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#11 – Au plus près de la boccia avec Sonia Heckel cover
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PAR Amour du sport !

#11 – Au plus près de la boccia avec Sonia Heckel

#11 – Au plus près de la boccia avec Sonia Heckel

12min |09/08/2024
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PAR Amour du sport !

#11 – Au plus près de la boccia avec Sonia Heckel

#11 – Au plus près de la boccia avec Sonia Heckel

12min |09/08/2024
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Description

Ce n’est pas tous les jours qu’on entend parler une numéro un mondiale française. A l’été 2024, c’est le rang de Sonia Heckel dans sa catégorie de boccia. La boccia, c’est un sport de boules sans équivalent olympique où l’on doit s’approcher au plus près du Jack – le cochonnet de la discipline. Ce qui est incroyable, c’est que la France n’a découvert la boccia qu’en 2007 et que des pays comme la Thaïlande, la Corée du Sud ou Hong-Kong offrent des conditions d’entraînement professionnelles ou presque à leurs athlètes. Alors comment Sonia Heckel, vainqueure de la Coupe du monde en cette année 2024 et double-championne d’Europe, est-elle parvenue à s’imposer comme la meilleure de son sport ?

 

Les épreuves de boccia aux Jeux Paralympiques de Paris 2024 ont lieu du 29 août 5 septembre à l’Arena Paris Sud, porte de Versailles.


PAR Amour du sport est un podcast de Paris 2024 de 22 épisodes, soit un épisode par discipline présente aux Jeux Paralympiques de Paris 2024. Chaque sport, son histoire, ses règles, le niveau de performance qu’il requiert, est raconté à travers le parcours d’une ou d’un athlète. Les épisodes sont publiés dans l’ordre de l’apparition des sports aux Jeux Paralympiques d’été depuis la première édition à Rome en 1960. A l’époque, il y n’avait que huit disciplines en compétition, six d’entre elles sont toujours présentes : le Para athlétisme, la Para natation, l’Escrime fauteuil, le Basket fauteuil, le Para tir à l’arc et le Para tennis de table.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Sonia Heckel

    La boccia, c'est déjà avant tout une discipline paralympique qui est dédiée aux personnes en situation de handicap avec un handicap assez important. C'est une discipline qui s'apparente un petit peu à de la pétanque parce qu'on a un cochonnet qui est le jack chez nous. Nous, c'est des balles en cuir, alors que la pétanque, c'est des boules. Il y a les balles bleues, les balles rouges. Et le principe, c'est de se rapprocher au maximum de ce jack.

  • Roland Richard

    Les règles de la boccia, Sonia Heckel doit les réexpliquer à chaque fois. Rabâcher les bases, c'est un paradoxe lorsqu'on est double championne d'Europe de son sport. Mais la boccia reste méconnue en France. Je m'appelle Ludivine Munos. nageuse. J'ai remporté 12 médailles aux Jeux Paralympiques. Aujourd'hui, avec Roland Richard, mon acolyte journaliste, on vous raconte la boccia à travers l'histoire de Sonia Heckel. La boccia, lui divine, est souvent présentée comme l'un des plus anciens jeux de l'histoire de l'humanité. Des peintures murales et certains objets retrouvés dans des tombeaux égyptiens attestent d'une forme similaire de la pratique des moins 5200 avant notre ère. Il y a donc plus de 7000 ans. Au Moyen-Âge, à la Renaissance, elle est jouée un peu partout en Europe et le terme boccia est un dérivé italien du mot boule. En 1984, la boccia fait son entrée aux Jeux paralympiques. Avec le goalball, elle est la seule discipline sans équivalent aux Jeux olympiques.

  • Ludivine Munos

    Et si aujourd'hui 79 pays sont membres de la Fédération internationale de boccia, il a fallu attendre 2007 pour l'avoir débarquée en France. Une commission fédérale de boccia est alors créée au sein de la Fédération française handisport. À l'époque, la jeune Sonia Ekel est au lycée, à l'établissement régional d'enseignement adapté de Flavigny-sur-Moselle, au sud de Nancy.

  • Sonia Heckel

    Moi, j'ai commencé avec mes professeurs de sport qui ont fait partie justement de cette commission. C'est une discipline qui ne m'a pas tout de suite intéressée parce que les règles, on ne les connaissait pas du tout. On se contentait, entre guillemets, de jouer à la pétanque.

  • Roland Richard

    Comprendre comme vous et moi le dimanche en été, enfin presque, puisque la boccia se pratique. En intérieur, cette apparente simplicité provoque d'abord une sorte de rejet chez Sonia. Elle ne voit pas l'intérêt du sport. Mais l'histoire prend une autre tournure l'année suivante, en 2008, lors d'un stage fédéral.

  • Sonia Heckel

    Là, on a commencé à nous expliquer vraiment les règles, les limitations de terrain. Et au fur et à mesure, on a commencé à connaître ce côté tactique et stratégique qui, là, a commencé à me plaire vraiment. J'ai commencé à apprécier cette discipline.

  • Ludivine Munos

    La tactique, le calcul, l'adaptation. Dès qu'on sort d'une pratique de loisir, la boccia devient infiniment plus complexe qu'il n'y paraît. Comme la pétanque du reste. Mais pour l'athlète qui aura 35 ans en juin, la boccia est en réalité au confluent de trois autres sports.

  • Sonia Heckel

    Je trouve que ça ressemble à du curling, parce qu'on va aussi pousser des balles, un peu le même principe que le curling quand on pousse les pierres. Le billard aussi, parce qu'on va vraiment... Faire des coups techniques qui ressemblent un peu à du billard. Et aussi aux échecs, parce que c'est une discipline qui est vraiment très stratégique. Il faut toujours avoir un coup, deux coups, voire trois coups à l'avance.

  • Roland Richard

    Ce sens de l'anticipation, Sonia Ekel l'a développé hors des parquets de Bochia. Elle a 7-8 ans quand elle commence à avoir des difficultés à marcher. Diagnostique, une myopathie des ceintures, une maladie où les muscles des épaules et des hanches s'affaiblissent peu à peu. Sa jumelle Anaïs est touchée par le même handicap. A l'âge de 15 ans, les deux sœurs doivent rester en internat à Flavigny, y compris les week-ends, parce que leur maison n'est plus adaptée à leur perte musculaire. Mais elles s'entraident, se construisent ensemble et jouent toutes les deux à la boccia. Du moins au début, Anaïs choisira finalement le paratière à l'arc où elle deviendra championne de France.

  • Ludivine Munos

    La boccia s'adresse donc aux personnes en fauteuil roulant dont les fonctions motrices sont limitées. Il y a quatre catégories. Les athlètes BC1 et BC2, BC pour boccia, ont des handicaps du mouvement provoqués par une paralysie cérébrale. Les BC1 sont souvent en fauteuil électrique parce que leurs jambes, leurs bras et leurs troncs sont affectés. Un assistant peut les aider à se saisir de la balle. Les BC2 ont eux une meilleure mobilité de leurs bras et de leurs troncs. Les catégories BC3 et BC4 rassemblent les athlètes atteints de maladies musculaires. Les BC3 ont des limitations importantes de tous les membres et du tronc. Ils jouent avec l'aide d'une rampe et d'un assistant. Les BC4, Roland, peuvent quant à eux jouer à la main.

  • Roland Richard

    Au départ, Sonia Eichel évoluait en BC4, mais en 2014, son affaiblissement musculaire l'a vu changer de catégorie pour la BC3. Elle joue donc avec une rampe pour lancer la balle. Mais elle est à la baguette, littéralement. La Nancy Yen utilise une petite baguette de bois pour déclencher la descente de la balle le long de la rampe. Pour vous aider à imaginer, représentez-vous un... petit tremplin de saut à ski. Cette comparaison, ça lui a plu. À Sonia.

  • Ludivine Munos

    Ah, merci !

  • Sonia Heckel

    En général, quand j'explique un peu ce que c'est la rampe, pour moi, ça ressemble énormément à un tremplin à ski. En version miniature, forcément. Ou sinon, pour les enfants, je vais leur expliquer que c'est un peu comme un toboggan.

  • Ludivine Munos

    Des balles, il y en a 13 en tout. Une blanche, le jack, le cochonnet donc, 6 bleus et 6 rouges. En individuel comme en équipe mixte, on lance une balle à tour de rôle. Selon les catégories, on a entre 4 et 7 minutes pour lancer ses 6 balles. Pour la BC3, la particularité, c'est la présence d'un assistant sportif, on l'a dit. Son rôle, aider l'athlète à se placer et à bien positionner la rampe. Mais attention, les règles sont strictes.

  • Sonia Heckel

    En fait, il tourne le dos au jeu et il n'a pas le droit de parler. Donc il va vraiment suivre les directives que je vais lui donner, sans même réfléchir, comme un robot. Je ne dis pas que les assistants, c'est des robots. Mais il faut vraiment qu'ils réussissent à faire abstraction de la réflexion parce qu'en fait, sinon, c'est là où ils vont trop cogiter et perdre du temps.

  • Roland Richard

    Car ces six minutes vont à toute vitesse pour Sonia réfléchir, puis guider son assistant pour mettre en place l'option retenue. Soit dégommer la balle adverse, soit protéger la sienne avec une autre, ou encore choisir la trajectoire parfaite pour s'appuyer sur des balles déjà lancées afin de s'approcher du jack. Et tout ça pour chacune des six balles. Et puis, il y a le choix des balles elles-mêmes. crucial sur un terrain de 12,5 m de long sur 6 m de large. Dure et moyenne pour le jeu long, molle et très molle pour le jeu de près.

  • Ludivine Munos

    L'objectif, Roland, reste d'avoir une ou plusieurs balles au plus près du jack à la fin de la manche, une fois toutes les balles lancées. Là, on compte les points et on les cumule d'une manche à l'autre. En individuel, l'athlète en tête après 4 manches l'emporte. En équipe, on arrête le match après 6 manches. La BC3 reste une catégorie à part. puisque l'assistant sportif est considéré lui aussi comme un athlète. Florent Brachet, celui de Sonia, sera donc médaillé à Paris si jamais Sonia venait à l'être. Et c'est logique aux yeux de la Française.

  • Sonia Heckel

    Tout ce qui est côté stratégique, ça va être moi. Mais tout ce qui est côté manipulation, ça va être lui. Donc pour moi, c'est vraiment du travail 50-50.

  • Roland Richard

    Une symbiose à chercher, à trouver. Et si Sonia Ekel a atteint ce niveau de performance, un titre de championne d'Europe par équipe en 2019, une qualification inédite pour les Jeux de Tokyo, même si l'aventure s'est terminée dès les groupes, et un nouveau titre continental, individuel, cette fois en 2023, et bien tout ça c'est aussi grâce à Florent Brachet, le Lorrain. et ses bras sur le parquet, mais il est bien davantage en dehors.

  • Sonia Heckel

    C'est effectivement un très bon ami, même mon meilleur ami. On habite ensemble en colocation, effectivement. Et il est aussi mon assistant sportif à plein temps.

  • Ludivine Munos

    À plein temps, ça signifie pour eux faire coïncider vie professionnelle et les trois ou quatre entraînements de deux heures par semaine en gymnase. C'est la difficulté de la catégorie BC3. Il y a cette... coordination, ses automatismes à entretenir, à parfaire. Et puis pour Sonia, il y a l'exercice solitaire, fastidieux, de la préparation tactique.

  • Sonia Heckel

    En fait, à chaque compétition, moi je me déplace avec mes caméras et en fait, je vais enregistrer un maximum de matchs, adversaires ou pas, que ce soit homme ou femme, peu importe. Je vais les regarder, je vais me mettre en pause et je regarde, je me dis mais moi... Je ferai ça, je ferai ci pour le prochain coup technique. Et après, je vois si eux ont fait pareil.

  • Roland Richard

    Secrétaire comptable à mi-temps, Sonia Ekel ne cède jamais à la tentation de la complainte. Sa préparation stratégique peut paraître artisanale, mais la Française a fini l'année 2023 à une incroyable deuxième place mondiale en individuel BC3. Un exploit, puisque des pays comme la Thaïlande, la Corée du Sud ou Hong Kong offrent des conditions d'entraînement très différentes, avec jusqu'à 40 heures de boccia par semaine, Ludivine.

  • Ludivine Munos

    Mais Sonia est prête, prête à disputer les deuxièmes Jeux paralympiques de la France en boccia après Tokyo. Ses deuxièmes Jeux à elle aussi. Et cette fois, elle est déterminée à remporter une médaille. Ça pourrait être par équipe ou en individuel. Reste que la récompense, le podium, ce n'est pas ce qui vient à l'esprit de Sonia en premier quand on évoque Paris 2024.

  • Sonia Heckel

    Les Jeux paralympiques, c'est vraiment la plus belle compétition qui peut exister parce que, mis à part le côté compétition, il y a aussi le côté humain. On n'a pas la chance de pouvoir se rencontrer entre disciplines. De vivre les mêmes émotions, vraiment d'être soudé, c'est ce qu'on a vécu à Tokyo. Malheureusement, il y avait eu le Covid, donc il n'y avait pas ce côté spectateur. Alors qu'à Paris, déjà, il n'y aura pas ce problème-là. Et en plus, c'est dans notre pays.

  • Roland Richard

    Des Jeux à Paris, une chance à saisir, une opportunité de sortir la boccia tricolore de son isolement et de son invisibilité médiatique.

  • Sonia Heckel

    C'est vraiment une discipline qui est hyper intéressante. Une fois que les gens vont ouvrir cette porte et venir découvrir, c'est sûr qu'ils reviendront. Mais vraiment, il faut leur laisser la possibilité et leur donner surtout envie d'ouvrir cette porte.

  • Roland Richard

    Cette porte, c'est celle de l'aréna Paris-Sud 1 de la Porte de Versailles. 4000 places pour voir ces artistes de la précision, de la géométrie et de la tactique se disputer les 11 titres paralympiques en jeu. 4 en individuel, de BC1 à BC4, chez les dames comme chez les messieurs, et 3 en équipe. Les BC1 et BC2 sont rassemblés, les BC3 et BC4 séparés. A signaler Ludivine que ces équipes de trois athlètes doivent être mixtes. Il faut au moins une femme et un homme au sein de chaque trio.

  • Ludivine Munos

    Alors si vous êtes fan de curling, de billard, d'échec ou de pétanque, la boccia n'attend que vous.

Description

Ce n’est pas tous les jours qu’on entend parler une numéro un mondiale française. A l’été 2024, c’est le rang de Sonia Heckel dans sa catégorie de boccia. La boccia, c’est un sport de boules sans équivalent olympique où l’on doit s’approcher au plus près du Jack – le cochonnet de la discipline. Ce qui est incroyable, c’est que la France n’a découvert la boccia qu’en 2007 et que des pays comme la Thaïlande, la Corée du Sud ou Hong-Kong offrent des conditions d’entraînement professionnelles ou presque à leurs athlètes. Alors comment Sonia Heckel, vainqueure de la Coupe du monde en cette année 2024 et double-championne d’Europe, est-elle parvenue à s’imposer comme la meilleure de son sport ?

 

Les épreuves de boccia aux Jeux Paralympiques de Paris 2024 ont lieu du 29 août 5 septembre à l’Arena Paris Sud, porte de Versailles.


PAR Amour du sport est un podcast de Paris 2024 de 22 épisodes, soit un épisode par discipline présente aux Jeux Paralympiques de Paris 2024. Chaque sport, son histoire, ses règles, le niveau de performance qu’il requiert, est raconté à travers le parcours d’une ou d’un athlète. Les épisodes sont publiés dans l’ordre de l’apparition des sports aux Jeux Paralympiques d’été depuis la première édition à Rome en 1960. A l’époque, il y n’avait que huit disciplines en compétition, six d’entre elles sont toujours présentes : le Para athlétisme, la Para natation, l’Escrime fauteuil, le Basket fauteuil, le Para tir à l’arc et le Para tennis de table.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Sonia Heckel

    La boccia, c'est déjà avant tout une discipline paralympique qui est dédiée aux personnes en situation de handicap avec un handicap assez important. C'est une discipline qui s'apparente un petit peu à de la pétanque parce qu'on a un cochonnet qui est le jack chez nous. Nous, c'est des balles en cuir, alors que la pétanque, c'est des boules. Il y a les balles bleues, les balles rouges. Et le principe, c'est de se rapprocher au maximum de ce jack.

  • Roland Richard

    Les règles de la boccia, Sonia Heckel doit les réexpliquer à chaque fois. Rabâcher les bases, c'est un paradoxe lorsqu'on est double championne d'Europe de son sport. Mais la boccia reste méconnue en France. Je m'appelle Ludivine Munos. nageuse. J'ai remporté 12 médailles aux Jeux Paralympiques. Aujourd'hui, avec Roland Richard, mon acolyte journaliste, on vous raconte la boccia à travers l'histoire de Sonia Heckel. La boccia, lui divine, est souvent présentée comme l'un des plus anciens jeux de l'histoire de l'humanité. Des peintures murales et certains objets retrouvés dans des tombeaux égyptiens attestent d'une forme similaire de la pratique des moins 5200 avant notre ère. Il y a donc plus de 7000 ans. Au Moyen-Âge, à la Renaissance, elle est jouée un peu partout en Europe et le terme boccia est un dérivé italien du mot boule. En 1984, la boccia fait son entrée aux Jeux paralympiques. Avec le goalball, elle est la seule discipline sans équivalent aux Jeux olympiques.

  • Ludivine Munos

    Et si aujourd'hui 79 pays sont membres de la Fédération internationale de boccia, il a fallu attendre 2007 pour l'avoir débarquée en France. Une commission fédérale de boccia est alors créée au sein de la Fédération française handisport. À l'époque, la jeune Sonia Ekel est au lycée, à l'établissement régional d'enseignement adapté de Flavigny-sur-Moselle, au sud de Nancy.

  • Sonia Heckel

    Moi, j'ai commencé avec mes professeurs de sport qui ont fait partie justement de cette commission. C'est une discipline qui ne m'a pas tout de suite intéressée parce que les règles, on ne les connaissait pas du tout. On se contentait, entre guillemets, de jouer à la pétanque.

  • Roland Richard

    Comprendre comme vous et moi le dimanche en été, enfin presque, puisque la boccia se pratique. En intérieur, cette apparente simplicité provoque d'abord une sorte de rejet chez Sonia. Elle ne voit pas l'intérêt du sport. Mais l'histoire prend une autre tournure l'année suivante, en 2008, lors d'un stage fédéral.

  • Sonia Heckel

    Là, on a commencé à nous expliquer vraiment les règles, les limitations de terrain. Et au fur et à mesure, on a commencé à connaître ce côté tactique et stratégique qui, là, a commencé à me plaire vraiment. J'ai commencé à apprécier cette discipline.

  • Ludivine Munos

    La tactique, le calcul, l'adaptation. Dès qu'on sort d'une pratique de loisir, la boccia devient infiniment plus complexe qu'il n'y paraît. Comme la pétanque du reste. Mais pour l'athlète qui aura 35 ans en juin, la boccia est en réalité au confluent de trois autres sports.

  • Sonia Heckel

    Je trouve que ça ressemble à du curling, parce qu'on va aussi pousser des balles, un peu le même principe que le curling quand on pousse les pierres. Le billard aussi, parce qu'on va vraiment... Faire des coups techniques qui ressemblent un peu à du billard. Et aussi aux échecs, parce que c'est une discipline qui est vraiment très stratégique. Il faut toujours avoir un coup, deux coups, voire trois coups à l'avance.

  • Roland Richard

    Ce sens de l'anticipation, Sonia Ekel l'a développé hors des parquets de Bochia. Elle a 7-8 ans quand elle commence à avoir des difficultés à marcher. Diagnostique, une myopathie des ceintures, une maladie où les muscles des épaules et des hanches s'affaiblissent peu à peu. Sa jumelle Anaïs est touchée par le même handicap. A l'âge de 15 ans, les deux sœurs doivent rester en internat à Flavigny, y compris les week-ends, parce que leur maison n'est plus adaptée à leur perte musculaire. Mais elles s'entraident, se construisent ensemble et jouent toutes les deux à la boccia. Du moins au début, Anaïs choisira finalement le paratière à l'arc où elle deviendra championne de France.

  • Ludivine Munos

    La boccia s'adresse donc aux personnes en fauteuil roulant dont les fonctions motrices sont limitées. Il y a quatre catégories. Les athlètes BC1 et BC2, BC pour boccia, ont des handicaps du mouvement provoqués par une paralysie cérébrale. Les BC1 sont souvent en fauteuil électrique parce que leurs jambes, leurs bras et leurs troncs sont affectés. Un assistant peut les aider à se saisir de la balle. Les BC2 ont eux une meilleure mobilité de leurs bras et de leurs troncs. Les catégories BC3 et BC4 rassemblent les athlètes atteints de maladies musculaires. Les BC3 ont des limitations importantes de tous les membres et du tronc. Ils jouent avec l'aide d'une rampe et d'un assistant. Les BC4, Roland, peuvent quant à eux jouer à la main.

  • Roland Richard

    Au départ, Sonia Eichel évoluait en BC4, mais en 2014, son affaiblissement musculaire l'a vu changer de catégorie pour la BC3. Elle joue donc avec une rampe pour lancer la balle. Mais elle est à la baguette, littéralement. La Nancy Yen utilise une petite baguette de bois pour déclencher la descente de la balle le long de la rampe. Pour vous aider à imaginer, représentez-vous un... petit tremplin de saut à ski. Cette comparaison, ça lui a plu. À Sonia.

  • Ludivine Munos

    Ah, merci !

  • Sonia Heckel

    En général, quand j'explique un peu ce que c'est la rampe, pour moi, ça ressemble énormément à un tremplin à ski. En version miniature, forcément. Ou sinon, pour les enfants, je vais leur expliquer que c'est un peu comme un toboggan.

  • Ludivine Munos

    Des balles, il y en a 13 en tout. Une blanche, le jack, le cochonnet donc, 6 bleus et 6 rouges. En individuel comme en équipe mixte, on lance une balle à tour de rôle. Selon les catégories, on a entre 4 et 7 minutes pour lancer ses 6 balles. Pour la BC3, la particularité, c'est la présence d'un assistant sportif, on l'a dit. Son rôle, aider l'athlète à se placer et à bien positionner la rampe. Mais attention, les règles sont strictes.

  • Sonia Heckel

    En fait, il tourne le dos au jeu et il n'a pas le droit de parler. Donc il va vraiment suivre les directives que je vais lui donner, sans même réfléchir, comme un robot. Je ne dis pas que les assistants, c'est des robots. Mais il faut vraiment qu'ils réussissent à faire abstraction de la réflexion parce qu'en fait, sinon, c'est là où ils vont trop cogiter et perdre du temps.

  • Roland Richard

    Car ces six minutes vont à toute vitesse pour Sonia réfléchir, puis guider son assistant pour mettre en place l'option retenue. Soit dégommer la balle adverse, soit protéger la sienne avec une autre, ou encore choisir la trajectoire parfaite pour s'appuyer sur des balles déjà lancées afin de s'approcher du jack. Et tout ça pour chacune des six balles. Et puis, il y a le choix des balles elles-mêmes. crucial sur un terrain de 12,5 m de long sur 6 m de large. Dure et moyenne pour le jeu long, molle et très molle pour le jeu de près.

  • Ludivine Munos

    L'objectif, Roland, reste d'avoir une ou plusieurs balles au plus près du jack à la fin de la manche, une fois toutes les balles lancées. Là, on compte les points et on les cumule d'une manche à l'autre. En individuel, l'athlète en tête après 4 manches l'emporte. En équipe, on arrête le match après 6 manches. La BC3 reste une catégorie à part. puisque l'assistant sportif est considéré lui aussi comme un athlète. Florent Brachet, celui de Sonia, sera donc médaillé à Paris si jamais Sonia venait à l'être. Et c'est logique aux yeux de la Française.

  • Sonia Heckel

    Tout ce qui est côté stratégique, ça va être moi. Mais tout ce qui est côté manipulation, ça va être lui. Donc pour moi, c'est vraiment du travail 50-50.

  • Roland Richard

    Une symbiose à chercher, à trouver. Et si Sonia Ekel a atteint ce niveau de performance, un titre de championne d'Europe par équipe en 2019, une qualification inédite pour les Jeux de Tokyo, même si l'aventure s'est terminée dès les groupes, et un nouveau titre continental, individuel, cette fois en 2023, et bien tout ça c'est aussi grâce à Florent Brachet, le Lorrain. et ses bras sur le parquet, mais il est bien davantage en dehors.

  • Sonia Heckel

    C'est effectivement un très bon ami, même mon meilleur ami. On habite ensemble en colocation, effectivement. Et il est aussi mon assistant sportif à plein temps.

  • Ludivine Munos

    À plein temps, ça signifie pour eux faire coïncider vie professionnelle et les trois ou quatre entraînements de deux heures par semaine en gymnase. C'est la difficulté de la catégorie BC3. Il y a cette... coordination, ses automatismes à entretenir, à parfaire. Et puis pour Sonia, il y a l'exercice solitaire, fastidieux, de la préparation tactique.

  • Sonia Heckel

    En fait, à chaque compétition, moi je me déplace avec mes caméras et en fait, je vais enregistrer un maximum de matchs, adversaires ou pas, que ce soit homme ou femme, peu importe. Je vais les regarder, je vais me mettre en pause et je regarde, je me dis mais moi... Je ferai ça, je ferai ci pour le prochain coup technique. Et après, je vois si eux ont fait pareil.

  • Roland Richard

    Secrétaire comptable à mi-temps, Sonia Ekel ne cède jamais à la tentation de la complainte. Sa préparation stratégique peut paraître artisanale, mais la Française a fini l'année 2023 à une incroyable deuxième place mondiale en individuel BC3. Un exploit, puisque des pays comme la Thaïlande, la Corée du Sud ou Hong Kong offrent des conditions d'entraînement très différentes, avec jusqu'à 40 heures de boccia par semaine, Ludivine.

  • Ludivine Munos

    Mais Sonia est prête, prête à disputer les deuxièmes Jeux paralympiques de la France en boccia après Tokyo. Ses deuxièmes Jeux à elle aussi. Et cette fois, elle est déterminée à remporter une médaille. Ça pourrait être par équipe ou en individuel. Reste que la récompense, le podium, ce n'est pas ce qui vient à l'esprit de Sonia en premier quand on évoque Paris 2024.

  • Sonia Heckel

    Les Jeux paralympiques, c'est vraiment la plus belle compétition qui peut exister parce que, mis à part le côté compétition, il y a aussi le côté humain. On n'a pas la chance de pouvoir se rencontrer entre disciplines. De vivre les mêmes émotions, vraiment d'être soudé, c'est ce qu'on a vécu à Tokyo. Malheureusement, il y avait eu le Covid, donc il n'y avait pas ce côté spectateur. Alors qu'à Paris, déjà, il n'y aura pas ce problème-là. Et en plus, c'est dans notre pays.

  • Roland Richard

    Des Jeux à Paris, une chance à saisir, une opportunité de sortir la boccia tricolore de son isolement et de son invisibilité médiatique.

  • Sonia Heckel

    C'est vraiment une discipline qui est hyper intéressante. Une fois que les gens vont ouvrir cette porte et venir découvrir, c'est sûr qu'ils reviendront. Mais vraiment, il faut leur laisser la possibilité et leur donner surtout envie d'ouvrir cette porte.

  • Roland Richard

    Cette porte, c'est celle de l'aréna Paris-Sud 1 de la Porte de Versailles. 4000 places pour voir ces artistes de la précision, de la géométrie et de la tactique se disputer les 11 titres paralympiques en jeu. 4 en individuel, de BC1 à BC4, chez les dames comme chez les messieurs, et 3 en équipe. Les BC1 et BC2 sont rassemblés, les BC3 et BC4 séparés. A signaler Ludivine que ces équipes de trois athlètes doivent être mixtes. Il faut au moins une femme et un homme au sein de chaque trio.

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    Alors si vous êtes fan de curling, de billard, d'échec ou de pétanque, la boccia n'attend que vous.

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Ce n’est pas tous les jours qu’on entend parler une numéro un mondiale française. A l’été 2024, c’est le rang de Sonia Heckel dans sa catégorie de boccia. La boccia, c’est un sport de boules sans équivalent olympique où l’on doit s’approcher au plus près du Jack – le cochonnet de la discipline. Ce qui est incroyable, c’est que la France n’a découvert la boccia qu’en 2007 et que des pays comme la Thaïlande, la Corée du Sud ou Hong-Kong offrent des conditions d’entraînement professionnelles ou presque à leurs athlètes. Alors comment Sonia Heckel, vainqueure de la Coupe du monde en cette année 2024 et double-championne d’Europe, est-elle parvenue à s’imposer comme la meilleure de son sport ?

 

Les épreuves de boccia aux Jeux Paralympiques de Paris 2024 ont lieu du 29 août 5 septembre à l’Arena Paris Sud, porte de Versailles.


PAR Amour du sport est un podcast de Paris 2024 de 22 épisodes, soit un épisode par discipline présente aux Jeux Paralympiques de Paris 2024. Chaque sport, son histoire, ses règles, le niveau de performance qu’il requiert, est raconté à travers le parcours d’une ou d’un athlète. Les épisodes sont publiés dans l’ordre de l’apparition des sports aux Jeux Paralympiques d’été depuis la première édition à Rome en 1960. A l’époque, il y n’avait que huit disciplines en compétition, six d’entre elles sont toujours présentes : le Para athlétisme, la Para natation, l’Escrime fauteuil, le Basket fauteuil, le Para tir à l’arc et le Para tennis de table.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Sonia Heckel

    La boccia, c'est déjà avant tout une discipline paralympique qui est dédiée aux personnes en situation de handicap avec un handicap assez important. C'est une discipline qui s'apparente un petit peu à de la pétanque parce qu'on a un cochonnet qui est le jack chez nous. Nous, c'est des balles en cuir, alors que la pétanque, c'est des boules. Il y a les balles bleues, les balles rouges. Et le principe, c'est de se rapprocher au maximum de ce jack.

  • Roland Richard

    Les règles de la boccia, Sonia Heckel doit les réexpliquer à chaque fois. Rabâcher les bases, c'est un paradoxe lorsqu'on est double championne d'Europe de son sport. Mais la boccia reste méconnue en France. Je m'appelle Ludivine Munos. nageuse. J'ai remporté 12 médailles aux Jeux Paralympiques. Aujourd'hui, avec Roland Richard, mon acolyte journaliste, on vous raconte la boccia à travers l'histoire de Sonia Heckel. La boccia, lui divine, est souvent présentée comme l'un des plus anciens jeux de l'histoire de l'humanité. Des peintures murales et certains objets retrouvés dans des tombeaux égyptiens attestent d'une forme similaire de la pratique des moins 5200 avant notre ère. Il y a donc plus de 7000 ans. Au Moyen-Âge, à la Renaissance, elle est jouée un peu partout en Europe et le terme boccia est un dérivé italien du mot boule. En 1984, la boccia fait son entrée aux Jeux paralympiques. Avec le goalball, elle est la seule discipline sans équivalent aux Jeux olympiques.

  • Ludivine Munos

    Et si aujourd'hui 79 pays sont membres de la Fédération internationale de boccia, il a fallu attendre 2007 pour l'avoir débarquée en France. Une commission fédérale de boccia est alors créée au sein de la Fédération française handisport. À l'époque, la jeune Sonia Ekel est au lycée, à l'établissement régional d'enseignement adapté de Flavigny-sur-Moselle, au sud de Nancy.

  • Sonia Heckel

    Moi, j'ai commencé avec mes professeurs de sport qui ont fait partie justement de cette commission. C'est une discipline qui ne m'a pas tout de suite intéressée parce que les règles, on ne les connaissait pas du tout. On se contentait, entre guillemets, de jouer à la pétanque.

  • Roland Richard

    Comprendre comme vous et moi le dimanche en été, enfin presque, puisque la boccia se pratique. En intérieur, cette apparente simplicité provoque d'abord une sorte de rejet chez Sonia. Elle ne voit pas l'intérêt du sport. Mais l'histoire prend une autre tournure l'année suivante, en 2008, lors d'un stage fédéral.

  • Sonia Heckel

    Là, on a commencé à nous expliquer vraiment les règles, les limitations de terrain. Et au fur et à mesure, on a commencé à connaître ce côté tactique et stratégique qui, là, a commencé à me plaire vraiment. J'ai commencé à apprécier cette discipline.

  • Ludivine Munos

    La tactique, le calcul, l'adaptation. Dès qu'on sort d'une pratique de loisir, la boccia devient infiniment plus complexe qu'il n'y paraît. Comme la pétanque du reste. Mais pour l'athlète qui aura 35 ans en juin, la boccia est en réalité au confluent de trois autres sports.

  • Sonia Heckel

    Je trouve que ça ressemble à du curling, parce qu'on va aussi pousser des balles, un peu le même principe que le curling quand on pousse les pierres. Le billard aussi, parce qu'on va vraiment... Faire des coups techniques qui ressemblent un peu à du billard. Et aussi aux échecs, parce que c'est une discipline qui est vraiment très stratégique. Il faut toujours avoir un coup, deux coups, voire trois coups à l'avance.

  • Roland Richard

    Ce sens de l'anticipation, Sonia Ekel l'a développé hors des parquets de Bochia. Elle a 7-8 ans quand elle commence à avoir des difficultés à marcher. Diagnostique, une myopathie des ceintures, une maladie où les muscles des épaules et des hanches s'affaiblissent peu à peu. Sa jumelle Anaïs est touchée par le même handicap. A l'âge de 15 ans, les deux sœurs doivent rester en internat à Flavigny, y compris les week-ends, parce que leur maison n'est plus adaptée à leur perte musculaire. Mais elles s'entraident, se construisent ensemble et jouent toutes les deux à la boccia. Du moins au début, Anaïs choisira finalement le paratière à l'arc où elle deviendra championne de France.

  • Ludivine Munos

    La boccia s'adresse donc aux personnes en fauteuil roulant dont les fonctions motrices sont limitées. Il y a quatre catégories. Les athlètes BC1 et BC2, BC pour boccia, ont des handicaps du mouvement provoqués par une paralysie cérébrale. Les BC1 sont souvent en fauteuil électrique parce que leurs jambes, leurs bras et leurs troncs sont affectés. Un assistant peut les aider à se saisir de la balle. Les BC2 ont eux une meilleure mobilité de leurs bras et de leurs troncs. Les catégories BC3 et BC4 rassemblent les athlètes atteints de maladies musculaires. Les BC3 ont des limitations importantes de tous les membres et du tronc. Ils jouent avec l'aide d'une rampe et d'un assistant. Les BC4, Roland, peuvent quant à eux jouer à la main.

  • Roland Richard

    Au départ, Sonia Eichel évoluait en BC4, mais en 2014, son affaiblissement musculaire l'a vu changer de catégorie pour la BC3. Elle joue donc avec une rampe pour lancer la balle. Mais elle est à la baguette, littéralement. La Nancy Yen utilise une petite baguette de bois pour déclencher la descente de la balle le long de la rampe. Pour vous aider à imaginer, représentez-vous un... petit tremplin de saut à ski. Cette comparaison, ça lui a plu. À Sonia.

  • Ludivine Munos

    Ah, merci !

  • Sonia Heckel

    En général, quand j'explique un peu ce que c'est la rampe, pour moi, ça ressemble énormément à un tremplin à ski. En version miniature, forcément. Ou sinon, pour les enfants, je vais leur expliquer que c'est un peu comme un toboggan.

  • Ludivine Munos

    Des balles, il y en a 13 en tout. Une blanche, le jack, le cochonnet donc, 6 bleus et 6 rouges. En individuel comme en équipe mixte, on lance une balle à tour de rôle. Selon les catégories, on a entre 4 et 7 minutes pour lancer ses 6 balles. Pour la BC3, la particularité, c'est la présence d'un assistant sportif, on l'a dit. Son rôle, aider l'athlète à se placer et à bien positionner la rampe. Mais attention, les règles sont strictes.

  • Sonia Heckel

    En fait, il tourne le dos au jeu et il n'a pas le droit de parler. Donc il va vraiment suivre les directives que je vais lui donner, sans même réfléchir, comme un robot. Je ne dis pas que les assistants, c'est des robots. Mais il faut vraiment qu'ils réussissent à faire abstraction de la réflexion parce qu'en fait, sinon, c'est là où ils vont trop cogiter et perdre du temps.

  • Roland Richard

    Car ces six minutes vont à toute vitesse pour Sonia réfléchir, puis guider son assistant pour mettre en place l'option retenue. Soit dégommer la balle adverse, soit protéger la sienne avec une autre, ou encore choisir la trajectoire parfaite pour s'appuyer sur des balles déjà lancées afin de s'approcher du jack. Et tout ça pour chacune des six balles. Et puis, il y a le choix des balles elles-mêmes. crucial sur un terrain de 12,5 m de long sur 6 m de large. Dure et moyenne pour le jeu long, molle et très molle pour le jeu de près.

  • Ludivine Munos

    L'objectif, Roland, reste d'avoir une ou plusieurs balles au plus près du jack à la fin de la manche, une fois toutes les balles lancées. Là, on compte les points et on les cumule d'une manche à l'autre. En individuel, l'athlète en tête après 4 manches l'emporte. En équipe, on arrête le match après 6 manches. La BC3 reste une catégorie à part. puisque l'assistant sportif est considéré lui aussi comme un athlète. Florent Brachet, celui de Sonia, sera donc médaillé à Paris si jamais Sonia venait à l'être. Et c'est logique aux yeux de la Française.

  • Sonia Heckel

    Tout ce qui est côté stratégique, ça va être moi. Mais tout ce qui est côté manipulation, ça va être lui. Donc pour moi, c'est vraiment du travail 50-50.

  • Roland Richard

    Une symbiose à chercher, à trouver. Et si Sonia Ekel a atteint ce niveau de performance, un titre de championne d'Europe par équipe en 2019, une qualification inédite pour les Jeux de Tokyo, même si l'aventure s'est terminée dès les groupes, et un nouveau titre continental, individuel, cette fois en 2023, et bien tout ça c'est aussi grâce à Florent Brachet, le Lorrain. et ses bras sur le parquet, mais il est bien davantage en dehors.

  • Sonia Heckel

    C'est effectivement un très bon ami, même mon meilleur ami. On habite ensemble en colocation, effectivement. Et il est aussi mon assistant sportif à plein temps.

  • Ludivine Munos

    À plein temps, ça signifie pour eux faire coïncider vie professionnelle et les trois ou quatre entraînements de deux heures par semaine en gymnase. C'est la difficulté de la catégorie BC3. Il y a cette... coordination, ses automatismes à entretenir, à parfaire. Et puis pour Sonia, il y a l'exercice solitaire, fastidieux, de la préparation tactique.

  • Sonia Heckel

    En fait, à chaque compétition, moi je me déplace avec mes caméras et en fait, je vais enregistrer un maximum de matchs, adversaires ou pas, que ce soit homme ou femme, peu importe. Je vais les regarder, je vais me mettre en pause et je regarde, je me dis mais moi... Je ferai ça, je ferai ci pour le prochain coup technique. Et après, je vois si eux ont fait pareil.

  • Roland Richard

    Secrétaire comptable à mi-temps, Sonia Ekel ne cède jamais à la tentation de la complainte. Sa préparation stratégique peut paraître artisanale, mais la Française a fini l'année 2023 à une incroyable deuxième place mondiale en individuel BC3. Un exploit, puisque des pays comme la Thaïlande, la Corée du Sud ou Hong Kong offrent des conditions d'entraînement très différentes, avec jusqu'à 40 heures de boccia par semaine, Ludivine.

  • Ludivine Munos

    Mais Sonia est prête, prête à disputer les deuxièmes Jeux paralympiques de la France en boccia après Tokyo. Ses deuxièmes Jeux à elle aussi. Et cette fois, elle est déterminée à remporter une médaille. Ça pourrait être par équipe ou en individuel. Reste que la récompense, le podium, ce n'est pas ce qui vient à l'esprit de Sonia en premier quand on évoque Paris 2024.

  • Sonia Heckel

    Les Jeux paralympiques, c'est vraiment la plus belle compétition qui peut exister parce que, mis à part le côté compétition, il y a aussi le côté humain. On n'a pas la chance de pouvoir se rencontrer entre disciplines. De vivre les mêmes émotions, vraiment d'être soudé, c'est ce qu'on a vécu à Tokyo. Malheureusement, il y avait eu le Covid, donc il n'y avait pas ce côté spectateur. Alors qu'à Paris, déjà, il n'y aura pas ce problème-là. Et en plus, c'est dans notre pays.

  • Roland Richard

    Des Jeux à Paris, une chance à saisir, une opportunité de sortir la boccia tricolore de son isolement et de son invisibilité médiatique.

  • Sonia Heckel

    C'est vraiment une discipline qui est hyper intéressante. Une fois que les gens vont ouvrir cette porte et venir découvrir, c'est sûr qu'ils reviendront. Mais vraiment, il faut leur laisser la possibilité et leur donner surtout envie d'ouvrir cette porte.

  • Roland Richard

    Cette porte, c'est celle de l'aréna Paris-Sud 1 de la Porte de Versailles. 4000 places pour voir ces artistes de la précision, de la géométrie et de la tactique se disputer les 11 titres paralympiques en jeu. 4 en individuel, de BC1 à BC4, chez les dames comme chez les messieurs, et 3 en équipe. Les BC1 et BC2 sont rassemblés, les BC3 et BC4 séparés. A signaler Ludivine que ces équipes de trois athlètes doivent être mixtes. Il faut au moins une femme et un homme au sein de chaque trio.

  • Ludivine Munos

    Alors si vous êtes fan de curling, de billard, d'échec ou de pétanque, la boccia n'attend que vous.

Description

Ce n’est pas tous les jours qu’on entend parler une numéro un mondiale française. A l’été 2024, c’est le rang de Sonia Heckel dans sa catégorie de boccia. La boccia, c’est un sport de boules sans équivalent olympique où l’on doit s’approcher au plus près du Jack – le cochonnet de la discipline. Ce qui est incroyable, c’est que la France n’a découvert la boccia qu’en 2007 et que des pays comme la Thaïlande, la Corée du Sud ou Hong-Kong offrent des conditions d’entraînement professionnelles ou presque à leurs athlètes. Alors comment Sonia Heckel, vainqueure de la Coupe du monde en cette année 2024 et double-championne d’Europe, est-elle parvenue à s’imposer comme la meilleure de son sport ?

 

Les épreuves de boccia aux Jeux Paralympiques de Paris 2024 ont lieu du 29 août 5 septembre à l’Arena Paris Sud, porte de Versailles.


PAR Amour du sport est un podcast de Paris 2024 de 22 épisodes, soit un épisode par discipline présente aux Jeux Paralympiques de Paris 2024. Chaque sport, son histoire, ses règles, le niveau de performance qu’il requiert, est raconté à travers le parcours d’une ou d’un athlète. Les épisodes sont publiés dans l’ordre de l’apparition des sports aux Jeux Paralympiques d’été depuis la première édition à Rome en 1960. A l’époque, il y n’avait que huit disciplines en compétition, six d’entre elles sont toujours présentes : le Para athlétisme, la Para natation, l’Escrime fauteuil, le Basket fauteuil, le Para tir à l’arc et le Para tennis de table.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Sonia Heckel

    La boccia, c'est déjà avant tout une discipline paralympique qui est dédiée aux personnes en situation de handicap avec un handicap assez important. C'est une discipline qui s'apparente un petit peu à de la pétanque parce qu'on a un cochonnet qui est le jack chez nous. Nous, c'est des balles en cuir, alors que la pétanque, c'est des boules. Il y a les balles bleues, les balles rouges. Et le principe, c'est de se rapprocher au maximum de ce jack.

  • Roland Richard

    Les règles de la boccia, Sonia Heckel doit les réexpliquer à chaque fois. Rabâcher les bases, c'est un paradoxe lorsqu'on est double championne d'Europe de son sport. Mais la boccia reste méconnue en France. Je m'appelle Ludivine Munos. nageuse. J'ai remporté 12 médailles aux Jeux Paralympiques. Aujourd'hui, avec Roland Richard, mon acolyte journaliste, on vous raconte la boccia à travers l'histoire de Sonia Heckel. La boccia, lui divine, est souvent présentée comme l'un des plus anciens jeux de l'histoire de l'humanité. Des peintures murales et certains objets retrouvés dans des tombeaux égyptiens attestent d'une forme similaire de la pratique des moins 5200 avant notre ère. Il y a donc plus de 7000 ans. Au Moyen-Âge, à la Renaissance, elle est jouée un peu partout en Europe et le terme boccia est un dérivé italien du mot boule. En 1984, la boccia fait son entrée aux Jeux paralympiques. Avec le goalball, elle est la seule discipline sans équivalent aux Jeux olympiques.

  • Ludivine Munos

    Et si aujourd'hui 79 pays sont membres de la Fédération internationale de boccia, il a fallu attendre 2007 pour l'avoir débarquée en France. Une commission fédérale de boccia est alors créée au sein de la Fédération française handisport. À l'époque, la jeune Sonia Ekel est au lycée, à l'établissement régional d'enseignement adapté de Flavigny-sur-Moselle, au sud de Nancy.

  • Sonia Heckel

    Moi, j'ai commencé avec mes professeurs de sport qui ont fait partie justement de cette commission. C'est une discipline qui ne m'a pas tout de suite intéressée parce que les règles, on ne les connaissait pas du tout. On se contentait, entre guillemets, de jouer à la pétanque.

  • Roland Richard

    Comprendre comme vous et moi le dimanche en été, enfin presque, puisque la boccia se pratique. En intérieur, cette apparente simplicité provoque d'abord une sorte de rejet chez Sonia. Elle ne voit pas l'intérêt du sport. Mais l'histoire prend une autre tournure l'année suivante, en 2008, lors d'un stage fédéral.

  • Sonia Heckel

    Là, on a commencé à nous expliquer vraiment les règles, les limitations de terrain. Et au fur et à mesure, on a commencé à connaître ce côté tactique et stratégique qui, là, a commencé à me plaire vraiment. J'ai commencé à apprécier cette discipline.

  • Ludivine Munos

    La tactique, le calcul, l'adaptation. Dès qu'on sort d'une pratique de loisir, la boccia devient infiniment plus complexe qu'il n'y paraît. Comme la pétanque du reste. Mais pour l'athlète qui aura 35 ans en juin, la boccia est en réalité au confluent de trois autres sports.

  • Sonia Heckel

    Je trouve que ça ressemble à du curling, parce qu'on va aussi pousser des balles, un peu le même principe que le curling quand on pousse les pierres. Le billard aussi, parce qu'on va vraiment... Faire des coups techniques qui ressemblent un peu à du billard. Et aussi aux échecs, parce que c'est une discipline qui est vraiment très stratégique. Il faut toujours avoir un coup, deux coups, voire trois coups à l'avance.

  • Roland Richard

    Ce sens de l'anticipation, Sonia Ekel l'a développé hors des parquets de Bochia. Elle a 7-8 ans quand elle commence à avoir des difficultés à marcher. Diagnostique, une myopathie des ceintures, une maladie où les muscles des épaules et des hanches s'affaiblissent peu à peu. Sa jumelle Anaïs est touchée par le même handicap. A l'âge de 15 ans, les deux sœurs doivent rester en internat à Flavigny, y compris les week-ends, parce que leur maison n'est plus adaptée à leur perte musculaire. Mais elles s'entraident, se construisent ensemble et jouent toutes les deux à la boccia. Du moins au début, Anaïs choisira finalement le paratière à l'arc où elle deviendra championne de France.

  • Ludivine Munos

    La boccia s'adresse donc aux personnes en fauteuil roulant dont les fonctions motrices sont limitées. Il y a quatre catégories. Les athlètes BC1 et BC2, BC pour boccia, ont des handicaps du mouvement provoqués par une paralysie cérébrale. Les BC1 sont souvent en fauteuil électrique parce que leurs jambes, leurs bras et leurs troncs sont affectés. Un assistant peut les aider à se saisir de la balle. Les BC2 ont eux une meilleure mobilité de leurs bras et de leurs troncs. Les catégories BC3 et BC4 rassemblent les athlètes atteints de maladies musculaires. Les BC3 ont des limitations importantes de tous les membres et du tronc. Ils jouent avec l'aide d'une rampe et d'un assistant. Les BC4, Roland, peuvent quant à eux jouer à la main.

  • Roland Richard

    Au départ, Sonia Eichel évoluait en BC4, mais en 2014, son affaiblissement musculaire l'a vu changer de catégorie pour la BC3. Elle joue donc avec une rampe pour lancer la balle. Mais elle est à la baguette, littéralement. La Nancy Yen utilise une petite baguette de bois pour déclencher la descente de la balle le long de la rampe. Pour vous aider à imaginer, représentez-vous un... petit tremplin de saut à ski. Cette comparaison, ça lui a plu. À Sonia.

  • Ludivine Munos

    Ah, merci !

  • Sonia Heckel

    En général, quand j'explique un peu ce que c'est la rampe, pour moi, ça ressemble énormément à un tremplin à ski. En version miniature, forcément. Ou sinon, pour les enfants, je vais leur expliquer que c'est un peu comme un toboggan.

  • Ludivine Munos

    Des balles, il y en a 13 en tout. Une blanche, le jack, le cochonnet donc, 6 bleus et 6 rouges. En individuel comme en équipe mixte, on lance une balle à tour de rôle. Selon les catégories, on a entre 4 et 7 minutes pour lancer ses 6 balles. Pour la BC3, la particularité, c'est la présence d'un assistant sportif, on l'a dit. Son rôle, aider l'athlète à se placer et à bien positionner la rampe. Mais attention, les règles sont strictes.

  • Sonia Heckel

    En fait, il tourne le dos au jeu et il n'a pas le droit de parler. Donc il va vraiment suivre les directives que je vais lui donner, sans même réfléchir, comme un robot. Je ne dis pas que les assistants, c'est des robots. Mais il faut vraiment qu'ils réussissent à faire abstraction de la réflexion parce qu'en fait, sinon, c'est là où ils vont trop cogiter et perdre du temps.

  • Roland Richard

    Car ces six minutes vont à toute vitesse pour Sonia réfléchir, puis guider son assistant pour mettre en place l'option retenue. Soit dégommer la balle adverse, soit protéger la sienne avec une autre, ou encore choisir la trajectoire parfaite pour s'appuyer sur des balles déjà lancées afin de s'approcher du jack. Et tout ça pour chacune des six balles. Et puis, il y a le choix des balles elles-mêmes. crucial sur un terrain de 12,5 m de long sur 6 m de large. Dure et moyenne pour le jeu long, molle et très molle pour le jeu de près.

  • Ludivine Munos

    L'objectif, Roland, reste d'avoir une ou plusieurs balles au plus près du jack à la fin de la manche, une fois toutes les balles lancées. Là, on compte les points et on les cumule d'une manche à l'autre. En individuel, l'athlète en tête après 4 manches l'emporte. En équipe, on arrête le match après 6 manches. La BC3 reste une catégorie à part. puisque l'assistant sportif est considéré lui aussi comme un athlète. Florent Brachet, celui de Sonia, sera donc médaillé à Paris si jamais Sonia venait à l'être. Et c'est logique aux yeux de la Française.

  • Sonia Heckel

    Tout ce qui est côté stratégique, ça va être moi. Mais tout ce qui est côté manipulation, ça va être lui. Donc pour moi, c'est vraiment du travail 50-50.

  • Roland Richard

    Une symbiose à chercher, à trouver. Et si Sonia Ekel a atteint ce niveau de performance, un titre de championne d'Europe par équipe en 2019, une qualification inédite pour les Jeux de Tokyo, même si l'aventure s'est terminée dès les groupes, et un nouveau titre continental, individuel, cette fois en 2023, et bien tout ça c'est aussi grâce à Florent Brachet, le Lorrain. et ses bras sur le parquet, mais il est bien davantage en dehors.

  • Sonia Heckel

    C'est effectivement un très bon ami, même mon meilleur ami. On habite ensemble en colocation, effectivement. Et il est aussi mon assistant sportif à plein temps.

  • Ludivine Munos

    À plein temps, ça signifie pour eux faire coïncider vie professionnelle et les trois ou quatre entraînements de deux heures par semaine en gymnase. C'est la difficulté de la catégorie BC3. Il y a cette... coordination, ses automatismes à entretenir, à parfaire. Et puis pour Sonia, il y a l'exercice solitaire, fastidieux, de la préparation tactique.

  • Sonia Heckel

    En fait, à chaque compétition, moi je me déplace avec mes caméras et en fait, je vais enregistrer un maximum de matchs, adversaires ou pas, que ce soit homme ou femme, peu importe. Je vais les regarder, je vais me mettre en pause et je regarde, je me dis mais moi... Je ferai ça, je ferai ci pour le prochain coup technique. Et après, je vois si eux ont fait pareil.

  • Roland Richard

    Secrétaire comptable à mi-temps, Sonia Ekel ne cède jamais à la tentation de la complainte. Sa préparation stratégique peut paraître artisanale, mais la Française a fini l'année 2023 à une incroyable deuxième place mondiale en individuel BC3. Un exploit, puisque des pays comme la Thaïlande, la Corée du Sud ou Hong Kong offrent des conditions d'entraînement très différentes, avec jusqu'à 40 heures de boccia par semaine, Ludivine.

  • Ludivine Munos

    Mais Sonia est prête, prête à disputer les deuxièmes Jeux paralympiques de la France en boccia après Tokyo. Ses deuxièmes Jeux à elle aussi. Et cette fois, elle est déterminée à remporter une médaille. Ça pourrait être par équipe ou en individuel. Reste que la récompense, le podium, ce n'est pas ce qui vient à l'esprit de Sonia en premier quand on évoque Paris 2024.

  • Sonia Heckel

    Les Jeux paralympiques, c'est vraiment la plus belle compétition qui peut exister parce que, mis à part le côté compétition, il y a aussi le côté humain. On n'a pas la chance de pouvoir se rencontrer entre disciplines. De vivre les mêmes émotions, vraiment d'être soudé, c'est ce qu'on a vécu à Tokyo. Malheureusement, il y avait eu le Covid, donc il n'y avait pas ce côté spectateur. Alors qu'à Paris, déjà, il n'y aura pas ce problème-là. Et en plus, c'est dans notre pays.

  • Roland Richard

    Des Jeux à Paris, une chance à saisir, une opportunité de sortir la boccia tricolore de son isolement et de son invisibilité médiatique.

  • Sonia Heckel

    C'est vraiment une discipline qui est hyper intéressante. Une fois que les gens vont ouvrir cette porte et venir découvrir, c'est sûr qu'ils reviendront. Mais vraiment, il faut leur laisser la possibilité et leur donner surtout envie d'ouvrir cette porte.

  • Roland Richard

    Cette porte, c'est celle de l'aréna Paris-Sud 1 de la Porte de Versailles. 4000 places pour voir ces artistes de la précision, de la géométrie et de la tactique se disputer les 11 titres paralympiques en jeu. 4 en individuel, de BC1 à BC4, chez les dames comme chez les messieurs, et 3 en équipe. Les BC1 et BC2 sont rassemblés, les BC3 et BC4 séparés. A signaler Ludivine que ces équipes de trois athlètes doivent être mixtes. Il faut au moins une femme et un homme au sein de chaque trio.

  • Ludivine Munos

    Alors si vous êtes fan de curling, de billard, d'échec ou de pétanque, la boccia n'attend que vous.

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