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Paroles de Femme

Francesca – De la région des Pouilles à cheffe du Ritz-Carlton à Genève

Francesca – De la région des Pouilles à cheffe du Ritz-Carlton à Genève

45min |24/09/2024
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Francesca – De la région des Pouilles à cheffe du Ritz-Carlton à Genève

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45min |24/09/2024
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Description

Dans cet épisode profondément émouvant, nous découvrons l’histoire de Francesca, une jeune femme qui a parcouru un chemin impressionnant depuis sa terre natale des Pouilles en Italie jusqu'à devenir cheffe du prestigieux restaurant du Carlton à Genève.


Francesca partage avec nous comment la cuisine est devenue pour elle un moyen de se libérer de l’emprise patriarcale et comment elle a utilisé sa passion pour créer un espace où elle peut s’exprimer librement. Elle évoque avec une grande intensité les sacrifices qu’elle a dû faire et continue de faire pour poursuivre ses rêves, et comment ces sacrifices ont façonné sa vision de la liberté.


Au-delà de son parcours personnel, Francesca parle de son désir profond d’être un soutien pour d’autres femmes, en les aidant à s’émanciper et à réaliser leurs propres rêves. Elle nous offre une réflexion sur le rôle des femmes dans la société et sur comment l’émancipation personnelle peut être un puissant levier pour le changement collectif.


Au programme :

·        Parcours inspirant : de ses débuts en Italie à cheffe du Carlton à Genève

·        La cuisine comme libération : comment elle a défié les normes patriarcales

·        Les sacrifices personnels et professionnels nécessaires pour atteindre ses objectifs

·        Son engagement à aider les autres femmes à s’émanciper et à réaliser leur potentiel

Cet épisode est un voyage émotionnel à travers la résilience, la passion et l’engagement de Francesca, une femme déterminée à transformer sa vie et à inspirer les autres.

Belle écoute ! ✨


Merci Mickeal, Erik, Christine, Sandra, Séverine, l'agenda'k, Marie Ange, Khony, carole, Frédérique, Jean Pierre, Marc, Mathieu, Pierre, Zaïneb pour leur soutien sur ma cagnotte Ulule

 

Si vous aimez ces thèmes, Paroles de Femme est fait pour vous :

Podcast Féminin - Parcours Inspirant - Cuisine Et Libération - Cheffe De Cuisine - Émancipation Féminine - Patriarcat - Sacrifices - Inspiration Féminine - Liberté Personnelle - Empowerment - Femmes En Cuisine - Histoire De Vie - Podcast Émouvant



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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je suis Stéphanie Barranco, bienvenue dans Paroles de Femmes, le podcast qui parle de femmes aux histoires extraordinaires. Dans ce podcast, je donne la parole à des femmes au destin peu banal pour qu'elles nous parlent d'elles, de leur parcours, de leurs espoirs, de leurs doutes, de leur vision de la femme d'aujourd'hui sur l'avenir. Puissent ces femmes vous inspirer, nous inspirer ? et inspirer nos générations futures. Elles se livrent aujourd'hui sans tabou, avec le cœur. Je vous laisse avec elles. Voici leurs histoires. Place à Parole de Femme, saison 2. Alors aujourd'hui, dans cet épisode de Parole de Femme, je suis au Ritz, à Ritz de Genève, et en face de moi, je découvre... une chef, toute noire vêtue, que je rencontre pour la première fois, avec un joli accent chantant. Francesca, bonjour.

  • Speaker #1

    Bonjour, bienvenue à vous.

  • Speaker #0

    Je vais te dire à la découverte de ta vie et de tes émotions. Si tu étais une couleur, un plat et un sentiment, lesquels serais-tu ?

  • Speaker #1

    Une couleur, le vert. L'espoir, on dit ça ? L'espérance. Un plat. Un plat, je ne sais pas, il y a plein de choses.

  • Speaker #0

    Un plat plutôt italien ou finalement un plat différent comme ta cuillère ?

  • Speaker #1

    Non, je pense à plusieurs choses italiennes. J'adore les oursons, donc des oursons des mères. Il y a toute une histoire derrière aussi. Donc un plat avec les oursons, par exemple, ou simplement des oursons mangés cru comme ça.

  • Speaker #0

    Ça marche.

  • Speaker #1

    Et un sentiment, ce serait quoi un sentiment ? Qu'est-ce que tu pourrais appeler l'idée ? Une, c'est trop, c'est pas beaucoup. C'est pas beaucoup pour parler d'une seulement. C'est quoi ? C'est la liberté, la forte envie de liberté.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Alors Francesca, donc tu es italienne. Oui. Depuis, je suis de l'Italie, dans un petit village qui s'appelle Margherita di Savoia.

  • Speaker #2

    Merci.

  • Speaker #1

    Oui, parce que c'était le nom de la reine. Donc il y a quelque chose en commun avec cette région-là, parce que c'est la Savoia, non ? Donc c'était la reine italienne. Avant, mon village s'appelait Saline, parce qu'il y a les Salines, la plus grande d'Europe. Et un jour il est passé la reine donc ils ont décidé en honneur de la reine de changer le nom.

  • Speaker #0

    C'est un village qui est réputé, les pouilles pour la gastronomie. Bon l'Italie déjà mais la gastronomie des pouilles est très particulière.

  • Speaker #1

    Si c'est une gastronomie très simple basée beaucoup sur les produits frais. Oui, parce qu'on a un grand soleil, beaucoup de campagne, là on a la mer, donc on a vraiment beaucoup de produits.

  • Speaker #0

    Et pour autant, je trouve ici à Genève,

  • Speaker #1

    ça fait combien de temps que tu es ici ? Ça fait 7 ans, le 1er août ça fait 8 ans. Genève c'est par hasard, c'est arrivé la Suisse parce que pendant mon dernier travail à Rome, à Le Mans, il arrive Monsieur Schindler, vous savez le producteur d'ascenseurs et d'escaliers mobiles. Il était en vacances et il vient manger dans le restaurant où je travaillais. Il aime bien ce que j'avais cuisiné. Il demande de parler avec le chef. Je sors, je discute avec lui. Et il me propose, il me dit qu'il cherchait un chef pour lui, pour la maison, comme chef privé. Et à ce moment-là, j'avais déjà démissionné à l'album. Mais je ne savais pas où je devais tomber, c'était quoi la prochaine aventure. Quand ils me proposent, je dis ok, mais ils me proposent donc de faire un essai, de visiter, de voir, parce que même pour moi c'est une expérience, le chef privé je n'avais jamais fait, donc c'est une expérience nouvelle. J'accepte, je monte et je découvre comme ça la Suisse. Parce que lui il était en Suisse, je dis c'est à Lucerne parce qu'il a les bureaux aussi à Lucerne, ce CO c'est là-bas. Et je découvre pour la première fois ce pays qui est magique, un peu, moi je l'aime bien, entre les montagnes et les lacs tellement propres que ça me rappelle la mer.

  • Speaker #0

    C'est une jolie histoire.

  • Speaker #1

    Comme ça, je suis arrivée en Suisse. Après, je suis passée à Genève. Mais autre histoire à travers connaissances. Parce qu'au final, j'ai décidé, après les tests, les essais que j'ai faits, que la cuisine, comme chef privé, ce n'était pas le moment pour moi. Je n'étais pas prête. Donc, je n'ai pas accepté le travail. Mais d'alors, c'est parti un tour de connaissances, contacts. Et comme ça, je suis arrivée à Genève. Je suis arrivée au Ritz-Carlton, le premier travail. Je n'ai jamais quitté. D'accord.

  • Speaker #0

    Et donc, là...

  • Speaker #1

    Tu travailles au Fisk Bar. Oui, c'est un des deux restaurants de l'hôtel.

  • Speaker #0

    La cuisine est-elle spécifique ?

  • Speaker #1

    Si, c'est spécial parce que la compagnie, à l'époque de la rénovation, a décidé de faire une chose qui manquait un peu à Genève. Donc, il a suivi un peu la dernière tendance de la cuisine gastronomique et ils ont décidé de faire un restaurant qui est déjà dans le design. plus aussi même dans la cuisine, c'était l'inspiration nordique. Moi, j'ai accepté un défi. Ils me sont proposés, ça fait trois ans et demi, ils me sont proposés de devenir chef. Avant, j'étais le sous-chef de l'hôtel, donc de l'autre restaurant, les living rooms, et de l'autre, la cuisine centrale, qui est produite aussi pour tous les banquets, les petits-déj, tout. Et j'ai accepté ce défi. Au début... J'avais peur parce que j'ai dit ok mais j'ai jamais vraiment... Moi je viens du sud de l'Italie, de l'autre côté opposé. Mais au final je me suis dit écoute, mes prédécesseurs, les autres chefs qui étaient avant au Fiskebar, aucun n'était nordique. J'ai dit pourquoi oui et moi non, pourquoi pas. Donc j'ai accepté ce défi, je me suis mis à étudier la cuisine nordique. J'ai fait des voyages où j'ai testé toute la cuisine. ou tout, non, mais quand même c'est pas mal. J'ai fait le tour de la Danemark, la Suède et la Norvège. J'ai fait des restaurants gastronomie, mais surtout j'ai trouvé la manière de faire des expériences dans des maisons avec les personnes locaux qui me préparaient des assiettes locaux typiques traditionnelles. Parce que j'ai compris que même dans les restaurants nordiques, il y a quand même une fusion. Ils font des choses, des produits qui sont bien sûr nordiques, mais quand même avec des touches, la base de la cuisine française, avec des touches aussi asiatiques. Donc je voulais essayer aussi la cuisine vraiment familiale, les produits typiques qu'ils mangent pendant les fêtes. dans leur moment spécial, traditionnellement, journalièrement, qu'est-ce qu'ils mangent. Donc ça c'est le résultat au final. Et au final au Fiskebar maintenant je fais une fusion entre le nord, le sud, la Méditerranée et l'Asie quand même. Il y a des touches asiatiques. Au final c'est une fusion, comme on dit en français. Une fusion. Et on parcourt un voyage en liberté. Donc la chose finale que j'ai bien adoré, c'est que je me sens quand même libre un peu d'expérimenter. Comme on disait tout à l'heure, cette file rouge de la liberté, c'est important.

  • Speaker #0

    Sur cette liberté qui t'anime très fort, juste avant, j'aimerais que tu resitues. Comment ça t'est venu l'envie de faire de la cuisine et d'être chef ?

  • Speaker #1

    Alors, au début, j'avais aucune idée, j'avais jamais pensé de faire, quand j'étais petite, de faire la cuisine. Quand j'allais à l'école, j'étais un enfant qui, grosso modo, allait bien dans tous les domaines, dans toutes les matières. Donc c'était un peu compliqué de comprendre ce que vraiment je voulais faire. Mais après... Quand je me rapprochais de l'art, donc quand j'avais mes sessions d'art à l'école, j'adorais tout, justement cette manière de l'expression, la liberté, la créativité. Donc j'ai décidé au début que j'aurais bien aimé faire une école d'art, mais ma famille, surtout mon père, ma famille était contraire. Parce que je viens d'une famille très simple, des bases humbles, mais... Mes grands-parents étaient des paysans. Mon père disait que les artistes mortent des femmes. Il faut apprendre un métier plus concret. Je ne voulais pas que tout fasse ça. J'étais passée à penser à faire de l'économie. Donc, faire une école d'économie. Mais mon père m'a dit la même chose. Parce que quand même, on vient du sud de l'Italie. Et ça veut dire que c'est un... en zone de l'Italie qui souffre beaucoup parce que l'occupation est très faible. Et donc il m'a dit, il faut que tu apprennes un métier. Un métier parce que le métier c'est sûr que ça te donnerait la possibilité un jour de travailler. Vu que je viens de ce village qui est bord de mer, donc quand même il est plus ouvert au tourisme, il y a une école hôtelier. Donc il m'a dit tu ferais l'école hôtelier et tu ferais la cuisine. Non, c'est là que ça commence un peu tout. Aussi, c'est pas là, mais quand même là il y a une réflexion. Et donc, après, grâce à Dieu j'ai un caractère qui, dans le bien ou dans le mal, des fois je dis, je suis trop curieuse. Et je m'appassionne à tout. Donc au final, j'ai commencé à faire l'école hôtelier, j'ai commencé à faire la cuisine, et j'ai eu la chance d'avoir un professeur qui avait beaucoup voyagé, qui avait fait beaucoup d'expériences dans sa vie. Et donc à travers ses yeux, ses racontes des expériences de travail, des voyages, j'ai commencé à voyager grâce à lui. Et c'est grâce à lui que j'ai fait mon expérience aussi au dehors de ma région, de mon village. Parce qu'il a convaincu mes parents à me faire partir. Et à 16 ans, j'ai fait ma première saison en Sardaigne. Et c'est lui qui a convaincu mes parents d'être tranquilles, de laisser partir, de laisser aller.

  • Speaker #0

    De l'Italie, très famille, très soudée, mais encore plus. du sud de l'Italie et c'est surprenant de prime abord que ton papa justement t'ait laissé finalement voyager comme ça. On n'a pas cette image là, tu vois, il y a quelque chose là dedans, c'est un parcours un peu particulier. Toutes les jeunes femmes ne partent pas du village.

  • Speaker #1

    Si, si, c'est un peu comme ça donc c'est pour ça, c'est ça, c'est vrai, c'est le sud de l'Italie, c'est ça donc. Au final, j'ai trouvé mon chemin pour avoir ma liberté. J'ai trouvé...

  • Speaker #0

    Tu ne voulais pas être... Tu ne te voyais pas vivre sur le même schéma que ces filles. Voilà, enfermée dans le village, il fallait bouger. Oui. Oui. Et tu t'es donné les moyens de le faire. Allez. Tu es une jeune femme, quand tu commences la cuisine,

  • Speaker #1

    pleine d'énergie,

  • Speaker #0

    c'est un monde encore masculin. Disons, quand tu la commences, toi, la cuisine, est-ce que c'est encore un monde très masculin ? Ou est-ce que déjà tu trouves qu'il y a beaucoup de femmes autour de toi ?

  • Speaker #1

    Alors, non, non, c'était très masculin. Je me rappelle, même à l'école, on était deux femmes dans une classe de tronc d'eau. Donc, c'était... Non, déjà dans l'école c'était très masculin et même le monde du travail c'était masculin. Je me rappelle mes premières expériences, surtout à Rome ça m'est arrivé, quand à 18 ans j'ai commencé à chercher un boulot, un travail plus fixe, parce que les premières deux expériences, je les ai vues toutes en saisonnier pendant l'été. J'ai commencé à 13 ans, même avant cette expérience à De la Sardaigne, j'ai commencé à travailler dans un restaurant dans mon village. À 13 ans, j'ai commencé à travailler parce que je voulais... Même là, mon père n'était pas trop d'accord, mais je me suis battue. J'ai utilisé avec lui la tactique du travail, le fait que lui voulait que j'étais indépendante. Donc j'ai essayé de... j'ai trouvé ce système, comme dire, d'avoir ma liberté. à travers le travail. Donc j'ai dit non mais il faut que je commence à travailler mais c'était l'excuse pour sortir et avoir ma liberté que j'avais pas. Et donc j'ai commencé à 13 ans dans un restaurant qu'il y avait au village. Donc j'ai fait 13, 14, 15, 3 saisons dans ce restaurant et après à 16 je suis partie à Sardaigne, à 17 j'ai fait une à Porto Cervo Marina, Nemi à Romagna. Et à 18, je suis arrivée en Rome. Je suis arrivée en Rome. Le jour où j'ai donné l'examen, le jour après, j'ai commencé à travailler. Le même jour, je suis partie avec le tronc. Et comme disait un ancien ami, aussi le patron du restaurant, mon maire disait que je suis arrivée avec deux valises en carton. L'idée un peu irée, il se moquait de moi, non ? Oui. Et que j'étais arrivée dans le sud de l'Italie pour... C'est un peu une histoire comme ça. Oui.

  • Speaker #0

    C'est un chemin de libération, c'est un chemin peut-être un peu de...

  • Speaker #1

    De... Oui.

  • Speaker #0

    De femme.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est un chemin de force.

  • Speaker #0

    C'est un chemin de force la cuisine pour une femme. C'est dur, c'est difficile.

  • Speaker #1

    Si c'est dur, c'est difficile. Et je me rappelle comme j'utilisais à Rome au début. j'ai pas trouvé tout de suite du travail parce qu'au début il y avait même des cuisines, des restaurants qui ne prenaient pas des femmes à travailler avec eux.

  • Speaker #0

    C'était il y a combien ?

  • Speaker #1

    Oui, oui bien sûr, j'ai 38. C'était il y a combien ? 20 ans. 20, ouais. Oui. Oui. Oui, mais même pas, des fois même pas au service. C'était vraiment l'ambiance, vous pensez que c'était très dur pour une femme. Après, pas tous les restaurants, bien sûr, sinon je n'aurais pas trouvé de travail. Mais il y avait des restaurants quand même qui étaient restés encore dans cette idée que le restaurant c'est un monde géré par des hommes. Après je suis arrivée à Le Mans où j'ai trouvé une famille, vraiment une famille de personnes très ouvertes et très humaines. Donc ils m'ont donné ma chance. Et après j'ai continué en travaillant dur, seulement avec la force de volonté, l'envie de travailler dur et de montrer que j'étais capable. Même si j'étais une femme, j'étais forte comme un homme, je pouvais arriver, je pouvais faire tout. indépendante, indépendantement. Oui, merci.

  • Speaker #0

    Donc tu as pas demandé, tu t'efforces ?

  • Speaker #1

    Moi je pense oui parce que des fois pour un homme c'est automatiquement la pensée qui peut arriver. Un homme doit démontrer qu'on peut arriver. C'est ça la différence. Je me rappelle aussi des anecdotes quand je travaillais à le Mont-Main. dans les deuxièmes parce que j'ai fait deux périodes différentes. J'ai fait une première, après je suis partie pour faire des expériences. Et après je suis retournée avec mon mari, les deux on était les chefs de ce restaurant. Mais beaucoup de fois c'était moi qui sortais à parler avec les clients parce que mon mari était plus réservé. Donc quand je sortais, je regardais cette différence. Quand c'est moi que je sortais en salle, les clients... Il m'a demandé deux ou trois fois mais vous êtes la chef ? C'était étrange, il voulait être sûr. Mon mari, c'est lui qui sortait à parler en salle, automatiquement, c'était le chef. C'était… Non, c'est ça.

  • Speaker #0

    Donc c'est surprenant d'être une femme chef. Ton mari, il a vécu comment ? Il t'a rencontré ? Quand tu étais déjà chef ?

  • Speaker #1

    Non, on s'est rencontré, lui il était mon chef de parti, on travaillait dans 3 étoiles, dans Heinsbeck à la Pergola, et on s'est rencontré là, donc lui c'était mon chef de parti.

  • Speaker #0

    Une femme peut avoir les mêmes capacités, peut-être même supérieures parfois, en termes de talent culinaire qu'un homme là, il n'y avait pas de soucis de ce côté là ?

  • Speaker #1

    Euh oui. Après, par rapport à ça, oui, bien sûr. Après, non, par rapport à ça, il n'y avait aucun doute.

  • Speaker #0

    Aucun doute, oui. C'est aussi accepter, tu vois, on s'imagine quand on n'est pas dans la cuisine, quand on est, voilà, l'image que l'on a, c'est un métier qui est très, très exigeant. Dans les horaires, dans les jours de travail, finalement tu travailles tout le temps. Alors à plus forte raison, parce que tu prends la responsabilité d'un très grand restaurant, d'un très grand hôtel comme là où tu es aujourd'hui, mais finalement même dans un plus petit restaurant, quand tu as ton restaurant, il faut travailler. Lorsque les gens sont au repos, toi tu travailles. Quand on a les deux qui sont comme ça chef... On se projette dans une vie de famille, est-ce que vous pourriez ne pas travailler au même endroit tous les deux ? Est-ce que ça c'est des choses auxquelles on pense quand on est une femme ?

  • Speaker #1

    Oui, on se pose plein de questions. Là, par exemple, par rapport à un enfant, déjà je me suis toujours, j'ai toujours, comme dire, éloigné dans moi l'idée d'avoir un enfant pour la peur de perdre ma liberté et ma force. Et la force, c'est le travail. Donc c'est tout lié. Et ça c'est triste de penser que c'est aussi personnel, parce que ça fait partie, je ne veux pas dire que c'est tous pareil, mais pour moi, par rapport à mon vécu, donc ma liberté c'était prioritaire, et ma force, donc mon travail, automatiquement. Donc jusqu'à quelques ans arrière, je n'ai jamais pensé d'avoir un enfant. Parce que je devais défendre tellement ce désir fort, je devais défendre cet aspect de ma vie que j'avais gagné en manière dure et en fatiguant. Je regardais l'enfant comme une menace à tout ça. Maintenant... ça passe un peu, je commence à être un peu plus âgée. Et il y a aussi l'horloge biologique, donc je commence à réfléchir aussi avec mon mari, les envies qu'il a. On se pose la question, j'ai fait même un parcours pour comprendre mieux, avec un parcours d'analyse aussi, pour comprendre tous ces aspects. Et finalement, il faut trouver la solution, et trouver, parce que bien sûr, Je répète, ma liberté c'est important, mais à un certain moment peut-être de ma vie, à ce chemin où j'ai fait un bel parcours, où j'ai démontré déjà, où j'ai fait mon travail, j'ai accompli quand même quelque chose, je suis arrivée dans ce domaine quand même à un certain niveau. Essayer de trouver le compromis et ne pas voir un enfant comme une menace. à tout ce que j'ai gagné avec toute cette douleur et force.

  • Speaker #0

    Oui, parce que toi,

  • Speaker #2

    je me disais,

  • Speaker #0

    je vais devenir maman, j'aurais peur. finalement de te retrouver encore dans une position d'infériorité. Comme si tu ne pouvais pas trouver ta place en tant que chef. Ça vient des vieux schémas de la cuisine. Et ça vient de tes vieux schémas à toi. La vie aujourd'hui, elle est faite. La société évolue, c'est aussi pour ça qu'on fait ces podcasts, pour porter aussi une parole d'espoir. Et de dire que les choses bougent et qu'il y a des moyens de garde. Explique-nous un peu plus ce qui te touche, sauf si tu ne veux pas y aller, mais si tu as envie de me faire confiance et d'y aller, pourquoi cette perte de libre ? Pourquoi ce serait une menace ? Pourquoi tu perdrais ta liberté d'être maman ? Parce qu'être maman, ce n'est pas perdre ton travail, surtout pas aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Mais la peur, c'est d'être pas performant. Parce que c'est un travail où la performance c'est tout. Donc tu as peur d'être pas autant performant, fort. L'enfant te demande beaucoup d'énergie, tu n'arrives pas à dormir bien la nuit. Et après donc tu arrives au travail et tu as de l'humain à gérer, donc il faut que toi tu arrives à séparer les deux choses. Donc la peur c'est pas de perdre mon travail, la peur c'est d'être pas à l'auteur.

  • Speaker #0

    Tu t'es mis une barre extrêmement en exigence, non ?

  • Speaker #1

    Oui. Oui. Parce que comme je te disais tout à l'heure, c'était un homme, c'est pas grave, mais c'est un femme. La première chose qu'il doit dire, tu vois, il n'arrive plus, il a un enfant, il n'arrive pas à suivre. Donc, il est nerveux parce qu'il n'a pas fait ça, tu sais, il n'a pas de nervosité. Il a son période, il a les règles. C'est vrai,

  • Speaker #0

    mais c'est vrai. C'est toujours là, que tu décris là, c'est tous les jours, c'est tous les jours, dans les entreprises, et effectivement dans n'importe quel milieu. J'encourage, si tu ne le connais pas, à lire le bal des folles ou à voir le film où c'est exactement ça. Les femmes qui s'énervaient, on les envoyait dans un asile parce qu'on disait qu'elles étaient folles alors qu'elles n'étaient pas folles. Mais les crises d'hystérie, les sauts d'humeur, parce que nous on est sujettes, parce qu'on a des hormones. d'humeur mise dans des asiles pour la folie et oui et c'était il n'y a pas si longtemps non plus donc oui je pense que effectivement ce qui ressort de quand je te vois c'est une force qui cache des failles qui sont énormes

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Enorme. C'est un milieu… Est-ce que tu t'attendais quand tu as choisi cette carrière, parce que tu l'as choisi à un moment, que ton père était mis à l'intérieur de cette filière au début, mais quand tu as pris ta liberté à 18 ans, peut-être à 20 ans ou 22 ans, tu aurais pu faire autre chose. Tu l'as aimé la cuisine. Tu l'aimes. Tu vibres pour ta cuisine. Est-ce que tu te serais pu faire autre chose maintenant ? Est-ce que tu te serais pu faire autre chose à l'entendre en disant, une fois que tu étais partie des couilles, tu avais moins d'emprise, tu aurais pu peut-être évoluer différemment ?

  • Speaker #1

    J'adore tout ce qui est l'humain. Je suis portée sur l'humain. Donc je pense que c'est quelque chose qui est lié à l'anthropologie. J'adore voyager, par exemple. Je ne sais pas, peut-être quelque chose par rapport à l'étude de l'époque. C'est pour ça que dans mon métier, à part aussi par rapport à l'art, parce que je me suis rendue compte, à un moment, comme tu dis, de mon chemin. J'avais pensé à changer. Quand j'avais justement l'âge de 22 ans, je me suis dit... Je me remets à étudier, je vais à l'université, je trouverai quelque chose. Après, je me suis dit, quand même, avant deux ans, j'avais déjà travaillé, j'avais déjà sept ans d'expérience. Est-ce que je jette tout ce que j'ai fait maintenant ? Est-ce que j'arrive à le valoriser, à donner une explication, un sens à tout ce qui m'est arrivé ? Et je l'ai trouvé parce qu'au final, je me suis dit, à travers la cuisine, on voyage. physiquement parce qu'on peut faire ce métier dans tout le monde, mais on voyage même en goûtant des préparations de l'autre côté du monde, en goûtant une autre typologie de cuisine. Je rencontre plein de personnes, c'est pour ça que, par exemple, une chose que j'adore faire, c'est sortir à parler avec mes clients, discuter avec eux, rencontrer des personnes, avoir des échanges avec les autres. Il y a de l'art aussi dans la cuisine, donc il y a une forme d'art, de créativité. Au final, je me suis dit, par hasard, sans le faire exprès, mon père m'a...

  • Speaker #0

    Même si au début, ça pouvait être douloureux parce que ce n'était pas un choix, mais je l'ai souffert comme une obligation. Mais je me suis dit, au final, je me suis retrouvée peut-être dans le juste milieu. Parce que là-dedans, j'ai retrouvé plein de choses qui m'appartiennent.

  • Speaker #1

    Regarde ce que tu as parcouru. C'est un beau parcours. Tout le monde n'est pas à la tête d'un restaurant de Genève. Oui, enfin. Il y a aussi tout ça, tu vois, tu pars de 13 ans, d'un petit village d'Épouille, aujourd'hui tu as 38 ans, et sur une place, Genève, qui est quand même pas rien. voilà donc c'est aussi ton chemin de vie qui est comme ça qui est admirable c'est de partir de vos contraintes de quelque chose d'un manque de liberté 100% et voilà moi j'ai dit beaucoup suivant en france tu

  • Speaker #0

    as su pardon de transformer pour en faire ta force c'est ça parcours qui est moi j'ai dit beaucoup cette phrase j'utilise beaucoup cette phrase que c'est d'obligation tout fait virtu en italien déjà maudit Les nécessités ont fait le virtu. La nécessité, c'est ça. C'est ce que j'ai fait dans ma vie. C'est le résultat. Oui. Si, si, si. Tu dis rien. Là on fait une séance de psychothérapie. Je suis fière de moi, bien sûr, oui.

  • Speaker #1

    Je crois aussi que tu es très impliquée dans... Dans la vie associative autour des femmes.

  • Speaker #0

    Oui, tu as vu ça ?

  • Speaker #1

    J'ai des petits doigts qui me l'ont dit quand on m'a parlé de toi. Raconte-nous un petit peu, c'est quoi le besoin de partager ton expérience, c'est le besoin de partager ta force que tu as pour aider d'autres femmes, ou pas pour aider peut-être, pour simplement échanger avec elles ?

  • Speaker #0

    Alors l'association, il est né... grâce à la rencontre que j'ai faite avec une personne magnifique qui s'appelle Afamia. C'est une fille libanaise. Dans le Moyen-Orient, il a vécu dans le sud de l'Italie, je dirais, 10 fois. Oui, la liberté dans tous les sens. Mais j'ai écouté des racontes, même des choses basiques et stupides, même des histoires par rapport à les accouchements à l'hôpital, des choses horribles. Donc, Caïm a proposé qu'il voulait faire naître et créer cette association où on aidait les femmes réfugiées politiques à s'intégrer. Et le mot... L'un des buts de notre association, c'est l'intégration dans la dignité. Donc on voulait aider les femmes, qui beaucoup de fois, les femmes du Moyen-Orient, elles n'ont jamais travaillé, mais qui connaissent plus le foyer que le foyer familial, à travers la cuisine, de créer un monde parallèle ou un espace propre où elles pouvaient participer, travailler justement dans l'association. Retrouver une rencontre aussi, une manière justement de s'intégrer, de parler avec les autres, personnes, femmes. Au final, l'association n'est pas qu'une association qui est des femmes, c'est beaucoup vers les femmes, mais après on a aussi autour de nous des hommes, et même il y a un projet pour les personnes âgées, parce que le but c'est un jour d'ouvrir un café. Un café à travers, qui utilise justement la force de cette personne-là, de proposer des sortes de stages, des apprentissages, une période où les personnes peuvent apprendre quelque chose, partager avec les autres, les intégrer. Et à travers, utilisant par exemple même les personnes âgées, locaux, qui sont beaucoup de fois tout seuls, et donc d'utiliser cette force, de la mélanger. J'ai trouvé que c'était intéressant parce que Bien sûr, après mon vécu et où je viens, je pense, et grâce à Dieu, de plus en plus, on commence à parler du patriarcat et de tous ces problèmes. Je ne sais pas, il faudrait des siècles pour les résoudre, mais ça continue, je pense, parce que... Je regarde toujours les news en Italie et tu vois tous les jours il y a des féminicides. On dit en italien, je ne sais pas. Oui, des féminicides. Donc c'est terrible encore cette culture où l'homme pense d'avoir le pouvoir supérieur, d'avoir le pouvoir sur la femme. Mais après, comme je dis toujours, c'est un gros travail qu'on doit faire même sur les femmes. Parce que cet homme, c'est le fils des femmes. Donc c'est vraiment la société en général qui a besoin de faire une progression. Ce n'est pas que les hommes, c'est tous. On doit habituer la tête, d'abandonner ce cliché.

  • Speaker #1

    C'est un travail sur les plus jeunes. C'est eux qu'il faut arriver à montrer un autre chemin.

  • Speaker #0

    Oui, oui.

  • Speaker #1

    Tout doucement. Je trouve que les pierres, elles se mettent trop lentement par rapport au nombre de femmes qui meurent. Mais en tout cas, je trouve qu'on sent dans la société quand même une envie de faire changer les choses à plus ou moins grande échelle.

  • Speaker #0

    C'est long, il faut du temps. Moi je pense qu'il faudrait beaucoup de générations encore avant qu'on ait vraiment ce rêve réalisé. Alors,

  • Speaker #2

    il y a 15 ans,

  • Speaker #1

    et je m'en souviens, et j'interviens aussi beaucoup dans les écoles, Et lorsque je leur demande, eux, ce n'est pas du tout les filles, ce n'est pas un sujet qui les rend sensibles. C'est comme si nous, on voyait des choses, mais elles ne le voyaient pas. C'est là où je trouve que c'est dangereux, c'est qu'il y a moins ce besoin de se révolter. Alors, est-ce que ça veut dire que les choses s'appellent et que justement il y a moins d'inégalités ou est-ce qu'elles ne se rendent pas compte et que c'est un peu la norme ? C'est la grande question du moment, j'essaye d'y répondre en interrogeant les gens autour de moi et c'est vrai que je n'arrive pas encore à me déterminer dessus. dessus. Mais ce qui est sûr, c'est qu'il faut faire bouger les choses. Qu'est-ce que tu dirais justement d'abord aux jeunes filles qui nous écoutent et puis moi j'aimerais aussi que tu parles aux mamans.

  • Speaker #0

    Ah, ça c'est...

  • Speaker #1

    Parce que tu vois, on parle de ton papa comme... Qu'est-ce que tu aurais envie de dire aux jeunes filles et aux mamans ?

  • Speaker #0

    Les mamans surtout, comme je disais, mais après c'est tous les parents. On parle des mamans, mais c'est tous les parents. Moi je pense que faire les parents, c'est pour ça qu'il y a aussi autre question. Je n'ai jamais pensé de faire... Avant, en enfant, c'est parce que je vois que c'est une énorme responsabilité. Et c'est une énorme responsabilité. Suivant, je parle de ça, c'est incroyable. Je pense, je fais une réflexion. Pourquoi pour faire n'importe quel travail, on fait un cours, on fait une formation, et pour faire la chose la plus difficile au monde, on ne fait pas ça ? On prépare les générations. Ça c'est... C'est incroyable parce qu'au final on crée la société du demain. Donc pour moi c'est fondamental qu'on soit déjà conscient de ce qu'on va faire. Et ça c'est aussi, malheureusement, c'est pas pour tout. Mais c'est une responsabilité énorme de faire un enfant. Et donc je pense qu'il faut... D'abord, nous résoudre, après faire un enfant et transmettre, une fois que nous avons compris notre... essence, tu vois, pour faire le passage sur les enfants. Et les enfants c'est important justement, après comme tu disais, il y a des enfants de tous les sexes, donc il faut les faire grandir, parce que comme on parle à chaque fois du machisme, mais je disais, derrière les machos d'aujourd'hui, il y a les mamans. Et les mamans c'est les premières, ils ont toujours dans leur tête, dans notre société, ils ont des clichés de patriarcat. C'est normal que ça soit transmis aussi. Donc ça c'est la première chose, c'est très important l'éducation. Et après les filles, oui ça c'est sûr, il faut croire en soi, il faut combattre pour l'idéal, il ne faut pas plier la tête, il ne faut pas... Je ne sais pas, parce que moi j'ai cet esprit de combattant. Oui, mais il ne faut pas lâcher, il ne faut pas lâcher. Peut-être, il y a des choses aussi qui arrivent avec l'âge et la maturité. Trouver le bon chemin pour combattre, parce que des fois, on fait beaucoup de bruit et ça ne sert à rien. Au contraire, ça peut porter à avoir l'effet contraire. Donc peut-être qu'il faut qu'on apprenne aussi les bonnes manières pour combattre et arriver à aborder les sujets, même dans notre milieu, à l'école, au travail, avec les collègues. Mais il ne faut pas lâcher, parce que c'est important. D'abord sur soi c'est bien sûr et après il y a aussi dans la vie on fait plein de rencontres de personnes magnifiques et ensemble c'est dans la force.

  • Speaker #1

    La dernière question, celle que je pose à toutes les personnes qui sont là avec moi, pour toi en 2024, c'est quoi être humain ?

  • Speaker #0

    C'est compliqué, je ne sais pas. Oui, c'est sûr, c'est multitâche et ça il faut savoir faire tout parce que ça c'est l'autre peigne, comment on dit en français ? Non, c'est ce qu'on doit payer pour avoir la liberté. Le prix qu'on doit payer, oui, qu'on paye pour avoir la liberté, c'est qu'il faut être multitâche. Donc il faut être maman, femme, chef. Quand même travailler, il faut savoir faire tout et ça prend beaucoup d'énergie, beaucoup de force. Il faut être solide, il faut être tout, il faut être fort, il faut avoir l'espoir toujours que les choses un jour seraient mieux. C'est aussi la joie parce que je pense que le fait qu'on est multitâche quand même ok, on est quand même plus compétent, on est plus fort. Moi je trouve qu'on est plus fort. Je ne veux pas être de l'autre côté et dire qu'on est meilleur, mais on est plus fort.

  • Speaker #1

    Parce qu'il faut d'autres choses, donc forcément on a besoin de développer de l'endurance.

  • Speaker #0

    A l'année 2024, les femmes sont... Oui, c'est pour ça que je pense que les hommes se sont un peu perdues.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Les hommes se sont perdues parce que je pense qu'ils n'ont pas pris à... Ils n'étaient pas prêts, ils n'ont pas encore... Ils doivent comprendre comment être à côté d'une femme qui a aussi autant de force, d'énergie maintenant, non ? C'est ça.

  • Speaker #2

    Et quand on va passer leur schéma,

  • Speaker #1

    c'est pour ça que là on est dans une période où on doit...

  • Speaker #0

    C'est pour ça que ce n'est pas facile. Comme je dis, c'est un travail de société, ce n'est pas que des femmes. Mais des sociétés, il faudrait qu'il y ait plus de soutien aussi, comme je disais, par rapport à faire les enfants. Il faut qu'il y ait quelqu'un qui nous aide à comprendre justement et redonner un équilibre. Parce qu'au final, la société, on est nous. Notre enfant, il serait la société du demain. Donc il faut qu'il y ait de plus en plus de dialogues, de la formation, de l'aide. Ça c'est un autre conseil que je donne à tout le monde. Faites aussi beaucoup de parcours de psychologie, c'est très important. Tout le monde en a besoin. Vous ne pensez pas qu'on n'a pas besoin, tout le monde a besoin, beaucoup quand même en tout cas, parce qu'apprendre et comprendre mieux soi-même, ça aide à être des personnes meilleures et à être des conséquences à une société meilleure. Ouais, derrière, avec plaisir.

  • Speaker #1

    Un grand moment d'émotion, c'était pour moi un vrai plaisir de te rencontrer et d'avoir ce moment avec toi.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Je ne serai plus qu'à venir goûter ta cuisine.

  • Speaker #0

    Bien sûr, je t'attends au Fiskebar. Merci beaucoup. Au revoir. Au revoir.

Description

Dans cet épisode profondément émouvant, nous découvrons l’histoire de Francesca, une jeune femme qui a parcouru un chemin impressionnant depuis sa terre natale des Pouilles en Italie jusqu'à devenir cheffe du prestigieux restaurant du Carlton à Genève.


Francesca partage avec nous comment la cuisine est devenue pour elle un moyen de se libérer de l’emprise patriarcale et comment elle a utilisé sa passion pour créer un espace où elle peut s’exprimer librement. Elle évoque avec une grande intensité les sacrifices qu’elle a dû faire et continue de faire pour poursuivre ses rêves, et comment ces sacrifices ont façonné sa vision de la liberté.


Au-delà de son parcours personnel, Francesca parle de son désir profond d’être un soutien pour d’autres femmes, en les aidant à s’émanciper et à réaliser leurs propres rêves. Elle nous offre une réflexion sur le rôle des femmes dans la société et sur comment l’émancipation personnelle peut être un puissant levier pour le changement collectif.


Au programme :

·        Parcours inspirant : de ses débuts en Italie à cheffe du Carlton à Genève

·        La cuisine comme libération : comment elle a défié les normes patriarcales

·        Les sacrifices personnels et professionnels nécessaires pour atteindre ses objectifs

·        Son engagement à aider les autres femmes à s’émanciper et à réaliser leur potentiel

Cet épisode est un voyage émotionnel à travers la résilience, la passion et l’engagement de Francesca, une femme déterminée à transformer sa vie et à inspirer les autres.

Belle écoute ! ✨


Merci Mickeal, Erik, Christine, Sandra, Séverine, l'agenda'k, Marie Ange, Khony, carole, Frédérique, Jean Pierre, Marc, Mathieu, Pierre, Zaïneb pour leur soutien sur ma cagnotte Ulule

 

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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je suis Stéphanie Barranco, bienvenue dans Paroles de Femmes, le podcast qui parle de femmes aux histoires extraordinaires. Dans ce podcast, je donne la parole à des femmes au destin peu banal pour qu'elles nous parlent d'elles, de leur parcours, de leurs espoirs, de leurs doutes, de leur vision de la femme d'aujourd'hui sur l'avenir. Puissent ces femmes vous inspirer, nous inspirer ? et inspirer nos générations futures. Elles se livrent aujourd'hui sans tabou, avec le cœur. Je vous laisse avec elles. Voici leurs histoires. Place à Parole de Femme, saison 2. Alors aujourd'hui, dans cet épisode de Parole de Femme, je suis au Ritz, à Ritz de Genève, et en face de moi, je découvre... une chef, toute noire vêtue, que je rencontre pour la première fois, avec un joli accent chantant. Francesca, bonjour.

  • Speaker #1

    Bonjour, bienvenue à vous.

  • Speaker #0

    Je vais te dire à la découverte de ta vie et de tes émotions. Si tu étais une couleur, un plat et un sentiment, lesquels serais-tu ?

  • Speaker #1

    Une couleur, le vert. L'espoir, on dit ça ? L'espérance. Un plat. Un plat, je ne sais pas, il y a plein de choses.

  • Speaker #0

    Un plat plutôt italien ou finalement un plat différent comme ta cuillère ?

  • Speaker #1

    Non, je pense à plusieurs choses italiennes. J'adore les oursons, donc des oursons des mères. Il y a toute une histoire derrière aussi. Donc un plat avec les oursons, par exemple, ou simplement des oursons mangés cru comme ça.

  • Speaker #0

    Ça marche.

  • Speaker #1

    Et un sentiment, ce serait quoi un sentiment ? Qu'est-ce que tu pourrais appeler l'idée ? Une, c'est trop, c'est pas beaucoup. C'est pas beaucoup pour parler d'une seulement. C'est quoi ? C'est la liberté, la forte envie de liberté.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Alors Francesca, donc tu es italienne. Oui. Depuis, je suis de l'Italie, dans un petit village qui s'appelle Margherita di Savoia.

  • Speaker #2

    Merci.

  • Speaker #1

    Oui, parce que c'était le nom de la reine. Donc il y a quelque chose en commun avec cette région-là, parce que c'est la Savoia, non ? Donc c'était la reine italienne. Avant, mon village s'appelait Saline, parce qu'il y a les Salines, la plus grande d'Europe. Et un jour il est passé la reine donc ils ont décidé en honneur de la reine de changer le nom.

  • Speaker #0

    C'est un village qui est réputé, les pouilles pour la gastronomie. Bon l'Italie déjà mais la gastronomie des pouilles est très particulière.

  • Speaker #1

    Si c'est une gastronomie très simple basée beaucoup sur les produits frais. Oui, parce qu'on a un grand soleil, beaucoup de campagne, là on a la mer, donc on a vraiment beaucoup de produits.

  • Speaker #0

    Et pour autant, je trouve ici à Genève,

  • Speaker #1

    ça fait combien de temps que tu es ici ? Ça fait 7 ans, le 1er août ça fait 8 ans. Genève c'est par hasard, c'est arrivé la Suisse parce que pendant mon dernier travail à Rome, à Le Mans, il arrive Monsieur Schindler, vous savez le producteur d'ascenseurs et d'escaliers mobiles. Il était en vacances et il vient manger dans le restaurant où je travaillais. Il aime bien ce que j'avais cuisiné. Il demande de parler avec le chef. Je sors, je discute avec lui. Et il me propose, il me dit qu'il cherchait un chef pour lui, pour la maison, comme chef privé. Et à ce moment-là, j'avais déjà démissionné à l'album. Mais je ne savais pas où je devais tomber, c'était quoi la prochaine aventure. Quand ils me proposent, je dis ok, mais ils me proposent donc de faire un essai, de visiter, de voir, parce que même pour moi c'est une expérience, le chef privé je n'avais jamais fait, donc c'est une expérience nouvelle. J'accepte, je monte et je découvre comme ça la Suisse. Parce que lui il était en Suisse, je dis c'est à Lucerne parce qu'il a les bureaux aussi à Lucerne, ce CO c'est là-bas. Et je découvre pour la première fois ce pays qui est magique, un peu, moi je l'aime bien, entre les montagnes et les lacs tellement propres que ça me rappelle la mer.

  • Speaker #0

    C'est une jolie histoire.

  • Speaker #1

    Comme ça, je suis arrivée en Suisse. Après, je suis passée à Genève. Mais autre histoire à travers connaissances. Parce qu'au final, j'ai décidé, après les tests, les essais que j'ai faits, que la cuisine, comme chef privé, ce n'était pas le moment pour moi. Je n'étais pas prête. Donc, je n'ai pas accepté le travail. Mais d'alors, c'est parti un tour de connaissances, contacts. Et comme ça, je suis arrivée à Genève. Je suis arrivée au Ritz-Carlton, le premier travail. Je n'ai jamais quitté. D'accord.

  • Speaker #0

    Et donc, là...

  • Speaker #1

    Tu travailles au Fisk Bar. Oui, c'est un des deux restaurants de l'hôtel.

  • Speaker #0

    La cuisine est-elle spécifique ?

  • Speaker #1

    Si, c'est spécial parce que la compagnie, à l'époque de la rénovation, a décidé de faire une chose qui manquait un peu à Genève. Donc, il a suivi un peu la dernière tendance de la cuisine gastronomique et ils ont décidé de faire un restaurant qui est déjà dans le design. plus aussi même dans la cuisine, c'était l'inspiration nordique. Moi, j'ai accepté un défi. Ils me sont proposés, ça fait trois ans et demi, ils me sont proposés de devenir chef. Avant, j'étais le sous-chef de l'hôtel, donc de l'autre restaurant, les living rooms, et de l'autre, la cuisine centrale, qui est produite aussi pour tous les banquets, les petits-déj, tout. Et j'ai accepté ce défi. Au début... J'avais peur parce que j'ai dit ok mais j'ai jamais vraiment... Moi je viens du sud de l'Italie, de l'autre côté opposé. Mais au final je me suis dit écoute, mes prédécesseurs, les autres chefs qui étaient avant au Fiskebar, aucun n'était nordique. J'ai dit pourquoi oui et moi non, pourquoi pas. Donc j'ai accepté ce défi, je me suis mis à étudier la cuisine nordique. J'ai fait des voyages où j'ai testé toute la cuisine. ou tout, non, mais quand même c'est pas mal. J'ai fait le tour de la Danemark, la Suède et la Norvège. J'ai fait des restaurants gastronomie, mais surtout j'ai trouvé la manière de faire des expériences dans des maisons avec les personnes locaux qui me préparaient des assiettes locaux typiques traditionnelles. Parce que j'ai compris que même dans les restaurants nordiques, il y a quand même une fusion. Ils font des choses, des produits qui sont bien sûr nordiques, mais quand même avec des touches, la base de la cuisine française, avec des touches aussi asiatiques. Donc je voulais essayer aussi la cuisine vraiment familiale, les produits typiques qu'ils mangent pendant les fêtes. dans leur moment spécial, traditionnellement, journalièrement, qu'est-ce qu'ils mangent. Donc ça c'est le résultat au final. Et au final au Fiskebar maintenant je fais une fusion entre le nord, le sud, la Méditerranée et l'Asie quand même. Il y a des touches asiatiques. Au final c'est une fusion, comme on dit en français. Une fusion. Et on parcourt un voyage en liberté. Donc la chose finale que j'ai bien adoré, c'est que je me sens quand même libre un peu d'expérimenter. Comme on disait tout à l'heure, cette file rouge de la liberté, c'est important.

  • Speaker #0

    Sur cette liberté qui t'anime très fort, juste avant, j'aimerais que tu resitues. Comment ça t'est venu l'envie de faire de la cuisine et d'être chef ?

  • Speaker #1

    Alors, au début, j'avais aucune idée, j'avais jamais pensé de faire, quand j'étais petite, de faire la cuisine. Quand j'allais à l'école, j'étais un enfant qui, grosso modo, allait bien dans tous les domaines, dans toutes les matières. Donc c'était un peu compliqué de comprendre ce que vraiment je voulais faire. Mais après... Quand je me rapprochais de l'art, donc quand j'avais mes sessions d'art à l'école, j'adorais tout, justement cette manière de l'expression, la liberté, la créativité. Donc j'ai décidé au début que j'aurais bien aimé faire une école d'art, mais ma famille, surtout mon père, ma famille était contraire. Parce que je viens d'une famille très simple, des bases humbles, mais... Mes grands-parents étaient des paysans. Mon père disait que les artistes mortent des femmes. Il faut apprendre un métier plus concret. Je ne voulais pas que tout fasse ça. J'étais passée à penser à faire de l'économie. Donc, faire une école d'économie. Mais mon père m'a dit la même chose. Parce que quand même, on vient du sud de l'Italie. Et ça veut dire que c'est un... en zone de l'Italie qui souffre beaucoup parce que l'occupation est très faible. Et donc il m'a dit, il faut que tu apprennes un métier. Un métier parce que le métier c'est sûr que ça te donnerait la possibilité un jour de travailler. Vu que je viens de ce village qui est bord de mer, donc quand même il est plus ouvert au tourisme, il y a une école hôtelier. Donc il m'a dit tu ferais l'école hôtelier et tu ferais la cuisine. Non, c'est là que ça commence un peu tout. Aussi, c'est pas là, mais quand même là il y a une réflexion. Et donc, après, grâce à Dieu j'ai un caractère qui, dans le bien ou dans le mal, des fois je dis, je suis trop curieuse. Et je m'appassionne à tout. Donc au final, j'ai commencé à faire l'école hôtelier, j'ai commencé à faire la cuisine, et j'ai eu la chance d'avoir un professeur qui avait beaucoup voyagé, qui avait fait beaucoup d'expériences dans sa vie. Et donc à travers ses yeux, ses racontes des expériences de travail, des voyages, j'ai commencé à voyager grâce à lui. Et c'est grâce à lui que j'ai fait mon expérience aussi au dehors de ma région, de mon village. Parce qu'il a convaincu mes parents à me faire partir. Et à 16 ans, j'ai fait ma première saison en Sardaigne. Et c'est lui qui a convaincu mes parents d'être tranquilles, de laisser partir, de laisser aller.

  • Speaker #0

    De l'Italie, très famille, très soudée, mais encore plus. du sud de l'Italie et c'est surprenant de prime abord que ton papa justement t'ait laissé finalement voyager comme ça. On n'a pas cette image là, tu vois, il y a quelque chose là dedans, c'est un parcours un peu particulier. Toutes les jeunes femmes ne partent pas du village.

  • Speaker #1

    Si, si, c'est un peu comme ça donc c'est pour ça, c'est ça, c'est vrai, c'est le sud de l'Italie, c'est ça donc. Au final, j'ai trouvé mon chemin pour avoir ma liberté. J'ai trouvé...

  • Speaker #0

    Tu ne voulais pas être... Tu ne te voyais pas vivre sur le même schéma que ces filles. Voilà, enfermée dans le village, il fallait bouger. Oui. Oui. Et tu t'es donné les moyens de le faire. Allez. Tu es une jeune femme, quand tu commences la cuisine,

  • Speaker #1

    pleine d'énergie,

  • Speaker #0

    c'est un monde encore masculin. Disons, quand tu la commences, toi, la cuisine, est-ce que c'est encore un monde très masculin ? Ou est-ce que déjà tu trouves qu'il y a beaucoup de femmes autour de toi ?

  • Speaker #1

    Alors, non, non, c'était très masculin. Je me rappelle, même à l'école, on était deux femmes dans une classe de tronc d'eau. Donc, c'était... Non, déjà dans l'école c'était très masculin et même le monde du travail c'était masculin. Je me rappelle mes premières expériences, surtout à Rome ça m'est arrivé, quand à 18 ans j'ai commencé à chercher un boulot, un travail plus fixe, parce que les premières deux expériences, je les ai vues toutes en saisonnier pendant l'été. J'ai commencé à 13 ans, même avant cette expérience à De la Sardaigne, j'ai commencé à travailler dans un restaurant dans mon village. À 13 ans, j'ai commencé à travailler parce que je voulais... Même là, mon père n'était pas trop d'accord, mais je me suis battue. J'ai utilisé avec lui la tactique du travail, le fait que lui voulait que j'étais indépendante. Donc j'ai essayé de... j'ai trouvé ce système, comme dire, d'avoir ma liberté. à travers le travail. Donc j'ai dit non mais il faut que je commence à travailler mais c'était l'excuse pour sortir et avoir ma liberté que j'avais pas. Et donc j'ai commencé à 13 ans dans un restaurant qu'il y avait au village. Donc j'ai fait 13, 14, 15, 3 saisons dans ce restaurant et après à 16 je suis partie à Sardaigne, à 17 j'ai fait une à Porto Cervo Marina, Nemi à Romagna. Et à 18, je suis arrivée en Rome. Je suis arrivée en Rome. Le jour où j'ai donné l'examen, le jour après, j'ai commencé à travailler. Le même jour, je suis partie avec le tronc. Et comme disait un ancien ami, aussi le patron du restaurant, mon maire disait que je suis arrivée avec deux valises en carton. L'idée un peu irée, il se moquait de moi, non ? Oui. Et que j'étais arrivée dans le sud de l'Italie pour... C'est un peu une histoire comme ça. Oui.

  • Speaker #0

    C'est un chemin de libération, c'est un chemin peut-être un peu de...

  • Speaker #1

    De... Oui.

  • Speaker #0

    De femme.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est un chemin de force.

  • Speaker #0

    C'est un chemin de force la cuisine pour une femme. C'est dur, c'est difficile.

  • Speaker #1

    Si c'est dur, c'est difficile. Et je me rappelle comme j'utilisais à Rome au début. j'ai pas trouvé tout de suite du travail parce qu'au début il y avait même des cuisines, des restaurants qui ne prenaient pas des femmes à travailler avec eux.

  • Speaker #0

    C'était il y a combien ?

  • Speaker #1

    Oui, oui bien sûr, j'ai 38. C'était il y a combien ? 20 ans. 20, ouais. Oui. Oui. Oui, mais même pas, des fois même pas au service. C'était vraiment l'ambiance, vous pensez que c'était très dur pour une femme. Après, pas tous les restaurants, bien sûr, sinon je n'aurais pas trouvé de travail. Mais il y avait des restaurants quand même qui étaient restés encore dans cette idée que le restaurant c'est un monde géré par des hommes. Après je suis arrivée à Le Mans où j'ai trouvé une famille, vraiment une famille de personnes très ouvertes et très humaines. Donc ils m'ont donné ma chance. Et après j'ai continué en travaillant dur, seulement avec la force de volonté, l'envie de travailler dur et de montrer que j'étais capable. Même si j'étais une femme, j'étais forte comme un homme, je pouvais arriver, je pouvais faire tout. indépendante, indépendantement. Oui, merci.

  • Speaker #0

    Donc tu as pas demandé, tu t'efforces ?

  • Speaker #1

    Moi je pense oui parce que des fois pour un homme c'est automatiquement la pensée qui peut arriver. Un homme doit démontrer qu'on peut arriver. C'est ça la différence. Je me rappelle aussi des anecdotes quand je travaillais à le Mont-Main. dans les deuxièmes parce que j'ai fait deux périodes différentes. J'ai fait une première, après je suis partie pour faire des expériences. Et après je suis retournée avec mon mari, les deux on était les chefs de ce restaurant. Mais beaucoup de fois c'était moi qui sortais à parler avec les clients parce que mon mari était plus réservé. Donc quand je sortais, je regardais cette différence. Quand c'est moi que je sortais en salle, les clients... Il m'a demandé deux ou trois fois mais vous êtes la chef ? C'était étrange, il voulait être sûr. Mon mari, c'est lui qui sortait à parler en salle, automatiquement, c'était le chef. C'était… Non, c'est ça.

  • Speaker #0

    Donc c'est surprenant d'être une femme chef. Ton mari, il a vécu comment ? Il t'a rencontré ? Quand tu étais déjà chef ?

  • Speaker #1

    Non, on s'est rencontré, lui il était mon chef de parti, on travaillait dans 3 étoiles, dans Heinsbeck à la Pergola, et on s'est rencontré là, donc lui c'était mon chef de parti.

  • Speaker #0

    Une femme peut avoir les mêmes capacités, peut-être même supérieures parfois, en termes de talent culinaire qu'un homme là, il n'y avait pas de soucis de ce côté là ?

  • Speaker #1

    Euh oui. Après, par rapport à ça, oui, bien sûr. Après, non, par rapport à ça, il n'y avait aucun doute.

  • Speaker #0

    Aucun doute, oui. C'est aussi accepter, tu vois, on s'imagine quand on n'est pas dans la cuisine, quand on est, voilà, l'image que l'on a, c'est un métier qui est très, très exigeant. Dans les horaires, dans les jours de travail, finalement tu travailles tout le temps. Alors à plus forte raison, parce que tu prends la responsabilité d'un très grand restaurant, d'un très grand hôtel comme là où tu es aujourd'hui, mais finalement même dans un plus petit restaurant, quand tu as ton restaurant, il faut travailler. Lorsque les gens sont au repos, toi tu travailles. Quand on a les deux qui sont comme ça chef... On se projette dans une vie de famille, est-ce que vous pourriez ne pas travailler au même endroit tous les deux ? Est-ce que ça c'est des choses auxquelles on pense quand on est une femme ?

  • Speaker #1

    Oui, on se pose plein de questions. Là, par exemple, par rapport à un enfant, déjà je me suis toujours, j'ai toujours, comme dire, éloigné dans moi l'idée d'avoir un enfant pour la peur de perdre ma liberté et ma force. Et la force, c'est le travail. Donc c'est tout lié. Et ça c'est triste de penser que c'est aussi personnel, parce que ça fait partie, je ne veux pas dire que c'est tous pareil, mais pour moi, par rapport à mon vécu, donc ma liberté c'était prioritaire, et ma force, donc mon travail, automatiquement. Donc jusqu'à quelques ans arrière, je n'ai jamais pensé d'avoir un enfant. Parce que je devais défendre tellement ce désir fort, je devais défendre cet aspect de ma vie que j'avais gagné en manière dure et en fatiguant. Je regardais l'enfant comme une menace à tout ça. Maintenant... ça passe un peu, je commence à être un peu plus âgée. Et il y a aussi l'horloge biologique, donc je commence à réfléchir aussi avec mon mari, les envies qu'il a. On se pose la question, j'ai fait même un parcours pour comprendre mieux, avec un parcours d'analyse aussi, pour comprendre tous ces aspects. Et finalement, il faut trouver la solution, et trouver, parce que bien sûr, Je répète, ma liberté c'est important, mais à un certain moment peut-être de ma vie, à ce chemin où j'ai fait un bel parcours, où j'ai démontré déjà, où j'ai fait mon travail, j'ai accompli quand même quelque chose, je suis arrivée dans ce domaine quand même à un certain niveau. Essayer de trouver le compromis et ne pas voir un enfant comme une menace. à tout ce que j'ai gagné avec toute cette douleur et force.

  • Speaker #0

    Oui, parce que toi,

  • Speaker #2

    je me disais,

  • Speaker #0

    je vais devenir maman, j'aurais peur. finalement de te retrouver encore dans une position d'infériorité. Comme si tu ne pouvais pas trouver ta place en tant que chef. Ça vient des vieux schémas de la cuisine. Et ça vient de tes vieux schémas à toi. La vie aujourd'hui, elle est faite. La société évolue, c'est aussi pour ça qu'on fait ces podcasts, pour porter aussi une parole d'espoir. Et de dire que les choses bougent et qu'il y a des moyens de garde. Explique-nous un peu plus ce qui te touche, sauf si tu ne veux pas y aller, mais si tu as envie de me faire confiance et d'y aller, pourquoi cette perte de libre ? Pourquoi ce serait une menace ? Pourquoi tu perdrais ta liberté d'être maman ? Parce qu'être maman, ce n'est pas perdre ton travail, surtout pas aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Mais la peur, c'est d'être pas performant. Parce que c'est un travail où la performance c'est tout. Donc tu as peur d'être pas autant performant, fort. L'enfant te demande beaucoup d'énergie, tu n'arrives pas à dormir bien la nuit. Et après donc tu arrives au travail et tu as de l'humain à gérer, donc il faut que toi tu arrives à séparer les deux choses. Donc la peur c'est pas de perdre mon travail, la peur c'est d'être pas à l'auteur.

  • Speaker #0

    Tu t'es mis une barre extrêmement en exigence, non ?

  • Speaker #1

    Oui. Oui. Parce que comme je te disais tout à l'heure, c'était un homme, c'est pas grave, mais c'est un femme. La première chose qu'il doit dire, tu vois, il n'arrive plus, il a un enfant, il n'arrive pas à suivre. Donc, il est nerveux parce qu'il n'a pas fait ça, tu sais, il n'a pas de nervosité. Il a son période, il a les règles. C'est vrai,

  • Speaker #0

    mais c'est vrai. C'est toujours là, que tu décris là, c'est tous les jours, c'est tous les jours, dans les entreprises, et effectivement dans n'importe quel milieu. J'encourage, si tu ne le connais pas, à lire le bal des folles ou à voir le film où c'est exactement ça. Les femmes qui s'énervaient, on les envoyait dans un asile parce qu'on disait qu'elles étaient folles alors qu'elles n'étaient pas folles. Mais les crises d'hystérie, les sauts d'humeur, parce que nous on est sujettes, parce qu'on a des hormones. d'humeur mise dans des asiles pour la folie et oui et c'était il n'y a pas si longtemps non plus donc oui je pense que effectivement ce qui ressort de quand je te vois c'est une force qui cache des failles qui sont énormes

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Enorme. C'est un milieu… Est-ce que tu t'attendais quand tu as choisi cette carrière, parce que tu l'as choisi à un moment, que ton père était mis à l'intérieur de cette filière au début, mais quand tu as pris ta liberté à 18 ans, peut-être à 20 ans ou 22 ans, tu aurais pu faire autre chose. Tu l'as aimé la cuisine. Tu l'aimes. Tu vibres pour ta cuisine. Est-ce que tu te serais pu faire autre chose maintenant ? Est-ce que tu te serais pu faire autre chose à l'entendre en disant, une fois que tu étais partie des couilles, tu avais moins d'emprise, tu aurais pu peut-être évoluer différemment ?

  • Speaker #1

    J'adore tout ce qui est l'humain. Je suis portée sur l'humain. Donc je pense que c'est quelque chose qui est lié à l'anthropologie. J'adore voyager, par exemple. Je ne sais pas, peut-être quelque chose par rapport à l'étude de l'époque. C'est pour ça que dans mon métier, à part aussi par rapport à l'art, parce que je me suis rendue compte, à un moment, comme tu dis, de mon chemin. J'avais pensé à changer. Quand j'avais justement l'âge de 22 ans, je me suis dit... Je me remets à étudier, je vais à l'université, je trouverai quelque chose. Après, je me suis dit, quand même, avant deux ans, j'avais déjà travaillé, j'avais déjà sept ans d'expérience. Est-ce que je jette tout ce que j'ai fait maintenant ? Est-ce que j'arrive à le valoriser, à donner une explication, un sens à tout ce qui m'est arrivé ? Et je l'ai trouvé parce qu'au final, je me suis dit, à travers la cuisine, on voyage. physiquement parce qu'on peut faire ce métier dans tout le monde, mais on voyage même en goûtant des préparations de l'autre côté du monde, en goûtant une autre typologie de cuisine. Je rencontre plein de personnes, c'est pour ça que, par exemple, une chose que j'adore faire, c'est sortir à parler avec mes clients, discuter avec eux, rencontrer des personnes, avoir des échanges avec les autres. Il y a de l'art aussi dans la cuisine, donc il y a une forme d'art, de créativité. Au final, je me suis dit, par hasard, sans le faire exprès, mon père m'a...

  • Speaker #0

    Même si au début, ça pouvait être douloureux parce que ce n'était pas un choix, mais je l'ai souffert comme une obligation. Mais je me suis dit, au final, je me suis retrouvée peut-être dans le juste milieu. Parce que là-dedans, j'ai retrouvé plein de choses qui m'appartiennent.

  • Speaker #1

    Regarde ce que tu as parcouru. C'est un beau parcours. Tout le monde n'est pas à la tête d'un restaurant de Genève. Oui, enfin. Il y a aussi tout ça, tu vois, tu pars de 13 ans, d'un petit village d'Épouille, aujourd'hui tu as 38 ans, et sur une place, Genève, qui est quand même pas rien. voilà donc c'est aussi ton chemin de vie qui est comme ça qui est admirable c'est de partir de vos contraintes de quelque chose d'un manque de liberté 100% et voilà moi j'ai dit beaucoup suivant en france tu

  • Speaker #0

    as su pardon de transformer pour en faire ta force c'est ça parcours qui est moi j'ai dit beaucoup cette phrase j'utilise beaucoup cette phrase que c'est d'obligation tout fait virtu en italien déjà maudit Les nécessités ont fait le virtu. La nécessité, c'est ça. C'est ce que j'ai fait dans ma vie. C'est le résultat. Oui. Si, si, si. Tu dis rien. Là on fait une séance de psychothérapie. Je suis fière de moi, bien sûr, oui.

  • Speaker #1

    Je crois aussi que tu es très impliquée dans... Dans la vie associative autour des femmes.

  • Speaker #0

    Oui, tu as vu ça ?

  • Speaker #1

    J'ai des petits doigts qui me l'ont dit quand on m'a parlé de toi. Raconte-nous un petit peu, c'est quoi le besoin de partager ton expérience, c'est le besoin de partager ta force que tu as pour aider d'autres femmes, ou pas pour aider peut-être, pour simplement échanger avec elles ?

  • Speaker #0

    Alors l'association, il est né... grâce à la rencontre que j'ai faite avec une personne magnifique qui s'appelle Afamia. C'est une fille libanaise. Dans le Moyen-Orient, il a vécu dans le sud de l'Italie, je dirais, 10 fois. Oui, la liberté dans tous les sens. Mais j'ai écouté des racontes, même des choses basiques et stupides, même des histoires par rapport à les accouchements à l'hôpital, des choses horribles. Donc, Caïm a proposé qu'il voulait faire naître et créer cette association où on aidait les femmes réfugiées politiques à s'intégrer. Et le mot... L'un des buts de notre association, c'est l'intégration dans la dignité. Donc on voulait aider les femmes, qui beaucoup de fois, les femmes du Moyen-Orient, elles n'ont jamais travaillé, mais qui connaissent plus le foyer que le foyer familial, à travers la cuisine, de créer un monde parallèle ou un espace propre où elles pouvaient participer, travailler justement dans l'association. Retrouver une rencontre aussi, une manière justement de s'intégrer, de parler avec les autres, personnes, femmes. Au final, l'association n'est pas qu'une association qui est des femmes, c'est beaucoup vers les femmes, mais après on a aussi autour de nous des hommes, et même il y a un projet pour les personnes âgées, parce que le but c'est un jour d'ouvrir un café. Un café à travers, qui utilise justement la force de cette personne-là, de proposer des sortes de stages, des apprentissages, une période où les personnes peuvent apprendre quelque chose, partager avec les autres, les intégrer. Et à travers, utilisant par exemple même les personnes âgées, locaux, qui sont beaucoup de fois tout seuls, et donc d'utiliser cette force, de la mélanger. J'ai trouvé que c'était intéressant parce que Bien sûr, après mon vécu et où je viens, je pense, et grâce à Dieu, de plus en plus, on commence à parler du patriarcat et de tous ces problèmes. Je ne sais pas, il faudrait des siècles pour les résoudre, mais ça continue, je pense, parce que... Je regarde toujours les news en Italie et tu vois tous les jours il y a des féminicides. On dit en italien, je ne sais pas. Oui, des féminicides. Donc c'est terrible encore cette culture où l'homme pense d'avoir le pouvoir supérieur, d'avoir le pouvoir sur la femme. Mais après, comme je dis toujours, c'est un gros travail qu'on doit faire même sur les femmes. Parce que cet homme, c'est le fils des femmes. Donc c'est vraiment la société en général qui a besoin de faire une progression. Ce n'est pas que les hommes, c'est tous. On doit habituer la tête, d'abandonner ce cliché.

  • Speaker #1

    C'est un travail sur les plus jeunes. C'est eux qu'il faut arriver à montrer un autre chemin.

  • Speaker #0

    Oui, oui.

  • Speaker #1

    Tout doucement. Je trouve que les pierres, elles se mettent trop lentement par rapport au nombre de femmes qui meurent. Mais en tout cas, je trouve qu'on sent dans la société quand même une envie de faire changer les choses à plus ou moins grande échelle.

  • Speaker #0

    C'est long, il faut du temps. Moi je pense qu'il faudrait beaucoup de générations encore avant qu'on ait vraiment ce rêve réalisé. Alors,

  • Speaker #2

    il y a 15 ans,

  • Speaker #1

    et je m'en souviens, et j'interviens aussi beaucoup dans les écoles, Et lorsque je leur demande, eux, ce n'est pas du tout les filles, ce n'est pas un sujet qui les rend sensibles. C'est comme si nous, on voyait des choses, mais elles ne le voyaient pas. C'est là où je trouve que c'est dangereux, c'est qu'il y a moins ce besoin de se révolter. Alors, est-ce que ça veut dire que les choses s'appellent et que justement il y a moins d'inégalités ou est-ce qu'elles ne se rendent pas compte et que c'est un peu la norme ? C'est la grande question du moment, j'essaye d'y répondre en interrogeant les gens autour de moi et c'est vrai que je n'arrive pas encore à me déterminer dessus. dessus. Mais ce qui est sûr, c'est qu'il faut faire bouger les choses. Qu'est-ce que tu dirais justement d'abord aux jeunes filles qui nous écoutent et puis moi j'aimerais aussi que tu parles aux mamans.

  • Speaker #0

    Ah, ça c'est...

  • Speaker #1

    Parce que tu vois, on parle de ton papa comme... Qu'est-ce que tu aurais envie de dire aux jeunes filles et aux mamans ?

  • Speaker #0

    Les mamans surtout, comme je disais, mais après c'est tous les parents. On parle des mamans, mais c'est tous les parents. Moi je pense que faire les parents, c'est pour ça qu'il y a aussi autre question. Je n'ai jamais pensé de faire... Avant, en enfant, c'est parce que je vois que c'est une énorme responsabilité. Et c'est une énorme responsabilité. Suivant, je parle de ça, c'est incroyable. Je pense, je fais une réflexion. Pourquoi pour faire n'importe quel travail, on fait un cours, on fait une formation, et pour faire la chose la plus difficile au monde, on ne fait pas ça ? On prépare les générations. Ça c'est... C'est incroyable parce qu'au final on crée la société du demain. Donc pour moi c'est fondamental qu'on soit déjà conscient de ce qu'on va faire. Et ça c'est aussi, malheureusement, c'est pas pour tout. Mais c'est une responsabilité énorme de faire un enfant. Et donc je pense qu'il faut... D'abord, nous résoudre, après faire un enfant et transmettre, une fois que nous avons compris notre... essence, tu vois, pour faire le passage sur les enfants. Et les enfants c'est important justement, après comme tu disais, il y a des enfants de tous les sexes, donc il faut les faire grandir, parce que comme on parle à chaque fois du machisme, mais je disais, derrière les machos d'aujourd'hui, il y a les mamans. Et les mamans c'est les premières, ils ont toujours dans leur tête, dans notre société, ils ont des clichés de patriarcat. C'est normal que ça soit transmis aussi. Donc ça c'est la première chose, c'est très important l'éducation. Et après les filles, oui ça c'est sûr, il faut croire en soi, il faut combattre pour l'idéal, il ne faut pas plier la tête, il ne faut pas... Je ne sais pas, parce que moi j'ai cet esprit de combattant. Oui, mais il ne faut pas lâcher, il ne faut pas lâcher. Peut-être, il y a des choses aussi qui arrivent avec l'âge et la maturité. Trouver le bon chemin pour combattre, parce que des fois, on fait beaucoup de bruit et ça ne sert à rien. Au contraire, ça peut porter à avoir l'effet contraire. Donc peut-être qu'il faut qu'on apprenne aussi les bonnes manières pour combattre et arriver à aborder les sujets, même dans notre milieu, à l'école, au travail, avec les collègues. Mais il ne faut pas lâcher, parce que c'est important. D'abord sur soi c'est bien sûr et après il y a aussi dans la vie on fait plein de rencontres de personnes magnifiques et ensemble c'est dans la force.

  • Speaker #1

    La dernière question, celle que je pose à toutes les personnes qui sont là avec moi, pour toi en 2024, c'est quoi être humain ?

  • Speaker #0

    C'est compliqué, je ne sais pas. Oui, c'est sûr, c'est multitâche et ça il faut savoir faire tout parce que ça c'est l'autre peigne, comment on dit en français ? Non, c'est ce qu'on doit payer pour avoir la liberté. Le prix qu'on doit payer, oui, qu'on paye pour avoir la liberté, c'est qu'il faut être multitâche. Donc il faut être maman, femme, chef. Quand même travailler, il faut savoir faire tout et ça prend beaucoup d'énergie, beaucoup de force. Il faut être solide, il faut être tout, il faut être fort, il faut avoir l'espoir toujours que les choses un jour seraient mieux. C'est aussi la joie parce que je pense que le fait qu'on est multitâche quand même ok, on est quand même plus compétent, on est plus fort. Moi je trouve qu'on est plus fort. Je ne veux pas être de l'autre côté et dire qu'on est meilleur, mais on est plus fort.

  • Speaker #1

    Parce qu'il faut d'autres choses, donc forcément on a besoin de développer de l'endurance.

  • Speaker #0

    A l'année 2024, les femmes sont... Oui, c'est pour ça que je pense que les hommes se sont un peu perdues.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Les hommes se sont perdues parce que je pense qu'ils n'ont pas pris à... Ils n'étaient pas prêts, ils n'ont pas encore... Ils doivent comprendre comment être à côté d'une femme qui a aussi autant de force, d'énergie maintenant, non ? C'est ça.

  • Speaker #2

    Et quand on va passer leur schéma,

  • Speaker #1

    c'est pour ça que là on est dans une période où on doit...

  • Speaker #0

    C'est pour ça que ce n'est pas facile. Comme je dis, c'est un travail de société, ce n'est pas que des femmes. Mais des sociétés, il faudrait qu'il y ait plus de soutien aussi, comme je disais, par rapport à faire les enfants. Il faut qu'il y ait quelqu'un qui nous aide à comprendre justement et redonner un équilibre. Parce qu'au final, la société, on est nous. Notre enfant, il serait la société du demain. Donc il faut qu'il y ait de plus en plus de dialogues, de la formation, de l'aide. Ça c'est un autre conseil que je donne à tout le monde. Faites aussi beaucoup de parcours de psychologie, c'est très important. Tout le monde en a besoin. Vous ne pensez pas qu'on n'a pas besoin, tout le monde a besoin, beaucoup quand même en tout cas, parce qu'apprendre et comprendre mieux soi-même, ça aide à être des personnes meilleures et à être des conséquences à une société meilleure. Ouais, derrière, avec plaisir.

  • Speaker #1

    Un grand moment d'émotion, c'était pour moi un vrai plaisir de te rencontrer et d'avoir ce moment avec toi.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Je ne serai plus qu'à venir goûter ta cuisine.

  • Speaker #0

    Bien sûr, je t'attends au Fiskebar. Merci beaucoup. Au revoir. Au revoir.

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Description

Dans cet épisode profondément émouvant, nous découvrons l’histoire de Francesca, une jeune femme qui a parcouru un chemin impressionnant depuis sa terre natale des Pouilles en Italie jusqu'à devenir cheffe du prestigieux restaurant du Carlton à Genève.


Francesca partage avec nous comment la cuisine est devenue pour elle un moyen de se libérer de l’emprise patriarcale et comment elle a utilisé sa passion pour créer un espace où elle peut s’exprimer librement. Elle évoque avec une grande intensité les sacrifices qu’elle a dû faire et continue de faire pour poursuivre ses rêves, et comment ces sacrifices ont façonné sa vision de la liberté.


Au-delà de son parcours personnel, Francesca parle de son désir profond d’être un soutien pour d’autres femmes, en les aidant à s’émanciper et à réaliser leurs propres rêves. Elle nous offre une réflexion sur le rôle des femmes dans la société et sur comment l’émancipation personnelle peut être un puissant levier pour le changement collectif.


Au programme :

·        Parcours inspirant : de ses débuts en Italie à cheffe du Carlton à Genève

·        La cuisine comme libération : comment elle a défié les normes patriarcales

·        Les sacrifices personnels et professionnels nécessaires pour atteindre ses objectifs

·        Son engagement à aider les autres femmes à s’émanciper et à réaliser leur potentiel

Cet épisode est un voyage émotionnel à travers la résilience, la passion et l’engagement de Francesca, une femme déterminée à transformer sa vie et à inspirer les autres.

Belle écoute ! ✨


Merci Mickeal, Erik, Christine, Sandra, Séverine, l'agenda'k, Marie Ange, Khony, carole, Frédérique, Jean Pierre, Marc, Mathieu, Pierre, Zaïneb pour leur soutien sur ma cagnotte Ulule

 

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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je suis Stéphanie Barranco, bienvenue dans Paroles de Femmes, le podcast qui parle de femmes aux histoires extraordinaires. Dans ce podcast, je donne la parole à des femmes au destin peu banal pour qu'elles nous parlent d'elles, de leur parcours, de leurs espoirs, de leurs doutes, de leur vision de la femme d'aujourd'hui sur l'avenir. Puissent ces femmes vous inspirer, nous inspirer ? et inspirer nos générations futures. Elles se livrent aujourd'hui sans tabou, avec le cœur. Je vous laisse avec elles. Voici leurs histoires. Place à Parole de Femme, saison 2. Alors aujourd'hui, dans cet épisode de Parole de Femme, je suis au Ritz, à Ritz de Genève, et en face de moi, je découvre... une chef, toute noire vêtue, que je rencontre pour la première fois, avec un joli accent chantant. Francesca, bonjour.

  • Speaker #1

    Bonjour, bienvenue à vous.

  • Speaker #0

    Je vais te dire à la découverte de ta vie et de tes émotions. Si tu étais une couleur, un plat et un sentiment, lesquels serais-tu ?

  • Speaker #1

    Une couleur, le vert. L'espoir, on dit ça ? L'espérance. Un plat. Un plat, je ne sais pas, il y a plein de choses.

  • Speaker #0

    Un plat plutôt italien ou finalement un plat différent comme ta cuillère ?

  • Speaker #1

    Non, je pense à plusieurs choses italiennes. J'adore les oursons, donc des oursons des mères. Il y a toute une histoire derrière aussi. Donc un plat avec les oursons, par exemple, ou simplement des oursons mangés cru comme ça.

  • Speaker #0

    Ça marche.

  • Speaker #1

    Et un sentiment, ce serait quoi un sentiment ? Qu'est-ce que tu pourrais appeler l'idée ? Une, c'est trop, c'est pas beaucoup. C'est pas beaucoup pour parler d'une seulement. C'est quoi ? C'est la liberté, la forte envie de liberté.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Alors Francesca, donc tu es italienne. Oui. Depuis, je suis de l'Italie, dans un petit village qui s'appelle Margherita di Savoia.

  • Speaker #2

    Merci.

  • Speaker #1

    Oui, parce que c'était le nom de la reine. Donc il y a quelque chose en commun avec cette région-là, parce que c'est la Savoia, non ? Donc c'était la reine italienne. Avant, mon village s'appelait Saline, parce qu'il y a les Salines, la plus grande d'Europe. Et un jour il est passé la reine donc ils ont décidé en honneur de la reine de changer le nom.

  • Speaker #0

    C'est un village qui est réputé, les pouilles pour la gastronomie. Bon l'Italie déjà mais la gastronomie des pouilles est très particulière.

  • Speaker #1

    Si c'est une gastronomie très simple basée beaucoup sur les produits frais. Oui, parce qu'on a un grand soleil, beaucoup de campagne, là on a la mer, donc on a vraiment beaucoup de produits.

  • Speaker #0

    Et pour autant, je trouve ici à Genève,

  • Speaker #1

    ça fait combien de temps que tu es ici ? Ça fait 7 ans, le 1er août ça fait 8 ans. Genève c'est par hasard, c'est arrivé la Suisse parce que pendant mon dernier travail à Rome, à Le Mans, il arrive Monsieur Schindler, vous savez le producteur d'ascenseurs et d'escaliers mobiles. Il était en vacances et il vient manger dans le restaurant où je travaillais. Il aime bien ce que j'avais cuisiné. Il demande de parler avec le chef. Je sors, je discute avec lui. Et il me propose, il me dit qu'il cherchait un chef pour lui, pour la maison, comme chef privé. Et à ce moment-là, j'avais déjà démissionné à l'album. Mais je ne savais pas où je devais tomber, c'était quoi la prochaine aventure. Quand ils me proposent, je dis ok, mais ils me proposent donc de faire un essai, de visiter, de voir, parce que même pour moi c'est une expérience, le chef privé je n'avais jamais fait, donc c'est une expérience nouvelle. J'accepte, je monte et je découvre comme ça la Suisse. Parce que lui il était en Suisse, je dis c'est à Lucerne parce qu'il a les bureaux aussi à Lucerne, ce CO c'est là-bas. Et je découvre pour la première fois ce pays qui est magique, un peu, moi je l'aime bien, entre les montagnes et les lacs tellement propres que ça me rappelle la mer.

  • Speaker #0

    C'est une jolie histoire.

  • Speaker #1

    Comme ça, je suis arrivée en Suisse. Après, je suis passée à Genève. Mais autre histoire à travers connaissances. Parce qu'au final, j'ai décidé, après les tests, les essais que j'ai faits, que la cuisine, comme chef privé, ce n'était pas le moment pour moi. Je n'étais pas prête. Donc, je n'ai pas accepté le travail. Mais d'alors, c'est parti un tour de connaissances, contacts. Et comme ça, je suis arrivée à Genève. Je suis arrivée au Ritz-Carlton, le premier travail. Je n'ai jamais quitté. D'accord.

  • Speaker #0

    Et donc, là...

  • Speaker #1

    Tu travailles au Fisk Bar. Oui, c'est un des deux restaurants de l'hôtel.

  • Speaker #0

    La cuisine est-elle spécifique ?

  • Speaker #1

    Si, c'est spécial parce que la compagnie, à l'époque de la rénovation, a décidé de faire une chose qui manquait un peu à Genève. Donc, il a suivi un peu la dernière tendance de la cuisine gastronomique et ils ont décidé de faire un restaurant qui est déjà dans le design. plus aussi même dans la cuisine, c'était l'inspiration nordique. Moi, j'ai accepté un défi. Ils me sont proposés, ça fait trois ans et demi, ils me sont proposés de devenir chef. Avant, j'étais le sous-chef de l'hôtel, donc de l'autre restaurant, les living rooms, et de l'autre, la cuisine centrale, qui est produite aussi pour tous les banquets, les petits-déj, tout. Et j'ai accepté ce défi. Au début... J'avais peur parce que j'ai dit ok mais j'ai jamais vraiment... Moi je viens du sud de l'Italie, de l'autre côté opposé. Mais au final je me suis dit écoute, mes prédécesseurs, les autres chefs qui étaient avant au Fiskebar, aucun n'était nordique. J'ai dit pourquoi oui et moi non, pourquoi pas. Donc j'ai accepté ce défi, je me suis mis à étudier la cuisine nordique. J'ai fait des voyages où j'ai testé toute la cuisine. ou tout, non, mais quand même c'est pas mal. J'ai fait le tour de la Danemark, la Suède et la Norvège. J'ai fait des restaurants gastronomie, mais surtout j'ai trouvé la manière de faire des expériences dans des maisons avec les personnes locaux qui me préparaient des assiettes locaux typiques traditionnelles. Parce que j'ai compris que même dans les restaurants nordiques, il y a quand même une fusion. Ils font des choses, des produits qui sont bien sûr nordiques, mais quand même avec des touches, la base de la cuisine française, avec des touches aussi asiatiques. Donc je voulais essayer aussi la cuisine vraiment familiale, les produits typiques qu'ils mangent pendant les fêtes. dans leur moment spécial, traditionnellement, journalièrement, qu'est-ce qu'ils mangent. Donc ça c'est le résultat au final. Et au final au Fiskebar maintenant je fais une fusion entre le nord, le sud, la Méditerranée et l'Asie quand même. Il y a des touches asiatiques. Au final c'est une fusion, comme on dit en français. Une fusion. Et on parcourt un voyage en liberté. Donc la chose finale que j'ai bien adoré, c'est que je me sens quand même libre un peu d'expérimenter. Comme on disait tout à l'heure, cette file rouge de la liberté, c'est important.

  • Speaker #0

    Sur cette liberté qui t'anime très fort, juste avant, j'aimerais que tu resitues. Comment ça t'est venu l'envie de faire de la cuisine et d'être chef ?

  • Speaker #1

    Alors, au début, j'avais aucune idée, j'avais jamais pensé de faire, quand j'étais petite, de faire la cuisine. Quand j'allais à l'école, j'étais un enfant qui, grosso modo, allait bien dans tous les domaines, dans toutes les matières. Donc c'était un peu compliqué de comprendre ce que vraiment je voulais faire. Mais après... Quand je me rapprochais de l'art, donc quand j'avais mes sessions d'art à l'école, j'adorais tout, justement cette manière de l'expression, la liberté, la créativité. Donc j'ai décidé au début que j'aurais bien aimé faire une école d'art, mais ma famille, surtout mon père, ma famille était contraire. Parce que je viens d'une famille très simple, des bases humbles, mais... Mes grands-parents étaient des paysans. Mon père disait que les artistes mortent des femmes. Il faut apprendre un métier plus concret. Je ne voulais pas que tout fasse ça. J'étais passée à penser à faire de l'économie. Donc, faire une école d'économie. Mais mon père m'a dit la même chose. Parce que quand même, on vient du sud de l'Italie. Et ça veut dire que c'est un... en zone de l'Italie qui souffre beaucoup parce que l'occupation est très faible. Et donc il m'a dit, il faut que tu apprennes un métier. Un métier parce que le métier c'est sûr que ça te donnerait la possibilité un jour de travailler. Vu que je viens de ce village qui est bord de mer, donc quand même il est plus ouvert au tourisme, il y a une école hôtelier. Donc il m'a dit tu ferais l'école hôtelier et tu ferais la cuisine. Non, c'est là que ça commence un peu tout. Aussi, c'est pas là, mais quand même là il y a une réflexion. Et donc, après, grâce à Dieu j'ai un caractère qui, dans le bien ou dans le mal, des fois je dis, je suis trop curieuse. Et je m'appassionne à tout. Donc au final, j'ai commencé à faire l'école hôtelier, j'ai commencé à faire la cuisine, et j'ai eu la chance d'avoir un professeur qui avait beaucoup voyagé, qui avait fait beaucoup d'expériences dans sa vie. Et donc à travers ses yeux, ses racontes des expériences de travail, des voyages, j'ai commencé à voyager grâce à lui. Et c'est grâce à lui que j'ai fait mon expérience aussi au dehors de ma région, de mon village. Parce qu'il a convaincu mes parents à me faire partir. Et à 16 ans, j'ai fait ma première saison en Sardaigne. Et c'est lui qui a convaincu mes parents d'être tranquilles, de laisser partir, de laisser aller.

  • Speaker #0

    De l'Italie, très famille, très soudée, mais encore plus. du sud de l'Italie et c'est surprenant de prime abord que ton papa justement t'ait laissé finalement voyager comme ça. On n'a pas cette image là, tu vois, il y a quelque chose là dedans, c'est un parcours un peu particulier. Toutes les jeunes femmes ne partent pas du village.

  • Speaker #1

    Si, si, c'est un peu comme ça donc c'est pour ça, c'est ça, c'est vrai, c'est le sud de l'Italie, c'est ça donc. Au final, j'ai trouvé mon chemin pour avoir ma liberté. J'ai trouvé...

  • Speaker #0

    Tu ne voulais pas être... Tu ne te voyais pas vivre sur le même schéma que ces filles. Voilà, enfermée dans le village, il fallait bouger. Oui. Oui. Et tu t'es donné les moyens de le faire. Allez. Tu es une jeune femme, quand tu commences la cuisine,

  • Speaker #1

    pleine d'énergie,

  • Speaker #0

    c'est un monde encore masculin. Disons, quand tu la commences, toi, la cuisine, est-ce que c'est encore un monde très masculin ? Ou est-ce que déjà tu trouves qu'il y a beaucoup de femmes autour de toi ?

  • Speaker #1

    Alors, non, non, c'était très masculin. Je me rappelle, même à l'école, on était deux femmes dans une classe de tronc d'eau. Donc, c'était... Non, déjà dans l'école c'était très masculin et même le monde du travail c'était masculin. Je me rappelle mes premières expériences, surtout à Rome ça m'est arrivé, quand à 18 ans j'ai commencé à chercher un boulot, un travail plus fixe, parce que les premières deux expériences, je les ai vues toutes en saisonnier pendant l'été. J'ai commencé à 13 ans, même avant cette expérience à De la Sardaigne, j'ai commencé à travailler dans un restaurant dans mon village. À 13 ans, j'ai commencé à travailler parce que je voulais... Même là, mon père n'était pas trop d'accord, mais je me suis battue. J'ai utilisé avec lui la tactique du travail, le fait que lui voulait que j'étais indépendante. Donc j'ai essayé de... j'ai trouvé ce système, comme dire, d'avoir ma liberté. à travers le travail. Donc j'ai dit non mais il faut que je commence à travailler mais c'était l'excuse pour sortir et avoir ma liberté que j'avais pas. Et donc j'ai commencé à 13 ans dans un restaurant qu'il y avait au village. Donc j'ai fait 13, 14, 15, 3 saisons dans ce restaurant et après à 16 je suis partie à Sardaigne, à 17 j'ai fait une à Porto Cervo Marina, Nemi à Romagna. Et à 18, je suis arrivée en Rome. Je suis arrivée en Rome. Le jour où j'ai donné l'examen, le jour après, j'ai commencé à travailler. Le même jour, je suis partie avec le tronc. Et comme disait un ancien ami, aussi le patron du restaurant, mon maire disait que je suis arrivée avec deux valises en carton. L'idée un peu irée, il se moquait de moi, non ? Oui. Et que j'étais arrivée dans le sud de l'Italie pour... C'est un peu une histoire comme ça. Oui.

  • Speaker #0

    C'est un chemin de libération, c'est un chemin peut-être un peu de...

  • Speaker #1

    De... Oui.

  • Speaker #0

    De femme.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est un chemin de force.

  • Speaker #0

    C'est un chemin de force la cuisine pour une femme. C'est dur, c'est difficile.

  • Speaker #1

    Si c'est dur, c'est difficile. Et je me rappelle comme j'utilisais à Rome au début. j'ai pas trouvé tout de suite du travail parce qu'au début il y avait même des cuisines, des restaurants qui ne prenaient pas des femmes à travailler avec eux.

  • Speaker #0

    C'était il y a combien ?

  • Speaker #1

    Oui, oui bien sûr, j'ai 38. C'était il y a combien ? 20 ans. 20, ouais. Oui. Oui. Oui, mais même pas, des fois même pas au service. C'était vraiment l'ambiance, vous pensez que c'était très dur pour une femme. Après, pas tous les restaurants, bien sûr, sinon je n'aurais pas trouvé de travail. Mais il y avait des restaurants quand même qui étaient restés encore dans cette idée que le restaurant c'est un monde géré par des hommes. Après je suis arrivée à Le Mans où j'ai trouvé une famille, vraiment une famille de personnes très ouvertes et très humaines. Donc ils m'ont donné ma chance. Et après j'ai continué en travaillant dur, seulement avec la force de volonté, l'envie de travailler dur et de montrer que j'étais capable. Même si j'étais une femme, j'étais forte comme un homme, je pouvais arriver, je pouvais faire tout. indépendante, indépendantement. Oui, merci.

  • Speaker #0

    Donc tu as pas demandé, tu t'efforces ?

  • Speaker #1

    Moi je pense oui parce que des fois pour un homme c'est automatiquement la pensée qui peut arriver. Un homme doit démontrer qu'on peut arriver. C'est ça la différence. Je me rappelle aussi des anecdotes quand je travaillais à le Mont-Main. dans les deuxièmes parce que j'ai fait deux périodes différentes. J'ai fait une première, après je suis partie pour faire des expériences. Et après je suis retournée avec mon mari, les deux on était les chefs de ce restaurant. Mais beaucoup de fois c'était moi qui sortais à parler avec les clients parce que mon mari était plus réservé. Donc quand je sortais, je regardais cette différence. Quand c'est moi que je sortais en salle, les clients... Il m'a demandé deux ou trois fois mais vous êtes la chef ? C'était étrange, il voulait être sûr. Mon mari, c'est lui qui sortait à parler en salle, automatiquement, c'était le chef. C'était… Non, c'est ça.

  • Speaker #0

    Donc c'est surprenant d'être une femme chef. Ton mari, il a vécu comment ? Il t'a rencontré ? Quand tu étais déjà chef ?

  • Speaker #1

    Non, on s'est rencontré, lui il était mon chef de parti, on travaillait dans 3 étoiles, dans Heinsbeck à la Pergola, et on s'est rencontré là, donc lui c'était mon chef de parti.

  • Speaker #0

    Une femme peut avoir les mêmes capacités, peut-être même supérieures parfois, en termes de talent culinaire qu'un homme là, il n'y avait pas de soucis de ce côté là ?

  • Speaker #1

    Euh oui. Après, par rapport à ça, oui, bien sûr. Après, non, par rapport à ça, il n'y avait aucun doute.

  • Speaker #0

    Aucun doute, oui. C'est aussi accepter, tu vois, on s'imagine quand on n'est pas dans la cuisine, quand on est, voilà, l'image que l'on a, c'est un métier qui est très, très exigeant. Dans les horaires, dans les jours de travail, finalement tu travailles tout le temps. Alors à plus forte raison, parce que tu prends la responsabilité d'un très grand restaurant, d'un très grand hôtel comme là où tu es aujourd'hui, mais finalement même dans un plus petit restaurant, quand tu as ton restaurant, il faut travailler. Lorsque les gens sont au repos, toi tu travailles. Quand on a les deux qui sont comme ça chef... On se projette dans une vie de famille, est-ce que vous pourriez ne pas travailler au même endroit tous les deux ? Est-ce que ça c'est des choses auxquelles on pense quand on est une femme ?

  • Speaker #1

    Oui, on se pose plein de questions. Là, par exemple, par rapport à un enfant, déjà je me suis toujours, j'ai toujours, comme dire, éloigné dans moi l'idée d'avoir un enfant pour la peur de perdre ma liberté et ma force. Et la force, c'est le travail. Donc c'est tout lié. Et ça c'est triste de penser que c'est aussi personnel, parce que ça fait partie, je ne veux pas dire que c'est tous pareil, mais pour moi, par rapport à mon vécu, donc ma liberté c'était prioritaire, et ma force, donc mon travail, automatiquement. Donc jusqu'à quelques ans arrière, je n'ai jamais pensé d'avoir un enfant. Parce que je devais défendre tellement ce désir fort, je devais défendre cet aspect de ma vie que j'avais gagné en manière dure et en fatiguant. Je regardais l'enfant comme une menace à tout ça. Maintenant... ça passe un peu, je commence à être un peu plus âgée. Et il y a aussi l'horloge biologique, donc je commence à réfléchir aussi avec mon mari, les envies qu'il a. On se pose la question, j'ai fait même un parcours pour comprendre mieux, avec un parcours d'analyse aussi, pour comprendre tous ces aspects. Et finalement, il faut trouver la solution, et trouver, parce que bien sûr, Je répète, ma liberté c'est important, mais à un certain moment peut-être de ma vie, à ce chemin où j'ai fait un bel parcours, où j'ai démontré déjà, où j'ai fait mon travail, j'ai accompli quand même quelque chose, je suis arrivée dans ce domaine quand même à un certain niveau. Essayer de trouver le compromis et ne pas voir un enfant comme une menace. à tout ce que j'ai gagné avec toute cette douleur et force.

  • Speaker #0

    Oui, parce que toi,

  • Speaker #2

    je me disais,

  • Speaker #0

    je vais devenir maman, j'aurais peur. finalement de te retrouver encore dans une position d'infériorité. Comme si tu ne pouvais pas trouver ta place en tant que chef. Ça vient des vieux schémas de la cuisine. Et ça vient de tes vieux schémas à toi. La vie aujourd'hui, elle est faite. La société évolue, c'est aussi pour ça qu'on fait ces podcasts, pour porter aussi une parole d'espoir. Et de dire que les choses bougent et qu'il y a des moyens de garde. Explique-nous un peu plus ce qui te touche, sauf si tu ne veux pas y aller, mais si tu as envie de me faire confiance et d'y aller, pourquoi cette perte de libre ? Pourquoi ce serait une menace ? Pourquoi tu perdrais ta liberté d'être maman ? Parce qu'être maman, ce n'est pas perdre ton travail, surtout pas aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Mais la peur, c'est d'être pas performant. Parce que c'est un travail où la performance c'est tout. Donc tu as peur d'être pas autant performant, fort. L'enfant te demande beaucoup d'énergie, tu n'arrives pas à dormir bien la nuit. Et après donc tu arrives au travail et tu as de l'humain à gérer, donc il faut que toi tu arrives à séparer les deux choses. Donc la peur c'est pas de perdre mon travail, la peur c'est d'être pas à l'auteur.

  • Speaker #0

    Tu t'es mis une barre extrêmement en exigence, non ?

  • Speaker #1

    Oui. Oui. Parce que comme je te disais tout à l'heure, c'était un homme, c'est pas grave, mais c'est un femme. La première chose qu'il doit dire, tu vois, il n'arrive plus, il a un enfant, il n'arrive pas à suivre. Donc, il est nerveux parce qu'il n'a pas fait ça, tu sais, il n'a pas de nervosité. Il a son période, il a les règles. C'est vrai,

  • Speaker #0

    mais c'est vrai. C'est toujours là, que tu décris là, c'est tous les jours, c'est tous les jours, dans les entreprises, et effectivement dans n'importe quel milieu. J'encourage, si tu ne le connais pas, à lire le bal des folles ou à voir le film où c'est exactement ça. Les femmes qui s'énervaient, on les envoyait dans un asile parce qu'on disait qu'elles étaient folles alors qu'elles n'étaient pas folles. Mais les crises d'hystérie, les sauts d'humeur, parce que nous on est sujettes, parce qu'on a des hormones. d'humeur mise dans des asiles pour la folie et oui et c'était il n'y a pas si longtemps non plus donc oui je pense que effectivement ce qui ressort de quand je te vois c'est une force qui cache des failles qui sont énormes

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Enorme. C'est un milieu… Est-ce que tu t'attendais quand tu as choisi cette carrière, parce que tu l'as choisi à un moment, que ton père était mis à l'intérieur de cette filière au début, mais quand tu as pris ta liberté à 18 ans, peut-être à 20 ans ou 22 ans, tu aurais pu faire autre chose. Tu l'as aimé la cuisine. Tu l'aimes. Tu vibres pour ta cuisine. Est-ce que tu te serais pu faire autre chose maintenant ? Est-ce que tu te serais pu faire autre chose à l'entendre en disant, une fois que tu étais partie des couilles, tu avais moins d'emprise, tu aurais pu peut-être évoluer différemment ?

  • Speaker #1

    J'adore tout ce qui est l'humain. Je suis portée sur l'humain. Donc je pense que c'est quelque chose qui est lié à l'anthropologie. J'adore voyager, par exemple. Je ne sais pas, peut-être quelque chose par rapport à l'étude de l'époque. C'est pour ça que dans mon métier, à part aussi par rapport à l'art, parce que je me suis rendue compte, à un moment, comme tu dis, de mon chemin. J'avais pensé à changer. Quand j'avais justement l'âge de 22 ans, je me suis dit... Je me remets à étudier, je vais à l'université, je trouverai quelque chose. Après, je me suis dit, quand même, avant deux ans, j'avais déjà travaillé, j'avais déjà sept ans d'expérience. Est-ce que je jette tout ce que j'ai fait maintenant ? Est-ce que j'arrive à le valoriser, à donner une explication, un sens à tout ce qui m'est arrivé ? Et je l'ai trouvé parce qu'au final, je me suis dit, à travers la cuisine, on voyage. physiquement parce qu'on peut faire ce métier dans tout le monde, mais on voyage même en goûtant des préparations de l'autre côté du monde, en goûtant une autre typologie de cuisine. Je rencontre plein de personnes, c'est pour ça que, par exemple, une chose que j'adore faire, c'est sortir à parler avec mes clients, discuter avec eux, rencontrer des personnes, avoir des échanges avec les autres. Il y a de l'art aussi dans la cuisine, donc il y a une forme d'art, de créativité. Au final, je me suis dit, par hasard, sans le faire exprès, mon père m'a...

  • Speaker #0

    Même si au début, ça pouvait être douloureux parce que ce n'était pas un choix, mais je l'ai souffert comme une obligation. Mais je me suis dit, au final, je me suis retrouvée peut-être dans le juste milieu. Parce que là-dedans, j'ai retrouvé plein de choses qui m'appartiennent.

  • Speaker #1

    Regarde ce que tu as parcouru. C'est un beau parcours. Tout le monde n'est pas à la tête d'un restaurant de Genève. Oui, enfin. Il y a aussi tout ça, tu vois, tu pars de 13 ans, d'un petit village d'Épouille, aujourd'hui tu as 38 ans, et sur une place, Genève, qui est quand même pas rien. voilà donc c'est aussi ton chemin de vie qui est comme ça qui est admirable c'est de partir de vos contraintes de quelque chose d'un manque de liberté 100% et voilà moi j'ai dit beaucoup suivant en france tu

  • Speaker #0

    as su pardon de transformer pour en faire ta force c'est ça parcours qui est moi j'ai dit beaucoup cette phrase j'utilise beaucoup cette phrase que c'est d'obligation tout fait virtu en italien déjà maudit Les nécessités ont fait le virtu. La nécessité, c'est ça. C'est ce que j'ai fait dans ma vie. C'est le résultat. Oui. Si, si, si. Tu dis rien. Là on fait une séance de psychothérapie. Je suis fière de moi, bien sûr, oui.

  • Speaker #1

    Je crois aussi que tu es très impliquée dans... Dans la vie associative autour des femmes.

  • Speaker #0

    Oui, tu as vu ça ?

  • Speaker #1

    J'ai des petits doigts qui me l'ont dit quand on m'a parlé de toi. Raconte-nous un petit peu, c'est quoi le besoin de partager ton expérience, c'est le besoin de partager ta force que tu as pour aider d'autres femmes, ou pas pour aider peut-être, pour simplement échanger avec elles ?

  • Speaker #0

    Alors l'association, il est né... grâce à la rencontre que j'ai faite avec une personne magnifique qui s'appelle Afamia. C'est une fille libanaise. Dans le Moyen-Orient, il a vécu dans le sud de l'Italie, je dirais, 10 fois. Oui, la liberté dans tous les sens. Mais j'ai écouté des racontes, même des choses basiques et stupides, même des histoires par rapport à les accouchements à l'hôpital, des choses horribles. Donc, Caïm a proposé qu'il voulait faire naître et créer cette association où on aidait les femmes réfugiées politiques à s'intégrer. Et le mot... L'un des buts de notre association, c'est l'intégration dans la dignité. Donc on voulait aider les femmes, qui beaucoup de fois, les femmes du Moyen-Orient, elles n'ont jamais travaillé, mais qui connaissent plus le foyer que le foyer familial, à travers la cuisine, de créer un monde parallèle ou un espace propre où elles pouvaient participer, travailler justement dans l'association. Retrouver une rencontre aussi, une manière justement de s'intégrer, de parler avec les autres, personnes, femmes. Au final, l'association n'est pas qu'une association qui est des femmes, c'est beaucoup vers les femmes, mais après on a aussi autour de nous des hommes, et même il y a un projet pour les personnes âgées, parce que le but c'est un jour d'ouvrir un café. Un café à travers, qui utilise justement la force de cette personne-là, de proposer des sortes de stages, des apprentissages, une période où les personnes peuvent apprendre quelque chose, partager avec les autres, les intégrer. Et à travers, utilisant par exemple même les personnes âgées, locaux, qui sont beaucoup de fois tout seuls, et donc d'utiliser cette force, de la mélanger. J'ai trouvé que c'était intéressant parce que Bien sûr, après mon vécu et où je viens, je pense, et grâce à Dieu, de plus en plus, on commence à parler du patriarcat et de tous ces problèmes. Je ne sais pas, il faudrait des siècles pour les résoudre, mais ça continue, je pense, parce que... Je regarde toujours les news en Italie et tu vois tous les jours il y a des féminicides. On dit en italien, je ne sais pas. Oui, des féminicides. Donc c'est terrible encore cette culture où l'homme pense d'avoir le pouvoir supérieur, d'avoir le pouvoir sur la femme. Mais après, comme je dis toujours, c'est un gros travail qu'on doit faire même sur les femmes. Parce que cet homme, c'est le fils des femmes. Donc c'est vraiment la société en général qui a besoin de faire une progression. Ce n'est pas que les hommes, c'est tous. On doit habituer la tête, d'abandonner ce cliché.

  • Speaker #1

    C'est un travail sur les plus jeunes. C'est eux qu'il faut arriver à montrer un autre chemin.

  • Speaker #0

    Oui, oui.

  • Speaker #1

    Tout doucement. Je trouve que les pierres, elles se mettent trop lentement par rapport au nombre de femmes qui meurent. Mais en tout cas, je trouve qu'on sent dans la société quand même une envie de faire changer les choses à plus ou moins grande échelle.

  • Speaker #0

    C'est long, il faut du temps. Moi je pense qu'il faudrait beaucoup de générations encore avant qu'on ait vraiment ce rêve réalisé. Alors,

  • Speaker #2

    il y a 15 ans,

  • Speaker #1

    et je m'en souviens, et j'interviens aussi beaucoup dans les écoles, Et lorsque je leur demande, eux, ce n'est pas du tout les filles, ce n'est pas un sujet qui les rend sensibles. C'est comme si nous, on voyait des choses, mais elles ne le voyaient pas. C'est là où je trouve que c'est dangereux, c'est qu'il y a moins ce besoin de se révolter. Alors, est-ce que ça veut dire que les choses s'appellent et que justement il y a moins d'inégalités ou est-ce qu'elles ne se rendent pas compte et que c'est un peu la norme ? C'est la grande question du moment, j'essaye d'y répondre en interrogeant les gens autour de moi et c'est vrai que je n'arrive pas encore à me déterminer dessus. dessus. Mais ce qui est sûr, c'est qu'il faut faire bouger les choses. Qu'est-ce que tu dirais justement d'abord aux jeunes filles qui nous écoutent et puis moi j'aimerais aussi que tu parles aux mamans.

  • Speaker #0

    Ah, ça c'est...

  • Speaker #1

    Parce que tu vois, on parle de ton papa comme... Qu'est-ce que tu aurais envie de dire aux jeunes filles et aux mamans ?

  • Speaker #0

    Les mamans surtout, comme je disais, mais après c'est tous les parents. On parle des mamans, mais c'est tous les parents. Moi je pense que faire les parents, c'est pour ça qu'il y a aussi autre question. Je n'ai jamais pensé de faire... Avant, en enfant, c'est parce que je vois que c'est une énorme responsabilité. Et c'est une énorme responsabilité. Suivant, je parle de ça, c'est incroyable. Je pense, je fais une réflexion. Pourquoi pour faire n'importe quel travail, on fait un cours, on fait une formation, et pour faire la chose la plus difficile au monde, on ne fait pas ça ? On prépare les générations. Ça c'est... C'est incroyable parce qu'au final on crée la société du demain. Donc pour moi c'est fondamental qu'on soit déjà conscient de ce qu'on va faire. Et ça c'est aussi, malheureusement, c'est pas pour tout. Mais c'est une responsabilité énorme de faire un enfant. Et donc je pense qu'il faut... D'abord, nous résoudre, après faire un enfant et transmettre, une fois que nous avons compris notre... essence, tu vois, pour faire le passage sur les enfants. Et les enfants c'est important justement, après comme tu disais, il y a des enfants de tous les sexes, donc il faut les faire grandir, parce que comme on parle à chaque fois du machisme, mais je disais, derrière les machos d'aujourd'hui, il y a les mamans. Et les mamans c'est les premières, ils ont toujours dans leur tête, dans notre société, ils ont des clichés de patriarcat. C'est normal que ça soit transmis aussi. Donc ça c'est la première chose, c'est très important l'éducation. Et après les filles, oui ça c'est sûr, il faut croire en soi, il faut combattre pour l'idéal, il ne faut pas plier la tête, il ne faut pas... Je ne sais pas, parce que moi j'ai cet esprit de combattant. Oui, mais il ne faut pas lâcher, il ne faut pas lâcher. Peut-être, il y a des choses aussi qui arrivent avec l'âge et la maturité. Trouver le bon chemin pour combattre, parce que des fois, on fait beaucoup de bruit et ça ne sert à rien. Au contraire, ça peut porter à avoir l'effet contraire. Donc peut-être qu'il faut qu'on apprenne aussi les bonnes manières pour combattre et arriver à aborder les sujets, même dans notre milieu, à l'école, au travail, avec les collègues. Mais il ne faut pas lâcher, parce que c'est important. D'abord sur soi c'est bien sûr et après il y a aussi dans la vie on fait plein de rencontres de personnes magnifiques et ensemble c'est dans la force.

  • Speaker #1

    La dernière question, celle que je pose à toutes les personnes qui sont là avec moi, pour toi en 2024, c'est quoi être humain ?

  • Speaker #0

    C'est compliqué, je ne sais pas. Oui, c'est sûr, c'est multitâche et ça il faut savoir faire tout parce que ça c'est l'autre peigne, comment on dit en français ? Non, c'est ce qu'on doit payer pour avoir la liberté. Le prix qu'on doit payer, oui, qu'on paye pour avoir la liberté, c'est qu'il faut être multitâche. Donc il faut être maman, femme, chef. Quand même travailler, il faut savoir faire tout et ça prend beaucoup d'énergie, beaucoup de force. Il faut être solide, il faut être tout, il faut être fort, il faut avoir l'espoir toujours que les choses un jour seraient mieux. C'est aussi la joie parce que je pense que le fait qu'on est multitâche quand même ok, on est quand même plus compétent, on est plus fort. Moi je trouve qu'on est plus fort. Je ne veux pas être de l'autre côté et dire qu'on est meilleur, mais on est plus fort.

  • Speaker #1

    Parce qu'il faut d'autres choses, donc forcément on a besoin de développer de l'endurance.

  • Speaker #0

    A l'année 2024, les femmes sont... Oui, c'est pour ça que je pense que les hommes se sont un peu perdues.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Les hommes se sont perdues parce que je pense qu'ils n'ont pas pris à... Ils n'étaient pas prêts, ils n'ont pas encore... Ils doivent comprendre comment être à côté d'une femme qui a aussi autant de force, d'énergie maintenant, non ? C'est ça.

  • Speaker #2

    Et quand on va passer leur schéma,

  • Speaker #1

    c'est pour ça que là on est dans une période où on doit...

  • Speaker #0

    C'est pour ça que ce n'est pas facile. Comme je dis, c'est un travail de société, ce n'est pas que des femmes. Mais des sociétés, il faudrait qu'il y ait plus de soutien aussi, comme je disais, par rapport à faire les enfants. Il faut qu'il y ait quelqu'un qui nous aide à comprendre justement et redonner un équilibre. Parce qu'au final, la société, on est nous. Notre enfant, il serait la société du demain. Donc il faut qu'il y ait de plus en plus de dialogues, de la formation, de l'aide. Ça c'est un autre conseil que je donne à tout le monde. Faites aussi beaucoup de parcours de psychologie, c'est très important. Tout le monde en a besoin. Vous ne pensez pas qu'on n'a pas besoin, tout le monde a besoin, beaucoup quand même en tout cas, parce qu'apprendre et comprendre mieux soi-même, ça aide à être des personnes meilleures et à être des conséquences à une société meilleure. Ouais, derrière, avec plaisir.

  • Speaker #1

    Un grand moment d'émotion, c'était pour moi un vrai plaisir de te rencontrer et d'avoir ce moment avec toi.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Je ne serai plus qu'à venir goûter ta cuisine.

  • Speaker #0

    Bien sûr, je t'attends au Fiskebar. Merci beaucoup. Au revoir. Au revoir.

Description

Dans cet épisode profondément émouvant, nous découvrons l’histoire de Francesca, une jeune femme qui a parcouru un chemin impressionnant depuis sa terre natale des Pouilles en Italie jusqu'à devenir cheffe du prestigieux restaurant du Carlton à Genève.


Francesca partage avec nous comment la cuisine est devenue pour elle un moyen de se libérer de l’emprise patriarcale et comment elle a utilisé sa passion pour créer un espace où elle peut s’exprimer librement. Elle évoque avec une grande intensité les sacrifices qu’elle a dû faire et continue de faire pour poursuivre ses rêves, et comment ces sacrifices ont façonné sa vision de la liberté.


Au-delà de son parcours personnel, Francesca parle de son désir profond d’être un soutien pour d’autres femmes, en les aidant à s’émanciper et à réaliser leurs propres rêves. Elle nous offre une réflexion sur le rôle des femmes dans la société et sur comment l’émancipation personnelle peut être un puissant levier pour le changement collectif.


Au programme :

·        Parcours inspirant : de ses débuts en Italie à cheffe du Carlton à Genève

·        La cuisine comme libération : comment elle a défié les normes patriarcales

·        Les sacrifices personnels et professionnels nécessaires pour atteindre ses objectifs

·        Son engagement à aider les autres femmes à s’émanciper et à réaliser leur potentiel

Cet épisode est un voyage émotionnel à travers la résilience, la passion et l’engagement de Francesca, une femme déterminée à transformer sa vie et à inspirer les autres.

Belle écoute ! ✨


Merci Mickeal, Erik, Christine, Sandra, Séverine, l'agenda'k, Marie Ange, Khony, carole, Frédérique, Jean Pierre, Marc, Mathieu, Pierre, Zaïneb pour leur soutien sur ma cagnotte Ulule

 

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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je suis Stéphanie Barranco, bienvenue dans Paroles de Femmes, le podcast qui parle de femmes aux histoires extraordinaires. Dans ce podcast, je donne la parole à des femmes au destin peu banal pour qu'elles nous parlent d'elles, de leur parcours, de leurs espoirs, de leurs doutes, de leur vision de la femme d'aujourd'hui sur l'avenir. Puissent ces femmes vous inspirer, nous inspirer ? et inspirer nos générations futures. Elles se livrent aujourd'hui sans tabou, avec le cœur. Je vous laisse avec elles. Voici leurs histoires. Place à Parole de Femme, saison 2. Alors aujourd'hui, dans cet épisode de Parole de Femme, je suis au Ritz, à Ritz de Genève, et en face de moi, je découvre... une chef, toute noire vêtue, que je rencontre pour la première fois, avec un joli accent chantant. Francesca, bonjour.

  • Speaker #1

    Bonjour, bienvenue à vous.

  • Speaker #0

    Je vais te dire à la découverte de ta vie et de tes émotions. Si tu étais une couleur, un plat et un sentiment, lesquels serais-tu ?

  • Speaker #1

    Une couleur, le vert. L'espoir, on dit ça ? L'espérance. Un plat. Un plat, je ne sais pas, il y a plein de choses.

  • Speaker #0

    Un plat plutôt italien ou finalement un plat différent comme ta cuillère ?

  • Speaker #1

    Non, je pense à plusieurs choses italiennes. J'adore les oursons, donc des oursons des mères. Il y a toute une histoire derrière aussi. Donc un plat avec les oursons, par exemple, ou simplement des oursons mangés cru comme ça.

  • Speaker #0

    Ça marche.

  • Speaker #1

    Et un sentiment, ce serait quoi un sentiment ? Qu'est-ce que tu pourrais appeler l'idée ? Une, c'est trop, c'est pas beaucoup. C'est pas beaucoup pour parler d'une seulement. C'est quoi ? C'est la liberté, la forte envie de liberté.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Alors Francesca, donc tu es italienne. Oui. Depuis, je suis de l'Italie, dans un petit village qui s'appelle Margherita di Savoia.

  • Speaker #2

    Merci.

  • Speaker #1

    Oui, parce que c'était le nom de la reine. Donc il y a quelque chose en commun avec cette région-là, parce que c'est la Savoia, non ? Donc c'était la reine italienne. Avant, mon village s'appelait Saline, parce qu'il y a les Salines, la plus grande d'Europe. Et un jour il est passé la reine donc ils ont décidé en honneur de la reine de changer le nom.

  • Speaker #0

    C'est un village qui est réputé, les pouilles pour la gastronomie. Bon l'Italie déjà mais la gastronomie des pouilles est très particulière.

  • Speaker #1

    Si c'est une gastronomie très simple basée beaucoup sur les produits frais. Oui, parce qu'on a un grand soleil, beaucoup de campagne, là on a la mer, donc on a vraiment beaucoup de produits.

  • Speaker #0

    Et pour autant, je trouve ici à Genève,

  • Speaker #1

    ça fait combien de temps que tu es ici ? Ça fait 7 ans, le 1er août ça fait 8 ans. Genève c'est par hasard, c'est arrivé la Suisse parce que pendant mon dernier travail à Rome, à Le Mans, il arrive Monsieur Schindler, vous savez le producteur d'ascenseurs et d'escaliers mobiles. Il était en vacances et il vient manger dans le restaurant où je travaillais. Il aime bien ce que j'avais cuisiné. Il demande de parler avec le chef. Je sors, je discute avec lui. Et il me propose, il me dit qu'il cherchait un chef pour lui, pour la maison, comme chef privé. Et à ce moment-là, j'avais déjà démissionné à l'album. Mais je ne savais pas où je devais tomber, c'était quoi la prochaine aventure. Quand ils me proposent, je dis ok, mais ils me proposent donc de faire un essai, de visiter, de voir, parce que même pour moi c'est une expérience, le chef privé je n'avais jamais fait, donc c'est une expérience nouvelle. J'accepte, je monte et je découvre comme ça la Suisse. Parce que lui il était en Suisse, je dis c'est à Lucerne parce qu'il a les bureaux aussi à Lucerne, ce CO c'est là-bas. Et je découvre pour la première fois ce pays qui est magique, un peu, moi je l'aime bien, entre les montagnes et les lacs tellement propres que ça me rappelle la mer.

  • Speaker #0

    C'est une jolie histoire.

  • Speaker #1

    Comme ça, je suis arrivée en Suisse. Après, je suis passée à Genève. Mais autre histoire à travers connaissances. Parce qu'au final, j'ai décidé, après les tests, les essais que j'ai faits, que la cuisine, comme chef privé, ce n'était pas le moment pour moi. Je n'étais pas prête. Donc, je n'ai pas accepté le travail. Mais d'alors, c'est parti un tour de connaissances, contacts. Et comme ça, je suis arrivée à Genève. Je suis arrivée au Ritz-Carlton, le premier travail. Je n'ai jamais quitté. D'accord.

  • Speaker #0

    Et donc, là...

  • Speaker #1

    Tu travailles au Fisk Bar. Oui, c'est un des deux restaurants de l'hôtel.

  • Speaker #0

    La cuisine est-elle spécifique ?

  • Speaker #1

    Si, c'est spécial parce que la compagnie, à l'époque de la rénovation, a décidé de faire une chose qui manquait un peu à Genève. Donc, il a suivi un peu la dernière tendance de la cuisine gastronomique et ils ont décidé de faire un restaurant qui est déjà dans le design. plus aussi même dans la cuisine, c'était l'inspiration nordique. Moi, j'ai accepté un défi. Ils me sont proposés, ça fait trois ans et demi, ils me sont proposés de devenir chef. Avant, j'étais le sous-chef de l'hôtel, donc de l'autre restaurant, les living rooms, et de l'autre, la cuisine centrale, qui est produite aussi pour tous les banquets, les petits-déj, tout. Et j'ai accepté ce défi. Au début... J'avais peur parce que j'ai dit ok mais j'ai jamais vraiment... Moi je viens du sud de l'Italie, de l'autre côté opposé. Mais au final je me suis dit écoute, mes prédécesseurs, les autres chefs qui étaient avant au Fiskebar, aucun n'était nordique. J'ai dit pourquoi oui et moi non, pourquoi pas. Donc j'ai accepté ce défi, je me suis mis à étudier la cuisine nordique. J'ai fait des voyages où j'ai testé toute la cuisine. ou tout, non, mais quand même c'est pas mal. J'ai fait le tour de la Danemark, la Suède et la Norvège. J'ai fait des restaurants gastronomie, mais surtout j'ai trouvé la manière de faire des expériences dans des maisons avec les personnes locaux qui me préparaient des assiettes locaux typiques traditionnelles. Parce que j'ai compris que même dans les restaurants nordiques, il y a quand même une fusion. Ils font des choses, des produits qui sont bien sûr nordiques, mais quand même avec des touches, la base de la cuisine française, avec des touches aussi asiatiques. Donc je voulais essayer aussi la cuisine vraiment familiale, les produits typiques qu'ils mangent pendant les fêtes. dans leur moment spécial, traditionnellement, journalièrement, qu'est-ce qu'ils mangent. Donc ça c'est le résultat au final. Et au final au Fiskebar maintenant je fais une fusion entre le nord, le sud, la Méditerranée et l'Asie quand même. Il y a des touches asiatiques. Au final c'est une fusion, comme on dit en français. Une fusion. Et on parcourt un voyage en liberté. Donc la chose finale que j'ai bien adoré, c'est que je me sens quand même libre un peu d'expérimenter. Comme on disait tout à l'heure, cette file rouge de la liberté, c'est important.

  • Speaker #0

    Sur cette liberté qui t'anime très fort, juste avant, j'aimerais que tu resitues. Comment ça t'est venu l'envie de faire de la cuisine et d'être chef ?

  • Speaker #1

    Alors, au début, j'avais aucune idée, j'avais jamais pensé de faire, quand j'étais petite, de faire la cuisine. Quand j'allais à l'école, j'étais un enfant qui, grosso modo, allait bien dans tous les domaines, dans toutes les matières. Donc c'était un peu compliqué de comprendre ce que vraiment je voulais faire. Mais après... Quand je me rapprochais de l'art, donc quand j'avais mes sessions d'art à l'école, j'adorais tout, justement cette manière de l'expression, la liberté, la créativité. Donc j'ai décidé au début que j'aurais bien aimé faire une école d'art, mais ma famille, surtout mon père, ma famille était contraire. Parce que je viens d'une famille très simple, des bases humbles, mais... Mes grands-parents étaient des paysans. Mon père disait que les artistes mortent des femmes. Il faut apprendre un métier plus concret. Je ne voulais pas que tout fasse ça. J'étais passée à penser à faire de l'économie. Donc, faire une école d'économie. Mais mon père m'a dit la même chose. Parce que quand même, on vient du sud de l'Italie. Et ça veut dire que c'est un... en zone de l'Italie qui souffre beaucoup parce que l'occupation est très faible. Et donc il m'a dit, il faut que tu apprennes un métier. Un métier parce que le métier c'est sûr que ça te donnerait la possibilité un jour de travailler. Vu que je viens de ce village qui est bord de mer, donc quand même il est plus ouvert au tourisme, il y a une école hôtelier. Donc il m'a dit tu ferais l'école hôtelier et tu ferais la cuisine. Non, c'est là que ça commence un peu tout. Aussi, c'est pas là, mais quand même là il y a une réflexion. Et donc, après, grâce à Dieu j'ai un caractère qui, dans le bien ou dans le mal, des fois je dis, je suis trop curieuse. Et je m'appassionne à tout. Donc au final, j'ai commencé à faire l'école hôtelier, j'ai commencé à faire la cuisine, et j'ai eu la chance d'avoir un professeur qui avait beaucoup voyagé, qui avait fait beaucoup d'expériences dans sa vie. Et donc à travers ses yeux, ses racontes des expériences de travail, des voyages, j'ai commencé à voyager grâce à lui. Et c'est grâce à lui que j'ai fait mon expérience aussi au dehors de ma région, de mon village. Parce qu'il a convaincu mes parents à me faire partir. Et à 16 ans, j'ai fait ma première saison en Sardaigne. Et c'est lui qui a convaincu mes parents d'être tranquilles, de laisser partir, de laisser aller.

  • Speaker #0

    De l'Italie, très famille, très soudée, mais encore plus. du sud de l'Italie et c'est surprenant de prime abord que ton papa justement t'ait laissé finalement voyager comme ça. On n'a pas cette image là, tu vois, il y a quelque chose là dedans, c'est un parcours un peu particulier. Toutes les jeunes femmes ne partent pas du village.

  • Speaker #1

    Si, si, c'est un peu comme ça donc c'est pour ça, c'est ça, c'est vrai, c'est le sud de l'Italie, c'est ça donc. Au final, j'ai trouvé mon chemin pour avoir ma liberté. J'ai trouvé...

  • Speaker #0

    Tu ne voulais pas être... Tu ne te voyais pas vivre sur le même schéma que ces filles. Voilà, enfermée dans le village, il fallait bouger. Oui. Oui. Et tu t'es donné les moyens de le faire. Allez. Tu es une jeune femme, quand tu commences la cuisine,

  • Speaker #1

    pleine d'énergie,

  • Speaker #0

    c'est un monde encore masculin. Disons, quand tu la commences, toi, la cuisine, est-ce que c'est encore un monde très masculin ? Ou est-ce que déjà tu trouves qu'il y a beaucoup de femmes autour de toi ?

  • Speaker #1

    Alors, non, non, c'était très masculin. Je me rappelle, même à l'école, on était deux femmes dans une classe de tronc d'eau. Donc, c'était... Non, déjà dans l'école c'était très masculin et même le monde du travail c'était masculin. Je me rappelle mes premières expériences, surtout à Rome ça m'est arrivé, quand à 18 ans j'ai commencé à chercher un boulot, un travail plus fixe, parce que les premières deux expériences, je les ai vues toutes en saisonnier pendant l'été. J'ai commencé à 13 ans, même avant cette expérience à De la Sardaigne, j'ai commencé à travailler dans un restaurant dans mon village. À 13 ans, j'ai commencé à travailler parce que je voulais... Même là, mon père n'était pas trop d'accord, mais je me suis battue. J'ai utilisé avec lui la tactique du travail, le fait que lui voulait que j'étais indépendante. Donc j'ai essayé de... j'ai trouvé ce système, comme dire, d'avoir ma liberté. à travers le travail. Donc j'ai dit non mais il faut que je commence à travailler mais c'était l'excuse pour sortir et avoir ma liberté que j'avais pas. Et donc j'ai commencé à 13 ans dans un restaurant qu'il y avait au village. Donc j'ai fait 13, 14, 15, 3 saisons dans ce restaurant et après à 16 je suis partie à Sardaigne, à 17 j'ai fait une à Porto Cervo Marina, Nemi à Romagna. Et à 18, je suis arrivée en Rome. Je suis arrivée en Rome. Le jour où j'ai donné l'examen, le jour après, j'ai commencé à travailler. Le même jour, je suis partie avec le tronc. Et comme disait un ancien ami, aussi le patron du restaurant, mon maire disait que je suis arrivée avec deux valises en carton. L'idée un peu irée, il se moquait de moi, non ? Oui. Et que j'étais arrivée dans le sud de l'Italie pour... C'est un peu une histoire comme ça. Oui.

  • Speaker #0

    C'est un chemin de libération, c'est un chemin peut-être un peu de...

  • Speaker #1

    De... Oui.

  • Speaker #0

    De femme.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est un chemin de force.

  • Speaker #0

    C'est un chemin de force la cuisine pour une femme. C'est dur, c'est difficile.

  • Speaker #1

    Si c'est dur, c'est difficile. Et je me rappelle comme j'utilisais à Rome au début. j'ai pas trouvé tout de suite du travail parce qu'au début il y avait même des cuisines, des restaurants qui ne prenaient pas des femmes à travailler avec eux.

  • Speaker #0

    C'était il y a combien ?

  • Speaker #1

    Oui, oui bien sûr, j'ai 38. C'était il y a combien ? 20 ans. 20, ouais. Oui. Oui. Oui, mais même pas, des fois même pas au service. C'était vraiment l'ambiance, vous pensez que c'était très dur pour une femme. Après, pas tous les restaurants, bien sûr, sinon je n'aurais pas trouvé de travail. Mais il y avait des restaurants quand même qui étaient restés encore dans cette idée que le restaurant c'est un monde géré par des hommes. Après je suis arrivée à Le Mans où j'ai trouvé une famille, vraiment une famille de personnes très ouvertes et très humaines. Donc ils m'ont donné ma chance. Et après j'ai continué en travaillant dur, seulement avec la force de volonté, l'envie de travailler dur et de montrer que j'étais capable. Même si j'étais une femme, j'étais forte comme un homme, je pouvais arriver, je pouvais faire tout. indépendante, indépendantement. Oui, merci.

  • Speaker #0

    Donc tu as pas demandé, tu t'efforces ?

  • Speaker #1

    Moi je pense oui parce que des fois pour un homme c'est automatiquement la pensée qui peut arriver. Un homme doit démontrer qu'on peut arriver. C'est ça la différence. Je me rappelle aussi des anecdotes quand je travaillais à le Mont-Main. dans les deuxièmes parce que j'ai fait deux périodes différentes. J'ai fait une première, après je suis partie pour faire des expériences. Et après je suis retournée avec mon mari, les deux on était les chefs de ce restaurant. Mais beaucoup de fois c'était moi qui sortais à parler avec les clients parce que mon mari était plus réservé. Donc quand je sortais, je regardais cette différence. Quand c'est moi que je sortais en salle, les clients... Il m'a demandé deux ou trois fois mais vous êtes la chef ? C'était étrange, il voulait être sûr. Mon mari, c'est lui qui sortait à parler en salle, automatiquement, c'était le chef. C'était… Non, c'est ça.

  • Speaker #0

    Donc c'est surprenant d'être une femme chef. Ton mari, il a vécu comment ? Il t'a rencontré ? Quand tu étais déjà chef ?

  • Speaker #1

    Non, on s'est rencontré, lui il était mon chef de parti, on travaillait dans 3 étoiles, dans Heinsbeck à la Pergola, et on s'est rencontré là, donc lui c'était mon chef de parti.

  • Speaker #0

    Une femme peut avoir les mêmes capacités, peut-être même supérieures parfois, en termes de talent culinaire qu'un homme là, il n'y avait pas de soucis de ce côté là ?

  • Speaker #1

    Euh oui. Après, par rapport à ça, oui, bien sûr. Après, non, par rapport à ça, il n'y avait aucun doute.

  • Speaker #0

    Aucun doute, oui. C'est aussi accepter, tu vois, on s'imagine quand on n'est pas dans la cuisine, quand on est, voilà, l'image que l'on a, c'est un métier qui est très, très exigeant. Dans les horaires, dans les jours de travail, finalement tu travailles tout le temps. Alors à plus forte raison, parce que tu prends la responsabilité d'un très grand restaurant, d'un très grand hôtel comme là où tu es aujourd'hui, mais finalement même dans un plus petit restaurant, quand tu as ton restaurant, il faut travailler. Lorsque les gens sont au repos, toi tu travailles. Quand on a les deux qui sont comme ça chef... On se projette dans une vie de famille, est-ce que vous pourriez ne pas travailler au même endroit tous les deux ? Est-ce que ça c'est des choses auxquelles on pense quand on est une femme ?

  • Speaker #1

    Oui, on se pose plein de questions. Là, par exemple, par rapport à un enfant, déjà je me suis toujours, j'ai toujours, comme dire, éloigné dans moi l'idée d'avoir un enfant pour la peur de perdre ma liberté et ma force. Et la force, c'est le travail. Donc c'est tout lié. Et ça c'est triste de penser que c'est aussi personnel, parce que ça fait partie, je ne veux pas dire que c'est tous pareil, mais pour moi, par rapport à mon vécu, donc ma liberté c'était prioritaire, et ma force, donc mon travail, automatiquement. Donc jusqu'à quelques ans arrière, je n'ai jamais pensé d'avoir un enfant. Parce que je devais défendre tellement ce désir fort, je devais défendre cet aspect de ma vie que j'avais gagné en manière dure et en fatiguant. Je regardais l'enfant comme une menace à tout ça. Maintenant... ça passe un peu, je commence à être un peu plus âgée. Et il y a aussi l'horloge biologique, donc je commence à réfléchir aussi avec mon mari, les envies qu'il a. On se pose la question, j'ai fait même un parcours pour comprendre mieux, avec un parcours d'analyse aussi, pour comprendre tous ces aspects. Et finalement, il faut trouver la solution, et trouver, parce que bien sûr, Je répète, ma liberté c'est important, mais à un certain moment peut-être de ma vie, à ce chemin où j'ai fait un bel parcours, où j'ai démontré déjà, où j'ai fait mon travail, j'ai accompli quand même quelque chose, je suis arrivée dans ce domaine quand même à un certain niveau. Essayer de trouver le compromis et ne pas voir un enfant comme une menace. à tout ce que j'ai gagné avec toute cette douleur et force.

  • Speaker #0

    Oui, parce que toi,

  • Speaker #2

    je me disais,

  • Speaker #0

    je vais devenir maman, j'aurais peur. finalement de te retrouver encore dans une position d'infériorité. Comme si tu ne pouvais pas trouver ta place en tant que chef. Ça vient des vieux schémas de la cuisine. Et ça vient de tes vieux schémas à toi. La vie aujourd'hui, elle est faite. La société évolue, c'est aussi pour ça qu'on fait ces podcasts, pour porter aussi une parole d'espoir. Et de dire que les choses bougent et qu'il y a des moyens de garde. Explique-nous un peu plus ce qui te touche, sauf si tu ne veux pas y aller, mais si tu as envie de me faire confiance et d'y aller, pourquoi cette perte de libre ? Pourquoi ce serait une menace ? Pourquoi tu perdrais ta liberté d'être maman ? Parce qu'être maman, ce n'est pas perdre ton travail, surtout pas aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Mais la peur, c'est d'être pas performant. Parce que c'est un travail où la performance c'est tout. Donc tu as peur d'être pas autant performant, fort. L'enfant te demande beaucoup d'énergie, tu n'arrives pas à dormir bien la nuit. Et après donc tu arrives au travail et tu as de l'humain à gérer, donc il faut que toi tu arrives à séparer les deux choses. Donc la peur c'est pas de perdre mon travail, la peur c'est d'être pas à l'auteur.

  • Speaker #0

    Tu t'es mis une barre extrêmement en exigence, non ?

  • Speaker #1

    Oui. Oui. Parce que comme je te disais tout à l'heure, c'était un homme, c'est pas grave, mais c'est un femme. La première chose qu'il doit dire, tu vois, il n'arrive plus, il a un enfant, il n'arrive pas à suivre. Donc, il est nerveux parce qu'il n'a pas fait ça, tu sais, il n'a pas de nervosité. Il a son période, il a les règles. C'est vrai,

  • Speaker #0

    mais c'est vrai. C'est toujours là, que tu décris là, c'est tous les jours, c'est tous les jours, dans les entreprises, et effectivement dans n'importe quel milieu. J'encourage, si tu ne le connais pas, à lire le bal des folles ou à voir le film où c'est exactement ça. Les femmes qui s'énervaient, on les envoyait dans un asile parce qu'on disait qu'elles étaient folles alors qu'elles n'étaient pas folles. Mais les crises d'hystérie, les sauts d'humeur, parce que nous on est sujettes, parce qu'on a des hormones. d'humeur mise dans des asiles pour la folie et oui et c'était il n'y a pas si longtemps non plus donc oui je pense que effectivement ce qui ressort de quand je te vois c'est une force qui cache des failles qui sont énormes

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Enorme. C'est un milieu… Est-ce que tu t'attendais quand tu as choisi cette carrière, parce que tu l'as choisi à un moment, que ton père était mis à l'intérieur de cette filière au début, mais quand tu as pris ta liberté à 18 ans, peut-être à 20 ans ou 22 ans, tu aurais pu faire autre chose. Tu l'as aimé la cuisine. Tu l'aimes. Tu vibres pour ta cuisine. Est-ce que tu te serais pu faire autre chose maintenant ? Est-ce que tu te serais pu faire autre chose à l'entendre en disant, une fois que tu étais partie des couilles, tu avais moins d'emprise, tu aurais pu peut-être évoluer différemment ?

  • Speaker #1

    J'adore tout ce qui est l'humain. Je suis portée sur l'humain. Donc je pense que c'est quelque chose qui est lié à l'anthropologie. J'adore voyager, par exemple. Je ne sais pas, peut-être quelque chose par rapport à l'étude de l'époque. C'est pour ça que dans mon métier, à part aussi par rapport à l'art, parce que je me suis rendue compte, à un moment, comme tu dis, de mon chemin. J'avais pensé à changer. Quand j'avais justement l'âge de 22 ans, je me suis dit... Je me remets à étudier, je vais à l'université, je trouverai quelque chose. Après, je me suis dit, quand même, avant deux ans, j'avais déjà travaillé, j'avais déjà sept ans d'expérience. Est-ce que je jette tout ce que j'ai fait maintenant ? Est-ce que j'arrive à le valoriser, à donner une explication, un sens à tout ce qui m'est arrivé ? Et je l'ai trouvé parce qu'au final, je me suis dit, à travers la cuisine, on voyage. physiquement parce qu'on peut faire ce métier dans tout le monde, mais on voyage même en goûtant des préparations de l'autre côté du monde, en goûtant une autre typologie de cuisine. Je rencontre plein de personnes, c'est pour ça que, par exemple, une chose que j'adore faire, c'est sortir à parler avec mes clients, discuter avec eux, rencontrer des personnes, avoir des échanges avec les autres. Il y a de l'art aussi dans la cuisine, donc il y a une forme d'art, de créativité. Au final, je me suis dit, par hasard, sans le faire exprès, mon père m'a...

  • Speaker #0

    Même si au début, ça pouvait être douloureux parce que ce n'était pas un choix, mais je l'ai souffert comme une obligation. Mais je me suis dit, au final, je me suis retrouvée peut-être dans le juste milieu. Parce que là-dedans, j'ai retrouvé plein de choses qui m'appartiennent.

  • Speaker #1

    Regarde ce que tu as parcouru. C'est un beau parcours. Tout le monde n'est pas à la tête d'un restaurant de Genève. Oui, enfin. Il y a aussi tout ça, tu vois, tu pars de 13 ans, d'un petit village d'Épouille, aujourd'hui tu as 38 ans, et sur une place, Genève, qui est quand même pas rien. voilà donc c'est aussi ton chemin de vie qui est comme ça qui est admirable c'est de partir de vos contraintes de quelque chose d'un manque de liberté 100% et voilà moi j'ai dit beaucoup suivant en france tu

  • Speaker #0

    as su pardon de transformer pour en faire ta force c'est ça parcours qui est moi j'ai dit beaucoup cette phrase j'utilise beaucoup cette phrase que c'est d'obligation tout fait virtu en italien déjà maudit Les nécessités ont fait le virtu. La nécessité, c'est ça. C'est ce que j'ai fait dans ma vie. C'est le résultat. Oui. Si, si, si. Tu dis rien. Là on fait une séance de psychothérapie. Je suis fière de moi, bien sûr, oui.

  • Speaker #1

    Je crois aussi que tu es très impliquée dans... Dans la vie associative autour des femmes.

  • Speaker #0

    Oui, tu as vu ça ?

  • Speaker #1

    J'ai des petits doigts qui me l'ont dit quand on m'a parlé de toi. Raconte-nous un petit peu, c'est quoi le besoin de partager ton expérience, c'est le besoin de partager ta force que tu as pour aider d'autres femmes, ou pas pour aider peut-être, pour simplement échanger avec elles ?

  • Speaker #0

    Alors l'association, il est né... grâce à la rencontre que j'ai faite avec une personne magnifique qui s'appelle Afamia. C'est une fille libanaise. Dans le Moyen-Orient, il a vécu dans le sud de l'Italie, je dirais, 10 fois. Oui, la liberté dans tous les sens. Mais j'ai écouté des racontes, même des choses basiques et stupides, même des histoires par rapport à les accouchements à l'hôpital, des choses horribles. Donc, Caïm a proposé qu'il voulait faire naître et créer cette association où on aidait les femmes réfugiées politiques à s'intégrer. Et le mot... L'un des buts de notre association, c'est l'intégration dans la dignité. Donc on voulait aider les femmes, qui beaucoup de fois, les femmes du Moyen-Orient, elles n'ont jamais travaillé, mais qui connaissent plus le foyer que le foyer familial, à travers la cuisine, de créer un monde parallèle ou un espace propre où elles pouvaient participer, travailler justement dans l'association. Retrouver une rencontre aussi, une manière justement de s'intégrer, de parler avec les autres, personnes, femmes. Au final, l'association n'est pas qu'une association qui est des femmes, c'est beaucoup vers les femmes, mais après on a aussi autour de nous des hommes, et même il y a un projet pour les personnes âgées, parce que le but c'est un jour d'ouvrir un café. Un café à travers, qui utilise justement la force de cette personne-là, de proposer des sortes de stages, des apprentissages, une période où les personnes peuvent apprendre quelque chose, partager avec les autres, les intégrer. Et à travers, utilisant par exemple même les personnes âgées, locaux, qui sont beaucoup de fois tout seuls, et donc d'utiliser cette force, de la mélanger. J'ai trouvé que c'était intéressant parce que Bien sûr, après mon vécu et où je viens, je pense, et grâce à Dieu, de plus en plus, on commence à parler du patriarcat et de tous ces problèmes. Je ne sais pas, il faudrait des siècles pour les résoudre, mais ça continue, je pense, parce que... Je regarde toujours les news en Italie et tu vois tous les jours il y a des féminicides. On dit en italien, je ne sais pas. Oui, des féminicides. Donc c'est terrible encore cette culture où l'homme pense d'avoir le pouvoir supérieur, d'avoir le pouvoir sur la femme. Mais après, comme je dis toujours, c'est un gros travail qu'on doit faire même sur les femmes. Parce que cet homme, c'est le fils des femmes. Donc c'est vraiment la société en général qui a besoin de faire une progression. Ce n'est pas que les hommes, c'est tous. On doit habituer la tête, d'abandonner ce cliché.

  • Speaker #1

    C'est un travail sur les plus jeunes. C'est eux qu'il faut arriver à montrer un autre chemin.

  • Speaker #0

    Oui, oui.

  • Speaker #1

    Tout doucement. Je trouve que les pierres, elles se mettent trop lentement par rapport au nombre de femmes qui meurent. Mais en tout cas, je trouve qu'on sent dans la société quand même une envie de faire changer les choses à plus ou moins grande échelle.

  • Speaker #0

    C'est long, il faut du temps. Moi je pense qu'il faudrait beaucoup de générations encore avant qu'on ait vraiment ce rêve réalisé. Alors,

  • Speaker #2

    il y a 15 ans,

  • Speaker #1

    et je m'en souviens, et j'interviens aussi beaucoup dans les écoles, Et lorsque je leur demande, eux, ce n'est pas du tout les filles, ce n'est pas un sujet qui les rend sensibles. C'est comme si nous, on voyait des choses, mais elles ne le voyaient pas. C'est là où je trouve que c'est dangereux, c'est qu'il y a moins ce besoin de se révolter. Alors, est-ce que ça veut dire que les choses s'appellent et que justement il y a moins d'inégalités ou est-ce qu'elles ne se rendent pas compte et que c'est un peu la norme ? C'est la grande question du moment, j'essaye d'y répondre en interrogeant les gens autour de moi et c'est vrai que je n'arrive pas encore à me déterminer dessus. dessus. Mais ce qui est sûr, c'est qu'il faut faire bouger les choses. Qu'est-ce que tu dirais justement d'abord aux jeunes filles qui nous écoutent et puis moi j'aimerais aussi que tu parles aux mamans.

  • Speaker #0

    Ah, ça c'est...

  • Speaker #1

    Parce que tu vois, on parle de ton papa comme... Qu'est-ce que tu aurais envie de dire aux jeunes filles et aux mamans ?

  • Speaker #0

    Les mamans surtout, comme je disais, mais après c'est tous les parents. On parle des mamans, mais c'est tous les parents. Moi je pense que faire les parents, c'est pour ça qu'il y a aussi autre question. Je n'ai jamais pensé de faire... Avant, en enfant, c'est parce que je vois que c'est une énorme responsabilité. Et c'est une énorme responsabilité. Suivant, je parle de ça, c'est incroyable. Je pense, je fais une réflexion. Pourquoi pour faire n'importe quel travail, on fait un cours, on fait une formation, et pour faire la chose la plus difficile au monde, on ne fait pas ça ? On prépare les générations. Ça c'est... C'est incroyable parce qu'au final on crée la société du demain. Donc pour moi c'est fondamental qu'on soit déjà conscient de ce qu'on va faire. Et ça c'est aussi, malheureusement, c'est pas pour tout. Mais c'est une responsabilité énorme de faire un enfant. Et donc je pense qu'il faut... D'abord, nous résoudre, après faire un enfant et transmettre, une fois que nous avons compris notre... essence, tu vois, pour faire le passage sur les enfants. Et les enfants c'est important justement, après comme tu disais, il y a des enfants de tous les sexes, donc il faut les faire grandir, parce que comme on parle à chaque fois du machisme, mais je disais, derrière les machos d'aujourd'hui, il y a les mamans. Et les mamans c'est les premières, ils ont toujours dans leur tête, dans notre société, ils ont des clichés de patriarcat. C'est normal que ça soit transmis aussi. Donc ça c'est la première chose, c'est très important l'éducation. Et après les filles, oui ça c'est sûr, il faut croire en soi, il faut combattre pour l'idéal, il ne faut pas plier la tête, il ne faut pas... Je ne sais pas, parce que moi j'ai cet esprit de combattant. Oui, mais il ne faut pas lâcher, il ne faut pas lâcher. Peut-être, il y a des choses aussi qui arrivent avec l'âge et la maturité. Trouver le bon chemin pour combattre, parce que des fois, on fait beaucoup de bruit et ça ne sert à rien. Au contraire, ça peut porter à avoir l'effet contraire. Donc peut-être qu'il faut qu'on apprenne aussi les bonnes manières pour combattre et arriver à aborder les sujets, même dans notre milieu, à l'école, au travail, avec les collègues. Mais il ne faut pas lâcher, parce que c'est important. D'abord sur soi c'est bien sûr et après il y a aussi dans la vie on fait plein de rencontres de personnes magnifiques et ensemble c'est dans la force.

  • Speaker #1

    La dernière question, celle que je pose à toutes les personnes qui sont là avec moi, pour toi en 2024, c'est quoi être humain ?

  • Speaker #0

    C'est compliqué, je ne sais pas. Oui, c'est sûr, c'est multitâche et ça il faut savoir faire tout parce que ça c'est l'autre peigne, comment on dit en français ? Non, c'est ce qu'on doit payer pour avoir la liberté. Le prix qu'on doit payer, oui, qu'on paye pour avoir la liberté, c'est qu'il faut être multitâche. Donc il faut être maman, femme, chef. Quand même travailler, il faut savoir faire tout et ça prend beaucoup d'énergie, beaucoup de force. Il faut être solide, il faut être tout, il faut être fort, il faut avoir l'espoir toujours que les choses un jour seraient mieux. C'est aussi la joie parce que je pense que le fait qu'on est multitâche quand même ok, on est quand même plus compétent, on est plus fort. Moi je trouve qu'on est plus fort. Je ne veux pas être de l'autre côté et dire qu'on est meilleur, mais on est plus fort.

  • Speaker #1

    Parce qu'il faut d'autres choses, donc forcément on a besoin de développer de l'endurance.

  • Speaker #0

    A l'année 2024, les femmes sont... Oui, c'est pour ça que je pense que les hommes se sont un peu perdues.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Les hommes se sont perdues parce que je pense qu'ils n'ont pas pris à... Ils n'étaient pas prêts, ils n'ont pas encore... Ils doivent comprendre comment être à côté d'une femme qui a aussi autant de force, d'énergie maintenant, non ? C'est ça.

  • Speaker #2

    Et quand on va passer leur schéma,

  • Speaker #1

    c'est pour ça que là on est dans une période où on doit...

  • Speaker #0

    C'est pour ça que ce n'est pas facile. Comme je dis, c'est un travail de société, ce n'est pas que des femmes. Mais des sociétés, il faudrait qu'il y ait plus de soutien aussi, comme je disais, par rapport à faire les enfants. Il faut qu'il y ait quelqu'un qui nous aide à comprendre justement et redonner un équilibre. Parce qu'au final, la société, on est nous. Notre enfant, il serait la société du demain. Donc il faut qu'il y ait de plus en plus de dialogues, de la formation, de l'aide. Ça c'est un autre conseil que je donne à tout le monde. Faites aussi beaucoup de parcours de psychologie, c'est très important. Tout le monde en a besoin. Vous ne pensez pas qu'on n'a pas besoin, tout le monde a besoin, beaucoup quand même en tout cas, parce qu'apprendre et comprendre mieux soi-même, ça aide à être des personnes meilleures et à être des conséquences à une société meilleure. Ouais, derrière, avec plaisir.

  • Speaker #1

    Un grand moment d'émotion, c'était pour moi un vrai plaisir de te rencontrer et d'avoir ce moment avec toi.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Je ne serai plus qu'à venir goûter ta cuisine.

  • Speaker #0

    Bien sûr, je t'attends au Fiskebar. Merci beaucoup. Au revoir. Au revoir.

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