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Passion sans modération

065. Gastronomie, audace et transmission : quatre voix qui font bouger les lignes

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1h06 |01/11/2025
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Description

Dans cet épisode, on parle de passion, de transmission et de créativité, mais aussi de ce que la gastronomie raconte de nous : nos origines, nos valeurs et nos rêves.


Quatre personnalités engagées, inspirantes et profondément humaines partagent leur parcours et leur vision du goût, du lien et de la culture culinaire.


Autour de ma table :


  • Marie Sauce, fondatrice du Trophée de la Cuillère d’Or, une initiative unique qui met en lumière les femmes dans la gastronomie.

  • Linda Heim, directrice marketing, épicurienne dans l’âme, passionnée par la gastronomie et l'œnologie, elle allie stratégie, innovation et digital pour bâtir des marques performantes et distinctives.


  • Côme de Barmon, un Parisien passionné de vin et de gastronomie, en reconversion avec un projet culinaire en ligne de mire. En attendant, il a lancé son compte Instagram comeatwithmee pour montrer sa personnalité et son univers.


  • Joan Murielle Yombo, fondatrice du média Le Miam Show, qui célèbre les cultures culinaires afrodescendantes et la diplomatie du goût.


Ensemble, nous avons abordé :


✨ Le pouvoir de la transmission dans la cuisine, de la mère à la fille, du geste à la parole.
🔥 La reconversion comme acte de courage et d’amour du métier.
💪 Le rôle des femmes dans la gastronomie d’aujourd’hui et les combats qu’il reste à mener.
🌍 La cuisine comme langage universel, vecteur d’identité, de mémoire et de diplomatie culturelle.

Et bien sûr, nos Madeleines de Proust — ces plats et odeurs qui nous ramènent à l’enfance et au cœur.


Un épisode vibrant, sensible et audacieux, qui célèbre le goût sous toutes ses formes — du terroir français à la diaspora africaine, des cuisines familiales aux grandes tables étoilées.


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Je suis Virginie Legrand, hôte de ce podcast et cheffe à domicile le reste du temps.


Si mon contenu vous plaît, n'hésitez pas à noter ce podcast (⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️) et à me suivre sur mes réseaux sociaux : ⁠LinkedIn⁠, ⁠Instagram⁠ et ⁠Facebook⁠.
ou sur mon site internet : https://communic-passion.fr


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour les fous de la food ! Ici, c'est Virginie Legrand, chef à domicile épicurienne et hyperactive avec un parcours très atypique. Dans mon podcast, Passion sans modération, vous retrouverez tous les 15 jours des personnalités implantées dans la gastronomie d'aujourd'hui, des vrais amoureux du goût et de la vraie cuisine, des experts tous enrobés d'une passion communicative. On parlera terroir, saveur, créativité, artisanat. On vous racontera des histoires qui croustillent, des initiatives qui pétillent et qui font briller les yeux. Et on en a bien besoin aujourd'hui. Dans ce podcast, vous allez rencontrer des passionnés qui aiment partager, des entrepreneurs qui aiment se renouveler. Vous allez pénétrer dans les coulisses d'un monde délicieux, nourri aux convictions individuelles et aux engagements collectifs. Vous êtes curieux ?

  • Speaker #1

    Alors installez-vous à notre table et on va se régaler tous ensemble.

  • Speaker #0

    Chef à domicile depuis 11 ans, auteur en 2021 et en 2024, je me suis lancée dans les interviews au studio Module il y a 3 ans. Passion sans modération est le podcast où la gastronomie devient émotion, rencontre et inspiration. A chaque épisode, je reçois des invités qui partagent leur identité culinaire, leur rapport au terroir, leur expérience créative et artisanale, faisant de chaque confidence un éclat de générosité. Bientôt 80 enregistrements, bientôt 300 personnalités reçues. Un enthousiasme, une belle fierté, car plus que tout, j'aime fédérer, connecter et partager autour des mêmes valeurs qui réconfortent l'énergie et l'âme. Aujourd'hui, mes invités du jour sont Linda Haim, directrice marketing. Elle a lit stratégie, innovation et digital pour bâtir des marques performantes et distinctives, épicurienne dans l'âme. Elle a développé une expertise autour de sa double mission, la gastronomie et l'onologie. Bonjour Linda.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Comme de Barmont, un Parisien passionné de vin et de gastronomie, en reconversion avec un projet culinaire en ligne de mire. En attendant, il a lancé son compte Instagram, comme... Eat With Me, vous avez vu l'accent, pour montrer sa personnalité et son univers. Bonjour Com.

  • Speaker #2

    Bonjour.

  • Speaker #0

    John Muriel Yombo, communicante dans les médias de métier et narratrice par passion. À travers le Miam Show, le média qu'elle a créé, elle raconte les cultures culinaires afro-descendantes sous un angle sensible et contemporain. Bonjour John.

  • Speaker #3

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Marie Sausse, elle est la fondatrice du trophée féminin de la cuillère d'or et depuis 25 ans une experte en communication, relations publiques et événementielles dans l'univers de la gastronomie. Je suis très heureuse de t'avoir Marie. Bonjour.

  • Speaker #4

    Bonjour Virginie.

  • Speaker #0

    Alors, je te garde, Marie.

  • Speaker #4

    Oula !

  • Speaker #0

    Eh oui ! Alors, toi, tu es une femme aux multiples engagements. Qu'est-ce qui relie toutes ces facettes de ton parcours ? Prédence.

  • Speaker #4

    Oula ! Aux multiples engagements. Écoute, je pense que je suis une femme passionnée comme toi. Et puis, j'ai des valeurs qu'on m'a transmises, je pense que c'est familial. Donc oui, des engagements associatifs, des engagements professionnels. Et puis, je suis une maman. Et forcément, quand on est maman, on essaie de transmettre aussi... certaines valeurs quoi et mon prénom c'est Marie et l'anagramme c'est aimer donc forcément aimer la vie aimer les gens donc s'engager voilà Et ton nom de famille c'est quand même incroyable on a dû te le faire 15 000 fois mais ça c'est drôle Ah oui oui on me l'a fait à toutes les sauces c'est le cas de le dire Petite on se moquait beaucoup de moi enfant mayonnaise machin tout ça bon bref Et puis souvent encore maintenant ça arrive très souvent qu'on croit que c'est un prénom composé Marie sauce et pas du tout non c'est vraiment mon nom de jeune fille Merci papa.

  • Speaker #0

    J'ai envie de te dire la question qui vient. C'est quoi ta sauce préférée en cuisine ?

  • Speaker #4

    Ma sauce préférée ?

  • Speaker #0

    Un truc improvisé total.

  • Speaker #4

    Alors moi, je mange énormément de piment. Depuis que je suis toute petite, je mange du piment. Mais même, je pense que dans les Antilles, ils me prennent pour une folle, même à Maurice. Je ne sais pas, la sauce chien par exemple.

  • Speaker #0

    D'accord, redis-nous ce que c'est la sauce chien.

  • Speaker #4

    Oula, la sauce chien, alors que je ne me trompe pas. Il y a des échalotes, de la tomate, du piment. Alors du piment, moi je mets du piment, du vrai piment. Piment martiniquais. D'accord.

  • Speaker #0

    Donc ça te fait exposer les papilles quoi ?

  • Speaker #4

    Ouais, mais j'en mets partout, à part dans les desserts, mais j'en mets partout.

  • Speaker #0

    Je suis sûre que ça peut se mettre dans les desserts d'ailleurs. Chocolat, piment ?

  • Speaker #4

    Exactement, ça se marie très bien.

  • Speaker #0

    Merci Marie. Com, à quel moment as-tu réalisé que la cuisine et l'univers gastronomique n'étaient plus seulement des passions, mais pouvaient et allaient devenir ton métier ?

  • Speaker #2

    J'ai toujours pensé en fait à côté parce que du coup je suis en reconversion et du coup à côté de ça moi j'ai pas mal d'amis qui sont déjà restaurateurs, qui ont des restaurants. Du coup on avait toujours le souhait avec mes amis de créer un restaurant ensemble. Donc j'ai toujours eu ça en tête et après le Covid est arrivé. J'étais avec ma belle-sœur, mon frère chez moi. On s'amusait à faire des recettes tous les soirs, à se faire des petits concours. Et c'est vrai que c'est ce moment-là aussi que je me suis dit qu'il faudrait peut-être que je fasse un compte Instagram. Et du coup, c'est là où est venu le côté où j'aime vraiment cuisiner, où je me lance, où je réfléchis à me lancer là-dedans.

  • Speaker #0

    C'est quoi ton parcours d'études ?

  • Speaker #2

    Avant, j'étais en expertise comptable, donc en fait, j'ai fait un grand écart.

  • Speaker #0

    Et on n'est pas passionné par la comptabilité ?

  • Speaker #2

    Pas forcément, mais ce n'était pas mon cas. Mais oui, il y a des gens qui sont vraiment passionnés par l'expertise, mais ce n'était pas mon cas. Au final, je ne me voyais pas une grande carrière finalement derrière. et du coup, ben... J'ai réfléchi, puis j'ai vu que la cuisine était vraiment quelque chose qui m'animait. Du coup, je me suis dit, let's go.

  • Speaker #0

    Ok, et donc du coup, le Covid a permis d'être le pont entre ta vie d'avant et ta vie d'après. Et après, je sais que tu as été dans un restaurant.

  • Speaker #2

    C'est ça, c'est ça. Du coup, pour ma reconversion, j'ai fait mon CAP en alternance dans un restaurant qui s'appelle AVO, qui m'a ouvert ses portes gentiment.

  • Speaker #0

    Très sympa, AVO restaurant.

  • Speaker #2

    Je vous conseille, qui est vraiment un restaurant où on... Le soir c'est pas mal de tapas à partager donc c'est l'ambiance vraiment conviviale.

  • Speaker #0

    Oui mais des tapas hyper créatives.

  • Speaker #2

    Oui, exactement.

  • Speaker #0

    On n'est pas sur une planche de charcuterie. Non,

  • Speaker #2

    c'est un vitreau qui est quand même travaillé avec des aspirations d'Amérique latine, d'Asie aussi pas mal parce que la chef a fait pas mal de voyages. Du coup voilà c'était ma première expérience qui était hyper enrichissante. J'ai fait ça pendant 6 mois et je continue, je continue, là j'ai d'autres projets qui vont arriver.

  • Speaker #0

    Très bien, on va y revenir. Alors, on parle de reconversion, on parle de CAP en tout cas. Linda, qu'est-ce qui t'a motivée, en tout cas, toi, une experte marketing, à passer ton CAP pâtissier en candidat libre et à prendre des cours à la grande école Ritz-Escopier ?

  • Speaker #1

    Alors, effectivement, j'ai toujours baigné dans l'univers de la gastronomie, de la pâtisserie depuis mon plus jeune âge. J'ai toujours eu envie de me dépasser, d'aller plus loin que mon métier actuel. Et je pense aussi qu'il y avait eu cette tendance des émissions Le Meilleur Pâtissier, Top Chef, qui est arrivé quelques années au préalable. Et j'ai eu envie de professionnaliser cette passion, aussi en souvenir des souvenirs d'enfance qui me reviennent, comme les salons de thé traditionnels. Et voilà, vraiment le côté professionnaliser une passion, aller dans... Le côté technique, expertise, le bon geste, comprendre pourquoi une température de sucre a un impact sur l'excellence. Exactement, exactement. En fait, c'est vraiment le côté technique que je voulais aller chercher. Donc, j'avais commencé par des cours de cuisine, effectivement à l'école Ristex-Escopier, mais également chez Ducasse. Et à un moment donné, je me suis dit, voilà, j'ai envie d'aller plus loin. d'aller plus loin que les recettes marmitons, par exemple. Ou 750 grammes,

  • Speaker #0

    parce qu'on connaît très bien Damien,

  • Speaker #1

    et moi aussi. Effectivement. Donc voilà, c'était vraiment cette volonté d'aller plus loin dans les recettes et comprendre ce qui se cachait derrière.

  • Speaker #0

    Super. Et donc, expert marketing, c'est quoi ?

  • Speaker #1

    Expert marketing, c'est mon métier. Je suis diplômée d'un master en marketing. J'ai travaillé les 15 dernières années dans différentes sociétés. Alors, notamment autour de la food, ce que j'expliquais à Marie tout à l'heure, soit autour de machines à café, de robots de cuisine, mais également dans la grande distribution. Plus récemment, dans le packaging aussi alimentaire. Donc, il y a toujours eu ce fil conducteur. Et c'est vrai que c'est quelque chose qui m'anime profondément, que ce soit autour de l'ingrédient, de l'expérience, le côté plaisir et exigence, j'ai envie de dire.

  • Speaker #0

    Je comprends déjà ce qui vous lie, pourquoi vous êtes à cette table. Merci beaucoup. Alors, Joan. Peux-tu nous raconter, toi, ton parcours avant la création du Miam Show ?

  • Speaker #3

    Alors, mon parcours avant la création du Miam Show, c'est un parcours de communication et de médias. Je viens de ce monde-là, ça fait dix ans que j'évolue là-dedans. Et en fait, en réalité, le Miam Show, c'est un peu la réunion de tout ce que j'aime dans la vie. J'ai la chance d'être dans la communication, c'est mon métier, j'adore ça, j'aime les médias. Je suis gourmande, je suis gastronome, j'aime manger, j'aime cuisiner, j'aime regarder des émissions de cuisine, j'aime tout ce qui a trait à la cuisine et surtout explorer la cuisine comme l'identité. Et c'est surtout ce que le Miam Show fait. Vecteur d'identité. Comme vecteur d'identité parce que c'est la première chose en fait, quand on veut comprendre une culture, c'est de comprendre comment les gens mangent et qu'est-ce que ça dit d'eux. Et c'est un petit peu ça aussi la démarche du Miam Show. C'était d'aller explorer et de montrer et de valoriser les identités culturelles, culinaires, afrodescendantes à travers le goût. Et aussi à travers le récit et aussi à travers le voyage, parce que je suis assez éditoriale comme personne. Donc voilà. Et l'Afrique, parce que je suis très connectée à mon continent. Moi, je viens du Cameroun, pays d'Afrique centrale. Mais globalement, je m'intéresse à tout ce qui se passe sur l'Afrique. Quand je parle de culture afrodescendante, c'est important pour moi de le dire, parce que les Noirs ne sont pas qu'en Afrique. Les Noirs sont en Amérique latine, en Amérique du Nord, dans les Caraïbes, et en fait, partout, ils sont arrivés avec un bagage culturel qui a influencé la manière de manger sur place.

  • Speaker #0

    Donc la diaspora ?

  • Speaker #3

    La diaspora, oui. Et donc toutes ces choses-là, on les explore aussi sur le Miam Show. Évidemment, il y a le côté un peu fancy, découverte d'adresse, le truc un peu lifestyle, c'est très important, mais la particularité, c'est ce côté très pédagogique, de comprendre les échanges et les flux. de culture entre tous ces espaces.

  • Speaker #0

    Alors, comment fonctionne ton média concrètement ?

  • Speaker #3

    Concrètement, j'ai donc quatre piliers, on va dire ça comme ça. La partie très pédagogique, d'ailleurs, j'ai fait un dîner le 4 octobre sur l'huile de palme, qui est un produit qui est très, très controversé en Occident, alors que moi qui viens, qui ai grandi en Afrique, je suis arrivée en France il y a 15 ans. Donc, moi, j'ai grandi au Cameroun et en général... 80% de nos plats sont quand même faits à base d'huile de palme. C'est un produit, c'est une huile aromatique. Elle est rouge, elle est épaisse, elle n'a rien à voir avec ce dont on parle ici. Avec la petite marque de pâte à tartiner ! Avec la petite marque de pâte à tartiner, avec le gros logo sans huile de palme ! Et je trouve que ce discours-là, il n'est pas nuancé et ça me dérange parce qu'on stigmatise un élément qui fait partie de l'identité d'énormément de gens sur le continent en disant ... L'huile de palme, ce n'est pas bon pour l'environnement, c'est nocif, etc. Mais ce qu'on n'explique pas, c'est que déjà, il y a plusieurs variétés de palmiers à huile. L'huile de palme qui pose problème, c'est juste parce que la demande occidentale est très forte et du coup, elle est hydrogénée, ultra raffinée, elle perd sa couleur, elle perd toute son essence et du coup, elle devient effectivement un problème parce qu'elle est très rentable. Mais en Afrique, on consomme l'huile de palme de manière naturelle et simple. Elle est orange, en fait, cette huile. C'est incroyable. C'est celle qui a le plus d'apports nutritionnels. Elle a de la bêta-carotène, elle a des antioxydants, elle a de la vitamine E. Donc, ce dîner, c'était 30 personnes.

  • Speaker #0

    C'était du coup, comment dire, bouleverser, bousculer les mentalités ?

  • Speaker #3

    Oui, c'était bousculer les mentalités. Et le faire à Paris, je trouve que c'était important, parce que c'est dans cet espace-ci qu'il faut justement changer le regard. Donc, on a invité 30 personnes avec une chef. qui est spécialisée dans la cuisine du voyage et avec une médiatrice scientifique. Donc la chef s'appelle Kafui Ageu et la médiatrice scientifique s'appelle Chris Imapoba. C'est une experte de l'huile de palme et c'était important d'avoir une caution scientifique.

  • Speaker #0

    Je l'aveux dans mon podcast, l'experte huile de palme. Non, je rigole pas. C'est hyper intéressant.

  • Speaker #3

    On va en rediscuter.

  • Speaker #0

    Très intéressant.

  • Speaker #3

    Et c'était important parce que parfois, je pense que quand on dit des choses, il faut pouvoir avoir une caution pour que les gens... comprennent que ce n'est pas une invention, que ce n'est pas émotionnel, que c'est factuel. En tout cas,

  • Speaker #0

    ce n'est pas le lobby de Nutella qui te dit de dire que c'est bien l'huile de palme.

  • Speaker #3

    Absolument pas. Donc, cette caution scientifique, elle était importante. Et donc, le dîner, c'est un fil rouge sur l'huile de palme. Il y avait des plats et donc moi, dans mon rôle de narratrice, je racontais un petit peu le voyage de l'huile de palme de l'Afrique à l'Asie, en passant par le Brésil et l'Amérique latine.

  • Speaker #0

    génial voilà

  • Speaker #3

    L'aspect pédagogique très important. Quel était le menu,

  • Speaker #0

    par exemple ?

  • Speaker #3

    Je ne me rappelle plus les noms des plats, mais par exemple, il y avait une moqueca revisitée. Moqueca qui est le plat emblématique de Bahia, cette ville brésilienne où il y a le plus de noir au Brésil. Il y avait une moqueca. Il y avait un brownie à l'huile de palme avec une crème. J'ai oublié les termes. Le dessert, il était très bon. Et puis, il y avait des churros de bananes plantains. Merci. Avec un effiloché de bœuf à l'huile de zomi, parce qu'en fait, les huiles de palme viennent de plusieurs endroits. Donc voilà, c'est ce dont je me rappelle. Mais je t'enverrai le menu, la petite photo du menu. Franchement,

  • Speaker #0

    c'est hyper intéressant. Merci beaucoup, John.

  • Speaker #3

    Je t'en prie.

  • Speaker #0

    Marie, alors, avec le trophée de la cuillère d'or que tu organises depuis des années, tu cherches à mettre en lumière les femmes dans la gastronomie. Comment ce concours est-il né et comment il a transformé ? Ton regard et notre regard sur la foodosphère féminine.

  • Speaker #4

    Oula, la cuillère d'or, comment elle est arrivée ? Encore une fois, je suis maman. Ma fille est née en 2002. J'évolue effectivement dans le monde de la gastronomie depuis un petit paquet d'années. Et à l'époque, notamment, la création de Cuisine TV. Et j'étais une ancienne des médias aussi. Et je trouvais que dans les concours, il n'y avait pas forcément... Il n'y avait pas beaucoup de femmes qui osaient participer à des concours.

  • Speaker #0

    se frotter au mec, surtout.

  • Speaker #4

    Ou alors ce photo mec Attention à ce que tu dis quand même Sur une scène de concours Surtout avec la cuillère d'or Et du coup J'avais cette idée en tête Je connaissais M. Paul Bocuse Puis un jour je lui ai posé la question Je lui ai dit M. Paul Pourquoi il n'y a pas assez de femmes dans les concours ? Et j'aimerais créer un concours Il m'a dit Marie Fonce fais-le J'aimerais vraiment qu'une autre femme Puisse gagner le Bocuse d'or avant que je ne parte Merci. Puisqu'il n'y en a eu qu'une, c'était Léa Lindster. Et malheureusement, il est parti. Il n'y a pas eu d'autres jeunes femmes ou de femmes qui ont gagné le Bocuse d'or. Pour le moment, on ne sait jamais. On le souhaite. Et donc voilà, c'est arrivé comme ça. Et je lui ai donné le nom de la cuillère d'or, puisque c'est le premier ustensile qu'on met dans la bouche d'un enfant. Et donc forcément, voilà, maman de ma petite Inès, la cuillère d'or est née comme ça. Ça a pris le temps. Donc ça a été une petite période de gestation, de préparatif. et elle est née en 2010. 2010, au début ce concours était un concours réservé uniquement aux professionnels de la cuisine et puis il a pris une dimension assez importante, professionnel amatrice, trophée cuisine trophée pâtisserie et trophée pour les petites filles, qui va revenir celui-là d'ailleurs, la cuillerée d'or, avec une dimension internationale et ce concours en fait c'est pas du tout un, c'est pas féministe c'est pas sexiste, je suis entourée d'hommes on connait beaucoup C'est un concours qui est chargé d'émotions. C'est vraiment un tremplin pour toutes ces femmes, pour qu'elles puissent oser s'exprimer et passer d'autres concours de très très haute volée. Voilà, et c'est vraiment un magnifique concours chargé d'émotions. Et Virginie a eu ce petit privilège d'être dans le jury en 2024. Et ce qui l'a changé, c'était le premier concours. Je crois que d'ailleurs, c'est encore le seul, parce que je suis un peu chasse gardée sur le truc. Je trouve qu'il y a de plus en plus de femmes en cuisine et en pâtisserie. Là j'ai des demandes déjà alors que je n'ai pas encore lancé 2026 pour candidater pour le concours. Je trouve qu'elles apportent de la douceur en brigade, elles apportent des conseils, de l'apaisement. Je ne dis pas que c'est gagné, c'est un monde quand même très macho et misogyne, il faut dire ce qu'il est. Je suis dedans depuis 25 ans, mais il y a eu beaucoup d'évolutions. Et c'est très bien comme ça. Puis, il y a d'autres initiatives maintenant. Et je trouve que c'est chouette, justement, qu'il y ait des initiatives pour valoriser toutes ces femmes amatrices ou professionnelles.

  • Speaker #0

    Parce que quand j'étais jury, j'étais entourée de beaucoup de meufs qui étaient hyper bienveillants. Avec les candidates, quand on passait devant les stands, devant les box, l'encouragement, de gagner confiance. Vas-y, tu les avais sélectionnées aussi en fonction de ça.

  • Speaker #4

    Alors, les jurys, c'est très simple. Je connais beaucoup de monde dans la profession, comme tu le sais, n'est proche de la cuillère d'or que des personnes bienveillantes et qui ont vraiment cette part de féminisme, parce que chez les hommes aussi, il y a du féminisme. Donc, cette petite part de, on accompagne les femmes et elles ont toutes leurs places avec nous.

  • Speaker #0

    Super, merci beaucoup Marie. Linda, alors toi, tu as obtenu le W7 récemment. Alors, qu'est-ce que c'est ? Qu'est-ce que ça t'a apporté et quelle est la suite ?

  • Speaker #1

    Alors, le VSET... VSET,

  • Speaker #0

    d'accord ! C'est du vin !

  • Speaker #1

    Voilà, WSET, effectivement. C'est une certification à horizon international, qui est sur trois spécialités, soit le vin, soit les spiritueux, soit le saké. Il y a plusieurs spécialités et différents niveaux. Donc, VSET 1, 2, 3, 4. Donc moi, j'ai effectivement reçu la certification VSET 1.20 il y a un an à peu près. Et donc, dans mon parcours initiatique et de recherche de professionnalisme, je voulais aller plus loin. J'avais fait des cours d'onologie, encore une fois, dans les écoles, c'était tout à l'heure. Et je voulais aller plus loin. Et je l'ai un peu fait sur un coup de tête, parce que finalement, je me suis inscrite trois jours avant de passer la certification. Donc, j'ai travaillé deux, trois jours d'affilée sur les prérequis, sur les cépages, les climats, etc. différents thèmes. Et voilà, l'idée, c'était encore une fois de professionnaliser, d'aller chercher l'expertise, de comprendre les accords maize et vin, parce qu'il y a aussi une partie dégustation avec différents types de vins. Voilà, parce qu'en fait, l'expérience gastronomique, que ce soit la pâtisserie ou que ce soit des plats salés, il y a quand même cette envie d'aller dans l'expérience complète. Et d'ailleurs, c'était après avoir découvert une société et qui fait des accords maize et vin. Alors, ce n'est pas vin, parce qu'en fait, ce sont des boissons fermentées qui s'appellent Awa Brewery, qui est espagnole, qui m'a donné envie de tester le VSET. Je me suis dit, en fait, il n'y a pas que le vin. Donc, on va commencer par ça et ensuite, on ira explorer d'autres horizons, peut-être avec des accords thé, bouillon. Et notamment, il y a des chefs comme Christophe A. qui proposent ça à sa carte aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Génial !

  • Speaker #1

    Et donc, la suite, l'idée, c'est de poursuivre le VSET. Donc, plus sur la partie spiritueuse en prochaine étape. Et dans l'expérience culinaire, ce que j'aimerais beaucoup, c'est rentrer dans une brigade au moment d'un coup de feu, préparer un service, vraiment faire une immersion en cuisine avec un chef, faire des choses qui existent chez certains chefs. On va peut-être trouver. Je suis certaine.

  • Speaker #0

    On a du réseau.

  • Speaker #1

    Ça serait effectivement une super expérience à vivre. Voilà, donc mon prochain projet.

  • Speaker #0

    Donc là, c'est des projets qui sont à côté.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Et tu n'as pas envie, plus tard ? à, je ne sais pas, dans 3 ans, 5 ans, d'en faire vraiment ton métier ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est vrai que jusqu'à aujourd'hui, c'était mon jardin secret.

  • Speaker #0

    De gagner ta vie avec cette passion ?

  • Speaker #1

    Eh bien, pourquoi pas ? Aujourd'hui, effectivement, c'est mon jardin secret. C'est quelque chose que je développe à la fois aussi d'un côté pour me ressourcer, il y a le côté expertise, professionnalisation, mais aussi, moi, ça me ressource beaucoup d'aller dans des tables étoilées, mais pas que, d'aller visiter des épiceries fines, de rencontrer des vignerons, enfin voilà, vraiment de me rapprocher aussi du terroir. Donc peut-être, effectivement, certainement qu'un jour je mettrai mes expertises techniques business aujourd'hui, de les mettre en lien avec ma passion et ce que j'ai pu développer sur le côté food and beverage au sens large, peut-être en tant que salariée, en tant qu'associée ou indépendante. En tout cas, effectivement, je pense que ça arrivera un jour.

  • Speaker #0

    Je te le souhaite.

  • Speaker #1

    Et la vie est pleine d'opportunités. Et pleine de surprises, évidemment.

  • Speaker #0

    Je suis bien placée pour le savoir. Alors, Koum, est-ce que tu peux nous parler, donc toi, de ton compte Instagram ? Comment tu travailles tes vidéos, l'idée, le résultat, la projection, les produits ? Comment tu réfléchis ces sessions-là ?

  • Speaker #2

    Mon compte Instagram, c'est surtout de base, parce que j'ai la vocation, comme toi, de faire du chef à domicile. Et du coup, je me suis dit que c'est le meilleur moyen d'avoir un CV en ligne au final, de montrer les recettes que je peux faire, montrer aussi l'ambiance que je veux faire. Parce que de base, l'idée que j'avais avec ce compte, c'était de faire des... On vous dit de ton compte. C'est Commit With Me. Merci ma belle-sœur pour le nom, avec le petit jeu de mots. qui va avec. Et en fait, du coup, c'était surtout des vidéos avec des amis parce que j'aime beaucoup le partage. C'est surtout, la cuisine, c'est fait pour manger avec des copains, pour festoyer ensemble. Alors,

  • Speaker #0

    je te coupe parce que j'ai vu la dernière avec la côte de bœuf et la sauce à la framboise. J'adore. Et à côté, t'as un pote qui amène toujours le vin, la petite bouteille. Exactement,

  • Speaker #2

    parce que j'essaye de faire des accords, mais vin aussi, sur mes vidéos. Et du coup, je faisais des petits scénarios en fonction de l'invité que j'avais. Par exemple, j'ai un ami qui vient du sud-ouest, donc on faisait une recette autour du magasin de canards. C'est un peu le cliché, mais c'était toujours des choses comme ça. Et au fur et à mesure, déjà, il faut trouver les invités, il faut quitter le temps. Et du coup, il y a des moments où je faisais les choses tout seul. Et du coup, c'était un peu mon terrain de jeu, d'entraînement. Et donc, je n'avais pas une idée finale en tête. C'est juste, je faisais ce qui me plaisait, ce que j'avais envie de cuisiner. et... Ça me permettait aussi de me faire des tests, de découvrir des vins, parce que je peux rencontrer des vignerons via ça. Il y a des vignerons qui m'ont contacté avec mon compte. Chez les cavistes, on va discuter de vin. Je vais essayer d'aller sur le marché parce qu'il faut prendre des bons produits. Donc voilà, il n'y a pas une finalité en tête, mais c'est juste de montrer, faire un terrain de jouer.

  • Speaker #0

    Et tu tournes à quelle fréquence ? C'est chez toi ?

  • Speaker #2

    C'est chez moi, exactement. Au début, j'ai un ami de mon frère qui s'appelle le Grand Gaulois sur les réseaux. Mais je le veux lui aussi,

  • Speaker #0

    le Grand Gaulois, j'adore,

  • Speaker #2

    j'ai fait un bon petit marché. Il avait ouvert un gueuleton à Nantes, il s'est mis sur les réseaux et lui, il va présenter le terroir français. Il va expliquer ce que c'est, il va montrer des recettes, il est vraiment top. Et du coup, je l'ai appelé pour qu'il me donne un peu des tips sur comment ça marche. comment marchent les réseaux et Instagram avec les réels. Et il m'a dit, le premier mois, il faut que tu fasses une vidéo par jour. Donc je m'étais fait un petit stock de base avant de publier. Et après, le premier mois, j'ai fait une vidéo par jour. Et après, je travaillais. Donc c'était sur mes coupures, c'était quand j'avais du temps off. Donc je faisais trois vidéos par semaine. Donc c'était assez chargé jusqu'à juillet. J'ai fait une petite... pause et là je reviens là je recommence à faire des vidéos.

  • Speaker #0

    Mais tu as du stock ?

  • Speaker #2

    Et je refais du stock exactement j'avais un peu arrêté de publier parce qu'en fait il faut je me rends compte pour vraiment avoir la visibilité sur ce réseau c'est quand même d'être constant.

  • Speaker #0

    Alors moi mon réseau c'est plus linkedin moi je suis sûre. Mais c'est sûr, être constant, être là, être là, être là, être là,

  • Speaker #2

    se montrer, être là etc. Et du coup là je vais essayer un nouveau concept ou... Ou du coup je fais plus... Ah, on a la primaire !

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que c'est ce concept ?

  • Speaker #2

    Je vais essayer de faire une voix-off derrière, et du coup je vais expliquer ce que je fais, je vais essayer de faire des petites vannes forcément, parce que j'aime bien au-delà de la cuisine... Le côté déchet aussi ! Ouais voilà, c'est ça quoi, c'est ce qu'il faut je pense. Et du coup c'est un exercice différent, parce que d'avoir la bonne diction, de bien parler sur ta vidéo qui va assez vite, avoir les bons mots c'est quelque chose, mais c'est intéressant. Et du coup je continue à faire ça. À côté, oui.

  • Speaker #0

    Ok, moi je vais venir. J'ai envie de venir.

  • Speaker #2

    Avec plaisir. Comment je m'accruse ! C'est vrai, on pourrait faire une vieille dame ensemble. On va faire un truc un peu fou. Bien sûr, bien sûr, avec plaisir.

  • Speaker #0

    Très bien, je trouverai le temps. J'essaierai. Merci. Alors Marie, quelle rencontre ou quel moment fort, justement, a matérialisé, cristallisé, renforcé ton engagement pour la reconnaissance des femmes ? Est-ce qu'il y a une femme que tu as rencontrée, tu t'es dit, voilà, pour elle, alors au-delà de ta fille parce que tu parles beaucoup d'elle, Mais une femme dans ce milieu qui t'a permis de dire je veux changer la vision qu'on a sur elle.

  • Speaker #4

    Il y a une femme, c'est pas sur elle, c'est sur les femmes de manière générale. Il y a effectivement une personne, mais qui est arrivée dans ma vie il y a dix ans. Il s'agit de Daniel Crost, qui est accessoirement devenu ma meilleure amie entre temps, et qui reste, qui est chef de cuisine, qui est vice-présidente de la Cuillère d'Or, on est devenus très très amis et qui fait partie euh Pour moi, elle est un peu la mère lyonnaise qu'on a plu. Elle m'a raconté tellement d'histoires. On échange beaucoup autour de la cuillère d'or et de la place des femmes. Elle était la première femme à pouvoir passer son CAP cuisine en 1985, je crois de mémoire. Elle m'a raconté plein de choses. C'est un vrai moteur pour moi. Elle est à mes côtés constamment. Mais c'est arrivé après. La cuillère d'or, au début, c'était 2010, la première édition. Mais je pense que le côté combatif de monter ce projet et cette envie... mais en fait elle est devenue mon moteur et la cuillère d'or ne peut pas se faire sans elle et d'ailleurs elle est la présidente d'honneur 2026 des trophées je la mets un peu dans la lumière parce qu'elle est toujours dans l'ombre depuis des années et c'est un juste retour des choses donc voilà Big up à Daniel que tu connais en plus évidemment elle était là, bien présente elle est pleine de bienveillance avec les candidates, elle les accompagne moi je les accompagne bien sûr à partir du moment où elles sont sélectionnées on les lâche pas, même après Merci. Mais elle est toujours là présente pour elle. Et moi, je me repose, je dois, parce que comme je cours un peu partout, je me repose énormément sur elle pendant les trophées.

  • Speaker #0

    Super. Et du coup, quelles sont les principales qualités que tu retrouves chez les lauréates ?

  • Speaker #4

    Les qualités, c'est assez différent d'une catégorie à l'autre. Amatrice ou professionnelle, c'est assez différent. Les professionnels, elles ont été formées pour ça. On parle de brigade, pour moi c'est militaire. Et c'est vraiment, elles ont la niaque de gagner, elles ne s'entraident pas forcément. En revanche, chez les amatrices, il y a un véritable élan de solidarité, même pendant l'épreuve, pendant le concours. Elles sont très solidaires entre elles. Je dirais que ce qui les lie vraiment dans les qualités, c'est la générosité chez toutes ces femmes. On sent peut-être, c'est peut-être le côté maternel, j'en sais rien. Maternel ou... parce qu'elles ne sont pas toutes mamans, de toute façon. Mais elles sont généreuses, elles sont très organisées. Très organisées. Et par contre, elles ont la niaque, quoi. Un peu comme moi.

  • Speaker #0

    De toute façon,

  • Speaker #4

    il faut. Elles peuvent être assez redoutables, quand même. C'est débattante.

  • Speaker #0

    De toute façon, c'est aussi ce que tu vas leur expliquer. Je ne sais pas après si elles vont en faire leur métier. Certaines en ont fait leur métier. D'autres vont peut-être en faire leur métier avec le tremplin de la cuillère. Mais il faut les prévenir aussi que c'est un métier un peu impitoyable.

  • Speaker #4

    Alors que c'est un monde impitoyable. C'est un univers. Ce n'est pas un monde de bisounours, comme je dis systématiquement. Dallas,

  • Speaker #0

    si on pouvait chanter Dallas.

  • Speaker #4

    Si tu veux, on le chante. J'ai plus de voix là en ce moment. Ouais, c'est d'Inati, d'Alas, tout ce qu'on veut. Mais c'est pas du tout un monde de bisounours. Il faut faire sa place. Et puis, je pense que la qualité première, c'est déjà l'humilité dans cet univers-là. L'humilité, c'est important. Et on en parlait tout à l'heure en catimini. Souvent, on essaie de me pousser dans mes retranchements pour la cuillère d'or, les médias, sur oui, c'est sexiste. Non, on n'est pas les femelles de la gastronomie, etc. Et je pense que... Il y a beaucoup d'hommes autour de moi, mais je pense que les femmes devraient être solidaires entre elles. Ce qui n'est pas forcément le cas. Les places sont pour certaines chères. Non, en fait, il y a de la place pour tout le monde. Il y a beaucoup de jalousie. Il y a beaucoup de jalousie. Les femmes entre elles sont terribles.

  • Speaker #0

    Merci, merci. Il faut aussi être lucide par rapport à tout ça. Merci Marie. John, alors, en quoi la cuisine peut-elle être ou doit-elle être un acte de transmission selon toi ? dans ton univers, dans ton média et dans ta vie de manière générale ?

  • Speaker #3

    Alors déjà, la transmission pour moi, c'est tout bête, mais ça commence à la maison, avec la maman qu'on voit cuisiner. Donc pour moi, c'est d'abord, si je prends mon exemple, moi je n'ai jamais été, c'est très marrant d'ailleurs, puisque ma mère adore dire ça, j'étais déjà un enfant qui ne mangeait pas.

  • Speaker #0

    Du tout. On devait me donner des vitamines pour que je me nourrisse. Donc c'est très drôle que je me retrouve là aujourd'hui où je suis, à cette place, parce que ça n'a absolument rien à voir.

  • Speaker #1

    Le cynisme de la vie.

  • Speaker #0

    Le cynisme de la vie, c'est très joliment dit, mais c'était ça. Je n'avais aucun lien avec la cuisine et la gastronomie. Quand j'ai grandi plus tard, je n'étais pas le genre de jeune fille qui était dans la cuisine forcément en train de cuisiner avec sa mère. C'est vraiment très particulier. Par contre, j'ai beaucoup observé. J'ai beaucoup observé ma mère faire, j'ai beaucoup observé cuisiner, faire des associations épicées, ce qui fait que quand je me suis retrouvée seule face à moi-même, je me rappelle la première fois que j'ai vécu seule, je me suis dit « j'aurais dû être avec maman en train de cuisiner, je ne sais rien faire » . Mais ce qui est puissant, c'est que l'observation, c'est de l'éducation, c'est de la transmission. Et du coup, je me suis retrouvée à faire des choses par réflexe et juste parce que j'avais passé... 18 ans de ma vie à regarder ma maman faire sans forcément être en train de cuisiner à ses côtés. Donc, pour moi, la transmission, elle commence d'abord à ce niveau-là. Je pense que la transmission a plusieurs aspects. Il y a le cadre familial, mais il y a aussi le cadre politique. Parce que pour moi, la cuisine, c'est politique. Et je m'explique. Je prends le cas d'un pays comme le Mexique, qui a inscrit sa cuisine au patrimoine mondial de l'UNESCO en 2010, si je me souviens bien. Ils se sont organisés, ils ont identifié leurs gestes, leurs manières de faire et ils ont décidé de porter ça plus haut pour que la cuisine mexicaine soit reconnue. Et aujourd'hui, partout où on va, il n'y a pas une seule personne, à moins qu'elle vive dans une grotte, qui ne connaisse pas ce que c'est que la cuisine mexicaine. Mais c'était une volonté et pour moi, ça aussi, c'est de la transmission, de se dire, et c'est quelque chose, j'estime que nos pays, quand je dis nos pays, je parle d'Afrique, c'est ce qui nous manque encore. On est le dernier bastion food qui n'a pas encore été exploré. Il y a beaucoup de méconnaissances autour de ces cultures-là. Parce qu'il n'y a pas encore pour l'instant assez de force dans la transmission politique. Le Maghreb en fait,

  • Speaker #1

    le Nord. Voilà, l'Afrique du Nord. C'est ça.

  • Speaker #0

    L'Afrique du Nord, oui, ils sont déjà bien positionnés. Et ça, c'est super parce que du coup, ça ouvre le champ des possibles. Mais même en Afrique du Nord, je trouve qu'il y a encore un peu de limites. La plupart des gens résument l'Afrique du Nord au couscous.

  • Speaker #1

    Le couscous c'est tajine. Le couscous c'est tajine.

  • Speaker #0

    Et pourtant, Dieu sait qu'il y a une variété incroyable. Donc c'est super, le couscous c'est déjà un premier pas. On a le tchéboudjien au Sénégal, c'est super. Il y a le poivre de penja, si on veut parler de produits, il y a le poivre de penja au Cameroun. Donc on a quand même, c'est des petits balbutiements. Mais voilà, il y a encore beaucoup de choses à faire. Donc la transmission, pour moi, elle est aussi un peu politique.

  • Speaker #2

    Si je peux me permettre, on appelle ça la diplomatie culinaire. La diplomatie culinaire, tout à fait. Et on y arrive de plus en plus. C'est des sujets qu'on connaît bien. Avec Guillaume Gomes. J'ai une petite pensée pour Guillaume, forcément.

  • Speaker #0

    Oui, et c'est hyper important. Et elle est à plusieurs niveaux. Elle est aussi avec des médias comme ceux que j'ai là, qui ont pour vocation de transmettre et d'être des archives vivantes, de rappeler aux gens d'où ils viennent, pour Pourquoi c'est comme ça ? Pourquoi on mange du gombo en Louisiane ? Ils sont persuadés que le gombo vient de chez eux, mais le gombo vient d'Afrique. Pourquoi les Africains sont persuadés que le manioc vient de chez eux, le manioc vient du Mexique ? Il est arrivé en Afrique par les Européens. Donc toutes ces choses-là, les médias aussi ont leur place pour raconter et pour remettre, j'aime bien dire, remettre l'église au centre du village, que les gens comprennent un petit peu ce qu'il est Titi. Je ne sais pas si j'ai répondu à la question d'ailleurs. C'est super intéressant.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux nous donner une recette du Cameroun salée et sucrée ?

  • Speaker #0

    Alors, une recette sucrée que moi j'aime trop parce que ma mère me faisait trop ça à la maison, c'était des galettes de manioc. Donc en fait, c'est du manioc qui est râpé et essoré, parce que du coup ça a de l'eau et avec de l'huile de palme à l'intérieur, elle en met, elle les aplatie et elle les fait frire. Donc du coup, ça fait des galettes. Et ensuite, c'est saupoudré de sucre. Il n'y a pas de sel, c'est saupoudré de sucre. D'accord,

  • Speaker #1

    donc ça, c'est un dessert.

  • Speaker #0

    C'est une sorte d'enca. Plus qu'un dessert, je dirais plutôt un enca sucré. Une gourmandise. Oui, une gourmandise.

  • Speaker #1

    Et en plat salé ?

  • Speaker #0

    Et en plat salé...

  • Speaker #1

    C'est plutôt viande ou poisson ?

  • Speaker #0

    C'est tout, en fait. Et c'est intéressant que tu me dises ça, parce que ça aussi, c'est quelque chose que j'essaie de déconstruire sur le fait que les cultures culinaires afro-descendantes ne sont pas forcément carnées. On a trop tendance à associer... il y a ce truc-là qui m'énerve. Les Noirs aiment le poulet, ça m'énerve, ça m'énerve. J'ai rien dit,

  • Speaker #1

    j'ai dit diable de poisson, je suis pas tombée dans le préjugé.

  • Speaker #0

    Je sais, mais tu vois c'est révélateur.

  • Speaker #1

    On aime ce coup de gueule, on aime ce coup de gueule.

  • Speaker #0

    Oui je le fais parce que j'en ai parlé souvent, mais on a quand même des cultures qui sont très végétales. Mais c'est vrai que la viande c'était précieux. Donc on s'en servait, oui, on s'en sert à l'époque, beaucoup plus aujourd'hui, mais à l'époque, c'était pour des grandes occasions, c'était dans certains cas, en fait. Et oui, donc du coup, ce sera une recette végétale, mais dans laquelle on peut rajouter de la viande. Ça s'appelle le ndolé, c'est une herbe, c'est une feuille qu'on trouve au Cameroun qui est très amère. Et alors, pour lui apporter de la douceur, on la cuisine avec de l'arachide écrasé, parce que l'arachide et l'oignon apportent de la douceur. à cette feuille qui est très amère. Donc, on la lave pendant longtemps. Parce que si c'est mal lavé, en fait, c'est quitte ou double. Quand on mange ce plat, surtout la première fois et surtout quand on n'est pas Camerounais, c'est soit on adore, soit on déteste parce que c'est très amère. Donc, il faut bien laver le nid de lait. C'est assez simple. De l'huile, on fait revenir à l'intérieur des écrevisses séchées. On rajoute les feuilles de nid de lait. Ensuite, on rajoute... Non, on met l'arachide d'abord. L'arachide. qui doit cuire lentement pour ressortir son gras, ressortir toute l'huile. Et puis les feuilles, en fait, on les ajoute en dernier lieu. Après, certains font le dolet royal, ils vont mettre des crevettes, du poisson fumé, de la viande. Certains ne mettent que de la viande, certains ne mettent que des crevettes. C'est vraiment Ausha ou alors ça peut être sans rien du tout. Et donc c'est quelque chose qui cuit longtemps. Une fois que l'arachide a sorti son gras, on met les feuilles et on tourne. et certains aiment bien... rajouter des oignons frits au-dessus, en fait.

  • Speaker #1

    Là, on bouffe ça ! Il est quelle heure ?

  • Speaker #0

    11h ! Et c'est délicieux. En tout cas, c'est l'un des plats emblématiques de mon pays. Et ça se mange avec plein de choses. Du riz, de la banane plantain, de la vapeur.

  • Speaker #1

    Et quel type d'épices tu mets, du coup, pour agrémenter ?

  • Speaker #0

    C'est un plat qui est très simple, en fait. Et traditionnellement, on met juste... Certains mettent un peu de poivre. Ça, c'est vraiment la recette de base qui vient de l'ethnie. d'où vient ce se met, parce que certains l'ont adapté, il y a 250 ethnies au Cameroun donc parfois il y a des... Le petit point culturel nous ne savions pas donc il y a des trucs qui se perdent en chemin t'en as qui rajoutent de la tomate, oh là là et les gens disent mais non, sacrilège et moi ça me fait rire parce qu'encore une fois c'est l'identité des gens, c'est pour ça que quand quelqu'un va faire une recette il va y avoir un fight parce que les gens se sentent entre guillemets agressés dans leur identité. Et ils disent non, ce n'est pas comme ça que ça se fait. Mais donc, il n'y a pas vraiment d'épices. Il y a juste peut-être un peu de poivre. Et puis, l'écrevisse séchée peut faire office d'épices parce que ça a un goût quand même assez prononcé. Donc ça, c'est la version la plus simple. Je ne suis pas allée dans les fioritures que l'on peut retrouver parfois.

  • Speaker #1

    Merci infiniment. Top. Linda, alors depuis l'enfance, toi, tu as pu fréquenter des tables étoilées. Quels sont les ingrédients phares d'une expérience premium ? dans ce type d'établissement ?

  • Speaker #3

    Alors, effectivement, j'ai cette chance de pouvoir naviguer, justement, dans cet univers, de tester différents restaurants, différents chefs. Alors, il serait facile de dire que l'ingrédient pour une expérience premium serait la truffe et le caviar. Bon, en tout cas, ce n'est pas le cas, selon moi. Je pense qu'une expérience premium, en fait, ça va être autour des cinq sens et de l'expérience en soi. Déjà, on va avoir, par exemple, l'environnement dans lequel évolue, justement... Le chef ? Est-ce qu'il va y avoir derrière une connotation sur du local ? Est-ce qu'on va traiter des ingrédients avec des producteurs locaux, par exemple ? À côté de ça, il y a aussi le personnel, parce qu'avant tout, je trouve que c'est une expérience humaine, la cuisine. Et effectivement, le personnel dans des restaurants de standing font vraiment la différence. C'est vraiment le maître d'hôtel, le sommelier, le chef qui passe à table assez fréquemment maintenant. Voilà, pour moi, c'est ce côté échange, compréhension, des attentes, le fait d'aller chercher le meilleur accord. Encore une fois, on revient sur l'onologie, mais le meilleur accord, maize et vin ou autre boisson sans alcool, parce que c'est aussi une tendance émergente. Sur le côté expérience, encore une fois, je dirais que je valorise plus le travail dans l'assiette, quel que soit l'ingrédient. C'est-à-dire, est-ce qu'on va avoir une... Un produit qui va être sublimé sur différentes textures, qui va être sublimé en différentes températures. Comment est-ce que l'assiette va être présentée ? Est-ce qu'elle va être sur une seule assiette ? Est-ce qu'il va y avoir une succession de plats ou de contenants ? Et puis pour moi, l'expérience, en fait, elle passe d'abord par la vue, ensuite par l'odorat, quand on approche justement sa fourchette, sa cuillère. Ensuite, on va avoir la texture, le toucher, etc. et pour moi en fait c'est toute cette Cette orchestration, cette harmonie qui fait sens. Et encore une fois, je trouve que le personnel de ces établissements font toute la différence. C'est des métiers qui sont très exigeants. On revient effectivement sur cet univers qui est difficile. Ce que je valorise beaucoup et ce qui m'intéresse dans ces expériences, le fait de découvrir de nouveaux chefs, c'est... de comprendre en fait qu'est-ce qui les anime. Derrière, il y a souvent de la souffrance, il y a des expériences qui ont été réussies, qui ont été à recommencer. Il y a beaucoup d'essais en fait, c'est comme l'innovation finalement, on en essaye dix et on n'en valide qu'un au final. Donc voilà, c'est vraiment tout ce savoir-faire, ce côté expertise, la beauté du geste aussi. Je me souviens d'une expérience, notamment chez Paul Bocuse, encore de son vivant, quand on a la vessie qui arrive, on a le dressage et le service à table. Donc pareil, c'est toute une orchestration, c'est une gestuelle qui est précise. Et dans les desserts, c'est la même chose. C'est-à-dire qu'on va avoir le côté sucré, mais pas trop important. On va avoir les différentes textures qui vont arriver. Donc voilà, c'est tout un ensemble, en fait. Mais pour moi, c'est avant tout une histoire, on va dire humaine. Et de savoir-faire, d'expertise, d'humilité aussi beaucoup.

  • Speaker #1

    Ça revient. Ça revient beaucoup. Merci beaucoup, Linda. Très jolie. comme... tu as vocation d'être chef, chef cuisinier, soit en privé ou tu l'as été dans un restaurant. Si tu devais résumer en trois mots ce qui fait un chef inoubliable, ce serait quoi ?

  • Speaker #4

    Inoubliable, carrément.

  • Speaker #1

    Inoubliable, admirable, un vrai chef, un bon chef.

  • Speaker #4

    C'est un chef avec de la personnalité, je pense, qui arrive à transmettre déjà de l'émotion et de lui-même dans le plat, ce qui est hyper compliqué. Il y a de ça, il y a... Un chef aussi créatif et aussi un chef qui sait s'organiser, je pense que c'est quand même la première compétence à avoir en tant que chef, c'est vraiment l'organisation. Et savoir aussi avoir un bon management, comme on disait, c'est vrai qu'il y en a pas mal qui ont un peu d'ego et c'est pas toujours évident. Donc ça c'est quelque chose qu'il faut... qu'il faut travailler, avoir un bon management, parce qu'au final être chef c'est aussi derrière la brigade qui travaille pour toi et qui t'aide à sortir une assiette. Qui est indispensable, forcément. Du coup c'est toutes ces choses-là je pense pour être un chef inoubliable. Après moi je suis en découverte aussi, donc j'essaye aussi de savoir, de comprendre comment un chef vraiment se construit. il faut que je... Je discute avec de plus en plus de chefs pour faire ma propriété aussi.

  • Speaker #1

    Et puis après ce sera toi, ce sera ta personnalité, ton parcours, la vision que tu as de ce métier. Il faut garder sa singularité aussi et son unicité pour justement sortir du lot.

  • Speaker #4

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Et pourquoi choisir le domicile après être passé en restaurant ?

  • Speaker #4

    Parce que j'aime bien le contact avec les clients directement aussi. On va chez quelqu'un, il y a une ambiance différente avec eux, et c'est un moyen de partage un peu plus direct, je trouve, avec le client. Parce que je ne sais pas si j'aurais vocation à être grand chef étoilé, et donc pouvoir me balader. Ce n'est pas la vocation de tout le monde, tu sais. Oui, voilà, exactement. Donc là, je me dis que c'est un moyen aussi de directement aller voir les clients, et de voyager, parce qu'en fait, il y a plein de chefs à domicile qui peuvent aussi aller suivre une famille pendant une semaine. que ce soit en Corse, sur un bateau, un peu n'importe où, donc c'est aussi une façon de découvrir le monde. Donc voilà, plus le chef à domicile, ouais.

  • Speaker #1

    Tu connais Ruben Sarfati ? Tu le suis ?

  • Speaker #4

    Non.

  • Speaker #1

    Bah je vais...

  • Speaker #4

    Je note.

  • Speaker #1

    Non mais je te mettrai en lien et puis je te raconterai un peu mon histoire parce qu'il faut être... très organisé pour eux. Oui, je sais. Comment te dire ?

  • Speaker #4

    C'est pour ça que je préfère travailler dans un restaurant de base pour justement avoir une belle organisation, être très carré et après, être indépendant. C'est sûr qu'il faut de l'organisation.

  • Speaker #1

    Je te confirme. Merci beaucoup. Marie, alors toi, tu as présidé les toques françaises et la chaîne des rôtisseurs. Ça sent le poulet, ça sent le poulet grillé. Quel est ton regard sur le monde associatif dans la gastronomie ?

  • Speaker #2

    Ah oui. Mon regard, c'est un vaste sujet J'ai effectivement Prédit de la chaîne des rôtisseurs France Qui était la première association Saint-Louis En 1248, donc c'est pour ça Tu dis ça rôtisse, ça rôtisse Les ailleurs et puis après les tocs françaises Mon regard sur le monde associatif Je trouve qu'il y a une multitude Et peut-être trop d'associations Ça c'est vraiment ma vision

  • Speaker #1

    On aime les coups de gueule N'hésite pas Il n'y aura pas de coup de gueule particulier

  • Speaker #2

    J'ai eu beaucoup de plaisir à... a présidé l'étoque française pendant presque huit ans. J'ai quitté l'association pour des raisons de santé, pas pour le plaisir. Et on a fait des choses incroyables. C'est vrai que c'était juste magique. On a fait des trucs formidables. Seulement, voilà, j'ai fait, comme tu le sais, j'ai organisé pour Guillaume, il y a très peu de temps, le Forum de France de l'Alimentation. Et dans les thèmes que j'avais proposés à Guillaume, il y avait une table ronde qui était très intéressante, qui était Association à Caen-Lunité. Alors ma vision des choses, elle est qu'il y a une multitude d'associations, que chacune fait ses actions. Moi j'entends le mot de transmission, j'ai les poils qui se dressent, parce que pour moi c'est un mot qui est galvaudé. Je trouve que tout le monde l'emploie à toutes les sauces, c'est le cas de le dire. Nous on s'occupe de la transmission, on fait de la transmission, on fait de la transmission, mais en fait il n'y a pas grand chose de fait. Je pense qu'à un moment donné, la course aux médailles, parce que c'est souvent ça, Les gens rentrent dans des associations pour... avoir une reconnaissance, ça je l'entends, mais d'être dans trop d'associations, je ne vois pas l'intérêt. Quand on parlait d'engagement tout à l'heure, quand je me suis engagée pour l'Étoque française, bénévolement bien sûr, je me suis engagée pour l'association au service du collectif, de la collectivité. Et d'avoir trop de médailles, à un moment donné, je ne vois pas à quoi ça sert. On n'a pas forcément le temps de s'engager sur des associations diverses et variées, c'est toujours les mêmes qu'on voit de toute façon, qui sont investies. Je pense qu'à un moment donné, et ça a été aussi évoqué à la fin de cette table ronde pendant le forum. je sais que beaucoup d'associations ne sont pas contre ça, c'est que chacune garde son identité, mais à un moment donné, il faut peut-être se réunir. Se réunir pour travailler sur des actions, on parlait d'alimentation justement, dans le cadre du Forum de France d'Alimentation, l'éducation, peut-être qu'il y a beaucoup, il y a des choses à monter ensemble, et pas, et pas, puis les guéguerres d'associations, ça me sort par les trous de neige.

  • Speaker #1

    On revient sur l'égo.

  • Speaker #2

    Oui, c'est l'égo, c'est la course aux médailles. Moi, je suis très contente de ne plus être présidente, Je ne vous le cache pas. Ça me donne plus de temps. Mais voilà, je ne regrette pas tout ce que j'ai fait sur le port-hélicoptère amphibie d'XMUD, le trophée Jean de Leven, pas mal de choses qu'on a faites. C'était vraiment merveilleux. Mais je suis très contente de ne plus être, en tous les cas, présidente d'association.

  • Speaker #1

    Quand tu étais dans les TOC, quel était le pourcentage des femmes ?

  • Speaker #2

    Alors, lorsque je suis arrivée aux TOC françaises, il faut savoir qu'il y avait 40 adhérents.

  • Speaker #1

    Et quand tu en es partie ?

  • Speaker #2

    Pas loin de 500. Les femmes sont arrivées... Je dirais qu'aux TOC françaises, si je me trompe. pas, il devait bien y avoir 40%, 35-40% de femmes. Sachant que, alors là, ils ont fait évoluer les choses et c'est très bien, je ne critique absolument pas, mais il y avait, en tous les cas, pendant mes mandats, catégorie professionnelle et catégorie gastronome. Donc forcément, on avait pas mal de femmes du côté gastronome plus que professionnelle. Et là, je crois qu'ils ont ouvert à d'autres classes, etc., ce qui est très bien. Mais oui, les femmes, ouais c'est principalement des passionnées.

  • Speaker #1

    Oui, des femmes entières qui n'ont pas peur, en fait. Comme tu dis, d'oser, d'être dans l'audace. Je crois qu'on a quand même moins peur que les mecs, je pense.

  • Speaker #2

    Alors, je peux me permettre de dire quelque chose ? Ça va être un peu vulgaire. Mon grand-père disait toujours, j'ai des frères, j'ai des frères, et il disait, j'ai qu'une seule petite, moi. J'ai une petite fille, mais c'est elle la plus couillue de la famille.

  • Speaker #1

    C'est drôle parce que moi, je dis souvent, ça fait 11 ans que je fais ce métier. où j'ai dû m'imposer dans un milieu d'hommes. Et j'ai dit souvent, je me suis fait pousser des couilles.

  • Speaker #2

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Donc on revient à la même idée.

  • Speaker #2

    Dernière, dernière. Là, ça va faire rire tout le monde, mais de temps en temps avec Daniel, on n'appelle pas le concours la cuillère d'or, mais les couilles en or.

  • Speaker #1

    On adore. Écoute, on va clôturer la première partie sur ça. J'aime beaucoup. Et la deuxième partie, donc là, la deuxième partie, les questions, vous ne les avez pas. Et là, c'est le drame. Je vois les huit yeux qui sont un petit peu en panique. Alors, certains me suivent, d'autres me connaissent peut-être depuis moins longtemps, mais moi, je suis une ancienne prof de lettres. Donc, je vais vous lire un passage et je vous poserai une question ensuite. Mais quand d'un passé ancien, rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seule, plus frêle, mais plus vivace, plus immatérielle, plus persistante, plus fidèle, L'odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir sur leurs gouttelettes presque impalpables, l'édifice immense du souvenir, donc M. Proust, évidemment. Quelle est votre Madeleine de Proust ? Ne vous battez pas,

  • Speaker #2

    surtout ! Tu sais, ma Madeleine de Proust, c'est la tarte aux abricots de ma grand-mère.

  • Speaker #1

    Qui s'appelle ?

  • Speaker #2

    Marguerite. Marguerite, elle s'appelait Marguerite.

  • Speaker #1

    Donc pourquoi cette tartelette te fait vibrer ?

  • Speaker #2

    La tarte aux abricots, c'était... J'étais souvent à l'île de Léron, on va dire que l'amour de la mer vient de là-bas, entre autres. Et il y avait beaucoup de cousins, de cousines, tous les étés. Et dès que je revenais de mes cours de bateau, j'avais ma tarte aux abricots. Et ça sentait bon. Et d'ailleurs, je n'en laissais pas beaucoup pour mes cousins et cousines.

  • Speaker #1

    Donc on avait une petite crème ? Petite crème d'amande ?

  • Speaker #2

    Même pas. Non,

  • Speaker #1

    c'était des abricots comme ça ?

  • Speaker #2

    Abricots, abricots comme ça. Juste un petit peu de cassonade dessus. C'était déjà super.

  • Speaker #1

    Qui prend la suite ? Une idée ?

  • Speaker #0

    Moi, j'en ai beaucoup, c'est dur.

  • Speaker #1

    Tu as le droit d'en donner deux.

  • Speaker #0

    C'est vrai ? Oui. Ok, je vais en sélectionner deux. Je dirais que ma première madeleine de Proust, c'est la purée d'avocat. Parce qu'en fait, dans mon pays, j'ai découvert après le guacamole. Chez nous, on fait la purée d'avocat. C'est ça, c'est vrai. C'est le Mexique. La différence, c'est que chez nous, ce n'est pas complètement une purée. C'est un avocat qui est un peu mûr. Et donc, on a un mélange entre purée et morceaux.

  • Speaker #1

    Donc un écrasé.

  • Speaker #0

    Un écrasé, voilà, écrasé. Et en fait, on le mange avec une omelette garnie à côté. Et on met des spaghettis dans l'omelette.

  • Speaker #1

    Ah oui !

  • Speaker #0

    Omelette avec des spaghettis, un peu de sardine. Donc l'omelette, elle est garnie. Ce n'est pas une rigolade. Elle est vraiment garnie. C'est un petit déjeuner costaud. Ce n'est pas des petits joueurs. Non, non, ce n'est pas des petits joueurs.

  • Speaker #2

    Et c'est aussi déjeuner ?

  • Speaker #0

    Oui. Parce qu'en fait, le petit déjeuner sucré, ça aussi, c'est... Ce n'est pas forcément le cas partout, en fait. Chez nous, on a beaucoup de petits déjeuners salés.

  • Speaker #1

    Comme les cultures anglo-saxonnes.

  • Speaker #0

    C'est ça. Donc, petit déjeuner, tu as ton pain avec, on appelle ça omelette sardine spaghetti. Ça, c'est vraiment le truc. OSS,

  • Speaker #5

    OSS. C'est incroyable. OSS.

  • Speaker #0

    Avec son petit bout de pain. Et ça, c'était l'un de mes petits déjeuners, mes favoris. J'adorais ça. Je prenais des cours de danse et de théâtre pas loin de chez moi. Donc, en fait, à chaque fois, je mangeais ce petit déjeuner. J'étais à bloc. Et à chaque fois, j'allais faire les cours de danse et théâtre. On allait me déposer avec mon petit sac et je revenais. Donc, ça, c'est la première madeleine. Et là,

  • Speaker #1

    tu avais quel âge ?

  • Speaker #0

    L'âge, j'avais entre 9, parce que j'ai fait les cours pendant longtemps. Donc, 9, 10, 11, 12, jusqu'à 13 ans. Et donc, ça, c'est ma madeleine de Proust. parce que ici, d'ailleurs... Quand je fais une omelette à la maison avec mon fils, j'ai deux manières de faire les omelettes. Soit je fais comme en France, soit je dis à mon fils « tu veux qu'on mange l'omelette du Cameroun ? » et il est excité parce que du coup il adore cette version un peu comme la nôtre. Donc on est dans la transmission, je lui transmets. Parce que lui pour le coup il est né en France, il a une culture plutôt française pour l'instant. Même s'il a évidemment des racines, les racines sont là. Donc ça c'est la première madeleine de Proust. Et la deuxième madeleine de Proust c'est une sorte de ragoût. que ma maman faisait, c'est de la banane plantain cuite de vapeur, pas mûre, cuite de vapeur qu'on fait revenir avec des légumes, des oignons et de la viande de porc. Et en fait, tout ça est revenu comme un ragoût très goûteux, très riche. Et en fait, c'était son interprétation d'un autre plat iconique au Cameroun qui s'appelle le poulet dégé. Donc elle, elle faisait une version un peu différente avec du porc et de la banane plantain. non mûres, cuits de vapeur avant d'être mélangés avec ses légumes. Et ça, j'adorais. Du coup,

  • Speaker #1

    la banane, il paraît qu'il s'écrase un petit peu, j'imagine. Non, pour le coup, non.

  • Speaker #0

    Parce que quand elle est non mûre, elle n'est pas molle.

  • Speaker #1

    Même si elle est vapeur ?

  • Speaker #0

    Oui. Même si elle est vapeur, elle regarde... Elle tient peut-être à tous ses petits légumes. Donc, elle reste... Elle garde sa forme. Et donc, elle ne la coupait pas en petit. Elle la coupait en petits tronçons. Donc, ça existait là avec tous les légumes et la viande de porc qui avait bien fondu. et en plus, ce n'est pas du porc avec beaucoup de graisse. Et ça, c'est vraiment le truc que je n'ai jamais refait ici. Je ne le mange que quand je rentre et que ma maman me fait ça avec toutes les épices qu'on a chez nous, qui sont très corsées parce que le poivre de Penja, c'est juste un petit aspect. Mais on a quand même des épices qu'on ne retrouve pas ailleurs, qui ont des goûts assez intéressants.

  • Speaker #1

    Et comment s'appelle sa maman ?

  • Speaker #0

    Elle s'appelle Chantal Suzanne.

  • Speaker #1

    Chantal Suzanne, mot composé.

  • Speaker #0

    Chantal Suzanne, trop beau. Merci beaucoup. Merci.

  • Speaker #3

    Linda ? Alors moi, j'en aurais deux également. Je dirais déjà le tiramisu. J'adore le café. Le classique. Le classique, exactement. Le café. Et un autre remède qui s'appelle Rotkäppchen-Torte en allemand. C'est un gâteau allemand qui ressemble un petit peu à...

  • Speaker #1

    Duisdeutsch.

  • Speaker #3

    Non. J'ai des origines, on va dire. J'y ai vécu deux ans pendant mes études, en l'occurrence. Je suis frontalière, en tout cas. Et donc, il y a quand même une grande influence germanique dans ma culture. Et ce gâteau, en fait, cet entremets, effectivement, est vraiment une madeleine de prose qui ressemble beaucoup à une forêt noire. Donc, c'est une génoise au chocolat avec des cerises griottes sur laquelle on met une crème fouettée. Et dessus, un glaçage.

  • Speaker #1

    Un petit combo de nourriture, là. Le petit glaçage.

  • Speaker #3

    Le petit glaçage avec du jus de cerise. Donc, voilà, ça reprend. Ou du kirsch. On peut, on peut, c'est la version alcoolisée, même l'imbibé derrière, comme la maréto pour le tiramisu. Effectivement, c'est un dessert que j'aime beaucoup et c'est une vraie madeleine de Proust pour le coup.

  • Speaker #1

    Super.

  • Speaker #3

    Et comme ?

  • Speaker #4

    Pareil, j'en ai deux. Un du papa avec le fameux poulet du dimanche, le grand classique qu'on avait le roi. J'ai l'impression qu'il n'avait qu'une seule recette d'ailleurs, c'était vraiment ce poulet. Tous les dimanches matin avec mon frère, c'était téléfoot et on savait qu'il y avait le poulet qui attendait, on avait l'odeur qui nous attendait. Et le deuxième, de la maman, forcément, qui adore le chocolat. Emmanuel, on te salue. Exactement. Qui est venu aussi. Et qui adore forcément faire des gâteaux au chocolat. Donc on avait le poulet, puis le gâteau après en dessert.

  • Speaker #1

    Génial.

  • Speaker #4

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Très bien, merci pour ces petits souvenirs. Une autre question, quelle est la personne que vous rêveriez d'inviter à votre table ? Elle peut être fictive, décédée, voilà, tout est possible, tout est ouvert.

  • Speaker #4

    Paul Perret, moi je dirais, justement, j'ai écouté un podcast sur lui avant de venir.

  • Speaker #1

    Celui qui était dans Top Chef pendant pas mal de temps ?

  • Speaker #4

    Exactement, ouais, j'aime beaucoup la créativité qu'il a. J'ai l'impression aussi que c'est quelqu'un qui aime bien transmettre, parce que je crois qu'il était prof aussi pendant un temps, et donc c'est quelqu'un vraiment très intéressant à rencontrer. Et même avec qui j'aimerais bien cuisiner, on ne sait jamais.

  • Speaker #1

    On lance, on lance. Vous n'êtes pas obligé de répondre quelqu'un de la cuisine. Ça peut être Marie.

  • Speaker #2

    Mère Thérésa.

  • Speaker #1

    Alors, on ne me l'a jamais sortie. Très bien.

  • Speaker #2

    Bon, ça va être un peu compliqué, je pense. Avec Léa,

  • Speaker #1

    ce n'est pas possible. Oui,

  • Speaker #2

    voilà. Non, Mère Thérésa, je pense que ça pourrait être un déjeuner très chouette. Très simple et très chouette.

  • Speaker #1

    Très bien. Et vous, les filles ?

  • Speaker #0

    Moi, je dirais Anna Wintour. Parce que j'aime la manière dont elle a...

  • Speaker #1

    On est dans la mode. Oui,

  • Speaker #0

    on est dans la mode. Mais je trouve qu'elle a justement rendu la mode culturelle et iconique. Il y a eu cette transformation sous son air. On est passé des couvertures déjà assez banales, figées, à des femmes qu'on voyait évoluer dans des vrais environnements. Parce qu'avant, les couvertures, c'était un fond et puis il y avait une personne devant. Elle a fait vivre les gens dans des univers et même au-delà des couvertures. C'est raconter la mode, raconter la culture à travers le vêtement aussi. Je trouve que j'aime beaucoup sa personnalité et même le fait. Par contre, je suis incapable de le faire, d'avoir la même coupe pendant je ne sais pas combien de temps. Elle est d'une constance que j'admire parce que moi, je suis à l'antipode de la routine.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas combien elle paye son coiffeur. Parfait, on n'a pas les mêmes coiffeurs. Je ne pense pas qu'on a le même budget coiffeur.

  • Speaker #0

    Ça c'est sûr, mais même le fait d'avoir tout le temps la même tête, moi je trouve ça admirable, parce que pour le coup, je suis quelqu'un qui n'est pas vraiment dans la routine, au contraire. Chaque jour est une aventure. Avec un avis une tour, c'est le contraire. Mais c'est quelque chose que j'admire aussi beaucoup, au-delà de ce qu'elle a pu transformer chez Vogue. J'aimerais bien, et puis elle est tellement exigeante que ce serait intéressant de l'avoir à table.

  • Speaker #3

    Très bien, très intéressant. Et toi Linda ? Spontanément, je dirais Pierre Hermé. Il nous ramènerait des petits macarons Exactement Et pas que Et pas que effectivement Donc il est aussi d'origine alsacienne Donc on a cette culture en commun Et effectivement c'est quelqu'un que j'admire beaucoup De par son parcours Et pour toutes les recettes qu'il met en place Le fait de réduire la part de sucre Notamment dans les pâtisseries Je trouve que c'est quand même aujourd'hui un enjeu sociétal majeur Le sucre Donc voilà c'est une belle personne que j'aimerais rencontrer C'est un homme merveilleux Ça fait une belle tablée ça Pas mal Est-ce que vous pouvez continuer la phrase « Pour moi,

  • Speaker #1

    cuisiner, c'est… » ?

  • Speaker #2

    C'est aimer.

  • Speaker #1

    Se faire plaisir. C'est beau ça.

  • Speaker #2

    J'ai déjà mis sur les réseaux sociaux.

  • Speaker #1

    Je te taggerai, je te taggerai. Donc comme tu disais, cuisiner, c'est…

  • Speaker #4

    Se faire plaisir, je dirais.

  • Speaker #0

    Très bien. Tu peux développer, n'hésitez pas.

  • Speaker #1

    Se faire plaisir, parce que c'est propre à moi. Je trouve que ça me permet de m'évader un peu, d'éviter de penser à autre chose. C'est juste se faire plaisir. On sait qu'on va bien manger après. On va se rassasier, on va partager ça avec quelqu'un. Donc, c'est se faire plaisir.

  • Speaker #2

    Pour moi, ça serait partager et transmettre. Partager parce que la cuisine, c'est vraiment le fait de partager un repas, du savoir-faire également. partager des plaisirs qu'on peut vouloir transmettre. Et la transmission, en fait, elle est plus du côté vis-à-vis de l'enfance. Je trouve que c'est important d'être présent auprès des plus jeunes pour leur faire connaître le goût des vrais légumes,

  • Speaker #0

    le goût des vrais fruits.

  • Speaker #2

    J'ai suivi ton actualité et je trouve ça remarquable de garder cette ligne conductrice autour de la transmission. Mais au-delà, Ça peut être aussi pour des personnes plus âgées. Le côté transmission, ça peut aussi revenir sur le côté souvenir, parce qu'aujourd'hui, l'odorat ou le goût peuvent faire revenir des souvenirs ancrés pour des personnes âgées qui ont Alzheimer ou qui ont d'autres problématiques. Pour moi, c'est vraiment cette histoire de partage, de transmission, avec vraiment, comme driver, de pérenniser cette culture gastronomique qu'on a en France, qui est quand même enregistrée à l'UNESCO.

  • Speaker #3

    C'est le repas français.

  • Speaker #2

    Le repas français.

  • Speaker #3

    Et la baguette.

  • Speaker #2

    Donc, on doit vraiment pouvoir conserver cette culture forte qu'on a au travers de nos quêtes sans fromage, de tous nos vins, mais dès le plus jeune âge. Je trouve que c'est très important.

  • Speaker #0

    En fait, l'art de vivre à la française qui passe par l'assiette, quoi.

  • Speaker #2

    Exactement.

  • Speaker #4

    Moi, je dirais comme Marie, cuisiner, c'est aimer. Parce que quand on rentre en cuisine, ce qu'on fait, on... Forcément, on met de l'amour et c'est ce qui fait qu'on a toujours, la plupart des chefs, ils vont dire la recette de ma grand-mère, la recette de ma mère. Mais pourquoi ? Parce qu'en fait, je pense qu'au-delà de tout, c'est tout l'amour que ses mamans et ses grands-mères mettaient dans ce qu'elles cuisinaient qui les a marquées comme ça. Donc moi, je dirais vraiment aimer et j'en profite pour faire un shout-out à tous les chefs. Parce que je trouve que, et donc toi Virginie aussi. Je trouve que c'est l'un des plus beaux métiers du monde parce que vous nourrissez les gens, vous nourrissez les gens littéralement et vous y mettez toute votre énergie, tout votre cœur pour que les autres aient un moment de bonheur.

  • Speaker #3

    C'est des remises en question quotidiennes, c'est un métier extrêmement difficile. Je pense que quand tu rentres là, certains c'est par hasard et d'autres c'est vraiment des choix, mais c'est des vraies remises en question quotidiennes, c'est des heures. ne plus compter. Et puis, c'est de créer de l'émotion, de donner de l'amour. Ça se retranscrit dans la tiète et même en salle. Tout à l'heure, tu parlais effectivement du lien salle-cuisine. Il y a vraiment... Pour moi, à chaque fois, je vous le dis, c'est cuisiner, c'est aimer. On a envie de donner à son prochain. En plus, on voit, il y a tellement d'établissements en ce moment. C'est très compliqué. Certains ferment. Il y a eu le Covid, encore une fois, qui est passé par là. Les cuisiniers, les propriétaires, les chefs propriétaires se battent quotidiennement. pour nous faire plaisir, pour nous nourrir, pour nourrir l'humanité.

  • Speaker #4

    Moi, je trouve que c'est une vocation. C'est comme maîtresse, c'est comme médecin. En fait, c'est soit t'es née pour ça, soit ne le fais pas, parce que ça demande tellement d'abnégation, de force. C'est un métier physique. Moi, j'adore, j'aime beaucoup la grâce. Je ne peux pas être chef. Mais vraiment, parce que je reconnais la difficulté de ce métier, ce que ça demande, je n'en suis pas capable, parce que je n'ai juste pas la personnalité ou le tempérament. J'ai une grosse admiration pour les chefs. Et voilà, c'est mon petit hommage. C'est gentil,

  • Speaker #0

    je le prends. Merci beaucoup. Et du coup, la dernière question, et pas des moindres. Comment vous définissez la passion ? J'ai l'impression que tu ne vas pas avoir trop de mal. Je ne sais pas pourquoi, je sens que tu ne vas pas avoir trop de mal. Qui veut commencer ?

  • Speaker #2

    Moi, je vais me lancer. Pour moi, la passion, c'est avant tout quelque chose qui prend au trip. C'est une sorte de feu qu'on a au fond de soi, qui est un driver, une motivation profonde, qui régit en fait notre quotidien, que ce soit personnel ou professionnel. C'est quelque chose qu'on a aussi envie de communiquer, de transmettre, de montrer, de partager. Une passion, c'est au-delà en fait de... C'est une partie de nous qui n'est pas toujours visible, mais en tout cas c'est une partie qui est inhérente à notre existence et je pense qui nous pousse. dans notre quotidien, à nous dépasser et aller plus loin. C'est comme ça que j'ai fini la passion. Merci Linda. Com ?

  • Speaker #1

    C'est quelque chose qui nous anime je pense la passion et c'est quelque chose de naturel. Je pense que si on est passionné, on le fait naturellement, on a envie de le faire. On ne se pose pas de questions, on a envie de rencontrer des gens, de parler de ça. C'est quelque chose qui nous habite. Il y aurait d'autres choses à dire.

  • Speaker #0

    C'est déjà très bien, on ne passe pas un examen. C'est ton cœur qui parle, c'est parfait. Marie ?

  • Speaker #3

    La passion pour moi c'est une locomotive. Que ce soit dans la vie privée, en amour par exemple, dans la vie professionnelle ou associative, et Dieu sait que j'ai pas mal d'engagement, il faut être passionné dans tout ce qu'on fait. Moi c'est une locomotive, quand je me lève le matin, je sais pourquoi je me lève. Et d'être à son compte, c'est déjà un avantage, clairement. Mais je vide ma passion aussi bien professionnellement que personnellement. Et je dis souvent, il faut prendre le train en marche ou rester à côté. Soit vous me suivez, soit vous ne me suivez pas. Mais je suis un peu comme ça. Mais voilà, pour moi, c'est une locomotive. La passion, c'est une locomotive. Et il faut prendre le train en marche. Très bien.

  • Speaker #0

    Et on termine avec toi.

  • Speaker #4

    Moi, je trouve que vous avez tous déjà dit ce qu'il fallait dire. Donc, je vais peut-être aller sur un terrain un peu plus spirituel. Je dirais que la passion, c'est la voix de son âme. Moi, je suis persuadée qu'on arrive tous ici sur Terre avec une mission. On ne sait pas forcément quelle est la mission. Et je pense qu'on la découvre au fil du temps, au fur et à mesure qu'on évolue, qu'on grandit, qu'on se casse la gueule ou pas. Et je pense que la passion, c'est vraiment la voix de son âme. C'est ce pour quoi on est venu ici. Et on a deux choix. Soit on écoute. Cette voix, et on y va, et on finit par avoir la chance de travailler dans sa passion. Tout le monde n'a pas cette chance. Soit on ne l'écoute pas, ou on n'arrive pas à l'écouter, et on exprime d'autres choses. Mais pour moi, j'en suis convaincue, ça fait partie de notre mission.

  • Speaker #0

    C'est une essence.

  • Speaker #3

    Je vais juste te dire quelque chose. Lorsque j'ai rencontré Virginie, j'ai rencontré une fille passionnée. Complètement délurée. Je me souviens bien de cette soirée-là.

  • Speaker #0

    Elle avait un peu bu.

  • Speaker #3

    pas du tout, jamais, nous jamais, absolument pas et on avait passé une soirée merveilleuse mais j'ai rencontré quelqu'un de passionnant de passionnant et de passionné et je crois que tu utilises beaucoup ce mot là, passion dans ton quotidien et ça n'a pas été simple aussi pour elle de faire son petit trou on va dire, et c'est une femme que je suis parce qu'elle est passionnée comme moi et regarde elle a les larmes aux yeux donc pour moi passion c'est toi, si on devait clôturer ce serait toi,

  • Speaker #0

    voilà alors qu'une femme comme toi me dise ça je suis hyper touchée, je vais y conclure rires Merci infiniment, Marie-Claude. Tu sais que c'est réciproque. Ce matin, de belles réflexions, émouvantes et sincères, autour de l'expérience gastronomique, de l'expérience sensorielle, de la curiosité, de la créativité et de la transmission culturelle, surtout. Aujourd'hui, au studio, j'ai reçu quatre personnalités avec du caractère, de l'ambition et du cœur pour incarner dignement l'art de vivre à la française et au-delà des frontières. Merci beaucoup, Com.

  • Speaker #1

    Merci à toi.

  • Speaker #0

    Merci, Linda. Merci à toi. Merci, John.

  • Speaker #3

    Merci, Virginie.

  • Speaker #0

    Et merci, ma Marie.

  • Speaker #3

    Merci à toi ma belle.

  • Speaker #2

    Et à bientôt pour de nouvelles aventures.

  • Speaker #0

    Ça y est, notre rencontre prend fin. J'espère que l'inspiration et l'immersion dans l'univers de tous mes invités vous ont mis dos à la bouche. La conversation vous a plu ? Les confidences vous ont émues ? Merci de laisser un avis et vous abonner pour ne rien manquer des prochains épisodes et pour le propulser encore plus loin. N'oubliez pas de faire un petit tour sur mon site internet communique-passion.fr et de vous abonner à ma newsletter. A très vite pour de nouvelles aventures gastronomiques !

Description

Dans cet épisode, on parle de passion, de transmission et de créativité, mais aussi de ce que la gastronomie raconte de nous : nos origines, nos valeurs et nos rêves.


Quatre personnalités engagées, inspirantes et profondément humaines partagent leur parcours et leur vision du goût, du lien et de la culture culinaire.


Autour de ma table :


  • Marie Sauce, fondatrice du Trophée de la Cuillère d’Or, une initiative unique qui met en lumière les femmes dans la gastronomie.

  • Linda Heim, directrice marketing, épicurienne dans l’âme, passionnée par la gastronomie et l'œnologie, elle allie stratégie, innovation et digital pour bâtir des marques performantes et distinctives.


  • Côme de Barmon, un Parisien passionné de vin et de gastronomie, en reconversion avec un projet culinaire en ligne de mire. En attendant, il a lancé son compte Instagram comeatwithmee pour montrer sa personnalité et son univers.


  • Joan Murielle Yombo, fondatrice du média Le Miam Show, qui célèbre les cultures culinaires afrodescendantes et la diplomatie du goût.


Ensemble, nous avons abordé :


✨ Le pouvoir de la transmission dans la cuisine, de la mère à la fille, du geste à la parole.
🔥 La reconversion comme acte de courage et d’amour du métier.
💪 Le rôle des femmes dans la gastronomie d’aujourd’hui et les combats qu’il reste à mener.
🌍 La cuisine comme langage universel, vecteur d’identité, de mémoire et de diplomatie culturelle.

Et bien sûr, nos Madeleines de Proust — ces plats et odeurs qui nous ramènent à l’enfance et au cœur.


Un épisode vibrant, sensible et audacieux, qui célèbre le goût sous toutes ses formes — du terroir français à la diaspora africaine, des cuisines familiales aux grandes tables étoilées.


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Je suis Virginie Legrand, hôte de ce podcast et cheffe à domicile le reste du temps.


Si mon contenu vous plaît, n'hésitez pas à noter ce podcast (⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️) et à me suivre sur mes réseaux sociaux : ⁠LinkedIn⁠, ⁠Instagram⁠ et ⁠Facebook⁠.
ou sur mon site internet : https://communic-passion.fr


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour les fous de la food ! Ici, c'est Virginie Legrand, chef à domicile épicurienne et hyperactive avec un parcours très atypique. Dans mon podcast, Passion sans modération, vous retrouverez tous les 15 jours des personnalités implantées dans la gastronomie d'aujourd'hui, des vrais amoureux du goût et de la vraie cuisine, des experts tous enrobés d'une passion communicative. On parlera terroir, saveur, créativité, artisanat. On vous racontera des histoires qui croustillent, des initiatives qui pétillent et qui font briller les yeux. Et on en a bien besoin aujourd'hui. Dans ce podcast, vous allez rencontrer des passionnés qui aiment partager, des entrepreneurs qui aiment se renouveler. Vous allez pénétrer dans les coulisses d'un monde délicieux, nourri aux convictions individuelles et aux engagements collectifs. Vous êtes curieux ?

  • Speaker #1

    Alors installez-vous à notre table et on va se régaler tous ensemble.

  • Speaker #0

    Chef à domicile depuis 11 ans, auteur en 2021 et en 2024, je me suis lancée dans les interviews au studio Module il y a 3 ans. Passion sans modération est le podcast où la gastronomie devient émotion, rencontre et inspiration. A chaque épisode, je reçois des invités qui partagent leur identité culinaire, leur rapport au terroir, leur expérience créative et artisanale, faisant de chaque confidence un éclat de générosité. Bientôt 80 enregistrements, bientôt 300 personnalités reçues. Un enthousiasme, une belle fierté, car plus que tout, j'aime fédérer, connecter et partager autour des mêmes valeurs qui réconfortent l'énergie et l'âme. Aujourd'hui, mes invités du jour sont Linda Haim, directrice marketing. Elle a lit stratégie, innovation et digital pour bâtir des marques performantes et distinctives, épicurienne dans l'âme. Elle a développé une expertise autour de sa double mission, la gastronomie et l'onologie. Bonjour Linda.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Comme de Barmont, un Parisien passionné de vin et de gastronomie, en reconversion avec un projet culinaire en ligne de mire. En attendant, il a lancé son compte Instagram, comme... Eat With Me, vous avez vu l'accent, pour montrer sa personnalité et son univers. Bonjour Com.

  • Speaker #2

    Bonjour.

  • Speaker #0

    John Muriel Yombo, communicante dans les médias de métier et narratrice par passion. À travers le Miam Show, le média qu'elle a créé, elle raconte les cultures culinaires afro-descendantes sous un angle sensible et contemporain. Bonjour John.

  • Speaker #3

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Marie Sausse, elle est la fondatrice du trophée féminin de la cuillère d'or et depuis 25 ans une experte en communication, relations publiques et événementielles dans l'univers de la gastronomie. Je suis très heureuse de t'avoir Marie. Bonjour.

  • Speaker #4

    Bonjour Virginie.

  • Speaker #0

    Alors, je te garde, Marie.

  • Speaker #4

    Oula !

  • Speaker #0

    Eh oui ! Alors, toi, tu es une femme aux multiples engagements. Qu'est-ce qui relie toutes ces facettes de ton parcours ? Prédence.

  • Speaker #4

    Oula ! Aux multiples engagements. Écoute, je pense que je suis une femme passionnée comme toi. Et puis, j'ai des valeurs qu'on m'a transmises, je pense que c'est familial. Donc oui, des engagements associatifs, des engagements professionnels. Et puis, je suis une maman. Et forcément, quand on est maman, on essaie de transmettre aussi... certaines valeurs quoi et mon prénom c'est Marie et l'anagramme c'est aimer donc forcément aimer la vie aimer les gens donc s'engager voilà Et ton nom de famille c'est quand même incroyable on a dû te le faire 15 000 fois mais ça c'est drôle Ah oui oui on me l'a fait à toutes les sauces c'est le cas de le dire Petite on se moquait beaucoup de moi enfant mayonnaise machin tout ça bon bref Et puis souvent encore maintenant ça arrive très souvent qu'on croit que c'est un prénom composé Marie sauce et pas du tout non c'est vraiment mon nom de jeune fille Merci papa.

  • Speaker #0

    J'ai envie de te dire la question qui vient. C'est quoi ta sauce préférée en cuisine ?

  • Speaker #4

    Ma sauce préférée ?

  • Speaker #0

    Un truc improvisé total.

  • Speaker #4

    Alors moi, je mange énormément de piment. Depuis que je suis toute petite, je mange du piment. Mais même, je pense que dans les Antilles, ils me prennent pour une folle, même à Maurice. Je ne sais pas, la sauce chien par exemple.

  • Speaker #0

    D'accord, redis-nous ce que c'est la sauce chien.

  • Speaker #4

    Oula, la sauce chien, alors que je ne me trompe pas. Il y a des échalotes, de la tomate, du piment. Alors du piment, moi je mets du piment, du vrai piment. Piment martiniquais. D'accord.

  • Speaker #0

    Donc ça te fait exposer les papilles quoi ?

  • Speaker #4

    Ouais, mais j'en mets partout, à part dans les desserts, mais j'en mets partout.

  • Speaker #0

    Je suis sûre que ça peut se mettre dans les desserts d'ailleurs. Chocolat, piment ?

  • Speaker #4

    Exactement, ça se marie très bien.

  • Speaker #0

    Merci Marie. Com, à quel moment as-tu réalisé que la cuisine et l'univers gastronomique n'étaient plus seulement des passions, mais pouvaient et allaient devenir ton métier ?

  • Speaker #2

    J'ai toujours pensé en fait à côté parce que du coup je suis en reconversion et du coup à côté de ça moi j'ai pas mal d'amis qui sont déjà restaurateurs, qui ont des restaurants. Du coup on avait toujours le souhait avec mes amis de créer un restaurant ensemble. Donc j'ai toujours eu ça en tête et après le Covid est arrivé. J'étais avec ma belle-sœur, mon frère chez moi. On s'amusait à faire des recettes tous les soirs, à se faire des petits concours. Et c'est vrai que c'est ce moment-là aussi que je me suis dit qu'il faudrait peut-être que je fasse un compte Instagram. Et du coup, c'est là où est venu le côté où j'aime vraiment cuisiner, où je me lance, où je réfléchis à me lancer là-dedans.

  • Speaker #0

    C'est quoi ton parcours d'études ?

  • Speaker #2

    Avant, j'étais en expertise comptable, donc en fait, j'ai fait un grand écart.

  • Speaker #0

    Et on n'est pas passionné par la comptabilité ?

  • Speaker #2

    Pas forcément, mais ce n'était pas mon cas. Mais oui, il y a des gens qui sont vraiment passionnés par l'expertise, mais ce n'était pas mon cas. Au final, je ne me voyais pas une grande carrière finalement derrière. et du coup, ben... J'ai réfléchi, puis j'ai vu que la cuisine était vraiment quelque chose qui m'animait. Du coup, je me suis dit, let's go.

  • Speaker #0

    Ok, et donc du coup, le Covid a permis d'être le pont entre ta vie d'avant et ta vie d'après. Et après, je sais que tu as été dans un restaurant.

  • Speaker #2

    C'est ça, c'est ça. Du coup, pour ma reconversion, j'ai fait mon CAP en alternance dans un restaurant qui s'appelle AVO, qui m'a ouvert ses portes gentiment.

  • Speaker #0

    Très sympa, AVO restaurant.

  • Speaker #2

    Je vous conseille, qui est vraiment un restaurant où on... Le soir c'est pas mal de tapas à partager donc c'est l'ambiance vraiment conviviale.

  • Speaker #0

    Oui mais des tapas hyper créatives.

  • Speaker #2

    Oui, exactement.

  • Speaker #0

    On n'est pas sur une planche de charcuterie. Non,

  • Speaker #2

    c'est un vitreau qui est quand même travaillé avec des aspirations d'Amérique latine, d'Asie aussi pas mal parce que la chef a fait pas mal de voyages. Du coup voilà c'était ma première expérience qui était hyper enrichissante. J'ai fait ça pendant 6 mois et je continue, je continue, là j'ai d'autres projets qui vont arriver.

  • Speaker #0

    Très bien, on va y revenir. Alors, on parle de reconversion, on parle de CAP en tout cas. Linda, qu'est-ce qui t'a motivée, en tout cas, toi, une experte marketing, à passer ton CAP pâtissier en candidat libre et à prendre des cours à la grande école Ritz-Escopier ?

  • Speaker #1

    Alors, effectivement, j'ai toujours baigné dans l'univers de la gastronomie, de la pâtisserie depuis mon plus jeune âge. J'ai toujours eu envie de me dépasser, d'aller plus loin que mon métier actuel. Et je pense aussi qu'il y avait eu cette tendance des émissions Le Meilleur Pâtissier, Top Chef, qui est arrivé quelques années au préalable. Et j'ai eu envie de professionnaliser cette passion, aussi en souvenir des souvenirs d'enfance qui me reviennent, comme les salons de thé traditionnels. Et voilà, vraiment le côté professionnaliser une passion, aller dans... Le côté technique, expertise, le bon geste, comprendre pourquoi une température de sucre a un impact sur l'excellence. Exactement, exactement. En fait, c'est vraiment le côté technique que je voulais aller chercher. Donc, j'avais commencé par des cours de cuisine, effectivement à l'école Ristex-Escopier, mais également chez Ducasse. Et à un moment donné, je me suis dit, voilà, j'ai envie d'aller plus loin. d'aller plus loin que les recettes marmitons, par exemple. Ou 750 grammes,

  • Speaker #0

    parce qu'on connaît très bien Damien,

  • Speaker #1

    et moi aussi. Effectivement. Donc voilà, c'était vraiment cette volonté d'aller plus loin dans les recettes et comprendre ce qui se cachait derrière.

  • Speaker #0

    Super. Et donc, expert marketing, c'est quoi ?

  • Speaker #1

    Expert marketing, c'est mon métier. Je suis diplômée d'un master en marketing. J'ai travaillé les 15 dernières années dans différentes sociétés. Alors, notamment autour de la food, ce que j'expliquais à Marie tout à l'heure, soit autour de machines à café, de robots de cuisine, mais également dans la grande distribution. Plus récemment, dans le packaging aussi alimentaire. Donc, il y a toujours eu ce fil conducteur. Et c'est vrai que c'est quelque chose qui m'anime profondément, que ce soit autour de l'ingrédient, de l'expérience, le côté plaisir et exigence, j'ai envie de dire.

  • Speaker #0

    Je comprends déjà ce qui vous lie, pourquoi vous êtes à cette table. Merci beaucoup. Alors, Joan. Peux-tu nous raconter, toi, ton parcours avant la création du Miam Show ?

  • Speaker #3

    Alors, mon parcours avant la création du Miam Show, c'est un parcours de communication et de médias. Je viens de ce monde-là, ça fait dix ans que j'évolue là-dedans. Et en fait, en réalité, le Miam Show, c'est un peu la réunion de tout ce que j'aime dans la vie. J'ai la chance d'être dans la communication, c'est mon métier, j'adore ça, j'aime les médias. Je suis gourmande, je suis gastronome, j'aime manger, j'aime cuisiner, j'aime regarder des émissions de cuisine, j'aime tout ce qui a trait à la cuisine et surtout explorer la cuisine comme l'identité. Et c'est surtout ce que le Miam Show fait. Vecteur d'identité. Comme vecteur d'identité parce que c'est la première chose en fait, quand on veut comprendre une culture, c'est de comprendre comment les gens mangent et qu'est-ce que ça dit d'eux. Et c'est un petit peu ça aussi la démarche du Miam Show. C'était d'aller explorer et de montrer et de valoriser les identités culturelles, culinaires, afrodescendantes à travers le goût. Et aussi à travers le récit et aussi à travers le voyage, parce que je suis assez éditoriale comme personne. Donc voilà. Et l'Afrique, parce que je suis très connectée à mon continent. Moi, je viens du Cameroun, pays d'Afrique centrale. Mais globalement, je m'intéresse à tout ce qui se passe sur l'Afrique. Quand je parle de culture afrodescendante, c'est important pour moi de le dire, parce que les Noirs ne sont pas qu'en Afrique. Les Noirs sont en Amérique latine, en Amérique du Nord, dans les Caraïbes, et en fait, partout, ils sont arrivés avec un bagage culturel qui a influencé la manière de manger sur place.

  • Speaker #0

    Donc la diaspora ?

  • Speaker #3

    La diaspora, oui. Et donc toutes ces choses-là, on les explore aussi sur le Miam Show. Évidemment, il y a le côté un peu fancy, découverte d'adresse, le truc un peu lifestyle, c'est très important, mais la particularité, c'est ce côté très pédagogique, de comprendre les échanges et les flux. de culture entre tous ces espaces.

  • Speaker #0

    Alors, comment fonctionne ton média concrètement ?

  • Speaker #3

    Concrètement, j'ai donc quatre piliers, on va dire ça comme ça. La partie très pédagogique, d'ailleurs, j'ai fait un dîner le 4 octobre sur l'huile de palme, qui est un produit qui est très, très controversé en Occident, alors que moi qui viens, qui ai grandi en Afrique, je suis arrivée en France il y a 15 ans. Donc, moi, j'ai grandi au Cameroun et en général... 80% de nos plats sont quand même faits à base d'huile de palme. C'est un produit, c'est une huile aromatique. Elle est rouge, elle est épaisse, elle n'a rien à voir avec ce dont on parle ici. Avec la petite marque de pâte à tartiner ! Avec la petite marque de pâte à tartiner, avec le gros logo sans huile de palme ! Et je trouve que ce discours-là, il n'est pas nuancé et ça me dérange parce qu'on stigmatise un élément qui fait partie de l'identité d'énormément de gens sur le continent en disant ... L'huile de palme, ce n'est pas bon pour l'environnement, c'est nocif, etc. Mais ce qu'on n'explique pas, c'est que déjà, il y a plusieurs variétés de palmiers à huile. L'huile de palme qui pose problème, c'est juste parce que la demande occidentale est très forte et du coup, elle est hydrogénée, ultra raffinée, elle perd sa couleur, elle perd toute son essence et du coup, elle devient effectivement un problème parce qu'elle est très rentable. Mais en Afrique, on consomme l'huile de palme de manière naturelle et simple. Elle est orange, en fait, cette huile. C'est incroyable. C'est celle qui a le plus d'apports nutritionnels. Elle a de la bêta-carotène, elle a des antioxydants, elle a de la vitamine E. Donc, ce dîner, c'était 30 personnes.

  • Speaker #0

    C'était du coup, comment dire, bouleverser, bousculer les mentalités ?

  • Speaker #3

    Oui, c'était bousculer les mentalités. Et le faire à Paris, je trouve que c'était important, parce que c'est dans cet espace-ci qu'il faut justement changer le regard. Donc, on a invité 30 personnes avec une chef. qui est spécialisée dans la cuisine du voyage et avec une médiatrice scientifique. Donc la chef s'appelle Kafui Ageu et la médiatrice scientifique s'appelle Chris Imapoba. C'est une experte de l'huile de palme et c'était important d'avoir une caution scientifique.

  • Speaker #0

    Je l'aveux dans mon podcast, l'experte huile de palme. Non, je rigole pas. C'est hyper intéressant.

  • Speaker #3

    On va en rediscuter.

  • Speaker #0

    Très intéressant.

  • Speaker #3

    Et c'était important parce que parfois, je pense que quand on dit des choses, il faut pouvoir avoir une caution pour que les gens... comprennent que ce n'est pas une invention, que ce n'est pas émotionnel, que c'est factuel. En tout cas,

  • Speaker #0

    ce n'est pas le lobby de Nutella qui te dit de dire que c'est bien l'huile de palme.

  • Speaker #3

    Absolument pas. Donc, cette caution scientifique, elle était importante. Et donc, le dîner, c'est un fil rouge sur l'huile de palme. Il y avait des plats et donc moi, dans mon rôle de narratrice, je racontais un petit peu le voyage de l'huile de palme de l'Afrique à l'Asie, en passant par le Brésil et l'Amérique latine.

  • Speaker #0

    génial voilà

  • Speaker #3

    L'aspect pédagogique très important. Quel était le menu,

  • Speaker #0

    par exemple ?

  • Speaker #3

    Je ne me rappelle plus les noms des plats, mais par exemple, il y avait une moqueca revisitée. Moqueca qui est le plat emblématique de Bahia, cette ville brésilienne où il y a le plus de noir au Brésil. Il y avait une moqueca. Il y avait un brownie à l'huile de palme avec une crème. J'ai oublié les termes. Le dessert, il était très bon. Et puis, il y avait des churros de bananes plantains. Merci. Avec un effiloché de bœuf à l'huile de zomi, parce qu'en fait, les huiles de palme viennent de plusieurs endroits. Donc voilà, c'est ce dont je me rappelle. Mais je t'enverrai le menu, la petite photo du menu. Franchement,

  • Speaker #0

    c'est hyper intéressant. Merci beaucoup, John.

  • Speaker #3

    Je t'en prie.

  • Speaker #0

    Marie, alors, avec le trophée de la cuillère d'or que tu organises depuis des années, tu cherches à mettre en lumière les femmes dans la gastronomie. Comment ce concours est-il né et comment il a transformé ? Ton regard et notre regard sur la foodosphère féminine.

  • Speaker #4

    Oula, la cuillère d'or, comment elle est arrivée ? Encore une fois, je suis maman. Ma fille est née en 2002. J'évolue effectivement dans le monde de la gastronomie depuis un petit paquet d'années. Et à l'époque, notamment, la création de Cuisine TV. Et j'étais une ancienne des médias aussi. Et je trouvais que dans les concours, il n'y avait pas forcément... Il n'y avait pas beaucoup de femmes qui osaient participer à des concours.

  • Speaker #0

    se frotter au mec, surtout.

  • Speaker #4

    Ou alors ce photo mec Attention à ce que tu dis quand même Sur une scène de concours Surtout avec la cuillère d'or Et du coup J'avais cette idée en tête Je connaissais M. Paul Bocuse Puis un jour je lui ai posé la question Je lui ai dit M. Paul Pourquoi il n'y a pas assez de femmes dans les concours ? Et j'aimerais créer un concours Il m'a dit Marie Fonce fais-le J'aimerais vraiment qu'une autre femme Puisse gagner le Bocuse d'or avant que je ne parte Merci. Puisqu'il n'y en a eu qu'une, c'était Léa Lindster. Et malheureusement, il est parti. Il n'y a pas eu d'autres jeunes femmes ou de femmes qui ont gagné le Bocuse d'or. Pour le moment, on ne sait jamais. On le souhaite. Et donc voilà, c'est arrivé comme ça. Et je lui ai donné le nom de la cuillère d'or, puisque c'est le premier ustensile qu'on met dans la bouche d'un enfant. Et donc forcément, voilà, maman de ma petite Inès, la cuillère d'or est née comme ça. Ça a pris le temps. Donc ça a été une petite période de gestation, de préparatif. et elle est née en 2010. 2010, au début ce concours était un concours réservé uniquement aux professionnels de la cuisine et puis il a pris une dimension assez importante, professionnel amatrice, trophée cuisine trophée pâtisserie et trophée pour les petites filles, qui va revenir celui-là d'ailleurs, la cuillerée d'or, avec une dimension internationale et ce concours en fait c'est pas du tout un, c'est pas féministe c'est pas sexiste, je suis entourée d'hommes on connait beaucoup C'est un concours qui est chargé d'émotions. C'est vraiment un tremplin pour toutes ces femmes, pour qu'elles puissent oser s'exprimer et passer d'autres concours de très très haute volée. Voilà, et c'est vraiment un magnifique concours chargé d'émotions. Et Virginie a eu ce petit privilège d'être dans le jury en 2024. Et ce qui l'a changé, c'était le premier concours. Je crois que d'ailleurs, c'est encore le seul, parce que je suis un peu chasse gardée sur le truc. Je trouve qu'il y a de plus en plus de femmes en cuisine et en pâtisserie. Là j'ai des demandes déjà alors que je n'ai pas encore lancé 2026 pour candidater pour le concours. Je trouve qu'elles apportent de la douceur en brigade, elles apportent des conseils, de l'apaisement. Je ne dis pas que c'est gagné, c'est un monde quand même très macho et misogyne, il faut dire ce qu'il est. Je suis dedans depuis 25 ans, mais il y a eu beaucoup d'évolutions. Et c'est très bien comme ça. Puis, il y a d'autres initiatives maintenant. Et je trouve que c'est chouette, justement, qu'il y ait des initiatives pour valoriser toutes ces femmes amatrices ou professionnelles.

  • Speaker #0

    Parce que quand j'étais jury, j'étais entourée de beaucoup de meufs qui étaient hyper bienveillants. Avec les candidates, quand on passait devant les stands, devant les box, l'encouragement, de gagner confiance. Vas-y, tu les avais sélectionnées aussi en fonction de ça.

  • Speaker #4

    Alors, les jurys, c'est très simple. Je connais beaucoup de monde dans la profession, comme tu le sais, n'est proche de la cuillère d'or que des personnes bienveillantes et qui ont vraiment cette part de féminisme, parce que chez les hommes aussi, il y a du féminisme. Donc, cette petite part de, on accompagne les femmes et elles ont toutes leurs places avec nous.

  • Speaker #0

    Super, merci beaucoup Marie. Linda, alors toi, tu as obtenu le W7 récemment. Alors, qu'est-ce que c'est ? Qu'est-ce que ça t'a apporté et quelle est la suite ?

  • Speaker #1

    Alors, le VSET... VSET,

  • Speaker #0

    d'accord ! C'est du vin !

  • Speaker #1

    Voilà, WSET, effectivement. C'est une certification à horizon international, qui est sur trois spécialités, soit le vin, soit les spiritueux, soit le saké. Il y a plusieurs spécialités et différents niveaux. Donc, VSET 1, 2, 3, 4. Donc moi, j'ai effectivement reçu la certification VSET 1.20 il y a un an à peu près. Et donc, dans mon parcours initiatique et de recherche de professionnalisme, je voulais aller plus loin. J'avais fait des cours d'onologie, encore une fois, dans les écoles, c'était tout à l'heure. Et je voulais aller plus loin. Et je l'ai un peu fait sur un coup de tête, parce que finalement, je me suis inscrite trois jours avant de passer la certification. Donc, j'ai travaillé deux, trois jours d'affilée sur les prérequis, sur les cépages, les climats, etc. différents thèmes. Et voilà, l'idée, c'était encore une fois de professionnaliser, d'aller chercher l'expertise, de comprendre les accords maize et vin, parce qu'il y a aussi une partie dégustation avec différents types de vins. Voilà, parce qu'en fait, l'expérience gastronomique, que ce soit la pâtisserie ou que ce soit des plats salés, il y a quand même cette envie d'aller dans l'expérience complète. Et d'ailleurs, c'était après avoir découvert une société et qui fait des accords maize et vin. Alors, ce n'est pas vin, parce qu'en fait, ce sont des boissons fermentées qui s'appellent Awa Brewery, qui est espagnole, qui m'a donné envie de tester le VSET. Je me suis dit, en fait, il n'y a pas que le vin. Donc, on va commencer par ça et ensuite, on ira explorer d'autres horizons, peut-être avec des accords thé, bouillon. Et notamment, il y a des chefs comme Christophe A. qui proposent ça à sa carte aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Génial !

  • Speaker #1

    Et donc, la suite, l'idée, c'est de poursuivre le VSET. Donc, plus sur la partie spiritueuse en prochaine étape. Et dans l'expérience culinaire, ce que j'aimerais beaucoup, c'est rentrer dans une brigade au moment d'un coup de feu, préparer un service, vraiment faire une immersion en cuisine avec un chef, faire des choses qui existent chez certains chefs. On va peut-être trouver. Je suis certaine.

  • Speaker #0

    On a du réseau.

  • Speaker #1

    Ça serait effectivement une super expérience à vivre. Voilà, donc mon prochain projet.

  • Speaker #0

    Donc là, c'est des projets qui sont à côté.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Et tu n'as pas envie, plus tard ? à, je ne sais pas, dans 3 ans, 5 ans, d'en faire vraiment ton métier ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est vrai que jusqu'à aujourd'hui, c'était mon jardin secret.

  • Speaker #0

    De gagner ta vie avec cette passion ?

  • Speaker #1

    Eh bien, pourquoi pas ? Aujourd'hui, effectivement, c'est mon jardin secret. C'est quelque chose que je développe à la fois aussi d'un côté pour me ressourcer, il y a le côté expertise, professionnalisation, mais aussi, moi, ça me ressource beaucoup d'aller dans des tables étoilées, mais pas que, d'aller visiter des épiceries fines, de rencontrer des vignerons, enfin voilà, vraiment de me rapprocher aussi du terroir. Donc peut-être, effectivement, certainement qu'un jour je mettrai mes expertises techniques business aujourd'hui, de les mettre en lien avec ma passion et ce que j'ai pu développer sur le côté food and beverage au sens large, peut-être en tant que salariée, en tant qu'associée ou indépendante. En tout cas, effectivement, je pense que ça arrivera un jour.

  • Speaker #0

    Je te le souhaite.

  • Speaker #1

    Et la vie est pleine d'opportunités. Et pleine de surprises, évidemment.

  • Speaker #0

    Je suis bien placée pour le savoir. Alors, Koum, est-ce que tu peux nous parler, donc toi, de ton compte Instagram ? Comment tu travailles tes vidéos, l'idée, le résultat, la projection, les produits ? Comment tu réfléchis ces sessions-là ?

  • Speaker #2

    Mon compte Instagram, c'est surtout de base, parce que j'ai la vocation, comme toi, de faire du chef à domicile. Et du coup, je me suis dit que c'est le meilleur moyen d'avoir un CV en ligne au final, de montrer les recettes que je peux faire, montrer aussi l'ambiance que je veux faire. Parce que de base, l'idée que j'avais avec ce compte, c'était de faire des... On vous dit de ton compte. C'est Commit With Me. Merci ma belle-sœur pour le nom, avec le petit jeu de mots. qui va avec. Et en fait, du coup, c'était surtout des vidéos avec des amis parce que j'aime beaucoup le partage. C'est surtout, la cuisine, c'est fait pour manger avec des copains, pour festoyer ensemble. Alors,

  • Speaker #0

    je te coupe parce que j'ai vu la dernière avec la côte de bœuf et la sauce à la framboise. J'adore. Et à côté, t'as un pote qui amène toujours le vin, la petite bouteille. Exactement,

  • Speaker #2

    parce que j'essaye de faire des accords, mais vin aussi, sur mes vidéos. Et du coup, je faisais des petits scénarios en fonction de l'invité que j'avais. Par exemple, j'ai un ami qui vient du sud-ouest, donc on faisait une recette autour du magasin de canards. C'est un peu le cliché, mais c'était toujours des choses comme ça. Et au fur et à mesure, déjà, il faut trouver les invités, il faut quitter le temps. Et du coup, il y a des moments où je faisais les choses tout seul. Et du coup, c'était un peu mon terrain de jeu, d'entraînement. Et donc, je n'avais pas une idée finale en tête. C'est juste, je faisais ce qui me plaisait, ce que j'avais envie de cuisiner. et... Ça me permettait aussi de me faire des tests, de découvrir des vins, parce que je peux rencontrer des vignerons via ça. Il y a des vignerons qui m'ont contacté avec mon compte. Chez les cavistes, on va discuter de vin. Je vais essayer d'aller sur le marché parce qu'il faut prendre des bons produits. Donc voilà, il n'y a pas une finalité en tête, mais c'est juste de montrer, faire un terrain de jouer.

  • Speaker #0

    Et tu tournes à quelle fréquence ? C'est chez toi ?

  • Speaker #2

    C'est chez moi, exactement. Au début, j'ai un ami de mon frère qui s'appelle le Grand Gaulois sur les réseaux. Mais je le veux lui aussi,

  • Speaker #0

    le Grand Gaulois, j'adore,

  • Speaker #2

    j'ai fait un bon petit marché. Il avait ouvert un gueuleton à Nantes, il s'est mis sur les réseaux et lui, il va présenter le terroir français. Il va expliquer ce que c'est, il va montrer des recettes, il est vraiment top. Et du coup, je l'ai appelé pour qu'il me donne un peu des tips sur comment ça marche. comment marchent les réseaux et Instagram avec les réels. Et il m'a dit, le premier mois, il faut que tu fasses une vidéo par jour. Donc je m'étais fait un petit stock de base avant de publier. Et après, le premier mois, j'ai fait une vidéo par jour. Et après, je travaillais. Donc c'était sur mes coupures, c'était quand j'avais du temps off. Donc je faisais trois vidéos par semaine. Donc c'était assez chargé jusqu'à juillet. J'ai fait une petite... pause et là je reviens là je recommence à faire des vidéos.

  • Speaker #0

    Mais tu as du stock ?

  • Speaker #2

    Et je refais du stock exactement j'avais un peu arrêté de publier parce qu'en fait il faut je me rends compte pour vraiment avoir la visibilité sur ce réseau c'est quand même d'être constant.

  • Speaker #0

    Alors moi mon réseau c'est plus linkedin moi je suis sûre. Mais c'est sûr, être constant, être là, être là, être là, être là,

  • Speaker #2

    se montrer, être là etc. Et du coup là je vais essayer un nouveau concept ou... Ou du coup je fais plus... Ah, on a la primaire !

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que c'est ce concept ?

  • Speaker #2

    Je vais essayer de faire une voix-off derrière, et du coup je vais expliquer ce que je fais, je vais essayer de faire des petites vannes forcément, parce que j'aime bien au-delà de la cuisine... Le côté déchet aussi ! Ouais voilà, c'est ça quoi, c'est ce qu'il faut je pense. Et du coup c'est un exercice différent, parce que d'avoir la bonne diction, de bien parler sur ta vidéo qui va assez vite, avoir les bons mots c'est quelque chose, mais c'est intéressant. Et du coup je continue à faire ça. À côté, oui.

  • Speaker #0

    Ok, moi je vais venir. J'ai envie de venir.

  • Speaker #2

    Avec plaisir. Comment je m'accruse ! C'est vrai, on pourrait faire une vieille dame ensemble. On va faire un truc un peu fou. Bien sûr, bien sûr, avec plaisir.

  • Speaker #0

    Très bien, je trouverai le temps. J'essaierai. Merci. Alors Marie, quelle rencontre ou quel moment fort, justement, a matérialisé, cristallisé, renforcé ton engagement pour la reconnaissance des femmes ? Est-ce qu'il y a une femme que tu as rencontrée, tu t'es dit, voilà, pour elle, alors au-delà de ta fille parce que tu parles beaucoup d'elle, Mais une femme dans ce milieu qui t'a permis de dire je veux changer la vision qu'on a sur elle.

  • Speaker #4

    Il y a une femme, c'est pas sur elle, c'est sur les femmes de manière générale. Il y a effectivement une personne, mais qui est arrivée dans ma vie il y a dix ans. Il s'agit de Daniel Crost, qui est accessoirement devenu ma meilleure amie entre temps, et qui reste, qui est chef de cuisine, qui est vice-présidente de la Cuillère d'Or, on est devenus très très amis et qui fait partie euh Pour moi, elle est un peu la mère lyonnaise qu'on a plu. Elle m'a raconté tellement d'histoires. On échange beaucoup autour de la cuillère d'or et de la place des femmes. Elle était la première femme à pouvoir passer son CAP cuisine en 1985, je crois de mémoire. Elle m'a raconté plein de choses. C'est un vrai moteur pour moi. Elle est à mes côtés constamment. Mais c'est arrivé après. La cuillère d'or, au début, c'était 2010, la première édition. Mais je pense que le côté combatif de monter ce projet et cette envie... mais en fait elle est devenue mon moteur et la cuillère d'or ne peut pas se faire sans elle et d'ailleurs elle est la présidente d'honneur 2026 des trophées je la mets un peu dans la lumière parce qu'elle est toujours dans l'ombre depuis des années et c'est un juste retour des choses donc voilà Big up à Daniel que tu connais en plus évidemment elle était là, bien présente elle est pleine de bienveillance avec les candidates, elle les accompagne moi je les accompagne bien sûr à partir du moment où elles sont sélectionnées on les lâche pas, même après Merci. Mais elle est toujours là présente pour elle. Et moi, je me repose, je dois, parce que comme je cours un peu partout, je me repose énormément sur elle pendant les trophées.

  • Speaker #0

    Super. Et du coup, quelles sont les principales qualités que tu retrouves chez les lauréates ?

  • Speaker #4

    Les qualités, c'est assez différent d'une catégorie à l'autre. Amatrice ou professionnelle, c'est assez différent. Les professionnels, elles ont été formées pour ça. On parle de brigade, pour moi c'est militaire. Et c'est vraiment, elles ont la niaque de gagner, elles ne s'entraident pas forcément. En revanche, chez les amatrices, il y a un véritable élan de solidarité, même pendant l'épreuve, pendant le concours. Elles sont très solidaires entre elles. Je dirais que ce qui les lie vraiment dans les qualités, c'est la générosité chez toutes ces femmes. On sent peut-être, c'est peut-être le côté maternel, j'en sais rien. Maternel ou... parce qu'elles ne sont pas toutes mamans, de toute façon. Mais elles sont généreuses, elles sont très organisées. Très organisées. Et par contre, elles ont la niaque, quoi. Un peu comme moi.

  • Speaker #0

    De toute façon,

  • Speaker #4

    il faut. Elles peuvent être assez redoutables, quand même. C'est débattante.

  • Speaker #0

    De toute façon, c'est aussi ce que tu vas leur expliquer. Je ne sais pas après si elles vont en faire leur métier. Certaines en ont fait leur métier. D'autres vont peut-être en faire leur métier avec le tremplin de la cuillère. Mais il faut les prévenir aussi que c'est un métier un peu impitoyable.

  • Speaker #4

    Alors que c'est un monde impitoyable. C'est un univers. Ce n'est pas un monde de bisounours, comme je dis systématiquement. Dallas,

  • Speaker #0

    si on pouvait chanter Dallas.

  • Speaker #4

    Si tu veux, on le chante. J'ai plus de voix là en ce moment. Ouais, c'est d'Inati, d'Alas, tout ce qu'on veut. Mais c'est pas du tout un monde de bisounours. Il faut faire sa place. Et puis, je pense que la qualité première, c'est déjà l'humilité dans cet univers-là. L'humilité, c'est important. Et on en parlait tout à l'heure en catimini. Souvent, on essaie de me pousser dans mes retranchements pour la cuillère d'or, les médias, sur oui, c'est sexiste. Non, on n'est pas les femelles de la gastronomie, etc. Et je pense que... Il y a beaucoup d'hommes autour de moi, mais je pense que les femmes devraient être solidaires entre elles. Ce qui n'est pas forcément le cas. Les places sont pour certaines chères. Non, en fait, il y a de la place pour tout le monde. Il y a beaucoup de jalousie. Il y a beaucoup de jalousie. Les femmes entre elles sont terribles.

  • Speaker #0

    Merci, merci. Il faut aussi être lucide par rapport à tout ça. Merci Marie. John, alors, en quoi la cuisine peut-elle être ou doit-elle être un acte de transmission selon toi ? dans ton univers, dans ton média et dans ta vie de manière générale ?

  • Speaker #3

    Alors déjà, la transmission pour moi, c'est tout bête, mais ça commence à la maison, avec la maman qu'on voit cuisiner. Donc pour moi, c'est d'abord, si je prends mon exemple, moi je n'ai jamais été, c'est très marrant d'ailleurs, puisque ma mère adore dire ça, j'étais déjà un enfant qui ne mangeait pas.

  • Speaker #0

    Du tout. On devait me donner des vitamines pour que je me nourrisse. Donc c'est très drôle que je me retrouve là aujourd'hui où je suis, à cette place, parce que ça n'a absolument rien à voir.

  • Speaker #1

    Le cynisme de la vie.

  • Speaker #0

    Le cynisme de la vie, c'est très joliment dit, mais c'était ça. Je n'avais aucun lien avec la cuisine et la gastronomie. Quand j'ai grandi plus tard, je n'étais pas le genre de jeune fille qui était dans la cuisine forcément en train de cuisiner avec sa mère. C'est vraiment très particulier. Par contre, j'ai beaucoup observé. J'ai beaucoup observé ma mère faire, j'ai beaucoup observé cuisiner, faire des associations épicées, ce qui fait que quand je me suis retrouvée seule face à moi-même, je me rappelle la première fois que j'ai vécu seule, je me suis dit « j'aurais dû être avec maman en train de cuisiner, je ne sais rien faire » . Mais ce qui est puissant, c'est que l'observation, c'est de l'éducation, c'est de la transmission. Et du coup, je me suis retrouvée à faire des choses par réflexe et juste parce que j'avais passé... 18 ans de ma vie à regarder ma maman faire sans forcément être en train de cuisiner à ses côtés. Donc, pour moi, la transmission, elle commence d'abord à ce niveau-là. Je pense que la transmission a plusieurs aspects. Il y a le cadre familial, mais il y a aussi le cadre politique. Parce que pour moi, la cuisine, c'est politique. Et je m'explique. Je prends le cas d'un pays comme le Mexique, qui a inscrit sa cuisine au patrimoine mondial de l'UNESCO en 2010, si je me souviens bien. Ils se sont organisés, ils ont identifié leurs gestes, leurs manières de faire et ils ont décidé de porter ça plus haut pour que la cuisine mexicaine soit reconnue. Et aujourd'hui, partout où on va, il n'y a pas une seule personne, à moins qu'elle vive dans une grotte, qui ne connaisse pas ce que c'est que la cuisine mexicaine. Mais c'était une volonté et pour moi, ça aussi, c'est de la transmission, de se dire, et c'est quelque chose, j'estime que nos pays, quand je dis nos pays, je parle d'Afrique, c'est ce qui nous manque encore. On est le dernier bastion food qui n'a pas encore été exploré. Il y a beaucoup de méconnaissances autour de ces cultures-là. Parce qu'il n'y a pas encore pour l'instant assez de force dans la transmission politique. Le Maghreb en fait,

  • Speaker #1

    le Nord. Voilà, l'Afrique du Nord. C'est ça.

  • Speaker #0

    L'Afrique du Nord, oui, ils sont déjà bien positionnés. Et ça, c'est super parce que du coup, ça ouvre le champ des possibles. Mais même en Afrique du Nord, je trouve qu'il y a encore un peu de limites. La plupart des gens résument l'Afrique du Nord au couscous.

  • Speaker #1

    Le couscous c'est tajine. Le couscous c'est tajine.

  • Speaker #0

    Et pourtant, Dieu sait qu'il y a une variété incroyable. Donc c'est super, le couscous c'est déjà un premier pas. On a le tchéboudjien au Sénégal, c'est super. Il y a le poivre de penja, si on veut parler de produits, il y a le poivre de penja au Cameroun. Donc on a quand même, c'est des petits balbutiements. Mais voilà, il y a encore beaucoup de choses à faire. Donc la transmission, pour moi, elle est aussi un peu politique.

  • Speaker #2

    Si je peux me permettre, on appelle ça la diplomatie culinaire. La diplomatie culinaire, tout à fait. Et on y arrive de plus en plus. C'est des sujets qu'on connaît bien. Avec Guillaume Gomes. J'ai une petite pensée pour Guillaume, forcément.

  • Speaker #0

    Oui, et c'est hyper important. Et elle est à plusieurs niveaux. Elle est aussi avec des médias comme ceux que j'ai là, qui ont pour vocation de transmettre et d'être des archives vivantes, de rappeler aux gens d'où ils viennent, pour Pourquoi c'est comme ça ? Pourquoi on mange du gombo en Louisiane ? Ils sont persuadés que le gombo vient de chez eux, mais le gombo vient d'Afrique. Pourquoi les Africains sont persuadés que le manioc vient de chez eux, le manioc vient du Mexique ? Il est arrivé en Afrique par les Européens. Donc toutes ces choses-là, les médias aussi ont leur place pour raconter et pour remettre, j'aime bien dire, remettre l'église au centre du village, que les gens comprennent un petit peu ce qu'il est Titi. Je ne sais pas si j'ai répondu à la question d'ailleurs. C'est super intéressant.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux nous donner une recette du Cameroun salée et sucrée ?

  • Speaker #0

    Alors, une recette sucrée que moi j'aime trop parce que ma mère me faisait trop ça à la maison, c'était des galettes de manioc. Donc en fait, c'est du manioc qui est râpé et essoré, parce que du coup ça a de l'eau et avec de l'huile de palme à l'intérieur, elle en met, elle les aplatie et elle les fait frire. Donc du coup, ça fait des galettes. Et ensuite, c'est saupoudré de sucre. Il n'y a pas de sel, c'est saupoudré de sucre. D'accord,

  • Speaker #1

    donc ça, c'est un dessert.

  • Speaker #0

    C'est une sorte d'enca. Plus qu'un dessert, je dirais plutôt un enca sucré. Une gourmandise. Oui, une gourmandise.

  • Speaker #1

    Et en plat salé ?

  • Speaker #0

    Et en plat salé...

  • Speaker #1

    C'est plutôt viande ou poisson ?

  • Speaker #0

    C'est tout, en fait. Et c'est intéressant que tu me dises ça, parce que ça aussi, c'est quelque chose que j'essaie de déconstruire sur le fait que les cultures culinaires afro-descendantes ne sont pas forcément carnées. On a trop tendance à associer... il y a ce truc-là qui m'énerve. Les Noirs aiment le poulet, ça m'énerve, ça m'énerve. J'ai rien dit,

  • Speaker #1

    j'ai dit diable de poisson, je suis pas tombée dans le préjugé.

  • Speaker #0

    Je sais, mais tu vois c'est révélateur.

  • Speaker #1

    On aime ce coup de gueule, on aime ce coup de gueule.

  • Speaker #0

    Oui je le fais parce que j'en ai parlé souvent, mais on a quand même des cultures qui sont très végétales. Mais c'est vrai que la viande c'était précieux. Donc on s'en servait, oui, on s'en sert à l'époque, beaucoup plus aujourd'hui, mais à l'époque, c'était pour des grandes occasions, c'était dans certains cas, en fait. Et oui, donc du coup, ce sera une recette végétale, mais dans laquelle on peut rajouter de la viande. Ça s'appelle le ndolé, c'est une herbe, c'est une feuille qu'on trouve au Cameroun qui est très amère. Et alors, pour lui apporter de la douceur, on la cuisine avec de l'arachide écrasé, parce que l'arachide et l'oignon apportent de la douceur. à cette feuille qui est très amère. Donc, on la lave pendant longtemps. Parce que si c'est mal lavé, en fait, c'est quitte ou double. Quand on mange ce plat, surtout la première fois et surtout quand on n'est pas Camerounais, c'est soit on adore, soit on déteste parce que c'est très amère. Donc, il faut bien laver le nid de lait. C'est assez simple. De l'huile, on fait revenir à l'intérieur des écrevisses séchées. On rajoute les feuilles de nid de lait. Ensuite, on rajoute... Non, on met l'arachide d'abord. L'arachide. qui doit cuire lentement pour ressortir son gras, ressortir toute l'huile. Et puis les feuilles, en fait, on les ajoute en dernier lieu. Après, certains font le dolet royal, ils vont mettre des crevettes, du poisson fumé, de la viande. Certains ne mettent que de la viande, certains ne mettent que des crevettes. C'est vraiment Ausha ou alors ça peut être sans rien du tout. Et donc c'est quelque chose qui cuit longtemps. Une fois que l'arachide a sorti son gras, on met les feuilles et on tourne. et certains aiment bien... rajouter des oignons frits au-dessus, en fait.

  • Speaker #1

    Là, on bouffe ça ! Il est quelle heure ?

  • Speaker #0

    11h ! Et c'est délicieux. En tout cas, c'est l'un des plats emblématiques de mon pays. Et ça se mange avec plein de choses. Du riz, de la banane plantain, de la vapeur.

  • Speaker #1

    Et quel type d'épices tu mets, du coup, pour agrémenter ?

  • Speaker #0

    C'est un plat qui est très simple, en fait. Et traditionnellement, on met juste... Certains mettent un peu de poivre. Ça, c'est vraiment la recette de base qui vient de l'ethnie. d'où vient ce se met, parce que certains l'ont adapté, il y a 250 ethnies au Cameroun donc parfois il y a des... Le petit point culturel nous ne savions pas donc il y a des trucs qui se perdent en chemin t'en as qui rajoutent de la tomate, oh là là et les gens disent mais non, sacrilège et moi ça me fait rire parce qu'encore une fois c'est l'identité des gens, c'est pour ça que quand quelqu'un va faire une recette il va y avoir un fight parce que les gens se sentent entre guillemets agressés dans leur identité. Et ils disent non, ce n'est pas comme ça que ça se fait. Mais donc, il n'y a pas vraiment d'épices. Il y a juste peut-être un peu de poivre. Et puis, l'écrevisse séchée peut faire office d'épices parce que ça a un goût quand même assez prononcé. Donc ça, c'est la version la plus simple. Je ne suis pas allée dans les fioritures que l'on peut retrouver parfois.

  • Speaker #1

    Merci infiniment. Top. Linda, alors depuis l'enfance, toi, tu as pu fréquenter des tables étoilées. Quels sont les ingrédients phares d'une expérience premium ? dans ce type d'établissement ?

  • Speaker #3

    Alors, effectivement, j'ai cette chance de pouvoir naviguer, justement, dans cet univers, de tester différents restaurants, différents chefs. Alors, il serait facile de dire que l'ingrédient pour une expérience premium serait la truffe et le caviar. Bon, en tout cas, ce n'est pas le cas, selon moi. Je pense qu'une expérience premium, en fait, ça va être autour des cinq sens et de l'expérience en soi. Déjà, on va avoir, par exemple, l'environnement dans lequel évolue, justement... Le chef ? Est-ce qu'il va y avoir derrière une connotation sur du local ? Est-ce qu'on va traiter des ingrédients avec des producteurs locaux, par exemple ? À côté de ça, il y a aussi le personnel, parce qu'avant tout, je trouve que c'est une expérience humaine, la cuisine. Et effectivement, le personnel dans des restaurants de standing font vraiment la différence. C'est vraiment le maître d'hôtel, le sommelier, le chef qui passe à table assez fréquemment maintenant. Voilà, pour moi, c'est ce côté échange, compréhension, des attentes, le fait d'aller chercher le meilleur accord. Encore une fois, on revient sur l'onologie, mais le meilleur accord, maize et vin ou autre boisson sans alcool, parce que c'est aussi une tendance émergente. Sur le côté expérience, encore une fois, je dirais que je valorise plus le travail dans l'assiette, quel que soit l'ingrédient. C'est-à-dire, est-ce qu'on va avoir une... Un produit qui va être sublimé sur différentes textures, qui va être sublimé en différentes températures. Comment est-ce que l'assiette va être présentée ? Est-ce qu'elle va être sur une seule assiette ? Est-ce qu'il va y avoir une succession de plats ou de contenants ? Et puis pour moi, l'expérience, en fait, elle passe d'abord par la vue, ensuite par l'odorat, quand on approche justement sa fourchette, sa cuillère. Ensuite, on va avoir la texture, le toucher, etc. et pour moi en fait c'est toute cette Cette orchestration, cette harmonie qui fait sens. Et encore une fois, je trouve que le personnel de ces établissements font toute la différence. C'est des métiers qui sont très exigeants. On revient effectivement sur cet univers qui est difficile. Ce que je valorise beaucoup et ce qui m'intéresse dans ces expériences, le fait de découvrir de nouveaux chefs, c'est... de comprendre en fait qu'est-ce qui les anime. Derrière, il y a souvent de la souffrance, il y a des expériences qui ont été réussies, qui ont été à recommencer. Il y a beaucoup d'essais en fait, c'est comme l'innovation finalement, on en essaye dix et on n'en valide qu'un au final. Donc voilà, c'est vraiment tout ce savoir-faire, ce côté expertise, la beauté du geste aussi. Je me souviens d'une expérience, notamment chez Paul Bocuse, encore de son vivant, quand on a la vessie qui arrive, on a le dressage et le service à table. Donc pareil, c'est toute une orchestration, c'est une gestuelle qui est précise. Et dans les desserts, c'est la même chose. C'est-à-dire qu'on va avoir le côté sucré, mais pas trop important. On va avoir les différentes textures qui vont arriver. Donc voilà, c'est tout un ensemble, en fait. Mais pour moi, c'est avant tout une histoire, on va dire humaine. Et de savoir-faire, d'expertise, d'humilité aussi beaucoup.

  • Speaker #1

    Ça revient. Ça revient beaucoup. Merci beaucoup, Linda. Très jolie. comme... tu as vocation d'être chef, chef cuisinier, soit en privé ou tu l'as été dans un restaurant. Si tu devais résumer en trois mots ce qui fait un chef inoubliable, ce serait quoi ?

  • Speaker #4

    Inoubliable, carrément.

  • Speaker #1

    Inoubliable, admirable, un vrai chef, un bon chef.

  • Speaker #4

    C'est un chef avec de la personnalité, je pense, qui arrive à transmettre déjà de l'émotion et de lui-même dans le plat, ce qui est hyper compliqué. Il y a de ça, il y a... Un chef aussi créatif et aussi un chef qui sait s'organiser, je pense que c'est quand même la première compétence à avoir en tant que chef, c'est vraiment l'organisation. Et savoir aussi avoir un bon management, comme on disait, c'est vrai qu'il y en a pas mal qui ont un peu d'ego et c'est pas toujours évident. Donc ça c'est quelque chose qu'il faut... qu'il faut travailler, avoir un bon management, parce qu'au final être chef c'est aussi derrière la brigade qui travaille pour toi et qui t'aide à sortir une assiette. Qui est indispensable, forcément. Du coup c'est toutes ces choses-là je pense pour être un chef inoubliable. Après moi je suis en découverte aussi, donc j'essaye aussi de savoir, de comprendre comment un chef vraiment se construit. il faut que je... Je discute avec de plus en plus de chefs pour faire ma propriété aussi.

  • Speaker #1

    Et puis après ce sera toi, ce sera ta personnalité, ton parcours, la vision que tu as de ce métier. Il faut garder sa singularité aussi et son unicité pour justement sortir du lot.

  • Speaker #4

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Et pourquoi choisir le domicile après être passé en restaurant ?

  • Speaker #4

    Parce que j'aime bien le contact avec les clients directement aussi. On va chez quelqu'un, il y a une ambiance différente avec eux, et c'est un moyen de partage un peu plus direct, je trouve, avec le client. Parce que je ne sais pas si j'aurais vocation à être grand chef étoilé, et donc pouvoir me balader. Ce n'est pas la vocation de tout le monde, tu sais. Oui, voilà, exactement. Donc là, je me dis que c'est un moyen aussi de directement aller voir les clients, et de voyager, parce qu'en fait, il y a plein de chefs à domicile qui peuvent aussi aller suivre une famille pendant une semaine. que ce soit en Corse, sur un bateau, un peu n'importe où, donc c'est aussi une façon de découvrir le monde. Donc voilà, plus le chef à domicile, ouais.

  • Speaker #1

    Tu connais Ruben Sarfati ? Tu le suis ?

  • Speaker #4

    Non.

  • Speaker #1

    Bah je vais...

  • Speaker #4

    Je note.

  • Speaker #1

    Non mais je te mettrai en lien et puis je te raconterai un peu mon histoire parce qu'il faut être... très organisé pour eux. Oui, je sais. Comment te dire ?

  • Speaker #4

    C'est pour ça que je préfère travailler dans un restaurant de base pour justement avoir une belle organisation, être très carré et après, être indépendant. C'est sûr qu'il faut de l'organisation.

  • Speaker #1

    Je te confirme. Merci beaucoup. Marie, alors toi, tu as présidé les toques françaises et la chaîne des rôtisseurs. Ça sent le poulet, ça sent le poulet grillé. Quel est ton regard sur le monde associatif dans la gastronomie ?

  • Speaker #2

    Ah oui. Mon regard, c'est un vaste sujet J'ai effectivement Prédit de la chaîne des rôtisseurs France Qui était la première association Saint-Louis En 1248, donc c'est pour ça Tu dis ça rôtisse, ça rôtisse Les ailleurs et puis après les tocs françaises Mon regard sur le monde associatif Je trouve qu'il y a une multitude Et peut-être trop d'associations Ça c'est vraiment ma vision

  • Speaker #1

    On aime les coups de gueule N'hésite pas Il n'y aura pas de coup de gueule particulier

  • Speaker #2

    J'ai eu beaucoup de plaisir à... a présidé l'étoque française pendant presque huit ans. J'ai quitté l'association pour des raisons de santé, pas pour le plaisir. Et on a fait des choses incroyables. C'est vrai que c'était juste magique. On a fait des trucs formidables. Seulement, voilà, j'ai fait, comme tu le sais, j'ai organisé pour Guillaume, il y a très peu de temps, le Forum de France de l'Alimentation. Et dans les thèmes que j'avais proposés à Guillaume, il y avait une table ronde qui était très intéressante, qui était Association à Caen-Lunité. Alors ma vision des choses, elle est qu'il y a une multitude d'associations, que chacune fait ses actions. Moi j'entends le mot de transmission, j'ai les poils qui se dressent, parce que pour moi c'est un mot qui est galvaudé. Je trouve que tout le monde l'emploie à toutes les sauces, c'est le cas de le dire. Nous on s'occupe de la transmission, on fait de la transmission, on fait de la transmission, mais en fait il n'y a pas grand chose de fait. Je pense qu'à un moment donné, la course aux médailles, parce que c'est souvent ça, Les gens rentrent dans des associations pour... avoir une reconnaissance, ça je l'entends, mais d'être dans trop d'associations, je ne vois pas l'intérêt. Quand on parlait d'engagement tout à l'heure, quand je me suis engagée pour l'Étoque française, bénévolement bien sûr, je me suis engagée pour l'association au service du collectif, de la collectivité. Et d'avoir trop de médailles, à un moment donné, je ne vois pas à quoi ça sert. On n'a pas forcément le temps de s'engager sur des associations diverses et variées, c'est toujours les mêmes qu'on voit de toute façon, qui sont investies. Je pense qu'à un moment donné, et ça a été aussi évoqué à la fin de cette table ronde pendant le forum. je sais que beaucoup d'associations ne sont pas contre ça, c'est que chacune garde son identité, mais à un moment donné, il faut peut-être se réunir. Se réunir pour travailler sur des actions, on parlait d'alimentation justement, dans le cadre du Forum de France d'Alimentation, l'éducation, peut-être qu'il y a beaucoup, il y a des choses à monter ensemble, et pas, et pas, puis les guéguerres d'associations, ça me sort par les trous de neige.

  • Speaker #1

    On revient sur l'égo.

  • Speaker #2

    Oui, c'est l'égo, c'est la course aux médailles. Moi, je suis très contente de ne plus être présidente, Je ne vous le cache pas. Ça me donne plus de temps. Mais voilà, je ne regrette pas tout ce que j'ai fait sur le port-hélicoptère amphibie d'XMUD, le trophée Jean de Leven, pas mal de choses qu'on a faites. C'était vraiment merveilleux. Mais je suis très contente de ne plus être, en tous les cas, présidente d'association.

  • Speaker #1

    Quand tu étais dans les TOC, quel était le pourcentage des femmes ?

  • Speaker #2

    Alors, lorsque je suis arrivée aux TOC françaises, il faut savoir qu'il y avait 40 adhérents.

  • Speaker #1

    Et quand tu en es partie ?

  • Speaker #2

    Pas loin de 500. Les femmes sont arrivées... Je dirais qu'aux TOC françaises, si je me trompe. pas, il devait bien y avoir 40%, 35-40% de femmes. Sachant que, alors là, ils ont fait évoluer les choses et c'est très bien, je ne critique absolument pas, mais il y avait, en tous les cas, pendant mes mandats, catégorie professionnelle et catégorie gastronome. Donc forcément, on avait pas mal de femmes du côté gastronome plus que professionnelle. Et là, je crois qu'ils ont ouvert à d'autres classes, etc., ce qui est très bien. Mais oui, les femmes, ouais c'est principalement des passionnées.

  • Speaker #1

    Oui, des femmes entières qui n'ont pas peur, en fait. Comme tu dis, d'oser, d'être dans l'audace. Je crois qu'on a quand même moins peur que les mecs, je pense.

  • Speaker #2

    Alors, je peux me permettre de dire quelque chose ? Ça va être un peu vulgaire. Mon grand-père disait toujours, j'ai des frères, j'ai des frères, et il disait, j'ai qu'une seule petite, moi. J'ai une petite fille, mais c'est elle la plus couillue de la famille.

  • Speaker #1

    C'est drôle parce que moi, je dis souvent, ça fait 11 ans que je fais ce métier. où j'ai dû m'imposer dans un milieu d'hommes. Et j'ai dit souvent, je me suis fait pousser des couilles.

  • Speaker #2

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Donc on revient à la même idée.

  • Speaker #2

    Dernière, dernière. Là, ça va faire rire tout le monde, mais de temps en temps avec Daniel, on n'appelle pas le concours la cuillère d'or, mais les couilles en or.

  • Speaker #1

    On adore. Écoute, on va clôturer la première partie sur ça. J'aime beaucoup. Et la deuxième partie, donc là, la deuxième partie, les questions, vous ne les avez pas. Et là, c'est le drame. Je vois les huit yeux qui sont un petit peu en panique. Alors, certains me suivent, d'autres me connaissent peut-être depuis moins longtemps, mais moi, je suis une ancienne prof de lettres. Donc, je vais vous lire un passage et je vous poserai une question ensuite. Mais quand d'un passé ancien, rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seule, plus frêle, mais plus vivace, plus immatérielle, plus persistante, plus fidèle, L'odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir sur leurs gouttelettes presque impalpables, l'édifice immense du souvenir, donc M. Proust, évidemment. Quelle est votre Madeleine de Proust ? Ne vous battez pas,

  • Speaker #2

    surtout ! Tu sais, ma Madeleine de Proust, c'est la tarte aux abricots de ma grand-mère.

  • Speaker #1

    Qui s'appelle ?

  • Speaker #2

    Marguerite. Marguerite, elle s'appelait Marguerite.

  • Speaker #1

    Donc pourquoi cette tartelette te fait vibrer ?

  • Speaker #2

    La tarte aux abricots, c'était... J'étais souvent à l'île de Léron, on va dire que l'amour de la mer vient de là-bas, entre autres. Et il y avait beaucoup de cousins, de cousines, tous les étés. Et dès que je revenais de mes cours de bateau, j'avais ma tarte aux abricots. Et ça sentait bon. Et d'ailleurs, je n'en laissais pas beaucoup pour mes cousins et cousines.

  • Speaker #1

    Donc on avait une petite crème ? Petite crème d'amande ?

  • Speaker #2

    Même pas. Non,

  • Speaker #1

    c'était des abricots comme ça ?

  • Speaker #2

    Abricots, abricots comme ça. Juste un petit peu de cassonade dessus. C'était déjà super.

  • Speaker #1

    Qui prend la suite ? Une idée ?

  • Speaker #0

    Moi, j'en ai beaucoup, c'est dur.

  • Speaker #1

    Tu as le droit d'en donner deux.

  • Speaker #0

    C'est vrai ? Oui. Ok, je vais en sélectionner deux. Je dirais que ma première madeleine de Proust, c'est la purée d'avocat. Parce qu'en fait, dans mon pays, j'ai découvert après le guacamole. Chez nous, on fait la purée d'avocat. C'est ça, c'est vrai. C'est le Mexique. La différence, c'est que chez nous, ce n'est pas complètement une purée. C'est un avocat qui est un peu mûr. Et donc, on a un mélange entre purée et morceaux.

  • Speaker #1

    Donc un écrasé.

  • Speaker #0

    Un écrasé, voilà, écrasé. Et en fait, on le mange avec une omelette garnie à côté. Et on met des spaghettis dans l'omelette.

  • Speaker #1

    Ah oui !

  • Speaker #0

    Omelette avec des spaghettis, un peu de sardine. Donc l'omelette, elle est garnie. Ce n'est pas une rigolade. Elle est vraiment garnie. C'est un petit déjeuner costaud. Ce n'est pas des petits joueurs. Non, non, ce n'est pas des petits joueurs.

  • Speaker #2

    Et c'est aussi déjeuner ?

  • Speaker #0

    Oui. Parce qu'en fait, le petit déjeuner sucré, ça aussi, c'est... Ce n'est pas forcément le cas partout, en fait. Chez nous, on a beaucoup de petits déjeuners salés.

  • Speaker #1

    Comme les cultures anglo-saxonnes.

  • Speaker #0

    C'est ça. Donc, petit déjeuner, tu as ton pain avec, on appelle ça omelette sardine spaghetti. Ça, c'est vraiment le truc. OSS,

  • Speaker #5

    OSS. C'est incroyable. OSS.

  • Speaker #0

    Avec son petit bout de pain. Et ça, c'était l'un de mes petits déjeuners, mes favoris. J'adorais ça. Je prenais des cours de danse et de théâtre pas loin de chez moi. Donc, en fait, à chaque fois, je mangeais ce petit déjeuner. J'étais à bloc. Et à chaque fois, j'allais faire les cours de danse et théâtre. On allait me déposer avec mon petit sac et je revenais. Donc, ça, c'est la première madeleine. Et là,

  • Speaker #1

    tu avais quel âge ?

  • Speaker #0

    L'âge, j'avais entre 9, parce que j'ai fait les cours pendant longtemps. Donc, 9, 10, 11, 12, jusqu'à 13 ans. Et donc, ça, c'est ma madeleine de Proust. parce que ici, d'ailleurs... Quand je fais une omelette à la maison avec mon fils, j'ai deux manières de faire les omelettes. Soit je fais comme en France, soit je dis à mon fils « tu veux qu'on mange l'omelette du Cameroun ? » et il est excité parce que du coup il adore cette version un peu comme la nôtre. Donc on est dans la transmission, je lui transmets. Parce que lui pour le coup il est né en France, il a une culture plutôt française pour l'instant. Même s'il a évidemment des racines, les racines sont là. Donc ça c'est la première madeleine de Proust. Et la deuxième madeleine de Proust c'est une sorte de ragoût. que ma maman faisait, c'est de la banane plantain cuite de vapeur, pas mûre, cuite de vapeur qu'on fait revenir avec des légumes, des oignons et de la viande de porc. Et en fait, tout ça est revenu comme un ragoût très goûteux, très riche. Et en fait, c'était son interprétation d'un autre plat iconique au Cameroun qui s'appelle le poulet dégé. Donc elle, elle faisait une version un peu différente avec du porc et de la banane plantain. non mûres, cuits de vapeur avant d'être mélangés avec ses légumes. Et ça, j'adorais. Du coup,

  • Speaker #1

    la banane, il paraît qu'il s'écrase un petit peu, j'imagine. Non, pour le coup, non.

  • Speaker #0

    Parce que quand elle est non mûre, elle n'est pas molle.

  • Speaker #1

    Même si elle est vapeur ?

  • Speaker #0

    Oui. Même si elle est vapeur, elle regarde... Elle tient peut-être à tous ses petits légumes. Donc, elle reste... Elle garde sa forme. Et donc, elle ne la coupait pas en petit. Elle la coupait en petits tronçons. Donc, ça existait là avec tous les légumes et la viande de porc qui avait bien fondu. et en plus, ce n'est pas du porc avec beaucoup de graisse. Et ça, c'est vraiment le truc que je n'ai jamais refait ici. Je ne le mange que quand je rentre et que ma maman me fait ça avec toutes les épices qu'on a chez nous, qui sont très corsées parce que le poivre de Penja, c'est juste un petit aspect. Mais on a quand même des épices qu'on ne retrouve pas ailleurs, qui ont des goûts assez intéressants.

  • Speaker #1

    Et comment s'appelle sa maman ?

  • Speaker #0

    Elle s'appelle Chantal Suzanne.

  • Speaker #1

    Chantal Suzanne, mot composé.

  • Speaker #0

    Chantal Suzanne, trop beau. Merci beaucoup. Merci.

  • Speaker #3

    Linda ? Alors moi, j'en aurais deux également. Je dirais déjà le tiramisu. J'adore le café. Le classique. Le classique, exactement. Le café. Et un autre remède qui s'appelle Rotkäppchen-Torte en allemand. C'est un gâteau allemand qui ressemble un petit peu à...

  • Speaker #1

    Duisdeutsch.

  • Speaker #3

    Non. J'ai des origines, on va dire. J'y ai vécu deux ans pendant mes études, en l'occurrence. Je suis frontalière, en tout cas. Et donc, il y a quand même une grande influence germanique dans ma culture. Et ce gâteau, en fait, cet entremets, effectivement, est vraiment une madeleine de prose qui ressemble beaucoup à une forêt noire. Donc, c'est une génoise au chocolat avec des cerises griottes sur laquelle on met une crème fouettée. Et dessus, un glaçage.

  • Speaker #1

    Un petit combo de nourriture, là. Le petit glaçage.

  • Speaker #3

    Le petit glaçage avec du jus de cerise. Donc, voilà, ça reprend. Ou du kirsch. On peut, on peut, c'est la version alcoolisée, même l'imbibé derrière, comme la maréto pour le tiramisu. Effectivement, c'est un dessert que j'aime beaucoup et c'est une vraie madeleine de Proust pour le coup.

  • Speaker #1

    Super.

  • Speaker #3

    Et comme ?

  • Speaker #4

    Pareil, j'en ai deux. Un du papa avec le fameux poulet du dimanche, le grand classique qu'on avait le roi. J'ai l'impression qu'il n'avait qu'une seule recette d'ailleurs, c'était vraiment ce poulet. Tous les dimanches matin avec mon frère, c'était téléfoot et on savait qu'il y avait le poulet qui attendait, on avait l'odeur qui nous attendait. Et le deuxième, de la maman, forcément, qui adore le chocolat. Emmanuel, on te salue. Exactement. Qui est venu aussi. Et qui adore forcément faire des gâteaux au chocolat. Donc on avait le poulet, puis le gâteau après en dessert.

  • Speaker #1

    Génial.

  • Speaker #4

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Très bien, merci pour ces petits souvenirs. Une autre question, quelle est la personne que vous rêveriez d'inviter à votre table ? Elle peut être fictive, décédée, voilà, tout est possible, tout est ouvert.

  • Speaker #4

    Paul Perret, moi je dirais, justement, j'ai écouté un podcast sur lui avant de venir.

  • Speaker #1

    Celui qui était dans Top Chef pendant pas mal de temps ?

  • Speaker #4

    Exactement, ouais, j'aime beaucoup la créativité qu'il a. J'ai l'impression aussi que c'est quelqu'un qui aime bien transmettre, parce que je crois qu'il était prof aussi pendant un temps, et donc c'est quelqu'un vraiment très intéressant à rencontrer. Et même avec qui j'aimerais bien cuisiner, on ne sait jamais.

  • Speaker #1

    On lance, on lance. Vous n'êtes pas obligé de répondre quelqu'un de la cuisine. Ça peut être Marie.

  • Speaker #2

    Mère Thérésa.

  • Speaker #1

    Alors, on ne me l'a jamais sortie. Très bien.

  • Speaker #2

    Bon, ça va être un peu compliqué, je pense. Avec Léa,

  • Speaker #1

    ce n'est pas possible. Oui,

  • Speaker #2

    voilà. Non, Mère Thérésa, je pense que ça pourrait être un déjeuner très chouette. Très simple et très chouette.

  • Speaker #1

    Très bien. Et vous, les filles ?

  • Speaker #0

    Moi, je dirais Anna Wintour. Parce que j'aime la manière dont elle a...

  • Speaker #1

    On est dans la mode. Oui,

  • Speaker #0

    on est dans la mode. Mais je trouve qu'elle a justement rendu la mode culturelle et iconique. Il y a eu cette transformation sous son air. On est passé des couvertures déjà assez banales, figées, à des femmes qu'on voyait évoluer dans des vrais environnements. Parce qu'avant, les couvertures, c'était un fond et puis il y avait une personne devant. Elle a fait vivre les gens dans des univers et même au-delà des couvertures. C'est raconter la mode, raconter la culture à travers le vêtement aussi. Je trouve que j'aime beaucoup sa personnalité et même le fait. Par contre, je suis incapable de le faire, d'avoir la même coupe pendant je ne sais pas combien de temps. Elle est d'une constance que j'admire parce que moi, je suis à l'antipode de la routine.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas combien elle paye son coiffeur. Parfait, on n'a pas les mêmes coiffeurs. Je ne pense pas qu'on a le même budget coiffeur.

  • Speaker #0

    Ça c'est sûr, mais même le fait d'avoir tout le temps la même tête, moi je trouve ça admirable, parce que pour le coup, je suis quelqu'un qui n'est pas vraiment dans la routine, au contraire. Chaque jour est une aventure. Avec un avis une tour, c'est le contraire. Mais c'est quelque chose que j'admire aussi beaucoup, au-delà de ce qu'elle a pu transformer chez Vogue. J'aimerais bien, et puis elle est tellement exigeante que ce serait intéressant de l'avoir à table.

  • Speaker #3

    Très bien, très intéressant. Et toi Linda ? Spontanément, je dirais Pierre Hermé. Il nous ramènerait des petits macarons Exactement Et pas que Et pas que effectivement Donc il est aussi d'origine alsacienne Donc on a cette culture en commun Et effectivement c'est quelqu'un que j'admire beaucoup De par son parcours Et pour toutes les recettes qu'il met en place Le fait de réduire la part de sucre Notamment dans les pâtisseries Je trouve que c'est quand même aujourd'hui un enjeu sociétal majeur Le sucre Donc voilà c'est une belle personne que j'aimerais rencontrer C'est un homme merveilleux Ça fait une belle tablée ça Pas mal Est-ce que vous pouvez continuer la phrase « Pour moi,

  • Speaker #1

    cuisiner, c'est… » ?

  • Speaker #2

    C'est aimer.

  • Speaker #1

    Se faire plaisir. C'est beau ça.

  • Speaker #2

    J'ai déjà mis sur les réseaux sociaux.

  • Speaker #1

    Je te taggerai, je te taggerai. Donc comme tu disais, cuisiner, c'est…

  • Speaker #4

    Se faire plaisir, je dirais.

  • Speaker #0

    Très bien. Tu peux développer, n'hésitez pas.

  • Speaker #1

    Se faire plaisir, parce que c'est propre à moi. Je trouve que ça me permet de m'évader un peu, d'éviter de penser à autre chose. C'est juste se faire plaisir. On sait qu'on va bien manger après. On va se rassasier, on va partager ça avec quelqu'un. Donc, c'est se faire plaisir.

  • Speaker #2

    Pour moi, ça serait partager et transmettre. Partager parce que la cuisine, c'est vraiment le fait de partager un repas, du savoir-faire également. partager des plaisirs qu'on peut vouloir transmettre. Et la transmission, en fait, elle est plus du côté vis-à-vis de l'enfance. Je trouve que c'est important d'être présent auprès des plus jeunes pour leur faire connaître le goût des vrais légumes,

  • Speaker #0

    le goût des vrais fruits.

  • Speaker #2

    J'ai suivi ton actualité et je trouve ça remarquable de garder cette ligne conductrice autour de la transmission. Mais au-delà, Ça peut être aussi pour des personnes plus âgées. Le côté transmission, ça peut aussi revenir sur le côté souvenir, parce qu'aujourd'hui, l'odorat ou le goût peuvent faire revenir des souvenirs ancrés pour des personnes âgées qui ont Alzheimer ou qui ont d'autres problématiques. Pour moi, c'est vraiment cette histoire de partage, de transmission, avec vraiment, comme driver, de pérenniser cette culture gastronomique qu'on a en France, qui est quand même enregistrée à l'UNESCO.

  • Speaker #3

    C'est le repas français.

  • Speaker #2

    Le repas français.

  • Speaker #3

    Et la baguette.

  • Speaker #2

    Donc, on doit vraiment pouvoir conserver cette culture forte qu'on a au travers de nos quêtes sans fromage, de tous nos vins, mais dès le plus jeune âge. Je trouve que c'est très important.

  • Speaker #0

    En fait, l'art de vivre à la française qui passe par l'assiette, quoi.

  • Speaker #2

    Exactement.

  • Speaker #4

    Moi, je dirais comme Marie, cuisiner, c'est aimer. Parce que quand on rentre en cuisine, ce qu'on fait, on... Forcément, on met de l'amour et c'est ce qui fait qu'on a toujours, la plupart des chefs, ils vont dire la recette de ma grand-mère, la recette de ma mère. Mais pourquoi ? Parce qu'en fait, je pense qu'au-delà de tout, c'est tout l'amour que ses mamans et ses grands-mères mettaient dans ce qu'elles cuisinaient qui les a marquées comme ça. Donc moi, je dirais vraiment aimer et j'en profite pour faire un shout-out à tous les chefs. Parce que je trouve que, et donc toi Virginie aussi. Je trouve que c'est l'un des plus beaux métiers du monde parce que vous nourrissez les gens, vous nourrissez les gens littéralement et vous y mettez toute votre énergie, tout votre cœur pour que les autres aient un moment de bonheur.

  • Speaker #3

    C'est des remises en question quotidiennes, c'est un métier extrêmement difficile. Je pense que quand tu rentres là, certains c'est par hasard et d'autres c'est vraiment des choix, mais c'est des vraies remises en question quotidiennes, c'est des heures. ne plus compter. Et puis, c'est de créer de l'émotion, de donner de l'amour. Ça se retranscrit dans la tiète et même en salle. Tout à l'heure, tu parlais effectivement du lien salle-cuisine. Il y a vraiment... Pour moi, à chaque fois, je vous le dis, c'est cuisiner, c'est aimer. On a envie de donner à son prochain. En plus, on voit, il y a tellement d'établissements en ce moment. C'est très compliqué. Certains ferment. Il y a eu le Covid, encore une fois, qui est passé par là. Les cuisiniers, les propriétaires, les chefs propriétaires se battent quotidiennement. pour nous faire plaisir, pour nous nourrir, pour nourrir l'humanité.

  • Speaker #4

    Moi, je trouve que c'est une vocation. C'est comme maîtresse, c'est comme médecin. En fait, c'est soit t'es née pour ça, soit ne le fais pas, parce que ça demande tellement d'abnégation, de force. C'est un métier physique. Moi, j'adore, j'aime beaucoup la grâce. Je ne peux pas être chef. Mais vraiment, parce que je reconnais la difficulté de ce métier, ce que ça demande, je n'en suis pas capable, parce que je n'ai juste pas la personnalité ou le tempérament. J'ai une grosse admiration pour les chefs. Et voilà, c'est mon petit hommage. C'est gentil,

  • Speaker #0

    je le prends. Merci beaucoup. Et du coup, la dernière question, et pas des moindres. Comment vous définissez la passion ? J'ai l'impression que tu ne vas pas avoir trop de mal. Je ne sais pas pourquoi, je sens que tu ne vas pas avoir trop de mal. Qui veut commencer ?

  • Speaker #2

    Moi, je vais me lancer. Pour moi, la passion, c'est avant tout quelque chose qui prend au trip. C'est une sorte de feu qu'on a au fond de soi, qui est un driver, une motivation profonde, qui régit en fait notre quotidien, que ce soit personnel ou professionnel. C'est quelque chose qu'on a aussi envie de communiquer, de transmettre, de montrer, de partager. Une passion, c'est au-delà en fait de... C'est une partie de nous qui n'est pas toujours visible, mais en tout cas c'est une partie qui est inhérente à notre existence et je pense qui nous pousse. dans notre quotidien, à nous dépasser et aller plus loin. C'est comme ça que j'ai fini la passion. Merci Linda. Com ?

  • Speaker #1

    C'est quelque chose qui nous anime je pense la passion et c'est quelque chose de naturel. Je pense que si on est passionné, on le fait naturellement, on a envie de le faire. On ne se pose pas de questions, on a envie de rencontrer des gens, de parler de ça. C'est quelque chose qui nous habite. Il y aurait d'autres choses à dire.

  • Speaker #0

    C'est déjà très bien, on ne passe pas un examen. C'est ton cœur qui parle, c'est parfait. Marie ?

  • Speaker #3

    La passion pour moi c'est une locomotive. Que ce soit dans la vie privée, en amour par exemple, dans la vie professionnelle ou associative, et Dieu sait que j'ai pas mal d'engagement, il faut être passionné dans tout ce qu'on fait. Moi c'est une locomotive, quand je me lève le matin, je sais pourquoi je me lève. Et d'être à son compte, c'est déjà un avantage, clairement. Mais je vide ma passion aussi bien professionnellement que personnellement. Et je dis souvent, il faut prendre le train en marche ou rester à côté. Soit vous me suivez, soit vous ne me suivez pas. Mais je suis un peu comme ça. Mais voilà, pour moi, c'est une locomotive. La passion, c'est une locomotive. Et il faut prendre le train en marche. Très bien.

  • Speaker #0

    Et on termine avec toi.

  • Speaker #4

    Moi, je trouve que vous avez tous déjà dit ce qu'il fallait dire. Donc, je vais peut-être aller sur un terrain un peu plus spirituel. Je dirais que la passion, c'est la voix de son âme. Moi, je suis persuadée qu'on arrive tous ici sur Terre avec une mission. On ne sait pas forcément quelle est la mission. Et je pense qu'on la découvre au fil du temps, au fur et à mesure qu'on évolue, qu'on grandit, qu'on se casse la gueule ou pas. Et je pense que la passion, c'est vraiment la voix de son âme. C'est ce pour quoi on est venu ici. Et on a deux choix. Soit on écoute. Cette voix, et on y va, et on finit par avoir la chance de travailler dans sa passion. Tout le monde n'a pas cette chance. Soit on ne l'écoute pas, ou on n'arrive pas à l'écouter, et on exprime d'autres choses. Mais pour moi, j'en suis convaincue, ça fait partie de notre mission.

  • Speaker #0

    C'est une essence.

  • Speaker #3

    Je vais juste te dire quelque chose. Lorsque j'ai rencontré Virginie, j'ai rencontré une fille passionnée. Complètement délurée. Je me souviens bien de cette soirée-là.

  • Speaker #0

    Elle avait un peu bu.

  • Speaker #3

    pas du tout, jamais, nous jamais, absolument pas et on avait passé une soirée merveilleuse mais j'ai rencontré quelqu'un de passionnant de passionnant et de passionné et je crois que tu utilises beaucoup ce mot là, passion dans ton quotidien et ça n'a pas été simple aussi pour elle de faire son petit trou on va dire, et c'est une femme que je suis parce qu'elle est passionnée comme moi et regarde elle a les larmes aux yeux donc pour moi passion c'est toi, si on devait clôturer ce serait toi,

  • Speaker #0

    voilà alors qu'une femme comme toi me dise ça je suis hyper touchée, je vais y conclure rires Merci infiniment, Marie-Claude. Tu sais que c'est réciproque. Ce matin, de belles réflexions, émouvantes et sincères, autour de l'expérience gastronomique, de l'expérience sensorielle, de la curiosité, de la créativité et de la transmission culturelle, surtout. Aujourd'hui, au studio, j'ai reçu quatre personnalités avec du caractère, de l'ambition et du cœur pour incarner dignement l'art de vivre à la française et au-delà des frontières. Merci beaucoup, Com.

  • Speaker #1

    Merci à toi.

  • Speaker #0

    Merci, Linda. Merci à toi. Merci, John.

  • Speaker #3

    Merci, Virginie.

  • Speaker #0

    Et merci, ma Marie.

  • Speaker #3

    Merci à toi ma belle.

  • Speaker #2

    Et à bientôt pour de nouvelles aventures.

  • Speaker #0

    Ça y est, notre rencontre prend fin. J'espère que l'inspiration et l'immersion dans l'univers de tous mes invités vous ont mis dos à la bouche. La conversation vous a plu ? Les confidences vous ont émues ? Merci de laisser un avis et vous abonner pour ne rien manquer des prochains épisodes et pour le propulser encore plus loin. N'oubliez pas de faire un petit tour sur mon site internet communique-passion.fr et de vous abonner à ma newsletter. A très vite pour de nouvelles aventures gastronomiques !

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Description

Dans cet épisode, on parle de passion, de transmission et de créativité, mais aussi de ce que la gastronomie raconte de nous : nos origines, nos valeurs et nos rêves.


Quatre personnalités engagées, inspirantes et profondément humaines partagent leur parcours et leur vision du goût, du lien et de la culture culinaire.


Autour de ma table :


  • Marie Sauce, fondatrice du Trophée de la Cuillère d’Or, une initiative unique qui met en lumière les femmes dans la gastronomie.

  • Linda Heim, directrice marketing, épicurienne dans l’âme, passionnée par la gastronomie et l'œnologie, elle allie stratégie, innovation et digital pour bâtir des marques performantes et distinctives.


  • Côme de Barmon, un Parisien passionné de vin et de gastronomie, en reconversion avec un projet culinaire en ligne de mire. En attendant, il a lancé son compte Instagram comeatwithmee pour montrer sa personnalité et son univers.


  • Joan Murielle Yombo, fondatrice du média Le Miam Show, qui célèbre les cultures culinaires afrodescendantes et la diplomatie du goût.


Ensemble, nous avons abordé :


✨ Le pouvoir de la transmission dans la cuisine, de la mère à la fille, du geste à la parole.
🔥 La reconversion comme acte de courage et d’amour du métier.
💪 Le rôle des femmes dans la gastronomie d’aujourd’hui et les combats qu’il reste à mener.
🌍 La cuisine comme langage universel, vecteur d’identité, de mémoire et de diplomatie culturelle.

Et bien sûr, nos Madeleines de Proust — ces plats et odeurs qui nous ramènent à l’enfance et au cœur.


Un épisode vibrant, sensible et audacieux, qui célèbre le goût sous toutes ses formes — du terroir français à la diaspora africaine, des cuisines familiales aux grandes tables étoilées.


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Je suis Virginie Legrand, hôte de ce podcast et cheffe à domicile le reste du temps.


Si mon contenu vous plaît, n'hésitez pas à noter ce podcast (⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️) et à me suivre sur mes réseaux sociaux : ⁠LinkedIn⁠, ⁠Instagram⁠ et ⁠Facebook⁠.
ou sur mon site internet : https://communic-passion.fr


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour les fous de la food ! Ici, c'est Virginie Legrand, chef à domicile épicurienne et hyperactive avec un parcours très atypique. Dans mon podcast, Passion sans modération, vous retrouverez tous les 15 jours des personnalités implantées dans la gastronomie d'aujourd'hui, des vrais amoureux du goût et de la vraie cuisine, des experts tous enrobés d'une passion communicative. On parlera terroir, saveur, créativité, artisanat. On vous racontera des histoires qui croustillent, des initiatives qui pétillent et qui font briller les yeux. Et on en a bien besoin aujourd'hui. Dans ce podcast, vous allez rencontrer des passionnés qui aiment partager, des entrepreneurs qui aiment se renouveler. Vous allez pénétrer dans les coulisses d'un monde délicieux, nourri aux convictions individuelles et aux engagements collectifs. Vous êtes curieux ?

  • Speaker #1

    Alors installez-vous à notre table et on va se régaler tous ensemble.

  • Speaker #0

    Chef à domicile depuis 11 ans, auteur en 2021 et en 2024, je me suis lancée dans les interviews au studio Module il y a 3 ans. Passion sans modération est le podcast où la gastronomie devient émotion, rencontre et inspiration. A chaque épisode, je reçois des invités qui partagent leur identité culinaire, leur rapport au terroir, leur expérience créative et artisanale, faisant de chaque confidence un éclat de générosité. Bientôt 80 enregistrements, bientôt 300 personnalités reçues. Un enthousiasme, une belle fierté, car plus que tout, j'aime fédérer, connecter et partager autour des mêmes valeurs qui réconfortent l'énergie et l'âme. Aujourd'hui, mes invités du jour sont Linda Haim, directrice marketing. Elle a lit stratégie, innovation et digital pour bâtir des marques performantes et distinctives, épicurienne dans l'âme. Elle a développé une expertise autour de sa double mission, la gastronomie et l'onologie. Bonjour Linda.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Comme de Barmont, un Parisien passionné de vin et de gastronomie, en reconversion avec un projet culinaire en ligne de mire. En attendant, il a lancé son compte Instagram, comme... Eat With Me, vous avez vu l'accent, pour montrer sa personnalité et son univers. Bonjour Com.

  • Speaker #2

    Bonjour.

  • Speaker #0

    John Muriel Yombo, communicante dans les médias de métier et narratrice par passion. À travers le Miam Show, le média qu'elle a créé, elle raconte les cultures culinaires afro-descendantes sous un angle sensible et contemporain. Bonjour John.

  • Speaker #3

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Marie Sausse, elle est la fondatrice du trophée féminin de la cuillère d'or et depuis 25 ans une experte en communication, relations publiques et événementielles dans l'univers de la gastronomie. Je suis très heureuse de t'avoir Marie. Bonjour.

  • Speaker #4

    Bonjour Virginie.

  • Speaker #0

    Alors, je te garde, Marie.

  • Speaker #4

    Oula !

  • Speaker #0

    Eh oui ! Alors, toi, tu es une femme aux multiples engagements. Qu'est-ce qui relie toutes ces facettes de ton parcours ? Prédence.

  • Speaker #4

    Oula ! Aux multiples engagements. Écoute, je pense que je suis une femme passionnée comme toi. Et puis, j'ai des valeurs qu'on m'a transmises, je pense que c'est familial. Donc oui, des engagements associatifs, des engagements professionnels. Et puis, je suis une maman. Et forcément, quand on est maman, on essaie de transmettre aussi... certaines valeurs quoi et mon prénom c'est Marie et l'anagramme c'est aimer donc forcément aimer la vie aimer les gens donc s'engager voilà Et ton nom de famille c'est quand même incroyable on a dû te le faire 15 000 fois mais ça c'est drôle Ah oui oui on me l'a fait à toutes les sauces c'est le cas de le dire Petite on se moquait beaucoup de moi enfant mayonnaise machin tout ça bon bref Et puis souvent encore maintenant ça arrive très souvent qu'on croit que c'est un prénom composé Marie sauce et pas du tout non c'est vraiment mon nom de jeune fille Merci papa.

  • Speaker #0

    J'ai envie de te dire la question qui vient. C'est quoi ta sauce préférée en cuisine ?

  • Speaker #4

    Ma sauce préférée ?

  • Speaker #0

    Un truc improvisé total.

  • Speaker #4

    Alors moi, je mange énormément de piment. Depuis que je suis toute petite, je mange du piment. Mais même, je pense que dans les Antilles, ils me prennent pour une folle, même à Maurice. Je ne sais pas, la sauce chien par exemple.

  • Speaker #0

    D'accord, redis-nous ce que c'est la sauce chien.

  • Speaker #4

    Oula, la sauce chien, alors que je ne me trompe pas. Il y a des échalotes, de la tomate, du piment. Alors du piment, moi je mets du piment, du vrai piment. Piment martiniquais. D'accord.

  • Speaker #0

    Donc ça te fait exposer les papilles quoi ?

  • Speaker #4

    Ouais, mais j'en mets partout, à part dans les desserts, mais j'en mets partout.

  • Speaker #0

    Je suis sûre que ça peut se mettre dans les desserts d'ailleurs. Chocolat, piment ?

  • Speaker #4

    Exactement, ça se marie très bien.

  • Speaker #0

    Merci Marie. Com, à quel moment as-tu réalisé que la cuisine et l'univers gastronomique n'étaient plus seulement des passions, mais pouvaient et allaient devenir ton métier ?

  • Speaker #2

    J'ai toujours pensé en fait à côté parce que du coup je suis en reconversion et du coup à côté de ça moi j'ai pas mal d'amis qui sont déjà restaurateurs, qui ont des restaurants. Du coup on avait toujours le souhait avec mes amis de créer un restaurant ensemble. Donc j'ai toujours eu ça en tête et après le Covid est arrivé. J'étais avec ma belle-sœur, mon frère chez moi. On s'amusait à faire des recettes tous les soirs, à se faire des petits concours. Et c'est vrai que c'est ce moment-là aussi que je me suis dit qu'il faudrait peut-être que je fasse un compte Instagram. Et du coup, c'est là où est venu le côté où j'aime vraiment cuisiner, où je me lance, où je réfléchis à me lancer là-dedans.

  • Speaker #0

    C'est quoi ton parcours d'études ?

  • Speaker #2

    Avant, j'étais en expertise comptable, donc en fait, j'ai fait un grand écart.

  • Speaker #0

    Et on n'est pas passionné par la comptabilité ?

  • Speaker #2

    Pas forcément, mais ce n'était pas mon cas. Mais oui, il y a des gens qui sont vraiment passionnés par l'expertise, mais ce n'était pas mon cas. Au final, je ne me voyais pas une grande carrière finalement derrière. et du coup, ben... J'ai réfléchi, puis j'ai vu que la cuisine était vraiment quelque chose qui m'animait. Du coup, je me suis dit, let's go.

  • Speaker #0

    Ok, et donc du coup, le Covid a permis d'être le pont entre ta vie d'avant et ta vie d'après. Et après, je sais que tu as été dans un restaurant.

  • Speaker #2

    C'est ça, c'est ça. Du coup, pour ma reconversion, j'ai fait mon CAP en alternance dans un restaurant qui s'appelle AVO, qui m'a ouvert ses portes gentiment.

  • Speaker #0

    Très sympa, AVO restaurant.

  • Speaker #2

    Je vous conseille, qui est vraiment un restaurant où on... Le soir c'est pas mal de tapas à partager donc c'est l'ambiance vraiment conviviale.

  • Speaker #0

    Oui mais des tapas hyper créatives.

  • Speaker #2

    Oui, exactement.

  • Speaker #0

    On n'est pas sur une planche de charcuterie. Non,

  • Speaker #2

    c'est un vitreau qui est quand même travaillé avec des aspirations d'Amérique latine, d'Asie aussi pas mal parce que la chef a fait pas mal de voyages. Du coup voilà c'était ma première expérience qui était hyper enrichissante. J'ai fait ça pendant 6 mois et je continue, je continue, là j'ai d'autres projets qui vont arriver.

  • Speaker #0

    Très bien, on va y revenir. Alors, on parle de reconversion, on parle de CAP en tout cas. Linda, qu'est-ce qui t'a motivée, en tout cas, toi, une experte marketing, à passer ton CAP pâtissier en candidat libre et à prendre des cours à la grande école Ritz-Escopier ?

  • Speaker #1

    Alors, effectivement, j'ai toujours baigné dans l'univers de la gastronomie, de la pâtisserie depuis mon plus jeune âge. J'ai toujours eu envie de me dépasser, d'aller plus loin que mon métier actuel. Et je pense aussi qu'il y avait eu cette tendance des émissions Le Meilleur Pâtissier, Top Chef, qui est arrivé quelques années au préalable. Et j'ai eu envie de professionnaliser cette passion, aussi en souvenir des souvenirs d'enfance qui me reviennent, comme les salons de thé traditionnels. Et voilà, vraiment le côté professionnaliser une passion, aller dans... Le côté technique, expertise, le bon geste, comprendre pourquoi une température de sucre a un impact sur l'excellence. Exactement, exactement. En fait, c'est vraiment le côté technique que je voulais aller chercher. Donc, j'avais commencé par des cours de cuisine, effectivement à l'école Ristex-Escopier, mais également chez Ducasse. Et à un moment donné, je me suis dit, voilà, j'ai envie d'aller plus loin. d'aller plus loin que les recettes marmitons, par exemple. Ou 750 grammes,

  • Speaker #0

    parce qu'on connaît très bien Damien,

  • Speaker #1

    et moi aussi. Effectivement. Donc voilà, c'était vraiment cette volonté d'aller plus loin dans les recettes et comprendre ce qui se cachait derrière.

  • Speaker #0

    Super. Et donc, expert marketing, c'est quoi ?

  • Speaker #1

    Expert marketing, c'est mon métier. Je suis diplômée d'un master en marketing. J'ai travaillé les 15 dernières années dans différentes sociétés. Alors, notamment autour de la food, ce que j'expliquais à Marie tout à l'heure, soit autour de machines à café, de robots de cuisine, mais également dans la grande distribution. Plus récemment, dans le packaging aussi alimentaire. Donc, il y a toujours eu ce fil conducteur. Et c'est vrai que c'est quelque chose qui m'anime profondément, que ce soit autour de l'ingrédient, de l'expérience, le côté plaisir et exigence, j'ai envie de dire.

  • Speaker #0

    Je comprends déjà ce qui vous lie, pourquoi vous êtes à cette table. Merci beaucoup. Alors, Joan. Peux-tu nous raconter, toi, ton parcours avant la création du Miam Show ?

  • Speaker #3

    Alors, mon parcours avant la création du Miam Show, c'est un parcours de communication et de médias. Je viens de ce monde-là, ça fait dix ans que j'évolue là-dedans. Et en fait, en réalité, le Miam Show, c'est un peu la réunion de tout ce que j'aime dans la vie. J'ai la chance d'être dans la communication, c'est mon métier, j'adore ça, j'aime les médias. Je suis gourmande, je suis gastronome, j'aime manger, j'aime cuisiner, j'aime regarder des émissions de cuisine, j'aime tout ce qui a trait à la cuisine et surtout explorer la cuisine comme l'identité. Et c'est surtout ce que le Miam Show fait. Vecteur d'identité. Comme vecteur d'identité parce que c'est la première chose en fait, quand on veut comprendre une culture, c'est de comprendre comment les gens mangent et qu'est-ce que ça dit d'eux. Et c'est un petit peu ça aussi la démarche du Miam Show. C'était d'aller explorer et de montrer et de valoriser les identités culturelles, culinaires, afrodescendantes à travers le goût. Et aussi à travers le récit et aussi à travers le voyage, parce que je suis assez éditoriale comme personne. Donc voilà. Et l'Afrique, parce que je suis très connectée à mon continent. Moi, je viens du Cameroun, pays d'Afrique centrale. Mais globalement, je m'intéresse à tout ce qui se passe sur l'Afrique. Quand je parle de culture afrodescendante, c'est important pour moi de le dire, parce que les Noirs ne sont pas qu'en Afrique. Les Noirs sont en Amérique latine, en Amérique du Nord, dans les Caraïbes, et en fait, partout, ils sont arrivés avec un bagage culturel qui a influencé la manière de manger sur place.

  • Speaker #0

    Donc la diaspora ?

  • Speaker #3

    La diaspora, oui. Et donc toutes ces choses-là, on les explore aussi sur le Miam Show. Évidemment, il y a le côté un peu fancy, découverte d'adresse, le truc un peu lifestyle, c'est très important, mais la particularité, c'est ce côté très pédagogique, de comprendre les échanges et les flux. de culture entre tous ces espaces.

  • Speaker #0

    Alors, comment fonctionne ton média concrètement ?

  • Speaker #3

    Concrètement, j'ai donc quatre piliers, on va dire ça comme ça. La partie très pédagogique, d'ailleurs, j'ai fait un dîner le 4 octobre sur l'huile de palme, qui est un produit qui est très, très controversé en Occident, alors que moi qui viens, qui ai grandi en Afrique, je suis arrivée en France il y a 15 ans. Donc, moi, j'ai grandi au Cameroun et en général... 80% de nos plats sont quand même faits à base d'huile de palme. C'est un produit, c'est une huile aromatique. Elle est rouge, elle est épaisse, elle n'a rien à voir avec ce dont on parle ici. Avec la petite marque de pâte à tartiner ! Avec la petite marque de pâte à tartiner, avec le gros logo sans huile de palme ! Et je trouve que ce discours-là, il n'est pas nuancé et ça me dérange parce qu'on stigmatise un élément qui fait partie de l'identité d'énormément de gens sur le continent en disant ... L'huile de palme, ce n'est pas bon pour l'environnement, c'est nocif, etc. Mais ce qu'on n'explique pas, c'est que déjà, il y a plusieurs variétés de palmiers à huile. L'huile de palme qui pose problème, c'est juste parce que la demande occidentale est très forte et du coup, elle est hydrogénée, ultra raffinée, elle perd sa couleur, elle perd toute son essence et du coup, elle devient effectivement un problème parce qu'elle est très rentable. Mais en Afrique, on consomme l'huile de palme de manière naturelle et simple. Elle est orange, en fait, cette huile. C'est incroyable. C'est celle qui a le plus d'apports nutritionnels. Elle a de la bêta-carotène, elle a des antioxydants, elle a de la vitamine E. Donc, ce dîner, c'était 30 personnes.

  • Speaker #0

    C'était du coup, comment dire, bouleverser, bousculer les mentalités ?

  • Speaker #3

    Oui, c'était bousculer les mentalités. Et le faire à Paris, je trouve que c'était important, parce que c'est dans cet espace-ci qu'il faut justement changer le regard. Donc, on a invité 30 personnes avec une chef. qui est spécialisée dans la cuisine du voyage et avec une médiatrice scientifique. Donc la chef s'appelle Kafui Ageu et la médiatrice scientifique s'appelle Chris Imapoba. C'est une experte de l'huile de palme et c'était important d'avoir une caution scientifique.

  • Speaker #0

    Je l'aveux dans mon podcast, l'experte huile de palme. Non, je rigole pas. C'est hyper intéressant.

  • Speaker #3

    On va en rediscuter.

  • Speaker #0

    Très intéressant.

  • Speaker #3

    Et c'était important parce que parfois, je pense que quand on dit des choses, il faut pouvoir avoir une caution pour que les gens... comprennent que ce n'est pas une invention, que ce n'est pas émotionnel, que c'est factuel. En tout cas,

  • Speaker #0

    ce n'est pas le lobby de Nutella qui te dit de dire que c'est bien l'huile de palme.

  • Speaker #3

    Absolument pas. Donc, cette caution scientifique, elle était importante. Et donc, le dîner, c'est un fil rouge sur l'huile de palme. Il y avait des plats et donc moi, dans mon rôle de narratrice, je racontais un petit peu le voyage de l'huile de palme de l'Afrique à l'Asie, en passant par le Brésil et l'Amérique latine.

  • Speaker #0

    génial voilà

  • Speaker #3

    L'aspect pédagogique très important. Quel était le menu,

  • Speaker #0

    par exemple ?

  • Speaker #3

    Je ne me rappelle plus les noms des plats, mais par exemple, il y avait une moqueca revisitée. Moqueca qui est le plat emblématique de Bahia, cette ville brésilienne où il y a le plus de noir au Brésil. Il y avait une moqueca. Il y avait un brownie à l'huile de palme avec une crème. J'ai oublié les termes. Le dessert, il était très bon. Et puis, il y avait des churros de bananes plantains. Merci. Avec un effiloché de bœuf à l'huile de zomi, parce qu'en fait, les huiles de palme viennent de plusieurs endroits. Donc voilà, c'est ce dont je me rappelle. Mais je t'enverrai le menu, la petite photo du menu. Franchement,

  • Speaker #0

    c'est hyper intéressant. Merci beaucoup, John.

  • Speaker #3

    Je t'en prie.

  • Speaker #0

    Marie, alors, avec le trophée de la cuillère d'or que tu organises depuis des années, tu cherches à mettre en lumière les femmes dans la gastronomie. Comment ce concours est-il né et comment il a transformé ? Ton regard et notre regard sur la foodosphère féminine.

  • Speaker #4

    Oula, la cuillère d'or, comment elle est arrivée ? Encore une fois, je suis maman. Ma fille est née en 2002. J'évolue effectivement dans le monde de la gastronomie depuis un petit paquet d'années. Et à l'époque, notamment, la création de Cuisine TV. Et j'étais une ancienne des médias aussi. Et je trouvais que dans les concours, il n'y avait pas forcément... Il n'y avait pas beaucoup de femmes qui osaient participer à des concours.

  • Speaker #0

    se frotter au mec, surtout.

  • Speaker #4

    Ou alors ce photo mec Attention à ce que tu dis quand même Sur une scène de concours Surtout avec la cuillère d'or Et du coup J'avais cette idée en tête Je connaissais M. Paul Bocuse Puis un jour je lui ai posé la question Je lui ai dit M. Paul Pourquoi il n'y a pas assez de femmes dans les concours ? Et j'aimerais créer un concours Il m'a dit Marie Fonce fais-le J'aimerais vraiment qu'une autre femme Puisse gagner le Bocuse d'or avant que je ne parte Merci. Puisqu'il n'y en a eu qu'une, c'était Léa Lindster. Et malheureusement, il est parti. Il n'y a pas eu d'autres jeunes femmes ou de femmes qui ont gagné le Bocuse d'or. Pour le moment, on ne sait jamais. On le souhaite. Et donc voilà, c'est arrivé comme ça. Et je lui ai donné le nom de la cuillère d'or, puisque c'est le premier ustensile qu'on met dans la bouche d'un enfant. Et donc forcément, voilà, maman de ma petite Inès, la cuillère d'or est née comme ça. Ça a pris le temps. Donc ça a été une petite période de gestation, de préparatif. et elle est née en 2010. 2010, au début ce concours était un concours réservé uniquement aux professionnels de la cuisine et puis il a pris une dimension assez importante, professionnel amatrice, trophée cuisine trophée pâtisserie et trophée pour les petites filles, qui va revenir celui-là d'ailleurs, la cuillerée d'or, avec une dimension internationale et ce concours en fait c'est pas du tout un, c'est pas féministe c'est pas sexiste, je suis entourée d'hommes on connait beaucoup C'est un concours qui est chargé d'émotions. C'est vraiment un tremplin pour toutes ces femmes, pour qu'elles puissent oser s'exprimer et passer d'autres concours de très très haute volée. Voilà, et c'est vraiment un magnifique concours chargé d'émotions. Et Virginie a eu ce petit privilège d'être dans le jury en 2024. Et ce qui l'a changé, c'était le premier concours. Je crois que d'ailleurs, c'est encore le seul, parce que je suis un peu chasse gardée sur le truc. Je trouve qu'il y a de plus en plus de femmes en cuisine et en pâtisserie. Là j'ai des demandes déjà alors que je n'ai pas encore lancé 2026 pour candidater pour le concours. Je trouve qu'elles apportent de la douceur en brigade, elles apportent des conseils, de l'apaisement. Je ne dis pas que c'est gagné, c'est un monde quand même très macho et misogyne, il faut dire ce qu'il est. Je suis dedans depuis 25 ans, mais il y a eu beaucoup d'évolutions. Et c'est très bien comme ça. Puis, il y a d'autres initiatives maintenant. Et je trouve que c'est chouette, justement, qu'il y ait des initiatives pour valoriser toutes ces femmes amatrices ou professionnelles.

  • Speaker #0

    Parce que quand j'étais jury, j'étais entourée de beaucoup de meufs qui étaient hyper bienveillants. Avec les candidates, quand on passait devant les stands, devant les box, l'encouragement, de gagner confiance. Vas-y, tu les avais sélectionnées aussi en fonction de ça.

  • Speaker #4

    Alors, les jurys, c'est très simple. Je connais beaucoup de monde dans la profession, comme tu le sais, n'est proche de la cuillère d'or que des personnes bienveillantes et qui ont vraiment cette part de féminisme, parce que chez les hommes aussi, il y a du féminisme. Donc, cette petite part de, on accompagne les femmes et elles ont toutes leurs places avec nous.

  • Speaker #0

    Super, merci beaucoup Marie. Linda, alors toi, tu as obtenu le W7 récemment. Alors, qu'est-ce que c'est ? Qu'est-ce que ça t'a apporté et quelle est la suite ?

  • Speaker #1

    Alors, le VSET... VSET,

  • Speaker #0

    d'accord ! C'est du vin !

  • Speaker #1

    Voilà, WSET, effectivement. C'est une certification à horizon international, qui est sur trois spécialités, soit le vin, soit les spiritueux, soit le saké. Il y a plusieurs spécialités et différents niveaux. Donc, VSET 1, 2, 3, 4. Donc moi, j'ai effectivement reçu la certification VSET 1.20 il y a un an à peu près. Et donc, dans mon parcours initiatique et de recherche de professionnalisme, je voulais aller plus loin. J'avais fait des cours d'onologie, encore une fois, dans les écoles, c'était tout à l'heure. Et je voulais aller plus loin. Et je l'ai un peu fait sur un coup de tête, parce que finalement, je me suis inscrite trois jours avant de passer la certification. Donc, j'ai travaillé deux, trois jours d'affilée sur les prérequis, sur les cépages, les climats, etc. différents thèmes. Et voilà, l'idée, c'était encore une fois de professionnaliser, d'aller chercher l'expertise, de comprendre les accords maize et vin, parce qu'il y a aussi une partie dégustation avec différents types de vins. Voilà, parce qu'en fait, l'expérience gastronomique, que ce soit la pâtisserie ou que ce soit des plats salés, il y a quand même cette envie d'aller dans l'expérience complète. Et d'ailleurs, c'était après avoir découvert une société et qui fait des accords maize et vin. Alors, ce n'est pas vin, parce qu'en fait, ce sont des boissons fermentées qui s'appellent Awa Brewery, qui est espagnole, qui m'a donné envie de tester le VSET. Je me suis dit, en fait, il n'y a pas que le vin. Donc, on va commencer par ça et ensuite, on ira explorer d'autres horizons, peut-être avec des accords thé, bouillon. Et notamment, il y a des chefs comme Christophe A. qui proposent ça à sa carte aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Génial !

  • Speaker #1

    Et donc, la suite, l'idée, c'est de poursuivre le VSET. Donc, plus sur la partie spiritueuse en prochaine étape. Et dans l'expérience culinaire, ce que j'aimerais beaucoup, c'est rentrer dans une brigade au moment d'un coup de feu, préparer un service, vraiment faire une immersion en cuisine avec un chef, faire des choses qui existent chez certains chefs. On va peut-être trouver. Je suis certaine.

  • Speaker #0

    On a du réseau.

  • Speaker #1

    Ça serait effectivement une super expérience à vivre. Voilà, donc mon prochain projet.

  • Speaker #0

    Donc là, c'est des projets qui sont à côté.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Et tu n'as pas envie, plus tard ? à, je ne sais pas, dans 3 ans, 5 ans, d'en faire vraiment ton métier ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est vrai que jusqu'à aujourd'hui, c'était mon jardin secret.

  • Speaker #0

    De gagner ta vie avec cette passion ?

  • Speaker #1

    Eh bien, pourquoi pas ? Aujourd'hui, effectivement, c'est mon jardin secret. C'est quelque chose que je développe à la fois aussi d'un côté pour me ressourcer, il y a le côté expertise, professionnalisation, mais aussi, moi, ça me ressource beaucoup d'aller dans des tables étoilées, mais pas que, d'aller visiter des épiceries fines, de rencontrer des vignerons, enfin voilà, vraiment de me rapprocher aussi du terroir. Donc peut-être, effectivement, certainement qu'un jour je mettrai mes expertises techniques business aujourd'hui, de les mettre en lien avec ma passion et ce que j'ai pu développer sur le côté food and beverage au sens large, peut-être en tant que salariée, en tant qu'associée ou indépendante. En tout cas, effectivement, je pense que ça arrivera un jour.

  • Speaker #0

    Je te le souhaite.

  • Speaker #1

    Et la vie est pleine d'opportunités. Et pleine de surprises, évidemment.

  • Speaker #0

    Je suis bien placée pour le savoir. Alors, Koum, est-ce que tu peux nous parler, donc toi, de ton compte Instagram ? Comment tu travailles tes vidéos, l'idée, le résultat, la projection, les produits ? Comment tu réfléchis ces sessions-là ?

  • Speaker #2

    Mon compte Instagram, c'est surtout de base, parce que j'ai la vocation, comme toi, de faire du chef à domicile. Et du coup, je me suis dit que c'est le meilleur moyen d'avoir un CV en ligne au final, de montrer les recettes que je peux faire, montrer aussi l'ambiance que je veux faire. Parce que de base, l'idée que j'avais avec ce compte, c'était de faire des... On vous dit de ton compte. C'est Commit With Me. Merci ma belle-sœur pour le nom, avec le petit jeu de mots. qui va avec. Et en fait, du coup, c'était surtout des vidéos avec des amis parce que j'aime beaucoup le partage. C'est surtout, la cuisine, c'est fait pour manger avec des copains, pour festoyer ensemble. Alors,

  • Speaker #0

    je te coupe parce que j'ai vu la dernière avec la côte de bœuf et la sauce à la framboise. J'adore. Et à côté, t'as un pote qui amène toujours le vin, la petite bouteille. Exactement,

  • Speaker #2

    parce que j'essaye de faire des accords, mais vin aussi, sur mes vidéos. Et du coup, je faisais des petits scénarios en fonction de l'invité que j'avais. Par exemple, j'ai un ami qui vient du sud-ouest, donc on faisait une recette autour du magasin de canards. C'est un peu le cliché, mais c'était toujours des choses comme ça. Et au fur et à mesure, déjà, il faut trouver les invités, il faut quitter le temps. Et du coup, il y a des moments où je faisais les choses tout seul. Et du coup, c'était un peu mon terrain de jeu, d'entraînement. Et donc, je n'avais pas une idée finale en tête. C'est juste, je faisais ce qui me plaisait, ce que j'avais envie de cuisiner. et... Ça me permettait aussi de me faire des tests, de découvrir des vins, parce que je peux rencontrer des vignerons via ça. Il y a des vignerons qui m'ont contacté avec mon compte. Chez les cavistes, on va discuter de vin. Je vais essayer d'aller sur le marché parce qu'il faut prendre des bons produits. Donc voilà, il n'y a pas une finalité en tête, mais c'est juste de montrer, faire un terrain de jouer.

  • Speaker #0

    Et tu tournes à quelle fréquence ? C'est chez toi ?

  • Speaker #2

    C'est chez moi, exactement. Au début, j'ai un ami de mon frère qui s'appelle le Grand Gaulois sur les réseaux. Mais je le veux lui aussi,

  • Speaker #0

    le Grand Gaulois, j'adore,

  • Speaker #2

    j'ai fait un bon petit marché. Il avait ouvert un gueuleton à Nantes, il s'est mis sur les réseaux et lui, il va présenter le terroir français. Il va expliquer ce que c'est, il va montrer des recettes, il est vraiment top. Et du coup, je l'ai appelé pour qu'il me donne un peu des tips sur comment ça marche. comment marchent les réseaux et Instagram avec les réels. Et il m'a dit, le premier mois, il faut que tu fasses une vidéo par jour. Donc je m'étais fait un petit stock de base avant de publier. Et après, le premier mois, j'ai fait une vidéo par jour. Et après, je travaillais. Donc c'était sur mes coupures, c'était quand j'avais du temps off. Donc je faisais trois vidéos par semaine. Donc c'était assez chargé jusqu'à juillet. J'ai fait une petite... pause et là je reviens là je recommence à faire des vidéos.

  • Speaker #0

    Mais tu as du stock ?

  • Speaker #2

    Et je refais du stock exactement j'avais un peu arrêté de publier parce qu'en fait il faut je me rends compte pour vraiment avoir la visibilité sur ce réseau c'est quand même d'être constant.

  • Speaker #0

    Alors moi mon réseau c'est plus linkedin moi je suis sûre. Mais c'est sûr, être constant, être là, être là, être là, être là,

  • Speaker #2

    se montrer, être là etc. Et du coup là je vais essayer un nouveau concept ou... Ou du coup je fais plus... Ah, on a la primaire !

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que c'est ce concept ?

  • Speaker #2

    Je vais essayer de faire une voix-off derrière, et du coup je vais expliquer ce que je fais, je vais essayer de faire des petites vannes forcément, parce que j'aime bien au-delà de la cuisine... Le côté déchet aussi ! Ouais voilà, c'est ça quoi, c'est ce qu'il faut je pense. Et du coup c'est un exercice différent, parce que d'avoir la bonne diction, de bien parler sur ta vidéo qui va assez vite, avoir les bons mots c'est quelque chose, mais c'est intéressant. Et du coup je continue à faire ça. À côté, oui.

  • Speaker #0

    Ok, moi je vais venir. J'ai envie de venir.

  • Speaker #2

    Avec plaisir. Comment je m'accruse ! C'est vrai, on pourrait faire une vieille dame ensemble. On va faire un truc un peu fou. Bien sûr, bien sûr, avec plaisir.

  • Speaker #0

    Très bien, je trouverai le temps. J'essaierai. Merci. Alors Marie, quelle rencontre ou quel moment fort, justement, a matérialisé, cristallisé, renforcé ton engagement pour la reconnaissance des femmes ? Est-ce qu'il y a une femme que tu as rencontrée, tu t'es dit, voilà, pour elle, alors au-delà de ta fille parce que tu parles beaucoup d'elle, Mais une femme dans ce milieu qui t'a permis de dire je veux changer la vision qu'on a sur elle.

  • Speaker #4

    Il y a une femme, c'est pas sur elle, c'est sur les femmes de manière générale. Il y a effectivement une personne, mais qui est arrivée dans ma vie il y a dix ans. Il s'agit de Daniel Crost, qui est accessoirement devenu ma meilleure amie entre temps, et qui reste, qui est chef de cuisine, qui est vice-présidente de la Cuillère d'Or, on est devenus très très amis et qui fait partie euh Pour moi, elle est un peu la mère lyonnaise qu'on a plu. Elle m'a raconté tellement d'histoires. On échange beaucoup autour de la cuillère d'or et de la place des femmes. Elle était la première femme à pouvoir passer son CAP cuisine en 1985, je crois de mémoire. Elle m'a raconté plein de choses. C'est un vrai moteur pour moi. Elle est à mes côtés constamment. Mais c'est arrivé après. La cuillère d'or, au début, c'était 2010, la première édition. Mais je pense que le côté combatif de monter ce projet et cette envie... mais en fait elle est devenue mon moteur et la cuillère d'or ne peut pas se faire sans elle et d'ailleurs elle est la présidente d'honneur 2026 des trophées je la mets un peu dans la lumière parce qu'elle est toujours dans l'ombre depuis des années et c'est un juste retour des choses donc voilà Big up à Daniel que tu connais en plus évidemment elle était là, bien présente elle est pleine de bienveillance avec les candidates, elle les accompagne moi je les accompagne bien sûr à partir du moment où elles sont sélectionnées on les lâche pas, même après Merci. Mais elle est toujours là présente pour elle. Et moi, je me repose, je dois, parce que comme je cours un peu partout, je me repose énormément sur elle pendant les trophées.

  • Speaker #0

    Super. Et du coup, quelles sont les principales qualités que tu retrouves chez les lauréates ?

  • Speaker #4

    Les qualités, c'est assez différent d'une catégorie à l'autre. Amatrice ou professionnelle, c'est assez différent. Les professionnels, elles ont été formées pour ça. On parle de brigade, pour moi c'est militaire. Et c'est vraiment, elles ont la niaque de gagner, elles ne s'entraident pas forcément. En revanche, chez les amatrices, il y a un véritable élan de solidarité, même pendant l'épreuve, pendant le concours. Elles sont très solidaires entre elles. Je dirais que ce qui les lie vraiment dans les qualités, c'est la générosité chez toutes ces femmes. On sent peut-être, c'est peut-être le côté maternel, j'en sais rien. Maternel ou... parce qu'elles ne sont pas toutes mamans, de toute façon. Mais elles sont généreuses, elles sont très organisées. Très organisées. Et par contre, elles ont la niaque, quoi. Un peu comme moi.

  • Speaker #0

    De toute façon,

  • Speaker #4

    il faut. Elles peuvent être assez redoutables, quand même. C'est débattante.

  • Speaker #0

    De toute façon, c'est aussi ce que tu vas leur expliquer. Je ne sais pas après si elles vont en faire leur métier. Certaines en ont fait leur métier. D'autres vont peut-être en faire leur métier avec le tremplin de la cuillère. Mais il faut les prévenir aussi que c'est un métier un peu impitoyable.

  • Speaker #4

    Alors que c'est un monde impitoyable. C'est un univers. Ce n'est pas un monde de bisounours, comme je dis systématiquement. Dallas,

  • Speaker #0

    si on pouvait chanter Dallas.

  • Speaker #4

    Si tu veux, on le chante. J'ai plus de voix là en ce moment. Ouais, c'est d'Inati, d'Alas, tout ce qu'on veut. Mais c'est pas du tout un monde de bisounours. Il faut faire sa place. Et puis, je pense que la qualité première, c'est déjà l'humilité dans cet univers-là. L'humilité, c'est important. Et on en parlait tout à l'heure en catimini. Souvent, on essaie de me pousser dans mes retranchements pour la cuillère d'or, les médias, sur oui, c'est sexiste. Non, on n'est pas les femelles de la gastronomie, etc. Et je pense que... Il y a beaucoup d'hommes autour de moi, mais je pense que les femmes devraient être solidaires entre elles. Ce qui n'est pas forcément le cas. Les places sont pour certaines chères. Non, en fait, il y a de la place pour tout le monde. Il y a beaucoup de jalousie. Il y a beaucoup de jalousie. Les femmes entre elles sont terribles.

  • Speaker #0

    Merci, merci. Il faut aussi être lucide par rapport à tout ça. Merci Marie. John, alors, en quoi la cuisine peut-elle être ou doit-elle être un acte de transmission selon toi ? dans ton univers, dans ton média et dans ta vie de manière générale ?

  • Speaker #3

    Alors déjà, la transmission pour moi, c'est tout bête, mais ça commence à la maison, avec la maman qu'on voit cuisiner. Donc pour moi, c'est d'abord, si je prends mon exemple, moi je n'ai jamais été, c'est très marrant d'ailleurs, puisque ma mère adore dire ça, j'étais déjà un enfant qui ne mangeait pas.

  • Speaker #0

    Du tout. On devait me donner des vitamines pour que je me nourrisse. Donc c'est très drôle que je me retrouve là aujourd'hui où je suis, à cette place, parce que ça n'a absolument rien à voir.

  • Speaker #1

    Le cynisme de la vie.

  • Speaker #0

    Le cynisme de la vie, c'est très joliment dit, mais c'était ça. Je n'avais aucun lien avec la cuisine et la gastronomie. Quand j'ai grandi plus tard, je n'étais pas le genre de jeune fille qui était dans la cuisine forcément en train de cuisiner avec sa mère. C'est vraiment très particulier. Par contre, j'ai beaucoup observé. J'ai beaucoup observé ma mère faire, j'ai beaucoup observé cuisiner, faire des associations épicées, ce qui fait que quand je me suis retrouvée seule face à moi-même, je me rappelle la première fois que j'ai vécu seule, je me suis dit « j'aurais dû être avec maman en train de cuisiner, je ne sais rien faire » . Mais ce qui est puissant, c'est que l'observation, c'est de l'éducation, c'est de la transmission. Et du coup, je me suis retrouvée à faire des choses par réflexe et juste parce que j'avais passé... 18 ans de ma vie à regarder ma maman faire sans forcément être en train de cuisiner à ses côtés. Donc, pour moi, la transmission, elle commence d'abord à ce niveau-là. Je pense que la transmission a plusieurs aspects. Il y a le cadre familial, mais il y a aussi le cadre politique. Parce que pour moi, la cuisine, c'est politique. Et je m'explique. Je prends le cas d'un pays comme le Mexique, qui a inscrit sa cuisine au patrimoine mondial de l'UNESCO en 2010, si je me souviens bien. Ils se sont organisés, ils ont identifié leurs gestes, leurs manières de faire et ils ont décidé de porter ça plus haut pour que la cuisine mexicaine soit reconnue. Et aujourd'hui, partout où on va, il n'y a pas une seule personne, à moins qu'elle vive dans une grotte, qui ne connaisse pas ce que c'est que la cuisine mexicaine. Mais c'était une volonté et pour moi, ça aussi, c'est de la transmission, de se dire, et c'est quelque chose, j'estime que nos pays, quand je dis nos pays, je parle d'Afrique, c'est ce qui nous manque encore. On est le dernier bastion food qui n'a pas encore été exploré. Il y a beaucoup de méconnaissances autour de ces cultures-là. Parce qu'il n'y a pas encore pour l'instant assez de force dans la transmission politique. Le Maghreb en fait,

  • Speaker #1

    le Nord. Voilà, l'Afrique du Nord. C'est ça.

  • Speaker #0

    L'Afrique du Nord, oui, ils sont déjà bien positionnés. Et ça, c'est super parce que du coup, ça ouvre le champ des possibles. Mais même en Afrique du Nord, je trouve qu'il y a encore un peu de limites. La plupart des gens résument l'Afrique du Nord au couscous.

  • Speaker #1

    Le couscous c'est tajine. Le couscous c'est tajine.

  • Speaker #0

    Et pourtant, Dieu sait qu'il y a une variété incroyable. Donc c'est super, le couscous c'est déjà un premier pas. On a le tchéboudjien au Sénégal, c'est super. Il y a le poivre de penja, si on veut parler de produits, il y a le poivre de penja au Cameroun. Donc on a quand même, c'est des petits balbutiements. Mais voilà, il y a encore beaucoup de choses à faire. Donc la transmission, pour moi, elle est aussi un peu politique.

  • Speaker #2

    Si je peux me permettre, on appelle ça la diplomatie culinaire. La diplomatie culinaire, tout à fait. Et on y arrive de plus en plus. C'est des sujets qu'on connaît bien. Avec Guillaume Gomes. J'ai une petite pensée pour Guillaume, forcément.

  • Speaker #0

    Oui, et c'est hyper important. Et elle est à plusieurs niveaux. Elle est aussi avec des médias comme ceux que j'ai là, qui ont pour vocation de transmettre et d'être des archives vivantes, de rappeler aux gens d'où ils viennent, pour Pourquoi c'est comme ça ? Pourquoi on mange du gombo en Louisiane ? Ils sont persuadés que le gombo vient de chez eux, mais le gombo vient d'Afrique. Pourquoi les Africains sont persuadés que le manioc vient de chez eux, le manioc vient du Mexique ? Il est arrivé en Afrique par les Européens. Donc toutes ces choses-là, les médias aussi ont leur place pour raconter et pour remettre, j'aime bien dire, remettre l'église au centre du village, que les gens comprennent un petit peu ce qu'il est Titi. Je ne sais pas si j'ai répondu à la question d'ailleurs. C'est super intéressant.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux nous donner une recette du Cameroun salée et sucrée ?

  • Speaker #0

    Alors, une recette sucrée que moi j'aime trop parce que ma mère me faisait trop ça à la maison, c'était des galettes de manioc. Donc en fait, c'est du manioc qui est râpé et essoré, parce que du coup ça a de l'eau et avec de l'huile de palme à l'intérieur, elle en met, elle les aplatie et elle les fait frire. Donc du coup, ça fait des galettes. Et ensuite, c'est saupoudré de sucre. Il n'y a pas de sel, c'est saupoudré de sucre. D'accord,

  • Speaker #1

    donc ça, c'est un dessert.

  • Speaker #0

    C'est une sorte d'enca. Plus qu'un dessert, je dirais plutôt un enca sucré. Une gourmandise. Oui, une gourmandise.

  • Speaker #1

    Et en plat salé ?

  • Speaker #0

    Et en plat salé...

  • Speaker #1

    C'est plutôt viande ou poisson ?

  • Speaker #0

    C'est tout, en fait. Et c'est intéressant que tu me dises ça, parce que ça aussi, c'est quelque chose que j'essaie de déconstruire sur le fait que les cultures culinaires afro-descendantes ne sont pas forcément carnées. On a trop tendance à associer... il y a ce truc-là qui m'énerve. Les Noirs aiment le poulet, ça m'énerve, ça m'énerve. J'ai rien dit,

  • Speaker #1

    j'ai dit diable de poisson, je suis pas tombée dans le préjugé.

  • Speaker #0

    Je sais, mais tu vois c'est révélateur.

  • Speaker #1

    On aime ce coup de gueule, on aime ce coup de gueule.

  • Speaker #0

    Oui je le fais parce que j'en ai parlé souvent, mais on a quand même des cultures qui sont très végétales. Mais c'est vrai que la viande c'était précieux. Donc on s'en servait, oui, on s'en sert à l'époque, beaucoup plus aujourd'hui, mais à l'époque, c'était pour des grandes occasions, c'était dans certains cas, en fait. Et oui, donc du coup, ce sera une recette végétale, mais dans laquelle on peut rajouter de la viande. Ça s'appelle le ndolé, c'est une herbe, c'est une feuille qu'on trouve au Cameroun qui est très amère. Et alors, pour lui apporter de la douceur, on la cuisine avec de l'arachide écrasé, parce que l'arachide et l'oignon apportent de la douceur. à cette feuille qui est très amère. Donc, on la lave pendant longtemps. Parce que si c'est mal lavé, en fait, c'est quitte ou double. Quand on mange ce plat, surtout la première fois et surtout quand on n'est pas Camerounais, c'est soit on adore, soit on déteste parce que c'est très amère. Donc, il faut bien laver le nid de lait. C'est assez simple. De l'huile, on fait revenir à l'intérieur des écrevisses séchées. On rajoute les feuilles de nid de lait. Ensuite, on rajoute... Non, on met l'arachide d'abord. L'arachide. qui doit cuire lentement pour ressortir son gras, ressortir toute l'huile. Et puis les feuilles, en fait, on les ajoute en dernier lieu. Après, certains font le dolet royal, ils vont mettre des crevettes, du poisson fumé, de la viande. Certains ne mettent que de la viande, certains ne mettent que des crevettes. C'est vraiment Ausha ou alors ça peut être sans rien du tout. Et donc c'est quelque chose qui cuit longtemps. Une fois que l'arachide a sorti son gras, on met les feuilles et on tourne. et certains aiment bien... rajouter des oignons frits au-dessus, en fait.

  • Speaker #1

    Là, on bouffe ça ! Il est quelle heure ?

  • Speaker #0

    11h ! Et c'est délicieux. En tout cas, c'est l'un des plats emblématiques de mon pays. Et ça se mange avec plein de choses. Du riz, de la banane plantain, de la vapeur.

  • Speaker #1

    Et quel type d'épices tu mets, du coup, pour agrémenter ?

  • Speaker #0

    C'est un plat qui est très simple, en fait. Et traditionnellement, on met juste... Certains mettent un peu de poivre. Ça, c'est vraiment la recette de base qui vient de l'ethnie. d'où vient ce se met, parce que certains l'ont adapté, il y a 250 ethnies au Cameroun donc parfois il y a des... Le petit point culturel nous ne savions pas donc il y a des trucs qui se perdent en chemin t'en as qui rajoutent de la tomate, oh là là et les gens disent mais non, sacrilège et moi ça me fait rire parce qu'encore une fois c'est l'identité des gens, c'est pour ça que quand quelqu'un va faire une recette il va y avoir un fight parce que les gens se sentent entre guillemets agressés dans leur identité. Et ils disent non, ce n'est pas comme ça que ça se fait. Mais donc, il n'y a pas vraiment d'épices. Il y a juste peut-être un peu de poivre. Et puis, l'écrevisse séchée peut faire office d'épices parce que ça a un goût quand même assez prononcé. Donc ça, c'est la version la plus simple. Je ne suis pas allée dans les fioritures que l'on peut retrouver parfois.

  • Speaker #1

    Merci infiniment. Top. Linda, alors depuis l'enfance, toi, tu as pu fréquenter des tables étoilées. Quels sont les ingrédients phares d'une expérience premium ? dans ce type d'établissement ?

  • Speaker #3

    Alors, effectivement, j'ai cette chance de pouvoir naviguer, justement, dans cet univers, de tester différents restaurants, différents chefs. Alors, il serait facile de dire que l'ingrédient pour une expérience premium serait la truffe et le caviar. Bon, en tout cas, ce n'est pas le cas, selon moi. Je pense qu'une expérience premium, en fait, ça va être autour des cinq sens et de l'expérience en soi. Déjà, on va avoir, par exemple, l'environnement dans lequel évolue, justement... Le chef ? Est-ce qu'il va y avoir derrière une connotation sur du local ? Est-ce qu'on va traiter des ingrédients avec des producteurs locaux, par exemple ? À côté de ça, il y a aussi le personnel, parce qu'avant tout, je trouve que c'est une expérience humaine, la cuisine. Et effectivement, le personnel dans des restaurants de standing font vraiment la différence. C'est vraiment le maître d'hôtel, le sommelier, le chef qui passe à table assez fréquemment maintenant. Voilà, pour moi, c'est ce côté échange, compréhension, des attentes, le fait d'aller chercher le meilleur accord. Encore une fois, on revient sur l'onologie, mais le meilleur accord, maize et vin ou autre boisson sans alcool, parce que c'est aussi une tendance émergente. Sur le côté expérience, encore une fois, je dirais que je valorise plus le travail dans l'assiette, quel que soit l'ingrédient. C'est-à-dire, est-ce qu'on va avoir une... Un produit qui va être sublimé sur différentes textures, qui va être sublimé en différentes températures. Comment est-ce que l'assiette va être présentée ? Est-ce qu'elle va être sur une seule assiette ? Est-ce qu'il va y avoir une succession de plats ou de contenants ? Et puis pour moi, l'expérience, en fait, elle passe d'abord par la vue, ensuite par l'odorat, quand on approche justement sa fourchette, sa cuillère. Ensuite, on va avoir la texture, le toucher, etc. et pour moi en fait c'est toute cette Cette orchestration, cette harmonie qui fait sens. Et encore une fois, je trouve que le personnel de ces établissements font toute la différence. C'est des métiers qui sont très exigeants. On revient effectivement sur cet univers qui est difficile. Ce que je valorise beaucoup et ce qui m'intéresse dans ces expériences, le fait de découvrir de nouveaux chefs, c'est... de comprendre en fait qu'est-ce qui les anime. Derrière, il y a souvent de la souffrance, il y a des expériences qui ont été réussies, qui ont été à recommencer. Il y a beaucoup d'essais en fait, c'est comme l'innovation finalement, on en essaye dix et on n'en valide qu'un au final. Donc voilà, c'est vraiment tout ce savoir-faire, ce côté expertise, la beauté du geste aussi. Je me souviens d'une expérience, notamment chez Paul Bocuse, encore de son vivant, quand on a la vessie qui arrive, on a le dressage et le service à table. Donc pareil, c'est toute une orchestration, c'est une gestuelle qui est précise. Et dans les desserts, c'est la même chose. C'est-à-dire qu'on va avoir le côté sucré, mais pas trop important. On va avoir les différentes textures qui vont arriver. Donc voilà, c'est tout un ensemble, en fait. Mais pour moi, c'est avant tout une histoire, on va dire humaine. Et de savoir-faire, d'expertise, d'humilité aussi beaucoup.

  • Speaker #1

    Ça revient. Ça revient beaucoup. Merci beaucoup, Linda. Très jolie. comme... tu as vocation d'être chef, chef cuisinier, soit en privé ou tu l'as été dans un restaurant. Si tu devais résumer en trois mots ce qui fait un chef inoubliable, ce serait quoi ?

  • Speaker #4

    Inoubliable, carrément.

  • Speaker #1

    Inoubliable, admirable, un vrai chef, un bon chef.

  • Speaker #4

    C'est un chef avec de la personnalité, je pense, qui arrive à transmettre déjà de l'émotion et de lui-même dans le plat, ce qui est hyper compliqué. Il y a de ça, il y a... Un chef aussi créatif et aussi un chef qui sait s'organiser, je pense que c'est quand même la première compétence à avoir en tant que chef, c'est vraiment l'organisation. Et savoir aussi avoir un bon management, comme on disait, c'est vrai qu'il y en a pas mal qui ont un peu d'ego et c'est pas toujours évident. Donc ça c'est quelque chose qu'il faut... qu'il faut travailler, avoir un bon management, parce qu'au final être chef c'est aussi derrière la brigade qui travaille pour toi et qui t'aide à sortir une assiette. Qui est indispensable, forcément. Du coup c'est toutes ces choses-là je pense pour être un chef inoubliable. Après moi je suis en découverte aussi, donc j'essaye aussi de savoir, de comprendre comment un chef vraiment se construit. il faut que je... Je discute avec de plus en plus de chefs pour faire ma propriété aussi.

  • Speaker #1

    Et puis après ce sera toi, ce sera ta personnalité, ton parcours, la vision que tu as de ce métier. Il faut garder sa singularité aussi et son unicité pour justement sortir du lot.

  • Speaker #4

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Et pourquoi choisir le domicile après être passé en restaurant ?

  • Speaker #4

    Parce que j'aime bien le contact avec les clients directement aussi. On va chez quelqu'un, il y a une ambiance différente avec eux, et c'est un moyen de partage un peu plus direct, je trouve, avec le client. Parce que je ne sais pas si j'aurais vocation à être grand chef étoilé, et donc pouvoir me balader. Ce n'est pas la vocation de tout le monde, tu sais. Oui, voilà, exactement. Donc là, je me dis que c'est un moyen aussi de directement aller voir les clients, et de voyager, parce qu'en fait, il y a plein de chefs à domicile qui peuvent aussi aller suivre une famille pendant une semaine. que ce soit en Corse, sur un bateau, un peu n'importe où, donc c'est aussi une façon de découvrir le monde. Donc voilà, plus le chef à domicile, ouais.

  • Speaker #1

    Tu connais Ruben Sarfati ? Tu le suis ?

  • Speaker #4

    Non.

  • Speaker #1

    Bah je vais...

  • Speaker #4

    Je note.

  • Speaker #1

    Non mais je te mettrai en lien et puis je te raconterai un peu mon histoire parce qu'il faut être... très organisé pour eux. Oui, je sais. Comment te dire ?

  • Speaker #4

    C'est pour ça que je préfère travailler dans un restaurant de base pour justement avoir une belle organisation, être très carré et après, être indépendant. C'est sûr qu'il faut de l'organisation.

  • Speaker #1

    Je te confirme. Merci beaucoup. Marie, alors toi, tu as présidé les toques françaises et la chaîne des rôtisseurs. Ça sent le poulet, ça sent le poulet grillé. Quel est ton regard sur le monde associatif dans la gastronomie ?

  • Speaker #2

    Ah oui. Mon regard, c'est un vaste sujet J'ai effectivement Prédit de la chaîne des rôtisseurs France Qui était la première association Saint-Louis En 1248, donc c'est pour ça Tu dis ça rôtisse, ça rôtisse Les ailleurs et puis après les tocs françaises Mon regard sur le monde associatif Je trouve qu'il y a une multitude Et peut-être trop d'associations Ça c'est vraiment ma vision

  • Speaker #1

    On aime les coups de gueule N'hésite pas Il n'y aura pas de coup de gueule particulier

  • Speaker #2

    J'ai eu beaucoup de plaisir à... a présidé l'étoque française pendant presque huit ans. J'ai quitté l'association pour des raisons de santé, pas pour le plaisir. Et on a fait des choses incroyables. C'est vrai que c'était juste magique. On a fait des trucs formidables. Seulement, voilà, j'ai fait, comme tu le sais, j'ai organisé pour Guillaume, il y a très peu de temps, le Forum de France de l'Alimentation. Et dans les thèmes que j'avais proposés à Guillaume, il y avait une table ronde qui était très intéressante, qui était Association à Caen-Lunité. Alors ma vision des choses, elle est qu'il y a une multitude d'associations, que chacune fait ses actions. Moi j'entends le mot de transmission, j'ai les poils qui se dressent, parce que pour moi c'est un mot qui est galvaudé. Je trouve que tout le monde l'emploie à toutes les sauces, c'est le cas de le dire. Nous on s'occupe de la transmission, on fait de la transmission, on fait de la transmission, mais en fait il n'y a pas grand chose de fait. Je pense qu'à un moment donné, la course aux médailles, parce que c'est souvent ça, Les gens rentrent dans des associations pour... avoir une reconnaissance, ça je l'entends, mais d'être dans trop d'associations, je ne vois pas l'intérêt. Quand on parlait d'engagement tout à l'heure, quand je me suis engagée pour l'Étoque française, bénévolement bien sûr, je me suis engagée pour l'association au service du collectif, de la collectivité. Et d'avoir trop de médailles, à un moment donné, je ne vois pas à quoi ça sert. On n'a pas forcément le temps de s'engager sur des associations diverses et variées, c'est toujours les mêmes qu'on voit de toute façon, qui sont investies. Je pense qu'à un moment donné, et ça a été aussi évoqué à la fin de cette table ronde pendant le forum. je sais que beaucoup d'associations ne sont pas contre ça, c'est que chacune garde son identité, mais à un moment donné, il faut peut-être se réunir. Se réunir pour travailler sur des actions, on parlait d'alimentation justement, dans le cadre du Forum de France d'Alimentation, l'éducation, peut-être qu'il y a beaucoup, il y a des choses à monter ensemble, et pas, et pas, puis les guéguerres d'associations, ça me sort par les trous de neige.

  • Speaker #1

    On revient sur l'égo.

  • Speaker #2

    Oui, c'est l'égo, c'est la course aux médailles. Moi, je suis très contente de ne plus être présidente, Je ne vous le cache pas. Ça me donne plus de temps. Mais voilà, je ne regrette pas tout ce que j'ai fait sur le port-hélicoptère amphibie d'XMUD, le trophée Jean de Leven, pas mal de choses qu'on a faites. C'était vraiment merveilleux. Mais je suis très contente de ne plus être, en tous les cas, présidente d'association.

  • Speaker #1

    Quand tu étais dans les TOC, quel était le pourcentage des femmes ?

  • Speaker #2

    Alors, lorsque je suis arrivée aux TOC françaises, il faut savoir qu'il y avait 40 adhérents.

  • Speaker #1

    Et quand tu en es partie ?

  • Speaker #2

    Pas loin de 500. Les femmes sont arrivées... Je dirais qu'aux TOC françaises, si je me trompe. pas, il devait bien y avoir 40%, 35-40% de femmes. Sachant que, alors là, ils ont fait évoluer les choses et c'est très bien, je ne critique absolument pas, mais il y avait, en tous les cas, pendant mes mandats, catégorie professionnelle et catégorie gastronome. Donc forcément, on avait pas mal de femmes du côté gastronome plus que professionnelle. Et là, je crois qu'ils ont ouvert à d'autres classes, etc., ce qui est très bien. Mais oui, les femmes, ouais c'est principalement des passionnées.

  • Speaker #1

    Oui, des femmes entières qui n'ont pas peur, en fait. Comme tu dis, d'oser, d'être dans l'audace. Je crois qu'on a quand même moins peur que les mecs, je pense.

  • Speaker #2

    Alors, je peux me permettre de dire quelque chose ? Ça va être un peu vulgaire. Mon grand-père disait toujours, j'ai des frères, j'ai des frères, et il disait, j'ai qu'une seule petite, moi. J'ai une petite fille, mais c'est elle la plus couillue de la famille.

  • Speaker #1

    C'est drôle parce que moi, je dis souvent, ça fait 11 ans que je fais ce métier. où j'ai dû m'imposer dans un milieu d'hommes. Et j'ai dit souvent, je me suis fait pousser des couilles.

  • Speaker #2

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Donc on revient à la même idée.

  • Speaker #2

    Dernière, dernière. Là, ça va faire rire tout le monde, mais de temps en temps avec Daniel, on n'appelle pas le concours la cuillère d'or, mais les couilles en or.

  • Speaker #1

    On adore. Écoute, on va clôturer la première partie sur ça. J'aime beaucoup. Et la deuxième partie, donc là, la deuxième partie, les questions, vous ne les avez pas. Et là, c'est le drame. Je vois les huit yeux qui sont un petit peu en panique. Alors, certains me suivent, d'autres me connaissent peut-être depuis moins longtemps, mais moi, je suis une ancienne prof de lettres. Donc, je vais vous lire un passage et je vous poserai une question ensuite. Mais quand d'un passé ancien, rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seule, plus frêle, mais plus vivace, plus immatérielle, plus persistante, plus fidèle, L'odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir sur leurs gouttelettes presque impalpables, l'édifice immense du souvenir, donc M. Proust, évidemment. Quelle est votre Madeleine de Proust ? Ne vous battez pas,

  • Speaker #2

    surtout ! Tu sais, ma Madeleine de Proust, c'est la tarte aux abricots de ma grand-mère.

  • Speaker #1

    Qui s'appelle ?

  • Speaker #2

    Marguerite. Marguerite, elle s'appelait Marguerite.

  • Speaker #1

    Donc pourquoi cette tartelette te fait vibrer ?

  • Speaker #2

    La tarte aux abricots, c'était... J'étais souvent à l'île de Léron, on va dire que l'amour de la mer vient de là-bas, entre autres. Et il y avait beaucoup de cousins, de cousines, tous les étés. Et dès que je revenais de mes cours de bateau, j'avais ma tarte aux abricots. Et ça sentait bon. Et d'ailleurs, je n'en laissais pas beaucoup pour mes cousins et cousines.

  • Speaker #1

    Donc on avait une petite crème ? Petite crème d'amande ?

  • Speaker #2

    Même pas. Non,

  • Speaker #1

    c'était des abricots comme ça ?

  • Speaker #2

    Abricots, abricots comme ça. Juste un petit peu de cassonade dessus. C'était déjà super.

  • Speaker #1

    Qui prend la suite ? Une idée ?

  • Speaker #0

    Moi, j'en ai beaucoup, c'est dur.

  • Speaker #1

    Tu as le droit d'en donner deux.

  • Speaker #0

    C'est vrai ? Oui. Ok, je vais en sélectionner deux. Je dirais que ma première madeleine de Proust, c'est la purée d'avocat. Parce qu'en fait, dans mon pays, j'ai découvert après le guacamole. Chez nous, on fait la purée d'avocat. C'est ça, c'est vrai. C'est le Mexique. La différence, c'est que chez nous, ce n'est pas complètement une purée. C'est un avocat qui est un peu mûr. Et donc, on a un mélange entre purée et morceaux.

  • Speaker #1

    Donc un écrasé.

  • Speaker #0

    Un écrasé, voilà, écrasé. Et en fait, on le mange avec une omelette garnie à côté. Et on met des spaghettis dans l'omelette.

  • Speaker #1

    Ah oui !

  • Speaker #0

    Omelette avec des spaghettis, un peu de sardine. Donc l'omelette, elle est garnie. Ce n'est pas une rigolade. Elle est vraiment garnie. C'est un petit déjeuner costaud. Ce n'est pas des petits joueurs. Non, non, ce n'est pas des petits joueurs.

  • Speaker #2

    Et c'est aussi déjeuner ?

  • Speaker #0

    Oui. Parce qu'en fait, le petit déjeuner sucré, ça aussi, c'est... Ce n'est pas forcément le cas partout, en fait. Chez nous, on a beaucoup de petits déjeuners salés.

  • Speaker #1

    Comme les cultures anglo-saxonnes.

  • Speaker #0

    C'est ça. Donc, petit déjeuner, tu as ton pain avec, on appelle ça omelette sardine spaghetti. Ça, c'est vraiment le truc. OSS,

  • Speaker #5

    OSS. C'est incroyable. OSS.

  • Speaker #0

    Avec son petit bout de pain. Et ça, c'était l'un de mes petits déjeuners, mes favoris. J'adorais ça. Je prenais des cours de danse et de théâtre pas loin de chez moi. Donc, en fait, à chaque fois, je mangeais ce petit déjeuner. J'étais à bloc. Et à chaque fois, j'allais faire les cours de danse et théâtre. On allait me déposer avec mon petit sac et je revenais. Donc, ça, c'est la première madeleine. Et là,

  • Speaker #1

    tu avais quel âge ?

  • Speaker #0

    L'âge, j'avais entre 9, parce que j'ai fait les cours pendant longtemps. Donc, 9, 10, 11, 12, jusqu'à 13 ans. Et donc, ça, c'est ma madeleine de Proust. parce que ici, d'ailleurs... Quand je fais une omelette à la maison avec mon fils, j'ai deux manières de faire les omelettes. Soit je fais comme en France, soit je dis à mon fils « tu veux qu'on mange l'omelette du Cameroun ? » et il est excité parce que du coup il adore cette version un peu comme la nôtre. Donc on est dans la transmission, je lui transmets. Parce que lui pour le coup il est né en France, il a une culture plutôt française pour l'instant. Même s'il a évidemment des racines, les racines sont là. Donc ça c'est la première madeleine de Proust. Et la deuxième madeleine de Proust c'est une sorte de ragoût. que ma maman faisait, c'est de la banane plantain cuite de vapeur, pas mûre, cuite de vapeur qu'on fait revenir avec des légumes, des oignons et de la viande de porc. Et en fait, tout ça est revenu comme un ragoût très goûteux, très riche. Et en fait, c'était son interprétation d'un autre plat iconique au Cameroun qui s'appelle le poulet dégé. Donc elle, elle faisait une version un peu différente avec du porc et de la banane plantain. non mûres, cuits de vapeur avant d'être mélangés avec ses légumes. Et ça, j'adorais. Du coup,

  • Speaker #1

    la banane, il paraît qu'il s'écrase un petit peu, j'imagine. Non, pour le coup, non.

  • Speaker #0

    Parce que quand elle est non mûre, elle n'est pas molle.

  • Speaker #1

    Même si elle est vapeur ?

  • Speaker #0

    Oui. Même si elle est vapeur, elle regarde... Elle tient peut-être à tous ses petits légumes. Donc, elle reste... Elle garde sa forme. Et donc, elle ne la coupait pas en petit. Elle la coupait en petits tronçons. Donc, ça existait là avec tous les légumes et la viande de porc qui avait bien fondu. et en plus, ce n'est pas du porc avec beaucoup de graisse. Et ça, c'est vraiment le truc que je n'ai jamais refait ici. Je ne le mange que quand je rentre et que ma maman me fait ça avec toutes les épices qu'on a chez nous, qui sont très corsées parce que le poivre de Penja, c'est juste un petit aspect. Mais on a quand même des épices qu'on ne retrouve pas ailleurs, qui ont des goûts assez intéressants.

  • Speaker #1

    Et comment s'appelle sa maman ?

  • Speaker #0

    Elle s'appelle Chantal Suzanne.

  • Speaker #1

    Chantal Suzanne, mot composé.

  • Speaker #0

    Chantal Suzanne, trop beau. Merci beaucoup. Merci.

  • Speaker #3

    Linda ? Alors moi, j'en aurais deux également. Je dirais déjà le tiramisu. J'adore le café. Le classique. Le classique, exactement. Le café. Et un autre remède qui s'appelle Rotkäppchen-Torte en allemand. C'est un gâteau allemand qui ressemble un petit peu à...

  • Speaker #1

    Duisdeutsch.

  • Speaker #3

    Non. J'ai des origines, on va dire. J'y ai vécu deux ans pendant mes études, en l'occurrence. Je suis frontalière, en tout cas. Et donc, il y a quand même une grande influence germanique dans ma culture. Et ce gâteau, en fait, cet entremets, effectivement, est vraiment une madeleine de prose qui ressemble beaucoup à une forêt noire. Donc, c'est une génoise au chocolat avec des cerises griottes sur laquelle on met une crème fouettée. Et dessus, un glaçage.

  • Speaker #1

    Un petit combo de nourriture, là. Le petit glaçage.

  • Speaker #3

    Le petit glaçage avec du jus de cerise. Donc, voilà, ça reprend. Ou du kirsch. On peut, on peut, c'est la version alcoolisée, même l'imbibé derrière, comme la maréto pour le tiramisu. Effectivement, c'est un dessert que j'aime beaucoup et c'est une vraie madeleine de Proust pour le coup.

  • Speaker #1

    Super.

  • Speaker #3

    Et comme ?

  • Speaker #4

    Pareil, j'en ai deux. Un du papa avec le fameux poulet du dimanche, le grand classique qu'on avait le roi. J'ai l'impression qu'il n'avait qu'une seule recette d'ailleurs, c'était vraiment ce poulet. Tous les dimanches matin avec mon frère, c'était téléfoot et on savait qu'il y avait le poulet qui attendait, on avait l'odeur qui nous attendait. Et le deuxième, de la maman, forcément, qui adore le chocolat. Emmanuel, on te salue. Exactement. Qui est venu aussi. Et qui adore forcément faire des gâteaux au chocolat. Donc on avait le poulet, puis le gâteau après en dessert.

  • Speaker #1

    Génial.

  • Speaker #4

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Très bien, merci pour ces petits souvenirs. Une autre question, quelle est la personne que vous rêveriez d'inviter à votre table ? Elle peut être fictive, décédée, voilà, tout est possible, tout est ouvert.

  • Speaker #4

    Paul Perret, moi je dirais, justement, j'ai écouté un podcast sur lui avant de venir.

  • Speaker #1

    Celui qui était dans Top Chef pendant pas mal de temps ?

  • Speaker #4

    Exactement, ouais, j'aime beaucoup la créativité qu'il a. J'ai l'impression aussi que c'est quelqu'un qui aime bien transmettre, parce que je crois qu'il était prof aussi pendant un temps, et donc c'est quelqu'un vraiment très intéressant à rencontrer. Et même avec qui j'aimerais bien cuisiner, on ne sait jamais.

  • Speaker #1

    On lance, on lance. Vous n'êtes pas obligé de répondre quelqu'un de la cuisine. Ça peut être Marie.

  • Speaker #2

    Mère Thérésa.

  • Speaker #1

    Alors, on ne me l'a jamais sortie. Très bien.

  • Speaker #2

    Bon, ça va être un peu compliqué, je pense. Avec Léa,

  • Speaker #1

    ce n'est pas possible. Oui,

  • Speaker #2

    voilà. Non, Mère Thérésa, je pense que ça pourrait être un déjeuner très chouette. Très simple et très chouette.

  • Speaker #1

    Très bien. Et vous, les filles ?

  • Speaker #0

    Moi, je dirais Anna Wintour. Parce que j'aime la manière dont elle a...

  • Speaker #1

    On est dans la mode. Oui,

  • Speaker #0

    on est dans la mode. Mais je trouve qu'elle a justement rendu la mode culturelle et iconique. Il y a eu cette transformation sous son air. On est passé des couvertures déjà assez banales, figées, à des femmes qu'on voyait évoluer dans des vrais environnements. Parce qu'avant, les couvertures, c'était un fond et puis il y avait une personne devant. Elle a fait vivre les gens dans des univers et même au-delà des couvertures. C'est raconter la mode, raconter la culture à travers le vêtement aussi. Je trouve que j'aime beaucoup sa personnalité et même le fait. Par contre, je suis incapable de le faire, d'avoir la même coupe pendant je ne sais pas combien de temps. Elle est d'une constance que j'admire parce que moi, je suis à l'antipode de la routine.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas combien elle paye son coiffeur. Parfait, on n'a pas les mêmes coiffeurs. Je ne pense pas qu'on a le même budget coiffeur.

  • Speaker #0

    Ça c'est sûr, mais même le fait d'avoir tout le temps la même tête, moi je trouve ça admirable, parce que pour le coup, je suis quelqu'un qui n'est pas vraiment dans la routine, au contraire. Chaque jour est une aventure. Avec un avis une tour, c'est le contraire. Mais c'est quelque chose que j'admire aussi beaucoup, au-delà de ce qu'elle a pu transformer chez Vogue. J'aimerais bien, et puis elle est tellement exigeante que ce serait intéressant de l'avoir à table.

  • Speaker #3

    Très bien, très intéressant. Et toi Linda ? Spontanément, je dirais Pierre Hermé. Il nous ramènerait des petits macarons Exactement Et pas que Et pas que effectivement Donc il est aussi d'origine alsacienne Donc on a cette culture en commun Et effectivement c'est quelqu'un que j'admire beaucoup De par son parcours Et pour toutes les recettes qu'il met en place Le fait de réduire la part de sucre Notamment dans les pâtisseries Je trouve que c'est quand même aujourd'hui un enjeu sociétal majeur Le sucre Donc voilà c'est une belle personne que j'aimerais rencontrer C'est un homme merveilleux Ça fait une belle tablée ça Pas mal Est-ce que vous pouvez continuer la phrase « Pour moi,

  • Speaker #1

    cuisiner, c'est… » ?

  • Speaker #2

    C'est aimer.

  • Speaker #1

    Se faire plaisir. C'est beau ça.

  • Speaker #2

    J'ai déjà mis sur les réseaux sociaux.

  • Speaker #1

    Je te taggerai, je te taggerai. Donc comme tu disais, cuisiner, c'est…

  • Speaker #4

    Se faire plaisir, je dirais.

  • Speaker #0

    Très bien. Tu peux développer, n'hésitez pas.

  • Speaker #1

    Se faire plaisir, parce que c'est propre à moi. Je trouve que ça me permet de m'évader un peu, d'éviter de penser à autre chose. C'est juste se faire plaisir. On sait qu'on va bien manger après. On va se rassasier, on va partager ça avec quelqu'un. Donc, c'est se faire plaisir.

  • Speaker #2

    Pour moi, ça serait partager et transmettre. Partager parce que la cuisine, c'est vraiment le fait de partager un repas, du savoir-faire également. partager des plaisirs qu'on peut vouloir transmettre. Et la transmission, en fait, elle est plus du côté vis-à-vis de l'enfance. Je trouve que c'est important d'être présent auprès des plus jeunes pour leur faire connaître le goût des vrais légumes,

  • Speaker #0

    le goût des vrais fruits.

  • Speaker #2

    J'ai suivi ton actualité et je trouve ça remarquable de garder cette ligne conductrice autour de la transmission. Mais au-delà, Ça peut être aussi pour des personnes plus âgées. Le côté transmission, ça peut aussi revenir sur le côté souvenir, parce qu'aujourd'hui, l'odorat ou le goût peuvent faire revenir des souvenirs ancrés pour des personnes âgées qui ont Alzheimer ou qui ont d'autres problématiques. Pour moi, c'est vraiment cette histoire de partage, de transmission, avec vraiment, comme driver, de pérenniser cette culture gastronomique qu'on a en France, qui est quand même enregistrée à l'UNESCO.

  • Speaker #3

    C'est le repas français.

  • Speaker #2

    Le repas français.

  • Speaker #3

    Et la baguette.

  • Speaker #2

    Donc, on doit vraiment pouvoir conserver cette culture forte qu'on a au travers de nos quêtes sans fromage, de tous nos vins, mais dès le plus jeune âge. Je trouve que c'est très important.

  • Speaker #0

    En fait, l'art de vivre à la française qui passe par l'assiette, quoi.

  • Speaker #2

    Exactement.

  • Speaker #4

    Moi, je dirais comme Marie, cuisiner, c'est aimer. Parce que quand on rentre en cuisine, ce qu'on fait, on... Forcément, on met de l'amour et c'est ce qui fait qu'on a toujours, la plupart des chefs, ils vont dire la recette de ma grand-mère, la recette de ma mère. Mais pourquoi ? Parce qu'en fait, je pense qu'au-delà de tout, c'est tout l'amour que ses mamans et ses grands-mères mettaient dans ce qu'elles cuisinaient qui les a marquées comme ça. Donc moi, je dirais vraiment aimer et j'en profite pour faire un shout-out à tous les chefs. Parce que je trouve que, et donc toi Virginie aussi. Je trouve que c'est l'un des plus beaux métiers du monde parce que vous nourrissez les gens, vous nourrissez les gens littéralement et vous y mettez toute votre énergie, tout votre cœur pour que les autres aient un moment de bonheur.

  • Speaker #3

    C'est des remises en question quotidiennes, c'est un métier extrêmement difficile. Je pense que quand tu rentres là, certains c'est par hasard et d'autres c'est vraiment des choix, mais c'est des vraies remises en question quotidiennes, c'est des heures. ne plus compter. Et puis, c'est de créer de l'émotion, de donner de l'amour. Ça se retranscrit dans la tiète et même en salle. Tout à l'heure, tu parlais effectivement du lien salle-cuisine. Il y a vraiment... Pour moi, à chaque fois, je vous le dis, c'est cuisiner, c'est aimer. On a envie de donner à son prochain. En plus, on voit, il y a tellement d'établissements en ce moment. C'est très compliqué. Certains ferment. Il y a eu le Covid, encore une fois, qui est passé par là. Les cuisiniers, les propriétaires, les chefs propriétaires se battent quotidiennement. pour nous faire plaisir, pour nous nourrir, pour nourrir l'humanité.

  • Speaker #4

    Moi, je trouve que c'est une vocation. C'est comme maîtresse, c'est comme médecin. En fait, c'est soit t'es née pour ça, soit ne le fais pas, parce que ça demande tellement d'abnégation, de force. C'est un métier physique. Moi, j'adore, j'aime beaucoup la grâce. Je ne peux pas être chef. Mais vraiment, parce que je reconnais la difficulté de ce métier, ce que ça demande, je n'en suis pas capable, parce que je n'ai juste pas la personnalité ou le tempérament. J'ai une grosse admiration pour les chefs. Et voilà, c'est mon petit hommage. C'est gentil,

  • Speaker #0

    je le prends. Merci beaucoup. Et du coup, la dernière question, et pas des moindres. Comment vous définissez la passion ? J'ai l'impression que tu ne vas pas avoir trop de mal. Je ne sais pas pourquoi, je sens que tu ne vas pas avoir trop de mal. Qui veut commencer ?

  • Speaker #2

    Moi, je vais me lancer. Pour moi, la passion, c'est avant tout quelque chose qui prend au trip. C'est une sorte de feu qu'on a au fond de soi, qui est un driver, une motivation profonde, qui régit en fait notre quotidien, que ce soit personnel ou professionnel. C'est quelque chose qu'on a aussi envie de communiquer, de transmettre, de montrer, de partager. Une passion, c'est au-delà en fait de... C'est une partie de nous qui n'est pas toujours visible, mais en tout cas c'est une partie qui est inhérente à notre existence et je pense qui nous pousse. dans notre quotidien, à nous dépasser et aller plus loin. C'est comme ça que j'ai fini la passion. Merci Linda. Com ?

  • Speaker #1

    C'est quelque chose qui nous anime je pense la passion et c'est quelque chose de naturel. Je pense que si on est passionné, on le fait naturellement, on a envie de le faire. On ne se pose pas de questions, on a envie de rencontrer des gens, de parler de ça. C'est quelque chose qui nous habite. Il y aurait d'autres choses à dire.

  • Speaker #0

    C'est déjà très bien, on ne passe pas un examen. C'est ton cœur qui parle, c'est parfait. Marie ?

  • Speaker #3

    La passion pour moi c'est une locomotive. Que ce soit dans la vie privée, en amour par exemple, dans la vie professionnelle ou associative, et Dieu sait que j'ai pas mal d'engagement, il faut être passionné dans tout ce qu'on fait. Moi c'est une locomotive, quand je me lève le matin, je sais pourquoi je me lève. Et d'être à son compte, c'est déjà un avantage, clairement. Mais je vide ma passion aussi bien professionnellement que personnellement. Et je dis souvent, il faut prendre le train en marche ou rester à côté. Soit vous me suivez, soit vous ne me suivez pas. Mais je suis un peu comme ça. Mais voilà, pour moi, c'est une locomotive. La passion, c'est une locomotive. Et il faut prendre le train en marche. Très bien.

  • Speaker #0

    Et on termine avec toi.

  • Speaker #4

    Moi, je trouve que vous avez tous déjà dit ce qu'il fallait dire. Donc, je vais peut-être aller sur un terrain un peu plus spirituel. Je dirais que la passion, c'est la voix de son âme. Moi, je suis persuadée qu'on arrive tous ici sur Terre avec une mission. On ne sait pas forcément quelle est la mission. Et je pense qu'on la découvre au fil du temps, au fur et à mesure qu'on évolue, qu'on grandit, qu'on se casse la gueule ou pas. Et je pense que la passion, c'est vraiment la voix de son âme. C'est ce pour quoi on est venu ici. Et on a deux choix. Soit on écoute. Cette voix, et on y va, et on finit par avoir la chance de travailler dans sa passion. Tout le monde n'a pas cette chance. Soit on ne l'écoute pas, ou on n'arrive pas à l'écouter, et on exprime d'autres choses. Mais pour moi, j'en suis convaincue, ça fait partie de notre mission.

  • Speaker #0

    C'est une essence.

  • Speaker #3

    Je vais juste te dire quelque chose. Lorsque j'ai rencontré Virginie, j'ai rencontré une fille passionnée. Complètement délurée. Je me souviens bien de cette soirée-là.

  • Speaker #0

    Elle avait un peu bu.

  • Speaker #3

    pas du tout, jamais, nous jamais, absolument pas et on avait passé une soirée merveilleuse mais j'ai rencontré quelqu'un de passionnant de passionnant et de passionné et je crois que tu utilises beaucoup ce mot là, passion dans ton quotidien et ça n'a pas été simple aussi pour elle de faire son petit trou on va dire, et c'est une femme que je suis parce qu'elle est passionnée comme moi et regarde elle a les larmes aux yeux donc pour moi passion c'est toi, si on devait clôturer ce serait toi,

  • Speaker #0

    voilà alors qu'une femme comme toi me dise ça je suis hyper touchée, je vais y conclure rires Merci infiniment, Marie-Claude. Tu sais que c'est réciproque. Ce matin, de belles réflexions, émouvantes et sincères, autour de l'expérience gastronomique, de l'expérience sensorielle, de la curiosité, de la créativité et de la transmission culturelle, surtout. Aujourd'hui, au studio, j'ai reçu quatre personnalités avec du caractère, de l'ambition et du cœur pour incarner dignement l'art de vivre à la française et au-delà des frontières. Merci beaucoup, Com.

  • Speaker #1

    Merci à toi.

  • Speaker #0

    Merci, Linda. Merci à toi. Merci, John.

  • Speaker #3

    Merci, Virginie.

  • Speaker #0

    Et merci, ma Marie.

  • Speaker #3

    Merci à toi ma belle.

  • Speaker #2

    Et à bientôt pour de nouvelles aventures.

  • Speaker #0

    Ça y est, notre rencontre prend fin. J'espère que l'inspiration et l'immersion dans l'univers de tous mes invités vous ont mis dos à la bouche. La conversation vous a plu ? Les confidences vous ont émues ? Merci de laisser un avis et vous abonner pour ne rien manquer des prochains épisodes et pour le propulser encore plus loin. N'oubliez pas de faire un petit tour sur mon site internet communique-passion.fr et de vous abonner à ma newsletter. A très vite pour de nouvelles aventures gastronomiques !

Description

Dans cet épisode, on parle de passion, de transmission et de créativité, mais aussi de ce que la gastronomie raconte de nous : nos origines, nos valeurs et nos rêves.


Quatre personnalités engagées, inspirantes et profondément humaines partagent leur parcours et leur vision du goût, du lien et de la culture culinaire.


Autour de ma table :


  • Marie Sauce, fondatrice du Trophée de la Cuillère d’Or, une initiative unique qui met en lumière les femmes dans la gastronomie.

  • Linda Heim, directrice marketing, épicurienne dans l’âme, passionnée par la gastronomie et l'œnologie, elle allie stratégie, innovation et digital pour bâtir des marques performantes et distinctives.


  • Côme de Barmon, un Parisien passionné de vin et de gastronomie, en reconversion avec un projet culinaire en ligne de mire. En attendant, il a lancé son compte Instagram comeatwithmee pour montrer sa personnalité et son univers.


  • Joan Murielle Yombo, fondatrice du média Le Miam Show, qui célèbre les cultures culinaires afrodescendantes et la diplomatie du goût.


Ensemble, nous avons abordé :


✨ Le pouvoir de la transmission dans la cuisine, de la mère à la fille, du geste à la parole.
🔥 La reconversion comme acte de courage et d’amour du métier.
💪 Le rôle des femmes dans la gastronomie d’aujourd’hui et les combats qu’il reste à mener.
🌍 La cuisine comme langage universel, vecteur d’identité, de mémoire et de diplomatie culturelle.

Et bien sûr, nos Madeleines de Proust — ces plats et odeurs qui nous ramènent à l’enfance et au cœur.


Un épisode vibrant, sensible et audacieux, qui célèbre le goût sous toutes ses formes — du terroir français à la diaspora africaine, des cuisines familiales aux grandes tables étoilées.


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Je suis Virginie Legrand, hôte de ce podcast et cheffe à domicile le reste du temps.


Si mon contenu vous plaît, n'hésitez pas à noter ce podcast (⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️) et à me suivre sur mes réseaux sociaux : ⁠LinkedIn⁠, ⁠Instagram⁠ et ⁠Facebook⁠.
ou sur mon site internet : https://communic-passion.fr


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour les fous de la food ! Ici, c'est Virginie Legrand, chef à domicile épicurienne et hyperactive avec un parcours très atypique. Dans mon podcast, Passion sans modération, vous retrouverez tous les 15 jours des personnalités implantées dans la gastronomie d'aujourd'hui, des vrais amoureux du goût et de la vraie cuisine, des experts tous enrobés d'une passion communicative. On parlera terroir, saveur, créativité, artisanat. On vous racontera des histoires qui croustillent, des initiatives qui pétillent et qui font briller les yeux. Et on en a bien besoin aujourd'hui. Dans ce podcast, vous allez rencontrer des passionnés qui aiment partager, des entrepreneurs qui aiment se renouveler. Vous allez pénétrer dans les coulisses d'un monde délicieux, nourri aux convictions individuelles et aux engagements collectifs. Vous êtes curieux ?

  • Speaker #1

    Alors installez-vous à notre table et on va se régaler tous ensemble.

  • Speaker #0

    Chef à domicile depuis 11 ans, auteur en 2021 et en 2024, je me suis lancée dans les interviews au studio Module il y a 3 ans. Passion sans modération est le podcast où la gastronomie devient émotion, rencontre et inspiration. A chaque épisode, je reçois des invités qui partagent leur identité culinaire, leur rapport au terroir, leur expérience créative et artisanale, faisant de chaque confidence un éclat de générosité. Bientôt 80 enregistrements, bientôt 300 personnalités reçues. Un enthousiasme, une belle fierté, car plus que tout, j'aime fédérer, connecter et partager autour des mêmes valeurs qui réconfortent l'énergie et l'âme. Aujourd'hui, mes invités du jour sont Linda Haim, directrice marketing. Elle a lit stratégie, innovation et digital pour bâtir des marques performantes et distinctives, épicurienne dans l'âme. Elle a développé une expertise autour de sa double mission, la gastronomie et l'onologie. Bonjour Linda.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Comme de Barmont, un Parisien passionné de vin et de gastronomie, en reconversion avec un projet culinaire en ligne de mire. En attendant, il a lancé son compte Instagram, comme... Eat With Me, vous avez vu l'accent, pour montrer sa personnalité et son univers. Bonjour Com.

  • Speaker #2

    Bonjour.

  • Speaker #0

    John Muriel Yombo, communicante dans les médias de métier et narratrice par passion. À travers le Miam Show, le média qu'elle a créé, elle raconte les cultures culinaires afro-descendantes sous un angle sensible et contemporain. Bonjour John.

  • Speaker #3

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Marie Sausse, elle est la fondatrice du trophée féminin de la cuillère d'or et depuis 25 ans une experte en communication, relations publiques et événementielles dans l'univers de la gastronomie. Je suis très heureuse de t'avoir Marie. Bonjour.

  • Speaker #4

    Bonjour Virginie.

  • Speaker #0

    Alors, je te garde, Marie.

  • Speaker #4

    Oula !

  • Speaker #0

    Eh oui ! Alors, toi, tu es une femme aux multiples engagements. Qu'est-ce qui relie toutes ces facettes de ton parcours ? Prédence.

  • Speaker #4

    Oula ! Aux multiples engagements. Écoute, je pense que je suis une femme passionnée comme toi. Et puis, j'ai des valeurs qu'on m'a transmises, je pense que c'est familial. Donc oui, des engagements associatifs, des engagements professionnels. Et puis, je suis une maman. Et forcément, quand on est maman, on essaie de transmettre aussi... certaines valeurs quoi et mon prénom c'est Marie et l'anagramme c'est aimer donc forcément aimer la vie aimer les gens donc s'engager voilà Et ton nom de famille c'est quand même incroyable on a dû te le faire 15 000 fois mais ça c'est drôle Ah oui oui on me l'a fait à toutes les sauces c'est le cas de le dire Petite on se moquait beaucoup de moi enfant mayonnaise machin tout ça bon bref Et puis souvent encore maintenant ça arrive très souvent qu'on croit que c'est un prénom composé Marie sauce et pas du tout non c'est vraiment mon nom de jeune fille Merci papa.

  • Speaker #0

    J'ai envie de te dire la question qui vient. C'est quoi ta sauce préférée en cuisine ?

  • Speaker #4

    Ma sauce préférée ?

  • Speaker #0

    Un truc improvisé total.

  • Speaker #4

    Alors moi, je mange énormément de piment. Depuis que je suis toute petite, je mange du piment. Mais même, je pense que dans les Antilles, ils me prennent pour une folle, même à Maurice. Je ne sais pas, la sauce chien par exemple.

  • Speaker #0

    D'accord, redis-nous ce que c'est la sauce chien.

  • Speaker #4

    Oula, la sauce chien, alors que je ne me trompe pas. Il y a des échalotes, de la tomate, du piment. Alors du piment, moi je mets du piment, du vrai piment. Piment martiniquais. D'accord.

  • Speaker #0

    Donc ça te fait exposer les papilles quoi ?

  • Speaker #4

    Ouais, mais j'en mets partout, à part dans les desserts, mais j'en mets partout.

  • Speaker #0

    Je suis sûre que ça peut se mettre dans les desserts d'ailleurs. Chocolat, piment ?

  • Speaker #4

    Exactement, ça se marie très bien.

  • Speaker #0

    Merci Marie. Com, à quel moment as-tu réalisé que la cuisine et l'univers gastronomique n'étaient plus seulement des passions, mais pouvaient et allaient devenir ton métier ?

  • Speaker #2

    J'ai toujours pensé en fait à côté parce que du coup je suis en reconversion et du coup à côté de ça moi j'ai pas mal d'amis qui sont déjà restaurateurs, qui ont des restaurants. Du coup on avait toujours le souhait avec mes amis de créer un restaurant ensemble. Donc j'ai toujours eu ça en tête et après le Covid est arrivé. J'étais avec ma belle-sœur, mon frère chez moi. On s'amusait à faire des recettes tous les soirs, à se faire des petits concours. Et c'est vrai que c'est ce moment-là aussi que je me suis dit qu'il faudrait peut-être que je fasse un compte Instagram. Et du coup, c'est là où est venu le côté où j'aime vraiment cuisiner, où je me lance, où je réfléchis à me lancer là-dedans.

  • Speaker #0

    C'est quoi ton parcours d'études ?

  • Speaker #2

    Avant, j'étais en expertise comptable, donc en fait, j'ai fait un grand écart.

  • Speaker #0

    Et on n'est pas passionné par la comptabilité ?

  • Speaker #2

    Pas forcément, mais ce n'était pas mon cas. Mais oui, il y a des gens qui sont vraiment passionnés par l'expertise, mais ce n'était pas mon cas. Au final, je ne me voyais pas une grande carrière finalement derrière. et du coup, ben... J'ai réfléchi, puis j'ai vu que la cuisine était vraiment quelque chose qui m'animait. Du coup, je me suis dit, let's go.

  • Speaker #0

    Ok, et donc du coup, le Covid a permis d'être le pont entre ta vie d'avant et ta vie d'après. Et après, je sais que tu as été dans un restaurant.

  • Speaker #2

    C'est ça, c'est ça. Du coup, pour ma reconversion, j'ai fait mon CAP en alternance dans un restaurant qui s'appelle AVO, qui m'a ouvert ses portes gentiment.

  • Speaker #0

    Très sympa, AVO restaurant.

  • Speaker #2

    Je vous conseille, qui est vraiment un restaurant où on... Le soir c'est pas mal de tapas à partager donc c'est l'ambiance vraiment conviviale.

  • Speaker #0

    Oui mais des tapas hyper créatives.

  • Speaker #2

    Oui, exactement.

  • Speaker #0

    On n'est pas sur une planche de charcuterie. Non,

  • Speaker #2

    c'est un vitreau qui est quand même travaillé avec des aspirations d'Amérique latine, d'Asie aussi pas mal parce que la chef a fait pas mal de voyages. Du coup voilà c'était ma première expérience qui était hyper enrichissante. J'ai fait ça pendant 6 mois et je continue, je continue, là j'ai d'autres projets qui vont arriver.

  • Speaker #0

    Très bien, on va y revenir. Alors, on parle de reconversion, on parle de CAP en tout cas. Linda, qu'est-ce qui t'a motivée, en tout cas, toi, une experte marketing, à passer ton CAP pâtissier en candidat libre et à prendre des cours à la grande école Ritz-Escopier ?

  • Speaker #1

    Alors, effectivement, j'ai toujours baigné dans l'univers de la gastronomie, de la pâtisserie depuis mon plus jeune âge. J'ai toujours eu envie de me dépasser, d'aller plus loin que mon métier actuel. Et je pense aussi qu'il y avait eu cette tendance des émissions Le Meilleur Pâtissier, Top Chef, qui est arrivé quelques années au préalable. Et j'ai eu envie de professionnaliser cette passion, aussi en souvenir des souvenirs d'enfance qui me reviennent, comme les salons de thé traditionnels. Et voilà, vraiment le côté professionnaliser une passion, aller dans... Le côté technique, expertise, le bon geste, comprendre pourquoi une température de sucre a un impact sur l'excellence. Exactement, exactement. En fait, c'est vraiment le côté technique que je voulais aller chercher. Donc, j'avais commencé par des cours de cuisine, effectivement à l'école Ristex-Escopier, mais également chez Ducasse. Et à un moment donné, je me suis dit, voilà, j'ai envie d'aller plus loin. d'aller plus loin que les recettes marmitons, par exemple. Ou 750 grammes,

  • Speaker #0

    parce qu'on connaît très bien Damien,

  • Speaker #1

    et moi aussi. Effectivement. Donc voilà, c'était vraiment cette volonté d'aller plus loin dans les recettes et comprendre ce qui se cachait derrière.

  • Speaker #0

    Super. Et donc, expert marketing, c'est quoi ?

  • Speaker #1

    Expert marketing, c'est mon métier. Je suis diplômée d'un master en marketing. J'ai travaillé les 15 dernières années dans différentes sociétés. Alors, notamment autour de la food, ce que j'expliquais à Marie tout à l'heure, soit autour de machines à café, de robots de cuisine, mais également dans la grande distribution. Plus récemment, dans le packaging aussi alimentaire. Donc, il y a toujours eu ce fil conducteur. Et c'est vrai que c'est quelque chose qui m'anime profondément, que ce soit autour de l'ingrédient, de l'expérience, le côté plaisir et exigence, j'ai envie de dire.

  • Speaker #0

    Je comprends déjà ce qui vous lie, pourquoi vous êtes à cette table. Merci beaucoup. Alors, Joan. Peux-tu nous raconter, toi, ton parcours avant la création du Miam Show ?

  • Speaker #3

    Alors, mon parcours avant la création du Miam Show, c'est un parcours de communication et de médias. Je viens de ce monde-là, ça fait dix ans que j'évolue là-dedans. Et en fait, en réalité, le Miam Show, c'est un peu la réunion de tout ce que j'aime dans la vie. J'ai la chance d'être dans la communication, c'est mon métier, j'adore ça, j'aime les médias. Je suis gourmande, je suis gastronome, j'aime manger, j'aime cuisiner, j'aime regarder des émissions de cuisine, j'aime tout ce qui a trait à la cuisine et surtout explorer la cuisine comme l'identité. Et c'est surtout ce que le Miam Show fait. Vecteur d'identité. Comme vecteur d'identité parce que c'est la première chose en fait, quand on veut comprendre une culture, c'est de comprendre comment les gens mangent et qu'est-ce que ça dit d'eux. Et c'est un petit peu ça aussi la démarche du Miam Show. C'était d'aller explorer et de montrer et de valoriser les identités culturelles, culinaires, afrodescendantes à travers le goût. Et aussi à travers le récit et aussi à travers le voyage, parce que je suis assez éditoriale comme personne. Donc voilà. Et l'Afrique, parce que je suis très connectée à mon continent. Moi, je viens du Cameroun, pays d'Afrique centrale. Mais globalement, je m'intéresse à tout ce qui se passe sur l'Afrique. Quand je parle de culture afrodescendante, c'est important pour moi de le dire, parce que les Noirs ne sont pas qu'en Afrique. Les Noirs sont en Amérique latine, en Amérique du Nord, dans les Caraïbes, et en fait, partout, ils sont arrivés avec un bagage culturel qui a influencé la manière de manger sur place.

  • Speaker #0

    Donc la diaspora ?

  • Speaker #3

    La diaspora, oui. Et donc toutes ces choses-là, on les explore aussi sur le Miam Show. Évidemment, il y a le côté un peu fancy, découverte d'adresse, le truc un peu lifestyle, c'est très important, mais la particularité, c'est ce côté très pédagogique, de comprendre les échanges et les flux. de culture entre tous ces espaces.

  • Speaker #0

    Alors, comment fonctionne ton média concrètement ?

  • Speaker #3

    Concrètement, j'ai donc quatre piliers, on va dire ça comme ça. La partie très pédagogique, d'ailleurs, j'ai fait un dîner le 4 octobre sur l'huile de palme, qui est un produit qui est très, très controversé en Occident, alors que moi qui viens, qui ai grandi en Afrique, je suis arrivée en France il y a 15 ans. Donc, moi, j'ai grandi au Cameroun et en général... 80% de nos plats sont quand même faits à base d'huile de palme. C'est un produit, c'est une huile aromatique. Elle est rouge, elle est épaisse, elle n'a rien à voir avec ce dont on parle ici. Avec la petite marque de pâte à tartiner ! Avec la petite marque de pâte à tartiner, avec le gros logo sans huile de palme ! Et je trouve que ce discours-là, il n'est pas nuancé et ça me dérange parce qu'on stigmatise un élément qui fait partie de l'identité d'énormément de gens sur le continent en disant ... L'huile de palme, ce n'est pas bon pour l'environnement, c'est nocif, etc. Mais ce qu'on n'explique pas, c'est que déjà, il y a plusieurs variétés de palmiers à huile. L'huile de palme qui pose problème, c'est juste parce que la demande occidentale est très forte et du coup, elle est hydrogénée, ultra raffinée, elle perd sa couleur, elle perd toute son essence et du coup, elle devient effectivement un problème parce qu'elle est très rentable. Mais en Afrique, on consomme l'huile de palme de manière naturelle et simple. Elle est orange, en fait, cette huile. C'est incroyable. C'est celle qui a le plus d'apports nutritionnels. Elle a de la bêta-carotène, elle a des antioxydants, elle a de la vitamine E. Donc, ce dîner, c'était 30 personnes.

  • Speaker #0

    C'était du coup, comment dire, bouleverser, bousculer les mentalités ?

  • Speaker #3

    Oui, c'était bousculer les mentalités. Et le faire à Paris, je trouve que c'était important, parce que c'est dans cet espace-ci qu'il faut justement changer le regard. Donc, on a invité 30 personnes avec une chef. qui est spécialisée dans la cuisine du voyage et avec une médiatrice scientifique. Donc la chef s'appelle Kafui Ageu et la médiatrice scientifique s'appelle Chris Imapoba. C'est une experte de l'huile de palme et c'était important d'avoir une caution scientifique.

  • Speaker #0

    Je l'aveux dans mon podcast, l'experte huile de palme. Non, je rigole pas. C'est hyper intéressant.

  • Speaker #3

    On va en rediscuter.

  • Speaker #0

    Très intéressant.

  • Speaker #3

    Et c'était important parce que parfois, je pense que quand on dit des choses, il faut pouvoir avoir une caution pour que les gens... comprennent que ce n'est pas une invention, que ce n'est pas émotionnel, que c'est factuel. En tout cas,

  • Speaker #0

    ce n'est pas le lobby de Nutella qui te dit de dire que c'est bien l'huile de palme.

  • Speaker #3

    Absolument pas. Donc, cette caution scientifique, elle était importante. Et donc, le dîner, c'est un fil rouge sur l'huile de palme. Il y avait des plats et donc moi, dans mon rôle de narratrice, je racontais un petit peu le voyage de l'huile de palme de l'Afrique à l'Asie, en passant par le Brésil et l'Amérique latine.

  • Speaker #0

    génial voilà

  • Speaker #3

    L'aspect pédagogique très important. Quel était le menu,

  • Speaker #0

    par exemple ?

  • Speaker #3

    Je ne me rappelle plus les noms des plats, mais par exemple, il y avait une moqueca revisitée. Moqueca qui est le plat emblématique de Bahia, cette ville brésilienne où il y a le plus de noir au Brésil. Il y avait une moqueca. Il y avait un brownie à l'huile de palme avec une crème. J'ai oublié les termes. Le dessert, il était très bon. Et puis, il y avait des churros de bananes plantains. Merci. Avec un effiloché de bœuf à l'huile de zomi, parce qu'en fait, les huiles de palme viennent de plusieurs endroits. Donc voilà, c'est ce dont je me rappelle. Mais je t'enverrai le menu, la petite photo du menu. Franchement,

  • Speaker #0

    c'est hyper intéressant. Merci beaucoup, John.

  • Speaker #3

    Je t'en prie.

  • Speaker #0

    Marie, alors, avec le trophée de la cuillère d'or que tu organises depuis des années, tu cherches à mettre en lumière les femmes dans la gastronomie. Comment ce concours est-il né et comment il a transformé ? Ton regard et notre regard sur la foodosphère féminine.

  • Speaker #4

    Oula, la cuillère d'or, comment elle est arrivée ? Encore une fois, je suis maman. Ma fille est née en 2002. J'évolue effectivement dans le monde de la gastronomie depuis un petit paquet d'années. Et à l'époque, notamment, la création de Cuisine TV. Et j'étais une ancienne des médias aussi. Et je trouvais que dans les concours, il n'y avait pas forcément... Il n'y avait pas beaucoup de femmes qui osaient participer à des concours.

  • Speaker #0

    se frotter au mec, surtout.

  • Speaker #4

    Ou alors ce photo mec Attention à ce que tu dis quand même Sur une scène de concours Surtout avec la cuillère d'or Et du coup J'avais cette idée en tête Je connaissais M. Paul Bocuse Puis un jour je lui ai posé la question Je lui ai dit M. Paul Pourquoi il n'y a pas assez de femmes dans les concours ? Et j'aimerais créer un concours Il m'a dit Marie Fonce fais-le J'aimerais vraiment qu'une autre femme Puisse gagner le Bocuse d'or avant que je ne parte Merci. Puisqu'il n'y en a eu qu'une, c'était Léa Lindster. Et malheureusement, il est parti. Il n'y a pas eu d'autres jeunes femmes ou de femmes qui ont gagné le Bocuse d'or. Pour le moment, on ne sait jamais. On le souhaite. Et donc voilà, c'est arrivé comme ça. Et je lui ai donné le nom de la cuillère d'or, puisque c'est le premier ustensile qu'on met dans la bouche d'un enfant. Et donc forcément, voilà, maman de ma petite Inès, la cuillère d'or est née comme ça. Ça a pris le temps. Donc ça a été une petite période de gestation, de préparatif. et elle est née en 2010. 2010, au début ce concours était un concours réservé uniquement aux professionnels de la cuisine et puis il a pris une dimension assez importante, professionnel amatrice, trophée cuisine trophée pâtisserie et trophée pour les petites filles, qui va revenir celui-là d'ailleurs, la cuillerée d'or, avec une dimension internationale et ce concours en fait c'est pas du tout un, c'est pas féministe c'est pas sexiste, je suis entourée d'hommes on connait beaucoup C'est un concours qui est chargé d'émotions. C'est vraiment un tremplin pour toutes ces femmes, pour qu'elles puissent oser s'exprimer et passer d'autres concours de très très haute volée. Voilà, et c'est vraiment un magnifique concours chargé d'émotions. Et Virginie a eu ce petit privilège d'être dans le jury en 2024. Et ce qui l'a changé, c'était le premier concours. Je crois que d'ailleurs, c'est encore le seul, parce que je suis un peu chasse gardée sur le truc. Je trouve qu'il y a de plus en plus de femmes en cuisine et en pâtisserie. Là j'ai des demandes déjà alors que je n'ai pas encore lancé 2026 pour candidater pour le concours. Je trouve qu'elles apportent de la douceur en brigade, elles apportent des conseils, de l'apaisement. Je ne dis pas que c'est gagné, c'est un monde quand même très macho et misogyne, il faut dire ce qu'il est. Je suis dedans depuis 25 ans, mais il y a eu beaucoup d'évolutions. Et c'est très bien comme ça. Puis, il y a d'autres initiatives maintenant. Et je trouve que c'est chouette, justement, qu'il y ait des initiatives pour valoriser toutes ces femmes amatrices ou professionnelles.

  • Speaker #0

    Parce que quand j'étais jury, j'étais entourée de beaucoup de meufs qui étaient hyper bienveillants. Avec les candidates, quand on passait devant les stands, devant les box, l'encouragement, de gagner confiance. Vas-y, tu les avais sélectionnées aussi en fonction de ça.

  • Speaker #4

    Alors, les jurys, c'est très simple. Je connais beaucoup de monde dans la profession, comme tu le sais, n'est proche de la cuillère d'or que des personnes bienveillantes et qui ont vraiment cette part de féminisme, parce que chez les hommes aussi, il y a du féminisme. Donc, cette petite part de, on accompagne les femmes et elles ont toutes leurs places avec nous.

  • Speaker #0

    Super, merci beaucoup Marie. Linda, alors toi, tu as obtenu le W7 récemment. Alors, qu'est-ce que c'est ? Qu'est-ce que ça t'a apporté et quelle est la suite ?

  • Speaker #1

    Alors, le VSET... VSET,

  • Speaker #0

    d'accord ! C'est du vin !

  • Speaker #1

    Voilà, WSET, effectivement. C'est une certification à horizon international, qui est sur trois spécialités, soit le vin, soit les spiritueux, soit le saké. Il y a plusieurs spécialités et différents niveaux. Donc, VSET 1, 2, 3, 4. Donc moi, j'ai effectivement reçu la certification VSET 1.20 il y a un an à peu près. Et donc, dans mon parcours initiatique et de recherche de professionnalisme, je voulais aller plus loin. J'avais fait des cours d'onologie, encore une fois, dans les écoles, c'était tout à l'heure. Et je voulais aller plus loin. Et je l'ai un peu fait sur un coup de tête, parce que finalement, je me suis inscrite trois jours avant de passer la certification. Donc, j'ai travaillé deux, trois jours d'affilée sur les prérequis, sur les cépages, les climats, etc. différents thèmes. Et voilà, l'idée, c'était encore une fois de professionnaliser, d'aller chercher l'expertise, de comprendre les accords maize et vin, parce qu'il y a aussi une partie dégustation avec différents types de vins. Voilà, parce qu'en fait, l'expérience gastronomique, que ce soit la pâtisserie ou que ce soit des plats salés, il y a quand même cette envie d'aller dans l'expérience complète. Et d'ailleurs, c'était après avoir découvert une société et qui fait des accords maize et vin. Alors, ce n'est pas vin, parce qu'en fait, ce sont des boissons fermentées qui s'appellent Awa Brewery, qui est espagnole, qui m'a donné envie de tester le VSET. Je me suis dit, en fait, il n'y a pas que le vin. Donc, on va commencer par ça et ensuite, on ira explorer d'autres horizons, peut-être avec des accords thé, bouillon. Et notamment, il y a des chefs comme Christophe A. qui proposent ça à sa carte aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Génial !

  • Speaker #1

    Et donc, la suite, l'idée, c'est de poursuivre le VSET. Donc, plus sur la partie spiritueuse en prochaine étape. Et dans l'expérience culinaire, ce que j'aimerais beaucoup, c'est rentrer dans une brigade au moment d'un coup de feu, préparer un service, vraiment faire une immersion en cuisine avec un chef, faire des choses qui existent chez certains chefs. On va peut-être trouver. Je suis certaine.

  • Speaker #0

    On a du réseau.

  • Speaker #1

    Ça serait effectivement une super expérience à vivre. Voilà, donc mon prochain projet.

  • Speaker #0

    Donc là, c'est des projets qui sont à côté.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Et tu n'as pas envie, plus tard ? à, je ne sais pas, dans 3 ans, 5 ans, d'en faire vraiment ton métier ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est vrai que jusqu'à aujourd'hui, c'était mon jardin secret.

  • Speaker #0

    De gagner ta vie avec cette passion ?

  • Speaker #1

    Eh bien, pourquoi pas ? Aujourd'hui, effectivement, c'est mon jardin secret. C'est quelque chose que je développe à la fois aussi d'un côté pour me ressourcer, il y a le côté expertise, professionnalisation, mais aussi, moi, ça me ressource beaucoup d'aller dans des tables étoilées, mais pas que, d'aller visiter des épiceries fines, de rencontrer des vignerons, enfin voilà, vraiment de me rapprocher aussi du terroir. Donc peut-être, effectivement, certainement qu'un jour je mettrai mes expertises techniques business aujourd'hui, de les mettre en lien avec ma passion et ce que j'ai pu développer sur le côté food and beverage au sens large, peut-être en tant que salariée, en tant qu'associée ou indépendante. En tout cas, effectivement, je pense que ça arrivera un jour.

  • Speaker #0

    Je te le souhaite.

  • Speaker #1

    Et la vie est pleine d'opportunités. Et pleine de surprises, évidemment.

  • Speaker #0

    Je suis bien placée pour le savoir. Alors, Koum, est-ce que tu peux nous parler, donc toi, de ton compte Instagram ? Comment tu travailles tes vidéos, l'idée, le résultat, la projection, les produits ? Comment tu réfléchis ces sessions-là ?

  • Speaker #2

    Mon compte Instagram, c'est surtout de base, parce que j'ai la vocation, comme toi, de faire du chef à domicile. Et du coup, je me suis dit que c'est le meilleur moyen d'avoir un CV en ligne au final, de montrer les recettes que je peux faire, montrer aussi l'ambiance que je veux faire. Parce que de base, l'idée que j'avais avec ce compte, c'était de faire des... On vous dit de ton compte. C'est Commit With Me. Merci ma belle-sœur pour le nom, avec le petit jeu de mots. qui va avec. Et en fait, du coup, c'était surtout des vidéos avec des amis parce que j'aime beaucoup le partage. C'est surtout, la cuisine, c'est fait pour manger avec des copains, pour festoyer ensemble. Alors,

  • Speaker #0

    je te coupe parce que j'ai vu la dernière avec la côte de bœuf et la sauce à la framboise. J'adore. Et à côté, t'as un pote qui amène toujours le vin, la petite bouteille. Exactement,

  • Speaker #2

    parce que j'essaye de faire des accords, mais vin aussi, sur mes vidéos. Et du coup, je faisais des petits scénarios en fonction de l'invité que j'avais. Par exemple, j'ai un ami qui vient du sud-ouest, donc on faisait une recette autour du magasin de canards. C'est un peu le cliché, mais c'était toujours des choses comme ça. Et au fur et à mesure, déjà, il faut trouver les invités, il faut quitter le temps. Et du coup, il y a des moments où je faisais les choses tout seul. Et du coup, c'était un peu mon terrain de jeu, d'entraînement. Et donc, je n'avais pas une idée finale en tête. C'est juste, je faisais ce qui me plaisait, ce que j'avais envie de cuisiner. et... Ça me permettait aussi de me faire des tests, de découvrir des vins, parce que je peux rencontrer des vignerons via ça. Il y a des vignerons qui m'ont contacté avec mon compte. Chez les cavistes, on va discuter de vin. Je vais essayer d'aller sur le marché parce qu'il faut prendre des bons produits. Donc voilà, il n'y a pas une finalité en tête, mais c'est juste de montrer, faire un terrain de jouer.

  • Speaker #0

    Et tu tournes à quelle fréquence ? C'est chez toi ?

  • Speaker #2

    C'est chez moi, exactement. Au début, j'ai un ami de mon frère qui s'appelle le Grand Gaulois sur les réseaux. Mais je le veux lui aussi,

  • Speaker #0

    le Grand Gaulois, j'adore,

  • Speaker #2

    j'ai fait un bon petit marché. Il avait ouvert un gueuleton à Nantes, il s'est mis sur les réseaux et lui, il va présenter le terroir français. Il va expliquer ce que c'est, il va montrer des recettes, il est vraiment top. Et du coup, je l'ai appelé pour qu'il me donne un peu des tips sur comment ça marche. comment marchent les réseaux et Instagram avec les réels. Et il m'a dit, le premier mois, il faut que tu fasses une vidéo par jour. Donc je m'étais fait un petit stock de base avant de publier. Et après, le premier mois, j'ai fait une vidéo par jour. Et après, je travaillais. Donc c'était sur mes coupures, c'était quand j'avais du temps off. Donc je faisais trois vidéos par semaine. Donc c'était assez chargé jusqu'à juillet. J'ai fait une petite... pause et là je reviens là je recommence à faire des vidéos.

  • Speaker #0

    Mais tu as du stock ?

  • Speaker #2

    Et je refais du stock exactement j'avais un peu arrêté de publier parce qu'en fait il faut je me rends compte pour vraiment avoir la visibilité sur ce réseau c'est quand même d'être constant.

  • Speaker #0

    Alors moi mon réseau c'est plus linkedin moi je suis sûre. Mais c'est sûr, être constant, être là, être là, être là, être là,

  • Speaker #2

    se montrer, être là etc. Et du coup là je vais essayer un nouveau concept ou... Ou du coup je fais plus... Ah, on a la primaire !

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que c'est ce concept ?

  • Speaker #2

    Je vais essayer de faire une voix-off derrière, et du coup je vais expliquer ce que je fais, je vais essayer de faire des petites vannes forcément, parce que j'aime bien au-delà de la cuisine... Le côté déchet aussi ! Ouais voilà, c'est ça quoi, c'est ce qu'il faut je pense. Et du coup c'est un exercice différent, parce que d'avoir la bonne diction, de bien parler sur ta vidéo qui va assez vite, avoir les bons mots c'est quelque chose, mais c'est intéressant. Et du coup je continue à faire ça. À côté, oui.

  • Speaker #0

    Ok, moi je vais venir. J'ai envie de venir.

  • Speaker #2

    Avec plaisir. Comment je m'accruse ! C'est vrai, on pourrait faire une vieille dame ensemble. On va faire un truc un peu fou. Bien sûr, bien sûr, avec plaisir.

  • Speaker #0

    Très bien, je trouverai le temps. J'essaierai. Merci. Alors Marie, quelle rencontre ou quel moment fort, justement, a matérialisé, cristallisé, renforcé ton engagement pour la reconnaissance des femmes ? Est-ce qu'il y a une femme que tu as rencontrée, tu t'es dit, voilà, pour elle, alors au-delà de ta fille parce que tu parles beaucoup d'elle, Mais une femme dans ce milieu qui t'a permis de dire je veux changer la vision qu'on a sur elle.

  • Speaker #4

    Il y a une femme, c'est pas sur elle, c'est sur les femmes de manière générale. Il y a effectivement une personne, mais qui est arrivée dans ma vie il y a dix ans. Il s'agit de Daniel Crost, qui est accessoirement devenu ma meilleure amie entre temps, et qui reste, qui est chef de cuisine, qui est vice-présidente de la Cuillère d'Or, on est devenus très très amis et qui fait partie euh Pour moi, elle est un peu la mère lyonnaise qu'on a plu. Elle m'a raconté tellement d'histoires. On échange beaucoup autour de la cuillère d'or et de la place des femmes. Elle était la première femme à pouvoir passer son CAP cuisine en 1985, je crois de mémoire. Elle m'a raconté plein de choses. C'est un vrai moteur pour moi. Elle est à mes côtés constamment. Mais c'est arrivé après. La cuillère d'or, au début, c'était 2010, la première édition. Mais je pense que le côté combatif de monter ce projet et cette envie... mais en fait elle est devenue mon moteur et la cuillère d'or ne peut pas se faire sans elle et d'ailleurs elle est la présidente d'honneur 2026 des trophées je la mets un peu dans la lumière parce qu'elle est toujours dans l'ombre depuis des années et c'est un juste retour des choses donc voilà Big up à Daniel que tu connais en plus évidemment elle était là, bien présente elle est pleine de bienveillance avec les candidates, elle les accompagne moi je les accompagne bien sûr à partir du moment où elles sont sélectionnées on les lâche pas, même après Merci. Mais elle est toujours là présente pour elle. Et moi, je me repose, je dois, parce que comme je cours un peu partout, je me repose énormément sur elle pendant les trophées.

  • Speaker #0

    Super. Et du coup, quelles sont les principales qualités que tu retrouves chez les lauréates ?

  • Speaker #4

    Les qualités, c'est assez différent d'une catégorie à l'autre. Amatrice ou professionnelle, c'est assez différent. Les professionnels, elles ont été formées pour ça. On parle de brigade, pour moi c'est militaire. Et c'est vraiment, elles ont la niaque de gagner, elles ne s'entraident pas forcément. En revanche, chez les amatrices, il y a un véritable élan de solidarité, même pendant l'épreuve, pendant le concours. Elles sont très solidaires entre elles. Je dirais que ce qui les lie vraiment dans les qualités, c'est la générosité chez toutes ces femmes. On sent peut-être, c'est peut-être le côté maternel, j'en sais rien. Maternel ou... parce qu'elles ne sont pas toutes mamans, de toute façon. Mais elles sont généreuses, elles sont très organisées. Très organisées. Et par contre, elles ont la niaque, quoi. Un peu comme moi.

  • Speaker #0

    De toute façon,

  • Speaker #4

    il faut. Elles peuvent être assez redoutables, quand même. C'est débattante.

  • Speaker #0

    De toute façon, c'est aussi ce que tu vas leur expliquer. Je ne sais pas après si elles vont en faire leur métier. Certaines en ont fait leur métier. D'autres vont peut-être en faire leur métier avec le tremplin de la cuillère. Mais il faut les prévenir aussi que c'est un métier un peu impitoyable.

  • Speaker #4

    Alors que c'est un monde impitoyable. C'est un univers. Ce n'est pas un monde de bisounours, comme je dis systématiquement. Dallas,

  • Speaker #0

    si on pouvait chanter Dallas.

  • Speaker #4

    Si tu veux, on le chante. J'ai plus de voix là en ce moment. Ouais, c'est d'Inati, d'Alas, tout ce qu'on veut. Mais c'est pas du tout un monde de bisounours. Il faut faire sa place. Et puis, je pense que la qualité première, c'est déjà l'humilité dans cet univers-là. L'humilité, c'est important. Et on en parlait tout à l'heure en catimini. Souvent, on essaie de me pousser dans mes retranchements pour la cuillère d'or, les médias, sur oui, c'est sexiste. Non, on n'est pas les femelles de la gastronomie, etc. Et je pense que... Il y a beaucoup d'hommes autour de moi, mais je pense que les femmes devraient être solidaires entre elles. Ce qui n'est pas forcément le cas. Les places sont pour certaines chères. Non, en fait, il y a de la place pour tout le monde. Il y a beaucoup de jalousie. Il y a beaucoup de jalousie. Les femmes entre elles sont terribles.

  • Speaker #0

    Merci, merci. Il faut aussi être lucide par rapport à tout ça. Merci Marie. John, alors, en quoi la cuisine peut-elle être ou doit-elle être un acte de transmission selon toi ? dans ton univers, dans ton média et dans ta vie de manière générale ?

  • Speaker #3

    Alors déjà, la transmission pour moi, c'est tout bête, mais ça commence à la maison, avec la maman qu'on voit cuisiner. Donc pour moi, c'est d'abord, si je prends mon exemple, moi je n'ai jamais été, c'est très marrant d'ailleurs, puisque ma mère adore dire ça, j'étais déjà un enfant qui ne mangeait pas.

  • Speaker #0

    Du tout. On devait me donner des vitamines pour que je me nourrisse. Donc c'est très drôle que je me retrouve là aujourd'hui où je suis, à cette place, parce que ça n'a absolument rien à voir.

  • Speaker #1

    Le cynisme de la vie.

  • Speaker #0

    Le cynisme de la vie, c'est très joliment dit, mais c'était ça. Je n'avais aucun lien avec la cuisine et la gastronomie. Quand j'ai grandi plus tard, je n'étais pas le genre de jeune fille qui était dans la cuisine forcément en train de cuisiner avec sa mère. C'est vraiment très particulier. Par contre, j'ai beaucoup observé. J'ai beaucoup observé ma mère faire, j'ai beaucoup observé cuisiner, faire des associations épicées, ce qui fait que quand je me suis retrouvée seule face à moi-même, je me rappelle la première fois que j'ai vécu seule, je me suis dit « j'aurais dû être avec maman en train de cuisiner, je ne sais rien faire » . Mais ce qui est puissant, c'est que l'observation, c'est de l'éducation, c'est de la transmission. Et du coup, je me suis retrouvée à faire des choses par réflexe et juste parce que j'avais passé... 18 ans de ma vie à regarder ma maman faire sans forcément être en train de cuisiner à ses côtés. Donc, pour moi, la transmission, elle commence d'abord à ce niveau-là. Je pense que la transmission a plusieurs aspects. Il y a le cadre familial, mais il y a aussi le cadre politique. Parce que pour moi, la cuisine, c'est politique. Et je m'explique. Je prends le cas d'un pays comme le Mexique, qui a inscrit sa cuisine au patrimoine mondial de l'UNESCO en 2010, si je me souviens bien. Ils se sont organisés, ils ont identifié leurs gestes, leurs manières de faire et ils ont décidé de porter ça plus haut pour que la cuisine mexicaine soit reconnue. Et aujourd'hui, partout où on va, il n'y a pas une seule personne, à moins qu'elle vive dans une grotte, qui ne connaisse pas ce que c'est que la cuisine mexicaine. Mais c'était une volonté et pour moi, ça aussi, c'est de la transmission, de se dire, et c'est quelque chose, j'estime que nos pays, quand je dis nos pays, je parle d'Afrique, c'est ce qui nous manque encore. On est le dernier bastion food qui n'a pas encore été exploré. Il y a beaucoup de méconnaissances autour de ces cultures-là. Parce qu'il n'y a pas encore pour l'instant assez de force dans la transmission politique. Le Maghreb en fait,

  • Speaker #1

    le Nord. Voilà, l'Afrique du Nord. C'est ça.

  • Speaker #0

    L'Afrique du Nord, oui, ils sont déjà bien positionnés. Et ça, c'est super parce que du coup, ça ouvre le champ des possibles. Mais même en Afrique du Nord, je trouve qu'il y a encore un peu de limites. La plupart des gens résument l'Afrique du Nord au couscous.

  • Speaker #1

    Le couscous c'est tajine. Le couscous c'est tajine.

  • Speaker #0

    Et pourtant, Dieu sait qu'il y a une variété incroyable. Donc c'est super, le couscous c'est déjà un premier pas. On a le tchéboudjien au Sénégal, c'est super. Il y a le poivre de penja, si on veut parler de produits, il y a le poivre de penja au Cameroun. Donc on a quand même, c'est des petits balbutiements. Mais voilà, il y a encore beaucoup de choses à faire. Donc la transmission, pour moi, elle est aussi un peu politique.

  • Speaker #2

    Si je peux me permettre, on appelle ça la diplomatie culinaire. La diplomatie culinaire, tout à fait. Et on y arrive de plus en plus. C'est des sujets qu'on connaît bien. Avec Guillaume Gomes. J'ai une petite pensée pour Guillaume, forcément.

  • Speaker #0

    Oui, et c'est hyper important. Et elle est à plusieurs niveaux. Elle est aussi avec des médias comme ceux que j'ai là, qui ont pour vocation de transmettre et d'être des archives vivantes, de rappeler aux gens d'où ils viennent, pour Pourquoi c'est comme ça ? Pourquoi on mange du gombo en Louisiane ? Ils sont persuadés que le gombo vient de chez eux, mais le gombo vient d'Afrique. Pourquoi les Africains sont persuadés que le manioc vient de chez eux, le manioc vient du Mexique ? Il est arrivé en Afrique par les Européens. Donc toutes ces choses-là, les médias aussi ont leur place pour raconter et pour remettre, j'aime bien dire, remettre l'église au centre du village, que les gens comprennent un petit peu ce qu'il est Titi. Je ne sais pas si j'ai répondu à la question d'ailleurs. C'est super intéressant.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux nous donner une recette du Cameroun salée et sucrée ?

  • Speaker #0

    Alors, une recette sucrée que moi j'aime trop parce que ma mère me faisait trop ça à la maison, c'était des galettes de manioc. Donc en fait, c'est du manioc qui est râpé et essoré, parce que du coup ça a de l'eau et avec de l'huile de palme à l'intérieur, elle en met, elle les aplatie et elle les fait frire. Donc du coup, ça fait des galettes. Et ensuite, c'est saupoudré de sucre. Il n'y a pas de sel, c'est saupoudré de sucre. D'accord,

  • Speaker #1

    donc ça, c'est un dessert.

  • Speaker #0

    C'est une sorte d'enca. Plus qu'un dessert, je dirais plutôt un enca sucré. Une gourmandise. Oui, une gourmandise.

  • Speaker #1

    Et en plat salé ?

  • Speaker #0

    Et en plat salé...

  • Speaker #1

    C'est plutôt viande ou poisson ?

  • Speaker #0

    C'est tout, en fait. Et c'est intéressant que tu me dises ça, parce que ça aussi, c'est quelque chose que j'essaie de déconstruire sur le fait que les cultures culinaires afro-descendantes ne sont pas forcément carnées. On a trop tendance à associer... il y a ce truc-là qui m'énerve. Les Noirs aiment le poulet, ça m'énerve, ça m'énerve. J'ai rien dit,

  • Speaker #1

    j'ai dit diable de poisson, je suis pas tombée dans le préjugé.

  • Speaker #0

    Je sais, mais tu vois c'est révélateur.

  • Speaker #1

    On aime ce coup de gueule, on aime ce coup de gueule.

  • Speaker #0

    Oui je le fais parce que j'en ai parlé souvent, mais on a quand même des cultures qui sont très végétales. Mais c'est vrai que la viande c'était précieux. Donc on s'en servait, oui, on s'en sert à l'époque, beaucoup plus aujourd'hui, mais à l'époque, c'était pour des grandes occasions, c'était dans certains cas, en fait. Et oui, donc du coup, ce sera une recette végétale, mais dans laquelle on peut rajouter de la viande. Ça s'appelle le ndolé, c'est une herbe, c'est une feuille qu'on trouve au Cameroun qui est très amère. Et alors, pour lui apporter de la douceur, on la cuisine avec de l'arachide écrasé, parce que l'arachide et l'oignon apportent de la douceur. à cette feuille qui est très amère. Donc, on la lave pendant longtemps. Parce que si c'est mal lavé, en fait, c'est quitte ou double. Quand on mange ce plat, surtout la première fois et surtout quand on n'est pas Camerounais, c'est soit on adore, soit on déteste parce que c'est très amère. Donc, il faut bien laver le nid de lait. C'est assez simple. De l'huile, on fait revenir à l'intérieur des écrevisses séchées. On rajoute les feuilles de nid de lait. Ensuite, on rajoute... Non, on met l'arachide d'abord. L'arachide. qui doit cuire lentement pour ressortir son gras, ressortir toute l'huile. Et puis les feuilles, en fait, on les ajoute en dernier lieu. Après, certains font le dolet royal, ils vont mettre des crevettes, du poisson fumé, de la viande. Certains ne mettent que de la viande, certains ne mettent que des crevettes. C'est vraiment Ausha ou alors ça peut être sans rien du tout. Et donc c'est quelque chose qui cuit longtemps. Une fois que l'arachide a sorti son gras, on met les feuilles et on tourne. et certains aiment bien... rajouter des oignons frits au-dessus, en fait.

  • Speaker #1

    Là, on bouffe ça ! Il est quelle heure ?

  • Speaker #0

    11h ! Et c'est délicieux. En tout cas, c'est l'un des plats emblématiques de mon pays. Et ça se mange avec plein de choses. Du riz, de la banane plantain, de la vapeur.

  • Speaker #1

    Et quel type d'épices tu mets, du coup, pour agrémenter ?

  • Speaker #0

    C'est un plat qui est très simple, en fait. Et traditionnellement, on met juste... Certains mettent un peu de poivre. Ça, c'est vraiment la recette de base qui vient de l'ethnie. d'où vient ce se met, parce que certains l'ont adapté, il y a 250 ethnies au Cameroun donc parfois il y a des... Le petit point culturel nous ne savions pas donc il y a des trucs qui se perdent en chemin t'en as qui rajoutent de la tomate, oh là là et les gens disent mais non, sacrilège et moi ça me fait rire parce qu'encore une fois c'est l'identité des gens, c'est pour ça que quand quelqu'un va faire une recette il va y avoir un fight parce que les gens se sentent entre guillemets agressés dans leur identité. Et ils disent non, ce n'est pas comme ça que ça se fait. Mais donc, il n'y a pas vraiment d'épices. Il y a juste peut-être un peu de poivre. Et puis, l'écrevisse séchée peut faire office d'épices parce que ça a un goût quand même assez prononcé. Donc ça, c'est la version la plus simple. Je ne suis pas allée dans les fioritures que l'on peut retrouver parfois.

  • Speaker #1

    Merci infiniment. Top. Linda, alors depuis l'enfance, toi, tu as pu fréquenter des tables étoilées. Quels sont les ingrédients phares d'une expérience premium ? dans ce type d'établissement ?

  • Speaker #3

    Alors, effectivement, j'ai cette chance de pouvoir naviguer, justement, dans cet univers, de tester différents restaurants, différents chefs. Alors, il serait facile de dire que l'ingrédient pour une expérience premium serait la truffe et le caviar. Bon, en tout cas, ce n'est pas le cas, selon moi. Je pense qu'une expérience premium, en fait, ça va être autour des cinq sens et de l'expérience en soi. Déjà, on va avoir, par exemple, l'environnement dans lequel évolue, justement... Le chef ? Est-ce qu'il va y avoir derrière une connotation sur du local ? Est-ce qu'on va traiter des ingrédients avec des producteurs locaux, par exemple ? À côté de ça, il y a aussi le personnel, parce qu'avant tout, je trouve que c'est une expérience humaine, la cuisine. Et effectivement, le personnel dans des restaurants de standing font vraiment la différence. C'est vraiment le maître d'hôtel, le sommelier, le chef qui passe à table assez fréquemment maintenant. Voilà, pour moi, c'est ce côté échange, compréhension, des attentes, le fait d'aller chercher le meilleur accord. Encore une fois, on revient sur l'onologie, mais le meilleur accord, maize et vin ou autre boisson sans alcool, parce que c'est aussi une tendance émergente. Sur le côté expérience, encore une fois, je dirais que je valorise plus le travail dans l'assiette, quel que soit l'ingrédient. C'est-à-dire, est-ce qu'on va avoir une... Un produit qui va être sublimé sur différentes textures, qui va être sublimé en différentes températures. Comment est-ce que l'assiette va être présentée ? Est-ce qu'elle va être sur une seule assiette ? Est-ce qu'il va y avoir une succession de plats ou de contenants ? Et puis pour moi, l'expérience, en fait, elle passe d'abord par la vue, ensuite par l'odorat, quand on approche justement sa fourchette, sa cuillère. Ensuite, on va avoir la texture, le toucher, etc. et pour moi en fait c'est toute cette Cette orchestration, cette harmonie qui fait sens. Et encore une fois, je trouve que le personnel de ces établissements font toute la différence. C'est des métiers qui sont très exigeants. On revient effectivement sur cet univers qui est difficile. Ce que je valorise beaucoup et ce qui m'intéresse dans ces expériences, le fait de découvrir de nouveaux chefs, c'est... de comprendre en fait qu'est-ce qui les anime. Derrière, il y a souvent de la souffrance, il y a des expériences qui ont été réussies, qui ont été à recommencer. Il y a beaucoup d'essais en fait, c'est comme l'innovation finalement, on en essaye dix et on n'en valide qu'un au final. Donc voilà, c'est vraiment tout ce savoir-faire, ce côté expertise, la beauté du geste aussi. Je me souviens d'une expérience, notamment chez Paul Bocuse, encore de son vivant, quand on a la vessie qui arrive, on a le dressage et le service à table. Donc pareil, c'est toute une orchestration, c'est une gestuelle qui est précise. Et dans les desserts, c'est la même chose. C'est-à-dire qu'on va avoir le côté sucré, mais pas trop important. On va avoir les différentes textures qui vont arriver. Donc voilà, c'est tout un ensemble, en fait. Mais pour moi, c'est avant tout une histoire, on va dire humaine. Et de savoir-faire, d'expertise, d'humilité aussi beaucoup.

  • Speaker #1

    Ça revient. Ça revient beaucoup. Merci beaucoup, Linda. Très jolie. comme... tu as vocation d'être chef, chef cuisinier, soit en privé ou tu l'as été dans un restaurant. Si tu devais résumer en trois mots ce qui fait un chef inoubliable, ce serait quoi ?

  • Speaker #4

    Inoubliable, carrément.

  • Speaker #1

    Inoubliable, admirable, un vrai chef, un bon chef.

  • Speaker #4

    C'est un chef avec de la personnalité, je pense, qui arrive à transmettre déjà de l'émotion et de lui-même dans le plat, ce qui est hyper compliqué. Il y a de ça, il y a... Un chef aussi créatif et aussi un chef qui sait s'organiser, je pense que c'est quand même la première compétence à avoir en tant que chef, c'est vraiment l'organisation. Et savoir aussi avoir un bon management, comme on disait, c'est vrai qu'il y en a pas mal qui ont un peu d'ego et c'est pas toujours évident. Donc ça c'est quelque chose qu'il faut... qu'il faut travailler, avoir un bon management, parce qu'au final être chef c'est aussi derrière la brigade qui travaille pour toi et qui t'aide à sortir une assiette. Qui est indispensable, forcément. Du coup c'est toutes ces choses-là je pense pour être un chef inoubliable. Après moi je suis en découverte aussi, donc j'essaye aussi de savoir, de comprendre comment un chef vraiment se construit. il faut que je... Je discute avec de plus en plus de chefs pour faire ma propriété aussi.

  • Speaker #1

    Et puis après ce sera toi, ce sera ta personnalité, ton parcours, la vision que tu as de ce métier. Il faut garder sa singularité aussi et son unicité pour justement sortir du lot.

  • Speaker #4

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Et pourquoi choisir le domicile après être passé en restaurant ?

  • Speaker #4

    Parce que j'aime bien le contact avec les clients directement aussi. On va chez quelqu'un, il y a une ambiance différente avec eux, et c'est un moyen de partage un peu plus direct, je trouve, avec le client. Parce que je ne sais pas si j'aurais vocation à être grand chef étoilé, et donc pouvoir me balader. Ce n'est pas la vocation de tout le monde, tu sais. Oui, voilà, exactement. Donc là, je me dis que c'est un moyen aussi de directement aller voir les clients, et de voyager, parce qu'en fait, il y a plein de chefs à domicile qui peuvent aussi aller suivre une famille pendant une semaine. que ce soit en Corse, sur un bateau, un peu n'importe où, donc c'est aussi une façon de découvrir le monde. Donc voilà, plus le chef à domicile, ouais.

  • Speaker #1

    Tu connais Ruben Sarfati ? Tu le suis ?

  • Speaker #4

    Non.

  • Speaker #1

    Bah je vais...

  • Speaker #4

    Je note.

  • Speaker #1

    Non mais je te mettrai en lien et puis je te raconterai un peu mon histoire parce qu'il faut être... très organisé pour eux. Oui, je sais. Comment te dire ?

  • Speaker #4

    C'est pour ça que je préfère travailler dans un restaurant de base pour justement avoir une belle organisation, être très carré et après, être indépendant. C'est sûr qu'il faut de l'organisation.

  • Speaker #1

    Je te confirme. Merci beaucoup. Marie, alors toi, tu as présidé les toques françaises et la chaîne des rôtisseurs. Ça sent le poulet, ça sent le poulet grillé. Quel est ton regard sur le monde associatif dans la gastronomie ?

  • Speaker #2

    Ah oui. Mon regard, c'est un vaste sujet J'ai effectivement Prédit de la chaîne des rôtisseurs France Qui était la première association Saint-Louis En 1248, donc c'est pour ça Tu dis ça rôtisse, ça rôtisse Les ailleurs et puis après les tocs françaises Mon regard sur le monde associatif Je trouve qu'il y a une multitude Et peut-être trop d'associations Ça c'est vraiment ma vision

  • Speaker #1

    On aime les coups de gueule N'hésite pas Il n'y aura pas de coup de gueule particulier

  • Speaker #2

    J'ai eu beaucoup de plaisir à... a présidé l'étoque française pendant presque huit ans. J'ai quitté l'association pour des raisons de santé, pas pour le plaisir. Et on a fait des choses incroyables. C'est vrai que c'était juste magique. On a fait des trucs formidables. Seulement, voilà, j'ai fait, comme tu le sais, j'ai organisé pour Guillaume, il y a très peu de temps, le Forum de France de l'Alimentation. Et dans les thèmes que j'avais proposés à Guillaume, il y avait une table ronde qui était très intéressante, qui était Association à Caen-Lunité. Alors ma vision des choses, elle est qu'il y a une multitude d'associations, que chacune fait ses actions. Moi j'entends le mot de transmission, j'ai les poils qui se dressent, parce que pour moi c'est un mot qui est galvaudé. Je trouve que tout le monde l'emploie à toutes les sauces, c'est le cas de le dire. Nous on s'occupe de la transmission, on fait de la transmission, on fait de la transmission, mais en fait il n'y a pas grand chose de fait. Je pense qu'à un moment donné, la course aux médailles, parce que c'est souvent ça, Les gens rentrent dans des associations pour... avoir une reconnaissance, ça je l'entends, mais d'être dans trop d'associations, je ne vois pas l'intérêt. Quand on parlait d'engagement tout à l'heure, quand je me suis engagée pour l'Étoque française, bénévolement bien sûr, je me suis engagée pour l'association au service du collectif, de la collectivité. Et d'avoir trop de médailles, à un moment donné, je ne vois pas à quoi ça sert. On n'a pas forcément le temps de s'engager sur des associations diverses et variées, c'est toujours les mêmes qu'on voit de toute façon, qui sont investies. Je pense qu'à un moment donné, et ça a été aussi évoqué à la fin de cette table ronde pendant le forum. je sais que beaucoup d'associations ne sont pas contre ça, c'est que chacune garde son identité, mais à un moment donné, il faut peut-être se réunir. Se réunir pour travailler sur des actions, on parlait d'alimentation justement, dans le cadre du Forum de France d'Alimentation, l'éducation, peut-être qu'il y a beaucoup, il y a des choses à monter ensemble, et pas, et pas, puis les guéguerres d'associations, ça me sort par les trous de neige.

  • Speaker #1

    On revient sur l'égo.

  • Speaker #2

    Oui, c'est l'égo, c'est la course aux médailles. Moi, je suis très contente de ne plus être présidente, Je ne vous le cache pas. Ça me donne plus de temps. Mais voilà, je ne regrette pas tout ce que j'ai fait sur le port-hélicoptère amphibie d'XMUD, le trophée Jean de Leven, pas mal de choses qu'on a faites. C'était vraiment merveilleux. Mais je suis très contente de ne plus être, en tous les cas, présidente d'association.

  • Speaker #1

    Quand tu étais dans les TOC, quel était le pourcentage des femmes ?

  • Speaker #2

    Alors, lorsque je suis arrivée aux TOC françaises, il faut savoir qu'il y avait 40 adhérents.

  • Speaker #1

    Et quand tu en es partie ?

  • Speaker #2

    Pas loin de 500. Les femmes sont arrivées... Je dirais qu'aux TOC françaises, si je me trompe. pas, il devait bien y avoir 40%, 35-40% de femmes. Sachant que, alors là, ils ont fait évoluer les choses et c'est très bien, je ne critique absolument pas, mais il y avait, en tous les cas, pendant mes mandats, catégorie professionnelle et catégorie gastronome. Donc forcément, on avait pas mal de femmes du côté gastronome plus que professionnelle. Et là, je crois qu'ils ont ouvert à d'autres classes, etc., ce qui est très bien. Mais oui, les femmes, ouais c'est principalement des passionnées.

  • Speaker #1

    Oui, des femmes entières qui n'ont pas peur, en fait. Comme tu dis, d'oser, d'être dans l'audace. Je crois qu'on a quand même moins peur que les mecs, je pense.

  • Speaker #2

    Alors, je peux me permettre de dire quelque chose ? Ça va être un peu vulgaire. Mon grand-père disait toujours, j'ai des frères, j'ai des frères, et il disait, j'ai qu'une seule petite, moi. J'ai une petite fille, mais c'est elle la plus couillue de la famille.

  • Speaker #1

    C'est drôle parce que moi, je dis souvent, ça fait 11 ans que je fais ce métier. où j'ai dû m'imposer dans un milieu d'hommes. Et j'ai dit souvent, je me suis fait pousser des couilles.

  • Speaker #2

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Donc on revient à la même idée.

  • Speaker #2

    Dernière, dernière. Là, ça va faire rire tout le monde, mais de temps en temps avec Daniel, on n'appelle pas le concours la cuillère d'or, mais les couilles en or.

  • Speaker #1

    On adore. Écoute, on va clôturer la première partie sur ça. J'aime beaucoup. Et la deuxième partie, donc là, la deuxième partie, les questions, vous ne les avez pas. Et là, c'est le drame. Je vois les huit yeux qui sont un petit peu en panique. Alors, certains me suivent, d'autres me connaissent peut-être depuis moins longtemps, mais moi, je suis une ancienne prof de lettres. Donc, je vais vous lire un passage et je vous poserai une question ensuite. Mais quand d'un passé ancien, rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seule, plus frêle, mais plus vivace, plus immatérielle, plus persistante, plus fidèle, L'odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir sur leurs gouttelettes presque impalpables, l'édifice immense du souvenir, donc M. Proust, évidemment. Quelle est votre Madeleine de Proust ? Ne vous battez pas,

  • Speaker #2

    surtout ! Tu sais, ma Madeleine de Proust, c'est la tarte aux abricots de ma grand-mère.

  • Speaker #1

    Qui s'appelle ?

  • Speaker #2

    Marguerite. Marguerite, elle s'appelait Marguerite.

  • Speaker #1

    Donc pourquoi cette tartelette te fait vibrer ?

  • Speaker #2

    La tarte aux abricots, c'était... J'étais souvent à l'île de Léron, on va dire que l'amour de la mer vient de là-bas, entre autres. Et il y avait beaucoup de cousins, de cousines, tous les étés. Et dès que je revenais de mes cours de bateau, j'avais ma tarte aux abricots. Et ça sentait bon. Et d'ailleurs, je n'en laissais pas beaucoup pour mes cousins et cousines.

  • Speaker #1

    Donc on avait une petite crème ? Petite crème d'amande ?

  • Speaker #2

    Même pas. Non,

  • Speaker #1

    c'était des abricots comme ça ?

  • Speaker #2

    Abricots, abricots comme ça. Juste un petit peu de cassonade dessus. C'était déjà super.

  • Speaker #1

    Qui prend la suite ? Une idée ?

  • Speaker #0

    Moi, j'en ai beaucoup, c'est dur.

  • Speaker #1

    Tu as le droit d'en donner deux.

  • Speaker #0

    C'est vrai ? Oui. Ok, je vais en sélectionner deux. Je dirais que ma première madeleine de Proust, c'est la purée d'avocat. Parce qu'en fait, dans mon pays, j'ai découvert après le guacamole. Chez nous, on fait la purée d'avocat. C'est ça, c'est vrai. C'est le Mexique. La différence, c'est que chez nous, ce n'est pas complètement une purée. C'est un avocat qui est un peu mûr. Et donc, on a un mélange entre purée et morceaux.

  • Speaker #1

    Donc un écrasé.

  • Speaker #0

    Un écrasé, voilà, écrasé. Et en fait, on le mange avec une omelette garnie à côté. Et on met des spaghettis dans l'omelette.

  • Speaker #1

    Ah oui !

  • Speaker #0

    Omelette avec des spaghettis, un peu de sardine. Donc l'omelette, elle est garnie. Ce n'est pas une rigolade. Elle est vraiment garnie. C'est un petit déjeuner costaud. Ce n'est pas des petits joueurs. Non, non, ce n'est pas des petits joueurs.

  • Speaker #2

    Et c'est aussi déjeuner ?

  • Speaker #0

    Oui. Parce qu'en fait, le petit déjeuner sucré, ça aussi, c'est... Ce n'est pas forcément le cas partout, en fait. Chez nous, on a beaucoup de petits déjeuners salés.

  • Speaker #1

    Comme les cultures anglo-saxonnes.

  • Speaker #0

    C'est ça. Donc, petit déjeuner, tu as ton pain avec, on appelle ça omelette sardine spaghetti. Ça, c'est vraiment le truc. OSS,

  • Speaker #5

    OSS. C'est incroyable. OSS.

  • Speaker #0

    Avec son petit bout de pain. Et ça, c'était l'un de mes petits déjeuners, mes favoris. J'adorais ça. Je prenais des cours de danse et de théâtre pas loin de chez moi. Donc, en fait, à chaque fois, je mangeais ce petit déjeuner. J'étais à bloc. Et à chaque fois, j'allais faire les cours de danse et théâtre. On allait me déposer avec mon petit sac et je revenais. Donc, ça, c'est la première madeleine. Et là,

  • Speaker #1

    tu avais quel âge ?

  • Speaker #0

    L'âge, j'avais entre 9, parce que j'ai fait les cours pendant longtemps. Donc, 9, 10, 11, 12, jusqu'à 13 ans. Et donc, ça, c'est ma madeleine de Proust. parce que ici, d'ailleurs... Quand je fais une omelette à la maison avec mon fils, j'ai deux manières de faire les omelettes. Soit je fais comme en France, soit je dis à mon fils « tu veux qu'on mange l'omelette du Cameroun ? » et il est excité parce que du coup il adore cette version un peu comme la nôtre. Donc on est dans la transmission, je lui transmets. Parce que lui pour le coup il est né en France, il a une culture plutôt française pour l'instant. Même s'il a évidemment des racines, les racines sont là. Donc ça c'est la première madeleine de Proust. Et la deuxième madeleine de Proust c'est une sorte de ragoût. que ma maman faisait, c'est de la banane plantain cuite de vapeur, pas mûre, cuite de vapeur qu'on fait revenir avec des légumes, des oignons et de la viande de porc. Et en fait, tout ça est revenu comme un ragoût très goûteux, très riche. Et en fait, c'était son interprétation d'un autre plat iconique au Cameroun qui s'appelle le poulet dégé. Donc elle, elle faisait une version un peu différente avec du porc et de la banane plantain. non mûres, cuits de vapeur avant d'être mélangés avec ses légumes. Et ça, j'adorais. Du coup,

  • Speaker #1

    la banane, il paraît qu'il s'écrase un petit peu, j'imagine. Non, pour le coup, non.

  • Speaker #0

    Parce que quand elle est non mûre, elle n'est pas molle.

  • Speaker #1

    Même si elle est vapeur ?

  • Speaker #0

    Oui. Même si elle est vapeur, elle regarde... Elle tient peut-être à tous ses petits légumes. Donc, elle reste... Elle garde sa forme. Et donc, elle ne la coupait pas en petit. Elle la coupait en petits tronçons. Donc, ça existait là avec tous les légumes et la viande de porc qui avait bien fondu. et en plus, ce n'est pas du porc avec beaucoup de graisse. Et ça, c'est vraiment le truc que je n'ai jamais refait ici. Je ne le mange que quand je rentre et que ma maman me fait ça avec toutes les épices qu'on a chez nous, qui sont très corsées parce que le poivre de Penja, c'est juste un petit aspect. Mais on a quand même des épices qu'on ne retrouve pas ailleurs, qui ont des goûts assez intéressants.

  • Speaker #1

    Et comment s'appelle sa maman ?

  • Speaker #0

    Elle s'appelle Chantal Suzanne.

  • Speaker #1

    Chantal Suzanne, mot composé.

  • Speaker #0

    Chantal Suzanne, trop beau. Merci beaucoup. Merci.

  • Speaker #3

    Linda ? Alors moi, j'en aurais deux également. Je dirais déjà le tiramisu. J'adore le café. Le classique. Le classique, exactement. Le café. Et un autre remède qui s'appelle Rotkäppchen-Torte en allemand. C'est un gâteau allemand qui ressemble un petit peu à...

  • Speaker #1

    Duisdeutsch.

  • Speaker #3

    Non. J'ai des origines, on va dire. J'y ai vécu deux ans pendant mes études, en l'occurrence. Je suis frontalière, en tout cas. Et donc, il y a quand même une grande influence germanique dans ma culture. Et ce gâteau, en fait, cet entremets, effectivement, est vraiment une madeleine de prose qui ressemble beaucoup à une forêt noire. Donc, c'est une génoise au chocolat avec des cerises griottes sur laquelle on met une crème fouettée. Et dessus, un glaçage.

  • Speaker #1

    Un petit combo de nourriture, là. Le petit glaçage.

  • Speaker #3

    Le petit glaçage avec du jus de cerise. Donc, voilà, ça reprend. Ou du kirsch. On peut, on peut, c'est la version alcoolisée, même l'imbibé derrière, comme la maréto pour le tiramisu. Effectivement, c'est un dessert que j'aime beaucoup et c'est une vraie madeleine de Proust pour le coup.

  • Speaker #1

    Super.

  • Speaker #3

    Et comme ?

  • Speaker #4

    Pareil, j'en ai deux. Un du papa avec le fameux poulet du dimanche, le grand classique qu'on avait le roi. J'ai l'impression qu'il n'avait qu'une seule recette d'ailleurs, c'était vraiment ce poulet. Tous les dimanches matin avec mon frère, c'était téléfoot et on savait qu'il y avait le poulet qui attendait, on avait l'odeur qui nous attendait. Et le deuxième, de la maman, forcément, qui adore le chocolat. Emmanuel, on te salue. Exactement. Qui est venu aussi. Et qui adore forcément faire des gâteaux au chocolat. Donc on avait le poulet, puis le gâteau après en dessert.

  • Speaker #1

    Génial.

  • Speaker #4

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Très bien, merci pour ces petits souvenirs. Une autre question, quelle est la personne que vous rêveriez d'inviter à votre table ? Elle peut être fictive, décédée, voilà, tout est possible, tout est ouvert.

  • Speaker #4

    Paul Perret, moi je dirais, justement, j'ai écouté un podcast sur lui avant de venir.

  • Speaker #1

    Celui qui était dans Top Chef pendant pas mal de temps ?

  • Speaker #4

    Exactement, ouais, j'aime beaucoup la créativité qu'il a. J'ai l'impression aussi que c'est quelqu'un qui aime bien transmettre, parce que je crois qu'il était prof aussi pendant un temps, et donc c'est quelqu'un vraiment très intéressant à rencontrer. Et même avec qui j'aimerais bien cuisiner, on ne sait jamais.

  • Speaker #1

    On lance, on lance. Vous n'êtes pas obligé de répondre quelqu'un de la cuisine. Ça peut être Marie.

  • Speaker #2

    Mère Thérésa.

  • Speaker #1

    Alors, on ne me l'a jamais sortie. Très bien.

  • Speaker #2

    Bon, ça va être un peu compliqué, je pense. Avec Léa,

  • Speaker #1

    ce n'est pas possible. Oui,

  • Speaker #2

    voilà. Non, Mère Thérésa, je pense que ça pourrait être un déjeuner très chouette. Très simple et très chouette.

  • Speaker #1

    Très bien. Et vous, les filles ?

  • Speaker #0

    Moi, je dirais Anna Wintour. Parce que j'aime la manière dont elle a...

  • Speaker #1

    On est dans la mode. Oui,

  • Speaker #0

    on est dans la mode. Mais je trouve qu'elle a justement rendu la mode culturelle et iconique. Il y a eu cette transformation sous son air. On est passé des couvertures déjà assez banales, figées, à des femmes qu'on voyait évoluer dans des vrais environnements. Parce qu'avant, les couvertures, c'était un fond et puis il y avait une personne devant. Elle a fait vivre les gens dans des univers et même au-delà des couvertures. C'est raconter la mode, raconter la culture à travers le vêtement aussi. Je trouve que j'aime beaucoup sa personnalité et même le fait. Par contre, je suis incapable de le faire, d'avoir la même coupe pendant je ne sais pas combien de temps. Elle est d'une constance que j'admire parce que moi, je suis à l'antipode de la routine.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas combien elle paye son coiffeur. Parfait, on n'a pas les mêmes coiffeurs. Je ne pense pas qu'on a le même budget coiffeur.

  • Speaker #0

    Ça c'est sûr, mais même le fait d'avoir tout le temps la même tête, moi je trouve ça admirable, parce que pour le coup, je suis quelqu'un qui n'est pas vraiment dans la routine, au contraire. Chaque jour est une aventure. Avec un avis une tour, c'est le contraire. Mais c'est quelque chose que j'admire aussi beaucoup, au-delà de ce qu'elle a pu transformer chez Vogue. J'aimerais bien, et puis elle est tellement exigeante que ce serait intéressant de l'avoir à table.

  • Speaker #3

    Très bien, très intéressant. Et toi Linda ? Spontanément, je dirais Pierre Hermé. Il nous ramènerait des petits macarons Exactement Et pas que Et pas que effectivement Donc il est aussi d'origine alsacienne Donc on a cette culture en commun Et effectivement c'est quelqu'un que j'admire beaucoup De par son parcours Et pour toutes les recettes qu'il met en place Le fait de réduire la part de sucre Notamment dans les pâtisseries Je trouve que c'est quand même aujourd'hui un enjeu sociétal majeur Le sucre Donc voilà c'est une belle personne que j'aimerais rencontrer C'est un homme merveilleux Ça fait une belle tablée ça Pas mal Est-ce que vous pouvez continuer la phrase « Pour moi,

  • Speaker #1

    cuisiner, c'est… » ?

  • Speaker #2

    C'est aimer.

  • Speaker #1

    Se faire plaisir. C'est beau ça.

  • Speaker #2

    J'ai déjà mis sur les réseaux sociaux.

  • Speaker #1

    Je te taggerai, je te taggerai. Donc comme tu disais, cuisiner, c'est…

  • Speaker #4

    Se faire plaisir, je dirais.

  • Speaker #0

    Très bien. Tu peux développer, n'hésitez pas.

  • Speaker #1

    Se faire plaisir, parce que c'est propre à moi. Je trouve que ça me permet de m'évader un peu, d'éviter de penser à autre chose. C'est juste se faire plaisir. On sait qu'on va bien manger après. On va se rassasier, on va partager ça avec quelqu'un. Donc, c'est se faire plaisir.

  • Speaker #2

    Pour moi, ça serait partager et transmettre. Partager parce que la cuisine, c'est vraiment le fait de partager un repas, du savoir-faire également. partager des plaisirs qu'on peut vouloir transmettre. Et la transmission, en fait, elle est plus du côté vis-à-vis de l'enfance. Je trouve que c'est important d'être présent auprès des plus jeunes pour leur faire connaître le goût des vrais légumes,

  • Speaker #0

    le goût des vrais fruits.

  • Speaker #2

    J'ai suivi ton actualité et je trouve ça remarquable de garder cette ligne conductrice autour de la transmission. Mais au-delà, Ça peut être aussi pour des personnes plus âgées. Le côté transmission, ça peut aussi revenir sur le côté souvenir, parce qu'aujourd'hui, l'odorat ou le goût peuvent faire revenir des souvenirs ancrés pour des personnes âgées qui ont Alzheimer ou qui ont d'autres problématiques. Pour moi, c'est vraiment cette histoire de partage, de transmission, avec vraiment, comme driver, de pérenniser cette culture gastronomique qu'on a en France, qui est quand même enregistrée à l'UNESCO.

  • Speaker #3

    C'est le repas français.

  • Speaker #2

    Le repas français.

  • Speaker #3

    Et la baguette.

  • Speaker #2

    Donc, on doit vraiment pouvoir conserver cette culture forte qu'on a au travers de nos quêtes sans fromage, de tous nos vins, mais dès le plus jeune âge. Je trouve que c'est très important.

  • Speaker #0

    En fait, l'art de vivre à la française qui passe par l'assiette, quoi.

  • Speaker #2

    Exactement.

  • Speaker #4

    Moi, je dirais comme Marie, cuisiner, c'est aimer. Parce que quand on rentre en cuisine, ce qu'on fait, on... Forcément, on met de l'amour et c'est ce qui fait qu'on a toujours, la plupart des chefs, ils vont dire la recette de ma grand-mère, la recette de ma mère. Mais pourquoi ? Parce qu'en fait, je pense qu'au-delà de tout, c'est tout l'amour que ses mamans et ses grands-mères mettaient dans ce qu'elles cuisinaient qui les a marquées comme ça. Donc moi, je dirais vraiment aimer et j'en profite pour faire un shout-out à tous les chefs. Parce que je trouve que, et donc toi Virginie aussi. Je trouve que c'est l'un des plus beaux métiers du monde parce que vous nourrissez les gens, vous nourrissez les gens littéralement et vous y mettez toute votre énergie, tout votre cœur pour que les autres aient un moment de bonheur.

  • Speaker #3

    C'est des remises en question quotidiennes, c'est un métier extrêmement difficile. Je pense que quand tu rentres là, certains c'est par hasard et d'autres c'est vraiment des choix, mais c'est des vraies remises en question quotidiennes, c'est des heures. ne plus compter. Et puis, c'est de créer de l'émotion, de donner de l'amour. Ça se retranscrit dans la tiète et même en salle. Tout à l'heure, tu parlais effectivement du lien salle-cuisine. Il y a vraiment... Pour moi, à chaque fois, je vous le dis, c'est cuisiner, c'est aimer. On a envie de donner à son prochain. En plus, on voit, il y a tellement d'établissements en ce moment. C'est très compliqué. Certains ferment. Il y a eu le Covid, encore une fois, qui est passé par là. Les cuisiniers, les propriétaires, les chefs propriétaires se battent quotidiennement. pour nous faire plaisir, pour nous nourrir, pour nourrir l'humanité.

  • Speaker #4

    Moi, je trouve que c'est une vocation. C'est comme maîtresse, c'est comme médecin. En fait, c'est soit t'es née pour ça, soit ne le fais pas, parce que ça demande tellement d'abnégation, de force. C'est un métier physique. Moi, j'adore, j'aime beaucoup la grâce. Je ne peux pas être chef. Mais vraiment, parce que je reconnais la difficulté de ce métier, ce que ça demande, je n'en suis pas capable, parce que je n'ai juste pas la personnalité ou le tempérament. J'ai une grosse admiration pour les chefs. Et voilà, c'est mon petit hommage. C'est gentil,

  • Speaker #0

    je le prends. Merci beaucoup. Et du coup, la dernière question, et pas des moindres. Comment vous définissez la passion ? J'ai l'impression que tu ne vas pas avoir trop de mal. Je ne sais pas pourquoi, je sens que tu ne vas pas avoir trop de mal. Qui veut commencer ?

  • Speaker #2

    Moi, je vais me lancer. Pour moi, la passion, c'est avant tout quelque chose qui prend au trip. C'est une sorte de feu qu'on a au fond de soi, qui est un driver, une motivation profonde, qui régit en fait notre quotidien, que ce soit personnel ou professionnel. C'est quelque chose qu'on a aussi envie de communiquer, de transmettre, de montrer, de partager. Une passion, c'est au-delà en fait de... C'est une partie de nous qui n'est pas toujours visible, mais en tout cas c'est une partie qui est inhérente à notre existence et je pense qui nous pousse. dans notre quotidien, à nous dépasser et aller plus loin. C'est comme ça que j'ai fini la passion. Merci Linda. Com ?

  • Speaker #1

    C'est quelque chose qui nous anime je pense la passion et c'est quelque chose de naturel. Je pense que si on est passionné, on le fait naturellement, on a envie de le faire. On ne se pose pas de questions, on a envie de rencontrer des gens, de parler de ça. C'est quelque chose qui nous habite. Il y aurait d'autres choses à dire.

  • Speaker #0

    C'est déjà très bien, on ne passe pas un examen. C'est ton cœur qui parle, c'est parfait. Marie ?

  • Speaker #3

    La passion pour moi c'est une locomotive. Que ce soit dans la vie privée, en amour par exemple, dans la vie professionnelle ou associative, et Dieu sait que j'ai pas mal d'engagement, il faut être passionné dans tout ce qu'on fait. Moi c'est une locomotive, quand je me lève le matin, je sais pourquoi je me lève. Et d'être à son compte, c'est déjà un avantage, clairement. Mais je vide ma passion aussi bien professionnellement que personnellement. Et je dis souvent, il faut prendre le train en marche ou rester à côté. Soit vous me suivez, soit vous ne me suivez pas. Mais je suis un peu comme ça. Mais voilà, pour moi, c'est une locomotive. La passion, c'est une locomotive. Et il faut prendre le train en marche. Très bien.

  • Speaker #0

    Et on termine avec toi.

  • Speaker #4

    Moi, je trouve que vous avez tous déjà dit ce qu'il fallait dire. Donc, je vais peut-être aller sur un terrain un peu plus spirituel. Je dirais que la passion, c'est la voix de son âme. Moi, je suis persuadée qu'on arrive tous ici sur Terre avec une mission. On ne sait pas forcément quelle est la mission. Et je pense qu'on la découvre au fil du temps, au fur et à mesure qu'on évolue, qu'on grandit, qu'on se casse la gueule ou pas. Et je pense que la passion, c'est vraiment la voix de son âme. C'est ce pour quoi on est venu ici. Et on a deux choix. Soit on écoute. Cette voix, et on y va, et on finit par avoir la chance de travailler dans sa passion. Tout le monde n'a pas cette chance. Soit on ne l'écoute pas, ou on n'arrive pas à l'écouter, et on exprime d'autres choses. Mais pour moi, j'en suis convaincue, ça fait partie de notre mission.

  • Speaker #0

    C'est une essence.

  • Speaker #3

    Je vais juste te dire quelque chose. Lorsque j'ai rencontré Virginie, j'ai rencontré une fille passionnée. Complètement délurée. Je me souviens bien de cette soirée-là.

  • Speaker #0

    Elle avait un peu bu.

  • Speaker #3

    pas du tout, jamais, nous jamais, absolument pas et on avait passé une soirée merveilleuse mais j'ai rencontré quelqu'un de passionnant de passionnant et de passionné et je crois que tu utilises beaucoup ce mot là, passion dans ton quotidien et ça n'a pas été simple aussi pour elle de faire son petit trou on va dire, et c'est une femme que je suis parce qu'elle est passionnée comme moi et regarde elle a les larmes aux yeux donc pour moi passion c'est toi, si on devait clôturer ce serait toi,

  • Speaker #0

    voilà alors qu'une femme comme toi me dise ça je suis hyper touchée, je vais y conclure rires Merci infiniment, Marie-Claude. Tu sais que c'est réciproque. Ce matin, de belles réflexions, émouvantes et sincères, autour de l'expérience gastronomique, de l'expérience sensorielle, de la curiosité, de la créativité et de la transmission culturelle, surtout. Aujourd'hui, au studio, j'ai reçu quatre personnalités avec du caractère, de l'ambition et du cœur pour incarner dignement l'art de vivre à la française et au-delà des frontières. Merci beaucoup, Com.

  • Speaker #1

    Merci à toi.

  • Speaker #0

    Merci, Linda. Merci à toi. Merci, John.

  • Speaker #3

    Merci, Virginie.

  • Speaker #0

    Et merci, ma Marie.

  • Speaker #3

    Merci à toi ma belle.

  • Speaker #2

    Et à bientôt pour de nouvelles aventures.

  • Speaker #0

    Ça y est, notre rencontre prend fin. J'espère que l'inspiration et l'immersion dans l'univers de tous mes invités vous ont mis dos à la bouche. La conversation vous a plu ? Les confidences vous ont émues ? Merci de laisser un avis et vous abonner pour ne rien manquer des prochains épisodes et pour le propulser encore plus loin. N'oubliez pas de faire un petit tour sur mon site internet communique-passion.fr et de vous abonner à ma newsletter. A très vite pour de nouvelles aventures gastronomiques !

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