Speaker #0Que nous raconte la Bible sur le diable ? On voit ça juste après le générique. Bonjour à toi, je m'appelle Carolina Costa, je suis auteure, théologienne et pasteur de l'Église réformée. Je m'attaque à ce sujet épineux, pas très habituel dans ma tradition réformée, qui est le diable au sein de la Bible. La première partie que nous allons explorer dans cette vidéo, c'est la... le diable au sein de l'Ancien Testament ou du Premier Testament, ou ce qu'on appelle aussi la Bible hébraïque, c'est-à-dire ces récits, ces 39 livres que nous partageons avec le peuple juif, avec le judaïsme. Ce qui est très intéressant d'abord de constater, c'est qu'en fait, ce diable qu'on appelle le Satan, le Shatan en hébreu, apparaît très très peu dans la Bible. Ce n'est pas du tout un thème qui intéresse les auteurs bibliques, si ce n'est dans un livre majeur qui s'appelle le livre de Job. et que je vais explorer un peu plus en détail avec toi aujourd'hui. Si tu as envie d'approfondir cette voie chrétienne de l'amour, si tu es curieux et tu te dis mais là, il y a vraiment quelque chose pour moi eh bien, je t'ai préparé tout un tas de liens juste en dessous de la vidéo. Tu vas trouver de quoi rejoindre un cercle privé, des ressources vidéos encore, des PDF. Vraiment, n'hésite pas à aller regarder. Tu vas trouver tout ce qu'il te faut pour t'ouvrir et cheminer à mes côtés. Ce qui est intéressant, c'est que par exemple, dans l'inconscient des chrétiens, on se dit souvent ah oui, le diable, c'est celui qui est dans le serpent dans le livre de la Genèse, au moment où Adam et Ève, vont succomber au péché originel ? Eh bien, pas du tout. En fait, dans une vision hébraïque et dans une vision juive, le serpent n'est pas le diable en lui-même. Ça, c'est vraiment quelque chose qui va venir à une interprétation beaucoup plus tardive par rapport au moment où a été rédigée la Genèse. Ça vient dans le livre de l'Apocalypse, c'est-à-dire le dernier livre du Nouveau Testament, où là, il est écrit que le serpent était en fait le diable. Donc, ce qu'on peut dire tout à fait vrai, c'est que la... La construction du diable est une construction judéo-chrétienne beaucoup plus tardive que les écrits bibliques du 1er testament. Ce qui est très intéressant d'ailleurs, c'est que ce mot châtan peut à la fois dire Satan mais c'est aussi un verbe. Et donc les chercheurs, les exégètes, quand ils traduisent la Bible, quand ils travaillent sur ces mots, ils doivent essayer de voir les occurrences, c'est-à-dire où est-ce que ce mot va apparaître, dans quel contexte, et qu'est-ce qu'il peut bien vouloir dire. Et les interprètes, les exégètes, disent que ce mot Satan signifie accusé calomnier ou signifier l'adversaire, celui qui est à l'opposé de moi, mon opposant, si on veut. C'est pour ça que c'est par exemple intéressant de découvrir que le roi David, qui est quand même le grand ami de Dieu, est qualifié de Satan par ses adversaires. Donc on voit bien dans cet exemple par exemple, mais il y en a d'autres, où ce mot Satan a en fait un adjectif. Ce n'est pas une personne, ce n'est pas le diable, le Satan, non. C'est vraiment un adjectif pour lequel on va qualifier des adversaires. Ce mot le Satan, dans l'Ancien Testament, le Premier Testament, apparaît. 18 fois dans la Bible, ce qui est en fait extrêmement peu comme tu le vois. Et sur 18 fois, il y en a 14 où il apparaît dans le livre de Job et c'est souvent ce récit-là qu'on a le plus dans notre inconscient collectif au sujet de l'histoire du diable ou du Satan. Alors, qu'est-ce que nous dit le livre de Job sur Satan ? Eh bien, je te propose en fait de lire avec moi, tout simplement, parce que c'est beaucoup plus facile de lire. Tout est écrit et tout est absolument limpide. Tu ouvres le livre de Job dans le premier chapitre et tu lis au verset 6. Un jour que les anges de Dieu venaient faire leur rapport au Seigneur, le Satan, donc tu as vu, ce n'est pas Satan comme nom propre, c'est le Satan, c'est-à-dire que c'est une fonction, c'est un rôle. Le Satan, c'est l'accusateur, c'est écrit encore ici, se présente aussi parmi eux, lui aussi. Et le Seigneur l'Éternel lui demande D'où viens-tu donc ? Et l'accusateur répond au Seigneur Je viens de faire un petit tour sur la terre. Et Dieu dit Tu as sûrement remarqué mon serviteur Job. Il n'a pas son pareil sur la terre, c'est un homme irréprochable et droit. Il m'est fidèle et il se tient à l'écart du mal. Dieu est fier de son Job. Et le Satan répond Si Job t'es fidèle, est-ce que c'est vraiment d'une manière désintéressée, tu crois ? N'est-il pas évident que tu le protèges de tous côtés comme par une clôture ? Lui, sa famille et ses biens ? Tu as si bien favorisé ce qu'il a entrepris que ses troupeaux sont répandus sur tout le pays. Mais si tu oses toucher à ce qu'il possède, je parie qu'il te maudira ouvertement. Alors le Seigneur dit à l'accusateur, Eh bien va, tu peux disposer de tout ce qu'il possède, mais garde-toi de toucher à lui-même. Alors l'accusateur se retire hors de la présence du Seigneur. Voilà comment... apparaît vraiment pour la première fois ce rôle du Satan, et dont on voit ici que c'est très important de comprendre, ici, vous avez bien vu, il fait partie de la cour céleste. C'est-à-dire que ce n'est pas un être à part. qui aurait un pouvoir qui serait en dehors de Dieu. Vous remarquez que le Satan n'existe pas en dehors de Dieu. Il fait partie de cette cour céleste. C'est ce qui a fait dire, par exemple, aussi dans l'islam, que c'est l'ange déchu. Ou dans le christianisme aussi, on dit, c'est l'ange déchu. C'est celui qui n'a pas voulu jouer le jeu avec Dieu, on peut dire comme ça. Mais ici, on voit bien que chez Job, dans le livre de Job, le Satan a une fonction, au fond. C'est celui qui se balade sur terre avec l'accord et l'approbation de Dieu, du Seigneur. Et puis il participe aussi à cet espèce de moment qui semble apparaître comme un tribunal, où on vient rapporter un peu les faits et gestes des humains. Et donc ici on voit que le Satan a une fonction d'accusateur. Donc lui, on voit ce personnage qui est un peu à l'affût de la manière dont les humains pourraient se détourner de Dieu. Parce que c'est souvent comme ça qu'on va ensuite définir ultérieurement cette vision du diable ou du Satan, qui est celui qui essaie de détourner les croyants. de Dieu de toutes les manières possibles. Et on voit ici une espèce de jeu qui, certainement en tant que lecteur et lectrice, nous met un peu mal à l'aise de voir pourquoi est-ce que précisément Dieu laisse ce Satan faire son petit jeu finalement, puisqu'il va enlever tous les biens à Job, il va faire mourir tous ses enfants, et puis ensuite il va revenir, il y aura de nouveau pratiquement la même chose que ce que je vous ai lu tout à l'heure, dans le chapitre 2, il y a une seconde épreuve. Puisque à ce moment-là, Job, bien qu'il ait déjà perdu tous ses biens, il continue de ne pas maudire le Seigneur. Alors, le Satan propose à Dieu d'aller encore un peu plus loin et de l'atteindre dans sa chair, dans son corps. Et donc, le Satan va le frapper d'une maladie, comme il est écrit d'ailleurs, du sommet de son crâne jusqu'à la plante de ses pieds. Et il va s'engager tout au long de ce livre, justement, tout un tas de discussions. La première, ça va être avec la femme de Job qui lui dit... Tu persistes à rester irréprochable, mais tu ferais mieux de maudire Dieu et d'en mourir. Parce qu'elle lui dit, au fond, mais t'as vu comment il te traite, quoi ? Il t'enlève tout ça et toi, tu continues là à le prier et à le servir. Enfin, sa femme ne comprend pas. Et d'ailleurs, Job va répondre, tu parles comme une femme privée de bon sens. Si nous acceptons de Dieu le bonheur, pourquoi refuserions-nous de lui le malheur ? Et ça, ça va être toute la thématique de ce livre de Job, parce que finalement, la question du Satan, la question du diable, nous invite en fait à cette question fondamentale qui apparaît totalement dans ce livre, mais qui finalement concourt dans toute la Bible, et finalement dans toute notre vie de croyante et de croyant, c'est Pourquoi le mal ? Pourquoi si Dieu est si grand, si bon et si miséricordieux, permet-il le mal ? Et c'est là que souvent, Dans les religions, on le voit, il y a des tendances pour dire qu'on va soit trouver un bouc émissaire, on va dire que c'est à cause de ce peuple, c'est ce qu'il donne par exemple le régime nazi, ou on va dire que c'est telle personne parce qu'elle n'a pas fait ce qu'il fallait. Ou évidemment, et là, le livre de Job est un antidote contre ce qu'on appelle la théologie de la prospérité, ou la théologie de l'abondance, qui est souvent pratiquée dans des milieux chrétiens, où on va vous faire croire que vous n'avez pas assez prié, que vous n'êtes pas assez pieux, que vous avez forcément dû faire une connerie, que vous avez forcément dû pécher à un moment donné. Et peut-être même sans en être rendu compte. Tous les amis de Job vont essayer de lui faire croire qu'en fait, il a mal agi. Et la question du livre de Job, qui est la question qui rejoint cette fonction du Satan ou du diable, c'est de dire, Job va rester jusqu'au bout de dire, mais non, je suis innocent. Et Job représente en fait tous ces humains à qui il arrive des misères, des choses horribles, parfois des atrocités, et qui persistent en disant, mais je n'ai rien fait. Ça veut dire qu'en fait, on peut mener une vie juste. On peut être loyal à Dieu, on peut aimer Dieu de tout son cœur, de toute son aide, de toute son âme, de toute son intelligence, comme on dit, suivre les commandements de Dieu, avoir une vie parfaite, morale, tout ce qu'on veut. Et pourtant, ce n'est pas ça qui nous épargne des souffrances, du malheur et de la mort. Et tout le livre de Job parle de ça. Et peut-être quand je te le dis là, tu entends que c'est une réminiscence aussi de tout ce qui va traverser l'évangile, qui va être pratiquement un message assez similaire. Et pour terminer, la conclusion de ce livre, au fond, ça va être de dire... Le personnage du Satan ne va absolument plus revenir dans ce livre. C'est dire la fonction minime, en fait. Parce que quelque part, ce Satan, c'est presque simplement, on pourrait presque dire, c'est ce qui se passe dans la vie de tous les êtres humains. Il y a des moments où on va traverser des épreuves et des souffrances et des moments difficiles qui peuvent nous faire douter, effectivement, de la présence de Dieu et de la bonté de Dieu. À la fin, Job va avoir une conversation avec Dieu et Dieu va lui répondre. Et la réponse de Dieu, elle va être assez flamboyante. Parce que pratiquement, il ne va pas vraiment lui répondre. Mais ce qu'il va lui dire, c'est Regarde, regarde, est-ce que tu peux vraiment me dire où est-ce que toi tu étais Job quand j'ai fondé le monde et les univers, quand j'ai mis les étoiles, quand j'ai mis les planètes ? C'est ça que dit Dieu en réponse, c'est Est-ce que tu crois vraiment que toi tu pourrais me donner une explication ? À moi, Dieu ? C'est vraiment une manière de dire cette fameuse phrase avec laquelle on reste. Les voies de Dieu sont impénétrables. Et c'est vrai qu'on reste avec cette question que oui, nous faisons l'expérience de quelque chose qui peut apparaître comme injuste. Souvent. Ou bien nous assistons à des choses injustes. Des choses qui nous paraissent diaboliques, démoniaques, dont on aimerait bien se dire que c'est un mauvais personnage qui est contre Dieu. Mais le livre de Job nous reste avec cette question en suspens. Quelle est la force du diable ? Est-ce qu'il existe ? Est-ce que c'est vraiment un personnage ou est-ce que c'est une entité, une puissance ? On n'a toujours pas fini avec cet Ancien Testament de répondre à cette question. Par contre, ce qu'on sait, ce que les chercheurs et les historiens disent, c'est que c'est une construction bien ultérieure que celle d'un personnage. Donc, en vérité, la conclusion ici, pour l'instant, c'est de dire que le diable, dans le Premier Testament, n'existe pas. C'est plutôt une fonction, c'est un rôle, c'est une entité qui se produit, qui peut se produire quand on est sur la Terre. Alors, qu'est-ce qu'en dit le Nouveau Testament ? C'est ce qu'on va voir dans la prochaine vidéo. En dessous, tu vas trouver tous les liens pour t'abonner à ma lettre du mardi où j'approfondis la foi chrétienne, la voie de l'amour par le biais de lettres ou bien je t'accompagne dans des prédications. Et je te dis à très bientôt. Chères auditrices, chers auditeurs, chères sœurs et frères, si vous voulez retrouver tous mes épisodes passés et ceux à venir, pensez à vous abonner sur votre plateforme d'écoute, par exemple Spotify, Apple Podcasts ou Deezer. Merci à toute l'équipe bénie des Afaprod qui a fabriqué cet épisode. Si tu as aimé, n'hésite pas à me mettre 5 étoiles. Et pour plus d'informations, on se retrouve sur carolina-costa.com. Soyez bénis les amis !