- Speaker #0
En fait, ce qui est compliqué au Laos, c'est qu'il y a la loi et il y a les coutumes. Et les coutumes sont les plus importantes avant tout.
- Speaker #1
Ça peut parfois être très bousculant.
- Speaker #0
Des fois, ça dave vraiment dans l'éducation que tu as eue.
- Speaker #2
Ils pensaient partir pour un voyage, mais c'est une toute autre vie qu'ils ont trouvée. Un petit village au Laos, une entreprise à monter, des enfants à aider, des coutumes qui défient toutes leurs habitudes. Et la question qui change tout, comment voyager sans abîmer ce qu'on vient chercher ? Bienvenue sur Partir ! le podcast qui vous emmène vivre à l'étranger. Et aujourd'hui, vous allez découvrir l'histoire de Chloé et Léo du compte Instagram Rémi en famille qui ont fait ce choix-ci d'immersion totale. Et avant de plonger dans leur aventure, merci à tous ceux qui écoutent, qui likent, qui s'abonnent. Vous êtes la vraie force de cette aventure. Bonne écoute ! Donc déjà, merci à vous deux de prendre le temps pour partager votre histoire. Donc déjà, comment est-ce que vous vous êtes retrouvés à vivre au Laos ?
- Speaker #0
On est un peu arrivés ici par hasard. On est venus ici parce qu'on était partis en voyage en Asie pendant six mois. On est arrivés au Laos parce que c'était la boucle à faveur de la Thaïlande, que tout le monde fait. Sauf que sur un voyage où on s'était dit bon on passe deux trois semaines au Laos, on est restés un mois et demi. Et on n'a jamais visité le Vietnam, jamais visité le Cambodge après. C'était bon. On est vraiment tombés amoureux du Laos.
- Speaker #2
C'est quoi qui vous a plu dans le Laos ?
- Speaker #1
Il y a plein de choses. En fait, il y a déjà l'environnement, les gens, la façon dont on discute, les rencontres qu'on a eu l'occasion de faire. C'était vraiment quelque chose qui était super simple. Les sourires sont arrivés très vite. Les paysages étaient magnifiques. On est arrivé par la capitale, Vientiane. On est remonté très rapidement dans les montagnes. Et effectivement, les paysages sont vraiment à couper de souffle et c'était vraiment très, très, très, très beau. Et spécifiquement, le village, là où on vit aujourd'hui, où on est arrivé, où on est resté très longtemps, ça a été vraiment les gens, les gens qu'on a eu l'occasion de rencontrer, qui, au début, nous ont accueillis, ont été très, très gentils. Et au fur et à mesure du temps, on a créé du bien, que ce soit avec les adultes, mais aussi avec les enfants, les personnes âgées. une sensation qui est difficile à décrire, mais l'impression d'être au bon endroit. C'est quelque chose qu'on n'avait jamais eu, nous, avant, en voyageant et en écoutant certains récits de voyageurs qui se sont installés après beaucoup d'années de voyage, qui décrivent également cette sensation. Il n'y a pas d'autre endroit où on devait être. C'est vraiment là, le seul endroit où on se sent vraiment bien, etc. Et c'est ce qui est arrivé.
- Speaker #0
Et je pense qu'on a eu aussi la chance de venir juste après le Covid. C'est-à-dire qu'on a découvert le Laos, nous, sans le tourisme chinois. Et c'est quand même quelque chose qui a une grande influence sur comment on a découvert le pays. Et les gens avaient le temps et étaient contents de nous accueillir quand on est arrivé à ce moment-là. Et je pense que ça a aussi agrandi cette sensation-là.
- Speaker #1
Oui, peut-être qu'aujourd'hui, ça serait différent. Comme l'économie du tourisme s'est relancée, qu'il y a plus de monde, plus de passages. Je ne sais pas dans quelle mesure on aurait peut-être apprécié autant ce pays. et ces rencontres également parce qu'effectivement aujourd'hui les gens qu'on a rencontrés il y a deux ans il y en a certains qu'on a perdu du parce que plus en phase et par contre il y a deux ans effectivement ça a été magique et incroyable et effectivement là il y a deux ans ça a été super et c'est ici ce qui a fait qu'on a voulu s'installer ok vous étiez au bon endroit au bon moment quoi ouais je pense qu'il y a des questions de timing ouais tu sais en gros le moment où tu arrives où tu croises la personne dans la journée si c'est passé quelque chose de mal. Je pense que ça joue aussi énormément pour mon voyage. C'est juste un peu de chance qui fait que ça marque.
- Speaker #2
Totalement. Du coup, ça vous a tellement plu que vous avez décidé de venir vous installer au Laos. Comment ça s'est passé au niveau préparation pour votre installation ? Après ce voyage de six mois, vous êtes rentré en France, il me semble, et vous êtes ensuite reparti. Comment vous vous y êtes pris pour préparer votre départ pour vous installer au Laos ?
- Speaker #0
Au départ, on n'était pas du tout dans l'objectif de repartir. Quand on a fait le projet, on voulait vraiment s'installer en France. Il y avait un CDI. En fait, c'était vraiment pas le moment de reprendre. Les choses ont fait qu'on a décidé un peu moins de six mois avant notre départ.
- Speaker #1
Oui, c'était ça.
- Speaker #0
De partir. On s'est dit, OK, on a envie d'être là-bas, on y va. Donc, dans les préparations, on s'est dit, OK, il faut qu'on mette de l'argent de côté. Il faut qu'on ait un projet professionnel. qui tiennent la route, qui nous permettent de vivre. On avait déjà l'association du groupe qu'on a créée sur place, il y avait cette idée réellement de pouvoir gérer sur place l'association. Et donc, on a commencé un petit peu à appeler des expats qui étaient ici. Le Laos, c'est un pays où on préfère chercher sur Internet, on ne trouvera aucune information.
- Speaker #1
Très fastidieux. Je pense aussi que tous les pays, c'est-à-dire nous en France, on cherche, je ne sais pas, comment créer mon entreprise. Tu auras plein de sites qui proposeront ces informations-là. Le Laos, la plupart des sites, même gouvernementaux, ne fonctionnent pas. Le serveur a été déconnecté, erreur 404. Et les informations, même dès que tu as des pages qui existent, elle n'a même pas été créée, la page. Ce qui fait que si tu ne passes pas par des gens qui l'ont déjà fait, qui sont sur place et qui connaissent, tu ne peux pas avoir... Donc, tu es obligée de toute façon de contacter des gens. On a été aidé par un monsieur qui vit depuis longtemps sur place qui s'appelle Thibault, qui a deux restaurants avec sa compagne. Et du coup, lui avait une très, très bonne connaissance du Laos, de l'installation. Même pour les visas, on a été obligé de passer par une entreprise extérieure. pour nous aider à avoir les visas et pour bien comprendre également les différentes modalités même de création d'entreprise puisque comme on souhaitait créer notre entreprise, il fallait donner toutes ces informations-là. Et donc, comme c'est des informations que l'on ne trouve pas directement, on est obligé de passer souvent par des personnes pour le faire. Donc là, c'était un Suisse qui faisait ça et c'était son business. Du coup, il nous a simplifié vachement les choses parce que pareil, il ne parle pas la langue. Laotien n'est pas accessible, même Google Traduction n'est pas excellent dessus. Globalement, c'est très, très fastidieux de le faire. Donc, effectivement, pour tout le début, on a été très vite obligés de se faire accompagner. Sinon, ce n'est pas aussi simple que certains pays où toutes les données sont accessibles sur Internet, peuvent être traduites et peuvent être...
- Speaker #0
Même pour des amis laotiens, ils n'ont pas cette connaissance-là. Parce que, par exemple, lancer une entreprise, les laos, ils lancent leur entreprise. Ils ne créent pas de papier. Ils attendent que le monsieur des taxes, il vienne les vendre. Non, tu n'as pas les papiers. OK, OK, je vais les faire. Donc voilà, ça a été ça le plus difficile au départ. Et on a beaucoup cherché là-dessus pour avoir des infos, savoir combien on budgétise, pour savoir combien de temps on va tenir avec notre argent, tout ça.
- Speaker #1
Et on s'est déchoiré au final. Oui.
- Speaker #2
Est-ce que vous aviez prévu combien ?
- Speaker #1
Rien que les papiers pour l'entreprise, c'était 3600 dollars. pour faire les trois papiers. Et au final, en discutant, en faisant mesure des rencontres quand on était sur place, on m'a dit, tu aurais pu l'avoir pour 1 000 $, passant directement par un lao. Mais c'est le jeu. Oui,
- Speaker #2
quand tu ne sais pas.
- Speaker #1
Les groupes de contact, ça coûte beaucoup plus cher. Et au début, on avait prévu 10 000 $. Maximal de 1 000 $, ça ne l'aurait pas fait parce qu'il y a eu des retards sur les papiers de l'entreprise, parce qu'au final, créer l'entreprise, mettre en place tout ça, avoir tes premiers clients, ça met du temps. Même sur l'allocation de la maison, on pensait louer au mois par mois. Au final, comme on est dans un village, ils ne veulent pas qu'on règle par mois, c'est par an. Et là, le propriétaire voulait louer minimum trois ans.
- Speaker #0
Donc, on a payé trois ans de cash.
- Speaker #1
Trois ans de loyer cash. Donc, ça n'est pas d'énormes montants, mais ça équivaut quand même à 6 000 euros. Donc, 6 000 euros sur les 10 000, ça fait beaucoup d'argent de partie au début. On n'avait pas beaucoup de trésor. On a eu... Un apport d'argent qui nous a permis de pouvoir continuer notre projet et le réaliser. Mais plus de chance, parce que clairement, sans ça, on serait rentré assez rapidement. On aurait dû trouver du travail sur place à la place de lancer notre entreprise directement.
- Speaker #2
Ça aurait pu être assez vite ric-rac. Oui. Et du coup, vous disiez que vous aviez déjà une association qui était lancée là-bas. Plus vous aviez envie de créer votre entreprise. Est-ce que vous pouvez nous en dire plus sur en quoi consiste votre association ? et cette envie d'entreprise ?
- Speaker #0
L'association, on l'a créée la première fois qu'on est venu à Laos, on est venu en voyage. Justement, on était dans le village de base d'Abel, dont on vit maintenant. L'idée de l'association, c'est de soutenir les enfants au quotidien. Donc, ça prend pas mal de choses différentes en compte, mais la priorité reste l'éducation et la santé. C'est les deux points qui sont les plus importants et sur lesquels on se focalise vraiment le plus au quotidien. Donc aujourd'hui par exemple, on a une cantine en place dans notre village qui permet de offrir à tous les enfants du village des repas chaque midi. On a un bus scolaire qui amène les enfants à l'école secondaire parce que dans notre village il n'y a pas d'école secondaire. On avait énormément d'enfants qui arrêtaient l'école juste parce qu'ils n'avaient pas de moyens de transport.
- Speaker #1
Donc là pareil, gratuitement les enfants peuvent aller à l'école ?
- Speaker #0
Oui, donc on a une vingtaine d'enfants qui vont chaque jour. Et on a aussi une veille sur la santé parce qu'on travaille... On appuie avec les enchères du village et avec plein d'établissements ici à la ville, parce qu'il y a plein de possibilités en fait, et les Laotiens ne nous servent pas. Il y a plein d'associations, plein de choses en place pour justement agir sur ces points de santé. Par exemple, on a une enfant qui a perdu la vision d'un œil. Qu'est-ce qu'on peut faire pour améliorer ? Parce que là, l'année prochaine, la grand-mère disait « Non, du coup, elle ne va pas à l'école secondaire. Ça s'arrête là. Parce que ça va être trop dangereux. Elle ne va pas pouvoir se repérer. » Donc, c'est de levier toujours tous ces obstacles, de pouvoir agir dessus et qu'ils puissent continuer l'école, continuer à se développer et être épanouis.
- Speaker #1
Voilà. Globalement, c'est tous les sujets autour de l'éducation, d'ouverture au monde, de la santé. même un rapport aussi avec les parents, parce qu'on travaille en lien avec eux, par rapport aux besoins des enfants, etc. Globalement, c'est bien-être de l'enfance, une bonne éducation, puis tout ce qui peut graviter autour, pour qu'après, les enfants puissent avoir le choix, et puis ceci se projeter. Une ouverture aux outils informatiques, parce que les téléphones, ils y arrivent très bien, mais l'ordinateur, c'est très compliqué. On essaie de toucher un petit peu à tous les sujets qui sont des bases pour nous. en Europe dans l'éducation, mais qui ici n'existe pas encore, afin de permettre aux enfants aussi d'être plus adaptés au monde qui va arriver. Parce qu'effectivement, on le voit déjà pour beaucoup qui sortent même d'école aujourd'hui. Par exemple, notre banquier qui a une vingtaine, qui a un peu de frère de ma chère-mère, on reste quasi la trentaine. Lui, en sortant d'école, il ne savait pas utiliser un ordinateur. Et il a dû prendre des cours pour utiliser Word, Office, un ordinateur, parce qu'il n'avait pas d'ordinateur à l'école à l'époque. Toutes ces choses-là, l'idée, c'est qu'on leur apporte... l'ensemble des compétences qui sont nécessaires, puis aussi une ouverture au monde de compréhension du monde, une envie de voir autre chose que le village dans lequel ils sont, avec des sorties scolaires. On a des enfants, on a pu les emmener plusieurs fois dans des musées, aller en prabant, leur faire découvrir des fêtes, qui sont des choses qu'ils n'avaient jamais vues. Pourtant, leur village n'est pas très loin, à 30 kilomètres de la ville. C'est cette ouverture aussi qui est nécessaire afin que ces enfants puissent aussi se projeter vers un avenir désirable. plus à même de choisir ce qui se passe.
- Speaker #2
Oui, je vois. Comment ça vous est venu, du coup, cette idée de faire cette association ? Comment vous en êtes venue à la créer pendant votre voyage ?
- Speaker #0
L'idée de l'association, surtout pour moi, c'est venu du voyage. Dans le voyage, on a vu des enfants dans des conditions parfois... Concrètement, on a été au Népal, on a été en Inde, en Thaïlande. Donc ça a été vraiment compliqué. Et là, on s'est dit, c'est le bon endroit et le bon endroit. On s'est dit, là, on peut agir. Dans le contact avec les familles, avec les enfants, on sait que ça va fonctionner. Et pour l'instant, tout fonctionne bien. Et du coup, c'est pour ça qu'on est allés à ce moment-là.
- Speaker #2
OK. Et du coup, vous parlez de préparer un petit peu les enfants à l'ouverture au monde, leur donner des outils, etc. Vous sentez qu'il y a un décalage peut-être qui se crée ? entre ce qui se passe dans le village et peut-être la mondialisation qui est en train d'arriver aussi au Laos jusque dans les villages ?
- Speaker #0
Le Laos, c'est un pays qui est ouvert depuis pas très longtemps. Donc, les choses arrivent très, très vite et on le voit. Ceux qui prennent le pas, ils y arrivent très bien. Alors, ils se développent et ils sont de plus en plus riches et ça se passe bien. Ils peuvent accéder à des écoles plus prestigieuses et pouvoir rêver d'ailleurs. Ceux qui ne prennent pas le pas, concrètement, ils sont en train de se faire grappiller par les autres.
- Speaker #1
C'est... Ouais, ça... Entre eux, déjà, la société laotienne est un peu violente et il y a très vite beaucoup d'écarts entre ceux qui ont déjà de l'argent pour l'éducation et qui savent faire les bons choix et ceux qui viennent d'un village, qui travaillent dans leur chandrier depuis des années et qui transmettent aux enfants leur connaissance du petit environnement qu'ils ont. Et effectivement, les enfants aujourd'hui, même avec l'accès au téléphone, parce que quasi tous les enfants aujourd'hui dans notre village ont un téléphone, ils ont accès à TikTok, ils voient ce qui se passe en Chine. se passe au Japon, se passe en Corée, ou même les personnes qui sont aviantiennes n'ont pas du tout la même vie qu'eux. Et je trouve que les enfants, alors spécifiquement dans notre village, sont beaucoup plus adaptés que beaucoup de villages aux alentours dans la mesure où c'est un village qui est touristique. Il y a énormément de passages, ils rencontrent des personnes de plein de nationalités différentes. Tu sens quand même que c'est un peu comme si tu avais des... des gens de la campagne profonde qui viennent tout récemment d'avoir de l'argent et du coup ne font pas l'éducation financière. Il y en a un dans le village, il a acheté six motos différentes. Sans pour autant en avoir vraiment besoin. Mais juste parce que ça ne peut pas commencer à se prendre. Et on considère qu'effectivement, les enfants, l'idée, c'est qu'on leur apporte les meilleurs outils possibles pour qu'ils puissent aussi s'adapter et anticiper les changements qui vont y avoir. Parce que je sais que dans le village, il y a un monsieur qui allait faire ses études en Chine. Avec lui, j'ai pu parler d'intelligence artificielle, de l'usage dans le travail. Il me disait, oui, moi, je me forme à l'intelligence artificielle chinoise, alors je ne sais plus c'est quoi le nom. Et lui, il était déjà au courant. Mais ça diffère énormément avec rien que ses parents ou d'autres personnes qui ont le même âge dans le village. Là, clairement, ils sont à des années minières de ça.
- Speaker #2
Ouais, je vois. Franchement, c'est hyper intéressant ce que vous racontez. Ça fait vraiment fait de société, quoi, où le changement est inévitable et c'est comment se préparer au changement, du coup, pour la suite. Et du coup, ça fait... Enfin, c'est des situations un petit peu particulières, je trouve, où on a vraiment tout ce côté occidental qui prend de la place partout, qui déborde partout, et puis on en vient à... Dans des villages, ça vient casser des choses qui se passent depuis des années et des années. Donc, ouais, ça doit être un petit peu bizarre, je pense, à... Avoir tout ça, être au cœur de ce changement-là.
- Speaker #1
Tout à l'heure, tu nous as parlé d'entreprise. On a complètement zappé, s'il te plaît.
- Speaker #2
Oui, c'est vrai. Du coup, vous avez cette association. Et donc, l'entreprise, en quoi elle consiste ?
- Speaker #1
Pour vivre ici, on avait besoin de revenus. Et on avait cherché un moyen de pouvoir avoir des revenus. Parce que du coup, dans le village dans lequel on est, il n'y avait pas de moyen d'avoir un travail comme on peut le retrouver en Europe par rapport à un autre métier. Et du coup, créer une agence de voyage était le plus simple et le plus pertinent pour nous, parce qu'on aime les voyages et on souhaitait pouvoir partager notre façon de voyager. On a fait un tour du monde, on a essayé d'être au plus proche de ce que les gens vivaient. On fuyait assez rapidement les lieux très touristiques. Par exemple, on n'a pas fait le Taj Mahal, on était à Delhi parce que... Le but, ce n'était pas de voir ça. On avait préféré passer beaucoup plus de temps dans des lits, en immersion avec une famille, rencontrer des associations sur place. Et ce qu'on souhaitait, c'était un peu partager ça et partager le Laos. Notre amour du Laos et tout ce qu'on aimait, les gens, les rencontres, les sourires. Et l'idée, c'était qu'il y ait une entreprise qui puisse montrer le Laos tel qu'il est aujourd'hui et qui puisse bénéficier au maximum aux pays sur place. Nous, on puisse avoir un revenu suffisant pour vivre ici. Après, tout le reste, ça puisse bénéficier. C'est le projet qu'on a monté depuis un an. Il existe depuis septembre légalement avec les papiers, le temps qu'on met tous les papiers. Du coup, on a des gens qui nous font voyager au Laos, que ce soit pour des courts séjours de deux, trois jours en immersion, comme des longs séjours, que ce soit en groupe ou un truc vraiment sur mesure, personnalisé. en fonction de ce que les gens soient visités, le nord, le sud, on mixe les deux, on vient avec la Thaïlande, on essaie de s'adapter et de proposer des choses qui correspondent plus aux gens, tout en gardant l'ADN vraiment qui est important pour nous, le voyage authentique a un impact positif, dans les impacts positifs, il y a effectivement les salaires qu'on verse, descend aux personnes, des liens durables avec les personnes avec qui on travaille, et il y a 10% Merci. des coûts du voyage, sans jamais reverser à l'association que Chloé a créée, pour financer en partie les projets que l'on réalise en parallèle. L'idée, c'est que c'est des vastes communicants et qui permettent de financer l'association. Parce que plus il y a de projets, plus on a besoin d'argent et on gagne une certaine indépendance aussi de financement. On ne dépend pas de nos partenaires ou de nos potentiels financiers.
- Speaker #2
Je rebondis sur ce que tu disais. Justement, j'avais lu sur votre page, vous parlez beaucoup de, comme tu disais, impact positif, tourisme vertueux, etc. Comment vous vous y prenez justement pour développer ce côté un peu voyage, voyage éthique, voyage responsable,
- Speaker #1
dont vous parlez beaucoup ? Globalement, en tant que voyageur, on a eu le temps de voir les impacts négatifs du tourisme. Quels sont les impacts négatifs ? sur l'environnement, le dérèglement climatique, parce que les avions, ça a beaucoup d'impact dans l'usage. C'est un usage qui est fait tous les mois, plusieurs fois par an, on dépasse le budget qu'avant était prévu. Mais il y a également auprès des populations locales, parce que ça a énormément d'impact quand on vient avec un groupe de 20 personnes dans un village pour prendre juste des photos de la propreté et repartir. Quand on habite des gens dans des villages en tenue traditionnelle, alors qu'au quotidien, ils n'ont jamais leur tenue traditionnelle. Alors qu'ils n'ont pas l'argent pour se les acheter. Effectivement. Il y a aussi même juste le salaire décent, parce qu'en fait, le Laos est considéré comme un pays très pauvre. Beaucoup de gens considèrent qu'il y a du coup des voyages au Laos qui ne coûtent pas très cher. Mais s'ils ne coûtent pas très cher, c'est que les salaires derrière, les gens peuvent se retirer, sont très très bas et ne permettent pas des conditions de vie décentes. C'est-à-dire ne permettent pas la scolarité des enfants, ne permettent pas... de mettre de l'argent de côté, de se payer des frais de santé quand il y a une maladie, d'épargner. Au final, c'est très précaire comme situation. Et ça, c'est vraiment important. Et c'est ce qu'on a essayé d'intégrer. C'est que du coup, quand on va payer des partenaires, on va vraiment faire en sorte d'intégrer tous ces coûts-là de la vie et qu'ils puissent réellement pouvoir vivre quand ils travaillent avec nous. payer plus pour qu'ils aient moins de charges de travail, parce qu'ils sont obligés de recompenser 3 à 4 travails pour vivre la hausse décemment, et plutôt qu'ils aient une meilleure qualité de vie également, parce que derrière, ça a des impacts sur l'éducation des enfants, ça a des impacts sur leur vie de famille, et c'est des choses qui, pour nous, nous semblent basiques et normales en France et sur lesquelles on se bat. Mais à l'étranger, notre façon de voyager a également ces impacts-là, en fonction des partenaires avec qui on voyage. Effectivement, bah... Un très gros groupe de tourisme va tirer les coûts vers le bas, notamment sur les fournisseurs. Mais du coup, derrière, ce n'est pas les clients qui payent, c'est les locaux. Alors que c'est les locaux qui ont le plus besoin de cet argent aujourd'hui.
- Speaker #2
Donc du coup, vous travaillez principalement ou essentiellement peut-être avec des partenaires locaux ?
- Speaker #1
Oui, effectivement, toujours. On a peu d'intermédiaires. quelques agences locales où on préfère travailler avec eux parce qu'ils connaissent mieux les lieux également. C'est-à-dire qu'on évite d'envoyer quelqu'un qui a grandi en ville, qui ne connaît que la ville et qui va être complètement perdu en campagne parce qu'il ne sait rien de la vie en campagne. Ça, ça arrive énormément en Laos. Et on préfère du coup passer par des gens qui, voilà, ont grandi sur place, connaissent les gens sur place parce que c'est également meilleur en termes de lien, de partage avec les gens. Et au final, le voyage, il a aussi des impacts positifs dans la mesure où... pour les personnes qui vont accueillir, pour les familles qui vont accueillir, il y a une ouverture au monde. Il y a des rencontres, il y a des souvenirs que tu crées. Pour les enfants, il y a parfois une projection. Et même nous, aujourd'hui, on se partie des parrains, puisque l'association fonctionne beaucoup avec des parents pour se financer. Il y a des gens qui ont voyagé avant, au Laos, ou qui ont parti voyager avec nous. Ils ont pu rencontrer les gens, ils ont pu créer du lien avec eux. Et du coup, c'est très vertueux, au final.
- Speaker #0
Je pense vraiment que la plupart des voyageurs veulent ce type de voyage, mais ça fait à comment le faire. Et certains se rendent pas compte que, ah bah oui, quand je négocie, mon café est là, bah ouais, en fait, je me rends pas compte que derrière, la petite fille, elle peut pas aller à l'école, parce qu'il y a beaucoup de gens qui sont comme moi. Je trouvais que notre rôle, c'était aussi de dire, on va leur montrer qu'est-ce qui se passe, qu'est-ce qui se passe derrière. Les gens, ton argent, il sert à quoi, en fait, au pays ?
- Speaker #1
C'est une autre question.
- Speaker #0
En plus, les Français, on a la réputation, on a l'hôte d'être les pires. On n'achète jamais rien. Et quand on achète, on négocie au plus bas. Et en fait, on leur dit, c'est pas qu'on n'a pas d'argent, on se trompe, c'est à l'argent. Mais l'argent, on travaille beaucoup pour l'avoir. Donc on ne le dépense pas n'importe comment. Et de la même façon, du coup, on leur dit, il faut expliquer pourquoi. On n'achète pas bêtement, on a envie de comprendre. Ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas acheter de l'eau. C'est vraiment cette chose là où on essaie de faire le coup, de transmettre aux gens et une fois que les gens voient vraiment ça développe, il y a plein de choses qui se font. On voit ce type de voyage-là se développer de plus en plus. Et même des gens qui ont un petit budget sont d'accord de faire un quart, dépenser plus pour ça, parce que c'est vraiment important pour eux. En termes de valeur, c'est très important.
- Speaker #1
C'est un sort également, même en termes de voyage, de rencontre. Au final, dans les voyages, nous, ce qui nous plaisait le plus, c'était la rencontre avec les gens. C'est vraiment le lien qu'on créait en passant plus d'une semaine dans une famille, à les aider, à discuter avec eux, à échanger, à partager des moments ensemble. Et au final, pour beaucoup de voyageurs, on regarde sur Internet les guides, on regarde les blogs, on trouve plein d'informations dessus. Mais c'est des routes très touristiques, très utilisées aujourd'hui. Et la rencontre, pour les gens qui ne sont pas avenants, pour les gens qui ne savent pas comment s'y prendre quand il y a la barrière de la langue, c'est très fastidieux. Et effectivement, l'idée, ce n'est pas qu'on propose des choses que les gens peuvent faire déjà par eux-mêmes. Parce que louer un scooter, aller se balader, ça sert à rien de le vendre. Tout le monde peut le faire déjà tout seul au Laos. Par contre, effectivement, aller dans un village, il faut les autorisations du chef du village. Rester dans une famille, pouvoir échanger. Donc, il faut un guide pour ça. Quelqu'un qui est inclus sur place, qui se comporte correctement. Et tout ça, c'est des choses qui sont à construire, les personnalités qui conviennent. Il y a même des gens qu'on a préféré refuser parce qu'on savait que ça n'allait pas matcher entre les clients et ce qui était derrière. Ça ne correspondait pas.
- Speaker #0
On est à la fois responsable pour le client, on est aussi responsable pour les gens avec qui on travaille.
- Speaker #2
Totalement, oui.
- Speaker #0
Parce que ce n'est pas juste de la vente, il y a une vraie rencontre à chaque fois qu'il se passe et on attend du respect de la personne qui y va comme de la personne qui va accueillir.
- Speaker #2
Oui, c'est top de mettre ça, du coup, humaniser un petit peu plus le voyage, on va dire. Et je rebondis sur ce que tu disais, c'est vrai que quand tu voyages, on ne sait peut-être pas trop comment faire ce type de voyage-là. C'est plus facile, on va dire, de rester dans tout ce qui est touristique. guidés, marqués, etc. Donc, c'est top si vous pouvez montrer un peu l'envers du décor et aider les gens à aller sur cette voie-là. Je rebondis aussi sur ce que tu disais, Léo. Tu disais, par exemple, si on veut aller dans une famille, il faut l'autorisation du chef du village. J'imagine, du coup, que... ils ne fonctionnent pas du tout comme nous on pourrait fonctionner, typiquement avec un chef du village. Comment ça se passe du coup, vos rapports avec les Laotiens, que ce soit justement pour développer une activité touristique, mais aussi développer une association ?
- Speaker #1
C'est vrai, grosse question.
- Speaker #0
Alors, pour l'association, c'est assez simple, parce qu'on a la chance d'avoir dans notre village le directeur du ministère de l'Éducation de notre province, ce qui fait qu'il facilite tous les documents. assez simple là-dessus. On a soutenu à lui, à sa femme qui est aussi infirmière. Et globalement, pour la plupart, c'est assez simple. On a eu quelques soucis dû à un monsieur dans notre village qui a voulu un peu nous tirer dans les pattes et qui a rendu les choses un peu compliquées avec le chef du village. Pour autant, on se débrouille quand même plutôt bien et vu que, au Laos, c'est un peu la règle de la loi du plus fort, eh bien celui qui est le plus haut placé aura raison et vu qu'on a la chance d'être avec le plus haut placé, Ça se passe bien là-dessus.
- Speaker #1
C'est surtout que ce n'est pas dans les responsabilités du chef du village. Le chef du village est responsable du village, donc c'est comme un maire. En fait, il existe plusieurs chefs du village, il y en a quatre. Il y a le premier, le deuxième, le troisième et le quatrième. Le premier, ce serait l'équivalent du maire. Et les deux, trois, quatre, ce sont les adjoints. Avec chacun, on a des responsabilités sur les finances, l'aspect juridique, le développement, les conflits dans le village. Ça, c'est leur rôle. On est quand même sur un système assez similaire, mais eux ne gèrent que le village. Donc pour l'association, au final, on est plus dans une logique d'intégration et de validation du projet également du côté local, même si techniquement, d'après la loi, on n'en a pas besoin. Mais ça reste toujours nécessaire d'avoir la validation du chef du village et même des familles et du directeur de l'école, parce que ça fait partie des gens qui sont au quotidien confrontés à ça ou en lien avec ça.
- Speaker #0
C'est un peu comme en France où les collèges dépendent du département, les lycées dépendent de la région. C'est un peu le même esprit. Donc là, en fait, c'est une école qu'on intervient, et là, c'est la direction du ministère de l'Éducation. Peu importe ce que dit le chef du village. Dans les clés, il est bien d'être d'accord avec tout le monde. Mais dans les papiers, voilà.
- Speaker #1
Pour l'entreprise, on dépend du ministère de la Culture, du Tourisme. J'ai oublié, je crois qu'il y a de l'information, mais il y a la propagande dedans. Et du coup, ce ministère-là, c'est le ministère de l'Urbravant, où les papiers, toutes les déclarations qu'on a à faire pour les touristes, on travaille avec eux. Techniquement, le chef du village, on va plus le rencontrer quand on a besoin de signer un bail de location, par exemple, soit pour l'entreprise ou même pour le personnel, parce qu'il doit tamponner, certifier la validité juridique du document. Mais pour le reste, en soi, on a peu de liens avec, par exemple, le chef du village. Les quelques liens qu'on va également avoir, c'est que, au Naos, les entreprises soutiennent régulièrement les projets, les initiatives, que ce soit du village, de la police, des choses comme ça. Et on est souvent sollicité pour des donations. Donc, il y a un équilibre à trouver entre ce qui est culturel et acceptable également pour nous. parce qu'effectivement on n'est pas la banque, on ne va pas donner à tout le monde, quand les policiers viennent vérifier nos papiers, qu'ils nous demandent de les aider pour le nouvel an, pour payer la fête, on a le droit de dire non. Pareil, le chef du village nous demande une participation au chef du village, on a le droit de dire non. Pour autant, comme on vit dans ce village, comme notre entreprise est installée dans le village, c'est fortement recommandé de le faire afin d'être bien vu et de faciliter si un jour tu as un conflit. Même en termes d'image, d'acceptabilité sur place, c'est nécessaire.
- Speaker #0
En fait, ce qui est compliqué au labo, c'est qu'il y a la loi et il y a les coutumes. Et les coutumes sont les plus importantes avant tout.
- Speaker #1
Oui,
- Speaker #2
ok. Et les coutumes prennent une grosse place ?
- Speaker #0
Oui. Donc par exemple, là, vu qu'on a une entreprise, normalement, on n'a pas de taxes locales à payer. Parce qu'on paye déjà nos taxes au niveau national. Pour autant, il est de coutume dans notre village que les grosses entreprises et surtout les entreprises... une pièce d'étranger paye. Donc, on a du payer. Oui,
- Speaker #2
il y a tous ces petits trucs en plus. Voilà.
- Speaker #0
Et ça, on le comprend que quand on est sur place et qu'on nous explique. Parce que sur le compte, on te demande de l'argent et tu es là, pourquoi je dois encore payer ?
- Speaker #1
Oui, puis tu te dis, pardon, je n'ai pas, la loi, ce n'est pas, donc je ne fais pas.
- Speaker #0
Mais du coup, c'est plus subtil que ça parce que derrière, le Laos, ça fonctionne beaucoup. Est-ce que les grands-parents sont contents, ont une bonne image de toi ? Est-ce que le chef village a une bonne image de toi ? Est-ce que les rumeurs partent très vite ? Parce qu'on peut vite mettre des bateaux dans les roues pour un papier, un machin, un truc. Et c'est compliqué parce que ce n'est pas une des situations très confortables. Disons que comme tout n'est pas cadré. Et nous, on a l'habitude, dans l'Europe, que tout soit cadré, tout bien rédigé. Ça peut parfois être très bousculant.
- Speaker #1
Oui, surtout quand tu ne connais pas déjà de base les UC coutumes, justement, et qu'il faut les apprendre au fur et à mesure.
- Speaker #0
Et puis,
- Speaker #2
c'est au-delà de ne pas savoir, des fois, ça tape vraiment dans l'éducation que tu as eue.
- Speaker #1
Oui, carrément.
- Speaker #2
C'est vraiment un opposé. Il faut que je prenne du recul. Il n'y a pas d'attaque entre moi. Ça fonctionne comme ça ici. J'ai décidé de venir au Laos. Et il faut se trouver un entre-deux entre qui je suis, ce que moi, je me sens normal, et qu'est-ce qu'on a pour moi ici.
- Speaker #0
Un exemple, peut-être un exemple, on a eu en discussion hier avec un copain à nous, qui nous a dit, dans le village, il y a un site à visiter. Ce site-là, à chaque fois qu'on emmène des clients, on paye le ticket comme tout le monde. C'est normal, on paye le ticket. Et nous avons dit, du coup, les gens vous voient très mal. Parce qu'en fait, cet argent-là, ce n'est pas leur argent, ça part à l'État à chaque fois. Et comme vous viviez dans ce village, vous devriez plutôt négocier avec eux une entrée moins chère, mais comme l'argent, vous le négociez avec eux, tout part pour eux et pas pour l'État. Et si vous faites ça, ils vous donnent rien. Sauf qu'aujourd'hui, ils vous donnent quand même des gens pas respectueux, parce que du coup, vous ne leur donnez pas de l'argent et vous faites partie du même village.
- Speaker #2
Alors qu'on paye plus.
- Speaker #0
Alors qu'on paye plus et on respecte la loi.
- Speaker #1
Oui, donc du coup, j'imagine que vous êtes confrontés à des petits couacs par-ci, par-là. Et je me demandais comment vous communiquez. avec les Laotiens ? On a appris la langue.
- Speaker #0
Ouais. On a des bonnes bases. En fait, on a la chance d'être dans un village où peu de gens parlent anglais ou français.
- Speaker #1
Ouais, donc t'as pas le choix de parler
- Speaker #0
Laot ou le Kramou, parce que nous, c'est un village d'une équipe qui s'appelle les Kramou, donc ils ont leur langue également, donc on n'a pas le choix d'apprendre de toute façon parce que sinon, on n'a pas de copains, on ne sort pas, on ne fait rien, et voilà, on ne vit pas pour... on ne peut pas en faire moins dans notre maison.
- Speaker #2
C'est à la fois, on l'a appris quand même assez rapidement, et puis voilà, ça s'est fait, parce qu'on l'utilise tous les jours. Mais il y a quelque chose de frustrant là-haut, c'est que tu as beau savoir parler là-haut, tu ne peux pas parler avec tout le monde, parce qu'il y a des là-hauts qui ne parlent pas là-haut, ils ne parlent que la langue de leur étude. Et donc on va y aller, et on ne peut pas communiquer. On arrive dans un village, même avec des enfants, on va leur demander, voilà, quel âge tu as, comment tu t'appelles,
- Speaker #0
Mais c'est lié au pays. Mais comme en France, à une époque où le français n'était pas la langue commune, chaque région avait leur langue, leur façon de parler. Et effectivement, quand on allait dans le Finistère, on ne pouvait pas communiquer avec les gens de Paris. Là, on est sur les cas, c'est juste que le pays ne s'est pas développé et n'a pas encore une langue commune vraiment appliquée partout. Donc voilà, il y a des difficultés. Mais le Laos n'est pas très compliqué dans la mesure où il n'y a pas de conjugaison, il n'y a pas de grammaire, il n'y a pas d'accord de genre. féminin, masculin, même pluriel, ça n'existe pas. Ce qui fait que c'est très très simple à apprendre, il y a plus de difficultés sur l'intonation, mais c'est des choses, au final, où ça se travaille, c'est avec la pratique qu'on l'écoute, et puis plus on est immergé, mieux c'est, puis nous on a pris 20 heures de cours au début, pour avoir vraiment les bases, le kit de survie, et en fait avec ça, on s'est bien débrouillé.
- Speaker #1
Et après on pratique, et puis c'est parti.
- Speaker #2
Voilà, Léo, il arrive à déchiffrer.
- Speaker #0
Je commence à lire. À lire et à écrire. Tu en écris combien ? Un petit peu, un petit peu.
- Speaker #1
Step by step.
- Speaker #0
Voilà, c'est ça.
- Speaker #2
C'est-à-dire que, par exemple, les trois premières lettres de l'alphabet, c'est des K.
- Speaker #1
OK.
- Speaker #2
Mais c'est des K différents.
- Speaker #0
Ouais. Il faut K, il faut K, il faut K. Ouais,
- Speaker #1
c'est des subtilités.
- Speaker #2
Oui. Et en fait, une fois qu'on sait comment ça s'écrit, on se dit, ah, ça se prononce comme ça, en fait. Ouais. C'est de cette façon-là. on arrive à améliorer quand même la façon de prononcer parce que c'est des choses toutes bêtes pour nous mais il y a un exemple qui était très marquant au départ c'était dire quelque chose qui est joli, on dit et pour dire très joli on dit et nous pendant très longtemps on a dit ce qui veut dire il y a beaucoup d'eau c'est des petites on arrive à comprendre quand même avec le contexte
- Speaker #0
Oui, mais les gens qui n'ont pas l'habitude de nous voir, parfois, ont du mal à nous comprendre. Parce que la façon dont on sait, même s'il y a des accents en fonction des régions, etc., ça peut vite être fastidieux déjà quand un étranger parle la langue. C'est bizarre déjà en France. Et du coup, effectivement, pour les Laos, c'est pareil. Mais c'est pas...
- Speaker #2
Ils font l'effort à chaque fois.
- Speaker #0
La majorité font l'effort. Ils sont vraiment gentils là-dessus. Ils auraient pu être plus durs que nous à nous reprendre toutes les deux secondes. C'est pas comme les
- Speaker #1
Français. C'est clair. Bon, ça va, c'est déjà ça. Ça met en confiance en tout cas pour parler avec eux. Ça, c'est cool. Et du coup, tu disais qu'il y a des choses un peu culturelles qui peuvent être compliquées ou tu dois savoir quelle est la limite entre ça c'est moi et je ne veux pas aller au-delà de ça, mais il y a aussi la coutume. Est-ce qu'il y a justement des habitudes, des faits culturels qui sont compliqués à vivre pour vous ?
- Speaker #2
Il y en a un en particulier, je pense. C'est la gestion des conflits. En fait, nous, on a pour habitude qu'il y a un problème. On va en discuter, surtout avec des gens qui se font proches. On a l'habitude d'aller, voilà, ça, ça m'a un petit peu dérangée, est-ce qu'on peut en discuter parce que j'aimerais que ça s'améliore, que je ne porte pas ce souci-là. Pour la hausse, on est dans la fuite, plutôt, de tous les conflits. C'est-à-dire que s'il y a un problème, les gens ne vont jamais le dire.
- Speaker #1
Ok, ouais.
- Speaker #2
Mais ce qui fait qu'à l'intérieur d'eux, ça reste quand même dur, le souci est là, donc ils vont prendre des distances, voire même ils vont fuir la personne. Et on n'arrive pas à avoir d'explication de pourquoi. Qu'est-ce qui s'est passé ? Et ça, c'est quelque chose qui a été très, très dur parce que du coup, on a eu plein de soucis avec un monsieur dans notre village. Et on a réussi à comprendre qu'au bout de six mois après, parce qu'il a accepté de nous parler.
- Speaker #0
C'était trop lourd pour lui. Oui. Il a explosé, il n'en pouvait plus.
- Speaker #2
Et du coup, entre-temps, on a quand même vécu la misère. On a vraiment mis la misère. Et on ne comprenait pas pourquoi. C'est quelque chose de très, très frustrant pour nous.
- Speaker #0
Mais même dans les relations, par exemple, nous, effectivement, on a tendance à dire quelque chose quand ça ne va pas, ou dès qu'on a un problème, on va aller voir la personne directement. Pour l'autre, on ne va pas te voir. On va aller voir ton copain là-haut pour qu'il puisse te dire ce qu'il a à te dire. Oui, on ne va pas te le dire directement, on va te le faire en petit sous-entendu. Ah, ça serait bien que tu ailles voir le chef du village pour le payer. Mais on va le dire à l'autre copain pour qu'il ensuite vienne te lire. Alors que tu parles là-haut, il te connaît, il t'a déjà vu. C'est ça pour tout. Même comme on ne veut pas avoir de conflit au Laos, le conflit c'est mal vu, on ne veut pas faire perdre la face aux autres. On va préférer mentir pour éviter d'avoir un problème. On va préférer omettre des choses. Donc ça veut dire que, par exemple, on cherchait le nom de quelqu'un, le numéro de téléphone de quelqu'un, la personne ne voulait pas nous le donner. Et au lieu de nous dire, non, je ne veux pas vous la donner, ça ne me semble pas normal que je vous la donne. Et on préfère lui dire non, je ne l'ai pas, ce n'est pas possible, ce personnage, je ne la connais pas, etc.
- Speaker #1
C'est tout en esquive. Oui,
- Speaker #2
alors ça ne va jamais plus droit. Moi,
- Speaker #0
c'est détestable, possible, parce que ce n'est vraiment pas fonctionné. Mais on n'a pas le choix.
- Speaker #2
Et du coup, maintenant, on arrive à avoir un entre-deux, parce que nos amis comprennent aussi qu'on fonctionne différemment. Et du coup, on leur dit, autant nous dire directement. on verra le problème et on pourra le régler entre nous, il n'y a pas de souci. Plutôt que de ne pas nous dire et en fait on ne sait pas. Et surtout que quand tu es étranger et que tu viens ici, tu ne sais pas. Il y a plein de coutumes, tu ne les as pas en fait. Il y a des choses qui se passent mais comme cette question de tenue là-haut, où moi j'ai acheté une jupe là-haut qui est du coup nécessaire pour plein d'événements là-haut. Et je ne savais pas du coup mais donc j'ai acheté une jupe de mauvaise qualité. Ce qui montre que c'est un manque de respect parce que c'est les gens qui n'ont pas d'argent dans le monde qui l'achètent. Et si moi j'achète ça, ça veut dire qu'ils doivent prendre quelque chose encore plus bas que moi. Quelque chose encore moins qualitatif.
- Speaker #1
Ok. Ah, il y a vraiment une hiérarchie sociale.
- Speaker #2
Oui, alors que moi je ne savais pas.
- Speaker #0
Oui, mais personne n'avait expliqué.
- Speaker #1
Oui, quand tu ne sais pas.
- Speaker #2
Une amie à nous, Tao, me l'a dit. Elle m'a dit, non mais Chloé, vraiment, tu ne peux pas mettre ça.
- Speaker #0
Non mais toi tu l'as dit Yannick, il y a que récemment alors ça fait quand même plus de monde tout le temps. En fait, il y a des choses où, par exemple, même récemment, elle lui a dit, elle lui a dit, j'avais peur que tu emmènes des gens dans ce village-là, parce que moi, dans mon village, à l'époque, plein de gens venaient visiter, mais ils venaient juste voir la pauvreté, et c'était vraiment mauvais, c'était vraiment pas bien. Elle lui a juste dit récemment, vraiment, j'avais peur la première fois que tu m'en as parlé de ça. Mais alors que ce truc-là, ça date de plus de six mois. Et qu'entre-temps, ils y sont allés ensemble, elle m'a dit, maintenant, je sais ce que tu fais, c'est vraiment super, je suis vraiment content, etc. mais c'est compliqué d'exprimer les choses. Et du coup, c'est vite dans le flou. Et effectivement, nous, en France, on va prendre au maximum le dialogue, de discuter, de bien comprendre, de prendre du recul sur les émotions, etc. Alors que là, c'est compliqué. Rien qu'un truc de oui ou non, ça devient 30 minutes de discussion, ça fait des trucs à l'aide de tête, je ne sais pas. Alors qu'en fait, c'était oui ou c'était non au début.
- Speaker #1
Oui, ça doit être compliqué à vivre au quotidien. Parce que comme tu dis, nous, Français, on est à l'opposé. S'il y a quelque chose qui ne va pas, justement, notre but dans la vie, c'est de réussir à dire les choses le plus cash possible. Le côté un peu aussi révolutionnaire de dire non, ça, ça va pas, ça, ça va pas, etc.
- Speaker #2
Mais c'est tout le fonctionnement du pays, parce qu'on est dans un pays qui n'est pas libre. Il ne faut pas dire ce qu'on veut. Donc, ça régit toutes les relations sociales.
- Speaker #1
Oui, forcément. Ça impacte, ça découle sur tout le reste.
- Speaker #0
C'est ça. C'est culturel. On ne peut pas dire des choses, par exemple, dans le village. Et on a des vrais soucis avec les professeurs de l'école qui sont peu investis, mais parce qu'ils sont très, très mal payés. Donc, ils vont peu à l'école, ils ne sont pas hyper bien au travail qu'ils devraient faire, alors que d'autres écoles arrivent à le faire très bien. Mais par contre, tous les parents sont d'accord sur le fait qu'ils ne font pas très bien leur travail, mais personne ne leur dit, parce qu'ils ne veulent pas se brouiller. Ils ne veulent pas dire quelque chose de mal, parce que c'est le cousin, c'est la famille d'eux, c'est la même personne qui, je ne sais pas, ou le gendre est marié avec ta fille. et du coup tu ne dis rien et l'anglais Les problèmes pourrissent assez rapidement, mais pendant des années et des années, parce que culturellement, ça ne se fait pas.
- Speaker #1
C'est particulier, c'est un autre rapport aux choses, finalement.
- Speaker #2
La vision du large, on sait que rien n'est grave.
- Speaker #0
Ce n'est pas grave, c'est autre chose, on avance. On ne s'arrête pas sur les problèmes.
- Speaker #1
Mais ça doit être intéressant, mais perturbant parfois, quand tu arrives, pendant 30 ans de ta vie, 25 ans de ta vie, tu grandis avec certains. certaines manières de penser, de faire, ton éducation, et là, tu arrives dans quelque chose d'opposé. Oui.
- Speaker #2
Et on se retrouve aussi avec des gens qui deviennent parano.
- Speaker #0
Parce que du coup,
- Speaker #2
vu qu'on ne dit jamais les choses, ils ne savent jamais réellement qu'est-ce qui est vrai.
- Speaker #1
Oui, c'est vrai.
- Speaker #0
Et donc,
- Speaker #2
les gens s'inventent des vies,
- Speaker #0
des fois. Ah oui. Et des... Il y en a, ça fait genre 10, 15, non, ça fait plus d'un an que les gens considèrent qu'on a embauché telle personne et telle personne qui travaille avec nous, alors que ça n'a jamais été le cas. qu'il y a tel truc, on a fait juste ça, ah bah ça y est, ils ont fait ça, ça, ça, ça, ça, ça.
- Speaker #2
On a dû partir en France au moins 40 fois,
- Speaker #1
alors qu'on n'est jamais rentrés. Ça fait naître des quiproquos.
- Speaker #2
Et il y a toujours ce sur les quiproquos, on relâche, on dit c'est pas grave.
- Speaker #1
On sait que c'est comme ça.
- Speaker #2
Et il y a des questions. Du coup, là, on va essayer d'aller jusqu'au bout. Alors pas forcément de façon aussi directe et brutale qu'on devrait faire en France, mais on essaie quand même d'aller jusqu'au bout. Parce qu'il y a des choses qui sont au-delà de qui nous on est. Oui,
- Speaker #0
c'est vrai.
- Speaker #1
Il faut trouver le juste milieu. Et tu disais, tu avais une copine qui t'a fait, par exemple, la réflexion pour ta jupe. Est-ce que vous avez réussi à créer des vrais liens d'amitié, vous faire des vrais amis sur place ?
- Speaker #2
On a réussi à le faire. Pas avec des gens qu'on aurait attendus. Ce qu'on veut dire par là, c'est qu'il y a des gens avec qui on a créé des liens très vite quand on est venus la première fois en voyage. Et finalement, on s'est rendu compte que c'était aussi beaucoup de liens de surface. Si on t'accueille bien en tant que touriste, on t'accueille bien parce que t'es là quelques temps, parce que tu es, parce que tout ça.
- Speaker #0
Parce que tu payes aussi.
- Speaker #2
Mais les gens qui réellement passent au-dessus de la barrière de « on est des étrangers » et « on est réellement des personnes » , il n'y en a pas beaucoup. Et ces gens-là, c'est vraiment très très précieux.
- Speaker #0
Oui. En final, c'est le cas. On a la chance d'avoir des gens avec qui on tient beaucoup,
- Speaker #1
beaucoup,
- Speaker #0
beaucoup au Jésus. Mais c'est très rédit. c'est pas en grand nombre Et effectivement, c'est fastidieux aussi dans la mesure où on est inséré dans un village où au final, il y a des grosses différences de vision du monde, de compréhension du monde, même juste culturellement, de ce qu'on aime, de ce qu'on a envie de partager. La culture laotienne, il y a des années-lumières de la culture occidentale. Il n'y a pas eu tous ces aspects. Je parle des grosses références, même si ce n'est pas le plus important, mais Star Wars, Harry Potter, Le Seigneur des Anneaux, ce n'est jamais arrivé jusque-là. Ce qui fait qu'il y a une énorme base de choses qu'on ne partage pas du tout. Et donc ça, c'est parfois un peu difficile. Nous, on est fans de musique, de concerts. En fait, on ne peut pas parler de ce qu'on aime parce que c'est trop à des années-lumière de ce qu'on connaît. Et même si on essaie de le partager, c'est trop loin. Il y a vraiment un fossé qui fait qu'on arrive à créer des vraies relations humaines parce qu'on est vraiment proches sur les mêmes valeurs, sur les moments qu'on partage. l'amour, ce qu'on considère être de l'amitié de quelqu'un et qu'on aime réellement. Mais par contre effectivement, on perd tout ce côté lien social qui est très simple et très aigé en France parce qu'on est parti à peu près tous sur la même base.
- Speaker #1
Ouais, le point clignin que tu partages.
- Speaker #2
On a à la fois le côté, on est à l'étranger, et on a le côté aussi, on est dans un village. C'est vraiment deux choses différentes, parce qu'on le voit bien, on a des amis qui sont installés à l'avion tiré, mais la vie n'est pas du tout la même.
- Speaker #0
Oui, ils font des marchés de Noël, ils font des trucs comme ça. Oui, il n'y a pas ça. C'est tout bête,
- Speaker #2
mais par exemple, on n'a aucun cinéma aux alentours.
- Speaker #0
Parce qu'on adorait en France. Ça, c'est hyper dur pour nous. Mais c'est pareil, c'est quelque chose que tu ne peux pas... Peut-être que c'est tes habitudes de sortie, tu as des habitudes de tu fais ci, tu fais ça, etc. Et c'était du lien entre nous, en tant que couple. C'est parfois du lien entre nos copains. Et ce qu'on a, par exemple, nos copains sur les restaurants qu'on aime aller, je sais qu'il y a des gens qui refusent. Ils trouvent qu'ils n'aiment pas ça, ou ils n'ont pas envie d'essayer, ou ça coûte beaucoup trop cher pour ce qu'ils sont en capacité de faire. du coup c'est particulier parce que ça créer des relations d'amitié avec des gens qui vivent complètement différentes, ça ne se fait pas sur les mêmes choses, ça ne se fait pas sur les mêmes bases, et ça bouscule beaucoup également le rapport que l'on a nous, personnellement, à l'amitié, et ce qu'on attendrait d'avoir, un ami comme ci ou comme ça.
- Speaker #1
Oui, carrément, ça vient, au final, j'ai l'impression sur un peu tous les aspects de votre vie, que ce soit amitié, travail, lien social, etc., ça vient tout remettre en question.
- Speaker #0
Oui, c'est horrible, c'est super en même temps. C'est très con, je dirais même.
- Speaker #1
Peut-être pas les choses à moitié.
- Speaker #0
C'est enrichissant, mais effectivement, ça a été très dur et très fatigant. Ça a beaucoup eu d'impact sur nous. Là, plus le temps passe, plus on est à l'aise. Mais c'est d'énormes changements, effectivement. Les gens nous avaient dit, prenez six mois, un an pour vous installer, travailler un peu avant de lancer votre entreprise. Voyez si ça vous plaît, est-ce que l'endroit vous aide bien. Non, mais c'est pas grave. En fait, effectivement, ça aurait été pertinent. Pour des pays comme l'Australie ou les États-Unis, ou des pays culturellement qui sont proches de nous, t'as pas trop cette difficulté-là. T'as pas à être perdu réellement, t'as pas autant de choses qui sont musculées. C'est des choses rigolotes, c'est des choses trop marrantes. C'est des choses gênantes. Oui, mais t'es pas à ce point-là. Là, c'est compliqué de se raccrocher à des trucs que tu connais. Parce qu'en général, à chaque fois que tu fais un truc comme toi... L'autre, il a beaucoup de nutrition.
- Speaker #1
Oui. Ça vient vraiment tout remettre un peu en question, en cause, mais même peut-être votre identité. Parce que vu qu'on est vachement façonnés par ce qu'on voit, ce qu'on vit, les gens qu'on côtoie, là, d'être dans quelque chose de différent, vous avez senti un peu que ça vous impactait, vous, personnellement ?
- Speaker #0
Moi, ça va.
- Speaker #2
Moi, ça va.
- Speaker #0
Oui, elle a plus de plaisir ici, dans la mesure où... Elle a retrouvé une certaine simplicité de relation, etc. Qu'elle n'arrivait plus à...
- Speaker #2
Moi, j'ai grandi dans un petit village en Arrèges, en Sault-Toulouse, où il y avait 200 habitants. Donc cette vie de village très, très simple, où certains ne savaient même pas lire. Eh bien, ça ne me gêne pas. Je la connais, je sais qu'il y a un décalage et que c'est OK. Et je suis à l'aise avec les deux. Léo, ce n'est pas le cas.
- Speaker #0
En fait, moi, j'ai des... Tout ce que j'ai appris, découvert, ça a été vraiment enrichi. Le fait que la vie soit beaucoup plus disposée, beaucoup plus calme, que les gens soient beaucoup plus ouverts à t'inviter, à venir boire un coup, à passer chez toi, à rester pendant 10 ans, à rentrer dans ta maison, c'est des choses qui ont apporté une plus humaine à nos vies. Par contre, moi, j'ai beaucoup plus de frustration parce qu'effectivement, j'ai grandi dans un environnement où financièrement, on était assez à l'aise. Donc là, on a perdu cette... dans le fait d'être à l'aise financièrement, en tout cas, un certain temps, le temps qu'entreprise fonctionne. J'ai aussi grandi avec des gens qui étaient à peu près dans ces mêmes niveaux d'études, d'argent, de compréhension du monde, où on partageait les mêmes choses. Et effectivement, du coup, pour moi, c'est un peu comme si j'avais perdu une grosse partie de ce que j'aimais. Et aujourd'hui, j'ai quand même ce manque-là. Il me manque quelque chose. Je n'ai pas cette richesse de sollicitation. que j'aime et qui me nourrit de moi, quand je retrouve, je ne la retrouve pas dans le village. Je pense qu'effectivement, quand tu vas t'installer dans une grande ville, c'est plus le cas. Je sais que quand tu rencontres des gens qui ont fait des études de la hausse, tu arrives déjà, on arrive à avoir, moi personnellement, j'arrive à avoir plus de liens, de choses à partager. Mais par contre, effectivement, c'est beaucoup plus difficile pour moi d'avoir des choses à raconter, des choses à partager. De temps en temps, j'ai du mal, je n'ai pas beaucoup de conversations, je ne sais pas trop quoi parler. Effectivement, moi, ma journée, ce que j'ai aimé faire, je n'en ai rien à foutre.
- Speaker #1
C'est un autre panel de référence. Je comprends le petit gap. Il faut trouver ses marques. Ça doit être hyper challengeant, franchement. de se retrouver comme ça.
- Speaker #2
Je pense que ce ne sera pas le cas dans le futur. Parce que justement, le lot, c'est développé très vite. Oui. Et très rapidement, il n'y a plus ce gap-là.
- Speaker #1
Vous avez vu une différence déjà en un an depuis que vous êtes arrivés ?
- Speaker #0
Développement d'infrastructures un peu.
- Speaker #2
Même les enfants, tu vois.
- Speaker #0
Des choses sont bêtes,
- Speaker #2
mais tous les enfants, maintenant, ils jouent à des jeux en ligne, ils jouent à l'aune. Comme des... Désolée qu'on en a en France.
- Speaker #0
La Wi-Fi chez nous.
- Speaker #2
Et on voit, alors que quand on est venu il y a deux ans, il y avait vraiment un écart qui était beaucoup plus grand. Le problème du Laos, c'est que du coup, le Laos est la plus sur vitesse. On le voit, nous, on a un village qui est plutôt développé, justement, parce qu'il y a cette grande attraction. Un village juste à côté, ce n'est pas le cas.
- Speaker #0
Oui, ça n'a pas bougé quasiment.
- Speaker #2
Donc, on ne fait pas de généralité.
- Speaker #0
on sait que c'est notre village qui est comme ça et c'est aussi pour ça qu'on l'a choisi parce que justement on a un peu plus de repères on n'aurait pas pu je pense tu m'adorerais tu penses on n'aurait pas pu moi je ne sais pas dans quelle mesure je suis capable de le supporter aujourd'hui j'ai le sentiment d'avoir atteint quelque chose je suis au delà de ce dont j'ai besoin et il manque des choses et on est plutôt nous en train de se questionner Comment on peut arriver à équilibrer les choses ? Est-ce que pendant deux mois, on part en vacances sur les îles et on va faire un truc super cool ? On peut travailler en parallèle, mais juste aller se poser pour que moi, je retrouve cette nourriture dont j'ai besoin et pour revenir après dans le village. On essaye de tâtonner aussi parce qu'on ne le sait pas. On a pas, on doit tout reconstruire, retrouver l'équilibre que l'on a besoin, elle, pour moi. Et c'est des choses qui prennent un peu de temps.
- Speaker #1
pour le temps de retrouver ses marques, reconstruire un quotidien, reconstruire tous ses repères au final pour se nourrir en bonne personne.
- Speaker #2
On est hyper content de ce que ça nous apporte et on voit aussi ce qu'on n'a pas et comment est-ce qu'on pourrait l'avoir.
- Speaker #1
C'est déjà bien si vous êtes quand même content de ce que vous avez.
- Speaker #2
Pour le vivre, pour savoir qu'est-ce qui nous manque.
- Speaker #1
Oui, totalement. Tu fais des expériences et tu ne t'en rends pas compte.
- Speaker #0
Il y a des choses qui sont évidentes en France, on ne se questionne pas. Nous, on adorait, par exemple, les balades en voiture. Juste de partir en voiture et d'aller à un endroit ou à un autre. Le moment d'être dans la voiture, c'est un vrai moment de partage pour nous. Aujourd'hui, on l'a complètement perdu. On n'a pas de voiture ici.
- Speaker #1
C'est vrai. Tu reconstruis tout,
- Speaker #0
quoi. On peut traîner pour aller à tel endroit, partir au bord de la mer ou des choses comme ça. Parce que financièrement, on ne le fait pas. Puis on a une petite moto où c'est assez désagréable. Et les routes sont horribles. Et les routes sont horribles. Tu vois, c'est un moment de partage qu'on a perdu de couple. et c'est fait du coup même on est obligé de se réinventer comment on peut se retrouver en tant que couple avec un contexte, avec les éléments où en fait, c'est un peu, on a appris à aimer, à vivre, en tant que riche, en tout cas, on danse au contexte européen, au final, aimer ici, c'est différent, c'est compliqué, ça prend du temps à retrouver des choses communes.
- Speaker #1
C'est hyper intéressant ce que tu dis, c'est vrai, vous êtes dans d'autres paires, dans d'autres manières de fonctionner, donc du coup, il faut tout reconstruire.
- Speaker #2
Oui, on aimait la simplité du Laos, là, c'est de l'autre côté. Non,
- Speaker #0
mais la complexité du Laos, je veux dire, c'est pas ça.
- Speaker #1
C'est totalement autre chose. Du coup, là, ça fait un peu plus d'un an que vous êtes là-bas. C'est quoi vos projets pour la suite ?
- Speaker #2
C'est la question que tout le monde nous pose et qui est compliquée. En fait, les Laos ont besoin de savoir, de se projeter avec nous, de savoir, OK, vous serez là dans deux ans. et dans dix ans. Et est-ce que vous aurez des enfants ici ? Parce qu'ils ont voulu tout le monde passer et partir. Et c'est quelque chose, je pense au moins une fois par mois. Et en fait, on n'en sait rien.
- Speaker #0
Oui, même du coup, on n'a aucune idée de... Déjà, il y a deux ans, on est venus, on est partis en voyage. Chloe ne voulait pas voyager. Au final, elle a voulu voyager et s'expatrier au Laos. Alors que moi, j'avais fait le cas de ça. On s'est installé ici alors qu'à l'origine on devait rentrer en France pour avoir des enfants, s'installer, avoir une maison, machin. Au final, ça a changé très vite. Du coup, c'est compliqué de se projeter. On a des désirs, le fait d'avoir des enfants, ça se fait cool. On a envie d'avoir aussi un lieu qui est vraiment chez nous, où on s'installe, peut-être dans une location, machin, etc. Après, on comment, etc. On a plein de projets, plein d'envies différentes. On se laisse aussi, disons, plus chose ou un temps changer au fur et à mesure et du coup, ça aura le temps de se réadapter au fur et à mesure. Ce qui fait qu'on a des désirs, mais pour le moment, en tout cas, pas de projet fixe. Déjà, faire fonctionner l'entreprise correctement, c'est bien que les projets d'association tiennent sur le long terme.
- Speaker #2
C'est super bien.
- Speaker #0
Je crois que notre projet, là,
- Speaker #1
c'est de ne pas lancer d'autres projets.
- Speaker #0
Oui, c'est plutôt ça. C'était pas mal. Un vrai projet normal où on n'est pas comme un... On a eu ce truc-là et au final, on a farcé. On n'a pas été raisonnable. Du coup, on réapprend à être raisonnable. Du coup, effectivement, se relancer d'autres projets. On va faire ça. vivre,
- Speaker #1
juste vivre en même temps c'est déjà pas mal et où est-ce qu'on peut suivre vos aventures ?
- Speaker #2
sur Instagram on a notre Instagram perso qu'on avait créé pendant le voyage et qu'on continue à faire vivre avec notre vie au quotidien qui s'appelle Rémi en famille on a l'Instagram de l'entreprise qui s'appelle Chloé de la Hosse et l'Instagram de l'association qui s'appelle Chloé de l'Enfance avec ces trois points là on arrive quand même à bien nous suivre et Facebook aussi en parallèle et on espère avoir justement un peu plus de temps et pouvoir relancer la chaîne Youtube que vous avez partagé dans votre voyage tu me prétends parce que on avait filmé tout notre voyage et tout ça ici, il y a plein de choses qu'on pourrait filmer et rendre de cette façon bien il faut avoir le temps et l'énergie et ça c'est encore un autre projet
- Speaker #1
encore qui prend du temps. Je mettrai tous vos liens dans la description. Merci en tout cas d'avoir partagé votre parcours, votre vie au Laos. C'est très intéressant. Merci.
- Speaker #0
C'est un plaisir pour moi pour ce métier.
- Speaker #1
Et voilà l'histoire au cœur du Laos avec Chloé et Léo touche à sa fin. Si ça vous a plu, pensez à liker, à vous abonner, à partager. Ça me donne vraiment beaucoup de force. Et si vous avez des histoires d'expatriation, d'immigration, ou d'autres histoires de voyages à raconter, n'hésitez pas à m'écrire directement sur Instagram sur la page Partir Podcast. A bientôt !