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Paroles de Femme

Vivre pour soi – L’émancipation de Fara pour être libre 🌱✨

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56min |01/04/2025
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Description


Découvrez le parcours courageux de Fara, une femme qui a refusé la facilité d’une vie bien rangée pour choisir une existence libre et authentique. Bien qu’elle ait grandi dans un milieu privilégié, Fara s’est tournée vers une vie marquée par la quête d’indépendance et d’autonomie. Elle nous raconte son chemin unique, un parcours de vie choisi plutôt que subi, fait de découvertes, de défis, de rires et de résilience.

Au programme :

  • 💭 Le choix de la liberté : Fara nous parle de son besoin de se construire en tant que femme, loin des étiquettes, pour être elle-même, et non “la fille de” ou “la femme de.”

  • 🌄 Une vie pleine d’espoirs et de désillusions : elle revient sur les hauts et les bas de son parcours et sur sa détermination à rester fidèle à elle-même.

  • 🎉 Joie, rires et moments de résilience : malgré les défis, Fara garde un optimisme à toute épreuve et nous partage sa vision positive de l'avenir.

  • 🌱 Inspirer les autres à suivre leur propre chemin : des conseils pour celles et ceux qui veulent, comme elle, prendre leur vie en main et construire un avenir sur leurs propres valeurs.

Un témoignage inspirant pour celles et ceux qui aspirent à une vie authentique et à l’indépendance, loin des contraintes imposées. À travers le récit de Fara, découvrez la puissance d’un choix de vie libéré des attentes des autres et empreint de liberté.

✨ Écoutez cet épisode inspirant dès maintenant ! ✨ Écoutez ici



♥️Un remerciement particulier aux personnes suivantes sans qui rien n'aurait été possible : Marie Ange, Khony, Carole, Frédérique, Jean Pierre, Marc, Marie ange, Matthieu, Pierre, Zaïneb♥️


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VOTRE ESPACE DE CONFIDENCES ET D'INSPIRATION

Paroles de Femme est le podcast de référence pour découvrir des récits féminins inspirants. Disponible sur toutes les principales plateformes d’écoute, il vous accompagne où que vous soyez. Plongez dans l'univers de l'inspiration féminine, des témoignages de vie, et de la réflexion personnelle.

🎧 Écoutez maintenant : https://podcast.ausha.co/paroles-de-femme

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je suis Stéphanie Barranco, bienvenue dans Paroles de Femmes, le podcast qui parle de femmes aux histoires extraordinaires. Dans ce podcast, je donne la parole à des femmes au destin peu banal pour qu'elles nous parlent d'elles, de leur parcours, de leurs espoirs, de leurs doutes, de leur vision de la femme d'aujourd'hui sur l'avenir. Puissent ces femmes vous inspirer, nous inspirer ? et inspirer nos générations futures. Elles se livrent aujourd'hui sans tabou, avec le cœur. Je vous laisse avec elles. Voici leurs histoires. Place à Parole de Femme, saison 2. Aujourd'hui, nous avons rendez-vous avec une femme au destin atypique, un destin qu'elle s'est créé à son image. Elle m'ouvre les portes de sa maison pour passer un moment tout en douceur au micro de Parole de Femme. Une jeune femme au parcours étonnant, preuve qu'avec de la volonté et beaucoup de résilience, on arrive à faire de grandes choses. Elle va nous l'expliquer aujourd'hui. Farah, bonjour et bienvenue dans Parole de Femme.

  • Speaker #1

    Bonjour Stéphanie, merci de m'accueillir.

  • Speaker #0

    Farah, si je dis que tu as une vie pleine de rebondissements, je pense que je ne m'éloigne pas trop de la vérité.

  • Speaker #1

    Un vrai lapin !

  • Speaker #0

    Un vrai lapin ! Mais avant tout, c'est une drôle de... On va garder cette image-là pour la fin. Avant de commencer, j'aimerais que tu répondes à trois questions. Farah, si tu étais une couleur, un personnage de conte de fées, et si tu étais une émotion, lesquelles serais-tu ?

  • Speaker #1

    Alors si j'étais une couleur, je serais le rouge. J'adore le rouge.

  • Speaker #0

    Pourquoi tu aimes le rouge ?

  • Speaker #1

    Je ne suis jamais rare sans les personnes qui me voient sans le rouge. Et le rouge, pour moi, cette couleur symbolise la passion. La passion dans tout ce que je fais.

  • Speaker #0

    Tu es une femme de passion.

  • Speaker #1

    Voilà, je suis une femme passionnée. Et aussi, le rouge symbolise l'amour.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    L'amour parce que je dis toujours qu'on peut tout avoir, la richesse, le succès, une famille heureuse, en bonne santé. Mais tant que vous n'avez pas l'amour, vous n'avez rien. Et le rouge aussi, c'est la couleur du sang. Le sang, en fait, pour moi, c'est le symbole du sacrifice ultime. Quand on est prêt à donner son sang ou sa vie pour quelque chose, C'est que ce projet-là, en fait, il vaut bien la peine.

  • Speaker #0

    Tu donnerais ta vie pour quoi aujourd'hui ou pour qui ?

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, je donnerais ma vie pour revoir mes parents. Un instant.

  • Speaker #0

    Ils sont partis ?

  • Speaker #1

    Ils ne sont plus là, oui.

  • Speaker #0

    C'est aussi pour eux que tu fais tout ça ?

  • Speaker #1

    J'avais promis à mon père, il y a quelques années, qu'il était inquiet. De toute façon, il s'est toujours inquiété. Il a dit, qu'est-ce qu'elle fout encore celle-là ? Mais je lui ai dit, t'inquiète pas, je ferai des choses, je serai quelqu'un.

  • Speaker #0

    Tu vas nous raconter, c'est une belle revanche. Aujourd'hui on peut arriver.

  • Speaker #1

    Non mais j'espère qu'un jour je vais y arriver.

  • Speaker #0

    On est déjà pas mal.

  • Speaker #1

    C'est les gens qui se trouvent que c'est déjà pas mal, mais moi je pense que j'ai encore des choses à faire.

  • Speaker #0

    C'est le curseur que tu mets toi, sur ta propre, bien sûr, chacun le pose là où il a envie de le poser. Alors une couleur rouge. personnage de conte de fées ?

  • Speaker #1

    Un personnage de conte de fées, je pense que je serais il y en a tellement elles sont toutes mignonnes les unes les autres je serais Cendrillon Cendrillon,

  • Speaker #0

    pourquoi Cendrillon ?

  • Speaker #1

    Cendrillon parce que elle vit dans une maison où elle est avec une marâtre et des soeurs des belles soeurs qui sont jalouse d'elle et qui l'empêche de concrétiser ses rêves et de vivre pleinement sa vie qui lui est destinée. Et le sort fait que le sort ou la magie de la vie, en fait, sa destinée, lui tombe dessus, en fait, avec des petites souris, avec la nature, en fait, l'environnement fait que, malgré tous les bâtons qu'on a mis sur son chemin pour l'empêcher d'y arriver, elle y arrive, quoi qu'il en soit.

  • Speaker #0

    Avec l'aide de petites...

  • Speaker #1

    Avec l'aide de lui, il a fait le monde de l'univers.

  • Speaker #0

    Mais aussi parce qu'elle avait cet amour pour la vie et cet amour des autres qui l'a aussi porté.

  • Speaker #1

    Parce qu'elle avait aussi cette...

  • Speaker #0

    Cette candeur, cette gentillesse.

  • Speaker #1

    Cette intelligence-là et de la générosité qui a fait que l'univers, son environnement, l'univers a créé les conditions pour son environnement lui permettre de vivre la vie qui lui était destinée.

  • Speaker #0

    Tu crois aux contes de fées, Farah ?

  • Speaker #1

    Beaucoup.

  • Speaker #0

    C'est vrai ?

  • Speaker #1

    Oui. La vie est un conte de fées. Regarde comment c'est rencontré. C'est vrai. La vie est un conte de fées. Quand on décide de regarder les choses de manière positive, la vie est un conte de fées. La vie nous raconte de belles histoires tous les jours.

  • Speaker #0

    Quand on peut la regarder avec des yeux qui aiment les contes de fées ?

  • Speaker #1

    Mais comment ? Il suffit seulement de continuer à garder son âme d'enfant. Et on voit la vie avec des papillons, avec des cœurs partout.

  • Speaker #0

    Avec des paillettes.

  • Speaker #1

    Avec des paillettes.

  • Speaker #0

    Et une émotion, Farah ? Tu serais quoi ? Tu serais quelle émotion ?

  • Speaker #1

    Je serais l'équanimité.

  • Speaker #0

    Oh,

  • Speaker #1

    vas-y, explique-nous. En fait, c'est cette émotion qui nous... C'est cette émotion, c'est ce sentiment de... Pas de transparence, mais d'équilibre. C'est un concept que j'ai appris avec un ami qui m'a beaucoup initié dans les arvènes, le bouddhisme et tout ça. En fait, il dit que quelle que soit l'émotion qui nous traverse, on garde cette humeur, cette émotion médiane. Vous pouvez être en joie parce que vous avez appris une très belle nouvelle. Il faut rester mesuré. Vous pouvez être triste aussi. Pour apprendre à rester mesurée. La colère, pareil, tout ça. Apprendre à être mesurée. C'est ça l'équanimité.

  • Speaker #0

    C'est drôle parce que tu vois, c'est à la fois l'équanimité que tu choisis et en même temps, tu es une femme de passion.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    C'est compliqué d'arriver, c'est ambivalent.

  • Speaker #1

    Oui, mais moi je suis, comme dirais, comme j'aime me définir, moi je suis comme le jazz. Tu vois le jazz ? C'est l'une de mes musiques préférées, le jazz. Le jazz, en fait, pour ceux qui ne sont pas très aficionados, tu as du mal à suivre. En fait, il y a une mélodie qui est là, qui est bien rythmée. Quand tu écoutes bien, tu sais, c'est bien rythmé. C'est là, c'est posé, c'est...

  • Speaker #0

    Voilà. C'est ta base, tu veux dire que tu as ta base. Tu as construit ta base.

  • Speaker #1

    Une base bien solide. Voilà.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Si tu devais te présenter, alors je ne te parle pas d'une présentation de business. Ça serait kiffant. Farah, c'est qui ?

  • Speaker #1

    Farah, c'est une jeune femme, une jeunesse d'adoption et de cœur, et presque de racine maintenant, avec le temps, depuis que je suis là. C'est une femme qui... C'est une cherchante.

  • Speaker #0

    C'est joli.

  • Speaker #1

    C'est une cherchante parce que j'ai cette quête de... Je suis nourrie de plusieurs quêtes de justice sociale, De lutte contre les inégalités, quelles qu'elles soient, contre la discrimination, pour l'émancipation des femmes par l'entreprenariat, pour le bien-être de mes proches. Je cherche tout ça, oui. Une cherchante.

  • Speaker #0

    Une cherchante. Une cherchante au grand cœur.

  • Speaker #1

    Au grand cœur, je ne sais pas, mais en tout cas, une cherchante.

  • Speaker #0

    Tu dis que tu es une lyonnaise d'adoption. Parce que les gens qui les ont éclosés, nos auditeurs aujourd'hui ne te voient pas. Tu viens d'où ?

  • Speaker #1

    Alors, je suis née à Paris parce que j'avais mes parents qui avaient une fonction de diplomate. Donc, la vie dans la valise. Donc, née à Paris, grandie à Ottawa, vécue au Gabon, dans pas mal de pays en fait. J'aime bien cette expression qui dit... Il y en a plusieurs qui disent que je me définis comme étant une citoyenne du monde. Et aussi, moi, je suis chez moi où je suis.

  • Speaker #0

    Développe-nous ça. Comment ça ? Aujourd'hui,

  • Speaker #1

    tu m'installes à Alger ou à Abidjan, des pays que j'aimerais beaucoup visiter. Je me sentirais chez moi là-bas.

  • Speaker #0

    D'accord, parce que finalement, tu es en paix avec toi-même ?

  • Speaker #1

    Je suis chez moi partout. Je me sens bien. dans tous les environnements où tu me mets. À partir du moment où il y a un peu de bienveillance, et même si on n'a pas, on arrive toujours à trouver un endroit où tu te retrouves avec des gens. où tu es bien.

  • Speaker #0

    Tu as toujours été comme ça ? Ou est-ce que cette philosophie quand même très zen, très bouddhiste dans ce que tu nous expliques, tu as toujours eu ce mode de pensée où finalement c'est avec le temps que tu t'es rendu compte de tout ça ?

  • Speaker #1

    Non, je pense que j'ai évolué comme ça depuis étant petite parce que je te disais, mes parents, diplomates, donc... belle situation, on va dire belle situation sociale, mais pour autant je me rappelle que mon père il nous emmenait en vacances au Gabon, un pays d'origine, et pas seulement à Libreville la capitale où il y a la jolie maison, les serveurs, les marchands, tout ça, le chauffeur et compagnie, il nous emmenait à l'intérieur du pays, vraiment au village, en lui disant que ça aussi ça fait partie de votre vie. Voilà il y avait des enfants qui partaient On partait avec les autres enfants puiser de l'eau à la rivière, laver les marmites, je me rappelle, avec de l'herbe et du sable, jouer de la poupée. Ils arrivaient à fabriquer des poupées avec une bouteille et c'était de l'herbe qui faisait office de cheveux. Des petites choses comme ça. Et ils nous disaient, ça aussi, ça fait partie de votre vie, ce côté-là. Et je pense que c'est ce qui a fait aussi qu'aujourd'hui, en fait... Quel que soit l'endroit où tu me mets, moi je serais bien parce que j'ai vécu les deux.

  • Speaker #0

    On va revenir sur ton parcours. Quand tu dis que tu as vécu les deux, c'est un euphémisme. C'est-à-dire qu'on parle d'une phara petite jusqu'à adolescente, début d'étudiante on va dire.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai vécu ça jusqu'à mes deux ans. J'avais 11 ans.

  • Speaker #0

    Oui, mais je veux dire, à 11 ans, tu étais encore avec ton papa, ta maman. Et puis, il y a un changement, à un moment, qui va faire finalement, qui va bousculer quand même toute ta vie, même si c'est code, effectivement, que ton papa t'a transmis en disant « Attention, il y a effectivement l'opulence et la facilité, mais la vie n'est pas que ça. » C'était quand même 90-10, ou on va dire 80-20. Et là, d'un coup, qu'est-ce qui se passe dans ta vie ? Pourquoi, à un moment donné, tu vas te retrouver plutôt dans les 20 que dans les 80 ?

  • Speaker #1

    Parce qu'on rentre, mon père, on décide de se mettre dans la politique, donc on rentre au Gabon dans des conditions plutôt, voilà, différentes de confort de vie, tout ça. Donc on vit au Gabon pendant un certain temps. Et il faut savoir qu'au Gabon, à l'époque, après aujourd'hui, est-ce que ça a changé ? Oui, à l'époque. J'ai envie de te dire que je ne pense pas. Je ne pense pas. Mais à l'époque, en tout cas, pour exister, pour exister en tant qu'individu, surtout en tant que femme, au Gabon, enfin, libre-ville, je préciserai encore dans le secteur dans lequel j'ai évolué, parce qu'on ne peut pas généraliser, sortir les parapluies, il fallait être soit la fille d'eux, soit la femme d'eux. Sois la maîtresse d'eux.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire que moi-même en tant qu'individu, en tant que phara,

  • Speaker #0

    Tu n'existais pas.

  • Speaker #1

    Je ne pouvais pas dire que je vais faire quelque chose. Je faisais des choses, je faisais. J'ai déjà été une femme engagée depuis, je pense, j'avais 13, 14 ans, comme ça. Non, on était déjà années. J'avais 16 ans, j'étais déjà engagée. Mais on disait toujours, c'est la fille de Mathias. C'est la fille de Mathias. Et quand je faisais autre chose, on disait, non, c'est la compagne de Romée. À chaque fois, c'était par rapport à quelqu'un.

  • Speaker #0

    C'est quand même une négation de ta propre individualité. Oui, forcément.

  • Speaker #1

    Après, c'est la culture. C'est la culture. C'est ça qui fait que... C'est les codes sociaux. C'est ça. Moi, j'ai voulu m'affranchir de tout ça. J'ai voulu... Je me suis dit à un moment donné que j'étais capable de faire des choses sans pour autant être raccroché à quelqu'un, sachant que j'étais en couple avec quelqu'un, on peut le dire, puisqu'on est dans les confidences, et qu'il m'a fait le coup, on me dit souvent qu'il m'a fait le coup, il m'a fait un gamin dans le dos, sauf que moi non, ça ne passe pas, mais tout le monde c'était oui, mais en même temps, ce n'est pas grave. J'étais bien socialement, j'avais tout ce que je voulais. Je ne pensais même pas à un truc qu'il me l'avait déjà acheté. Ah oui ? C'est à ce point-là. Mais il m'avait mis un coup de canif dans le contrat et c'était compliqué. Donc moi, je me suis barrée. Sauf que lui, c'est un homme de pouvoir. Donc, si tu ne rentres pas à la maison, je te coupe tout. Il m'avait vraiment trompé. Personne ne voulait me recruter. Parallèlement, je trouvais un boulot. C'était parce que j'étais la fille d'eux. À un moment donné, c'est bon.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu étais tout fait ? C'était quoi ?

  • Speaker #1

    J'étais tout fait. Ma vie devenait trop petite pour moi. Et aussi, j'avais besoin de faire par moi-même. Sans pourtant être d'abord validée parce que je suis... La fille de ou la compagne de.

  • Speaker #0

    Tu avais besoin qu'on reconnaisse aussi ton mérite en tant que toi ? Ou tes échecs ? C'est-à-dire que tes échecs, tu avais besoin aussi de te confronter à la vraie vie ?

  • Speaker #1

    Exactement, c'est ça. Exactement, c'est ça. Jusqu'au dernier moment, j'ai accepté, je me rappelle encore très bien, j'ai quitté les gros 4x4, les machins, tout ça. Je m'en foutais, de toute façon. Ce n'est pas ce qui me définit. Et je suis allée travailler chez une petite dame. qui fait sa petite boutique, je lui dis bon elle elle vient d'arriver à Nouveauville, elle connait rien, je vais aller vendre des chocolats, je vais aller... Et puis les gens me voyaient en train de passer une balaière, laver les vitres et tout, mais comment tu peux faire ça quand même ? Je dis mais moi je travaille, j'ai pas besoin de bosser, enfin, j'en ai eu pour manger. Les gens ne trouvaient pas ça normal. Et puis, ça n'a pas loupé. Ma pauvre dame, sa boutique a été fermée. Donc, j'ai dit, à ce moment-là, c'est bon. Donc, j'ai pris mes bagages et je suis partie.

  • Speaker #0

    Tu es partie en France ?

  • Speaker #1

    Je suis venue ici, oui. D'accord.

  • Speaker #0

    Tes parents, ils ont eu quelle position à ce moment-là ? Eux, ils étaient encore là-bas.

  • Speaker #1

    Ma mère était déjà décidée à l'époque. Ma mère, elle était, de toute façon, celle-là.

  • Speaker #0

    On n'en fera rien.

  • Speaker #1

    Non, on n'en fera rien. Et mon père aussi, il se dit ça, mais qu'est-ce qu'elle va encore faire ? Qu'est-ce qu'elle nous fabrique encore, celle-là ? Qu'est-ce qu'elle nous fait ? Et les gens me disent, non, mais ta fille, elle a fait ça, elle a fait ça. Mais quand je suis partie, mon père, lui, bien sûr, il était inquiet, comme tous parents.

  • Speaker #0

    Mais il te soutenait ? Est-ce qu'il comprenait ? Est-ce que tu as la sensation que ton papa, il a compris pourquoi tu es partie ?

  • Speaker #1

    Au début... Au début, il était inquiet, mais après, c'est normal. Moi, je suis sa fille. Je ne serais pas chouchou, je ne vais pas dire ça. Je ne vais pas me prendre mal. Mais je suis sa fille, comme tous parents.

  • Speaker #0

    Après, tu peux être inquiet, mais soutenir. Après, tu peux être aussi inquiet et ne pas soutenir.

  • Speaker #1

    Il y a un père qui avait dit, je vais pour des études. Il m'a dit... D'accord. Il m'a dit, tu me prends pour un idiot en plein mois de janvier. Quelle rentrée ? C'est pas mal, une rentrée en septembre. Quel faque ? Je vais rencontrer un faque comme ça. Et là, pareil. Et là, pareil, il me dit, bon, d'accord, ok, tu dis que tu vas à Paris, donc tu vas bien à côté de l'ambassade, chez ton tonton, un tel, qui travaille à l'UNESCO. Et j'ai dit, non, je vais chez ma copine qui vit à Lyon. Et il m'a dit, non, non, non, non, tu vas à Paris, dans le 16e ou dans le 8e, à côté de machin. J'ai dit non. J'ai dit je vais me débrouiller, je vais, voilà, je vais, non, voilà.

  • Speaker #0

    Ça représentait quoi ? T'avais besoin de te confronter à quoi ? À toi ?

  • Speaker #1

    Non, j'avais besoin de me réaliser et je sentais qu'en restant, en restant à l'UQB, ça n'allait pas être possible.

  • Speaker #0

    On est en France.

  • Speaker #1

    J'allais être limitée.

  • Speaker #0

    Quand t'es arrivée en France, t'as quand même refusé encore la facilité.

  • Speaker #1

    Mais oui.

  • Speaker #0

    Mais pourquoi ? Parce qu'on ne peut pas se réaliser dans la facilité ?

  • Speaker #1

    Non, mais j'avais besoin de me réaliser par moi-même. Je n'allais pas partir d'une situation où j'avais des portes ouvertes parce que j'étais la fille de ou la femme de, pour revenir encore ici, aller habiter chez un oncle ou chez une tante parce que je suis la fille de et parce qu'on m'ouvre chez tonton. Non, je ne quitte pas. C'est que déshabiller Paul pour habiller Jacques. C'est déplacer le problème. Moi, je voulais... vivre par moi-même, payer mon loyer, travailler, travailler, payer un loyer, payer mes factures, et faire venir ma fille, parce qu'on entendait à l'époque, j'ai ma fille, et ça mon père, ma parole, il m'a dit non. Il m'a dit non, tu ne pourras pas faire, tu n'auras pas les moyens. Parce que si ce n'est pas le modèle économique... Il y a une bonne chauffe-ferme, un sacré sacrifice, c'est un autre statut.

  • Speaker #0

    C'est un sacré sacrifice que tu as fait, je ne savais pas, que tu avais dû... laisser ta fille pendant quelques temps. Ça veut dire que vraiment, c'est un gros engagement. C'est un énorme sacrifice que tu as fait.

  • Speaker #1

    Mais ça a duré quatre mois.

  • Speaker #0

    Ah oui, d'accord.

  • Speaker #1

    Tant que j'arrive,

  • Speaker #0

    que je m'embarque,

  • Speaker #1

    que je trouve un appart, que je m'inscrive à l'école, ça a duré pas longtemps.

  • Speaker #0

    C'était le temps de battement.

  • Speaker #1

    C'est ça. Mais pareil, j'avais dit à mon père, elle vient prendre des vacances. Et je vais retourner.

  • Speaker #0

    Tu es une filoute.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Ta vie, c'est... Ta vie, c'est un roman. Je pense qu'on pourrait faire un... Je pense qu'on pourrait faire un court-métrage de ta vie. Peut-être un long-métrage un jour. Alors, comme on ne peut pas faire une saison spéciale de Farah, on va la raccourcir. J'aimerais qu'on revienne plutôt à l'essence de ce qui... ... ce qui t'a construite finalement. Parle-moi des études, parle-moi de ton parcours exceptionnel par rapport à ton envie d'apprendre. Parce que ça aussi, c'est quand même incroyable. Tu vas te confronter à des refus, qui vont construire certes la femme que tu es aujourd'hui, qui a une force de vie. terrible mais j'aimerais que tu quand même que tu nous en parle un petit peu de de ça comment donc tu arrives tu prends des études en fait j'arrive à lyon savoir que le dernier poste que j'occupais à

  • Speaker #1

    libreville c'est animatrice télé j'ai animé une émission le mercredi qui s'appelait espace jeune et puis j'ai animé une émission radio aussi ok je faisais la matinale 6 heures du matin un peu comme alias à la mer riche expérience. Et j'arrive à Lyon, je me dis, je vais faire pareil. Sauf qu'ici, quand tu as beau être la fille de... Peu importe, ça ne marche pas comme ça. Et puis, on ne te connaît pas, on ne connaît pas ton... Le réseau, il est vide, mais tu ne connais personne. Et donc, les gens avec qui j'étais, mon environnement proche de l'époque me disait, c'était en 2003, ils m'ont dit, non, non, tu n'as pas fait Sciences Po, tu n'as pas fait l'État, tu n'as pas fait l'école de journalisme, tu es black, tu es grosse, tu ne connais personne, tu n'as pas de réseau. ça ne marchera pas. Il oublie, ça va être compliqué pour toi.

  • Speaker #0

    C'est dur. C'est dur.

  • Speaker #1

    Non, mais en fait, quand j'arrive, quand j'entends ça, pour moi, ce n'est pas que c'est dur. Pour moi, je me dis, s'il le dit, c'est que c'est la réalité. D'accord. Pour moi, ce n'est pas dur. Aujourd'hui, avec le recul, je me dis, mais c'est vrai que c'était violent. C'était violent,

  • Speaker #0

    oui.

  • Speaker #1

    J'aurais pu... dire bon bah je vais quand même tenter une école de journalisme, je vais quand même tenter de faire mon cours, de faire un BTS, de quelque chose et tout, mais j'ai dit ah ok bah si c'est comme ça ok pas de soucis, j'ai renoncé sans chercher à creuser, sans rien et donc on a 20 ans, qu'est-ce qu'il faut faire de sa vie surtout que moi j'attends, il faut que je fasse mon nom d'infini, j'ai dit à papa t'inquiète je vais bosser, je vais faire des études t'inquiète pas je vais pas traîner Et je prends le paru vendu, c'était le 69 à l'époque en papier, où toutes les annonces d'emploi, c'était aide-soignante, infirmière. Je me disais, mais jamais de ma vie je ferais ça, quoi. Jamais. Donc, à l'époque, c'était l'ANPE, les ascédiques, les aides pour le transport.

  • Speaker #0

    Tu rentres dans une vie. On peut avoir des galères quand même, là.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'on est à la part. J'arrive chez une copine, et ma copine, elle ne paye pas le loyer, donc elle a les usures, ça se barre. Donc, voilà, je suis retrouvée à Lyon. Je suis un peu ta haine. J'ai dit, écoutez, monsieur, je ne resterai pas longtemps. Voilà. Et après, je vais travailler dans un bar. Et puis, la dame, sans me connaître ni rien, elle a juste écouté mon parcours. Elle a dit, mais vous venez à la maison. Et elle s'est portée garant pour mon appart que j'ai trouvé après. C'est... Ça va, Sophia, si tu nous entends. Je t'embrasse très fort parce que je n'ai plus de nouvelles, malheureusement. D'accord. C'est parmi les vues. Et de fil en aiguille, donc, je ne sais pas comment j'atterris. J'ai une copine avec qui je traînais à la pardure. Elle me dit, attends, je dois aller déposer des livres. J'ai ma mère qui est juste à côté, là. Donc, elle va déposer des livres à sa mère à l'EPAD. C'est là où je découvre le grand-tel. D'accord. Et je décide de devenir directrice d'EPAD à ce moment-là.

  • Speaker #0

    En fait, voilà, tu vois, c'est ça qui est assez incroyable avec toi, c'est que tu arrives à 20 ans, on ne le sait pas, et donc...

  • Speaker #1

    Tu tombes sur ça.

  • Speaker #0

    Tu tombes sur ça et ça y est. Donc, tu trouves ta vocation, sauf que là, c'est le début...

  • Speaker #1

    D'une longue aventure.

  • Speaker #0

    D'une très longue aventure.

  • Speaker #1

    Très longue, qui a duré près de 20 ans.

  • Speaker #0

    Je pense douloureuse aussi, non ?

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'il y a eu des épisodes quand même assez... J'ai commencé comme dame de ménage, mais je ne connaissais pas du tout ce secteur-là. Pour connaître un petit peu qui fait quoi, les formations, pour être directrice, ce n'était pas évident. Je fais dame de ménage, après j'ai fait soignante, je fais infirmière.

  • Speaker #0

    Tout ça en passant les diplômes. Ah oui. Voilà, je veux dire…

  • Speaker #1

    Oui, mais les diplômes, avant les diplômes, les concours.

  • Speaker #0

    Les concours, oui.

  • Speaker #1

    Ah oui, parce qu'il faut faire un concours pour entrer. En école d'aide-soignante, il faut un concours pour entrer en école d'infirmière, il faut un concours pour entrer en école de cas de santé, il faut un concours pour entrer à l'EHESP, enfin l'antenne d'assistie, et à chaque fois, c'est sanctionné par des diplômes, ainsi de suite, des stages, des... Enfin, je dis ça comme ça, mais ça...

  • Speaker #0

    Ça a duré ?

  • Speaker #1

    Ben oui, parce qu'il faut 4 ans d'expérience en tant qu'infirmière pour passer le concours de cas de santé, il faut 3 ans de formation. C'est 17 ans, ça m'a pris.

  • Speaker #0

    17 ans de ta vie ?

  • Speaker #1

    17 ans de ma vie, oui.

  • Speaker #0

    Et là, bien sûr, on pourrait se dire, bon, Farah, tu es donc directrice.

  • Speaker #1

    Je n'étais pas directrice pendant un an dans un établissement formateur, j'ai envie de dire, parce qu'il y avait des problèmes de normes de mise en conformité qui étaient quand même assez conséquents. Donc, l'établissement a fini par fermer après mon départ, parce qu'à un moment donné, il faut se protéger aussi. Donc, j'ai quitté mon poste, je suis partie. Mais seulement en deux ans, je n'ai plus retrouvé de poste. Diplômée de... de la tête aux pieds. Tu as en tout,

  • Speaker #0

    combien on pourrait compter ? Combien tu as d'années et d'études ?

  • Speaker #1

    C'est énorme !

  • Speaker #0

    Tu dois être battue 8 ou 9. En fait,

  • Speaker #1

    je n'ai même pas envie de compter parce que ça me déprimerait de voir que j'ai passé autant de temps.

  • Speaker #0

    C'est une blessure.

  • Speaker #1

    Non, ce n'est pas une blessure.

  • Speaker #0

    Une faille.

  • Speaker #1

    Non, ce n'est pas une faille. C'est une leçon. C'est une leçon pour montrer que j'avais un projet de départ. J'ai été déterminée. J'ai tout fait. pour y arriver et j'y suis arrivée. C'est ça la leçon. Que je ne trouve pas de poste aujourd'hui, c'est un détail, j'ai envie de dire. L'essentiel à retenir, c'est quoi ? C'est que je suis partie d'un point zéro.

  • Speaker #0

    Même moins 50.

  • Speaker #1

    Moins 50. Et je suis arrivée à obtenir ce que j'ai voulu. Et tout ce que j'ai appris aujourd'hui m'a permis d'utiliser le projet dans lequel je suis aujourd'hui. Donc, c'est que des leçons.

  • Speaker #0

    C'est que des leçons. C'est que des leçons, c'est des leçons qui t'ont fait évoluer.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    Tu me parles de ton projet actuel, on en dit quelques mots parce que les femmes ont une place privilégiée dans ta vie. C'est ce qui nous réunit. les mettre en avant. Il y a aussi quelque chose qui te porte, c'est l'envie de réunir les gens. Je crois que ça, c'est très fort chez toi aussi. C'est-à-dire que tu te mets rarement en avant. C'est plutôt ce besoin de fédérer, de réunir et d'aider. Et tu as mis en place un système d'entraide. Tu penses que ça vient aussi de ton parcours ? On t'a aidé, tu aides en retour. C'est aussi ça que tu as appris ?

  • Speaker #1

    Oui, en fait, c'est exactement ça. Parce que, je viens de te dire à l'instant, j'arrive à Lyon, j'arrive chez mon amie, elle part, je me retrouve à la rue, il faut dire, et une dame qui sort de nulle part, qui ne me connaissait ni d'Adam ni d'Eve, m'héberge. Et moi, en plus, je suis hébergée chez elle, donc je faisais le ménage, je gardais. Elle me dit, non, tu n'as pas besoin de faire tout ça. Tu n'as pas besoin. Combien de fois je suis tombée sur des gens qui m'ont tendu la main, qui m'ont dit « viens, viens, on va t'aider » . Et hommes comme femmes, hein, voilà, qui m'ont dit « viens, je vais être ton mentor, viens, je vais t'aider, viens, je vais te… »

  • Speaker #0

    Ta vie est une succession de rencontres. C'est ça. C'est vrai, hein.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Tu as vraiment un parcours très atypique et en même temps qui est vraiment… de petites rencontres ou de grandes rencontres qui sont venues te nourrir émotionnellement et je pense que c'est aussi ça qui t'a élevé l'âme finalement élevé l'âme,

  • Speaker #1

    je ne sais pas si j'ai une grande âme mais en tous les cas c'est ce qui permet de savoir que justement, on disait tout à l'heure que la vie est un conte de fées t'es là, t'es en train de te poser mille et une questions et tu sors Et tu fais des rencontres et là, tu tombes sur quelqu'un et tu te dis, ah, mais laisse tomber, attends, ça, je m'en occupe. Attends, je connais quelqu'un, tout ça.

  • Speaker #0

    C'est le conseil que tu donnerais aux jeunes femmes actuellement ou aux femmes qui se sentent un peu à l'étroit dans leur basket ? C'est de sortir,

  • Speaker #1

    de voir,

  • Speaker #0

    de...

  • Speaker #1

    De sortir déjà de chez elles. J'ai une marraine qui dit souvent, celui qui sort, s'en sort.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Que j'embrasse, d'ailleurs. Mais aussi, il faut sortir de sa zone de confort, c'est dur ça. Oui, c'est très dur. Sortir de chez soi déjà quand on n'a pas nécessairement d'objectif particulier. C'est vrai. Je veux dire que le bonheur ne vient pas toujours frapper à sa porte, c'est dans les courbes de fées comme on dirait. Il faut sortir de chez soi pour rencontrer d'autres personnes.

  • Speaker #0

    Et sortir aussi de sa zone de confort. De se dire, mais si ce que je fais ne marche pas, parce que j'ai peut-être l'habitude de faire la même chose, je vais faire autre chose.

  • Speaker #1

    J'en viens, tu vois, la transition, je vais la faire comme ça. Tu dis, il faut sortir de sa zone de confort, il faut sortir de chez soi, pour moi. Peut-être parce que c'est aussi mon vécu en tant que femme. C'est aussi s'accepter telle que l'on est par rapport au regard des autres. J'en viens, tu dis souvent que tu es une femme noire avec des formes et que ça a été aussi un obstacle. Je ne sais pas si on peut dire un obstacle, tu vas en parler mieux que moi. Mais en tout cas, c'est quelque chose que tu évoques. Donc ça veut dire qu'à un moment, tu as eu une importance dans ta vie.

  • Speaker #0

    Oui. Ça, c'est vrai. Ça, c'est vrai parce que quand j'ai voulu faire un reprend d'améliore, j'ai dit, t'es grosse, t'es blague, t'as ça, t'as ça. C'est pas évident. Et puis aussi, dans certains parcours professionnels et même personnels aussi, je répondais pas aux critères de sélection parce que voilà... T42, voilà, 95H, on se dit non quoi, même bien la femme filiforme, machin, ça passe mieux à l'écran, ça passe mieux auprès de la belle famille, ça passe mieux auprès des... auprès des potes et tout ça. Voilà, je ne répondais pas souvent, pas généralisé, je pense que j'ai eu mes mesures en disant souvent, je ne répondais pas toujours aux critères de choix, on va dire.

  • Speaker #1

    Comment tu t'en sors de ça ? C'est quoi le mode opérationnel d'une phara pour s'en sortir de... pour s'accélérer ? Est-ce qu'on souffre ? T'en as souffert ? T'en as pas souffert ? Tu t'es... finalement ça glissait sur toi. Je vais rencontrer des femmes qui me disent non mais en fait moi j'étais bien avec moi même donc je m'en fichais. Toi c'était quoi ton positionnement ? Ça peut être très douloureux. Le jugement, l'apparence physique et puis c'est au delà de ça, c'est quand même ta couleur de peau, c'est tes origines, c'est tes racines, c'est tes parents. Ça évoque plein de choses, tu vois, au delà du fait d'être grosse ou pas grosse.

  • Speaker #0

    le fait quand même je trouve que c'est encore plus violent finalement la couleur de peau après faut pas se poser une victime en fait c'est que les gens ils ont pas compris en fait c'est vrai que dans certains cas ça fait mal moi j'ai vécu des situations je me dis non tu vas pas le faire en cas de scriptage parce que c'est bien pour toi mais non moi c'est de la merde large, je vais m'inscrire. Mais non, non, cette école-là, cette formation, non, non, c'est pas bien pour vous. J'ai dit, si, c'est bien pour moi, je sais ce que je veux. Et quand je me suis retournée, j'ai vu qu'autour de moi, il y avait des personnes typées, on va dire, et on... Et on a compris qu'en fait, on n'était pas prêts. On représentait quelque chose de différent. Mais j'ai envie de dire, ce qu'il faut retenir, c'est qu'aujourd'hui, je les ai eus, les diplômes. Premièrement. Et deuxièmement, c'est vrai qu'en fait, ça fait mal. Mais après, ça apprend aussi quelque chose. C'est que ce n'est pas à cet endroit-là, ou avec ces gens-là, qu'on devait être.

  • Speaker #1

    Tu crois à l'univers, au destin. Tu crois à quoi ?

  • Speaker #0

    Merci. C'est intéressant de le montrer en guitarre. c'est que ce n'est pas là et avec ces gens-là que je devais être. Et puis, quand on est droit dans ses bottes, on dit qu'avant d'aimer les autres, il faut déjà s'aimer soi-même, suffisamment pour pouvoir accepter l'amour que nous donnons les autres. Oui, c'est vrai. Eh bien, si l'amour, c'est une question de partage. Quand je parle d'amour, ce n'est pas forcément l'amour amoureux avec un homme ou une femme, mais le partage, c'est dans les deux sens. Donc, si à un moment donné, ça ne marche pas, et bien c'est pas le bon endroit parce que si les gens ne sont pas capables de vous accepter tel que vous êtes c'est que vous n'êtes pas au bon endroit puis même monsieur voilà t'as jamais eu envie de te dire change de corps,

  • Speaker #1

    change de finalement non toi tu te sentais bien toujours comme tu as été

  • Speaker #0

    Oui, mais après je te cache pas qu'aujourd'hui je fais un régime, même si le chocolat n'est jamais bien.

  • Speaker #1

    Mais c'est pour toi, c'est pas pour trouver un emploi. Non,

  • Speaker #0

    non, non, non,

  • Speaker #1

    non, non, non. La différence,

  • Speaker #0

    elle est là.

  • Speaker #1

    Encore plus, mais voilà.

  • Speaker #0

    C'est pas que ça, c'est pas ma vie quand même. Pour le cœur, c'est ça, il faut quand même perdre un petit peu. Après, il faut raison garder. Je ne suis pas en obésité mordue.

  • Speaker #1

    Ben non, c'est... Moi, je te vois, je suis là, je...

  • Speaker #0

    Ça va, ça va, ça va, ça va. Mais juste pour des raisons de santé, voilà, refaire un peu de sport. Puis il y a l'âge qu'il y a aussi. Il faut s'entretenir, tout ça. Mais de dire que voilà, je vais tout faire pour devenir filiforme, mais tout ce n'est pas un projet dans lequel j'amènerais. Parce qu'il y a un combat entre le chocolat et la salle de sport que le chocolat risque fortement de remporter. À un moment donné, en fait, et puis il y a l'âge et la maturité, certainement, je ne dis pas que je suis mature, mais à un moment donné, on se dit, enfin, je ne vais pas dire de gros mots, mais on va duper, époque of life, époque of les autres, quand on pense comme ça, tant pis, en fait.

  • Speaker #1

    Tant pis, tu vis pour toi.

  • Speaker #0

    Et puis, quand on apprend suffisamment à s'aimer, eh bien, on apprend suffisamment aussi à aimer vivre seul. D'accord. Voilà.

  • Speaker #1

    À s'affranchir des autres regards.

  • Speaker #0

    désolé critique ça reste pas non mais maintenant que je continue à écouter ce que disent les autres parce que ça va plus être buté non parce que ça te fait évoluer aussi quand c'est dans la bienveillance c'est constructif voilà on

  • Speaker #1

    parle avec ta fille de ça tu vois de la vie, de ton parcours du regard des autres du corps de l'amour, de la passion. C'est des thèmes que tu abordes avec ta fille ?

  • Speaker #0

    Mais ma fille, je suis sa première femme.

  • Speaker #1

    Le sourire, je voudrais que vous voyiez le sourire sur ses lèvres.

  • Speaker #0

    Mais ma fille ! Ma fille, elle a vécu tout ça avec moi. Elle était à côté de moi, elle était témoin de tout ça. Donc, qu'est-ce que tu veux raconter de plus à un enfant qui a vécu ça avec toi ?

  • Speaker #1

    Elle s'est construite avec ça, donc elle s'est construite à la fois avec la dureté de ce que tu as pu vivre et ta force. Du coup, ça doit donner un mélange, parce que si je ne dis pas de bêtises, aujourd'hui, elle est entrepreneur, ta fille.

  • Speaker #0

    Mais Naomi, je ne suis pas une d'elles, mais tu n'as même pas idée, c'est toi qui l'as amenée. Elle m'a vu comment on a bataillé, là, c'est-à-dire qu'à un moment donné, on s'est posé toutes les deux, j'ai dit qu'on tourne toutes les deux. Elle, son école disait tu seras chariste parce que moi j'étais soignante et moi je ne sais pas si je suis chariste. Je lui dis mais ma fille elle va faire les carreaux quand même. Et la dame elle se moquait, elle dit vous voyez donc vous ne comprenez pas, c'est que la TPE. oui, votre fille n'a pas décidé de faire des grandes études, vous-même vous êtes soignante, donc vous voyez, dans ma famille, ce n'est pas quelque chose, voilà. Donc, elle dit mais qu'est-ce qu'elle raconte ? Elle ne savait pas que moi, j'avais un projet de carrière que j'avais bien décrit. Mais il m'a dit, oui, reste tranquille. parce que voilà. Oui, Narnu, donc elle a fait, elle a fait ses études jusqu'à aller à l'IAE et elle était petite, elle me disait, non mais j'ai lu, elle me demande, Narnu, tu as vu la dame, ce qu'elle dit, il faut lui montrer qu'elle a tort, qu'est-ce que tu veux faire, putain, elle me dit, moi je veux vendre des habits. Je lui dis, ok, je t'amène, je t'achèterai une machine à crouille pour que tu fasses un petit peu, pour que tu fasses un doctorat et pour que tu fasses un démaster, elle dit, non,

  • Speaker #1

    moi je veux vendre des habits.

  • Speaker #0

    Et bien, elle a fait, elle a eu son brevet déjà alors que la CPE me disait, elle est en lycée pro, elle est rap faire carré. Elle a eu son brevet, elle a eu son bac, elle est allée à la fac, elle est allée à l'UE, elle a eu sa licence, elle est venue me voir, elle m'a dit « bon ben écoute, j'ai fait pour te faire plaisir, maintenant je vais aux États-Unis, je vais éliminer le boulot » . Qu'est-ce que tu veux dire ? Moi, je ne l'ai fait pas. Elle est partie. Elle a monté sa boîte de tailleux de bain de Bavière.

  • Speaker #1

    On mettra le lien de son site sur le texte du podcast. C'est trop beau.

  • Speaker #0

    Elle a acheté sa machine à coudre. Elle a regardé des tutos. Elle a pris des mannequins comme elle a dans la côte voisine. Elle vit à Los Angeles. Les Mexicains qui voient qui sont ces mannequins. Et elle fait son petit truc.

  • Speaker #1

    Tu es fière d'elle ?

  • Speaker #0

    Je suis fan.

  • Speaker #1

    Fan et fière ?

  • Speaker #0

    Quand elle me dit « Je t'ai vu faire. »

  • Speaker #1

    C'est beau quand même.

  • Speaker #0

    Oui, j'entends là beaucoup d'émotion. J'entends là beaucoup d'émotion parce que elle m'a vu faire, elle m'a vu me battre, elle m'a vu pleurer, elle m'a vu rire, elle m'a vu tapisser les murs de machin avec des fiches de réunion. Elle disait, « Oui, mais c'est quand tu es partielle, il y en a partout. »

  • Speaker #1

    C'est que ce qu'il faut bien qu'on comprenne quand même, c'est que tu travaillais Tu élevais ta fille, mais en plus, tu apprenais. Pour l'examen suivant, qui était toujours plus difficile, c'est-à-dire que quand tu étais femme de ménage, tu apprenais pour être aide-soignante. Quand tu travaillais en tant qu'aide-soignante avec un emploi du temps, ce n'était pas à l'époque les alternances. Tu travaillais 100%, tu préparais infirmière. C'est ça. Une fois infirmière, tu préparais cadre de santé. Finalement, jamais tu t'es reposée sur tes lauriers. Tu étais tout le temps en études, mais en travail aussi. En gardant la petite parce que tu étais seule. Son papa n'était pas là. Je reviens sur tes parents. Tu dirais quoi ? Ils diraient quoi aujourd'hui ? Ils te diraient quoi ? Ta maman, ton papa, ils te diraient quoi ?

  • Speaker #0

    Ça, c'est là. Ça, c'est là. On savait. Mon père lui dirait « ça ne m'étonne même pas d'elle » . Ma mère aussi pareil, elle dirait « ça ne m'étonne même pas d'elle, ça ne m'étonne pas » .

  • Speaker #1

    Tu as pioché cette force de caractère d'eux, tu crois ?

  • Speaker #0

    Ma mère était très… elle s'est prise très douce, très douce.

  • Speaker #1

    très pieuse,

  • Speaker #0

    très pieuse, très oh là là, un ange, et mon père lui c'était Gaïa, qui gueulait et tout, des fois un peu violent même avec nous, parce que nous c'était, nous faisions votre style. votre seule fonction dans la vie c'est manger, dormir, faire des études. Voilà. D'accord. Ah ouais, j'ai une étude, ah ouais. C'était dur. Oui,

  • Speaker #1

    c'était pas une éducation facile.

  • Speaker #0

    Votre seule fonction dans la vie c'est manger, dormir, faire des études. Et il disait aussi, il disait étudier, travailler, parce que sinon vous allez devoir dépendre d'un an pour vivre.

  • Speaker #1

    Donc il était quand même finalement ton papa. Il était pour l'émancipation des femmes.

  • Speaker #0

    Voilà. Il avait que des filles à la maison. Et il disait, comme je te disais, là-bas, il faut être fille d'eux, femme d'eux, voilà. Et il disait, devenez des médecins, devenez des avocats, devenez des... Sinon, vous allez devoir dépendre d'un homme pour vivre.

  • Speaker #1

    Oui, donc il avait quand même cette vision. avant-gardiste, de femme émancipée, c'est aussi lui qui t'a porté. Certainement. À un moment...

  • Speaker #0

    C'est encore, même s'il n'est plus là. Déjà, quand il est parti, c'était un déchirement. Mais un déchirement. Je me suis dit, mais comment je vais faire ?

  • Speaker #1

    Finalement, il t'a toujours soutenu. Ta maman aussi, mais ta maman est partie plutôt très tôt. Donc, effectivement, elle n'a pas vu ce parcours de fille que tu as... Et jamais tu t'es... Jamais t'as regretté ?

  • Speaker #0

    Ouais. Jamais. Jamais ce que je regrette aujourd'hui, c'est de ne pas y aller plus souvent. Ça fait 20 ans que je suis partie du développement. Tu t'expliques ? Non, ça fait 20 ans que je suis partie du développement. Enfin plus, plus de 5 ans. Et en tout ce temps, je suis allée peut-être 2-3 fois. Pourquoi ?

  • Speaker #1

    C'est douloureux ?

  • Speaker #0

    Non, déjà, c'est douloureux parce que la dernière fois que je suis partie, je suis allée me recueillir sur la tombe de mon père. C'était dur, c'était très, très, très, très dur. Mais c'était aussi quelque part réconfortant parce que je me rappelle que ma tante Suzanne nous avait dit à mes sœurs et moi, elle nous a dit cette phrase, elle nous a dit « votre père laisse des femmes » . Mais ce n'est pas parce qu'on est des femmes qu'on ne peut pas faire des choses. Au revoir. La terre avec laquelle on est maintenant, une terre qui est encore fraîche. Je me souviens de ça comme si c'était hier. Elle dit votre père est parti, mais vous êtes des femmes. Et elle dit c'est pas parce que vous êtes des femmes qu'on ne peut pas faire des choses. Vous êtes des grandes femmes, vous avez fait des études. Il faut continuer, voilà, continuer ce que votre père en fait. Il faut continuer, il faut que votre père soit fier de vous, tout ça. Donc voilà.

  • Speaker #1

    C'est, tu dirais qu'aujourd'hui, donc j'en viens aujourd'hui. avant de repartir dans le plus intime. Donc aujourd'hui, tu as créé un club. On peut appeler ça un club. Pour moi, en tout cas, de la manière dont je le vois, c'est un club d'entraide entre femmes. Pourquoi ? Parce qu'on a besoin de se soutenir ? Parce qu'on fait partie d'une grande sororité ? Parce que c'est un projet.

  • Speaker #0

    On n'y est pas encore. J'en ai pas encore. Parce que les femmes, on se dit que c'est la peine où il faut qu'on s'efface mal. Tout le monde n'est pas comme ça, je dirais. Par contre, on se connaît suffisamment pour s'entraider, se pousser haut.

  • Speaker #1

    C'est ton parcours aussi qui te dit finalement j'ai besoin d'aider. Est-ce que c'est finalement un besoin ? On t'a aidé et tu as plus qu'envie. C'est comme si tu incarnais finalement cette entraide. tu aurais pu ne pas le faire.

  • Speaker #0

    J'aurais pu.

  • Speaker #1

    Par exemple, et faire autre chose, tu aurais pu ne pas forcément monter ce club-là. Tu es d'accord ?

  • Speaker #0

    Quand tu es ma vie, égoïstement, faire des trucs individuellement, de manière très individuelle, mais quand même... Quand on vous a aidé, je pense que la moindre des choses, c'est d'ouvrir la porte aux autres. Et j'ai été très nourrie par cette philosophie qu'on appelle la librairie de la caverne. Je travaille à la Thésanienne ici. J'ai vraiment été vraiment marquée par cette philosophie de vie. Où il y en a un qui sort, qui lui couvre la lumière et qui dit aux autres, venez.

  • Speaker #1

    Il y a autre chose de l'autre côté. Il y a autre chose de l'autre côté.

  • Speaker #0

    Et les autres, ils voient des ondes, ils voient une... Voilà. on est bien aimé parce qu'ils ne connaissent que ça et donc on essaie de se tirer les uns les autres pour arriver à dire autre chose de meilleure on ne sait pas en tout cas dire autre chose il faut être dans le mouvement c'est ce qu'on pourrait dire il faut être dans un mouvement pour

  • Speaker #1

    vivre la vie c'est le mouvement c'est ne pas être statique si tu Si tu fais un retour sur toi-même, Farah, si tu te ramènes petite fille et que tu te mets devant un miroir, tu lui dirais quoi à cette petite fille ?

  • Speaker #0

    Continue comme ça. Ne m'oublie pas.

  • Speaker #1

    Tu l'as oubliée parfois ?

  • Speaker #0

    La petite fille, là ? Jamais.

  • Speaker #1

    C'est elle qui t'a insufflé cette force, ce pouvoir de vivre.

  • Speaker #0

    Jamais parce que je me revois encore en train de courir, jouer, tout ça. Et puis, la vie a fait que… Enfin, elle n'est jamais bien loin. Oui,

  • Speaker #1

    elle est toujours avec toi.

  • Speaker #0

    Toujours.

  • Speaker #1

    Tu te rends compte que tu as lâché quand même une vie d'insouciance pour une vie qui t'a nourrie ? Tu vois, en fait, c'est ça que je remarque dans ton parcours. C'était une vie d'insouciance au départ.

  • Speaker #0

    En fait, l'insouciance, oui, parce que tu n'as pas… Moi, je veux dire, je ne sais pas ce que c'est que chercher une nourrice. Je n'ai jamais eu à m'en occuper. D'accord. Je n'ai jamais su ce que c'était que, par exemple, chercher quelqu'un pour garder ton gamin. Je n'ai jamais eu à... Et je découvre qu'il y a des gens, des fois, qui perdent du boulot parce qu'ils ont des points de garde d'enfants, des machins, tout ça. Je n'ai jamais... Je ne connais pas ce que c'est. je sais pas mais c'est une chance c'est papa oui c'est une chance que je réalise avec le riz parce qu'on est dedans je me dis c'est tellement naturel en fin de toi mais un moment donné en fait on se dit ok c'est bien chez ça ok ceci mais est ce que ça s'arrête à la

  • Speaker #1

    ça ne pourrait après c'est qu'une guette après c'est toi avec toi même tu aurais pu arrêter à ça mais c'est parce qu'il y avait autre chose au fond de toi que tu as réussi à écouter cette voix intérieure qui tape qui t'a amené au delà parce que la main de l'est on

  • Speaker #0

    a fait des d'autres j'ai eu des problèmes de santé il ya quelques temps on m'a dit me reste trois jours à nous Et j'ai dit au gars, mais non, en fait, j'ai des trucs à faire. J'ai dit au médecin, je ne peux pas être gentil. Je débranchais, je débranchais les trucs. C'était pendant le Covid. C'est pendant le Covid. Moi, j'ai eu la première version.

  • Speaker #1

    D'accord, le hardcore.

  • Speaker #0

    Le hardcore, oui. J'étais en unité de soins... Non, pas intensif, pourquoi ? Moi quand je fais un truc, je fais un truc bien, je fais ça bien, j'étais en unité de soins critiques. C'est même pas que c'est du feu. Moi qui étais dans la santé. J'étais en unité de soins critiques et on me disait il me reste trois jours, on me dit coucou, sinon trois jours ça s'améliore pas. En fait, c'est fini. Et j'entendais ma fille pleurer au téléphone, j'entendais les gens pleurer, on allait creuser une tombe déjà, machin. J'en ai dit qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi les gens pleurent ? En fait je pensais, j'ai une robe, saumon là que j'ai et puis j'avais un restaurant que j'aime beaucoup, que je salue le chef d'ailleurs, Frédéric Thériault, le gâteau. Il me dit non mais moi il faut que j'aille manger là-bas en fait. Ça fait longtemps que je ne suis pas allée mais je délirais pas plus. Et moi j'ai quand même tout à faire avec tout le machin. Voilà, donc laissez-moi sortir. Et trois jours après, je suis sorti. Du service, machin, je suis resté sur l'éducateur. Mais en fait, pourquoi ? Parce que j'ai toujours dans ma tête que non, je n'ai pas de truc à faire. La petite fille qui, non, je dois aller jouer, je dois aller voir ma copine, je dois aller...

  • Speaker #1

    Est-ce qu'on peut te qualifier d'éternel optimiste ?

  • Speaker #0

    Ça, oui. Ah oui.

  • Speaker #1

    Je crois que c'est vraiment le mot.

  • Speaker #0

    Ah oui, tu me dis, ouais, je rigole. Mais au moins, je fais de la radio, ils m'ont dit non, mais la preuve, je suis là. Je suis là. Donc, c'est bien que…

  • Speaker #1

    Et heureuse d'être là.

  • Speaker #0

    Je suis bien contente d'être là.

  • Speaker #1

    En fait, c'est ça, c'est la vie, c'est quand tu souris à la vie. Malgré tout, j'ai envie de dire malgré tout, tu ne perds pas ton sourire.

  • Speaker #0

    Après, ça peut m'arriver de craquer. Ça peut arriver.

  • Speaker #1

    Ah, tu es donc humaine.

  • Speaker #0

    Je suis pas une chiche. Ça peut m'arriver de craquer, de pleurer de joie. Ça peut m'arriver de pleurer de tristesse. Mais pour moi, une grosse tristesse. Sinon, ça peut m'arriver aussi de craquer parce que j'en peux plus. Parce qu'en fait, je reste un être humain. Un maître qui me chère, René, il avait appris les vagues, le retour de la vague. Je vais vous dire ce que c'est. On était à la plage, c'est marrant, 1998, et en fait, on était assis sur le bord de l'eau. Et en fait, il faisait la vie, regarde, c'est comme la mer. On est assis comme ça, on ne savait pas qu'il y avait... Elle te touche un petit peu les pieds, tu te mouilles, la vague elle repart. Il dit, c'est ça le bonheur. La vie, elle t'apporte des joies, du bonheur. Ça te mouille les pieds, la chance, ça repart. Mais l'humidité est toujours là. Le sable reste toujours humide, les pieds restent toujours mouillés. C'est ça qu'il faut retenir. Des fois, ça part, des fois, ça part même très loin. Il dit, c'est ça, il est dans le creux de la vague. Des fois, ça part très loin. Mais dis-toi toujours, ça finit par revenir. Des fois, on peut être très triste,

  • Speaker #1

    très...

  • Speaker #0

    Très dans le dame. Mais dis-toi que ça reviendra. Toujours, ça reviendra. Donc des fois, il faut mettre une image de juste, de dire que j'aime ce genre de période parce que ça me dit qu'il y a un truc hyper positif qui va arriver.

  • Speaker #1

    C'est une belle philosophie. Oui,

  • Speaker #0

    même si ça veut dire qu'il y a un truc hyper génial qui va arriver. Pleure, mais inquiète-toi.

  • Speaker #1

    Quel message ? C'est superbe. Je vais terminer avec la dernière question, elle est importante. Je la pose à toutes les femmes qui ont l'envie de se confier à mon micro. Farah, pour toi, c'est quoi être une femme en 2024 ?

  • Speaker #0

    C'est une femme comblée. Comblée, avec un grand E muet, parce qu'on n'entend pas.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Une femme comblée dans tout ce qu'elle fait. C'est-à-dire que si elle veut être maman, elle est comblée là-dedans, si elle veut. Si elle ne veut pas être maman, elle est comblée aussi. Si elle veut être secrétaire pharmacienne, il faut qu'elle soit comblée de bonheur là-dedans. Si elle veut entreprendre, alors il faut qu'elle soit en douleur dans tout ce qu'elle fait, c'est-à-dire que j'ai tendance à définir une femme comme un homme, un être humain, comme une commode. Tu vois la commode ? Moi j'aime bien imaginer les trucs. Tu vois la commode ? La commode, en fait, Si tu mets tout dans l'étagère du bas, ça va, la commode elle tient. Si tu mets tout dans le tiroir du haut, la commode elle peut basculer. Donc l'idée c'est que dans chaque tiroir, tu combles avec... certaines choses qui font que ça équilibre la commande entièrement. Dans la vie affective, il y a un petit peu de ça. Il y a ce qui te suffit dans la vie familiale, dans la vie professionnelle. C'est ça. la vie professionnelle le tiroir c'est la vie familiale le tiroir c'est la vie affective la vie amoureuse le tiroir c'est la vie de maman la vie de voilà et il faut que tout le tout fasse que tu sois une femme comblée c'est un équilibre du tout comblé c'est moi c'est ça en 2024 si ça est pas grave c'est être comblé d'accord il peut y avoir des tiroirs un peu vides mais le reste va devenir comblé un petit peu le ventre et puis ça c'est une question d'équilibre en fait pour pouvoir se situer où, dans quel tiroir il faut mettre plus d'éléments que d'autres.

  • Speaker #1

    D'accord. Eh bien, écoute, Farah, c'est une belle définition de la femme en 2024. Merci beaucoup d'avoir partagé ce moment super agréable avec moi et avec toutes nos auditrices et nos auditeurs. Je mettrai dans le descriptif tous les liens dont on a parlé. Et puis si les gens que tu as cités se reconnaissent, qu'ils n'hésitent pas à se manifester et je les mettrai en contact avec toi. Je ne le ferai jamais.

  • Speaker #0

    Je ne le ferai jamais.

  • Speaker #1

    Exactement. Je te souhaite toute la réussite que tu mérites avec ta nouvelle entreprise qui va être… Tu nous en dis deux mots avant de conclure ? Et tu es ? Oui, et puis mes réalités.

  • Speaker #0

    C'est un magasin digital. Avec un réseau d'affaires et une salle d'événementiel professionnel.

  • Speaker #1

    On pourrait travailler dessus toutes les deux. Moi aussi. L'itinéraire bis, ça prend tout son sens, on est d'accord ? Oui. Je pense que tous ceux qui nous ont écoutés aujourd'hui, c'est pour ça que je voulais que tu termines là-dessus, parce que c'est un sacré itinéraire bis, toi. C'est vraiment, si quelqu'un qui l'incarne, c'est bien toi. Alors,

  • Speaker #0

    je pense que ça va être bien.

  • Speaker #1

    Maintenant, tu vas pouvoir poser tes valises. Oui, ça y est. Tu es arrivé à... Tu vois, la boucle se boucle. Et aujourd'hui, tu vas pouvoir aussi te réaliser là où tu dois t'être. Ce qu'on t'a refusé il y a 25 ans. Aujourd'hui, tu vas le créer toi de tes propres mains. C'est une belle conclusion. il est créé. Après, la vie fait le reste. Mais en tout cas, tu as réussi à créer de tes mains, c'est fait, ça y est. Voilà. Donc, longue vie à Itinéraire B. Je mettrai tous les liens dans la description. Et puis, je te dis à très bientôt et merci pour ce beau moment et ces belles leçons de vie pleines d'optimisme et de courage. Et puis, on se dit à très bientôt, Farah. Au revoir.

Description


Découvrez le parcours courageux de Fara, une femme qui a refusé la facilité d’une vie bien rangée pour choisir une existence libre et authentique. Bien qu’elle ait grandi dans un milieu privilégié, Fara s’est tournée vers une vie marquée par la quête d’indépendance et d’autonomie. Elle nous raconte son chemin unique, un parcours de vie choisi plutôt que subi, fait de découvertes, de défis, de rires et de résilience.

Au programme :

  • 💭 Le choix de la liberté : Fara nous parle de son besoin de se construire en tant que femme, loin des étiquettes, pour être elle-même, et non “la fille de” ou “la femme de.”

  • 🌄 Une vie pleine d’espoirs et de désillusions : elle revient sur les hauts et les bas de son parcours et sur sa détermination à rester fidèle à elle-même.

  • 🎉 Joie, rires et moments de résilience : malgré les défis, Fara garde un optimisme à toute épreuve et nous partage sa vision positive de l'avenir.

  • 🌱 Inspirer les autres à suivre leur propre chemin : des conseils pour celles et ceux qui veulent, comme elle, prendre leur vie en main et construire un avenir sur leurs propres valeurs.

Un témoignage inspirant pour celles et ceux qui aspirent à une vie authentique et à l’indépendance, loin des contraintes imposées. À travers le récit de Fara, découvrez la puissance d’un choix de vie libéré des attentes des autres et empreint de liberté.

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♥️Un remerciement particulier aux personnes suivantes sans qui rien n'aurait été possible : Marie Ange, Khony, Carole, Frédérique, Jean Pierre, Marc, Marie ange, Matthieu, Pierre, Zaïneb♥️


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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je suis Stéphanie Barranco, bienvenue dans Paroles de Femmes, le podcast qui parle de femmes aux histoires extraordinaires. Dans ce podcast, je donne la parole à des femmes au destin peu banal pour qu'elles nous parlent d'elles, de leur parcours, de leurs espoirs, de leurs doutes, de leur vision de la femme d'aujourd'hui sur l'avenir. Puissent ces femmes vous inspirer, nous inspirer ? et inspirer nos générations futures. Elles se livrent aujourd'hui sans tabou, avec le cœur. Je vous laisse avec elles. Voici leurs histoires. Place à Parole de Femme, saison 2. Aujourd'hui, nous avons rendez-vous avec une femme au destin atypique, un destin qu'elle s'est créé à son image. Elle m'ouvre les portes de sa maison pour passer un moment tout en douceur au micro de Parole de Femme. Une jeune femme au parcours étonnant, preuve qu'avec de la volonté et beaucoup de résilience, on arrive à faire de grandes choses. Elle va nous l'expliquer aujourd'hui. Farah, bonjour et bienvenue dans Parole de Femme.

  • Speaker #1

    Bonjour Stéphanie, merci de m'accueillir.

  • Speaker #0

    Farah, si je dis que tu as une vie pleine de rebondissements, je pense que je ne m'éloigne pas trop de la vérité.

  • Speaker #1

    Un vrai lapin !

  • Speaker #0

    Un vrai lapin ! Mais avant tout, c'est une drôle de... On va garder cette image-là pour la fin. Avant de commencer, j'aimerais que tu répondes à trois questions. Farah, si tu étais une couleur, un personnage de conte de fées, et si tu étais une émotion, lesquelles serais-tu ?

  • Speaker #1

    Alors si j'étais une couleur, je serais le rouge. J'adore le rouge.

  • Speaker #0

    Pourquoi tu aimes le rouge ?

  • Speaker #1

    Je ne suis jamais rare sans les personnes qui me voient sans le rouge. Et le rouge, pour moi, cette couleur symbolise la passion. La passion dans tout ce que je fais.

  • Speaker #0

    Tu es une femme de passion.

  • Speaker #1

    Voilà, je suis une femme passionnée. Et aussi, le rouge symbolise l'amour.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    L'amour parce que je dis toujours qu'on peut tout avoir, la richesse, le succès, une famille heureuse, en bonne santé. Mais tant que vous n'avez pas l'amour, vous n'avez rien. Et le rouge aussi, c'est la couleur du sang. Le sang, en fait, pour moi, c'est le symbole du sacrifice ultime. Quand on est prêt à donner son sang ou sa vie pour quelque chose, C'est que ce projet-là, en fait, il vaut bien la peine.

  • Speaker #0

    Tu donnerais ta vie pour quoi aujourd'hui ou pour qui ?

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, je donnerais ma vie pour revoir mes parents. Un instant.

  • Speaker #0

    Ils sont partis ?

  • Speaker #1

    Ils ne sont plus là, oui.

  • Speaker #0

    C'est aussi pour eux que tu fais tout ça ?

  • Speaker #1

    J'avais promis à mon père, il y a quelques années, qu'il était inquiet. De toute façon, il s'est toujours inquiété. Il a dit, qu'est-ce qu'elle fout encore celle-là ? Mais je lui ai dit, t'inquiète pas, je ferai des choses, je serai quelqu'un.

  • Speaker #0

    Tu vas nous raconter, c'est une belle revanche. Aujourd'hui on peut arriver.

  • Speaker #1

    Non mais j'espère qu'un jour je vais y arriver.

  • Speaker #0

    On est déjà pas mal.

  • Speaker #1

    C'est les gens qui se trouvent que c'est déjà pas mal, mais moi je pense que j'ai encore des choses à faire.

  • Speaker #0

    C'est le curseur que tu mets toi, sur ta propre, bien sûr, chacun le pose là où il a envie de le poser. Alors une couleur rouge. personnage de conte de fées ?

  • Speaker #1

    Un personnage de conte de fées, je pense que je serais il y en a tellement elles sont toutes mignonnes les unes les autres je serais Cendrillon Cendrillon,

  • Speaker #0

    pourquoi Cendrillon ?

  • Speaker #1

    Cendrillon parce que elle vit dans une maison où elle est avec une marâtre et des soeurs des belles soeurs qui sont jalouse d'elle et qui l'empêche de concrétiser ses rêves et de vivre pleinement sa vie qui lui est destinée. Et le sort fait que le sort ou la magie de la vie, en fait, sa destinée, lui tombe dessus, en fait, avec des petites souris, avec la nature, en fait, l'environnement fait que, malgré tous les bâtons qu'on a mis sur son chemin pour l'empêcher d'y arriver, elle y arrive, quoi qu'il en soit.

  • Speaker #0

    Avec l'aide de petites...

  • Speaker #1

    Avec l'aide de lui, il a fait le monde de l'univers.

  • Speaker #0

    Mais aussi parce qu'elle avait cet amour pour la vie et cet amour des autres qui l'a aussi porté.

  • Speaker #1

    Parce qu'elle avait aussi cette...

  • Speaker #0

    Cette candeur, cette gentillesse.

  • Speaker #1

    Cette intelligence-là et de la générosité qui a fait que l'univers, son environnement, l'univers a créé les conditions pour son environnement lui permettre de vivre la vie qui lui était destinée.

  • Speaker #0

    Tu crois aux contes de fées, Farah ?

  • Speaker #1

    Beaucoup.

  • Speaker #0

    C'est vrai ?

  • Speaker #1

    Oui. La vie est un conte de fées. Regarde comment c'est rencontré. C'est vrai. La vie est un conte de fées. Quand on décide de regarder les choses de manière positive, la vie est un conte de fées. La vie nous raconte de belles histoires tous les jours.

  • Speaker #0

    Quand on peut la regarder avec des yeux qui aiment les contes de fées ?

  • Speaker #1

    Mais comment ? Il suffit seulement de continuer à garder son âme d'enfant. Et on voit la vie avec des papillons, avec des cœurs partout.

  • Speaker #0

    Avec des paillettes.

  • Speaker #1

    Avec des paillettes.

  • Speaker #0

    Et une émotion, Farah ? Tu serais quoi ? Tu serais quelle émotion ?

  • Speaker #1

    Je serais l'équanimité.

  • Speaker #0

    Oh,

  • Speaker #1

    vas-y, explique-nous. En fait, c'est cette émotion qui nous... C'est cette émotion, c'est ce sentiment de... Pas de transparence, mais d'équilibre. C'est un concept que j'ai appris avec un ami qui m'a beaucoup initié dans les arvènes, le bouddhisme et tout ça. En fait, il dit que quelle que soit l'émotion qui nous traverse, on garde cette humeur, cette émotion médiane. Vous pouvez être en joie parce que vous avez appris une très belle nouvelle. Il faut rester mesuré. Vous pouvez être triste aussi. Pour apprendre à rester mesurée. La colère, pareil, tout ça. Apprendre à être mesurée. C'est ça l'équanimité.

  • Speaker #0

    C'est drôle parce que tu vois, c'est à la fois l'équanimité que tu choisis et en même temps, tu es une femme de passion.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    C'est compliqué d'arriver, c'est ambivalent.

  • Speaker #1

    Oui, mais moi je suis, comme dirais, comme j'aime me définir, moi je suis comme le jazz. Tu vois le jazz ? C'est l'une de mes musiques préférées, le jazz. Le jazz, en fait, pour ceux qui ne sont pas très aficionados, tu as du mal à suivre. En fait, il y a une mélodie qui est là, qui est bien rythmée. Quand tu écoutes bien, tu sais, c'est bien rythmé. C'est là, c'est posé, c'est...

  • Speaker #0

    Voilà. C'est ta base, tu veux dire que tu as ta base. Tu as construit ta base.

  • Speaker #1

    Une base bien solide. Voilà.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Si tu devais te présenter, alors je ne te parle pas d'une présentation de business. Ça serait kiffant. Farah, c'est qui ?

  • Speaker #1

    Farah, c'est une jeune femme, une jeunesse d'adoption et de cœur, et presque de racine maintenant, avec le temps, depuis que je suis là. C'est une femme qui... C'est une cherchante.

  • Speaker #0

    C'est joli.

  • Speaker #1

    C'est une cherchante parce que j'ai cette quête de... Je suis nourrie de plusieurs quêtes de justice sociale, De lutte contre les inégalités, quelles qu'elles soient, contre la discrimination, pour l'émancipation des femmes par l'entreprenariat, pour le bien-être de mes proches. Je cherche tout ça, oui. Une cherchante.

  • Speaker #0

    Une cherchante. Une cherchante au grand cœur.

  • Speaker #1

    Au grand cœur, je ne sais pas, mais en tout cas, une cherchante.

  • Speaker #0

    Tu dis que tu es une lyonnaise d'adoption. Parce que les gens qui les ont éclosés, nos auditeurs aujourd'hui ne te voient pas. Tu viens d'où ?

  • Speaker #1

    Alors, je suis née à Paris parce que j'avais mes parents qui avaient une fonction de diplomate. Donc, la vie dans la valise. Donc, née à Paris, grandie à Ottawa, vécue au Gabon, dans pas mal de pays en fait. J'aime bien cette expression qui dit... Il y en a plusieurs qui disent que je me définis comme étant une citoyenne du monde. Et aussi, moi, je suis chez moi où je suis.

  • Speaker #0

    Développe-nous ça. Comment ça ? Aujourd'hui,

  • Speaker #1

    tu m'installes à Alger ou à Abidjan, des pays que j'aimerais beaucoup visiter. Je me sentirais chez moi là-bas.

  • Speaker #0

    D'accord, parce que finalement, tu es en paix avec toi-même ?

  • Speaker #1

    Je suis chez moi partout. Je me sens bien. dans tous les environnements où tu me mets. À partir du moment où il y a un peu de bienveillance, et même si on n'a pas, on arrive toujours à trouver un endroit où tu te retrouves avec des gens. où tu es bien.

  • Speaker #0

    Tu as toujours été comme ça ? Ou est-ce que cette philosophie quand même très zen, très bouddhiste dans ce que tu nous expliques, tu as toujours eu ce mode de pensée où finalement c'est avec le temps que tu t'es rendu compte de tout ça ?

  • Speaker #1

    Non, je pense que j'ai évolué comme ça depuis étant petite parce que je te disais, mes parents, diplomates, donc... belle situation, on va dire belle situation sociale, mais pour autant je me rappelle que mon père il nous emmenait en vacances au Gabon, un pays d'origine, et pas seulement à Libreville la capitale où il y a la jolie maison, les serveurs, les marchands, tout ça, le chauffeur et compagnie, il nous emmenait à l'intérieur du pays, vraiment au village, en lui disant que ça aussi ça fait partie de votre vie. Voilà il y avait des enfants qui partaient On partait avec les autres enfants puiser de l'eau à la rivière, laver les marmites, je me rappelle, avec de l'herbe et du sable, jouer de la poupée. Ils arrivaient à fabriquer des poupées avec une bouteille et c'était de l'herbe qui faisait office de cheveux. Des petites choses comme ça. Et ils nous disaient, ça aussi, ça fait partie de votre vie, ce côté-là. Et je pense que c'est ce qui a fait aussi qu'aujourd'hui, en fait... Quel que soit l'endroit où tu me mets, moi je serais bien parce que j'ai vécu les deux.

  • Speaker #0

    On va revenir sur ton parcours. Quand tu dis que tu as vécu les deux, c'est un euphémisme. C'est-à-dire qu'on parle d'une phara petite jusqu'à adolescente, début d'étudiante on va dire.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai vécu ça jusqu'à mes deux ans. J'avais 11 ans.

  • Speaker #0

    Oui, mais je veux dire, à 11 ans, tu étais encore avec ton papa, ta maman. Et puis, il y a un changement, à un moment, qui va faire finalement, qui va bousculer quand même toute ta vie, même si c'est code, effectivement, que ton papa t'a transmis en disant « Attention, il y a effectivement l'opulence et la facilité, mais la vie n'est pas que ça. » C'était quand même 90-10, ou on va dire 80-20. Et là, d'un coup, qu'est-ce qui se passe dans ta vie ? Pourquoi, à un moment donné, tu vas te retrouver plutôt dans les 20 que dans les 80 ?

  • Speaker #1

    Parce qu'on rentre, mon père, on décide de se mettre dans la politique, donc on rentre au Gabon dans des conditions plutôt, voilà, différentes de confort de vie, tout ça. Donc on vit au Gabon pendant un certain temps. Et il faut savoir qu'au Gabon, à l'époque, après aujourd'hui, est-ce que ça a changé ? Oui, à l'époque. J'ai envie de te dire que je ne pense pas. Je ne pense pas. Mais à l'époque, en tout cas, pour exister, pour exister en tant qu'individu, surtout en tant que femme, au Gabon, enfin, libre-ville, je préciserai encore dans le secteur dans lequel j'ai évolué, parce qu'on ne peut pas généraliser, sortir les parapluies, il fallait être soit la fille d'eux, soit la femme d'eux. Sois la maîtresse d'eux.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire que moi-même en tant qu'individu, en tant que phara,

  • Speaker #0

    Tu n'existais pas.

  • Speaker #1

    Je ne pouvais pas dire que je vais faire quelque chose. Je faisais des choses, je faisais. J'ai déjà été une femme engagée depuis, je pense, j'avais 13, 14 ans, comme ça. Non, on était déjà années. J'avais 16 ans, j'étais déjà engagée. Mais on disait toujours, c'est la fille de Mathias. C'est la fille de Mathias. Et quand je faisais autre chose, on disait, non, c'est la compagne de Romée. À chaque fois, c'était par rapport à quelqu'un.

  • Speaker #0

    C'est quand même une négation de ta propre individualité. Oui, forcément.

  • Speaker #1

    Après, c'est la culture. C'est la culture. C'est ça qui fait que... C'est les codes sociaux. C'est ça. Moi, j'ai voulu m'affranchir de tout ça. J'ai voulu... Je me suis dit à un moment donné que j'étais capable de faire des choses sans pour autant être raccroché à quelqu'un, sachant que j'étais en couple avec quelqu'un, on peut le dire, puisqu'on est dans les confidences, et qu'il m'a fait le coup, on me dit souvent qu'il m'a fait le coup, il m'a fait un gamin dans le dos, sauf que moi non, ça ne passe pas, mais tout le monde c'était oui, mais en même temps, ce n'est pas grave. J'étais bien socialement, j'avais tout ce que je voulais. Je ne pensais même pas à un truc qu'il me l'avait déjà acheté. Ah oui ? C'est à ce point-là. Mais il m'avait mis un coup de canif dans le contrat et c'était compliqué. Donc moi, je me suis barrée. Sauf que lui, c'est un homme de pouvoir. Donc, si tu ne rentres pas à la maison, je te coupe tout. Il m'avait vraiment trompé. Personne ne voulait me recruter. Parallèlement, je trouvais un boulot. C'était parce que j'étais la fille d'eux. À un moment donné, c'est bon.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu étais tout fait ? C'était quoi ?

  • Speaker #1

    J'étais tout fait. Ma vie devenait trop petite pour moi. Et aussi, j'avais besoin de faire par moi-même. Sans pourtant être d'abord validée parce que je suis... La fille de ou la compagne de.

  • Speaker #0

    Tu avais besoin qu'on reconnaisse aussi ton mérite en tant que toi ? Ou tes échecs ? C'est-à-dire que tes échecs, tu avais besoin aussi de te confronter à la vraie vie ?

  • Speaker #1

    Exactement, c'est ça. Exactement, c'est ça. Jusqu'au dernier moment, j'ai accepté, je me rappelle encore très bien, j'ai quitté les gros 4x4, les machins, tout ça. Je m'en foutais, de toute façon. Ce n'est pas ce qui me définit. Et je suis allée travailler chez une petite dame. qui fait sa petite boutique, je lui dis bon elle elle vient d'arriver à Nouveauville, elle connait rien, je vais aller vendre des chocolats, je vais aller... Et puis les gens me voyaient en train de passer une balaière, laver les vitres et tout, mais comment tu peux faire ça quand même ? Je dis mais moi je travaille, j'ai pas besoin de bosser, enfin, j'en ai eu pour manger. Les gens ne trouvaient pas ça normal. Et puis, ça n'a pas loupé. Ma pauvre dame, sa boutique a été fermée. Donc, j'ai dit, à ce moment-là, c'est bon. Donc, j'ai pris mes bagages et je suis partie.

  • Speaker #0

    Tu es partie en France ?

  • Speaker #1

    Je suis venue ici, oui. D'accord.

  • Speaker #0

    Tes parents, ils ont eu quelle position à ce moment-là ? Eux, ils étaient encore là-bas.

  • Speaker #1

    Ma mère était déjà décidée à l'époque. Ma mère, elle était, de toute façon, celle-là.

  • Speaker #0

    On n'en fera rien.

  • Speaker #1

    Non, on n'en fera rien. Et mon père aussi, il se dit ça, mais qu'est-ce qu'elle va encore faire ? Qu'est-ce qu'elle nous fabrique encore, celle-là ? Qu'est-ce qu'elle nous fait ? Et les gens me disent, non, mais ta fille, elle a fait ça, elle a fait ça. Mais quand je suis partie, mon père, lui, bien sûr, il était inquiet, comme tous parents.

  • Speaker #0

    Mais il te soutenait ? Est-ce qu'il comprenait ? Est-ce que tu as la sensation que ton papa, il a compris pourquoi tu es partie ?

  • Speaker #1

    Au début... Au début, il était inquiet, mais après, c'est normal. Moi, je suis sa fille. Je ne serais pas chouchou, je ne vais pas dire ça. Je ne vais pas me prendre mal. Mais je suis sa fille, comme tous parents.

  • Speaker #0

    Après, tu peux être inquiet, mais soutenir. Après, tu peux être aussi inquiet et ne pas soutenir.

  • Speaker #1

    Il y a un père qui avait dit, je vais pour des études. Il m'a dit... D'accord. Il m'a dit, tu me prends pour un idiot en plein mois de janvier. Quelle rentrée ? C'est pas mal, une rentrée en septembre. Quel faque ? Je vais rencontrer un faque comme ça. Et là, pareil. Et là, pareil, il me dit, bon, d'accord, ok, tu dis que tu vas à Paris, donc tu vas bien à côté de l'ambassade, chez ton tonton, un tel, qui travaille à l'UNESCO. Et j'ai dit, non, je vais chez ma copine qui vit à Lyon. Et il m'a dit, non, non, non, non, tu vas à Paris, dans le 16e ou dans le 8e, à côté de machin. J'ai dit non. J'ai dit je vais me débrouiller, je vais, voilà, je vais, non, voilà.

  • Speaker #0

    Ça représentait quoi ? T'avais besoin de te confronter à quoi ? À toi ?

  • Speaker #1

    Non, j'avais besoin de me réaliser et je sentais qu'en restant, en restant à l'UQB, ça n'allait pas être possible.

  • Speaker #0

    On est en France.

  • Speaker #1

    J'allais être limitée.

  • Speaker #0

    Quand t'es arrivée en France, t'as quand même refusé encore la facilité.

  • Speaker #1

    Mais oui.

  • Speaker #0

    Mais pourquoi ? Parce qu'on ne peut pas se réaliser dans la facilité ?

  • Speaker #1

    Non, mais j'avais besoin de me réaliser par moi-même. Je n'allais pas partir d'une situation où j'avais des portes ouvertes parce que j'étais la fille de ou la femme de, pour revenir encore ici, aller habiter chez un oncle ou chez une tante parce que je suis la fille de et parce qu'on m'ouvre chez tonton. Non, je ne quitte pas. C'est que déshabiller Paul pour habiller Jacques. C'est déplacer le problème. Moi, je voulais... vivre par moi-même, payer mon loyer, travailler, travailler, payer un loyer, payer mes factures, et faire venir ma fille, parce qu'on entendait à l'époque, j'ai ma fille, et ça mon père, ma parole, il m'a dit non. Il m'a dit non, tu ne pourras pas faire, tu n'auras pas les moyens. Parce que si ce n'est pas le modèle économique... Il y a une bonne chauffe-ferme, un sacré sacrifice, c'est un autre statut.

  • Speaker #0

    C'est un sacré sacrifice que tu as fait, je ne savais pas, que tu avais dû... laisser ta fille pendant quelques temps. Ça veut dire que vraiment, c'est un gros engagement. C'est un énorme sacrifice que tu as fait.

  • Speaker #1

    Mais ça a duré quatre mois.

  • Speaker #0

    Ah oui, d'accord.

  • Speaker #1

    Tant que j'arrive,

  • Speaker #0

    que je m'embarque,

  • Speaker #1

    que je trouve un appart, que je m'inscrive à l'école, ça a duré pas longtemps.

  • Speaker #0

    C'était le temps de battement.

  • Speaker #1

    C'est ça. Mais pareil, j'avais dit à mon père, elle vient prendre des vacances. Et je vais retourner.

  • Speaker #0

    Tu es une filoute.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Ta vie, c'est... Ta vie, c'est un roman. Je pense qu'on pourrait faire un... Je pense qu'on pourrait faire un court-métrage de ta vie. Peut-être un long-métrage un jour. Alors, comme on ne peut pas faire une saison spéciale de Farah, on va la raccourcir. J'aimerais qu'on revienne plutôt à l'essence de ce qui... ... ce qui t'a construite finalement. Parle-moi des études, parle-moi de ton parcours exceptionnel par rapport à ton envie d'apprendre. Parce que ça aussi, c'est quand même incroyable. Tu vas te confronter à des refus, qui vont construire certes la femme que tu es aujourd'hui, qui a une force de vie. terrible mais j'aimerais que tu quand même que tu nous en parle un petit peu de de ça comment donc tu arrives tu prends des études en fait j'arrive à lyon savoir que le dernier poste que j'occupais à

  • Speaker #1

    libreville c'est animatrice télé j'ai animé une émission le mercredi qui s'appelait espace jeune et puis j'ai animé une émission radio aussi ok je faisais la matinale 6 heures du matin un peu comme alias à la mer riche expérience. Et j'arrive à Lyon, je me dis, je vais faire pareil. Sauf qu'ici, quand tu as beau être la fille de... Peu importe, ça ne marche pas comme ça. Et puis, on ne te connaît pas, on ne connaît pas ton... Le réseau, il est vide, mais tu ne connais personne. Et donc, les gens avec qui j'étais, mon environnement proche de l'époque me disait, c'était en 2003, ils m'ont dit, non, non, tu n'as pas fait Sciences Po, tu n'as pas fait l'État, tu n'as pas fait l'école de journalisme, tu es black, tu es grosse, tu ne connais personne, tu n'as pas de réseau. ça ne marchera pas. Il oublie, ça va être compliqué pour toi.

  • Speaker #0

    C'est dur. C'est dur.

  • Speaker #1

    Non, mais en fait, quand j'arrive, quand j'entends ça, pour moi, ce n'est pas que c'est dur. Pour moi, je me dis, s'il le dit, c'est que c'est la réalité. D'accord. Pour moi, ce n'est pas dur. Aujourd'hui, avec le recul, je me dis, mais c'est vrai que c'était violent. C'était violent,

  • Speaker #0

    oui.

  • Speaker #1

    J'aurais pu... dire bon bah je vais quand même tenter une école de journalisme, je vais quand même tenter de faire mon cours, de faire un BTS, de quelque chose et tout, mais j'ai dit ah ok bah si c'est comme ça ok pas de soucis, j'ai renoncé sans chercher à creuser, sans rien et donc on a 20 ans, qu'est-ce qu'il faut faire de sa vie surtout que moi j'attends, il faut que je fasse mon nom d'infini, j'ai dit à papa t'inquiète je vais bosser, je vais faire des études t'inquiète pas je vais pas traîner Et je prends le paru vendu, c'était le 69 à l'époque en papier, où toutes les annonces d'emploi, c'était aide-soignante, infirmière. Je me disais, mais jamais de ma vie je ferais ça, quoi. Jamais. Donc, à l'époque, c'était l'ANPE, les ascédiques, les aides pour le transport.

  • Speaker #0

    Tu rentres dans une vie. On peut avoir des galères quand même, là.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'on est à la part. J'arrive chez une copine, et ma copine, elle ne paye pas le loyer, donc elle a les usures, ça se barre. Donc, voilà, je suis retrouvée à Lyon. Je suis un peu ta haine. J'ai dit, écoutez, monsieur, je ne resterai pas longtemps. Voilà. Et après, je vais travailler dans un bar. Et puis, la dame, sans me connaître ni rien, elle a juste écouté mon parcours. Elle a dit, mais vous venez à la maison. Et elle s'est portée garant pour mon appart que j'ai trouvé après. C'est... Ça va, Sophia, si tu nous entends. Je t'embrasse très fort parce que je n'ai plus de nouvelles, malheureusement. D'accord. C'est parmi les vues. Et de fil en aiguille, donc, je ne sais pas comment j'atterris. J'ai une copine avec qui je traînais à la pardure. Elle me dit, attends, je dois aller déposer des livres. J'ai ma mère qui est juste à côté, là. Donc, elle va déposer des livres à sa mère à l'EPAD. C'est là où je découvre le grand-tel. D'accord. Et je décide de devenir directrice d'EPAD à ce moment-là.

  • Speaker #0

    En fait, voilà, tu vois, c'est ça qui est assez incroyable avec toi, c'est que tu arrives à 20 ans, on ne le sait pas, et donc...

  • Speaker #1

    Tu tombes sur ça.

  • Speaker #0

    Tu tombes sur ça et ça y est. Donc, tu trouves ta vocation, sauf que là, c'est le début...

  • Speaker #1

    D'une longue aventure.

  • Speaker #0

    D'une très longue aventure.

  • Speaker #1

    Très longue, qui a duré près de 20 ans.

  • Speaker #0

    Je pense douloureuse aussi, non ?

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'il y a eu des épisodes quand même assez... J'ai commencé comme dame de ménage, mais je ne connaissais pas du tout ce secteur-là. Pour connaître un petit peu qui fait quoi, les formations, pour être directrice, ce n'était pas évident. Je fais dame de ménage, après j'ai fait soignante, je fais infirmière.

  • Speaker #0

    Tout ça en passant les diplômes. Ah oui. Voilà, je veux dire…

  • Speaker #1

    Oui, mais les diplômes, avant les diplômes, les concours.

  • Speaker #0

    Les concours, oui.

  • Speaker #1

    Ah oui, parce qu'il faut faire un concours pour entrer. En école d'aide-soignante, il faut un concours pour entrer en école d'infirmière, il faut un concours pour entrer en école de cas de santé, il faut un concours pour entrer à l'EHESP, enfin l'antenne d'assistie, et à chaque fois, c'est sanctionné par des diplômes, ainsi de suite, des stages, des... Enfin, je dis ça comme ça, mais ça...

  • Speaker #0

    Ça a duré ?

  • Speaker #1

    Ben oui, parce qu'il faut 4 ans d'expérience en tant qu'infirmière pour passer le concours de cas de santé, il faut 3 ans de formation. C'est 17 ans, ça m'a pris.

  • Speaker #0

    17 ans de ta vie ?

  • Speaker #1

    17 ans de ma vie, oui.

  • Speaker #0

    Et là, bien sûr, on pourrait se dire, bon, Farah, tu es donc directrice.

  • Speaker #1

    Je n'étais pas directrice pendant un an dans un établissement formateur, j'ai envie de dire, parce qu'il y avait des problèmes de normes de mise en conformité qui étaient quand même assez conséquents. Donc, l'établissement a fini par fermer après mon départ, parce qu'à un moment donné, il faut se protéger aussi. Donc, j'ai quitté mon poste, je suis partie. Mais seulement en deux ans, je n'ai plus retrouvé de poste. Diplômée de... de la tête aux pieds. Tu as en tout,

  • Speaker #0

    combien on pourrait compter ? Combien tu as d'années et d'études ?

  • Speaker #1

    C'est énorme !

  • Speaker #0

    Tu dois être battue 8 ou 9. En fait,

  • Speaker #1

    je n'ai même pas envie de compter parce que ça me déprimerait de voir que j'ai passé autant de temps.

  • Speaker #0

    C'est une blessure.

  • Speaker #1

    Non, ce n'est pas une blessure.

  • Speaker #0

    Une faille.

  • Speaker #1

    Non, ce n'est pas une faille. C'est une leçon. C'est une leçon pour montrer que j'avais un projet de départ. J'ai été déterminée. J'ai tout fait. pour y arriver et j'y suis arrivée. C'est ça la leçon. Que je ne trouve pas de poste aujourd'hui, c'est un détail, j'ai envie de dire. L'essentiel à retenir, c'est quoi ? C'est que je suis partie d'un point zéro.

  • Speaker #0

    Même moins 50.

  • Speaker #1

    Moins 50. Et je suis arrivée à obtenir ce que j'ai voulu. Et tout ce que j'ai appris aujourd'hui m'a permis d'utiliser le projet dans lequel je suis aujourd'hui. Donc, c'est que des leçons.

  • Speaker #0

    C'est que des leçons. C'est que des leçons, c'est des leçons qui t'ont fait évoluer.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    Tu me parles de ton projet actuel, on en dit quelques mots parce que les femmes ont une place privilégiée dans ta vie. C'est ce qui nous réunit. les mettre en avant. Il y a aussi quelque chose qui te porte, c'est l'envie de réunir les gens. Je crois que ça, c'est très fort chez toi aussi. C'est-à-dire que tu te mets rarement en avant. C'est plutôt ce besoin de fédérer, de réunir et d'aider. Et tu as mis en place un système d'entraide. Tu penses que ça vient aussi de ton parcours ? On t'a aidé, tu aides en retour. C'est aussi ça que tu as appris ?

  • Speaker #1

    Oui, en fait, c'est exactement ça. Parce que, je viens de te dire à l'instant, j'arrive à Lyon, j'arrive chez mon amie, elle part, je me retrouve à la rue, il faut dire, et une dame qui sort de nulle part, qui ne me connaissait ni d'Adam ni d'Eve, m'héberge. Et moi, en plus, je suis hébergée chez elle, donc je faisais le ménage, je gardais. Elle me dit, non, tu n'as pas besoin de faire tout ça. Tu n'as pas besoin. Combien de fois je suis tombée sur des gens qui m'ont tendu la main, qui m'ont dit « viens, viens, on va t'aider » . Et hommes comme femmes, hein, voilà, qui m'ont dit « viens, je vais être ton mentor, viens, je vais t'aider, viens, je vais te… »

  • Speaker #0

    Ta vie est une succession de rencontres. C'est ça. C'est vrai, hein.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Tu as vraiment un parcours très atypique et en même temps qui est vraiment… de petites rencontres ou de grandes rencontres qui sont venues te nourrir émotionnellement et je pense que c'est aussi ça qui t'a élevé l'âme finalement élevé l'âme,

  • Speaker #1

    je ne sais pas si j'ai une grande âme mais en tous les cas c'est ce qui permet de savoir que justement, on disait tout à l'heure que la vie est un conte de fées t'es là, t'es en train de te poser mille et une questions et tu sors Et tu fais des rencontres et là, tu tombes sur quelqu'un et tu te dis, ah, mais laisse tomber, attends, ça, je m'en occupe. Attends, je connais quelqu'un, tout ça.

  • Speaker #0

    C'est le conseil que tu donnerais aux jeunes femmes actuellement ou aux femmes qui se sentent un peu à l'étroit dans leur basket ? C'est de sortir,

  • Speaker #1

    de voir,

  • Speaker #0

    de...

  • Speaker #1

    De sortir déjà de chez elles. J'ai une marraine qui dit souvent, celui qui sort, s'en sort.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Que j'embrasse, d'ailleurs. Mais aussi, il faut sortir de sa zone de confort, c'est dur ça. Oui, c'est très dur. Sortir de chez soi déjà quand on n'a pas nécessairement d'objectif particulier. C'est vrai. Je veux dire que le bonheur ne vient pas toujours frapper à sa porte, c'est dans les courbes de fées comme on dirait. Il faut sortir de chez soi pour rencontrer d'autres personnes.

  • Speaker #0

    Et sortir aussi de sa zone de confort. De se dire, mais si ce que je fais ne marche pas, parce que j'ai peut-être l'habitude de faire la même chose, je vais faire autre chose.

  • Speaker #1

    J'en viens, tu vois, la transition, je vais la faire comme ça. Tu dis, il faut sortir de sa zone de confort, il faut sortir de chez soi, pour moi. Peut-être parce que c'est aussi mon vécu en tant que femme. C'est aussi s'accepter telle que l'on est par rapport au regard des autres. J'en viens, tu dis souvent que tu es une femme noire avec des formes et que ça a été aussi un obstacle. Je ne sais pas si on peut dire un obstacle, tu vas en parler mieux que moi. Mais en tout cas, c'est quelque chose que tu évoques. Donc ça veut dire qu'à un moment, tu as eu une importance dans ta vie.

  • Speaker #0

    Oui. Ça, c'est vrai. Ça, c'est vrai parce que quand j'ai voulu faire un reprend d'améliore, j'ai dit, t'es grosse, t'es blague, t'as ça, t'as ça. C'est pas évident. Et puis aussi, dans certains parcours professionnels et même personnels aussi, je répondais pas aux critères de sélection parce que voilà... T42, voilà, 95H, on se dit non quoi, même bien la femme filiforme, machin, ça passe mieux à l'écran, ça passe mieux auprès de la belle famille, ça passe mieux auprès des... auprès des potes et tout ça. Voilà, je ne répondais pas souvent, pas généralisé, je pense que j'ai eu mes mesures en disant souvent, je ne répondais pas toujours aux critères de choix, on va dire.

  • Speaker #1

    Comment tu t'en sors de ça ? C'est quoi le mode opérationnel d'une phara pour s'en sortir de... pour s'accélérer ? Est-ce qu'on souffre ? T'en as souffert ? T'en as pas souffert ? Tu t'es... finalement ça glissait sur toi. Je vais rencontrer des femmes qui me disent non mais en fait moi j'étais bien avec moi même donc je m'en fichais. Toi c'était quoi ton positionnement ? Ça peut être très douloureux. Le jugement, l'apparence physique et puis c'est au delà de ça, c'est quand même ta couleur de peau, c'est tes origines, c'est tes racines, c'est tes parents. Ça évoque plein de choses, tu vois, au delà du fait d'être grosse ou pas grosse.

  • Speaker #0

    le fait quand même je trouve que c'est encore plus violent finalement la couleur de peau après faut pas se poser une victime en fait c'est que les gens ils ont pas compris en fait c'est vrai que dans certains cas ça fait mal moi j'ai vécu des situations je me dis non tu vas pas le faire en cas de scriptage parce que c'est bien pour toi mais non moi c'est de la merde large, je vais m'inscrire. Mais non, non, cette école-là, cette formation, non, non, c'est pas bien pour vous. J'ai dit, si, c'est bien pour moi, je sais ce que je veux. Et quand je me suis retournée, j'ai vu qu'autour de moi, il y avait des personnes typées, on va dire, et on... Et on a compris qu'en fait, on n'était pas prêts. On représentait quelque chose de différent. Mais j'ai envie de dire, ce qu'il faut retenir, c'est qu'aujourd'hui, je les ai eus, les diplômes. Premièrement. Et deuxièmement, c'est vrai qu'en fait, ça fait mal. Mais après, ça apprend aussi quelque chose. C'est que ce n'est pas à cet endroit-là, ou avec ces gens-là, qu'on devait être.

  • Speaker #1

    Tu crois à l'univers, au destin. Tu crois à quoi ?

  • Speaker #0

    Merci. C'est intéressant de le montrer en guitarre. c'est que ce n'est pas là et avec ces gens-là que je devais être. Et puis, quand on est droit dans ses bottes, on dit qu'avant d'aimer les autres, il faut déjà s'aimer soi-même, suffisamment pour pouvoir accepter l'amour que nous donnons les autres. Oui, c'est vrai. Eh bien, si l'amour, c'est une question de partage. Quand je parle d'amour, ce n'est pas forcément l'amour amoureux avec un homme ou une femme, mais le partage, c'est dans les deux sens. Donc, si à un moment donné, ça ne marche pas, et bien c'est pas le bon endroit parce que si les gens ne sont pas capables de vous accepter tel que vous êtes c'est que vous n'êtes pas au bon endroit puis même monsieur voilà t'as jamais eu envie de te dire change de corps,

  • Speaker #1

    change de finalement non toi tu te sentais bien toujours comme tu as été

  • Speaker #0

    Oui, mais après je te cache pas qu'aujourd'hui je fais un régime, même si le chocolat n'est jamais bien.

  • Speaker #1

    Mais c'est pour toi, c'est pas pour trouver un emploi. Non,

  • Speaker #0

    non, non, non,

  • Speaker #1

    non, non, non. La différence,

  • Speaker #0

    elle est là.

  • Speaker #1

    Encore plus, mais voilà.

  • Speaker #0

    C'est pas que ça, c'est pas ma vie quand même. Pour le cœur, c'est ça, il faut quand même perdre un petit peu. Après, il faut raison garder. Je ne suis pas en obésité mordue.

  • Speaker #1

    Ben non, c'est... Moi, je te vois, je suis là, je...

  • Speaker #0

    Ça va, ça va, ça va, ça va. Mais juste pour des raisons de santé, voilà, refaire un peu de sport. Puis il y a l'âge qu'il y a aussi. Il faut s'entretenir, tout ça. Mais de dire que voilà, je vais tout faire pour devenir filiforme, mais tout ce n'est pas un projet dans lequel j'amènerais. Parce qu'il y a un combat entre le chocolat et la salle de sport que le chocolat risque fortement de remporter. À un moment donné, en fait, et puis il y a l'âge et la maturité, certainement, je ne dis pas que je suis mature, mais à un moment donné, on se dit, enfin, je ne vais pas dire de gros mots, mais on va duper, époque of life, époque of les autres, quand on pense comme ça, tant pis, en fait.

  • Speaker #1

    Tant pis, tu vis pour toi.

  • Speaker #0

    Et puis, quand on apprend suffisamment à s'aimer, eh bien, on apprend suffisamment aussi à aimer vivre seul. D'accord. Voilà.

  • Speaker #1

    À s'affranchir des autres regards.

  • Speaker #0

    désolé critique ça reste pas non mais maintenant que je continue à écouter ce que disent les autres parce que ça va plus être buté non parce que ça te fait évoluer aussi quand c'est dans la bienveillance c'est constructif voilà on

  • Speaker #1

    parle avec ta fille de ça tu vois de la vie, de ton parcours du regard des autres du corps de l'amour, de la passion. C'est des thèmes que tu abordes avec ta fille ?

  • Speaker #0

    Mais ma fille, je suis sa première femme.

  • Speaker #1

    Le sourire, je voudrais que vous voyiez le sourire sur ses lèvres.

  • Speaker #0

    Mais ma fille ! Ma fille, elle a vécu tout ça avec moi. Elle était à côté de moi, elle était témoin de tout ça. Donc, qu'est-ce que tu veux raconter de plus à un enfant qui a vécu ça avec toi ?

  • Speaker #1

    Elle s'est construite avec ça, donc elle s'est construite à la fois avec la dureté de ce que tu as pu vivre et ta force. Du coup, ça doit donner un mélange, parce que si je ne dis pas de bêtises, aujourd'hui, elle est entrepreneur, ta fille.

  • Speaker #0

    Mais Naomi, je ne suis pas une d'elles, mais tu n'as même pas idée, c'est toi qui l'as amenée. Elle m'a vu comment on a bataillé, là, c'est-à-dire qu'à un moment donné, on s'est posé toutes les deux, j'ai dit qu'on tourne toutes les deux. Elle, son école disait tu seras chariste parce que moi j'étais soignante et moi je ne sais pas si je suis chariste. Je lui dis mais ma fille elle va faire les carreaux quand même. Et la dame elle se moquait, elle dit vous voyez donc vous ne comprenez pas, c'est que la TPE. oui, votre fille n'a pas décidé de faire des grandes études, vous-même vous êtes soignante, donc vous voyez, dans ma famille, ce n'est pas quelque chose, voilà. Donc, elle dit mais qu'est-ce qu'elle raconte ? Elle ne savait pas que moi, j'avais un projet de carrière que j'avais bien décrit. Mais il m'a dit, oui, reste tranquille. parce que voilà. Oui, Narnu, donc elle a fait, elle a fait ses études jusqu'à aller à l'IAE et elle était petite, elle me disait, non mais j'ai lu, elle me demande, Narnu, tu as vu la dame, ce qu'elle dit, il faut lui montrer qu'elle a tort, qu'est-ce que tu veux faire, putain, elle me dit, moi je veux vendre des habits. Je lui dis, ok, je t'amène, je t'achèterai une machine à crouille pour que tu fasses un petit peu, pour que tu fasses un doctorat et pour que tu fasses un démaster, elle dit, non,

  • Speaker #1

    moi je veux vendre des habits.

  • Speaker #0

    Et bien, elle a fait, elle a eu son brevet déjà alors que la CPE me disait, elle est en lycée pro, elle est rap faire carré. Elle a eu son brevet, elle a eu son bac, elle est allée à la fac, elle est allée à l'UE, elle a eu sa licence, elle est venue me voir, elle m'a dit « bon ben écoute, j'ai fait pour te faire plaisir, maintenant je vais aux États-Unis, je vais éliminer le boulot » . Qu'est-ce que tu veux dire ? Moi, je ne l'ai fait pas. Elle est partie. Elle a monté sa boîte de tailleux de bain de Bavière.

  • Speaker #1

    On mettra le lien de son site sur le texte du podcast. C'est trop beau.

  • Speaker #0

    Elle a acheté sa machine à coudre. Elle a regardé des tutos. Elle a pris des mannequins comme elle a dans la côte voisine. Elle vit à Los Angeles. Les Mexicains qui voient qui sont ces mannequins. Et elle fait son petit truc.

  • Speaker #1

    Tu es fière d'elle ?

  • Speaker #0

    Je suis fan.

  • Speaker #1

    Fan et fière ?

  • Speaker #0

    Quand elle me dit « Je t'ai vu faire. »

  • Speaker #1

    C'est beau quand même.

  • Speaker #0

    Oui, j'entends là beaucoup d'émotion. J'entends là beaucoup d'émotion parce que elle m'a vu faire, elle m'a vu me battre, elle m'a vu pleurer, elle m'a vu rire, elle m'a vu tapisser les murs de machin avec des fiches de réunion. Elle disait, « Oui, mais c'est quand tu es partielle, il y en a partout. »

  • Speaker #1

    C'est que ce qu'il faut bien qu'on comprenne quand même, c'est que tu travaillais Tu élevais ta fille, mais en plus, tu apprenais. Pour l'examen suivant, qui était toujours plus difficile, c'est-à-dire que quand tu étais femme de ménage, tu apprenais pour être aide-soignante. Quand tu travaillais en tant qu'aide-soignante avec un emploi du temps, ce n'était pas à l'époque les alternances. Tu travaillais 100%, tu préparais infirmière. C'est ça. Une fois infirmière, tu préparais cadre de santé. Finalement, jamais tu t'es reposée sur tes lauriers. Tu étais tout le temps en études, mais en travail aussi. En gardant la petite parce que tu étais seule. Son papa n'était pas là. Je reviens sur tes parents. Tu dirais quoi ? Ils diraient quoi aujourd'hui ? Ils te diraient quoi ? Ta maman, ton papa, ils te diraient quoi ?

  • Speaker #0

    Ça, c'est là. Ça, c'est là. On savait. Mon père lui dirait « ça ne m'étonne même pas d'elle » . Ma mère aussi pareil, elle dirait « ça ne m'étonne même pas d'elle, ça ne m'étonne pas » .

  • Speaker #1

    Tu as pioché cette force de caractère d'eux, tu crois ?

  • Speaker #0

    Ma mère était très… elle s'est prise très douce, très douce.

  • Speaker #1

    très pieuse,

  • Speaker #0

    très pieuse, très oh là là, un ange, et mon père lui c'était Gaïa, qui gueulait et tout, des fois un peu violent même avec nous, parce que nous c'était, nous faisions votre style. votre seule fonction dans la vie c'est manger, dormir, faire des études. Voilà. D'accord. Ah ouais, j'ai une étude, ah ouais. C'était dur. Oui,

  • Speaker #1

    c'était pas une éducation facile.

  • Speaker #0

    Votre seule fonction dans la vie c'est manger, dormir, faire des études. Et il disait aussi, il disait étudier, travailler, parce que sinon vous allez devoir dépendre d'un an pour vivre.

  • Speaker #1

    Donc il était quand même finalement ton papa. Il était pour l'émancipation des femmes.

  • Speaker #0

    Voilà. Il avait que des filles à la maison. Et il disait, comme je te disais, là-bas, il faut être fille d'eux, femme d'eux, voilà. Et il disait, devenez des médecins, devenez des avocats, devenez des... Sinon, vous allez devoir dépendre d'un homme pour vivre.

  • Speaker #1

    Oui, donc il avait quand même cette vision. avant-gardiste, de femme émancipée, c'est aussi lui qui t'a porté. Certainement. À un moment...

  • Speaker #0

    C'est encore, même s'il n'est plus là. Déjà, quand il est parti, c'était un déchirement. Mais un déchirement. Je me suis dit, mais comment je vais faire ?

  • Speaker #1

    Finalement, il t'a toujours soutenu. Ta maman aussi, mais ta maman est partie plutôt très tôt. Donc, effectivement, elle n'a pas vu ce parcours de fille que tu as... Et jamais tu t'es... Jamais t'as regretté ?

  • Speaker #0

    Ouais. Jamais. Jamais ce que je regrette aujourd'hui, c'est de ne pas y aller plus souvent. Ça fait 20 ans que je suis partie du développement. Tu t'expliques ? Non, ça fait 20 ans que je suis partie du développement. Enfin plus, plus de 5 ans. Et en tout ce temps, je suis allée peut-être 2-3 fois. Pourquoi ?

  • Speaker #1

    C'est douloureux ?

  • Speaker #0

    Non, déjà, c'est douloureux parce que la dernière fois que je suis partie, je suis allée me recueillir sur la tombe de mon père. C'était dur, c'était très, très, très, très dur. Mais c'était aussi quelque part réconfortant parce que je me rappelle que ma tante Suzanne nous avait dit à mes sœurs et moi, elle nous a dit cette phrase, elle nous a dit « votre père laisse des femmes » . Mais ce n'est pas parce qu'on est des femmes qu'on ne peut pas faire des choses. Au revoir. La terre avec laquelle on est maintenant, une terre qui est encore fraîche. Je me souviens de ça comme si c'était hier. Elle dit votre père est parti, mais vous êtes des femmes. Et elle dit c'est pas parce que vous êtes des femmes qu'on ne peut pas faire des choses. Vous êtes des grandes femmes, vous avez fait des études. Il faut continuer, voilà, continuer ce que votre père en fait. Il faut continuer, il faut que votre père soit fier de vous, tout ça. Donc voilà.

  • Speaker #1

    C'est, tu dirais qu'aujourd'hui, donc j'en viens aujourd'hui. avant de repartir dans le plus intime. Donc aujourd'hui, tu as créé un club. On peut appeler ça un club. Pour moi, en tout cas, de la manière dont je le vois, c'est un club d'entraide entre femmes. Pourquoi ? Parce qu'on a besoin de se soutenir ? Parce qu'on fait partie d'une grande sororité ? Parce que c'est un projet.

  • Speaker #0

    On n'y est pas encore. J'en ai pas encore. Parce que les femmes, on se dit que c'est la peine où il faut qu'on s'efface mal. Tout le monde n'est pas comme ça, je dirais. Par contre, on se connaît suffisamment pour s'entraider, se pousser haut.

  • Speaker #1

    C'est ton parcours aussi qui te dit finalement j'ai besoin d'aider. Est-ce que c'est finalement un besoin ? On t'a aidé et tu as plus qu'envie. C'est comme si tu incarnais finalement cette entraide. tu aurais pu ne pas le faire.

  • Speaker #0

    J'aurais pu.

  • Speaker #1

    Par exemple, et faire autre chose, tu aurais pu ne pas forcément monter ce club-là. Tu es d'accord ?

  • Speaker #0

    Quand tu es ma vie, égoïstement, faire des trucs individuellement, de manière très individuelle, mais quand même... Quand on vous a aidé, je pense que la moindre des choses, c'est d'ouvrir la porte aux autres. Et j'ai été très nourrie par cette philosophie qu'on appelle la librairie de la caverne. Je travaille à la Thésanienne ici. J'ai vraiment été vraiment marquée par cette philosophie de vie. Où il y en a un qui sort, qui lui couvre la lumière et qui dit aux autres, venez.

  • Speaker #1

    Il y a autre chose de l'autre côté. Il y a autre chose de l'autre côté.

  • Speaker #0

    Et les autres, ils voient des ondes, ils voient une... Voilà. on est bien aimé parce qu'ils ne connaissent que ça et donc on essaie de se tirer les uns les autres pour arriver à dire autre chose de meilleure on ne sait pas en tout cas dire autre chose il faut être dans le mouvement c'est ce qu'on pourrait dire il faut être dans un mouvement pour

  • Speaker #1

    vivre la vie c'est le mouvement c'est ne pas être statique si tu Si tu fais un retour sur toi-même, Farah, si tu te ramènes petite fille et que tu te mets devant un miroir, tu lui dirais quoi à cette petite fille ?

  • Speaker #0

    Continue comme ça. Ne m'oublie pas.

  • Speaker #1

    Tu l'as oubliée parfois ?

  • Speaker #0

    La petite fille, là ? Jamais.

  • Speaker #1

    C'est elle qui t'a insufflé cette force, ce pouvoir de vivre.

  • Speaker #0

    Jamais parce que je me revois encore en train de courir, jouer, tout ça. Et puis, la vie a fait que… Enfin, elle n'est jamais bien loin. Oui,

  • Speaker #1

    elle est toujours avec toi.

  • Speaker #0

    Toujours.

  • Speaker #1

    Tu te rends compte que tu as lâché quand même une vie d'insouciance pour une vie qui t'a nourrie ? Tu vois, en fait, c'est ça que je remarque dans ton parcours. C'était une vie d'insouciance au départ.

  • Speaker #0

    En fait, l'insouciance, oui, parce que tu n'as pas… Moi, je veux dire, je ne sais pas ce que c'est que chercher une nourrice. Je n'ai jamais eu à m'en occuper. D'accord. Je n'ai jamais su ce que c'était que, par exemple, chercher quelqu'un pour garder ton gamin. Je n'ai jamais eu à... Et je découvre qu'il y a des gens, des fois, qui perdent du boulot parce qu'ils ont des points de garde d'enfants, des machins, tout ça. Je n'ai jamais... Je ne connais pas ce que c'est. je sais pas mais c'est une chance c'est papa oui c'est une chance que je réalise avec le riz parce qu'on est dedans je me dis c'est tellement naturel en fin de toi mais un moment donné en fait on se dit ok c'est bien chez ça ok ceci mais est ce que ça s'arrête à la

  • Speaker #1

    ça ne pourrait après c'est qu'une guette après c'est toi avec toi même tu aurais pu arrêter à ça mais c'est parce qu'il y avait autre chose au fond de toi que tu as réussi à écouter cette voix intérieure qui tape qui t'a amené au delà parce que la main de l'est on

  • Speaker #0

    a fait des d'autres j'ai eu des problèmes de santé il ya quelques temps on m'a dit me reste trois jours à nous Et j'ai dit au gars, mais non, en fait, j'ai des trucs à faire. J'ai dit au médecin, je ne peux pas être gentil. Je débranchais, je débranchais les trucs. C'était pendant le Covid. C'est pendant le Covid. Moi, j'ai eu la première version.

  • Speaker #1

    D'accord, le hardcore.

  • Speaker #0

    Le hardcore, oui. J'étais en unité de soins... Non, pas intensif, pourquoi ? Moi quand je fais un truc, je fais un truc bien, je fais ça bien, j'étais en unité de soins critiques. C'est même pas que c'est du feu. Moi qui étais dans la santé. J'étais en unité de soins critiques et on me disait il me reste trois jours, on me dit coucou, sinon trois jours ça s'améliore pas. En fait, c'est fini. Et j'entendais ma fille pleurer au téléphone, j'entendais les gens pleurer, on allait creuser une tombe déjà, machin. J'en ai dit qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi les gens pleurent ? En fait je pensais, j'ai une robe, saumon là que j'ai et puis j'avais un restaurant que j'aime beaucoup, que je salue le chef d'ailleurs, Frédéric Thériault, le gâteau. Il me dit non mais moi il faut que j'aille manger là-bas en fait. Ça fait longtemps que je ne suis pas allée mais je délirais pas plus. Et moi j'ai quand même tout à faire avec tout le machin. Voilà, donc laissez-moi sortir. Et trois jours après, je suis sorti. Du service, machin, je suis resté sur l'éducateur. Mais en fait, pourquoi ? Parce que j'ai toujours dans ma tête que non, je n'ai pas de truc à faire. La petite fille qui, non, je dois aller jouer, je dois aller voir ma copine, je dois aller...

  • Speaker #1

    Est-ce qu'on peut te qualifier d'éternel optimiste ?

  • Speaker #0

    Ça, oui. Ah oui.

  • Speaker #1

    Je crois que c'est vraiment le mot.

  • Speaker #0

    Ah oui, tu me dis, ouais, je rigole. Mais au moins, je fais de la radio, ils m'ont dit non, mais la preuve, je suis là. Je suis là. Donc, c'est bien que…

  • Speaker #1

    Et heureuse d'être là.

  • Speaker #0

    Je suis bien contente d'être là.

  • Speaker #1

    En fait, c'est ça, c'est la vie, c'est quand tu souris à la vie. Malgré tout, j'ai envie de dire malgré tout, tu ne perds pas ton sourire.

  • Speaker #0

    Après, ça peut m'arriver de craquer. Ça peut arriver.

  • Speaker #1

    Ah, tu es donc humaine.

  • Speaker #0

    Je suis pas une chiche. Ça peut m'arriver de craquer, de pleurer de joie. Ça peut m'arriver de pleurer de tristesse. Mais pour moi, une grosse tristesse. Sinon, ça peut m'arriver aussi de craquer parce que j'en peux plus. Parce qu'en fait, je reste un être humain. Un maître qui me chère, René, il avait appris les vagues, le retour de la vague. Je vais vous dire ce que c'est. On était à la plage, c'est marrant, 1998, et en fait, on était assis sur le bord de l'eau. Et en fait, il faisait la vie, regarde, c'est comme la mer. On est assis comme ça, on ne savait pas qu'il y avait... Elle te touche un petit peu les pieds, tu te mouilles, la vague elle repart. Il dit, c'est ça le bonheur. La vie, elle t'apporte des joies, du bonheur. Ça te mouille les pieds, la chance, ça repart. Mais l'humidité est toujours là. Le sable reste toujours humide, les pieds restent toujours mouillés. C'est ça qu'il faut retenir. Des fois, ça part, des fois, ça part même très loin. Il dit, c'est ça, il est dans le creux de la vague. Des fois, ça part très loin. Mais dis-toi toujours, ça finit par revenir. Des fois, on peut être très triste,

  • Speaker #1

    très...

  • Speaker #0

    Très dans le dame. Mais dis-toi que ça reviendra. Toujours, ça reviendra. Donc des fois, il faut mettre une image de juste, de dire que j'aime ce genre de période parce que ça me dit qu'il y a un truc hyper positif qui va arriver.

  • Speaker #1

    C'est une belle philosophie. Oui,

  • Speaker #0

    même si ça veut dire qu'il y a un truc hyper génial qui va arriver. Pleure, mais inquiète-toi.

  • Speaker #1

    Quel message ? C'est superbe. Je vais terminer avec la dernière question, elle est importante. Je la pose à toutes les femmes qui ont l'envie de se confier à mon micro. Farah, pour toi, c'est quoi être une femme en 2024 ?

  • Speaker #0

    C'est une femme comblée. Comblée, avec un grand E muet, parce qu'on n'entend pas.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Une femme comblée dans tout ce qu'elle fait. C'est-à-dire que si elle veut être maman, elle est comblée là-dedans, si elle veut. Si elle ne veut pas être maman, elle est comblée aussi. Si elle veut être secrétaire pharmacienne, il faut qu'elle soit comblée de bonheur là-dedans. Si elle veut entreprendre, alors il faut qu'elle soit en douleur dans tout ce qu'elle fait, c'est-à-dire que j'ai tendance à définir une femme comme un homme, un être humain, comme une commode. Tu vois la commode ? Moi j'aime bien imaginer les trucs. Tu vois la commode ? La commode, en fait, Si tu mets tout dans l'étagère du bas, ça va, la commode elle tient. Si tu mets tout dans le tiroir du haut, la commode elle peut basculer. Donc l'idée c'est que dans chaque tiroir, tu combles avec... certaines choses qui font que ça équilibre la commande entièrement. Dans la vie affective, il y a un petit peu de ça. Il y a ce qui te suffit dans la vie familiale, dans la vie professionnelle. C'est ça. la vie professionnelle le tiroir c'est la vie familiale le tiroir c'est la vie affective la vie amoureuse le tiroir c'est la vie de maman la vie de voilà et il faut que tout le tout fasse que tu sois une femme comblée c'est un équilibre du tout comblé c'est moi c'est ça en 2024 si ça est pas grave c'est être comblé d'accord il peut y avoir des tiroirs un peu vides mais le reste va devenir comblé un petit peu le ventre et puis ça c'est une question d'équilibre en fait pour pouvoir se situer où, dans quel tiroir il faut mettre plus d'éléments que d'autres.

  • Speaker #1

    D'accord. Eh bien, écoute, Farah, c'est une belle définition de la femme en 2024. Merci beaucoup d'avoir partagé ce moment super agréable avec moi et avec toutes nos auditrices et nos auditeurs. Je mettrai dans le descriptif tous les liens dont on a parlé. Et puis si les gens que tu as cités se reconnaissent, qu'ils n'hésitent pas à se manifester et je les mettrai en contact avec toi. Je ne le ferai jamais.

  • Speaker #0

    Je ne le ferai jamais.

  • Speaker #1

    Exactement. Je te souhaite toute la réussite que tu mérites avec ta nouvelle entreprise qui va être… Tu nous en dis deux mots avant de conclure ? Et tu es ? Oui, et puis mes réalités.

  • Speaker #0

    C'est un magasin digital. Avec un réseau d'affaires et une salle d'événementiel professionnel.

  • Speaker #1

    On pourrait travailler dessus toutes les deux. Moi aussi. L'itinéraire bis, ça prend tout son sens, on est d'accord ? Oui. Je pense que tous ceux qui nous ont écoutés aujourd'hui, c'est pour ça que je voulais que tu termines là-dessus, parce que c'est un sacré itinéraire bis, toi. C'est vraiment, si quelqu'un qui l'incarne, c'est bien toi. Alors,

  • Speaker #0

    je pense que ça va être bien.

  • Speaker #1

    Maintenant, tu vas pouvoir poser tes valises. Oui, ça y est. Tu es arrivé à... Tu vois, la boucle se boucle. Et aujourd'hui, tu vas pouvoir aussi te réaliser là où tu dois t'être. Ce qu'on t'a refusé il y a 25 ans. Aujourd'hui, tu vas le créer toi de tes propres mains. C'est une belle conclusion. il est créé. Après, la vie fait le reste. Mais en tout cas, tu as réussi à créer de tes mains, c'est fait, ça y est. Voilà. Donc, longue vie à Itinéraire B. Je mettrai tous les liens dans la description. Et puis, je te dis à très bientôt et merci pour ce beau moment et ces belles leçons de vie pleines d'optimisme et de courage. Et puis, on se dit à très bientôt, Farah. Au revoir.

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Description


Découvrez le parcours courageux de Fara, une femme qui a refusé la facilité d’une vie bien rangée pour choisir une existence libre et authentique. Bien qu’elle ait grandi dans un milieu privilégié, Fara s’est tournée vers une vie marquée par la quête d’indépendance et d’autonomie. Elle nous raconte son chemin unique, un parcours de vie choisi plutôt que subi, fait de découvertes, de défis, de rires et de résilience.

Au programme :

  • 💭 Le choix de la liberté : Fara nous parle de son besoin de se construire en tant que femme, loin des étiquettes, pour être elle-même, et non “la fille de” ou “la femme de.”

  • 🌄 Une vie pleine d’espoirs et de désillusions : elle revient sur les hauts et les bas de son parcours et sur sa détermination à rester fidèle à elle-même.

  • 🎉 Joie, rires et moments de résilience : malgré les défis, Fara garde un optimisme à toute épreuve et nous partage sa vision positive de l'avenir.

  • 🌱 Inspirer les autres à suivre leur propre chemin : des conseils pour celles et ceux qui veulent, comme elle, prendre leur vie en main et construire un avenir sur leurs propres valeurs.

Un témoignage inspirant pour celles et ceux qui aspirent à une vie authentique et à l’indépendance, loin des contraintes imposées. À travers le récit de Fara, découvrez la puissance d’un choix de vie libéré des attentes des autres et empreint de liberté.

✨ Écoutez cet épisode inspirant dès maintenant ! ✨ Écoutez ici



♥️Un remerciement particulier aux personnes suivantes sans qui rien n'aurait été possible : Marie Ange, Khony, Carole, Frédérique, Jean Pierre, Marc, Marie ange, Matthieu, Pierre, Zaïneb♥️


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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je suis Stéphanie Barranco, bienvenue dans Paroles de Femmes, le podcast qui parle de femmes aux histoires extraordinaires. Dans ce podcast, je donne la parole à des femmes au destin peu banal pour qu'elles nous parlent d'elles, de leur parcours, de leurs espoirs, de leurs doutes, de leur vision de la femme d'aujourd'hui sur l'avenir. Puissent ces femmes vous inspirer, nous inspirer ? et inspirer nos générations futures. Elles se livrent aujourd'hui sans tabou, avec le cœur. Je vous laisse avec elles. Voici leurs histoires. Place à Parole de Femme, saison 2. Aujourd'hui, nous avons rendez-vous avec une femme au destin atypique, un destin qu'elle s'est créé à son image. Elle m'ouvre les portes de sa maison pour passer un moment tout en douceur au micro de Parole de Femme. Une jeune femme au parcours étonnant, preuve qu'avec de la volonté et beaucoup de résilience, on arrive à faire de grandes choses. Elle va nous l'expliquer aujourd'hui. Farah, bonjour et bienvenue dans Parole de Femme.

  • Speaker #1

    Bonjour Stéphanie, merci de m'accueillir.

  • Speaker #0

    Farah, si je dis que tu as une vie pleine de rebondissements, je pense que je ne m'éloigne pas trop de la vérité.

  • Speaker #1

    Un vrai lapin !

  • Speaker #0

    Un vrai lapin ! Mais avant tout, c'est une drôle de... On va garder cette image-là pour la fin. Avant de commencer, j'aimerais que tu répondes à trois questions. Farah, si tu étais une couleur, un personnage de conte de fées, et si tu étais une émotion, lesquelles serais-tu ?

  • Speaker #1

    Alors si j'étais une couleur, je serais le rouge. J'adore le rouge.

  • Speaker #0

    Pourquoi tu aimes le rouge ?

  • Speaker #1

    Je ne suis jamais rare sans les personnes qui me voient sans le rouge. Et le rouge, pour moi, cette couleur symbolise la passion. La passion dans tout ce que je fais.

  • Speaker #0

    Tu es une femme de passion.

  • Speaker #1

    Voilà, je suis une femme passionnée. Et aussi, le rouge symbolise l'amour.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    L'amour parce que je dis toujours qu'on peut tout avoir, la richesse, le succès, une famille heureuse, en bonne santé. Mais tant que vous n'avez pas l'amour, vous n'avez rien. Et le rouge aussi, c'est la couleur du sang. Le sang, en fait, pour moi, c'est le symbole du sacrifice ultime. Quand on est prêt à donner son sang ou sa vie pour quelque chose, C'est que ce projet-là, en fait, il vaut bien la peine.

  • Speaker #0

    Tu donnerais ta vie pour quoi aujourd'hui ou pour qui ?

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, je donnerais ma vie pour revoir mes parents. Un instant.

  • Speaker #0

    Ils sont partis ?

  • Speaker #1

    Ils ne sont plus là, oui.

  • Speaker #0

    C'est aussi pour eux que tu fais tout ça ?

  • Speaker #1

    J'avais promis à mon père, il y a quelques années, qu'il était inquiet. De toute façon, il s'est toujours inquiété. Il a dit, qu'est-ce qu'elle fout encore celle-là ? Mais je lui ai dit, t'inquiète pas, je ferai des choses, je serai quelqu'un.

  • Speaker #0

    Tu vas nous raconter, c'est une belle revanche. Aujourd'hui on peut arriver.

  • Speaker #1

    Non mais j'espère qu'un jour je vais y arriver.

  • Speaker #0

    On est déjà pas mal.

  • Speaker #1

    C'est les gens qui se trouvent que c'est déjà pas mal, mais moi je pense que j'ai encore des choses à faire.

  • Speaker #0

    C'est le curseur que tu mets toi, sur ta propre, bien sûr, chacun le pose là où il a envie de le poser. Alors une couleur rouge. personnage de conte de fées ?

  • Speaker #1

    Un personnage de conte de fées, je pense que je serais il y en a tellement elles sont toutes mignonnes les unes les autres je serais Cendrillon Cendrillon,

  • Speaker #0

    pourquoi Cendrillon ?

  • Speaker #1

    Cendrillon parce que elle vit dans une maison où elle est avec une marâtre et des soeurs des belles soeurs qui sont jalouse d'elle et qui l'empêche de concrétiser ses rêves et de vivre pleinement sa vie qui lui est destinée. Et le sort fait que le sort ou la magie de la vie, en fait, sa destinée, lui tombe dessus, en fait, avec des petites souris, avec la nature, en fait, l'environnement fait que, malgré tous les bâtons qu'on a mis sur son chemin pour l'empêcher d'y arriver, elle y arrive, quoi qu'il en soit.

  • Speaker #0

    Avec l'aide de petites...

  • Speaker #1

    Avec l'aide de lui, il a fait le monde de l'univers.

  • Speaker #0

    Mais aussi parce qu'elle avait cet amour pour la vie et cet amour des autres qui l'a aussi porté.

  • Speaker #1

    Parce qu'elle avait aussi cette...

  • Speaker #0

    Cette candeur, cette gentillesse.

  • Speaker #1

    Cette intelligence-là et de la générosité qui a fait que l'univers, son environnement, l'univers a créé les conditions pour son environnement lui permettre de vivre la vie qui lui était destinée.

  • Speaker #0

    Tu crois aux contes de fées, Farah ?

  • Speaker #1

    Beaucoup.

  • Speaker #0

    C'est vrai ?

  • Speaker #1

    Oui. La vie est un conte de fées. Regarde comment c'est rencontré. C'est vrai. La vie est un conte de fées. Quand on décide de regarder les choses de manière positive, la vie est un conte de fées. La vie nous raconte de belles histoires tous les jours.

  • Speaker #0

    Quand on peut la regarder avec des yeux qui aiment les contes de fées ?

  • Speaker #1

    Mais comment ? Il suffit seulement de continuer à garder son âme d'enfant. Et on voit la vie avec des papillons, avec des cœurs partout.

  • Speaker #0

    Avec des paillettes.

  • Speaker #1

    Avec des paillettes.

  • Speaker #0

    Et une émotion, Farah ? Tu serais quoi ? Tu serais quelle émotion ?

  • Speaker #1

    Je serais l'équanimité.

  • Speaker #0

    Oh,

  • Speaker #1

    vas-y, explique-nous. En fait, c'est cette émotion qui nous... C'est cette émotion, c'est ce sentiment de... Pas de transparence, mais d'équilibre. C'est un concept que j'ai appris avec un ami qui m'a beaucoup initié dans les arvènes, le bouddhisme et tout ça. En fait, il dit que quelle que soit l'émotion qui nous traverse, on garde cette humeur, cette émotion médiane. Vous pouvez être en joie parce que vous avez appris une très belle nouvelle. Il faut rester mesuré. Vous pouvez être triste aussi. Pour apprendre à rester mesurée. La colère, pareil, tout ça. Apprendre à être mesurée. C'est ça l'équanimité.

  • Speaker #0

    C'est drôle parce que tu vois, c'est à la fois l'équanimité que tu choisis et en même temps, tu es une femme de passion.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    C'est compliqué d'arriver, c'est ambivalent.

  • Speaker #1

    Oui, mais moi je suis, comme dirais, comme j'aime me définir, moi je suis comme le jazz. Tu vois le jazz ? C'est l'une de mes musiques préférées, le jazz. Le jazz, en fait, pour ceux qui ne sont pas très aficionados, tu as du mal à suivre. En fait, il y a une mélodie qui est là, qui est bien rythmée. Quand tu écoutes bien, tu sais, c'est bien rythmé. C'est là, c'est posé, c'est...

  • Speaker #0

    Voilà. C'est ta base, tu veux dire que tu as ta base. Tu as construit ta base.

  • Speaker #1

    Une base bien solide. Voilà.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Si tu devais te présenter, alors je ne te parle pas d'une présentation de business. Ça serait kiffant. Farah, c'est qui ?

  • Speaker #1

    Farah, c'est une jeune femme, une jeunesse d'adoption et de cœur, et presque de racine maintenant, avec le temps, depuis que je suis là. C'est une femme qui... C'est une cherchante.

  • Speaker #0

    C'est joli.

  • Speaker #1

    C'est une cherchante parce que j'ai cette quête de... Je suis nourrie de plusieurs quêtes de justice sociale, De lutte contre les inégalités, quelles qu'elles soient, contre la discrimination, pour l'émancipation des femmes par l'entreprenariat, pour le bien-être de mes proches. Je cherche tout ça, oui. Une cherchante.

  • Speaker #0

    Une cherchante. Une cherchante au grand cœur.

  • Speaker #1

    Au grand cœur, je ne sais pas, mais en tout cas, une cherchante.

  • Speaker #0

    Tu dis que tu es une lyonnaise d'adoption. Parce que les gens qui les ont éclosés, nos auditeurs aujourd'hui ne te voient pas. Tu viens d'où ?

  • Speaker #1

    Alors, je suis née à Paris parce que j'avais mes parents qui avaient une fonction de diplomate. Donc, la vie dans la valise. Donc, née à Paris, grandie à Ottawa, vécue au Gabon, dans pas mal de pays en fait. J'aime bien cette expression qui dit... Il y en a plusieurs qui disent que je me définis comme étant une citoyenne du monde. Et aussi, moi, je suis chez moi où je suis.

  • Speaker #0

    Développe-nous ça. Comment ça ? Aujourd'hui,

  • Speaker #1

    tu m'installes à Alger ou à Abidjan, des pays que j'aimerais beaucoup visiter. Je me sentirais chez moi là-bas.

  • Speaker #0

    D'accord, parce que finalement, tu es en paix avec toi-même ?

  • Speaker #1

    Je suis chez moi partout. Je me sens bien. dans tous les environnements où tu me mets. À partir du moment où il y a un peu de bienveillance, et même si on n'a pas, on arrive toujours à trouver un endroit où tu te retrouves avec des gens. où tu es bien.

  • Speaker #0

    Tu as toujours été comme ça ? Ou est-ce que cette philosophie quand même très zen, très bouddhiste dans ce que tu nous expliques, tu as toujours eu ce mode de pensée où finalement c'est avec le temps que tu t'es rendu compte de tout ça ?

  • Speaker #1

    Non, je pense que j'ai évolué comme ça depuis étant petite parce que je te disais, mes parents, diplomates, donc... belle situation, on va dire belle situation sociale, mais pour autant je me rappelle que mon père il nous emmenait en vacances au Gabon, un pays d'origine, et pas seulement à Libreville la capitale où il y a la jolie maison, les serveurs, les marchands, tout ça, le chauffeur et compagnie, il nous emmenait à l'intérieur du pays, vraiment au village, en lui disant que ça aussi ça fait partie de votre vie. Voilà il y avait des enfants qui partaient On partait avec les autres enfants puiser de l'eau à la rivière, laver les marmites, je me rappelle, avec de l'herbe et du sable, jouer de la poupée. Ils arrivaient à fabriquer des poupées avec une bouteille et c'était de l'herbe qui faisait office de cheveux. Des petites choses comme ça. Et ils nous disaient, ça aussi, ça fait partie de votre vie, ce côté-là. Et je pense que c'est ce qui a fait aussi qu'aujourd'hui, en fait... Quel que soit l'endroit où tu me mets, moi je serais bien parce que j'ai vécu les deux.

  • Speaker #0

    On va revenir sur ton parcours. Quand tu dis que tu as vécu les deux, c'est un euphémisme. C'est-à-dire qu'on parle d'une phara petite jusqu'à adolescente, début d'étudiante on va dire.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai vécu ça jusqu'à mes deux ans. J'avais 11 ans.

  • Speaker #0

    Oui, mais je veux dire, à 11 ans, tu étais encore avec ton papa, ta maman. Et puis, il y a un changement, à un moment, qui va faire finalement, qui va bousculer quand même toute ta vie, même si c'est code, effectivement, que ton papa t'a transmis en disant « Attention, il y a effectivement l'opulence et la facilité, mais la vie n'est pas que ça. » C'était quand même 90-10, ou on va dire 80-20. Et là, d'un coup, qu'est-ce qui se passe dans ta vie ? Pourquoi, à un moment donné, tu vas te retrouver plutôt dans les 20 que dans les 80 ?

  • Speaker #1

    Parce qu'on rentre, mon père, on décide de se mettre dans la politique, donc on rentre au Gabon dans des conditions plutôt, voilà, différentes de confort de vie, tout ça. Donc on vit au Gabon pendant un certain temps. Et il faut savoir qu'au Gabon, à l'époque, après aujourd'hui, est-ce que ça a changé ? Oui, à l'époque. J'ai envie de te dire que je ne pense pas. Je ne pense pas. Mais à l'époque, en tout cas, pour exister, pour exister en tant qu'individu, surtout en tant que femme, au Gabon, enfin, libre-ville, je préciserai encore dans le secteur dans lequel j'ai évolué, parce qu'on ne peut pas généraliser, sortir les parapluies, il fallait être soit la fille d'eux, soit la femme d'eux. Sois la maîtresse d'eux.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire que moi-même en tant qu'individu, en tant que phara,

  • Speaker #0

    Tu n'existais pas.

  • Speaker #1

    Je ne pouvais pas dire que je vais faire quelque chose. Je faisais des choses, je faisais. J'ai déjà été une femme engagée depuis, je pense, j'avais 13, 14 ans, comme ça. Non, on était déjà années. J'avais 16 ans, j'étais déjà engagée. Mais on disait toujours, c'est la fille de Mathias. C'est la fille de Mathias. Et quand je faisais autre chose, on disait, non, c'est la compagne de Romée. À chaque fois, c'était par rapport à quelqu'un.

  • Speaker #0

    C'est quand même une négation de ta propre individualité. Oui, forcément.

  • Speaker #1

    Après, c'est la culture. C'est la culture. C'est ça qui fait que... C'est les codes sociaux. C'est ça. Moi, j'ai voulu m'affranchir de tout ça. J'ai voulu... Je me suis dit à un moment donné que j'étais capable de faire des choses sans pour autant être raccroché à quelqu'un, sachant que j'étais en couple avec quelqu'un, on peut le dire, puisqu'on est dans les confidences, et qu'il m'a fait le coup, on me dit souvent qu'il m'a fait le coup, il m'a fait un gamin dans le dos, sauf que moi non, ça ne passe pas, mais tout le monde c'était oui, mais en même temps, ce n'est pas grave. J'étais bien socialement, j'avais tout ce que je voulais. Je ne pensais même pas à un truc qu'il me l'avait déjà acheté. Ah oui ? C'est à ce point-là. Mais il m'avait mis un coup de canif dans le contrat et c'était compliqué. Donc moi, je me suis barrée. Sauf que lui, c'est un homme de pouvoir. Donc, si tu ne rentres pas à la maison, je te coupe tout. Il m'avait vraiment trompé. Personne ne voulait me recruter. Parallèlement, je trouvais un boulot. C'était parce que j'étais la fille d'eux. À un moment donné, c'est bon.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu étais tout fait ? C'était quoi ?

  • Speaker #1

    J'étais tout fait. Ma vie devenait trop petite pour moi. Et aussi, j'avais besoin de faire par moi-même. Sans pourtant être d'abord validée parce que je suis... La fille de ou la compagne de.

  • Speaker #0

    Tu avais besoin qu'on reconnaisse aussi ton mérite en tant que toi ? Ou tes échecs ? C'est-à-dire que tes échecs, tu avais besoin aussi de te confronter à la vraie vie ?

  • Speaker #1

    Exactement, c'est ça. Exactement, c'est ça. Jusqu'au dernier moment, j'ai accepté, je me rappelle encore très bien, j'ai quitté les gros 4x4, les machins, tout ça. Je m'en foutais, de toute façon. Ce n'est pas ce qui me définit. Et je suis allée travailler chez une petite dame. qui fait sa petite boutique, je lui dis bon elle elle vient d'arriver à Nouveauville, elle connait rien, je vais aller vendre des chocolats, je vais aller... Et puis les gens me voyaient en train de passer une balaière, laver les vitres et tout, mais comment tu peux faire ça quand même ? Je dis mais moi je travaille, j'ai pas besoin de bosser, enfin, j'en ai eu pour manger. Les gens ne trouvaient pas ça normal. Et puis, ça n'a pas loupé. Ma pauvre dame, sa boutique a été fermée. Donc, j'ai dit, à ce moment-là, c'est bon. Donc, j'ai pris mes bagages et je suis partie.

  • Speaker #0

    Tu es partie en France ?

  • Speaker #1

    Je suis venue ici, oui. D'accord.

  • Speaker #0

    Tes parents, ils ont eu quelle position à ce moment-là ? Eux, ils étaient encore là-bas.

  • Speaker #1

    Ma mère était déjà décidée à l'époque. Ma mère, elle était, de toute façon, celle-là.

  • Speaker #0

    On n'en fera rien.

  • Speaker #1

    Non, on n'en fera rien. Et mon père aussi, il se dit ça, mais qu'est-ce qu'elle va encore faire ? Qu'est-ce qu'elle nous fabrique encore, celle-là ? Qu'est-ce qu'elle nous fait ? Et les gens me disent, non, mais ta fille, elle a fait ça, elle a fait ça. Mais quand je suis partie, mon père, lui, bien sûr, il était inquiet, comme tous parents.

  • Speaker #0

    Mais il te soutenait ? Est-ce qu'il comprenait ? Est-ce que tu as la sensation que ton papa, il a compris pourquoi tu es partie ?

  • Speaker #1

    Au début... Au début, il était inquiet, mais après, c'est normal. Moi, je suis sa fille. Je ne serais pas chouchou, je ne vais pas dire ça. Je ne vais pas me prendre mal. Mais je suis sa fille, comme tous parents.

  • Speaker #0

    Après, tu peux être inquiet, mais soutenir. Après, tu peux être aussi inquiet et ne pas soutenir.

  • Speaker #1

    Il y a un père qui avait dit, je vais pour des études. Il m'a dit... D'accord. Il m'a dit, tu me prends pour un idiot en plein mois de janvier. Quelle rentrée ? C'est pas mal, une rentrée en septembre. Quel faque ? Je vais rencontrer un faque comme ça. Et là, pareil. Et là, pareil, il me dit, bon, d'accord, ok, tu dis que tu vas à Paris, donc tu vas bien à côté de l'ambassade, chez ton tonton, un tel, qui travaille à l'UNESCO. Et j'ai dit, non, je vais chez ma copine qui vit à Lyon. Et il m'a dit, non, non, non, non, tu vas à Paris, dans le 16e ou dans le 8e, à côté de machin. J'ai dit non. J'ai dit je vais me débrouiller, je vais, voilà, je vais, non, voilà.

  • Speaker #0

    Ça représentait quoi ? T'avais besoin de te confronter à quoi ? À toi ?

  • Speaker #1

    Non, j'avais besoin de me réaliser et je sentais qu'en restant, en restant à l'UQB, ça n'allait pas être possible.

  • Speaker #0

    On est en France.

  • Speaker #1

    J'allais être limitée.

  • Speaker #0

    Quand t'es arrivée en France, t'as quand même refusé encore la facilité.

  • Speaker #1

    Mais oui.

  • Speaker #0

    Mais pourquoi ? Parce qu'on ne peut pas se réaliser dans la facilité ?

  • Speaker #1

    Non, mais j'avais besoin de me réaliser par moi-même. Je n'allais pas partir d'une situation où j'avais des portes ouvertes parce que j'étais la fille de ou la femme de, pour revenir encore ici, aller habiter chez un oncle ou chez une tante parce que je suis la fille de et parce qu'on m'ouvre chez tonton. Non, je ne quitte pas. C'est que déshabiller Paul pour habiller Jacques. C'est déplacer le problème. Moi, je voulais... vivre par moi-même, payer mon loyer, travailler, travailler, payer un loyer, payer mes factures, et faire venir ma fille, parce qu'on entendait à l'époque, j'ai ma fille, et ça mon père, ma parole, il m'a dit non. Il m'a dit non, tu ne pourras pas faire, tu n'auras pas les moyens. Parce que si ce n'est pas le modèle économique... Il y a une bonne chauffe-ferme, un sacré sacrifice, c'est un autre statut.

  • Speaker #0

    C'est un sacré sacrifice que tu as fait, je ne savais pas, que tu avais dû... laisser ta fille pendant quelques temps. Ça veut dire que vraiment, c'est un gros engagement. C'est un énorme sacrifice que tu as fait.

  • Speaker #1

    Mais ça a duré quatre mois.

  • Speaker #0

    Ah oui, d'accord.

  • Speaker #1

    Tant que j'arrive,

  • Speaker #0

    que je m'embarque,

  • Speaker #1

    que je trouve un appart, que je m'inscrive à l'école, ça a duré pas longtemps.

  • Speaker #0

    C'était le temps de battement.

  • Speaker #1

    C'est ça. Mais pareil, j'avais dit à mon père, elle vient prendre des vacances. Et je vais retourner.

  • Speaker #0

    Tu es une filoute.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Ta vie, c'est... Ta vie, c'est un roman. Je pense qu'on pourrait faire un... Je pense qu'on pourrait faire un court-métrage de ta vie. Peut-être un long-métrage un jour. Alors, comme on ne peut pas faire une saison spéciale de Farah, on va la raccourcir. J'aimerais qu'on revienne plutôt à l'essence de ce qui... ... ce qui t'a construite finalement. Parle-moi des études, parle-moi de ton parcours exceptionnel par rapport à ton envie d'apprendre. Parce que ça aussi, c'est quand même incroyable. Tu vas te confronter à des refus, qui vont construire certes la femme que tu es aujourd'hui, qui a une force de vie. terrible mais j'aimerais que tu quand même que tu nous en parle un petit peu de de ça comment donc tu arrives tu prends des études en fait j'arrive à lyon savoir que le dernier poste que j'occupais à

  • Speaker #1

    libreville c'est animatrice télé j'ai animé une émission le mercredi qui s'appelait espace jeune et puis j'ai animé une émission radio aussi ok je faisais la matinale 6 heures du matin un peu comme alias à la mer riche expérience. Et j'arrive à Lyon, je me dis, je vais faire pareil. Sauf qu'ici, quand tu as beau être la fille de... Peu importe, ça ne marche pas comme ça. Et puis, on ne te connaît pas, on ne connaît pas ton... Le réseau, il est vide, mais tu ne connais personne. Et donc, les gens avec qui j'étais, mon environnement proche de l'époque me disait, c'était en 2003, ils m'ont dit, non, non, tu n'as pas fait Sciences Po, tu n'as pas fait l'État, tu n'as pas fait l'école de journalisme, tu es black, tu es grosse, tu ne connais personne, tu n'as pas de réseau. ça ne marchera pas. Il oublie, ça va être compliqué pour toi.

  • Speaker #0

    C'est dur. C'est dur.

  • Speaker #1

    Non, mais en fait, quand j'arrive, quand j'entends ça, pour moi, ce n'est pas que c'est dur. Pour moi, je me dis, s'il le dit, c'est que c'est la réalité. D'accord. Pour moi, ce n'est pas dur. Aujourd'hui, avec le recul, je me dis, mais c'est vrai que c'était violent. C'était violent,

  • Speaker #0

    oui.

  • Speaker #1

    J'aurais pu... dire bon bah je vais quand même tenter une école de journalisme, je vais quand même tenter de faire mon cours, de faire un BTS, de quelque chose et tout, mais j'ai dit ah ok bah si c'est comme ça ok pas de soucis, j'ai renoncé sans chercher à creuser, sans rien et donc on a 20 ans, qu'est-ce qu'il faut faire de sa vie surtout que moi j'attends, il faut que je fasse mon nom d'infini, j'ai dit à papa t'inquiète je vais bosser, je vais faire des études t'inquiète pas je vais pas traîner Et je prends le paru vendu, c'était le 69 à l'époque en papier, où toutes les annonces d'emploi, c'était aide-soignante, infirmière. Je me disais, mais jamais de ma vie je ferais ça, quoi. Jamais. Donc, à l'époque, c'était l'ANPE, les ascédiques, les aides pour le transport.

  • Speaker #0

    Tu rentres dans une vie. On peut avoir des galères quand même, là.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'on est à la part. J'arrive chez une copine, et ma copine, elle ne paye pas le loyer, donc elle a les usures, ça se barre. Donc, voilà, je suis retrouvée à Lyon. Je suis un peu ta haine. J'ai dit, écoutez, monsieur, je ne resterai pas longtemps. Voilà. Et après, je vais travailler dans un bar. Et puis, la dame, sans me connaître ni rien, elle a juste écouté mon parcours. Elle a dit, mais vous venez à la maison. Et elle s'est portée garant pour mon appart que j'ai trouvé après. C'est... Ça va, Sophia, si tu nous entends. Je t'embrasse très fort parce que je n'ai plus de nouvelles, malheureusement. D'accord. C'est parmi les vues. Et de fil en aiguille, donc, je ne sais pas comment j'atterris. J'ai une copine avec qui je traînais à la pardure. Elle me dit, attends, je dois aller déposer des livres. J'ai ma mère qui est juste à côté, là. Donc, elle va déposer des livres à sa mère à l'EPAD. C'est là où je découvre le grand-tel. D'accord. Et je décide de devenir directrice d'EPAD à ce moment-là.

  • Speaker #0

    En fait, voilà, tu vois, c'est ça qui est assez incroyable avec toi, c'est que tu arrives à 20 ans, on ne le sait pas, et donc...

  • Speaker #1

    Tu tombes sur ça.

  • Speaker #0

    Tu tombes sur ça et ça y est. Donc, tu trouves ta vocation, sauf que là, c'est le début...

  • Speaker #1

    D'une longue aventure.

  • Speaker #0

    D'une très longue aventure.

  • Speaker #1

    Très longue, qui a duré près de 20 ans.

  • Speaker #0

    Je pense douloureuse aussi, non ?

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'il y a eu des épisodes quand même assez... J'ai commencé comme dame de ménage, mais je ne connaissais pas du tout ce secteur-là. Pour connaître un petit peu qui fait quoi, les formations, pour être directrice, ce n'était pas évident. Je fais dame de ménage, après j'ai fait soignante, je fais infirmière.

  • Speaker #0

    Tout ça en passant les diplômes. Ah oui. Voilà, je veux dire…

  • Speaker #1

    Oui, mais les diplômes, avant les diplômes, les concours.

  • Speaker #0

    Les concours, oui.

  • Speaker #1

    Ah oui, parce qu'il faut faire un concours pour entrer. En école d'aide-soignante, il faut un concours pour entrer en école d'infirmière, il faut un concours pour entrer en école de cas de santé, il faut un concours pour entrer à l'EHESP, enfin l'antenne d'assistie, et à chaque fois, c'est sanctionné par des diplômes, ainsi de suite, des stages, des... Enfin, je dis ça comme ça, mais ça...

  • Speaker #0

    Ça a duré ?

  • Speaker #1

    Ben oui, parce qu'il faut 4 ans d'expérience en tant qu'infirmière pour passer le concours de cas de santé, il faut 3 ans de formation. C'est 17 ans, ça m'a pris.

  • Speaker #0

    17 ans de ta vie ?

  • Speaker #1

    17 ans de ma vie, oui.

  • Speaker #0

    Et là, bien sûr, on pourrait se dire, bon, Farah, tu es donc directrice.

  • Speaker #1

    Je n'étais pas directrice pendant un an dans un établissement formateur, j'ai envie de dire, parce qu'il y avait des problèmes de normes de mise en conformité qui étaient quand même assez conséquents. Donc, l'établissement a fini par fermer après mon départ, parce qu'à un moment donné, il faut se protéger aussi. Donc, j'ai quitté mon poste, je suis partie. Mais seulement en deux ans, je n'ai plus retrouvé de poste. Diplômée de... de la tête aux pieds. Tu as en tout,

  • Speaker #0

    combien on pourrait compter ? Combien tu as d'années et d'études ?

  • Speaker #1

    C'est énorme !

  • Speaker #0

    Tu dois être battue 8 ou 9. En fait,

  • Speaker #1

    je n'ai même pas envie de compter parce que ça me déprimerait de voir que j'ai passé autant de temps.

  • Speaker #0

    C'est une blessure.

  • Speaker #1

    Non, ce n'est pas une blessure.

  • Speaker #0

    Une faille.

  • Speaker #1

    Non, ce n'est pas une faille. C'est une leçon. C'est une leçon pour montrer que j'avais un projet de départ. J'ai été déterminée. J'ai tout fait. pour y arriver et j'y suis arrivée. C'est ça la leçon. Que je ne trouve pas de poste aujourd'hui, c'est un détail, j'ai envie de dire. L'essentiel à retenir, c'est quoi ? C'est que je suis partie d'un point zéro.

  • Speaker #0

    Même moins 50.

  • Speaker #1

    Moins 50. Et je suis arrivée à obtenir ce que j'ai voulu. Et tout ce que j'ai appris aujourd'hui m'a permis d'utiliser le projet dans lequel je suis aujourd'hui. Donc, c'est que des leçons.

  • Speaker #0

    C'est que des leçons. C'est que des leçons, c'est des leçons qui t'ont fait évoluer.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    Tu me parles de ton projet actuel, on en dit quelques mots parce que les femmes ont une place privilégiée dans ta vie. C'est ce qui nous réunit. les mettre en avant. Il y a aussi quelque chose qui te porte, c'est l'envie de réunir les gens. Je crois que ça, c'est très fort chez toi aussi. C'est-à-dire que tu te mets rarement en avant. C'est plutôt ce besoin de fédérer, de réunir et d'aider. Et tu as mis en place un système d'entraide. Tu penses que ça vient aussi de ton parcours ? On t'a aidé, tu aides en retour. C'est aussi ça que tu as appris ?

  • Speaker #1

    Oui, en fait, c'est exactement ça. Parce que, je viens de te dire à l'instant, j'arrive à Lyon, j'arrive chez mon amie, elle part, je me retrouve à la rue, il faut dire, et une dame qui sort de nulle part, qui ne me connaissait ni d'Adam ni d'Eve, m'héberge. Et moi, en plus, je suis hébergée chez elle, donc je faisais le ménage, je gardais. Elle me dit, non, tu n'as pas besoin de faire tout ça. Tu n'as pas besoin. Combien de fois je suis tombée sur des gens qui m'ont tendu la main, qui m'ont dit « viens, viens, on va t'aider » . Et hommes comme femmes, hein, voilà, qui m'ont dit « viens, je vais être ton mentor, viens, je vais t'aider, viens, je vais te… »

  • Speaker #0

    Ta vie est une succession de rencontres. C'est ça. C'est vrai, hein.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Tu as vraiment un parcours très atypique et en même temps qui est vraiment… de petites rencontres ou de grandes rencontres qui sont venues te nourrir émotionnellement et je pense que c'est aussi ça qui t'a élevé l'âme finalement élevé l'âme,

  • Speaker #1

    je ne sais pas si j'ai une grande âme mais en tous les cas c'est ce qui permet de savoir que justement, on disait tout à l'heure que la vie est un conte de fées t'es là, t'es en train de te poser mille et une questions et tu sors Et tu fais des rencontres et là, tu tombes sur quelqu'un et tu te dis, ah, mais laisse tomber, attends, ça, je m'en occupe. Attends, je connais quelqu'un, tout ça.

  • Speaker #0

    C'est le conseil que tu donnerais aux jeunes femmes actuellement ou aux femmes qui se sentent un peu à l'étroit dans leur basket ? C'est de sortir,

  • Speaker #1

    de voir,

  • Speaker #0

    de...

  • Speaker #1

    De sortir déjà de chez elles. J'ai une marraine qui dit souvent, celui qui sort, s'en sort.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Que j'embrasse, d'ailleurs. Mais aussi, il faut sortir de sa zone de confort, c'est dur ça. Oui, c'est très dur. Sortir de chez soi déjà quand on n'a pas nécessairement d'objectif particulier. C'est vrai. Je veux dire que le bonheur ne vient pas toujours frapper à sa porte, c'est dans les courbes de fées comme on dirait. Il faut sortir de chez soi pour rencontrer d'autres personnes.

  • Speaker #0

    Et sortir aussi de sa zone de confort. De se dire, mais si ce que je fais ne marche pas, parce que j'ai peut-être l'habitude de faire la même chose, je vais faire autre chose.

  • Speaker #1

    J'en viens, tu vois, la transition, je vais la faire comme ça. Tu dis, il faut sortir de sa zone de confort, il faut sortir de chez soi, pour moi. Peut-être parce que c'est aussi mon vécu en tant que femme. C'est aussi s'accepter telle que l'on est par rapport au regard des autres. J'en viens, tu dis souvent que tu es une femme noire avec des formes et que ça a été aussi un obstacle. Je ne sais pas si on peut dire un obstacle, tu vas en parler mieux que moi. Mais en tout cas, c'est quelque chose que tu évoques. Donc ça veut dire qu'à un moment, tu as eu une importance dans ta vie.

  • Speaker #0

    Oui. Ça, c'est vrai. Ça, c'est vrai parce que quand j'ai voulu faire un reprend d'améliore, j'ai dit, t'es grosse, t'es blague, t'as ça, t'as ça. C'est pas évident. Et puis aussi, dans certains parcours professionnels et même personnels aussi, je répondais pas aux critères de sélection parce que voilà... T42, voilà, 95H, on se dit non quoi, même bien la femme filiforme, machin, ça passe mieux à l'écran, ça passe mieux auprès de la belle famille, ça passe mieux auprès des... auprès des potes et tout ça. Voilà, je ne répondais pas souvent, pas généralisé, je pense que j'ai eu mes mesures en disant souvent, je ne répondais pas toujours aux critères de choix, on va dire.

  • Speaker #1

    Comment tu t'en sors de ça ? C'est quoi le mode opérationnel d'une phara pour s'en sortir de... pour s'accélérer ? Est-ce qu'on souffre ? T'en as souffert ? T'en as pas souffert ? Tu t'es... finalement ça glissait sur toi. Je vais rencontrer des femmes qui me disent non mais en fait moi j'étais bien avec moi même donc je m'en fichais. Toi c'était quoi ton positionnement ? Ça peut être très douloureux. Le jugement, l'apparence physique et puis c'est au delà de ça, c'est quand même ta couleur de peau, c'est tes origines, c'est tes racines, c'est tes parents. Ça évoque plein de choses, tu vois, au delà du fait d'être grosse ou pas grosse.

  • Speaker #0

    le fait quand même je trouve que c'est encore plus violent finalement la couleur de peau après faut pas se poser une victime en fait c'est que les gens ils ont pas compris en fait c'est vrai que dans certains cas ça fait mal moi j'ai vécu des situations je me dis non tu vas pas le faire en cas de scriptage parce que c'est bien pour toi mais non moi c'est de la merde large, je vais m'inscrire. Mais non, non, cette école-là, cette formation, non, non, c'est pas bien pour vous. J'ai dit, si, c'est bien pour moi, je sais ce que je veux. Et quand je me suis retournée, j'ai vu qu'autour de moi, il y avait des personnes typées, on va dire, et on... Et on a compris qu'en fait, on n'était pas prêts. On représentait quelque chose de différent. Mais j'ai envie de dire, ce qu'il faut retenir, c'est qu'aujourd'hui, je les ai eus, les diplômes. Premièrement. Et deuxièmement, c'est vrai qu'en fait, ça fait mal. Mais après, ça apprend aussi quelque chose. C'est que ce n'est pas à cet endroit-là, ou avec ces gens-là, qu'on devait être.

  • Speaker #1

    Tu crois à l'univers, au destin. Tu crois à quoi ?

  • Speaker #0

    Merci. C'est intéressant de le montrer en guitarre. c'est que ce n'est pas là et avec ces gens-là que je devais être. Et puis, quand on est droit dans ses bottes, on dit qu'avant d'aimer les autres, il faut déjà s'aimer soi-même, suffisamment pour pouvoir accepter l'amour que nous donnons les autres. Oui, c'est vrai. Eh bien, si l'amour, c'est une question de partage. Quand je parle d'amour, ce n'est pas forcément l'amour amoureux avec un homme ou une femme, mais le partage, c'est dans les deux sens. Donc, si à un moment donné, ça ne marche pas, et bien c'est pas le bon endroit parce que si les gens ne sont pas capables de vous accepter tel que vous êtes c'est que vous n'êtes pas au bon endroit puis même monsieur voilà t'as jamais eu envie de te dire change de corps,

  • Speaker #1

    change de finalement non toi tu te sentais bien toujours comme tu as été

  • Speaker #0

    Oui, mais après je te cache pas qu'aujourd'hui je fais un régime, même si le chocolat n'est jamais bien.

  • Speaker #1

    Mais c'est pour toi, c'est pas pour trouver un emploi. Non,

  • Speaker #0

    non, non, non,

  • Speaker #1

    non, non, non. La différence,

  • Speaker #0

    elle est là.

  • Speaker #1

    Encore plus, mais voilà.

  • Speaker #0

    C'est pas que ça, c'est pas ma vie quand même. Pour le cœur, c'est ça, il faut quand même perdre un petit peu. Après, il faut raison garder. Je ne suis pas en obésité mordue.

  • Speaker #1

    Ben non, c'est... Moi, je te vois, je suis là, je...

  • Speaker #0

    Ça va, ça va, ça va, ça va. Mais juste pour des raisons de santé, voilà, refaire un peu de sport. Puis il y a l'âge qu'il y a aussi. Il faut s'entretenir, tout ça. Mais de dire que voilà, je vais tout faire pour devenir filiforme, mais tout ce n'est pas un projet dans lequel j'amènerais. Parce qu'il y a un combat entre le chocolat et la salle de sport que le chocolat risque fortement de remporter. À un moment donné, en fait, et puis il y a l'âge et la maturité, certainement, je ne dis pas que je suis mature, mais à un moment donné, on se dit, enfin, je ne vais pas dire de gros mots, mais on va duper, époque of life, époque of les autres, quand on pense comme ça, tant pis, en fait.

  • Speaker #1

    Tant pis, tu vis pour toi.

  • Speaker #0

    Et puis, quand on apprend suffisamment à s'aimer, eh bien, on apprend suffisamment aussi à aimer vivre seul. D'accord. Voilà.

  • Speaker #1

    À s'affranchir des autres regards.

  • Speaker #0

    désolé critique ça reste pas non mais maintenant que je continue à écouter ce que disent les autres parce que ça va plus être buté non parce que ça te fait évoluer aussi quand c'est dans la bienveillance c'est constructif voilà on

  • Speaker #1

    parle avec ta fille de ça tu vois de la vie, de ton parcours du regard des autres du corps de l'amour, de la passion. C'est des thèmes que tu abordes avec ta fille ?

  • Speaker #0

    Mais ma fille, je suis sa première femme.

  • Speaker #1

    Le sourire, je voudrais que vous voyiez le sourire sur ses lèvres.

  • Speaker #0

    Mais ma fille ! Ma fille, elle a vécu tout ça avec moi. Elle était à côté de moi, elle était témoin de tout ça. Donc, qu'est-ce que tu veux raconter de plus à un enfant qui a vécu ça avec toi ?

  • Speaker #1

    Elle s'est construite avec ça, donc elle s'est construite à la fois avec la dureté de ce que tu as pu vivre et ta force. Du coup, ça doit donner un mélange, parce que si je ne dis pas de bêtises, aujourd'hui, elle est entrepreneur, ta fille.

  • Speaker #0

    Mais Naomi, je ne suis pas une d'elles, mais tu n'as même pas idée, c'est toi qui l'as amenée. Elle m'a vu comment on a bataillé, là, c'est-à-dire qu'à un moment donné, on s'est posé toutes les deux, j'ai dit qu'on tourne toutes les deux. Elle, son école disait tu seras chariste parce que moi j'étais soignante et moi je ne sais pas si je suis chariste. Je lui dis mais ma fille elle va faire les carreaux quand même. Et la dame elle se moquait, elle dit vous voyez donc vous ne comprenez pas, c'est que la TPE. oui, votre fille n'a pas décidé de faire des grandes études, vous-même vous êtes soignante, donc vous voyez, dans ma famille, ce n'est pas quelque chose, voilà. Donc, elle dit mais qu'est-ce qu'elle raconte ? Elle ne savait pas que moi, j'avais un projet de carrière que j'avais bien décrit. Mais il m'a dit, oui, reste tranquille. parce que voilà. Oui, Narnu, donc elle a fait, elle a fait ses études jusqu'à aller à l'IAE et elle était petite, elle me disait, non mais j'ai lu, elle me demande, Narnu, tu as vu la dame, ce qu'elle dit, il faut lui montrer qu'elle a tort, qu'est-ce que tu veux faire, putain, elle me dit, moi je veux vendre des habits. Je lui dis, ok, je t'amène, je t'achèterai une machine à crouille pour que tu fasses un petit peu, pour que tu fasses un doctorat et pour que tu fasses un démaster, elle dit, non,

  • Speaker #1

    moi je veux vendre des habits.

  • Speaker #0

    Et bien, elle a fait, elle a eu son brevet déjà alors que la CPE me disait, elle est en lycée pro, elle est rap faire carré. Elle a eu son brevet, elle a eu son bac, elle est allée à la fac, elle est allée à l'UE, elle a eu sa licence, elle est venue me voir, elle m'a dit « bon ben écoute, j'ai fait pour te faire plaisir, maintenant je vais aux États-Unis, je vais éliminer le boulot » . Qu'est-ce que tu veux dire ? Moi, je ne l'ai fait pas. Elle est partie. Elle a monté sa boîte de tailleux de bain de Bavière.

  • Speaker #1

    On mettra le lien de son site sur le texte du podcast. C'est trop beau.

  • Speaker #0

    Elle a acheté sa machine à coudre. Elle a regardé des tutos. Elle a pris des mannequins comme elle a dans la côte voisine. Elle vit à Los Angeles. Les Mexicains qui voient qui sont ces mannequins. Et elle fait son petit truc.

  • Speaker #1

    Tu es fière d'elle ?

  • Speaker #0

    Je suis fan.

  • Speaker #1

    Fan et fière ?

  • Speaker #0

    Quand elle me dit « Je t'ai vu faire. »

  • Speaker #1

    C'est beau quand même.

  • Speaker #0

    Oui, j'entends là beaucoup d'émotion. J'entends là beaucoup d'émotion parce que elle m'a vu faire, elle m'a vu me battre, elle m'a vu pleurer, elle m'a vu rire, elle m'a vu tapisser les murs de machin avec des fiches de réunion. Elle disait, « Oui, mais c'est quand tu es partielle, il y en a partout. »

  • Speaker #1

    C'est que ce qu'il faut bien qu'on comprenne quand même, c'est que tu travaillais Tu élevais ta fille, mais en plus, tu apprenais. Pour l'examen suivant, qui était toujours plus difficile, c'est-à-dire que quand tu étais femme de ménage, tu apprenais pour être aide-soignante. Quand tu travaillais en tant qu'aide-soignante avec un emploi du temps, ce n'était pas à l'époque les alternances. Tu travaillais 100%, tu préparais infirmière. C'est ça. Une fois infirmière, tu préparais cadre de santé. Finalement, jamais tu t'es reposée sur tes lauriers. Tu étais tout le temps en études, mais en travail aussi. En gardant la petite parce que tu étais seule. Son papa n'était pas là. Je reviens sur tes parents. Tu dirais quoi ? Ils diraient quoi aujourd'hui ? Ils te diraient quoi ? Ta maman, ton papa, ils te diraient quoi ?

  • Speaker #0

    Ça, c'est là. Ça, c'est là. On savait. Mon père lui dirait « ça ne m'étonne même pas d'elle » . Ma mère aussi pareil, elle dirait « ça ne m'étonne même pas d'elle, ça ne m'étonne pas » .

  • Speaker #1

    Tu as pioché cette force de caractère d'eux, tu crois ?

  • Speaker #0

    Ma mère était très… elle s'est prise très douce, très douce.

  • Speaker #1

    très pieuse,

  • Speaker #0

    très pieuse, très oh là là, un ange, et mon père lui c'était Gaïa, qui gueulait et tout, des fois un peu violent même avec nous, parce que nous c'était, nous faisions votre style. votre seule fonction dans la vie c'est manger, dormir, faire des études. Voilà. D'accord. Ah ouais, j'ai une étude, ah ouais. C'était dur. Oui,

  • Speaker #1

    c'était pas une éducation facile.

  • Speaker #0

    Votre seule fonction dans la vie c'est manger, dormir, faire des études. Et il disait aussi, il disait étudier, travailler, parce que sinon vous allez devoir dépendre d'un an pour vivre.

  • Speaker #1

    Donc il était quand même finalement ton papa. Il était pour l'émancipation des femmes.

  • Speaker #0

    Voilà. Il avait que des filles à la maison. Et il disait, comme je te disais, là-bas, il faut être fille d'eux, femme d'eux, voilà. Et il disait, devenez des médecins, devenez des avocats, devenez des... Sinon, vous allez devoir dépendre d'un homme pour vivre.

  • Speaker #1

    Oui, donc il avait quand même cette vision. avant-gardiste, de femme émancipée, c'est aussi lui qui t'a porté. Certainement. À un moment...

  • Speaker #0

    C'est encore, même s'il n'est plus là. Déjà, quand il est parti, c'était un déchirement. Mais un déchirement. Je me suis dit, mais comment je vais faire ?

  • Speaker #1

    Finalement, il t'a toujours soutenu. Ta maman aussi, mais ta maman est partie plutôt très tôt. Donc, effectivement, elle n'a pas vu ce parcours de fille que tu as... Et jamais tu t'es... Jamais t'as regretté ?

  • Speaker #0

    Ouais. Jamais. Jamais ce que je regrette aujourd'hui, c'est de ne pas y aller plus souvent. Ça fait 20 ans que je suis partie du développement. Tu t'expliques ? Non, ça fait 20 ans que je suis partie du développement. Enfin plus, plus de 5 ans. Et en tout ce temps, je suis allée peut-être 2-3 fois. Pourquoi ?

  • Speaker #1

    C'est douloureux ?

  • Speaker #0

    Non, déjà, c'est douloureux parce que la dernière fois que je suis partie, je suis allée me recueillir sur la tombe de mon père. C'était dur, c'était très, très, très, très dur. Mais c'était aussi quelque part réconfortant parce que je me rappelle que ma tante Suzanne nous avait dit à mes sœurs et moi, elle nous a dit cette phrase, elle nous a dit « votre père laisse des femmes » . Mais ce n'est pas parce qu'on est des femmes qu'on ne peut pas faire des choses. Au revoir. La terre avec laquelle on est maintenant, une terre qui est encore fraîche. Je me souviens de ça comme si c'était hier. Elle dit votre père est parti, mais vous êtes des femmes. Et elle dit c'est pas parce que vous êtes des femmes qu'on ne peut pas faire des choses. Vous êtes des grandes femmes, vous avez fait des études. Il faut continuer, voilà, continuer ce que votre père en fait. Il faut continuer, il faut que votre père soit fier de vous, tout ça. Donc voilà.

  • Speaker #1

    C'est, tu dirais qu'aujourd'hui, donc j'en viens aujourd'hui. avant de repartir dans le plus intime. Donc aujourd'hui, tu as créé un club. On peut appeler ça un club. Pour moi, en tout cas, de la manière dont je le vois, c'est un club d'entraide entre femmes. Pourquoi ? Parce qu'on a besoin de se soutenir ? Parce qu'on fait partie d'une grande sororité ? Parce que c'est un projet.

  • Speaker #0

    On n'y est pas encore. J'en ai pas encore. Parce que les femmes, on se dit que c'est la peine où il faut qu'on s'efface mal. Tout le monde n'est pas comme ça, je dirais. Par contre, on se connaît suffisamment pour s'entraider, se pousser haut.

  • Speaker #1

    C'est ton parcours aussi qui te dit finalement j'ai besoin d'aider. Est-ce que c'est finalement un besoin ? On t'a aidé et tu as plus qu'envie. C'est comme si tu incarnais finalement cette entraide. tu aurais pu ne pas le faire.

  • Speaker #0

    J'aurais pu.

  • Speaker #1

    Par exemple, et faire autre chose, tu aurais pu ne pas forcément monter ce club-là. Tu es d'accord ?

  • Speaker #0

    Quand tu es ma vie, égoïstement, faire des trucs individuellement, de manière très individuelle, mais quand même... Quand on vous a aidé, je pense que la moindre des choses, c'est d'ouvrir la porte aux autres. Et j'ai été très nourrie par cette philosophie qu'on appelle la librairie de la caverne. Je travaille à la Thésanienne ici. J'ai vraiment été vraiment marquée par cette philosophie de vie. Où il y en a un qui sort, qui lui couvre la lumière et qui dit aux autres, venez.

  • Speaker #1

    Il y a autre chose de l'autre côté. Il y a autre chose de l'autre côté.

  • Speaker #0

    Et les autres, ils voient des ondes, ils voient une... Voilà. on est bien aimé parce qu'ils ne connaissent que ça et donc on essaie de se tirer les uns les autres pour arriver à dire autre chose de meilleure on ne sait pas en tout cas dire autre chose il faut être dans le mouvement c'est ce qu'on pourrait dire il faut être dans un mouvement pour

  • Speaker #1

    vivre la vie c'est le mouvement c'est ne pas être statique si tu Si tu fais un retour sur toi-même, Farah, si tu te ramènes petite fille et que tu te mets devant un miroir, tu lui dirais quoi à cette petite fille ?

  • Speaker #0

    Continue comme ça. Ne m'oublie pas.

  • Speaker #1

    Tu l'as oubliée parfois ?

  • Speaker #0

    La petite fille, là ? Jamais.

  • Speaker #1

    C'est elle qui t'a insufflé cette force, ce pouvoir de vivre.

  • Speaker #0

    Jamais parce que je me revois encore en train de courir, jouer, tout ça. Et puis, la vie a fait que… Enfin, elle n'est jamais bien loin. Oui,

  • Speaker #1

    elle est toujours avec toi.

  • Speaker #0

    Toujours.

  • Speaker #1

    Tu te rends compte que tu as lâché quand même une vie d'insouciance pour une vie qui t'a nourrie ? Tu vois, en fait, c'est ça que je remarque dans ton parcours. C'était une vie d'insouciance au départ.

  • Speaker #0

    En fait, l'insouciance, oui, parce que tu n'as pas… Moi, je veux dire, je ne sais pas ce que c'est que chercher une nourrice. Je n'ai jamais eu à m'en occuper. D'accord. Je n'ai jamais su ce que c'était que, par exemple, chercher quelqu'un pour garder ton gamin. Je n'ai jamais eu à... Et je découvre qu'il y a des gens, des fois, qui perdent du boulot parce qu'ils ont des points de garde d'enfants, des machins, tout ça. Je n'ai jamais... Je ne connais pas ce que c'est. je sais pas mais c'est une chance c'est papa oui c'est une chance que je réalise avec le riz parce qu'on est dedans je me dis c'est tellement naturel en fin de toi mais un moment donné en fait on se dit ok c'est bien chez ça ok ceci mais est ce que ça s'arrête à la

  • Speaker #1

    ça ne pourrait après c'est qu'une guette après c'est toi avec toi même tu aurais pu arrêter à ça mais c'est parce qu'il y avait autre chose au fond de toi que tu as réussi à écouter cette voix intérieure qui tape qui t'a amené au delà parce que la main de l'est on

  • Speaker #0

    a fait des d'autres j'ai eu des problèmes de santé il ya quelques temps on m'a dit me reste trois jours à nous Et j'ai dit au gars, mais non, en fait, j'ai des trucs à faire. J'ai dit au médecin, je ne peux pas être gentil. Je débranchais, je débranchais les trucs. C'était pendant le Covid. C'est pendant le Covid. Moi, j'ai eu la première version.

  • Speaker #1

    D'accord, le hardcore.

  • Speaker #0

    Le hardcore, oui. J'étais en unité de soins... Non, pas intensif, pourquoi ? Moi quand je fais un truc, je fais un truc bien, je fais ça bien, j'étais en unité de soins critiques. C'est même pas que c'est du feu. Moi qui étais dans la santé. J'étais en unité de soins critiques et on me disait il me reste trois jours, on me dit coucou, sinon trois jours ça s'améliore pas. En fait, c'est fini. Et j'entendais ma fille pleurer au téléphone, j'entendais les gens pleurer, on allait creuser une tombe déjà, machin. J'en ai dit qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi les gens pleurent ? En fait je pensais, j'ai une robe, saumon là que j'ai et puis j'avais un restaurant que j'aime beaucoup, que je salue le chef d'ailleurs, Frédéric Thériault, le gâteau. Il me dit non mais moi il faut que j'aille manger là-bas en fait. Ça fait longtemps que je ne suis pas allée mais je délirais pas plus. Et moi j'ai quand même tout à faire avec tout le machin. Voilà, donc laissez-moi sortir. Et trois jours après, je suis sorti. Du service, machin, je suis resté sur l'éducateur. Mais en fait, pourquoi ? Parce que j'ai toujours dans ma tête que non, je n'ai pas de truc à faire. La petite fille qui, non, je dois aller jouer, je dois aller voir ma copine, je dois aller...

  • Speaker #1

    Est-ce qu'on peut te qualifier d'éternel optimiste ?

  • Speaker #0

    Ça, oui. Ah oui.

  • Speaker #1

    Je crois que c'est vraiment le mot.

  • Speaker #0

    Ah oui, tu me dis, ouais, je rigole. Mais au moins, je fais de la radio, ils m'ont dit non, mais la preuve, je suis là. Je suis là. Donc, c'est bien que…

  • Speaker #1

    Et heureuse d'être là.

  • Speaker #0

    Je suis bien contente d'être là.

  • Speaker #1

    En fait, c'est ça, c'est la vie, c'est quand tu souris à la vie. Malgré tout, j'ai envie de dire malgré tout, tu ne perds pas ton sourire.

  • Speaker #0

    Après, ça peut m'arriver de craquer. Ça peut arriver.

  • Speaker #1

    Ah, tu es donc humaine.

  • Speaker #0

    Je suis pas une chiche. Ça peut m'arriver de craquer, de pleurer de joie. Ça peut m'arriver de pleurer de tristesse. Mais pour moi, une grosse tristesse. Sinon, ça peut m'arriver aussi de craquer parce que j'en peux plus. Parce qu'en fait, je reste un être humain. Un maître qui me chère, René, il avait appris les vagues, le retour de la vague. Je vais vous dire ce que c'est. On était à la plage, c'est marrant, 1998, et en fait, on était assis sur le bord de l'eau. Et en fait, il faisait la vie, regarde, c'est comme la mer. On est assis comme ça, on ne savait pas qu'il y avait... Elle te touche un petit peu les pieds, tu te mouilles, la vague elle repart. Il dit, c'est ça le bonheur. La vie, elle t'apporte des joies, du bonheur. Ça te mouille les pieds, la chance, ça repart. Mais l'humidité est toujours là. Le sable reste toujours humide, les pieds restent toujours mouillés. C'est ça qu'il faut retenir. Des fois, ça part, des fois, ça part même très loin. Il dit, c'est ça, il est dans le creux de la vague. Des fois, ça part très loin. Mais dis-toi toujours, ça finit par revenir. Des fois, on peut être très triste,

  • Speaker #1

    très...

  • Speaker #0

    Très dans le dame. Mais dis-toi que ça reviendra. Toujours, ça reviendra. Donc des fois, il faut mettre une image de juste, de dire que j'aime ce genre de période parce que ça me dit qu'il y a un truc hyper positif qui va arriver.

  • Speaker #1

    C'est une belle philosophie. Oui,

  • Speaker #0

    même si ça veut dire qu'il y a un truc hyper génial qui va arriver. Pleure, mais inquiète-toi.

  • Speaker #1

    Quel message ? C'est superbe. Je vais terminer avec la dernière question, elle est importante. Je la pose à toutes les femmes qui ont l'envie de se confier à mon micro. Farah, pour toi, c'est quoi être une femme en 2024 ?

  • Speaker #0

    C'est une femme comblée. Comblée, avec un grand E muet, parce qu'on n'entend pas.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Une femme comblée dans tout ce qu'elle fait. C'est-à-dire que si elle veut être maman, elle est comblée là-dedans, si elle veut. Si elle ne veut pas être maman, elle est comblée aussi. Si elle veut être secrétaire pharmacienne, il faut qu'elle soit comblée de bonheur là-dedans. Si elle veut entreprendre, alors il faut qu'elle soit en douleur dans tout ce qu'elle fait, c'est-à-dire que j'ai tendance à définir une femme comme un homme, un être humain, comme une commode. Tu vois la commode ? Moi j'aime bien imaginer les trucs. Tu vois la commode ? La commode, en fait, Si tu mets tout dans l'étagère du bas, ça va, la commode elle tient. Si tu mets tout dans le tiroir du haut, la commode elle peut basculer. Donc l'idée c'est que dans chaque tiroir, tu combles avec... certaines choses qui font que ça équilibre la commande entièrement. Dans la vie affective, il y a un petit peu de ça. Il y a ce qui te suffit dans la vie familiale, dans la vie professionnelle. C'est ça. la vie professionnelle le tiroir c'est la vie familiale le tiroir c'est la vie affective la vie amoureuse le tiroir c'est la vie de maman la vie de voilà et il faut que tout le tout fasse que tu sois une femme comblée c'est un équilibre du tout comblé c'est moi c'est ça en 2024 si ça est pas grave c'est être comblé d'accord il peut y avoir des tiroirs un peu vides mais le reste va devenir comblé un petit peu le ventre et puis ça c'est une question d'équilibre en fait pour pouvoir se situer où, dans quel tiroir il faut mettre plus d'éléments que d'autres.

  • Speaker #1

    D'accord. Eh bien, écoute, Farah, c'est une belle définition de la femme en 2024. Merci beaucoup d'avoir partagé ce moment super agréable avec moi et avec toutes nos auditrices et nos auditeurs. Je mettrai dans le descriptif tous les liens dont on a parlé. Et puis si les gens que tu as cités se reconnaissent, qu'ils n'hésitent pas à se manifester et je les mettrai en contact avec toi. Je ne le ferai jamais.

  • Speaker #0

    Je ne le ferai jamais.

  • Speaker #1

    Exactement. Je te souhaite toute la réussite que tu mérites avec ta nouvelle entreprise qui va être… Tu nous en dis deux mots avant de conclure ? Et tu es ? Oui, et puis mes réalités.

  • Speaker #0

    C'est un magasin digital. Avec un réseau d'affaires et une salle d'événementiel professionnel.

  • Speaker #1

    On pourrait travailler dessus toutes les deux. Moi aussi. L'itinéraire bis, ça prend tout son sens, on est d'accord ? Oui. Je pense que tous ceux qui nous ont écoutés aujourd'hui, c'est pour ça que je voulais que tu termines là-dessus, parce que c'est un sacré itinéraire bis, toi. C'est vraiment, si quelqu'un qui l'incarne, c'est bien toi. Alors,

  • Speaker #0

    je pense que ça va être bien.

  • Speaker #1

    Maintenant, tu vas pouvoir poser tes valises. Oui, ça y est. Tu es arrivé à... Tu vois, la boucle se boucle. Et aujourd'hui, tu vas pouvoir aussi te réaliser là où tu dois t'être. Ce qu'on t'a refusé il y a 25 ans. Aujourd'hui, tu vas le créer toi de tes propres mains. C'est une belle conclusion. il est créé. Après, la vie fait le reste. Mais en tout cas, tu as réussi à créer de tes mains, c'est fait, ça y est. Voilà. Donc, longue vie à Itinéraire B. Je mettrai tous les liens dans la description. Et puis, je te dis à très bientôt et merci pour ce beau moment et ces belles leçons de vie pleines d'optimisme et de courage. Et puis, on se dit à très bientôt, Farah. Au revoir.

Description


Découvrez le parcours courageux de Fara, une femme qui a refusé la facilité d’une vie bien rangée pour choisir une existence libre et authentique. Bien qu’elle ait grandi dans un milieu privilégié, Fara s’est tournée vers une vie marquée par la quête d’indépendance et d’autonomie. Elle nous raconte son chemin unique, un parcours de vie choisi plutôt que subi, fait de découvertes, de défis, de rires et de résilience.

Au programme :

  • 💭 Le choix de la liberté : Fara nous parle de son besoin de se construire en tant que femme, loin des étiquettes, pour être elle-même, et non “la fille de” ou “la femme de.”

  • 🌄 Une vie pleine d’espoirs et de désillusions : elle revient sur les hauts et les bas de son parcours et sur sa détermination à rester fidèle à elle-même.

  • 🎉 Joie, rires et moments de résilience : malgré les défis, Fara garde un optimisme à toute épreuve et nous partage sa vision positive de l'avenir.

  • 🌱 Inspirer les autres à suivre leur propre chemin : des conseils pour celles et ceux qui veulent, comme elle, prendre leur vie en main et construire un avenir sur leurs propres valeurs.

Un témoignage inspirant pour celles et ceux qui aspirent à une vie authentique et à l’indépendance, loin des contraintes imposées. À travers le récit de Fara, découvrez la puissance d’un choix de vie libéré des attentes des autres et empreint de liberté.

✨ Écoutez cet épisode inspirant dès maintenant ! ✨ Écoutez ici



♥️Un remerciement particulier aux personnes suivantes sans qui rien n'aurait été possible : Marie Ange, Khony, Carole, Frédérique, Jean Pierre, Marc, Marie ange, Matthieu, Pierre, Zaïneb♥️


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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je suis Stéphanie Barranco, bienvenue dans Paroles de Femmes, le podcast qui parle de femmes aux histoires extraordinaires. Dans ce podcast, je donne la parole à des femmes au destin peu banal pour qu'elles nous parlent d'elles, de leur parcours, de leurs espoirs, de leurs doutes, de leur vision de la femme d'aujourd'hui sur l'avenir. Puissent ces femmes vous inspirer, nous inspirer ? et inspirer nos générations futures. Elles se livrent aujourd'hui sans tabou, avec le cœur. Je vous laisse avec elles. Voici leurs histoires. Place à Parole de Femme, saison 2. Aujourd'hui, nous avons rendez-vous avec une femme au destin atypique, un destin qu'elle s'est créé à son image. Elle m'ouvre les portes de sa maison pour passer un moment tout en douceur au micro de Parole de Femme. Une jeune femme au parcours étonnant, preuve qu'avec de la volonté et beaucoup de résilience, on arrive à faire de grandes choses. Elle va nous l'expliquer aujourd'hui. Farah, bonjour et bienvenue dans Parole de Femme.

  • Speaker #1

    Bonjour Stéphanie, merci de m'accueillir.

  • Speaker #0

    Farah, si je dis que tu as une vie pleine de rebondissements, je pense que je ne m'éloigne pas trop de la vérité.

  • Speaker #1

    Un vrai lapin !

  • Speaker #0

    Un vrai lapin ! Mais avant tout, c'est une drôle de... On va garder cette image-là pour la fin. Avant de commencer, j'aimerais que tu répondes à trois questions. Farah, si tu étais une couleur, un personnage de conte de fées, et si tu étais une émotion, lesquelles serais-tu ?

  • Speaker #1

    Alors si j'étais une couleur, je serais le rouge. J'adore le rouge.

  • Speaker #0

    Pourquoi tu aimes le rouge ?

  • Speaker #1

    Je ne suis jamais rare sans les personnes qui me voient sans le rouge. Et le rouge, pour moi, cette couleur symbolise la passion. La passion dans tout ce que je fais.

  • Speaker #0

    Tu es une femme de passion.

  • Speaker #1

    Voilà, je suis une femme passionnée. Et aussi, le rouge symbolise l'amour.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    L'amour parce que je dis toujours qu'on peut tout avoir, la richesse, le succès, une famille heureuse, en bonne santé. Mais tant que vous n'avez pas l'amour, vous n'avez rien. Et le rouge aussi, c'est la couleur du sang. Le sang, en fait, pour moi, c'est le symbole du sacrifice ultime. Quand on est prêt à donner son sang ou sa vie pour quelque chose, C'est que ce projet-là, en fait, il vaut bien la peine.

  • Speaker #0

    Tu donnerais ta vie pour quoi aujourd'hui ou pour qui ?

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, je donnerais ma vie pour revoir mes parents. Un instant.

  • Speaker #0

    Ils sont partis ?

  • Speaker #1

    Ils ne sont plus là, oui.

  • Speaker #0

    C'est aussi pour eux que tu fais tout ça ?

  • Speaker #1

    J'avais promis à mon père, il y a quelques années, qu'il était inquiet. De toute façon, il s'est toujours inquiété. Il a dit, qu'est-ce qu'elle fout encore celle-là ? Mais je lui ai dit, t'inquiète pas, je ferai des choses, je serai quelqu'un.

  • Speaker #0

    Tu vas nous raconter, c'est une belle revanche. Aujourd'hui on peut arriver.

  • Speaker #1

    Non mais j'espère qu'un jour je vais y arriver.

  • Speaker #0

    On est déjà pas mal.

  • Speaker #1

    C'est les gens qui se trouvent que c'est déjà pas mal, mais moi je pense que j'ai encore des choses à faire.

  • Speaker #0

    C'est le curseur que tu mets toi, sur ta propre, bien sûr, chacun le pose là où il a envie de le poser. Alors une couleur rouge. personnage de conte de fées ?

  • Speaker #1

    Un personnage de conte de fées, je pense que je serais il y en a tellement elles sont toutes mignonnes les unes les autres je serais Cendrillon Cendrillon,

  • Speaker #0

    pourquoi Cendrillon ?

  • Speaker #1

    Cendrillon parce que elle vit dans une maison où elle est avec une marâtre et des soeurs des belles soeurs qui sont jalouse d'elle et qui l'empêche de concrétiser ses rêves et de vivre pleinement sa vie qui lui est destinée. Et le sort fait que le sort ou la magie de la vie, en fait, sa destinée, lui tombe dessus, en fait, avec des petites souris, avec la nature, en fait, l'environnement fait que, malgré tous les bâtons qu'on a mis sur son chemin pour l'empêcher d'y arriver, elle y arrive, quoi qu'il en soit.

  • Speaker #0

    Avec l'aide de petites...

  • Speaker #1

    Avec l'aide de lui, il a fait le monde de l'univers.

  • Speaker #0

    Mais aussi parce qu'elle avait cet amour pour la vie et cet amour des autres qui l'a aussi porté.

  • Speaker #1

    Parce qu'elle avait aussi cette...

  • Speaker #0

    Cette candeur, cette gentillesse.

  • Speaker #1

    Cette intelligence-là et de la générosité qui a fait que l'univers, son environnement, l'univers a créé les conditions pour son environnement lui permettre de vivre la vie qui lui était destinée.

  • Speaker #0

    Tu crois aux contes de fées, Farah ?

  • Speaker #1

    Beaucoup.

  • Speaker #0

    C'est vrai ?

  • Speaker #1

    Oui. La vie est un conte de fées. Regarde comment c'est rencontré. C'est vrai. La vie est un conte de fées. Quand on décide de regarder les choses de manière positive, la vie est un conte de fées. La vie nous raconte de belles histoires tous les jours.

  • Speaker #0

    Quand on peut la regarder avec des yeux qui aiment les contes de fées ?

  • Speaker #1

    Mais comment ? Il suffit seulement de continuer à garder son âme d'enfant. Et on voit la vie avec des papillons, avec des cœurs partout.

  • Speaker #0

    Avec des paillettes.

  • Speaker #1

    Avec des paillettes.

  • Speaker #0

    Et une émotion, Farah ? Tu serais quoi ? Tu serais quelle émotion ?

  • Speaker #1

    Je serais l'équanimité.

  • Speaker #0

    Oh,

  • Speaker #1

    vas-y, explique-nous. En fait, c'est cette émotion qui nous... C'est cette émotion, c'est ce sentiment de... Pas de transparence, mais d'équilibre. C'est un concept que j'ai appris avec un ami qui m'a beaucoup initié dans les arvènes, le bouddhisme et tout ça. En fait, il dit que quelle que soit l'émotion qui nous traverse, on garde cette humeur, cette émotion médiane. Vous pouvez être en joie parce que vous avez appris une très belle nouvelle. Il faut rester mesuré. Vous pouvez être triste aussi. Pour apprendre à rester mesurée. La colère, pareil, tout ça. Apprendre à être mesurée. C'est ça l'équanimité.

  • Speaker #0

    C'est drôle parce que tu vois, c'est à la fois l'équanimité que tu choisis et en même temps, tu es une femme de passion.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    C'est compliqué d'arriver, c'est ambivalent.

  • Speaker #1

    Oui, mais moi je suis, comme dirais, comme j'aime me définir, moi je suis comme le jazz. Tu vois le jazz ? C'est l'une de mes musiques préférées, le jazz. Le jazz, en fait, pour ceux qui ne sont pas très aficionados, tu as du mal à suivre. En fait, il y a une mélodie qui est là, qui est bien rythmée. Quand tu écoutes bien, tu sais, c'est bien rythmé. C'est là, c'est posé, c'est...

  • Speaker #0

    Voilà. C'est ta base, tu veux dire que tu as ta base. Tu as construit ta base.

  • Speaker #1

    Une base bien solide. Voilà.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Si tu devais te présenter, alors je ne te parle pas d'une présentation de business. Ça serait kiffant. Farah, c'est qui ?

  • Speaker #1

    Farah, c'est une jeune femme, une jeunesse d'adoption et de cœur, et presque de racine maintenant, avec le temps, depuis que je suis là. C'est une femme qui... C'est une cherchante.

  • Speaker #0

    C'est joli.

  • Speaker #1

    C'est une cherchante parce que j'ai cette quête de... Je suis nourrie de plusieurs quêtes de justice sociale, De lutte contre les inégalités, quelles qu'elles soient, contre la discrimination, pour l'émancipation des femmes par l'entreprenariat, pour le bien-être de mes proches. Je cherche tout ça, oui. Une cherchante.

  • Speaker #0

    Une cherchante. Une cherchante au grand cœur.

  • Speaker #1

    Au grand cœur, je ne sais pas, mais en tout cas, une cherchante.

  • Speaker #0

    Tu dis que tu es une lyonnaise d'adoption. Parce que les gens qui les ont éclosés, nos auditeurs aujourd'hui ne te voient pas. Tu viens d'où ?

  • Speaker #1

    Alors, je suis née à Paris parce que j'avais mes parents qui avaient une fonction de diplomate. Donc, la vie dans la valise. Donc, née à Paris, grandie à Ottawa, vécue au Gabon, dans pas mal de pays en fait. J'aime bien cette expression qui dit... Il y en a plusieurs qui disent que je me définis comme étant une citoyenne du monde. Et aussi, moi, je suis chez moi où je suis.

  • Speaker #0

    Développe-nous ça. Comment ça ? Aujourd'hui,

  • Speaker #1

    tu m'installes à Alger ou à Abidjan, des pays que j'aimerais beaucoup visiter. Je me sentirais chez moi là-bas.

  • Speaker #0

    D'accord, parce que finalement, tu es en paix avec toi-même ?

  • Speaker #1

    Je suis chez moi partout. Je me sens bien. dans tous les environnements où tu me mets. À partir du moment où il y a un peu de bienveillance, et même si on n'a pas, on arrive toujours à trouver un endroit où tu te retrouves avec des gens. où tu es bien.

  • Speaker #0

    Tu as toujours été comme ça ? Ou est-ce que cette philosophie quand même très zen, très bouddhiste dans ce que tu nous expliques, tu as toujours eu ce mode de pensée où finalement c'est avec le temps que tu t'es rendu compte de tout ça ?

  • Speaker #1

    Non, je pense que j'ai évolué comme ça depuis étant petite parce que je te disais, mes parents, diplomates, donc... belle situation, on va dire belle situation sociale, mais pour autant je me rappelle que mon père il nous emmenait en vacances au Gabon, un pays d'origine, et pas seulement à Libreville la capitale où il y a la jolie maison, les serveurs, les marchands, tout ça, le chauffeur et compagnie, il nous emmenait à l'intérieur du pays, vraiment au village, en lui disant que ça aussi ça fait partie de votre vie. Voilà il y avait des enfants qui partaient On partait avec les autres enfants puiser de l'eau à la rivière, laver les marmites, je me rappelle, avec de l'herbe et du sable, jouer de la poupée. Ils arrivaient à fabriquer des poupées avec une bouteille et c'était de l'herbe qui faisait office de cheveux. Des petites choses comme ça. Et ils nous disaient, ça aussi, ça fait partie de votre vie, ce côté-là. Et je pense que c'est ce qui a fait aussi qu'aujourd'hui, en fait... Quel que soit l'endroit où tu me mets, moi je serais bien parce que j'ai vécu les deux.

  • Speaker #0

    On va revenir sur ton parcours. Quand tu dis que tu as vécu les deux, c'est un euphémisme. C'est-à-dire qu'on parle d'une phara petite jusqu'à adolescente, début d'étudiante on va dire.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai vécu ça jusqu'à mes deux ans. J'avais 11 ans.

  • Speaker #0

    Oui, mais je veux dire, à 11 ans, tu étais encore avec ton papa, ta maman. Et puis, il y a un changement, à un moment, qui va faire finalement, qui va bousculer quand même toute ta vie, même si c'est code, effectivement, que ton papa t'a transmis en disant « Attention, il y a effectivement l'opulence et la facilité, mais la vie n'est pas que ça. » C'était quand même 90-10, ou on va dire 80-20. Et là, d'un coup, qu'est-ce qui se passe dans ta vie ? Pourquoi, à un moment donné, tu vas te retrouver plutôt dans les 20 que dans les 80 ?

  • Speaker #1

    Parce qu'on rentre, mon père, on décide de se mettre dans la politique, donc on rentre au Gabon dans des conditions plutôt, voilà, différentes de confort de vie, tout ça. Donc on vit au Gabon pendant un certain temps. Et il faut savoir qu'au Gabon, à l'époque, après aujourd'hui, est-ce que ça a changé ? Oui, à l'époque. J'ai envie de te dire que je ne pense pas. Je ne pense pas. Mais à l'époque, en tout cas, pour exister, pour exister en tant qu'individu, surtout en tant que femme, au Gabon, enfin, libre-ville, je préciserai encore dans le secteur dans lequel j'ai évolué, parce qu'on ne peut pas généraliser, sortir les parapluies, il fallait être soit la fille d'eux, soit la femme d'eux. Sois la maîtresse d'eux.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire que moi-même en tant qu'individu, en tant que phara,

  • Speaker #0

    Tu n'existais pas.

  • Speaker #1

    Je ne pouvais pas dire que je vais faire quelque chose. Je faisais des choses, je faisais. J'ai déjà été une femme engagée depuis, je pense, j'avais 13, 14 ans, comme ça. Non, on était déjà années. J'avais 16 ans, j'étais déjà engagée. Mais on disait toujours, c'est la fille de Mathias. C'est la fille de Mathias. Et quand je faisais autre chose, on disait, non, c'est la compagne de Romée. À chaque fois, c'était par rapport à quelqu'un.

  • Speaker #0

    C'est quand même une négation de ta propre individualité. Oui, forcément.

  • Speaker #1

    Après, c'est la culture. C'est la culture. C'est ça qui fait que... C'est les codes sociaux. C'est ça. Moi, j'ai voulu m'affranchir de tout ça. J'ai voulu... Je me suis dit à un moment donné que j'étais capable de faire des choses sans pour autant être raccroché à quelqu'un, sachant que j'étais en couple avec quelqu'un, on peut le dire, puisqu'on est dans les confidences, et qu'il m'a fait le coup, on me dit souvent qu'il m'a fait le coup, il m'a fait un gamin dans le dos, sauf que moi non, ça ne passe pas, mais tout le monde c'était oui, mais en même temps, ce n'est pas grave. J'étais bien socialement, j'avais tout ce que je voulais. Je ne pensais même pas à un truc qu'il me l'avait déjà acheté. Ah oui ? C'est à ce point-là. Mais il m'avait mis un coup de canif dans le contrat et c'était compliqué. Donc moi, je me suis barrée. Sauf que lui, c'est un homme de pouvoir. Donc, si tu ne rentres pas à la maison, je te coupe tout. Il m'avait vraiment trompé. Personne ne voulait me recruter. Parallèlement, je trouvais un boulot. C'était parce que j'étais la fille d'eux. À un moment donné, c'est bon.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu étais tout fait ? C'était quoi ?

  • Speaker #1

    J'étais tout fait. Ma vie devenait trop petite pour moi. Et aussi, j'avais besoin de faire par moi-même. Sans pourtant être d'abord validée parce que je suis... La fille de ou la compagne de.

  • Speaker #0

    Tu avais besoin qu'on reconnaisse aussi ton mérite en tant que toi ? Ou tes échecs ? C'est-à-dire que tes échecs, tu avais besoin aussi de te confronter à la vraie vie ?

  • Speaker #1

    Exactement, c'est ça. Exactement, c'est ça. Jusqu'au dernier moment, j'ai accepté, je me rappelle encore très bien, j'ai quitté les gros 4x4, les machins, tout ça. Je m'en foutais, de toute façon. Ce n'est pas ce qui me définit. Et je suis allée travailler chez une petite dame. qui fait sa petite boutique, je lui dis bon elle elle vient d'arriver à Nouveauville, elle connait rien, je vais aller vendre des chocolats, je vais aller... Et puis les gens me voyaient en train de passer une balaière, laver les vitres et tout, mais comment tu peux faire ça quand même ? Je dis mais moi je travaille, j'ai pas besoin de bosser, enfin, j'en ai eu pour manger. Les gens ne trouvaient pas ça normal. Et puis, ça n'a pas loupé. Ma pauvre dame, sa boutique a été fermée. Donc, j'ai dit, à ce moment-là, c'est bon. Donc, j'ai pris mes bagages et je suis partie.

  • Speaker #0

    Tu es partie en France ?

  • Speaker #1

    Je suis venue ici, oui. D'accord.

  • Speaker #0

    Tes parents, ils ont eu quelle position à ce moment-là ? Eux, ils étaient encore là-bas.

  • Speaker #1

    Ma mère était déjà décidée à l'époque. Ma mère, elle était, de toute façon, celle-là.

  • Speaker #0

    On n'en fera rien.

  • Speaker #1

    Non, on n'en fera rien. Et mon père aussi, il se dit ça, mais qu'est-ce qu'elle va encore faire ? Qu'est-ce qu'elle nous fabrique encore, celle-là ? Qu'est-ce qu'elle nous fait ? Et les gens me disent, non, mais ta fille, elle a fait ça, elle a fait ça. Mais quand je suis partie, mon père, lui, bien sûr, il était inquiet, comme tous parents.

  • Speaker #0

    Mais il te soutenait ? Est-ce qu'il comprenait ? Est-ce que tu as la sensation que ton papa, il a compris pourquoi tu es partie ?

  • Speaker #1

    Au début... Au début, il était inquiet, mais après, c'est normal. Moi, je suis sa fille. Je ne serais pas chouchou, je ne vais pas dire ça. Je ne vais pas me prendre mal. Mais je suis sa fille, comme tous parents.

  • Speaker #0

    Après, tu peux être inquiet, mais soutenir. Après, tu peux être aussi inquiet et ne pas soutenir.

  • Speaker #1

    Il y a un père qui avait dit, je vais pour des études. Il m'a dit... D'accord. Il m'a dit, tu me prends pour un idiot en plein mois de janvier. Quelle rentrée ? C'est pas mal, une rentrée en septembre. Quel faque ? Je vais rencontrer un faque comme ça. Et là, pareil. Et là, pareil, il me dit, bon, d'accord, ok, tu dis que tu vas à Paris, donc tu vas bien à côté de l'ambassade, chez ton tonton, un tel, qui travaille à l'UNESCO. Et j'ai dit, non, je vais chez ma copine qui vit à Lyon. Et il m'a dit, non, non, non, non, tu vas à Paris, dans le 16e ou dans le 8e, à côté de machin. J'ai dit non. J'ai dit je vais me débrouiller, je vais, voilà, je vais, non, voilà.

  • Speaker #0

    Ça représentait quoi ? T'avais besoin de te confronter à quoi ? À toi ?

  • Speaker #1

    Non, j'avais besoin de me réaliser et je sentais qu'en restant, en restant à l'UQB, ça n'allait pas être possible.

  • Speaker #0

    On est en France.

  • Speaker #1

    J'allais être limitée.

  • Speaker #0

    Quand t'es arrivée en France, t'as quand même refusé encore la facilité.

  • Speaker #1

    Mais oui.

  • Speaker #0

    Mais pourquoi ? Parce qu'on ne peut pas se réaliser dans la facilité ?

  • Speaker #1

    Non, mais j'avais besoin de me réaliser par moi-même. Je n'allais pas partir d'une situation où j'avais des portes ouvertes parce que j'étais la fille de ou la femme de, pour revenir encore ici, aller habiter chez un oncle ou chez une tante parce que je suis la fille de et parce qu'on m'ouvre chez tonton. Non, je ne quitte pas. C'est que déshabiller Paul pour habiller Jacques. C'est déplacer le problème. Moi, je voulais... vivre par moi-même, payer mon loyer, travailler, travailler, payer un loyer, payer mes factures, et faire venir ma fille, parce qu'on entendait à l'époque, j'ai ma fille, et ça mon père, ma parole, il m'a dit non. Il m'a dit non, tu ne pourras pas faire, tu n'auras pas les moyens. Parce que si ce n'est pas le modèle économique... Il y a une bonne chauffe-ferme, un sacré sacrifice, c'est un autre statut.

  • Speaker #0

    C'est un sacré sacrifice que tu as fait, je ne savais pas, que tu avais dû... laisser ta fille pendant quelques temps. Ça veut dire que vraiment, c'est un gros engagement. C'est un énorme sacrifice que tu as fait.

  • Speaker #1

    Mais ça a duré quatre mois.

  • Speaker #0

    Ah oui, d'accord.

  • Speaker #1

    Tant que j'arrive,

  • Speaker #0

    que je m'embarque,

  • Speaker #1

    que je trouve un appart, que je m'inscrive à l'école, ça a duré pas longtemps.

  • Speaker #0

    C'était le temps de battement.

  • Speaker #1

    C'est ça. Mais pareil, j'avais dit à mon père, elle vient prendre des vacances. Et je vais retourner.

  • Speaker #0

    Tu es une filoute.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Ta vie, c'est... Ta vie, c'est un roman. Je pense qu'on pourrait faire un... Je pense qu'on pourrait faire un court-métrage de ta vie. Peut-être un long-métrage un jour. Alors, comme on ne peut pas faire une saison spéciale de Farah, on va la raccourcir. J'aimerais qu'on revienne plutôt à l'essence de ce qui... ... ce qui t'a construite finalement. Parle-moi des études, parle-moi de ton parcours exceptionnel par rapport à ton envie d'apprendre. Parce que ça aussi, c'est quand même incroyable. Tu vas te confronter à des refus, qui vont construire certes la femme que tu es aujourd'hui, qui a une force de vie. terrible mais j'aimerais que tu quand même que tu nous en parle un petit peu de de ça comment donc tu arrives tu prends des études en fait j'arrive à lyon savoir que le dernier poste que j'occupais à

  • Speaker #1

    libreville c'est animatrice télé j'ai animé une émission le mercredi qui s'appelait espace jeune et puis j'ai animé une émission radio aussi ok je faisais la matinale 6 heures du matin un peu comme alias à la mer riche expérience. Et j'arrive à Lyon, je me dis, je vais faire pareil. Sauf qu'ici, quand tu as beau être la fille de... Peu importe, ça ne marche pas comme ça. Et puis, on ne te connaît pas, on ne connaît pas ton... Le réseau, il est vide, mais tu ne connais personne. Et donc, les gens avec qui j'étais, mon environnement proche de l'époque me disait, c'était en 2003, ils m'ont dit, non, non, tu n'as pas fait Sciences Po, tu n'as pas fait l'État, tu n'as pas fait l'école de journalisme, tu es black, tu es grosse, tu ne connais personne, tu n'as pas de réseau. ça ne marchera pas. Il oublie, ça va être compliqué pour toi.

  • Speaker #0

    C'est dur. C'est dur.

  • Speaker #1

    Non, mais en fait, quand j'arrive, quand j'entends ça, pour moi, ce n'est pas que c'est dur. Pour moi, je me dis, s'il le dit, c'est que c'est la réalité. D'accord. Pour moi, ce n'est pas dur. Aujourd'hui, avec le recul, je me dis, mais c'est vrai que c'était violent. C'était violent,

  • Speaker #0

    oui.

  • Speaker #1

    J'aurais pu... dire bon bah je vais quand même tenter une école de journalisme, je vais quand même tenter de faire mon cours, de faire un BTS, de quelque chose et tout, mais j'ai dit ah ok bah si c'est comme ça ok pas de soucis, j'ai renoncé sans chercher à creuser, sans rien et donc on a 20 ans, qu'est-ce qu'il faut faire de sa vie surtout que moi j'attends, il faut que je fasse mon nom d'infini, j'ai dit à papa t'inquiète je vais bosser, je vais faire des études t'inquiète pas je vais pas traîner Et je prends le paru vendu, c'était le 69 à l'époque en papier, où toutes les annonces d'emploi, c'était aide-soignante, infirmière. Je me disais, mais jamais de ma vie je ferais ça, quoi. Jamais. Donc, à l'époque, c'était l'ANPE, les ascédiques, les aides pour le transport.

  • Speaker #0

    Tu rentres dans une vie. On peut avoir des galères quand même, là.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'on est à la part. J'arrive chez une copine, et ma copine, elle ne paye pas le loyer, donc elle a les usures, ça se barre. Donc, voilà, je suis retrouvée à Lyon. Je suis un peu ta haine. J'ai dit, écoutez, monsieur, je ne resterai pas longtemps. Voilà. Et après, je vais travailler dans un bar. Et puis, la dame, sans me connaître ni rien, elle a juste écouté mon parcours. Elle a dit, mais vous venez à la maison. Et elle s'est portée garant pour mon appart que j'ai trouvé après. C'est... Ça va, Sophia, si tu nous entends. Je t'embrasse très fort parce que je n'ai plus de nouvelles, malheureusement. D'accord. C'est parmi les vues. Et de fil en aiguille, donc, je ne sais pas comment j'atterris. J'ai une copine avec qui je traînais à la pardure. Elle me dit, attends, je dois aller déposer des livres. J'ai ma mère qui est juste à côté, là. Donc, elle va déposer des livres à sa mère à l'EPAD. C'est là où je découvre le grand-tel. D'accord. Et je décide de devenir directrice d'EPAD à ce moment-là.

  • Speaker #0

    En fait, voilà, tu vois, c'est ça qui est assez incroyable avec toi, c'est que tu arrives à 20 ans, on ne le sait pas, et donc...

  • Speaker #1

    Tu tombes sur ça.

  • Speaker #0

    Tu tombes sur ça et ça y est. Donc, tu trouves ta vocation, sauf que là, c'est le début...

  • Speaker #1

    D'une longue aventure.

  • Speaker #0

    D'une très longue aventure.

  • Speaker #1

    Très longue, qui a duré près de 20 ans.

  • Speaker #0

    Je pense douloureuse aussi, non ?

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'il y a eu des épisodes quand même assez... J'ai commencé comme dame de ménage, mais je ne connaissais pas du tout ce secteur-là. Pour connaître un petit peu qui fait quoi, les formations, pour être directrice, ce n'était pas évident. Je fais dame de ménage, après j'ai fait soignante, je fais infirmière.

  • Speaker #0

    Tout ça en passant les diplômes. Ah oui. Voilà, je veux dire…

  • Speaker #1

    Oui, mais les diplômes, avant les diplômes, les concours.

  • Speaker #0

    Les concours, oui.

  • Speaker #1

    Ah oui, parce qu'il faut faire un concours pour entrer. En école d'aide-soignante, il faut un concours pour entrer en école d'infirmière, il faut un concours pour entrer en école de cas de santé, il faut un concours pour entrer à l'EHESP, enfin l'antenne d'assistie, et à chaque fois, c'est sanctionné par des diplômes, ainsi de suite, des stages, des... Enfin, je dis ça comme ça, mais ça...

  • Speaker #0

    Ça a duré ?

  • Speaker #1

    Ben oui, parce qu'il faut 4 ans d'expérience en tant qu'infirmière pour passer le concours de cas de santé, il faut 3 ans de formation. C'est 17 ans, ça m'a pris.

  • Speaker #0

    17 ans de ta vie ?

  • Speaker #1

    17 ans de ma vie, oui.

  • Speaker #0

    Et là, bien sûr, on pourrait se dire, bon, Farah, tu es donc directrice.

  • Speaker #1

    Je n'étais pas directrice pendant un an dans un établissement formateur, j'ai envie de dire, parce qu'il y avait des problèmes de normes de mise en conformité qui étaient quand même assez conséquents. Donc, l'établissement a fini par fermer après mon départ, parce qu'à un moment donné, il faut se protéger aussi. Donc, j'ai quitté mon poste, je suis partie. Mais seulement en deux ans, je n'ai plus retrouvé de poste. Diplômée de... de la tête aux pieds. Tu as en tout,

  • Speaker #0

    combien on pourrait compter ? Combien tu as d'années et d'études ?

  • Speaker #1

    C'est énorme !

  • Speaker #0

    Tu dois être battue 8 ou 9. En fait,

  • Speaker #1

    je n'ai même pas envie de compter parce que ça me déprimerait de voir que j'ai passé autant de temps.

  • Speaker #0

    C'est une blessure.

  • Speaker #1

    Non, ce n'est pas une blessure.

  • Speaker #0

    Une faille.

  • Speaker #1

    Non, ce n'est pas une faille. C'est une leçon. C'est une leçon pour montrer que j'avais un projet de départ. J'ai été déterminée. J'ai tout fait. pour y arriver et j'y suis arrivée. C'est ça la leçon. Que je ne trouve pas de poste aujourd'hui, c'est un détail, j'ai envie de dire. L'essentiel à retenir, c'est quoi ? C'est que je suis partie d'un point zéro.

  • Speaker #0

    Même moins 50.

  • Speaker #1

    Moins 50. Et je suis arrivée à obtenir ce que j'ai voulu. Et tout ce que j'ai appris aujourd'hui m'a permis d'utiliser le projet dans lequel je suis aujourd'hui. Donc, c'est que des leçons.

  • Speaker #0

    C'est que des leçons. C'est que des leçons, c'est des leçons qui t'ont fait évoluer.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    Tu me parles de ton projet actuel, on en dit quelques mots parce que les femmes ont une place privilégiée dans ta vie. C'est ce qui nous réunit. les mettre en avant. Il y a aussi quelque chose qui te porte, c'est l'envie de réunir les gens. Je crois que ça, c'est très fort chez toi aussi. C'est-à-dire que tu te mets rarement en avant. C'est plutôt ce besoin de fédérer, de réunir et d'aider. Et tu as mis en place un système d'entraide. Tu penses que ça vient aussi de ton parcours ? On t'a aidé, tu aides en retour. C'est aussi ça que tu as appris ?

  • Speaker #1

    Oui, en fait, c'est exactement ça. Parce que, je viens de te dire à l'instant, j'arrive à Lyon, j'arrive chez mon amie, elle part, je me retrouve à la rue, il faut dire, et une dame qui sort de nulle part, qui ne me connaissait ni d'Adam ni d'Eve, m'héberge. Et moi, en plus, je suis hébergée chez elle, donc je faisais le ménage, je gardais. Elle me dit, non, tu n'as pas besoin de faire tout ça. Tu n'as pas besoin. Combien de fois je suis tombée sur des gens qui m'ont tendu la main, qui m'ont dit « viens, viens, on va t'aider » . Et hommes comme femmes, hein, voilà, qui m'ont dit « viens, je vais être ton mentor, viens, je vais t'aider, viens, je vais te… »

  • Speaker #0

    Ta vie est une succession de rencontres. C'est ça. C'est vrai, hein.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Tu as vraiment un parcours très atypique et en même temps qui est vraiment… de petites rencontres ou de grandes rencontres qui sont venues te nourrir émotionnellement et je pense que c'est aussi ça qui t'a élevé l'âme finalement élevé l'âme,

  • Speaker #1

    je ne sais pas si j'ai une grande âme mais en tous les cas c'est ce qui permet de savoir que justement, on disait tout à l'heure que la vie est un conte de fées t'es là, t'es en train de te poser mille et une questions et tu sors Et tu fais des rencontres et là, tu tombes sur quelqu'un et tu te dis, ah, mais laisse tomber, attends, ça, je m'en occupe. Attends, je connais quelqu'un, tout ça.

  • Speaker #0

    C'est le conseil que tu donnerais aux jeunes femmes actuellement ou aux femmes qui se sentent un peu à l'étroit dans leur basket ? C'est de sortir,

  • Speaker #1

    de voir,

  • Speaker #0

    de...

  • Speaker #1

    De sortir déjà de chez elles. J'ai une marraine qui dit souvent, celui qui sort, s'en sort.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Que j'embrasse, d'ailleurs. Mais aussi, il faut sortir de sa zone de confort, c'est dur ça. Oui, c'est très dur. Sortir de chez soi déjà quand on n'a pas nécessairement d'objectif particulier. C'est vrai. Je veux dire que le bonheur ne vient pas toujours frapper à sa porte, c'est dans les courbes de fées comme on dirait. Il faut sortir de chez soi pour rencontrer d'autres personnes.

  • Speaker #0

    Et sortir aussi de sa zone de confort. De se dire, mais si ce que je fais ne marche pas, parce que j'ai peut-être l'habitude de faire la même chose, je vais faire autre chose.

  • Speaker #1

    J'en viens, tu vois, la transition, je vais la faire comme ça. Tu dis, il faut sortir de sa zone de confort, il faut sortir de chez soi, pour moi. Peut-être parce que c'est aussi mon vécu en tant que femme. C'est aussi s'accepter telle que l'on est par rapport au regard des autres. J'en viens, tu dis souvent que tu es une femme noire avec des formes et que ça a été aussi un obstacle. Je ne sais pas si on peut dire un obstacle, tu vas en parler mieux que moi. Mais en tout cas, c'est quelque chose que tu évoques. Donc ça veut dire qu'à un moment, tu as eu une importance dans ta vie.

  • Speaker #0

    Oui. Ça, c'est vrai. Ça, c'est vrai parce que quand j'ai voulu faire un reprend d'améliore, j'ai dit, t'es grosse, t'es blague, t'as ça, t'as ça. C'est pas évident. Et puis aussi, dans certains parcours professionnels et même personnels aussi, je répondais pas aux critères de sélection parce que voilà... T42, voilà, 95H, on se dit non quoi, même bien la femme filiforme, machin, ça passe mieux à l'écran, ça passe mieux auprès de la belle famille, ça passe mieux auprès des... auprès des potes et tout ça. Voilà, je ne répondais pas souvent, pas généralisé, je pense que j'ai eu mes mesures en disant souvent, je ne répondais pas toujours aux critères de choix, on va dire.

  • Speaker #1

    Comment tu t'en sors de ça ? C'est quoi le mode opérationnel d'une phara pour s'en sortir de... pour s'accélérer ? Est-ce qu'on souffre ? T'en as souffert ? T'en as pas souffert ? Tu t'es... finalement ça glissait sur toi. Je vais rencontrer des femmes qui me disent non mais en fait moi j'étais bien avec moi même donc je m'en fichais. Toi c'était quoi ton positionnement ? Ça peut être très douloureux. Le jugement, l'apparence physique et puis c'est au delà de ça, c'est quand même ta couleur de peau, c'est tes origines, c'est tes racines, c'est tes parents. Ça évoque plein de choses, tu vois, au delà du fait d'être grosse ou pas grosse.

  • Speaker #0

    le fait quand même je trouve que c'est encore plus violent finalement la couleur de peau après faut pas se poser une victime en fait c'est que les gens ils ont pas compris en fait c'est vrai que dans certains cas ça fait mal moi j'ai vécu des situations je me dis non tu vas pas le faire en cas de scriptage parce que c'est bien pour toi mais non moi c'est de la merde large, je vais m'inscrire. Mais non, non, cette école-là, cette formation, non, non, c'est pas bien pour vous. J'ai dit, si, c'est bien pour moi, je sais ce que je veux. Et quand je me suis retournée, j'ai vu qu'autour de moi, il y avait des personnes typées, on va dire, et on... Et on a compris qu'en fait, on n'était pas prêts. On représentait quelque chose de différent. Mais j'ai envie de dire, ce qu'il faut retenir, c'est qu'aujourd'hui, je les ai eus, les diplômes. Premièrement. Et deuxièmement, c'est vrai qu'en fait, ça fait mal. Mais après, ça apprend aussi quelque chose. C'est que ce n'est pas à cet endroit-là, ou avec ces gens-là, qu'on devait être.

  • Speaker #1

    Tu crois à l'univers, au destin. Tu crois à quoi ?

  • Speaker #0

    Merci. C'est intéressant de le montrer en guitarre. c'est que ce n'est pas là et avec ces gens-là que je devais être. Et puis, quand on est droit dans ses bottes, on dit qu'avant d'aimer les autres, il faut déjà s'aimer soi-même, suffisamment pour pouvoir accepter l'amour que nous donnons les autres. Oui, c'est vrai. Eh bien, si l'amour, c'est une question de partage. Quand je parle d'amour, ce n'est pas forcément l'amour amoureux avec un homme ou une femme, mais le partage, c'est dans les deux sens. Donc, si à un moment donné, ça ne marche pas, et bien c'est pas le bon endroit parce que si les gens ne sont pas capables de vous accepter tel que vous êtes c'est que vous n'êtes pas au bon endroit puis même monsieur voilà t'as jamais eu envie de te dire change de corps,

  • Speaker #1

    change de finalement non toi tu te sentais bien toujours comme tu as été

  • Speaker #0

    Oui, mais après je te cache pas qu'aujourd'hui je fais un régime, même si le chocolat n'est jamais bien.

  • Speaker #1

    Mais c'est pour toi, c'est pas pour trouver un emploi. Non,

  • Speaker #0

    non, non, non,

  • Speaker #1

    non, non, non. La différence,

  • Speaker #0

    elle est là.

  • Speaker #1

    Encore plus, mais voilà.

  • Speaker #0

    C'est pas que ça, c'est pas ma vie quand même. Pour le cœur, c'est ça, il faut quand même perdre un petit peu. Après, il faut raison garder. Je ne suis pas en obésité mordue.

  • Speaker #1

    Ben non, c'est... Moi, je te vois, je suis là, je...

  • Speaker #0

    Ça va, ça va, ça va, ça va. Mais juste pour des raisons de santé, voilà, refaire un peu de sport. Puis il y a l'âge qu'il y a aussi. Il faut s'entretenir, tout ça. Mais de dire que voilà, je vais tout faire pour devenir filiforme, mais tout ce n'est pas un projet dans lequel j'amènerais. Parce qu'il y a un combat entre le chocolat et la salle de sport que le chocolat risque fortement de remporter. À un moment donné, en fait, et puis il y a l'âge et la maturité, certainement, je ne dis pas que je suis mature, mais à un moment donné, on se dit, enfin, je ne vais pas dire de gros mots, mais on va duper, époque of life, époque of les autres, quand on pense comme ça, tant pis, en fait.

  • Speaker #1

    Tant pis, tu vis pour toi.

  • Speaker #0

    Et puis, quand on apprend suffisamment à s'aimer, eh bien, on apprend suffisamment aussi à aimer vivre seul. D'accord. Voilà.

  • Speaker #1

    À s'affranchir des autres regards.

  • Speaker #0

    désolé critique ça reste pas non mais maintenant que je continue à écouter ce que disent les autres parce que ça va plus être buté non parce que ça te fait évoluer aussi quand c'est dans la bienveillance c'est constructif voilà on

  • Speaker #1

    parle avec ta fille de ça tu vois de la vie, de ton parcours du regard des autres du corps de l'amour, de la passion. C'est des thèmes que tu abordes avec ta fille ?

  • Speaker #0

    Mais ma fille, je suis sa première femme.

  • Speaker #1

    Le sourire, je voudrais que vous voyiez le sourire sur ses lèvres.

  • Speaker #0

    Mais ma fille ! Ma fille, elle a vécu tout ça avec moi. Elle était à côté de moi, elle était témoin de tout ça. Donc, qu'est-ce que tu veux raconter de plus à un enfant qui a vécu ça avec toi ?

  • Speaker #1

    Elle s'est construite avec ça, donc elle s'est construite à la fois avec la dureté de ce que tu as pu vivre et ta force. Du coup, ça doit donner un mélange, parce que si je ne dis pas de bêtises, aujourd'hui, elle est entrepreneur, ta fille.

  • Speaker #0

    Mais Naomi, je ne suis pas une d'elles, mais tu n'as même pas idée, c'est toi qui l'as amenée. Elle m'a vu comment on a bataillé, là, c'est-à-dire qu'à un moment donné, on s'est posé toutes les deux, j'ai dit qu'on tourne toutes les deux. Elle, son école disait tu seras chariste parce que moi j'étais soignante et moi je ne sais pas si je suis chariste. Je lui dis mais ma fille elle va faire les carreaux quand même. Et la dame elle se moquait, elle dit vous voyez donc vous ne comprenez pas, c'est que la TPE. oui, votre fille n'a pas décidé de faire des grandes études, vous-même vous êtes soignante, donc vous voyez, dans ma famille, ce n'est pas quelque chose, voilà. Donc, elle dit mais qu'est-ce qu'elle raconte ? Elle ne savait pas que moi, j'avais un projet de carrière que j'avais bien décrit. Mais il m'a dit, oui, reste tranquille. parce que voilà. Oui, Narnu, donc elle a fait, elle a fait ses études jusqu'à aller à l'IAE et elle était petite, elle me disait, non mais j'ai lu, elle me demande, Narnu, tu as vu la dame, ce qu'elle dit, il faut lui montrer qu'elle a tort, qu'est-ce que tu veux faire, putain, elle me dit, moi je veux vendre des habits. Je lui dis, ok, je t'amène, je t'achèterai une machine à crouille pour que tu fasses un petit peu, pour que tu fasses un doctorat et pour que tu fasses un démaster, elle dit, non,

  • Speaker #1

    moi je veux vendre des habits.

  • Speaker #0

    Et bien, elle a fait, elle a eu son brevet déjà alors que la CPE me disait, elle est en lycée pro, elle est rap faire carré. Elle a eu son brevet, elle a eu son bac, elle est allée à la fac, elle est allée à l'UE, elle a eu sa licence, elle est venue me voir, elle m'a dit « bon ben écoute, j'ai fait pour te faire plaisir, maintenant je vais aux États-Unis, je vais éliminer le boulot » . Qu'est-ce que tu veux dire ? Moi, je ne l'ai fait pas. Elle est partie. Elle a monté sa boîte de tailleux de bain de Bavière.

  • Speaker #1

    On mettra le lien de son site sur le texte du podcast. C'est trop beau.

  • Speaker #0

    Elle a acheté sa machine à coudre. Elle a regardé des tutos. Elle a pris des mannequins comme elle a dans la côte voisine. Elle vit à Los Angeles. Les Mexicains qui voient qui sont ces mannequins. Et elle fait son petit truc.

  • Speaker #1

    Tu es fière d'elle ?

  • Speaker #0

    Je suis fan.

  • Speaker #1

    Fan et fière ?

  • Speaker #0

    Quand elle me dit « Je t'ai vu faire. »

  • Speaker #1

    C'est beau quand même.

  • Speaker #0

    Oui, j'entends là beaucoup d'émotion. J'entends là beaucoup d'émotion parce que elle m'a vu faire, elle m'a vu me battre, elle m'a vu pleurer, elle m'a vu rire, elle m'a vu tapisser les murs de machin avec des fiches de réunion. Elle disait, « Oui, mais c'est quand tu es partielle, il y en a partout. »

  • Speaker #1

    C'est que ce qu'il faut bien qu'on comprenne quand même, c'est que tu travaillais Tu élevais ta fille, mais en plus, tu apprenais. Pour l'examen suivant, qui était toujours plus difficile, c'est-à-dire que quand tu étais femme de ménage, tu apprenais pour être aide-soignante. Quand tu travaillais en tant qu'aide-soignante avec un emploi du temps, ce n'était pas à l'époque les alternances. Tu travaillais 100%, tu préparais infirmière. C'est ça. Une fois infirmière, tu préparais cadre de santé. Finalement, jamais tu t'es reposée sur tes lauriers. Tu étais tout le temps en études, mais en travail aussi. En gardant la petite parce que tu étais seule. Son papa n'était pas là. Je reviens sur tes parents. Tu dirais quoi ? Ils diraient quoi aujourd'hui ? Ils te diraient quoi ? Ta maman, ton papa, ils te diraient quoi ?

  • Speaker #0

    Ça, c'est là. Ça, c'est là. On savait. Mon père lui dirait « ça ne m'étonne même pas d'elle » . Ma mère aussi pareil, elle dirait « ça ne m'étonne même pas d'elle, ça ne m'étonne pas » .

  • Speaker #1

    Tu as pioché cette force de caractère d'eux, tu crois ?

  • Speaker #0

    Ma mère était très… elle s'est prise très douce, très douce.

  • Speaker #1

    très pieuse,

  • Speaker #0

    très pieuse, très oh là là, un ange, et mon père lui c'était Gaïa, qui gueulait et tout, des fois un peu violent même avec nous, parce que nous c'était, nous faisions votre style. votre seule fonction dans la vie c'est manger, dormir, faire des études. Voilà. D'accord. Ah ouais, j'ai une étude, ah ouais. C'était dur. Oui,

  • Speaker #1

    c'était pas une éducation facile.

  • Speaker #0

    Votre seule fonction dans la vie c'est manger, dormir, faire des études. Et il disait aussi, il disait étudier, travailler, parce que sinon vous allez devoir dépendre d'un an pour vivre.

  • Speaker #1

    Donc il était quand même finalement ton papa. Il était pour l'émancipation des femmes.

  • Speaker #0

    Voilà. Il avait que des filles à la maison. Et il disait, comme je te disais, là-bas, il faut être fille d'eux, femme d'eux, voilà. Et il disait, devenez des médecins, devenez des avocats, devenez des... Sinon, vous allez devoir dépendre d'un homme pour vivre.

  • Speaker #1

    Oui, donc il avait quand même cette vision. avant-gardiste, de femme émancipée, c'est aussi lui qui t'a porté. Certainement. À un moment...

  • Speaker #0

    C'est encore, même s'il n'est plus là. Déjà, quand il est parti, c'était un déchirement. Mais un déchirement. Je me suis dit, mais comment je vais faire ?

  • Speaker #1

    Finalement, il t'a toujours soutenu. Ta maman aussi, mais ta maman est partie plutôt très tôt. Donc, effectivement, elle n'a pas vu ce parcours de fille que tu as... Et jamais tu t'es... Jamais t'as regretté ?

  • Speaker #0

    Ouais. Jamais. Jamais ce que je regrette aujourd'hui, c'est de ne pas y aller plus souvent. Ça fait 20 ans que je suis partie du développement. Tu t'expliques ? Non, ça fait 20 ans que je suis partie du développement. Enfin plus, plus de 5 ans. Et en tout ce temps, je suis allée peut-être 2-3 fois. Pourquoi ?

  • Speaker #1

    C'est douloureux ?

  • Speaker #0

    Non, déjà, c'est douloureux parce que la dernière fois que je suis partie, je suis allée me recueillir sur la tombe de mon père. C'était dur, c'était très, très, très, très dur. Mais c'était aussi quelque part réconfortant parce que je me rappelle que ma tante Suzanne nous avait dit à mes sœurs et moi, elle nous a dit cette phrase, elle nous a dit « votre père laisse des femmes » . Mais ce n'est pas parce qu'on est des femmes qu'on ne peut pas faire des choses. Au revoir. La terre avec laquelle on est maintenant, une terre qui est encore fraîche. Je me souviens de ça comme si c'était hier. Elle dit votre père est parti, mais vous êtes des femmes. Et elle dit c'est pas parce que vous êtes des femmes qu'on ne peut pas faire des choses. Vous êtes des grandes femmes, vous avez fait des études. Il faut continuer, voilà, continuer ce que votre père en fait. Il faut continuer, il faut que votre père soit fier de vous, tout ça. Donc voilà.

  • Speaker #1

    C'est, tu dirais qu'aujourd'hui, donc j'en viens aujourd'hui. avant de repartir dans le plus intime. Donc aujourd'hui, tu as créé un club. On peut appeler ça un club. Pour moi, en tout cas, de la manière dont je le vois, c'est un club d'entraide entre femmes. Pourquoi ? Parce qu'on a besoin de se soutenir ? Parce qu'on fait partie d'une grande sororité ? Parce que c'est un projet.

  • Speaker #0

    On n'y est pas encore. J'en ai pas encore. Parce que les femmes, on se dit que c'est la peine où il faut qu'on s'efface mal. Tout le monde n'est pas comme ça, je dirais. Par contre, on se connaît suffisamment pour s'entraider, se pousser haut.

  • Speaker #1

    C'est ton parcours aussi qui te dit finalement j'ai besoin d'aider. Est-ce que c'est finalement un besoin ? On t'a aidé et tu as plus qu'envie. C'est comme si tu incarnais finalement cette entraide. tu aurais pu ne pas le faire.

  • Speaker #0

    J'aurais pu.

  • Speaker #1

    Par exemple, et faire autre chose, tu aurais pu ne pas forcément monter ce club-là. Tu es d'accord ?

  • Speaker #0

    Quand tu es ma vie, égoïstement, faire des trucs individuellement, de manière très individuelle, mais quand même... Quand on vous a aidé, je pense que la moindre des choses, c'est d'ouvrir la porte aux autres. Et j'ai été très nourrie par cette philosophie qu'on appelle la librairie de la caverne. Je travaille à la Thésanienne ici. J'ai vraiment été vraiment marquée par cette philosophie de vie. Où il y en a un qui sort, qui lui couvre la lumière et qui dit aux autres, venez.

  • Speaker #1

    Il y a autre chose de l'autre côté. Il y a autre chose de l'autre côté.

  • Speaker #0

    Et les autres, ils voient des ondes, ils voient une... Voilà. on est bien aimé parce qu'ils ne connaissent que ça et donc on essaie de se tirer les uns les autres pour arriver à dire autre chose de meilleure on ne sait pas en tout cas dire autre chose il faut être dans le mouvement c'est ce qu'on pourrait dire il faut être dans un mouvement pour

  • Speaker #1

    vivre la vie c'est le mouvement c'est ne pas être statique si tu Si tu fais un retour sur toi-même, Farah, si tu te ramènes petite fille et que tu te mets devant un miroir, tu lui dirais quoi à cette petite fille ?

  • Speaker #0

    Continue comme ça. Ne m'oublie pas.

  • Speaker #1

    Tu l'as oubliée parfois ?

  • Speaker #0

    La petite fille, là ? Jamais.

  • Speaker #1

    C'est elle qui t'a insufflé cette force, ce pouvoir de vivre.

  • Speaker #0

    Jamais parce que je me revois encore en train de courir, jouer, tout ça. Et puis, la vie a fait que… Enfin, elle n'est jamais bien loin. Oui,

  • Speaker #1

    elle est toujours avec toi.

  • Speaker #0

    Toujours.

  • Speaker #1

    Tu te rends compte que tu as lâché quand même une vie d'insouciance pour une vie qui t'a nourrie ? Tu vois, en fait, c'est ça que je remarque dans ton parcours. C'était une vie d'insouciance au départ.

  • Speaker #0

    En fait, l'insouciance, oui, parce que tu n'as pas… Moi, je veux dire, je ne sais pas ce que c'est que chercher une nourrice. Je n'ai jamais eu à m'en occuper. D'accord. Je n'ai jamais su ce que c'était que, par exemple, chercher quelqu'un pour garder ton gamin. Je n'ai jamais eu à... Et je découvre qu'il y a des gens, des fois, qui perdent du boulot parce qu'ils ont des points de garde d'enfants, des machins, tout ça. Je n'ai jamais... Je ne connais pas ce que c'est. je sais pas mais c'est une chance c'est papa oui c'est une chance que je réalise avec le riz parce qu'on est dedans je me dis c'est tellement naturel en fin de toi mais un moment donné en fait on se dit ok c'est bien chez ça ok ceci mais est ce que ça s'arrête à la

  • Speaker #1

    ça ne pourrait après c'est qu'une guette après c'est toi avec toi même tu aurais pu arrêter à ça mais c'est parce qu'il y avait autre chose au fond de toi que tu as réussi à écouter cette voix intérieure qui tape qui t'a amené au delà parce que la main de l'est on

  • Speaker #0

    a fait des d'autres j'ai eu des problèmes de santé il ya quelques temps on m'a dit me reste trois jours à nous Et j'ai dit au gars, mais non, en fait, j'ai des trucs à faire. J'ai dit au médecin, je ne peux pas être gentil. Je débranchais, je débranchais les trucs. C'était pendant le Covid. C'est pendant le Covid. Moi, j'ai eu la première version.

  • Speaker #1

    D'accord, le hardcore.

  • Speaker #0

    Le hardcore, oui. J'étais en unité de soins... Non, pas intensif, pourquoi ? Moi quand je fais un truc, je fais un truc bien, je fais ça bien, j'étais en unité de soins critiques. C'est même pas que c'est du feu. Moi qui étais dans la santé. J'étais en unité de soins critiques et on me disait il me reste trois jours, on me dit coucou, sinon trois jours ça s'améliore pas. En fait, c'est fini. Et j'entendais ma fille pleurer au téléphone, j'entendais les gens pleurer, on allait creuser une tombe déjà, machin. J'en ai dit qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi les gens pleurent ? En fait je pensais, j'ai une robe, saumon là que j'ai et puis j'avais un restaurant que j'aime beaucoup, que je salue le chef d'ailleurs, Frédéric Thériault, le gâteau. Il me dit non mais moi il faut que j'aille manger là-bas en fait. Ça fait longtemps que je ne suis pas allée mais je délirais pas plus. Et moi j'ai quand même tout à faire avec tout le machin. Voilà, donc laissez-moi sortir. Et trois jours après, je suis sorti. Du service, machin, je suis resté sur l'éducateur. Mais en fait, pourquoi ? Parce que j'ai toujours dans ma tête que non, je n'ai pas de truc à faire. La petite fille qui, non, je dois aller jouer, je dois aller voir ma copine, je dois aller...

  • Speaker #1

    Est-ce qu'on peut te qualifier d'éternel optimiste ?

  • Speaker #0

    Ça, oui. Ah oui.

  • Speaker #1

    Je crois que c'est vraiment le mot.

  • Speaker #0

    Ah oui, tu me dis, ouais, je rigole. Mais au moins, je fais de la radio, ils m'ont dit non, mais la preuve, je suis là. Je suis là. Donc, c'est bien que…

  • Speaker #1

    Et heureuse d'être là.

  • Speaker #0

    Je suis bien contente d'être là.

  • Speaker #1

    En fait, c'est ça, c'est la vie, c'est quand tu souris à la vie. Malgré tout, j'ai envie de dire malgré tout, tu ne perds pas ton sourire.

  • Speaker #0

    Après, ça peut m'arriver de craquer. Ça peut arriver.

  • Speaker #1

    Ah, tu es donc humaine.

  • Speaker #0

    Je suis pas une chiche. Ça peut m'arriver de craquer, de pleurer de joie. Ça peut m'arriver de pleurer de tristesse. Mais pour moi, une grosse tristesse. Sinon, ça peut m'arriver aussi de craquer parce que j'en peux plus. Parce qu'en fait, je reste un être humain. Un maître qui me chère, René, il avait appris les vagues, le retour de la vague. Je vais vous dire ce que c'est. On était à la plage, c'est marrant, 1998, et en fait, on était assis sur le bord de l'eau. Et en fait, il faisait la vie, regarde, c'est comme la mer. On est assis comme ça, on ne savait pas qu'il y avait... Elle te touche un petit peu les pieds, tu te mouilles, la vague elle repart. Il dit, c'est ça le bonheur. La vie, elle t'apporte des joies, du bonheur. Ça te mouille les pieds, la chance, ça repart. Mais l'humidité est toujours là. Le sable reste toujours humide, les pieds restent toujours mouillés. C'est ça qu'il faut retenir. Des fois, ça part, des fois, ça part même très loin. Il dit, c'est ça, il est dans le creux de la vague. Des fois, ça part très loin. Mais dis-toi toujours, ça finit par revenir. Des fois, on peut être très triste,

  • Speaker #1

    très...

  • Speaker #0

    Très dans le dame. Mais dis-toi que ça reviendra. Toujours, ça reviendra. Donc des fois, il faut mettre une image de juste, de dire que j'aime ce genre de période parce que ça me dit qu'il y a un truc hyper positif qui va arriver.

  • Speaker #1

    C'est une belle philosophie. Oui,

  • Speaker #0

    même si ça veut dire qu'il y a un truc hyper génial qui va arriver. Pleure, mais inquiète-toi.

  • Speaker #1

    Quel message ? C'est superbe. Je vais terminer avec la dernière question, elle est importante. Je la pose à toutes les femmes qui ont l'envie de se confier à mon micro. Farah, pour toi, c'est quoi être une femme en 2024 ?

  • Speaker #0

    C'est une femme comblée. Comblée, avec un grand E muet, parce qu'on n'entend pas.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Une femme comblée dans tout ce qu'elle fait. C'est-à-dire que si elle veut être maman, elle est comblée là-dedans, si elle veut. Si elle ne veut pas être maman, elle est comblée aussi. Si elle veut être secrétaire pharmacienne, il faut qu'elle soit comblée de bonheur là-dedans. Si elle veut entreprendre, alors il faut qu'elle soit en douleur dans tout ce qu'elle fait, c'est-à-dire que j'ai tendance à définir une femme comme un homme, un être humain, comme une commode. Tu vois la commode ? Moi j'aime bien imaginer les trucs. Tu vois la commode ? La commode, en fait, Si tu mets tout dans l'étagère du bas, ça va, la commode elle tient. Si tu mets tout dans le tiroir du haut, la commode elle peut basculer. Donc l'idée c'est que dans chaque tiroir, tu combles avec... certaines choses qui font que ça équilibre la commande entièrement. Dans la vie affective, il y a un petit peu de ça. Il y a ce qui te suffit dans la vie familiale, dans la vie professionnelle. C'est ça. la vie professionnelle le tiroir c'est la vie familiale le tiroir c'est la vie affective la vie amoureuse le tiroir c'est la vie de maman la vie de voilà et il faut que tout le tout fasse que tu sois une femme comblée c'est un équilibre du tout comblé c'est moi c'est ça en 2024 si ça est pas grave c'est être comblé d'accord il peut y avoir des tiroirs un peu vides mais le reste va devenir comblé un petit peu le ventre et puis ça c'est une question d'équilibre en fait pour pouvoir se situer où, dans quel tiroir il faut mettre plus d'éléments que d'autres.

  • Speaker #1

    D'accord. Eh bien, écoute, Farah, c'est une belle définition de la femme en 2024. Merci beaucoup d'avoir partagé ce moment super agréable avec moi et avec toutes nos auditrices et nos auditeurs. Je mettrai dans le descriptif tous les liens dont on a parlé. Et puis si les gens que tu as cités se reconnaissent, qu'ils n'hésitent pas à se manifester et je les mettrai en contact avec toi. Je ne le ferai jamais.

  • Speaker #0

    Je ne le ferai jamais.

  • Speaker #1

    Exactement. Je te souhaite toute la réussite que tu mérites avec ta nouvelle entreprise qui va être… Tu nous en dis deux mots avant de conclure ? Et tu es ? Oui, et puis mes réalités.

  • Speaker #0

    C'est un magasin digital. Avec un réseau d'affaires et une salle d'événementiel professionnel.

  • Speaker #1

    On pourrait travailler dessus toutes les deux. Moi aussi. L'itinéraire bis, ça prend tout son sens, on est d'accord ? Oui. Je pense que tous ceux qui nous ont écoutés aujourd'hui, c'est pour ça que je voulais que tu termines là-dessus, parce que c'est un sacré itinéraire bis, toi. C'est vraiment, si quelqu'un qui l'incarne, c'est bien toi. Alors,

  • Speaker #0

    je pense que ça va être bien.

  • Speaker #1

    Maintenant, tu vas pouvoir poser tes valises. Oui, ça y est. Tu es arrivé à... Tu vois, la boucle se boucle. Et aujourd'hui, tu vas pouvoir aussi te réaliser là où tu dois t'être. Ce qu'on t'a refusé il y a 25 ans. Aujourd'hui, tu vas le créer toi de tes propres mains. C'est une belle conclusion. il est créé. Après, la vie fait le reste. Mais en tout cas, tu as réussi à créer de tes mains, c'est fait, ça y est. Voilà. Donc, longue vie à Itinéraire B. Je mettrai tous les liens dans la description. Et puis, je te dis à très bientôt et merci pour ce beau moment et ces belles leçons de vie pleines d'optimisme et de courage. Et puis, on se dit à très bientôt, Farah. Au revoir.

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