- Speaker #0
Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans Paris, je te quitte le podcast. Ici, nous donnons la parole à celles et ceux qui ont osé se lancer et franchir le pas d'une installation en région. Envie de changer d'air, interrogation, frein et doute au départ, mais aussi choix de leur nouvelle destination et intégration sur place, ces ex-Parisien partagent avec nous leurs expériences qui vous donneront, je l'espère, les clés pour oser quitter Paris et commencer une nouvelle vie. Embarquement immédiat pour la prochaine conversation. Parfois, on quitte Paris après une longue phase de réflexion et de préparation. Et parfois, on quitte Paris un peu comme on sauterait dans le grand bain. Le projet de Diane que nous rencontrons aujourd'hui est à son image, spontané, énergique et profondément humain. Ensemble, nous revenons sur la naissance de leur petit Gaston et l'envie de lui apporter un nouvel environnement. Nous évoquons le télétravail comme véritable catalyseur de leur départ et surtout, nous partons à la découverte d'un Jura qui la comble aujourd'hui. Si vous vous demandez comment passer du 17e arrondissement et son effervescence tourbillonnante à un tout petit village de 4000 habitants, si vous appréhendez de tout reconstruire dans un environnement où vous ne connaissez personne, ou si vous vous rêvez entrepreneur sans vraiment savoir par où commencer, l'histoire de Diane fera sûrement écho à vos envies. Bonjour à tous et bonjour Diane pour ce tout nouvel épisode consacré aux porteurs de projets.
- Speaker #1
Alors bonjour à tous, donc moi je m'appelle Diane. Alors, je suis toulousaine à l'origine. Et après, je suis allée à Paris, en fait, pour mes études. Voilà. Donc, j'ai travaillé trois ans en tant que juriste à Paris. Et après, donc, il y a eu l'histoire du confinement. Et c'est là, en fait, qu'on a eu envie, donc avec mon mari, de quitter Paris, en fait. Et voilà, on a sauté le pas. C'était un peu utopique. Et finalement, on l'a vraiment fait. Et on a choisi, donc, le Jura. Parfait.
- Speaker #0
On va revenir sur ce que tu appelles utopique. Ça m'intéresse beaucoup. Du coup, pas parisienne d'origine, t'es montée à Paris. Comment c'était pour toi la vie à Paris ?
- Speaker #1
Alors, en vrai, j'ai adoré. Je trouve qu'il y a quand même une effervescence hyper sympa. Voilà, le côté culturel est hyper riche. Musée, on a quand même réussi à bien en profiter. Cinéma. En fait, tant qu'on n'a pas d'enfant, je trouvais que c'était vraiment sympa.
- Speaker #0
Oui, parce que du coup, forcément, tu es montée à la fin de tes études de juriste. C'est ça que tu disais ? Oui. Et du coup, oui, donc au début, vous étiez à deux.
- Speaker #1
Oui, c'est ça. Et donc, plein d'amis. On était dans le 17e, donc c'est quand même un quartier super sympa. Donc moi, j'ai bien aimé. Mais c'est vrai que je suis tombée enceinte. Donc on a eu un petit garçon qui s'appelle Gaston. Et c'est vrai que là, il y a eu un revirement.
- Speaker #0
La vie change du tout au tout.
- Speaker #1
Ouais,
- Speaker #0
c'est sûr. Et du coup, la vie à Paris change également, c'est ça ?
- Speaker #1
Ouais, c'est ça. J'ai vraiment vu, je sais pas, la pollution, un peu la surpopulation. Enfin, je sais pas, ça m'a dérangée. Je me suis dit d'élever mon fils. Je pense que c'est tout bête, mais au parc, dans les crottes de chiens, etc.
- Speaker #0
Oui, carrément. Des détails qui parlent à tout le monde. Ça parle à chacun.
- Speaker #1
Puis je pense que, peut-être que je généralise et je me trompe, mais je pense qu'on est quand même une génération où on a un peu cette envie de la nature. Je pense qu'on a cet appel un petit peu plus. Peut-être que nos parents, enfin bon, je sais pas. En tout cas, nous, c'était notre cas. Et c'est vrai qu'il y a eu ce déclic où on a envie de nature.
- Speaker #0
Et est-ce que le fait d'avoir grandi, toi, t'as grandi en plein cœur de Toulouse ou en métropole de Toulouse ?
- Speaker #1
Alors non. Moi, j'ai grandi à la campagne jusqu'à 17 ans et après, au cœur de Toulouse. Donc, c'est sûr que c'était aussi campagne.
- Speaker #0
Tu savais ce que c'était. Et ton conjoint a toujours vécu à Paris ?
- Speaker #1
Alors non. Lui, au départ, sa petite enfance, il était expat avec ses parents. Il a vécu à Istanbul. Après, il est arrivé à Toulouse, donc plutôt à la campagne. Et après, il est parti à Paris pour ses études. Avant, il allait aussi à Lille et à Louvain-la-Neuve. Ok,
- Speaker #0
donc il avait déjà pas mal bougé. Du coup, vous vous rendez compte à la naissance de Gaston que Paris, c'est chouette, mais du coup, c'est beaucoup plus différent, on va dire. Pas compliqué, mais différent avec un enfant. Donc là, à quel moment vous vous dites, on aimerait bien en partir ? Et surtout, comment vous choisissez où vous allez aujourd'hui ?
- Speaker #1
Alors, justement, il y a eu le confinement et vous savez, il y a eu la période où on devait tous être confinés. Donc, tout le monde était en télétravail.
- Speaker #0
Ouais, donc là, tu étais à Paris.
- Speaker #1
Justement, pardon. Pour le confinement, on est allé dans le sud. Chez mes parents et chez les parents de Melchior. Et en fait, j'étais en congé maternité. Et quand, vous savez, tout a réouvert et qu'il fallait aller, tout le monde retourner au boulot. À Paris. Et bien, mes boss m'ont dit, comme dans deux semaines, tu es en congé maths, tu ne vas pas revenir à Paris pour deux semaines, tu restes en télétravail pendant deux semaines. Même si les bureaux ont réouvert et que tout le monde est rentré. Et en fait, quand mon congé maths s'est terminé, là, je leur ai dit, bon, je m'entends très bien avec eux, etc., mais je leur ai dit... Écoutez, moi, j'ai adoré le côté télétravail. Donc, j'ai envie de passer mon contrat 100% en télétravail. Est-ce que c'est possible ?
- Speaker #0
Ok, c'est un sacré pari. Du coup, on en parle souvent. C'est un sacré pari de se passer en 100% en télétravail, sachant que là, tu étais dans le Sud, c'est ça ? Tu étais restée dans le Sud.
- Speaker #1
Là, j'étais restée dans le Sud. Ok.
- Speaker #0
Alors, comment s'est passée l'annonce à tes boss ?
- Speaker #1
Et justement, je leur ai dit ça, je leur ai dit Vraiment, moi, j'ai adoré le télétravail. Et en fait, ils ont vu que j'étais plus performante en fait en télétravail qu'en présentiel. Donc, ça a dû les aider. Ils m'ont quand même demandé un délai de réflexion. Et après, au bout d'à peu près, je crois, trois semaines, ils m'ont donné leur accord. On a changé mon contrat et c'était parti pour le télétravail à 100%.
- Speaker #0
Waouh ! Du coup, là, la possibilité est immense. Tu peux aller partout.
- Speaker #1
Exactement. Voilà, c'est ça. Mais comme je gardais quand même mon travail à Paris, forcément, il fallait que je puisse y aller. assez souvent. Et donc, moi, je ne pouvais pas partir en Italie. Enfin, voilà, il fallait quand même quelque chose d'un petit peu cohérent. Et donc, on a hésité entre pas mal de choses. Et finalement, le Jura, en fait, en 2h30, on est à Paris porte à porte. C'est-à-dire qu'il y a la gare de Dôle. Et si vous prenez, en fait, si on prend un train à Dôle, on arrive à Paris-Gare de Lyon. Et en deux heures, voilà, on est à Paris. Donc, c'est vrai que c'était non négligeable. C'était vraiment un élément important. Parce qu'après, moi, je viens du Sud. J'avais aussi cet appel du Sud. En fait, Toulouse, c'est mal desservi. D'accord,
- Speaker #0
ok. Ça, c'est un critère qui revient énormément. On le voit quand le télétravail se négocie. Finalement, on est en télétravail, certes, à 100%, mais tu as ce besoin de retourner de temps en temps, j'imagine, pour voir tes clients. Exactement. Pour avoir le lien avec l'entreprise. Et du coup, ce choix de la proximité à Paris. Donc, très intéressant de savoir que la gare de Dôle est à deux heures seulement de Paris. Oui. Toi, tu connaissais déjà le coin ?
- Speaker #1
Alors non, justement. Donc, c'est mon mari, sa grand-mère habite ici, a une maison de vacances ici. Et ils venaient ici, enfants, et c'est vrai qu'ils me parlaient toujours du Jura, en me disant que c'est une région magnifique, avec des cascades incroyables, des belles védères, de la randonnée, le côté gastronomie, donc le vin du Jura, ou le fromage, etc.
- Speaker #0
Ce côté nature que tu aimes bien, bien sûr.
- Speaker #1
Pas vraiment au départ. Alors, c'est vrai que j'aime quand même bien la campagne, parce que je viens de la campagne, mais j'ai un côté quand même très citadin. Donc, ça me tentait sans me tenter. Et c'est vrai qu'en fait, c'est un peu sur un coup de tête. Je me suis dit, bon, allez, go, on essaye. Et c'est vrai que c'est allé assez vite, en fait. Donc, on a quitté Paris, on a trouvé un appartement sur location. C'est vrai que ça allait très vite. Pourtant, on est déjà assez réfléchis, mais là, on y allait un peu comme ça. Non, mais c'est vrai que c'est pas...
- Speaker #0
Il y avait un besoin, sachant qu'en plus, vous partiez du coup avec Gaston.
- Speaker #1
Exactement, oui.
- Speaker #0
Qui était petit à l'époque.
- Speaker #1
C'est ça. Donc, ici, j'ai trouvé Nounou, qui était super, qui les a emmenés faire des pique-niques, etc. Enfin, je me suis dit qu'à Paris, ils ne pouvaient pas faire ça. Au bord de lac, etc. Ils leur faisaient faire pas mal de choses. Bon, lui, il était petit, mais voilà, c'était super. Et... Voilà, donc ça, on était vraiment contents. Et en fait, quand on a trouvé cet appart en location, après, on s'est dit qu'on aimerait essayer d'acheter quelque chose. Et donc, on a cherché dans la région. Il n'y avait pas grand-chose. Et après, on est tombés sur cette maison. Et là, on a eu un gros coup de cœur. Donc,
- Speaker #0
il y a eu un coup de cœur immobilier. La maison où tu es actuellement.
- Speaker #1
Exactement, c'est ça. Et donc, c'est quand même une maison qui a quelques mètres carrés. Donc, on s'est dit qu'il fallait qu'on en fasse quelque chose. Donc, au départ, on pensait vraiment faire de la location en durée. Et finalement, on s'est rendu compte qu'ici, c'est sûr que les loyers, c'est pas grand-chose, etc. Et là, c'est mon mari qui a eu un peu l'idée avec moi en réfléchissant. On s'est dit, pourquoi on ne monte pas des chambres d'hôtes ?
- Speaker #0
Sachant que tout ce temps-là, tu avais toujours ton poste de juriste en télétravail.
- Speaker #1
Oui, c'est ça.
- Speaker #0
Et ton mari bossait également. Du coup, lui avait trouvé sur place ?
- Speaker #1
C'est ça, exactement. C'est qu'en fait, Melchior, lui, il a monté une boîte de communication à Paris. Mais avec le Covid, etc., il l'a fermé. Et là, il a réussi à avoir un boulot ici. En fait, il bosse dans une boîte qui prône le réemploi et la consigne.
- Speaker #0
D'accord. Donc, il a trouvé un emploi avant que vous partiez ?
- Speaker #1
Non, un an après être arrivée ici.
- Speaker #0
D'accord. Donc, vous êtes parties tous les deux. Vous n'aviez pas d'emploi sur place. Par contre, vous aviez la proximité avec Paris qui, toi, te permettait de faire les allers-retours réguliers.
- Speaker #1
C'est ça. Moi, j'avais mon télétravail. Et Melker, il continue un petit peu sa boîte, mais il savait qu'il allait la fermer. Donc, il commençait à chercher. Il l'a trouvé assez vite. En moins, il l'a trouvé. Et il est trop content.
- Speaker #0
D'accord. Donc, du coup, c'est là que la vie a vraiment démarré. Et que, du coup, vous avez eu ce projet de chambre d'hôte.
- Speaker #1
Oui, c'est ça, exactement. Exactement. C'est ça.
- Speaker #0
Sachant qu'aucun de vous deux n'avez vraiment travaillé dans l'hôtellerie avant, dans l'accueil. Comment on en vient à monter ce projet ? Est-ce que c'est né par le lieu ? Par... L'environnement dans lequel vous étiez ?
- Speaker #1
Alors, je pense que c'est assez quand même familial. Parce que je pense qu'on vient... Moi, j'ai une famille où on est neuf enfants. Et j'ai toujours eu ce côté à accueillir. Enfin, j'ai toujours vu mes parents dans une maison un peu grande. Voilà, ce besoin d'accueillir, etc.
- Speaker #0
Et du passage.
- Speaker #1
C'est ça. Et je pense qu'en fait, nos voyageurs, moi, je les accueille comme si c'était mes amis, en fait. Il y a vraiment ce côté-là. Et ça me semble hyper naturel. Et c'est vrai que pour l'instant, on a ouvert il y a un an et demi. Là, on a eu une centaine d'avis sur Google. Et pour l'instant... On verra, mais pour l'instant, c'est plutôt du positif. Et c'est vrai que je pense que c'était assez naturel. Je ne sais pas comment dire. Je pense que c'est ma maman qui m'a transmis un peu le côté, par exemple, l'air de la table, etc. Et donc, je pense que j'ai pris son côté-là. Je pense que j'adore rencontrer des gens. Et comme je suis en télétravail, ça manquait, le contact.
- Speaker #0
D'accord, OK. Du coup, c'est vraiment quelque chose qui est né instinctivement par le lieu aussi que vous aviez. Tu disais que vous aviez beaucoup de mètres carrés.
- Speaker #1
Voilà, c'est ça. C'est le lieu, bien sûr,
- Speaker #0
qu'on s'est dit qu'il faut le rentabiliser. C'est un projet que vous n'auriez pas monté autre part, j'imagine. Ce n'est pas quelque chose qui s'imaginait à Paris.
- Speaker #1
Ah non, non, non, ça c'est sûr que non. Non, non, ça c'est sûr que non. Mais voilà, donc au départ, c'était quand même un petit peu difficile parce que c'est vrai qu'on se lançait en effet quand même dans quelque chose qu'on ne connaissait pas tellement. Et c'était une vie complètement différente de notre vie à Paris, où on avait plein d'amis. Mais c'est vrai que finalement, tout s'est fait assez naturellement.
- Speaker #0
Et du coup, la création de la Maison d'hôtes, vous l'avez conservée en parallèle de votre activité à vous aussi, au début ? Oui,
- Speaker #1
moi je suis toujours en télétravail. Et Melchior, il bosse donc toujours dans cette boîte. Et en fait, on est tous les deux en télétravail.
- Speaker #0
C'est quelque chose qui se fait en parallèle.
- Speaker #1
Exactement. Le fait d'être en télétravail, ça nous permet de pouvoir gérer notre temps, c'est ça, comme on veut. Donc c'est vrai que moi... je prends une heure, je pense, le matin pour accueillir les gens, préparer le petit déjeuner. Et ensuite, une heure le soir, ceux qui partent pour leur dire au revoir. Après, on a une femme de ménage quand même, pour tout le ménage.
- Speaker #0
Oui, bien sûr, parce que j'imagine que c'est très grand.
- Speaker #1
Oui, une vraie femme.
- Speaker #0
Et donc, du coup, si tu nous parles un peu plus du Jura, tu disais que tu habitais dans le 17e, super grande vie de quartier, et que tu aimais beaucoup cette effervescence. Quand on arrive dans une région qu'on ne connaît pas, parce que c'était ton cas, comme tu disais, c'était un peu un coup de... de tête de gens réfléchis. Mais comment on passe du 17e au Jura ? Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus sur cette nouvelle région que je pense que tu as découvert du coup au fur et à mesure, depuis que tu es là ?
- Speaker #1
En effet, comme tu l'as dit, c'est vrai que quand on est partis, ma première crainte, je me suis dit... On était quand même dans le 17e avec plein d'amis, aussi de la famille. Moi, j'avais pas mal de frères et sœurs, Melchior, beaucoup de cousins. Et donc, c'est vrai que j'ai dit à Melchior, mais dans le Jura, comment on va faire pour avoir des amis ? Oui, bien. Vous avez eu cette crainte. Et c'est vrai qu'au début...
- Speaker #0
C'est une crainte de beaucoup de gens, en fait. Et justement, c'est pour ça que ton témoignage est hyper intéressant, parce que c'est vrai, on a tout un réseau depuis les années étudiantes que tu avais créées à Paris. Oui, c'est ça. Là, vous connaissiez personne. Il y avait juste la grand-mère, c'est ça, de Melchior ? C'est ça.
- Speaker #1
Donc, grâce à elle...
- Speaker #0
Donc, pas d'amis sur place.
- Speaker #1
Non, mais grâce à elle, quand même, on a rencontré, par exemple, des petits-enfants, ses amis. Mais c'est souvent des Parisiens ou Lyonnais ou autres qui viennent que pendant les vacances. Donc, c'est aussi autre chose, mais c'est déjà ça. Et en fait, ce qui s'est passé, c'est que j'ai eu un peu peur. Et en fait, je pense que c'est l'effet petite ville plus l'effet Gaston école. En fait, finalement, je pense que les trois premiers mois étaient quand même assez difficiles. Je me suis dit, voilà. Et finalement, quand Gaston est rentré à l'école, là, on a commencé à se faire des amis. Après, on est allé dans des associations, faire du sport. Moi, j'ai fait un peu d'aquagym. Et voilà. Et donc, je pense qu'il y a vraiment l'effet petite ville, comme je disais. Parce qu'en fait, Poligny, c'est à la moyenne montagne. Ils appellent ça comme ça. Donc, voilà, entouré de montagnes, de lacs, de cascades. Mais c'est quand même une ville. Donc, il y a seulement 4000 habitants. Ce n'est pas énorme, mais c'est très dynamique. Parce qu'en fait, ça fait vivre tous les villages alentours. Et en fait, il y a énormément d'étrangers qui passent par là. Parce que tous les Hollandais, bon, les Suisses puisqu'on est à côté, Anglais, etc. Donc, il y a un côté très dynamique. Il y a beaucoup d'événements autour du vin. Voilà, c'est très dynamique. Et même la ville en elle-même, finalement, il y a pas mal de jeunes. Il y a aussi une école d'autisme.
- Speaker #0
Et toi aussi, tu as fait cette démarche. C'est quelque chose sur lequel on insiste aussi, de faire cette démarche. D'aller dans des associations, d'aller à la rencontre de ton nouvel environnement.
- Speaker #1
Oui, c'est sûr. Il ne faut pas hésiter, en effet.
- Speaker #0
Et à travers l'école, du coup, Gaston, c'est une question aussi, tu disais nounou, super. Ça s'est trouvé, vous avez justement trouvé quelque chose que vous n'auriez pas eu à Paris sur les activités, etc. Et l'école ensuite ?
- Speaker #1
Et l'école, super aussi. Elle a cinq minutes de la maison, moi je fais tout à pied. En fait, à Pauline, on a tout sur place, donc ça c'est quand même génial. Et l'école, je suis ravie. Il est trop content, il a plein d'amis. Et c'est vrai qu'elle fait l'effet aussi petite ville. Ses amis, on les rencontre à la médiathèque, à la piscine. Il y a un petit musée, il y a un petit cinéma. Donc c'est vrai qu'il y a un côté tout de suite. Je veux dire, quand on arrive quelque part, où on n'a pas de point d'ancrage vraiment ou pas vraiment d'amis, cet effet petite ville plus avec un enfant, en fait, j'ai trouvé que ça, c'était super facile d'être avec des amis. Ça m'a vraiment permis.
- Speaker #0
Du coup, ça peut être quelque chose qui rassure. beaucoup les gens de se dire que déjà les enfants ça aide, mais du coup ce côté vraiment taille humaine, c'est beaucoup plus facile de se rencontrer que ça ne pouvait l'être j'imagine dans Paris, forcément on n'est pas dans la même chose, et du coup justement si on compare un peu votre quotidien, tu m'en parlais avant, donc voilà j'imagine Paris, les sorties culturelles, etc. Aujourd'hui, le changement c'est quoi ?
- Speaker #1
Alors c'est sûr que le côté culturel me manque quand même un peu, donc c'est pour ça qu'avec Melchior on s'est dit qu'on essayerait d'aller à Paris, se faire un week-end de temps en temps pour voilà amener Gaston au musée etc d'où la proximité aussi en fait d'avoir conservé cette proximité oui exactement voilà je pense que ça aide à faire passer la pilule entre guillemets et après vraiment le gros changement de vie que je vois et ça je regrette vraiment pas et je me dis que c'est vraiment génial c'est
- Speaker #0
que moi j'étais pas très sportive en vrai voilà pas tellement c'est un peu difficile aussi en fait au final t'as quoi t'as les salles de sport ouais c'est ça Le plein air est plus compliqué. Oui,
- Speaker #1
c'est ça, exactement. Après, il y en a qui y arrivent, mais moi, pas tellement. Et là, c'est vraiment un nouvel élan que j'ai découvert. Tous les week-ends, quand on est là, on fait toujours des randonnées. Donc l'hiver, c'est du ski, soit ski de fond que je ne connaissais pas, qui est très sportif, qui est assez sympa, ski alpin. Et l'été, randonnée. Randonnée autour des lacs, randonnée dans la montagne, dans le Ausha, etc. Avec toujours des paysages vraiment plus grandioses les uns que les autres, une diversité de paysages. dans les vignes, etc. Et c'est vrai que ça, je ne savais pas à quel point... Je veux dire que c'est thérapeutique, parce que... Je veux dire que c'est vraiment... Je me suis dit qu'on ne pouvait jamais... Je ne veux pas dire qu'on ne peut jamais déprimer, mais il y a vraiment un côté super. Quand on voit toute cette nature, devant cette immensité, on se sent tout petit. Et c'est vrai que ça fait un bien fou. Même le côté sportif, ça fait un bien fou au corps et à l'esprit. Et ça, c'est génial. Même pour Gaston. À son âge, il fait déjà des grosses randos. Il adore ça. C'est génial.
- Speaker #0
C'est clair qu'à t'écouter, on a vraiment l'impression que l'environnement externe autour de toi, tout ce que tu as découvert de la nature, t'apporte un enrichissement incroyable.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
Quand on t'écoute, les freins dont tu parlais au départ, la peur d'intégration, etc., semblent assez loin.
- Speaker #1
Oui, exactement. C'est vrai.
- Speaker #0
Et ce qui est chouette aussi, c'est que tu disais qu'il y a eu deux ou trois mois difficiles et je pense que c'est important pendant ces deux ou trois mois. Je pense que c'est un conseil qui peut être appliqué à beaucoup. Je pense que c'est assez normal. d'avoir cette petite période de flottement et du coup de quand même se dire qu'on essaye et on tente l'aventure ça a été le cas pour vous un peu de se dire là c'est pas idéal comme on l'avait imaginé mais ça peut le devenir exactement,
- Speaker #1
je pense qu'il faut essayer d'être un peu résistant entre guillemets de pas abandonner tout de suite, de pas lâcher je pense que ça peut aller jusqu'à 6 mois où il faut pas lâcher et après ça tu me disais Melker vous êtes
- Speaker #0
impliqué aussi dans la vie du village, de votre village, de votre ville.
- Speaker #1
C'est Melchior, surtout, qui pour ça, il est assez extraordinaire. Je peux dire ça parce qu'il n'est pas là. C'est vrai que lui, il avait cette boîte de communication à Paris. Après, c'est plutôt de son choix. Il aurait pu continuer parce qu'il avait encore des clients, etc. Mais il sentait qu'il avait besoin d'autre chose. Voilà. Ce premier amour, c'est quand même les relations internationales, le côté associatif. Il a travaillé aussi chez Action contre la faim. Donc là, Quand il a réussi à avoir ce travail-là dans cette boîte qui prend le réemploi, il l'a consigné, il l'a adoré. Donc, il a ce travail qui lui prend du temps. Et en fait, il rencontre plein de producteurs dans toute la Bourgogne-Franche-Comté. Donc, il passe son temps à aller à Dijon, à aller à Besançon, Pont-Arlire, enfin dans toute la Bourgogne. Donc, c'est assez prenant. Après, c'est lui, surtout le gîte, qui a fait une partie des travaux lui-même, la peinture, le parquet. Après, c'est sûr que pour l'électricité, plomberie, on a pris vraiment une entreprise. Les gros travaux,
- Speaker #0
bien sûr.
- Speaker #1
Et après, en plus de ça, il est dans une association. qui s'appelle Vaux 3.0 et en fait, il y a un énorme prioré dans notre ville qui est un peu à l'abandon et en fait, avec plusieurs personnes, ils brainstorment dessus pour essayer de faire quelque chose de ce lieu et c'est vraiment une association et c'est un énorme truc. C'est au moins 3 000 mètres carrés un peu à l'abandon donc voilà.
- Speaker #0
Les projets n'arrêtent pas après le projet de la maison d'hôte. Moi,
- Speaker #1
je prépare. Moi, j'ai déjà mon boulot et la maison d'hôte et Gaston, j'avoue, ça me suffit. Il nous a mis nos activités. Mais lui, il s'est bien impliqué. C'est grâce à ça aussi qu'on a rencontré encore plus de gens.
- Speaker #0
Oui, j'imagine que ça, c'est un énorme vecteur d'être dans des associations où tu peux œuvrer au service de la ville. En plus, c'est valorisant et c'est un bon moyen de rencontrer du monde.
- Speaker #1
Exactement. Et après, une dernière chose dont je voulais parler. Il y a un vigneron dans notre ville qui s'appelle Valanta Morel. Je lui enverrai le podcast, mais je suis sûre qu'il doit vous écouter déjà, qu'il doit écouter ce podcast. Mais en fait, Valanta Morel, je voulais en parler parce que c'est un homme qui était juriste et ensuite qui a repris... le domaine viticole de ses parents et en fait lui il essaye de faire plein de choses pour Polini, déjà il a réussi à se faire éditer chez Flammarion un livre chez Flammarion après donc il a du vin nature c'est un peu l'endance, je sais pas si tu connais le vin nature oui tout à fait,
- Speaker #0
on a découvert ça récemment donc voilà,
- Speaker #1
il fait plein de trucs plein d'événements à Paris etc et à Polini il organise tout le temps plein de choses par exemple nous dans notre chambre d'hôte, il y a Mathias Marc qui est venu je sais pas si t'as dit un truc mais c'est un chef étoilé qui est passé par là oui tout à fait,
- Speaker #0
très bien, qui a fait les top chefs ouais
- Speaker #1
et qui était à Poligny, son école d'hôtellerie était à Poligny, après il a fait venir Sonia Cronul c'est la productrice de Les Pieds sur Terre l'émission de radio, donc elle est venue aussi dormir chez nous parce qu'elle a écrit un livre, elle est venue le présenter à Poligny et ça c'est Valentin qui rend très dynamique Poligny,
- Speaker #0
enfin qui essaye de faire plein de choses de faire venir plein de gens et du coup pour vous aussi c'est hyper intéressant d'avoir ces connexions parce que du coup j'imagine que pour la maison d'hôtes c'est pareil, ça permet de rencontrer du monde et de faire découvrir c'est C'est rigolo, tu disais que Vincent est un ancien parisien, du coup un peu comme vous, qui a totalement changé de vie. Est-ce qu'au fur et à mesure de vos découvertes, vous rencontrez justement des profils comme vous qui ont fait ces changements ? Pas du tout au tout, mais quand même un sacré changement.
- Speaker #1
Justement, de plus en plus, c'est là où je me suis vraiment fait la réflexion, que je pense que, bon, la génération de nos parents, je pense que l'idée, c'était d'être dans des grosses villes, d'avoir une grosse voiture qui peut lui, entre guillemets. Et je pense que nous, on est vraiment des générations, enfin, je pense, où là, il y a un peu cet appel à la nature, aux choses un peu plus simples. Et c'est celle-là, en fait, je peux vous dire, enfin, on va tout dire vraiment, tu vois, à Poligny, on a quatre couples de potes. Donc il y en a un, c'était des Strasbourgeois, les autres des Lyonnais, parisiens comme nous. Et le quatrième, il venait de Besançon. Pareil, quatre couples comme nous, plutôt citadins, et qui ont changé. Et voilà, il y en a une, c'est une orthophoniste, donc elle est venue ici. L'autre, il est ingénieur. Enfin voilà, ils ont des métiers un peu...
- Speaker #0
Ils ont réussi à retrouver à la fois un emploi et à se retrouver aussi humainement comme toi, en fait. À changer leur quotidien, à changer leur week-end. Et au final, tu t'adaptes parfaitement. Est-ce qu'aujourd'hui, tu disais, il y a la partie culture qui te manque un petit peu. Est-ce que du coup, la proximité avec Paris vous permet de pallier ça ? Exactement. Et vous permet de retourner voir régulièrement vos familles, j'imagine aussi ?
- Speaker #1
Oui, exactement. Exactement. Donc ça, c'est chouette. Après, je me suis rendue compte quand même, parce qu'en fait, j'ai un compte Instagram pour notre maison d'hôtes. Et je m'amuse à vraiment chercher toutes les balades un peu sympas, même le côté culturel, les musées. Et je me suis rendue compte que le Jura, il y a quand même Gustave Courbet qui vient du Jura. Donc il y a un gros musée qui est assez sympa. Il y a Louis Pasteur, qui est aussi un musée. Il y a pas mal de petites choses comme ça. Bon, Louis Vuitton, mais bon, il n'y a pas vraiment de musée. Mais voilà, des choses comme ça, où finalement, il y a quelques petites choses à voir, à visiter, un peu culturelles. Même si, bien sûr, par rapport à Paris, ça n'a rien à voir. Oui,
- Speaker #0
l'offre n'est pas la même. On est d'accord, forcément, surtout sur un petit village de 4000 habitants. Mais voilà, ça a le charme que tu apportais tout à l'heure. Ça fait combien de temps déjà que tu es ici, rappelle-nous ?
- Speaker #1
Là, on est arrivés en... En France... Début 2022.
- Speaker #0
D'accord, ok. Donc on est à deux ans et demi, donc c'est important aussi d'avoir cette temporalité, le temps de l'intégration. Et là, sincèrement, quand on t'écoute parler deux ans et demi plus tard, le changement semble bien intégré et plutôt bien épanoui dans cette nouvelle vie. Plus nature, plus en accord aussi peut-être avec ce que vous recherchiez pour Gaston, pour son environnement. Oui,
- Speaker #1
complètement.
- Speaker #0
Et la maison d'hôte, c'est quoi les prochaines grandes étapes ?
- Speaker #1
Alors, donc là, dans notre cave, on a créé une family room, une salle de jeu. Donc en fait, il y avait deux caves. Il y a une cave parfaite, bon, ça c'est l'agent immobilier qui nous a dit ça, c'est son boulot, parfaite pour la température du vin. Et une autre cave, et là, c'était juste une cave, donc on a refait tout le sol. Et là, on va faire une salle de jeu, donc avec table de ping-pong, billard, un petit panier de basket, enfin des petites choses comme ça. Et après, le deuxième gros projet, là, ce serait de refaire le toit. Là, on vient d'en terminer un quand même assez gros parce qu'en fait, avant, il y avait une chaudière à fioul. Et nous, on essayait vraiment de rendre ça un peu green. Donc, on a tout changé en chaudière à bois. Et c'est vrai que c'était quand même un gros...
- Speaker #0
Un gros impact, j'imagine. Puis un gros chantier à mener quand même.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
OK. Écoute, super intéressant. Est-ce que tu aurais un conseil pour les gens qui, comme toi... Parce que tu t'envisageais pas forcément ce projet de maison d'hôte quand vous avez quitté Paris. Non. Tu n'avais pas envisagé au départ, j'imagine, de quitter Paris quand tu disais que tu t'y plaisais plutôt bien, etc. Mais les gens qui, comme toi, à un moment, se retrouvent dans cette situation d'avoir un enfant et de se dire que ça ne correspond plus trop à moi, mais qui hésitent encore, ce serait quoi ton conseil imparable pour y arriver ?
- Speaker #1
Moi, je leur dirais quand même de foncer. Parce que dans tous les cas, même si vraiment ils sentent qu'au bout d'un an, c'est la catastrophe, ils pourront toujours rentrer à Paris, retrouver un boulot. Je pense que Paris, c'est quand même une grande ville. Mais je pense... quand même, surtout s'ils ont des enfants, je pense qu'ils ne le regretteront pas. Et voilà, moi, je leur conseille vraiment de le faire. Je pense que vraiment...
- Speaker #0
C'est clair qu'à t'écouter, ça semble... Ouais, il faut y aller. En fait, il faut y aller. Ouais, il faut y aller. Il ne faut pas hésiter. C'est une vraie chose à dire. Effectivement, on a le droit de se tromper. On a le droit de se rendre compte que l'endroit où on va, il ne nous convient pas pour telle ou telle raison. Et on peut soit revenir à Paris. On a fait plusieurs histoires de personnes qui sont revenues à Paris, mais qui sont reparties autre part pour retrouver un endroit qui leur convenait bien. Donc, tu as carrément raison, on peut se tromper. Et ce n'est pas du tout un souci, mais dans la plupart des cas, comme tu dis, le bénéfice que tu vas avoir pour toi, pour tes enfants, pour ton quotidien, pallie ce stress du départ.
- Speaker #1
Oui, complètement. Non, c'est clair.
- Speaker #0
Eh bien, super. Merci beaucoup, Diane. Et puis, on mettra le nom de la maison d'hôte, parce que je pense que c'est un bon stop pour venir découvrir le Jura.
- Speaker #1
Oui, on vous attend.
- Speaker #0
Merci. Tout ce que tu nous as présenté, ça donne envie.
- Speaker #1
Oui, c'est vrai qu'il y a vraiment plein de malades sympas et tout ça. On vous attend. Oui,
- Speaker #0
et puis j'imagine que tu dois savoir... les bons petits coins à recommander, les bons petits restos à donner à chacun.
- Speaker #1
Oui, complètement. C'est ce que je fais pour mon compte Instagram, justement. Je mets toutes les balades, les recours, le resto.
- Speaker #0
Oui, c'est aussi pour ça qu'on vient découvrir une région. Et puis des fois, c'est cette première découverte qui permet justement de se dire que ça pourrait être l'endroit où on pourrait démarrer une nouvelle vie.
- Speaker #1
Complètement,
- Speaker #0
oui. Écoute, on espère que tu aguerras plein d'actuels Parisiens qui pourraient demain devenir de nouveaux Jurassiens.
- Speaker #1
Oui, on vous attend, c'est clair.
- Speaker #0
Merci beaucoup, Diane. À très vite.
- Speaker #1
Merci beaucoup, Laura.
- Speaker #0
Merci à tous d'avoir écouté cet épisode. Si celui-ci vous a plu, pensez à vous abonner, à liker et à partager. Pour ma part, j'espère avoir le plaisir de vous retrouver très vite en compagnie d'un ou d'une ex-parisienne, dont le récit vous offrira, j'en suis sûre, une nouvelle source d'inspiration pour vous aussi réaliser votre propre projet d'installation en région. D'ici là, vous pouvez nous suivre sur nos réseaux sociaux, Facebook, Instagram et LinkedIn, ou vous rendre sur notre site paris-je-te-quitte.fr. Vous y trouverez toutes les informations sur les territoires qui vous intéressent, la recherche d'emploi ou de logement. À bientôt dans Paris, je te quitte le podcast.