- Speaker #0
Les Jeux de Rio 2016, 50% de la délégation française vivait sous le seuil de pauvres.
- Speaker #1
Cette différence entre le sportif amateur et le pro, on la retrouve dans le monde de l'entreprise.
- Speaker #0
L'indicateur physique, on sait aujourd'hui que ce n'est pas la vérité de demain.
- Speaker #1
Ils ont des difficultés à performer dans un secteur, peut-être que demain, ce sera eux les numéros 1.
- Speaker #0
Plus on est obsédé, on perd la réflexion et on recule sur son activité. C'est un des facteurs aussi pouvant expliquer les conduites addictives. Moi, je leur dis toujours, voilà, je vais me concentrer sur ce que je sais faire. Tous les entraîneurs qui ont mis Messi sur une feuille de match, ils n'ont pas pris parce que c'était un bon défenseur. Hello,
- Speaker #1
bienvenue dans Parole d'acteur, le podcast produit par des étudiants du Master Marketing de l'IAE de Corse. Chaque mois, nous recevons la crème des leaders et entrepreneurs. Le but, te donner des clés pour amener ton business au niveau supérieur et atteindre tes objectifs de performance. On parle marketing, mais aussi innovation, management, produit.
- Speaker #0
marque employeur,
- Speaker #1
performance environnementale. Bref, de tout ce qui fait le succès d'une entreprise. Tu peux nous soutenir en t'abonnant et en laissant un 5 étoiles sur ta plateforme d'écoute préférée. C'est primordial pour faire grandir notre communauté et permettre à ce podcast d'inspirer encore plus de monde. Bonne écoute ! Bonjour Emmanuel ! Bonjour ! Ravi de te recevoir dans Parole d'acteur. Pour ceux pour qui ça serait le premier épisode, Parole d'acteur c'est un podcast... pédagogique produit avec les étudiants du Master Marketing de l'IAE de Corse. Et pour cette saison 1, on a axé le contenu sur la performance. Donc, on a eu la chance de recevoir plein de pointures de l'entrepreneuriat et du business. Et justement, on voulait un petit peu ouvrir les chakras de tout le monde sur la performance. On a la chance aujourd'hui d'avoir avec nous le responsable régional de la haute performance de Corse. Donc, Ok. Merci Emmanuel d'être là. Pour commencer, est-ce que tu peux nous en dire un petit peu plus sur toi et ton parcours ?
- Speaker #0
Alors moi, je suis originaire de l'Aveyron et de par ma mère de Port-Idy-Casing, la famille Vitor. Je suis arrivé ici en 2002 pour jouer au rugby, de mes racines familiales, après avoir été formé dans le sud-ouest au rugby, connu sportivement. au niveau jusqu'à mes 22-23 ans. Et ensuite, j'ai décidé de venir ici jouer au rugby. Donc voilà, tu l'auras compris, j'ai un grand-père paternel et un père qui ont joué au rugby. Et donc ça, c'est ma filiation.
- Speaker #1
C'est dans les chaînes.
- Speaker #0
Sportive paternelle et insulaire de par ma maman qui est de Kasing. Donc voilà, je suis arrivé ici en 2002. Donc ça, c'est le côté sportif. Puis professionnellement, moi, j'ai fait une filière Somme toute classique, j'ai fait STAPS, étude de PS à Montpellier, donc il y a déjà longtemps. Puis moi, j'avais fait une filière à pas, activité physique adaptée, travailler vraiment dans la réinsertion, dans l'accompagnement des personnes en difficulté. Donc c'est tout ce qui est handicap, handicap mental, handicap physique. Et moi, j'étais plus branché réinsertion sociale, sociale, etc. Donc de fil en aiguille, j'ai fait valoir ces compétences-là pour devenir éduc-spé. et lorsque j'étais éduqué notamment à Bastia dans un centre d'addictologie, le sport me titillait toujours et pour avoir été rugbyman pendant près de 30 ans, l'addiction, le rugby, sans faire de clichés, de raccourcis, c'est des mondes intimement liés en tout cas sur les prises de risques et donc j'ai décidé de créer, de me reformer et j'ai fait un master 2 de recherche en psychologie du sport. À ce moment-là, à Paris-Orsay, en reprise d'études, dans laquelle j'ai étudié les problématiques de l'alcool dans le rugby. Et donc à partir de là, il y a une dizaine d'années, j'ai créé ma boîte, ma société autour de formation, mon organisme de formation autour de la formation, autour de la prévention des conduites à risque addictives dans le sport. Voilà un peu comment je suis arrivé, j'ai renoué avec le côté professionnel dans le sport. J'ai complété avec deux DU, un DU en Indictologie avec le professeur Benyamina et un DU en Psychologie du sport à Bordeaux. Et j'avais fait au préalable la première promo du master à Corté en 2004 dans les activités physiques et sportives. Oui, ça date avec Ludo Martel à l'époque. Je suis de la première promo, je pense. J'ai un cursus toujours dans le sport, le social, l'accompagnement, la psychologie. J'ai fait plusieurs choses, mais j'ai toujours eu ce fil rouge autour du sport et de l'accompagnement des personnes qui le pratiquent. J'ai eu un gros côté addicto, prévention, formation, un côté en parallèle psycho du sport, vraiment pur avec de l'accompagnement en préparation mentale d'athlètes, etc. Aujourd'hui, j'occupe depuis septembre 2022. le poste de RRHP, donc comme tu l'as dit, qui est responsable régional de la haute performance.
- Speaker #1
Alors, pour revenir sur un sujet, parce que tu m'as appris quelque chose sur la dictologie. dans le rugby. Est-ce qu'il y a une explication pourquoi tant de rugbymans ou peut-être que ça touche aussi d'autres sports, pourquoi tant de rugbymans tombent dans la dictologie ?
- Speaker #0
Beaucoup de sportifs, les rugbymans en particulier, il y a plusieurs causes à ça. Il y a un aspect culturel de convivialité et de troisième mi-temps qui est très ancré et on refait le match autour d'une, voire plusieurs bières. La bière est plus ou moins longue à boire, donc c'est des longs partages autour de plusieurs bières pour refaire le match avec les copains, avec les adversaires parfois. Au-delà de cet aspect convivial, les études, et quand on va creuser un peu plus en psycho du sport, en sociologie, on s'aperçoit malgré tout que certaines études ont mis en évidence que plus on était engagé physiquement, émotionnellement dans une activité, plus on avait des moments de décompression qui étaient importants. Et ces moments de décompression portent leur nom de troisième mi-temps. On a les deux premières mi-temps, en tout cas dans le rugby. On a une phase quand même de préparation au match qui commence assez tôt dans la semaine, dans laquelle on va au combat, on va s'engager physiquement, son intégrité, c'est émotionnellement assez chargé. Et donc on aura cette troisième mi-temps qui va permettre de décompressé, c'est un peu un sens de décompression post montée d'adrénaline et poussée d'adrénaline importante tout ça bien poussé par l'effet de groupe 30, 40, 50 bonhommes à vouloir montrer qu'on tient plus que l'autre tout ça fait un cocktail un peu explosif ça s'explique psychosociologiquement ça s'explique sur plus on va être engagé Merci. plus on va avoir des moments de décompression forts et nécessaires autour de moments. Donc voilà, il y a la culture, mais pas que, ça s'explique. Mais on s'aperçoit que chez beaucoup de sportifs, quand même, ces moments de décompression, ils sont forts. Ils ne s'expriment pas tous de la même manière, mais les sportifs sont en général très fêtards. Si on revoit les images des Jeux au Club France, quand les gars fêtaient les médailles, c'était des mois, des années de préparation. Les moments de décompression étaient forts. Et donc, c'est des moments... très euphorique, très festif, qu'on partage avec le public. Et plus on est au niveau, plus on est sollicité, plus socialement on est exposé. Donc voilà, il y a la machine à émotions qui marche à plein régime. Et les sportifs, ils connaissent aussi des moments de décompression fort. Et voilà, donc si on prend un exemple récent, Léon Marchand, qui a brillé au jeu et qui l'a exprimé aussi, c'est le plus récent, des moments où vous avez besoin de couper. Et d'autres qui ont eu besoin de couper, mais à travers des produits, Donc c'est des liens assez ténus parce que l'engagement est tel dans une carrière de sportif qu'on ne le mesure pas, le commun de mortel parfois ne le mesure pas, mais ce n'est pas juste que faire du sport pour le plaisir ou courir après un ballon, c'est un engagement qui est terrible.
- Speaker #1
Donc en fait, ce que tu dis à travers ces études, c'est que plus on s'engage dans la poursuite, dans la réussite d'un objectif, plus en fait le risque de tomber dans... une addictologie, une dépendance, une décompression, en fait, est important, en tout cas, à avoir en tête.
- Speaker #0
Dans l'addiction, peut-être pas, parce que tout le monde ne va pas consommer ou faire face à ces moments de décompression forts. Toujours est-il que ces espaces de troisième litant, ils traduisent des moments de décompression très forts et d'engagement très fort. Aujourd'hui, avec le professionnalisme, etc., ça a tendance à baisser, mais dans le niveau amateur, c'est toujours resté. Et aujourd'hui, si on ne parle que du rythme, parce que c'est un milieu que je connais assez bien, ces moments-là, ils sont moins fréquents, mais ils sont très intenses. C'est-à-dire que quand les joueurs vont aller décompresser, sortir, lâcher les chevaux, ça va être très, très, très fort. Et donc, on a des accidents. On a des mecs qui... Il y a malheureusement des morts, il y a des bagarres, il y a des viols. Voilà. Et on est malheureusement... L'Argentine, dernièrement, a arrêté le théâtre d'événements dramatiques. supposé puisque la justice a fait son travail mais voilà donc c'est quand même on a cette emprise culturelle je répète mais on a quand même ces phénomènes sociaux qui s'expliquent ensuite effectivement pour rejoindre un peu ce que tu disais le sportif est particulièrement exposé ce qu'on appelle des facteurs de vulnérabilité c'est à dire qu'aujourd'hui entre la surmédiatisation l'engagement la précarité puisque Tous ne s'appellent pas Antoine Dupont, Mbappé ou Laurent Rochon. Une carrière de sportif, beaucoup doivent cumuler des boulots, galères, vont en poste décongé pour aller performer, ne travaillent pas, n'ont pas de ressources financières. Je fais un peu la transition, mais c'est un de nos boulots aussi, c'est d'accompagner ces sportifs-là. Parce qu'on était parti d'une stat sur les Jeux de Rio 2016, 50% de la délégation française vivait sous le seuil de pauvreté. Oui,
- Speaker #1
50%.
- Speaker #0
Les athlètes qui font les Jeux ne sont pas des sportifs professionnels. Ils n'ont pas de contrat de travail, ils n'ont pas de protection sociale, ils n'ont pas de cotisation, ils n'ont pas de salaire. Donc les plus UP, les plus bankables, vivent de sponsors privés, etc. Le reste, c'est la débrouille. Donc, il y a des champions lundis qui sont dans la débrouille.
- Speaker #1
C'est fou. En fait, ce que tu dis, cette différence entre le sportif amateur et le pro, je trouve qu'on la retrouve dans le monde de l'entreprise, des affaires où, en fait, dans les grands groupes, la santé des dirigeants, des managers, il y a des process, il y a des programmes exprès qui sont mis en place. Mais dès qu'on est en startup ou chez les indépendants, on le sait, la santé mentale des dirigeants qui sont engagés pour performer, en fait, leur santé mentale, elle fait peur parce qu'ils sont super engagés. Ils n'ont pas conscience que c'est quelque chose dont ils doivent se soucier et entretenir. et on retrouve le On a aussi une forme de précarité, on tombe aussi dans ces formes de décompression dont tu parlais. Mais pour revenir à ce que tu disais, tu es RRHP, responsable régional de la haute performance. Qu'est-ce que c'est la haute performance ?
- Speaker #0
La haute performance, c'est la capacité à performer au plus haut niveau, à performer régulièrement. C'est-à-dire que je suis sportif de haut niveau, je suis reconnu par ma fédération en tant que tel, c'est-à-dire que j'ai réalisé des résultats requis à mon âge, à mon niveau, par ma fédération. C'est-à-dire que j'ai 15 ans, je dois faire la natation de tel temps. Je suis élite, je dois être qualifié en équipe de France ou champion de France. En tout cas, c'est des minimaux à réaliser. Et la haute perf, elle est là-dedans, cette capacité à gagner les grands événements mondiaux. et à performer dans la durée. Donc c'est ces athlètes-là, c'est le haut du panier qui va faire les championnats du monde, le Saint-Graal, les Jeux Olympiques. Et donc la haute perte, c'est ces athlètes-là qui sont en capacité de performer dans ces événements-là et à savoir que faire et quoi mettre en place pour performer dans ces moments-là.
- Speaker #1
Ça s'organise comment ? C'est une structure nationale en fait ?
- Speaker #0
Oui. C'est l'Agence Nationale du Sport qui a été créée 7 ou 8 ans sur le modèle anglais, sur UK Sport. C'est-à-dire qu'en Angleterre et aujourd'hui en France, une seule agence s'occupe du sport de haut niveau et accompagne l'ensemble des fédérations dans l'organisation, pour faire très court et schématique, côté haute performance en tout cas, puisqu'il y a aussi le développement des pratiques pour le grand public. Mais nous, à l'Agence Nationale du Sport, on est sur tout ce qui va être haute performance et donc on va être toute l'organisation du sport de haut niveau en France. et comment accompagner les fédérations justement à performer le plus possible et à faire briller la France dans les grands rendez-vous mondiaux et comment tout ça va se décliner dans les régions à l'échelle territoriale. Voilà, et donc on est un responsable par région, on gère plusieurs thématiques avec des équipes qui varient selon la taille des régions. En Occitanie ou en Rhône-Alpes, ils sont une quinzaine, moi ici en Corse je suis seul comme ma collègue de Guyane. On a cinq dimensions à gérer, quatre qui vont être à la fois à tout ce qui va être lié à l'optimisation de la perf. Comment on va accompagner les athlètes qui sont identifiés ? Ça ne concerne pas tous les athlètes, c'est ce qu'on appelle des athlètes cibles. Aujourd'hui, on part sur l'Olympiade de 2028 à Los Angeles. Ça va être les athlètes qui sont déjà repérés par les fédérations comme potentiels sélectionnables ou médaillables.
- Speaker #1
Il y a une détection, une sélection, les FED vous les renvoient et vous c'est Omnisport, que ce soit natation, foot, tennis ?
- Speaker #0
C'est tous les sports. On travaille vraiment en collaboration avec les fédérations, c'est-à-dire que quand elles sont sur nos territoires, c'est quand ces athlètes-là sont sur nos territoires et qu'ils ont été fléchés, identifiés par les fédérations comme potentiels médaillables ou potentiels sélectionnables. Nous, on travaille avec les fédérations pour évaluer un peu les besoins supplémentaires. Donc, on est vraiment sur ce qu'on appelle les gains marginaux. Qu'est-ce qui va faire la différence à haut niveau ? Donc, l'athlète s'entraîne, il a son staff, etc. Et puis, à un moment donné, il va identifier des besoins supplémentaires pour être encore plus performant. Et donc, nous, on arrive à ce moment-là, dans ce process de la chaîne, pour répondre aux besoins de l'athlète. qui comment Je prépare les jeux. Là, aujourd'hui, j'ai besoin d'axer ma préparation physique sur telle dimension. Il faut que je gagne en force, par exemple. J'ai besoin de travailler pendant trois mois avec un spécialiste de la force. Je vais solliciter la MRP qui va mettre en place le suivi adapté à mes besoins. Par exemple, ça peut être pour de l'achat de matériel, etc. Donc ça, ça va être toute l'évaluation autour de la perf. Et donc, nous, on travaille avec les athlètes et les staffs autour de ce qu'on appelle un PPI, un projet de performance individuelle qui est sur un objectif. Je vise les Jeux, aujourd'hui où j'en suis, mon rêve c'est de participer aux Jeux. Comment j'ai planifié ma sélection aux Jeux, de quoi j'ai besoin, qu'est-ce qui me manque ? Et nous, on travaille avec ça, avec les staffs et les FED et les ligues régionales. Ensuite, on travaille aussi sur une autre dimension qui va être tout le suivi socio-professionnel. Donc là, ça va concerner en revanche... l'ensemble des athlètes qui sont identifiés dès le plus jeune âge, donc là on n'est plus sur des objectifs mondiaux, mais dès le plus jeune âge, donc dès 10 ans, ça peut commencer pour certains sports à maturité précoce, et donc jusqu'au jour où on va travailler sur le pré-bac, post-bac, la formation professionnelle, etc. Et donc on va répondre aux besoins, soit d'aménagement de scolarité, puisque j'ai besoin de finir plus tôt l'école, d'avoir moins de cours. ménager mes examens, j'ai besoin de faire une formation, je ne sais pas ce que je vais faire après le bac, etc. Donc voilà, il y a plein de dispositifs qui existent pour les sportifs de haut niveau, dédiés aux sportifs de haut niveau. Donc là, on est en charge de tout ça sur nos territoires, pour tous les sportifs qui sont identifiés par les fédérations. Donc là, tout sport confondu, tout niveau confondu, on n'est plus sur ces critères d'éligibilité très précis.
- Speaker #1
Et là, donc c'est pour tous les sportifs à haut niveau, c'est vous qui allez les chercher ou c'est eux qui se présentent à vous ?
- Speaker #0
Alors, un peu des deux. Comme le dispositif est nouveau, au début, les sportifs ne connaissaient pas trop le dispositif. Et donc, il a fallu aussi sensibiliser les sportifs, leur encadrement, les familles, les ligues. Quand je dis les ligues, c'est les représentations régionales des fédérations. La ligue de foot, la ligue de judo, la ligue de natation régionale. Donc, c'est les émanations à l'échelle territoriale des organes fédéraux nationaux. Et donc, il a fallu se faire connaître. Aujourd'hui, on nous sollicite assez facilement, mais au début, il a fallu dire, vous êtes éligible, vous avez tant de sportifs éligibles. Aujourd'hui, le dispositif a changé, puisque les compétences ont été transférées de la direction de jeunesse et sport vers la NS. Il y a beaucoup d'acronymes vers l'Agence nationale du sport. Donc, il y a eu des changements aussi d'acculturation, d'habitude qu'il a fallu prendre. et donc il a fallu... beaucoup faire pendant deux ans un travail d'aller vers pour que l'ensemble des acteurs du territoire et même à l'échelle nationale prennent l'habitude de travailler de cette nouvelle façon de travailler. Et quand on parlait du suivi socio-pro, le constat qui avait été fait au jeu en 2016, c'était que le jeu de Paris, plus aucun sportif devait être sous le seuil de pauvreté et tous les sportifs qui étaient médaillables, c'est-à-dire qu'on a un logiciel qui peut faire un couloir de pertes, donc on se dit lui, au vu des résultats, ces deux... trois dernières années, c'est un potentiel médaillable au jeu. Et donc, tous les potentiels médaillables et sélectionnables et tous ceux qui étaient sélectionnés au jeu avaient un minimum vital assuré. C'était de 40 000 euros sur l'année, l'année des Jeux. Donc, l'agence a assuré avec l'État, avec les partenaires privés, etc. ce minimum-là pour que les athlètes puissent se préparer dans les meilleures conditions possibles et qu'ils n'aient pas à accumuler la précarité liée à leur situation. puisque ça a un impact psychologique certain. Si tu dois calculer combien tu vas remplir ton frigo et payer ton loyer, forcément, ça impacte ta perf. Donc voilà, ça, c'était vraiment l'engagement qui avait été pris sur le suivi socio-pro pour qu'on comprenne bien comment ça fonctionne aussi au-delà du scolaire, etc. Sur les top athlètes, c'était aussi les accompagner en ce sens-là.
- Speaker #1
Donc il y a vraiment...
- Speaker #0
Ouais, pardon, l'idée, c'est que comme ils ne sont pas professionnels, ils n'ont pas de contrat pro, comment on va pouvoir... plein de dispositifs, il faudrait plus de temps pour les détailler, mais il y a plein de dispositifs qui existent pour alléger les charges de travail extrasportives pour que les sportifs se consacrent pleinement à leur activité parce que c'est un métier à part entière.
- Speaker #1
Donc en fait, il y a un vrai investissement qui a été fait du gouvernement pour augmenter les chances de médailles de la France. Au JO, on voit depuis quelques années maintenant, il y a Il y a toujours la Chine aussi qui sont toujours dans le top 2 ou le top 3. Mais on voit quand même les États-Unis, ils raflent toujours tout. Pourquoi est-ce qu'ils raflent toujours tout ? Est-ce qu'il y a un secret ? Est-ce qu'il y a un truc qu'on n'a pas ici ?
- Speaker #0
Déjà, ils sont plus nombreux. Donc, fatalement, ils sont 5 ou 6 fois plus que nous. Donc, tu as un ratio de pratiquants qui est supérieur. Et au-delà, ils ont une culture du sport et un rapport au sport qui est différent du nôtre. On voit, nous, des EPS à l'école. C'est compliqué. Faire de l'EPS, on n'a pas trop envie. On se fait souvent dispenser. Enfin, voilà, c'est un peu... un peu la cinquième roue du carrosse. C'est un peu péjoratif d'être sportif. Il y a cette culture qui est liée au sport et cette image du sportif qui est encore compliquée. Ils ont beaucoup d'infrastructures sportives, contrairement à... Donc, c'est lié à la culture du sport. Plus il y a de lieux de pratique, plus il va y avoir de pratiquants, plus il y a d'encadrement. Et enfin, ils ont cette vraie culture liée à la scolarité et au sport, le sport américain, le sport universitaire. C'est un ascenseur social. ce qui n'est pas encore forcément chez nous. C'est-à-dire que c'est plus une corvée d'aménager le parcours d'un sportif, et puis il se doit d'être en capacité de cumuler les deux, c'est un choix qu'il a fait, etc. Alors qu'aux États-Unis, ça va être une valorisation, c'est-à-dire qu'on va tout mettre en œuvre pour que son projet sportif aboutisse, il va avoir une bourse pour pouvoir mener ses études, des campus qui sont suréquipés, et le sport universitaire c'est vraiment la dernière étape pour devenir professeur professionnelle. Donc voilà, il y a vraiment un paradigme qui est complètement différent et cette culture du sport universitaire, elle est forte puisque dès le plus jeune âge, on est obligé de... C'est l'ascenseur social, quoi. C'est valorisant, et puis... Le spectacle, etc. C'est notre rapport au sport. Qu'à l'Australie, qu'à l'Angleterre aussi aujourd'hui, ils ont changé de... Alors que nous, c'est encore... C'est encore compliqué, on le voit même sur les échelles territoriales. Aller aménager une scolarité pour un jeune, c'est parfois compliqué, il y a encore des préjugés.
- Speaker #1
Il y a une connotation péjorative en fait, pour le sport, où c'est vu un peu comme un petit plaisir, tu fais ça quand tu as fini tes devoirs.
- Speaker #0
Et si ça ne marche pas, tu auras toujours l'école. Je me fais un peu l'avocat du diable, mais on ne se pose pas la question d'un gamin qui part en apprentissage ou en médecine. C'est compliqué, on n'est pas sûr d'arriver à faire médecine, mais on n'est pas sûr d'arriver à faire footballeur, d'hymen, d'athlète, judoka. En tout cas, il faut se donner les moyens. Ça ne veut pas dire qu'il faut délaisser l'école, mais c'est une charge de travail qui est tellement lourde qu'il faut pouvoir aménager nos scolarités.
- Speaker #1
C'est un risque. C'est une prise de risque. Comment entreprendre ? Comme tu disais, faire s'engager dans certaines voies, comme la médecine, des voies scientifiques, où on n'est sûr de rien. Donc, il faut vraiment, pour se donner une chance d'y arriver, maximiser l'investissement. Il n'y a pas de secret.
- Speaker #0
Et la concurrence, le niveau est tellement monté, la concurrence est tellement féroce qu'aujourd'hui, on est obligé de s'entraîner. Le charge entraînante qui est énorme dès le plus jeune âge.
- Speaker #1
Pour revenir à ce que tu disais, tu parlais de haut niveau. Pour vous, est-ce qu'il y a une définition du haut niveau ? par rapport aux autres niveaux.
- Speaker #0
Le haut niveau, tout simplement, être un sportif de haut niveau, c'est une définition, en tout cas, c'est un arrêté ministériel, c'est-à-dire que tu es reconnu par ta fédération comme athlète de haut niveau. On ne se décrète pas sportif de haut niveau. On peut avoir un gros volume de pratiques, je peux courir tous les jours, faire du trail toutes les semaines, m'entraîner tous les jours, je ne suis pas sportif de haut niveau. Je vis ou je m'entraîne. comme un sportif de haut niveau. Mais aujourd'hui, la sémantique est importante puisque le statut de sportif de haut niveau, c'est un arrêté ministériel. C'est-à-dire que chaque fédération va définir les critères d'éligibilité des sportifs de haut niveau qui lui sont pros. Pour que ça parle au plus grand nombre, si je prends le foot, il y a le milieu pro qui se met au milieu. Mais si je suis un nageur, par exemple, j'ai 14 ans. il faut que j'ai réalisé à l'âge de 14 ans tel temps sur telle distance. Et si je l'ai fait, je suis considéré, parce que c'est ma fédération qui a dit que tous les jeunes de France qui auront réalisé à cet âge-là sur 100 mètres tel temps sont sportifs de mon niveau, pour faire très court.
- Speaker #1
D'accord, il y a des critères quantiques qui sont bien établis pour...
- Speaker #0
C'est réglé, c'est comme ça. ensuite lorsque je suis Sur un pôle foot, par exemple, à telle catégorie d'âge, c'est quatrième, troisième en classe. Je suis dans les meilleurs régionaux. Je suis sélectionné pour faire partie, si je le souhaite, du pôle espoir foot Corse. Je fais partie des 12 meilleurs de ma catégorie d'âge. ce qu'on appelle l'accession. Je suis dans les premières marches des sportifs de haut niveau et je suis listé. Je suis sur les listes ministérielles également. C'est-à-dire que ce sont des critères qui sont définis par ma fédération, à tel ou tel tranche d'âge, etc. Et donc, c'est graduel en fonction de l'âge, du niveau. Ça va d'espoir jusqu'à cinq catégories, jusqu'aux élites. Tédirinaire et élite. Et nous, ici, on a des jeunes qui ont 13 ans, 14 ans, qui sont espoir. comme leur nom l'indique.
- Speaker #1
Donc on a des espoirs, c'est bien. Et dans ton parcours de coaché, de sportif de haut niveau que tu as encadré, on trouve des noms comme qui là-dedans ?
- Speaker #0
Moi, expérience passée, j'ai travaillé pendant deux ans pour la Ligue Nationale de Rugby. Donc j'ai croisé l'ensemble de 2017 à 2019, l'ensemble des sports des rugbymans. professionnels français, étrangers, internationaux, tous les coachs, tous les entraîneurs. J'ai vécu vraiment deux ans en immersion dans les 30 clubs du rugby français. J'ai pu voir un peu le fonctionnement et les différents fonctionnements, les différentes cultures dans des vestiaires. Ensuite ici, nous on accompagne tous nos espoirs, que ce soit sur le suivi socio-pro comme... Alexandra Ferracci, qui tout le monde connaît, Lisanne Oubertine, Ecece Camouen, Alice Baptiste, qui est partie aux Etats-Unis justement, puisqu'elle l'a accompagnée jusqu'au bac et à son projet post-bac également, avant qu'elle ne parte aux Etats-Unis. Voilà, on a tous à peu près, il y a assez bien le petit, ça va jusqu'au petit Ezio Bastiennel, qui est en windfoil sur Porto Vecchio. Voilà, donc ça va, on a des panels et plein d'autres Merci. Francesca Maria qui est Frances qui fait du taekwondo qui est sur Bastia. Un panel très large de sports et de sportifs. On a tous nos espoirs et nos meilleurs sportifs insulaires à peu près.
- Speaker #1
En fait, vous avez vraiment un programme où il y a deux parties. Donc vraiment l'accompagnement dans la performance sportive et aussi l'extra sportive. Surtout l'équilibre vie pro, vie perso en fait. Bien sûr. parce que pour toi l'obstacle à la performance, c'est celui-là le plus gros ? L'équilibre justement entre la vie pro et perso du sportif ?
- Speaker #0
Alors de façon générale, oui, c'est de pouvoir performer dans les meilleures conditions possibles. Et donc, quand le moins j'ai de parasites qui viennent désagréger ou en tout cas, ma performance, moins j'en ai, plus je vais être performant. Et ça, ça en fait partie. C'est-à-dire que lorsque je suis sportif professionnel, J'ai un contrat, je sais que tous les mois ça va tomber, etc. Après, il y a d'autres soucis qui viennent se greffer. Mais effectivement, avoir cet équilibre-là, pour des sportifs qui sont précaires, qui doivent boucler les fins de mois, qui ne savent pas comment ils vont se déplacer, outre le fait de la performance pure, est-ce que je vais être sélectionné, est-ce que je vais performer, est-ce que je vais atteindre mes objectifs ? Je pense que c'est cet équilibre-là. Et notre rôle, notamment chez les plus jeunes, c'est effectivement de mettre tout en œuvre pour qui... Ils atteignent leurs rêves de sportifs et de jeux, pourquoi pas, ça serait le graal. Et derrière, comment ils peuvent aussi être le plus apaisés possible autour de leurs projets extrasportifs, qu'ils soient sociaux, professionnels. Ça ne veut pas dire qu'on va laisser tomber l'école, bien au contraire, mais il y a des façons aussi de travailler différentes aujourd'hui. Aller chez ses cours, on peut en faire un peu à distance, on peut faire en plusieurs années, passer un diplôme en... trois ans au lieu de une, il existe plein de... Voilà, on a le temps. Et souvent, aujourd'hui, on est dans une société où on ne prend plus trop le temps. Et le sport, c'est l'antithèse du temps, on n'a pas le temps. On va aller très vite, très fort, très tôt. Le train, il n'y en a qu'un qui passe. On a peur de le louper. Donc voilà, on travaille sur ça beaucoup, nous, sur les jeunes. Effectivement, on va essayer modestement de tout mettre en œuvre et de les accompagner le mieux possible lorsqu'ils le souhaitent dans leur projet sportif, mais aussi extrasportif.
- Speaker #1
C'est fou ce que je trouve. Tout ce que tu viens de dire, ça s'applique vraiment aux entreprises qui ont des employés et qui veulent qu'ils deviennent des rockstars. performer en fait il n'y a pas le choix il faut les mettre dans une situation dans des conditions de vie au travail qui soient optimales et c'est pareil pour quelqu'un qui entreprend en fait comme tu disais il y a des aménagements qu'on peut faire donc tu parlais par exemple les cours à distance ça s'applique de la même façon au travail il y a plein de choses et de dispositifs qu'on peut tu parlais des déplacements aussi pour aller au sport, pour aller au travail ici. C'est exactement la même chose. Donc, je pense que ça parlera beaucoup. Et est-ce qu'il y a des indicateurs de performance que vous scrutez en particulier chez les athlètes que vous accompagnez ?
- Speaker #0
Tout ce qui est l'analyse de la performance, ça, c'est une des dimensions que j'avais inclus dans l'optimisation de la perte. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, moi, je suis plus sur le versant psychosocial. Les indicateurs, ils vont être sur la capacité à intégrer mon projet, à justement avoir cet équilibre vie pour vie vie perso, vie sportive, la relation avec les parents, avec l'entraîneur. On parle beaucoup de gestion des émotions aujourd'hui, mais apprendre à se connaître, comment je me connais, comment je fais face à les capacités que j'ai à faire face à tout ce que va m'amener et tout ce que va provoquer chez moi la vie de sportif de haut niveau ou en tout cas chez nous d'aspirant sportif de haut niveau. Voilà, c'est les premiers pas. Il y a de la pression familiale, il y a la la pression des entraîneurs et la pression que l'athlète se met lui-même, la peur de... de ne pas réussir. Et donc, tu vois, quand tu parlais sur l'entreprise, sur les startups, on devient boulimique, on est obsédé, on est de l'obsession. Du coup, c'est sortir un peu de cette obsessionnalisation qui est, tu vois, ça fait le lien, tout à l'heure, on parlait sur l'addicto, les études, elles montrent que plus on est obsédé, plus il y a d'obsessionnalisation, d'automatisation et qu'on perd la réflexion et le recul sur son activité. C'est un des facteurs aussi pour pouvoir expliquer Donc, tu vois, le rôle, il est multiple, il est passionnant, il est multidimensionnel parce que ce psycho, etc., ça va être d'apprendre à prendre le peu de temps que j'ai, de prendre du recul, d'apprendre à se connaître. Tu vois, tu as des jeunes quand ils sont bien dans leur basket, quand ils prennent du recul, qu'ils sont très encadrés, mais sans trop de pression. Et voilà, tout ça, c'est des petits indicateurs. Après, à la perf, ça reste à la perf. et puis si on reste sur... Tout ce qui va être plus physique, ça c'est le domaine de mes collègues ici. On est en capacité aujourd'hui de travailler sur les âges prédictifs, les âges biologiques, les âges chronologiques, les âges dans la pratique, on mixe tout ça. On est en capacité de suivre l'évolution de croissance aussi, qu'est-ce que ça va donner à la maturité, quel poids, quelle taille je vais faire. Ce qu'on appelle aussi des couloirs de paires, c'est-à-dire est-ce que je suis dans les standards, et attendu à ma tranche d'âge et selon mon évolution physiologique, est-ce que ça va répondre aux attentes d'un championnat du monde dans 10 ans, par exemple ? Voilà, c'est des prédictions. Il y a des petits indicateurs comme ça qu'on peut mettre en place. On est vraiment sur du développement. Apprendre avec des pincettes parce que ça ne définit pas un athlète demain. On sait que l'évolution, elle est continue. D'ailleurs, on sait que... je ne sais plus, je te dis les chiffres moi, mais je crois que 60 ou 70% des athlètes qui ont fait les Jeux à Paris, les athlètes français, je crois, attention, n'avaient pas connu de compétition internationale en jeune. Donc, tu vois, tout ça, on est en capacité aujourd'hui d'avoir des courbes d'évolution.
- Speaker #1
Rapides, du coup.
- Speaker #0
C'est fine, oui. On sait que les maturations, parfois, elles sont tardives, selon le mois de l'année où tu es né. Il y a plein de paramètres aujourd'hui qu'on a. en mesure d'évaluer. Et puis, il restera qui sera au-dessus de tout ce qu'on appelle dans le jargon, ça va faire sourire mon collègue, l'œil du maquillon. C'est-à-dire que l'entraîneur, il sait qu'il y a un truc. Avec l'expérience. Il y croit. Il sait qu'il y a un truc chez un athlète et qu'il faut le travailler. Donc voilà, on essaie de coupler, de mixer tout ça, de s'apporter mutuellement des connaissances, de... de se dire, tiens, moi j'ai décelé chez ce jeune, il y a un petit truc, je le sais, ça fait 20 ans, 30 ans que je bosse là-dedans, il y a un truc, et comment scientifiquement on peut valider ou se dire, tiens, on va pouvoir travailler plus sur ça, plus sur ça, en effet, il est dans les standards, en restant mesuré. Et moi, je coordonne un peu tout ça.
- Speaker #1
Noble tâche. Et du coup, donc, en gros, ce que je comprends, il y a deux gros piliers, deux gros indicateurs. C'est les indicateurs purement quanti, vraiment sur le physique en lui-même et les indicateurs plus humains.
- Speaker #0
Oui, psychosocial, exactement.
- Speaker #1
Psychosocial. Les deux sont... aussi important l'un que l'autre et ne font pas...
- Speaker #0
Mais l'indicateur physique, on sait aujourd'hui que ce n'est pas la vérité de demain. C'est-à-dire que, et on pourra le vérifier dans beaucoup de sports, et beaucoup d'entre nous qui ont fait du sport ont connu des mecs qui étaient des cracks à 15, 16 ans, 17 ans, qui étaient dans les équipes de France 2. Ce n'est pas qu'ils se sont cramés, c'est qu'en fait, ils n'ont pas eu la courbe de progression qui s'explique aujourd'hui. C'est-à-dire qu'ils sont arrivés à maturité très tôt et en fait, ils ont été performants très tôt parce que c'était leur âge, parce que c'était leur physiologie, etc. Et tant d'autres qui se sont révélés plus sur le tard. Et ça, aujourd'hui, l'enjeu, il est d'aller trouver ce juste équilibre entre ceux qui sont performants très tôt et dont on sait que la courbe de progression risque d'être plus rapide ou moins rapide ou descendante et ceux chez qui aujourd'hui, il y a un truc. Ils ne sont pas à maturité, ils sont moins performants quantitativement. On sait qu'aujourd'hui, ce ne sont pas les meilleurs sur 100, mais leur potentiel de développement est plus fort qu'un ou même âge qui est aujourd'hui plus fort.
- Speaker #1
C'est ce que tu dis, c'est important. C'est pour des jeunes qui nous écoutent, même si aujourd'hui, que ce soit dans le sport ou tout autre domaine, ils ont des difficultés à performer dans un secteur, peut-être que Demain, ça sera eux les numéros 1. Donc,
- Speaker #0
gardez ce message.
- Speaker #1
Ce message, il est important à faire passer aussi.
- Speaker #0
Voilà, et nous, en ce moment, on a quelques indicateurs pour aller, pas prédire, mais avoir une petite idée sur comment ça peut évoluer. Après, ça reste à la nature.
- Speaker #1
Du coup, l'atteinte de la haute performance, c'est difficile si on met les indicateurs humains de côté. Et comment un cadre, un entrepreneur, un dirigeant peut s'inspirer de tout ça ?
- Speaker #0
Et à l'inverse, comment le monde du sport peut s'inspirer aussi du monde de l'entreprise ? Parce que souvent, c'est l'inverse. Ça va, le monde de l'entreprise qui s'inspire du sport. Mais je trouve qu'il y a beaucoup de choses aussi à prendre dans l'entreprise. Mais pour revenir sur ta question, moi, je pense que c'est la connaissance de soi. connaître Ces bateaux, tu vois, là où je suis performant, sur quoi je peux m'appuyer, là où je suis moins performant et comment je peux le travailler. Voilà, bien s'entourer, se staffer. Nous, dans le sport, la force aussi, c'est de beaucoup communiquer, de beaucoup s'entourer. Même les sports individuels, c'est une équipe autour. Beaucoup de spécialistes dans beaucoup de choses qui accompagnent l'athlète. et donc c'est être en permanence en permanence en remise en question, c'est analyser les choses, qu'est-ce qui a fonctionné, qu'est-ce qui a moins fonctionné, capitaliser sur ce qui fonctionne et capitaliser paradoxalement sur ce qui a moins fonctionné. Moi, je leur dis toujours, voilà, je vais me concentrer sur ce que je sais faire. Pour performer, c'est quoi ma plus-value ? Pourquoi l'entraîneur me prend ? Pourquoi j'en suis à ce niveau ? J'ai des faiblesses, j'ai des points améliorés, mais c'est mes points forts qui me feront aussi avancer. Je prends toujours les exemples, des contre-exemples, mais tous les entraîneurs qui ont mis Messi sur une feuille de match, ils n'ont pas pris parce que c'est un bon défenseur. Je ne connais rien au foot, mais je suppose. Tu le prends parce qu'il a des qualités. Après, c'est le collectif. Je pense que c'est cette force collective. Après, c'est prendre du temps pour soi aussi. Je pense qu'aujourd'hui, on apprend aux athlètes, et tu disais sur les chefs d'entreprise, lever un peu la tête du guidon, se dire qu'il y a autre chose, qu'il y a autre chose à faire, que je peux prendre du temps pour moi, que ce n'est pas du temps perdu. Souvent, on a l'impression que c'est du temps perdu. Si je loupe une heure d'entraînement, si je ne réponds pas à cinq mails de suite, ça va changer la face. Alors peut-être que ça peut changer la face de ma boîte, mais souvent, ça peut attendre le lendemain. C'est aussi profiter de la côté, se poser.
- Speaker #1
S'accorder ce temps et bien se connaître pour capitaliser sur sa zone de génie.
- Speaker #0
C'est ça, exactement.
- Speaker #1
Et du coup, les prochains challenges pour toi et la cellule haute performance. Donc, il y a les JO de LA qui arrivent. C'est déjà dans trois ans. Ça arrive vite.
- Speaker #0
Nous, les challenges, c'est... Alors déjà, tu vois, nous, on est un peu atypique dans le champ. des maisons régionales de la PERF, puisque avec mes collègues d'outre-mer, on a la spécificité d'être une île, donc avec toutes les difficultés liées à nos contextes, en termes sportifs en tout cas, d'infrastructures, de déplacements, de confrontations, il faut aller se confronter, il faut aller batailler contre les autres, et nous, ça prend plus de temps, plus d'argent, c'est compliqué. Et donc nous, on est vraiment sur ce qu'on appelle l'accession sur ces premières marches-là, vers le haut niveau. peu d'athlètes en définitive qui préparent les jeux. Sur Paris, on n'en a eu aucun, malheureusement. On a quelques athlètes insulaires qui ont prétendu, mais ils étaient déjà à l'INSEP ou déjà ailleurs, parce que il faut partir, malheureusement, à un certain âge, il faut partir pour aller dans des structures un peu plus de haut niveau. L'idée, le challenge, ce serait, on a un, deux, trois athlètes insulaires qui ont les Jeux dans un coin de la tête, certains qui s'entraînent ici. Ce serait d'avoir contribué ou d'avoir participé à ce collectif autour de leur projet et d'avoir un athlète corse aux Jeux à Los Angeles et voir, ça fait un peu plus loin, mais en 32 à Brisbane. Ce serait une réussite de se dire que finalement, On bosse la base, on bosse le second enjeu, c'est qu'on développe vraiment la pratique de haut niveau, qu'on accompagne, moi c'est un de mes gros boulots aussi, d'accompagner les ligues territoriales à se structurer, avoir une vraie offre de haut niveau pour que les jeunes puissent rester ici, s'entraîner ici, l'herbe n'est pas forcément plus verte ailleurs, mais qu'on leur offre les conditions optimales de réussite et de pratique ici. Après, quand on est obligé de partir, après le bac parfois, où des fédérations t'obligent à dire si tu veux être en équipe de France, il faut aller à l'INSEP. Là, on ne peut pas lutter, mais en tout cas, on les aura préparés dans les meilleures conditions possibles. Certains ont le choix de rester ici, pour refuser, et donc, comment on peut les accompagner ? Les challenges, c'est de voir un de nos athlètes sur une Olympiade et à plus court terme, vraiment de développer l'offre autour du haut niveau, qui n'est pas un gros mot. Souvent, on pense qu'au niveau, c'est un gros mot, c'est une niche, c'est que pour l'élite. Moi, je ne suis pas d'accord avec ça. Je pense que c'est stimulant aussi. Ça ne veut pas dire qu'on délaisse la base et qu'on ne fait pas de l'apprentissage, de l'éducation, on ne va pas dans les écoles. Mais à un moment donné, c'est aussi une plus-value pour un territoire et pour un jeune d'être sportif de haut niveau. C'est la réussite, c'est un métier comme un autre. Il faut donner aussi les chances à nos sportifs. Il n'y a pas que les autres régions, il n'y a pas que les autres qu'on doit regarder à dire « waouh » . On ne sera jamais à la hauteur de l'Occitanie qui a fait plus de médailles que l'Espagne et que le Brésil, je crois. En tout cas, on doit travailler avec négation pour avoir la fierté aussi d'amener nos jeunes au plus haut niveau possible.
- Speaker #1
Et si tu aurais un dernier conseil avant de se quitter pour quelqu'un qui veut performer, quel que soit le secteur, qu'est-ce qui t'inspire, toi ?
- Speaker #0
Moi, j'écoute pas mal de podcasts de sportifs. C'est toujours inspirant. c'est toujours inspirant les parcours s'apercevoir que comment les athlètes se sont façonnés Stéphanie je crois qui en fait un Mathieu Stéphanie génération do it yourself il y a pas mal de sportifs qui vont on l'écoute tous les deux après j'ai plus de titres mais voilà moi j'aime bien ces choses là c'est inspirant je trouve les parcours des athlètes on s'aperçoit finalement que ce que je te disais Merci. C'est qu'avec le recul, ils donnent souvent les mêmes conseils, de prendre le temps, d'apprendre à se connaître, de ne pas être pressé. Et souvent, c'est antinomique avec le sport, parce que le sport, c'est des carrières très courtes, ça va très vite. C'est être là au bon moment et malgré tout, il faut prendre soin de soi. Donc voilà, je trouve que c'est assez inspirant, ces choses-là. Et puis un conseil, un truc bateau, mais bateau, mais finalement, c'est y croire, croire en son rêve, et dire, je peux y arriver. accepter que l'échec, ce n'est pas un échec. En tout cas, j'ai la fierté de m'être donné les moyens et d'avoir un rêve. C'est quoi mon rêve ? Moi, je travaille beaucoup, on travaille beaucoup sur ça. C'est quoi mon rêve ? Vas-y, puis construis-le, essaie d'y aller et puis ça ne marche pas, ça ne marche pas et ça te servira toujours. Ça sert toujours, de toute façon, les échecs, l'échec dans la perte du sportif, c'est fondamental se construire autour. C'est dans l'analyse à mieux se connaître. pourquoi j'ai échoué pareil donc les bouquins il y a des bouquins Moi, je ne lis pas trop les biographies, mais quand j'en lis quelques-unes de sportifs, c'est toujours inspirant, parce que tu vois des parcours, mais bien s'entourer, la famille, c'est hyper important. On s'aperçoit que le socle familial, l'environnement familial, c'est hyper important. Ce n'est pas que des revanchards, c'est beaucoup de parcours, ils sont bien construits, ils sont patients. Eh bien,
- Speaker #1
on va dire.
- Speaker #0
Il faut être patient, c'est dur de demander à un jeune patient, surtout aujourd'hui à l'heure de... À l'heure de l'immédiateté, il faut tout tout de suite, il faut connecter, il faut tout savoir, il faut être dans le paraître. Le regard des autres, c'est compliqué. On vit une société particulière et là-dedans, le sport répond à ça. C'est les paillettes, c'est la perf.
- Speaker #1
C'est la fame, la popularité, oui.
- Speaker #0
C'est ça, mais il faut être… Tu vois, les États-Unis, quand tu veux demander la différence, ils ont ça aussi. Ils sont moins jugeants peut-être. L'échec fait partie du truc. On ne jalouse pas la réussite. Ce n'est pas être prétentieux d'afficher ses objectifs. de dire je veux me qualifier au jeu en 24 ça va tu te montes la selle mais non j'ai envie d'être pro au foot c'est mon rêve vas-y on y va je rêverais vas-y et puis si tu te trompes tu auras eu le mérite d'essayer ça te servira pour la prochaine ou pas et voilà c'est ce qui fait la différence aussi à les Etats-Unis ou les pays anglo-saxons il y a moins de jugement j'ai l'impression il y a plein d'autres pressions sociales on pourrait en parler Mais je pense que sur ça, sur entreprendre et aller afficher ses objectifs, c'est moins...
- Speaker #1
Oui, d'accord. Super, Emmanuel. Merci beaucoup d'avoir pris le temps de venir ici.
- Speaker #0
Je te remercie grandement pour avoir pensé à moi, ça me fait plaisir.
- Speaker #2
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