Description

Plus ou moins n'importe quoi (mais en bonne compagnie) : le Français par l'absurde ... ou l'absurde, mais en Français.

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Transcription

• Speaker #0

  Bienvenue à l'élite des auditeurs ! Et quant aux autres, ils peuvent rester. Il y a quelques semaines, je vous disais que pour entrer chez Radio Girafe, il faut montrer patte blanche. Patte blanche ... Vous aviez évidemment compris qu'il ne fallait pas prendre cette expression "patte blanche" au sens littéral. Mais, en ces temps où tout se châtie sauf le langage, je préfère quand même préciser mon propos ... Lorsque je dis qu' "il faut montrer patte blanche", ceci ne vise - et je veux être très très clair à ce sujet - ceci ne vise, n'exclut, ne discrimine, n'infériorise en rien, ne diabolise, ne rabaisse en rien ... Ferdinand. Ferdinand est mon poisson rouge et il est très très susceptible. Et en même temps c'est mon fan numéro 1 ... Mais si, juste pour lui faire plaisir, je vous avais dit : "pour rentrer chez Radio Girafe, il faut montrer nageoire orange", lui, il aurait été satisfait ! Mais vous ... ? Même l'élite, vous, n'auriez rien compris. Et c'est normal. Pourquoi réagit-il comme ça ? Est-ce parce qu'il est rouge ? Est-ce parce qu'il est un poisson ? S'il était vert, s'il était bleu, s'il était fuchsia, serait-il moins digne de rentrer dans cette auguste radio ? Ou bien s'il était limace, ou andouille de Guéméné, ou amibe d'ailleurs, serait-il indigne de chroniquer chez Radio Giraffe ? Que nenni, bien sûr, Radio Girafe est au-dessus de toute discrimination, toute exclusion, occlusion, voire perclusion, n'en parlons plus ! Et donc, revenons à la sécurité délirante qu'il faut passer pour entrer chez Radio Girafe. Sécurité malheureusement nécessaire car la concu, comme disent mes enfants (il paraît qu'on ne dit plus "concurrence", depuis au moins 2020 ...), donc la concu, bête, sournoise et chafouine (la concu est toujours bête, sournoise et chafouine, c'est même à ça qu'on la reconnaît, d'ailleurs !). Bref, la concu cherche par tous les moyens à pénétrer les locaux de Radio Girafe. Et surtout ses secrets. Mais quels sont donc les secrets que Radio Girafe cherche à protéger si efficacement ? Est-ce le secret de leur succès insensé ? Le secret de l'aiguille creuse ? Le secret de l'aiguille pas creuse ? Le secret de ma grand-mère, dont la tarte à la rhubarbe n'avait pas le goût de rhubarbe ? Le secret qui est sous nos yeux mais que nous ne voyons pas, comme dans la lettre mystérieuse d'Edgar Alan Poe ? Ou est-ce le secret de la longévité de Radio Girafe ? C'est-à-dire presque trois ans ? Non, il semblerait que ce ne soit rien de tout ça. Mais, bon, vous pensez bien que si je le savais, je vous le dirais, le fameux secret. Mais là ... alors là ... aucune idée. Bref, la sécurité chez Radio Girafe, c'est comme Mission Impossible, mais en plus dur. Et avec quand même un poil moins de moyens ... Imaginez quand même des badges infalsifiables, des interrogatoires au goûtb bulgare, des voyantes qui vérifient votre horoscope : "vous dites que vous êtes cancer, mais votre ascendant est globule mauve, votre descendant est foie jaune. Qu'avez-vous à répondre à ça ?" Eh bien, rien ... Rien, je ne réponds rien à ça. Ferdinand et moi, les deux agités du bocal de Radio Girafe, nous ne répondons pas. Et, de guerre lasse, ils nous laissent passer, la pitié sans doute ... Mais aussi le souvenir de la semaine précédente, et de celle d'avant, et de celle d'encore avant. Bref, c'est à l'usure que nous franchissons la sécurité de Radio Girafe, chaque semaine. Et je dis bien "nous". Car Ferdinand m'accompagne, chaque semaine. Et chaque semaine, il faut montrer patte blanche. Et si je dis "patte blanche", ceci ne vise - et je veux être très très clair à ce sujet - ceci ne vise, n'exclut, ne discrimine, n'infériorise en rien, ne diabolise, ne rabaisse en rien, etc, etc. Et c'est ainsi que le caramel dut montrer patte blanche !