- Speaker #0
Bonjour, je suis Sophie Nibaranko, bienvenue dans Paroles de Femmes, le podcast qui parle de femmes aux histoires extraordinaires. Dans ce podcast, je donne la parole à des femmes au destin plus banal pour qu'elles nous parlent d'elles, de leur parcours, de leurs espoirs, de leurs doutes, de leur vision de la femme d'aujourd'hui sur l'avenir. Puissent ces femmes nous inspirer, nous inspirer. et inspirer nos générations futures. Elles se livrent aujourd'hui sans tabou, avec le cœur, je vous laisse avec elles. Voici leurs histoires. Place à Parole de femme, saison 2. Être une femme chef d'entreprise, aujourd'hui, qu'est-ce que cela signifie vraiment ? Entre mythe et réalité, je reçois aujourd'hui Adeline, fondatrice de la marque M'Paris, qui justement a créé sa société il y a quelques années. Une société tournée vers les femmes pour les mettre en avant, qu'elles s'aiment, les révéler à elles-mêmes, et bien plus qu'une simple société, Adeline est là pour les sublimer. Adeline, bonjour.
- Speaker #1
Bonjour.
- Speaker #0
Et merci d'être avec nous aujourd'hui. Adeline, si vous étiez un livre, une couleur et un sentiment, lesquels seriez-vous ?
- Speaker #1
Alors la couleur ce serait bleu, la couleur de la mer, du ciel, de l'horizon. Le livre, ce serait sûrement celui que je suis en train de lire dans le passé, et toujours Le Petit Prince. Et aujourd'hui je lis un livre, Rien n'est joué d'avance, de Patrick Bourdet, que je suis en train de lire. Et après, vous m'avez demandé ?
- Speaker #0
Un sentiment.
- Speaker #1
La joie.
- Speaker #0
La joie. Vous êtes joyeuse ? Oui,
- Speaker #1
toujours. Enfin, j'essaie, toujours. On n'est pas toujours joyeuse, mais je trouve que la joie est aussi, pour moi, parfois une fuite.
- Speaker #0
Pourquoi ?
- Speaker #1
Parce que c'est plus facile de voir le monde à travers des yeux d'enfant. Et la joie, pour moi, c'est un peu mon côté enfant qui regarde ce monde, que de le regarder du côté adulte. Et donc, je suis souvent... je pense dans mon côté enfant qui regarde avec beaucoup de joie le monde.
- Speaker #0
Un petit peu un petit syndrome Peter Pan ?
- Speaker #1
Ouais ou Fait-Clochette.
- Speaker #0
Ok alors partons sur Fait-Clochette, c'est plus chez Milan. Le livre, dites-moi le titre ?
- Speaker #1
C'est Rien n'est joué d'avance de Patrick Bourdet. En fait c'est l'histoire d'un homme qui est une histoire vraie. Patrick Bourdet est intervenu à un séminaire l'année dernière et il a été enfant de la DAS, il a vécu mille horreurs petites. Et finalement, il a fait une IPDG d'une énorme société américaine avec Clinton qui lui remet un prix. Et c'est sur le cancer qu'il a trouvé comment peut-être battre un peu plus cette maladie qui fait rage. Donc voilà, et je trouve que de partir de rien et de se donner toujours l'espoir et qu'on ait des exemples de personnes qui réussissent alors que rien n'était joué au début, ce sont des beaux exemples qui, moi, me fascinent.
- Speaker #0
C'est ce qui vous motive ?
- Speaker #1
Oui,
- Speaker #0
je pense. Rien n'est jamais joué d'avance, c'est un peu... Est-ce qu'on pourrait résumer... C'est un peu votre histoire aussi ?
- Speaker #1
Oui, c'est un peu mon histoire, et c'est un peu l'histoire que je... Si je témoigne, c'est aussi pour dire aux personnes qui n'ont pas toujours eu la chance, on n'est pas tous égaux, que rien n'est joué d'avance. Voilà, c'est vraiment le titre du livre.
- Speaker #0
Vous auriez pu l'écrire ?
- Speaker #1
Différemment, mais avec une autre histoire. Mais il a un parcours exceptionnel. Mais c'est beaucoup plus dur pour lui au départ.
- Speaker #0
Ok. Si vous deviez vous présenter, mais juste en trois mots, vous diriez quoi ? Adeline, qui est Adeline ?
- Speaker #1
Je dirais que je suis gentille, humble et passionnée.
- Speaker #0
On peut être gentille et réussir en affaires ?
- Speaker #1
C'est ce que je me pose cette question. Et en fait, aujourd'hui, j'ai une marque de bijoux de peau avec une communauté de femmes qui m'entourent. Et lorsqu'on fait des séminaires, je leur dis « voilà, aidez-moi à réussir » . Et pour moi, la réussite, c'est « aidez-moi à montrer que l'on peut être gentil dans le côté noble du terme, la gentillesse, la bienveillance, et réussir dans les affaires » . Parce que c'est vrai, qu'on pourrait croire, et que c'est quand même parfois une vérité, qu'il ne faut pas être trop gentil pour réussir. Mais j'aimerais être la preuve que si.
- Speaker #0
Ça veut dire qu'en fait, il faut rester soi-même. Oui. Il ne faut pas se travestir et humain. en deux mots, en quelques mots, nous on ne se connaît pas, c'est la première fois que l'on se rencontre. Quel est ce parcours ? Comment un jour vous décidez de créer votre société ? J'aimerais juste qu'on retrace, on parlait tout à l'heure de rien n'est joué d'avance, on n'est pas tous avec une société dans les mains, on n'est pas tous avec l'envie d'entreprendre, c'est important aussi, comment c'est arrivé ? Jusqu'à votre... votre esprit, votre cœur, qu'est-ce qui vous a donné envie ?
- Speaker #1
Alors, c'est une histoire de passion. Je n'étais pas très destinée du tout à entreprendre, bien que ma maman était une aventurière. Donc, elle a quitté le milieu du tourisme où elle était assistante. Elle était dans un office de tourisme pour reprendre un restaurant à la campagne. Donc, elle est arrivée... chef d'entreprise à sa façon et surtout la restauration c'est assez difficile malgré tout pour une femme qui n'est pas de ce métier donc moi j'ai vécu ça j'ai vécu son parcours et puis du côté de mon papa c'est un peu un artiste donc en fait je faisais du à un moment donné quand j'étais jeune j'ai voulu aider les gens donc je pensais faire psychologie on m'a dit tu sais si tu veux aider les gens il faudrait peut-être faire du droit parce que tu les aidera mais tu pourras mieux gagner ta vie J'ai trouvé l'argument bon parce que malgré tout j'ai envie de réussir ma vie comme beaucoup. Sauf qu'au bout de la maîtrise de droit, je me suis aperçue que finalement, toutes ces années j'avais voulu avoir mes diplômes, première, deuxième, troisième année, mais que je n'avais pas envie de faire du droit, ce n'était pas ma passion. J'ai fait un stage d'attachée de presse. J'ai rencontré une journaliste qui portait des petits cristaux Swarovski sur le corps. Donc Swarovski venait de sortir les premiers bijoux de peau, des petites pierres sur la peau, qui duraient quatre jours éphémères en forme d'étoiles, de dauphins, de cœurs et un quatrième motif dont je ne me rappelle plus. Et lorsque j'ai rencontré cette journaliste, j'ai eu un coup de foudre. Je me suis dit mais c'est magnifique ces petites pierres posées sur son corps. Et en fait je me suis dit mais il faudrait faire des bijoux qui se... colle à même la peau, qui soit repositionnable, de la véritable joaillerie, presque, de peau, et pas simplement des petites pierres. J'ai eu la chance, on va dire, parce que je pense quand même que c'est une chance, de me dire, je n'ai rien à perdre. J'avais l'impression d'avoir raté mes études, entre guillemets, on ne rate jamais, mais en maîtrise de droit, finalement, je ne voulais pas faire du droit, donc je me disais que j'avais peut-être passé quatre ans d'études pour ne pas me servir dans mon futur. Et... Et j'ai décidé, je n'avais pas d'enfant, pas de contraintes financières, pas d'argent non plus. Mais au moins,
- Speaker #0
rien à perdre. Rien à perdre.
- Speaker #1
Voilà. En fait, moi, ce ne serait pas été rien n'est joué d'avance, c'est plutôt rien à perdre. Donc, je pars, je quitte Paris, parce que j'ai fini mes études à Paris, pour aller à Sey-Loret, le petit village où ma mère avait une maison, en pensant que je n'allais y rester que quelques mois, parce que je pensais que c'était facile d'entreprendre. J'étais assez naïve. L'entrepreneuriat, c'est loin d'être facile, mais voilà.
- Speaker #0
C'était il y a combien de temps à peu près ?
- Speaker #1
C'était en 2004.
- Speaker #0
D'accord. Donc la société a fait ses 20 ans ?
- Speaker #1
Alors, ça c'était 2004, je n'ai pas ouvert la société tout de suite, parce que j'ai fait des recherches, des études, je suis repartie. Mais elle a ouvert en 2005, donc un an plus tard. Mais oui, elle fait ce... Elle n'est plus jeune, jeune.
- Speaker #0
Non, c'est déjà une entreprise qui a vécu les tourments, les joies, les affres de l'entrepreneuriat. Votre maman, c'est un pilier finalement ? C'est un modèle ou c'est un pilier ? C'est les deux ? Parce que c'était très précurseur finalement à l'époque. Depuis le Covid, nous sommes tous dans les phases de reconversion. C'est presque monnaie courante, mais enfin, il y a 20 ans, 30 ans, peut-être même pour votre maman, c'était loin d'être le cas. C'était très rare de quitter un confort de travail pour vivre sa passion. C'est très rare.
- Speaker #1
Alors déjà, elle était femme séparée à l'époque. Je me souviens, à l'école, on était très peu. On devait être deux, avoir des mamans seules. Après, elle s'est lancée dans l'entrepreneuriat, donc c'est vrai que c'est précurseur. Je pense que le modèle qu'elle me montre, c'est ne pas avoir peur. Foncer, en fait. C'est ça que j'ai d'elle.
- Speaker #0
D'accord. Le fait de finalement, rien à perdre. On y va.
- Speaker #1
On y va.
- Speaker #0
La confiance en soi aussi ?
- Speaker #1
Pas forcément. Parce que ça ne veut pas forcément dire qu'on a confiance en soi. Moi, j'ai mis du temps à avoir confiance en moi. Et c'est encore un chemin d'apprentissage. Parce qu'on a des... On a des choses à régler dans nos vies, qu'on ne règle pas toujours, qui viennent souvent de l'enfance. Et la femme, on porte... Malheureusement, les femmes, elles ont en général moins confiance en elles que les hommes. C'est générationnel. Donc au-delà de ça, on porte des choses qui ne nous appartiennent pas nous-mêmes. Donc moi, je pense que ce n'est peut-être pas forcément une confiance en soi, c'est plutôt, je n'ai pas peur. Quoi qu'il arrive, je coupe ce sentiment de peur, en fait. Et lorsqu'on n'a pas peur... on peut tout faire. Qu'on ait confiance ou pas confiance, si on n'a pas la peur.
- Speaker #0
Oui, donc finalement, c'est peu importe ce qu'on ressent au fond de soi, à travailler, c'est d'y aller quand même. De ne pas se mettre de barrière.
- Speaker #1
Que l'on y arrive ou qu'on n'y arrive pas, si on n'a pas peur, on tente.
- Speaker #0
Rien à perdre. Voilà, rien à perdre. Donc, c'est tenter. Donc, cette histoire... Ces bijoux de peau qui naissent comme ça dans votre esprit, j'imagine qu'entre le moment où on a l'idée et le moment où on le concrétise matériellement, là, ça doit être un sacré parcours pour se faire reconnaître en tant que professionnel, pour qu'on croit en votre idée. Comment ça s'est passé ?
- Speaker #1
Le parcours du combattant, et vous allez sûrement peut-être me dire que vous êtes d'accord, on dit que les trois premières années sont des années où on sait si ça peut durer ou pas durer. Moi j'ai trouvé que les trois premières années, c'est vrai, c'est pas facile. Un, parce qu'on est seul. En tout cas moi j'avais monté seul le projet, donc j'ai senti la solitude où lorsqu'on va pas bien, il faut trouver la force en soi pour se dire mais si, on continue, et ça c'est quelque chose que... Je ne sais pas si c'est inné ou si on peut l'acquérir, mais cette force qui parfois peut nous faire défaut, on la trouve dans nos tripes. C'est la passion, je pense. Après, j'ai eu des miracles dans mon histoire, ce qui me fait qu'aujourd'hui, je vais plus vers le côté spirituel. Parce que je pense que j'ai eu des miracles dans ma vie. Je pense qu'il y a une phrase, « Aide-toi et le ciel t'aidera » , qui m'a aidée beaucoup et qui m'a sauvée beaucoup de fois. parce que le ciel m'a aidée souvent. Et du coup, je suis toujours là à vous parler aujourd'hui avec une belle entreprise et une histoire qui peut être un exemple pour plusieurs personnes.
- Speaker #0
Alors, ma question était, plus précisément, je voudrais rentrer quand même dans la partie technique parce que... Je pense que là, c'est quand même important dans sa posture de femme. Vous êtes jolie, enfin, moi je ne vous connaisse pas, vous êtes une belle femme, blonde, les yeux bleus. Je vais rentrer dans des stéréotypes, vous voyez, mais on se dit, techniquement parlant, comment est-ce que vous avez réussi à avoir votre crédibilité ? Parce que ces bijoux... Encore une fois, je ne fais pas, je connais peu la marque, mais je crois que vous êtes dans les premières, si ce n'est la première à avoir sorti ce type de bijoux de peau en France. Donc, il a bien fallu les créer techniquement. Techniquement, ces bijoux de peau, c'est une création. Donc, comment on fait ? Qui allez-vous voir à ce moment-là ? Comment être crédible ? Je trouve ça très intéressant sur votre posture.
- Speaker #1
Tout à fait. Je réfléchissais en même temps que vous. pour la question. En fait, le début, c'est que je suis persévérante et que je vais taper à toutes les portes. Quand je dis taper, ça peut être, j'ai pris ma petite voiture, j'ai allé à la fois chez le Salon de Coiffure et l'Institut de Beauté, parce que c'était les personnes que je démarchais, mais aussi au ministère des Sports, parce que je pensais qu'on pouvait proposer des bijoux qui se collent sur la peau pour soutenir les JO. Donc, c'était il y a longtemps, c'était les JO de 2008 qu'on préparait. Mais j'ai réussi avec
- Speaker #0
Audace, Audace,
- Speaker #1
Audace,
- Speaker #0
Audace,
- Speaker #1
à décrocher un rendez-vous au ministère des sports. Ils ont beaucoup aimé, en fait, de se dire qu'on pouvait mettre des logos, parce que c'était les logos, ce qu'ils voyaient, sur la peau en tatouage. Et du coup, j'ai rencontré Adriana Carambeu, qui a porté le bijou pour soutenir les JO, etc. Donc déjà, c'était une reconnaissance, mais c'est à force d'Audace, là. Après, la société a continué. Là, j'allais dire que les bijoux sont l'élégance à la française. En tout cas, je pense que j'ai réussi à créer un style qui a plu à la haute couture parisienne. Donc, c'est pareil. J'ai pu accessoiriser des défilés haute couture et petit à petit faire mon chemin. Donc ça veut dire toujours que c'est l'audace, pas le talent, j'allais pas dire le talent, mais il faut que le style, l'élégance, j'ai fait très attention à que ce soit toujours élégant, répondent à une demande et à un style. Et puis après ce qui m'a ouvert les portes, ce qui nous a ouvert les portes, mes rencontres, parce qu'à chaque fois j'ai eu, je vous dis le SIED aide, mais j'ai toujours eu la chance de rencontrer des bonnes personnes qui m'ont permis d'aller un peu plus loin dans des projets. Et finalement, un jour, la maison Dior, qui a vu notre site internet, nous a contacté en disant, voilà, on a vu vos créations. Est-ce qu'avec votre procédé, nous pouvons créer du eyeliner auto-adhésif, des patchs eyeliner ? Donc, nous avons mis six mois. C'était une première mondiale. Ça n'existait pas.
- Speaker #0
C'est là où je veux vous emmener. Elle était là, ma question. C'était pas... techniquement dans la démarche commerciale, mais elle est intéressante et je vous ai laissé aller sur là où vous aviez envie d'aller. Moi, je vous parle de la technicité de vos bijoux. Il a bien fallu qu'on croit. Comment vous avez fait pour trouver les formules ? Est-ce que qui est de vous allé voir ? C'est vous qui avez trouvé la formule de l'autocollant ? Comment ça s'est passé ? Comment vous avez fait pour qu'on vous écoute, qu'on écoute votre envie, ce que vous aviez dans votre tête pour le transférer et pour en faire une création ?
- Speaker #1
Lorsque je démarre, je vous dis, je ne suis pas entrepreneur, je suis normale, je me considère normale, mais je passe des coups de fil aux bonnes personnes en étant guidée peut-être, je ne sais pas, en ayant de la chance ou du flair. Et donc, je contacte des personnes qui, donc c'est dans des industries pharmaceutiques, médicales, bien sûr, parce que c'est à même la peau, donc il faut que ce soit hypoallergénique. Et c'est des grosses entreprises, des gros laboratoires. qui, je pense que j'ai les bonnes personnes au moment où j'appelle. On dit qu'il faut aussi être au bon endroit au bon moment. C'est vrai. Et ces personnes-là, je pense qu'à l'intonation de ma voix lorsqu'on est passionné, je ne reste pas indifférente. Elles ne sont pas indifférentes et elles décident de m'aider à développer ce que j'ai envie de faire. Et donc, c'est toujours les personnes aujourd'hui qui travaillent avec nous. Donc, je n'étais rien, j'étais toute petite. Mais ils ont pris le temps de m'écouter et de développer avec moi l'idée.
- Speaker #0
Parce que vous avez su transmettre finalement votre passion. C'était là en fait, la question c'est comment on arrive à trouver les bons mots, les bons arguments, finalement la crédibilité quand on arrive face à un grand de la pharmacie par exemple, de la pharmaceutique, et qu'on a finalement notre idée, notre conviction.
- Speaker #1
La conviction.
- Speaker #0
Oui, c'est la conviction.
- Speaker #1
On transmet la conviction. Et je pense que si quelqu'un est convaincu, enfin si nous-mêmes nous sommes convaincus, encore une fois, je dis que c'est différent de la confiance en soi. Mais si on est convaincu, je pense qu'on peut convaincre assez facilement les personnes qui nous écoutent.
- Speaker #0
Ça demande beaucoup de sacrifices. Est-ce que vous avez la sensation, dans 20 ans, sur 20 ans de recul, des sacrifices de famille, des sacrifices... Est-ce que c'est compliqué ? L'entrepreneuriat, est-ce que parfois vous avez pu regretter ?
- Speaker #1
C'est des bonnes questions, je me les pose encore. Depuis, je suis maman de trois enfants. Je pense qu'entreprendre, c'est faire naître un enfant. Les enfants, ce n'est pas des sacrifices, mais ça nous demande beaucoup d'abnégation, d'effort, de rire, de joie, de pleurs. L'entrepreneuriat, pour moi, c'est vraiment un enfant. c'est votre bébé ? Donc c'est un quatrième, là j'ai quatre enfants et donc ça a toutes les joies, les tristesses enfin voilà c'est compliqué à répondre parce que est-ce que je le referai sûrement, est-ce que c'est difficile oui, mais finalement c'est dans la difficulté que l'on apprend à se connaître aussi et je suis sûrement celle que je suis parce que j'ai eu ces difficultés, voilà donc je ne saurais pas dire si je recommencerai ou pas mais je pense que je le referai
- Speaker #0
Et comment on fait pour ... trois enfants, comment on fait pour finalement gérer le développement de sa société, plus sa vie perso, le développement de ses enfants ? Il est où l'équilibre ? Comment vous avez fait, vous, pour arriver à jongler avec tout ça ? Parce que c'est bien là, finalement, le propos aussi de ce Parole de Femme, c'est montrer une femme dans son environnement. On n'est pas dans un château tel une princesse qui avait 4 nurses et 10 secrétaires. Mais non, vous ne sauriez pas ce que vous êtes aujourd'hui. Mais voilà, comment vous avez fait pour ne pas vous faire happer par votre vie professionnelle ? Comment vous avez trouvé votre équilibre ?
- Speaker #1
Je pense que les femmes aujourd'hui ont cette possibilité, cette chance, grâce aux réseaux sociaux, grâce à tous les moyens que nous avons, le téléphone, moi je travaille beaucoup sur mon téléphone, maintenant mes enfants ont grandi et ils sont plus indépendants, mais... J'ai combien de fois, je suis tout le temps sur le téléphone, malheureusement, parfois ils me disent « Maman, tu n'es pas là » . Ben non, je réponds à un email. Mais j'ai cette possibilité, ça veut dire que si je dois aller les récupérer à l'école, je vais les récupérer. J'ai mon ordinateur portable, j'ai mon téléphone. Enfin, les moyens aujourd'hui de travailler, même si on n'est pas dans son bureau, sont infinis. Donc ça, ça m'a sauvée. Je pense que sinon, je n'aurais pas pu. Et puis l'autre chose, c'est que... Ça m'a permis d'être proche de mes enfants. Parce que je ne sais pas comment j'aurais pu avoir trois enfants. À vouloir quand même être proche d'eux. Je veux voir mes enfants aussi. En étant salariée avec un patron, qui n'aurait peut-être pas compris lorsque l'école m'appelait et qu'il faut tout quitter pour aller chercher son enfant. On peut le faire une fois, mais au bout de deux, trois, quatre fois, quand on en a trois, ça se multiplie. Moi, j'avais cette liberté. J'ai vraiment l'impression que ça a été une liberté pour moi, en fait, et pour ma vie familiale, de pouvoir travailler de là où je suis, de là où... et de m'adapter.
- Speaker #0
Mais du coup, la frontière est mince. Comme tu le disais, parfois, les enfants... Ma fille me fait la même remarque. C'est-à-dire que cette liberté qu'on a d'un côté, parfois, empiète un peu sur notre vie.
- Speaker #1
Quand on rentre à la maison, on ne ferme pas la porte et on se dit, on ne verra demain. Non. On est toujours constamment... Mais je peux aller la chercher. Ce matin, elle était malade, l'école m'a appelée. J'ai pu aller la chercher avant de venir à Paris. Voilà. Et ça, pour moi, c'est un grand plaisir de me dire, c'est moi qui vais chercher ma fille à l'école si l'école m'appelle. Ah oui ? Oui.
- Speaker #0
D'accord. Justement, par rapport à ça, c'est... intéressant parce que je vais faire le lien justement avec votre société cette société elle est résolument tournée vers les femmes et vous allez peut-être me faire mentir peut-être qu'il y a des hommes un homme, voilà, pour combien de pardon,
- Speaker #1
je vais dire trois hommes parce que si je mets les ambassadrices nous avons deux ambassadeurs donc sur 200 personnes deux ambassadeurs Et à l'atelier, on varie entre 10 et 30 personnes et un homme. D'accord.
- Speaker #0
Donc,
- Speaker #1
ils sont trois.
- Speaker #0
Vous allez vous faire retoquer sur la parité. Oui.
- Speaker #1
Oui,
- Speaker #0
mais ce n'est pas voulu. Je plaisante, mais je pense que l'évolution va faire que de plus en plus d'hommes, aujourd'hui, il suffit de voir les influenceurs qui se maquillent, les plus grands maquilleurs. C'est intéressant parce que je discute avec des jeunes filles. Et on parlait homme-femme, et elles m'ont dit, mais enfin Stéphanie, aujourd'hui les plus beaux maquilleurs, les plus grands maquilleurs sont des hommes, et pas des femmes, et c'est vrai. Donc j'imagine que bientôt, on va avoir une évolution aussi comme ça, qui tendra à... Mais en tout cas, sur la genèse de la société, vous vous adressez donc, vous créez votre société, et vous vous rapprochez donc de cette fameuse... Vente en marketing de réseau qui aujourd'hui se développe énormément mais qui à l'époque était quand même au stade de tuperware. Pour citer que ce qui était la référence en vente en réunion, on appelait ça d'ailleurs avant que l'Amérique n'arrive, en vente en réunion. C'est aussi parce que c'est un format de vente qui donne la liberté aux femmes à plusieurs titres. C'est par cette volonté de liberté que vous êtes arrivée à ce mode de distribution ?
- Speaker #1
Non, encore une fois, je pense qu'on a des chemins de vie. Je m'identifie de plus en plus là-dedans, et je pense que mon chemin, c'était de m'entourer de plus en plus de femmes. Voilà, c'était une mission de vie, je ne sais pas. Mais à la base, l'atelier, on a quitté Paris, parce qu'après j'ai eu des actionnaires. On avait ouvert à Sey-Lorette, là où ma maman vit. Et dans l'atelier de fabrication, qui est à Sey-Lorette, c'est que des femmes. Pas par choix, mais c'est des femmes qui vivent le village. Et donc déjà là, on contribuait à comment faire pour qu'une femme qui avait arrêté de travailler pour élever ses enfants parce qu'elle était à la campagne, c'était un peu ça le comment elle peut, grâce à cette offre d'emploi qui est dans son village, retrouver finalement une activité de la féminité qu'elle n'aurait pas pu avoir. Donc déjà, j'ai senti qu'il y avait un rôle à jouer parce que tout est fait à la main. Donc à chaque fois qu'on vend des bijoux, ça contribue à ce que nous, on puisse embaucher. Et c'est vrai que dans le milieu rural, il y a quand même du besoin, des demandes. Et je pense qu'on a un rôle à jouer aussi. Donc ça, c'est ma première où je m'aperçois qu'il y a un rôle pour les femmes. Après, on a été happé par les grandes marques, puisque je vous ai dit, Dior est venu nous voir. Mais après, toutes les marques de luxe sont venues demander des choses. Ce qui fait que pendant 3-4 ans... On n'a pu travailler ni pour ma marque, ni... On était devenus fabricants de marques de luxe. Et au bout de 3-4 ans, puisque c'est très compliqué de travailler pour ces grands groupes, il y a vraiment des normes. Enfin bon, ça nous a pris 3-4 ans, on ne pouvait rien faire d'autre. Et au bout de 3-4 ans, on s'est dit, c'est très bien, on travaille avec les plus grands noms. Pour revenir à ce que vous me disiez, ça m'a donné la légitimité. C'est-à-dire, c'est par ces grands noms du luxe, je pense qu'on a travaillé avec toutes les marques. que finalement, si les grandes marques de luxe travaillent avec Marbella, qui est le nom de la société, ça veut dire que c'est du travail de qualité. Donc, le nom commence à être connu, mais c'est eux qui nous donnent la légitimité, je pense. Et puis après, en 2017, une femme, parce qu'on fait des visites d'atelier, est venue en disant, mais j'aimerais vraiment proposer vos bijoux en réunion. Et nous, je dis nous toujours, parce qu'on est une équipe, et je vois ça, mon management, c'est très... collaboratif. On ne connaissait pas du tout, on a fait des tests et ça a vraiment performé. Et ce qui fait que même Karine Méboumbe, que je cite là, qui est directrice générale, qui était directrice générale, qui a travaillé 18 ans chez L'Oréal, n'avait jamais entendu parler de vente en réunion, de marketing relationnel et moi-même non plus. Je ne connaissais pas. Et on a découvert un univers qui est parallèle.
- Speaker #0
Je dis parallèle parce que c'est vraiment le mot.
- Speaker #1
Il y a beaucoup plus de chiffre d'affaires que de la cosmétique elle-même. C'est-à-dire que quand on analysait les chiffres de marché, la vente à domicile, ça ne s'appelle plus la vente à domicile, mais avant on disait ça, le marketing relationnel, c'est énorme. On ne le voit pas. C'est vraiment un monde parallèle. C'est humain, mais c'est beau. C'est-à-dire que c'est win-win. La marque se fait connaître par des ambassadrices qui croient au produit, parce qu'on ne peut pas vendre un produit auquel on ne croit pas. des conseils, il faut que ce soit des produits de qualité. La cliente découvre un produit qu'elle ne trouve pas forcément sur le marché et qui est de qualité. Et ce qui fait qu'en plus, nous, on peut avoir des actions en étré pour les associations. Donc on fait beaucoup d'actions pour remettre à des associations. Ce qui fait qu'entre l'inclusion au milieu rural, où c'est des femmes qui fabriquent les bijoux, les ambassadrices qui portent les bijoux, et là il y a un lien un peu psychologique parce que porter un bijou de peau, il faut oser aussi. Et donc, on a beaucoup de témoignages de finalement se dire que le bijou de peau donne confiance en soi. Le bijou de peau peut changer des choses. Donc, je vous invite, si vous m'écoutez, à essayer et vous-même. Je ne sais pas, je vous en offrirai.
- Speaker #0
Merci.
- Speaker #1
Et en plus, à gagner un salaire. Alors, pas un salaire parce qu'elles ne sont pas salariées de l'entreprise, mais assimilées salariées. Il y a vraiment un statut qui existe. Et en fait, c'est vraiment le futur pour moi. C'est du lien, c'est authentique, c'est made in France, proximité, de la joie de faire des réunions.
- Speaker #0
C'est là où on arrive tout doucement justement à ce qui moi m'a intéressée dans votre parcours et dans l'essence de votre société. Alors au-delà du fait que oui, les bijoux sont beaux, moi j'ai été fascinée par Marbella, parce que j'ai été regarder. Enfin voilà, je trouve ça absolument fascinant, ce travail d'orfèvrerie, parce que ça correspond finalement à de la dentelle. Je comprends que les marques de luxe soient venues vous chercher, puisqu'ils ne travaillent que sur de l'orfèvrerie. Mais au-delà de cette beauté, qui peut être finalement ce qui va me plaire à moi, ne va pas vous plaire, donc c'est très propre à chacun. Ce que je trouve très intéressant, et je reviens encore une fois à la place de la femme, c'est que, alors oui, vous... Ça ouvre deux axes de développement qui sont fondamentaux, c'est-à-dire la confiance en soi, se sentir belle pour soi, pour soi-même, se regarder dans la glace et se trouver belle. Ce qui donne un pouvoir de vie absolument unique et effectivement avec le bijou de peau. qui lui va être accessible en termes de prix. Alors, tout dépend de la taille, bien sûr, mais globalement. On y arrive et vous rendez ces femmes, vous offrez. Non, ce n'est pas vous qui rendez les femmes belles, c'est que vous leur donnez la possibilité de se rendre belles elles-mêmes. Et voilà, on en vient à l'indépendance. Ce qui m'a beaucoup touchée, c'est que je pense que grâce à des sociétés comme les vôtres, Vous rendez aux femmes la possibilité d'être indépendantes financièrement. Est-ce que ça, c'est un moteur pour vous ?
- Speaker #1
Alors, en fait, ça me porte. Parce que les témoignages, les personnes qui nous entourent, c'est toujours incroyable. Et je comprends mieux, je vous dis, la mission, le chemin. En tout cas, ça donne du sens. Et je pense qu'on a tous besoin de sens. Donc, moi, ça me porte. Je ne sais pas si c'est mon moteur, mais ça me porte au quotidien. Je me dis, ça valait la peine de parfois trouver la force de continuer, parce qu'aujourd'hui, c'est tellement beau. Et vous avez très, très bien résumé. Mieux que moi, parce que je ne saurais pas vous dire exactement tout ce que ça apporte, mais c'est exactement ça ce qui se dit, c'est que le bidou de peau, lorsqu'on le porte, il y a une énergie. Alors, il faut savoir qu'ils sont faits à la main dans cet atelier à Sey-Lorette. On commence à capter les ondes et le téléphone, mais il y a encore un mois, on ne captait pas. Ah oui ! Donc, c'est presque, voilà. Je pense qu'en termes d'énergie, on y met beaucoup d'amour, beaucoup de passion. Et donc ça, les bijoux, ils le portent. Et lorsque la personne met un bijou, je pense que ça la magnifie, c'est vrai. Ça la rend, elle est originale. Parce que beaucoup de personnes, en voyant le bijou, viennent nous voir en nous disant « Mais qu'est-ce que tu portes ? » Et donc, il faut oser, être regardé. Et c'est le début, le début de la confiance en soi.
- Speaker #0
De l'acceptation de son...
- Speaker #1
De l'acceptation, tout à fait. C'est exactement ça. Donc ça contribue, le bijou de peau contribue. Et en plus, c'est une chaîne solidaire. Vraiment, je trouve ça tellement beau. Ça me porte, c'est mon moteur. Je dirais plutôt que ça me porte.
- Speaker #0
Oui, et on revient à l'indépendance financière. Aujourd'hui, on sait que c'est un des principaux freins pour certaines femmes, pour qu'elles puissent prendre leur envol. Soit, comme vous disiez, parce que... elles ont arrêté de travailler pour élever leurs enfants et c'est super soit parce qu'effectivement elles ont dû, pour une raison ou une autre, suivre leur époux par exemple et sans argent aujourd'hui on ne fait pas grand chose et c'est vrai que du coup vous offrez finalement la possibilité, vous parliez de ce n'est pas du salariat mais au final c'est presque comme si vous leur offriez la porte de l'entrepreneuriat mais c'est comme si vous étiez finalement un gros filet de sécurité, ce que vous, vous n'avez peut-être pas eu. Tout à fait. Mais tout le monde...
- Speaker #1
C'est entreprendre sans risque.
- Speaker #0
Entreprendre sans risque, voilà.
- Speaker #1
Même si on a un peu peur, ce n'est pas très grave, puisqu'il n'y a pas de risque. Il y a un encadrement, des formations. Dans le marketing relationnel, je pense que c'est un des seuls secteurs où l'on peut réussir à très bien gagner sa vie. Alors, ce n'est pas le cas de tout le monde, il faut... Mais certaines personnes vont très très bien gagner leur vie. Alors elles y auront passé beaucoup de temps, c'est ça l'entrepreneuriat, c'est du temps, quelques années aussi pour construire le réseau, se faire connaître. Mais elles dépassent des plafonds de verre qu'aujourd'hui une femme salariée ne pourrait pas dépasser. Donc ça veut dire qu'en plus de ça, ça offre l'infini des possibles. Mais c'est ça, d'abord il faut que la personne le décide, franchisse le cap, n'aie pas peur. Il n'y a pas vraiment de risque, mais après, il faut travailler. Il n'y a pas de secret, de toute façon. Il faut travailler, passer du temps et on peut vraiment bien gagner sa vie. On peut aussi le voir comme un complément de revenu. Les vacances coûtent cher. S'offrir un sac, des chaussures, se faire plaisir, ça coûte cher aussi. Donc, ça peut être aussi la façon de se faire plaisir. Donc oui, l'indépendance, la liberté. Nous, on dit la liberté. Je ne sais pas si c'est l'indépendance, mais la liberté de travailler quand on le souhaite, la liberté de donner ses objectifs soi-même, puisque c'est la personne qui s'objective, même si nous on l'aide et on la forme. La liberté n'a pas de prix, en fait, à ce que je dis moi. Mais ça peut permettre de changer une vie.
- Speaker #0
Oui, vraiment. Pour vous, c'est vraiment... Ça a changé la vôtre.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Aussi.
- Speaker #1
Ah oui,
- Speaker #0
ça a changé la vôtre.
- Speaker #1
Et je comprends qu'on peut vite se retrouver, je dirais, coincé dans sa vie. Ne pas avoir les issues. Je le sais. Et c'est pour ça que nous sommes actives, nous aussi, entre nous, pour aider d'autres femmes. Parce que c'est d'abord une décision personnelle. Après, la force, on peut la trouver. Le ciel peut aider. Une fois qu'on a pris cette décision et qu'on se dit qu'on va changer sa vie, alors la vie peut changer.
- Speaker #0
Bon, ça fait 35 minutes qu'on parle toutes les deux. Je crois que vous êtes résolument tournée vers les autres. Je pense que c'est certainement ce qui fait que les bijoux résonnent d'énergies différentes. Et c'est ce qui vous a poussé, et ça aussi j'avoue, quand j'ai entendu parler de vous de manière plus précise, le diabète, le cancer, ce sont des maladies. qui peuvent tuer parfois, mais en tout cas, même si elles ne tuent pas, changent les hommes et les femmes profondément dans ce qu'ils sont, dans leur apparence. Alors, parfois c'est ponctuel, parfois c'est toute la vie. Vous voyez, tout à l'heure, je ne sais pas quand seront diffusés ces podcasts, mais tout à l'heure, je vais podcaster une jeune femme qui est diabétique depuis qu'elle a 3 ans. Et effectivement, vous avez décidé de mettre votre savoir-faire là encore. pour améliorer le quotidien, alors là pas que des femmes, parce que tout le monde est touché, mais en embellissant un objet sur lequel on peut cristalliser toute la haine de la vie et toute l'injustice d'être malade. Je voudrais que vous m'en disiez un petit mot, parce que ça aussi c'est quand même, à mon sens, un trait de votre personnalité qui se transfère la temps.
- Speaker #1
de me faire parler sur cette nouvelle collection. Je ne l'ai pas décidé. Encore une fois, c'était le chemin. C'est comme si... Et même, je m'en excuse parce que je ne l'avais pas pensé avant. Je me dis parfois, mais comment tu n'as pas pu y penser avant ? Ou peut-être que je ne voulais pas y penser. C'est là où je m'excuse encore plus. Il se trouve que ma maman a été malade d'un cancer, qu'elle n'est plus là. que j'ai accompagné des ambassadrices sur des réunions où en fait il y avait des clientes, parfois des clientes amies d'ailleurs, qui ont acheté les bijoux de peau pour cacher leur cathéter, soit parce qu'elles sont en train de se battre contre la maladie, soit pour après, elles ont réussi, elles ont combattu, mais elles ont la trace, la cicatrice. Et j'ai commencé à réfléchir en fait, c'est ça, j'ai commencé à réfléchir. et j'ai adapté des bijoux pour elle, des bijoux de peau et il s'est avéré que c'est vrai, ça recouvre complètement, on ne voit plus la cicatrice et que ça permet aux femmes de s'habiller, de porter un décolleté au nouvel an ou à Noël, de porter une robe, de se refaire belle et ça c'était important et puis après à l'atelier de fabrication, lorsqu'on a lancé cette collection, Christelle qui travaille, qui est une de nos précieuses, on les appelle les précieuses, a le diabète Et là où je m'excuse vraiment, c'est que je n'avais peut-être jamais fait attention à l'appareil qu'elle portait. Au pâle. Voilà. Qu'on a fait des tests sur elle et qu'elle m'a dit avec ses yeux pétillants, mais je veux ça l'année prochaine, je vais à un mariage, je voudrais porter ça. Parce que tous les gens me regardent en me demandant ce que j'ai à chaque fois. J'ai changé ma façon de m'habiller. Et là, j'ai compris. Voilà. J'ai compris que cette collection devait naître. C'est une première mondiale. Comme quoi... Et ça m'a même rendu en colère, parce que je me disais comment on peut créer, alors c'est pour la santé, mais on peut laisser des appareils, des dispositifs médicaux aussi visibles sans avoir pensé à comment les cacher. C'est pas qu'on doit avoir honte ou pas, mais c'est juste que c'est vrai que c'est déstabilisant, le regard des autres.
- Speaker #0
C'est sur les réapproprier.
- Speaker #1
Soi-même, accepter, il y a plein de choses. Et là on est sollicité par des associations pour les enfants. Alors là, c'est pareil, c'est très... J'ouvre les yeux, parce que parfois, on n'a pas envie de voir. Et là, on ouvre et on se dit, mais c'est magnifique ce qu'on peut créer. On peut apporter des sourires, on peut apporter le côté ludique, la réappropriation de la beauté de soi-même, du bien-être. Et donc, je suis très, très heureuse. Et c'est la collection qui s'appelle M-Care, et on l'a lancée en février.
- Speaker #0
D'accord. Je trouve que ça fait partie des belles choses parce qu'effectivement la maladie laisse des traces. Alors je ne sais pas si tu as fait le lien, mais encore une fois, moi j'ai un regard très distant puisqu'on ne se connaît pas, mais tu me reparles encore de ta maman. Finalement, il y a quand même beaucoup de liens dans ton parcours. Alors, ce n'est peut-être pas été une inspiratrice, mais n'empêche qu'elle est finalement... Toujours là. Donc il y a quand même quelque chose là-dessus moi qui m'interpelle. Est-ce que tu es fière de toi aujourd'hui ?
- Speaker #1
Aujourd'hui oui,
- Speaker #0
j'aime du temps. Pourquoi ?
- Speaker #1
Je pense que je fais partie de ces femmes qui ont besoin de beaucoup beaucoup se prouver pour se dire que oui, c'est un peu le syndrome de l'imposteur, s'accepter, accepter qui on est, j'ai mis beaucoup de temps et aujourd'hui je suis fière. même si tout pourrait s'écrouler tout pourrait s'arrêter je suis fière aujourd'hui je lui ai dit à partir de 40 ans j'ai commencé à avoir confiance en moi j'en ai 46 on va dire qu'à partir de il n'y a pas si longtemps que ça quand je vois la résonance je suis fière de moi et je dis merci à tout l'entourage parce que c'est par les autres que j'ai pu me prouver que j'étais une belle personne. Ce qui est triste de dire ça, en fait. Mais c'est les femmes. Enfin, beaucoup de femmes. Je ne sais pas si ça va résonner. Mais je pense qu'on a une culture, on est éduqués.
- Speaker #0
Pour ne pas avoir confiance en soi. Non, pour ne pas se reconnaître à sa juste valeur.
- Speaker #1
Je ne sais pas. Mais on a du chemin. On a du chemin à parcourir pour avoir confiance. L'entrepreneuriat, on est très peu. On est très peu. C'est beaucoup un univers d'hommes. Il y a des raisons.
- Speaker #0
Alors que... Ah oui.
- Speaker #1
Il y a des raisons. Parfois, alors c'est pas toujours nous, mais elles viennent aussi un peu de nous. Parce que lorsqu'on demande combien on veut gagner, on va souvent, contrairement à un homme, donner une fourchette basse parce qu'on aura peut-être peur de ne pas être accepté, que le salaire ne soit pas accepté. Alors qu'un homme, il va se survendre. Et du coup, l'employeur peut peut-être choisir l'homme en pensant qu'il est plus sûr de lui. Il y a des choses à...
- Speaker #0
On le sent. On en parlait tout à l'heure en off, les choses bougent, mais c'est vrai qu'on ne peut pas révolutionner 100 000 ans de patriarcat comme ça et il faut que tout le monde puisse y retrouver son compte. C'est-à-dire que là, on est dans une nébuleuse, un petit peu, mais on va retrouver tous une place de manière plus équilibrée. C'est ça. Il ne faut pas être les uns contre les autres, mais être les uns avec les autres. Oui. Et effectivement, c'est pour ça que tout à l'heure, je vous interrogeais sur cet équilibre de la famille. Parce qu'aujourd'hui, qui on appelle lorsqu'un enfant est malade à l'école ? C'est la maman. Il n'y a même pas de doute. Mais après, on est contente d'avoir un job qui nous permette de pouvoir répondre présente. Pour autant, je pense à ces femmes. qui ne sont pas dans l'entrepreneuriat et qui, elles, vivent une véritable frustration et de se sentir mauvaise mère parce qu'elles ne peuvent pas y aller. Il y a une vraie dualité là-dedans. On n'a pas toute envie d'entreprendre, on n'a pas toute envie d'être chef d'entreprise. Et du coup, effectivement, cet entrepreneuriat un peu facilité qu'offre... La vente directe, marketing de réseau, comment vous l'appelez ? Marketing relationnel. Marketing relationnel. Effectivement, c'est un compromis qui peut être intéressant et j'espère que ça pourra ouvrir des perspectives. Ça peut être aussi des étudiantes qui peuvent le faire. C'est presque tout le monde. Oui,
- Speaker #1
ça touche tout le monde. C'est une vraie opportunité. Et après, ce qui est bien aussi, c'est qu'on choisit son degré. C'est-à-dire qu'encore une fois, ça peut être juste un... complément de salaire ou un complément pour se faire plaisir ou certaines personnes veulent vraiment faire un business et vont développer leur business et là il n'y a pas de plafond de verre moi je trouve ça extraordinaire il n'y a pas de barème c'est alors avec du temps de persévérance comme à l'entrepreneuriat à presque à l'infini et on peut très bien gagner sa vie voilà
- Speaker #0
Le principe de ce podcast était de recevoir des femmes inspirantes et je pense que vraiment on est en plein dedans. J'espère que ça va inspirer des jeunes femmes, j'espère que ça va inspirer des femmes qui ont besoin d'un coup de main dans leur vie, à s'accepter, à accepter qu'on peut être brillante. Je crois qu'il faut accepter la réussite. Vous, vous avez mis du temps à pouvoir dire, mais en fait j'ai réussi. Je suis partie de rien dans une campagne où il n'y avait pas internet. Je grossis, mais pour autant c'est un peu vrai. Je n'avais pas fait d'études de marketing, je n'avais rien. Et à la force de mon courage, de ma conviction et de cette confiance en moi, que je n'avais certes pas, portée en conscience mais qui était là. On peut l'avoir cette force, mais ne pas forcément la connaître. Simplement, elle est portée à vos yeux et surtout les femmes. Parce qu'une femme est très forte. Elle est très forte. Parce que finalement, quand on parlait de votre famille, vous l'avez bien portée, votre famille, malgré tout. Vous avez donc tout géré en même temps.
- Speaker #1
La femme peut faire plein de choses.
- Speaker #0
Oui. Il faut juste avoir confiance.
- Speaker #1
C'est ça.
- Speaker #0
Alors moi, j'aimerais que... J'ai deux questions encore. J'aimerais que tu reviennes quelques années en arrière. Tu as 15 ans. Tu te regardes dans un miroir. Qu'est-ce que tu aurais envie de te dire à 15 ans, quand tu avais 15 ans ? Qu'est-ce que tu dirais à cette jeune ado de 15 ans ?
- Speaker #1
Je me regardais parfois dans le miroir, alors j'avais été un peu plus âgée que 15 ans, et je me disais, quand j'avais envie de baisser les bras pour réviser les révisions, je me disais, je me regardais dans le miroir et je me disais, non, ne baisse pas les bras, tu vas y arriver. Voilà, je m'auto-motivais en me regardant dans le miroir. C'est cette image qui vient à 15 ans, je ne sais pas ce que je me dis à 15 ans.
- Speaker #0
Si vous vous regardez maintenant, avec le recul, à cette gamine qui se regarde dans la glace à 15 ans, Qu'est-ce que vous lui direz ?
- Speaker #1
Je lui dirais « crois en toi » . Oui, parce que là, j'ai perdu beaucoup d'années. J'aurais pu faire peut-être, on ne sait pas, plus vite, plus fort, je ne sais pas. Mais à 15 ans, je lui dirais « crois en toi » .
- Speaker #0
Tout est possible ?
- Speaker #1
Oui, mais surtout « crois en toi » . Je pense que j'étais timide, la timidité. Mes enfants sont timides aussi, donc ça doit être héréditaire, mais à quoi ça sert quelque part ? Enfin, voilà. Mais en même temps, c'est mignon. Voilà, c'est plus...
- Speaker #0
Vous en parlez avec vos enfants de la timidité ? Vous essayez de leur montrer ? Ils le vivent comment, la réussite de leur maman ? Est-ce qu'ils la perdent ? Est-ce qu'ils en ont conscience du chemin parcouru ?
- Speaker #1
Alors, je pense que j'interviens parfois, parce que je suis élue à la chambre de commerce maintenant, et j'interviens pour des jeunes, pour parler de mon histoire. Et la dernière fois, je demande à une jeune fille, elle me dit « ma maman est entrepreneur » . Alors je fais « ah bon, et donc tu as envie de faire ça ? » Elle me dit « non » . Alors je dis « bah pourquoi tu n'as pas envie d'être entrepreneur ? » Et elle me dit « parce que j'ai vu comment ma maman a... c'était difficile » . Alors c'est vrai, mes enfants, ils vous diront la même chose en fait. D'accord. Certes, c'est du travail, certes, il y a des hauts, des bas, enfin voilà. Donc, mais je pense que ce qui leur... porte l'exemple que je serai pour eux plus tard à vérifier mais c'est l'exemple que ma maman, si vous voulez que je reparle de ma mère. Non,
- Speaker #0
c'est pas mère regardez, c'est elle qui y ressort. Oui,
- Speaker #1
c'est cet exemple d'une personne qui n'avait pas peur et qui s'est lancée et donc on se dit, on est élevé comme ça après. Et donc je pense qu'ils n'auront peut-être pas peur, enfin je pense qu'ils n'auront pas peur que ça leur laissera l'envie d'entreprendre. C'est peut-être plus facile d'entreprendre lorsqu'on a des personnes proches qui ont entrepris que de le faire lorsqu'on n'en a pas d'exemple. Mais ça peut être l'inverse, ça peut nous donner envie de ne pas entreprendre.
- Speaker #0
Vous n'en parlez pas avec eux ? Ils ont quel âge ? Je ne vous ai pas demandé. Oui,
- Speaker #1
j'ai un garçon de 16 ans et des jumelles de 15 ans.
- Speaker #0
D'accord. En plus des jumelles.
- Speaker #1
Voilà. Mon fils sûrement, comme il se cherche, il se mettra peut-être à son compte. Mes filles, elles sont plutôt sur le design. D'accord.
- Speaker #0
le design architecte d'intérieur nés dans la parfumerie ils sont plutôt sur le côté artistique et quand on est une maman entrepreneur on est à la tête d'une entreprise qui se porte bien qui a quand même 200 personnes pas salariés, j'entends bien mais tout de même, on manage quelque part un peu 200 personnes c'est pas une frustration de se dire que ... finalement, nos enfants ne prennent pas le flambeau.
- Speaker #1
Non, mais ce que j'ai envie de faire plus tard, vraiment, c'est mon envie, et je leur dis, c'est que si jamais ils montent un jour leur entreprise, je veux les aider. Je veux être là, je veux être derrière le bureau, faire les petites tâches, les petites tâches, l'administratif qui est... Voilà, mon rêve, ne pas gérer l'administratif. Je voudrais être là pour gérer l'administratif, en fait. Ça me ferait plaisir de leur donner ce qu'ils m'utilisent, en fait. Ça, ça me ferait plaisir. Mais je pense qu'ils monteront leur société. De toute façon, c'est le futur. Je pense qu'il y a beaucoup de métiers qui n'existent pas. Je pense qu'aujourd'hui, peut-être beaucoup de monde se pose des questions et être à son compte, ça peut permettre De se créer son propre métier, son propre salaire. Le contexte n'est pas toujours... Donc aujourd'hui, entre le risque d'être entrepreneur et le risque de se retrouver au chômage, peut-être que maintenant, les gens vont beaucoup plus oser se mettre à leur compte.
- Speaker #0
Peut-être. En tout cas, pour une femme, effectivement, et encore une fois, c'est reprendre son pouvoir de vie d'une manière ou d'une autre. Croire en soi, c'est reprendre son pouvoir de vie. Et pour entreprendre, il faut croire en soi. de manière consciente ou inconsciente, il faut effectivement y aller sans trop se poser de questions. Et cette force-là, ce feu-là, il vient de quelque part, c'est un endroit qu'on emporte.
- Speaker #1
Ah oui, c'est rallumer le feu. Oui. C'est avoir le feu en soi, quelque part, c'est être vivant.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Parce que, c'est pas qu'on n'est pas vivant, mais l'entrepreneuriat, c'est tellement... On est à 100 à l'heure, malgré tout, et on a l'impression d'être encore plus vivant. Je ne sais pas si vous êtes d'accord.
- Speaker #0
Alors, oui, oui, moi, je suis d'accord. Après, je vois ça aussi du prisme féminin, où effectivement, je pense que ça prend encore plus son sens lorsqu'on est une femme. Parce que le côté à 100 à l'heure vient aussi du fait qu'on doit gérer... Il y a une chose en même temps, et les émotions, je pense à ma fille, les émotions de ma fille où parfois je dois poser mon téléphone, effectivement pour être avec elle, quand je me dis qu'à 20h j'aurais pu faire répondre, mais non parce que j'ai envie d'être là pour elle, et c'est cette dualité. Je parlais tout à l'heure d'avoir le sentiment parfois d'être une mauvaise mère, de passer à côté de temps, moi je l'ai vécu, je ne sais pas si vous, vous l'avez vécu. moi je l'ai vécu mais c'est des passages où on est effectivement, c'est important de passer par là pour en prendre conscience et pas refaire alors moi je pense que les femmes veulent être parfaites,
- Speaker #1
on voudrait réussir tout en fait, je pense que que ce soit n'importe quelle situation, j'ai l'impression qu'on se dit toujours qu'on est une mauvaise mère parce qu'on voudrait toujours tout réussir mais c'est C'est pas possible. Donc en fait, je pense que si on atteint l'équilibre, déjà de tout, c'est déjà... C'est déjà bien. Moi, c'est ce que je me vis, c'est l'équilibre. Alors parfois, je dis à mes enfants, oui, mais regarde, si je travaille pas là, comment on va vivre ? Enfin, il faut aussi, c'est un équilibre. Il faut savoir poser. Et ça, c'est la génération où eux aussi ont leur écran. Il faut que les parents, maintenant... Et ça, c'est un vrai problème de société, les écrans.
- Speaker #0
Ah oui.
- Speaker #1
de toute façon. On a tendance à aller...
- Speaker #0
À aller, à être à fait.
- Speaker #1
Et donc, que ce soit la maman, pas la maman, l'ami, la femme ou l'enfant lui-même, l'écran, c'est un vrai challenge.
- Speaker #0
Ce serait pas l'objet d'un autre sujet, mais effectivement. Je vais terminer cet entretien. Je pose la même question à toutes les femmes qui me font le plaisir d'être à mon micro. Pour vous, Adeline,
- Speaker #1
C'est quoi être une femme en 2024 ? Être une femme en 2024, c'est avoir la chance de pouvoir faire ce qu'elle veut. Je pense que tout le monde ne l'a pas eu dans les générations. D'avoir ses propres choix et d'être indépendante, je pense qu'on l'est toutes un peu, et en tout cas de pouvoir le devenir. Je pense qu'aujourd'hui, une femme est ou peut être... indépendante. Être épanouie, c'est plus compliqué, mais on est sur le bon chemin pour qu'en plus d'être indépendante, on puisse être épanouie. Enfin, je parle pour mon entourage, mais...
- Speaker #0
Oui, c'est votre vision à vous.
- Speaker #1
Ma vision à moi.
- Speaker #0
Merci. Merci pour cette heure passée ensemble. Merci beaucoup. Merci pour ces... Tant mieux. Merci pour ces beaux bijoux que vous avez mis là. fait naître de votre imaginaire et merci de penser à à toutes ces personnes malades qui, je pense, vont pouvoir se réapproprier un bout d'elles-mêmes que la maladie et que le corps médical malheureusement ont été obligés de leur voler pour leur sauver la vie. Donc, merci à votre maman si elle vous a inspiré. Et puis, longue vie à M. Paris et à Marbella.
- Speaker #1
Oui, j'espère que j'aurai des messages suite au podcast. N'hésitez pas, je vous les retransférerai. Avec plaisir. On pourrait se dire qu'on a réussi et que peut-être des personnes, un petit mot, ça me fera extrêmement plaisir.
- Speaker #0
On mettra les liens en description.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
D'accord. Merci à vous, Edwin. Au revoir. Au revoir.