Speaker #0Marie-Madeleine aurait bien pu être la femme de Jésus et je t'explique pourquoi. Bienvenue dans cette nouvelle vidéo, je m'appelle Carolina Costa, je suis auteur, théologienne, pasteur de l'église protestante réformée de Genève et aujourd'hui on parle de celle que j'adore, Marie-Madeleine ou que je préfère appeler Myriam de Magdala. Si tu as envie d'approfondir cette voie chrétienne de l'amour, si tu es curieux, tu te dis mais là il y a vraiment quelque chose pour moi, eh bien je t'ai préparé tout un tas de liens juste en dessous de la vidéo. Tu vas trouver de quoi rejoindre un cercle privé, des ressources vidéo encore, des PDF. Vraiment, n'hésite pas à aller regarder, tu vas trouver tout ce qu'il te faut pour t'ouvrir et cheminer à mes côtés. Pourquoi Myriam de Magdala ? Tout simplement parce que Marie, c'est son prénom en français, mais Marie vient bien de Myriam en grec, qui lui-même vient de Mariam en hébreu. Et forcément que c'était son prénom puisqu'il était juif comme Jésus au départ. Et tu le remarques aussi, Marie, il y a plusieurs Marie dans les évangiles. Marie ou Mariam, c'est à la fois le prénom de Mariam de Magdala, mais c'est aussi le prénom de Marie, la mère de Jésus, ou Marie, la mère de Jacques, ou d'autres encore. Il y a souvent des Mariam et des Marie. Et c'est d'ailleurs ça qui a compliqué les interprétations ultérieures. Comme s'il ne pouvait pas y avoir plusieurs Marie, mais une seule et même figure. Et c'est un peu ça le problème. Ce prénom de Mariam est très intéressant parce que la première fois qu'il apparaît dans les Écritures, c'est dans le livre de l'Exode. Après la sortie d'Égypte, tu t'en rappelles certainement, Mariam, c'est Myriam, c'est la sœur aînée de Moïse et de Aaron. Mariam apparaît donc dans le livre de l'Exode, au chapitre 15, le verset 20, il est écrit qu'une fois que le Pharaon et ses chars ont été submergés par la mer, Alors la prophétesse Myriam, sœur d'Aaron, prit son tambourin, et toutes les femmes d'Israël la suivirent en dansant au son des tambourins. Myriam reprenait devant elle le refrain, Chantez en l'honneur du Seigneur ! Il a remporté une victoire éclatante, il a jeté à la mer chevaux et cavaliers. Tu as donc entendu comme moi le mot prophétesse Tiens, tiens, tiens, c'est intéressant ça ! Il y avait donc des femmes. prophétesse et des hommes prophètes. D'ailleurs, certains historiens et exégètes pensent que, justement, nous avons Aaron, qui finalement est le premier de cette lignée du prêtre, Moïse, qui va être le premier de la lignée de la Torah, c'est-à-dire de tout ce qui constitue la loi hébraïque, la parole, en fait, et donc forcément tout ce qui va avoir attrait à la loi, à la ligne des juges. Et puis nous avons une femme, Myriam, pour la lignée des prophètes et des prophétesses qui suivront dans l'histoire d'Israël. Nous avons donc un trio comme ça, ce qui est très intéressant et ce qui n'est pas sans rappeler d'autres trios, comme celui par résidément des trois femmes au tombeau. Donc nous avons cette Myriam de Magdala. Alors elle est de Magdala. Magdala, les historiens ne savent pas très bien si cette ville a véritablement existé. En tout cas, elle a disparu aujourd'hui. Mais il semblerait qu'on pourrait... Imaginez qu'elle se trouvait au bord de la mer. Mais Migdal peut aussi signifier une forme de tour, ou cette image précisément de tourner en rond. Ce qui pourrait effectivement s'associer à ce personnage très mystérieux qu'est Myriam de Magdala, puisque dans les évangiles, elle est citée spécifiquement. En tant que Myriam de Magdala, elle est citée douze fois. C'est intéressant les chiffres, il n'y a jamais de hasard dans les évangiles. C'est comme s'il y avait douze mentions. de Marie de Magdala, alors qu'il y en a moins pour les autres disciples. Ça, c'est surprenant. C'est la disciple la plus citée dans les évangiles. La petite blague que je fais généralement, c'est de dire qu'au fond, est-ce qu'il faudrait 12 hommes disciples pour une femme disciple ? Toujours est-il que cette femme mystérieuse est très marquante. Il est dit dans l'évangile de Luc, au chapitre 8, le verset 2, par exemple, que Marie de Magdala est cette femme qui a été délivrée de cette... démons. Sauf que, voilà, si on commence à approfondir un petit peu cette notion, alors certains vont parler d'exorcisme, qu'effectivement, il y aurait eu des démons d'exorcisme, des démons méchants, on pourrait dire, sauf qu'il y a quand même quelque chose d'intéressant. D'abord, c'est le fait que le texte en grec, littéralement, parle de daimonia, ce qu'on traduit généralement par démon. Sauf que daimonia en grec peut signifier puissance divine, en premier lieu, puis une voie intérieure qui guide, qui conseille. Et on associe d'ailleurs le daimon à Socrate, qui est très connu évidemment avec cette présence de son daimon en lui. Donc en fait c'est quand même intéressant et je tiens juste à le souligner. Il y a quand même une notion peut-être un peu paradoxale, un petit peu ambiguë sur cette histoire de chasser. Par ailleurs, le mot chasser est une interprétation en français parce que le verbe, les deux verbes qui sont employés pour parler de ça, c'est faire sortir. Excusez-moi, c'est très différent de dire Marie de Magdala dont Jésus a sorti cette puissance divine. C'est pas tout à fait la même chose. Mais là, je laisse cette interprétation verte. Il me faudrait travailler, faire une thèse là-dessus, j'imagine, ce que j'adorerais faire. Mais pour l'instant, je n'y suis pas. Toujours est-il qu'on voit qu'il y a quand même quelque chose de très intéressant. Et puis ce chiffre 7 qui évoque forcément la perfection. Le septième jour, c'est le jour précisément d'accomplissement de la création. Et c'est aussi le jour dans lequel nous, nous sommes invités à nous accomplir et à atteindre cette complétude. Or justement, Marie de Magdala est cette femme qui est présente. tout au long du ministère de Jésus. Elle est présente au moment de la mort sur la croix et elle va être présente au moment de la découverte du tombeau vide. Elle est toujours associée à ce trio, dans les évangiles, de ce trio qui découvre le Christ vivant. Mais une spécificité, c'est dans l'évangile de Jean, le chapitre 20, qui est un des fragments les plus anciens des évangiles, les plus anciens sur la résurrection, et qui donc, selon beaucoup d'historiens, a probablement cette spécificité d'être le plus proche de la réalité historique. Ce qui est fascinant, c'est que la présence de cette femme n'a pas pu être cachée, même par les évangélistes. Alors ils sont obligés d'en parler, ils sont obligés de dire qu'elle a été là et présente au moment de cette résurrection. C'est donc dire que Jésus a été très très proche de ces femmes au point de les choisir et de la choisir elle plus particulièrement pour... se montrer le premier vivant et être la première qui va devoir aller raconter, donc témoigner et proclamer la résurrection du Christ. Et ça, ce n'est pas rien. À tel point que même le Vatican a fini par reconnaître en 2016 qu'elle est apôtre des apôtres. Parce que ce qui fait la particularité d'un apôtre, pour être apôtre, il faut avoir suivi le ministère de Jésus et témoigner. Et c'est exactement ce qu'elle fait donc. Elle est apôtre au même titre que les hommes, ce qui est déjà, rappelons-le, totalement révolutionnaire, et encore aujourd'hui dans certains milieux chrétiens. D'où vient cette ambiguïté et ce questionnement sur est-ce que Jésus aurait pu être marié avec cette femme ? Alors évidemment, c'est le fameux Da Vinci Code de Dan Brown qui a remis cette polémique au centre, mais elle a toujours été un petit peu présente. Et pourquoi ? Parce que déjà, dans les premiers temps du christianisme, il a été difficile de masquer la présence et l'importance de cette femme. Et l'hypothèse, évidemment, c'est qu'on peut le lire grâce à des évangiles apocryphes, on découvre peut-être le rôle majeur qu'a eu Marie de Magdala, mais qui a été, avec l'histoire, amoindri, parce qu'il faut quand même dire la réalité, ce sont les hommes qui ont pris le pouvoir et qui ont fabriqué, si je puis dire, l'Église, qui ont fait des choix d'Église et qui donc ont... décimer presque, j'ai envie de dire, la présence et l'importance des femmes et en tout cas de Marie de Magdala, c'est assez certain. Donc évidemment, comme ils ont pris d'envergure, ce mouvement est devenu plus minoritaire. Et vous imaginez bien que dans cette période-là, ça ne devait pas être facile, ça ne l'est toujours pas encore aujourd'hui. Donc imaginez encore plus à cette période de l'Antiquité. Donc il y a vraiment quelque chose de révolutionnaire qu'a fait Jésus. Et cette femme, il faut absolument la redécouvrir parce qu'elle est fascinante. Allons découvrir ce que dit Marie de Magdala dans un évangile. qu'elle aurait écrite. Qu'elle l'ait écrite ou pas, c'est assez peu d'importance. Ce qui est déjà incroyable, c'est qu'il existe un évangile au nom d'une femme et pas de n'importe laquelle, au nom de Marie de Magdala. Dans cet évangile, Marie raconte précisément et enseigne les apprentis disciples sur précisément ce que Jésus leur a dit au moment de son apparition, au moment de la résurrection. Voici juste le passage qu'elle écrit, je vais vous le lire, il faut l'entendre parce que c'est trop important. Après avoir raconté ce que le Christ lui a dit, il est écrit que Marie se tue. C'est ainsi que l'enseigneur, c'est ainsi qu'il parle de Jésus, s'entretenait avec elle. André, un des disciples, prend alors la parole et s'adresse à ses frères. Dites, que pensez-vous de ce qu'elle vient de raconter ? Pour ma part, je ne crois pas que l'enseigneur ait parlé ainsi, parce que ses pensées diffèrent de celles que nous avons connues. Pierre, l'autre disciple, ajoute, Est-il possible que l'enseigneur se soit entretenu ainsi avec une femme sur des secrets que nous, nous ignorons ? Devons-nous changer nos habitudes et écouter tous cette femme ? L'a-t-il vraiment choisi et préféré à nous ? Alors Marie pleura. Et elle dit à Pierre, Mon frère Pierre, n'es-tu qu'à la tête ? Crois-tu que c'est toute seule dans mon imagination que j'ai inventé cette vision ou qu'à propos de notre enseigneur, je dise des mensonges ? C'est alors Lévi, vous vous souvenez Mathieu, qui prend la parole et il dit, Pierre, Pierre t'as toujours été un emporté. Je te vois maintenant t'acharner contre la femme comme le font nos adversaires. Mais pourtant, si l'enseigneur l'a rendu digne, qui es-tu toi pour la rejeter ? Assurément, l'enseigneur la connaît très bien. Il l'a aimé plus que nous. Ayons donc du repentir et devenons l'être humain dans son entièreté. Laissons-le prendre racine en nous et croître comme il l'a demandé. Et alors, dès qu'il lui prononçait ces mots, ils se mirent en route pour annoncer l'évangile. Et c'est ainsi que l'évangile de Marie se termine. Vous avez vu comment c'est extraordinaire. On entend ici exactement Une discussion ! On a l'impression qu'on est dans certaines églises actuelles où on se demande si les femmes peuvent enseigner, si les femmes peuvent être pasteurs ou prédicatrices. Et on voit ici qu'en fait, bien sûr, elle l'était déjà du temps de Jésus. Ce qui a posé problème déjà du temps de Jésus va s'accentuer une fois qu'il est parti, parce qu'il ne peut plus, si vous voulez, évidemment, enseigner et avoir cet état de fait. Beaucoup d'hommes, et on le voit ici, des hommes vont se dresser et s'insurger contre cette pratique et vont décider qu'elle n'a plus lieu d'être après la mort du Christ, qui est en fait terrible et terrifiant et n'est pas fidèle finalement à la voix du Christ. Et encore une fois, je ne parle même pas de l'évangile de Marie, je parle de tous les évangiles où on voit ces femmes cheminer et avoir des rôles majeurs et importants. Maintenant, la question de savoir, et vous l'avez entendu ici, certains disciples semblent dire oui, ils l'aimaient plus que nous Alors, est-ce qu'ils ont été en couple ? Certains historiens ne nient pas cette possibilité pour la simple et bonne raison que Jésus était un rabbin, probablement, initialement, et qu'en tant que rabbin, généralement, les rabbins étaient mariés. Ça faisait partie de l'autorité que d'avoir leur propre famille. C'est évidemment ce qui va ouvrir le champ aussi à Dan Brown pour son ouvrage. J'ai imaginé que Jésus ait eu une descendance. En tout cas, c'est tout à fait possible qu'il ait connu une femme. Et d'ailleurs, Jean-Yves Leloup va aussi parler de ça en disant, mais que... Le fait que Jésus se soit incarné en tant qu'être humain et qu'il a donc vécu tout ce qu'un être humain puisse vivre, pourquoi n'aurait-il pas vécu l'une des plus belles choses qu'on puisse vivre, c'est-à-dire une rencontre intime et sexuelle entre deux personnes, deux êtres qui s'aiment ? Au contraire, comme l'écrit Jean-Yves Leloup, tout ce qui a été vécu est sauvé. Et alors, Jésus n'aurait-il pas sauvé aussi nos relations intimes et personnelles et de communion ? si profonde qu'on peut vivre entre deux êtres jusqu'à la communion des corps. Et donc, oui, je parle ici de sexualité. C'est pour ça que Jésus a été marié, qu'il a été en couple ou pas avec Marie-Madeleine, quand certains disent Mais ça changerait tout ! Ben non, mes chéris. En fait, ça ne changerait rien. Ça rajouterait même quelque chose de magnifique et de pertinent sur le fait que Jésus est précisément cet humain, ce Dieu qui s'incarne totalement dans toute la vie humaine, y compris sa dimension. amoureuse. Pourquoi est-ce qu'on ne peut pas voir ça ? Ça, c'est la question que je me demande. Certains hommes, comme le pape Grégoire le Grand, a voulu associer Marie de Magdala à la femme pécheresse, qui est dite comme ça, la femme pécheresse de Bétanie. C'est faux et archi-faux et tous les historiens aujourd'hui et les biblistes et exégètes qui travaillent de manière objective sur ces textes peuvent vous le dire, il y a là une confusion. On ne peut pas l'associer. Marie-Madeleine n'a jamais été une femme de mauvaise vie, comme on la présente bien trop souvent, ou une pécheresse. Ceci est un contresens historique. C'est faux ! Ceux qui ont propagé ce genre de prédication sont ceux précisément qui vont voulu amoindrir et à la fois la parole de Myriam de Magdala et par voie de conséquence, la voix des femmes. Pour rétablir donc aujourd'hui Myriam de Magdala, vous savez, les... À l'époque, quand on disait qu'une femme était possédée par des démons, c'était parfois aussi parce qu'une femme étudiait. Il faudrait donc peut-être plutôt rapprocher Myriam de Magdala de Marie, la sœur de Marthe, celle précisément qui s'assied au pied du maître, comme un disciple, comme un vrai disciple, et qui écoute. Et parfois, ce qu'on peut lire dans d'autres évangiles apocryphes, comme celui de Philippe, où on voit Jésus qui embrassait sur la bouche Marie de Magdala, on peut aussi associer cela au fait que c'est une transmission, c'est un geste de transmission de maître à disciple. Autrement dit, Marie de Magdala, peut-être qu'elle a beaucoup dérangé et qu'on la croyait possédée parce que finalement elle étudiait et qu'elle faisait quelque chose qu'on n'attendait pas des femmes de l'époque. Myriam de Magdala peut être aujourd'hui une figure extrêmement inspirante toutes les femmes du monde qui recherchent la vérité, qui recherchent l'étude, qui recherchent à s'approcher de la vérité et qui peuvent aussi en témoigner et être pleinement disciples, enseignantes, femmes, pasteurs et prêtres un jour, je l'espère. Que cette vidéo t'ait inspirée, je l'espère. Si tu as envie d'en savoir plus et de cheminer dans cette voie de l'amour du Christ, je t'invite à t'abonner ici en bas et rejoindre ma lettre du mardi où chaque semaine j'envoie un commentaire, un témoignage sur... la Bible sur des commentaires. 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