Description
Tu restes longtemps assis par terre, en tailleur au milieu de cette pièce, à regarder le papier peint panoramique ouvrant en le couvrant, le cyclorama d’une petite scène de théâtre occupant le mur du fond. Délimitée par la surélévation d’une estrade couleur menthe à l’eau ornée à la ceinture d’une frise de rinceaux, et le ciel amandé d’un rideau à deux évolutions jumelées, monté sur patience et manœuvré à la française, elle enserre comme un secret l’hétérotopie d’une îléité aux crépuscules bleus. On pénètre dans cette salle comme on le ferait de la Cité d’Émeraude, en passant sous une arche de même coloris, en accolade plat dont l’ascension s’accompagne d’ornements stuqués à la forme végétale, simulant la luxuriance d’un jardin où ne nous dépasserions pas la hauteur du brin d’herbe. Un rideau de velours opalin maintenu à l’italienne de part et d’autre de l’arche, autorise l’entrevue d’une pièce bordée de fenêtres hautes sur la gauche, et de miroirs à l’égale envergure sur la droite. Un parquet Versailles de bois blond, un plafond blanc paré de frises de végétations peintes, et mis en gravité par la suspension d’un imposant lustre de cristal jouant de la lumière, parfont le faste de cette alcôve fantasmée de la Bavière. Alignées le long des fenêtres, des barres de danse tracent comme une ligne de fuite au paysage exotique dont la contemplation t’absorbe. Il y a, dans l’azur de sa perspective atmosphérique, comme la houle d’un murmure dans lequel l’angoisse se résorbe.
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