- Speaker #0
Vous vous entendez souvent parler de RSE, même si on ne sait pas toujours ce que c'est. Vous vous entendez dire aussi que la RSE c'est compliqué à mettre en place et que c'est coûteux, voire anxiogène pour une entreprise. Dans ce podcast, on va démystifier cette fameuse responsabilité sociétale des entreprises. On va aller à la rencontre des acteurs du changement inspirants. On va explorer des réussites concrètes, comme les échecs d'ailleurs, parce que c'est souvent dans l'échec qu'on apprend le plus. Le but ? Vous démontrer que la RSE est une vraie source d'opportunités passionnantes. On va donc vous parler de ces boîtes qui s'engagent, font bouger les choses, participent au changement en ayant un impact positif et qui le disent, ou qui ont besoin qu'on le dise et qu'on le fasse savoir. Pourquoi c'est cool ? La RSE focus sur l'agence OVW quand la RSE rencontre l'influence.
- Speaker #1
Bonjour à tous, bienvenue dans Pourquoi c'est cool ? La RSE. Aujourd'hui, je suis avec... Marie Querelle de l'agence OVW. Bonjour Marie. Bonjour. Est-ce que tu peux te présenter ?
- Speaker #2
Je suis la fondatrice de OVW, c'est une agence d'influence engagée. Donc on ne représente que des alentours qui ont des valeurs sociales assez fortes.
- Speaker #1
Est-ce que tu peux me parler plus en détail de la vision d'OVW concernant l'influence engagée ? Pourquoi considérez-vous cela comme l'avenir de l'influence ?
- Speaker #2
En fait, moi je suis persuadée depuis très longtemps que les influenceurs et les influenceuses, ils ont un rôle quand même assez majeur à jouer dans... les comportements sociétaux. Et je pense que quand on a une visibilité, quand on a une communauté, de la notoriété, tout ce qu'on dit, tout ce qu'on fait, ça a quand même un poids, ça a de la valeur. Et du coup, moi, je suis persuadée depuis plusieurs années que les influenceurs ont aussi leur rôle à jouer dans les changements qu'il y a au niveau de la société, au niveau du monde, au niveau de la politique, au niveau de tous ces sujets-là. Pour moi, c'est l'avenir de l'influence parce qu'on ne peut pas juste fermer les yeux et... Faire des halls Shein à tout va et faire comme si de rien n'était comme on a pu faire pendant des années et des années sur les réseaux sans que ça ait un impact derrière sur l'environnement, sur les gens, sur le monde entier.
- Speaker #1
Surtout qu'effectivement dans le mot influenceur il y a l'influence donc il y a une responsabilité à peut-être faire suivre une bonne parole.
- Speaker #2
Mais en vrai tu as dit le bon mot c'est le mot responsabilité, on a une responsabilité à partir du moment où on a une communauté évidemment que ce qu'on dit et ce qu'on fait ça a un impact. Et du coup, on a la responsabilité de ne pas faire n'importe quoi.
- Speaker #1
C'est vrai qu'il y a eu pas mal en plus d'histoires avec des influenceurs récemment. Je crois que la France est même le premier pays à avoir une législation là-dessus. Toi, c'est quoi un peu ton regard sur ces influenceurs ?
- Speaker #2
Tu vois, je donne pour aussi à l'APC dans les écoles de commerce sur le marketing d'influence. Et en fait, c'est ce que je dis toujours aux élèves, c'est pour moi, en fait, il faut imaginer l'influence vraiment comme n'importe quelle entreprise géante, tu vois, où tu as plein d'équipes, plein de gens, etc. En fait, on est tous collègues et puis dans une entreprise, tu as des gens avec qui tu aimes bien travailler, d'autres avec qui tu aimes moins travailler, d'autres avec qui tu adores travailler, ça donne même tes amis, tu vois. Et en fait, tu as des gens qui bossent bien et tu en as d'autres qui bossent bon, bah ça va, et puis tu en as, ils bossent super mal, tu vois. Mais en fait, l'enseignement, c'est pareil. Donc il y a des gens qui vont bosser super mal, selon là où tu mets le curseur de bien et mal, encore une fois, tu vois. Qui vont un peu traîner dans la boue l'influence marketing, les influenceurs et tout. Et puis t'as ceux qui le font très bien. Et après pour moi c'est un peu la responsabilité aussi des communautés de choisir les gens qui suivent. Comme un chef d'entreprise va garder ou non les bons éléments, tu vois. Bah c'est la même chose. En gros le chef d'entreprise c'est les communautés et c'est à eux de choisir ce qu'ils gardent et ce qu'ils gardent pas dans le film d'actualité, tu vois.
- Speaker #1
Comment tu sélectionnes tes créateurs et créatrices de contenu ? Du coup,
- Speaker #2
déjà, c'est simple. S'ils n'ont pas des engagements sociaux forts dans leur contenu, ce n'est même pas la peine qu'ils essayent de rentrer chez nous. Ça ne marchera pas. Je pense que toutes les semaines, j'ai des demandes de créateurs et créatrices de contenu qui ne sont pas du tout dans la vibes. Des fois, je me demande s'ils sont allés voir ce qu'on fait. Mais du coup, moi, c'est très clair. La réponse, c'est Bon, désolé, on ne représente que des personnes qui ont des engagements sociaux forts. Ça ne veut pas dire que les gens ne m'ont pas. Ça veut juste dire... ils ne les partagent pas sur leurs réseaux sociaux. Et ensuite, il y a trois manières, entre guillemets, de faire rentrer quelqu'un à l'agence. Soit, moi, c'est des personnes que je suis sur les réseaux, que j'ai découvertes ou que j'ai repérées et que du coup, je contacte pour leur proposer de les accompagner et on échange, ils sont OK et voilà. Soit c'est nos talents qui parrainent ou marraignent d'autres créateurs et créatrices de contenu qui sont dans la même vibe du pot. Soit c'est eux qui nous ont écrits et puis moi, je check le profil, je regarde si ça peut matcher et puis on échange. C'est toujours moi qui fais les entretiens entre guillemets avec les créateurs et créateurs de photos complics qui veulent rentrer à l'agence pour pouvoir justement échanger sur nos valeurs, etc. et être sûr que ça fonctionne bien.
- Speaker #1
Et alors, comment tu les accompagnes dans leur développement personnel et professionnel ?
- Speaker #2
Actuellement, nous, on a une BBAgence, on n'a que deux ans et demi. Donc, dans nos lieux, on est vraiment des BBA au cas. Mais du coup, au démarrage, on a vraiment un axe très gestion de collaboration. C'est quand même pour ça que les talents rejoignent une agence principalement. Et là depuis la rentrée du coup, maintenant qu'on a un peu grandi, qu'on a un petit peu de trésorerie, on va passer au mito aussi pour faire des choses, on est en train de développer du coup tout un team de prestataires pour les accompagner aussi sur leur relation presse, sur la création des vêtements, sur la création des choses en place, sur toute leur stratégie, sur... On a même une assistante comptable qui est dispo pour répondre à leurs questions sur comment déclarer correctement leurs revenus, etc. Nous, on est en train de créer toute une team de prestataires, agents intérêts, pour les accompagner sur des projets qui sont aussi annexes à la gestion de collaboration.
- Speaker #1
Et comment ça marche les partenariats avec les marques ? Est-ce que là aussi, il y a une sélection ? Comment ça fonctionne ?
- Speaker #2
On a un maître mot à l'agence, c'est que c'est les créateurs et créateurs de contenus qui sont décisionnaires de ce qu'ils font. Nous, on est vraiment juste là pour faire l'intermédiaire, pour les conseiller. On a vraiment de conseils auprès d'eux. On n'est pas décisionnaires, c'est leur carrière, c'est leur taf, c'est leur majeur aussi. Nous, évidemment, on va les conseiller. Tu vois, quand on a une composition, une collaboration qui ne nous semble pas hyper pertinente avec les valeurs, le profil, les engagements, etc., on le dit. Mais derrière, si mes talents me disent non, mais moi, je veux le faire, ok, on le fait. On a des talents sur plein de créneaux différents. Et évidemment, quand tu es engagé sur l'écologie, tu n'es pas forcément engagé sur d'autres choses. Tu ne peux pas être engagé sur tout, tu ne peux pas être parfait dans tous les domaines. Et du coup, nous, on va plus s'adapter à chacun des talents. Donc par exemple, évidemment, un talent qui va être axé écologie, on ne va pas bosser avec Amazon. Tu vois, ça n'aurait aucun sens. Par contre, comme je te le disais aussi avant qu'on commence à enregistrer, moi j'ai des talents qui sont sur l'axe plutôt body positive, mode grand taille, etc. Bah, Clara, dans la mode grande taille, t'as pas vraiment le choix comme bosser avec de la fast fashion, tu vois. Et je vais pas priver mes talents de pouvoir travailler parce que moi, j'adhère pas à la fast fashion, tu vois. Donc, on s'adapte vraiment à chaque talent et on n'est pas fermé, en fait, à travailler avec des marques qui sont pas forcément aussi éthiques que ce que moi, j'aimerais.
- Speaker #1
Je crois que t'es assez engagée aussi dans le combat contre l'invisibilisation des... C'est très dur à dire. Des sportives féminines. Tu peux m'en parler un peu ?
- Speaker #2
Ouais, en fait c'est un projet qu'on a lancé en janvier, donc ça c'est encore plus un bébé que le reste de l'histoire, c'est que ma belle-sœur, elle est en couple avec un voléum de l'équipe de France, et elle m'appelle un jour et elle me dit Ouais, est-ce que tu connais pas une agence qui fait un peu la lecce que toi, mais pour les sportifs, parce qu'ils aimeraient bien avoir un accompagnement et tout ? Déjà je trouve pas grand-chose, et les seuls trucs que je trouve, c'est des agences qui représentent que des mecs, et quasiment 99% du temps que des footballeurs. Et ça m'a rendu zanzanche. Et du coup, je me suis dit, vas-y, je veux proposer ce truc-là. Et du coup, on a lancé un pôle sport à l'agence qui est uniquement pour les femmes dans le sport. Du coup, on fait vraiment de la nourriture qui s'était pour le coup sur ce côté-là. Et le but, c'est vraiment de les aider à se développer, à avoir de la visibilité et à faire de l'argent. Ou à tirer les choses clairement. Du coup, l'idée, c'était d'accompagner d'un côté sur toute la partie relations presse. Donc avec, tu vois, une AFP qui va aller... leur chercher de la présence média, de la présence presse, des interviews, de la télé, de la radio, tout ça, tout ça, si elles en ont envie. Ensuite, c'est de leur apprendre à utiliser et gérer leurs réseaux sociaux. Et ensuite, évidemment, du coup, on découle d'avoir des collaborations et de pouvoir pérenniser aussi une activité financière qui leur permet de moins travailler ou plus travailler à côté des entraînements et pouvoir se consacrer du coup plus à leur sport.
- Speaker #1
Quels sont les principaux défis ? que tu as rencontrées depuis que tu as créé l'agence et comment tu les as transformées en opportunités ?
- Speaker #2
L'influence engagée, on ne va pas se mentir, ça rapporte moins d'argent que l'influence pas engagée. Chine, il faut créer un pays, il faut avoir 2000 balles pour une story, tu vois. Alors que les marques éthiques, souvent c'est du made in France, donc beaucoup de taxes, beaucoup de... Enfin voilà, on le sait, maintenant faire du made in France, ça coûte très cher. Et donc forcément, elles ont moins de budget, donc ça rapporte moins d'argent, aussi bien pour mes créatrices que pour nous. Et donc quand tu as moins d'argent, c'est... plus compliqué de se développer vite.
- Speaker #1
C'est quel type de marque vous attirez alors ? Est-ce que c'est que des marques engagées ou est-ce qu'il y a un peu de tout ?
- Speaker #2
Alors il y a un peu de tout, parce qu'on ne va pas se mentir, il y a aussi plein de marques qui ont besoin de faire des collabs avec des influenceurs engagés pour se donner une bonne image, mais qui ne le sont pas forcément derrière.
- Speaker #1
Et ça, comment tu te places par rapport à ça ? Moi,
- Speaker #2
je préviens mes influenceuses et mes influenceurs en mode, cette marque, ce n'est pas la plus engagée, ce n'est pas machin. Après, c'est eux et elles qui décident ce qu'ils font avec ça. Mais tu vois, ça nous est arrivé plein de fois, me dire à des marques, en fait, là, on ne peut pas me bosser avec vous. On arrive sur le site, il y a une phrase, la moins inclusive du monde, en premier, en en-texte. Tu ne peux pas venir chercher ma nana la plus féministe de l'agence et lui dire de bosser avec nous, alors qu'en en-texte, tu as le truc le moins inclusif de la tête. C'est l'indicule. Et moi, je n'ai vraiment aucun problème, et les talents qu'on a non plus d'ailleurs, à vraiment leur mettre les pieds dans le plat, parfois avec les marques, en leur disant, non, on ne peut pas travailler avec nous parce que ça.
- Speaker #1
Vous sentez que les marques, elles sont à l'écoute et que vous arrivez parfois à les faire un peu épauluer ?
- Speaker #2
Pas tout, on ne va pas se mentir. Ils ont bourré un astuce. Je pense qu'il y a une envie de la part des marques de mieux faire, de s'engager plus. Après, encore une fois, les marques où ça se voit que c'est du pink washing ou du green washing, en général, ça ne passe pas pas de chum.
- Speaker #1
Quel conseil tu donnerais aux marques qui souhaitent s'engager dans des partenariats avec des influenceurs, influenceuses engagées ?
- Speaker #2
D'être engagées, eux aussi. C'est pas mal d'être là pour commencer. Et puis après, je pense aussi de faire. confiance aux créateurs et créatrices de contenus sur la manière qu'ils ont d'aborder les sujets parce que c'est ce qu'ils font tout le temps en fait. Et le SAV, ils savent ce qui fonctionne aussi sur leur communauté, ce qui va faire réagir, quels sont les sujets qui sont intéressants, l'axe à amener pour amener la collaboration ou la marque. En vrai, c'est un gros gagne dans l'influence marketing tout court, de laisser libre les créateurs de créer leurs contenus comme ils ont l'habitude de le faire et on a des bien meilleurs résultats quand c'est comme ça.
- Speaker #1
Quels sont vos projets futurs ?
- Speaker #2
de potentiellement développer aussi la partie plus, tu vois, intervention, conférence de nos influx, plus que le placement de produits. On pousse pas mal les filles à aller faire des tables rondes, à être invitées dans des conférences, des interventions en entreprise, ce genre de choses. De concret, en fait.
- Speaker #1
C'est presque une évolution un peu du métier d'influenceur.
- Speaker #2
Oui, oui, je pense que de toute façon, on le voit, tu vois, par exemple, avec des personnes comme Hugo Clément, même si je ne suis pas au 100% avec tout ce qu'il fait de son côté, mais tu vois, selon lui. Le métier principal c'est d'être conférencier, tu vois. Il ne fait pas de placement de produit. Lui, il gagne son argent grâce à la préférence. Et d'ailleurs, je sais qu'il a rejoint une agence il y a pas longtemps, qui a clairement dit qu'en gros, les seules choses qu'il ferait avec lui, ce serait de la préférence et pas du placement. Et pour moi, c'est vraiment ça, l'idée de l'influence engagée, c'est vraiment d'avoir du concret aussi. Alors évidemment, au démarrage, tu ne peux pas dire non à du placement de produit quand tu as besoin de payer tes factures. Mais l'idée c'est vraiment de pousser nos influx à aller plus sur de l'intervention, de la table ronde, de la conférence.
- Speaker #1
Comment ça fonctionne en termes financiers ?
- Speaker #2
Nous on fonctionne à la commission. On a mis en place ce que moi j'appelle une double commission, mais c'est pas vraiment une double, c'est juste qu'on a deux commissions différentes, pour que ce soit au plus juste. C'est-à-dire que toutes les collaborations qu'on appelle entrantes, donc quand c'est les marques qui contactent directement vos influx, donc qui les ont découvertes sur les réseaux, qui les connaissent, etc. On prend 20%. sur la collaboration. Et quand c'est ce qu'on appelle des collaborations démarchées, où c'est nous qui sommes allés démarcher les marques et donc on a plus travaillé, on prend 25%. Moi je trouve que c'est la manière la plus juste de faire pour que concrètement l'apprentissage arrive depuis nos influenceurs, que ce soit eux qui en gagnent plus que quand c'est nous qui travaillons plus. Nous nos influenceuses elles gagnent entre 40 abonnés et 150 abonnés sur Instagram. Et elles gagnent entre je dirais un cent... une fois que notre mission est enlevée et ça peut aller jusqu'à parfois 6 000, 7 000 euros par mois tu vois. Mais c'est pas forcément mensuel, c'est-à-dire que t'as quand même des mois dans l'année où tu fais vraiment genre pas d'argent, genre le mois d'août il se passe rien, à tel point que nous on est fermés tu vois. Moi j'ai des influx qui le mois d'août font 0 euros tu vois. Donc évidemment t'as des mois où tu vas faire 6 000 mais des fois où tu fais 0 bah du coup t'as 3 000 le mois tu vois. Donc c'est plus si impressionnant que ça en réalité parce qu'après t'as quand même tes charges, enfin tu vois moi là je te donne le prix qu'elles ont. qu'elles me facturent moins, mais après, ils ont leurs impôts.
- Speaker #1
Dernière question qu'on pose à chaque fois. Pourquoi c'est cool, la RSE ?
- Speaker #2
En fait, ce n'est pas cool, c'est nécessaire, la RSE. Et c'est pour ça que c'est cool.
- Speaker #1
Ok, super. Merci beaucoup, Marlène.
- Speaker #2
Merci à toi.
- Speaker #0
C'est la fin de cet épisode. Vous en savez désormais plus sur l'influence responsable. On se retrouve très vite pour de nouveaux exemples inspirants et impactants.