Speaker #0Je vous avais dit qu'aujourd'hui j'allais vous montrer une partie de moi rebelle, un peu anarchiste, je m'en foutiste, mais je vais pas le faire parce que je suis pas dans le mood, puis j'ai pas envie de forcer le truc et puis que ça donne quelque chose qui n'ait aucun sens. Donc aujourd'hui tout simplement je vais vous parler de ma journée. Pourquoi ? Parce que je pense que c'est intéressant d'avoir le point de vue d'une personne qui ne rentre pas dans les normes, dans les cases, qui a fait quelques rencontres. Et pour moi, c'est super intéressant, ça c'est même, je dirais, important d'aller à la rencontre des gens, à la rencontre même des inconnus, parce que pour moi, c'est participer à l'inclusion. J'ai cette chance de pouvoir marcher, peut-être avec plus de peine que la normale, mais avec un moyen auxiliaire, je peux marcher. Et je peux aller à peu près partout maintenant, quand j'utilise autre chose que la chaise roulante. Et donc aujourd'hui... Mon programme a été très simple, je suis allée dans un magasin de jouets pour acheter des jouets pour les cadeaux de Noël et puis je suis aussi allée à la rencontre d'un collègue à la jeunesse vaudoise. Et donc la première rencontre, très simple on va dire, dans un petit magasin de jouets que ma voisine m'avait recommandé, un magasin de jouets qui est tenu par des indépendants, enfin par des privés. Je trouve que c'est assez important de participer. à l'économie de petits artisans, comme ça, de vendeurs de jouets privés. Et donc, je me suis rendue dans ce magasin-là. Alors, par chance, ma voisine m'avait avertie, mais il y avait un mot de charge. C'était au premier étage, donc j'ai pu y accéder avec le mot de charge. Quand on va dans un magasin de jouets, on se confronte à des enfants et les enfants, ils n'ont aucun filtre. Ils n'ont aucune retenue. Leur curiosité naturelle leur fait poser des questions. Bye J'ai envie de dire, voilà, ils n'ont pas de filtre et puis ils disent ce qui leur passe par la tête. Aujourd'hui, il n'y a rien de spécial. Il n'y a rien de spécial, mais je me rappelle de ce moment où, dans une épicerie, où un enfant de, je ne sais pas, il devait avoir 8 ans, accompagné de son père, m'avait désigné du doigt et avait demandé pourquoi j'étais petite. Et le père, il a eu, je crois que c'est la, je ne sais pas si c'est la pire ou la meilleure réponse qu'on ait. que j'ai entendu, mais il lui a répondu quelque chose comme du style « Elle a mangé trop de crème dessert. » Je disais « Mais what ? Comment ça j'ai mangé trop de dessert ? » Je ne sais pas, moi j'aurais été plus stratégique, j'aurais dit « Bah écoute, elle n'a pas mangé ses légumes. » Encore une fois, tout dépend dans quel état d'esprit on se trouve, on n'est pas tout le temps 100% solide et intouchable. Parfois ça peut être un petit peu blessant, un petit peu dérangeant, Mais en général, quand ça vient des enfants, c'est... plus mignon que quand c'est des adultes qui parfois ont une certaine maladresse qui devraient être retenus. Je sais que ma présence dans ce genre de lieu, où je pense qu'ils n'ont pas l'habitude de voir chaque jour des personnes handicapées, que ce soit en chaise roulante ou avec un autre handicap, je sais que mon parcours, ma présence dans ce magasin-là, dans ce lieu-là, a certainement changer les perceptions, changer une manière de penser. C'est un peu comme quand, vous savez, on croise quelqu'un dans la rue et on lui offre un sourire. Parfois, juste un sourire, ça peut illuminer la journée d'une personne parce qu'on ne sait pas ce qu'elle a vécu. Peut-être qu'elle a eu des mauvaises nouvelles, peut-être qu'elle s'est fait licencier, peut-être qu'elle a perdu un proche. Parfois, juste le fait de sourire, on dit que c'est un langage universel. Je trouve ça vraiment super important. on se fait un peu... Un peu bisounours comme ça, mais je n'en ai rien à foutre. C'est Noël et je dis ce que je veux chez moi au podcast. Ensuite, je me suis rendue à la jeunesse vaudoise. Je me suis enfilée le plus proche possible du lieu de l'événement avec ma voiture. Je suis allée avec ma voiture parce qu'évidemment, c'était plus pratique pour moi d'être le plus proche possible pour éviter de faire trop de pas. Le parking, il était à l'autre côté de la route. Quand je suis arrivée, j'ai bien vu qu'il y avait un monsieur qui faisait la sécurité. Et je me suis approchée de lui et je lui ai demandé est-ce que je peux laisser ma voiture ici, sachant que ce n'était pas du tout pratique, je me parquais. Et puis il m'a dit, écoutez, moi ça ne me dérange pas, mais je vais regarder avec les autres personnes qui organisent la journée, si c'est ok pour eux. Et puis ce monsieur, qui était un jeune, comparé à notre cher Michel du pressing, eh bien, il a eu cette curiosité naturelle où il m'a dit, est-ce que je peux vous demander, comment vous faites ? pour conduire et là je me suis fait un plaisir de montrer les modifications apportées à mon véhicule c'est à dire commandant volant, l'accélérateur et le frein ainsi que le robot à l'arrière qui charge la chaise roulante. Et il y a une autre personne qui est venue regarder, même trois personnes qui sont venues regarder, cette mini démonstration. Et encore une fois, ça c'est un geste tout bête, mais pour moi, c'est ça, participer à l'inclusion. Parce que ces trois personnes-là n'avaient pas idée que ces constructions, ces modifications sur les véhicules existaient. Et rien que ça, ça contribue... à faire évoluer les mentalités pour une société plus inclusive. Donc pour moi, il n'y a pas besoin d'aller forcément manifester, crier à l'injustice, taguer des murs, insulter des autorités. Moi, ce n'est pas ma démarche, ce n'est pas mon état d'esprit. Ce n'est pas avec la violence, avec l'agressivité que je vais changer mon monde. Mon monde, je le change. par le dialogue, par la démonstration et surtout par la présence, par le fait d'aller à la rencontre des autres. Et je pense que c'est comme ça que la société va devenir plus inclusive, plus ouverte, plus curieuse et plus humaine. Voilà, c'est mon épisode du jour. J'espère qu'il vous a plu et je vous inviterai à réfléchir, vous concernant, comment vous faites pour contribuer dans un monde qui vous correspond. Qu'est-ce que vous faites dans vos actions ? pour que le monde dans lequel vous vivez devienne le monde idéal pour vous.