#23 EXPERT La Poste, entreprise engagée en faveur de ses salariés aidants : retour d’expérience Laurence Hulin cover
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Plan Aidants le podcast des Aidants

#23 EXPERT La Poste, entreprise engagée en faveur de ses salariés aidants : retour d’expérience Laurence Hulin

#23 EXPERT La Poste, entreprise engagée en faveur de ses salariés aidants : retour d’expérience Laurence Hulin

26min |15/11/2023
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#23 EXPERT La Poste, entreprise engagée en faveur de ses salariés aidants : retour d’expérience Laurence Hulin cover
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Plan Aidants le podcast des Aidants

#23 EXPERT La Poste, entreprise engagée en faveur de ses salariés aidants : retour d’expérience Laurence Hulin

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26min |15/11/2023
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Description

La 2e saison du podcast Plan Aidants, le podcast des aidants comprend une nouveauté : je dialogue non seulement avec des Aidants engagés et positifs et je cherche également à mettre en lumière des structures qui proposent un service utile aux aidants. 

J’ai le plaisir d’échanger dans cet épisode avec Laurence Hulin, directrice diversité et égalité des chances du Groupe La Poste, sur la politique Aidants du Groupe La Poste. 

Je trouvais intéressant d’avoir le point de vue d’une entreprise précurseur dans la mise en place des dispositifs, donc avec un retour sur ce qui fonctionne et un recul sur les améliorations envisageables. 


Laurence nous explique les dispositifs mis en place en faveur des collaborateurs aidants de la Poste (du siège jusqu’aux postiers) et insiste sur l’instauration d’un climat de confiance à mettre en place (et ça se fait sur du long cours).

Parmi les dispositifs, j’ai noté l’intérêt pour la Poste de proposer

- Le certificat aidant : étape indispensable pour obtenir un soutien plus important,

- L’aménagement des horaires pour le salarié aidant

- Le temps partiel aménagé

- Le télétravail supplémentaire pour les salariés aidants – la possibilité de déménager pour accompagner son proche le plus longtemps possible 

- une plateforme téléphonique, qui répond aux interrogations des postiers aidants, les accompagne dans leurs démarches administratives et leur présente les offres sociales de La Poste dédiées aux aidants.

- Un "Fonds de solidarité aidants" alimenté par La Poste et les postiers 

- L’importance de l’assistant social


Le nombre de salariés aidants est passé de 1000 à 5160 personnes en 2022, un chiffre en augmentation de 20% chaque année. Cela peut sembler anecdotique par rapport au nombre de salariés dans l’entreprise. Cela montre surtout l’importance de créer un dialogue social et de communiquer avec persévérance auprès des collaborateurs pour les inciter à dire (ou se reconnaître) aidant.

Et pour les financiers, cela correspond à 15 jours d’arrêt maladie non pris = 3,5 millions d’économie pour l’entreprise. 


Enfin, Laurence donne des conseils aux entreprises qui ont tout pour elles (l’entreprise a compris l’intérêt de s’occuper de ses collaborateurs aidants, il y a déjà des dispositifs plus ou moins mis en place…) mais qui hésitent à se lancer? 


Je vous souhaite une très belle écoute !  

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Montage osmuk.pauline@gmail.com

Music by Chillmore from Pixabay

   


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Sigrid JAUD

    Bienvenue sur le podcast Plan Aidant, le podcast des aidants. Plan A, Plan Aidant, parce que quand on est aidant, on apprend rapidement qu'il n'y aura pas de plan de vie établi, pas de plan B et qu'il faudra tout le temps s'adapter. Et qui mieux qu'un aidant peut témoigner de sa situation, de sa vie aux côtés d'un aidé ? Et qui mieux qu'un aidant peut conseiller des services qui améliorent son quotidien et celui de son proche ? Je m'appelle Sigrid JAUD, j'ai été pendant 15 ans l'aidante de ma mère qui souffrait de la maladie de Parkinson. Je suis également la cofondatrice des Aidantes&Co, une entreprise de l'économie sociale et solidaire. Nous conseillons les entreprises à mieux accompagner leurs collaborateurs aidants pour gagner en impact social. Nos objectifs, aussi bien pour les aidantes and Co que pour le podcast Plan Aidant, c'est sensibiliser à la cause des aidants et favoriser leur inclusion dans la société. Dans chaque épisode, je dialoguerai avec des aidants engagés et positifs ou alors je chercherai à mettre en lumière des structures qui proposent un nouveau service utile aux aidants. Je vous souhaite une très belle écoute. Bonjour Laurence.

  • Laurence HULIN

    Bonjour Sigrid.

  • Sigrid JAUD

    Bienvenue sur le podcast Plan Aidants. Laurence, vous êtes directrice diversité et égalité des chances pour le groupe La Poste. Est-ce que vous voulez bien nous expliquer pour commencer en quoi consiste votre rôle ?

  • Laurence HULIN

    Alors effectivement, je suis à la DRH du groupe La Poste et j'ai en charge la lutte contre toutes les formes de discrimination. Aujourd'hui, il y a 25 critères de discrimination. Ça va de l'état de santé en passant par le handicap. l'origine présumée ou ce genre de choses. Et donc, en fait, c'est comment faire vivre cette politique et lutter contre toute forme de discrimination au sein du groupe La Poste. C'est porté par trois accords. Il y a un accord en lien avec le maintien dans l'emploi des personnes en situation de handicap. Il y a un accord relatif à l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. Puis, il y a un accord sur les aidants pour améliorer la conciliation vie professionnelle, vie personnelle des postiers et des postières aidants. Voilà, donc tout ça cohabite. Et puis j'ai également un sujet qui est le fait religieux, puisque nous sommes à la poste une entreprise neutre et laïque, et donc on se doit de faire respecter aussi la laïcité au sein de l'entreprise.

  • Sigrid JAUD

    Est-ce que vous pouvez nous rappeler la date des accords ? Parce que c'est à la fois récent et en même temps assez ancien pour faire aussi une forme d'expérience.

  • Laurence HULIN

    Oui, alors l'accord handicap date de 1995, de mémoire. Le premier accord... L'égalité professionnelle, il est dans les années 2000, je crois que c'est 2002. Et puis, l'accord aidant, il date de 2018. Alors, il est un peu plus récent que les autres, mais on sait que c'était aussi un sujet qui existait au sein de la poste, mais qui est maintenant porté par un accord depuis déjà 5 ans. Bravo.

  • Sigrid JAUD

    Alors, j'enchaîne, parce que je sais aussi que la poste a été récompensée plusieurs fois pour l'accompagnement de ses collaborateurs aidants. Est-ce que vous pouvez nous en dire un peu plus sur c'est quoi aujourd'hui un aidant à la poste ? Et puis, quels sont les dispositifs phares ?

  • Laurence HULIN

    Alors effectivement, nous en 2014, on a la poste qui a refait son plan stratégique et on s'est rendu compte que le vieillissement de la population, c'était vu finalement comme un phénomène majeur de société et que si la population vieillissait, les postiers également allaient vieillir et donc ça allait également impacter notre propre stratégie, aussi bien commerciale, parce qu'on a créé Veiller sur mes parents, par exemple, mais aussi en interne. Aujourd'hui, quand vous regardez la population des postiers et des postières, on a 53% de femmes et on a une moyenne d'âge entre 48 et 49 ans. Donc, on a une population pour une entreprise qui est un petit peu plus âgée que la moyenne. Et ce que l'on a fait, dès 2014, on a lancé un guide, le guide des aidants. on reprenait quelques avantages sociaux, on va dire, qu'on avait mis à disposition des aidants. Donc des chèques CESU, des choses comme ça supplémentaires parce qu'on savait que les aidants pouvaient avoir besoin de cette aide-là. En 2016, on a créé un guillemet des aidants. C'est une plateforme téléphonique très simple. Vous avez des questions à poser en fait sur est-ce que je suis aidant ? Est-ce que je peux bénéficier de telle ou telle chose ? Et en fait, le guichet des aidants vous répond par rapport effectivement à ce que la poste a mis à votre disposition. On avait 1000 appels par jour. pas du tout, hélas, parents. On a voulu aller plus loin et on a créé le certificat des aidants. Et ce certificat des aidants, il donnait un statut à nos postiers disant je suis reconnu par mon entreprise comme étant un aidant, donc je peux aller voir mon manager et lui dire je suis un aidant et donc je peux avoir peut-être un césu supplémentaire, ou avoir accès à des activités. sociales spécifiques.

  • Sigrid JAUD

    Alors Laurence, moi je veux bien que vous me disiez qu'est-ce que doit apporter un collaborateur aidant comme justificatif pour avoir un certificat aidant parce que c'est une question qui nous est posée souvent quand on va dans les entreprises, de la part d'entreprises qui sont en train de mettre en place des dispositifs qui disent mais je n'ai pas envie de demander des papiers ou encore une formalité administrative à mon collaborateur pour qu'il prouve qu'il est aidant et en même temps ça instaure quand même une sorte de confiance Qu'est-ce que vous demandez-vous aux aidants ?

  • Laurence HULIN

    Alors effectivement, nous, on passe par une plateforme qui est externe, qui s'appelle Domiserve, qui est une filiale de la poste. Mais ce n'est pas nous, la poste, qui avons les informations, on va dire, confidentielles. Ça, c'est quand même très important. Donc, Domiserve, qui est notre tiers de confiance, va demander à notre postier ou à notre postière une déclaration sur l'honneur, disons qu'il est aidant de la personne. Généralement, un certificat aussi médical du médecin de l'aider. Et on va le faire s'il n'y a pas d'aide type AFPA, des choses comme ça, ou d'allocations handicap adultes, des choses de la part de l'aider, on va faire une évaluation téléphonique avec le postier ou la postière. En disant, voilà, vous avez demandé un certificat aidant, votre proche, par exemple, les GIR5, donc c'est notre limite, et on va juste voir avec vous si ça correspond à nos critères. Et donc, nous, on a toute une liste de critères qui va définir ce que c'est la liste. Justement, si la personne peut prétendre ou pas à avoir ce certificat. Donc, on va lui demander si la personne est dépendante, si elle arrive à se déplacer toute seule, si elle arrive à faire ses courses, si elle a toute sa tête. Et donc, ça va être un échange avec le collaborateur pour justement essayer de savoir et de percevoir si la personne répond à nos critères, nous, postales, parce que c'est un certificat qui est donné par la poste. Et notre périmètre, c'est, on s'est dit qu'on allait aller jusqu'aux parents, grands-parents, conjoints, frères et sœurs, et enfants, petits-enfants. Donc, c'est si votre proche aidé fait partie de cette catégorie-là, la poste va vous donner un certificat des aidants.

  • Sigrid JAUD

    D'accord. Est-ce qu'il y a un autre dispositif à nous raconter qui pourrait intéresser des entreprises qui sont en train de mettre en place justement une politique aidant ?

  • Laurence HULIN

    Alors, effectivement, c'est vrai que le certificat, c'est quand même notre pierre angulaire. C'est-à-dire que ça permet encore une fois d'avoir une reconnaissance de la part de la personne et d'avoir aussi une reconnaissance de la part de l'entreprise. Donc, c'est vraiment quelque chose de très, très important. C'est vraiment notre socle. Quand on a mis en place ce certificat, on a eu, pareil, à peu près 1 000 personnes en 2013. 17 qui se sont présentés pour avoir un certificat. On a encore voulu aller plus loin. Et ce qui s'est passé, c'est qu'on a créé un accord social avec des organisations syndicales qui a conféré plusieurs choses. Donc, cinq choses pour les personnes qui avaient le certificat d'aidant postal. Et puis, une chose pour tous, on va dire, les aidants qui sont aidants au titre de la loi. Pour ceux qui avaient le certificat. de la poste, ils ont eu droit à trois jours, enfin, ils ont droit à trois jours de congés supplémentaires par an, fractionnables, donc ils peuvent prendre des demi-journées pour accompagner leurs proches à des rendez-vous médicaux et des rendez-vous administratifs. C'est quelque chose qui est hyper important, on le sait, l'aidant a besoin de temps, donc là, on va lui en donner pour aussi être détendu et pouvoir accompagner son proche aidé. Il peut aussi faire plus de télétravail que les autres. Très important, et ça c'est quelque chose auquel on tenait, c'était pouvoir aménager les horaires, donc il va voir avec son manager et son RH comment si le matin il ne peut pas être là à 8h du matin parce qu'il n'y a pas le transport qui vient chercher son enfant, qui est toujours en retard, des choses comme ça, on va voir avec le manager comment on peut organiser son temps de travail pour qu'il travaille autant que les autres, mais de manière un peu décalée. Donc plutôt que de dire il arrive comme tout le monde à 8h30 ou 9h, peut-être qu'il va arriver à 10h, il va être serein, il sera plus stressé et l'organisation du travail ne sera pas impactée et les collègues arrêteront de dire celui-là c'est un tir au flanc, il n'est jamais là, etc. C'est important.

  • Sigrid JAUD

    Exactement. Que tout le collectif de travail comprenne ce qui se joue.

  • Laurence HULIN

    Exactement. sans forcément être au courant, mais en tout cas, au moins qu'ils aient l'information et qu'il n'ait pas l'impression que la personne essaye un peu de tirer au flanc. Et puis, on a une autre action, c'est la mobilité. On s'est rendu compte que quand vous accompagnez un proche en fin de vie, et que par exemple, vous habitez Paris et que lui est à Brest, vous faites des allers-retours une fois minimum dans la semaine. Donc, c'est des heures et des heures, soit de voiture, de train, etc. Et donc, en fait, vous vous fatiguez. Et si même, on en arrive à l'épuisement. Pour éviter ça, nous, on a proposé et on propose au lendemain aux collaborateurs s'ils le souhaitent de pouvoir déménager le temps d'accompagner en fin de vie la personne voilà et ça permet d'être beaucoup plus serein d'être moins fatigué d'éviter aussi tout ce qui est accidentologie choses comme ça et le cinquième point c'était le temps partiel on disait aussi aux gens s'ils le souhaitent ils peuvent passer à temps partiel et ça peut être du temps partiel annualisé soit c'est une journée par semaine si vous êtes proche de votre aidé soit s'il est comme je vous disais il est loin ça peut être bien aussi de prendre une semaine toutes les quatre semaines toutes les trois semaines toutes les cinq semaines etc. Donc on propose ça. Et pour les postures, on va dire au titre de la loi et de 2014 et de 2018, donc on est vraiment là dans une... plutôt un accompagnement de fin de vie, c'est quelqu'un qui est fortement dépendant et qui a besoin de soins soutenus. On a créé un fonds de solidarité. La Poste a mis 1 000 jours sur ce fonds de solidarité. Donc tous les ans, on met 1 000 jours. Les postiers qui le souhaitent peuvent aussi donner des jours de congé. On a, suivant les années, entre 500 et 600 postiers qui donnent des jours. Et donc résultat, sur ce fonds de solidarité, les postiers font appel à nous, nous demandent en fait des jours de solidarité et ils peuvent avoir jusqu'à 30 jours. renouvelables une fois par an, donc ça fait 60 jours, pour s'occuper de leurs proches en fin de vie.

  • Sigrid JAUD

    Bravo, ça fait plein de dispositifs phares.

  • Laurence HULIN

    C'est assez complet. Aujourd'hui, on est quand même le premier employeur d'aidants en France. On en accompagne un peu plus de 5200. Entre ceux qu'on accompagne avec le certificat et ceux qu'on accompagne avec les dons de jour, on a un peu plus de 5200.

  • Sigrid JAUD

    Il y a une question qu'on me pose parfois quand on va en entreprise, c'est comment on fait pour qu'un salarié se dévoile comme étant aidant ? Alors, on sait qu'il y a un aidant sur deux aujourd'hui qui ne dit pas à son employeur qu'il est aidant. Comment on fait pour que cette personne vienne voir son manager ou son RH pour lui parler de ce moment de vie et de ce qui pourrait être mis en place ?

  • Laurence HULIN

    Comment on fait ? En fait, il faut instaurer la confiance. Nous, typiquement, quand on a mis en place le guisset des aidants, le certificat des aidants, ça n'a pas été la révolution tout de suite. il a fallu que les gens se rendent compte qu'on avait mis tout ça en place pour eux et que le but n'était pas, entre guillemets, de les identifier pour les discriminer, voire pour les sortir de la société, mais au contraire, que c'était pour les accompagner et pour leur permettre finalement de mieux vivre leur situation d'aidant. Donc c'est d'une part la confiance, je pense que c'est quelque chose de très très important, et puis voilà, toutes les entreprises, tous les managers, on sait qu'ils sont, enfin qu'on est. en tout cas dans l'empathie. Si quelqu'un vient voir son manager, si quelqu'un vient voir son collègue, on va se rendre compte qu'il y aura forcément une écoute et derrière, il y aura un vrai intérêt à expliquer sa situation des dents.

  • Sigrid JAUD

    Vous m'avez parlé aussi de tout ce qui est santé au travail, c'est important aussi.

  • Laurence HULIN

    Ça, c'est important effectivement pour les dents. Ce qui est important, c'est de préserver son équilibre psychologique. et physique. On sait qu'il a besoin de travailler. Il a besoin de travailler parce que ça va lui changer les idées, parce qu'il a besoin de liens sociaux. Il a besoin d'une soupape aussi lui permettant d'évacuer un petit peu tout ça. On sait aussi que quand on est aidant, on est quand même vite fatigué parce qu'en fait, on va quand même s'épuiser aussi à la tâche. Il a besoin de travailler parce que derrière, il a besoin d'un équilibre financier parce que ça coûte cher d'être aidant. Si vous avez des kilomètres à faire, si vous devez assumer des soins, etc., parfois, c'est aussi à vous de payer. Il a besoin d'échanger avec d'autres aidants. ou avec ses collègues. Et puis, encore une fois, il a besoin de confiance de son employeur. Et si je regarde deux secondes l'employeur, lui, de quoi, quelque part, il a besoin dans son accueil, finalement, de l'aidant, c'est qu'il le fait. Alors, on est dans une entreprise, donc on se doit d'être dans la performance, quand même. Mais aujourd'hui, quand on ne prend pas en charge une personne qui est aidant parce qu'on ne l'a pas identifiée ou parce qu'il ne veut pas nous le dire, c'est 16 jours d'arrêt maladie en moyenne par an. dans une entreprise, quelle qu'elle soit, si on peut éviter 16 jours d'arrêt maladie d'un collaborateur parce qu'on ne l'a pas identifié, je pense qu'on le fait. Donc, il y a vraiment un vrai sujet là-dessus. Il y a des arrêts maladie si on ne s'en occupe pas. Il y a aussi, comme je vous le disais, de la fatigabilité. Donc, résultat, on risque d'avoir des accidents, on risque d'avoir une charge mentale qui est assez importante aussi. On sait à quoi ça mène. Donc, quand on est une entreprise responsable, quand on fait de la RSE, quand on parle de qualité de vie au travail, etc., forcément, on se doit de prendre en compte le statut d'aidant. Après, on a aujourd'hui de plus en plus aussi de collaborateurs aidants qui sont des collaboratrices aidants. Je vous le disais tout à l'heure, la Poste, on est une entreprise avec 48-49 ans de moyenne d'âge. On a 53% de nos collaborateurs qui sont des collaboratrices. Donc, on est forcément aussi concernés par le sujet. Et donc derrière, c'est aussi des enjeux d'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, de non-discrimination aussi des seniors. Voilà, donc tout un enjeu aussi de responsabilité sociétale de l'entreprise. Et puis enfin, on est quand même dans une société aujourd'hui avec un grand S qui a de plus en plus de mal à recruter les talents de demain et à les conserver. Et c'est vrai que c'est un vrai enjeu de marque employeur aujourd'hui, de fidélisation, d'image aussi. de communiquer sur ce que l'on fait sur les aidants, d'accompagner les aidants, parce que non seulement vous avez une fierté d'appartenance à l'entreprise, et puis quand vous y êtes, vous avez envie d'y rester. Donc il y a tous ces sujets-là qui font qu'il y a un intérêt et pour le collaborateur de se déclarer, et pour l'entreprise de pouvoir l'identifier.

  • Sigrid JAUD

    Alors quand je vais en entreprise aussi, en rendez-vous pour présenter les aidantes and Co, et comment on peut les accompagner, un employeur pour mettre en place une politique aidant, J'ai une objection qui vient, c'est oh là là, mais je vais être débordée de demandes si j'écris un accord et une autre qui est il va y avoir de la triche Qu'est-ce que vous en pensez ?

  • Laurence HULIN

    Il n'y a pas de triche. Encore une fois, on ne choisit pas d'être aidant, ça nous tombe dessus. Donc ça, c'est une réalité, et nous, on le voit au quotidien. 250 000 collaborateurs, on a 5200 certificats et on a une trentaine de demandes de jours de solidarité. C'est vraiment des jours de solidarité qui pèsent, puisqu'encore une fois, on peut leur en donner jusqu'à 60 jours par an. Et quand on regarde, en fait, les gens sont plus reconnaissants qu'autre chose et sont plus porteurs, finalement, de fierté d'entreprise quand ils sont aidants. On se rend compte que les jours de solidarité qu'on a aujourd'hui, ça permet d'affronter des graves problèmes de la vie. parce qu'en fait, on va avoir quelque chose qui va nous tomber dessus. Nous, on a des gens qui nous appellent du jour au lendemain, le conjoint a fait un AVC, l'enfant vient de déclarer, on vient de découvrir un cancer. Donc, quand vous vous confiez comme ça à votre entreprise, à vos managers ou à vos collègues ou à vos assistants sociaux, ce n'est pas anodin. Et ce système de confiance-là va permettre vraiment d'asseoir. cette légitimité de votre entreprise, cette fierté, et derrière, vous allez plus fédérer qu'autre chose et il n'y aura pas d'abus. Parce que nous, le système qu'on a mis en place, il permet aussi, quand vous avez le certificat des aidants ou quand vous avez une demande, par exemple, de temps de jour, on a une évaluation sociale avec les assistants sociaux. Donc, de toute manière, on a bien un garde-fou qui nous permet de ne pas dériver. Et franchement... en 5 ans d'accord qui lie, on a peut-être dû refuser 2-3 dossiers parce que ça ne collait pas mais en tout cas on les a quand même analysés mais ça ne collait pas

  • Sigrid JAUD

    Oui, plus par rapport à des critères objectifs Exactement,

  • Laurence HULIN

    tout à fait On n'était pas dans des danses de dépendance lourde et de fin de vie on était plus dans un confort donc on les a orientés sur autre chose et d'autres types de congés pour accompagner leurs proches aidés

  • Sigrid JAUD

    Merci beaucoup Laurence de dire ça parce que moi je ne peux pas entendre ça il y aura de la triche, je ne peux pas entendre ça d'autant plus qu'on sait bien que même s'il y a de la triche, quelqu'un qui gratte un petit peu, va se faire tout de suite rattraper par ses collègues ou son manager qui vont tout de suite comprendre que quelque chose ne tourne pas rond et qu'il y a quelque chose à revoir. Nous ce qu'on dit aussi c'est que tous ces dispositifs il faut les revoir de manière régulière pour justement évaluer les difficultés ou comment la situation a avancé.

  • Laurence HULIN

    Exactement, tout à fait. Et nous, on a appris effectivement de nos erreurs, je ne sais pas si on peut dire ça comme ça, mais on n'avait pas forcément identifié le rôle clé de l'assistant social, en tout cas dans notre accord, et en fait, on l'a identifié de manière très très forte dès les premiers dossiers qui sont arrivés, en disant Ok, on a demandé un certificat du médecin, on a demandé une attestation sur l'honneur, mais comment derrière on accompagne la personne ? Et le fait finalement de faire entrer l'assistant social dans la boucle, déjà c'était évident en fait, c'était juste évident, mais ça permet aussi que l'assistant social puisse prendre en charge les autres types de problèmes que peut avoir la personne aidante, parce que, encore une fois, c'est quelque chose de très très lourd en charge mentale, en charge physique, en tout ce qu'on veut, mais il peut y avoir aussi des problématiques financières à côté, d'autres problématiques. Donc le faire... prendre en charge par l'assistance sociale, ça permet d'avoir une vision à 360 degrés et de pouvoir vraiment accompagner la personne sur tous les plans.

  • Sigrid JAUD

    Très bien. Et en plus, l'assistance sociale est plutôt neutre, plutôt tiers de confiance. Et ça, ça permet aussi souvent aux gens d'être plus posés pour en parler.

  • Laurence HULIN

    Surtout qu'ils ont un devoir de confidentialité qui fait qu'effectivement, ce qui se passe dans le bureau de l'assistance sociale n'est pas connu des managers ni des RH, évidemment.

  • Sigrid JAUD

    Alors, est-ce qu'on peut finir sur cette question qui est par rapport à une entreprise débutante qui a envie de mettre en place des dispositifs en faveur de ses collaborateurs aidants, qui a compris l'intérêt de tout ce que vous avez dit, qui se rend bien compte qu'aujourd'hui, pour le bien-être de ses collaborateurs, pour recruter et fidéliser, c'est nécessaire de s'occuper des aidants. Qu'est-ce que vous donneriez comme conseil ou comme méthode ? S'il y en a une.

  • Laurence HULIN

    Pour commencer, il faut communiquer, communiquer, communiquer. C'est-à-dire que moi, je ferais des webinaires, des actions de communication, parce que nous, on s'est rendu compte que quand vous êtes aidant, vous allez être sensibilisé en disant, tiens, là, il y a un webinaire, tiens, là, il y a une action de communication, donc OK, on me parle. Par contre, quand vous n'êtes pas aidant, ça ne va pas vous parler, vous allez oublier, parce que vous recevez tellement de sollicitations que ça ne marchera pas. Sauf que le moment où vous allez avoir besoin de l'information, vous n'allez plus vous la trouver. on peut faire des communications régulières et sensibiliser régulièrement sur ces sujets-là, aussi bien les collaborateurs que les managers, que les RH, que les assistants sociaux, parce qu'encore une fois, il faut qu'on arrive à identifier. Une fois que vous avez fait ces webinaires, ces sensibilisations, moi, je ferai deux, trois choses. J'adhérerai à une plateforme téléphonique type domicile pour que les collaborateurs puissent se renseigner sur le statut d'aidant et ce que c'est qu'un aidant. et puis franchement je ferai un certificat parce que ça permet vraiment de donner un statut à la personne un petit peu comme quand vous êtes en situation de handicap vous avez une reconnaissance et ça permet vraiment d'une part de s'accepter en tant qu'aidant et que les autres vous acceptent aussi en tant qu'aidant donc c'est vraiment les trois mesures phares que moi je mettrais en place en premier et puis après une fois que vous avez tout ça il faut quand même... aussi permet de la flexibilité de l'organisation de travail pour les aidants. Parce que si vous ne leur donnez pas de flexibilité, ils ne s'en sortiront pas. Il faut donc vraiment les accompagner sur cette flexibilité-là.

  • Sigrid JAUD

    Vous avez raison. Dans ce qu'on voit de ce que demandent les aidants, le plus souvent, c'est de temps. Parce que prendre un rendez-vous, c'est comme nous, c'est pendant les heures de travail. Accompagner son enfant à un rendez-vous ou à un IME, c'est de la même manière. Ça prend du temps et pour autant… tout peut s'adapter en fonction des attentes des uns des autres. Ça me semble effectivement complètement possible. Et moi, ce que j'aime beaucoup dans tout ce que vous nous racontez dans cet épisode, c'est le climat de confiance qui a été créé dans l'entreprise petit à petit. Et par rapport au nombre de personnes que vous accompagnez aujourd'hui, vous m'avez dit qu'il y avait 20% d'augmentation du nombre d'aidants accompagnés chaque année.

  • Laurence HULIN

    Oui, tous les ans. Mais je pense aussi quand on parle de confiance, c'est aussi finalement une confiance mais générale, c'est-à-dire que quand vous voyez que, entre guillemets, les femmes ne sont pas discriminées dans l'entreprise, que les personnes en situation de handicap ne sont pas discriminées et seront gardées, que les seniors ne sont pas discriminés et seront gardés, vous vous doutez bien que les aidants ne seront pas discriminés et seront gardés aussi. Donc voilà, ça dépend aussi de toute la politique sociale que vous mettez en place pour lutter contre toutes les discriminations et c'est aussi pour ça que ça fait partie moi de ma direction ce sujet-là parce que ça a vraiment du sens par rapport à à tout ce qu'on met en place. On parle souvent de bienveillance. Ce n'est pas galvaudé. En tout cas, à la Poste, il faut vraiment que ce climat de bienveillance soit présent dans les entreprises pour permettre aux aidants de s'identifier et de se révéler, on va dire ça comme ça.

  • Sigrid JAUD

    Et j'allais dire, et à tous les étages. C'est-à-dire que ça ne concerne pas uniquement les cadres dans leur bureau, mais aussi jusqu'aux postiers. qui peut avoir cet aménagement. Et ça, c'est important, je trouve, parce qu'il y a aussi plein d'entreprises qui veulent bien tester... pour leur siège. Mais ensuite, quand il s'agit d'aller dans les magasins ou dans les hôtels, etc., là, ils trouvent ça beaucoup plus difficile d'adapter les dispositifs. Et ce qui est pour moi une question finalement de bon sens, que tout est possible de découler dans tous les étages pour que tout le monde soit pris en considération. Peut-être pas à la hauteur de ce que les gens souhaitent vraiment, mais en tout cas qu'on leur apporte des solutions.

  • Laurence HULIN

    Mais c'est vrai, alors après c'est la force de la poste, parce qu'on est présent sur tous les territoires, et on a beaucoup de métiers, mais c'est vrai que c'est un peu plus compliqué à mettre en place quand vous êtes une PME-TPE, généralement vous n'avez qu'un seul site, et c'est un peu plus dur, mais je vous rejoins complètement, effectivement aujourd'hui il faut réussir à ouvrir ça à tout type de population, ça permettra en plus d'avoir une justice et une non-discrimination, donc je vote pour.

  • Sigrid JAUD

    Bravo Laurence pour tous les dispositifs que vous avez mis en place au groupe La Poste. Déjà c'est énorme par rapport à ce que je vois dans les autres entreprises. Qu'est-ce que c'est le prochain projet qui va sortir pour les collaborateurs aidants ?

  • Laurence HULIN

    Le prochain sujet c'est les soft skills. On va identifier les compétences des aidants, les postiers et postières qui étaient aidants ou qui sont toujours aidants. On s'est rendu compte que les personnes qui aident un proche, sont obligés de développer des compétences, des compétences de communication, parce qu'ils vont devoir gérer une équipe médicale, des compétences de gestion de crise, parce qu'à chaque fois qu'il y a un événement qui va arriver, c'est généralement soudain et subi, donc ils doivent s'adapter. Ils ont des compétences de créativité, ils ont des compétences de collaboration, donc beaucoup de compétences qui sont existantes, qu'ils vont développer au fil du temps. Et donc on a décidé avec un groupe de travail de la Fondation de la Mutuelle Générale, de faire un questionnaire à destination des aidants et des personnes qui ont pu l'être pour identifier les compétences qu'ils ont développées et voir derrière comment l'entreprise peut s'emparer de ces compétences pour les faire grandir, les faire évoluer au sein de l'entreprise. Si je prends un exemple, vous êtes un collaborateur type facteur qui aide votre proche. je ne sais pas, dans tout ce qui est finance, etc. Et vous avez acquis, au final, pas mal de connaissances financières. Pourquoi pas demain, vous dire, OK, vous êtes facteur, pourquoi pas passer à la banque postale ou conseiller financier parce que c'est quelque chose qui fait sens chez vous. Vous avez une appétence sur ces sujets. Et voir comment on peut accompagner un collaborateur dans ces changements-là. Donc, c'est ce genre de choses que l'on veut, nous, aujourd'hui déterminer. Et quand on voit, encore une fois, le nombre d'aidants qui existent en France, je pense que c'est... On a de belles marges de manœuvre devant nous sur ce sujet-là.

  • Sigrid JAUD

    J'en suis certaine aussi parce que quand on est aidant, on développe tellement de compétences et aussi de qualités comme la patience, la résilience, ce genre de qualités qu'évidemment, dans des métiers où on est face à quelqu'un et on peut tout à fait les utiliser. Donc, je vois bien les différents exemples et différents switches possibles de la part de vos collaborateurs. écoutez Laurence j'espère que je vous réinviterai sur le podcast pour que vous me racontiez l'évolution du projet dans un an avec plaisir merci Laurence pour votre participation merci à vous Si cet épisode de Plan Aidant vous a plu, pensez à le partager autour de vous, à écrire un commentaire sur votre plateforme d'écoute préférée. Vous pouvez aussi suivre l'actualité du podcast sur Instagram ou Facebook en cherchant Podcast Plan Aidant. Et n'hésitez pas à me contacter. À très vite !

Description

La 2e saison du podcast Plan Aidants, le podcast des aidants comprend une nouveauté : je dialogue non seulement avec des Aidants engagés et positifs et je cherche également à mettre en lumière des structures qui proposent un service utile aux aidants. 

J’ai le plaisir d’échanger dans cet épisode avec Laurence Hulin, directrice diversité et égalité des chances du Groupe La Poste, sur la politique Aidants du Groupe La Poste. 

Je trouvais intéressant d’avoir le point de vue d’une entreprise précurseur dans la mise en place des dispositifs, donc avec un retour sur ce qui fonctionne et un recul sur les améliorations envisageables. 


Laurence nous explique les dispositifs mis en place en faveur des collaborateurs aidants de la Poste (du siège jusqu’aux postiers) et insiste sur l’instauration d’un climat de confiance à mettre en place (et ça se fait sur du long cours).

Parmi les dispositifs, j’ai noté l’intérêt pour la Poste de proposer

- Le certificat aidant : étape indispensable pour obtenir un soutien plus important,

- L’aménagement des horaires pour le salarié aidant

- Le temps partiel aménagé

- Le télétravail supplémentaire pour les salariés aidants – la possibilité de déménager pour accompagner son proche le plus longtemps possible 

- une plateforme téléphonique, qui répond aux interrogations des postiers aidants, les accompagne dans leurs démarches administratives et leur présente les offres sociales de La Poste dédiées aux aidants.

- Un "Fonds de solidarité aidants" alimenté par La Poste et les postiers 

- L’importance de l’assistant social


Le nombre de salariés aidants est passé de 1000 à 5160 personnes en 2022, un chiffre en augmentation de 20% chaque année. Cela peut sembler anecdotique par rapport au nombre de salariés dans l’entreprise. Cela montre surtout l’importance de créer un dialogue social et de communiquer avec persévérance auprès des collaborateurs pour les inciter à dire (ou se reconnaître) aidant.

Et pour les financiers, cela correspond à 15 jours d’arrêt maladie non pris = 3,5 millions d’économie pour l’entreprise. 


Enfin, Laurence donne des conseils aux entreprises qui ont tout pour elles (l’entreprise a compris l’intérêt de s’occuper de ses collaborateurs aidants, il y a déjà des dispositifs plus ou moins mis en place…) mais qui hésitent à se lancer? 


Je vous souhaite une très belle écoute !  

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Montage osmuk.pauline@gmail.com

Music by Chillmore from Pixabay

   


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Sigrid JAUD

    Bienvenue sur le podcast Plan Aidant, le podcast des aidants. Plan A, Plan Aidant, parce que quand on est aidant, on apprend rapidement qu'il n'y aura pas de plan de vie établi, pas de plan B et qu'il faudra tout le temps s'adapter. Et qui mieux qu'un aidant peut témoigner de sa situation, de sa vie aux côtés d'un aidé ? Et qui mieux qu'un aidant peut conseiller des services qui améliorent son quotidien et celui de son proche ? Je m'appelle Sigrid JAUD, j'ai été pendant 15 ans l'aidante de ma mère qui souffrait de la maladie de Parkinson. Je suis également la cofondatrice des Aidantes&Co, une entreprise de l'économie sociale et solidaire. Nous conseillons les entreprises à mieux accompagner leurs collaborateurs aidants pour gagner en impact social. Nos objectifs, aussi bien pour les aidantes and Co que pour le podcast Plan Aidant, c'est sensibiliser à la cause des aidants et favoriser leur inclusion dans la société. Dans chaque épisode, je dialoguerai avec des aidants engagés et positifs ou alors je chercherai à mettre en lumière des structures qui proposent un nouveau service utile aux aidants. Je vous souhaite une très belle écoute. Bonjour Laurence.

  • Laurence HULIN

    Bonjour Sigrid.

  • Sigrid JAUD

    Bienvenue sur le podcast Plan Aidants. Laurence, vous êtes directrice diversité et égalité des chances pour le groupe La Poste. Est-ce que vous voulez bien nous expliquer pour commencer en quoi consiste votre rôle ?

  • Laurence HULIN

    Alors effectivement, je suis à la DRH du groupe La Poste et j'ai en charge la lutte contre toutes les formes de discrimination. Aujourd'hui, il y a 25 critères de discrimination. Ça va de l'état de santé en passant par le handicap. l'origine présumée ou ce genre de choses. Et donc, en fait, c'est comment faire vivre cette politique et lutter contre toute forme de discrimination au sein du groupe La Poste. C'est porté par trois accords. Il y a un accord en lien avec le maintien dans l'emploi des personnes en situation de handicap. Il y a un accord relatif à l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. Puis, il y a un accord sur les aidants pour améliorer la conciliation vie professionnelle, vie personnelle des postiers et des postières aidants. Voilà, donc tout ça cohabite. Et puis j'ai également un sujet qui est le fait religieux, puisque nous sommes à la poste une entreprise neutre et laïque, et donc on se doit de faire respecter aussi la laïcité au sein de l'entreprise.

  • Sigrid JAUD

    Est-ce que vous pouvez nous rappeler la date des accords ? Parce que c'est à la fois récent et en même temps assez ancien pour faire aussi une forme d'expérience.

  • Laurence HULIN

    Oui, alors l'accord handicap date de 1995, de mémoire. Le premier accord... L'égalité professionnelle, il est dans les années 2000, je crois que c'est 2002. Et puis, l'accord aidant, il date de 2018. Alors, il est un peu plus récent que les autres, mais on sait que c'était aussi un sujet qui existait au sein de la poste, mais qui est maintenant porté par un accord depuis déjà 5 ans. Bravo.

  • Sigrid JAUD

    Alors, j'enchaîne, parce que je sais aussi que la poste a été récompensée plusieurs fois pour l'accompagnement de ses collaborateurs aidants. Est-ce que vous pouvez nous en dire un peu plus sur c'est quoi aujourd'hui un aidant à la poste ? Et puis, quels sont les dispositifs phares ?

  • Laurence HULIN

    Alors effectivement, nous en 2014, on a la poste qui a refait son plan stratégique et on s'est rendu compte que le vieillissement de la population, c'était vu finalement comme un phénomène majeur de société et que si la population vieillissait, les postiers également allaient vieillir et donc ça allait également impacter notre propre stratégie, aussi bien commerciale, parce qu'on a créé Veiller sur mes parents, par exemple, mais aussi en interne. Aujourd'hui, quand vous regardez la population des postiers et des postières, on a 53% de femmes et on a une moyenne d'âge entre 48 et 49 ans. Donc, on a une population pour une entreprise qui est un petit peu plus âgée que la moyenne. Et ce que l'on a fait, dès 2014, on a lancé un guide, le guide des aidants. on reprenait quelques avantages sociaux, on va dire, qu'on avait mis à disposition des aidants. Donc des chèques CESU, des choses comme ça supplémentaires parce qu'on savait que les aidants pouvaient avoir besoin de cette aide-là. En 2016, on a créé un guillemet des aidants. C'est une plateforme téléphonique très simple. Vous avez des questions à poser en fait sur est-ce que je suis aidant ? Est-ce que je peux bénéficier de telle ou telle chose ? Et en fait, le guichet des aidants vous répond par rapport effectivement à ce que la poste a mis à votre disposition. On avait 1000 appels par jour. pas du tout, hélas, parents. On a voulu aller plus loin et on a créé le certificat des aidants. Et ce certificat des aidants, il donnait un statut à nos postiers disant je suis reconnu par mon entreprise comme étant un aidant, donc je peux aller voir mon manager et lui dire je suis un aidant et donc je peux avoir peut-être un césu supplémentaire, ou avoir accès à des activités. sociales spécifiques.

  • Sigrid JAUD

    Alors Laurence, moi je veux bien que vous me disiez qu'est-ce que doit apporter un collaborateur aidant comme justificatif pour avoir un certificat aidant parce que c'est une question qui nous est posée souvent quand on va dans les entreprises, de la part d'entreprises qui sont en train de mettre en place des dispositifs qui disent mais je n'ai pas envie de demander des papiers ou encore une formalité administrative à mon collaborateur pour qu'il prouve qu'il est aidant et en même temps ça instaure quand même une sorte de confiance Qu'est-ce que vous demandez-vous aux aidants ?

  • Laurence HULIN

    Alors effectivement, nous, on passe par une plateforme qui est externe, qui s'appelle Domiserve, qui est une filiale de la poste. Mais ce n'est pas nous, la poste, qui avons les informations, on va dire, confidentielles. Ça, c'est quand même très important. Donc, Domiserve, qui est notre tiers de confiance, va demander à notre postier ou à notre postière une déclaration sur l'honneur, disons qu'il est aidant de la personne. Généralement, un certificat aussi médical du médecin de l'aider. Et on va le faire s'il n'y a pas d'aide type AFPA, des choses comme ça, ou d'allocations handicap adultes, des choses de la part de l'aider, on va faire une évaluation téléphonique avec le postier ou la postière. En disant, voilà, vous avez demandé un certificat aidant, votre proche, par exemple, les GIR5, donc c'est notre limite, et on va juste voir avec vous si ça correspond à nos critères. Et donc, nous, on a toute une liste de critères qui va définir ce que c'est la liste. Justement, si la personne peut prétendre ou pas à avoir ce certificat. Donc, on va lui demander si la personne est dépendante, si elle arrive à se déplacer toute seule, si elle arrive à faire ses courses, si elle a toute sa tête. Et donc, ça va être un échange avec le collaborateur pour justement essayer de savoir et de percevoir si la personne répond à nos critères, nous, postales, parce que c'est un certificat qui est donné par la poste. Et notre périmètre, c'est, on s'est dit qu'on allait aller jusqu'aux parents, grands-parents, conjoints, frères et sœurs, et enfants, petits-enfants. Donc, c'est si votre proche aidé fait partie de cette catégorie-là, la poste va vous donner un certificat des aidants.

  • Sigrid JAUD

    D'accord. Est-ce qu'il y a un autre dispositif à nous raconter qui pourrait intéresser des entreprises qui sont en train de mettre en place justement une politique aidant ?

  • Laurence HULIN

    Alors, effectivement, c'est vrai que le certificat, c'est quand même notre pierre angulaire. C'est-à-dire que ça permet encore une fois d'avoir une reconnaissance de la part de la personne et d'avoir aussi une reconnaissance de la part de l'entreprise. Donc, c'est vraiment quelque chose de très, très important. C'est vraiment notre socle. Quand on a mis en place ce certificat, on a eu, pareil, à peu près 1 000 personnes en 2013. 17 qui se sont présentés pour avoir un certificat. On a encore voulu aller plus loin. Et ce qui s'est passé, c'est qu'on a créé un accord social avec des organisations syndicales qui a conféré plusieurs choses. Donc, cinq choses pour les personnes qui avaient le certificat d'aidant postal. Et puis, une chose pour tous, on va dire, les aidants qui sont aidants au titre de la loi. Pour ceux qui avaient le certificat. de la poste, ils ont eu droit à trois jours, enfin, ils ont droit à trois jours de congés supplémentaires par an, fractionnables, donc ils peuvent prendre des demi-journées pour accompagner leurs proches à des rendez-vous médicaux et des rendez-vous administratifs. C'est quelque chose qui est hyper important, on le sait, l'aidant a besoin de temps, donc là, on va lui en donner pour aussi être détendu et pouvoir accompagner son proche aidé. Il peut aussi faire plus de télétravail que les autres. Très important, et ça c'est quelque chose auquel on tenait, c'était pouvoir aménager les horaires, donc il va voir avec son manager et son RH comment si le matin il ne peut pas être là à 8h du matin parce qu'il n'y a pas le transport qui vient chercher son enfant, qui est toujours en retard, des choses comme ça, on va voir avec le manager comment on peut organiser son temps de travail pour qu'il travaille autant que les autres, mais de manière un peu décalée. Donc plutôt que de dire il arrive comme tout le monde à 8h30 ou 9h, peut-être qu'il va arriver à 10h, il va être serein, il sera plus stressé et l'organisation du travail ne sera pas impactée et les collègues arrêteront de dire celui-là c'est un tir au flanc, il n'est jamais là, etc. C'est important.

  • Sigrid JAUD

    Exactement. Que tout le collectif de travail comprenne ce qui se joue.

  • Laurence HULIN

    Exactement. sans forcément être au courant, mais en tout cas, au moins qu'ils aient l'information et qu'il n'ait pas l'impression que la personne essaye un peu de tirer au flanc. Et puis, on a une autre action, c'est la mobilité. On s'est rendu compte que quand vous accompagnez un proche en fin de vie, et que par exemple, vous habitez Paris et que lui est à Brest, vous faites des allers-retours une fois minimum dans la semaine. Donc, c'est des heures et des heures, soit de voiture, de train, etc. Et donc, en fait, vous vous fatiguez. Et si même, on en arrive à l'épuisement. Pour éviter ça, nous, on a proposé et on propose au lendemain aux collaborateurs s'ils le souhaitent de pouvoir déménager le temps d'accompagner en fin de vie la personne voilà et ça permet d'être beaucoup plus serein d'être moins fatigué d'éviter aussi tout ce qui est accidentologie choses comme ça et le cinquième point c'était le temps partiel on disait aussi aux gens s'ils le souhaitent ils peuvent passer à temps partiel et ça peut être du temps partiel annualisé soit c'est une journée par semaine si vous êtes proche de votre aidé soit s'il est comme je vous disais il est loin ça peut être bien aussi de prendre une semaine toutes les quatre semaines toutes les trois semaines toutes les cinq semaines etc. Donc on propose ça. Et pour les postures, on va dire au titre de la loi et de 2014 et de 2018, donc on est vraiment là dans une... plutôt un accompagnement de fin de vie, c'est quelqu'un qui est fortement dépendant et qui a besoin de soins soutenus. On a créé un fonds de solidarité. La Poste a mis 1 000 jours sur ce fonds de solidarité. Donc tous les ans, on met 1 000 jours. Les postiers qui le souhaitent peuvent aussi donner des jours de congé. On a, suivant les années, entre 500 et 600 postiers qui donnent des jours. Et donc résultat, sur ce fonds de solidarité, les postiers font appel à nous, nous demandent en fait des jours de solidarité et ils peuvent avoir jusqu'à 30 jours. renouvelables une fois par an, donc ça fait 60 jours, pour s'occuper de leurs proches en fin de vie.

  • Sigrid JAUD

    Bravo, ça fait plein de dispositifs phares.

  • Laurence HULIN

    C'est assez complet. Aujourd'hui, on est quand même le premier employeur d'aidants en France. On en accompagne un peu plus de 5200. Entre ceux qu'on accompagne avec le certificat et ceux qu'on accompagne avec les dons de jour, on a un peu plus de 5200.

  • Sigrid JAUD

    Il y a une question qu'on me pose parfois quand on va en entreprise, c'est comment on fait pour qu'un salarié se dévoile comme étant aidant ? Alors, on sait qu'il y a un aidant sur deux aujourd'hui qui ne dit pas à son employeur qu'il est aidant. Comment on fait pour que cette personne vienne voir son manager ou son RH pour lui parler de ce moment de vie et de ce qui pourrait être mis en place ?

  • Laurence HULIN

    Comment on fait ? En fait, il faut instaurer la confiance. Nous, typiquement, quand on a mis en place le guisset des aidants, le certificat des aidants, ça n'a pas été la révolution tout de suite. il a fallu que les gens se rendent compte qu'on avait mis tout ça en place pour eux et que le but n'était pas, entre guillemets, de les identifier pour les discriminer, voire pour les sortir de la société, mais au contraire, que c'était pour les accompagner et pour leur permettre finalement de mieux vivre leur situation d'aidant. Donc c'est d'une part la confiance, je pense que c'est quelque chose de très très important, et puis voilà, toutes les entreprises, tous les managers, on sait qu'ils sont, enfin qu'on est. en tout cas dans l'empathie. Si quelqu'un vient voir son manager, si quelqu'un vient voir son collègue, on va se rendre compte qu'il y aura forcément une écoute et derrière, il y aura un vrai intérêt à expliquer sa situation des dents.

  • Sigrid JAUD

    Vous m'avez parlé aussi de tout ce qui est santé au travail, c'est important aussi.

  • Laurence HULIN

    Ça, c'est important effectivement pour les dents. Ce qui est important, c'est de préserver son équilibre psychologique. et physique. On sait qu'il a besoin de travailler. Il a besoin de travailler parce que ça va lui changer les idées, parce qu'il a besoin de liens sociaux. Il a besoin d'une soupape aussi lui permettant d'évacuer un petit peu tout ça. On sait aussi que quand on est aidant, on est quand même vite fatigué parce qu'en fait, on va quand même s'épuiser aussi à la tâche. Il a besoin de travailler parce que derrière, il a besoin d'un équilibre financier parce que ça coûte cher d'être aidant. Si vous avez des kilomètres à faire, si vous devez assumer des soins, etc., parfois, c'est aussi à vous de payer. Il a besoin d'échanger avec d'autres aidants. ou avec ses collègues. Et puis, encore une fois, il a besoin de confiance de son employeur. Et si je regarde deux secondes l'employeur, lui, de quoi, quelque part, il a besoin dans son accueil, finalement, de l'aidant, c'est qu'il le fait. Alors, on est dans une entreprise, donc on se doit d'être dans la performance, quand même. Mais aujourd'hui, quand on ne prend pas en charge une personne qui est aidant parce qu'on ne l'a pas identifiée ou parce qu'il ne veut pas nous le dire, c'est 16 jours d'arrêt maladie en moyenne par an. dans une entreprise, quelle qu'elle soit, si on peut éviter 16 jours d'arrêt maladie d'un collaborateur parce qu'on ne l'a pas identifié, je pense qu'on le fait. Donc, il y a vraiment un vrai sujet là-dessus. Il y a des arrêts maladie si on ne s'en occupe pas. Il y a aussi, comme je vous le disais, de la fatigabilité. Donc, résultat, on risque d'avoir des accidents, on risque d'avoir une charge mentale qui est assez importante aussi. On sait à quoi ça mène. Donc, quand on est une entreprise responsable, quand on fait de la RSE, quand on parle de qualité de vie au travail, etc., forcément, on se doit de prendre en compte le statut d'aidant. Après, on a aujourd'hui de plus en plus aussi de collaborateurs aidants qui sont des collaboratrices aidants. Je vous le disais tout à l'heure, la Poste, on est une entreprise avec 48-49 ans de moyenne d'âge. On a 53% de nos collaborateurs qui sont des collaboratrices. Donc, on est forcément aussi concernés par le sujet. Et donc derrière, c'est aussi des enjeux d'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, de non-discrimination aussi des seniors. Voilà, donc tout un enjeu aussi de responsabilité sociétale de l'entreprise. Et puis enfin, on est quand même dans une société aujourd'hui avec un grand S qui a de plus en plus de mal à recruter les talents de demain et à les conserver. Et c'est vrai que c'est un vrai enjeu de marque employeur aujourd'hui, de fidélisation, d'image aussi. de communiquer sur ce que l'on fait sur les aidants, d'accompagner les aidants, parce que non seulement vous avez une fierté d'appartenance à l'entreprise, et puis quand vous y êtes, vous avez envie d'y rester. Donc il y a tous ces sujets-là qui font qu'il y a un intérêt et pour le collaborateur de se déclarer, et pour l'entreprise de pouvoir l'identifier.

  • Sigrid JAUD

    Alors quand je vais en entreprise aussi, en rendez-vous pour présenter les aidantes and Co, et comment on peut les accompagner, un employeur pour mettre en place une politique aidant, J'ai une objection qui vient, c'est oh là là, mais je vais être débordée de demandes si j'écris un accord et une autre qui est il va y avoir de la triche Qu'est-ce que vous en pensez ?

  • Laurence HULIN

    Il n'y a pas de triche. Encore une fois, on ne choisit pas d'être aidant, ça nous tombe dessus. Donc ça, c'est une réalité, et nous, on le voit au quotidien. 250 000 collaborateurs, on a 5200 certificats et on a une trentaine de demandes de jours de solidarité. C'est vraiment des jours de solidarité qui pèsent, puisqu'encore une fois, on peut leur en donner jusqu'à 60 jours par an. Et quand on regarde, en fait, les gens sont plus reconnaissants qu'autre chose et sont plus porteurs, finalement, de fierté d'entreprise quand ils sont aidants. On se rend compte que les jours de solidarité qu'on a aujourd'hui, ça permet d'affronter des graves problèmes de la vie. parce qu'en fait, on va avoir quelque chose qui va nous tomber dessus. Nous, on a des gens qui nous appellent du jour au lendemain, le conjoint a fait un AVC, l'enfant vient de déclarer, on vient de découvrir un cancer. Donc, quand vous vous confiez comme ça à votre entreprise, à vos managers ou à vos collègues ou à vos assistants sociaux, ce n'est pas anodin. Et ce système de confiance-là va permettre vraiment d'asseoir. cette légitimité de votre entreprise, cette fierté, et derrière, vous allez plus fédérer qu'autre chose et il n'y aura pas d'abus. Parce que nous, le système qu'on a mis en place, il permet aussi, quand vous avez le certificat des aidants ou quand vous avez une demande, par exemple, de temps de jour, on a une évaluation sociale avec les assistants sociaux. Donc, de toute manière, on a bien un garde-fou qui nous permet de ne pas dériver. Et franchement... en 5 ans d'accord qui lie, on a peut-être dû refuser 2-3 dossiers parce que ça ne collait pas mais en tout cas on les a quand même analysés mais ça ne collait pas

  • Sigrid JAUD

    Oui, plus par rapport à des critères objectifs Exactement,

  • Laurence HULIN

    tout à fait On n'était pas dans des danses de dépendance lourde et de fin de vie on était plus dans un confort donc on les a orientés sur autre chose et d'autres types de congés pour accompagner leurs proches aidés

  • Sigrid JAUD

    Merci beaucoup Laurence de dire ça parce que moi je ne peux pas entendre ça il y aura de la triche, je ne peux pas entendre ça d'autant plus qu'on sait bien que même s'il y a de la triche, quelqu'un qui gratte un petit peu, va se faire tout de suite rattraper par ses collègues ou son manager qui vont tout de suite comprendre que quelque chose ne tourne pas rond et qu'il y a quelque chose à revoir. Nous ce qu'on dit aussi c'est que tous ces dispositifs il faut les revoir de manière régulière pour justement évaluer les difficultés ou comment la situation a avancé.

  • Laurence HULIN

    Exactement, tout à fait. Et nous, on a appris effectivement de nos erreurs, je ne sais pas si on peut dire ça comme ça, mais on n'avait pas forcément identifié le rôle clé de l'assistant social, en tout cas dans notre accord, et en fait, on l'a identifié de manière très très forte dès les premiers dossiers qui sont arrivés, en disant Ok, on a demandé un certificat du médecin, on a demandé une attestation sur l'honneur, mais comment derrière on accompagne la personne ? Et le fait finalement de faire entrer l'assistant social dans la boucle, déjà c'était évident en fait, c'était juste évident, mais ça permet aussi que l'assistant social puisse prendre en charge les autres types de problèmes que peut avoir la personne aidante, parce que, encore une fois, c'est quelque chose de très très lourd en charge mentale, en charge physique, en tout ce qu'on veut, mais il peut y avoir aussi des problématiques financières à côté, d'autres problématiques. Donc le faire... prendre en charge par l'assistance sociale, ça permet d'avoir une vision à 360 degrés et de pouvoir vraiment accompagner la personne sur tous les plans.

  • Sigrid JAUD

    Très bien. Et en plus, l'assistance sociale est plutôt neutre, plutôt tiers de confiance. Et ça, ça permet aussi souvent aux gens d'être plus posés pour en parler.

  • Laurence HULIN

    Surtout qu'ils ont un devoir de confidentialité qui fait qu'effectivement, ce qui se passe dans le bureau de l'assistance sociale n'est pas connu des managers ni des RH, évidemment.

  • Sigrid JAUD

    Alors, est-ce qu'on peut finir sur cette question qui est par rapport à une entreprise débutante qui a envie de mettre en place des dispositifs en faveur de ses collaborateurs aidants, qui a compris l'intérêt de tout ce que vous avez dit, qui se rend bien compte qu'aujourd'hui, pour le bien-être de ses collaborateurs, pour recruter et fidéliser, c'est nécessaire de s'occuper des aidants. Qu'est-ce que vous donneriez comme conseil ou comme méthode ? S'il y en a une.

  • Laurence HULIN

    Pour commencer, il faut communiquer, communiquer, communiquer. C'est-à-dire que moi, je ferais des webinaires, des actions de communication, parce que nous, on s'est rendu compte que quand vous êtes aidant, vous allez être sensibilisé en disant, tiens, là, il y a un webinaire, tiens, là, il y a une action de communication, donc OK, on me parle. Par contre, quand vous n'êtes pas aidant, ça ne va pas vous parler, vous allez oublier, parce que vous recevez tellement de sollicitations que ça ne marchera pas. Sauf que le moment où vous allez avoir besoin de l'information, vous n'allez plus vous la trouver. on peut faire des communications régulières et sensibiliser régulièrement sur ces sujets-là, aussi bien les collaborateurs que les managers, que les RH, que les assistants sociaux, parce qu'encore une fois, il faut qu'on arrive à identifier. Une fois que vous avez fait ces webinaires, ces sensibilisations, moi, je ferai deux, trois choses. J'adhérerai à une plateforme téléphonique type domicile pour que les collaborateurs puissent se renseigner sur le statut d'aidant et ce que c'est qu'un aidant. et puis franchement je ferai un certificat parce que ça permet vraiment de donner un statut à la personne un petit peu comme quand vous êtes en situation de handicap vous avez une reconnaissance et ça permet vraiment d'une part de s'accepter en tant qu'aidant et que les autres vous acceptent aussi en tant qu'aidant donc c'est vraiment les trois mesures phares que moi je mettrais en place en premier et puis après une fois que vous avez tout ça il faut quand même... aussi permet de la flexibilité de l'organisation de travail pour les aidants. Parce que si vous ne leur donnez pas de flexibilité, ils ne s'en sortiront pas. Il faut donc vraiment les accompagner sur cette flexibilité-là.

  • Sigrid JAUD

    Vous avez raison. Dans ce qu'on voit de ce que demandent les aidants, le plus souvent, c'est de temps. Parce que prendre un rendez-vous, c'est comme nous, c'est pendant les heures de travail. Accompagner son enfant à un rendez-vous ou à un IME, c'est de la même manière. Ça prend du temps et pour autant… tout peut s'adapter en fonction des attentes des uns des autres. Ça me semble effectivement complètement possible. Et moi, ce que j'aime beaucoup dans tout ce que vous nous racontez dans cet épisode, c'est le climat de confiance qui a été créé dans l'entreprise petit à petit. Et par rapport au nombre de personnes que vous accompagnez aujourd'hui, vous m'avez dit qu'il y avait 20% d'augmentation du nombre d'aidants accompagnés chaque année.

  • Laurence HULIN

    Oui, tous les ans. Mais je pense aussi quand on parle de confiance, c'est aussi finalement une confiance mais générale, c'est-à-dire que quand vous voyez que, entre guillemets, les femmes ne sont pas discriminées dans l'entreprise, que les personnes en situation de handicap ne sont pas discriminées et seront gardées, que les seniors ne sont pas discriminés et seront gardés, vous vous doutez bien que les aidants ne seront pas discriminés et seront gardés aussi. Donc voilà, ça dépend aussi de toute la politique sociale que vous mettez en place pour lutter contre toutes les discriminations et c'est aussi pour ça que ça fait partie moi de ma direction ce sujet-là parce que ça a vraiment du sens par rapport à à tout ce qu'on met en place. On parle souvent de bienveillance. Ce n'est pas galvaudé. En tout cas, à la Poste, il faut vraiment que ce climat de bienveillance soit présent dans les entreprises pour permettre aux aidants de s'identifier et de se révéler, on va dire ça comme ça.

  • Sigrid JAUD

    Et j'allais dire, et à tous les étages. C'est-à-dire que ça ne concerne pas uniquement les cadres dans leur bureau, mais aussi jusqu'aux postiers. qui peut avoir cet aménagement. Et ça, c'est important, je trouve, parce qu'il y a aussi plein d'entreprises qui veulent bien tester... pour leur siège. Mais ensuite, quand il s'agit d'aller dans les magasins ou dans les hôtels, etc., là, ils trouvent ça beaucoup plus difficile d'adapter les dispositifs. Et ce qui est pour moi une question finalement de bon sens, que tout est possible de découler dans tous les étages pour que tout le monde soit pris en considération. Peut-être pas à la hauteur de ce que les gens souhaitent vraiment, mais en tout cas qu'on leur apporte des solutions.

  • Laurence HULIN

    Mais c'est vrai, alors après c'est la force de la poste, parce qu'on est présent sur tous les territoires, et on a beaucoup de métiers, mais c'est vrai que c'est un peu plus compliqué à mettre en place quand vous êtes une PME-TPE, généralement vous n'avez qu'un seul site, et c'est un peu plus dur, mais je vous rejoins complètement, effectivement aujourd'hui il faut réussir à ouvrir ça à tout type de population, ça permettra en plus d'avoir une justice et une non-discrimination, donc je vote pour.

  • Sigrid JAUD

    Bravo Laurence pour tous les dispositifs que vous avez mis en place au groupe La Poste. Déjà c'est énorme par rapport à ce que je vois dans les autres entreprises. Qu'est-ce que c'est le prochain projet qui va sortir pour les collaborateurs aidants ?

  • Laurence HULIN

    Le prochain sujet c'est les soft skills. On va identifier les compétences des aidants, les postiers et postières qui étaient aidants ou qui sont toujours aidants. On s'est rendu compte que les personnes qui aident un proche, sont obligés de développer des compétences, des compétences de communication, parce qu'ils vont devoir gérer une équipe médicale, des compétences de gestion de crise, parce qu'à chaque fois qu'il y a un événement qui va arriver, c'est généralement soudain et subi, donc ils doivent s'adapter. Ils ont des compétences de créativité, ils ont des compétences de collaboration, donc beaucoup de compétences qui sont existantes, qu'ils vont développer au fil du temps. Et donc on a décidé avec un groupe de travail de la Fondation de la Mutuelle Générale, de faire un questionnaire à destination des aidants et des personnes qui ont pu l'être pour identifier les compétences qu'ils ont développées et voir derrière comment l'entreprise peut s'emparer de ces compétences pour les faire grandir, les faire évoluer au sein de l'entreprise. Si je prends un exemple, vous êtes un collaborateur type facteur qui aide votre proche. je ne sais pas, dans tout ce qui est finance, etc. Et vous avez acquis, au final, pas mal de connaissances financières. Pourquoi pas demain, vous dire, OK, vous êtes facteur, pourquoi pas passer à la banque postale ou conseiller financier parce que c'est quelque chose qui fait sens chez vous. Vous avez une appétence sur ces sujets. Et voir comment on peut accompagner un collaborateur dans ces changements-là. Donc, c'est ce genre de choses que l'on veut, nous, aujourd'hui déterminer. Et quand on voit, encore une fois, le nombre d'aidants qui existent en France, je pense que c'est... On a de belles marges de manœuvre devant nous sur ce sujet-là.

  • Sigrid JAUD

    J'en suis certaine aussi parce que quand on est aidant, on développe tellement de compétences et aussi de qualités comme la patience, la résilience, ce genre de qualités qu'évidemment, dans des métiers où on est face à quelqu'un et on peut tout à fait les utiliser. Donc, je vois bien les différents exemples et différents switches possibles de la part de vos collaborateurs. écoutez Laurence j'espère que je vous réinviterai sur le podcast pour que vous me racontiez l'évolution du projet dans un an avec plaisir merci Laurence pour votre participation merci à vous Si cet épisode de Plan Aidant vous a plu, pensez à le partager autour de vous, à écrire un commentaire sur votre plateforme d'écoute préférée. Vous pouvez aussi suivre l'actualité du podcast sur Instagram ou Facebook en cherchant Podcast Plan Aidant. Et n'hésitez pas à me contacter. À très vite !

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Description

La 2e saison du podcast Plan Aidants, le podcast des aidants comprend une nouveauté : je dialogue non seulement avec des Aidants engagés et positifs et je cherche également à mettre en lumière des structures qui proposent un service utile aux aidants. 

J’ai le plaisir d’échanger dans cet épisode avec Laurence Hulin, directrice diversité et égalité des chances du Groupe La Poste, sur la politique Aidants du Groupe La Poste. 

Je trouvais intéressant d’avoir le point de vue d’une entreprise précurseur dans la mise en place des dispositifs, donc avec un retour sur ce qui fonctionne et un recul sur les améliorations envisageables. 


Laurence nous explique les dispositifs mis en place en faveur des collaborateurs aidants de la Poste (du siège jusqu’aux postiers) et insiste sur l’instauration d’un climat de confiance à mettre en place (et ça se fait sur du long cours).

Parmi les dispositifs, j’ai noté l’intérêt pour la Poste de proposer

- Le certificat aidant : étape indispensable pour obtenir un soutien plus important,

- L’aménagement des horaires pour le salarié aidant

- Le temps partiel aménagé

- Le télétravail supplémentaire pour les salariés aidants – la possibilité de déménager pour accompagner son proche le plus longtemps possible 

- une plateforme téléphonique, qui répond aux interrogations des postiers aidants, les accompagne dans leurs démarches administratives et leur présente les offres sociales de La Poste dédiées aux aidants.

- Un "Fonds de solidarité aidants" alimenté par La Poste et les postiers 

- L’importance de l’assistant social


Le nombre de salariés aidants est passé de 1000 à 5160 personnes en 2022, un chiffre en augmentation de 20% chaque année. Cela peut sembler anecdotique par rapport au nombre de salariés dans l’entreprise. Cela montre surtout l’importance de créer un dialogue social et de communiquer avec persévérance auprès des collaborateurs pour les inciter à dire (ou se reconnaître) aidant.

Et pour les financiers, cela correspond à 15 jours d’arrêt maladie non pris = 3,5 millions d’économie pour l’entreprise. 


Enfin, Laurence donne des conseils aux entreprises qui ont tout pour elles (l’entreprise a compris l’intérêt de s’occuper de ses collaborateurs aidants, il y a déjà des dispositifs plus ou moins mis en place…) mais qui hésitent à se lancer? 


Je vous souhaite une très belle écoute !  

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Montage osmuk.pauline@gmail.com

Music by Chillmore from Pixabay

   


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Sigrid JAUD

    Bienvenue sur le podcast Plan Aidant, le podcast des aidants. Plan A, Plan Aidant, parce que quand on est aidant, on apprend rapidement qu'il n'y aura pas de plan de vie établi, pas de plan B et qu'il faudra tout le temps s'adapter. Et qui mieux qu'un aidant peut témoigner de sa situation, de sa vie aux côtés d'un aidé ? Et qui mieux qu'un aidant peut conseiller des services qui améliorent son quotidien et celui de son proche ? Je m'appelle Sigrid JAUD, j'ai été pendant 15 ans l'aidante de ma mère qui souffrait de la maladie de Parkinson. Je suis également la cofondatrice des Aidantes&Co, une entreprise de l'économie sociale et solidaire. Nous conseillons les entreprises à mieux accompagner leurs collaborateurs aidants pour gagner en impact social. Nos objectifs, aussi bien pour les aidantes and Co que pour le podcast Plan Aidant, c'est sensibiliser à la cause des aidants et favoriser leur inclusion dans la société. Dans chaque épisode, je dialoguerai avec des aidants engagés et positifs ou alors je chercherai à mettre en lumière des structures qui proposent un nouveau service utile aux aidants. Je vous souhaite une très belle écoute. Bonjour Laurence.

  • Laurence HULIN

    Bonjour Sigrid.

  • Sigrid JAUD

    Bienvenue sur le podcast Plan Aidants. Laurence, vous êtes directrice diversité et égalité des chances pour le groupe La Poste. Est-ce que vous voulez bien nous expliquer pour commencer en quoi consiste votre rôle ?

  • Laurence HULIN

    Alors effectivement, je suis à la DRH du groupe La Poste et j'ai en charge la lutte contre toutes les formes de discrimination. Aujourd'hui, il y a 25 critères de discrimination. Ça va de l'état de santé en passant par le handicap. l'origine présumée ou ce genre de choses. Et donc, en fait, c'est comment faire vivre cette politique et lutter contre toute forme de discrimination au sein du groupe La Poste. C'est porté par trois accords. Il y a un accord en lien avec le maintien dans l'emploi des personnes en situation de handicap. Il y a un accord relatif à l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. Puis, il y a un accord sur les aidants pour améliorer la conciliation vie professionnelle, vie personnelle des postiers et des postières aidants. Voilà, donc tout ça cohabite. Et puis j'ai également un sujet qui est le fait religieux, puisque nous sommes à la poste une entreprise neutre et laïque, et donc on se doit de faire respecter aussi la laïcité au sein de l'entreprise.

  • Sigrid JAUD

    Est-ce que vous pouvez nous rappeler la date des accords ? Parce que c'est à la fois récent et en même temps assez ancien pour faire aussi une forme d'expérience.

  • Laurence HULIN

    Oui, alors l'accord handicap date de 1995, de mémoire. Le premier accord... L'égalité professionnelle, il est dans les années 2000, je crois que c'est 2002. Et puis, l'accord aidant, il date de 2018. Alors, il est un peu plus récent que les autres, mais on sait que c'était aussi un sujet qui existait au sein de la poste, mais qui est maintenant porté par un accord depuis déjà 5 ans. Bravo.

  • Sigrid JAUD

    Alors, j'enchaîne, parce que je sais aussi que la poste a été récompensée plusieurs fois pour l'accompagnement de ses collaborateurs aidants. Est-ce que vous pouvez nous en dire un peu plus sur c'est quoi aujourd'hui un aidant à la poste ? Et puis, quels sont les dispositifs phares ?

  • Laurence HULIN

    Alors effectivement, nous en 2014, on a la poste qui a refait son plan stratégique et on s'est rendu compte que le vieillissement de la population, c'était vu finalement comme un phénomène majeur de société et que si la population vieillissait, les postiers également allaient vieillir et donc ça allait également impacter notre propre stratégie, aussi bien commerciale, parce qu'on a créé Veiller sur mes parents, par exemple, mais aussi en interne. Aujourd'hui, quand vous regardez la population des postiers et des postières, on a 53% de femmes et on a une moyenne d'âge entre 48 et 49 ans. Donc, on a une population pour une entreprise qui est un petit peu plus âgée que la moyenne. Et ce que l'on a fait, dès 2014, on a lancé un guide, le guide des aidants. on reprenait quelques avantages sociaux, on va dire, qu'on avait mis à disposition des aidants. Donc des chèques CESU, des choses comme ça supplémentaires parce qu'on savait que les aidants pouvaient avoir besoin de cette aide-là. En 2016, on a créé un guillemet des aidants. C'est une plateforme téléphonique très simple. Vous avez des questions à poser en fait sur est-ce que je suis aidant ? Est-ce que je peux bénéficier de telle ou telle chose ? Et en fait, le guichet des aidants vous répond par rapport effectivement à ce que la poste a mis à votre disposition. On avait 1000 appels par jour. pas du tout, hélas, parents. On a voulu aller plus loin et on a créé le certificat des aidants. Et ce certificat des aidants, il donnait un statut à nos postiers disant je suis reconnu par mon entreprise comme étant un aidant, donc je peux aller voir mon manager et lui dire je suis un aidant et donc je peux avoir peut-être un césu supplémentaire, ou avoir accès à des activités. sociales spécifiques.

  • Sigrid JAUD

    Alors Laurence, moi je veux bien que vous me disiez qu'est-ce que doit apporter un collaborateur aidant comme justificatif pour avoir un certificat aidant parce que c'est une question qui nous est posée souvent quand on va dans les entreprises, de la part d'entreprises qui sont en train de mettre en place des dispositifs qui disent mais je n'ai pas envie de demander des papiers ou encore une formalité administrative à mon collaborateur pour qu'il prouve qu'il est aidant et en même temps ça instaure quand même une sorte de confiance Qu'est-ce que vous demandez-vous aux aidants ?

  • Laurence HULIN

    Alors effectivement, nous, on passe par une plateforme qui est externe, qui s'appelle Domiserve, qui est une filiale de la poste. Mais ce n'est pas nous, la poste, qui avons les informations, on va dire, confidentielles. Ça, c'est quand même très important. Donc, Domiserve, qui est notre tiers de confiance, va demander à notre postier ou à notre postière une déclaration sur l'honneur, disons qu'il est aidant de la personne. Généralement, un certificat aussi médical du médecin de l'aider. Et on va le faire s'il n'y a pas d'aide type AFPA, des choses comme ça, ou d'allocations handicap adultes, des choses de la part de l'aider, on va faire une évaluation téléphonique avec le postier ou la postière. En disant, voilà, vous avez demandé un certificat aidant, votre proche, par exemple, les GIR5, donc c'est notre limite, et on va juste voir avec vous si ça correspond à nos critères. Et donc, nous, on a toute une liste de critères qui va définir ce que c'est la liste. Justement, si la personne peut prétendre ou pas à avoir ce certificat. Donc, on va lui demander si la personne est dépendante, si elle arrive à se déplacer toute seule, si elle arrive à faire ses courses, si elle a toute sa tête. Et donc, ça va être un échange avec le collaborateur pour justement essayer de savoir et de percevoir si la personne répond à nos critères, nous, postales, parce que c'est un certificat qui est donné par la poste. Et notre périmètre, c'est, on s'est dit qu'on allait aller jusqu'aux parents, grands-parents, conjoints, frères et sœurs, et enfants, petits-enfants. Donc, c'est si votre proche aidé fait partie de cette catégorie-là, la poste va vous donner un certificat des aidants.

  • Sigrid JAUD

    D'accord. Est-ce qu'il y a un autre dispositif à nous raconter qui pourrait intéresser des entreprises qui sont en train de mettre en place justement une politique aidant ?

  • Laurence HULIN

    Alors, effectivement, c'est vrai que le certificat, c'est quand même notre pierre angulaire. C'est-à-dire que ça permet encore une fois d'avoir une reconnaissance de la part de la personne et d'avoir aussi une reconnaissance de la part de l'entreprise. Donc, c'est vraiment quelque chose de très, très important. C'est vraiment notre socle. Quand on a mis en place ce certificat, on a eu, pareil, à peu près 1 000 personnes en 2013. 17 qui se sont présentés pour avoir un certificat. On a encore voulu aller plus loin. Et ce qui s'est passé, c'est qu'on a créé un accord social avec des organisations syndicales qui a conféré plusieurs choses. Donc, cinq choses pour les personnes qui avaient le certificat d'aidant postal. Et puis, une chose pour tous, on va dire, les aidants qui sont aidants au titre de la loi. Pour ceux qui avaient le certificat. de la poste, ils ont eu droit à trois jours, enfin, ils ont droit à trois jours de congés supplémentaires par an, fractionnables, donc ils peuvent prendre des demi-journées pour accompagner leurs proches à des rendez-vous médicaux et des rendez-vous administratifs. C'est quelque chose qui est hyper important, on le sait, l'aidant a besoin de temps, donc là, on va lui en donner pour aussi être détendu et pouvoir accompagner son proche aidé. Il peut aussi faire plus de télétravail que les autres. Très important, et ça c'est quelque chose auquel on tenait, c'était pouvoir aménager les horaires, donc il va voir avec son manager et son RH comment si le matin il ne peut pas être là à 8h du matin parce qu'il n'y a pas le transport qui vient chercher son enfant, qui est toujours en retard, des choses comme ça, on va voir avec le manager comment on peut organiser son temps de travail pour qu'il travaille autant que les autres, mais de manière un peu décalée. Donc plutôt que de dire il arrive comme tout le monde à 8h30 ou 9h, peut-être qu'il va arriver à 10h, il va être serein, il sera plus stressé et l'organisation du travail ne sera pas impactée et les collègues arrêteront de dire celui-là c'est un tir au flanc, il n'est jamais là, etc. C'est important.

  • Sigrid JAUD

    Exactement. Que tout le collectif de travail comprenne ce qui se joue.

  • Laurence HULIN

    Exactement. sans forcément être au courant, mais en tout cas, au moins qu'ils aient l'information et qu'il n'ait pas l'impression que la personne essaye un peu de tirer au flanc. Et puis, on a une autre action, c'est la mobilité. On s'est rendu compte que quand vous accompagnez un proche en fin de vie, et que par exemple, vous habitez Paris et que lui est à Brest, vous faites des allers-retours une fois minimum dans la semaine. Donc, c'est des heures et des heures, soit de voiture, de train, etc. Et donc, en fait, vous vous fatiguez. Et si même, on en arrive à l'épuisement. Pour éviter ça, nous, on a proposé et on propose au lendemain aux collaborateurs s'ils le souhaitent de pouvoir déménager le temps d'accompagner en fin de vie la personne voilà et ça permet d'être beaucoup plus serein d'être moins fatigué d'éviter aussi tout ce qui est accidentologie choses comme ça et le cinquième point c'était le temps partiel on disait aussi aux gens s'ils le souhaitent ils peuvent passer à temps partiel et ça peut être du temps partiel annualisé soit c'est une journée par semaine si vous êtes proche de votre aidé soit s'il est comme je vous disais il est loin ça peut être bien aussi de prendre une semaine toutes les quatre semaines toutes les trois semaines toutes les cinq semaines etc. Donc on propose ça. Et pour les postures, on va dire au titre de la loi et de 2014 et de 2018, donc on est vraiment là dans une... plutôt un accompagnement de fin de vie, c'est quelqu'un qui est fortement dépendant et qui a besoin de soins soutenus. On a créé un fonds de solidarité. La Poste a mis 1 000 jours sur ce fonds de solidarité. Donc tous les ans, on met 1 000 jours. Les postiers qui le souhaitent peuvent aussi donner des jours de congé. On a, suivant les années, entre 500 et 600 postiers qui donnent des jours. Et donc résultat, sur ce fonds de solidarité, les postiers font appel à nous, nous demandent en fait des jours de solidarité et ils peuvent avoir jusqu'à 30 jours. renouvelables une fois par an, donc ça fait 60 jours, pour s'occuper de leurs proches en fin de vie.

  • Sigrid JAUD

    Bravo, ça fait plein de dispositifs phares.

  • Laurence HULIN

    C'est assez complet. Aujourd'hui, on est quand même le premier employeur d'aidants en France. On en accompagne un peu plus de 5200. Entre ceux qu'on accompagne avec le certificat et ceux qu'on accompagne avec les dons de jour, on a un peu plus de 5200.

  • Sigrid JAUD

    Il y a une question qu'on me pose parfois quand on va en entreprise, c'est comment on fait pour qu'un salarié se dévoile comme étant aidant ? Alors, on sait qu'il y a un aidant sur deux aujourd'hui qui ne dit pas à son employeur qu'il est aidant. Comment on fait pour que cette personne vienne voir son manager ou son RH pour lui parler de ce moment de vie et de ce qui pourrait être mis en place ?

  • Laurence HULIN

    Comment on fait ? En fait, il faut instaurer la confiance. Nous, typiquement, quand on a mis en place le guisset des aidants, le certificat des aidants, ça n'a pas été la révolution tout de suite. il a fallu que les gens se rendent compte qu'on avait mis tout ça en place pour eux et que le but n'était pas, entre guillemets, de les identifier pour les discriminer, voire pour les sortir de la société, mais au contraire, que c'était pour les accompagner et pour leur permettre finalement de mieux vivre leur situation d'aidant. Donc c'est d'une part la confiance, je pense que c'est quelque chose de très très important, et puis voilà, toutes les entreprises, tous les managers, on sait qu'ils sont, enfin qu'on est. en tout cas dans l'empathie. Si quelqu'un vient voir son manager, si quelqu'un vient voir son collègue, on va se rendre compte qu'il y aura forcément une écoute et derrière, il y aura un vrai intérêt à expliquer sa situation des dents.

  • Sigrid JAUD

    Vous m'avez parlé aussi de tout ce qui est santé au travail, c'est important aussi.

  • Laurence HULIN

    Ça, c'est important effectivement pour les dents. Ce qui est important, c'est de préserver son équilibre psychologique. et physique. On sait qu'il a besoin de travailler. Il a besoin de travailler parce que ça va lui changer les idées, parce qu'il a besoin de liens sociaux. Il a besoin d'une soupape aussi lui permettant d'évacuer un petit peu tout ça. On sait aussi que quand on est aidant, on est quand même vite fatigué parce qu'en fait, on va quand même s'épuiser aussi à la tâche. Il a besoin de travailler parce que derrière, il a besoin d'un équilibre financier parce que ça coûte cher d'être aidant. Si vous avez des kilomètres à faire, si vous devez assumer des soins, etc., parfois, c'est aussi à vous de payer. Il a besoin d'échanger avec d'autres aidants. ou avec ses collègues. Et puis, encore une fois, il a besoin de confiance de son employeur. Et si je regarde deux secondes l'employeur, lui, de quoi, quelque part, il a besoin dans son accueil, finalement, de l'aidant, c'est qu'il le fait. Alors, on est dans une entreprise, donc on se doit d'être dans la performance, quand même. Mais aujourd'hui, quand on ne prend pas en charge une personne qui est aidant parce qu'on ne l'a pas identifiée ou parce qu'il ne veut pas nous le dire, c'est 16 jours d'arrêt maladie en moyenne par an. dans une entreprise, quelle qu'elle soit, si on peut éviter 16 jours d'arrêt maladie d'un collaborateur parce qu'on ne l'a pas identifié, je pense qu'on le fait. Donc, il y a vraiment un vrai sujet là-dessus. Il y a des arrêts maladie si on ne s'en occupe pas. Il y a aussi, comme je vous le disais, de la fatigabilité. Donc, résultat, on risque d'avoir des accidents, on risque d'avoir une charge mentale qui est assez importante aussi. On sait à quoi ça mène. Donc, quand on est une entreprise responsable, quand on fait de la RSE, quand on parle de qualité de vie au travail, etc., forcément, on se doit de prendre en compte le statut d'aidant. Après, on a aujourd'hui de plus en plus aussi de collaborateurs aidants qui sont des collaboratrices aidants. Je vous le disais tout à l'heure, la Poste, on est une entreprise avec 48-49 ans de moyenne d'âge. On a 53% de nos collaborateurs qui sont des collaboratrices. Donc, on est forcément aussi concernés par le sujet. Et donc derrière, c'est aussi des enjeux d'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, de non-discrimination aussi des seniors. Voilà, donc tout un enjeu aussi de responsabilité sociétale de l'entreprise. Et puis enfin, on est quand même dans une société aujourd'hui avec un grand S qui a de plus en plus de mal à recruter les talents de demain et à les conserver. Et c'est vrai que c'est un vrai enjeu de marque employeur aujourd'hui, de fidélisation, d'image aussi. de communiquer sur ce que l'on fait sur les aidants, d'accompagner les aidants, parce que non seulement vous avez une fierté d'appartenance à l'entreprise, et puis quand vous y êtes, vous avez envie d'y rester. Donc il y a tous ces sujets-là qui font qu'il y a un intérêt et pour le collaborateur de se déclarer, et pour l'entreprise de pouvoir l'identifier.

  • Sigrid JAUD

    Alors quand je vais en entreprise aussi, en rendez-vous pour présenter les aidantes and Co, et comment on peut les accompagner, un employeur pour mettre en place une politique aidant, J'ai une objection qui vient, c'est oh là là, mais je vais être débordée de demandes si j'écris un accord et une autre qui est il va y avoir de la triche Qu'est-ce que vous en pensez ?

  • Laurence HULIN

    Il n'y a pas de triche. Encore une fois, on ne choisit pas d'être aidant, ça nous tombe dessus. Donc ça, c'est une réalité, et nous, on le voit au quotidien. 250 000 collaborateurs, on a 5200 certificats et on a une trentaine de demandes de jours de solidarité. C'est vraiment des jours de solidarité qui pèsent, puisqu'encore une fois, on peut leur en donner jusqu'à 60 jours par an. Et quand on regarde, en fait, les gens sont plus reconnaissants qu'autre chose et sont plus porteurs, finalement, de fierté d'entreprise quand ils sont aidants. On se rend compte que les jours de solidarité qu'on a aujourd'hui, ça permet d'affronter des graves problèmes de la vie. parce qu'en fait, on va avoir quelque chose qui va nous tomber dessus. Nous, on a des gens qui nous appellent du jour au lendemain, le conjoint a fait un AVC, l'enfant vient de déclarer, on vient de découvrir un cancer. Donc, quand vous vous confiez comme ça à votre entreprise, à vos managers ou à vos collègues ou à vos assistants sociaux, ce n'est pas anodin. Et ce système de confiance-là va permettre vraiment d'asseoir. cette légitimité de votre entreprise, cette fierté, et derrière, vous allez plus fédérer qu'autre chose et il n'y aura pas d'abus. Parce que nous, le système qu'on a mis en place, il permet aussi, quand vous avez le certificat des aidants ou quand vous avez une demande, par exemple, de temps de jour, on a une évaluation sociale avec les assistants sociaux. Donc, de toute manière, on a bien un garde-fou qui nous permet de ne pas dériver. Et franchement... en 5 ans d'accord qui lie, on a peut-être dû refuser 2-3 dossiers parce que ça ne collait pas mais en tout cas on les a quand même analysés mais ça ne collait pas

  • Sigrid JAUD

    Oui, plus par rapport à des critères objectifs Exactement,

  • Laurence HULIN

    tout à fait On n'était pas dans des danses de dépendance lourde et de fin de vie on était plus dans un confort donc on les a orientés sur autre chose et d'autres types de congés pour accompagner leurs proches aidés

  • Sigrid JAUD

    Merci beaucoup Laurence de dire ça parce que moi je ne peux pas entendre ça il y aura de la triche, je ne peux pas entendre ça d'autant plus qu'on sait bien que même s'il y a de la triche, quelqu'un qui gratte un petit peu, va se faire tout de suite rattraper par ses collègues ou son manager qui vont tout de suite comprendre que quelque chose ne tourne pas rond et qu'il y a quelque chose à revoir. Nous ce qu'on dit aussi c'est que tous ces dispositifs il faut les revoir de manière régulière pour justement évaluer les difficultés ou comment la situation a avancé.

  • Laurence HULIN

    Exactement, tout à fait. Et nous, on a appris effectivement de nos erreurs, je ne sais pas si on peut dire ça comme ça, mais on n'avait pas forcément identifié le rôle clé de l'assistant social, en tout cas dans notre accord, et en fait, on l'a identifié de manière très très forte dès les premiers dossiers qui sont arrivés, en disant Ok, on a demandé un certificat du médecin, on a demandé une attestation sur l'honneur, mais comment derrière on accompagne la personne ? Et le fait finalement de faire entrer l'assistant social dans la boucle, déjà c'était évident en fait, c'était juste évident, mais ça permet aussi que l'assistant social puisse prendre en charge les autres types de problèmes que peut avoir la personne aidante, parce que, encore une fois, c'est quelque chose de très très lourd en charge mentale, en charge physique, en tout ce qu'on veut, mais il peut y avoir aussi des problématiques financières à côté, d'autres problématiques. Donc le faire... prendre en charge par l'assistance sociale, ça permet d'avoir une vision à 360 degrés et de pouvoir vraiment accompagner la personne sur tous les plans.

  • Sigrid JAUD

    Très bien. Et en plus, l'assistance sociale est plutôt neutre, plutôt tiers de confiance. Et ça, ça permet aussi souvent aux gens d'être plus posés pour en parler.

  • Laurence HULIN

    Surtout qu'ils ont un devoir de confidentialité qui fait qu'effectivement, ce qui se passe dans le bureau de l'assistance sociale n'est pas connu des managers ni des RH, évidemment.

  • Sigrid JAUD

    Alors, est-ce qu'on peut finir sur cette question qui est par rapport à une entreprise débutante qui a envie de mettre en place des dispositifs en faveur de ses collaborateurs aidants, qui a compris l'intérêt de tout ce que vous avez dit, qui se rend bien compte qu'aujourd'hui, pour le bien-être de ses collaborateurs, pour recruter et fidéliser, c'est nécessaire de s'occuper des aidants. Qu'est-ce que vous donneriez comme conseil ou comme méthode ? S'il y en a une.

  • Laurence HULIN

    Pour commencer, il faut communiquer, communiquer, communiquer. C'est-à-dire que moi, je ferais des webinaires, des actions de communication, parce que nous, on s'est rendu compte que quand vous êtes aidant, vous allez être sensibilisé en disant, tiens, là, il y a un webinaire, tiens, là, il y a une action de communication, donc OK, on me parle. Par contre, quand vous n'êtes pas aidant, ça ne va pas vous parler, vous allez oublier, parce que vous recevez tellement de sollicitations que ça ne marchera pas. Sauf que le moment où vous allez avoir besoin de l'information, vous n'allez plus vous la trouver. on peut faire des communications régulières et sensibiliser régulièrement sur ces sujets-là, aussi bien les collaborateurs que les managers, que les RH, que les assistants sociaux, parce qu'encore une fois, il faut qu'on arrive à identifier. Une fois que vous avez fait ces webinaires, ces sensibilisations, moi, je ferai deux, trois choses. J'adhérerai à une plateforme téléphonique type domicile pour que les collaborateurs puissent se renseigner sur le statut d'aidant et ce que c'est qu'un aidant. et puis franchement je ferai un certificat parce que ça permet vraiment de donner un statut à la personne un petit peu comme quand vous êtes en situation de handicap vous avez une reconnaissance et ça permet vraiment d'une part de s'accepter en tant qu'aidant et que les autres vous acceptent aussi en tant qu'aidant donc c'est vraiment les trois mesures phares que moi je mettrais en place en premier et puis après une fois que vous avez tout ça il faut quand même... aussi permet de la flexibilité de l'organisation de travail pour les aidants. Parce que si vous ne leur donnez pas de flexibilité, ils ne s'en sortiront pas. Il faut donc vraiment les accompagner sur cette flexibilité-là.

  • Sigrid JAUD

    Vous avez raison. Dans ce qu'on voit de ce que demandent les aidants, le plus souvent, c'est de temps. Parce que prendre un rendez-vous, c'est comme nous, c'est pendant les heures de travail. Accompagner son enfant à un rendez-vous ou à un IME, c'est de la même manière. Ça prend du temps et pour autant… tout peut s'adapter en fonction des attentes des uns des autres. Ça me semble effectivement complètement possible. Et moi, ce que j'aime beaucoup dans tout ce que vous nous racontez dans cet épisode, c'est le climat de confiance qui a été créé dans l'entreprise petit à petit. Et par rapport au nombre de personnes que vous accompagnez aujourd'hui, vous m'avez dit qu'il y avait 20% d'augmentation du nombre d'aidants accompagnés chaque année.

  • Laurence HULIN

    Oui, tous les ans. Mais je pense aussi quand on parle de confiance, c'est aussi finalement une confiance mais générale, c'est-à-dire que quand vous voyez que, entre guillemets, les femmes ne sont pas discriminées dans l'entreprise, que les personnes en situation de handicap ne sont pas discriminées et seront gardées, que les seniors ne sont pas discriminés et seront gardés, vous vous doutez bien que les aidants ne seront pas discriminés et seront gardés aussi. Donc voilà, ça dépend aussi de toute la politique sociale que vous mettez en place pour lutter contre toutes les discriminations et c'est aussi pour ça que ça fait partie moi de ma direction ce sujet-là parce que ça a vraiment du sens par rapport à à tout ce qu'on met en place. On parle souvent de bienveillance. Ce n'est pas galvaudé. En tout cas, à la Poste, il faut vraiment que ce climat de bienveillance soit présent dans les entreprises pour permettre aux aidants de s'identifier et de se révéler, on va dire ça comme ça.

  • Sigrid JAUD

    Et j'allais dire, et à tous les étages. C'est-à-dire que ça ne concerne pas uniquement les cadres dans leur bureau, mais aussi jusqu'aux postiers. qui peut avoir cet aménagement. Et ça, c'est important, je trouve, parce qu'il y a aussi plein d'entreprises qui veulent bien tester... pour leur siège. Mais ensuite, quand il s'agit d'aller dans les magasins ou dans les hôtels, etc., là, ils trouvent ça beaucoup plus difficile d'adapter les dispositifs. Et ce qui est pour moi une question finalement de bon sens, que tout est possible de découler dans tous les étages pour que tout le monde soit pris en considération. Peut-être pas à la hauteur de ce que les gens souhaitent vraiment, mais en tout cas qu'on leur apporte des solutions.

  • Laurence HULIN

    Mais c'est vrai, alors après c'est la force de la poste, parce qu'on est présent sur tous les territoires, et on a beaucoup de métiers, mais c'est vrai que c'est un peu plus compliqué à mettre en place quand vous êtes une PME-TPE, généralement vous n'avez qu'un seul site, et c'est un peu plus dur, mais je vous rejoins complètement, effectivement aujourd'hui il faut réussir à ouvrir ça à tout type de population, ça permettra en plus d'avoir une justice et une non-discrimination, donc je vote pour.

  • Sigrid JAUD

    Bravo Laurence pour tous les dispositifs que vous avez mis en place au groupe La Poste. Déjà c'est énorme par rapport à ce que je vois dans les autres entreprises. Qu'est-ce que c'est le prochain projet qui va sortir pour les collaborateurs aidants ?

  • Laurence HULIN

    Le prochain sujet c'est les soft skills. On va identifier les compétences des aidants, les postiers et postières qui étaient aidants ou qui sont toujours aidants. On s'est rendu compte que les personnes qui aident un proche, sont obligés de développer des compétences, des compétences de communication, parce qu'ils vont devoir gérer une équipe médicale, des compétences de gestion de crise, parce qu'à chaque fois qu'il y a un événement qui va arriver, c'est généralement soudain et subi, donc ils doivent s'adapter. Ils ont des compétences de créativité, ils ont des compétences de collaboration, donc beaucoup de compétences qui sont existantes, qu'ils vont développer au fil du temps. Et donc on a décidé avec un groupe de travail de la Fondation de la Mutuelle Générale, de faire un questionnaire à destination des aidants et des personnes qui ont pu l'être pour identifier les compétences qu'ils ont développées et voir derrière comment l'entreprise peut s'emparer de ces compétences pour les faire grandir, les faire évoluer au sein de l'entreprise. Si je prends un exemple, vous êtes un collaborateur type facteur qui aide votre proche. je ne sais pas, dans tout ce qui est finance, etc. Et vous avez acquis, au final, pas mal de connaissances financières. Pourquoi pas demain, vous dire, OK, vous êtes facteur, pourquoi pas passer à la banque postale ou conseiller financier parce que c'est quelque chose qui fait sens chez vous. Vous avez une appétence sur ces sujets. Et voir comment on peut accompagner un collaborateur dans ces changements-là. Donc, c'est ce genre de choses que l'on veut, nous, aujourd'hui déterminer. Et quand on voit, encore une fois, le nombre d'aidants qui existent en France, je pense que c'est... On a de belles marges de manœuvre devant nous sur ce sujet-là.

  • Sigrid JAUD

    J'en suis certaine aussi parce que quand on est aidant, on développe tellement de compétences et aussi de qualités comme la patience, la résilience, ce genre de qualités qu'évidemment, dans des métiers où on est face à quelqu'un et on peut tout à fait les utiliser. Donc, je vois bien les différents exemples et différents switches possibles de la part de vos collaborateurs. écoutez Laurence j'espère que je vous réinviterai sur le podcast pour que vous me racontiez l'évolution du projet dans un an avec plaisir merci Laurence pour votre participation merci à vous Si cet épisode de Plan Aidant vous a plu, pensez à le partager autour de vous, à écrire un commentaire sur votre plateforme d'écoute préférée. Vous pouvez aussi suivre l'actualité du podcast sur Instagram ou Facebook en cherchant Podcast Plan Aidant. Et n'hésitez pas à me contacter. À très vite !

Description

La 2e saison du podcast Plan Aidants, le podcast des aidants comprend une nouveauté : je dialogue non seulement avec des Aidants engagés et positifs et je cherche également à mettre en lumière des structures qui proposent un service utile aux aidants. 

J’ai le plaisir d’échanger dans cet épisode avec Laurence Hulin, directrice diversité et égalité des chances du Groupe La Poste, sur la politique Aidants du Groupe La Poste. 

Je trouvais intéressant d’avoir le point de vue d’une entreprise précurseur dans la mise en place des dispositifs, donc avec un retour sur ce qui fonctionne et un recul sur les améliorations envisageables. 


Laurence nous explique les dispositifs mis en place en faveur des collaborateurs aidants de la Poste (du siège jusqu’aux postiers) et insiste sur l’instauration d’un climat de confiance à mettre en place (et ça se fait sur du long cours).

Parmi les dispositifs, j’ai noté l’intérêt pour la Poste de proposer

- Le certificat aidant : étape indispensable pour obtenir un soutien plus important,

- L’aménagement des horaires pour le salarié aidant

- Le temps partiel aménagé

- Le télétravail supplémentaire pour les salariés aidants – la possibilité de déménager pour accompagner son proche le plus longtemps possible 

- une plateforme téléphonique, qui répond aux interrogations des postiers aidants, les accompagne dans leurs démarches administratives et leur présente les offres sociales de La Poste dédiées aux aidants.

- Un "Fonds de solidarité aidants" alimenté par La Poste et les postiers 

- L’importance de l’assistant social


Le nombre de salariés aidants est passé de 1000 à 5160 personnes en 2022, un chiffre en augmentation de 20% chaque année. Cela peut sembler anecdotique par rapport au nombre de salariés dans l’entreprise. Cela montre surtout l’importance de créer un dialogue social et de communiquer avec persévérance auprès des collaborateurs pour les inciter à dire (ou se reconnaître) aidant.

Et pour les financiers, cela correspond à 15 jours d’arrêt maladie non pris = 3,5 millions d’économie pour l’entreprise. 


Enfin, Laurence donne des conseils aux entreprises qui ont tout pour elles (l’entreprise a compris l’intérêt de s’occuper de ses collaborateurs aidants, il y a déjà des dispositifs plus ou moins mis en place…) mais qui hésitent à se lancer? 


Je vous souhaite une très belle écoute !  

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Music by Chillmore from Pixabay

   


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Transcription

  • Sigrid JAUD

    Bienvenue sur le podcast Plan Aidant, le podcast des aidants. Plan A, Plan Aidant, parce que quand on est aidant, on apprend rapidement qu'il n'y aura pas de plan de vie établi, pas de plan B et qu'il faudra tout le temps s'adapter. Et qui mieux qu'un aidant peut témoigner de sa situation, de sa vie aux côtés d'un aidé ? Et qui mieux qu'un aidant peut conseiller des services qui améliorent son quotidien et celui de son proche ? Je m'appelle Sigrid JAUD, j'ai été pendant 15 ans l'aidante de ma mère qui souffrait de la maladie de Parkinson. Je suis également la cofondatrice des Aidantes&Co, une entreprise de l'économie sociale et solidaire. Nous conseillons les entreprises à mieux accompagner leurs collaborateurs aidants pour gagner en impact social. Nos objectifs, aussi bien pour les aidantes and Co que pour le podcast Plan Aidant, c'est sensibiliser à la cause des aidants et favoriser leur inclusion dans la société. Dans chaque épisode, je dialoguerai avec des aidants engagés et positifs ou alors je chercherai à mettre en lumière des structures qui proposent un nouveau service utile aux aidants. Je vous souhaite une très belle écoute. Bonjour Laurence.

  • Laurence HULIN

    Bonjour Sigrid.

  • Sigrid JAUD

    Bienvenue sur le podcast Plan Aidants. Laurence, vous êtes directrice diversité et égalité des chances pour le groupe La Poste. Est-ce que vous voulez bien nous expliquer pour commencer en quoi consiste votre rôle ?

  • Laurence HULIN

    Alors effectivement, je suis à la DRH du groupe La Poste et j'ai en charge la lutte contre toutes les formes de discrimination. Aujourd'hui, il y a 25 critères de discrimination. Ça va de l'état de santé en passant par le handicap. l'origine présumée ou ce genre de choses. Et donc, en fait, c'est comment faire vivre cette politique et lutter contre toute forme de discrimination au sein du groupe La Poste. C'est porté par trois accords. Il y a un accord en lien avec le maintien dans l'emploi des personnes en situation de handicap. Il y a un accord relatif à l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. Puis, il y a un accord sur les aidants pour améliorer la conciliation vie professionnelle, vie personnelle des postiers et des postières aidants. Voilà, donc tout ça cohabite. Et puis j'ai également un sujet qui est le fait religieux, puisque nous sommes à la poste une entreprise neutre et laïque, et donc on se doit de faire respecter aussi la laïcité au sein de l'entreprise.

  • Sigrid JAUD

    Est-ce que vous pouvez nous rappeler la date des accords ? Parce que c'est à la fois récent et en même temps assez ancien pour faire aussi une forme d'expérience.

  • Laurence HULIN

    Oui, alors l'accord handicap date de 1995, de mémoire. Le premier accord... L'égalité professionnelle, il est dans les années 2000, je crois que c'est 2002. Et puis, l'accord aidant, il date de 2018. Alors, il est un peu plus récent que les autres, mais on sait que c'était aussi un sujet qui existait au sein de la poste, mais qui est maintenant porté par un accord depuis déjà 5 ans. Bravo.

  • Sigrid JAUD

    Alors, j'enchaîne, parce que je sais aussi que la poste a été récompensée plusieurs fois pour l'accompagnement de ses collaborateurs aidants. Est-ce que vous pouvez nous en dire un peu plus sur c'est quoi aujourd'hui un aidant à la poste ? Et puis, quels sont les dispositifs phares ?

  • Laurence HULIN

    Alors effectivement, nous en 2014, on a la poste qui a refait son plan stratégique et on s'est rendu compte que le vieillissement de la population, c'était vu finalement comme un phénomène majeur de société et que si la population vieillissait, les postiers également allaient vieillir et donc ça allait également impacter notre propre stratégie, aussi bien commerciale, parce qu'on a créé Veiller sur mes parents, par exemple, mais aussi en interne. Aujourd'hui, quand vous regardez la population des postiers et des postières, on a 53% de femmes et on a une moyenne d'âge entre 48 et 49 ans. Donc, on a une population pour une entreprise qui est un petit peu plus âgée que la moyenne. Et ce que l'on a fait, dès 2014, on a lancé un guide, le guide des aidants. on reprenait quelques avantages sociaux, on va dire, qu'on avait mis à disposition des aidants. Donc des chèques CESU, des choses comme ça supplémentaires parce qu'on savait que les aidants pouvaient avoir besoin de cette aide-là. En 2016, on a créé un guillemet des aidants. C'est une plateforme téléphonique très simple. Vous avez des questions à poser en fait sur est-ce que je suis aidant ? Est-ce que je peux bénéficier de telle ou telle chose ? Et en fait, le guichet des aidants vous répond par rapport effectivement à ce que la poste a mis à votre disposition. On avait 1000 appels par jour. pas du tout, hélas, parents. On a voulu aller plus loin et on a créé le certificat des aidants. Et ce certificat des aidants, il donnait un statut à nos postiers disant je suis reconnu par mon entreprise comme étant un aidant, donc je peux aller voir mon manager et lui dire je suis un aidant et donc je peux avoir peut-être un césu supplémentaire, ou avoir accès à des activités. sociales spécifiques.

  • Sigrid JAUD

    Alors Laurence, moi je veux bien que vous me disiez qu'est-ce que doit apporter un collaborateur aidant comme justificatif pour avoir un certificat aidant parce que c'est une question qui nous est posée souvent quand on va dans les entreprises, de la part d'entreprises qui sont en train de mettre en place des dispositifs qui disent mais je n'ai pas envie de demander des papiers ou encore une formalité administrative à mon collaborateur pour qu'il prouve qu'il est aidant et en même temps ça instaure quand même une sorte de confiance Qu'est-ce que vous demandez-vous aux aidants ?

  • Laurence HULIN

    Alors effectivement, nous, on passe par une plateforme qui est externe, qui s'appelle Domiserve, qui est une filiale de la poste. Mais ce n'est pas nous, la poste, qui avons les informations, on va dire, confidentielles. Ça, c'est quand même très important. Donc, Domiserve, qui est notre tiers de confiance, va demander à notre postier ou à notre postière une déclaration sur l'honneur, disons qu'il est aidant de la personne. Généralement, un certificat aussi médical du médecin de l'aider. Et on va le faire s'il n'y a pas d'aide type AFPA, des choses comme ça, ou d'allocations handicap adultes, des choses de la part de l'aider, on va faire une évaluation téléphonique avec le postier ou la postière. En disant, voilà, vous avez demandé un certificat aidant, votre proche, par exemple, les GIR5, donc c'est notre limite, et on va juste voir avec vous si ça correspond à nos critères. Et donc, nous, on a toute une liste de critères qui va définir ce que c'est la liste. Justement, si la personne peut prétendre ou pas à avoir ce certificat. Donc, on va lui demander si la personne est dépendante, si elle arrive à se déplacer toute seule, si elle arrive à faire ses courses, si elle a toute sa tête. Et donc, ça va être un échange avec le collaborateur pour justement essayer de savoir et de percevoir si la personne répond à nos critères, nous, postales, parce que c'est un certificat qui est donné par la poste. Et notre périmètre, c'est, on s'est dit qu'on allait aller jusqu'aux parents, grands-parents, conjoints, frères et sœurs, et enfants, petits-enfants. Donc, c'est si votre proche aidé fait partie de cette catégorie-là, la poste va vous donner un certificat des aidants.

  • Sigrid JAUD

    D'accord. Est-ce qu'il y a un autre dispositif à nous raconter qui pourrait intéresser des entreprises qui sont en train de mettre en place justement une politique aidant ?

  • Laurence HULIN

    Alors, effectivement, c'est vrai que le certificat, c'est quand même notre pierre angulaire. C'est-à-dire que ça permet encore une fois d'avoir une reconnaissance de la part de la personne et d'avoir aussi une reconnaissance de la part de l'entreprise. Donc, c'est vraiment quelque chose de très, très important. C'est vraiment notre socle. Quand on a mis en place ce certificat, on a eu, pareil, à peu près 1 000 personnes en 2013. 17 qui se sont présentés pour avoir un certificat. On a encore voulu aller plus loin. Et ce qui s'est passé, c'est qu'on a créé un accord social avec des organisations syndicales qui a conféré plusieurs choses. Donc, cinq choses pour les personnes qui avaient le certificat d'aidant postal. Et puis, une chose pour tous, on va dire, les aidants qui sont aidants au titre de la loi. Pour ceux qui avaient le certificat. de la poste, ils ont eu droit à trois jours, enfin, ils ont droit à trois jours de congés supplémentaires par an, fractionnables, donc ils peuvent prendre des demi-journées pour accompagner leurs proches à des rendez-vous médicaux et des rendez-vous administratifs. C'est quelque chose qui est hyper important, on le sait, l'aidant a besoin de temps, donc là, on va lui en donner pour aussi être détendu et pouvoir accompagner son proche aidé. Il peut aussi faire plus de télétravail que les autres. Très important, et ça c'est quelque chose auquel on tenait, c'était pouvoir aménager les horaires, donc il va voir avec son manager et son RH comment si le matin il ne peut pas être là à 8h du matin parce qu'il n'y a pas le transport qui vient chercher son enfant, qui est toujours en retard, des choses comme ça, on va voir avec le manager comment on peut organiser son temps de travail pour qu'il travaille autant que les autres, mais de manière un peu décalée. Donc plutôt que de dire il arrive comme tout le monde à 8h30 ou 9h, peut-être qu'il va arriver à 10h, il va être serein, il sera plus stressé et l'organisation du travail ne sera pas impactée et les collègues arrêteront de dire celui-là c'est un tir au flanc, il n'est jamais là, etc. C'est important.

  • Sigrid JAUD

    Exactement. Que tout le collectif de travail comprenne ce qui se joue.

  • Laurence HULIN

    Exactement. sans forcément être au courant, mais en tout cas, au moins qu'ils aient l'information et qu'il n'ait pas l'impression que la personne essaye un peu de tirer au flanc. Et puis, on a une autre action, c'est la mobilité. On s'est rendu compte que quand vous accompagnez un proche en fin de vie, et que par exemple, vous habitez Paris et que lui est à Brest, vous faites des allers-retours une fois minimum dans la semaine. Donc, c'est des heures et des heures, soit de voiture, de train, etc. Et donc, en fait, vous vous fatiguez. Et si même, on en arrive à l'épuisement. Pour éviter ça, nous, on a proposé et on propose au lendemain aux collaborateurs s'ils le souhaitent de pouvoir déménager le temps d'accompagner en fin de vie la personne voilà et ça permet d'être beaucoup plus serein d'être moins fatigué d'éviter aussi tout ce qui est accidentologie choses comme ça et le cinquième point c'était le temps partiel on disait aussi aux gens s'ils le souhaitent ils peuvent passer à temps partiel et ça peut être du temps partiel annualisé soit c'est une journée par semaine si vous êtes proche de votre aidé soit s'il est comme je vous disais il est loin ça peut être bien aussi de prendre une semaine toutes les quatre semaines toutes les trois semaines toutes les cinq semaines etc. Donc on propose ça. Et pour les postures, on va dire au titre de la loi et de 2014 et de 2018, donc on est vraiment là dans une... plutôt un accompagnement de fin de vie, c'est quelqu'un qui est fortement dépendant et qui a besoin de soins soutenus. On a créé un fonds de solidarité. La Poste a mis 1 000 jours sur ce fonds de solidarité. Donc tous les ans, on met 1 000 jours. Les postiers qui le souhaitent peuvent aussi donner des jours de congé. On a, suivant les années, entre 500 et 600 postiers qui donnent des jours. Et donc résultat, sur ce fonds de solidarité, les postiers font appel à nous, nous demandent en fait des jours de solidarité et ils peuvent avoir jusqu'à 30 jours. renouvelables une fois par an, donc ça fait 60 jours, pour s'occuper de leurs proches en fin de vie.

  • Sigrid JAUD

    Bravo, ça fait plein de dispositifs phares.

  • Laurence HULIN

    C'est assez complet. Aujourd'hui, on est quand même le premier employeur d'aidants en France. On en accompagne un peu plus de 5200. Entre ceux qu'on accompagne avec le certificat et ceux qu'on accompagne avec les dons de jour, on a un peu plus de 5200.

  • Sigrid JAUD

    Il y a une question qu'on me pose parfois quand on va en entreprise, c'est comment on fait pour qu'un salarié se dévoile comme étant aidant ? Alors, on sait qu'il y a un aidant sur deux aujourd'hui qui ne dit pas à son employeur qu'il est aidant. Comment on fait pour que cette personne vienne voir son manager ou son RH pour lui parler de ce moment de vie et de ce qui pourrait être mis en place ?

  • Laurence HULIN

    Comment on fait ? En fait, il faut instaurer la confiance. Nous, typiquement, quand on a mis en place le guisset des aidants, le certificat des aidants, ça n'a pas été la révolution tout de suite. il a fallu que les gens se rendent compte qu'on avait mis tout ça en place pour eux et que le but n'était pas, entre guillemets, de les identifier pour les discriminer, voire pour les sortir de la société, mais au contraire, que c'était pour les accompagner et pour leur permettre finalement de mieux vivre leur situation d'aidant. Donc c'est d'une part la confiance, je pense que c'est quelque chose de très très important, et puis voilà, toutes les entreprises, tous les managers, on sait qu'ils sont, enfin qu'on est. en tout cas dans l'empathie. Si quelqu'un vient voir son manager, si quelqu'un vient voir son collègue, on va se rendre compte qu'il y aura forcément une écoute et derrière, il y aura un vrai intérêt à expliquer sa situation des dents.

  • Sigrid JAUD

    Vous m'avez parlé aussi de tout ce qui est santé au travail, c'est important aussi.

  • Laurence HULIN

    Ça, c'est important effectivement pour les dents. Ce qui est important, c'est de préserver son équilibre psychologique. et physique. On sait qu'il a besoin de travailler. Il a besoin de travailler parce que ça va lui changer les idées, parce qu'il a besoin de liens sociaux. Il a besoin d'une soupape aussi lui permettant d'évacuer un petit peu tout ça. On sait aussi que quand on est aidant, on est quand même vite fatigué parce qu'en fait, on va quand même s'épuiser aussi à la tâche. Il a besoin de travailler parce que derrière, il a besoin d'un équilibre financier parce que ça coûte cher d'être aidant. Si vous avez des kilomètres à faire, si vous devez assumer des soins, etc., parfois, c'est aussi à vous de payer. Il a besoin d'échanger avec d'autres aidants. ou avec ses collègues. Et puis, encore une fois, il a besoin de confiance de son employeur. Et si je regarde deux secondes l'employeur, lui, de quoi, quelque part, il a besoin dans son accueil, finalement, de l'aidant, c'est qu'il le fait. Alors, on est dans une entreprise, donc on se doit d'être dans la performance, quand même. Mais aujourd'hui, quand on ne prend pas en charge une personne qui est aidant parce qu'on ne l'a pas identifiée ou parce qu'il ne veut pas nous le dire, c'est 16 jours d'arrêt maladie en moyenne par an. dans une entreprise, quelle qu'elle soit, si on peut éviter 16 jours d'arrêt maladie d'un collaborateur parce qu'on ne l'a pas identifié, je pense qu'on le fait. Donc, il y a vraiment un vrai sujet là-dessus. Il y a des arrêts maladie si on ne s'en occupe pas. Il y a aussi, comme je vous le disais, de la fatigabilité. Donc, résultat, on risque d'avoir des accidents, on risque d'avoir une charge mentale qui est assez importante aussi. On sait à quoi ça mène. Donc, quand on est une entreprise responsable, quand on fait de la RSE, quand on parle de qualité de vie au travail, etc., forcément, on se doit de prendre en compte le statut d'aidant. Après, on a aujourd'hui de plus en plus aussi de collaborateurs aidants qui sont des collaboratrices aidants. Je vous le disais tout à l'heure, la Poste, on est une entreprise avec 48-49 ans de moyenne d'âge. On a 53% de nos collaborateurs qui sont des collaboratrices. Donc, on est forcément aussi concernés par le sujet. Et donc derrière, c'est aussi des enjeux d'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, de non-discrimination aussi des seniors. Voilà, donc tout un enjeu aussi de responsabilité sociétale de l'entreprise. Et puis enfin, on est quand même dans une société aujourd'hui avec un grand S qui a de plus en plus de mal à recruter les talents de demain et à les conserver. Et c'est vrai que c'est un vrai enjeu de marque employeur aujourd'hui, de fidélisation, d'image aussi. de communiquer sur ce que l'on fait sur les aidants, d'accompagner les aidants, parce que non seulement vous avez une fierté d'appartenance à l'entreprise, et puis quand vous y êtes, vous avez envie d'y rester. Donc il y a tous ces sujets-là qui font qu'il y a un intérêt et pour le collaborateur de se déclarer, et pour l'entreprise de pouvoir l'identifier.

  • Sigrid JAUD

    Alors quand je vais en entreprise aussi, en rendez-vous pour présenter les aidantes and Co, et comment on peut les accompagner, un employeur pour mettre en place une politique aidant, J'ai une objection qui vient, c'est oh là là, mais je vais être débordée de demandes si j'écris un accord et une autre qui est il va y avoir de la triche Qu'est-ce que vous en pensez ?

  • Laurence HULIN

    Il n'y a pas de triche. Encore une fois, on ne choisit pas d'être aidant, ça nous tombe dessus. Donc ça, c'est une réalité, et nous, on le voit au quotidien. 250 000 collaborateurs, on a 5200 certificats et on a une trentaine de demandes de jours de solidarité. C'est vraiment des jours de solidarité qui pèsent, puisqu'encore une fois, on peut leur en donner jusqu'à 60 jours par an. Et quand on regarde, en fait, les gens sont plus reconnaissants qu'autre chose et sont plus porteurs, finalement, de fierté d'entreprise quand ils sont aidants. On se rend compte que les jours de solidarité qu'on a aujourd'hui, ça permet d'affronter des graves problèmes de la vie. parce qu'en fait, on va avoir quelque chose qui va nous tomber dessus. Nous, on a des gens qui nous appellent du jour au lendemain, le conjoint a fait un AVC, l'enfant vient de déclarer, on vient de découvrir un cancer. Donc, quand vous vous confiez comme ça à votre entreprise, à vos managers ou à vos collègues ou à vos assistants sociaux, ce n'est pas anodin. Et ce système de confiance-là va permettre vraiment d'asseoir. cette légitimité de votre entreprise, cette fierté, et derrière, vous allez plus fédérer qu'autre chose et il n'y aura pas d'abus. Parce que nous, le système qu'on a mis en place, il permet aussi, quand vous avez le certificat des aidants ou quand vous avez une demande, par exemple, de temps de jour, on a une évaluation sociale avec les assistants sociaux. Donc, de toute manière, on a bien un garde-fou qui nous permet de ne pas dériver. Et franchement... en 5 ans d'accord qui lie, on a peut-être dû refuser 2-3 dossiers parce que ça ne collait pas mais en tout cas on les a quand même analysés mais ça ne collait pas

  • Sigrid JAUD

    Oui, plus par rapport à des critères objectifs Exactement,

  • Laurence HULIN

    tout à fait On n'était pas dans des danses de dépendance lourde et de fin de vie on était plus dans un confort donc on les a orientés sur autre chose et d'autres types de congés pour accompagner leurs proches aidés

  • Sigrid JAUD

    Merci beaucoup Laurence de dire ça parce que moi je ne peux pas entendre ça il y aura de la triche, je ne peux pas entendre ça d'autant plus qu'on sait bien que même s'il y a de la triche, quelqu'un qui gratte un petit peu, va se faire tout de suite rattraper par ses collègues ou son manager qui vont tout de suite comprendre que quelque chose ne tourne pas rond et qu'il y a quelque chose à revoir. Nous ce qu'on dit aussi c'est que tous ces dispositifs il faut les revoir de manière régulière pour justement évaluer les difficultés ou comment la situation a avancé.

  • Laurence HULIN

    Exactement, tout à fait. Et nous, on a appris effectivement de nos erreurs, je ne sais pas si on peut dire ça comme ça, mais on n'avait pas forcément identifié le rôle clé de l'assistant social, en tout cas dans notre accord, et en fait, on l'a identifié de manière très très forte dès les premiers dossiers qui sont arrivés, en disant Ok, on a demandé un certificat du médecin, on a demandé une attestation sur l'honneur, mais comment derrière on accompagne la personne ? Et le fait finalement de faire entrer l'assistant social dans la boucle, déjà c'était évident en fait, c'était juste évident, mais ça permet aussi que l'assistant social puisse prendre en charge les autres types de problèmes que peut avoir la personne aidante, parce que, encore une fois, c'est quelque chose de très très lourd en charge mentale, en charge physique, en tout ce qu'on veut, mais il peut y avoir aussi des problématiques financières à côté, d'autres problématiques. Donc le faire... prendre en charge par l'assistance sociale, ça permet d'avoir une vision à 360 degrés et de pouvoir vraiment accompagner la personne sur tous les plans.

  • Sigrid JAUD

    Très bien. Et en plus, l'assistance sociale est plutôt neutre, plutôt tiers de confiance. Et ça, ça permet aussi souvent aux gens d'être plus posés pour en parler.

  • Laurence HULIN

    Surtout qu'ils ont un devoir de confidentialité qui fait qu'effectivement, ce qui se passe dans le bureau de l'assistance sociale n'est pas connu des managers ni des RH, évidemment.

  • Sigrid JAUD

    Alors, est-ce qu'on peut finir sur cette question qui est par rapport à une entreprise débutante qui a envie de mettre en place des dispositifs en faveur de ses collaborateurs aidants, qui a compris l'intérêt de tout ce que vous avez dit, qui se rend bien compte qu'aujourd'hui, pour le bien-être de ses collaborateurs, pour recruter et fidéliser, c'est nécessaire de s'occuper des aidants. Qu'est-ce que vous donneriez comme conseil ou comme méthode ? S'il y en a une.

  • Laurence HULIN

    Pour commencer, il faut communiquer, communiquer, communiquer. C'est-à-dire que moi, je ferais des webinaires, des actions de communication, parce que nous, on s'est rendu compte que quand vous êtes aidant, vous allez être sensibilisé en disant, tiens, là, il y a un webinaire, tiens, là, il y a une action de communication, donc OK, on me parle. Par contre, quand vous n'êtes pas aidant, ça ne va pas vous parler, vous allez oublier, parce que vous recevez tellement de sollicitations que ça ne marchera pas. Sauf que le moment où vous allez avoir besoin de l'information, vous n'allez plus vous la trouver. on peut faire des communications régulières et sensibiliser régulièrement sur ces sujets-là, aussi bien les collaborateurs que les managers, que les RH, que les assistants sociaux, parce qu'encore une fois, il faut qu'on arrive à identifier. Une fois que vous avez fait ces webinaires, ces sensibilisations, moi, je ferai deux, trois choses. J'adhérerai à une plateforme téléphonique type domicile pour que les collaborateurs puissent se renseigner sur le statut d'aidant et ce que c'est qu'un aidant. et puis franchement je ferai un certificat parce que ça permet vraiment de donner un statut à la personne un petit peu comme quand vous êtes en situation de handicap vous avez une reconnaissance et ça permet vraiment d'une part de s'accepter en tant qu'aidant et que les autres vous acceptent aussi en tant qu'aidant donc c'est vraiment les trois mesures phares que moi je mettrais en place en premier et puis après une fois que vous avez tout ça il faut quand même... aussi permet de la flexibilité de l'organisation de travail pour les aidants. Parce que si vous ne leur donnez pas de flexibilité, ils ne s'en sortiront pas. Il faut donc vraiment les accompagner sur cette flexibilité-là.

  • Sigrid JAUD

    Vous avez raison. Dans ce qu'on voit de ce que demandent les aidants, le plus souvent, c'est de temps. Parce que prendre un rendez-vous, c'est comme nous, c'est pendant les heures de travail. Accompagner son enfant à un rendez-vous ou à un IME, c'est de la même manière. Ça prend du temps et pour autant… tout peut s'adapter en fonction des attentes des uns des autres. Ça me semble effectivement complètement possible. Et moi, ce que j'aime beaucoup dans tout ce que vous nous racontez dans cet épisode, c'est le climat de confiance qui a été créé dans l'entreprise petit à petit. Et par rapport au nombre de personnes que vous accompagnez aujourd'hui, vous m'avez dit qu'il y avait 20% d'augmentation du nombre d'aidants accompagnés chaque année.

  • Laurence HULIN

    Oui, tous les ans. Mais je pense aussi quand on parle de confiance, c'est aussi finalement une confiance mais générale, c'est-à-dire que quand vous voyez que, entre guillemets, les femmes ne sont pas discriminées dans l'entreprise, que les personnes en situation de handicap ne sont pas discriminées et seront gardées, que les seniors ne sont pas discriminés et seront gardés, vous vous doutez bien que les aidants ne seront pas discriminés et seront gardés aussi. Donc voilà, ça dépend aussi de toute la politique sociale que vous mettez en place pour lutter contre toutes les discriminations et c'est aussi pour ça que ça fait partie moi de ma direction ce sujet-là parce que ça a vraiment du sens par rapport à à tout ce qu'on met en place. On parle souvent de bienveillance. Ce n'est pas galvaudé. En tout cas, à la Poste, il faut vraiment que ce climat de bienveillance soit présent dans les entreprises pour permettre aux aidants de s'identifier et de se révéler, on va dire ça comme ça.

  • Sigrid JAUD

    Et j'allais dire, et à tous les étages. C'est-à-dire que ça ne concerne pas uniquement les cadres dans leur bureau, mais aussi jusqu'aux postiers. qui peut avoir cet aménagement. Et ça, c'est important, je trouve, parce qu'il y a aussi plein d'entreprises qui veulent bien tester... pour leur siège. Mais ensuite, quand il s'agit d'aller dans les magasins ou dans les hôtels, etc., là, ils trouvent ça beaucoup plus difficile d'adapter les dispositifs. Et ce qui est pour moi une question finalement de bon sens, que tout est possible de découler dans tous les étages pour que tout le monde soit pris en considération. Peut-être pas à la hauteur de ce que les gens souhaitent vraiment, mais en tout cas qu'on leur apporte des solutions.

  • Laurence HULIN

    Mais c'est vrai, alors après c'est la force de la poste, parce qu'on est présent sur tous les territoires, et on a beaucoup de métiers, mais c'est vrai que c'est un peu plus compliqué à mettre en place quand vous êtes une PME-TPE, généralement vous n'avez qu'un seul site, et c'est un peu plus dur, mais je vous rejoins complètement, effectivement aujourd'hui il faut réussir à ouvrir ça à tout type de population, ça permettra en plus d'avoir une justice et une non-discrimination, donc je vote pour.

  • Sigrid JAUD

    Bravo Laurence pour tous les dispositifs que vous avez mis en place au groupe La Poste. Déjà c'est énorme par rapport à ce que je vois dans les autres entreprises. Qu'est-ce que c'est le prochain projet qui va sortir pour les collaborateurs aidants ?

  • Laurence HULIN

    Le prochain sujet c'est les soft skills. On va identifier les compétences des aidants, les postiers et postières qui étaient aidants ou qui sont toujours aidants. On s'est rendu compte que les personnes qui aident un proche, sont obligés de développer des compétences, des compétences de communication, parce qu'ils vont devoir gérer une équipe médicale, des compétences de gestion de crise, parce qu'à chaque fois qu'il y a un événement qui va arriver, c'est généralement soudain et subi, donc ils doivent s'adapter. Ils ont des compétences de créativité, ils ont des compétences de collaboration, donc beaucoup de compétences qui sont existantes, qu'ils vont développer au fil du temps. Et donc on a décidé avec un groupe de travail de la Fondation de la Mutuelle Générale, de faire un questionnaire à destination des aidants et des personnes qui ont pu l'être pour identifier les compétences qu'ils ont développées et voir derrière comment l'entreprise peut s'emparer de ces compétences pour les faire grandir, les faire évoluer au sein de l'entreprise. Si je prends un exemple, vous êtes un collaborateur type facteur qui aide votre proche. je ne sais pas, dans tout ce qui est finance, etc. Et vous avez acquis, au final, pas mal de connaissances financières. Pourquoi pas demain, vous dire, OK, vous êtes facteur, pourquoi pas passer à la banque postale ou conseiller financier parce que c'est quelque chose qui fait sens chez vous. Vous avez une appétence sur ces sujets. Et voir comment on peut accompagner un collaborateur dans ces changements-là. Donc, c'est ce genre de choses que l'on veut, nous, aujourd'hui déterminer. Et quand on voit, encore une fois, le nombre d'aidants qui existent en France, je pense que c'est... On a de belles marges de manœuvre devant nous sur ce sujet-là.

  • Sigrid JAUD

    J'en suis certaine aussi parce que quand on est aidant, on développe tellement de compétences et aussi de qualités comme la patience, la résilience, ce genre de qualités qu'évidemment, dans des métiers où on est face à quelqu'un et on peut tout à fait les utiliser. Donc, je vois bien les différents exemples et différents switches possibles de la part de vos collaborateurs. écoutez Laurence j'espère que je vous réinviterai sur le podcast pour que vous me racontiez l'évolution du projet dans un an avec plaisir merci Laurence pour votre participation merci à vous Si cet épisode de Plan Aidant vous a plu, pensez à le partager autour de vous, à écrire un commentaire sur votre plateforme d'écoute préférée. Vous pouvez aussi suivre l'actualité du podcast sur Instagram ou Facebook en cherchant Podcast Plan Aidant. Et n'hésitez pas à me contacter. À très vite !

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