- Speaker #0
Bonjour à toutes et à tous, on est de retour après un petit temps d'arrêt sur le podcast Football Club avec Mathieu pour la partie 2 de son interview. On s'était arrêté la dernière fois à l'épopée qui l'avait amené jusqu'au barrage de la Ligue Europa pour resituer un peu le débat. Donc Mathieu, tu nous disais que c'était un sentiment complètement différent d'intégrer du coup les barrages et le niveau européen. Est-ce que tu peux nous recentrer un peu le sujet, les émotions de ce parcours ?
- Speaker #1
Oui, surtout que je n'étais pas forcément dans un club destiné à jouer régulièrement ce genre de compétition. Et pour Côte, on avait fini milieu de tableau du championnat, 5e sur 10, et on s'est malgré tout retrouvé à disputer les phases finales d'Europa League. Et en fait, ça a été pas un concours de circonstances. C'était un peu un concours de circonstances. On avait fini 5e. Le FC Bâle avait gagné le championnat, mais ils avaient aussi gagné la Coupe de Suisse. Et du coup, en fait, ça... Il y a mon fils à côté. Allez, dis bonjour après, tu vas. Salut.
- Speaker #0
Salut.
- Speaker #1
Allez, va voir maman. Et du coup, on s'est retrouvé à être qualifié pour les phases finales de Ligue Europa. Mais on a dû passer trois tours de... Lucas, va voir maintenant, s'il te plaît. On a dû passer trois tours de qualification. Donc, ce n'est pas chose aisée. On a dû aller en Géorgie dans un premier temps, dans une phase aller-retour. Donc, on les a reçus à la maison. On a passé ce step géorgien. mais tu commences déjà à faire des déplacements dans l'Europe en soi et c'est déjà des super souvenirs. On se disait qu'on allait prendre un match après match et puis au final, tu vois que tu peux rivaliser en fait. Tu arrives à rivaliser dans ton championnat, mais là tu arrives à rivaliser contre des équipes européennes et puis ce n'est pas la même atmosphère comme on disait depuis le début. Tu sens un enjeu, tu sens une pression supplémentaire, un poids sur les épaules. tu vois toutes les bannières un peu européennes etc tu vois que la sécurité est renforcée et là je te parle que de phase barrage qualification donc on passe les géorgiens après on va en suède on passe les c'était goteborg je crois donc on les affronte aller-retour ça passe et après c'est match de play-off donc c'est celui qui gagne il passe et l'autre il reste à la maison et là c'est partisans de belgrade Bon petit déplacement, ils sont assez connus pour leur ambiance assez chaude dans leur grand stade, mais assez vétuste. Et je me souviens, pour avoir senti un peu plus d'atmosphère par les partisans de Belgrade, là-bas, en tout cas chez eux, je faisais partie du groupe, mais j'étais le 19ème en fait, j'arrêtais le match dans les tribunes. Et on était dans une loge assez... Enfin, vraiment, c'était une cabane, tu vois. Mais justement, tu pouvais... Alors, j'étais dans les vestiaires avant match et tout. J'étais à l'hôtel, j'ai fait le déplacement en car. Et ouais, je te parlais de CRS, de police et tout, mais franchement, derrière notre car, entre devant et derrière notre car, il devait y avoir 50 motos, tu vois, moitié de voiture. C'était incroyable. t'arrives autour du stade, c'est déjà blindé de fumigènes, alors que les fumigènes dans les stades européens, d'habitude, ils commencent à un peu être interdits, mais chez eux, je pense que les interdictions, ils les filtrent un petit peu, tu vois.
- Speaker #0
C'est eux qui décident de ce qui est interdit.
- Speaker #1
C'est eux qui décident, je pense. Puis voilà, une ambiance super chaude dans les tribunes et tout. Donc voilà, puis on arrive à passer ce tour-là. Donc là arrive la cour des grands entre guillemets, et puis je te parle encore une fois que d'Europa League. J'ai jamais eu la chance de connaître la Ligue des Champions, mais ça doit être encore quelque chose de plus. Donc voilà, arrivé en Europa League, et on a notre phase de groupe, et là c'est que du bonus en fait. Tu vois, c'est que du bonus, dans la poule on avait le plus gros Dynamo de Kiev, où il y avait pour les connaisseurs et les moins jeunes d'entre nous, il y avait Younes Belanda. Il y avait Gigi qui a joué à Montpellier, champion de France. Quand il part de Montpellier,
- Speaker #0
après, il est champion de France.
- Speaker #1
Younes Belanda, il y avait Yarmolenko, l'Ukrainien, la vedette ukrainienne de ces dernières années. Il y avait Miguel Veloso, le milieu portugais, international portugais, et j'en passe. il y avait austria de vienne aux autrichiens et on avait le racing club de genk les belges où il y avait encore coulé bali la tuer le défenseur avant qu'il marque à naples ouais c'est ça donc donc voilà des petites petites équipes bien sympa où tu te dis tu vois quand toi quand tu es un supporter n'est pas footballeur professionnel que tu regardes ces matches à la télé qui joue contre le psg ou quoi que ce soit tu dis bah c'est bon c'est le genre d'équipe qui tend mais 5 et puis basta Mais en fait quand tu joues contre eux tu te rends compte que c'est costaud quoi. Et que c'est vraiment facile de juger derrière sa télé. Je me souviens de ma première rentrée à Kiev. Donc on va à Kiev, Dynamo de Kiev, grand stade. C'était le stade qui avait été construit tout neuf pour l'Euro 2016. Et déjà tu sens la qualité des infrastructures, c'est encore autre chose. c'est grand, c'est moderne il y a du confort et là tu te dis t'es dans un bain, t'es déjà pris par l'atmosphère et je commence le match sur le banc je rentre à 2-0 j'ai dû rentrer à la 75ème à 2-0 ça c'est une anecdote qui m'a vraiment marqué je rentre à 2-0, corner pour nous Et moi je suis à la retombée du ballon, tu sais, le genre de mec qui va pas trop duel, qui attend à l'arc de cercle que le ballon revienne, et si tu peux caler un petit enrôlé dans la foulée, c'est parfait. Et le ballon, le corner, le ballon il est contré, le ballon il monte, il monte, il monte, et puis avec le contre, il a un gros effet sur lui-même. Et le terrain était bien arrosé, il fusillait, le ballon il redescend. Moi, j'avais déjà tout vu avant de faire. Tu projettes déjà, tu t'imagines le contrôle orienté, boum, la frappe et c'est parti. Le ballon, il descend, contrôle orienté extérieur du pied. Sauf qu'avec l'effet et le terrain qui fusent, le ballon, au lieu de rester à 1 mètre de moi pour déclencher derrière, il part à 3 mètres, le ballon. Et là, il y a Younes Belanda qui arrive, boum, l'épaule, je tombe, je tombe par terre. Et là, je regarde le reste de l'action, je suis encore au sol. il remonte le ballon, passe sur le côté, passe en retrait, fait du pied, but 3-0. Le ballon est rentré dans les cages que je ne m'étais même pas relevé encore. Je me suis dit que ça allait trop vite. C'est un autre football et il faut être prêt. Franchement, il faut être prêt. À ce moment-là, je m'étais senti comme un enfant de 10 ans qui joue avec des adultes. Après, le match continue. tu oublies ça, tu fais abstraction et tu rivalises, tu vois. Mais dans un premier temps, quand c'était tes premières rentrées, tu... Parce que j'avais pris une frappe, tu vois.
- Speaker #0
C'est des moments qui restent un petit peu suspendus, je pense, aussi, où tu es limite spectateur de ton propre...
- Speaker #1
C'est clair.
- Speaker #0
De la propre vie,
- Speaker #1
quoi. C'est clair. Déjà, avant de rentrer, tu dis... T'es là sur le banc, tu regardes l'intensité du match, tu te dis, putain, ça va être potentiellement ma première rentrée en Coupe d'Europe. Tu commences un peu à... tu commences un peu à te mettre la pression tout seul, la pression de l'événement, parce que ça reste un événement, tu as le recul de dire que tu n'as jamais vécu un moment aussi haut que celui-là dans ta carrière, et tu t'imposes toi-même cette pression et ce challenge de si je veux perdurer dans ce métier et gravir les échelons, il faut que je sois présent et que j'arrive à résister à ces moments-là Donc après tu rentres, t'as forcément cette première... Un peu comme ton premier match en pro quand tu rentres. Cette appréhension, l'impression d'être petit. Et puis après 5-10 minutes, ça passe et tu te prends au jeu. Et cet événement du corner, ça m'avait marqué. Par la puissance et l'intensité et le gabarit des mecs, je me suis dit, c'est vrai que... ça demande du boulot, franchement ça demande du boulot d'arriver à ce niveau là.
- Speaker #0
Il y a surtout aussi, et tu vois on en parlait aussi un peu en off, il y a surtout cet aspect que derrière notre télé on voit pas, ou que les gens ne voient pas, quand t'as pas joué, quand tu connais pas, la pression mentale qu'un joueur de foot il a à différents moments de sa vie ou durant tout le temps de sa carrière. qui n'est pas du tout mise en avant. On commence à parler beaucoup plus de l'aspect mental dans le sport, mais on ne se rend pas compte de l'impact de la pression ou de l'environnement sur l'humain. Et ça peut complètement modifier la perception des choses ou l'idée que les joueurs ont.
- Speaker #1
c'est ce qui conditionne ta performance. J'ai envie de te dire. Le talent, si on en est là, c'est qu'on en a tous. On est tous des bons joueurs. Mais en fait, ce qui va faire la différence à un moment donné, au-delà du travail, ça va être ta faculté à appréhender les choses, à passer outre la pression, l'événement, la critique, etc. Et en fait, on a toujours le coutume de dire que... Tu as les jambes qui tremblent quand tu as la pression, tu vois. Tu perds un peu tes moyens et tout ça parce que tu es pris par l'enjeu. D'autres exemples où tu ne joues pas beaucoup, tu te promets à jouer et tu sais que tu n'as pas 10 000 opportunités de montrer ta valeur. Donc consciemment, tu sais très bien que c'est maintenant qu'il faut montrer. Et le fait de prendre conscience que c'est maintenant qu'il faut montrer, tu peux te mettre aussi un peu cette pression. jouer le match avant et au final tu perds tes moyens, tu as le ballon qui brûle les pieds, tu déjoues un petit peu, tu ne prends pas de risques, etc. Alors qu'au contraire, un joueur en pleine confiance, à ce moment-là, il va faire abstraction de ses moments de pression, il va jouer libéré et en jouant libéré, tu peux exprimer toutes tes qualités. Mais vraiment, moi, ce qui m'a marqué dans ma... dans ma carrière, c'est cet aspect mental-là. C'est pour ça qu'aujourd'hui, il y a de plus en plus de préparateurs mentaux dans les clubs, dans les effectifs. C'est que c'est un aspect primordial. Si tu ne sais pas l'apprivoiser, à un moment donné, ça vient empiéter sur tes qualités, ta faculté à exprimer vraiment tout ton potentiel sur le terrain.
- Speaker #0
Oui, on est d'accord là-dessus et je pense qu'il y a des carrières qui auraient été différentes si dans les années 90 et début 2000, il y avait eu beaucoup plus de préparateurs mentaux. On n'aurait peut-être pas vu les mêmes joueurs ou en tout cas les mêmes équipes. Pour revenir sur ta phase de groupe Dynamo de Kiev, ça finit comment ?
- Speaker #1
Ça finit en 3-0. 3-0 là-bas, net et sans bavure, tu rentres chez toi comme tu es arrivé. Donc je ne me rappelle plus tous les résultats exactement, mais on avait fini 3e, en tout cas la phase de groupe. On avait fini 3e, donc voilà avec les honneurs. Je me rappelle en Autriche, je crois qu'on avait gagné en Autriche, mais c'est à la maison qu'on a perdu des points surtout. Mais au-delà de ça, comme je me répète, c'est l'atmosphère, les voyages aussi, du coup tu joues tous les 3 jours. c'est pas la même chose, la préparation c'est pas la même, les entraînements sont pas conditionnés de la même façon t'as beaucoup plus d'entraînement de récup et de maintien de forme plutôt que d'apprentissage tu vois parce que tu vas jouer le samedi, tu vas récupérer le dimanche, te remettre un petit peu en forme le lundi et une séance un peu plus longue et puis le mardi tu pars en voyage et pour jouer le mercredi tu vois ou le jeudi donc c'est un rythme différent mais... Mais tu fais ce métier-là pour en arriver là. Les joueurs n'aiment pas s'entraîner, ils aiment jouer. Si tu pouvais jouer tous les jours, c'est parfait. Donc là, jouer tous les trois jours et s'entraîner vite fait par-ci, par-là, ça nous allait très bien. Et puis après, il y a l'expérience humaine. Tu as toujours ta bande de potes et tout. Et tu vas à l'hôtel, à droite, à gauche. C'est sympa, c'est vraiment des bons moments de vie de groupe.
- Speaker #0
Après cette partie Europa League, tu continues ton aventure au FC Thun. On n'avait pas reparlé, on n'avait pas resitué le club pour ceux qui ont écouté le premier. Mais du coup, comment ça se passe la suite de l'Europe ? Est-ce que vous pêchez un peu en championnat ? Est-ce que vous restez dans une dynamique qui est cohérente ? Comment ça se passe ? Je ne sais plus,
- Speaker #1
de gros souvenirs, mais je ne me souviens plus qu'on ait été à Moscou non plus. Forcément, ça prend de l'énergie, c'est évident. Il faudrait revoir combien on a fini en championnat cette année-là. Mais si je n'ai pas le souvenir, c'est qu'on n'a pas été non plus extraordinaire. On a beau se dire en début de saison que l'Europa League, pour un club comme nous, c'est du bonus et que la priorité, ça reste le championnat. Nous en tant que joueurs, c'est un peu important, mais nous l'Europa League on pense qu'à ça en fait. Donc le match important pour nous de la semaine, ça va être celui de l'Europa League, et celui du week-end ça va être la routine, j'ai envie de te le dire. Donc forcément tu laisses un peu des points, parce que mentalement... Tu n'as pas la même approche quand tu vas jouer ton match de championnat, qui en temps normal, c'est ton match de la semaine. Quand tu as un match d'Europa League en milieu de semaine, déjà psychologiquement, tu y as laissé de l'énergie. Les déplacements, ça te prend de l'énergie aussi. On est un club où on n'a pas un effectif faramineux. Tu vas avoir 12-13 bons joueurs, le reste c'est du complément. Donc tu n'as pas une profondeur de banc qui te permet aussi de faire tourner à certains moments. Il y a aussi une usure des joueurs, une usure physique. Et tout ça, à un moment donné, ce soit tôt ou tard, tu le pèches pendant la saison. Donc après, on est retombé dans un rythme, on a été éliminé. Du coup, ça va assez vite. Franchement, quand tu es éliminé à la fin de l'hiver, genre en février, mars, c'est championnat et rien d'autre. Je pense qu'à ce moment-là, on a pris un petit contre-coup, on a fini la saison. Mais on ne s'est pas requalifié pour l'année d'après. Ça reste encore jusqu'à ce jour la dernière épopée européenne de tout dans l'Europa League. Ils en avaient fait une en Champions League en 2004 pour la première fois. La deuxième, c'était l'Europa League. Et je pense que maintenant, ils sont en D2, ils sont tombés. Donc, ce n'est pas de mal à l'avec qu'ils vont refaire une épopée européenne, je pense.
- Speaker #0
Du coup, ton aventure au FC Thun, elle s'étend combien de temps encore après cette aventure européenne ? Tu restes longtemps encore à Thun ?
- Speaker #1
Pas trop, parce qu'en fait, justement, avec l'Europa League, personnellement, on commence un peu à attirer l'attention des médias, des clubs, des agents. Ça va avec, c'est le jeu. En championnat, j'étais performant. Et du coup, à ce moment-là, je change d'agent. L'agent qui m'a amené de France à Suisse a abandonné moi personnellement. J'ai trouvé que ça ne me suffisait plus, en tout cas, pour passer à un palier. Le club m'avait fait une prolongation de contrat et j'ai estimé à ce moment-là que ce n'était pas suffisant. J'étais arrivé professionnel à Toulon avec un contrat d'un peu de jeune, on va dire. Et petit à petit, quand j'ai pris ma place dans le groupe, j'avais des bonnes statistiques aussi et je jouais, je m'étais imposé comme titulaire. Et je savais, en termes de contrat, de salaire, etc., de conditions, ce qu'avaient les joueurs à mon poste que j'avais mis sur le banc. Donc le jour où on me fait une proposition de contrat et que je vois qu'on est encore assez loin de ce que ces joueurs-là ont alors que j'ai fait les efforts pour leur passer devant... de manière régulière et constante, j'ai eu le sentiment qu'ils me prenaient encore pour un jeune. Et que éternellement, tant que j'étais dans ce club, on allait me prendre pour celui qui vient des jeunes, à qui on peut proposer des choses assez basses.
- Speaker #0
Tu ne te sens pas valorisé par rapport au travail que tu donnes et à tes collègues.
- Speaker #1
Et du coup, c'est tombé pile à ce moment où il y a des agents un peu plus influents d'Europe qui me tournent autour. Et j'ai cédé aux sirènes d'un de ceux-là, un agent influent en Suisse qui faisait des transferts en Europe, en Allemagne, qui faisait la passerelle avec les meilleurs joueurs du championnat. Et j'ai résili mon contrat avec mon agent, j'ai signé avec lui et j'ai refusé la prolongation de contrat de mon club. Donc là déjà tu envoies des messages que tu changes un peu de dimension. C'est le joueur, le jeune homme qui commence à s'affirmer. à vouloir imposer aussi ces conditions et pas que les subir. Sauf qu'arrivée ce qui devait arriver, je me suis blessé en fait. Un lendemain de match sur une séance à la con en plus, ça s'était très bien passé pour moi, sur un tacle d'un coéquipier et boum, grosse entorse de la cheville. Donc les blessures, ça n'arrive jamais au meilleur des moments. Et là, c'était vraiment le cas parce que je venais quelques jours en avant de leur dire que je refusais la prolongation. Donc, tu envoies un sale message. Et le fait de te laisser derrière, j'ai envie de te dire, c'est un peu le karma, tu vois. C'est ce qu'ils ont pu se dire. Et en fait, ça m'a éloigné de terrain pendant deux mois. Et c'est à ce moment-là où on peut commencer à parler des agents. C'est qu'un agent, un conseiller en tout cas, de manière générale, Tu t'attends à ce qu'il soit présent dans les bons comme dans les mauvais moments. Et en fait, c'est là que tu te rends compte que ce nouvel agent avec qui j'ai signé, alors ok, pour la notoriété, pour dire aux autres, mon agent c'est lui et c'est plus lui. Mais en fait, c'est tout ce que ça m'a rapporté. Parce que je me suis blessé assez tôt après m'être engagé avec lui et que je n'ai jamais eu un coup de fil quasiment. Si ce n'est pas moi qui l'appelle, il ne m'appelle jamais. Et là, tu te rends compte que tu es livré à toi-même, que tu es dans une mauvaise posture au niveau de ton club parce que tu as refusé une prolongation et qu'en plus tu es blessé. Ton agent n'est pas là pour te supporter. Et tu te rends compte que des agents, tu as beau être avec un agent influent... un agent influent sur 50 joueurs au final ta valeur marchande c'est la 49e dans son écureuil de joie donc que tu es plus qu'une valeur et papa l'humain bah ouais puis une valeur quand est blessé une valeur qui vaut qui vaut rien donc lui il est en plus c'est lui qui m'avait conseillé de pas prolonger mon contrat en pensant naïvement qu'il allait me trouver une autre porte de sortie il me parlait alors j'ai pas de guerrier club là mais il parlait de dos liga etc et au final non Je fais ma rééducation au club de manière assez classique, sans prise de nouvelles, sans rien. Donc tu te retrouves licencié avec un agent, mais c'est comme si tu n'en avais pas. Et puis après, quand je reprends les entraînements, tu penses naïvement que tu vas retrouver ta place, la place que tu avais avant de te blesser. Et puis pendant ce temps-là, l'équipe a continué de tourner et assez bien. Et en fait, je n'ai pas réussi à... prendre mon mal en patience, je voulais à tout prix reprendre ma place tout de suite, tout de suite, tout de suite. Sauf que ça ne marche pas comme ça, quelqu'un d'autre a profité de mon malheur pour faire son bonheur. Et c'est là que s'est commencé à arriver une petite crispation avec le coach. Je ne sais pas, il commençait à dire, alors peut-être que je l'étais, je ne sais pas, mais il commençait à dire que j'étais arrogant dans mon jeu à l'entraînement. Tu sais, moi j'ai un jeu assez technique. Si je peux mettre un petit pont, je vais le mettre. Si je peux mettre une roulette, je vais la mettre. Qui plus est à l'entraînement. Et il faisait que de me prendre à la fin des entraînements dans son bureau en me disant Ouais, tu te moques de tes coéquipiers, tu l'as passé, tu t'arrêtes pour lui remettre un petit pont derrière alors que tu étais déjà passé. Voilà, je m'étais remis à avoir un petit football de gamin qui se fait plaisir et pas un football de joueur professionnel pour être efficace. Et puis moi, j'étais bandé, je ne comprenais pas. Pour moi, je l'ai mis de petits ponts. Alors, c'est que je suis un bon joueur, tu vois, et normalement, je devrais jouer. Et puis non, le message ne passait pas. Il y a eu une barrière qui s'est mise comme ça. Jusqu'à ce qu'on devait partir en stage en hiver, en mi-saison. Et il m'a pris dans le bureau la veille pour l'an, en me disant, Je ne sais pas si je t'emmène. Et moi, je ne comprenais pas et tout. Il me disait, Je ne sais pas si je t'emmène, parce que tu n'as pas l'air de comprendre le message que je veux te faire passer. Et au final, il m'a emmené et c'est pendant ce stage-là qu'il y a ce club de D2 qui est arrivé, parce qu'il me restait du coup six mois de contrat. J'aurais pu attendre et partir libre et potentiellement regagner ma place si j'avais continué à faire des efforts. Mais sur le coup, il y a ce club de deuxième division qui vient, qui me dit viens chez nous, tu vas jouer, limite tu seras la star Et moi j'accepte. J'accepte parce que je voulais jouer, j'en avais marre de rester sur le banc. Mais c'est toujours plus tard que tu as les regrets. Tu dis que tu es dans un club de D1. Tu pouvais encore, avec force de travail, regagner du temps de jeu, potentiellement re-signer une nouvelle prolongation, ou alors attirer un nouveau club. Et non, j'ai voulu jouer tout de suite maintenant. J'ai accepté cette proposition du club de D2. en février 2014 que ma carrière avec le FC Tournel s'est arrêtée.
- Speaker #0
Est-ce que tu penses que ton moyen de communication c'était le football, le fait de montrer que tu es encore là, que tu existes encore ? Moi je mets des petits ponts au gars qui joue à ma place maintenant. C'était peut-être ton moyen de t'exprimer et au final le moyen du coach, vous aviez différents canaux de communication qui ne pouvaient pas… Vous ne pouviez pas concorder ?
- Speaker #1
Moi, je n'avais que ça. Je ne pouvais pas, encore une fois, de toute façon, à ce niveau-là, les parents n'ont aucun rôle à jouer à part celui de supporter. Mais je n'avais pas mon agent, pour rappeler ça, il ne me servait à rien. Donc je me défendais sur le terrain. Et avec les mots, en plus, il parlait allemand, donc je ne pouvais parler qu'en allemand. Je ne me faisais pas bien comprendre non plus. Oralement, c'était difficile de communiquer avec lui. Il me faisait des séances vidéo aussi pour me montrer comment... pour essayer de justifier ce qu'il me disait. Et moi, à l'entraînement, je me sentais super bien. Je me sentais en confiance. On parlait tout à l'heure de joueurs libérés qui tentent un truc, ça fonctionne. Moi, j'étais dans cet état-là. Mais probablement que j'en faisais trop, que j'en rajoutais. Et quand tu es en confiance et que ça marche une fois, tu veux que ça marche une... Je me suis probablement entêté. Je ne suis pas en train de dire que j'avais tort. De toute façon, tu n'as jamais raison face à un coach et face à un éducateur. C'était peut-être aussi pour lui un moyen. Peut-être un message de la direction qui dit Ce jour-là, il ne veut pas se projeter chez nous, il a refusé le contrat. Donc par n'importe quelle circonstance, ce jour-là, il va falloir le mettre à l'écart. Peut-être qu'il voulait peut-être aussi me vendre à l'hiver ou en tout cas m'enlever de l'effectif. Au final, ils ont eu raison. Ils ont eu gain de cause. Je suis parti par moi-même. Mais c'est un regret. Franchement, c'est un regret. J'aurais dû à ce moment-là continuer de me battre. prendre conscience que j'étais dans un club, un bon club malgré tout, mais c'est facile de le dire après, mais quand tu y es tu penses différemment, tu penses que naïvement tu penses que tu vas facilement retrouver quelque chose du même standing, voire plus, puis au final non tu vois.
- Speaker #0
C'est le revers de ce qui fait la force aussi des joueurs, c'est que des fois tu as cet ego, ce truc de croire en toi qui te permet d'accéder et de gravir les échelons. Et des fois, des moments de la carrière, ça peut porter préjudice aussi de penser qu'on a raison et avoir un manque de prise de recul aussi. C'est là où l'aspect mental rentre en jeu et peut-être qu'à des moments comme ça, avec des structures, pouvoir discuter avec des gens, ça aurait pu être important pour changer une perception des choses ou renouer un dialogue.
- Speaker #1
Oui, c'est clair. Je pense qu'on est arrivé à une situation de non-retour. J'ai fait le choix de partir dans ce club de D2 que j'ai rejoint pendant le stage d'hiver. Je l'ai rejoint en Espagne, le club s'appelle FC Bien. Aujourd'hui, c'est en 3e division, mais on était en 2e division à ce moment-là. Et puis, j'ai trouvé ce que je suis venu chercher. en termes de temps de jeu, en termes de reconnaissance. Je t'ai placé en numéro 10, et puis c'est un peu fais ce que tu veux Moi, c'est ce qui me plaît, et c'est ce qui m'a permis de me libérer. J'ai retrouvé un ami en plus, je vais le citer parce que ça lui fera plaisir, il s'appelle Jérémy Bamière, c'est un franco-suisse que j'ai connu à Thun. On était les deux petits Frenchies déjà du FC Thun, et puis je l'ai retrouvé dans ce club-là, il est parti un an avant moi. On s'est retrouvé, on a une petite bande de français aussi, donc c'était humainement une super période. Personnellement, j'ai trouvé ce que je suis venu chercher, c'est-à-dire du temps de jeu. Par contre, collectivement, ça a été catastrophique. On a fini, je crois, avant dernier, voire même dernier. On n'est pas descendu parce qu'il y a dû y avoir un micmac de DNCG, un truc comme ça. Au final, on a été repêchés. Donc voilà, je finis la saison comme ça, je redémarre une deuxième saison, et là, il commence à y avoir un peu des problèmes financiers au club. C'est-à-dire qu'une, je ne sais pas combien dire, mais une dette qui commence à se creuser, on commence à en parler dans les médias, du coup, il y a des repreneurs en fin de saison qui reprennent le club, et on se démarre une saison derrière, sauf qu'au lieu de renflouer la dette, ils l'ont creusée. Ils l'ont creusé, donc le club s'est retrouvé en 5ème division rétrogradée. Donc toi tu te retrouves sans contrat, sans club. J'avais un logement du club, donc ce logement ils l'ont vendu, je sais pas ce qu'ils ont en fait, mais en tout cas, il parait pu le rendre. Tout disparaît d'un coup. Moi j'avais déjà ma femme avec moi à l'époque, on s'est mariés très tôt, donc dès le toon elle était avec moi. Du jour au lendemain, la saison qui a déjà démarré, tu te trouves à rentrer en France, chez mes parents. Là tu te dis, on fait quoi ? Qu'est-ce qu'on fait ? La saison, en tout cas l'après-saison avait déjà bien démarré en France. Et tu te dis, il n'y a plus beaucoup de place pour toi. Sachant que dès le début... l'offre est beaucoup moins importante que la demande. Il y a beaucoup plus de joueurs que de clubs disponibles. Donc si tu arrives en plus après la mêlée,
- Speaker #0
C'est pas comme si j'arrivais du Real Madrid aussi, tu vois. J'arrivais dans le D2, que personne connaît. Mais moi, je voulais me réimplanter en France, essayer de trouver une porte en Ligue 2. Donc là, je me mets avec un autre agent, un agent français. Je m'entraîne avec Rodes, qui était en National 2 à l'époque, pour garder la forme. Et puis là, il y a un agent qui m'appelle, Pierre Ducrot. Il s'appelle, tu sais, l'ancien joueur du PSG. Oui, l'ancien joueur du PSG. Je le connais très bien. et il m'aura faire un essai avec le clermont foot tu vois avec le clermont foot il m'appelle le vendredi je t'arrôde est ce et il me dit est ce que tu peux être demain demain je sais plus la ville franche dans la région lyonnaise match amical conduit le franche avec clermont et voilà la coach était corinne jacks la celle qui est maintenant les plus électionnés à l'équipe de france féminine elle l'a été et il dit voilà je te schématise le truc elle cherche le le un 6 devant la défense ultra costaud tu vois qui ratissent les ballons et c'est pas du tout mon profil il m'a dit je le sais c'est pas mon profil vas-y joue comme tu sais faire et moi de mon côté je vais lui faire comprendre que c'est plus un joueur comme toi dont elle a besoin pour fluidifier le jeu plutôt qu'un mec qui va encore faire du kick and rush tu vois et au final j'arrive franchement je fais je ne sais combien d'heures de route pour aller jusqu'à ville franche Et puis j'arrive à 1h30 avant le match, bonjour, on gagne 3-0 contre Villefranche, je joue au milieu, je joue une heure, ça se passe super bien, franchement super bien. Il y a même mes parents dans les tribunes qui avaient fait le déplacement, ça se passe super bien, on me sort à l'heure de jeu, donc je me dis, je ne sais pas, est-ce que c'est bon signe ? Est-ce qu'en mode c'est bon signe, on en a assez vu, hop, on arrête ? Ou est-ce qu'on en a assez vu mais négatif ? Ce n'est pas ce que je cherche, ouais. Ouais, voilà. Sauf que moi je m'étais super bien senti. Et en plus à la fin du match, mes parents me disaient, peut-être dans ces clubs-là, tu as toujours des petits copes qui te suivent quoi qu'il arrive, n'importe quoi. Ils me disaient, on était devant ce cop là, et puis les gens disaient, mais ce numéro 6, c'est qui ? Il faut le prendre et tout, machin. Mes parents qui me disent, t'as jamais vu aussi bien jouer. Donc toi, ça te conforte en fait dans ton truc. Et là, tu te dis, ça y est, c'est fait, je vais jouer en Ligue 2 en France, je vais pouvoir débuter une nouvelle carrière, me faire une image dans mon pays. Sauf que le lendemain, pour l'anecdote, je me réveille après ma femme. Il me restait encore deux jours d'entraînement, elle m'avait pris pour trois jours. Un match et deux entraînements. Puis je me réveille le matin, elle parle pas trop et tout. Elle me dit, tiens, le journal. Je regarde le journal et je vois que la coach, après le match, elle a dit, genre, c'est un très bon joueur, mais c'est pas le profil que je recherche. Tu vois, à sens émotionnel, tu passes de tout à rien. Après, je me dis, écoute, il me reste encore deux entraînements. J'ai essayé de faire le nécessaire pour... Je me suis dit, je vais essayer d'être un peu plus dans l'impact, d'être le profil qui est de recherche un peu plus à la base. Et puis, ça se passe très bien à l'entraînement. On a la chance de refaire une position en interne. Donc, je me dis, je vais mettre des brins, tu vois. Et puis, j'essaie d'être un peu plus dur tout en gardant ma qualité de meneur de jeu. Et puis, ça ne s'est pas passé pour autant, tu vois. Je vois qu'après, je vais dans le vestiaire, je me douche et tout. Personne ne vient me chercher, personne ne discute avec moi. Puis j'avais des affaires du club et j'étais un peu dans le bureau de la gauche. J'ai des affaires, j'en fais quoi ? Laisse-les-moi. Puis on a parlé 30 secondes. Elle m'a dit, tu es un très bon joueur. Ce qu'on me dit habituellement, tu es uniquement au-dessus de la moyenne. Tu mérites de trouver un club et je suis persuadé que tu vas en trouver un. Mais moi, des profils comme toi, j'en ai déjà assez. Je suis plus dans l'optique de m'en séparer que d'en rajouter un autre. Donc écoute, ça s'est pas fait. Entre temps, juste après ça, j'ai des propositions de contrats, notamment en Bulgarie. Un agent qui m'appelle, il m'envoie un contrat. Il me dit voilà, il m'envoie pas un contrat, il m'envoie un billet d'avion. Il me dit écoute, j'ai ce club là qui te veut. On était pareil un vendredi. Il me dit quand est-ce que tu peux être à Sofia, Sofia, capitale de Bulgarie. Il me dit est-ce que tu peux être à Sofia lundi. On était vendredi, j'étais à la maison avec ma femme. Je dis bah, je sais pas, t'as pas un contrat à m'envoyer quelque chose ? Tu sais lui il sort des conditions comme ça, il me dit ouais tu vas gagner tant, appartement, machin, il dit ça comme ça. Il me dit bah envoie-moi quelque chose que je peux lire. Sachant que dans ces pays-là, quand tu te renseignes, alors ça peut être des bons championnats de relance, où tu peux te refaire un peu une image et après enchaîner sur d'autres pays, ou alors c'est le Ausha. Ou alors c'est le cauchemar, t'es pas payé, au final ils vont te mettre un appartement, au final tu vas être en collocation avec 10 joueurs, ou alors le président, on voit qu'il te prenne tes passeports, tu vois des trucs des fois sans dessus dessous sur internet. Ça peut limite être le bourbier où t'as un billet d'avion, mais le coach il sait même pas que t'es là. Exactement. Exactement, c'est le directeur sportif qui te veut parce que tu es français pour l'image, mais le coach ne sait même pas qui t'aides. Et puis, en limite, tout seul, j'y serais allé. Tu vois, j'avais plus rien à perdre, tout seul j'y vais. Mais là, comme tu le disais, j'étais avec ma femme déjà, je ne voulais pas l'emmener dans un potentiel bourbier. Et en plus, l'agent Pierre Ducrot, il m'avait dit, mais dans ces pays-là, les conditions n'étaient pas mauvaises, mais ce n'était pas non plus, je n'allais pas être riche. mis dans ces pays-là, il faut y aller pour gagner tant, sinon ça sert à rien, aucun intérêt. Et vu qu'il m'avait déjà acclairé, je lui ai fait confiance, je me suis dit, il m'a déjà montré du concret, il va me trouver quelque chose. Donc je refuse, je refuse, et au final j'attends, et puis un jour c'était le club, un jour c'était le club, et puis j'attends, j'attends, j'attends, et puis t'arrives au mois de fin septembre, et puis bah, t'es encore en train d'attendre en fait. Et là arrive le moment où l'agent me dit que c'est un peu serré, il va falloir attendre le NERCATO d'hiver. Sauf qu'attendre le NERCATO d'hiver, encore avec ma femme à la maison, chez mes parents, à 26 ans, moyen. Et là où j'ai peut-être fait une erreur de passionné, c'est que j'ai voulu continuer de jouer au foot. Et cet agent avait le contact d'un président de National 3, la fin de CFA 2 à cette époque sur Rouen. club qui s'appelle Wassel, il me dit, écoute, va là-bas. En attendant, tu vas là-bas, j'ai gagné mon chômage de Suisse, le président Edfield a un petit billet, il était blindé, et tu vas jouer là-bas jusqu'à cet hiver. Et puis moi, de mon côté, je vais faire un travail pour ramener des clubs et tout. Donc du coup, je vais là-bas, je vais là-bas et tout ça, à Rouen, très belle ville, rien à dire, tu vois, j'ai aucun problème d'aller sur Rouen. C'est la première fois que j'arrive à ce niveau-là. J'avais déjà joué en CFA, CFA2, mais c'est pas un CFA2, mais un CFA, mais avec l'OL. Avec l'OL, quand tu joues à ce niveau-là, tu écrases tout le monde. Techniquement, tu es au-dessus. Ce n'est pas la même chose. Tu n'as pas la même vision de ce qu'est réellement ce niveau-là. Et puis quand tu es dans ce niveau-là avec un club amateur, c'est autre chose. Et moi, naïvement, je pensais que j'allais là-bas, que j'allais être au-dessus et que j'allais retrouver un club facilement derrière, un club pro. Sauf que déjà, contractuellement, ils te reclassent amateur. Pour jouer, tu es obligé d'être reclassé amateur. Il n'y a pas de professionnel à ce niveau-là. Donc je suis reclassé amateur, je n'ai plus l'étiquette de joueur professionnel. Et puis tu te retrouves à jouer avec des joueurs qui sont moins bons, avec des infrastructures qui sont moins bonnes, avec des terrains qui sont catastrophiques, qui commencent à être catastrophiques parce que j'ai commencé en octobre. Et puis petit à petit, tu te rends compte que ce n'est pas évident de sortir du lot dans ces conditions. tu as beau être un bon joueur, c'est là que la notion de sport collectif elle entre en jeu en fait, c'est un sport collectif et tu as besoin des autres pour être performant et pour être mis en avant. On me dit toujours en tant qu'éducateur, l'individu ressort à travers le collectif. Là on était dedans en fait, on était dedans, donc voilà j'arrive à faire quelques belles phases de jeu, à montrer que malgré tout, je n'ai pas vécu ce que j'ai vécu pour rien. J'ai des bonnes capacités, mais de là à ce que tous les clubs viennent taper à la porte, on en était loin. Donc, je suis jusqu'à cet hiver, jusqu'à l'hiver. Et j'ai toujours eu en parallèle cette envie d'aller aux États-Unis. Ça faisait un moment que je suis en contact avec un agent, mais c'était jamais le bon moment. Là-bas, c'est des championnats décalés. Ils jouent sur des années civiles et non pas sur de juin à juin. Et puis là, c'est arrivé le bon moment. Donc en février, je pars aux Etats-Unis. Je pars tout seul. Donc ma femme reste sur Rouen. Moi, je pars tout seul. Je fais 2-3 essais. Et puis je suis parti. Je suis parti 3 mois. J'ai fini mon dernier club. C'était à Charlotte, Caroline du Nord. C'était de la D2 américaine. J'étais logé chez un ami qui était au sein de Farmacy Wallowell avec moi, qui était marié avec une américaine. qui était déjà bien implanté là-bas, qui jouait dans ce club. Donc heureusement, j'étais logé chez lui. Et au final, ça ne l'a pas trop fait. Mon style de jeu européen ne collait pas trop encore avec le développement du football là-bas, qui était très sommaire. Très rustique. Vraiment basé sur le joueur athlétique, sur le long ballon, courbe 8, frappe fort. Et toi, dès que tu voulais, avec ton jeu un peu d'européen, combiner le petit 1-2, la passe un peu cachée, en fait, il n'y a que moi qui comprenais ce jeu. Les autres, tu leur faisais une petite passe cachée, un truc un peu subtil pour casser des lignes. ils comprenaient pas donc en fait non pas que l'intention n'était pas bonne mais en fait tu passais un peu pour le pour le mec qui perd tous les ballons parce que il y avait personne qui était réceptif en fait à la page et pas développé comme comme aujourd'hui maintenant qu'on regarde avec beaucoup de joueurs internationaux ils ont pas la même vision compréhension du jeu vision du jeu voilà il y avait un peu un décalage à ce niveau là donc écoute je suis rentré chez moi en fin de saison régulière c'était au mois de mai Je suis retourné dans mon logement sur Rouen au mois de mai, mais j'avais toujours ma licence au club de Wassel. J'ai fini la saison avec eux, il restait trois matchs. Le dernier match, alors que je m'étais déjà engagé avec Bayonne, pendant que j'étais aux Etats-Unis, j'ai su rebondir. Je me suis mis en relation avec le nouveau coach de Bayonne et ils me prennent sans décès, sans rien. Ils me font confiance et tout, ils me prennent. Et moi je finis la saison avec Wacel et le dernier match je me fais l'exposé. Tu vois, sur un truc à la con, je saute à la tête, je retombe et j'ai dû tomber sur une motte, une connerie. Et tac, mon genou il part. Sur le coup j'ai senti un truc mais c'est pas genre je me tenais de hurler de douleur et tout. C'est pas un truc, c'est passé quelque chose. Bizarre. Il reste 5 minutes, je prends pas de risque, je sors, je vais me doucher, prendre chez moi en voiture. Il n'y a pas eu de pompiers, il n'y a pas eu d'alerte monumentale. Et puis, on s'était déjà projeté à partir dans le sud-ouest, sur Bayonne avec ma femme. Et je me suis dit, avant de partir en vacances, je vais aller faire quand même une radio, aller aux urgences. Je vais aux urgences, je fais une radio, IRM. Et puis, je pense que la légende est vraie, c'est que quand tu vas aux urgences, les médecins, ce n'est pas forcément la Champions League. Ils me disent, Noa, vous avez peut-être une petite entorse interne du genou, mais le ligament croisé, il va bien. Ils me disent qu'il va bien. Donc, OK. Et moi, vu que je n'avais pas de grosses douleurs, je n'avais pas de raison de m'inquiéter plus que ça. Je fais confiance à la médecine, pas de problème. Et puis, on part en vacances pendant l'été. J'avais, comme chaque été, un petit programme d'intercédent à faire. Et puis, moi, je fais mon programme, je fais du vélo, à la plage, je fais des pas chassés, des machins, des trucs, des rotations qu'un genou avec le ligament croisé pété n'était pas censé faire, en fait. Et puis, j'avais toujours une petite gêne. Et j'arrive à Bayonne à la reprise et je vais voir un médecin du sport pour ma visite médicale. Je lui apporte quand même mon IRM et je lui fais part de mes impressions et tout, mon inquiétude. Il regarde mon scanner, il me touche un peu le genou, il me dit écoute, je ne sais pas que je vais te faire peur, mais je crois que tu es allé croiser Donc là, tu te dis que je m'étais blessé il y a deux mois en arrière et que j'ai passé tout l'été, que j'aurais pu me faire opérer avant pour gagner du temps. Et puis, il m'envoie sur Bordeaux voir un chirurgien et je prends le rendez-vous, il a duré 30 secondes. Il a duré 30 secondes, il m'assoit sur sa table et tout, il me prend le genou, il me fait clac, clac Il me dit, il n'y a plus rien qui retient ta rotation de genoux. Si tu veux continuer à jouer au football, tu es obligé de t'y passer, de te faire opérer. Je me fais opérer dans la foulée. La chance que j'avais dans cette région de la France, c'est qu'il y a un centre de rééducation pour sportifs de haut niveau à Cap-Breton, que tu dois très bien connaître. Le CERS. Le CERS. Du coup, je passe ma rééducation là-bas, matin, après-midi. Et heureusement... Heureusement parce qu'à ce niveau-là, amateur, pour trouver des kinés, des docteurs et tout, t'es pas dans une structure professionnelle avec le kiné à disposition 7 jeunes sur 7, tu vois. T'es comme tout le monde avec ta carte mentale sur Doctolib, tu prends ton rendez-vous et si ton rendez-vous il est dans 3 semaines, il est dans 3 semaines, tu vois. Ouais. Donc je vais au CERS, ça se passe très bien. Pour l'anecdote, avec ma femme, on habitait du coup sur Bayonne. en plein centre-ville et sur Bayonne pour ceux qui connaissent, et toi tu connais très bien, il y avait les fêtes de Bayonne. Tu vois ? Donc les fêtes de Bayonne, pour ceux qui nous écoutent et qui ne connaissent pas, c'est 3 ou 4 jours dans l'année où c'est de la fête non-stop, limite jour et nuit, fête de village, donc je vous fais pas de dessin, et moi j'habitais en plein milieu du quartier. et tous les matins il y a le taxi qui venait me chercher pour m'emmener au centre de rééducation. Mais je devais bien faire 100 à 200 mètres en plein centre-ville avec mes béquilles pour me rendre au taxi. Et c'est compliqué pendant les fêtes de Bayonne. Et puis pendant les fêtes de Bayonne, t'es là avec tes béquilles, les gens ils sont bourrés, ils t'arrêtent tous les 10 mètres, lui il a recroisé, tu racontes ta vie à tous les gens. Ton genou il attend de gonfler 15 fois tellement tu piétines, et c'est pas bon à ce moment-là de piétiner dans ta rééducation. Donc voilà pour l'anecdote, mais au bout de 7 mois je refais mon premier match, donc c'est assez tôt. Pour un troisième, on m'avait dit que ça allait être neuf minimum. Je refais mes premiers matchs au bout de sept mois, donc je reprends en janvier avec Bayonne. Encore une fois, je reprends dans des conditions pas top. Au mois de janvier, il fait froid, les terrains gras et tout. Je finis la saison comme tu l'imagines. Je joue, des fois je joue, des fois je joue pas, mais de manière générale, je joue plutôt. en faisant rien d'extraordinaire tu reviens de sept mois de croisés tu vas pas non plus être mon seul sur le terrain on dit souvent que après les blessures tu as autant de temps de réadaptation sachant que tu en avais vu sachant qu'on avait mis dans la tête que j'avais une chance sur deux de me péter l'eau croisée à Poupernes et du coup voilà je finis la saison mais en fait c'est pendant cette saison là que je commence à travailler chez Nike avec toi C'est qu'en fait, à ce niveau-là, tu t'entraînes à 18h le soir. Donc, tu as du temps la journée. Et puis, la femme cherchait du travail. Et en cherchant avec elle, je vois qu'il y a un magasin qui va ouvrir en avril, là au printemps. Et je me suis dit, écoute, pourquoi pas tenter ? Ça me fera autre chose que du foot sur mon CV. Et à 26-27 ans, j'ai eu cette maturité de me dire que ce serait peut-être. important et bénéfique pour moi d'avoir autre chose que du fond sur mon cv pour préparer l'avenir et puis je postule et puis là j'arrive avec le directeur bah lucien tu vois et puis qu'il y avait je donne mon cv et mon cv il avait aucun intérêt pour lui il y avait aucune expérience dans le commerce mais on discute un peu comme on discutait là sur la vie de manière générale sur mon expérience personnelle sur la maturité le recul que j'ai pu avoir dans mon expérience Et puis lui, il a été très réceptif à ça et il voulait une équipe, pour son ouverture, il voulait une équipe assez diverse et variée de différents horizons et il m'a pris pour ça. Il m'a pris, voilà, vendeur temps plein en complément du foot, avec des horaires un peu aménagés, adaptés. Et puis je commence un peu sur la pointe des pieds parce que, voilà, en tant que footballeur, des fois tu te dis en rigolant, si jamais je dois travailler, je travaille dans un magasin de sport. Parce que c'est... parce que c'est la seule chose que tu connais. Mais vendeur, c'est un métier, le commerce, c'est un métier. Et puis, tu arrives avec des... On te fout dans le bain avec des gens à qui tu dois vendre des trucs, mais toi, tu n'as eu aucune formation, tu n'as pas fait aucun cursus scolaire pour faire ça, tu n'as pas eu de formation particulière. Donc au début, un peu timide, en fait, tu te rends compte que ce monde-là du commerce, avec la relation client, la relation avec tes équipes, ça m'a énormément développé personnellement. et socialement. Moi qui suis assez timide et réservé de base, ça m'a ouvert aux autres, ça m'a développé de la sociabilité, de la discussion et tout, ça a été super bénéfique. Et ça m'a bien plu de manière générale parce que Nike c'est un état d'esprit, il y a beaucoup de challenges, de concours, de compétitions, et puis moi avec mon éducation de sportif de haut niveau, j'ai bien fait le lien. À chaque fois qu'il y avait des concours, je voulais les gagner. par tous les moyens, limite je bossais chez moi sur des stratégies, comment je pouvais faire mieux que l'autre et tout. Et voilà, ça m'a bien plu, petit à petit on faisait des bons retours sur mon travail. Et voilà, puis arrive la fin de saison, et avec ma femme, on voulait se stabiliser, arriver à ce niveau là, on s'est dit voilà autant retourner dans notre région lyonnaise natale où il y a notre famille. se stabiliser pour commencer à fonder une famille, se rapprocher de notre famille. Et puis j'avais ce cursus un peu en tête que je voulais garder, c'est-à-dire continuer à travailler chez Nike parce que je savais qu'il y avait un magasin vers chez moi, tout en restant actif au foot au niveau national, dans un club de National 2 ou National 3. Donc j'essayais de démarcher par mes propres moyens ces clubs-là pendant l'été, sauf qu'il n'y en a aucun qui me répond. Aucun qui me répond. Il n'y en a qu'un seul qui m'appelle, c'est le club de Aix-les-Bains, en Savoie. C'est au niveau régional, régional 1. Il me dit, écoute, viens chez nous, je te prends au club, tu auras un contrat. d'éducateur et tout, voilà. Et puis écoute, on accepte, avec ma femme on accepte. Du coup je me retrouve là-bas à faire toute la présaison et ça se passe très bien. Sauf qu'au bout d'un mois, il y a le magasin Nike de Lyon qui m'appelle et qui me dit on a une place de 35 heures de vendeur temps plein dans notre magasin, genre elle est pour toi tu vois. Donc là, j'ai un peu réfléchi et je me suis dit, écoute, c'est quoi ? Est-ce que je le prends ? Est-ce que je continue, entre guillemets, à m'entêter dans le football ? Voilà, maintenant, c'est le football amateur, avec pas vraiment de projet d'avenir, parce que c'est des CDD. S'il faut, tous les ans, il faut que tu trouves un club. Ça se trouve, tu vas déménager tous les ans, donc tu n'as pas vraiment de stabilité. Ça n'allait pas du tout avec notre projet familial de vouloir... de vouloir faire un enfant et rester vers notre famille. Ou alors, je prends le pari de Nike, un contrat en CDI à côté de chez moi, et puis le football, je m'adapte. Je m'adapterai. Et je prends ce pari-là. Donc j'accepte, vendeur plein temps chez Nike. Donc j'accepte, je t'ai dit, la présaison avait déjà été faite avec Ex-Lébain, donc on devait être en... C'était fin août, j'arrête avec l'Aix-les-Bains alors que ça se passait très bien mais bon il a fallu faire un choix. Je commence chez Nike, je commence avec des challenges, des concours, je gagne tout. Et pour garder la forme au foot, je prends une licence dans le club là où j'habite, ça s'appelle US-Mes-Yeux. Ils sont en R3, histoire de continuer de jouer. Je prends une licence là-bas, je connais assez le coach et j'y allais un peu quand je voulais. Et je finis la saison comme ça. Et puis petit à petit, chez Nike, je commence à évoluer. Je commence à passer chef d'équipe, responsable de rayon. Ça commence à me plaire. Financièrement, à chaque fois que tu évolues, tu gagnes un peu plus aussi. Et puis en soi, j'aimais bien le travail en fait. J'aimais bien le travail, l'état d'esprit et tout. À la fin, quand même, je continue malgré tout d'être performant au foot. Et là, il y a Saint-Priest qui vient me chercher. l'Est Saint-Priest, club que j'avais essayé de démarcher quand j'ai voulu revenir dans la région lyonnaise. Et là, ils m'appellent, ils me disent Viens faire un match de détection en fin de saison En fait, c'était un match où il n'y avait que des mecs qui sortaient de clubs pros ou de gros clubs de National, National 2, qui recherchaient un club. Et moi, j'y vais, je rentre dans le vestiaire et tout, et je ne vois que des mecs déterminés, il y avait leurs agents à côté. Ils avaient leurs uniformes de club pro et tout. Et moi, j'y suis allé dans un état d'esprit où j'ai rien à gagner, en fait. Moi, aujourd'hui, mon idée, c'est pas d'être footballeur professionnel et d'en faire ma vie. J'avais déjà mon travail, ça m'allait très bien. Toi, t'as récupéré une stabilité. Ouais, voilà, mais j'y vais parce qu'écoute, on m'a appelé et Saint-Priest, c'est toujours cool. Donc, j'y vais et puis on parlait de pression mentale. Enfin, cette fois, sans pression, tu vois. Quand contrairement à eux, j'imagine... qui jouaient encore leur carrière, leur avenir, ils devaient être stressés à mort et tout, et moi, franchement, libéré total. Et en fait, sur le terrain, franchement, je faisais ce que je voulais. J'étais libre. C'est libre, ça s'est très bien passé. Et à la fin du match, pourtant, il y avait une vingtaine, une trentaine de joueurs, tu vois. Et à la fin du match, le directeur sportif, il rentre dans le vestiaire, il dit... Bon, on fera un retour à vos agents d'ici les prochains jours. Voilà. Moi, je fais mes affaires tranquilles. Il est là, 10 secondes après, il rentre dans le vestiaire. Il dit, Mathieu Salamand, t'es là ? Je dis, bah ouais, je suis là, tu vois. Ouais, je suis là, j'allais partir, mais je suis là. Et là, je discute avec lui. Il m'amène voir le coach. Et il me dit, mais qu'est-ce que tu foutais à mes yeux ? Qu'est-ce que tu foutais en R3 ? Sachant que des fois, il me dit, en plus, j'ai entendu que des fois, tu joues avec l'équipe 2. Je dis bah ouais c'est parce que maintenant je travaille et quand l'équipe 1 elle jouait le samedi et que moi je travaillais, j'allais jouer avec la 2 le dimanche tu vois. Et il me dit bah écoute nous on veut te prendre avec la nationale 2 machin. Et je lui dis bah écoute le problème c'est que moi maintenant je suis bien engagé dans mon travail, j'ai évolué, j'ai encore des perspectives d'évolution, j'ai une stabilité. Et ce que vous me proposez ça... Ça ne vaut pas ce que j'ai maintenant, en termes d'avenir, projet d'avenir. C'est là que je lui mets un peu en face de ses responsabilités. Non, mais je lui dis, écoute, moi, je vous ai appelé il y a un an, justement pour avoir le projet que vous êtes en train de me vendre. mais vous m'avez pas répondu et c'est là qu'il m'a dit en fait tu imagines même pas le nombre d'appels de cv qu'on reçoit en fait l'été tu vois il y a trop de sollicitations et t'es obligé de les filtrer donc il suffit que t'appelles au mauvais moment etc ou alors tu sais je connais pas en plus c'est même pas un agent qui m'appelle je réponds même pas tu vois donc je dis écoute qui préserve étant R2 je dis écoute si vous voulez je peux faire le rôle de grand frère en R2 mais ça va s'arrêter là. Donc voilà, je fais cette saison-là en R2 avec Saint-Priest, je continue ma vie chez Nike, et fin de saison, le projet OL Futsal arrive. On va entamer la saison 2019-2020, et là j'ai mon ancien coach de l'OL quand j'étais en 14 ans à l'époque à l'Académie. c'est lui qui monte cette section. À l'époque, au club, il y avait Juninho, il y avait Kassapa, toute une petite secte un peu de brésiliens. Donc, qui dit Brésil, dit futsal. Et en fait, ils se sont mis en accord pour monter ce projet-là. Il y a eu l'accord du club et tout. Et en plus, je vois dans les médias, je vois l'OL futsal. Enfin, l'OL va monter une section futsal. Je vois la photo de... du coach que j'ai eu, coach avec qui ça s'était super bien passé, j'étais son capitaine et tout. Et j'en parle à ma femme, je dis Putain, regarde, il faut absolument que je reprenne contact avec lui, il y a peut-être moyen de reporter les couleurs de l'Ouel en fait, tu vois. Et c'est une porte qui s'ouvrait à moi, inespérée, tu vois. Et ma femme, à ce moment-là, elle travaillait, elle était secrétaire à la piscine de mes yeux, vers la maison. Et comme par hasard, le lendemain... où je vois cet article dans le journal, le soir, elle rentre et me dit, mais devine qui j'ai vu à la piscine ? Eh bien, ce coach-là. Elle me dit, il arrive au secrétariat, à la piscine et tout, il me tend sa carte de piscine, il me dit, est-ce qu'on peut me refaire ma carte ? Mon petit chat, il l'a grignoté, machin, tu vois, j'ai dit, c'est quoi ? Il l'a grignoté. Et il faut... Ma carte, elle ne passe plus, en fait. Et là, elle voit le nom du gars, pour le citer, il s'appelle Joël Fréchet, très connu dans la région lyonnaise, au club et tout, 20 ans de club. Pour l'info, c'est le plus jeune joueur après Laurent Paganelli, à avoir été professionnel en France. Et elle voit Joël Fréchet et tout, et moi je l'avais dit la veille, je lui avais donné son nom la veille. Et elle dit, vous ne connaissez pas mon mari ? Et il dit, il s'appelle comment ? Il dit, il s'appelle Mathieu Salamand. Elle m'a dit qu'il avait un sac sur les épaules, il a laissé tomber son sac. Il a dit Mais Mathieu Salamand, incroyable ! En plus, je suis en train de monter une section futsal, je cherche à le joindre par tous les moyens. Incroyable. Incroyable. Du coup, il m'appelle et je vais le voir à l'académie de l'OL. Il me dit Vas-y, c'est parti. Je monte une section futsal. Il ne m'a pas vendu du rêve. Il m'a dit On a les équipements et tout, mais c'est à nous de faire le taf. Tu pars de rien. C'est à nous de faire le taf, feuille blanche. on démarre en district. Alors, on a eu une dérogation pour commencer au meilleur niveau district pour éviter de perdre du temps à démarrer tout en bas. Grâce à l'appui de l'OL. Oui, probablement. Et puis, écoute, j'ai découvert un autre sport. Je n'étais pas forcément voué. Je n'avais pas forcément d'ambition de jouer au futsal. Mais l'ambition... C'est pur Bayonne, mais... Oui, voilà. Mais de me dire, je vais avoir un pactage de l'OL avec les équipements et tout. Pour un mec qui a déjà connu ça, et qui est de la ville, c'était top. Et puis, on se fait un peu au jeu. Le football, c'est un autre sport. Ce n'est pas du football, ce n'est pas le même plaisir. En tout cas, sur le moment, ce n'était pas le même plaisir. Je m'étais toujours dit, je vais faire une saison pour le kiff. Et puis, en fin d'année, je retrouverai un club de 11. Mais on a fini champion. Je me suis dit, je ne vais quand même pas arrêter sur une montée. Ce serait dommage. Donc, on monte au niveau régional. Régional 2, année Covid, vous savez les années 2020, l'année Covid, donc le championnat s'est arrêté, donc il n'y a eu ni montée ni descente, et l'année d'après on redémarre avec la même poule, encore R2. Champion de R2, donc écoute, encore une montée, je ne vais pas arrêter. R1, et puis là en R1, dans la région lyonnaise, c'est une région assez costaud en France, le niveau commence à être plutôt élevé. C'est la bataille tous les week-ends. Puis là, c'est ma troisième année de futsal. Et petit à petit, je me suis pris au jeu, je commence à prendre du plaisir, à avoir un peu les notions de foot sale et tout. Et on finit deuxième. Et voilà, j'ai pris goût à la compétition. D1 et R2, ce n'était pas ouf en termes de compétitivité, mais là R1, ça commence à être costaud. Derby tous les week-ends, c'est chaud, il y a du monde dans les tribunes. On finit deuxième et je repars sur la saison d'après, R1. On finit champion de R1, l'année dernière. Et champion de R1, du coup tu fais des phases d'accès à la Ligue 2, parce qu'il n'y a que 6 montées, ou 4 montées, je ne sais plus, en Ligue 2. Sauf qu'on était 13 régions en France. Et nous on était 13ème région. Le Rhône-Alpes, je ne sais pas les critères, c'est pas le niveau, mais c'est le nombre de licenciés en France.
- Speaker #1
C'est peut-être le nombre de clubs.
- Speaker #0
Oui, le nombre de licenciés et tout ça, donc rien à voir avec le niveau. Mais on était la 13e région classée. Et sachant que les playoffs, c'était que avec les 12 régions, en match aller-retour. Donc pour départager la 12e et la 13e région, on a fait un match sec. On élimine Bordeaux chez eux, et après, on a eu des confrontations contre Nice. La première à la maison, on perd 4-3 et la deuxième chez eux la semaine d'après, on perd 4-3 aussi. Du coup, sur le terrain, on perd. Mais en fait, on est quand même passé parce que ce club-là avait des soucis administratifs déjà pendant son championnat. Il y a des clubs qui ont déjà émis pas mal de réserves sur eux et nous, en fait, pour les mêmes faits en soi. On a posé réserve aussi. C'est un club qui joue avec pas mal d'étrangers, sauf qu'ils n'ont pas respecté. Je crois qu'ils avaient des faux certificats médicaux, des choses comme ça. Contre nous, ils ont joué avec trop d'étrangers sur la feuille de match. Toutes ces choses-là qui font qu'administrativement, ils ont été repris par la patrouille et qu'on ne respecte pas les règles à un moment donné. On aurait préféré passer sur le terrain, c'est toujours plus honorable, mais ça fait partie du jeu et on est quand même récompensé de la très belle saison qu'on a fait, donc on est bien contents.
- Speaker #1
C'est sûr que c'est plus valorisant de passer sur l'aspect sportif, mais on ne va pas cracher sur la montée non plus.
- Speaker #0
Oui, c'est clair. Et de te dire dans la région, en fait nous on est l'OL, on est le projet OL qui veut faire grimper le futsal, évoluer le futsal, la discipline, la médiatiser si possible. Et en fait c'est le but de tout le monde, de développer le futsal quand tu les entends parler. Et en fait tu te rends compte que dans la région on est la bête noire, que tout le monde veut nous abattre, que tu essaies de nous mettre des bâtons dans les roues dès que c'est possible. Et c'est un peu contradictoire, tu vois. C'est comme ça que je le ressens, c'est un peu contradictoire. C'est que le futsal, déjà, ça a une image pas ouf d'un sport de quartier. On essaie d'être là pour le valoriser, le mettre en avant. C'est le message véhiculé par tous les clubs. Mais au final, quand t'es dedans, quand t'es dans la dynamique, dans l'intensité du match, dans la compétition, en fait, y'a pas de cadeau, tu vois. Et puis dès qu'il peut y avoir un peu de vice... il y en a qui ne vont pas se gêner, et c'est ce qui vient encore entacher la montée en puissance de cette discipline, je pense. Oui,
- Speaker #1
tu as ce côté où vous, vous êtes là aussi pour promouvoir le futsal au global, donc aussi fournir cette médiatisation aux clubs qui sont à côté de vous, justement, et ces clubs-là, eux, ils en profitent pour vous mettre des bâtons dans les roues, alors qu'ils seraient potentiellement aussi bénéficiaires d'une médiatisation du futsal au global.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
Donc tu as un peu ce double aspect qui a du mal encore à coexister, on va dire.
- Speaker #0
C'est le jeu sur le terrain, qui se bat ou qui se déchire. C'est le jeu, on ne va pas nous dérouler le tapis rouge, allez-y, mettez-en 10 et puis on rentre chez nous. Mais je ne parle pas de ce qui se passe sur le terrain, c'est surtout l'extrasportif, dans les tribunes ou en dehors du match, etc. Ce n'est pas toujours agréable, ça vient vachement entaché. l'esprit du sport et c'est ce qu'on n'aime pas voir. L'idée c'est d'aller au-dessus de ça, de rapidement passer au niveau national et j'espère que plus tu vas grimper, plus c'est cadré, plus c'est respectueux.
- Speaker #1
Plus ça va être lisse.
- Speaker #0
Oui, c'est fait proprement on va dire.
- Speaker #1
Et donc là, quel est le changement avec l'accession en deuxième division ? Est-ce que tu sens un changement ? Est-ce qu'il y a des choses, même dans la médiatisation, ou votre rapport au club, à l'OL, qui ont changé ou pas du tout ? Ou c'est encore à l'état d'embryon ?
- Speaker #0
Chaque année, on se dit, quand on monte, il va se passer quelque chose, peut-être que le club va faire des efforts, je ne sais pas, de budget, de communication, mais cette année encore, malheureusement, ça se fait. toujours pas après il ya les côtés finances aussi qui vont avec dans le grand public et c'est très bien que le club a des soucis un peu financier qu'il ya des choix à faire et en ce moment la priorité légitimement elle est pas au foot sale j'ai envie de dire tu vois donc on est un peu livré à nous mêmes c'est c'est notre coach en un peu qui tire à bout de bras cette fin qui tient à bout de bras cette section qui se débrouillent pour aller chercher des partenaires, des sponsors pour qu'on reste un peu en vie en soi, tu vois, parce que sans sponsor, sans rentrer l'argent, tu peux pas faire grand chose. Donc voilà, après cette montée au niveau national, on a aussi quelques subventions de la FED, mais ça suffit pas, ça suffit pas. Dans un groupe, on a beaucoup de joueurs parce qu'on a deux équipes, on veut une vraie structure, une vraie section avec de la concurrence. et de la quantité et de la qualité. Et pour ça, ça demande aussi des moyens, des investissements pour se déplacer, pour manger, pour dormir à l'hôtel éventuellement si c'est loin, pour être dans les meilleures dispositions possibles pour performer le week-end. Ça, ça demande des sous et de temps en temps, tu sens que c'est un peu sur la limite. Mais bon, on fait avec, on s'en sort, on est comme ça depuis le début, c'est ce qui fera notre force, j'ai envie de te dire. et puis jusqu'à présent ça nous a pas empêché de cette performance sur le terrain et d'avoir accédé à la Ligue 2
- Speaker #1
C'est ça Pour clôturer ce débat sur le futsal, on va vous souhaiter que le meilleur pour la suite de cette saison, on va recentrer sur une ou deux questions à la fin du débat global j'avais deux questions plus globales pour un peu tout le monde pour tous ceux qui vont écouter le podcast. Avec tous les passages différents, que ce soit dans le foot-salle, dans le foot à 8, foot à 11, centre de formation, ou tous les clubs par lesquels tu es passé, toutes les équipes que tu as affrontées, si tu avais 2-3 joueurs marquants avec lesquels tu as joué ou avec lesquels tu as affronté, ce serait qui ?
- Speaker #0
Alors moi, comme je t'ai déjà dit, en fait j'ai... Je n'ai pas un joueur qui m'a époustouflé. Lui, c'est incroyable. Je me suis arrêté de jouer pour le regarder. Après, ça fait partie aussi d'un contexte. Quand j'étais en Suisse, j'ai fait partie de la période où c'était le grand FC BAL qui battait Manchester United dans la Ligue des Champions. Et puis, pour que ça parle aussi au grand public, c'était le FC BAL où il y avait l'émergence d'un Mohamed Salah. de Xherdan Shaqiri, de Grani Ausha, de Mohamed Elneny pour ceux qui connaissent ce qui est parti Arsenal aussi. Pour les puristes, c'est les plus anciens d'entre nous qui ont connu Alexander Frey, le buteur de la Ligue 1 avec Stade Rennais. Voilà, des joueurs comme ça. Après, il y en a d'autres qui ne sont pas trop connus du grand public. Mais c'est ce rouleau compresseur du FC Bâle à ce moment-là qui a été très impressionnant. Et après... Je t'ai parlé de l'anecdote du Dynamo de Kiev, c'est vrai que voir jouer des Younes Belanda, Yarmolenko, la star ukrainienne, Miguel Veloso aussi, international portugais au milieu, ça c'est costaud. Et quand tu es dans le rectangle vert, tu te rends compte de l'intensité du travail qu'il faut pour arriver à ce niveau-là, malgré que ce ne soit pas encore le plus haut niveau, mais ça reste déjà...
- Speaker #1
Tu vois la marche. Il y a une marche.
- Speaker #0
Tu vois la marche, oui. Et le travail qu'il faut pour survivre à ce niveau-là, surtout. Franchement, à un moment donné, il faut le dire, mais il faut savoir survivre dans ce monde-là. C'est très sélectif. Il y a énormément de concurrence, énormément d'intensité, de pression, de stress, de gestion d'émotions, comme on en a parlé aussi. Il faut savoir être fort. Il faut s'arrêter fort et ne pas se laisser faire.
- Speaker #1
Je suis obligé. Pour rebondir là-dessus, une fois, par pur hasard, j'ai rencontré Antoine Griezmann quand il était à la Real Sociedad. Ils avaient perdu, je crois que c'était le week-end précédent, ils avaient perdu 4-1 contre le Barça de Messi, le grand, grand Barça. Il avait marqué le seul but de la Real. Du coup, on avait commencé à discuter. C'était à l'époque avec Carlos Vela, El Ustando, etc. Donc, ils avaient une très bonne équipe. Il me disait, mais tu ne peux pas, c'est une autre galaxie. Tu te dis, Antoine Griezmann, à cette époque-là, c'était l'époque, pour resituer, c'était l'époque où il revient en équipe de France après les déboires avec les espoirs, après la fameuse soirée. Au moment où il explose, la saison après son but contre l'Olympe Lyonnais, où là, il est en feu. Ce jour-là, on discute et il me raconte ça. Et moi, je suis sur le cul. Je me dis, même à ce niveau-là, ils sont choqués sur le terrain et tu ne peux rien faire. Il me disait, ça va trop vite, tu ne peux pas leur prendre le ballon. C'est impressionnant. Et trois, quatre ans après, le gars, il est troisième ballon d'or. Donc, tu te dis, il y a vraiment ce choc sur le terrain. Il y a la partie survie, il y a la partie aussi où est-ce que tu as les capacités de faire plus ? est-ce que tu peux passer le step ou est-ce que tu craques ? Et honnêtement, c'est assez impressionnant. Tout le monde, peu importe les niveaux, ça se recoupe aussi beaucoup dans les discours. Donc c'est super intéressant.
- Speaker #0
En fait, le truc, c'est que le Barça, le Real, pour rester dans la Liga, eux, ils viennent piocher les meilleurs de chaque équipe, j'ai envie de te dire. Donc en fait, déjà, toi, tu as une équipe assez classique, on va dire Real Sociedad. où tu as un, deux très bons joueurs, tu sais que l'année d'après, ils sont ailleurs. Ces clubs-là, ils restent avec leur noyau de bons joueurs. Tous les top joueurs de chaque club, ils vont dans les meilleurs clubs qui ont déjà les meilleurs joueurs. Donc en fait, ça nourrit. Les meilleures équipes se nourrissent des meilleurs joueurs de chaque club. Et en fait, eux, ils grossissent comme ça, en effet, boule de neige. Et plus eux, ils grossissent, plus les autres Tu vois, ils viennent piocher les meilleurs des autres, donc les autres, ils descendent, et eux, ils grossissent, hop, hop, et c'est comme ça qu'ils créent ce fossé, et c'est pour ça que les moyennes équipes, elles se rendent compte que quand elles jouent contre les gros, contre le Real et le Barça, le fossé, il est énorme. Et en plus de ça, quand tu es un bon joueur et que tu joues avec les très bons joueurs, un Griezmann qui est un bon joueur, qui est allé au Barça, il est entouré des meilleurs et en fait quand t'es entouré des meilleurs si t'arrives à résister à tout ce qu'on a dit, cette pression etc, en fait tu deviens meilleur naturellement t'es obligé de dosser ton niveau et après ça devient naturel tu deviens un peu le joueur mais il faut le savoir il y en a à
- Speaker #1
tous les échelons il y a des étapes et tu vois la partie dont tu parlais où tu dis que justement les... grands clubs se nourrissent des meilleurs joueurs de leur championnat par exemple. Moi, je le retrouve beaucoup aussi en Suisse. Ça s'est beaucoup retrouvé pendant des années, pendant la partie justement FC BAL. Mais c'est surtout au moins où c'est le plus choquant, je trouve, que c'est en Allemagne avec le Bayern. Ça se fait un peu moins maintenant sur les quelques dernières années où ils ont un peu plus internationalisé leur recrutement. Mais tu vois, pendant, enfin, nous, notre génération, pendant 20-25 ans, tu étais un bon joueur de Bundesliga, mais tu allais au Bayern tout de suite. Donc en fait, ils appauvrissaient leurs concurrents en se renforçant et ils étaient sans arrêt champions. C'était un acquis. Tu jouais au Borussia Dortmund, tu allais et tu étais Hummels, Lewandowski, tout le monde allait, les meilleurs joueurs, ils allaient au Bayern. Alors que tu vois, par exemple, en France, quand tu étais à Lille, etc. tu allais à Lyon pendant un moment. Mais après, ça s'est quand même rarifié. On ne va pas renforcer un de nos collègues, on va plutôt essayer de le vendre à l'étranger. Ou sinon, le prix, par exemple, on parle beaucoup de la taxe PSG. Quand en France, tu es un joueur lyonnais ou tu es un joueur lillois, par exemple, à l'étranger, tu vas partir pour 15. Si tu dois partir en France au PSG, ça t'a 25-30. Donc, on fait tout pour ne pas renforcer son copain à côté.
- Speaker #0
Ouais, après quand c'est le copain d'à côté qui t'offre 10 millions de plus...
- Speaker #1
Ah oui, ben là tant qu'à faire... C'est toujours le jeu économique, mais c'est vrai que dans ces championnats, ça s'est beaucoup retrouvé. Ça se tasse un peu. En tout cas, sur les top clubs, ils internationalisent beaucoup plus maintenant avec les joueurs, mais tu peux le retrouver. Par exemple, Borussia Dortmund fait reproduire un peu ce schéma maintenant, à aller chercher des joueurs. Par exemple, ils ont récupéré Guy Rassi, qui a fait une énorme saison l'année dernière. Donc c'est le jeu. Mais c'est vrai qu'il y a beaucoup ce schéma aussi dans certains championnats encore. Forcément, la concurrence s'appauvrit et les clubs ont besoin d'économies pour continuer à exister dans le foot actuel. Donc c'est le jeu. On va terminer par, si tu avais justement un message à donner à toutes les futures générations ou les générations... actuelle sur ton expérience que ça soit dans le foot à 11, centre de formation ou le foot sale ce serait quoi ton message ?
- Speaker #0
de jamais rien de jamais rien lâcher il faut savoir être persévérant il faut savoir être fort mentalement il faut savoir être résilient tout le monde ne connait pas la définition mais il faut savoir faire le dos rond quand ça va pas et et Et en fait, le truc, c'est que tu as beau être un talent de ta génération à l'adolescence, ça ne veut pas forcément dire que c'est toi qui vas réussir. Tu vois, parce que comme on l'a dit, il y a plein d'étapes. À un moment donné, tu peux craquer à un certain moment, tu peux avoir un entraîneur qui va, au final, qui ne va pas aimer ton type de jeu et qui va se baser sur un autre. Et vice-versa, à un moment donné, tu n'étais pas forcément dans les clous dans ta génération, mais tu n'as rien lâché, tu as continué de travailler. Et à un moment donné, tu as été récompensé. Peut-être que tu as eu un retard aussi de croissance, tu as eu des blessures qui t'ont freiné. Musculairement, tu as mis du temps à te faire. Donc voilà, il ne faut pas se dire qu'à 15-16 ans, je suis là, ça va le faire, ou je suis là, ça ne va pas le faire. Il faut vraiment en continuer, il ne faut rien lâcher. Le sport de haut niveau, c'est mental, c'est dans la tête. beaucoup plus que dans les pieds. Si vous êtes à un certain niveau à un moment donné, si vous êtes en centre de formation, c'est que vous avez du talent, c'est indéniable. Ce qui ferait la différence derrière, c'est votre mentalité et votre faculté à être fort, à être fort mentalement. Voilà, c'est ça, c'est surtout ça. Ne rien lâcher, persévérez. Si ce n'est pas pour aujourd'hui, ce sera pour demain. Il n'y a pas de fatalité. Merci. Chaque jour est différent, ce n'est pas parce que vous ne jouez pas ce week-end-là que vous ne jouerez pas le prochain. Il ne faut pas se prendre la tête. Il ne faut pas oublier que vous jouez pour le plaisir avant tout. Il ne faut pas oublier l'essentiel. Et après, tu arrives à maturité quand vous êtes prêt. Si ça doit arriver, ça arrivera. Si ça ne doit pas arriver, ça n'arrivera pas. Mais il ne faut pas avoir de regrets.
- Speaker #1
Ok. Merci beaucoup Mathieu pour le message. J'espère que... que ça permettra à plein de joueurs de réaliser leur plein potentiel, on va dire. En tout cas, Mathieu, merci beaucoup pour ce double entretien. On se revoit très vite. Et comme on a dit, on te souhaite le meilleur dans ton travail au sein de l'Olympique Lyonnais. Et pour la suite de la saison avec l'OL Futsal, on va suivre les résultats de près pour voir s'il y a une accession, un maintien à la fin de l'année. Donc voilà, beaucoup de force. à toi et merci beaucoup.
- Speaker #0
Avec plaisir. Merci à toi. Salut à tous.
- Speaker #1
Ciao.