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Partage d'écrans

La data au service des clubs de football avec Hugo Bordigoni de SkillCorner

La data au service des clubs de football avec Hugo Bordigoni de SkillCorner

1h02 |20/11/2024
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La data au service des clubs de football avec Hugo Bordigoni de SkillCorner

La data au service des clubs de football avec Hugo Bordigoni de SkillCorner

1h02 |20/11/2024
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Description

Dans cet épisode de Partage d’écrans, c’est le sport qui est à l’honneur. Nous recevons Hugo Bordigoni, co-fondateur de SkillCorner, pour explorer l’impact révolutionnaire de la technologie sur le football en particulier. SkillCorner, c’est une solution innovante qui permet de capturer et de fournir les données de tracking des joueurs d’un match de foot à partir d'une simple diffusion vidéo.

C’est une révolution (oui, on sait vous l’avez déjà entendu celle-la !).

Nous discutons de comment l’innovation technologique transforme le recrutement de joueurs grâce aux données de performance, offrant aux clubs comme Liverpool, le FC Séville, et le FC Toulouse des outils puissants pour améliorer leurs stratégies de sélection.

Mais comme le dit Hugo, il n’est pas question ici de faire du 100% machine, l’humain a évidemment toute son importance dans le scouting (le recrutement de joueurs !)et on met aussi l’accent sur les risques de dépendance aux données et l’importance des éléments non quantifiables dans le sport.

🎙 Paul et Monsieur Châtellier, des passionnés de sports et de tech !, en ont eu pour leur argent avec cet épisode passionnant autour de la data dans le foot, mais pas seulement, et on espère que vous aussi !


A retrouver toutes les deux semaines sur votre plateforme d’écoute préférée. Mais aussi en vidéo sur Youtube.


Envie de réagir ou de poser des questions ? Écrivez-nous à partagedecrans@globant.com.

👉 N'oubliez pas de vous abonner pour ne pas manquer le prochain épisode !


CRÉDITS

Partage d’écran est un podcast produit par Globant

Animé par Paul Depré et Monsieur Chatellier

Assistante de production Alexandra Bizot,

Conseiller éditorial Cyrille de Lasteyrie

Musique générique : Thibaut Barbillon

Design : Luciano Paredes


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Maintenant les clubs investissent de plus en plus sur des sujets de data. Mais investir sur des sujets de data, ça veut dire acheter de la donnée de providers comme Skill Corner, d'autres. Parce qu'en fait la data aujourd'hui sur le jeu défensif, c'est le nombre de tacks, le nombre d'interceptions. Et je crois que c'est Malbini qui disait si je suis obligé de tacler, c'est que j'ai mal défendu. Donc en fait ces points de données, ils ne sont pas pertinents. Vous êtes en bord de terrain, en fait vous n'avez aucune perspective. Tous les joueurs sont à peu près au même niveau et donc la qualité de la donnée va être moins bonne.

  • Speaker #1

    Bonjour à toutes et tous et bienvenue dans Partage d'écran, votre rendez-vous tech digital dans le sport, les médias et le gaming, présenté par Globant. Je suis Paul Depré.

  • Speaker #2

    Et je suis Monsieur Châtelier, mais vous pouvez m'appeler Gaël.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, on reçoit Hugo Bordigoni, cofondateur et CEO de Skill Corner. Salut Hugo.

  • Speaker #0

    Salut.

  • Speaker #2

    Salut Hugo.

  • Speaker #0

    Salut.

  • Speaker #1

    Alors évidemment, aujourd'hui, on parlera sport avec toi, des usages data dans le sport. Mais avant tout, laisse-moi te présenter un petit peu le menu du jour. Donc on commence par ce qu'on appelle la rubrique de l'Assado, qui est finalement, on te passe au grill, mais globalement tu es dans une boîte argentine. On a renommé ça l'Assado, et ça ce sera Gaël qui va mener la danse. Par la suite, on passera au core business, trois questions d'actualité, deux tendances sur des sujets en rapport avec Skill Corner, et enfin la playlist. Et la playlist c'est le moment où tu nous partageras un souvenir sportif, en tant qu'acteur ou téléspectateur, à toi de choisir. Et le dernier, un souvenir ou une recommandation aux jeux vidéo.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #2

    Bienvenue Hugo. Donc dans cette première partie de l'émission, on commence avec le précieux. On te demande d'amener un précieux, un objet qui t'est précieux. Qu'est-ce que tu nous as amené aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Alors j'ai amené quelque chose qui est lié à Skill Corner au premier jour, enfin au début de Skill Corner, pas vraiment le premier jour, mais les premières années. Alors ça c'est un, vous voyez, c'est un... Plitter HDMI. En fait, je reparlerai un peu de ce qu'il y a après. On collecte de la data et au début, on avait pas mal d'opérations manuelles. Donc des gens ont regardé des matchs à la télé pour aider les algorithmes. Donc notre technologie, elle est automatique. Mais par moment, il y avait des interventions. Ou alors, il fallait observer six matchs en même temps pour s'assurer que tout se passait bien sur les six matchs. Et donc, il y avait... énormément de travail de récupérer tous les flux vidéo, de les linker, de mettre quatre flux sur un même écran ou alors faire l'inverse, de prendre un flux et de le dispatcher à deux endroits différents. Et donc on a passé ces premières années à faire beaucoup de manuels et comme on était une petite start-up, les cofondateurs ont s'occupé beaucoup de ça et donc ça nous a pas mal occupé. C'était un peu des moments compliqués pour ce qu'il y en a parce que c'était les tout débuts. Et donc, on s'est quand même bien amusé. Maintenant, on ne fait plus du tout de ça, mais c'est un clin d'œil sympa.

  • Speaker #2

    D'accord. Pour ceux qui n'ont pas l'image et qui ne connaissent pas le mot splitter HDMI, c'est un petit boîtier avec des entrées HDMI dessus qui permettent de récupérer les flux vidéo, si j'ai bien compris.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #2

    Tu es sur le tracking vidéo et les datas, l'IA. Comment est-ce que tu expliquerais ce qui corner à mon petit-neveu de 14 ans ?

  • Speaker #0

    Pas simple. Alors, on est un fournisseur de data, c'est-à-dire qu'on collecte de la data, donc de la data, c'est de l'information sur des matchs de sport professionnel. Et on revend cette data à essentiellement des clubs, potentiellement des sites de Paris, potentiellement des fédérations, mais en très, très, très grande majorité, c'est des clubs. Et donc, pour les aider à répondre à plein de questions footballistiques qui sont... surtout orienté autour du recrutement de joueurs.

  • Speaker #2

    Tu parles beaucoup de sport. Tu étais toi-même un sportif ou alors tu étais plutôt un joueur de FIFA à l'époque ?

  • Speaker #0

    On en reparlera peut-être après, mais je suis plus équipe canapé.

  • Speaker #1

    Équipe tribune, équipe canapé, équipe main courante, les gars autour du terrain.

  • Speaker #0

    Je maîtrise pas mal. Oui,

  • Speaker #1

    très bien.

  • Speaker #2

    Donc, le skill corner d'aujourd'hui ? C'est quelque chose que tu as fondé, créé à la suite de tes études, je crois. C'est un projet qui est le même sur lequel tu as commencé à travailler il y a 10 ans ? Ou est-ce qu'il a évolué ? Est-ce qu'il a... pivoter pour employer un mot de start up.

  • Speaker #0

    Ouais alors en effet on a commencé à travailler sur SkillCorner début 2015 donc on s'approche des 10 ans alors pas de la création de la société, la société on l'a créé début 2016. L'idée elle n'a pas énormément changé donc l'idée c'était de se dire tous les progrès qui ont été faits en intelligence artificielle, en vision par ordinateur autour de 2012 et qui n'ont jamais arrêté depuis. Donc l'idée pour moi c'est j'étudiais ces sujets là de data science qui était assez nouveau dans les écoles d'ingénieurs et je m'étais dit ok, fan de sport, il doit y avoir moyen d'allier un peu ces deux passions et d'en faire bénéficier notamment le sujet de la récupération de data. Et donc ça on l'avait quand même bien en tête sans savoir du tout à qui on allait le vendre. Est-ce qu'on allait le vendre à des clubs, est-ce qu'on allait le vendre pour du recrutement, pour de l'analyse de match, est-ce qu'on allait le vendre à des sites de Paris, à des médias ? Et en fait on a fait... Plein de choses différentes. Au début, on a commencé sur les clubs et puis on n'y arrivait pas trop. Et puis finalement, on a fait des rencontres dans le milieu des paris sportifs, donc on a fait un peu de paris sportifs. Et puis finalement, on a arrêté ça et ça fait vraiment depuis 2020 qu'on est concentré sur les clubs, sur cette problématique de recrutement et qu'on a vraiment trouvé ce qu'on appelle dans le jargon startup, le product market fit. Donc quand tu te rends compte que ton produit a trouvé son marché et que tu commences à signer plus de clients.

  • Speaker #2

    C'est une équipe de combien de personnes ? Vous avez commencé, tu dis on, vous étiez combien au départ et combien vous êtes aujourd'hui sur Skid Corner ?

  • Speaker #0

    Alors on est deux associés fondateurs de la boîte, on a longtemps été deux, puis trois, puis quatre, puis cinq, mais bon avec des moyens assez limités, donc on a eu un peu de subventions de la BPI, on a levé un peu des fonds au début, mais avec des moyens quand même assez limités. Et puis maintenant, on est rentable depuis 4 ans et donc là, on est à peu près 70 chez Skill Corner.

  • Speaker #1

    C'est vraiment la description parfaite du startupeur. Vous avez commencé deux postes, vous aviez une idée sur une techno émergente, vous avez fait un petit peu cohabiter les deux, vous avez tâtonné pour trouver le marché. C'est super.

  • Speaker #0

    Oui, alors parfois, il y a un peu le fantasme, j'ai une super idée et boum, ça explose et ça y est, on a plein de clients, il y a un énorme levée de fonds. Il faut voir qu'on a commencé à travailler en 2015, on a senti que c'était bien, que ça partait, qu'il y avait vraiment quelque chose, mi-2020. Donc on a quand même passé cinq ans un peu à galérer, mais pas dans le mauvais sens du terme, mais c'est jamais linéaire. C'est peut-être pour certaines boîtes, mais pas pour nous.

  • Speaker #1

    À expérimenter, de la résilience, donc une première belle leçon quand même.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #2

    On va parler beaucoup de sport. Paul tout à l'heure, mais Skill Corner, c'est quelque chose qui est adapté seulement au sport ou est-ce que tu as eu déjà des idées sur d'autres sujets que le sport ? Alors,

  • Speaker #0

    des sujets vision par ordinateur, tu vas en avoir dans la vidéosurveillance, tu vas en avoir dans la lutte autonome. Maintenant, il y a aussi d'autres acteurs qui sont sur ces marchés-là. Nous, on a quand même spécialisé toutes... notre technologie pour être super pertinente dans le sport, alors ça ne veut pas dire qu'on ne pourrait pas faire autre chose,

  • Speaker #2

    mais c'est vraiment pas notre ADN donc on est vraiment une boîte sport par contre sur différents sports Je pense que c'est des questions qu'on va aborder dans le core business donc je vais laisser la parole à Paul sur ce sujet là.

  • Speaker #1

    Très bien, merci Gaël Encore merci Hugo d'être avec nous je contextualise donc tu es co-fondateur et CEO de Skill Corner aujourd'hui Tu nous as dit 70 personnes à peu près, les premiers essais en 2015 et bientôt 10 ans avec une belle croissance. L'un des produits, en tout cas l'un des usages phares de votre solution, on en a parlé précédemment, c'est le recrutement de joueurs, la détection de talents ou encore ce que l'on peut appeler en anglais le scouting. Il y a plusieurs clubs dans le monde, mais j'en citerai trois qui sont assez, des clubs de foot qui sont assez en avance là-dessus. Il y a le Liverpool FC en Angleterre, on a le Toulouse Football Club en France. ou encore l'AS Romain en Italie, qui ont, je dirais, embrassé, en tout cas, qui ont assez tôt mis la donnée dans leur process de détection de talent et qui aujourd'hui en parlent de manière totalement débridée. C'est vrai que souvent on parle du film Moneyball et ça a été l'exemple pour beaucoup. J'ai toujours eu une question, si tu veux, autour de tout ça. Effectivement, la donnée permet de détecter beaucoup des attributs d'un talent, d'un futur talent, mais il y a quand même ce qui n'est pas palpable au travers de la donnée. Par exemple, le comportement d'un joueur, son entourage, la façon dont il va interagir oralement, verbalement avec ses coéquipiers. Premièrement, est-ce que c'est un sujet que remontent beaucoup vos clients ? Et puis, comment Skilcorner peut aider sur ce plan-là aussi ?

  • Speaker #0

    Tout à fait. La data, c'est... Une composante de la prise de décision sur des sujets de recrutement, mais pas que recrutement, sur des sujets d'analyse de mes propres matchs, analyse de mes adversaires pour préparer mon prochain match. Il faut voir qu'on vient d'un monde où c'était 100% de humains et 0% de data. Maintenant, les clubs investissent de plus en plus sur des sujets de data. Mais investir sur des sujets de data, ça veut dire acheter de la donnée de providers comme Skill Corner ou d'autres. Mais ça veut aussi dire avoir les personnes qui permettent d'utiliser cette data, de la contextualiser en fonction des besoins des clubs. Donc ce n'est pas un investissement qui est minime et qui est négligeable. C'est vraiment une vraie volonté stratégique pour les clubs. Et on voit en effet des clubs qui sont à des maturités très différentes. Tu parles de Liverpool, ça fait très longtemps qu'ils... qui sont sur ces sujets-là et que c'est vraiment identifié comme hyper stratégique pour eux. Mais il y a aussi beaucoup de clubs qui sont encore un peu à zéro ou à peut-être 5% de data, 95% d'humains. Moi, je ne crois pas au 100% data, 0% humain, en grande partie pour les raisons que tu viens d'évoquer. C'est-à-dire que les facteurs qui font qu'un joueur qui joue au Brésil, qui est brésilien avec toute sa famille au Brésil, et qui vient en Angleterre, qui arrive à Manchester et qui va réussir. En fait, les facteurs de réussite, ils ne peuvent pas être entièrement compris dans la data en match. Et en effet, il y a des éléments psychologiques. Est-ce que ce mec-là, il est bien entouré ? Est-ce que sa famille va voyager avec lui ? Est-ce que dans le club, il y a des gens qui parlent sa langue ? Est-ce que lui, il parle anglais ? Tout ça, je ne dis pas que ce n'est pas de la data, mais en tout cas, ce n'est pas du tout la data que nous, on collecte. Et donc, l'humain est hyper important. Et nous, on ne pousse jamais les clubs à leur dire c'est la machine, c'est Skill Corner qui va recruter les joueurs pour vous. C'est absurde, ce n'est pas du tout ça. Par contre, le sujet, c'est de leur dire vous êtes à zéro, vous êtes à 5%. Et peut-être que le compromis, je ne sais pas si c'est 30, 40, 50%, mais il y a moyen de créer de la valeur en utilisant de la data pour rationaliser ses choix. Maintenant, pour rentrer vraiment sur le sujet du psychologique, aujourd'hui, on n'intervient pas du tout là-dessus.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Petit à petit, on commence à se dire quand même notre data. Tu vois, quel est le type d'effort que tu fais quand tu es mené 3-0 ? Est-ce que cet effort-là, c'est de la data physique ou est-ce que c'est de la data psychologique en fait ? C'est qui le mec qui va se battre et qui va continuer à se battre jusqu'à la quatrième minute, peu importe le scénario ? C'est tout naissant. Mais je suis sûr qu'il y a certaines choses psychologiques qu'on peut évaluer à partir de la data, mais pas tout.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, tu décrirais ça comme un outil à la décision. Exactement. Comme une aide à la décision, mais tu ne remplis pas un formulaire en disant je veux un numéro 9 entre tel prix et tel prix, avec telle caractéristique et puis boum, ça vous sort le joueur à recruter. Ce n'est pas Football Manager encore.

  • Speaker #0

    Non. Ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas te fournir une liste si tu nous demandes ça.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Mais ensuite, toi, il va falloir que tu la raffines, cette liste, et peut-être que ce joueur-là, tu l'as déjà évalué pour telle ou telle raison, ou tu le connais, il y a quelque chose qui ne te plaît pas, et nous, on ne peut pas le savoir. Donc voilà, ça ne peut être que de l'aide à la décision.

  • Speaker #1

    Ok. Parce que tu disais, effectivement, tu prenais le cas d'un joueur brésilien qui vient en Europe, etc. Je n'ai pas le chiffre exact, mais on va dire que, grosso modo, il y a plusieurs dizaines de milliers de transferts de joueurs par an dans le monde. Donc, on peut dire qu'il y a quand même de la donnée qui est générée, donc peut-être qu'à terme, pourquoi pas envisager le fait d'enrichir une base de données en se disant, bon, typiquement, on regarde un peu les transferts qui ont réussi, ceux qui ont moins réussi, regarder les caractéristiques et commencer à créer des patterns comportementaux.

  • Speaker #0

    Ah ouais, en effet, ça, j'y crois beaucoup. La question, c'est qu'il faut... Avoir la bonne data, et la bonne data c'est à la fois la data de Skill Corner sur les matchs, quels sont les déplacements que fait ce joueur, quelle est l'intelligence de jeu en match de ce joueur, mais c'est aussi la data du scout qui va prendre un avion, faire 7000 kilomètres, pour aller voir le mec dans son environnement, lui parler après l'entraînement, parler à son coach, parler à son coach quand il avait 17 ans, et en fait tout ça c'est aussi de la data. Alors, si on se dit qu'on va être capable de mettre toute cette information-là dans une base de données et après de faire tourner un modèle, je ne suis pas contre. Mon sujet, c'est plus de dire qu'il y a plein de sources d'informations différentes. Et aujourd'hui, elles ne sont pas toutes au même endroit. Et aujourd'hui, c'est quand même un humain qui fait ce travail de réconciliation et de choix.

  • Speaker #1

    Alors, sans révéler trop de secrets, mais est-ce que tu aurais peut-être... Allez, un exemple d'un joueur qui a été recruté grâce à Skill Corner, sur lequel on va dire la data a été... grande part de la prise de décision et qui a fonctionné et qui aujourd'hui, un joueur reconnu est l'inverse. Le cas d'un joueur qui a été recruté ou... Alors une fois encore, ce n'est pas du tout pour mettre en porte à faux la solution parce que tu l'as très bien dit, c'est un outil à la décision, mais c'est intéressant de voir un petit peu ce un qui a fonctionné et qui a failli.

  • Speaker #0

    C'est difficile pour nous de donner des exemples en particulier pour deux raisons. Le premier, c'est qu'on n'a pas le droit Et la meilleure raison Le deuxième c'est qu'on n'est pas Forcément au courant Nous on vend de la data Les clubs ils reçoivent cette data Mais en fait ils vont récupérer toute la data Pas seulement la data qui les intéresse Et après Ils prennent leur décision en fonction de la data Ils n'ont pas besoin de nous demander Ah oui on a vu cette data Est-ce que Est-ce que je lui fais confiance ? Non, vous avez la data, vous prenez votre décision. Et donc finalement, on n'a pas vraiment de métrique sur Ah oui, je sais qu'ils ont pris la data sur ce joueur-là Par contre, ce qu'on sait, c'est qu'à peu près tous les clubs, une grande partie des clubs avec qui on travaille, j'étais aux Etats-Unis il n'y a pas longtemps, on parlait avec des clubs de MLS, ils nous disaient qu'on ne fait pas un recrutement sans utiliser votre data et sans valider. Le make, on a des critères sur chacune, alors pas forcément sur toutes les métriques, il y a des métriques où ils se disent, pour notre style de jeu, ça ne m'intéresse pas tellement, ce n'est pas grave. Par contre, sur les données physiques, par exemple la vitesse maximale que peut atteindre ce joueur, le nombre d'accélérations qu'il est capable de faire dans un match, c'est non négociable. Donc, ils ont des critères. Si le joueur ne rentre pas dans ce critère-là, il ne considère pas ce joueur-là. Et donc, ça rentre dans la plupart des cas. Et après, je ne vais pas pouvoir... On a des cas de clubs anglais qui allaient acheter un joueur en Italie pour quelques dizaines de millions d'euros et qui nous a dit qu'on ne l'a pas fait parce qu'il y avait un gros warning sur votre data. On ne le fait pas.

  • Speaker #2

    Donc vous ne touchez pas de bonus quand un joueur performe ?

  • Speaker #0

    Géro bonus. Les clubs achètent notre data, ils payent en fonction de la quantité de data qu'ils achètent, mais après ça ne nous regarde pas ce qu'ils en font.

  • Speaker #1

    Ça peut être applicable aussi à des académies en catégorie plus jeune. On parle souvent de la Masia au FC Barcelone, mais ça peut être un outil qu'on utilise dans la détection de son propre pool de ressources finalement.

  • Speaker #0

    Complètement. Et alors, pour le moment, on commence tout juste à faire ça. Et c'est un truc qui nous intéresse énormément. On a plein de clubs qui utilisent notre data pour le recrutement depuis 4-5 ans, donc ils l'ont vraiment bien intégré dans leur process de décision. Et qui nous disent, c'est dommage, sur mon équipe première, j'ai de la data. Sur tous les joueurs que je veux recruter, j'ai de la data. Et finalement, sur mon académie, mes U21, mes U19, mes U17, là, j'ai pas de data. Et donc, potentiellement, je vais aller recruter un mec en Argentine, alors que j'ai exactement les mêmes qualités dans mon centre de formation, mais je le savais pas. Et donc, nous, de plus en plus, on veut faire aussi de l'académie. L'avantage, on travaille beaucoup là-dessus, c'est de faire en sorte que notre donnée soit consistante. Et donc sur un match d'académie où c'est vous qui avez installé la caméra, ou sur un match de broadcast en Uruguay, si vous avez un nombre avec Skill Corner, il est comparable. Et donc vous êtes capable de dire oui, ce mec-là, il a des meilleures capacités physiques que ce mec-là. Et ça, c'est hyper important dans notre proposition de valeur.

  • Speaker #1

    Donc ça me donne à réfléchir. Avoir une question autour, si j'ai compris, votre techno permet de créer, générer de la donnée sur un flux vidéo. Donc ça va être, comme tu le disais tout à l'heure avec ton splitter de HDMI, des matchs retransmets à la télévision avec des caméras professionnelles. Donc il peut y avoir 10, 20, 30 caméras dans les plus grands stades, voire plus dans les plus grands stades de football, sur des catégories inférieures où il y a généralement quelques caméras. Quel est, je dirais, l'outil minimum ou la définition minimum pour pouvoir générer de la donnée ? Parce qu'aujourd'hui, il y a beaucoup de gens, il y a des solutions qui existent pour pouvoir broadcaster des matchs avec un téléphone portable. On peut faire ça avec votre solution ?

  • Speaker #0

    Alors, super question. Donc, en effet, nous, on a développé cette technologie qui nous permet de collecter de la data automatiquement à partir de n'importe quel flux vidéo. Alors, n'importe quel flux vidéo. Ce n'est pas exactement vrai, il y a quand même des contraintes. En très grande majorité, dans 90% des cas, on travaille avec le broadcast, donc ce que vous, vous voyez quand vous regardez un match de foot à la télé. Et c'est le seul flux vidéo qui est accessible at scale sur énormément de compétitions partout dans le monde. Et donc pour le recrutement, c'est clé. Mais on peut aussi travailler avec la caméra d'un analyste. On parlait de l'exemple des académies. on peut travailler avec un analyse qui a installé un flux vidéo parce que le match n'est pas du tout diffusé à la télé, c'est un match des U17. Et donc il installe sa caméra et nous on va être capable de collecter de la donnée. Par contre... Il y a des prérequis en termes de qualité. Alors, on n'a pas forcément besoin que ça soit une caméra broadcast. Je ne sais pas combien de centaines de milliers d'euros. Ça peut être des caméras qui coûtent beaucoup moins cher. Ce qui est assez important pour nous, c'est que la caméra soit suffisamment haute sur le terrain. Si vous êtes en bord de terrain, en fait, vous n'avez aucune perspective. Tous les joueurs sont à peu près au même niveau. Et donc, soit on ne va pas y arriver, soit on va y arriver, mais la qualité de la donnée va être moins bonne. Et en fait, année après année, on améliore notre techno pour être capable de... diminuer ses contraintes et être capable de toujours traiter plus de matchs et donc pouvoir couvrir toutes les académies du monde, même s'il y a des académies qui jouent dans des super stades, ou alors il y a une caméra installée sur un super OMA, mais il y a plein d'académies où alors ils vont installer le trépied, la caméra, peut-être qu'ils peuvent la mettre à 2-3 mètres, mais pas forcément mieux. Il faut qu'on soit capable de traiter tous ces flux vidéo-là.

  • Speaker #1

    J'imaginais qu'il y a effectivement une logique d'angle pour pouvoir avoir suffisamment de... de visibilité sur le joueur et surtout sur les trajectoires du joueur. Et donc pour ça, c'est effectivement de la hauteur et un angle. Et avec un drone, sur des matchs filmés sur du drone ?

  • Speaker #0

    Désolé,

  • Speaker #1

    je fais des questions très techniques, mais je trouve ça assez passionnant.

  • Speaker #0

    Non, non, mais c'est intéressant. On ne l'a jamais fait, surtout parce que ça ne scale pas. En tout cas, aujourd'hui, il n'y a personne qui a un drone. Alors, il y a peut-être 3-4 clubs comme ça qui pourraient le faire. Mais nous, ça va nous demander énormément de développement technologique pour répondre aux problématiques de 3-4 clubs. Pendant longtemps, sur les drones, il y avait le sujet de quelle est leur autonomie. Est-ce qu'ils peuvent tenir tout un certain entraînement ou tout un match ? Maintenant, ils s'améliorent vachement là-dessus. Donc, je ne dis pas que c'est impossible. C'est vrai que la vue au-dessus, elle est pas mal. Alors, pour reconnaître les joueurs, ce n'est pas forcément évident parce que tu ne vois pas le maillot, tu vois la tête. Pour les détecter, c'est assez facile. Pour les reconnaître, ce n'est pas forcément évident. Mais jamais dire non, on ne sait pas.

  • Speaker #1

    Tout ça a été orienté vers un sujet qui est assez simple, c'est-à-dire qu'il y a, et nous qui travaillons chez Globant, au plus proche de la FIFA. Il y a encore beaucoup de travail pour le développement des ligues mineures, on va dire. On ne parle pas des ligues d'Europe, d'Amérique du Nord, d'Amérique du Sud et certaines ligues asiatiques, mais je parle plutôt par exemple du championnat du Botswana par exemple. Il y a certainement des joueurs qui sont extraordinaires, mais qui aujourd'hui n'ont pas la capacité de se mettre en évidence ou d'être reconnus et d'être détectés parce que justement il manque cela. Alors je sais que FIFA travaille beaucoup avec les confédérations pour leur... donner les outils pour les aider aussi à pouvoir diffuser leurs matchs. Mais c'est souvent, effectivement, avec peut-être, pour l'instant, des matériels plus rudimentaires. Donc, c'est pour ça que je venais à réfléchir autour de ça, parce que pour vous, ça peut être, pour le coup, extraordinaire, parce que là, vous ouvrez un monde des possibles qui est sans limite.

  • Speaker #0

    Oui, ça, on y croit à fond. Aujourd'hui, on travaille beaucoup sur le broadcast, et donc, plutôt des grosses ligues. Maintenant, on couvre plus d'une centaine de ligues, donc ça va. La première ligue, la quatrième division en Angleterre, la troisième division au Japon, l'Afrique du Sud, au Brésil, première, deuxième division, les régionales. Donc on a vraiment quand même beaucoup de ligues, mais ça reste du professionnel à la télé. Par contre, ça nous intéresse vachement. Et en effet, la FIFA, pour la coûte du monde, a des moyens qui sont exceptionnels. S'il faut installer 20 caméras pour faire du tracking, il n'y a aucun problème d'installer 20 caméras pour faire du tracking. Par contre, même la FIFA... Quand il y a des qualifications pour la coupe du monde U20 en Océanie, on ne va pas installer un système avec 30 caméras. Et donc là, notre solution est hyper pertinente. Alors oui, il y a des besoins minimums, mais la caméra qui nous filme là actuellement, elle est largement d'assez bonne qualité pour ça. Donc on ne parle pas d'investissement.

  • Speaker #1

    Vous n'avez pas des caméras 8K ?

  • Speaker #0

    Non, pas du tout. Ce qui est vraiment le plus important, c'est la position.

  • Speaker #2

    Par contre, il faut que ça soit diffusé quelque part pour que vous ayez accès à cette source.

  • Speaker #0

    Soit que ça soit diffusé quelque part, soit c'est les clubs ou les organisateurs des compétitions qui nous donnent accès à cette vidéo-là. Si le Botswana veut se professionnaliser et filmer tous ses matchs et veut avoir de la donnée sur ses matchs, à ce moment-là, c'est le Botswana qui trouve un moyen pour qu'il nous donne leur vidéo. Et comme on ne parle pas tellement de live, il n'y a pas... tellement de challenges techniques pour uploader des vidéos et les traiter.

  • Speaker #1

    D'ailleurs, c'est intéressant parce que ça ouvre aussi une typologie de client qui est différente. C'est-à-dire que vous, aujourd'hui, vos clients, numéro un, j'imagine, ce sont les clubs, voire les ligues, voire les fédérations, par exemple. Je ne sais pas si vous installez le système à Clairefontaine pendant l'enregistrement, vous avez de la donnée lors des rassemblements des Bleus, mais ça peut être aussi demain un pays, voire une fédération qui veut se développer en disant, en fait, Si vous m'aidez à mettre en évidence et en valeur les données de mes athlètes, je vais faire connaître mes joueurs. Et demain, si le prochain numéro 9 de Chelsea met 25 buts par an et qu'il est issu d'une académie de football au Botswana, tout de suite, on va dire wow. Il y a du talent là-bas et naturellement, tout le monde va l'investir aussi.

  • Speaker #0

    Complètement. Aujourd'hui, on travaille déjà avec les fédérations. Maintenant, c'est souvent plutôt pour des problématiques équipe nationale A, équipe nationale féminine, éventuellement les espoirs. Mais du coup, ça reste le circuit ultra élite. Il y a un pays d'Asie avec qui on est en train de travailler à la fois avec la Ligue et la fédération, un peu avec cette logique-là de... développer le niveau du football local et aussi rendre les joueurs hyper visible pour les grands championnats européens.

  • Speaker #1

    C'est super intéressant, en tout cas c'est un sujet qui me passionne. Et aujourd'hui, j'ai pas eu le droit à mon top et mon flop, mais peut-être moins polémique comme question, c'est quoi le club aujourd'hui avec qui vous travaillez ou peut-être les ligues qui sont plus avancées là-dessus ?

  • Speaker #0

    Les anglo-saxons. L'Angleterre, après tout le monde le sait un peu, mais c'est vrai que l'Angleterre, c'est aussi une question de moyens. À leur niveau de revenu, c'est complètement légitime d'investir certaines sommes dans une équipe d'analytics. Les Anglais sont clairement en avance en première ligue, mais on a des équipes assez développées aussi en championship, même jusqu'en Ligue 1, la troisième division anglaise. Les Allemands sont assez bons. là-dedans, ils ont investi depuis longtemps c'est un sujet qui est bien traité à la fois par la Ligue, par la Fédération les Américains, même en MLS alors qu'en MLS c'est quand même les masses salariales sont beaucoup plus modestes que ce qu'on voit en Europe mais il y a cette culture américaine de la data des autres sports aussi c'est les mêmes propriétaires de clubs qui ont une équipe de MLS et une équipe de NBA peut-être et du coup ils sont assez avancés dans la data... Mais de plus en plus, on a les clubs d'Europe du Sud, pour qui ce n'était pas forcément dans la culture, d'Amérique du Sud aussi, et qui petit à petit se rendent compte, ont des belles histoires, commencent à investir un peu dans la data, ils font une super opération, ils disent ah oui, il faut mettre plus Et puis il y a le voisin qui entend que tel club a fait une super opération grâce à la data, et donc ils commencent à investir aussi là-dedans. Donc ça se développe bien partout dans le monde, en Asie on travaille. Il travaille très bien au Japon, par exemple. Donc, ça se développe.

  • Speaker #1

    Il y a un peu quand même la vision romantique latine du football, qui est encore l'humain, le joueur que je vois, avec qui je parle, etc. Ça fait un peu stéréotype, mais je pense que ce n'est pas du tout un problème. Je pense que c'est juste des cultures qui se rencontrent. Tu le disais, je pense qu'il y a aussi cette idée qu'aujourd'hui, certains propriétaires de clubs de football, par exemple en France, sont des nord-américains qui viennent, soit Textor à Lyon par exemple, qui ramènent aussi cette culture-là dans notre championnat. Et comme tu disais, après ça fait tâche d'huile. Un club l'utilise, ça fonctionne bien, c'est un petit écosystème. Donc le scout de Lyon demain passera peut-être pas à Saint-Etienne, mais en tout cas peut-être à Marseille ou à Nantes ou à Paris, et il ramènera la tech parce qu'il a trouvé ça assez fabuleux.

  • Speaker #0

    Complètement, ça on le voit avec le private equity qui arrive en France, en Italie. Les clubs, l'un des gros fonds d'investissement qui viennent investir de grosses sommes pour acheter certains clubs, comme on l'a vu à Saint-Etienne, à Lyon.

  • Speaker #1

    Un jour peut-être à Bordeaux.

  • Speaker #0

    Si, peut-être, on espère un jour à Bordeaux. Et qui ont cette mentalité, à l'américaine aussi, et aussi de rationalisation et donc d'intégrer la data là-dedans.

  • Speaker #1

    Avec votre tech, on peut vous arriver à définir ce que serait le bon prix à payer pour un joueur et à aller encore plus loin, prédire le prix de revente d'un joueur ?

  • Speaker #0

    Pour le moment, on ne le fait pas et on devrait. Plutôt qu'on aille. C'est touchy et de toute façon, c'est une science inexacte parce que les clubs payent des montants qui sont parfois pas rationnels. Mais parfois, ils sont au courant, ils savent qu'ils ont absolument besoin d'un attaquant central, le bon prix, et on arrive en fin de mercato, je ne peux pas faire la saison sans, et donc oui, je vais surpayer un mec, je le sais, mais j'accepte, et c'est comme ça, et donc pas de jugement là-dessus. Maintenant, pour nous, ça serait assez intéressant d'avoir des modèles comme ça, on s'est toujours concentré plutôt sur... Notre donnée, elle permet de répondre à pas mal de questions par les analystes. Donc ça peut être des questions sur quelle est la capacité physique de ce joueur, quelle est la vision de jeu de ce milieu de terrain. Il y a plein de questions auxquelles on ne peut pas encore répondre, ni avec notre donnée, ni avec n'importe quelle autre donnée. Le seul moyen, c'est de regarder des matchs, notamment sur tout l'aspect défensif du jeu. C'est hyper compliqué avec la data de mesurer. défensivement, parce qu'en fait la data aujourd'hui sur le jeu défensif c'est le nombre de tacles, le nombre d'interceptions et je crois que c'est Maldini qui disait si je suis obligé de tacler c'est que j'ai mal défendu donc en fait ces points de données ils sont pas pertinents et donc nous on travaille énormément sur trouver des points de données pour mesurer l'impact du jeu défensif et c'est assez compliqué et du coup on passe beaucoup de ressources là dessus beaucoup plus que sur évaluer les joueurs comme tu le disais mais ça serait intéressant

  • Speaker #1

    Alors en regardant... naturellement vos produits et puis les vidéos de démo, je suis resté un peu scotché sur Game Intelligence, qui est un de vos produits. Et ce que j'ai trouvé assez marrant, c'est l'interface, ce qu'on appelle l'UI, donc la User Interface, l'interface utilisateur que vous mettez autour des matchs pour justement, j'imagine aussi, rendre visuel certaines datas et puis c'est aussi ce qui vous aide à générer de la data. Moi, quand j'ai vu ça, j'ai tout de suite pensé aux jeux de football d'Electronic Arts, donc IAFC, anciennement appelé FIFA. Et donc, j'ai commencé à me dire, est-ce qu'il n'y a pas une intersection avec le gaming ? Et en creusant un petit peu, c'est vrai qu'il y a aujourd'hui des coachs en Ligue 1, par exemple, donc Will Steele, qui est le coach du RC Lance, il s'est formé sur Football Manager. Donc Football Manager, c'est le jeu de simulation numéro 1 dans le monde de football, qui est là depuis bientôt une vingtaine d'années, si je ne me trompe pas. développé par Sports Interactive en Angleterre. Est-ce qu'il n'y aurait pas peut-être demain des ponts à créer entre Skill Corner et le jeu vidéo ? Et inversement, c'est-à-dire comment peut-être vous pouvez croiser de la donnée pour faire de la donnée plus riche, comment utiliser votre donnée dans le jeu vidéo. Qu'est-ce qu'on peut imaginer comme croisement ?

  • Speaker #0

    En effet, je pense que nous, on ne le fait pas beaucoup actuellement, voire pas du tout même. Je pense que ça va en effet dans les deux sens. Je vais toujours dire FIFA, je n'arriverai pas à... IFC, voilà. Et les football managers, ils ont des notes sur... plein d'aspects du jeu, pour chaque joueur comment ils font leurs notes, aujourd'hui c'est avec beaucoup de scout qu'ils ont un peu partout, qui vont évaluer les traits des joueurs, ça reste plus tu mets de personnes qui évaluent et plus tu normalises un peu ta data, ça reste subjectif donc c'est sûr que ces gens là ont des besoins de data sur les vrais joueurs pour mettre les bonnes notes aux faux joueurs on va dire, donc là c'est sûr qu'il y a des besoins pour eux d'utiliser de la data donc ça c'est des sujets qui nous intéressent Rien que sur l'aspect gameplay aussi, sur comment ça se déplace des joueurs. Le foot, c'est super compliqué. C'est 11 joueurs contre 11 joueurs qui se déplacent de manière assez chaotique. C'est hyper dur de coder un jeu vidéo, de coder comment doivent se déplacer les joueurs, de retranscrire quelle est la réalité. Et en fait, nous, on a potentiellement la data de tracking qui relate justement les déplacements des 22 joueurs à tous les instants. potentiellement, et en fait ils le font un peu les éditeurs de jeux vidéo en faisant du motion tracking, donc ils viennent mettre plein de capteurs sur les joueurs et ils leur demandent de jouer pour voir c'est quoi les types de mouvements qu'ils font, etc. Peut-être que nous on pourrait les aider à faire ça, mais éventuellement à voir que telle équipe en troisième division japonaise ne joue pas du tout comme telle autre équipe et d'avoir de l'information comme ça là-dessus. Donc ça c'est un pont sport réel via la data apporte une amélioration sur le jeu. Le... Le truc qui est intéressant, c'est l'autre côté. Tu as parlé de Will Steele et je pense que de manière générale, la nouvelle génération des analystes, c'est des mecs qui jouaient à PES, à FIFA, à Football Manager et quand même qui ont été bercés à ça, à voir la minima du terrain. Et donc tous ces gens-là, ils sont beaucoup plus sensibles à la data. Ils voyaient des notes sur les joueurs. Tous ces gens-là, ils sont beaucoup plus sensibles. Donc c'est sûr que pour nous, c'est plutôt positif. Alors il y a peut-être des trucs où ça... à voir. Il y a Google qui avait lancé un truc qui s'appelle Google Research.

  • Speaker #1

    Regardez, c'est incroyable.

  • Speaker #0

    Et qui, le but, c'est de faire jouer des faux joueurs ensemble et d'essayer finalement de voir quelle est la meilleure stratégie pour gagner au foot. Alors le problème, c'est qu'ils sont incapables de modéliser parfaitement qu'est-ce que c'est un match de foot, mais avec tous les sujets de reinforcement learning qu'on voit, donc quand on a battu... la machine qui a battu les échecs qui a battu AlphaGo on pourrait se dire on va découvrir quelle est la stratégie optimale au foot de manière complètement virtuelle et après on va pouvoir utiliser ça dans le vrai monde

  • Speaker #1

    Et quitte à faire jouer cette intelligence contre finalement la donnée que vous avez sur un club, parce que par exemple la saison 2018-2019 du FC Barcelone joue différemment ou jouait différemment de la saison 2001-2002 pour un même club dans la même ligue, mais parce qu'il y a des coachs, parce qu'il y a des joueurs, parce que tout ça évolue année après année, tu as aussi des comportements et des tactiques d'équipe qui évoluent. Mais effectivement, ce que tu dis est intéressant. On dit souvent que Football Manager, c'est peut-être un poncif ou une fausse idée, que Football Manager a la plus grande base de données de joueurs dans le monde. C'est vrai ? Vous en servez ?

  • Speaker #0

    Alors, nous, on ne s'en sert pas, mais on sait que certains clubs pros s'en servent.

  • Speaker #1

    C'est un concurrent finalement alors ?

  • Speaker #0

    L'air de rien, ça pourrait être vu comme un concurrent. Pour nous, c'est plus vu comme une source additionnelle d'informations. Ce qui est important pour les clubs, en fait c'est pareil pour les sites de Paris ou n'importe qui, c'est d'avoir de l'information qui est un peu de sources qui sont décorrélées. Donc c'est super d'avoir une techno, une vision par ordinateur qui va t'apporter une information. Mais c'est top aussi d'avoir le ressenti du scout qui lui est allé à tous les matchs de ce mec-là entre 7 ans et 18 ans, qui finalement n'est pas compris dans notre donnée. Alors il y a peut-être certains rapports de scouts qui vont dire exactement la même chose que notre donnée, alors là on est un peu concurrent, mais nous on va voir des choses que les scouts n'ont pas vues, et les scouts vont voir des choses que nous on n'a pas vues parce qu'on n'y a pas eu accès. Donc en tout cas pour les clubs qui ont des gros moyens et tout, c'est pas tellement concurrent, c'est plutôt complémentaire. potentiellement pour des plus petits clubs, ça peut être un peu une compétition. Non, on a déjà ça, alors on ne va pas prendre ça.

  • Speaker #1

    Super intéressant. J'aime bien citer un exemple, peut-être que tu l'as vu, mais côté broadcast, je trouve ça assez intéressant. Broadcast, c'est donc ta diffusion. Par exemple, je revenais sur un truc, tu as parlé de PES à un moment donné. Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est Pro Evolution Soccer, qui est un jeu de foot développé par Konami, qui a été pendant des années le concurrent direct de FIFA et d'Electronic Arts, jusqu'à ce que PES... Jette l'éponge et maintenant la voie est ouverte pour EAFC jusqu'au prochain. Et effectivement, il y avait toujours dans ces jeux-là, c'est un peu le jeu vidéo qui a créé cette idée de créer des petites cartes en bas de l'écran où on voyait les 11 joueurs contre les 11 joueurs se déplacer en temps réel. Effectivement, nous, on en contrôlait un, mais on voyait toute l'équipe se former ou en tout cas suivre le déplacement du joueur que nous on contrôlait. Donc c'est vrai que c'est assez... C'est intéressant de s'imaginer un peu le parallèle de ces coachs qui ont grandi avec ça et qui pour eux, voir un match, ce n'est pas uniquement voir ce que nous donne la caméra, c'est aussi d'essayer de comprendre tout ce qui se passe autour d'eux, du joueur que l'on voit sur l'écran.

  • Speaker #2

    Quand vous recrutez un data analyst, si j'ai bien suivi, si vous recrutez un data analyst chez Skill Corner, vous allez d'abord le faire jouer à IFC pour voir son niveau, c'est quoi son classement sur Football Manager ?

  • Speaker #0

    Ouais, pas mal. Pas trop. En fait, on a deux grands métiers. On a vraiment le métier de comment on collecte la donnée. Là, c'est plutôt des chercheurs en vision par ordinateur. Eux, à la limite, s'ils ne connaissent pas le foot, ça ne pose pas de problème tant qu'ils connaissent la vision par ordinateur. Et après, on a un métier qui est avec la donnée. En fait, la donnée de vision par ordinateur, elle est très brute. C'est un million de points de données par match. En soi, elle ne veut rien dire tant qu'on ne l'interprète pas. Et donc, on a une équipe qui s'occupe d'interpréter cette donnée. Cette équipe, nous on en a une, mais potentiellement les clubs peuvent en avoir une aussi en interne. Et c'est eux qui ont besoin d'avoir ce QI football et qui ont besoin d'avoir à la fois des compétences techniques, parce que c'est du machine learning, c'est des sujets très data, mais aussi une compréhension du foot assez fine, parce qu'ils construisent des produits qui vont être utilisés par des coachs, par des scouts.

  • Speaker #2

    Tu parles que de foot en fait. Parce qu'il corner, c'est football, 100% football, ça ne sera jamais rien d'autre.

  • Speaker #0

    Alors, on a commencé par football, football, football de 2015 à 2022, je pense. On n'a fait que du foot jusqu'à ce qu'on commence à se développer. On commence à avoir des clients, du revenu et plus de moyens pour aller faire autre chose. Et en 2022, on a commencé à lancer le foot américain d'abord et puis le basket ensuite. Et les deux sports se développent super bien maintenant. Bon, évidemment, sur des géographies assez différentes et beaucoup aux États-Unis. plus pour le foot américain, mais le basket, pour le moment, on se concentre beaucoup sur la NBA. La NBA est d'ailleurs un actionnaire de Skill Corner, donc on a de plus en plus une ADN qui est multisport et qui n'est pas seulement foot, mais quand je vois FootX, je pense seulement foot.

  • Speaker #2

    Est-ce qu'on a parlé tout à l'heure de... du stratège, le film Moneyball. Est-ce que vous êtes arrivé sur le marché baseball ? Qui est vraiment le marché pour moi, quand on parle chiffres et sports, je ne pense qu'à ça. Parce que j'ai toujours vu des livres qui existent dans les bibliothèques américaines avec les statistiques des joueurs qui sont étudiés depuis des années. Est-ce que vous, vous êtes dedans ?

  • Speaker #0

    Alors non, on ne fait pas du tout de baseball. En effet, le baseball, c'est un sport qui s'adapte super bien à la data parce que finalement, tout peut être assez facilement codifié en termes de points de data. Le baseball, finalement, c'est essentiellement deux joueurs, le pitcher et le hitter. Il y a aussi les outfielders, mais qui ont beaucoup moins d'importance.

  • Speaker #2

    Excuse-moi, je vais mettre le pitcher. C'est celui qui lance la balle et le hitter, c'est le batteur qui tape la balle avec la botte de baseball.

  • Speaker #1

    Et les hotfielders.

  • Speaker #2

    Les hotfielders, c'est les champs externes pour récupérer les balles.

  • Speaker #0

    Exactement. Donc, en fait, c'est un sport qui se codifie assez bien. Et c'est aussi une des raisons pour laquelle nous, on n'en fait pas. C'est que ça se codifie assez bien à la main. En fait, tu mets quelqu'un qui a un fichier Excel et tu dis est-ce que là, il l'a touché, est-ce qu'il ne l'a pas touché ? Je simplifie, ça peut aller plus loin et c'est utile d'introduire de la technologie. Mais notre techno, plus le jeu est compliqué, plus ça va être compliqué pour un humain de collecter la data, et plus notre technologie est pertinente. Et le foot, c'est hyper chaotique, ça dure 90 minutes, tu as 60 minutes de temps de jeu, tu as 22 joueurs qui bougent dans tous les sens, c'est hyper chaotique, c'est impossible pour un humain de collecter de la donnée. précise sur tous les joueurs. Alors les humains, ils vont bien collecter sur qu'est-ce qui se passe autour du ballon, est-ce qu'il y a une passe, est-ce que la passe est réussie ou non. Par contre, quelles étaient les autres opportunités de passes, qu'est-ce que faisait mon arrière gauche à ce moment-là. Ils ne savent pas quoi et c'est vraiment là qu'on apporte de la valeur.

  • Speaker #1

    Le prochain défi, c'est le rugby. 15 contre 15, chaotique aussi.

  • Speaker #0

    Oui, la difficulté du rugby, c'est les regroupements. Après, dans les regroupements, les joueurs ne bougent pas trop. Donc, à la limite, ce n'est pas dramatique. Mais c'est aussi la notion de ligne. Plus les joueurs vont se cacher les uns les autres, plus c'est difficile. Maintenant, on fait du foot américain. Ça marche bien dans le foot américain. Donc, à partir du moment où tu as fait du foot américain, tu peux faire à peu près tout. D'accord.

  • Speaker #1

    Alors, on... Pour revenir sur le sport de manière plus générale et les ligues et les pratiques sportives traditionnelles, on voit qu'il y a un grand nombre de ligues, alors je ne sais pas si c'est majorité de ligue, une minorité de ligue ou de sport, qui sont ou qui doivent se transformer. Moi, j'ai deux exemples en tête. La Formule 1 qui a fait sa mue, entre guillemets, à l'aide de Drive to Survive sur Netflix, qui a réussi à créer de la narration, en fait, dans le... autour de la Formule 1 pour attirer de nouveaux publics, pour rendre la Formule 1 plus attractive. Un autre exemple, c'est le baseball, pour le coup, qui... Si vous avez pu suivre un match de baseball, ça va être 6 heures. Alors, effectivement, il y a une autre forme de consommation du baseball, mais ça va être 6 heures de match. Et alors, si... J'ai bien vu qu'en 2023, un nouveau règlement va être mis en place sur la saison, enfin a été décidé et sera mis en place sur la saison 2024 pour changer les règles et rendre le sport plus dynamique. Mais je me disais, est-ce que Skill Corner, avec toute la donnée que vous arrivez à collecter, il n'y a pas aussi de la donnée qui pourrait être utilisée pour détecter en fait des... Alors je ne sais pas sous quel angle aborder, mais peut-être que vous avez un rôle à jouer aussi pour aider en fait les clubs pour améliorer, parce qu'aujourd'hui on parle... de produits que chaque club en fait vous regardez un match bon je ne vais pas les citer mais il y a des équipes qui sont moins attrayantes à regarder que d'autres équipes et est-ce que vous n'avez pas aussi la capacité vous à détecter ça et puis à leur recommander en leur disant mais rendez votre produit plus attractif

  • Speaker #0

    C'est un sujet super intéressant. Je vais commencer par répondre du point de vue de l'évolution du jeu en fonction de la data, mais pas forcément au bénéfice du fan, plutôt au bénéfice de la performance. Il y a une infographie qui est assez connue, c'est de regarder la position des tirs en NBA entre les années 2000 et les années 2020. Tu regardes en 2000, des tirs à 3 points, t'as des tirs dans la raquette t'as plein de tirs aussi à mi-distance et puis y'a pas vraiment de zone référentielle donc si tu mets une heatmap des tirs, donc une carte de chaleur en fait t'as des tirs un peu partout et puis 20 années après avec l'explosion du nombre de data, tu regardes la même carte, t'as que des tirs qui sont sur la ligne de 3 points et des tirs qui sont dans la raquette. Tu n'as plus jamais un tir à mi-distance. Je dis plus jamais, ce n'est pas vrai, mais tu en as beaucoup, beaucoup moins. Et donc là, c'est un peu l'exemple de la data. qui transforment le sport, pas pour le bénéfice du consommateur, pour le bénéfice de la performance. On le voit dans le foot aussi avec l'arrivée des expected goals. Donc l'expected goal, c'est être capable de dire à chaque tir quelle est la probabilité qu'il y ait but. Les gens se sont rendus compte qu'en fait, on ne marque jamais avec des tirs en dehors de la surface de réparation. Encore une fois, je ne dis jamais, ce n'est pas jamais, mais ce n'est pas suffisamment. Et donc, on voit qu'il y a de moins en moins de tirs en dehors de la surface de réparation, parce que les entraîneurs disent aux joueurs, tu ne tires pas en dehors de la surface de réparation. Dans certains cas, il y a toujours des tirs. Mais ça, en plus, ça va un peu contre la perception, parce que pour nous, un petit tir en dehors de la surface de réparation, on adore, c'est hyper spectaculaire. Et après, on va regarder 30 playlists de tirs en dehors de la réparation, et donc on se dit, c'est vraiment ça le foot. Mais en fait, si tu veux gagner au foot, le mieux, c'est de ne pas faire ça. Mais bon, alors là, c'est vraiment que d'un point de vue performance. Il y a un peu l'évolution du jeu. Alors, il y a la FIFA qui a mis en place à un moment le 6 mètres où en fait les joueurs peuvent rentrer dans la surface de réparation. Et donc ça, c'est un peu quand même au bénéfice aussi de faire un jeu qui est plus beau, d'avoir ces grands dégagements et puis 8 têtes d'affilée pour savoir qui va contrôler la balle. Donc pour moi, c'est un peu un exemple quand même de, je ne sais pas si ça vient de la data, mais d'une évolution du jeu qui va bénéficier au grand public. Donc ça, j'y crois bien. Maintenant, là, je n'ai pas tellement en tête. Quelle pourrait être la suggestion ? On va partir d'une autre date.

  • Speaker #1

    Tu le disais, il y a de moins en moins de tirs de loin. Et oui, je crois qu'il y a peu de fans de football qui diront Ah non, moi, les tirs à 30 mètres, je trouve pas ça fun Évidemment que c'est fun. Et en plus, derrière, ça peut créer d'autres situations de but parce que tu as le gardien qui la remet en jeu. Et un exemple, je sais pas, peut-être que... Évidemment, il y a des gens bien plus intelligents que moi qui travaillent là-dessus, mais... On pourrait très bien dire que demain, soyons fous, un but en dehors de la surprise, c'est un point et demi ou deux points.

  • Speaker #0

    Jacques Henri Hérault avait eu pas mal de problèmes à un moment quand il avait suggéré cette idée. Ça c'est toujours une difficulté, mais sur n'importe quel sport, il y a tellement de traditions, il y a tellement de trucs. Utiliser la data pour changer un sport existant. Alors quand c'est... À la marge, moi j'y crois vachement, quand c'est sur des trucs super fondamentaux comme ça, là ils sont, je ne sais pas si vous avez vu, les Philippines, un pays de basket assez, pas super développé mais quand même assez sérieux, qui a lancé la ligne à 4 points. Et donc maintenant il commence à tirer à quatre points aux Philippines. Alors en même temps tu vois les tirs de Steph Curry, lui il tire quatre points de l'homme.

  • Speaker #2

    C'est huit mètres, enfin ça doit être à huit mètres, d'ailleurs avec le stabilisateur ça doit être bien loin.

  • Speaker #0

    Ouais c'est deux mètres après la ligne des trois points. Donc il y a des expériences comme ça, avant que le tir à quatre points arrive à l'université. Et puis en fait tu vois tu mets le tir à quatre points, toutes tes statistiques... qui sont toutes comparables. Comment tu compares Michael Jordan avec les future stars qui vont tirer à 4 points et qui du coup vont... Enfin, tu perds tellement de choses que... Ben voilà, c'est la réalité du sport.

  • Speaker #1

    C'est déjà le cas. Tu vois, tout le monde dit que les 1000 buts qu'a marqué Pelé ne sont pas du tout les 1000 buts qu'a marqué ou que va peut-être marquer un jour dans sa carrière Cristiano Ronaldo, parce que les scores ne sont pas les mêmes, le foot n'est pas le même, et ça ne choque finalement pas grand-chose.

  • Speaker #0

    Je suis d'accord. Après, il y a un peu du... Les gens, ils se révoltent un peu au début et finalement, ils se rendent compte que ça rend le produit mieux et ça dure pendant six mois et après, tout le monde est content.

  • Speaker #1

    Après, la VAR, pour le coup, est un contre-exemple. Les levées de bouclier sont encore là. C'est quelque chose qui est hyper intrusif dans le jeu. Et en fait, en réfléchissant, je me dis, est-ce qu'il n'y a pas aussi peut-être... un peu dans la polémique, mais l'interrogation, c'est que la donnée va peut-être pousser les clubs, ou en tout cas les académies, voire même les joueurs, à façonner leur jeu plus à pratique.

  • Speaker #2

    Si tu ne tires plus de l'extérieur de la surface, parce que tu sais que tu as une chance sur 7 de marquer, tu ne t'entraînes plus à tirer de l'extérieur de la surface.

  • Speaker #0

    Encore une fois, c'est quand même toujours driver par la performance. Est-ce que ça va ? À être driveé par le plaisir. Après, le plaisir des fans, heureusement, il est quand même pas mal corrélé à la performance, à marquer des buts. Et donc, ça va ensemble. Mais in fine, c'est le coach qui décide. Donc, si le coach, tu lui pitches qu'il y a moyen d'être plus efficace si tu fais telle action, il va le faire. Si tu lui pitches qu'il y a moyen d'amener plus de personnes devant leur télé, si tu fais ça, ça l'intéresse moins. Oui,

  • Speaker #1

    c'est là où c'est intéressant. C'est valable pour le foot, mais comme... La majorité des sports, c'est que tu as aussi des... Je pense certains des intérêts en commun et certains intérêts qui ne sont pas forcément en commun. Typiquement, comme tu le dis, ce n'est pas dans l'intérêt des coachs de pousser les joueurs à tirer à 30-35 mètres parce qu'ils savent que la probabilité est à moins de 10%. Eux, ce qu'ils veulent, c'est gagner des matchs, engranger des points, être champions. Par contre, les broadcasters ou les ligues adoreraient pouvoir avoir des matchs plus spectaculaires.

  • Speaker #0

    Et c'est les broadcasters qui payent une finée. Donc, à un moment, il y a un équilibre à trouver.

  • Speaker #1

    Exactement. C'est un débat qui est passionnant. Et on voit même maintenant les footballs qui se façonnent. On dit souvent que la France a un football, en tout cas l'équipe de France, un football plus athlétique, en forme des athlètes. L'athlétique, c'est plus des gens qui ont une caisse pour courir, de l'endurance, etc., avoir du sprint. Alors que le football espagnol, qui est malheureusement aujourd'hui plus en avance, je pense au niveau des... des résultats sportifs que le foot français mise sur un football qui est beaucoup plus latin ou en tout cas beaucoup plus de passes un jeu beaucoup plus léché que le nôtre alors vous avec la donnée vous en pensez quoi ? c'est quoi l'avenir ? c'est notre foot ou c'est le foot espagnol ?

  • Speaker #0

    alors nous notre datin elle est La première data qu'on commençait à acheter, les clubs, enfin la première data skill corner que les clubs ont commencé à acheter, c'était vraiment la data physique. On était les premiers acteurs à pouvoir fournir la data. Donc quand je dis data physique, c'est vitesse maximale atteinte par le joueur, nombre de kilomètres de sprint, nombre d'accélération. On était les premiers à pouvoir fournir ça sur des joueurs que tu veux recruter. Parce qu'une grosse question avant, c'était je suis un club anglais, j'ai ce mec-là aux Pays-Bas qui a l'air hyper bon techniquement, j'ai envoyé mes scouts, j'y crois vachement. Est-ce que ce mec-là, il a la caisse ? Est-ce qu'il a les jambes pour venir jouer en première ligue ? Il y a énormément de joueurs qui se sont cassés la gueule. Pas forcément des Pays-Bas, mais de plein d'autres pays. Et nous, on est enfin capables de répondre à cette question-là, de dire, oui, ce mec-là, il a clairement la caisse pour venir jouer en première ligue. Et sur l'évolution du jeu, après, il y a deux choses différentes. Il y a le côté, ce que nous, on appelle physique, et il y a le côté athlétique. Athlétique, c'est être un colosse de maître. Alors... Et donc, je pense que quand tu parlais du style de jeu de la France, c'était un peu quand même le côté costaud, athlétique, machin, parce que les joueurs espagnols, ils courent en fait. Ouais,

  • Speaker #2

    c'est vrai. Grosse défense.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est plus ça. Nous, ce qu'on voit et qui est dingue, c'est qu'on a de la donnée depuis 2018, mais même avant 2018, il y avait d'autres personnes qui faisaient de la donnée avec les GPS ou des choses comme ça. Tu regardes, mais depuis 2010, la... Distance parcourue, ou encore mieux, la distance parcourue en sprint, par match, en première ligue, et chaque année, ça augmente, ça augmente, ça augmente, ça augmente, et ça n'arrête pas. On est en 2024, ça fait 15 ans que ça augmente chaque année. C'est incroyable, quoi. Et du coup, la dimension physique, elle devient absolument indispensable. encore plus en première ligue mais bon c'est un phénomène c'est un phénomène mondial mais pas et du coup tu as encore plus le sujet quand tu vas prendre des joueurs qui sont dans des ligues qui sont peut-être un peu plus technique tactique mais un peu moins physique est ce que vraiment ce joueur là qui est super bon il est capable de jouer en première ligue c'est pas sûr.

  • Speaker #1

    Usain Boyle était venu dans le football un petit peu trop tôt il aurait dû attendre 10 ans il aurait été il y avait peut-être d'autres sujets aussi. C'est intéressant, parce que j'allais te poser la question, mais tu as répondu partiellement. Est-ce qu'il y a des... Aujourd'hui, vous voyez des patterns se reproduire par un type de joueurs que les clubs recrutent ? Tu as répondu, c'est des sprinters, des gars qui ont de la caisse, etc.

  • Speaker #0

    Oui, là, il y a pas mal d'engouement autour de Van Deven. C'est dingue. costaud, il est vraiment costaud et il est capable d'aller à 37 kmh Tottenham défenseur de Tottenham qui est physiquement c'est incroyable et on se rend compte que il court vite, super, mais bon c'est pas de l'athlétisme mais en fait il t'amène 2 buts sur les 6 ou 7 premières journées de première ligue et ses patterns se reposent

  • Speaker #1

    Tu vois les mêmes choses dans les différentes ligues, c'est-à-dire que même en Espagne, ils vont aller chercher ce type de profil-là, même au Portugal, au Japon, en MLS ?

  • Speaker #0

    Alors, il y a un peu deux choses. Qu'est-ce qu'il faut pour gagner en première ligue ? Il y a le côté intensité physique qui est absolument nécessaire. Et après, il y a quand même aussi la notion, si on parle du Portugal, dans le recrutement, il y a un gros aspect qui est je veux acheter pour gagner des matchs, je veux aussi acheter pour revendre. Si l'horizon, c'est de vendre à la première ligue, c'est assez important pour un club portugais, même si lui... Il n'a pas forcément besoin d'un joueur physique parce que dans la Ligue portugaise, ce n'est pas ça qui va faire la différence. C'est assez important pour réfléchir à c'est quoi la sortie. Le mec, il va falloir que je le vende dans deux ans. Et je sais que tous les gens de première ligue, ils regardent la donnée skin corner, ils regardent la donnée physique. Donc, en fait, j'ai intérêt à avoir un mec qui…

  • Speaker #2

    Ça redessine la manière de jouer, j'imagine, au Portugal, qui a dû évoluer avec les deux datas.

  • Speaker #0

    J'imagine. Après, je n'ai pas de data pour le prouver, mais j'imagine.

  • Speaker #1

    Pour conclure, c'est quoi les pistes de développement d'avenir de Skill Corner ?

  • Speaker #0

    On a un peu parlé académie, ça c'est quelque chose qui nous intéresse énormément. On a un peu parlé la partie défensive, évaluer le jeu défensif. Il y a énormément de choses à faire, ça va nous occuper énormément. C'est pas facile, ça va nous occuper sur les 2-3 prochaines années. Donc il y a plein de choses à faire déjà dans le foot et on a parlé des autres sports. Notre gros enjeu aujourd'hui, c'est de prouver que le modèle qu'on a est le plus efficace. créé dans le foot, il marche aussi dans les autres sports, c'est pas exactement la même chose, c'est pas des transferts payants c'est des systèmes de draft, mais maintenant dans le monde universitaire américain, il y a ce qu'ils appellent le transfer portal donc où les universités achètent, parce qu'il n'y a pas de frais de transfert, mais ramènent des joueurs d'autres universités et donc il y a un marché des transferts dans les universités, et donc là tout notre enjeu, en dehors du foot... c'est de prouver que ce modèle-là, il marche aussi dans le foot américain, dans le basket, potentiellement dans d'autres sports dans le futur, même si ce n'est pas d'actualité.

  • Speaker #1

    En tout cas, vous avez beaucoup de projets, des pistes de croissance. Imaginez une feuille de route qui est remplie pour les 5-6 prochaines années.

  • Speaker #0

    Oui, on ne va pas s'ennuyer.

  • Speaker #1

    Très bien. Je pense qu'on est refait pour la journée. En tout cas, c'était super. On a abordé plein de sujets autour du foot, les usages directs, indirects de Skill Corner. point de vue aussi, enfin ton point de vue et le point de vue de ce qu'est le corner sur le football et comment vous pouvez aider à améliorer ça,

  • Speaker #2

    donc c'était top je te laisse entre les mains de Gaël pour la playlist on termine avec la playlist trois questions la première c'est quel est ton souvenir sportif, le souvenir sportif que tu veux nous présenter sachant qu'il ne faut pas que ça soit France 98 puisque il y a déjà le t-shirt c'est quoi ça ?

  • Speaker #0

    Euh... Ouais, bon, ça va pas être hyper original, mais je pense qu'un des trucs qui m'a le plus marqué, c'est la... Alors, il y a deux choses, deux événements de la Coupe du Monde 2006. Il y a le quart de Zidane contre le Brésil, qui est exceptionnel. Je regarde encore, peut-être tous les six mois, je regarde la compilation. Le quart de finale de Zidane. Donc ça, c'est un truc. Et puis la finale, enfin, la dramaturgie... Elle est dingue, quoi. Et puis moi, j'avais 14-15 ans, un truc comme ça. C'était vraiment les trucs qui te marquent. Mon associé est beaucoup plus âgé que moi. Et lui, si tu lui poses cette question, c'est vie. Je suis marreur. Baptiste, enfin... Je pense qu'il y a une période de ta vie où tu as quelques traumatismes, on va dire. C'est peut-être un peu un grand mot, mais pour moi, c'est ça.

  • Speaker #2

    2006, c'est le coup de... de tête de Zidane.

  • Speaker #0

    C'est la panne à une classe, c'est le coup de tête, c'est le tir au but de Trezeguet, il y a trop de choses exceptionnelles.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est comparable avec le Qatar, avec la Coupe du Monde, la finale 2022 était...

  • Speaker #0

    Ah, des émotions, des émotions dingues, et en même temps, tu perds, c'est dur, et tu te dis, c'est marrant l'affect, comme ça peut toucher ma copine et... et pas fan de sport, ça la rend dingue de mourir dans des états comme ça. En effet, il n'y a pas beaucoup d'événements dans ta vie qui te rendent aussi dingue que le sport. Côté médias, est-ce que tu as quelque chose à nous présenter en musique, livres, séries, films ? Qu'est-ce que tu vas choisir ?

  • Speaker #1

    J'avais prévu vraiment le plus gros classique, mais comme vous me l'avez volé deux fois pendant l'émission, c'était Moneyball. Pour tous ceux qui ne connaissent pas bien les sujets data et qui n'ont pas vu Moneyball, c'est vraiment un film à voir. Ou il faut lire le bouquin, sinon. Même le film, j'ai beaucoup aimé. Ça, c'est un truc, mais du coup, comme vous me l'avez volé, je vais dire un truc qui n'a rien à voir avec le sport, juste parce que je regarde ça. En ce moment, c'est la série Arte sur DJ Mehdi. Si vous ne l'avez pas vue...

  • Speaker #0

    Je ne l'ai pas vue. C'est la série... Je n'ai pas la tête seule et tout le monde avec. On est en plein dedans. Tout le monde est en plein dedans, j'ai l'impression. Je crois que tout le monde est en plein dedans.

  • Speaker #2

    Quel épisode ? T'as fini ou ?

  • Speaker #1

    Il me reste le dernier là.

  • Speaker #0

    Si tu as dit que tu jouais à FIFA, côté gaming, c'est quoi ton jeu vidéo préféré ?

  • Speaker #1

    Moi justement, j'étais vraiment team PES, PES 6, les PES de 1 à 6, je les passais des heures et des heures.

  • Speaker #0

    Tu n'as jamais fait la transition ?

  • Speaker #1

    Jouer, non, je pense qu'il y avait un peu un... Peut-être, ouais... Ouais... âge, peut-être à un moment j'avais peut-être commencé à jouer à d'autres jeux à ce moment-là et donc j'ai arrêté à ce moment-là et puis j'ai jamais réussi même quand on m'a fait jouer à FIFA récent, j'ai pas réussi à reprendre le truc mais PES 6 c'est des très très bonnes souvenirs d'enfance aussi

  • Speaker #2

    PES 6 c'était quelle année ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'était à peu près 2006 ou peut-être il y avait une année d'écart, c'était peut-être 2007 mais...

  • Speaker #2

    C'était le moment où PES était...

  • Speaker #1

    Et ouais au top, c'est vraiment le meilleur, c'était bon.

  • Speaker #0

    Merci Hugo pour cette playlist, je pense que tout le monde a compris que cet épisode était très foot. donc c'était un peu notre After Food à nous encore l'After Food d'ailleurs vous n'êtes pas encore passé chez eux ?

  • Speaker #1

    j'avais j'étais passé une fois il y a longtemps vraiment au début,

  • Speaker #2

    peut-être il y a 4 ans je pense t'avoir entendu moi je suis gros auditeur depuis le premier épisode de l'After Food donc je pense t'avoir entendu à l'époque j'attends qu'ils me réinvitent un message écoute, merci merci Merci beaucoup. Si les gens veulent te suivre, te retrouver, c'est sur quel réseau, quelle plateforme ?

  • Speaker #1

    Je ne suis pas très réseau social. Sur Skill Corner, on publie pas mal de choses, d'analyses pour montrer à quoi ressemble notre data, à la fois sur Twitter et sur LinkedIn. Et sinon, moi, ça va se limiter à LinkedIn.

  • Speaker #2

    C'est à quoi ? At Skill Corner ?

  • Speaker #1

    At Skill Corner, sur LinkedIn, c'est pareil.

  • Speaker #0

    ou ton pseudo sur

  • Speaker #1

    Football Manager peut-être sur PES il y avait même il y avait peut-être un peu de multijoueurs à l'époque mais c'était vraiment le début c'était le tout début merci beaucoup merci à toutes et tous de nous avoir suivis n'hésitez pas à commenter mettre

  • Speaker #2

    des pouces bleus sur Youtube surtout les pouces bleus et à très bientôt pour un prochain rendez-vous partage d'écran

Description

Dans cet épisode de Partage d’écrans, c’est le sport qui est à l’honneur. Nous recevons Hugo Bordigoni, co-fondateur de SkillCorner, pour explorer l’impact révolutionnaire de la technologie sur le football en particulier. SkillCorner, c’est une solution innovante qui permet de capturer et de fournir les données de tracking des joueurs d’un match de foot à partir d'une simple diffusion vidéo.

C’est une révolution (oui, on sait vous l’avez déjà entendu celle-la !).

Nous discutons de comment l’innovation technologique transforme le recrutement de joueurs grâce aux données de performance, offrant aux clubs comme Liverpool, le FC Séville, et le FC Toulouse des outils puissants pour améliorer leurs stratégies de sélection.

Mais comme le dit Hugo, il n’est pas question ici de faire du 100% machine, l’humain a évidemment toute son importance dans le scouting (le recrutement de joueurs !)et on met aussi l’accent sur les risques de dépendance aux données et l’importance des éléments non quantifiables dans le sport.

🎙 Paul et Monsieur Châtellier, des passionnés de sports et de tech !, en ont eu pour leur argent avec cet épisode passionnant autour de la data dans le foot, mais pas seulement, et on espère que vous aussi !


A retrouver toutes les deux semaines sur votre plateforme d’écoute préférée. Mais aussi en vidéo sur Youtube.


Envie de réagir ou de poser des questions ? Écrivez-nous à partagedecrans@globant.com.

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CRÉDITS

Partage d’écran est un podcast produit par Globant

Animé par Paul Depré et Monsieur Chatellier

Assistante de production Alexandra Bizot,

Conseiller éditorial Cyrille de Lasteyrie

Musique générique : Thibaut Barbillon

Design : Luciano Paredes


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Maintenant les clubs investissent de plus en plus sur des sujets de data. Mais investir sur des sujets de data, ça veut dire acheter de la donnée de providers comme Skill Corner, d'autres. Parce qu'en fait la data aujourd'hui sur le jeu défensif, c'est le nombre de tacks, le nombre d'interceptions. Et je crois que c'est Malbini qui disait si je suis obligé de tacler, c'est que j'ai mal défendu. Donc en fait ces points de données, ils ne sont pas pertinents. Vous êtes en bord de terrain, en fait vous n'avez aucune perspective. Tous les joueurs sont à peu près au même niveau et donc la qualité de la donnée va être moins bonne.

  • Speaker #1

    Bonjour à toutes et tous et bienvenue dans Partage d'écran, votre rendez-vous tech digital dans le sport, les médias et le gaming, présenté par Globant. Je suis Paul Depré.

  • Speaker #2

    Et je suis Monsieur Châtelier, mais vous pouvez m'appeler Gaël.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, on reçoit Hugo Bordigoni, cofondateur et CEO de Skill Corner. Salut Hugo.

  • Speaker #0

    Salut.

  • Speaker #2

    Salut Hugo.

  • Speaker #0

    Salut.

  • Speaker #1

    Alors évidemment, aujourd'hui, on parlera sport avec toi, des usages data dans le sport. Mais avant tout, laisse-moi te présenter un petit peu le menu du jour. Donc on commence par ce qu'on appelle la rubrique de l'Assado, qui est finalement, on te passe au grill, mais globalement tu es dans une boîte argentine. On a renommé ça l'Assado, et ça ce sera Gaël qui va mener la danse. Par la suite, on passera au core business, trois questions d'actualité, deux tendances sur des sujets en rapport avec Skill Corner, et enfin la playlist. Et la playlist c'est le moment où tu nous partageras un souvenir sportif, en tant qu'acteur ou téléspectateur, à toi de choisir. Et le dernier, un souvenir ou une recommandation aux jeux vidéo.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #2

    Bienvenue Hugo. Donc dans cette première partie de l'émission, on commence avec le précieux. On te demande d'amener un précieux, un objet qui t'est précieux. Qu'est-ce que tu nous as amené aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Alors j'ai amené quelque chose qui est lié à Skill Corner au premier jour, enfin au début de Skill Corner, pas vraiment le premier jour, mais les premières années. Alors ça c'est un, vous voyez, c'est un... Plitter HDMI. En fait, je reparlerai un peu de ce qu'il y a après. On collecte de la data et au début, on avait pas mal d'opérations manuelles. Donc des gens ont regardé des matchs à la télé pour aider les algorithmes. Donc notre technologie, elle est automatique. Mais par moment, il y avait des interventions. Ou alors, il fallait observer six matchs en même temps pour s'assurer que tout se passait bien sur les six matchs. Et donc, il y avait... énormément de travail de récupérer tous les flux vidéo, de les linker, de mettre quatre flux sur un même écran ou alors faire l'inverse, de prendre un flux et de le dispatcher à deux endroits différents. Et donc on a passé ces premières années à faire beaucoup de manuels et comme on était une petite start-up, les cofondateurs ont s'occupé beaucoup de ça et donc ça nous a pas mal occupé. C'était un peu des moments compliqués pour ce qu'il y en a parce que c'était les tout débuts. Et donc, on s'est quand même bien amusé. Maintenant, on ne fait plus du tout de ça, mais c'est un clin d'œil sympa.

  • Speaker #2

    D'accord. Pour ceux qui n'ont pas l'image et qui ne connaissent pas le mot splitter HDMI, c'est un petit boîtier avec des entrées HDMI dessus qui permettent de récupérer les flux vidéo, si j'ai bien compris.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #2

    Tu es sur le tracking vidéo et les datas, l'IA. Comment est-ce que tu expliquerais ce qui corner à mon petit-neveu de 14 ans ?

  • Speaker #0

    Pas simple. Alors, on est un fournisseur de data, c'est-à-dire qu'on collecte de la data, donc de la data, c'est de l'information sur des matchs de sport professionnel. Et on revend cette data à essentiellement des clubs, potentiellement des sites de Paris, potentiellement des fédérations, mais en très, très, très grande majorité, c'est des clubs. Et donc, pour les aider à répondre à plein de questions footballistiques qui sont... surtout orienté autour du recrutement de joueurs.

  • Speaker #2

    Tu parles beaucoup de sport. Tu étais toi-même un sportif ou alors tu étais plutôt un joueur de FIFA à l'époque ?

  • Speaker #0

    On en reparlera peut-être après, mais je suis plus équipe canapé.

  • Speaker #1

    Équipe tribune, équipe canapé, équipe main courante, les gars autour du terrain.

  • Speaker #0

    Je maîtrise pas mal. Oui,

  • Speaker #1

    très bien.

  • Speaker #2

    Donc, le skill corner d'aujourd'hui ? C'est quelque chose que tu as fondé, créé à la suite de tes études, je crois. C'est un projet qui est le même sur lequel tu as commencé à travailler il y a 10 ans ? Ou est-ce qu'il a évolué ? Est-ce qu'il a... pivoter pour employer un mot de start up.

  • Speaker #0

    Ouais alors en effet on a commencé à travailler sur SkillCorner début 2015 donc on s'approche des 10 ans alors pas de la création de la société, la société on l'a créé début 2016. L'idée elle n'a pas énormément changé donc l'idée c'était de se dire tous les progrès qui ont été faits en intelligence artificielle, en vision par ordinateur autour de 2012 et qui n'ont jamais arrêté depuis. Donc l'idée pour moi c'est j'étudiais ces sujets là de data science qui était assez nouveau dans les écoles d'ingénieurs et je m'étais dit ok, fan de sport, il doit y avoir moyen d'allier un peu ces deux passions et d'en faire bénéficier notamment le sujet de la récupération de data. Et donc ça on l'avait quand même bien en tête sans savoir du tout à qui on allait le vendre. Est-ce qu'on allait le vendre à des clubs, est-ce qu'on allait le vendre pour du recrutement, pour de l'analyse de match, est-ce qu'on allait le vendre à des sites de Paris, à des médias ? Et en fait on a fait... Plein de choses différentes. Au début, on a commencé sur les clubs et puis on n'y arrivait pas trop. Et puis finalement, on a fait des rencontres dans le milieu des paris sportifs, donc on a fait un peu de paris sportifs. Et puis finalement, on a arrêté ça et ça fait vraiment depuis 2020 qu'on est concentré sur les clubs, sur cette problématique de recrutement et qu'on a vraiment trouvé ce qu'on appelle dans le jargon startup, le product market fit. Donc quand tu te rends compte que ton produit a trouvé son marché et que tu commences à signer plus de clients.

  • Speaker #2

    C'est une équipe de combien de personnes ? Vous avez commencé, tu dis on, vous étiez combien au départ et combien vous êtes aujourd'hui sur Skid Corner ?

  • Speaker #0

    Alors on est deux associés fondateurs de la boîte, on a longtemps été deux, puis trois, puis quatre, puis cinq, mais bon avec des moyens assez limités, donc on a eu un peu de subventions de la BPI, on a levé un peu des fonds au début, mais avec des moyens quand même assez limités. Et puis maintenant, on est rentable depuis 4 ans et donc là, on est à peu près 70 chez Skill Corner.

  • Speaker #1

    C'est vraiment la description parfaite du startupeur. Vous avez commencé deux postes, vous aviez une idée sur une techno émergente, vous avez fait un petit peu cohabiter les deux, vous avez tâtonné pour trouver le marché. C'est super.

  • Speaker #0

    Oui, alors parfois, il y a un peu le fantasme, j'ai une super idée et boum, ça explose et ça y est, on a plein de clients, il y a un énorme levée de fonds. Il faut voir qu'on a commencé à travailler en 2015, on a senti que c'était bien, que ça partait, qu'il y avait vraiment quelque chose, mi-2020. Donc on a quand même passé cinq ans un peu à galérer, mais pas dans le mauvais sens du terme, mais c'est jamais linéaire. C'est peut-être pour certaines boîtes, mais pas pour nous.

  • Speaker #1

    À expérimenter, de la résilience, donc une première belle leçon quand même.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #2

    On va parler beaucoup de sport. Paul tout à l'heure, mais Skill Corner, c'est quelque chose qui est adapté seulement au sport ou est-ce que tu as eu déjà des idées sur d'autres sujets que le sport ? Alors,

  • Speaker #0

    des sujets vision par ordinateur, tu vas en avoir dans la vidéosurveillance, tu vas en avoir dans la lutte autonome. Maintenant, il y a aussi d'autres acteurs qui sont sur ces marchés-là. Nous, on a quand même spécialisé toutes... notre technologie pour être super pertinente dans le sport, alors ça ne veut pas dire qu'on ne pourrait pas faire autre chose,

  • Speaker #2

    mais c'est vraiment pas notre ADN donc on est vraiment une boîte sport par contre sur différents sports Je pense que c'est des questions qu'on va aborder dans le core business donc je vais laisser la parole à Paul sur ce sujet là.

  • Speaker #1

    Très bien, merci Gaël Encore merci Hugo d'être avec nous je contextualise donc tu es co-fondateur et CEO de Skill Corner aujourd'hui Tu nous as dit 70 personnes à peu près, les premiers essais en 2015 et bientôt 10 ans avec une belle croissance. L'un des produits, en tout cas l'un des usages phares de votre solution, on en a parlé précédemment, c'est le recrutement de joueurs, la détection de talents ou encore ce que l'on peut appeler en anglais le scouting. Il y a plusieurs clubs dans le monde, mais j'en citerai trois qui sont assez, des clubs de foot qui sont assez en avance là-dessus. Il y a le Liverpool FC en Angleterre, on a le Toulouse Football Club en France. ou encore l'AS Romain en Italie, qui ont, je dirais, embrassé, en tout cas, qui ont assez tôt mis la donnée dans leur process de détection de talent et qui aujourd'hui en parlent de manière totalement débridée. C'est vrai que souvent on parle du film Moneyball et ça a été l'exemple pour beaucoup. J'ai toujours eu une question, si tu veux, autour de tout ça. Effectivement, la donnée permet de détecter beaucoup des attributs d'un talent, d'un futur talent, mais il y a quand même ce qui n'est pas palpable au travers de la donnée. Par exemple, le comportement d'un joueur, son entourage, la façon dont il va interagir oralement, verbalement avec ses coéquipiers. Premièrement, est-ce que c'est un sujet que remontent beaucoup vos clients ? Et puis, comment Skilcorner peut aider sur ce plan-là aussi ?

  • Speaker #0

    Tout à fait. La data, c'est... Une composante de la prise de décision sur des sujets de recrutement, mais pas que recrutement, sur des sujets d'analyse de mes propres matchs, analyse de mes adversaires pour préparer mon prochain match. Il faut voir qu'on vient d'un monde où c'était 100% de humains et 0% de data. Maintenant, les clubs investissent de plus en plus sur des sujets de data. Mais investir sur des sujets de data, ça veut dire acheter de la donnée de providers comme Skill Corner ou d'autres. Mais ça veut aussi dire avoir les personnes qui permettent d'utiliser cette data, de la contextualiser en fonction des besoins des clubs. Donc ce n'est pas un investissement qui est minime et qui est négligeable. C'est vraiment une vraie volonté stratégique pour les clubs. Et on voit en effet des clubs qui sont à des maturités très différentes. Tu parles de Liverpool, ça fait très longtemps qu'ils... qui sont sur ces sujets-là et que c'est vraiment identifié comme hyper stratégique pour eux. Mais il y a aussi beaucoup de clubs qui sont encore un peu à zéro ou à peut-être 5% de data, 95% d'humains. Moi, je ne crois pas au 100% data, 0% humain, en grande partie pour les raisons que tu viens d'évoquer. C'est-à-dire que les facteurs qui font qu'un joueur qui joue au Brésil, qui est brésilien avec toute sa famille au Brésil, et qui vient en Angleterre, qui arrive à Manchester et qui va réussir. En fait, les facteurs de réussite, ils ne peuvent pas être entièrement compris dans la data en match. Et en effet, il y a des éléments psychologiques. Est-ce que ce mec-là, il est bien entouré ? Est-ce que sa famille va voyager avec lui ? Est-ce que dans le club, il y a des gens qui parlent sa langue ? Est-ce que lui, il parle anglais ? Tout ça, je ne dis pas que ce n'est pas de la data, mais en tout cas, ce n'est pas du tout la data que nous, on collecte. Et donc, l'humain est hyper important. Et nous, on ne pousse jamais les clubs à leur dire c'est la machine, c'est Skill Corner qui va recruter les joueurs pour vous. C'est absurde, ce n'est pas du tout ça. Par contre, le sujet, c'est de leur dire vous êtes à zéro, vous êtes à 5%. Et peut-être que le compromis, je ne sais pas si c'est 30, 40, 50%, mais il y a moyen de créer de la valeur en utilisant de la data pour rationaliser ses choix. Maintenant, pour rentrer vraiment sur le sujet du psychologique, aujourd'hui, on n'intervient pas du tout là-dessus.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Petit à petit, on commence à se dire quand même notre data. Tu vois, quel est le type d'effort que tu fais quand tu es mené 3-0 ? Est-ce que cet effort-là, c'est de la data physique ou est-ce que c'est de la data psychologique en fait ? C'est qui le mec qui va se battre et qui va continuer à se battre jusqu'à la quatrième minute, peu importe le scénario ? C'est tout naissant. Mais je suis sûr qu'il y a certaines choses psychologiques qu'on peut évaluer à partir de la data, mais pas tout.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, tu décrirais ça comme un outil à la décision. Exactement. Comme une aide à la décision, mais tu ne remplis pas un formulaire en disant je veux un numéro 9 entre tel prix et tel prix, avec telle caractéristique et puis boum, ça vous sort le joueur à recruter. Ce n'est pas Football Manager encore.

  • Speaker #0

    Non. Ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas te fournir une liste si tu nous demandes ça.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Mais ensuite, toi, il va falloir que tu la raffines, cette liste, et peut-être que ce joueur-là, tu l'as déjà évalué pour telle ou telle raison, ou tu le connais, il y a quelque chose qui ne te plaît pas, et nous, on ne peut pas le savoir. Donc voilà, ça ne peut être que de l'aide à la décision.

  • Speaker #1

    Ok. Parce que tu disais, effectivement, tu prenais le cas d'un joueur brésilien qui vient en Europe, etc. Je n'ai pas le chiffre exact, mais on va dire que, grosso modo, il y a plusieurs dizaines de milliers de transferts de joueurs par an dans le monde. Donc, on peut dire qu'il y a quand même de la donnée qui est générée, donc peut-être qu'à terme, pourquoi pas envisager le fait d'enrichir une base de données en se disant, bon, typiquement, on regarde un peu les transferts qui ont réussi, ceux qui ont moins réussi, regarder les caractéristiques et commencer à créer des patterns comportementaux.

  • Speaker #0

    Ah ouais, en effet, ça, j'y crois beaucoup. La question, c'est qu'il faut... Avoir la bonne data, et la bonne data c'est à la fois la data de Skill Corner sur les matchs, quels sont les déplacements que fait ce joueur, quelle est l'intelligence de jeu en match de ce joueur, mais c'est aussi la data du scout qui va prendre un avion, faire 7000 kilomètres, pour aller voir le mec dans son environnement, lui parler après l'entraînement, parler à son coach, parler à son coach quand il avait 17 ans, et en fait tout ça c'est aussi de la data. Alors, si on se dit qu'on va être capable de mettre toute cette information-là dans une base de données et après de faire tourner un modèle, je ne suis pas contre. Mon sujet, c'est plus de dire qu'il y a plein de sources d'informations différentes. Et aujourd'hui, elles ne sont pas toutes au même endroit. Et aujourd'hui, c'est quand même un humain qui fait ce travail de réconciliation et de choix.

  • Speaker #1

    Alors, sans révéler trop de secrets, mais est-ce que tu aurais peut-être... Allez, un exemple d'un joueur qui a été recruté grâce à Skill Corner, sur lequel on va dire la data a été... grande part de la prise de décision et qui a fonctionné et qui aujourd'hui, un joueur reconnu est l'inverse. Le cas d'un joueur qui a été recruté ou... Alors une fois encore, ce n'est pas du tout pour mettre en porte à faux la solution parce que tu l'as très bien dit, c'est un outil à la décision, mais c'est intéressant de voir un petit peu ce un qui a fonctionné et qui a failli.

  • Speaker #0

    C'est difficile pour nous de donner des exemples en particulier pour deux raisons. Le premier, c'est qu'on n'a pas le droit Et la meilleure raison Le deuxième c'est qu'on n'est pas Forcément au courant Nous on vend de la data Les clubs ils reçoivent cette data Mais en fait ils vont récupérer toute la data Pas seulement la data qui les intéresse Et après Ils prennent leur décision en fonction de la data Ils n'ont pas besoin de nous demander Ah oui on a vu cette data Est-ce que Est-ce que je lui fais confiance ? Non, vous avez la data, vous prenez votre décision. Et donc finalement, on n'a pas vraiment de métrique sur Ah oui, je sais qu'ils ont pris la data sur ce joueur-là Par contre, ce qu'on sait, c'est qu'à peu près tous les clubs, une grande partie des clubs avec qui on travaille, j'étais aux Etats-Unis il n'y a pas longtemps, on parlait avec des clubs de MLS, ils nous disaient qu'on ne fait pas un recrutement sans utiliser votre data et sans valider. Le make, on a des critères sur chacune, alors pas forcément sur toutes les métriques, il y a des métriques où ils se disent, pour notre style de jeu, ça ne m'intéresse pas tellement, ce n'est pas grave. Par contre, sur les données physiques, par exemple la vitesse maximale que peut atteindre ce joueur, le nombre d'accélérations qu'il est capable de faire dans un match, c'est non négociable. Donc, ils ont des critères. Si le joueur ne rentre pas dans ce critère-là, il ne considère pas ce joueur-là. Et donc, ça rentre dans la plupart des cas. Et après, je ne vais pas pouvoir... On a des cas de clubs anglais qui allaient acheter un joueur en Italie pour quelques dizaines de millions d'euros et qui nous a dit qu'on ne l'a pas fait parce qu'il y avait un gros warning sur votre data. On ne le fait pas.

  • Speaker #2

    Donc vous ne touchez pas de bonus quand un joueur performe ?

  • Speaker #0

    Géro bonus. Les clubs achètent notre data, ils payent en fonction de la quantité de data qu'ils achètent, mais après ça ne nous regarde pas ce qu'ils en font.

  • Speaker #1

    Ça peut être applicable aussi à des académies en catégorie plus jeune. On parle souvent de la Masia au FC Barcelone, mais ça peut être un outil qu'on utilise dans la détection de son propre pool de ressources finalement.

  • Speaker #0

    Complètement. Et alors, pour le moment, on commence tout juste à faire ça. Et c'est un truc qui nous intéresse énormément. On a plein de clubs qui utilisent notre data pour le recrutement depuis 4-5 ans, donc ils l'ont vraiment bien intégré dans leur process de décision. Et qui nous disent, c'est dommage, sur mon équipe première, j'ai de la data. Sur tous les joueurs que je veux recruter, j'ai de la data. Et finalement, sur mon académie, mes U21, mes U19, mes U17, là, j'ai pas de data. Et donc, potentiellement, je vais aller recruter un mec en Argentine, alors que j'ai exactement les mêmes qualités dans mon centre de formation, mais je le savais pas. Et donc, nous, de plus en plus, on veut faire aussi de l'académie. L'avantage, on travaille beaucoup là-dessus, c'est de faire en sorte que notre donnée soit consistante. Et donc sur un match d'académie où c'est vous qui avez installé la caméra, ou sur un match de broadcast en Uruguay, si vous avez un nombre avec Skill Corner, il est comparable. Et donc vous êtes capable de dire oui, ce mec-là, il a des meilleures capacités physiques que ce mec-là. Et ça, c'est hyper important dans notre proposition de valeur.

  • Speaker #1

    Donc ça me donne à réfléchir. Avoir une question autour, si j'ai compris, votre techno permet de créer, générer de la donnée sur un flux vidéo. Donc ça va être, comme tu le disais tout à l'heure avec ton splitter de HDMI, des matchs retransmets à la télévision avec des caméras professionnelles. Donc il peut y avoir 10, 20, 30 caméras dans les plus grands stades, voire plus dans les plus grands stades de football, sur des catégories inférieures où il y a généralement quelques caméras. Quel est, je dirais, l'outil minimum ou la définition minimum pour pouvoir générer de la donnée ? Parce qu'aujourd'hui, il y a beaucoup de gens, il y a des solutions qui existent pour pouvoir broadcaster des matchs avec un téléphone portable. On peut faire ça avec votre solution ?

  • Speaker #0

    Alors, super question. Donc, en effet, nous, on a développé cette technologie qui nous permet de collecter de la data automatiquement à partir de n'importe quel flux vidéo. Alors, n'importe quel flux vidéo. Ce n'est pas exactement vrai, il y a quand même des contraintes. En très grande majorité, dans 90% des cas, on travaille avec le broadcast, donc ce que vous, vous voyez quand vous regardez un match de foot à la télé. Et c'est le seul flux vidéo qui est accessible at scale sur énormément de compétitions partout dans le monde. Et donc pour le recrutement, c'est clé. Mais on peut aussi travailler avec la caméra d'un analyste. On parlait de l'exemple des académies. on peut travailler avec un analyse qui a installé un flux vidéo parce que le match n'est pas du tout diffusé à la télé, c'est un match des U17. Et donc il installe sa caméra et nous on va être capable de collecter de la donnée. Par contre... Il y a des prérequis en termes de qualité. Alors, on n'a pas forcément besoin que ça soit une caméra broadcast. Je ne sais pas combien de centaines de milliers d'euros. Ça peut être des caméras qui coûtent beaucoup moins cher. Ce qui est assez important pour nous, c'est que la caméra soit suffisamment haute sur le terrain. Si vous êtes en bord de terrain, en fait, vous n'avez aucune perspective. Tous les joueurs sont à peu près au même niveau. Et donc, soit on ne va pas y arriver, soit on va y arriver, mais la qualité de la donnée va être moins bonne. Et en fait, année après année, on améliore notre techno pour être capable de... diminuer ses contraintes et être capable de toujours traiter plus de matchs et donc pouvoir couvrir toutes les académies du monde, même s'il y a des académies qui jouent dans des super stades, ou alors il y a une caméra installée sur un super OMA, mais il y a plein d'académies où alors ils vont installer le trépied, la caméra, peut-être qu'ils peuvent la mettre à 2-3 mètres, mais pas forcément mieux. Il faut qu'on soit capable de traiter tous ces flux vidéo-là.

  • Speaker #1

    J'imaginais qu'il y a effectivement une logique d'angle pour pouvoir avoir suffisamment de... de visibilité sur le joueur et surtout sur les trajectoires du joueur. Et donc pour ça, c'est effectivement de la hauteur et un angle. Et avec un drone, sur des matchs filmés sur du drone ?

  • Speaker #0

    Désolé,

  • Speaker #1

    je fais des questions très techniques, mais je trouve ça assez passionnant.

  • Speaker #0

    Non, non, mais c'est intéressant. On ne l'a jamais fait, surtout parce que ça ne scale pas. En tout cas, aujourd'hui, il n'y a personne qui a un drone. Alors, il y a peut-être 3-4 clubs comme ça qui pourraient le faire. Mais nous, ça va nous demander énormément de développement technologique pour répondre aux problématiques de 3-4 clubs. Pendant longtemps, sur les drones, il y avait le sujet de quelle est leur autonomie. Est-ce qu'ils peuvent tenir tout un certain entraînement ou tout un match ? Maintenant, ils s'améliorent vachement là-dessus. Donc, je ne dis pas que c'est impossible. C'est vrai que la vue au-dessus, elle est pas mal. Alors, pour reconnaître les joueurs, ce n'est pas forcément évident parce que tu ne vois pas le maillot, tu vois la tête. Pour les détecter, c'est assez facile. Pour les reconnaître, ce n'est pas forcément évident. Mais jamais dire non, on ne sait pas.

  • Speaker #1

    Tout ça a été orienté vers un sujet qui est assez simple, c'est-à-dire qu'il y a, et nous qui travaillons chez Globant, au plus proche de la FIFA. Il y a encore beaucoup de travail pour le développement des ligues mineures, on va dire. On ne parle pas des ligues d'Europe, d'Amérique du Nord, d'Amérique du Sud et certaines ligues asiatiques, mais je parle plutôt par exemple du championnat du Botswana par exemple. Il y a certainement des joueurs qui sont extraordinaires, mais qui aujourd'hui n'ont pas la capacité de se mettre en évidence ou d'être reconnus et d'être détectés parce que justement il manque cela. Alors je sais que FIFA travaille beaucoup avec les confédérations pour leur... donner les outils pour les aider aussi à pouvoir diffuser leurs matchs. Mais c'est souvent, effectivement, avec peut-être, pour l'instant, des matériels plus rudimentaires. Donc, c'est pour ça que je venais à réfléchir autour de ça, parce que pour vous, ça peut être, pour le coup, extraordinaire, parce que là, vous ouvrez un monde des possibles qui est sans limite.

  • Speaker #0

    Oui, ça, on y croit à fond. Aujourd'hui, on travaille beaucoup sur le broadcast, et donc, plutôt des grosses ligues. Maintenant, on couvre plus d'une centaine de ligues, donc ça va. La première ligue, la quatrième division en Angleterre, la troisième division au Japon, l'Afrique du Sud, au Brésil, première, deuxième division, les régionales. Donc on a vraiment quand même beaucoup de ligues, mais ça reste du professionnel à la télé. Par contre, ça nous intéresse vachement. Et en effet, la FIFA, pour la coûte du monde, a des moyens qui sont exceptionnels. S'il faut installer 20 caméras pour faire du tracking, il n'y a aucun problème d'installer 20 caméras pour faire du tracking. Par contre, même la FIFA... Quand il y a des qualifications pour la coupe du monde U20 en Océanie, on ne va pas installer un système avec 30 caméras. Et donc là, notre solution est hyper pertinente. Alors oui, il y a des besoins minimums, mais la caméra qui nous filme là actuellement, elle est largement d'assez bonne qualité pour ça. Donc on ne parle pas d'investissement.

  • Speaker #1

    Vous n'avez pas des caméras 8K ?

  • Speaker #0

    Non, pas du tout. Ce qui est vraiment le plus important, c'est la position.

  • Speaker #2

    Par contre, il faut que ça soit diffusé quelque part pour que vous ayez accès à cette source.

  • Speaker #0

    Soit que ça soit diffusé quelque part, soit c'est les clubs ou les organisateurs des compétitions qui nous donnent accès à cette vidéo-là. Si le Botswana veut se professionnaliser et filmer tous ses matchs et veut avoir de la donnée sur ses matchs, à ce moment-là, c'est le Botswana qui trouve un moyen pour qu'il nous donne leur vidéo. Et comme on ne parle pas tellement de live, il n'y a pas... tellement de challenges techniques pour uploader des vidéos et les traiter.

  • Speaker #1

    D'ailleurs, c'est intéressant parce que ça ouvre aussi une typologie de client qui est différente. C'est-à-dire que vous, aujourd'hui, vos clients, numéro un, j'imagine, ce sont les clubs, voire les ligues, voire les fédérations, par exemple. Je ne sais pas si vous installez le système à Clairefontaine pendant l'enregistrement, vous avez de la donnée lors des rassemblements des Bleus, mais ça peut être aussi demain un pays, voire une fédération qui veut se développer en disant, en fait, Si vous m'aidez à mettre en évidence et en valeur les données de mes athlètes, je vais faire connaître mes joueurs. Et demain, si le prochain numéro 9 de Chelsea met 25 buts par an et qu'il est issu d'une académie de football au Botswana, tout de suite, on va dire wow. Il y a du talent là-bas et naturellement, tout le monde va l'investir aussi.

  • Speaker #0

    Complètement. Aujourd'hui, on travaille déjà avec les fédérations. Maintenant, c'est souvent plutôt pour des problématiques équipe nationale A, équipe nationale féminine, éventuellement les espoirs. Mais du coup, ça reste le circuit ultra élite. Il y a un pays d'Asie avec qui on est en train de travailler à la fois avec la Ligue et la fédération, un peu avec cette logique-là de... développer le niveau du football local et aussi rendre les joueurs hyper visible pour les grands championnats européens.

  • Speaker #1

    C'est super intéressant, en tout cas c'est un sujet qui me passionne. Et aujourd'hui, j'ai pas eu le droit à mon top et mon flop, mais peut-être moins polémique comme question, c'est quoi le club aujourd'hui avec qui vous travaillez ou peut-être les ligues qui sont plus avancées là-dessus ?

  • Speaker #0

    Les anglo-saxons. L'Angleterre, après tout le monde le sait un peu, mais c'est vrai que l'Angleterre, c'est aussi une question de moyens. À leur niveau de revenu, c'est complètement légitime d'investir certaines sommes dans une équipe d'analytics. Les Anglais sont clairement en avance en première ligue, mais on a des équipes assez développées aussi en championship, même jusqu'en Ligue 1, la troisième division anglaise. Les Allemands sont assez bons. là-dedans, ils ont investi depuis longtemps c'est un sujet qui est bien traité à la fois par la Ligue, par la Fédération les Américains, même en MLS alors qu'en MLS c'est quand même les masses salariales sont beaucoup plus modestes que ce qu'on voit en Europe mais il y a cette culture américaine de la data des autres sports aussi c'est les mêmes propriétaires de clubs qui ont une équipe de MLS et une équipe de NBA peut-être et du coup ils sont assez avancés dans la data... Mais de plus en plus, on a les clubs d'Europe du Sud, pour qui ce n'était pas forcément dans la culture, d'Amérique du Sud aussi, et qui petit à petit se rendent compte, ont des belles histoires, commencent à investir un peu dans la data, ils font une super opération, ils disent ah oui, il faut mettre plus Et puis il y a le voisin qui entend que tel club a fait une super opération grâce à la data, et donc ils commencent à investir aussi là-dedans. Donc ça se développe bien partout dans le monde, en Asie on travaille. Il travaille très bien au Japon, par exemple. Donc, ça se développe.

  • Speaker #1

    Il y a un peu quand même la vision romantique latine du football, qui est encore l'humain, le joueur que je vois, avec qui je parle, etc. Ça fait un peu stéréotype, mais je pense que ce n'est pas du tout un problème. Je pense que c'est juste des cultures qui se rencontrent. Tu le disais, je pense qu'il y a aussi cette idée qu'aujourd'hui, certains propriétaires de clubs de football, par exemple en France, sont des nord-américains qui viennent, soit Textor à Lyon par exemple, qui ramènent aussi cette culture-là dans notre championnat. Et comme tu disais, après ça fait tâche d'huile. Un club l'utilise, ça fonctionne bien, c'est un petit écosystème. Donc le scout de Lyon demain passera peut-être pas à Saint-Etienne, mais en tout cas peut-être à Marseille ou à Nantes ou à Paris, et il ramènera la tech parce qu'il a trouvé ça assez fabuleux.

  • Speaker #0

    Complètement, ça on le voit avec le private equity qui arrive en France, en Italie. Les clubs, l'un des gros fonds d'investissement qui viennent investir de grosses sommes pour acheter certains clubs, comme on l'a vu à Saint-Etienne, à Lyon.

  • Speaker #1

    Un jour peut-être à Bordeaux.

  • Speaker #0

    Si, peut-être, on espère un jour à Bordeaux. Et qui ont cette mentalité, à l'américaine aussi, et aussi de rationalisation et donc d'intégrer la data là-dedans.

  • Speaker #1

    Avec votre tech, on peut vous arriver à définir ce que serait le bon prix à payer pour un joueur et à aller encore plus loin, prédire le prix de revente d'un joueur ?

  • Speaker #0

    Pour le moment, on ne le fait pas et on devrait. Plutôt qu'on aille. C'est touchy et de toute façon, c'est une science inexacte parce que les clubs payent des montants qui sont parfois pas rationnels. Mais parfois, ils sont au courant, ils savent qu'ils ont absolument besoin d'un attaquant central, le bon prix, et on arrive en fin de mercato, je ne peux pas faire la saison sans, et donc oui, je vais surpayer un mec, je le sais, mais j'accepte, et c'est comme ça, et donc pas de jugement là-dessus. Maintenant, pour nous, ça serait assez intéressant d'avoir des modèles comme ça, on s'est toujours concentré plutôt sur... Notre donnée, elle permet de répondre à pas mal de questions par les analystes. Donc ça peut être des questions sur quelle est la capacité physique de ce joueur, quelle est la vision de jeu de ce milieu de terrain. Il y a plein de questions auxquelles on ne peut pas encore répondre, ni avec notre donnée, ni avec n'importe quelle autre donnée. Le seul moyen, c'est de regarder des matchs, notamment sur tout l'aspect défensif du jeu. C'est hyper compliqué avec la data de mesurer. défensivement, parce qu'en fait la data aujourd'hui sur le jeu défensif c'est le nombre de tacles, le nombre d'interceptions et je crois que c'est Maldini qui disait si je suis obligé de tacler c'est que j'ai mal défendu donc en fait ces points de données ils sont pas pertinents et donc nous on travaille énormément sur trouver des points de données pour mesurer l'impact du jeu défensif et c'est assez compliqué et du coup on passe beaucoup de ressources là dessus beaucoup plus que sur évaluer les joueurs comme tu le disais mais ça serait intéressant

  • Speaker #1

    Alors en regardant... naturellement vos produits et puis les vidéos de démo, je suis resté un peu scotché sur Game Intelligence, qui est un de vos produits. Et ce que j'ai trouvé assez marrant, c'est l'interface, ce qu'on appelle l'UI, donc la User Interface, l'interface utilisateur que vous mettez autour des matchs pour justement, j'imagine aussi, rendre visuel certaines datas et puis c'est aussi ce qui vous aide à générer de la data. Moi, quand j'ai vu ça, j'ai tout de suite pensé aux jeux de football d'Electronic Arts, donc IAFC, anciennement appelé FIFA. Et donc, j'ai commencé à me dire, est-ce qu'il n'y a pas une intersection avec le gaming ? Et en creusant un petit peu, c'est vrai qu'il y a aujourd'hui des coachs en Ligue 1, par exemple, donc Will Steele, qui est le coach du RC Lance, il s'est formé sur Football Manager. Donc Football Manager, c'est le jeu de simulation numéro 1 dans le monde de football, qui est là depuis bientôt une vingtaine d'années, si je ne me trompe pas. développé par Sports Interactive en Angleterre. Est-ce qu'il n'y aurait pas peut-être demain des ponts à créer entre Skill Corner et le jeu vidéo ? Et inversement, c'est-à-dire comment peut-être vous pouvez croiser de la donnée pour faire de la donnée plus riche, comment utiliser votre donnée dans le jeu vidéo. Qu'est-ce qu'on peut imaginer comme croisement ?

  • Speaker #0

    En effet, je pense que nous, on ne le fait pas beaucoup actuellement, voire pas du tout même. Je pense que ça va en effet dans les deux sens. Je vais toujours dire FIFA, je n'arriverai pas à... IFC, voilà. Et les football managers, ils ont des notes sur... plein d'aspects du jeu, pour chaque joueur comment ils font leurs notes, aujourd'hui c'est avec beaucoup de scout qu'ils ont un peu partout, qui vont évaluer les traits des joueurs, ça reste plus tu mets de personnes qui évaluent et plus tu normalises un peu ta data, ça reste subjectif donc c'est sûr que ces gens là ont des besoins de data sur les vrais joueurs pour mettre les bonnes notes aux faux joueurs on va dire, donc là c'est sûr qu'il y a des besoins pour eux d'utiliser de la data donc ça c'est des sujets qui nous intéressent Rien que sur l'aspect gameplay aussi, sur comment ça se déplace des joueurs. Le foot, c'est super compliqué. C'est 11 joueurs contre 11 joueurs qui se déplacent de manière assez chaotique. C'est hyper dur de coder un jeu vidéo, de coder comment doivent se déplacer les joueurs, de retranscrire quelle est la réalité. Et en fait, nous, on a potentiellement la data de tracking qui relate justement les déplacements des 22 joueurs à tous les instants. potentiellement, et en fait ils le font un peu les éditeurs de jeux vidéo en faisant du motion tracking, donc ils viennent mettre plein de capteurs sur les joueurs et ils leur demandent de jouer pour voir c'est quoi les types de mouvements qu'ils font, etc. Peut-être que nous on pourrait les aider à faire ça, mais éventuellement à voir que telle équipe en troisième division japonaise ne joue pas du tout comme telle autre équipe et d'avoir de l'information comme ça là-dessus. Donc ça c'est un pont sport réel via la data apporte une amélioration sur le jeu. Le... Le truc qui est intéressant, c'est l'autre côté. Tu as parlé de Will Steele et je pense que de manière générale, la nouvelle génération des analystes, c'est des mecs qui jouaient à PES, à FIFA, à Football Manager et quand même qui ont été bercés à ça, à voir la minima du terrain. Et donc tous ces gens-là, ils sont beaucoup plus sensibles à la data. Ils voyaient des notes sur les joueurs. Tous ces gens-là, ils sont beaucoup plus sensibles. Donc c'est sûr que pour nous, c'est plutôt positif. Alors il y a peut-être des trucs où ça... à voir. Il y a Google qui avait lancé un truc qui s'appelle Google Research.

  • Speaker #1

    Regardez, c'est incroyable.

  • Speaker #0

    Et qui, le but, c'est de faire jouer des faux joueurs ensemble et d'essayer finalement de voir quelle est la meilleure stratégie pour gagner au foot. Alors le problème, c'est qu'ils sont incapables de modéliser parfaitement qu'est-ce que c'est un match de foot, mais avec tous les sujets de reinforcement learning qu'on voit, donc quand on a battu... la machine qui a battu les échecs qui a battu AlphaGo on pourrait se dire on va découvrir quelle est la stratégie optimale au foot de manière complètement virtuelle et après on va pouvoir utiliser ça dans le vrai monde

  • Speaker #1

    Et quitte à faire jouer cette intelligence contre finalement la donnée que vous avez sur un club, parce que par exemple la saison 2018-2019 du FC Barcelone joue différemment ou jouait différemment de la saison 2001-2002 pour un même club dans la même ligue, mais parce qu'il y a des coachs, parce qu'il y a des joueurs, parce que tout ça évolue année après année, tu as aussi des comportements et des tactiques d'équipe qui évoluent. Mais effectivement, ce que tu dis est intéressant. On dit souvent que Football Manager, c'est peut-être un poncif ou une fausse idée, que Football Manager a la plus grande base de données de joueurs dans le monde. C'est vrai ? Vous en servez ?

  • Speaker #0

    Alors, nous, on ne s'en sert pas, mais on sait que certains clubs pros s'en servent.

  • Speaker #1

    C'est un concurrent finalement alors ?

  • Speaker #0

    L'air de rien, ça pourrait être vu comme un concurrent. Pour nous, c'est plus vu comme une source additionnelle d'informations. Ce qui est important pour les clubs, en fait c'est pareil pour les sites de Paris ou n'importe qui, c'est d'avoir de l'information qui est un peu de sources qui sont décorrélées. Donc c'est super d'avoir une techno, une vision par ordinateur qui va t'apporter une information. Mais c'est top aussi d'avoir le ressenti du scout qui lui est allé à tous les matchs de ce mec-là entre 7 ans et 18 ans, qui finalement n'est pas compris dans notre donnée. Alors il y a peut-être certains rapports de scouts qui vont dire exactement la même chose que notre donnée, alors là on est un peu concurrent, mais nous on va voir des choses que les scouts n'ont pas vues, et les scouts vont voir des choses que nous on n'a pas vues parce qu'on n'y a pas eu accès. Donc en tout cas pour les clubs qui ont des gros moyens et tout, c'est pas tellement concurrent, c'est plutôt complémentaire. potentiellement pour des plus petits clubs, ça peut être un peu une compétition. Non, on a déjà ça, alors on ne va pas prendre ça.

  • Speaker #1

    Super intéressant. J'aime bien citer un exemple, peut-être que tu l'as vu, mais côté broadcast, je trouve ça assez intéressant. Broadcast, c'est donc ta diffusion. Par exemple, je revenais sur un truc, tu as parlé de PES à un moment donné. Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est Pro Evolution Soccer, qui est un jeu de foot développé par Konami, qui a été pendant des années le concurrent direct de FIFA et d'Electronic Arts, jusqu'à ce que PES... Jette l'éponge et maintenant la voie est ouverte pour EAFC jusqu'au prochain. Et effectivement, il y avait toujours dans ces jeux-là, c'est un peu le jeu vidéo qui a créé cette idée de créer des petites cartes en bas de l'écran où on voyait les 11 joueurs contre les 11 joueurs se déplacer en temps réel. Effectivement, nous, on en contrôlait un, mais on voyait toute l'équipe se former ou en tout cas suivre le déplacement du joueur que nous on contrôlait. Donc c'est vrai que c'est assez... C'est intéressant de s'imaginer un peu le parallèle de ces coachs qui ont grandi avec ça et qui pour eux, voir un match, ce n'est pas uniquement voir ce que nous donne la caméra, c'est aussi d'essayer de comprendre tout ce qui se passe autour d'eux, du joueur que l'on voit sur l'écran.

  • Speaker #2

    Quand vous recrutez un data analyst, si j'ai bien suivi, si vous recrutez un data analyst chez Skill Corner, vous allez d'abord le faire jouer à IFC pour voir son niveau, c'est quoi son classement sur Football Manager ?

  • Speaker #0

    Ouais, pas mal. Pas trop. En fait, on a deux grands métiers. On a vraiment le métier de comment on collecte la donnée. Là, c'est plutôt des chercheurs en vision par ordinateur. Eux, à la limite, s'ils ne connaissent pas le foot, ça ne pose pas de problème tant qu'ils connaissent la vision par ordinateur. Et après, on a un métier qui est avec la donnée. En fait, la donnée de vision par ordinateur, elle est très brute. C'est un million de points de données par match. En soi, elle ne veut rien dire tant qu'on ne l'interprète pas. Et donc, on a une équipe qui s'occupe d'interpréter cette donnée. Cette équipe, nous on en a une, mais potentiellement les clubs peuvent en avoir une aussi en interne. Et c'est eux qui ont besoin d'avoir ce QI football et qui ont besoin d'avoir à la fois des compétences techniques, parce que c'est du machine learning, c'est des sujets très data, mais aussi une compréhension du foot assez fine, parce qu'ils construisent des produits qui vont être utilisés par des coachs, par des scouts.

  • Speaker #2

    Tu parles que de foot en fait. Parce qu'il corner, c'est football, 100% football, ça ne sera jamais rien d'autre.

  • Speaker #0

    Alors, on a commencé par football, football, football de 2015 à 2022, je pense. On n'a fait que du foot jusqu'à ce qu'on commence à se développer. On commence à avoir des clients, du revenu et plus de moyens pour aller faire autre chose. Et en 2022, on a commencé à lancer le foot américain d'abord et puis le basket ensuite. Et les deux sports se développent super bien maintenant. Bon, évidemment, sur des géographies assez différentes et beaucoup aux États-Unis. plus pour le foot américain, mais le basket, pour le moment, on se concentre beaucoup sur la NBA. La NBA est d'ailleurs un actionnaire de Skill Corner, donc on a de plus en plus une ADN qui est multisport et qui n'est pas seulement foot, mais quand je vois FootX, je pense seulement foot.

  • Speaker #2

    Est-ce qu'on a parlé tout à l'heure de... du stratège, le film Moneyball. Est-ce que vous êtes arrivé sur le marché baseball ? Qui est vraiment le marché pour moi, quand on parle chiffres et sports, je ne pense qu'à ça. Parce que j'ai toujours vu des livres qui existent dans les bibliothèques américaines avec les statistiques des joueurs qui sont étudiés depuis des années. Est-ce que vous, vous êtes dedans ?

  • Speaker #0

    Alors non, on ne fait pas du tout de baseball. En effet, le baseball, c'est un sport qui s'adapte super bien à la data parce que finalement, tout peut être assez facilement codifié en termes de points de data. Le baseball, finalement, c'est essentiellement deux joueurs, le pitcher et le hitter. Il y a aussi les outfielders, mais qui ont beaucoup moins d'importance.

  • Speaker #2

    Excuse-moi, je vais mettre le pitcher. C'est celui qui lance la balle et le hitter, c'est le batteur qui tape la balle avec la botte de baseball.

  • Speaker #1

    Et les hotfielders.

  • Speaker #2

    Les hotfielders, c'est les champs externes pour récupérer les balles.

  • Speaker #0

    Exactement. Donc, en fait, c'est un sport qui se codifie assez bien. Et c'est aussi une des raisons pour laquelle nous, on n'en fait pas. C'est que ça se codifie assez bien à la main. En fait, tu mets quelqu'un qui a un fichier Excel et tu dis est-ce que là, il l'a touché, est-ce qu'il ne l'a pas touché ? Je simplifie, ça peut aller plus loin et c'est utile d'introduire de la technologie. Mais notre techno, plus le jeu est compliqué, plus ça va être compliqué pour un humain de collecter la data, et plus notre technologie est pertinente. Et le foot, c'est hyper chaotique, ça dure 90 minutes, tu as 60 minutes de temps de jeu, tu as 22 joueurs qui bougent dans tous les sens, c'est hyper chaotique, c'est impossible pour un humain de collecter de la donnée. précise sur tous les joueurs. Alors les humains, ils vont bien collecter sur qu'est-ce qui se passe autour du ballon, est-ce qu'il y a une passe, est-ce que la passe est réussie ou non. Par contre, quelles étaient les autres opportunités de passes, qu'est-ce que faisait mon arrière gauche à ce moment-là. Ils ne savent pas quoi et c'est vraiment là qu'on apporte de la valeur.

  • Speaker #1

    Le prochain défi, c'est le rugby. 15 contre 15, chaotique aussi.

  • Speaker #0

    Oui, la difficulté du rugby, c'est les regroupements. Après, dans les regroupements, les joueurs ne bougent pas trop. Donc, à la limite, ce n'est pas dramatique. Mais c'est aussi la notion de ligne. Plus les joueurs vont se cacher les uns les autres, plus c'est difficile. Maintenant, on fait du foot américain. Ça marche bien dans le foot américain. Donc, à partir du moment où tu as fait du foot américain, tu peux faire à peu près tout. D'accord.

  • Speaker #1

    Alors, on... Pour revenir sur le sport de manière plus générale et les ligues et les pratiques sportives traditionnelles, on voit qu'il y a un grand nombre de ligues, alors je ne sais pas si c'est majorité de ligue, une minorité de ligue ou de sport, qui sont ou qui doivent se transformer. Moi, j'ai deux exemples en tête. La Formule 1 qui a fait sa mue, entre guillemets, à l'aide de Drive to Survive sur Netflix, qui a réussi à créer de la narration, en fait, dans le... autour de la Formule 1 pour attirer de nouveaux publics, pour rendre la Formule 1 plus attractive. Un autre exemple, c'est le baseball, pour le coup, qui... Si vous avez pu suivre un match de baseball, ça va être 6 heures. Alors, effectivement, il y a une autre forme de consommation du baseball, mais ça va être 6 heures de match. Et alors, si... J'ai bien vu qu'en 2023, un nouveau règlement va être mis en place sur la saison, enfin a été décidé et sera mis en place sur la saison 2024 pour changer les règles et rendre le sport plus dynamique. Mais je me disais, est-ce que Skill Corner, avec toute la donnée que vous arrivez à collecter, il n'y a pas aussi de la donnée qui pourrait être utilisée pour détecter en fait des... Alors je ne sais pas sous quel angle aborder, mais peut-être que vous avez un rôle à jouer aussi pour aider en fait les clubs pour améliorer, parce qu'aujourd'hui on parle... de produits que chaque club en fait vous regardez un match bon je ne vais pas les citer mais il y a des équipes qui sont moins attrayantes à regarder que d'autres équipes et est-ce que vous n'avez pas aussi la capacité vous à détecter ça et puis à leur recommander en leur disant mais rendez votre produit plus attractif

  • Speaker #0

    C'est un sujet super intéressant. Je vais commencer par répondre du point de vue de l'évolution du jeu en fonction de la data, mais pas forcément au bénéfice du fan, plutôt au bénéfice de la performance. Il y a une infographie qui est assez connue, c'est de regarder la position des tirs en NBA entre les années 2000 et les années 2020. Tu regardes en 2000, des tirs à 3 points, t'as des tirs dans la raquette t'as plein de tirs aussi à mi-distance et puis y'a pas vraiment de zone référentielle donc si tu mets une heatmap des tirs, donc une carte de chaleur en fait t'as des tirs un peu partout et puis 20 années après avec l'explosion du nombre de data, tu regardes la même carte, t'as que des tirs qui sont sur la ligne de 3 points et des tirs qui sont dans la raquette. Tu n'as plus jamais un tir à mi-distance. Je dis plus jamais, ce n'est pas vrai, mais tu en as beaucoup, beaucoup moins. Et donc là, c'est un peu l'exemple de la data. qui transforment le sport, pas pour le bénéfice du consommateur, pour le bénéfice de la performance. On le voit dans le foot aussi avec l'arrivée des expected goals. Donc l'expected goal, c'est être capable de dire à chaque tir quelle est la probabilité qu'il y ait but. Les gens se sont rendus compte qu'en fait, on ne marque jamais avec des tirs en dehors de la surface de réparation. Encore une fois, je ne dis jamais, ce n'est pas jamais, mais ce n'est pas suffisamment. Et donc, on voit qu'il y a de moins en moins de tirs en dehors de la surface de réparation, parce que les entraîneurs disent aux joueurs, tu ne tires pas en dehors de la surface de réparation. Dans certains cas, il y a toujours des tirs. Mais ça, en plus, ça va un peu contre la perception, parce que pour nous, un petit tir en dehors de la surface de réparation, on adore, c'est hyper spectaculaire. Et après, on va regarder 30 playlists de tirs en dehors de la réparation, et donc on se dit, c'est vraiment ça le foot. Mais en fait, si tu veux gagner au foot, le mieux, c'est de ne pas faire ça. Mais bon, alors là, c'est vraiment que d'un point de vue performance. Il y a un peu l'évolution du jeu. Alors, il y a la FIFA qui a mis en place à un moment le 6 mètres où en fait les joueurs peuvent rentrer dans la surface de réparation. Et donc ça, c'est un peu quand même au bénéfice aussi de faire un jeu qui est plus beau, d'avoir ces grands dégagements et puis 8 têtes d'affilée pour savoir qui va contrôler la balle. Donc pour moi, c'est un peu un exemple quand même de, je ne sais pas si ça vient de la data, mais d'une évolution du jeu qui va bénéficier au grand public. Donc ça, j'y crois bien. Maintenant, là, je n'ai pas tellement en tête. Quelle pourrait être la suggestion ? On va partir d'une autre date.

  • Speaker #1

    Tu le disais, il y a de moins en moins de tirs de loin. Et oui, je crois qu'il y a peu de fans de football qui diront Ah non, moi, les tirs à 30 mètres, je trouve pas ça fun Évidemment que c'est fun. Et en plus, derrière, ça peut créer d'autres situations de but parce que tu as le gardien qui la remet en jeu. Et un exemple, je sais pas, peut-être que... Évidemment, il y a des gens bien plus intelligents que moi qui travaillent là-dessus, mais... On pourrait très bien dire que demain, soyons fous, un but en dehors de la surprise, c'est un point et demi ou deux points.

  • Speaker #0

    Jacques Henri Hérault avait eu pas mal de problèmes à un moment quand il avait suggéré cette idée. Ça c'est toujours une difficulté, mais sur n'importe quel sport, il y a tellement de traditions, il y a tellement de trucs. Utiliser la data pour changer un sport existant. Alors quand c'est... À la marge, moi j'y crois vachement, quand c'est sur des trucs super fondamentaux comme ça, là ils sont, je ne sais pas si vous avez vu, les Philippines, un pays de basket assez, pas super développé mais quand même assez sérieux, qui a lancé la ligne à 4 points. Et donc maintenant il commence à tirer à quatre points aux Philippines. Alors en même temps tu vois les tirs de Steph Curry, lui il tire quatre points de l'homme.

  • Speaker #2

    C'est huit mètres, enfin ça doit être à huit mètres, d'ailleurs avec le stabilisateur ça doit être bien loin.

  • Speaker #0

    Ouais c'est deux mètres après la ligne des trois points. Donc il y a des expériences comme ça, avant que le tir à quatre points arrive à l'université. Et puis en fait tu vois tu mets le tir à quatre points, toutes tes statistiques... qui sont toutes comparables. Comment tu compares Michael Jordan avec les future stars qui vont tirer à 4 points et qui du coup vont... Enfin, tu perds tellement de choses que... Ben voilà, c'est la réalité du sport.

  • Speaker #1

    C'est déjà le cas. Tu vois, tout le monde dit que les 1000 buts qu'a marqué Pelé ne sont pas du tout les 1000 buts qu'a marqué ou que va peut-être marquer un jour dans sa carrière Cristiano Ronaldo, parce que les scores ne sont pas les mêmes, le foot n'est pas le même, et ça ne choque finalement pas grand-chose.

  • Speaker #0

    Je suis d'accord. Après, il y a un peu du... Les gens, ils se révoltent un peu au début et finalement, ils se rendent compte que ça rend le produit mieux et ça dure pendant six mois et après, tout le monde est content.

  • Speaker #1

    Après, la VAR, pour le coup, est un contre-exemple. Les levées de bouclier sont encore là. C'est quelque chose qui est hyper intrusif dans le jeu. Et en fait, en réfléchissant, je me dis, est-ce qu'il n'y a pas aussi peut-être... un peu dans la polémique, mais l'interrogation, c'est que la donnée va peut-être pousser les clubs, ou en tout cas les académies, voire même les joueurs, à façonner leur jeu plus à pratique.

  • Speaker #2

    Si tu ne tires plus de l'extérieur de la surface, parce que tu sais que tu as une chance sur 7 de marquer, tu ne t'entraînes plus à tirer de l'extérieur de la surface.

  • Speaker #0

    Encore une fois, c'est quand même toujours driver par la performance. Est-ce que ça va ? À être driveé par le plaisir. Après, le plaisir des fans, heureusement, il est quand même pas mal corrélé à la performance, à marquer des buts. Et donc, ça va ensemble. Mais in fine, c'est le coach qui décide. Donc, si le coach, tu lui pitches qu'il y a moyen d'être plus efficace si tu fais telle action, il va le faire. Si tu lui pitches qu'il y a moyen d'amener plus de personnes devant leur télé, si tu fais ça, ça l'intéresse moins. Oui,

  • Speaker #1

    c'est là où c'est intéressant. C'est valable pour le foot, mais comme... La majorité des sports, c'est que tu as aussi des... Je pense certains des intérêts en commun et certains intérêts qui ne sont pas forcément en commun. Typiquement, comme tu le dis, ce n'est pas dans l'intérêt des coachs de pousser les joueurs à tirer à 30-35 mètres parce qu'ils savent que la probabilité est à moins de 10%. Eux, ce qu'ils veulent, c'est gagner des matchs, engranger des points, être champions. Par contre, les broadcasters ou les ligues adoreraient pouvoir avoir des matchs plus spectaculaires.

  • Speaker #0

    Et c'est les broadcasters qui payent une finée. Donc, à un moment, il y a un équilibre à trouver.

  • Speaker #1

    Exactement. C'est un débat qui est passionnant. Et on voit même maintenant les footballs qui se façonnent. On dit souvent que la France a un football, en tout cas l'équipe de France, un football plus athlétique, en forme des athlètes. L'athlétique, c'est plus des gens qui ont une caisse pour courir, de l'endurance, etc., avoir du sprint. Alors que le football espagnol, qui est malheureusement aujourd'hui plus en avance, je pense au niveau des... des résultats sportifs que le foot français mise sur un football qui est beaucoup plus latin ou en tout cas beaucoup plus de passes un jeu beaucoup plus léché que le nôtre alors vous avec la donnée vous en pensez quoi ? c'est quoi l'avenir ? c'est notre foot ou c'est le foot espagnol ?

  • Speaker #0

    alors nous notre datin elle est La première data qu'on commençait à acheter, les clubs, enfin la première data skill corner que les clubs ont commencé à acheter, c'était vraiment la data physique. On était les premiers acteurs à pouvoir fournir la data. Donc quand je dis data physique, c'est vitesse maximale atteinte par le joueur, nombre de kilomètres de sprint, nombre d'accélération. On était les premiers à pouvoir fournir ça sur des joueurs que tu veux recruter. Parce qu'une grosse question avant, c'était je suis un club anglais, j'ai ce mec-là aux Pays-Bas qui a l'air hyper bon techniquement, j'ai envoyé mes scouts, j'y crois vachement. Est-ce que ce mec-là, il a la caisse ? Est-ce qu'il a les jambes pour venir jouer en première ligue ? Il y a énormément de joueurs qui se sont cassés la gueule. Pas forcément des Pays-Bas, mais de plein d'autres pays. Et nous, on est enfin capables de répondre à cette question-là, de dire, oui, ce mec-là, il a clairement la caisse pour venir jouer en première ligue. Et sur l'évolution du jeu, après, il y a deux choses différentes. Il y a le côté, ce que nous, on appelle physique, et il y a le côté athlétique. Athlétique, c'est être un colosse de maître. Alors... Et donc, je pense que quand tu parlais du style de jeu de la France, c'était un peu quand même le côté costaud, athlétique, machin, parce que les joueurs espagnols, ils courent en fait. Ouais,

  • Speaker #2

    c'est vrai. Grosse défense.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est plus ça. Nous, ce qu'on voit et qui est dingue, c'est qu'on a de la donnée depuis 2018, mais même avant 2018, il y avait d'autres personnes qui faisaient de la donnée avec les GPS ou des choses comme ça. Tu regardes, mais depuis 2010, la... Distance parcourue, ou encore mieux, la distance parcourue en sprint, par match, en première ligue, et chaque année, ça augmente, ça augmente, ça augmente, ça augmente, et ça n'arrête pas. On est en 2024, ça fait 15 ans que ça augmente chaque année. C'est incroyable, quoi. Et du coup, la dimension physique, elle devient absolument indispensable. encore plus en première ligue mais bon c'est un phénomène c'est un phénomène mondial mais pas et du coup tu as encore plus le sujet quand tu vas prendre des joueurs qui sont dans des ligues qui sont peut-être un peu plus technique tactique mais un peu moins physique est ce que vraiment ce joueur là qui est super bon il est capable de jouer en première ligue c'est pas sûr.

  • Speaker #1

    Usain Boyle était venu dans le football un petit peu trop tôt il aurait dû attendre 10 ans il aurait été il y avait peut-être d'autres sujets aussi. C'est intéressant, parce que j'allais te poser la question, mais tu as répondu partiellement. Est-ce qu'il y a des... Aujourd'hui, vous voyez des patterns se reproduire par un type de joueurs que les clubs recrutent ? Tu as répondu, c'est des sprinters, des gars qui ont de la caisse, etc.

  • Speaker #0

    Oui, là, il y a pas mal d'engouement autour de Van Deven. C'est dingue. costaud, il est vraiment costaud et il est capable d'aller à 37 kmh Tottenham défenseur de Tottenham qui est physiquement c'est incroyable et on se rend compte que il court vite, super, mais bon c'est pas de l'athlétisme mais en fait il t'amène 2 buts sur les 6 ou 7 premières journées de première ligue et ses patterns se reposent

  • Speaker #1

    Tu vois les mêmes choses dans les différentes ligues, c'est-à-dire que même en Espagne, ils vont aller chercher ce type de profil-là, même au Portugal, au Japon, en MLS ?

  • Speaker #0

    Alors, il y a un peu deux choses. Qu'est-ce qu'il faut pour gagner en première ligue ? Il y a le côté intensité physique qui est absolument nécessaire. Et après, il y a quand même aussi la notion, si on parle du Portugal, dans le recrutement, il y a un gros aspect qui est je veux acheter pour gagner des matchs, je veux aussi acheter pour revendre. Si l'horizon, c'est de vendre à la première ligue, c'est assez important pour un club portugais, même si lui... Il n'a pas forcément besoin d'un joueur physique parce que dans la Ligue portugaise, ce n'est pas ça qui va faire la différence. C'est assez important pour réfléchir à c'est quoi la sortie. Le mec, il va falloir que je le vende dans deux ans. Et je sais que tous les gens de première ligue, ils regardent la donnée skin corner, ils regardent la donnée physique. Donc, en fait, j'ai intérêt à avoir un mec qui…

  • Speaker #2

    Ça redessine la manière de jouer, j'imagine, au Portugal, qui a dû évoluer avec les deux datas.

  • Speaker #0

    J'imagine. Après, je n'ai pas de data pour le prouver, mais j'imagine.

  • Speaker #1

    Pour conclure, c'est quoi les pistes de développement d'avenir de Skill Corner ?

  • Speaker #0

    On a un peu parlé académie, ça c'est quelque chose qui nous intéresse énormément. On a un peu parlé la partie défensive, évaluer le jeu défensif. Il y a énormément de choses à faire, ça va nous occuper énormément. C'est pas facile, ça va nous occuper sur les 2-3 prochaines années. Donc il y a plein de choses à faire déjà dans le foot et on a parlé des autres sports. Notre gros enjeu aujourd'hui, c'est de prouver que le modèle qu'on a est le plus efficace. créé dans le foot, il marche aussi dans les autres sports, c'est pas exactement la même chose, c'est pas des transferts payants c'est des systèmes de draft, mais maintenant dans le monde universitaire américain, il y a ce qu'ils appellent le transfer portal donc où les universités achètent, parce qu'il n'y a pas de frais de transfert, mais ramènent des joueurs d'autres universités et donc il y a un marché des transferts dans les universités, et donc là tout notre enjeu, en dehors du foot... c'est de prouver que ce modèle-là, il marche aussi dans le foot américain, dans le basket, potentiellement dans d'autres sports dans le futur, même si ce n'est pas d'actualité.

  • Speaker #1

    En tout cas, vous avez beaucoup de projets, des pistes de croissance. Imaginez une feuille de route qui est remplie pour les 5-6 prochaines années.

  • Speaker #0

    Oui, on ne va pas s'ennuyer.

  • Speaker #1

    Très bien. Je pense qu'on est refait pour la journée. En tout cas, c'était super. On a abordé plein de sujets autour du foot, les usages directs, indirects de Skill Corner. point de vue aussi, enfin ton point de vue et le point de vue de ce qu'est le corner sur le football et comment vous pouvez aider à améliorer ça,

  • Speaker #2

    donc c'était top je te laisse entre les mains de Gaël pour la playlist on termine avec la playlist trois questions la première c'est quel est ton souvenir sportif, le souvenir sportif que tu veux nous présenter sachant qu'il ne faut pas que ça soit France 98 puisque il y a déjà le t-shirt c'est quoi ça ?

  • Speaker #0

    Euh... Ouais, bon, ça va pas être hyper original, mais je pense qu'un des trucs qui m'a le plus marqué, c'est la... Alors, il y a deux choses, deux événements de la Coupe du Monde 2006. Il y a le quart de Zidane contre le Brésil, qui est exceptionnel. Je regarde encore, peut-être tous les six mois, je regarde la compilation. Le quart de finale de Zidane. Donc ça, c'est un truc. Et puis la finale, enfin, la dramaturgie... Elle est dingue, quoi. Et puis moi, j'avais 14-15 ans, un truc comme ça. C'était vraiment les trucs qui te marquent. Mon associé est beaucoup plus âgé que moi. Et lui, si tu lui poses cette question, c'est vie. Je suis marreur. Baptiste, enfin... Je pense qu'il y a une période de ta vie où tu as quelques traumatismes, on va dire. C'est peut-être un peu un grand mot, mais pour moi, c'est ça.

  • Speaker #2

    2006, c'est le coup de... de tête de Zidane.

  • Speaker #0

    C'est la panne à une classe, c'est le coup de tête, c'est le tir au but de Trezeguet, il y a trop de choses exceptionnelles.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est comparable avec le Qatar, avec la Coupe du Monde, la finale 2022 était...

  • Speaker #0

    Ah, des émotions, des émotions dingues, et en même temps, tu perds, c'est dur, et tu te dis, c'est marrant l'affect, comme ça peut toucher ma copine et... et pas fan de sport, ça la rend dingue de mourir dans des états comme ça. En effet, il n'y a pas beaucoup d'événements dans ta vie qui te rendent aussi dingue que le sport. Côté médias, est-ce que tu as quelque chose à nous présenter en musique, livres, séries, films ? Qu'est-ce que tu vas choisir ?

  • Speaker #1

    J'avais prévu vraiment le plus gros classique, mais comme vous me l'avez volé deux fois pendant l'émission, c'était Moneyball. Pour tous ceux qui ne connaissent pas bien les sujets data et qui n'ont pas vu Moneyball, c'est vraiment un film à voir. Ou il faut lire le bouquin, sinon. Même le film, j'ai beaucoup aimé. Ça, c'est un truc, mais du coup, comme vous me l'avez volé, je vais dire un truc qui n'a rien à voir avec le sport, juste parce que je regarde ça. En ce moment, c'est la série Arte sur DJ Mehdi. Si vous ne l'avez pas vue...

  • Speaker #0

    Je ne l'ai pas vue. C'est la série... Je n'ai pas la tête seule et tout le monde avec. On est en plein dedans. Tout le monde est en plein dedans, j'ai l'impression. Je crois que tout le monde est en plein dedans.

  • Speaker #2

    Quel épisode ? T'as fini ou ?

  • Speaker #1

    Il me reste le dernier là.

  • Speaker #0

    Si tu as dit que tu jouais à FIFA, côté gaming, c'est quoi ton jeu vidéo préféré ?

  • Speaker #1

    Moi justement, j'étais vraiment team PES, PES 6, les PES de 1 à 6, je les passais des heures et des heures.

  • Speaker #0

    Tu n'as jamais fait la transition ?

  • Speaker #1

    Jouer, non, je pense qu'il y avait un peu un... Peut-être, ouais... Ouais... âge, peut-être à un moment j'avais peut-être commencé à jouer à d'autres jeux à ce moment-là et donc j'ai arrêté à ce moment-là et puis j'ai jamais réussi même quand on m'a fait jouer à FIFA récent, j'ai pas réussi à reprendre le truc mais PES 6 c'est des très très bonnes souvenirs d'enfance aussi

  • Speaker #2

    PES 6 c'était quelle année ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'était à peu près 2006 ou peut-être il y avait une année d'écart, c'était peut-être 2007 mais...

  • Speaker #2

    C'était le moment où PES était...

  • Speaker #1

    Et ouais au top, c'est vraiment le meilleur, c'était bon.

  • Speaker #0

    Merci Hugo pour cette playlist, je pense que tout le monde a compris que cet épisode était très foot. donc c'était un peu notre After Food à nous encore l'After Food d'ailleurs vous n'êtes pas encore passé chez eux ?

  • Speaker #1

    j'avais j'étais passé une fois il y a longtemps vraiment au début,

  • Speaker #2

    peut-être il y a 4 ans je pense t'avoir entendu moi je suis gros auditeur depuis le premier épisode de l'After Food donc je pense t'avoir entendu à l'époque j'attends qu'ils me réinvitent un message écoute, merci merci Merci beaucoup. Si les gens veulent te suivre, te retrouver, c'est sur quel réseau, quelle plateforme ?

  • Speaker #1

    Je ne suis pas très réseau social. Sur Skill Corner, on publie pas mal de choses, d'analyses pour montrer à quoi ressemble notre data, à la fois sur Twitter et sur LinkedIn. Et sinon, moi, ça va se limiter à LinkedIn.

  • Speaker #2

    C'est à quoi ? At Skill Corner ?

  • Speaker #1

    At Skill Corner, sur LinkedIn, c'est pareil.

  • Speaker #0

    ou ton pseudo sur

  • Speaker #1

    Football Manager peut-être sur PES il y avait même il y avait peut-être un peu de multijoueurs à l'époque mais c'était vraiment le début c'était le tout début merci beaucoup merci à toutes et tous de nous avoir suivis n'hésitez pas à commenter mettre

  • Speaker #2

    des pouces bleus sur Youtube surtout les pouces bleus et à très bientôt pour un prochain rendez-vous partage d'écran

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Description

Dans cet épisode de Partage d’écrans, c’est le sport qui est à l’honneur. Nous recevons Hugo Bordigoni, co-fondateur de SkillCorner, pour explorer l’impact révolutionnaire de la technologie sur le football en particulier. SkillCorner, c’est une solution innovante qui permet de capturer et de fournir les données de tracking des joueurs d’un match de foot à partir d'une simple diffusion vidéo.

C’est une révolution (oui, on sait vous l’avez déjà entendu celle-la !).

Nous discutons de comment l’innovation technologique transforme le recrutement de joueurs grâce aux données de performance, offrant aux clubs comme Liverpool, le FC Séville, et le FC Toulouse des outils puissants pour améliorer leurs stratégies de sélection.

Mais comme le dit Hugo, il n’est pas question ici de faire du 100% machine, l’humain a évidemment toute son importance dans le scouting (le recrutement de joueurs !)et on met aussi l’accent sur les risques de dépendance aux données et l’importance des éléments non quantifiables dans le sport.

🎙 Paul et Monsieur Châtellier, des passionnés de sports et de tech !, en ont eu pour leur argent avec cet épisode passionnant autour de la data dans le foot, mais pas seulement, et on espère que vous aussi !


A retrouver toutes les deux semaines sur votre plateforme d’écoute préférée. Mais aussi en vidéo sur Youtube.


Envie de réagir ou de poser des questions ? Écrivez-nous à partagedecrans@globant.com.

👉 N'oubliez pas de vous abonner pour ne pas manquer le prochain épisode !


CRÉDITS

Partage d’écran est un podcast produit par Globant

Animé par Paul Depré et Monsieur Chatellier

Assistante de production Alexandra Bizot,

Conseiller éditorial Cyrille de Lasteyrie

Musique générique : Thibaut Barbillon

Design : Luciano Paredes


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Maintenant les clubs investissent de plus en plus sur des sujets de data. Mais investir sur des sujets de data, ça veut dire acheter de la donnée de providers comme Skill Corner, d'autres. Parce qu'en fait la data aujourd'hui sur le jeu défensif, c'est le nombre de tacks, le nombre d'interceptions. Et je crois que c'est Malbini qui disait si je suis obligé de tacler, c'est que j'ai mal défendu. Donc en fait ces points de données, ils ne sont pas pertinents. Vous êtes en bord de terrain, en fait vous n'avez aucune perspective. Tous les joueurs sont à peu près au même niveau et donc la qualité de la donnée va être moins bonne.

  • Speaker #1

    Bonjour à toutes et tous et bienvenue dans Partage d'écran, votre rendez-vous tech digital dans le sport, les médias et le gaming, présenté par Globant. Je suis Paul Depré.

  • Speaker #2

    Et je suis Monsieur Châtelier, mais vous pouvez m'appeler Gaël.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, on reçoit Hugo Bordigoni, cofondateur et CEO de Skill Corner. Salut Hugo.

  • Speaker #0

    Salut.

  • Speaker #2

    Salut Hugo.

  • Speaker #0

    Salut.

  • Speaker #1

    Alors évidemment, aujourd'hui, on parlera sport avec toi, des usages data dans le sport. Mais avant tout, laisse-moi te présenter un petit peu le menu du jour. Donc on commence par ce qu'on appelle la rubrique de l'Assado, qui est finalement, on te passe au grill, mais globalement tu es dans une boîte argentine. On a renommé ça l'Assado, et ça ce sera Gaël qui va mener la danse. Par la suite, on passera au core business, trois questions d'actualité, deux tendances sur des sujets en rapport avec Skill Corner, et enfin la playlist. Et la playlist c'est le moment où tu nous partageras un souvenir sportif, en tant qu'acteur ou téléspectateur, à toi de choisir. Et le dernier, un souvenir ou une recommandation aux jeux vidéo.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #2

    Bienvenue Hugo. Donc dans cette première partie de l'émission, on commence avec le précieux. On te demande d'amener un précieux, un objet qui t'est précieux. Qu'est-ce que tu nous as amené aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Alors j'ai amené quelque chose qui est lié à Skill Corner au premier jour, enfin au début de Skill Corner, pas vraiment le premier jour, mais les premières années. Alors ça c'est un, vous voyez, c'est un... Plitter HDMI. En fait, je reparlerai un peu de ce qu'il y a après. On collecte de la data et au début, on avait pas mal d'opérations manuelles. Donc des gens ont regardé des matchs à la télé pour aider les algorithmes. Donc notre technologie, elle est automatique. Mais par moment, il y avait des interventions. Ou alors, il fallait observer six matchs en même temps pour s'assurer que tout se passait bien sur les six matchs. Et donc, il y avait... énormément de travail de récupérer tous les flux vidéo, de les linker, de mettre quatre flux sur un même écran ou alors faire l'inverse, de prendre un flux et de le dispatcher à deux endroits différents. Et donc on a passé ces premières années à faire beaucoup de manuels et comme on était une petite start-up, les cofondateurs ont s'occupé beaucoup de ça et donc ça nous a pas mal occupé. C'était un peu des moments compliqués pour ce qu'il y en a parce que c'était les tout débuts. Et donc, on s'est quand même bien amusé. Maintenant, on ne fait plus du tout de ça, mais c'est un clin d'œil sympa.

  • Speaker #2

    D'accord. Pour ceux qui n'ont pas l'image et qui ne connaissent pas le mot splitter HDMI, c'est un petit boîtier avec des entrées HDMI dessus qui permettent de récupérer les flux vidéo, si j'ai bien compris.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #2

    Tu es sur le tracking vidéo et les datas, l'IA. Comment est-ce que tu expliquerais ce qui corner à mon petit-neveu de 14 ans ?

  • Speaker #0

    Pas simple. Alors, on est un fournisseur de data, c'est-à-dire qu'on collecte de la data, donc de la data, c'est de l'information sur des matchs de sport professionnel. Et on revend cette data à essentiellement des clubs, potentiellement des sites de Paris, potentiellement des fédérations, mais en très, très, très grande majorité, c'est des clubs. Et donc, pour les aider à répondre à plein de questions footballistiques qui sont... surtout orienté autour du recrutement de joueurs.

  • Speaker #2

    Tu parles beaucoup de sport. Tu étais toi-même un sportif ou alors tu étais plutôt un joueur de FIFA à l'époque ?

  • Speaker #0

    On en reparlera peut-être après, mais je suis plus équipe canapé.

  • Speaker #1

    Équipe tribune, équipe canapé, équipe main courante, les gars autour du terrain.

  • Speaker #0

    Je maîtrise pas mal. Oui,

  • Speaker #1

    très bien.

  • Speaker #2

    Donc, le skill corner d'aujourd'hui ? C'est quelque chose que tu as fondé, créé à la suite de tes études, je crois. C'est un projet qui est le même sur lequel tu as commencé à travailler il y a 10 ans ? Ou est-ce qu'il a évolué ? Est-ce qu'il a... pivoter pour employer un mot de start up.

  • Speaker #0

    Ouais alors en effet on a commencé à travailler sur SkillCorner début 2015 donc on s'approche des 10 ans alors pas de la création de la société, la société on l'a créé début 2016. L'idée elle n'a pas énormément changé donc l'idée c'était de se dire tous les progrès qui ont été faits en intelligence artificielle, en vision par ordinateur autour de 2012 et qui n'ont jamais arrêté depuis. Donc l'idée pour moi c'est j'étudiais ces sujets là de data science qui était assez nouveau dans les écoles d'ingénieurs et je m'étais dit ok, fan de sport, il doit y avoir moyen d'allier un peu ces deux passions et d'en faire bénéficier notamment le sujet de la récupération de data. Et donc ça on l'avait quand même bien en tête sans savoir du tout à qui on allait le vendre. Est-ce qu'on allait le vendre à des clubs, est-ce qu'on allait le vendre pour du recrutement, pour de l'analyse de match, est-ce qu'on allait le vendre à des sites de Paris, à des médias ? Et en fait on a fait... Plein de choses différentes. Au début, on a commencé sur les clubs et puis on n'y arrivait pas trop. Et puis finalement, on a fait des rencontres dans le milieu des paris sportifs, donc on a fait un peu de paris sportifs. Et puis finalement, on a arrêté ça et ça fait vraiment depuis 2020 qu'on est concentré sur les clubs, sur cette problématique de recrutement et qu'on a vraiment trouvé ce qu'on appelle dans le jargon startup, le product market fit. Donc quand tu te rends compte que ton produit a trouvé son marché et que tu commences à signer plus de clients.

  • Speaker #2

    C'est une équipe de combien de personnes ? Vous avez commencé, tu dis on, vous étiez combien au départ et combien vous êtes aujourd'hui sur Skid Corner ?

  • Speaker #0

    Alors on est deux associés fondateurs de la boîte, on a longtemps été deux, puis trois, puis quatre, puis cinq, mais bon avec des moyens assez limités, donc on a eu un peu de subventions de la BPI, on a levé un peu des fonds au début, mais avec des moyens quand même assez limités. Et puis maintenant, on est rentable depuis 4 ans et donc là, on est à peu près 70 chez Skill Corner.

  • Speaker #1

    C'est vraiment la description parfaite du startupeur. Vous avez commencé deux postes, vous aviez une idée sur une techno émergente, vous avez fait un petit peu cohabiter les deux, vous avez tâtonné pour trouver le marché. C'est super.

  • Speaker #0

    Oui, alors parfois, il y a un peu le fantasme, j'ai une super idée et boum, ça explose et ça y est, on a plein de clients, il y a un énorme levée de fonds. Il faut voir qu'on a commencé à travailler en 2015, on a senti que c'était bien, que ça partait, qu'il y avait vraiment quelque chose, mi-2020. Donc on a quand même passé cinq ans un peu à galérer, mais pas dans le mauvais sens du terme, mais c'est jamais linéaire. C'est peut-être pour certaines boîtes, mais pas pour nous.

  • Speaker #1

    À expérimenter, de la résilience, donc une première belle leçon quand même.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #2

    On va parler beaucoup de sport. Paul tout à l'heure, mais Skill Corner, c'est quelque chose qui est adapté seulement au sport ou est-ce que tu as eu déjà des idées sur d'autres sujets que le sport ? Alors,

  • Speaker #0

    des sujets vision par ordinateur, tu vas en avoir dans la vidéosurveillance, tu vas en avoir dans la lutte autonome. Maintenant, il y a aussi d'autres acteurs qui sont sur ces marchés-là. Nous, on a quand même spécialisé toutes... notre technologie pour être super pertinente dans le sport, alors ça ne veut pas dire qu'on ne pourrait pas faire autre chose,

  • Speaker #2

    mais c'est vraiment pas notre ADN donc on est vraiment une boîte sport par contre sur différents sports Je pense que c'est des questions qu'on va aborder dans le core business donc je vais laisser la parole à Paul sur ce sujet là.

  • Speaker #1

    Très bien, merci Gaël Encore merci Hugo d'être avec nous je contextualise donc tu es co-fondateur et CEO de Skill Corner aujourd'hui Tu nous as dit 70 personnes à peu près, les premiers essais en 2015 et bientôt 10 ans avec une belle croissance. L'un des produits, en tout cas l'un des usages phares de votre solution, on en a parlé précédemment, c'est le recrutement de joueurs, la détection de talents ou encore ce que l'on peut appeler en anglais le scouting. Il y a plusieurs clubs dans le monde, mais j'en citerai trois qui sont assez, des clubs de foot qui sont assez en avance là-dessus. Il y a le Liverpool FC en Angleterre, on a le Toulouse Football Club en France. ou encore l'AS Romain en Italie, qui ont, je dirais, embrassé, en tout cas, qui ont assez tôt mis la donnée dans leur process de détection de talent et qui aujourd'hui en parlent de manière totalement débridée. C'est vrai que souvent on parle du film Moneyball et ça a été l'exemple pour beaucoup. J'ai toujours eu une question, si tu veux, autour de tout ça. Effectivement, la donnée permet de détecter beaucoup des attributs d'un talent, d'un futur talent, mais il y a quand même ce qui n'est pas palpable au travers de la donnée. Par exemple, le comportement d'un joueur, son entourage, la façon dont il va interagir oralement, verbalement avec ses coéquipiers. Premièrement, est-ce que c'est un sujet que remontent beaucoup vos clients ? Et puis, comment Skilcorner peut aider sur ce plan-là aussi ?

  • Speaker #0

    Tout à fait. La data, c'est... Une composante de la prise de décision sur des sujets de recrutement, mais pas que recrutement, sur des sujets d'analyse de mes propres matchs, analyse de mes adversaires pour préparer mon prochain match. Il faut voir qu'on vient d'un monde où c'était 100% de humains et 0% de data. Maintenant, les clubs investissent de plus en plus sur des sujets de data. Mais investir sur des sujets de data, ça veut dire acheter de la donnée de providers comme Skill Corner ou d'autres. Mais ça veut aussi dire avoir les personnes qui permettent d'utiliser cette data, de la contextualiser en fonction des besoins des clubs. Donc ce n'est pas un investissement qui est minime et qui est négligeable. C'est vraiment une vraie volonté stratégique pour les clubs. Et on voit en effet des clubs qui sont à des maturités très différentes. Tu parles de Liverpool, ça fait très longtemps qu'ils... qui sont sur ces sujets-là et que c'est vraiment identifié comme hyper stratégique pour eux. Mais il y a aussi beaucoup de clubs qui sont encore un peu à zéro ou à peut-être 5% de data, 95% d'humains. Moi, je ne crois pas au 100% data, 0% humain, en grande partie pour les raisons que tu viens d'évoquer. C'est-à-dire que les facteurs qui font qu'un joueur qui joue au Brésil, qui est brésilien avec toute sa famille au Brésil, et qui vient en Angleterre, qui arrive à Manchester et qui va réussir. En fait, les facteurs de réussite, ils ne peuvent pas être entièrement compris dans la data en match. Et en effet, il y a des éléments psychologiques. Est-ce que ce mec-là, il est bien entouré ? Est-ce que sa famille va voyager avec lui ? Est-ce que dans le club, il y a des gens qui parlent sa langue ? Est-ce que lui, il parle anglais ? Tout ça, je ne dis pas que ce n'est pas de la data, mais en tout cas, ce n'est pas du tout la data que nous, on collecte. Et donc, l'humain est hyper important. Et nous, on ne pousse jamais les clubs à leur dire c'est la machine, c'est Skill Corner qui va recruter les joueurs pour vous. C'est absurde, ce n'est pas du tout ça. Par contre, le sujet, c'est de leur dire vous êtes à zéro, vous êtes à 5%. Et peut-être que le compromis, je ne sais pas si c'est 30, 40, 50%, mais il y a moyen de créer de la valeur en utilisant de la data pour rationaliser ses choix. Maintenant, pour rentrer vraiment sur le sujet du psychologique, aujourd'hui, on n'intervient pas du tout là-dessus.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Petit à petit, on commence à se dire quand même notre data. Tu vois, quel est le type d'effort que tu fais quand tu es mené 3-0 ? Est-ce que cet effort-là, c'est de la data physique ou est-ce que c'est de la data psychologique en fait ? C'est qui le mec qui va se battre et qui va continuer à se battre jusqu'à la quatrième minute, peu importe le scénario ? C'est tout naissant. Mais je suis sûr qu'il y a certaines choses psychologiques qu'on peut évaluer à partir de la data, mais pas tout.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, tu décrirais ça comme un outil à la décision. Exactement. Comme une aide à la décision, mais tu ne remplis pas un formulaire en disant je veux un numéro 9 entre tel prix et tel prix, avec telle caractéristique et puis boum, ça vous sort le joueur à recruter. Ce n'est pas Football Manager encore.

  • Speaker #0

    Non. Ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas te fournir une liste si tu nous demandes ça.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Mais ensuite, toi, il va falloir que tu la raffines, cette liste, et peut-être que ce joueur-là, tu l'as déjà évalué pour telle ou telle raison, ou tu le connais, il y a quelque chose qui ne te plaît pas, et nous, on ne peut pas le savoir. Donc voilà, ça ne peut être que de l'aide à la décision.

  • Speaker #1

    Ok. Parce que tu disais, effectivement, tu prenais le cas d'un joueur brésilien qui vient en Europe, etc. Je n'ai pas le chiffre exact, mais on va dire que, grosso modo, il y a plusieurs dizaines de milliers de transferts de joueurs par an dans le monde. Donc, on peut dire qu'il y a quand même de la donnée qui est générée, donc peut-être qu'à terme, pourquoi pas envisager le fait d'enrichir une base de données en se disant, bon, typiquement, on regarde un peu les transferts qui ont réussi, ceux qui ont moins réussi, regarder les caractéristiques et commencer à créer des patterns comportementaux.

  • Speaker #0

    Ah ouais, en effet, ça, j'y crois beaucoup. La question, c'est qu'il faut... Avoir la bonne data, et la bonne data c'est à la fois la data de Skill Corner sur les matchs, quels sont les déplacements que fait ce joueur, quelle est l'intelligence de jeu en match de ce joueur, mais c'est aussi la data du scout qui va prendre un avion, faire 7000 kilomètres, pour aller voir le mec dans son environnement, lui parler après l'entraînement, parler à son coach, parler à son coach quand il avait 17 ans, et en fait tout ça c'est aussi de la data. Alors, si on se dit qu'on va être capable de mettre toute cette information-là dans une base de données et après de faire tourner un modèle, je ne suis pas contre. Mon sujet, c'est plus de dire qu'il y a plein de sources d'informations différentes. Et aujourd'hui, elles ne sont pas toutes au même endroit. Et aujourd'hui, c'est quand même un humain qui fait ce travail de réconciliation et de choix.

  • Speaker #1

    Alors, sans révéler trop de secrets, mais est-ce que tu aurais peut-être... Allez, un exemple d'un joueur qui a été recruté grâce à Skill Corner, sur lequel on va dire la data a été... grande part de la prise de décision et qui a fonctionné et qui aujourd'hui, un joueur reconnu est l'inverse. Le cas d'un joueur qui a été recruté ou... Alors une fois encore, ce n'est pas du tout pour mettre en porte à faux la solution parce que tu l'as très bien dit, c'est un outil à la décision, mais c'est intéressant de voir un petit peu ce un qui a fonctionné et qui a failli.

  • Speaker #0

    C'est difficile pour nous de donner des exemples en particulier pour deux raisons. Le premier, c'est qu'on n'a pas le droit Et la meilleure raison Le deuxième c'est qu'on n'est pas Forcément au courant Nous on vend de la data Les clubs ils reçoivent cette data Mais en fait ils vont récupérer toute la data Pas seulement la data qui les intéresse Et après Ils prennent leur décision en fonction de la data Ils n'ont pas besoin de nous demander Ah oui on a vu cette data Est-ce que Est-ce que je lui fais confiance ? Non, vous avez la data, vous prenez votre décision. Et donc finalement, on n'a pas vraiment de métrique sur Ah oui, je sais qu'ils ont pris la data sur ce joueur-là Par contre, ce qu'on sait, c'est qu'à peu près tous les clubs, une grande partie des clubs avec qui on travaille, j'étais aux Etats-Unis il n'y a pas longtemps, on parlait avec des clubs de MLS, ils nous disaient qu'on ne fait pas un recrutement sans utiliser votre data et sans valider. Le make, on a des critères sur chacune, alors pas forcément sur toutes les métriques, il y a des métriques où ils se disent, pour notre style de jeu, ça ne m'intéresse pas tellement, ce n'est pas grave. Par contre, sur les données physiques, par exemple la vitesse maximale que peut atteindre ce joueur, le nombre d'accélérations qu'il est capable de faire dans un match, c'est non négociable. Donc, ils ont des critères. Si le joueur ne rentre pas dans ce critère-là, il ne considère pas ce joueur-là. Et donc, ça rentre dans la plupart des cas. Et après, je ne vais pas pouvoir... On a des cas de clubs anglais qui allaient acheter un joueur en Italie pour quelques dizaines de millions d'euros et qui nous a dit qu'on ne l'a pas fait parce qu'il y avait un gros warning sur votre data. On ne le fait pas.

  • Speaker #2

    Donc vous ne touchez pas de bonus quand un joueur performe ?

  • Speaker #0

    Géro bonus. Les clubs achètent notre data, ils payent en fonction de la quantité de data qu'ils achètent, mais après ça ne nous regarde pas ce qu'ils en font.

  • Speaker #1

    Ça peut être applicable aussi à des académies en catégorie plus jeune. On parle souvent de la Masia au FC Barcelone, mais ça peut être un outil qu'on utilise dans la détection de son propre pool de ressources finalement.

  • Speaker #0

    Complètement. Et alors, pour le moment, on commence tout juste à faire ça. Et c'est un truc qui nous intéresse énormément. On a plein de clubs qui utilisent notre data pour le recrutement depuis 4-5 ans, donc ils l'ont vraiment bien intégré dans leur process de décision. Et qui nous disent, c'est dommage, sur mon équipe première, j'ai de la data. Sur tous les joueurs que je veux recruter, j'ai de la data. Et finalement, sur mon académie, mes U21, mes U19, mes U17, là, j'ai pas de data. Et donc, potentiellement, je vais aller recruter un mec en Argentine, alors que j'ai exactement les mêmes qualités dans mon centre de formation, mais je le savais pas. Et donc, nous, de plus en plus, on veut faire aussi de l'académie. L'avantage, on travaille beaucoup là-dessus, c'est de faire en sorte que notre donnée soit consistante. Et donc sur un match d'académie où c'est vous qui avez installé la caméra, ou sur un match de broadcast en Uruguay, si vous avez un nombre avec Skill Corner, il est comparable. Et donc vous êtes capable de dire oui, ce mec-là, il a des meilleures capacités physiques que ce mec-là. Et ça, c'est hyper important dans notre proposition de valeur.

  • Speaker #1

    Donc ça me donne à réfléchir. Avoir une question autour, si j'ai compris, votre techno permet de créer, générer de la donnée sur un flux vidéo. Donc ça va être, comme tu le disais tout à l'heure avec ton splitter de HDMI, des matchs retransmets à la télévision avec des caméras professionnelles. Donc il peut y avoir 10, 20, 30 caméras dans les plus grands stades, voire plus dans les plus grands stades de football, sur des catégories inférieures où il y a généralement quelques caméras. Quel est, je dirais, l'outil minimum ou la définition minimum pour pouvoir générer de la donnée ? Parce qu'aujourd'hui, il y a beaucoup de gens, il y a des solutions qui existent pour pouvoir broadcaster des matchs avec un téléphone portable. On peut faire ça avec votre solution ?

  • Speaker #0

    Alors, super question. Donc, en effet, nous, on a développé cette technologie qui nous permet de collecter de la data automatiquement à partir de n'importe quel flux vidéo. Alors, n'importe quel flux vidéo. Ce n'est pas exactement vrai, il y a quand même des contraintes. En très grande majorité, dans 90% des cas, on travaille avec le broadcast, donc ce que vous, vous voyez quand vous regardez un match de foot à la télé. Et c'est le seul flux vidéo qui est accessible at scale sur énormément de compétitions partout dans le monde. Et donc pour le recrutement, c'est clé. Mais on peut aussi travailler avec la caméra d'un analyste. On parlait de l'exemple des académies. on peut travailler avec un analyse qui a installé un flux vidéo parce que le match n'est pas du tout diffusé à la télé, c'est un match des U17. Et donc il installe sa caméra et nous on va être capable de collecter de la donnée. Par contre... Il y a des prérequis en termes de qualité. Alors, on n'a pas forcément besoin que ça soit une caméra broadcast. Je ne sais pas combien de centaines de milliers d'euros. Ça peut être des caméras qui coûtent beaucoup moins cher. Ce qui est assez important pour nous, c'est que la caméra soit suffisamment haute sur le terrain. Si vous êtes en bord de terrain, en fait, vous n'avez aucune perspective. Tous les joueurs sont à peu près au même niveau. Et donc, soit on ne va pas y arriver, soit on va y arriver, mais la qualité de la donnée va être moins bonne. Et en fait, année après année, on améliore notre techno pour être capable de... diminuer ses contraintes et être capable de toujours traiter plus de matchs et donc pouvoir couvrir toutes les académies du monde, même s'il y a des académies qui jouent dans des super stades, ou alors il y a une caméra installée sur un super OMA, mais il y a plein d'académies où alors ils vont installer le trépied, la caméra, peut-être qu'ils peuvent la mettre à 2-3 mètres, mais pas forcément mieux. Il faut qu'on soit capable de traiter tous ces flux vidéo-là.

  • Speaker #1

    J'imaginais qu'il y a effectivement une logique d'angle pour pouvoir avoir suffisamment de... de visibilité sur le joueur et surtout sur les trajectoires du joueur. Et donc pour ça, c'est effectivement de la hauteur et un angle. Et avec un drone, sur des matchs filmés sur du drone ?

  • Speaker #0

    Désolé,

  • Speaker #1

    je fais des questions très techniques, mais je trouve ça assez passionnant.

  • Speaker #0

    Non, non, mais c'est intéressant. On ne l'a jamais fait, surtout parce que ça ne scale pas. En tout cas, aujourd'hui, il n'y a personne qui a un drone. Alors, il y a peut-être 3-4 clubs comme ça qui pourraient le faire. Mais nous, ça va nous demander énormément de développement technologique pour répondre aux problématiques de 3-4 clubs. Pendant longtemps, sur les drones, il y avait le sujet de quelle est leur autonomie. Est-ce qu'ils peuvent tenir tout un certain entraînement ou tout un match ? Maintenant, ils s'améliorent vachement là-dessus. Donc, je ne dis pas que c'est impossible. C'est vrai que la vue au-dessus, elle est pas mal. Alors, pour reconnaître les joueurs, ce n'est pas forcément évident parce que tu ne vois pas le maillot, tu vois la tête. Pour les détecter, c'est assez facile. Pour les reconnaître, ce n'est pas forcément évident. Mais jamais dire non, on ne sait pas.

  • Speaker #1

    Tout ça a été orienté vers un sujet qui est assez simple, c'est-à-dire qu'il y a, et nous qui travaillons chez Globant, au plus proche de la FIFA. Il y a encore beaucoup de travail pour le développement des ligues mineures, on va dire. On ne parle pas des ligues d'Europe, d'Amérique du Nord, d'Amérique du Sud et certaines ligues asiatiques, mais je parle plutôt par exemple du championnat du Botswana par exemple. Il y a certainement des joueurs qui sont extraordinaires, mais qui aujourd'hui n'ont pas la capacité de se mettre en évidence ou d'être reconnus et d'être détectés parce que justement il manque cela. Alors je sais que FIFA travaille beaucoup avec les confédérations pour leur... donner les outils pour les aider aussi à pouvoir diffuser leurs matchs. Mais c'est souvent, effectivement, avec peut-être, pour l'instant, des matériels plus rudimentaires. Donc, c'est pour ça que je venais à réfléchir autour de ça, parce que pour vous, ça peut être, pour le coup, extraordinaire, parce que là, vous ouvrez un monde des possibles qui est sans limite.

  • Speaker #0

    Oui, ça, on y croit à fond. Aujourd'hui, on travaille beaucoup sur le broadcast, et donc, plutôt des grosses ligues. Maintenant, on couvre plus d'une centaine de ligues, donc ça va. La première ligue, la quatrième division en Angleterre, la troisième division au Japon, l'Afrique du Sud, au Brésil, première, deuxième division, les régionales. Donc on a vraiment quand même beaucoup de ligues, mais ça reste du professionnel à la télé. Par contre, ça nous intéresse vachement. Et en effet, la FIFA, pour la coûte du monde, a des moyens qui sont exceptionnels. S'il faut installer 20 caméras pour faire du tracking, il n'y a aucun problème d'installer 20 caméras pour faire du tracking. Par contre, même la FIFA... Quand il y a des qualifications pour la coupe du monde U20 en Océanie, on ne va pas installer un système avec 30 caméras. Et donc là, notre solution est hyper pertinente. Alors oui, il y a des besoins minimums, mais la caméra qui nous filme là actuellement, elle est largement d'assez bonne qualité pour ça. Donc on ne parle pas d'investissement.

  • Speaker #1

    Vous n'avez pas des caméras 8K ?

  • Speaker #0

    Non, pas du tout. Ce qui est vraiment le plus important, c'est la position.

  • Speaker #2

    Par contre, il faut que ça soit diffusé quelque part pour que vous ayez accès à cette source.

  • Speaker #0

    Soit que ça soit diffusé quelque part, soit c'est les clubs ou les organisateurs des compétitions qui nous donnent accès à cette vidéo-là. Si le Botswana veut se professionnaliser et filmer tous ses matchs et veut avoir de la donnée sur ses matchs, à ce moment-là, c'est le Botswana qui trouve un moyen pour qu'il nous donne leur vidéo. Et comme on ne parle pas tellement de live, il n'y a pas... tellement de challenges techniques pour uploader des vidéos et les traiter.

  • Speaker #1

    D'ailleurs, c'est intéressant parce que ça ouvre aussi une typologie de client qui est différente. C'est-à-dire que vous, aujourd'hui, vos clients, numéro un, j'imagine, ce sont les clubs, voire les ligues, voire les fédérations, par exemple. Je ne sais pas si vous installez le système à Clairefontaine pendant l'enregistrement, vous avez de la donnée lors des rassemblements des Bleus, mais ça peut être aussi demain un pays, voire une fédération qui veut se développer en disant, en fait, Si vous m'aidez à mettre en évidence et en valeur les données de mes athlètes, je vais faire connaître mes joueurs. Et demain, si le prochain numéro 9 de Chelsea met 25 buts par an et qu'il est issu d'une académie de football au Botswana, tout de suite, on va dire wow. Il y a du talent là-bas et naturellement, tout le monde va l'investir aussi.

  • Speaker #0

    Complètement. Aujourd'hui, on travaille déjà avec les fédérations. Maintenant, c'est souvent plutôt pour des problématiques équipe nationale A, équipe nationale féminine, éventuellement les espoirs. Mais du coup, ça reste le circuit ultra élite. Il y a un pays d'Asie avec qui on est en train de travailler à la fois avec la Ligue et la fédération, un peu avec cette logique-là de... développer le niveau du football local et aussi rendre les joueurs hyper visible pour les grands championnats européens.

  • Speaker #1

    C'est super intéressant, en tout cas c'est un sujet qui me passionne. Et aujourd'hui, j'ai pas eu le droit à mon top et mon flop, mais peut-être moins polémique comme question, c'est quoi le club aujourd'hui avec qui vous travaillez ou peut-être les ligues qui sont plus avancées là-dessus ?

  • Speaker #0

    Les anglo-saxons. L'Angleterre, après tout le monde le sait un peu, mais c'est vrai que l'Angleterre, c'est aussi une question de moyens. À leur niveau de revenu, c'est complètement légitime d'investir certaines sommes dans une équipe d'analytics. Les Anglais sont clairement en avance en première ligue, mais on a des équipes assez développées aussi en championship, même jusqu'en Ligue 1, la troisième division anglaise. Les Allemands sont assez bons. là-dedans, ils ont investi depuis longtemps c'est un sujet qui est bien traité à la fois par la Ligue, par la Fédération les Américains, même en MLS alors qu'en MLS c'est quand même les masses salariales sont beaucoup plus modestes que ce qu'on voit en Europe mais il y a cette culture américaine de la data des autres sports aussi c'est les mêmes propriétaires de clubs qui ont une équipe de MLS et une équipe de NBA peut-être et du coup ils sont assez avancés dans la data... Mais de plus en plus, on a les clubs d'Europe du Sud, pour qui ce n'était pas forcément dans la culture, d'Amérique du Sud aussi, et qui petit à petit se rendent compte, ont des belles histoires, commencent à investir un peu dans la data, ils font une super opération, ils disent ah oui, il faut mettre plus Et puis il y a le voisin qui entend que tel club a fait une super opération grâce à la data, et donc ils commencent à investir aussi là-dedans. Donc ça se développe bien partout dans le monde, en Asie on travaille. Il travaille très bien au Japon, par exemple. Donc, ça se développe.

  • Speaker #1

    Il y a un peu quand même la vision romantique latine du football, qui est encore l'humain, le joueur que je vois, avec qui je parle, etc. Ça fait un peu stéréotype, mais je pense que ce n'est pas du tout un problème. Je pense que c'est juste des cultures qui se rencontrent. Tu le disais, je pense qu'il y a aussi cette idée qu'aujourd'hui, certains propriétaires de clubs de football, par exemple en France, sont des nord-américains qui viennent, soit Textor à Lyon par exemple, qui ramènent aussi cette culture-là dans notre championnat. Et comme tu disais, après ça fait tâche d'huile. Un club l'utilise, ça fonctionne bien, c'est un petit écosystème. Donc le scout de Lyon demain passera peut-être pas à Saint-Etienne, mais en tout cas peut-être à Marseille ou à Nantes ou à Paris, et il ramènera la tech parce qu'il a trouvé ça assez fabuleux.

  • Speaker #0

    Complètement, ça on le voit avec le private equity qui arrive en France, en Italie. Les clubs, l'un des gros fonds d'investissement qui viennent investir de grosses sommes pour acheter certains clubs, comme on l'a vu à Saint-Etienne, à Lyon.

  • Speaker #1

    Un jour peut-être à Bordeaux.

  • Speaker #0

    Si, peut-être, on espère un jour à Bordeaux. Et qui ont cette mentalité, à l'américaine aussi, et aussi de rationalisation et donc d'intégrer la data là-dedans.

  • Speaker #1

    Avec votre tech, on peut vous arriver à définir ce que serait le bon prix à payer pour un joueur et à aller encore plus loin, prédire le prix de revente d'un joueur ?

  • Speaker #0

    Pour le moment, on ne le fait pas et on devrait. Plutôt qu'on aille. C'est touchy et de toute façon, c'est une science inexacte parce que les clubs payent des montants qui sont parfois pas rationnels. Mais parfois, ils sont au courant, ils savent qu'ils ont absolument besoin d'un attaquant central, le bon prix, et on arrive en fin de mercato, je ne peux pas faire la saison sans, et donc oui, je vais surpayer un mec, je le sais, mais j'accepte, et c'est comme ça, et donc pas de jugement là-dessus. Maintenant, pour nous, ça serait assez intéressant d'avoir des modèles comme ça, on s'est toujours concentré plutôt sur... Notre donnée, elle permet de répondre à pas mal de questions par les analystes. Donc ça peut être des questions sur quelle est la capacité physique de ce joueur, quelle est la vision de jeu de ce milieu de terrain. Il y a plein de questions auxquelles on ne peut pas encore répondre, ni avec notre donnée, ni avec n'importe quelle autre donnée. Le seul moyen, c'est de regarder des matchs, notamment sur tout l'aspect défensif du jeu. C'est hyper compliqué avec la data de mesurer. défensivement, parce qu'en fait la data aujourd'hui sur le jeu défensif c'est le nombre de tacles, le nombre d'interceptions et je crois que c'est Maldini qui disait si je suis obligé de tacler c'est que j'ai mal défendu donc en fait ces points de données ils sont pas pertinents et donc nous on travaille énormément sur trouver des points de données pour mesurer l'impact du jeu défensif et c'est assez compliqué et du coup on passe beaucoup de ressources là dessus beaucoup plus que sur évaluer les joueurs comme tu le disais mais ça serait intéressant

  • Speaker #1

    Alors en regardant... naturellement vos produits et puis les vidéos de démo, je suis resté un peu scotché sur Game Intelligence, qui est un de vos produits. Et ce que j'ai trouvé assez marrant, c'est l'interface, ce qu'on appelle l'UI, donc la User Interface, l'interface utilisateur que vous mettez autour des matchs pour justement, j'imagine aussi, rendre visuel certaines datas et puis c'est aussi ce qui vous aide à générer de la data. Moi, quand j'ai vu ça, j'ai tout de suite pensé aux jeux de football d'Electronic Arts, donc IAFC, anciennement appelé FIFA. Et donc, j'ai commencé à me dire, est-ce qu'il n'y a pas une intersection avec le gaming ? Et en creusant un petit peu, c'est vrai qu'il y a aujourd'hui des coachs en Ligue 1, par exemple, donc Will Steele, qui est le coach du RC Lance, il s'est formé sur Football Manager. Donc Football Manager, c'est le jeu de simulation numéro 1 dans le monde de football, qui est là depuis bientôt une vingtaine d'années, si je ne me trompe pas. développé par Sports Interactive en Angleterre. Est-ce qu'il n'y aurait pas peut-être demain des ponts à créer entre Skill Corner et le jeu vidéo ? Et inversement, c'est-à-dire comment peut-être vous pouvez croiser de la donnée pour faire de la donnée plus riche, comment utiliser votre donnée dans le jeu vidéo. Qu'est-ce qu'on peut imaginer comme croisement ?

  • Speaker #0

    En effet, je pense que nous, on ne le fait pas beaucoup actuellement, voire pas du tout même. Je pense que ça va en effet dans les deux sens. Je vais toujours dire FIFA, je n'arriverai pas à... IFC, voilà. Et les football managers, ils ont des notes sur... plein d'aspects du jeu, pour chaque joueur comment ils font leurs notes, aujourd'hui c'est avec beaucoup de scout qu'ils ont un peu partout, qui vont évaluer les traits des joueurs, ça reste plus tu mets de personnes qui évaluent et plus tu normalises un peu ta data, ça reste subjectif donc c'est sûr que ces gens là ont des besoins de data sur les vrais joueurs pour mettre les bonnes notes aux faux joueurs on va dire, donc là c'est sûr qu'il y a des besoins pour eux d'utiliser de la data donc ça c'est des sujets qui nous intéressent Rien que sur l'aspect gameplay aussi, sur comment ça se déplace des joueurs. Le foot, c'est super compliqué. C'est 11 joueurs contre 11 joueurs qui se déplacent de manière assez chaotique. C'est hyper dur de coder un jeu vidéo, de coder comment doivent se déplacer les joueurs, de retranscrire quelle est la réalité. Et en fait, nous, on a potentiellement la data de tracking qui relate justement les déplacements des 22 joueurs à tous les instants. potentiellement, et en fait ils le font un peu les éditeurs de jeux vidéo en faisant du motion tracking, donc ils viennent mettre plein de capteurs sur les joueurs et ils leur demandent de jouer pour voir c'est quoi les types de mouvements qu'ils font, etc. Peut-être que nous on pourrait les aider à faire ça, mais éventuellement à voir que telle équipe en troisième division japonaise ne joue pas du tout comme telle autre équipe et d'avoir de l'information comme ça là-dessus. Donc ça c'est un pont sport réel via la data apporte une amélioration sur le jeu. Le... Le truc qui est intéressant, c'est l'autre côté. Tu as parlé de Will Steele et je pense que de manière générale, la nouvelle génération des analystes, c'est des mecs qui jouaient à PES, à FIFA, à Football Manager et quand même qui ont été bercés à ça, à voir la minima du terrain. Et donc tous ces gens-là, ils sont beaucoup plus sensibles à la data. Ils voyaient des notes sur les joueurs. Tous ces gens-là, ils sont beaucoup plus sensibles. Donc c'est sûr que pour nous, c'est plutôt positif. Alors il y a peut-être des trucs où ça... à voir. Il y a Google qui avait lancé un truc qui s'appelle Google Research.

  • Speaker #1

    Regardez, c'est incroyable.

  • Speaker #0

    Et qui, le but, c'est de faire jouer des faux joueurs ensemble et d'essayer finalement de voir quelle est la meilleure stratégie pour gagner au foot. Alors le problème, c'est qu'ils sont incapables de modéliser parfaitement qu'est-ce que c'est un match de foot, mais avec tous les sujets de reinforcement learning qu'on voit, donc quand on a battu... la machine qui a battu les échecs qui a battu AlphaGo on pourrait se dire on va découvrir quelle est la stratégie optimale au foot de manière complètement virtuelle et après on va pouvoir utiliser ça dans le vrai monde

  • Speaker #1

    Et quitte à faire jouer cette intelligence contre finalement la donnée que vous avez sur un club, parce que par exemple la saison 2018-2019 du FC Barcelone joue différemment ou jouait différemment de la saison 2001-2002 pour un même club dans la même ligue, mais parce qu'il y a des coachs, parce qu'il y a des joueurs, parce que tout ça évolue année après année, tu as aussi des comportements et des tactiques d'équipe qui évoluent. Mais effectivement, ce que tu dis est intéressant. On dit souvent que Football Manager, c'est peut-être un poncif ou une fausse idée, que Football Manager a la plus grande base de données de joueurs dans le monde. C'est vrai ? Vous en servez ?

  • Speaker #0

    Alors, nous, on ne s'en sert pas, mais on sait que certains clubs pros s'en servent.

  • Speaker #1

    C'est un concurrent finalement alors ?

  • Speaker #0

    L'air de rien, ça pourrait être vu comme un concurrent. Pour nous, c'est plus vu comme une source additionnelle d'informations. Ce qui est important pour les clubs, en fait c'est pareil pour les sites de Paris ou n'importe qui, c'est d'avoir de l'information qui est un peu de sources qui sont décorrélées. Donc c'est super d'avoir une techno, une vision par ordinateur qui va t'apporter une information. Mais c'est top aussi d'avoir le ressenti du scout qui lui est allé à tous les matchs de ce mec-là entre 7 ans et 18 ans, qui finalement n'est pas compris dans notre donnée. Alors il y a peut-être certains rapports de scouts qui vont dire exactement la même chose que notre donnée, alors là on est un peu concurrent, mais nous on va voir des choses que les scouts n'ont pas vues, et les scouts vont voir des choses que nous on n'a pas vues parce qu'on n'y a pas eu accès. Donc en tout cas pour les clubs qui ont des gros moyens et tout, c'est pas tellement concurrent, c'est plutôt complémentaire. potentiellement pour des plus petits clubs, ça peut être un peu une compétition. Non, on a déjà ça, alors on ne va pas prendre ça.

  • Speaker #1

    Super intéressant. J'aime bien citer un exemple, peut-être que tu l'as vu, mais côté broadcast, je trouve ça assez intéressant. Broadcast, c'est donc ta diffusion. Par exemple, je revenais sur un truc, tu as parlé de PES à un moment donné. Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est Pro Evolution Soccer, qui est un jeu de foot développé par Konami, qui a été pendant des années le concurrent direct de FIFA et d'Electronic Arts, jusqu'à ce que PES... Jette l'éponge et maintenant la voie est ouverte pour EAFC jusqu'au prochain. Et effectivement, il y avait toujours dans ces jeux-là, c'est un peu le jeu vidéo qui a créé cette idée de créer des petites cartes en bas de l'écran où on voyait les 11 joueurs contre les 11 joueurs se déplacer en temps réel. Effectivement, nous, on en contrôlait un, mais on voyait toute l'équipe se former ou en tout cas suivre le déplacement du joueur que nous on contrôlait. Donc c'est vrai que c'est assez... C'est intéressant de s'imaginer un peu le parallèle de ces coachs qui ont grandi avec ça et qui pour eux, voir un match, ce n'est pas uniquement voir ce que nous donne la caméra, c'est aussi d'essayer de comprendre tout ce qui se passe autour d'eux, du joueur que l'on voit sur l'écran.

  • Speaker #2

    Quand vous recrutez un data analyst, si j'ai bien suivi, si vous recrutez un data analyst chez Skill Corner, vous allez d'abord le faire jouer à IFC pour voir son niveau, c'est quoi son classement sur Football Manager ?

  • Speaker #0

    Ouais, pas mal. Pas trop. En fait, on a deux grands métiers. On a vraiment le métier de comment on collecte la donnée. Là, c'est plutôt des chercheurs en vision par ordinateur. Eux, à la limite, s'ils ne connaissent pas le foot, ça ne pose pas de problème tant qu'ils connaissent la vision par ordinateur. Et après, on a un métier qui est avec la donnée. En fait, la donnée de vision par ordinateur, elle est très brute. C'est un million de points de données par match. En soi, elle ne veut rien dire tant qu'on ne l'interprète pas. Et donc, on a une équipe qui s'occupe d'interpréter cette donnée. Cette équipe, nous on en a une, mais potentiellement les clubs peuvent en avoir une aussi en interne. Et c'est eux qui ont besoin d'avoir ce QI football et qui ont besoin d'avoir à la fois des compétences techniques, parce que c'est du machine learning, c'est des sujets très data, mais aussi une compréhension du foot assez fine, parce qu'ils construisent des produits qui vont être utilisés par des coachs, par des scouts.

  • Speaker #2

    Tu parles que de foot en fait. Parce qu'il corner, c'est football, 100% football, ça ne sera jamais rien d'autre.

  • Speaker #0

    Alors, on a commencé par football, football, football de 2015 à 2022, je pense. On n'a fait que du foot jusqu'à ce qu'on commence à se développer. On commence à avoir des clients, du revenu et plus de moyens pour aller faire autre chose. Et en 2022, on a commencé à lancer le foot américain d'abord et puis le basket ensuite. Et les deux sports se développent super bien maintenant. Bon, évidemment, sur des géographies assez différentes et beaucoup aux États-Unis. plus pour le foot américain, mais le basket, pour le moment, on se concentre beaucoup sur la NBA. La NBA est d'ailleurs un actionnaire de Skill Corner, donc on a de plus en plus une ADN qui est multisport et qui n'est pas seulement foot, mais quand je vois FootX, je pense seulement foot.

  • Speaker #2

    Est-ce qu'on a parlé tout à l'heure de... du stratège, le film Moneyball. Est-ce que vous êtes arrivé sur le marché baseball ? Qui est vraiment le marché pour moi, quand on parle chiffres et sports, je ne pense qu'à ça. Parce que j'ai toujours vu des livres qui existent dans les bibliothèques américaines avec les statistiques des joueurs qui sont étudiés depuis des années. Est-ce que vous, vous êtes dedans ?

  • Speaker #0

    Alors non, on ne fait pas du tout de baseball. En effet, le baseball, c'est un sport qui s'adapte super bien à la data parce que finalement, tout peut être assez facilement codifié en termes de points de data. Le baseball, finalement, c'est essentiellement deux joueurs, le pitcher et le hitter. Il y a aussi les outfielders, mais qui ont beaucoup moins d'importance.

  • Speaker #2

    Excuse-moi, je vais mettre le pitcher. C'est celui qui lance la balle et le hitter, c'est le batteur qui tape la balle avec la botte de baseball.

  • Speaker #1

    Et les hotfielders.

  • Speaker #2

    Les hotfielders, c'est les champs externes pour récupérer les balles.

  • Speaker #0

    Exactement. Donc, en fait, c'est un sport qui se codifie assez bien. Et c'est aussi une des raisons pour laquelle nous, on n'en fait pas. C'est que ça se codifie assez bien à la main. En fait, tu mets quelqu'un qui a un fichier Excel et tu dis est-ce que là, il l'a touché, est-ce qu'il ne l'a pas touché ? Je simplifie, ça peut aller plus loin et c'est utile d'introduire de la technologie. Mais notre techno, plus le jeu est compliqué, plus ça va être compliqué pour un humain de collecter la data, et plus notre technologie est pertinente. Et le foot, c'est hyper chaotique, ça dure 90 minutes, tu as 60 minutes de temps de jeu, tu as 22 joueurs qui bougent dans tous les sens, c'est hyper chaotique, c'est impossible pour un humain de collecter de la donnée. précise sur tous les joueurs. Alors les humains, ils vont bien collecter sur qu'est-ce qui se passe autour du ballon, est-ce qu'il y a une passe, est-ce que la passe est réussie ou non. Par contre, quelles étaient les autres opportunités de passes, qu'est-ce que faisait mon arrière gauche à ce moment-là. Ils ne savent pas quoi et c'est vraiment là qu'on apporte de la valeur.

  • Speaker #1

    Le prochain défi, c'est le rugby. 15 contre 15, chaotique aussi.

  • Speaker #0

    Oui, la difficulté du rugby, c'est les regroupements. Après, dans les regroupements, les joueurs ne bougent pas trop. Donc, à la limite, ce n'est pas dramatique. Mais c'est aussi la notion de ligne. Plus les joueurs vont se cacher les uns les autres, plus c'est difficile. Maintenant, on fait du foot américain. Ça marche bien dans le foot américain. Donc, à partir du moment où tu as fait du foot américain, tu peux faire à peu près tout. D'accord.

  • Speaker #1

    Alors, on... Pour revenir sur le sport de manière plus générale et les ligues et les pratiques sportives traditionnelles, on voit qu'il y a un grand nombre de ligues, alors je ne sais pas si c'est majorité de ligue, une minorité de ligue ou de sport, qui sont ou qui doivent se transformer. Moi, j'ai deux exemples en tête. La Formule 1 qui a fait sa mue, entre guillemets, à l'aide de Drive to Survive sur Netflix, qui a réussi à créer de la narration, en fait, dans le... autour de la Formule 1 pour attirer de nouveaux publics, pour rendre la Formule 1 plus attractive. Un autre exemple, c'est le baseball, pour le coup, qui... Si vous avez pu suivre un match de baseball, ça va être 6 heures. Alors, effectivement, il y a une autre forme de consommation du baseball, mais ça va être 6 heures de match. Et alors, si... J'ai bien vu qu'en 2023, un nouveau règlement va être mis en place sur la saison, enfin a été décidé et sera mis en place sur la saison 2024 pour changer les règles et rendre le sport plus dynamique. Mais je me disais, est-ce que Skill Corner, avec toute la donnée que vous arrivez à collecter, il n'y a pas aussi de la donnée qui pourrait être utilisée pour détecter en fait des... Alors je ne sais pas sous quel angle aborder, mais peut-être que vous avez un rôle à jouer aussi pour aider en fait les clubs pour améliorer, parce qu'aujourd'hui on parle... de produits que chaque club en fait vous regardez un match bon je ne vais pas les citer mais il y a des équipes qui sont moins attrayantes à regarder que d'autres équipes et est-ce que vous n'avez pas aussi la capacité vous à détecter ça et puis à leur recommander en leur disant mais rendez votre produit plus attractif

  • Speaker #0

    C'est un sujet super intéressant. Je vais commencer par répondre du point de vue de l'évolution du jeu en fonction de la data, mais pas forcément au bénéfice du fan, plutôt au bénéfice de la performance. Il y a une infographie qui est assez connue, c'est de regarder la position des tirs en NBA entre les années 2000 et les années 2020. Tu regardes en 2000, des tirs à 3 points, t'as des tirs dans la raquette t'as plein de tirs aussi à mi-distance et puis y'a pas vraiment de zone référentielle donc si tu mets une heatmap des tirs, donc une carte de chaleur en fait t'as des tirs un peu partout et puis 20 années après avec l'explosion du nombre de data, tu regardes la même carte, t'as que des tirs qui sont sur la ligne de 3 points et des tirs qui sont dans la raquette. Tu n'as plus jamais un tir à mi-distance. Je dis plus jamais, ce n'est pas vrai, mais tu en as beaucoup, beaucoup moins. Et donc là, c'est un peu l'exemple de la data. qui transforment le sport, pas pour le bénéfice du consommateur, pour le bénéfice de la performance. On le voit dans le foot aussi avec l'arrivée des expected goals. Donc l'expected goal, c'est être capable de dire à chaque tir quelle est la probabilité qu'il y ait but. Les gens se sont rendus compte qu'en fait, on ne marque jamais avec des tirs en dehors de la surface de réparation. Encore une fois, je ne dis jamais, ce n'est pas jamais, mais ce n'est pas suffisamment. Et donc, on voit qu'il y a de moins en moins de tirs en dehors de la surface de réparation, parce que les entraîneurs disent aux joueurs, tu ne tires pas en dehors de la surface de réparation. Dans certains cas, il y a toujours des tirs. Mais ça, en plus, ça va un peu contre la perception, parce que pour nous, un petit tir en dehors de la surface de réparation, on adore, c'est hyper spectaculaire. Et après, on va regarder 30 playlists de tirs en dehors de la réparation, et donc on se dit, c'est vraiment ça le foot. Mais en fait, si tu veux gagner au foot, le mieux, c'est de ne pas faire ça. Mais bon, alors là, c'est vraiment que d'un point de vue performance. Il y a un peu l'évolution du jeu. Alors, il y a la FIFA qui a mis en place à un moment le 6 mètres où en fait les joueurs peuvent rentrer dans la surface de réparation. Et donc ça, c'est un peu quand même au bénéfice aussi de faire un jeu qui est plus beau, d'avoir ces grands dégagements et puis 8 têtes d'affilée pour savoir qui va contrôler la balle. Donc pour moi, c'est un peu un exemple quand même de, je ne sais pas si ça vient de la data, mais d'une évolution du jeu qui va bénéficier au grand public. Donc ça, j'y crois bien. Maintenant, là, je n'ai pas tellement en tête. Quelle pourrait être la suggestion ? On va partir d'une autre date.

  • Speaker #1

    Tu le disais, il y a de moins en moins de tirs de loin. Et oui, je crois qu'il y a peu de fans de football qui diront Ah non, moi, les tirs à 30 mètres, je trouve pas ça fun Évidemment que c'est fun. Et en plus, derrière, ça peut créer d'autres situations de but parce que tu as le gardien qui la remet en jeu. Et un exemple, je sais pas, peut-être que... Évidemment, il y a des gens bien plus intelligents que moi qui travaillent là-dessus, mais... On pourrait très bien dire que demain, soyons fous, un but en dehors de la surprise, c'est un point et demi ou deux points.

  • Speaker #0

    Jacques Henri Hérault avait eu pas mal de problèmes à un moment quand il avait suggéré cette idée. Ça c'est toujours une difficulté, mais sur n'importe quel sport, il y a tellement de traditions, il y a tellement de trucs. Utiliser la data pour changer un sport existant. Alors quand c'est... À la marge, moi j'y crois vachement, quand c'est sur des trucs super fondamentaux comme ça, là ils sont, je ne sais pas si vous avez vu, les Philippines, un pays de basket assez, pas super développé mais quand même assez sérieux, qui a lancé la ligne à 4 points. Et donc maintenant il commence à tirer à quatre points aux Philippines. Alors en même temps tu vois les tirs de Steph Curry, lui il tire quatre points de l'homme.

  • Speaker #2

    C'est huit mètres, enfin ça doit être à huit mètres, d'ailleurs avec le stabilisateur ça doit être bien loin.

  • Speaker #0

    Ouais c'est deux mètres après la ligne des trois points. Donc il y a des expériences comme ça, avant que le tir à quatre points arrive à l'université. Et puis en fait tu vois tu mets le tir à quatre points, toutes tes statistiques... qui sont toutes comparables. Comment tu compares Michael Jordan avec les future stars qui vont tirer à 4 points et qui du coup vont... Enfin, tu perds tellement de choses que... Ben voilà, c'est la réalité du sport.

  • Speaker #1

    C'est déjà le cas. Tu vois, tout le monde dit que les 1000 buts qu'a marqué Pelé ne sont pas du tout les 1000 buts qu'a marqué ou que va peut-être marquer un jour dans sa carrière Cristiano Ronaldo, parce que les scores ne sont pas les mêmes, le foot n'est pas le même, et ça ne choque finalement pas grand-chose.

  • Speaker #0

    Je suis d'accord. Après, il y a un peu du... Les gens, ils se révoltent un peu au début et finalement, ils se rendent compte que ça rend le produit mieux et ça dure pendant six mois et après, tout le monde est content.

  • Speaker #1

    Après, la VAR, pour le coup, est un contre-exemple. Les levées de bouclier sont encore là. C'est quelque chose qui est hyper intrusif dans le jeu. Et en fait, en réfléchissant, je me dis, est-ce qu'il n'y a pas aussi peut-être... un peu dans la polémique, mais l'interrogation, c'est que la donnée va peut-être pousser les clubs, ou en tout cas les académies, voire même les joueurs, à façonner leur jeu plus à pratique.

  • Speaker #2

    Si tu ne tires plus de l'extérieur de la surface, parce que tu sais que tu as une chance sur 7 de marquer, tu ne t'entraînes plus à tirer de l'extérieur de la surface.

  • Speaker #0

    Encore une fois, c'est quand même toujours driver par la performance. Est-ce que ça va ? À être driveé par le plaisir. Après, le plaisir des fans, heureusement, il est quand même pas mal corrélé à la performance, à marquer des buts. Et donc, ça va ensemble. Mais in fine, c'est le coach qui décide. Donc, si le coach, tu lui pitches qu'il y a moyen d'être plus efficace si tu fais telle action, il va le faire. Si tu lui pitches qu'il y a moyen d'amener plus de personnes devant leur télé, si tu fais ça, ça l'intéresse moins. Oui,

  • Speaker #1

    c'est là où c'est intéressant. C'est valable pour le foot, mais comme... La majorité des sports, c'est que tu as aussi des... Je pense certains des intérêts en commun et certains intérêts qui ne sont pas forcément en commun. Typiquement, comme tu le dis, ce n'est pas dans l'intérêt des coachs de pousser les joueurs à tirer à 30-35 mètres parce qu'ils savent que la probabilité est à moins de 10%. Eux, ce qu'ils veulent, c'est gagner des matchs, engranger des points, être champions. Par contre, les broadcasters ou les ligues adoreraient pouvoir avoir des matchs plus spectaculaires.

  • Speaker #0

    Et c'est les broadcasters qui payent une finée. Donc, à un moment, il y a un équilibre à trouver.

  • Speaker #1

    Exactement. C'est un débat qui est passionnant. Et on voit même maintenant les footballs qui se façonnent. On dit souvent que la France a un football, en tout cas l'équipe de France, un football plus athlétique, en forme des athlètes. L'athlétique, c'est plus des gens qui ont une caisse pour courir, de l'endurance, etc., avoir du sprint. Alors que le football espagnol, qui est malheureusement aujourd'hui plus en avance, je pense au niveau des... des résultats sportifs que le foot français mise sur un football qui est beaucoup plus latin ou en tout cas beaucoup plus de passes un jeu beaucoup plus léché que le nôtre alors vous avec la donnée vous en pensez quoi ? c'est quoi l'avenir ? c'est notre foot ou c'est le foot espagnol ?

  • Speaker #0

    alors nous notre datin elle est La première data qu'on commençait à acheter, les clubs, enfin la première data skill corner que les clubs ont commencé à acheter, c'était vraiment la data physique. On était les premiers acteurs à pouvoir fournir la data. Donc quand je dis data physique, c'est vitesse maximale atteinte par le joueur, nombre de kilomètres de sprint, nombre d'accélération. On était les premiers à pouvoir fournir ça sur des joueurs que tu veux recruter. Parce qu'une grosse question avant, c'était je suis un club anglais, j'ai ce mec-là aux Pays-Bas qui a l'air hyper bon techniquement, j'ai envoyé mes scouts, j'y crois vachement. Est-ce que ce mec-là, il a la caisse ? Est-ce qu'il a les jambes pour venir jouer en première ligue ? Il y a énormément de joueurs qui se sont cassés la gueule. Pas forcément des Pays-Bas, mais de plein d'autres pays. Et nous, on est enfin capables de répondre à cette question-là, de dire, oui, ce mec-là, il a clairement la caisse pour venir jouer en première ligue. Et sur l'évolution du jeu, après, il y a deux choses différentes. Il y a le côté, ce que nous, on appelle physique, et il y a le côté athlétique. Athlétique, c'est être un colosse de maître. Alors... Et donc, je pense que quand tu parlais du style de jeu de la France, c'était un peu quand même le côté costaud, athlétique, machin, parce que les joueurs espagnols, ils courent en fait. Ouais,

  • Speaker #2

    c'est vrai. Grosse défense.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est plus ça. Nous, ce qu'on voit et qui est dingue, c'est qu'on a de la donnée depuis 2018, mais même avant 2018, il y avait d'autres personnes qui faisaient de la donnée avec les GPS ou des choses comme ça. Tu regardes, mais depuis 2010, la... Distance parcourue, ou encore mieux, la distance parcourue en sprint, par match, en première ligue, et chaque année, ça augmente, ça augmente, ça augmente, ça augmente, et ça n'arrête pas. On est en 2024, ça fait 15 ans que ça augmente chaque année. C'est incroyable, quoi. Et du coup, la dimension physique, elle devient absolument indispensable. encore plus en première ligue mais bon c'est un phénomène c'est un phénomène mondial mais pas et du coup tu as encore plus le sujet quand tu vas prendre des joueurs qui sont dans des ligues qui sont peut-être un peu plus technique tactique mais un peu moins physique est ce que vraiment ce joueur là qui est super bon il est capable de jouer en première ligue c'est pas sûr.

  • Speaker #1

    Usain Boyle était venu dans le football un petit peu trop tôt il aurait dû attendre 10 ans il aurait été il y avait peut-être d'autres sujets aussi. C'est intéressant, parce que j'allais te poser la question, mais tu as répondu partiellement. Est-ce qu'il y a des... Aujourd'hui, vous voyez des patterns se reproduire par un type de joueurs que les clubs recrutent ? Tu as répondu, c'est des sprinters, des gars qui ont de la caisse, etc.

  • Speaker #0

    Oui, là, il y a pas mal d'engouement autour de Van Deven. C'est dingue. costaud, il est vraiment costaud et il est capable d'aller à 37 kmh Tottenham défenseur de Tottenham qui est physiquement c'est incroyable et on se rend compte que il court vite, super, mais bon c'est pas de l'athlétisme mais en fait il t'amène 2 buts sur les 6 ou 7 premières journées de première ligue et ses patterns se reposent

  • Speaker #1

    Tu vois les mêmes choses dans les différentes ligues, c'est-à-dire que même en Espagne, ils vont aller chercher ce type de profil-là, même au Portugal, au Japon, en MLS ?

  • Speaker #0

    Alors, il y a un peu deux choses. Qu'est-ce qu'il faut pour gagner en première ligue ? Il y a le côté intensité physique qui est absolument nécessaire. Et après, il y a quand même aussi la notion, si on parle du Portugal, dans le recrutement, il y a un gros aspect qui est je veux acheter pour gagner des matchs, je veux aussi acheter pour revendre. Si l'horizon, c'est de vendre à la première ligue, c'est assez important pour un club portugais, même si lui... Il n'a pas forcément besoin d'un joueur physique parce que dans la Ligue portugaise, ce n'est pas ça qui va faire la différence. C'est assez important pour réfléchir à c'est quoi la sortie. Le mec, il va falloir que je le vende dans deux ans. Et je sais que tous les gens de première ligue, ils regardent la donnée skin corner, ils regardent la donnée physique. Donc, en fait, j'ai intérêt à avoir un mec qui…

  • Speaker #2

    Ça redessine la manière de jouer, j'imagine, au Portugal, qui a dû évoluer avec les deux datas.

  • Speaker #0

    J'imagine. Après, je n'ai pas de data pour le prouver, mais j'imagine.

  • Speaker #1

    Pour conclure, c'est quoi les pistes de développement d'avenir de Skill Corner ?

  • Speaker #0

    On a un peu parlé académie, ça c'est quelque chose qui nous intéresse énormément. On a un peu parlé la partie défensive, évaluer le jeu défensif. Il y a énormément de choses à faire, ça va nous occuper énormément. C'est pas facile, ça va nous occuper sur les 2-3 prochaines années. Donc il y a plein de choses à faire déjà dans le foot et on a parlé des autres sports. Notre gros enjeu aujourd'hui, c'est de prouver que le modèle qu'on a est le plus efficace. créé dans le foot, il marche aussi dans les autres sports, c'est pas exactement la même chose, c'est pas des transferts payants c'est des systèmes de draft, mais maintenant dans le monde universitaire américain, il y a ce qu'ils appellent le transfer portal donc où les universités achètent, parce qu'il n'y a pas de frais de transfert, mais ramènent des joueurs d'autres universités et donc il y a un marché des transferts dans les universités, et donc là tout notre enjeu, en dehors du foot... c'est de prouver que ce modèle-là, il marche aussi dans le foot américain, dans le basket, potentiellement dans d'autres sports dans le futur, même si ce n'est pas d'actualité.

  • Speaker #1

    En tout cas, vous avez beaucoup de projets, des pistes de croissance. Imaginez une feuille de route qui est remplie pour les 5-6 prochaines années.

  • Speaker #0

    Oui, on ne va pas s'ennuyer.

  • Speaker #1

    Très bien. Je pense qu'on est refait pour la journée. En tout cas, c'était super. On a abordé plein de sujets autour du foot, les usages directs, indirects de Skill Corner. point de vue aussi, enfin ton point de vue et le point de vue de ce qu'est le corner sur le football et comment vous pouvez aider à améliorer ça,

  • Speaker #2

    donc c'était top je te laisse entre les mains de Gaël pour la playlist on termine avec la playlist trois questions la première c'est quel est ton souvenir sportif, le souvenir sportif que tu veux nous présenter sachant qu'il ne faut pas que ça soit France 98 puisque il y a déjà le t-shirt c'est quoi ça ?

  • Speaker #0

    Euh... Ouais, bon, ça va pas être hyper original, mais je pense qu'un des trucs qui m'a le plus marqué, c'est la... Alors, il y a deux choses, deux événements de la Coupe du Monde 2006. Il y a le quart de Zidane contre le Brésil, qui est exceptionnel. Je regarde encore, peut-être tous les six mois, je regarde la compilation. Le quart de finale de Zidane. Donc ça, c'est un truc. Et puis la finale, enfin, la dramaturgie... Elle est dingue, quoi. Et puis moi, j'avais 14-15 ans, un truc comme ça. C'était vraiment les trucs qui te marquent. Mon associé est beaucoup plus âgé que moi. Et lui, si tu lui poses cette question, c'est vie. Je suis marreur. Baptiste, enfin... Je pense qu'il y a une période de ta vie où tu as quelques traumatismes, on va dire. C'est peut-être un peu un grand mot, mais pour moi, c'est ça.

  • Speaker #2

    2006, c'est le coup de... de tête de Zidane.

  • Speaker #0

    C'est la panne à une classe, c'est le coup de tête, c'est le tir au but de Trezeguet, il y a trop de choses exceptionnelles.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est comparable avec le Qatar, avec la Coupe du Monde, la finale 2022 était...

  • Speaker #0

    Ah, des émotions, des émotions dingues, et en même temps, tu perds, c'est dur, et tu te dis, c'est marrant l'affect, comme ça peut toucher ma copine et... et pas fan de sport, ça la rend dingue de mourir dans des états comme ça. En effet, il n'y a pas beaucoup d'événements dans ta vie qui te rendent aussi dingue que le sport. Côté médias, est-ce que tu as quelque chose à nous présenter en musique, livres, séries, films ? Qu'est-ce que tu vas choisir ?

  • Speaker #1

    J'avais prévu vraiment le plus gros classique, mais comme vous me l'avez volé deux fois pendant l'émission, c'était Moneyball. Pour tous ceux qui ne connaissent pas bien les sujets data et qui n'ont pas vu Moneyball, c'est vraiment un film à voir. Ou il faut lire le bouquin, sinon. Même le film, j'ai beaucoup aimé. Ça, c'est un truc, mais du coup, comme vous me l'avez volé, je vais dire un truc qui n'a rien à voir avec le sport, juste parce que je regarde ça. En ce moment, c'est la série Arte sur DJ Mehdi. Si vous ne l'avez pas vue...

  • Speaker #0

    Je ne l'ai pas vue. C'est la série... Je n'ai pas la tête seule et tout le monde avec. On est en plein dedans. Tout le monde est en plein dedans, j'ai l'impression. Je crois que tout le monde est en plein dedans.

  • Speaker #2

    Quel épisode ? T'as fini ou ?

  • Speaker #1

    Il me reste le dernier là.

  • Speaker #0

    Si tu as dit que tu jouais à FIFA, côté gaming, c'est quoi ton jeu vidéo préféré ?

  • Speaker #1

    Moi justement, j'étais vraiment team PES, PES 6, les PES de 1 à 6, je les passais des heures et des heures.

  • Speaker #0

    Tu n'as jamais fait la transition ?

  • Speaker #1

    Jouer, non, je pense qu'il y avait un peu un... Peut-être, ouais... Ouais... âge, peut-être à un moment j'avais peut-être commencé à jouer à d'autres jeux à ce moment-là et donc j'ai arrêté à ce moment-là et puis j'ai jamais réussi même quand on m'a fait jouer à FIFA récent, j'ai pas réussi à reprendre le truc mais PES 6 c'est des très très bonnes souvenirs d'enfance aussi

  • Speaker #2

    PES 6 c'était quelle année ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'était à peu près 2006 ou peut-être il y avait une année d'écart, c'était peut-être 2007 mais...

  • Speaker #2

    C'était le moment où PES était...

  • Speaker #1

    Et ouais au top, c'est vraiment le meilleur, c'était bon.

  • Speaker #0

    Merci Hugo pour cette playlist, je pense que tout le monde a compris que cet épisode était très foot. donc c'était un peu notre After Food à nous encore l'After Food d'ailleurs vous n'êtes pas encore passé chez eux ?

  • Speaker #1

    j'avais j'étais passé une fois il y a longtemps vraiment au début,

  • Speaker #2

    peut-être il y a 4 ans je pense t'avoir entendu moi je suis gros auditeur depuis le premier épisode de l'After Food donc je pense t'avoir entendu à l'époque j'attends qu'ils me réinvitent un message écoute, merci merci Merci beaucoup. Si les gens veulent te suivre, te retrouver, c'est sur quel réseau, quelle plateforme ?

  • Speaker #1

    Je ne suis pas très réseau social. Sur Skill Corner, on publie pas mal de choses, d'analyses pour montrer à quoi ressemble notre data, à la fois sur Twitter et sur LinkedIn. Et sinon, moi, ça va se limiter à LinkedIn.

  • Speaker #2

    C'est à quoi ? At Skill Corner ?

  • Speaker #1

    At Skill Corner, sur LinkedIn, c'est pareil.

  • Speaker #0

    ou ton pseudo sur

  • Speaker #1

    Football Manager peut-être sur PES il y avait même il y avait peut-être un peu de multijoueurs à l'époque mais c'était vraiment le début c'était le tout début merci beaucoup merci à toutes et tous de nous avoir suivis n'hésitez pas à commenter mettre

  • Speaker #2

    des pouces bleus sur Youtube surtout les pouces bleus et à très bientôt pour un prochain rendez-vous partage d'écran

Description

Dans cet épisode de Partage d’écrans, c’est le sport qui est à l’honneur. Nous recevons Hugo Bordigoni, co-fondateur de SkillCorner, pour explorer l’impact révolutionnaire de la technologie sur le football en particulier. SkillCorner, c’est une solution innovante qui permet de capturer et de fournir les données de tracking des joueurs d’un match de foot à partir d'une simple diffusion vidéo.

C’est une révolution (oui, on sait vous l’avez déjà entendu celle-la !).

Nous discutons de comment l’innovation technologique transforme le recrutement de joueurs grâce aux données de performance, offrant aux clubs comme Liverpool, le FC Séville, et le FC Toulouse des outils puissants pour améliorer leurs stratégies de sélection.

Mais comme le dit Hugo, il n’est pas question ici de faire du 100% machine, l’humain a évidemment toute son importance dans le scouting (le recrutement de joueurs !)et on met aussi l’accent sur les risques de dépendance aux données et l’importance des éléments non quantifiables dans le sport.

🎙 Paul et Monsieur Châtellier, des passionnés de sports et de tech !, en ont eu pour leur argent avec cet épisode passionnant autour de la data dans le foot, mais pas seulement, et on espère que vous aussi !


A retrouver toutes les deux semaines sur votre plateforme d’écoute préférée. Mais aussi en vidéo sur Youtube.


Envie de réagir ou de poser des questions ? Écrivez-nous à partagedecrans@globant.com.

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CRÉDITS

Partage d’écran est un podcast produit par Globant

Animé par Paul Depré et Monsieur Chatellier

Assistante de production Alexandra Bizot,

Conseiller éditorial Cyrille de Lasteyrie

Musique générique : Thibaut Barbillon

Design : Luciano Paredes


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Maintenant les clubs investissent de plus en plus sur des sujets de data. Mais investir sur des sujets de data, ça veut dire acheter de la donnée de providers comme Skill Corner, d'autres. Parce qu'en fait la data aujourd'hui sur le jeu défensif, c'est le nombre de tacks, le nombre d'interceptions. Et je crois que c'est Malbini qui disait si je suis obligé de tacler, c'est que j'ai mal défendu. Donc en fait ces points de données, ils ne sont pas pertinents. Vous êtes en bord de terrain, en fait vous n'avez aucune perspective. Tous les joueurs sont à peu près au même niveau et donc la qualité de la donnée va être moins bonne.

  • Speaker #1

    Bonjour à toutes et tous et bienvenue dans Partage d'écran, votre rendez-vous tech digital dans le sport, les médias et le gaming, présenté par Globant. Je suis Paul Depré.

  • Speaker #2

    Et je suis Monsieur Châtelier, mais vous pouvez m'appeler Gaël.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, on reçoit Hugo Bordigoni, cofondateur et CEO de Skill Corner. Salut Hugo.

  • Speaker #0

    Salut.

  • Speaker #2

    Salut Hugo.

  • Speaker #0

    Salut.

  • Speaker #1

    Alors évidemment, aujourd'hui, on parlera sport avec toi, des usages data dans le sport. Mais avant tout, laisse-moi te présenter un petit peu le menu du jour. Donc on commence par ce qu'on appelle la rubrique de l'Assado, qui est finalement, on te passe au grill, mais globalement tu es dans une boîte argentine. On a renommé ça l'Assado, et ça ce sera Gaël qui va mener la danse. Par la suite, on passera au core business, trois questions d'actualité, deux tendances sur des sujets en rapport avec Skill Corner, et enfin la playlist. Et la playlist c'est le moment où tu nous partageras un souvenir sportif, en tant qu'acteur ou téléspectateur, à toi de choisir. Et le dernier, un souvenir ou une recommandation aux jeux vidéo.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #2

    Bienvenue Hugo. Donc dans cette première partie de l'émission, on commence avec le précieux. On te demande d'amener un précieux, un objet qui t'est précieux. Qu'est-ce que tu nous as amené aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Alors j'ai amené quelque chose qui est lié à Skill Corner au premier jour, enfin au début de Skill Corner, pas vraiment le premier jour, mais les premières années. Alors ça c'est un, vous voyez, c'est un... Plitter HDMI. En fait, je reparlerai un peu de ce qu'il y a après. On collecte de la data et au début, on avait pas mal d'opérations manuelles. Donc des gens ont regardé des matchs à la télé pour aider les algorithmes. Donc notre technologie, elle est automatique. Mais par moment, il y avait des interventions. Ou alors, il fallait observer six matchs en même temps pour s'assurer que tout se passait bien sur les six matchs. Et donc, il y avait... énormément de travail de récupérer tous les flux vidéo, de les linker, de mettre quatre flux sur un même écran ou alors faire l'inverse, de prendre un flux et de le dispatcher à deux endroits différents. Et donc on a passé ces premières années à faire beaucoup de manuels et comme on était une petite start-up, les cofondateurs ont s'occupé beaucoup de ça et donc ça nous a pas mal occupé. C'était un peu des moments compliqués pour ce qu'il y en a parce que c'était les tout débuts. Et donc, on s'est quand même bien amusé. Maintenant, on ne fait plus du tout de ça, mais c'est un clin d'œil sympa.

  • Speaker #2

    D'accord. Pour ceux qui n'ont pas l'image et qui ne connaissent pas le mot splitter HDMI, c'est un petit boîtier avec des entrées HDMI dessus qui permettent de récupérer les flux vidéo, si j'ai bien compris.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #2

    Tu es sur le tracking vidéo et les datas, l'IA. Comment est-ce que tu expliquerais ce qui corner à mon petit-neveu de 14 ans ?

  • Speaker #0

    Pas simple. Alors, on est un fournisseur de data, c'est-à-dire qu'on collecte de la data, donc de la data, c'est de l'information sur des matchs de sport professionnel. Et on revend cette data à essentiellement des clubs, potentiellement des sites de Paris, potentiellement des fédérations, mais en très, très, très grande majorité, c'est des clubs. Et donc, pour les aider à répondre à plein de questions footballistiques qui sont... surtout orienté autour du recrutement de joueurs.

  • Speaker #2

    Tu parles beaucoup de sport. Tu étais toi-même un sportif ou alors tu étais plutôt un joueur de FIFA à l'époque ?

  • Speaker #0

    On en reparlera peut-être après, mais je suis plus équipe canapé.

  • Speaker #1

    Équipe tribune, équipe canapé, équipe main courante, les gars autour du terrain.

  • Speaker #0

    Je maîtrise pas mal. Oui,

  • Speaker #1

    très bien.

  • Speaker #2

    Donc, le skill corner d'aujourd'hui ? C'est quelque chose que tu as fondé, créé à la suite de tes études, je crois. C'est un projet qui est le même sur lequel tu as commencé à travailler il y a 10 ans ? Ou est-ce qu'il a évolué ? Est-ce qu'il a... pivoter pour employer un mot de start up.

  • Speaker #0

    Ouais alors en effet on a commencé à travailler sur SkillCorner début 2015 donc on s'approche des 10 ans alors pas de la création de la société, la société on l'a créé début 2016. L'idée elle n'a pas énormément changé donc l'idée c'était de se dire tous les progrès qui ont été faits en intelligence artificielle, en vision par ordinateur autour de 2012 et qui n'ont jamais arrêté depuis. Donc l'idée pour moi c'est j'étudiais ces sujets là de data science qui était assez nouveau dans les écoles d'ingénieurs et je m'étais dit ok, fan de sport, il doit y avoir moyen d'allier un peu ces deux passions et d'en faire bénéficier notamment le sujet de la récupération de data. Et donc ça on l'avait quand même bien en tête sans savoir du tout à qui on allait le vendre. Est-ce qu'on allait le vendre à des clubs, est-ce qu'on allait le vendre pour du recrutement, pour de l'analyse de match, est-ce qu'on allait le vendre à des sites de Paris, à des médias ? Et en fait on a fait... Plein de choses différentes. Au début, on a commencé sur les clubs et puis on n'y arrivait pas trop. Et puis finalement, on a fait des rencontres dans le milieu des paris sportifs, donc on a fait un peu de paris sportifs. Et puis finalement, on a arrêté ça et ça fait vraiment depuis 2020 qu'on est concentré sur les clubs, sur cette problématique de recrutement et qu'on a vraiment trouvé ce qu'on appelle dans le jargon startup, le product market fit. Donc quand tu te rends compte que ton produit a trouvé son marché et que tu commences à signer plus de clients.

  • Speaker #2

    C'est une équipe de combien de personnes ? Vous avez commencé, tu dis on, vous étiez combien au départ et combien vous êtes aujourd'hui sur Skid Corner ?

  • Speaker #0

    Alors on est deux associés fondateurs de la boîte, on a longtemps été deux, puis trois, puis quatre, puis cinq, mais bon avec des moyens assez limités, donc on a eu un peu de subventions de la BPI, on a levé un peu des fonds au début, mais avec des moyens quand même assez limités. Et puis maintenant, on est rentable depuis 4 ans et donc là, on est à peu près 70 chez Skill Corner.

  • Speaker #1

    C'est vraiment la description parfaite du startupeur. Vous avez commencé deux postes, vous aviez une idée sur une techno émergente, vous avez fait un petit peu cohabiter les deux, vous avez tâtonné pour trouver le marché. C'est super.

  • Speaker #0

    Oui, alors parfois, il y a un peu le fantasme, j'ai une super idée et boum, ça explose et ça y est, on a plein de clients, il y a un énorme levée de fonds. Il faut voir qu'on a commencé à travailler en 2015, on a senti que c'était bien, que ça partait, qu'il y avait vraiment quelque chose, mi-2020. Donc on a quand même passé cinq ans un peu à galérer, mais pas dans le mauvais sens du terme, mais c'est jamais linéaire. C'est peut-être pour certaines boîtes, mais pas pour nous.

  • Speaker #1

    À expérimenter, de la résilience, donc une première belle leçon quand même.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #2

    On va parler beaucoup de sport. Paul tout à l'heure, mais Skill Corner, c'est quelque chose qui est adapté seulement au sport ou est-ce que tu as eu déjà des idées sur d'autres sujets que le sport ? Alors,

  • Speaker #0

    des sujets vision par ordinateur, tu vas en avoir dans la vidéosurveillance, tu vas en avoir dans la lutte autonome. Maintenant, il y a aussi d'autres acteurs qui sont sur ces marchés-là. Nous, on a quand même spécialisé toutes... notre technologie pour être super pertinente dans le sport, alors ça ne veut pas dire qu'on ne pourrait pas faire autre chose,

  • Speaker #2

    mais c'est vraiment pas notre ADN donc on est vraiment une boîte sport par contre sur différents sports Je pense que c'est des questions qu'on va aborder dans le core business donc je vais laisser la parole à Paul sur ce sujet là.

  • Speaker #1

    Très bien, merci Gaël Encore merci Hugo d'être avec nous je contextualise donc tu es co-fondateur et CEO de Skill Corner aujourd'hui Tu nous as dit 70 personnes à peu près, les premiers essais en 2015 et bientôt 10 ans avec une belle croissance. L'un des produits, en tout cas l'un des usages phares de votre solution, on en a parlé précédemment, c'est le recrutement de joueurs, la détection de talents ou encore ce que l'on peut appeler en anglais le scouting. Il y a plusieurs clubs dans le monde, mais j'en citerai trois qui sont assez, des clubs de foot qui sont assez en avance là-dessus. Il y a le Liverpool FC en Angleterre, on a le Toulouse Football Club en France. ou encore l'AS Romain en Italie, qui ont, je dirais, embrassé, en tout cas, qui ont assez tôt mis la donnée dans leur process de détection de talent et qui aujourd'hui en parlent de manière totalement débridée. C'est vrai que souvent on parle du film Moneyball et ça a été l'exemple pour beaucoup. J'ai toujours eu une question, si tu veux, autour de tout ça. Effectivement, la donnée permet de détecter beaucoup des attributs d'un talent, d'un futur talent, mais il y a quand même ce qui n'est pas palpable au travers de la donnée. Par exemple, le comportement d'un joueur, son entourage, la façon dont il va interagir oralement, verbalement avec ses coéquipiers. Premièrement, est-ce que c'est un sujet que remontent beaucoup vos clients ? Et puis, comment Skilcorner peut aider sur ce plan-là aussi ?

  • Speaker #0

    Tout à fait. La data, c'est... Une composante de la prise de décision sur des sujets de recrutement, mais pas que recrutement, sur des sujets d'analyse de mes propres matchs, analyse de mes adversaires pour préparer mon prochain match. Il faut voir qu'on vient d'un monde où c'était 100% de humains et 0% de data. Maintenant, les clubs investissent de plus en plus sur des sujets de data. Mais investir sur des sujets de data, ça veut dire acheter de la donnée de providers comme Skill Corner ou d'autres. Mais ça veut aussi dire avoir les personnes qui permettent d'utiliser cette data, de la contextualiser en fonction des besoins des clubs. Donc ce n'est pas un investissement qui est minime et qui est négligeable. C'est vraiment une vraie volonté stratégique pour les clubs. Et on voit en effet des clubs qui sont à des maturités très différentes. Tu parles de Liverpool, ça fait très longtemps qu'ils... qui sont sur ces sujets-là et que c'est vraiment identifié comme hyper stratégique pour eux. Mais il y a aussi beaucoup de clubs qui sont encore un peu à zéro ou à peut-être 5% de data, 95% d'humains. Moi, je ne crois pas au 100% data, 0% humain, en grande partie pour les raisons que tu viens d'évoquer. C'est-à-dire que les facteurs qui font qu'un joueur qui joue au Brésil, qui est brésilien avec toute sa famille au Brésil, et qui vient en Angleterre, qui arrive à Manchester et qui va réussir. En fait, les facteurs de réussite, ils ne peuvent pas être entièrement compris dans la data en match. Et en effet, il y a des éléments psychologiques. Est-ce que ce mec-là, il est bien entouré ? Est-ce que sa famille va voyager avec lui ? Est-ce que dans le club, il y a des gens qui parlent sa langue ? Est-ce que lui, il parle anglais ? Tout ça, je ne dis pas que ce n'est pas de la data, mais en tout cas, ce n'est pas du tout la data que nous, on collecte. Et donc, l'humain est hyper important. Et nous, on ne pousse jamais les clubs à leur dire c'est la machine, c'est Skill Corner qui va recruter les joueurs pour vous. C'est absurde, ce n'est pas du tout ça. Par contre, le sujet, c'est de leur dire vous êtes à zéro, vous êtes à 5%. Et peut-être que le compromis, je ne sais pas si c'est 30, 40, 50%, mais il y a moyen de créer de la valeur en utilisant de la data pour rationaliser ses choix. Maintenant, pour rentrer vraiment sur le sujet du psychologique, aujourd'hui, on n'intervient pas du tout là-dessus.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Petit à petit, on commence à se dire quand même notre data. Tu vois, quel est le type d'effort que tu fais quand tu es mené 3-0 ? Est-ce que cet effort-là, c'est de la data physique ou est-ce que c'est de la data psychologique en fait ? C'est qui le mec qui va se battre et qui va continuer à se battre jusqu'à la quatrième minute, peu importe le scénario ? C'est tout naissant. Mais je suis sûr qu'il y a certaines choses psychologiques qu'on peut évaluer à partir de la data, mais pas tout.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, tu décrirais ça comme un outil à la décision. Exactement. Comme une aide à la décision, mais tu ne remplis pas un formulaire en disant je veux un numéro 9 entre tel prix et tel prix, avec telle caractéristique et puis boum, ça vous sort le joueur à recruter. Ce n'est pas Football Manager encore.

  • Speaker #0

    Non. Ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas te fournir une liste si tu nous demandes ça.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Mais ensuite, toi, il va falloir que tu la raffines, cette liste, et peut-être que ce joueur-là, tu l'as déjà évalué pour telle ou telle raison, ou tu le connais, il y a quelque chose qui ne te plaît pas, et nous, on ne peut pas le savoir. Donc voilà, ça ne peut être que de l'aide à la décision.

  • Speaker #1

    Ok. Parce que tu disais, effectivement, tu prenais le cas d'un joueur brésilien qui vient en Europe, etc. Je n'ai pas le chiffre exact, mais on va dire que, grosso modo, il y a plusieurs dizaines de milliers de transferts de joueurs par an dans le monde. Donc, on peut dire qu'il y a quand même de la donnée qui est générée, donc peut-être qu'à terme, pourquoi pas envisager le fait d'enrichir une base de données en se disant, bon, typiquement, on regarde un peu les transferts qui ont réussi, ceux qui ont moins réussi, regarder les caractéristiques et commencer à créer des patterns comportementaux.

  • Speaker #0

    Ah ouais, en effet, ça, j'y crois beaucoup. La question, c'est qu'il faut... Avoir la bonne data, et la bonne data c'est à la fois la data de Skill Corner sur les matchs, quels sont les déplacements que fait ce joueur, quelle est l'intelligence de jeu en match de ce joueur, mais c'est aussi la data du scout qui va prendre un avion, faire 7000 kilomètres, pour aller voir le mec dans son environnement, lui parler après l'entraînement, parler à son coach, parler à son coach quand il avait 17 ans, et en fait tout ça c'est aussi de la data. Alors, si on se dit qu'on va être capable de mettre toute cette information-là dans une base de données et après de faire tourner un modèle, je ne suis pas contre. Mon sujet, c'est plus de dire qu'il y a plein de sources d'informations différentes. Et aujourd'hui, elles ne sont pas toutes au même endroit. Et aujourd'hui, c'est quand même un humain qui fait ce travail de réconciliation et de choix.

  • Speaker #1

    Alors, sans révéler trop de secrets, mais est-ce que tu aurais peut-être... Allez, un exemple d'un joueur qui a été recruté grâce à Skill Corner, sur lequel on va dire la data a été... grande part de la prise de décision et qui a fonctionné et qui aujourd'hui, un joueur reconnu est l'inverse. Le cas d'un joueur qui a été recruté ou... Alors une fois encore, ce n'est pas du tout pour mettre en porte à faux la solution parce que tu l'as très bien dit, c'est un outil à la décision, mais c'est intéressant de voir un petit peu ce un qui a fonctionné et qui a failli.

  • Speaker #0

    C'est difficile pour nous de donner des exemples en particulier pour deux raisons. Le premier, c'est qu'on n'a pas le droit Et la meilleure raison Le deuxième c'est qu'on n'est pas Forcément au courant Nous on vend de la data Les clubs ils reçoivent cette data Mais en fait ils vont récupérer toute la data Pas seulement la data qui les intéresse Et après Ils prennent leur décision en fonction de la data Ils n'ont pas besoin de nous demander Ah oui on a vu cette data Est-ce que Est-ce que je lui fais confiance ? Non, vous avez la data, vous prenez votre décision. Et donc finalement, on n'a pas vraiment de métrique sur Ah oui, je sais qu'ils ont pris la data sur ce joueur-là Par contre, ce qu'on sait, c'est qu'à peu près tous les clubs, une grande partie des clubs avec qui on travaille, j'étais aux Etats-Unis il n'y a pas longtemps, on parlait avec des clubs de MLS, ils nous disaient qu'on ne fait pas un recrutement sans utiliser votre data et sans valider. Le make, on a des critères sur chacune, alors pas forcément sur toutes les métriques, il y a des métriques où ils se disent, pour notre style de jeu, ça ne m'intéresse pas tellement, ce n'est pas grave. Par contre, sur les données physiques, par exemple la vitesse maximale que peut atteindre ce joueur, le nombre d'accélérations qu'il est capable de faire dans un match, c'est non négociable. Donc, ils ont des critères. Si le joueur ne rentre pas dans ce critère-là, il ne considère pas ce joueur-là. Et donc, ça rentre dans la plupart des cas. Et après, je ne vais pas pouvoir... On a des cas de clubs anglais qui allaient acheter un joueur en Italie pour quelques dizaines de millions d'euros et qui nous a dit qu'on ne l'a pas fait parce qu'il y avait un gros warning sur votre data. On ne le fait pas.

  • Speaker #2

    Donc vous ne touchez pas de bonus quand un joueur performe ?

  • Speaker #0

    Géro bonus. Les clubs achètent notre data, ils payent en fonction de la quantité de data qu'ils achètent, mais après ça ne nous regarde pas ce qu'ils en font.

  • Speaker #1

    Ça peut être applicable aussi à des académies en catégorie plus jeune. On parle souvent de la Masia au FC Barcelone, mais ça peut être un outil qu'on utilise dans la détection de son propre pool de ressources finalement.

  • Speaker #0

    Complètement. Et alors, pour le moment, on commence tout juste à faire ça. Et c'est un truc qui nous intéresse énormément. On a plein de clubs qui utilisent notre data pour le recrutement depuis 4-5 ans, donc ils l'ont vraiment bien intégré dans leur process de décision. Et qui nous disent, c'est dommage, sur mon équipe première, j'ai de la data. Sur tous les joueurs que je veux recruter, j'ai de la data. Et finalement, sur mon académie, mes U21, mes U19, mes U17, là, j'ai pas de data. Et donc, potentiellement, je vais aller recruter un mec en Argentine, alors que j'ai exactement les mêmes qualités dans mon centre de formation, mais je le savais pas. Et donc, nous, de plus en plus, on veut faire aussi de l'académie. L'avantage, on travaille beaucoup là-dessus, c'est de faire en sorte que notre donnée soit consistante. Et donc sur un match d'académie où c'est vous qui avez installé la caméra, ou sur un match de broadcast en Uruguay, si vous avez un nombre avec Skill Corner, il est comparable. Et donc vous êtes capable de dire oui, ce mec-là, il a des meilleures capacités physiques que ce mec-là. Et ça, c'est hyper important dans notre proposition de valeur.

  • Speaker #1

    Donc ça me donne à réfléchir. Avoir une question autour, si j'ai compris, votre techno permet de créer, générer de la donnée sur un flux vidéo. Donc ça va être, comme tu le disais tout à l'heure avec ton splitter de HDMI, des matchs retransmets à la télévision avec des caméras professionnelles. Donc il peut y avoir 10, 20, 30 caméras dans les plus grands stades, voire plus dans les plus grands stades de football, sur des catégories inférieures où il y a généralement quelques caméras. Quel est, je dirais, l'outil minimum ou la définition minimum pour pouvoir générer de la donnée ? Parce qu'aujourd'hui, il y a beaucoup de gens, il y a des solutions qui existent pour pouvoir broadcaster des matchs avec un téléphone portable. On peut faire ça avec votre solution ?

  • Speaker #0

    Alors, super question. Donc, en effet, nous, on a développé cette technologie qui nous permet de collecter de la data automatiquement à partir de n'importe quel flux vidéo. Alors, n'importe quel flux vidéo. Ce n'est pas exactement vrai, il y a quand même des contraintes. En très grande majorité, dans 90% des cas, on travaille avec le broadcast, donc ce que vous, vous voyez quand vous regardez un match de foot à la télé. Et c'est le seul flux vidéo qui est accessible at scale sur énormément de compétitions partout dans le monde. Et donc pour le recrutement, c'est clé. Mais on peut aussi travailler avec la caméra d'un analyste. On parlait de l'exemple des académies. on peut travailler avec un analyse qui a installé un flux vidéo parce que le match n'est pas du tout diffusé à la télé, c'est un match des U17. Et donc il installe sa caméra et nous on va être capable de collecter de la donnée. Par contre... Il y a des prérequis en termes de qualité. Alors, on n'a pas forcément besoin que ça soit une caméra broadcast. Je ne sais pas combien de centaines de milliers d'euros. Ça peut être des caméras qui coûtent beaucoup moins cher. Ce qui est assez important pour nous, c'est que la caméra soit suffisamment haute sur le terrain. Si vous êtes en bord de terrain, en fait, vous n'avez aucune perspective. Tous les joueurs sont à peu près au même niveau. Et donc, soit on ne va pas y arriver, soit on va y arriver, mais la qualité de la donnée va être moins bonne. Et en fait, année après année, on améliore notre techno pour être capable de... diminuer ses contraintes et être capable de toujours traiter plus de matchs et donc pouvoir couvrir toutes les académies du monde, même s'il y a des académies qui jouent dans des super stades, ou alors il y a une caméra installée sur un super OMA, mais il y a plein d'académies où alors ils vont installer le trépied, la caméra, peut-être qu'ils peuvent la mettre à 2-3 mètres, mais pas forcément mieux. Il faut qu'on soit capable de traiter tous ces flux vidéo-là.

  • Speaker #1

    J'imaginais qu'il y a effectivement une logique d'angle pour pouvoir avoir suffisamment de... de visibilité sur le joueur et surtout sur les trajectoires du joueur. Et donc pour ça, c'est effectivement de la hauteur et un angle. Et avec un drone, sur des matchs filmés sur du drone ?

  • Speaker #0

    Désolé,

  • Speaker #1

    je fais des questions très techniques, mais je trouve ça assez passionnant.

  • Speaker #0

    Non, non, mais c'est intéressant. On ne l'a jamais fait, surtout parce que ça ne scale pas. En tout cas, aujourd'hui, il n'y a personne qui a un drone. Alors, il y a peut-être 3-4 clubs comme ça qui pourraient le faire. Mais nous, ça va nous demander énormément de développement technologique pour répondre aux problématiques de 3-4 clubs. Pendant longtemps, sur les drones, il y avait le sujet de quelle est leur autonomie. Est-ce qu'ils peuvent tenir tout un certain entraînement ou tout un match ? Maintenant, ils s'améliorent vachement là-dessus. Donc, je ne dis pas que c'est impossible. C'est vrai que la vue au-dessus, elle est pas mal. Alors, pour reconnaître les joueurs, ce n'est pas forcément évident parce que tu ne vois pas le maillot, tu vois la tête. Pour les détecter, c'est assez facile. Pour les reconnaître, ce n'est pas forcément évident. Mais jamais dire non, on ne sait pas.

  • Speaker #1

    Tout ça a été orienté vers un sujet qui est assez simple, c'est-à-dire qu'il y a, et nous qui travaillons chez Globant, au plus proche de la FIFA. Il y a encore beaucoup de travail pour le développement des ligues mineures, on va dire. On ne parle pas des ligues d'Europe, d'Amérique du Nord, d'Amérique du Sud et certaines ligues asiatiques, mais je parle plutôt par exemple du championnat du Botswana par exemple. Il y a certainement des joueurs qui sont extraordinaires, mais qui aujourd'hui n'ont pas la capacité de se mettre en évidence ou d'être reconnus et d'être détectés parce que justement il manque cela. Alors je sais que FIFA travaille beaucoup avec les confédérations pour leur... donner les outils pour les aider aussi à pouvoir diffuser leurs matchs. Mais c'est souvent, effectivement, avec peut-être, pour l'instant, des matériels plus rudimentaires. Donc, c'est pour ça que je venais à réfléchir autour de ça, parce que pour vous, ça peut être, pour le coup, extraordinaire, parce que là, vous ouvrez un monde des possibles qui est sans limite.

  • Speaker #0

    Oui, ça, on y croit à fond. Aujourd'hui, on travaille beaucoup sur le broadcast, et donc, plutôt des grosses ligues. Maintenant, on couvre plus d'une centaine de ligues, donc ça va. La première ligue, la quatrième division en Angleterre, la troisième division au Japon, l'Afrique du Sud, au Brésil, première, deuxième division, les régionales. Donc on a vraiment quand même beaucoup de ligues, mais ça reste du professionnel à la télé. Par contre, ça nous intéresse vachement. Et en effet, la FIFA, pour la coûte du monde, a des moyens qui sont exceptionnels. S'il faut installer 20 caméras pour faire du tracking, il n'y a aucun problème d'installer 20 caméras pour faire du tracking. Par contre, même la FIFA... Quand il y a des qualifications pour la coupe du monde U20 en Océanie, on ne va pas installer un système avec 30 caméras. Et donc là, notre solution est hyper pertinente. Alors oui, il y a des besoins minimums, mais la caméra qui nous filme là actuellement, elle est largement d'assez bonne qualité pour ça. Donc on ne parle pas d'investissement.

  • Speaker #1

    Vous n'avez pas des caméras 8K ?

  • Speaker #0

    Non, pas du tout. Ce qui est vraiment le plus important, c'est la position.

  • Speaker #2

    Par contre, il faut que ça soit diffusé quelque part pour que vous ayez accès à cette source.

  • Speaker #0

    Soit que ça soit diffusé quelque part, soit c'est les clubs ou les organisateurs des compétitions qui nous donnent accès à cette vidéo-là. Si le Botswana veut se professionnaliser et filmer tous ses matchs et veut avoir de la donnée sur ses matchs, à ce moment-là, c'est le Botswana qui trouve un moyen pour qu'il nous donne leur vidéo. Et comme on ne parle pas tellement de live, il n'y a pas... tellement de challenges techniques pour uploader des vidéos et les traiter.

  • Speaker #1

    D'ailleurs, c'est intéressant parce que ça ouvre aussi une typologie de client qui est différente. C'est-à-dire que vous, aujourd'hui, vos clients, numéro un, j'imagine, ce sont les clubs, voire les ligues, voire les fédérations, par exemple. Je ne sais pas si vous installez le système à Clairefontaine pendant l'enregistrement, vous avez de la donnée lors des rassemblements des Bleus, mais ça peut être aussi demain un pays, voire une fédération qui veut se développer en disant, en fait, Si vous m'aidez à mettre en évidence et en valeur les données de mes athlètes, je vais faire connaître mes joueurs. Et demain, si le prochain numéro 9 de Chelsea met 25 buts par an et qu'il est issu d'une académie de football au Botswana, tout de suite, on va dire wow. Il y a du talent là-bas et naturellement, tout le monde va l'investir aussi.

  • Speaker #0

    Complètement. Aujourd'hui, on travaille déjà avec les fédérations. Maintenant, c'est souvent plutôt pour des problématiques équipe nationale A, équipe nationale féminine, éventuellement les espoirs. Mais du coup, ça reste le circuit ultra élite. Il y a un pays d'Asie avec qui on est en train de travailler à la fois avec la Ligue et la fédération, un peu avec cette logique-là de... développer le niveau du football local et aussi rendre les joueurs hyper visible pour les grands championnats européens.

  • Speaker #1

    C'est super intéressant, en tout cas c'est un sujet qui me passionne. Et aujourd'hui, j'ai pas eu le droit à mon top et mon flop, mais peut-être moins polémique comme question, c'est quoi le club aujourd'hui avec qui vous travaillez ou peut-être les ligues qui sont plus avancées là-dessus ?

  • Speaker #0

    Les anglo-saxons. L'Angleterre, après tout le monde le sait un peu, mais c'est vrai que l'Angleterre, c'est aussi une question de moyens. À leur niveau de revenu, c'est complètement légitime d'investir certaines sommes dans une équipe d'analytics. Les Anglais sont clairement en avance en première ligue, mais on a des équipes assez développées aussi en championship, même jusqu'en Ligue 1, la troisième division anglaise. Les Allemands sont assez bons. là-dedans, ils ont investi depuis longtemps c'est un sujet qui est bien traité à la fois par la Ligue, par la Fédération les Américains, même en MLS alors qu'en MLS c'est quand même les masses salariales sont beaucoup plus modestes que ce qu'on voit en Europe mais il y a cette culture américaine de la data des autres sports aussi c'est les mêmes propriétaires de clubs qui ont une équipe de MLS et une équipe de NBA peut-être et du coup ils sont assez avancés dans la data... Mais de plus en plus, on a les clubs d'Europe du Sud, pour qui ce n'était pas forcément dans la culture, d'Amérique du Sud aussi, et qui petit à petit se rendent compte, ont des belles histoires, commencent à investir un peu dans la data, ils font une super opération, ils disent ah oui, il faut mettre plus Et puis il y a le voisin qui entend que tel club a fait une super opération grâce à la data, et donc ils commencent à investir aussi là-dedans. Donc ça se développe bien partout dans le monde, en Asie on travaille. Il travaille très bien au Japon, par exemple. Donc, ça se développe.

  • Speaker #1

    Il y a un peu quand même la vision romantique latine du football, qui est encore l'humain, le joueur que je vois, avec qui je parle, etc. Ça fait un peu stéréotype, mais je pense que ce n'est pas du tout un problème. Je pense que c'est juste des cultures qui se rencontrent. Tu le disais, je pense qu'il y a aussi cette idée qu'aujourd'hui, certains propriétaires de clubs de football, par exemple en France, sont des nord-américains qui viennent, soit Textor à Lyon par exemple, qui ramènent aussi cette culture-là dans notre championnat. Et comme tu disais, après ça fait tâche d'huile. Un club l'utilise, ça fonctionne bien, c'est un petit écosystème. Donc le scout de Lyon demain passera peut-être pas à Saint-Etienne, mais en tout cas peut-être à Marseille ou à Nantes ou à Paris, et il ramènera la tech parce qu'il a trouvé ça assez fabuleux.

  • Speaker #0

    Complètement, ça on le voit avec le private equity qui arrive en France, en Italie. Les clubs, l'un des gros fonds d'investissement qui viennent investir de grosses sommes pour acheter certains clubs, comme on l'a vu à Saint-Etienne, à Lyon.

  • Speaker #1

    Un jour peut-être à Bordeaux.

  • Speaker #0

    Si, peut-être, on espère un jour à Bordeaux. Et qui ont cette mentalité, à l'américaine aussi, et aussi de rationalisation et donc d'intégrer la data là-dedans.

  • Speaker #1

    Avec votre tech, on peut vous arriver à définir ce que serait le bon prix à payer pour un joueur et à aller encore plus loin, prédire le prix de revente d'un joueur ?

  • Speaker #0

    Pour le moment, on ne le fait pas et on devrait. Plutôt qu'on aille. C'est touchy et de toute façon, c'est une science inexacte parce que les clubs payent des montants qui sont parfois pas rationnels. Mais parfois, ils sont au courant, ils savent qu'ils ont absolument besoin d'un attaquant central, le bon prix, et on arrive en fin de mercato, je ne peux pas faire la saison sans, et donc oui, je vais surpayer un mec, je le sais, mais j'accepte, et c'est comme ça, et donc pas de jugement là-dessus. Maintenant, pour nous, ça serait assez intéressant d'avoir des modèles comme ça, on s'est toujours concentré plutôt sur... Notre donnée, elle permet de répondre à pas mal de questions par les analystes. Donc ça peut être des questions sur quelle est la capacité physique de ce joueur, quelle est la vision de jeu de ce milieu de terrain. Il y a plein de questions auxquelles on ne peut pas encore répondre, ni avec notre donnée, ni avec n'importe quelle autre donnée. Le seul moyen, c'est de regarder des matchs, notamment sur tout l'aspect défensif du jeu. C'est hyper compliqué avec la data de mesurer. défensivement, parce qu'en fait la data aujourd'hui sur le jeu défensif c'est le nombre de tacles, le nombre d'interceptions et je crois que c'est Maldini qui disait si je suis obligé de tacler c'est que j'ai mal défendu donc en fait ces points de données ils sont pas pertinents et donc nous on travaille énormément sur trouver des points de données pour mesurer l'impact du jeu défensif et c'est assez compliqué et du coup on passe beaucoup de ressources là dessus beaucoup plus que sur évaluer les joueurs comme tu le disais mais ça serait intéressant

  • Speaker #1

    Alors en regardant... naturellement vos produits et puis les vidéos de démo, je suis resté un peu scotché sur Game Intelligence, qui est un de vos produits. Et ce que j'ai trouvé assez marrant, c'est l'interface, ce qu'on appelle l'UI, donc la User Interface, l'interface utilisateur que vous mettez autour des matchs pour justement, j'imagine aussi, rendre visuel certaines datas et puis c'est aussi ce qui vous aide à générer de la data. Moi, quand j'ai vu ça, j'ai tout de suite pensé aux jeux de football d'Electronic Arts, donc IAFC, anciennement appelé FIFA. Et donc, j'ai commencé à me dire, est-ce qu'il n'y a pas une intersection avec le gaming ? Et en creusant un petit peu, c'est vrai qu'il y a aujourd'hui des coachs en Ligue 1, par exemple, donc Will Steele, qui est le coach du RC Lance, il s'est formé sur Football Manager. Donc Football Manager, c'est le jeu de simulation numéro 1 dans le monde de football, qui est là depuis bientôt une vingtaine d'années, si je ne me trompe pas. développé par Sports Interactive en Angleterre. Est-ce qu'il n'y aurait pas peut-être demain des ponts à créer entre Skill Corner et le jeu vidéo ? Et inversement, c'est-à-dire comment peut-être vous pouvez croiser de la donnée pour faire de la donnée plus riche, comment utiliser votre donnée dans le jeu vidéo. Qu'est-ce qu'on peut imaginer comme croisement ?

  • Speaker #0

    En effet, je pense que nous, on ne le fait pas beaucoup actuellement, voire pas du tout même. Je pense que ça va en effet dans les deux sens. Je vais toujours dire FIFA, je n'arriverai pas à... IFC, voilà. Et les football managers, ils ont des notes sur... plein d'aspects du jeu, pour chaque joueur comment ils font leurs notes, aujourd'hui c'est avec beaucoup de scout qu'ils ont un peu partout, qui vont évaluer les traits des joueurs, ça reste plus tu mets de personnes qui évaluent et plus tu normalises un peu ta data, ça reste subjectif donc c'est sûr que ces gens là ont des besoins de data sur les vrais joueurs pour mettre les bonnes notes aux faux joueurs on va dire, donc là c'est sûr qu'il y a des besoins pour eux d'utiliser de la data donc ça c'est des sujets qui nous intéressent Rien que sur l'aspect gameplay aussi, sur comment ça se déplace des joueurs. Le foot, c'est super compliqué. C'est 11 joueurs contre 11 joueurs qui se déplacent de manière assez chaotique. C'est hyper dur de coder un jeu vidéo, de coder comment doivent se déplacer les joueurs, de retranscrire quelle est la réalité. Et en fait, nous, on a potentiellement la data de tracking qui relate justement les déplacements des 22 joueurs à tous les instants. potentiellement, et en fait ils le font un peu les éditeurs de jeux vidéo en faisant du motion tracking, donc ils viennent mettre plein de capteurs sur les joueurs et ils leur demandent de jouer pour voir c'est quoi les types de mouvements qu'ils font, etc. Peut-être que nous on pourrait les aider à faire ça, mais éventuellement à voir que telle équipe en troisième division japonaise ne joue pas du tout comme telle autre équipe et d'avoir de l'information comme ça là-dessus. Donc ça c'est un pont sport réel via la data apporte une amélioration sur le jeu. Le... Le truc qui est intéressant, c'est l'autre côté. Tu as parlé de Will Steele et je pense que de manière générale, la nouvelle génération des analystes, c'est des mecs qui jouaient à PES, à FIFA, à Football Manager et quand même qui ont été bercés à ça, à voir la minima du terrain. Et donc tous ces gens-là, ils sont beaucoup plus sensibles à la data. Ils voyaient des notes sur les joueurs. Tous ces gens-là, ils sont beaucoup plus sensibles. Donc c'est sûr que pour nous, c'est plutôt positif. Alors il y a peut-être des trucs où ça... à voir. Il y a Google qui avait lancé un truc qui s'appelle Google Research.

  • Speaker #1

    Regardez, c'est incroyable.

  • Speaker #0

    Et qui, le but, c'est de faire jouer des faux joueurs ensemble et d'essayer finalement de voir quelle est la meilleure stratégie pour gagner au foot. Alors le problème, c'est qu'ils sont incapables de modéliser parfaitement qu'est-ce que c'est un match de foot, mais avec tous les sujets de reinforcement learning qu'on voit, donc quand on a battu... la machine qui a battu les échecs qui a battu AlphaGo on pourrait se dire on va découvrir quelle est la stratégie optimale au foot de manière complètement virtuelle et après on va pouvoir utiliser ça dans le vrai monde

  • Speaker #1

    Et quitte à faire jouer cette intelligence contre finalement la donnée que vous avez sur un club, parce que par exemple la saison 2018-2019 du FC Barcelone joue différemment ou jouait différemment de la saison 2001-2002 pour un même club dans la même ligue, mais parce qu'il y a des coachs, parce qu'il y a des joueurs, parce que tout ça évolue année après année, tu as aussi des comportements et des tactiques d'équipe qui évoluent. Mais effectivement, ce que tu dis est intéressant. On dit souvent que Football Manager, c'est peut-être un poncif ou une fausse idée, que Football Manager a la plus grande base de données de joueurs dans le monde. C'est vrai ? Vous en servez ?

  • Speaker #0

    Alors, nous, on ne s'en sert pas, mais on sait que certains clubs pros s'en servent.

  • Speaker #1

    C'est un concurrent finalement alors ?

  • Speaker #0

    L'air de rien, ça pourrait être vu comme un concurrent. Pour nous, c'est plus vu comme une source additionnelle d'informations. Ce qui est important pour les clubs, en fait c'est pareil pour les sites de Paris ou n'importe qui, c'est d'avoir de l'information qui est un peu de sources qui sont décorrélées. Donc c'est super d'avoir une techno, une vision par ordinateur qui va t'apporter une information. Mais c'est top aussi d'avoir le ressenti du scout qui lui est allé à tous les matchs de ce mec-là entre 7 ans et 18 ans, qui finalement n'est pas compris dans notre donnée. Alors il y a peut-être certains rapports de scouts qui vont dire exactement la même chose que notre donnée, alors là on est un peu concurrent, mais nous on va voir des choses que les scouts n'ont pas vues, et les scouts vont voir des choses que nous on n'a pas vues parce qu'on n'y a pas eu accès. Donc en tout cas pour les clubs qui ont des gros moyens et tout, c'est pas tellement concurrent, c'est plutôt complémentaire. potentiellement pour des plus petits clubs, ça peut être un peu une compétition. Non, on a déjà ça, alors on ne va pas prendre ça.

  • Speaker #1

    Super intéressant. J'aime bien citer un exemple, peut-être que tu l'as vu, mais côté broadcast, je trouve ça assez intéressant. Broadcast, c'est donc ta diffusion. Par exemple, je revenais sur un truc, tu as parlé de PES à un moment donné. Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est Pro Evolution Soccer, qui est un jeu de foot développé par Konami, qui a été pendant des années le concurrent direct de FIFA et d'Electronic Arts, jusqu'à ce que PES... Jette l'éponge et maintenant la voie est ouverte pour EAFC jusqu'au prochain. Et effectivement, il y avait toujours dans ces jeux-là, c'est un peu le jeu vidéo qui a créé cette idée de créer des petites cartes en bas de l'écran où on voyait les 11 joueurs contre les 11 joueurs se déplacer en temps réel. Effectivement, nous, on en contrôlait un, mais on voyait toute l'équipe se former ou en tout cas suivre le déplacement du joueur que nous on contrôlait. Donc c'est vrai que c'est assez... C'est intéressant de s'imaginer un peu le parallèle de ces coachs qui ont grandi avec ça et qui pour eux, voir un match, ce n'est pas uniquement voir ce que nous donne la caméra, c'est aussi d'essayer de comprendre tout ce qui se passe autour d'eux, du joueur que l'on voit sur l'écran.

  • Speaker #2

    Quand vous recrutez un data analyst, si j'ai bien suivi, si vous recrutez un data analyst chez Skill Corner, vous allez d'abord le faire jouer à IFC pour voir son niveau, c'est quoi son classement sur Football Manager ?

  • Speaker #0

    Ouais, pas mal. Pas trop. En fait, on a deux grands métiers. On a vraiment le métier de comment on collecte la donnée. Là, c'est plutôt des chercheurs en vision par ordinateur. Eux, à la limite, s'ils ne connaissent pas le foot, ça ne pose pas de problème tant qu'ils connaissent la vision par ordinateur. Et après, on a un métier qui est avec la donnée. En fait, la donnée de vision par ordinateur, elle est très brute. C'est un million de points de données par match. En soi, elle ne veut rien dire tant qu'on ne l'interprète pas. Et donc, on a une équipe qui s'occupe d'interpréter cette donnée. Cette équipe, nous on en a une, mais potentiellement les clubs peuvent en avoir une aussi en interne. Et c'est eux qui ont besoin d'avoir ce QI football et qui ont besoin d'avoir à la fois des compétences techniques, parce que c'est du machine learning, c'est des sujets très data, mais aussi une compréhension du foot assez fine, parce qu'ils construisent des produits qui vont être utilisés par des coachs, par des scouts.

  • Speaker #2

    Tu parles que de foot en fait. Parce qu'il corner, c'est football, 100% football, ça ne sera jamais rien d'autre.

  • Speaker #0

    Alors, on a commencé par football, football, football de 2015 à 2022, je pense. On n'a fait que du foot jusqu'à ce qu'on commence à se développer. On commence à avoir des clients, du revenu et plus de moyens pour aller faire autre chose. Et en 2022, on a commencé à lancer le foot américain d'abord et puis le basket ensuite. Et les deux sports se développent super bien maintenant. Bon, évidemment, sur des géographies assez différentes et beaucoup aux États-Unis. plus pour le foot américain, mais le basket, pour le moment, on se concentre beaucoup sur la NBA. La NBA est d'ailleurs un actionnaire de Skill Corner, donc on a de plus en plus une ADN qui est multisport et qui n'est pas seulement foot, mais quand je vois FootX, je pense seulement foot.

  • Speaker #2

    Est-ce qu'on a parlé tout à l'heure de... du stratège, le film Moneyball. Est-ce que vous êtes arrivé sur le marché baseball ? Qui est vraiment le marché pour moi, quand on parle chiffres et sports, je ne pense qu'à ça. Parce que j'ai toujours vu des livres qui existent dans les bibliothèques américaines avec les statistiques des joueurs qui sont étudiés depuis des années. Est-ce que vous, vous êtes dedans ?

  • Speaker #0

    Alors non, on ne fait pas du tout de baseball. En effet, le baseball, c'est un sport qui s'adapte super bien à la data parce que finalement, tout peut être assez facilement codifié en termes de points de data. Le baseball, finalement, c'est essentiellement deux joueurs, le pitcher et le hitter. Il y a aussi les outfielders, mais qui ont beaucoup moins d'importance.

  • Speaker #2

    Excuse-moi, je vais mettre le pitcher. C'est celui qui lance la balle et le hitter, c'est le batteur qui tape la balle avec la botte de baseball.

  • Speaker #1

    Et les hotfielders.

  • Speaker #2

    Les hotfielders, c'est les champs externes pour récupérer les balles.

  • Speaker #0

    Exactement. Donc, en fait, c'est un sport qui se codifie assez bien. Et c'est aussi une des raisons pour laquelle nous, on n'en fait pas. C'est que ça se codifie assez bien à la main. En fait, tu mets quelqu'un qui a un fichier Excel et tu dis est-ce que là, il l'a touché, est-ce qu'il ne l'a pas touché ? Je simplifie, ça peut aller plus loin et c'est utile d'introduire de la technologie. Mais notre techno, plus le jeu est compliqué, plus ça va être compliqué pour un humain de collecter la data, et plus notre technologie est pertinente. Et le foot, c'est hyper chaotique, ça dure 90 minutes, tu as 60 minutes de temps de jeu, tu as 22 joueurs qui bougent dans tous les sens, c'est hyper chaotique, c'est impossible pour un humain de collecter de la donnée. précise sur tous les joueurs. Alors les humains, ils vont bien collecter sur qu'est-ce qui se passe autour du ballon, est-ce qu'il y a une passe, est-ce que la passe est réussie ou non. Par contre, quelles étaient les autres opportunités de passes, qu'est-ce que faisait mon arrière gauche à ce moment-là. Ils ne savent pas quoi et c'est vraiment là qu'on apporte de la valeur.

  • Speaker #1

    Le prochain défi, c'est le rugby. 15 contre 15, chaotique aussi.

  • Speaker #0

    Oui, la difficulté du rugby, c'est les regroupements. Après, dans les regroupements, les joueurs ne bougent pas trop. Donc, à la limite, ce n'est pas dramatique. Mais c'est aussi la notion de ligne. Plus les joueurs vont se cacher les uns les autres, plus c'est difficile. Maintenant, on fait du foot américain. Ça marche bien dans le foot américain. Donc, à partir du moment où tu as fait du foot américain, tu peux faire à peu près tout. D'accord.

  • Speaker #1

    Alors, on... Pour revenir sur le sport de manière plus générale et les ligues et les pratiques sportives traditionnelles, on voit qu'il y a un grand nombre de ligues, alors je ne sais pas si c'est majorité de ligue, une minorité de ligue ou de sport, qui sont ou qui doivent se transformer. Moi, j'ai deux exemples en tête. La Formule 1 qui a fait sa mue, entre guillemets, à l'aide de Drive to Survive sur Netflix, qui a réussi à créer de la narration, en fait, dans le... autour de la Formule 1 pour attirer de nouveaux publics, pour rendre la Formule 1 plus attractive. Un autre exemple, c'est le baseball, pour le coup, qui... Si vous avez pu suivre un match de baseball, ça va être 6 heures. Alors, effectivement, il y a une autre forme de consommation du baseball, mais ça va être 6 heures de match. Et alors, si... J'ai bien vu qu'en 2023, un nouveau règlement va être mis en place sur la saison, enfin a été décidé et sera mis en place sur la saison 2024 pour changer les règles et rendre le sport plus dynamique. Mais je me disais, est-ce que Skill Corner, avec toute la donnée que vous arrivez à collecter, il n'y a pas aussi de la donnée qui pourrait être utilisée pour détecter en fait des... Alors je ne sais pas sous quel angle aborder, mais peut-être que vous avez un rôle à jouer aussi pour aider en fait les clubs pour améliorer, parce qu'aujourd'hui on parle... de produits que chaque club en fait vous regardez un match bon je ne vais pas les citer mais il y a des équipes qui sont moins attrayantes à regarder que d'autres équipes et est-ce que vous n'avez pas aussi la capacité vous à détecter ça et puis à leur recommander en leur disant mais rendez votre produit plus attractif

  • Speaker #0

    C'est un sujet super intéressant. Je vais commencer par répondre du point de vue de l'évolution du jeu en fonction de la data, mais pas forcément au bénéfice du fan, plutôt au bénéfice de la performance. Il y a une infographie qui est assez connue, c'est de regarder la position des tirs en NBA entre les années 2000 et les années 2020. Tu regardes en 2000, des tirs à 3 points, t'as des tirs dans la raquette t'as plein de tirs aussi à mi-distance et puis y'a pas vraiment de zone référentielle donc si tu mets une heatmap des tirs, donc une carte de chaleur en fait t'as des tirs un peu partout et puis 20 années après avec l'explosion du nombre de data, tu regardes la même carte, t'as que des tirs qui sont sur la ligne de 3 points et des tirs qui sont dans la raquette. Tu n'as plus jamais un tir à mi-distance. Je dis plus jamais, ce n'est pas vrai, mais tu en as beaucoup, beaucoup moins. Et donc là, c'est un peu l'exemple de la data. qui transforment le sport, pas pour le bénéfice du consommateur, pour le bénéfice de la performance. On le voit dans le foot aussi avec l'arrivée des expected goals. Donc l'expected goal, c'est être capable de dire à chaque tir quelle est la probabilité qu'il y ait but. Les gens se sont rendus compte qu'en fait, on ne marque jamais avec des tirs en dehors de la surface de réparation. Encore une fois, je ne dis jamais, ce n'est pas jamais, mais ce n'est pas suffisamment. Et donc, on voit qu'il y a de moins en moins de tirs en dehors de la surface de réparation, parce que les entraîneurs disent aux joueurs, tu ne tires pas en dehors de la surface de réparation. Dans certains cas, il y a toujours des tirs. Mais ça, en plus, ça va un peu contre la perception, parce que pour nous, un petit tir en dehors de la surface de réparation, on adore, c'est hyper spectaculaire. Et après, on va regarder 30 playlists de tirs en dehors de la réparation, et donc on se dit, c'est vraiment ça le foot. Mais en fait, si tu veux gagner au foot, le mieux, c'est de ne pas faire ça. Mais bon, alors là, c'est vraiment que d'un point de vue performance. Il y a un peu l'évolution du jeu. Alors, il y a la FIFA qui a mis en place à un moment le 6 mètres où en fait les joueurs peuvent rentrer dans la surface de réparation. Et donc ça, c'est un peu quand même au bénéfice aussi de faire un jeu qui est plus beau, d'avoir ces grands dégagements et puis 8 têtes d'affilée pour savoir qui va contrôler la balle. Donc pour moi, c'est un peu un exemple quand même de, je ne sais pas si ça vient de la data, mais d'une évolution du jeu qui va bénéficier au grand public. Donc ça, j'y crois bien. Maintenant, là, je n'ai pas tellement en tête. Quelle pourrait être la suggestion ? On va partir d'une autre date.

  • Speaker #1

    Tu le disais, il y a de moins en moins de tirs de loin. Et oui, je crois qu'il y a peu de fans de football qui diront Ah non, moi, les tirs à 30 mètres, je trouve pas ça fun Évidemment que c'est fun. Et en plus, derrière, ça peut créer d'autres situations de but parce que tu as le gardien qui la remet en jeu. Et un exemple, je sais pas, peut-être que... Évidemment, il y a des gens bien plus intelligents que moi qui travaillent là-dessus, mais... On pourrait très bien dire que demain, soyons fous, un but en dehors de la surprise, c'est un point et demi ou deux points.

  • Speaker #0

    Jacques Henri Hérault avait eu pas mal de problèmes à un moment quand il avait suggéré cette idée. Ça c'est toujours une difficulté, mais sur n'importe quel sport, il y a tellement de traditions, il y a tellement de trucs. Utiliser la data pour changer un sport existant. Alors quand c'est... À la marge, moi j'y crois vachement, quand c'est sur des trucs super fondamentaux comme ça, là ils sont, je ne sais pas si vous avez vu, les Philippines, un pays de basket assez, pas super développé mais quand même assez sérieux, qui a lancé la ligne à 4 points. Et donc maintenant il commence à tirer à quatre points aux Philippines. Alors en même temps tu vois les tirs de Steph Curry, lui il tire quatre points de l'homme.

  • Speaker #2

    C'est huit mètres, enfin ça doit être à huit mètres, d'ailleurs avec le stabilisateur ça doit être bien loin.

  • Speaker #0

    Ouais c'est deux mètres après la ligne des trois points. Donc il y a des expériences comme ça, avant que le tir à quatre points arrive à l'université. Et puis en fait tu vois tu mets le tir à quatre points, toutes tes statistiques... qui sont toutes comparables. Comment tu compares Michael Jordan avec les future stars qui vont tirer à 4 points et qui du coup vont... Enfin, tu perds tellement de choses que... Ben voilà, c'est la réalité du sport.

  • Speaker #1

    C'est déjà le cas. Tu vois, tout le monde dit que les 1000 buts qu'a marqué Pelé ne sont pas du tout les 1000 buts qu'a marqué ou que va peut-être marquer un jour dans sa carrière Cristiano Ronaldo, parce que les scores ne sont pas les mêmes, le foot n'est pas le même, et ça ne choque finalement pas grand-chose.

  • Speaker #0

    Je suis d'accord. Après, il y a un peu du... Les gens, ils se révoltent un peu au début et finalement, ils se rendent compte que ça rend le produit mieux et ça dure pendant six mois et après, tout le monde est content.

  • Speaker #1

    Après, la VAR, pour le coup, est un contre-exemple. Les levées de bouclier sont encore là. C'est quelque chose qui est hyper intrusif dans le jeu. Et en fait, en réfléchissant, je me dis, est-ce qu'il n'y a pas aussi peut-être... un peu dans la polémique, mais l'interrogation, c'est que la donnée va peut-être pousser les clubs, ou en tout cas les académies, voire même les joueurs, à façonner leur jeu plus à pratique.

  • Speaker #2

    Si tu ne tires plus de l'extérieur de la surface, parce que tu sais que tu as une chance sur 7 de marquer, tu ne t'entraînes plus à tirer de l'extérieur de la surface.

  • Speaker #0

    Encore une fois, c'est quand même toujours driver par la performance. Est-ce que ça va ? À être driveé par le plaisir. Après, le plaisir des fans, heureusement, il est quand même pas mal corrélé à la performance, à marquer des buts. Et donc, ça va ensemble. Mais in fine, c'est le coach qui décide. Donc, si le coach, tu lui pitches qu'il y a moyen d'être plus efficace si tu fais telle action, il va le faire. Si tu lui pitches qu'il y a moyen d'amener plus de personnes devant leur télé, si tu fais ça, ça l'intéresse moins. Oui,

  • Speaker #1

    c'est là où c'est intéressant. C'est valable pour le foot, mais comme... La majorité des sports, c'est que tu as aussi des... Je pense certains des intérêts en commun et certains intérêts qui ne sont pas forcément en commun. Typiquement, comme tu le dis, ce n'est pas dans l'intérêt des coachs de pousser les joueurs à tirer à 30-35 mètres parce qu'ils savent que la probabilité est à moins de 10%. Eux, ce qu'ils veulent, c'est gagner des matchs, engranger des points, être champions. Par contre, les broadcasters ou les ligues adoreraient pouvoir avoir des matchs plus spectaculaires.

  • Speaker #0

    Et c'est les broadcasters qui payent une finée. Donc, à un moment, il y a un équilibre à trouver.

  • Speaker #1

    Exactement. C'est un débat qui est passionnant. Et on voit même maintenant les footballs qui se façonnent. On dit souvent que la France a un football, en tout cas l'équipe de France, un football plus athlétique, en forme des athlètes. L'athlétique, c'est plus des gens qui ont une caisse pour courir, de l'endurance, etc., avoir du sprint. Alors que le football espagnol, qui est malheureusement aujourd'hui plus en avance, je pense au niveau des... des résultats sportifs que le foot français mise sur un football qui est beaucoup plus latin ou en tout cas beaucoup plus de passes un jeu beaucoup plus léché que le nôtre alors vous avec la donnée vous en pensez quoi ? c'est quoi l'avenir ? c'est notre foot ou c'est le foot espagnol ?

  • Speaker #0

    alors nous notre datin elle est La première data qu'on commençait à acheter, les clubs, enfin la première data skill corner que les clubs ont commencé à acheter, c'était vraiment la data physique. On était les premiers acteurs à pouvoir fournir la data. Donc quand je dis data physique, c'est vitesse maximale atteinte par le joueur, nombre de kilomètres de sprint, nombre d'accélération. On était les premiers à pouvoir fournir ça sur des joueurs que tu veux recruter. Parce qu'une grosse question avant, c'était je suis un club anglais, j'ai ce mec-là aux Pays-Bas qui a l'air hyper bon techniquement, j'ai envoyé mes scouts, j'y crois vachement. Est-ce que ce mec-là, il a la caisse ? Est-ce qu'il a les jambes pour venir jouer en première ligue ? Il y a énormément de joueurs qui se sont cassés la gueule. Pas forcément des Pays-Bas, mais de plein d'autres pays. Et nous, on est enfin capables de répondre à cette question-là, de dire, oui, ce mec-là, il a clairement la caisse pour venir jouer en première ligue. Et sur l'évolution du jeu, après, il y a deux choses différentes. Il y a le côté, ce que nous, on appelle physique, et il y a le côté athlétique. Athlétique, c'est être un colosse de maître. Alors... Et donc, je pense que quand tu parlais du style de jeu de la France, c'était un peu quand même le côté costaud, athlétique, machin, parce que les joueurs espagnols, ils courent en fait. Ouais,

  • Speaker #2

    c'est vrai. Grosse défense.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est plus ça. Nous, ce qu'on voit et qui est dingue, c'est qu'on a de la donnée depuis 2018, mais même avant 2018, il y avait d'autres personnes qui faisaient de la donnée avec les GPS ou des choses comme ça. Tu regardes, mais depuis 2010, la... Distance parcourue, ou encore mieux, la distance parcourue en sprint, par match, en première ligue, et chaque année, ça augmente, ça augmente, ça augmente, ça augmente, et ça n'arrête pas. On est en 2024, ça fait 15 ans que ça augmente chaque année. C'est incroyable, quoi. Et du coup, la dimension physique, elle devient absolument indispensable. encore plus en première ligue mais bon c'est un phénomène c'est un phénomène mondial mais pas et du coup tu as encore plus le sujet quand tu vas prendre des joueurs qui sont dans des ligues qui sont peut-être un peu plus technique tactique mais un peu moins physique est ce que vraiment ce joueur là qui est super bon il est capable de jouer en première ligue c'est pas sûr.

  • Speaker #1

    Usain Boyle était venu dans le football un petit peu trop tôt il aurait dû attendre 10 ans il aurait été il y avait peut-être d'autres sujets aussi. C'est intéressant, parce que j'allais te poser la question, mais tu as répondu partiellement. Est-ce qu'il y a des... Aujourd'hui, vous voyez des patterns se reproduire par un type de joueurs que les clubs recrutent ? Tu as répondu, c'est des sprinters, des gars qui ont de la caisse, etc.

  • Speaker #0

    Oui, là, il y a pas mal d'engouement autour de Van Deven. C'est dingue. costaud, il est vraiment costaud et il est capable d'aller à 37 kmh Tottenham défenseur de Tottenham qui est physiquement c'est incroyable et on se rend compte que il court vite, super, mais bon c'est pas de l'athlétisme mais en fait il t'amène 2 buts sur les 6 ou 7 premières journées de première ligue et ses patterns se reposent

  • Speaker #1

    Tu vois les mêmes choses dans les différentes ligues, c'est-à-dire que même en Espagne, ils vont aller chercher ce type de profil-là, même au Portugal, au Japon, en MLS ?

  • Speaker #0

    Alors, il y a un peu deux choses. Qu'est-ce qu'il faut pour gagner en première ligue ? Il y a le côté intensité physique qui est absolument nécessaire. Et après, il y a quand même aussi la notion, si on parle du Portugal, dans le recrutement, il y a un gros aspect qui est je veux acheter pour gagner des matchs, je veux aussi acheter pour revendre. Si l'horizon, c'est de vendre à la première ligue, c'est assez important pour un club portugais, même si lui... Il n'a pas forcément besoin d'un joueur physique parce que dans la Ligue portugaise, ce n'est pas ça qui va faire la différence. C'est assez important pour réfléchir à c'est quoi la sortie. Le mec, il va falloir que je le vende dans deux ans. Et je sais que tous les gens de première ligue, ils regardent la donnée skin corner, ils regardent la donnée physique. Donc, en fait, j'ai intérêt à avoir un mec qui…

  • Speaker #2

    Ça redessine la manière de jouer, j'imagine, au Portugal, qui a dû évoluer avec les deux datas.

  • Speaker #0

    J'imagine. Après, je n'ai pas de data pour le prouver, mais j'imagine.

  • Speaker #1

    Pour conclure, c'est quoi les pistes de développement d'avenir de Skill Corner ?

  • Speaker #0

    On a un peu parlé académie, ça c'est quelque chose qui nous intéresse énormément. On a un peu parlé la partie défensive, évaluer le jeu défensif. Il y a énormément de choses à faire, ça va nous occuper énormément. C'est pas facile, ça va nous occuper sur les 2-3 prochaines années. Donc il y a plein de choses à faire déjà dans le foot et on a parlé des autres sports. Notre gros enjeu aujourd'hui, c'est de prouver que le modèle qu'on a est le plus efficace. créé dans le foot, il marche aussi dans les autres sports, c'est pas exactement la même chose, c'est pas des transferts payants c'est des systèmes de draft, mais maintenant dans le monde universitaire américain, il y a ce qu'ils appellent le transfer portal donc où les universités achètent, parce qu'il n'y a pas de frais de transfert, mais ramènent des joueurs d'autres universités et donc il y a un marché des transferts dans les universités, et donc là tout notre enjeu, en dehors du foot... c'est de prouver que ce modèle-là, il marche aussi dans le foot américain, dans le basket, potentiellement dans d'autres sports dans le futur, même si ce n'est pas d'actualité.

  • Speaker #1

    En tout cas, vous avez beaucoup de projets, des pistes de croissance. Imaginez une feuille de route qui est remplie pour les 5-6 prochaines années.

  • Speaker #0

    Oui, on ne va pas s'ennuyer.

  • Speaker #1

    Très bien. Je pense qu'on est refait pour la journée. En tout cas, c'était super. On a abordé plein de sujets autour du foot, les usages directs, indirects de Skill Corner. point de vue aussi, enfin ton point de vue et le point de vue de ce qu'est le corner sur le football et comment vous pouvez aider à améliorer ça,

  • Speaker #2

    donc c'était top je te laisse entre les mains de Gaël pour la playlist on termine avec la playlist trois questions la première c'est quel est ton souvenir sportif, le souvenir sportif que tu veux nous présenter sachant qu'il ne faut pas que ça soit France 98 puisque il y a déjà le t-shirt c'est quoi ça ?

  • Speaker #0

    Euh... Ouais, bon, ça va pas être hyper original, mais je pense qu'un des trucs qui m'a le plus marqué, c'est la... Alors, il y a deux choses, deux événements de la Coupe du Monde 2006. Il y a le quart de Zidane contre le Brésil, qui est exceptionnel. Je regarde encore, peut-être tous les six mois, je regarde la compilation. Le quart de finale de Zidane. Donc ça, c'est un truc. Et puis la finale, enfin, la dramaturgie... Elle est dingue, quoi. Et puis moi, j'avais 14-15 ans, un truc comme ça. C'était vraiment les trucs qui te marquent. Mon associé est beaucoup plus âgé que moi. Et lui, si tu lui poses cette question, c'est vie. Je suis marreur. Baptiste, enfin... Je pense qu'il y a une période de ta vie où tu as quelques traumatismes, on va dire. C'est peut-être un peu un grand mot, mais pour moi, c'est ça.

  • Speaker #2

    2006, c'est le coup de... de tête de Zidane.

  • Speaker #0

    C'est la panne à une classe, c'est le coup de tête, c'est le tir au but de Trezeguet, il y a trop de choses exceptionnelles.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est comparable avec le Qatar, avec la Coupe du Monde, la finale 2022 était...

  • Speaker #0

    Ah, des émotions, des émotions dingues, et en même temps, tu perds, c'est dur, et tu te dis, c'est marrant l'affect, comme ça peut toucher ma copine et... et pas fan de sport, ça la rend dingue de mourir dans des états comme ça. En effet, il n'y a pas beaucoup d'événements dans ta vie qui te rendent aussi dingue que le sport. Côté médias, est-ce que tu as quelque chose à nous présenter en musique, livres, séries, films ? Qu'est-ce que tu vas choisir ?

  • Speaker #1

    J'avais prévu vraiment le plus gros classique, mais comme vous me l'avez volé deux fois pendant l'émission, c'était Moneyball. Pour tous ceux qui ne connaissent pas bien les sujets data et qui n'ont pas vu Moneyball, c'est vraiment un film à voir. Ou il faut lire le bouquin, sinon. Même le film, j'ai beaucoup aimé. Ça, c'est un truc, mais du coup, comme vous me l'avez volé, je vais dire un truc qui n'a rien à voir avec le sport, juste parce que je regarde ça. En ce moment, c'est la série Arte sur DJ Mehdi. Si vous ne l'avez pas vue...

  • Speaker #0

    Je ne l'ai pas vue. C'est la série... Je n'ai pas la tête seule et tout le monde avec. On est en plein dedans. Tout le monde est en plein dedans, j'ai l'impression. Je crois que tout le monde est en plein dedans.

  • Speaker #2

    Quel épisode ? T'as fini ou ?

  • Speaker #1

    Il me reste le dernier là.

  • Speaker #0

    Si tu as dit que tu jouais à FIFA, côté gaming, c'est quoi ton jeu vidéo préféré ?

  • Speaker #1

    Moi justement, j'étais vraiment team PES, PES 6, les PES de 1 à 6, je les passais des heures et des heures.

  • Speaker #0

    Tu n'as jamais fait la transition ?

  • Speaker #1

    Jouer, non, je pense qu'il y avait un peu un... Peut-être, ouais... Ouais... âge, peut-être à un moment j'avais peut-être commencé à jouer à d'autres jeux à ce moment-là et donc j'ai arrêté à ce moment-là et puis j'ai jamais réussi même quand on m'a fait jouer à FIFA récent, j'ai pas réussi à reprendre le truc mais PES 6 c'est des très très bonnes souvenirs d'enfance aussi

  • Speaker #2

    PES 6 c'était quelle année ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'était à peu près 2006 ou peut-être il y avait une année d'écart, c'était peut-être 2007 mais...

  • Speaker #2

    C'était le moment où PES était...

  • Speaker #1

    Et ouais au top, c'est vraiment le meilleur, c'était bon.

  • Speaker #0

    Merci Hugo pour cette playlist, je pense que tout le monde a compris que cet épisode était très foot. donc c'était un peu notre After Food à nous encore l'After Food d'ailleurs vous n'êtes pas encore passé chez eux ?

  • Speaker #1

    j'avais j'étais passé une fois il y a longtemps vraiment au début,

  • Speaker #2

    peut-être il y a 4 ans je pense t'avoir entendu moi je suis gros auditeur depuis le premier épisode de l'After Food donc je pense t'avoir entendu à l'époque j'attends qu'ils me réinvitent un message écoute, merci merci Merci beaucoup. Si les gens veulent te suivre, te retrouver, c'est sur quel réseau, quelle plateforme ?

  • Speaker #1

    Je ne suis pas très réseau social. Sur Skill Corner, on publie pas mal de choses, d'analyses pour montrer à quoi ressemble notre data, à la fois sur Twitter et sur LinkedIn. Et sinon, moi, ça va se limiter à LinkedIn.

  • Speaker #2

    C'est à quoi ? At Skill Corner ?

  • Speaker #1

    At Skill Corner, sur LinkedIn, c'est pareil.

  • Speaker #0

    ou ton pseudo sur

  • Speaker #1

    Football Manager peut-être sur PES il y avait même il y avait peut-être un peu de multijoueurs à l'époque mais c'était vraiment le début c'était le tout début merci beaucoup merci à toutes et tous de nous avoir suivis n'hésitez pas à commenter mettre

  • Speaker #2

    des pouces bleus sur Youtube surtout les pouces bleus et à très bientôt pour un prochain rendez-vous partage d'écran

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