- Speaker #0
Parce qu'à 25 ans, il y a aussi des gens inspirants, avec des projets et des histoires qui méritent d'être racontés. Parce qu'à 25 ans, on a aussi le droit d'avoir une opinion, une passion, et être légitime d'en parler.
- Speaker #1
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- Speaker #0
l'émission qui donne la parole à ses potes qui méritent d'être entendus.
- Speaker #1
La photographie est une brève complicité entre la prévoyance et le hasard. Ça c'est John Stuart Mill, un historien économiste et philosophe anglais qui l'a dit. Et Martine Frank, photographe belge des années 70, a dit « Une photographie, c'est un fragment de temps qui ne reviendra pas » . C'est deux des citations qui m'ont le plus inspiré quand j'ai préparé ce podcast, mais il y en avait vraiment des dizaines et des dizaines. Aujourd'hui, on est dans un monde connecté où, avec notre smartphone, on peut n'importe où, n'importe quand, capturer l'instant. Il y a aussi une vraie question autour de l'intelligence artificielle qui peut nous générer des images à partir de deux ou trois mots-clés en quelques secondes. Aujourd'hui, j'ai décidé de faire une pause sur tout ça avec mon invité du jour, puisqu'aujourd'hui je reçois Lilou, photographe amateur, mais surtout passionnée de photos. Salut Lilou !
- Speaker #0
Salut !
- Speaker #1
Ça va ?
- Speaker #0
Ça va et toi ?
- Speaker #1
Écoute, ça va nickel, je suis vraiment trop content de te recevoir, parce que ça change, c'est encore un épisode qui change un petit peu, parce que t'es passionnée, mais t'en fais pas ton métier, et ça on y reviendra plus tard. Et puis on va s'intéresser aujourd'hui à la photographie. Moi c'est un domaine que je connais très peu, voire pas du tout. J'ai à peine 1000 photos, même pas 150 vidéos sur mon téléphone, ce qui aujourd'hui est lunaire tellement tout le monde a 36 000 photos, 12 000 vidéos. Mais c'est un milieu que je trouve hyper fascinant, c'est vraiment un art que je trouve magnifique. Mais avant qu'on rentre dans le vif du sujet... J'ai envie qu'on te présente un petit peu aux gens qui nous écoutent. Est-ce que tu peux nous dire depuis combien de temps tu fais de la photo ? Et alors moi j'ai noté spécialité, je sais pas comment on appelle ça, mais quel type de photo tu fais et explique-nous pourquoi tu as décidé de faire ce... Le commencement quoi. Ouais, exactement.
- Speaker #0
Ça a débuté quand mes parents se sont séparés. J'ai eu un beau-père, qui est toujours mon beau-père d'ailleurs, qui faisait de la photo. Donc c'était à l'âge de mes 9 ans. Donc j'en ai 22 aujourd'hui, donc ça commence à remonter. Et il avait un très bel appareil photo avec lequel on est de temps en temps partis faire des balades en forêt, dans des villes, etc. Prendre des photos. Donc ça a commencé juste à moi qui l'observe à 9-10 ans. Et puis ensuite à 12 ans, il me semble, à Noël, j'ai reçu un appareil photo de ma grand-mère. Qui ne savait pas du tout par rapport à mon père et sa mère. Elle a juste dit tiens, prends un appareil photo, je te l'offre à Noël.
- Speaker #1
C'est le classique cadeau que tu as appris à cet âge-là, le petit appareil photo numérique.
- Speaker #0
C'est ça. Et du coup, c'était... Un très bel appareil photo quand même, c'était un beau canon qui existe toujours aujourd'hui, c'est vraiment avec un beau zoom, j'avais de quoi commencer. Et du coup, maintenant j'étais trop fière de dire à mon beau-père, « Oh, j'ai un appareil photo, viens maintenant, on y va, et j'arrête de te regarder, j'applique ce que tu pourras m'expliquer. » Et c'est ce qui s'est passé, on a fait des sorties photos, et juste il ne m'expliquait pas les détails qu'on peut voir aujourd'hui, il me disait « Ok, travaille ton œil, vois-le différemment, là ce n'est pas qu'une maison, c'est une maison qui a une âme, essaie de faire quelque chose de... » Avec le reflet de l'eau, c'est juste avoir un petit œil différent. Et c'est ce qui est aujourd'hui. Et je pense que ma force et la force des photographes, c'est d'avoir un œil différent sur les choses qu'on voit du quotidien. Et du coup, comme tu disais au début par rapport à tes citations, j'aime beaucoup le fait de le capturer et ça ne se reproduira jamais. Alors, par exemple, si c'est une maison, la maison sera toujours là. La lumière, les arbres, la couleur, l'ambiance ne sera jamais la même deux fois à deux moments différents. Donc, ça fait très longtemps, entre guillemets, que je fais de la photo. Et puis, on verra par la suite que... Je l'ai plus développé il y a très peu de temps. Et voilà.
- Speaker #1
Et est-ce que cette sensibilité, c'est un truc que tu avais dès le début ou c'est vraiment en voyant ton beau-père que ça s'est développé ? Est-ce que tu as senti que c'est un truc qui se travaille ou est-ce qu'il faut mine de rien avoir un petit don ou un penchant naturel pour ce genre de sensibilité-là ? Parce que, comme tu dis, c'est le moment. et il faut savoir capturer quand tu prends une photo j'ai l'impression en tout cas que les photographes aujourd'hui c'est prendre le parfait bon moment sur l'instant et alors moi j'y connais rien et je suis admiratif parce que je me dis mais à quel moment tu sens que c'est le bon moment
- Speaker #0
Après, c'est la question que tu m'as posée tout à l'heure et je n'y ai pas répondu, c'est quelle est ta spécialité entre guillemets ? Personnellement, c'est les portraits. Et donc, ce moment-là, clé que tu dis qu'il faut capturer, je l'ai beaucoup plus en portrait, par exemple, que si je fais du paysage. Le paysage, il ne va pas s'en aller. Alors que la modèle qui est devant moi, elle risque de bouger un peu sa tête, elle risque de cligner des yeux. Donc, c'est ça. En tout cas, en portrait, c'est difficulté là de me dire, je fais vraiment en un shooting de une heure, je peux faire jusqu'à 1000 photos si vraiment j'adore. Et donc, sur ces 1000 photos-là, il faut que j'arrive à trouver la bonne. Et c'est là où c'est plus après. Par contre, quand j'étais petite, pour revenir sur la sensibilité, je pense que ça se travaille. Ça se travaille parce qu'au début, et c'est ça qui est cool aussi, c'est que j'ai toutes mes archives, mes vieilles photos. Et on voit évidemment l'évolution en disant, heureusement, mais au début, je capturais, il n'y avait pas trop de cadrage, il n'y avait pas trop de sens à la photo. Alors que là, mon beau-père et moi, et l'expérience, etc. Comment dire ? Plus petite, j'ai juste appris à me recadrer, à plus centrer ou alors mettre l'objet sur le côté. On va dire que ça se travaille. Mais je pense qu'il faut quand même un attrait pour le moment et réussir à l'immortaliser.
- Speaker #1
Et donc tu dis aujourd'hui ta spécialité. Alors je dis à chaque fois, je fais des guillemets, je ne sais pas comment on appelle ça. Mais bon, on va dire spécialité. Ta spécialité, c'est le portrait. On approfondira tout ça plus tard, mais est-ce que c'est quelque chose où naturellement tu t'es dirigé ? A quel moment c'est venu ? Donc t'as eu ton premier appareil photo, c'est ça, on va commencer par ça. T'as eu ton premier appareil photo, est-ce qu'après t'as toujours fait de la photo ? Ou est-ce qu'il y a eu un moment où ça s'est mis en pause un peu naturellement parce que t'étais intéressé par d'autres choses puis t'y es revenu ? Ou est-ce que c'est quelque chose qui t'a suivi depuis que t'as 12-13 ans encore aujourd'hui ?
- Speaker #0
C'est une bonne question. En fait, en y réfléchissant, parce que c'est vrai que là, du coup, c'est introspection un peu. J'avais que mon petit frère qui était accepté de faire des photos. Et mon petit frère, on a cinq ans d'écart. Donc, quand j'en avais douze, il en avait six, sept. Et j'avais que lui. Donc, en fait, comme je disais, les archives, c'est lui qui est sur mes photos. C'est mon frère. J'étais sa meilleure fan. Non, voilà. Donc, je faisais des photos de lui. Et en fait, c'est pas que j'en avais marre. Très mignon, mon petit frère. Mais j'avais envie de changer. Et en fait, à Noël, on va dire que j'avais 13 ans, j'ai eu un trépied. Ok. Et je me suis mise à faire de l'autoportrait. Quelque chose que je ne fais plus du tout, mais de l'autoportrait. Donc en fait, je mettais mon trépied dans le jardin, j'accrochais mon appareil photo et je faisais mes propres fonds. Donc dans le jardin, je faisais un fond noir avec un rideau de douche, enfin de douche, un rideau classique, un mur noir, un mur machin. En fait, c'est là où j'ai développé. Donc en fait, maintenant que je réfléchis, oui, j'ai toujours été dans le portrait. Parce que c'est... Comme on disait, c'est un instant, la personne ne pourra pas être deux fois pareille. Et donc ça s'est passé par mon frère, ça s'est passé par moi, et après je prenais mes amis quand je suis arrivée au lycée. Ok.
- Speaker #1
Ouais. T'as eu de la chance d'avoir des modèles quand même. Ouais.
- Speaker #0
En fait, c'est... En tout cas, quand moi j'étais dans mon lycée, j'étais dans une campagne, donc il y avait quand même du monde, mais c'était pas...
- Speaker #1
Au final, tout le monde se connaît très vite.
- Speaker #0
Ouais, exactement, tout le monde se connaît très vite, et en fait, quand les gens ont appris que je me mettais à photo... il n'y avait personne d'autre je ne dis pas ça pour me... mais c'est vrai qu'il n'y avait personne qui faisait de la photo et du coup on venait me demander donc j'ai encore une fois des photos de mes potes qui ne savaient pas poser non plus je leur disais ok, comme ci,
- Speaker #1
comme ça et en fait de fil en aiguille c'est de la gestion aussi au delà de l'aspect technique on va dire de la photo à partir du moment où vous faites du... fais du portrait et que t'as quelqu'un en face de toi c'est aussi de la gestion humaine c'est à dire que j'imagine que t'as une idée en tête c'est une bonne question est-ce que quand tu vas sur un shooting t'as une idée de ce à quoi ça va ressembler ou alors pas du tout et c'est vraiment tu prends l'instant présent et en fonction de ce que tu ressens et de ce qu'il y a est-ce que tu t'adaptes en fonction de ça ou alors t'as déjà un petit truc en tête là si on parle d'aujourd'hui ou d'avant On va dire de manière générale, quand tu fais des portraits, je veux bien que tu t'évoques un peu avant.
- Speaker #0
Avant, je considérais déjà ça comme ma passion, mais c'était tellement naturel. Aujourd'hui, c'est toujours très naturel, mais j'emmenais mon appareil photo, je disais à des potes, « Venez, on va faire un shooting, point. » Aujourd'hui, par contre, c'est beaucoup plus travaillé. Je choisis un mood board, je fais mon mood board. Je choisis dans mes abonnés et abonnements le modèle que j'aimerais bien avoir, que j'ai déjà vu ou pas. Je choisis le lieu et ensuite la personne, ça s'appelle une collaboration, il n'y a personne qui paye rien, moi j'envoie les photos, je fais le travail que je veux, par contre c'est mon mood board, c'est moi qui ai décidé. Par contre si la personne vient me demander, là c'est son mood board. Mais donc oui, aujourd'hui et depuis un moment, je choisis l'environnement, le décor, comment la personne, j'aimerais qu'elle soit habillée et on valide ça ensemble et ensuite je fais mes photos, je les édite.
- Speaker #1
Et quand c'est toi qui choisis ton mood board, ça dépend de quoi ?
- Speaker #0
De mes envies. Par exemple, je ne sais pas, l'un de mes premiers shoots qui apparaît sur mon Instagram, c'était à la Défense. Et donc, en fait, j'avais envie de capturer des personnes qui étaient habillées un peu métalliques, c'est-à-dire un peu gris, un peu street, pour rappeler un peu les grandes tours de la Défense. Mais en parallèle, il n'y a pas très longtemps, j'ai fait le thème Jardin d'Éden. C'était moi, du coup, c'était mon mood board. Et j'avais envie que les filles, donc il y avait plusieurs filles, soient un peu en bohème. C'est complètement large. Donc c'est deux univers complètement différents. Mais ça dépend juste de ce que j'aimerais voir et ce que j'aimerais faire,
- Speaker #1
tout simplement. Ah oui, il n'y a pas de... Moi je trouve ça génial parce que c'est un des arts où tu es le plus libre dans ta créativité. C'est vraiment, en plus de ça, quand tu n'es pas missionné par quelqu'un, c'est vraiment toi et toi-même qui décides ce que tu fais. Du coup, là on reprend un peu de hauteur. Qu'est-ce que... Je parle pas dans ta photographie à toi, mais dans la photographie en général, parce que j'imagine qu'au-delà d'en faire, tu consommes aussi. Enfin, t'es amatrice de belles photos. Qu'est-ce que t'aimes retrouver, toi, dans une photo ? Qu'est-ce qui te touche un peu particulièrement ?
- Speaker #0
L'élément qui, pour moi, fait qu'un photographe réussit, c'est quand tu regardes deux photos et que tu sais laquelle... a été réalisé par tel photographe. C'est en fait son empreinte, sa signature. Et en fait, ce que j'aime bien voir, c'est, par exemple, je ne sais pas, je n'ai pas de nom à sortir parce que chaque fois, les photographes, ils ont des noms, ce n'est pas, je ne sais pas, Timothée, c'est des noms un peu spéciaux. Mais en fait, je sais qu'il y en a un qui est dans la cinématique. Donc en fait, je n'ai pas besoin de voir son nom, mais je vois sa photo et j'adore. Et je suis abonnée parce qu'il fait de la cinématique. Donc c'est des portraits paysages, c'est des... en forme de paysage, pardon, dans la nuit. avec des mouvements de tram qui passent très vite et la personne est très nette, ce genre de choses. Vraiment en mode cinématique. À l'opposé, il y en a...
- Speaker #1
Avec un esprit de mouvement.
- Speaker #0
Oui, c'est ça. Dans la nuit, les lumières, elles scintillent. Ça, c'est un univers dingue. Il y en a un, il est basé au Japon. J'adore parce que du coup, les décors sont hallucinants. Donc en fait, c'est juste chaque personne a une DA, on va dire une signature, bien à lui. Et en fait, je n'ai pas de photos que je préfère, mais les portraits, évidemment, c'est ce que je préfère quand même.
- Speaker #1
Ouais, même dans ta... Ouais,
- Speaker #0
je suis amatrice de portraits, même sans... Attends, comment je peux dire ça ? Oui, je consomme... En fait, le fait de consommer du portrait, de regarder des photos de portraits, ça m'inspire pour mes futurs shootings aussi.
- Speaker #1
Ok.
- Speaker #0
Je suis toujours, par contre, des belles images à la National Geographic, j'adore tout autant, mais je m'intéresse, et ça me captive plus de voir les techniques et les décors où les photographes vont emmener leurs modèles.
- Speaker #1
Si je devais te demander, c'est dur, la question est difficile, mais j'ai envie de te la poser quand même. Si tu devais me représenter la photo parfaite pour toi, est-ce qu'il y en a une ? Ou en tout cas, quels sont les éléments que tu veux absolument retrouver ?
- Speaker #0
Dans une photo que je veux faire ?
- Speaker #1
On va commencer par une photo que tu veux faire, oui.
- Speaker #0
Déjà, comment composer pour moi la photo parfaite ? alors c'est peut-être étonnant pour certains mais je préfère les modèles qui sont atypiques physiquement qui ont une particularité qui ont pas un visage de tout le monde c'est pas du tout des dénigrants pour dénigrer que ce soit c'est juste quelqu'un qui a une particularité qui a une origine une façon de s'habiller quelque chose où en fait quand on va voir ma photo on va faire ah le modèle il impose tu vois après quelqu'un qui ... que j'ai trouvée dans la rue, il n'y a aucun problème. Mais pour moi, la photo parfaite, c'est quelqu'un que je trouve atypique, un cadre que j'aime bien. Et si je réussis mon edit derrière, c'est-à-dire sur Photoshop, etc., et que j'arrive à mettre les couleurs que je veux pour rendre vraiment la photo immersive, là, j'ai ma photo parfaite. Peu importe le lieu, du moment que je suis imprégnée par la photo, j'adore.
- Speaker #1
Mine de rien, du coup, c'est assez personnel. Comment tu arrives à projeter ça en disant que ça va plaire au plus grand monde ?
- Speaker #0
Je ne cherche pas à plaire. Déjà, je cherche pas du tout à plaire. Dites-toi que jamais de ma vie, je posterai, je posterai et j'ai jamais posté quelque chose qui me rendait pas fière. Je suis pas non plus fière de beaucoup de choses dans ma vie. en termes de réussite. Enfin, si, je suis quand même pire de moi.
- Speaker #1
On y reviendra après parce que c'est un point que j'aimerais aborder.
- Speaker #0
Mais par contre, je sais qu'il y a quelque chose qui, pour moi, c'est essentiel. Jamais je posterai une photo où je me dis...
- Speaker #1
Bon, celle-là, elle ne me plaît pas, mais elle va faire.
- Speaker #0
C'est les moyennes. Même si c'est les moyennes, c'est... Bon, c'est les moyennes. Mais bon, si les gens la kiffent, je la poste. Non, moi, si je suis à fond dans cette photo-là, je la poste. Et généralement... Et en fait, les personnes qui te suivent, ils te suivent pour le contenu que tu... à aimer faire.
- Speaker #1
Justement, la signature.
- Speaker #0
Il n'y a aucune fausseté. Je ne sais pas si... Même si... Je vais dire n'importe quoi. Si à Beyond, il y a une photo que je la trouve, je ne vais pas la poster. Bon, si, quand même.
- Speaker #1
Oui, mais là, c'est encore différent.
- Speaker #0
Oui, mais en tout cas, il faut savoir que derrière chaque photo, j'en suis fière. C'est une création, un tableau, j'appelle ça. Un tableau, c'est quand tu as le fond, les modèles et les couleurs que tu veux. Et quand j'ai vu aussi ma création, je la poste et j'en suis très fière.
- Speaker #1
Pour revenir dans le côté technique, entre le moment où tu as l'idée et le moment où tu la postes la photo, il peut se passer combien de temps ? parce que tu disais tout à l'heure, j'ai l'idée ensuite je fais mon mood board, ensuite je recherche mon modèle ensuite je recherche le lieu ensuite je shoot, après j'ai l'édit c'est quand même énormément d'étapes avant d'arriver à un produit fini ça peut te prendre combien de temps ?
- Speaker #0
Ça dépend déjà aussi de l'aspect extérieur. C'est-à-dire que j'ai l'alternance, j'ai l'école, donc ça peut aussi rentrer en jeu. Par contre, je sais que j'ai eu un projet récemment que j'aimais bien, mais je n'étais pas très fan. Donc, je l'ai ralenti. Enfin, si, c'était voulu, entre guillemets, mais je l'ai ralenti. Il n'est toujours pas sorti, mais la personne, la modèle qui était sur la photo, elle a reçu sa photo après un mois et demi, je crois. Ok.
- Speaker #1
Et un mois et demi,
- Speaker #0
c'est long ? C'est très long. J'ai un peu abusé, je me suis un peu excusée quand même. Par contre, en parallèle, j'ai fait un shooting fin août. Je savais dans ce shooting qu'il y avait une photo dont j'étais fière. Je suis rentrée chez moi et j'ai édité. Elle est sortie que la semaine dernière. Donc c'était fin août. Enfin, vraiment la date de création versus la date de poster, c'est long. Mais par contre, elle était prête depuis. Elle était prête le soir même, tu vois.
- Speaker #1
Et pourquoi tu l'as postée aussi longtemps après ?
- Speaker #0
Ça c'est... Les sauts de photographe, ils me trouvent un peu... lunaire. C'est qu'en fait c'est dans la DA de mon compte Instagram. En fait, quand tu vois la photo dans le feed, tu la vois. Par contre, quand quelqu'un va recommander ton profil, c'est tout ton feed qui va sortir. Donc j'ai besoin qu'il y ait une cohérence. Et du coup je fais par couleur. Donc ça a commencé en vert, c'est passé au rouge, et là je vais passer sur du marron. Et donc là c'était la partie verte et la photo était verte, donc je l'ai enfin postée.
- Speaker #1
Ton Instagram c'est vraiment ton portfolio quoi. Ouais. C'est nouveau ça. C'est-à-dire ? Le fait que... Parce que, alors, pareil, je n'y connais rien, mais tu sais, j'ai toujours l'impression qu'un photographe, il a son portfolio, c'est un PDF qu'il peut envoyer à n'importe qui. Aujourd'hui, j'ai l'impression que tous les photographes amateurs ou professionnels, leur portfolio est devenu leur Instagram. Mais du coup, comme tu dis, en fait, ton Instagram devient une photo en elle-même. Ouais. C'est... Ça a toujours été comme ça pour toi ? Ou alors au début, c'était très... Bon, je poste parce que j'ai envie de poster, et puis on s'en fout de l'aspect général.
- Speaker #0
C'est une très bonne question. Du coup, ça rejoint un des sujets du début. Pour dater un petit peu, j'ai... Comment dire ? Ce qui m'a remis les pieds dedans, c'est que j'ai arrêté pendant un long moment, parce qu'il y a l'école, etc., et je n'avais pas d'inspiration, et mon appareil photo commençait à être vieux. Et je savais exactement quel modèle je voulais, mais écoutez... Très cher ? Très cher. Et je me suis dit, OK Lilou, c'est ça qui va te faire décoller, achète-le. Et je l'ai économisé pendant un an. Et je me le suis acheté, c'était quand ? C'était il y a six mois, donc c'est encore récent. C'était début mai. Et j'ai eu l'opportunité.
- Speaker #1
Je le rappelle pour les gens qui nous écoutent. Enfin, je le rappelle. Ou pas, c'est ce que je ne t'ai pas dit. Mais je précise que le podcast sort. Nous, on enregistre. On est le 1er novembre 2024. Donc voilà, il y a six mois, c'était donc avril-mai 2024.
- Speaker #0
Oui, avril-mai, c'est ça. Donc avril-mai, je décide d'acheter mon appareil photo. Et en fait, une proposition incroyable m'est tombée dessus. C'était de faire un meet-up. Un meet-up, c'est en tout cas l'occurrence ici, c'était un gros photographe qui organise un événement collectif. Il y a 40 photographes, 40 modèles. C'était énorme. Donc justement, c'était ce qui était à la défense. Et donc là, c'était le photographe qui organisait le meet-up, qui a choisi le lieu, choisi le moodboard, choisi tout ça. Donc les modèles, ils doivent s'habiller en conséquent. Et en fait, je me suis dit, j'ai mon bel objectif. Au appareil photo, j'ai un shooting de fou dans ma carte SD. Je dois ouvrir mon compte personnel. Moi, pro, pardon. Parce qu'en fait, les photos que j'avais sur mon compte... perso étaient des modèles. Donc en fait, quand on regardait mon compte, les gens tout le temps me disaient « Mais c'est pas toi sur ton compte, il n'y a pas de photo de toi. » « Non, c'est vrai. » « Non, c'est des modèles. » Et en fait, j'ai supprimé, enfin j'ai archivé et j'ai créé en mai mon compte pro après dix ans sans l'avoir fait. En postant par-ci par-là, comme tu disais, je n'avais pas de DA, je n'avais rien du tout. C'était absolument pas propre. Et là, au moins, je suis très qualitative en termes de feed et de DA. En fait, mon compte pro est ma vitrine. Donc en fait, ça n'a jamais été le cas avant. Et du coup, depuis ce déclic-là, et c'est depuis mai que je m'y mets à fond, je m'y remets à fond. Et voilà.
- Speaker #1
Donc en fait, il y a eu quand même une bonne pause entre là, aujourd'hui, là où on en est maintenant, et tes premières photos. On va commencer à rentrer dans le vif du sujet. Parce que tu dis, oui, j'ai des projets, machin. des gens me contactent, etc. Mais en fait, j'ai eu l'idée de te recevoir il y a pas très longtemps, au moment où tu m'as dit une phrase. Donc on l'a compris, ça fait plus de dix ans que tu fais de la photo. Et en fait, tu m'as dit l'autre jour, j'adore la photo, c'est ma passion, mais j'en ferai jamais mon métier, car j'ai envie que ça reste un loisir. C'est pour ça que je disais en intro que ça change un peu avec les épisodes qu'on a postés jusqu'à présent, qu'on a réalisés jusqu'à présent. Parce que t'es la première qui nous dit ça. Qu'est-ce que ça veut dire en fait ça ?
- Speaker #0
En fait ça veut dire que, après l'âge c'est en train d'évoluer, c'est toujours pas le métier que je veux faire, parce qu'en fait j'ai l'impression que, comme tu disais très bien, j'ai cette liberté-là de faire ce que je veux. C'est mon art, personne ne pourra le juger, et s'ils le jugent, grand bien leur fasse, mais si moi encore une fois j'en suis fière, c'est l'essentiel. Mais en fait j'ai peur que, déjà c'est un secteur bouché. Mais j'ai peur qu'on me dirige. Déjà, j'aime pas trop ça. Et en plus, si on m'impose des choses, cette photo est pas bien, tu la recommences, donc il faut refaire tout le shooting. Je veux tel tableau, tel mood board, tel machin. Je vais le faire, ça me fera plaisir. Mais en fait, j'aurais l'impression que ma passion, elle est en train d'être juste commercialisée. Et j'ai pas envie que ça tourne là-dessus. Ma passion, c'est mon échappatoire. Par contre, là, c'est en train de me faire cogiter. J'ai envie d'être sans doute dans la direction artistique. donc c'est à moi de créer les moodboards il y aura des photographes qui vont gérer très très bien quitte à ce que j'édite après même si c'est impossible parce qu'un photographe édite ses photos mais être sans doute dans la publicité tout ce qui est direction artistique d'un tableau, d'un plateau d'un shooting, j'organise tout ce qui est autour par contre la photo c'est mon univers en dehors du travail donc t'as jamais envisagé d'en faire ton métier, jamais jamais déjà parce que je sais que c'est bouché donc ça enlève En fait, on pourra dire, si les personnes nous écoutent, elles vont dire oui, mais c'est bougé. Mais si tu as envie, tu peux. Quand on veut, on peut.
- Speaker #1
Je n'osais pas le dire, mais bon.
- Speaker #0
Oui, quand on veut, on peut. Sauf que, encore une fois, il y a cette barrière qui me dit c'est ma passion. Je n'ai pas envie qu'on me dirige. On ne m'a jamais dirigé depuis. Et là, aujourd'hui, parce que je vais rentrer dans une entreprise, on va devoir me donner des instructions. Et en fait, j'aurais peur de perdre cette liberté et cette alchimie que j'ai avec la photo.
- Speaker #1
Donc. Tu ne veux pas que ça soit ton métier, mais en attendant, ça te prend quand même beaucoup de temps. Tu dis que c'est ton échappatoire, mais aujourd'hui, tu as des projets. On te sollicite pour la photo. Quelle place ça prend aujourd'hui ? Tu l'as précisé tout à l'heure, mais tu es encore à l'école, tu n'as pas fini tes études. Tu fais de la communication. Vraiment, presque rien à voir, voire rien du tout à voir avec la photo. Quelle place aujourd'hui ça prend dans ta vie ?
- Speaker #0
Je dirais qu'en fait j'ai la chance d'être arrivée sur Paris et surtout cette année par rapport à la dernière comme je disais, vu que c'était quand mai que j'ai vraiment repris. Et depuis ça en fait j'ai rencontré énormément de modèles et énormément d'autres photographes qui eux-mêmes organisent des petits meet-ups. Donc du coup on est 5 photographes, 5 modèles. Et en fait j'avoue que je lance pas le meet-up mais on lance des meet-ups. Donc en fait j'y vais, mais j'organise pas c'est vrai, j'organise pas. mais j'y vais, ça me crée des contacts et du coup je vois, je sens que ça prend de plus en plus de place j'ai des contrats, j'ai ceci, j'ai cela et en fait quand j'arrive de l'école je sais que je dois éditer beaucoup de photos, j'ai des commandes etc donc c'est vrai que ça prend de plus en plus de place on aurait fait cette interview il y a encore 3-4 mois tu aurais dit bon bah tous les dimanches j'édite mes photos mais ça va quoi mais là j'ai des deadlines j'ai tout ça et ça te stresse ?
- Speaker #1
Ça te stresse pas ? Au-delà de l'aspect timé, le fait de voir que ça prend de plus en plus d'ampleur, c'est marrant parce que, du coup, est-ce que t'as pas peur aussi qu'en continuant sur ce rythme-là, la passion laisse place à l'obligation ?
- Speaker #0
Non. Justement, ça rejoint le pourquoi je vais pas faire ça de mon métier. J'ai pas envie qu'on m'oblige. Tu vois, si on me dit, ok, t'as 67 shootings à faire cette semaine et il faut que ça soit fait pour dimanche, en fait, je vais juste être stressée et je vais pas prendre ce plaisir-là. Quand tout à l'heure, je te disais, des fois, j'ai mis un mois et demi à envoyer une photo, c'est parce que derrière, OK, c'était peut-être pas le shooting de ma vie, mais j'ai pris du temps pour l'éditer comme j'en avais envie. Et comme ça me rendait... Je voyais ma photo, je me suis dit, OK, c'est bon, ça a mis du temps. Mais si, en fait, on va me presser plus tard à me dire, c'est dimanche que tu édites cette photo, je vais la bâcler. Donc là, aujourd'hui, c'est vrai que ça prend de plus en plus de place. Mais si, je veux pas aller au meet-up, si, j'ai pas de commandes, si, machin. C'est moi qui décide. C'est encore moi qui contrôle.
- Speaker #1
C'est classe à prendre la place parce que c'est toi qui a décidé.
- Speaker #0
Exactement. Parce que c'est la rentrée, qu'à l'école ça va, que l'entreprise c'est un corps de détente. Mais je ne dis pas que quand ce sera les partiels ou quoi, je vais être pareil. Ce sera l'hiver en plus, j'aurais plus envie de rester chez moi. Mais en fait c'est ça, c'est que j'ai les clés et les rênes en main pour gérer de A à Z.
- Speaker #1
Et ça tu penses que tu ne pourras pas l'avoir si tu es en fait au métier ?
- Speaker #0
Sauf si je suis freelance.
- Speaker #1
Ouais, c'est ce que j'allais dire parce que je n'y connais rien. Mais j'imagine que comme dans tout métier artistique, tu as une partie de photographes qui sont en freelance. Ouais.
- Speaker #0
ça peut, mais du coup je pense que je préférais être dans la direction artistique pour gérer tout pas que la photo, ça veut dire que si je suis photographe, on va me donner le brief, on va me donner machin je pourrais rien décider, or ce que j'aime c'est ce que je disais tout à l'heure, c'est savoir qui je veux comme modèle quel endroit, quel univers, quel tableau tout ça, et c'est ça que j'aime, bon la photo aussi mais au moins j'aurai je donne ce que je veux et le photographe il en fait ce qu'il veut tout l'aspect créatif
- Speaker #1
Au-delà de la photo en elle-même, c'est ça qui t'intéresse le plus.
- Speaker #0
En fait, c'est que je me dis, si je suis photographe dans mon métier et photographe par passion, je vais finir par avoir moins cette entrainte. Alors que si je fais la création au travail et qu'au centre du travail, je fais ma passion, c'est le plus équilibré pour l'heure. Et c'est vraiment ça que je veux. De plus en plus, ça se dessine.
- Speaker #1
C'est quoi le projet dont tu es le plus fier aujourd'hui ?
- Speaker #0
C'est une bonne question. Je me permets de réfléchir ? Projet ?
- Speaker #1
Sinon, je peux te laisser réfléchir et j'ai une autre question qui peut nous emmener là-dessus si tu veux. Tu disais tout à l'heure, tu as eu le déclic de t'acheter un nouvel appareil photo il y a 6 mois, pour que ça reprenne de la place dans ta vie, etc. Quel a été le déclic ?
- Speaker #0
Très bonne question. Il faut savoir, comme tout à l'heure, ce que j'ai dit, c'est que j'ai commencé avec un Canon. Peut-être qu'il y en a qui vont... Je ne vais pas dire les rêves, sinon on dirait des codes Wi-Fi. Ensuite, je suis passée sur Nikon. A part le premier, tout a été acheté avec mon financement. C'est ça aussi dont j'étais contente quand j'étais petite. Enfin, j'étais fière quand j'étais petite. Donc, j'ai passé Nikon. Après, je me suis dit, je vais repasser sur un autre Nikon, le Velop. Et en fait, ce Nikon-là, je l'ai emmené à mon Erasmus. Je l'ai emmené partout dans mes voyages, dans mes machins. En fait, c'est bien pour un amateur, mais je sentais que mon niveau avait évolué. Et en fait, ce qui a changé, c'est mon alternance de l'année dernière. Mon patron avait une très, très, très bonne caméra. Et c'était moi qui faisais les shootings au travail. Et en fait, c'est ce shooting-là par mois où je faisais du packshot. Donc, ça veut dire que je shootais des bouteilles isothermes. Et en fait, c'est avoir une énorme caméra en main, hyper qualitative, dernière génération. Je me suis dit, c'est génial. Et c'est là où je me suis dit, il me faut ma nouvelle caméra.
- Speaker #1
Et donc, avec cette nouvelle caméra, tu dis, tu vas multiplier les projets. Ça va prendre de plus en plus de place. Aujourd'hui, ça fait un peu plus de six mois que tu as repris réellement. Ça devient, on va dire, c'est pas que ça se professionnalise, mais c'est plus sérieux qu'avant. S'il y avait un projet, là, sur ces six derniers mois que tu devais ressortir.
- Speaker #0
Oui, ok, c'est bon, j'ai eu le temps de...
- Speaker #1
Quel est le...
- Speaker #0
Alors, on m'a appelée pour faire, encore une fois, un meet-up. Et là, du coup, ça veut dire que c'est pas encore une fois que c'est moi qui ai géré le mood, le mood board. Il y avait des photographes, des modèles. On m'a juste dit barbeur, afro, années 70. J'ai fait, j'arrive.
- Speaker #1
Ça, c'était les seules consignes.
- Speaker #0
C'est tout. Et en fait, je ne savais même pas comment on était. On ne m'a pas beaucoup donné d'informations. J'ai fait, je m'en fiche, c'est trop bien, j'adore. Et j'y suis allée. Et quand j'ai vu les filles, les hommes, comment ils étaient habillés vraiment, pour situer vraiment. Imaginez-vous un barbeur hyper vintage, des filles habillées avec des pantalons pas de def de couleur afro. Donc là, vraiment, la touffe de cheveux de toutes les filles, de tous les gars. Le tableau était incroyable. J'ai fait, OK. J'y suis arrivée, j'étais trop contente. Et ce dont je suis fière, c'est que ce n'était pas moi qui ai géré le meet-up, mais j'ai géré une branche artistique à la fin. On était peut-être 20. J'ai fait, les gars, j'ai dû parler hyper fort. Les gars, faites-moi confiance, je ne vous dis rien. J'ai une idée qui vient de m'arriver en tête, qui vient d'arriver. OK. Ils ont déjà vu quelques photos pendant le shooting. Ils ont fait OK, elle shoot bien, elle. Ils m'ont suivie. On est allé au terminus de la 1, du métro 1 sur Paris, donc Porte-Vincennes. J'ai vu que c'était le terminus, le métro était vide. Je les ai placés un à un. J'avais deux stations avant que le métro se bonde. Je les ai placés un à un. Et en fait, aujourd'hui, c'est un de mes plus beaux tableaux. C'était vraiment 15 personnes afro de couleur dans le métro jaune de la ligne 1. Et en fait, aujourd'hui, c'est ma plus belle photo parce qu'elle a été republiée sur des comptes de photographes. Et elle a servi de mood board pour des grands photographes. Donc ça veut dire qu'ils se sont servis de la photo pour dire « Ok, c'est cette ambiance-là qu'on veut. » Donc j'ai inspiré des grands, donc je suis très fière.
- Speaker #1
C'est important d'être validé dans ce métier, dans ce domaine-là ?
- Speaker #0
Comme je disais tout à l'heure, je n'ai pas besoin de la fierté, le remerciement, les compliments d'autres. Par contre, ce qui est très intéressant, c'est d'avoir une notoriété qui commence à... à grandir, mais surtout la crédibilité. C'est-à-dire que quand j'arrive à des meet-ups, de plus en plus, on me dit... OK, parce que mon Ausha, c'était Mloli. Mloli, OK, je veux shooter avec toi. Et ça, en fait, ça vaut tous les compliments. La personne n'a même pas dit qu'elle aimait mon travail. Elle aimait bien. Elle a voulu juste dire, je sais ce que tu as fait, j'ai vu sur les réseaux, je veux faire un shooting avec toi pendant le meet-up. Parce que dans le meet-up, un photographe part avec un modèle. Enfin, chacun échange un peu à droite à gauche. Mais... Et en fait, ça, c'est trop plaisant. Ça veut dire que mon travail, il est reconnu, il est vu. Et ouais, je suis crédible aux yeux des personnes.
- Speaker #1
Alors, donc, t'es crédible. Est-ce que tu te sens légitime ?
- Speaker #0
Après, je ne suis pas une star, donc c'est pas comme si...
- Speaker #1
Non, mais au-delà d'être une star, en fait, tu peux... Tu vois, genre, moi, je lance le podcast. Je ne suis pas une star. On ne fait pas des millions d'écoutes, mais je me sens légitime à le faire, tu vois.
- Speaker #0
Pareil, tu m'aurais posé cette question il y a 6 mois, je t'aurais dit absolument pas.
- Speaker #1
Je te l'ai posé il y a 2 mois, tu m'as dit non. C'est pour ça que je te la repose aujourd'hui.
- Speaker #0
En fait, quand je suis sur le moment, je réfléchis pas et je fais. Et encore une fois, c'est ma liberté, je fais ce que je veux. Et en fait, quand j'ai les retours de personnes qui me sont de plus en plus proches dans le domaine de la photo et qui me disent « Mais Lilou, tu te rends compte ? » Et là, je suis en mode « Non mais tout le monde peut le faire. » Et c'est ça par contre que j'ai. C'est que de plus en plus, ça va, j'ai rien fait de spécial. c'est des photos quoi et je réalise pas et ça du coup je suis il y a certains retours où je me dis c'est pas légitime c'est une photo c'est pas compliqué si t'avais ta caméra au même moment que moi alors que c'est mon tableau tu vois devant si t'avais été là t'aurais fait la même photo que moi tu te rends bien compte la création derrière l'idée la retouche qui est derrière tu passes du temps oui mais en soit tu te formes un peu et c'est bon c'est ça par contre j'arrive pas trop et est-ce que cette légitimité non non
- Speaker #1
est-ce que cette légitimité là c'est ça qui t'a empêché de franchir le cap que t'as franchi il y a 6 mois ?
- Speaker #0
je pense parce qu'en fait il y a tellement c'est comme partout il y a des passionnés de vidéos des passionnés de sons, de musique c'est un peu un monde de requins pour moi tous les univers c'est hyper concurrentiel et je me suis dit mais en fait ça sert à rien je vais noyer dans la masse, ça ne sert à rien donc j'ai mis du temps Et après, je me suis dit, au pire, j'essaye. Ça marche, c'est cool. Ça ne marche pas énormément, je n'ai pas 10K. Mais je sais, et là, j'ai de plus en plus confiance du fait que je vais level up d'ici peu. Je vais le faire, en tout cas. J'ai de plus en plus confiance. Mais avant, pas du tout.
- Speaker #1
Tu dis, c'est un monde de requins. C'est marrant parce que quand je t'entends parler, il y a quand même un espèce de... J'ai l'impression, en tout cas, un espèce de côté très communautaire, très...
- Speaker #0
Non, je me suis mal exprimée. C'est pas un monde de requins, je t'ai coupé la parole, je suis désolée. C'est pas un monde de requins, on n'ira pas dénigrer. Effectivement, là sur Paris, les amis que j'ai, photographes comme modèles, c'est un énorme groupe. Mais, non, c'est pas requin, c'est juste qu'il y a tellement de personnes qui s'intéressent à la photographie qu'en fait, t'es juste noyé à celui qui aura la plus grosse commu et qui fera le plus... C'est les réseaux, ça par contre, c'est le problème. c'est celui qui prend le plus de vues. Par exemple, si je peux parler en termes de stats, du coup, ça va paraître ridicule, j'ai à peine 400 abonnés. Par contre, en stats journalier quotidien, j'ai 20 000 impressions par jour. Donc c'est colossal la différence. J'ai Anna Wintour qui m'a republié. C'est vrai. Donc en fait, je me dis... Je me dis en fait juste, c'est pas le chiffre. C'est pas mon petit nombre d'abonnés. C'est tout ce qui est derrière. Et en fait, encore une fois, je dis au shooting, on vient me voir, on me dit, j'ai déjà vu ton travail, je veux shooter avec toi. Ça, c'est plaisant. Par contre, quand il y en a derrière qui ont des grosses commus, des grosses machins, eux, ils brillent. Et en fait, c'est ça que j'aime pas. On fait le même art, tu vois. Ils ont le droit de briller, etc. Mais c'est juste... Ah oui, mais moi j'ai déjà fait ça. Ah oui, moi j'ai déjà fait ça.
- Speaker #1
C'est-à-dire qu'il y en a qui... C'est marrant parce que j'enregistrais avec quelqu'un qui est créateur de contenu, et tu vois, c'est pas la même chose, mais un petit peu quand même, dans le sens où il y en a qui vont considérer, donc là en l'occurrence la photo, comme un moyen de se faire de l'argent, et d'autres qui vont considérer ça comme vraiment le moyen d'exprimer de sa créativité et de son art. Et... T'as eu une ou des anecdotes pendant des shootings où tu t'es dit « Ah ouais, quand même, putain, c'est un autre monde, quoi. »
- Speaker #0
Ouais, la récemment, là.
- Speaker #1
Ah ouais ? Ouais. Tu peux nous la partager ou pas du tout ?
- Speaker #0
En vrai, oui, parce que je me dis que le temps que ça sorte, il ira pas forcément écouter. C'était très récent, c'était vraiment il y a deux jours.
- Speaker #1
Après, t'es pas obligée de citer, hein ?
- Speaker #0
Non, non, non, je dirais aucun non. Mais s'il écoute ce podcast, il se reconnaîtra et tant mieux, parce qu'il est déjà au courant. Bref. Il y a un truc pour nous photographes qui est lamentable de faire, c'est de rééditer une photo déjà éditée et exportée. Par exemple, j'envoie une commande, j'envoie les photos, la photo, elle est d'une certaine couleur, on va dire vert, un petit peu embrasé et tout. La personne la met en noir et blanc. Ça, c'est le plus gros manque de respect possible, imaginable. C'est-à-dire que c'est comme si, toi, demain, tu vas dans une galerie d'art. Tu achètes une œuvre d'art, tu rentres chez toi et tu fous tes coups de pinceau. C'est exactement pareil. Une œuvre, c'est une œuvre. Art, musique, film, n'importe quoi, vidéo, tout, c'est une art, c'est une œuvre d'art. Elle n'a pas à être touchée. Et c'était ce week-end, fin novembre, fin octobre, j'ai fait un shooting, c'est une collab, donc je ne suis pas payée. C'était un challenge, deux modèles venaient, je devais choisir le lieu. Et le shooting s'est très bien passé, il n'y a aucun problème. J'édite mes photos, j'envoie mes photos. Et pas plus tard que ce matin, je vois que la photo a été publiée sur le compte. Et en fait, attends, parenthèse, c'était un test pour être photographe dans un défilé de mode. D'une personne que je connais. Enfin, de loin. Et donc du coup, c'était super intéressant. J'ai adoré l'expérience. J'envoie mes photos. Et donc, pas plus tard que ce matin, je vois que la photo a été publiée en noir et blanc. C'est pas possible. Je te l'envoie, elle est bleue, tu me la fais en noir et blanc. Il n'y a aucun problème. Je suis très gentille. Si tu me dis, est-ce que celle-ci, tu peux la mettre en noir et blanc ? Je te le fais. Peut-être que pour certains, vous allez dire, c'est juste un filtre noir et blanc qu'il a mis. Non. En fait, c'est que la photo qu'il publie derrière, c'est mon travail qui la modifie. C'est irrespectueux ou possible. Donc moi, très gentille, je lui envoie mon message. J'utilise le même exemple que j'ai sorti de la peinture. Et j'ai reçu un élan de pavé en retour qui disait que ça va, c'est pas grave, c'est qu'un filtre noir et blanc. J'ai l'habitude de faire ça avec tous les photographes. Il n'y a pas de contrat, donc en soi, je fais un peu ce que je veux. Et en fait, là, je me suis dit... Je me dis toujours, vu que c'était ce matin, je me dis qu'on n'a pas les mêmes valeurs en termes de photographe. Et je pense que j'irais quand même jusqu'au bout de ce projet de me dire que je ferais photographe dans un défilé, s'il l'accepte. Mais c'est un comportement qui n'est pas tolérable chez nous,
- Speaker #1
les photographes. Oui, je comprends. De toute façon, c'est ce qu'on en revient à ce qu'on disait au tout début. Mais cette question de sensibilité... toi tu fais ton travail avec telle idée en tête et telle façon de voir le truc, et puis au final c'est s'aborder parce qu'il y a un gars qui a décidé de faire autre chose avec ton travail et ton art. C'est quoi la suite pour Lilou, le graphe ?
- Speaker #0
La suite pour Lilou, photographe ?
- Speaker #1
Alors juste, j'en profite. parce que tu l'as dit tout à l'heure, mais j'encourage tout le monde à aller vous abonner à ton compte Instagram donc tu peux le répéter s'il te plaît ?
- Speaker #0
c'est mloly.ro r-a-w donc foncez,
- Speaker #1
vous abonnez comme ça déjà ça va illustrer tout ce qu'on se raconte là et puis comme ça on va voir la suite donc tu vas me parler tout de suite
- Speaker #0
Oui, c'est vrai que déjà rien que moi, parce que la photo dont j'ai parlé, c'est la photo du métro, vous pourrez la voir, c'était quand même quelque chose, c'était très sympa. Quelle est la suite ? J'ai une to-do liste de mes goals à réaliser. Et l'un d'eux, c'est de faire un shooting pour une grande marque, quelle qu'elle soit, marque de vêtements. En fait, c'est comme ça. Au moins, je me dis que c'est comme si j'étais en freelance. Je shooterais pour une grande marque. Et enfin, ça pourrait peut-être me faire encore plus décoller. Donc, encore une fois, je dis que ce n'est pas le nombre d'abonnés qui compte. La preuve en est. Mais en fait, j'espère encore une fois être reconnue de plus en plus. Et pas qu'à Paris. Donc, ça, c'est mon goal ultime. Et je ferai tout pour, parce que je sais que quand je suis motivée, je lâche pas. Et voilà.
- Speaker #1
Ça se passe comment, du coup ? C'est comment... Du coup, parce que comme c'est pas ton métier, c'est que du bouche... Enfin, entre guillemets, un peu de bouche à oreille, que de la notoriété, même si les chiffres ne comptent pas, mais j'ai l'impression qu'en fait, peu importe les chiffres, l'important, c'est que les gens voient tes photos et que comme t'as ta signature, les gens assimilent ta photo à toi. Comment... Donc Lilou, aujourd'hui, elle peut se retrouver à photographier un défilé d'une grande marque de mode. C'est quoi le process, on va dire pas idéal, mais la manière la plus évidente pour toi pour que ça arrive ?
- Speaker #0
Je pense, et ça c'est depuis très peu, on est à Paris, il y a la Fashion Week, surtout tous les six mois. Je l'ai photographié, je suis partie quasiment à tous les shows, donc c'est pas dans les shows, c'est à l'extérieur pour quand les stars sortent. J'ai photographié. Et c'est là, en fait, où j'ai pris plein de stars, dont Anna Wintour, et j'ai été republier. Ça m'a donné beaucoup de visibilité. Et je me dis, il suffit d'une personne, d'un manager d'une star, quelque chose... En fait, quand ils vont voir que j'ai publié leurs photos sur Instagram, en story ou quoi, je vais les taguer. Généralement, ils les voient, ils likent. J'ai mis ce monde, je ne sais plus qui d'autre. Bref, elles ont liké. Il suffit qu'un manager, quelqu'un qui gère la page Instagram d'une de ces stars, me reconnaisse, voit mon travail et l'aime, pour me dire... Viens shooter.
- Speaker #1
Oui, c'est pas plus simple, pas plus difficile que ça.
- Speaker #0
Les Fashion Week. Pour moi, mon univers, en tout cas, c'est les Fashion Week, je pense.
- Speaker #1
Et pour réaliser, du coup, le fait de partir à l'étranger, ça passera forcément par... Enfin, de partir à l'étranger, je sais pas si c'est partir, mais en tout cas, d'être reconnu à l'étranger, de pouvoir shooter à l'étranger, ça passe aussi par ça ? Par le shooting d'une grande marque ou d'une célébrité ?
- Speaker #0
ça va donner de la crédibilité c'est à dire quand je vais mettre un jour en portfolio, quand ils vont voir j'ai shooté pour une maison de parfum ou n'importe quoi, Adidas quelle que soit la marque, à partir du moment où elle est internationale si j'ai de la chance que ça le soit ça va me donner en crédibilité pour finir,
- Speaker #1
déjà est-ce qu'il y a un photographe toi que tu recommandes, que tu apprécies particulièrement si il y en a un qui te vient en tête ou pas tu m'as dit tout à l'heure c'est difficile parce que En fait, on identifie le style de quelqu'un, mais on ne se souvient pas forcément qui c'est, mais on sait que c'est lui. Ouais. Et si jamais tu en as un, et puis sinon...
- Speaker #0
Eh ben, je vais carrément conseiller un ami.
- Speaker #1
Bah oui, t'as bien raison.
- Speaker #0
Lui, sur Instagram, c'est Delusionalguy. C'est incroyable. En fait, pareil, il vient avec moi au Fashion Week, et lui, c'est à l'opposé de moi. Moi, je suis très colorée, très Pepsi, etc. Lui, c'est noir et blanc, beaucoup de flou, beaucoup de... C'est incroyable. Je ne sais pas comment vous dire, pareil, allez voir son Instagram. Mais c'est un art, mais on est aux opposés. Et c'est exposable partout dans les galeries d'art, je pense, parce qu'ils méritent. Et voilà, c'est deux travaux complètement différents. Et c'est là où vous pourrez voir les différences de signature entre chaque photographe.
- Speaker #1
Et s'il y avait un conseil que tu devais donner à quelqu'un qui veut se lancer en photo ?
- Speaker #0
Votre œil, il ne va faire que de s'améliorer. Si jamais vous achetez un appareil photo, même à l'iPhone en fait, on ne parle pas assez d'iPhone. iPhone, c'est vrai que c'est des bonnes caméras. Alors ceux qui disent qu'un iPhone, c'est comme une caméra, non. Mais même à l'iPhone, vous pouvez développer déjà votre œil en sortant. Vous allez, je ne sais pas, vous balader en ville. Vous travaillez votre œil, vous centrez l'église, vous mettez sur le côté une voiture. Juste ça, ça va développer votre œil, développer votre créativité sensorielle, etc. Et ensuite, vous direz, ok, là ça y est, j'ai envie de... de mettre sur une caméra, sur une vraie caméra, et là, vous allez vous développer. Peu importe si vous faites du paysage, portrait, animalier, macro, peu importe, vous allez trouver votre domaine.
- Speaker #1
Lilou, merci beaucoup. Merci d'avoir accepté notre invitation, pardon, on était trop contents de te recevoir sur podcast. Je suis d'autant plus content parce que du coup on l'a vu, t'as décidé de conserver la photo en loisir et puis c'est rare les gens qui assument ce choix-là en tout cas. Je suis aussi content parce qu'on m'a fait la réflexion et on s'est fait la réflexion avec Charles, on manquait de filles sur la saison cruellement et ça fait plaisir parce qu'on en a de plus en plus sur la saison 2 avec des projets géniaux à chaque fois. Donc on repasse à l'instant promo mais je le répète parce que... tu mérites, il faut que les gens aillent voir ce que tu fais allez suivre Lilou sur les réseaux sociaux donc c'est Instagram le compte c'est mloli.ro donc M L O L Y point R A W tous les fans de photos allez la suivre et ceux qui ne sont pas forcément fans comme moi, allez la suivre aussi parce que 1 ça donne de la force et 2 ça inspire donc voilà, allez suivre tout ça sur les réseaux sociaux n'hésitez pas aussi à aller nous suivre nous sur les réseaux sociaux donc podcast P O T E apostrophe C A S T sur Instagram principalement. On essaiera de republier un peu ce que tu fais et les évolutions que tu vas avoir dans les prochains mois. En tout cas, merci beaucoup d'avoir accepté. J'espère que ça t'a plu. T'as été un peu stressée avant de venir.
- Speaker #0
J'avais juste peur de bégayer, mais j'espère avoir été plutôt claire dans mes explications.
- Speaker #1
C'était hyper intéressant. Si vous nous écoutez encore maintenant, merci beaucoup. N'hésitez pas à vous abonner sur la plateforme d'écoute. que vous utilisez à nous noter, mettre des petites étoiles, parce que c'est ça qui nous fait remonter dans les algorithmes, allez nous suivre sur les réseaux sociaux, et sur ce, moi je vous dis une bonne journée, une bonne soirée, et je vous dis à très très vite, sur podcast, salut !