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#9 – Jetez-vous dans le goalball avec Gwendoline Matos cover
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PAR Amour du sport !

#9 – Jetez-vous dans le goalball avec Gwendoline Matos

#9 – Jetez-vous dans le goalball avec Gwendoline Matos

14min |24/07/2024
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PAR Amour du sport !

#9 – Jetez-vous dans le goalball avec Gwendoline Matos

#9 – Jetez-vous dans le goalball avec Gwendoline Matos

14min |24/07/2024
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Description

« Oui le ballon fait mal », sourit Gwendoline Matos. Et on comprend pourquoi. Il pèse 1,250 kg, deux fois plus qu’un ballon de basket ! Et il est catapulté à la main d’un côté à l’autre du terrain à plus de 60 km/h ! Six athlètes s’affrontent à trois contre trois et tentent de marquer dans un but plus large que celui du football. Il y a donc trois attaquants contre trois défenseurs qui sont comme des gardiens de but. En prime, après avoir défendu, vous n’avez que dix secondes pour vous relever et tirer à votre tour. Mais ce n’est pas fini… les six athlètes sont tous mal-voyants ou non-voyants ! Comment font-ils ? Gwendoline Matos décrypte sa discipline apparue aux Jeux en 1976.

 

Les épreuves de goalball aux Jeux de Paris 2024 ont lieu du 29 août au 5 septembre à l’Arena Paris Sud.


PAR Amour du sport est un podcast de Paris 2024 de 22 épisodes, soit un épisode par discipline présente aux Jeux Paralympiques de Paris 2024. Chaque sport, son histoire, ses règles, le niveau de performance qu’il requiert, est raconté à travers le parcours d’une ou d’un athlète. Les épisodes sont publiés dans l’ordre de l’apparition des sports aux Jeux Paralympiques d’été depuis la première édition à Rome en 1960. A l’époque, il y n’avait que huit disciplines en compétition, six d’entre elles sont toujours présentes : le Para athlétisme, la Para natation, l’Escrime fauteuil, le Basket fauteuil, le Para tir à l’arc et le Para tennis de table.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Le Goulboul, c'est l'unique sport collectif féminin paralympique spécialisé pour les malvoyants et non-voyants. On se joue à 3 contre 3 sur un terrain de volet et on joue avec un ballon qui fait 1,250 kg, de la taille d'un ballon de basket et à l'intérieur il y a des grelots. On est tous attaquants et défenseurs et l'objectif c'est de marquer dans le camp adverse. C'est un sport qui permet de... pouvoir être une sportive à part entière, d'oublier mon handicap. On est vraiment concentré sur l'attaque, la défense, sur le jeu en lui-même, la compétition et il n'y a plus rien autour.

  • Speaker #1

    Six athlètes dans une bulle, un silence total. Lunettes opaques fichées sur les yeux pour égaliser les handicaps et un ballon deux fois plus lourd que celui du basket. Un ballon expédié à la main, d'un côté à l'autre du terrain, pour marquer dans des cages d'un mètre trente de haut et de neuf mètres de large, plus large donc que celle du football. Gwendoline Matos est internationale française de goalball depuis 2017. À 30 ans, la franc-comtoise participe année après année à l'édification de la maison tricolore. Lors des Mondiaux 2022, les premiers pour les Bleus, la France termine douzième. Les progrès sont incontestables. Je m'appelle Ludivine Munoz, nageuse. J'ai remporté 12 médailles aux Jeux Paralympiques. Aujourd'hui, avec Roland Richard, mon acolyte journaliste, on vous raconte donc le goalball à travers l'histoire de Gwendoline Matos.

  • Speaker #2

    Avant toute chose, Ludivine, il faut peut-être dire à celles et ceux qui nous écoutent que le goalball est sans équivalent olympique. C'est la seule discipline présente aux Jeux Paralympiques, avec la boccia, dans ce cas. Ça n'a pas aidé à sa médiatisation. Pourtant, la pratique voit le jour dès 1946. L'Autrichien Hans Lorenzen et l'Allemand Sepp Rindle veulent ainsi favoriser la rééducation des vétérans de guerre aveugles. Les deux décennies suivantes voient le goalball devenir un sport de compétition et il fait logiquement son entrée au jeu en 1976 à Toronto. En finale, l'Autriche domine l'Allemagne de l'Ouest. Cinq ans plus tard, en 1981, la Fédération internationale des sports pour personnes aveugles, l'IBSA, est fondée et prend en charge la gouvernance du goalball. La discipline se structure, s'internationalise et les Jeux de Stockmanville en 1984 sont le lieu d'un premier tournoi paralympique féminin remporté par les Etats-Unis, tout comme chez les Messieurs.

  • Speaker #1

    Si on vous dit international, c'est qu'à Tokyo, il y a trois ans, il y avait quatre zones géographiques sur les podiums. Amérique du Sud, Asie, Europe et Amérique du Nord. Le Brésil vainqueur chez les Messieurs devant la Chine et la Lituanie. La Turquie, victorieuse chez les Dames devant les Etats-Unis et le Japon.

  • Speaker #3

    Ces Jeux de 2021,

  • Speaker #1

    Gwendoline Matos les a regardés à la télévision. Ni les Françaises, ni les Français n'ont jamais participé aux Jeux paralympiques. Pourtant, voilà plusieurs années que Matos pratique ce sport, depuis 2016. A l'époque... elle évolue alors sous la bannière d'un autre sport collectif dédié aux personnes en situation de handicap visuel, le Torball, elle y est même internationale française.

  • Speaker #0

    Il y a eu une journée découverte goalball à Lyon, on m'a proposé d'y participer et en fait c'est lors de cette journée où j'ai découvert le goalball, la différence entre les deux sports, à ce moment-là on nous a également parlé des Jeux paralympiques, que ce serait une discipline qui serait aux Jeux, à Paris.

  • Speaker #1

    Le choix est cornelien dès 2017. D'un côté, la Française a déjà fait sa place dans le Torbol, mais de l'autre, il y a la perspective des Jeux paralympiques. Sauf qu'à ce moment-là, Paris, c'est dans sept longues années.

  • Speaker #0

    C'était encore très loin, très flou, Paris. Et finalement, on a fait une équipe de Besançon avec le club de la SCCB. On a participé au championnat de France, Coupe de France. J'ai pu me qualifier pour faire partie de l'équipe de France. Et depuis, j'ai toujours été en équipe de France.

  • Speaker #2

    La jeune femme de 23 ans peut rêver des Jeux, une destinée incroyable pour la byzantine, malvoyante depuis l'âge de 7 ans à cause d'une maladie génétique rare de la rétine. Son champ de vision est rétréci, sa vision centrale affectée par des tâches, et la voilà face à une chance, la seule, de pouvoir participer à un sport collectif ouvert à son handicap et aux femmes, aux Jeux paralympiques. Elle fonce. Mais les règles de ce sport le devine sont faussement simples. Il faut donc du temps pour les appréhender. L'objectif est de lancer à la main un ballon sonore dans le but adverse. Le geste ressemble un peu à celui du bowling, mais avec un ballon rebondissant. Si l'on veut mesurer la performance des pratiquants du goalball, il faut sans doute redire que ce ballon pèse deux fois plus lourd qu'un ballon de basket. On rappelle aussi que nos amis athlètes ne voient pas ce projectile arriver. Ils l'entendent seulement grâce aux deux grelots à l'intérieur. Alors on a demandé à Gwendoline si le ballon pouvait faire mal.

  • Speaker #0

    Oui. En fait, le ballon fait 1,250 kg. Il fait la taille d'un ballon de basket, mais c'est une coque rigide qui ne rebondit pas autant qu'un ballon de basket. Et en fait, les ballons de goalball peuvent aller entre 60 et 100 km heure. Donc ça va très vite. Et les joueurs ont des protections différentes en fonction des besoins. Moi, je sais que je joue avec des genouillères, des coudières, un protège-poitrine. Et au niveau des hanches, j'ai le short qui est un peu rembourré.

  • Speaker #1

    Donc en résumé, chaque équipe est composée de... trois athlètes. Lorsqu'on attaque, on envoie valdinguer une balle quasiment aussi lourde qu'une bouteille d'eau à plus de 60 km heure. Et lorsqu'on défend, on se fie au seul son des grelots. On bloque sans rien voir, handicap et lunettes opaques obligent, avec ses mains, son corps, avec ce que l'on peut, souvent en plongeant sur le sol, à la manière d'un gardien de football. Puis à son tour, on devient attaquant ou attaquante.

  • Speaker #2

    Et c'est l'autre fait remarquable du goalball, son rythme. Lorsque vous avez défendu, vous avez seulement 10 secondes pour déclencher un tir à votre tour et que ce tir franchisse la ligne médiane. Il faut donc un cardio conséquent. D'autant plus que les matchs durent 2 fois 12 minutes, que les arrêts de jeu sont décomptés et qu'en cas d'égalité, on peut jouer une prolongation de 2 fois 3 minutes, voire si nécessaire, une séance de tirs au but.

  • Speaker #1

    Je pense que maintenant vous comprenez mieux pourquoi ces athlètes font notre admiration. Et puisque l'on parle de tir, il y en a deux sortes au goalball.

  • Speaker #0

    Le tir lisse, celui qui va être posé le plus proche du sol à ras et qui va aller vite. Et le tir à rebond, l'objectif ça va être de passer par-dessus l'adversaire ou du moins pendant quelques secondes que l'adversaire ne sache pas où se situe la balle, puisque la balle sera en l'air.

  • Speaker #1

    Sauf qu'on vous avait prévenu, c'est faussement simple. Ces tirs lisses, qui ressemblent énormément à des tirs de bowling, et ces tirs à rebond, on peut les effectuer le coup. corps face au but adverse ou bien en rotation, un peu comme une toupie ou un peu comme au lancer de disque en athlétisme. L'avantage de la rotation, c'est qu'on donne plus de puissance au lancer.

  • Speaker #2

    Mais attention, ça n'est pas tout et c'est là que ça devient velu. Le terrain du goalball, c'est l'équivalent d'un terrain de volet. 9 mètres de large, la cage s'étend sur toute cette largeur, on l'a dit, et 18 mètres de long. Accrochez-vous. Ces 18 mètres sont coupés en trois parties de 6 mètres. La première partie, début jusqu'aux 6 mètres, c'est la zone d'équipe, par exemple, de celle qu'a le ballon, qui attaque. Les 6 mètres du milieu, c'est la zone neutre, séparée par la ligne médiane. Et les 6 derniers mètres, la zone d'équipe de l'équipe qui défend. Et pour qu'un tir soit valide, il faut absolument qu'après avoir quitté la main de l'attaquant, le ballon touche à la fois sa propre zone d'équipe, les 6 premiers mètres donc, mais aussi la zone neutre. Et attention, ça ne rigole pas. Si le ballon ne touche pas sa propre zone d'équipe, pénalty ! Avec l'attaquant qui a raté son tir, seul, pour défendre un but de 9 mètres. On parle de tir haut, de high ball. Même sanction si le ballon ne touche pas la zone neutre, de part et d'autre de la ligne médiane. On parle alors de tir long ou long ball.

  • Speaker #1

    Voilà pour les fautes individuelles, Roland. Quand l'attaquant ou l'attaquante se rate. Mais il y a aussi des fautes d'équipe. On en revient à notre histoire de rythme. et de tir toutes les 10 secondes maximum.

  • Speaker #0

    À partir du moment où nous, on est en défense et que la balle nous a touchés, on a 10 secondes pour récupérer la balle, se mettre en position, tirer. Si on dépasse les 10 secondes, donc là, il y a pénalty. Et vu que c'est un pénalty d'équipe, c'est l'équipe adverse qui va choisir quelle personne va défendre.

  • Speaker #1

    Cela permet donc de choisir un adversaire dont on connaît les difficultés à plonger sur un côté, par exemple. Mais les fautes d'équipe concerne aussi le son. Le match doit être absolument silencieux. Lorsque l'arbitre dit quiet please silence s'il vous plaît ni les athlètes ni le staff n'ont le droit de parler. Les membres d'une équipe n'ont le droit d'échanger que pendant les arrêts de jeu. Si cette règle n'est pas respectée, pénalty d'équipe.

  • Speaker #2

    Enfin, il y a 6 athlètes sur la feuille de match pour chaque équipe et 3 seulement sur le terrain. On ne peut pas effectuer plus de 4 remplacements sur l'ensemble de la rencontre. Mais là aussi, il y a un piège. Si l'entraîneur met trop de temps à annoncer le changement, ou s'il annonce le joueur entrant avant le joueur sortant, les arbitres peuvent considérer qu'il y a 4 athlètes sur le terrain.

  • Speaker #4

    Pénalty

  • Speaker #5

    d'équipe.

  • Speaker #1

    Bref, le goalball nécessite une rigueur extrême. Aussi bien sur le plan des règles que dans le jeu. On a beaucoup parlé des tirs, de l'attaque, qui sont l'apanage des ailiers gauche ou droit. Gwendoline Matos est ailière droite, justement. Mais en défense, le rôle principal, c'est celui du centre, le troisième joueur.

  • Speaker #0

    Lui va avoir plutôt un rôle de diriger l'équipe au niveau de la défense, en termes d'écoute aussi du ballon. S'il entend plus à gauche ou à droite, il va devoir indiquer où se situe la balle adverse pour justement que nous, en défense, on se déplace ensemble. qu'on fasse un bloc collectif. Et après, c'est lui qui va ramasser les ballons devant. Une fois qu'on a fait la défense, il ramène nos ailiers. Les ailiers sont déjà prêts à attaquer.

  • Speaker #1

    Puisque les athlètes sont malvoyants ou non voyants, il faut tout analyser en amont. La préparation tactique est imposante, à la fois pour connaître les forces de ses adversaires, là où ils aiment tirer, comment ils aiment tirer, et à la fois pour jouer de leur faiblesse lorsqu'on est en attaque. Il y a donc beaucoup d'analyses vidéo.

  • Speaker #2

    Et comme vous pouvez l'imaginer, ça prend du temps de tout décrire.

  • Speaker #1

    Et au bout du compte, Roland, les joueuses ou joueurs effectuent une défense ensemble, quasi chorégraphique. Avant, en attaque, d'essayer de surprendre à chaque instant.

  • Speaker #2

    Individuellement et collectivement, il faut donc s'entraîner, lui dit Vigne. Chaque semaine, Gwendoline Matos effectue deux séances de goalball en individuel. avec son préparateur physique, deux séances collectives avec son club de Besançon et trois séances de renforcement et cardio en salle. En plus de cela, elle fait du vélo en tandem avec son copain et tout cela porte ses fruits. Le tournant, juin 2021.

  • Speaker #0

    Quand on a fait le championnat d'Europe en Finlande, division B, où on a fini troisième sur le podium, ce qui nous a permis d'atteindre notre place en division A, ça a été vraiment un grand moment. On a pu profiter. Et se dire qu'en fait, tous ces entraînements, ces concessions, ça paye et que le goalball évolue. Le fait d'avoir notre place en division A, ça a permis également par la suite qu'on se qualifie pour les championnats du monde.

  • Speaker #2

    En novembre 2021, la France termine cinquième pour sa première participation au championnat d'Europe de division A. Un an plus tard, au Mondiaux 2022, les Bleus affrontent en poule les Sud-Coréennes, futures vice-championnes du monde, et les Turcs, championnes paralympiques. et future championne du monde. De larges défaites, l'apprentissage du top niveau passe par là, les Bleus se classent au 12e rang sur 16 équipes. En décembre dernier, les partenaires de Gwendoline Matos remettent le couvert aux Europe Division A et finissent 6e. Il y a désormais un nouveau palier à franchir et la clé pour y arriver est parfaitement identifiée.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas tout de marquer des buts. L'objectif, c'est de ne pas s'en prendre. La défense, c'est vraiment notre objectif principal. Parce qu'on se rend compte qu'on est capable de tenir face à des grosses équipes, on est capable de tenir une mi-temps, on est capable de faire de très très beaux moments. Et en fait avec de l'entraînement, du travail, de la rigueur, on va pouvoir tenir face à ces belles équipes.

  • Speaker #1

    Ces belles équipes, ces adversaires, ils seront sept face au bleu au jeu. Pour les messieurs comme pour les dames, trois matchs de poules et un quart de finale, quoi qu'il arrive. Mais sans faire offense aux deux équipes de France, qualifiées d'office en qualité de pays haute, Il n'y aura probablement pas de médaille tricolore en goalball cet été. Paris 2024, c'est avant tout l'occasion de continuer à construire. Reste que l'équipe de France féminine n'est peut-être plus si loin d'un exploit, d'un match référence qui l'aiderait, à l'avenir, à figurer parmi les outsiders des grandes compétitions. Le théâtre de ce possible moment d'histoire, l'aréna Paris-Sud du 29 août au 5 septembre.

  • Speaker #6

    Sous-titrage Soci

Description

« Oui le ballon fait mal », sourit Gwendoline Matos. Et on comprend pourquoi. Il pèse 1,250 kg, deux fois plus qu’un ballon de basket ! Et il est catapulté à la main d’un côté à l’autre du terrain à plus de 60 km/h ! Six athlètes s’affrontent à trois contre trois et tentent de marquer dans un but plus large que celui du football. Il y a donc trois attaquants contre trois défenseurs qui sont comme des gardiens de but. En prime, après avoir défendu, vous n’avez que dix secondes pour vous relever et tirer à votre tour. Mais ce n’est pas fini… les six athlètes sont tous mal-voyants ou non-voyants ! Comment font-ils ? Gwendoline Matos décrypte sa discipline apparue aux Jeux en 1976.

 

Les épreuves de goalball aux Jeux de Paris 2024 ont lieu du 29 août au 5 septembre à l’Arena Paris Sud.


PAR Amour du sport est un podcast de Paris 2024 de 22 épisodes, soit un épisode par discipline présente aux Jeux Paralympiques de Paris 2024. Chaque sport, son histoire, ses règles, le niveau de performance qu’il requiert, est raconté à travers le parcours d’une ou d’un athlète. Les épisodes sont publiés dans l’ordre de l’apparition des sports aux Jeux Paralympiques d’été depuis la première édition à Rome en 1960. A l’époque, il y n’avait que huit disciplines en compétition, six d’entre elles sont toujours présentes : le Para athlétisme, la Para natation, l’Escrime fauteuil, le Basket fauteuil, le Para tir à l’arc et le Para tennis de table.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Le Goulboul, c'est l'unique sport collectif féminin paralympique spécialisé pour les malvoyants et non-voyants. On se joue à 3 contre 3 sur un terrain de volet et on joue avec un ballon qui fait 1,250 kg, de la taille d'un ballon de basket et à l'intérieur il y a des grelots. On est tous attaquants et défenseurs et l'objectif c'est de marquer dans le camp adverse. C'est un sport qui permet de... pouvoir être une sportive à part entière, d'oublier mon handicap. On est vraiment concentré sur l'attaque, la défense, sur le jeu en lui-même, la compétition et il n'y a plus rien autour.

  • Speaker #1

    Six athlètes dans une bulle, un silence total. Lunettes opaques fichées sur les yeux pour égaliser les handicaps et un ballon deux fois plus lourd que celui du basket. Un ballon expédié à la main, d'un côté à l'autre du terrain, pour marquer dans des cages d'un mètre trente de haut et de neuf mètres de large, plus large donc que celle du football. Gwendoline Matos est internationale française de goalball depuis 2017. À 30 ans, la franc-comtoise participe année après année à l'édification de la maison tricolore. Lors des Mondiaux 2022, les premiers pour les Bleus, la France termine douzième. Les progrès sont incontestables. Je m'appelle Ludivine Munoz, nageuse. J'ai remporté 12 médailles aux Jeux Paralympiques. Aujourd'hui, avec Roland Richard, mon acolyte journaliste, on vous raconte donc le goalball à travers l'histoire de Gwendoline Matos.

  • Speaker #2

    Avant toute chose, Ludivine, il faut peut-être dire à celles et ceux qui nous écoutent que le goalball est sans équivalent olympique. C'est la seule discipline présente aux Jeux Paralympiques, avec la boccia, dans ce cas. Ça n'a pas aidé à sa médiatisation. Pourtant, la pratique voit le jour dès 1946. L'Autrichien Hans Lorenzen et l'Allemand Sepp Rindle veulent ainsi favoriser la rééducation des vétérans de guerre aveugles. Les deux décennies suivantes voient le goalball devenir un sport de compétition et il fait logiquement son entrée au jeu en 1976 à Toronto. En finale, l'Autriche domine l'Allemagne de l'Ouest. Cinq ans plus tard, en 1981, la Fédération internationale des sports pour personnes aveugles, l'IBSA, est fondée et prend en charge la gouvernance du goalball. La discipline se structure, s'internationalise et les Jeux de Stockmanville en 1984 sont le lieu d'un premier tournoi paralympique féminin remporté par les Etats-Unis, tout comme chez les Messieurs.

  • Speaker #1

    Si on vous dit international, c'est qu'à Tokyo, il y a trois ans, il y avait quatre zones géographiques sur les podiums. Amérique du Sud, Asie, Europe et Amérique du Nord. Le Brésil vainqueur chez les Messieurs devant la Chine et la Lituanie. La Turquie, victorieuse chez les Dames devant les Etats-Unis et le Japon.

  • Speaker #3

    Ces Jeux de 2021,

  • Speaker #1

    Gwendoline Matos les a regardés à la télévision. Ni les Françaises, ni les Français n'ont jamais participé aux Jeux paralympiques. Pourtant, voilà plusieurs années que Matos pratique ce sport, depuis 2016. A l'époque... elle évolue alors sous la bannière d'un autre sport collectif dédié aux personnes en situation de handicap visuel, le Torball, elle y est même internationale française.

  • Speaker #0

    Il y a eu une journée découverte goalball à Lyon, on m'a proposé d'y participer et en fait c'est lors de cette journée où j'ai découvert le goalball, la différence entre les deux sports, à ce moment-là on nous a également parlé des Jeux paralympiques, que ce serait une discipline qui serait aux Jeux, à Paris.

  • Speaker #1

    Le choix est cornelien dès 2017. D'un côté, la Française a déjà fait sa place dans le Torbol, mais de l'autre, il y a la perspective des Jeux paralympiques. Sauf qu'à ce moment-là, Paris, c'est dans sept longues années.

  • Speaker #0

    C'était encore très loin, très flou, Paris. Et finalement, on a fait une équipe de Besançon avec le club de la SCCB. On a participé au championnat de France, Coupe de France. J'ai pu me qualifier pour faire partie de l'équipe de France. Et depuis, j'ai toujours été en équipe de France.

  • Speaker #2

    La jeune femme de 23 ans peut rêver des Jeux, une destinée incroyable pour la byzantine, malvoyante depuis l'âge de 7 ans à cause d'une maladie génétique rare de la rétine. Son champ de vision est rétréci, sa vision centrale affectée par des tâches, et la voilà face à une chance, la seule, de pouvoir participer à un sport collectif ouvert à son handicap et aux femmes, aux Jeux paralympiques. Elle fonce. Mais les règles de ce sport le devine sont faussement simples. Il faut donc du temps pour les appréhender. L'objectif est de lancer à la main un ballon sonore dans le but adverse. Le geste ressemble un peu à celui du bowling, mais avec un ballon rebondissant. Si l'on veut mesurer la performance des pratiquants du goalball, il faut sans doute redire que ce ballon pèse deux fois plus lourd qu'un ballon de basket. On rappelle aussi que nos amis athlètes ne voient pas ce projectile arriver. Ils l'entendent seulement grâce aux deux grelots à l'intérieur. Alors on a demandé à Gwendoline si le ballon pouvait faire mal.

  • Speaker #0

    Oui. En fait, le ballon fait 1,250 kg. Il fait la taille d'un ballon de basket, mais c'est une coque rigide qui ne rebondit pas autant qu'un ballon de basket. Et en fait, les ballons de goalball peuvent aller entre 60 et 100 km heure. Donc ça va très vite. Et les joueurs ont des protections différentes en fonction des besoins. Moi, je sais que je joue avec des genouillères, des coudières, un protège-poitrine. Et au niveau des hanches, j'ai le short qui est un peu rembourré.

  • Speaker #1

    Donc en résumé, chaque équipe est composée de... trois athlètes. Lorsqu'on attaque, on envoie valdinguer une balle quasiment aussi lourde qu'une bouteille d'eau à plus de 60 km heure. Et lorsqu'on défend, on se fie au seul son des grelots. On bloque sans rien voir, handicap et lunettes opaques obligent, avec ses mains, son corps, avec ce que l'on peut, souvent en plongeant sur le sol, à la manière d'un gardien de football. Puis à son tour, on devient attaquant ou attaquante.

  • Speaker #2

    Et c'est l'autre fait remarquable du goalball, son rythme. Lorsque vous avez défendu, vous avez seulement 10 secondes pour déclencher un tir à votre tour et que ce tir franchisse la ligne médiane. Il faut donc un cardio conséquent. D'autant plus que les matchs durent 2 fois 12 minutes, que les arrêts de jeu sont décomptés et qu'en cas d'égalité, on peut jouer une prolongation de 2 fois 3 minutes, voire si nécessaire, une séance de tirs au but.

  • Speaker #1

    Je pense que maintenant vous comprenez mieux pourquoi ces athlètes font notre admiration. Et puisque l'on parle de tir, il y en a deux sortes au goalball.

  • Speaker #0

    Le tir lisse, celui qui va être posé le plus proche du sol à ras et qui va aller vite. Et le tir à rebond, l'objectif ça va être de passer par-dessus l'adversaire ou du moins pendant quelques secondes que l'adversaire ne sache pas où se situe la balle, puisque la balle sera en l'air.

  • Speaker #1

    Sauf qu'on vous avait prévenu, c'est faussement simple. Ces tirs lisses, qui ressemblent énormément à des tirs de bowling, et ces tirs à rebond, on peut les effectuer le coup. corps face au but adverse ou bien en rotation, un peu comme une toupie ou un peu comme au lancer de disque en athlétisme. L'avantage de la rotation, c'est qu'on donne plus de puissance au lancer.

  • Speaker #2

    Mais attention, ça n'est pas tout et c'est là que ça devient velu. Le terrain du goalball, c'est l'équivalent d'un terrain de volet. 9 mètres de large, la cage s'étend sur toute cette largeur, on l'a dit, et 18 mètres de long. Accrochez-vous. Ces 18 mètres sont coupés en trois parties de 6 mètres. La première partie, début jusqu'aux 6 mètres, c'est la zone d'équipe, par exemple, de celle qu'a le ballon, qui attaque. Les 6 mètres du milieu, c'est la zone neutre, séparée par la ligne médiane. Et les 6 derniers mètres, la zone d'équipe de l'équipe qui défend. Et pour qu'un tir soit valide, il faut absolument qu'après avoir quitté la main de l'attaquant, le ballon touche à la fois sa propre zone d'équipe, les 6 premiers mètres donc, mais aussi la zone neutre. Et attention, ça ne rigole pas. Si le ballon ne touche pas sa propre zone d'équipe, pénalty ! Avec l'attaquant qui a raté son tir, seul, pour défendre un but de 9 mètres. On parle de tir haut, de high ball. Même sanction si le ballon ne touche pas la zone neutre, de part et d'autre de la ligne médiane. On parle alors de tir long ou long ball.

  • Speaker #1

    Voilà pour les fautes individuelles, Roland. Quand l'attaquant ou l'attaquante se rate. Mais il y a aussi des fautes d'équipe. On en revient à notre histoire de rythme. et de tir toutes les 10 secondes maximum.

  • Speaker #0

    À partir du moment où nous, on est en défense et que la balle nous a touchés, on a 10 secondes pour récupérer la balle, se mettre en position, tirer. Si on dépasse les 10 secondes, donc là, il y a pénalty. Et vu que c'est un pénalty d'équipe, c'est l'équipe adverse qui va choisir quelle personne va défendre.

  • Speaker #1

    Cela permet donc de choisir un adversaire dont on connaît les difficultés à plonger sur un côté, par exemple. Mais les fautes d'équipe concerne aussi le son. Le match doit être absolument silencieux. Lorsque l'arbitre dit quiet please silence s'il vous plaît ni les athlètes ni le staff n'ont le droit de parler. Les membres d'une équipe n'ont le droit d'échanger que pendant les arrêts de jeu. Si cette règle n'est pas respectée, pénalty d'équipe.

  • Speaker #2

    Enfin, il y a 6 athlètes sur la feuille de match pour chaque équipe et 3 seulement sur le terrain. On ne peut pas effectuer plus de 4 remplacements sur l'ensemble de la rencontre. Mais là aussi, il y a un piège. Si l'entraîneur met trop de temps à annoncer le changement, ou s'il annonce le joueur entrant avant le joueur sortant, les arbitres peuvent considérer qu'il y a 4 athlètes sur le terrain.

  • Speaker #4

    Pénalty

  • Speaker #5

    d'équipe.

  • Speaker #1

    Bref, le goalball nécessite une rigueur extrême. Aussi bien sur le plan des règles que dans le jeu. On a beaucoup parlé des tirs, de l'attaque, qui sont l'apanage des ailiers gauche ou droit. Gwendoline Matos est ailière droite, justement. Mais en défense, le rôle principal, c'est celui du centre, le troisième joueur.

  • Speaker #0

    Lui va avoir plutôt un rôle de diriger l'équipe au niveau de la défense, en termes d'écoute aussi du ballon. S'il entend plus à gauche ou à droite, il va devoir indiquer où se situe la balle adverse pour justement que nous, en défense, on se déplace ensemble. qu'on fasse un bloc collectif. Et après, c'est lui qui va ramasser les ballons devant. Une fois qu'on a fait la défense, il ramène nos ailiers. Les ailiers sont déjà prêts à attaquer.

  • Speaker #1

    Puisque les athlètes sont malvoyants ou non voyants, il faut tout analyser en amont. La préparation tactique est imposante, à la fois pour connaître les forces de ses adversaires, là où ils aiment tirer, comment ils aiment tirer, et à la fois pour jouer de leur faiblesse lorsqu'on est en attaque. Il y a donc beaucoup d'analyses vidéo.

  • Speaker #2

    Et comme vous pouvez l'imaginer, ça prend du temps de tout décrire.

  • Speaker #1

    Et au bout du compte, Roland, les joueuses ou joueurs effectuent une défense ensemble, quasi chorégraphique. Avant, en attaque, d'essayer de surprendre à chaque instant.

  • Speaker #2

    Individuellement et collectivement, il faut donc s'entraîner, lui dit Vigne. Chaque semaine, Gwendoline Matos effectue deux séances de goalball en individuel. avec son préparateur physique, deux séances collectives avec son club de Besançon et trois séances de renforcement et cardio en salle. En plus de cela, elle fait du vélo en tandem avec son copain et tout cela porte ses fruits. Le tournant, juin 2021.

  • Speaker #0

    Quand on a fait le championnat d'Europe en Finlande, division B, où on a fini troisième sur le podium, ce qui nous a permis d'atteindre notre place en division A, ça a été vraiment un grand moment. On a pu profiter. Et se dire qu'en fait, tous ces entraînements, ces concessions, ça paye et que le goalball évolue. Le fait d'avoir notre place en division A, ça a permis également par la suite qu'on se qualifie pour les championnats du monde.

  • Speaker #2

    En novembre 2021, la France termine cinquième pour sa première participation au championnat d'Europe de division A. Un an plus tard, au Mondiaux 2022, les Bleus affrontent en poule les Sud-Coréennes, futures vice-championnes du monde, et les Turcs, championnes paralympiques. et future championne du monde. De larges défaites, l'apprentissage du top niveau passe par là, les Bleus se classent au 12e rang sur 16 équipes. En décembre dernier, les partenaires de Gwendoline Matos remettent le couvert aux Europe Division A et finissent 6e. Il y a désormais un nouveau palier à franchir et la clé pour y arriver est parfaitement identifiée.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas tout de marquer des buts. L'objectif, c'est de ne pas s'en prendre. La défense, c'est vraiment notre objectif principal. Parce qu'on se rend compte qu'on est capable de tenir face à des grosses équipes, on est capable de tenir une mi-temps, on est capable de faire de très très beaux moments. Et en fait avec de l'entraînement, du travail, de la rigueur, on va pouvoir tenir face à ces belles équipes.

  • Speaker #1

    Ces belles équipes, ces adversaires, ils seront sept face au bleu au jeu. Pour les messieurs comme pour les dames, trois matchs de poules et un quart de finale, quoi qu'il arrive. Mais sans faire offense aux deux équipes de France, qualifiées d'office en qualité de pays haute, Il n'y aura probablement pas de médaille tricolore en goalball cet été. Paris 2024, c'est avant tout l'occasion de continuer à construire. Reste que l'équipe de France féminine n'est peut-être plus si loin d'un exploit, d'un match référence qui l'aiderait, à l'avenir, à figurer parmi les outsiders des grandes compétitions. Le théâtre de ce possible moment d'histoire, l'aréna Paris-Sud du 29 août au 5 septembre.

  • Speaker #6

    Sous-titrage Soci

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Description

« Oui le ballon fait mal », sourit Gwendoline Matos. Et on comprend pourquoi. Il pèse 1,250 kg, deux fois plus qu’un ballon de basket ! Et il est catapulté à la main d’un côté à l’autre du terrain à plus de 60 km/h ! Six athlètes s’affrontent à trois contre trois et tentent de marquer dans un but plus large que celui du football. Il y a donc trois attaquants contre trois défenseurs qui sont comme des gardiens de but. En prime, après avoir défendu, vous n’avez que dix secondes pour vous relever et tirer à votre tour. Mais ce n’est pas fini… les six athlètes sont tous mal-voyants ou non-voyants ! Comment font-ils ? Gwendoline Matos décrypte sa discipline apparue aux Jeux en 1976.

 

Les épreuves de goalball aux Jeux de Paris 2024 ont lieu du 29 août au 5 septembre à l’Arena Paris Sud.


PAR Amour du sport est un podcast de Paris 2024 de 22 épisodes, soit un épisode par discipline présente aux Jeux Paralympiques de Paris 2024. Chaque sport, son histoire, ses règles, le niveau de performance qu’il requiert, est raconté à travers le parcours d’une ou d’un athlète. Les épisodes sont publiés dans l’ordre de l’apparition des sports aux Jeux Paralympiques d’été depuis la première édition à Rome en 1960. A l’époque, il y n’avait que huit disciplines en compétition, six d’entre elles sont toujours présentes : le Para athlétisme, la Para natation, l’Escrime fauteuil, le Basket fauteuil, le Para tir à l’arc et le Para tennis de table.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Le Goulboul, c'est l'unique sport collectif féminin paralympique spécialisé pour les malvoyants et non-voyants. On se joue à 3 contre 3 sur un terrain de volet et on joue avec un ballon qui fait 1,250 kg, de la taille d'un ballon de basket et à l'intérieur il y a des grelots. On est tous attaquants et défenseurs et l'objectif c'est de marquer dans le camp adverse. C'est un sport qui permet de... pouvoir être une sportive à part entière, d'oublier mon handicap. On est vraiment concentré sur l'attaque, la défense, sur le jeu en lui-même, la compétition et il n'y a plus rien autour.

  • Speaker #1

    Six athlètes dans une bulle, un silence total. Lunettes opaques fichées sur les yeux pour égaliser les handicaps et un ballon deux fois plus lourd que celui du basket. Un ballon expédié à la main, d'un côté à l'autre du terrain, pour marquer dans des cages d'un mètre trente de haut et de neuf mètres de large, plus large donc que celle du football. Gwendoline Matos est internationale française de goalball depuis 2017. À 30 ans, la franc-comtoise participe année après année à l'édification de la maison tricolore. Lors des Mondiaux 2022, les premiers pour les Bleus, la France termine douzième. Les progrès sont incontestables. Je m'appelle Ludivine Munoz, nageuse. J'ai remporté 12 médailles aux Jeux Paralympiques. Aujourd'hui, avec Roland Richard, mon acolyte journaliste, on vous raconte donc le goalball à travers l'histoire de Gwendoline Matos.

  • Speaker #2

    Avant toute chose, Ludivine, il faut peut-être dire à celles et ceux qui nous écoutent que le goalball est sans équivalent olympique. C'est la seule discipline présente aux Jeux Paralympiques, avec la boccia, dans ce cas. Ça n'a pas aidé à sa médiatisation. Pourtant, la pratique voit le jour dès 1946. L'Autrichien Hans Lorenzen et l'Allemand Sepp Rindle veulent ainsi favoriser la rééducation des vétérans de guerre aveugles. Les deux décennies suivantes voient le goalball devenir un sport de compétition et il fait logiquement son entrée au jeu en 1976 à Toronto. En finale, l'Autriche domine l'Allemagne de l'Ouest. Cinq ans plus tard, en 1981, la Fédération internationale des sports pour personnes aveugles, l'IBSA, est fondée et prend en charge la gouvernance du goalball. La discipline se structure, s'internationalise et les Jeux de Stockmanville en 1984 sont le lieu d'un premier tournoi paralympique féminin remporté par les Etats-Unis, tout comme chez les Messieurs.

  • Speaker #1

    Si on vous dit international, c'est qu'à Tokyo, il y a trois ans, il y avait quatre zones géographiques sur les podiums. Amérique du Sud, Asie, Europe et Amérique du Nord. Le Brésil vainqueur chez les Messieurs devant la Chine et la Lituanie. La Turquie, victorieuse chez les Dames devant les Etats-Unis et le Japon.

  • Speaker #3

    Ces Jeux de 2021,

  • Speaker #1

    Gwendoline Matos les a regardés à la télévision. Ni les Françaises, ni les Français n'ont jamais participé aux Jeux paralympiques. Pourtant, voilà plusieurs années que Matos pratique ce sport, depuis 2016. A l'époque... elle évolue alors sous la bannière d'un autre sport collectif dédié aux personnes en situation de handicap visuel, le Torball, elle y est même internationale française.

  • Speaker #0

    Il y a eu une journée découverte goalball à Lyon, on m'a proposé d'y participer et en fait c'est lors de cette journée où j'ai découvert le goalball, la différence entre les deux sports, à ce moment-là on nous a également parlé des Jeux paralympiques, que ce serait une discipline qui serait aux Jeux, à Paris.

  • Speaker #1

    Le choix est cornelien dès 2017. D'un côté, la Française a déjà fait sa place dans le Torbol, mais de l'autre, il y a la perspective des Jeux paralympiques. Sauf qu'à ce moment-là, Paris, c'est dans sept longues années.

  • Speaker #0

    C'était encore très loin, très flou, Paris. Et finalement, on a fait une équipe de Besançon avec le club de la SCCB. On a participé au championnat de France, Coupe de France. J'ai pu me qualifier pour faire partie de l'équipe de France. Et depuis, j'ai toujours été en équipe de France.

  • Speaker #2

    La jeune femme de 23 ans peut rêver des Jeux, une destinée incroyable pour la byzantine, malvoyante depuis l'âge de 7 ans à cause d'une maladie génétique rare de la rétine. Son champ de vision est rétréci, sa vision centrale affectée par des tâches, et la voilà face à une chance, la seule, de pouvoir participer à un sport collectif ouvert à son handicap et aux femmes, aux Jeux paralympiques. Elle fonce. Mais les règles de ce sport le devine sont faussement simples. Il faut donc du temps pour les appréhender. L'objectif est de lancer à la main un ballon sonore dans le but adverse. Le geste ressemble un peu à celui du bowling, mais avec un ballon rebondissant. Si l'on veut mesurer la performance des pratiquants du goalball, il faut sans doute redire que ce ballon pèse deux fois plus lourd qu'un ballon de basket. On rappelle aussi que nos amis athlètes ne voient pas ce projectile arriver. Ils l'entendent seulement grâce aux deux grelots à l'intérieur. Alors on a demandé à Gwendoline si le ballon pouvait faire mal.

  • Speaker #0

    Oui. En fait, le ballon fait 1,250 kg. Il fait la taille d'un ballon de basket, mais c'est une coque rigide qui ne rebondit pas autant qu'un ballon de basket. Et en fait, les ballons de goalball peuvent aller entre 60 et 100 km heure. Donc ça va très vite. Et les joueurs ont des protections différentes en fonction des besoins. Moi, je sais que je joue avec des genouillères, des coudières, un protège-poitrine. Et au niveau des hanches, j'ai le short qui est un peu rembourré.

  • Speaker #1

    Donc en résumé, chaque équipe est composée de... trois athlètes. Lorsqu'on attaque, on envoie valdinguer une balle quasiment aussi lourde qu'une bouteille d'eau à plus de 60 km heure. Et lorsqu'on défend, on se fie au seul son des grelots. On bloque sans rien voir, handicap et lunettes opaques obligent, avec ses mains, son corps, avec ce que l'on peut, souvent en plongeant sur le sol, à la manière d'un gardien de football. Puis à son tour, on devient attaquant ou attaquante.

  • Speaker #2

    Et c'est l'autre fait remarquable du goalball, son rythme. Lorsque vous avez défendu, vous avez seulement 10 secondes pour déclencher un tir à votre tour et que ce tir franchisse la ligne médiane. Il faut donc un cardio conséquent. D'autant plus que les matchs durent 2 fois 12 minutes, que les arrêts de jeu sont décomptés et qu'en cas d'égalité, on peut jouer une prolongation de 2 fois 3 minutes, voire si nécessaire, une séance de tirs au but.

  • Speaker #1

    Je pense que maintenant vous comprenez mieux pourquoi ces athlètes font notre admiration. Et puisque l'on parle de tir, il y en a deux sortes au goalball.

  • Speaker #0

    Le tir lisse, celui qui va être posé le plus proche du sol à ras et qui va aller vite. Et le tir à rebond, l'objectif ça va être de passer par-dessus l'adversaire ou du moins pendant quelques secondes que l'adversaire ne sache pas où se situe la balle, puisque la balle sera en l'air.

  • Speaker #1

    Sauf qu'on vous avait prévenu, c'est faussement simple. Ces tirs lisses, qui ressemblent énormément à des tirs de bowling, et ces tirs à rebond, on peut les effectuer le coup. corps face au but adverse ou bien en rotation, un peu comme une toupie ou un peu comme au lancer de disque en athlétisme. L'avantage de la rotation, c'est qu'on donne plus de puissance au lancer.

  • Speaker #2

    Mais attention, ça n'est pas tout et c'est là que ça devient velu. Le terrain du goalball, c'est l'équivalent d'un terrain de volet. 9 mètres de large, la cage s'étend sur toute cette largeur, on l'a dit, et 18 mètres de long. Accrochez-vous. Ces 18 mètres sont coupés en trois parties de 6 mètres. La première partie, début jusqu'aux 6 mètres, c'est la zone d'équipe, par exemple, de celle qu'a le ballon, qui attaque. Les 6 mètres du milieu, c'est la zone neutre, séparée par la ligne médiane. Et les 6 derniers mètres, la zone d'équipe de l'équipe qui défend. Et pour qu'un tir soit valide, il faut absolument qu'après avoir quitté la main de l'attaquant, le ballon touche à la fois sa propre zone d'équipe, les 6 premiers mètres donc, mais aussi la zone neutre. Et attention, ça ne rigole pas. Si le ballon ne touche pas sa propre zone d'équipe, pénalty ! Avec l'attaquant qui a raté son tir, seul, pour défendre un but de 9 mètres. On parle de tir haut, de high ball. Même sanction si le ballon ne touche pas la zone neutre, de part et d'autre de la ligne médiane. On parle alors de tir long ou long ball.

  • Speaker #1

    Voilà pour les fautes individuelles, Roland. Quand l'attaquant ou l'attaquante se rate. Mais il y a aussi des fautes d'équipe. On en revient à notre histoire de rythme. et de tir toutes les 10 secondes maximum.

  • Speaker #0

    À partir du moment où nous, on est en défense et que la balle nous a touchés, on a 10 secondes pour récupérer la balle, se mettre en position, tirer. Si on dépasse les 10 secondes, donc là, il y a pénalty. Et vu que c'est un pénalty d'équipe, c'est l'équipe adverse qui va choisir quelle personne va défendre.

  • Speaker #1

    Cela permet donc de choisir un adversaire dont on connaît les difficultés à plonger sur un côté, par exemple. Mais les fautes d'équipe concerne aussi le son. Le match doit être absolument silencieux. Lorsque l'arbitre dit quiet please silence s'il vous plaît ni les athlètes ni le staff n'ont le droit de parler. Les membres d'une équipe n'ont le droit d'échanger que pendant les arrêts de jeu. Si cette règle n'est pas respectée, pénalty d'équipe.

  • Speaker #2

    Enfin, il y a 6 athlètes sur la feuille de match pour chaque équipe et 3 seulement sur le terrain. On ne peut pas effectuer plus de 4 remplacements sur l'ensemble de la rencontre. Mais là aussi, il y a un piège. Si l'entraîneur met trop de temps à annoncer le changement, ou s'il annonce le joueur entrant avant le joueur sortant, les arbitres peuvent considérer qu'il y a 4 athlètes sur le terrain.

  • Speaker #4

    Pénalty

  • Speaker #5

    d'équipe.

  • Speaker #1

    Bref, le goalball nécessite une rigueur extrême. Aussi bien sur le plan des règles que dans le jeu. On a beaucoup parlé des tirs, de l'attaque, qui sont l'apanage des ailiers gauche ou droit. Gwendoline Matos est ailière droite, justement. Mais en défense, le rôle principal, c'est celui du centre, le troisième joueur.

  • Speaker #0

    Lui va avoir plutôt un rôle de diriger l'équipe au niveau de la défense, en termes d'écoute aussi du ballon. S'il entend plus à gauche ou à droite, il va devoir indiquer où se situe la balle adverse pour justement que nous, en défense, on se déplace ensemble. qu'on fasse un bloc collectif. Et après, c'est lui qui va ramasser les ballons devant. Une fois qu'on a fait la défense, il ramène nos ailiers. Les ailiers sont déjà prêts à attaquer.

  • Speaker #1

    Puisque les athlètes sont malvoyants ou non voyants, il faut tout analyser en amont. La préparation tactique est imposante, à la fois pour connaître les forces de ses adversaires, là où ils aiment tirer, comment ils aiment tirer, et à la fois pour jouer de leur faiblesse lorsqu'on est en attaque. Il y a donc beaucoup d'analyses vidéo.

  • Speaker #2

    Et comme vous pouvez l'imaginer, ça prend du temps de tout décrire.

  • Speaker #1

    Et au bout du compte, Roland, les joueuses ou joueurs effectuent une défense ensemble, quasi chorégraphique. Avant, en attaque, d'essayer de surprendre à chaque instant.

  • Speaker #2

    Individuellement et collectivement, il faut donc s'entraîner, lui dit Vigne. Chaque semaine, Gwendoline Matos effectue deux séances de goalball en individuel. avec son préparateur physique, deux séances collectives avec son club de Besançon et trois séances de renforcement et cardio en salle. En plus de cela, elle fait du vélo en tandem avec son copain et tout cela porte ses fruits. Le tournant, juin 2021.

  • Speaker #0

    Quand on a fait le championnat d'Europe en Finlande, division B, où on a fini troisième sur le podium, ce qui nous a permis d'atteindre notre place en division A, ça a été vraiment un grand moment. On a pu profiter. Et se dire qu'en fait, tous ces entraînements, ces concessions, ça paye et que le goalball évolue. Le fait d'avoir notre place en division A, ça a permis également par la suite qu'on se qualifie pour les championnats du monde.

  • Speaker #2

    En novembre 2021, la France termine cinquième pour sa première participation au championnat d'Europe de division A. Un an plus tard, au Mondiaux 2022, les Bleus affrontent en poule les Sud-Coréennes, futures vice-championnes du monde, et les Turcs, championnes paralympiques. et future championne du monde. De larges défaites, l'apprentissage du top niveau passe par là, les Bleus se classent au 12e rang sur 16 équipes. En décembre dernier, les partenaires de Gwendoline Matos remettent le couvert aux Europe Division A et finissent 6e. Il y a désormais un nouveau palier à franchir et la clé pour y arriver est parfaitement identifiée.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas tout de marquer des buts. L'objectif, c'est de ne pas s'en prendre. La défense, c'est vraiment notre objectif principal. Parce qu'on se rend compte qu'on est capable de tenir face à des grosses équipes, on est capable de tenir une mi-temps, on est capable de faire de très très beaux moments. Et en fait avec de l'entraînement, du travail, de la rigueur, on va pouvoir tenir face à ces belles équipes.

  • Speaker #1

    Ces belles équipes, ces adversaires, ils seront sept face au bleu au jeu. Pour les messieurs comme pour les dames, trois matchs de poules et un quart de finale, quoi qu'il arrive. Mais sans faire offense aux deux équipes de France, qualifiées d'office en qualité de pays haute, Il n'y aura probablement pas de médaille tricolore en goalball cet été. Paris 2024, c'est avant tout l'occasion de continuer à construire. Reste que l'équipe de France féminine n'est peut-être plus si loin d'un exploit, d'un match référence qui l'aiderait, à l'avenir, à figurer parmi les outsiders des grandes compétitions. Le théâtre de ce possible moment d'histoire, l'aréna Paris-Sud du 29 août au 5 septembre.

  • Speaker #6

    Sous-titrage Soci

Description

« Oui le ballon fait mal », sourit Gwendoline Matos. Et on comprend pourquoi. Il pèse 1,250 kg, deux fois plus qu’un ballon de basket ! Et il est catapulté à la main d’un côté à l’autre du terrain à plus de 60 km/h ! Six athlètes s’affrontent à trois contre trois et tentent de marquer dans un but plus large que celui du football. Il y a donc trois attaquants contre trois défenseurs qui sont comme des gardiens de but. En prime, après avoir défendu, vous n’avez que dix secondes pour vous relever et tirer à votre tour. Mais ce n’est pas fini… les six athlètes sont tous mal-voyants ou non-voyants ! Comment font-ils ? Gwendoline Matos décrypte sa discipline apparue aux Jeux en 1976.

 

Les épreuves de goalball aux Jeux de Paris 2024 ont lieu du 29 août au 5 septembre à l’Arena Paris Sud.


PAR Amour du sport est un podcast de Paris 2024 de 22 épisodes, soit un épisode par discipline présente aux Jeux Paralympiques de Paris 2024. Chaque sport, son histoire, ses règles, le niveau de performance qu’il requiert, est raconté à travers le parcours d’une ou d’un athlète. Les épisodes sont publiés dans l’ordre de l’apparition des sports aux Jeux Paralympiques d’été depuis la première édition à Rome en 1960. A l’époque, il y n’avait que huit disciplines en compétition, six d’entre elles sont toujours présentes : le Para athlétisme, la Para natation, l’Escrime fauteuil, le Basket fauteuil, le Para tir à l’arc et le Para tennis de table.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Le Goulboul, c'est l'unique sport collectif féminin paralympique spécialisé pour les malvoyants et non-voyants. On se joue à 3 contre 3 sur un terrain de volet et on joue avec un ballon qui fait 1,250 kg, de la taille d'un ballon de basket et à l'intérieur il y a des grelots. On est tous attaquants et défenseurs et l'objectif c'est de marquer dans le camp adverse. C'est un sport qui permet de... pouvoir être une sportive à part entière, d'oublier mon handicap. On est vraiment concentré sur l'attaque, la défense, sur le jeu en lui-même, la compétition et il n'y a plus rien autour.

  • Speaker #1

    Six athlètes dans une bulle, un silence total. Lunettes opaques fichées sur les yeux pour égaliser les handicaps et un ballon deux fois plus lourd que celui du basket. Un ballon expédié à la main, d'un côté à l'autre du terrain, pour marquer dans des cages d'un mètre trente de haut et de neuf mètres de large, plus large donc que celle du football. Gwendoline Matos est internationale française de goalball depuis 2017. À 30 ans, la franc-comtoise participe année après année à l'édification de la maison tricolore. Lors des Mondiaux 2022, les premiers pour les Bleus, la France termine douzième. Les progrès sont incontestables. Je m'appelle Ludivine Munoz, nageuse. J'ai remporté 12 médailles aux Jeux Paralympiques. Aujourd'hui, avec Roland Richard, mon acolyte journaliste, on vous raconte donc le goalball à travers l'histoire de Gwendoline Matos.

  • Speaker #2

    Avant toute chose, Ludivine, il faut peut-être dire à celles et ceux qui nous écoutent que le goalball est sans équivalent olympique. C'est la seule discipline présente aux Jeux Paralympiques, avec la boccia, dans ce cas. Ça n'a pas aidé à sa médiatisation. Pourtant, la pratique voit le jour dès 1946. L'Autrichien Hans Lorenzen et l'Allemand Sepp Rindle veulent ainsi favoriser la rééducation des vétérans de guerre aveugles. Les deux décennies suivantes voient le goalball devenir un sport de compétition et il fait logiquement son entrée au jeu en 1976 à Toronto. En finale, l'Autriche domine l'Allemagne de l'Ouest. Cinq ans plus tard, en 1981, la Fédération internationale des sports pour personnes aveugles, l'IBSA, est fondée et prend en charge la gouvernance du goalball. La discipline se structure, s'internationalise et les Jeux de Stockmanville en 1984 sont le lieu d'un premier tournoi paralympique féminin remporté par les Etats-Unis, tout comme chez les Messieurs.

  • Speaker #1

    Si on vous dit international, c'est qu'à Tokyo, il y a trois ans, il y avait quatre zones géographiques sur les podiums. Amérique du Sud, Asie, Europe et Amérique du Nord. Le Brésil vainqueur chez les Messieurs devant la Chine et la Lituanie. La Turquie, victorieuse chez les Dames devant les Etats-Unis et le Japon.

  • Speaker #3

    Ces Jeux de 2021,

  • Speaker #1

    Gwendoline Matos les a regardés à la télévision. Ni les Françaises, ni les Français n'ont jamais participé aux Jeux paralympiques. Pourtant, voilà plusieurs années que Matos pratique ce sport, depuis 2016. A l'époque... elle évolue alors sous la bannière d'un autre sport collectif dédié aux personnes en situation de handicap visuel, le Torball, elle y est même internationale française.

  • Speaker #0

    Il y a eu une journée découverte goalball à Lyon, on m'a proposé d'y participer et en fait c'est lors de cette journée où j'ai découvert le goalball, la différence entre les deux sports, à ce moment-là on nous a également parlé des Jeux paralympiques, que ce serait une discipline qui serait aux Jeux, à Paris.

  • Speaker #1

    Le choix est cornelien dès 2017. D'un côté, la Française a déjà fait sa place dans le Torbol, mais de l'autre, il y a la perspective des Jeux paralympiques. Sauf qu'à ce moment-là, Paris, c'est dans sept longues années.

  • Speaker #0

    C'était encore très loin, très flou, Paris. Et finalement, on a fait une équipe de Besançon avec le club de la SCCB. On a participé au championnat de France, Coupe de France. J'ai pu me qualifier pour faire partie de l'équipe de France. Et depuis, j'ai toujours été en équipe de France.

  • Speaker #2

    La jeune femme de 23 ans peut rêver des Jeux, une destinée incroyable pour la byzantine, malvoyante depuis l'âge de 7 ans à cause d'une maladie génétique rare de la rétine. Son champ de vision est rétréci, sa vision centrale affectée par des tâches, et la voilà face à une chance, la seule, de pouvoir participer à un sport collectif ouvert à son handicap et aux femmes, aux Jeux paralympiques. Elle fonce. Mais les règles de ce sport le devine sont faussement simples. Il faut donc du temps pour les appréhender. L'objectif est de lancer à la main un ballon sonore dans le but adverse. Le geste ressemble un peu à celui du bowling, mais avec un ballon rebondissant. Si l'on veut mesurer la performance des pratiquants du goalball, il faut sans doute redire que ce ballon pèse deux fois plus lourd qu'un ballon de basket. On rappelle aussi que nos amis athlètes ne voient pas ce projectile arriver. Ils l'entendent seulement grâce aux deux grelots à l'intérieur. Alors on a demandé à Gwendoline si le ballon pouvait faire mal.

  • Speaker #0

    Oui. En fait, le ballon fait 1,250 kg. Il fait la taille d'un ballon de basket, mais c'est une coque rigide qui ne rebondit pas autant qu'un ballon de basket. Et en fait, les ballons de goalball peuvent aller entre 60 et 100 km heure. Donc ça va très vite. Et les joueurs ont des protections différentes en fonction des besoins. Moi, je sais que je joue avec des genouillères, des coudières, un protège-poitrine. Et au niveau des hanches, j'ai le short qui est un peu rembourré.

  • Speaker #1

    Donc en résumé, chaque équipe est composée de... trois athlètes. Lorsqu'on attaque, on envoie valdinguer une balle quasiment aussi lourde qu'une bouteille d'eau à plus de 60 km heure. Et lorsqu'on défend, on se fie au seul son des grelots. On bloque sans rien voir, handicap et lunettes opaques obligent, avec ses mains, son corps, avec ce que l'on peut, souvent en plongeant sur le sol, à la manière d'un gardien de football. Puis à son tour, on devient attaquant ou attaquante.

  • Speaker #2

    Et c'est l'autre fait remarquable du goalball, son rythme. Lorsque vous avez défendu, vous avez seulement 10 secondes pour déclencher un tir à votre tour et que ce tir franchisse la ligne médiane. Il faut donc un cardio conséquent. D'autant plus que les matchs durent 2 fois 12 minutes, que les arrêts de jeu sont décomptés et qu'en cas d'égalité, on peut jouer une prolongation de 2 fois 3 minutes, voire si nécessaire, une séance de tirs au but.

  • Speaker #1

    Je pense que maintenant vous comprenez mieux pourquoi ces athlètes font notre admiration. Et puisque l'on parle de tir, il y en a deux sortes au goalball.

  • Speaker #0

    Le tir lisse, celui qui va être posé le plus proche du sol à ras et qui va aller vite. Et le tir à rebond, l'objectif ça va être de passer par-dessus l'adversaire ou du moins pendant quelques secondes que l'adversaire ne sache pas où se situe la balle, puisque la balle sera en l'air.

  • Speaker #1

    Sauf qu'on vous avait prévenu, c'est faussement simple. Ces tirs lisses, qui ressemblent énormément à des tirs de bowling, et ces tirs à rebond, on peut les effectuer le coup. corps face au but adverse ou bien en rotation, un peu comme une toupie ou un peu comme au lancer de disque en athlétisme. L'avantage de la rotation, c'est qu'on donne plus de puissance au lancer.

  • Speaker #2

    Mais attention, ça n'est pas tout et c'est là que ça devient velu. Le terrain du goalball, c'est l'équivalent d'un terrain de volet. 9 mètres de large, la cage s'étend sur toute cette largeur, on l'a dit, et 18 mètres de long. Accrochez-vous. Ces 18 mètres sont coupés en trois parties de 6 mètres. La première partie, début jusqu'aux 6 mètres, c'est la zone d'équipe, par exemple, de celle qu'a le ballon, qui attaque. Les 6 mètres du milieu, c'est la zone neutre, séparée par la ligne médiane. Et les 6 derniers mètres, la zone d'équipe de l'équipe qui défend. Et pour qu'un tir soit valide, il faut absolument qu'après avoir quitté la main de l'attaquant, le ballon touche à la fois sa propre zone d'équipe, les 6 premiers mètres donc, mais aussi la zone neutre. Et attention, ça ne rigole pas. Si le ballon ne touche pas sa propre zone d'équipe, pénalty ! Avec l'attaquant qui a raté son tir, seul, pour défendre un but de 9 mètres. On parle de tir haut, de high ball. Même sanction si le ballon ne touche pas la zone neutre, de part et d'autre de la ligne médiane. On parle alors de tir long ou long ball.

  • Speaker #1

    Voilà pour les fautes individuelles, Roland. Quand l'attaquant ou l'attaquante se rate. Mais il y a aussi des fautes d'équipe. On en revient à notre histoire de rythme. et de tir toutes les 10 secondes maximum.

  • Speaker #0

    À partir du moment où nous, on est en défense et que la balle nous a touchés, on a 10 secondes pour récupérer la balle, se mettre en position, tirer. Si on dépasse les 10 secondes, donc là, il y a pénalty. Et vu que c'est un pénalty d'équipe, c'est l'équipe adverse qui va choisir quelle personne va défendre.

  • Speaker #1

    Cela permet donc de choisir un adversaire dont on connaît les difficultés à plonger sur un côté, par exemple. Mais les fautes d'équipe concerne aussi le son. Le match doit être absolument silencieux. Lorsque l'arbitre dit quiet please silence s'il vous plaît ni les athlètes ni le staff n'ont le droit de parler. Les membres d'une équipe n'ont le droit d'échanger que pendant les arrêts de jeu. Si cette règle n'est pas respectée, pénalty d'équipe.

  • Speaker #2

    Enfin, il y a 6 athlètes sur la feuille de match pour chaque équipe et 3 seulement sur le terrain. On ne peut pas effectuer plus de 4 remplacements sur l'ensemble de la rencontre. Mais là aussi, il y a un piège. Si l'entraîneur met trop de temps à annoncer le changement, ou s'il annonce le joueur entrant avant le joueur sortant, les arbitres peuvent considérer qu'il y a 4 athlètes sur le terrain.

  • Speaker #4

    Pénalty

  • Speaker #5

    d'équipe.

  • Speaker #1

    Bref, le goalball nécessite une rigueur extrême. Aussi bien sur le plan des règles que dans le jeu. On a beaucoup parlé des tirs, de l'attaque, qui sont l'apanage des ailiers gauche ou droit. Gwendoline Matos est ailière droite, justement. Mais en défense, le rôle principal, c'est celui du centre, le troisième joueur.

  • Speaker #0

    Lui va avoir plutôt un rôle de diriger l'équipe au niveau de la défense, en termes d'écoute aussi du ballon. S'il entend plus à gauche ou à droite, il va devoir indiquer où se situe la balle adverse pour justement que nous, en défense, on se déplace ensemble. qu'on fasse un bloc collectif. Et après, c'est lui qui va ramasser les ballons devant. Une fois qu'on a fait la défense, il ramène nos ailiers. Les ailiers sont déjà prêts à attaquer.

  • Speaker #1

    Puisque les athlètes sont malvoyants ou non voyants, il faut tout analyser en amont. La préparation tactique est imposante, à la fois pour connaître les forces de ses adversaires, là où ils aiment tirer, comment ils aiment tirer, et à la fois pour jouer de leur faiblesse lorsqu'on est en attaque. Il y a donc beaucoup d'analyses vidéo.

  • Speaker #2

    Et comme vous pouvez l'imaginer, ça prend du temps de tout décrire.

  • Speaker #1

    Et au bout du compte, Roland, les joueuses ou joueurs effectuent une défense ensemble, quasi chorégraphique. Avant, en attaque, d'essayer de surprendre à chaque instant.

  • Speaker #2

    Individuellement et collectivement, il faut donc s'entraîner, lui dit Vigne. Chaque semaine, Gwendoline Matos effectue deux séances de goalball en individuel. avec son préparateur physique, deux séances collectives avec son club de Besançon et trois séances de renforcement et cardio en salle. En plus de cela, elle fait du vélo en tandem avec son copain et tout cela porte ses fruits. Le tournant, juin 2021.

  • Speaker #0

    Quand on a fait le championnat d'Europe en Finlande, division B, où on a fini troisième sur le podium, ce qui nous a permis d'atteindre notre place en division A, ça a été vraiment un grand moment. On a pu profiter. Et se dire qu'en fait, tous ces entraînements, ces concessions, ça paye et que le goalball évolue. Le fait d'avoir notre place en division A, ça a permis également par la suite qu'on se qualifie pour les championnats du monde.

  • Speaker #2

    En novembre 2021, la France termine cinquième pour sa première participation au championnat d'Europe de division A. Un an plus tard, au Mondiaux 2022, les Bleus affrontent en poule les Sud-Coréennes, futures vice-championnes du monde, et les Turcs, championnes paralympiques. et future championne du monde. De larges défaites, l'apprentissage du top niveau passe par là, les Bleus se classent au 12e rang sur 16 équipes. En décembre dernier, les partenaires de Gwendoline Matos remettent le couvert aux Europe Division A et finissent 6e. Il y a désormais un nouveau palier à franchir et la clé pour y arriver est parfaitement identifiée.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas tout de marquer des buts. L'objectif, c'est de ne pas s'en prendre. La défense, c'est vraiment notre objectif principal. Parce qu'on se rend compte qu'on est capable de tenir face à des grosses équipes, on est capable de tenir une mi-temps, on est capable de faire de très très beaux moments. Et en fait avec de l'entraînement, du travail, de la rigueur, on va pouvoir tenir face à ces belles équipes.

  • Speaker #1

    Ces belles équipes, ces adversaires, ils seront sept face au bleu au jeu. Pour les messieurs comme pour les dames, trois matchs de poules et un quart de finale, quoi qu'il arrive. Mais sans faire offense aux deux équipes de France, qualifiées d'office en qualité de pays haute, Il n'y aura probablement pas de médaille tricolore en goalball cet été. Paris 2024, c'est avant tout l'occasion de continuer à construire. Reste que l'équipe de France féminine n'est peut-être plus si loin d'un exploit, d'un match référence qui l'aiderait, à l'avenir, à figurer parmi les outsiders des grandes compétitions. Le théâtre de ce possible moment d'histoire, l'aréna Paris-Sud du 29 août au 5 septembre.

  • Speaker #6

    Sous-titrage Soci

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