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Paroles de Patrimoines - Patrimoine, culture et tourisme durable

Patrimoine français et biodiversité : L'importance du patrimoine naturel pour les territoires avec la Fondation du Patrimoine

Patrimoine français et biodiversité : L'importance du patrimoine naturel pour les territoires avec la Fondation du Patrimoine

55min |16/10/2024
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55min |16/10/2024
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Description

Dans cet épisode, nous vous invitons à plonger au cœur de la notion de patrimoine naturel, un aspect souvent méconnu mais essentiel du patrimoine français et mondial. Nous ouvrons le débat en mettant en lumière le fait que le patrimoine ne se limite pas uniquement aux monuments historiques ou aux savoir-faire traditionnels, mais englobe également les milieux naturels et la biodiversité qui font la richesse de nos territoires français.


Au fil de la discussion, nous explorons les lois et définitions qui régissent le patrimoine naturel, en s'appuyant sur des références telles que l'INSEE et l'UNESCO. Nous partageons des exemples concrets, comme les parcs naturels et les espèces menacées, illustrant ainsi la diversité du patrimoine naturel et son rôle crucial dans la sauvegarde du patrimoine. Cet épisode réaffirme que le patrimoine naturel est un ensemble de ressources précieuses à préserver pour les générations futures, soulignant l'importance vitale de la biodiversité dans notre écosystème.


Pour enrichir cette réflexion, Alexandre Giuglaris, directeur général de la Fondation du Patrimoine, se joint à la conversation pour partager son expertise sur la préservation du patrimoine naturel. Il explique comment la fondation soutient des projets de conservation et de restauration, tout en mettant en avant la synergie entre le patrimoine bâti et le patrimoine naturel. Cette collaboration est essentielle pour assurer une médiation culturelle efficace et promouvoir un tourisme durable, en harmonie avec notre environnement.


L'épisode se termine sur une note inspirante, en soulignant l'importance de l'engagement individuel dans la protection du patrimoine. Nous encourageons les auditeurs à s'impliquer activement dans cette démarche de sauvegarde, faisant appel à leur sensibilité pour le patrimoine culturel et naturel.


Que vous soyez un passionné de voyage en France, un amateur de slowtourisme ou simplement curieux d'en apprendre davantage sur le patrimoine français, cet épisode est fait pour vous.


Rejoignez-nous pour découvrir comment chacun peut contribuer à la préservation de nos trésors naturels et culturels, et ainsi participer à un tourisme responsable et respectueux de nos territoires ruraux.


Bonne écoute !


Les ressources de l'épisode :



Pour soutenir le patrimoine naturel c'est par ici !


notre site web : www.parolesdepatrimoines.fr

Retrouvez nous sur Instagram : @paroles_de_patrimoine

Contact : parolesdepatrimoines@gmail.com



Patrimoine naturel - Ecologie - Tourisme durable - Slow Tourisme - Voyage en France - Voyage durable - Biodiversité - Sauvegarde du patrimoine - patrimoine culturel - patrimoine français - podcast patrimoine - médiation culturelle


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Léa

    Bonjour, c'est Léa et Azélie,

  • Azélie

    les deux voix de l'épisode. Bienvenue sur le podcast Paroles de Patrimoine. Ici, on vous donne les clés pour observer et comprendre les patrimoines de vos territoires.

  • Léa

    Ensemble, on vous embarque dans nos explorations pour vous faire découvrir notre définition du patrimoine et décrypter les notions de gravité. Qu'ils soient bâtis, naturels, culturels, de savoir-faire et bien d'autres. Le patrimoine regorge de secrets à partager. Pour cette nouvelle saison, nous vous embarquons dans des formats conférences, mélange de chroniques d'informations pour vous donner les clés de compréhension et de discussions avec des personnes de référence.

  • Azélie

    Retrouvez-nous chaque mois avec ce nouveau format plus immersif et intimiste pour vous inviter à partir à la découverte, vous aussi, des patrimoines avec un grand S. Allez, on vous emmène avec nous ! Lorsque l'on pense patrimoine, on pense bâtiment, on pense théâtre, on pense château, on pense savoir-faire et tant d'autres exemples encore. Seulement, il y a un aspect que nous n'avions jamais abordé jusqu'ici, le patrimoine naturel. Il est fondamental de pouvoir définir cette notion de patrimoine naturel pour comprendre en quoi le lien entre patrimoine bâti et biodiversité a toute son importance. des parcs naturels régionaux aux espèces protégées ou menacées, des zones Natura 2000 ou bien les musées d'histoire naturelle, nous revenons sur ce patrimoine méconnu, qui pourtant est un axe entier de notre patrimoine français et mondial. Commençons par sa définition. La notion fondamentale de patrimoine naturel est apparue au début du XXe siècle. Elle a été abordée autour d'une volonté de conserver les grands paysages et espaces nord-américains et leur caractère sauvage. On parle alors de wilderness, au XIXe puis au XXe siècle. Ce concept de wilderness pourrait se traduire en région sauvage C'est un fantasme de nature préservée, une nature vierge de toute présence humaine, qui s'étendrait à perte de vue. Ce que l'on peut effectivement retrouver en Amérique. Mais revenons en terre conquise. Selon la définition de l'INSEE, en 1986, le patrimoine naturel est, je cite, l'ensemble des biens, dont l'existence, la production, et la reproduction sont le résultat de l'activité de la nature, même si les objets qui le composent subissent des modifications du fait de l'homme. Le concept de wilderness a donc évolué. Dans patrimoine naturel, on comprend également les modifications que l'homme a pu apporter à cette nature.

  • Léa

    Mais de quoi parlons-nous lorsque l'on évoque la notion de patrimoine naturel ? La notion de patrimoine naturel apparaît en France dans la loi du 21 avril 1906 vouée à la protection des sites... et monuments naturels de caractère artistique. Elles concernent les ensembles naturels, cascades, grottes, rochers, etc. qui ont été désignés comme pittoresques par la peinture, les guides touristiques et la photographie. La loi du 2 mai 1930 relative aux monuments naturels et aux sites de caractère artistique historique, scientifique, légendaire ou pittoresque, remplace celle de 1906 en enrichissant la liste des caractères justifiant la protection d'un site. Mais qu'est-ce que l'on entend par pittoresque ? C'est une notion abstraite que l'on retrouve en peinture, issue de l'italien pittor, qui veut dire peintre. Le fait qu'un élément soit pittoresque signifie que son apparence est atypique, colorée, curieuse et qu'il a le mérite d'être peint. Si on va jusqu'au bout de notre réflexion, le patrimoine naturel était au début du XXe siècle, ce qui révèle du pittoresque. Cette définition est donc subjective Un peu à l'appréciation de chacun, de chaque œil, comme la notion de patrimoine finalement. Alors pour comprendre réellement ce qu'est le patrimoine naturel, nous allons nous en tenir à la définition de 1972, issue de la Convention concernant la protection du patrimoine mondial culturel et naturel de l'UNESCO. Nous citons Le patrimoine naturel désigne les spécificités naturelles, les formations géologiques ou de géographie physique, et les zones définies qui constituent l'habitat d'espèces animales et végétales menacées, ainsi que les sites naturels qui présentent un intérêt sur le plan scientifique, dans le cadre de la conservation ou en termes de beauté naturelle. Il comprend les aires naturelles protégées privées et publiques, les zoos, les aquariums et les jardins botaniques, les habitats naturels, les écosystèmes marins, les sanctuaires, les réserves, etc. Fin de citation. Et depuis peu, avec les lois Grenelle, et Grenelle II, dans le droit de l'environnement national, la question de l'environnement nocturne dégradé par la pollution et diverses nuisances associées est aussi prise en compte. C'est d'ailleurs pour cela que l'on peut retrouver des réserves internationales de ciel étoilé, les hérisses, nous y reviendrons un peu plus tard dans l'épisode. Il y a donc une dimension essentielle dans le patrimoine naturel qui est présent nulle part ailleurs dans d'autres types de patrimoine. Il n'a pas généralement été construit directement par l'homme. Même si, objectivement, ce dernier est à l'origine de la construction des forêts, des étangs, des champs et des bocages, par exemple. Il peut dépendre bien sûr donc de l'interaction entre l'homme et la nature, ou de son évolution, mais il n'a pas été construit ni inventé directement par l'homme de manière générale. Ce patrimoine est aussi une somme de ressources naturelles, c'est-à-dire de minéraux, de matières premières minérales, l'eau douce, les granulats, les minerais, les produits d'origine sauvage, le bois, le poisson, le gibier, les milieux naturels avec l'eau, l'air, le sol, la forêt, ou encore des matières organiques fossiles comme le pétrole, le charbon. le gaz naturel, etc.

  • Azélie

    On comprend alors que dans le patrimoine naturel, il y a des ressources à préserver et que ce patrimoine, s'il n'est pas préservé, ne sera pas transmis de génération en génération, comme le sont les autres types de patrimoine. C'est pourquoi la référence patrimoniale sert dans plusieurs méthodes à l'établissement de degrés visant à classer les espèces en fonction des urgences d'intervention afin d'établir des niveaux de responsabilité. Dans l'état actuel, les inventaires du patrimoine naturel concernent pratiquement ou exclusivement la faune et la flore. La notion de patrimoine naturel est associée à certains éléments de biodiversité ou des écosystèmes qui peuvent se voir attribuer une dimension identitaire et un statut particulier en raison de leur caractère remarquable. Le patrimoine naturel découle aussi d'un processus de reconnaissance qui conduit à distinguer certains éléments des écosystèmes à travers par exemple Un label ou une mesure de protection réglementaire, d'une distinction qui se justifie par le caractère remarquable ou la dimension spirituelle, identitaire ou symbolique de ces éléments. La loi du 8 août 2016 relative à la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages institue un inventaire du patrimoine naturel. On entend par inventaire du patrimoine naturel l'inventaire des richesses écologiques, faunistiques, floristiques, géologiques, minéralogiques et paléontologiques. Cet inventaire, nous pouvons le retrouver sur l'Inventaire National du Patrimoine Naturel, qui est un portail de diffusion de la connaissance sur la biodiversité française, administré par le Muséum National d'Histoire Naturelle et l'Office Français de la Biodiversité. Il gère et diffuse en ligne des informations sur le patrimoine naturel terrestre et marin en France métropolitaine et en Outre-mer. Et nous allons vous donner quelques chiffres impressionnants. C'est 202 456 d'espèces référencées en France et en Outre-mer différentes et 31 645 espaces naturels recensés. Dans le Code de l'environnement, il est dit que, je cite, en complément de l'inventaire du patrimoine naturel, les collectivités territoriales, les associations ayant pour objet l'étude ou la protection de la nature et leurs fédérations, les associations naturalistes et les fédérations de chasseurs et de pêcheurs, peuvent contribuer à la connaissance du patrimoine naturel par la réalisation d'inventaires locaux ou territoriaux ou d'atlas de la biodiversité. Il nous faut alors se pencher sur ce qu'il nous faut préserver dans le patrimoine naturel et comment le faire.

  • Léa

    Avec tout ce dont nous avons évoqué juste avant, on comprend que le patrimoine naturel est essentiellement tourné vers la préservation de la biodiversité, composée de la faune et de la flore. La flore, c'est l'ensemble des espèces végétales dans une région donnée, un milieu donné. La flore, c'est l'ensemble des espèces animales vivant dans un espace géographique ou un habitat déterminé. Selon le dictionnaire Larousse, la biodiversité désigne l'ensemble des êtres vivants, ainsi que les écosystèmes dans lesquels ils vivent. Ce terme comprend également les interactions des espèces entre elles et avec les milieux. Et bien que la biodiversité soit aussi ancienne que la vie sur Terre, Ce concept n'est apparu que dans les années 1980. La Convention sur la diversité biologique signée lors du sommet de la Terre de Rio de Janeiro en 1992 officialise cette dénomination et reconnaît pour la première fois l'importance de la conservation de la biodiversité pour l'ensemble de l'humanité. Revenons maintenant sur le patrimoine naturel français en chiffres. De par l'étendue de son espace maritime et la diversité de ses habitats, la France abrite l'un des patrimoines naturels les plus riches du monde. Alors que la métropole est championne d'Europe pour la diversité des amphibiens, oiseaux et mammifères, les collectivités d'outre-mer abritent elles plus de 10% des récifs coralliens mondiaux. Mais cette richesse est de plus en plus menacée. Ainsi, selon l'Observatoire national de la biodiversité, 18% des espèces ont disparu et 78% des habitats sont dans un état de conservation défavorable. Et ce sont, vous vous en doutez, les activités humaines qui sont responsables de cette érosion de la biodiversité. Sur l'ensemble des espèces recensées en France, 11% sont dites endémiques. C'est-à-dire que l'ensemble de la population de cette espèce est concentrée sur un même territoire. C'est le cas par exemple de l'hélix de Corse. évalué comme en danger critique d'extinction. Il bénéficie de mesures de protection et de restauration de son habitat pour assurer sa conservation. Les 89% restants sont des espèces indigènes, qui sont arrivées sur un territoire sans intervention humaine ou exotique, qui ont été introduites par l'homme volontairement ou involontairement. Les habitats naturels et des espèces dits d'intérêt patrimonial sont listés par pays et par région, ou par site dans les parcs et les réserves par exemple. dans le cadre des inventaires naturalistes. En France, ces données sont notamment utilisées pour établir ou mettre à jour les inventaires des zones naturelles protégées ou encore pour cartographier et mettre en œuvre la Trame verte et bleue nationale. La Trame verte et bleue désigne officiellement, depuis 2007, un des plus grands projets nationaux français issus du Grenelle de l'environnement. Elle est constituée de l'ensemble du milieu des corridors biologiques ou corridors écologiques, des corridors paysagers et des réservoirs de biodiversité, Elle comprend également les aires protégées qui sont essentielles à ces continuités. Elle vise à enrayer la perte de la biodiversité. En effet, pour protéger cette biodiversité, il y a donc une classification des espèces selon le niveau de danger d'extinction, mais il y a aussi la création de sites protégés, dont vous avez déjà forcément entendu parler.

  • Azélie

    Selon l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature, un espace protégé est, je cite, un espace géographique clairement défini, reconnu, consacré et géré par tout moyen efficace, juridique ou autre, afin d'assurer à long terme la conservation de la nature, ainsi que les services écosystémiques et les valeurs culturelles qui lui sont associées La désignation des espaces naturels protégés est alors une composante majeure des stratégies de protection et de gestion du patrimoine naturel. A ce titre, il existe en France différents outils de protection dont la diversité reflète la multiplicité des acteurs. des objectifs et des types de gestion. Les parcs naturels marins, les sites Natura 2000, les réserves de chasse et de faune sauvage, ou les parcs nationaux de France sont quelques exemples de ces espaces protégés. Par ailleurs, plus de 7000 espèces de faune et de flore bénéficient d'un statut de protection légal. Il est donc interdit de les chasser, de les cueillir, de les détruire ou de les déplacer. Sur le terrain, c'est 1700 inspecteurs de l'environnement qui veillent au respect de la protection de la nature. et luttent contre le braconnage, le trafic d'espèces protégées, participent à une meilleure connaissance des espèces et assurent leur suivi sanitaire pour empêcher la propagation d'épidémies animales. Selon la liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature, la France est le sixième pays hébergeant le plus grand nombre d'espèces menacées. La liste rouge est un indicateur privilégié pour suivre l'état de la biodiversité dans le monde. Grâce à cet état des lieux, On sait aujourd'hui qu'une espèce de mammifère sur 4, un oiseau sur 7, plus d'un amphibien sur 3 et un tiers des espèces de conifères sont menacées d'extinction mondiale. Sur le territoire français, 7269 espèces bénéficient actuellement de ce statut.

  • Léa

    Revenons donc sur la définition de ces aires protégées. Parmi ces outils, il existe la ZNIEF. Z-N-I-E-F-F. Lancée en 1982, c'est l'inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique Elle a pour objectif d'identifier et de décrire, sur l'ensemble du territoire national, les secteurs de plus grand intérêt écologique, abritant la biodiversité patrimoniale dans la perspective de créer un socle de connaissances, mais aussi un outil d'aide à la décision dans la protection de l'espace et des aménagements du territoire. par exemple. Ensuite nous avons la zone Natura 2000. Le réseau Natura 2000 s'inscrit lui au coeur de la politique de conservation de la nature de l'Union Européenne et est un élément clé de l'objectif visant à enrayer l'érosion de la biodiversité. Ce dispositif européen ambitieux vise à préserver des espèces protégées et à conserver des milieux tout en prenant en compte les activités humaines et les pratiques qui ont permis de les sauvegarder jusqu'à ce jour. Si vous voulez aller plus loin dans le domaine, nous vous conseillons de vous renseigner sur les rédactions des cahiers d'habitat, un outil qui regroupe les différentes typologies d'habitat sous forme de fiches techniques. On peut nommer comme zone Natura 2000 connue la Petite Camargue ou encore la Moyenne-Vallée de l'Ardèche et ses affluents par exemple. Nous pouvons également parler des ENS, les espaces naturels sensibles, qui visent à préserver la qualité des sites, des paysages, des milieux et des habitats naturels. Créé par le département... il permet d'élaborer et de mettre en œuvre une politique de protection, de gestion et d'ouverture au public de ces espaces naturels.

  • Azélie

    La préservation du patrimoine naturel s'étend à tous milieux. C'est pourquoi il existe aussi des labels qui regroupent des milieux auxquels nous n'aurions pas forcément pensé. La pollution de l'homme s'étend jusqu'au ciel. On parle de pollution nocturne et dans certains territoires, cette pollution nocturne n'existe pas. Pour reconnaître et préserver ces endroits rares, il existe par exemple le label réserve internationale de ciel étoilé Une réserve internationale de ciel étoilé est un espace de grande étendue, jouissant d'un ciel étoilé d'une qualité exceptionnelle, qui fait l'objet d'une protection à des fins scientifiques, éducatives, culturelles ou environnementales. La réserve comprend donc une zone cœur, où la noirceur naturelle est préservée au maximum, ainsi qu'une zone tampon, où les administrateurs publics et les acteurs privés s'engagent à le protéger à long terme. De multiples intérêts gravitent autour de ce label. Le principal moyen est de faire un test de la qualité de l'eau. et de réduire la pollution lumineuse. C'est un fléau de l'observation des étoiles. Il faut alors travailler sur la vétusté de l'éclairage. Cette pollution lumineuse participe également à la modification des rythmes biologiques des espèces. Enfin, le label contribue à enrichir la destination touristique du territoire en proposant une identité nuit, qui se traduit également par une mise en valeur de la culture propre au territoire. La voie lactée peut y être vue à l'œil nu. Les objectifs sont donc de la... préserver et de la laisser accessible à tous en sensibilisant visiteurs et habitants aux enjeux de la nuit. Nous avons jusqu'à présent parlé du ciel et de la terre, mais l'eau est absolument essentielle dans le patrimoine naturel. Nous pouvons alors donner l'exemple d'un label qui œuvre à la protection de tout l'écosystème des rivières françaises. Le label Cite rivière sauvage est un outil de valorisation et de protection au service des gestionnaires des rivières. Il y en a en tout 30 en France. Et son objectif principal est d'être un outil au service de ses gestionnaires des milieux aquatiques d'eau courante pour améliorer la protection et la conservation des rivières qui présentent un bon fonctionnement écologique. Il intègre les notions suivantes entre autres. La qualité de l'état de préservation de l'écosystème, la reconnaissance et récompense des acteurs sur les territoires pour la gestion exemplaire de la rivière, la volonté collective partagée dans l'action de préservation, la valeur économique forte de la rivière et la valorisation du territoire au sein d'un réseau. C'est un label français qui est en cours de traduction et d'extension au niveau européen.

  • Léa

    Enfin, à une échelle plus grande, on peut nommer les parcs naturels régionaux et nationaux qui sont une référence sur le territoire en termes de prise en compte du patrimoine naturel dans leur politique de projet, de développement, d'attractivité. Les parcs naturels régionaux sont créés pour protéger et mettre en valeur de grands espaces ruraux habités. peut être classé parc naturel régional un territoire à dominante rurale dont les paysages, les milieux naturels et le patrimoine culturel sont de grande qualité mais dont l'équilibre peut être fragile. Un parc naturel régional s'organise autour d'un projet concerté de développement durable fondé sur la protection et la valorisation de son patrimoine naturel et culturel. Les parcs naturels nationaux sont eux reconnus au niveau international comme des territoires d'exception aussi bien maritimes que terrestres. Ils représentent selon leur périmètre de sauvegarde plus de 8% du territoire français. Les parcs nationaux sont rattachés à l'Office français de la biodiversité afin de renforcer l'action collective pour préserver la biodiversité. On compte sur le territoire français 58 parcs naturels régionaux et 11 parcs naturels nationaux qui illustrent de la diversité des paysages et des milieux naturels que nous avons en France. Ils sont répartis sur l'ensemble du territoire métropolitain et d'outre-mer. On peut penser aux parcs naturels régionales des volcans d'Auvergne, de la Camargue, au parc naturel national des Cévennes par exemple. Ce que l'on retrouve dans ces parcs spécifiques, qui font sens avec la notion de patrimoine naturel, ce sont des espèces emblématiques, comme l'ibis rouge, la loutre d'Europe, le phoque vaumarin, le phocon pèlerin, le mouflon de Corse, etc. Une grande variété d'habitats naturels, avec les forêts, les landes, les cultures, les habitats herbacés, les habitats marins, les eaux douces, les marécages. On retrouve également 21 des 50 sites classés Ramsar en France, c'est-à-dire qu'ils sont reconnus internationalement pour l'intérêt des zones humides présentes. Les parcs naturels régionaux sont des territoires reconnus pour la richesse de leur patrimoine naturel et culturel, la diversité et les richesses de leur patrimoine bâti, la grande variété de leurs terroirs, la beauté de leurs paysages, qui pour certains sont d'ailleurs reconnus internationalement. On peut trouver de nombreux sites classés, et sites inscrits sur les territoires des parcs. Plusieurs sites français sont d'ailleurs inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO et se trouvent sur les territoires des parcs. Les Bordelais-Loire, sur le parc Loire-Anjou-Touraine par exemple. Car la protection du patrimoine naturel est un enjeu mondial, d'autant plus important avec le réchauffement climatique et les enjeux qui en découlent actuellement.

  • Azélie

    Maintenant que nous sommes toutes et tous au fait de ce que représente le patrimoine naturel, ses zones protégées, ses labels et les projets qui gravitent autour, penchons-nous sur la manière dont on peut partir le découvrir. Nous vous avons parlé des ENS par exemple. C'est un premier bon repère pour vous si vous voulez faire une balade nature et en profiter pour mieux comprendre ce qui vous entoure. Car c'est écrit dans les conventions de ce type de protection. Il se doit d'agir pour la sensibilisation du public aux espaces naturels. Vous trouverez donc généralement dans ces sites des espaces aménagés pour favoriser la découverte de la richesse de la biodiversité qui s'y trouve. Des panneaux d'informations, par exemple sur la faune et la flore locale, sur le type d'habitat. C'est une chouette balade à faire en famille. La forêt de la Comté, proche de Clermont-Ferrand par exemple, offre plusieurs parcours nature, pour petits et grands, avec des panneaux d'informations et des espaces ludiques de découverte de la nature et de son patrimoine à préserver. Aussi, au-delà des zones de protection spécifiques, de plus en plus de sentiers de randonnées sont aménagés et agrémentés de panneaux d'information pour mieux comprendre nos paysages et les patrimoines qui s'y trouvent. Faunes et flores, murets de pierres, petites constructions, savoir-faire locaux, etc. Tout ce qui constitue une très belle manière de croiser la découverte des patrimoines sous toutes ses formes, tout en profitant d'une belle balade en pleine nature. Dans certains espaces protégés, on retrouve même des maisons de sites, pourrez découvrir et comprendre certaines notions, rencontrer des médiateurs spécialistes et vous renseigner sur les circuits de randonnées possibles et les événements qui s'y passent, comme des visites guidées thématiques. N'hésitez pas à y faire un tour pour en apprendre plus. Dans les communes, des espaces partagés et des fermes pédagogiques ou jardins pédagogiques permettent de découvrir des pratiques spécifiques de sauvegarde d'espèces rares, de connaître le vivant, de sensibiliser à la protection de l'environnement, des espèces ou du bien-être animal. A petites ou grandes échelles, des actions sont possibles proches de chez vous pour commencer à découvrir le patrimoine naturel sous toutes ses formes.

  • Léa

    Des événements pédagogiques ont lieu autour de la connaissance du patrimoine naturel, avec des balades comptées, des visites sensorielles et gustatives, mêlant à la fois la découverte du patrimoine naturel et des terroirs. Il y a aussi des guides botaniques spécialistes qui peuvent vous accompagner dans la découverte des sites naturels et de leurs richesses, comme Claire de l'association Herboulatec, qui vous guide en Auvergne à découvrir les plantes comestibles, et qui vous apprend à les cuisiner. Et puisque c'est la saison, vous pouvez aussi partir aux champignons, avec un expert pour vous régaler avec des cèpes, des bolets et autres variétés de champignons comestibles. Attention donc à ne pas vous y aventurer tout seul si vous êtes amateur ou à faire vérifier vos récoltes auprès de spécialistes. Si vous ne craignez pas les musées, les musées d'histoire naturelle et jardins botaniques sont de très belles références pour partir explorer le patrimoine naturel et ses richesses. Le musée national d'histoire naturelle de Paris est une référence à faire absolument, mais on retrouve aussi d'autres sites comme celui de Dijon ou de Nancy, qui proposent eux aussi de belles découvertes pour petits et grands. Enfin, si vous voulez croiser les découvertes patrimoniales, le mieux est de vous laisser porter à la découverte des différents villages et initiatives locales des parcs naturels régionaux ou nationaux. Au moins vous serez sûr de faire des découvertes du patrimoine naturel de manière originale et de ne pas vous ennuyer. Les sites internet des parcs naturels sont d'ailleurs très complets. avec des conseils de visite pour votre séjour et vos découvertes locales, et vous pouvez même retrouver des ressources pédagogiques et informatives pour développer vos compétences et connaissances sur le sujet. Et vu le nombre de parcs qui se trouvent en France, on parie que vous n'aurez pas à partir bien loin pour faire le plein d'expérimentations patrimoniales locales et durables. Car au-delà des actions menées pour la protection des sites naturels, l'ensemble des activités sont aussi régies par une charte de développement durable, et ainsi vous pratiquez des activités touristiques qui s'inscrivent dans une démarche de tourisme durable. On vous souhaite ! de belles découvertes avec tout ça.

  • Azélie

    Et maintenant, nous partageons notre micro avec Alexandre Juglaris, directeur général de la Fondation du Patrimoine, qui nous a partagé son regard sur le sujet, les différentes actions que la Fondation mène et les sites que vous pouvez soutenir et découvrir. On continue notre exploration du patrimoine naturel avec lui. Bonne écoute !

  • Léa

    Bonjour Alexandre, merci d'être présent pour cette interview pour nous parler du patrimoine naturel et du coup de la Fondation du Patrimoine. Est-ce que pour nos auditeurs vous pouvez présenter qui vous êtes, pourquoi vous êtes ici et pourquoi vous allez nous parler du patrimoine naturel pour la Fondation du Patrimoine aujourd'hui ?

  • Alexandre

    Alors bonjour, je m'appelle donc Alexandre Juglaris, je suis le directeur général de la Fondation du Patrimoine. La Fondation du Patrimoine qui est une sorte d'ONG du patrimoine en péril un peu partout en France. C'est une fondation qui a été créée en 1996 autour d'une idée assez simple, essayer d'aller mobiliser des fonds et des énergies pour financer des projets de préservation, de conservation, de restauration du patrimoine français, que ce soit du patrimoine bâti, mais aussi, et c'est moins connu à la fondation, du patrimoine naturel. Donc comment cette organisation, comment cette fondation agit ? Elle a évidemment une équipe de salariés, on a un peu moins d'une centaine de salariés un peu partout en France. Et puis, vous avez surtout un réseau de bénévoles, plus de 1000 bénévoles, là aussi répartis un peu partout en France, qui sont des interlocuteurs directs, des propriétaires privés et publics de patrimoine, donc des collectivités, par exemple, ou des associations qui ont des besoins de financement et qui viennent, entre guillemets, taper à la porte de la Fondation et de ses différentes antennes régionales pour bénéficier d'un éventuel soutien. La Fondation, en quelques années, est devenue le premier acteur de la générosité. en faveur du patrimoine, surtout du patrimoine bâti à l'heure actuelle. Mais notre objectif aujourd'hui est de se renforcer sur notre deuxième pilier d'intervention qui est le patrimoine naturel. Parce qu'évidemment, on y reviendra, mais il y a des enjeux de préservation des écosystèmes, de nos paysages, de tout ce qui fait un peu la beauté de nos terroirs, de nos paysages. Et donc, c'est le sens de l'action de la Fondation du patrimoine dans ce domaine.

  • Azélie

    Alors, pour aller dans le sujet directement, est-ce que vous pouvez nous définir qu'est-ce que c'est que le patrimoine naturel ? Qu'est-ce que vous entendez par patrimoine naturel ? Et votre lien avec ce sujet.

  • Alexandre

    Alors, d'abord, je dirais que le patrimoine, c'est un tout. Et en fait, je vais prendre un exemple parce que parfois, c'est plus parlant. On va aller vers le Mont-Saint-Michel, si vous voulez bien. C'est parti. En fait, le Mont-Saint-Michel, c'est l'exemple type de ce qu'est le patrimoine, à la fois du patrimoine bâti avec une abbaye millénaire, et puis évidemment, un paysage, un patrimoine naturel, une richesse en biodiversité exceptionnelle dans l'abbaye. Et les deux forment... un tout qui est ce patrimoine français exceptionnel dont on a la chance de bénéficier. Et donc la Fondation, ce qu'elle veut faire, ce n'est pas opposer l'un à l'autre, ce n'est pas s'intéresser qu'à l'un ou qu'à l'autre, parce qu'on aurait du mal à imaginer que le Mont-Saint-Michel, je ne sais pas, que l'abbaye soit détruite, abandonnée et que la nature soit préservée, ou qu'à l'inverse, on mette tout l'argent qu'il faut pour sauver cette abbaye, mais qu'on ne se préserve pas du tout de la nature et toutes les espèces, parfois protégées, qui y vivent et qui y nichent. Donc voilà, ce qu'on veut faire à la Fondation, c'est... essayer d'agir pour l'intégralité de ce qui fait ce paysage. Je prends l'exemple du Mont-Saint-Michel parce qu'il est assez parlant. On comprend mieux ce qu'on peut faire. Concrètement, sur le patrimoine naturel et pour ce qui est de la Fondation, ce sont des parcs, des jardins, des milieux naturels, tout ce qui abrite de la biodiversité. Est-ce qu'il faut savoir pourquoi, c'est le sens de votre question, pourquoi la Fondation interagit aussi sur ces sujets ? D'abord parce qu'elle a reçu ça comme mission. C'est dans les statuts de la Fondation. d'agir en faveur de ce patrimoine-là.

  • Léa

    Et dès le départ, du coup ?

  • Alexandre

    Oui, dès le début, dès la création de cette fondation. C'est une fondation qui a été créée en 1996, je vous le disais, c'est une fondation privée, mais elle a été créée par une loi, parce que dès l'origine, il y a eu ce besoin qui a été ressenti par les pouvoirs publics de se dire, il manque quelqu'un aux côtés de l'État, une structure pour collecter des dons, mobiliser du mécénat et autres, pour financer des projets de patrimoine bâti et naturel. Alors c'est vrai que cette... La Fondation du patrimoine est plus connue pour le patrimoine bâti.

  • Léa

    Oui, c'est pour ça qu'on voulait parler de ce sujet-là.

  • Alexandre

    Oui, exactement. Elle fait aussi du patrimoine naturel, elle aide aussi des projets de patrimoine naturel. On a un programme d'intervention qui a plus de 15 ans et qui soutient des projets. On y reviendra, des choses un peu concrètes. Encore une fois, parce que si on reprend l'exemple du Mont-Saint-Michel, on ne peut pas opposer ou séparer la nature et le bâti. C'est un tout. Et donc, en agissant comme ça, cette fondation, je crois qu'elle fait œuvre utile.

  • Léa

    Merci beaucoup, effectivement. Et justement, là on a parlé du patrimoine naturel, comment on fait pour le protéger ? Pourquoi c'est important de le protéger ? Et quelles sont les actions de la Fondation du patrimoine dans ce sens-là pour appuyer cet élan de conservation de cette biodiversité et de ce patrimoine naturel ?

  • Alexandre

    Alors, je vais commencer par le pourquoi protéger le patrimoine naturel. D'abord... Il y a des enjeux écologiques de préservation des écosystèmes, de la biodiversité que tout le monde connaît, qui sont une réalité parfois assez effrayante, mais il y a un besoin d'intervention incontestable. Donc ça, le pourquoi, c'est qu'on a des espaces naturels, on a un pays, puisque la Fondation du patrimoine intervient uniquement en France, on a un pays dans lequel il faut agir pour la préservation de notre patrimoine naturel. La question, c'est le comment ? qu'est-ce que la Fondation du Patrimoine vient faire là-dedans ? D'abord, je vous l'ai dit parce que ça fait partie de ses missions et ensuite parce qu'il y a une continuité entre le bâti et la nature. D'ailleurs, nos interventions, ce que la Fondation fait et ce qu'elle finance comme projet, s'inscrit précisément dans la continuité du bâti et de la nature. En fait, on fait de la transition écologique et de la transition énergétique, si j'utilise des mots vaguement savants, dans le domaine. C'est-à-dire qu'en fait, on a d'abord Une intervention qui consiste à favoriser l'éco-restauration du patrimoine bâti et à préserver la biodiversité qui se trouve dans le patrimoine bâti. Un exemple concret et parlant, en fait, il faut savoir que les clochers des églises, c'est souvent des lieux de nidification ou d'accueil d'espèces protégées, des chouettes, des chauves-souris, enfin voilà, beaucoup d'espèces protégées qui viennent vivre dans ces bâtiments. Et ce qu'on essaye de faire, c'est de financer des projets qui préservent bien cette biodiversité en restaurant le bâti, mais qui font attention à la biodiversité. Donc ça, c'est un premier élément. On essaie aussi d'encourager la préservation du patrimoine bâti parce que ça limite l'extension urbaine, ça protège les surfaces agricoles, on n'artificialise pas des sols supplémentaires quand on restaure du patrimoine bâti. Donc c'est bon pour l'environnement, pour faire simple. Et puis, on essaie aussi d'intervenir sur des espaces naturels, qu'ils soient protégés ou non, parce que cette fondation, pour le bâti comme pour la nature, elle s'intéresse à ce qui n'est pas forcément toujours protégé et le plus préservé, mais cette nature que l'on peut trouver. prioritairement, en tout cas c'est plus la priorité d'action ou d'intervention de la Fondation, dans les territoires ruraux. Donc concrètement, qu'est-ce que ça veut dire, qu'est-ce qu'on fait ? On essaie de financer des projets de restauration d'écosystèmes. Encore une fois, concrètement, pour que ce soit bien compréhensible, on va financer l'arrachage de plantes invasives ou de plantes exotiques dans des mars, des étangs, des espaces de biodiversité particuliers. On finance ce type de projet. On peut désenvaser ou renaturaliser un certain nombre d'espaces naturels qui ont été abîmés, notamment à cause des dérèglements climatiques, des écoulements de boue, de limon, de choses comme ça. On essaie de faire ce genre de projet parce qu'on s'est rendu compte, à l'aune de notre expérience, qu'il y a beaucoup de territoires ruraux dans lesquels, évidemment, il y a des enjeux de biodiversité, mais qu'on les connaît mal et que les élus, puisque c'est souvent des espaces publics, ne sont bien seuls pour faire ces projets-là. Et en fait, là où je crois que la Fondation du patrimoine a un rôle vraiment particulier et important à jouer, c'est sur ces territoires ruraux. Parce qu'en fin de compte, les grands programmes d'intervention, notamment de l'État en matière d'écologie ou de patrimoine naturel ou de biodiversité sont très importants. Il y a des acteurs bien plus qualifiés. En revanche, accompagner un élu rural en lui disant... que s'il restaure son clocher, il peut préserver la biodiversité, ou s'il entretient un espace naturel avec l'aide de la Fondation, c'est bon pour la planète, pour dire les choses de manière un peu triviale, c'est quelque chose qui a du sens et c'est quelque chose qui est utile. Il n'y a pas beaucoup d'acteurs aujourd'hui qui peuvent faire ça. Pourquoi ? Parce que la Fondation est une structure, est une organisation apolitique, non militante, neutre, et qui, au contraire, essaye de fédérer plutôt les énergies et les bonnes volontés. Et donc, on est, je crois, un interlocuteur intéressant. Et puis, un dernier point, pardon, je suis un peu long dans ma réponse, mais pour expliquer aussi la démarche qui est la nôtre et comment on s'est structuré. En fait, il y a trois ans, j'ai commencé à porter ce sujet, parce que, pardon, je ne vous l'ai pas dit en introduction, mais moi, ça fait un peu plus de quatre ans que je suis à la Fondation du patrimoine et depuis un an, à la Direction générale. Et puis, j'ai porté ces sujets de développement des enjeux de patrimoine naturel, convaincu, comme beaucoup, que c'est important. Et en se disant, la fondation a un rôle particulier, celui que je viens d'expliquer, d'aider plutôt les territoires ruraux dans leur politique de transition. Et pour ça, on a commencé à recruter un certain nombre de délégués, des délégués thématiques sur ces sujets, et puis des délégués non thématiques ou non spécialistes, précisément pour aller rencontrer tous les interlocuteurs, les propriétaires de patrimoine privé et public, pour les accompagner. Donc c'est des bénévoles, et d'ailleurs, on en cherche, je ne sais pas si on y reviendra, mais on recrute des bénévoles, tout le monde est bienvenu. Voilà. On a aussi développé des partenariats avec un certain nombre d'institutions pour à la fois nous conseiller et nous proposer des projets. Je pense par exemple à la Fédération, à l'ensemble des parcs naturels régionaux ou au Conservatoire d'Espace Naturel, qui sont des gestionnaires de sites et qui ont des besoins de financement et auxquels on apporte notre concours.

  • Azélie

    Donc ça, ce sont les autres acteurs du projet ?

  • Alexandre

    Ce sont nos partenaires, c'est-à-dire que ce sont des organisations, je pense aussi au Muséum d'Histoire Naturelle, ce sont des gens qui nous proposent des projets à financer, parce qu'ils ont des besoins de financement, et qui nous apportent aussi leur expertise et leur conseil.

  • Léa

    Vous travaillez en team, quoi.

  • Alexandre

    Exactement, parce que, encore une fois, je prends cet exemple, mais il est marquant, la Fondation du Patrimoine n'est pas une fondation d'experts, et elle ne veut pas le devenir, elle est là pour essayer d'accompagner, aider, soutenir financièrement des projets utiles. au patrimoine naturel et à la biodiversité. Et donc, si on a des experts qui peuvent nous conseiller, on a aussi un conseil scientifique qui a été créé précisément autour de qu'est-ce qui est important, qu'est-ce qui est prioritaire, qu'est-ce qui, parfois, n'est pas intéressant. Ça existe aussi, des projets dont on se dit, ah, c'est bon pour la nature, et en réalité, on se trompe parce qu'il y a des connaissances, il y a des sachants dans ces domaines-là, et il faut les écouter.

  • Léa

    Vous êtes un peu le médiateur, en fait, entre les différents pôles.

  • Alexandre

    Exactement. On essaye de fédérer autour de projets. bénéfique, utile à la biodiversité, à la préservation du patrimoine naturel, avec une porte d'entrée, si je puis m'exprimer ainsi, sur le patrimoine, qui est de se dire comment on rend la France plus belle et plus durable pour les générations futures. C'est vraiment ça qu'on essaye de faire à la Fondation. C'est de se dire où est-ce qu'on peut être utile, comment on peut transmettre des choses mieux protégées pour les générations à venir.

  • Azélie

    D'accord. Et alors, pour reprendre un peu vos mots... puisque c'est mieux un exemple ou une image plutôt que mille mots. Est-ce que vous pouvez nous parler un peu des projets soutenus par la Fondation, notamment en Auvergne, mais pas que, mais si on peut faire un petit focus Auvergne, pourquoi pas, et puis les retomber pour la protection de ces sites ?

  • Alexandre

    Alors, je vais vous... Un exemple en Auvergne... Oui, oui, non, mais pardon, je réfléchis.

  • Léa

    c'est large.

  • Alexandre

    Non, non, mais je pense à un projet dans le Cantal. Là, c'est un projet, je vous parlais de nos partenaires, c'est un projet qui a été porté, qui a été sollicité par le Conservatoire d'Espace Naturel. Il s'agit du bassin versant du ruisseau d'Oze. Et donc, on est en Cantal. Alors là, qu'est-ce qu'on a fait ? Quelle était la situation et comment on a essayé d'accompagner ça ? En fait, ce bassin, il abrite une biodiversité qui était assez exceptionnelle puisqu'il y a beaucoup d'espèces. faune et flore très importantes et intéressantes. Ce qu'on avait constaté, en tout cas ce que le Conservatoire d'Espace Naturel nous avait dit, c'est qu'il y avait beaucoup de pression anthropique. Il y avait beaucoup de surpâturage, il y avait des piétinements. On abîmait, très bêtement, c'est très concret, mais la nature était pas mal détériorée et abîmée. Et puis, les cours d'eau, puisque c'est un ruisseau, avaient assez nettement diminué pour des questions d'écoulement et il y avait un risque d'assèchement. Là où la Fondation peut avoir un rôle intéressant, c'est qu'elle a aussi une capacité à parler avec toutes les parties, c'est-à-dire le Conservatoire d'Espace Naturel, les agriculteurs locaux. On est capable de s'entendre avec tout le monde. Et donc, qu'est-ce qui a été encouragé en l'occurrence dans ce projet ? Des aménagements agro-pastoraux pour permettre à l'activité humaine et pastorale de se maintenir. mais en veillant à ce qu'elles puissent préserver aussi la qualité environnementale ou en tout cas la biodiversité qui s'y trouve. Et donc, on a facilité la gestion pastorale de cette zone humide. Voilà concrètement ce que l'on peut faire. On parle quand même de 16 hectares de zones humides qui sont ainsi gérées plus durablement, sachant que les zones humides sont à la fois des capteurs de CO2 et aussi des réservoirs de biodiversité. Donc, c'est un enjeu. Quand on se dit, dans un territoire rural, il peut y avoir un étang, une mare, est-ce que c'est vraiment utile ? Est-ce que je ne ferais pas mieux d'assécher ça et puis de construire un stade de foot ou je ne sais quoi ? Non, c'est là où, encore une fois, la Fondation a ce rôle particulier à jouer, c'est d'essayer de convaincre en apportant des financements. Je reprends le ruisseau d'Oze, on a apporté de mémoire de l'ordre de 25 000 euros. à peu près 10%, un peu moins de 10% du montant de financement. Donc, on n'est jamais les seuls financeurs. On vient compléter les besoins de financement de nos partenaires. Mais concrètement, on est capable de dire, voilà ce qui peut être fait, voilà comment vous accompagner, et voilà pourquoi c'est bien pour l'environnement. Voilà un exemple un peu concret. Après, je pourrais vous citer si on change de région. L'Armas, Jean-Henri Fabre, c'est un site qui avait été proposé par le Muséum national d'histoire naturelle. En fait, c'est un site... C'est intéressant parce qu'il y a du patrimoine bâti historique et du patrimoine naturel. Exactement. Jean-Yves Fap, c'est un... C'est un célèbre entomologiste qui étudie les insectes, les espèces vivantes, et qui avait aménagé tout un espace, un parc, un jardin, de quoi accueillir de la biodiversité pour étudier les espèces. Et en fait, avec le réchauffement climatique et les besoins de renouvellement d'espèces, partie du patrimoine végétal qui se trouvait sur place était soit menacée de disparition, soit avait déjà connu malheureusement... C'est une situation un peu compliquée, donc on a participé au financement de la replantation d'espèces un peu plus résistante au contexte de réchauffement climatique, dans une optique évidemment d'ouverture, mais aussi d'études scientifiques sur le site.

  • Léa

    Oui, donc ça met aussi en lumière des choses...

  • Alexandre

    oui, voilà, c'est pour ça que je prenais cet exemple. On essaie de diversifier un peu les interventions de la Fondation pour répondre à différents enjeux aux côtés de nos partenaires.

  • Azélie

    Et alors là, vous nous avez expliqué justement cet impact sur les écosystèmes. Comment on fait pour évaluer les impacts positifs ou négatifs sur les écosystèmes par rapport à tous ces projets ?

  • Alexandre

    C'est une très très bonne question qu'on s'est posée. Et donc, on a fait le choix de définir des indicateurs de suivi. Mais je vous l'ai dit aussi tout à l'heure, on n'a pas du tout cette prétention de se revendiquer comme tel. On n'est pas une fondation d'experts. Nous, notre objectif, c'est d'aller mobiliser... des fonds, des dons, du mécénat d'entreprise, etc., pour financer des projets, et en s'appuyant sur un réseau de bénévoles. Et donc, comment on a fait ? On a fait appel à des bureaux d'études spécialisés dans la création d'indicateurs de suivi, en partant de la gamme de projets, puisqu'on avait plus de 300 projets qui avaient été accompagnés en quelques années, donc on s'est dit, on va regarder un peu le catalogue de tout ce qu'on a pu faire, et puis on va définir une grille, une dizaine d'indicateurs. qui sont des indicateurs de suivi sur le type de projet qu'on accompagne. Par exemple, sur le patrimoine bâti, c'est la part de matériaux biosourcés qui est utilisée sur le chantier. Un indicateur assez simple, ça nous permet de calculer et de se dire qu'on va mettre un peu d'argent sur ce projet parce qu'il y a cette part de matériaux biosourcés. Ça, c'est plutôt sur le bâti. Sur la question du patrimoine naturel, si je reprends l'exemple du ruisseau d'eau, c'est la surface gérée durablement. Et quand je dis durablement, c'est effectivement s'assurant de la préservation des espèces et de la biodiversité qui s'y trouvent. Et donc l'indicateur s'appuie sur un certain nombre de sous-indicateurs, entre guillemets, qui permettent, est-ce que vous utilisez ou non des pesticides, des choses comme ça, qui permettent d'avoir un indicateur fiable, parce qu'il est fiable et robuste d'un point de vue à la fois technique et je dirais presque scientifique, mais il n'est pas d'un degré de scientificité trop élevé parce qu'il est manipulable par nos bénévoles. aussi par nos interlocuteurs, puisque ce sont eux qui ont à répondre aux sollicitations qui sont les nôtres. On ne va pas demander au maire d'une petite commune rurale de 500 habitants de remplir un formulaire de 450 pages. S'il est capable de nous dire qu'il n'y a pas d'utilisation de pesticides, voici les espèces qui peuvent s'y trouver ou qui avaient été identifiées, ce que nous avons fait concrètement pour gérer durablement la zone soutenue ou protégée. On accompagne financièrement à la condition que l'indicateur puisse s'attuer.

  • Léa

    Et tout à l'heure, on en a parlé, vous en avez déjà parlé un petit peu, on parle de patrimoine naturel, on parle de patrimoine bâti. Finalement, les deux sont interconnectés, sont liés. Vous pouvez nous expliquer un petit peu plus ce lien ?

  • Alexandre

    Pour moi, patrimoine bâti, patrimoine naturel, c'est indissociable. C'est vraiment, c'est un tout parce que, je vous l'ai dit, il y a des bâtiments... patrimoniaux qui accueillent, qui hébergent de la biodiversité. Vous avez aussi des espaces naturels qui sont des cadres d'épanouissement du patrimoine bâti. Donc, voilà. Sachant que, si je reprends mon exemple, sur les espèces vivantes dans le patrimoine bâti, il faut quand même savoir qu'un tiers des populations d'oiseaux qui nichent, enfin qui vivent dans le patrimoine bâti, ont disparu en 30 ans, parce que leur habitat a disparu. Parce que si on détruit des vieilles fermes ou des vieux bâtiments, en disant qu'on va construire du plus neuf, on fait disparaître des lieux de vie d'espèces, qui sont d'ailleurs parfois protégées ou menacées. Voilà pourquoi on considère que c'est important de ne pas dissocier les deux. Vous avez des murets traditionnels, je pense que c'est un projet qu'on a aussi soutenu, dans le Cantal, où on avait un projet aussi similaire. le parc naturel régional des Capes et Marais d'Opale dans les Hauts-de-France. Là, on finance l'entretien et la restauration de murets anciens, des limites, parfois des parcelles, qu'on a tous vus, parfois en se promenant. Ces murets sont des lieux d'habitation d'un certain nombre d'espèces. Si vous les mettez par terre, ce sont des réservoirs de biodiversité qui disparaissent. Donc, le lien est extrêmement fort. Il n'y a pas d'un côté le bâti et de l'autre la nature, ça va ensemble. Et notre objectif, c'est vraiment d'essayer de participer à la préservation de cet ensemble, qui est notre cadre de vie en fait.

  • Léa

    Oui, donc quand on restaure du patrimoine bâti, on restaure de la biodiversité, du patrimoine naturel, il faut penser à cette dimension-là également.

  • Alexandre

    Exactement, on peut, et ce n'est pas toujours le cas, mais ce qu'on veut faire à la Fondation, c'est de se dire qu'il y a les deux logiques. Exactement.

  • Azélie

    Complètement. D'accord. Et là, on a parlé un peu du patrimoine bâti et du patrimoine naturel. Si on revient sur, par exemple, la fréquentation, parce qu'on pense, par exemple, aux sites naturels, peut-être au PNR ou à des exemples dont vous avez pu nous citer, est-ce que vous avez des problèmes par rapport à la fréquentation de ces sites naturels ?

  • Alexandre

    Alors, vous posez une bonne question. C'est sûr que le... Je parlais d'ailleurs du ruisseau d'eau et des... des marcheurs, du piétinement qui avait pu avoir lieu, qu'ils soient des espèces animales ou l'homme. Donc il y a un sujet, il y a une question, c'est comment on préserve effectivement parfois des espaces naturels qui peuvent être, entre guillemets, pardonnez-moi l'expression, mais abîmés par l'homme quand il se prend. Mais il y a des solutions. En tout cas, nous, côté Fondation, on finance ce genre de projet en se disant, on ne veut pas, encore une fois, on n'oppose pas bâti et nature, et on ne veut pas opposer nature et homme. On veut essayer de réconcilier tout ça. Pour ça, il faut essayer de rendre les sites accessibles, mais de délimiter parfois les espaces qui sont accessibles au public. C'est un peu évident ce que je raconte, mais je vais vous donner au moins deux exemples. Je pense à un site assez exceptionnel qui est le lac Glacier Destin, c'est dans les Hautes-Pyrénées. C'est un site où il y a aussi du tourisme, il y a des gens qui viennent passer le week-end ou des vacances. On est en montagne, c'est absolument superbe. Qu'est-ce qu'on a fait ? Qu'est-ce qu'on a financé ? Eh bien, il y a eu deux hectares qui ont été désartificialisés, c'est-à-dire qu'on a retiré des parkings, pour être très clair, parce qu'on a redonné à la nature de l'espace, qui permet d'ailleurs de renforcer la protection de cette zone humide. Mais on a délimité des espaces qui sont plus réduits pour accueillir du monde, mais on n'a pas interdit aux gens de venir. De la même manière, c'est en Champagne-Ardenne, c'est pas très loin de Reims, il y a un site, c'est une sablière. phénomène géologique assez incroyable. Il y a une sablière à proximité de Reims, à Chalon-sur-Velle, et là c'est pareil, c'est un site qui est très populaire, où les gens, les familles aiment se rendre, etc. Mais le fait est que le fonctionnement un peu anarchique sur le site abîmait la biodiversité, abîmait les espèces végétales qui pouvaient s'y trouver, et donc là, ce qu'on finance, c'est l'aménagement d'un parcours qui permet aux gens de continuer à venir sur le site. mais d'éviter qu'ils aillent piétiner parfois des espèces végétales sans faire attention. Il faut comprendre que les gens se promènent, au contraire, il faut les inciter à aller vers la nature. Mais si on peut aménager des espaces qui permettent aux visiteurs de venir et de préserver la biodiversité ou la nature, ça paraît être une bonne solution. Donc voilà des choses concrètes qu'on essaye de financer, d'aider, parce qu'encore une fois, on ne veut pas opposer, mais on veut essayer plutôt de rassembler.

  • Léa

    Et justement, quand on parle d'aménagement de parcours, toute la part panneau, de médiation culturelle, etc., autour de ce patrimoine naturel, c'est des choses qui rentrent dans l'élaboration des projets ?

  • Alexandre

    Alors, c'est non seulement quelque chose, vous avez raison, c'est non seulement quelque chose qui rentre dans l'élaboration des projets, mais c'est même un critère supplémentaire de soutien éventuel de la Fondation. C'est-à-dire que les actions de sensibilisation et de médiation, que ce soit l'installation de panneaux, explicatifs, ou parfois d'intervention humaine, c'est-à-dire des médiateurs, constituent un critère supplémentaire où... des projets que nous soutenons. Parce qu'encore une fois, il ne s'agit pas d'opposer, il ne s'agit pas de dire la nature va mal, chassons les habitants, mais plutôt de dire vous avez là des espèces qui sont fragiles, faites attention en aménageant tel ou tel parcours et en expliquant aussi pourquoi ces espèces sont protégées, en quoi elles sont fragilisées, parfois menacées. On fait à mon avis une œuvre utile.

  • Léa

    Oui, finalement, mieux connaître, c'est mieux protéger.

  • Alexandre

    Absolument.

  • Azélie

    Et donc on a le patrimoine, ce patrimoine bâti, ce patrimoine naturel et ces problématiques de biodiversité. Et donc, selon vous, patrimoine et écologie sont liés ?

  • Alexandre

    Oui, c'est totalement lié. C'est-à-dire qu'on ne peut pas... Je dirais que presque par définition, le patrimoine a quelque chose d'écologique. Parce que... Typiquement, quand vous restaurez, mais surtout quand vous habitez dans un bâti ancien, c'est quelque chose dont le bilan carbone, par exemple, et le bilan carbone d'un bâti ancien, il est par définition meilleur, puisqu'il n'a pas été construit récemment. La condition, c'est de s'assurer que le bilan énergétique de ce bâtiment soit bon. Et ça, ça fait partie des enjeux intéressants. Il y a une part, et je ne parle même pas du patrimoine naturel, qui est encore plus écologique si je puis m'exprimer ainsi, mais ce qui est important, c'est de se dire qu'il y a des solutions, il y a des choses à faire, mais le patrimoine, y compris le patrimoine bâti, est une des réponses, est une des solutions aux défis climatiques et aux défis environnementaux qui nous attendent.

  • Azélie

    Justement, là, on a parlé de ce que vous faites comme action à la Fondation pour aider le patrimoine naturel, le patrimoine bâti aussi. Quelles sont les actions que nous, tant qu'individus et que nos auditeurs, peuvent faire pour protéger ce patrimoine naturel, agir en faveur de la sauvegarde de ce patrimoine naturel, donc aussi bien auprès de la Fondation que dans la fréquentation de ses sites, par exemple ?

  • Alexandre

    Sur la fréquentation des sites, évidemment, il faut que chacun essaie d'être respectueux des consignes de prévention, de sécurité et de respect à la fois des œuvres, on va dire, quand c'est du bâti, et évidemment de la nature quand c'est du patrimoine naturel. Côté fondation, qu'est-ce qu'on peut faire ? Vous êtes sympa de me poser cette question. D'abord, on peut devenir bénévole, c'est-à-dire donner un peu de temps, pas besoin d'être expert à la fondation, il n'y a pas besoin d'avoir lu l'intégralité des bibliothèques parlant de patrimoine ou des archives, non. Ce qu'on veut, nous, c'est des gens qui donnent un peu de temps, parfois pas beaucoup, ça peut être quelques heures, mais qui veulent soit instruire des dossiers, soit prendre des photos, soit s'occuper de réseaux sociaux, soit rencontrer des propriétaires, aller conseiller un élu, enfin voilà, il y a plein de choses possibles, il y a plein de missions possibles, et donc on cherche des bras et des cerveaux, si je puis m'exprimer ainsi, des bénévoles pour... pour nous aider à faire plus et à faire mieux parce que les besoins sont immenses. Et sinon, ce qu'on peut faire, évidemment, c'est de faire un don, c'est de donner. Ce qui est intéressant à la Fondation, c'est que si vous vous rendez sur notre site, c'est www.fondation-patrimoine.org, quand vous faites un don, vous pouvez choisir de l'affecter à un projet en particulier. Et donc, aujourd'hui, il y a l'ordre de 2000 collègues de dons par an à la Fondation. On a le choix. Allez, je suis quasiment sûr que vous pouvez trouver, si ce n'est dans votre... ville ou dans votre village, celui d'à côté ou à peu près, vous pourrez trouver un projet. On a évidemment besoin d'argent, pas pour nous, mais pour la cause, pour tous les projets dont je viens de vous parler. Les besoins sont assez considérables. Le réchauffement climatique fait du mal à la nature, fait du mal aux bâtiments. Ça aussi, on ne sait pas forcément, c'est pour ça qu'il y a un lien très fort. Le réchauffement climatique fait beaucoup de mal au patrimoine bâti. Donc voilà, il faut agir, on peut le faire. Soit vous nous rejoignez, soit vous faites un don, mais vous pouvez faire les deux aussi.

  • Azélie

    On a parlé bras et cerveau, mais maintenant on va parler un peu émotion. Alexandre, quel est votre projet coup de cœur ?

  • Alexandre

    C'est dur, c'est très dur comme question. Un projet coup de cœur, un projet que j'aime bien, d'ailleurs c'est une collecte qui est toujours en cours, on est en Isère, donc Ronalp, c'est l'étang du Grand Albert. Là encore le lien entre l'histoire, le bâti et la nature. C'est un étang qui a été créé par des moines cisterciens au Moyen-Âge et qui est asséché depuis 2008 parce qu'il y a eu une digue qui s'est rompue. Et donc, il y a un étang de 15 hectares qui a perdu pas mal de sa biodiversité. Et notamment, parce que c'est ça qui est important dans ce projet, c'est de préserver le castor d'Europe, qui est une espèce protégée et qui vit dans cet étang. On cherche des dons, pour être très clair, pour financer ce projet de préservation de cet étang. aux constitutions de renforcement de la biodiversité qui s'y trouvent, notamment ce Castor d'Europe. C'est un projet que moi j'aime bien.

  • Léa

    Et donc les castors, je pense que c'est un beau mot de la fin.

  • Azélie

    Voilà, n'hésitez pas à aider les castors d'Europe. Moi je suis 100% d'accord avec ça.

  • Alexandre

    On a été très exhaustifs, c'est bien d'avoir du temps comme ça, merci beaucoup. Mais il y a des solutions. Ce que je veux dire c'est que... On peut faire des choses encore.

  • Léa

    Merci beaucoup pour votre temps.

  • Azélie

    Merci à vous. Merci. Nous espérons que ce nouvel épisode vous aura plu. N'hésitez pas à venir en discuter avec nous sur notre compte Instagram Parole de Patrimoine et à le partager autour de vous. Pour nous aider, nous vous invitons à laisser votre avis et à noter le podcast 5 étoiles. sur Apple Podcasts et Spotify et à vous abonner. N'hésitez pas à nous solliciter si vous ne souhaitez que nous m'abordons un sujet en particulier ou que vous souhaitez partager votre expertise.

  • Léa

    C'était Léa et Azélie, fondatrices de l'Agence de communication et de médiation du patrimoine Parole de Patrie. Nous accompagnons les acteurs du patrimoine et de la culture dans la valorisation de leur histoire locale, grâce aux nouveaux outils digitaux et à des stratégies impactantes auprès du grand public. Si le format podcast vous plaît et que vous souhaitez collaborer sur un sujet particulier, on en discute pour l'inclure dans votre stratégie de développement. Retrouvez toutes nos informations et contacts en description. A très bientôt !

Chapters

  • Introduction au patrimoine et patrimoine naturel

    00:11

  • Définition et importance du patrimoine naturel

    01:16

  • Historique et évolution de la notion de patrimoine naturel

    02:51

  • Ressources et enjeux du patrimoine naturel

    04:49

  • Biodiversité et patrimoine naturel en France

    08:39

  • Interview avec Alexandre Giuglaris, Fondation du Patrimoine

    24:31

  • Actions de la Fondation pour protéger le patrimoine naturel

    29:21

  • Lien entre patrimoine bâti et patrimoine naturel

    48:38

  • Comment agir pour préserver le patrimoine naturel

    52:15

Description

Dans cet épisode, nous vous invitons à plonger au cœur de la notion de patrimoine naturel, un aspect souvent méconnu mais essentiel du patrimoine français et mondial. Nous ouvrons le débat en mettant en lumière le fait que le patrimoine ne se limite pas uniquement aux monuments historiques ou aux savoir-faire traditionnels, mais englobe également les milieux naturels et la biodiversité qui font la richesse de nos territoires français.


Au fil de la discussion, nous explorons les lois et définitions qui régissent le patrimoine naturel, en s'appuyant sur des références telles que l'INSEE et l'UNESCO. Nous partageons des exemples concrets, comme les parcs naturels et les espèces menacées, illustrant ainsi la diversité du patrimoine naturel et son rôle crucial dans la sauvegarde du patrimoine. Cet épisode réaffirme que le patrimoine naturel est un ensemble de ressources précieuses à préserver pour les générations futures, soulignant l'importance vitale de la biodiversité dans notre écosystème.


Pour enrichir cette réflexion, Alexandre Giuglaris, directeur général de la Fondation du Patrimoine, se joint à la conversation pour partager son expertise sur la préservation du patrimoine naturel. Il explique comment la fondation soutient des projets de conservation et de restauration, tout en mettant en avant la synergie entre le patrimoine bâti et le patrimoine naturel. Cette collaboration est essentielle pour assurer une médiation culturelle efficace et promouvoir un tourisme durable, en harmonie avec notre environnement.


L'épisode se termine sur une note inspirante, en soulignant l'importance de l'engagement individuel dans la protection du patrimoine. Nous encourageons les auditeurs à s'impliquer activement dans cette démarche de sauvegarde, faisant appel à leur sensibilité pour le patrimoine culturel et naturel.


Que vous soyez un passionné de voyage en France, un amateur de slowtourisme ou simplement curieux d'en apprendre davantage sur le patrimoine français, cet épisode est fait pour vous.


Rejoignez-nous pour découvrir comment chacun peut contribuer à la préservation de nos trésors naturels et culturels, et ainsi participer à un tourisme responsable et respectueux de nos territoires ruraux.


Bonne écoute !


Les ressources de l'épisode :



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Transcription

  • Léa

    Bonjour, c'est Léa et Azélie,

  • Azélie

    les deux voix de l'épisode. Bienvenue sur le podcast Paroles de Patrimoine. Ici, on vous donne les clés pour observer et comprendre les patrimoines de vos territoires.

  • Léa

    Ensemble, on vous embarque dans nos explorations pour vous faire découvrir notre définition du patrimoine et décrypter les notions de gravité. Qu'ils soient bâtis, naturels, culturels, de savoir-faire et bien d'autres. Le patrimoine regorge de secrets à partager. Pour cette nouvelle saison, nous vous embarquons dans des formats conférences, mélange de chroniques d'informations pour vous donner les clés de compréhension et de discussions avec des personnes de référence.

  • Azélie

    Retrouvez-nous chaque mois avec ce nouveau format plus immersif et intimiste pour vous inviter à partir à la découverte, vous aussi, des patrimoines avec un grand S. Allez, on vous emmène avec nous ! Lorsque l'on pense patrimoine, on pense bâtiment, on pense théâtre, on pense château, on pense savoir-faire et tant d'autres exemples encore. Seulement, il y a un aspect que nous n'avions jamais abordé jusqu'ici, le patrimoine naturel. Il est fondamental de pouvoir définir cette notion de patrimoine naturel pour comprendre en quoi le lien entre patrimoine bâti et biodiversité a toute son importance. des parcs naturels régionaux aux espèces protégées ou menacées, des zones Natura 2000 ou bien les musées d'histoire naturelle, nous revenons sur ce patrimoine méconnu, qui pourtant est un axe entier de notre patrimoine français et mondial. Commençons par sa définition. La notion fondamentale de patrimoine naturel est apparue au début du XXe siècle. Elle a été abordée autour d'une volonté de conserver les grands paysages et espaces nord-américains et leur caractère sauvage. On parle alors de wilderness, au XIXe puis au XXe siècle. Ce concept de wilderness pourrait se traduire en région sauvage C'est un fantasme de nature préservée, une nature vierge de toute présence humaine, qui s'étendrait à perte de vue. Ce que l'on peut effectivement retrouver en Amérique. Mais revenons en terre conquise. Selon la définition de l'INSEE, en 1986, le patrimoine naturel est, je cite, l'ensemble des biens, dont l'existence, la production, et la reproduction sont le résultat de l'activité de la nature, même si les objets qui le composent subissent des modifications du fait de l'homme. Le concept de wilderness a donc évolué. Dans patrimoine naturel, on comprend également les modifications que l'homme a pu apporter à cette nature.

  • Léa

    Mais de quoi parlons-nous lorsque l'on évoque la notion de patrimoine naturel ? La notion de patrimoine naturel apparaît en France dans la loi du 21 avril 1906 vouée à la protection des sites... et monuments naturels de caractère artistique. Elles concernent les ensembles naturels, cascades, grottes, rochers, etc. qui ont été désignés comme pittoresques par la peinture, les guides touristiques et la photographie. La loi du 2 mai 1930 relative aux monuments naturels et aux sites de caractère artistique historique, scientifique, légendaire ou pittoresque, remplace celle de 1906 en enrichissant la liste des caractères justifiant la protection d'un site. Mais qu'est-ce que l'on entend par pittoresque ? C'est une notion abstraite que l'on retrouve en peinture, issue de l'italien pittor, qui veut dire peintre. Le fait qu'un élément soit pittoresque signifie que son apparence est atypique, colorée, curieuse et qu'il a le mérite d'être peint. Si on va jusqu'au bout de notre réflexion, le patrimoine naturel était au début du XXe siècle, ce qui révèle du pittoresque. Cette définition est donc subjective Un peu à l'appréciation de chacun, de chaque œil, comme la notion de patrimoine finalement. Alors pour comprendre réellement ce qu'est le patrimoine naturel, nous allons nous en tenir à la définition de 1972, issue de la Convention concernant la protection du patrimoine mondial culturel et naturel de l'UNESCO. Nous citons Le patrimoine naturel désigne les spécificités naturelles, les formations géologiques ou de géographie physique, et les zones définies qui constituent l'habitat d'espèces animales et végétales menacées, ainsi que les sites naturels qui présentent un intérêt sur le plan scientifique, dans le cadre de la conservation ou en termes de beauté naturelle. Il comprend les aires naturelles protégées privées et publiques, les zoos, les aquariums et les jardins botaniques, les habitats naturels, les écosystèmes marins, les sanctuaires, les réserves, etc. Fin de citation. Et depuis peu, avec les lois Grenelle, et Grenelle II, dans le droit de l'environnement national, la question de l'environnement nocturne dégradé par la pollution et diverses nuisances associées est aussi prise en compte. C'est d'ailleurs pour cela que l'on peut retrouver des réserves internationales de ciel étoilé, les hérisses, nous y reviendrons un peu plus tard dans l'épisode. Il y a donc une dimension essentielle dans le patrimoine naturel qui est présent nulle part ailleurs dans d'autres types de patrimoine. Il n'a pas généralement été construit directement par l'homme. Même si, objectivement, ce dernier est à l'origine de la construction des forêts, des étangs, des champs et des bocages, par exemple. Il peut dépendre bien sûr donc de l'interaction entre l'homme et la nature, ou de son évolution, mais il n'a pas été construit ni inventé directement par l'homme de manière générale. Ce patrimoine est aussi une somme de ressources naturelles, c'est-à-dire de minéraux, de matières premières minérales, l'eau douce, les granulats, les minerais, les produits d'origine sauvage, le bois, le poisson, le gibier, les milieux naturels avec l'eau, l'air, le sol, la forêt, ou encore des matières organiques fossiles comme le pétrole, le charbon. le gaz naturel, etc.

  • Azélie

    On comprend alors que dans le patrimoine naturel, il y a des ressources à préserver et que ce patrimoine, s'il n'est pas préservé, ne sera pas transmis de génération en génération, comme le sont les autres types de patrimoine. C'est pourquoi la référence patrimoniale sert dans plusieurs méthodes à l'établissement de degrés visant à classer les espèces en fonction des urgences d'intervention afin d'établir des niveaux de responsabilité. Dans l'état actuel, les inventaires du patrimoine naturel concernent pratiquement ou exclusivement la faune et la flore. La notion de patrimoine naturel est associée à certains éléments de biodiversité ou des écosystèmes qui peuvent se voir attribuer une dimension identitaire et un statut particulier en raison de leur caractère remarquable. Le patrimoine naturel découle aussi d'un processus de reconnaissance qui conduit à distinguer certains éléments des écosystèmes à travers par exemple Un label ou une mesure de protection réglementaire, d'une distinction qui se justifie par le caractère remarquable ou la dimension spirituelle, identitaire ou symbolique de ces éléments. La loi du 8 août 2016 relative à la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages institue un inventaire du patrimoine naturel. On entend par inventaire du patrimoine naturel l'inventaire des richesses écologiques, faunistiques, floristiques, géologiques, minéralogiques et paléontologiques. Cet inventaire, nous pouvons le retrouver sur l'Inventaire National du Patrimoine Naturel, qui est un portail de diffusion de la connaissance sur la biodiversité française, administré par le Muséum National d'Histoire Naturelle et l'Office Français de la Biodiversité. Il gère et diffuse en ligne des informations sur le patrimoine naturel terrestre et marin en France métropolitaine et en Outre-mer. Et nous allons vous donner quelques chiffres impressionnants. C'est 202 456 d'espèces référencées en France et en Outre-mer différentes et 31 645 espaces naturels recensés. Dans le Code de l'environnement, il est dit que, je cite, en complément de l'inventaire du patrimoine naturel, les collectivités territoriales, les associations ayant pour objet l'étude ou la protection de la nature et leurs fédérations, les associations naturalistes et les fédérations de chasseurs et de pêcheurs, peuvent contribuer à la connaissance du patrimoine naturel par la réalisation d'inventaires locaux ou territoriaux ou d'atlas de la biodiversité. Il nous faut alors se pencher sur ce qu'il nous faut préserver dans le patrimoine naturel et comment le faire.

  • Léa

    Avec tout ce dont nous avons évoqué juste avant, on comprend que le patrimoine naturel est essentiellement tourné vers la préservation de la biodiversité, composée de la faune et de la flore. La flore, c'est l'ensemble des espèces végétales dans une région donnée, un milieu donné. La flore, c'est l'ensemble des espèces animales vivant dans un espace géographique ou un habitat déterminé. Selon le dictionnaire Larousse, la biodiversité désigne l'ensemble des êtres vivants, ainsi que les écosystèmes dans lesquels ils vivent. Ce terme comprend également les interactions des espèces entre elles et avec les milieux. Et bien que la biodiversité soit aussi ancienne que la vie sur Terre, Ce concept n'est apparu que dans les années 1980. La Convention sur la diversité biologique signée lors du sommet de la Terre de Rio de Janeiro en 1992 officialise cette dénomination et reconnaît pour la première fois l'importance de la conservation de la biodiversité pour l'ensemble de l'humanité. Revenons maintenant sur le patrimoine naturel français en chiffres. De par l'étendue de son espace maritime et la diversité de ses habitats, la France abrite l'un des patrimoines naturels les plus riches du monde. Alors que la métropole est championne d'Europe pour la diversité des amphibiens, oiseaux et mammifères, les collectivités d'outre-mer abritent elles plus de 10% des récifs coralliens mondiaux. Mais cette richesse est de plus en plus menacée. Ainsi, selon l'Observatoire national de la biodiversité, 18% des espèces ont disparu et 78% des habitats sont dans un état de conservation défavorable. Et ce sont, vous vous en doutez, les activités humaines qui sont responsables de cette érosion de la biodiversité. Sur l'ensemble des espèces recensées en France, 11% sont dites endémiques. C'est-à-dire que l'ensemble de la population de cette espèce est concentrée sur un même territoire. C'est le cas par exemple de l'hélix de Corse. évalué comme en danger critique d'extinction. Il bénéficie de mesures de protection et de restauration de son habitat pour assurer sa conservation. Les 89% restants sont des espèces indigènes, qui sont arrivées sur un territoire sans intervention humaine ou exotique, qui ont été introduites par l'homme volontairement ou involontairement. Les habitats naturels et des espèces dits d'intérêt patrimonial sont listés par pays et par région, ou par site dans les parcs et les réserves par exemple. dans le cadre des inventaires naturalistes. En France, ces données sont notamment utilisées pour établir ou mettre à jour les inventaires des zones naturelles protégées ou encore pour cartographier et mettre en œuvre la Trame verte et bleue nationale. La Trame verte et bleue désigne officiellement, depuis 2007, un des plus grands projets nationaux français issus du Grenelle de l'environnement. Elle est constituée de l'ensemble du milieu des corridors biologiques ou corridors écologiques, des corridors paysagers et des réservoirs de biodiversité, Elle comprend également les aires protégées qui sont essentielles à ces continuités. Elle vise à enrayer la perte de la biodiversité. En effet, pour protéger cette biodiversité, il y a donc une classification des espèces selon le niveau de danger d'extinction, mais il y a aussi la création de sites protégés, dont vous avez déjà forcément entendu parler.

  • Azélie

    Selon l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature, un espace protégé est, je cite, un espace géographique clairement défini, reconnu, consacré et géré par tout moyen efficace, juridique ou autre, afin d'assurer à long terme la conservation de la nature, ainsi que les services écosystémiques et les valeurs culturelles qui lui sont associées La désignation des espaces naturels protégés est alors une composante majeure des stratégies de protection et de gestion du patrimoine naturel. A ce titre, il existe en France différents outils de protection dont la diversité reflète la multiplicité des acteurs. des objectifs et des types de gestion. Les parcs naturels marins, les sites Natura 2000, les réserves de chasse et de faune sauvage, ou les parcs nationaux de France sont quelques exemples de ces espaces protégés. Par ailleurs, plus de 7000 espèces de faune et de flore bénéficient d'un statut de protection légal. Il est donc interdit de les chasser, de les cueillir, de les détruire ou de les déplacer. Sur le terrain, c'est 1700 inspecteurs de l'environnement qui veillent au respect de la protection de la nature. et luttent contre le braconnage, le trafic d'espèces protégées, participent à une meilleure connaissance des espèces et assurent leur suivi sanitaire pour empêcher la propagation d'épidémies animales. Selon la liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature, la France est le sixième pays hébergeant le plus grand nombre d'espèces menacées. La liste rouge est un indicateur privilégié pour suivre l'état de la biodiversité dans le monde. Grâce à cet état des lieux, On sait aujourd'hui qu'une espèce de mammifère sur 4, un oiseau sur 7, plus d'un amphibien sur 3 et un tiers des espèces de conifères sont menacées d'extinction mondiale. Sur le territoire français, 7269 espèces bénéficient actuellement de ce statut.

  • Léa

    Revenons donc sur la définition de ces aires protégées. Parmi ces outils, il existe la ZNIEF. Z-N-I-E-F-F. Lancée en 1982, c'est l'inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique Elle a pour objectif d'identifier et de décrire, sur l'ensemble du territoire national, les secteurs de plus grand intérêt écologique, abritant la biodiversité patrimoniale dans la perspective de créer un socle de connaissances, mais aussi un outil d'aide à la décision dans la protection de l'espace et des aménagements du territoire. par exemple. Ensuite nous avons la zone Natura 2000. Le réseau Natura 2000 s'inscrit lui au coeur de la politique de conservation de la nature de l'Union Européenne et est un élément clé de l'objectif visant à enrayer l'érosion de la biodiversité. Ce dispositif européen ambitieux vise à préserver des espèces protégées et à conserver des milieux tout en prenant en compte les activités humaines et les pratiques qui ont permis de les sauvegarder jusqu'à ce jour. Si vous voulez aller plus loin dans le domaine, nous vous conseillons de vous renseigner sur les rédactions des cahiers d'habitat, un outil qui regroupe les différentes typologies d'habitat sous forme de fiches techniques. On peut nommer comme zone Natura 2000 connue la Petite Camargue ou encore la Moyenne-Vallée de l'Ardèche et ses affluents par exemple. Nous pouvons également parler des ENS, les espaces naturels sensibles, qui visent à préserver la qualité des sites, des paysages, des milieux et des habitats naturels. Créé par le département... il permet d'élaborer et de mettre en œuvre une politique de protection, de gestion et d'ouverture au public de ces espaces naturels.

  • Azélie

    La préservation du patrimoine naturel s'étend à tous milieux. C'est pourquoi il existe aussi des labels qui regroupent des milieux auxquels nous n'aurions pas forcément pensé. La pollution de l'homme s'étend jusqu'au ciel. On parle de pollution nocturne et dans certains territoires, cette pollution nocturne n'existe pas. Pour reconnaître et préserver ces endroits rares, il existe par exemple le label réserve internationale de ciel étoilé Une réserve internationale de ciel étoilé est un espace de grande étendue, jouissant d'un ciel étoilé d'une qualité exceptionnelle, qui fait l'objet d'une protection à des fins scientifiques, éducatives, culturelles ou environnementales. La réserve comprend donc une zone cœur, où la noirceur naturelle est préservée au maximum, ainsi qu'une zone tampon, où les administrateurs publics et les acteurs privés s'engagent à le protéger à long terme. De multiples intérêts gravitent autour de ce label. Le principal moyen est de faire un test de la qualité de l'eau. et de réduire la pollution lumineuse. C'est un fléau de l'observation des étoiles. Il faut alors travailler sur la vétusté de l'éclairage. Cette pollution lumineuse participe également à la modification des rythmes biologiques des espèces. Enfin, le label contribue à enrichir la destination touristique du territoire en proposant une identité nuit, qui se traduit également par une mise en valeur de la culture propre au territoire. La voie lactée peut y être vue à l'œil nu. Les objectifs sont donc de la... préserver et de la laisser accessible à tous en sensibilisant visiteurs et habitants aux enjeux de la nuit. Nous avons jusqu'à présent parlé du ciel et de la terre, mais l'eau est absolument essentielle dans le patrimoine naturel. Nous pouvons alors donner l'exemple d'un label qui œuvre à la protection de tout l'écosystème des rivières françaises. Le label Cite rivière sauvage est un outil de valorisation et de protection au service des gestionnaires des rivières. Il y en a en tout 30 en France. Et son objectif principal est d'être un outil au service de ses gestionnaires des milieux aquatiques d'eau courante pour améliorer la protection et la conservation des rivières qui présentent un bon fonctionnement écologique. Il intègre les notions suivantes entre autres. La qualité de l'état de préservation de l'écosystème, la reconnaissance et récompense des acteurs sur les territoires pour la gestion exemplaire de la rivière, la volonté collective partagée dans l'action de préservation, la valeur économique forte de la rivière et la valorisation du territoire au sein d'un réseau. C'est un label français qui est en cours de traduction et d'extension au niveau européen.

  • Léa

    Enfin, à une échelle plus grande, on peut nommer les parcs naturels régionaux et nationaux qui sont une référence sur le territoire en termes de prise en compte du patrimoine naturel dans leur politique de projet, de développement, d'attractivité. Les parcs naturels régionaux sont créés pour protéger et mettre en valeur de grands espaces ruraux habités. peut être classé parc naturel régional un territoire à dominante rurale dont les paysages, les milieux naturels et le patrimoine culturel sont de grande qualité mais dont l'équilibre peut être fragile. Un parc naturel régional s'organise autour d'un projet concerté de développement durable fondé sur la protection et la valorisation de son patrimoine naturel et culturel. Les parcs naturels nationaux sont eux reconnus au niveau international comme des territoires d'exception aussi bien maritimes que terrestres. Ils représentent selon leur périmètre de sauvegarde plus de 8% du territoire français. Les parcs nationaux sont rattachés à l'Office français de la biodiversité afin de renforcer l'action collective pour préserver la biodiversité. On compte sur le territoire français 58 parcs naturels régionaux et 11 parcs naturels nationaux qui illustrent de la diversité des paysages et des milieux naturels que nous avons en France. Ils sont répartis sur l'ensemble du territoire métropolitain et d'outre-mer. On peut penser aux parcs naturels régionales des volcans d'Auvergne, de la Camargue, au parc naturel national des Cévennes par exemple. Ce que l'on retrouve dans ces parcs spécifiques, qui font sens avec la notion de patrimoine naturel, ce sont des espèces emblématiques, comme l'ibis rouge, la loutre d'Europe, le phoque vaumarin, le phocon pèlerin, le mouflon de Corse, etc. Une grande variété d'habitats naturels, avec les forêts, les landes, les cultures, les habitats herbacés, les habitats marins, les eaux douces, les marécages. On retrouve également 21 des 50 sites classés Ramsar en France, c'est-à-dire qu'ils sont reconnus internationalement pour l'intérêt des zones humides présentes. Les parcs naturels régionaux sont des territoires reconnus pour la richesse de leur patrimoine naturel et culturel, la diversité et les richesses de leur patrimoine bâti, la grande variété de leurs terroirs, la beauté de leurs paysages, qui pour certains sont d'ailleurs reconnus internationalement. On peut trouver de nombreux sites classés, et sites inscrits sur les territoires des parcs. Plusieurs sites français sont d'ailleurs inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO et se trouvent sur les territoires des parcs. Les Bordelais-Loire, sur le parc Loire-Anjou-Touraine par exemple. Car la protection du patrimoine naturel est un enjeu mondial, d'autant plus important avec le réchauffement climatique et les enjeux qui en découlent actuellement.

  • Azélie

    Maintenant que nous sommes toutes et tous au fait de ce que représente le patrimoine naturel, ses zones protégées, ses labels et les projets qui gravitent autour, penchons-nous sur la manière dont on peut partir le découvrir. Nous vous avons parlé des ENS par exemple. C'est un premier bon repère pour vous si vous voulez faire une balade nature et en profiter pour mieux comprendre ce qui vous entoure. Car c'est écrit dans les conventions de ce type de protection. Il se doit d'agir pour la sensibilisation du public aux espaces naturels. Vous trouverez donc généralement dans ces sites des espaces aménagés pour favoriser la découverte de la richesse de la biodiversité qui s'y trouve. Des panneaux d'informations, par exemple sur la faune et la flore locale, sur le type d'habitat. C'est une chouette balade à faire en famille. La forêt de la Comté, proche de Clermont-Ferrand par exemple, offre plusieurs parcours nature, pour petits et grands, avec des panneaux d'informations et des espaces ludiques de découverte de la nature et de son patrimoine à préserver. Aussi, au-delà des zones de protection spécifiques, de plus en plus de sentiers de randonnées sont aménagés et agrémentés de panneaux d'information pour mieux comprendre nos paysages et les patrimoines qui s'y trouvent. Faunes et flores, murets de pierres, petites constructions, savoir-faire locaux, etc. Tout ce qui constitue une très belle manière de croiser la découverte des patrimoines sous toutes ses formes, tout en profitant d'une belle balade en pleine nature. Dans certains espaces protégés, on retrouve même des maisons de sites, pourrez découvrir et comprendre certaines notions, rencontrer des médiateurs spécialistes et vous renseigner sur les circuits de randonnées possibles et les événements qui s'y passent, comme des visites guidées thématiques. N'hésitez pas à y faire un tour pour en apprendre plus. Dans les communes, des espaces partagés et des fermes pédagogiques ou jardins pédagogiques permettent de découvrir des pratiques spécifiques de sauvegarde d'espèces rares, de connaître le vivant, de sensibiliser à la protection de l'environnement, des espèces ou du bien-être animal. A petites ou grandes échelles, des actions sont possibles proches de chez vous pour commencer à découvrir le patrimoine naturel sous toutes ses formes.

  • Léa

    Des événements pédagogiques ont lieu autour de la connaissance du patrimoine naturel, avec des balades comptées, des visites sensorielles et gustatives, mêlant à la fois la découverte du patrimoine naturel et des terroirs. Il y a aussi des guides botaniques spécialistes qui peuvent vous accompagner dans la découverte des sites naturels et de leurs richesses, comme Claire de l'association Herboulatec, qui vous guide en Auvergne à découvrir les plantes comestibles, et qui vous apprend à les cuisiner. Et puisque c'est la saison, vous pouvez aussi partir aux champignons, avec un expert pour vous régaler avec des cèpes, des bolets et autres variétés de champignons comestibles. Attention donc à ne pas vous y aventurer tout seul si vous êtes amateur ou à faire vérifier vos récoltes auprès de spécialistes. Si vous ne craignez pas les musées, les musées d'histoire naturelle et jardins botaniques sont de très belles références pour partir explorer le patrimoine naturel et ses richesses. Le musée national d'histoire naturelle de Paris est une référence à faire absolument, mais on retrouve aussi d'autres sites comme celui de Dijon ou de Nancy, qui proposent eux aussi de belles découvertes pour petits et grands. Enfin, si vous voulez croiser les découvertes patrimoniales, le mieux est de vous laisser porter à la découverte des différents villages et initiatives locales des parcs naturels régionaux ou nationaux. Au moins vous serez sûr de faire des découvertes du patrimoine naturel de manière originale et de ne pas vous ennuyer. Les sites internet des parcs naturels sont d'ailleurs très complets. avec des conseils de visite pour votre séjour et vos découvertes locales, et vous pouvez même retrouver des ressources pédagogiques et informatives pour développer vos compétences et connaissances sur le sujet. Et vu le nombre de parcs qui se trouvent en France, on parie que vous n'aurez pas à partir bien loin pour faire le plein d'expérimentations patrimoniales locales et durables. Car au-delà des actions menées pour la protection des sites naturels, l'ensemble des activités sont aussi régies par une charte de développement durable, et ainsi vous pratiquez des activités touristiques qui s'inscrivent dans une démarche de tourisme durable. On vous souhaite ! de belles découvertes avec tout ça.

  • Azélie

    Et maintenant, nous partageons notre micro avec Alexandre Juglaris, directeur général de la Fondation du Patrimoine, qui nous a partagé son regard sur le sujet, les différentes actions que la Fondation mène et les sites que vous pouvez soutenir et découvrir. On continue notre exploration du patrimoine naturel avec lui. Bonne écoute !

  • Léa

    Bonjour Alexandre, merci d'être présent pour cette interview pour nous parler du patrimoine naturel et du coup de la Fondation du Patrimoine. Est-ce que pour nos auditeurs vous pouvez présenter qui vous êtes, pourquoi vous êtes ici et pourquoi vous allez nous parler du patrimoine naturel pour la Fondation du Patrimoine aujourd'hui ?

  • Alexandre

    Alors bonjour, je m'appelle donc Alexandre Juglaris, je suis le directeur général de la Fondation du Patrimoine. La Fondation du Patrimoine qui est une sorte d'ONG du patrimoine en péril un peu partout en France. C'est une fondation qui a été créée en 1996 autour d'une idée assez simple, essayer d'aller mobiliser des fonds et des énergies pour financer des projets de préservation, de conservation, de restauration du patrimoine français, que ce soit du patrimoine bâti, mais aussi, et c'est moins connu à la fondation, du patrimoine naturel. Donc comment cette organisation, comment cette fondation agit ? Elle a évidemment une équipe de salariés, on a un peu moins d'une centaine de salariés un peu partout en France. Et puis, vous avez surtout un réseau de bénévoles, plus de 1000 bénévoles, là aussi répartis un peu partout en France, qui sont des interlocuteurs directs, des propriétaires privés et publics de patrimoine, donc des collectivités, par exemple, ou des associations qui ont des besoins de financement et qui viennent, entre guillemets, taper à la porte de la Fondation et de ses différentes antennes régionales pour bénéficier d'un éventuel soutien. La Fondation, en quelques années, est devenue le premier acteur de la générosité. en faveur du patrimoine, surtout du patrimoine bâti à l'heure actuelle. Mais notre objectif aujourd'hui est de se renforcer sur notre deuxième pilier d'intervention qui est le patrimoine naturel. Parce qu'évidemment, on y reviendra, mais il y a des enjeux de préservation des écosystèmes, de nos paysages, de tout ce qui fait un peu la beauté de nos terroirs, de nos paysages. Et donc, c'est le sens de l'action de la Fondation du patrimoine dans ce domaine.

  • Azélie

    Alors, pour aller dans le sujet directement, est-ce que vous pouvez nous définir qu'est-ce que c'est que le patrimoine naturel ? Qu'est-ce que vous entendez par patrimoine naturel ? Et votre lien avec ce sujet.

  • Alexandre

    Alors, d'abord, je dirais que le patrimoine, c'est un tout. Et en fait, je vais prendre un exemple parce que parfois, c'est plus parlant. On va aller vers le Mont-Saint-Michel, si vous voulez bien. C'est parti. En fait, le Mont-Saint-Michel, c'est l'exemple type de ce qu'est le patrimoine, à la fois du patrimoine bâti avec une abbaye millénaire, et puis évidemment, un paysage, un patrimoine naturel, une richesse en biodiversité exceptionnelle dans l'abbaye. Et les deux forment... un tout qui est ce patrimoine français exceptionnel dont on a la chance de bénéficier. Et donc la Fondation, ce qu'elle veut faire, ce n'est pas opposer l'un à l'autre, ce n'est pas s'intéresser qu'à l'un ou qu'à l'autre, parce qu'on aurait du mal à imaginer que le Mont-Saint-Michel, je ne sais pas, que l'abbaye soit détruite, abandonnée et que la nature soit préservée, ou qu'à l'inverse, on mette tout l'argent qu'il faut pour sauver cette abbaye, mais qu'on ne se préserve pas du tout de la nature et toutes les espèces, parfois protégées, qui y vivent et qui y nichent. Donc voilà, ce qu'on veut faire à la Fondation, c'est... essayer d'agir pour l'intégralité de ce qui fait ce paysage. Je prends l'exemple du Mont-Saint-Michel parce qu'il est assez parlant. On comprend mieux ce qu'on peut faire. Concrètement, sur le patrimoine naturel et pour ce qui est de la Fondation, ce sont des parcs, des jardins, des milieux naturels, tout ce qui abrite de la biodiversité. Est-ce qu'il faut savoir pourquoi, c'est le sens de votre question, pourquoi la Fondation interagit aussi sur ces sujets ? D'abord parce qu'elle a reçu ça comme mission. C'est dans les statuts de la Fondation. d'agir en faveur de ce patrimoine-là.

  • Léa

    Et dès le départ, du coup ?

  • Alexandre

    Oui, dès le début, dès la création de cette fondation. C'est une fondation qui a été créée en 1996, je vous le disais, c'est une fondation privée, mais elle a été créée par une loi, parce que dès l'origine, il y a eu ce besoin qui a été ressenti par les pouvoirs publics de se dire, il manque quelqu'un aux côtés de l'État, une structure pour collecter des dons, mobiliser du mécénat et autres, pour financer des projets de patrimoine bâti et naturel. Alors c'est vrai que cette... La Fondation du patrimoine est plus connue pour le patrimoine bâti.

  • Léa

    Oui, c'est pour ça qu'on voulait parler de ce sujet-là.

  • Alexandre

    Oui, exactement. Elle fait aussi du patrimoine naturel, elle aide aussi des projets de patrimoine naturel. On a un programme d'intervention qui a plus de 15 ans et qui soutient des projets. On y reviendra, des choses un peu concrètes. Encore une fois, parce que si on reprend l'exemple du Mont-Saint-Michel, on ne peut pas opposer ou séparer la nature et le bâti. C'est un tout. Et donc, en agissant comme ça, cette fondation, je crois qu'elle fait œuvre utile.

  • Léa

    Merci beaucoup, effectivement. Et justement, là on a parlé du patrimoine naturel, comment on fait pour le protéger ? Pourquoi c'est important de le protéger ? Et quelles sont les actions de la Fondation du patrimoine dans ce sens-là pour appuyer cet élan de conservation de cette biodiversité et de ce patrimoine naturel ?

  • Alexandre

    Alors, je vais commencer par le pourquoi protéger le patrimoine naturel. D'abord... Il y a des enjeux écologiques de préservation des écosystèmes, de la biodiversité que tout le monde connaît, qui sont une réalité parfois assez effrayante, mais il y a un besoin d'intervention incontestable. Donc ça, le pourquoi, c'est qu'on a des espaces naturels, on a un pays, puisque la Fondation du patrimoine intervient uniquement en France, on a un pays dans lequel il faut agir pour la préservation de notre patrimoine naturel. La question, c'est le comment ? qu'est-ce que la Fondation du Patrimoine vient faire là-dedans ? D'abord, je vous l'ai dit parce que ça fait partie de ses missions et ensuite parce qu'il y a une continuité entre le bâti et la nature. D'ailleurs, nos interventions, ce que la Fondation fait et ce qu'elle finance comme projet, s'inscrit précisément dans la continuité du bâti et de la nature. En fait, on fait de la transition écologique et de la transition énergétique, si j'utilise des mots vaguement savants, dans le domaine. C'est-à-dire qu'en fait, on a d'abord Une intervention qui consiste à favoriser l'éco-restauration du patrimoine bâti et à préserver la biodiversité qui se trouve dans le patrimoine bâti. Un exemple concret et parlant, en fait, il faut savoir que les clochers des églises, c'est souvent des lieux de nidification ou d'accueil d'espèces protégées, des chouettes, des chauves-souris, enfin voilà, beaucoup d'espèces protégées qui viennent vivre dans ces bâtiments. Et ce qu'on essaye de faire, c'est de financer des projets qui préservent bien cette biodiversité en restaurant le bâti, mais qui font attention à la biodiversité. Donc ça, c'est un premier élément. On essaie aussi d'encourager la préservation du patrimoine bâti parce que ça limite l'extension urbaine, ça protège les surfaces agricoles, on n'artificialise pas des sols supplémentaires quand on restaure du patrimoine bâti. Donc c'est bon pour l'environnement, pour faire simple. Et puis, on essaie aussi d'intervenir sur des espaces naturels, qu'ils soient protégés ou non, parce que cette fondation, pour le bâti comme pour la nature, elle s'intéresse à ce qui n'est pas forcément toujours protégé et le plus préservé, mais cette nature que l'on peut trouver. prioritairement, en tout cas c'est plus la priorité d'action ou d'intervention de la Fondation, dans les territoires ruraux. Donc concrètement, qu'est-ce que ça veut dire, qu'est-ce qu'on fait ? On essaie de financer des projets de restauration d'écosystèmes. Encore une fois, concrètement, pour que ce soit bien compréhensible, on va financer l'arrachage de plantes invasives ou de plantes exotiques dans des mars, des étangs, des espaces de biodiversité particuliers. On finance ce type de projet. On peut désenvaser ou renaturaliser un certain nombre d'espaces naturels qui ont été abîmés, notamment à cause des dérèglements climatiques, des écoulements de boue, de limon, de choses comme ça. On essaie de faire ce genre de projet parce qu'on s'est rendu compte, à l'aune de notre expérience, qu'il y a beaucoup de territoires ruraux dans lesquels, évidemment, il y a des enjeux de biodiversité, mais qu'on les connaît mal et que les élus, puisque c'est souvent des espaces publics, ne sont bien seuls pour faire ces projets-là. Et en fait, là où je crois que la Fondation du patrimoine a un rôle vraiment particulier et important à jouer, c'est sur ces territoires ruraux. Parce qu'en fin de compte, les grands programmes d'intervention, notamment de l'État en matière d'écologie ou de patrimoine naturel ou de biodiversité sont très importants. Il y a des acteurs bien plus qualifiés. En revanche, accompagner un élu rural en lui disant... que s'il restaure son clocher, il peut préserver la biodiversité, ou s'il entretient un espace naturel avec l'aide de la Fondation, c'est bon pour la planète, pour dire les choses de manière un peu triviale, c'est quelque chose qui a du sens et c'est quelque chose qui est utile. Il n'y a pas beaucoup d'acteurs aujourd'hui qui peuvent faire ça. Pourquoi ? Parce que la Fondation est une structure, est une organisation apolitique, non militante, neutre, et qui, au contraire, essaye de fédérer plutôt les énergies et les bonnes volontés. Et donc, on est, je crois, un interlocuteur intéressant. Et puis, un dernier point, pardon, je suis un peu long dans ma réponse, mais pour expliquer aussi la démarche qui est la nôtre et comment on s'est structuré. En fait, il y a trois ans, j'ai commencé à porter ce sujet, parce que, pardon, je ne vous l'ai pas dit en introduction, mais moi, ça fait un peu plus de quatre ans que je suis à la Fondation du patrimoine et depuis un an, à la Direction générale. Et puis, j'ai porté ces sujets de développement des enjeux de patrimoine naturel, convaincu, comme beaucoup, que c'est important. Et en se disant, la fondation a un rôle particulier, celui que je viens d'expliquer, d'aider plutôt les territoires ruraux dans leur politique de transition. Et pour ça, on a commencé à recruter un certain nombre de délégués, des délégués thématiques sur ces sujets, et puis des délégués non thématiques ou non spécialistes, précisément pour aller rencontrer tous les interlocuteurs, les propriétaires de patrimoine privé et public, pour les accompagner. Donc c'est des bénévoles, et d'ailleurs, on en cherche, je ne sais pas si on y reviendra, mais on recrute des bénévoles, tout le monde est bienvenu. Voilà. On a aussi développé des partenariats avec un certain nombre d'institutions pour à la fois nous conseiller et nous proposer des projets. Je pense par exemple à la Fédération, à l'ensemble des parcs naturels régionaux ou au Conservatoire d'Espace Naturel, qui sont des gestionnaires de sites et qui ont des besoins de financement et auxquels on apporte notre concours.

  • Azélie

    Donc ça, ce sont les autres acteurs du projet ?

  • Alexandre

    Ce sont nos partenaires, c'est-à-dire que ce sont des organisations, je pense aussi au Muséum d'Histoire Naturelle, ce sont des gens qui nous proposent des projets à financer, parce qu'ils ont des besoins de financement, et qui nous apportent aussi leur expertise et leur conseil.

  • Léa

    Vous travaillez en team, quoi.

  • Alexandre

    Exactement, parce que, encore une fois, je prends cet exemple, mais il est marquant, la Fondation du Patrimoine n'est pas une fondation d'experts, et elle ne veut pas le devenir, elle est là pour essayer d'accompagner, aider, soutenir financièrement des projets utiles. au patrimoine naturel et à la biodiversité. Et donc, si on a des experts qui peuvent nous conseiller, on a aussi un conseil scientifique qui a été créé précisément autour de qu'est-ce qui est important, qu'est-ce qui est prioritaire, qu'est-ce qui, parfois, n'est pas intéressant. Ça existe aussi, des projets dont on se dit, ah, c'est bon pour la nature, et en réalité, on se trompe parce qu'il y a des connaissances, il y a des sachants dans ces domaines-là, et il faut les écouter.

  • Léa

    Vous êtes un peu le médiateur, en fait, entre les différents pôles.

  • Alexandre

    Exactement. On essaye de fédérer autour de projets. bénéfique, utile à la biodiversité, à la préservation du patrimoine naturel, avec une porte d'entrée, si je puis m'exprimer ainsi, sur le patrimoine, qui est de se dire comment on rend la France plus belle et plus durable pour les générations futures. C'est vraiment ça qu'on essaye de faire à la Fondation. C'est de se dire où est-ce qu'on peut être utile, comment on peut transmettre des choses mieux protégées pour les générations à venir.

  • Azélie

    D'accord. Et alors, pour reprendre un peu vos mots... puisque c'est mieux un exemple ou une image plutôt que mille mots. Est-ce que vous pouvez nous parler un peu des projets soutenus par la Fondation, notamment en Auvergne, mais pas que, mais si on peut faire un petit focus Auvergne, pourquoi pas, et puis les retomber pour la protection de ces sites ?

  • Alexandre

    Alors, je vais vous... Un exemple en Auvergne... Oui, oui, non, mais pardon, je réfléchis.

  • Léa

    c'est large.

  • Alexandre

    Non, non, mais je pense à un projet dans le Cantal. Là, c'est un projet, je vous parlais de nos partenaires, c'est un projet qui a été porté, qui a été sollicité par le Conservatoire d'Espace Naturel. Il s'agit du bassin versant du ruisseau d'Oze. Et donc, on est en Cantal. Alors là, qu'est-ce qu'on a fait ? Quelle était la situation et comment on a essayé d'accompagner ça ? En fait, ce bassin, il abrite une biodiversité qui était assez exceptionnelle puisqu'il y a beaucoup d'espèces. faune et flore très importantes et intéressantes. Ce qu'on avait constaté, en tout cas ce que le Conservatoire d'Espace Naturel nous avait dit, c'est qu'il y avait beaucoup de pression anthropique. Il y avait beaucoup de surpâturage, il y avait des piétinements. On abîmait, très bêtement, c'est très concret, mais la nature était pas mal détériorée et abîmée. Et puis, les cours d'eau, puisque c'est un ruisseau, avaient assez nettement diminué pour des questions d'écoulement et il y avait un risque d'assèchement. Là où la Fondation peut avoir un rôle intéressant, c'est qu'elle a aussi une capacité à parler avec toutes les parties, c'est-à-dire le Conservatoire d'Espace Naturel, les agriculteurs locaux. On est capable de s'entendre avec tout le monde. Et donc, qu'est-ce qui a été encouragé en l'occurrence dans ce projet ? Des aménagements agro-pastoraux pour permettre à l'activité humaine et pastorale de se maintenir. mais en veillant à ce qu'elles puissent préserver aussi la qualité environnementale ou en tout cas la biodiversité qui s'y trouve. Et donc, on a facilité la gestion pastorale de cette zone humide. Voilà concrètement ce que l'on peut faire. On parle quand même de 16 hectares de zones humides qui sont ainsi gérées plus durablement, sachant que les zones humides sont à la fois des capteurs de CO2 et aussi des réservoirs de biodiversité. Donc, c'est un enjeu. Quand on se dit, dans un territoire rural, il peut y avoir un étang, une mare, est-ce que c'est vraiment utile ? Est-ce que je ne ferais pas mieux d'assécher ça et puis de construire un stade de foot ou je ne sais quoi ? Non, c'est là où, encore une fois, la Fondation a ce rôle particulier à jouer, c'est d'essayer de convaincre en apportant des financements. Je reprends le ruisseau d'Oze, on a apporté de mémoire de l'ordre de 25 000 euros. à peu près 10%, un peu moins de 10% du montant de financement. Donc, on n'est jamais les seuls financeurs. On vient compléter les besoins de financement de nos partenaires. Mais concrètement, on est capable de dire, voilà ce qui peut être fait, voilà comment vous accompagner, et voilà pourquoi c'est bien pour l'environnement. Voilà un exemple un peu concret. Après, je pourrais vous citer si on change de région. L'Armas, Jean-Henri Fabre, c'est un site qui avait été proposé par le Muséum national d'histoire naturelle. En fait, c'est un site... C'est intéressant parce qu'il y a du patrimoine bâti historique et du patrimoine naturel. Exactement. Jean-Yves Fap, c'est un... C'est un célèbre entomologiste qui étudie les insectes, les espèces vivantes, et qui avait aménagé tout un espace, un parc, un jardin, de quoi accueillir de la biodiversité pour étudier les espèces. Et en fait, avec le réchauffement climatique et les besoins de renouvellement d'espèces, partie du patrimoine végétal qui se trouvait sur place était soit menacée de disparition, soit avait déjà connu malheureusement... C'est une situation un peu compliquée, donc on a participé au financement de la replantation d'espèces un peu plus résistante au contexte de réchauffement climatique, dans une optique évidemment d'ouverture, mais aussi d'études scientifiques sur le site.

  • Léa

    Oui, donc ça met aussi en lumière des choses...

  • Alexandre

    oui, voilà, c'est pour ça que je prenais cet exemple. On essaie de diversifier un peu les interventions de la Fondation pour répondre à différents enjeux aux côtés de nos partenaires.

  • Azélie

    Et alors là, vous nous avez expliqué justement cet impact sur les écosystèmes. Comment on fait pour évaluer les impacts positifs ou négatifs sur les écosystèmes par rapport à tous ces projets ?

  • Alexandre

    C'est une très très bonne question qu'on s'est posée. Et donc, on a fait le choix de définir des indicateurs de suivi. Mais je vous l'ai dit aussi tout à l'heure, on n'a pas du tout cette prétention de se revendiquer comme tel. On n'est pas une fondation d'experts. Nous, notre objectif, c'est d'aller mobiliser... des fonds, des dons, du mécénat d'entreprise, etc., pour financer des projets, et en s'appuyant sur un réseau de bénévoles. Et donc, comment on a fait ? On a fait appel à des bureaux d'études spécialisés dans la création d'indicateurs de suivi, en partant de la gamme de projets, puisqu'on avait plus de 300 projets qui avaient été accompagnés en quelques années, donc on s'est dit, on va regarder un peu le catalogue de tout ce qu'on a pu faire, et puis on va définir une grille, une dizaine d'indicateurs. qui sont des indicateurs de suivi sur le type de projet qu'on accompagne. Par exemple, sur le patrimoine bâti, c'est la part de matériaux biosourcés qui est utilisée sur le chantier. Un indicateur assez simple, ça nous permet de calculer et de se dire qu'on va mettre un peu d'argent sur ce projet parce qu'il y a cette part de matériaux biosourcés. Ça, c'est plutôt sur le bâti. Sur la question du patrimoine naturel, si je reprends l'exemple du ruisseau d'eau, c'est la surface gérée durablement. Et quand je dis durablement, c'est effectivement s'assurant de la préservation des espèces et de la biodiversité qui s'y trouvent. Et donc l'indicateur s'appuie sur un certain nombre de sous-indicateurs, entre guillemets, qui permettent, est-ce que vous utilisez ou non des pesticides, des choses comme ça, qui permettent d'avoir un indicateur fiable, parce qu'il est fiable et robuste d'un point de vue à la fois technique et je dirais presque scientifique, mais il n'est pas d'un degré de scientificité trop élevé parce qu'il est manipulable par nos bénévoles. aussi par nos interlocuteurs, puisque ce sont eux qui ont à répondre aux sollicitations qui sont les nôtres. On ne va pas demander au maire d'une petite commune rurale de 500 habitants de remplir un formulaire de 450 pages. S'il est capable de nous dire qu'il n'y a pas d'utilisation de pesticides, voici les espèces qui peuvent s'y trouver ou qui avaient été identifiées, ce que nous avons fait concrètement pour gérer durablement la zone soutenue ou protégée. On accompagne financièrement à la condition que l'indicateur puisse s'attuer.

  • Léa

    Et tout à l'heure, on en a parlé, vous en avez déjà parlé un petit peu, on parle de patrimoine naturel, on parle de patrimoine bâti. Finalement, les deux sont interconnectés, sont liés. Vous pouvez nous expliquer un petit peu plus ce lien ?

  • Alexandre

    Pour moi, patrimoine bâti, patrimoine naturel, c'est indissociable. C'est vraiment, c'est un tout parce que, je vous l'ai dit, il y a des bâtiments... patrimoniaux qui accueillent, qui hébergent de la biodiversité. Vous avez aussi des espaces naturels qui sont des cadres d'épanouissement du patrimoine bâti. Donc, voilà. Sachant que, si je reprends mon exemple, sur les espèces vivantes dans le patrimoine bâti, il faut quand même savoir qu'un tiers des populations d'oiseaux qui nichent, enfin qui vivent dans le patrimoine bâti, ont disparu en 30 ans, parce que leur habitat a disparu. Parce que si on détruit des vieilles fermes ou des vieux bâtiments, en disant qu'on va construire du plus neuf, on fait disparaître des lieux de vie d'espèces, qui sont d'ailleurs parfois protégées ou menacées. Voilà pourquoi on considère que c'est important de ne pas dissocier les deux. Vous avez des murets traditionnels, je pense que c'est un projet qu'on a aussi soutenu, dans le Cantal, où on avait un projet aussi similaire. le parc naturel régional des Capes et Marais d'Opale dans les Hauts-de-France. Là, on finance l'entretien et la restauration de murets anciens, des limites, parfois des parcelles, qu'on a tous vus, parfois en se promenant. Ces murets sont des lieux d'habitation d'un certain nombre d'espèces. Si vous les mettez par terre, ce sont des réservoirs de biodiversité qui disparaissent. Donc, le lien est extrêmement fort. Il n'y a pas d'un côté le bâti et de l'autre la nature, ça va ensemble. Et notre objectif, c'est vraiment d'essayer de participer à la préservation de cet ensemble, qui est notre cadre de vie en fait.

  • Léa

    Oui, donc quand on restaure du patrimoine bâti, on restaure de la biodiversité, du patrimoine naturel, il faut penser à cette dimension-là également.

  • Alexandre

    Exactement, on peut, et ce n'est pas toujours le cas, mais ce qu'on veut faire à la Fondation, c'est de se dire qu'il y a les deux logiques. Exactement.

  • Azélie

    Complètement. D'accord. Et là, on a parlé un peu du patrimoine bâti et du patrimoine naturel. Si on revient sur, par exemple, la fréquentation, parce qu'on pense, par exemple, aux sites naturels, peut-être au PNR ou à des exemples dont vous avez pu nous citer, est-ce que vous avez des problèmes par rapport à la fréquentation de ces sites naturels ?

  • Alexandre

    Alors, vous posez une bonne question. C'est sûr que le... Je parlais d'ailleurs du ruisseau d'eau et des... des marcheurs, du piétinement qui avait pu avoir lieu, qu'ils soient des espèces animales ou l'homme. Donc il y a un sujet, il y a une question, c'est comment on préserve effectivement parfois des espaces naturels qui peuvent être, entre guillemets, pardonnez-moi l'expression, mais abîmés par l'homme quand il se prend. Mais il y a des solutions. En tout cas, nous, côté Fondation, on finance ce genre de projet en se disant, on ne veut pas, encore une fois, on n'oppose pas bâti et nature, et on ne veut pas opposer nature et homme. On veut essayer de réconcilier tout ça. Pour ça, il faut essayer de rendre les sites accessibles, mais de délimiter parfois les espaces qui sont accessibles au public. C'est un peu évident ce que je raconte, mais je vais vous donner au moins deux exemples. Je pense à un site assez exceptionnel qui est le lac Glacier Destin, c'est dans les Hautes-Pyrénées. C'est un site où il y a aussi du tourisme, il y a des gens qui viennent passer le week-end ou des vacances. On est en montagne, c'est absolument superbe. Qu'est-ce qu'on a fait ? Qu'est-ce qu'on a financé ? Eh bien, il y a eu deux hectares qui ont été désartificialisés, c'est-à-dire qu'on a retiré des parkings, pour être très clair, parce qu'on a redonné à la nature de l'espace, qui permet d'ailleurs de renforcer la protection de cette zone humide. Mais on a délimité des espaces qui sont plus réduits pour accueillir du monde, mais on n'a pas interdit aux gens de venir. De la même manière, c'est en Champagne-Ardenne, c'est pas très loin de Reims, il y a un site, c'est une sablière. phénomène géologique assez incroyable. Il y a une sablière à proximité de Reims, à Chalon-sur-Velle, et là c'est pareil, c'est un site qui est très populaire, où les gens, les familles aiment se rendre, etc. Mais le fait est que le fonctionnement un peu anarchique sur le site abîmait la biodiversité, abîmait les espèces végétales qui pouvaient s'y trouver, et donc là, ce qu'on finance, c'est l'aménagement d'un parcours qui permet aux gens de continuer à venir sur le site. mais d'éviter qu'ils aillent piétiner parfois des espèces végétales sans faire attention. Il faut comprendre que les gens se promènent, au contraire, il faut les inciter à aller vers la nature. Mais si on peut aménager des espaces qui permettent aux visiteurs de venir et de préserver la biodiversité ou la nature, ça paraît être une bonne solution. Donc voilà des choses concrètes qu'on essaye de financer, d'aider, parce qu'encore une fois, on ne veut pas opposer, mais on veut essayer plutôt de rassembler.

  • Léa

    Et justement, quand on parle d'aménagement de parcours, toute la part panneau, de médiation culturelle, etc., autour de ce patrimoine naturel, c'est des choses qui rentrent dans l'élaboration des projets ?

  • Alexandre

    Alors, c'est non seulement quelque chose, vous avez raison, c'est non seulement quelque chose qui rentre dans l'élaboration des projets, mais c'est même un critère supplémentaire de soutien éventuel de la Fondation. C'est-à-dire que les actions de sensibilisation et de médiation, que ce soit l'installation de panneaux, explicatifs, ou parfois d'intervention humaine, c'est-à-dire des médiateurs, constituent un critère supplémentaire où... des projets que nous soutenons. Parce qu'encore une fois, il ne s'agit pas d'opposer, il ne s'agit pas de dire la nature va mal, chassons les habitants, mais plutôt de dire vous avez là des espèces qui sont fragiles, faites attention en aménageant tel ou tel parcours et en expliquant aussi pourquoi ces espèces sont protégées, en quoi elles sont fragilisées, parfois menacées. On fait à mon avis une œuvre utile.

  • Léa

    Oui, finalement, mieux connaître, c'est mieux protéger.

  • Alexandre

    Absolument.

  • Azélie

    Et donc on a le patrimoine, ce patrimoine bâti, ce patrimoine naturel et ces problématiques de biodiversité. Et donc, selon vous, patrimoine et écologie sont liés ?

  • Alexandre

    Oui, c'est totalement lié. C'est-à-dire qu'on ne peut pas... Je dirais que presque par définition, le patrimoine a quelque chose d'écologique. Parce que... Typiquement, quand vous restaurez, mais surtout quand vous habitez dans un bâti ancien, c'est quelque chose dont le bilan carbone, par exemple, et le bilan carbone d'un bâti ancien, il est par définition meilleur, puisqu'il n'a pas été construit récemment. La condition, c'est de s'assurer que le bilan énergétique de ce bâtiment soit bon. Et ça, ça fait partie des enjeux intéressants. Il y a une part, et je ne parle même pas du patrimoine naturel, qui est encore plus écologique si je puis m'exprimer ainsi, mais ce qui est important, c'est de se dire qu'il y a des solutions, il y a des choses à faire, mais le patrimoine, y compris le patrimoine bâti, est une des réponses, est une des solutions aux défis climatiques et aux défis environnementaux qui nous attendent.

  • Azélie

    Justement, là, on a parlé de ce que vous faites comme action à la Fondation pour aider le patrimoine naturel, le patrimoine bâti aussi. Quelles sont les actions que nous, tant qu'individus et que nos auditeurs, peuvent faire pour protéger ce patrimoine naturel, agir en faveur de la sauvegarde de ce patrimoine naturel, donc aussi bien auprès de la Fondation que dans la fréquentation de ses sites, par exemple ?

  • Alexandre

    Sur la fréquentation des sites, évidemment, il faut que chacun essaie d'être respectueux des consignes de prévention, de sécurité et de respect à la fois des œuvres, on va dire, quand c'est du bâti, et évidemment de la nature quand c'est du patrimoine naturel. Côté fondation, qu'est-ce qu'on peut faire ? Vous êtes sympa de me poser cette question. D'abord, on peut devenir bénévole, c'est-à-dire donner un peu de temps, pas besoin d'être expert à la fondation, il n'y a pas besoin d'avoir lu l'intégralité des bibliothèques parlant de patrimoine ou des archives, non. Ce qu'on veut, nous, c'est des gens qui donnent un peu de temps, parfois pas beaucoup, ça peut être quelques heures, mais qui veulent soit instruire des dossiers, soit prendre des photos, soit s'occuper de réseaux sociaux, soit rencontrer des propriétaires, aller conseiller un élu, enfin voilà, il y a plein de choses possibles, il y a plein de missions possibles, et donc on cherche des bras et des cerveaux, si je puis m'exprimer ainsi, des bénévoles pour... pour nous aider à faire plus et à faire mieux parce que les besoins sont immenses. Et sinon, ce qu'on peut faire, évidemment, c'est de faire un don, c'est de donner. Ce qui est intéressant à la Fondation, c'est que si vous vous rendez sur notre site, c'est www.fondation-patrimoine.org, quand vous faites un don, vous pouvez choisir de l'affecter à un projet en particulier. Et donc, aujourd'hui, il y a l'ordre de 2000 collègues de dons par an à la Fondation. On a le choix. Allez, je suis quasiment sûr que vous pouvez trouver, si ce n'est dans votre... ville ou dans votre village, celui d'à côté ou à peu près, vous pourrez trouver un projet. On a évidemment besoin d'argent, pas pour nous, mais pour la cause, pour tous les projets dont je viens de vous parler. Les besoins sont assez considérables. Le réchauffement climatique fait du mal à la nature, fait du mal aux bâtiments. Ça aussi, on ne sait pas forcément, c'est pour ça qu'il y a un lien très fort. Le réchauffement climatique fait beaucoup de mal au patrimoine bâti. Donc voilà, il faut agir, on peut le faire. Soit vous nous rejoignez, soit vous faites un don, mais vous pouvez faire les deux aussi.

  • Azélie

    On a parlé bras et cerveau, mais maintenant on va parler un peu émotion. Alexandre, quel est votre projet coup de cœur ?

  • Alexandre

    C'est dur, c'est très dur comme question. Un projet coup de cœur, un projet que j'aime bien, d'ailleurs c'est une collecte qui est toujours en cours, on est en Isère, donc Ronalp, c'est l'étang du Grand Albert. Là encore le lien entre l'histoire, le bâti et la nature. C'est un étang qui a été créé par des moines cisterciens au Moyen-Âge et qui est asséché depuis 2008 parce qu'il y a eu une digue qui s'est rompue. Et donc, il y a un étang de 15 hectares qui a perdu pas mal de sa biodiversité. Et notamment, parce que c'est ça qui est important dans ce projet, c'est de préserver le castor d'Europe, qui est une espèce protégée et qui vit dans cet étang. On cherche des dons, pour être très clair, pour financer ce projet de préservation de cet étang. aux constitutions de renforcement de la biodiversité qui s'y trouvent, notamment ce Castor d'Europe. C'est un projet que moi j'aime bien.

  • Léa

    Et donc les castors, je pense que c'est un beau mot de la fin.

  • Azélie

    Voilà, n'hésitez pas à aider les castors d'Europe. Moi je suis 100% d'accord avec ça.

  • Alexandre

    On a été très exhaustifs, c'est bien d'avoir du temps comme ça, merci beaucoup. Mais il y a des solutions. Ce que je veux dire c'est que... On peut faire des choses encore.

  • Léa

    Merci beaucoup pour votre temps.

  • Azélie

    Merci à vous. Merci. Nous espérons que ce nouvel épisode vous aura plu. N'hésitez pas à venir en discuter avec nous sur notre compte Instagram Parole de Patrimoine et à le partager autour de vous. Pour nous aider, nous vous invitons à laisser votre avis et à noter le podcast 5 étoiles. sur Apple Podcasts et Spotify et à vous abonner. N'hésitez pas à nous solliciter si vous ne souhaitez que nous m'abordons un sujet en particulier ou que vous souhaitez partager votre expertise.

  • Léa

    C'était Léa et Azélie, fondatrices de l'Agence de communication et de médiation du patrimoine Parole de Patrie. Nous accompagnons les acteurs du patrimoine et de la culture dans la valorisation de leur histoire locale, grâce aux nouveaux outils digitaux et à des stratégies impactantes auprès du grand public. Si le format podcast vous plaît et que vous souhaitez collaborer sur un sujet particulier, on en discute pour l'inclure dans votre stratégie de développement. Retrouvez toutes nos informations et contacts en description. A très bientôt !

Chapters

  • Introduction au patrimoine et patrimoine naturel

    00:11

  • Définition et importance du patrimoine naturel

    01:16

  • Historique et évolution de la notion de patrimoine naturel

    02:51

  • Ressources et enjeux du patrimoine naturel

    04:49

  • Biodiversité et patrimoine naturel en France

    08:39

  • Interview avec Alexandre Giuglaris, Fondation du Patrimoine

    24:31

  • Actions de la Fondation pour protéger le patrimoine naturel

    29:21

  • Lien entre patrimoine bâti et patrimoine naturel

    48:38

  • Comment agir pour préserver le patrimoine naturel

    52:15

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Description

Dans cet épisode, nous vous invitons à plonger au cœur de la notion de patrimoine naturel, un aspect souvent méconnu mais essentiel du patrimoine français et mondial. Nous ouvrons le débat en mettant en lumière le fait que le patrimoine ne se limite pas uniquement aux monuments historiques ou aux savoir-faire traditionnels, mais englobe également les milieux naturels et la biodiversité qui font la richesse de nos territoires français.


Au fil de la discussion, nous explorons les lois et définitions qui régissent le patrimoine naturel, en s'appuyant sur des références telles que l'INSEE et l'UNESCO. Nous partageons des exemples concrets, comme les parcs naturels et les espèces menacées, illustrant ainsi la diversité du patrimoine naturel et son rôle crucial dans la sauvegarde du patrimoine. Cet épisode réaffirme que le patrimoine naturel est un ensemble de ressources précieuses à préserver pour les générations futures, soulignant l'importance vitale de la biodiversité dans notre écosystème.


Pour enrichir cette réflexion, Alexandre Giuglaris, directeur général de la Fondation du Patrimoine, se joint à la conversation pour partager son expertise sur la préservation du patrimoine naturel. Il explique comment la fondation soutient des projets de conservation et de restauration, tout en mettant en avant la synergie entre le patrimoine bâti et le patrimoine naturel. Cette collaboration est essentielle pour assurer une médiation culturelle efficace et promouvoir un tourisme durable, en harmonie avec notre environnement.


L'épisode se termine sur une note inspirante, en soulignant l'importance de l'engagement individuel dans la protection du patrimoine. Nous encourageons les auditeurs à s'impliquer activement dans cette démarche de sauvegarde, faisant appel à leur sensibilité pour le patrimoine culturel et naturel.


Que vous soyez un passionné de voyage en France, un amateur de slowtourisme ou simplement curieux d'en apprendre davantage sur le patrimoine français, cet épisode est fait pour vous.


Rejoignez-nous pour découvrir comment chacun peut contribuer à la préservation de nos trésors naturels et culturels, et ainsi participer à un tourisme responsable et respectueux de nos territoires ruraux.


Bonne écoute !


Les ressources de l'épisode :



Pour soutenir le patrimoine naturel c'est par ici !


notre site web : www.parolesdepatrimoines.fr

Retrouvez nous sur Instagram : @paroles_de_patrimoine

Contact : parolesdepatrimoines@gmail.com



Patrimoine naturel - Ecologie - Tourisme durable - Slow Tourisme - Voyage en France - Voyage durable - Biodiversité - Sauvegarde du patrimoine - patrimoine culturel - patrimoine français - podcast patrimoine - médiation culturelle


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Léa

    Bonjour, c'est Léa et Azélie,

  • Azélie

    les deux voix de l'épisode. Bienvenue sur le podcast Paroles de Patrimoine. Ici, on vous donne les clés pour observer et comprendre les patrimoines de vos territoires.

  • Léa

    Ensemble, on vous embarque dans nos explorations pour vous faire découvrir notre définition du patrimoine et décrypter les notions de gravité. Qu'ils soient bâtis, naturels, culturels, de savoir-faire et bien d'autres. Le patrimoine regorge de secrets à partager. Pour cette nouvelle saison, nous vous embarquons dans des formats conférences, mélange de chroniques d'informations pour vous donner les clés de compréhension et de discussions avec des personnes de référence.

  • Azélie

    Retrouvez-nous chaque mois avec ce nouveau format plus immersif et intimiste pour vous inviter à partir à la découverte, vous aussi, des patrimoines avec un grand S. Allez, on vous emmène avec nous ! Lorsque l'on pense patrimoine, on pense bâtiment, on pense théâtre, on pense château, on pense savoir-faire et tant d'autres exemples encore. Seulement, il y a un aspect que nous n'avions jamais abordé jusqu'ici, le patrimoine naturel. Il est fondamental de pouvoir définir cette notion de patrimoine naturel pour comprendre en quoi le lien entre patrimoine bâti et biodiversité a toute son importance. des parcs naturels régionaux aux espèces protégées ou menacées, des zones Natura 2000 ou bien les musées d'histoire naturelle, nous revenons sur ce patrimoine méconnu, qui pourtant est un axe entier de notre patrimoine français et mondial. Commençons par sa définition. La notion fondamentale de patrimoine naturel est apparue au début du XXe siècle. Elle a été abordée autour d'une volonté de conserver les grands paysages et espaces nord-américains et leur caractère sauvage. On parle alors de wilderness, au XIXe puis au XXe siècle. Ce concept de wilderness pourrait se traduire en région sauvage C'est un fantasme de nature préservée, une nature vierge de toute présence humaine, qui s'étendrait à perte de vue. Ce que l'on peut effectivement retrouver en Amérique. Mais revenons en terre conquise. Selon la définition de l'INSEE, en 1986, le patrimoine naturel est, je cite, l'ensemble des biens, dont l'existence, la production, et la reproduction sont le résultat de l'activité de la nature, même si les objets qui le composent subissent des modifications du fait de l'homme. Le concept de wilderness a donc évolué. Dans patrimoine naturel, on comprend également les modifications que l'homme a pu apporter à cette nature.

  • Léa

    Mais de quoi parlons-nous lorsque l'on évoque la notion de patrimoine naturel ? La notion de patrimoine naturel apparaît en France dans la loi du 21 avril 1906 vouée à la protection des sites... et monuments naturels de caractère artistique. Elles concernent les ensembles naturels, cascades, grottes, rochers, etc. qui ont été désignés comme pittoresques par la peinture, les guides touristiques et la photographie. La loi du 2 mai 1930 relative aux monuments naturels et aux sites de caractère artistique historique, scientifique, légendaire ou pittoresque, remplace celle de 1906 en enrichissant la liste des caractères justifiant la protection d'un site. Mais qu'est-ce que l'on entend par pittoresque ? C'est une notion abstraite que l'on retrouve en peinture, issue de l'italien pittor, qui veut dire peintre. Le fait qu'un élément soit pittoresque signifie que son apparence est atypique, colorée, curieuse et qu'il a le mérite d'être peint. Si on va jusqu'au bout de notre réflexion, le patrimoine naturel était au début du XXe siècle, ce qui révèle du pittoresque. Cette définition est donc subjective Un peu à l'appréciation de chacun, de chaque œil, comme la notion de patrimoine finalement. Alors pour comprendre réellement ce qu'est le patrimoine naturel, nous allons nous en tenir à la définition de 1972, issue de la Convention concernant la protection du patrimoine mondial culturel et naturel de l'UNESCO. Nous citons Le patrimoine naturel désigne les spécificités naturelles, les formations géologiques ou de géographie physique, et les zones définies qui constituent l'habitat d'espèces animales et végétales menacées, ainsi que les sites naturels qui présentent un intérêt sur le plan scientifique, dans le cadre de la conservation ou en termes de beauté naturelle. Il comprend les aires naturelles protégées privées et publiques, les zoos, les aquariums et les jardins botaniques, les habitats naturels, les écosystèmes marins, les sanctuaires, les réserves, etc. Fin de citation. Et depuis peu, avec les lois Grenelle, et Grenelle II, dans le droit de l'environnement national, la question de l'environnement nocturne dégradé par la pollution et diverses nuisances associées est aussi prise en compte. C'est d'ailleurs pour cela que l'on peut retrouver des réserves internationales de ciel étoilé, les hérisses, nous y reviendrons un peu plus tard dans l'épisode. Il y a donc une dimension essentielle dans le patrimoine naturel qui est présent nulle part ailleurs dans d'autres types de patrimoine. Il n'a pas généralement été construit directement par l'homme. Même si, objectivement, ce dernier est à l'origine de la construction des forêts, des étangs, des champs et des bocages, par exemple. Il peut dépendre bien sûr donc de l'interaction entre l'homme et la nature, ou de son évolution, mais il n'a pas été construit ni inventé directement par l'homme de manière générale. Ce patrimoine est aussi une somme de ressources naturelles, c'est-à-dire de minéraux, de matières premières minérales, l'eau douce, les granulats, les minerais, les produits d'origine sauvage, le bois, le poisson, le gibier, les milieux naturels avec l'eau, l'air, le sol, la forêt, ou encore des matières organiques fossiles comme le pétrole, le charbon. le gaz naturel, etc.

  • Azélie

    On comprend alors que dans le patrimoine naturel, il y a des ressources à préserver et que ce patrimoine, s'il n'est pas préservé, ne sera pas transmis de génération en génération, comme le sont les autres types de patrimoine. C'est pourquoi la référence patrimoniale sert dans plusieurs méthodes à l'établissement de degrés visant à classer les espèces en fonction des urgences d'intervention afin d'établir des niveaux de responsabilité. Dans l'état actuel, les inventaires du patrimoine naturel concernent pratiquement ou exclusivement la faune et la flore. La notion de patrimoine naturel est associée à certains éléments de biodiversité ou des écosystèmes qui peuvent se voir attribuer une dimension identitaire et un statut particulier en raison de leur caractère remarquable. Le patrimoine naturel découle aussi d'un processus de reconnaissance qui conduit à distinguer certains éléments des écosystèmes à travers par exemple Un label ou une mesure de protection réglementaire, d'une distinction qui se justifie par le caractère remarquable ou la dimension spirituelle, identitaire ou symbolique de ces éléments. La loi du 8 août 2016 relative à la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages institue un inventaire du patrimoine naturel. On entend par inventaire du patrimoine naturel l'inventaire des richesses écologiques, faunistiques, floristiques, géologiques, minéralogiques et paléontologiques. Cet inventaire, nous pouvons le retrouver sur l'Inventaire National du Patrimoine Naturel, qui est un portail de diffusion de la connaissance sur la biodiversité française, administré par le Muséum National d'Histoire Naturelle et l'Office Français de la Biodiversité. Il gère et diffuse en ligne des informations sur le patrimoine naturel terrestre et marin en France métropolitaine et en Outre-mer. Et nous allons vous donner quelques chiffres impressionnants. C'est 202 456 d'espèces référencées en France et en Outre-mer différentes et 31 645 espaces naturels recensés. Dans le Code de l'environnement, il est dit que, je cite, en complément de l'inventaire du patrimoine naturel, les collectivités territoriales, les associations ayant pour objet l'étude ou la protection de la nature et leurs fédérations, les associations naturalistes et les fédérations de chasseurs et de pêcheurs, peuvent contribuer à la connaissance du patrimoine naturel par la réalisation d'inventaires locaux ou territoriaux ou d'atlas de la biodiversité. Il nous faut alors se pencher sur ce qu'il nous faut préserver dans le patrimoine naturel et comment le faire.

  • Léa

    Avec tout ce dont nous avons évoqué juste avant, on comprend que le patrimoine naturel est essentiellement tourné vers la préservation de la biodiversité, composée de la faune et de la flore. La flore, c'est l'ensemble des espèces végétales dans une région donnée, un milieu donné. La flore, c'est l'ensemble des espèces animales vivant dans un espace géographique ou un habitat déterminé. Selon le dictionnaire Larousse, la biodiversité désigne l'ensemble des êtres vivants, ainsi que les écosystèmes dans lesquels ils vivent. Ce terme comprend également les interactions des espèces entre elles et avec les milieux. Et bien que la biodiversité soit aussi ancienne que la vie sur Terre, Ce concept n'est apparu que dans les années 1980. La Convention sur la diversité biologique signée lors du sommet de la Terre de Rio de Janeiro en 1992 officialise cette dénomination et reconnaît pour la première fois l'importance de la conservation de la biodiversité pour l'ensemble de l'humanité. Revenons maintenant sur le patrimoine naturel français en chiffres. De par l'étendue de son espace maritime et la diversité de ses habitats, la France abrite l'un des patrimoines naturels les plus riches du monde. Alors que la métropole est championne d'Europe pour la diversité des amphibiens, oiseaux et mammifères, les collectivités d'outre-mer abritent elles plus de 10% des récifs coralliens mondiaux. Mais cette richesse est de plus en plus menacée. Ainsi, selon l'Observatoire national de la biodiversité, 18% des espèces ont disparu et 78% des habitats sont dans un état de conservation défavorable. Et ce sont, vous vous en doutez, les activités humaines qui sont responsables de cette érosion de la biodiversité. Sur l'ensemble des espèces recensées en France, 11% sont dites endémiques. C'est-à-dire que l'ensemble de la population de cette espèce est concentrée sur un même territoire. C'est le cas par exemple de l'hélix de Corse. évalué comme en danger critique d'extinction. Il bénéficie de mesures de protection et de restauration de son habitat pour assurer sa conservation. Les 89% restants sont des espèces indigènes, qui sont arrivées sur un territoire sans intervention humaine ou exotique, qui ont été introduites par l'homme volontairement ou involontairement. Les habitats naturels et des espèces dits d'intérêt patrimonial sont listés par pays et par région, ou par site dans les parcs et les réserves par exemple. dans le cadre des inventaires naturalistes. En France, ces données sont notamment utilisées pour établir ou mettre à jour les inventaires des zones naturelles protégées ou encore pour cartographier et mettre en œuvre la Trame verte et bleue nationale. La Trame verte et bleue désigne officiellement, depuis 2007, un des plus grands projets nationaux français issus du Grenelle de l'environnement. Elle est constituée de l'ensemble du milieu des corridors biologiques ou corridors écologiques, des corridors paysagers et des réservoirs de biodiversité, Elle comprend également les aires protégées qui sont essentielles à ces continuités. Elle vise à enrayer la perte de la biodiversité. En effet, pour protéger cette biodiversité, il y a donc une classification des espèces selon le niveau de danger d'extinction, mais il y a aussi la création de sites protégés, dont vous avez déjà forcément entendu parler.

  • Azélie

    Selon l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature, un espace protégé est, je cite, un espace géographique clairement défini, reconnu, consacré et géré par tout moyen efficace, juridique ou autre, afin d'assurer à long terme la conservation de la nature, ainsi que les services écosystémiques et les valeurs culturelles qui lui sont associées La désignation des espaces naturels protégés est alors une composante majeure des stratégies de protection et de gestion du patrimoine naturel. A ce titre, il existe en France différents outils de protection dont la diversité reflète la multiplicité des acteurs. des objectifs et des types de gestion. Les parcs naturels marins, les sites Natura 2000, les réserves de chasse et de faune sauvage, ou les parcs nationaux de France sont quelques exemples de ces espaces protégés. Par ailleurs, plus de 7000 espèces de faune et de flore bénéficient d'un statut de protection légal. Il est donc interdit de les chasser, de les cueillir, de les détruire ou de les déplacer. Sur le terrain, c'est 1700 inspecteurs de l'environnement qui veillent au respect de la protection de la nature. et luttent contre le braconnage, le trafic d'espèces protégées, participent à une meilleure connaissance des espèces et assurent leur suivi sanitaire pour empêcher la propagation d'épidémies animales. Selon la liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature, la France est le sixième pays hébergeant le plus grand nombre d'espèces menacées. La liste rouge est un indicateur privilégié pour suivre l'état de la biodiversité dans le monde. Grâce à cet état des lieux, On sait aujourd'hui qu'une espèce de mammifère sur 4, un oiseau sur 7, plus d'un amphibien sur 3 et un tiers des espèces de conifères sont menacées d'extinction mondiale. Sur le territoire français, 7269 espèces bénéficient actuellement de ce statut.

  • Léa

    Revenons donc sur la définition de ces aires protégées. Parmi ces outils, il existe la ZNIEF. Z-N-I-E-F-F. Lancée en 1982, c'est l'inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique Elle a pour objectif d'identifier et de décrire, sur l'ensemble du territoire national, les secteurs de plus grand intérêt écologique, abritant la biodiversité patrimoniale dans la perspective de créer un socle de connaissances, mais aussi un outil d'aide à la décision dans la protection de l'espace et des aménagements du territoire. par exemple. Ensuite nous avons la zone Natura 2000. Le réseau Natura 2000 s'inscrit lui au coeur de la politique de conservation de la nature de l'Union Européenne et est un élément clé de l'objectif visant à enrayer l'érosion de la biodiversité. Ce dispositif européen ambitieux vise à préserver des espèces protégées et à conserver des milieux tout en prenant en compte les activités humaines et les pratiques qui ont permis de les sauvegarder jusqu'à ce jour. Si vous voulez aller plus loin dans le domaine, nous vous conseillons de vous renseigner sur les rédactions des cahiers d'habitat, un outil qui regroupe les différentes typologies d'habitat sous forme de fiches techniques. On peut nommer comme zone Natura 2000 connue la Petite Camargue ou encore la Moyenne-Vallée de l'Ardèche et ses affluents par exemple. Nous pouvons également parler des ENS, les espaces naturels sensibles, qui visent à préserver la qualité des sites, des paysages, des milieux et des habitats naturels. Créé par le département... il permet d'élaborer et de mettre en œuvre une politique de protection, de gestion et d'ouverture au public de ces espaces naturels.

  • Azélie

    La préservation du patrimoine naturel s'étend à tous milieux. C'est pourquoi il existe aussi des labels qui regroupent des milieux auxquels nous n'aurions pas forcément pensé. La pollution de l'homme s'étend jusqu'au ciel. On parle de pollution nocturne et dans certains territoires, cette pollution nocturne n'existe pas. Pour reconnaître et préserver ces endroits rares, il existe par exemple le label réserve internationale de ciel étoilé Une réserve internationale de ciel étoilé est un espace de grande étendue, jouissant d'un ciel étoilé d'une qualité exceptionnelle, qui fait l'objet d'une protection à des fins scientifiques, éducatives, culturelles ou environnementales. La réserve comprend donc une zone cœur, où la noirceur naturelle est préservée au maximum, ainsi qu'une zone tampon, où les administrateurs publics et les acteurs privés s'engagent à le protéger à long terme. De multiples intérêts gravitent autour de ce label. Le principal moyen est de faire un test de la qualité de l'eau. et de réduire la pollution lumineuse. C'est un fléau de l'observation des étoiles. Il faut alors travailler sur la vétusté de l'éclairage. Cette pollution lumineuse participe également à la modification des rythmes biologiques des espèces. Enfin, le label contribue à enrichir la destination touristique du territoire en proposant une identité nuit, qui se traduit également par une mise en valeur de la culture propre au territoire. La voie lactée peut y être vue à l'œil nu. Les objectifs sont donc de la... préserver et de la laisser accessible à tous en sensibilisant visiteurs et habitants aux enjeux de la nuit. Nous avons jusqu'à présent parlé du ciel et de la terre, mais l'eau est absolument essentielle dans le patrimoine naturel. Nous pouvons alors donner l'exemple d'un label qui œuvre à la protection de tout l'écosystème des rivières françaises. Le label Cite rivière sauvage est un outil de valorisation et de protection au service des gestionnaires des rivières. Il y en a en tout 30 en France. Et son objectif principal est d'être un outil au service de ses gestionnaires des milieux aquatiques d'eau courante pour améliorer la protection et la conservation des rivières qui présentent un bon fonctionnement écologique. Il intègre les notions suivantes entre autres. La qualité de l'état de préservation de l'écosystème, la reconnaissance et récompense des acteurs sur les territoires pour la gestion exemplaire de la rivière, la volonté collective partagée dans l'action de préservation, la valeur économique forte de la rivière et la valorisation du territoire au sein d'un réseau. C'est un label français qui est en cours de traduction et d'extension au niveau européen.

  • Léa

    Enfin, à une échelle plus grande, on peut nommer les parcs naturels régionaux et nationaux qui sont une référence sur le territoire en termes de prise en compte du patrimoine naturel dans leur politique de projet, de développement, d'attractivité. Les parcs naturels régionaux sont créés pour protéger et mettre en valeur de grands espaces ruraux habités. peut être classé parc naturel régional un territoire à dominante rurale dont les paysages, les milieux naturels et le patrimoine culturel sont de grande qualité mais dont l'équilibre peut être fragile. Un parc naturel régional s'organise autour d'un projet concerté de développement durable fondé sur la protection et la valorisation de son patrimoine naturel et culturel. Les parcs naturels nationaux sont eux reconnus au niveau international comme des territoires d'exception aussi bien maritimes que terrestres. Ils représentent selon leur périmètre de sauvegarde plus de 8% du territoire français. Les parcs nationaux sont rattachés à l'Office français de la biodiversité afin de renforcer l'action collective pour préserver la biodiversité. On compte sur le territoire français 58 parcs naturels régionaux et 11 parcs naturels nationaux qui illustrent de la diversité des paysages et des milieux naturels que nous avons en France. Ils sont répartis sur l'ensemble du territoire métropolitain et d'outre-mer. On peut penser aux parcs naturels régionales des volcans d'Auvergne, de la Camargue, au parc naturel national des Cévennes par exemple. Ce que l'on retrouve dans ces parcs spécifiques, qui font sens avec la notion de patrimoine naturel, ce sont des espèces emblématiques, comme l'ibis rouge, la loutre d'Europe, le phoque vaumarin, le phocon pèlerin, le mouflon de Corse, etc. Une grande variété d'habitats naturels, avec les forêts, les landes, les cultures, les habitats herbacés, les habitats marins, les eaux douces, les marécages. On retrouve également 21 des 50 sites classés Ramsar en France, c'est-à-dire qu'ils sont reconnus internationalement pour l'intérêt des zones humides présentes. Les parcs naturels régionaux sont des territoires reconnus pour la richesse de leur patrimoine naturel et culturel, la diversité et les richesses de leur patrimoine bâti, la grande variété de leurs terroirs, la beauté de leurs paysages, qui pour certains sont d'ailleurs reconnus internationalement. On peut trouver de nombreux sites classés, et sites inscrits sur les territoires des parcs. Plusieurs sites français sont d'ailleurs inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO et se trouvent sur les territoires des parcs. Les Bordelais-Loire, sur le parc Loire-Anjou-Touraine par exemple. Car la protection du patrimoine naturel est un enjeu mondial, d'autant plus important avec le réchauffement climatique et les enjeux qui en découlent actuellement.

  • Azélie

    Maintenant que nous sommes toutes et tous au fait de ce que représente le patrimoine naturel, ses zones protégées, ses labels et les projets qui gravitent autour, penchons-nous sur la manière dont on peut partir le découvrir. Nous vous avons parlé des ENS par exemple. C'est un premier bon repère pour vous si vous voulez faire une balade nature et en profiter pour mieux comprendre ce qui vous entoure. Car c'est écrit dans les conventions de ce type de protection. Il se doit d'agir pour la sensibilisation du public aux espaces naturels. Vous trouverez donc généralement dans ces sites des espaces aménagés pour favoriser la découverte de la richesse de la biodiversité qui s'y trouve. Des panneaux d'informations, par exemple sur la faune et la flore locale, sur le type d'habitat. C'est une chouette balade à faire en famille. La forêt de la Comté, proche de Clermont-Ferrand par exemple, offre plusieurs parcours nature, pour petits et grands, avec des panneaux d'informations et des espaces ludiques de découverte de la nature et de son patrimoine à préserver. Aussi, au-delà des zones de protection spécifiques, de plus en plus de sentiers de randonnées sont aménagés et agrémentés de panneaux d'information pour mieux comprendre nos paysages et les patrimoines qui s'y trouvent. Faunes et flores, murets de pierres, petites constructions, savoir-faire locaux, etc. Tout ce qui constitue une très belle manière de croiser la découverte des patrimoines sous toutes ses formes, tout en profitant d'une belle balade en pleine nature. Dans certains espaces protégés, on retrouve même des maisons de sites, pourrez découvrir et comprendre certaines notions, rencontrer des médiateurs spécialistes et vous renseigner sur les circuits de randonnées possibles et les événements qui s'y passent, comme des visites guidées thématiques. N'hésitez pas à y faire un tour pour en apprendre plus. Dans les communes, des espaces partagés et des fermes pédagogiques ou jardins pédagogiques permettent de découvrir des pratiques spécifiques de sauvegarde d'espèces rares, de connaître le vivant, de sensibiliser à la protection de l'environnement, des espèces ou du bien-être animal. A petites ou grandes échelles, des actions sont possibles proches de chez vous pour commencer à découvrir le patrimoine naturel sous toutes ses formes.

  • Léa

    Des événements pédagogiques ont lieu autour de la connaissance du patrimoine naturel, avec des balades comptées, des visites sensorielles et gustatives, mêlant à la fois la découverte du patrimoine naturel et des terroirs. Il y a aussi des guides botaniques spécialistes qui peuvent vous accompagner dans la découverte des sites naturels et de leurs richesses, comme Claire de l'association Herboulatec, qui vous guide en Auvergne à découvrir les plantes comestibles, et qui vous apprend à les cuisiner. Et puisque c'est la saison, vous pouvez aussi partir aux champignons, avec un expert pour vous régaler avec des cèpes, des bolets et autres variétés de champignons comestibles. Attention donc à ne pas vous y aventurer tout seul si vous êtes amateur ou à faire vérifier vos récoltes auprès de spécialistes. Si vous ne craignez pas les musées, les musées d'histoire naturelle et jardins botaniques sont de très belles références pour partir explorer le patrimoine naturel et ses richesses. Le musée national d'histoire naturelle de Paris est une référence à faire absolument, mais on retrouve aussi d'autres sites comme celui de Dijon ou de Nancy, qui proposent eux aussi de belles découvertes pour petits et grands. Enfin, si vous voulez croiser les découvertes patrimoniales, le mieux est de vous laisser porter à la découverte des différents villages et initiatives locales des parcs naturels régionaux ou nationaux. Au moins vous serez sûr de faire des découvertes du patrimoine naturel de manière originale et de ne pas vous ennuyer. Les sites internet des parcs naturels sont d'ailleurs très complets. avec des conseils de visite pour votre séjour et vos découvertes locales, et vous pouvez même retrouver des ressources pédagogiques et informatives pour développer vos compétences et connaissances sur le sujet. Et vu le nombre de parcs qui se trouvent en France, on parie que vous n'aurez pas à partir bien loin pour faire le plein d'expérimentations patrimoniales locales et durables. Car au-delà des actions menées pour la protection des sites naturels, l'ensemble des activités sont aussi régies par une charte de développement durable, et ainsi vous pratiquez des activités touristiques qui s'inscrivent dans une démarche de tourisme durable. On vous souhaite ! de belles découvertes avec tout ça.

  • Azélie

    Et maintenant, nous partageons notre micro avec Alexandre Juglaris, directeur général de la Fondation du Patrimoine, qui nous a partagé son regard sur le sujet, les différentes actions que la Fondation mène et les sites que vous pouvez soutenir et découvrir. On continue notre exploration du patrimoine naturel avec lui. Bonne écoute !

  • Léa

    Bonjour Alexandre, merci d'être présent pour cette interview pour nous parler du patrimoine naturel et du coup de la Fondation du Patrimoine. Est-ce que pour nos auditeurs vous pouvez présenter qui vous êtes, pourquoi vous êtes ici et pourquoi vous allez nous parler du patrimoine naturel pour la Fondation du Patrimoine aujourd'hui ?

  • Alexandre

    Alors bonjour, je m'appelle donc Alexandre Juglaris, je suis le directeur général de la Fondation du Patrimoine. La Fondation du Patrimoine qui est une sorte d'ONG du patrimoine en péril un peu partout en France. C'est une fondation qui a été créée en 1996 autour d'une idée assez simple, essayer d'aller mobiliser des fonds et des énergies pour financer des projets de préservation, de conservation, de restauration du patrimoine français, que ce soit du patrimoine bâti, mais aussi, et c'est moins connu à la fondation, du patrimoine naturel. Donc comment cette organisation, comment cette fondation agit ? Elle a évidemment une équipe de salariés, on a un peu moins d'une centaine de salariés un peu partout en France. Et puis, vous avez surtout un réseau de bénévoles, plus de 1000 bénévoles, là aussi répartis un peu partout en France, qui sont des interlocuteurs directs, des propriétaires privés et publics de patrimoine, donc des collectivités, par exemple, ou des associations qui ont des besoins de financement et qui viennent, entre guillemets, taper à la porte de la Fondation et de ses différentes antennes régionales pour bénéficier d'un éventuel soutien. La Fondation, en quelques années, est devenue le premier acteur de la générosité. en faveur du patrimoine, surtout du patrimoine bâti à l'heure actuelle. Mais notre objectif aujourd'hui est de se renforcer sur notre deuxième pilier d'intervention qui est le patrimoine naturel. Parce qu'évidemment, on y reviendra, mais il y a des enjeux de préservation des écosystèmes, de nos paysages, de tout ce qui fait un peu la beauté de nos terroirs, de nos paysages. Et donc, c'est le sens de l'action de la Fondation du patrimoine dans ce domaine.

  • Azélie

    Alors, pour aller dans le sujet directement, est-ce que vous pouvez nous définir qu'est-ce que c'est que le patrimoine naturel ? Qu'est-ce que vous entendez par patrimoine naturel ? Et votre lien avec ce sujet.

  • Alexandre

    Alors, d'abord, je dirais que le patrimoine, c'est un tout. Et en fait, je vais prendre un exemple parce que parfois, c'est plus parlant. On va aller vers le Mont-Saint-Michel, si vous voulez bien. C'est parti. En fait, le Mont-Saint-Michel, c'est l'exemple type de ce qu'est le patrimoine, à la fois du patrimoine bâti avec une abbaye millénaire, et puis évidemment, un paysage, un patrimoine naturel, une richesse en biodiversité exceptionnelle dans l'abbaye. Et les deux forment... un tout qui est ce patrimoine français exceptionnel dont on a la chance de bénéficier. Et donc la Fondation, ce qu'elle veut faire, ce n'est pas opposer l'un à l'autre, ce n'est pas s'intéresser qu'à l'un ou qu'à l'autre, parce qu'on aurait du mal à imaginer que le Mont-Saint-Michel, je ne sais pas, que l'abbaye soit détruite, abandonnée et que la nature soit préservée, ou qu'à l'inverse, on mette tout l'argent qu'il faut pour sauver cette abbaye, mais qu'on ne se préserve pas du tout de la nature et toutes les espèces, parfois protégées, qui y vivent et qui y nichent. Donc voilà, ce qu'on veut faire à la Fondation, c'est... essayer d'agir pour l'intégralité de ce qui fait ce paysage. Je prends l'exemple du Mont-Saint-Michel parce qu'il est assez parlant. On comprend mieux ce qu'on peut faire. Concrètement, sur le patrimoine naturel et pour ce qui est de la Fondation, ce sont des parcs, des jardins, des milieux naturels, tout ce qui abrite de la biodiversité. Est-ce qu'il faut savoir pourquoi, c'est le sens de votre question, pourquoi la Fondation interagit aussi sur ces sujets ? D'abord parce qu'elle a reçu ça comme mission. C'est dans les statuts de la Fondation. d'agir en faveur de ce patrimoine-là.

  • Léa

    Et dès le départ, du coup ?

  • Alexandre

    Oui, dès le début, dès la création de cette fondation. C'est une fondation qui a été créée en 1996, je vous le disais, c'est une fondation privée, mais elle a été créée par une loi, parce que dès l'origine, il y a eu ce besoin qui a été ressenti par les pouvoirs publics de se dire, il manque quelqu'un aux côtés de l'État, une structure pour collecter des dons, mobiliser du mécénat et autres, pour financer des projets de patrimoine bâti et naturel. Alors c'est vrai que cette... La Fondation du patrimoine est plus connue pour le patrimoine bâti.

  • Léa

    Oui, c'est pour ça qu'on voulait parler de ce sujet-là.

  • Alexandre

    Oui, exactement. Elle fait aussi du patrimoine naturel, elle aide aussi des projets de patrimoine naturel. On a un programme d'intervention qui a plus de 15 ans et qui soutient des projets. On y reviendra, des choses un peu concrètes. Encore une fois, parce que si on reprend l'exemple du Mont-Saint-Michel, on ne peut pas opposer ou séparer la nature et le bâti. C'est un tout. Et donc, en agissant comme ça, cette fondation, je crois qu'elle fait œuvre utile.

  • Léa

    Merci beaucoup, effectivement. Et justement, là on a parlé du patrimoine naturel, comment on fait pour le protéger ? Pourquoi c'est important de le protéger ? Et quelles sont les actions de la Fondation du patrimoine dans ce sens-là pour appuyer cet élan de conservation de cette biodiversité et de ce patrimoine naturel ?

  • Alexandre

    Alors, je vais commencer par le pourquoi protéger le patrimoine naturel. D'abord... Il y a des enjeux écologiques de préservation des écosystèmes, de la biodiversité que tout le monde connaît, qui sont une réalité parfois assez effrayante, mais il y a un besoin d'intervention incontestable. Donc ça, le pourquoi, c'est qu'on a des espaces naturels, on a un pays, puisque la Fondation du patrimoine intervient uniquement en France, on a un pays dans lequel il faut agir pour la préservation de notre patrimoine naturel. La question, c'est le comment ? qu'est-ce que la Fondation du Patrimoine vient faire là-dedans ? D'abord, je vous l'ai dit parce que ça fait partie de ses missions et ensuite parce qu'il y a une continuité entre le bâti et la nature. D'ailleurs, nos interventions, ce que la Fondation fait et ce qu'elle finance comme projet, s'inscrit précisément dans la continuité du bâti et de la nature. En fait, on fait de la transition écologique et de la transition énergétique, si j'utilise des mots vaguement savants, dans le domaine. C'est-à-dire qu'en fait, on a d'abord Une intervention qui consiste à favoriser l'éco-restauration du patrimoine bâti et à préserver la biodiversité qui se trouve dans le patrimoine bâti. Un exemple concret et parlant, en fait, il faut savoir que les clochers des églises, c'est souvent des lieux de nidification ou d'accueil d'espèces protégées, des chouettes, des chauves-souris, enfin voilà, beaucoup d'espèces protégées qui viennent vivre dans ces bâtiments. Et ce qu'on essaye de faire, c'est de financer des projets qui préservent bien cette biodiversité en restaurant le bâti, mais qui font attention à la biodiversité. Donc ça, c'est un premier élément. On essaie aussi d'encourager la préservation du patrimoine bâti parce que ça limite l'extension urbaine, ça protège les surfaces agricoles, on n'artificialise pas des sols supplémentaires quand on restaure du patrimoine bâti. Donc c'est bon pour l'environnement, pour faire simple. Et puis, on essaie aussi d'intervenir sur des espaces naturels, qu'ils soient protégés ou non, parce que cette fondation, pour le bâti comme pour la nature, elle s'intéresse à ce qui n'est pas forcément toujours protégé et le plus préservé, mais cette nature que l'on peut trouver. prioritairement, en tout cas c'est plus la priorité d'action ou d'intervention de la Fondation, dans les territoires ruraux. Donc concrètement, qu'est-ce que ça veut dire, qu'est-ce qu'on fait ? On essaie de financer des projets de restauration d'écosystèmes. Encore une fois, concrètement, pour que ce soit bien compréhensible, on va financer l'arrachage de plantes invasives ou de plantes exotiques dans des mars, des étangs, des espaces de biodiversité particuliers. On finance ce type de projet. On peut désenvaser ou renaturaliser un certain nombre d'espaces naturels qui ont été abîmés, notamment à cause des dérèglements climatiques, des écoulements de boue, de limon, de choses comme ça. On essaie de faire ce genre de projet parce qu'on s'est rendu compte, à l'aune de notre expérience, qu'il y a beaucoup de territoires ruraux dans lesquels, évidemment, il y a des enjeux de biodiversité, mais qu'on les connaît mal et que les élus, puisque c'est souvent des espaces publics, ne sont bien seuls pour faire ces projets-là. Et en fait, là où je crois que la Fondation du patrimoine a un rôle vraiment particulier et important à jouer, c'est sur ces territoires ruraux. Parce qu'en fin de compte, les grands programmes d'intervention, notamment de l'État en matière d'écologie ou de patrimoine naturel ou de biodiversité sont très importants. Il y a des acteurs bien plus qualifiés. En revanche, accompagner un élu rural en lui disant... que s'il restaure son clocher, il peut préserver la biodiversité, ou s'il entretient un espace naturel avec l'aide de la Fondation, c'est bon pour la planète, pour dire les choses de manière un peu triviale, c'est quelque chose qui a du sens et c'est quelque chose qui est utile. Il n'y a pas beaucoup d'acteurs aujourd'hui qui peuvent faire ça. Pourquoi ? Parce que la Fondation est une structure, est une organisation apolitique, non militante, neutre, et qui, au contraire, essaye de fédérer plutôt les énergies et les bonnes volontés. Et donc, on est, je crois, un interlocuteur intéressant. Et puis, un dernier point, pardon, je suis un peu long dans ma réponse, mais pour expliquer aussi la démarche qui est la nôtre et comment on s'est structuré. En fait, il y a trois ans, j'ai commencé à porter ce sujet, parce que, pardon, je ne vous l'ai pas dit en introduction, mais moi, ça fait un peu plus de quatre ans que je suis à la Fondation du patrimoine et depuis un an, à la Direction générale. Et puis, j'ai porté ces sujets de développement des enjeux de patrimoine naturel, convaincu, comme beaucoup, que c'est important. Et en se disant, la fondation a un rôle particulier, celui que je viens d'expliquer, d'aider plutôt les territoires ruraux dans leur politique de transition. Et pour ça, on a commencé à recruter un certain nombre de délégués, des délégués thématiques sur ces sujets, et puis des délégués non thématiques ou non spécialistes, précisément pour aller rencontrer tous les interlocuteurs, les propriétaires de patrimoine privé et public, pour les accompagner. Donc c'est des bénévoles, et d'ailleurs, on en cherche, je ne sais pas si on y reviendra, mais on recrute des bénévoles, tout le monde est bienvenu. Voilà. On a aussi développé des partenariats avec un certain nombre d'institutions pour à la fois nous conseiller et nous proposer des projets. Je pense par exemple à la Fédération, à l'ensemble des parcs naturels régionaux ou au Conservatoire d'Espace Naturel, qui sont des gestionnaires de sites et qui ont des besoins de financement et auxquels on apporte notre concours.

  • Azélie

    Donc ça, ce sont les autres acteurs du projet ?

  • Alexandre

    Ce sont nos partenaires, c'est-à-dire que ce sont des organisations, je pense aussi au Muséum d'Histoire Naturelle, ce sont des gens qui nous proposent des projets à financer, parce qu'ils ont des besoins de financement, et qui nous apportent aussi leur expertise et leur conseil.

  • Léa

    Vous travaillez en team, quoi.

  • Alexandre

    Exactement, parce que, encore une fois, je prends cet exemple, mais il est marquant, la Fondation du Patrimoine n'est pas une fondation d'experts, et elle ne veut pas le devenir, elle est là pour essayer d'accompagner, aider, soutenir financièrement des projets utiles. au patrimoine naturel et à la biodiversité. Et donc, si on a des experts qui peuvent nous conseiller, on a aussi un conseil scientifique qui a été créé précisément autour de qu'est-ce qui est important, qu'est-ce qui est prioritaire, qu'est-ce qui, parfois, n'est pas intéressant. Ça existe aussi, des projets dont on se dit, ah, c'est bon pour la nature, et en réalité, on se trompe parce qu'il y a des connaissances, il y a des sachants dans ces domaines-là, et il faut les écouter.

  • Léa

    Vous êtes un peu le médiateur, en fait, entre les différents pôles.

  • Alexandre

    Exactement. On essaye de fédérer autour de projets. bénéfique, utile à la biodiversité, à la préservation du patrimoine naturel, avec une porte d'entrée, si je puis m'exprimer ainsi, sur le patrimoine, qui est de se dire comment on rend la France plus belle et plus durable pour les générations futures. C'est vraiment ça qu'on essaye de faire à la Fondation. C'est de se dire où est-ce qu'on peut être utile, comment on peut transmettre des choses mieux protégées pour les générations à venir.

  • Azélie

    D'accord. Et alors, pour reprendre un peu vos mots... puisque c'est mieux un exemple ou une image plutôt que mille mots. Est-ce que vous pouvez nous parler un peu des projets soutenus par la Fondation, notamment en Auvergne, mais pas que, mais si on peut faire un petit focus Auvergne, pourquoi pas, et puis les retomber pour la protection de ces sites ?

  • Alexandre

    Alors, je vais vous... Un exemple en Auvergne... Oui, oui, non, mais pardon, je réfléchis.

  • Léa

    c'est large.

  • Alexandre

    Non, non, mais je pense à un projet dans le Cantal. Là, c'est un projet, je vous parlais de nos partenaires, c'est un projet qui a été porté, qui a été sollicité par le Conservatoire d'Espace Naturel. Il s'agit du bassin versant du ruisseau d'Oze. Et donc, on est en Cantal. Alors là, qu'est-ce qu'on a fait ? Quelle était la situation et comment on a essayé d'accompagner ça ? En fait, ce bassin, il abrite une biodiversité qui était assez exceptionnelle puisqu'il y a beaucoup d'espèces. faune et flore très importantes et intéressantes. Ce qu'on avait constaté, en tout cas ce que le Conservatoire d'Espace Naturel nous avait dit, c'est qu'il y avait beaucoup de pression anthropique. Il y avait beaucoup de surpâturage, il y avait des piétinements. On abîmait, très bêtement, c'est très concret, mais la nature était pas mal détériorée et abîmée. Et puis, les cours d'eau, puisque c'est un ruisseau, avaient assez nettement diminué pour des questions d'écoulement et il y avait un risque d'assèchement. Là où la Fondation peut avoir un rôle intéressant, c'est qu'elle a aussi une capacité à parler avec toutes les parties, c'est-à-dire le Conservatoire d'Espace Naturel, les agriculteurs locaux. On est capable de s'entendre avec tout le monde. Et donc, qu'est-ce qui a été encouragé en l'occurrence dans ce projet ? Des aménagements agro-pastoraux pour permettre à l'activité humaine et pastorale de se maintenir. mais en veillant à ce qu'elles puissent préserver aussi la qualité environnementale ou en tout cas la biodiversité qui s'y trouve. Et donc, on a facilité la gestion pastorale de cette zone humide. Voilà concrètement ce que l'on peut faire. On parle quand même de 16 hectares de zones humides qui sont ainsi gérées plus durablement, sachant que les zones humides sont à la fois des capteurs de CO2 et aussi des réservoirs de biodiversité. Donc, c'est un enjeu. Quand on se dit, dans un territoire rural, il peut y avoir un étang, une mare, est-ce que c'est vraiment utile ? Est-ce que je ne ferais pas mieux d'assécher ça et puis de construire un stade de foot ou je ne sais quoi ? Non, c'est là où, encore une fois, la Fondation a ce rôle particulier à jouer, c'est d'essayer de convaincre en apportant des financements. Je reprends le ruisseau d'Oze, on a apporté de mémoire de l'ordre de 25 000 euros. à peu près 10%, un peu moins de 10% du montant de financement. Donc, on n'est jamais les seuls financeurs. On vient compléter les besoins de financement de nos partenaires. Mais concrètement, on est capable de dire, voilà ce qui peut être fait, voilà comment vous accompagner, et voilà pourquoi c'est bien pour l'environnement. Voilà un exemple un peu concret. Après, je pourrais vous citer si on change de région. L'Armas, Jean-Henri Fabre, c'est un site qui avait été proposé par le Muséum national d'histoire naturelle. En fait, c'est un site... C'est intéressant parce qu'il y a du patrimoine bâti historique et du patrimoine naturel. Exactement. Jean-Yves Fap, c'est un... C'est un célèbre entomologiste qui étudie les insectes, les espèces vivantes, et qui avait aménagé tout un espace, un parc, un jardin, de quoi accueillir de la biodiversité pour étudier les espèces. Et en fait, avec le réchauffement climatique et les besoins de renouvellement d'espèces, partie du patrimoine végétal qui se trouvait sur place était soit menacée de disparition, soit avait déjà connu malheureusement... C'est une situation un peu compliquée, donc on a participé au financement de la replantation d'espèces un peu plus résistante au contexte de réchauffement climatique, dans une optique évidemment d'ouverture, mais aussi d'études scientifiques sur le site.

  • Léa

    Oui, donc ça met aussi en lumière des choses...

  • Alexandre

    oui, voilà, c'est pour ça que je prenais cet exemple. On essaie de diversifier un peu les interventions de la Fondation pour répondre à différents enjeux aux côtés de nos partenaires.

  • Azélie

    Et alors là, vous nous avez expliqué justement cet impact sur les écosystèmes. Comment on fait pour évaluer les impacts positifs ou négatifs sur les écosystèmes par rapport à tous ces projets ?

  • Alexandre

    C'est une très très bonne question qu'on s'est posée. Et donc, on a fait le choix de définir des indicateurs de suivi. Mais je vous l'ai dit aussi tout à l'heure, on n'a pas du tout cette prétention de se revendiquer comme tel. On n'est pas une fondation d'experts. Nous, notre objectif, c'est d'aller mobiliser... des fonds, des dons, du mécénat d'entreprise, etc., pour financer des projets, et en s'appuyant sur un réseau de bénévoles. Et donc, comment on a fait ? On a fait appel à des bureaux d'études spécialisés dans la création d'indicateurs de suivi, en partant de la gamme de projets, puisqu'on avait plus de 300 projets qui avaient été accompagnés en quelques années, donc on s'est dit, on va regarder un peu le catalogue de tout ce qu'on a pu faire, et puis on va définir une grille, une dizaine d'indicateurs. qui sont des indicateurs de suivi sur le type de projet qu'on accompagne. Par exemple, sur le patrimoine bâti, c'est la part de matériaux biosourcés qui est utilisée sur le chantier. Un indicateur assez simple, ça nous permet de calculer et de se dire qu'on va mettre un peu d'argent sur ce projet parce qu'il y a cette part de matériaux biosourcés. Ça, c'est plutôt sur le bâti. Sur la question du patrimoine naturel, si je reprends l'exemple du ruisseau d'eau, c'est la surface gérée durablement. Et quand je dis durablement, c'est effectivement s'assurant de la préservation des espèces et de la biodiversité qui s'y trouvent. Et donc l'indicateur s'appuie sur un certain nombre de sous-indicateurs, entre guillemets, qui permettent, est-ce que vous utilisez ou non des pesticides, des choses comme ça, qui permettent d'avoir un indicateur fiable, parce qu'il est fiable et robuste d'un point de vue à la fois technique et je dirais presque scientifique, mais il n'est pas d'un degré de scientificité trop élevé parce qu'il est manipulable par nos bénévoles. aussi par nos interlocuteurs, puisque ce sont eux qui ont à répondre aux sollicitations qui sont les nôtres. On ne va pas demander au maire d'une petite commune rurale de 500 habitants de remplir un formulaire de 450 pages. S'il est capable de nous dire qu'il n'y a pas d'utilisation de pesticides, voici les espèces qui peuvent s'y trouver ou qui avaient été identifiées, ce que nous avons fait concrètement pour gérer durablement la zone soutenue ou protégée. On accompagne financièrement à la condition que l'indicateur puisse s'attuer.

  • Léa

    Et tout à l'heure, on en a parlé, vous en avez déjà parlé un petit peu, on parle de patrimoine naturel, on parle de patrimoine bâti. Finalement, les deux sont interconnectés, sont liés. Vous pouvez nous expliquer un petit peu plus ce lien ?

  • Alexandre

    Pour moi, patrimoine bâti, patrimoine naturel, c'est indissociable. C'est vraiment, c'est un tout parce que, je vous l'ai dit, il y a des bâtiments... patrimoniaux qui accueillent, qui hébergent de la biodiversité. Vous avez aussi des espaces naturels qui sont des cadres d'épanouissement du patrimoine bâti. Donc, voilà. Sachant que, si je reprends mon exemple, sur les espèces vivantes dans le patrimoine bâti, il faut quand même savoir qu'un tiers des populations d'oiseaux qui nichent, enfin qui vivent dans le patrimoine bâti, ont disparu en 30 ans, parce que leur habitat a disparu. Parce que si on détruit des vieilles fermes ou des vieux bâtiments, en disant qu'on va construire du plus neuf, on fait disparaître des lieux de vie d'espèces, qui sont d'ailleurs parfois protégées ou menacées. Voilà pourquoi on considère que c'est important de ne pas dissocier les deux. Vous avez des murets traditionnels, je pense que c'est un projet qu'on a aussi soutenu, dans le Cantal, où on avait un projet aussi similaire. le parc naturel régional des Capes et Marais d'Opale dans les Hauts-de-France. Là, on finance l'entretien et la restauration de murets anciens, des limites, parfois des parcelles, qu'on a tous vus, parfois en se promenant. Ces murets sont des lieux d'habitation d'un certain nombre d'espèces. Si vous les mettez par terre, ce sont des réservoirs de biodiversité qui disparaissent. Donc, le lien est extrêmement fort. Il n'y a pas d'un côté le bâti et de l'autre la nature, ça va ensemble. Et notre objectif, c'est vraiment d'essayer de participer à la préservation de cet ensemble, qui est notre cadre de vie en fait.

  • Léa

    Oui, donc quand on restaure du patrimoine bâti, on restaure de la biodiversité, du patrimoine naturel, il faut penser à cette dimension-là également.

  • Alexandre

    Exactement, on peut, et ce n'est pas toujours le cas, mais ce qu'on veut faire à la Fondation, c'est de se dire qu'il y a les deux logiques. Exactement.

  • Azélie

    Complètement. D'accord. Et là, on a parlé un peu du patrimoine bâti et du patrimoine naturel. Si on revient sur, par exemple, la fréquentation, parce qu'on pense, par exemple, aux sites naturels, peut-être au PNR ou à des exemples dont vous avez pu nous citer, est-ce que vous avez des problèmes par rapport à la fréquentation de ces sites naturels ?

  • Alexandre

    Alors, vous posez une bonne question. C'est sûr que le... Je parlais d'ailleurs du ruisseau d'eau et des... des marcheurs, du piétinement qui avait pu avoir lieu, qu'ils soient des espèces animales ou l'homme. Donc il y a un sujet, il y a une question, c'est comment on préserve effectivement parfois des espaces naturels qui peuvent être, entre guillemets, pardonnez-moi l'expression, mais abîmés par l'homme quand il se prend. Mais il y a des solutions. En tout cas, nous, côté Fondation, on finance ce genre de projet en se disant, on ne veut pas, encore une fois, on n'oppose pas bâti et nature, et on ne veut pas opposer nature et homme. On veut essayer de réconcilier tout ça. Pour ça, il faut essayer de rendre les sites accessibles, mais de délimiter parfois les espaces qui sont accessibles au public. C'est un peu évident ce que je raconte, mais je vais vous donner au moins deux exemples. Je pense à un site assez exceptionnel qui est le lac Glacier Destin, c'est dans les Hautes-Pyrénées. C'est un site où il y a aussi du tourisme, il y a des gens qui viennent passer le week-end ou des vacances. On est en montagne, c'est absolument superbe. Qu'est-ce qu'on a fait ? Qu'est-ce qu'on a financé ? Eh bien, il y a eu deux hectares qui ont été désartificialisés, c'est-à-dire qu'on a retiré des parkings, pour être très clair, parce qu'on a redonné à la nature de l'espace, qui permet d'ailleurs de renforcer la protection de cette zone humide. Mais on a délimité des espaces qui sont plus réduits pour accueillir du monde, mais on n'a pas interdit aux gens de venir. De la même manière, c'est en Champagne-Ardenne, c'est pas très loin de Reims, il y a un site, c'est une sablière. phénomène géologique assez incroyable. Il y a une sablière à proximité de Reims, à Chalon-sur-Velle, et là c'est pareil, c'est un site qui est très populaire, où les gens, les familles aiment se rendre, etc. Mais le fait est que le fonctionnement un peu anarchique sur le site abîmait la biodiversité, abîmait les espèces végétales qui pouvaient s'y trouver, et donc là, ce qu'on finance, c'est l'aménagement d'un parcours qui permet aux gens de continuer à venir sur le site. mais d'éviter qu'ils aillent piétiner parfois des espèces végétales sans faire attention. Il faut comprendre que les gens se promènent, au contraire, il faut les inciter à aller vers la nature. Mais si on peut aménager des espaces qui permettent aux visiteurs de venir et de préserver la biodiversité ou la nature, ça paraît être une bonne solution. Donc voilà des choses concrètes qu'on essaye de financer, d'aider, parce qu'encore une fois, on ne veut pas opposer, mais on veut essayer plutôt de rassembler.

  • Léa

    Et justement, quand on parle d'aménagement de parcours, toute la part panneau, de médiation culturelle, etc., autour de ce patrimoine naturel, c'est des choses qui rentrent dans l'élaboration des projets ?

  • Alexandre

    Alors, c'est non seulement quelque chose, vous avez raison, c'est non seulement quelque chose qui rentre dans l'élaboration des projets, mais c'est même un critère supplémentaire de soutien éventuel de la Fondation. C'est-à-dire que les actions de sensibilisation et de médiation, que ce soit l'installation de panneaux, explicatifs, ou parfois d'intervention humaine, c'est-à-dire des médiateurs, constituent un critère supplémentaire où... des projets que nous soutenons. Parce qu'encore une fois, il ne s'agit pas d'opposer, il ne s'agit pas de dire la nature va mal, chassons les habitants, mais plutôt de dire vous avez là des espèces qui sont fragiles, faites attention en aménageant tel ou tel parcours et en expliquant aussi pourquoi ces espèces sont protégées, en quoi elles sont fragilisées, parfois menacées. On fait à mon avis une œuvre utile.

  • Léa

    Oui, finalement, mieux connaître, c'est mieux protéger.

  • Alexandre

    Absolument.

  • Azélie

    Et donc on a le patrimoine, ce patrimoine bâti, ce patrimoine naturel et ces problématiques de biodiversité. Et donc, selon vous, patrimoine et écologie sont liés ?

  • Alexandre

    Oui, c'est totalement lié. C'est-à-dire qu'on ne peut pas... Je dirais que presque par définition, le patrimoine a quelque chose d'écologique. Parce que... Typiquement, quand vous restaurez, mais surtout quand vous habitez dans un bâti ancien, c'est quelque chose dont le bilan carbone, par exemple, et le bilan carbone d'un bâti ancien, il est par définition meilleur, puisqu'il n'a pas été construit récemment. La condition, c'est de s'assurer que le bilan énergétique de ce bâtiment soit bon. Et ça, ça fait partie des enjeux intéressants. Il y a une part, et je ne parle même pas du patrimoine naturel, qui est encore plus écologique si je puis m'exprimer ainsi, mais ce qui est important, c'est de se dire qu'il y a des solutions, il y a des choses à faire, mais le patrimoine, y compris le patrimoine bâti, est une des réponses, est une des solutions aux défis climatiques et aux défis environnementaux qui nous attendent.

  • Azélie

    Justement, là, on a parlé de ce que vous faites comme action à la Fondation pour aider le patrimoine naturel, le patrimoine bâti aussi. Quelles sont les actions que nous, tant qu'individus et que nos auditeurs, peuvent faire pour protéger ce patrimoine naturel, agir en faveur de la sauvegarde de ce patrimoine naturel, donc aussi bien auprès de la Fondation que dans la fréquentation de ses sites, par exemple ?

  • Alexandre

    Sur la fréquentation des sites, évidemment, il faut que chacun essaie d'être respectueux des consignes de prévention, de sécurité et de respect à la fois des œuvres, on va dire, quand c'est du bâti, et évidemment de la nature quand c'est du patrimoine naturel. Côté fondation, qu'est-ce qu'on peut faire ? Vous êtes sympa de me poser cette question. D'abord, on peut devenir bénévole, c'est-à-dire donner un peu de temps, pas besoin d'être expert à la fondation, il n'y a pas besoin d'avoir lu l'intégralité des bibliothèques parlant de patrimoine ou des archives, non. Ce qu'on veut, nous, c'est des gens qui donnent un peu de temps, parfois pas beaucoup, ça peut être quelques heures, mais qui veulent soit instruire des dossiers, soit prendre des photos, soit s'occuper de réseaux sociaux, soit rencontrer des propriétaires, aller conseiller un élu, enfin voilà, il y a plein de choses possibles, il y a plein de missions possibles, et donc on cherche des bras et des cerveaux, si je puis m'exprimer ainsi, des bénévoles pour... pour nous aider à faire plus et à faire mieux parce que les besoins sont immenses. Et sinon, ce qu'on peut faire, évidemment, c'est de faire un don, c'est de donner. Ce qui est intéressant à la Fondation, c'est que si vous vous rendez sur notre site, c'est www.fondation-patrimoine.org, quand vous faites un don, vous pouvez choisir de l'affecter à un projet en particulier. Et donc, aujourd'hui, il y a l'ordre de 2000 collègues de dons par an à la Fondation. On a le choix. Allez, je suis quasiment sûr que vous pouvez trouver, si ce n'est dans votre... ville ou dans votre village, celui d'à côté ou à peu près, vous pourrez trouver un projet. On a évidemment besoin d'argent, pas pour nous, mais pour la cause, pour tous les projets dont je viens de vous parler. Les besoins sont assez considérables. Le réchauffement climatique fait du mal à la nature, fait du mal aux bâtiments. Ça aussi, on ne sait pas forcément, c'est pour ça qu'il y a un lien très fort. Le réchauffement climatique fait beaucoup de mal au patrimoine bâti. Donc voilà, il faut agir, on peut le faire. Soit vous nous rejoignez, soit vous faites un don, mais vous pouvez faire les deux aussi.

  • Azélie

    On a parlé bras et cerveau, mais maintenant on va parler un peu émotion. Alexandre, quel est votre projet coup de cœur ?

  • Alexandre

    C'est dur, c'est très dur comme question. Un projet coup de cœur, un projet que j'aime bien, d'ailleurs c'est une collecte qui est toujours en cours, on est en Isère, donc Ronalp, c'est l'étang du Grand Albert. Là encore le lien entre l'histoire, le bâti et la nature. C'est un étang qui a été créé par des moines cisterciens au Moyen-Âge et qui est asséché depuis 2008 parce qu'il y a eu une digue qui s'est rompue. Et donc, il y a un étang de 15 hectares qui a perdu pas mal de sa biodiversité. Et notamment, parce que c'est ça qui est important dans ce projet, c'est de préserver le castor d'Europe, qui est une espèce protégée et qui vit dans cet étang. On cherche des dons, pour être très clair, pour financer ce projet de préservation de cet étang. aux constitutions de renforcement de la biodiversité qui s'y trouvent, notamment ce Castor d'Europe. C'est un projet que moi j'aime bien.

  • Léa

    Et donc les castors, je pense que c'est un beau mot de la fin.

  • Azélie

    Voilà, n'hésitez pas à aider les castors d'Europe. Moi je suis 100% d'accord avec ça.

  • Alexandre

    On a été très exhaustifs, c'est bien d'avoir du temps comme ça, merci beaucoup. Mais il y a des solutions. Ce que je veux dire c'est que... On peut faire des choses encore.

  • Léa

    Merci beaucoup pour votre temps.

  • Azélie

    Merci à vous. Merci. Nous espérons que ce nouvel épisode vous aura plu. N'hésitez pas à venir en discuter avec nous sur notre compte Instagram Parole de Patrimoine et à le partager autour de vous. Pour nous aider, nous vous invitons à laisser votre avis et à noter le podcast 5 étoiles. sur Apple Podcasts et Spotify et à vous abonner. N'hésitez pas à nous solliciter si vous ne souhaitez que nous m'abordons un sujet en particulier ou que vous souhaitez partager votre expertise.

  • Léa

    C'était Léa et Azélie, fondatrices de l'Agence de communication et de médiation du patrimoine Parole de Patrie. Nous accompagnons les acteurs du patrimoine et de la culture dans la valorisation de leur histoire locale, grâce aux nouveaux outils digitaux et à des stratégies impactantes auprès du grand public. Si le format podcast vous plaît et que vous souhaitez collaborer sur un sujet particulier, on en discute pour l'inclure dans votre stratégie de développement. Retrouvez toutes nos informations et contacts en description. A très bientôt !

Chapters

  • Introduction au patrimoine et patrimoine naturel

    00:11

  • Définition et importance du patrimoine naturel

    01:16

  • Historique et évolution de la notion de patrimoine naturel

    02:51

  • Ressources et enjeux du patrimoine naturel

    04:49

  • Biodiversité et patrimoine naturel en France

    08:39

  • Interview avec Alexandre Giuglaris, Fondation du Patrimoine

    24:31

  • Actions de la Fondation pour protéger le patrimoine naturel

    29:21

  • Lien entre patrimoine bâti et patrimoine naturel

    48:38

  • Comment agir pour préserver le patrimoine naturel

    52:15

Description

Dans cet épisode, nous vous invitons à plonger au cœur de la notion de patrimoine naturel, un aspect souvent méconnu mais essentiel du patrimoine français et mondial. Nous ouvrons le débat en mettant en lumière le fait que le patrimoine ne se limite pas uniquement aux monuments historiques ou aux savoir-faire traditionnels, mais englobe également les milieux naturels et la biodiversité qui font la richesse de nos territoires français.


Au fil de la discussion, nous explorons les lois et définitions qui régissent le patrimoine naturel, en s'appuyant sur des références telles que l'INSEE et l'UNESCO. Nous partageons des exemples concrets, comme les parcs naturels et les espèces menacées, illustrant ainsi la diversité du patrimoine naturel et son rôle crucial dans la sauvegarde du patrimoine. Cet épisode réaffirme que le patrimoine naturel est un ensemble de ressources précieuses à préserver pour les générations futures, soulignant l'importance vitale de la biodiversité dans notre écosystème.


Pour enrichir cette réflexion, Alexandre Giuglaris, directeur général de la Fondation du Patrimoine, se joint à la conversation pour partager son expertise sur la préservation du patrimoine naturel. Il explique comment la fondation soutient des projets de conservation et de restauration, tout en mettant en avant la synergie entre le patrimoine bâti et le patrimoine naturel. Cette collaboration est essentielle pour assurer une médiation culturelle efficace et promouvoir un tourisme durable, en harmonie avec notre environnement.


L'épisode se termine sur une note inspirante, en soulignant l'importance de l'engagement individuel dans la protection du patrimoine. Nous encourageons les auditeurs à s'impliquer activement dans cette démarche de sauvegarde, faisant appel à leur sensibilité pour le patrimoine culturel et naturel.


Que vous soyez un passionné de voyage en France, un amateur de slowtourisme ou simplement curieux d'en apprendre davantage sur le patrimoine français, cet épisode est fait pour vous.


Rejoignez-nous pour découvrir comment chacun peut contribuer à la préservation de nos trésors naturels et culturels, et ainsi participer à un tourisme responsable et respectueux de nos territoires ruraux.


Bonne écoute !


Les ressources de l'épisode :



Pour soutenir le patrimoine naturel c'est par ici !


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Retrouvez nous sur Instagram : @paroles_de_patrimoine

Contact : parolesdepatrimoines@gmail.com



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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Léa

    Bonjour, c'est Léa et Azélie,

  • Azélie

    les deux voix de l'épisode. Bienvenue sur le podcast Paroles de Patrimoine. Ici, on vous donne les clés pour observer et comprendre les patrimoines de vos territoires.

  • Léa

    Ensemble, on vous embarque dans nos explorations pour vous faire découvrir notre définition du patrimoine et décrypter les notions de gravité. Qu'ils soient bâtis, naturels, culturels, de savoir-faire et bien d'autres. Le patrimoine regorge de secrets à partager. Pour cette nouvelle saison, nous vous embarquons dans des formats conférences, mélange de chroniques d'informations pour vous donner les clés de compréhension et de discussions avec des personnes de référence.

  • Azélie

    Retrouvez-nous chaque mois avec ce nouveau format plus immersif et intimiste pour vous inviter à partir à la découverte, vous aussi, des patrimoines avec un grand S. Allez, on vous emmène avec nous ! Lorsque l'on pense patrimoine, on pense bâtiment, on pense théâtre, on pense château, on pense savoir-faire et tant d'autres exemples encore. Seulement, il y a un aspect que nous n'avions jamais abordé jusqu'ici, le patrimoine naturel. Il est fondamental de pouvoir définir cette notion de patrimoine naturel pour comprendre en quoi le lien entre patrimoine bâti et biodiversité a toute son importance. des parcs naturels régionaux aux espèces protégées ou menacées, des zones Natura 2000 ou bien les musées d'histoire naturelle, nous revenons sur ce patrimoine méconnu, qui pourtant est un axe entier de notre patrimoine français et mondial. Commençons par sa définition. La notion fondamentale de patrimoine naturel est apparue au début du XXe siècle. Elle a été abordée autour d'une volonté de conserver les grands paysages et espaces nord-américains et leur caractère sauvage. On parle alors de wilderness, au XIXe puis au XXe siècle. Ce concept de wilderness pourrait se traduire en région sauvage C'est un fantasme de nature préservée, une nature vierge de toute présence humaine, qui s'étendrait à perte de vue. Ce que l'on peut effectivement retrouver en Amérique. Mais revenons en terre conquise. Selon la définition de l'INSEE, en 1986, le patrimoine naturel est, je cite, l'ensemble des biens, dont l'existence, la production, et la reproduction sont le résultat de l'activité de la nature, même si les objets qui le composent subissent des modifications du fait de l'homme. Le concept de wilderness a donc évolué. Dans patrimoine naturel, on comprend également les modifications que l'homme a pu apporter à cette nature.

  • Léa

    Mais de quoi parlons-nous lorsque l'on évoque la notion de patrimoine naturel ? La notion de patrimoine naturel apparaît en France dans la loi du 21 avril 1906 vouée à la protection des sites... et monuments naturels de caractère artistique. Elles concernent les ensembles naturels, cascades, grottes, rochers, etc. qui ont été désignés comme pittoresques par la peinture, les guides touristiques et la photographie. La loi du 2 mai 1930 relative aux monuments naturels et aux sites de caractère artistique historique, scientifique, légendaire ou pittoresque, remplace celle de 1906 en enrichissant la liste des caractères justifiant la protection d'un site. Mais qu'est-ce que l'on entend par pittoresque ? C'est une notion abstraite que l'on retrouve en peinture, issue de l'italien pittor, qui veut dire peintre. Le fait qu'un élément soit pittoresque signifie que son apparence est atypique, colorée, curieuse et qu'il a le mérite d'être peint. Si on va jusqu'au bout de notre réflexion, le patrimoine naturel était au début du XXe siècle, ce qui révèle du pittoresque. Cette définition est donc subjective Un peu à l'appréciation de chacun, de chaque œil, comme la notion de patrimoine finalement. Alors pour comprendre réellement ce qu'est le patrimoine naturel, nous allons nous en tenir à la définition de 1972, issue de la Convention concernant la protection du patrimoine mondial culturel et naturel de l'UNESCO. Nous citons Le patrimoine naturel désigne les spécificités naturelles, les formations géologiques ou de géographie physique, et les zones définies qui constituent l'habitat d'espèces animales et végétales menacées, ainsi que les sites naturels qui présentent un intérêt sur le plan scientifique, dans le cadre de la conservation ou en termes de beauté naturelle. Il comprend les aires naturelles protégées privées et publiques, les zoos, les aquariums et les jardins botaniques, les habitats naturels, les écosystèmes marins, les sanctuaires, les réserves, etc. Fin de citation. Et depuis peu, avec les lois Grenelle, et Grenelle II, dans le droit de l'environnement national, la question de l'environnement nocturne dégradé par la pollution et diverses nuisances associées est aussi prise en compte. C'est d'ailleurs pour cela que l'on peut retrouver des réserves internationales de ciel étoilé, les hérisses, nous y reviendrons un peu plus tard dans l'épisode. Il y a donc une dimension essentielle dans le patrimoine naturel qui est présent nulle part ailleurs dans d'autres types de patrimoine. Il n'a pas généralement été construit directement par l'homme. Même si, objectivement, ce dernier est à l'origine de la construction des forêts, des étangs, des champs et des bocages, par exemple. Il peut dépendre bien sûr donc de l'interaction entre l'homme et la nature, ou de son évolution, mais il n'a pas été construit ni inventé directement par l'homme de manière générale. Ce patrimoine est aussi une somme de ressources naturelles, c'est-à-dire de minéraux, de matières premières minérales, l'eau douce, les granulats, les minerais, les produits d'origine sauvage, le bois, le poisson, le gibier, les milieux naturels avec l'eau, l'air, le sol, la forêt, ou encore des matières organiques fossiles comme le pétrole, le charbon. le gaz naturel, etc.

  • Azélie

    On comprend alors que dans le patrimoine naturel, il y a des ressources à préserver et que ce patrimoine, s'il n'est pas préservé, ne sera pas transmis de génération en génération, comme le sont les autres types de patrimoine. C'est pourquoi la référence patrimoniale sert dans plusieurs méthodes à l'établissement de degrés visant à classer les espèces en fonction des urgences d'intervention afin d'établir des niveaux de responsabilité. Dans l'état actuel, les inventaires du patrimoine naturel concernent pratiquement ou exclusivement la faune et la flore. La notion de patrimoine naturel est associée à certains éléments de biodiversité ou des écosystèmes qui peuvent se voir attribuer une dimension identitaire et un statut particulier en raison de leur caractère remarquable. Le patrimoine naturel découle aussi d'un processus de reconnaissance qui conduit à distinguer certains éléments des écosystèmes à travers par exemple Un label ou une mesure de protection réglementaire, d'une distinction qui se justifie par le caractère remarquable ou la dimension spirituelle, identitaire ou symbolique de ces éléments. La loi du 8 août 2016 relative à la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages institue un inventaire du patrimoine naturel. On entend par inventaire du patrimoine naturel l'inventaire des richesses écologiques, faunistiques, floristiques, géologiques, minéralogiques et paléontologiques. Cet inventaire, nous pouvons le retrouver sur l'Inventaire National du Patrimoine Naturel, qui est un portail de diffusion de la connaissance sur la biodiversité française, administré par le Muséum National d'Histoire Naturelle et l'Office Français de la Biodiversité. Il gère et diffuse en ligne des informations sur le patrimoine naturel terrestre et marin en France métropolitaine et en Outre-mer. Et nous allons vous donner quelques chiffres impressionnants. C'est 202 456 d'espèces référencées en France et en Outre-mer différentes et 31 645 espaces naturels recensés. Dans le Code de l'environnement, il est dit que, je cite, en complément de l'inventaire du patrimoine naturel, les collectivités territoriales, les associations ayant pour objet l'étude ou la protection de la nature et leurs fédérations, les associations naturalistes et les fédérations de chasseurs et de pêcheurs, peuvent contribuer à la connaissance du patrimoine naturel par la réalisation d'inventaires locaux ou territoriaux ou d'atlas de la biodiversité. Il nous faut alors se pencher sur ce qu'il nous faut préserver dans le patrimoine naturel et comment le faire.

  • Léa

    Avec tout ce dont nous avons évoqué juste avant, on comprend que le patrimoine naturel est essentiellement tourné vers la préservation de la biodiversité, composée de la faune et de la flore. La flore, c'est l'ensemble des espèces végétales dans une région donnée, un milieu donné. La flore, c'est l'ensemble des espèces animales vivant dans un espace géographique ou un habitat déterminé. Selon le dictionnaire Larousse, la biodiversité désigne l'ensemble des êtres vivants, ainsi que les écosystèmes dans lesquels ils vivent. Ce terme comprend également les interactions des espèces entre elles et avec les milieux. Et bien que la biodiversité soit aussi ancienne que la vie sur Terre, Ce concept n'est apparu que dans les années 1980. La Convention sur la diversité biologique signée lors du sommet de la Terre de Rio de Janeiro en 1992 officialise cette dénomination et reconnaît pour la première fois l'importance de la conservation de la biodiversité pour l'ensemble de l'humanité. Revenons maintenant sur le patrimoine naturel français en chiffres. De par l'étendue de son espace maritime et la diversité de ses habitats, la France abrite l'un des patrimoines naturels les plus riches du monde. Alors que la métropole est championne d'Europe pour la diversité des amphibiens, oiseaux et mammifères, les collectivités d'outre-mer abritent elles plus de 10% des récifs coralliens mondiaux. Mais cette richesse est de plus en plus menacée. Ainsi, selon l'Observatoire national de la biodiversité, 18% des espèces ont disparu et 78% des habitats sont dans un état de conservation défavorable. Et ce sont, vous vous en doutez, les activités humaines qui sont responsables de cette érosion de la biodiversité. Sur l'ensemble des espèces recensées en France, 11% sont dites endémiques. C'est-à-dire que l'ensemble de la population de cette espèce est concentrée sur un même territoire. C'est le cas par exemple de l'hélix de Corse. évalué comme en danger critique d'extinction. Il bénéficie de mesures de protection et de restauration de son habitat pour assurer sa conservation. Les 89% restants sont des espèces indigènes, qui sont arrivées sur un territoire sans intervention humaine ou exotique, qui ont été introduites par l'homme volontairement ou involontairement. Les habitats naturels et des espèces dits d'intérêt patrimonial sont listés par pays et par région, ou par site dans les parcs et les réserves par exemple. dans le cadre des inventaires naturalistes. En France, ces données sont notamment utilisées pour établir ou mettre à jour les inventaires des zones naturelles protégées ou encore pour cartographier et mettre en œuvre la Trame verte et bleue nationale. La Trame verte et bleue désigne officiellement, depuis 2007, un des plus grands projets nationaux français issus du Grenelle de l'environnement. Elle est constituée de l'ensemble du milieu des corridors biologiques ou corridors écologiques, des corridors paysagers et des réservoirs de biodiversité, Elle comprend également les aires protégées qui sont essentielles à ces continuités. Elle vise à enrayer la perte de la biodiversité. En effet, pour protéger cette biodiversité, il y a donc une classification des espèces selon le niveau de danger d'extinction, mais il y a aussi la création de sites protégés, dont vous avez déjà forcément entendu parler.

  • Azélie

    Selon l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature, un espace protégé est, je cite, un espace géographique clairement défini, reconnu, consacré et géré par tout moyen efficace, juridique ou autre, afin d'assurer à long terme la conservation de la nature, ainsi que les services écosystémiques et les valeurs culturelles qui lui sont associées La désignation des espaces naturels protégés est alors une composante majeure des stratégies de protection et de gestion du patrimoine naturel. A ce titre, il existe en France différents outils de protection dont la diversité reflète la multiplicité des acteurs. des objectifs et des types de gestion. Les parcs naturels marins, les sites Natura 2000, les réserves de chasse et de faune sauvage, ou les parcs nationaux de France sont quelques exemples de ces espaces protégés. Par ailleurs, plus de 7000 espèces de faune et de flore bénéficient d'un statut de protection légal. Il est donc interdit de les chasser, de les cueillir, de les détruire ou de les déplacer. Sur le terrain, c'est 1700 inspecteurs de l'environnement qui veillent au respect de la protection de la nature. et luttent contre le braconnage, le trafic d'espèces protégées, participent à une meilleure connaissance des espèces et assurent leur suivi sanitaire pour empêcher la propagation d'épidémies animales. Selon la liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature, la France est le sixième pays hébergeant le plus grand nombre d'espèces menacées. La liste rouge est un indicateur privilégié pour suivre l'état de la biodiversité dans le monde. Grâce à cet état des lieux, On sait aujourd'hui qu'une espèce de mammifère sur 4, un oiseau sur 7, plus d'un amphibien sur 3 et un tiers des espèces de conifères sont menacées d'extinction mondiale. Sur le territoire français, 7269 espèces bénéficient actuellement de ce statut.

  • Léa

    Revenons donc sur la définition de ces aires protégées. Parmi ces outils, il existe la ZNIEF. Z-N-I-E-F-F. Lancée en 1982, c'est l'inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique Elle a pour objectif d'identifier et de décrire, sur l'ensemble du territoire national, les secteurs de plus grand intérêt écologique, abritant la biodiversité patrimoniale dans la perspective de créer un socle de connaissances, mais aussi un outil d'aide à la décision dans la protection de l'espace et des aménagements du territoire. par exemple. Ensuite nous avons la zone Natura 2000. Le réseau Natura 2000 s'inscrit lui au coeur de la politique de conservation de la nature de l'Union Européenne et est un élément clé de l'objectif visant à enrayer l'érosion de la biodiversité. Ce dispositif européen ambitieux vise à préserver des espèces protégées et à conserver des milieux tout en prenant en compte les activités humaines et les pratiques qui ont permis de les sauvegarder jusqu'à ce jour. Si vous voulez aller plus loin dans le domaine, nous vous conseillons de vous renseigner sur les rédactions des cahiers d'habitat, un outil qui regroupe les différentes typologies d'habitat sous forme de fiches techniques. On peut nommer comme zone Natura 2000 connue la Petite Camargue ou encore la Moyenne-Vallée de l'Ardèche et ses affluents par exemple. Nous pouvons également parler des ENS, les espaces naturels sensibles, qui visent à préserver la qualité des sites, des paysages, des milieux et des habitats naturels. Créé par le département... il permet d'élaborer et de mettre en œuvre une politique de protection, de gestion et d'ouverture au public de ces espaces naturels.

  • Azélie

    La préservation du patrimoine naturel s'étend à tous milieux. C'est pourquoi il existe aussi des labels qui regroupent des milieux auxquels nous n'aurions pas forcément pensé. La pollution de l'homme s'étend jusqu'au ciel. On parle de pollution nocturne et dans certains territoires, cette pollution nocturne n'existe pas. Pour reconnaître et préserver ces endroits rares, il existe par exemple le label réserve internationale de ciel étoilé Une réserve internationale de ciel étoilé est un espace de grande étendue, jouissant d'un ciel étoilé d'une qualité exceptionnelle, qui fait l'objet d'une protection à des fins scientifiques, éducatives, culturelles ou environnementales. La réserve comprend donc une zone cœur, où la noirceur naturelle est préservée au maximum, ainsi qu'une zone tampon, où les administrateurs publics et les acteurs privés s'engagent à le protéger à long terme. De multiples intérêts gravitent autour de ce label. Le principal moyen est de faire un test de la qualité de l'eau. et de réduire la pollution lumineuse. C'est un fléau de l'observation des étoiles. Il faut alors travailler sur la vétusté de l'éclairage. Cette pollution lumineuse participe également à la modification des rythmes biologiques des espèces. Enfin, le label contribue à enrichir la destination touristique du territoire en proposant une identité nuit, qui se traduit également par une mise en valeur de la culture propre au territoire. La voie lactée peut y être vue à l'œil nu. Les objectifs sont donc de la... préserver et de la laisser accessible à tous en sensibilisant visiteurs et habitants aux enjeux de la nuit. Nous avons jusqu'à présent parlé du ciel et de la terre, mais l'eau est absolument essentielle dans le patrimoine naturel. Nous pouvons alors donner l'exemple d'un label qui œuvre à la protection de tout l'écosystème des rivières françaises. Le label Cite rivière sauvage est un outil de valorisation et de protection au service des gestionnaires des rivières. Il y en a en tout 30 en France. Et son objectif principal est d'être un outil au service de ses gestionnaires des milieux aquatiques d'eau courante pour améliorer la protection et la conservation des rivières qui présentent un bon fonctionnement écologique. Il intègre les notions suivantes entre autres. La qualité de l'état de préservation de l'écosystème, la reconnaissance et récompense des acteurs sur les territoires pour la gestion exemplaire de la rivière, la volonté collective partagée dans l'action de préservation, la valeur économique forte de la rivière et la valorisation du territoire au sein d'un réseau. C'est un label français qui est en cours de traduction et d'extension au niveau européen.

  • Léa

    Enfin, à une échelle plus grande, on peut nommer les parcs naturels régionaux et nationaux qui sont une référence sur le territoire en termes de prise en compte du patrimoine naturel dans leur politique de projet, de développement, d'attractivité. Les parcs naturels régionaux sont créés pour protéger et mettre en valeur de grands espaces ruraux habités. peut être classé parc naturel régional un territoire à dominante rurale dont les paysages, les milieux naturels et le patrimoine culturel sont de grande qualité mais dont l'équilibre peut être fragile. Un parc naturel régional s'organise autour d'un projet concerté de développement durable fondé sur la protection et la valorisation de son patrimoine naturel et culturel. Les parcs naturels nationaux sont eux reconnus au niveau international comme des territoires d'exception aussi bien maritimes que terrestres. Ils représentent selon leur périmètre de sauvegarde plus de 8% du territoire français. Les parcs nationaux sont rattachés à l'Office français de la biodiversité afin de renforcer l'action collective pour préserver la biodiversité. On compte sur le territoire français 58 parcs naturels régionaux et 11 parcs naturels nationaux qui illustrent de la diversité des paysages et des milieux naturels que nous avons en France. Ils sont répartis sur l'ensemble du territoire métropolitain et d'outre-mer. On peut penser aux parcs naturels régionales des volcans d'Auvergne, de la Camargue, au parc naturel national des Cévennes par exemple. Ce que l'on retrouve dans ces parcs spécifiques, qui font sens avec la notion de patrimoine naturel, ce sont des espèces emblématiques, comme l'ibis rouge, la loutre d'Europe, le phoque vaumarin, le phocon pèlerin, le mouflon de Corse, etc. Une grande variété d'habitats naturels, avec les forêts, les landes, les cultures, les habitats herbacés, les habitats marins, les eaux douces, les marécages. On retrouve également 21 des 50 sites classés Ramsar en France, c'est-à-dire qu'ils sont reconnus internationalement pour l'intérêt des zones humides présentes. Les parcs naturels régionaux sont des territoires reconnus pour la richesse de leur patrimoine naturel et culturel, la diversité et les richesses de leur patrimoine bâti, la grande variété de leurs terroirs, la beauté de leurs paysages, qui pour certains sont d'ailleurs reconnus internationalement. On peut trouver de nombreux sites classés, et sites inscrits sur les territoires des parcs. Plusieurs sites français sont d'ailleurs inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO et se trouvent sur les territoires des parcs. Les Bordelais-Loire, sur le parc Loire-Anjou-Touraine par exemple. Car la protection du patrimoine naturel est un enjeu mondial, d'autant plus important avec le réchauffement climatique et les enjeux qui en découlent actuellement.

  • Azélie

    Maintenant que nous sommes toutes et tous au fait de ce que représente le patrimoine naturel, ses zones protégées, ses labels et les projets qui gravitent autour, penchons-nous sur la manière dont on peut partir le découvrir. Nous vous avons parlé des ENS par exemple. C'est un premier bon repère pour vous si vous voulez faire une balade nature et en profiter pour mieux comprendre ce qui vous entoure. Car c'est écrit dans les conventions de ce type de protection. Il se doit d'agir pour la sensibilisation du public aux espaces naturels. Vous trouverez donc généralement dans ces sites des espaces aménagés pour favoriser la découverte de la richesse de la biodiversité qui s'y trouve. Des panneaux d'informations, par exemple sur la faune et la flore locale, sur le type d'habitat. C'est une chouette balade à faire en famille. La forêt de la Comté, proche de Clermont-Ferrand par exemple, offre plusieurs parcours nature, pour petits et grands, avec des panneaux d'informations et des espaces ludiques de découverte de la nature et de son patrimoine à préserver. Aussi, au-delà des zones de protection spécifiques, de plus en plus de sentiers de randonnées sont aménagés et agrémentés de panneaux d'information pour mieux comprendre nos paysages et les patrimoines qui s'y trouvent. Faunes et flores, murets de pierres, petites constructions, savoir-faire locaux, etc. Tout ce qui constitue une très belle manière de croiser la découverte des patrimoines sous toutes ses formes, tout en profitant d'une belle balade en pleine nature. Dans certains espaces protégés, on retrouve même des maisons de sites, pourrez découvrir et comprendre certaines notions, rencontrer des médiateurs spécialistes et vous renseigner sur les circuits de randonnées possibles et les événements qui s'y passent, comme des visites guidées thématiques. N'hésitez pas à y faire un tour pour en apprendre plus. Dans les communes, des espaces partagés et des fermes pédagogiques ou jardins pédagogiques permettent de découvrir des pratiques spécifiques de sauvegarde d'espèces rares, de connaître le vivant, de sensibiliser à la protection de l'environnement, des espèces ou du bien-être animal. A petites ou grandes échelles, des actions sont possibles proches de chez vous pour commencer à découvrir le patrimoine naturel sous toutes ses formes.

  • Léa

    Des événements pédagogiques ont lieu autour de la connaissance du patrimoine naturel, avec des balades comptées, des visites sensorielles et gustatives, mêlant à la fois la découverte du patrimoine naturel et des terroirs. Il y a aussi des guides botaniques spécialistes qui peuvent vous accompagner dans la découverte des sites naturels et de leurs richesses, comme Claire de l'association Herboulatec, qui vous guide en Auvergne à découvrir les plantes comestibles, et qui vous apprend à les cuisiner. Et puisque c'est la saison, vous pouvez aussi partir aux champignons, avec un expert pour vous régaler avec des cèpes, des bolets et autres variétés de champignons comestibles. Attention donc à ne pas vous y aventurer tout seul si vous êtes amateur ou à faire vérifier vos récoltes auprès de spécialistes. Si vous ne craignez pas les musées, les musées d'histoire naturelle et jardins botaniques sont de très belles références pour partir explorer le patrimoine naturel et ses richesses. Le musée national d'histoire naturelle de Paris est une référence à faire absolument, mais on retrouve aussi d'autres sites comme celui de Dijon ou de Nancy, qui proposent eux aussi de belles découvertes pour petits et grands. Enfin, si vous voulez croiser les découvertes patrimoniales, le mieux est de vous laisser porter à la découverte des différents villages et initiatives locales des parcs naturels régionaux ou nationaux. Au moins vous serez sûr de faire des découvertes du patrimoine naturel de manière originale et de ne pas vous ennuyer. Les sites internet des parcs naturels sont d'ailleurs très complets. avec des conseils de visite pour votre séjour et vos découvertes locales, et vous pouvez même retrouver des ressources pédagogiques et informatives pour développer vos compétences et connaissances sur le sujet. Et vu le nombre de parcs qui se trouvent en France, on parie que vous n'aurez pas à partir bien loin pour faire le plein d'expérimentations patrimoniales locales et durables. Car au-delà des actions menées pour la protection des sites naturels, l'ensemble des activités sont aussi régies par une charte de développement durable, et ainsi vous pratiquez des activités touristiques qui s'inscrivent dans une démarche de tourisme durable. On vous souhaite ! de belles découvertes avec tout ça.

  • Azélie

    Et maintenant, nous partageons notre micro avec Alexandre Juglaris, directeur général de la Fondation du Patrimoine, qui nous a partagé son regard sur le sujet, les différentes actions que la Fondation mène et les sites que vous pouvez soutenir et découvrir. On continue notre exploration du patrimoine naturel avec lui. Bonne écoute !

  • Léa

    Bonjour Alexandre, merci d'être présent pour cette interview pour nous parler du patrimoine naturel et du coup de la Fondation du Patrimoine. Est-ce que pour nos auditeurs vous pouvez présenter qui vous êtes, pourquoi vous êtes ici et pourquoi vous allez nous parler du patrimoine naturel pour la Fondation du Patrimoine aujourd'hui ?

  • Alexandre

    Alors bonjour, je m'appelle donc Alexandre Juglaris, je suis le directeur général de la Fondation du Patrimoine. La Fondation du Patrimoine qui est une sorte d'ONG du patrimoine en péril un peu partout en France. C'est une fondation qui a été créée en 1996 autour d'une idée assez simple, essayer d'aller mobiliser des fonds et des énergies pour financer des projets de préservation, de conservation, de restauration du patrimoine français, que ce soit du patrimoine bâti, mais aussi, et c'est moins connu à la fondation, du patrimoine naturel. Donc comment cette organisation, comment cette fondation agit ? Elle a évidemment une équipe de salariés, on a un peu moins d'une centaine de salariés un peu partout en France. Et puis, vous avez surtout un réseau de bénévoles, plus de 1000 bénévoles, là aussi répartis un peu partout en France, qui sont des interlocuteurs directs, des propriétaires privés et publics de patrimoine, donc des collectivités, par exemple, ou des associations qui ont des besoins de financement et qui viennent, entre guillemets, taper à la porte de la Fondation et de ses différentes antennes régionales pour bénéficier d'un éventuel soutien. La Fondation, en quelques années, est devenue le premier acteur de la générosité. en faveur du patrimoine, surtout du patrimoine bâti à l'heure actuelle. Mais notre objectif aujourd'hui est de se renforcer sur notre deuxième pilier d'intervention qui est le patrimoine naturel. Parce qu'évidemment, on y reviendra, mais il y a des enjeux de préservation des écosystèmes, de nos paysages, de tout ce qui fait un peu la beauté de nos terroirs, de nos paysages. Et donc, c'est le sens de l'action de la Fondation du patrimoine dans ce domaine.

  • Azélie

    Alors, pour aller dans le sujet directement, est-ce que vous pouvez nous définir qu'est-ce que c'est que le patrimoine naturel ? Qu'est-ce que vous entendez par patrimoine naturel ? Et votre lien avec ce sujet.

  • Alexandre

    Alors, d'abord, je dirais que le patrimoine, c'est un tout. Et en fait, je vais prendre un exemple parce que parfois, c'est plus parlant. On va aller vers le Mont-Saint-Michel, si vous voulez bien. C'est parti. En fait, le Mont-Saint-Michel, c'est l'exemple type de ce qu'est le patrimoine, à la fois du patrimoine bâti avec une abbaye millénaire, et puis évidemment, un paysage, un patrimoine naturel, une richesse en biodiversité exceptionnelle dans l'abbaye. Et les deux forment... un tout qui est ce patrimoine français exceptionnel dont on a la chance de bénéficier. Et donc la Fondation, ce qu'elle veut faire, ce n'est pas opposer l'un à l'autre, ce n'est pas s'intéresser qu'à l'un ou qu'à l'autre, parce qu'on aurait du mal à imaginer que le Mont-Saint-Michel, je ne sais pas, que l'abbaye soit détruite, abandonnée et que la nature soit préservée, ou qu'à l'inverse, on mette tout l'argent qu'il faut pour sauver cette abbaye, mais qu'on ne se préserve pas du tout de la nature et toutes les espèces, parfois protégées, qui y vivent et qui y nichent. Donc voilà, ce qu'on veut faire à la Fondation, c'est... essayer d'agir pour l'intégralité de ce qui fait ce paysage. Je prends l'exemple du Mont-Saint-Michel parce qu'il est assez parlant. On comprend mieux ce qu'on peut faire. Concrètement, sur le patrimoine naturel et pour ce qui est de la Fondation, ce sont des parcs, des jardins, des milieux naturels, tout ce qui abrite de la biodiversité. Est-ce qu'il faut savoir pourquoi, c'est le sens de votre question, pourquoi la Fondation interagit aussi sur ces sujets ? D'abord parce qu'elle a reçu ça comme mission. C'est dans les statuts de la Fondation. d'agir en faveur de ce patrimoine-là.

  • Léa

    Et dès le départ, du coup ?

  • Alexandre

    Oui, dès le début, dès la création de cette fondation. C'est une fondation qui a été créée en 1996, je vous le disais, c'est une fondation privée, mais elle a été créée par une loi, parce que dès l'origine, il y a eu ce besoin qui a été ressenti par les pouvoirs publics de se dire, il manque quelqu'un aux côtés de l'État, une structure pour collecter des dons, mobiliser du mécénat et autres, pour financer des projets de patrimoine bâti et naturel. Alors c'est vrai que cette... La Fondation du patrimoine est plus connue pour le patrimoine bâti.

  • Léa

    Oui, c'est pour ça qu'on voulait parler de ce sujet-là.

  • Alexandre

    Oui, exactement. Elle fait aussi du patrimoine naturel, elle aide aussi des projets de patrimoine naturel. On a un programme d'intervention qui a plus de 15 ans et qui soutient des projets. On y reviendra, des choses un peu concrètes. Encore une fois, parce que si on reprend l'exemple du Mont-Saint-Michel, on ne peut pas opposer ou séparer la nature et le bâti. C'est un tout. Et donc, en agissant comme ça, cette fondation, je crois qu'elle fait œuvre utile.

  • Léa

    Merci beaucoup, effectivement. Et justement, là on a parlé du patrimoine naturel, comment on fait pour le protéger ? Pourquoi c'est important de le protéger ? Et quelles sont les actions de la Fondation du patrimoine dans ce sens-là pour appuyer cet élan de conservation de cette biodiversité et de ce patrimoine naturel ?

  • Alexandre

    Alors, je vais commencer par le pourquoi protéger le patrimoine naturel. D'abord... Il y a des enjeux écologiques de préservation des écosystèmes, de la biodiversité que tout le monde connaît, qui sont une réalité parfois assez effrayante, mais il y a un besoin d'intervention incontestable. Donc ça, le pourquoi, c'est qu'on a des espaces naturels, on a un pays, puisque la Fondation du patrimoine intervient uniquement en France, on a un pays dans lequel il faut agir pour la préservation de notre patrimoine naturel. La question, c'est le comment ? qu'est-ce que la Fondation du Patrimoine vient faire là-dedans ? D'abord, je vous l'ai dit parce que ça fait partie de ses missions et ensuite parce qu'il y a une continuité entre le bâti et la nature. D'ailleurs, nos interventions, ce que la Fondation fait et ce qu'elle finance comme projet, s'inscrit précisément dans la continuité du bâti et de la nature. En fait, on fait de la transition écologique et de la transition énergétique, si j'utilise des mots vaguement savants, dans le domaine. C'est-à-dire qu'en fait, on a d'abord Une intervention qui consiste à favoriser l'éco-restauration du patrimoine bâti et à préserver la biodiversité qui se trouve dans le patrimoine bâti. Un exemple concret et parlant, en fait, il faut savoir que les clochers des églises, c'est souvent des lieux de nidification ou d'accueil d'espèces protégées, des chouettes, des chauves-souris, enfin voilà, beaucoup d'espèces protégées qui viennent vivre dans ces bâtiments. Et ce qu'on essaye de faire, c'est de financer des projets qui préservent bien cette biodiversité en restaurant le bâti, mais qui font attention à la biodiversité. Donc ça, c'est un premier élément. On essaie aussi d'encourager la préservation du patrimoine bâti parce que ça limite l'extension urbaine, ça protège les surfaces agricoles, on n'artificialise pas des sols supplémentaires quand on restaure du patrimoine bâti. Donc c'est bon pour l'environnement, pour faire simple. Et puis, on essaie aussi d'intervenir sur des espaces naturels, qu'ils soient protégés ou non, parce que cette fondation, pour le bâti comme pour la nature, elle s'intéresse à ce qui n'est pas forcément toujours protégé et le plus préservé, mais cette nature que l'on peut trouver. prioritairement, en tout cas c'est plus la priorité d'action ou d'intervention de la Fondation, dans les territoires ruraux. Donc concrètement, qu'est-ce que ça veut dire, qu'est-ce qu'on fait ? On essaie de financer des projets de restauration d'écosystèmes. Encore une fois, concrètement, pour que ce soit bien compréhensible, on va financer l'arrachage de plantes invasives ou de plantes exotiques dans des mars, des étangs, des espaces de biodiversité particuliers. On finance ce type de projet. On peut désenvaser ou renaturaliser un certain nombre d'espaces naturels qui ont été abîmés, notamment à cause des dérèglements climatiques, des écoulements de boue, de limon, de choses comme ça. On essaie de faire ce genre de projet parce qu'on s'est rendu compte, à l'aune de notre expérience, qu'il y a beaucoup de territoires ruraux dans lesquels, évidemment, il y a des enjeux de biodiversité, mais qu'on les connaît mal et que les élus, puisque c'est souvent des espaces publics, ne sont bien seuls pour faire ces projets-là. Et en fait, là où je crois que la Fondation du patrimoine a un rôle vraiment particulier et important à jouer, c'est sur ces territoires ruraux. Parce qu'en fin de compte, les grands programmes d'intervention, notamment de l'État en matière d'écologie ou de patrimoine naturel ou de biodiversité sont très importants. Il y a des acteurs bien plus qualifiés. En revanche, accompagner un élu rural en lui disant... que s'il restaure son clocher, il peut préserver la biodiversité, ou s'il entretient un espace naturel avec l'aide de la Fondation, c'est bon pour la planète, pour dire les choses de manière un peu triviale, c'est quelque chose qui a du sens et c'est quelque chose qui est utile. Il n'y a pas beaucoup d'acteurs aujourd'hui qui peuvent faire ça. Pourquoi ? Parce que la Fondation est une structure, est une organisation apolitique, non militante, neutre, et qui, au contraire, essaye de fédérer plutôt les énergies et les bonnes volontés. Et donc, on est, je crois, un interlocuteur intéressant. Et puis, un dernier point, pardon, je suis un peu long dans ma réponse, mais pour expliquer aussi la démarche qui est la nôtre et comment on s'est structuré. En fait, il y a trois ans, j'ai commencé à porter ce sujet, parce que, pardon, je ne vous l'ai pas dit en introduction, mais moi, ça fait un peu plus de quatre ans que je suis à la Fondation du patrimoine et depuis un an, à la Direction générale. Et puis, j'ai porté ces sujets de développement des enjeux de patrimoine naturel, convaincu, comme beaucoup, que c'est important. Et en se disant, la fondation a un rôle particulier, celui que je viens d'expliquer, d'aider plutôt les territoires ruraux dans leur politique de transition. Et pour ça, on a commencé à recruter un certain nombre de délégués, des délégués thématiques sur ces sujets, et puis des délégués non thématiques ou non spécialistes, précisément pour aller rencontrer tous les interlocuteurs, les propriétaires de patrimoine privé et public, pour les accompagner. Donc c'est des bénévoles, et d'ailleurs, on en cherche, je ne sais pas si on y reviendra, mais on recrute des bénévoles, tout le monde est bienvenu. Voilà. On a aussi développé des partenariats avec un certain nombre d'institutions pour à la fois nous conseiller et nous proposer des projets. Je pense par exemple à la Fédération, à l'ensemble des parcs naturels régionaux ou au Conservatoire d'Espace Naturel, qui sont des gestionnaires de sites et qui ont des besoins de financement et auxquels on apporte notre concours.

  • Azélie

    Donc ça, ce sont les autres acteurs du projet ?

  • Alexandre

    Ce sont nos partenaires, c'est-à-dire que ce sont des organisations, je pense aussi au Muséum d'Histoire Naturelle, ce sont des gens qui nous proposent des projets à financer, parce qu'ils ont des besoins de financement, et qui nous apportent aussi leur expertise et leur conseil.

  • Léa

    Vous travaillez en team, quoi.

  • Alexandre

    Exactement, parce que, encore une fois, je prends cet exemple, mais il est marquant, la Fondation du Patrimoine n'est pas une fondation d'experts, et elle ne veut pas le devenir, elle est là pour essayer d'accompagner, aider, soutenir financièrement des projets utiles. au patrimoine naturel et à la biodiversité. Et donc, si on a des experts qui peuvent nous conseiller, on a aussi un conseil scientifique qui a été créé précisément autour de qu'est-ce qui est important, qu'est-ce qui est prioritaire, qu'est-ce qui, parfois, n'est pas intéressant. Ça existe aussi, des projets dont on se dit, ah, c'est bon pour la nature, et en réalité, on se trompe parce qu'il y a des connaissances, il y a des sachants dans ces domaines-là, et il faut les écouter.

  • Léa

    Vous êtes un peu le médiateur, en fait, entre les différents pôles.

  • Alexandre

    Exactement. On essaye de fédérer autour de projets. bénéfique, utile à la biodiversité, à la préservation du patrimoine naturel, avec une porte d'entrée, si je puis m'exprimer ainsi, sur le patrimoine, qui est de se dire comment on rend la France plus belle et plus durable pour les générations futures. C'est vraiment ça qu'on essaye de faire à la Fondation. C'est de se dire où est-ce qu'on peut être utile, comment on peut transmettre des choses mieux protégées pour les générations à venir.

  • Azélie

    D'accord. Et alors, pour reprendre un peu vos mots... puisque c'est mieux un exemple ou une image plutôt que mille mots. Est-ce que vous pouvez nous parler un peu des projets soutenus par la Fondation, notamment en Auvergne, mais pas que, mais si on peut faire un petit focus Auvergne, pourquoi pas, et puis les retomber pour la protection de ces sites ?

  • Alexandre

    Alors, je vais vous... Un exemple en Auvergne... Oui, oui, non, mais pardon, je réfléchis.

  • Léa

    c'est large.

  • Alexandre

    Non, non, mais je pense à un projet dans le Cantal. Là, c'est un projet, je vous parlais de nos partenaires, c'est un projet qui a été porté, qui a été sollicité par le Conservatoire d'Espace Naturel. Il s'agit du bassin versant du ruisseau d'Oze. Et donc, on est en Cantal. Alors là, qu'est-ce qu'on a fait ? Quelle était la situation et comment on a essayé d'accompagner ça ? En fait, ce bassin, il abrite une biodiversité qui était assez exceptionnelle puisqu'il y a beaucoup d'espèces. faune et flore très importantes et intéressantes. Ce qu'on avait constaté, en tout cas ce que le Conservatoire d'Espace Naturel nous avait dit, c'est qu'il y avait beaucoup de pression anthropique. Il y avait beaucoup de surpâturage, il y avait des piétinements. On abîmait, très bêtement, c'est très concret, mais la nature était pas mal détériorée et abîmée. Et puis, les cours d'eau, puisque c'est un ruisseau, avaient assez nettement diminué pour des questions d'écoulement et il y avait un risque d'assèchement. Là où la Fondation peut avoir un rôle intéressant, c'est qu'elle a aussi une capacité à parler avec toutes les parties, c'est-à-dire le Conservatoire d'Espace Naturel, les agriculteurs locaux. On est capable de s'entendre avec tout le monde. Et donc, qu'est-ce qui a été encouragé en l'occurrence dans ce projet ? Des aménagements agro-pastoraux pour permettre à l'activité humaine et pastorale de se maintenir. mais en veillant à ce qu'elles puissent préserver aussi la qualité environnementale ou en tout cas la biodiversité qui s'y trouve. Et donc, on a facilité la gestion pastorale de cette zone humide. Voilà concrètement ce que l'on peut faire. On parle quand même de 16 hectares de zones humides qui sont ainsi gérées plus durablement, sachant que les zones humides sont à la fois des capteurs de CO2 et aussi des réservoirs de biodiversité. Donc, c'est un enjeu. Quand on se dit, dans un territoire rural, il peut y avoir un étang, une mare, est-ce que c'est vraiment utile ? Est-ce que je ne ferais pas mieux d'assécher ça et puis de construire un stade de foot ou je ne sais quoi ? Non, c'est là où, encore une fois, la Fondation a ce rôle particulier à jouer, c'est d'essayer de convaincre en apportant des financements. Je reprends le ruisseau d'Oze, on a apporté de mémoire de l'ordre de 25 000 euros. à peu près 10%, un peu moins de 10% du montant de financement. Donc, on n'est jamais les seuls financeurs. On vient compléter les besoins de financement de nos partenaires. Mais concrètement, on est capable de dire, voilà ce qui peut être fait, voilà comment vous accompagner, et voilà pourquoi c'est bien pour l'environnement. Voilà un exemple un peu concret. Après, je pourrais vous citer si on change de région. L'Armas, Jean-Henri Fabre, c'est un site qui avait été proposé par le Muséum national d'histoire naturelle. En fait, c'est un site... C'est intéressant parce qu'il y a du patrimoine bâti historique et du patrimoine naturel. Exactement. Jean-Yves Fap, c'est un... C'est un célèbre entomologiste qui étudie les insectes, les espèces vivantes, et qui avait aménagé tout un espace, un parc, un jardin, de quoi accueillir de la biodiversité pour étudier les espèces. Et en fait, avec le réchauffement climatique et les besoins de renouvellement d'espèces, partie du patrimoine végétal qui se trouvait sur place était soit menacée de disparition, soit avait déjà connu malheureusement... C'est une situation un peu compliquée, donc on a participé au financement de la replantation d'espèces un peu plus résistante au contexte de réchauffement climatique, dans une optique évidemment d'ouverture, mais aussi d'études scientifiques sur le site.

  • Léa

    Oui, donc ça met aussi en lumière des choses...

  • Alexandre

    oui, voilà, c'est pour ça que je prenais cet exemple. On essaie de diversifier un peu les interventions de la Fondation pour répondre à différents enjeux aux côtés de nos partenaires.

  • Azélie

    Et alors là, vous nous avez expliqué justement cet impact sur les écosystèmes. Comment on fait pour évaluer les impacts positifs ou négatifs sur les écosystèmes par rapport à tous ces projets ?

  • Alexandre

    C'est une très très bonne question qu'on s'est posée. Et donc, on a fait le choix de définir des indicateurs de suivi. Mais je vous l'ai dit aussi tout à l'heure, on n'a pas du tout cette prétention de se revendiquer comme tel. On n'est pas une fondation d'experts. Nous, notre objectif, c'est d'aller mobiliser... des fonds, des dons, du mécénat d'entreprise, etc., pour financer des projets, et en s'appuyant sur un réseau de bénévoles. Et donc, comment on a fait ? On a fait appel à des bureaux d'études spécialisés dans la création d'indicateurs de suivi, en partant de la gamme de projets, puisqu'on avait plus de 300 projets qui avaient été accompagnés en quelques années, donc on s'est dit, on va regarder un peu le catalogue de tout ce qu'on a pu faire, et puis on va définir une grille, une dizaine d'indicateurs. qui sont des indicateurs de suivi sur le type de projet qu'on accompagne. Par exemple, sur le patrimoine bâti, c'est la part de matériaux biosourcés qui est utilisée sur le chantier. Un indicateur assez simple, ça nous permet de calculer et de se dire qu'on va mettre un peu d'argent sur ce projet parce qu'il y a cette part de matériaux biosourcés. Ça, c'est plutôt sur le bâti. Sur la question du patrimoine naturel, si je reprends l'exemple du ruisseau d'eau, c'est la surface gérée durablement. Et quand je dis durablement, c'est effectivement s'assurant de la préservation des espèces et de la biodiversité qui s'y trouvent. Et donc l'indicateur s'appuie sur un certain nombre de sous-indicateurs, entre guillemets, qui permettent, est-ce que vous utilisez ou non des pesticides, des choses comme ça, qui permettent d'avoir un indicateur fiable, parce qu'il est fiable et robuste d'un point de vue à la fois technique et je dirais presque scientifique, mais il n'est pas d'un degré de scientificité trop élevé parce qu'il est manipulable par nos bénévoles. aussi par nos interlocuteurs, puisque ce sont eux qui ont à répondre aux sollicitations qui sont les nôtres. On ne va pas demander au maire d'une petite commune rurale de 500 habitants de remplir un formulaire de 450 pages. S'il est capable de nous dire qu'il n'y a pas d'utilisation de pesticides, voici les espèces qui peuvent s'y trouver ou qui avaient été identifiées, ce que nous avons fait concrètement pour gérer durablement la zone soutenue ou protégée. On accompagne financièrement à la condition que l'indicateur puisse s'attuer.

  • Léa

    Et tout à l'heure, on en a parlé, vous en avez déjà parlé un petit peu, on parle de patrimoine naturel, on parle de patrimoine bâti. Finalement, les deux sont interconnectés, sont liés. Vous pouvez nous expliquer un petit peu plus ce lien ?

  • Alexandre

    Pour moi, patrimoine bâti, patrimoine naturel, c'est indissociable. C'est vraiment, c'est un tout parce que, je vous l'ai dit, il y a des bâtiments... patrimoniaux qui accueillent, qui hébergent de la biodiversité. Vous avez aussi des espaces naturels qui sont des cadres d'épanouissement du patrimoine bâti. Donc, voilà. Sachant que, si je reprends mon exemple, sur les espèces vivantes dans le patrimoine bâti, il faut quand même savoir qu'un tiers des populations d'oiseaux qui nichent, enfin qui vivent dans le patrimoine bâti, ont disparu en 30 ans, parce que leur habitat a disparu. Parce que si on détruit des vieilles fermes ou des vieux bâtiments, en disant qu'on va construire du plus neuf, on fait disparaître des lieux de vie d'espèces, qui sont d'ailleurs parfois protégées ou menacées. Voilà pourquoi on considère que c'est important de ne pas dissocier les deux. Vous avez des murets traditionnels, je pense que c'est un projet qu'on a aussi soutenu, dans le Cantal, où on avait un projet aussi similaire. le parc naturel régional des Capes et Marais d'Opale dans les Hauts-de-France. Là, on finance l'entretien et la restauration de murets anciens, des limites, parfois des parcelles, qu'on a tous vus, parfois en se promenant. Ces murets sont des lieux d'habitation d'un certain nombre d'espèces. Si vous les mettez par terre, ce sont des réservoirs de biodiversité qui disparaissent. Donc, le lien est extrêmement fort. Il n'y a pas d'un côté le bâti et de l'autre la nature, ça va ensemble. Et notre objectif, c'est vraiment d'essayer de participer à la préservation de cet ensemble, qui est notre cadre de vie en fait.

  • Léa

    Oui, donc quand on restaure du patrimoine bâti, on restaure de la biodiversité, du patrimoine naturel, il faut penser à cette dimension-là également.

  • Alexandre

    Exactement, on peut, et ce n'est pas toujours le cas, mais ce qu'on veut faire à la Fondation, c'est de se dire qu'il y a les deux logiques. Exactement.

  • Azélie

    Complètement. D'accord. Et là, on a parlé un peu du patrimoine bâti et du patrimoine naturel. Si on revient sur, par exemple, la fréquentation, parce qu'on pense, par exemple, aux sites naturels, peut-être au PNR ou à des exemples dont vous avez pu nous citer, est-ce que vous avez des problèmes par rapport à la fréquentation de ces sites naturels ?

  • Alexandre

    Alors, vous posez une bonne question. C'est sûr que le... Je parlais d'ailleurs du ruisseau d'eau et des... des marcheurs, du piétinement qui avait pu avoir lieu, qu'ils soient des espèces animales ou l'homme. Donc il y a un sujet, il y a une question, c'est comment on préserve effectivement parfois des espaces naturels qui peuvent être, entre guillemets, pardonnez-moi l'expression, mais abîmés par l'homme quand il se prend. Mais il y a des solutions. En tout cas, nous, côté Fondation, on finance ce genre de projet en se disant, on ne veut pas, encore une fois, on n'oppose pas bâti et nature, et on ne veut pas opposer nature et homme. On veut essayer de réconcilier tout ça. Pour ça, il faut essayer de rendre les sites accessibles, mais de délimiter parfois les espaces qui sont accessibles au public. C'est un peu évident ce que je raconte, mais je vais vous donner au moins deux exemples. Je pense à un site assez exceptionnel qui est le lac Glacier Destin, c'est dans les Hautes-Pyrénées. C'est un site où il y a aussi du tourisme, il y a des gens qui viennent passer le week-end ou des vacances. On est en montagne, c'est absolument superbe. Qu'est-ce qu'on a fait ? Qu'est-ce qu'on a financé ? Eh bien, il y a eu deux hectares qui ont été désartificialisés, c'est-à-dire qu'on a retiré des parkings, pour être très clair, parce qu'on a redonné à la nature de l'espace, qui permet d'ailleurs de renforcer la protection de cette zone humide. Mais on a délimité des espaces qui sont plus réduits pour accueillir du monde, mais on n'a pas interdit aux gens de venir. De la même manière, c'est en Champagne-Ardenne, c'est pas très loin de Reims, il y a un site, c'est une sablière. phénomène géologique assez incroyable. Il y a une sablière à proximité de Reims, à Chalon-sur-Velle, et là c'est pareil, c'est un site qui est très populaire, où les gens, les familles aiment se rendre, etc. Mais le fait est que le fonctionnement un peu anarchique sur le site abîmait la biodiversité, abîmait les espèces végétales qui pouvaient s'y trouver, et donc là, ce qu'on finance, c'est l'aménagement d'un parcours qui permet aux gens de continuer à venir sur le site. mais d'éviter qu'ils aillent piétiner parfois des espèces végétales sans faire attention. Il faut comprendre que les gens se promènent, au contraire, il faut les inciter à aller vers la nature. Mais si on peut aménager des espaces qui permettent aux visiteurs de venir et de préserver la biodiversité ou la nature, ça paraît être une bonne solution. Donc voilà des choses concrètes qu'on essaye de financer, d'aider, parce qu'encore une fois, on ne veut pas opposer, mais on veut essayer plutôt de rassembler.

  • Léa

    Et justement, quand on parle d'aménagement de parcours, toute la part panneau, de médiation culturelle, etc., autour de ce patrimoine naturel, c'est des choses qui rentrent dans l'élaboration des projets ?

  • Alexandre

    Alors, c'est non seulement quelque chose, vous avez raison, c'est non seulement quelque chose qui rentre dans l'élaboration des projets, mais c'est même un critère supplémentaire de soutien éventuel de la Fondation. C'est-à-dire que les actions de sensibilisation et de médiation, que ce soit l'installation de panneaux, explicatifs, ou parfois d'intervention humaine, c'est-à-dire des médiateurs, constituent un critère supplémentaire où... des projets que nous soutenons. Parce qu'encore une fois, il ne s'agit pas d'opposer, il ne s'agit pas de dire la nature va mal, chassons les habitants, mais plutôt de dire vous avez là des espèces qui sont fragiles, faites attention en aménageant tel ou tel parcours et en expliquant aussi pourquoi ces espèces sont protégées, en quoi elles sont fragilisées, parfois menacées. On fait à mon avis une œuvre utile.

  • Léa

    Oui, finalement, mieux connaître, c'est mieux protéger.

  • Alexandre

    Absolument.

  • Azélie

    Et donc on a le patrimoine, ce patrimoine bâti, ce patrimoine naturel et ces problématiques de biodiversité. Et donc, selon vous, patrimoine et écologie sont liés ?

  • Alexandre

    Oui, c'est totalement lié. C'est-à-dire qu'on ne peut pas... Je dirais que presque par définition, le patrimoine a quelque chose d'écologique. Parce que... Typiquement, quand vous restaurez, mais surtout quand vous habitez dans un bâti ancien, c'est quelque chose dont le bilan carbone, par exemple, et le bilan carbone d'un bâti ancien, il est par définition meilleur, puisqu'il n'a pas été construit récemment. La condition, c'est de s'assurer que le bilan énergétique de ce bâtiment soit bon. Et ça, ça fait partie des enjeux intéressants. Il y a une part, et je ne parle même pas du patrimoine naturel, qui est encore plus écologique si je puis m'exprimer ainsi, mais ce qui est important, c'est de se dire qu'il y a des solutions, il y a des choses à faire, mais le patrimoine, y compris le patrimoine bâti, est une des réponses, est une des solutions aux défis climatiques et aux défis environnementaux qui nous attendent.

  • Azélie

    Justement, là, on a parlé de ce que vous faites comme action à la Fondation pour aider le patrimoine naturel, le patrimoine bâti aussi. Quelles sont les actions que nous, tant qu'individus et que nos auditeurs, peuvent faire pour protéger ce patrimoine naturel, agir en faveur de la sauvegarde de ce patrimoine naturel, donc aussi bien auprès de la Fondation que dans la fréquentation de ses sites, par exemple ?

  • Alexandre

    Sur la fréquentation des sites, évidemment, il faut que chacun essaie d'être respectueux des consignes de prévention, de sécurité et de respect à la fois des œuvres, on va dire, quand c'est du bâti, et évidemment de la nature quand c'est du patrimoine naturel. Côté fondation, qu'est-ce qu'on peut faire ? Vous êtes sympa de me poser cette question. D'abord, on peut devenir bénévole, c'est-à-dire donner un peu de temps, pas besoin d'être expert à la fondation, il n'y a pas besoin d'avoir lu l'intégralité des bibliothèques parlant de patrimoine ou des archives, non. Ce qu'on veut, nous, c'est des gens qui donnent un peu de temps, parfois pas beaucoup, ça peut être quelques heures, mais qui veulent soit instruire des dossiers, soit prendre des photos, soit s'occuper de réseaux sociaux, soit rencontrer des propriétaires, aller conseiller un élu, enfin voilà, il y a plein de choses possibles, il y a plein de missions possibles, et donc on cherche des bras et des cerveaux, si je puis m'exprimer ainsi, des bénévoles pour... pour nous aider à faire plus et à faire mieux parce que les besoins sont immenses. Et sinon, ce qu'on peut faire, évidemment, c'est de faire un don, c'est de donner. Ce qui est intéressant à la Fondation, c'est que si vous vous rendez sur notre site, c'est www.fondation-patrimoine.org, quand vous faites un don, vous pouvez choisir de l'affecter à un projet en particulier. Et donc, aujourd'hui, il y a l'ordre de 2000 collègues de dons par an à la Fondation. On a le choix. Allez, je suis quasiment sûr que vous pouvez trouver, si ce n'est dans votre... ville ou dans votre village, celui d'à côté ou à peu près, vous pourrez trouver un projet. On a évidemment besoin d'argent, pas pour nous, mais pour la cause, pour tous les projets dont je viens de vous parler. Les besoins sont assez considérables. Le réchauffement climatique fait du mal à la nature, fait du mal aux bâtiments. Ça aussi, on ne sait pas forcément, c'est pour ça qu'il y a un lien très fort. Le réchauffement climatique fait beaucoup de mal au patrimoine bâti. Donc voilà, il faut agir, on peut le faire. Soit vous nous rejoignez, soit vous faites un don, mais vous pouvez faire les deux aussi.

  • Azélie

    On a parlé bras et cerveau, mais maintenant on va parler un peu émotion. Alexandre, quel est votre projet coup de cœur ?

  • Alexandre

    C'est dur, c'est très dur comme question. Un projet coup de cœur, un projet que j'aime bien, d'ailleurs c'est une collecte qui est toujours en cours, on est en Isère, donc Ronalp, c'est l'étang du Grand Albert. Là encore le lien entre l'histoire, le bâti et la nature. C'est un étang qui a été créé par des moines cisterciens au Moyen-Âge et qui est asséché depuis 2008 parce qu'il y a eu une digue qui s'est rompue. Et donc, il y a un étang de 15 hectares qui a perdu pas mal de sa biodiversité. Et notamment, parce que c'est ça qui est important dans ce projet, c'est de préserver le castor d'Europe, qui est une espèce protégée et qui vit dans cet étang. On cherche des dons, pour être très clair, pour financer ce projet de préservation de cet étang. aux constitutions de renforcement de la biodiversité qui s'y trouvent, notamment ce Castor d'Europe. C'est un projet que moi j'aime bien.

  • Léa

    Et donc les castors, je pense que c'est un beau mot de la fin.

  • Azélie

    Voilà, n'hésitez pas à aider les castors d'Europe. Moi je suis 100% d'accord avec ça.

  • Alexandre

    On a été très exhaustifs, c'est bien d'avoir du temps comme ça, merci beaucoup. Mais il y a des solutions. Ce que je veux dire c'est que... On peut faire des choses encore.

  • Léa

    Merci beaucoup pour votre temps.

  • Azélie

    Merci à vous. Merci. Nous espérons que ce nouvel épisode vous aura plu. N'hésitez pas à venir en discuter avec nous sur notre compte Instagram Parole de Patrimoine et à le partager autour de vous. Pour nous aider, nous vous invitons à laisser votre avis et à noter le podcast 5 étoiles. sur Apple Podcasts et Spotify et à vous abonner. N'hésitez pas à nous solliciter si vous ne souhaitez que nous m'abordons un sujet en particulier ou que vous souhaitez partager votre expertise.

  • Léa

    C'était Léa et Azélie, fondatrices de l'Agence de communication et de médiation du patrimoine Parole de Patrie. Nous accompagnons les acteurs du patrimoine et de la culture dans la valorisation de leur histoire locale, grâce aux nouveaux outils digitaux et à des stratégies impactantes auprès du grand public. Si le format podcast vous plaît et que vous souhaitez collaborer sur un sujet particulier, on en discute pour l'inclure dans votre stratégie de développement. Retrouvez toutes nos informations et contacts en description. A très bientôt !

Chapters

  • Introduction au patrimoine et patrimoine naturel

    00:11

  • Définition et importance du patrimoine naturel

    01:16

  • Historique et évolution de la notion de patrimoine naturel

    02:51

  • Ressources et enjeux du patrimoine naturel

    04:49

  • Biodiversité et patrimoine naturel en France

    08:39

  • Interview avec Alexandre Giuglaris, Fondation du Patrimoine

    24:31

  • Actions de la Fondation pour protéger le patrimoine naturel

    29:21

  • Lien entre patrimoine bâti et patrimoine naturel

    48:38

  • Comment agir pour préserver le patrimoine naturel

    52:15

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