- Delphine
Bonjour, nous sommes Delphine et Céline et nous vous accueillons sur le podcast "Piplette Sans Filtre". Vous entendrez ici des témoignages de personnes comme vous et nous, concernées de près ou de loin par l'autisme ou autre handicap.
- Céline
Ces parcours de vie, bien que parfois difficiles, sont chargés de moments précieux et extraordinaires. Aussi, il existe tellement de belles initiatives encore trop peu mises en ligne. Ce sont donc ces histoires inspirantes que nous aimerions vous partager ici. Faisons évoluer ensemble le regard sur le handicap. Bienvenue dans
- Delphine
Pipelette sans filtre !
- Céline
Bonjour Delphine !
Salut Céline ! Comment ça va ? Ça va et toi ? Ça fait plaisir de te parler aujourd'hui ! Il faut savoir que tu es en France et moi je suis en Allemagne. Donc déjà, pour nos auditeurs, pour qu'ils nous situent un petit peu. Donc, on avait cet épisode qu'on voulait faire depuis un moment pour expliquer un peu. Tu disais, oui, ce serait important qu'on explique un peu d'où vient, d'où nous vient cette idée de podcast Piplette sans filtre. C'est ça ? Oui. Est-ce que tu t'en souviens, toi ?
- Delphine
Ben oui, ça fait quand même maintenant longtemps qu'on a l'idée de ce podcast. Et bon, après, il faut le temps que ça infuse et que ça germe dans notre esprit. Et du coup, je me souviens que c'était, je crois, je ne sais pas, en 2022, je crois que c'était retour de vacances ou c'était printemps ou fin d'été, je ne sais plus. Et je sais qu'on avait discuté et que moi, je rallumais les infos et que je sais qu'il y avait eu beaucoup d'incendies pendant l'été, qu'il y avait eu la guerre en Ukraine, qu'il y avait... plein d'informations anxiogènes et franchement moi je... à l'aube de la rentrée de septembre j'étais vraiment pas bien après je sais pas toi du coup
- Céline
je sais qu'en Allemagne on avait pas enfin, on voyait aussi ce qui se passait en termes de conflits mais je me souviens qu'en fait je voyais de loin toute cette il y avait une hausse de carburant et les gens étaient en panique en France je me rappelle tu devais galérer pour aller chercher un peu d'essence et du coup les gens se battaient, les pompes étaient vides c'était vraiment c'était un peu le chaos et c'est vrai que moi en Allemagne j'avais pas forcément tout ce tout ce qui se passe, on a pas la même chose ici non plus mais c'est vrai qu'on avait un peu le moral dans les chaussettes enfin je me rappelle que t'avais un peu le moral dans les chaussettes et c'est vrai que Et on parlait aussi beaucoup de handicap, je crois, à l'époque. Tu avais vu quelque chose, il me semble.
- Delphine
Oui, c'est un truc, je pense que c'était la goutte d'eau qui m'a fait un peu craquer. Je crois que j'avais vu une info où c'était un jeune qui était porteur de handicap et qui s'était fait agresser à un abribus. En plus, on voyait la vidéo. Je crois qu'il s'était fait tabasser. Et au bout d'un moment, je me suis dit, mais dans quel monde on vit ? Il y a plein de gens qui essayent de faire des choses positives, d'essayer de l'inclusion dans tous les termes, que ce soit handicap, que ce soit égalité homme-femme, que ce soit tous les sujets, il y en a plein. Mais qu'au bout d'un moment, on se dit, mais avec ce qui se passe là, à quoi ça sert en fait ? Moi, je sais que c'était cette question-là que je me suis dit, au bout d'un moment, tu baisses les bras. Enfin, il n'y a plus de... Voilà, une petite perte d'espoir.
- Céline
En plus, je sais qu'à l'époque, il me semblait que tu aussi allais sur des salons pour essayer de voir avec des entreprises qui avaient aussi des possibilités de faire des choses à impact, mener des initiatives à impact, pour justement changer un peu la donne. Ce dont je me souviens, c'est que je me dis que c'est vrai, je pense que les médias sont assez... responsables quand même de la de l'ambiance un peu anxiogène qui dégage parce qu'en fait on a tendance mis à part aujourd'hui là on sort des Jeux Olympiques donc ça donne une autre comme quoi ça donne une autre bouffée de chaleur mais... bouffée de chaleur ça se dit ça ? Non
- Delphine
Je pense que c'est une bouffée d'oxygène *rires* bouffée d'oxygène en effet c'est un lapsus intéressant
- Céline
Je voulais dire bouffée d'oxygène Mais en fait les médias quand on ouvre tout ça, on n'a que des horreurs en fait, entre les faits divers, les guerres. Je ne dis pas qu'il faut cacher tout ça, c'est bien d'en avoir conscience et de savoir ce qui se passe, mais je trouve en effet qu'on avait trouvé, on avait discuté sur le fait qu'on ne met pas assez en avant aussi des choses qui se passent bien. Et en fait, les médias ne mettent qu'en avant ou ne parlent que des choses qui vont mal. Et du coup, il se passe tellement de choses bien aussi. Il y a des gens qui font des initiatives, il y a des gens qui créent des boîtes pour changer de manière positive, il y a des gens qui s'entraident, il y a des gens tout ça, qui font des actes de gentillesse. Mais du coup, on en parle moins et on est tous abreuvés de choses qui rendent un peu déprimés. Donc je pense que notre idée, elle est partie de là, un peu. à part les bouffées de chaleur.
- Delphine
L'idée d'inverser, parce qu'aussi, aux infos, quand tu as une bonne nouvelle, elle est tout le temps, tu vois, à la fin du journal, les cinq dernières minutes avant de clôturer. Et du coup, c'est vrai qu'on s'était dit, mais pourquoi pas faire l'inverse, en fait ? Pourquoi pas commencer par les bonnes nouvelles ?
- Céline
Et c'est vrai que toi, tu regardais cette personne porteuse de handicap qui s'était fait agresser, et moi, en même temps, j'avais vu de l'autre côté aussi quelqu'un qui... n'avait rien à voir avec le handicap et qui était maître nageur, qui avait envie d'aider des personnes justement porteurs de handicap à apprendre à nager. Et après, on s'était dit, pourquoi ne pas faire justement un podcast qui, à notre petite échelle, pourrait peut-être mettre une petite goutte d'optimisme un peu dans tout ça et de faire un peu bouger les choses de manière plus positive. au moins qu'on partage avec nos auditeurs un peu de choses positives dans tout ce qui se passe. Alors, je pense que les gens ne nous connaissent pas trop. Donc, je pense que ça peut être intéressant aussi qu'on se présente peut-être rapidement. Qui es-tu Delphine ? Dis-moi tout.
- Delphine
Qui je suis ? Ouh là là, vaste question. Qui je suis ? Alors déjà, il faut dire qu'on est, je ne sais pas si on a dit qu'on était sœurs.
- Céline
Ah non !
- Delphine
Du coup, toutes les deux, on est sœurs. Et en fait, dans la famille, on est trois sœurs. Donc on a aussi une petite sœur qui s'appelle Marine. Donc moi, c'est Delphine, Céline et Marine. Et Marine, la troisième, elle est porteuse de handicap. Aujourd'hui, elle travaille en ESAT, en région parisienne. Pour ceux qui ne connaissent pas, ESAT, c'est les établissements ou services d'aide par le travail. Donc voilà, en fait, cinq jours par semaine, elle travaille à l'ESAT et ça se passe très bien. Moi, à côté, je suis bénévole dans une association de rugby adapté, depuis 2018. Au début, je ne faisais qu'accompagner ma petite sœur, et après, j'ai commencé un peu à aider sur le terrain, et j'ai décidé de passer aussi le brevet fédéral, je ne sais plus comment ça s'appelle, brevet fédéral développement pour être entraîneur de rugby. De rugby valide, c'était un truc général. Et du coup, après, j'ai aidé un peu plus sur le terrain. Et j'ai aussi travaillé quelques mois dans une association qui formait des jeunes porteurs de handicap au métier de la cuisine pour les aider à une meilleure intégration dans la vie active.
- Céline
C'est génial ! Tu parles de toi avec tout ton rapport aussi au bénévolat, au handicap, mais tu as aussi une autre vie dans ta carrière avant et tu as aussi peut-être des choses qui te font vibrer. à côté de tout ça. La musique ou des choses comme ça. Mais avant de passer dans le... Aussi un peu plus d'être investie dans le handicap, t'avais aussi un autre début de carrière.
- Delphine
Oui,avant de travailler dans cette association qui était un centre de formation, avant j'ai travaillé dans le bâtiment. Voilà, pendant 8 ans. Voilà, rien à voir. Donc j'avais fait 4 ans sur les chantiers, 4 ans dans les bureaux. Et oui, j'ai eu cette étape-là, je pense que tout le monde a eu. Moi, je l'ai eu un petit peu avant le Covid. Un peu cette perte de sens dans le travail. Et donc j'ai voulu me reconvertir. Et c'est comme ça qu'en fait j'ai atterri dans cette association qui aidait du coup les jeunes personnes neuro-atypiques. Et en parallèle, ma passion, oui, c'est la musique. Donc je chante depuis toute petite, depuis que j'ai de la voix. À toi Céline, qui es-tu ?
- Céline
C'est pas facile comme exercice entre soeurs. D'ailleurs, pour les personnes qui nous écoutent, je sais pas si... On nous dit souvent qu'on a la même voix. Je ne sais pas, en chantant, je ne pense pas, mais en parlant, au moins. Donc, j'espère que vous allez pouvoir nous distinguer quand vous allez écouter ce fameux épisode. Alors moi, me concernant, je vais faire court, parce que sinon, tu sais que j'aime bien raconté ma vie.
- Delphine
Je t'arrêterai si c'est trop long.
- Céline
Moi, j'ai 42 déjà maintenant. J'ai commencé, j'ai étudié, j'avais tenté médecine de par... tradition familiale, c'était pas mon truc. Je me suis reconvertie dans le business. J'ai fait une école de commerce internationale et puis après, j'ai travaillé pendant dix ans pour un réseau de cadres dirigeants français, spécialiste de tout ce qui est international et présence économique française à l'étranger. Et entre-temps, j'ai rencontré mon fiancé qui est allemand, en fait, et d'où un moment entre... La relation à distance ne peut pas être éternelle. J'ai décidé de venir m'installer depuis 7 ans déjà. Je suis en Allemagne, à Berlin plus précisément, où après j'ai pu trouver un travail dans une plateforme qui place des indépendants spécialistes en conseil en stratégie auprès des entreprises. Et voilà, j'y suis là depuis un peu plus de six ans. J'étais dans une boîte allemande à l'origine, on a été racheté par les Français. Et du coup, je m'occupe aussi sur un spectre du marché français. Donc je suis aussi entre Paris et Berlin, professionnellement, mais aussi, ce qui me permet de profiter de vous, aussi personnellement. Euh, des hobbies, qu'est-ce que j'ai comme hobby, moi ? On va pas raconter ma vie.
- Delphine
"Profiter de vous", c'est la famille, pas de vous, les auditeurs.
- Céline
Ah oui, oui, vous, la famille, pardon. Je suis quelqu'un d'assez optimiste de manière générale, et je suis quelqu'un, j'adore tout ce qui est relatif au relationnel, c'est-à-dire comment créer du lien avec des gens, comment... Engager avec des personnes, parce que je suis sûre qu'on apprend toujours plein de choses des uns et des autres. Et c'est toujours, moi, c'est des choses qui me nourrissent de rencontrer des nouvelles personnes et de connaître les parcours des uns et des autres, parce qu'on a tous des parcours toujours très enrichissants avec les moyens qu'on a. Et voilà, c'est un peu ma passion à côté, donc je me forme beaucoup à ce genre de choses et j'essaie de transmettre aussi auprès des collègues et des personnes autour de moi. Tout ce qui est relatif à, voilà, bonne relation, professionnel, dans le personnel, mais en tout cas, voilà, tout ce qui est relationnel, contact humain, comment partager tout ça avec les autres.
- Delphine
Oui, mais c'est les interactions en général, c'est pas que professionnel.
- Céline
Oui, c'est pas que professionnel. C'est comment, en fait, de manière générale dans la vie, on a besoin de la connexion humaine entre les uns et les autres dans un monde de plus en plus digitalisé, de plus en plus anxiogène, comment mettre en avant justement les interactions qui sont positives et comment apprendre les uns des autres et s'enrichir les uns avec les autres en se soutenant les uns les autres. C'est un sujet qui me passionne. Tout ce qui est même lié scientifique par rapport à ça, beaucoup d'études sont faites à ce sujet finalement.
- Delphine
Et du coup, moi, je fais juste un lien avec l'esprit aussi de notre podcast et de la différence. Et que pour moi, justement, toutes les relations, justement parce que l'autre est différent. Et c'est ça qui est encore plus important et encore plus enrichissant pour chaque personne. Exact. C'est la différence qui nous enrichit.
- Céline
Exact. Exact. C'est très bien dit. En fait, c'est toi qui aurais dû me présenter.
- Delphine
Ah ouais, on aurait dû se présenter mutuellement.
- Céline
On peut le refaire, on peut faire un épisode bis. Mais non, on ne va pas. Mais sinon, alors maintenant, pour revenir à cette idée de podcast qui s'appelle "Piplette Sans Filtre".
- Delphine
On va peut-être vous expliquer pourquoi. Bah oui, vas-y,
- Céline
je t'en prie Delphine.
- Delphine
Pipelette, parce qu'en fait, du coup, on s'est inspiré de notre petite sœur Marine qui du coup, je crois que je ne l'ai pas dit, a 36 ans. Et du coup, qui n'arrête pas de parler. un peu sa principale qualité, on va dire. On va dire qualité. Et sans filtre, je te laisse l'expliquer du coup, même si c'est peut-être un peu...
- Céline
Sans filtre, je pense que tout est un peu dit dans le mot. C'est vrai que connaissant Marine et puis beaucoup de gens autour de nous, on est dans un environnement où on côtoie pas mal de personnes porteuses de handicap, c'est rafraîchissant d'avoir des gens qui finalement... Non pas les filtres sociaux que nous, personnes neurotypiques, dire ce qu'elles pensent, quand elles le pensent, quand elles ont envie, sans se préoccuper, sans enrobage, ça peut être dur des fois, ça peut être tellement drôle aussi.
- Delphine
Quand on a du second degré, parce que quand on n'en a pas, c'est compliqué.
- Céline
Voilà, voilà, voilà. Comme on l'avait dit dans notre jingle, que vous avez probablement entendu, le concept, c'est que... On va interviewer des personnes concernées ou même touchées ou intéressées aussi, on peut dire finalement, de près ou de loin à ces sujets-là, du handicap de manière générale. Ça peut être qui Delphine ?
- Delphine
On avait dit ça peut être des proches, ça peut être aussi des gens qui ont créé une association, qui ont créé des initiatives pour faire évoluer les choses, le regard, l'inclusion, ça peut être très très large en fait.
- Céline
Et l'idée, c'est qu'on va leur demander de leur parler tout simplement de leur expérience, de leur initiative, et en espérant que ça vous donne la possibilité de prendre connaissance de différentes informations qui peuvent être utiles, ou on espère en tout cas, ou rafraîchissantes au moins.
- Delphine
On peut aussi partagé du coup des personnes qui ont peut-être, parce que des fois quand il y a des moments un peu difficiles, on a l'impression d'être seul. Et du coup, je pense que, moi je pense, après j'espère que vous aussi, que des fois c'est rassurant de savoir qu'il y a d'autres personnes qui traversent ça et de voir que voilà. Des fois il y a des mauvais moments, mais souvent ces mauvais moments passent et que d'autres le vivent ou sont en train de le vivre ou l'ont vécu. Et voilà, c'est un partage de... Un partage d'expérience, en fait.
- Céline
Un partage d'expérience, de vie, et puis même aussi, pourquoi pas, d'astuces, parce qu'il y a peut-être des gens aussi qui ont des idées qu'on n'aurait pas eues. On est toujours dans notre microcosme et dans notre manière de penser, ou même des initiatives. Et du coup, l'idée, c'est peut-être aussi de connecter les gens quand ils sont intéressés, en espérant que ça puisse aussi créer un petit peu d'entraide et donner des idées. Un maximum de choses. Donc, en tout cas, on espère que ça va vous donner au moins envie de jeter une petite oreille, d'écouter un peu. Et voilà. Qu'est-ce qu'on a d'autre qu'on voulait partager, Delphine ?
- Delphine
Si on peut peut-être dire que si vous avez peut-être un sujet que vous souhaitez aborder, ou une initiative, ou une idée, ou je ne sais pas moi, ou une astuce. Oui, vous pouvez nous contacter soit par notre page Facebook ou par notre Insta.
- Céline
Et puis si vous avez envie même de témoigner de quelque chose relatif à ce sujet, avec plaisir. On sera content de faire votre connaissance et d'en savoir un peu plus sur vous. Bon, Delphine
- Delphine
On espère qu'on a été clair sur la genèse de ce podcast.
- Céline
Et on vous dit à bientôt en tout cas. Et puis merci d'avoir écouté cet épisode un peu particulier.
- Delphine
Merci, à bientôt.
- Céline
Bonne journée tout le monde.
- Delphine
Bonne journée. Et voilà. Nous espérons que cet épisode vous a plu. N'hésitez pas à nous donner votre avis sur les plateformes d'écoute et à nous suivre sur Instagram et Facebook.
- Céline
Merci encore de nous avoir écoutés et au plaisir de vous retrouver pour le prochain épisode de... Pipelette Sans Filtre.
- Delphine
A bientôt !