- Speaker #0
Bonjour et bienvenue dans Parlons chansons. Dans chaque épisode, on déroulera la bande-son en français dans le texte de la vie d'une personnalité qui nous parlera de son actu, de ses projets et qui partagera ses derniers coups de cœur, des pépites méconnues de la chanson française qu'elle a envie de mettre à l'honneur. Je suis Sauvane Delanoë, auteure, comédienne et chanteuse. Mais ça, vous ne le savez pas, puisque mon podcast n'existait pas avant et que personne n'a eu l'occasion de vous parler de moi. Sauf que maintenant, ça va changer et j'ai envie de donner cette chance à plein d'artistes. Alors, si la chanson française, ça vous parle, restez avec nous et parlons chansons. Mon invité du jour joue avec les mots.
- Speaker #1
Les mots M-O-T-S,
- Speaker #0
qu'il manie avec brio, et les mots M-A-U-X, d'un enfant que les difficultés académiques ne prédisposaient pas à une carrière d'auteur. Fils de pub, auteur, compositeur, interprète, romancier, il s'apprête à sortir son cinquième album, même si nous le connaissons davantage pour ses textes de comédie musicale. curieux du monde et des artistes, avides de partage et de transmission, je vous propose une heure dans la vie du discret et génial Vincent Baguian.
- Speaker #1
Merci beaucoup Vincent d'avoir accepté mon invitation, c'est très gentil de ta part.
- Speaker #2
Merci Sauvane de m'avoir invité, c'est très gentil de ta part.
- Speaker #1
La première question que je pose à tous mes invités, c'est donc la même, et c'est pour toi, qu'est-ce que c'est que la variété française ?
- Speaker #2
La variété française pour moi c'est quelque chose qui tend à disparaître, c'est la diversité, c'est d'avoir des chansons. dans des univers différents, avec des instrumentations différentes, des inspirations différentes. Et en ce moment, je trouve que ça s'uniformise un petit peu. Je trouve que le son commence à être un peu standardisé de plus en plus. Moi, j'ai collaboré au fait de créer au sein de l'Assasem une école de créateurs et ce qui était flagrant dans la restitution de ces créateurs qui ont... travaillé pendant un an, c'était la variété, c'est-à-dire la diversité des univers musicaux qu'ils ont présentés et des textes aussi, des angles sur les textes.
- Speaker #1
Et tu penses que cette uniformisation, elle vient de quoi ? Du fait que l'économie du métier nous oblige tous plus ou moins à travailler chacun dans son coin tout seul pour faire son album dans sa chambre, le sortir avec un agrégateur et exister le plus vite possible et le plus possible ou c'est plus global par rapport au monde, genre on a moins de choses à dire ou on a moins de diversité de vues, de visions sur le monde les uns et les autres ?
- Speaker #2
C'est peut-être un peu dur ce que je veux dire, mais je pense que c'est un manque de culture. Un abandon de la culture, un abandon des références. Autant au niveau des textes qu'au niveau des musiques, c'est qu'on se lance dans la chanson en ayant comme référence des gens déjà standardisés. Et donc, c'est ça le problème, je pense. Plus aussi avec la technique, euh Un manque de maîtrise des instruments, c'est-à-dire qu'on n'a plus besoin de savoir jouer de la batterie pour mettre une batterie, on n'a plus besoin de savoir jouer du piano pour faire des pianos, on n'a plus besoin de savoir jouer de la guitare, on n'a même plus besoin de savoir chanter juste pour chanter juste. Et donc cet abandon de la technique et de l'apprentissage conduit à une uniformisation puisque tout le monde utilise les mêmes logiciels pour arriver à des résultats qui finalement se ressemblent.
- Speaker #1
On parlait avec Michelangelo Loconte dans le podcast précédent et lui disait que quand on commence la musique et qu'on est adolescent, justement, on a peu de culture. On a un peu celle de notre génération, mais on n'a pas une vaste culture. Et ça nous donne une certaine liberté de composition. Alors, il disait autant pour les textes. On écrit beaucoup de conneries quand on est ado, mais en termes de musique, justement, comme on n'a pas de culture et comme on n'a pas de référence, on n'a pas de frein non plus. On ne s'interdit rien. Et parfois, on a quelque chose de spontané qui peut un peu... lui disait qu'on était connecté à ce moment-là un peu avec une espèce de muse universelle. Est-ce que tu es de cet avis ou est-ce que tu penses qu'il faut avoir écouté pour composer, avoir lu pour écrire ?
- Speaker #2
Non mais je suis complètement opposé à ça. S'interdire rien, ce n'est pas tout se permettre. Et pour tout se permettre, il faut avoir étudié. Comment faire de la peinture si on ne connaît pas la peinture ? Par exemple, pourquoi Picasso et Picasso ? Parce qu'ils maîtrisent parfaitement le dessin académique et qu'après... Il abandonne peu à peu le dessin académique et il trouve une liberté pour venir de ce qui est figuratif, de ce qui est abstrait. C'est pareil, si on ne connaît pas la musique, comment on peut arranger un morceau, par exemple. C'est pour ça que ça s'appauvrit quand on écoute les arrangements de Jean-Claude Petit. Ça, on l'a plus parce qu'il n'y a plus d'arrangeurs de ce niveau. On ne fait même plus appel à eux en pensant que ça ne sert à rien, que ça n'apporte rien à une chanson. Or, aujourd'hui, quand on écoute les... des chansons arrangées par Jean-Claude Petit, on s'aperçoit que de la richesse d'une base peut-être mélodique qui n'est pas extraordinaire, mais la richesse d'orchestration... fait que la chanson devient énorme.
- Speaker #1
Oui, bien sûr, ça peut sublimer une chanson comme aujourd'hui, ça pourrait la foutre en l'air si c'est mal arrangé, effectivement.
- Speaker #2
Aujourd'hui, c'est souvent mal arrangé, c'est juste pas arrangé ou beatmaker. Moi, ça me manque, ça. Parce que je ne dis pas que ce n'est pas bien. Je dis que, tu m'as interrogé sur qu'est-ce que c'est la variété. La variété, pour moi, c'est la diversité. La variété, ce n'est pas spécialement... Ça ne définit pas une chanson accessible ou un univers... accessible sans culture, justement. Bien sûr. On disait que chez là, c'était de la variété. Est-ce que Brassens, c'est de la variété aussi ? Oui, c'est de la variété parce que c'est une diversité. Et tout ça, c'est de la chanson. Charles Trenet, Souchon, même Clara Luciani, c'est de la variété parce que c'est une diversité. Moi, je manque de diversité en ce moment. C'est-à-dire que, par exemple, il y a eu des gens comme Nougaro, comme Jonas. Qui faisait de la variété, mais c'était inspiré du jazz.
- Speaker #0
Tout était sombre dans la chambre, j'entendais quelque part comme une sonnerie, j'ai voulu bouger. Ah, il y a du l'air dans le pot de droite, tout à coup, il m'occupe pas le souffle.
- Speaker #2
Qui fait ça aujourd'hui ? Personne. Axel Bauer, c'est de la variété, inspiré du rock.
- Speaker #0
Ce ne soit, on ne se voyait plus. Attends de vouloir y croire,
- Speaker #2
on y croyait plus. Qui fait ça ? Pas grand monde. Je ne sais pas, Scheller, c'est un mec qui fait de la validé, mais inspiré du classique.
- Speaker #0
Pourquoi les gens qui s'aiment sont-ils toujours un peu les mêmes ? Ils ont quand ils s'en viennent le même regard, seul désir pour deux.
- Speaker #2
Et toute cette diversité, elle tend à disparaître ?
- Speaker #1
Oui, bien sûr. Effectivement, maintenant, on fait beaucoup plus d'Urbain. Tout le monde s'inspire dans un espace-temps très court. On s'inspire de celui qui a fait un album la veille. Et donc, forcément...
- Speaker #2
Dans l'Urbain, il y a des gens... Je ne connais pas spécialement, mais il y a un mec comme Yamé, par exemple, qui a une culture musicale et qui fait d'Urbain.
- Speaker #0
Je passe le temps. Je roule comme si quelqu'un m'attend. je calme pétard en commettant bon je suis mais c'est extrêmement et donc tu penses qu'on fait de l'urbain parfait
- Speaker #2
On fait de l'urbain parce qu'on ne sait pas faire autre chose. Après, en termes d'écriture aussi, quand c'est rappé, moi je trouve que c'est compliqué de rapper bien. Mais chanter c'est autre chose. Quand tu chantes, il y a une connexion différente qui se fait à l'émotion. Chanter ça n'a plus de rapport avec la technique. Produire ce son étrange avec des notes, pourquoi par exemple Jane Birkin pouvait nous toucher alors que ce n'était pas une grande chanteuse ? Parce qu'il y avait des notes.
- Speaker #1
Donc puisque tu parlais de références et de cultures, toi, Baguian bien sûr c'est arménien comme nom, puisque ton vrai nom c'est même Pambagian, c'est ça ? Est-ce que j'ai raison de dire que tu as été forcément bercé par Aznavour ou c'est un cliché ?
- Speaker #2
Moi, mes parents, ils écoutaient de la musique classique. Donc oui, j'ai entendu Aznavour. Ce n'était pas une référence. Mes parents, ils écoutaient France Musique beaucoup. Moi, si je suis avenu à la musique, c'est que mon père, il était effectivement arménien. C'était pas... Il a vu que ses parents avaient fui le génocide. Donc, quand il est arrivé en France, son objectif, c'était de reconstruire. Qu'ils avaient perdu. Parce qu'ils étaient d'une famille assez riche en Arménie. Ils ont tout perdu. Et lui, programmé sans doute par ses parents, il a voulu reconstruire.
- Speaker #1
Il travaillait au PTT, ton papa.
- Speaker #2
Il travaillait au PTT, mais normalement, il aurait dû travailler au chantier naval de la Ciotat. Parce qu'il était de la Ciotat, il était programmé pour ça. Et lui, il a voulu échapper à ça. Il voulait reconstruire. Quand j'étais petit, je le voyais travailler pour passer les concours internes des PTT. Et à la fin de sa vie, il travaillait avec les polytechniciens. au même niveau en ayant passé les concours internes. Et son but, c'était de reconstruire. Donc, ses enfants, il les a programmés pour qu'ils deviennent des bourgeois. Alors que les chantiers navals, ce n'était pas les bourgeois. Donc, il nous a tous mis à la musique.
- Speaker #1
Vous êtes combien ?
- Speaker #2
On était cinq enfants et chaque enfant faisait un instrument.
- Speaker #1
Tu as commencé par quel instrument, toi ?
- Speaker #2
Alors moi, je voulais faire de la batterie. Et il y en avait pas au conservatoire, donc j'ai fait de la guitare. Et puis, mon frère faisait de la clarinette. Ma soeur faisait de la harpe. J'ai une autre soeur qui faisait du violoncelle.
- Speaker #1
T'es allé jusqu'au bout du cursus.
- Speaker #2
conservatoire c'est à dire des m tout ça non je suis pas allé jusqu'au bout parce qu'après je me parti en interna parce que j'étais un très mauvais élève j'ai pas pu continuer le conservatoire et puis j'ai commencé à monter des groupes j'ai lu quelque part peut-être que c'est peut-être que c'est juste peut-être que c'est faux mais que tu es dyslexique ouais et
- Speaker #1
c'est ça c'est de là que venaient des difficultés à l'école ou parce que tu t'en avais rien à faire non c'est là que ça venait
- Speaker #2
Et comme je sentais... C'est très difficile d'être un mauvais élève. C'est vrai. Être premier de la classe, c'est remarquable. Et donc, t'es remarqué en tant que... T'es valorisé en tant que premier de la classe. Et quand t'es un mauvais élève, très facilement, on peut t'abandonner. T'es même pas identifié. Et moi, mon combat, c'était de me faire remarquer. Donc, qu'est-ce que tu fais quand t'es dyslexique ? Que tu sais que tu n'y arriveras pas. Parce que de toute façon...
- Speaker #1
Mais tu savais ? Tu avais la conscience d'être dyslexique ? Ou tu savais que quelque chose n'allait pas, mais tu savais pas quoi.
- Speaker #2
Je savais que quelque chose n'allait pas parce que j'ai appris à lire avec des baffes dans la gueule. Parce que je n'arrivais pas à lire et mon père croyait que je faisais exprès. Comme son objectif dans la vie, c'était de reconstruire, c'était inadmissible pour lui que son fils aîné, soit bête ou imbécile, n'y arrive pas. Il croyait que je le faisais exprès, en fait. Donc ça rendait fou que je n'y arrive pas. Et donc, moi, pour ne pas être mis à l'écart, je suis devenu hyper turbulent, en classe, hyper insolent. pour être remarqué. Drôle, en plus, je crois que j'étais drôle, mais j'ai foutu un bordel innommable pour qu'on me remarque, pour que je ne sois pas. Parce que quand tu es mauvais et qu'on te dit que tu es bête, il y a une solution, c'est de faire croire que tu fais exprès d'être mauvais parce que tu es dissipé. Et là, tout d'un coup, tu es plus bête puisque tu le fais exprès. Et c'est parce que c'est une volonté, presque, de ne pas travailler. Moi, même en travaillant, je n'y arrivais pas. C'est la réalité, ça.
- Speaker #1
Mais tu t'es rendu compte après que tu étais dyslexique ? Ce n'est pas quelque chose que tu as su enfant, en fait. Du coup, ça n'a pas du tout été pris en compte dans ton échec, si on peut dire.
- Speaker #2
Non, moi, je comprenais qu'il y avait des choses que je n'arrivais pas à faire, mais je ne savais pas pourquoi. Alors, par exemple, en français, j'étais hyper bon. J'étais hyper bon en imagination, dans les rédactions. Oui. Mais en orthographe, j'étais une calanité. Et dès qu'il y a, tu sais, à partir de la seconde, tu commences à changer un peu. Tu passes à la dissertation. Et la dissertation, il faut suivre des règles. Et là, c'est devenu la cata. C'est une idiotie de l'éducation nationale. Moi, j'ai eu 8 et 9 en français au bac. Et 7 ans plus tard, j'ai eu le Grand Prix de l'Académie Charles-Croix. Les vélos d'Amsterdam font des beaux culs aux dames. À celles qui se déchaînent et pédalent, pas à celles qui roulent en auto. Les vélos d'Amsterdam font des beaux culs aux dames. À celles qui se déchaînent et pédalent,
- Speaker #0
pour les fleurs et les petits oiseaux.
- Speaker #1
Tes premières rencontres avec la chanson française ?
- Speaker #2
Mes premières rencontres avec la variété, c'est en colonie de vacances. On devait faire un faux concert, tu sais, avec des guitares en carton. Et c'était Status Quo. Down, down, get down. Et quand je suis rentré de colonie de vacances, ça y est, j'ai commencé à écouter...
- Speaker #1
Du rock.
- Speaker #2
Du rock, une autre musique, avec des voisins aussi, à écouter... Pink Floyd, les Beatles, enfin tout ça. Et en chanson française, c'est une fille qui était plus âgée que moi et je crois qu'elle avait un peu le béguin pour moi, qui m'a amené des cassettes de Georges Brassens. Et il se trouve que moi, comme l'objectif dans ma famille, c'était de réussir, on ne parlait que de ça, la réussite, l'école. Et moi, bien sûr, j'avais envie de communiquer sur d'autres choses et je ne savais pas comment me faire écouter. Parce que là aussi, le problème quand tu es enfant, c'est que tu dis une phrase, puis on te dit la parole et puis... on t'interrompt sans arrêt. Et quand j'ai écouté Brassens, je me suis dit c'est génial parce que son discours est très construit. Il part d'un point A, il développe une idée puis il t'amène à penser autre chose que ce que tu pensais au départ. Moi ce que je dis aujourd'hui c'est que quand t'as un problème il y a une solution dans une chanson de Brassens. Par exemple, les imbéciles heureux qui sont nés quelque part, si tu veux parler de racisme, tu prends cette chanson et tu as la solution.
- Speaker #0
La race des chauvins, des porteurs de cocarde, les imbéciles heureux qui sont nés. quelque part. Les imbéciles heureux qui s'en aient quelque part.
- Speaker #2
Et c'est ça qui était incroyable quand j'ai découvert Brassens, c'est qu'il prenait un sujet, il développait et il t'amenait à comprendre une chose et à la rendre évidente alors qu'au départ tu ne savais pas comment l'exprimer. Et moi je me suis, en écoutant ce mec-là, je me suis dit moi je vais faire ça pour que mes parents me comprennent. Je vais écrire des chansons et comme ça ils ne pourront pas couper la parole. Je vais moi aussi leur retourner le cerveau en expliquant. en parlant autre chose que de l'école, en racontant mes histoires d'amour. Ils vont être obligés de m'écouter.
- Speaker #1
Ça a marché ?
- Speaker #2
Non. Ça a marché pour une personne, c'est pour moi. Maintenant, j'ai des facilités. Parce que j'ai commencé très tôt à écrire. Je ne mets plus de barrière entre ce que je pense et ce que je dis. Parce qu'à cet âge-là, on ne met pas de barrière. Et puis surtout, je pense que l'écriture, ça demande de la souplesse. Et quand tu as commencé jeune, tu es souple. Et moi, je pense que ma plus grande qualité dans l'écriture, c'est que je suis souple. Je peux m'adapter facilement. Quand quelque chose ne va pas, je le remets dans un autre sens. Je m'en sors toujours.
- Speaker #1
Oui, on y reviendra après parce que chronologiquement, on évoluera. Mais c'est vrai qu'entre ce que tu écris pour toi et ce que tu écris dans les comédies musicales, on sent qu'il y a quand même une palette très large qui vient de cette expérience, sûrement de cette souplesse justement dont tu parles.
- Speaker #2
Chez Brassens, il y avait une chose que j'ai découverte ensuite chez Aznavour. Aznavour, il disait, on ne peut pas penser que quand on va écrire une chanson, on va aborder un sujet qui n'a jamais été abordé dans la littérature. Par contre, on peut trouver un angle qui n'a pas été exploité. Et chez Brassens, il y a ça aussi. Il y a toujours un angle auquel les autres n'avaient pas pensé. Il n'y a jamais de banalité. En étant élevé à cette école-là, j'essaye de faire pareil. Alors c'est présomptueux de ma part, mais quand j'identifie que... Ça a déjà été dit cent fois comme ça, ça arrête de m'intéresser.
- Speaker #1
Et après Brassens, alors d'autres rencontres de chanteurs français ou d'auteurs ?
- Speaker #2
Maxime Le Forestier, bien sûr, c'était les colonies de vacances. Bien sûr. Donc tous les chants.
- Speaker #1
Exactement ce que disait Princesse Érika, qui pour le coup, vous allez être à peu de choses près de la même génération, et c'est pareil, en colo c'était Maxime Le Forestier.
- Speaker #2
Toutes ses chansons. D'ailleurs, qui faisait que tout le monde les connaissait et qu'on chantait tout le temps ensemble. Et ça aussi, ça tend à disparaître. Par exemple, quand on va en Grèce, ce qui est génial, c'est qu'il y a des concerts où les jeunes de 4 ans et les vieux de 90 ans chantent les mêmes chansons.
- Speaker #1
On a quand même, non ?
- Speaker #2
Peut-être dans certaines régions. Dans les régions, oui. Encore. Et il y a ça en Bretagne. Mais il n'y a pas...
- Speaker #1
Oui, après si tu veux chercher des chansons traditionnelles à Paris, ça remonte jamais qu'à Montmartre et le début du 20ème, fin du 19ème quoi. Pas beaucoup plus loin que ça.
- Speaker #2
Oui mais ce serait pas mal quand même, quand tout le monde chante ces chansons-là ensemble. Par exemple quand Bruel, qui est un gros malin,
- Speaker #1
a repris les chansons dans l'album Entre deux, oui bien sûr, avec La Complainte de la Butte, qu'il avait faite en duo avec Francis Cabrel. On va parler de Francis, bien sûr, mais d'abord... Si on veut faire les choses dans l'ordre. Donc tu écris des chansons depuis que tu es tout jeune, mais pour autant, après le bac, tu as cherché du boulot tout de suite, tu as fait des études supérieures ?
- Speaker #2
Alors j'ai essayé de faire du droit, mais en étant dyslexique, j'ai mis...
- Speaker #1
Tu as fait du travers pour tout.
- Speaker #2
Oui, je fais du travers exactement. J'ai cherché d'abord à me barrer de chez mes parents. Donc dès que j'ai eu la première occasion, je me suis barré de chez mes parents, et là, j'irais dans les rues de Paris. Je me suis installé avec un copain qui essayait d'échapper à la drogue. Et donc, on s'est installés ensemble. Et le deal, c'était que moi, je l'accompagnais et lui, il arrêtait de se droguer, en gros.
- Speaker #1
Pas mal. Ça a marché ?
- Speaker #2
Ça a marché pendant un temps. Mais ça s'est mal fini, très mal fini. Et donc, on s'est installés ensemble. Et moi, j'irai dans les rues. Et un jour, j'ai vu une agence Manpower. Ce n'était pas très, très connu, mais travail temporaire. Et moi, ce que j'ai bien aimé, c'est temporaire. Donc je suis rentré dans cette agence qui était du côté du Châtelet. Et il se trouve que j'étais le premier à m'inscrire dans l'agence. Donc je suis devenu un peu leur mascotte. Et ils ne me filaient que les bons plans. Et puis un jour, ils m'ont dit, écoute, il y a une place de coursier dans une agence de pub qui se libère. Est-ce que ça t'intéresse ? Moi, je dis, ouais, pourquoi pas ? Est-ce que tu as ton permis voiture ? Je dis, bah non. Ils m'ont dit, ah, il faut avoir son permis voiture. Et puis ils m'ont dit, présente-toi quand même, on ne sait jamais.
- Speaker #1
Et sans permis, tu as eu le...
- Speaker #2
J'y suis allé, je me suis présenté, il y avait des mecs en costard-cravate qui se présentaient pour le poste, et je me suis dit, bon, c'est bon, c'est mort. Et j'ai reçu un coup de fil deux semaines plus tard en disant, on m'a dit, écoutez, on vous a sélectionné, alors on vous engage et on vous paye votre permis. Et je n'ai jamais compris pourquoi ils ont fait ça avec moi. Il y avait un mec qui était en train de divorcer, qui était directeur artistique, donc créatif dans l'agence de pub. Le soir, il voulait absolument sortir, changer les idées. Moi, je n'avais rien d'autre à faire. Lui, il avait plein d'argent, moi, j'en avais peu. Il m'a emmené avec lui dans ses virées. On est devenus potes. et il travaillait avec une rédactrice s'appelle dominique bouvard qui est la fille de philippe bouvard bien sûr et qui m'a pris sous son aile pour pour m'expliquer un peu ce qu'était être créatif et j'ai très très vite donné ma démission de deux coursiers pour entrer en stage Comme rédacteur. Au départ, quand j'ai donné ma démission, ils m'ont dit « on t'engagera jamais » .
- Speaker #1
Comme créatif ?
- Speaker #2
Oui, comme créatif. On t'engagera même pas comme en stage. Et ils m'ont quand même pris en stage.
- Speaker #1
Comme quoi, faut pas avoir peur de dire ce qu'on veut. Ouais. Pas mal. alors créatif c'est une c'est une profession mais en même temps c'était déjà ta qualité de base ce que tu as toujours été créatif en fait et c'est là où mon mon problème est devenu un atout parce que la dyslexie en tant que publicitaire le fait de décomposer
- Speaker #2
les mots ça a été un atout et pour faire et très très vite je suis devenu dans la pub un des créatifs les mieux payés de la place de paris en fait pas en cinq ans c'était hallucinant je suis passé de stagiaire à un jeune dans les dents dans les grandes agences qui
- Speaker #1
C'est hallucinant. On te doit notamment le... Enfin, les hommes sont fous de la voiture de leur femme.
- Speaker #2
C'est la première fois que les hommes sont jaloux de la voiture de leur femme. Mais par exemple, tu vois les figurines qui s'appellent les petits poneys. Ma première pub, c'est j'ai fait une queue de cheval à mon petit poney. Et la signature, c'était j'ai pomponné mon petit poney.
- Speaker #1
Oh, c'est joli.
- Speaker #2
Et en fait, la dyslexie.
- Speaker #1
Mais oui, ça c'était...
- Speaker #2
Ça me permettait d'entendre tout ça et de...
- Speaker #1
Mais c'est quelque chose qu'après, tu as transposé dans tout. tes chansons tu as un sens du jeu de mots papa nécessairement du calembour d'ailleurs mais du jeu de mots jouer avec le sens et le son des mots c'est vrai ce qui est très flagrant dans j'ai inventé la scie sauteuse par exemple il fait superbe
- Speaker #0
et fonctionne au pilal caline premier prix au concours les pires je suis pas rentrant la pub pour faire de la pub Je suis rentré dans la pub parce que j'ai vu que les...
- Speaker #2
les créatifs, aller en studio. Moi, mon objectif, c'était de faire la chanson.
- Speaker #1
Tu n'avais jamais quitté ça ?
- Speaker #2
Non, je continuais à aimer la chanson.
- Speaker #1
On est en quelle année, à peu près ?
- Speaker #2
Je ne sais pas, 82, peut-être.
- Speaker #1
82, ça, en termes de chansons françaises, c'est quoi ? C'est beaucoup du Souchon, du Voulzy, des choses comme ça ? Cabrel,
- Speaker #2
la chanson de Haute Savoie, tout ça, c'est cette époque-là, je pense. J'écoute... Jonas, Nougaro, j'écoute tout en français.
- Speaker #1
Et à l'époque, des choses qui te marquent plus que d'autres ? Qui te disent, si ça, ça existe, alors ce que moi j'ai à proposer a une chance d'exister aussi ?
- Speaker #2
Moi, je ne me pose pas tellement cette question-là. Je dois survivre et en même temps, je vois que je peux aller en studio apprendre. Parce qu'à l'époque, le studio, ça vaut très très cher. Une journée, c'est 10 000 francs, je crois.
- Speaker #1
Personne n'a 10 000 francs. On se dit, à 10 000 francs, si on convertit, c'est 1 500 euros. Mais 10 000 francs de l'époque, c'est 10 000 euros aujourd'hui.
- Speaker #2
Ne serait-ce que la bande pour enregistrer. Le prix de la bande, c'est 1 000 francs, je crois. Et le SMIG, je ne me rappelle plus combien c'est.
- Speaker #1
Le SMIG, à l'époque, ça devait être 6 500 francs. Donc, c'était moins de 1 000 euros aujourd'hui. Mais effectivement, 6 500 francs, si la journée, c'était 10 000 francs, t'imagines.
- Speaker #2
C'est des prix qui ne te permettent... pas toi en tant que jeune artiste.
- Speaker #1
Non, tu ne peux pas t'autoproduire à l'époque, c'est clair. Non,
- Speaker #2
tu ne peux pas.
- Speaker #1
Ça n'existe pas.
- Speaker #2
Et donc, moi, je vois que...
- Speaker #1
Ça n'existe pas d'ailleurs à l'époque, les artistes autoproduits.
- Speaker #2
Et donc, je vois que les créatifs de pub, pour faire un jingle de 30 secondes, ils peuvent passer trois jours en studio. Et d'ailleurs, mes premières séances, quand je suis stagiaire, c'est avec des musiciens incroyables, Marc Chantereau, Pierre-Alain Dahan, au studio Delphine. Avec Patrick Sigwald, ingénieur du son, c'est complètement fou.
- Speaker #1
Mais toujours la chanson dans un coin de tes cahiers pendant ce temps-là ? Oui,
- Speaker #2
et d'ailleurs Dominique Bouvard qui aime beaucoup la chanson, elle m'encourage à enregistrer des chansons.
- Speaker #1
Et j'ai lu que tu avais fait après des premières parties de Zazie et tout, mais c'est beaucoup plus tard ?
- Speaker #2
Ce qui se passe c'est que je commence à travailler en studio en tant que créatif de pub. je fais des musiques de film. Je commence à avoir l'habitude du studio et je dirige les séances. La pub, c'est compliqué parce qu'on veut être créateur et on n'est que créatif. C'est compliqué parce que dans la pub, ce que tu fais, tu es payé cher parce que ce que tu fais ne vaut rien. Mais enfin, c'est une bonne école. C'est une bonne école, la pub, parce que tu travailles avec des bons musiciens. Tu fais des films avec des grands réalisateurs. Moi, j'ai fait des films avec Patrice Lecomte, avec Michel Blanc, avec que des gens ... que tu pourrais jamais côtoyer si j'étais pas rentré par cette porte-là. Et moi, j'ai appris mon métier comme ça. Et à un moment, comme on savait que j'aimais la musique, en team, je travaillais avec un monsieur qui s'appelle Didier Lepêcheur, aujourd'hui réalisateur de films. On commence à se faire repérer, on est différent, on est un peu rock comme créatif, on ressemble pas aux anciens créatifs. Et on nous appelle pour faire des campagnes pour Billy Idol. Donc on commence à faire, à rentrer dans la musique,
- Speaker #1
mais par la pub. Tu as travaillé pour Gainsbourg aussi,
- Speaker #2
non ? Après, je travaillais pour Gainsbourg, pour Louis Chédide, on a rencontré Shainé de Connors. Et moi, quand je fais des pubs pour les chanteurs, je dis aux maisons de disques, non, vous ne me payez pas, vous me payez en heures de studio. Et comme on est bien payé quand même, pour les campagnes de pubs à l'époque, il y a beaucoup d'argent, quand je commence à mettre de l'argent dans un studio, je peux commencer à faire mes maquettes et à m'autoproduire, ce qui ne se fait pas à l'époque. Et donc, je commence à travailler avec un monsieur qui s'appelle Alain Pesner, qui était guitariste des Martin Circus. Et je commence à travailler mes chansons et à faire mes chansons.
- Speaker #1
Donc un premier album que tu prépares ?
- Speaker #2
Je prépare des maquettes. Et en parallèle, on m'appelle pour travailler pour un groupe qui s'appelle Les Chartes, pour faire la pub des Chartes. Et je rencontre Philippe Gaillard. qui est producteur de chartes. Et puis je rencontre Calvo Perrot, Giacchino, Francis, qui sont dans les chartes. Et Philippe Gaillard, qui produit les chartes, me dit « Mais j'ai entendu dire que tu faisais des maquettes aussi, à côté des chansons ? » Je lui fais écouter, il dit « Je vais te produire. » Et il rentre comme directeur artistique chez Fnac Musique à l'époque. Et je suis le premier artiste qui signe chez Fnac Musique. Et je fais mon premier album comme ça.
- Speaker #1
Ton premier album n'étant pas pas mal. C'en est un autre.
- Speaker #2
Un album qui s'appelle « Triste » .
- Speaker #1
Oui, j'ai lu quelque part que tu le reniez aujourd'hui, c'est vrai ?
- Speaker #2
Ce n'est pas que je le renie parce que ça fait partie de mon parcours, mais je n'aime pas l'écouter parce que je triche.
- Speaker #1
C'est-à-dire ?
- Speaker #2
C'est-à-dire que moi, je me prends pour Jacques Brel, donc j'écris des chansons tristes qui ne me ressemblent pas forcément. Je triche un peu ma voix parce que je me dis que je n'ai pas assez de personnalité dans la voix. Donc je chante un peu comme ça en cassant la voix. J'aime bien Ray Charles, j'aime bien Joe Cocker. Donc tout ça fait que... Et puis c'est le début de la programmation. Tout l'album est fait sur Mac, avec des programmations, c'est long, de faire des fausses batteries, voilà. C'est compliqué de trouver sa voix, vraiment.
- Speaker #1
J'imagine.
- Speaker #2
Et je suis là-dedans, puis je n'ai pas d'interface aussi, à part Philippe Gaillard. Et le déclencheur qui me fait trouver ma voix, c'est les rencontres d'Asnafor.
- Speaker #1
Voilà, j'allais en venir à ça, justement. Que tu fais en quelle année, toi ?
- Speaker #2
Je suis nul dans les années,
- Speaker #1
je ne sais pas. Tu fais partie des premières en tout cas.
- Speaker #2
C'est la troisième.
- Speaker #1
La troisième, d'accord. J'ai fait les quatorzièmes moi. Donc quand on est arrivé, tu faisais déjà partie des légendes parce que tu étais produit par Francis.
- Speaker #2
Ce qui s'est passé, c'est aux rencontres d'Astafor qui a été incroyable pour moi. C'est le fait que Francis me signe avec Richard Seff et qu'il produise mes albums, certes. Mais surtout, ça a été le revirement. C'est-à-dire que moi, je n'étais jamais confronté à d'autres artistes. J'étais toujours moi, tout seul, en face de moi-même. Et là... j'ai commencé à chanter mes chansons devant les autres artistes. Entre artistes, on ne se fait pas de cadeaux. Donc, ils ne m'ont jamais dit « Ah, c'est super ce que tu fais » . Et moi, je me disais, je ne suis pas remarquable. Toujours ce truc, je ne suis pas remarquable. Et j'ai commencé à chanter des chansons que j'écrivais pour d'autres. Et là, tout le monde a dit « Ah, c'est super ! J'irai voir le pape à Noël ! » Mais pour moi, je ne l'étais pas Jacques Brel. j'irai voir le papa noël que moi je voulais de jacques brown et donc au début ça m'a hyper vexé que les gens rigolent des chansons que j'écrivais. Alors que c'était des chansons pour d'autres. En me disant, ça c'est super bien. Jacques Brel, c'est pas bien. Mais ça, c'est super bien. Et ça te ressemble. Mais j'ai mis du temps à...
- Speaker #1
À accepter que ça te ressemble ?
- Speaker #2
Ouais. Parce que je voulais pas être ça.
- Speaker #1
T'as mis combien de temps ou combien d'albums à finalement être d'accord avec ce que tu étais ?
- Speaker #2
Mais instantanément, à Staphor. La bascule, elle s'est faite en une semaine.
- Speaker #1
C'est magique, cet endroit.
- Speaker #2
C'est-à-dire que je suis rentré en étant, en voulant être Jacques Brel. Et je suis sorti en disant, c'est pas grave d'être Bobby Lapointe. Un truc comme ça.
- Speaker #1
C'est surtout pas grave d'être Vincent Baguian, en fait. Voilà. Et à partir de là, se sont déclenchées d'autres rencontres, justement. Zazie, dont t'as fait les premières parties.
- Speaker #2
Zazie, je la connaissais d'avant. D'avant. Zazie, elle faisait des voix de pub. C'est comme ça que j'ai rencontré. Dingue.
- Speaker #1
Et vous avez une appétence pour les mots l'un et l'autre qui a dû vous rendre complice assez vite, j'imagine.
- Speaker #2
Alors, pas la première fois. La première fois, le rendez-vous s'est pas très bien passé. puis jean dindy nos justement qui me présente et s'est dit mais c'est pas possible Et on a passé une soirée ensemble, une deuxième soirée, où là, on a rigolé, on faisait parler les tabourets, on inventait des dialogues, enfin c'était complètement fou. On a passé une soirée de fou, puis on s'est jamais plus quittés.
- Speaker #1
Et c'est avec Zadig que tu as co-écrit Sol en Cirque.
- Speaker #2
Voilà. Moi je travaille encore dans la pub quand je fais Sol en Cirque, et je suis encore en contrat chez Universal. Mais moi j'ai travaillé en pub pour Sol en Cirque justement. Il y a des tournées, moi je fais les campagnes pour ces tournées-là, pour ces disques-là. Et puis quelques années plus tard, le sida n'a plus la cote et l'association est en train de déposer le bilan. Et donc Zazie m'appelle et me dit « Vincent, on va trouver une solution. » J'ai un nom.
- Speaker #0
Seul en cirque, mais je ne sais pas comment faire et on se dit on va écrire une histoire et on va voir les maisons de disques et il y a Yann-Philippe Blanc qui est chez Warner à l'époque qui nous signe et qui nous donne une avance de 3 millions de francs et donc il y a 2 millions de francs qui vont directement à Solancy et nous on garde 1 million de francs pour produire l'album parce que c'est un disque énorme en fait bien sûr il y a plein de chanteurs ils sont très nombreux dans Solancy il y a un Nougaro Tété MC Sol Yannick Noac, Carla Bruni, Morane, Jonas, Christophe. Quand tu fais la liste des artistes, c'est très impressionnant. Et en plus, c'est parfois des gens qui n'ont jamais impliqué dans aucun... Ce qui est troublant, c'est qu'il y a pas mal de chanteurs qui ne chantent pas comme d'habitude. Par exemple, quand on entend Jonas chanter sa chanson, il s'est arrangé sans qu'on on lui donne aucune consigne. pour être très très compréhensible. Ce qui n'est pas toujours le cas. Il peut dans ses chansons être plus sur le son que sur la compréhension du mot. Et là, il fait l'inverse. Ce qui fait que presque on peut ne pas le reconnaître quand il chante.
- Speaker #1
Je ne sais pas comment faire.
- Speaker #0
Il en fait des jeunes. Quand un hippopotème... Il en fait des folles... Quand un hippopotème... Ça devient un autre homme... J'ai vécu des moments d'anthologie sur cet album.
- Speaker #2
Donc après, seul en cirque, c'est là que tu as arrêté la pub ?
- Speaker #0
J'ai fait un autre album et en même temps, j'ai arrêté la pub.
- Speaker #2
Un autre album à toi ?
- Speaker #0
Oui, ce soir, c'est moi qui fais la fille.
- Speaker #2
Oui, tu n'étais pas encore... tu tu tu vivais pas encore de tes chansons non j'ai jamais vécu vraiment de mes chansons jusqu'à mozart jusqu'à mozart c'est ça on y arrive là ce que 2007 ce soir c'est moi qui fais la fille où il ya quand même des très belles participations dans l'album que ce soit et le livre frégé qui chante un bio avec toi qui a le géraud sur cet album que tu as sur des basses il a composé il a composé ce sac à la fille et et zazie qui a co écrit avec toi moi cette chanson que je trouve sublime je suis une tombe qui est pour le coup on est très loin du côté un peu bobby lapointe de tes chansons parce que là ça touche à quelque chose de très intime sur sur ce titre sur le sur le génocide en fait sur les jeunes les génocides oui ça ça fait partie de ma famille alors on revient ma famille c'est que cette chanson c'est un
- Speaker #0
traditionnel arménien et que qui me j'avais toujours en tête et je me disais un jour j'en ferai quelque chose mais moi j'avais cette phrase depuis longtemps comment savoir où je vais si je ne sais pas d'où je viens j'avais cette phrase je sais pas trop quoi en faire et c'est la première fois où que je n'arrivais pas à terminer une chanson tout seul. Tu veux que je te raconte ? Mais c'est un peu long. En fait, j'ai une amie qui est arménienne qui est devenue psychothérapeute. Quand elle a passé sa thèse, elle a dit à son directeur de thèse « Je voudrais parler de l'Arménie. » Il a dit « D'accord, mais il faut trouver le point commun qui est entre l'Arménie et toi, en dehors de ta naissance. » Et elle, elle a réalisé qu'elle avait fait 12 fausses couches. Et que 12 fausses couches, c'est un génocide. Et donc, elle a pris cet angle-là pour faire sa thèse.
- Speaker #2
Il est involontaire.
- Speaker #0
On fait une reproduction dans son corps du génocide. C'est violent. Elle a cherché à comprendre pourquoi, donc elle a fait un travail sur elle-même. Et elle explique dans sa thèse qu'elle m'a donnée à lire que quand tu appartiens à un peuple qu'on a essayé d'éradiquer, la génération, il y a une génération, ceux qui s'en sortent, ils ont un but dans la vie, c'est de survivre. La génération qui vient après, ils ont un but dans la vie, c'est de reconstruire. Et la génération qui vient encore après, elle, elle hérite d'une douleur qu'elle a du mal à comprendre. Elle n'a pas d'autre. alternatives que de se transformer en tombe à la mémoire des ancêtres qui n'ont pas eu de sépulture et moi quand je crois quand mais quand je lis ça ça me ça me terrasse parce que je me rends compte à quel point je suis une tombe c'est à dire que je suis grande gueule je suis très très voyant je suis habillé en cuir avec des santiags avec des ddd des fringues très voyante voilà mais en fait je suis une tombe et quand je prends conscience de ça je ça me change tout je chante, je dis moi je ne veux plus être une tombe et je parle de tout ça à Zazie et elle me dit, il faut dire je suis une tombe, et moi j'ai pas osé le dire dans la chanson, et donc je lui dis tu peux bien m'aider, et on écrit à deux et le résultat est assez magnifique tu l'as repris en duo il n'y a pas très longtemps avec une chanteuse arménienne qui s'appelle Diane Minassian et qui est la nièce de Léven Minassian qui est le grand joueur de doudou qui joue avec Sting Peter Gabriel Moi je suis la tombe d'une partie du monde. J'y peux rien,
- Speaker #1
je suis tard,
- Speaker #0
je suis... Au milieu des dégouts, pour comprendre l'histoire, je deviens mon amour.
- Speaker #2
Et donc, on va enfin arriver à Mozart, parce que je pense qu'il y a plein de gens qui sont très curieux de savoir comment t'es arrivé à écrire Mozart. Le thème est classique en soi puisqu'on parle de Mozart, mais ça n'a pas du tout été abordé de façon classique. D'ailleurs, c'est le premier qui s'appelle Opéra Rock dans cette veine-là. Il n'y avait pas eu d'Opéra Rock depuis Starmania. Comment on te le propose et comment toi tu fais passer ce côté justement... qui n'a rien à voir avec ce qui s'est fait avant. C'est ce qu'on attendait de toi ou c'est toi qui l'imposes ?
- Speaker #0
Déjà, c'est un lien avec l'Arménie. C'est que moi, je suis une tombe et le disque sort. Et je me dis, c'est dingue, je sors ce disque. Je ne suis jamais allé en Arménie. Et donc, je prends des billets pour aller en Arménie. Et je suis avec ma compagne là-bas. Et c'est là-bas qu'on m'appelle, quand je suis là-bas. Et c'est Dov qui m'appelle, qui me dit, voilà, on m'a parlé de vous, je travaille sur une comédie musicale. Alors je vous préviens tout de suite, j'ai essayé... Déjà une vingtaine d'auteurs, ça n'a pas fonctionné.
- Speaker #2
Il ne te met pas du tout la pression.
- Speaker #0
On peut se voir demain. Je dis non, on ne va pas se voir demain parce que je rentre dans 15 jours. Dans 15 jours, je suis hyper pressé. On se voit le jour où vous rentrez, absolument. Je rencontre Dove, qui est un peu en panique. Il a un titre qui passe en radio qui s'appelle Tatou Moi, qui est beaucoup diffusé. Mais ça ne fait pas jeter de place pour les concerts.
- Speaker #2
Qui n'est donc pas de toi, Tatou Moi. Non,
- Speaker #0
c'est Dove et Patrice Guirao. Et donc Dove me dit, je veux trouver une écriture différente. Et puis Dove veut co-écrire. Et il se trouve que ce n'est pas facile pour les auteurs de co-écrire. Mais sauf que moi, comme j'ai travaillé dans la pub, je suis très souple, justement. Mais par rapport à l'écriture, je n'ai pas d'ego. Quand on me dit ça, ça ne va pas. Ça ne m'atteint pas. Surtout si l'autre propose autre chose à la place. Ah ouais, alors essayons ça. Et donc...
- Speaker #2
Il n'y a jamais des trucs auxquels tu tiens particulièrement ou tu le prends mal quand on te dit ça ne va pas ?
- Speaker #0
Non, parce que je me dis que je m'en servirais pour autre chose. Ce n'est pas un problème. Et avec Dove, on se met à travailler. Moi, je lui propose à sa symphonie. Lui, il est dyslexique aussi, il n'arrive pas à l'articuler. Donc il dit non, ça ne sonne pas, on n'arrive pas à le placer. Donc pendant 15 jours, on travaille sur autre chose. Toujours que sur cette chanson, on essaie de trouver d'autres trucs. Puis on ne trouve pas. Et puis à un moment, je lui dis, Dov, franchement, on est en train de se compliquer la vie. Sa symphonie, ça reste quand même. Je me suis accroché à ce mot-là parce que je me suis dit ça, ça n'a jamais été dit. Et puis ce n'est pas une chanson d'amour, ça parle de nous. La jalousie du génie que peuvent avoir les autres, d'avoir du talent sans le génie, c'est moi. Donc je me suis accroché à ça. Puis le proposé aux musiciens, les musiciens disent tous « Ah ouais,
- Speaker #1
c'est pas mal » .
- Speaker #0
Ce qui est drôle sur Mozart, c'est que tous les musiciens qui travaillent sur le projet sont des copains, mais aucun ne donne mon nom pour travailler sur Mozart. Parce qu'il pense que, vu les chansons que je fais à côté, je ne suis pas là. la bonne personne pour faire... La personne qui parle de moi à Dov Attia, c'est Bruno Berberès, qui est le directeur de casting.
- Speaker #2
Et qui te connaît comment, lui ?
- Speaker #0
Et qui me connaît parce qu'elle a fait le casting de Sol en cirque. Et il dit tu devrais écouter Ce soir, c'est moi qui fais la fille. Donc Dov, il écoute ça et c'est comme ça qu'il m'appelle. Et on...
- Speaker #2
Il prouve quand même qu'il est du nez et de l'imagination parce que passer de Ce soir, c'est moi qui fais la fille à Mozart, il s'est vraiment attaché à la singularité de ton écriture, en fait. C'est ça qu'il a...
- Speaker #0
a d'observer j'ai eu beaucoup de mal avec lui au départ mais parce que c'est quelqu'un de très brillant c'est extrêmement brillant et par exemple les polytechniciens se passer les gens le savent mais c'est moi je me suis dit bon bah je vais travailler je vais faire des textes qui va les co signer et c'est ça jamais été ça du tout il a co écrit co écrit j'ai jamais écrit tout seul et voilà on a toujours été ensemble au début comme j'avais peur je me suis même interdit de le faire c'est à dire je me suis dit jamais ne règle jamais rien il faudra contre On travaille ensemble. Et ça ne s'est fait que comme ça.
- Speaker #2
Et c'est une collaboration agréable ?
- Speaker #0
Alors, pas toujours agréable. Parce que c'est long. Parce qu'il avait des exigences. Parce qu'il savait où il voulait aller. Parce qu'il était en même temps producteur et auteur. Quand je dis que ce n'était pas agréable, c'est que ce n'était pas fun.
- Speaker #2
Non, non, complexe.
- Speaker #0
Oui, c'est complexe et c'était intéressant. Mais parfois, c'était lourd. Il y avait beaucoup de trucs à écrire. Il y a beaucoup de chansons qui ont été écrites qui n'ont pas été gardées.
- Speaker #2
Bien sûr.
- Speaker #0
Et puis, lui, il a une angoisse, c'est que je ne connais pas le budget. de Mozart, mais je crois que c'est de l'ordre de 10 millions d'euros. Donc, il y a ça en jeu. Oui,
- Speaker #2
puis il n'y a pas que lui. J'imagine qu'il y a d'autres partenaires, la Maison de disques, sûrement, ou TF1, ou d'autres partenaires. Il y a beaucoup de comptes à rendre sur ce genre de projet.
- Speaker #0
Exactement. Donc, il y a cette pression-là. Donc, ce n'est pas toujours fun.
- Speaker #2
Tu as conscience, dès le départ, du potentiel du spectacle ? parce que... tu as déjà fait Seul en Cirque, donc tu as déjà l'expérience de la comédie musicale, tu as conscience que vous êtes en train de faire quelque chose d'énorme ?
- Speaker #0
Non.
- Speaker #2
Et lui ? Lui, il en a conscience, non ?
- Speaker #0
Alors lui, il a conscience de l'enjeu, mais il n'a pas la conscience de ce qui va se passer. Et d'ailleurs... c'est une chose que j'aime bien rappeler il faut dire que les auteurs quand on travaille on n'est pas payé, moi pendant un an et demi j'ai travaillé sur Mozart sans toucher un centime t'étais encore dans la pub ? non, et donc tu te dis là je me suis engagé sur un truc si ça fonctionne pas,
- Speaker #2
je suis comme le producteur oui oui bien sûr quelque part t'es presque coproducteur t'es coproducteur avec ton temps
- Speaker #0
Et à l'époque, je ne sais pas si tu te rappelles, mais il y a la grippe aviaire. Il est question d'interdire les spectacles. Alors que Mozart commence en septembre ou en octobre à la rentrée. On travaille dans... C'est très artisanal comme travail. On est à deux dans un petit bureau devant un ordinateur et on écrit.
- Speaker #2
Tu écris à l'ordinateur ou tu écris à la main ? C'est très con comme question. Moi, ça me plaît.
- Speaker #0
l'ordinateur, tous les gens qui commencent, qui débutent, je leur dis d'écrire à la main. Parce que quand tu écris à l'ordinateur, c'est comme quand tu fais des jolis sons sur ton ordinateur, mais que tu n'as pas encore la mélodie. Alors qu'écrire à la main, ça permet une étape. Tu dis à partir de quel moment ça mérite d'être imprimé.
- Speaker #2
C'est marrant, je n'aurais pas vu ça comme ça. Moi, j'aime écrire à la main parce que je trouve que ça donne un rapport sensuel à l'écriture que tu n'as pas du tout avec l'ordinateur.
- Speaker #0
En fait, ça a un lien, c'est que quand tu fais ça, tu n'effaces pas. et Et le problème de l'ordinateur, c'est que souvent, ils effacent. Donc, ils n'ont pas de traces de ce qu'ils ont...
- Speaker #2
Oui, alors que peut-être dans ce qu'ils ont effacé, il y avait quelque chose qui aurait pu resservir.
- Speaker #0
Voilà. Et c'est important, au départ, de garder toujours le chemin qui t'a amené là où t'es, parce que parfois, t'as perdu des choses en route.
- Speaker #2
Et là, du coup, vous êtes sur ordinateur, t'as des notes à côté...
- Speaker #0
Comme j'ai pris cette habitude-là, je n'efface pas. Et puis, j'ai assez suffisamment de pratiques pour... je pense ne pas me tromper, arriver à... Souvent, moi, dans les cours d'écriture, ce que je trouve dingue, c'est que quand ils ont trouvé un angle, ils n'arrivent pas à identifier qu'ils ont l'angle dans ce qu'ils ont écrit. Ils écrivent à partir de quelque chose d'anecdotique, alors qu'ils ont trouvé souvent une phrase qui a un angle et qui ouvre une chanson. Et ils ne la voient pas. Et donc je leur dis, ne travaillez pas à l'ordinateur, vous allez effacer des trucs essentiels. Et d'ailleurs, souvent aussi, je repère la... la chose intéressante dans ce qu'ils ont rayé. Moi, je leur interdis de rayer. Et souvent, quand ils rayent, ça leur envoie quelque chose un peu qui les dérange. Et je dis, pourquoi tu as eu besoin de rayer nerveusement ça ? Qu'est-ce qui t'a dérangé là-dedans ? Et tu vas trouver des choses...
- Speaker #2
Et grosse surprise quand ça marche, Mozart. Qu'est-ce qui se passe quand d'un coup, on s'aperçoit qu'on fait un tube ?
- Speaker #0
Ça vient petit à petit déjà. On te dit, tu rentres en programmation, machin. Moi, je n'ai jamais eu un titre qui est diffusé sur NRJ, par exemple. Merci. La plus grosse surprise, c'est quand 6 000 personnes chantent tes chansons. Et ça continue aujourd'hui, puisqu'il y a plein de spectacles qui reprennent les chansons de comédie musicale. Quand tout le monde chante « Ça ira mon amour » ou « La Sassinfonie » ou je ne sais pas.
- Speaker #2
La répartition Sassem qui arrive derrière, elle fait du bien ? Elle te soûle ? Elle me sauve. Elle te conforte ? Elle te sauve ? J'imagine, est-ce qu'avant tu doutais d'être vraiment un auteur ? Est-ce que ça te donne une légitimité ? que tu ne pensais pas avoir avant ?
- Speaker #0
Pas vraiment. Ce que je me dis, c'est que j'adore Mozart. J'ai découvert que la comédie musicale, c'était incroyable parce que tu fais appel à tous les corps de métier. Mais moi, je n'ai pas l'impression d'avoir écrit ma meilleure chanson parce qu'elle a du succès. Elle a du succès, mais ça m'échappe.
- Speaker #2
Donc derrière, c'est toujours avec Dove que tu fais Les Amants de la Bastille ?
- Speaker #0
Là, je fais tout avec lui. Tous les titres.
- Speaker #2
D'accord. Le rouge et le noir, c'est lui aussi ? Non,
- Speaker #0
le rouge et le noir, c'est pas lui. Le rouge et le noir, c'est Albert. Après, il m'appelle pour La Légende du Roi Arthur. En fait, il commence La Légende du Roi Arthur sans moi. Et je crois que sur La Légende du Roi Arthur, il a un problème parce que les titres ne fonctionnent pas en radio. Et donc, il m'appelle à la fois pour faire un titre qui serait un peu tubesque et pour corriger des titres qui sont dans le spectacle, mais qui n'ont pas... Ils vont pas bien, voilà. Comme j'ai la technique, ils m'appellent pour ça.
- Speaker #2
Et donc, Le Rouge et le Noir, après, ça, c'est avec Albert Cohen ?
- Speaker #0
Ouais, et avec Zazie. On co-écrit les textes avec Zazie. Et sur Le Rouge et le Noir, j'ai un rôle plus important, c'est-à-dire que je suis directeur artistique du spectacle, et c'est moi qui fais que... tous les gens qui participent à ce spectacle ont été appelés. C'est moi qui mets William sur le coup, qui fait venir Laurence et Roussy. J'ai l'idée du spectacle de comment doit être la scénographie avec les musiciens en haut, les scènes en bas. J'ai un rôle plus important, c'est moi qui appelle Alexandre Bonnechain pour écrire le livret. Je fais vraiment un rôle de directeur artistique plus présent.
- Speaker #2
Tu fais appel à quelqu'un d'autre pour écrire le livret parce que tu ne te sens pas d'écrire toute une histoire ?
- Speaker #0
Parce que comme j'ai appris avec Dom, je comprends que je vois plein de comédies musicales qui se montrent et qui fonctionne pas mais je vois que toutes celles de doves fonctionne et je me dis qu'est ce qui fait la différence alors une grosse différence c'est que d'oeuvre quand ils montent une équipe il la garde c'est la même équipe qui fait les musiques surtout il prend les meilleurs au meilleur poste alors parfois il se met lui dedans et collabore mais les gens qui écrivent des livres et c'est des gens qui savent écrire des livres et donc moi je dis je ne fais pas tout tout seul par exemple sur le rouge à noir j'aurais pu décider de décrire toutes les chansons tout seul ça m'a fait le double mais sauf que je me dis ça va être mieux avec Zazie on va faire un ping-pong on va être à deux on va bien se marrer en plus le livret moi j'en ai pas écrit je vais laisser quelqu'un qui a écrit des choses qui me plaisent avant donc j'appelle les gens aux bonnes places.
- Speaker #2
Ce qui est encore une fois tout à ton honneur c'est plutôt une marque de grande intelligence de pas vouloir tout faire tout seul ou tout garder pour soi.
- Speaker #0
Parce que j'ai vu comment ça fonctionnait j'ai l'exemple Dove m'a appris beaucoup de choses.
- Speaker #2
Tu n'as pas tu n'as pas collaboré à Molière. Non. Raison particulière ?
- Speaker #0
Je pense que aussi. dans ces cas-là, les coproducteurs ont leur mot à dire. Au départ, ils voulaient faire Molière, l'opéra urbain. Moi, je ne viens pas de l'urbain. Ils ont appelé des gens de l'urbain. Puis après, ils se sont aperçus que urbain, ce n'était peut-être pas ça qui faisait fonctionner. Donc, ils sont revenus à une autre appellation. Mais d'ailleurs, c'est dommage qu'ils ne m'aient pas appelé pour ça parce que moi, je suis hyper fort en Alexandre. Quand tu m'as demandé tout à l'heure quelles étaient mes références, moi, quand j'étais jeune, dyslexique, je voulais parler comme Molière.
- Speaker #2
et Justement, puisqu'on parle d'Alexandrin et d'écriture, quand tu écris une chanson, puisque tu es auteur, compositeur et interprète, j'ai tendance à te penser plus comme un auteur, parce que c'est là-dessus qu'on se comprend le plus. Tu commences par les textes, tu commences par la musique, tout vient en même temps ?
- Speaker #0
En général, je commence par les textes, mais avec Dove, j'ai appris à commencer par la musique. Ça peut venir d'un riff que je vais aimer ou d'une phrase que je vais aimer. souvent c'est une une phrase qui qui déclenche l'envie de faire une chanson parce que c'est dans une phrase il ya l'angle par exemple ce soir c'est moi qui fais la fille c'est mon ancienne manager ce qui était avec un mec et ça se passait pas très bien dans leur couple elle le trouvait pas très assidu pas assez à son goût en tout cas et un jour elle m'a dit vincent c'est horrible tu sais ce qu'il m'a dit ce soir elle m'a dit en plus m'a dit ce soir c'est moi qui fais la fille j'écoute je suis désolé pour ta vie privée mais mais j'ai une chance Je vais la garder.
- Speaker #2
Pas mal. On a beaucoup parlé chansons, mais il y a un truc dont on n'a pas parlé, c'est que tu es romancier.
- Speaker #0
J'ai écrit des romans.
- Speaker #2
Tu as écrit trois romans, deux pour les enfants. Émile Titan, je l'ai lu, le titre du premier. Le premier, c'est « 7 jours pour sauver Paris » .
- Speaker #0
Non, le premier, c'est « Opération Salicorde » .
- Speaker #2
Et le deuxième, c'est « 7 jours pour sauver Paris » . pour sauver Paris, c'est ça ? 10 jours. 10 jours. Tu as réussi l'exploit de faire lire mon fils, qui en a lu un. Il a mis du temps, mais comme je te connaissais, il s'est dit « Merde, c'est pour un imbécile. » Et puis finalement, après, il m'a dit « Ah, j'aimerais bien lire le deuxième. » Et tu as eu la gentillesse de lui apporter aujourd'hui. Et je n'ai pas lu les mille titans, mais moi j'ai lu que celui qui n'a jamais tué... Moi, je vais être la première pierre, qui est le dernier livre que j'ai acheté en physique, parce que je lis beaucoup sur liseuse, mais celui-là, je l'ai acheté en papier. Et c'est le dernier que j'ai lu en papier et je l'ai lu en trois heures. C'est un bijou d'intelligence, d'ironie. Il est férocement drôle, il est divinement écrit et facilement écrit. C'est-à-dire que c'est de la littérature, mais ce n'est pas de la littérature qui se la pète. Enfin voilà, j'ai adoré ton style et on parle de tes chansons, mais en tout cas, ceux qui nous écoutent. je les invite à faire lire tes livres aux enfants, à les lire aussi, parce que je vais les lire du coup. Et en tout cas, à lire que ce qui n'a jamais tué.
- Speaker #0
Ce que tu viens de dire, ça participe de mon problème. C'est que moi, j'ai eu tellement de mal à lire, tellement de difficultés, que j'ai envie que la lecture soit simple. Simple, ça ne veut pas dire simpliste. Ça veut dire que ça soit accessible. C'est pour ça que j'ai insisté pour que ton fils lise. Parce que je crois comprendre sa problématique et moi j'ai écrit en comprenant sa problématique. Parce que je me suis dit, il vaut mieux s'adapter à... Par exemple dans l'autisme, il y a quelque chose d'extrêmement poétique qui n'est pas reconnu. Et donc s'inspirer de l'autisme pour écrire, c'est bénéfique à tout le monde. Alors qu'on essaye de dire que l'autiste est différent. Et moi je dis, on aurait tous intérêt à être un peu plus autiste. Et on aurait tous intérêt à être un peu plus dyslexique. Ça faciliterait, c'est-à-dire on arrêterait les phrases alambiquées qui ne servent pas le propos. Et moi je suis toujours épaté par les gens qui arrivent à exprimer une idée simple, ou complexe avec des mots simples. C'est marrant parce que l'autre jour, je suis en train de lire Belle Amie de Maupassant, et j'ai repéré un truc chez Maupassant, et je me suis dit, tiens, moi je veux...
- Speaker #2
Écrire comme ça. Non,
- Speaker #0
je veux parler comme ça. Tu vois, moi, au passant, je suis mauvais dans les siècles. Il y en a bien. Ça date un peu, quand même, au passant. Pense aux hommes politiques d'aujourd'hui.
- Speaker #2
Tu l'as publié sur Instagram hier, en story.
- Speaker #0
Tu penses à eux et tu lis ça. C'était un de ces hommes politiques à plusieurs faces, sans conviction, sans grands moyens, sans audace et sans connaissance sérieuse. Avocat de province. Joli homme de chef lieu, gardant un équilibre de finaux entre tous les partis extrêmes, une sorte de jésuite républicain et de champignon libéral de nature douteuse, comme il en pousse par centaines sur le fumier populaire du suffrage universel. Ça calme.
- Speaker #2
Mais tu lis avec beaucoup de fesse. Finalement, tu l'as maîtrisé, ta dyslexie, en grandissant.
- Speaker #0
Non, mais par exemple, toi, tout à l'heure, tu m'as dit que tu avais lu mon livre en trois heures. Moi, je lis à la vitesse de quelqu'un qui parle. Donc, tu ne peux pas lire mon livre en trois heures. Donc, par exemple, pour les études... Lire à la vitesse de quelqu'un qui parle, apprendre la géographie, apprendre l'histoire, c'est hyper compliqué. Et en plus, quand tu lis à cette vitesse-là et que ce n'est pas intéressant, et que ça ne t'intéresse pas, c'est un calvaire.
- Speaker #2
Et donc ton actualité maintenant ? Tu as fait déjà 4 albums, si on compte Triste, et tu en as préparé un cinquième, puisqu'il y a déjà une chanson qui est sortie qui s'appelle L'amour garanti à vie, dont le clip est très drôle d'ailleurs. Il y a un album qui va avec, qui s'appelle comment ?
- Speaker #0
Ça s'appelle La classe du dernier de la classe. Et qui va... Aujourd'hui, je ne sais plus ce que ça veut dire. Un album va sortir, en fait. À une époque, tu sortais un album parce qu'il se retrouvait le lendemain dans les magasins. Aujourd'hui, c'est en... sortir, tu vois, t'as déjà une chance sur internet. Le fait que demain, mon album soit sur Deezer, ou pas, ça m'émeut pas tellement. Et maintenant que cet album est fait, je n'arrive plus à voir l'utilité d'en faire la promotion. Parce que j'ai l'impression que j'ai fait ce qui m'intéressait.
- Speaker #2
Tu l'as créé.
- Speaker #0
Je l'ai fait.
- Speaker #2
Donc tu nous laisses le soin d'en faire la promotion à ta place, de l'écouter, d'en dire tout le bien qu'on en pense. Si tu veux. J'aime beaucoup dire du bien des gens que j'aime. Donc je n'y suis pas. il ne manquerait pas.
- Speaker #0
Moi, je suis bien meilleur pour faire la promo des gens que j'aime que pour faire ma promo à moi.
- Speaker #2
Je crois que c'est ça qui est le plus plaisant, en plus. D'abord, parce que quand on fait sa propre promo, c'est un peu... On a toujours peur d'être présomptueux ou d'être matuvu ou de faire plus de propagande que de promotion. Alors que quand on parle des gens qu'on aime, on en parle vraiment avec le cœur, donc on en parle beaucoup mieux, finalement. Puis on dit des choses sur eux qu'ils n'oseraient pas dire d'eux-mêmes, sur leur talent et sur...
- Speaker #0
Puis quand tu commences à parler de toi, Tchuuu de parler de moi, c'est ce que je viens de faire pendant une heure. Mais quand tu commences à faire la promotion de ce que tu as fait, moi, je me sens illégitime.
- Speaker #2
Mais puisque tu es doué pour faire la promotion des autres et qu'on arrive à la fin de l'interview, du coup, parle-nous de gens que tu aimerais ou que tu aimes, qu'on connaît peu, qui n'ont pas la visibilité qu'ils mériteraient d'avoir. En variété française, bien sûr, on reste toujours sur du français. Qui tu nous conseillerais d'écouter ?
- Speaker #0
Alors,
- Speaker #2
Marjolaine Piedmont.
- Speaker #0
D'abord.
- Speaker #2
Oh,
- Speaker #0
quelle surprise ! Je dis Marjolaine Piémont, ça peut être bizarre, parce que c'est ma compagne, ma femme même. C'est ton épouse. Et on pourrait penser que je suis influencé. Mais pendant longtemps, elle a été ma femme, sans que je m'occupe d'elle. Parce que je n'étais pas convaincu par ce qu'elle proposait. Elle ne m'a pas convaincu par la vie commune, elle m'a convaincu parce que tout d'un coup, ce qu'elle a proposé en tant que chanson, j'ai trouvé ça... formidable incroyable et je trouve ça incroyable qu'on ne l'écoutent pas davantage qu'elle soit pas davantage diffusée d'abord parce que les textes qu'elle écrit sont incroyables sont justement il ya des angles différents c'est culotté sur scène c'est complètement barge c'est maîtrisé elle a fait l'opéra de strasbourg donc c'est vraiment une vraie vraie chanteuse elle a l'habitude de la scène enfin bon ces concerts c'est vraiment des performances et puis ces titres et bien ils valent le détour Donc il y a Marjolaine, Marjolaine Piemont. Il y a un monsieur qui... n'a pas eu l'accueil qu'il méritait parce qu'il écrit incroyablement bien. C'est Renaud Papillon Paravelle, par exemple, que je crois qu'il est pas mal suivi par Zazie aussi. C'est moi qui l'ai fait découvrir. Voilà qui est qui est entre la chanson, le rap, mais c'est chanter en même temps, c'est incroyablement bien écrit. Dans les gens... Alors, moi, il y a un artiste, il est connu, mais... pour les enfants. Mais je trouve que...
- Speaker #2
Je crois que je sais de qui tu vas parler, oui.
- Speaker #0
C'est une écriture incroyable, c'est Aldebert. C'est-à-dire que, moi, je trouve qu'il écrit pour les adultes. J'ai découvert un truc en travaillant pour les enfants, c'est qu'on est... très très vigilant pour ce qu'on fait écouter aux enfants sur la qualité de ce qu'on fait écouter aux enfants et un moment l'adolescence on bascule et on accepte qu'ils écoutent n'importe quoi de merde aldebert franchement c'est très très bien écrit d'ailleurs c'est pour ça que les artistes ne s'y trompent pas et collaborent ça tu retrouves sans de sévérino des gens comme ça sans de sévérino ça fait partie des artistes qui m'ont à mon goût sont pas connus à part une petite nuit il est Et comme ça, c'est moins froid. Et c'est froid. L'élégance, l'importance,
- Speaker #2
que si l'on y pense,
- Speaker #0
il découvre tout ça. C'est incroyablement écrit. Dans l'école, moi je suis en train de produire un jeune garçon qui s'appelle Robin Ditch. Il n'est pas connu parce qu'il n'est pas encore sur les réseaux, mais qu'il y a de la... l'avenir, j'espère que ça va marcher. Je travaille avec une jeune fille qui s'appelle Maxime, qui a beaucoup de talent aussi, j'espère que ça va fonctionner pour elle, qui font partie de la variété, de la diversité. C'est pas dans le flot. Alors, est-ce qu'ils vont réussir à se faire connaître ? sans être rentré dans le rang, ça je ne sais pas.
- Speaker #2
Qu'est-ce que tu penses de l'avenir de la variété française ? On a parlé de ce que c'était. Comment tu vois l'avenir de la variété française avec l'arrivée de l'IA, avec tout ça ? Qu'est-ce que pour toi, les dangers, il y en a ? Il n'y en a pas ? D'un point de vue artistique, tu penses quoi de ce qui vient ?
- Speaker #0
Alors moi, je ne vois que deux alternatives. Une alternative où la chanson n'intéresse plus personne, parce qu'à partir du moment où il y a l'IA, tout le monde peut faire des chansons, ce n'est plus miraculeux. On regarde un homme qui court quand il bat un record. On ne va pas regarder un robot qui court quand il bat un record. Si tout le monde sait faire des chansons, ça n'a plus d'intérêt. Donc ça, c'est la première option. Que la chanson disparaisse, ça n'a plus d'intérêt. La deuxième option, c'est qu'il se passe exactement le contraire. C'est-à-dire qu'on se dise, comme dans les restaurants, c'est industriel, c'est dégueulasse. On ne veut pas ça. On veut un label fait à la main. et que ce soit même autotune même tous ces trucs là tout ce sont disparaissent en disant non mais ça c'est des gens qui savent pas chanter tout ça c'est industriel c'est un goût dégueulasse et qu'on revienne à quelque chose de très authentique sans oegm quoi sans jeu sans oegm en disant là on est en train de nous faire avaler des choses qui sont pas bonnes pour notre santé revenons
- Speaker #2
à quelque chose de très acoustique là il va encore peut-être de belles heures devant lui faut espérer si on parle de ta deuxième de ta deuxième hypothèse qui j'espère est plus en même temps il ya dix du snake à côté non mais moi je suis face
- Speaker #0
par le fait que des gens se rassemblent pour écouter un mec qui diffuse un disque. Je ne comprends pas. S'il y a autant de gens qui le font,
- Speaker #2
c'est qu'il y a forcément quelque chose qui ne te parle pas. Non,
- Speaker #0
je ne comprends pas.
- Speaker #2
Donc là tu penses que ce qui peut nous sauver, c'est de continuer à apprendre la musique, à apprendre à écrire, à lire, à écouter de la vraie musique.
- Speaker #0
La virtuosité d'une machine n'a pas d'intérêt. Ce qui est intéressant, c'est quand un être humain C'est génial. Pas quand une machine est performante. Bien sûr.
- Speaker #1
Et dans un monde où on a quand même une recrudescence, ça fait longtemps que ça existe, mais une recrudescence de gens qui sont auteurs, compositeurs, interprètes, producteurs, arrangeurs, qui font tout tout seul, est-ce que tu penses que la chanson perd à ce jeu-là ? Est-ce que tu penses que ce serait intéressant, toi qui as initié Pulse Nation et tout ça, et qui sors des rencontres ? Dastaphore, est-ce que tu penses qu'on aurait tout à gagner à retourner vers une idée de la collaboration entre auteurs, compositeurs, interprètes, éditeurs qui recréeraient des équipes comme ils le faisaient avant ? Est-ce que ce serait un chemin qui serait intéressant de suivre pour découvrir une nouvelle chanson française ou pour un renouveau si on veut ou en tout cas une espèce de nouvelle impulsion ?
- Speaker #0
Comme ce que je disais tout à l'heure pour les comédies musicales, les meilleurs ont meilleure place. Est-ce que ton texte est convenable ou est-ce qu'il serait mieux avec un bon auteur ? Donc les meilleurs ont meilleure place. Par exemple, Julien Clerc, il n'écrit pas ses textes. Moi, souvent, je trouve que les disques pêchent par manque de collaboration. Tu vois, moi, j'ai la chance à l'Assassin de fréquenter des auteurs quand même un peu conséquents. Quand tu vois la carrière de Richard Fèves, par exemple, de Claude Lemel, des gens comme ça,
- Speaker #1
des chanteurs... J'ai eu la chance de trois ans en commission mémoire avec Claude.
- Speaker #0
Surtout, ils ont fait des chansons qui restent. Alors qu'en ce moment, il y a pas mal de chansons qui disparaissent, qui naissent et qui disparaissent.
- Speaker #1
Il faut dire qu'elles sortent en décembre et puis il faut qu'on en sorte une autre en février, sinon on est oublié.
- Speaker #2
Ça va trop vite,
- Speaker #1
t'as 150 000 titres qui sortent par jour.
- Speaker #0
Oui, mais...
- Speaker #1
Est-ce que c'est possible encore d'écrire des chansons qui restent ?
- Speaker #0
Je pense que c'est une question de qualité,
- Speaker #1
de niveau. La dernière grande chanson française qui t'a impressionné ou tu t'es dit ça, ça reste ?
- Speaker #0
Une chanson où j'ai vu le public se lever au début de la chanson tellement c'est prenant, tellement c'est fort. C'est « Et si jamais il n'y avait personne ? » « Et si en plus il n'y avait personne ? »
- Speaker #1
« Et si en plus il n'y avait personne ? » À l'insouciant.
- Speaker #0
Quand il a commencé la chanson. Il se passe un truc incroyable avec Renaud, par exemple. quand renault arrive dans une salle de concert la salle entière se lève parce qu'ils se reconnaissent dans ce que ce mec a dit parce que tu vois par parmi les grands auteurs renault les thèmes qu'il a abordé la façon dont il a abordé les choses la particularité sont l'anglais il ya un angle Ça fait la différence, ça le rend inoubliable et on lui rend...
- Speaker #1
en cabrel aussi il ya des angles à brest a particulier mais la corrida est un exemple flagrant mais tout le monde y pense et tous ces gens là ils ont mais on est en train de parler je dis pas mais jamais on est en train de parler de vieux en fait de gens qui parlent de vieux qui sont là depuis très longtemps ouais mais dis moi justement c'était ma question est ce que pour toi est ce qu'il ya une grande émotion de chansons françaises récente où tu te dis ça ?
- Speaker #0
Pour moi, les deux derniers, et par devoir de réserve, je ne peux pas dire ce que j'aime et ce que je n'aime pas.
- Speaker #1
Bien sûr.
- Speaker #0
Zazie. Et Obispo, c'est les deux derniers pour moi qui ont créé un répertoire. Et en dehors de ça, depuis... Je ne vois pas de vrai répertoire. J'ai du mal à voir dans un artiste français un vrai répertoire. Alors, je vois des trucs qui s'additionnent, je veux dire, des gens qui font plein d'albums, machin, mais qui laissent des chansons derrière eux. Je n'arrive pas à en voir, malheureusement.
- Speaker #1
Écoute, on a couvert beaucoup de choses sur la chanson française, donc je te remercie beaucoup. C'était un plaisir de te recevoir et de t'écouter parler chansons. Merci beaucoup.
- Speaker #2
Pour devenir le remarquable Vincent Baguian, celui qui se rêvait Jacques Brel a dû apprendre à trouver sa voix. Il garde tout de même de Brassens, ou de Mopassant, cette capacité à nous parler de choses complexes, avec des mots simples et souvent drôles. Il nous a partagé avec humilité un regard affûté sur la variété française, et dans cette analyse en demi-teinte entre l'espoir d'un renouveau et le constat de l'uniformisation, je garde surtout son appel à la collaboration entre artistes pour faire briller la diversité de nos talents.
- Speaker #3
Merci beaucoup d'avoir écouté cet épisode. S'il vous a plu, faites-le découvrir à vos amis en le partageant sur vos réseaux ou laissez-nous une note ou un commentaire sur votre plateforme d'écoute favorite. Et n'oubliez pas de vous abonner pour ne manquer aucun épisode. Vous pouvez aussi vous abonner à notre playlist sur la chaîne YouTube Providence Prod et sur les plateformes d'écoute. Enfin, rejoignez-nous sur le compte Instagram Providence.prod et faites-nous part de vos coups de cœur qui rejoindront peut-être la playlist. Merci beaucoup à Ruben MG pour l'habillage musical de ce podcast. Et puisque la musique, ça se partage, en attendant le prochain épisode, parlons chansons.