, on fera plus de trucs ensemble en famille, au printemps, ce genre de choses. Il y a vraiment des périodes où on ne sortira pas beaucoup, parce que clairement, il n'y a pas de temps. Parce que souvent, je me retrouve seule avec les enfants. Donc, il faut donner les devoirs, il faut donner l'école, les activités extrascolaires. Donc, il y a des moments où vraiment, je suis contente de me coucher le soir.

  • Speaker #0

    Oui, oui, tu m'étonnes. Une vie très chargée, mais qui a l'air vraiment très épanouissante aussi, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, après, moi, je suis quelqu'un de... Je me calcule toujours du père actif, parce que j'ai toujours besoin d'être au niveau du père. besoin d'être occupé. Moi, je m'épanouis en tout cas dans ce milieu-là et dans cette ville.

  • Speaker #0

    Et justement, c'est une de mes dernières questions. Qu'est-ce qui, selon toi, t'épanouit chaque jour dans ta vie de femme d'agriculteur ?

  • Speaker #1

    Déjà, de vivre dans ce milieu-là, parce que vraiment, moi, je suis de la campagne. Moi, de me lever et de voir un tracteur, rien que ça, ça me rend heureuse. Alors, c'est paradoxal, parce que les périodes de moisson, je sais que c'est très compliqué, parce que je vais me retrouver seule, parce que j'ai du ventre. va finalement tout gérer pendant cette période-là. Mais en fait, c'est quelque chose de tellement gratifiant de voir ces récoltes se faire. Je pense que chaque jour, je remercie la vie d'être ce qu'elle est parce que le milieu agricole, c'est tous les jours différent, en fait, avec ses aléas, avec tout ça, en fait. C'est les aléas du monde agricole et on se lève le matin, on ne sait pas forcément ce qui va nous attendre.

  • Speaker #0

    Parfois, ce n'est pas évident à gérer non plus parce qu'il y a des choses que tu ne peux pas forcément prévoir. Non. pour vivre au jour le jour et accepter que son entourage accepte aussi qu'on dise peut-être, peut-être pas on verra, on ne sait pas on apprend un peu à vivre au jour le jour ça peut correspondre à certains mais ça peut être plus compliqué aussi pour d'autres je pense Est-ce que tu aurais un conseil à partager avec une autre femme d'agriculteur qui nous écoute ?

  • Speaker #1

    On a plein le fait d'être isolée surtout de toujours bien s'entourer de l'attention de la conscience tout le temps ça c'est très très très important je pense parce qu'on peut vite se sentir seule moi j'avais vraiment besoin Garder une activité professionnelle, c'était vraiment quelque chose qui était impératif pour moi. Même si ce n'est pas tous les jours facile de tout gérer, de toujours être bien entouré, nous avons la chance d'être extrêmement bien entouré. C'est ça, je pense, l'un des points principaux et surtout de communiquer, beaucoup communiquer. De dire si on a quelque chose qui nous frustre. Parce que voilà, ce n'est pas un milieu évident. Surtout ne pas se garder en soi des rancœurs.

  • Speaker #0

    Ok, je pense que c'est une très belle conclusion. communiquer c'est pas toujours évident avec quelqu'un qui est parfois absent etc, trouver ces petits moments et ces moyens de communication les plus efficaces pour se dire les choses, pour oser dire quand ça va, quand ça va pas, c'est un beau conseil de fin. Angélique merci beaucoup pour cet échange.

  • Speaker #1

    Merci à toi Marie.

  • Speaker #0

    J'espère que ça t'a plu et que tu t'es sentie à l'aise.

  • Speaker #1

    C'est un plaisir pour moi de parler de ça parce que je sais que c'est pas évident pour tout le monde et on m'a déjà souvent dit comment tu fais mais Moi, j'essaye de voir les points positifs au quotidien parce que de se morfondre, ça ne sert à rien. Et puis, c'est vrai que ce n'est pas toujours facile. Il ne faut pas se le cacher. Il y a des périodes où le monsieur va être aussi extrêmement stressé. Le stress est quand même très contagieux, en truc de bionètre. Donc non, c'est toujours de ne surtout pas se laisser dépasser.

  • Speaker #0

    En tout cas, merci beaucoup. C'était vraiment chouette.

  • Speaker #1

    Merci à toi.

  • Speaker #0

    C'est ainsi que s'achève notre échange. Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à le diffuser autour de vous. Mesdames, si certains propos font écho à votre vie, ou au contraire sont bien différents de vos choix personnels et professionnels, n'hésitez pas à venir discuter avec moi dans un prochain épisode. A bientôt !

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