Speaker #0Bienvenue dans Podium, ton podcast sur la nutrition sportive où l'on t'explique de manière simple comment atteindre tes objectifs de poids, de santé ou de performance. Dans cet épisode, je vais te parler des différents chemins qu'il est possible d'emprunter pour débuter une carrière dans la nutrition sportive. On verra s'il faut à tout prix faire des études pour réaliser une carrière dans ce domaine, ou est-ce que simplement suivre quelques formations en ligne ça suffit, ou simplement, parce qu'on a l'expérience, ça suffit pour encadrer des sportifs et leur fournir des conseils nutritionnels. Avant ça, je me présente rapidement pour ceux qui ne me connaissent pas. Je m'appelle Nicolas Bogart, je suis diététicien, nutritionniste spécialisé en nutrition sportive. Je parlerai un petit peu plus de mon parcours et je ferai des parallèles quand je détaillerai tous les différents chemins possibles. Je vais uniquement parler des chemins que je connais, il y en a peut-être d'autres, mais en tout cas c'est les plus connus en tout cas en francophonie. J'ai eu l'idée de tourner cet épisode parce que ça arrive souvent qu'on me demande comment je suis arrivé à ce que je suis en train de faire actuellement, donc à faire des consultations, à travailler pour l'armée, à développer d'autres projets annexes à côté, toujours en lien avec la nutrition sportive. Donc je me suis dit c'est l'occasion de faire un petit épisode, et comme ça si quelqu'un me repose la question, j'ai juste à renvoyer cet épisode aussi. Donc comment ça va structurer cet épisode ? Je vais d'abord te parler des chemins les plus courts, ceux qui sont les plus rapides pour obtenir des compétences en nutrition, et après j'irai vers les chemins les plus longs. Et je te donnerai mon avis à chaque fois sur les différents chemins possibles, mais après chacun a libre de penser ce qu'il veut, c'est vraiment mon avis personnel. Maintenant, le premier chemin qu'il est possible d'emprunter et qui est le plus court que j'ai pu trouver, c'est de faire des formations certifiantes sur internet. Souvent, on voit des pubs sur Facebook avec des formations certifiantes pour devenir coach en nutrition. Souvent, c'est d'ailleurs réalisé par des coachs en nutrition. Et ce sont des formations qui vont durer au maximum un an. Et souvent, c'est beaucoup plus court, on va tomber sur quelques semaines. Et alors, on devient officiellement coach en nutrition. Pour moi, le gros souci avec ce type de formation, c'est que ce n'est pas des diététiciens ou des médecins nutritionnistes qui donnent ces formations. Et déjà, le souci avec ça, c'est que les diététiciens et les médecins nutritionnistes, ce sont les seuls experts reconnus au niveau européen pour donner des conseils en nutrition. Tout ce qui est coach en nutrition, les coachs sportifs, les nutrithérapeutes, nutritionnistes, eh bien, ceux-là ne sont pas reconnus, ce n'est pas un titre qui est reconnu au niveau européen pour donner des conseils en nutrition. Ça implique quoi ? Ça implique qu'en fait ils n'ont pas spécialement effectué un grand nombre d'études. Ici on serait un coach en nutrition, du jour au lendemain on peut se déclarer coach en nutrition. Et le problème avec ça, c'est même s'ils ont souvent une très bonne expérience, et qu'ils ont fait par eux-mêmes des choses, et qu'ils ont déjà accompagné des personnes, etc. C'est qu'il n'y a pas de base scientifique derrière. Et la base scientifique, moi je trouve ça important parce qu'en fait, si on donne des conseils qui sont dits evidence-based, evidence-based, ça veut dire qu'on se base sur les évidences scientifiques pour dire que c'est mieux de faire ceci plutôt que cela. Eh bien, ce qui est intéressant en faisant ça, c'est que, imaginons, on va prendre deux situations complètement distinctes. Il y a un coach sportif qui, lui, a réussi à perdre du poids ou a réussi à faire perdre du poids à 50 personnes, imaginons, avec sa méthode. Donc lui, il va proposer ce service comme cela. Puis après, à l'opposé, on a quelqu'un qui a une approche plus scientifique et qui, lui, a lu les études, les bonnes études d'ailleurs, parce que c'est important de savoir faire des bonnes recherches, sinon évidemment l'approche Evidence-B n'a aucun sens si on n'est pas sur les bonnes études. Mais imaginons qu'on a pris les bonnes études, on regarde ces études et on voit que ça prend en compte plus de 10 000 personnes et que ces 10 000 personnes ont été testées de manière standardisée, qu'on a fait attention à ce qu'il n'y ait pas de biais, donc que ce ne soit pas toujours, par exemple, que des blancs. ou que ce soit que des personnes du même âge, on est vraiment quelque chose de randomisé, on appelle ça, et qu'il y ait le moins de biais possible, ça veut dire que sur 10 000 personnes, lorsqu'on a pris dans les mêmes conditions, et qu'on a enlevé tous les biais qui fait qu'on pourrait avoir une mauvaise interprétation, on a estimé que c'est cette approche-là, en tout cas à ce moment précis, qui fonctionne le mieux. et ça c'est l'approche evidence-based et l'approche evidence-based en fait elle va être beaucoup plus elle a beaucoup plus de chances d'être juste car la science ça évolue tout le temps donc ça trouve ce qui est vrai aujourd'hui ne sera pas vrai demain mais ça a beaucoup plus de chances d'être juste que l'expérience du coach sportif donc c'est pour ça qu'on va vraiment se baser sur quelqu'un qui va être plutôt evidence-based pour obtenir des résultats et là avec les formations certifiantes sur internet on n'a pas cette approche là et donc pour moi c'est quelque chose qui n'est pas intéressant Aussi au niveau de la durée du parcours, pour moi, avec tout ce que j'ai pu voir, c'est pas possible de tout voir en quelques semaines. On peut voir en superficie, comprendre les principes pratiques et généraux, mais pour pouvoir expliquer l'éthiologie, ce qui cause ce phénomène, qui fait que ça fonctionne, et pouvoir vraiment creuser dans le détail, c'est impossible. Moi, avec mes études, qui ont duré 4 ans, plus les spécialisations, plus encore le fait que je lis tous les jours, je n'ai pas l'impression de tout connaître. Et donc je me dis, quelqu'un qui a fait juste quelques semaines, c'est encore moins possible de tout connaître. C'est pour ça qu'au niveau de la durée, ça me paraît pas possible à réaliser. et après si on veut le faire pour soi-même par contre donc il ne faut pas tout jeter je pense dans ces formations si seulement on veut le faire pour soi-même s'intéresser, prendre des informations qui comme on a dit devront être prises avec des pincettes parce qu'on n'est pas sur quelque chose qui va être évidence baisse en général et bien alors pour moi c'est une solution qui reste ok si ça reste pour soi-même si c'est pour s'ouvrir l'esprit et apprendre de nouvelles choses alors pourquoi pas mais de dire qu'on devient un professionnel de la nutrition après seulement quelques semaines ça c'est quelque chose qui ne fonctionne pas du tout donc je ne recommande pas en tout cas pour entamer une carrière dans la nutrition sportive ensuite le deuxième parcours qu'il est possible de faire c'est la formation française donc en France ils ont une formation pour devenir diététicien, c'est une formation reconnue et qui dure deux ans Donc ça veut dire qu'on obtient le statut quand même assez rapidement, après deux ans, au final des études de deux ans c'est pas si long que ça, et surtout lorsqu'on est en Europe, il y a maintenant les unités d'équivalence, donc les UE, qui sont propres à l'Union Européenne, et qui peuvent être utilisées pour faire valoir un ancien diplôme par exemple. Donc imaginons, on est biologiste actuellement, on cherche à se réorienter vers la nutrition, et bien lorsqu'on entame son cursus, on peut faire valoir des cours qu'on a déjà passé par le passé, et avoir moins de cours, et donc faire potentiellement la formation en moins de deux ans. Et ça du coup c'est intéressant puisqu'on obtient le statut de diététicien assez rapidement, et donc surtout si on a déjà des unités d'enseignement qui ont été validées dans un diplôme précédent. Après, avec les... Moi, je n'ai pas fait cette formation-là. Moi, j'ai fait la formation belge, donc je parlerai juste après. Mais quand je discute avec ceux qui ont fait la formation en France, eh bien, ils trouvent que la formation, elle n'est pas suffisamment complète et pas suffisamment spécialisante. C'est-à-dire que c'est une bonne formation pour des bonnes bases, mais que souvent, ils doivent continuer à se former et aller vers un délire en nutrition sportive ou un master, notamment pour apprendre à faire des recherches. Parce que, quand j'ai discuté avec ceux qui avaient fait la formation, on n'apprend pas à faire de bonnes recherches scientifiques et à trouver les informations par soi-même. Or, comme on l'a vu, l'approche Evidence-B, c'est ce qu'il y a de plus intéressant. Et si on n'apprend pas à faire de bonnes recherches, on ne sait pas être Evidence-B. Donc c'est super intéressant de se former encore en plus après le diplôme. Donc si on veut juste obtenir le statut de diététicien c'est quelque chose d'assez rapide, mais si on veut vraiment être bon, après la formation française il faut encore se former en plus et aller vers un DU en nutrition sportive ou un master. Je ne vais pas développer plus que ça puisque ce n'est pas la formation que j'ai faite, mais en tout cas c'est les retours que j'ai eu par rapport à ça. Ensuite, il y a la formation en Belgique. La formation aussi, c'est une formation reconnue, sauf que là, c'est trois ans, à l'époque où je tourne ce podcast, cet épisode. Et là, on parlait même de le passer en quatre ans. Donc moi, ça, c'est la formation que j'ai faite. C'est un bachelier, qui peut aussi bénéficier de l'avantage des unités d'enseignement dont j'ai parlé tout à l'heure. Donc si on a déjà des cours qui ont été validés dans d'autres diplômes et qu'il y a des équivalences, on peut supprimer certains cours. Par contre, c'est plus long. Mais, ça je vais en parler beaucoup plus dans le détail vu que c'est celle que j'ai faite, c'est une formation qui est plus complète, où on apprend notamment à faire de la recherche scientifique. Donc c'est super intéressant puisque là on sort avec un bagage qui est un peu plus complet et un petit peu plus poussé. Mais après de manière générale, ça n'empêche pas qu'il faut continuer à se former, peu importe si on choisit la française ou la version belge. Il faut de toute façon continuer à se former, savoir comment faire les bonnes recherches, ça c'est vraiment le plus important. Et ensuite déterminer dans quoi on veut se spécialiser par la suite. Et on va en plus faire des formations supplémentaires, continuer à se former en lisant des études pour être le plus spécialisé possible. Et plus on est spécialisé... plus on va avoir des bons résultats pour nos patients sportifs, et donc on aura une meilleure carrière, et les gens seront contents de nos services et nous recommanderont, et on se développera beaucoup plus vite aussi. Mais donc je pense, les deux se valent, que ce soit français ou belge, mais peut-être qu'il faudra un petit peu plus d'efforts du côté français dans la formation continue, pour vraiment obtenir un... un meilleur niveau car il y a un an en moins à faire. Mais l'équivalence des diplômes est similaire et c'est ça qui est intéressant. Ensuite, il y a un quatrième niveau qui est un petit peu plus long, et ça c'est ce dont j'ai parlé, donc la formation de diététicien complète, en France ou en Belgique, et en plus après on rajoute des spécialisations. Moi je vais parler uniquement des spécialisations que je connais dans le milieu du sport, après il y en a d'autres, il y en a en pédiatrie, il y en a dans l'obésité, il y en a dans... Les troubles du comportement alimentaire, moi j'ai principalement parlé de cellules sportives. Donc ça peut être soit des certifications, soit des spécialisations au niveau universitaire. L'avantage de l'université, c'est que là c'est quelque chose de reconnu. Tandis que les certifications, c'est pas reconnu, mais c'est un diplôme en plus qui sur le CV donne toujours bien. Et en plus on obtient des compétences qui peuvent être tout aussi voire plus intéressantes qu'à l'université car souvent on a des experts dans ces certifications qui donnent cours aussi à l'université donc ça peut être tout aussi intéressant. Donc il y a d'abord par exemple si on veut se diversifier qu'on se dit bah moi en plus de faire mon... En plus d'avoir mes connaissances en nutrition et diététique, j'ai envie d'être coach sportif. On peut en plus entamer un bachelier en coach sportif. On peut aussi faire une spécialisation de coach sportif à l'université pendant un an après ses études. Il y a aussi les formations de l'Agence Européenne des Diététiciens, EFAD, qui donne encore des certifications supplémentaires dans tous les domaines spécifiques, que ce soit le sport ou autre. Il y a MySportScience et le Barça Innovation Hub qui sont vraiment des très bonnes certifications en nutrition sportive. J'en ai déjà pris quelques-unes moi. Et vraiment super intéressantes donc celles-là je ne peux que les recommander. Ou sinon les spécialisations universitaires, un master en nutrition sportive. Ça c'est encore un niveau au-dessus le master, ça je vais en parler juste maintenant. Et ça c'est le dernier niveau en fait lorsqu'on a 900-100 bacheliers en Belgique ou sa formation de 2 ans en nutrition quand on est devenu diététicien, qu'on a fait des spécialisations. Donc moi je me suis arrêté à ce niveau là, je suis au niveau 4. Et après le niveau 5, le dernier niveau qui est le plus long et qui est le plus haut niveau en nutrition sportive, c'est de faire la formation IOPN ou de l'IOC ou un master en nutrition sportive. Et alors ça c'est le plus haut niveau de distinction qu'on peut avoir actuellement en nutrition sportive. L'IOPN c'est une formation qui est plus pratique, qui va être très poussée, mais vraiment plus pratique. Donc plus orientée vraiment pour ceux qui veulent rester praticiens et pas vraiment s'orienter vers de la recherche. Tandis que l'IOC, donc l'International Olympic Committee, donc le Committee International Olympique, et le Master en Nutrition Sportive, eux vont vraiment s'orienter vers la recherche. Et si on veut vraiment sortir des papiers scientifiques... dans le domaine de l'instruction sportive, c'est vers ces deux-là qu'il faut s'orienter. Maintenant, il ne faut pas oublier que la pratique ça reste également hyper important pour faire de la nutrition sportive. Si on n'est pas soi-même sportif, c'est très très compliqué. Si par exemple on a un rugbyman qui dit qu'il est avant et qu'on ne comprend pas ce que c'est un avant, ça ne passe pas. Si on en a un qui fait du crossfit et qui dit qu'il fait des wads et qu'on ne sait pas ce que c'est un wad. Si on en a un qui fait du tennis et qu'on ne sait pas comment faire des changements de côté. Tout ça, ça va nous décrédibiliser. Et si on est décrédibilisé, il ne nous fait pas confiance, et s'il ne nous fait pas confiance, il ne va pas appliquer nos conseils, il n'aura pas de résultat, il ne nous recommandera pas, et notre carrière ne se développera pas non plus. Donc c'est pour ça que la pratique ça reste hyper hyper important. Moi ce que je trouve aussi, le principe de base c'est ne pas faire aux autres ce que moi je ne ferais pas. Donc c'est pour ça que moi je reste dans des choses que, tous les conseils que je donne c'est des choses que moi même je me verrais faire si on me l'avait proposé. Je vais pas proposer aux gens de par exemple plus manger du tout de chocolat, d'aliments plaisir, si moi je ne me le vois pas faire. Et après si eux n'ont pas envie d'en manger parce qu'ils ont envie de se mettre à fond, ça c'est eux qui décident. Mais moi je reste toujours nuancé en me disant est-ce que moi je pourrais appliquer ce que je conseille ? Et je pense que c'est aussi une bonne façon de se tempérer et de rester logique dans ses conseils. Et moi mon approche c'est vraiment de me dire la nutrition ça reste de la nourriture, ça doit rester à sa place, ça ne doit pas prendre trop de charge mentale et on doit pouvoir appliquer de la manière la plus simple possible. Maintenant, ce dont je viens de te parler, c'est ce qui est disponible actuellement en 2024. Je pense qu'à l'avenir, ça va beaucoup changer. Parce que là, par exemple, en préparation physique, on n'est pas coach sportif. Enfin, on n'est pas préparateur physique dans tous les sports. On est préparateur physique dans un sport. Et je pense que le diététicien va aussi se spécialiser de plus en plus. Et qu'on ne parlera plus de diététicien du sport, mais qu'on parlera peut-être de diététicien du football, ou diététicien des sports collectifs un petit peu plus large, mais je pense qu'avec les connaissances qui avancent, on va être de plus en plus spécifique, et que la formation s'allongera de plus en plus. Mais en tout cas, en 2024, c'est les différents chemins en francophonie qui sont possibles de réaliser. Et donc moi, si je dois vraiment résumer ce que je recommande, c'est de ne pas faire en tout cas les formations certificatives, si on veut une carrière dans l'initiation sportive, les formations certificatives, c'est bien pour soi. on garde pour soi, on prend les informations avec des pincettes, car on ne sait pas la véracité de ce qui va être fourni, mais ça peut être intéressant pour s'ouvrir l'esprit. Et puis après, si on veut vraiment débuter une carrière, il faut au moins aller faire ses deux ans d'études en France ou ses trois ans d'études en Belgique, qui peuvent être raccourcis avec les unités d'enseignement si on a déjà eu un diplôme par le passé. Et après, la pratique, la pratique, la pratique, ça va donner énormément de bonnes choses pour... pour sa carrière et continuer à se former continuellement, à faire des spécialisations, à lire des études et choisir son domaine dans lequel on veut se spécialiser, c'est super important. Merci à toi d'avoir écouté ce podcast jusqu'au bout. Si ça t'a plu et si ça t'a aidé, n'hésite pas à mettre 5 étoiles sur la plateforme d'écoute de ton choix. Ça m'aide énormément à faire découvrir ce podcast à d'autres personnes. N'hésite pas également à partager à ton ami qui souhaite se lancer en nutrition sportive mais qui ne sait pas par où commencer. Peut-être que ça l'aidera à débuter. Et moi, je te dis à bientôt pour un prochain épisode. Salut !