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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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Bonjour à toutes et à tous et ravi de vous retrouver encore une fois dans Parle d'experts sur As24 comme chaque semaine pour parler, commenter, décrypter l'actualité, qu'elle soit économique, qu'elle soit sociale, qu'elle soit politique, qu'elle soit sportive. Et puis aujourd'hui, elle est existentielle. On va parler de l'eau. C'est toujours la même question, le même réflexe qu'on peut avoir en se disant « mais si j'ouvre mon robinet demain et que l'eau ne coule pas, là on pourra peut-être se demander mais d'où elle vient cette eau ? En amont, comment est-elle traitée ? » et surtout, comment fait-on après six années de sécheresse dans notre pays ? On a l'impression à chaque fois qu'on découvre que notre pays est dans un climat semi-aride et il faut des crises pour faire avancer les choses. Après la politique des grands barrages dans les années 80, car les impacts des sécheresses avant étaient encore plus prononcés, dans un Maroc qui se développe à toute vitesse, qui s'industrialise à toute vitesse, le besoin en eau est vital, que ce soit pour l'agriculture, l'industrie ou nous-mêmes. pour notre consommation personnelle. Est-ce que les dernières pluies que l'on a vécues, eh bien, règlent le problème ? Pas sûr, mais ça pose. En tout cas, elles ont le mérite de pouvoir nous laisser respirer en attendant de trouver des solutions. L'eau, aujourd'hui, au Maroc, où en est-on ? Vers où va-t-on ? Est-ce que la gestion de l'eau est à long flop tranquille ? C'est de ça dont on parle dans Parole d'Expert. Et pour en parler avec moi aujourd'hui, c'est vraiment, vraiment, vraiment, je le dis, vraiment un grand plaisir de recevoir mes deux invités, Coréa Tzazi, ça va, présidente de Coalma, la coalition pour l'eau, marocaine pour l'eau, qui c'est la coalition des acteurs privés, des acteurs publics. une espèce de, pas pour rien que ça s'appelle coalition, un écosystème pour essayer de répondre aux problématiques de l'eau, d'alerter, de trouver des solutions et de tirer la sonnette d'alarme comme il faut. Merci beaucoup, Afariyad, d'être avec nous aujourd'hui sur le plateau.
Parmi vous.
Abdelmando Pareil, ravi de vous avoir, directeur du musée de l'eau. Et merci d'être venu avec nous aujourd'hui. Alors, si vous êtes directeur du musée de l'eau, c'est que l'eau, ça vous connaît. C'est pas... Voilà. C'était extrêmement important de le dire à travers votre formation, votre parcours, votre curricula. Et on s'était rencontrés au détour d'un événement où on a parlé de l'eau. Et puis aussi, j'étais allé au musée de l'eau. Et je vous recommande vivement de vous rendre au musée de l'eau parce que c'est quand même assez exceptionnel. Ne retenez pas juste le titre. Parce que c'est vrai que comme un film de musée de l'eau, qu'est-ce qu'on va faire au musée de l'eau ? Il y a des robinets ? Non. Finalement. Il y a toutes ces techniques, on ne sait pas le découvrir. Bref, l'écosystème, c'est le tout.
Alors,
j'ai fait une introduction, franchement, elle est sortie du cœur. Je n'ai rien lu, parce que c'est quelque chose, finalement, qui nous touche tous, l'eau. Et il y a beaucoup de psychologie, de sociologie derrière l'eau, versus toutes les politiques, la technologie et les solutions qu'il y a à trouver aujourd'hui. On va essayer d'aborder ce sujet de différentes manières, pour qu'on puisse aussi... dire les choses telles qu'elles sont. Aujourd'hui, est-ce que le Maroc est en train de sortir de son cycle de sécheresse qu'on connaît ? J'ai dit une chose dans mon introduction, on a toujours l'impression qu'on redécouvre qu'on est un pays à climat semi-aride. Est-ce que c'est vrai ? Et aride.
Par endroits où nous sommes dans un climat aride. Parce que les deux tiers de l'eau... se trouve dans trois bassins hydrographiques. Tous les autres bassins se partagent le tiers-restant. Donc, tous les autres bassins sont dans une situation... Il y a des régions où il ne pleut pratiquement pas. Donc, ça, il faut le savoir.
Et c'est normal ?
C'est notre situation, déjà au départ, normale. Nous sommes qualifiés de pays qui a un climat aride et semi-aride, sans sécheresse. Quand la sécheresse se rajoute, vous imaginez un peu les particularités, les conséquences, les impacts de cette situation, qu'il faut le rappeler tout de suite, le Maroc, c'est sûr, a connu d'autres cycles de sécheresse, mais là, ce qui l'exacerbe, c'est qu'il y a le changement climatique. Moi, j'appelle ça le dérèglement climatique. Et l'eau est la première victime du dérèglement climatique. C'est reconnu.
L'eau n'en est pas vite. Parce que l'eau reste finalement dans l'atmosphère terrestre, c'est juste qu'elle tombe ailleurs.
Oui. Alors, l'autre élément qui est fondamental à savoir, bon maintenant les choses évoluent, on reviendra sur ces questions tout à l'heure. Mais toute notre eau, au départ, vient du ciel. Nous ne partageons pas un fleuve, comme les Niles, rien. Nous n'avons que la pluie qui vient du ciel. Donc ça c'est important,
et on peut le faire avec la sécheresse. Parce que c'est vrai que, je ne sais pas si vous arrêtez de temps en temps, et vous dites surtout, le musée de l'eau qui est à Marrakech, quand on va à Marrakech, des moments où on s'arrête juste, quand il fait 50 degrés en été, qui n'est pas nouveau. Et on se dit, mais on a encore de l'eau. Il y a de l'eau quand on ouvre le robinet. Moi, ça m'a toujours, depuis gamin, ça m'a toujours épaté, pressonné. Il faut le dire. Non, mais il faut le dire.
Et féliciter nos responsables du secteur.
Il va y venir, parce qu'il faut voir tout ce qui est fait, justement, pour qu'on puisse avoir de l'eau. Et on était à ça de ne plus en avoir. Ça aussi, on va le dire. Même constat, si on devait expliquer, mais vraiment clairement, encore une fois, peut-être rappeler. que le Maroc, c'est le Maroc, il est comme ça, et qu'avec les dérèglements, changements climatiques, alors soit ça peut être une chance dans certaines régions, parce qu'on a pu le voir, et de l'autre côté, d'autres régions qui peuvent devenir quasiment désertiques.
Alors, le Maroc, un climat semi-aride et aride sur à peu près 80% de la surface du Maroc. On n'a que les parties nord du Maroc, le Riff, le Moyen Atlas et le Haut Atlas. Oui,
il pleut. S'il y a l'eau.
régulièrement et l'impact des changements climatiques sur la ressource noire au Maroc, le premier signal était en 1980 jusqu'à 85. Ça c'est le premier signal, c'est pas nouveau, qui montre comme quoi on est passé d'un cycle, parce que si on analyse le cycle des précipitations, on a à peu près un enregistrement sur une centaine d'années, On était... Avant les années 80, on était sur une année pluvieuse et une année non pluvieuse.
Ça permettait de compenser. Oui. À peu près.
Voilà. Et à partir de 1985, on a une année pluvieuse et trois à quatre années non pluvieuses. Ça, c'est l'état de la pluviométrie au niveau du Maroc. Donc, c'est vrai que lorsqu'on a de la pluie, une année moyenne... C'est par exemple Marrakech c'est 260 mm, Casablanca c'est 400 mm, ça c'est les années moyennes. Mais on remarque qu'on est dans une descente vraiment vertigineuse au niveau des précipitations. Ce qui donne que l'année pluvieuse, on a derrière 3 à 4 années non pluvieuses. Mais ce qui est marquant c'est que les 6 dernières années de sécheresse, 2019-2024, on a une réduction de plus de 50% des précipitations de la moyenne. On est passé d'un stress hydrique sévère à un stress hydrique modéré.
Et on est toujours en stress hydrique.
Oui, on est toujours en stress hydrique.
Je voulais vous amener à entendre, à nous dire ça de manière naturelle, parce que je t'ai parlé de psychologie, de sociologie, d'équipe bleue. J'ai l'impression que les gens peuvent aller se dire, tiens, je peux me jeter sur le robinet parce que de toute façon il y a de l'eau. Mais c'est juste qu'on passe de ultra rouge à rouge. Contrairement aux pays européens où eux, ils passent en zone alerte sécheresse alors qu'ils sont à 25 fois ce qu'on a. Je veux dire, vous voyez ce qu'il est.
Pour un cas, aujourd'hui, vous avez pu remarquer que le phénomène se globalise. et un peu partout sur le globe, pas uniquement. On parle souvent des exemples européens, mais il faut aller plus loin. Aux États-Unis, dans certaines régions.
C'est la culturelle aussi.
Voilà.
Il y a des continents, il y a des endroits.
C'est l'impact, c'est le changement, le dérèglement climatique.
Il est global. Donc, on dit toujours que les crises apportent des solutions. Mais moi, je pense que cette globalisation a fait que... la question de l'eau est aujourd'hui revenue à l'ordre du jour des conférences internationales. Pendant plus de 20 ans, au niveau international, personne ne se souciait. Parce que l'ordre du jour est par qui il est fait. Et là, depuis...
Depuis deux jours,
depuis cette globalisation et depuis la sécheresse pour le Maroc et la globalisation au niveau international, il y a une série de rencontres et l'ONU Merci. s'est emparé de cette question. Il y a une série de conférences qui sont prévues et fixées les unes après les autres. C'est quand même un signal, ça aussi.
Alors, je vais te donner quelques chiffres. On me dit s'ils sont bons, parce qu'on les a recoupés. On a... Parlons de moyenne, c'est 630 m3 d'eau par personne et par an. Et je sais, Houléa, que chaque fois qu'on parle de moyenne, il faut toujours faire très attention. Je n'aime pas les moyens. Je sais. Moi non plus, statistiquement, je n'aime pas les moyens.
C'est nécessaire pour commencer, mais il faut véritablement spécifier bassin hydrographique par bassin hydrographique. Donc la question locale, la question... Mais c'est à partir de là qu'on peut avoir des solutions adaptées.
Alors, si je prends ça, 630 m3 d'eau... Je rappelle encore une fois, c'est une moyenne qui va tout englober. Qui va englober les particuliers, qui va englober l'utilisation agricole, l'utilisation industrielle.
N'oubliez pas le tourisme qui se développe.
Augmentation de la population sur des moments bien précis.
Sur le réseau côtier.
Et on estime que d'ici 2030, si on ne fait rien, dans l'État, ça pourrait tomber à 500 m3. En 2030, d'accord ? Ça c'est avec les précipitations, on est bien d'accord ?
Oui, alors pour cette moyenne de 330 m3 par individu par an, si on essaie de la voir au niveau des bassins, par exemple les 10 bassins, les grands bassins qui existent au Maroc, ils varient. Il y a par exemple le bassin de Tensift, on est à 500, on n'est pas à 630. Au nord, on est un peu plus. Donc, il y a cette variabilité selon l'espace. Mais ce qui est très important au niveau du Maroc, c'est qu'on a ce partage de l'eau d'un bassin à un autre. Ça veut dire qu'on peut amener l'eau pour arriver à corriger ces différences qui existent entre les bassins.
Ce n'est pas le cas de la France, par exemple.
Oui, et de l'Espagne.
Pour d'autres raisons.
Oui, pour d'autres raisons. On va tout le temps mettre des petits flashs, comme ça on comprend que le Maroc...
La décentralisation ne permet pas toujours...
Mais très avancée aussi en termes de gestion de l'eau. Lorsque, alors on va arriver à tout ce qui est mis en place, mais j'aimerais quand même aussi, avec les dernières pluies, on en a parlé avant qu'on commence l'émission, je t'ai dit, c'est la première fois depuis que j'arrive à Marrakech, première fois dans ma vie, j'approche de la cinquantaine. qu'à l'entrée de Marrakech, il y avait de l'eau dans le Oued Tensift.
On crut. On crut. Oui, c'était vraiment…
Et tu me dis quelque chose qui me fait sauter au plafond, je pense, Faria, c'est que tu me dis que cette eau, elle part vers la mer et on n'en fait rien du tout.
Oui, effectivement. Si on analyse le bassin de Tensift, c'est un bassin sur lequel il y a pas mal de barrages. Mais… le collecteur de ces cours d'eau qui viennent du Haut Atlas, le Ricca, le N'Fiss, le Shishawa, ce sont des cours d'eau qui se déversent dans l'ouette principale, qui est ouette insifte. Sur Watensift, un site de barrage est très difficile. Mais il existe des barrages de petit dimensionnement. Pas faire des barrages de grand dimensionnement, des gros barrages, mettre des barrages de 100 millions de mètres cubes. Et que ces taux-là, normalement, les pluies qui tombent au niveau du Maroc, ils doivent être stockés pour gérer les périodes de sécheresse.
Parce que quand on parle de gaspillage, on ramène toujours la question...
Aux utilisateurs ?
Non, domestiques.
Domestiques, oui. Or,
le gaspillage, là aussi, a une réflexion à mener de manière approfondie, parce qu'il n'y a pas, d'abord parmi les secteurs agricoles, industriels, etc., mais il y a ce genre de phénomène. Et personnellement, j'ai fait une étude que j'ai présentée avec l'appui de l'ONUDI et du programme PAGE, je les remercie, pour dire que Aujourd'hui, on ne peut plus, ou en tout cas je suggère, qu'on ne gère plus l'eau. Parce que nous, comment on la gère ? La loi sur l'eau. Elle ne gère que les eaux intérieures. Elle n'intègre pas le littoral. Donc, lorsqu'on parle de la question de l'eau, il vaut mieux la traiter selon le cycle de l'eau. Surtout quand on est en période de sécheresse. À partir de là, en intégrant le littoral.
D'un point de vue de gouvernance ?
D'un point de vue de gouvernance, déjà. Ça veut dire que tout ce qui se passe au niveau du littoral n'est pas pris en considération par la loi sur l'eau. Et les départements compétents sur la question de l'eau ne gèrent pas le littoral.
J'essaye encore une fois. Oui. C'est plus concret. Est-ce que ça a un...
Alors, ça a un... ...
dans la mer, ça veut dire que... Non, c'est pas...
Ça veut dire...
Si je veux faire un ouvrage qui, on va dire, va capter l'eau juste avant qu'elle tombe dans la mer... Voilà. ... on a de...
D'abord, sur le plan institutionnel, c'est très compliqué, parce qu'il y a les institutions du littoral et celles de l'eau. Et puis en fait... Cette dimension globale du cycle de l'eau, c'est-à-dire les eaux intérieures, le littoral, et puis les eaux souterraines, le tout pris en considération, c'est une autre manière d'aborder la question de l'eau. Les Français le font, la directive européenne traite la question de l'eau comme ça, et donc nous aujourd'hui, par exemple, le dessalement.
On va en parler du décès.
Eh oui, c'est un argument supplémentaire.
Je finis sur les barrages parce que c'est intéressant.
Je peux intervenir donc.
Donc la notion de gaspillage.
La notion de barrage.
Oui, voilà, parce que moi, un, les barrages, deux, la possibilité de faire des barrages, deux. dimensions intermédiaires voire petites. Et moi ma question c'est aussi dans l'innovation technologique, est-ce qu'on n'a pas trouvé un moyen de... pas des barrages mobiles mais lorsqu'on a des crues parce que ça arrive toujours au même endroit, il y a des occurrences...
Mais même les pluies,
elles sont pertes.
Est-ce qu'on a des solutions ?
Oui, alors la notion des barrages c'est une notion qui remonte au 1967, discours de feu Hassan II. Sur l'irrigation d'un million d'hectares, on doit travailler sur le stockage. Parce que le Maroc, il y a les eaux de surface au niveau des barrages, et les eaux souterraines, c'est la réserve stratégique. Alors, gérer les barrages. Une fois qu'on a construit pas mal de barrages, ça veut dire qu'on a fait des barrages pour augmenter le stockage des eaux de surface. Et le travail était effectué sur des régions et des bassins. Alors maintenant, la vision sur les barrages, c'est que les gros barrages doivent être au nord, parce que les précipitations sont continues. On a un barrage Luhida, c'est 3,8 milliards de mètres cubes. Le deuxième barrage est actuellement en construction, il est vers 2,8 milliards de mètres cubes. Donc ces barrages, des grands barrages, c'est dans le nord, c'est dans le rift, en plus des précipitations, on a les terrains qui sont imperméables. Ce sont des formations géologiques de marne qui ne laissent pas...
Donc ça veut dire des découlements. Voilà, on a beaucoup de découlements. Ça va changer les nappes phréatiques.
Ça va aller vers... Ça va aller vers la mer si on ne les stoppe pas. Donc, on est obligé de faire ça, de faire les grands barrages au nord. Alors, pour les barrages, je ne vais pas dire collinaires.
Dimensionnés.
Non,
non. On fait des vagues artificielles. Il n'y a pas des cours d'eau qu'on peut creuser.
Mais on ne peut pas déplacer les barrages. Maintenant, on doit chasser ou courir après les crues. Dernièrement, il y avait une crue. à Zagora, c'est des millions, des millions de mètres cubes. Donc là, ces eaux-là, elles ne doivent pas...
À part le paysage qui est devenu magnifique, mais on a perdu toute l'eau.
Cette eau, elle va vers la mer. Donc, il faut... On connaît... On connaît les capacités du Maroc au niveau des précipitations. On ne peut pas les contrôler, mais on peut gérer les précipitations lorsqu'ils arrivent. Ça veut dire faire des barrages là où il faut les mettre.
Et là, on a tous les outils technologiques, d'analyse et de prévision.
Le problème, ne pas s'arrêter là, en milieu urbain, il y a des solutions aussi pour capter et retenir les eaux de pluie qui sont gaspillées. Les dernières. pluie était très forte. Elle était très forte. Et vous avez vu, dans les rues, c'était des mètres cubes et des mètres cubes qui... Et en plus de ça, le ruissellement des eaux de pluie draine la pollution. Donc, voilà. Quand je dis prendre en considération l'ensemble du cycle de l'eau, ça permet d'avoir une meilleure ... prise en compte de tous ces éléments qui aujourd'hui... Il faut quand même dire, notre pays a fait des projets, des programmes, on peut dire qu'on a de l'expertise, etc. Mais ça ne nous empêche pas de toujours chercher à mieux faire.
C'est quand même une caractéristique. C'est l'urgence.
C'est pour ça que la notion de gaspillage...
De manière extrêmement efficace.
Il faut repenser cette notion de gaspillage. Que signifie le gaspillage au Maroc ?
Est-ce que c'est vrai qu'on était au bord de plus avoir de l'eau à Kaza, limite Rabat, etc. à un moment donné où on a raccordé justement cette autoroute de l'eau qui vient du nord ? Est-ce que c'est... Alors,
si on veut parler de ça, on est obligé de parler de bassins versants de Om Marabé. Oui. C'est à peu près 20% des ressources en eau. au Maroc, qui est vraiment alimenté par le Haut Atlas et le Moyen Atlas. vraiment à régresser. Les réserves d'eau de surface, ils ont passé actuellement, d'ailleurs c'est à peu près 10% des réserves qui existent actuellement. Ça veut dire que si on a Barrage de Messiera, Barrage de Messiera, c'est lui qui alimente Grand Casa. Il y avait à peu près, il était presque à sec. Il y a des photos de l'année 2023 et l'année 2013. Il faut les comparer, ce sont des photos satellites sur le barrage. C'est vraiment... C'est affolant. C'est vraiment affolant. Ça veut dire qu'il n'y a plus d'eau de surface pour l'alimentation en eau potable de la ville de Casablanca et région. Il y a la plaine, la plaine de Parché, qui alimente, vraiment qui alimente. Il y a aussi la station de dessalement, l'eau de mer de Safi. C'est une station de l'OCP qui a vraiment amené une partie. Et le bourg-grague. le bourg de l'Aigle, les eaux qu'on a amenées du nord vers le barrage de Rabat, Moulay Abdelah, vraiment, il a sauvé la situation. Parce qu'on était vraiment à la limite.
C'est la limite de la limite.
Non, mais la limite de la limite, c'est vrai. Et, comment dire, c'est pour ça que j'insiste là-dessus, parce qu'on a l'impression... Peut-être que c'est la bienveillance ou autre chose, qu'on n'a pas envie de faire peur aux gens et qu'on a trouvé toutes les solutions avant qu'on tire la sonnette d'alarme. Alors même si les débits ont été baissés, etc. Mais on n'a pas eu de... Il y a des endroits où il y avait des coupures d'eau, bien sûr, bien entendu.
C'est toute la question de... Est-ce qu'il faut être alarmiste ou pas ?
C'est une vraie question. C'est tout la question lorsqu'on traite de l'eau. Le dessalement, parce qu'on va parler de ça et j'aimerais terminer là-dessus parce que c'est un moment extrêmement important. On a un projet de 20 stations de dessalement d'ici 2030 et l'objectif c'est 1,7 milliard de mètres de plus. Avant qu'on parle du Maroc, juste pour avoir une comparaison, quels sont les pays qui sont champions du monde du dessalement ? On a l'Arabie Saoudite.
Avant de parler, d'aller plus loin sur la question du dessalement, c'est ce qu'on disait avant l'émission. Il faut saluer la décision de Sa Majesté d'introduire tout ce programme d'énergie renouvelable au Maroc et d'avoir anticipé sur la question des énergies renouvelables. Parce que si on se permet aujourd'hui le dessalement,
c'est qu'on a l'énergie, ça demande beaucoup de temps. Oui,
et il faut le croire. En plus, c'est un acte en faveur de la décarbonisation. C'est très important, ça il faut le dire et le répéter. On a introduit cette politique et ces programmes avant d'autres pays qui sont, sur le plan du développement, plus avancés que nous. Et ça, il faut le dire et le répéter. Et c'est grâce à ça, essentiellement, qu'on peut se permettre cette solution.
Alors, parlons de cette solution. J'ai posé la question, juste pour avoir une comparaison. Les champions du monde du dessalement aujourd'hui, c'est quoi ? l'Arabie Saoudite, le pays des Émirats. Oui,
et l'Espagne.
L'Espagne aussi.
Il y a une chose qu'il faut souligner, c'est l'Angleterre aussi, ils utilisent le dessalement.
L'Angleterre, où il pleut tout le temps. Où il pleut tout le temps.
C'est de l'anticipation.
Je vais juste expliquer pourquoi il y a du dessalement. Oui,
j'ai appris dernièrement par la visite d'une société au musée Mohamed VI de la civilisation au Maroc et on a discuté qu'il y a des quartiers au niveau de l'Angleterre qui sont alimentés en eau dessalée, c'est-à-dire l'eau dessalée de l'eau de mer. Pourquoi ? Parce qu'il y a de l'eau polluée, lorsqu'on veut les traiter, ça va coûter plus cher que le dessalé de l'eau de mer. Et ce qu'il faut savoir aussi, c'est qu'il y a un transfert d'eau, il y transfert d'eau qui se fait actuellement dans le monde Le Danemark, l'Islande, beaucoup de pays, ils déploient ou ils construisent des citernes de stockage de l'eau qui amènent du nord, par exemple vers le Portugal, vers l'Espagne, en période de juillet, août, septembre, où il y a beaucoup de demandes touristiques. Il y a des... On parle de stockage du pétrole dans les... Comment dirais-je ? Des citernes ? Non, des citernes au niveau de la mer. Ah, offshore.
D'accord.
Maintenant, il y a le stockage d'eau potable offshore au niveau du Portugal. Et l'Espagne, c'est un parcours. Si on parcourt l'Espagne... El Jazeera jusqu'à Barcelone, toute cette région. Il est alimenté...
Si on continue vers le sud du Portugal, tout l'Algarve, c'est la même problématique aussi. Oui,
c'est le dessalement de l'eau de mer. C'est de l'eau utilisée et pour la consommation en eau potable et aussi pour l'irrigation.
Donc là où nous...
Ça va régler nos données. On a un Maroc qui avance comme ça, avec tous ses objectifs de développement économique.
La démographie, elle est stable.
Elle s'est tassée. Elle s'est tassée. Et le développement industriel ?
Non, il y a la démographie, il y a les dynamiques de population. C'est-à-dire cette sécheresse, elle a ramené vers les villes, et surtout les villes où il y a du travail, sans encadrement, sans préparation, des populations entières.
Ça, on l'a déjà vécu. ces déplacements, les exodes ?
Oui, mais sauf qu'aujourd'hui, avec la nature des villes, etc., ça pose un problème d'encadrement de ces populations quand elles arrivent à cause de la sécheresse et parce qu'il y a une pauvreté, il faut le dire, ou des pertes d'emploi. Il ne faut pas oublier que cette sécheresse a eu comme conséquence des pertes d'emploi en agriculture, dans le tourisme, dans pas mal de secteurs.
Ces utilisations de dessalement, est-ce qu'elles vont régler le problème ?
Alors, je crois que c'est l'une des meilleures solutions. Le dessalement, si on regarde un peu... La répartition au niveau du Maroc, on voit que sur l'Atlantique et la Méditerranée, on a des concentrations très importantes. On a à peu près 60% de population marocaine, il est sur les côtes.
Les côtes.
Donc, beaucoup de demandes. Et l'eau ? Le dessalement de l'eau de mer, il va arriver même dans les villes internes. Marrakech, par exemple, c'est une ville qui demande de l'eau parce que le bassin de Tensif n'arrive plus à... C'est à peu près 100 millions de mètres cubes annuels et 1,3 milliard de mètres cubes pour l'agriculture.
Et l'eau de la montagne,
il ne suffit pas. Donc, on doit amener de l'eau et le barrage de Messira, il est à sec. Donc, la solution, c'est le dessalement de l'eau de mer. La partie, la région rurale, ça c'est très important d'en parler de ça. Parce qu'il y avait un programme 1995, le Pagère. C'est un programme qui gérait l'alimentation d'eau dans le rural.
Il y avait le PERC pour l'électricité, il y avait le Pagère pour l'eau.
Et presque, on avait assuré à peu près 95% des agglomérations qui sont dans les régions rurales. Mais actuellement. Ce qu'on remarque, c'est qu'avec ces baisses des précipitations, on doit retourner sur les anciennes techniques utilisées dans le temps.
C'est quoi ?
Alors,
par exemple,
le musée Mohamed VI de la civilisation de l'eau au Chant. Il expose des techniques anciennes. Par exemple, on parle...
Je vous dis d'y aller, parce que vraiment, il y a des choses incroyables à découvrir.
Alors, lorsqu'on parle des eaux pluviales, et rassemblées, nous, au musée, les eaux qui tombent sur le toit du musée, On les canalise vers un bassin pour irriguer notre espace vert.
C'est la question piège que je lui ai posée.
Alors,
il y a des choses qu'ils ne font quand même pas.
Lorsqu'on parle par exemple des eaux pluviales, il faut savoir que dans le Maroc, dans le temps, des régions où il n'y a pas de nappes souterraines, il n'y a pas d'eau à la surface du sol pendant les mois de mai, juin, juillet, août, septembre. Qu'est-ce qu'on faisait ? On fait ce qu'on appelle tafna.
Ou les motvillettes. Ça veut dire, les motvillettes, c'est quoi ? Ce sont des petites citernes qu'on remplit avec l'eau pluviale pendant le mois de janvier, février, mars. Et cette eau est stockée dans chaque maison. Ou par exemple, des motvillettes collectives. On doit travailler sur ça. Parce que les nappes, les nappes souterraines, on a une baisse de 3 à 4 mètres annuels. La baisse de la nappe. Ça veut dire qu'il ne puisse pas. Oui, pas. pas dans des régions, c'est plus.
Et ces dernières pluies-là ne font pas remonter les nasses ? Avec le temps. Avec le temps. Ce n'est pas automatique.
Ce n'est pas automatique, sauf dans les régions où il y a le sable. C'est automatique. Mais dans des formations...
Voilà, c'est là que c'est important. Il ne faut pas se débrouiller, ça monte. Il y a les fractures, il y a... Oui, bien sûr. C'est calcaire, pas calcaire, ce truc. Donc,
on doit retourner dans certaines agglomérations d'utiliser des techniques anciennes. Par exemple, l'Ertara. La région de Marrakech est connue par les Khtars. Dans le sud maintenant, Zagora, Rachidia, Figuig, c'est des techniques qui sont utilisées jusqu'à maintenant. C'est une bonne gestion de l'eau, le partage de l'eau dans l'irrigation. Lorsqu'on draine l'eau de la nappe, on essaie de le partager entre les rébras.
Quelles sont les techniques ancestrales qui peuvent faire l'objet d'innovations ? Que ce soit plus industrialisé, systématisé.
Oui, les mébranes.
Par exemple, à Figuic, ce qui est passionnant, il y a plusieurs exemples qu'on peut citer. Par exemple, Figuic, il y a un manque d'eau. Eh bien, on alimente ce système ancien par l'eau du barrage. Pour le faire vivre, on continue. À Fès, il y a un projet qui est extraordinaire. Quand le protectorat a mis les pieds dans cette ville, il a tout bétonné. Et donc il a mis fin à ce projet. Et lui, ça a aidé à financer un programme pour faire ressortir cette gestion ancienne de l'eau. Parce que cette gestion ancienne ne concerne pas que le rural, elle concerne aussi les villes. Et donc vous avez, maintenant on le voit, il est ressorti de sous terre, un endroit où on reçoit toute l'eau et cette eau est partagée selon les priorités établies. C'est-à-dire qu'on n'a rien inventé et ça allait dans les maisons. Moi je suis née à Fès, je me rappelle, on se réveillait, on s'endormait avec le bruit et le chant de l'eau. Et donc aujourd'hui... Ce système-là, il peut concourir, et c'est pour ça que les fontaines de Fès étaient asséchées. Donc ce système-là, par exemple, il peut concourir à servir certains quartiers en alimentant par une eau qui viendrait de ce qu'on est en train de dire. Vous voyez, il y a des choses à faire. Vous savez, quand j'ai commencé à travailler sur l'eau et que je parlais de ces questions de l'eau et de la manière de la gérer. Avant, les gens disaient que ce n'était pas important, ils ne comprenaient pas cet aspect qui n'est pas que culturel. Ce sont des technologies qu'on aurait pu ou qu'on peut toujours, dans certains endroits, allier à ce qui se fait sur le plan moderne, ou les mettre dans le pipe et les faire profiter de l'offre de l'eau qui va venir, et les réutiliser.
par exemple il faut pas sous-estimer il faut pas sous-estimer ces
techniques qui n'ont pas perdu de leur importance mais évidemment il faut le regarder avec un autre oeil et voir comment. Par exemple, cet exemple de Fini, figurez qu'il est formidable. C'est formidable. Donc je pense que là aussi, il y a une niche. Et quand vous avez parlé des pluies à stocker, rien n'empêche. Mais vous savez, rien n'empêche de le faire dans des grandes villes. Par exemple, on a aujourd'hui cette mode des résidences, des grandes résidences. Mais vous allez regarder de près, il n'y a nulle part... Oh ! Aucune idée, aucun système pour recueillir les autres. Non,
oublions le recyclage.
Ce qui est important, en plus de ce qu'a dit notre ami, c'est que le Maroc, mais sur le dessalement, mais ce qui est important aujourd'hui, c'est que nous sommes dans une diversification de solutions. Et ça, c'est très important. Il y a le dessalement, réutilisation des eaux usées. Il faut qu'on trouve les moyens de stocker. Il faut qu'on revienne à ces méthodes anciennes. Vous voyez,
il y a une panoplie de tout le pays,
de tous les territoires.
Et on rajoute la prévision aussi, parce qu'aujourd'hui, avec l'intelligence artificielle, on peut moderniser tout ça. Une dernière question, vraiment la toute dernière, parce que ça se met... Aucune fois, ce que pose la question du dessalement, est-ce qu'aujourd'hui, ça a évolué ? Alors déjà, le coût a évolué, parce qu'on a coûté plus cher, moins cher. le fait que nous Grâce à la vision de sa majesté, ça va être alimenté par de l'énergie.
C'est bizarre,
c'est déjà fait. Ça pose la question de la saumure. Est-ce qu'aujourd'hui on a trouvé une solution pour ne pas que ça soit rejeté systématiquement dans le littoral ? Parce que ça, c'est une vraie crainte.
Effectivement, lorsqu'on traite par exemple 100 m3 d'eau, il y a 50% qui est à peu près à 1 g, donc c'est une eau potable,
1 g de sel,
et 50% il double de concentration. Donc la solution pour ça, c'est soit faire des injections ou des rejets. de ces eaux qui sont vraiment un peu salées, il faut les mettre, il faut les faire... Les répartir, en fait.
Les répartir et les éloigner.
Il faut dépasser ce qu'on appelle le talus continental.
C'est le même principe que quand je mets trop de sucre dans un verre de thé, je rajoute du thé et puis il faut que...
D'où l'idée,
d'où la nécessité d'intégrer le littoral.
D'où la nécessité d'intégrer le littoral. Donc ça, voilà, aussi d'un point de vue légal, législatif et juridique. Merci beaucoup. On aurait pu continuer à en parler pendant des heures de l'eau. C'est extrêmement intéressant. J'espère que vous avez pu à la fois vous affoler un peu, mais en même temps vous rendre compte qu'il y a énormément de choses qui sont faites et qu'au Maroc, justement, on a une expertise qui est quand même assez...
L'eau est essentialisée aujourd'hui.
En la matière. Merci d'avoir été avec nous. Vous pouvez retrouver l'audio seulement en podcast si vous n'aimez que les paroles, sur toutes les bonnes plateformes. Et nous, on se retrouve très vite sur AS24 pour un autre Parle d'expert. Ça sera la semaine prochaine. Bye bye.
Oui.
Description
Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Transcription
Bonjour à toutes et à tous et ravi de vous retrouver encore une fois dans Parle d'experts sur As24 comme chaque semaine pour parler, commenter, décrypter l'actualité, qu'elle soit économique, qu'elle soit sociale, qu'elle soit politique, qu'elle soit sportive. Et puis aujourd'hui, elle est existentielle. On va parler de l'eau. C'est toujours la même question, le même réflexe qu'on peut avoir en se disant « mais si j'ouvre mon robinet demain et que l'eau ne coule pas, là on pourra peut-être se demander mais d'où elle vient cette eau ? En amont, comment est-elle traitée ? » et surtout, comment fait-on après six années de sécheresse dans notre pays ? On a l'impression à chaque fois qu'on découvre que notre pays est dans un climat semi-aride et il faut des crises pour faire avancer les choses. Après la politique des grands barrages dans les années 80, car les impacts des sécheresses avant étaient encore plus prononcés, dans un Maroc qui se développe à toute vitesse, qui s'industrialise à toute vitesse, le besoin en eau est vital, que ce soit pour l'agriculture, l'industrie ou nous-mêmes. pour notre consommation personnelle. Est-ce que les dernières pluies que l'on a vécues, eh bien, règlent le problème ? Pas sûr, mais ça pose. En tout cas, elles ont le mérite de pouvoir nous laisser respirer en attendant de trouver des solutions. L'eau, aujourd'hui, au Maroc, où en est-on ? Vers où va-t-on ? Est-ce que la gestion de l'eau est à long flop tranquille ? C'est de ça dont on parle dans Parole d'Expert. Et pour en parler avec moi aujourd'hui, c'est vraiment, vraiment, vraiment, je le dis, vraiment un grand plaisir de recevoir mes deux invités, Coréa Tzazi, ça va, présidente de Coalma, la coalition pour l'eau, marocaine pour l'eau, qui c'est la coalition des acteurs privés, des acteurs publics. une espèce de, pas pour rien que ça s'appelle coalition, un écosystème pour essayer de répondre aux problématiques de l'eau, d'alerter, de trouver des solutions et de tirer la sonnette d'alarme comme il faut. Merci beaucoup, Afariyad, d'être avec nous aujourd'hui sur le plateau.
Parmi vous.
Abdelmando Pareil, ravi de vous avoir, directeur du musée de l'eau. Et merci d'être venu avec nous aujourd'hui. Alors, si vous êtes directeur du musée de l'eau, c'est que l'eau, ça vous connaît. C'est pas... Voilà. C'était extrêmement important de le dire à travers votre formation, votre parcours, votre curricula. Et on s'était rencontrés au détour d'un événement où on a parlé de l'eau. Et puis aussi, j'étais allé au musée de l'eau. Et je vous recommande vivement de vous rendre au musée de l'eau parce que c'est quand même assez exceptionnel. Ne retenez pas juste le titre. Parce que c'est vrai que comme un film de musée de l'eau, qu'est-ce qu'on va faire au musée de l'eau ? Il y a des robinets ? Non. Finalement. Il y a toutes ces techniques, on ne sait pas le découvrir. Bref, l'écosystème, c'est le tout.
Alors,
j'ai fait une introduction, franchement, elle est sortie du cœur. Je n'ai rien lu, parce que c'est quelque chose, finalement, qui nous touche tous, l'eau. Et il y a beaucoup de psychologie, de sociologie derrière l'eau, versus toutes les politiques, la technologie et les solutions qu'il y a à trouver aujourd'hui. On va essayer d'aborder ce sujet de différentes manières, pour qu'on puisse aussi... dire les choses telles qu'elles sont. Aujourd'hui, est-ce que le Maroc est en train de sortir de son cycle de sécheresse qu'on connaît ? J'ai dit une chose dans mon introduction, on a toujours l'impression qu'on redécouvre qu'on est un pays à climat semi-aride. Est-ce que c'est vrai ? Et aride.
Par endroits où nous sommes dans un climat aride. Parce que les deux tiers de l'eau... se trouve dans trois bassins hydrographiques. Tous les autres bassins se partagent le tiers-restant. Donc, tous les autres bassins sont dans une situation... Il y a des régions où il ne pleut pratiquement pas. Donc, ça, il faut le savoir.
Et c'est normal ?
C'est notre situation, déjà au départ, normale. Nous sommes qualifiés de pays qui a un climat aride et semi-aride, sans sécheresse. Quand la sécheresse se rajoute, vous imaginez un peu les particularités, les conséquences, les impacts de cette situation, qu'il faut le rappeler tout de suite, le Maroc, c'est sûr, a connu d'autres cycles de sécheresse, mais là, ce qui l'exacerbe, c'est qu'il y a le changement climatique. Moi, j'appelle ça le dérèglement climatique. Et l'eau est la première victime du dérèglement climatique. C'est reconnu.
L'eau n'en est pas vite. Parce que l'eau reste finalement dans l'atmosphère terrestre, c'est juste qu'elle tombe ailleurs.
Oui. Alors, l'autre élément qui est fondamental à savoir, bon maintenant les choses évoluent, on reviendra sur ces questions tout à l'heure. Mais toute notre eau, au départ, vient du ciel. Nous ne partageons pas un fleuve, comme les Niles, rien. Nous n'avons que la pluie qui vient du ciel. Donc ça c'est important,
et on peut le faire avec la sécheresse. Parce que c'est vrai que, je ne sais pas si vous arrêtez de temps en temps, et vous dites surtout, le musée de l'eau qui est à Marrakech, quand on va à Marrakech, des moments où on s'arrête juste, quand il fait 50 degrés en été, qui n'est pas nouveau. Et on se dit, mais on a encore de l'eau. Il y a de l'eau quand on ouvre le robinet. Moi, ça m'a toujours, depuis gamin, ça m'a toujours épaté, pressonné. Il faut le dire. Non, mais il faut le dire.
Et féliciter nos responsables du secteur.
Il va y venir, parce qu'il faut voir tout ce qui est fait, justement, pour qu'on puisse avoir de l'eau. Et on était à ça de ne plus en avoir. Ça aussi, on va le dire. Même constat, si on devait expliquer, mais vraiment clairement, encore une fois, peut-être rappeler. que le Maroc, c'est le Maroc, il est comme ça, et qu'avec les dérèglements, changements climatiques, alors soit ça peut être une chance dans certaines régions, parce qu'on a pu le voir, et de l'autre côté, d'autres régions qui peuvent devenir quasiment désertiques.
Alors, le Maroc, un climat semi-aride et aride sur à peu près 80% de la surface du Maroc. On n'a que les parties nord du Maroc, le Riff, le Moyen Atlas et le Haut Atlas. Oui,
il pleut. S'il y a l'eau.
régulièrement et l'impact des changements climatiques sur la ressource noire au Maroc, le premier signal était en 1980 jusqu'à 85. Ça c'est le premier signal, c'est pas nouveau, qui montre comme quoi on est passé d'un cycle, parce que si on analyse le cycle des précipitations, on a à peu près un enregistrement sur une centaine d'années, On était... Avant les années 80, on était sur une année pluvieuse et une année non pluvieuse.
Ça permettait de compenser. Oui. À peu près.
Voilà. Et à partir de 1985, on a une année pluvieuse et trois à quatre années non pluvieuses. Ça, c'est l'état de la pluviométrie au niveau du Maroc. Donc, c'est vrai que lorsqu'on a de la pluie, une année moyenne... C'est par exemple Marrakech c'est 260 mm, Casablanca c'est 400 mm, ça c'est les années moyennes. Mais on remarque qu'on est dans une descente vraiment vertigineuse au niveau des précipitations. Ce qui donne que l'année pluvieuse, on a derrière 3 à 4 années non pluvieuses. Mais ce qui est marquant c'est que les 6 dernières années de sécheresse, 2019-2024, on a une réduction de plus de 50% des précipitations de la moyenne. On est passé d'un stress hydrique sévère à un stress hydrique modéré.
Et on est toujours en stress hydrique.
Oui, on est toujours en stress hydrique.
Je voulais vous amener à entendre, à nous dire ça de manière naturelle, parce que je t'ai parlé de psychologie, de sociologie, d'équipe bleue. J'ai l'impression que les gens peuvent aller se dire, tiens, je peux me jeter sur le robinet parce que de toute façon il y a de l'eau. Mais c'est juste qu'on passe de ultra rouge à rouge. Contrairement aux pays européens où eux, ils passent en zone alerte sécheresse alors qu'ils sont à 25 fois ce qu'on a. Je veux dire, vous voyez ce qu'il est.
Pour un cas, aujourd'hui, vous avez pu remarquer que le phénomène se globalise. et un peu partout sur le globe, pas uniquement. On parle souvent des exemples européens, mais il faut aller plus loin. Aux États-Unis, dans certaines régions.
C'est la culturelle aussi.
Voilà.
Il y a des continents, il y a des endroits.
C'est l'impact, c'est le changement, le dérèglement climatique.
Il est global. Donc, on dit toujours que les crises apportent des solutions. Mais moi, je pense que cette globalisation a fait que... la question de l'eau est aujourd'hui revenue à l'ordre du jour des conférences internationales. Pendant plus de 20 ans, au niveau international, personne ne se souciait. Parce que l'ordre du jour est par qui il est fait. Et là, depuis...
Depuis deux jours,
depuis cette globalisation et depuis la sécheresse pour le Maroc et la globalisation au niveau international, il y a une série de rencontres et l'ONU Merci. s'est emparé de cette question. Il y a une série de conférences qui sont prévues et fixées les unes après les autres. C'est quand même un signal, ça aussi.
Alors, je vais te donner quelques chiffres. On me dit s'ils sont bons, parce qu'on les a recoupés. On a... Parlons de moyenne, c'est 630 m3 d'eau par personne et par an. Et je sais, Houléa, que chaque fois qu'on parle de moyenne, il faut toujours faire très attention. Je n'aime pas les moyens. Je sais. Moi non plus, statistiquement, je n'aime pas les moyens.
C'est nécessaire pour commencer, mais il faut véritablement spécifier bassin hydrographique par bassin hydrographique. Donc la question locale, la question... Mais c'est à partir de là qu'on peut avoir des solutions adaptées.
Alors, si je prends ça, 630 m3 d'eau... Je rappelle encore une fois, c'est une moyenne qui va tout englober. Qui va englober les particuliers, qui va englober l'utilisation agricole, l'utilisation industrielle.
N'oubliez pas le tourisme qui se développe.
Augmentation de la population sur des moments bien précis.
Sur le réseau côtier.
Et on estime que d'ici 2030, si on ne fait rien, dans l'État, ça pourrait tomber à 500 m3. En 2030, d'accord ? Ça c'est avec les précipitations, on est bien d'accord ?
Oui, alors pour cette moyenne de 330 m3 par individu par an, si on essaie de la voir au niveau des bassins, par exemple les 10 bassins, les grands bassins qui existent au Maroc, ils varient. Il y a par exemple le bassin de Tensift, on est à 500, on n'est pas à 630. Au nord, on est un peu plus. Donc, il y a cette variabilité selon l'espace. Mais ce qui est très important au niveau du Maroc, c'est qu'on a ce partage de l'eau d'un bassin à un autre. Ça veut dire qu'on peut amener l'eau pour arriver à corriger ces différences qui existent entre les bassins.
Ce n'est pas le cas de la France, par exemple.
Oui, et de l'Espagne.
Pour d'autres raisons.
Oui, pour d'autres raisons. On va tout le temps mettre des petits flashs, comme ça on comprend que le Maroc...
La décentralisation ne permet pas toujours...
Mais très avancée aussi en termes de gestion de l'eau. Lorsque, alors on va arriver à tout ce qui est mis en place, mais j'aimerais quand même aussi, avec les dernières pluies, on en a parlé avant qu'on commence l'émission, je t'ai dit, c'est la première fois depuis que j'arrive à Marrakech, première fois dans ma vie, j'approche de la cinquantaine. qu'à l'entrée de Marrakech, il y avait de l'eau dans le Oued Tensift.
On crut. On crut. Oui, c'était vraiment…
Et tu me dis quelque chose qui me fait sauter au plafond, je pense, Faria, c'est que tu me dis que cette eau, elle part vers la mer et on n'en fait rien du tout.
Oui, effectivement. Si on analyse le bassin de Tensift, c'est un bassin sur lequel il y a pas mal de barrages. Mais… le collecteur de ces cours d'eau qui viennent du Haut Atlas, le Ricca, le N'Fiss, le Shishawa, ce sont des cours d'eau qui se déversent dans l'ouette principale, qui est ouette insifte. Sur Watensift, un site de barrage est très difficile. Mais il existe des barrages de petit dimensionnement. Pas faire des barrages de grand dimensionnement, des gros barrages, mettre des barrages de 100 millions de mètres cubes. Et que ces taux-là, normalement, les pluies qui tombent au niveau du Maroc, ils doivent être stockés pour gérer les périodes de sécheresse.
Parce que quand on parle de gaspillage, on ramène toujours la question...
Aux utilisateurs ?
Non, domestiques.
Domestiques, oui. Or,
le gaspillage, là aussi, a une réflexion à mener de manière approfondie, parce qu'il n'y a pas, d'abord parmi les secteurs agricoles, industriels, etc., mais il y a ce genre de phénomène. Et personnellement, j'ai fait une étude que j'ai présentée avec l'appui de l'ONUDI et du programme PAGE, je les remercie, pour dire que Aujourd'hui, on ne peut plus, ou en tout cas je suggère, qu'on ne gère plus l'eau. Parce que nous, comment on la gère ? La loi sur l'eau. Elle ne gère que les eaux intérieures. Elle n'intègre pas le littoral. Donc, lorsqu'on parle de la question de l'eau, il vaut mieux la traiter selon le cycle de l'eau. Surtout quand on est en période de sécheresse. À partir de là, en intégrant le littoral.
D'un point de vue de gouvernance ?
D'un point de vue de gouvernance, déjà. Ça veut dire que tout ce qui se passe au niveau du littoral n'est pas pris en considération par la loi sur l'eau. Et les départements compétents sur la question de l'eau ne gèrent pas le littoral.
J'essaye encore une fois. Oui. C'est plus concret. Est-ce que ça a un...
Alors, ça a un... ...
dans la mer, ça veut dire que... Non, c'est pas...
Ça veut dire...
Si je veux faire un ouvrage qui, on va dire, va capter l'eau juste avant qu'elle tombe dans la mer... Voilà. ... on a de...
D'abord, sur le plan institutionnel, c'est très compliqué, parce qu'il y a les institutions du littoral et celles de l'eau. Et puis en fait... Cette dimension globale du cycle de l'eau, c'est-à-dire les eaux intérieures, le littoral, et puis les eaux souterraines, le tout pris en considération, c'est une autre manière d'aborder la question de l'eau. Les Français le font, la directive européenne traite la question de l'eau comme ça, et donc nous aujourd'hui, par exemple, le dessalement.
On va en parler du décès.
Eh oui, c'est un argument supplémentaire.
Je finis sur les barrages parce que c'est intéressant.
Je peux intervenir donc.
Donc la notion de gaspillage.
La notion de barrage.
Oui, voilà, parce que moi, un, les barrages, deux, la possibilité de faire des barrages, deux. dimensions intermédiaires voire petites. Et moi ma question c'est aussi dans l'innovation technologique, est-ce qu'on n'a pas trouvé un moyen de... pas des barrages mobiles mais lorsqu'on a des crues parce que ça arrive toujours au même endroit, il y a des occurrences...
Mais même les pluies,
elles sont pertes.
Est-ce qu'on a des solutions ?
Oui, alors la notion des barrages c'est une notion qui remonte au 1967, discours de feu Hassan II. Sur l'irrigation d'un million d'hectares, on doit travailler sur le stockage. Parce que le Maroc, il y a les eaux de surface au niveau des barrages, et les eaux souterraines, c'est la réserve stratégique. Alors, gérer les barrages. Une fois qu'on a construit pas mal de barrages, ça veut dire qu'on a fait des barrages pour augmenter le stockage des eaux de surface. Et le travail était effectué sur des régions et des bassins. Alors maintenant, la vision sur les barrages, c'est que les gros barrages doivent être au nord, parce que les précipitations sont continues. On a un barrage Luhida, c'est 3,8 milliards de mètres cubes. Le deuxième barrage est actuellement en construction, il est vers 2,8 milliards de mètres cubes. Donc ces barrages, des grands barrages, c'est dans le nord, c'est dans le rift, en plus des précipitations, on a les terrains qui sont imperméables. Ce sont des formations géologiques de marne qui ne laissent pas...
Donc ça veut dire des découlements. Voilà, on a beaucoup de découlements. Ça va changer les nappes phréatiques.
Ça va aller vers... Ça va aller vers la mer si on ne les stoppe pas. Donc, on est obligé de faire ça, de faire les grands barrages au nord. Alors, pour les barrages, je ne vais pas dire collinaires.
Dimensionnés.
Non,
non. On fait des vagues artificielles. Il n'y a pas des cours d'eau qu'on peut creuser.
Mais on ne peut pas déplacer les barrages. Maintenant, on doit chasser ou courir après les crues. Dernièrement, il y avait une crue. à Zagora, c'est des millions, des millions de mètres cubes. Donc là, ces eaux-là, elles ne doivent pas...
À part le paysage qui est devenu magnifique, mais on a perdu toute l'eau.
Cette eau, elle va vers la mer. Donc, il faut... On connaît... On connaît les capacités du Maroc au niveau des précipitations. On ne peut pas les contrôler, mais on peut gérer les précipitations lorsqu'ils arrivent. Ça veut dire faire des barrages là où il faut les mettre.
Et là, on a tous les outils technologiques, d'analyse et de prévision.
Le problème, ne pas s'arrêter là, en milieu urbain, il y a des solutions aussi pour capter et retenir les eaux de pluie qui sont gaspillées. Les dernières. pluie était très forte. Elle était très forte. Et vous avez vu, dans les rues, c'était des mètres cubes et des mètres cubes qui... Et en plus de ça, le ruissellement des eaux de pluie draine la pollution. Donc, voilà. Quand je dis prendre en considération l'ensemble du cycle de l'eau, ça permet d'avoir une meilleure ... prise en compte de tous ces éléments qui aujourd'hui... Il faut quand même dire, notre pays a fait des projets, des programmes, on peut dire qu'on a de l'expertise, etc. Mais ça ne nous empêche pas de toujours chercher à mieux faire.
C'est quand même une caractéristique. C'est l'urgence.
C'est pour ça que la notion de gaspillage...
De manière extrêmement efficace.
Il faut repenser cette notion de gaspillage. Que signifie le gaspillage au Maroc ?
Est-ce que c'est vrai qu'on était au bord de plus avoir de l'eau à Kaza, limite Rabat, etc. à un moment donné où on a raccordé justement cette autoroute de l'eau qui vient du nord ? Est-ce que c'est... Alors,
si on veut parler de ça, on est obligé de parler de bassins versants de Om Marabé. Oui. C'est à peu près 20% des ressources en eau. au Maroc, qui est vraiment alimenté par le Haut Atlas et le Moyen Atlas. vraiment à régresser. Les réserves d'eau de surface, ils ont passé actuellement, d'ailleurs c'est à peu près 10% des réserves qui existent actuellement. Ça veut dire que si on a Barrage de Messiera, Barrage de Messiera, c'est lui qui alimente Grand Casa. Il y avait à peu près, il était presque à sec. Il y a des photos de l'année 2023 et l'année 2013. Il faut les comparer, ce sont des photos satellites sur le barrage. C'est vraiment... C'est affolant. C'est vraiment affolant. Ça veut dire qu'il n'y a plus d'eau de surface pour l'alimentation en eau potable de la ville de Casablanca et région. Il y a la plaine, la plaine de Parché, qui alimente, vraiment qui alimente. Il y a aussi la station de dessalement, l'eau de mer de Safi. C'est une station de l'OCP qui a vraiment amené une partie. Et le bourg-grague. le bourg de l'Aigle, les eaux qu'on a amenées du nord vers le barrage de Rabat, Moulay Abdelah, vraiment, il a sauvé la situation. Parce qu'on était vraiment à la limite.
C'est la limite de la limite.
Non, mais la limite de la limite, c'est vrai. Et, comment dire, c'est pour ça que j'insiste là-dessus, parce qu'on a l'impression... Peut-être que c'est la bienveillance ou autre chose, qu'on n'a pas envie de faire peur aux gens et qu'on a trouvé toutes les solutions avant qu'on tire la sonnette d'alarme. Alors même si les débits ont été baissés, etc. Mais on n'a pas eu de... Il y a des endroits où il y avait des coupures d'eau, bien sûr, bien entendu.
C'est toute la question de... Est-ce qu'il faut être alarmiste ou pas ?
C'est une vraie question. C'est tout la question lorsqu'on traite de l'eau. Le dessalement, parce qu'on va parler de ça et j'aimerais terminer là-dessus parce que c'est un moment extrêmement important. On a un projet de 20 stations de dessalement d'ici 2030 et l'objectif c'est 1,7 milliard de mètres de plus. Avant qu'on parle du Maroc, juste pour avoir une comparaison, quels sont les pays qui sont champions du monde du dessalement ? On a l'Arabie Saoudite.
Avant de parler, d'aller plus loin sur la question du dessalement, c'est ce qu'on disait avant l'émission. Il faut saluer la décision de Sa Majesté d'introduire tout ce programme d'énergie renouvelable au Maroc et d'avoir anticipé sur la question des énergies renouvelables. Parce que si on se permet aujourd'hui le dessalement,
c'est qu'on a l'énergie, ça demande beaucoup de temps. Oui,
et il faut le croire. En plus, c'est un acte en faveur de la décarbonisation. C'est très important, ça il faut le dire et le répéter. On a introduit cette politique et ces programmes avant d'autres pays qui sont, sur le plan du développement, plus avancés que nous. Et ça, il faut le dire et le répéter. Et c'est grâce à ça, essentiellement, qu'on peut se permettre cette solution.
Alors, parlons de cette solution. J'ai posé la question, juste pour avoir une comparaison. Les champions du monde du dessalement aujourd'hui, c'est quoi ? l'Arabie Saoudite, le pays des Émirats. Oui,
et l'Espagne.
L'Espagne aussi.
Il y a une chose qu'il faut souligner, c'est l'Angleterre aussi, ils utilisent le dessalement.
L'Angleterre, où il pleut tout le temps. Où il pleut tout le temps.
C'est de l'anticipation.
Je vais juste expliquer pourquoi il y a du dessalement. Oui,
j'ai appris dernièrement par la visite d'une société au musée Mohamed VI de la civilisation au Maroc et on a discuté qu'il y a des quartiers au niveau de l'Angleterre qui sont alimentés en eau dessalée, c'est-à-dire l'eau dessalée de l'eau de mer. Pourquoi ? Parce qu'il y a de l'eau polluée, lorsqu'on veut les traiter, ça va coûter plus cher que le dessalé de l'eau de mer. Et ce qu'il faut savoir aussi, c'est qu'il y a un transfert d'eau, il y transfert d'eau qui se fait actuellement dans le monde Le Danemark, l'Islande, beaucoup de pays, ils déploient ou ils construisent des citernes de stockage de l'eau qui amènent du nord, par exemple vers le Portugal, vers l'Espagne, en période de juillet, août, septembre, où il y a beaucoup de demandes touristiques. Il y a des... On parle de stockage du pétrole dans les... Comment dirais-je ? Des citernes ? Non, des citernes au niveau de la mer. Ah, offshore.
D'accord.
Maintenant, il y a le stockage d'eau potable offshore au niveau du Portugal. Et l'Espagne, c'est un parcours. Si on parcourt l'Espagne... El Jazeera jusqu'à Barcelone, toute cette région. Il est alimenté...
Si on continue vers le sud du Portugal, tout l'Algarve, c'est la même problématique aussi. Oui,
c'est le dessalement de l'eau de mer. C'est de l'eau utilisée et pour la consommation en eau potable et aussi pour l'irrigation.
Donc là où nous...
Ça va régler nos données. On a un Maroc qui avance comme ça, avec tous ses objectifs de développement économique.
La démographie, elle est stable.
Elle s'est tassée. Elle s'est tassée. Et le développement industriel ?
Non, il y a la démographie, il y a les dynamiques de population. C'est-à-dire cette sécheresse, elle a ramené vers les villes, et surtout les villes où il y a du travail, sans encadrement, sans préparation, des populations entières.
Ça, on l'a déjà vécu. ces déplacements, les exodes ?
Oui, mais sauf qu'aujourd'hui, avec la nature des villes, etc., ça pose un problème d'encadrement de ces populations quand elles arrivent à cause de la sécheresse et parce qu'il y a une pauvreté, il faut le dire, ou des pertes d'emploi. Il ne faut pas oublier que cette sécheresse a eu comme conséquence des pertes d'emploi en agriculture, dans le tourisme, dans pas mal de secteurs.
Ces utilisations de dessalement, est-ce qu'elles vont régler le problème ?
Alors, je crois que c'est l'une des meilleures solutions. Le dessalement, si on regarde un peu... La répartition au niveau du Maroc, on voit que sur l'Atlantique et la Méditerranée, on a des concentrations très importantes. On a à peu près 60% de population marocaine, il est sur les côtes.
Les côtes.
Donc, beaucoup de demandes. Et l'eau ? Le dessalement de l'eau de mer, il va arriver même dans les villes internes. Marrakech, par exemple, c'est une ville qui demande de l'eau parce que le bassin de Tensif n'arrive plus à... C'est à peu près 100 millions de mètres cubes annuels et 1,3 milliard de mètres cubes pour l'agriculture.
Et l'eau de la montagne,
il ne suffit pas. Donc, on doit amener de l'eau et le barrage de Messira, il est à sec. Donc, la solution, c'est le dessalement de l'eau de mer. La partie, la région rurale, ça c'est très important d'en parler de ça. Parce qu'il y avait un programme 1995, le Pagère. C'est un programme qui gérait l'alimentation d'eau dans le rural.
Il y avait le PERC pour l'électricité, il y avait le Pagère pour l'eau.
Et presque, on avait assuré à peu près 95% des agglomérations qui sont dans les régions rurales. Mais actuellement. Ce qu'on remarque, c'est qu'avec ces baisses des précipitations, on doit retourner sur les anciennes techniques utilisées dans le temps.
C'est quoi ?
Alors,
par exemple,
le musée Mohamed VI de la civilisation de l'eau au Chant. Il expose des techniques anciennes. Par exemple, on parle...
Je vous dis d'y aller, parce que vraiment, il y a des choses incroyables à découvrir.
Alors, lorsqu'on parle des eaux pluviales, et rassemblées, nous, au musée, les eaux qui tombent sur le toit du musée, On les canalise vers un bassin pour irriguer notre espace vert.
C'est la question piège que je lui ai posée.
Alors,
il y a des choses qu'ils ne font quand même pas.
Lorsqu'on parle par exemple des eaux pluviales, il faut savoir que dans le Maroc, dans le temps, des régions où il n'y a pas de nappes souterraines, il n'y a pas d'eau à la surface du sol pendant les mois de mai, juin, juillet, août, septembre. Qu'est-ce qu'on faisait ? On fait ce qu'on appelle tafna.
Ou les motvillettes. Ça veut dire, les motvillettes, c'est quoi ? Ce sont des petites citernes qu'on remplit avec l'eau pluviale pendant le mois de janvier, février, mars. Et cette eau est stockée dans chaque maison. Ou par exemple, des motvillettes collectives. On doit travailler sur ça. Parce que les nappes, les nappes souterraines, on a une baisse de 3 à 4 mètres annuels. La baisse de la nappe. Ça veut dire qu'il ne puisse pas. Oui, pas. pas dans des régions, c'est plus.
Et ces dernières pluies-là ne font pas remonter les nasses ? Avec le temps. Avec le temps. Ce n'est pas automatique.
Ce n'est pas automatique, sauf dans les régions où il y a le sable. C'est automatique. Mais dans des formations...
Voilà, c'est là que c'est important. Il ne faut pas se débrouiller, ça monte. Il y a les fractures, il y a... Oui, bien sûr. C'est calcaire, pas calcaire, ce truc. Donc,
on doit retourner dans certaines agglomérations d'utiliser des techniques anciennes. Par exemple, l'Ertara. La région de Marrakech est connue par les Khtars. Dans le sud maintenant, Zagora, Rachidia, Figuig, c'est des techniques qui sont utilisées jusqu'à maintenant. C'est une bonne gestion de l'eau, le partage de l'eau dans l'irrigation. Lorsqu'on draine l'eau de la nappe, on essaie de le partager entre les rébras.
Quelles sont les techniques ancestrales qui peuvent faire l'objet d'innovations ? Que ce soit plus industrialisé, systématisé.
Oui, les mébranes.
Par exemple, à Figuic, ce qui est passionnant, il y a plusieurs exemples qu'on peut citer. Par exemple, Figuic, il y a un manque d'eau. Eh bien, on alimente ce système ancien par l'eau du barrage. Pour le faire vivre, on continue. À Fès, il y a un projet qui est extraordinaire. Quand le protectorat a mis les pieds dans cette ville, il a tout bétonné. Et donc il a mis fin à ce projet. Et lui, ça a aidé à financer un programme pour faire ressortir cette gestion ancienne de l'eau. Parce que cette gestion ancienne ne concerne pas que le rural, elle concerne aussi les villes. Et donc vous avez, maintenant on le voit, il est ressorti de sous terre, un endroit où on reçoit toute l'eau et cette eau est partagée selon les priorités établies. C'est-à-dire qu'on n'a rien inventé et ça allait dans les maisons. Moi je suis née à Fès, je me rappelle, on se réveillait, on s'endormait avec le bruit et le chant de l'eau. Et donc aujourd'hui... Ce système-là, il peut concourir, et c'est pour ça que les fontaines de Fès étaient asséchées. Donc ce système-là, par exemple, il peut concourir à servir certains quartiers en alimentant par une eau qui viendrait de ce qu'on est en train de dire. Vous voyez, il y a des choses à faire. Vous savez, quand j'ai commencé à travailler sur l'eau et que je parlais de ces questions de l'eau et de la manière de la gérer. Avant, les gens disaient que ce n'était pas important, ils ne comprenaient pas cet aspect qui n'est pas que culturel. Ce sont des technologies qu'on aurait pu ou qu'on peut toujours, dans certains endroits, allier à ce qui se fait sur le plan moderne, ou les mettre dans le pipe et les faire profiter de l'offre de l'eau qui va venir, et les réutiliser.
par exemple il faut pas sous-estimer il faut pas sous-estimer ces
techniques qui n'ont pas perdu de leur importance mais évidemment il faut le regarder avec un autre oeil et voir comment. Par exemple, cet exemple de Fini, figurez qu'il est formidable. C'est formidable. Donc je pense que là aussi, il y a une niche. Et quand vous avez parlé des pluies à stocker, rien n'empêche. Mais vous savez, rien n'empêche de le faire dans des grandes villes. Par exemple, on a aujourd'hui cette mode des résidences, des grandes résidences. Mais vous allez regarder de près, il n'y a nulle part... Oh ! Aucune idée, aucun système pour recueillir les autres. Non,
oublions le recyclage.
Ce qui est important, en plus de ce qu'a dit notre ami, c'est que le Maroc, mais sur le dessalement, mais ce qui est important aujourd'hui, c'est que nous sommes dans une diversification de solutions. Et ça, c'est très important. Il y a le dessalement, réutilisation des eaux usées. Il faut qu'on trouve les moyens de stocker. Il faut qu'on revienne à ces méthodes anciennes. Vous voyez,
il y a une panoplie de tout le pays,
de tous les territoires.
Et on rajoute la prévision aussi, parce qu'aujourd'hui, avec l'intelligence artificielle, on peut moderniser tout ça. Une dernière question, vraiment la toute dernière, parce que ça se met... Aucune fois, ce que pose la question du dessalement, est-ce qu'aujourd'hui, ça a évolué ? Alors déjà, le coût a évolué, parce qu'on a coûté plus cher, moins cher. le fait que nous Grâce à la vision de sa majesté, ça va être alimenté par de l'énergie.
C'est bizarre,
c'est déjà fait. Ça pose la question de la saumure. Est-ce qu'aujourd'hui on a trouvé une solution pour ne pas que ça soit rejeté systématiquement dans le littoral ? Parce que ça, c'est une vraie crainte.
Effectivement, lorsqu'on traite par exemple 100 m3 d'eau, il y a 50% qui est à peu près à 1 g, donc c'est une eau potable,
1 g de sel,
et 50% il double de concentration. Donc la solution pour ça, c'est soit faire des injections ou des rejets. de ces eaux qui sont vraiment un peu salées, il faut les mettre, il faut les faire... Les répartir, en fait.
Les répartir et les éloigner.
Il faut dépasser ce qu'on appelle le talus continental.
C'est le même principe que quand je mets trop de sucre dans un verre de thé, je rajoute du thé et puis il faut que...
D'où l'idée,
d'où la nécessité d'intégrer le littoral.
D'où la nécessité d'intégrer le littoral. Donc ça, voilà, aussi d'un point de vue légal, législatif et juridique. Merci beaucoup. On aurait pu continuer à en parler pendant des heures de l'eau. C'est extrêmement intéressant. J'espère que vous avez pu à la fois vous affoler un peu, mais en même temps vous rendre compte qu'il y a énormément de choses qui sont faites et qu'au Maroc, justement, on a une expertise qui est quand même assez...
L'eau est essentialisée aujourd'hui.
En la matière. Merci d'avoir été avec nous. Vous pouvez retrouver l'audio seulement en podcast si vous n'aimez que les paroles, sur toutes les bonnes plateformes. Et nous, on se retrouve très vite sur AS24 pour un autre Parle d'expert. Ça sera la semaine prochaine. Bye bye.
Oui.
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Description
Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Transcription
Bonjour à toutes et à tous et ravi de vous retrouver encore une fois dans Parle d'experts sur As24 comme chaque semaine pour parler, commenter, décrypter l'actualité, qu'elle soit économique, qu'elle soit sociale, qu'elle soit politique, qu'elle soit sportive. Et puis aujourd'hui, elle est existentielle. On va parler de l'eau. C'est toujours la même question, le même réflexe qu'on peut avoir en se disant « mais si j'ouvre mon robinet demain et que l'eau ne coule pas, là on pourra peut-être se demander mais d'où elle vient cette eau ? En amont, comment est-elle traitée ? » et surtout, comment fait-on après six années de sécheresse dans notre pays ? On a l'impression à chaque fois qu'on découvre que notre pays est dans un climat semi-aride et il faut des crises pour faire avancer les choses. Après la politique des grands barrages dans les années 80, car les impacts des sécheresses avant étaient encore plus prononcés, dans un Maroc qui se développe à toute vitesse, qui s'industrialise à toute vitesse, le besoin en eau est vital, que ce soit pour l'agriculture, l'industrie ou nous-mêmes. pour notre consommation personnelle. Est-ce que les dernières pluies que l'on a vécues, eh bien, règlent le problème ? Pas sûr, mais ça pose. En tout cas, elles ont le mérite de pouvoir nous laisser respirer en attendant de trouver des solutions. L'eau, aujourd'hui, au Maroc, où en est-on ? Vers où va-t-on ? Est-ce que la gestion de l'eau est à long flop tranquille ? C'est de ça dont on parle dans Parole d'Expert. Et pour en parler avec moi aujourd'hui, c'est vraiment, vraiment, vraiment, je le dis, vraiment un grand plaisir de recevoir mes deux invités, Coréa Tzazi, ça va, présidente de Coalma, la coalition pour l'eau, marocaine pour l'eau, qui c'est la coalition des acteurs privés, des acteurs publics. une espèce de, pas pour rien que ça s'appelle coalition, un écosystème pour essayer de répondre aux problématiques de l'eau, d'alerter, de trouver des solutions et de tirer la sonnette d'alarme comme il faut. Merci beaucoup, Afariyad, d'être avec nous aujourd'hui sur le plateau.
Parmi vous.
Abdelmando Pareil, ravi de vous avoir, directeur du musée de l'eau. Et merci d'être venu avec nous aujourd'hui. Alors, si vous êtes directeur du musée de l'eau, c'est que l'eau, ça vous connaît. C'est pas... Voilà. C'était extrêmement important de le dire à travers votre formation, votre parcours, votre curricula. Et on s'était rencontrés au détour d'un événement où on a parlé de l'eau. Et puis aussi, j'étais allé au musée de l'eau. Et je vous recommande vivement de vous rendre au musée de l'eau parce que c'est quand même assez exceptionnel. Ne retenez pas juste le titre. Parce que c'est vrai que comme un film de musée de l'eau, qu'est-ce qu'on va faire au musée de l'eau ? Il y a des robinets ? Non. Finalement. Il y a toutes ces techniques, on ne sait pas le découvrir. Bref, l'écosystème, c'est le tout.
Alors,
j'ai fait une introduction, franchement, elle est sortie du cœur. Je n'ai rien lu, parce que c'est quelque chose, finalement, qui nous touche tous, l'eau. Et il y a beaucoup de psychologie, de sociologie derrière l'eau, versus toutes les politiques, la technologie et les solutions qu'il y a à trouver aujourd'hui. On va essayer d'aborder ce sujet de différentes manières, pour qu'on puisse aussi... dire les choses telles qu'elles sont. Aujourd'hui, est-ce que le Maroc est en train de sortir de son cycle de sécheresse qu'on connaît ? J'ai dit une chose dans mon introduction, on a toujours l'impression qu'on redécouvre qu'on est un pays à climat semi-aride. Est-ce que c'est vrai ? Et aride.
Par endroits où nous sommes dans un climat aride. Parce que les deux tiers de l'eau... se trouve dans trois bassins hydrographiques. Tous les autres bassins se partagent le tiers-restant. Donc, tous les autres bassins sont dans une situation... Il y a des régions où il ne pleut pratiquement pas. Donc, ça, il faut le savoir.
Et c'est normal ?
C'est notre situation, déjà au départ, normale. Nous sommes qualifiés de pays qui a un climat aride et semi-aride, sans sécheresse. Quand la sécheresse se rajoute, vous imaginez un peu les particularités, les conséquences, les impacts de cette situation, qu'il faut le rappeler tout de suite, le Maroc, c'est sûr, a connu d'autres cycles de sécheresse, mais là, ce qui l'exacerbe, c'est qu'il y a le changement climatique. Moi, j'appelle ça le dérèglement climatique. Et l'eau est la première victime du dérèglement climatique. C'est reconnu.
L'eau n'en est pas vite. Parce que l'eau reste finalement dans l'atmosphère terrestre, c'est juste qu'elle tombe ailleurs.
Oui. Alors, l'autre élément qui est fondamental à savoir, bon maintenant les choses évoluent, on reviendra sur ces questions tout à l'heure. Mais toute notre eau, au départ, vient du ciel. Nous ne partageons pas un fleuve, comme les Niles, rien. Nous n'avons que la pluie qui vient du ciel. Donc ça c'est important,
et on peut le faire avec la sécheresse. Parce que c'est vrai que, je ne sais pas si vous arrêtez de temps en temps, et vous dites surtout, le musée de l'eau qui est à Marrakech, quand on va à Marrakech, des moments où on s'arrête juste, quand il fait 50 degrés en été, qui n'est pas nouveau. Et on se dit, mais on a encore de l'eau. Il y a de l'eau quand on ouvre le robinet. Moi, ça m'a toujours, depuis gamin, ça m'a toujours épaté, pressonné. Il faut le dire. Non, mais il faut le dire.
Et féliciter nos responsables du secteur.
Il va y venir, parce qu'il faut voir tout ce qui est fait, justement, pour qu'on puisse avoir de l'eau. Et on était à ça de ne plus en avoir. Ça aussi, on va le dire. Même constat, si on devait expliquer, mais vraiment clairement, encore une fois, peut-être rappeler. que le Maroc, c'est le Maroc, il est comme ça, et qu'avec les dérèglements, changements climatiques, alors soit ça peut être une chance dans certaines régions, parce qu'on a pu le voir, et de l'autre côté, d'autres régions qui peuvent devenir quasiment désertiques.
Alors, le Maroc, un climat semi-aride et aride sur à peu près 80% de la surface du Maroc. On n'a que les parties nord du Maroc, le Riff, le Moyen Atlas et le Haut Atlas. Oui,
il pleut. S'il y a l'eau.
régulièrement et l'impact des changements climatiques sur la ressource noire au Maroc, le premier signal était en 1980 jusqu'à 85. Ça c'est le premier signal, c'est pas nouveau, qui montre comme quoi on est passé d'un cycle, parce que si on analyse le cycle des précipitations, on a à peu près un enregistrement sur une centaine d'années, On était... Avant les années 80, on était sur une année pluvieuse et une année non pluvieuse.
Ça permettait de compenser. Oui. À peu près.
Voilà. Et à partir de 1985, on a une année pluvieuse et trois à quatre années non pluvieuses. Ça, c'est l'état de la pluviométrie au niveau du Maroc. Donc, c'est vrai que lorsqu'on a de la pluie, une année moyenne... C'est par exemple Marrakech c'est 260 mm, Casablanca c'est 400 mm, ça c'est les années moyennes. Mais on remarque qu'on est dans une descente vraiment vertigineuse au niveau des précipitations. Ce qui donne que l'année pluvieuse, on a derrière 3 à 4 années non pluvieuses. Mais ce qui est marquant c'est que les 6 dernières années de sécheresse, 2019-2024, on a une réduction de plus de 50% des précipitations de la moyenne. On est passé d'un stress hydrique sévère à un stress hydrique modéré.
Et on est toujours en stress hydrique.
Oui, on est toujours en stress hydrique.
Je voulais vous amener à entendre, à nous dire ça de manière naturelle, parce que je t'ai parlé de psychologie, de sociologie, d'équipe bleue. J'ai l'impression que les gens peuvent aller se dire, tiens, je peux me jeter sur le robinet parce que de toute façon il y a de l'eau. Mais c'est juste qu'on passe de ultra rouge à rouge. Contrairement aux pays européens où eux, ils passent en zone alerte sécheresse alors qu'ils sont à 25 fois ce qu'on a. Je veux dire, vous voyez ce qu'il est.
Pour un cas, aujourd'hui, vous avez pu remarquer que le phénomène se globalise. et un peu partout sur le globe, pas uniquement. On parle souvent des exemples européens, mais il faut aller plus loin. Aux États-Unis, dans certaines régions.
C'est la culturelle aussi.
Voilà.
Il y a des continents, il y a des endroits.
C'est l'impact, c'est le changement, le dérèglement climatique.
Il est global. Donc, on dit toujours que les crises apportent des solutions. Mais moi, je pense que cette globalisation a fait que... la question de l'eau est aujourd'hui revenue à l'ordre du jour des conférences internationales. Pendant plus de 20 ans, au niveau international, personne ne se souciait. Parce que l'ordre du jour est par qui il est fait. Et là, depuis...
Depuis deux jours,
depuis cette globalisation et depuis la sécheresse pour le Maroc et la globalisation au niveau international, il y a une série de rencontres et l'ONU Merci. s'est emparé de cette question. Il y a une série de conférences qui sont prévues et fixées les unes après les autres. C'est quand même un signal, ça aussi.
Alors, je vais te donner quelques chiffres. On me dit s'ils sont bons, parce qu'on les a recoupés. On a... Parlons de moyenne, c'est 630 m3 d'eau par personne et par an. Et je sais, Houléa, que chaque fois qu'on parle de moyenne, il faut toujours faire très attention. Je n'aime pas les moyens. Je sais. Moi non plus, statistiquement, je n'aime pas les moyens.
C'est nécessaire pour commencer, mais il faut véritablement spécifier bassin hydrographique par bassin hydrographique. Donc la question locale, la question... Mais c'est à partir de là qu'on peut avoir des solutions adaptées.
Alors, si je prends ça, 630 m3 d'eau... Je rappelle encore une fois, c'est une moyenne qui va tout englober. Qui va englober les particuliers, qui va englober l'utilisation agricole, l'utilisation industrielle.
N'oubliez pas le tourisme qui se développe.
Augmentation de la population sur des moments bien précis.
Sur le réseau côtier.
Et on estime que d'ici 2030, si on ne fait rien, dans l'État, ça pourrait tomber à 500 m3. En 2030, d'accord ? Ça c'est avec les précipitations, on est bien d'accord ?
Oui, alors pour cette moyenne de 330 m3 par individu par an, si on essaie de la voir au niveau des bassins, par exemple les 10 bassins, les grands bassins qui existent au Maroc, ils varient. Il y a par exemple le bassin de Tensift, on est à 500, on n'est pas à 630. Au nord, on est un peu plus. Donc, il y a cette variabilité selon l'espace. Mais ce qui est très important au niveau du Maroc, c'est qu'on a ce partage de l'eau d'un bassin à un autre. Ça veut dire qu'on peut amener l'eau pour arriver à corriger ces différences qui existent entre les bassins.
Ce n'est pas le cas de la France, par exemple.
Oui, et de l'Espagne.
Pour d'autres raisons.
Oui, pour d'autres raisons. On va tout le temps mettre des petits flashs, comme ça on comprend que le Maroc...
La décentralisation ne permet pas toujours...
Mais très avancée aussi en termes de gestion de l'eau. Lorsque, alors on va arriver à tout ce qui est mis en place, mais j'aimerais quand même aussi, avec les dernières pluies, on en a parlé avant qu'on commence l'émission, je t'ai dit, c'est la première fois depuis que j'arrive à Marrakech, première fois dans ma vie, j'approche de la cinquantaine. qu'à l'entrée de Marrakech, il y avait de l'eau dans le Oued Tensift.
On crut. On crut. Oui, c'était vraiment…
Et tu me dis quelque chose qui me fait sauter au plafond, je pense, Faria, c'est que tu me dis que cette eau, elle part vers la mer et on n'en fait rien du tout.
Oui, effectivement. Si on analyse le bassin de Tensift, c'est un bassin sur lequel il y a pas mal de barrages. Mais… le collecteur de ces cours d'eau qui viennent du Haut Atlas, le Ricca, le N'Fiss, le Shishawa, ce sont des cours d'eau qui se déversent dans l'ouette principale, qui est ouette insifte. Sur Watensift, un site de barrage est très difficile. Mais il existe des barrages de petit dimensionnement. Pas faire des barrages de grand dimensionnement, des gros barrages, mettre des barrages de 100 millions de mètres cubes. Et que ces taux-là, normalement, les pluies qui tombent au niveau du Maroc, ils doivent être stockés pour gérer les périodes de sécheresse.
Parce que quand on parle de gaspillage, on ramène toujours la question...
Aux utilisateurs ?
Non, domestiques.
Domestiques, oui. Or,
le gaspillage, là aussi, a une réflexion à mener de manière approfondie, parce qu'il n'y a pas, d'abord parmi les secteurs agricoles, industriels, etc., mais il y a ce genre de phénomène. Et personnellement, j'ai fait une étude que j'ai présentée avec l'appui de l'ONUDI et du programme PAGE, je les remercie, pour dire que Aujourd'hui, on ne peut plus, ou en tout cas je suggère, qu'on ne gère plus l'eau. Parce que nous, comment on la gère ? La loi sur l'eau. Elle ne gère que les eaux intérieures. Elle n'intègre pas le littoral. Donc, lorsqu'on parle de la question de l'eau, il vaut mieux la traiter selon le cycle de l'eau. Surtout quand on est en période de sécheresse. À partir de là, en intégrant le littoral.
D'un point de vue de gouvernance ?
D'un point de vue de gouvernance, déjà. Ça veut dire que tout ce qui se passe au niveau du littoral n'est pas pris en considération par la loi sur l'eau. Et les départements compétents sur la question de l'eau ne gèrent pas le littoral.
J'essaye encore une fois. Oui. C'est plus concret. Est-ce que ça a un...
Alors, ça a un... ...
dans la mer, ça veut dire que... Non, c'est pas...
Ça veut dire...
Si je veux faire un ouvrage qui, on va dire, va capter l'eau juste avant qu'elle tombe dans la mer... Voilà. ... on a de...
D'abord, sur le plan institutionnel, c'est très compliqué, parce qu'il y a les institutions du littoral et celles de l'eau. Et puis en fait... Cette dimension globale du cycle de l'eau, c'est-à-dire les eaux intérieures, le littoral, et puis les eaux souterraines, le tout pris en considération, c'est une autre manière d'aborder la question de l'eau. Les Français le font, la directive européenne traite la question de l'eau comme ça, et donc nous aujourd'hui, par exemple, le dessalement.
On va en parler du décès.
Eh oui, c'est un argument supplémentaire.
Je finis sur les barrages parce que c'est intéressant.
Je peux intervenir donc.
Donc la notion de gaspillage.
La notion de barrage.
Oui, voilà, parce que moi, un, les barrages, deux, la possibilité de faire des barrages, deux. dimensions intermédiaires voire petites. Et moi ma question c'est aussi dans l'innovation technologique, est-ce qu'on n'a pas trouvé un moyen de... pas des barrages mobiles mais lorsqu'on a des crues parce que ça arrive toujours au même endroit, il y a des occurrences...
Mais même les pluies,
elles sont pertes.
Est-ce qu'on a des solutions ?
Oui, alors la notion des barrages c'est une notion qui remonte au 1967, discours de feu Hassan II. Sur l'irrigation d'un million d'hectares, on doit travailler sur le stockage. Parce que le Maroc, il y a les eaux de surface au niveau des barrages, et les eaux souterraines, c'est la réserve stratégique. Alors, gérer les barrages. Une fois qu'on a construit pas mal de barrages, ça veut dire qu'on a fait des barrages pour augmenter le stockage des eaux de surface. Et le travail était effectué sur des régions et des bassins. Alors maintenant, la vision sur les barrages, c'est que les gros barrages doivent être au nord, parce que les précipitations sont continues. On a un barrage Luhida, c'est 3,8 milliards de mètres cubes. Le deuxième barrage est actuellement en construction, il est vers 2,8 milliards de mètres cubes. Donc ces barrages, des grands barrages, c'est dans le nord, c'est dans le rift, en plus des précipitations, on a les terrains qui sont imperméables. Ce sont des formations géologiques de marne qui ne laissent pas...
Donc ça veut dire des découlements. Voilà, on a beaucoup de découlements. Ça va changer les nappes phréatiques.
Ça va aller vers... Ça va aller vers la mer si on ne les stoppe pas. Donc, on est obligé de faire ça, de faire les grands barrages au nord. Alors, pour les barrages, je ne vais pas dire collinaires.
Dimensionnés.
Non,
non. On fait des vagues artificielles. Il n'y a pas des cours d'eau qu'on peut creuser.
Mais on ne peut pas déplacer les barrages. Maintenant, on doit chasser ou courir après les crues. Dernièrement, il y avait une crue. à Zagora, c'est des millions, des millions de mètres cubes. Donc là, ces eaux-là, elles ne doivent pas...
À part le paysage qui est devenu magnifique, mais on a perdu toute l'eau.
Cette eau, elle va vers la mer. Donc, il faut... On connaît... On connaît les capacités du Maroc au niveau des précipitations. On ne peut pas les contrôler, mais on peut gérer les précipitations lorsqu'ils arrivent. Ça veut dire faire des barrages là où il faut les mettre.
Et là, on a tous les outils technologiques, d'analyse et de prévision.
Le problème, ne pas s'arrêter là, en milieu urbain, il y a des solutions aussi pour capter et retenir les eaux de pluie qui sont gaspillées. Les dernières. pluie était très forte. Elle était très forte. Et vous avez vu, dans les rues, c'était des mètres cubes et des mètres cubes qui... Et en plus de ça, le ruissellement des eaux de pluie draine la pollution. Donc, voilà. Quand je dis prendre en considération l'ensemble du cycle de l'eau, ça permet d'avoir une meilleure ... prise en compte de tous ces éléments qui aujourd'hui... Il faut quand même dire, notre pays a fait des projets, des programmes, on peut dire qu'on a de l'expertise, etc. Mais ça ne nous empêche pas de toujours chercher à mieux faire.
C'est quand même une caractéristique. C'est l'urgence.
C'est pour ça que la notion de gaspillage...
De manière extrêmement efficace.
Il faut repenser cette notion de gaspillage. Que signifie le gaspillage au Maroc ?
Est-ce que c'est vrai qu'on était au bord de plus avoir de l'eau à Kaza, limite Rabat, etc. à un moment donné où on a raccordé justement cette autoroute de l'eau qui vient du nord ? Est-ce que c'est... Alors,
si on veut parler de ça, on est obligé de parler de bassins versants de Om Marabé. Oui. C'est à peu près 20% des ressources en eau. au Maroc, qui est vraiment alimenté par le Haut Atlas et le Moyen Atlas. vraiment à régresser. Les réserves d'eau de surface, ils ont passé actuellement, d'ailleurs c'est à peu près 10% des réserves qui existent actuellement. Ça veut dire que si on a Barrage de Messiera, Barrage de Messiera, c'est lui qui alimente Grand Casa. Il y avait à peu près, il était presque à sec. Il y a des photos de l'année 2023 et l'année 2013. Il faut les comparer, ce sont des photos satellites sur le barrage. C'est vraiment... C'est affolant. C'est vraiment affolant. Ça veut dire qu'il n'y a plus d'eau de surface pour l'alimentation en eau potable de la ville de Casablanca et région. Il y a la plaine, la plaine de Parché, qui alimente, vraiment qui alimente. Il y a aussi la station de dessalement, l'eau de mer de Safi. C'est une station de l'OCP qui a vraiment amené une partie. Et le bourg-grague. le bourg de l'Aigle, les eaux qu'on a amenées du nord vers le barrage de Rabat, Moulay Abdelah, vraiment, il a sauvé la situation. Parce qu'on était vraiment à la limite.
C'est la limite de la limite.
Non, mais la limite de la limite, c'est vrai. Et, comment dire, c'est pour ça que j'insiste là-dessus, parce qu'on a l'impression... Peut-être que c'est la bienveillance ou autre chose, qu'on n'a pas envie de faire peur aux gens et qu'on a trouvé toutes les solutions avant qu'on tire la sonnette d'alarme. Alors même si les débits ont été baissés, etc. Mais on n'a pas eu de... Il y a des endroits où il y avait des coupures d'eau, bien sûr, bien entendu.
C'est toute la question de... Est-ce qu'il faut être alarmiste ou pas ?
C'est une vraie question. C'est tout la question lorsqu'on traite de l'eau. Le dessalement, parce qu'on va parler de ça et j'aimerais terminer là-dessus parce que c'est un moment extrêmement important. On a un projet de 20 stations de dessalement d'ici 2030 et l'objectif c'est 1,7 milliard de mètres de plus. Avant qu'on parle du Maroc, juste pour avoir une comparaison, quels sont les pays qui sont champions du monde du dessalement ? On a l'Arabie Saoudite.
Avant de parler, d'aller plus loin sur la question du dessalement, c'est ce qu'on disait avant l'émission. Il faut saluer la décision de Sa Majesté d'introduire tout ce programme d'énergie renouvelable au Maroc et d'avoir anticipé sur la question des énergies renouvelables. Parce que si on se permet aujourd'hui le dessalement,
c'est qu'on a l'énergie, ça demande beaucoup de temps. Oui,
et il faut le croire. En plus, c'est un acte en faveur de la décarbonisation. C'est très important, ça il faut le dire et le répéter. On a introduit cette politique et ces programmes avant d'autres pays qui sont, sur le plan du développement, plus avancés que nous. Et ça, il faut le dire et le répéter. Et c'est grâce à ça, essentiellement, qu'on peut se permettre cette solution.
Alors, parlons de cette solution. J'ai posé la question, juste pour avoir une comparaison. Les champions du monde du dessalement aujourd'hui, c'est quoi ? l'Arabie Saoudite, le pays des Émirats. Oui,
et l'Espagne.
L'Espagne aussi.
Il y a une chose qu'il faut souligner, c'est l'Angleterre aussi, ils utilisent le dessalement.
L'Angleterre, où il pleut tout le temps. Où il pleut tout le temps.
C'est de l'anticipation.
Je vais juste expliquer pourquoi il y a du dessalement. Oui,
j'ai appris dernièrement par la visite d'une société au musée Mohamed VI de la civilisation au Maroc et on a discuté qu'il y a des quartiers au niveau de l'Angleterre qui sont alimentés en eau dessalée, c'est-à-dire l'eau dessalée de l'eau de mer. Pourquoi ? Parce qu'il y a de l'eau polluée, lorsqu'on veut les traiter, ça va coûter plus cher que le dessalé de l'eau de mer. Et ce qu'il faut savoir aussi, c'est qu'il y a un transfert d'eau, il y transfert d'eau qui se fait actuellement dans le monde Le Danemark, l'Islande, beaucoup de pays, ils déploient ou ils construisent des citernes de stockage de l'eau qui amènent du nord, par exemple vers le Portugal, vers l'Espagne, en période de juillet, août, septembre, où il y a beaucoup de demandes touristiques. Il y a des... On parle de stockage du pétrole dans les... Comment dirais-je ? Des citernes ? Non, des citernes au niveau de la mer. Ah, offshore.
D'accord.
Maintenant, il y a le stockage d'eau potable offshore au niveau du Portugal. Et l'Espagne, c'est un parcours. Si on parcourt l'Espagne... El Jazeera jusqu'à Barcelone, toute cette région. Il est alimenté...
Si on continue vers le sud du Portugal, tout l'Algarve, c'est la même problématique aussi. Oui,
c'est le dessalement de l'eau de mer. C'est de l'eau utilisée et pour la consommation en eau potable et aussi pour l'irrigation.
Donc là où nous...
Ça va régler nos données. On a un Maroc qui avance comme ça, avec tous ses objectifs de développement économique.
La démographie, elle est stable.
Elle s'est tassée. Elle s'est tassée. Et le développement industriel ?
Non, il y a la démographie, il y a les dynamiques de population. C'est-à-dire cette sécheresse, elle a ramené vers les villes, et surtout les villes où il y a du travail, sans encadrement, sans préparation, des populations entières.
Ça, on l'a déjà vécu. ces déplacements, les exodes ?
Oui, mais sauf qu'aujourd'hui, avec la nature des villes, etc., ça pose un problème d'encadrement de ces populations quand elles arrivent à cause de la sécheresse et parce qu'il y a une pauvreté, il faut le dire, ou des pertes d'emploi. Il ne faut pas oublier que cette sécheresse a eu comme conséquence des pertes d'emploi en agriculture, dans le tourisme, dans pas mal de secteurs.
Ces utilisations de dessalement, est-ce qu'elles vont régler le problème ?
Alors, je crois que c'est l'une des meilleures solutions. Le dessalement, si on regarde un peu... La répartition au niveau du Maroc, on voit que sur l'Atlantique et la Méditerranée, on a des concentrations très importantes. On a à peu près 60% de population marocaine, il est sur les côtes.
Les côtes.
Donc, beaucoup de demandes. Et l'eau ? Le dessalement de l'eau de mer, il va arriver même dans les villes internes. Marrakech, par exemple, c'est une ville qui demande de l'eau parce que le bassin de Tensif n'arrive plus à... C'est à peu près 100 millions de mètres cubes annuels et 1,3 milliard de mètres cubes pour l'agriculture.
Et l'eau de la montagne,
il ne suffit pas. Donc, on doit amener de l'eau et le barrage de Messira, il est à sec. Donc, la solution, c'est le dessalement de l'eau de mer. La partie, la région rurale, ça c'est très important d'en parler de ça. Parce qu'il y avait un programme 1995, le Pagère. C'est un programme qui gérait l'alimentation d'eau dans le rural.
Il y avait le PERC pour l'électricité, il y avait le Pagère pour l'eau.
Et presque, on avait assuré à peu près 95% des agglomérations qui sont dans les régions rurales. Mais actuellement. Ce qu'on remarque, c'est qu'avec ces baisses des précipitations, on doit retourner sur les anciennes techniques utilisées dans le temps.
C'est quoi ?
Alors,
par exemple,
le musée Mohamed VI de la civilisation de l'eau au Chant. Il expose des techniques anciennes. Par exemple, on parle...
Je vous dis d'y aller, parce que vraiment, il y a des choses incroyables à découvrir.
Alors, lorsqu'on parle des eaux pluviales, et rassemblées, nous, au musée, les eaux qui tombent sur le toit du musée, On les canalise vers un bassin pour irriguer notre espace vert.
C'est la question piège que je lui ai posée.
Alors,
il y a des choses qu'ils ne font quand même pas.
Lorsqu'on parle par exemple des eaux pluviales, il faut savoir que dans le Maroc, dans le temps, des régions où il n'y a pas de nappes souterraines, il n'y a pas d'eau à la surface du sol pendant les mois de mai, juin, juillet, août, septembre. Qu'est-ce qu'on faisait ? On fait ce qu'on appelle tafna.
Ou les motvillettes. Ça veut dire, les motvillettes, c'est quoi ? Ce sont des petites citernes qu'on remplit avec l'eau pluviale pendant le mois de janvier, février, mars. Et cette eau est stockée dans chaque maison. Ou par exemple, des motvillettes collectives. On doit travailler sur ça. Parce que les nappes, les nappes souterraines, on a une baisse de 3 à 4 mètres annuels. La baisse de la nappe. Ça veut dire qu'il ne puisse pas. Oui, pas. pas dans des régions, c'est plus.
Et ces dernières pluies-là ne font pas remonter les nasses ? Avec le temps. Avec le temps. Ce n'est pas automatique.
Ce n'est pas automatique, sauf dans les régions où il y a le sable. C'est automatique. Mais dans des formations...
Voilà, c'est là que c'est important. Il ne faut pas se débrouiller, ça monte. Il y a les fractures, il y a... Oui, bien sûr. C'est calcaire, pas calcaire, ce truc. Donc,
on doit retourner dans certaines agglomérations d'utiliser des techniques anciennes. Par exemple, l'Ertara. La région de Marrakech est connue par les Khtars. Dans le sud maintenant, Zagora, Rachidia, Figuig, c'est des techniques qui sont utilisées jusqu'à maintenant. C'est une bonne gestion de l'eau, le partage de l'eau dans l'irrigation. Lorsqu'on draine l'eau de la nappe, on essaie de le partager entre les rébras.
Quelles sont les techniques ancestrales qui peuvent faire l'objet d'innovations ? Que ce soit plus industrialisé, systématisé.
Oui, les mébranes.
Par exemple, à Figuic, ce qui est passionnant, il y a plusieurs exemples qu'on peut citer. Par exemple, Figuic, il y a un manque d'eau. Eh bien, on alimente ce système ancien par l'eau du barrage. Pour le faire vivre, on continue. À Fès, il y a un projet qui est extraordinaire. Quand le protectorat a mis les pieds dans cette ville, il a tout bétonné. Et donc il a mis fin à ce projet. Et lui, ça a aidé à financer un programme pour faire ressortir cette gestion ancienne de l'eau. Parce que cette gestion ancienne ne concerne pas que le rural, elle concerne aussi les villes. Et donc vous avez, maintenant on le voit, il est ressorti de sous terre, un endroit où on reçoit toute l'eau et cette eau est partagée selon les priorités établies. C'est-à-dire qu'on n'a rien inventé et ça allait dans les maisons. Moi je suis née à Fès, je me rappelle, on se réveillait, on s'endormait avec le bruit et le chant de l'eau. Et donc aujourd'hui... Ce système-là, il peut concourir, et c'est pour ça que les fontaines de Fès étaient asséchées. Donc ce système-là, par exemple, il peut concourir à servir certains quartiers en alimentant par une eau qui viendrait de ce qu'on est en train de dire. Vous voyez, il y a des choses à faire. Vous savez, quand j'ai commencé à travailler sur l'eau et que je parlais de ces questions de l'eau et de la manière de la gérer. Avant, les gens disaient que ce n'était pas important, ils ne comprenaient pas cet aspect qui n'est pas que culturel. Ce sont des technologies qu'on aurait pu ou qu'on peut toujours, dans certains endroits, allier à ce qui se fait sur le plan moderne, ou les mettre dans le pipe et les faire profiter de l'offre de l'eau qui va venir, et les réutiliser.
par exemple il faut pas sous-estimer il faut pas sous-estimer ces
techniques qui n'ont pas perdu de leur importance mais évidemment il faut le regarder avec un autre oeil et voir comment. Par exemple, cet exemple de Fini, figurez qu'il est formidable. C'est formidable. Donc je pense que là aussi, il y a une niche. Et quand vous avez parlé des pluies à stocker, rien n'empêche. Mais vous savez, rien n'empêche de le faire dans des grandes villes. Par exemple, on a aujourd'hui cette mode des résidences, des grandes résidences. Mais vous allez regarder de près, il n'y a nulle part... Oh ! Aucune idée, aucun système pour recueillir les autres. Non,
oublions le recyclage.
Ce qui est important, en plus de ce qu'a dit notre ami, c'est que le Maroc, mais sur le dessalement, mais ce qui est important aujourd'hui, c'est que nous sommes dans une diversification de solutions. Et ça, c'est très important. Il y a le dessalement, réutilisation des eaux usées. Il faut qu'on trouve les moyens de stocker. Il faut qu'on revienne à ces méthodes anciennes. Vous voyez,
il y a une panoplie de tout le pays,
de tous les territoires.
Et on rajoute la prévision aussi, parce qu'aujourd'hui, avec l'intelligence artificielle, on peut moderniser tout ça. Une dernière question, vraiment la toute dernière, parce que ça se met... Aucune fois, ce que pose la question du dessalement, est-ce qu'aujourd'hui, ça a évolué ? Alors déjà, le coût a évolué, parce qu'on a coûté plus cher, moins cher. le fait que nous Grâce à la vision de sa majesté, ça va être alimenté par de l'énergie.
C'est bizarre,
c'est déjà fait. Ça pose la question de la saumure. Est-ce qu'aujourd'hui on a trouvé une solution pour ne pas que ça soit rejeté systématiquement dans le littoral ? Parce que ça, c'est une vraie crainte.
Effectivement, lorsqu'on traite par exemple 100 m3 d'eau, il y a 50% qui est à peu près à 1 g, donc c'est une eau potable,
1 g de sel,
et 50% il double de concentration. Donc la solution pour ça, c'est soit faire des injections ou des rejets. de ces eaux qui sont vraiment un peu salées, il faut les mettre, il faut les faire... Les répartir, en fait.
Les répartir et les éloigner.
Il faut dépasser ce qu'on appelle le talus continental.
C'est le même principe que quand je mets trop de sucre dans un verre de thé, je rajoute du thé et puis il faut que...
D'où l'idée,
d'où la nécessité d'intégrer le littoral.
D'où la nécessité d'intégrer le littoral. Donc ça, voilà, aussi d'un point de vue légal, législatif et juridique. Merci beaucoup. On aurait pu continuer à en parler pendant des heures de l'eau. C'est extrêmement intéressant. J'espère que vous avez pu à la fois vous affoler un peu, mais en même temps vous rendre compte qu'il y a énormément de choses qui sont faites et qu'au Maroc, justement, on a une expertise qui est quand même assez...
L'eau est essentialisée aujourd'hui.
En la matière. Merci d'avoir été avec nous. Vous pouvez retrouver l'audio seulement en podcast si vous n'aimez que les paroles, sur toutes les bonnes plateformes. Et nous, on se retrouve très vite sur AS24 pour un autre Parle d'expert. Ça sera la semaine prochaine. Bye bye.
Oui.
Description
Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Transcription
Bonjour à toutes et à tous et ravi de vous retrouver encore une fois dans Parle d'experts sur As24 comme chaque semaine pour parler, commenter, décrypter l'actualité, qu'elle soit économique, qu'elle soit sociale, qu'elle soit politique, qu'elle soit sportive. Et puis aujourd'hui, elle est existentielle. On va parler de l'eau. C'est toujours la même question, le même réflexe qu'on peut avoir en se disant « mais si j'ouvre mon robinet demain et que l'eau ne coule pas, là on pourra peut-être se demander mais d'où elle vient cette eau ? En amont, comment est-elle traitée ? » et surtout, comment fait-on après six années de sécheresse dans notre pays ? On a l'impression à chaque fois qu'on découvre que notre pays est dans un climat semi-aride et il faut des crises pour faire avancer les choses. Après la politique des grands barrages dans les années 80, car les impacts des sécheresses avant étaient encore plus prononcés, dans un Maroc qui se développe à toute vitesse, qui s'industrialise à toute vitesse, le besoin en eau est vital, que ce soit pour l'agriculture, l'industrie ou nous-mêmes. pour notre consommation personnelle. Est-ce que les dernières pluies que l'on a vécues, eh bien, règlent le problème ? Pas sûr, mais ça pose. En tout cas, elles ont le mérite de pouvoir nous laisser respirer en attendant de trouver des solutions. L'eau, aujourd'hui, au Maroc, où en est-on ? Vers où va-t-on ? Est-ce que la gestion de l'eau est à long flop tranquille ? C'est de ça dont on parle dans Parole d'Expert. Et pour en parler avec moi aujourd'hui, c'est vraiment, vraiment, vraiment, je le dis, vraiment un grand plaisir de recevoir mes deux invités, Coréa Tzazi, ça va, présidente de Coalma, la coalition pour l'eau, marocaine pour l'eau, qui c'est la coalition des acteurs privés, des acteurs publics. une espèce de, pas pour rien que ça s'appelle coalition, un écosystème pour essayer de répondre aux problématiques de l'eau, d'alerter, de trouver des solutions et de tirer la sonnette d'alarme comme il faut. Merci beaucoup, Afariyad, d'être avec nous aujourd'hui sur le plateau.
Parmi vous.
Abdelmando Pareil, ravi de vous avoir, directeur du musée de l'eau. Et merci d'être venu avec nous aujourd'hui. Alors, si vous êtes directeur du musée de l'eau, c'est que l'eau, ça vous connaît. C'est pas... Voilà. C'était extrêmement important de le dire à travers votre formation, votre parcours, votre curricula. Et on s'était rencontrés au détour d'un événement où on a parlé de l'eau. Et puis aussi, j'étais allé au musée de l'eau. Et je vous recommande vivement de vous rendre au musée de l'eau parce que c'est quand même assez exceptionnel. Ne retenez pas juste le titre. Parce que c'est vrai que comme un film de musée de l'eau, qu'est-ce qu'on va faire au musée de l'eau ? Il y a des robinets ? Non. Finalement. Il y a toutes ces techniques, on ne sait pas le découvrir. Bref, l'écosystème, c'est le tout.
Alors,
j'ai fait une introduction, franchement, elle est sortie du cœur. Je n'ai rien lu, parce que c'est quelque chose, finalement, qui nous touche tous, l'eau. Et il y a beaucoup de psychologie, de sociologie derrière l'eau, versus toutes les politiques, la technologie et les solutions qu'il y a à trouver aujourd'hui. On va essayer d'aborder ce sujet de différentes manières, pour qu'on puisse aussi... dire les choses telles qu'elles sont. Aujourd'hui, est-ce que le Maroc est en train de sortir de son cycle de sécheresse qu'on connaît ? J'ai dit une chose dans mon introduction, on a toujours l'impression qu'on redécouvre qu'on est un pays à climat semi-aride. Est-ce que c'est vrai ? Et aride.
Par endroits où nous sommes dans un climat aride. Parce que les deux tiers de l'eau... se trouve dans trois bassins hydrographiques. Tous les autres bassins se partagent le tiers-restant. Donc, tous les autres bassins sont dans une situation... Il y a des régions où il ne pleut pratiquement pas. Donc, ça, il faut le savoir.
Et c'est normal ?
C'est notre situation, déjà au départ, normale. Nous sommes qualifiés de pays qui a un climat aride et semi-aride, sans sécheresse. Quand la sécheresse se rajoute, vous imaginez un peu les particularités, les conséquences, les impacts de cette situation, qu'il faut le rappeler tout de suite, le Maroc, c'est sûr, a connu d'autres cycles de sécheresse, mais là, ce qui l'exacerbe, c'est qu'il y a le changement climatique. Moi, j'appelle ça le dérèglement climatique. Et l'eau est la première victime du dérèglement climatique. C'est reconnu.
L'eau n'en est pas vite. Parce que l'eau reste finalement dans l'atmosphère terrestre, c'est juste qu'elle tombe ailleurs.
Oui. Alors, l'autre élément qui est fondamental à savoir, bon maintenant les choses évoluent, on reviendra sur ces questions tout à l'heure. Mais toute notre eau, au départ, vient du ciel. Nous ne partageons pas un fleuve, comme les Niles, rien. Nous n'avons que la pluie qui vient du ciel. Donc ça c'est important,
et on peut le faire avec la sécheresse. Parce que c'est vrai que, je ne sais pas si vous arrêtez de temps en temps, et vous dites surtout, le musée de l'eau qui est à Marrakech, quand on va à Marrakech, des moments où on s'arrête juste, quand il fait 50 degrés en été, qui n'est pas nouveau. Et on se dit, mais on a encore de l'eau. Il y a de l'eau quand on ouvre le robinet. Moi, ça m'a toujours, depuis gamin, ça m'a toujours épaté, pressonné. Il faut le dire. Non, mais il faut le dire.
Et féliciter nos responsables du secteur.
Il va y venir, parce qu'il faut voir tout ce qui est fait, justement, pour qu'on puisse avoir de l'eau. Et on était à ça de ne plus en avoir. Ça aussi, on va le dire. Même constat, si on devait expliquer, mais vraiment clairement, encore une fois, peut-être rappeler. que le Maroc, c'est le Maroc, il est comme ça, et qu'avec les dérèglements, changements climatiques, alors soit ça peut être une chance dans certaines régions, parce qu'on a pu le voir, et de l'autre côté, d'autres régions qui peuvent devenir quasiment désertiques.
Alors, le Maroc, un climat semi-aride et aride sur à peu près 80% de la surface du Maroc. On n'a que les parties nord du Maroc, le Riff, le Moyen Atlas et le Haut Atlas. Oui,
il pleut. S'il y a l'eau.
régulièrement et l'impact des changements climatiques sur la ressource noire au Maroc, le premier signal était en 1980 jusqu'à 85. Ça c'est le premier signal, c'est pas nouveau, qui montre comme quoi on est passé d'un cycle, parce que si on analyse le cycle des précipitations, on a à peu près un enregistrement sur une centaine d'années, On était... Avant les années 80, on était sur une année pluvieuse et une année non pluvieuse.
Ça permettait de compenser. Oui. À peu près.
Voilà. Et à partir de 1985, on a une année pluvieuse et trois à quatre années non pluvieuses. Ça, c'est l'état de la pluviométrie au niveau du Maroc. Donc, c'est vrai que lorsqu'on a de la pluie, une année moyenne... C'est par exemple Marrakech c'est 260 mm, Casablanca c'est 400 mm, ça c'est les années moyennes. Mais on remarque qu'on est dans une descente vraiment vertigineuse au niveau des précipitations. Ce qui donne que l'année pluvieuse, on a derrière 3 à 4 années non pluvieuses. Mais ce qui est marquant c'est que les 6 dernières années de sécheresse, 2019-2024, on a une réduction de plus de 50% des précipitations de la moyenne. On est passé d'un stress hydrique sévère à un stress hydrique modéré.
Et on est toujours en stress hydrique.
Oui, on est toujours en stress hydrique.
Je voulais vous amener à entendre, à nous dire ça de manière naturelle, parce que je t'ai parlé de psychologie, de sociologie, d'équipe bleue. J'ai l'impression que les gens peuvent aller se dire, tiens, je peux me jeter sur le robinet parce que de toute façon il y a de l'eau. Mais c'est juste qu'on passe de ultra rouge à rouge. Contrairement aux pays européens où eux, ils passent en zone alerte sécheresse alors qu'ils sont à 25 fois ce qu'on a. Je veux dire, vous voyez ce qu'il est.
Pour un cas, aujourd'hui, vous avez pu remarquer que le phénomène se globalise. et un peu partout sur le globe, pas uniquement. On parle souvent des exemples européens, mais il faut aller plus loin. Aux États-Unis, dans certaines régions.
C'est la culturelle aussi.
Voilà.
Il y a des continents, il y a des endroits.
C'est l'impact, c'est le changement, le dérèglement climatique.
Il est global. Donc, on dit toujours que les crises apportent des solutions. Mais moi, je pense que cette globalisation a fait que... la question de l'eau est aujourd'hui revenue à l'ordre du jour des conférences internationales. Pendant plus de 20 ans, au niveau international, personne ne se souciait. Parce que l'ordre du jour est par qui il est fait. Et là, depuis...
Depuis deux jours,
depuis cette globalisation et depuis la sécheresse pour le Maroc et la globalisation au niveau international, il y a une série de rencontres et l'ONU Merci. s'est emparé de cette question. Il y a une série de conférences qui sont prévues et fixées les unes après les autres. C'est quand même un signal, ça aussi.
Alors, je vais te donner quelques chiffres. On me dit s'ils sont bons, parce qu'on les a recoupés. On a... Parlons de moyenne, c'est 630 m3 d'eau par personne et par an. Et je sais, Houléa, que chaque fois qu'on parle de moyenne, il faut toujours faire très attention. Je n'aime pas les moyens. Je sais. Moi non plus, statistiquement, je n'aime pas les moyens.
C'est nécessaire pour commencer, mais il faut véritablement spécifier bassin hydrographique par bassin hydrographique. Donc la question locale, la question... Mais c'est à partir de là qu'on peut avoir des solutions adaptées.
Alors, si je prends ça, 630 m3 d'eau... Je rappelle encore une fois, c'est une moyenne qui va tout englober. Qui va englober les particuliers, qui va englober l'utilisation agricole, l'utilisation industrielle.
N'oubliez pas le tourisme qui se développe.
Augmentation de la population sur des moments bien précis.
Sur le réseau côtier.
Et on estime que d'ici 2030, si on ne fait rien, dans l'État, ça pourrait tomber à 500 m3. En 2030, d'accord ? Ça c'est avec les précipitations, on est bien d'accord ?
Oui, alors pour cette moyenne de 330 m3 par individu par an, si on essaie de la voir au niveau des bassins, par exemple les 10 bassins, les grands bassins qui existent au Maroc, ils varient. Il y a par exemple le bassin de Tensift, on est à 500, on n'est pas à 630. Au nord, on est un peu plus. Donc, il y a cette variabilité selon l'espace. Mais ce qui est très important au niveau du Maroc, c'est qu'on a ce partage de l'eau d'un bassin à un autre. Ça veut dire qu'on peut amener l'eau pour arriver à corriger ces différences qui existent entre les bassins.
Ce n'est pas le cas de la France, par exemple.
Oui, et de l'Espagne.
Pour d'autres raisons.
Oui, pour d'autres raisons. On va tout le temps mettre des petits flashs, comme ça on comprend que le Maroc...
La décentralisation ne permet pas toujours...
Mais très avancée aussi en termes de gestion de l'eau. Lorsque, alors on va arriver à tout ce qui est mis en place, mais j'aimerais quand même aussi, avec les dernières pluies, on en a parlé avant qu'on commence l'émission, je t'ai dit, c'est la première fois depuis que j'arrive à Marrakech, première fois dans ma vie, j'approche de la cinquantaine. qu'à l'entrée de Marrakech, il y avait de l'eau dans le Oued Tensift.
On crut. On crut. Oui, c'était vraiment…
Et tu me dis quelque chose qui me fait sauter au plafond, je pense, Faria, c'est que tu me dis que cette eau, elle part vers la mer et on n'en fait rien du tout.
Oui, effectivement. Si on analyse le bassin de Tensift, c'est un bassin sur lequel il y a pas mal de barrages. Mais… le collecteur de ces cours d'eau qui viennent du Haut Atlas, le Ricca, le N'Fiss, le Shishawa, ce sont des cours d'eau qui se déversent dans l'ouette principale, qui est ouette insifte. Sur Watensift, un site de barrage est très difficile. Mais il existe des barrages de petit dimensionnement. Pas faire des barrages de grand dimensionnement, des gros barrages, mettre des barrages de 100 millions de mètres cubes. Et que ces taux-là, normalement, les pluies qui tombent au niveau du Maroc, ils doivent être stockés pour gérer les périodes de sécheresse.
Parce que quand on parle de gaspillage, on ramène toujours la question...
Aux utilisateurs ?
Non, domestiques.
Domestiques, oui. Or,
le gaspillage, là aussi, a une réflexion à mener de manière approfondie, parce qu'il n'y a pas, d'abord parmi les secteurs agricoles, industriels, etc., mais il y a ce genre de phénomène. Et personnellement, j'ai fait une étude que j'ai présentée avec l'appui de l'ONUDI et du programme PAGE, je les remercie, pour dire que Aujourd'hui, on ne peut plus, ou en tout cas je suggère, qu'on ne gère plus l'eau. Parce que nous, comment on la gère ? La loi sur l'eau. Elle ne gère que les eaux intérieures. Elle n'intègre pas le littoral. Donc, lorsqu'on parle de la question de l'eau, il vaut mieux la traiter selon le cycle de l'eau. Surtout quand on est en période de sécheresse. À partir de là, en intégrant le littoral.
D'un point de vue de gouvernance ?
D'un point de vue de gouvernance, déjà. Ça veut dire que tout ce qui se passe au niveau du littoral n'est pas pris en considération par la loi sur l'eau. Et les départements compétents sur la question de l'eau ne gèrent pas le littoral.
J'essaye encore une fois. Oui. C'est plus concret. Est-ce que ça a un...
Alors, ça a un... ...
dans la mer, ça veut dire que... Non, c'est pas...
Ça veut dire...
Si je veux faire un ouvrage qui, on va dire, va capter l'eau juste avant qu'elle tombe dans la mer... Voilà. ... on a de...
D'abord, sur le plan institutionnel, c'est très compliqué, parce qu'il y a les institutions du littoral et celles de l'eau. Et puis en fait... Cette dimension globale du cycle de l'eau, c'est-à-dire les eaux intérieures, le littoral, et puis les eaux souterraines, le tout pris en considération, c'est une autre manière d'aborder la question de l'eau. Les Français le font, la directive européenne traite la question de l'eau comme ça, et donc nous aujourd'hui, par exemple, le dessalement.
On va en parler du décès.
Eh oui, c'est un argument supplémentaire.
Je finis sur les barrages parce que c'est intéressant.
Je peux intervenir donc.
Donc la notion de gaspillage.
La notion de barrage.
Oui, voilà, parce que moi, un, les barrages, deux, la possibilité de faire des barrages, deux. dimensions intermédiaires voire petites. Et moi ma question c'est aussi dans l'innovation technologique, est-ce qu'on n'a pas trouvé un moyen de... pas des barrages mobiles mais lorsqu'on a des crues parce que ça arrive toujours au même endroit, il y a des occurrences...
Mais même les pluies,
elles sont pertes.
Est-ce qu'on a des solutions ?
Oui, alors la notion des barrages c'est une notion qui remonte au 1967, discours de feu Hassan II. Sur l'irrigation d'un million d'hectares, on doit travailler sur le stockage. Parce que le Maroc, il y a les eaux de surface au niveau des barrages, et les eaux souterraines, c'est la réserve stratégique. Alors, gérer les barrages. Une fois qu'on a construit pas mal de barrages, ça veut dire qu'on a fait des barrages pour augmenter le stockage des eaux de surface. Et le travail était effectué sur des régions et des bassins. Alors maintenant, la vision sur les barrages, c'est que les gros barrages doivent être au nord, parce que les précipitations sont continues. On a un barrage Luhida, c'est 3,8 milliards de mètres cubes. Le deuxième barrage est actuellement en construction, il est vers 2,8 milliards de mètres cubes. Donc ces barrages, des grands barrages, c'est dans le nord, c'est dans le rift, en plus des précipitations, on a les terrains qui sont imperméables. Ce sont des formations géologiques de marne qui ne laissent pas...
Donc ça veut dire des découlements. Voilà, on a beaucoup de découlements. Ça va changer les nappes phréatiques.
Ça va aller vers... Ça va aller vers la mer si on ne les stoppe pas. Donc, on est obligé de faire ça, de faire les grands barrages au nord. Alors, pour les barrages, je ne vais pas dire collinaires.
Dimensionnés.
Non,
non. On fait des vagues artificielles. Il n'y a pas des cours d'eau qu'on peut creuser.
Mais on ne peut pas déplacer les barrages. Maintenant, on doit chasser ou courir après les crues. Dernièrement, il y avait une crue. à Zagora, c'est des millions, des millions de mètres cubes. Donc là, ces eaux-là, elles ne doivent pas...
À part le paysage qui est devenu magnifique, mais on a perdu toute l'eau.
Cette eau, elle va vers la mer. Donc, il faut... On connaît... On connaît les capacités du Maroc au niveau des précipitations. On ne peut pas les contrôler, mais on peut gérer les précipitations lorsqu'ils arrivent. Ça veut dire faire des barrages là où il faut les mettre.
Et là, on a tous les outils technologiques, d'analyse et de prévision.
Le problème, ne pas s'arrêter là, en milieu urbain, il y a des solutions aussi pour capter et retenir les eaux de pluie qui sont gaspillées. Les dernières. pluie était très forte. Elle était très forte. Et vous avez vu, dans les rues, c'était des mètres cubes et des mètres cubes qui... Et en plus de ça, le ruissellement des eaux de pluie draine la pollution. Donc, voilà. Quand je dis prendre en considération l'ensemble du cycle de l'eau, ça permet d'avoir une meilleure ... prise en compte de tous ces éléments qui aujourd'hui... Il faut quand même dire, notre pays a fait des projets, des programmes, on peut dire qu'on a de l'expertise, etc. Mais ça ne nous empêche pas de toujours chercher à mieux faire.
C'est quand même une caractéristique. C'est l'urgence.
C'est pour ça que la notion de gaspillage...
De manière extrêmement efficace.
Il faut repenser cette notion de gaspillage. Que signifie le gaspillage au Maroc ?
Est-ce que c'est vrai qu'on était au bord de plus avoir de l'eau à Kaza, limite Rabat, etc. à un moment donné où on a raccordé justement cette autoroute de l'eau qui vient du nord ? Est-ce que c'est... Alors,
si on veut parler de ça, on est obligé de parler de bassins versants de Om Marabé. Oui. C'est à peu près 20% des ressources en eau. au Maroc, qui est vraiment alimenté par le Haut Atlas et le Moyen Atlas. vraiment à régresser. Les réserves d'eau de surface, ils ont passé actuellement, d'ailleurs c'est à peu près 10% des réserves qui existent actuellement. Ça veut dire que si on a Barrage de Messiera, Barrage de Messiera, c'est lui qui alimente Grand Casa. Il y avait à peu près, il était presque à sec. Il y a des photos de l'année 2023 et l'année 2013. Il faut les comparer, ce sont des photos satellites sur le barrage. C'est vraiment... C'est affolant. C'est vraiment affolant. Ça veut dire qu'il n'y a plus d'eau de surface pour l'alimentation en eau potable de la ville de Casablanca et région. Il y a la plaine, la plaine de Parché, qui alimente, vraiment qui alimente. Il y a aussi la station de dessalement, l'eau de mer de Safi. C'est une station de l'OCP qui a vraiment amené une partie. Et le bourg-grague. le bourg de l'Aigle, les eaux qu'on a amenées du nord vers le barrage de Rabat, Moulay Abdelah, vraiment, il a sauvé la situation. Parce qu'on était vraiment à la limite.
C'est la limite de la limite.
Non, mais la limite de la limite, c'est vrai. Et, comment dire, c'est pour ça que j'insiste là-dessus, parce qu'on a l'impression... Peut-être que c'est la bienveillance ou autre chose, qu'on n'a pas envie de faire peur aux gens et qu'on a trouvé toutes les solutions avant qu'on tire la sonnette d'alarme. Alors même si les débits ont été baissés, etc. Mais on n'a pas eu de... Il y a des endroits où il y avait des coupures d'eau, bien sûr, bien entendu.
C'est toute la question de... Est-ce qu'il faut être alarmiste ou pas ?
C'est une vraie question. C'est tout la question lorsqu'on traite de l'eau. Le dessalement, parce qu'on va parler de ça et j'aimerais terminer là-dessus parce que c'est un moment extrêmement important. On a un projet de 20 stations de dessalement d'ici 2030 et l'objectif c'est 1,7 milliard de mètres de plus. Avant qu'on parle du Maroc, juste pour avoir une comparaison, quels sont les pays qui sont champions du monde du dessalement ? On a l'Arabie Saoudite.
Avant de parler, d'aller plus loin sur la question du dessalement, c'est ce qu'on disait avant l'émission. Il faut saluer la décision de Sa Majesté d'introduire tout ce programme d'énergie renouvelable au Maroc et d'avoir anticipé sur la question des énergies renouvelables. Parce que si on se permet aujourd'hui le dessalement,
c'est qu'on a l'énergie, ça demande beaucoup de temps. Oui,
et il faut le croire. En plus, c'est un acte en faveur de la décarbonisation. C'est très important, ça il faut le dire et le répéter. On a introduit cette politique et ces programmes avant d'autres pays qui sont, sur le plan du développement, plus avancés que nous. Et ça, il faut le dire et le répéter. Et c'est grâce à ça, essentiellement, qu'on peut se permettre cette solution.
Alors, parlons de cette solution. J'ai posé la question, juste pour avoir une comparaison. Les champions du monde du dessalement aujourd'hui, c'est quoi ? l'Arabie Saoudite, le pays des Émirats. Oui,
et l'Espagne.
L'Espagne aussi.
Il y a une chose qu'il faut souligner, c'est l'Angleterre aussi, ils utilisent le dessalement.
L'Angleterre, où il pleut tout le temps. Où il pleut tout le temps.
C'est de l'anticipation.
Je vais juste expliquer pourquoi il y a du dessalement. Oui,
j'ai appris dernièrement par la visite d'une société au musée Mohamed VI de la civilisation au Maroc et on a discuté qu'il y a des quartiers au niveau de l'Angleterre qui sont alimentés en eau dessalée, c'est-à-dire l'eau dessalée de l'eau de mer. Pourquoi ? Parce qu'il y a de l'eau polluée, lorsqu'on veut les traiter, ça va coûter plus cher que le dessalé de l'eau de mer. Et ce qu'il faut savoir aussi, c'est qu'il y a un transfert d'eau, il y transfert d'eau qui se fait actuellement dans le monde Le Danemark, l'Islande, beaucoup de pays, ils déploient ou ils construisent des citernes de stockage de l'eau qui amènent du nord, par exemple vers le Portugal, vers l'Espagne, en période de juillet, août, septembre, où il y a beaucoup de demandes touristiques. Il y a des... On parle de stockage du pétrole dans les... Comment dirais-je ? Des citernes ? Non, des citernes au niveau de la mer. Ah, offshore.
D'accord.
Maintenant, il y a le stockage d'eau potable offshore au niveau du Portugal. Et l'Espagne, c'est un parcours. Si on parcourt l'Espagne... El Jazeera jusqu'à Barcelone, toute cette région. Il est alimenté...
Si on continue vers le sud du Portugal, tout l'Algarve, c'est la même problématique aussi. Oui,
c'est le dessalement de l'eau de mer. C'est de l'eau utilisée et pour la consommation en eau potable et aussi pour l'irrigation.
Donc là où nous...
Ça va régler nos données. On a un Maroc qui avance comme ça, avec tous ses objectifs de développement économique.
La démographie, elle est stable.
Elle s'est tassée. Elle s'est tassée. Et le développement industriel ?
Non, il y a la démographie, il y a les dynamiques de population. C'est-à-dire cette sécheresse, elle a ramené vers les villes, et surtout les villes où il y a du travail, sans encadrement, sans préparation, des populations entières.
Ça, on l'a déjà vécu. ces déplacements, les exodes ?
Oui, mais sauf qu'aujourd'hui, avec la nature des villes, etc., ça pose un problème d'encadrement de ces populations quand elles arrivent à cause de la sécheresse et parce qu'il y a une pauvreté, il faut le dire, ou des pertes d'emploi. Il ne faut pas oublier que cette sécheresse a eu comme conséquence des pertes d'emploi en agriculture, dans le tourisme, dans pas mal de secteurs.
Ces utilisations de dessalement, est-ce qu'elles vont régler le problème ?
Alors, je crois que c'est l'une des meilleures solutions. Le dessalement, si on regarde un peu... La répartition au niveau du Maroc, on voit que sur l'Atlantique et la Méditerranée, on a des concentrations très importantes. On a à peu près 60% de population marocaine, il est sur les côtes.
Les côtes.
Donc, beaucoup de demandes. Et l'eau ? Le dessalement de l'eau de mer, il va arriver même dans les villes internes. Marrakech, par exemple, c'est une ville qui demande de l'eau parce que le bassin de Tensif n'arrive plus à... C'est à peu près 100 millions de mètres cubes annuels et 1,3 milliard de mètres cubes pour l'agriculture.
Et l'eau de la montagne,
il ne suffit pas. Donc, on doit amener de l'eau et le barrage de Messira, il est à sec. Donc, la solution, c'est le dessalement de l'eau de mer. La partie, la région rurale, ça c'est très important d'en parler de ça. Parce qu'il y avait un programme 1995, le Pagère. C'est un programme qui gérait l'alimentation d'eau dans le rural.
Il y avait le PERC pour l'électricité, il y avait le Pagère pour l'eau.
Et presque, on avait assuré à peu près 95% des agglomérations qui sont dans les régions rurales. Mais actuellement. Ce qu'on remarque, c'est qu'avec ces baisses des précipitations, on doit retourner sur les anciennes techniques utilisées dans le temps.
C'est quoi ?
Alors,
par exemple,
le musée Mohamed VI de la civilisation de l'eau au Chant. Il expose des techniques anciennes. Par exemple, on parle...
Je vous dis d'y aller, parce que vraiment, il y a des choses incroyables à découvrir.
Alors, lorsqu'on parle des eaux pluviales, et rassemblées, nous, au musée, les eaux qui tombent sur le toit du musée, On les canalise vers un bassin pour irriguer notre espace vert.
C'est la question piège que je lui ai posée.
Alors,
il y a des choses qu'ils ne font quand même pas.
Lorsqu'on parle par exemple des eaux pluviales, il faut savoir que dans le Maroc, dans le temps, des régions où il n'y a pas de nappes souterraines, il n'y a pas d'eau à la surface du sol pendant les mois de mai, juin, juillet, août, septembre. Qu'est-ce qu'on faisait ? On fait ce qu'on appelle tafna.
Ou les motvillettes. Ça veut dire, les motvillettes, c'est quoi ? Ce sont des petites citernes qu'on remplit avec l'eau pluviale pendant le mois de janvier, février, mars. Et cette eau est stockée dans chaque maison. Ou par exemple, des motvillettes collectives. On doit travailler sur ça. Parce que les nappes, les nappes souterraines, on a une baisse de 3 à 4 mètres annuels. La baisse de la nappe. Ça veut dire qu'il ne puisse pas. Oui, pas. pas dans des régions, c'est plus.
Et ces dernières pluies-là ne font pas remonter les nasses ? Avec le temps. Avec le temps. Ce n'est pas automatique.
Ce n'est pas automatique, sauf dans les régions où il y a le sable. C'est automatique. Mais dans des formations...
Voilà, c'est là que c'est important. Il ne faut pas se débrouiller, ça monte. Il y a les fractures, il y a... Oui, bien sûr. C'est calcaire, pas calcaire, ce truc. Donc,
on doit retourner dans certaines agglomérations d'utiliser des techniques anciennes. Par exemple, l'Ertara. La région de Marrakech est connue par les Khtars. Dans le sud maintenant, Zagora, Rachidia, Figuig, c'est des techniques qui sont utilisées jusqu'à maintenant. C'est une bonne gestion de l'eau, le partage de l'eau dans l'irrigation. Lorsqu'on draine l'eau de la nappe, on essaie de le partager entre les rébras.
Quelles sont les techniques ancestrales qui peuvent faire l'objet d'innovations ? Que ce soit plus industrialisé, systématisé.
Oui, les mébranes.
Par exemple, à Figuic, ce qui est passionnant, il y a plusieurs exemples qu'on peut citer. Par exemple, Figuic, il y a un manque d'eau. Eh bien, on alimente ce système ancien par l'eau du barrage. Pour le faire vivre, on continue. À Fès, il y a un projet qui est extraordinaire. Quand le protectorat a mis les pieds dans cette ville, il a tout bétonné. Et donc il a mis fin à ce projet. Et lui, ça a aidé à financer un programme pour faire ressortir cette gestion ancienne de l'eau. Parce que cette gestion ancienne ne concerne pas que le rural, elle concerne aussi les villes. Et donc vous avez, maintenant on le voit, il est ressorti de sous terre, un endroit où on reçoit toute l'eau et cette eau est partagée selon les priorités établies. C'est-à-dire qu'on n'a rien inventé et ça allait dans les maisons. Moi je suis née à Fès, je me rappelle, on se réveillait, on s'endormait avec le bruit et le chant de l'eau. Et donc aujourd'hui... Ce système-là, il peut concourir, et c'est pour ça que les fontaines de Fès étaient asséchées. Donc ce système-là, par exemple, il peut concourir à servir certains quartiers en alimentant par une eau qui viendrait de ce qu'on est en train de dire. Vous voyez, il y a des choses à faire. Vous savez, quand j'ai commencé à travailler sur l'eau et que je parlais de ces questions de l'eau et de la manière de la gérer. Avant, les gens disaient que ce n'était pas important, ils ne comprenaient pas cet aspect qui n'est pas que culturel. Ce sont des technologies qu'on aurait pu ou qu'on peut toujours, dans certains endroits, allier à ce qui se fait sur le plan moderne, ou les mettre dans le pipe et les faire profiter de l'offre de l'eau qui va venir, et les réutiliser.
par exemple il faut pas sous-estimer il faut pas sous-estimer ces
techniques qui n'ont pas perdu de leur importance mais évidemment il faut le regarder avec un autre oeil et voir comment. Par exemple, cet exemple de Fini, figurez qu'il est formidable. C'est formidable. Donc je pense que là aussi, il y a une niche. Et quand vous avez parlé des pluies à stocker, rien n'empêche. Mais vous savez, rien n'empêche de le faire dans des grandes villes. Par exemple, on a aujourd'hui cette mode des résidences, des grandes résidences. Mais vous allez regarder de près, il n'y a nulle part... Oh ! Aucune idée, aucun système pour recueillir les autres. Non,
oublions le recyclage.
Ce qui est important, en plus de ce qu'a dit notre ami, c'est que le Maroc, mais sur le dessalement, mais ce qui est important aujourd'hui, c'est que nous sommes dans une diversification de solutions. Et ça, c'est très important. Il y a le dessalement, réutilisation des eaux usées. Il faut qu'on trouve les moyens de stocker. Il faut qu'on revienne à ces méthodes anciennes. Vous voyez,
il y a une panoplie de tout le pays,
de tous les territoires.
Et on rajoute la prévision aussi, parce qu'aujourd'hui, avec l'intelligence artificielle, on peut moderniser tout ça. Une dernière question, vraiment la toute dernière, parce que ça se met... Aucune fois, ce que pose la question du dessalement, est-ce qu'aujourd'hui, ça a évolué ? Alors déjà, le coût a évolué, parce qu'on a coûté plus cher, moins cher. le fait que nous Grâce à la vision de sa majesté, ça va être alimenté par de l'énergie.
C'est bizarre,
c'est déjà fait. Ça pose la question de la saumure. Est-ce qu'aujourd'hui on a trouvé une solution pour ne pas que ça soit rejeté systématiquement dans le littoral ? Parce que ça, c'est une vraie crainte.
Effectivement, lorsqu'on traite par exemple 100 m3 d'eau, il y a 50% qui est à peu près à 1 g, donc c'est une eau potable,
1 g de sel,
et 50% il double de concentration. Donc la solution pour ça, c'est soit faire des injections ou des rejets. de ces eaux qui sont vraiment un peu salées, il faut les mettre, il faut les faire... Les répartir, en fait.
Les répartir et les éloigner.
Il faut dépasser ce qu'on appelle le talus continental.
C'est le même principe que quand je mets trop de sucre dans un verre de thé, je rajoute du thé et puis il faut que...
D'où l'idée,
d'où la nécessité d'intégrer le littoral.
D'où la nécessité d'intégrer le littoral. Donc ça, voilà, aussi d'un point de vue légal, législatif et juridique. Merci beaucoup. On aurait pu continuer à en parler pendant des heures de l'eau. C'est extrêmement intéressant. J'espère que vous avez pu à la fois vous affoler un peu, mais en même temps vous rendre compte qu'il y a énormément de choses qui sont faites et qu'au Maroc, justement, on a une expertise qui est quand même assez...
L'eau est essentialisée aujourd'hui.
En la matière. Merci d'avoir été avec nous. Vous pouvez retrouver l'audio seulement en podcast si vous n'aimez que les paroles, sur toutes les bonnes plateformes. Et nous, on se retrouve très vite sur AS24 pour un autre Parle d'expert. Ça sera la semaine prochaine. Bye bye.
Oui.
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