- Speaker #0
Vous vous entendez souvent parler de RSE, même si on ne sait pas toujours ce que c'est. Vous vous entendez dire aussi que la RSE c'est compliqué à mettre en place et que c'est coûteux, voire anxiogène pour une entreprise. Dans ce podcast, on va démystifier cette fameuse responsabilité sociétale des entreprises. On va aller à la rencontre des acteurs du changement inspirant. On va explorer des réussites concrètes, comme les échecs d'ailleurs, parce que c'est souvent dans l'échec qu'on apprend le plus. Le but ? Vous démontrer que la RSE est une vraie source d'opportunités passionnantes. On va donc vous parler de ces boîtes qui s'engagent, font bouger les choses, participent au changement en ayant un impact positif et qui le disent ou qui ont besoin qu'on le dise et qu'on le fasse savoir. Pourquoi c'est cool l'ARSE et si les productions télévisuelles et cinéma devenaient responsables ?
- Speaker #1
Bonjour à tous, bienvenue dans ce nouvel épisode de Pourquoi c'est cool l'ARSE. Aujourd'hui, je suis avec Betterprod, nos voisins, donc on est très pratiques, on est juste à côté. Et je reçois Alison Bégon, sa fondatrice. Bonjour Alison.
- Speaker #2
Bonjour Johan.
- Speaker #1
Est-ce que tu peux me présenter Betterprod et m'expliquer ce qui t'a motivé à créer cette entreprise ?
- Speaker #2
Betterprod, c'est une société de conseil en production audiovisuelle responsable. On accompagne le secteur audiovisuel, fiction, télévision de flux et publicité dans sa transition environnementale et sociale. D'où est née l'idée de Betterprod ? Ça part d'une conviction personnelle. Moi, j'étais directrice de prod avant. J'ai fait de la prod pendant presque 12 ans en télévision de flux et en publicité. Et j'ai moi-même mis de plus en plus des co-responsabilités dans ma vie perso. J'ai voulu réaligner ça avec mon quotidien professionnel.
- Speaker #1
Quelle est la mission fondamentale de Betterprod ?
- Speaker #2
Le secteur audiovisuel doit faire sa transition. En fait, on ne va pas y couper. Donc, on doit décarboner nos activités. En tout cas, les amoindrir pour l'instant et aller vers une décarbonation. Et donc, nous, on accompagne cette transition des sociétés de production, des agences de communication ou des gros groupes médias. L'impact de notre travail aujourd'hui à moyen terme, c'est sur la sensibilisation des équipes, beaucoup. En fait, 70% de notre travail, c'est de la pédagogie. Plus vite on va acculturer le secteur et plus vite les gens seront réceptifs et auront envie de changer les choses. En tout cas, nous, on en est assez persuadés. Et sur les impacts à long terme, ce qu'on espère, c'est en fait renverser la tendance. C'est-à-dire qu'une production ne sera plus exceptionnellement éco-socio-responsable, mais plutôt une... production normale, ce sera une production éco-socio-responsable et de temps en temps, on aura une production plus énergivore pour X raisons, que ce soit pour des raisons artistiques ou techniques avec des prouesses techniques majeures, etc. Mais en tout cas, que la norme soit devenue une production éco-socio-responsable.
- Speaker #1
Le grand public, c'est pas forcément, mais l'audiovisuel, ça pollue beaucoup. Tu peux me parler un peu du secteur, de quoi ça pollue, comment...
- Speaker #2
Un tournage. C'est beaucoup de personnes réunies au même endroit qui vont se déplacer sur plusieurs endroits différents pour se rendre sur les lieux de tournage. C'est beaucoup de matériel mis à disposition, immobilisé. Du matériel qui a une concentration en métaux rares, par exemple, les caméras, les écrans, etc. Et puis tout ce qui va être la décoration, le stylisme. Nous, on va essayer de réguler cet impact, de minimiser cet impact en venant au contact de chaque département. et d'essayer de trouver des solutions pour amoindrir l'impact du secteur.
- Speaker #1
C'est quoi les postes qui polluent le plus sur un tournage ?
- Speaker #2
Majoritairement, ça va être les transports et la décoration. Les transports parce que dès que tu vas aller tourner en extérieur, tu vas balader une équipe qui peut aller jusqu'à 100 personnes. Voir si tu as des figurants, ça peut monter beaucoup plus haut. J'en parle même pas si tu es sur une publicité et que tu as des égéries qui viennent de Los Angeles. Voilà, tout de suite, tu exposes ton impact carbone. Le second, c'est la déco. Parce que souvent tu vas avoir de la construction et c'est du décor éphémère aussi. Donc on va avoir tout un travail, non seulement pour essayer d'amoindrir l'impact de la construction, on va aussi anticiper tout le recyclage, la seconde vie de tous ces matériaux.
- Speaker #1
Tu aurais des exemples concrets à me donner sur les bonnes pratiques sur un tournage ? Comment vous avez baissé l'impact carbone des productions sur lesquelles vous avez travaillé ?
- Speaker #2
On va faire en premier lieu une lecture environnementale du projet. Donc là on se met en lien, si c'est de la fiction on va lire le scénario, si c'est de la publicité on va lire le script, les boards. pour justement définir à la fois qu'est-ce qu'on va raconter, comment on va le raconter. Le casting, par exemple, est-ce qu'il est diversifié, inclusif ? Est-ce qu'il est représentatif de la population ? Est-ce qu'il ne véhicule pas de stéréotypes ? Ça, c'est une partie sociale qui est super importante. Donc ça, ce n'est pas de l'impact carbone, mais c'est de l'impact super important sur les téléspectateurs. En termes environnementaux, ça va aussi être comment normaliser des comportements vertueux. Par exemple, vous avez une séquence dans une cuisine. Est-ce que ça change quelque chose dans la narration si dans cette cuisine, il y a des pots avec du vrac, des sacs réutilisables, des poubelles de tri, etc. Même si le protagoniste ne les utilise pas, mais en fait, le fait que ce soit là et que ça existe, ça normalise des comportements. Donc, il y a tout cet impact sur le téléspectateur qui est super important pour nous. Et ensuite, en effet, à cette lecture environnementale. du projet, on va pouvoir visualiser ce qu'on va pouvoir améliorer dans la fabrication. Donc là, oui, ça va aussi avoir un impact sur le carbone. Ça, c'est l'impact quantitatif. Et puis l'impact qualitatif aussi sur toutes les choses que l'on va pouvoir améliorer. Si vous tournez en extérieur, l'impact sur la biodiversité, comment faire attention et minimiser notre impact sur la biodiversité. Et puis, en effet, gérer les déplacements, gérer les énergies. Est-ce qu'on peut se brancher sur secteur ? peut utiliser un maximum de lumière led pour minimiser justement est-ce qu'on peut utiliser la lumière naturelle voilà toutes ces questions que l'on peut se poser à la lecture d'un scénario c'est qu'est ce qu'on va montrer à l'image et comment on va le faire comment vous mesurez l'impact de ce que vous mettez en place vous avez des indicateurs pour ça on a des grilles d'évaluation qu'on a mis en place depuis longtemps que ce soit pour la création justement et pour la production Et là, ce qui vient nous aider depuis septembre dernier, c'est le label Ecoprod. Ça a mis enfin une grille de critères sur ce qu'est une production responsable. Donc au moins, on est tous au même niveau. Et donc ça aide aussi nos clients à savoir comment ils se définissent, comment ils se basent. D'ailleurs, n'importe qui peut utiliser cette grille de manière gratuite. Elle est téléchargeable et donc on peut faire son éco-score soi-même. Et donc ça donne des pistes d'amélioration justement sur quels sont les critères qu'on n'obtient pas aujourd'hui et comment on peut améliorer nos critères.
- Speaker #1
Parlant du label Ecoprod, c'est quoi un peu le processus d'accompagnement pour obtenir ce label sur une prod ?
- Speaker #2
Le label Ecoprod, c'est une grille de critères qui va évaluer une production responsable. Elle permet soit de s'auto-évaluer, soit de faire certifier sa production par l'AFNOR, un organisme extérieur, ça c'est important, qui va venir valider toute votre démarche. Comment on arrive à accompagner une prod à être labellisée ? On arrive le plus tôt possible dans la boucle. On va d'abord faire un test d'éligibilité. Donc là, on voit si on ne fait rien du tout avec ce que vous avez prévu en production, dans la fabrication. Quel est votre écoscore ? Où est-ce que vous avez des bonnes pratiques déjà à valoriser ? Et ensuite, quels sont les points et les pistes d'amélioration ? Et là, on va venir aider chaque département, chaque chef de poste à mettre en place des solutions responsables. Et on les aide aussi à faire des bilans carbone, donc à collecter les données pour faire les bilans carbone estimatifs et bilans carbone au réel à la fin de la production. Nous, on a pour habitude aussi d'aider les prods à s'engager parce que souvent, elles ont peur d'y aller parce qu'elles nous disent non, mais on n'est pas prêts. On ne sera pas 100% responsable sur ce tournage. Alors, spoiler alert, personne n'est 100% responsable. Ça, c'est sûr. Vous ne le serez jamais parce que même en respirant, on dégage de l'impact carbone. Donc, ce n'est pas possible. Pour nous, il n'est jamais trop tard. Il vaut mieux commencer maintenant et en mettant quelques actions en place. Et vous irez de plus en plus loin dans la démarche au fur et à mesure. Et en plus, vous allez vous rendre compte que ce n'est pas si compliqué que ça. plutôt que d'essayer d'attendre et d'être 100% responsable sur votre prochain tournage.
- Speaker #1
Est-ce que tu as peut-être des exemples de cas de succès que vous êtes fière chez
- Speaker #2
BetterPub ? Avec plaisir, je vais te parler des pubs des vendeurs de l'ADEME. Ce sont des publicités qui sont sorties en novembre 2023, juste avant le Black Friday. Elles ont fait assez parler d'elles, puisqu'il y a même eu une petite guerre de ministères concernant le sujet de ces publicités qui incitaient à moins consommer, en tout cas mieux consommer. Et donc, on a été mandatés par Avas et l'ADEME. On avait un vrai enjeu, puisque le sujet des publicités de l'ADEME, c'est l'économie circulaire et le mieux consommé. Donc forcément, il fallait qu'on aligne cette ambition avec la façon dont le tournage a été fait. Les scripts ont été écrits en sens, ils ont été relus. On a donné nos recommandations sur le casting. Donc on s'est lancé dans un label, avec pour ambition d'atteindre les trois étoiles du label. On n'avait pas le choix, parce que l'enjeu était important. Et donc, on a vraiment travaillé avec la production. Quand je dis la production, c'est au sens large, avec tous les chefs de poste qui étaient sur ce projet, donc déco, stylisme, chef maquilleuse, etc., qui sont venus à une journée de formation complète. Donc ça, c'est assez rare sur un tournage de publicité parce que les gens ne sont pas là longtemps. Donc là, il y a eu vraiment une implication de toute l'équipe. Et puis ensuite, on a mis en place des solutions responsables. On les a aidées à en trouver. On a collecté les justificatifs avec eux. Et on a obtenu les trois étoiles du label Ecoprod. Nous étions la première publicité à l'obtenir. Et d'ailleurs, je crois qu'aujourd'hui, nous sommes encore le seul contenu audiovisuel à avoir les trois étoiles du label. Ah oui ?
- Speaker #1
Bravo ! Bravo.
- Speaker #2
Merci beaucoup.
- Speaker #1
Un tournage, c'est beaucoup de prestataires aussi. Comment vous sourcez vos prestataires ? Est-ce que vous conseillez des prestataires aux productions ? Comment on choisit un prestataire responsable et engagé ?
- Speaker #2
En effet, c'est complètement notre rôle. En fait, nous, on a un rôle, on met en place un annuaire responsable. C'est des prestataires qu'on appelle, avec qui on s'entretient, voire qu'on visite, et pas qu'une fois si besoin. Et ensuite, on teste. Je tiens à dire aussi qu'on ne prend pas d'apport d'affaires, évidemment, dans les... prestataire que l'on conseille, ça peut paraître évident mais ça l'est pas pour tout le monde parce que certains prestataires nous demandent ce qu'ils vont nous donner. En fait, rien. Nous, c'est la prod qui nous paye justement pour la mettre en lien avec le prestataire qu'il lui faut. Donc on garde une impartialité totale quand on conseille à un prestat. Nous, on demande aux prods ce qu'elles en ont pensé, que ce soit pour des générateurs électriques, parce que c'est des nouvelles pratiques, des nouveaux usages. Donc c'est important pour nous de savoir si ça... correspond aux attentes d'un tournage et si ça a bien fonctionné.
- Speaker #1
Quelles innovations ou nouvelles pratiques envisagez-vous d'intégrer dans vos services pour renforcer l'éco-socioproduction dans le futur ?
- Speaker #2
Alors, on a une application qui va sortir.
- Speaker #1
La fameuse application.
- Speaker #2
La fameuse. On en parle depuis un moment. Ça fait un moment qu'on est dessus. En fait, ça fait des années que nous, on travaille dans ce secteur et on est toujours confrontés à la même problématique qui est la collecte de données au réel sur les tournages. Donc on a décidé d'essayer de pallier à ce problème. On a développé une application qui permet de collecter les données au réel, donc sur ton téléphone, et donc de manière collective. Alors que là, majoritairement, c'était fait par soit un directeur de prod, soit un éco-manager ou un impact manager chez nous, qui devait aller chercher la donnée auprès de chaque service. Là, ce qu'on va essayer de faire, c'est de responsabiliser chaque chef de poste et de lui donner uniquement son questionnaire. avec les questions qui lui sont affiliées, pour qu'il n'ait pas à faire aux 150 questions qui sont demandées pour faire un bilan carbone, mais juste aux questions qui le concernent lui, et qu'il puisse les compléter en direct sur son tournage quand il a un petit creux de deux minutes. Cette application, elle va aussi servir à la labellisation. Donc là, aujourd'hui, on est relié à Ecoprod, donc avec le CarbonClap pour le bilan carbone et au label Ecoprod pour les listes de critères. Et donc, c'est pareil, tu vas pouvoir affilier à ton chef de poste les questions qui sont liées au label. et il va pouvoir en direct remplir les justificatifs et donc s'en servir de portefeuille électronique où il peut prendre des photos de ses justificatifs ou de son tournage. Et donc comme ça, la personne qui coordonne va pouvoir repartir avec son dossier zip à la fin, avec toutes ses pièces justificatives déjà quasi prêtes. Et ensuite, il peut aller se faire certifier par l'AFNOR.
- Speaker #1
On parlait tout à l'heure de l'importance de mettre en place toutes ces pratiques, mais il y a même le cadre légal qui s'emmène, puisqu'il me semble que le CNC a mis en place des mesures pour récompenser les tournages responsables. Tu peux m'en parler ?
- Speaker #2
Il y a le plan action du CNC qui existe depuis 2021. Et donc là, depuis le 1er janvier 2024, le CNC conditionne ses aides à la délivrance d'un double bilan carbone. On doit donner un estimatif carbone en début de projet et un bilan carbone en fin de projet. Il n'y a rien de punitif, c'est-à-dire que si ton bilan est moins bon à l'arrivée qu'au départ, il n'y a pas d'enjeu là-dessus. C'est vraiment au contraire pour récupérer de la donnée et pour réussir à cartographier un peu justement les impacts du secteur audiovisuel. Et en effet, cette réglementation, ça a quand même vraiment fait avancer le secteur. Parce que quand tu es un grand groupe média et que tu travailles en transverse sur de la fiction, mais aussi sur de la télévision de flux, par exemple, tu n'as pas juste à culturer tes... les personnes qui font de la fiction, donc tu vas acculturer tout le secteur, donc ça a fait avancer tout le secteur.
- Speaker #1
Par rapport au CNC, est-ce qu'on peut envisager à l'avenir que le CNC n'accorde pas d'aide, par exemple, sur des projets à fort impact ?
- Speaker #2
Ce n'est pas aujourd'hui ce qui se définit, ce n'est pas ce qui se profile, parce qu'aujourd'hui on est incapable de dire ce que devrait, comme on n'a pas encore cartographié, on est en train de faire ce travail, on est incapable de te dire ce que devrait émettre une production. Et puis on est dans une industrie du prototype, donc forcément... c'est pas la même chose si tu produis un film d'époque à très gros budget versus un film tourné juste en région parisienne avec 8 comédiens, 8 clos il y a tellement de différences aujourd'hui entre les projets et tellement peu de sourcing d'impact qu'on n'a pas encore du tout cette donnée là donc on n'y est pas encore
- Speaker #1
Est-ce que dans quelques années, on pourra encore déplacer des équipes de dizaines de personnes à l'autre bout du monde pour tourner un spot publicitaire de 15 secondes, par exemple ? Ça, c'est quelque chose que j'ai vécu moi.
- Speaker #2
Oui, c'est un truc que j'ai vécu aussi. D'ailleurs, c'est ce qui a fait partie de mes envies de changement. C'était le tournage d'Otro. Mais bon, j'ai passé des années à pas de soucis de ce qui se passait. Donc, je ne shame personne. Est-ce que ce sera possible ? Le moins possible, j'espère. En plus, aujourd'hui, on a quand même... des innovations techno qui font que ça nous facilite aussi le travail. Alors attention, je ne suis pas en train de dire que les tournages sur mur LED vont révolutionner et sont une solution à tout. En revanche, si ça peut éviter le déplacement de 60 personnes au bout du monde, peut-être que là, ça a un intérêt. Créativement, on pourra continuer à faire des choses, c'est juste qu'on va moins déplacer les gens. Donc nous, ce qu'on prône, c'est plutôt de trouver des équipements locales. Quoi pas, faire un tournage à Bali, si le décor le demande et que c'est le décor idéal, c'est juste travailler avec des équipes locales, quoi. Et donc, faire déplacer le moins de personnes possible. On l'a vu pendant le Covid, il y a des tournages qui se sont tournés en 100% remote, même avec des égéries. Ça a été faisable à un moment, parce que c'était une urgence et qu'on ne pouvait pas faire autrement. Là, aujourd'hui, avec l'urgence climatique... Les gens le voient moins, mais ça va forcément devenir une obligation aussi, de toute façon.
- Speaker #1
T'as développé de l'éco-anxiété et agir, ça t'a aidé à la calmer ?
- Speaker #2
Sur les derniers tournages, je voyais plus que ça, en fait. Je voyais plus que les côtés négatifs. Ça me travaillait énormément intérieurement, même si j'avais pas encore du tout mis ces mots-là. A l'époque, je ne pouvais pas te dire que je faisais de l'éco-anxiété, mais oui, de voir du gaspillage, de voir 60 billets d'avion pour aller en Norvège dans un endroit qui ressemble à la Bretagne, c'est des choses qui vraiment me torturaient, en fait. Même si j'aimais mon métier et que j'aimais voyager, mais je ne voyais plus que les côtés négatifs. Et en fait, il a fallu derrière que je digère un peu tout ça, j'ai pris un peu le temps. Est-ce que je devais changer de métier aussi directement ? Parce que c'était plus simple. Et je me suis dit que non. que déjà je ne devais pas être la seule à me poser ces questions, et que j'allais plutôt essayer de changer les choses de l'intérieur, et que j'avais justement toute une connaissance métier et terrain que je pouvais mettre à profit pour trouver les clés d'un changement de l'intérieur. Et donc c'est ce que j'ai fait au fur et à mesure, et c'est pour ça que Betterprod a calmé mon éco-anxiété.
- Speaker #1
Le cinéma ces dernières années a connu beaucoup de polémiques sur un autre sujet, et sur... les agressions sexuelles, etc. L'affaire Weinstein, en France, on a eu énormément d'affaires qui sortent au fur et à mesure ces derniers mois. Vous, vous agissez là-dessus ?
- Speaker #2
On ne donne pas de formation VHSS, mais on a des organismes partenaires. On travaille avec l'atelier Marcel notamment. Et en effet, c'est des données qu'on collecte aussi, même si aujourd'hui, ce n'est pas obligatoire dans un label ou quoi que ce soit. Mais en tout cas, c'est des données auxquelles on fait attention. notamment sur les castings. On est en train de travailler dessus justement parce que on a dans nos équipes des personnes qui sont aussi... qui ont été comédiennes notamment et qui ont pu subir, pas de la maltraitance, mais de... Enfin si, parfois c'est une forme de maltraitance en fait, de ne pas traiter les comédiens comme des humains classiques et normaux et à égalité. En tout cas, c'est des fronts sur lesquels on a vraiment envie d'aller.
- Speaker #1
Pour finir Alison, pourquoi c'est cool l'ARSE ?
- Speaker #2
Parce que pour nous, c'est se lever chaque matin en ayant conscientisé qu'on peut avoir un impact sur les représentations, sur un monde plus juste, plus inclusif, où on va laisser personne au fond de la classe et vraiment où on va parler à tout le monde et tout le monde aura son rôle à jouer. et tout ça en ayant un impact modéré sur la planète tout en gardant un schéma entrepreneurial. On n'est pas en train de dire qu'il faut tout arrêter et tout lâcher. Pour moi, ça, c'est cool.
- Speaker #1
Merci beaucoup, Alison.
- Speaker #2
Merci à toi. Voilà,
- Speaker #0
c'est la fin de cet épisode. Vous en savez désormais plus sur le virage RSE que doit prendre le monde de l'audiovisuel. On se retrouve très vite pour de nouveaux exemples inspirants et impactants.
- Speaker #2
Merci.