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Percer dans une nouvelle catégorie : Positionner un Cloud sur le marché de l'A | Constance Morales | Scaleway cover
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Product Marketing Stories : Conseil | Carrière | Growth | Stratégie | Methodologies

Percer dans une nouvelle catégorie : Positionner un Cloud sur le marché de l'A | Constance Morales | Scaleway

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46min |05/12/2024
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46min |05/12/2024
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Description

Constance, PMM spécialisée IA depuis 2 ans chez Scaleway vient vulgariser le secteur du cloud, l'hardware, l'intelligence artificielle. Rien que ça !


Elle a travaillé sur le développement d'une nouvelle catégorie de produit pour positionner Scaleway comme un fournisseur Cloud européen clé dans le domaine de l'IA et faire face aux GAFAM


👉 À quoi ressemble le rôle de PMM dans le secteur du cloud, sa valeur ajoutée et les défis associés.

👉 Son parcours : pourquoi elle s'est spécialisée dans le secteur du Cloud et comment elle est devenue PMM.

👉 Les 3 niveaux de solutions et business model de la tech et du cloud : IaaS, PaaS, SaaS.

👉 Son rôle clé dans la pénétration de Scaleway sur le marché de l'IA : de la recherche de marché au Go-to-Market.

👉 Comment aborder le business model et le pricing dans un contexte marché ultra-dynamique et nouveau.

👉 Ses apprentissages de se lancer dans une nouvelle catégorie de marché et ses conseils pour être rapidement perçu comme un acteur légitime.


Bref, Constance nous fait voyager au cœur des stratégies Cloud pour l'Intelligence Artificielle. 🤖


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Transcription

  • Speaker #0

    Hello, je suis Carlotta. Bienvenue dans Product Marketing Stories, le podcast qui décrypte les méthodologies, partage des conseils et apprentissages concrets pour rendre compréhensible et accessible le product marketing. Aujourd'hui, j'accueille Constance, PMM depuis deux ans chez Scaleway, pour nous parler d'hardware et d'intelligence artificielle. Je suis trop contente de cet épisode car c'est la première fois que j'accueille au micro du podcast une invitée qui va vulgariser le secteur de l'hardware et montrer une autre facette du product marketing qu'on a aussi moins l'habitude de voir. Attachez vos ceintures, car durant cet échange, Constance nous explique à quoi ressemble le PMM dans l'hardware, sa valeur ajoutée et les défis qui en découlent. Ce qu'est l'hardware et le cloud, avec les trois niveaux, l'IaaS, le PaaS et le SaaS. Pourquoi elle s'est spécialisée dans l'hardware et comment elle est devenue PMM. Sa vision du product marketing éducationnel versus promotionnel. Son rôle clé dans la pénétration du marché de l'IA, de la market research au go-to-market. Et enfin, ses apprentissages de se lancer dans une nouvelle catégorie de marché. qui plus est, celui de l'intelligence artificielle. Bref, un échange passionnant, qui j'espère vous plaira autant qu'à moi. Bonne écoute ! Salut Constance, comment tu vas ?

  • Speaker #1

    Salut Carlota, ça va bien et toi ?

  • Speaker #0

    Ça va très bien, je suis très très contente de t'avoir sur le podcast aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Bah écoute, le plaisir est partagé, j'ai hâte d'avoir la discussion avec toi, et puis d'apporter ma petite pierre à l'édifice, pour raconter un peu mes expériences et partager avec la communauté.

  • Speaker #0

    Est-ce que pour commencer, tu peux te présenter et nous dire ce que tu fais chez Scaleway aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Donc je suis Constance Morales, je suis aujourd'hui PMM, donc Product Marketing Manager, évidemment, chez Scaleway. Et je m'occupe de tous les produits liés à l'intelligence artificielle chez Scaleway, ainsi que ce qu'on appelle les core services. Donc ce sont des produits qui sont... pas forcément à la vente en direct, qui ne font pas forcément du business avec les consommateurs, mais qui permettent en fait à nos consommateurs d'avoir des expériences qui soient agréables, qui fonctionnent et qui soient optimisées.

  • Speaker #0

    Tu peux nous en dire plus sur ce que c'est Scaleway ?

  • Speaker #1

    C'est un CSP, un Cloud Service Provider, comme AWS, Amazon, GCP, Google ou bien Azure de Microsoft. On est un provider, un fournisseur de cloud européen. On est en fait complètement détenu par Iliad, qui est un groupe français détenu par Xavier Niel. Donc Iliad c'est free, notamment, que tout le monde connaît au niveau grand public. Et donc Scaleway permet à toutes les sociétés européennes de s'outiller en capacité de calcul, en capacité de stockage, en capacité de réseau, pour construire leur infrastructure technique. Donc toutes ces entreprises européennes qui ont besoin de ces solutions aujourd'hui, puisqu'on vit dans un monde de plus en plus digitalisé.

  • Speaker #0

    Donc Constance, tu es là aujourd'hui pour nous parler de ton métier de product marketing dans le secteur de l'hardware. C'est la première fois que j'accueille une personne dans le podcast pour nous parler de ce sujet en particulier. Et je pense que ça va ouvrir les yeux aussi sur une autre vision de product marketing. On a l'habitude de parler de software, de parler de produits dans le B2C, dans le B2B, mais moins dans l'hardware pur et dur. Donc, est-ce que pour commencer, déjà, tu peux nous expliquer ce qu'est l'hardware et nous donner des exemples de produits sur lesquels tu travailles pour qu'on puisse vraiment comprendre ?

  • Speaker #1

    Alors, l'hardware, c'est une super question. Attention, bouclez vos ceintures, ça va y aller fort. En fait, dans le cloud, donc chez Scaleway, qui est un... cloud provider, on développe des tas de types de produits. On est du coup un fournisseur, donc on est un intermédiaire qui va en fait mettre en place des infrastructures pour les équipes IT. Enfin je veux dire, un cloud, si on revient sur la base de la base, en fait c'est jamais que un fournisseur qui vient mettre des ordinateurs dans des data centers et qui les allume et les maintient et fait en sorte qu'ils fonctionnent. pour les entreprises qui payent pour ça. Si j'image vraiment le sujet très globalement. Et en fait, dans un ordinateur, il y a des tas de choses. Il y a de la capacité de calcul, il y a de la capacité de stockage, il y a du réseau, il y a des tas de choses. Et donc, ce cloud provider, il vient développer tout un écosystème avec des produits autour de ces fonctions-là. Et donc, des niveaux de produits pour répondre à tous les acteurs du marché. Donc, il va y avoir des gammes de produits dans le stockage qui sont du stockage... assez petit, bas coût, jusqu'à des gammes de stockage beaucoup plus efficaces, beaucoup plus performantes, beaucoup plus chères. Et c'est ça sur tous les niveaux de produits. Et à terme, on arrive avec un écosystème de plus de 80 produits. Il n'y a pas que du hardware dans le cloud. Il y a trois niveaux de solutions. Moi, quand je suis arrivée chez Scaleway il y a deux ans, la première chose que j'ai fait, c'est lire un article sur c'est quoi le IaaS, c'est quoi le PaaS, c'est quoi le SaaS. Et le cœur du cloud, c'est de comprendre ces trois notions-là. Et ces trois notions, elles sont vraiment très liées à la volonté d'abstraction que va avoir le client. À quel point le client, qui fait appel à un tiers, c'est ça le sujet du cloud, je n'ai pas envie de gérer mon infrastructure tout seul. Parce que je n'ai pas envie de payer des machines. Donc il y a déjà un coût de machine quand on achète un serveur, ça coûte très cher. Et puis en général, si on est une grosse société du CAC 40 avec des dizaines de milliers d'employés, et de clients, on n'a pas besoin que d'un serveur. On a besoin de salles entières de serveurs. Il faut imaginer le coût que ça représente. Donc moi, d'un point de vue financier, je ne veux pas mettre cet investissement-là. Et en plus, amortir ces coûts, ça va aussi me demander d'aller payer des équipes dédiées. Donc il faut que j'aille trouver des spécialistes, il faut que je trouve des endroits où mettre ces serveurs, il faut que ces gens-là soient formés constamment. ça ne va pas me donner la possibilité de changer de machine aussi si jamais je veux changer de cas d'usage à un moment. Donc je fais appel à un tiers. Je fais appel à quelqu'un dont je sais qu'il a une gamme de produits où je vais pouvoir choisir différentes choses, que je vais pouvoir utiliser à distance, et en fait où je vais pouvoir utiliser et profiter de la flexibilité du cloud qui est de quand j'allume mes machines je les paie et quand elles sont éteintes je ne les paie plus. Donc ça aussi, ça a une vision d'optimisation financière qui est énorme. Donc il y a des gens qui se disent, ok, moi finalement j'y vais pour le IaaS, l'infrastructure as a service. Ce que je veux, c'est, j'ai quand même des équipes qui savent faire des tas de choses, qui ont besoin de prendre les machines. La seule chose que je ne veux plus, c'est avoir un data center que je suis en train de gérer moi, et des machines que je dois acheter, gérer, allumer, etc. Ça je veux que ce soit mon cloud provider qui s'en occupe. Par contre, moi je récupère la machine, j'ai besoin de rien dessus, et... je vais monter mes applications, je vais tout faire de A à Z parce que j'ai des experts très costauds qui savent s'occuper de ça. Ça c'est une vision très IaaS. Donc ça c'est une vision, je viens juste chercher de l'hardware, je peux chercher des serveurs dédiés où vraiment je fais ce que je veux, ou alors je peux aussi aller à un niveau de granularité en dessous qui est une instance, une machine virtuelle, un bout serveur, que je veux aller enclencher parce que mon niveau et mon besoin il est plus petit. Mais je sais que c'est juste ça. Il y a le niveau d'après, qui est le niveau pass. qui est de se dire, bon, la machine, c'est sûr, de toute façon, je suis déjà chez un cloud provider, ça marche bien, je n'ai plus d'équipe qui gère mes serveurs en physique, donc ça, ce n'est pas une question, la partie S. Mais en plus de ça, en fait, j'ai vu que Scaleway vient de sortir un produit de Managed Inference pour faire de l'intelligence artificielle. Et en fait, en gros, ils ont optimisé le produit de manière à ce que moi, je puisse venir dans leur console, sélectionner un modèle, Le modèle, il est déjà optimisé pour la machine. J'ai juste à faire trois clics, je le lance et derrière, je peux l'utiliser. Je peux servir ce modèle pour faire des requêtes, lancer un chatbot qui pose des questions, qui donne des réponses à mes clients derrière sur une vision SAV par exemple, admettons. C'est super parce qu'en fait, ça me fait gagner du temps. Parce que si moi, je fais ça, ça veut dire que je n'ai plus à choisir un modèle, à aller le travailler et l'optimiser pour le GPU, pour la machine qui est derrière. Parce que tout ça, ce qu'Elwil a déjà fait. Donc ça, c'est le niveau d'après, où en fait, c'est ce que je vous disais sur le sujet de l'abstraction, on remonte un cran et on se dit, ok, c'est pas que la machine. Je veux aussi un certain niveau de prepackaging, en fait, de choses qui soient managées, qui vont scale up, scale down tout seul, ça c'est important pour moi. Et après, il y a la troisième vision, software. Bon, et là, je pense que j'expliquerai moins, du coup, ça, c'est software as a service, où là, on est carrément au niveau extrême de... On n'a même plus besoin d'experts du tout, c'est du grand public qui va utiliser des solutions software. C'est Gmail, c'est un CRM Salesforce, je veux dire, on est sur des fonctionnalités métiers où là, on ne gère plus du tout la partie infra, la partie technique derrière et ça devient de l'application par cas d'usage quasiment. Ce que Scaleway, en tant qu'acteur sur le marché, aujourd'hui on va moins sur ce sujet de software as a service. Nous, on développe des produits IaaS et des produits... PASS majoritairement aujourd'hui parce que notre cible est du coup très technique. Aujourd'hui, notre cible reste les développeurs, les spécialistes ML engineers dans l'IA, les CTO, c'est ces gens-là qu'on accompagne au quotidien.

  • Speaker #0

    Si je récapitule, on a trois niveaux. Le IAS qui est Infrastructure as a Service, le PASS, Platform as a Service, donc c'est principalement sur ces deux pans-là que tu travailles et que Scalway est spécialisé. Et le troisième pan qui est aujourd'hui de plus en plus démocratisé, que nous en tant que PMM et même sur le marché, on visualise beaucoup mieux, qui est le software as a service. C'est bien ça ?

  • Speaker #1

    Exactement. Oui, et puis qu'on utilise tous au quotidien en tant qu'utilisateurs en fait.

  • Speaker #0

    Du coup, pourquoi est-ce que tu as décidé de te spécialiser dans ce secteur-là, le secteur de la tech et plus particulièrement de l'hardware ?

  • Speaker #1

    Moi, je crois que j'ai toujours été attirée par la complexité, déjà. C'est ma curiosité qui m'a amenée sur la tech. Moi, quand j'ai fini mes études, je me suis dit, bon, de toute façon, je le sais, il y a deux milieux qui m'intéressent, le milieu scientifique ou le milieu technologique. Parce que la tech, c'est vraiment... En fait, tout est tellement mouvant constamment, tout est tellement nouveau, il y a tellement de niveaux à comprendre. Surtout quand on ne vient pas du monde de la tech. Je n'ai pas un diplôme d'ingénieur, je n'ai pas baigné là-dedans. J'ai fait une formation d'école de commerce assez tradie, prépa, école de commerce. Je n'y connaissais rien initialement. Et en fait, c'est des business models. Déjà, c'est fascinant parce que la tech a pris le dessus sur tout. Aujourd'hui, c'est la technologie qui définit notre façon de travailler quand même, c'est un fait. Et donc derrière ça, il y a des business models. qui sont complètement nouveaux et puis il y a des produits qui sont assez complexes et plus on descend sur la tech plus on comprend un niveau de produit, comme on vient de le faire à l'instant il y a un software mais derrière un software il y a tellement de choses qui sont actionnées pour le faire fonctionner, il y a tellement d'acteurs il y a tellement de marchés et d'interdépendance sur un marché et moi c'est ça ce qui m'a fascinée et en fait j'ai aussi découvert au fur et à mesure que j'aimais le marketing déjà sur son côté très stratégique que je trouvais intéressant comprendre vraiment Voilà, les dynamiques du marché, comprendre un messaging, un go-to-market, ce genre de choses, c'est ça moi ce qui m'a fascinée. Et puis ensuite, j'aime le marketing très éducationnel versus promotionnel, je dirais ça comme ça. Et j'ai le sentiment que dans la tech, expliquer c'est déjà vendre. Alors qu'il y a d'autres marchés où je pense que la vision promotionnelle, la vision, je dirais peut-être, je sais pas, plus agressive, parce qu'on est aussi agressif dans la tech, on est obligé à un moment de vendre nos produits. Mais ce n'est pas tout à fait le même angle. Et du coup, ce rôle d'explication, de comprendre la technologie, de vulgariser ce que c'est, de le faire entendre à différentes parties prenantes en interne, mais aussi à différents types de profils. On ne parle pas de la même manière d'un produit technologique qu'un CEO, qu'un CTO, qu'un développeur qui va l'utiliser. Ça, c'est vraiment un truc qui m'a fascinée et qui me plaît beaucoup au quotidien.

  • Speaker #0

    Et est-ce que, justement, il y a des... défis particuliers, des enjeux spécifiques au rôle de product marketing au sein de ce secteur-là et comment est-ce que finalement tu es devenue PMM dans ce domaine-là et chez Scaleway ?

  • Speaker #1

    Alors moi ce qui m'a frappée je pense en arrivant chez Scaleway, ça a été la manière dont les départements étaient un peu silotés et du coup ça fait assez référence à une autre conversation qu'on a pu avoir aussi toutes les deux de comment les choses ont évolué mais On est arrivé, on était dans l'équipe revenu, il y avait donc les sales, le marketing, il y avait le produit à côté. Aujourd'hui on fait partie de l'équipe produit. C'est pas anodin non plus, c'est parce que finalement, il y a deux ans, les équipes, elles avaient aussi un niveau de maturité sur la compréhension de l'écosystème du marché et des produits qui n'était pas la même que ce que c'est aujourd'hui. Et aujourd'hui notre rôle il va beaucoup plus vers ça aussi côté PMM. Moi je pense que notre valeur ajoutée principale, elle est d'être capable de parler. En fait on est juste des traducteurs. enfin pas juste, nous on maîtrise plein de langues, on parle produit, on parle market, on parle sales et c'est cette puissance là qui fait que on est super utile c'est parce qu'on est capable de comprendre des ingénieurs, des développeurs qui travaillent sur le coeur du produit, qui peuvent parfois passer des heures parce que c'est des gens qui sont passionnés à expliquer la différence qu'il y a sur les tensor cores de telle GPU par rapport à telle autre GPU et puis que ... Oui, mais ça, ça va faire du graphisme parce qu'il y a des raytracing core. On rentre dans un niveau de détail des heures et des heures. Et nous, on sait comprendre, écouter. Après, en fonction de son niveau d'intérêt aussi, passer sur certaines choses. Parce qu'un cerveau, à un moment, il faut aussi qu'il ait ses propres limites. Mais on sait traduire ça par rapport à des sales en disant, voilà, ça, c'est votre matrice de compréhension. Si votre client cite ce mot, il faut que vous compreniez que ça va faire référence à tel cas d'usage. Et en fait, c'est ça. Elle est là pour moi, toute la valeur. Et le marketing aussi. Nous, on a une équipe marketing qui est impressionnante. L'équipe marketing, chez nous, elle est complètement pressurisée par forcément les urgences des sales. On est sales-led. Donc, elle doit être super réactive. En plus d'être réactive, elle essaye d'être proactive, de mettre en place des campagnes qui vont continuer tout le temps dans le temps. L'équipe marketing, elle pense plutôt à l'industrie. Aujourd'hui, elle réfléchit plus en fonction des industries. mais elle a besoin du produit. On ne peut pas même adresser des industries en tant que cloud provider si on ne parle pas produit. Notre univers, il est fait de produits qui sont profondément techniques et complexes pour des experts qui travaillent sur ces sujets-là. Donc sans nous, en fait, le marketing est aussi un peu aveugle. Ils ne savent pas parler de ces produits-là. Donc voilà, on est vraiment au milieu de tout le monde, là, dans notre petit coin, qui n'est pas du tout un coin, du coup, puisqu'on n'est jamais dans notre coin. Et notre rôle, c'est d'échanger, c'est de comprendre ces différentes équipes, quels sont leurs objectifs, quelles sont leurs contraintes, et de venir traduire un petit peu pour leur donner les outils et les armes pour aller le plus loin possible dans la bataille, prendre des parts de marché, gagner des nouveaux clients et toutes ces choses-là.

  • Speaker #0

    Tu peux nous expliquer un peu plus en détail tes missions ? des exemples de missions passées, ou ce que tu es en train de faire en ce moment ?

  • Speaker #1

    Je peux avec plaisir raconter un petit peu ce qui s'est passé chez Scaleway l'année précédente. Ça fait un petit peu plus d'un an sur le sujet de l'IA. Donc moi, quand je suis arrivée chez Scaleway, je travaillais sur un produit précisément, qui était le GPU. Le GPU, c'est le cœur de ce qui permet de faire de l'intelligence artificielle. C'est une carte graphique qui permet de faire du calcul en parallèle. Et c'est cette parallélisation du calcul qui est intéressante pour l'IA. Parce qu'en fait, l'IA... C'est un peu à prendre, si on prend une des premières IA les plus simples, une intelligence artificielle qui fait de la détection de photos, elle prend une photo et puis elle dit si c'est un chat ou un chien qu'elle voit. Bah en fait, cette intelligence artificielle, elle va poser tout le temps la même question. Elle prend la photo, chien ou chat ? Chien ou chat ? Chien ou chat ? Si on travaille sur une capacité de calcul normale CPU, dans ce cas, elle va faire au fur et à mesure, elle ne parallélise pas le travail. Donc elle va prendre au fur et à mesure, un à un, et elle va faire tous ces calculs-là. C'est long ! C'est très très long. Alors que si on parallélise, du coup, on va extrêmement vite. C'est pour ça qu'on utilise des GPU. C'est cette parallélisation-là qui permet de faire de l'intelligence artificielle. Ça, c'est le petit sujet. Et c'est parce que moi, je travaillais sur ces sujets de GPU, donc de produits, qu'on m'a mise dans les sujets de l'intelligence artificielle. Grosso modo, je pense que ça n'a échappé à personne. 30 novembre 2022, dans le monde entier, ChatGPT sort. ChatGPT, c'est le produit qui a eu le taux d'adoption, la vitesse d'adoption la plus rapide jamais vue jusqu'à présent. Il y a un graphique qui montre ça, je ne l'ai plus exactement en tête, mais c'est assez lunaire. De voir qu'Internet a été adopté en années et qu'au fur et à mesure, les technologies ont été adoptées en mois, en jours. Et ChatGPT, ça s'est fait en quelques jours à peine. Donc c'est assez lunaire. Ce n'est pas nouveau l'intelligence artificielle. ChatGPT n'a pas inventé l'intelligence artificielle. Par contre, OpenAI a mis à disposition du plus grand nombre une application concrète, facile d'utilisation de l'intelligence artificielle. Et ça, ça a tout changé. En termes de paradigme et en termes d'urgence sur le marché, ça a tout changé. Là, on comprend. Là, on voit un cas d'usage, on le voit mis dans les maths chacun, on passe d'un sujet niche, géré par des experts, et puis dans des mêmes départements qui existent, plutôt côté recherche et innovation dans les sociétés. des fois beaucoup plus loin aussi dans d'autres sociétés, qui du coup, en fait, deviennent le cœur du sujet. On les questionne tout le temps. Quels sont les cas d'usage qu'on peut mettre en pratique dans l'entreprise pour aider les employés à mieux répondre à des demandes clients pour des tas de cas d'usage différents ? Là, on se dit ce qu'est louer à quelque chose à jouer, forcément, puisque nous, on est au début dans la chaîne de valeur, on est le provider, on est le fournisseur. Et nous, on est le fournisseur de la capacité de calcul. Donc, il faut qu'on se positionne rapidement. Et ça, c'est le sujet qu'on a eu il y a du coup un an et demi. Mais ce qu'est le way, il y a un an et demi, il n'était pas un acteur d'intelligence artificielle défini plus que ça. Donc, on parle de pénétrer un nouveau marché, qui est en pleine croissance, sur lequel c'est assez compliqué de lire ce qui va se passer. Impossible. Enfin, il va se passer ce qui va se passer. Je n'ai pas de boucle de cristal, je vous rassure. Je ne sais pas encore faire ça. Mais il faut y aller, et il faut y aller vite, parce que sur un marché en pleine croissance, la vitesse, c'est la clé. Donc en fait... Tout le monde a senti, il y a de notre investisseur a aussi senti ce sujet-là, et nous a demandé de considérer la possibilité de se lancer par le haut de la pyramide, c'est-à-dire acheter un supercalculateur, un produit avec d'excellence, un produit niche, qui permet aux sociétés comme OpenAI, et il n'y en a pas non plus des milliers des cents, des OpenAI, de construire les plus gros modèles d'intelligence aujourd'hui, pour pouvoir en fait évangéliser le marché, et puis donner... les outils à tous les autres membres du marché, à tous les autres acteurs pour créer derrière des applications, des solutions. Donc moi ça a été mon énorme travail de l'année précédente, c'est passé par beaucoup d'analyses de marché notamment, ça a été déjà de faire un premier tour d'horizon et de peser les pour et les contre, d'étudier ce marché pour comprendre un peu quel était le niveau de risque, quel était le niveau d'opportunité, ce vers quoi il fallait qu'on aille et comment il fallait qu'on construise notre roadmap si on prenait le sujet. par là où on le prenait. Donc voilà, ça c'est un de mes gros boulots et ça en est suivi. Tout le reste, toute la stratégie GoToMarket qui va avec. Avec ça, on a donc fait cet achat, on a mis ce supercalculateur sur le marché mais après on a aussi dû travailler l'awareness sur le marché de ce produit-là mais aussi de Scaleway en tant qu'acteur d'IA et on l'a fait avec un très gros événement qui s'appelle AI Pulse qui a été un temps fort énorme de cette année chez Scaleway. Et je pense que ça a été un gros levier aussi sur cette stratégie-là.

  • Speaker #0

    J'aimerais bien du coup rentrer un peu plus dans le détail sur ce projet-là, cette mission-là qui t'a pris plus d'une année. Est-ce que tu peux nous en dire plus au tout début du projet, quand on t'a mis sur cette problématique-là d'analyse de marché ? Quels ont été tes principaux enjeux ? Comment est-ce que tu as pris le problème en fait ? Parce que ce que tu disais de dire, on rentre par une porte, est-ce que c'est la bonne porte ? Quelles vont être les conséquences pour le produit ? pour les sales, etc. J'imagine qu'il y a vraiment eu un besoin de prise de recul et de compréhension du marché qui a été énorme.

  • Speaker #1

    Alors, comment ça s'est fait ? Ça a été un moment assez déroutant. Je ne vais pas vous le cacher. Si ça vous arrive un jour, vous penserez à ce podcast et vous vous direz, bon, a priori, c'est normal. C'est normal d'être dans une situation un petit peu déroutante. C'était compliqué parce que je ne savais même pas par où aller et par où chercher. Donc en fait la première chose que j'ai fait c'est déjà me rapprocher de mes équipes d'experts. En fait c'est déjà d'aller comprendre le produit, c'est d'aller comprendre vraiment de quoi on parle, à quoi ça va servir, c'est quoi ce truc là dont on est en train de parler, ce super calculateur, qu'est ce que c'est, à qui ça va servir, théoriquement aujourd'hui dans l'existant, comment ça se passe, pour ensuite comprendre que c'est dans un nouveau paradigme parce qu'on le met dans le cloud. Mais du coup c'est ça donc moi j'ai passé des heures avec mes experts en interne à vraiment comprendre. la spécificité de ce produit et où, assez souvent, chaque caractéristique, bénéfice clé du produit, il appelle déjà des usages, il appelle déjà des types d'acteurs. Donc j'ai un peu réfléchi de cette manière-là. Je me suis aussi énormément rapprochée du fournisseur de ce produit-là, qui est Nvidia, que tout le monde connaît aujourd'hui. Mais en fait, eux, ils font ce travail. Eux vendent des supercalculateurs, donc ils savent très bien quels sont les cas d'usage de ce supercalculateur, à qui on le vend, pourquoi on le vend, etc. Donc eux m'ont aussi beaucoup accompagnée. Rien qu'étudier leur go-to-market m'a fait comprendre du coup ce vers quoi ils allaient, mais en même temps un peu à double tranchant parce que nous, on est un intermédiaire. Donc en fait, on n'était pas exactement sur les mêmes raisons, on n'achetait pas le produit de la même façon, puisque nous on l'achetait non pas pour notre propre usage, mais bien pour le mettre à disposition de nos utilisateurs. Donc ça a été, voilà, de toute façon on se raccrochait à ce qu'on a autour de soi, essayer d'aller sonder ses experts, de sonder ses fournisseurs, de sonder son écosystème. Il y a eu énormément de discussions qui ont été faites. C'est aussi un sujet qui a été très politique. Donc en fait, à ce niveau-là, il faut aussi imaginer que ce sont des discussions qui se sont faites avec ce marché niche. Et ce marché niche, c'est plutôt des superstars de l'IA qui sont dedans. Donc là, on était à un niveau où... J'étais constamment en train d'écouter quelles étaient les conclusions des discussions avec tel ou tel potentiel prospect, où est-ce que ça bloquait, qu'est-ce qu'ils attendaient, comment ils voyaient les choses. C'est ça ce qui m'a permis d'avancer dans un premier temps. Et puis des études de marché dans tous les sens. Comme vous connaissez les outils, regardez un petit peu qu'est-ce qu'un Gartner va raconter, qu'est-ce qu'un Forrester dit aussi, quelles sont les tendances un peu évaluées. et puis voir ce qu'il en est sur ce marché, où est-ce qu'on veut aller. Ensuite, il y a une question de prise de décision. Il y a aussi un moment quand on avance là-dessus, il faut savoir fermer un petit peu les portes. En tout cas, moi, c'est un peu ce que je ressens. C'est de me dire, d'abord, il faut poser toutes les questions, il faut être là pour mapper un certain nombre de risques, expliquer. Attention, on est en train de mettre un supercalculateur dans le cloud, mais vous savez qu'il y a quand même... des universités qui donnent des accès gratuits à ce même type de calculateur. Donc, quelle va être la valeur ? Va falloir mettre ça aussi en avant. Donc, en fait, ça fait une roadmap pour nous, PMM. On a compris les niveaux et les points de valeur qu'il fallait mettre en avant. C'est bien. Mais après, il faut suivre. Enfin, go with the flow parce qu'il n'y a que ça aussi qui fonctionne. Comme il faut aller vite, le but du jeu, c'est aussi de trouver le premier client. Et c'est le premier client qui va définir les choses avec nous. C'est nos clients. qui ont défini le supercalculateur, qui ont défini la valeur, qui nous ont fait comprendre qu'est-ce qui était intéressant, qu'est-ce qu'ils recherchaient ou qu'est-ce qu'ils ne recherchaient pas. C'est vraiment à travers eux qu'on a construit ce produit également.

  • Speaker #0

    Comment tu as travaillé ce goût to market ? Parce que du coup, c'est ultra spécifique de se dire, on inverse un peu la manière de penser. C'est, comme tu viens de dire, le client qui va nous permettre aussi de définir le pricing, même si on travaille en amont, finalement, on se retrouve potentiellement avec... Un prix finalement qui n'est pas celui qu'on avait travaillé de façon ultra rationnelle. Donc comment est-ce que tu as géré cette inversion de prisme et ce changement de paradigme-là ?

  • Speaker #1

    C'est un petit peu travailler en double mode. Je pense qu'il y a un mode d'urgence qui a été d'aller chercher ce premier client-là. Et ensuite, il y a la vision d'après, de se dire, très bien, on a sécurisé le point principal, qui est vendre ce produit et être sûr qu'on en a une source de revenu qui nous permet de créer de la valeur pour ce qu'elle est. Une fois qu'on a ça, il ne faut pas oublier l'importance de tout le produit. Encore une fois, c'est pénétrer un nouveau marché, il faut qu'on fasse comprendre à notre marché ce qu'on est en train de faire. Donc en fait, je l'ai vraiment travaillé de cette manière-là en me disant, En posant des questions de positionnement Scaleway global, et je l'ai fait aussi avec ma manager de l'époque qui a beaucoup accompagné sur ce sujet-là, bien sûr. Du coup, c'est quoi Scaleway dans l'IA ? Et ça, c'est raconter cette histoire. Ça a été beaucoup faire comprendre pourquoi cet investissement ? Pourquoi est-ce qu'on est rentré par là ? Pourquoi est-ce que Scaleway a investi dans un supercalculateur ? Et pourquoi est-ce que Scaleway n'a pas commencé par l'autre phase ? C'est-à-dire, pourquoi est-ce qu'on ne serait pas plutôt allé développer quelques produits ? donc très managé, sur des cas d'usage qu'on puisse mettre dans les mains de tout le monde. Ça aurait été une autre stratégie. Mais nous, ça nous semblait plus pertinent de passer par ce sujet-là pour aller aussi supporter notre écosystème européen. On a besoin d'un leader, on a besoin d'un Open AI européen pour tous les sujets qu'on porte chez Scaleway, de souveraineté, pour tous les sujets d'open source, pour tous ces sujets-là, c'est important. C'est une question de rapport de force aussi dans l'échec international aujourd'hui technologique. Donc, il faut qu'on puisse répondre à cette demande. Et en fait, si on peut répondre à la demande la plus exigeante, on peut répondre à des demandes moins exigeantes. Et c'est dans ce sens-là aussi qu'on a créé la roadmap et qu'on a créé le GoToMarket après. L'idée, c'était de dire, on a aujourd'hui la capacité de répondre à la demande la plus exigeante. On apprend des gens qui sont en train de créer les modèles que demain, tous les autres utilisateurs vont utiliser. Il n'y a pas de meilleur moyen d'apprendre que par ce biais-là. Ça, ça va nous faire comprendre. le workload le plus exigeant, le plus compliqué, quels sont les critères qu'il faut, et du coup on va pouvoir développer après l'entre-deux. Et des acteurs plus petits, de quoi est-ce qu'ils ont besoin ? Quel est le niveau prix qu'ils sont prêts à mettre dedans ? Quelles sont les exigences de produits ? Est-ce qu'ils ont besoin d'avoir des capacités de stockage aussi importantes ? Est-ce qu'ils ont besoin d'un supercalculateur qui interconnecte 127 nodes de plus de 1000 GPUs parce que du coup il y a un besoin de... de scaling, de passage à la échelle dans le training qui doit être complètement linéaire. Non, pas tout le monde. Donc en fait, on a construit autour de ça. Une fois qu'on a le gros bébé, la grosse machine, une fois qu'on a les experts des experts, on revient sur, maintenant on adresse tout le marché. Et ces sociétés qui vont vouloir se lancer dans l'AI, il leur faut quelque chose pour faire du POC. Ok, donc il nous faut un produit d'un prix d'appel pour pouvoir aller répondre à ces besoins-là. On construit la roadmap de cette façon. Et on n'oublie surtout pas de... expliquer bien la valeur de ce produit, de ce premier produit, qui vient complètement crédibiliser ce qu'est le way, qui vient expliquer qu'on est légitime sur le marché. On ne peut pas être plus légitime que quand on raconte qu'on sait opérer, maintenir un supercalculateur qui est d'une complexité énorme. Il faut imaginer techniquement quand même, parlant que c'est un nouveau métier complètement. Si on sait faire ça, on sait aussi évidemment traiter des instances. Donc si on sait opérer un supercalculateur qui demande vraiment d'une expertise dédiée et des experts nouveaux, on sait aussi amener ça dans notre cloud, dans notre cœur de métier qu'on fait depuis des années et des années pour des acteurs qui ont des besoins un petit peu moins importants en termes de capacité de calcul notamment.

  • Speaker #0

    Tu parlais au tout début aussi d'un événement que vous avez fait à E-Pulse. J'imagine que ça a été aussi un des moyens pour vous de vous légitimiser. Tu parlais de montrer que Scaleway rentre dans le secteur de l'IA. Est-ce que tu peux nous en dire plus sur pourquoi vous avez pensé à cet événement et quel était l'objectif ? Comment ça s'est fait ?

  • Speaker #1

    Tout est lié à ce que je citais tout à l'heure. J'aimerais bien savoir dans les commentaires, ce serait intéressant de savoir combien de personnes qui écoutent le podcast connaissent Scaleway. Mais Scaleway, ce n'est pas GCP, ce n'est pas AWS et ce n'est pas Azure. On n'a pas...

  • Speaker #0

    Ce niveau de brand awareness qu'ont ces GAFAM qui de toute façon sont connus de tous parce qu'il n'y a pas un sujet de la tech sur lequel ils ne sont pas. Donc forcément ils sont partout. Donc si nous notre ambition c'est d'aller chercher les leaders du marché mais que personne ne nous connaît, c'est un peu compliqué. Donc en fait, et Apple, ça a été vraiment mettre les moyens pour frapper un grand coup et justement expliquer qu'on s'est outillé. Qu'on est un acteur qui est capable de répondre à ses besoins énormes et qu'on est là pour soutenir l'écosystème, on est là pour soutenir les leaders européens et on est là pour soutenir toutes les entreprises qui ont envie de créer de la valeur avec l'intelligence artificielle et qui ont besoin d'un provider qui soit européen, souverain, sécuritaire, je ne sais pas si c'est le bon mot, qui crée des infrastructures sécurisées, c'est ça ce que j'entends. Donc ça, il fallait qu'on fasse passer le message. et il fallait plus qu'une campagne LinkedIn pour le faire passer. Il fallait créer un moment parce que c'est aussi important de rencontrer les gens. Sur un changement si fort, il fallait faire quelque chose de puissant, il fallait marquer le coup de manière très très forte. Ce qu'on a fait, je pense, puisque l'année dernière, E-Hipulse, c'était un événement à la station Eiff en novembre qui a rassemblé 1000 personnes sur place, plus de 10 000 personnes en ligne. On a eu l'honneur d'accueillir les plus grands noms de l'IA d'Europe. On avait Mistral sur scène, on avait Hugging Face sur scène, on avait Meta aussi qui a raconté un petit peu la création des grands modèles d'open source. On avait des noms extraordinaires. On a pu aussi ramener l'équipe de Qtai, qui est aussi une autre dynamique de notre groupe, puisque Qtai c'est un laboratoire de recherche européen qui a créé... Des modèles d'open source, c'est l'objectif. C'est un laboratoire à but non lucratif. Ce n'est pas une entreprise qui vient créer un produit qui cherche à monétiser. C'est vraiment une équipe qui cherche à créer des modèles open source pour qu'on ait des équivalents européens à du GPT 1, 2, 3, 4, à tous ces modèles qui sortent par les fournisseurs américains aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Dernier sujet pour clôturer cette partie. On en a rapidement parlé tout à l'heure, est-ce que tu peux nous expliquer comment est-ce que tu as abordé le sujet du business model et du pricing ?

  • Speaker #0

    Souvent, moi, première chose que je fais côté pricing, c'est d'aller voir les compétiteurs et comment est-ce que les compétiteurs vont positionner ce nouveau produit. Bon là, il se trouve qu'à cette date-là, il n'y avait pas beaucoup de compétiteurs sur le marché, donc un petit peu difficile à faire. J'ai mis en place des matrices de comparaison, donc en fait, ce que je suis allée faire, c'est que je suis déjà allée identifier mes compétiteurs, challengers. sur le marché en termes de positionnement de marque et de positionnement de prix qui aujourd'hui offrait de la capacité de calcul pour faire de l'intelligence artificielle. Donc ça ce sont mes compétiteurs sur le cas d'usage en fait global. Et ensuite quel type de puces est-ce qu'ils allaient proposer ? Donc évidemment j'ai comparé toutes les puces qui puissent exister sur le marché. J'ai positionné ces acteurs là en définissant des acteurs très haut de gamme avec des niveaux de prix plutôt élevés, moyen de gamme et puis plutôt moins cher, entrée de gamme sur le bas. Ça m'a donné à peu près une idée, un mapping de ce qui se faisait sur le marché. Et puis ensuite, j'ai essayé de comparer avec le produit. Donc là, en se disant, bon, d'accord, mais en fait, notre produit, à nous, comment est-ce qu'on pourrait le comparer ? Il est X fois plus puissant. Il est X fois plus grand. Donc en fait, aller chercher comme ça la comparaison sur le cœur du produit, de la valeur. que ces gens vont voir, puisque la performance, c'est de la rapidité de calcul. De la rapidité de calcul, c'est faire son travail plus vite. Pour un data scientist, un ML ingénieur. Et si je fais mon travail plus vite, je sors mon produit plus tôt. Et si je le sors plus tôt, je gagne de l'argent plus tôt sur mon produit. Je vais aller capter des parts de marché plus rapidement. Donc, elle est là, la valeur. Ça a vraiment de la valeur. Autant, il faut savoir l'exprimer aussi derrière, on est d'accord. Ça, c'est le sujet du messaging et du go-to-market. Mais la valeur est là. Et donc c'est ce que j'ai fait. J'ai comparé et je me suis dit, bon bah ok, finalement sur les cinq dernières années, à chaque nouvelle puce et nouvelle machine qui sort sur ce sujet, les prix prennent tant d'augmentation. Aujourd'hui on est à tel niveau, donc si je suis cette courbe d'augmentation et que je considère que mon produit est x fois plus performant, en fait je suis allée projeter ces hypothèses-là sur les différents prix. Et ensuite, moi ça m'a donné un encadrement. Et je suis allée faire une recommandation à mon comité de direction en expliquant, voilà, j'estime qu'en termes de positionnement, ce qui est loué, on est là aujourd'hui, on veut être là demain. Donc en termes de prix, ça ferait sens qu'on se situe à peu près à cet endroit-là. Et c'est comme ça qu'on a posé un prix... Après il y avait évidemment une question aussi purement financière, retour sur investissement qui est bien entendu pris en compte aussi. Ça c'est comme tous les produits d'habitude, c'est pour ça que je n'axe pas trop sur ce côté-là où là pas grand chose n'a changé. Mais ça c'était intéressant et ce qui est intéressant aussi c'est que on s'est vite rendu compte qu'on ne jouait pas avec les mêmes armes. Puisque par exemple un des coûts très importants dans un data center et sur le cloud, c'est l'électricité. Le coût de l'électricité, l'augmentation du coût de l'électricité n'est pas du tout la même en Europe et en France qu'aux États-Unis, qui sont nos concurrents principaux de plus en plus sur le sujet de l'EI. Donc en fait, en termes de prix, ça se ressent aussi sur certains niveaux. Il y a des prix sur lesquels on n'est pas capable de baisser pour ces sujets-là. Il y a des subventions de l'État qui ne sont pas les mêmes en fonction des différents pays aussi. Donc voilà, on ne se bat pas tous avec les mêmes armes. Et en plus de ça, on est sur un marché, comme je le disais, en pleine croissance. Tout le monde veut capter les parts de marché, donc ça fait du dumping de prix dans tous les sens. En fait, ce qui s'est passé aussi, c'est qu'il y a eu la théorie du prix qui a été validée par tout le monde, avec ce long travail qui a été effectué, qui m'a permis d'apprendre plein de choses. Maintenant, je pose des prix les yeux fermés, je plaisante, c'est pas vrai du tout, ça a permis de faire ça. Et puis en fait, après, il y a la confrontation de la théorie avec la pratique, on rencontre le premier client, et comme nous aussi, on est dans ce paradigme de « il faut trouver un premier client » , et c'est le marché qui décide, le prix qu'on avait validé n'était pas du tout le prix auquel on l'a vendu. Mais c'est le jeu, et c'est parce que l'importance, c'était la rapidité, c'était l'opportunité sur le marché aussi.

  • Speaker #1

    J'imagine que même si au final ça n'a pas été le prix, ça t'a permis à toi et à l'équipe, à l'entreprise aussi, de mieux comprendre les dynamismes des différents business models et quand même de se positionner et de savoir « Ok, ça a été plus cher ou moins cher de X% » mais de pouvoir pour les prochains clients aussi avoir une fourchette qui est plus réaliste. et y voir plus clair dans ce marché qui est tout nouveau et qui est en pleine croissance.

  • Speaker #0

    Absolument. Et puis en fait, quand on y réfléchit, c'est exactement ce qui se passe sur le lancement de produits en général. C'est juste la temporalité qui n'est pas la même. Je dirais que moi, je le vois sur d'autres produits. Il y a des fois, on sort un produit, on sort un produit à un certain prix. C'est juste que ça nous prend trois mois de nous rendre compte qu'on ne l'a pas mis au bon prix. Parce que du coup, on ne le vend pas forcément comme on veut. Je n'ai pas d'exemple précis en tête, mais en fait, le prix peut être un sujet. Le prix peut être quelque chose qui peut changer, mais ça prend plus de temps. Là, c'était en direct. Là, c'est juste plus rapide. Ça a été plus rapide sur ce sujet-là de se dire, d'accord, ok, on fait un retour. En fait, on est dans cette situation de marché qui fait que notre niveau de levier, il est ce qu'il est aujourd'hui. Et ça, ça change tout le temps aussi. Et ça, c'est hyper intéressant. Je veux dire, sur le sujet de l'IA, je ne sais pas à quel point c'est quelque chose que les gens savent ou pas, mais il y a des sujets de pénurie. Il y a eu un sujet de pénurie sur les puces H100, où en fait toutes les entreprises sont allées acheter ces puces-là d'un coup, mais dans des propensions gigantesques. Ou ensuite d'ailleurs les très grandes sociétés ont créé des data centers, ont dû trouver des nouveaux endroits pour aller plugger toutes ces machines-là, ce qui a pris un petit peu de temps aussi. Mais du coup il y en avait plus sur le marché, il y a eu une pénurie pendant X temps. Mais donc c'est intéressant parce qu'on n'a pas le même pouvoir de négociation quand le produit est très rare que quand il ne l'est pas. ... Donc tout ça, ça bouge constamment. Et donc sur un marché en pleine expansion comme ça, il faut être constamment à l'écoute du marché. Je pense qu'il faut construire, c'est important. Il faut être méthodologique parce qu'à un moment, sinon on ne sait plus où donner de la tête. Le marché de l'IA, ça bouge. Mais il y a des acteurs dans tous les sens qui changent de stratégie constamment. Il y a des modèles qui se créent partout. En fait, tout bouge, autant côté fournisseur que côté client, que côté demande. Tout est mouvant constamment. Donc la méthodologie, c'est... important, mais de la réactivité et de l'écoute, c'est crucial si on veut pouvoir se positionner de manière cohérente sur le marché, et pas perdre pied quoi.

  • Speaker #1

    Et quel est du coup le principal apprentissage que tu retiens de ce projet là, et en fait de se lancer dans une nouvelle catégorie de marché ?

  • Speaker #0

    Je pense que le sujet est complexe. J'ai vraiment eu la sensation en travaillant sur ce sujet qu'on a été presque en train de créer une nouvelle entreprise dans l'entreprise. Et du coup, créer tout un nouveau projet C'est très tentaculaire, le sujet. On touche à tous les sujets. On a changé de cible. On est rentré sur l'intelligence artificielle. Avant, on parlait majoritairement aux développeurs. Aujourd'hui, les experts de l'IA sont devenus une de nos targets principales aussi. C'est une nouvelle target pour l'entreprise. Ça redéfinit absolument tout dans l'entreprise. Donc, je pense que déjà, la première chose, c'est prendre du recul et respirer. Déjà, ça, c'est le premier truc de se dire, OK, on y va. Tout est nouveau. On va aller décortiquer petit à petit, en étant méthodologique, en analysant le marché, en comprenant les risques, et aussi en étant très clair sur... L'objectif, on veut aller où et on veut être qui sur ce marché-là. Ça c'est la chose principale, parce que le deuxième apprentissage c'est la vitesse. On ne peut pas faire des choses parfaites et il ne faut pas attendre la perfection avant de lancer des choses sur un marché en pleine expansion. La vitesse c'est la clé, il vaut mieux lancer quelque chose rapidement, qui ne soit pas parfait, mais être capable de reprendre les choses, d'écouter le marché, de modifier, plutôt que d'attendre et laisser sa chance passer. Ça c'est pas possible. Donc... Prise de recul, respiration, vitesse, il faut y aller, il ne faut pas avoir peur, il faut tester les choses, je pense que c'est la majorité. Et ensuite, la puissance de l'écosystème, elle est essentielle dans un projet comme ça. Tout ce que j'ai appris, je l'ai appris des gens qui étaient autour de moi, des experts que j'ai trouvés, que ce soit du côté du fournisseur, du côté de mes collaborateurs, du côté de tout l'écosystème que je connaissais à l'époque, des sociétés avec lesquelles j'avais déjà part... qui m'ont expliqué leur point de vue sur ce qui était en train de se passer, leur appétence aussi sur le prix, la volonté qu'ils avaient de s'incliner sur un prix ou pas de s'incliner. Enfin, tout ça, c'est clé. L'écosystème là-dessus aussi, le réseau, ça change beaucoup. Ça fait gagner du temps et de la compréhension sur la réalité du marché.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a quelque chose que tu ferais différemment ?

  • Speaker #0

    Comme je l'ai dit, ça ne pouvait pas être parfait parce qu'il y avait un sujet de vitesse. Mais... Je pense qu'en termes de suivi, aller plus loin sur la mise en place de KPI précis à suivre justement pour savoir un peu ce qui marche et ce qui ne fonctionne pas sur le go-to-market, sur le prix. Je pense qu'il n'y a pas eu assez de méthode sur le premier coup, sur le suivi de ces choses-là pour davantage comprendre où est-ce qu'on est en succès, où est-ce qu'on est en échec et qu'est-ce qu'il faut qu'on modifie et ça reste essentiel. Je pense d'ailleurs que c'est sûrement une des choses qu'on oublie de temps en temps, parce qu'on est humain et qu'il y a de temps à faire sur la partie PMM, que ce n'est pas toujours le sujet qu'on priorise, mais il est crucial. Sinon, on fait du go-to-market one-shot qu'on ne retouche pas. Et ce n'est pas ça, un go-to-market, ça doit être un élément vivant qui se modifie constamment et qui s'adapte à un marché en évolution.

  • Speaker #1

    Justement sur cette partie un peu feedback loop, comment est-ce que vous avez géré ? Le fait de recevoir des insights de votre premier client pour potentiellement améliorer le produit, adapter la roadmap, aller mieux cibler vos prochains clients. Est-ce que justement vous avez réussi à mettre en place une méthodologie ou pas ?

  • Speaker #0

    Depuis, on en a avec des outils qui nous permettent de le faire. Donc ça, ça commence à être vraiment processé à travers Salesforce, sur lesquels on est aussi en train un petit peu de rentrer des éléments de... De comparaison de concurrence, de pourquoi est-ce qu'on gagne des îles, de pourquoi est-ce qu'on les perd, tout ça c'est très important. Des points forts qui sont cités par les clients, ça c'est aujourd'hui, hier c'était pas le cas. Hier on n'avait pas encore ces outils-là et quand on n'a pas d'outils, on le fait à la main. Donc moi ça a été juste caler des réunions avec les sales que je savais être en face-à-face avec ces clients-là pour essayer d'avoir du feedback tout le temps. Donc chasser les commerciaux pour leur poser des questions, leur demander leurs impressions et comprendre. Là où ça a été un peu plus difficile, c'est qu'on parle aussi de discussions qui ne sont pas toujours gérées par des commerciaux, mais qui sont aussi gérées par des gens de la direction. Où là, ce n'est pas toujours simple d'avoir la feedback loop, mais il faut juste caler des moments et puis essayer de cadrer les choses un maximum pour faire comprendre l'intérêt et le bénéfice que ça a à long terme.

  • Speaker #1

    Merci Constance pour... Ce partage d'expérience passionnant, j'ai adoré notre échange.

  • Speaker #0

    Avec grand plaisir Carlotta, j'espère que ça rappellera des souvenirs à certaines personnes qui pourront peut-être aussi échanger sur eux, leurs difficultés à pénétrer un nouveau marché, comment est-ce qu'ils ont fait pour y arriver. En tout cas, je te remercie de m'avoir invitée, ça a été un plaisir d'échanger sur tous ces sujets-là. Et puis une prochaine fois peut-être pour te raconter de nouvelles aventures.

  • Speaker #1

    Complètement. Et si ça te va, du coup, on termine avec les questions que je pose à tous mes invités. Pour commencer, quelle est la prochaine personne ou le prochain sujet que tu aimerais écouter sur ce podcast et pourquoi ?

  • Speaker #0

    J'en ai un petit peu parlé juste avant, mais je suis très intéressée par le réseau. Par le réseau, c'est-à-dire toutes les questions autour de comment est-ce qu'on crée un réseau, comment est-ce qu'on nourrit un réseau aussi, comment est-ce qu'on arrive à garder un fil conducteur sur ces sujets-là de manière efficace. Parce qu'en fait... Je ne sais pas comment les autres personnes sont dans ce métier PMM, mais des fois, je trouve ça très prenant de s'occuper de son réseau. Je pense que c'est quelque chose qui prend énormément de temps, si on veut le faire correctement. Et du coup, je sais que c'est des fois quelque chose que je vais mettre de côté parce que j'ai d'autres urgences. Donc je serais super intéressée d'entendre un témoignage sur ça, de savoir un peu tips et astuces, comment est-ce que les gens font pour réseauter de manière efficace, pour toujours garder un lien et pour réussir à extraire le cœur de l'information du réseau et nourrir aussi toutes les stratégies des produits et des solutions dans les entreprises.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as une ressource ou un livre que tu recommandes ?

  • Speaker #0

    J'en ai pas beaucoup parce que chez moi la lecture c'est vraiment sacré. C'est mon hobby préféré donc j'en ai pas beaucoup. Je lis pas beaucoup sur ces sujets-là théoriques. Donc non, mais là j'avais décidé de commencer justement sur les sujets du réseau. On m'a conseillé un bouquin qui s'appelle Never Eat Alone. Donc j'allais m'y mettre mais j'ai pas beaucoup de retours à donner sur ce sujet. Je m'y mets. À la plage cet été, donc je saurais en parler peut-être plus tard.

  • Speaker #1

    Et enfin, où est-ce que les auditeurs peuvent te contacter ?

  • Speaker #0

    Globalement sur LinkedIn, je pense que c'est l'endroit le plus simple pour me contacter, ce sera avec plaisir. Et n'hésitez pas à poser des questions, enfin si ça intéresse les gens aussi, d'entendre des explications sur le cloud, sur l'IA, enfin voilà, avec grand plaisir. Ces informations-là sont faites pour être partagées, c'est ce qu'il y a de plus intéressant.

  • Speaker #1

    Génial. Merci encore Constance et je te souhaite une bonne journée. A bientôt.

  • Speaker #0

    Merci Carlota, merci encore. Salut.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. Si l'épisode t'a plu, n'hésite pas à le partager sur LinkedIn en me taguant. Tu peux aussi me soutenir en laissant un avis 5 étoiles sur Apple Podcasts et me laisser un commentaire. Ton aide est précieuse pour m'aider à faire connaître Product Marketing Stories et aussi m'encourager à créer davantage de contenu. Alors merci.

Chapters

  • Présentation de Constance

    01:10

  • Rôle du PMM dans le Cloud et Hardware

    04:50

  • Pourquoi se spécialiser dans l'hardware

    10:15

  • Pourquoi Scaleway s'est lancé sur le marché d l'IA

    15:35

  • La stratégie Go to Market pour pénétrer le marché de l'IA

    22:40

  • Apprentissages et leçons

    30:20

  • L'événement AI Pulse pour devenir un acteur crédible

    35:10

  • Questions de la fin

    42:00

Description

Constance, PMM spécialisée IA depuis 2 ans chez Scaleway vient vulgariser le secteur du cloud, l'hardware, l'intelligence artificielle. Rien que ça !


Elle a travaillé sur le développement d'une nouvelle catégorie de produit pour positionner Scaleway comme un fournisseur Cloud européen clé dans le domaine de l'IA et faire face aux GAFAM


👉 À quoi ressemble le rôle de PMM dans le secteur du cloud, sa valeur ajoutée et les défis associés.

👉 Son parcours : pourquoi elle s'est spécialisée dans le secteur du Cloud et comment elle est devenue PMM.

👉 Les 3 niveaux de solutions et business model de la tech et du cloud : IaaS, PaaS, SaaS.

👉 Son rôle clé dans la pénétration de Scaleway sur le marché de l'IA : de la recherche de marché au Go-to-Market.

👉 Comment aborder le business model et le pricing dans un contexte marché ultra-dynamique et nouveau.

👉 Ses apprentissages de se lancer dans une nouvelle catégorie de marché et ses conseils pour être rapidement perçu comme un acteur légitime.


Bref, Constance nous fait voyager au cœur des stratégies Cloud pour l'Intelligence Artificielle. 🤖


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Transcription

  • Speaker #0

    Hello, je suis Carlotta. Bienvenue dans Product Marketing Stories, le podcast qui décrypte les méthodologies, partage des conseils et apprentissages concrets pour rendre compréhensible et accessible le product marketing. Aujourd'hui, j'accueille Constance, PMM depuis deux ans chez Scaleway, pour nous parler d'hardware et d'intelligence artificielle. Je suis trop contente de cet épisode car c'est la première fois que j'accueille au micro du podcast une invitée qui va vulgariser le secteur de l'hardware et montrer une autre facette du product marketing qu'on a aussi moins l'habitude de voir. Attachez vos ceintures, car durant cet échange, Constance nous explique à quoi ressemble le PMM dans l'hardware, sa valeur ajoutée et les défis qui en découlent. Ce qu'est l'hardware et le cloud, avec les trois niveaux, l'IaaS, le PaaS et le SaaS. Pourquoi elle s'est spécialisée dans l'hardware et comment elle est devenue PMM. Sa vision du product marketing éducationnel versus promotionnel. Son rôle clé dans la pénétration du marché de l'IA, de la market research au go-to-market. Et enfin, ses apprentissages de se lancer dans une nouvelle catégorie de marché. qui plus est, celui de l'intelligence artificielle. Bref, un échange passionnant, qui j'espère vous plaira autant qu'à moi. Bonne écoute ! Salut Constance, comment tu vas ?

  • Speaker #1

    Salut Carlota, ça va bien et toi ?

  • Speaker #0

    Ça va très bien, je suis très très contente de t'avoir sur le podcast aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Bah écoute, le plaisir est partagé, j'ai hâte d'avoir la discussion avec toi, et puis d'apporter ma petite pierre à l'édifice, pour raconter un peu mes expériences et partager avec la communauté.

  • Speaker #0

    Est-ce que pour commencer, tu peux te présenter et nous dire ce que tu fais chez Scaleway aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Donc je suis Constance Morales, je suis aujourd'hui PMM, donc Product Marketing Manager, évidemment, chez Scaleway. Et je m'occupe de tous les produits liés à l'intelligence artificielle chez Scaleway, ainsi que ce qu'on appelle les core services. Donc ce sont des produits qui sont... pas forcément à la vente en direct, qui ne font pas forcément du business avec les consommateurs, mais qui permettent en fait à nos consommateurs d'avoir des expériences qui soient agréables, qui fonctionnent et qui soient optimisées.

  • Speaker #0

    Tu peux nous en dire plus sur ce que c'est Scaleway ?

  • Speaker #1

    C'est un CSP, un Cloud Service Provider, comme AWS, Amazon, GCP, Google ou bien Azure de Microsoft. On est un provider, un fournisseur de cloud européen. On est en fait complètement détenu par Iliad, qui est un groupe français détenu par Xavier Niel. Donc Iliad c'est free, notamment, que tout le monde connaît au niveau grand public. Et donc Scaleway permet à toutes les sociétés européennes de s'outiller en capacité de calcul, en capacité de stockage, en capacité de réseau, pour construire leur infrastructure technique. Donc toutes ces entreprises européennes qui ont besoin de ces solutions aujourd'hui, puisqu'on vit dans un monde de plus en plus digitalisé.

  • Speaker #0

    Donc Constance, tu es là aujourd'hui pour nous parler de ton métier de product marketing dans le secteur de l'hardware. C'est la première fois que j'accueille une personne dans le podcast pour nous parler de ce sujet en particulier. Et je pense que ça va ouvrir les yeux aussi sur une autre vision de product marketing. On a l'habitude de parler de software, de parler de produits dans le B2C, dans le B2B, mais moins dans l'hardware pur et dur. Donc, est-ce que pour commencer, déjà, tu peux nous expliquer ce qu'est l'hardware et nous donner des exemples de produits sur lesquels tu travailles pour qu'on puisse vraiment comprendre ?

  • Speaker #1

    Alors, l'hardware, c'est une super question. Attention, bouclez vos ceintures, ça va y aller fort. En fait, dans le cloud, donc chez Scaleway, qui est un... cloud provider, on développe des tas de types de produits. On est du coup un fournisseur, donc on est un intermédiaire qui va en fait mettre en place des infrastructures pour les équipes IT. Enfin je veux dire, un cloud, si on revient sur la base de la base, en fait c'est jamais que un fournisseur qui vient mettre des ordinateurs dans des data centers et qui les allume et les maintient et fait en sorte qu'ils fonctionnent. pour les entreprises qui payent pour ça. Si j'image vraiment le sujet très globalement. Et en fait, dans un ordinateur, il y a des tas de choses. Il y a de la capacité de calcul, il y a de la capacité de stockage, il y a du réseau, il y a des tas de choses. Et donc, ce cloud provider, il vient développer tout un écosystème avec des produits autour de ces fonctions-là. Et donc, des niveaux de produits pour répondre à tous les acteurs du marché. Donc, il va y avoir des gammes de produits dans le stockage qui sont du stockage... assez petit, bas coût, jusqu'à des gammes de stockage beaucoup plus efficaces, beaucoup plus performantes, beaucoup plus chères. Et c'est ça sur tous les niveaux de produits. Et à terme, on arrive avec un écosystème de plus de 80 produits. Il n'y a pas que du hardware dans le cloud. Il y a trois niveaux de solutions. Moi, quand je suis arrivée chez Scaleway il y a deux ans, la première chose que j'ai fait, c'est lire un article sur c'est quoi le IaaS, c'est quoi le PaaS, c'est quoi le SaaS. Et le cœur du cloud, c'est de comprendre ces trois notions-là. Et ces trois notions, elles sont vraiment très liées à la volonté d'abstraction que va avoir le client. À quel point le client, qui fait appel à un tiers, c'est ça le sujet du cloud, je n'ai pas envie de gérer mon infrastructure tout seul. Parce que je n'ai pas envie de payer des machines. Donc il y a déjà un coût de machine quand on achète un serveur, ça coûte très cher. Et puis en général, si on est une grosse société du CAC 40 avec des dizaines de milliers d'employés, et de clients, on n'a pas besoin que d'un serveur. On a besoin de salles entières de serveurs. Il faut imaginer le coût que ça représente. Donc moi, d'un point de vue financier, je ne veux pas mettre cet investissement-là. Et en plus, amortir ces coûts, ça va aussi me demander d'aller payer des équipes dédiées. Donc il faut que j'aille trouver des spécialistes, il faut que je trouve des endroits où mettre ces serveurs, il faut que ces gens-là soient formés constamment. ça ne va pas me donner la possibilité de changer de machine aussi si jamais je veux changer de cas d'usage à un moment. Donc je fais appel à un tiers. Je fais appel à quelqu'un dont je sais qu'il a une gamme de produits où je vais pouvoir choisir différentes choses, que je vais pouvoir utiliser à distance, et en fait où je vais pouvoir utiliser et profiter de la flexibilité du cloud qui est de quand j'allume mes machines je les paie et quand elles sont éteintes je ne les paie plus. Donc ça aussi, ça a une vision d'optimisation financière qui est énorme. Donc il y a des gens qui se disent, ok, moi finalement j'y vais pour le IaaS, l'infrastructure as a service. Ce que je veux, c'est, j'ai quand même des équipes qui savent faire des tas de choses, qui ont besoin de prendre les machines. La seule chose que je ne veux plus, c'est avoir un data center que je suis en train de gérer moi, et des machines que je dois acheter, gérer, allumer, etc. Ça je veux que ce soit mon cloud provider qui s'en occupe. Par contre, moi je récupère la machine, j'ai besoin de rien dessus, et... je vais monter mes applications, je vais tout faire de A à Z parce que j'ai des experts très costauds qui savent s'occuper de ça. Ça c'est une vision très IaaS. Donc ça c'est une vision, je viens juste chercher de l'hardware, je peux chercher des serveurs dédiés où vraiment je fais ce que je veux, ou alors je peux aussi aller à un niveau de granularité en dessous qui est une instance, une machine virtuelle, un bout serveur, que je veux aller enclencher parce que mon niveau et mon besoin il est plus petit. Mais je sais que c'est juste ça. Il y a le niveau d'après, qui est le niveau pass. qui est de se dire, bon, la machine, c'est sûr, de toute façon, je suis déjà chez un cloud provider, ça marche bien, je n'ai plus d'équipe qui gère mes serveurs en physique, donc ça, ce n'est pas une question, la partie S. Mais en plus de ça, en fait, j'ai vu que Scaleway vient de sortir un produit de Managed Inference pour faire de l'intelligence artificielle. Et en fait, en gros, ils ont optimisé le produit de manière à ce que moi, je puisse venir dans leur console, sélectionner un modèle, Le modèle, il est déjà optimisé pour la machine. J'ai juste à faire trois clics, je le lance et derrière, je peux l'utiliser. Je peux servir ce modèle pour faire des requêtes, lancer un chatbot qui pose des questions, qui donne des réponses à mes clients derrière sur une vision SAV par exemple, admettons. C'est super parce qu'en fait, ça me fait gagner du temps. Parce que si moi, je fais ça, ça veut dire que je n'ai plus à choisir un modèle, à aller le travailler et l'optimiser pour le GPU, pour la machine qui est derrière. Parce que tout ça, ce qu'Elwil a déjà fait. Donc ça, c'est le niveau d'après, où en fait, c'est ce que je vous disais sur le sujet de l'abstraction, on remonte un cran et on se dit, ok, c'est pas que la machine. Je veux aussi un certain niveau de prepackaging, en fait, de choses qui soient managées, qui vont scale up, scale down tout seul, ça c'est important pour moi. Et après, il y a la troisième vision, software. Bon, et là, je pense que j'expliquerai moins, du coup, ça, c'est software as a service, où là, on est carrément au niveau extrême de... On n'a même plus besoin d'experts du tout, c'est du grand public qui va utiliser des solutions software. C'est Gmail, c'est un CRM Salesforce, je veux dire, on est sur des fonctionnalités métiers où là, on ne gère plus du tout la partie infra, la partie technique derrière et ça devient de l'application par cas d'usage quasiment. Ce que Scaleway, en tant qu'acteur sur le marché, aujourd'hui on va moins sur ce sujet de software as a service. Nous, on développe des produits IaaS et des produits... PASS majoritairement aujourd'hui parce que notre cible est du coup très technique. Aujourd'hui, notre cible reste les développeurs, les spécialistes ML engineers dans l'IA, les CTO, c'est ces gens-là qu'on accompagne au quotidien.

  • Speaker #0

    Si je récapitule, on a trois niveaux. Le IAS qui est Infrastructure as a Service, le PASS, Platform as a Service, donc c'est principalement sur ces deux pans-là que tu travailles et que Scalway est spécialisé. Et le troisième pan qui est aujourd'hui de plus en plus démocratisé, que nous en tant que PMM et même sur le marché, on visualise beaucoup mieux, qui est le software as a service. C'est bien ça ?

  • Speaker #1

    Exactement. Oui, et puis qu'on utilise tous au quotidien en tant qu'utilisateurs en fait.

  • Speaker #0

    Du coup, pourquoi est-ce que tu as décidé de te spécialiser dans ce secteur-là, le secteur de la tech et plus particulièrement de l'hardware ?

  • Speaker #1

    Moi, je crois que j'ai toujours été attirée par la complexité, déjà. C'est ma curiosité qui m'a amenée sur la tech. Moi, quand j'ai fini mes études, je me suis dit, bon, de toute façon, je le sais, il y a deux milieux qui m'intéressent, le milieu scientifique ou le milieu technologique. Parce que la tech, c'est vraiment... En fait, tout est tellement mouvant constamment, tout est tellement nouveau, il y a tellement de niveaux à comprendre. Surtout quand on ne vient pas du monde de la tech. Je n'ai pas un diplôme d'ingénieur, je n'ai pas baigné là-dedans. J'ai fait une formation d'école de commerce assez tradie, prépa, école de commerce. Je n'y connaissais rien initialement. Et en fait, c'est des business models. Déjà, c'est fascinant parce que la tech a pris le dessus sur tout. Aujourd'hui, c'est la technologie qui définit notre façon de travailler quand même, c'est un fait. Et donc derrière ça, il y a des business models. qui sont complètement nouveaux et puis il y a des produits qui sont assez complexes et plus on descend sur la tech plus on comprend un niveau de produit, comme on vient de le faire à l'instant il y a un software mais derrière un software il y a tellement de choses qui sont actionnées pour le faire fonctionner, il y a tellement d'acteurs il y a tellement de marchés et d'interdépendance sur un marché et moi c'est ça ce qui m'a fascinée et en fait j'ai aussi découvert au fur et à mesure que j'aimais le marketing déjà sur son côté très stratégique que je trouvais intéressant comprendre vraiment Voilà, les dynamiques du marché, comprendre un messaging, un go-to-market, ce genre de choses, c'est ça moi ce qui m'a fascinée. Et puis ensuite, j'aime le marketing très éducationnel versus promotionnel, je dirais ça comme ça. Et j'ai le sentiment que dans la tech, expliquer c'est déjà vendre. Alors qu'il y a d'autres marchés où je pense que la vision promotionnelle, la vision, je dirais peut-être, je sais pas, plus agressive, parce qu'on est aussi agressif dans la tech, on est obligé à un moment de vendre nos produits. Mais ce n'est pas tout à fait le même angle. Et du coup, ce rôle d'explication, de comprendre la technologie, de vulgariser ce que c'est, de le faire entendre à différentes parties prenantes en interne, mais aussi à différents types de profils. On ne parle pas de la même manière d'un produit technologique qu'un CEO, qu'un CTO, qu'un développeur qui va l'utiliser. Ça, c'est vraiment un truc qui m'a fascinée et qui me plaît beaucoup au quotidien.

  • Speaker #0

    Et est-ce que, justement, il y a des... défis particuliers, des enjeux spécifiques au rôle de product marketing au sein de ce secteur-là et comment est-ce que finalement tu es devenue PMM dans ce domaine-là et chez Scaleway ?

  • Speaker #1

    Alors moi ce qui m'a frappée je pense en arrivant chez Scaleway, ça a été la manière dont les départements étaient un peu silotés et du coup ça fait assez référence à une autre conversation qu'on a pu avoir aussi toutes les deux de comment les choses ont évolué mais On est arrivé, on était dans l'équipe revenu, il y avait donc les sales, le marketing, il y avait le produit à côté. Aujourd'hui on fait partie de l'équipe produit. C'est pas anodin non plus, c'est parce que finalement, il y a deux ans, les équipes, elles avaient aussi un niveau de maturité sur la compréhension de l'écosystème du marché et des produits qui n'était pas la même que ce que c'est aujourd'hui. Et aujourd'hui notre rôle il va beaucoup plus vers ça aussi côté PMM. Moi je pense que notre valeur ajoutée principale, elle est d'être capable de parler. En fait on est juste des traducteurs. enfin pas juste, nous on maîtrise plein de langues, on parle produit, on parle market, on parle sales et c'est cette puissance là qui fait que on est super utile c'est parce qu'on est capable de comprendre des ingénieurs, des développeurs qui travaillent sur le coeur du produit, qui peuvent parfois passer des heures parce que c'est des gens qui sont passionnés à expliquer la différence qu'il y a sur les tensor cores de telle GPU par rapport à telle autre GPU et puis que ... Oui, mais ça, ça va faire du graphisme parce qu'il y a des raytracing core. On rentre dans un niveau de détail des heures et des heures. Et nous, on sait comprendre, écouter. Après, en fonction de son niveau d'intérêt aussi, passer sur certaines choses. Parce qu'un cerveau, à un moment, il faut aussi qu'il ait ses propres limites. Mais on sait traduire ça par rapport à des sales en disant, voilà, ça, c'est votre matrice de compréhension. Si votre client cite ce mot, il faut que vous compreniez que ça va faire référence à tel cas d'usage. Et en fait, c'est ça. Elle est là pour moi, toute la valeur. Et le marketing aussi. Nous, on a une équipe marketing qui est impressionnante. L'équipe marketing, chez nous, elle est complètement pressurisée par forcément les urgences des sales. On est sales-led. Donc, elle doit être super réactive. En plus d'être réactive, elle essaye d'être proactive, de mettre en place des campagnes qui vont continuer tout le temps dans le temps. L'équipe marketing, elle pense plutôt à l'industrie. Aujourd'hui, elle réfléchit plus en fonction des industries. mais elle a besoin du produit. On ne peut pas même adresser des industries en tant que cloud provider si on ne parle pas produit. Notre univers, il est fait de produits qui sont profondément techniques et complexes pour des experts qui travaillent sur ces sujets-là. Donc sans nous, en fait, le marketing est aussi un peu aveugle. Ils ne savent pas parler de ces produits-là. Donc voilà, on est vraiment au milieu de tout le monde, là, dans notre petit coin, qui n'est pas du tout un coin, du coup, puisqu'on n'est jamais dans notre coin. Et notre rôle, c'est d'échanger, c'est de comprendre ces différentes équipes, quels sont leurs objectifs, quelles sont leurs contraintes, et de venir traduire un petit peu pour leur donner les outils et les armes pour aller le plus loin possible dans la bataille, prendre des parts de marché, gagner des nouveaux clients et toutes ces choses-là.

  • Speaker #0

    Tu peux nous expliquer un peu plus en détail tes missions ? des exemples de missions passées, ou ce que tu es en train de faire en ce moment ?

  • Speaker #1

    Je peux avec plaisir raconter un petit peu ce qui s'est passé chez Scaleway l'année précédente. Ça fait un petit peu plus d'un an sur le sujet de l'IA. Donc moi, quand je suis arrivée chez Scaleway, je travaillais sur un produit précisément, qui était le GPU. Le GPU, c'est le cœur de ce qui permet de faire de l'intelligence artificielle. C'est une carte graphique qui permet de faire du calcul en parallèle. Et c'est cette parallélisation du calcul qui est intéressante pour l'IA. Parce qu'en fait, l'IA... C'est un peu à prendre, si on prend une des premières IA les plus simples, une intelligence artificielle qui fait de la détection de photos, elle prend une photo et puis elle dit si c'est un chat ou un chien qu'elle voit. Bah en fait, cette intelligence artificielle, elle va poser tout le temps la même question. Elle prend la photo, chien ou chat ? Chien ou chat ? Chien ou chat ? Si on travaille sur une capacité de calcul normale CPU, dans ce cas, elle va faire au fur et à mesure, elle ne parallélise pas le travail. Donc elle va prendre au fur et à mesure, un à un, et elle va faire tous ces calculs-là. C'est long ! C'est très très long. Alors que si on parallélise, du coup, on va extrêmement vite. C'est pour ça qu'on utilise des GPU. C'est cette parallélisation-là qui permet de faire de l'intelligence artificielle. Ça, c'est le petit sujet. Et c'est parce que moi, je travaillais sur ces sujets de GPU, donc de produits, qu'on m'a mise dans les sujets de l'intelligence artificielle. Grosso modo, je pense que ça n'a échappé à personne. 30 novembre 2022, dans le monde entier, ChatGPT sort. ChatGPT, c'est le produit qui a eu le taux d'adoption, la vitesse d'adoption la plus rapide jamais vue jusqu'à présent. Il y a un graphique qui montre ça, je ne l'ai plus exactement en tête, mais c'est assez lunaire. De voir qu'Internet a été adopté en années et qu'au fur et à mesure, les technologies ont été adoptées en mois, en jours. Et ChatGPT, ça s'est fait en quelques jours à peine. Donc c'est assez lunaire. Ce n'est pas nouveau l'intelligence artificielle. ChatGPT n'a pas inventé l'intelligence artificielle. Par contre, OpenAI a mis à disposition du plus grand nombre une application concrète, facile d'utilisation de l'intelligence artificielle. Et ça, ça a tout changé. En termes de paradigme et en termes d'urgence sur le marché, ça a tout changé. Là, on comprend. Là, on voit un cas d'usage, on le voit mis dans les maths chacun, on passe d'un sujet niche, géré par des experts, et puis dans des mêmes départements qui existent, plutôt côté recherche et innovation dans les sociétés. des fois beaucoup plus loin aussi dans d'autres sociétés, qui du coup, en fait, deviennent le cœur du sujet. On les questionne tout le temps. Quels sont les cas d'usage qu'on peut mettre en pratique dans l'entreprise pour aider les employés à mieux répondre à des demandes clients pour des tas de cas d'usage différents ? Là, on se dit ce qu'est louer à quelque chose à jouer, forcément, puisque nous, on est au début dans la chaîne de valeur, on est le provider, on est le fournisseur. Et nous, on est le fournisseur de la capacité de calcul. Donc, il faut qu'on se positionne rapidement. Et ça, c'est le sujet qu'on a eu il y a du coup un an et demi. Mais ce qu'est le way, il y a un an et demi, il n'était pas un acteur d'intelligence artificielle défini plus que ça. Donc, on parle de pénétrer un nouveau marché, qui est en pleine croissance, sur lequel c'est assez compliqué de lire ce qui va se passer. Impossible. Enfin, il va se passer ce qui va se passer. Je n'ai pas de boucle de cristal, je vous rassure. Je ne sais pas encore faire ça. Mais il faut y aller, et il faut y aller vite, parce que sur un marché en pleine croissance, la vitesse, c'est la clé. Donc en fait... Tout le monde a senti, il y a de notre investisseur a aussi senti ce sujet-là, et nous a demandé de considérer la possibilité de se lancer par le haut de la pyramide, c'est-à-dire acheter un supercalculateur, un produit avec d'excellence, un produit niche, qui permet aux sociétés comme OpenAI, et il n'y en a pas non plus des milliers des cents, des OpenAI, de construire les plus gros modèles d'intelligence aujourd'hui, pour pouvoir en fait évangéliser le marché, et puis donner... les outils à tous les autres membres du marché, à tous les autres acteurs pour créer derrière des applications, des solutions. Donc moi ça a été mon énorme travail de l'année précédente, c'est passé par beaucoup d'analyses de marché notamment, ça a été déjà de faire un premier tour d'horizon et de peser les pour et les contre, d'étudier ce marché pour comprendre un peu quel était le niveau de risque, quel était le niveau d'opportunité, ce vers quoi il fallait qu'on aille et comment il fallait qu'on construise notre roadmap si on prenait le sujet. par là où on le prenait. Donc voilà, ça c'est un de mes gros boulots et ça en est suivi. Tout le reste, toute la stratégie GoToMarket qui va avec. Avec ça, on a donc fait cet achat, on a mis ce supercalculateur sur le marché mais après on a aussi dû travailler l'awareness sur le marché de ce produit-là mais aussi de Scaleway en tant qu'acteur d'IA et on l'a fait avec un très gros événement qui s'appelle AI Pulse qui a été un temps fort énorme de cette année chez Scaleway. Et je pense que ça a été un gros levier aussi sur cette stratégie-là.

  • Speaker #0

    J'aimerais bien du coup rentrer un peu plus dans le détail sur ce projet-là, cette mission-là qui t'a pris plus d'une année. Est-ce que tu peux nous en dire plus au tout début du projet, quand on t'a mis sur cette problématique-là d'analyse de marché ? Quels ont été tes principaux enjeux ? Comment est-ce que tu as pris le problème en fait ? Parce que ce que tu disais de dire, on rentre par une porte, est-ce que c'est la bonne porte ? Quelles vont être les conséquences pour le produit ? pour les sales, etc. J'imagine qu'il y a vraiment eu un besoin de prise de recul et de compréhension du marché qui a été énorme.

  • Speaker #1

    Alors, comment ça s'est fait ? Ça a été un moment assez déroutant. Je ne vais pas vous le cacher. Si ça vous arrive un jour, vous penserez à ce podcast et vous vous direz, bon, a priori, c'est normal. C'est normal d'être dans une situation un petit peu déroutante. C'était compliqué parce que je ne savais même pas par où aller et par où chercher. Donc en fait la première chose que j'ai fait c'est déjà me rapprocher de mes équipes d'experts. En fait c'est déjà d'aller comprendre le produit, c'est d'aller comprendre vraiment de quoi on parle, à quoi ça va servir, c'est quoi ce truc là dont on est en train de parler, ce super calculateur, qu'est ce que c'est, à qui ça va servir, théoriquement aujourd'hui dans l'existant, comment ça se passe, pour ensuite comprendre que c'est dans un nouveau paradigme parce qu'on le met dans le cloud. Mais du coup c'est ça donc moi j'ai passé des heures avec mes experts en interne à vraiment comprendre. la spécificité de ce produit et où, assez souvent, chaque caractéristique, bénéfice clé du produit, il appelle déjà des usages, il appelle déjà des types d'acteurs. Donc j'ai un peu réfléchi de cette manière-là. Je me suis aussi énormément rapprochée du fournisseur de ce produit-là, qui est Nvidia, que tout le monde connaît aujourd'hui. Mais en fait, eux, ils font ce travail. Eux vendent des supercalculateurs, donc ils savent très bien quels sont les cas d'usage de ce supercalculateur, à qui on le vend, pourquoi on le vend, etc. Donc eux m'ont aussi beaucoup accompagnée. Rien qu'étudier leur go-to-market m'a fait comprendre du coup ce vers quoi ils allaient, mais en même temps un peu à double tranchant parce que nous, on est un intermédiaire. Donc en fait, on n'était pas exactement sur les mêmes raisons, on n'achetait pas le produit de la même façon, puisque nous on l'achetait non pas pour notre propre usage, mais bien pour le mettre à disposition de nos utilisateurs. Donc ça a été, voilà, de toute façon on se raccrochait à ce qu'on a autour de soi, essayer d'aller sonder ses experts, de sonder ses fournisseurs, de sonder son écosystème. Il y a eu énormément de discussions qui ont été faites. C'est aussi un sujet qui a été très politique. Donc en fait, à ce niveau-là, il faut aussi imaginer que ce sont des discussions qui se sont faites avec ce marché niche. Et ce marché niche, c'est plutôt des superstars de l'IA qui sont dedans. Donc là, on était à un niveau où... J'étais constamment en train d'écouter quelles étaient les conclusions des discussions avec tel ou tel potentiel prospect, où est-ce que ça bloquait, qu'est-ce qu'ils attendaient, comment ils voyaient les choses. C'est ça ce qui m'a permis d'avancer dans un premier temps. Et puis des études de marché dans tous les sens. Comme vous connaissez les outils, regardez un petit peu qu'est-ce qu'un Gartner va raconter, qu'est-ce qu'un Forrester dit aussi, quelles sont les tendances un peu évaluées. et puis voir ce qu'il en est sur ce marché, où est-ce qu'on veut aller. Ensuite, il y a une question de prise de décision. Il y a aussi un moment quand on avance là-dessus, il faut savoir fermer un petit peu les portes. En tout cas, moi, c'est un peu ce que je ressens. C'est de me dire, d'abord, il faut poser toutes les questions, il faut être là pour mapper un certain nombre de risques, expliquer. Attention, on est en train de mettre un supercalculateur dans le cloud, mais vous savez qu'il y a quand même... des universités qui donnent des accès gratuits à ce même type de calculateur. Donc, quelle va être la valeur ? Va falloir mettre ça aussi en avant. Donc, en fait, ça fait une roadmap pour nous, PMM. On a compris les niveaux et les points de valeur qu'il fallait mettre en avant. C'est bien. Mais après, il faut suivre. Enfin, go with the flow parce qu'il n'y a que ça aussi qui fonctionne. Comme il faut aller vite, le but du jeu, c'est aussi de trouver le premier client. Et c'est le premier client qui va définir les choses avec nous. C'est nos clients. qui ont défini le supercalculateur, qui ont défini la valeur, qui nous ont fait comprendre qu'est-ce qui était intéressant, qu'est-ce qu'ils recherchaient ou qu'est-ce qu'ils ne recherchaient pas. C'est vraiment à travers eux qu'on a construit ce produit également.

  • Speaker #0

    Comment tu as travaillé ce goût to market ? Parce que du coup, c'est ultra spécifique de se dire, on inverse un peu la manière de penser. C'est, comme tu viens de dire, le client qui va nous permettre aussi de définir le pricing, même si on travaille en amont, finalement, on se retrouve potentiellement avec... Un prix finalement qui n'est pas celui qu'on avait travaillé de façon ultra rationnelle. Donc comment est-ce que tu as géré cette inversion de prisme et ce changement de paradigme-là ?

  • Speaker #1

    C'est un petit peu travailler en double mode. Je pense qu'il y a un mode d'urgence qui a été d'aller chercher ce premier client-là. Et ensuite, il y a la vision d'après, de se dire, très bien, on a sécurisé le point principal, qui est vendre ce produit et être sûr qu'on en a une source de revenu qui nous permet de créer de la valeur pour ce qu'elle est. Une fois qu'on a ça, il ne faut pas oublier l'importance de tout le produit. Encore une fois, c'est pénétrer un nouveau marché, il faut qu'on fasse comprendre à notre marché ce qu'on est en train de faire. Donc en fait, je l'ai vraiment travaillé de cette manière-là en me disant, En posant des questions de positionnement Scaleway global, et je l'ai fait aussi avec ma manager de l'époque qui a beaucoup accompagné sur ce sujet-là, bien sûr. Du coup, c'est quoi Scaleway dans l'IA ? Et ça, c'est raconter cette histoire. Ça a été beaucoup faire comprendre pourquoi cet investissement ? Pourquoi est-ce qu'on est rentré par là ? Pourquoi est-ce que Scaleway a investi dans un supercalculateur ? Et pourquoi est-ce que Scaleway n'a pas commencé par l'autre phase ? C'est-à-dire, pourquoi est-ce qu'on ne serait pas plutôt allé développer quelques produits ? donc très managé, sur des cas d'usage qu'on puisse mettre dans les mains de tout le monde. Ça aurait été une autre stratégie. Mais nous, ça nous semblait plus pertinent de passer par ce sujet-là pour aller aussi supporter notre écosystème européen. On a besoin d'un leader, on a besoin d'un Open AI européen pour tous les sujets qu'on porte chez Scaleway, de souveraineté, pour tous les sujets d'open source, pour tous ces sujets-là, c'est important. C'est une question de rapport de force aussi dans l'échec international aujourd'hui technologique. Donc, il faut qu'on puisse répondre à cette demande. Et en fait, si on peut répondre à la demande la plus exigeante, on peut répondre à des demandes moins exigeantes. Et c'est dans ce sens-là aussi qu'on a créé la roadmap et qu'on a créé le GoToMarket après. L'idée, c'était de dire, on a aujourd'hui la capacité de répondre à la demande la plus exigeante. On apprend des gens qui sont en train de créer les modèles que demain, tous les autres utilisateurs vont utiliser. Il n'y a pas de meilleur moyen d'apprendre que par ce biais-là. Ça, ça va nous faire comprendre. le workload le plus exigeant, le plus compliqué, quels sont les critères qu'il faut, et du coup on va pouvoir développer après l'entre-deux. Et des acteurs plus petits, de quoi est-ce qu'ils ont besoin ? Quel est le niveau prix qu'ils sont prêts à mettre dedans ? Quelles sont les exigences de produits ? Est-ce qu'ils ont besoin d'avoir des capacités de stockage aussi importantes ? Est-ce qu'ils ont besoin d'un supercalculateur qui interconnecte 127 nodes de plus de 1000 GPUs parce que du coup il y a un besoin de... de scaling, de passage à la échelle dans le training qui doit être complètement linéaire. Non, pas tout le monde. Donc en fait, on a construit autour de ça. Une fois qu'on a le gros bébé, la grosse machine, une fois qu'on a les experts des experts, on revient sur, maintenant on adresse tout le marché. Et ces sociétés qui vont vouloir se lancer dans l'AI, il leur faut quelque chose pour faire du POC. Ok, donc il nous faut un produit d'un prix d'appel pour pouvoir aller répondre à ces besoins-là. On construit la roadmap de cette façon. Et on n'oublie surtout pas de... expliquer bien la valeur de ce produit, de ce premier produit, qui vient complètement crédibiliser ce qu'est le way, qui vient expliquer qu'on est légitime sur le marché. On ne peut pas être plus légitime que quand on raconte qu'on sait opérer, maintenir un supercalculateur qui est d'une complexité énorme. Il faut imaginer techniquement quand même, parlant que c'est un nouveau métier complètement. Si on sait faire ça, on sait aussi évidemment traiter des instances. Donc si on sait opérer un supercalculateur qui demande vraiment d'une expertise dédiée et des experts nouveaux, on sait aussi amener ça dans notre cloud, dans notre cœur de métier qu'on fait depuis des années et des années pour des acteurs qui ont des besoins un petit peu moins importants en termes de capacité de calcul notamment.

  • Speaker #0

    Tu parlais au tout début aussi d'un événement que vous avez fait à E-Pulse. J'imagine que ça a été aussi un des moyens pour vous de vous légitimiser. Tu parlais de montrer que Scaleway rentre dans le secteur de l'IA. Est-ce que tu peux nous en dire plus sur pourquoi vous avez pensé à cet événement et quel était l'objectif ? Comment ça s'est fait ?

  • Speaker #1

    Tout est lié à ce que je citais tout à l'heure. J'aimerais bien savoir dans les commentaires, ce serait intéressant de savoir combien de personnes qui écoutent le podcast connaissent Scaleway. Mais Scaleway, ce n'est pas GCP, ce n'est pas AWS et ce n'est pas Azure. On n'a pas...

  • Speaker #0

    Ce niveau de brand awareness qu'ont ces GAFAM qui de toute façon sont connus de tous parce qu'il n'y a pas un sujet de la tech sur lequel ils ne sont pas. Donc forcément ils sont partout. Donc si nous notre ambition c'est d'aller chercher les leaders du marché mais que personne ne nous connaît, c'est un peu compliqué. Donc en fait, et Apple, ça a été vraiment mettre les moyens pour frapper un grand coup et justement expliquer qu'on s'est outillé. Qu'on est un acteur qui est capable de répondre à ses besoins énormes et qu'on est là pour soutenir l'écosystème, on est là pour soutenir les leaders européens et on est là pour soutenir toutes les entreprises qui ont envie de créer de la valeur avec l'intelligence artificielle et qui ont besoin d'un provider qui soit européen, souverain, sécuritaire, je ne sais pas si c'est le bon mot, qui crée des infrastructures sécurisées, c'est ça ce que j'entends. Donc ça, il fallait qu'on fasse passer le message. et il fallait plus qu'une campagne LinkedIn pour le faire passer. Il fallait créer un moment parce que c'est aussi important de rencontrer les gens. Sur un changement si fort, il fallait faire quelque chose de puissant, il fallait marquer le coup de manière très très forte. Ce qu'on a fait, je pense, puisque l'année dernière, E-Hipulse, c'était un événement à la station Eiff en novembre qui a rassemblé 1000 personnes sur place, plus de 10 000 personnes en ligne. On a eu l'honneur d'accueillir les plus grands noms de l'IA d'Europe. On avait Mistral sur scène, on avait Hugging Face sur scène, on avait Meta aussi qui a raconté un petit peu la création des grands modèles d'open source. On avait des noms extraordinaires. On a pu aussi ramener l'équipe de Qtai, qui est aussi une autre dynamique de notre groupe, puisque Qtai c'est un laboratoire de recherche européen qui a créé... Des modèles d'open source, c'est l'objectif. C'est un laboratoire à but non lucratif. Ce n'est pas une entreprise qui vient créer un produit qui cherche à monétiser. C'est vraiment une équipe qui cherche à créer des modèles open source pour qu'on ait des équivalents européens à du GPT 1, 2, 3, 4, à tous ces modèles qui sortent par les fournisseurs américains aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Dernier sujet pour clôturer cette partie. On en a rapidement parlé tout à l'heure, est-ce que tu peux nous expliquer comment est-ce que tu as abordé le sujet du business model et du pricing ?

  • Speaker #0

    Souvent, moi, première chose que je fais côté pricing, c'est d'aller voir les compétiteurs et comment est-ce que les compétiteurs vont positionner ce nouveau produit. Bon là, il se trouve qu'à cette date-là, il n'y avait pas beaucoup de compétiteurs sur le marché, donc un petit peu difficile à faire. J'ai mis en place des matrices de comparaison, donc en fait, ce que je suis allée faire, c'est que je suis déjà allée identifier mes compétiteurs, challengers. sur le marché en termes de positionnement de marque et de positionnement de prix qui aujourd'hui offrait de la capacité de calcul pour faire de l'intelligence artificielle. Donc ça ce sont mes compétiteurs sur le cas d'usage en fait global. Et ensuite quel type de puces est-ce qu'ils allaient proposer ? Donc évidemment j'ai comparé toutes les puces qui puissent exister sur le marché. J'ai positionné ces acteurs là en définissant des acteurs très haut de gamme avec des niveaux de prix plutôt élevés, moyen de gamme et puis plutôt moins cher, entrée de gamme sur le bas. Ça m'a donné à peu près une idée, un mapping de ce qui se faisait sur le marché. Et puis ensuite, j'ai essayé de comparer avec le produit. Donc là, en se disant, bon, d'accord, mais en fait, notre produit, à nous, comment est-ce qu'on pourrait le comparer ? Il est X fois plus puissant. Il est X fois plus grand. Donc en fait, aller chercher comme ça la comparaison sur le cœur du produit, de la valeur. que ces gens vont voir, puisque la performance, c'est de la rapidité de calcul. De la rapidité de calcul, c'est faire son travail plus vite. Pour un data scientist, un ML ingénieur. Et si je fais mon travail plus vite, je sors mon produit plus tôt. Et si je le sors plus tôt, je gagne de l'argent plus tôt sur mon produit. Je vais aller capter des parts de marché plus rapidement. Donc, elle est là, la valeur. Ça a vraiment de la valeur. Autant, il faut savoir l'exprimer aussi derrière, on est d'accord. Ça, c'est le sujet du messaging et du go-to-market. Mais la valeur est là. Et donc c'est ce que j'ai fait. J'ai comparé et je me suis dit, bon bah ok, finalement sur les cinq dernières années, à chaque nouvelle puce et nouvelle machine qui sort sur ce sujet, les prix prennent tant d'augmentation. Aujourd'hui on est à tel niveau, donc si je suis cette courbe d'augmentation et que je considère que mon produit est x fois plus performant, en fait je suis allée projeter ces hypothèses-là sur les différents prix. Et ensuite, moi ça m'a donné un encadrement. Et je suis allée faire une recommandation à mon comité de direction en expliquant, voilà, j'estime qu'en termes de positionnement, ce qui est loué, on est là aujourd'hui, on veut être là demain. Donc en termes de prix, ça ferait sens qu'on se situe à peu près à cet endroit-là. Et c'est comme ça qu'on a posé un prix... Après il y avait évidemment une question aussi purement financière, retour sur investissement qui est bien entendu pris en compte aussi. Ça c'est comme tous les produits d'habitude, c'est pour ça que je n'axe pas trop sur ce côté-là où là pas grand chose n'a changé. Mais ça c'était intéressant et ce qui est intéressant aussi c'est que on s'est vite rendu compte qu'on ne jouait pas avec les mêmes armes. Puisque par exemple un des coûts très importants dans un data center et sur le cloud, c'est l'électricité. Le coût de l'électricité, l'augmentation du coût de l'électricité n'est pas du tout la même en Europe et en France qu'aux États-Unis, qui sont nos concurrents principaux de plus en plus sur le sujet de l'EI. Donc en fait, en termes de prix, ça se ressent aussi sur certains niveaux. Il y a des prix sur lesquels on n'est pas capable de baisser pour ces sujets-là. Il y a des subventions de l'État qui ne sont pas les mêmes en fonction des différents pays aussi. Donc voilà, on ne se bat pas tous avec les mêmes armes. Et en plus de ça, on est sur un marché, comme je le disais, en pleine croissance. Tout le monde veut capter les parts de marché, donc ça fait du dumping de prix dans tous les sens. En fait, ce qui s'est passé aussi, c'est qu'il y a eu la théorie du prix qui a été validée par tout le monde, avec ce long travail qui a été effectué, qui m'a permis d'apprendre plein de choses. Maintenant, je pose des prix les yeux fermés, je plaisante, c'est pas vrai du tout, ça a permis de faire ça. Et puis en fait, après, il y a la confrontation de la théorie avec la pratique, on rencontre le premier client, et comme nous aussi, on est dans ce paradigme de « il faut trouver un premier client » , et c'est le marché qui décide, le prix qu'on avait validé n'était pas du tout le prix auquel on l'a vendu. Mais c'est le jeu, et c'est parce que l'importance, c'était la rapidité, c'était l'opportunité sur le marché aussi.

  • Speaker #1

    J'imagine que même si au final ça n'a pas été le prix, ça t'a permis à toi et à l'équipe, à l'entreprise aussi, de mieux comprendre les dynamismes des différents business models et quand même de se positionner et de savoir « Ok, ça a été plus cher ou moins cher de X% » mais de pouvoir pour les prochains clients aussi avoir une fourchette qui est plus réaliste. et y voir plus clair dans ce marché qui est tout nouveau et qui est en pleine croissance.

  • Speaker #0

    Absolument. Et puis en fait, quand on y réfléchit, c'est exactement ce qui se passe sur le lancement de produits en général. C'est juste la temporalité qui n'est pas la même. Je dirais que moi, je le vois sur d'autres produits. Il y a des fois, on sort un produit, on sort un produit à un certain prix. C'est juste que ça nous prend trois mois de nous rendre compte qu'on ne l'a pas mis au bon prix. Parce que du coup, on ne le vend pas forcément comme on veut. Je n'ai pas d'exemple précis en tête, mais en fait, le prix peut être un sujet. Le prix peut être quelque chose qui peut changer, mais ça prend plus de temps. Là, c'était en direct. Là, c'est juste plus rapide. Ça a été plus rapide sur ce sujet-là de se dire, d'accord, ok, on fait un retour. En fait, on est dans cette situation de marché qui fait que notre niveau de levier, il est ce qu'il est aujourd'hui. Et ça, ça change tout le temps aussi. Et ça, c'est hyper intéressant. Je veux dire, sur le sujet de l'IA, je ne sais pas à quel point c'est quelque chose que les gens savent ou pas, mais il y a des sujets de pénurie. Il y a eu un sujet de pénurie sur les puces H100, où en fait toutes les entreprises sont allées acheter ces puces-là d'un coup, mais dans des propensions gigantesques. Ou ensuite d'ailleurs les très grandes sociétés ont créé des data centers, ont dû trouver des nouveaux endroits pour aller plugger toutes ces machines-là, ce qui a pris un petit peu de temps aussi. Mais du coup il y en avait plus sur le marché, il y a eu une pénurie pendant X temps. Mais donc c'est intéressant parce qu'on n'a pas le même pouvoir de négociation quand le produit est très rare que quand il ne l'est pas. ... Donc tout ça, ça bouge constamment. Et donc sur un marché en pleine expansion comme ça, il faut être constamment à l'écoute du marché. Je pense qu'il faut construire, c'est important. Il faut être méthodologique parce qu'à un moment, sinon on ne sait plus où donner de la tête. Le marché de l'IA, ça bouge. Mais il y a des acteurs dans tous les sens qui changent de stratégie constamment. Il y a des modèles qui se créent partout. En fait, tout bouge, autant côté fournisseur que côté client, que côté demande. Tout est mouvant constamment. Donc la méthodologie, c'est... important, mais de la réactivité et de l'écoute, c'est crucial si on veut pouvoir se positionner de manière cohérente sur le marché, et pas perdre pied quoi.

  • Speaker #1

    Et quel est du coup le principal apprentissage que tu retiens de ce projet là, et en fait de se lancer dans une nouvelle catégorie de marché ?

  • Speaker #0

    Je pense que le sujet est complexe. J'ai vraiment eu la sensation en travaillant sur ce sujet qu'on a été presque en train de créer une nouvelle entreprise dans l'entreprise. Et du coup, créer tout un nouveau projet C'est très tentaculaire, le sujet. On touche à tous les sujets. On a changé de cible. On est rentré sur l'intelligence artificielle. Avant, on parlait majoritairement aux développeurs. Aujourd'hui, les experts de l'IA sont devenus une de nos targets principales aussi. C'est une nouvelle target pour l'entreprise. Ça redéfinit absolument tout dans l'entreprise. Donc, je pense que déjà, la première chose, c'est prendre du recul et respirer. Déjà, ça, c'est le premier truc de se dire, OK, on y va. Tout est nouveau. On va aller décortiquer petit à petit, en étant méthodologique, en analysant le marché, en comprenant les risques, et aussi en étant très clair sur... L'objectif, on veut aller où et on veut être qui sur ce marché-là. Ça c'est la chose principale, parce que le deuxième apprentissage c'est la vitesse. On ne peut pas faire des choses parfaites et il ne faut pas attendre la perfection avant de lancer des choses sur un marché en pleine expansion. La vitesse c'est la clé, il vaut mieux lancer quelque chose rapidement, qui ne soit pas parfait, mais être capable de reprendre les choses, d'écouter le marché, de modifier, plutôt que d'attendre et laisser sa chance passer. Ça c'est pas possible. Donc... Prise de recul, respiration, vitesse, il faut y aller, il ne faut pas avoir peur, il faut tester les choses, je pense que c'est la majorité. Et ensuite, la puissance de l'écosystème, elle est essentielle dans un projet comme ça. Tout ce que j'ai appris, je l'ai appris des gens qui étaient autour de moi, des experts que j'ai trouvés, que ce soit du côté du fournisseur, du côté de mes collaborateurs, du côté de tout l'écosystème que je connaissais à l'époque, des sociétés avec lesquelles j'avais déjà part... qui m'ont expliqué leur point de vue sur ce qui était en train de se passer, leur appétence aussi sur le prix, la volonté qu'ils avaient de s'incliner sur un prix ou pas de s'incliner. Enfin, tout ça, c'est clé. L'écosystème là-dessus aussi, le réseau, ça change beaucoup. Ça fait gagner du temps et de la compréhension sur la réalité du marché.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a quelque chose que tu ferais différemment ?

  • Speaker #0

    Comme je l'ai dit, ça ne pouvait pas être parfait parce qu'il y avait un sujet de vitesse. Mais... Je pense qu'en termes de suivi, aller plus loin sur la mise en place de KPI précis à suivre justement pour savoir un peu ce qui marche et ce qui ne fonctionne pas sur le go-to-market, sur le prix. Je pense qu'il n'y a pas eu assez de méthode sur le premier coup, sur le suivi de ces choses-là pour davantage comprendre où est-ce qu'on est en succès, où est-ce qu'on est en échec et qu'est-ce qu'il faut qu'on modifie et ça reste essentiel. Je pense d'ailleurs que c'est sûrement une des choses qu'on oublie de temps en temps, parce qu'on est humain et qu'il y a de temps à faire sur la partie PMM, que ce n'est pas toujours le sujet qu'on priorise, mais il est crucial. Sinon, on fait du go-to-market one-shot qu'on ne retouche pas. Et ce n'est pas ça, un go-to-market, ça doit être un élément vivant qui se modifie constamment et qui s'adapte à un marché en évolution.

  • Speaker #1

    Justement sur cette partie un peu feedback loop, comment est-ce que vous avez géré ? Le fait de recevoir des insights de votre premier client pour potentiellement améliorer le produit, adapter la roadmap, aller mieux cibler vos prochains clients. Est-ce que justement vous avez réussi à mettre en place une méthodologie ou pas ?

  • Speaker #0

    Depuis, on en a avec des outils qui nous permettent de le faire. Donc ça, ça commence à être vraiment processé à travers Salesforce, sur lesquels on est aussi en train un petit peu de rentrer des éléments de... De comparaison de concurrence, de pourquoi est-ce qu'on gagne des îles, de pourquoi est-ce qu'on les perd, tout ça c'est très important. Des points forts qui sont cités par les clients, ça c'est aujourd'hui, hier c'était pas le cas. Hier on n'avait pas encore ces outils-là et quand on n'a pas d'outils, on le fait à la main. Donc moi ça a été juste caler des réunions avec les sales que je savais être en face-à-face avec ces clients-là pour essayer d'avoir du feedback tout le temps. Donc chasser les commerciaux pour leur poser des questions, leur demander leurs impressions et comprendre. Là où ça a été un peu plus difficile, c'est qu'on parle aussi de discussions qui ne sont pas toujours gérées par des commerciaux, mais qui sont aussi gérées par des gens de la direction. Où là, ce n'est pas toujours simple d'avoir la feedback loop, mais il faut juste caler des moments et puis essayer de cadrer les choses un maximum pour faire comprendre l'intérêt et le bénéfice que ça a à long terme.

  • Speaker #1

    Merci Constance pour... Ce partage d'expérience passionnant, j'ai adoré notre échange.

  • Speaker #0

    Avec grand plaisir Carlotta, j'espère que ça rappellera des souvenirs à certaines personnes qui pourront peut-être aussi échanger sur eux, leurs difficultés à pénétrer un nouveau marché, comment est-ce qu'ils ont fait pour y arriver. En tout cas, je te remercie de m'avoir invitée, ça a été un plaisir d'échanger sur tous ces sujets-là. Et puis une prochaine fois peut-être pour te raconter de nouvelles aventures.

  • Speaker #1

    Complètement. Et si ça te va, du coup, on termine avec les questions que je pose à tous mes invités. Pour commencer, quelle est la prochaine personne ou le prochain sujet que tu aimerais écouter sur ce podcast et pourquoi ?

  • Speaker #0

    J'en ai un petit peu parlé juste avant, mais je suis très intéressée par le réseau. Par le réseau, c'est-à-dire toutes les questions autour de comment est-ce qu'on crée un réseau, comment est-ce qu'on nourrit un réseau aussi, comment est-ce qu'on arrive à garder un fil conducteur sur ces sujets-là de manière efficace. Parce qu'en fait... Je ne sais pas comment les autres personnes sont dans ce métier PMM, mais des fois, je trouve ça très prenant de s'occuper de son réseau. Je pense que c'est quelque chose qui prend énormément de temps, si on veut le faire correctement. Et du coup, je sais que c'est des fois quelque chose que je vais mettre de côté parce que j'ai d'autres urgences. Donc je serais super intéressée d'entendre un témoignage sur ça, de savoir un peu tips et astuces, comment est-ce que les gens font pour réseauter de manière efficace, pour toujours garder un lien et pour réussir à extraire le cœur de l'information du réseau et nourrir aussi toutes les stratégies des produits et des solutions dans les entreprises.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as une ressource ou un livre que tu recommandes ?

  • Speaker #0

    J'en ai pas beaucoup parce que chez moi la lecture c'est vraiment sacré. C'est mon hobby préféré donc j'en ai pas beaucoup. Je lis pas beaucoup sur ces sujets-là théoriques. Donc non, mais là j'avais décidé de commencer justement sur les sujets du réseau. On m'a conseillé un bouquin qui s'appelle Never Eat Alone. Donc j'allais m'y mettre mais j'ai pas beaucoup de retours à donner sur ce sujet. Je m'y mets. À la plage cet été, donc je saurais en parler peut-être plus tard.

  • Speaker #1

    Et enfin, où est-ce que les auditeurs peuvent te contacter ?

  • Speaker #0

    Globalement sur LinkedIn, je pense que c'est l'endroit le plus simple pour me contacter, ce sera avec plaisir. Et n'hésitez pas à poser des questions, enfin si ça intéresse les gens aussi, d'entendre des explications sur le cloud, sur l'IA, enfin voilà, avec grand plaisir. Ces informations-là sont faites pour être partagées, c'est ce qu'il y a de plus intéressant.

  • Speaker #1

    Génial. Merci encore Constance et je te souhaite une bonne journée. A bientôt.

  • Speaker #0

    Merci Carlota, merci encore. Salut.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. Si l'épisode t'a plu, n'hésite pas à le partager sur LinkedIn en me taguant. Tu peux aussi me soutenir en laissant un avis 5 étoiles sur Apple Podcasts et me laisser un commentaire. Ton aide est précieuse pour m'aider à faire connaître Product Marketing Stories et aussi m'encourager à créer davantage de contenu. Alors merci.

Chapters

  • Présentation de Constance

    01:10

  • Rôle du PMM dans le Cloud et Hardware

    04:50

  • Pourquoi se spécialiser dans l'hardware

    10:15

  • Pourquoi Scaleway s'est lancé sur le marché d l'IA

    15:35

  • La stratégie Go to Market pour pénétrer le marché de l'IA

    22:40

  • Apprentissages et leçons

    30:20

  • L'événement AI Pulse pour devenir un acteur crédible

    35:10

  • Questions de la fin

    42:00

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Description

Constance, PMM spécialisée IA depuis 2 ans chez Scaleway vient vulgariser le secteur du cloud, l'hardware, l'intelligence artificielle. Rien que ça !


Elle a travaillé sur le développement d'une nouvelle catégorie de produit pour positionner Scaleway comme un fournisseur Cloud européen clé dans le domaine de l'IA et faire face aux GAFAM


👉 À quoi ressemble le rôle de PMM dans le secteur du cloud, sa valeur ajoutée et les défis associés.

👉 Son parcours : pourquoi elle s'est spécialisée dans le secteur du Cloud et comment elle est devenue PMM.

👉 Les 3 niveaux de solutions et business model de la tech et du cloud : IaaS, PaaS, SaaS.

👉 Son rôle clé dans la pénétration de Scaleway sur le marché de l'IA : de la recherche de marché au Go-to-Market.

👉 Comment aborder le business model et le pricing dans un contexte marché ultra-dynamique et nouveau.

👉 Ses apprentissages de se lancer dans une nouvelle catégorie de marché et ses conseils pour être rapidement perçu comme un acteur légitime.


Bref, Constance nous fait voyager au cœur des stratégies Cloud pour l'Intelligence Artificielle. 🤖


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Transcription

  • Speaker #0

    Hello, je suis Carlotta. Bienvenue dans Product Marketing Stories, le podcast qui décrypte les méthodologies, partage des conseils et apprentissages concrets pour rendre compréhensible et accessible le product marketing. Aujourd'hui, j'accueille Constance, PMM depuis deux ans chez Scaleway, pour nous parler d'hardware et d'intelligence artificielle. Je suis trop contente de cet épisode car c'est la première fois que j'accueille au micro du podcast une invitée qui va vulgariser le secteur de l'hardware et montrer une autre facette du product marketing qu'on a aussi moins l'habitude de voir. Attachez vos ceintures, car durant cet échange, Constance nous explique à quoi ressemble le PMM dans l'hardware, sa valeur ajoutée et les défis qui en découlent. Ce qu'est l'hardware et le cloud, avec les trois niveaux, l'IaaS, le PaaS et le SaaS. Pourquoi elle s'est spécialisée dans l'hardware et comment elle est devenue PMM. Sa vision du product marketing éducationnel versus promotionnel. Son rôle clé dans la pénétration du marché de l'IA, de la market research au go-to-market. Et enfin, ses apprentissages de se lancer dans une nouvelle catégorie de marché. qui plus est, celui de l'intelligence artificielle. Bref, un échange passionnant, qui j'espère vous plaira autant qu'à moi. Bonne écoute ! Salut Constance, comment tu vas ?

  • Speaker #1

    Salut Carlota, ça va bien et toi ?

  • Speaker #0

    Ça va très bien, je suis très très contente de t'avoir sur le podcast aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Bah écoute, le plaisir est partagé, j'ai hâte d'avoir la discussion avec toi, et puis d'apporter ma petite pierre à l'édifice, pour raconter un peu mes expériences et partager avec la communauté.

  • Speaker #0

    Est-ce que pour commencer, tu peux te présenter et nous dire ce que tu fais chez Scaleway aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Donc je suis Constance Morales, je suis aujourd'hui PMM, donc Product Marketing Manager, évidemment, chez Scaleway. Et je m'occupe de tous les produits liés à l'intelligence artificielle chez Scaleway, ainsi que ce qu'on appelle les core services. Donc ce sont des produits qui sont... pas forcément à la vente en direct, qui ne font pas forcément du business avec les consommateurs, mais qui permettent en fait à nos consommateurs d'avoir des expériences qui soient agréables, qui fonctionnent et qui soient optimisées.

  • Speaker #0

    Tu peux nous en dire plus sur ce que c'est Scaleway ?

  • Speaker #1

    C'est un CSP, un Cloud Service Provider, comme AWS, Amazon, GCP, Google ou bien Azure de Microsoft. On est un provider, un fournisseur de cloud européen. On est en fait complètement détenu par Iliad, qui est un groupe français détenu par Xavier Niel. Donc Iliad c'est free, notamment, que tout le monde connaît au niveau grand public. Et donc Scaleway permet à toutes les sociétés européennes de s'outiller en capacité de calcul, en capacité de stockage, en capacité de réseau, pour construire leur infrastructure technique. Donc toutes ces entreprises européennes qui ont besoin de ces solutions aujourd'hui, puisqu'on vit dans un monde de plus en plus digitalisé.

  • Speaker #0

    Donc Constance, tu es là aujourd'hui pour nous parler de ton métier de product marketing dans le secteur de l'hardware. C'est la première fois que j'accueille une personne dans le podcast pour nous parler de ce sujet en particulier. Et je pense que ça va ouvrir les yeux aussi sur une autre vision de product marketing. On a l'habitude de parler de software, de parler de produits dans le B2C, dans le B2B, mais moins dans l'hardware pur et dur. Donc, est-ce que pour commencer, déjà, tu peux nous expliquer ce qu'est l'hardware et nous donner des exemples de produits sur lesquels tu travailles pour qu'on puisse vraiment comprendre ?

  • Speaker #1

    Alors, l'hardware, c'est une super question. Attention, bouclez vos ceintures, ça va y aller fort. En fait, dans le cloud, donc chez Scaleway, qui est un... cloud provider, on développe des tas de types de produits. On est du coup un fournisseur, donc on est un intermédiaire qui va en fait mettre en place des infrastructures pour les équipes IT. Enfin je veux dire, un cloud, si on revient sur la base de la base, en fait c'est jamais que un fournisseur qui vient mettre des ordinateurs dans des data centers et qui les allume et les maintient et fait en sorte qu'ils fonctionnent. pour les entreprises qui payent pour ça. Si j'image vraiment le sujet très globalement. Et en fait, dans un ordinateur, il y a des tas de choses. Il y a de la capacité de calcul, il y a de la capacité de stockage, il y a du réseau, il y a des tas de choses. Et donc, ce cloud provider, il vient développer tout un écosystème avec des produits autour de ces fonctions-là. Et donc, des niveaux de produits pour répondre à tous les acteurs du marché. Donc, il va y avoir des gammes de produits dans le stockage qui sont du stockage... assez petit, bas coût, jusqu'à des gammes de stockage beaucoup plus efficaces, beaucoup plus performantes, beaucoup plus chères. Et c'est ça sur tous les niveaux de produits. Et à terme, on arrive avec un écosystème de plus de 80 produits. Il n'y a pas que du hardware dans le cloud. Il y a trois niveaux de solutions. Moi, quand je suis arrivée chez Scaleway il y a deux ans, la première chose que j'ai fait, c'est lire un article sur c'est quoi le IaaS, c'est quoi le PaaS, c'est quoi le SaaS. Et le cœur du cloud, c'est de comprendre ces trois notions-là. Et ces trois notions, elles sont vraiment très liées à la volonté d'abstraction que va avoir le client. À quel point le client, qui fait appel à un tiers, c'est ça le sujet du cloud, je n'ai pas envie de gérer mon infrastructure tout seul. Parce que je n'ai pas envie de payer des machines. Donc il y a déjà un coût de machine quand on achète un serveur, ça coûte très cher. Et puis en général, si on est une grosse société du CAC 40 avec des dizaines de milliers d'employés, et de clients, on n'a pas besoin que d'un serveur. On a besoin de salles entières de serveurs. Il faut imaginer le coût que ça représente. Donc moi, d'un point de vue financier, je ne veux pas mettre cet investissement-là. Et en plus, amortir ces coûts, ça va aussi me demander d'aller payer des équipes dédiées. Donc il faut que j'aille trouver des spécialistes, il faut que je trouve des endroits où mettre ces serveurs, il faut que ces gens-là soient formés constamment. ça ne va pas me donner la possibilité de changer de machine aussi si jamais je veux changer de cas d'usage à un moment. Donc je fais appel à un tiers. Je fais appel à quelqu'un dont je sais qu'il a une gamme de produits où je vais pouvoir choisir différentes choses, que je vais pouvoir utiliser à distance, et en fait où je vais pouvoir utiliser et profiter de la flexibilité du cloud qui est de quand j'allume mes machines je les paie et quand elles sont éteintes je ne les paie plus. Donc ça aussi, ça a une vision d'optimisation financière qui est énorme. Donc il y a des gens qui se disent, ok, moi finalement j'y vais pour le IaaS, l'infrastructure as a service. Ce que je veux, c'est, j'ai quand même des équipes qui savent faire des tas de choses, qui ont besoin de prendre les machines. La seule chose que je ne veux plus, c'est avoir un data center que je suis en train de gérer moi, et des machines que je dois acheter, gérer, allumer, etc. Ça je veux que ce soit mon cloud provider qui s'en occupe. Par contre, moi je récupère la machine, j'ai besoin de rien dessus, et... je vais monter mes applications, je vais tout faire de A à Z parce que j'ai des experts très costauds qui savent s'occuper de ça. Ça c'est une vision très IaaS. Donc ça c'est une vision, je viens juste chercher de l'hardware, je peux chercher des serveurs dédiés où vraiment je fais ce que je veux, ou alors je peux aussi aller à un niveau de granularité en dessous qui est une instance, une machine virtuelle, un bout serveur, que je veux aller enclencher parce que mon niveau et mon besoin il est plus petit. Mais je sais que c'est juste ça. Il y a le niveau d'après, qui est le niveau pass. qui est de se dire, bon, la machine, c'est sûr, de toute façon, je suis déjà chez un cloud provider, ça marche bien, je n'ai plus d'équipe qui gère mes serveurs en physique, donc ça, ce n'est pas une question, la partie S. Mais en plus de ça, en fait, j'ai vu que Scaleway vient de sortir un produit de Managed Inference pour faire de l'intelligence artificielle. Et en fait, en gros, ils ont optimisé le produit de manière à ce que moi, je puisse venir dans leur console, sélectionner un modèle, Le modèle, il est déjà optimisé pour la machine. J'ai juste à faire trois clics, je le lance et derrière, je peux l'utiliser. Je peux servir ce modèle pour faire des requêtes, lancer un chatbot qui pose des questions, qui donne des réponses à mes clients derrière sur une vision SAV par exemple, admettons. C'est super parce qu'en fait, ça me fait gagner du temps. Parce que si moi, je fais ça, ça veut dire que je n'ai plus à choisir un modèle, à aller le travailler et l'optimiser pour le GPU, pour la machine qui est derrière. Parce que tout ça, ce qu'Elwil a déjà fait. Donc ça, c'est le niveau d'après, où en fait, c'est ce que je vous disais sur le sujet de l'abstraction, on remonte un cran et on se dit, ok, c'est pas que la machine. Je veux aussi un certain niveau de prepackaging, en fait, de choses qui soient managées, qui vont scale up, scale down tout seul, ça c'est important pour moi. Et après, il y a la troisième vision, software. Bon, et là, je pense que j'expliquerai moins, du coup, ça, c'est software as a service, où là, on est carrément au niveau extrême de... On n'a même plus besoin d'experts du tout, c'est du grand public qui va utiliser des solutions software. C'est Gmail, c'est un CRM Salesforce, je veux dire, on est sur des fonctionnalités métiers où là, on ne gère plus du tout la partie infra, la partie technique derrière et ça devient de l'application par cas d'usage quasiment. Ce que Scaleway, en tant qu'acteur sur le marché, aujourd'hui on va moins sur ce sujet de software as a service. Nous, on développe des produits IaaS et des produits... PASS majoritairement aujourd'hui parce que notre cible est du coup très technique. Aujourd'hui, notre cible reste les développeurs, les spécialistes ML engineers dans l'IA, les CTO, c'est ces gens-là qu'on accompagne au quotidien.

  • Speaker #0

    Si je récapitule, on a trois niveaux. Le IAS qui est Infrastructure as a Service, le PASS, Platform as a Service, donc c'est principalement sur ces deux pans-là que tu travailles et que Scalway est spécialisé. Et le troisième pan qui est aujourd'hui de plus en plus démocratisé, que nous en tant que PMM et même sur le marché, on visualise beaucoup mieux, qui est le software as a service. C'est bien ça ?

  • Speaker #1

    Exactement. Oui, et puis qu'on utilise tous au quotidien en tant qu'utilisateurs en fait.

  • Speaker #0

    Du coup, pourquoi est-ce que tu as décidé de te spécialiser dans ce secteur-là, le secteur de la tech et plus particulièrement de l'hardware ?

  • Speaker #1

    Moi, je crois que j'ai toujours été attirée par la complexité, déjà. C'est ma curiosité qui m'a amenée sur la tech. Moi, quand j'ai fini mes études, je me suis dit, bon, de toute façon, je le sais, il y a deux milieux qui m'intéressent, le milieu scientifique ou le milieu technologique. Parce que la tech, c'est vraiment... En fait, tout est tellement mouvant constamment, tout est tellement nouveau, il y a tellement de niveaux à comprendre. Surtout quand on ne vient pas du monde de la tech. Je n'ai pas un diplôme d'ingénieur, je n'ai pas baigné là-dedans. J'ai fait une formation d'école de commerce assez tradie, prépa, école de commerce. Je n'y connaissais rien initialement. Et en fait, c'est des business models. Déjà, c'est fascinant parce que la tech a pris le dessus sur tout. Aujourd'hui, c'est la technologie qui définit notre façon de travailler quand même, c'est un fait. Et donc derrière ça, il y a des business models. qui sont complètement nouveaux et puis il y a des produits qui sont assez complexes et plus on descend sur la tech plus on comprend un niveau de produit, comme on vient de le faire à l'instant il y a un software mais derrière un software il y a tellement de choses qui sont actionnées pour le faire fonctionner, il y a tellement d'acteurs il y a tellement de marchés et d'interdépendance sur un marché et moi c'est ça ce qui m'a fascinée et en fait j'ai aussi découvert au fur et à mesure que j'aimais le marketing déjà sur son côté très stratégique que je trouvais intéressant comprendre vraiment Voilà, les dynamiques du marché, comprendre un messaging, un go-to-market, ce genre de choses, c'est ça moi ce qui m'a fascinée. Et puis ensuite, j'aime le marketing très éducationnel versus promotionnel, je dirais ça comme ça. Et j'ai le sentiment que dans la tech, expliquer c'est déjà vendre. Alors qu'il y a d'autres marchés où je pense que la vision promotionnelle, la vision, je dirais peut-être, je sais pas, plus agressive, parce qu'on est aussi agressif dans la tech, on est obligé à un moment de vendre nos produits. Mais ce n'est pas tout à fait le même angle. Et du coup, ce rôle d'explication, de comprendre la technologie, de vulgariser ce que c'est, de le faire entendre à différentes parties prenantes en interne, mais aussi à différents types de profils. On ne parle pas de la même manière d'un produit technologique qu'un CEO, qu'un CTO, qu'un développeur qui va l'utiliser. Ça, c'est vraiment un truc qui m'a fascinée et qui me plaît beaucoup au quotidien.

  • Speaker #0

    Et est-ce que, justement, il y a des... défis particuliers, des enjeux spécifiques au rôle de product marketing au sein de ce secteur-là et comment est-ce que finalement tu es devenue PMM dans ce domaine-là et chez Scaleway ?

  • Speaker #1

    Alors moi ce qui m'a frappée je pense en arrivant chez Scaleway, ça a été la manière dont les départements étaient un peu silotés et du coup ça fait assez référence à une autre conversation qu'on a pu avoir aussi toutes les deux de comment les choses ont évolué mais On est arrivé, on était dans l'équipe revenu, il y avait donc les sales, le marketing, il y avait le produit à côté. Aujourd'hui on fait partie de l'équipe produit. C'est pas anodin non plus, c'est parce que finalement, il y a deux ans, les équipes, elles avaient aussi un niveau de maturité sur la compréhension de l'écosystème du marché et des produits qui n'était pas la même que ce que c'est aujourd'hui. Et aujourd'hui notre rôle il va beaucoup plus vers ça aussi côté PMM. Moi je pense que notre valeur ajoutée principale, elle est d'être capable de parler. En fait on est juste des traducteurs. enfin pas juste, nous on maîtrise plein de langues, on parle produit, on parle market, on parle sales et c'est cette puissance là qui fait que on est super utile c'est parce qu'on est capable de comprendre des ingénieurs, des développeurs qui travaillent sur le coeur du produit, qui peuvent parfois passer des heures parce que c'est des gens qui sont passionnés à expliquer la différence qu'il y a sur les tensor cores de telle GPU par rapport à telle autre GPU et puis que ... Oui, mais ça, ça va faire du graphisme parce qu'il y a des raytracing core. On rentre dans un niveau de détail des heures et des heures. Et nous, on sait comprendre, écouter. Après, en fonction de son niveau d'intérêt aussi, passer sur certaines choses. Parce qu'un cerveau, à un moment, il faut aussi qu'il ait ses propres limites. Mais on sait traduire ça par rapport à des sales en disant, voilà, ça, c'est votre matrice de compréhension. Si votre client cite ce mot, il faut que vous compreniez que ça va faire référence à tel cas d'usage. Et en fait, c'est ça. Elle est là pour moi, toute la valeur. Et le marketing aussi. Nous, on a une équipe marketing qui est impressionnante. L'équipe marketing, chez nous, elle est complètement pressurisée par forcément les urgences des sales. On est sales-led. Donc, elle doit être super réactive. En plus d'être réactive, elle essaye d'être proactive, de mettre en place des campagnes qui vont continuer tout le temps dans le temps. L'équipe marketing, elle pense plutôt à l'industrie. Aujourd'hui, elle réfléchit plus en fonction des industries. mais elle a besoin du produit. On ne peut pas même adresser des industries en tant que cloud provider si on ne parle pas produit. Notre univers, il est fait de produits qui sont profondément techniques et complexes pour des experts qui travaillent sur ces sujets-là. Donc sans nous, en fait, le marketing est aussi un peu aveugle. Ils ne savent pas parler de ces produits-là. Donc voilà, on est vraiment au milieu de tout le monde, là, dans notre petit coin, qui n'est pas du tout un coin, du coup, puisqu'on n'est jamais dans notre coin. Et notre rôle, c'est d'échanger, c'est de comprendre ces différentes équipes, quels sont leurs objectifs, quelles sont leurs contraintes, et de venir traduire un petit peu pour leur donner les outils et les armes pour aller le plus loin possible dans la bataille, prendre des parts de marché, gagner des nouveaux clients et toutes ces choses-là.

  • Speaker #0

    Tu peux nous expliquer un peu plus en détail tes missions ? des exemples de missions passées, ou ce que tu es en train de faire en ce moment ?

  • Speaker #1

    Je peux avec plaisir raconter un petit peu ce qui s'est passé chez Scaleway l'année précédente. Ça fait un petit peu plus d'un an sur le sujet de l'IA. Donc moi, quand je suis arrivée chez Scaleway, je travaillais sur un produit précisément, qui était le GPU. Le GPU, c'est le cœur de ce qui permet de faire de l'intelligence artificielle. C'est une carte graphique qui permet de faire du calcul en parallèle. Et c'est cette parallélisation du calcul qui est intéressante pour l'IA. Parce qu'en fait, l'IA... C'est un peu à prendre, si on prend une des premières IA les plus simples, une intelligence artificielle qui fait de la détection de photos, elle prend une photo et puis elle dit si c'est un chat ou un chien qu'elle voit. Bah en fait, cette intelligence artificielle, elle va poser tout le temps la même question. Elle prend la photo, chien ou chat ? Chien ou chat ? Chien ou chat ? Si on travaille sur une capacité de calcul normale CPU, dans ce cas, elle va faire au fur et à mesure, elle ne parallélise pas le travail. Donc elle va prendre au fur et à mesure, un à un, et elle va faire tous ces calculs-là. C'est long ! C'est très très long. Alors que si on parallélise, du coup, on va extrêmement vite. C'est pour ça qu'on utilise des GPU. C'est cette parallélisation-là qui permet de faire de l'intelligence artificielle. Ça, c'est le petit sujet. Et c'est parce que moi, je travaillais sur ces sujets de GPU, donc de produits, qu'on m'a mise dans les sujets de l'intelligence artificielle. Grosso modo, je pense que ça n'a échappé à personne. 30 novembre 2022, dans le monde entier, ChatGPT sort. ChatGPT, c'est le produit qui a eu le taux d'adoption, la vitesse d'adoption la plus rapide jamais vue jusqu'à présent. Il y a un graphique qui montre ça, je ne l'ai plus exactement en tête, mais c'est assez lunaire. De voir qu'Internet a été adopté en années et qu'au fur et à mesure, les technologies ont été adoptées en mois, en jours. Et ChatGPT, ça s'est fait en quelques jours à peine. Donc c'est assez lunaire. Ce n'est pas nouveau l'intelligence artificielle. ChatGPT n'a pas inventé l'intelligence artificielle. Par contre, OpenAI a mis à disposition du plus grand nombre une application concrète, facile d'utilisation de l'intelligence artificielle. Et ça, ça a tout changé. En termes de paradigme et en termes d'urgence sur le marché, ça a tout changé. Là, on comprend. Là, on voit un cas d'usage, on le voit mis dans les maths chacun, on passe d'un sujet niche, géré par des experts, et puis dans des mêmes départements qui existent, plutôt côté recherche et innovation dans les sociétés. des fois beaucoup plus loin aussi dans d'autres sociétés, qui du coup, en fait, deviennent le cœur du sujet. On les questionne tout le temps. Quels sont les cas d'usage qu'on peut mettre en pratique dans l'entreprise pour aider les employés à mieux répondre à des demandes clients pour des tas de cas d'usage différents ? Là, on se dit ce qu'est louer à quelque chose à jouer, forcément, puisque nous, on est au début dans la chaîne de valeur, on est le provider, on est le fournisseur. Et nous, on est le fournisseur de la capacité de calcul. Donc, il faut qu'on se positionne rapidement. Et ça, c'est le sujet qu'on a eu il y a du coup un an et demi. Mais ce qu'est le way, il y a un an et demi, il n'était pas un acteur d'intelligence artificielle défini plus que ça. Donc, on parle de pénétrer un nouveau marché, qui est en pleine croissance, sur lequel c'est assez compliqué de lire ce qui va se passer. Impossible. Enfin, il va se passer ce qui va se passer. Je n'ai pas de boucle de cristal, je vous rassure. Je ne sais pas encore faire ça. Mais il faut y aller, et il faut y aller vite, parce que sur un marché en pleine croissance, la vitesse, c'est la clé. Donc en fait... Tout le monde a senti, il y a de notre investisseur a aussi senti ce sujet-là, et nous a demandé de considérer la possibilité de se lancer par le haut de la pyramide, c'est-à-dire acheter un supercalculateur, un produit avec d'excellence, un produit niche, qui permet aux sociétés comme OpenAI, et il n'y en a pas non plus des milliers des cents, des OpenAI, de construire les plus gros modèles d'intelligence aujourd'hui, pour pouvoir en fait évangéliser le marché, et puis donner... les outils à tous les autres membres du marché, à tous les autres acteurs pour créer derrière des applications, des solutions. Donc moi ça a été mon énorme travail de l'année précédente, c'est passé par beaucoup d'analyses de marché notamment, ça a été déjà de faire un premier tour d'horizon et de peser les pour et les contre, d'étudier ce marché pour comprendre un peu quel était le niveau de risque, quel était le niveau d'opportunité, ce vers quoi il fallait qu'on aille et comment il fallait qu'on construise notre roadmap si on prenait le sujet. par là où on le prenait. Donc voilà, ça c'est un de mes gros boulots et ça en est suivi. Tout le reste, toute la stratégie GoToMarket qui va avec. Avec ça, on a donc fait cet achat, on a mis ce supercalculateur sur le marché mais après on a aussi dû travailler l'awareness sur le marché de ce produit-là mais aussi de Scaleway en tant qu'acteur d'IA et on l'a fait avec un très gros événement qui s'appelle AI Pulse qui a été un temps fort énorme de cette année chez Scaleway. Et je pense que ça a été un gros levier aussi sur cette stratégie-là.

  • Speaker #0

    J'aimerais bien du coup rentrer un peu plus dans le détail sur ce projet-là, cette mission-là qui t'a pris plus d'une année. Est-ce que tu peux nous en dire plus au tout début du projet, quand on t'a mis sur cette problématique-là d'analyse de marché ? Quels ont été tes principaux enjeux ? Comment est-ce que tu as pris le problème en fait ? Parce que ce que tu disais de dire, on rentre par une porte, est-ce que c'est la bonne porte ? Quelles vont être les conséquences pour le produit ? pour les sales, etc. J'imagine qu'il y a vraiment eu un besoin de prise de recul et de compréhension du marché qui a été énorme.

  • Speaker #1

    Alors, comment ça s'est fait ? Ça a été un moment assez déroutant. Je ne vais pas vous le cacher. Si ça vous arrive un jour, vous penserez à ce podcast et vous vous direz, bon, a priori, c'est normal. C'est normal d'être dans une situation un petit peu déroutante. C'était compliqué parce que je ne savais même pas par où aller et par où chercher. Donc en fait la première chose que j'ai fait c'est déjà me rapprocher de mes équipes d'experts. En fait c'est déjà d'aller comprendre le produit, c'est d'aller comprendre vraiment de quoi on parle, à quoi ça va servir, c'est quoi ce truc là dont on est en train de parler, ce super calculateur, qu'est ce que c'est, à qui ça va servir, théoriquement aujourd'hui dans l'existant, comment ça se passe, pour ensuite comprendre que c'est dans un nouveau paradigme parce qu'on le met dans le cloud. Mais du coup c'est ça donc moi j'ai passé des heures avec mes experts en interne à vraiment comprendre. la spécificité de ce produit et où, assez souvent, chaque caractéristique, bénéfice clé du produit, il appelle déjà des usages, il appelle déjà des types d'acteurs. Donc j'ai un peu réfléchi de cette manière-là. Je me suis aussi énormément rapprochée du fournisseur de ce produit-là, qui est Nvidia, que tout le monde connaît aujourd'hui. Mais en fait, eux, ils font ce travail. Eux vendent des supercalculateurs, donc ils savent très bien quels sont les cas d'usage de ce supercalculateur, à qui on le vend, pourquoi on le vend, etc. Donc eux m'ont aussi beaucoup accompagnée. Rien qu'étudier leur go-to-market m'a fait comprendre du coup ce vers quoi ils allaient, mais en même temps un peu à double tranchant parce que nous, on est un intermédiaire. Donc en fait, on n'était pas exactement sur les mêmes raisons, on n'achetait pas le produit de la même façon, puisque nous on l'achetait non pas pour notre propre usage, mais bien pour le mettre à disposition de nos utilisateurs. Donc ça a été, voilà, de toute façon on se raccrochait à ce qu'on a autour de soi, essayer d'aller sonder ses experts, de sonder ses fournisseurs, de sonder son écosystème. Il y a eu énormément de discussions qui ont été faites. C'est aussi un sujet qui a été très politique. Donc en fait, à ce niveau-là, il faut aussi imaginer que ce sont des discussions qui se sont faites avec ce marché niche. Et ce marché niche, c'est plutôt des superstars de l'IA qui sont dedans. Donc là, on était à un niveau où... J'étais constamment en train d'écouter quelles étaient les conclusions des discussions avec tel ou tel potentiel prospect, où est-ce que ça bloquait, qu'est-ce qu'ils attendaient, comment ils voyaient les choses. C'est ça ce qui m'a permis d'avancer dans un premier temps. Et puis des études de marché dans tous les sens. Comme vous connaissez les outils, regardez un petit peu qu'est-ce qu'un Gartner va raconter, qu'est-ce qu'un Forrester dit aussi, quelles sont les tendances un peu évaluées. et puis voir ce qu'il en est sur ce marché, où est-ce qu'on veut aller. Ensuite, il y a une question de prise de décision. Il y a aussi un moment quand on avance là-dessus, il faut savoir fermer un petit peu les portes. En tout cas, moi, c'est un peu ce que je ressens. C'est de me dire, d'abord, il faut poser toutes les questions, il faut être là pour mapper un certain nombre de risques, expliquer. Attention, on est en train de mettre un supercalculateur dans le cloud, mais vous savez qu'il y a quand même... des universités qui donnent des accès gratuits à ce même type de calculateur. Donc, quelle va être la valeur ? Va falloir mettre ça aussi en avant. Donc, en fait, ça fait une roadmap pour nous, PMM. On a compris les niveaux et les points de valeur qu'il fallait mettre en avant. C'est bien. Mais après, il faut suivre. Enfin, go with the flow parce qu'il n'y a que ça aussi qui fonctionne. Comme il faut aller vite, le but du jeu, c'est aussi de trouver le premier client. Et c'est le premier client qui va définir les choses avec nous. C'est nos clients. qui ont défini le supercalculateur, qui ont défini la valeur, qui nous ont fait comprendre qu'est-ce qui était intéressant, qu'est-ce qu'ils recherchaient ou qu'est-ce qu'ils ne recherchaient pas. C'est vraiment à travers eux qu'on a construit ce produit également.

  • Speaker #0

    Comment tu as travaillé ce goût to market ? Parce que du coup, c'est ultra spécifique de se dire, on inverse un peu la manière de penser. C'est, comme tu viens de dire, le client qui va nous permettre aussi de définir le pricing, même si on travaille en amont, finalement, on se retrouve potentiellement avec... Un prix finalement qui n'est pas celui qu'on avait travaillé de façon ultra rationnelle. Donc comment est-ce que tu as géré cette inversion de prisme et ce changement de paradigme-là ?

  • Speaker #1

    C'est un petit peu travailler en double mode. Je pense qu'il y a un mode d'urgence qui a été d'aller chercher ce premier client-là. Et ensuite, il y a la vision d'après, de se dire, très bien, on a sécurisé le point principal, qui est vendre ce produit et être sûr qu'on en a une source de revenu qui nous permet de créer de la valeur pour ce qu'elle est. Une fois qu'on a ça, il ne faut pas oublier l'importance de tout le produit. Encore une fois, c'est pénétrer un nouveau marché, il faut qu'on fasse comprendre à notre marché ce qu'on est en train de faire. Donc en fait, je l'ai vraiment travaillé de cette manière-là en me disant, En posant des questions de positionnement Scaleway global, et je l'ai fait aussi avec ma manager de l'époque qui a beaucoup accompagné sur ce sujet-là, bien sûr. Du coup, c'est quoi Scaleway dans l'IA ? Et ça, c'est raconter cette histoire. Ça a été beaucoup faire comprendre pourquoi cet investissement ? Pourquoi est-ce qu'on est rentré par là ? Pourquoi est-ce que Scaleway a investi dans un supercalculateur ? Et pourquoi est-ce que Scaleway n'a pas commencé par l'autre phase ? C'est-à-dire, pourquoi est-ce qu'on ne serait pas plutôt allé développer quelques produits ? donc très managé, sur des cas d'usage qu'on puisse mettre dans les mains de tout le monde. Ça aurait été une autre stratégie. Mais nous, ça nous semblait plus pertinent de passer par ce sujet-là pour aller aussi supporter notre écosystème européen. On a besoin d'un leader, on a besoin d'un Open AI européen pour tous les sujets qu'on porte chez Scaleway, de souveraineté, pour tous les sujets d'open source, pour tous ces sujets-là, c'est important. C'est une question de rapport de force aussi dans l'échec international aujourd'hui technologique. Donc, il faut qu'on puisse répondre à cette demande. Et en fait, si on peut répondre à la demande la plus exigeante, on peut répondre à des demandes moins exigeantes. Et c'est dans ce sens-là aussi qu'on a créé la roadmap et qu'on a créé le GoToMarket après. L'idée, c'était de dire, on a aujourd'hui la capacité de répondre à la demande la plus exigeante. On apprend des gens qui sont en train de créer les modèles que demain, tous les autres utilisateurs vont utiliser. Il n'y a pas de meilleur moyen d'apprendre que par ce biais-là. Ça, ça va nous faire comprendre. le workload le plus exigeant, le plus compliqué, quels sont les critères qu'il faut, et du coup on va pouvoir développer après l'entre-deux. Et des acteurs plus petits, de quoi est-ce qu'ils ont besoin ? Quel est le niveau prix qu'ils sont prêts à mettre dedans ? Quelles sont les exigences de produits ? Est-ce qu'ils ont besoin d'avoir des capacités de stockage aussi importantes ? Est-ce qu'ils ont besoin d'un supercalculateur qui interconnecte 127 nodes de plus de 1000 GPUs parce que du coup il y a un besoin de... de scaling, de passage à la échelle dans le training qui doit être complètement linéaire. Non, pas tout le monde. Donc en fait, on a construit autour de ça. Une fois qu'on a le gros bébé, la grosse machine, une fois qu'on a les experts des experts, on revient sur, maintenant on adresse tout le marché. Et ces sociétés qui vont vouloir se lancer dans l'AI, il leur faut quelque chose pour faire du POC. Ok, donc il nous faut un produit d'un prix d'appel pour pouvoir aller répondre à ces besoins-là. On construit la roadmap de cette façon. Et on n'oublie surtout pas de... expliquer bien la valeur de ce produit, de ce premier produit, qui vient complètement crédibiliser ce qu'est le way, qui vient expliquer qu'on est légitime sur le marché. On ne peut pas être plus légitime que quand on raconte qu'on sait opérer, maintenir un supercalculateur qui est d'une complexité énorme. Il faut imaginer techniquement quand même, parlant que c'est un nouveau métier complètement. Si on sait faire ça, on sait aussi évidemment traiter des instances. Donc si on sait opérer un supercalculateur qui demande vraiment d'une expertise dédiée et des experts nouveaux, on sait aussi amener ça dans notre cloud, dans notre cœur de métier qu'on fait depuis des années et des années pour des acteurs qui ont des besoins un petit peu moins importants en termes de capacité de calcul notamment.

  • Speaker #0

    Tu parlais au tout début aussi d'un événement que vous avez fait à E-Pulse. J'imagine que ça a été aussi un des moyens pour vous de vous légitimiser. Tu parlais de montrer que Scaleway rentre dans le secteur de l'IA. Est-ce que tu peux nous en dire plus sur pourquoi vous avez pensé à cet événement et quel était l'objectif ? Comment ça s'est fait ?

  • Speaker #1

    Tout est lié à ce que je citais tout à l'heure. J'aimerais bien savoir dans les commentaires, ce serait intéressant de savoir combien de personnes qui écoutent le podcast connaissent Scaleway. Mais Scaleway, ce n'est pas GCP, ce n'est pas AWS et ce n'est pas Azure. On n'a pas...

  • Speaker #0

    Ce niveau de brand awareness qu'ont ces GAFAM qui de toute façon sont connus de tous parce qu'il n'y a pas un sujet de la tech sur lequel ils ne sont pas. Donc forcément ils sont partout. Donc si nous notre ambition c'est d'aller chercher les leaders du marché mais que personne ne nous connaît, c'est un peu compliqué. Donc en fait, et Apple, ça a été vraiment mettre les moyens pour frapper un grand coup et justement expliquer qu'on s'est outillé. Qu'on est un acteur qui est capable de répondre à ses besoins énormes et qu'on est là pour soutenir l'écosystème, on est là pour soutenir les leaders européens et on est là pour soutenir toutes les entreprises qui ont envie de créer de la valeur avec l'intelligence artificielle et qui ont besoin d'un provider qui soit européen, souverain, sécuritaire, je ne sais pas si c'est le bon mot, qui crée des infrastructures sécurisées, c'est ça ce que j'entends. Donc ça, il fallait qu'on fasse passer le message. et il fallait plus qu'une campagne LinkedIn pour le faire passer. Il fallait créer un moment parce que c'est aussi important de rencontrer les gens. Sur un changement si fort, il fallait faire quelque chose de puissant, il fallait marquer le coup de manière très très forte. Ce qu'on a fait, je pense, puisque l'année dernière, E-Hipulse, c'était un événement à la station Eiff en novembre qui a rassemblé 1000 personnes sur place, plus de 10 000 personnes en ligne. On a eu l'honneur d'accueillir les plus grands noms de l'IA d'Europe. On avait Mistral sur scène, on avait Hugging Face sur scène, on avait Meta aussi qui a raconté un petit peu la création des grands modèles d'open source. On avait des noms extraordinaires. On a pu aussi ramener l'équipe de Qtai, qui est aussi une autre dynamique de notre groupe, puisque Qtai c'est un laboratoire de recherche européen qui a créé... Des modèles d'open source, c'est l'objectif. C'est un laboratoire à but non lucratif. Ce n'est pas une entreprise qui vient créer un produit qui cherche à monétiser. C'est vraiment une équipe qui cherche à créer des modèles open source pour qu'on ait des équivalents européens à du GPT 1, 2, 3, 4, à tous ces modèles qui sortent par les fournisseurs américains aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Dernier sujet pour clôturer cette partie. On en a rapidement parlé tout à l'heure, est-ce que tu peux nous expliquer comment est-ce que tu as abordé le sujet du business model et du pricing ?

  • Speaker #0

    Souvent, moi, première chose que je fais côté pricing, c'est d'aller voir les compétiteurs et comment est-ce que les compétiteurs vont positionner ce nouveau produit. Bon là, il se trouve qu'à cette date-là, il n'y avait pas beaucoup de compétiteurs sur le marché, donc un petit peu difficile à faire. J'ai mis en place des matrices de comparaison, donc en fait, ce que je suis allée faire, c'est que je suis déjà allée identifier mes compétiteurs, challengers. sur le marché en termes de positionnement de marque et de positionnement de prix qui aujourd'hui offrait de la capacité de calcul pour faire de l'intelligence artificielle. Donc ça ce sont mes compétiteurs sur le cas d'usage en fait global. Et ensuite quel type de puces est-ce qu'ils allaient proposer ? Donc évidemment j'ai comparé toutes les puces qui puissent exister sur le marché. J'ai positionné ces acteurs là en définissant des acteurs très haut de gamme avec des niveaux de prix plutôt élevés, moyen de gamme et puis plutôt moins cher, entrée de gamme sur le bas. Ça m'a donné à peu près une idée, un mapping de ce qui se faisait sur le marché. Et puis ensuite, j'ai essayé de comparer avec le produit. Donc là, en se disant, bon, d'accord, mais en fait, notre produit, à nous, comment est-ce qu'on pourrait le comparer ? Il est X fois plus puissant. Il est X fois plus grand. Donc en fait, aller chercher comme ça la comparaison sur le cœur du produit, de la valeur. que ces gens vont voir, puisque la performance, c'est de la rapidité de calcul. De la rapidité de calcul, c'est faire son travail plus vite. Pour un data scientist, un ML ingénieur. Et si je fais mon travail plus vite, je sors mon produit plus tôt. Et si je le sors plus tôt, je gagne de l'argent plus tôt sur mon produit. Je vais aller capter des parts de marché plus rapidement. Donc, elle est là, la valeur. Ça a vraiment de la valeur. Autant, il faut savoir l'exprimer aussi derrière, on est d'accord. Ça, c'est le sujet du messaging et du go-to-market. Mais la valeur est là. Et donc c'est ce que j'ai fait. J'ai comparé et je me suis dit, bon bah ok, finalement sur les cinq dernières années, à chaque nouvelle puce et nouvelle machine qui sort sur ce sujet, les prix prennent tant d'augmentation. Aujourd'hui on est à tel niveau, donc si je suis cette courbe d'augmentation et que je considère que mon produit est x fois plus performant, en fait je suis allée projeter ces hypothèses-là sur les différents prix. Et ensuite, moi ça m'a donné un encadrement. Et je suis allée faire une recommandation à mon comité de direction en expliquant, voilà, j'estime qu'en termes de positionnement, ce qui est loué, on est là aujourd'hui, on veut être là demain. Donc en termes de prix, ça ferait sens qu'on se situe à peu près à cet endroit-là. Et c'est comme ça qu'on a posé un prix... Après il y avait évidemment une question aussi purement financière, retour sur investissement qui est bien entendu pris en compte aussi. Ça c'est comme tous les produits d'habitude, c'est pour ça que je n'axe pas trop sur ce côté-là où là pas grand chose n'a changé. Mais ça c'était intéressant et ce qui est intéressant aussi c'est que on s'est vite rendu compte qu'on ne jouait pas avec les mêmes armes. Puisque par exemple un des coûts très importants dans un data center et sur le cloud, c'est l'électricité. Le coût de l'électricité, l'augmentation du coût de l'électricité n'est pas du tout la même en Europe et en France qu'aux États-Unis, qui sont nos concurrents principaux de plus en plus sur le sujet de l'EI. Donc en fait, en termes de prix, ça se ressent aussi sur certains niveaux. Il y a des prix sur lesquels on n'est pas capable de baisser pour ces sujets-là. Il y a des subventions de l'État qui ne sont pas les mêmes en fonction des différents pays aussi. Donc voilà, on ne se bat pas tous avec les mêmes armes. Et en plus de ça, on est sur un marché, comme je le disais, en pleine croissance. Tout le monde veut capter les parts de marché, donc ça fait du dumping de prix dans tous les sens. En fait, ce qui s'est passé aussi, c'est qu'il y a eu la théorie du prix qui a été validée par tout le monde, avec ce long travail qui a été effectué, qui m'a permis d'apprendre plein de choses. Maintenant, je pose des prix les yeux fermés, je plaisante, c'est pas vrai du tout, ça a permis de faire ça. Et puis en fait, après, il y a la confrontation de la théorie avec la pratique, on rencontre le premier client, et comme nous aussi, on est dans ce paradigme de « il faut trouver un premier client » , et c'est le marché qui décide, le prix qu'on avait validé n'était pas du tout le prix auquel on l'a vendu. Mais c'est le jeu, et c'est parce que l'importance, c'était la rapidité, c'était l'opportunité sur le marché aussi.

  • Speaker #1

    J'imagine que même si au final ça n'a pas été le prix, ça t'a permis à toi et à l'équipe, à l'entreprise aussi, de mieux comprendre les dynamismes des différents business models et quand même de se positionner et de savoir « Ok, ça a été plus cher ou moins cher de X% » mais de pouvoir pour les prochains clients aussi avoir une fourchette qui est plus réaliste. et y voir plus clair dans ce marché qui est tout nouveau et qui est en pleine croissance.

  • Speaker #0

    Absolument. Et puis en fait, quand on y réfléchit, c'est exactement ce qui se passe sur le lancement de produits en général. C'est juste la temporalité qui n'est pas la même. Je dirais que moi, je le vois sur d'autres produits. Il y a des fois, on sort un produit, on sort un produit à un certain prix. C'est juste que ça nous prend trois mois de nous rendre compte qu'on ne l'a pas mis au bon prix. Parce que du coup, on ne le vend pas forcément comme on veut. Je n'ai pas d'exemple précis en tête, mais en fait, le prix peut être un sujet. Le prix peut être quelque chose qui peut changer, mais ça prend plus de temps. Là, c'était en direct. Là, c'est juste plus rapide. Ça a été plus rapide sur ce sujet-là de se dire, d'accord, ok, on fait un retour. En fait, on est dans cette situation de marché qui fait que notre niveau de levier, il est ce qu'il est aujourd'hui. Et ça, ça change tout le temps aussi. Et ça, c'est hyper intéressant. Je veux dire, sur le sujet de l'IA, je ne sais pas à quel point c'est quelque chose que les gens savent ou pas, mais il y a des sujets de pénurie. Il y a eu un sujet de pénurie sur les puces H100, où en fait toutes les entreprises sont allées acheter ces puces-là d'un coup, mais dans des propensions gigantesques. Ou ensuite d'ailleurs les très grandes sociétés ont créé des data centers, ont dû trouver des nouveaux endroits pour aller plugger toutes ces machines-là, ce qui a pris un petit peu de temps aussi. Mais du coup il y en avait plus sur le marché, il y a eu une pénurie pendant X temps. Mais donc c'est intéressant parce qu'on n'a pas le même pouvoir de négociation quand le produit est très rare que quand il ne l'est pas. ... Donc tout ça, ça bouge constamment. Et donc sur un marché en pleine expansion comme ça, il faut être constamment à l'écoute du marché. Je pense qu'il faut construire, c'est important. Il faut être méthodologique parce qu'à un moment, sinon on ne sait plus où donner de la tête. Le marché de l'IA, ça bouge. Mais il y a des acteurs dans tous les sens qui changent de stratégie constamment. Il y a des modèles qui se créent partout. En fait, tout bouge, autant côté fournisseur que côté client, que côté demande. Tout est mouvant constamment. Donc la méthodologie, c'est... important, mais de la réactivité et de l'écoute, c'est crucial si on veut pouvoir se positionner de manière cohérente sur le marché, et pas perdre pied quoi.

  • Speaker #1

    Et quel est du coup le principal apprentissage que tu retiens de ce projet là, et en fait de se lancer dans une nouvelle catégorie de marché ?

  • Speaker #0

    Je pense que le sujet est complexe. J'ai vraiment eu la sensation en travaillant sur ce sujet qu'on a été presque en train de créer une nouvelle entreprise dans l'entreprise. Et du coup, créer tout un nouveau projet C'est très tentaculaire, le sujet. On touche à tous les sujets. On a changé de cible. On est rentré sur l'intelligence artificielle. Avant, on parlait majoritairement aux développeurs. Aujourd'hui, les experts de l'IA sont devenus une de nos targets principales aussi. C'est une nouvelle target pour l'entreprise. Ça redéfinit absolument tout dans l'entreprise. Donc, je pense que déjà, la première chose, c'est prendre du recul et respirer. Déjà, ça, c'est le premier truc de se dire, OK, on y va. Tout est nouveau. On va aller décortiquer petit à petit, en étant méthodologique, en analysant le marché, en comprenant les risques, et aussi en étant très clair sur... L'objectif, on veut aller où et on veut être qui sur ce marché-là. Ça c'est la chose principale, parce que le deuxième apprentissage c'est la vitesse. On ne peut pas faire des choses parfaites et il ne faut pas attendre la perfection avant de lancer des choses sur un marché en pleine expansion. La vitesse c'est la clé, il vaut mieux lancer quelque chose rapidement, qui ne soit pas parfait, mais être capable de reprendre les choses, d'écouter le marché, de modifier, plutôt que d'attendre et laisser sa chance passer. Ça c'est pas possible. Donc... Prise de recul, respiration, vitesse, il faut y aller, il ne faut pas avoir peur, il faut tester les choses, je pense que c'est la majorité. Et ensuite, la puissance de l'écosystème, elle est essentielle dans un projet comme ça. Tout ce que j'ai appris, je l'ai appris des gens qui étaient autour de moi, des experts que j'ai trouvés, que ce soit du côté du fournisseur, du côté de mes collaborateurs, du côté de tout l'écosystème que je connaissais à l'époque, des sociétés avec lesquelles j'avais déjà part... qui m'ont expliqué leur point de vue sur ce qui était en train de se passer, leur appétence aussi sur le prix, la volonté qu'ils avaient de s'incliner sur un prix ou pas de s'incliner. Enfin, tout ça, c'est clé. L'écosystème là-dessus aussi, le réseau, ça change beaucoup. Ça fait gagner du temps et de la compréhension sur la réalité du marché.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a quelque chose que tu ferais différemment ?

  • Speaker #0

    Comme je l'ai dit, ça ne pouvait pas être parfait parce qu'il y avait un sujet de vitesse. Mais... Je pense qu'en termes de suivi, aller plus loin sur la mise en place de KPI précis à suivre justement pour savoir un peu ce qui marche et ce qui ne fonctionne pas sur le go-to-market, sur le prix. Je pense qu'il n'y a pas eu assez de méthode sur le premier coup, sur le suivi de ces choses-là pour davantage comprendre où est-ce qu'on est en succès, où est-ce qu'on est en échec et qu'est-ce qu'il faut qu'on modifie et ça reste essentiel. Je pense d'ailleurs que c'est sûrement une des choses qu'on oublie de temps en temps, parce qu'on est humain et qu'il y a de temps à faire sur la partie PMM, que ce n'est pas toujours le sujet qu'on priorise, mais il est crucial. Sinon, on fait du go-to-market one-shot qu'on ne retouche pas. Et ce n'est pas ça, un go-to-market, ça doit être un élément vivant qui se modifie constamment et qui s'adapte à un marché en évolution.

  • Speaker #1

    Justement sur cette partie un peu feedback loop, comment est-ce que vous avez géré ? Le fait de recevoir des insights de votre premier client pour potentiellement améliorer le produit, adapter la roadmap, aller mieux cibler vos prochains clients. Est-ce que justement vous avez réussi à mettre en place une méthodologie ou pas ?

  • Speaker #0

    Depuis, on en a avec des outils qui nous permettent de le faire. Donc ça, ça commence à être vraiment processé à travers Salesforce, sur lesquels on est aussi en train un petit peu de rentrer des éléments de... De comparaison de concurrence, de pourquoi est-ce qu'on gagne des îles, de pourquoi est-ce qu'on les perd, tout ça c'est très important. Des points forts qui sont cités par les clients, ça c'est aujourd'hui, hier c'était pas le cas. Hier on n'avait pas encore ces outils-là et quand on n'a pas d'outils, on le fait à la main. Donc moi ça a été juste caler des réunions avec les sales que je savais être en face-à-face avec ces clients-là pour essayer d'avoir du feedback tout le temps. Donc chasser les commerciaux pour leur poser des questions, leur demander leurs impressions et comprendre. Là où ça a été un peu plus difficile, c'est qu'on parle aussi de discussions qui ne sont pas toujours gérées par des commerciaux, mais qui sont aussi gérées par des gens de la direction. Où là, ce n'est pas toujours simple d'avoir la feedback loop, mais il faut juste caler des moments et puis essayer de cadrer les choses un maximum pour faire comprendre l'intérêt et le bénéfice que ça a à long terme.

  • Speaker #1

    Merci Constance pour... Ce partage d'expérience passionnant, j'ai adoré notre échange.

  • Speaker #0

    Avec grand plaisir Carlotta, j'espère que ça rappellera des souvenirs à certaines personnes qui pourront peut-être aussi échanger sur eux, leurs difficultés à pénétrer un nouveau marché, comment est-ce qu'ils ont fait pour y arriver. En tout cas, je te remercie de m'avoir invitée, ça a été un plaisir d'échanger sur tous ces sujets-là. Et puis une prochaine fois peut-être pour te raconter de nouvelles aventures.

  • Speaker #1

    Complètement. Et si ça te va, du coup, on termine avec les questions que je pose à tous mes invités. Pour commencer, quelle est la prochaine personne ou le prochain sujet que tu aimerais écouter sur ce podcast et pourquoi ?

  • Speaker #0

    J'en ai un petit peu parlé juste avant, mais je suis très intéressée par le réseau. Par le réseau, c'est-à-dire toutes les questions autour de comment est-ce qu'on crée un réseau, comment est-ce qu'on nourrit un réseau aussi, comment est-ce qu'on arrive à garder un fil conducteur sur ces sujets-là de manière efficace. Parce qu'en fait... Je ne sais pas comment les autres personnes sont dans ce métier PMM, mais des fois, je trouve ça très prenant de s'occuper de son réseau. Je pense que c'est quelque chose qui prend énormément de temps, si on veut le faire correctement. Et du coup, je sais que c'est des fois quelque chose que je vais mettre de côté parce que j'ai d'autres urgences. Donc je serais super intéressée d'entendre un témoignage sur ça, de savoir un peu tips et astuces, comment est-ce que les gens font pour réseauter de manière efficace, pour toujours garder un lien et pour réussir à extraire le cœur de l'information du réseau et nourrir aussi toutes les stratégies des produits et des solutions dans les entreprises.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as une ressource ou un livre que tu recommandes ?

  • Speaker #0

    J'en ai pas beaucoup parce que chez moi la lecture c'est vraiment sacré. C'est mon hobby préféré donc j'en ai pas beaucoup. Je lis pas beaucoup sur ces sujets-là théoriques. Donc non, mais là j'avais décidé de commencer justement sur les sujets du réseau. On m'a conseillé un bouquin qui s'appelle Never Eat Alone. Donc j'allais m'y mettre mais j'ai pas beaucoup de retours à donner sur ce sujet. Je m'y mets. À la plage cet été, donc je saurais en parler peut-être plus tard.

  • Speaker #1

    Et enfin, où est-ce que les auditeurs peuvent te contacter ?

  • Speaker #0

    Globalement sur LinkedIn, je pense que c'est l'endroit le plus simple pour me contacter, ce sera avec plaisir. Et n'hésitez pas à poser des questions, enfin si ça intéresse les gens aussi, d'entendre des explications sur le cloud, sur l'IA, enfin voilà, avec grand plaisir. Ces informations-là sont faites pour être partagées, c'est ce qu'il y a de plus intéressant.

  • Speaker #1

    Génial. Merci encore Constance et je te souhaite une bonne journée. A bientôt.

  • Speaker #0

    Merci Carlota, merci encore. Salut.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. Si l'épisode t'a plu, n'hésite pas à le partager sur LinkedIn en me taguant. Tu peux aussi me soutenir en laissant un avis 5 étoiles sur Apple Podcasts et me laisser un commentaire. Ton aide est précieuse pour m'aider à faire connaître Product Marketing Stories et aussi m'encourager à créer davantage de contenu. Alors merci.

Chapters

  • Présentation de Constance

    01:10

  • Rôle du PMM dans le Cloud et Hardware

    04:50

  • Pourquoi se spécialiser dans l'hardware

    10:15

  • Pourquoi Scaleway s'est lancé sur le marché d l'IA

    15:35

  • La stratégie Go to Market pour pénétrer le marché de l'IA

    22:40

  • Apprentissages et leçons

    30:20

  • L'événement AI Pulse pour devenir un acteur crédible

    35:10

  • Questions de la fin

    42:00

Description

Constance, PMM spécialisée IA depuis 2 ans chez Scaleway vient vulgariser le secteur du cloud, l'hardware, l'intelligence artificielle. Rien que ça !


Elle a travaillé sur le développement d'une nouvelle catégorie de produit pour positionner Scaleway comme un fournisseur Cloud européen clé dans le domaine de l'IA et faire face aux GAFAM


👉 À quoi ressemble le rôle de PMM dans le secteur du cloud, sa valeur ajoutée et les défis associés.

👉 Son parcours : pourquoi elle s'est spécialisée dans le secteur du Cloud et comment elle est devenue PMM.

👉 Les 3 niveaux de solutions et business model de la tech et du cloud : IaaS, PaaS, SaaS.

👉 Son rôle clé dans la pénétration de Scaleway sur le marché de l'IA : de la recherche de marché au Go-to-Market.

👉 Comment aborder le business model et le pricing dans un contexte marché ultra-dynamique et nouveau.

👉 Ses apprentissages de se lancer dans une nouvelle catégorie de marché et ses conseils pour être rapidement perçu comme un acteur légitime.


Bref, Constance nous fait voyager au cœur des stratégies Cloud pour l'Intelligence Artificielle. 🤖


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Transcription

  • Speaker #0

    Hello, je suis Carlotta. Bienvenue dans Product Marketing Stories, le podcast qui décrypte les méthodologies, partage des conseils et apprentissages concrets pour rendre compréhensible et accessible le product marketing. Aujourd'hui, j'accueille Constance, PMM depuis deux ans chez Scaleway, pour nous parler d'hardware et d'intelligence artificielle. Je suis trop contente de cet épisode car c'est la première fois que j'accueille au micro du podcast une invitée qui va vulgariser le secteur de l'hardware et montrer une autre facette du product marketing qu'on a aussi moins l'habitude de voir. Attachez vos ceintures, car durant cet échange, Constance nous explique à quoi ressemble le PMM dans l'hardware, sa valeur ajoutée et les défis qui en découlent. Ce qu'est l'hardware et le cloud, avec les trois niveaux, l'IaaS, le PaaS et le SaaS. Pourquoi elle s'est spécialisée dans l'hardware et comment elle est devenue PMM. Sa vision du product marketing éducationnel versus promotionnel. Son rôle clé dans la pénétration du marché de l'IA, de la market research au go-to-market. Et enfin, ses apprentissages de se lancer dans une nouvelle catégorie de marché. qui plus est, celui de l'intelligence artificielle. Bref, un échange passionnant, qui j'espère vous plaira autant qu'à moi. Bonne écoute ! Salut Constance, comment tu vas ?

  • Speaker #1

    Salut Carlota, ça va bien et toi ?

  • Speaker #0

    Ça va très bien, je suis très très contente de t'avoir sur le podcast aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Bah écoute, le plaisir est partagé, j'ai hâte d'avoir la discussion avec toi, et puis d'apporter ma petite pierre à l'édifice, pour raconter un peu mes expériences et partager avec la communauté.

  • Speaker #0

    Est-ce que pour commencer, tu peux te présenter et nous dire ce que tu fais chez Scaleway aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Donc je suis Constance Morales, je suis aujourd'hui PMM, donc Product Marketing Manager, évidemment, chez Scaleway. Et je m'occupe de tous les produits liés à l'intelligence artificielle chez Scaleway, ainsi que ce qu'on appelle les core services. Donc ce sont des produits qui sont... pas forcément à la vente en direct, qui ne font pas forcément du business avec les consommateurs, mais qui permettent en fait à nos consommateurs d'avoir des expériences qui soient agréables, qui fonctionnent et qui soient optimisées.

  • Speaker #0

    Tu peux nous en dire plus sur ce que c'est Scaleway ?

  • Speaker #1

    C'est un CSP, un Cloud Service Provider, comme AWS, Amazon, GCP, Google ou bien Azure de Microsoft. On est un provider, un fournisseur de cloud européen. On est en fait complètement détenu par Iliad, qui est un groupe français détenu par Xavier Niel. Donc Iliad c'est free, notamment, que tout le monde connaît au niveau grand public. Et donc Scaleway permet à toutes les sociétés européennes de s'outiller en capacité de calcul, en capacité de stockage, en capacité de réseau, pour construire leur infrastructure technique. Donc toutes ces entreprises européennes qui ont besoin de ces solutions aujourd'hui, puisqu'on vit dans un monde de plus en plus digitalisé.

  • Speaker #0

    Donc Constance, tu es là aujourd'hui pour nous parler de ton métier de product marketing dans le secteur de l'hardware. C'est la première fois que j'accueille une personne dans le podcast pour nous parler de ce sujet en particulier. Et je pense que ça va ouvrir les yeux aussi sur une autre vision de product marketing. On a l'habitude de parler de software, de parler de produits dans le B2C, dans le B2B, mais moins dans l'hardware pur et dur. Donc, est-ce que pour commencer, déjà, tu peux nous expliquer ce qu'est l'hardware et nous donner des exemples de produits sur lesquels tu travailles pour qu'on puisse vraiment comprendre ?

  • Speaker #1

    Alors, l'hardware, c'est une super question. Attention, bouclez vos ceintures, ça va y aller fort. En fait, dans le cloud, donc chez Scaleway, qui est un... cloud provider, on développe des tas de types de produits. On est du coup un fournisseur, donc on est un intermédiaire qui va en fait mettre en place des infrastructures pour les équipes IT. Enfin je veux dire, un cloud, si on revient sur la base de la base, en fait c'est jamais que un fournisseur qui vient mettre des ordinateurs dans des data centers et qui les allume et les maintient et fait en sorte qu'ils fonctionnent. pour les entreprises qui payent pour ça. Si j'image vraiment le sujet très globalement. Et en fait, dans un ordinateur, il y a des tas de choses. Il y a de la capacité de calcul, il y a de la capacité de stockage, il y a du réseau, il y a des tas de choses. Et donc, ce cloud provider, il vient développer tout un écosystème avec des produits autour de ces fonctions-là. Et donc, des niveaux de produits pour répondre à tous les acteurs du marché. Donc, il va y avoir des gammes de produits dans le stockage qui sont du stockage... assez petit, bas coût, jusqu'à des gammes de stockage beaucoup plus efficaces, beaucoup plus performantes, beaucoup plus chères. Et c'est ça sur tous les niveaux de produits. Et à terme, on arrive avec un écosystème de plus de 80 produits. Il n'y a pas que du hardware dans le cloud. Il y a trois niveaux de solutions. Moi, quand je suis arrivée chez Scaleway il y a deux ans, la première chose que j'ai fait, c'est lire un article sur c'est quoi le IaaS, c'est quoi le PaaS, c'est quoi le SaaS. Et le cœur du cloud, c'est de comprendre ces trois notions-là. Et ces trois notions, elles sont vraiment très liées à la volonté d'abstraction que va avoir le client. À quel point le client, qui fait appel à un tiers, c'est ça le sujet du cloud, je n'ai pas envie de gérer mon infrastructure tout seul. Parce que je n'ai pas envie de payer des machines. Donc il y a déjà un coût de machine quand on achète un serveur, ça coûte très cher. Et puis en général, si on est une grosse société du CAC 40 avec des dizaines de milliers d'employés, et de clients, on n'a pas besoin que d'un serveur. On a besoin de salles entières de serveurs. Il faut imaginer le coût que ça représente. Donc moi, d'un point de vue financier, je ne veux pas mettre cet investissement-là. Et en plus, amortir ces coûts, ça va aussi me demander d'aller payer des équipes dédiées. Donc il faut que j'aille trouver des spécialistes, il faut que je trouve des endroits où mettre ces serveurs, il faut que ces gens-là soient formés constamment. ça ne va pas me donner la possibilité de changer de machine aussi si jamais je veux changer de cas d'usage à un moment. Donc je fais appel à un tiers. Je fais appel à quelqu'un dont je sais qu'il a une gamme de produits où je vais pouvoir choisir différentes choses, que je vais pouvoir utiliser à distance, et en fait où je vais pouvoir utiliser et profiter de la flexibilité du cloud qui est de quand j'allume mes machines je les paie et quand elles sont éteintes je ne les paie plus. Donc ça aussi, ça a une vision d'optimisation financière qui est énorme. Donc il y a des gens qui se disent, ok, moi finalement j'y vais pour le IaaS, l'infrastructure as a service. Ce que je veux, c'est, j'ai quand même des équipes qui savent faire des tas de choses, qui ont besoin de prendre les machines. La seule chose que je ne veux plus, c'est avoir un data center que je suis en train de gérer moi, et des machines que je dois acheter, gérer, allumer, etc. Ça je veux que ce soit mon cloud provider qui s'en occupe. Par contre, moi je récupère la machine, j'ai besoin de rien dessus, et... je vais monter mes applications, je vais tout faire de A à Z parce que j'ai des experts très costauds qui savent s'occuper de ça. Ça c'est une vision très IaaS. Donc ça c'est une vision, je viens juste chercher de l'hardware, je peux chercher des serveurs dédiés où vraiment je fais ce que je veux, ou alors je peux aussi aller à un niveau de granularité en dessous qui est une instance, une machine virtuelle, un bout serveur, que je veux aller enclencher parce que mon niveau et mon besoin il est plus petit. Mais je sais que c'est juste ça. Il y a le niveau d'après, qui est le niveau pass. qui est de se dire, bon, la machine, c'est sûr, de toute façon, je suis déjà chez un cloud provider, ça marche bien, je n'ai plus d'équipe qui gère mes serveurs en physique, donc ça, ce n'est pas une question, la partie S. Mais en plus de ça, en fait, j'ai vu que Scaleway vient de sortir un produit de Managed Inference pour faire de l'intelligence artificielle. Et en fait, en gros, ils ont optimisé le produit de manière à ce que moi, je puisse venir dans leur console, sélectionner un modèle, Le modèle, il est déjà optimisé pour la machine. J'ai juste à faire trois clics, je le lance et derrière, je peux l'utiliser. Je peux servir ce modèle pour faire des requêtes, lancer un chatbot qui pose des questions, qui donne des réponses à mes clients derrière sur une vision SAV par exemple, admettons. C'est super parce qu'en fait, ça me fait gagner du temps. Parce que si moi, je fais ça, ça veut dire que je n'ai plus à choisir un modèle, à aller le travailler et l'optimiser pour le GPU, pour la machine qui est derrière. Parce que tout ça, ce qu'Elwil a déjà fait. Donc ça, c'est le niveau d'après, où en fait, c'est ce que je vous disais sur le sujet de l'abstraction, on remonte un cran et on se dit, ok, c'est pas que la machine. Je veux aussi un certain niveau de prepackaging, en fait, de choses qui soient managées, qui vont scale up, scale down tout seul, ça c'est important pour moi. Et après, il y a la troisième vision, software. Bon, et là, je pense que j'expliquerai moins, du coup, ça, c'est software as a service, où là, on est carrément au niveau extrême de... On n'a même plus besoin d'experts du tout, c'est du grand public qui va utiliser des solutions software. C'est Gmail, c'est un CRM Salesforce, je veux dire, on est sur des fonctionnalités métiers où là, on ne gère plus du tout la partie infra, la partie technique derrière et ça devient de l'application par cas d'usage quasiment. Ce que Scaleway, en tant qu'acteur sur le marché, aujourd'hui on va moins sur ce sujet de software as a service. Nous, on développe des produits IaaS et des produits... PASS majoritairement aujourd'hui parce que notre cible est du coup très technique. Aujourd'hui, notre cible reste les développeurs, les spécialistes ML engineers dans l'IA, les CTO, c'est ces gens-là qu'on accompagne au quotidien.

  • Speaker #0

    Si je récapitule, on a trois niveaux. Le IAS qui est Infrastructure as a Service, le PASS, Platform as a Service, donc c'est principalement sur ces deux pans-là que tu travailles et que Scalway est spécialisé. Et le troisième pan qui est aujourd'hui de plus en plus démocratisé, que nous en tant que PMM et même sur le marché, on visualise beaucoup mieux, qui est le software as a service. C'est bien ça ?

  • Speaker #1

    Exactement. Oui, et puis qu'on utilise tous au quotidien en tant qu'utilisateurs en fait.

  • Speaker #0

    Du coup, pourquoi est-ce que tu as décidé de te spécialiser dans ce secteur-là, le secteur de la tech et plus particulièrement de l'hardware ?

  • Speaker #1

    Moi, je crois que j'ai toujours été attirée par la complexité, déjà. C'est ma curiosité qui m'a amenée sur la tech. Moi, quand j'ai fini mes études, je me suis dit, bon, de toute façon, je le sais, il y a deux milieux qui m'intéressent, le milieu scientifique ou le milieu technologique. Parce que la tech, c'est vraiment... En fait, tout est tellement mouvant constamment, tout est tellement nouveau, il y a tellement de niveaux à comprendre. Surtout quand on ne vient pas du monde de la tech. Je n'ai pas un diplôme d'ingénieur, je n'ai pas baigné là-dedans. J'ai fait une formation d'école de commerce assez tradie, prépa, école de commerce. Je n'y connaissais rien initialement. Et en fait, c'est des business models. Déjà, c'est fascinant parce que la tech a pris le dessus sur tout. Aujourd'hui, c'est la technologie qui définit notre façon de travailler quand même, c'est un fait. Et donc derrière ça, il y a des business models. qui sont complètement nouveaux et puis il y a des produits qui sont assez complexes et plus on descend sur la tech plus on comprend un niveau de produit, comme on vient de le faire à l'instant il y a un software mais derrière un software il y a tellement de choses qui sont actionnées pour le faire fonctionner, il y a tellement d'acteurs il y a tellement de marchés et d'interdépendance sur un marché et moi c'est ça ce qui m'a fascinée et en fait j'ai aussi découvert au fur et à mesure que j'aimais le marketing déjà sur son côté très stratégique que je trouvais intéressant comprendre vraiment Voilà, les dynamiques du marché, comprendre un messaging, un go-to-market, ce genre de choses, c'est ça moi ce qui m'a fascinée. Et puis ensuite, j'aime le marketing très éducationnel versus promotionnel, je dirais ça comme ça. Et j'ai le sentiment que dans la tech, expliquer c'est déjà vendre. Alors qu'il y a d'autres marchés où je pense que la vision promotionnelle, la vision, je dirais peut-être, je sais pas, plus agressive, parce qu'on est aussi agressif dans la tech, on est obligé à un moment de vendre nos produits. Mais ce n'est pas tout à fait le même angle. Et du coup, ce rôle d'explication, de comprendre la technologie, de vulgariser ce que c'est, de le faire entendre à différentes parties prenantes en interne, mais aussi à différents types de profils. On ne parle pas de la même manière d'un produit technologique qu'un CEO, qu'un CTO, qu'un développeur qui va l'utiliser. Ça, c'est vraiment un truc qui m'a fascinée et qui me plaît beaucoup au quotidien.

  • Speaker #0

    Et est-ce que, justement, il y a des... défis particuliers, des enjeux spécifiques au rôle de product marketing au sein de ce secteur-là et comment est-ce que finalement tu es devenue PMM dans ce domaine-là et chez Scaleway ?

  • Speaker #1

    Alors moi ce qui m'a frappée je pense en arrivant chez Scaleway, ça a été la manière dont les départements étaient un peu silotés et du coup ça fait assez référence à une autre conversation qu'on a pu avoir aussi toutes les deux de comment les choses ont évolué mais On est arrivé, on était dans l'équipe revenu, il y avait donc les sales, le marketing, il y avait le produit à côté. Aujourd'hui on fait partie de l'équipe produit. C'est pas anodin non plus, c'est parce que finalement, il y a deux ans, les équipes, elles avaient aussi un niveau de maturité sur la compréhension de l'écosystème du marché et des produits qui n'était pas la même que ce que c'est aujourd'hui. Et aujourd'hui notre rôle il va beaucoup plus vers ça aussi côté PMM. Moi je pense que notre valeur ajoutée principale, elle est d'être capable de parler. En fait on est juste des traducteurs. enfin pas juste, nous on maîtrise plein de langues, on parle produit, on parle market, on parle sales et c'est cette puissance là qui fait que on est super utile c'est parce qu'on est capable de comprendre des ingénieurs, des développeurs qui travaillent sur le coeur du produit, qui peuvent parfois passer des heures parce que c'est des gens qui sont passionnés à expliquer la différence qu'il y a sur les tensor cores de telle GPU par rapport à telle autre GPU et puis que ... Oui, mais ça, ça va faire du graphisme parce qu'il y a des raytracing core. On rentre dans un niveau de détail des heures et des heures. Et nous, on sait comprendre, écouter. Après, en fonction de son niveau d'intérêt aussi, passer sur certaines choses. Parce qu'un cerveau, à un moment, il faut aussi qu'il ait ses propres limites. Mais on sait traduire ça par rapport à des sales en disant, voilà, ça, c'est votre matrice de compréhension. Si votre client cite ce mot, il faut que vous compreniez que ça va faire référence à tel cas d'usage. Et en fait, c'est ça. Elle est là pour moi, toute la valeur. Et le marketing aussi. Nous, on a une équipe marketing qui est impressionnante. L'équipe marketing, chez nous, elle est complètement pressurisée par forcément les urgences des sales. On est sales-led. Donc, elle doit être super réactive. En plus d'être réactive, elle essaye d'être proactive, de mettre en place des campagnes qui vont continuer tout le temps dans le temps. L'équipe marketing, elle pense plutôt à l'industrie. Aujourd'hui, elle réfléchit plus en fonction des industries. mais elle a besoin du produit. On ne peut pas même adresser des industries en tant que cloud provider si on ne parle pas produit. Notre univers, il est fait de produits qui sont profondément techniques et complexes pour des experts qui travaillent sur ces sujets-là. Donc sans nous, en fait, le marketing est aussi un peu aveugle. Ils ne savent pas parler de ces produits-là. Donc voilà, on est vraiment au milieu de tout le monde, là, dans notre petit coin, qui n'est pas du tout un coin, du coup, puisqu'on n'est jamais dans notre coin. Et notre rôle, c'est d'échanger, c'est de comprendre ces différentes équipes, quels sont leurs objectifs, quelles sont leurs contraintes, et de venir traduire un petit peu pour leur donner les outils et les armes pour aller le plus loin possible dans la bataille, prendre des parts de marché, gagner des nouveaux clients et toutes ces choses-là.

  • Speaker #0

    Tu peux nous expliquer un peu plus en détail tes missions ? des exemples de missions passées, ou ce que tu es en train de faire en ce moment ?

  • Speaker #1

    Je peux avec plaisir raconter un petit peu ce qui s'est passé chez Scaleway l'année précédente. Ça fait un petit peu plus d'un an sur le sujet de l'IA. Donc moi, quand je suis arrivée chez Scaleway, je travaillais sur un produit précisément, qui était le GPU. Le GPU, c'est le cœur de ce qui permet de faire de l'intelligence artificielle. C'est une carte graphique qui permet de faire du calcul en parallèle. Et c'est cette parallélisation du calcul qui est intéressante pour l'IA. Parce qu'en fait, l'IA... C'est un peu à prendre, si on prend une des premières IA les plus simples, une intelligence artificielle qui fait de la détection de photos, elle prend une photo et puis elle dit si c'est un chat ou un chien qu'elle voit. Bah en fait, cette intelligence artificielle, elle va poser tout le temps la même question. Elle prend la photo, chien ou chat ? Chien ou chat ? Chien ou chat ? Si on travaille sur une capacité de calcul normale CPU, dans ce cas, elle va faire au fur et à mesure, elle ne parallélise pas le travail. Donc elle va prendre au fur et à mesure, un à un, et elle va faire tous ces calculs-là. C'est long ! C'est très très long. Alors que si on parallélise, du coup, on va extrêmement vite. C'est pour ça qu'on utilise des GPU. C'est cette parallélisation-là qui permet de faire de l'intelligence artificielle. Ça, c'est le petit sujet. Et c'est parce que moi, je travaillais sur ces sujets de GPU, donc de produits, qu'on m'a mise dans les sujets de l'intelligence artificielle. Grosso modo, je pense que ça n'a échappé à personne. 30 novembre 2022, dans le monde entier, ChatGPT sort. ChatGPT, c'est le produit qui a eu le taux d'adoption, la vitesse d'adoption la plus rapide jamais vue jusqu'à présent. Il y a un graphique qui montre ça, je ne l'ai plus exactement en tête, mais c'est assez lunaire. De voir qu'Internet a été adopté en années et qu'au fur et à mesure, les technologies ont été adoptées en mois, en jours. Et ChatGPT, ça s'est fait en quelques jours à peine. Donc c'est assez lunaire. Ce n'est pas nouveau l'intelligence artificielle. ChatGPT n'a pas inventé l'intelligence artificielle. Par contre, OpenAI a mis à disposition du plus grand nombre une application concrète, facile d'utilisation de l'intelligence artificielle. Et ça, ça a tout changé. En termes de paradigme et en termes d'urgence sur le marché, ça a tout changé. Là, on comprend. Là, on voit un cas d'usage, on le voit mis dans les maths chacun, on passe d'un sujet niche, géré par des experts, et puis dans des mêmes départements qui existent, plutôt côté recherche et innovation dans les sociétés. des fois beaucoup plus loin aussi dans d'autres sociétés, qui du coup, en fait, deviennent le cœur du sujet. On les questionne tout le temps. Quels sont les cas d'usage qu'on peut mettre en pratique dans l'entreprise pour aider les employés à mieux répondre à des demandes clients pour des tas de cas d'usage différents ? Là, on se dit ce qu'est louer à quelque chose à jouer, forcément, puisque nous, on est au début dans la chaîne de valeur, on est le provider, on est le fournisseur. Et nous, on est le fournisseur de la capacité de calcul. Donc, il faut qu'on se positionne rapidement. Et ça, c'est le sujet qu'on a eu il y a du coup un an et demi. Mais ce qu'est le way, il y a un an et demi, il n'était pas un acteur d'intelligence artificielle défini plus que ça. Donc, on parle de pénétrer un nouveau marché, qui est en pleine croissance, sur lequel c'est assez compliqué de lire ce qui va se passer. Impossible. Enfin, il va se passer ce qui va se passer. Je n'ai pas de boucle de cristal, je vous rassure. Je ne sais pas encore faire ça. Mais il faut y aller, et il faut y aller vite, parce que sur un marché en pleine croissance, la vitesse, c'est la clé. Donc en fait... Tout le monde a senti, il y a de notre investisseur a aussi senti ce sujet-là, et nous a demandé de considérer la possibilité de se lancer par le haut de la pyramide, c'est-à-dire acheter un supercalculateur, un produit avec d'excellence, un produit niche, qui permet aux sociétés comme OpenAI, et il n'y en a pas non plus des milliers des cents, des OpenAI, de construire les plus gros modèles d'intelligence aujourd'hui, pour pouvoir en fait évangéliser le marché, et puis donner... les outils à tous les autres membres du marché, à tous les autres acteurs pour créer derrière des applications, des solutions. Donc moi ça a été mon énorme travail de l'année précédente, c'est passé par beaucoup d'analyses de marché notamment, ça a été déjà de faire un premier tour d'horizon et de peser les pour et les contre, d'étudier ce marché pour comprendre un peu quel était le niveau de risque, quel était le niveau d'opportunité, ce vers quoi il fallait qu'on aille et comment il fallait qu'on construise notre roadmap si on prenait le sujet. par là où on le prenait. Donc voilà, ça c'est un de mes gros boulots et ça en est suivi. Tout le reste, toute la stratégie GoToMarket qui va avec. Avec ça, on a donc fait cet achat, on a mis ce supercalculateur sur le marché mais après on a aussi dû travailler l'awareness sur le marché de ce produit-là mais aussi de Scaleway en tant qu'acteur d'IA et on l'a fait avec un très gros événement qui s'appelle AI Pulse qui a été un temps fort énorme de cette année chez Scaleway. Et je pense que ça a été un gros levier aussi sur cette stratégie-là.

  • Speaker #0

    J'aimerais bien du coup rentrer un peu plus dans le détail sur ce projet-là, cette mission-là qui t'a pris plus d'une année. Est-ce que tu peux nous en dire plus au tout début du projet, quand on t'a mis sur cette problématique-là d'analyse de marché ? Quels ont été tes principaux enjeux ? Comment est-ce que tu as pris le problème en fait ? Parce que ce que tu disais de dire, on rentre par une porte, est-ce que c'est la bonne porte ? Quelles vont être les conséquences pour le produit ? pour les sales, etc. J'imagine qu'il y a vraiment eu un besoin de prise de recul et de compréhension du marché qui a été énorme.

  • Speaker #1

    Alors, comment ça s'est fait ? Ça a été un moment assez déroutant. Je ne vais pas vous le cacher. Si ça vous arrive un jour, vous penserez à ce podcast et vous vous direz, bon, a priori, c'est normal. C'est normal d'être dans une situation un petit peu déroutante. C'était compliqué parce que je ne savais même pas par où aller et par où chercher. Donc en fait la première chose que j'ai fait c'est déjà me rapprocher de mes équipes d'experts. En fait c'est déjà d'aller comprendre le produit, c'est d'aller comprendre vraiment de quoi on parle, à quoi ça va servir, c'est quoi ce truc là dont on est en train de parler, ce super calculateur, qu'est ce que c'est, à qui ça va servir, théoriquement aujourd'hui dans l'existant, comment ça se passe, pour ensuite comprendre que c'est dans un nouveau paradigme parce qu'on le met dans le cloud. Mais du coup c'est ça donc moi j'ai passé des heures avec mes experts en interne à vraiment comprendre. la spécificité de ce produit et où, assez souvent, chaque caractéristique, bénéfice clé du produit, il appelle déjà des usages, il appelle déjà des types d'acteurs. Donc j'ai un peu réfléchi de cette manière-là. Je me suis aussi énormément rapprochée du fournisseur de ce produit-là, qui est Nvidia, que tout le monde connaît aujourd'hui. Mais en fait, eux, ils font ce travail. Eux vendent des supercalculateurs, donc ils savent très bien quels sont les cas d'usage de ce supercalculateur, à qui on le vend, pourquoi on le vend, etc. Donc eux m'ont aussi beaucoup accompagnée. Rien qu'étudier leur go-to-market m'a fait comprendre du coup ce vers quoi ils allaient, mais en même temps un peu à double tranchant parce que nous, on est un intermédiaire. Donc en fait, on n'était pas exactement sur les mêmes raisons, on n'achetait pas le produit de la même façon, puisque nous on l'achetait non pas pour notre propre usage, mais bien pour le mettre à disposition de nos utilisateurs. Donc ça a été, voilà, de toute façon on se raccrochait à ce qu'on a autour de soi, essayer d'aller sonder ses experts, de sonder ses fournisseurs, de sonder son écosystème. Il y a eu énormément de discussions qui ont été faites. C'est aussi un sujet qui a été très politique. Donc en fait, à ce niveau-là, il faut aussi imaginer que ce sont des discussions qui se sont faites avec ce marché niche. Et ce marché niche, c'est plutôt des superstars de l'IA qui sont dedans. Donc là, on était à un niveau où... J'étais constamment en train d'écouter quelles étaient les conclusions des discussions avec tel ou tel potentiel prospect, où est-ce que ça bloquait, qu'est-ce qu'ils attendaient, comment ils voyaient les choses. C'est ça ce qui m'a permis d'avancer dans un premier temps. Et puis des études de marché dans tous les sens. Comme vous connaissez les outils, regardez un petit peu qu'est-ce qu'un Gartner va raconter, qu'est-ce qu'un Forrester dit aussi, quelles sont les tendances un peu évaluées. et puis voir ce qu'il en est sur ce marché, où est-ce qu'on veut aller. Ensuite, il y a une question de prise de décision. Il y a aussi un moment quand on avance là-dessus, il faut savoir fermer un petit peu les portes. En tout cas, moi, c'est un peu ce que je ressens. C'est de me dire, d'abord, il faut poser toutes les questions, il faut être là pour mapper un certain nombre de risques, expliquer. Attention, on est en train de mettre un supercalculateur dans le cloud, mais vous savez qu'il y a quand même... des universités qui donnent des accès gratuits à ce même type de calculateur. Donc, quelle va être la valeur ? Va falloir mettre ça aussi en avant. Donc, en fait, ça fait une roadmap pour nous, PMM. On a compris les niveaux et les points de valeur qu'il fallait mettre en avant. C'est bien. Mais après, il faut suivre. Enfin, go with the flow parce qu'il n'y a que ça aussi qui fonctionne. Comme il faut aller vite, le but du jeu, c'est aussi de trouver le premier client. Et c'est le premier client qui va définir les choses avec nous. C'est nos clients. qui ont défini le supercalculateur, qui ont défini la valeur, qui nous ont fait comprendre qu'est-ce qui était intéressant, qu'est-ce qu'ils recherchaient ou qu'est-ce qu'ils ne recherchaient pas. C'est vraiment à travers eux qu'on a construit ce produit également.

  • Speaker #0

    Comment tu as travaillé ce goût to market ? Parce que du coup, c'est ultra spécifique de se dire, on inverse un peu la manière de penser. C'est, comme tu viens de dire, le client qui va nous permettre aussi de définir le pricing, même si on travaille en amont, finalement, on se retrouve potentiellement avec... Un prix finalement qui n'est pas celui qu'on avait travaillé de façon ultra rationnelle. Donc comment est-ce que tu as géré cette inversion de prisme et ce changement de paradigme-là ?

  • Speaker #1

    C'est un petit peu travailler en double mode. Je pense qu'il y a un mode d'urgence qui a été d'aller chercher ce premier client-là. Et ensuite, il y a la vision d'après, de se dire, très bien, on a sécurisé le point principal, qui est vendre ce produit et être sûr qu'on en a une source de revenu qui nous permet de créer de la valeur pour ce qu'elle est. Une fois qu'on a ça, il ne faut pas oublier l'importance de tout le produit. Encore une fois, c'est pénétrer un nouveau marché, il faut qu'on fasse comprendre à notre marché ce qu'on est en train de faire. Donc en fait, je l'ai vraiment travaillé de cette manière-là en me disant, En posant des questions de positionnement Scaleway global, et je l'ai fait aussi avec ma manager de l'époque qui a beaucoup accompagné sur ce sujet-là, bien sûr. Du coup, c'est quoi Scaleway dans l'IA ? Et ça, c'est raconter cette histoire. Ça a été beaucoup faire comprendre pourquoi cet investissement ? Pourquoi est-ce qu'on est rentré par là ? Pourquoi est-ce que Scaleway a investi dans un supercalculateur ? Et pourquoi est-ce que Scaleway n'a pas commencé par l'autre phase ? C'est-à-dire, pourquoi est-ce qu'on ne serait pas plutôt allé développer quelques produits ? donc très managé, sur des cas d'usage qu'on puisse mettre dans les mains de tout le monde. Ça aurait été une autre stratégie. Mais nous, ça nous semblait plus pertinent de passer par ce sujet-là pour aller aussi supporter notre écosystème européen. On a besoin d'un leader, on a besoin d'un Open AI européen pour tous les sujets qu'on porte chez Scaleway, de souveraineté, pour tous les sujets d'open source, pour tous ces sujets-là, c'est important. C'est une question de rapport de force aussi dans l'échec international aujourd'hui technologique. Donc, il faut qu'on puisse répondre à cette demande. Et en fait, si on peut répondre à la demande la plus exigeante, on peut répondre à des demandes moins exigeantes. Et c'est dans ce sens-là aussi qu'on a créé la roadmap et qu'on a créé le GoToMarket après. L'idée, c'était de dire, on a aujourd'hui la capacité de répondre à la demande la plus exigeante. On apprend des gens qui sont en train de créer les modèles que demain, tous les autres utilisateurs vont utiliser. Il n'y a pas de meilleur moyen d'apprendre que par ce biais-là. Ça, ça va nous faire comprendre. le workload le plus exigeant, le plus compliqué, quels sont les critères qu'il faut, et du coup on va pouvoir développer après l'entre-deux. Et des acteurs plus petits, de quoi est-ce qu'ils ont besoin ? Quel est le niveau prix qu'ils sont prêts à mettre dedans ? Quelles sont les exigences de produits ? Est-ce qu'ils ont besoin d'avoir des capacités de stockage aussi importantes ? Est-ce qu'ils ont besoin d'un supercalculateur qui interconnecte 127 nodes de plus de 1000 GPUs parce que du coup il y a un besoin de... de scaling, de passage à la échelle dans le training qui doit être complètement linéaire. Non, pas tout le monde. Donc en fait, on a construit autour de ça. Une fois qu'on a le gros bébé, la grosse machine, une fois qu'on a les experts des experts, on revient sur, maintenant on adresse tout le marché. Et ces sociétés qui vont vouloir se lancer dans l'AI, il leur faut quelque chose pour faire du POC. Ok, donc il nous faut un produit d'un prix d'appel pour pouvoir aller répondre à ces besoins-là. On construit la roadmap de cette façon. Et on n'oublie surtout pas de... expliquer bien la valeur de ce produit, de ce premier produit, qui vient complètement crédibiliser ce qu'est le way, qui vient expliquer qu'on est légitime sur le marché. On ne peut pas être plus légitime que quand on raconte qu'on sait opérer, maintenir un supercalculateur qui est d'une complexité énorme. Il faut imaginer techniquement quand même, parlant que c'est un nouveau métier complètement. Si on sait faire ça, on sait aussi évidemment traiter des instances. Donc si on sait opérer un supercalculateur qui demande vraiment d'une expertise dédiée et des experts nouveaux, on sait aussi amener ça dans notre cloud, dans notre cœur de métier qu'on fait depuis des années et des années pour des acteurs qui ont des besoins un petit peu moins importants en termes de capacité de calcul notamment.

  • Speaker #0

    Tu parlais au tout début aussi d'un événement que vous avez fait à E-Pulse. J'imagine que ça a été aussi un des moyens pour vous de vous légitimiser. Tu parlais de montrer que Scaleway rentre dans le secteur de l'IA. Est-ce que tu peux nous en dire plus sur pourquoi vous avez pensé à cet événement et quel était l'objectif ? Comment ça s'est fait ?

  • Speaker #1

    Tout est lié à ce que je citais tout à l'heure. J'aimerais bien savoir dans les commentaires, ce serait intéressant de savoir combien de personnes qui écoutent le podcast connaissent Scaleway. Mais Scaleway, ce n'est pas GCP, ce n'est pas AWS et ce n'est pas Azure. On n'a pas...

  • Speaker #0

    Ce niveau de brand awareness qu'ont ces GAFAM qui de toute façon sont connus de tous parce qu'il n'y a pas un sujet de la tech sur lequel ils ne sont pas. Donc forcément ils sont partout. Donc si nous notre ambition c'est d'aller chercher les leaders du marché mais que personne ne nous connaît, c'est un peu compliqué. Donc en fait, et Apple, ça a été vraiment mettre les moyens pour frapper un grand coup et justement expliquer qu'on s'est outillé. Qu'on est un acteur qui est capable de répondre à ses besoins énormes et qu'on est là pour soutenir l'écosystème, on est là pour soutenir les leaders européens et on est là pour soutenir toutes les entreprises qui ont envie de créer de la valeur avec l'intelligence artificielle et qui ont besoin d'un provider qui soit européen, souverain, sécuritaire, je ne sais pas si c'est le bon mot, qui crée des infrastructures sécurisées, c'est ça ce que j'entends. Donc ça, il fallait qu'on fasse passer le message. et il fallait plus qu'une campagne LinkedIn pour le faire passer. Il fallait créer un moment parce que c'est aussi important de rencontrer les gens. Sur un changement si fort, il fallait faire quelque chose de puissant, il fallait marquer le coup de manière très très forte. Ce qu'on a fait, je pense, puisque l'année dernière, E-Hipulse, c'était un événement à la station Eiff en novembre qui a rassemblé 1000 personnes sur place, plus de 10 000 personnes en ligne. On a eu l'honneur d'accueillir les plus grands noms de l'IA d'Europe. On avait Mistral sur scène, on avait Hugging Face sur scène, on avait Meta aussi qui a raconté un petit peu la création des grands modèles d'open source. On avait des noms extraordinaires. On a pu aussi ramener l'équipe de Qtai, qui est aussi une autre dynamique de notre groupe, puisque Qtai c'est un laboratoire de recherche européen qui a créé... Des modèles d'open source, c'est l'objectif. C'est un laboratoire à but non lucratif. Ce n'est pas une entreprise qui vient créer un produit qui cherche à monétiser. C'est vraiment une équipe qui cherche à créer des modèles open source pour qu'on ait des équivalents européens à du GPT 1, 2, 3, 4, à tous ces modèles qui sortent par les fournisseurs américains aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Dernier sujet pour clôturer cette partie. On en a rapidement parlé tout à l'heure, est-ce que tu peux nous expliquer comment est-ce que tu as abordé le sujet du business model et du pricing ?

  • Speaker #0

    Souvent, moi, première chose que je fais côté pricing, c'est d'aller voir les compétiteurs et comment est-ce que les compétiteurs vont positionner ce nouveau produit. Bon là, il se trouve qu'à cette date-là, il n'y avait pas beaucoup de compétiteurs sur le marché, donc un petit peu difficile à faire. J'ai mis en place des matrices de comparaison, donc en fait, ce que je suis allée faire, c'est que je suis déjà allée identifier mes compétiteurs, challengers. sur le marché en termes de positionnement de marque et de positionnement de prix qui aujourd'hui offrait de la capacité de calcul pour faire de l'intelligence artificielle. Donc ça ce sont mes compétiteurs sur le cas d'usage en fait global. Et ensuite quel type de puces est-ce qu'ils allaient proposer ? Donc évidemment j'ai comparé toutes les puces qui puissent exister sur le marché. J'ai positionné ces acteurs là en définissant des acteurs très haut de gamme avec des niveaux de prix plutôt élevés, moyen de gamme et puis plutôt moins cher, entrée de gamme sur le bas. Ça m'a donné à peu près une idée, un mapping de ce qui se faisait sur le marché. Et puis ensuite, j'ai essayé de comparer avec le produit. Donc là, en se disant, bon, d'accord, mais en fait, notre produit, à nous, comment est-ce qu'on pourrait le comparer ? Il est X fois plus puissant. Il est X fois plus grand. Donc en fait, aller chercher comme ça la comparaison sur le cœur du produit, de la valeur. que ces gens vont voir, puisque la performance, c'est de la rapidité de calcul. De la rapidité de calcul, c'est faire son travail plus vite. Pour un data scientist, un ML ingénieur. Et si je fais mon travail plus vite, je sors mon produit plus tôt. Et si je le sors plus tôt, je gagne de l'argent plus tôt sur mon produit. Je vais aller capter des parts de marché plus rapidement. Donc, elle est là, la valeur. Ça a vraiment de la valeur. Autant, il faut savoir l'exprimer aussi derrière, on est d'accord. Ça, c'est le sujet du messaging et du go-to-market. Mais la valeur est là. Et donc c'est ce que j'ai fait. J'ai comparé et je me suis dit, bon bah ok, finalement sur les cinq dernières années, à chaque nouvelle puce et nouvelle machine qui sort sur ce sujet, les prix prennent tant d'augmentation. Aujourd'hui on est à tel niveau, donc si je suis cette courbe d'augmentation et que je considère que mon produit est x fois plus performant, en fait je suis allée projeter ces hypothèses-là sur les différents prix. Et ensuite, moi ça m'a donné un encadrement. Et je suis allée faire une recommandation à mon comité de direction en expliquant, voilà, j'estime qu'en termes de positionnement, ce qui est loué, on est là aujourd'hui, on veut être là demain. Donc en termes de prix, ça ferait sens qu'on se situe à peu près à cet endroit-là. Et c'est comme ça qu'on a posé un prix... Après il y avait évidemment une question aussi purement financière, retour sur investissement qui est bien entendu pris en compte aussi. Ça c'est comme tous les produits d'habitude, c'est pour ça que je n'axe pas trop sur ce côté-là où là pas grand chose n'a changé. Mais ça c'était intéressant et ce qui est intéressant aussi c'est que on s'est vite rendu compte qu'on ne jouait pas avec les mêmes armes. Puisque par exemple un des coûts très importants dans un data center et sur le cloud, c'est l'électricité. Le coût de l'électricité, l'augmentation du coût de l'électricité n'est pas du tout la même en Europe et en France qu'aux États-Unis, qui sont nos concurrents principaux de plus en plus sur le sujet de l'EI. Donc en fait, en termes de prix, ça se ressent aussi sur certains niveaux. Il y a des prix sur lesquels on n'est pas capable de baisser pour ces sujets-là. Il y a des subventions de l'État qui ne sont pas les mêmes en fonction des différents pays aussi. Donc voilà, on ne se bat pas tous avec les mêmes armes. Et en plus de ça, on est sur un marché, comme je le disais, en pleine croissance. Tout le monde veut capter les parts de marché, donc ça fait du dumping de prix dans tous les sens. En fait, ce qui s'est passé aussi, c'est qu'il y a eu la théorie du prix qui a été validée par tout le monde, avec ce long travail qui a été effectué, qui m'a permis d'apprendre plein de choses. Maintenant, je pose des prix les yeux fermés, je plaisante, c'est pas vrai du tout, ça a permis de faire ça. Et puis en fait, après, il y a la confrontation de la théorie avec la pratique, on rencontre le premier client, et comme nous aussi, on est dans ce paradigme de « il faut trouver un premier client » , et c'est le marché qui décide, le prix qu'on avait validé n'était pas du tout le prix auquel on l'a vendu. Mais c'est le jeu, et c'est parce que l'importance, c'était la rapidité, c'était l'opportunité sur le marché aussi.

  • Speaker #1

    J'imagine que même si au final ça n'a pas été le prix, ça t'a permis à toi et à l'équipe, à l'entreprise aussi, de mieux comprendre les dynamismes des différents business models et quand même de se positionner et de savoir « Ok, ça a été plus cher ou moins cher de X% » mais de pouvoir pour les prochains clients aussi avoir une fourchette qui est plus réaliste. et y voir plus clair dans ce marché qui est tout nouveau et qui est en pleine croissance.

  • Speaker #0

    Absolument. Et puis en fait, quand on y réfléchit, c'est exactement ce qui se passe sur le lancement de produits en général. C'est juste la temporalité qui n'est pas la même. Je dirais que moi, je le vois sur d'autres produits. Il y a des fois, on sort un produit, on sort un produit à un certain prix. C'est juste que ça nous prend trois mois de nous rendre compte qu'on ne l'a pas mis au bon prix. Parce que du coup, on ne le vend pas forcément comme on veut. Je n'ai pas d'exemple précis en tête, mais en fait, le prix peut être un sujet. Le prix peut être quelque chose qui peut changer, mais ça prend plus de temps. Là, c'était en direct. Là, c'est juste plus rapide. Ça a été plus rapide sur ce sujet-là de se dire, d'accord, ok, on fait un retour. En fait, on est dans cette situation de marché qui fait que notre niveau de levier, il est ce qu'il est aujourd'hui. Et ça, ça change tout le temps aussi. Et ça, c'est hyper intéressant. Je veux dire, sur le sujet de l'IA, je ne sais pas à quel point c'est quelque chose que les gens savent ou pas, mais il y a des sujets de pénurie. Il y a eu un sujet de pénurie sur les puces H100, où en fait toutes les entreprises sont allées acheter ces puces-là d'un coup, mais dans des propensions gigantesques. Ou ensuite d'ailleurs les très grandes sociétés ont créé des data centers, ont dû trouver des nouveaux endroits pour aller plugger toutes ces machines-là, ce qui a pris un petit peu de temps aussi. Mais du coup il y en avait plus sur le marché, il y a eu une pénurie pendant X temps. Mais donc c'est intéressant parce qu'on n'a pas le même pouvoir de négociation quand le produit est très rare que quand il ne l'est pas. ... Donc tout ça, ça bouge constamment. Et donc sur un marché en pleine expansion comme ça, il faut être constamment à l'écoute du marché. Je pense qu'il faut construire, c'est important. Il faut être méthodologique parce qu'à un moment, sinon on ne sait plus où donner de la tête. Le marché de l'IA, ça bouge. Mais il y a des acteurs dans tous les sens qui changent de stratégie constamment. Il y a des modèles qui se créent partout. En fait, tout bouge, autant côté fournisseur que côté client, que côté demande. Tout est mouvant constamment. Donc la méthodologie, c'est... important, mais de la réactivité et de l'écoute, c'est crucial si on veut pouvoir se positionner de manière cohérente sur le marché, et pas perdre pied quoi.

  • Speaker #1

    Et quel est du coup le principal apprentissage que tu retiens de ce projet là, et en fait de se lancer dans une nouvelle catégorie de marché ?

  • Speaker #0

    Je pense que le sujet est complexe. J'ai vraiment eu la sensation en travaillant sur ce sujet qu'on a été presque en train de créer une nouvelle entreprise dans l'entreprise. Et du coup, créer tout un nouveau projet C'est très tentaculaire, le sujet. On touche à tous les sujets. On a changé de cible. On est rentré sur l'intelligence artificielle. Avant, on parlait majoritairement aux développeurs. Aujourd'hui, les experts de l'IA sont devenus une de nos targets principales aussi. C'est une nouvelle target pour l'entreprise. Ça redéfinit absolument tout dans l'entreprise. Donc, je pense que déjà, la première chose, c'est prendre du recul et respirer. Déjà, ça, c'est le premier truc de se dire, OK, on y va. Tout est nouveau. On va aller décortiquer petit à petit, en étant méthodologique, en analysant le marché, en comprenant les risques, et aussi en étant très clair sur... L'objectif, on veut aller où et on veut être qui sur ce marché-là. Ça c'est la chose principale, parce que le deuxième apprentissage c'est la vitesse. On ne peut pas faire des choses parfaites et il ne faut pas attendre la perfection avant de lancer des choses sur un marché en pleine expansion. La vitesse c'est la clé, il vaut mieux lancer quelque chose rapidement, qui ne soit pas parfait, mais être capable de reprendre les choses, d'écouter le marché, de modifier, plutôt que d'attendre et laisser sa chance passer. Ça c'est pas possible. Donc... Prise de recul, respiration, vitesse, il faut y aller, il ne faut pas avoir peur, il faut tester les choses, je pense que c'est la majorité. Et ensuite, la puissance de l'écosystème, elle est essentielle dans un projet comme ça. Tout ce que j'ai appris, je l'ai appris des gens qui étaient autour de moi, des experts que j'ai trouvés, que ce soit du côté du fournisseur, du côté de mes collaborateurs, du côté de tout l'écosystème que je connaissais à l'époque, des sociétés avec lesquelles j'avais déjà part... qui m'ont expliqué leur point de vue sur ce qui était en train de se passer, leur appétence aussi sur le prix, la volonté qu'ils avaient de s'incliner sur un prix ou pas de s'incliner. Enfin, tout ça, c'est clé. L'écosystème là-dessus aussi, le réseau, ça change beaucoup. Ça fait gagner du temps et de la compréhension sur la réalité du marché.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a quelque chose que tu ferais différemment ?

  • Speaker #0

    Comme je l'ai dit, ça ne pouvait pas être parfait parce qu'il y avait un sujet de vitesse. Mais... Je pense qu'en termes de suivi, aller plus loin sur la mise en place de KPI précis à suivre justement pour savoir un peu ce qui marche et ce qui ne fonctionne pas sur le go-to-market, sur le prix. Je pense qu'il n'y a pas eu assez de méthode sur le premier coup, sur le suivi de ces choses-là pour davantage comprendre où est-ce qu'on est en succès, où est-ce qu'on est en échec et qu'est-ce qu'il faut qu'on modifie et ça reste essentiel. Je pense d'ailleurs que c'est sûrement une des choses qu'on oublie de temps en temps, parce qu'on est humain et qu'il y a de temps à faire sur la partie PMM, que ce n'est pas toujours le sujet qu'on priorise, mais il est crucial. Sinon, on fait du go-to-market one-shot qu'on ne retouche pas. Et ce n'est pas ça, un go-to-market, ça doit être un élément vivant qui se modifie constamment et qui s'adapte à un marché en évolution.

  • Speaker #1

    Justement sur cette partie un peu feedback loop, comment est-ce que vous avez géré ? Le fait de recevoir des insights de votre premier client pour potentiellement améliorer le produit, adapter la roadmap, aller mieux cibler vos prochains clients. Est-ce que justement vous avez réussi à mettre en place une méthodologie ou pas ?

  • Speaker #0

    Depuis, on en a avec des outils qui nous permettent de le faire. Donc ça, ça commence à être vraiment processé à travers Salesforce, sur lesquels on est aussi en train un petit peu de rentrer des éléments de... De comparaison de concurrence, de pourquoi est-ce qu'on gagne des îles, de pourquoi est-ce qu'on les perd, tout ça c'est très important. Des points forts qui sont cités par les clients, ça c'est aujourd'hui, hier c'était pas le cas. Hier on n'avait pas encore ces outils-là et quand on n'a pas d'outils, on le fait à la main. Donc moi ça a été juste caler des réunions avec les sales que je savais être en face-à-face avec ces clients-là pour essayer d'avoir du feedback tout le temps. Donc chasser les commerciaux pour leur poser des questions, leur demander leurs impressions et comprendre. Là où ça a été un peu plus difficile, c'est qu'on parle aussi de discussions qui ne sont pas toujours gérées par des commerciaux, mais qui sont aussi gérées par des gens de la direction. Où là, ce n'est pas toujours simple d'avoir la feedback loop, mais il faut juste caler des moments et puis essayer de cadrer les choses un maximum pour faire comprendre l'intérêt et le bénéfice que ça a à long terme.

  • Speaker #1

    Merci Constance pour... Ce partage d'expérience passionnant, j'ai adoré notre échange.

  • Speaker #0

    Avec grand plaisir Carlotta, j'espère que ça rappellera des souvenirs à certaines personnes qui pourront peut-être aussi échanger sur eux, leurs difficultés à pénétrer un nouveau marché, comment est-ce qu'ils ont fait pour y arriver. En tout cas, je te remercie de m'avoir invitée, ça a été un plaisir d'échanger sur tous ces sujets-là. Et puis une prochaine fois peut-être pour te raconter de nouvelles aventures.

  • Speaker #1

    Complètement. Et si ça te va, du coup, on termine avec les questions que je pose à tous mes invités. Pour commencer, quelle est la prochaine personne ou le prochain sujet que tu aimerais écouter sur ce podcast et pourquoi ?

  • Speaker #0

    J'en ai un petit peu parlé juste avant, mais je suis très intéressée par le réseau. Par le réseau, c'est-à-dire toutes les questions autour de comment est-ce qu'on crée un réseau, comment est-ce qu'on nourrit un réseau aussi, comment est-ce qu'on arrive à garder un fil conducteur sur ces sujets-là de manière efficace. Parce qu'en fait... Je ne sais pas comment les autres personnes sont dans ce métier PMM, mais des fois, je trouve ça très prenant de s'occuper de son réseau. Je pense que c'est quelque chose qui prend énormément de temps, si on veut le faire correctement. Et du coup, je sais que c'est des fois quelque chose que je vais mettre de côté parce que j'ai d'autres urgences. Donc je serais super intéressée d'entendre un témoignage sur ça, de savoir un peu tips et astuces, comment est-ce que les gens font pour réseauter de manière efficace, pour toujours garder un lien et pour réussir à extraire le cœur de l'information du réseau et nourrir aussi toutes les stratégies des produits et des solutions dans les entreprises.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as une ressource ou un livre que tu recommandes ?

  • Speaker #0

    J'en ai pas beaucoup parce que chez moi la lecture c'est vraiment sacré. C'est mon hobby préféré donc j'en ai pas beaucoup. Je lis pas beaucoup sur ces sujets-là théoriques. Donc non, mais là j'avais décidé de commencer justement sur les sujets du réseau. On m'a conseillé un bouquin qui s'appelle Never Eat Alone. Donc j'allais m'y mettre mais j'ai pas beaucoup de retours à donner sur ce sujet. Je m'y mets. À la plage cet été, donc je saurais en parler peut-être plus tard.

  • Speaker #1

    Et enfin, où est-ce que les auditeurs peuvent te contacter ?

  • Speaker #0

    Globalement sur LinkedIn, je pense que c'est l'endroit le plus simple pour me contacter, ce sera avec plaisir. Et n'hésitez pas à poser des questions, enfin si ça intéresse les gens aussi, d'entendre des explications sur le cloud, sur l'IA, enfin voilà, avec grand plaisir. Ces informations-là sont faites pour être partagées, c'est ce qu'il y a de plus intéressant.

  • Speaker #1

    Génial. Merci encore Constance et je te souhaite une bonne journée. A bientôt.

  • Speaker #0

    Merci Carlota, merci encore. Salut.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. Si l'épisode t'a plu, n'hésite pas à le partager sur LinkedIn en me taguant. Tu peux aussi me soutenir en laissant un avis 5 étoiles sur Apple Podcasts et me laisser un commentaire. Ton aide est précieuse pour m'aider à faire connaître Product Marketing Stories et aussi m'encourager à créer davantage de contenu. Alors merci.

Chapters

  • Présentation de Constance

    01:10

  • Rôle du PMM dans le Cloud et Hardware

    04:50

  • Pourquoi se spécialiser dans l'hardware

    10:15

  • Pourquoi Scaleway s'est lancé sur le marché d l'IA

    15:35

  • La stratégie Go to Market pour pénétrer le marché de l'IA

    22:40

  • Apprentissages et leçons

    30:20

  • L'événement AI Pulse pour devenir un acteur crédible

    35:10

  • Questions de la fin

    42:00

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