Speaker #0Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode de Profession Sophrologue. Avec cet épisode 26, j'arrête... la série des 5, puisque depuis novembre 2024, depuis que j'ai commencé ce podcast, je m'étais imposé une structure, une forme, c'est-à-dire d'avoir à chaque fois 5 propositions, 5 trucs, 5 manières, 5 tips, 5 conseils. Donc j'en ai fait 5 x 5, c'est-à-dire 25. Eh bien à partir de cet épisode 26, on va être sur des formats différents.
Cette semaine, j'avais envie d'aborder avec vous une question qui revient souvent, notamment en supervision, en particulier avec les sophrologues qui s'installent. Pourquoi et comment prendre un cabinet ?
Alors, la première question à se poser, c'est : est-ce qu'il faut prendre un cabinet ? C'est-à-dire un lieu de consultation fixe. Bien évidemment, il est indispensable d'avoir un cabinet si vous voulez faire des suivis individuels, des accompagnements individuels. Si vous voulez le faire en présentiel, en face à face, avec vos clients en face de vous, si vous voulez avoir de la visibilité. Bien évidemment, le seul problème, on va dire le seul inconvénient ou le seul obstacle d'avoir un cabinet, ça peut être le budget, ça représente un certain budget, et puis parfois c'est aussi de le trouver. Alors si à ce stade, pour différentes raisons qui peuvent être économiques, vous vous dites « je ne veux pas commencer en ayant un cabinet » , vous avez d'autres possibilités.
Certains, certaines de nos collègues exercent uniquement en visio. Ça ne pose pas de problème majeur d'exercer en visio, ça suppose de maîtriser un minimum la technique, mais aussi de savoir créer une alliance solide avec la personne qui est de l'autre côté d'un écran. Les interactions sont forcément différentes par rapport à une séance en présentiel. Et puis, à travers l'écran, il faut pouvoir rester attentif aux réactions, notamment pendant la pratique des techniques et puis aussi pendant le dialogue post-sophronique.
Si vous ne voulez pas avoir un cabinet, l'autre possibilité que vous avez, c'est d'exercer au domicile de vos clients. Pour moi, c'est une solution qui fonctionne un peu moins. Pourquoi ? Parce que d'abord, c'est chronophage. Vous allez forcément avoir des déplacements. Ces déplacements vont impacter votre temps, donc votre rentabilité. L'alliance est plus difficile à construire lorsque vous êtes chez quelqu'un, c'est-à-dire dans son lieu de vie habituel, dans son intimité. Il y a moins de neutralité. Et puis il est plus difficile d'imposer, d'installer un cadre, un cadre que vous auriez vous-même défini alors que vous êtes dans un autre espace. Il est plus difficile de maintenir une posture professionnelle et puis la conduite de séance peut être différente, notamment à cause de l'environnement. Il peut y avoir un environnement familial ou du bruit autour qui va modifier ou qui va gêner la conduite de séance. Mais ça peut tout à fait être un choix de votre part, notamment au début. Revenons à notre question. Vous avez décidé de prendre un cabinet. La première question à vous poser, est-ce que vous en avez besoin ? Est-ce que vous voulez le prendre à temps plein ou à temps partiel ? Honnêtement, au début, la seconde solution paraît plus raisonnable, mais ça suppose de bien gérer votre agenda. Notamment, si vous êtes dans un lieu où vous allez être à temps partagé, un cabinet à temps partagé, il faut avoir des horaires, des plages horaires qui soient homogènes et puis qui soient attractives. Vous comprenez bien que sur une journée ou sur une demi-journée, il y a des horaires qui sont beaucoup plus attractifs que d'autres, notamment pour les salariés. Donc un petit conseil, ne vous laissez pas "refiler des horaires pourris", c'est-à-dire des tranches horaires pour lesquelles vous auriez beaucoup de pertes, c'est-à-dire du no-show, des tranches, des plages horaires qui ne seraient jamais réservées.
Je vous déconseille de faire de la location à l'heure. On peut trouver dans certains endroits de la location à l'heure. Franchement, c'est trop compliqué à gérer, notamment si vous avez des déplacements de rendez-vous ou des annulations. Vous allez vous retrouver à payer des heures pour lesquelles vous n'avez pas de clients.
Alors quels sont les tarifs courants pour la location d'un cabinet ?
Si on prend du temps partiel, en général on considère en région, ça dépend là où vous êtes installé, l'importance de la ville où vous êtes, mais c'est à peu près la fourchette, c'est entre 100, 120 et 150 euros par jour. Alors par jour et par mois. C'est-à-dire que si vous réservez par exemple un mardi, pour 4 mardis par mois, vous allez payer en gros entre 100, 120, 150 euros par mois. En région parisienne, en Ile-de-France, on va trouver des tarifs pour une journée qui vont varier entre 200 et 250 euros à Paris - si vous êtes en périphérie, en Petite-Couronne ou Paris-Intramuros.
Quand vous allez choisir ce lieu d'exercice, que ce soit à temps plein et peut-être plus encore à temps partagé, il faut être vigilant, notamment vigilant aux professionnels avec qui vous allez vous installer. Alors la première chose, quand on choisit un lieu, moi je pense qu'il faut choisir un quartier attractif. Et si vous avez le choix entre plusieurs endroits, prenez un endroit où il y a du monde, où il y a des gens qui passent. On pourrait être tenté par une petite rue calme, on va voir que ça peut être nécessaire, mais il faut être bien desservi par les transports.
Donc concernant les professionnels avec lesquels vous allez vous installer, vous ne pouvez pas vous installer avec d'autres métiers de la santé, sauf si vous avez une salle d'attente distincte. Donc normalement, un sophrologue ne peut pas s'installer avec un médecin, un kiné, une infirmière ou une sage-femme. Quand vous allez choisir ce lieu, pour moi, il y a une grande importance justement pour la salle d'attente. La salle d'attente, elle a une vraie place dans la conduite de séance. Pour moi, c'est un lieu transitionnel. D'ailleurs, j'en ai parlé longuement, mais pas que, sur le workshop "Conduire une séance de A à Z". La salle d'attente, elle a un rôle à jouer. Alors parfois, il n'y a pas de salle d'attente, eh bien on fait avec. Ça sera à vous aussi de faire avec cette absence de salle d'attente et notamment ça joue sur la ponctualité.
Concernant les professionnels avec lesquels vous allez cohabiter, si possible, efforcez-vous qu'il n'y ait pas de concurrence. Attention aux lieux multicartes. Il y a des endroits qui sont vraiment spécialisés dans la location à l'heure ou à la journée pour les professionnels. Ça peut être un lieu, par exemple, où il y a déjà plusieurs professionnels du bien-être ou du développement personnel. Mais attention, si dans le cabinet où vous êtes, il y a déjà deux ou trois sophrologues qui exercent dans la semaine, vous allez devoir faire un gros effort pour trouver votre propre clientèle et en particulier pour vous différencier. À mon sens, c'est beaucoup d'énergie pour un résultat qui peut être relativement moyen. Et puis, quand on cohabite avec d'autres professionnels, quel que soit leur métier, c'est important de bien s'entendre. Donc prenez le temps peut-être de les rencontrer, de les interroger, d'échanger avant de vous engager.
Il y a des choses très quotidiennes qui peuvent devenir des pommes de discorde, comme par exemple le rangement du cabinet, le ménage, la disposition, la décoration. Parfois si quelqu'un déplace un élément de décoration, ça peut devenir perturbant, y compris pour vos clients qui ont besoin de retrouver de séance en séance le même cadre qui pour eux est rassurant. Et puis, il y a des questions aussi basiques que : qu'est-ce que vous allez faire de vos affaires professionnelles, ne serait-ce que vos fiches clients, votre ordinateur, est-ce qu'il faut tout apporter à chaque fois ? Donc ça, c'est un petit peu les questions à se poser, puis aussi le cahier des charges avant de choisir un cabinet.
Ensuite, comment on peut trouver un cabinet, un lieu d'exercice ?
Eh bien, il y a des sites d'annonce, il y a aussi des pages Facebook qui sont spécialisées dans la recherche entre professionnels. Vous pouvez aussi localement, c'est-à-dire là où vous voulez vous installer, allez voir les agences immobilières, notamment des agences qui sont spécialisées dans les locaux professionnels. Si vous passez par une agence, il peut y avoir des frais d'agence, parfois il peut y avoir des frais de reprise de local, donc renseignez-vous bien avant de vous engager. Et puis regardez le type de contrat qu'on vous propose. Normalement, pour un local professionnel, vous pouvez être engagé sur un bail commercial. Or, un bail commercial, c'est un bail à longue durée. C'est-à-dire que vous vous engagez normalement sur 9 ans, mais par tranche de 3 ans. On dit toujours c'est un bail 3, 6, 9. Vous pouvez aussi avoir des propositions avec des contrats de sous-location. Il faut absolument que cette sous-location, elle soit autorisée par le propriétaire du local. Et puis, il y a des contrats de rétrocession d'honoraires. C'est-à-dire que vous êtes avec un professionnel, mais qui va vous demander un pourcentage, une rétrocession sur les honoraires que vous allez réaliser dans le cadre de ce local. Alors, vous comprenez bien que dans tous ces cas de figure, à nouveau, il va falloir faire vos calculs. Pour moi, le cabinet idéal, il a une entrée visible. J'ai même envie de dire une entrée propre. Ça paraît une évidence, mais quand les gens arrivent, il faut qu'ils arrivent dans un immeuble, un local, qui a une entrée qui est professionnelle et qui est visible, qui donne sur la rue. Pas on fait trois codes, on traverse une cour, on traverse le local des poubelles, et puis on arrive dans un appartement qui a été plus ou moins aménagé. À mon sens, mais ça ne regarde que moi, ce n'est pas ce que j'ai envie d'offrir à mes clients. Donc, une entrée visible. Si possible, une entrée sur la rue avec la possibilité de mettre une plaque. Parce que même si la plaque n'est pas votre meilleur outil pour faire venir vos clients, il n'empêche qu'il passe et il doit pouvoir repérer facilement là où ils vont. Le cabinet idéal, idéalement, il possède une salle d'attente. Et puis, c'est un lieu qui est relativement calme. Alors, je dis bien relativement calme parce qu'il n'y a aucun endroit qui soit totalement insonorisé. Et d'ailleurs, ça n'est pas souhaitable. Le bruit en soi n'est pas un problème. D'ailleurs, nos clients eux-mêmes vivent dans des endroits, travaillent dans des endroits où il y a du bruit autour d'eux. Tout notre art en tant que sophrologue est d'intégrer les bruits, les bruits courants, aux pratiques. Néanmoins, ça me paraît difficile d'être installé, par exemple, avec un kinésithérapeute qui ferait de la kiné respiratoire ou avec un pédiatre qui travaille avec des très jeunes enfants. et où vous avez tout au long de la journée, par exemple, des enfants qui pleurent ou bien des frères et sœurs qui jouent dans la salle d'attente. Pensez à ces questions d'environnement, de bon équilibre avec les professionnels avec lesquels vous allez être, parce que c'est toujours ça qui posera problème à court terme. Alors, en conclusion, est-ce qu'il faut avoir un cabinet ? Eh bien, moi, je pense que oui. Notre métier, il s'incarne, il s'exerce beaucoup en face à face. Après les différents confinements, on a été nombreux à penser que nos clients se dirigeraient naturellement vers la téléconsultation, vers la vision. Et dans la réalité, on s'est rendu compte assez rapidement qu'ils en avaient marre de la vision, ne serait-ce que parce qu'ils le font beaucoup déjà dans le cadre de leur travail, parce qu'ils sont beaucoup aussi en télétravail et parce qu'ils veulent sortir de chez eux. En ce qui me concerne, tous mes clients sont revenus au cabinet parce qu'ils voulaient à nouveau me voir, il voulait à nouveau avoir ce contact particulier. ce contact direct qu'on a dans les séances individuelles, et puis aussi de se retrouver à nouveau dans un lieu professionnel, un lieu qui est fait pour cela et dans lequel ils peuvent se poser. Votre exercice se développe dans un temps, le temps de la consultation, il se développe, il s'incarne aussi dans un espace. Voilà, j'espère que ces quelques conseils, ces quelques remarques vont vous aider à choisir ou peut-être à vous questionner sur la manière d'exercer, que ce soit dans un cabinet ou ailleurs. Je vous souhaite donc de bonnes réflexions et puis aussi une bonne semaine avant de se retrouver très rapidement pour le prochain épisode. Depuis janvier 2025, j'ai lancé un programme de workshop exclusif spécialement conçu pour vous,